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11 Journal d’Epidémiologie et de Santé Publique, JESP N°11,
COMPARAISON DE L’EFFICACITE DE L’OFLOXACINE ET DE L’AMOXYCILLINE
DANS LE TRAITEMENT DE LA FIEVRE TYPHOIDE EN RDC.
CAS DE LA VILLE DE KINSHASA.
Eric Panzi Kalunda1, Gérard Eloko Eya M
1, Leon Okenge Ngongo
2, Abraham Mukongo Bulaïmu
1
1Institut Supérieur des Techniques Médicales de Kinshasa (ISTM-Kinshasa), Section Santé communautaire, BP 774
Kin XI, RD Congo. 2 Université Notre Dame du Kasayi, Faculté de médecine, Département d’Epidémiologie et de
Santé Publique., Kananga/RDC
Résumé
L’analyse comparative de l’efficacité de l’Ofloxacine et de l’Amoxycilline a été réalisée chez 140 patients
atteints de la fièvre typhoïde repartis en deux groupes dans ses aspects cliniques, para cliniques et financiers
en vue de choisir l’une de deux antibiothérapies la mieux recommandée pour le traitement de la fièvre
typhoïde, en tenant compte de l’efficacité, de l’accessibilité financière et des effets secondaires moindres.
En fin de traitement, l’analyse a montré un taux de rémission plus élevé dans le groupe de l’Ofloxacine que
dans le groupe Amoxycilline (95,8% versus 68,5% respectivement.), la probabilité de guérir était 10 fois
plus élevée dans le groupe Ofloxacine que le groupe Amoxycilline (OR : 10,2[8,6 – 11,2], p<0,0001).
Les effets secondaires observés chez les patients au cours du traitement n’étaient pas statistiquement liés à
la prise de ces molécules (p>0,05).La balance bénéfice risque se traduisait par une réduction nette de 10
événements cibles sans effets indésirables. La fréquence moyenne des effets secondaires durant le suivi des
patients est passée de 15,5/70(22,1%) sous Amoxycilline à 16/70(22,8%) sous Ofloxacine, soit un surcroît
d’environ 0,7% en différence absolue.
L’évaluation de coût du traitement et du bénéfice socio-économique dans notre pays où la fièvre typhoïde
sévit sur un mode endémique s’est révélée accessible avec l’Ofloxacine qu’avec l’Amoxycilline.
Mots clés
Comparaison ; efficacité ; Ofloxacine ; Amoxycilline ; fièvre typhoïde ; Kinshasa.
Introduction
La fièvre typhoïde est endémique dans les pays en
transition économique. Les données récentes
mondiales font état de 5 % de taux de létalité avec
une incidence annuelle qui s’élève à 35 %.
L’inspection provinciale de la santé de Kinshasa a
rapporté en 2007, la prévalence annuelle de 41,7 %
observée à la ville province de Kinshasa.
Les aminopénicillines, des antibiotiques
habituellement utilisés en thérapeutique résistent
aux entérobactéries par production bêtalactamases.
Par ailleurs, les analyses microbiologiques
réalisées dans la plupart de laboratoires
bactériologiques de Kinshasa avaient montré un
taux de résistance des aminopénicillines aux
bacilles à Gram négatif de 20 à 80 %.
Grâce à ses propriétés antibactériennes et
pharmacocinétiques, l’Ofloxacine, une
fluoroquinolone de la troisième génération s’est
déjà révélée active sur les salmonella typhi au
Congo Brazzaville, justifiant ainsi son utilisation
dans le traitement de la fièvre typhoïde.
Comparaison de l’efficacité de l’Ofloxacine et de l’Amoxycilline dans le traitement de la fièvre typhoïde en RDC. Cas de la ville de Kinshasa.
Eric Panzi Kalunda, Gérard Eloko Eya M, Leon Okenge Ngongo, Abraham Mukongo Bulaïmu
12 Journal d’Epidémiologie et de Santé Publique, JESP N°11,
L’analyse comparative de l’efficacité de
l’Ofloxacine et de l’Amoxycilline dans le
traitement de la fièvre typhoïde dans ses aspects
cliniques, para cliniques et financiers nous conduira
à choisir l’une de deux antibiothérapies la mieux
recommandée en tenant compte de l’efficacité, de
l’accessibilité financière et des effets secondaires
moindres.
Matériel et Méthodes.
Un essai thérapeutique, randomisé, du protocole à
double aveugle a été réalisé, afin de comparer
l’efficacité de l’Ofloxacine à celle de
l’Amoxycilline dans le traitement de la fièvre
typhoïde dans la ville province de Kinshasa. Ainsi,
deux groupes de patients âgés de plus de 14 ans ont
été suivis chez qui le diagnostic bactériologique de
l’hémoculture était positif, accompagné des
épisodes fébriles, vomissements ou diarrhées et
d’une leucocytose inférieure à 5000/mm3..Pour
équilibrer les deux groupes et que l’administration
de l’antibiothérapie ne soit pas subjective, nous
avons utilisé le protocole à double aveugle.
L’appariement des patients traités à l’Ofloxacine
(médicament A) et l’Amoxycilline (médicament B)
était fait selon l’âge, le sexe, les paramètres socio
économiques et les antécédents médicaux.
L’Ofloxacine et l’Amoxycilline étaient
respectivement conditionnés dans des cartons de
couleur rouge et bleue. A la fin du traitement, les
deux médicaments étaient dévoilés.
