des dirigeants souvent isolés

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Date: 18.03.2013 La Liberté 1700 Fribourg 026/ 426 44 11 www.laliberte.ch Genre de média: Médias imprimés N° de thème: 375.32 N° d'abonnement: 1089048 Type de média: Presse journ./hebd. Tirage: 39'130 Parution: 6x/semaine Page: 11 Surface: 86'534 mm² Observation des médias Analyse des médias Gestion de l'information Services linguistiques ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, case postale, 8027 Zurich Tél. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Réf. Argus: 49261774 Coupure Page: 1/3 Des dirigeants souvent isolés HAUTE ECOLE DE GESTION Rico Baldegger, nouveau directeur de la HEG de Fribourg, évoque le futur observatoire suisse de la santé des dirigeants de PME. Un domaine délaissé. PROPOS RECUEILLIS PAR veau de l'entrepreneuriat. sés. Il nous el faudra entre 200 et OLIVIER WYSER 300 sur toute ta Suisse. La majorité des entreprises de Suisse sont des petites ou moyennes entreprises (PME). A la tête de ces structures: des entre- preneurs et des dirigeants qui ont choisi la voie de l'indépendance. Un chemin qui est souvent syno- nyme de surcharge de travail, de stress, d'horaires atypiques et de solitude professionnelle. Si les liens entre les conditions de tra- vail et la santé sont bien connus pour les salariés, la santé des pa- trons reste un sujet tabou. Ces derniers doivent paraître en bonne santé, comme le miroir de la santé de leur entreprise. Afin d'en savoir plus sur la santé des entrepreneurs, la Haute école de gestion de Fribourg (HEG) va ouvrir cet automne le premier observatoire suisse de la santé des dirigeants de PME, dans le cadre d'études internationales. Objectif: produire des données fiables sur la santé de cette catégo- rie spécifique de travailleurs. Le point avec Rico Baldegger, nou- veau directeur de la HEG. Pourquoi s'intéresser à la santé des entrepreneurs. Ils sont privilé- giés par rapport aux employés? Rico Baldegger: Ce sont les per- sonnes qui détiennent les clefs des entreprises et qui créent des emplois. La santé des entreprises dépend beaucoup de la santé de leurs dirigeants. On fait beau- coup pour la santé des employés, mais jamais rien pour celle des dirigeants de PME. On n'en parle ni au niveau de la santé, ni au ni- Quelle sera la structure de cet observatoire et quels sont ses objectifs? Nous serons l'antenne suisse d'un projet international, l'obser- vatoire Amarok, qui a été créé en France à l'Université de Mont- pellier. Le Japon a déjà pris le train en marche et d'autres pays suivent. A la HEG de Fribourg, un professeur va travailler sur ce projet, avec un doctorant et un assistant. Nous pourrons ensuite comparer les données de ma- nière internationale. Pourquoi à Fribourg? Avec l'Université de St-Gall, nous sommes l'école de Suisse avec le plus de savoir-faire en matière d'entrepreneuriat. C'est l'Univer- sité de Montpellier qui nous a contactés. Et puis en Suisse, il y a beaucoup de PME. La situation centrale de Fribourg et son bilin- guisme ont aussi joué un rôle. Concrètement que va faire cet observatoire? Nous allons contacter les diri- geants et leur soumettre un ques- tionnaire sur leur santé, leur som- meil, etc. Et cela huit fois par an, pour pouvoit mesurer l'évolution de leurs réponses au fil du temps. Un entrepreneur va décider d'arrê- ter de fumer par exemple, un autre va éviter le café après 14 heures... ce sont des petits gestes qui ont une grande influence sur la santé. Les retours sont très bons pour l'instant. Nous avons déjà une quarantaine de dirigeants intéres- A quoi vont servir toutes ces données ainsi récoltées? L'idée est d'écrire un guide pour les entrepreneurs. Pour qu'ils puissent mieux évaluer leur santé. Ces données serviront aussi à faire Je la sensibilisation et de la prévention. Quels sont les risques de santé pour les dirigeants? Il faut se poser la question du stress, mais surtout examiner de quelle façon la personne gère ce stress. Les dirigeants sont sou- vent isolés et ne savent pas à qui s'adresser en cas de problème. Certaines études récentes mon- trent en revanche que l'entrepre- neuriat peut aussi avoir un effet positif sur la santé. Notamment parce que l'entrepreneur maî- trise son destin. Il peut influen- cer les choses et c'est positif pour le mental. Mais il faut être actif et ne pas subir les événements. Les entrepreneurs ont-il conscience de ces dangers? Oui, ils en sont conscients car ils ressentent des symptômes très concrets comme des troubles du sommeil, des maux d'estomac, etc. Mais c'est parfois difficile pour eux d'en parler. Dans le ca- dre de l'observatoire, nous allons travailler avec des professionnels de la santé, des médecins, afin de pouvoir fournir aux dirigeants des astuces pour améliorer leur santé et prévenir les problèmes. BIO EXPRESS I RICO BALDEGGER Né en 1959 à Altstât- ten dans le canton de Saint-Gall (53 ans). Passe son bac en 1979 au Collège Saint- Michel. Ses parents ont des attaches dans le canton de Fribourg. Après un passage par l'Université de Saint- Gall jusqu'en 1985,1 travaille dans une PME de commerce de détail et de fer. Doctorat en 1995 à l'Université de Fri- bourg. Commence à donner des cours à la HEG de Fribourg à la même époque. Crée ensuite plu- sieurs entreprises dans les domaines de la plasturgie, des IT ou du conseil. Depuis 2008, il en- seigne à 100% à la HEG. Marié, deux enfants, habite à Tavel. Ses hobbies sont le football, le snowboard, le ski et la planche à voile.

