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( ( ( ) ) ) Numéro 6 / Septembre 2007 d’information de Crédit Agricole Private Equity La Lettre 02 ///// En cours Legoupil, Sylis, Valorem, Proman. Le point de vue d’Yves Schwartz, Directeur des Entreprises de la Caisse régionale Provence-Côte d’Azur. 06 ///// Signé Supersonic Imagine : déjà une réussite 09 ///// À suivre AMT, Saverglass, CircuLite, Will-bridge, Lord Ingenierie 10 ///// Mots croisés Informer les souscripteurs 12 ///// Culture marché Banque d’affaires et fonds de private equity : au-delà de la crise 16 ///// Portrait Jean-Yves Grandidier, Président de Valorem et Vice-Président du Syndicat des Énergies Renouvelables

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Page 1: d’information de Crédit Agricole Private Equity · 2015-03-16 · C’est la taille cible du nouveau FCPR Crédit Agricole Capital Investissement 3 (CACI3), fonds de LBO/Développement

((( )))Numéro 6 / Septembre 2007

d’information de Crédit Agricole Private EquityLa Lettre

02 /////En coursLegoupil, Sylis, Valorem, Proman. Le point de vue d’Yves Schwartz, Directeur des Entreprises de la Caisse régionale Provence-Côte d’Azur.

06 /////SignéSupersonic Imagine : déjà une réussite09 /////À suivre AMT, Saverglass, CircuLite, Will-bridge, Lord Ingenierie

10 /////Mots croisésInformer les souscripteurs

12 /////Culture marchéBanque d’affaires et fonds de private equity : au-delà de la crise 16 /////

Portrait

Jean-Yves Grandidier, Président de Valorem et Vice-Président du Syndicat des Énergies Renouvelables

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Rolling LBOLe grand philosophe Jagger proclame : “You can’t always get what you want.” Certes. Mais, on a parfois plus…

Heureusement. En avance sur notre calendrier, notre fonds de LBO/Développement Crédit Agricole Capital Investissement 2 (CACI2) est désormais entièrement investi, 26 mois après le premier closing du fonds. Les 139 millions d’euros confiés par nos souscripteurs ont été utilisés à près de 90 % pour construire un portefeuille de 14 participations, dont Altrad, Frères Blanc, Multitec, Souriau, Saverglass, et plus récemment Legoupil et Proman. Et, nous n’avons ni brûlé les étapes, ni baissé les curseurs pour réaliser ces opérations. Toutes ont été réalisées à des conditions de valorisation et de levier inférieures

– parfois très substantiellement – à la moyenne observée des LBO européens (base 2006, source Standard & Poor’s). CACI2 affiche ainsi des débuts très prometteurs, avec une valorisation proche de 120 % et des perspectives très intéressantes pour bon nombre de nos participations. À l’origine de ce constat, l’excellente qualité du deal flow, résultat de l’engagement collectif de nos réseaux, qui ont reconnu au private equity sa valeur pour renforcer les positions du Groupe auprès des PME. Leur action sur le terrain génère une autre nature de relation avec l’entrepreneur et permet à Crédit Agricole Private Equity d’entrer dans son capital aux meilleures conditions. En regardant vers le futur, la crise financière de ces dernières semaines, qui touche les banquiers arrangeurs sur les grosses opérations (au-delà de notre zone d’intervention) et affecte le marché interbancaire, aura le mérite de faire revenir les prêteurs à une meilleure évaluation des prix du risque, avec comme corollaires la baisse des leviers, la revue à la baisse des tranches in fine, et surtout une baisse des prix des actifs. Un cadeau sans précédent pour le private equity, dans un contexte où les entreprises ne se sont jamais aussi bien portées (cf. les résultats semestriels), et où l’économie mondiale affiche une croissance de 5 %. Place donc maintenant à CACI3, avec un objectif de 250 millions d’euros, qui ne commettra pas l’imprudence de changer une recette qui marche. Il sera prochainement proposé à nos souscripteurs. “I can’t get no satisfaction.” Mick, espèce de rabat-joie.

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Legoupil - constructions modulaires

Crédit Agricole Private Equity investit 6,6 millions d’euros dans la reprise en LBO de Legoupil Industrie et en devient ainsi actionnaire majoritaire. Uni Expansion Ouest y participe à hauteur de 1 million d’euros. Les actionnaires financiers détiennent 91 % du capital, le management en détenant le solde. Installé à Vire (14), le groupe est spécialisé dans la conception, la fabrication, la location et la vente de bâtiments industrialisés et de constructions modulaires à usage de stockage ou de production. Le Groupe a également développé une activité sur le marché de l’aménagement intérieur. Depuis sa création en 1976, Legoupil a installé plus de 1 000 000 m² de bâtiments industrialisés et dispose d’un parc installé de plus de 100 000 m².

LBO / DéveLOppementFonds : FCPR Crédit Agricole Capital Investissement 2 Bertrand Tissot, Directeur d’investissements – 01 43 23 43 64Jacques Simon, Chargé d’affaires – 01 43 23 69 94

La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

L’actualité des trois mois écoulés

En cours

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La chroniquede Fabien prévost

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C’est la taille cible du nouveau FCPR Crédit Agricole Capital Investissement 3 (CACI3), fonds de LBO/Développement prochainement proposé à nos souscripteurs.

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La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

250 M€

Rachat de portefeuilles par Exitis

Exitis a procédé au rachat de porte-feuilles de participations de Crédit Lyonnais Développement Économique

comprenant 11 participations, dont certaines investies dans des acteurs régionaux du Capital Investissement. Cette opération permet à Exitis d’apporter une solution de liquidité à LCL et d’étendre notamment son action commerciale auprès d’acteurs régionaux.