Les jetons A et B étaient mis dans une boite afin de
les tirer au sort chaque fois que les patients se
présentaient avec le résultat positif de
l’hémoculture. Ensuite, nous avons constitué la
taille de l’échantillon en tirant au sort les 140
premiers patients qui se sont présentés avec une
hémoculture positive.
Pour nous permettre de calculer la taille de
l’échantillon afin de nous garantir une puissance
acceptable, nous nous sommes servi d’un certain
nombre d’éléments dont : le taux de guérison de
70% observé avec l’Amoxycilline dans les études
antérieures (Bissagnené et coll., 1998), un risque
d’erreur de 5% et une précision de 95% ;
Notons que dans cette étude, une augmentation de
20 % de taux de guérison est jugée acceptable et
cliniquement intéressante à détecter dans le groupe
de l’Ofloxacine donc P1= 90% avec le risque α de
5%. Notre hypothèse à tester étant du type
unilatérale avec Z α =1,65. La puissance de 90 %
est souhaitée avec β fixé à 20 % (Z β, = 1,28).
A partir de ce calcul, le nombre minimum des
patients par groupe est de 68,8. Pour maintenir la
puissance de l’étude suite aux perdus de vue, nous
avons augmenté de 1,7% la taille de l’échantillon ce
qui nous a ramené à 70 patients par groupe.
=0,8
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Protocole
Les patients du groupe de l’Ofloxacine étaient
traités à la posologie de 2X 200 mg/J / 7 jours et
ceux du groupe d’Amoxycilline à 3X 1500 mg/J/
14 jours.
Les paramètres clinicobiologiques:( la température,
la numération de globules blancs et les pulsations)
ont été mesurés au début, au milieu et à la fin du
traitement.
Analyse des données
Elle a été réalisée à l’aide des logiciels SPSS 17.0
et EPI INFO version 3.5.1. L’analyse était
descriptive (tableau de fréquence) et analytique
dont
1. le test de chi-deux (χ2 ) de pearson ou le test
exact de Fisher pour les variables qualitatives
2. le test de student (t) pour les moyennes de
variables quantitatives
3. l’analyse de variance(f) pour la comparaison de
paramètres clinicobiologiques avant, pendant et
après le traitement.
4. les indices d’efficacité pour :
un critère de jugement binaire (RR,
RRR,RA)
un critère de jugement continu (Différence
absolue fin d’essai, Différence relative fin
essai)
Balance bénéfice risque
Résultats.
Les principaux résultats sont observés chez 140
patients dont 67 hommes (47,9%) et 73 femmes
(52,1%). L’âge moyen des patients était de 34 ± 13
ans avec 14 et 68 comme valeurs extrêmes. L’âge
modal était semblable à l’âge médian (30 ans). Il
n'existait pas de différence significative entre les
Tableau Tableau 1. Répartition des patients selon l’âge et le sexe en fonction du groupe de traitement
Groupe de traitement
Ofloxacine Amoxycilline
N(%)
N(%) χ2 ddl p< S
1. sexe
Masculin
Féminin
34(50,7)
36(49,3)
33(49,3)
37 (50,7)
0,03
1
0,8
NS
Total 70(100) 70(100)
2. Tranche d’âge
14 24
25 34
35 44
45 54
55 et plus
13(33,3) 23(50) 19 (73,1) 8 (61,5) 7(43,8)
26(66,7) 23(50) 7 (26,9) 5(38,5) 9(56,3)
10,8
4
0,02
*
Total 70(100) 70(100)
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deux groupes, concernant la répartition des patient
par sexe (p > 0,05).Du point de vue répartition des
patients selon les tranches d’âge, une différence
entre les deux groupes était statistiquement
significative (p<0,05).
L’étude était multicentrique dont la majorité des
patients du groupe Amoxycilline (45,7%)
résidaient la commune de Kalamu. La répartition
de patients selon les lieux de résidence dans les
deux groupes n’était pas statistiquement différente
(p>0,05). Plus de 40% des patients suivis du centre
de santé Arbeny.
La répartition des patients selon les formations
sanitaires dans les deux groupes n’était pas
différente significativement. (p>0,05)
Le délai moyen de traitement est de 8±2 jours avec
7 et 10 comme valeurs extrêmes pour le groupe
Ofloxacine versus 15±2 jours avec 12 et 27
comme valeurs extrêmes pour le groupe
Amoxycilline (p= 0,02). Le délai d’apyrexie était
respectivement de 3,05 jours et 5 jours pour les
patients traités à l’Ofloxacine et ceux traités à
l’Amoxycilline. Les signes digestifs étaient au
premier plan : la diarrhée 65(46,8%), le
vomissement 58(41,4%), les nausées 75(53,6) et la
constipation 28(20%). Les signes neurologiques
fréquents étaient la céphalée (67,3 %) et le vertige
(48 %).
Les salmonelles typhiques et paratyphiques ont été
mises en évidence 112 fois (80%) à partir
d'hémocultures et 28 fois (20 %) à partir de
coprocultures. A l’admission un antibiogramme
était pratiqué. L’Amoxycilline avait 42 (60 %) des
souches sensibles et l’Ofloxacine avaient 70 (100
%) des souches sensibles. La majorité des patients
n’avait pas souffert d’autres maladies au cours de
l’étude dans les deux groupes. Par contre, 11 et 10
patients dans les groupes Ofloxacine et
Amoxycilline, traités de la fièvre typhoïde avaient
également le paludisme, l’amibiase et la verminose.
