comtes de dÂmmartin -...

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RECHERCHES SUR LES COMTES DE ' DÂMMARTIN t AU XIIP SIÈCLE PAR -. j , 1 LÉOPOLD DELISLE. Plus un livre est consulté pour ,!es travaux d'érudition, plus il importe de signaler les inexac- titudes qu'on y rencontre. C'est le meilleur moyen de prévenir des erreurs et des méprises dont les conséquences sont parfois très-graves. Toutes les • fais que l'occasion s'en présente, il cènvient'donc de noter avec soin les rectifications qu'on peut apporter aux catalogues historiques contenus clans l'Art de vérifier les dates. Cet ouvrage,, l'up, des plus utiles que nous ait laissés la congrégation de Saint-Maur, se compose d'éléments trop nom-, -' j Document IllIIlIIHHhII 1 11101111 -

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RECHERCHES

SUR LES

COMTES DE ' DÂMMARTIN t

AU XIIP SIÈCLE

PAR -.

j,1 LÉOPOLD DELISLE.

Plus un livre est consulté pour ,!es travauxd'érudition, plus il importe de signaler les inexac-titudes qu'on y rencontre. C'est le meilleur moyende prévenir des erreurs et des méprises dont lesconséquences sont parfois très-graves. Toutes les

• fais que l'occasion s'en présente, il cènvient'doncde noter avec soin les rectifications qu'on peutapporter aux catalogues historiques contenus clansl'Art de vérifier les dates. Cet ouvrage,, l'up, desplus utiles que nous ait laissés la congrégation de

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LES COMTES DE DÂ)ulÂnTIri

breux et trop diveis pour que toutes les partiesen soient également parfaites. Les auteurs avaientreconnu eux-mêmes qu'il était impossible quedans un si grand nombre de faits et, de dates il neleur fût pas échappé des fautes; ils priaient lessavants de leur venir én aide pour perfectionnerun livre, dans lequel, disaient-ils, il serait à sou-haiter qu'il ne se rencontrât, s'il était possible, nierreur 'ni hscùrité.

Ce n'est donc pas manquer de respect à lamémoire des bénédictins que de rectifier quelquespassages de l'Art de vérifier les' dates, commej'essaierai ,de le faire aujourd'hui à propos d'uncomte de flammartin dont le sire de ,Joinvilleparle dans Vliistoire de saint Louis.

La succession des comtes de Dammartin auMile siècle est établie comme il suit dans l'Art devérifier les dates.

Renaud I, dépouillé vers 1214 à la suite de sarévolte contre'Pliilipjw-Auguste. T

Philippe IIuiepelç de 1223 à 1234.M'ahaûd, • ûvède Philippe ilurepel, morte en

1258.t-..;•. V

• Àlberjc, fils de Philippe et de Mahaud, en 1211-11.Renaud fidit de Trie, de 1267 ou 1268 à 1298

ôu plus tard:"• l ié1kilJet de T&', depuis 1298 ou environ jus-qu'l 8 aofa 1304.

J crois -qu'il faut . supprimer sur cette 'liste lenom d'Alberic et celui de Renaud II de Trie; rein-

.,ÀU -XIII! SLÈCLS. 3

placer-Renaud II par Mathieu,-et ire commen-cer l'administration de Jeanler nonpas en 1298ou environ, mais bien en 4274 au plustard.tL'uh des plus ' uissaiIts vassaux de Philippe-

Auguste tuf. Renaud de-Dammartin, qtii possédaen même temps les. cOmtés. de Dainmariin, deBoulogne et de Mortain. II expia par laperte'deses biens et de sa liberté.Ia . fàute qu'il avait com-mise en saliiant en 1211 avec le roi d'Angleterreet l 'empereur d'Allemagne Sa fille Mahaud-avaitété fiancée, en août 4201, à Philippe, fils de Phi-lippe-Auguste cL d'Agnès de Méranie'. Ce prince,qui a reçu le -surnom de Hurepel 2 , était encore au-berceau. Son mariage, dont les condition furtreconnues en:novembre 1209 et camai 121 0-parRenaud de Dammai'tjn , Jui assura -presque tousles domaines de son - beau-père, domaines aux-quels la->mort de Thibaud, comte -de Biais -et de-

- JL Catalogue des a'tes de Philippe-Auguste p. 157, n. 674.2. Ce surnom se trouve déjà dans la Chronique de Phi-.

UppeMousket (v. 28331, Recueil des historiens, XXII,. 50),et dans la Chronique dite de Reims (ibid. 304 E). - Un ms.des Chroniques de Saint-Denis porte: .' Philippe je lIerké,que nous surnommons Heurepel; » (Recueil des historions,

.XVIL.388, -Dot e. - s Hune .Bolonlenses vocant PhilippuniHirsutuni , vulgaritet' 1-lirechiel; » Jean d'Ypre, ibïd.x VIII,,606. - Nostre cuen g Hureis; » Chanson anonyme duxsut siècle, citée par M. Paulin Paris, dans uiisi. titi. XXIII,778.

S. Catalogue des actes de Philippe-Augnsge,. p. 271,n. 1178,,ot p. 280, n 1217-12-19, -

7f

LES COMTES DE DÀMMÂItTIN

Clermont, arrivée en 4248, lui permit d'ajouterle comté de Clermont en Béanvaisis'.• On ignore à quelle date Philippe, qui fut arméchevalier en 4222 2 , entra en jouissance de tousses comtés. II s'appelle simplement « Philippus,domini regis Francorum fihius, » dans un acte sansdate, mais du comnScement de l'année 4223, par-lequd il fait hommage à Philippe-Auguste desbiens qu'il .avait dans la baillie de Miles de Lévis,c'est-à-dire en Basse-Normandie 3 . En août 1223,peu après avoir rendu les derniers devoirs à sonpère', il figure avec le litre de comte de Bou-iogne, dans une charte. dê la reine Ingeburge'.Ce fut la même année, suivant l'auteur de ta chro-nique d'Andre ,. qu'il alla personnellement semettre en possession du comté de Boulogne! Le8 novembre 123, il prend part à l'établissementrelatif aux juifs'. En février 1224, il conclut avec

1. Das un acte dé l'année 1218 (Catalogue des actes dej'hilippe-Auguste. P. 402, n. 1826) il est fait allusion auxdroits de Mahaud, grand' mère de la femme de Philipeliurepel sur le comté de Clermont.

2. Alberic de Trois-Fontaines, dans le Recueil des histo-riens, XVIII, 792 A. ..

& Catalogua des actes de Philippe-Auguste,- p. 475,2158.*,...

A. Guillaume le Breton, dans Recueil des historiens,XVIII, 116 B, 280 E, etc.

5. Recueil des historiens, XIX, 324 D.'-G. Ibid. XVIII, 578 E.• • ...•!

7. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, II, 14, n. 1610.

AU X!JIe SICLE.

son frère;, le roi Louis VIII, un-traité qui confir-mait les droits de Philippe sur le ceint'de itor-.tain, le comté de Clermont, un quartier de Dam-martin et le comté d'Aumale '. • A partir de cettedate, au plus tard, Philippe Hurepel doit êtreconsidéré comme comte de Daffimaptin. il suffitd'enregistrer par ordre èhronologiquc les men-fions que nous trouvons de lui dans les chartes etdans içs chroniques depuis 1224 jusqu'en 1233.

1224 (n. s.), févricr.Philippe reconnait que le roi a retenules dettes de ses juifs dans la terre que lui Philippeavait reçue en Normandie. (Tculet, 11, 24, n. 1630.)

1224 (n. s.), février, mars ou commencement d'avril.Charte de Philippe pour l'abbaye de la Victoire.(Publiée à ]'Appendice, I.)

1224. A l'échiquier de Pâques, il est constaté que le fiefde la Ferté-Macé est tenu en chef du roi et que leseigneur n'en doit pas faire hommage au comte deMortain. (Cartul. normand, formant la secondepartie du t. XVF des Mémoires de la Société desantiquaires de lVàrmandie, p. 48, n. à26.)

1224. Philippe accompagne son frère, le roi Louis VIII,dans la campagne du Poitou. (Nicolas de Braie;dans le Recueil des hist. XVII, 322 A; Alheric,ibid. XVffl, 793 B.)

1225, mai. Charte de Philippe pour les habitants deIlieux, de Brenouille et du Mesnil de Pont-Sainte-Maxence. (Publiée à l'Appendice, II.)

1. Teulet, Il, n, 1629. II fut reconnu par un acte particu-lier (ibid. 11, 24, n. 63O) qu'en ce qui concernait les do-maines de -Normandie le roi s'était réservé le recouvrementdes sommes dues à ses juifs.

LES COMTES PEDHLMLRTJ!

1225, juin. Louis VIII déclare, dans son testament, quela terre donnée à Philippe doit revenir à la cou-tonne si Philippe meurt sans héritier. (Teulet, II,54, n. 174o.)

4225, juillet. Philippe, témoin à un traité conclu entreMarie, comtesse de Pontieu, et Unis VIII. (Teulet,II, 57, n. 4713.)

1226 (n. s.), janvier. Philippe promet d'aider le roi dansla guerre de l'Albigeois. (Teulet, II, 68, n. 1742.)

4226 (n. s.), janvier. Philippe s'accorde avec l'abbaye deSaint-Denis pour des droits de justice àMoyvillers,Etrées.-Saint-Benis et Bailleul. (Collection Morcau,vol. 136, fol. 208.)

1226 (n. s.),mars, à Pont-de-l'Arche. Charte do Philippe,pair les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.(Arch. de I'Emp.S. 5139, n. 40.)

4226, mai; Louis VIII donne la Morlaye à Philippe. (Ms.latin 9178, fol. Cu y0. Martene, Colleetio, I, 1202.)

1226, juin. Philippe fait part à l'empereur Frédéric II dela trahison desAvignonnais. (Tcu]et,II, 88, n. 4789.)

1226, 4 septembre. D'après une lettre de Romain, cardi-nal légat, datée du camp devant Avignon, Gervais,'abbé de Notre-Dame de Lonlai 1 , reconnut que lesreligieuX de cette maison ne pouvaient procéder àl'élection d'un abbé sans avoir obtenu l'agrémentdu seigneur de Domfront.; de plus il déclara que,

- comme il avait été élu sans l'accomplissement decette formalité, les moines avaient dûfaire amendeà Philippe,. comte de Boulogne, seigneur de Dom-front. (Inventaire des titres d'Artois, par Godefroy,1, 84; vol. 396 de la Collection Moreau.)

1. Gervais ne figure pas avant l'année 1229 sur la listedes abbés de Lonlay dres$e par M. llauréau, dans leGattia christ. XIV, hou.

AU XIII0 51'ECLE.

1226, 3 novembre, à Montpensier. Philippe s'engage àfaire couronner le jeune roi Louis IX. (Teulet, Il,96, n. 1811.)

[1226, novembre.] Philippe invite les prélats et les baronsà assister au couronnement du roi. (Teulet,11,101,n. 1823.)

1226, décembre. Philippe reçoit du roi les forteresses deMortain et de Lillebonne, qui doivent faire retour «la couronne s'il meurt sans héritier direct. (Teulet,11, 114, n. 1909.)-

1227 (n. s.), mars. Philippe reçoit du roi une rente via-gère de 6000 livres tournois. (Teulel, JI, 118,U. 1920.)

En voyant les faveurs qui furent alors accordéesà Philippe Hurepel , ôn ne s'étonne pas qu'ilsoit cité par* Guillaume de Nangis', comme ayantd'abord pris parti pour te jeune roi dans les trou-bles qui signalèrent la régence de la reine. Nousverrons bientôt qu'il ne persévéra pas longtempsdans ces sentiments.

1227 (n. s.), mars. Philippe est un des commissairesauxquels Pierre, duc de Bretagne, doit remettre safille Yolent. (Teulet, II, 120, n. 1922.)

1227 (n. s.), mars. Philippe présente à l'évêque d'Avran-ches un clerc pour la cuit de Parigny. (Original,Areh. de l'Empire, titres de Savigny.)

1227, juillet. Aux, duchesse de Bourgogne, et Hugues,son fils, promettent d'aider le comte de Champagne;

1. Recueil des historiens, XX, 312 E.

LES COMTES DE DAMMÂRTIN

ils jurent quo lingues n'épousera pas la, fille de•Philippe, comte de Boulogne. (D'Arbois de 3ubain-

ville, Histoire des comtes de Champagne, V, 241n. 1173.)

1227, octobre, à Paris. Philippe accepte la garde d'YoIent,

•fille du comte de Bretagne. (Ms. latin 9778, fol. 154y°. Duchesne, Rist. de Montmoreneij, preuv.>89.)

128, mai, à Creil. Philippe confirme une vente faite àl'abbaye de la Victoire par Philippe Mulet, cheva-lier, de Sacy. (Collection Moreau, vol. 440, fol. 77.)

1228, juillet. Charte de Philippe et deMahaud, sa femme,pour l'église de Saint-Leu d'Esserent. (Publiée àl'Appendice, 111.)

4228, octobre. Charte de Philippe et do Mahaud, sur ledroit que l'évêque de Meaux avait de se réfugierdans leur château de Dammartin. (Ms. latin 5528,fol. 55. Brussel, Usage'des fiefs, I, 104, note.)

4228, octobre. Philippe et Mahaud assignent des bleus àl'abbé et au couvent de Saint-Martin de Ruricourt,qui leur avaient cédé le droit qu'ils pouvaient avoir« en la forteresse de Dampmartin. » (Ancienne tra-duction dans le ms. français 40182, fol. 98.)

1228. Philippe et Mahaud donnent à l'abbaye du Val-Notre-Dame une rente de 10000 harengs paydble àBoulogne. (Ms. latin 10999, p. 105)

4228, à Calais. Philippe recourait que les bourgeois deCalais lui ont prêté une somme de 8000 1. p. pour

•fortifier la ville. (Inventaire des titres d'Artois, par• Godefroy, I, 90; vol. 396 de la Collection Moreau.)

Les travaux, qui furent alors faits à Calais sontmentionnés par l'auteur de la chronique d'Andre.(Recueil des historiens, XVIII, 580 E.)

En I229 ; au plus tard, Philippe Hurepel entredans la ligue des barons soulevés contre k reine

Au xiir SIÈCLE. 9

Blanche. 11 en fut même un des principaux chef.« Et pour ce que, dit le sire de Joinville', fi» baron de France virent le roy enfant et la» royne sa mère femme estrange, firent-il dou» conte de Bouloingne, qui estoit oncles le roy,» Jour chievetain, et le tenoient aussi comme» pour signour. » L'auteur de là chronique ditéde Reims 2 va jusqu'à prétendre qu'on voulaitmettre la couronne royale sur la tête de Philippe,et Guillaume de Puy-Laurens 3 semble croire queJe comte de Boulogne aspirait à monter sur letrône. Ce fut alors que Ferrand, comte de Flandre,l'un des soutiens de la reine-mère, déyasta lesdomaines de Philippe liurepel dans Je nord de laFrance 4 . D'un autre côté, Thibaud, comte deChampagne, partisan non moins zélé de la reineBlanche, livrait Dammartin aux flammes'. Phi-lippe se vengea en portant la dévastation dans lesterres de Thibaud «. II ne tarda pas à faire sa paix

1. Edition publiée par M. de Wailly pour la Société del'histoire de Francs, p. 26. -

2. Recueil des historiens, XXII, 3061 et 308 K.3. Ibid. XIX, 223 D.4. Chronique d'Andre, ibid. xviii, 581 C-E. AlberiedeTrois.

Fontaines, ibid. XXI, 600 C-H. Philippe Mousket, y. 27983et s. ibid. XXII, 146.

5. Chronique de S. Magloire, ibid. XXII, 82 D.6. Mathieu Paris. - Chronique de Salnt .Médard, dans

Spicileq. éd. d'Âchery, in-folio, Il, 1491. - Chronique deFécanip, dans Recueil des histor. XXIII, 429. - Chroniquede Sainte-Catherine du Mont de Rouen, dans Recueil des

j

10 LES COMTES DE DAMÂRTIN

avec la reine Blanche'; La série de ses actes,interrompue pendant plus de dix-huit mois, re-commence au milieu de l'année 1230 et se pour-suit sans lacune jusqu'en 4233.

