chapitre n°1 : contexte des marches financiers · contexte des marches financiers ... risques...

22
Finance de Marché CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS I. Finance de Marché et Finance d’Entreprise La finance de marché traite de l’organisation et du fonctionnement des marchés financiers nationaux et internationaux. Les objectifs recherchés peuvent être des opérations de financement, de placement et de couverture de risques (hedging) et de spéculation. L’une de ses originalités et aussi les difficultés de sa maîtrise est qu’elle nécessite à la fois : - une connaissance des techniques souvent complexes des nombreux produits qui la composent ; - une connaissance du contexte et de la conjecture dans lequel ses opérations sont réalisées ; la finance de marché ne doit pas être confondue avec la finance d’entreprise (corporate finance) qui traite non plus des marchés et de la mouvante conjoncture économique et politique mais des entreprises devant respecter des règles quasi immuables (poursuite constante de la création de la valeur inhérente au fait que la rentabilité des investissements doit être supérieure au coût des ressources).les outils utilisés ici (gestion financière, analyse financière) permettent de vérifier que les équilibres garantissant la pérennité de l’entreprise sont respectés. D’où la nécessité de faire les bons choix en finance de marché, qui est un métier tout à fait à part. II. Les Différentes classifications des Marchés Financiers Certes on parle aujourd’hui de finance globale transitant par les salles de marchés (trading room), de l’argent sous toutes ses formes et sur toute durée (du jour le jour à plusieurs années voire sans durée déterminée). A. Classification par Types de techniques 1. Les Techniques Cambiaires Elles portent sur le court terme et sont réservées à l’intermédiation bancaire, elles se divisent en deux (2) types de marchés : - d’une part le marché des changes (spot et forward ↔ comptant et à terme) ; - d’autre part les marchés monétaires interbancaires : on prête et on emprunte. 2. Les techniques de financement des Investissement et de Placement Elles concernent trois (3) marchés spécifiques : - les crédits financiers internationaux ; - les valeurs mobilières (action et obligation) ; - les titres de créance négociables (lettre de change, certificats de détaxe, etc.) 3. Les Techniques de Couverture des Risques (hedging) et les Marchés Dérivés Elles concernent les marchés de gré à gré et les marchés organisés. Par opposition aux marché de financement au comptant, les marchés dérivés sont des marchés à terme soit ferme, soit conditionné. 1

Upload: others

Post on 24-Jun-2020

4 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

CHAPITRE N°1 :CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS

I. Finance de Marché et Finance d’Entreprise

La finance de marché traite de l’organisation et du fonctionnement des marchés financiers nationaux etinternationaux. Les objectifs recherchés peuvent être des opérations de financement, de placement et decouverture de risques (hedging) et de spéculation.L’une de ses originalités et aussi les difficultés de sa maîtrise est qu’elle nécessite à la fois :

- une connaissance des techniques souvent complexes des nombreux produits qui la composent ;- une connaissance du contexte et de la conjecture dans lequel ses opérations sont réalisées ;

la finance de marché ne doit pas être confondue avec la finance d’entreprise (corporate finance) qui traitenon plus des marchés et de la mouvante conjoncture économique et politique mais des entreprises devantrespecter des règles quasi immuables (poursuite constante de la création de la valeur inhérente au fait quela rentabilité des investissements doit être supérieure au coût des ressources).les outils utilisés ici (gestionfinancière, analyse financière) permettent de vérifier que les équilibres garantissant la pérennité del’entreprise sont respectés.D’où la nécessité de faire les bons choix en finance de marché, qui est un métier tout à fait à part.

II. Les Différentes classifications des Marchés Financiers

Certes on parle aujourd’hui de finance globale transitant par les salles de marchés (trading room), del’argent sous toutes ses formes et sur toute durée (du jour le jour à plusieurs années voire sans duréedéterminée).

A. Classification par Types de techniques

1. Les Techniques CambiairesElles portent sur le court terme et sont réservées à l’intermédiation bancaire, elles se divisent en deux (2)types de marchés :

- d’une part le marché des changes (spot et forward ↔ comptant et à terme) ;- d’autre part les marchés monétaires interbancaires : on prête et on emprunte.

2. Les techniques de financement des Investissement et de PlacementElles concernent trois (3) marchés spécifiques :

- les crédits financiers internationaux ;- les valeurs mobilières (action et obligation) ;- les titres de créance négociables (lettre de change, certificats de détaxe, etc.)

3. Les Techniques de Couverture des Risques (hedging) et les MarchésDérivés

Elles concernent les marchés de gré à gré et les marchés organisés.Par opposition aux marché de financement au comptant, les marchés dérivés sont des marchés à termesoit ferme, soit conditionné.

1

Page 2: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

B. Classification en fonction de la Date de l’Opération : MarchéPrimaire – Marché secondaire

Le marché primaire est le marché du neuf qui concerne les titres (action et obligation) au moment de leurémission, pendant une période de quelques jours. Seul le marché primaire apporte des capitaux auxentreprises : il permet le financement.Le marché secondaire est le marché de l’occasion une fois que la souscription des titres neufs a étéeffectuée. Il permet uniquement le placement, assure la liquidité du marché (Euronext, New York StockExchange, Liffe, etc.)

C. Classification en fonction de l’Existence ou non d’uneRéglementation : Marché de Gré à Gré – Marché Organisé

Dès lors qu’un acheteur et un vendeur d’un quelconque bien sont en présence, il y a création d’un marché.Les marchés où les parties sont en contact direct et fixent librement les conditions de transaction, sont ditsde gré à gré. Cette liberté de choix implique néanmoins deux (2) risques majeurs :

- le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements par une des partiesdisparue ou malhonnête ;

- Le risque de liquidité, c'est-à-dire ne plus pouvoir réajuster sa position initiale, faute de trouver unautre contre partie

Pour palier à ces inconvénients, pour rendre les marchés plus transparent et aussi pour élargir le nombredes intervenants, ont été créé dès le début du 19è siècle des marchés dits organisés et se caractérisant par :

- une gestion par des organes officiels chargés de l’établissement des règles régissant le marché etde leur surveillance ;

- des normes ou standards fixant les quantités, qualité, date de livraison, monnaie de règlement, ...,des contrats négociés ;

- l’annulation du risque de contrepartie par l’existence d’une chambre de compensation, mutualisantles transactions et aussi par des mécanismes tels que déposits et appel de marge ;

- la fixation et la diffusion des cours à intervalles réguliers, dans le cadre d’une plage horaire parconfrontation des offres et demandes selon des règles précises.