Tableau 2. Répartition des patients selon les lieux de résidence
Groupe de traitement
Ofloxacine Amoxycilline
Lieu de résidence N(%)
N(%) χ2 ddl p< S
1. Kalamu II 2. Mont amba 3. Selembao 4. Limete 5. N’djili 6. Ngaba 7. Matete 8. Ngiri ngiri Total
29(41, 4) 10(14,3) 8(11,4) 7(10 ) 2( 2,9) 2(2,9) 8(11,4) 4(5,7) 70(100)
32( 45, 7) 15( 21,4) 0 (0 ) 10(14, 3) 0 (0 ) 0 (0 ) 9(12,9) 4(5,7) 70 (100)
13,7
7
0,056
NS
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La répartition des pathologies associées à la fièvre
typhoïde dans les deux groupes n’avait pas montré
une différence statistiquement significative avant le
traitement (p>0,05).
Le coût global de l’Ofloxacine est deux fois moins
cher celui de l’Amoxycilline. La température et
les globules blancs des patients de deux groupes
d’étude étaient similaires. Par contre la pulsation
moyenne des patients du groupe Ofloxacine était
supérieure à celle du groupe Amoxycilline
(91,14±11,39 vs 87,97±16, 27, p=0,03).
80% et 72 ,9% des patients sous traitement
Ofloxacine et Amoxycilline n’avaient
respectivement la diarrhée et le vomissement .Par
contre, 24,3% et 27,1% des patients du groupe
Ofloxacine et Amoxycilline vomissaient.
Tableau 3. Répartition des patients par formation sanitaire
Groupe de traitement
Ofloxacine Amoxycilline
Formation Sanitaire N(%)
N(%) χ2 ddl p< S
ARBENY CBML CL. PROMEDIS St GABRIEL CM ACASSEF HGM POL. MONGO Total
31(51, 7) 10( 40) 7( 41, 2) 6 (50) 4(40 ) 4(50 ) 4( 50) 70(100)
29(48, 3) 15 (60) 10(58,8) 6 (50) 6 (60) 4(50) 4(50) 70 (100)
9,9
6
0,12
NS
Tableau 4. Pathologies associées à la fièvre typhoïde au cours du traitement
Groupe de traitement
Ofloxacine Amoxycilline
Pathologies associées N(%)
N(%) χ2 ddl p< S
Fièvre typhoïde seule Paludisme Amibiase Paludisme et Amibiase Verminose Total
40(57,1) 11(15,7) 8 (11,5) 6(8,6) 5 (7,1) 70(100)
49(70) 7(10) 4(5,8) 5(7,1) 5(7,1) 70(100)
3,2
4
0,52
NS
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La diarrhée et le vomissement pendant le traitement
n’étaient statistiquement liés à la prise de deux
médicaments (p>0,05).
Les constantes clinico – biologiques moyennes
après le traitement étaient meilleures dans le
groupe Ofloxacine que dans le groupe
Amoxycilline. Il se dégage donc une différence
statistiquement significative entre la répartition de
ces constantes moyennes clinico- biologiques selon
les deux groupes de traitement.
La chance de guérir de la fièvre typhoïde était 10
fois significativement plus élevée chez les patients
traités à l’Ofloxacine que chez les patients traités à
l’Amoxycilline. (OR : 10,2, %95IC [8,65 - 11,2] ;
p=0,0001).
Le traitement de la fièvre typhoïde à l’Ofloxacine
entraîne une augmentation de 28% de bénéfice de
plus que l’Amoxycilline. Il faut traiter en moyenne
3,5 patients pour avoir un événement bénéfique. En
effet, sous Ofloxacine le nombre de guérison
attendu chez 28 sujets traités était 28 x 0,965=
27,02 tandis que sous Amoxycilline ce nombre est
28x 0,686 = 19,2 ce qui correspond à 7,8 ~ 8
guérisons de plus. En moyenne, pour tous les
patients traités, il y a huit événements bénéfiques.
Le traitement de 70 patients permet d’éviter 60
événements cibles tandis qu’il engendre 50
événements indésirables. Au total, le rapport
bénéfice/risque se traduit par une réduction nette de
10 événements cibles sans effets indésirables. La
fréquence moyenne des effets secondaires durant le
suivi des patients passe de 15,5/70(22,1%) sous
Amoxycilline à 16/70(22,8%) sous Ofloxacine, soit
un surcroît d’environ 0,7% en différence absolue.
La différence absolue des températures moyennes
mesurées en fin d’essai : 36,6-37,4=-0,8°c, qui
permet de dire que le traitement étudié
(L’Ofloxacine) entraîne une baisse absolue
moyenne de 0,8°c de la température. La différence
relative des températures moyennes mesurées en fin
d’essai :(36,6-37,4)/37,4=0,0213=2,13%, le
traitement entraîne une baisse relative moyenne de
2,13 % de la valeur de température. L’effet du
traitement est de (2,8-1,8) 1°c.
La différence absolue des pulsations moyennes
mesurées en fin d’essai était de 10 pouls par
minute, qui permet de dire que le traitement étudié
(L’Ofloxacine) entraîne une baisse absolue
moyenne de 10 pouls par minute. L’Ofloxacine
entraîne une baisse relative moyenne de 12,5% de
la valeur de pulsation. L’effet du traitement était de
12 pouls/minute.