4230, août. Philippe abandonne à l'abbaye de Saint-Denisles droits qu'il avait à Elrées-Saint-Denis, Moyvil-1ers et Bailleul. (Tardif, Monuments historiques,P. 346, n. 800.) -

1230, 25 septembre et 12 décembre. Philippe, arbitre

historiens, XXIII, 398.S. Chronique de Reims, dans Recueil des historiens, XXII,

308 kF. Guillaume riilâtS, dans la Toison d'or (ms. fran-Qais 2621, fol. 22) raconte ainsi la réconciliation de Philippeavec son neveu « Si manda (le roi saint Louis) à tous lesPrinces incontinent cesser la guerre en deffandant toutoeuvre de fait, et leur offrant que s'ilz voloient quelque chosedemander â Thiebaut, conte de Champaigne, son subjectet son vassal, il leur feroit justice. Quant Philippe, contedeBoulongne, oyt cest edict et mandement du roy, com-bien qu'il le sceust, toutesfois il le pesa et juga qu'il nelui seroit seur ne honneste guerrier contre le roy, son nep-veur, ne désobéir à son commandement. Et congneut qu'ilestoit deceu et circonvenu par les parons Robert, conte dePreux; lesquelz on nommoit lors en France les Ilobertois,qui lui dounoient espoir de le faire roy de France, et bienapperàeflt que à eulx et à lui seroit impossible ce faire,veant cest enflant saint Leys, en cage de Xliii ans, ja mons-trer telle magnanimité que de soy eu son enfance monstrerroyet seigneur contre telle puissance que estoient lesRobertois. Si congneust son erreur, et se party (Peuls,demanda pardon et mercy au roy saint Loys, son nepveur,quF le receùt en race. n

L

AU ' XJII° SI'ECLE. 14

entre Mathieu, due de Lorraine, et Fleuri, comte deBar-le-flue. (1)'Arbois de Jubainville, V, 291 et 294gn. 2060 et 2073; Teulet, II, 191, n. 2081

Avant 1231. Robert, évêque de Bayeux, écrit à Philippe,comte de Mortain, au sujet des franchises de l'ab-baye de Cérisy. (Traduction du Cartul. de Cérisy,aux Arch, de la Manche, p. 56L)

4231, décembre. Philippe confirme un accord concluentre l'abbaye de Chaalis et Raoul le Bouteiller.(Collection Moreau, vol. 15, fol. 71.)

4231, décembre. Philippe et Mahaud, sa femme, font unaccord avec l'abbaye de, Chaalis au sujet de boissitués à Gommelle. (Collection Moreau, vol. 445,fol. 69.)

1231. Philippe fait construire le chêteau de Boulogne. Lesouvenir de ce fait nous a été conservé par l'in-scription suivante: PHELIPES CUENS DE BOLO-GNE FIUZ LE ROI PHELIPES DE FRANGE FISTFAIRE CEST CRASTEL ET FERMER LA VILLE

• L'AN DE L'INCARNATION M CC XXXI. SIMONSDE VILLERS FIJ ADONRES SENES[CJHAUS DEBOLONOIS. Cette inscription, citée par plusieursauteurs du xvir et du xvi,i° siècle, a été rétablieen 1814 au-dessus de la porte d'entrée du eh&teaude Boulogne J.

1232,-août. Charte de Philippe et de Mahaud, sa femme,pour l'abbaye de Chambrefontaine, au diocèse deMeaux. (Du Plessis, Jlist. de J!feaux, lI, 130.)

1232, octobre, à Verberie. Charte de Philippe et deMahaud, sa femme, pour le prieuré du Wast.

• (Inventaire des titres d'Artois, par Godefroy, 1,92;vol. 396 de la Collection Moreau.)

4232, 4 e novembre, à Cambrai. Philippe interpose sa S-

1. Morand, L'amide historique de Boutogne-sur-mer, p. 278.

12 LES COMTES DE DAMMARTIN

diation pour terminer un différend qui existaitentre le marquis et la marquise de Namur, et lecomte et la comtesse de Flandre et de Hainaut. ((n-venta ire des titres de Flandre, par Godefroy; édit:publiée 'par la Société de Lute, p. 225 et 226,n. 564 èt.562.)

1232, décembre. Saint Louis notifie au comte de Cham-pagne une décision relative aux foires de Lagny,prise en présence de Philippe, comte de Boulogne.(Chanlercau, Traité des fiefs, pr. 246.)

4232. Philippe donne le moulin de Bekerel à l'abbaye deFroimontL, (fils. latin 5471, p. 43.)

1233 (n. s.), janvier. Philippe reçoit une indcmflité duroi pour les dommages qu'il avait éprouvés de Fer-rand, 'comte de Flandre. (Teulet, Il, 244, n. 2227.)

.1233 (n. s.), février. Philippe confirme une vente faitepar Adam deSiliery à Guillaume . d'Aunet, dans lachâtellenie de Jiammartin. (Publiée à l'Appendice,IV.)

1233 (n. s.), février. Philippe 'onflrme une vente faitepar Gautier d'Aunet, sénéchal de Dammartin. (Ori-ginal, Arch. de l'Empire, S. 2233, n. 42.)

1233, mai. Philippe, 'arbitre entre Simon, comte dePontieu, et Robert Malet, pour la succession deRobert, comte d'Alençon. (Charte de saint Louis,publiée à l'Appendice, V.) -

1233, mai, à Aumale. Charte de Philippe et de Mahaud,sa femme, pour .l'abbâye de Beaupré. (CollectionMoreau, vol. 447, fol. 55.)

Vers la fin de l'année' 1233. Testament de Philippe. (Mat-tene, Thesaurus ancedotorum, I, 983.)

Guillaume de Nangis, un continuateur de Robertdu Mont, le chroniqueur de l'abbaye dAndre,

L

I

AU nu e SICLE.&13

Baudouin d'Kvesnes et l'auteur de la chroniquede Sainte-Catherine au Mont de ilouen' sont una-nimes à rapporter la.mort de Philippe Hurepel àl'ânnée 1233. Alberic de Trois-Fontaines la metparmi les événemehts de l'année 1234 et ditqu'elle arriva pendant l'hiver'. Ces différentstémoignags sont faciles à concilier, si 'l'on• fait

• attention qu'Alheric commence l'année à Noël,tandis que les autres auteurs la commencent àPâques ou à l'Annonciation. Il est donc établi parles chroniques que Philippe Hurepl mourut dansles premiers mois de l'année que nous comptons19M. Les obituaires nous donneront le moyen defixer cette date avec une précision encore plusrigoureuse.-

Le jour auquel l'anniversaire d'un personnage•est enregistré dans un obituaire n'est pas cons-

tatnment le jour même de la mort de ce peï'son-nage; mais quand les obituaires de plusieurséglises, éloignées les unes des autres, sont d'ac-cordpour marquer à la même époque l'anniver-saire d'un prince, on peut en éonclure que cet - -anniversaire correspondait réellement à la date dela mort. C'est ce que j'ai constaté pour PhilippeHurepel, dont le nom figure au 47 janvier dansl'obituaire de la cathédrale de Senlis'; au 18 jan-

1. Recîtcil des historiens, XX, 3228 et 547 C; XVIII, 345Get 583 CD; XXI, 162 F; XXIII, 398.

.2: Ibid. XXI, 612 D.3. Eodem die oMit vii' nobili s Philipus, cornes Bolonic,

44 LES COMTES DE .DÂNMÂRTIN

viel, dans les obituaires de la collégiale de Mor-tain',de l'abbaye de SaintDenis 2 , et de l'abbayede Saint-Marin au Bois'; au 19 janvier dans lesobituaires de Jutnièges 4 , et du Val-Notre-Dame'.Oh peut donc placer sans hésitation la mortS dePhilippe ilurepel aux environs du .1 8 janvier123, nouveaû style'. Ce prince fut enterré dansl'abbaye de Saint-Denis'.

4uondarn filins illustris regls Francorum Philippi; pro cujusbeneflcio habernus unum modium bladi in naolendino apudcalceiam de Gouvix. o Ms. latin 9975, fol. 5v".

1. « Obiit Phulippus, cornes Bolonleet Moretonhl. » Ms. desArchives de la Manche. 'Recueil des historiens, XXIII, 582.

;2.. s. Anniversarium Philippi .cornitis. » Mss. latins 976 et1072. Conf. le ms. latin 1133 de Tarin, cité par Pasini, II,375• -

3. Charte du mois d'août 1251 publiée & l'Appendice. IX.4. «Phulippus cornes » Ms. 13 50 de la Bibliothèque de

Rouent Recueil des historiens, XXIII, 417.5. cc Obiit ..... .Philippus, cornes Bolonie. » Ms; latin 10999,

P. 201.6. Il ne faut pas, je pense, attacher beaucoup d'impor-

tance è. l'article suivant de l'obituaire de Saint-Martin desChamps (ras. latin 1773, fol. 173 r) :'. X kalendas Februa-Til l oblit Philippus, cornes Bononiensis, qui dedit nobisXXX libras. n Cet article est tiré d'une liste d'obits écriteau xr siècle, et en tête de laquelle le copiste a mis unenote pour prévenir qu'il travaillait d'après des notes « queohm erantindistincte et.insolerter in veterivolumine quodvulgo dicitur Obierunt inserta. » Il est probable que sur cesnotes confuses il y avait « XVI hal. Fôbr. et flou pas X kal.Febr. » comme a cru voir le copiste du xvt siècle.

7. Guillaume de Nangis, dans le Recueil des historiens,XX, 322 B. Continuateur de Robert du Mont, ibid. XVIII,

AU xIlIe SIiCl.E. 45

Des chroniqueurs de Hollande prétendent quePhilippe mourut d'un coup de lance reçu dans untournoi où il avait, par jalousie, fait périr Flo-rent IV, comte de Hollande'. Le fait est au moinsdouteux. Il faut aussi noter avec beaucoup deréserve les bruits d'empoisonnement qui sont con-signés dans la chronique de Baudouin d'Avesnes 2,

dans celle de l'abbaye d'Andre s, et dansle poèmede Philippe Mousket . On attribuait cet empoi-sonnement à Thibaud, comte de Champagne, dontPhilippe avait ravagé les terres avec beaucoupd'animosité dans la dernière guerre.

La date de la mort de Philippe Hurepd' setrouve aussi déterminée par plusieurs passagesd'un compte royal de l'année I 234. En effet,parmi les dépenses du mois de mars, nous voyonsallouer une somme .de,8 livres 8 sous à un clerc,.nommé Raoul, qui était allé à $oulogne pourprendre les féautés de la terre, et une somme; de10 livres pqur achat du faucon du comté de Bou-logne. Sur le même compte, à la date du 21 avril1234, figure une dépense de 100 sous pour levoyage de Guillaume de Saint-Denis, ancien arbà-

J

3A5 C. Alberic de Trois-Fontaines, ibid., XXI, 612 D.1. Art de vérifier les dates, chapitre des comtes de liol-

lande.2. Recueil des historiens, XXI, 162 K3. Ibid; XVIII, 583 CD..A: Ibid. XXII, 47, 48 et 58..5. Ibid. XXI, 232 C. -

16 LES COMM DÉ DÀMMÂRTIN

létrier, que k cour avait envoyé près de la com-tessede Boulogne'.,

Une ihort inopifiée ayant enlevé Guillaume d'Au-net; chevalier, et maître Riquier, que PhilippeHurepel avait désignés, avec Simon de Lévis,poui' ses exécuteurs testamentaires, Bernard, abbéde Froimont, - fut choisi pour les remplacer, aumois de janvier 1235 (n. s.), par le roi et parla comtesse Mahiiid 2 ; Deux actes de l'année 1235'et de l'année 1238 nous apprennent que Simonde Lévis; chevalier, veilla; avec l'abbé Bernard,û l'accomplissement des dernières volontés ducomte Philippe.

.11 nous est parvenu au moins vingt-huit chartes• de Philippe llurepel 5 . Je n'en connais qu'une dans

laquelle il prenne à la fois les titres de comte deBoulogs, de Clermont et de Dammartin; Dans

1. Le texte imprimé (ibid. 237 A) porte: Guillelmusde Sancto Dionislo, qui fuit ballistarius, ad comitemBolonite, die Veneris benedicti, de donc, e sol. » Jé me suisassuré que sur le rouleau original (ras. latin 9017, fol. 9)11y a S cornit. avec un signé d'abréviation, ce qui doit êtreinterprété par S contitissam.

2. Teulet, H, 260, n. 2332 et 2333.3. « Frater B. Frigidi Monfis dictas abbas et Simon de

Levis, miles; execut* testamenti I'hiiippl, quondaifi co-mitls Bolonle. » Ms. latin 5471, P. 200.

4. Teulet, II, 37h, il. 2704.5. 'Aux chartes Indiqdécs plus haut il `faut ajouter l'acte

par lequel Philippe avait cédé à Robert, comte de -Dreux,la terre d'Alizay; II y est fait allusion dans deux ehat'tes del'année 1236 Teulet, 11, 317 et 330,-n: 2449 et 243.

r.

AU XIfl°StkLE. 17six , il s'intituk comte de Boulogne et de Cler'mont; dans deux, comte de Boulogne et de Dam-martin. Le .lus souvent il s'appelle simplementcomte de Boulogne, même dais les actes où ilagit. en qualité de comte de Dammartin.

M. fouet d'Arcq' .a décrit le sceau de PhilippeHurepel, dont il y a de nombreux exemplairesaux Archives de l'Empire j et dont la BibliothèqueImpériale possède deux dessins . Sur le sceau, uncavalier portant un écu fleurdelisé avec tin km,bel; légende IGILLTJM PHILIPI FILII REGISFRANCIE. Au contresceau, une fleur de lis, sur-montée des lettres PH.

Nous connaissons le nom de trois clercs quifurent attachés au service du comte Philippe. -En 435, Maurice, jadis chapelain dé feu Philippe,comte de Boulogne, agissait comme exécuteur tes-tamentaire de maître Maurice, chanoine de lacathédrale d'York. - Le 31 juillet 138 Jacques.de Vitry, chevecier de I'églisè de freux, ancienclerc de Philippe, comte de Boulogne, donna seslivrei de droit à l'abbaye de Froimont'; il devint

t. Inventaire des sceaux, I, /j35, n. 1062.Q Mg. latin .9981, fol. 32. Ms. latin 17113, p. 227.3. Cartul. de Notre-Daine de Paris. I. 419.4. « Ego Jacobus de Vitriaco, clericus quondam doniini

Plifllppi coxnitis Bononie, mine Drocensis capicerius, notum[facio] quod, pro sainte anime coniflis mémorati, qui mliiicontulit multa -bona, et anime mee, donavi in purani ele-mosinam ecciesie Frigidj Montis, apud quam una capella

n

M

18- LES C0MT53 DE DÀMMÀILTIN

plus tard- chantre de la collégiale de Motain'. -Le nom d'un troisième clerc, Robert, se trouvedans un acte de décembre 1235, qui sera indiquéplus loin.---.-

Les auteurs de I'Ar't de vérifier les dates, sur lafoi de Dreux- du- Radiér, avancent que PhilippeHurépel laissa un fils nommé Alberic, qui futcomte de Dammartin après la mort de son père,et qui alla s'établir - en Angleterre, où il devintbeau-père du - fils aîné de Simon de Montfort.,L'existeiicé dé cet Alberic repose uniquement surdeux documents qui ne méi1tent aucune con-fiance. Le premier est une généalogie- en versfrançais de douze syllabes, composée probable-ment -au xv0 siècle et publiée en juillet 1757 parDreux du Radier dans le recueil périodique inti-tulé Le Conservateur '. Cette généalogie est rem-

pro anima dicti domini est -constructa, omnes libres meosiegales, ublcumque et apud quemcumque fuerint, videlicètDigestum vo tes et novum, InforciatUm cum tribus partibus,Godicem. Autenticum, Institutas et Summam domini Azonis.Actum in vigilia beati Petri ad vincuia, anno Derain!M CG XXXVIII. w (Ms. latin 5471, p. 254.) - Jacques étaitencore chevecier de Preux eu 1240; Collection Moreau,vol. 158, fol. 106--Une charte d'octobrel236 (ibtd.vol. 152,fol. I) mentionne « Jacobus de Vitriaco, ciericus nobilismuiieris comitisse Bolonie. ,,

1; Charte de 1250 dans le ms. latin 5471, p. 356.2. La Bibi. Imp. dans le ms, français 10142 en possède une

-copie de l'année 1537, qui est peut-être l'exemplaire mêmedont s'est servi Preux du Radier.