D. Classification selon les modalités de Règlement de Livraison :Marché au Comptant (spot) – Marché à Terme Ferme (forward oufutur) et à Terme Conditionnel

- Les marchés au comptant ou spot : livraison et règlement s’effectue dès la conclusion d’unetransaction.

- Les marchés à terme ferme : livraison et transaction s’effectue à une date ultérieure à latransaction dite échéance, mais dont les conditions sont déterminées lors de la transaction maisdont les conditions sont déterminées lors de la transaction restent irrévocables. Une des parties nepeut s’en dégager qu’en cédant sa transaction à un tiers : on dit qu’elle ferme sa position. En termel’opération à terme ferme est dite forward si elle est de gré à gré et si elle est officielle.

2

Page 3: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

- Les marchés à terme conditionnel plus souvent appelés marchés d’options : sur ces marchés onn’échange pas les biens contre règlement mais contre le droit d’acheter ou de vendre un bien à unedate fixée (l’échéance) à un prix fixe (prix d’exercice ou strike price). Ce droit est achetémoyennant une prime (comme la prime d’assurance) encaissée par le vendeur du droit au début del’opération. A l’échéance, si les conditions du marché déplaise à l’acheteur, il peut renoncer à sondroit à son droit d’acheter ou de vendre et perd la prime ; par contre si elles lui conviennent, ilexerce son droit d’acheter ou de vendre le bien au prix d’exercice, en assignant le vendeur del’option à s’exécuter.

E. Distinction entre Marché Organisé Dérivé sur Commodities et surActif Financier

1. Exemple de Marché Organisé Dérivé sur Commodities

Il s’agit de marchés organisés non classiques par opposition aux marchés dits classiques qui sont lesbourses d’actifs financiers (Euronext). Ces marchés portent sur des matières premières et énergétiquesgénéralement désignées par le terme « commodities », il s’agit :

- les produits agricoles (noix de coco, soja, pomme de terre, etc.) ;- l’énergie (pétrole brut, fuel, essence, etc.) ;- les métaux non ferreux (aluminium, cuivre, zinc, etc.) ;- les métaux précieux (or, argent, bronze, etc.).

2. Exemple Marché Organisé Dérivé sur Actif Financier

Ce sont des marchés officiels d’instruments monétaires et financiers (principalement marché des changeset marchés des taux d’intérêts)

III. Devises et Marché des Changes

A. Historique des Changes

Chaque Etat (ou communauté d’Etats) dispose de sa propre monnaie, héritage du droit régalien de battremonnaie. Dans les limites du territoire national, cette monnaie a pouvoir libératoire, c’est-à-dire qu’il y aobligation de l’accepter en échange d’un bien et/ou pour l’extinction d’une dette.

Les choses se compliquent lorsqu’on sort des frontières d’un Etat ; la monnaie nationale se trouve alorsconfrontée aux monnaies étrangères ou devises, avec lesquelles il faut établir un cours de parité dechange. Il a donc fallu trouver une référence universellement acceptée à laquelle chaque monnaie puissese rapporter.

Jusqu’en 1914 la référence universelle a été l’or, cette « relique barbare » selon Keynes, pour qui « l’orétait déterré des mines pour être ré enterré dans les coffres des banques centrales » où il se trouve encore.Chaque monnaie avait son équilibre en poids d’or et les billets de banque ou monnaie fiduciaire étaitéchangeables à vue contre le poids d’or qu’ils représentaient.Dans ce régime appelé Gold Standard (étalon or) les parités de change étaient bien entendu fixes.

Le 19è siècle a été une époque de fort développement économique et de stabilité monétaire, lesbouleversements de la grande guerre ont mis à mal ce système qui de toute façon n’aurait pas résisté àl’expansion du commerce international, l’or physique étant en quantité limitée et fonction du rythmed’extraction minière.

3

Page 4: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

Entre 1914 et 1944, plusieurs systèmes ont vu le jour, tous étant confrontés à l’instabilité politique etéconomique de cette période.

Enfin en 1944la conférence de Bretton woods a fixé de nouveau grands principes. Selon le GoldExchange Standard (étalon de change or) le dollar US est convertible en or sur la base de 35$ l’once d’or,les autres monnaies sont convertibles entre elles par référence au Dollar, considéré « as good as gold », àdes parités fixes avec cependant une tolérance de plus ou moins 1%.

A partir de 1958, ce système s’est progressivement dégradé sous l’avalanche de Dollar généreusementdistribués par les dominateurs américains. Le déficit de la balance américaine a entraîné une défianceenvers le dollar qui à son tour a entraîné des demandes croissantes de conversion de cette monnaie en orsur la base légale. Devant la menace d’achèvement des réserves en or le Président Nixon décide le 15Août 1971 le suspend de la convertibilité du dollar en or, qui cesse d’être « as good as gold ».

Il s’ensuit une anarchie monétaire et une flambée de l’or qui aboutit en 1976, aux accords e la Jamaïqueentérinant le change flottant. On escomptait ainsi que « la main invisible » des marchés se chargerait defixer des parités équitables, mais pour maîtriser le cour leurs monnaies les banques centrales ont mis enœuvre les taux d’intérêt qui son tour se sont mis à fluctuer.

L’ère de l’instabilité généralisée et de son corollaire, la création des instruments de couverture (hedging)avait débuté, nous y sommes toujours.

B. Formation des Cours de Change

La formation des cours de change est un vieux problème qui a beaucoup stimulé la pensée économique.De nombreuses théories ont été échafaudées mais peu d’entre elles résistent aux réalités quotidiennes,citons entre autres :

- l’équilibre de la balance des changes : lorsque un excédent de monnaie se trouve à l’extérieur deson pays d’origine, la crainte d’une demande massive de conversion fait baisser son cours ;

- la parité du pouvoir d’achat : les cours d’une monnaie doivent s’ajuster à plus ou moins longterme pour que le pouvoir d’achat soit équivalent dans las différents pays, encore faut il définir lesbiens déterminant ce pouvoir d’achat vu que le panier de la ménagère change selon le pays. Unecertaine unanimité s’est faite autour du BigMac de MacDonald, mondialement consommé.