La différence absolue des globules blancs moyens
mesurés en fin d’essai était de 714 éléments par
champ, qui permet de dire que le traitement étudié
(L’Ofloxacine) entraîne une baisse absolue
Tableau 5. Posologie, dose et coût du traitement
AAnnttiibbiioottiiqquueess PPoossoollooggiiee mmgg//jjoouurr
DDuurrééee dduu ttrraaiitteemmeenntt
((jjoouurr))
..CCooûûtt dduu ttrraaiitteemmeenntt
(($$))
CCooûûtt dd’’hhoossppiittaalliissaattiioonn.. ((DDoollllaarrss AAmméérriiccaaiinnss))
CCooûûtt gglloobbaall.. ((DDoollllaarrss
AAmméérriiccaaiinnss))
OOffllooxxaacciinnee ggéélluullee.. àà 220000 mmgg//
22 ffooiiss,, 220000mmgg//jj
77 33,,22 1188,,7755 2211,,9955
AAmmooxxyycciilllliinnee ggéélluullee.. àà 550000 mmgg
22 ffooiiss,, 11,,55gg//jj 1144 55 3377,,55 4422,,55
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moyenne de 714 par milli mètre cube. L’Ofloxacine
entraîne une baisse relative moyenne de 11,5% de
la valeur de la numération globulaire. L’effet de
l’Ofloxacine était de 278 éléments par milli mètre
cube
Discussion
Nous rapportons une étude analytique, randomisée,
du protocole en double aveugle ; comparant
l’efficacité de l’Ofloxacine à celle de
l’Amoxycilline dans le traitement de la fièvre
typhoïde à Kinshasa.
Le groupe témoin était traité à Amoxycilline,
médicament habituellement utilisé dans ces
formations sanitaires dans la prise en charge de cas
de la fièvre typhoïde. Le groupe cas quant à lui,
était traité à l’Ofloxacine. En dépit de résultats
probants obtenus dans cette étude, nous rapportons:
1. La prévalence de la fièvre typhoïde variée selon
le sexe,
2. Les mauvaises conditions hygiéniques
favorisaient la propagation de la maladie,
3. Les tableaux cliniques restaient classiques et
variaient selon les auteurs.
4. 34,2% des patients avaient également de la
malaria, de l’amibiase et de la verminose
pendant l’étude,
5. Les patients traités à l’Amoxycilline étaient
plus alités que ceux du groupe Ofloxacine,
6. Le délai d’apyrexie était plus court pour le
groupe Ofloxacine que pour l’Amoxycilline
7. La courte durée moyenne de guérison était
observée le groupe Ofloxacine que dans l’autre
du groupe,
8. Les valeurs moyennes des constantes clinico
biologiques après traitement étaient
supérieures dans le groupe Amoxycilline que
dans le groupe Ofloxacine,
9. Le taux de guérison élevé était observé dans le
groupe Ofloxacine que dans le groupe
Amoxycilline
10. Le rapport coût efficacité qui était à l’avantage
de l’Ofloxacine en comparaison avec
l’Amoxycilline
11. la présence de la diarrhée et de vomissement
pendant le traitement n’étaient pas statistique
liés à la prise de ces molécules.
12. Il y avait 10 fois plus la chance de guérir de la
fièvre typhoïde chez traités à l’Ofloxacine que
chez les patients traités à l’Amoxycilline
13. L’évaluation de l’efficacité de ces deux
médicaments pour le critère de jugement
binaire et continus, montre clairement que
l’Ofloxacine est très efficace que
l’Amoxycilline
Ces résultats font l’objet d’une discussion :
Du point de vue la répartition de la maladie par
sexe, il apparaît clairement que la prévalence de la
fièvre typhoïde par sexe varie selon les auteurs.
Dans notre série, il n’y a aucun sexe qui prédomine
de façon significative (73 femmes et 67 hommes).
Raoult (1994) dans une série de 150 patients note
63 cas chez les femmes versus 87 cas chez les
hommes. BRYSKIER (1991) observe également
une nette prédominance masculine (90 hommes et
50 femmes) .Par contre, les études de Leniaud
(2000) avaient montré une fréquence élevée de la
fièvre typhoïde chez les femmes que chez les
hommes (87 et 65 respectivement).
En ce qui concerne les conditions liées à l’hygiène
environnementale, on constate que la plupart des
patients avaient les toilettes à chasse d’eau (52,9%)
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mais jetaient les selles de leurs enfants en dehors
de la cour .Ceci est le reflet du péril fécal et
favorise la propagation de la maladie. Quant à la
gestion des ordures ménagères et des eaux usées,
12,1% et 21,1% des patients étaient respectivement
issus de familles qui évacuaient ces déchets au
dépotoir sauvage et à la volée dans la parcelle.
Cette façon de gérer les déchets favorise les
mouches qui véhiculent de maladies des mains
sales.
Les malades provenaient de tous les
arrondissements de Kinshasa, correspondant à un
ensemble de quartiers à niveau d'urbanisation et
d'équipement inégaux avec adduction en eau
potable de 7 % à 46,4 % et aménagement de
latrines hydrauliques précaires
Cette partie des résultats corrobore d’une part avec
ceux qui avaient été trouvés par Okome et al
(1996) et de l’autre part avec ceux de Diop et al
(1979) à Dakar. Pour les premières cités, ils avaient
révélé que sur 150 patients atteints de la fièvre
typhoïde dans une étude menée dans un service de
médecine interne à Libreville ,80 vivaient dans
l’insalubrité et dans les conditions de vie précaire.
Le deuxième groupe cité, soulignait le défaut
d'assainissement de certains quartiers comme
facteur prédominant dans l'éclosion des
salmonelloses.
