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Champs-écoles paysans sur le manioc ISSN 0259-2517 ÉTUDE FAO: PRODUCTION VÉGÉTALE ET PROTECTION DES PLANTES 218 Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne

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ne

FAO

Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue

de promouvoir une intensification durable de la production des

petits paysans. Son élaboration s’est basée sur l’expérience pratique

des champs-écoles dans quatre pays africains. Il fournit des

informations de contexte sur l’approche champ-école paysan et

une compilation d’exercices de terrain tels qu’ils sont mis en œuvre

dans les champs-écoles sur le manioc. Il est destiné à être utilisé par

les facilitateurs FFS au cours de leur propre formation, puis lors de

leur travail sur le terrain proprement dit.

Champs-écoles paysanssur le manioc Ressources à l’intention desfacilitateurs d’Afrique sub-saharienne

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Champs-écoles paysanssur le manioc

ISSN 0259-2517ÉTUDE FAO: PRODUCTION VÉGÉTALE ET PROTECTION DES PLANTES 218

Ressources à l’intention des facilitateursd’Afrique sub-saharienne

I3447F/1/04.14

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Les publications de la FAO peuvent être obtenues auprès de :

GROUPE DES VENTES ET DE LA COMMERCIALISATIONOrganisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agricultureSous-division des systèmes d'information relatifs aux connaissancesViale delle Terme di Caracalla00153 Rome, Italie

Courriel : [email protected] : (+39) 06 57053360Site Web : http://www.fao.org

Photo de couverture : ©FAO/Giulio Napolitano

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ÉTUDE FAO: PRODUCTION VEGETALE ET PROTECTION DES PLANTES 218

ORGANISATION DES NATIONS-UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE

Rome, 2014

Champs-écoles paysanssur le manioc

Préparé par :

Martin Ameua, Jennifer Hirea, Daniel Kamalanduac,Godrick Khisad, Celestin Koko Nzezab,Cyprien Ndambi Ndokibc et Wilson Oduori Abangid

a Consultant FAO, Ougandab Consultant FAO, République démocratique du Congoc Consultant FAO, Angolad Consultant FAO, Kenya

Coordination par :

Marjon Fredrix et NeBambi LutaladioDivision de la production végétale et de la protection des plantes de la FAORome, Italie

Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne

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Les appellations employées dans ce produit d’information et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. La mention de sociétés déterminées ou de produits de fabricants, qu’ils soient ou non brevetés, n’entraîne, de la part de la FAO, aucune approbation ou recommandation desdits produits de préférence à d’autres de nature analogue qui ne sont pas cités.

Les opinions exprimées dans ce produit d’information sont celles du/des auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement les vues ou les politiques de la FAO.

E-ISBN 978-92-5-207941-5 (PDF)

© FAO, 2014

La FAO encourage l’utilisation, la reproduction et la diffusion des informations figurant dans ce produit d’information. Sauf indication contraire, le contenu peut être copié, téléchargé et imprimé aux fins d’étude privée, de recherches ou d’enseignement, ainsi que pour utilisation dans des produits ou services non commerciaux, sous réserve que la FAO soit correctement mentionnée comme source et comme titulaire du droit d’auteur et à condition qu’il ne soit sous-entendu en aucune manière que la FAO approuverait les opinions, produits ou services des utilisateurs.

Toute demande relative aux droits de traduction ou d’adaptation, à la revente ou à d’autres droits d’utilisation commerciale doit être présentée au moyen du formulaire en ligne disponible à www.fao.org/contact-us/licence-request ou adressée par courriel à [email protected].

Les produits d’information de la FAO sont disponibles sur le site web de la FAO (www.fao.org/publications) et peuvent être achetés par courriel adressé à [email protected].

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Table des matières

Remerciements vii

Avant-propos ix

Pourquoi ce guide pratique ? xi

Liste des acronymes et abréviations xiii

PARTIE 1: INFORMATION CONTEXTUELLE SUR LE MANIOC ET LES CHAMPS-ÉCOLES PAYSANS 1

1. Importance du manioc 3Manioc et sécurité alimentaire 4

Potentiel de développement de filières manioc 5

Les facteurs qui jouent sur le développement de la filière manioc 6

2. L’expérience pratique des champs-écoles paysans sur le manioc 9Mise en place des capacités nécessaires pour le FFS 11

Subventions en faveur de la mise en œuvre des FFS 12

Résultats des champs-écoles paysans manioc 12

Leçons essentielles à tirer 14

Perspectives de développement des FFS-manioc 14

PARTIE 2: CHAMPS-ÉCOLES PAYSANS SUR LE MANIOC : RESSOURCES À L’INTENTION DES FACILITATEURS 19

1. Introduction 21

2. Approche FFS : Contexte 23Concept 23

Aspects historiques 23

Objectifs centraux du FFS 24

IPM, IPPM et FFS 24

Les étapes de la formulation d’un programme FFS 25

3. Préparation du FFS : Exercices 27Mise au point d’un calendrier de culture 27

Choix du champ 29

L’accès à la terre : négociation de l’accès à la terre 31

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4. Mise en œuvre du FFS 334.1 Études de terrain 33

Étude de terrain :Programme des études 36Répartition des études dans le champ 39

Étude comparative de base :Différentes approches de gestion pour le manioc :

IPPM par rapport aux FP 41

Multiplication et matériel végétal :Multiplication de boutures de manioc saines 45Comparaison inter-variétale 49Transmission du virus de la mosaïque 52

Gestion de la fertilité du sol :Gestion des résidus de végétation lors de la préparation du sol 54Fumure organique au fumier de bovin 56Brève jachère avec des légumineuses pour améliorer la fertilité 58

Autres études spéciales :Dates de plantation 61Sarclage 63Récolte des feuilles de manioc 65Lutte contre les rats-taupes 68

4.2 Exercices FFS portant sur l’IPPM 73

Prise de décision pour l’IPPM :Analyse agro-écosystémique (AESA) 74Principes IPPM en langues locales ougandaises et kenyanes 77

Sol :Nettoyage du champ 79Préparation du sol 80

Variétés :Reconnaître et identifier les variétés 81Critères utilisés pour choisir une variété 83

Matériel végétal :Source des boutures de manioc : où se procurer le matériel végétal 85Préparation des boutures de manioc 88Stockage et conservation du matériel végétal 90Techniques de multiplication rapide 91

Manioc cultivé en association avec d’autres plantes :Cultures intercalaires 92Choix et préparation des semences pour les plantes à cultiver

en association avec le manioc 93Test de germination 94

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Planter les champs :Date de plantation 95Plantation du manioc (et semis des cultures associées) 97

Physiologie des cultures :Méthodes de plantation et développement de la plante 99Développement de la plante 100

Entretien de la culture :Remplacement des manquants 102Sarclage du champ de manioc 104

Fertilité du sol et fumure :Capacité de rétention d’eau du sol 106Les légumineuses et leur rôle dans la gestion de la fertilité du sol 109

Maladies et ravageurs du manioc :Symptômes des maladies et des ravageurs 111Maladies et photosynthèse 113Groupes de maladies 115Triangle des maladies illustrant la lutte contre elles 117Comment reconnaître la maladie de la mosaïque du manioc 120Comment reconnaître la maladie de la striure brune du manioc 122Propagation et gestion de la CMD et de la CBSD 124Phytosanitation du manioc 126Comment reconnaître la bactériose vasculaire 128Propagation et gestion de la bactériose vasculaire 130Comment reconnaître l’anthracnose 132Comment reconnaître les taches foliaires 134Comment reconnaître la cochenille du manioc 135Propagation et gestion de la cochenille du manioc 137Comment reconnaître la cochenille des tubercules du manioc 139Propagation et gestion de la cochenille des tubercules 141Comment reconnaître l’acarien vert 143Propagation et gestion de l’acarien vert 145Lutte contre les rats-taupes 147Zoo d’insectes 148Boîte à insectes 150Stades de croissance du manioc, ravageurs et ennemis naturels 153

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5. L’aspect entrepreneurial de l’exploitation agricole 155Analyse économique de l’entreprise de production de manioc :

Introduction 156Matrice de collecte d’information à partir du champ d’étude 157

Activités post-récolte :Transformation du manioc 160Essai de mélange 161Test gustatif 162Etude de marché 163Détermination des objectifs et choix des activités

génératrices de revenu 164Collecte d’informations et tenue de comptes au niveau de

l’exploitation agricole-entreprise 166L’épargne des membres du FFS – épargne et crédit 168Division du travail dans le temps et entre membres de la famille 170

6. Dynamique de groupe 171Entretiens par paires (démarrage, présentations et rompre la glace) 171Présentations par le prénom (démarrage, présentations et

rompre la glace) 173Bomaye 174Un bon facilitateur 175Prière FFS 176Salade de fruits (montée en rythme – dynamiser et

former des groupes) 177Le conte de l’enfant, du sage et de l’oiseau 179Journée Jaranga 180

7. Évaluation du FFS 181

8. Activités post-FFS 183

Annexes1. Être un facilitateur FFS 185

2. Exemples d’objectifs et de programmes de transmission de savoirs 191

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Remerciements

Le présent manuel de terrain est le résultat d’un effort mené en coopération par une équipe de chercheurs, de techniciens et de paysans, facilitateurs au sein des champs-écoles paysans sur le manioc que soutient la FAO en Afrique sub-saharienne. Il a été préparé à partir d’informations et d’expériences émanant de l’Angola, de la République démocratique du Congo, du Kenya et de l’Ouganda. Que chacun des auteurs et des co-auteurs des rapports nationaux soit chaleureusement remercié pour sa substantielle contribution à ce travail. Ces rapports se sont appuyés en grande partie sur l’expérience pratique accumulée par les réseaux de facilitateurs et de paysans en place dans chacun des pays mentionnés ci-dessus. Leurs efforts et leur expérience, à la base du présent document, sont hautement appréciés.

Le manuel a été compilé par Marjon Fredrix, de la Division de la production végétale et de la protection des plantes de la FAO. Il a été révisé par Kevin Gallagher et Manuela Allara, de la FAO, et par Braima James (PhD) de l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA). Leurs commentaires et suggestions sont hautement appréciés et la version finale du présent document en a été enrichie.

Ruth Duffy a procédé à la mise en forme.

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Avant-propos

La plupart des producteurs de manioc bénéficient de nombreuses années d’expérience pratique et d’une meilleure connaissance des conditions locales que qui que ce soit. Cependant, leur connaissance des processus écosystémiques peut présenter des lacunes, notamment en ce qui concerne les ravageurs et leurs ennemis naturels, les agents pathogènes, et les organismes de petite taille ou invisibles à l’œil nu. La lutte contre les ravageurs et l’intégration de la gestion durable des ressources naturelles dans les systèmes paysans de production du manioc supposent une évolution de la vulgarisation agricole, passant de « l’enseignement » à « l’apprentissage »; cela vaut particulièrement pour la multitude des petits producteurs avec peu ou pas d’accès à une éducation formelle, à des services de vulgarisation publics ou privés, ou à toute autre source d’informations.

Cela fait quelque temps que de nombreuses organisations, dont l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, consacrent de l’attention et des moyens d’action à l’amélioration des connaissances de base des paysans en matière d’environnement. À la fin des années 80, une approche éducative – le champ-école paysan (FFS) – a été mise au point dans le cadre d’un programme de lutte intégrée (IPM) de la FAO en Asie, visant à permettre aux paysans de se former à l’IPM pour le riz. Dans le cadre d’un champ-école paysan, les paysans sont en mesure d’approfondir leurs connaissances des systèmes agro-systémiques, et de tester puis de valider les pratiques qui permettent de lutter contre les ravageurs et les maladies tout en améliorant la durabilité des rendements.

Les FFS sont plus particulièrement indiqués pour les problèmes et les opportunités exigeant des décisions ou des pratiques de gestion liées à la nature du site. C’est une approche qui convient aux problèmes mettant en œuvre l’articulation du changement au sein de l’exploitation agricole, du ménage ou de la communauté, ou des institutions en interaction à des degrés divers, ainsi qu’aux situations où une amélioration ne peut provenir que du développement de connaissances étroitement liées au site. Le processus du FFS renforce la confiance en soi (en particulier pour les femmes), encourage sa prise de contrôle collective, et confère des capacités de gestion et de travail en groupe. Le FFS est ainsi un moyen pour les paysans vulnérables de créer leurs propres groupes communautaires d’autonomisation économique, susceptibles de mener des activités collectives lucratives, et d’assurer une interface avec les fournisseurs de services et les opérateurs commerciaux. Un processus de champ-école paysan bien conçu est centré sur la réponse à apporter à un problème immédiat et concret.

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L’application de cette approche au manioc en Afrique remonte à la fin des années 90. La dissémination de nouvelles souches des virus à l’origine de la mosaïque du manioc et, plus récemment, de la striure brune du manioc, a servi de point d’entrée pour la promotion de la lutte intégrée et d’une production agricole respectueuse de l’environnement. Les champs-écoles fonctionnent en liaison avec les programmes qui distribuent des variétés de manioc tolérantes aux maladies, et les testent dans des parcelles de multiplication. Cette approche d’apprentissage par la pratique donne aux paysans la possibilité de mettre au point des stratégies pour affronter plus efficacement les problèmes de maladie, tout en améliorant leurs pratiques de culture du manioc.

Le concept de FFS a démontré sa pertinence dans de nombreux pays d’Afrique sub-saharienne – dont l’Angola, la République démocratique du Congo, le Kenya, la Sierra Leone et l’Ouganda – où l’utilisation de l’approche FFS-manioc a apporté aux paysans connaissances et capacités, faisant d’eux des experts dans leurs propres champs, affûtant leur capacité de prendre des décisions critiques et fondées, les sensibilisant à de nouvelles façons de penser et de résoudre les problèmes, et les aidant à apprendre à s’organiser eux-mêmes ainsi que leurs communautés.

Cependant, les capacités d’un facilitateur – sur les plans technique, méthodologique et organisationnel – sont des facteurs cruciaux pour la mise en œuvre d’un FFS de bonne qualité. Il est essentiel d’investir dans la formation des facilitateurs. Le présent manuel FFS est destiné au personnel de recherche ou de vulgarisation prenant part à la formation des paysans sur le terrain, et aux paysans ou techniciens suivant une formation de facilitateurs FFS. Son objectif est d’apporter aux facilitateurs les notions de base de la méthodologie et des principes du FFS, de façon à améliorer leur capacité de formateurs pour toute une série de sujets comprenant les activités pré-FFS et le FFS lui-même. Il est attendu des facilitateurs qu’ils se conforment à une approche harmonisée, du fait que le concept de base du FFS est une approche innovatrice et participative d’apprentissage « sur le tas », qui utilise le champ comme le lieu principal de l’acquisition de savoir : l’expert est le paysan, le rôle du vulgarisateur est celui de facilitateur et de catalyseur.

Le présent manuel s’inscrit dans l’effort de la FAO pour promouvoir une intensification durable de la production agricole des petits paysans. Son élaboration s’est basée sur l’expérience pratique des champs-écoles paysans dans quatre pays africains. Il fournit des informations de contexte sur l’approche FFS et une compilation d’exercices de terrain tels qu’ils sont mis en œuvre dans les champs-écoles paysans sur le manioc. Il est destiné à être utilisé par les facilitateurs FFS au cours de leur propre formation, puis lors de leur travail sur le terrain proprement dit. Nul doute que le renforcement des capacités des petits producteurs de manioc grâce au FFS contribuera à la pleine réalisation du potentiel du manioc comme « culture du XXIe siècle ».

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Pourquoi ce guide pratique ?

Le manioc est une culture importante en Afrique, où il contribue à la sécurité alimentaire de nombreux ménages ruraux et urbains. Il peut être utilisé dans un large assortiment d’activités industrielles, dont l’industrie alimentaire, les laboratoires pharmaceutiques, le textile, le contreplaqué, la papeterie et les colles, ainsi que comme matière première pour la production d’éthanol biocarburant.

Le manioc a l’image d’une culture du pauvre, peu exigeante en intrants. Au cours des dernières années, de nouvelles souches de deux maladies virales du manioc (mosaïque [CMD] et striure brune [CBSD]) en ont impacté la production au niveau du champ. Leur invasion se poursuit dans de nouvelles régions d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Est, et des stratégies de lutte ont été mises en place. Deux recommandations essentielles pour la lutte contre la CMD comme la CBSD sont une application rigoureuse des procédures de quarantaine à l’occasion des échanges internationaux de germplasme de manioc, et certaines pratiques culturales, notamment l’utilisation de cultivars tolérants ou résistants et de matériel végétal exempt de virus.

Le succès de ces stratégies repose sur : les efforts de recherche en cours pour produire de nouvelles variétés résistant mieux aux nouvelles souches ; un travail de multiplication et de distribution de matériel végétal sain ; l’éducation des paysans sur les maladies et autres aspects de la production du manioc et de son traitement post-récolte ; et une sensibilisation au niveau des décideurs pour mettre au point des politiques appropriées.

