d’information de crédit agricole private equity · 2015-03-16 · c’est le classement de...

16
( ( ( ) ) ) Numéro 5 / juin 2007 d’information de Crédit Agricole Private Equity La Lettre 02 ///// En cours Béryl, IRM et les dernières opérations du Capital Risque : Erenis, Sparus, CircuLite, Idylis… 06 ///// Signé Office Log : la stratégie d’une ambition 09 ///// À suivre Adenclassifieds, METabolic EXplorer, Outremer Telecom, Traqueur 10 ///// Mots croisés Investisseurs et banquiers : différents oui, opposés jamais 12 ///// Culture marché FCPI : soutenir l’innovation 16 ///// Portrait François Calvarin, P-DG de Souriau et manager tout-terrain

Upload: others

Post on 05-Aug-2020

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

((( )))Numéro 5 / juin 2007

d’information de Crédit Agricole Private EquityLa Lettre

02 /////En cours Béryl, IRM et les dernières opérations du Capital Risque : Erenis, Sparus, CircuLite, Idylis…

06 /////

SignéOffice Log : la stratégie d’une ambition

09 /////À suivre Adenclassifieds, METabolic EXplorer, Outremer Telecom, Traqueur

10 /////Mots croisésInvestisseurs et banquiers : différents oui, opposés jamais

12 /////Culture marchéFCPI : soutenir l’innovation 16 /////PortraitFrançois Calvarin, P-DG de Souriau et manager tout-terrain

Page 2: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

((( )))02

Béryl

Ayant organisé la reprise en MBI de Béryl en 2005, Crédit Agricole Private Equity a conduit la cession de l’intégralité du groupe à Vivarte. Cette opération permet à Crédit Agricole Private Equity de réaliser une belle plus-value avec un multiple de 3 et au groupe Béryl de poursuivre son développement en conservant son autonomie dans le giron du leader national de la distribution spécialisée de chaussures et textile. Cette opération marque la première cession du fonds CACI 2 levé en 2005 et déjà investi à plus de 50%. Le groupe Béryl est un distributeur de chaussures disposant d’un réseau de 91 magasins à l’enseigne éponyme.

 LBO/DéveLOppementFonds : FCPR Crédit Agricole Capital Investissement 2, FCPR Lion Capital InvestissementÉric Rey, Directeur d’investissements –  01 43 23 69 96Jacques Simon, Chargé d’affaires – 01 43 23 69 94 

La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

L’actualité des trois mois écoulés

En cours

La chroniquede Fabien prévost

Innover est essentiel. Le copieur-imitateur n’a, en effet, pas d’autre choix que de se battre sur les prix. Stratégie vouée à l’échec, nous disent les cours 101 de Business Strategy, si elle ne repose pas sur une meilleure structure de coûts, souvent difficile à bâtir face aux acteurs installés. L’innovation permet de montrer la voie, creuser l’écart, déstabiliser les concurrents, améliorer ses marges. En un mot, de progresser. Sorte de potion magique, ses vertus sont bénéfiques à tous les secteurs (eh oui, même  le secteur bancaire doit innover  et ne peut se contenter de “jouer l’aspiration”…). Cela est flagrant chez les start-up que nous finançons et qui réussissent. Avec 270 millions d’euros sous gestion, issus principalement des FCPI distribués dans nos réseaux, notre équipe Capital Risque, n° 1 en France  et n° 3 en Europe, investit chaque année dans plus de 5 nouveaux projets innovants, et finance un portefeuille de plus de 44 sociétés, qu’elle suit activement, avec  des retours sur investissement parmi les meilleurs du secteur.  Nos champions de demain. Qui, d’une certaine manière, appliquent le dogme d’Einstein selon lequel “l’imagination est plus importante que la connaissance”, avec  des méthodes que ne renierait pas le poète anarchiste Tuli Kupfenberg, qui affirmait : “Quand des schémas sont brisés, de nouveaux mondes peuvent émerger.” Une référence  à l’anarchisme dans la Lettre  de Crédit Agricole Private Equity ? N’ayons pas peur d’innover.

//////////////////////////////////////

IRm – Résidences mobiles de loisirs

Pionnier et leader français de la fabrication de mobile homes, le groupe IRM (Idéale Résidence Mobile) a été acquis en janvier 2004 par AXA Private Equity associé au management de l’entreprise. L’opération avait été partiellement financée par une tranche mezzanine (OBSA) arrangée par Mezzanis. La société a été cédée en mars 2007 au groupe Bénéteau, déjà présent sur le même secteur d’activité. À cette occasion, Mezzanis réalise son investissement, qui dégage un TRI supérieur à 15 %. IRM est le premier groupe français qui, dès son origine, s’est centré exclusivement sur la conception et la fabrication de mobile homes adaptés au marché français. Aujourd’hui, IRM offre l’un des plus grands choix de résidences mobiles : de nombreuses versions locatives pour les propriétaires de camping et douze versions résidentielles pour les particuliers.

 mezzanIsFonds : Mezzanis FundMarc Benchimol, Responsable de l’activité – 01 43 23 98 77 

//////////////////////////////////////

Page 3: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

en France : c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus actifs, d’après le Baromètre européen du capital risque édité par VentureOne et Ernst & Young.

03

La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Erenis - Opérateur de fibres optiques

À l’occasion du rachat d’Erenis par Neuf Cegetel en avril 2007, Crédit Agricole Private Equity cède sa participation et réalise un TRI à trois chiffres. Crédit Agricole Private Equity est entré au capital d’Erenis, premier opérateur de fibres optiques en France sur le réseau résidentiel, en février 2006, à l’occasion d’un deuxième tour de financement de la société. Créé en octobre 2002, Erenis est aujourd’hui le premier fournisseur parisien de très haut débit avec une offre à 100 Mbit/s, cinq fois plus rapide que l’ADSL classique, et la diffusion de chaînes de télévision en haute définition. Il propose le raccordement des immeubles résidentiels en fibre optique sur un réseau 100% alternatif à celui de France Télécom. Pionnier des réseaux à très haut débit, Erenis a déployé avec succès depuis trois ans son nouveau réseau dans onze arrondissements parisiens.