AU XTI1 sIkcr,E. 49

plié des phis grossières inexactitudes. Ainsi Sellenous représente Philippe-Auguste faisant grâce àRenaud de Dammartin:

-Mais Dieudonné Philippe à ma fille donnaSon fils nommé Philippe, et tout me perdonna.

Ce qui est contredit par tous les auteurs contem-porains. - A Mathieu de Trie elle substitueMathieu de Portugal z

•Je Matthieu, fils Autour, du roi de Pôrtiigal Issu,Qui par dix et huit ans comme comte a vescu.

Confusion qu'il est impossible de faire quand ona jeté les yeux sur quelques chartes des comtesde Dammartin du milieu du xnie siècle. Il ne fautdonc pas attacher la moindre importance auxquatre vers suivants de la Généalogie publiée parDreux du Radier.

DeDammartin fus comte et Aubert nommé,Fils Philippe malné fils du roy Dieudonné;En l'an mille deux cens quarante-quatre j'estoie,Et en ce propre teins comme comte vivoie.

Le second texte dans lequel Dreux du Radier avoulu voir une indication d'Alberic, fils de Phi-lippe ilurepel, est une charte sans date, par.laquelle Simon de Montfort, roi d'Angleterre, envue du mariage contracté entre « son très chier etpremier fils duc, » et la fille d'Alherïc, comte déDmnmartin, confirme audit Alberic deux manoirs

20 LES CONTES DE nnntÀatIN

que le roi Si mon, son père, avait donnés àEdouard de Dammartin'. Évidemment, cetteharte ne saurait être prise au sérieux, et la mer'-

lion d'Albérie, comte de Dammarlin, ne supportepas plus l'examen que le titre de roi d'Angleterreattribué aux deux Simon de Montfort. Il faut doncécarter sans aucun scrupule la charte alléguée parPreux du Radier.

En dehors de cette charte et de la généalogieen vers, on ne rencontre aucune trace d'Alberic,fils de Philippe !urepel; il est cpmplétementpassé sous silence dans les documents où il -devrait figurer au premier rang, par exempledans ceux qui se rapportent au réglement de lasuccession de ses parents. C'est donc un person-

t. Voici, d'après le ms. français 10142, fol. 123, le textede cette prétendue charte:

' symon, par la grace de Bled, roy d'Angleterre, à tous» nos hommes françois et angloys, salut. Saichés que j'ay» rendu et confermé, et par ces presentesrendet conferme,» à Alberic, conte de Bampmartin, sa terre de Noyastellnge» ' Recorde et de Buzehamestede, avec leur appartenances,• pour ce .qùe nostre très chier et premier fils duc a espousé• sa fille, et pour aultres causes et considerations à ce nous» mouvans, lesquelles terrés le roy Symon, mon père, donna» à Edouart de Dampmartin, son frère, parquoy je vueil» que luy et ses heritiers tiennent les dictes terres de moy» et de mes hoirs en foy et hommaige, honnorablement et• plainièrement, franchement et quittement, en me faisant• service d'un homme d'armes. Tesmoing Philippes Atiriel,• Willerme Maillait, chambellan du • roy Symon. mon• frère, et aultres.

MI xlii' SIkCLE. 24nage chimérique dont les historiens n'ont point às'occuper.

Le seul enfant que la comtesse Mahaud aitdonné à Philippe Hurepel, le seul du moins quisoit mentionné dans les textes authentiques', estune fille nommée Jeanne, qui épousa Gaucher deChâtillon, et dont j'aurai à parler un peu plusloin.

Du mois de janvier 1234 au mois de mai 4239,nous avons une vingtaine de chartes dans les-quelles Mahaud, veuve de Philippe Hurepel, figureseule avec le titre de comtesse de Boulogne et deClermont. Ces chartes, dont je sais donner l'indi-cation, prouvent que Mahaud resta veuve pendantquatre ans et demi'.

1234 (n. s.), janvier. Mahaud fait hommage au roi.(Teulet, JJ, 259, n. 2266.)

L « Unleam uhiam reliquit. o Chronique d'Andre, dansRecueil des historiens, XVIII, 583 CD. - Philippe Mousketest seul â mentionner deux filles, dont Il ne donne pasd'ailleurs les noms; ibid. XXII, 73, y . 30545. S'il y a eudeux filles, l'une d'elles est certainement morte en bas âge,et je ne crois pas qu'on doive prendre à la lettre la charte dumois d'août 4.253, publIée à l'Appendice (XII), dans laquellela comtesse Mahaud parle de sa fille Jeanne et de ses autresenfants.

2. Ce fut sans doute dans cette période qu'il fut questiond'un mariage de la comtesse de Boulogne avec Simon deMontfort, Alberic de Trois-Fontaines, dans le Recueil deshistoriens, XXI, Glu, CD.

22 LES COMTES DE

1234 (n. s.), janvier. Mabaud s'engage à livrer au roises forteresses de Boulogne et de Calais. (Teulet,II, 259, n. 2267.)

4234. Mahaud confirme une donation faite à l'abbaye deFroimont par Renaud de Borron. (Collection )lo-reau,vol. 450, fol. 422. Conf. lems. latin S4Vl,p.45.)

.4235 (n. s.), février. Mahaud promet fidélité au roi ets'engage à ne pas se remarier sans sou consente-!ment. (Teulet, Il, 284, n. 2358:)

1235 (n. s.), février. Mahaud s'engage à ne pas mariersa fille sans le consentement du roi. (Teulet, II,284, n. 2335.)

1.235, avril, Mathieu de Trie et Simon de Lévis font troislots du comté de Mortain et de Domfront; ils enattribuent deux au roi (Tinchebray et DomfronO;et le troisième (Mortain) à la comtesse Mabaud..(Teulet, Il, 287, n, 2367. CarS. normand, p. 66n. 412.)

4235, 20 avril. Mahand accepte le lot à elle assigné parMathieu de Trie et Simon de Lévis. (Teulet, II,288, n. 2368.)

1235, décembre, à la Neuville-en-Hez. Mahaud recom-mande aux religieux de Savigny un clerc nomméRobert, qui avait bien servi son mari, feu le comtePhilippe. (Vidimus de 1291 aux Archives de l'Ernp.Titres de l'abbaye de Savigny.)

235, décembre, à la Neuville-en-He7.. Mahaud fondedans l'hôpital de Creil une chapellenie en l'hon-neur de sainte Aune. (Appendice VI.)

1235. Mahaud donne à son chambellan une maison sise àCreil. (Teulet, 11, 304, n. 2420.)

4235. Mahaud confirme à l'abbaye de Beaupré la vented'une terre sise à Cauroi que lui avait faite Ger-vais de Milly. (Collection Moreau, vol. 451, fol. 34.)

4236, mai. Traité conclu entre le roi et Mabaud pour des

1

AU xIItSliCtE. 23

domaines situés dans la haute Normandie, etc.(Téulet, II, SU, n. 2449.)

1236, décembre. Charte de Hugues de Châtillon, comtede Saint-Paul et de Blois, pour le mariage deGaucher, son neveu, avec Jeanne, fille de Mahaud.(Teulet, 11, 330, n. 2473.)

4236. Bren de Mollo, seigneur de Mayenne, et isabelle,sa femme, permettent à Mahaud de faire une chaus-sée Pour conduire à son moulin de l'Epine-1et.Comte.dàns Fen4roit qui lui convienckale mieux dela forêt ou de la rivière de Caum6nt. ;(Godefroy,Inventaire des titres d'Artois, 1, 97; vol. i396 de4a Collection Moreau.)

4237, août. Mahaud donne à un clerc nommé Richard'[d'Urvillej la moitié de l'église de Parigny. (Vidi-mus.de 1294 aux Arch. de l'Emp. Titres de l'ab-baye de Savigny.)

4238 (n. s.), 20 ou 27 février. « ITen. de fier, dominecomitisse Bolonie ballivus, atteste que Philippede Waudelicourt a autorisé l'abbaye de Chaalis àposséder une vigne sise à Moigncville, près deLiancou'rt. (Collection Moreau, vol. 154, fol. 13,)

4238, mal. Mahaud donne à l'église de Senlis une rèùtéde deux muids de blé sur le moulin de la chausséede Gouvicux.' Cette église avait éprouvé quelque

•dommage du vivier de Gouvieux que le comte Phi-•lippe avait fait établir. (Collection Moreau, vol. 154;

•fol. 170.)4238, novenbi'e. Eudes, abbé de Saint-Denis, et la coin-'

tese Mahauci aeenseit leurs bois « de Aito.(Teulet, 11, 303, h. 27a.)

1238, décembre, la Neu'ille-en-IIez. Mahaud donne auïmoines de la chapelle de Saint-Arnoul de Clermontune Tente de blé sur le moulin de Gouyieux. , (Col-lection Mdrcau, vol. 153, fol. 84.)•

24 LES COMTES DE DAM&AUTIN

4239 (n. s.), janvier. Mahaud confirme une donationfaite à Saint-Martin de iluricourt par Simon deNoroy, chevalier. (Collection Moreau, Yol. 155,fol. 154e)

1239 (n. s.), mars. Mahaud confirme une vente qu'Os-mond de Houssay avait faite à l'abbaye de Notre-Dame du Parc. (Collection Moreau, vol. 455, foL

-206.)• 1239, mai. Mahaud confirme à l'abbaye de Chaàlis deux

- maisons qu'elle aVait achetées dans le château deDammartin. (Collection Moreau, vol. 456, fol. 88.)

-: 1239, mal, k la Neuville. Mahaud fonde une chapelleniedans sa maison de la Morlaie, près de Chantilly.(Collection Moreau, vol. 243, f01.142.)

- lahaud se décida à contracter un second ma-riage vers le milieu de l'année 1239. La, reineBlanche lui fit agréer pour époux son neveu,Alfoiise', frère du roi de, Portugal'. C'était unprince eùcdr& fort jeune, qui avait partagé l'édu-cation de saint Louis'.,. ...

nl:Chronique attribuée â Baudouin .d'Avesnes, dans Recueildes historiens, XXI, 162 11. La généalogie des icomtes deBoulogne, écrite au xlii' siècle 1 consacre cette mention âMahaud u De Renaud conte et d'ldain contesse vintMehaus;lequele Pheilpes il fins au roi Felipon de .Franceprist â Terne. Après le mort le conte Felipon, eut il devantdite' Mdhaut; contesse de Boulogne; Anfour, roi de Portul-gal..' Ms. français 375, fol. 216 y0 , col. 1

2:11 figure souvent sur le compte de la maison royale en1234 (Recueil des historiens, XXI, 235-248); 'il est appelédanis ce document Alfonsus nepos, parce qu'il était neveude la reine.

AU xiii6 SIèCLE. 25Le mariage de Mahaud avec Alfonse dut être

célébré, non pas en 1238, comme l'ont dit lesauteurs dé l'Art de vérifier les dates, mais entrele mois de mai et le mois d'août 4239. A lapre-mière de ces dates, Mahaud agissait encore seulecomme comtesse de Clermont; à la seconde,Alfonse portait déjà le titre de comte de Boulogne.De 4239 à 1247 le nom d'A]fonse se trouveassocié. à . celui de Mahaud dans un grand nombrede textes, dont j'ai essayé de réunir les principauxdans la liste suivante. --

1239, août. Alfonse et Mahaud rSonn 'aissent que le roileur a donné le louage de leur terre de Normandie.(Teuiet, II, 416; n. 2833.)

4239, décembre. Inscriptioh commémoratiVe de la dédi-cace de l'église de Garhbronne 1:-

Gregorio iiono papa, metropolitanoHenrico Remis, Ludovico rege, MatildiéAuffonsso sponso comitisse Boloniensis 1 -Prestitero piebis Cuerrico Ganberonensls,In festo sacri Benedicti, mense Decembri,Anno milleno ducenteno quadragenoUne substracto, fuit a pstore IlobertoBelsraci hoc templum sancto Stephao dedicatum.

4240 (n. s.), mars, à Dammartin. Chârte d'Alfonse et de

f.. Je reproduis, d'apès M. Woiillez (Archéologie des 'mo,iume,lts religieux de l'ancien Beauvaisis, planche Cam-bronne, IV bis), le texte de cette inscription don t je dois laconnaissance à L Arthur de Mars.

LES COMTES DE DAJÏMfltTIN

Mahaud pour Thihadd de Cressonsacq. (Arch. del'Emp. S. 5173, n.

(240, juin. Charte d'Alfonse et de Mahaud pour Jean deBeaumont. (Publiée à I'Appendicè VII.)

1241 (n'. s.), janVier! Charte de Mahaùd, pour la Maison-Dieu' deflammartin, (Du Plessis' Hist. de AIeaù,iF, 143.)

4244, avril, à la Ncuville-en-liez. Alfonse confirme unevente faite k Guillaume des Vignes; (Ms. latinduo; : 223.)

I-Mll, mai. Alfonseet Mahaud assignent aux religieusesde Saint-Aiitèine de Paris une rente de 8 1. p enéchange d'une rente de harengs «uns leur devaient. (Arch. de l'Emp. S. 4374, n. 17.)

4241, juin. Aux grandes fêtes de Saumur, Alfonse sert àla table de la veine Blanche. (Joinville, édit. de laSociété de l'histoire de Franco, p. 35.)

1241, novembre. Accord entre Alfonse et Thomas, comtede Flandre. (Teulet, II, 460, n. 2947.)

1242 (n. s.), mars. Testament de Mahaud; (Collection DuChesne, vol 57, fol. 472. Justel, Jlist. de la mai-son d'Auvergne; pr. 70.)

1242. Alfonse prend part à l'expédition dirigée contre lecomte de la Pjàrche. (Guillaume de Nangis dansRecueil des historiens, XX, 338.)

1242, novembrè. Déclaration de Mahaud et d'Alfonseausujet du testament de Mahaud. (Publiée à l'Appen-dice, VIII.)

1242, 28 décembre. Charte d'Alfonse, pour un accordconcltiavec là comte de Flandre. (Teulet, 11, 485,n. 3002.)

1243, décembre: Alfonse et Mahaud promettent à Jean deBeaumont et Jean des Vignes de s'en rapporter àl'arbitrage; de Pabb& d'Ourscamp, de Mathieu deTrie et de Robert de Cressonsacq, pour régler le dii'-

AU Xflit SIÈCLE. 27

férend qu'ils avaient &vec l'abbaye de Froimont.(Collection Moreau, voL 462, fol. 47.)

4243. Charte d'Alfonse et de Mahaud pour l'abbaye deChambrefontaine. (Du Plessis, Hist. de Meaux, II,445.)

1244, avril. Alfonse accompagne saint Louis dans sèn'pèlerinage de Rôc-Amadour. (Chronique de Li-,môges, dans Recueil des historiens, XXI, 7d6 BG)

1244; juillet. Alfonse et Mahautl donnent l'hôpitàl deClermont à des religieux de l'ordre de la Trinité'tdès captifs. (Ms. français 4663, foi. 122.)'

1244, août, à la Neuville-en-HS. Alfonse et Mahaud éon'firinent à l'dbbaye de F'roimont une masure sise àClermont. (Collection Moreau, vol. 163, fol. 107.)

4244, septembre. Charte d'Alfonse et de Mahaud pour lareconstruction d'une chapelle dédiée à sain Thi-baud ci relevant de Saint-y&jhoiieii'd& BdaWais(Louvet, Rist- du l3eauvoi sis , II,' 2; cité dain la'Table de Bréquigny, VI, 65.)