Le présent guide pratique rassemble les expériences de quatre pays : l’Angola, la République démocratique du Congo, le Kenya et l’Ouganda, en mettant l’accent sur les champs-écoles paysans consacrés au manioc. Les champs-écoles paysans constituent pour les paysans une base d’acquisition et d’échange d’information, élargissant leurs connaissances tout en renforçant leur capacité de prise de décision. Ils sont utilisés dans divers domaines ; le présent manuel rassemble des expériences et des exemples spécifiquement centrés sur le manioc. Les rapports nationaux ont été préparés par : Jennifer Hire et Martin Ameu (Ouganda); Célestin Koko Nzeza (République démocratique du Congo); Cyprien Ndambi Ndoki (République démocratique du Congo/Angola); Daniel Kamalandua (Angola); Wilson Oduori Abangi et Godrick Khisa (Kenya).

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Ces rapports nationaux constituent la base du document, qui s’articule en deux parties. La première résume l’information contextuelle pertinente sur le manioc et l’expérience pratique des champs-écoles paysans dans les quatre pays ; la seconde rassemble des exercices pratiques pour champs-écoles paysans, centrés sur le manioc. Le présent document est destiné à être utilisé tant au cours de la formation des facilitateurs FFS que sur les champs-écoles paysans proprement dits. Les capacités des facilitateurs doivent être développées au moyen de sessions de formation spécifiquement consacrées au champ-école paysan. Les exercices ont pour objet de susciter l’inspiration et d’apporter des informations contextuelles ; ils peuvent être adaptés au contexte local et, en fait, doivent l’être. Ils viennent en complément d’autres exercices et activités qui font partie du programme de champ-école paysan, mais ne sont pas repris ici en détail.

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Liste des acronymes et abréviations

AESA Analyse agro-écosystémique

BBW Flétrissement bactérien du bananier

CBSD Maladie de la striure brune du manioc

CMD Maladie de la mosaïque du manioc

DAP Jours après plantation

FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

FFS Champs-écoles paysans pour agriculteurs

FP Pratiques paysannes

GBV Violences liées au genre

H/H Ménage

IITA Institut international d’agriculture tropicale

IPM Lutte intégrée

IPPM Gestion intégrée des ravageurs et de la production

LP Pratiques locales

ONG Organisation non gouvernementale

PHAST Modification participative des comportements en matière d’hygiène et d’assainissement

PIB Produit intérieur brut

PLWHA Personnes vivant avec le VIH/sida

Q&A Questions et réponses

S&E Suivi et évaluation

SWASH Eau, assainissement et hygiène

ToF Formation des facilitateurs

ToT Formation des formateurs

VIH Virus de l’immunodéficience humaine

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PARTIE 1

INFORMATION CONTEXTUELLE SUR LE

MANIOC ET LES CHAMPS-ÉCOLES PAYSANS

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1. Importance du manioc

L’agriculture reste un élément de premier plan de l’économie de la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne, avec une contribution significative à leur production intérieure brute (PIB) et l’apport de nourriture et d’emplois à la majorité de leur population. Le manioc a été introduit en Afrique au début du XIXe siècle. Il s’est rapidement répandu dans toute la région et joue aujourd’hui un rôle important dans la sécurité alimentaire, tant des ménages qu’au niveau des pays. La capacité du manioc à prospérer dans des environnements marginaux et à bien supporter des périodes de sécheresse, ainsi que la flexibilité avec laquelle il s’intègre aux systèmes agricoles et alimentaires, en expliquent l’attrait auprès de nombreux paysans africains.

La production de manioc ne suffit pas toujours à satisfaire la demande, et toute amélioration de la production contribuera à améliorer la sécurité alimentaire, notamment là où le manioc est l’aliment de base préféré. Si la filière manioc se développe, la demande suivra. Le manioc peut contribuer à la génération de revenu monétaire pour les ménages.

Le principal producteur de manioc (en 2010) est le Nigéria, suivi par le Brésil, l’Indonésie, la Thaïlande, la République démocratique du Congo et l’Angola. L’Ouganda occupe le 11ème rang. En Angola ainsi qu’en République démocratique du Congo, le manioc est la principale culture agricole, tant en volume qu’en valeur. En Ouganda, il vient en second (après la banane/banane plantain). Son importance relative est moindre au Kenya, où il est la 16ème production agricole en volume. Le tableau 1 reprend la production de manioc en 2010 dans les quatre pays cités (FAOSTAT).

TABLEAU 1Production, rendement et surface cultivée en manioc en Angola, en République démocratique du Congo, au Kenya et en Ouganda

Pays Production (tonnes) Rendement (kg/ha) Surface cultivée (ha)

Angola 13 858 700 13 241 1 046 610

République démocratique du Congo

15 049 500 8 114 1 854 750

Kenya 323 389 5 252 61 573

Ouganda 5 282 000 12 727 415 000

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne4

À l’intérieur de chaque pays, l’importance du manioc varie selon les régions :

•Angola. Chaque famille de cultivateurs a sa parcelle de manioc. Par rapport à la moyenne constatée en Afrique sub-saharienne, les rendements sont généralement élevés (environ 12,8 tonnes/ha). Les principales provinces en termes de surface cultivée en manioc sont Uigi et Malange.

•République démocratique du Congo. Le manioc est l’aliment de base pour la majorité de la population. Au cours des années 90, le volume de production a chuté d’environ 20 pour cent, pour diverses raisons telles que la montée des ravageurs et des maladies, la baisse de qualité des pratiques culturales, la réduction de la fertilité des sols, le déclin du système de vulgarisation agricole et d’éducation, et l’incidence de conflits socioéconomiques et politiques.

•Kenya. La culture du manioc est présente dans pratiquement la totalité du pays. Les principales régions productrices sont les régions Ouest, Côtière et semi-aride (Est), dans cet ordre.

•Ouganda. Les principales régions productrices sont les régions Est et Nord, et pour la plupart des ménages de ces deux régions, le manioc est la culture la plus importante. Cependant, la production de manioc est également en progression dans la région Centre.

MANIOC ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRELe manioc joue un rôle important dans la sécurité alimentaire des ménages, notamment au sein des communautés rurales. Il s’agit en général d’une culture de subsistance, destinée à l’autoconsommation alimentaire, et dont seul l’excédent est vendu en vue d’un revenu monétaire. Le manioc a un cycle cultural long, de 12 à 18 mois pour de nombreuses variétés, avec pour certaines un temps de maturation allant jusqu’à 24 mois. Le manioc peut s’implanter et croître dans des conditions marginales, sur un sol peu fertile, et peut supporter des périodes de sécheresse. Dans certaines régions il s’agit de l’aliment de base préféré des consommateurs, tandis qu’ailleurs sa culture aura pour objet de complémenter l’apport alimentaire d’autres aliments de base plus appréciés, tels que les céréales. Ne supportant pas un entreposage de longue durée, les racines tubéreuses sont récoltées en fonction des besoins ; le manioc se conserve plus longtemps sous forme de cossettes ou de farine. En revanche, les racines se conservent en terre durant des périodes considérables après maturité, notamment dans le cas des variétés locales.

Dans plusieurs pays africains, notamment la République démocratique du Congo, le Cameroun, le Libéria et la République unie de Tanzanie, les jeunes feuilles de manioc constituent des légumes appréciés. La vente de ces feuilles complémente le revenu du ménage, surtout pour les producteurs vivant à la périphérie des zones urbaines. Il est fréquent que le manioc soit considéré comme la culture du pauvre, une réserve en cas de disette ; il a l’avantage d’exiger peu d’intrants extérieurs.

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5Partie 1: 1. Importance du manioc

Les racines et les feuilles de manioc sont utilisées pour l’alimentation humaine, en recourant à des procédés permettant d’en éliminer le cyanure. Le manioc peut aussi servir à l’alimentation animale, ainsi que comme matière première industrielle (production d’amidon et de colle). Cependant, dans le plupart des pays africains ces dernières utilisations restent limitées.

•Manioc frais. Les racines fraîches sont consommées tant par les urbains que par les ruraux. La périssabilité des racines de manioc en limite la commercialisation en frais. Dans certaines régions les feuilles sont également consommées.

•Farine de manioc. La transformation des racines en cossettes sèches en prolonge la conservation. Ces cossettes peuvent ensuite être réduites en farine pour la consommation humaine (p. ex. le foufou). Un autre produit alimentaire à base de manioc, le gari, est également apprécié, notamment en Afrique de l’Ouest. Le chikwangue, fabriqué à partir de farine de manioc fermentée, est populaire en République démocratique du Congo. La farine de manioc sert essentiellement à l’alimentation humaine, mais elle a également des utilisations industrielles (amidon et colle). Il s’agit cependant là d’une utilisation peu répandue à ce jour. La transformation commerciale des racines de manioc est limitée.

•Le manioc en alimentation animale. L’utilisation du manioc pour nourrir les porcs, le bétail, les moutons et la volaille est largement répandue. Les épluchures séchées de racines de manioc, et les racines, crues ou bouillies, mélangées avec des concentrés protéinés, du maïs, du sorgho, du palmiste et du sel, sont données aux animaux. Le manioc peut aussi être transformé en cossettes pour l’alimentation animales.

POTENTIEL DE DÉVELOPPEMENT DE FILIÈRES MANIOCLe manioc est susceptible d’évoluer vers une production qui, outre son rôle important dans la sécurité alimentaire des ménages ruraux, génère du revenu à travers le développement de filières. Le développement de filières manioc

Utilisations traditionnelles du manioc – exemples pris au Kenya

Dans l’ensemble des zones de culture, les racines servent à la consommation humaine après avoir été rôties ou bouillies. Au Nyanza et dans les provinces Ouest du Kenya, on peut aussi éplucher les racines, les hacher menu, les sécher et les moudre pour produire l’ugali, généralement en mélange avec une céréale (maïs, éleusine ou sorgho). Dans la province Côtière, les feuilles de manioc servent de légumes, tandis que dans le Machakos et le Kitui, les racines donnent un aliment de grignotage.

La province du Nyanza produit la plus grande partie du manioc consommé dans le pays et la population locale est culturellement habituée à cette production. Les communautés qui y résident l’emploient à diverses préparations culinaires. En revanche, la province Centre en produit la plus faible quantité, essentiellement parce que les communautés locales y attachent peu de prestige. Le peu qui y est cultivé est destiné à l’alimentation animale.

Rapport FFS Kenya

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne6

contribuerait à créer des débouchés, et rendrait donc plus attrayant pour les agriculteurs l’investissement nécessaire pour cultiver et commercialiser ce produit. Le tableau 2 reprend les produits à base de manioc et ses utilisations en Ouganda, leur importance actuelle et leur potentiel pour l’avenir.

LES FACTEURS QUI JOUENT SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA FILIÈRE MANIOCDiverses contraintes ont été identifiées, qu’il sera nécessaire de lever afin de réaliser le potentiel de développement additionnel de la production de manioc et des filières qu’elle alimente :

•Contraintes au niveau de la production :

- Utilisation de variétés inférieures à faible rendement

- Manque de matériel végétal de qualité

- Ravageurs

TABLEAU 2Utilisations, situation actuelle et potentielle du manioc produit en Ouganda

Produit et utilisations Importance actuelle

Croissance potentielle –

investissements limités

Croissance potentielle –

investissements élevés

Potentiel marché

intérieur

Potentiel marché export

Racines fraîches Considérable Faible Faible Considérable Très faible, surtout en raison périssabilité et volume élevés

Cossettes pour fabriquer farines de diverses qualités

Élevée Fort potentiel de croissance

Fort potentiel de croissance

Fort potentiel de croissance

Modéré

Farine pour consommation humaine (pure ou mélangée)

Considérable Fort potentiel de croissance

Fort potentiel de croissance

Potentiel de croissance considérable

Potentiel de croissance modéré, déjà exporté vers pays voisins (Soudan, Kenya et République démocratique du Congo)

Utilisations industrielles en boulangerie et confiserie

Faible Fort potentiel de croissance

Fort potentiel de croissance

Élevée Faible

Utilisations industrielles comme ingrédient d’alimentation animale (porcs/volaille)

Faible Fort potentiel de croissance

Fort potentiel de croissance

Élevée Faible

Utilisation industrielle comme matière première pour production d’éthanol

Important en brasserie traditionnelle et industrielle

Potentiel de croissance considérable

Potentiel de croissance considérable

Élevée Modéré

Utilisations industrielles comme amidon

Faible Potentiel de croissance limité

Potentiel de croissance limité

Modéré Modéré

Rapport FFS-manioc Ouganda

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7Partie 1: 1. Importance du manioc

- Maladies (voir p. 8)

- Manque de matériel végétal sain de variétés tolérantes ou résistantes aux maladies

- Accès à la terre allant décroissant, fertilité du sol en déclin

- Manque de crédit et d’intrants agricoles

- Goulots d’étranglement sur la main-d’œuvre (pénuries et/ou surcoûts en fonction des endroits)

- Mauvaises pratiques culturales

•Contraintes relatives à la transformation et aux utilisations du manioc :

- Équipement, technologies et méthodes déficients

- Pas d’incitation à l’esprit d’entreprise et d’investissement dans la transformation

- Produits finis de qualité médiocre dans une gamme restreinte

- Volume et périssabilité des racines

- Gamme restreinte de produits transformés

•Contraintes de marché :

- Manque d’informations sur les marchés

- Interactions inefficaces entre marchés et producteurs

- Coûts élevés de la collecte et du transport

- Déperditions, surtout pour racines fraîches et cossettes séchées

- Concurrence des céréales en alimentation humaine et animale

- Manque d’incitations et de soutien institutionnel pour le développement des débouchés

- Produits de qualité médiocre

- Non-exploitation des débouchés industriels possibles

- Prix peu incitatifs

- Mauvaises infrastructures (routières et de stockage)

- Frais de transport élevés

•Contraintes institutionnelles et stratégiques :

- Pas d’incitations à l’investissement dans la filière manioc

- Pas d’environnement institutionnel favorisant le développement et l’investissement

- Ni normes, ni régulations portant sur les produits du manioc

- Ressources nationales affectées au développement du sous-secteur limitées

- Pas de système de crédit en soutien des opérations de commercialisation

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne8

Mosaïque du manioc et striure brune du manioc

CMD : Maladie de la mosaïque du maniocUne nouvelle souche de la maladie de la mosaïque du manioc (CMD) a fait son apparition en Ouganda dans les années 90, sans rencontrer de résistance de la part des variétés de manioc existantes. Elle s’est répandue rapidement en Afrique centrale et de l’Est, et continue de coloniser de nouvelles zones, avec des conséquences graves pour les rendements en manioc. Des programmes de recherche ont élaboré de nouvelles variétés résistantes ou tolérantes à cette nouvelle souche de CMD, et les activités de multiplication de matériel végétal et de dissémination auprès des producteurs sont en cours.

Au Kenya, la CMD était connue depuis plus d’un siècle sans être considérée comme un problème majeur. Au milieu des années 90, la situation a changé du tout au tout avec une forme de CMD dont la gravité sortait de l’ordinaire, entraînant des pertes de rendement de 80 à 100 pour cent dans les champs des paysans. Entre 1995 et 1998, les pertes en rendement ont atteint un total d’environ 150 000 tonnes, évaluées à 10 millions de dollars EU. Dans la seule province du Nyanza, les rendements ont chuté de 7 à 10 tonnes/ha à moins de 3 tonnes/ha, tandis que la superficie cultivée en manioc passait de 25 000 à 17 000 ha. Venue initialement d’Ouganda, la maladie s’est d’abord répandue dans les districts kenyans voisins de Teso et Busia, avant de coloniser d’autres districts des provinces de l’Ouest et du Nyanza, contraignant les paysans à abandonner la culture du manioc. La dévastation des variétés locales a été totale, avec pour conséquence une chute marquée du revenu des paysans touchés et une sécurité alimentaire compromise pourl’ensemble des ménages.

CBSD : Maladie de la striure brune du maniocPlus récemment, une nouvelle souche de la maladie de la striure brune du manioc (CBSD) s’est manifestée en République unie de Tanzanie, entamant une dissémination vers des zones où cette maladie n’avait jamais posé problème auparavant. La CBSD s’est essentiellement concentrée sur les régions côtières de l’Afrique de l’Est, mais elle s’étend actuellement vers l’intérieur des terres. Elle s’attaque aux racines tubéreuses et peut occasionner de sérieuses pertes de production. Quelques variétés nouvelles présentant une résistance ou une tolérance ont été identifiées, et d’autres sont à l’étude dans les centres de recherche.

Réagir face à de telles maladies suppose de la part des institutions de recherche des efforts de développement de nouveaux matériels végétaux de plus en plus résistants. Toute une série d’organisations et de systèmes nationaux sont à présent occupés à multiplier du matériel végétal sain de manioc et à le mettre à disposition des paysans. Des systèmes disposant de sites de multiplication primaires, secondaires et tertiaires ont été mis en place dans les pays les plus affectés par le problème. Les paysans doivent également acquérir les connaissances et capacités additionnelles nécessaires pour identifier les maladies, en comprendre les bases biologiques et en évaluer l’incidence, afin de mieux pouvoir les combattre au niveau du terrain.