Les tableaux cliniques restent classiques et varient
selon les auteurs.
Dans notre série, les signes digestifs étaient au
premier plan : la diarrhée 65(46,8%), le
vomissement 58(41,4%), les nausées 75(53,6) et la
constipation 28(20%). Les signes neurologiques
fréquents étaient la céphalée (67,3 %) et le vertige
(48 %). Ce résultat obtenu dans notre étude rejoigne
partiellement celui de Kaye et al (1997) et Buther
et al (1997) qui avaient montré que malgré les
traitements antibiotiques à l'aveugle très souvent
utilisés dans les cliniques des centres urbains en
présence de tout état fébrile, les tableaux cliniques
de la maladie étaient dominés par les signes
généraux en particulier la fièvre avec les signes
digestifs (diarrhée, vomissements). Le tuphos, qui
signe déjà une encéphalite à minima, était retrouvé
dans un tiers des cas. Cependant dans les séries
africaines, on note l'absence des taches lenticulaires
qui sont retrouvées sur la peau blanche (Mefane et
al ,1986)
D'après une récente recherche réalisée en 2005,
Aubry signale que le seul symptôme constant au
début de la maladie est la fièvre, plus ou moins
associée à des signes digestifs : diarrhée ou
constipation et une obnubilation. Nos résultats sont
plus proches de ceux de Gendron et s’éloignent
significativement de ceux de BRYSKIER (Op.cit).
Quant aux aspects liés à l’état morbide des patients
au cours du traitement, 48 patients ont souffert
également de la malaria, de l’amibiase et de la
verminose .Ce constant était également établi par
Ousseini et coll. (1987) .Dans leur étude,
l’association fièvre typhoïde/paludisme retrouvée
chez 10patients posait problème des interactions
existant entre agents pathogènes rendus
responsables la fièvre typhoïde à évolution
prolongée et récidivante. L’association fréquente
des salmonelloses aux helminthiases enregistrée à
9,4% des cas était le reflet du péril fécal.
En ce qui concerne la comparaison de la durée
moyenne de l’antibiothérapie entre les deux
groupes, il a été observé une différence
statistiquement significative (8±2 jours avec 7 et 10
Comparaison de l’efficacité de l’Ofloxacine et de l’Amoxycilline dans le traitement de la fièvre typhoïde en RDC. Cas de la ville de Kinshasa.
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comme valeurs extrêmes pour le groupe Ofloxacine
versus 15±2 jours avec 12 et 27 comme valeurs
extrêmes pour le groupe Amoxycilline (p= 0,02).
Le délai d’apyrexie était respectivement de 3,05
jours et 5 jours pour les patients traités à
l’Ofloxacine et ceux traités à l’Amoxycilline. Le
résultat de notre étude partage le même avis que
celui des études antérieures de Coulibaly et
al(1990) à Abidjan et de Pape(1986) au Sénégal
qui ont observé une durée de l’antibiothérapie par
l’Ofloxacine inférieure à celle de l’Amoxycilline
(10±2 jours versus 15±5 jours). Dans cette même
étude, un délai d’apyrexie plus court pour le groupe
Ofloxacine que pour l’Amoxycilline (4,3j contre
6,6j)
Les mêmes résultats ont été observés par
Bissagnenéi (1993), à Abidjan. Sur 75 patients
traités à l’Amoxycilline, la durée moyenne de
l’antibiothérapie était de10, 5 jours avec des
extrêmes de 3 et 21 jours. Pour 26 patients, la durée
a été inférieure à 10 jours (43,3 %), pour 27
patients, elle avait varié entre 10 et 19 jours (45 %)
et pour 7 patients elle avait atteint 20 jours (11,7
%). Par contre OBENGUI (1993) à Brazzaville
constata que sur 75 patients qui reçurent 400
mg/jour d’Ofloxacine en 2 prises, une durée du
traitement de 5 jours avait été observée pour 36
patients (48 %) et de 10 jours pour 39 patients (52
%). L’apyrexie avait été obtenue en 2 jours chez 32
patients (42,6 %), en 3 jours chez 34 patients (45,3
%) et en 4 jours chez 9 patients (12 %). Dans notre
série, aucune rechute ni récidive n’a été observée.
La tolérance de l’Ofloxacine a été excellente chez
tous les patients.
Sur le plan évolution de la maladie, les patients
traités à l’Amoxycilline étaient plus alités que ceux
du groupe Ofloxacine. A contrario, la durée
moyenne de guérison chez les patients traités à
l’Ofloxacine était inférieure à celle des patients du
groupe Amoxycilline (3,42[3,07- 3,77] versus
4,45[4,07-4,83], p=0,0009). Ces observations sont
en accord avec les résultats antérieurs obtenus dans
un essai clinique randomisé sur l’Ofloxacine et
l’Amoxycilline réalisé en Côte d’Ivoire au centre
hospitalier universitaire de Treichville à Abidjan.
En effet le délai moyen de guérison pour
l’Ofloxacine était de 3,05 jours contre 5 à 7 jours
pour l’Amoxycilline (Coulibaly et coll., 1990).