1244, décembre, àPontoiS. - Alfonse confirme à l 'ab-baye de Savigny le moulin de Villechien. (Arch. de

l'Empire, Titres de l'abbaye de Savigny.)2 octob're, à Paris. Alfonse et Maliaud; ainiu&Robert, comte d'Artois, elMahaudsàfemrfié, clioiLsissent pour arbitres de leurs différends J. 6v4héd'Evreux, J. de Beaumont et Renaud dd Triédoc.(Godefroy, Invent. des titres d'Artois, I, 114; vol.396 de la Collection Moreau.) .1

Date indéterminée. Concession faite par Alfonse et Mahaudà Simon de Villers. (Indiquée dahs mie 6lirtW d&mars 1246, n. s.; Collection Moreau, vol. 165,Col. isl.), r'

Date indélei'mi'né& Concesion faite'par Alfonse'a Mahandaux prédécesseurs d'Anscl de l'IS. RtLpjielétdaiiune charte de 4281 que cite Dreui du 11hdiê (Le

28 LES COMTES liE DÂMIIÂRTIN

Conservateur, juillet 1757, p. 108), et qui est copiéedans le ms.' français 10142, fol. 106.

Alfonse de Portugal était encore à Paris le 2 oc-tobre 4245; mais il songeait dès lors à partir pourl'Espagne. Le' 8 avril précédent, il avait obtenudes indulgences du pape Innocent IV, qui l'en-courageait à aller combaltre les Maures'. Au moisd'octobre I 241, par une lettre datée de Guadanen Portugal, il pria Robert, comte d'Artois, deconfirmer des donations qu'il avait faites de con-cert avec sa femme Mahaud 2 . L'année suivante,à la mort de son, frère Sanche II, il est proclaméroi de Portugal. Peu de temps après, ronipant desa propre autorité les liens qui l'unissaient à lacomtesse de Boulogne, il contracte avec Béatrix,fille du roi de Castille, un mariage qui fut censuréparia cour de Rome, et qui ne fut validé qu'aprèsla mort de Mahaud, sur une requête que IS évê-ques de Portugal adressèrent au pape en mai4262'.

Abandonnée pai' son époux, Mahaud veilla seuleau gouvernement de ses vastes ddmaines. II nousreste un assez grand nombre dés actes de sonadministration depuis 4W jusqu'en 1258.

LBalu2e. !Jist. de ta maison OEAuvergtc, II, 102.2. Godefroy, Inventaire des titres d'Artois, I, 185 vol.

396 de la Collection Moreau.& Baluze, llist. de tΠmaison dAuvergne, 11, 102.

f-

Ail xur SIÎCLE. 29

1247, avril. Charte de Mahaud, pour l'abbaye du Pare-aux-Dames, à laquelle elle donne une rente de5000 harengs sur le domaine de Boulogne. (Collec-tion Moreau, vol. 467, fol. 136.)

4247, mai. Mahaud approuve la concession viagère quela uomihune de Clermoiît avait faite de la jauge deClermont à Thomas de Boulogne. (fds. français4663, fol. 116.)

4248 juin. Robert, évêque de Beauvais, avec l'agrémentd'AJfonse et de Mahaud, donne • aux religieux del'ordre de la Trinité et des captifs la Maison-Dieude Clermont; (Collection Moreau, vol. 169, fol. 29.)

4251, juillet. Jean, abbé de Saint-Josse au Bois, recon-naît les droits de Mahaud sur une maison sise àEtaples. (Godefroy, Inventaire des titres d'Artois,J, 207; vol. 896 de la Collection Moreau.)

1251, août. Chârte de Mahaud pou" l'église de Saint-Martin au Bois. (Publiée à l'Appendice, IX.)

4251, novembre.. Charte de Mahaudpo.ur le prieuré deWariville. (Ong, aux Archives de l'Oise. Collec-tion Moreau; vol. 173, foi. 17.)

1254, décembre. Charte de Mahaud pour Pierre Achard.(Huil!ard-Bréholles, Titres de Bourbon, 1, 65,n. 319.)

1252 (n. s.), janvier. Mahaud donne à son clerc, Robe'rtde Douai, une rente de 20 livres et de 3000 harengs.(Godefroy, Inventaire de la chambre des comptes 'à

•1411e, p. 422, n. 4040.)1252 (n. s.), mars. Mahaud conflrme les franchises de

l'abbaye de Cluny à Boulogne et à Wissant. (Col-lection Moreau, vol. 173, fol. 77.)

1253 (n. s.), février. Mahaud est arbitre d'un différendentre Isabelle de Dargies et l'abbaye de Saint-Ger-mer. (Collection Moreau, vol. 174, fol, 47.)

4253 (n. s.), février. Mahaud donne à l'abbaye de Go-

30 LES COMTES DE bÀMèIÀRTIN

merfontaine une rente de 5000 harengs sur lavicomté de Boulogne. (Gallia christiana, XI, 322,ziote; Morand, L'année historique de Bôu1ôyitiesurmer, P. 34.)t

4253 (n. s.), mars. Charte de Mahand pou lés lSôntgéèisde Calais. (Godefroy, Inventaire des titres d'Artois,I, 214; vol.! 396 de la Collection Moreati)

1253, avril. Chartede Mahaud pour les bàuédis deCalais. (Godefroy, Inventaire de la chaSte descomptes à Lute, p. 431 1,n. 1068.)

1253; avril. Charte de Mahaud pour ses hommes de laterre de Mere. (Godefroy, Inventaire des titres d'Ar-tois, J, 219; vol. 396 de la Collection Moreaii.)

4253, juillet Charte de Mahaudpour Philippe , « d'Oyes,hêvaliS. (Godefroy, Inventa(reg des tit tek d'Artois,

J, 232 ;vol. 396 de la Collection Moreau1253,-août. Mahaud fonde une chapellenie dans lahbde'

de la Capelle. (Charte publiée à l'Appendice, XII.)1254 (n. s.), janvier. Mahaud approuve l& fondition'

d'une chapelle dans Je manoir de « mdssi?eAnsoultd'Eseoy, chevalier. D(11s. français-4663, fol. 100.)

4254 (n. s.), février. Mahaud donne à Mahaud, 6oStessed'Artois, le quint du comté de Boù1bù& (Gode-froy, Inventdire des titres d'Artois, I 23 vol.396 de la Collection Moreau.)

1255, 29 mirs. Charte de Mahâud pour l'église de Saint-Jean de Boudeauvilie. (Godefroy, In4ieriMire destitres d'Artois, 1,243; vol. 396 de la'Coltect;MbPeau.)

1255 6 septembre. Mahaud est arbitre cHtr& la silldéCalais et Foukessin le clerc, de Cai (Gddefroy,Inventaire des tifres d'Artois, J, 2d Wl: 396 dela' Collection Moreau.)

125, 2 novembre. Confirmation de cHàYte db' I.bbayede Chaalis par Mahaud, (CollectioiM èàù; ^ôl 1 176,fol. 235.) -

At xI!Le SIÈCLE. 34

1256 (xi. s.), niàrs. MahàuOEdoùne à Jean ,,-abbé de Salut-- Corneille de Compiègne, les droits qu'elle pouvait

avoir sur la terred'Attin. (Collectioii Moreau, vol.477;-fol. (di.)

1257, mai. Charte de Mahaud pour un accoM concluentre Pàbbaie' de Froimont et les habitants de laNeuviile-le-Conite, ou Neuville-en-lez.. (CollectionMoreau, vol. 119, fol. 17.)

1251, septembre. Mahaud donne en fief à khan Floiri »la maison de Caritepie. (Ms. français 4663, fol. Ovo.)

4258, 13 noveiiibYe. Confirmation des privilèges de lacommune' de Boulogne par Mahaud. (Godefroy,Inventaire des titres d'Artois, J-, 32; vol. 306 de laCollection Moreau. Conf. Morand, tannée histo-rique de Boulogne-sur-mer, p. 262.)

Date indéterminée. i\tahaud donne à.Eudes Rigaud, arche-vêque de Rouen, le patronage de l'église d'Alizay.(Polypt. Rotomag. dans le Recueil des historiens,XXIII, 218 B.)

Les dernières années de ÏQtàhaud ne fûrent passeulemeht attrjstéçs par l'abandon de son' mari.Elle eut encore la douleur de voir mourir, à lafleui"& i'àgè;. lafihlè unique que lùi avait laisséePhilippe Hurei$ Son premier mari. Cette fille,nommée Jeanne, est mentionnée dans l'accord quifut- conclu au ' moisi de mai 4236,. entre saint Louiset: là domtesse'Mahiid'; le roi avait alorsie bailde Jeanne, sa cousine. La même année, au mois de

1. Teulet, 11, 317, it2449.

32 LES COMTES DE.DÂMMÂIITIN

décembre, furent arrêtées les conditions du ma-riage de la petite Jeanne avec Gaucher de Chà-tillon; neveu de Hugues de Châtillon, comte deSaint-Paùl et de Biais'. Ce mariage, qui estindiqué dans la chronique attribuée à Baudouind'Avesnes 2 , ne tarda pas à être célébré, et aumois de mars 1212 (n. s.) Gaucher de Chàtilïonet Jeanne, sa femme, confirment le testament dela comtesse Mahaud. Depuis 4245 jusqu'en 1251,Jeanne figure, soit seule, soit avec son mari, soitavec sa mère, dans huit chartes qui semblenttoutes se rapporter particulièrement au comté deClermont.

1246 (n. s.), mars. Gaucher et Jeanne prient l'abbé deSaint-Denis de recevoir ihémmage de Simon de\TilIers. (Collection Moreau, vol. 165, fol. 187.)

1246, juillet. Gaucher s'engage à rendre au roi, quand ilen sera requis, son château de Domfront. (Registre-E de Philippe-Auguste, foi. 42 y0.)

4247, mai. Jeanne se joint à sa mère pour approuver uneconcession faite par la commune. de Clérmont àThomas de Boulogne. (Ms. français 4663, fol. 116.)

1247. Charte deJeanne et de Gaucher pour l'abbaye deRoyaumont. (Ms. latin 9977, p. Si.)

1254, novembre. Charte de Jeanne pour Mathieu de Trie.(Publiée à l'Appendice ,'X.)

1251, novembre. Charte de Jeanne cl de sa mère pour leprieuré de 1yVariville. (Collection Moreau, vol. 173,roi. 47.)

1. Teulet, 11, 330, n. 2473.2. Recueil des historiens, XXI, 163 CII.

ÂU XIIΰ SIÈCLE.

4251, décembre. Charte de Jeànne et de sa Mère pourPierre Achard. (Huillard-Bréholles, Titres de Bour-bon, 1, 65, n. 319.) -

1251, 28 décembre, à la Neuville-en-Hez. Charte deJeanne, dame de Chftillon et héritière du comté de

• Clermont, pour la Maison-Dieu de Sâint-Jéàn deBeauvais. (Collection Moreau, vol. 173, fol. 22;

-conf. Huillard-Bréholles, Titresde Uourbon,I, 66,n. 320.)

4254, décembre. Charte de Scanne pour l'église de Saint-Leu. (Publiée à l'Appendice, XI.)

Je n'ai plus rencontré aucune trace de Jeanneaprès le mois de décembre 1254. C'est k cettédate qu'elle fit un testament par lequel elle donnàà sa mère la part qui Pouvait lui revenir de l'héri-tage de son père Philippe Hurepd 9 et notammentses droits sur Je comté de Dammartin 1 . Toutporte à croire qu'elle mourut peu après avoirfait ce testament, c'est-à-dire moins d'un an apxsson mari, dont les exploits à la croisade ont été sivivement retracés par le sire de Joinville 2 . Unepartie de sa succession fut partagée entre ses cou-sins Je roi saint Louis; Alfonse, comte de Poitiers,Charles, comte d'Anjou, et Robej't, comte d'Ar-tois 3. . Sur - le sceau de Jeanne était représentée

I. Baluze, Uisl;dc la maison d'Auvergne, II, (0±:2. Edit. dé M. de Wailly dads la collection de la Société

de l'Histoire de France, p. 91 et suiv.8. Lettre d'Âlfonse, datée de Longpont, lè lundi avant la

quinzaine de Chandeleur, publiée par Duchesne, Ht,st de Iii

34LES COMTES DE DAMMÂRTIN

une dame; avèc une légende qui devait probable-ment se liré ainsi : t S. JOHi&NNE [FILE] COMI-TISSE pOLONIE UXORIS GALCHERI flE cs-TELLIOE; au eontresçeau, deux équs j l'unayant la pointe en l'air, semé de fleu .r.s,d,e ,,li5 avecu» lambel (armes de Philippe ilurepel).; l'autre,la pointe en hâs; chargé de trois pals de vairavec tin chef (armes de Gaucher de Châtil1on)

La comtesse Mahaud survécut sept .tw .s .à sa fille.j1e dernier de ses actes qui- soit venu à ma con-naissance est une confirmation des priviléges dela commune de Boulogne Je 13 novembre I558.Nous avons d'ailleurs deux actes du 43 février1259 (n. s.)?, et du 3juin suivant 1 , dans lesquels

est question du partage de la succession de feula comtesse de Boulogne. Mahaut mourut doncentre le 13 novembré 1258 et k 1 3 féçrir 1259.L'anniversaire de cette dame était célébré dansiéglisedeBoulogne le I4janvier. C'était aussi le

naison de Chastillon, preuves, p. SA. - u Feodum 4e Brion-con [devenit ad dominum regemj per mortem comitissieSaqctl Peuh, fihite comitis Relooke. » Scripta de feodis, e?/tilippi Augusti regis excerpla, §97, dans le tome XXIII duRecueil des historiens, p. 629.

L Voyez le ms. latin 9977, p. 81; et le vol. 165 de la Col-lection Moreau, fol. 188.

2. Balue, Hist. de la maison d'Auvergne, II, 103. Conf.Morand, L'année historique de Boulô0ne-sur-rner, p. 51.

3. Appendice, XIII.4. Art de.pdrifier les dates, chapitre des comtes de flou-

logne.- -

LU XIII0 SIÈCLE. 35

1k janvier que les chanoines de Mortain faisaient:mémoire de la comtesse Mahaud, qui avait donnémille livres pour la réparation de leur église 1 . Onpetit donc tenir pour parfaitement établi, que lacomtesse Mahaud mourut le ih, janvier I 259(n. s.). Cette date s'accorde parfaitement avec lachronique de Savigny qui rapporte à l'année 1258(y . s.) la mort de Mahaud.2.

La- comtesse de Boulogne et de Oammart'w,dont je viens de rappeler les actes, a successive-ment employé deux. sceaux. Sur le premier, dontelle s'est servie du vivant de Philippe Hurepel etjusqu1à son mariage avec ÀlfOflSC de Portugal, elleest représentée debout; légende SIGILLUM-MALTIDIS USORIS PifiLIPJ F1LI1 REGIS FRAN-CIE; au contresceau écu fleurdelisé avec un lain-bel (armes de Philippe Jiurepel) . Sur le secondsceau de Mahaud, se voit également une damedebout; légende -SIGILLUM MATILDIS COMI-'TISSE BOLONJE MORETONI! CLARJMONTIS ETDANMARTINI 4 . On trouve joints à ce second

- 1. Obituaire de Mortain, aux Archives de la Manche: Re-cueil des ftfistoriens, XXIII, 582.

2. Baloze, fifiscellanea, 11, 321. Recueil des historiens,XXIII, 586.-

3. Dôuet d'4cq, Inventaire des sceaux,!, 434, n0 1060.Ô. latin 1113, p. 227;- 4, fouet d'Arcq, Inventaire des sceaux, I, 435, n. 1061.