C. Justification des Changes Flottants

Avec des parités fixes, dès que des spéculateurs aux aguets sentent qu’une monnaie est en difficulté soitpar un fort déséquilibre de la balance de paiements, soit par une inflation excessive ou une économie enrécession, ils essaient de provoquer une dévaluation officielle, c'est-à-dire de forcer un changement deparité.

Monnaie faible Monnaie forteParité : 2 faibles → 1 forteLes spéculateurs vont alors emprunter une grande quantité de monnaie faible qu’ils vendent contre de lamonnaie forte.La banque centrale du pays de la monnaie faible, obligée d’acheter sa propre monnaie à la parité officiellevendra d’abord ses réserves de monnaie forte, puis les autres devises, jusqu'à manquer de ressources :elleest alors acculée à une dévaluation officielle donc à un changement de parité.

4

Page 5: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

D. Marché des Changes au Comptant (spot)

Ce marché concerne l’achat et la vente de monnaies qui doit être livrées, c'est-à-dire comptablementenregistrées au plus tard deux (2) jours de banque (jours ouvrables dans les deux pays du change) aprèsconclusion de la transaction.Les participants à ce marché sont exclusivement des institutions financières, banques et en premier lieu labanque centrale, qui engrange à son actif les devises dans ses réserves de change.

E. Change Scriptural et Change Manuel

L’immense majorité des transactions cambistes donne bien entendu lieu à des virements de compta àcompte entre les parties : c’est le change scriptural.Mais il existe aussi un marché de change de la monnaie fiduciaire (billets de banque), surtout destiné auxusages touristiques : c’est le change manuel

F. Cotation au Certain et à l’Incertain

Il y a deux (2) manières de coter le rapport de change entre deux (2) monnaies, à savoir :

- la cotation à l’incertain, la cote indique la quantité de monnaie nationale pour obtenir une unité dedevise ; par exemple 725 F. CFA pour 1 dollar : USD/XOF = 725 ;

- la cotation au certain indique la quantité de devises obtenue en échange d’une unité nationale ; parexemple 1 F CFA pour 0,0 013 793 dollar : XOF/USD = 0 ?0 013 793.

La relation entre ces deux cotations est :

- 1/ cote à l’incertain = cote au certain 793.013.0,07251 ;

- 1/ cote au certain = cote à l’incertain 725793.013.0,01 .

La désignation de certain ou incertain s’explique ainsi :

- si l’on veut du dollar au Sénégal, le coût de ce Dollar est incertain ;- si on veut échanger du CFA contre du dollar, le coût est certain.

G.Change à Terme (forward)

Le change à terme est un contrat entre les parties (le plus souvent entre une banque et son client)établissant le cours auquel une devise sera livrée comme monnaie nationale à une échéance fixé à « n »jours. Comme le cours est garanti dès l’origine, ce type d’opération est utilisé comme une couverturecontre les fluctuations des cours de change.

1. Formation des Cours de Change à Terme

Elle est fonction de trois (3) paramètres :

- le cours de change spot ;- les taux d’intérêts de chacune des monnaies ;- la durée jusqu’à l’échéance.

5

Page 6: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

Exemple 1 :

Un commerçant sénégalais va recevoir des marchandises de l’étranger et devra payer son fournisseur dans« n » jours dans la monnaie du fournisseur donc en devises.Il demande à sa banque de lui livrer les devises dans « n » jours à un cours immédiatement fixé, afin decouvrir son risque de change.Le cours étant fixé de façon irrévocable, le client ne risque plus de subir une éventuelle hausse des cours,mais en même temps renonce à bénéficier d’une éventuelle baisse.

Exemple 2 :

Un client sénégalais veut acheter 1 dollar dans trois (3) mois :- le taux d’intérêt USD à trois (3) mois est de 6% ;- le cours spot à 700 ;- le taux d’intérêt CFA à trois (3) mois est de 4,5%.

Pour obtenir un dollar dans trois mois, la banque doit en acheter aujourd’hui.

Soit X la valeur de Dollar à acheter aujourd’hui pour obtenir 1 Dollar dans trois (3) mois :

522.98,0

360

90%61

11

360

90%61

XX

La banque doit donc acheter aujourd’hui 0,98 522 Dollar pour être en mesure dans trois mois de fournirun (1) Dollar à son client. Ce qui représente un emprunt de CFAF.654,689522.98,0700

Le client devra lui payer dans trois (3) mois la somme emprunté par la banque majoré d’un intérêt :

Paiement client 41,697360

90%5,41654,689

id : taux d’intérêt pour les dépôts de devises ;X : devise à trouvern : nombre de jours jusqu’à l’échéance

Formule classique :360

1

1n

idX

A l’incertain, la devise cote Csi (cours spot à l’incertain). L’achat de devise X coûte X × C si unité demonnaie nationale. La monnaie nationale est empruntée à un taux d’intérêt in (n pour national) et pour

« n » jours ; à l’échéance il faudra donc rembourser Cti =

3601

niCX nsi or

3601

1n

idX

3601

3601

3601

3601

1n

i

ni

CCn

iCn

iC

d

n

sitinsi

d

ti

Cti = Cours Spot Emprunt

Placement

Cti : cours à terme.

6

Page 7: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

IV. Le Marché Monétaire

A. Définitions et Calculs des taux d’Intérêts

Avant d’aborder les marchés et les instruments de taux d’intérêt à court terme (marché monétaire) et àlong terme (marché obligataire), quelques précision sur la signification et le calcul des taux d’intérêtss’avèrent nécessaires.Par convention, le taux d’intérêt sauf indications contraires s’exprime à l’année, multiplié par 100.Un taux d’intérêt de 6% donne donc sur une année un intérêt de 6 pour un capital de 100.