A propos de la comparaison des valeurs moyennes
des constantes clinico biologiques après traitement
entre les deux groupes de traitement, il apparaît
clairement que ces paramètres étaient plus élevés
dans le groupe Amoxycilline que dans le groupe
Ofloxacine. Les valeurs moyennes des constantes
clinico biologiques après traitement entre les deux
groupes se différaient de manière statistiquement
significative (tableau 13). Les résultats de notre
étude corroborent les données antérieures obtenus
par Coulibaly et coll. au centre hospitalier
universitaire de Treichville à Abidjan (op.cit)
Quant à la comparaison de taux de guérison obtenu
entre les deux groupes de traitement, il avait été
observé un taux de guérison supérieur dans le
groupe traité par Ofloxacine (Oxin) que dans le
groupe Amoxycilline (95,7% versus 68,6%,
OR=10[8,65 – 11,2], p<0,001).Soit une
augmentation de taux de guérison de 27,1%. Le
résultat obtenu dans notre étude rejoigne celui des
études de Bissagnené et coll. (op.cit) et par
Coulibaly et coll. (op. cit.) qui avaient obtenu
respectivement un taux de guérison de70% pour
l’Amoxycilline et 93,3% pour l’Ofloxacine.
Comparaison de l’efficacité de l’Ofloxacine et de l’Amoxycilline dans le traitement de la fièvre typhoïde en RDC. Cas de la ville de Kinshasa.
Eric Panzi Kalunda, Gérard Eloko Eya M, Leon Okenge Ngongo, Abraham Mukongo Bulaïmu
20 Journal d’Epidémiologie et de Santé Publique, JESP N°11,
Nous avons aussi évalué un rapport coût efficacité
qui est à l’avantage de l’Ofloxacine en comparaison
avec l’Amoxycilline, antibiotique habituellement
utilisé dans le traitement de la fièvre typhoïde.
Aussi la facilité d’administration : en effet deux
prises quotidiennes de 200 mg pour l’Ofloxacine,
au lieu de 4 à 6 prises pour l’Amoxycilline,
permettent une meilleure observance du traitement ;
cette commodité d’emploi est liée à : la longue
demi-vie de l’Ofloxacine : 7 à 14 heures, à la forte
concentration tissulaire du produit (Auvergnat,
1987).
Dans cette même optique, les études d’OBENGUI
et coll. (1993) ont montré l’intérêt évident de
l’utilisation de l’Ofloxacine dans le traitement de
la fièvre typhoïde. Cette étude faite sur 121 cas de
fièvres typhoïdes traités à l’Ofloxacine n’a relevé
que trois échecs soit un taux de 2,5% .Le résultat
obtenu dans cette étude ne coïncide avec le nôtre
qui a montré trois cas d’échecs sur 70, soit un taux
de 4,3% pour le groupe Ofloxacine contre 22
échecs sur 70 soit 31,4% pour l’Amoxycilline.
Dans une étude randomisée de PAPE (1986)
comparant l’efficacité de ces deux médicaments
dans le traitement de la fièvre typhoïde,
l’Ofloxacine était nettement plus efficace que
l’Amoxycilline : un délai d’apyrexie plus court
(4,3j contre 6,6j) et une négativation plus rapide des
hémocultures (2,2 j contre 3,7 j). Dans cette même
étude 11 des 12 patients traités par l’Ofloxacine ont
guéri comparé à 10 patients sur 13 dans le groupe
traité par l’Amoxycilline ; aucune rechute n’a été
constatée dans les deux groupes. Les résultats de
cette étude sont en étroite relation avec les nôtres.
Dans notre étude, les patients du groupe Ofloxacine
guérissaient très rapidement que ceux du groupe
Amoxycilline et une négativation plus rapide des
hémocultures (2,3 j contre 4,7 j).Le taux
d’hémoculture négative était de 98% dans le groupe
Ofloxacine contre 68% dans le groupe
Amoxycilline ; la différence de ces taux entre les
deux groupes a atteint une signification statistique
(p=0,0002)
Quand à la relation statut vomitif, diarrhéique et
la prise des médicaments, il y a lieu de constater
que le taux faible de la diarrhée et de vomissement
pendant le traitement n’étaient pas statistique liés
à la prise de ces molécules. Plus les patients ne
vomissent pas, plus le médicament se bio
transforme et se distribue normalement et plus les
bactéries sont tuées. Ces deux facteurs étaient
positivement corrélés chez les patients normo
thermies pendant le traitement .En plus la durée
moyenne de guérison chez les patients qui avaient
ces facteurs déterminant de la guérison était
inférieure que chez les patients n’ayant pas ces
facteurs. La différence de la durée moyenne de
guérison entre les deux groupes était
statistiquement significative.
Ces résultats rejoignent ceux obtenus en France,
ainsi les fluoroquinolones sont devenues les
molécules de référence (Lasserre R, 1990). Par
ailleurs, la durée du traitement d'une semaine à 10
jours est un facteur de bonne observance et
l’absence de la diarrhée et de vomissement pendant
le traitement augmenteraient la biodisponibilité des
médicaments et renforceraient sans doute la
chance de guérir. Le taux de sensibilité de 92 %
obtenu avec le Cotrimoxazole et l’Ofloxacine est
parfaitement superposable à celui d'autres pays et
indique qu'il peut encore être utilisé pour des
raisons économiques (Cissé M. et coll, 1993). En
Comparaison de l’efficacité de l’Ofloxacine et de l’Amoxycilline dans le traitement de la fièvre typhoïde en RDC. Cas de la ville de Kinshasa.
Eric Panzi Kalunda, Gérard Eloko Eya M, Leon Okenge Ngongo, Abraham Mukongo Bulaïmu
21 Journal d’Epidémiologie et de Santé Publique, JESP N°11,
revanche, les taux de sensibilité observés avec les
amino-pénicillines et le chloramphénicol prouvent
que ces molécules devraient être exclues de
l'arsenal thérapeutique.