Ma. latin 9977, fol. 67. M. latin 9981, fol. 60. Ma. latin 17113,p.226. Collection Moreau, vol. 163, fol. 108. -

36 LES COMTES J»] PÀMUAETIN -

sceau deux cdûtresceaux différents; •i'tin n unelégende françaiée: BENEITE SEIENT.....lESFURENT'; l'autr, une légende latine: SFJCRETUMMATILDIS COMITISSE BOLONIENSIS 2 Sbr l'un'et l'autre contresceau e graveur h figuré deuxécus l'un ayant la pointe en l'air semé de fleurde lis avec mi lambel (armes de Philippe Ha-repel); l'autre, la pointe en bas, fascé avec unebordure (armas de Dammartin). --Le sceau d'AI-Ïoiise de Portugal, second mari de Mahaud, repré-sentait un cavalier, avec la légende ALFONSUSFILIUS REGIS PORTUGALIE COMES BOLONIE.Au conresceau, écu parti, au 1. semé de fleurs dede lis,' au 2 fascé avec mie bordure'.

15e partage de la succession- de Mahaud donnanaissance à dès procès fort longs et fort compli-qués dont il serait inutile de présenter l'analyse.Il suffit de constater que le comté de Dammariinéèhut à Mathieu de Trie; le comté de Boulogne àRobèrt, comte d'Auvergne; différentes terres deNormandie à Otton, comte de Gueldre'; les comtés

1. fouet d'Arcq, Inventaire des sceaux. I, 435, n. 4061.2. Ms. latin 17113, p. 226.3. fouet d'Arcq, Inventaire dés sceaux, 1, 435, n. 1063.

Collection Moreau, vol. 163, foi. 108.4. Charte du 4 mars 1264 (n. s.), dans la CollectlonMo-

reau, vol. 184, fol. 16. C'était de la succession de Mahaud quevenait le domaine de Barfleur que Philippe , le Hardi acquitde Renaud, comte de Gueldre, fils d'Øtton. Cartul. normand,P. 247, n. 971. -'- Arno 1268, die 2h Augosti), fecit cornesGuerrelensis homagium domino regi de placito spa&e quod

1

AU 1111 SIjCÎ,E. 37

de Mortain et de Clermont firent retour àia cou-ronne. Je ne dois m'occuper ici que du comté deDmmartin,tj'espère n'avoir pas grand peine àdémontrer qu'il fut possédé sans interruption parMathieu de Trie depuis 1259, c'est-à-dire depuis lamort même de Mahaud,.jusqu'en 1272.

Mathieu de Trie était par sa mère petit fils d'AI-bric, comte de Dammartin, mort à Lillebonne le20 septembre 1200'. Il était donc cousin germainde la comtesse Maliud, et il figure en cette qualitédans plusieurs actes, notamment dans un du moisde févriei 1235:(n. s.)2, dans un autre de mars1 24-2 (n. s.) , et dans un troisième de novembre1251 4; A partir de 4259 il porta le titre de èomtede Dammartin, comme on peut s'en convaincre enparcourant les textes dont j'ai cru devoir donnerici l'indication.

1259, octobre. Donation faite à l'abbaye de Marchéroux-par Mathieu, % curule. de Daznmartin, seigneur de.

---!abet apud Flareflue ratione uxoris sua?. Scripta de feodise. P1i1ippi Augusti t'egestis coecerpea; § 341, dans le t. XXIIIdu Recueil des historiens.

L il y a.dans le petit cartulaire de l'Hôtel-Dieu de Paris,au fol. 146, une charte de cet Alberic ainsi datée « Annoab incarnatione Dornini MCC, duodecirno kalendas Octobris,qua vero die ab hoc seculo transil. Actum apud Lislebo-niant. « -.

2. Teulet r!, 22, n. 2338.+ 3. Testainnt cité plus haut.

4 . Publié à l'Appendice., X.

38 LflS COMTES DE DAMMA1tTIN

Trie et de Mouchy-le-Châtel. (Citée dans une notedu xvn° siècle, au Cabinet des titres, boites ded'Hozier, au mot Trie. Conf. P. Anselme, VI, 663.)

4259. Au parlement des octaves de la Nativité Notre-Dame, le comte de Dammartin était en procès avecle comte de Saint-Paul pour le fait du comté deBoulogne. (011m, I, 456.)

1263 (n. s.), février. Mathieu de Trie, comte de Dammar-tin, confirme une vente faite à l'abbaye de Saint-Denis par Simon d'Erqucri. (Original aux Arch. dei'Emp. S. 2233, n, 39 A, et Cartul. blanc deS.-Denis, 1,767, col. 2.)

4264, mai. Deux chartes de Mathieu, comte de Dammar-tin, pour l'abbaye de Gomerfontaine. (Copies mo-dernes, Arch. de l'Emp. K. 494, n. 93 et 94.)

1264, décembre. Mathieu, comte de Dammartin, seigneurde Trie et de Mouchy, confirme une donation qu'ilavait faite cinq ans auparavant, du consentementde sa femme Marsile, à l'abbaye de Gomerfontaine,pour l'âme de Mahaud, comtesse de Boulogne.(Copie moderne, Arch. de, l'Emp. K 494, n. 93.)

1265, septembre. Charte de Jean de Trie, chevalier, filsde Mathieu, comte de Dammartin, pour l'abbaye deFroimont. (Ms. latin 5471, p. 151.)

4265, 47 octobre. Mathieu de Trie, comte de Dammartin,siège à Rouen à la cour féodale de l'archevêque deRouen. (Reg. visU. arcitiep. Rothom. éd. Bonnin,528.)

1265. Au parlement des octaves de la Toussaint, procèsentre Mathieu de Trio, comte de Dammartin, et ladame de Sailleville. (011m, I, 618.)

1266, juillet. Mathieu, comte de Dammartin et seigneurde Trie, confirme une donation faite à l'abbaye deGomerfontainc par Gautier de Courcelies. (Copiemoderne, Arch, de I'Emp. K. 191, n. 96.)

AIT XiII 0 SIGLE. 39

1267. Au parlement. des octaves de l&' Pentecôte, lahaute justice de Mouchy est adjugée au comte deliammartin, '(Ohm, I, 255.) -

4268 (n. sj. Au parlement des octaves de la Chande-leur, Baùdouin de Pionnes transporte à son neveuGuillaume de Fiennes les droits qu'il avait à fairevaloir contre le comte de Dammart.irt sur unepartie des acquêts de la comtesse de Boulogne etde Jeanne, sa fille. (011m, I, 707.)

1268, novembre. Mathieu de Trie, comte Bammar-tin, confirme une vente faite à l'abbaye de Gomer-fontainepar Gilbert Guerlain deTrie.la-Villt (Copiemoderne, Arch. de I'Emp. K. 191, n. 99.)

1268. Au parlement des octaves de la Toussaint, lesacquêts faits par Philippe, comte de Boulogne; et.par Mahaud, sa femme, sont adjugés à Mathieu,comte de flammartin, et aux autres héritiers deMahaud. L'arrêt porte qucMahaud avait eu tous lesacquêts faits du vivant de son mari; parce que lamoitié revenant aux héritiers du mari lui avaitété donnée par sa fille. (011m, J, 264.)-

4269 (n. s.). Sur le compte de la Chandeleur, mentionde la succession de la comtesse de Boulogne, denouveau rendue par le roi au comte de Dammartin.(Recueil des historiens, XXII, 718 et 749.)

4209 (n. s.). Au parlement des octaves de la Chandeleur,jugement d'où il résulte que le comte dé Dammar-tin fit épouser à son fils Thibaud Jeanne, fille deGuillaume de Boury. (0i1m, J, 290.)

1271 (n. s.). Au parlement de la Chandeleur, Jean deFaye], chevalier, est remis en saisine de 30 livresde rente que lui contestait le comte de Dammar-tin. (011m, J, 845.)

1274. Au parlement de la Pentecôte, le comte de Dam-martin est condamné à indemniser Michel de Mau-tort. (011m, 1, 382 et 383.)''

-e

40 LES COMTES DE DAMMARTIN

4271, juin. Renaud de Picquigny, chevalier, vend au roides bois venant de la succession de Mahaud, com-tesse de Boulogne, et qu'il avait eus par échangede Mathieu de Trie, comte de Dammartin. (Origi-.nal aux Arch. de l'Emp. J. 732, n 81.) ? -

4211, août. Mathieu de Trie, comte de Dammartin, aban-donnee les droits de champart qu'iL . avait sur quel-ques terres de l'abbaye de Gomerfontaine. (Copiemoderne, aux Arch. de 1'Emp. K. 191, n. (00.)-

4271. Le comte de Dammartin fournit quatre chevalierspour l'ost de :Foix. (Recueil des historiens, XX,541 C.)r -

4272 (n. s,), mars. Charte de Mathieu, comte de Dammar-tin, pour l'abbaye de Chaalis. (ItIs, latin 0983, fol.23 V 0 ; ms. latin 9984, fol. 76.)

4212, mai. Charte de Mathieu, comte de Dammartin, sei-gneur de Trie, pour l'abbaye de Chaalis. (Publiéeà l'Appendice, XiV.)

1272, mai. Mathieu, comte de Damniartin et seigneur deTrie, reçoit 300; livres pour confirmer un échangeconclu entre l'abbaye de Chaalis et Jean de Tilly.(Ms. latin 9978, p. 61; ms. latin 17443, p. 221.)

4212, octobre. Charte de Mathieu, omte de flarhmartinet seigneur de Trie, pour l'abbaye de Chaalis. (Ma.latin 9983,,fol. 27 vO.)

Date indéterminée. Mathieu de Trie, comte de Dammar-tin, fait recevoir par Eudes Rigaud, archevêquede Rouen i un clerc à la cure de Notre-Dame deFrênes. (Polijpt. Rotom. dans le Recueil des histor.XXII!, 325.F.),

Ces textes, au nombre de plus de vingt, prou-vent j4quà1éidence que Mathieu de Trie a suc-cédé à Mahûudconiifiè comte de Dammartin. Si

AU 1111e SICLE. 41

les bénédiMins les avaiS connus, ils huraietit àcoup sûr inscrit sur leur listé le nom de Mathieù,auquel ils ont'substitué le nom de Renaud,trompés par -un passage du sire de Joinville, quia besoin d'une courté explication. c La]. éaultei douroy, dit l'historien de saint Louis, péut l'ôn veôiiou fait de monseignour Renaut de' Trie; quiapporta au saint unes' lettres, lesquiex disoiehique ii roys-avoit donnei ans hoirs lacontesce'deBouloingne, qui morte estoit novellement, lacontéede Danmartin en Gouere. Li seaus de la lettreestoit brisiez, si que il n'i avoit de remenant foréque la moitié desjamhes de l'yrnàige doit scelle roy,

-et I'escbamel sur quoy li roys tenoit ses piez. Et ille nous moustra à touz qui estiens de son cdnsoil;et que nous li aidissiens à conseillier. Nous deismestrestuit, sanz mil descort, que il n'estoit de rienstenu à la lettre mettre à exécution. Et lors il distà Jehan Sarrazin, son chamberiain, que il li bail-lasi la lettre que il li avoit commandée, Quant iltint la lettre, il nous dist « Signolir, véez ci leseel de quoy je usoie avant que je alasse outremer, et voit on cler par cc seel que l'empreintedon seel brisié est semblable au seel entier; parquoy je n'oseroie en bone conscience la dite c3ntééretenir. » Et lors il appela inonsignoni' Renautde Trie et li dist « Je vous rent la contée'. »

I. Edition de M. de Wailly dans la collection de la Sociétéde l'histoire de France, P. 2h.

• LES COMTES EE DÀMMÀETIIÇ

De ce passage il résulte qu'après, la mort deMahand un héritier de. cette dame réclama lecomté de Dammartin, en :vertu d'une lettre duroi antérieure à4 l'année 1248 et que le roi accueil-lit-cette réclamation, quoique la lettre produiten'eûtaucune «aleur 'puisque le sceau en étaitbrisé. Toutes ces circonstances se concilient bienavec ce que nous avons appris des actes authen-tiques, analysés plus haut. II est fort naturelqu'avant l'année 4248, Mahaud, prévôvant le casoù elle viendrait à mourir sans enfants, ait faitdéclarer par saint Louis que Dammartin seraitdévolu à tel ou tel de ses héritiers collatéraux. Ilest aussi fort naturel qu'après la mort de Mahaudle comté de Dammartin ait été saisi au nom duroi cette saisie semble même formellement indi-quée par un compte de l'année 4269 (n. s.), danslequel on lit ces mots De rachato eschaetoecomitisste Bolonia, reddihe de novo per domi-num regemconiiti de Domno Martino....'. Lerécit du sire de Joinville est donc fort vraisem-blable. il n'y faut changer qu'un seul mot, le nomde l'héritier de Malhaud. Qu'on mette Mathieu deTrie,, au lieu de Renaud de Trie, tout s'expli-quera sans la moindre difficulté. L'erreur que jecrois pouvoir corriger était d'autant plus excu-sable dans la bouche de Joinville, qu'à l'époqueoù il dictait ses souvenirs le comté de Dammar-

1. Recueil des historiens, XXII, 748 et 749.

AU XIII0 SIÈCLE. 43

Lin appartenait à un Renaud de Trie. Paris aucuncas, l'autorité isolée d'un historien, qui compo-sait de mémoire plus de trente ans après les év&nements, ne saurait prévaloir, contre le témoi-gnage unanime de vingt documents authentiqueset contemporains. Il faut - donc insérer sans lamoindre hésitation le nom de Mathieu de Trie -surJe catalogue des comtes de Dammartinpour lapériode comprise entre les années I f259 et 1272.

Mathieu de Trie, pendant qu'il a possédé lecomté de Dammartin, s'est servi d'un sceau sûrlequel il est représenté à cheval avec un écuchargé d'une bande; légende: SICILLUM MATHEICOMITIS DUMNI MARTINI DOMINI DE TRIE ETDE MONCHI. Au contresceau, deux écus : l'un, lapointe en l'air, fascé avec une bordure (armes deDammartin); l'autre, la pointe en bas, chargéd'une bande (armes de la famille de Trie); lé-gende SECRETUM MATH'EI COMITIS DUMNI11ARTINI '. 'I

De sa femme Marsile 2 , Mathieu laissa, entreautres enfants, Jean, qui, comme son père, fut àla fois comte de Dammartin, seigneur de Trie etde Môucliy-le-Châtel. La série des actes dans

I. bouet d'Arcq, Inventaire des sceaux, I, 373, n. 685.Ms. latin 17113, p. 221.

2 Marsile est mentionnée dans deux chartes de son marien octobre 1259 et en Mceinbre 126e. Les généalogistesmodernes rattachent cette dame la famille de Montmo-rency. -

ià p

44 LES COMTES DE PAMMAItTIN

lesquels paraît Jean 'de Trie, comte de Dammar-tin, ne présente aucune labune depuis 127& jus-qu'en 1298. 1

En voici l'énumération sommaire.f

1214 (n. s.), mars. dhrte de Jean, comte de Dammar-tin, seigneur de Trie et de Mouehy-le-Châtel, et de

- dame Yolent, sa femme, pour l'abbaye de Chaalis.(14s. latin 17113, p. 337. Collection Moreau; vol.

• 198, fol. 44.) -1275 (n. s.), mars. Jean, comte de .I)ammartin, seigneur

de Trie et de Mouchy-le-Châtel, affranchit de labanalité de ses pressoirs le prieuré de Saint-Jeandu Vivier. (Collection Moreau, vol. 198, fol. 368.)

1275. Au parlement de la Toussaint, arrêt pour réglerl'hommage que Je comte de Dammartin et le comtedeDreux devaient faire au roi. (Ohm, 11,69 et 70.)

1275. Au parlement de la Toussaint, arrêt relatif à l'hom-mage que Jean, comte de Dammartin, doit faire auroi pour le vivier de Gouvieux, qui lui était échuà la mort de son frère Simon. (Ohm, 11, 70.)

1275, 4 décembre. Jean, comte de Dammartin, permet àJean de Marines de recevoir l'hommage d'un fiefsitué -à Neuilly-en-Thelle. (Collection Moreau, vol.199, fol. 130.)