CapitaL RisquEFonds : FCPIs Crédit Lyonnais Innovation 5, Crédit Lyonnais Innovation 6, LCL Innovation 1, SCR Crédit Lyonnais Venture Capital Renaud Poulard, Directeur associé (Télécoms) 01 43 23 95 92

//////////////////////////////////////

n° 1

CircuLite

À l’occasion d’un tour de table supplé-mentaire de 5 millions de dollars, Crédit Agricole Private Equity entre au capital de CircuLite. L’entreprise est une société américaine d’instrumentation médicale spécialisée dans le développement d’une technologie innovante d’assistance circu-latoire pour traiter l’insuffisance cardiaque chronique. Cette levée de fonds vient clore un placement privé de 25 millions de dollars (série B). Cette somme per-mettra de financer les premiers essais sur l’homme que réalisera CircuLite en 2007 pour obtenir le marquage CE ainsi que le lancement aux États-Unis du recrutement pour les essais de faisabilité de phase 1 en 2008. Cette opération marque le premier investissement direct aux États-Unis de l’équipe Capital Risque.

CapitaL RisquEFonds : SCR Crédit Lyonnais Venture Capital, FCPR Crédit Lyonnais Venture 1, FCPI Crédit Lyonnais Innovation 4 Alexia Perouse, Directrice d’investissements (Sciences de la vie) – 01 43 23 95 94

//////////////////////////////////////

Retrouvez nos communiqués d’investissement sur : www.ca-privateequity.com

sparus - Logiciels

Crédit Agricole Private Equity entre au capital de Sparus Software, éditeur de logiciels destinés à la mobilité informatique pour les entreprises, à l’occasion du second tour de finan-cement de la société. Sparus Software a levé 3 millions d’euros, extensibles à 4 millions d’euros en fonction d’éventuelles opérations de croissance. Crédit Agricole Private Equity apporte entre 1,8 et 2,3 millions d’euros. Cette nouvelle levée de fonds sera consacrée à consolider l’équipe R&D pour renforcer l’avance technologique de la société et pour développer son organisation commerciale et s’imposer, avec ses partenaires, comme le leader européen de l’administration et de la sécurisation de terminaux Windows Mobile/CE.

 CapitaL RisquEFonds : FCPIs Crédit Lyonnais Innovation 4, LCL Innovation 1, LCL Innovation 2 Antoine Colboc, Responsable de l’activité – 01 43 23 96 00

//////////////////////////////////////

Page 4: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

04 En cours

La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Qu’est-ce qui a motivé l’engagement de Crédit Agricole Private Equity auprès d’Idylis ? L’analyse initiale nous a révélé un projet et un mana-gement de qualité. L’équipe a déjà eu l’occasion de démontrer son expérience entrepreneuriale, sa connaissance du marché du logiciel de gestion en mode ASP (solutions logicielles accessibles via Internet par abonnement) et sa capacité à maintenir son avance technologique sur un secteur extrêmement porteur. Ce marché de l’ASP est particulièrement intéressant car il fait évoluer le modèle économique des éditeurs de logiciels en mettant à la disposition de l’ensemble de ses utilisateurs – TPE et PME – une même plate-forme. Cette démarche répond à la fois à un besoin moderne de partage de données, et à la rationalisation du coût et de la gestion de la maintenance.

Parlez-nous de votre collaboration avec Idylis…Nous sommes très impli-

qués dans le suivi de la participation ; à ce titre, je suis membre du Conseil d’administration. Nous sommes un partenaire actif sans toutefois confondre les genres. Le management joue son rôle d’opérationnel et d’exécutant. Nous assumons une fonction de “chambre de discussion”, afin que les décisions stratégiques et tactiques soient effectivement discutées et prennent en compte toutes hypothèses quant à la dimension commerciale, la recherche et développement et l’aspect financier, bien sûr. Cette réflexion en amont nous a permis dès notre entrée d’identifier un point faible qu’il fallait corriger : nous avons exigé le recrutement d’un directeur commercial senior pour compléter l’expertise du dirigeant.

Ce rôle “d’éclaireur” va-t-il évoluer ? Chez nous, le directeur d’investissements gère cinq ou six dossiers. Donc, quand on investit dans une nouvelle société, nous entrons à 100% et de manière concrète dans

un secteur. Autrement dit, on s’enrichit culturellement et intuitivement sur le secteur. La spécialisation sectorielle est essentielle pour bien évoluer et rensei-gner le développement. Bien sûr, du point de vue financier ou en matière de montage, ce serait sembla-ble de monter une opération pour un opérateur télécoms, par exemple. Mais, pour capitaliser sur le suivi, il faut jongler entre des entreprises d’un univers connexe : la connaissance des marchés, des concurrents et des business models. Enfin, notre fonction est attachée à la notion d’équipe : même si chaque directeur d’inves-tissements est responsable de ses secteurs et de ses dossiers, la discussion col-légiale est primordiale et le restera pour prendre du recul et les bonnes décisions.

L’ACtIvIté En brEfL’équipe Capital Risque de Crédit Agricole Private Equity, composée de huit profession-nels, bénéficie d’expériences et de compétences complé-mentaires tant en entreprise qu’en investissements. - 270 millions d’euros sous gestion en 2006. - 73 participations en portefeuille.

Le point de vue de bernard nabet,Directeur d’investissements dans l’équipe Capital Risque

/////////////////////////////////////

Idylis - Logiciels

Crédit Agricole Private Equity entre au capital d’Idylis, spécialiste du logiciel de gestion en mode ASP (Application Service Provider) pour les TPE, PME et les experts-comptables, à l’occasion du second tour de financement de la société. Idylis lève ainsi 2,5 millions d’euros. Crédit Agricole Private Equity apporte 1,8 million d’euros, le solde provenant des actionnaires historiques. Cette nouvelle levée de fonds permettra à la société d’investir, d’une part, sur le déploiement commercial et marketing de son offre, afin de répondre à la demande du marché, d’autre part, sur la poursuite des développements de produits, pour maintenir son avance technologique et fonctionnelle. Développés exclusivement en mode ASP, ces logiciels répondent aux exigences classiques – richesse fonctionnelle, simplicité d’utilisation – ainsi qu’à des besoins très modernes : travail collaboratif et à distance, partage des données.