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Des dirigeants souvent isolés

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Date: 18.03.2013

La Liberté1700 Fribourg026/ 426 44 11www.laliberte.ch

Genre de média: Médias imprimés N° de thème: 375.32N° d'abonnement: 1089048Type de média: Presse journ./hebd.

Tirage: 39'130Parution: 6x/semaine

Page: 11Surface: 86'534 mm²

Observation des médiasAnalyse des médiasGestion de l'informationServices linguistiques

ARGUS der Presse AGRüdigerstrasse 15, case postale, 8027 ZurichTél. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01www.argus.ch

Réf. Argus: 49261774Coupure Page: 1/3

Des dirigeants souvent isolésHAUTE ECOLE DE GESTION Rico Baldegger, nouveau directeur de la HEG de Fribourg,évoque le futur observatoire suisse de la santé des dirigeants de PME. Un domaine délaissé.PROPOS RECUEILLIS PAR veau de l'entrepreneuriat. sés. Il nous el faudra entre 200 etOLIVIER WYSER 300 sur toute ta Suisse.

La majorité des entreprises deSuisse sont des petites oumoyennes entreprises (PME). A latête de ces structures: des entre-preneurs et des dirigeants qui ontchoisi la voie de l'indépendance.Un chemin qui est souvent syno-nyme de surcharge de travail, destress, d'horaires atypiques et desolitude professionnelle. Si lesliens entre les conditions de tra-vail et la santé sont bien connuspour les salariés, la santé des pa-trons reste un sujet tabou. Cesderniers doivent paraître enbonne santé, comme le miroir dela santé de leur entreprise.

Afin d'en savoir plus sur lasanté des entrepreneurs, la Hauteécole de gestion de Fribourg(HEG) va ouvrir cet automne lepremier observatoire suisse de lasanté des dirigeants de PME, dansle cadre d'études internationales.Objectif: produire des donnéesfiables sur la santé de cette catégo-rie spécifique de travailleurs. Lepoint avec Rico Baldegger, nou-veau directeur de la HEG.