Rapports nationaux FFS-manioc du Kenya et de l’Ouganda

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9

2. L’expérience pratique des champs-écoles paysans sur le manioc

Les champs-écoles paysans (FFS) ont d’abord été élaborés en Indonésie en 1988, dans le domaine de la lutte intégrée (IPM) en riziculture. Ils constituent des groupes de paysans en vue de renforcer leurs connaissances et leurs capacités en matière d’écosystèmes, afin de les rendre aptes à prendre des décisions pertinentes de gestion de leurs champs. Les FFS fournissent un espace dévolu à l’apprentissage pratique sur le terrain durant un cycle cultural. À la suite de ces premières expériences en Indonésie, l’approche FFS s’est étendue à d’autres pays, tout en couvrant des champs d’application plus variés. L’arrivée des FFS en Afrique

Éléments de base d’un champ-école paysan

Un champ-école paysan (FFS) est un programme éducatif non formel, étagé au long d’un cycle cultural, ayant pour objet une culture spécifique dans les champs des paysans. Les activités se calent sur les différents stages de développement de la plante et sur les pratiques de gestion qui leur sont liées. Le processus est participatif, centré sur les apprennants, et se base sur une approche d’acquisition de connaissances par l’expérience, détaillée comme suit :

• Implication d’un groupe (20-30 personnes) de paysans • Expérience basée sur le terrain • Durée basée sur le cycle cultural (allant du semis/repiquage à la récolte, et le cas échéant,

pour les cultures annuelles, aux activités post-récolte et à la commercialisation) • Régularité des réunions entre participants du FFS tout au long du cycle cultural • Conduite sur le terrain d’analyse écosystémique (AESA) • Étude comparative (menée par les participants) des pratiques culturales avant et après

amélioration • Diverses autres expérimentations de terrain, en fonction des problèmes de terrain locaux • Sujets déterminés (sujet du jour) abordant des questions spécifiques choisies par les

participants • Dynamique de groupe et formation pratique à l’esprit d’équipe, pour approfondir la

collaboration et la coopération • Méthodologies faisant appel au vécu, à la participation et à l’implication individuelle des

participants, basées sur l’éducation non formelle • Rôle d’accompagnement d’un (au moins) facilitateur qui offre des opportunités

d’apprentissage par l’expérience (et non un enseignement prescriptif ex cathedra)

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne10

remonte au milieu des années 90 et le nombre de pays qui y ont recours va croissant.

Les FFS aident les paysans à confirmer et valider leurs connaissances locales, ainsi que les connaissances scientifiques générées à l’extérieur de la communauté. Un processus de partage et d’analyse critique leur permet d’adapter les informations et la technologie nouvelles à leur situation locale. L’approche FFS met l’accent sur le travail de groupe et vise à renforcer la collaboration tant à l’intérieur du groupe qu’avec d’autres groupes ; il s’intéresse particulièrement à l’interface avec les services de vulgarisation et de recherche. Depuis le démarrage des FFS il y a plus de vingt ans, plus d’un million de

paysans de par le monde ont participé à des champs-écoles paysans, couvrant des sujets de plus en plus variés. De nombreuses organisations ont adopté le FFS comme approche participative d’acquisition de connaissances se signalant par son efficacité. Ses impacts comprennent des changements de stratégie, une production meilleure et plus économique, l’amélioration des moyens d’existence, et le renforcement des organisations et réseaux de paysans.

Les sujets abordés par les champs-écoles paysans en Afrique sont très divers, parmi eux le manioc et les systèmes de production basés sur celui-ci. La résolution des contraintes de production au niveau du paysan et de la communauté constitue un important angle d’attaque pour ces FFS.

Les activités de FFS ont débuté au Kenya et en Ouganda au cours des années 90, tandis que la République démocratique du Congo et l’Angola ont emboîté le pas dans la première décennie du XXIe siècle. Chacun de ces pays est désormais en mesure de mettre en œuvre des FFS couvrant des sujets divers, et a accumulé une expérience non négligeable de cette mise en œuvre. Les FFS menés à bien dans ces pays vont de quelques centaines à quelques milliers selon le pays, avec des parties prenantes diversifiées et le soutien d’organisations, de l’administration et des communautés locales. Le soutien stratégique aux champs-écoles paysans et leur intégration au système institutionnel varient de pays à pays.

Les FFS en Ouganda

L’approche champ-école paysan a été introduite en Ouganda en 1999 et, à ce jour, plus de 4 000 FFS ont été mis en œuvre dans les contextes les plus variés, tels que :

• gestion intégrée des ravageurs et de la production (IPPM) pour différentes spéculations (p. ex. coton, patate douce, tomate et chou) ;

• gestion des ressources en eau et en terre ;• lutte contre les maladies (p. ex. flétrissement

bactérien du bananier (BBW) et mildiou de la pomme de terre) ;

• sécurité alimentaire (innovation à l’échelon paysan, gestion d’élevage, autonomisation des réfugiés) ; et

• redressement de l’agriculture dans les communautés touchées par un conflit.

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11Partie 1: 2. L’expérience pratique des champs-écoles paysans sur le manioc

MISE EN PLACE DES CAPACITÉS NÉCESSAIRES POUR LE FFSLes capacités d’un facilitateur – sur les plans technique, méthodologique et organisationnel – sont des facteurs cruciaux pour la mise en œuvre d’un FFS de bonne qualité. Investir dans la formation des facilitateurs est une nécessité et chaque pays s’y est efforcé, en suivant des modèles légèrement différents. Cette formation recouvre diverses activités, allant des activités pré-FFS au FFS proprement dit. La République démocratique du Congo a mis au point des champs-écoles paysans ciblant le manioc à Kisantu (province du Bas Congo) et sur le Plateau Batéké (province de Kinshasa).

Champs-écoles paysans manioc en République démocratique du Congo – modèle de formation

En 2002, la République démocratique du Congo a démarré des FFS-manioc à Kisantu et sur le Plateau Batéké. La CMD se faisait durement sentir, et les paysans avaient des difficultés pour produire leur manioc. Des programmes de multiplication de manioc étaient déjà en activité, visant à fournir des variétés plus résistantes aux paysans. Le but des FFS était de renforcer les groupements paysans et d’approfondir leur connaissance et leur compréhension des divers problèmes de production auxquels ils étaient confrontés ; ils réunissaient une grande variété de parties prenantes.

Deux sites (Kisantu et Plateau Batéké) ont été choisis, avec pour chacun d’eux une vingtaine de groupes FFS organisés à l’échelon local. Chaque groupe FFS a désigné deux paysans facilitateurs, et des personnes-ressources (« facilitateurs principaux ») ont été choisis pour former les paysans facilitateurs et accompagner la mise en œuvre du FFS.

La formation s’est faite sur le terrain, depuis la préparation du sol jusqu’à la récolte et à la transformation. La méthode de formation retenue était l'éducation non formelle pour adultes, articulée sur quatre niveaux :

• Ateliers intensifs pour les personnes ressources (avant le démarrage des activités, puis à intervalles réguliers)

• Formations mensuelles pour les paysans facilitateurs (3 jours par mois)• Réunions hebdomadaires des groupes FFS• Formation ciblant les associations les plus importantesDifférents sujets ont été traités :• Évaluation rurale participative• Recherche participative• Élaboration du programme

d’enseignement• Conception des études de terrain FFS• Analyse agro-écosystémique

• Exercices de dynamique de groupe• Sujets spéciaux• Les savoir-faire du facilitateur• Principes de l’éducation non formelle pour

adultes• Suivi et évaluation des activités de terrain

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne12

SUBVENTIONS EN FAVEUR DE LA MISE EN ŒUVRE DES FFS Dans les quatre pays cités, certains groupes FFS perçoivent une subvention pour la gestion directe des activités FFS (cela ne concerne pas la totalité des groupes FFS). La subvention couvre les matériels éducatifs pour le FFS, le soutien à la préparation de l’étude de terrain FFS et d’autres collectes de données de terrain, des visites d’échange, le financement de l’innovation et l’intervention de facilitateurs extérieurs. En République démocratique du Congo, le soutien à l’innovation signifiait au départ la création d’une parcelle de multiplication pour du matériel végétal sain, avant d’évoluer pour englober d’autres activités génératrices de revenu pour contribuer à la survie du groupe après la fin du FFS.

RÉSULTATS DES CHAMPS-ÉCOLES PAYSANS MANIOCLes FFS aident les paysans à améliorer leurs connaissances et leur savoir-faire en matière de gestion sur le terrain, entraînant une production accrue de manioc. Ils aident également les paysans à mieux s’organiser et à travailler en réseau avec d’autres groupes.

En République démocratique du Congo, les groupes impliqués dans les FFS-manioc ont mené des études comparatives entre les pratiques locales et la gestion intégrée des ravageurs et de la production (IPPM) pour le manioc. Dans les parcelles sous IPPM, les paysans ont mis à l’essai de nouvelles variétés et des pratiques culturales s’écartant de la pratique locale, telles que : l’espacement des plants, l’incorporation de matière végétale (p. ex. plantes adventices) dans

Ouganda – subventions FFS

Au départ un FFS reçoit une subvention de 500 à 600 dollars EU, pour couvrir les dépenses courantes, y compris l’aspect logistique de la formation. À l’issue du cycle cultural, le FFS bénéficiaire rétrocède la moitié de cette somme au réseau FFS, contribuant à son fonds de roulement. Le fonds de roulement sert à mettre en place et faire fonctionner d’autres champs-écoles paysans à moitié auto-financés. De cette façon, le FFS est placé entre les mains des paysans, entraînant la durabilité de cette approche et sa prise de possession par les paysans. Les FFS ont accès au fonds de roulement au moyen de demandes déposées auprès du réseau FFS. Les facilitateurs apportent l’assistance nécessaire – sur la base des règles édictées par le réseau – pour assurer que les procédures correctes soient respectées tout au long de la demande de subvention et de l’approbation des fonds. Le facilitateur est chargé de produire une évaluation des propositions avant que des fonds ne soient accordés.

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13Partie 1: 2. L’expérience pratique des champs-écoles paysans sur le manioc

le sol lors de sa préparation, et la lutte contre les maladies (p. ex. arrachage des plants touchés par la CMD). Ils ont également comparé différentes méthodes de préparation du sol. Le tableau 3 reprend les différences de rendement entre différents sites avec différents types de préparation du sol. Si les méthodes de préparation du sol variaient, il y avait aussi d’autres facteurs variables d’une parcelle à l’autre. Les différences de rendement ne sauraient donc être attribuées uniquement à la préparation du sol.

Les champs où se déroulent les FFS ne sont pas des parcelles expérimentales, mais un espace destiné à essayer diverses pratiques culturales et observer les différences. Par exemple : les plants de manioc se développent mieux sur billons (préparation manuelle) que sur un sol préparé par traction animale ; mais la traction animale permet de travailler plus profondément que le tracteur et, de ce fait, donne de meilleurs résultats.

TABLEAU 3Résultats des FFS-manioc en République démocratique du Congo, 2004

Site Préparation du sol Rendement racines (kg/ha)

Pratiques locales IPPM

Kisantu Manuelle (billons) 8 700 15 050

Mbankana Traction animale 2 720 9 600

Mbankana Tracteur 2 220 7 600

Angola – bénéfices des FFS (manioc et autres cultures)

• Au niveau des paysans. Les paysans accroissent leur production grâce aux améliorations apportées à leurs connaissances et leur savoir-faire, à la diversification de leurs systèmes culturaux, à la gestion intégrée des terres, et aux rendements et revenus améliorés par l’application des savoirs acquis. Ils obtiennent l’accès au microcrédit, améliorent leur niveau de vie, renforcent leurs relations avec les autres paysans et gagnent en confiance en soi.

• Au niveau des collectivités locales. Des programmes décentralisés de lutte contre la pauvreté et la faim peuvent être mis en œuvre. Des groupes s’organisent et de l’information circule.

• Au niveau des provinces. Les bénéfices à ce niveau sont tels que les provinces ayant directement bénéficié du FFS recommandent de l’étendre à l’ensemble des provinces.

• Au niveau national. Les avantages du FFS sont reconnus et il va être intégré au sein du programme national de vulgarisation, dans le cadre de la lutte contre la faim et la pauvreté.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne14

LEÇONS ESSENTIELLES À TIRER Certaines des leçons tirées de l’expérience FFS s’appliquent aux quatre pays et pourront également servir ailleurs à l’avenir :

• Il est fondamental d’avoir de bons facilitateurs pour les groupes FFS/IPPM manioc et pour la création de réseaux, avec une vision claire des liens à instaurer entre groupes FFS et paysans issus du FFS.

•Le réseautage et le partage entre groupes FFS sont nécessaires – les paysans peuvent apprendre les uns des autres.

•L’acquisition de connaissances doit reposer sur l’expérience personnelle pratique, donnant aux paysans toute latitude pour observer et expérimenter différentes méthodes de préparation du sol, de plantation, de sarclage, de récolte, d’utilisation du produit et des options de valorisation.

•Une bonne compréhension des maladies et une prise de conscience de l’importance de planter du matériel végétal sain sont essentielles, en raison de l’expansion des maladies virales du manioc (CMD, CBSD). La phytosanitation – arrachage des plants malades – se heurte fréquemment à la répugnance des paysans. Le FFS a différents moyens de traiter cet aspect : création d’une parcelle de multiplication où sera pratiquée la phytosanitation ; présence active au sein de la communauté pour veiller à une phytosanitation effective ; et mise à disposition de boutures saines. C’est là une condition indispensable à une production durable de manioc.

•Les réseaux paysans doivent s’étendre à d’autres zones et régions en vue d’échanges, d’ateliers et de réunions.

• Il est nécessaire d’établir des passerelles avec la recherche pour le traitement continu des problèmes au niveau des exploitations – un groupe FFS, en liaison avec la vulgarisation, constitue un partenaire potentiel pour les chercheurs.

•Une politique de conscientisation et de diffusion d’information sur les diverses utilisations possibles du manioc est nécessaire pour corriger la perception actuelle du manioc comme une culture de pauvre.

•La création de cadres stratégiques de soutien à la culture du manioc est importante pour une pleine réalisation du potentiel de cette culture.

PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT DES FFS-MANIOCLes FFS-manioc offrent une bonne opportunité d’améliorer la production et la productivité, ainsi que la transformation, l’utilisation et la commercialisation du manioc, surtout auprès des ménages qui en dépendent pour leur alimentation et leur revenu. Une production accrue peut contribuer à une meilleure sécurité alimentaire des ménages, notamment là où le manioc est l’aliment de base préféré. Si la filière manioc se développe, les perspectives de culture du manioc vont s’élargir, permettant aux ménages de générer un revenu monétaire.

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15Partie 1: 2. L’expérience pratique des champs-écoles paysans sur le manioc

L’approche FFS repose sur des méthodes d’apprentissage sur le tas qui conduisent les paysans à améliorer leurs connaissances, tester et valider de nouvelles techniques, et affûter leur capacité de prise de décision. On peut observer ces effets à l’issue d’un FFS, quand les paysans transposent leur nouveau savoir-faire sur leurs propres champs. La présence des femmes dans de nombreux FFS-manioc est importante – ce qui traduit leur place dans l’agriculture en général, et la culture du manioc en particulier. Elles trouvent dans le FFS un lieu d’amélioration de leurs connaissances. Le fait qu’il y a deux saisons de récolte distinctes par an permet aux groupes FFS de suivre la culture dans des conditions différentes. Les FFS encouragent également la cohésion de groupe, la collaboration et le réseautage au niveau des paysans.

Dans chacun des quatre pays, il existe déjà des facilitateurs bien formés, des facilitateurs paysans et des paysans passés par le FFS, disponibles et disposés pour une expansion continue des FFS-manioc.

Les contraintes ne manquent pas. Pour les facilitateurs paysans, trouver le temps nécessaire aux séances de formation régulières (jusqu’à trois jours par mois) peut poser problème, surtout s’agissant de femmes dont les responsabilités familiales sont multiples. La coordination des activités et des programmes FFS peut également être problématique, surtout quand les processus d’institutionnalisation font défaut ou en sont aux balbutiements. Une activité pilote réussie ne passe pas nécessairement à l’échelle supérieure en l’absence de financement par les bailleurs de fonds ou l’administration.

Pour réaliser pleinement le potentiel des FFS et venir à bout de certaines contraintes, des stratégies et soutiens adéquats sont nécessaires :

•Un effort continu de recherche appliquée, pour assurer que, par exemple, des variétés résistantes/tolérantes à la CMD et à la CBSD soient mises au point et mises à la disposition des paysans. Possibilité pour les groupes FFS de travailler en tandem avec la recherche pour valider et ajuster les matériaux et techniques proposés. Faire porter les activités de recherche sur l’ensemble de la filière manioc, et non uniquement sur la production agricole.

•Les approches du FFS doivent être intégrées aux programmes (publics) de recherche, et le financement doit être au rendez-vous. Dans certains pays, les FFS sont partie intégrante des services de vulgarisation, ce qui facilite l’extension de cette approche ; dans les régions où le manioc est une culture prioritaire, il peut constituer un centre d’intérêt focal des FFS. Les divers organismes qui viennent en soutien aux programmes de développement du manioc pourraient intégrer l’approche FFS dans leurs activités en tant que de besoin.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne16

•Les groupes FFS, les paysans facilitateurs et les réseaux FFS ont un rôle de premier plan à jouer dans la détermination des priorités et des actions à mener sur le manioc (et autres questions importantes), et dans leur mise en œuvre en partenariat avec les ONG locales, les structures administratives, les organismes de recherche et institutions nationaux et internationaux. Les organisations en place doivent être conscientes de l’existence des réseaux FFS et disposées à coopérer avec eux.