CAPItAL rIsQuEFonds : FCPIs Crédit Lyonnais Innovation 4, LCL Innovation 1, LCL Innovation 2 Bernard Nabet, Directeur d’investissements (Logiciels) – 01 57 72 03 63

Page 5: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

Partenariat : 4e conférence annuelle LBO organisée  par Les Échos et l’AFIC 

Le 30 mai 2007 s’est tenue à Paris la 4e conférence annuelle LBO, organisée par Les Échos et l’AFIC. Crédit Agricole Private Equity a été partenaire de cet événement de référence : un rendez-vous majeur pour débattre sur l’état des lieux du marché du LBO. Cette rencontre fut l’occasion d’aborder différents sujets : le marché du LBO (tendances, régulation et gouvernance), le financement et la dette (quel impact sur la stratégie de l’entreprise ?), le LBO et la Bourse, ou encore le management (quelle responsabilité sociale dans le cadre d’un LBO ?). Éric Pencréac’h, Responsable de l’activité LBO & Développement au sein de Crédit Agricole Private Equity, s’est exprimé sur ce dernier thème aux côtés de Marcel Grignard, Secrétaire national, CFDT, Michel Combes, Président-Directeur général de TDF, et Michel Bleitrach, Président du directoire de Keolis (TDF et Keolis étant deux sociétés actuellement sous LBO). Il a notamment évoqué les enjeux du plan d’investissement des salariés (management, cadres et employés) et l’impact social du LBO en termes de création d’emplois et de progression des salaires. La conférence a rencontré un vif succès avec la participation de plus de 250 acteurs du Capital Transmission/LBO : investisseurs, banquiers, avocats, conseils, dirigeants d’entreprise.

05

La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Crédit Agricole Private Equity s’invite à la Maison de l’Amérique latineLe séminaire de Crédit Agricole Private Equity s’est tenu à la Maison de l’Amérique latine, le 24 avril 2007, en présence de l’ensemble des collaborateurs. L’occasion d’aborder les thèmes clés du développement stratégique de Crédit Agricole Private Equity et de rappeler la volonté de renforcer les synergies à l’intérieur du groupe Crédit Agricole. La journée a été rythmée par des intervenants de marque, apportant ainsi un

/////////////////////////////////////

/////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

René Carron, Président de Crédit Agricole S.A. Catherine Destivelle, Alpiniste

Les autres événements majeurs 

Jacques Attali, Président de PlaNet Finance Jérôme Brunel, Membre du Comité exécutif de Crédit Agricole S.A.

éclairage externe à notre activité. Jacques Attali, écrivain et Président de PlaNet Finance, s’est exprimé sur son dernier ouvrage Une brève histoire de l’avenir ainsi que sur les évolutions du tissu économique européen. René Carron, Président de Crédit Agricole S.A., est intervenu sur la situation et le développement du groupe Crédit Agricole. Enfin, Catherine Destivelle, la célèbre alpiniste française, a évoqué sa passion de l’escalade et son expé-rience de sportive de haut niveau guidée par le goût du dépassement de soi.

Page 6: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

“Insuffler une dynamique nouvelle au Groupe demande un engagement sans retenue, depuis le montage financier jusqu’à l’application de la stratégie de développement adoptée. D’autant que, pour moi, il fallait découvrir le périmètre des fournitures de bureau, que je ne connaissais que très peu à mon arrivée”, raconte Emmanuel Corron. Car le groupe Office Log est présent sur deux secteurs complémentaires : la distribution de mobilier de bureau, assurée par Brévidex, et la distribution de fournitures de bureau, spécialité de l’entité Carpentras Donarier. Et, malgré la forte concurrence sur ces marchés, l’opération était séduisante pour Crédit Agricole Private Equity. “La participation historique du Crédit Lyonnais ne constituait en rien une raison suffisante. Malgré un marché difficile, la création de valeur nous paraissait à juste titre encore significative sur le projet. Emmanuel Corron, qui supervisait

Signé((( )))La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Zoom sur une opération

Office Log : la stratégie d’une ambition Juillet 2005, Crédit Agricole Private Equity devient actionnaire principal d’Office Log. Un engagement qui prolonge la confiance placée dans  le potentiel d’un acteur prêt à optimiser son essor par croissance externe.

•••

//////////////////////////////////////

Crédit Agricole Private Equity est actionnaire principal d’Office Log, groupe spécialisé dans la vente d’équipements de bureau.

06

Impact du LBO sur l’économie française

5,6% de croissance annuelle moyenne du chiffre d’affaires des entreprises sous LBO, contre une moyenne nationale de 0,7%.4,1% de croissance moyenne des effectifs (taux associé à celui de la croissance annuelle) contre une moyenne nationale de 0,6%.(Source AFIC - Association française des investisseurs en capital).

Né du rapprochement des entreprises Carpentras Donarier et Brévidex, le groupe Office Log lance en 2005 une opération financière afin de renouveler son actionnariat. Les raisons ? Faire face à la sortie du fonds leader 3i, de Robertsau Investissements et du président fondateur de Carpentras Donarier. L’opération est alors menée par IPO et Crédit Agricole Private Equity – déjà présent au capital, à l’époque Crédit Lyonnais Capital Investissement –, la banque de Vizille et Emmanuel Corron, Dirigeant de Brévidex devenu à cette occasion Président du groupe Office Log. “C’était la troisième opération financière consécutive. Ayant participé à la précédente, je souhaitais conduire celle-ci”, souligne Emmanuel Corron. Cette politique a permis d’assurer à l’équipementier de bureau, depuis juillet 2005, une continuité sur le plan de son actionnariat et de son management.

Les conditions d’une transitionFavoriser la continuité ne signifie en rien se reposer sur des acquis.