1. Taux d’Intérêt Simples, Taux d’Intérêt Composé

Lorsque les intérêts courus sur une période sont réinvestis, on aboutit à un intérêt composé.Soit I le montant obtenu au bout d’un an au taux d’intérêt i sur un capital K initialement K0.Pour le calcul :

- à l’instant t, K = K0 ;- à 1 an, K = K0 (1+ i) 1 ;- à 2 ans, K = K0 (1+ i) 2 ;- à n années, K = K0 (1+ i) n.

Lorsque les intérêts portent sur une période inférieure à l’année, ils sont calculés linéairement : ce sont lesintérêts simples.I = K0 × t × nAvec K0 capital initial, t : taux d’intérêt et n le nombre de période.

2. Taux d’Intérêt Actuariel, Taux d’Equivalent Global

Lorsque les intérêts ont composés non pas à l’année mais sur des périodes plus courtes, comme les créditsà la consommation, pour lesquels les remboursements sont faits mensuellement, le taux d’intérêt annueleffectif ou actuariel est calculé à partir du taux d’intérêt de remboursement de la période.Si le taux mensuel est de im, l’intérêt composé mensuellement sera au bout d’un an : K12 = K0 (1+ im) 12.

3. Taux Nominal ou Taux Réel

Le taux facial ou nominal ou encore réel est le taux d’intérêt indiqué dans un contrat d’émission d’unemprunt : c’est la base de calcul du coupon payé annuellement.

B. La création Monétaire

Le principal rôle du marché monétaire est de maîtriser l’inflation, donc la masse monétaire en circulationdans l’économie nationale.

Explication simplifiée de la création monétaire par les banques :Dans un pays de légende, ignorant la monnaie fiduciaire la première et unique banque vient d’être créée.Initialement son bilan est :

Actif Passif

0 0

0 0

7

Page 8: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

Comprenant la fonction de cette banque, M. A demande un crédit de 1 000 qui lui est accordé.

Actif Passif

Crédit de A : 1 000 1 000 : Avoir de A

1 000 1 000

A achète 300 de matériel à B qui ouvre à son tour un compte pour déposer les 300 qu’il a encaissé.

Actif Passif

Crédit de A : 1 000 700 : Avoir de A300 ; Dépôt de B

1 000 1 000

A son tour B demande un crédit de 500 et C un crédit de 720

Actif Passif

Crédit de A : 1 000Crédit de B : 500Crédit de C : 720

700 : Avoir de A800 : Avoir de B720 : Avoir de C

2 220 2 220

A partir de rien s’est créée une masse monétaire de 2 220 en contre partie de crédits.Ce processus peut il continuer indéfiniment ?

La monnaie ainsi créée à loisir en face d’une quantité forcément limitée de biens physiques finit parsusciter une inflation galopante, déjà vu dans le passé et que l’on voit encore dans certain pays.

Si le pays vit en autarcie, la puissance publique peut néanmoins obliger ses ressortissants à accepter lamonnaie, c'est-à-dire le cours forcé.

Par contre dès lors qu’il y’a commerce international, les étrangers n’ont nulle obligation et peuventrefuser cette monnaie de singe.

De même A, B et C peuvent soit faire de mauvaises affaires, soit être malhonnête et devoir rembourserleurs crédits après avoir consommé les dépôts correspondants : c’est une situation fâcheuse pourl’équilibre du bilan de la banque.

En conséquence, chaque pays a du se doter d’une Banque Centrale, dont le rôle est d’émettre, desurveiller et de réguler la masse monétaire.

Ces banques centrales sont également des prêteurs en dernier ressort pour les banques de leur pays ayantdes besoins ponctuels de monnaie. De m^me pour rassurer les étrangers sur l’état de leur solvabilité, elledispose de dépôts en or et en devises, afin d’emprunter ou de prêter la monnaie nationale.

Les banques et d’autres institutions se retrouvent sur marché monétaire régi par les banques centrales, parle biais des taux d’intérêt monétaires.

Il faut comprendre que l’incidence des taux d’intérêt sur les économies est puissante et se manifestegénéralement dans un délai de quelques mois, en effet la rentabilité des investissements industriels fondéesur des crédits, n’est assurée que par des recettes supérieures aux dépenses.

8

Page 9: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

Si l’augmentation du coût di crédit fait augmenter les dépenses, la propension à investir est moindre, il enest de même pour les crédits à la consommation.

Outre le taux d’intérêt monétaire les banques centrales et/ ou les gouvernements disposent d’autresinstruments pour limiter l’appétit des banques pour la création monétaire :

- les réserves obligatoires des banques, consistant à déposer auprès de la banque centrale unecertaine proportion, dite coefficient de réserve, du montant de leur dépôt ;

- les pratiques dites prudentielles pour assurer la solvabilité des banques tel que le ratio « Cooke »qui exige des banques de bloquer des fonds propres en contrepartie des crédits accordés afin deles prémunir contre d’éventuelles défaillances des emprunteurs. Pour le calcul de ce ratio, lemontant des crédits est pondéré par un coefficient fonction du risque spécifique à chaqueemprunteur. Le coefficient est faible voir nul pour les banques centrales et peut aller jusqu’à 100%pour les start-up

- exceptionnellement aussi il est possible de prendre des mesures autoritaires de restrictions dumontant des crédits bancaires : c’est l’encadrement des crédits bancaires.

C. Le Taux d’Intérêt de Référence

Le Taux de Base Bancaire

C’est le taux d’intérêt demandé par la banque à leur meilleur client pour les prêts à court terme.Il est calculé et diffusé par chaque banque Ce taux d’intérêt suit le taux de refinancement de la banque centrale.

Le taux Annuel Monétaire

Il s’agit du taux d’intérêt composé mensuellement d’un dépôt sur 12 mois au T4M (taux moyen mensueldu marché monétaire). C’est la référence des prêts et obligations des contrats de « Swaps, de Gap, deFloor et de Collav ».

Le Euribor (Euro Interbank Offered Rate)

C’est le taux offert par les banques de référence pour les échéances d’une semaine à 12 mois.

D. Marchés des Titres de Créances Négociables (TCN)

Ce sont des titres représentant un droit de créance sur l’émetteur, émis au gré de ce dernier pour une duréedéterminée et négociable sur des marchés réglementés.