Ces questions pourraient faire l’objet d’un cadre stratégique de soutien, qui aurait également à promouvoir le développement de la filière manioc et à prendre en compte le rôle des communautés dans la poursuite du développement agricole. Dans chacun des quatre pays, divers éléments de facilitation des stratégies sont déjà en place, tandis que d’autres restent au stade d’ébauche.

Ouganda – Stratégie de développement du manioc

La stratégie de développement du manioc vise à soutenir l’intensification de la commercialisation du manioc et des produits du manioc sur les marchés intérieur et export. De plus, elle cherche à susciter une prise de conscience des principes du commerce équitable, de la protection de la santé des consommateurs, et des règlementations encadrant le sous-secteur du manioc.

Objectifs spécifiques :• Promouvoir la production et la multiplication de matériel végétal de manioc de haute qualité

et certifié• Fournir des services de conseil et de vulgarisation à l’ensemble des parties prenantes de la

production de manioc et de la filière• Apporter un soutien à des méthodes de lutte contre les ravageurs et maladies du manioc qui

soient durables et respectueuses de l’environnement• Soutenir et promouvoir, auprès de toutes les parties prenantes de la filière manioc, des

techniques appropriées de traitement et de manipulation post-récolte

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17Partie 1: 2. L’expérience pratique des champs-écoles paysans sur le manioc

Ouganda – Stratégie de développement du manioc (suite)

Objectifs spécifiques (suite) :• Produire des informations et mettre en place la circulation d’informations par base de

données entre les parties prenantes du sous-secteur• Faciliter l’utilisation industrielle du manioc et de ses produits, de façon à accroître et à

diversifier le revenu des ménages• Promouvoir des campagnes éducatives sur la valeur nutritive du manioc et de ses produits,

dans le but d’en développer la consommation • Renforcer la production durable de manioc pour satisfaire la demande des marchés intérieur

et export• Soutenir et faciliter le développement de systèmes de commercialisation et d’infrastructures

de marché pour le sous-secteur maniocLe cadre stratégique, à l’échelon international et macroéconomique, est fondé sur la nécessité d’orienter le développement du sous-secteur manioc, et la stratégie elle-même applique les principes suivants :

• Soutenir la recherche en vue d’obtenir des variétés de manioc à haut rendement et des avancées technologiques pour la filière manioc

• Mettre en place des systèmes et infrastructures permettant d’améliorer la fourniture de services

• Mettre l’accent sur les progrès à accomplir et les capacités à renforcer pour l’ensemble des parties prenantes en vue d’améliorer, en quantité et en qualité, l’offre de manioc et de produits du manioc

• Mettre en place des systèmes pour l’élaboration de normes, d’assurance qualité et de réglementation sanitaire visant le manioc

• Soutenir l’égalité entre genres concernant l’accès aux ressources et aux résultats des investissements dans le sous-secteur

• Promouvoir des campagnes d’éducation visant à une utilisation et une consommation accrues du manioc et de ses produits sur le marché intérieur, en substitution à des produits importés

• Soutenir les investissements du secteur privé et du secteur public dans la filière manioc• Créer des bases de données et de systèmes d’information, en soutien à la prise de décision

en matière d’investissements et de commerce dans le sous-secteur• Faciliter la concurrence et les pratiques de commerce équitable• Encadrer l’ensemble des parties prenantes de la filière manioc par une réglementation visant

la réussite économique du sous-secteur

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PARTIE 2

CHAMPS-ÉCOLES PAYSANS SUR LE MANIOC

Ressources à l’intention des facilitateurs

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1. Introduction

La Partie 2 fournit des informations de contexte sur l’approche FFS et une compilation d’exercices de terrain, tels qu’ils sont mis en œuvre dans les champs-écoles paysans sur le manioc. Les exercices sont essentiellement tirés de l’expérience pratique accumulée en Angola, en République démocratique du Congo, au Kenya et en Ouganda, mais ils tirent également parti de l’expérience plus large des écoles de terrain d’autres programmes. Les annexes fournissent des informations contextuelles supplémentaires sur la facilitation, ainsi que des exemples de programmes d’enseignement utilisés par les FFS-manioc.

Les exercices sont des exercices pratiques, mettant principalement l’accent sur le manioc, bien que certains soient de nature plus généraliste. Le manioc est une culture à cycle long, de 12 à 18 mois ou même davantage. En pratique, cela signifie que les FFS-manioc mènent fréquemment plusieurs études de terrain, comprenant une étude de base comparative entre pratiques culturales locales et approches intégrées, à laquelle s’ajoutent diverses études approfondissant des thèmes spécifiques identifiés par les participants au champ-école paysan au cours de la phase de préparation.

Les types d’étude de terrain et les modèles d’exercices du présent guide pratique sont proposés à titre de source d’inspiration, que les facilitateurs utiliseront en les adaptant aux conditions locales. De nouveaux exercices peuvent être ajoutés en tant que de besoin. Les exercices peuvent être mis à profit tant par les facilitateurs encore peu familiarisés avec le FFS et qui en sont à leurs débuts sur le manioc, que par les facilitateurs chevronnés chargés de la formation des facilitateurs (ToF). Ils peuvent être appliqués aux différents modes de formation utilisés, depuis la formation à plein temps courant sur un cycle cultural complet jusqu’à la ToF itinérante se partageant entre plusieurs FFS associés.

L’information contextuelle s’articule comme suit :

2. Approche FFS : Contexte 3. Préparation du FFS : Exercices 4. Mise en œuvre du FFS : 4.1 Études de terrain 4.2 Exercices IPPM 5. Exercices sur l’aspect entrepreneurial de l’exploitation agricole 6. Exercices de dynamique de groupe 7. Information de base sur l’évaluation 8. Information de base sur les activités post-FFS

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2. Approche FFS : Contexte

CONCEPTLe champ-école paysan est une approche participative de l’acquisition de connaissances, fondée sur les principes de l’éducation non formelle destinée aux adultes. C’est une école hors les murs ; elle fonctionne sur un champ où une culture est en cours, et où les paysans se réunissent régulièrement pour approfondir leurs capacités d’analyse et de résolution de leurs propres problèmes, tant individuels que communs.

•Un champ dévolu au FFS pour y apprendre et comparer

•Un groupe de paysans (les apprenants)

• Identification et définition des objectifs individuels et partagés d’acquisition de connaissances

•Calendrier des réunions FFS et programme d’enseignement

•Organisation du groupe FFS

•Un facilitateur formé, disposant des capacités techniques pour orienter et accompagner les paysans dans leur acquisition de connaissances

ASPECTS HISTORIQUESLa formulation initiale de l’approche champ-école paysan remonte à 1989, en Indonésie. Les premiers FFS avaient pour objet l’éducation des paysans sur la lutte intégrée en riziculture. Une utilisation erronée des pesticides avait mis hors jeu le contrôle biologique naturel à l’intérieur des écosystèmes rizicoles, entraînant de plus en plus de problèmes d’infestations de ravageurs et d’effets négatifs sur l’environnement et la santé humaine. Les FFS ont aidé les paysans à approfondir leur connaissance de l’écosystème rizicole et à prendre de meilleures décisions de gestion de leurs champs, dans un contexte d’apprentissage mutuel et de participation à l’échelon de la communauté. L’approche FFS visant le riz a rapidement été étendue à d’autres pays asiatiques. Depuis lors, un nombre croissant de pays a eu recours à l’approche FFS pour aborder une large variété de sujets, dans toutes sortes de contextes.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne24

OBJECTIFS CENTRAUX DU FFS

•Renforcement de la capacité des paysans à identifier et à résoudre des problèmes de terrain survenant dans des conditions spécifiques

•Renforcement de la capacité des communautés à s’organiser, avec une consolidation de la cohésion sociale

•Mise au point de techniques adaptées et appropriées aux conditions locales des paysans (gestion adaptative)

•Création d’une masse critique permettant d’assumer la direction des activités et de susciter un développement durable des communautés

Le FFS est un espace dévolu à l’éducation des paysans, et l’acquisition de connaissances en est un élément central. Les principes ci-dessus doivent déterminer ce processus éducatif. Le contenu de l’enseignement dépend des problèmes qui se posent et est donc appelé à évoluer dans le temps et dans l’espace en fonction de l’écologie du lieu. Les connaissances et le vécu des paysans constituent des contributions appréciées et essentielles au processus éducatif des FFS.

IPM, IPPM ET FFSDans les systèmes rizicoles asiatiques, l’angle d’attaque des FFS était la lutte intégrée (IPM). Au fur et à mesure que le FFS gagnait d’autres régions, la notion d’IPM s’élargissait pour devenir la gestion intégrée des ravageurs et de la production (IPPM). Le FFS permet d’approfondir la compréhension d’agro-écosystèmes complexes et les connaissances des paysans. Les paysans acquièrent une bonne compréhension des différents composants de l’agro-écosystème, des relations entre ces composants et de leurs influences réciproques ; ils prennent conscience des services écosystémiques dont ils bénéficient, et apprennent à prendre

des décisions en toute connaissance de cause pour gérer ces systèmes à l’optimum.

Les FFS reposent largement sur la connaissance – ils effectuent la synthèse entre les informations produites par la science et le savoir-faire des paysans.

Principes de base du FFS

• La première ressource éducative est le champ lui-même.

• La base de l’acquisition de connaissances est l’expérience.

• Le processus éducatif est orienté par la prise de décision.

• La durée du cycle éducatif est celle du cycle cultural (d’un bout à l’autre).

• Le contenu de la formation (programme d’enseignement) est basé sur les circonstances locales du FFS, innovations et apports extérieurs venant en appui.

L’IPPM et le FFS contribuent à une intensification durable de la production agricole, telle que soutenue par la stratégie « Produire plus

avec moins » de la FAO (http://www.fao.org/ag/save-and-grow/).

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25Partie 2: 2. Approche FFS : Contexte

Le champ-école paysan est un espace d’expérimentation et de validation d’idées nouvelles, et de discussion, d’analyse et d’assimilation des connaissances sous-jacentes en vue d’approfondir les capacités de prise de décision.

LES ÉTAPES DE LA FORMULATION D’UN PROGRAMME FFSLes champs-écoles paysans fonctionnent au niveau de la communauté, avec des paysans formant des groupes. Leurs programmes sont élaborés en consultation avec les communautés locales et des étapes spécifiques doivent être observées afin d’assurer les interactions nécessaires entre les paysans et les autres parties prenantes concernées :

•Évaluation des besoins

•Élaboration du programme d’enseignement

•Formation des facilitateurs

•Mise en œuvre du champ-école paysan

•Actions complémentaires

En préalable à la mise en œuvre du FFS proprement dit, il est nécessaire d’effectuer un travail de préparation. Les facilitateurs doivent recevoir une formation et acquérir les savoir-faire nécessaires – en matière de technique, de méthodologie, de facilitation et d’organisation. La formation des facilitateurs (ToF) sert à approfondir ces savoir-faire et à transmettre la connaissance du processus de préparation et de mise en œuvre de FFS. Le type de ToF pourra varier en fonction du programme FFS.

Les quatre principes de l’IPPM dans le contexte du FFS

1. Cultiver une plante en bonne santé. Ce principe recouvre un large éventail de pratiques culturales : préparation des sols, choix de la variété, mode de plantation, sarclage et récolte. Une plante en bonne santé va mieux résister aux ravageurs et maladies et pourra compenser leurs effets sans perte de rendement.

2. Observer la culture régulièrement. C’est la base d’une prise de décision éclairée en gestion des cultures : le paysan tient compte des différents éléments de l’agro-écosystème, comprend leurs interactions et analyse la situation.

3. Protéger les ennemis naturels. Certains insectes se nourrissent des plantes, mais sont eux-mêmes consommés par des ennemis naturels qui fournissent ainsi un service écosystémique gratuit : c’est le contrôle biologique naturel. Apprécier l’importance de ce contrôle et en préserver le fonctionnement est un élément clé de l’IPM.

4. Sur son propre champ, l’expert c’est le paysan. La prise de décision appartient d’abord au paysan et il a besoin de connaissances et d’une bonne compréhension de l’ensemble de l’agro-écosystème pour prendre des décisions en toute connaissance de cause. Les paysans acquièrent l’expertise sur leurs propres champs à travers l’échange d’information, la comparaison et à la mise à l’épreuve de différentes approches.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne26

La préparation du FFS (stade pré-FFS), sa mise en œuvre et les actions complémentaires (stade post-FFS) sont abordées en détail dans les sections suivantes. Un travail préparatoire est nécessaire à la formulation d’un FFS. Une fois que les sessions régulières du FFS ont commencé, en début de cycle cultural, l’ordre du jour de la réunion (hebdomadaire) comprend normalement les points suivants :

•Rappel de la précédente session/réunion sur champ

•Analyse agro-écosystémique (AESA)

•Exercice de dynamique de groupe

•Sujet spécial (ou sujet du jour)

•Fixation d’une date pour la session suivante

•Brève évaluation des activités de la journée

Le présent guide pratique comporte des exemples d’études de terrain et d’exercices susceptibles d’être mis en œuvre dans le cadre du FFS. Les sujets spéciaux comprennent des exercices sur des questions techniques, comme l’approfondissement de la compréhension de la biologie et de l’écologie des insectes et des maladies. Les réunions FFS peuvent également aborder des questions de société.

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3. Préparation du FFS : Exercices

La liste considérable d’activités pré-FFS inclut celles qui suivent :

•Conscientisation à propos du FFS

•Sélection du groupe de paysans qui vont suivre le FFS – les critères de sélection sont déterminés localement, prenant en compte les responsabilités par rapport à la culture, l’analyse des rôles des genres, la division du travail, etc.

• Identification des problèmes qui se posent sur le terrain et des possibilités de solutions

•Choix d’un champ pour le FFS

•Formulation d’un premier jet du programme d’enseignement

•Détermination de la fréquence des réunions

Les exercices de terrain compilés ici ne donnent que quelques exemples de ce qu’il est possible de faire au cours de la phase préparatoire du FFS. L’idéal est qu’un facilitateur dispose de suffisamment de temps, avant le démarrage effectif du FFS (début de cycle cultural), pour tenir plusieurs réunions avec la communauté, l’informant sur le FFS et la préparant pour ses activités (le mieux est 2 à 3 mois, mais dans les faits on dispose souvent de moins de temps).

MISE AU POINT D’UN CALENDRIER DE CULTURE1

Contexte Les paysans ont une très grande expérience de la culture du manioc. Ils sont familiers avec les différentes pratiques associées aux différentes étapes du cycle de culture, et avec les problèmes qui se posent à tel ou tel moment. Ils ont aussi des idées quant aux solutions possibles et aux opportunités de résoudre certains de ces problèmes. Le présent exercice prend place avant la plantation du manioc et permet au groupe FFS et à son facilitateur d’analyser la filière manioc, non seulement d’un point de vue agronomique, mais encore dans un plus large contexte socioéconomique. L’exercice aide le groupe à assigner des priorités aux différents problèmes que doit aborder le FFS, et à décider quelle(s) étude(s) de terrain présentent de l’intérêt.

1 À la suite de cette session, le facilitateur pourra mettre à profit ses conclusions pour contribuer à l’élaboration d’un programme d’enseignement adapté au site du FFS.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne28

Objectifs

•Analyse et discussion des pratiques, des problèmes et des opportunités associés à la production du manioc

•Fixation de sujets et d’études prioritaires pour le FFS

Temps nécessaire : 2 heures (préalablement au démarrage du FFS)

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres

Méthode

•Travailler en petits groupes de 5 à 6 personnes.

•Demander à chaque groupe de discuter et de renseigner un tableau matriciel (voir annexe 4).

• Indiquer si le manioc est cultivé seul ou en association avec d’autres cultures. Identifier les problèmes liés à cette question.

•Discuter la façon dont la parcelle réservée au manioc est choisie. Le champ est-il nettoyé pour planter le manioc ? Le manioc vient-il après une autre culture ? Sera-t-il suivi par une autre ?

•Que chaque groupe présente ses conclusions et les discute avec l’ensemble du groupe FFS.

•Noter quels sont les sujets à traiter et lesquels sont difficiles à traiter.

•Que le groupe assigne des priorités pour faire ce qui est possible dans le temps disponible.

Questions à mettre à la discussion (pour chaque étape du cycle cultural)

•Quels sont les principaux problèmes ?

•Quelles sont les solutions possibles ?

•Comment les inclure dans le FFS ?

•Quels sont les problèmes prioritaires ?

TABLEAU 4Un exemple de tableau matriciel, venant du district de Busia, Ouganda

Stade dans le cycle de culture

Activité Problèmes Opportunités, possibilités de solutions

Novembre Récolte Faible niveau de la demande

Transformer et entreposer le manioc

Décembre Préparation du sol Cherté de la main-d’œuvre

Mettre de l’argent de côté

Fin février Plantation Pas de matériel végétal sain

Pépinière gérée par le groupe

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29Partie 2: 3..Préparation du FFS : Exercices

CHOIX DU CHAMP

IntroductionLe choix du champ est très important en lutte intégrée. En raison de la grande robustesse du manioc, les paysans pensent volontiers qu’en le plantant dans toutes sortes de conditions, il produira quand même. Cependant, pour arriver à une production suffisante et rentable, avec une bonne efficacité de la gestion intégrée des maladies et ravageurs, le manioc préfère un sol meuble, profond, et suffisamment riche en nutriments. Il convient d’éviter certaines pratiques, notamment :

• cultiver le manioc sur un champ inondé ou exposé à l’être ;

• le cultiver en rotation après une culture à racines ou à tubercules ; et

•utiliser des champs où s’est manifestée de la bactériose vasculaire au cours des 5 années précédentes.