En ce qui concerne l’évaluation de l’efficacité de
ces deux médicaments pour le critère de jugement
binaire et continus, l’analyse faite dans les tableaux
n° 15 à 22 montrent clairement que l’Ofloxacine est
très efficace que l’Amoxycilline. Les résultats ci
après font l’objet d’une discussion :
1. La chance de guérir de la fièvre typhoïde était
10 fois significativement plus élevée chez les
patients traités à l’Ofloxacine que chez les
patients traités à l’Amoxycilline. (OR : 10 ;
p<0,001)
2. Le traitement de la fièvre typhoïde à
l’Ofloxacine entraîne une augmentation de
27,1% de bénéfice de plus que l’Amoxycilline.
3. Sous Ofloxacine le nombre de guérison attendu
chez 28 sujets traités était de 27,02 tandis que
sous Amoxycilline ce nombre était de 19,2 ce
qui correspondait à 8 guérisons de plus. En
moyenne, tous les patients traités, huit
événements bénéfiques. (le nombre de patients
traités pour une guérison)
4. La fréquence moyenne des effets secondaires
durant le suivi des patients passe de
15,5/70(22,1%) sous Amoxycilline à
16/70(22,8%) sous Ofloxacine, soit un surcroît
d’environ 0,7% en différence absolue.
5. La différence absolue des températures
moyennes mesurées en fin d’essai était de
0,8°c, qui nous a permis de dire que le
traitement étudié (L’Ofloxacine) entraîne une
baisse absolue moyenne de 0,8°c de la
température
6. L’Ofloxacine entraîne une baisse relative
moyenne de 12,5% de la valeur de pulsation et
de 11,5% de la valeur de la numération
globulaire.
Le résultat obtenu dans notre étude rejoigne celui
de Cavanallo et Coll (1993) et de Coulibaly et coll.
(1990.) qui ont révélé respectivement une
probabilité de guérison 10,2 fois et 10,3 élevée
pour le groupe des patients traités à l’Ofloxacine
qu’à l’Amoxycilline. La différence absolue des
températures moyennes mesurées en fin
d’essai était de 0,85°c et une baisse relative
moyenne de 12% pour la numération de globules
blancs. Une différence de 27,1% de taux de
guérison observée entre les deux groupes l’était
également élucidée par les études d’Aubry et Coll
(1996).
Conclusion
Les résultats de notre étude comparant l’efficacité
de ces deux antibiotiques dans le traitement de la
fièvre typhoïde chez 140 patients confortent
l’efficacité, l’observance et le faible coût de
l’ofloxacine par rapport à l’Amoxycilline. La
rapidité d’action et la facilité d’emploi de
l’ofloxacine en font un antibiotique de choix dans
le traitement des fièvres typhoïdes, en particulier en
ce qui concerne les pays en voie de développement.
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Annexe
Tableau 6. Comparaison des constantes clinico – biologiques avant le traitement
variables
Groupe Ofloxacine Groupe Amoxycilline
Moyenne ± ET Moyenne ± ET t ddl p< S
1. Température (°C)
2. Globules blancs (élts/mm3)
3. Pulsation (bat/min)
39,39±0,95 5634±2521,88 91,14±11,39
39,22±0,77 6180±2427,09 87,97±16,27
1,32 1,30 1,33
138 138 138
0,18 0,77 0,03
NS NS *
Comparaison de l’efficacité de l’Ofloxacine et de l’Amoxycilline dans le traitement de la fièvre typhoïde en RDC. Cas de la ville de Kinshasa.
Eric Panzi Kalunda, Gérard Eloko Eya M, Leon Okenge Ngongo, Abraham Mukongo Bulaïmu
24 Journal d’Epidémiologie et de Santé Publique, JESP N°11,
Tableau 7. Répartition des patients sous traitement selon le statut vomitif et diarrhéique
Groupe de traitement
variables
Ofloxacine Amoxycilline
N(%)
N(%) χ2 ddl p< S
1. Diarrhée
Présente Absente Total
2. Vomissement Présente Absente Total
14 (20) 56 (80) 70 (100) 17 (24,3) 53 (75,7) 70 (100)
20 (28,6) 50 (71,4) 70 (100) 19(27,1) 51 (72,9) 70 (100)
1,3 0,15
1 1
0,23 0,6
NS NS
Tableau 9 .Evolution de la température, de la pulsation et de la numération de globules blancs (J0,
J1 ET J2)
variables
Groupe Ofloxacine Groupe Amoxycilline
Moyenne ± ET Moyenne ± ET F ddl p< S
1. Temperature
J0
J1
J2
2. Pulsation
J0
J1
J2
3.Numeration des globules
blancs
J0
J1
J2
39,4±0,7
36,8±0,7
36,6±0,9
91,1±11,3
68,2±8,2
70,6±11,5
5834,3±2521,8
5154,3±1523,3
5502,1±1473,5
39,2±0,7
37,9± 1,3
37,4±1
87,97±16,2
74,4± 11,2
81,7±16,30
6180,6±2427,1
5869,9±1916,1
6216,4±1855,7
0,3
17,1
5,8
9,3
5,3
11,7
0,1
5,5
9,2
138
138
138
138
138
138
138
138
138
0,650
0,000
0,017
0,030
0,023
0,001
0,77
0,020
0,003
NS
***
**
*
*
**
NS
*
*
Tableau 8. Comparaison des constantes clinico –biologiques après traitement (Fin de la cure)
variables
Groupe Ofloxacine Groupe Amoxycilline
Moyenne ± ET Moyenne ± ET t ddl p< S
1. Température (°C)
2. Globules blancs (élts/mm3)
3. Pulsation (bat/min)
36,7 ± 0,9 5502,1 ±1473,1 70,6 ± 11,5
37,4 ± 1,0 6216,1 ±1855,8 81,71 ± 16,3
4,8 2,5 4,6
138 138 138
<0,001 0,013 0,000
*** * ***
Comparaison de l’efficacité de l’Ofloxacine et de l’Amoxycilline dans le traitement de la fièvre typhoïde en RDC. Cas de la ville de Kinshasa.