Le marché des TCN est ouverts à tous les agents économiques, particuliers compris, mais le montantunitaire élevé , le rend peu accessible aux petites entreprises.D’une façon générale, les émetteurs de TCN sont :

- les entreprises avec les billets de trésorerie ;- les banques avec les certificats de dépôts ;- l’Etat avec les bons du trésor.

9

Page 10: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

Exemples :

1) Un billet de trésorerie de valeur nominale 200 000, échéance à neuf (9) mois est émis à197 727,51

Quel est son taux d’intérêt ?

2) Un certificat de dépôt de valeur nominale 250 000, taux d’intérêt nominal 6% sur sept (7) mois estémis.A quel prix sera t’il remboursé ?

3) Un certificat de dépôt de valeur nominale 230 000, échéance à neuf (9) mois est remboursé240 283,84.Quel est son taux d’intérêt nominal ?

Résolution des Exemples

Prix d’Emission (PE)

365001

nt

VNPE

1) calcul du taux d’intérêt t du billet de trésorerie :

n =273 jours VN= 200 000 PE = 197 727,51

PEVNnPE

tVNn

tPEPEVNn

tPEn

t

VNPE

500.36

.

500.36.

500.361

500.361

nPE

PEVNnPEPEVN

t.

500.36

500.36

.

27351,727.197

51,727.197000.200500.36

t

t = 1,54%

Le taux d’intérêt de ce billet de trésorerie est t = 1,54%.

10

Page 11: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

CHAPITRE N°2 :LE MARCHE OBLIGATAIRE

I. Caractéristiques des Obligations

A. Définition

Les obligations sont des titres matérialisant une créance représentative d’un emprunt émis par une société,une collectivité publique, semi publique ou par l’Etat.

Un emprunt obligataire est émis sur le marché primaire et négocié sur le marché secondaire, dans lemême compartiment que celui ou se traite les actions de la société émettrice.

Les taux d’intérêt obligataire à la différence des taux d’intérêt monétaires, qui sont régis par les banquescentrales, ne sont déterminés que par les conditions du marché, c'est-à-dire par la confrontation desexigences des émetteurs et des investisseurs. Ils ont en principe indépendant des taux du marchémonétaire.

Lorsqu’un emprunt fait appel à l’épargne publique, il est soumis comme toute autre opération faisantappel à l’épargne publique à des procédures informatives visées par les autorités compétentes.

L’émission d’une obligation se réalise par l’entreprise d’un établissement de crédit ou entreprised’investissement, le chef de file qui constitue deux (2) syndicats de banque :

- un syndicat de placement chargé de placer les titres dans le public ;- un syndicat de garanti qui assure la bonne fin de l’opération.

B. Les Caractéristiques d’un Emprunt Obligataire

Les caractéristiques d’un emprunt obligataire sont les suivantes :

- l’émetteur : la qualité de l’émetteur, c’est à dire sa capacité à faire face au remboursement, est uncritère majeur modulant le taux d’intérêt accepté par le marché. Lorsque l’émetteur est l’Etat ouune entreprise publique ou semi publique dont l’Etat se porte garant, cette qualité ne fait pas dedoute. Les autres sociétés pour être acceptées par le marché doivent disposer d’un « rating » ounotation établie par des agences spécialisées et indépendantes ;

- le montant de l’émission : produit du nombre de titre émis par la valeur nominale d’uneobligation ;

- la valeur nominale : elle sert à déterminer le montant du coupon (intérêt) que l’on va payerpériodiquement soit : montant du coupon = valeur nominale × taux d’intérêt × durée d’unepériode ;

- le prix d’émission : c’est le prix à payer pour obtenir une obligation sur le marché primaire,généralement l’obligation est émise au pair, c'est-à-dire que ce prix est égal à la valeur nominale,mais il peut être aussi inférieur au pair. La différence entre la valeur nominale et le prixd’émission est la prime d’émission. Cette prime est une incitation à souscrire lorsque lesconditions du marché sont difficiles car les intérêts et leur remboursement seront ensuite calculéssur la valeur nominale ;

11

Page 12: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

- la période de souscription et la date de règlement : la souscription est ouverte durant un laps detemps suffisant pour que les investisseurs réagissent et le règlement des titres souscrit est fait à lafin de la période de souscription, qui précède de quelques jours ou coïncide avec le début de lacotation en bourse ;

- le taux d’intérêt nominal ou facial : c’est le taux d’intérêt annuel qui multiplié par la valeurnominale de l’obligation et par la période de règlement, détermine le montant du coupon ;

- la date de jouissance : c’est la date à partir de laquelle sont calculés les taux d’intérêt ;

- la durée de vie : c’est le temps qui sépare la première date de jouissance de la dernière, quicorrespond au remboursement de la totalité du capital et du coupon échus ;

- la maturité ou durée de vie résiduelle : c’est le temps qui sépare une date quelconque de la finde vie de l’emprunt ;

- le coupon : il représente le montant des intérêts versés périodiquement ;

- le coupon courus : c’est le montant des intérêts accumulés et non encore versés depuis ladernière échéance ;

- l’amortissement de l’emprunt : il précise les modalités de remboursement de l’emprunt, cesmodalités sauf exceptions peuvent être :

in fine : les coupons sont versés à chaque période et le capital est remboursé auporteur en totalité le dernier jour de la durée de vie ;

amortissement constant : il s’agit d’amortissement par tranches annuelles égales, à

chaque échéance (normalement l’année) est remboursén

1du capital, n étant la

durée de vie du capital. Par exemple pour un emprunt d’un million sur 10 ansseront remboursé 100 000 chaque année ;

annuité constante ou par série constante : le remboursement se fait par annuitéconstante, c'est-à-dire que le capital remboursé plus les intérêts sont identiques àchaque période de remboursement ;

coupon zéro : c’est un amortissement in fine poussé à l’extrême, puisque nonseulement le capital mais aussi les intérêts capitalisés sur la durée de l’empruntsont versés le dernier jour de la durée de vie.