Dans le cas de cultures mixtes, les critères de sélection propres aux autres cultures doivent également être pris en considération. Le présent exercice peut être effectué par le groupe FFS lors de la discussion sur le site à choisir pour le champ-école paysan. Il sera utile aux paysans dans le choix des champs pour leur propre production de manioc.

Objectif : Améliorer la capacité des paysans à choisir un champ qui convienne à une production rentable de manioc

Temps nécessaire : 2 à 3 heures

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres, cordeau, mètre à ruban, machette, carnet, crayon, stylo

Méthode

•Faire une carte sociale du village, reprenant tous les champs (la dessiner sur le sable ou sur le tableau à feuilles mobiles).

•Discuter et analyser le potentiel des différents types de sol.

•Faire une visite des champs.

•Si possible, faire des transects à l’occasion de ces visites de champs. Choisir un itinéraire de visite des différents champs, et demander au groupe de prendre note du relief du terrain. Faire une liste des remarques intéressantes faites dans les champs et discutées durant la marche (p. ex. plantes observées utilisation de la terre, problèmes). Tracer les lignes de niveau des différentes zones observées, lister les questions pertinentes et présenter des observations supplémentaires. Examiner avec le groupe la question des ressources disponibles et de leur emplacement, de leur évolution, et de tous problèmes liés.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne30

•Demander aux paysans pourquoi ils choisissent tel champ plutôt que tel autre ; discuter leurs critères de sélection.

•Signaler et noter les critères insuffisamment justifiés.

•Signaler et approuver les critères pertinents.

•Énoncer des lignes directrices en complément des critères de sélection.

•Une fois ceux-ci adoptés, passer à la délimitation du champ sélectionné pour le FFS.

Questions soumises à discussion

•Comment choisissez-vous un champ ? Pourquoi ?

•Quels ont été les rendements dans les champs présentant différents types de sol ? Lesquels ont été les meilleurs ? Pourquoi ?

•À quelle profondeur faut-il préparer le sol dans un champ destiné à la culture du manioc ?

•À la suite de quelle culture pensez-vous préférable de planter du manioc ?

•Combien de cultures successives de manioc avez-vous menées sur un même champ ? Que s’est-il alors passé ?

•Pour le FFS, quel champ choisir ? Quels autres critères doivent-ils être pris en considération pour le champ-école paysan ?

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31Partie 2: 3..Préparation du FFS : Exercices

L’ACCÈS À LA TERRE : NÉGOCIATION DE L’ACCÈS À LA TERRE

IntroductionEn Afrique, la terre est généralement la propriété d’un clan ou famille élargie, mais la plupart du temps, chaque membre du clan dispose d’une certaine superficie de terre arable. Le chef du village ou du clan gère les terres, mais de façon collégiale, associant l’ensemble des membres du clan. Les allogènes ou les membres de familles nouvellement installées au village doivent passer par des procédures connues de tous pour accéder à la terre.

Le fait de ne pas être propriétaire de la terre ne favorise pas les investissements à long terme qui pourraient accroître la fertilité du sol, les avantages qui en sont retirés ne subsistant en général pas au-delà de deux ans. De plus, on ne peut compter sur les associations de paysans pour assurer une continuité, leurs efforts étant des plus vulnérables aux conséquences de perturbations dans les accords de répartition des ressources foncières. Il est donc important de négocier l’accès à la terre et de s’assurer, à titre provisoire, un titre foncier.

Objectif : Améliorer les capacités de négociation et s’assurer de la terre en vue d’un meilleur usage dans l’immédiat à l’avenir

Temps nécessaire : 2 à 3 heures

Matériel : Carnets, crayons de couleur, stylos, tableau à feuilles mobiles, feutres

Méthode

•Faire une carte sociale du village, reprenant tous les terres disponibles.

•Examiner avec les paysans les points suivants :

- la façon dont la terre est attribuée et transmise d’une génération à la suivante dans le cadre d’un même clan et vers des non-membres du clan ;

- la disponibilité de terres dans le village ;

- la fertilité des terres du village et leur niveau de dégradation ;

- la démographie du village ;

- les problèmes et conflits fonciers connus ou potentiels dans le village ;

- la façon dont ces conflits peuvent être résolus ;

- la possibilité de garantir la propriété d’un individu ou d’une communauté en vue d’une meilleure utilisation de la terre, par exemple avec un titre foncier provisoire ; et

- la création du champ-école paysan.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne32

Questions soumises à discussion

•Comment accédez-vous à la terre ?

•Qui est propriétaire (en pour cent) et qui ne l’est pas ?

•Quelles sont les terres inutilisées du village ? Quelle évolution cela représente-t-il par rapport à 10 ans plus tôt ?

•Comment la fertilité des sols du village évolue-t-elle ? Quelles perspectives pour la situation foncière du village dans les 5, 10, 15 ou 20 ans ?

•Comment la population va-t-elle évoluer dans les 5, 10, 15 ou 20 ans, et avec quelles conséquences pour la situation foncière ? Connaissez-vous des problèmes ou conflits fonciers susceptibles de survenir dans les 5, 10, 15 ou 20 ans ?

•De quels moyens dispose-t-on pour garantir la propriété foncière d’individus, de familles ou de la communauté en vue d’une exploitation rationnelle et durable des terres ? Que pensez-vous d’utiliser des documents écrits (titres fonciers provisoires) pour assurer cette garantie de propriété ?

•Où pensez-vous installer le champ-école paysan et quelles sont les conditions à remplir ?

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4. Mise en œuvre du FFS 4.1 Études de terrain

Chaque FFS établit un « champ d’étude » – un champ qui servira à l’apprentissage au cours du FFS. Le FFS va en général procéder à une étude comparative entre les pratiques paysannes locales et les pratiques IPPM. D’autres études pourront être mises en place pour traiter de problèmes spécifiques identifiés lors de la phase préparatoire. Du fait que le manioc est une culture à cycle long, il pourra être envisagé et conseillé de prévoir d’autres sujets d’étude. Face à une forte pression de maladies virales, il serait utile de consacrer une étude à la multiplication de matériel végétal sain. Comme il a été indiqué plus haut, les études de terrain ont pour objet l’apprentissage, non la recherche académique.

IntroductionLes paysans sont des chercheurs qui gèrent leur environnement sur la base de l’accumulation accumulée au cours des siècles, et à laquelle ils font donc pleinement confiance pour arriver aux résultats qu’ils obtiennent. C’est cette expérience qui oriente leurs réactions. Modifier leurs habitudes ne leur vient pas naturellement. Ils n’en changeront qu’après avoir vécu une nouvelle expérience, qui garantit des résultats sur la base de connaissances nouvellement acquises. Pour toutes ces raisons, il est nécessaire que les études menées par un FFS répondent aux besoins et aux espérances des paysans.

Là où paysans, vulgarisateurs travaillent en collaboration, il devient possible d’ajuster des technologies au stade du développement aux conditions agronomiques et socio-économiques des paysans. Les travaux des stations de recherche peuvent être réorientés pour incorporer les connaissances et le vécu des paysans, les valider à l’aune des principes scientifiques, et intégrer des aspects socio-économiques aux thèmes et technologies à l’étude.

Définition des possibilités d’études à mener par les FFSEn réalité, l’acquisition de connaissances via le FFS se fonde sur les principes de l’éducation non formelle des adultes et sur la lutte intégrée. En pratiquant une agriculture expérimentale, les paysans sont en mesure de confronter leur propre expérience, collective et individuelle, avec une nouvelle expérience, celle de la lutte intégrée, pour trouver des solutions à leurs problèmes. L’idée est de développer ou d’approfondir la capacité des paysans à observer, analyser, et prendre des décisions en toute connaissance de cause pour améliorer leurs pratiques culturales et leur niveau de vie.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne34

Il pourra être utile de formuler une matrice des connaissances avec les paysans et les personnes ressources, tant sur les sujets qu’ils maîtrisent que sur ceux où il leur reste encore à apprendre. Le calendrier de culture est un instrument efficace pour mettre en évidence les problèmes importants au niveau local. La matrice des connaissances contribue à l’identification des études à mener et des sources possibles de données, tout en fournissant des idées relatives aux sujets spécifiques sélectionnés. Pour chaque sujet, la matrice des connaissances détaille ce qui est connu et par qui (paysans, vulgarisateurs et chercheurs).

•En haut à gauche : tant les paysans que la recherche/vulgarisation sont conscients du sujet et le comprennent.

•En bas à gauche : les paysans ont la connaissance et l’expérience du sujet, la vulgarisation/recherche n’en a pas conscience.

•En haut à droite : la vulgarisation/recherche connaît et comprend le sujet, les paysans ne le connaissent pas.

•En bas à droite : « l’inconnu » – tant les paysans que la vulgarisation/recherche manquent de connaissances ou d’information.

La matrice aide à formuler des sujets d’étude, et à déterminer qui peut contribuer quelles connaissances pour l’exploration de meilleures pratiques de gestion pour le site.

La présente section donne des exemples d’études de terrain susceptibles d’être menées dans un FFS-manioc. Ces exemples proviennent de programmes FFS en activité et ont été testés dans des FFS et/ou en ToF. Chaque FFS mène au moins l’étude de base qui consiste à comparer les pratiques paysannes locales et les pratiques IPPM. On trouvera également des exemples d’études spéciales qui approfondissent un problème spécifique localement important. La longueur du cycle du manioc se prête bien à l’inclusion d’études spéciales, dans la mesure où les activités complémentaires disposent du temps nécessaire. Un matériel végétal sain est important, notamment dans les zones où la CMD et la CBSD se répandent et font des dégâts – en pareil cas, le FFS gagnera à la mise en oeuvre d’une étude sur la multiplication de matériel végétal.

Matrice des connaissances

Niveaux de connaissancePaysans

Oui Non

Vulgarisation et recherche

OuiOui – Oui

Comparaison IPPM/FP

Oui – Non Étude spéciale

Non Non – Oui Étude spéciale

Non – Non Recherche

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35Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

La section commence par deux exercices à caractère général : le premier pour déterminer l’organisation spatiale du champ, le second pour décider de la taille des parcelles et de la plantation dans les champs. On trouvera des plans détaillés d’études couvrant divers sujets.

Les types d’étude de terrain proposés ci-dessous le sont à titre de source d’inspiration, qu’il conviendra d’adapter aux conditions locales. Il ne s’agit pas d’un programme impératif pour chaque FFS. Et la liste proposée n’est pas exhaustive : il reste possible d’élaborer d’autres études de terrain traitant d’autres sujets présentant un intérêt pour un groupe FFS sur un site donné. Certaines études pourront donner des résultats après un simple cycle cultural, tandis que d’autres (p. ex. celles relatives à la fertilité du sol) nécessiteront une période d’expérimentation plus conséquente (auquel cas il pourra être indiqué de mettre en place une activité de groupe post-FFS).

Aperçu général des types d’études de terrain présentés dans cette section

Étude de terrain FFS Programme des études

Répartition des études dans le champ

Étude comparative de base Différentes approches de gestion pour le manioc : IPPM par rapport aux FP

Multiplication et matériel végétal

Multiplication de boutures de manioc saines

Comparaisons inter-variétales

Transmission du virus de la mosaïque

Gestion de la fertilité du sol Gestion des résidus végétaux lors de la préparation du sol

Fumure organique avec fumier de bovins

Brève jachère avec des légumineuses pour améliorer la fertilité

Autres études spéciales Calendrier de plantation

Sarclage

Récolte des feuilles de manioc

Lutte contre les rats-taupes

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne36

ÉTUDE DE TERRAIN (1) : PROGRAMME DES ÉTUDES

Introduction Le processus d’apprentissage au sein d’un FFS doit se conformer au cycle d’apprentissage d’un adulte. L’expérience accumulée par les paysans est une ressource de premier plan pour l’acquisition de connaissances. Mais le changement d’attitude et de comportement ne peut être influencé que par des conclusions tirées d’expériences pratiques apportant des solutions à des problèmes concrets. Les études de terrain combinent les connaissances des facilitateurs et des paysans pour arriver à une production et à une rentabilité améliorées. L’étude de terrain à caractère général compare différentes méthodes de gestion dans un champ sous gestion intégrée de la production et des ravageurs (IPPM) d’une part, et dans un champ sous pratiques paysannes locales (FP) d’autre part. Au démarrage, les pratiques paysannes sont cataloguées en détail, afin d’éviter qu’elles ne changent au cours du cycle cultural.

Les sujets avec lesquels soit les facilitateurs, soit les paysans ne sont pas familiers sont traités dans le cadre des études spéciales (s’il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’à une étude couvrant la totalité du cycle cultural, ils peuvent simplement faire l’objet d’un sujet spécial lors d’une session du FFS). L’étude générale et les études spéciales constituent le programme d’études de terrain pour le champ-école paysan. Il est nécessaire que tous les participants du FFS aient une bonne compréhension des objectifs de ces études. C’est pourquoi le présent exercice doit se voir consacrer tout le temps et l’attention nécessaires, car il forme la fondation et la base de la motivation des paysans à s’engager dans la durée, par leur présence aux sessions du FFS jusqu’à la fin du cycle cultural.

Objectifs

•Aider les paysans à définir et formuler les études à mener dans le cadre du FFS, avec leurs objectifs et les traitements associés

•Apprendre aux paysans à trouver des solutions à de sérieux problèmes de terrain par le recours à l’expérimentation

Temps nécessaire : 3 à 4 heures

Matériel : Machettes, piquets pour délimiter des parcelles, carnets, stylos, crayons, tableau à feuilles mobiles, feutres

Méthode

•Faire une liste classant tous les problèmes rencontrés dans la production de manioc, et la soumettre à l’examen du groupe. Discuter l’importance des

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37Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

différents problèmes. Faire référence à l’exercice de calendrier de culture s’il a été effectué auparavant.

•Discuter de la façon d’aborder certains problèmes au moyen d’études FFS, en posant des questions comme : Que pensent les paysans d’un problème donné ? Qu’ont-ils fait pour y faire face, et pour quelles raisons ? Comment peut-on résoudre le problème/la question ? Quelles sont les contraintes ? Quels sont les sujets à couvrir par le ou les études ?

•Envisager des traitements culturaux pour les différentes études.

•Réfléchir aux principes élémentaires de comparaison entre traitements et aux indicateurs à prendre en compte pour différencier leurs performances.

•Réfléchir aux méthodes utilisées par les paysans pour cultiver le manioc.

•Examiner ensemble le planning et la période des différentes études ainsi que la façon de les organiser.

•Examiner la configuration du champ dans le temps et dans l’espace pour chacune des études, prenant en compte la surface des parcelles, l’orientation des rangs de plants et des champs, la topographie et le gradient de fertilité.

•Faire un schéma reprenant toutes les études sur un tableau à feuilles mobiles, montrant les différents champs.

•Matérialiser les limites des différents champs et des traitements associés en utilisant les piquets de démarcation.

•Poser des panneaux pour marquer les différents champs.

•Revenir avec les paysans sur les difficultés rencontrées pour définir les études, les objectifs et les traitements, et pour délimiter les parcelles.

Questions soumises à discussion2

•Comment les paysans font-ils pour expérimenter de nouvelles technologies telles que des nouvelles variétés ?

•Quels sont les principaux problèmes qui surviennent ? Quelles sont les solutions possibles (savoir-faire) ?

•Quelles sont les solutions connues uniquement des facilitateurs, ou uniquement des paysans ? De quelle façon tester les différentes solutions (savoir-faire) ?

•Quels sont les différents traitement associés à chaque étude ? Que pensez-vous de chacun des traitements ? Pourquoi y en a-t-il plusieurs pour chaque étude ? Comment les comparer ?

•Qui va planter, et à quel moment ? Pourquoi ? Comment avez-vous choisi votre champ ? À quel endroit allez-vous planter ?

•De quelle façon pouvez-vous tracer le schéma d’ensemble de toutes les études et de tous les traitements ?

2 Les paysans devront être guidés, dans leur recherche de réponses, par les questions posées et les exemples donnés par le facilitateur.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne38

•Comment pouvez-vous ordonner les études et les traitements dans le champ en prenant en considération sa superficie et son orientation, celle des rangs de plants, sa topographie et son gradient de fertilité ? De quelle façon marquer ou étiqueter les différentes études et les différents traitements ?

•Quelles difficultés sont-elles survenues au cours de l’exercice ?