Eric Panzi Kalunda, Gérard Eloko Eya M, Leon Okenge Ngongo, Abraham Mukongo Bulaïmu
25 Journal d’Epidémiologie et de Santé Publique, JESP N°11,
Tableau10. Fraction des effets secondaires attribuables à l’Ofloxacine et à l’Amoxycilline
Effets secondaires
Groupe Ofloxacine Groupe Amoxycilline
Nombre de
patients
Fraction des effets
secondaires
Nombre de patients Fraction des effets
secondaires
Attribuables à l’Ofloxacine Attribuables à l’Ofloxacine OR, %95IC p s
Vomissement
Diarrhée
Nausée
Constipation
Céphalée
Vertige
Insomnie
Confusion mentale
18
15
30
18
15
21
7
4
25,7%
21,4%
42,9%
25%
21,4%
30%
10%
5,7%
19
20
24
10
16
22
9
4
27,1%
28,6%
34,3%
14%
22,9%
31,4%
12,9%
5,7%
1,5[0,5 – 2,3]
0,7[0,4 –1,3]
0,7[0,4 –1,3]
0,5[0,2 –1,1]
1,1[0,5 –2,4]
1,1[0,5–2,2]
1,3[0,5–3,7]
1[0,2 –4,2]
0,8
0,9
0,2
0,1
0,4
0,9
0,6
>0,1
NS
NS
NS
NS
NS
NS
NS
NS
Comparaison de l’efficacité de l’Ofloxacine et de l’Amoxycilline dans le traitement de la fièvre typhoïde en RDC. Cas de la ville de Kinshasa.
Eric Panzi Kalunda, Gérard Eloko Eya M, Leon Okenge Ngongo, Abraham Mukongo Bulaïmu
26 Journal d’Epidémiologie et de Santé Publique, JESP N°11,
Tableau 11. Risque relatif (RR)
Effectif
Evénement
R
RR, %95IC
P <
Traitement étudié
70
67
0 ,957
1,4[1,2 -1,6 ]
<10-4
***
Traitement contrôle
70
48
0,686
Tableau 12. Différence de risque (DR)
Effectif
Evénement
R
DR, %95IC
Traitement étudié (Ofloxacine)
70
67
0,965
28[16-40 ]
Traitement contrôle (Amoxycilline)
70
48
0,686
Tableau 14. Odds ratio (OR)
Evénement
Non Evénement
Effectifs
OR, %95IC
P-value
Ofloxacine
67
3
70
10,2[8,65 - 11,2]
p<0,001 ***
Amoxycilline
48
22
70
Tableau 15. Balance Bénéfice/Risque (BBR)
Critères composites
Groupe Ofloxacine Groupe Amoxycilline Bénéfice/ Maléfice absolu
Effet +
(Événement cible : NNT) 54 54,6 0,6%
Effet –
(Événement indésirable : NNH) 16 15,5 0,5%
Tableau 13. Nombre nécessaire à traiter (NNT)
Effectif
Evénement
Risque
NTT
Traitement étudié
70
67
0,965
3,5
Traitement contrôle
70
48
0,686
Comparaison de l’efficacité de l’Ofloxacine et de l’Amoxycilline dans le traitement de la fièvre typhoïde en RDC. Cas de la ville de Kinshasa.
Eric Panzi Kalunda, Gérard Eloko Eya M, Leon Okenge Ngongo, Abraham Mukongo Bulaïmu
27 Journal d’Epidémiologie et de Santé Publique, JESP N°11,
Tableau 16. La température Température
à l’inclusion
Température
en fin d’essai
Différence
absolue fin d’essai
Changement
Différence
relative fin
essai
Différence des
changements
Ofloxacine
39,4
36,6°c
c1= -2,8°c
2,13%
1°c
Amoxycilline
39,2
37,4°c
C1= -1,8°c
Tableau 17. La pulsation
Pulsation à
l’inclusion
Pulsation en
fin d’essai
Différence absolue
fin d’essai
Changement
Différence
absolue fin
essai
Différence
relative
Ofloxacine
90
70
c1= -20 pouls/min
10pouls/min
12,5%
Amoxycilline
88
80
C1= -8 pouls/min
Tableau 18. La numération des globules blancs Globules
blancs à
l’inclusion
Globules
blancs en fin
d’essai
Différence
absolue fin d’essai
Changement
Différence
absolue fin essai
Différence
relative
Ofloxacine
5834
5502
C1= -332 élts/mm³
714élts/mm³
11,5%
Amoxycilline
6180
6216
C1= -54 élts/mm³
Figure.1. Comparaison de taux de guérison entre le
groupe Ofloxacine et Amoxycilline
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