Page 7: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

parfaite des achats, de la logistique et de la commercialisation. Par ailleurs, depuis juillet 2005, Office Log déploie une stratégie offensive très efficace. Selon Emmanuel Corron, “le montage LBO nous a incités à nous donner les moyens d’une

“Dans tout montage financier, le choix de l’investisseur est déterminant. Pour poser simplement les critères de l’investisseur idéal : d’abord, il laisse la part de liberté nécessaire au management et aux managers pour qu’ils accomplissent leur travail dans les meilleures conditions. Autrement dit, il doit être capable de conseiller sans se substituer, sinon l’esprit du LBO n’est pas respecté. Puis, surtout, il est capable de s’engager sur les sujets centraux : dès lors qu’il s’agit de lever des fonds, de bénéficier d’autorisations au niveau de la structure juridique ou encore des périmètres d’activité. Crédit Agricole Private Equity est fidèle à cette philosophie de travail : l’équipe joue un rôle d’actionnaire dynamique. Elle est force de proposition et fait des suggestions

sans pour autant s’immiscer dans la gestion quotidienne de l’entreprise. Elle dispose également d’une bonne utilisation de son portefeuille de participations et suggère des prises de contact avec d’autres entreprises dans des secteurs analogues ou très voisins. En résumé, un investissement conforme à notre stratégie de croissance externe et de développement.”

alors l’activité la plus rentable et la plus en croissance, nous semblait pouvoir être force de proposition pour assurer la croissance du Groupe”, se souvient Philippe Zurawski, Directeur d’investissements. Ceci explique que Crédit Agricole Private Equity ait pris une participation à hauteur de 9,1 millions d’euros, ce qui en fait – en montant investi – l’investisseur le plus important de l’opération.

Des initiatives pour évoluer“Depuis plus d’une dizaine d’années, l’entreprise connaît une croissance significative, qui s’est accélérée depuis juillet 2005”, ajoute le Président du Groupe. Avec un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros, en croissance, et 350 salariés, le Groupe constitue aujourd’hui le quatrième opérateur français en mobilier de bureau. Cela tient tout d’abord à la nature de la société, puisque “Office Log est l’un des premiers opérateurs à passer directement par des distributeurs. Aussi, nous sous-traitons la fabrication de nos produits dans des pays étrangers, ce qui nous garantit un rôle d’importateur de marque important”. Voilà pourquoi le modèle d’affaires du Groupe peut s’enorgueillir d’une maîtrise

07

La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

•••

Il nous a choisisEmmanuel Corron, Président du groupe Office Log

Équipe idéale

Page 8: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

0� Signé

•••

La Lettre du Crédit Agricole Private Equity

Office Log : chiffres clés

70 Mede chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise

4eopérateur français de mobilier de bureau

stratégie de développement, d’investissements informatiques et logistiques, de recherche de parts de marché…” Cette démarche implique notamment de revisiter et d’optimiser régulièrement les infrastructures : Office Log vient ainsi d’investir 1 million d’euros pour doubler l’un de ses ateliersd’assemblage en mobilier de bureau.

La meilleure défense reste l’attaqueComme le reconnaît Emmanuel Corron, “la société ne se situe pas sur un marché qui génère sa propre croissance, comme peut le faire le marché des nouvelles technologies”. Faut-il rappeler qu’une bonne stratégie tient avant tout à la qualité d’analyse et de compréhension du marché ? Aussi, pour Office Log, “il faut aller chercher son développement. La croissance externe est une opportunité à saisir”, souligne-t-il.

Philippe Zurawski ne saurait contester ce choix stratégique : “Office Log représente deux marchés avec leur propre dynamique et deux entreprises qui génèrent des cash-flows importants. La croissance externe est le relais naturel pour accélérer le développement et créer de la valeur pour l’actionnaire.” C’est ainsi que deux projets actuellement à l’étude concernent des augmentations de périmètre d’activité par acquisition. “Nous disposons d’un concept de vente indirecte d’équipements qui est rentable et performant. À nous de l’appliquer sur un périmètre plus large, c’est-à-dire sur plus de produits et dans de nouveaux territoires géographiques”, insiste Emmanuel Corron. Selon le Directeur d’investissements, les projets à l’étude représenteraient plus de 100% du chiffre d’affaires actuel de la société… Une affaire à suivre.

Au-delà du potentiel d’Office Log, qu’est- ce qui a déterminé l’engagement de Crédit Agricole Private Equity ?C’est une histoire d’hommes. On avait à cœur d’être le partenaire d’un dirigeant auquel on croyait et qui souhaitait tester certaines de ses idées auprès de notre équipe. Et Emmanuel Corron n’en est pas avare. Les échanges quotidiens que nous pouvons avoir nous confortent dans la qualité de la mission active que nous condui-sons ensemble. Qualité du manager, confiance mutuelle, proactivité et réactivité sont autant de termes qui qualifient notre relation.

Cela rend-il la collaboration atypique ?Nous échangeons

énormément, nous nous rendons disponibles dès que le besoin s’en fait sentir, et nos échanges aboutissent très souvent à une même vision de l’action à initier : sans cette vision de développement partagée, les choix ne s’orienteraient pas si naturellement vers les mêmes fondamentaux.

À titre d’expérience, que vous apporte ce projet ?Nous sommes le premier actionnaire sans être pour autant le seul autour de la table. Quand on n’appartient pas à la même maison, les échanges démontrent parfois des points de vue et des philosophies différents. Je trouve ces situations de dialogue avec les autres partenaires financiers extrêmement riches et vertueuses.

Philippe Zurawski, Directeur d’investissements de Crédit Agricole Private Equity

3 questions à

Page 9: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

Entré en 2002 au capital d’Adenclassifieds, Crédit Agricole Private Equity réalise une partie de son investis­sement lors de l’introduction en Bourse de la société sur le marché Eurolist d’Euronext Paris (compartiment B). À l’issue de l’opération, Crédit Agricole Private Equity, après avoir cédé près de la moitié de sa participation, détient 5,9% du capital de la société et reste membre du Conseil de surveillance. L’un des leaders du marché des annonces classées sur Internet, Adenclassifieds, est issu de la fusion par voie d’absorption de Cadremploi et d’Explorimmo par Keljob, en septembre 2006. Présent dès le lancement de l’activité, Crédit Agricole Private Equity a accompagné la croissance de l’entreprise pendant plus de six ans en réalisant avec succès la fusion des deux entreprises d’annonces en ligne. Avec 267 salariés, Adenclassifieds a réalisé en 2006 un chiffre d’affaires pro­forma de 33,3 millions d’euros.