Exemple d’organisation pour les différentes études d’un FFS

FPvariété locale

IPPMvariété améliorée

IPPMvariété locale

FPvariété améliorée

V 1améliorée

V 2améliorée

V 3locale

V 4améliorée

Étude spéciale –comparaison inter-variétale

Étude spécialefumure

Étude calendrier plantation

Variété améliorée(1)

Variété améliorée(2)

Variété améliorée(3)

Engrais 1 Engrais 2témoin

Engrais 3 Engrais 4

Date 1 Date 2 Date 3

Date 4 Date 5 Date 6

Étude comparative desméthodes de gestion – IPPM et FP

étude 1 étude 2

Multiplication de m

atériel sain de manioc

AG R

AG R

Lieu de réunion,hangar

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39Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

ÉTUDE DE TERRAIN (2) : RÉPARTITION DES ÉTUDES DANS LE CHAMP – DIMENSIONS DES PARCELLES ET ORIENTATION DES RANGS DE PLANTS OU DES BILLONS

Introduction La superficie d’une parcelle dépend de divers facteurs, dont le type de culture, l’objectif de l’étude, le matériel végétal disponible et la densité de plantation. La disponibilité de boutures de manioc est un facteur critique qui peut entraîner une réduction ou une extension de la surface de la parcelle dévolue à l’étude. Pour une densité optimale de 10 000 plants/ha, l’intervalle de plantation est de 1 × 1 m. Des parcelles de 10 × 15 m (ou 20 m) pour la comparaison IPPM/LP (pratiques locales), et de 5 × 10 m pour les études locales (cette surface représentant un minimum) ont donné des résultats satisfaisants. L’orientation des rangs de plants varie selon la topographie du terrain :

•Terrain plat : les parcelles peuvent être carrées ou rectangulaires et les rangs de plants est-ouest, optimisant l’efficacité de la lumière pour la photosynthèse.

•Terrain en pente : les parcelles peuvent être rectangulaires, les rangs de plants épousant les courbes de niveau pour réduire la vitesse du ruissellement et éviter l’érosion (avec toutes ses conséquences).

Les billons sont disposés à 1 m d’écartement entre la crête des billons. Cependant, si le champ porte des résidus végétaux en abondance, cette distance peut être augmentée jusqu’à 1,5 m de crête à crête.

Objectif : Aider les participants à trouver la meilleure disposition et la meilleure orientation pour les parcelles d’étude et les rangs de plants, optimisant l’utilisation de la lumière et de l’eau de pluie

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Mètre-ruban, machettes, houes, piquets de démarcation, feutres, carnets, crayons, stylos, tableau à feuilles mobiles

Méthode

•Rappeler aux participants le nombre et la nature des études à mener à bien.

•Réfléchir à la disponibilité de boutures, à la morphologie ou la topographie du champ, et aux distances de plantation qui seront utilisées, pour déterminer la forme et les dimensions des parcelles.

•Concernant l’orientation des rangs de plants, procéder à des exercices sur l’ombre et les rangs :

- diviser les participants en quatre groupes qui formeront quatre rangs nord-sud

- leur faire observer la présence d’ombre entre les rangs

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne40

- leur faire prendre l’orientation est-ouest

- leur faire observer l’absence d’ombre entre les rangs

- réfléchir sur l’effet de l’ombre sur les plants de manioc

- mener un débat conduisant au choix de l’orientation est-ouest

•Réfléchir sur les causes et les effets de l’érosion.

•Considérer les avantages de planter en suivant les courbes de niveau.

•Réfléchir sur la nécessité de le faire quand le sol est en pente.

•Disposer les parcelles sur la base des dimensions convenues, en plaçant les rangs (billons) sur terrain plat et en suivant les courbes de niveau.

Questions soumises à discussion

•Quelles sont les études que doit mettre en œuvre le FFS ?

•Combien de parcelles sont-elles nécessaires pour chaque étude ? Comment seront-elles disposées sur le champ ?

•Quelles seront les dimensions de chaque parcelle ? Quel intervalle faut-il prévoir entre les parcelles et entre les études ?

•Quelles seront la surface et l’orientation des parcelles ?

•Que se passe-t-il avec des rangs de plants orientés nord-sud ?

•Que se passe-t-il avec des rangs de plants orientés est-ouest ?

•Quelle est la bonne orientation pour optimiser les effets de la lumière pour tous les plants ?

•Pour quelles raisons la terre est-elle plus fertile en contrebas que sur une pente ou à son sommet ?

•Que savez-vous des causes et des effets de l’érosion ?

•Est-il nécessaire de lutter contre l’érosion ?

•Quelles techniques ou pratiques sont-elles utilisables contre l’érosion ?

•Quels sont les avantages de pratiquer des billons et des rangs de plants en épousant les courbes de niveau ?

•Comment pouvez-vous établir (disposition et marquage) les rangs de plants de manioc ?

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41Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

ÉTUDE COMPARATIVE DE BASE :3

DIFFÉRENTES APPROCHES DE GESTION POUR LE MANIOC : IPPM PAR RAPPORT AUX FP

IntroductionLe manioc est l’aliment de base de plus de 70 pour cent de la population congolaise et la principale source de revenu pour ses producteurs. Cependant, la production de manioc a chuté brutalement depuis le milieu des années 90 pour toutes sortes de raisons, dont les ravageurs et maladies (p. ex. la CMD), le manque de variétés améliorées et le faible niveau des pratiques culturales, avec pour conséquences l’insécurité alimentaire et l’insuffisance des revenus. Les ménages ruraux continuent de produire du manioc sans pouvoir atteindre des niveaux de production satisfaisants. Qui plus est, si des pratiques culturales et des variétés améliorée ont été mises au point par la recherche et disséminées, elles restent inconnues des paysannes. Pour aider les paysans à améliorer leurs pratiques, il est nécessaire de mener une étude comparative entre les différentes approches de gestion de terrain, leur permettant d’adapter à leurs propres champs des pratiques novatrices et améliorées.

Objectifs

•Permettre aux paysans de choisir eux-mêmes des pratiques culturales adaptées à leurs circonstances, les mettant en mesure de cultiver le manioc de façon durable, rentable et à l’abri des ravageurs et maladies

•Évaluer les avantages économiques de différentes approches de la gestion agricole du manioc (IPPM/FP)

Temps nécessaire : La totalité du cycle de culture, transformation et commercialisation comprises

Matériel : Le champ, instruments aratoires, cordeau, mètre ruban, matériel végétal, loupes, filet à insectes, piquets de démarcation de parcelles

Méthode

•Demander aux participants d’expliquer comment ils cultivent le manioc dans leurs champs aux différents stades de la culture (se référer à l’exercice sur les calendriers de culture s’il a été effectué). Effectuer la comparaison entre les pratiques paysannes locales et une pratique intégrant toutes les connaissances disponibles sur la lutte contre les maladies et les ravageurs pour une production améliorée (pratiques recommandées par la recherche et meilleures pratiques paysannes).

3 Exemple pris en République démocratique du Congo – à adapter aux conditions locales.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne42

Itinéraire technique pour les pratiques IPPM : Points de départ en République démocratique du Congo

Critères pour sélectionner un champ• Dans une zone accessible, visible, à proximité du village• Pas de conflit sur la propriété de la terre (existence d’un document ou titre foncier provisoire)• Le passé du terrain est connu (pas de manioc la saison précédente, végétation antérieure

démontrant la fertilité du sol)• Sol meuble et profond• Représentant bien l’environnement local

Préparation du sol• Préparation en profondeur (30 cm) avec incorporation de biomasse végétale (adventices, paille

et résidus de culture) là où il n’y a pas de problème de termites, en utilisant des instruments aratoires / équipements adaptés.

• Pratiquer un billonnage avec incorporation des adventices et autres résidus végétaux entre les billons

• Prendre en compte les courbes de niveau• Pas de brûlis complet – seulement une mise à feu partielle

Préparation du matériel végétal• Choisir une variété améliorée à haute performance (résistance à la mosaïque, rendement élevé,

convenant à l’utilisation locale)• Choisir du matériel végétal sain dont la provenance est connue (champ)• Utiliser la partie ligneuse de la tige comme bouture• Utiliser une machette effilée pour couper les boutures (au moins 4 ou 5 nœuds, 15 à 25 cm de

long)

Plantation• Date choisie pour coïncider avec les précipitations saisonnières (p. ex. après 35 mm de pluie)• Intervalles entre les plants :

- monoculture : 1 × 1 m- culture mixte (où les cultures associées sont plantées/semées en même temps), p. ex.

arachide : manioc à 1 × 1 m et 2 rangs d’arachide à 40 × 20 cm ou 30 × 30 cm, avec 3 graines par poquet, entre 2 rangs de manioc

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43Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

•Établir 2 parcelles sous FP avec 2 variétés : améliorée et locale.

•Établir 2 parcelles sous IPPM avec 2 variétés : améliorée et locale.

•Lors des sessions du FFS, effectuer une AESA dans les deux champs, noter et appliquer les décisions de gestion agricole, comparer les différences au fur et à mesure de leur apparition et en discuter l’origine.

•Effectuer une comparaison finale à l’issue du cycle cultural, prenant en compte les paramètres observés, comme indiqué dans l’encadré en regard, et discuter des différences entre les pratiques et de leurs causes. Identifier des questions supplémentaires pour la suite, et discuter les changements à apporter aux champs des paysans pour le cycle cultural suivant.

Itinéraire technique pour les pratiques IPPM : Points de départ en République démocratique du Congo (suite)

Entretien de la culture, gestion du champSur la base de l’AESA, garder le champ parfaitement propre au cours des 3 premiers mois, par exemple :

• en replantant dans les parties non levées ;• en pratiquant la phytosanitation ou en replantant les parties non levées 3–4 semaines après

plantation ;• en houant et en billonnant.

Récolte• Récolte des feuilles : nombre de récoltes et intervalles à discuter au préalable• Récolte des racines : 12 à 18 mois (selon la durée du cycle végétal de la variété plantée) après

plantation, méthode : arrachage du plant entier• Matériel végétal : prélèvement du matériel végétal à partir de 10 mois après plantation, ou

après la récolte des racines (conservation du matériel végétal sur champ, avec les souches, sous forme de bâtons)

Disposition

IPPM survariété locale

IPPM survariété améliorée

FP survariété locale

PA survariété améliorée

Étude 1 Étude 2

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne44

Observations à réaliser

•Date de plantation ; pourcentage de plants viables ; replantation

•Croissance et développement : hauteur, circonférence à la base, diamètre du plant, nombre de tiges par plant

•Maladies et ravageurs : incidence et sévérité ; ennemis naturels

•Productions : culture(s) associée(s), feuilles, matériel végétal, racines tubéreuses

•Nombre de plants récoltés, nombre moyen de racines par plant, nombre total de racines commercialisées et rejetées (sous-dimensionnées)

•Production de matériel végétal : mètres de matériel végétal obtenu

•Valeur estimée des racines et du matériel végétal récoltés

• Intrants utilisés (coût, main-d’œuvre)

Questions soumises à discussion

•Quelles sont les différences entre l’IPPM et les FP ?

•Quelles sont les différences entre ces deux traitements quant au développement et à la croissance du manioc ? Lequel a été le meilleur ? Pourquoi ?

•Et pour les maladies ? Avez-vous remarqué des différences ? Quelle est la proportion entre plants sains et plants malades – sous IPPM ? sous FP ?

•Et les ravageurs et leurs ennemis naturels ? Observe-t-on des différences ? Pourquoi ?

•Quel a été le rendement dans les parcelles IPPM et les parcelles FP ? Pourquoi ces différences ?

•Quels sont les avantages respectifs des parcelles IPPM et FP ? Pourquoi ?

•Avez-vous l’intention d’appliquer certains des enseignements tirés du FFS ? Si oui, lesquels et pourquoi ? Vous attendez-vous à rencontrer des obstacles ? Comment les surmonter ?

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45Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MULTIPLICATION ET MATÉRIEL VÉGÉTAL (1) : MULTIPLICATION DE BOUTURES DE MANIOC SAINES

IntroductionLa multiplication de matériel végétal sain est très importante en culture du manioc. C’est encore plus vrai depuis l’apparition et la dissémination de nouvelles souches de virus de la mosaïque du manioc et de la maladie de la striure brune du manioc, à l’origine de sérieux problèmes de production pour les paysans de divers pays. Ces maladies sont principalement transmises par le matériel végétal, ou par les aleurodes qui leur servent de vecteurs, et elles continuent leur expansion rapide dans la région. Bien comprendre la multiplication et la sélection de boutures saines peut représenter un avantage crucial pour la production du manioc. Dans la pratique, là où les maladies virales posent problème, il est essentiel de mener une étude spéciale consacrée à la multiplication.

En agriculture, la qualité du matériel végétal utilisé (semences, boutures, rejets) est un facteur critique pour l’obtention d’une récolte saine et de bons résultats. L’origine et la qualité des boutures de manioc sont des éléments importants de la gestion intégrée des maladies et des ravageurs – en fait, pour le manioc, la cause principale de contamination des champs est le matériel végétal : la bouture. L’utilisation de boutures malades entraîne immédiatement la contamination du champ qui vient d’être planté.

Les paysans ont l’habitude de mélanger plusieurs variétés de manioc dans un même champ. Les virus de la mosaïque et de la striure brune se répandent essentiellement par des boutures contaminées ou malades. Pratiquement toutes les variétés locales sont vulnérables à ces virus et leur rendement est très faible. Il est indispensable de produire en quantité suffisante du matériel végétal de variétés plus performantes (c’est-à-dire résistantes/tolérantes au virus de la mosaïque et/ou de la striure brune, capables d’un rendement élevé, et adaptables aux utilisations locales). De nombreuses variétés répondant aux critères ci-dessus ont été mises au point et disséminées ; mais elles ne sont pas toujours disponibles ou correctement gérées à l’échelon du paysan (observation des normes de multiplication), et de ce fait ne réalisent pas leur potentiel en termes de rendement. Les participants au FFS doivent se familiariser avec les procédés techniques qui leur permettront de produire du matériel végétal de qualité, en commençant par leurs propres exploitations.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne46

En principe, les paysans choisissent les nouvelles variétés qu’ils estiment meilleures que les anciennes, ou qui présentent certaines caractéristiques désirables. Cependant, l’introduction de variétés nouvelles peut également entraîner la propagation de maladies. De plus, une nouvelle variété n’est souvent disponible qu’en quantités limitées. C’est pourquoi le champ-école paysan met en œuvre un petit programme de multiplication destiné à apprendre aux paysans comment multiplier du matériel végétal sain et obtenir des boutures de manioc non contaminées, qui pourront être distribuées aux participants du FFS une fois produites.

De plus, un champ de multiplication contribue à l’autonomie financière du groupe – les boutures saines produites pour l’utilisation locale peuvent être commercialisées.

Un champ de multiplication pour la production de boutures saines renforce la motivation des participants au FFS et les encourage à appliquer les techniques apprises en formation, surtout dans les zones durement touchées par les maladies virales, telles que la CMD et la CBSD. Pour la multiplication de matériel végétal sain, il faut des boutures de petite taille : 3 nœuds, 10 à 15 cm de long (microboutures). Cela permet d’augmenter le nombre de boutures par rapport aux plants-mères (amélioration du facteur de multiplication). Les boutures peuvent être plus longues quand la partie terminale de la plante est utilisée. Elles sont plantées de plain-pied dans le champ dès que sol a l’humidité requise. Les plants malades sont régulièrement éliminées jusqu’au moment de la récolte (phytosanitation).

Objectifs

•Aider les paysans à reconnaître et à produire une bouture saine et de qualité

•Produire des boutures de manioc saines pour la famille des participants au FFS

•Donner au champ-école paysan son autonomie financière

Temps nécessaire : La totalité du cycle de culture, récolte et commercialisation des boutures comprises

Matériel : Boutures saines de deux ou trois nouvelles variétés résistantes à la mosaïque, houes, machettes, carnets, stylos, champ-école paysan, cordeau

Méthode

•Procéder à la multiplication selon le protocole utilisé localement.4

•Une fois le champ établi, y effectuer des visites régulières au cours du FFS, en recherchant les plants malades pour appliquer la phystosanitation.

4 Exemple pris en République démocratique du Congo – vérifier les protocoles valides sur place.

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47Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

•Collecter les données en suivant les suggestions ci-après.

•En fin de saison, évaluer la qualité des boutures et discuter de la meilleure façon d’assurer des boutures de qualité pour la communauté.

Observations à réaliser

•Dates de plantation, pourcentage d’implantation, date de remplacement des manquants

•Début et fréquence des inspections de phytosanitation

•Mesures de croissance : hauteur des plants, circonférence à la base

•Nombre de tiges par plant

• Incidence chronologique de la mosaïque en fonction de la variété, comparaison entre variétés

•Nombre de plants éliminés lors des rondes périodiques de phytosanitation

•Maladies et ravageurs

•Dates de récolte des boutures ; nombre de fagots de boutures récoltés selon la variété, et valeur commerciale des boutures

Questions soumises à discussion

•Comment les différentes variétés se sont-elles développées dans le champ de multiplication ? Que pensez-vous de la qualité des boutures issues du champ de multiplication ? Sont-elles différentes de celles que vous avez l’habitude d’utiliser pour planter votre manioc ? Pourquoi, ou pourquoi non ? Accepteriez-vous de les utiliser pour votre propre champ ? Seriez-vous disposés à payer pour de telles boutures ?

•Quelle a été l’incidence des maladies sur le champ ? Quelles ont été les principales maladies ? Y avait-il des différences à cet égard entre variétés ? Pourquoi, ou pourquoi non ?