1276, août. Jean, comte de Dammartin, seigneur de Trieet de Mouchy-leChâtel, confirme des chartes deGeoffroi le Bouteiller et d'Anselme de Lusarchespour )'abbaye de Chaalis. (Supplément à J). Grenier,vol. 829, n.-11 e112. L'une de ces chartes est publiéeà l'Appendice, XV.)

1278. Au parlement, de la Toussaint, de même qu'auparlement de - la Pentecôte 1280, il est questiond'une assiette de terre que le comte de Dammartin

•1 ekÀ(-"ÀÛ Xfli e SIèCLE. 45

avait faite à Renaud de Trie, son neveu. (Ohm, 11,116 et 455.)

1278, 3 décembre. •Lettre de Nicolas Ill adressée à Jean,comte de Dammartin, et à différents barons de

• France, au sujet d'une subvention que réclamaitPhilippe le Hardi. (Original, Arch. de l'Emp. J:449,n. 408.)

1278, décembre. Charte d'Ansel le Bouteiller, seigneurde Luzarches, au sujet d'un droit de gruerie quiappartenait en partie à Jean, comte de Jlammartin.(Dans une charte dPhilippe le Bel, du mois d'août4293, aux Arch. de l'Emp. J. 238, n. as.)

1279. Au parlement de la Toussaint parait le comte deDammartin. (011m, Il, 144.) - Au mémé parle-ment, il est reconnu que le comte de flammartin

le droit de chasser la grosse bête dans la forêt deChantilly, la haute justice de Saint-Soupplets, etpar moitié avec le seigneur de la Morlaye la justicede la Morlaye. (Restitution d'un volume des 011m,n. 377, 387 et 398, dans les Actes du parlement deM. Boutaric, 1, 357, 358 et 360.)

4280 (n. s.), février. Charte de Jean, comte de Dammar-lin, seigneur de Trie et de Mouchy, pour l'abbayede Chaalis. (Ms. latiii 9984, fol. .62.)

4280, août. Jean, comte de Bammartin, seigneur de Trieet de Mouchy, confirme un échange fait entre l'ab-baye de Saint-Denis et Gautier de Neuilly, archidia-'ire de Cotentin en l'église de Coutances. (CarIS.blanc de S.-Denis, I, 774.)

4280, i er novembre. En l'église de « Saint-Aubin'dess.Arches, » à l'heure de la messe, après l'évangile, lecomte de Dammartin c et toute la vilée de Saint-A.ubin sur. Arches, »'cèdent à l'archevêque de Rouenles droits qu'ils avouent en la forêt d'Alihermont.(CarIS. de Philippe d'Alençon, aux Arch. de laSeine-Inférieure, fol. 343 vo.)

46 LES COMTES DE DAMMÂRTIN

1284. Au parlement des octaves dé la Saint-Martin, il estreconnu que le comte de Danimartin a le droit dechasse en la forêt de Coye, et qu'il n'a pas ce droitdans le domaine de Jean de Chantilly, en la forêt deChantilly. (Restitution d'un volume des Ohm, n. 459et 469, dans les Actes du parlement, I, 370 et 374.)

1281, décembre. Jean de Trie, comte de flammartin, auto-rise les Templiers à acquérir en ses fiefs 120 ar;pents de bois. (Ong, aux Areh. de l'Emp. S. 5173,n. 46.)

4282 (n; s.) février. Charte de Jean, comte de Bammar-tin, pour l'abbaye de Froitnont. (Ms. latin 5471,P. 143 et 234.)

1282, 29 août. Jean, de Trie, comte de Danimarlin, metles Templiers en saisine de biens que leur avaitdonnés Ansel de l'Isle. (Dreux du Radier, dans leConservateur, juillet 1757, p. 109 et 143.)

1282. Le comte de Dammartin va au secours du roi deSicile. (La branche des royaux lignages, dansRecueil des historiens, XXII, 242 F.)

1284, novembre. Jean, comte de Darnmartin, ratifie unevente faite à l'abbaye de Saint-Denis par Mathieu deTrie, seigneur de Fontenoy. (Cartul. blanc de S.-Denis, 1, 909.)

1285 (n: s.), 22 mars. Jean, comte de Dammartin, con-firme plusieurs biens de l'abbaye de Gomerfontaine,et notamment ce qui lui avait été donné par sonpère, Mathieu, comte de Dammartin. (Copie auxArch. del'Emp. K. 491, n. 105.)-

1285. Le comte de Dammartin prend. part à l'expéditiond'Aragon. (Continuation de la Chronique de Gérardde Frachet, dans le Recueil des historiens, XXI, 6.Tablettesde Pierre de Condé, ibid. XXII, 482, 48g,484 et187. Compte de Jean d'Ays, ibid. 678.)

1287. Sur le compte des manteaux distribués aux frais dudu roi, à la Pentecôte 4287, figure le comte de

AU XIrIe SIÈCLE. 41

Dammartin. (Recueil des historiens, XXII, 760.)1289,9 mai. Jean, comte de. Pammartin, amortit une

acquisition faite par l'abbaye de Chaalis à Ville-neuve-sous-Dammartin. (Collcctioh Moreau,vol. 209,foi. 235.)

1290. Au parlement de la Pentecôte, le comte de Dam-martin était en procès avec l'évêque de Beauvais etavec les habitants de Gouvieux. (Ohm, 11, 303, etRestitution d'un volume des Ohm, n. 728, dansActes du parlement, I, 429.)

1293, avril. Jean, comte de Dammartin, Yolcni, sa femme,et Renaud, leur fils, transigent avec les religieuxde Saint-Martin de Ruricourt. (Ms. fraiçais 40142,fol. 98 y0. C'est sans doute la charte qui est citée,avec la date de 1288, par Preux du Radier, dans leConservateur, juillet 1757, p. 106 et 413.)

4295, 27 septembre, à Trie-le-Châtel. Jean, comte de Dam-marlin, arbitre entre l'abbaye de Gomerfontaine etRobert de Mortefontaine, écuyer. (Copie aux Arch.de I'Jmp. K. 191, r. 108.)

1296. Au parlement de la Toussaint, il est reconnu que1° les habitants de Gouvieux ont les droits de pâtu-rage à eux constatés par le comte de Ilammartin;2° le comte de Dammartin a des droits de chassedans les bois do Gisors. (Restitution d'un volumedes 01M, n. 897 et 009, dans Actes du parlement,I, 458 et 459.)

4298. Assiste au parlement le comte de Dammartin.(Ohm., 11, 423.)

4298, septembre. Philippe le Bel confirme les conditionsdu mariage de Henri de Yergy avec Mahaud, fillede Jean, comte de Daminartin; (Duchesne, Hist. dela maison de tTergy, preuves, p. 224.)

A partir de 1298 je ne trouve plus de mention

LES CO3ITES DE DÀ3IMAIITIrÇ -

authentique de Jean, comté de Danimartiri et jene sais si c'est à lui ou à son succsseur qu'il fautattribuer un texte du mois d'août 1 300 relatif àun procès du comte de Dammartin qui était pen-dant au parlement'. Jusqu'à nouvel ordre,' il serajwudent d'inscrire sûr le catalogue des comtes deDammartin I&. nom, de 'Jean de Trie, avec lesannées 12fl èt 1298, comme dates extrêmes. Lesauteurs de l'Art de vérifier les dates ont donc étéinduits en erreur quand ils ont Ihit commencerl'adniinistration de Jèa.n de Trie « en I 8 au plustôt, et qu'ils l'oïit prolongée juq1'au 18 août13U. C'est à 'tort qû'ils ont cru que ce comteétait mort à la bataille de Mons-en-Puelk; nousverrons tout à l'heure que Renaud, fils de Jean,avait succédé à son père avant cette journée. Onpourrait, au premier abord, supposer que Jeande Trie périt le 11 juillet I 302 dans le désastre deCourtray. En effet, la chronique attribuée à Jeandes Nouelles2 compte parmi les victimes de Cour-frai « Ji contes de Dompmartin. » Mais il y a là uneconfusion l'auteur a pris pdur 'le comte deDammartin un de ses parents, , probablement sonneveu', Renaud de Trie, dont la mort est expres-sément indiquée dans le récit de la bataille de

1. OUm, UI, 37.2. Recueil des historiens, XXI, 191 G et 194 J.3. Arrêts du parlement de 1278 et 1280, cités plus haut,

d'après les OUm, 11, 116 et 155.

p' 'S

Ml XIII0 SIèCLE. 49

Courtrai par le, continuateur de Guillaume deNangis' et par le rédacteur anonyme de la euro-nique de la guerre entre Philippe le Bel et Gui deDampierre2.,

.1Pour en finir avec Jean de Trie, comte de Dam-

martin, je dois décrire te sceau qui est appenduà ses actes et dont il existe peut-êtrè deux typesavec d'assez légères différences. Sur la face, uncavalier à l'écu fascé et bordé; légende :SIGJL-LUM JOHANNJS COMITIS DE DOMNO MARTINODOMINI TRIE ET DE MONCHIACO. Au dontre-sceau, écu fascé et bordé; légende: S[ECRETUM]JOHANNIS COMITIS DE DOMNO MARTINNO3.

Jean de Trie se maria deux fois, d'abord. àErmengarde, pour laquelle il fit une fondationdans l'abbaye de FroiniontA, puis à Volent deDreux, mentionnée avec son mari en mars 1274.dans une charte de l'abbaye de Chaalis, eu 4275dans.un arrêt du parlement e , et en 12,88 dans

1. .. Reginaldus de Tria, emeritus miles. » Recueil deshistoriens, XX, 585 D et 586, note 1, col. .2. Conf. les Chro-niques de Saint-Dents (ibid. 671 B), et la continuation deGir?rdde Frachet (ibid. XXI, 20 E).

2. Corpus c/zroni-c. Flandriœ IV, 473.3. Douet d'Arcq, Inventaire des sceaux, I, 373, n. 689 et

690. Ms. latin 17113, p. 221. Ms. latin 5471, P. 143.4. Charte de février 1282 (n. s.) dans le ms. latin.5471,

P. 231.5. Ms. latin 17113, p. 337.6. Ohm, II, 69 et 70.

50 LES COMTES DE DÂMSIÀItTIN

une charte de Saint-Martin de Ruricourtt. Elle fitson testament le 11 février 1310 (n. s.), et mou-rut avant le-16 juillet 1313 2• Lé sceau d'Yôlentreprésente une dame entre deux écus; l'un échi-queté avec une bordure chargée de besans, l'autreéchiqueté avec, une simple bordure. LégendeSEEL VOLENT FILLE JEHAN JANS CONTE DEDREUES. Au eontreseeaii, écu losangé; légendeSIGILLUM SECIETI NOSTRI'.

Un arrêt du parlement, du mois de novembre430V, nous apprend qu'à cette époque le comtéde Dammartin était possédé par Renaud deTrie, fils aîné de - Jean et d'Yolent. J'ignore àquelle date précise - Renaud avait succédé à sonpère; mais dès le mois de mai 1301 il portait letitre de comte de Dammartin. Nous savons, .eneffet, par le Mémorial des histoires de Jean deSaint-Victor," qu'au mois de mai 4 304 Philippe leBel envoya contre les Flamands un jeune hommeconnu par sa valeur, Renaud, comte de Dammar-tin s . Comme j'ai limité mes recherches au xm°

t. Dreux du Radier, dans te Conservateur, juillet 1757,p. 106 et 113.

2. Copie d'une charte de l'abbaye tic Gomerfontaine auxArch. de l'Emp. K 191, n. 111.

3. Ms. latin 17113, p. 338.A. Ohm, 11, 468.à. o Finitis treugis Inter regem Philippum et Flandrenses

in medfo Mail (1301j), rex misit comitem Domni MartiniRcginaIdum,juvenen strenuum in betiis et fortem. » Eecueibdes historiens, XXI, 642 E.

Ail Mir SIÈCLE. 51

siècle, je ne donnerai pas le détail des actions deRnaud; qui d'ailleurs ne fàurnitCpas une longue'carrière, puisqu'il n'était plus en vie le 9 août

- Pour résumer en peu de moisies développe-ments dans lesquels j'ai dû entrer; je proposeraide fixer ainsi ka succession des comtes de Dam-martm au xnr° siècle.' -

Renaud I, dépouillé vers 1214.Philippe I{urepel, gendre de Renaud Jer, depuis

février I 224, ou environ, jusqu'au 48 janvier1234, ou environ.

Mahaud de Dammartin, veuve de Philippeilurepel, remariée en 1239 à Alphonse de Portu-gal, morte le 14 janvier 1259. - A Mahaud futassociée pendant quelque temps Jeanne, sa filledu premier lit, qui épousa vers 1236 Gaucher deChâtillon, mort en 1254, etqui mourut elle-mêmevers le commencement de l'année 1252.

Mathieu de Trie, cousin de Mahaud depuis1259 jusqu'en 1272 au moins.

Jean de Trie, fils de Mathieu, depuis 4274 aumoins, jusqu'en 1298 au moins.

Renaud II de Trie, fils de Jean, depuis le moisde mai 1304 au moins, mort avant le 9 août4318.

Cette liste, d'après laquelle pourront être éga-lemeM remaniés les catalogues des comtes de

1. 0km, III, 1442 et 4443.

52 -LES COMTES DE DAMMARTIN,

Boulogne et- de Clermont, présente assez de diffé-rences avec la liste -de l'Art de: vérifie is datespour me faire pardonner la longueur; des obser-vations que j'ai l'honneur de communiquer .àlaSociété, et qui, dans le principe, devaient seréduire à une note de quelques ljgnes sur un pas-sage de l'ancien pouillé de Rouen; compris dansle tome XXIII du Recueil de nos historiens.

/

i•

-:-,

APPENDICE.

I. Charte de Philippe Jiurepel, pour l'abbaye de la Vic-toire. (Février, mars ou commencement d'avril 1224,nouveau style.) -

Ego Phiippus, cornes Bolonie et Clati Montis et DonniMartini, notum facio tam presentihus quam futuris quod,de asseusu et voluntate Mathildis, uxoris mec, oh reme-dium animarum nostrarum et parentum - nostrorum,dedi ecclesie Beate Marie do Victoria medietatexngriarie,que mea erat, in centum arpennis hosci, ai regis perti-cam iiensurati, sitis apud Coyam, juxta vivaria ejusdeniecclesie, quos bone memorie rex Philippus, progenitrmeus, predicte ecclesie, quam oh memoriam, victoriequam sibi Dominus in Bovinarumbello contulit juxta Si!\ranceturn edificari fecit, in perpetuurh pacifice possidcn-dos donavit, et Ludovicus, fihids ejus post patrem nos-,trum jam confirmatus in regno, tenendos prefate eccleMéconfirniavit libcrallter ethenigne. foc eciàrn cd notïciamtaro presentium quam futurorum volumus pervenirequod canonici memorate ecclesie prefatum boscum cxstir-pare non potcrunt, et cpiod nos venationem tantummodosilvestrium animalium nobis retinuimus in eodem, sedfamen propter hoc ego aut heredes moi venditioncm prédieti bosci a!iquando non poterimus impedire, quin illudcanonici sepedicte ecc!esie, absque alicujus impedirnentioccasione, guotienscunque voluerint, possintiendérè etcd quoscunque alios usus ducere, 'sicut sibi viderintexpedire. Quod ne in posterum a!iqua possït oblivione

54 LES COMTES FE DÂMEÀIITIN

deleri, ego et iStathildis, uxor mea, presentes lAtteras sigilbrun nostrorum munimine fecimus roborari. Actumanno Domini millesimo 00° vicesimo tertio.

Dans un vidimus de, Fhii'ippe le Bel, de l'année4293, Bibi. Jmp. Supplément à D. Grenier, vol.346, fol, 40.

IL Charte du même pour les Itabitanti de Pieux, " d,Brenèùille et du Mesnil de Poiit-Sainte-Maxence.(Mai 4225.)