ExitisFonds : CapexitisArnaud Mauduy, Responsable de l’activité – 01 43 23 90 78 Nicolas de Saint Étienne, Directeur de participations – 01 43 23 90 76

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//////////////////////////////////////3e investissement réalisé dans les EnR

Bureau d’études spécialisé dans le déve-loppement de parcs éoliens, Valorem a finalisé une opération de renforcement de ses fonds propres s’élevant à 10,5 millions d’euros, dont une petite partie en rachat d’actions auprès d’actionnaires de la pre-mière heure. Cette opération a été struc-turée par l’équipe Énergies Renouvelables de Crédit Agricole Private Equity à hauteur de 7,5 millions d’euros avec à ses côtés Avenir Entreprises et Grand Sud Ouest Capital. Cet apport financier permettra notamment de mettre en service plusieurs dizaines de mégawatts sur l’ensemble du territoire national à court terme. Avec quatre antennes régionales et une filiale dédiée à la construction des parcs, la société de 41 collaborateurs se positionne aujourd’hui comme un acteur référence de l’éolien maîtrisant la chaîne de valeur du secteur (recherche de sites et mise en service de parcs).

ÉnERgiEs REnouvELabLEsFonds : FCPR CapenergieRoland Derrien, Responsable de l’activité – 01 43 23 93 52 Serge Savasta, Directeur d’investissements – 01 57 72 14 33

sylis -solutions informatiques

Actionnaires de référence de Sylis, société cotée sur le marché Eurolist compartiment C, M. et Mme Jacques Tricot et leur société familiale Fimanor ont été amenés à rechercher une solution de liquidité auprès d’Exitis, filiale de Crédit Agricole Private Equity, afin d’accompagner le développe-ment de leurs nouveaux projets professionnels. M. et Mme Tricot et Fimanor ont privilégié une solution de vente de blocs de titres à un investisseur, de préférence à une vente sur le marché. Ils ont ainsi signé avec Capexitis, véhicule d’investissement d’Exitis, une convention de cession d’actions portant sur un premier bloc de 550 000 actions Sylis représentant 5,69 % du capital de cette société. Capexitis bénéficie également d’une option d’achat consentie par M. et Mme Tricot, portant sur 550 000 actions Sylis supplémentaires.Exitis offre aux acteurs du capital investissement des solutions en matière de restructuration et de liquidité de leurs portefeuilles de participations.

ExitisFonds : CapexitisArnaud Mauduy, Responsable de l’activité – 01 43 23 90 78 Nicolas de Saint Étienne, Directeur de participations – 01 43 23 90 76

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04 En cours

La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Quelle est la relation développée par le groupe Crédit Agricole avec Proman ? M. et Mme Gomez, les dirigeants de cette entreprise familiale, ont intégré l’agence de Manosque en 1994, quand la Caisse régionale s’est structurée en ajoutant au réseau de proximité, une expertise dédiée aux entreprises. À l’époque, Proman était uniquement implantée sur la région et faisait un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros. De l’apport initial d’une caution obligatoire pour exercer l’activité d’intérim jusqu’à la croissance externe, nous avons suivi ce développe-ment hors du commun. Nos clients ont même été surpris de ce succès : le but premier de M. Gomez était de donner une activité à sa femme ! Il nous a fallu accompagner cette croissance et nous avons organisé l’ouverture à d’autres banques quand le besoin s’en faisait sentir. Aujourd’hui nous sommes le banquier de la famille, de la holding et de l’immobilier. Les besoins en fonds de roulement et en croissance externe sont partagés avec deux de nos concurrents.

En tant que banquiers garants de la relation durable de proximité, nous avons récemment identifié leur besoin de profiter du capital qu’ils avaient consti-tué. Nous avons donc initié la rencontre avec Crédit Agricole Private Equity, qui a mené l’opération. À cet instant, il était nécessaire d’activer tous les leviers du Groupe. Justement, comment s’effectue cette répartition des tâches ? Les clients s’attendent à ce que leur banque puisse répondre à l’ensemble de leur problématique (equity, dette, conseil patrimonial…). Sur cette opération, nous avons mobilisé différentes compétences dans le Groupe. À l’écoute de nos clients, nous avons sollicité Crédit Agricole Private Equity pour assurer le montage financier de l’opération. La volonté de notre Caisse est conforme à celle du Groupe, nous souhaitons vraiment monter en charge dans la banque d’affaires, notamment en accompa-gnant les dirigeants de nos entreprises régionales dans leur stratégie patrimoniale. Cela aboutit à la transmission ou à la croissance externe. Nous effectuons une revue

des portefeuilles, nous sensibilisons nos chargés d’affaires à tous les métiers du Groupe. C’est comme cela que nous qualifions les cibles potentielles comme Proman. Quel bilan faites-vous de cette expérience ? Nous n’avons pas souvent participé à l’entrée de Crédit Agricole Private Equity au capital d’une entreprise, mais nous sou-haitons renforcer ce type de collaboration. La mise en place de la dette est relativement complexe, mais notre capacité d’écoute a rassuré le client. Le grand enseignement, c’est qu’en alliant notre proximité et l’expertise du Groupe, nous faisons de très bonnes choses. Ce genre d’expérience nous fait grandir puisque nous mettons en lumière divers points d’organisation qui pourront être améliorés à l’avenir. Quand on est une structure décentralisée comme le Crédit Agricole, les compétences sont nombreuses mais disper-sées, et leur cohérence n’est pas forcément visible de l’extérieur : à nous de collaborer parfaitement pour conduire à nouveau de telles opérations.

Le point de vue d’Yves Schwartz,Directeur des Entreprises de la Caisse régionale Provence-Côte d’Azur.

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Proman - entreprise de travail temporaire

Crédit Agricole Private Equity, accompagné de Sofipaca, entre au capital du groupe Proman dans le cadre d’une opération d’OBO aux côtés de la famille Gomez. Créée en 1990 par Roland et Évelyne Gomez à Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence, Proman se classe aujourd’hui parmi les dix premières entreprises françaises de travail temporaire. La société dispose de plus de 80 agences en France. Elle emploie 200 salariés et fait travailler environ 8 000 intérimaires. Ces cinq dernières années, Proman a affiché une croissance très dynamique. Le chiffre d’affaires du groupe a atteint 185 millions d’euros à fin 2006 et devrait dépasser 270 millions d’euros en 2007. Ce partenariat vise à soutenir le développement de la société, essentiellement axé sur l’ouverture de nouvelles agences et la réalisation d’opérations de croissance externe sur des groupes régionaux ou nationaux. Cette opération a mobilisé différentes expertises du Groupe : la Caisse régionale Provence - Côte d’Azur pour la relation client et l’identification du besoin, LCL pour l’arrangement de la dette senior et la gestion privée pour l’aspect patrimonial.