•Avec quelle fréquence avez-vous effectué la phytosanitation du champ ? Combien de plants avez-vous enlevés de chaque champ ? Où avez-vous mis les plants infectés que vous avez arrachés ? Qu’en avez-vous fait ? Y avait-il des différences à cet égard entre variétés ? Êtes-vous en mesure d’effectuer la phytosanitation de vos propres champs ?

•Avez-vous l’intention de créer un champ de multiplication, pour vous-mêmes ou avec un groupe de paysans ? Pourquoi, ou pourquoi non ? Envisageriez-vous d’appliquer aussi la phytosanitation à des variétés locales ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne48

Protocole de multiplication du manioc : Exemple pris en République démocratique du Congo :

Sélection du champ• Zone isolée, ≥ 200 m de tout champ cultivé en manioc et/ou en solanées, si dans un

environnement de savane (là où existent des barrières naturelles, la distance de sécurité peut descendre à 100 m)

• Sol : fertile, avec une texture d’argile sableuse• Plat ou légère pente• Exclure tout champ sur lequel du manioc ou des solanées ont été cultivées récemment

(< 5 ans)

Choix des variétés et des boutures• Variétés résistantes, connues des participants au FFS et acceptées par eux• Boutures saines en provenance d’un champ suivi par des spécialistes (station de recherche,

ONC spécialisée etc.)• Boutures coupées dans les parties médianes et ligneuses de tiges saines, de 7 à 18 mois d’âge

Préparation des bouturesCouper des longueurs de 10 à 15 cm avec une machette bien affûtée (un champ de 1 ha nécessite de 2 500 à 3 000 m linéaires de boutures)

Plantation• Date : dès le début de la saison des pluies• Profondeur : 5 à 10 cm• Espacement : 1 × 0,5 m• Densité : 1 bouture à la fois, 20 000 plants à l’hectare• Positionnement : pour des microboutures, planter à plat

Entretien/gestion• Remplacement des manquants : dès l’implantation, 3 à 4 semaines après plantation• Sarclage : dès l’apparition d’une concurrence entre adventices et manioc, surtout durant les

3 premiers mois• Fumure (important pour obtenir une bonne quantité de boutures par unité de surface) :

minérale ou organique ; incorporer les adventices lors de la préparation du sol (pour une meilleure production)

• Phytosanitation : inspection de tout le champ, rang par rang ; repérer, arracher et détruire tout plant présentant des symptômes de maladies ou toute autre anomalie ; inspections très rapprochées au début (2 à 3 fois par semaine), passant à une fois par semaine après 2 mois, puis plus espacées (mais régulières) quand la situation sanitaire est bien en main

• Bordures du champ de multiplication : à contrôler fréquemment en détruisant toute végétation sauvage indésirable

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49Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

Protocole de multiplication du manioc (suite)

Récolte des boutures de manioc (recépage)À partir de 20 à 25 cm de hauteur, dès le huitième mois après plantation

Conditionnement• Faire des fagots de 50 boutures ou de 10 tiges de 1 m (c’est-à-dire des fagots de 50 ou 100 m

chacun au total)• Éviter de maltraiter ou endommager les boutures et leurs nœuds durant la manipulation

(coupe, conditionnement, chargement, transport)

Conservation• Empilées en position verticale, couvertes de sol humide• Sous abri, en position verticale• À proximité d’un cours d’eau en saison sèche• Ne pas conserver plus de 2 semaines

Un espacement de 0,5 × 1 m donne beaucoup plus de boutures qu’un espacement de 1 × 1 m. Ce dernier a la préférence des paysans parce qu’il permet aussi une bonne production de racines tubéreuses. Un second recépage pourra être organisé après un intervalle de 9 mois, si les racines ne sont pas encore récoltées et si les plants sont encore dans le champ.

MULTIPLICATION ET MATÉRIEL VÉGÉTAL (2) : COMPARAISON INTER-VARIÉTALE5

Introduction Pratiquement toutes les variétés locales de manioc sont vulnérables au virus de la mosaïque (maladie de la mosaïque du manioc, CMD) et les rendements sont très faibles. Il est nécessaire d’avoir des variétés plus performantes, résistantes ou tolérantes au virus de la mosaïque, avec un rendement élevé, et convenant aux utilisations locales. De nombreuses variétés satisfaisant à ces critères ont été mises au point et disséminées. Les paysans n’étant pas disposés à les adopter sans en avoir fait l’expérience, une étude comparative inter-variétale pourra les aider à s’informer sur les nouvelles variétés et à déterminer ce qui vaut le mieux pour satisfaire leurs besoins et leurs exigences.

5 La même étude peut être menée en mettant l’accent sur la CBSD.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne50

Objectifs

•Permettre aux paysans d’identifier et de pouvoir choisir les variétés les plus adaptées à leurs besoins

•Évaluation économique des différentes variétés étudiées

Temps nécessaire : La totalité du cycle de culture, transformation et commercialisation comprises

Matériel : Matériel végétal de 4 variétés (1 locale, 3 nouvelles), houes, machettes, carnets, stylos, parcelles d’études préparées

Méthode

•Choisir les variétés et le matériel végétal après en avoir discuté avec les paysans.

•S’assurer de la disponibilité du matériel végétal au moment d’entamer l’étude.

•Préparer le sol de toutes les parcelles en observant l’approche IPPM.

•Répartir les variétés entre les traitements de façon aléatoire (chaque parcelle 5 × 10 m).

•Observer les mêmes activités de gestion (approche IPPM) dans chacun des 4 champs.

•Utiliser l’AESA comme base de la gestion de la culture.

•Suivre l’étude de près et en collecter régulièrement les données au moyen de l’AESA.

•Procéder à l’évaluation de la production d’un point de vue agronomique et du point de vue des paysans.

•Effectuer une analyse économique de comparaison inter-variétale.

Observations à réaliser

•Date de plantation

•Pourcentage des plants qui s’implantent, date de remplacement des manquants

•Date des sarclages

•Mesures de croissance : hauteur du plant, circonférence de la tige principale à la base du plant

•Nombre de tiges par plant

• Incidence et sévérité des maladies et ravageurs, ennemis naturels

•Dates de récolte

•Coûts et revenus (analyse économique)

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51Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

Questions soumises à discussion

•Quelle variété préférez-vous ? Laquelle vous plaît le moins ? Pourquoi ? Quelle est la variété préférée par les autres ? Celle qu’ils aiment le moins ? Pourquoi ?

•Qu’avez-vous observé sur chaque variété en termes de croissance et de développement ?

•Quelles maladies ont-elles affecté les différentes variétés ? Y a-t-il des différences entre variétés à cet égard ? Pourquoi ?

•Quels ravageurs et ennemis naturels avez-vous trouvés ? Y a-t-il des différences entre variétés à cet égard ?

•Y a-t-il des différences en termes de rendement ou de résultats économiques ?

•Au cas où vous choisiriez une ou deux de ces variétés pour vos champs, où allez-vous trouver du matériel végétal ? Pouvez-vous mettre en place un champ de multiplication à brève échéance ?

•Aimeriez-vous continuer d’essayer de nouvelles variétés la saison prochaine ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne52

MULTIPLICATION ET MATÉRIEL VÉGÉTAL (3) : TRANSMISSION DU VIRUS DE LA MOSAÏQUE6

Introduction Les paysans ne s’aperçoivent de la contamination par la CMD que quand les symptômes sont déjà très sévères. La principale source de contamination par le virus de la mosaïque est le matériel végétal : un matériel végétal contaminé produit un plant contaminé. De façon générale, la gravité de la maladie augmente d’une génération à la suivante (cycles culturaux).

Grâce à des expériences portant sur la transmission de la maladie par du matériel végétal contaminé à différents degrés, les paysans vont pouvoir comprendre le danger de l’utilisation de matériel végétal contaminé et commencer à envisager des solutions.

Objectif : Aider les paysans à assimiler la lutte contre la contamination primaire par le virus de la mosaïque

Temps nécessaire : Totalité d’un cycle cultural

Matériel : Matériel végétal de manioc sain, matériel végétal modérément contaminé, matériel végétal fortement contaminé avec déformation des feuilles, machettes, houes, tableau à feuilles mobiles, feutres, loupe, crayons, carnets, stylos

Méthode

•Trouver et observer du matériel végétal sain et du matériel végétal plus ou moins fortement contaminé dans le champ (prélever 3 ou 4 tiges dans chaque catégorie).

•Couper 30 microboutures de chaque catégorie (matériel végétal sain modérément atteint, et fortement contaminé).

•Délimiter 3 parcelles, chacune de 3 × 10 m.

•Planter 3 rangs de chacune des catégories et préserver le matériel végétal restant, séparé par catégories.

•Après l’implantation, compter les plants malades dans chaque catégorie, faire un dessin de chaque plante observée et effectuer une comparaison de la sévérité de la contamination entre les parcelles/traitements.

•Réfléchir avec les paysans sur la contamination des parcelles – à intervalles réguliers durant le cycle cultural, puis à sa fin.

6 Une étude similaire peut être menée pour le virus de la striure brune du manioc, à l’origine de la CBSD.

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53Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

•Discuter de ce qui peut être fait pour réduire la transmission du virus au manioc.

•Compléter l’information sur le sujet de la contamination primaire.

Observations à réaliser

•Date de plantation

•Pourcentage de plants qui s’implantent ; date du remplacement des manquants (utiliser les réserves de matériel végétal constituées au départ)

• Incidence et sévérité de CMD une fois le manioc implanté

•Date des sarclages

•Mesures de croissance : hauteur des plants, circonférence de la base de la tige principale des plants, diamètre de la couronne

•Nombre de tiges par plant

• Incidence et sévérité d’autres maladies et ravageurs

•Dates de récolte

•Coûts et revenus (analyse économique)

Questions soumises à discussion

•Combien de plants contaminés pour chaque traitement/parcelle ? Pourquoi y a-t-il une différence en nombre de plants contaminés selon le traitement ?

•Les différents traitements donnent-ils une production différente ? Pourquoi ?

•Que se passe-t-il quand vous plantez des boutures déjà atteintes par des maladies ? Comment pouvez-vous éviter que cela se produise ? Quelles sources utilisez-vous pour vous procurer des boutures de manioc ? Quelles sont les principales observations relevées sur les boutures des variétés locales ?

•Quels sont les critères utilisés par les paysans pour choisir du matériel végétal ?

•Quels autres critères doivent-ils être pris en compte dans le choix d’une bouture de manioc ? Pourquoi ?

•Que pensez-vous de cette étude ? Quelles décisions allez-vous prendre concernant le matériel végétal ? Que pensez-vous de la transmission de la mosaïque par les boutures ? De quelle façon pouvez-vous réduire le risque de contamination virale quand vous choisissez des boutures ? Comment pouvez-vous vous procurer des boutures de manioc saines ?

•Seriez-vous disposés à dépenser de l’argent pour vous procurer du matériel végétal de bonne qualité ? Pourquoi, ou pourquoi non ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne54

GESTION DE LA FERTILITÉ DU SOL (1) : GESTION DES RÉSIDUS DE VÉGÉTATION LORS DE LA PRÉPARATION DU SOL

IntroductionAu cours de la préparation du sol, les résidus végétaux présents sur le terrain en cours de défrichement (qui pourraient servir à enrichir le sol) sont en général brûlés, et les cendres emportées par le vent et la pluie. Cette pratique se traduit par la dégradation du sol et une baisse de sa fertilité, d’où une faible productivité du sol et la réduction de la capacité des plantes de résister aux maladies et aux ravageurs. Des conseils sur la gestion des résidus végétaux lors de la préparation du sol, basés sur la recherche, sont disponibles, mais les paysans n’en tiennent pas compte. Il est important de procéder à des expérimentations locales pour formuler des solutions aux problèmes évoqués.

Objectifs

•Aider les paysans à élaborer des techniques pour utiliser rationnellement les résidus de végétation en vue d’améliorer et de préserver la fertilité des sols

•Réduire l’utilisation des feux de brousse et du brûlis intégral, qui compromettent la fertilité du sol et ont un impact négatif sur l’environnement

•Évaluer les avantages économiques de différentes formes de gestion des résidus végétaux lors de la préparation du sol pour la culture du manioc

Temps nécessaire : La totalité du cycle de culture, transformation et commercialisation comprises

Matériel : Champs d’étude, matériel végétal de manioc sain, mètre ruban, cordeau, piquets de démarcation, houes, machettes, bambou, feutres, tableau à feuilles mobiles, balance de pesée

Méthode

•Définir trois traitements avec les paysans :

- champ témoin avec brûlis intégral

- champ avec brûlis partiel suivi par incorporation des résidus

- champ avec utilisation des résidus comme engrais vert

•Délimiter les 3 parcelles avec des piquets, 5 × 10 m chacune, et préparer leur sol selon les traitements ci-dessus.

•Choisir une même variété qui sera utilisée dans les 3 parcelles.

•Procéder aux différentes activités agricoles simultanément dans chacune des parcelles.

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55Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

•Appliquer les pratiques décidées à la suite de l’AESA.

•Faire un suivi réguler, avec collecte hebdomadaire des données par AESA.

Observations à réaliser

•Date de plantation

•Pourcentage des plants qui s’implantent, date de remplacement des manquants

•Date des sarclages

•Mesures de croissance : hauteur des plants, circonférence de la base de la tige principale des plants, diamètre de la couronne (couverture du sol)

•Nombre de tiges par plant

• Incidence des maladies et ravageurs

•Couverture et développement des adventices

•Micro-organismes/insectes du sol

•Humidité du sol

•Dates de récolte

•Nombre de racines tubéreuses par parcelle

•Poids total des racines tubéreuses par parcelle

•Nombre de racines tubéreuses commercialisables

•Valeur commerciale de la production

•Coûts et revenus (analyse économique)

Questions soumises à discussion :

•Qu’observez-vous quant au développement des plants dans les 3 parcelles ?

•Que se passe-t-il concernant les maladies, les ravageurs et les ennemis naturels ?

•Que se passe-t-il concernant les adventices ?

•Quelles sont les caractéristiques du sol (aspect, humidité, couleur) ?

•Quelles différences entre les parcelles en ce qui concerne leur production ?

•Quelle est la parcelle présentant le plus d’avantages ?

•Laquelle est la plus difficile à gérer ? Pourquoi ?

•De quelle façon allez-vous préparer vos prochains champs de production ? allez-vous essayer d’y incorporer les résidus de végétation ? Pourquoi, ou pourquoi non ?

•Quelles sont les autres actions possibles pour la fertilité dans le long terme ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne56

GESTION DE LA FERTILITÉ DU SOL (2) : FUMURE ORGANIQUE AU FUMIER DE BOVIN

Introduction Un sol utilisé pour cultiver le manioc manifeste un niveau de fertilité de plus en plus faible, conduisant à une croissance et à un développement médiocres, et de ce fait à une productivité et un rendement faibles. La période de jachère est de plus en plus brève. Les remèdes apportés par les paysans ne se sont pas révélés entièrement satisfaisants à ce jour. Il existe bien de nouvelles techniques de fumure, mais peu de paysans y ont accès. L’intégration d’autres activités peut avoir des effets positifs : les paysans disposant de gros bétail peuvent enrichir leurs champs de savane avec leur fumier et en tirer une production de manioc rentable et durable.

Objectifs

•Aider les paysans à déterminer un niveau de fumure organique pour améliorer leur production de manioc

•Évaluation économique des différentes méthodes de fumure

Temps nécessaire : Totalité du cycle de culture, commercialisation comprise

Matériel : Champs préparés, boutures saines de manioc, tableau à feuilles mobiles, feutres, carnets, crayons, stylos, étiquettes, machettes, houes, mètre ruban, piquets, fumier de bovin, balance

Méthode7

•Définir 3 traitements, sur proposition des paysans et des facilitateurs :

- témoin (sans fumure)

- 1 kg de fumier de bovin par plant

- 2 kg de fumier de bovin par plant

•Délimiter 3 parcelles avec les piquets et marquer les rangs à planter.

•Préparer le sol en observant les pratiques IPPM. Respecter un espacement d’au moins 1,5 m entre les champs pour éviter la migration de matière organique.

•Peser 1 kg et 2 kg de fumier, en marquant le niveau correspondant sur des récipients, pour faciliter et accélérer le dosage du fumier.

•Appliquer localement le fumier (trou de plantation) comme fumure de base avant plantation. Bien mélanger le fumier dans le sol avant de planter.

•N’utiliser qu’une seule variété, de préférence du matériel végétal sain.

7 Utiliser le même champ pour une autre culture la saison suivante pour estimer la rentabilité.

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57Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

•Établir et gérer le champ selon les pratiques IPPM.

•Évaluer et comparer régulièrement la croissance et le développement.

•Évaluer et comparer l’incidence des maladies et des ravageurs, ainsi que la présence d’adventices.

•Évaluer et comparer la production des différentes parcelles.

•Effectuer une analyse économique.

Observations à réaliser

•Date de la fumure

•Date de plantation, date d’implantation, taux d’implantation, date du remplacement des manquants

•Date des sarclages

•Croissance et développement (hauteur, circonférence de la tige à la base du plant, diamètre de la couronne)

•Nombre de tiges par plant

• Incidence et sévérité des maladies et ravageurs

•Date de récolte

•Nombre de racines tubéreuses par plant

•Poids total des racines tubéreuses par parcelle

•Longueur de boutures/matériel végétal en mètres

•Valeur commerciale de chaque production (feuilles, matériel végétal et racines tubéreuses) par traitement/parcelle

•Coûts et revenus (analyse économique)

Questions soumises à discussion

•Quel traitement a produit le meilleur rendement ? Pourquoi ?