CApitAl RisquEFonds : FCPI Crédit Lyonnais Innovation 2 et FCPR Crédit Lyonnais Venture 1 Antoine Colboc, Responsable de l’activité – 01 43 23 96 00

09À suivre((( )))la lettre de Crédit Agricole Private Equity

AdEnClAssifiEds /////

Entré au capital de MEtabolic EXplorer en 2002, Crédit Agricole private Equity renforce son investissement à l’occasion de l’introduction en Bourse réussie de la société sur le marché Eurolist B d’Euronext Paris. La société a levé près de 60 millions d’euros après exercice de l’option de sur­allocation. Crédit Agricole Private Equity accompagne très étroitement le dévelop­pement de la société depuis plus de cinq ans et détient désormais 16% du capital de la société. Il a notamment été le chef de file des deux derniers tours de financement privés de la société, a coordonné la mise en place de l’IPO pour les investisseurs financiers et a réinvesti de façon substan­tielle dans le placement public. METabolic EXplorer est une société leader de biotechnologie industrielle spécialisée dans la production de composés chimiques de commodité (Chimie Verte).

CApitAl RisquEFonds : FCPR Crédit Lyonnais Venture 1, SCR Crédit Lyonnais Venture Capital, FCPI Crédit Lyonnais Innovation 4 Dr Philippe Guinot, Directeur associé senior (sciences de la vie) – 01 43 23 95 93

MEtAboliC EXploRER /////

Repris par Apax fin 2004, le groupe outremer telecom a été introduit en Bourse sur le marché Eurolist B d’Euronext en 2007. Fondé en 1986, le groupe Outremer Telecom s’est imposé dans les départements et régions d’Outre­mer (DROM) comme le premier opérateur alternatif de télécommunications capable de proposer une offre intégrée de téléphonie fixe et mobile et d’accès à Internet aux entreprises et aux particuliers. Mezzanis a accompagné en mezzanine (OBSA) le LBO initial, puis a financé, par une mezzanine complémentaire, le développement d’un réseau GSM en Guyane et aux Antilles. En deux ans, Outremer Telecom est devenu le 3e opérateur de téléphonie mobile aux Antilles et à la Réunion. En 2006, la société compte près de 100 000 abonnés. Lors de l’introduction en Bourse, Mezzanis a réalisé une partie de son investissement avec un multiple supérieur à 2.

MEzzAnisFonds : Mezzanis Fund Marc Benchimol, Responsable de l’activité – 01 43 23 98 77

outREMER tElECoM /////

Crédit Agricole private Equity réalise une partie de son investissement à l’occasion de l’intro­duction en bourse de traqueur sur le marché Alternext en avril 2007. Leader français de la détection et de la récupération de véhicules volés, Traqueur détient la licence pour la France de la technologie mise au point par l’américain LoJack, qui associe VHF, GPS, et GSM pour retrouver les véhicules. Travaillant en partenariat avec 30 conces­sionnaires, Traqueur équipe près de 75 000 véhicules. Créée en 1997, la société a réalisé en 2006 un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros, une hausse de 36% par rapport à 2005. Après s’être attelée à organiser sa structure et son modèle économique, 2007 devrait permettre à Traqueur d’attein­dre le stade de la rentabilité.

MARChé sECondAiREFonds : FCPI Crédit Lyonnais Innovation 1, FCPR CL Capital Développement 1 Laurent Espic, Directeur associé – 01 43 23 99 35

tRAquEuR /////

de belles introductions en bourse qui illustrent le dynamisme de nos participations

Page 10: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

((( )))10La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Mots croisésRencontre avec un partenaire

Fabrice Voituron,Chargé d’affaires dans l’équipe LBO & Développement de Crédit Agricole Private Equity

“L’investisseur regarde la création de valeur, le banquier est concentré sur le remboursement de sa dette.”

Différents, oui, opposés, jamais

En quoi consistent vos métiers ?

Fabrice Voituron : Le métier d’inves­tisseur repose sur l’appréciation de la qualité d’une affaire. Au­delà des aspects clés que sont le marché, les perspectives de développement et la qualité de l’équipe dirigeante, nous étudions tout ce qui peut conduire à créer ou détruire de la valeur. Nous procédons ensuite au montage de l’investissement : struc­turation avec les banquiers, négociations avec les vendeurs, élaboration de la documentation juridique. C’est une période parfois mal vécue par les dirigeants, que nous devons rassurer pour établir une relation de confiance dans la durée. Une fois l’investissement réalisé, nous entrons dans une phase de plusieurs années, riche d’échanges permanents avec le management et qui, nous l’espérons, conduira à la sortie de nos fonds dans les meilleures conditions.

Didier Bosc : En tant que banquier, nous travaillons à la fois sur la qualité

intrinsèque de l’entreprise sur laquelle l’investisseur souhaite investir et sur la qualité du projet d’entreprise. Cela repose sur une analyse stratégique globale. Nous échangeons avec l’investisseur et ses conseils, et nous établissons nos propres diligences en interne pour porter une appréciation et définir un quantum de dette. La dimension stratégique est très importante, mais la dimension humaine l’est probablement davantage à mes yeux. Nous devons pouvoir mesurer le degré de confort des dirigeants sur la réalisation de leur projet. L’équation est relativement simple et peut se résumer ainsi : crédibilité du dévelop­pement et qualité du management.

Sur quels points diriez-vous que ces deux métiers se distinguent ?

F. V. : L’investisseur regarde avant tout la création de valeur potentielle qui est essentiellement liée à la croissance de l’activité et des niveaux

D’un côté, l’investisseur en capital, de l’autre, le banquier. Si ces deux métiers procèdent de natures et de philosophies distinctes, la convergence des automatismes, des méthodes employées est pourtant remarquable.

Page 11: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

de marge associés (le désendettement n’y contribue que pour un tiers). Le banquier, lui, va avoir une posture plus défensive. Il est centré sur le respect de ses ratios et le remboursement de sa dette. Cependant, l’envolée des valorisations et la concurrence accrue entre banques le conduisent à prendre plus souvent une partie du plan de développement pour calibrer sa dette. Il se retrouve ainsi à supporter une part supplémentaire du risque.

D. B. : C’est vrai. L’investisseur cherche à maximiser la rentabilité des capitaux qu’il investit, là où le banquier va raisonner sur une rentabilité attendue plus faible et donc accepter un niveau de risque moins élevé.

Donc le risque est une notion qui ne recouvre pas les mêmes réalités…

D. B. : L’investisseur utilise le business plan pour valoriser la société. Il y associe un niveau de risque qu’il va prendre dans un environnement de marché particulier. Il est incité à payer cher dès lors qu’il est séduit par le modèle économique et le manage­ment d’une entreprise. En tant que banquier, nous sommes souvent plus critiques sur les prévisions et le plan de développement des managers. L’objectif est de trouver un terrain d’entente.