Philippus, éomes Bolonie et C1.ri Montis, et Philippusde]3estisiaco, ildelis ejus, omnibus presentes litteras ins-jePtcris I sa1uteri. Notum facimus universis gnoU nos,ex communi assensii et voluiatate, hominihus de Rui etde Vernolio et de Maisnillio Pontis Sanete Maxencie, quiantea usuagium reclamabant in bosco nostro de Ageu, silointer rivum de Longua Aqua et Ysaram, in quo simul)artimur, dictum boscum tradidimiis ad annuum censum,pro quadraginta libris parisien'is monete nobis mit man-dato siostro reddendis singulis minis, in crastino purifi-cationis beate Marie, apud Vernolium. Si vero dieUhommes de pagadietorum denariorum faeienda defice-

eniendam nohis redderent ad usum patrie, et nospro defectu eorum caperemus predam communitatis villedeVernolio, et tenerernus donec nobis ad plenum dictidenarii redderentur. Dieti vero hommes dielum boscunpossunt essartare et commodum' suum mUe faeere. Nosvero iii dicte bosco habebimus justicam, vendas, meta-jia et chaceiam nostram sieut prius, hoc exeepto quoddi6ti hômines' pôtercint capere, sine nobis ineffacere,lcporcin, eunieulum et vulpem. Dieti etiam hommes dedicte bosco nichil poterunt elemosinare aut ad,eensumtradere sou vendere homini religionis vel aiicui extraneo

Ai! nu' SIiCLE. 55

nisi fuerit particeps censive istius. Nieront pretereadieu hommes ibi servientem suum ponere et ponent adres suas custodiendas, qui nobisfaciet fidelitatem dejurenostro servando. Nos autem ibidem majorem nostrumbabebimus et ponemus quem volemus, adjura nostraservanda et levanda, salvo in omnibus jure nostro etalieno. Quod ut ratum et fiirnum a suc&essoribus nostrisin perpctuum teneatur, presentem cartim sepe dictisbominibus tradi fecimus, sigillorum nostrorum muni-mine roboratam. ..Actum Parisius, anno domtnièe incàr-nationis M' CG' vicesimo quinto, mense.Mayo.

•Dans une confirmation& Loois VIII, de l'année•

1225, Bibi. Imp. Chartes deflaluze, n. 481, dans.le vol. 390 de la Collection Baluze.

1Ff. Charte du même pour l'église de St-Leu d'Esserent.(Juillet 1228.)

Philippus, cornes Bolonie et Donnai Martini, et Matildis,comitissa, uxor ejus, universis tam preseiitibus quamfuturis, &flutem. Noyerit universitas vcstraquod, prosainte anime pie memorie Rainaldi, quondam cumulsBolonie, cujus corpus in ecciesia Sancti Lupi de Hesce-rento requieseit, et pro sainte animarum nostrarum,dedimus et concessimus ira cidem ecclesieSancti Lupi de Hesecrento decem libras parisiensium,capiendas singulis annis in redditibus nostris DomniMartini in Leste sancti Remigil. Quod ut ratuni et stabilepermaneat, presentemeartam sigillorum nostrorum appo-sitione fecimus roborari. Actum apud Credulium, auneVerbi incarnati millcsimo ducentesirno vicesimo octavomense Julio -

Copie moderne: Bibi. Imp. Collection Baluze,vol. 46, fol. 52v';

56 LES COMTES DE DAMMÂBTIN

l -

IV. Charte du même pour G-uillaùne d'Âunet. (Février• • 1 12S3;nouveau style.)

L -

• Phllippus, cornes.Bolonie, universis presentes littei'asinspecluris, saluiem. Notum vobis facimus quod dilectusnoster Adam tic Silleriaco, miles, et Mathildis, uxor ejus,vendidérunt dflecto et fideli nostro Gui11eh0 de Aineto;1m perpetuum, quicquid tenebant de nobis in castdflariaDamnaartini,scilicet decem et oeto arpennos terre admagnum arpennum, et Id quod liabebant apud SanctumGristoforum.• Nos vero, ad petitionem utriusque partis,dictam .venditi6nem volumus, et eandcm dicto Guilleirnoconcedimus in agmentum feocli sui quod tenet de nobis.Quod ut ratum sil et flrmurn, presentes litteras sigillonostro roboravirnus. Actum anno dominice incarnationisM° ducentesimo tricesimo secundo, mense Februario.

Original, Bibi. Imp &ipplémcnt à D. Grenier,vol. 343,.pièce cotée Chaalis, 37.

V Charte de saint Louis confirmant une sentencearbitrale prononcée par Philppe Ilurepel. (Mai 1233.)

Ludovicus, Dei gratia I?ràncorurn rex. Noverint uni-versi prescrites litteras inspecturi quod, de contenlioneque crut inter dilectos et fideles nostros Symonem, comi-fem Pontivi, et karissimam consanguineam nostram,Mariam, ejûs uxorem, eomitissarn, a une parte, et Rober-tuin Makt et uxoremejus, et Helam, materteram ipsiusRoherti, ex altera, super terra lioherti eornitis de Alen-conio, dicti cornes et comitisa et Robertus et uxor,sua,pro se et Hein, matertera sua, in karissimam matremnostram Blanelam, 1?rancie reginam illustrem, et karis-simum et fidelem patruum nostrum, Philippum, comi-

' . Ali Xiii0 Si'ECLE.

Cern Bolonie, comprorniserunt, ad faeiehdum voluntatemipsorum. Et ipsi in dicto suo dixorunt quo4 dictus 1k-hertus Malet affldabit 1 dicto comiti Pontivi centum qua-draginta libratas terre ad monetam turonensem in terraet redditibus et hoininibus extra Sagium, per juramen-tum duorum militum, videlicet Gaufriduin Rossel, exparte comitis et comitisse, et Guillermum de Merula, exParie dicti Roberti; et-si isti duo discordabant,.terciummilitem apposuerunt, videlicet Jiugonem de Aexes. Peristorum trium vel duorum ex illis legittimum juramen-tum flet dicta aflidatie 2 Et per istùd dictum dictasBobertus Malot et heredes ui remarient in parc de totaterra quam tenet, que fuit comitis Roherti de Alenconio,et de hoc quod ci debet attingere de esehaeta dicte Hete,matertere sue, et de esehacta que jotcst ci accidere dedote comitisse Ame de Alenconjo. Et dicta terre affidatioflet ad usas et consuetudines Normannie qui modo car-runt. Preter ista autem Hela, matertera predicti Robert!,remanet in pace erga predictum comitem et ejûs uxoremet corum heredes, quamdiu vixerit, de tola terra quamtenet, per viginti libras turonensium , quas- dictasItohertus Malet vol ipsius hbrcdes r&ldcnt annuatim,ad festum Omnium Sanctorum, predicto comiti - .'vel:uxori sue vol eorum heredibus quamdiu dicta Helavixerit; et ipsa mortua, de dictis viginti libris quitierunt et heredes sui. Post dccessàm autem dicte hale,

• talis pars terre quam dictus Robertus Malet debebitliabere et heredes sui, de terra quam tenet dictamater-tera sua, cd usus et consuetudines patriarum iii quibusdicte terre site surit, sine contradictione, deveniet quitoad dictum Robertum et heredes sues 1m perpetùum, sine

1. 1l faut peut-être corriger ce mot et lire assidebit, ouassidabit.

2. Probablement pour assidatic.

£

5 8 LES COMTES DE DÀMMART!N

reclamatione comitis et comitisse1Ponlivi et heredurùsuorum; et dictus cornes vol ejus 1 uxor site ipsoruniheredes nichil in parte terre que dicto Roberto Malet velipsius heredibus dcbetprovenire, aliquo modo de ceteropoterunt reclamare, et in alla parte terre quam dicta[Hela] tenet dictus cornes vol ej us uxor vel eorum here-.des, post decessum dicte Helè, erga alios jus suum pote-runt reclamare, et in tali statu quali modo sunt eruntde alla parte terre guam dicta Hela tenet modo. Nosautem prefatum dictum gratum habentes et ratum, ipsum,ad petitionem partium, sigilli nostri auctoritate duximusconfirmandum. Actum apud Bdllum Montem, anno Do-mini Mo CC° XXXIII, rnense.Mayo.

Copie.du xive siècle, Bibi. Inip. Ma. latin 40112,fol. 203.H

VI. Fondation (aite par )If&avd en i'hopital de Creil.(Décembre 1235.)

Je Mehaut, contesse de Boulongne,.fais chose congnuteà touz chez présentez lettrez à veoir que je, pour l'amourde Dieu et remède de marne M men irez chier sei-gneur et miry Phelippe de beneurée memoire, et demez frans ancesseurs, et pour l'amour deJehenne, mefille, que Diex gart yehdlle hecie en bone prosperité,estaublis une capelerie en Ponneur de sainte Aune en lenieson del hosj3ital dc Creelg, de douze livrez parisis derente par ail, et doms ichelle, par regart, de.pitie devine,à men amé clerc Guarin, neveu de mcxi très chier et loialcapeilain Hemart, en tèle maniere que li dis Guarins et sisuccesseur qui possesserunt le dite capelle prenrontpar .senglez ans lez iiilez XII livrez en men travers deCrceilg, à le puriilcacion de le beneurée Marie, par le maind'ichelli qui tenra le dit travers. Que che parmaint

AU XIII' SIÈCLE. 59

agreauble et indeboute, je ay mené dignement chez pro-sentez leUrez enforchiez par le appension de mon seel.Fait à le Nuevo ville, en l'an de Nostre Seignieur milJJc XXXV, ou mois de decembre.

Traduction et copie du commencement du XIV'

siècle. Bibi. Jmp. Ms. français 4663, fol. 97.

VIL Charte d'Alfonse de Portugal et de Maîiaud pourJean de Beaumont. (Juin 1240.)

Aufonsus, filius regis Portigalis, cornes Bolonie, etMatildis, uxor sua, comitissa Bolonie, omnibus presenteslitteras inspecturis, sahïtem. Notuni facimus quod nosdilecto et fadei rostre Johanni de Bello Monte, dominiregiseambellano, et Ysabelli Buticularie, uxori sue, prosexaginta libris parisiensium annai redditus, quas pre-dictis Johanni et Ysahelli singufis annis in festo OmniumSanctorum Super terram nostram de Donne Marlino red-dere tenebamur, dedimus, concessimus et assignavituilsin perpetuum, ois et omnibus heredibus eorumdem,novies viginti et oeto arpenta nemorum et tria quarteriain boseis nostris de Donne Martino, ex quibus triaarpenta et unhm quarterium sent pro vus et marchesiiseisdem assignata. Sciendum etiam quod de omnibus pro-dictis arpentis novies viginti et tria arpenta et unumquarterium boscorum predictorum sita sont juxta il-lud eberninum quod tendit de Donne Martine versusOtiz, et etiam de campis Dormi Martini usquc cd cam-pos qui sent versus Orcheus, que mania arpentanominata sent simul contigua in dicta pecia, sicut sape-nus est divisum; et ex hua parte dicti ehemini, alla resi-dua quinque arpenta et dimidiam nemoribus Galteri deMalasis sunt eonjuncta. Istam autem assignationem etconcessionem nemorum predictorum fecimus et coneùsi-

tt.fç

60 LES COMTES DE DAMMÀItT!N

mus dictis Johanni et Ysabelli cl eorum heredibus inperpetuum pacifice possidendam Lam in justicia quainin dorninioet in omnibus rebus alus que in nemoribussupradiclis habebamus, ha pied in jam dictis nemoribusjiichil retinemus, preter homagium tantummodo, quoddictus Johannes, vel uxor Sa, si dictus Johannes nonviveret, vçl heredes ipsorum, ad quos post suusn deces-sum devencrit dietum nemus, nobis et nostris here-dibus pro predictis facere tenehuntur. 11cc autem omnianos et heredes nostri tenemur fideliter et firmiter obser-vare, et etiam predictis Johanni et Ysabelli et eorum he-redibus in perpetuum garentizare. Ego vero Matildis,comitissa Bolonie, de cujus hereditate movent nemorasiipradieta, mea propria voluntate spontanea, sinecoactione alicujus, volo et eoneedo supradietam assi-gnationem predictis Johanni et Ysahelli et eorum here-dibus in perpeluum valituram, sicut superius est expres-um. DieU. autem Johanries et Ysabellis nos et omnes

heredes nostros et totarn terram nostrarii de Domno Mur-tino de predietis setaginta libratis annui rcdditus, pro seet omnibus suis heredibus, in perpetuum quitaverunt etpenitus absolverunt. .111 autem supradieta omnia firma etstahilia in perpetuum perseverent, presentem paginamsigillorum nostrorum impressione fecimus roborari, kv-tum apud Pontisaram, in crastino Pentecostes, annoDomini millesimo ducentesimo quadragesimo, menseJunio.

Bans un vidimus de 4270, BibI. Imp. 'Supplé-ment à D. Grenier, vol. 343, pièce cotée Chaalis,n.45.

VIII; Déclaration de )ifahaud, au sujet de son testament.(Novembre 4242.)

Universis prcsentes litteras inspccturis, Mathildis, eo-mitissaflolonie, in Domino salutem. Notum faeimus quod,

e. --

Ml xirr SIÈCLE. 61corn karissimo marito nostro Alfonso, fluo illustris regisPortugalie, comiti Bolonie, viginti mi lia librarum pari-siensium contulerimus, pércipienda in terra nostra postdecessum nostrum in terminis assignatis, proutin lilterissuper dicta donatione confectis plcnius continetur, etcum testamentum condiderimus de centuin libratis terrenostre parisiensium et de septem millibus libris parisien-8juin; similitèr in terra nostra post dceessum nostrumpereipiendis, et karissimus noster Gaucherus de Castel-Jione et Johanna, flua nostra, uxor ejusdem, heredesnostri, predictam donationem et dictum testamentumbenigne concesserint et rata habuerint ac confirmaverint,nos, in recompensationem dicte concessionis et confirma-tionis, predictis Gauchero et ejus uxori flrmiter.concedi-mus etpromittimus bona fide quod de cetero dicto Alfonso,karissirno marito nostro, nec de mobilihus nostris nec deterra nostra poterirnus aliquid legare vel donare, nec ra-tione alicujus testament] ultra summam predietam terrainnostram de cetero honerabimus vel obligabirnus. 110eautem fide data in manu venerabilis paris R[oberti], Deigratia Belvacensis episcopi., fideliter observare prornisi-mus. Nos autem Alfonsus,filius iulustris regis Portugalie,cornes Bolonie, predictam obligationem et concessionem,quam de licencia nostra fecit prcdicta Mathildis, karis-sima uxor nostra, volumus, concedimus ac ratura habe-mus. M cujus rei confirmationem et munimen, pressasscriptum sigilli ' nostri et sigilli predicti Alfonsi, marit.inostri, fecimus roborari. Supplicamus insuper, cumpredicto Alfonso, karissimo marito rostre, venerabiilpatri Il[oberto], Belvacensi episcopo, ut litteras suaspatentes; suo sigillo signatas, super dicta obligatione etconcessione predictis, Gauchero et ejus uxori concedat,in testimonium et munimen. Actum Parisius, auno

L Il faudrait: sigillohostroetsigitlo.

62 'LES COMTES DE DÀMAIÀRTJN

Domini millesiino CG? quadragesiSo secundo, menseNovembri. -

Original à la Bibi. Imp. Titres originaux de D.Villevieille, tome VII. Fac-simile dans la collec-tion de l'École des chartes, pi. XGVffl, n. 497.

IX. Charte de J!!chaud pour l'abbaye de Saint-Martin auBois. (Août 4251.)

Omnibus presentes litteras inspecturis, Mathildis, cd-mitissa Bolonie,salutem. Nature facimus quod nos yen-dïtionem& quam dominus Aubertus de Ilouviler, mile,fecit ecclesieBeati Martini Ruricurtensis, videlicet de qua-dam decima sita in territorio de Rouviier, quain ipsetenchat de magistro Manaserio de Rouviler, clerico, mdchomme nostro, scilicet usque ad quinque modios, admensurain Clari Montis, tan in bladé quam avena ettremesiô, eidem ecclesié in perpeluum possidendos, volu-mus, concedimus tanquam domina feudi capitalis, etetiam approbamus. Pro qua concessione eidem ecclesiefacta, .ahbas et conventus dicte ecclesie anniversariabone memorie comitis Reginaldi, patris nostri, singulisannis in perpeiuum, videicet undecimo kalendas Junii,Ide matris nostre sexto nanas Maii, Philippi comitis,quoadam manU nosCM, decimoquinto kalendas Februanii,.nostni vero et Johanne, fille nostre, ad dies qui ei&lemfuenint post obitum nostrum demandati, tenentur inecclesia sua celebrare. In cujus rei testimonium, ad pe-titionem dictorum -domini Auberti et magistri Manascnii,prenotate ecclesie presentes litteras contulimus, sigillinostri munimine roboratas. .Actum anno Domini mille-simo ducentesirno quinquagesinïo primo, mense Augusto.