Pourquoi s'intéresser à la santédes entrepreneurs. Ils sont privilé-giés par rapport aux employés?Rico Baldegger: Ce sont les per-sonnes qui détiennent les clefsdes entreprises et qui créent desemplois. La santé des entreprisesdépend beaucoup de la santé deleurs dirigeants. On fait beau-coup pour la santé des employés,mais jamais rien pour celle desdirigeants de PME. On n'en parleni au niveau de la santé, ni au ni-

Quelle sera la structure de cetobservatoire et quels sont sesobjectifs?Nous serons l'antenne suissed'un projet international, l'obser-vatoire Amarok, qui a été créé enFrance à l'Université de Mont-pellier. Le Japon a déjà pris letrain en marche et d'autres payssuivent. A la HEG de Fribourg, unprofesseur va travailler sur ceprojet, avec un doctorant et unassistant. Nous pourrons ensuitecomparer les données de ma-nière internationale.

Pourquoi à Fribourg?Avec l'Université de St-Gall, noussommes l'école de Suisse avec leplus de savoir-faire en matièred'entrepreneuriat. C'est l'Univer-sité de Montpellier qui nous acontactés. Et puis en Suisse, il y abeaucoup de PME. La situationcentrale de Fribourg et son bilin-guisme ont aussi joué un rôle.

Concrètement que va fairecet observatoire?Nous allons contacter les diri-geants et leur soumettre un ques-tionnaire sur leur santé, leur som-meil, etc. Et cela huit fois par an,pour pouvoit mesurer l'évolutionde leurs réponses au fil du temps.Un entrepreneur va décider d'arrê-ter de fumer par exemple, un autreva éviter le café après 14 heures...ce sont des petits gestes qui ontune grande influence sur la santé.Les retours sont très bons pourl'instant. Nous avons déjà unequarantaine de dirigeants intéres-

A quoi vont servir toutes cesdonnées ainsi récoltées?L'idée est d'écrire un guide pourles entrepreneurs. Pour qu'ilspuissent mieux évaluer leursanté. Ces données servirontaussi à faire Je la sensibilisationet de la prévention.

Quels sont les risques de santépour les dirigeants?Il faut se poser la question dustress, mais surtout examiner dequelle façon la personne gère cestress. Les dirigeants sont sou-vent isolés et ne savent pas à quis'adresser en cas de problème.Certaines études récentes mon-trent en revanche que l'entrepre-neuriat peut aussi avoir un effetpositif sur la santé. Notammentparce que l'entrepreneur maî-trise son destin. Il peut influen-cer les choses et c'est positif pourle mental. Mais il faut être actif etne pas subir les événements.

Les entrepreneurs ont-ilconscience de ces dangers?Oui, ils en sont conscients car ilsressentent des symptômes trèsconcrets comme des troubles dusommeil, des maux d'estomac,etc. Mais c'est parfois difficilepour eux d'en parler. Dans le ca-dre de l'observatoire, nous allonstravailler avec des professionnelsde la santé, des médecins, afin depouvoir fournir aux dirigeantsdes astuces pour améliorer leursanté et prévenir les problèmes.

BIO EXPRESS I

RICO

BALDEGGERNé en 1959 à Altstât-ten dans le canton deSaint-Gall (53 ans).Passe son bac en1979 au Collège Saint-Michel. Ses parentsont des attaches dansle canton de Fribourg.Après un passage parl'Université de Saint-Gall jusqu'en 1985,1travaille dans unePME de commerce dedétail et de fer.Doctorat en 1995 àl'Université de Fri-bourg. Commence àdonner des cours à laHEG de Fribourg à lamême époque.Crée ensuite plu-sieurs entreprisesdans les domaines dela plasturgie, des IT oudu conseil.Depuis 2008, il en-seigne à 100% à laHEG.

Marié, deux enfants,habite à Tavel.Ses hobbies sont lefootball, le snowboard,le ski et la planche àvoile.

Date: 18.03.2013

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Genre de média: Médias imprimés N° de thème: 375.32N° d'abonnement: 1089048Type de média: Presse journ./hebd.