——————— LBO / DéveLOPPementFonds : FCPR Crédit Agricole Capital Investissement 2Daniel Balland, Directeur associé – 04 37 56 13 63 Nicolas Trombert, Directeur de participations – 01 43 23 95 46

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Capital Risque / Capital Chance

L’équipe Capital Risque de Crédit Agricole Private Equity a convié, le 11 juillet 2007, les dirigeants des entreprises dont elle est actionnaire dans les salons du Pershing Hall pour une conférence sur le thème du capital chance, suivie d’un cocktail. Philippe Korda, président du cabinet de conseil en management Korda & Partners, est venu commenter l’ouvrage du docteur Richard Wiseman, “ Notre capital chance ”. Il a ainsi analysé les comportements qui favorisent la chance, donc la réussite des individus ou des entreprises.

Tremplin Entreprises

Organisé par le Sénat et l’Essec, en partenariat avec Crédit Agricole Private Equity, Tremplin Entreprises est l’une des principales rencontres du capital risque en France. Il permet à des entrepreneurs innovants, sélectionnés par des professionnels du capital risque et de la création d’entreprise, de rencontrer les investis-seurs susceptibles de financer le démarrage ou le développement de leur entreprise. La 9e édition de Tremplin Entreprises s’est tenue au Sénat les 3 et 4 juillet 2007. Nicolas Gagnez et Alexia Perouse, Directeurs d’investissements chez Crédit Agricole Private Equity, étaient membres du comité de sélection ; 30 lauréats ont été distingués dans quatre catégories d’après le caractère innovant de leur projet, l’expertise de leur équipe et leurs perspectives de développement et de rentabilité.

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La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Le 18 juillet au musée de la Chasse

Le musée de la Chasse et de la Nature a ouvert ses portes à Crédit Agricole Private Equity pour une soirée privée organisée le 18 juillet 2007. Cette réception a rencontré un vif succès. Elle a réuni près de 400 invités (dirigeants du groupe Crédit Agricole,

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Lors de la réception, les invités de Crédit Agricole Private Equity ont pu admirer les œuvres exposées dans le musée.

Les autres événements majeurs

acteurs du capital investissement, entrepreneurs) dans l’un des plus beaux hôtels particuliers du Marais. Cette réception a notamment permis aux convives de visiter le musée, entièrement rénové en 2006. Ce fut l’occasion de renfoncer les liens avec nos principaux contacts d’affaires et les interlocuteurs clés de la place.

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Supersonic : une rupture technologique “Nous avons développé une plate-forme médicale permettant de mesurer et de visualiser l’élasticité des tissus à l’aide d’ultrasons, précise Jacques Souquet, fondateur et P-DG de Supersonic Imagine. Cette technologie innovante offre un outil unique de détection des lésions cancéreuses palpables ou non, une meilleure précision du diagnostic avec une résolution de l’image inférieure au millimètre, et également un potentiel de thérapie non invasive.” Aujourd’hui, Supersonic Imagine détient les droits exclusifs de dix brevets notamment issus du laboratoire Ondes et Acoustique du CNRS, tous orientés vers l’application des ultrasons dans la recherche médicale. “La mesure de l’élasticité des tissus par ultrasons peut être appliquée à divers organes et pathologies, poursuit Jacques Souquet. Par exemple, nous effectuons actuellement des évaluations cliniques sur la thyroïde et la prostate à l’hôpital de la Timone à Marseille. Nous lançons

Signé((( )))La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Zoom sur une opération

Supersonic Imagine :déjà une réussiteDébut 2006, l’activité Capital Risque de Crédit Agricole Private Equity finalisait le premier tour de financement de la société Supersonic Imagine. Dédiée au développement de nouvelles technologies médicales, elle est aujourd’hui à la veille d’une seconde opération de financement.

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“Lorsque nous avons rencontré Jacques Souquet, le fondateur de Supersonic Imagine, le contact est tout de suite bien passé. Nous connaissions bien son secteur d’activité, les ultrasons, et Crédit Agricole Private Equity est un acteur reconnu qui lui inspirait confiance, se souvient Alexia Perouse, Directrice d’investissements en sciences de la vie chez Crédit Agricole Private Equity. À l’époque, la société Auriga venait de réaliser l’amorçage et la société cherchait un chef de file pour agréger des investisseurs complémentaires et monter son premier tour de financement.” Rejoints par le fonds d’investissement anglais NBGI Ventures et la société de gestion Bioam, les quatre investisseurs menés par Crédit Agricole Private Equity finaliseront une levée de fonds de 10 millions d’euros. Cette opération permet de développer les premiers prototypes de Supersonic Imagine et d’initier les évaluations cliniques autour du diagnostic du cancer du sein.

10 Meont permis de développer les premiers prototypes de Supersonic Imagine et d’initier les évaluations cliniques autour du cancer du sein.

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pour ne pas perdre le projet. J’ai donc contacté les plus susceptibles d’être réactifs, et j’ai partagé ma connaissance de Supersonic Imagine afin d’accélérer le processus. Les Anglais de NBGI Ventures ont été les premiers à réagir.” Le premier tour d’investissement a donc été monté en trois mois, avec Crédit Agricole Private Equity en lead investor, et concrétisé le 15 mars 2006.