F. V. : L’exposition au risque est différente : le banquier structure son deal sur un plan de développement moins ambitieux et bénéficie de garanties alors que l’investisseur prend par définition un risque d’actionnaire. Il est donc le dernier à récupérer

ses fonds en cas de difficulté. Nous n’avons pas la même exposition et ne visons pas les mêmes niveaux de rendement. Au final, nos métiers doivent tous deux faire face au risque de ne pas faire le rendement visé, plus qu’au risque de défaillance pure du LBO, qui reste rare.

Quels sont les principaux obstacles rencontrés dans la perception de vos métiers ?

F. V. : L’investisseur est taxé de pas mal d’idées infondées, notamment sur les problématiques de l’emploi. Il n’est pas rare que les gens associent “entrée dans un fonds d’investissement” et “licencie­ments”. C’est une perception fausse. Quand nous entrons au capital d’une entreprise, nous prenons part aux meetings ou aux réunions annuelles pour montrer notre approche. Nous assurons également un travail pédagogique sur l’utilité des outils de suivi auprès des dirigeants, qui estiment parfois que seuls les chiffres nous intéressent. Finalement, l’arrivée d’un fonds est toujours structurante pour une société !

D. B. : Les banques ne peuvent pas être accusées de frilosité dans le financement de la transmission d’entreprises lorsque l’on voit l’abondance des opérations traitées depuis plusieurs années. Cette évolu­tion est largement due à la pro­fessionnalisation de l’ensemble des intervenants du secteur.

11

La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Didier Bosc, Responsable de l’équipe financement d’acquisitions LCL

“L’équation est simple : crédibilité du développement et qualité du management.”

Page 12: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

((( )))12La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

À l’écoute des opportunités du marché

Culture marché

Avec une progression constante des fonds gérés en capital risque depuis 2000, Crédit Agricole Private Equity est l’investisseur leader en France sur le marché des FCPI. «Entre 2001 et 2006, nous sommes la première société de gestion d’actifs en termes de montants investis, ce qui illustre l’engagement et le travail fourni», explique Antoine Colboc, Responsable de l’activité Capital Risque de Crédit Agricole Private Equity. Et quel travail ! «Nous identifions et sélectionnons des sociétés sur des marchés innovants – comme les TIC1 ou les biotechnologies, à fort potentiel. On s’engage en général sur une participation comprise entre 5 et 50%, soit un montant allant de 2 à 8 millions d’euros. Ces marchés étant fragiles, nous accompagnons le management dans ces choix stratégiques. Quand la société atteint une  certaine maturité, on cède nos 

parts : 9 fois sur 10 dans le cadre d’une cession à de plus grandes entreprises, les introductions  en Bourse étant plus marginales», ajoute Antoine Colboc.

Dynamiser la compétitivité Le FCPI est une exception financière française qui date d’une législation de 1997. Le constat d’alors était simple : comparées à de plus petites structures, les grandes entreprises ont tendance à être moins innovantes. Or l’investis-sement sur ce genre d’opération est plus risqué. L’intérêt fut donc de créer un produit de défiscalisation encourageant l’investissement des particuliers. L’objectif est que tout FCPI doit consacrer 60% de son actif à une société innovante, dont la définition est la même pour tout le monde : une société labellisée ANVAR2 ou qui a un pourcentage de dépenses en recherche et développement

FCPI : soutenir l’innovationÀ peine dix ans d’existence et le marché des FCPI donne déjà la mesure de son ampleur dans le paysage économique français. Un engouement qui tient à une considération nouvelle dépassant la simple attractivité fiscale. De quoi permettre à l’entreprise de poursuivre sa quête de l’innovation, à laquelle le particulier est de plus en plus réceptif.

Antoine Colboc, Responsable de l’activité Capital Risque Crédit Agricole Private Equity

Page 13: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

supérieur à un ratio établi en fonction de son chiffre d’affaires. «Ces investissements jouent un rôle important en termes de performance, de recrutement et de compétitivité : ils représentent sur les dix dernières années une masse de 4 milliards d’euros investis par les sociétés  de gestion spécialisées», souligne Antoine Colboc. Dans la logique du système, c’est bénéfique à la fois pour lesdites sociétés, jeunes, innovantes et créatrices d’emplois, et pour les grandes entreprises qui, en les rachetant, dans un second temps externalisent leur innovation, leur recherche et leur développement. L’innovation touche la création d’un produit ou d’un service qui vient adresser un nouveau marché. Selon le responsable de l’activité Capital Risque, «nous évoluons dans un contexte où la technologie devance toujours les usages. En matière de TIC, il est assez rare que l’innovation naisse de l’identification d’un besoin  auquel on attribue un moyen,  c’est souvent la logique inverse». 

Le secteur sur le bout des doigtsCe secteur, l’équipe le connaît bien dans la mesure où près de 70% des fonds gérés par l’équipe Capital Risque de Crédit Agricole Private Equity le sont sur le secteur des TIC, et 30% sur celui des biotechnologies. Deux secteurs qui concentrent en France chaque année près de 500 millions d’euros investis. Et Antoine Colboc d’ajouter que «la maîtrise théorique et pratique  de ces secteurs est essentielle  

13

La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Culture marché

Jean-Paul Betbèze,Responsable de la direction des Études Économiques* et Chef économiste de Crédit Agricole S.A.

Comment analysez-vous la situa-tion de l’innovation en France ?La France accuse en réalité un retard, mais sur la recherche privée, notamment au détriment des PME. Il faut donc inciter ces dernières à investir dans l’innovation qui produit de la croissance et de l’efficacité économique à l’échelle globale, et des profits à leur niveau ! En outre, l’innovation industrielle fraie la voie, mais sa capacité à créer de la crois-sance et de l’emploi dépend plutôt de la façon dont on crée des services qui prennent appui sur ces innova-tions. Donc, nous avons besoin de plus d’innovation «hard» – autrement dit, d’innovation industrielle et technologique – pour générer de l’innovation «soft» – c’est-à-dire la prise de relais par les services, davantage créatrice d’emplois.