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Page: 11Surface: 86'534 mm²

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Réf. Argus: 49261774Coupure Page: 2/3

Rico Baldegger, nouveau directeur de la HEG de Fribourg, relève que la santé des patrons de PME ne préoccupe pas grand monde. ALAIN WICHT

Qu'est-ce que cet observatoire va chose qui puisse servir aux entre-pouvoir apporter à la Haute école prises. Cette orientation sur lade gestion? pratique, avec une solide baseCela rentre totalement dans la scientifique derrière, c'est un peustratégie de l'école. Nous avons notre marque de fabrique. Celadéjà plusieurs observatoires, no- nous positionne au niveau natio-tamment sur le comportement nal et ensuite international. Ientrepreneurial en Suisse ou surl'internationalisation des PME.Notre ambition est vraiment demontrer le lien entre la théorie etla pratique, de faire quelque

Date: 18.03.2013

La Liberté1700 Fribourg026/ 426 44 11www.laliberte.ch

Genre de média: Médias imprimés N° de thème: 375.32N° d'abonnement: 1089048Type de média: Presse journ./hebd.

Tirage: 39'130Parution: 6x/semaine

Page: 11Surface: 86'534 mm²

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Réf. Argus: 49261774Coupure Page: 3/3

«Il faut renforcer l'innovation»Vous venez d'être nommé directeur de la HEG,quel est le premier dossier que vous allezempoigner?Ce sera sûrement la partie communicationinterne et externe. Il faut définir la stratégiepour les cinq prochaines années. Nousavons une très bonne équipe dans l'école.Nous avons déjà fait de bonnes choses maison doit faire encore plus. L'idée ce n'est pasque je fasse un one-man-show parce quenous avons ici des personnes qui travaillenttrès bien. Chacun a son rôle à jouer au seinde l'école. Nous sommes tous sur le mêmebateau.Et vers quelle stratégie se dirige l'école?Ce qui est vraiment primordial ce sont lescontacts ici à Fribourg avec les autres institu-tions comme l'université, l'Ecole d'ingé-nieurs, les HES. Toujours dans le souci d'uneapproche pratique. C'est ce que les étudiantsrecherchent et c'est notre valeur ajoutée. Maphilosophie est que lorsqu'un étudiant sortd'ici, il doit être opérationnel dans une entre-prise. On ne veut absolument pas lâcher cecôté pratique.Comment stimuler cette orientation pratique?En faisant venir dans l'école des entrepre-neurs, des chefs d'entreprises, en organisantdes visites... Aussi en proposant aux étu-diants des places de stage. Cela doit devenirle point fort de notre HEG.Va-t-il un domaine en particulier que voussouhaitez développer à Fribourg?

Il faudra sans aucun doute renforcer l'inno-vition. C'est un point négatif dans le cantonde Fribourg. Le plateau de Pérolles, avec sesér.:oles, est un terrain idéal pour stimuler cetteinnovation. Le projet Bluefactory est aussiune chance qu'il faut saisir. Il faudra renfor-cer également les compétences linguistiques,le bilinguisme et maintenant même le trilin-glisme, avec l'anglais. Aujourd'hui les étu-diants de Master viennent aussi bien deGenève que de Zurich ou de l'étranger. Ilnous faudra également mieux nous faireconnaître du grand public.Qu'allez-vous faire pour cela?Nous allons organiser plus d'événements.Nous avons tout récemment commencéavec ce que nous appelons «café, crois-sants et entrepreneuriat». Ce sont des ren-contres régulières avec des entrepreneursde la place dans un cadre convivial qui in-cite aux échanges. Toujours dans notreidée de lier théorie et pratique. En paral-lèle, nous allons aussi organiser de plusgrands événements. Le prochain aura lieudu 23 au 25 octobre: l'Académie entrepre-neuriat et innovation. Il s'agit d'un des plusimportants congrès internationaux scienti-fiques de ce type dans le monde franco-phone. Ce sera la première fois qu'il auralieu ailleurs qu'en France. Nous essayeronsd'intégrer à l'événement toutes les écolesdu plateau de Pérolles. OW