Crédit Agricole Private Equity, investisseur actifBasée à Aix-en-Provence, la société Supersonic Imagine a pour particularité d’avoir embauché des collaborateurs américains, italiens, anglais, libanais, grecs, chinois, mais surtout d’avoir fait revenir en France dix Français qui travaillaient depuis de nombreuses années aux États-Unis. Une équipe internationale au service d’une technologie essentiellement française, notamment grâce aux brevets du CNRS. “Jacques Souquet arrivait avec une expérience de 20 ans, acquise auprès

“ Lorsque nous avons créé la société en 2005, nous étions trois. Aujourd’hui, Supersonic Imagine emploie 41 personnes et nous avons ouvert il y a un mois une filiale aux États-Unis. Ce développement rapide a été rendu possible par le premier tour de financement de nos investisseurs. Alexia Perouse, chez Crédit Agricole Private Equity, m’a été présentée par notre premier partenaire, Auriga, ce qui nous a permis d’établir facilement un lien de confiance. Elle nous a ensuite présenté NBGI Ventures. La solidité

des investisseurs qui se sont présentés a beaucoup compté pour nous et Crédit Agricole Private Equity ne posait aucune difficulté. Nous avons également été sensibles au contact humain

et à l’intérêt réel que les investisseurs montraient pour

notre société et notre produit. Le fait que

notre interlocutrice chez Crédit Agricole Private Equity possède une compétence en ultrasons, par exemple, était un plus indéniable. ”

également des sujets de recherche sur le foie et les applications cardio-vasculaires. Mais pour la mise au point de notre premier prototype, nous nous sommes concentrés sur le dépistage et le diagnostic du cancer du sein car il s’agit de la deuxième cause de mortalité et de la première incidence de cancer chez la femme.” Soucieuse de valider les résultats de ses recherches avec un partenaire clé, l’équipe de Supersonic Imagine a également travaillé avec le docteur Anne Tardivon de l’Institut Curie. Spécialiste de l’imagerie médicale et du dépistage du cancer du sein, elle a déjà pu tester le prototype sur cinquante de ses patientes.

Un tour monté en trois mois Alexia Perouse avait la volonté de créer un syndicat d’investisseurs spécifique, afin de répondre au fort potentiel de développement de Supersonic Imagine à l’international. Elle a donc retenu une liste d’investisseurs connaissant bien le domaine de l’instrumentation médicale “Lorsque l’on prévoit un premier tour d’un montant de 10 millions d’euros, on sait que l’on va devoir rassembler deux à quatre investisseurs. Je voulais amener des acteurs qui soient complémentaires et apportent chacun une expérience, des compétences et un réseau spécifiques, indique-t-elle. Ma sélection comprenait des Anglais, des Allemands, des Nordiques… Nous voulions être extrêmement rapides

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La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

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Il nous a choisisJacques Souquet, fondateur et P-DG de Supersonic Imagine

En toute confiance

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0� Signé

3 questions à

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La Lettre du Crédit Agricole Private Equity

des grands industriels de l’imagerie médicale (Philips Medical, ATL Ultrasound), et il se désolait du manque de réussites scientifiques dans l’Hexagone, précise Alexia Perouse. Lorsqu’il a découvert cette nouvelle technologie et qu’il a décidé de tenter l’aventure, il a tenu à développer son projet en France. Ce qui était également la volonté de ses investisseurs !” Supersonic Imagine a donc pris son envol avec, dès le départ, ses experts opérationnels et ses experts en management, ce qui n’est pas très fréquent parmi les start-up françaises… Aujourd’hui, si les investisseurs n’interviennent pas dans les questions de management, ils ont un représentant au directoire de la société et peuvent ainsi accompagner les orientations de Supersonic en termes de stratégie

de développement et anticiper les besoins en refinancement.

Cap sur la commercialisation “À ce jour, nous avons mis au point notre prototype de laboratoire et l’objectif, pour la fin de l’année 2007, est de produire industriellement dix appareils que nous placerons en sites cliniques (cinq aux États-Unis et cinq en Europe), souligne Jacques Souquet. Notre prochain défi est de réussir la commercialisation du produit en le faisant adopter par la communauté scientifique et les praticiens.” Aujourd’hui, le marché mondial autour du cancer du sein est estimé à 350 millions de dollars et connaît un taux de croissance annuel de 4 %. Il est également très concurrentiel puisque des entreprises

de l’envergure de Siemens ou Philips occupent la plus grande partie du marché de l’imagerie médicale par ultrasons. Toutefois, les industriels actuels ne font que de l’imagerie anatomique (échographies) et la rupture technologique de Supersonic Imagine devrait faire toute la différence, d’autant que d’autres marchés lui seront peu à peu ouverts (thyroïde, prostate…). “La société arrive aujourd’hui à la veille d’un deuxième tour d’investissement en ayant franchi le cap difficile des 24 mois d’existence, conclut Alexia Perouse. A priori, le projet intéresse beaucoup de monde et Crédit Agricole Private Equity envisage sereinement de renouveler son investissement actif afin de permettre à Supersonic Imagine de maintenir la dynamique qui s’est instaurée.”

À votre avis, pourquoi ce deal a-t-il bien fonctionné ? Avec l’élastographie ultrasonore mise au point par Supersonic Imagine, nous avons affaire à une rupture technologique unique, encadrée par des brevets : des dossiers de cette envergure ne sont pas très fréquents ! L’autre point fort de l’entreprise était de réunir dès le départ, avec et autour de Jacques Souquet, un management

Alexia Perouse, Directrice d’investissements en sciences de la vie chez Crédit Agricole Private Equity

très expérimenté qui connaissait les ultrasons, le marché du matériel médical, et disposait d’une liste de compétences de haut niveau prêtes à le suivre dans l’aventure.

Quels étaient les points sensibles de cet investissement ?Aujourd’hui, nous avons atteint le stade du prototype. Lorsque le premier tour d’investis-sement a été monté, nous devions faire face à des challenges techniques sur le traitement du signal, et Supersonic Imagine devait encore réaliser les tests cliniques sur des patients. Progressivement, ces points critiques bas-culent vers de nouvelles problématiques telles que la production, le position-

nement et la réussite de la commercialisation des appareils. En quoi ce deal est-il important pour Crédit Agricole Private Equity ?Le dossier de Supersonic Imagine s’inscrivait tout d’abord dans notre politique générale d’investissement puisque notre ambition est d’assumer de plus en plus souvent le rôle de lead investor sur des projets internationaux apportant des ruptures technologiques. Et surtout, nous tenions à relancer le domaine de l’instru-mentation médicale, qui présente des opportunités d’investissement passion-nantes, tout en étant encore un peu négligé par les investisseurs.