L’emprise du capital risque dans le financement de l’innovation est-elle suffisante ?Le capital risque n’est pas forcément envisagé par les investisseurs comme le moyen de rattraper le retard par rapport à nos voisins européens. Tout le monde comprend l’atout fiscal de l’outil, mais peu prennent conscience de sa nature stratégique ! La France n’a pas une économie qui s’appuie assez sur les PME, l’innovation et le capital risque. Il y a un maillage à faire entre le financement, la recherche et les territoires. Il ne s’agit pas simplement d’innover, mais de tirer tous les fils qui en découlent. Cette filiation n’est pas intégrée, alors qu’elle est partie prenante de la croissance : il s’agit donc de faire évoluer la culture de l’innovation, en l’associant spontanément à la pratique capital risque.

3 questions à60%, c’est la part de son actif que tout FCPI doit consacrer aux sociétés innovantes.

Quelles initiatives envisager pour remédier à cette situation ?Les PME doivent expliquer ce qu’elles veulent faire pour justifier la levée de fonds auprès des investisseurs potentiels. Il ne s’agit plus de promouvoir l’attractivité de l’incitation fiscale, car, au final, on ne sait plus si les investisseurs sont seulement intéressés par les avantages fiscaux ou réellement motivés par l’innovation et ce qu’elle permet. C’est comme cela que l’on dépolitisera le débat : l’entreprise innovante a besoin de capital risque. Elle seule peut convaincre ses partenaires du potentiel de son projet, donc les inciter à aller jusqu’à son terme, et ne plus s’engager pour le simple avantage financier immédiat. Le capital risque fabrique de l’innovation, ça, c’est le vrai système : pousser la première génération d’entreprises à se développer pour préparer le cercle vertueux de l’avenir de l’innovation. À ce jour, le potentiel matériel et la réflexion en matière d’innovation sont importants, mais ils demandent à être mieux structurés, pour inviter les particuliers à s’intéresser plus profondément à ce challenge économique.

*La direction des Études Économiques assure notamment la livraison des travaux de prévisions économiques à l’usage des Caisses régionales, de Crédit Agricole S.A. et de l’ensemble des filiales du Groupe.

•••

Page 14: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

•••face à la concurrence. Pour cette  raison, notre équipe est composée de membres seniors qui viennent  tous du monde de l’industrie.  Ils ont l’expérience de l’entreprise pour interagir avec l’entrepreneur auprès duquel on s’investit».  Parce que la concurrence fait rage entre acteurs institutionnels et sociétés de gestion indépendantes, tous participent à la croissance du marché en proposant des produits de gestion de patrimoine à la clientèle privée.En matière de capital risque, outre la qualité de l’équipe, Crédit Agricole Private Equity s’appuie sur une stratégie d’investissement sectoriel pointue et offensive plus attachée à suivre des sociétés dont la croissance est exponentielle que des sociétés assurées d’un taux de croissance moyen.

Un travail d’experts«Nous privilégions les opérations  d’investissement dans lesquelles nous sommes chef de file. Notre qualité  de meneur aux côtés d’autres fonds nous permet de contrôler les opérations. Ce qui signifie parfois des décisions  difficiles à prendre. Néanmoins, c’est  un facteur d’expérience sur lequel  nous capitalisons et pour lequel nous  sommes aujourd’hui reconnus», insiste Antoine Colboc. Et tout laisse à penser que ce marché est en devenir : «D’abord, parce que la réglementation fiscale est reconduite jusqu’en 2010. Ensuite, parce que le cycle technologique ne risque pas de s’essouffler sur les secteurs qui nous intéressent. Enfin, parce que nous sommes face à une génération d’entrepreneurs qui ont  déjà vécu l’expérience de la création d’entreprise. Ils sont donc aguerris pour renouveler l’expérience de l’innovation.»

Pierre Metge, Directeur du marketing de la banque privée chez LCL«La banque privée chez LCL est en évolution. Nous avons élargi le périmètre de notre clientèle, par une nouvelle définition des critères d’éligibilité. Nous avons revu notre approche commerciale en portant au plus près du client le conseil et l’expertise patrimoniale qu’il attend. Désormais, nous traitons en un seul lieu, le Pôle Banque Privée, le triptyque de la relation client : la banque patrimoniale, la banque au quotidien et les financements. Nous avons face à nous des clients mieux éduqués financièrement, plus exigeants et à la recherche d’une offre différenciée et innovante sur un spectre plus large de leur patrimoine. Ainsi, le Private Equity est de plus en plus considéré comme une classe d’actifs propre et ne sera sans doute plus vu seulement au travers du prisme, réducteur, de la fiscalité du FCPI. Le non-coté intéresse une part croissante de notre clientèle, plutôt avertie, à la recherche de diversification et de produits décorrélés des marchés financiers.»

«Une culture nouvelle du produit»

14

La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Culture marché

«Cette évolution implique de notre part un effort d’accompagnement auprès de nos commerciaux pour les sensibiliser aux spécificités de ce marché : ses risques ou la construction atypique de la performance des investissements.»

Pierre Metge

Page 15: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

Professionnaliser le souscripteur ?Dans une activité en progression permanente, le souscripteur joue un rôle important, qui demande lui aussi à évoluer. À travers le FCPI, Crédit Agricole Private Equity fait bénéficier les particuliers de la stratégie de gestion suivie par les fonds institutionnels. Une stratégie qui a fait ses preuves aux États-Unis, précurseurs en matière de capital risque. Pour Antoine Colboc, Crédit Agricole Private Equity fait

évoluer le regard du souscripteur sur le FCPI. «Certes, il est vendu comme  produit de défiscalisation. Mais il y a un sous-jacent au moins tout aussi intéres-sant que de bénéficier d’une réduction d’impôt, c’est l’opportunité d’investir dans une classe d’actifs réservée en général aux investisseurs institutionnels.» Un discours de plus en plus apprécié. Comment s’inspirer du comportement de l’investisseur institutionnel ? Tout comme un institutionnel, le particulier accède

à une classe d’actifs reconnue par les professionnels avec quelques règles : d’abord, ne pas investir plus de 5% de ses acquis financiers, ensuite, investir sur plusieurs années, enfin, rester sur la durée totale du fonds. À n’en pas douter, la pédagogie fera son effet…

1 Technologies de l’information et de la communication.2 Agence nationale de valorisation de la recherche.

Les raisons de l’investissementPh. G. : La société a développé, validé et protégé ses technologies pour l’optimisation des performances de «souches bactériennes», utilisées industriellement dans des procédés de fermentation existants. Grâce à ses outils génétiques, METabolic EXplorer est à même de concevoir de nouvelles bactéries pour la fabrication de commodités chimiques à partir de matières premières renouvelables avec un avantage compétitif supérieur de 30% aux procédés pétrochimiques actuels.