- la valeur de remboursement : c’est le montant en principal récupéré par l’investisseur,généralement le remboursement est fait au pair, mais il peut aussi être supérieur au pair. Ladifférence entre la valeur de remboursement et la valeur nominale est la prime de remboursement.Comme la prime d’émission, la prime de remboursement est une incitation à la souscription ;

- la clause de rachat : cette clause doit figurer dans le prospectus d’émission, elle autorisel’émetteur soit à racheter une partie des titres en bourse, soit à rembourser son emprunt paranticipation. Cette clause peut jouer si une forte baisse des taux d’intérêt obligataire permet àl’émetteur de s’endetter à nouveau dans de meilleures conditions.

12

Page 13: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

II. Les Catégories d’Obligation

A. Les Obligations en Bon de Souscription d’Action (OBSA)

Ce sont des obligations classiques émises et souscrites avec en prime un ou plusieurs bons de souscriptiond’action (BSA) de la société émettrice, pour un prix d’exercice fixé lors de l’émission. Lorsque les BSAcomportent une clause de remboursement en cas de non exercice il s’agit obligations en bon desouscription d’action remboursable (OBSAR).A la fin de la période de souscription de l’OBSA l’obligation et le BSA sont cotés séparément, chacun surle marché, l’investisseur de l’OBSA souscrit donc à deux (2) produits distinct : une obligation classique etles BSA.

B. Les Obligations Convertibles (OC)

Les obligations convertibles ou leur variantes sont des titres détachant des coupons périodiques à capitalremboursé in fine, mais donnant au porteur la possibilité soit à tout moment après émission, soit après uncertain temps, selon les conditions définies dans le prospectus d’émission, de l’échanger contre une ouplusieurs actions de la société émettrice.

C. Différence entre OBSA et OC

Ces deux (2) produits semblent très proches, en fait ils présentent des différences fondamentales :

- l’obligation convertible ne dissocie pas l’obligation de l’option d’achat, la conversion entraînel’annulation de l’obligation par sa conversion en action, alors que l’OBSA permet d’exercer ledroit de souscription, tout en conservant les obligations ou inversement, vendre les obligations etconserver son droit de souscription ;

- l’OC se caractérise par un unique apport d’argent lors de l’émission, alors que l’OBSA donne àl’émetteur l’opportunité de réaliser un apport double, le premier en capitaux permanent lors del’émission des OBSA, le second en fonds propres lors de l’exercice des bons.

D. Obligations Remboursables en Actions (ORA)

Ces titres sont à leur échéance, remboursés en actions par émission d’actions nouvelles, sans autre choixpossible. Il présente ainsi le risque des actions de l’émetteur, risque pondéré par un taux d’intérêt élevé enfonction des perspectives de la société émettrice.

E. Obligation Spéciales à Coupon à Réinvestir (OSCAR)

Les coupons de tels titres peuvent être soit perçus en espèces, soit utilisés pour souscrire à d’autresobligations de caractéristiques identiques à l’obligation initiale, selon une parité définie lors del’émission.

13

Page 14: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

III. La Cotation des Obligations

Les obligations classiques sont cotées en pourcentage de la valeur nominale, en dissociant le capital cotéau pied du coupon et la partie courue et non encore payée du coupon de l’échéance suivante.

Exemple 1 :

Cotation d’une obligation X de 1000 de nominal :

- Taux nominal : 8% ;- Règlement du coupon dans 152 jours civils

Question : Calculer le Coupon couru.

Coupon couru = %668,4365

152365%8

365

nt

Titre Pied du coupon Coupon couru TotalX 90,76 4,668 95,428

L’achat de cette obligation coûtera alors : 1000 × 95,428 = 954,28, car il faut payer à l’actuel détenteur lapartie courue du coupon.

Exemple 2 :

Valeur nominale : 1000Taux nominal : 8%Durée de vie résiduelle : 7 ans

Echéance annuelle, amortissement du capital par 10

1

Durée émission : 10 ans.

Question : calculer la valeur d’ l’action sur la durée de vie résiduelle.

14

Page 15: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

%73,7406,108,1006,16,1106,14,1206,12,1306,11406,18,1406,16,15 76543210

F

aleur action = 1000×74,73% = 747,3

IV. Incidence des Variations du Taux d’Intérêt Obligataire sur la Cote des Obligations Classiques

Exemple 1 :

Taux de marché : 6%Cours au pied du coupon : 74,73% à un taux de 7%

%85,7107,108,1007,16,1107,14,1207,12,1307,11407,18,1407,16,15 76543210

F

Exemple 2 :

Même caractéristique de l’exemple 1, mais dont le capital est remboursé in fine au taux de marché de 6%.

7654321

0 06,110806,1806,1806,1806,11406,1806,18F 111,16Valeur de l’action = 1000×111,16 = 1111,6

15

Page 16: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

CHAPITRE N°3 : LES ACTIONS ET LES OPERATIONS SUR LE

CAPITAL

I. Les Différentes Catégories d’Action en tant qu Titre de Propriété

En tant que titre de propriété, une action donne droit à son détenteur à la participation aux bénéfices del’entreprise et au vote de l’assemblée générale des actionnaires.Les actions peuvent être détenu sous la forme dite au porteur ou sous la forme nominative lorsque lesactions, en contre partie de certains avantages pour l’actionnaire, sont gérées par la société émettrice elle-même.

- Une action simple donne un droit de vote (une voix), mais certaines actions dites à droit de votemultiple peuvent conférer à leur détenteur plusieurs droits de vote.

- Les actions à dividendes prioritaires (ADP) offrent à leur détenteur le droit à un dividendeprioritaire, supérieur au dividende des actions simples. En contre partie, l’ADP ne donne pas droitau vote et ne peut excéder 25% du capital social.

- Les certificats d’investissement : créés afin de permettre le financement de sociétés nationales, ils dissocient le droit de vote représenté par les certificats de droit de vote (CDV) et les droit auxdividendes, ce qui permet de faire appel à l’épargne publique, tout en gardant un strict contrôle dela gestion.

- Les actions reflets (tracking stocks), dont l’unique représentant en France est l’actionALCATEL, sont des actions dépourvues de droit de propriété, mais bénéficiant seulement desrésultats d’une activité spécifique de la société émettrice.