“ Avec l’élastographie ultrasonore mise au point par Supersonic Imagine, nous avons affaire à une rupture technologique unique : des dossiers de cette envergure ne sont pas très fréquents ! ”

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09À suivre((( )))La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Vie de nos participations

Saverglass

En novembre 2006, Crédit Agricole Private Equity est entré au capital de Saverglass à l’occasion de la vente de la société par ses actionnaires, dans le cadre d’un consortium réunissant également Natexis Industrie Management et Natexis Investissement Partners. À l’issue de cette opération de LBO majoritaire, le fonds CACI2 détient 20 % du capital de la société. Le leader mondial de la bouteille premium pour vins fins et spiritueux affiche un taux de croissance annuel de 10 % et un chiffre d’affaires de 220 millions d’euros. La société va investir 60 millions d’euros pour installer sa troisième unité de production à Arques (59) sur le site d’Arc International, leader mondial des arts de la table. Saverglass va implanter un four et cinq lignes de pro-duction d’une capacité de 80 000 tonnes. Le site devrait être opérationnel en juin 2008, créant près de 250 emplois, qui s’ajouteront au 1 600 déjà créés sur ses deux autres sites.

LBO / DéVeLOppementFonds : FCPR Crédit Agricole Capital Investissement 2Éric Pencréac’h, Responsable de l’activité – 01 43 23 90 66 Fabrice Voituron, Chargé d’affaires – 01 43 23 93 05

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Amt

Crédit Agricole Private Equity réalise une partie de son investissement à l’occasion de l’introduction en Bourse sur le marché Euronext d’Amsterdam Molecular Therapeutics B.V. (AMT), entreprise hollandaise de thérapie génique. Crédit Agricole Private Equity contribue à l’investissement à hauteur de 2 millions d’euros. En 2006, Crédit Agricole Private Equity a participé au tour de financement de 22 millions d’euros de série A réalisé par AMT aux côtés de Forbion, Advent et Gilde, trois investisseurs internationaux de premier plan. Cet investissement a permis d’accélérer le développement clinique et les capacités de production de la société. L’introduction en Bourse est une suite logique qui prépare l’entreprise à la mise sur le marché de son produit leader AMT-011, destiné au traitement de l’insuffisance LPL (lipoprotéine lipase), maladie rare et souvent mortelle. Elle va permettre également d’accélérer le développement des autres produits de son portefeuille. Cette nouvelle opération, finalisée moins d’un an après le premier tour d’investissement, témoigne des énormes progrès réalisés par l’entreprise sur une période très brève.

CApitAL RiSque

Fonds : FCPR Crédit Lyonnais Venture 1 et SCR Crédit Lyonnais Venture CapitalDr Philippe Guinot, Directeur associé senior (sciences de la vie) – 01 43 23 95 93

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Will-bridge / Lord ingenierie

Exitis réalise la cession de deux participations Will-bridge et Lord Ingenierie acquises dans le cadre du rachat du portefeuille résiduel d’Epicea, structure d’investissement de Siparex Ventures. Cette opération, réalisée moins de 13 mois après leur acquisition, s’est faite respectivement sur la base de multiples de sortie de 1,45 et 60 fois l’investissement initial.

exitiSFonds : Capexitis Arnaud Mauduy, Responsable de l’activité – 01 43 23 90 78Nicolas de Saint Étienne, Directeur de participations – 01 43 23 90 76

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CircuLite

Crédit Agricole Private Equity est entré au capital de CircuLite en avril 2007, à l’occasion d’un tour de table supplémentaire de 5 millions de dollars.

L’entreprise est une société américaine d’instrumentation médicale, spécialisée dans le développement d’une technologie innovante d’assistance circulatoire pour traiter l’insuffisance cardiaque chronique. Synergy™, l’appareil d’assistance circulatoire miniature de la société, est doté d’une minipompe placée superficiellement, connectée à l’oreillette gauche et à l’artère sous-clavière dans le cadre d’une interven-tion peu invasive. Le placement de l’appareil va transformer le traitement des patients souffrant d’insuffisance cardiaque chronique, qu’ils soient hospitalisés pour une décom-pensation aiguë ou traités en ambulatoire pour leur insuffisance cardiaque chronique. En août 2007, CircuLite a réalisé avec succès le premier implant sur l’homme.

CApitAL RiSqueFonds : SCR Crédit Lyonnais Venture Capital, FCPR Crédit Lyonnais Venture 1, FCPI Crédit Lyonnais Innovation 4Alexia Perouse, Directrice d’investissements (sciences de la vie) – 01 43 23 95 94

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Crédit Agricole Private Equity est à l’écoute des Caisses régionales, de plus en plus présentes dans ses fonds, sur sa façon d’administrer les participations. Avec un objectif : développer une complète synergie entre souscripteurs et gestionnaires de fonds.

Comment se construit la relation entre Crédit Agricole Private Equity et les Caisses régionales ?

Brigitte Chalaud : L’équipe du Business Support a pour mission essentielle la gestion administrative des fonds communs de placement à risques (FCPR) créés par Crédit Agricole Private Equity. Nous assurons l’interface avec les souscripteurs. Encore récemment, les Caisses étaient très peu présentes dans nos fonds. Mais, le développement de notre activité, et par conséquent de nos FCPR, leur a permis de prendre une place plus significative parmi l’ensemble des souscripteurs.

Alain Gaillard : Nous nous sommes tournés vers les supports de placement Crédit Agricole Private Equity car ils répondent à nos objectifs. L’allocation en FCPR pèse 6 % de l’encours des fonds propres gérés par la Caisse, majoritairement répartis entre capital développement et financement mezza-

nine. Nous visons une capitalisation de la performance à hauteur de 15 à 20 % sur un horizon de gestion de cinq à sept ans.

Quelles sont les attentes d’une Caisse régionale en termes de conseil ?

A. G. : Il faut souligner que pour une Caisse classique, la démarche patrimo-niale prime, nous ne sommes pas des business angels, et les risques que nous prenons doivent être sérieusement mesurés. Nous nous en remettons à Crédit Agricole Private Equity pour les évaluer et nous conseiller. Nous avons notamment des besoins comptables pour valoriser régulièrement les exposi-tions ou positions prises en termes d’investissement, et nous demandons aux experts de Crédit Agricole Private Equity d’évaluer la valeur de leur participation.

B. C. : Les Caisses sont demandeuses d’informations comptables, notamment celles qui entrent pour la première fois

10La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Mots croisésRencontre avec un partenaire

Brigitte Chalaud est responsable du Business Support Crédit Agricole Private Equity.