Copie annotée par D. Grenier, Bibi. Imp. Collec-lion Moreau, vol. 172, fol. 225, d'après l'originaldes archives de Saint-Martin-au-Bois.

À- -- -''-

Ail Xiii' SIÈCLE. 03

X. Charte de Jeanne de Boulognepcntr Mathieu de Trie,(Novembre 1251.)

A tous chez presentez lettrez à veoir, Jehenne de Bau .-bine 1 , fille et hoirs de noble homme Phelippe de bouememoire, jadis conte de Boulongne et de Clermont, saluten Nostre Seigneur. Nous faisons chose congnute à touschez presentei lettrez à veèir que nous l'usage que trèschiers cousins no sires Mahiu a en nostre forest de Hès àardoir eu son ostel don Plaissie 2 et à herbegier illuec,eh' est assavoir de carme, tranle, eraule, courre et espineet tout autre mort boz, volôns, otroions et approuvons,veullans et otroians que messires Mahiu et si hoir lè ditusage à tous jours possessent f[r]anquement, paisible-ment et em pais. Et nous confermons cheste chose parnos lettrez apparans et enforchies de nos seaus, lezquellez nous avons haillic à ichelli Mahiu, en tesmon-gnage et garnissement de che. En l'an de Nostre Soignermil lic LI, ou mois de novembre.

Traduction et copie du commencement du xivtsiècle, Bibi. Jmp. Ms. français 4663, fol. 414.

XI. Charte de la même pour l'église de Saint-Leud'Esserent. (Décembre 4254.)

Ego Johanna, flUa et heres inchte recordationis Phi-lippi, quondani comitis Bolonie et Glaromontis, universisad quos-presntes littere iste pervenerint, in Dominosalutem. Novent universitas yestra quod ego ecclesie

1. lI faut sans doute Tire Bouloine.2. Dans le ms. en marge de cette charte on lit les mots

o Chantre le dame don Plessie Bhllebaut.

41 t

64 LES COMTES DE DÂmIÂRTIN

Sancti Lupi, ubi sepulturam meam elegi, dedi, legavi etconcessi in perpetuam eleemosinam, pro anniversaricmeo ibi singulis annis facienclo, omne illud quod habe-bam in villa Sancti Lupi supradieti, volens et statuonsquod, prd dicto dono dicte ecclesie Sancti Lupi a me factoet concesso et legato, in perpetuum prier eteonventusSancti Lupi teneantur singulis annis in perpetuum adfaciendum celebrari quolibet die unam ipissam pro Deifidelihus in ecclesia sua supradicta, pro anima mea etaniniabuspatris met et matris mec et antecessorum meo-ram. Et ut hoc ratum et firmum et stabile in perpetuumpermafleat, dictis priori

et coaventui tradidi presentes

litteras sigillo meo roboratas. Actum anno Domini M°CC°quinquagesimo primo, mense Decembri.

- Copie moderne, Bibi. Inip. Collection Baiuze, vol.46, foi. is r.

XII. Charte de flfahaud pour l'abbaye de la Capelle.(Août 1253.)

Ego Mathuldis, comitissa Bolonie, notum facio tam pre-sentibus quam futuris quod, pro anima mea et pro ani-mabus parentum meorum, Reinaldi bone memorie comitisBolonie, et Ide uxoris ejus, neenon Philippi recolendememoric quondam mariti mci et comitis Bolonie, Johanneetiam fille mec, et aliorum liberorum meorum et ante-cessorum, in eccksia de SancLe Marie Capella juxta Moreinstauravi unam capellaniarn, quarn dicta ecclesia, utmelius voiuerit, tenebitur in perpetuum facere desekiri.Et sciendum est quod, quamdiu vixero, ad quandammissam de Saneto Spiritu sive de beata virgine Maria,que quotidie celebratur in ipsa ecclesia, pro me diceturoratio specialiter que consuevit dici pro vivis; et postdecessum meum, ad quaitidam missam que pro defunctis

AU 11110 SIÈCLE.

celebratur ibidem, ratione ejusdem capellanie, pro animamea et pro animabus antecessorum meorum predictorumac liberorum dieetur similiter oratio.specia1is que con-suevit dici pro defunctis. Porro proventus ejusdem capel-lanie assignavi ad quater vinginti et seidecim raseriasavene, percipiendas singulis annis, unam partem, vide-Tlieet sexagintaquatuor raserias avene, ad decimam totamdicte terre tocius prediete 1 eidem ccclesie de Capellaacquitte et quitain clamo in perpetuum habendam; ahanaautem partem, scilicet vinginti quatuor rascrias avene,quarterium et dimidium minus, in decima de Hua a.ssi-gnavi perpetuum percipiendas, lia quod a perceptioneproventuum ejusdem cpe1lanie aliquid assignamentumfactum sou faciendum in locis supradictis eidem ecclesienon obsistet. In cujus rel testimonium, prescrites litteraseidcm ceclesie tradidi sigilli moi munimine roboratas.Actum anno Domini M' CCO Lifi, mense Augusti.

Copié faite d'après un Cartulaire de la Capellepar D. Grenier, Bibi. Imp. Collection Moreaù, vol.174, fol. 477.

XIIL Analyse d'un pait tenu à Arras pour la successionde fllaltaud. (3 juin 1259.)

4259, mardi après la Pcntecô,te. Détail de ce qui s'estpassé dans la cour des plaids tenue à Arras dans la mai-son du comte d'Artois, par Gui de Chatillon, comte deSaint-Paul, comme bail d'Artois, en présence de baronset d'hommes, et oftfurent le comte de Grimes et MessirePneus d'Amiens, comme barons.

Mahaut, comtesse d'Artois, s'y trouva et fit dire aucomte de Saint-Paul [soif mari], que, par la mort de la

1. Il y a loi ou une lacune ou une altération.

66 LES CONTES DE DSMMÀRTIN

comtesse de Boulogne, sa cousine, lui étoitechue et seshoirs-et qu'elle a été saisie par la ioy et par jugementd'une terre située à Calais et à Mereh, avec Eperlèques,et apartenancès. Mors les barons dirent au comte: « Sire,vous êtes ber d'Artois, » et ils le prièrent de jugeravec eux. Y fut présent messire Robert, sénéchal deFlandres; qui tenoit la justice. Le comte y consentit, etalors Mahaut fit dire au sénéchal : « Sire, donne à lacomtesse un avoué; ,, et on le lui donna. Ensuite la com-tésse fit dire qu'elle voulait donner une partie de l'héri-tage qui luy étoit echu; qu'elle prioit lés barons de direcombieri elle pouvoit donner et retenir les hommagessans son seigneur, et si elle poûvoil donner le quint, ouplus, ou moins, parce qu'elle voulait faire hommes deson heritage. Le sénéchal demanda à la comtesse et àson avoué : Dame, est-ce pour vous? » A quoi ellerépondit: « Oui. Alors le sénéchal conjura les baronsde dire l'usage et la coutume en Artois. Les barons seretirèrent et furent se consulter avec les hommes qui sui-vent Messire Hellin de Waverin, messire Hues de fluet,li castelain de Lens, messire Aliaumes Laghans, messireErnous de Ghisnes, messire Bauduin Cauderon, messireJehn de Beveri, messire Gilles de Mailli, messire Wil-Jaume de la Fosse, messire Robers li Vers, messire Fastrede Haveskerke, messire Jehan de la Haye, messire Jehande Waverin, messire Ernoul des Fossés, messire Jehande Souches, li eastellains de Biaumés, messire ManessierCauderoji, messire .Philippe de Remi, messire Guibers deMangouval, maistre Adan de le Vigne, messire Robertd'Arras.

Ensuite ils parlèrent au comte de Blois, à messireRobert de Basoche, à l'évêque. d'Arras, à l'abbé 4e Saint-Vast, à l'abbé de Saint-Bertin, 4 l'abbé d'Anchin, au tré-sorier de Biauvais, à maistre Simon canonne de Verge-lay, à maistre Ghilebert Danecl, à maistre Jehan Colon, àmaistre Simon d'Orliens.

AU XIII0 SIiCLE. 67

Et les barons dirent: ' Par jugement nous disons, etpat jugement et par les costumes d'Artois, que madamela contesse d'Artois puet donner de son iretage propre,et retenir les bornages sans le gré de sen signeur et deson oir, le quint de toute sa terre loialrnent estimée etprisie, lequele- li est venue de l'escanche de la former-turc le contesse de Boloigne, et que on ne puet quinterun fief en Artois dedens soixante ans que une fois sansgré du signeur de cul le fief est tenu. i Ensuite le séné-chal dit: « Dame, ensi que li baron ont jugié, ensi lefaites. »

Ce jugement e été rendu en pùésence de M. Mache deBeaune, chevalier, bailli de Vermandois, et maître Henri,clerc lu roi, qui avoient été envoiés par lui pour l'en-tendre et pour lui en rendre compte.

Copie simple en parchemin.

Inventaire des titres d'Artois, par Godefroy;Bibi. Imp. Collection Moreau, vol. 896, page 255.

• XIV. Charte de filathicu de Trie pour l'abbaye de Chaalis:(Mai 1272.)

Ego Matbeus, cornes Dom-ii Martini et donnions de Tria,notum faeio universis prescrites flueras inspecturis quociego recepi a religiosis vins abhate et conventu KaroliLoci, Cisterciensis ordinis, trecentas libres panisiensiumin pecunia numerata, pro concessione, confirmatione etgarandia excambii facti inter ipsos ahbatem et conven-tum ex une parte, et Johannem de Tilli, Baioeensis dia-cesis, armigerum, ac uxorem cjus domicellam Johannamde Bello Monte, ex allers, super nemoribùs de Porta, deJariei contiguo Perte, et de centum et decem arpentis inEspionia, excambiatis et traditis ipsis abbati et conventuia dictis Johanne et Johanna, pro nemonihus alus a dictis

68 LES COMTES DE DÂMATAIITIN.

abbate et conventu traditis per idem excambium eisdemJohanni et Johanne, sitis inter grangiam ipsorurûabbatis et conventus que dicitur de Gomeuis et abba-ciam Herivallis, prout in carta super 4icto exeambio,sigillo mec, roborata, plenius côntinetur. Et ego teneur etbona Me prornitto et M hoc me et omnia. houa meaoblige, quod, si dominus rex dieturn excambium noneoncedat, vel iinpedimentum alias undeeumque veniatquominus dietum cxcambium inter partes teneat; egosummam pecunie predictam treceotarum librarum pari-siensium restituam ahbati et eon yentui prefatis,infraduos menses a die qua super hoc ah els vel eorumnomine fuero requisitus. A quo si forte defieero, egoteneor et sub eadem promissione promitto restitueredietis abbati et coriventui, simul eum predicta summapecunie, mania dampua et cieperdita, sumptus et expen-sas, que et quas oecasione dicti defectus dicti ahbas etconventùs incurrerint vel subierint, si qua forte prop-ter bec ipsos contigerit ineUrrièse; &rediturus sinipliciverbe cellararli qui erit in Karob Loeo pro tempore depredietis dampnis, deperditis, sumptibus et expensis,absque probatione alla seuprestatione cujusiibet sacra-menti; obligans ad premissa . me et omnia bona mea;presentia et futura, et renuneians excepeloni non nume-rate pecunie, non recepte, et spei future nunierationis,et universis exceptionibus alus, actionibus etdefensioni-bus ac rationibus eujuseumque juiis, canonici et civilis,eonsuetudinibns et statutis. In cujus rei seeuritatem etcertitudinem, presentes htteras sigilli moi munhiflineroboravi. Datum anno Domirii millesimo ducentesimoseptuagesirno secundo, mense Maio. -

Origiriai à la Bibi. Imp. Supplément à D. Gre-nier, vol. 329, pièce S;

AU xille SIÈCLE. 69

XV. Charte de Jean de Trie pour l'abbaye de Chaalis.(Août 1276.)

Universis presentes litteras inspecturis, nos Johannes,cornes Domni Martini, de Tria et de Monciaco Castrodominas, notum facimus quod nos litteras karissiminostri magistri Gaufridi dicti Eutieulârii, archidiaeonj inecclesia lielvacensi, vidimus in bec verh

Universis presentes litteras inspecturis, magister &au-fridus dictas Buticularius, arehidiaconus in ecclesia Bel-vacensi, salutem in Domino. Notum facio universis, tampresentibus quam futuris, quod ego, pro utilitate acnecessitate mea, vendidi et venditionis nomine concessi1m perpetuom, absquc ulla retentione, in manu mortua,vins rcligiosis abbati et donventui Beate Marie de KaroliLoco, Cisterciensis ordinis, Silvanectensis dyocesis, eteorum ecclésie, quicquid babebam vol habere boteramaut debebam in quibusdam petiis nemoris, quarum twavulga}it.er dicitur la Couarde, et altera que diciturPerte, etc. Actum anno Domini millesimo ducentesirnoseptuagesimo sexto, mense Augusto.

Nos autem cornes prefatus, de cujus feodo movebantomnia supradiea, a dicto magistro Gaufrido memoratisahbati et conventui vendita, volumus, laudamus ètacto-ritate nostra, tanquam domines, im perpetuum confir-marnas nemora supradicta, Prout supenius sunt dis-tincta, cum fundo et justicia et garenna,2 cum omnijure et dominio quod in premissis habebamus et ha-bere poteramus, concedendo et quittando im perpe-tuum in manu mortua dictis abbati et conventui eteorum ecclesic ac omnibus causâm habitunis ah eisdem,nichil omnino nobis vol nostris heredibus sive successo-ribus in premissis omnibus vol in aliquo premissorumex nunc in antM retinendo, ipsis abbate et tonventu in

70 LES COMTES DE DÀMMMtTIN.

possessioflem et quasi possessionem omnium premiSsO-rum et singulorum indutis. Et houa lide promittimusquod contra predicta vel aliquod premissorum nattaratione feodi, vol alia quacunque, per nos vol per alium,veniemus; sed premissa garandizabimus et liberabimusa nobis et nostris hcredibus et n venditore predictoprefatis ahbati et conventul, ne omnibus ah ois eau-sain hahentibus, quociens ah els religiosis super hocfuerimus requisiti, ad eandcm garandiam nos et ho-rodes sive successores nostros im perpetuum ohii-gando; pro quibus conflrmatione et quittatione et garai!-dia regnoseimus nos recepisse ah ahbate et conventuKaroli Loci centum Iihras parisiensium in pecunia nu-merata. Et in hoc facto renuneiamus exceptioni nonnumerate pecunie, non recepte, et spei future numera-tionis, et omni excepcioni fraudis et doli ac decepcionisultra dimidiumjosti prccii seu valons, ne cuilibet excep-cioni aHi juris et facti, consuetudinis et statuti. Et scien-dum quod si abbas et conventus supradieti predietorumnemorum admortizacioncm erga dominum regem Francianon possent impetrare, tenemur et promittimus, subeadem stipulatione, eisdem rcligiosis reddere peeuniam,quam proinde recepimus, supradi&am. Quod ut perpe-tuutn rohur obtineat, presentes litteras duximus sigillinostni munimine roborandas. Actum anno Domini mille-simo ducentesimo septuagesimo sexto, mense Augusto.

Original, Bibi. Imp. Supplément à D. Grenier,vol. 329, pièce 41.

NOUE?T-LE-ROTDOU, IMPRIMERIE DE A, GOUVERNEUR.

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