- Les Actions avec Bons de Souscription d’Action (ABSA) sont des actions nouvelles qui émiseslors d’une augmentation de capital en numéraire, comporte des bons de souscription d’action, afinde stimuler l’attrait des investisseurs.

II. Opérations sur le Capital des Sociétés

Toute opération sur le capital fait l’objet d’une note d’information ou prospectus visé par la Commissiondes Opérations Boursières (COB) et le plus souvent d’un communiqué de presse soumis à l’appréciationde la COB.

A. Introduction sur le Marché Boursier

Une société souhaitant s’introduire sur le compartiment de marché conforme à ses caractéristiques, doit,comme pour toute opération financière faisant appel à l’épargne publique, rédiger et diffuser après visades autorités boursières un prospectus donnant des informations sur l’opération, les principalescaractéristiques et activités de la société, ainsi que les informations sur sa situation financière et sesperspectives, en outre afin d’assurer le succès de son introduction, une certaine publicité s’avèrenécessaire.

16

Page 17: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

B. Augmentation de Capital

1. Augmentation de Capital par Apport en Numéraire

Une telle opération permet à une société de se procurer de l’argent frais pour financer son développement ;en contre partie sont émises des actions nouvelles dont la valeur nominale est identique aux anciennes,mais dont le prix est différent du cours coté en bourse.

Exemple :

La société X a déjà émis 1 000 000 qui cotent à 80, avec un dividende de 2 pour l’exercice en cours. Elleprocède à une augmentation de capital par apport en numéraire pour 250 000 actions nouvelles pour unprix de 74.Questions : Combien d’actions anciennes faut il pour avoir une nouvelle ?

Calculer la valeur du droit préférentiel de souscription.

Soit N le nombre d’actions anciennes et N’ le nombre d’actions nouvelles

4000.250

000.000.1

'

N

NParité

Il faut 4 actions anciennes pour obtenir 1 nouvelle action

Droit préférentiel de souscription = valeur des actions avant augmentation – valeur des actions aprèsaugmentation.Soit V la valeur nominale des action et V’ la valeur d’une action après augmentation et E le prix del’action nouvelle.

'

''

NN

ENNVV

Droit préférentiel de souscription = V – V’

'

)('

'

''

'

''

'

)'()'(

'

'

NN

EVN

NN

ENVN

NN

ENNVVNNV

NN

ENNVVNN

NN

ENNVV

Droit Préférentiel de souscription 2,165

1)7480(

000.250000.000.1

000.250)(

'

'

EV

NN

N

2. Augmentation de Capital par Incorporation des Réserves et

Acquisition d’Actions gratuites

Lorsque les réserves d’une société atteignent un niveau jugé suffisant, celle peut décider de les incorporerau capital social, il s’agit d’une transaction purement comptable puisque les réserves provenant debénéfices antérieurs sont déjà la propriété des actionnaires.

Il existe d’autre forme d’augmentation du capital il s’agit :

- Augmentation de Capital par Apport en Numéraire et Incorporation des Réserves ;

- Augmentation de Capital par Apport en Nature ;

- Augmentation de Capital par Exercice de Stock Option ;

- Augmentation de Capital suite à l’Exercice d’Obligation Convertible ;

- Augmentation de Capital par Conversion de Dette.

17

Page 18: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

C. Offre Publique d’Achat (OPA) Offre Publique d’Echange

(OPE)

Les OPA sont des opérations financières par laquelle une personne morale ou physique (l’attaquant) fait,après accord des autorités de marché, publication d’une note d’information et de communiqué de pressevisés par la Commission des Opérations Boursières (COB), connaître son intention d’acheter tout oupartie du capital d’une société cotée en bourse (la cible ou la proie), forcément à des conditions trèsfavorables pour les actionnaires de cette dernière.La monnaie d’échange lors d’une OPA peut être :

- un apport d’espèces ;

- des actions de la société attaquante, dans ce cas il s’agit d’une OPE ;

- une combinaison des deux.

D. Leverage Buy Out (LBO) & Leverage Management Buy Out

(LMBO)

La LBO est une opération d’acquisition d’une entreprise par le biais d’endettement.Plus précisément le coût de l’endettement étant inférieur à son rendement après acquisition etrestructuration de l’entreprise.La dette est garantie par ce rendement et sera remboursée par le cash flow généré par la suite ; le levier

provient du rapport : teladeCoût

FlowCash

det...

.

Une variante du LBO est le LMBO (rachat de l’entreprise par les salariés) ou les repreneurs sont lessalariés, moyennant un endettement à taux d’intérêt bonifié.

III. Evaluation de La Valeur des Actions : les Différentes Approches

Si on envisage d’investir sur le marché des actions, plusieurs questions se posent :- quelles actions acheter et à quel prix ?- comment composer un portefeuille d’actions ?- les marchés reflètent ils la « raie valeur »d’une action ?- l’action est elle à sa juste valeur (sur évaluée ou sous évaluée) ?

Ce sont de difficiles questions auxquelles plusieurs modes d’analyse et modèles de marchés se sontefforcés de répondre.Ces analyse et modèles diffèrent selon les motivations de l’investisseur potentiel et ses critères de choix :s’intéresse t’il à la société pour elle-même ou cherche t’il plus simplement à faire un placement rentable ?

Mais toujours, préalablement ou simultanément au approches plus ou moins savantes, il faut évaluer uneentreprise, selon des critères plutôt qualitatif qui découlent du bon sens : ce sont les trois (3) M (Men –Market – Money) c'est-à-dire la valeur de l’équipe dirigeante et du personnel (Men), la qualité des produitet services et de leur marchés respectifs (Market), les capitaux disponibles (Money) pour ledéveloppement et/ ou surmonter les problèmes.

18

Page 19: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

Outre ces critères, trois (3) principaux types d’approches sont couramment utilisés, à savoir :

- l’approche fondamentale par analyse des résultats présents et futurs ;

- l’approche graphique ou technique par visualisation de la courbe des cours passés et par

calculs à partir de ces cours ;

- la théorie moderne du portefeuille par la « marche au hasard » (random walk) des cours des

actions et par une supposée efficience des marches.