“Le portefeuille de souscripteurs s’est fortement diversifié, et l’entrée des Caisses dans les fonds nous conduit à faire évoluer la façon dont nous administrons les participations.”

Informer les souscripteurs

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dans un fonds. Nous préparons ainsi un support d’aide à l’enregistrement comptable à destination des nouveaux souscripteurs. Les Caisses attendent aussi des informations techniques car le jargon des fonds diffère de celui de la banque, et les articles du règlement des FCPR ne sont pas toujours simples à interpréter et à appliquer.

Dans quelle mesure le reporting est-il important ?

B. C. : Le reporting à destination des souscripteurs constitue l’une des priorités du Business Support. L’avis des Caisses régionales nous est très utile. Nous essayons d’adapter son contenu pour satisfaire au maximum leurs attentes, notamment en l’enrichissant d’informations portant sur les perspectives d’évolution des sociétés dans lesquelles nous prenons des participations, sur le rende-ment de ces participations, etc.

A. G. : Les informations sur la valorisation des sociétés qui composent le porte-feuille sont primordiales pour nous. Les rapports de gestion nous permettent de visualiser la composition et la diversité du portefeuille, pour équilibrer les risques, estimer s’ils sont supportables, maîtrisa-bles ou trop élevés. Idéalement, nous attendons une diversification en termes de secteur d’activité, de zone géogra-phique, de nature de société et pourquoi pas aussi en termes de profil. Le reporting nous permet d’apprécier chaque société présente dans le portefeuille (chiffres clés, investisseurs, contrats, etc.). Les fiches individuelles de sociétés fournies par Crédit Agricole Private Equity sont de très bonne qualité. Elles sont claires,

synthétiques, pertinentes : c’est un point fort pour un investisseur.

Une collaboration semble se développer entre Crédit Agricole Private Equity et les Caisses. À quoi pourrait ressembler l’avenir ?

A. G. : Nous aimerions être encore plus impliqués dans la vie des fonds via des comités d’investisseurs ou des réunions avec les dirigeants de société pour mieux comprendre et accompagner les participations.

B. C. : En effet, nous organisons annuellement une journée des souscrip-teurs où sont conviés des dirigeants d’entreprise. L’occasion pour les différents interlocuteurs de se rencontrer. Afin de mailler davantage nos relations au quotidien avec les souscripteurs, Crédit Agricole Private Equity a créé un pôle Relations Investisseurs. Plusieurs éléments vont contribuer au développement des relations d’affaires avec les Caisses, notamment l’élargissement du périmètre de nos sociétés cibles (taille, secteur géographique), et l’augmentation de notre portefeuille de fonds. De plus, dans le cadre de la gestion de nos fonds, notre éventail d’outils s’élargit : possibilité pour un FCPR de recourir si besoin à un prêt bancaire, mise en place de couvertures de change sur des souscrip-tions en devises, recherche d’optimisation des place-ments de trésorerie des FCPR, etc. La collabora-tion entre nous ne fait que commencer !

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La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Alain Gaillard est responsable de la gestion financière de la Caisse régionale Nord de France.

“Nous ne sommes pas des business angels, les risques que nous prenons doivent être sérieusement mesurés, le dialogue avec Crédit Agricole Private Equity est essentiel.”

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((( )))12La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

À l’écoute des opportunités du marché

Culture marché

“Les fonds de private equity sont des clients stratégiques pour une banque comme Calyon”, explique d’emblée Pascal Poupelle en soulignant l’intérêt que la banque de financement et d’investissement du groupe Crédit Agricole porte à ces nouveaux acteurs de la planète financière. “Calyon a pour mandat de développer les relations du Groupe avec l’ensemble des grands clients en France et à l’international, explique-t-il, en les aidant à se financer sur le marché bancaire ou sur les marchés financiers et en les conseillant dans leurs

opérations d’acquisition ou de cession.” Les fonds de private equity, qui ont généré le quart de toutes les transactions de fusion-acquisition dans le monde au premier semestre 2007, dont 35 % aux États-Unis, sont ainsi devenus des acteurs incontournables. “Leur rôle s’est fortement accru depuis cinq ans outre-Atlantique et en Europe, et leur présence s’intensifie en Asie et même dans les pays émergents”, note Pascal Poupelle. Ces fonds investissent des sommes de plus en plus importantes dans des opérations

Banque d’affaires et fonds de private equity : au-delà de la crise Pascal Poupelle, responsable du pôle relations corporate et membre du comité exécutif de Calyon, explique l’importance de ces nouveaux acteurs financiers pour les grandes banques d’affaires.

“Nous apportons notre expertise et notre savoir-faire aux fonds de private equity”

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qui peuvent se chiffrer désormais en dizaines de milliards de dollars. Avec à la clé des commissions très importantes pour les banques d’affaires qui les financent et/ou les conseillent. Les fonds de private equity leur auraient ainsi versé quelque 11 milliards de dollars de commissions en 2006.

Une activité en forte croissance“Il faut dire qu’il n’y a jamais eu autant d’activité, indique Pascal Poupelle. Le marché des fusions-acquisitions se globalise, les grands fonds de private equity également, et ils ont prouvé leur capacité à bien gérer les entreprises qu’ils rachètent,

contrairement à certains préjugés.” Leur activité, il est vrai, était stimulée depuis plusieurs années par les conditions très favorables du marché de la dette – taux d’intérêt bas, leviers agressifs et liquidités importantes – et par la multiplication des cibles poten-tielles. “Dans le passé, les investisseurs

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La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Culture marché

“Les grands fonds de private equity sont devenus incontournables”

de Jacques Chapuis,Senior Vice President du BCG (Boston Consulting Group) en charge des relations avec le groupe Crédit Agricole. Il analyse les relations entre private equity et banques d’affaires.

Les fonds de private equity sont-ils incontournables pour le financement des entreprises, et donc pour les banques d’affaires ?J. C. : Les grands fonds de private equity sont devenus incontournables sur les grandes opérations de cession-acquisition dans le monde, et ils sont, comme tels, un groupe de clients très significatifs pour les banques qui se positionnent sur ces marchés. Ce sont des clients qui ont des besoins spécifiques et qui pèsent suffisamment dans le business

des banques d’affaires pour qu’elles en tiennent compte et se structurent

en conséquence.