Une collaboration née en 2002 Ph. G. : Nous avons établi une relation de confiance avec une grande disponibilité de part et d’autre, permettant d’évaluer les enjeux de façon professionnelle et de partager nos analyses. Nous avons évité toute intervention de type «micro-management» et la confusion des rôles. Benjamin Gonzalez a toujours eu la responsabilité de la gestion de l’opération, dans le cadre d’une étroite collaboration. B. G. : L’arrivée de Crédit Agricole Private Equity a marqué une étape

essentielle de notre évolution. Le «leadership» du Dr Guinot, l’apport de sa vaste expérience scientifique et managériale, son aide dans la réflexion stratégique et l’ouverture d’un réseau de relations de premier plan ont été un élément majeur de notre développement depuis cinq ans.

Une introduction en Bourse réussie en 2007B. G. : La société a investi sur le développement «d’usines bactériennes» pour la production biotechnologique de cinq produits. Deux partenariats industriels ont été signés. Ce succès a validé un modèle de création de valeur basé sur des licences exclusives. Aujourd’hui, la stratégie de METabolic EXplorer est d’accroître la valeur de ses innovations, en indus-trialisant en interne ses technologies jusqu’au stade pilote et en appliquant un modèle d’affaires tourné vers l’industrialisation et la commercia-lisation de ses bioproduits à travers des partenariats non exclusifs. Passer du statut de

fournisseur d’innovations à un statut d’acteur de l’industrie chimique : voici l’enjeu de la récente introduction en Bourse.

15

La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Culture marché 15

La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Culture marché

METabolic EXplorerCréée en 1999 sur la thèse doctorale de Benjamin Gonzalez (à gauche), METabolic EXplorer applique la biotechnologie au développement de procédés biologiques innovants pour la fabrication industrielle et la commercialisation de produits chimiques.

Rencontre avec Benjamin Gonzalez et le Dr Philippe Guinot,respectivement CEO de METabolic EXplorer et directeur associé senior Crédit Agricole Private Equity

Page 16: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · c’est le classement de Crédit Agricole Private Equity en capital risque au titre des investisseurs les plus

lui que l’industrie minière passionne parce que «l’environnement est en perpétuel mouvement», apprécie de changer d’univers et de côtoyer des cultures différentes. Un mode de vie en accord avec son credo : l’évolution et la créativité.

11 Me investis dans souriau • Achetée par Framatome en 1989, Souriau constitue en 1998, avec deux autres filiales, la division MAI de FCI (Areva).• 2003 : AXA Private Equity reprend la division MAI en LBO et la renomme Souriau. • 2006, un LBO secondaire fait de Sagard et Crédit Agricole Private Equity, les nouveaux actionnaires de Souriau à hauteur de 80% du capital, le management détenant le solde. Créé en 1917 et spécialisé dans la connectique spécifique dédiée aux applications industrielles, aéronautiques, militaires et spatiales, Souriau compte 2 000 salariés, 10 usines dans le monde et réalise un chiffre d’affaires de 210 millions d’euros.

Pourtant, dans sa vie privée, ce célibataire est plutôt amateur de grands espaces. Un goût que lui ont donné ses premiers séjours en Afrique du Sud et dans la cordillère des Andes et qui, depuis, ne l’a plus lâché. Amoureux de la montagne, il pratique régulièrement l’alpinisme avec un guide de Chamonix et s’en va parfois en expédition à l’assaut de sommets étrangers. «L’escalade exige une grande maîtrise de soi et une grande confiance mutuelle avec son partenaire de cordée. C’est un engagement personnel qui me permet aussi de décompresser», explique-t-il. À la tête d’un groupe devenu international, il est vrai que l’homme d’affaires est toujours en partance. Mais

Il a beau être diplômé d’une grande école et P-DG à 40 ans, François Calvarin n’est pas homme à se prendre au sérieux ni à avoir la grosse tête. Déjà, à l’époque où il est élève de l’école d’ingénieurs, son choix de l’option Mines, peu convoitée, n’est dicté que par l’envie de rester avec sa bande de copains de l’équipe de rugby dont il est le capitaine. Au début de sa carrière, quand beaucoup de jeunes élites entrent dans de grands groupes prestigieux, lui préfère aller dans une PME, plus formatrice à ses yeux. Et aujourd’hui encore, son idéal professionnel est de «travailler avec des gens sympas et pouvoir innover dans une structure à taille humaine».

((( )))16La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Portrait

1962 : naissance à Paris.1982 : entre à l’École des Mines de Paris, option Mines.1984-85 : stages dans des mines de charbon en Afrique du Sud et dans les houillières lorraines.1985-86 : Ingénieur d’exploitation dans une mine d’argent au Pérou.1987 : Responsable marketing et business développement, puis Responsable commercial d’une PME spécialisée dans les engins d’exploitation des mines souterraines.1990 : Directeur industriel de TLD, leader mondial des équipements aéroportuaires.1996 : Directeur général de la filiale française de Draka Holding (groupe hollandais de fabrication de câbles électriques et optiques).1999 : Directeur de la division Militaire Aéronautique et Industrielle (MAI) de FCI.2003 : P-DG de Souriau après la reprise en LBO par AXA Private Equity de la division MAI.

Histoires d’entrepreneurs

La Lettre de Crédit agricole Private equity - 100, boulevard du Montparnasse - 75682 Paris Cedex 14. Directeur de la publication : Fabien Prévost - Rédactrice en chef : Martine Sessin-Caracci. Rédaction : Gaëlle de Montoussé, Freddy Debize, Laurence Faivre d’Arcier. Merci à tous ceux qui ont apporté leur contribution à cette lettre. Crédits photos : Franck Beloncle, Raphaël Dautigny, Frédéric Stucin - Illustration : Tino - Conception-réalisation : (CAPLET005).

son parcours

Manager tout-terrain/////////////////////////////////////////////////////////