A. Approche Fondamentale

1. Approche par l’Analyse des Données

La façon la plus évidente d’aborder le problème est de supposer que la capitalisation boursière d’uneentreprise correspond à son patrimoine réel. Ce patrimoine semble à priori facile à calculer : c’est l’actif net, c'est-à-dire l’actif moins les dettes, maispour être précis, il faudrait évaluer non pas l’actif comptable mais l’actif réévalué.

2. Approche par les Bénéfices Futurs

Les bilans réévalués ou non reflètent le passé, or la finance concerne l’énigmatique et aléatoire avenir.Dès lors qu’on s’intéresse à une société ; non pour la revendre, pour éliminer un concurrent ou pourprofiter d’une synergie, qui sont des visées stratégiques ou spéculatives à court terme ; mais en tantqu’investissement espéré rentable dans le temps, d’autres critères deviennent prioritaires.Pour la bourse, l’avenir d’une société se ramène à sa capacité à dégager des bénéfices et à distribuer unmaximum de dividendes.Pour certains investisseurs dont l’objectif est l’acquisition de droit de vote afin de s’immiscer dans lagestion voir de siéger dans le conseil d’administration, ce ratio peut être secondaire.

B. Durée de Recouvrement

Dns un même ordre d’idée, l’investisseur peut regarder un autre critère : combien d’années faudrait ilpour amortir l’investissement initial, c'est-à-dire le prix payé pour une action.Année après année, l’investisseur récupère le dividende, mais aussi la totalité du bénéfice net puisqu’entant que propriétaire, ce bénéfice lui reste acquis.

C. Prime de Risque

Une manière simple de calculer l’intégration par le marché du risque inhérent aux actions est de comparer

pour un secteur d’activité ou pour l’ensemble du marché le rapport BoursièretionCapitalisa

Bénéfice

. au

rendement des actions sans risque (Capitalisation boursière = Nombre d’action × Cours des action).La différence doit être suffisamment élevée pour considérer qu’elle rémunère ce risque.On admet couramment qu’une différence supérieure à 4 ou 5% rémunère raisonnablement ce risque : ondit dans ce cas que le marché est dans une zone d’achat. Si cette différence descend en dessous des 4% lemarché des actions est considéré comme trop cher.

19

Page 20: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

Exemple 1 :L’action TATA cote 42, son dividende actuel est de 4, l’analyse financière conclut que le rendement de sesinvestissements est de 18% et le taux d’augmentation de si*on dividende est envisagé à 8% par an.Selon la formule de GORDON & SHAPIRO le cours de l’action est il sur évalué ou sous-évalué ?

gk

DC

0

0

C0 : cours de l’action k : rendement des investissementsD0 : dividendes g : taux d’évolution du dividende

4008,018,0

40

C

C0 =40 Cours réel = 42Le cours réel étant supérieur au cours obtenu avec la formule de GORDON & SHAPIRO (42 > 40)l’action est donc surévaluée.

D. Modèle d’Equilibre des Actifs Financiers (MEDAF)

William SHARPE démontre que pour un portefeuille d’actions P, l’espérance mathématique de rendement : E (RP) est telle que : mPP RRE

Rm : Espérance mathématique du rendement de l’indice représentatif du marché

P : Coefficient reliant les variations du portefeuille P aux variations de l’indice. m

Pmp R

RRCOV

²

,

Le risque pR d’une action peut être dissocié :

- d’une part mR : risque lié à l’ensemble du marché appelé risque systématique ou risque systémique ;

- d’autre part dit risque spécifique.

Exercice :Le rendement Rm de l’indice I et le rendement Ra de l’action A ont pris pour les dix (10) mois précédent les valeurs moyennes données par dans le tableau suivant :Mois 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10Rm% 2,07 -1,13 -0,8 -0,12 1,04 0,50 0,02 0,4 -0,72 1,10Ra% 4,08 -5,12 -2,05 1,08 2 1,3 -1,7 -0,4 1,02 3,07

1) Calculer l’espérance mathématique et l’écart type de Rm et Ra. Calculer la COV (Rm, Ra) et le aa R .

2) Quel est le risque total, le risque systématique et le risque spécifique du rendement Ra de l’actionA.

20

Page 21: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

21

Page 22: CHAPITRE N°1 : CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS · CONTEXTE DES MARCHES FINANCIERS ... risques majeurs : - le risque de contrepartie, c'est-à-dire la non exécution de ses engagements

Finance de Marché

CHAPITRE N°4 : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA

BOURSE (EURONEXT- PARIS)

I. Les Autorités de Marché

Parmi les autorités de marché nous avons :

- la Commissions de Opérations de Bourse (COB) ;- le Conseil des marchés Financiers (CMF) ;- le Comité des Etablissements de Crédits et des Entreprises d’Investissement (CECEI).

II. Les Intermédiaires sur le Marché Boursier

Il existe plusieurs catégories d’intermédiaires, qualifiés de prestataires de service d’investissement, dont le rôle est de permettre à la clientèle finale d’accéder au marché boursier.

Les membres d’EuroNext, seuls habilités à exécuter les ordres d’achat et de ventes sont :

- les établissements de crédits (banque, caisse d’épargne, etc.) ;- les entreprises d’investissement.

Grâce à l’information l’accès au marché est également ouvert à des intermédiaires situés hors du territoirede la bourse.

Les membres d’EuroNext peuvent jouer le rôle de compensateur, de négociateur ou les deux/Les compensateurs se chargent des opérations de règlement livraison afin que les acheteurs et lesvendeurs soient livrés et payés dans les délais prescrits après exécution des ordres par les négociateurs

Les collecteurs d’ordres sont des intermédiaires financiers qui collectent les ordres de leurs clients pourles acheminer vers un négociateur. Les collecteurs ne sont pas membres d’EuroNext et doivent être agréépar le CMF et sont habilités à ouvrir des comptes au nom de leurs clients.

Les transmetteurs d’ordre sont des prestataires de service non habilités à ouvrir des comptes ou à recevoirdes titres ou des espèces. Ils se limitent à transmettre des ordres à l’intermédiaire (négociateur oucollecteur d’ordre) tenant le compte du client.

22