Les opérations de LBO menées par ces fonds atteignent aujourd’hui des sommes de plus en plus importantes. Jusqu’où va-t-on aller ? J. C. : Certains parlent d’une bulle finan-cière entretenue par l’évolution des ratios sur le non-coté qui croissent plus vite que sur le coté et qui contribuent ainsi à faire augmenter les prix des deals. Dans le même temps, les niveaux de risque attachés à la dette augmentent également, ce qui conduira à un éclatement. Cependant, les fonds de private equity répondent à un véritable besoin sur le marché des entreprises moyennes confrontées à des problèmes de transmission et de succession et sur le marché des grandes entreprises, en permettant à certains industriels de céder certaines activités sans les vendre pour autant à la concurrence.

La gestion de ces fonds est très souvent attaquée. On les accuse de ne pas créer de valeur et, au contraire, de compromettre la pérennité des entreprises rachetées. Qu’en pensez-vous ?J. C. : Ces fonds ne sont ni les grands méchants loups que l’on décrit souvent dans la presse, ni les supergestionnaires qu’ils affirment être parfois. Lorsqu’ils arrivent, ils changent généralement une partie du management et focalisent l’entreprise sur le cash, la croissance et les coûts, ce qui est somme toute positif. Mais l’une de nos études récentes montre que la moitié de la valeur créée par ces fonds provient de la croissance et non de la réduction des coûts. Il est indéniable que le private equity, en donnant plus de liberté au management, qui n’a pas besoin de reporter au marché chaque trimestre comme dans les entreprises cotées, favorise cette croissance.

Quel intérêt, un groupe comme le Crédit Agricole, a-t-il à disposer en son sein à la fois d’une banque d’affaires et d’un fonds de private equity ? J. C. : Il y a, d’abord une logique de portefeuille pour un groupe comme le Crédit Agricole à posséder des métiers avec des cycles de croissance et de rentabilité qui ne coïncident pas nécessairement. Il y a également l’intérêt d’offrir à certains clients une gamme de produits complète, même si les synergies commerciales potentielles sont à rechercher sur le middle market (le marché des PME) plutôt que sur les gros deals. Enfin, des échanges d’information – partages d’expertise et de vision de marché – peuvent aussi être développés entre ces activités, dans le respect des limites déontologiques.

Le point de vue

“Nous apportons notre expertise et notre savoir-faire aux fonds de private equity” •••

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La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

ne s’intéressaient qu’à des entreprises réunissant trois critères : des actifs tangibles, des business non cycliques et une forte croissance. Désormais, un seul de ces critères peut suffire à leur succès, et les fonds de private equity multiplient également leurs investissements dans des entreprises cotées et qui restent en Bourse.”

Un échange de compétences Une banque de financement et d’in-vestissement comme Calyon a un rôle majeur à jouer sur ce marché. “Nous apportons aux fonds notre expertise, notre savoir-faire, depuis l’identification des cibles jusqu’au montage des financements bancaires ou à l’accès au marché obligataire, en passant par le conseil à l’acquisition. Nous pouvons aussi leur présenter très en amont, de par nos liens avec les grandes entreprises, des cibles insoupçonnées. Nous savons, par exemple, lorsque l’un de nos clients corporate vient de réaliser une opération de croissance externe majeure, qu’il va devoir se séparer de l’une ou l’autre de ses filiales. Nous pouvons alors le mettre en relation avec l’un des fonds dont nous sommes proches et qui est à la recherche d‘opportunités. C’est une stratégie que nous nous efforçons de développer avec Crédit Agricole Private Equity, même si nous ne

ciblons pas toujours des tailles d’entreprise analogues. En matière de financements, Calyon est un leader sur le marché de la syndication de LBO, à la fois auprès des banques et des investisseurs institutionnels spécialisés (qui sont aujourd’hui très en retrait du fait de la crise de confiance actuelle, mais dont nous pensons qu’ils reviendront dans quelques mois), et propose également des solutions obligataires, de titrisation ou de gestion de risque. Enfin, nous intervenons également comme conseil de ces fonds lorsqu’ils souhaitent introduire en Bourse l’entreprise rachetée ou revendre leurs participations…”“Notre équipe dédiée, le Global Financial Sponsor Group, nous permet de travailler efficacement avec une cinquantaine de fonds de private equity choisis en fonction de leur capacité à valoriser efficacement l’ensemble de nos expertises”, conclut Pascal Poupelle.Les conditions de marché et de liquidité sont, depuis cet été, moins favorables aux très grandes opérations. Passé cette période de crise, le marché du LBO restera actif, dans des conditions assagies, et sans doute plus saines au bout du compte. Au-delà de la forte secousse actuelle, les fonds de private equity resteront durablement des clients clés pour Calyon.

•••Éric Pencréac’h, Responsable de l’activité LBO/ Développement chez Crédit Agricole Private Equity, commente les effets de la crise financière.“Les événements récents liés au ‘subprime’ pourraient impacter l’activité des LBO au travers, notamment, des conditions d’obtention de la dette bancaire (baisse des leviers, augmentation des marges, structuration des parts amortissables et in fine). Cette situation concerne davantage les grosses opérations que celles du marché mid cap, moins sujettes aux structurations bancaires à leviers significatifs. Le marché ne devrait pas s’effondrer mais se rationaliser, avec un effet salvateur, en mettant un frein aux valorisations et aux leviers excessifs que l’on peut constater parfois sur certaines grosses opérations. Si le mid cap est moins affecté, les banques demeureront en revanche vigilantes. Serait-on en train de passer d’un marché de vendeurs à un marché d’acheteurs ? Une correction positive qui offrirait de nouvelles opportunités au moment où Crédit Agricole Private Equity s’apprête à lancer CACI3, son nouveau fonds de LBO/Développement.”

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Existe-t-il des synergies entre vous et Calyon ?F. P. : Crédit Agricole Private Equity est un actionnaire impliqué dans plus de 100 sociétés. C’est un acteur reconnu sur le marché du private equity en France. Une fertilisation croisée peut se mettre en place entre nos deux métiers. D’abord parce que Calyon, de par sa proximité avec les grandes entreprises, peut nous apporter des cibles, par exemple lorsqu’un groupe industriel veut céder une filiale mid cap dont l’activité n’est pas jugée stratégique. Notre offre de private equity doit, pour cela, être intégrée dans le catalogue des senior bankers de Calyon. Ensuite, bien évidemment, par le financement que Calyon peut nous apporter sur certaines opérations. Je pense notamment aux projets d’infrastructures pour lesquels la dette est très importante, avec un gearing d’environ 90 % sur des montants globaux qui se situent entre 500 millions et 2 milliards d’euros. Ces deals intéressent Calyon. Autre point de convergence, les conseils que nous pouvons apporter à Calyon sur ses allocations d’actifs dans les grands fonds de private equity grâce à notre très bonne connaissance du secteur. Calyon investit dans ces fonds avec l’espoir d’être bien placée

pour financer leurs opérations de LBO (leverage buy-out). Nous pouvons orienter la banque vers des fonds prometteurs encore en phase de démarrage et susceptibles de lui fournir un effet de levier important avec une faible mise de départ. Enfin, dernier point, nous sommes attentifs aux opportunités qui peuvent s’ouvrir à nous en région avec les clients PME de la direction des régions de France (DRF) de Calyon. Ce sont des entreprises dans notre cible auxquelles Calyon propose surtout des produits de salles de marché.

N’y a-t-il pas un risque de conflit d’intérêts à croiser ainsi vos deux actions ?F. P. : Ce risque de conflit d’inté-rêts pourrait apparaître lorsque Calyon prête à une entreprise dont Crédit Agricole Private Equity est actionnaire. En cas de difficultés, l’entreprise serait tentée de ne pas rembourser sa dette à un groupe bancaire qui est également son principal actionnaire. Ou bien Calyon pourrait vouloir forcer Crédit Agricole Private Equity à repren-dre une société à laquelle elle a prêté de l’argent. Pour éviter cela, il faut mettre en place une organisation, des procédures et des contrôles exigeants, comme c’est le cas au sein du groupe Crédit Agricole. En amont des

projets, une étroite communication doit primer entre les deux entités pour déceler d’éventuels risques de conflit d’intérêts. L’arbitrage doit ensuite être assuré par des instances autonomes et souveraines (direction des risques, conformité). Enfin, les décisions doivent être appliquées en totale autonomie par chacune des entités. Cette démarche concertée et cette communication renforcée entre nos différentes entités font justement la force de nos deux activités.

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Culture marché 15

La Lettre de Crédit Agricole Private Equity

Culture marché

Rencontre avec Fabien Prévost, Président du directoire de Crédit Agricole Private Equity, qui appelle de ses vœux le renforcement des synergies entre la banque de financement et d’investissement et le pôle Private Equity du groupe Crédit Agricole.

“Une fertilisation croisée peut se mettre en place entre une banque d’affaires comme Calyon et Crédit Agricole Private Equity”

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l’éolien : il a fondé France Énergie Éolienne,  l’association de représentation de la  profession. Et ne voyez pas dans sa réussite l’aboutissement d’une vie. “Il faut continuer à se battre. À nous d’explorer des voies et de préparer l’exploitation des énergies renouvelables de demain”, conclut-il. Preuve en est la création  prochaine d’une usine de fabrication d’éoliennes en France. Une première, mais sans doute pas la dernière.

Valorem et Crédit Agricole Private Equity Afin d’exploiter des parcs éoliens pour son compte propre, Valorem a finalisé en juillet 2007 une opération de renforcement de ses fonds propres, structurée par l’équipe Énergies Renouvelables de Crédit Agricole Private Equity. Grand Sud Ouest Capital et Avenir Entreprises participent à cette opération.

il occupe son temps libre à construire  des éoliennes. Une vocation est née. Après une expérience dans le domaine de l’aérospatial, il crée Valorem. “L’avenir de nos enfants est lié à notre mode de consommation et de production de l’énergie. Participer à cette maîtrise com-mence par l’exploration et l’exploitation de l’éolien. Valorem répond à un humble niveau à la création d’un avenir énergéti-que durable”, confie-t-il. Mais le modeste bureau d’études de l’époque est devenu  un producteur indépendant de poids.  Et son président à l’ambition collective sait interpeller les pouvoirs publics pour  mettre en place un cadre réglementaire adéquat pour le développement de  

Quand il est question de défendre les énergies renouvelables, Jean-Yves Grandidier est intransigeant. Ses convictions prennent racine dans son enfance. “Le choc, c’est la crise pétrolière de 1973. En voyant mon père obligé d’acheter des jerricans d’essence dans des surplus américains, je me suis demandé comment on pouvait être aussi dépendant d’une ressource qui vient de l’autre bout du monde”, souligne-t-il. L’événement forge son âme de pionnier convaincu que ce n’est pas aux  ressources énergétiques de venir à lui, mais à lui d’en explorer de nouvelles. Ainsi, au milieu des années 80, alors qu’il effectue sa coopération en Colombie,  

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Portrait

1957 : naissance à Nancy (Meurthe-et-Moselle). 1980 : diplôme d’ingénieur  arts et métiers. 1982 : doctorat en mesures  physiques à l’université de Bordeaux. 1983-1986 : effectue sa coopéra-tion à Cartagena en Colombie. 1988-1992 : travaille sur  les programmes spatiaux  de l’établissement bordelais  de l’Aérospatiale.  1994 : crée et dirige Valorem,  spécialisée dans la maîtrise  de l’énergie et le développement des parcs éoliens. 1996 : fonde France Énergie Éolienne (FEE). 2005 : devient Président de FEE  et Vice-Président du Syndicat  des Énergies Renouvelables.

Histoires d’entrepreneurs

La Lettre de Crédit Agricole Private Equity - 100, boulevard du Montparnasse - 75682 Paris Cedex 14. Directeur de la publication : Fabien Prévost - Rédactrice en chef : Martine Sessin-Caracci. Rédaction : Gaëlle de Montoussé, Freddy Debize, Philippe Flamand, Séverine Vatant. Merci à tous ceux qui ont apporté leur contribution à cette lettre. Crédits photos : Frédéric Stucin, François Moura, Sébastien Cottereau, Philippe Dupuich - Conception-réalisation : (1CAPLET006).

Son parcours

Le vent de l’énergie////////////////////////////////////////////////////////////////