•Comment les plants se sont-ils développés avec les 3 traitements ? Quelles différences avez-vous constatées ? Lequel des traitements a été le meilleur ?

•Qu’avez-vous à dire des maladies et ravageurs ? Avez-vous observé une différence selon les traitements ?

•Est-il facile de trouver du fumier sur votre exploitation, ou ailleurs ? Sert-il déjà à autre chose ? Pourrez-vous mettre du fumier dans votre champ à la prochaine saison ? Pourquoi, ou pourquoi non ? Quelle quantité pouvez-vous utiliser ?

•L’influence du fumier se fera-t-elle encore sentir dans le champ durant la saison prochaine ? Comment pouvez-vous vous en assurer ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne58

GESTION DE LA FERTILITÉ DU SOL (3) : BRÈVE JACHÈRE AVEC DES LÉGUMINEUSES POUR AMÉLIORER LA FERTILITÉ

Introduction L’agriculture itinérante sur brûlis (une pratique courante en République démocratique du Congo) cause de plus en plus de problèmes (chute des rendements), notamment à proximité des centres d’habitation, au fur et à mesure que la population s’accroît et que les périodes de jachère se raccourcissent. De plus, de nombreux champs sont envahis par des adventices très difficiles à éradiquer (p.  ex. Digitaria sp., Imperata cylindrica et Cynodon dactylon). Par ailleurs, le manioc est souvent planté sur des sols marginaux.

Les cultures de légumineuses peuvent recouvrir le sol et l’enrichir en matière organique et en azote, et elles peuvent être utilisées pour interrompre le cycle de culture continue de manioc sur un champ donné. Elles apportent ainsi une solution au problème de trouver des champs convenant à la culture du manioc.

Objectifs

•Mettre au point des techniques pour améliorer l’efficacité des périodes de jachère et en réduire la durée

•Développer les capacités des paysans à utiliser les cultures de légumineuses pour améliorer la fertilité du sol après la culture de manioc

•Mettre au point des techniques de gestion intégrée pour conduire et réhabiliter des champs au sol dégradé, envahis d’adventices difficiles à éradiquer

•Évaluation économique comparative d’une brève jachère améliorée et d’une jachère naturelle

Temps nécessaire : Trois cycles de culture consécutifs (saisons A, B et B)

Matériel : Un champ de manioc (20 × 40 m, proche de la récolte), houes, machettes, mètres rubans, piquets, cordeau, semences de légumineuse de couverture (de préférence Mucana pruriens var. utilis)

Méthode

•Choisir un champ de manioc presque à maturité, avec une fertilité faible et envahi par les mauvaises herbes (p. ex. Digitaria, Imperata).

•Délimiter 2 parcelles (20 × 20 m) à l’intérieur du champ.

•Suite à la récolte de manioc, ou immédiatement avant, semer la Mucuna dans une des 2 parcelles, à raison de 2 semences par trou de plantation, espacement 1 × 0,5 m. L’autre parcelle est laissée en jachère naturelle.

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59Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

•Protéger les 2 parcelles contre les déprédations des animaux et les feux de brousse en saison sèche.

•Après 4 mois de jachère améliorée, toujours sur le même champ, couper la couverture de Mucuna et préparer le sol de la parcelle de jachère améliorée en incorporant les résidus de végétation, 3–4 mois avant de planter ou de semer.

•Dans le même temps, préparer la parcelle sous jachère naturelle en observant les pratiques paysannes.

•Planter du manioc, espacé de 1 × 1 m, dans les 2 parcelles, en utilisant les mêmes méthodes de gestion du champ.

•Faire une évaluation comparative de la croissance et du développement du manioc lors du cycle ainsi démarré, puis du suivant, dans chaque parcelle.

•Faire une évaluation comparative des différentes productions à la fin de chaque cycle de culture.

•Effectuer une analyse économique.

Observations à réaliser

•Dimensions des parcelles délimitées pour mise en jachère

•Date de semis des légumineuses (début de la jachère)

•Croissance de la légumineuse durant la période de jachère (saison B)

•Évaluation de la couverture du sol

•Évaluation de la biomasse végétale accumulée sur le sol

• Importance relative de l’activité des micro-organismes et des insectes du sol

•Développement des adventices

•Observations agronomiques sur la culture qui suit la jachère sur les 2 parcelles

Questions soumises à discussion

•Que remarquez-vous sur la croissance de la légumineuse et des adventices ?

•Quelle estimation faites-vous de la couverture d’adventices comparée à celle de la légumineuse ?

•Quelles sont les principales espèces d’adventices dans les 2 parcelles ?

•Quelles activités de micro-organismes et d’insectes du sol avez-vous observées dans le sol ?

•Qu’avez-vous remarqué sur la teneur du sol en humus ?

•Qu’avez-vous remarqué concernant la croissance et le développement de la culture de manioc dans les 2 parcelles ? Pourquoi ?

•Qu’avez-vous remarqué concernant le développement des adventices dans la culture suivante ? Pourquoi ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne60

•Que pouvez-vous faire pour améliorer la gestion durable du sol pour la culture du manioc ? Avez-vous l’intention de faire pousser des légumineuses vous-même ? Pourquoi, ou pourquoi non ? Pourriez-vous vous procurer des semences de légumineuses ?

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61Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

AUTRES ÉTUDES SPÉCIALES (1) : DATES DE PLANTATION

Introduction Les paysans tendent à planter leur manioc tout au long de l’année sans trop s’occuper des différentes saisons du cycle de culture. Il arrive fréquemment que le manioc s’implante sans problème, mais que la croissance et le développement se heurtent à divers facteurs limitants, tels que le manque d’eau au cours de périodes critiques. Une plante pas assez vigoureuse est plus vulnérable aux effets des intempéries, des maladies et des ravageurs. Il est très important que les paysans expérimentent différentes dates de plantation pour le manioc et déterminent quelles périodes sont les plus favorables pour une production rentable de racines tubéreuses dans les conditions locales.

Objectifs

•Aider les paysans à reconnaître et à choisir les périodes favorables pour planter le manioc durant les différentes saisons pour arriver à une production rentable de racines tubéreuses

•Évaluer les avantages économiques des différentes dates de plantation pour chaque saison

Temps nécessaire : Une saison culturale complète, commercialisation incluse, avec activités durant chacune des saisons

Matériel : Champs préparés, boutures saines de manioc, tableau à feuilles mobiles, feutres, carnets, crayons, stylos, étiquettes, machettes, houes, mètre ruban, piquets

Méthode

•Déterminer le démarrage de la plantation de manioc pour chaque saison, soit en interrogeant les paysans, soit en consultant un calendrier cultural mis au point plus tôt.

•Définir un intervalle à respecter entre dates de plantation, allant de 2 semaines minimum à 1 mois, selon le contexte local.

•Définir le nombre de dates de plantation à expérimenter (traitements) pour chaque saison et marquer les parcelles nécessaires (une par date de plantation).

•Respecter les pratiques IPPM pour la préparation, la plantation et la gestion des parcelles.

•Utiliser une variété résistante ou tolérante, et une seule ; planter en respectant les intervalles de temps et étiqueter soigneusement les différentes parcelles.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne62

•Faire un suivi régulier des parcelles par AESA, procéder à la récolte avec les mêmes intervalles que pour les traitements ; comparer la performance (récolte et commercialisation) correspondant aux différentes dates de plantation.

•Évaluer les différentes productions selon les critères des paysans.

•Effectuer une analyse économique.

Observations à réaliser

•Date de plantation, date d’implantation, taux d’implantation, date du remplacement des manquants

•Date des sarclages

•Croissance et développement (hauteur, circonférence, diamètre de la couronne)

•Nombre de tiges par plant

• Incidence et sévérité des maladies et ravageurs

•Date de récolte

•Nombre de racines tubéreuses par plant

•Poids total des racines tubéreuses par parcelle

•Longueur de boutures/matériel végétal en mètres par parcelle

•Valeur commerciale de chaque production (feuilles, matériel végétal et racines tubéreuses) pour chaque date de plantation

•Coûts et revenus (analyse économique)

Questions soumises à discussion

•Quelles différences avez-vous observées entre les parcelles plantées à différentes dates ? Quelle parcelle a eu le meilleur développement du manioc ? Pourquoi ?

•Qu’en est-il des maladies et ravageurs sur les différents traitements ? Avez-vous décelé des différences en fonction des dates de plantation ?

•Quel est le meilleur moment pour planter ? Quelles sont les conditions favorables à ce moment ? Existe-t-il des contraintes affectant la plantation au moment favorable ? Comment pourriez-vous les surmonter ?

•Quand prévoyez-vous de planter sur vos propres champs ? Quelle est la date de plantation la plus favorable quand vous cultivez le manioc en interculture ?

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63Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

AUTRES ÉTUDES SPÉCIALES (2) : SARCLAGE

IntroductionLe manioc a besoin de sarclages soigneux et fréquents. Cependant, en organisant leur emploi du temps, les paysans privilégient l’établissement de nouveaux champs, remettant à plus tard le passage de la houe. Un sarclage tardif est alors effectué durant la petite saison sèche entre mi-janvier et mi-février, ou la grande saison sèche de fin mai à mi-septembre,8 ce qui permet aux adventices arrachées de sécher complètement. À ce moment, les adventices ont eu le temps de développer leurs organes de multiplication (rhizomes, stolons, semences) et de devenir difficiles à combattre. La concurrence entre les adventices et le manioc est néfaste et peut réduire le rendement. Une étude spéciale dévolue à ce sujet permettra aux paysans de comprendre les divers phénomènes associés et d’apprendre les mécanismes à mettre en œuvre contre les adventices.

Objectifs

•Aider les paysans à mieux comprendre l’impact des adventices sur la production

•Mettre au point des techniques et susciter un changement d’attitude envers la lutte anti-adventices

•Évaluation économique des différentes méthodes de sarclage

Temps nécessaire : Totalité d’un cycle cultural

Matériel : Parcelles d’étude, matériel végétal de manioc (une seule variété), houes, machettes, tableau à feuilles mobiles, mètre ruban, cordeau, feutres, carnets, crayons, piquets de démarcation, balance

Méthode

•Définir 4 traitements, sur proposition des paysans et des facilitateurs :

- sarclage selon les pratiques paysannes

- sarclage appliquant les décisions prises durant l’AESA

- sarclage aux jours 30, 60 et 105

- sarclage négligent (une fois tous les trois mois après plantation)

•Sélectionner le champ, de préférence couvert de Digitaria spp. ou autres adventices invasives et néfastes.

8 Les saisons décrites ici sont celles en République démocratique du Congo. Elles peuvent être différentes ailleurs, il faut donc tenir compte des conditions locales.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne64

•Préparer le sol en observant les pratiques IPPM.

•Planter toutes les parcelles en même temps, avec un espacement de 1 × 1 m.

•Faire un suivi régulier du champ en utilisant l’AESA, mais concernant le sarclage, faire un suivi des éléments déterminés par les traitements.

•Évaluer la couverture et l’incidence des adventices dans les différentes parcelles.

•Évaluer l’incidence et la sévérité des maladies et ravageurs.

•Récolter 12–18 mois après plantation.

•Évaluer les différentes productions (feuilles, matériel végétal et racines tubéreuses).

•Effectuer une analyse économique.

Observations à réaliser

•Date de plantation, date d’implantation, taux d’implantation, date du remplacement des manquants

•Croissance et développement (hauteur, circonférence de la tige principale à la base du plant, diamètre de la couronne)

•Couverture par les adventices

• Incidence et sévérité des maladies et ravageurs

•Nombre de plants récoltés pour chaque parcelle/traitement

•Poids total des racines tubéreuses par parcelle/traitement

•Nombre et poids de racines commercialisables

•Production de matériel végétal (en mètres linéaires de boutures)

•Coûts et revenus (analyse économique)

Questions soumises à discussion

•Quelles différences avez-vous observées entre les parcelles ? Quelles sont les conséquences d’un sarclage tardif ? Quelles sont les conséquences de l’absence de sarclage ?

•Y a-t-il eu des différences entre parcelles pour ce qui est du rendement en manioc ? Pourquoi, ou pourquoi non ?

•Comment comptez-vous réduire le problème des adventices durant la prochaine saison ?

•Que comptez-vous faire comme sarclage dans votre propre champ ?

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65Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

AUTRES ÉTUDES SPÉCIALES (3) : RÉCOLTE DES FEUILLES DE MANIOC

Introduction Les jeunes feuilles de manioc fournissent un des légumes les plus appréciés en République du Congo. Les paysans vivant à proximité des villes et des concentrations de population s’intéressent autant à la production des feuilles qu’à celle des racines tubéreuses. Les feuilles sont une source assurée et régulière de revenu monétaire et rapportent plus d’argent que les racines. Cependant, des récoltes de feuilles trop fréquentes peuvent réduire la production de racines tubéreuses et contribuer à l’insécurité alimentaire. De nombreux paysans pensent que récolter les feuilles favorise la production de tubercules, alors qu’en réalité chaque prélèvement compromet le rendement racines. Comment arriver à un équilibre entre la production de feuilles et de racines tubéreuses pour assurer la rentabilité économique de l’exploitation ?

La recherche appliquée conseille 2 à 3 récoltes de feuilles à 2 mois d’intervalle, la première au moins 4 mois après plantation. Il en est sorti de bons résultats dans certaines conditions. Il est nécessaire que les paysans se convainquent eux-mêmes de la meilleure façon de récolter les feuilles tout en préservant la production de racines tubéreuses.

Objectifs

•Éduquer les paysans sur les conséquences des prélèvements de feuilles sur la production de racines

•Les aider à récolter les feuilles de façon rentable

•Évaluer les avantages économiques de la récolte de feuilles de manioc

Temps nécessaire : Totalité du cycle de culture, commercialisation comprise

Matériel : Champ d’étude préparé selon l’IPPM, matériel végétal des 2 meilleures variétés de manioc se prêtant à la production de feuilles (locale et améliorée), machettes, houes, tableau à feuilles mobiles, mètre ruban, cordeau, feutres, carnets, crayons, piquets, balance

Méthode

• Inclure 4 traitements dans l’étude (sur proposition des paysans et du facilitateur).

•Délimiter le champ en 2 blocs de 4 parcelles chacun ; chaque parcelle doit faire 5 × 10 m. Chacun des blocs se verra assigner une des variétés.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne66

•Définir les 4 traitements :

- feuilles récoltées en vue de l’autoconsommation (coupe courte)

- feuilles récoltées pour la vente (coupe très longue)

- 2–3 récoltes à partir de 4 mois après plantation

- pas de récolte de feuilles

•Préparer, planter et gérer les parcelles selon les pratiques IPPM.

•À part les traitements (type de récolte de feuilles) baser toutes les autres pratiques sur les décisions prises lors de l’AESA.

•Récolter les feuilles selon les traitements définis à l’avance, les peser et évaluer leur valeur marchande. Discuter de la meilleure façon de préparer les feuilles pour prévenir les problèmes d’intoxication au cyanure suite à une mauvaise préparation.

•Récolter les racines tubéreuses au même moment dans toutes les parcelles, en arrachant la totalité du plant, à partir de 12 à 18 mois après plantation.

•Évaluer les différents paramètres de rendement par rapport au rendement racine.

•Évaluer la production de matériel végétal en mètres linéaires.

•Analyses comparatives des 4 traitements pour chaque variété, et des 2 variétés.

•Analyses économiques des 4 traitements pour chaque variété, et des 2 variétés.

Observations à réaliser

•Date de plantation, date d’implantation, taux d’implantation, date du remplacement des manquants

•Croissance et développement (hauteur, circonférence de la tige principale à la base du plant, diamètre de la couronne)

•Fréquence (nombre) de récoltes de feuilles pour chaque traitement

•Poids et valeur de chaque récolte de feuilles

• Incidence et sévérité des maladies et ravageurs

•Nombre de plants récoltés pour chaque parcelle/traitement

•Poids total des racines tubéreuses par parcelle/traitement

•Nombre et poids de racines commercialisables

•Valeur commerciale de chaque production (feuilles, matériel végétal et racines tubéreuses) par traitement/parcelle

•Coûts et revenus (analyse économique)

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67Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

Questions soumises à discussion

•Quels ont été, pour les différents traitements, le rendement en feuilles et le revenu correspondant ? Quels ont été les rendements racines des différents traitements et leur valeur marchande ? Comment les avantages économiques des différents traitements se comparent-ils entre eux ? Est-il important de récolter les feuilles sans attendre la fin de la saison afin de faire rentrer de la nourriture ou de l’argent pour la famille ?

•Quel est l’effet de la fréquence des récoltes de feuilles sur le rendement racines ? Pourquoi ?

•Quels sont vos plans pour la récolte de feuilles sur vos propres champs la saison prochaine ? Pourquoi ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne68

AUTRES ÉTUDES SPÉCIALES (4) : LUTTE CONTRE LES RATS-TAUPESLes rats-taupes peuvent poser un problème aux producteurs de manioc. On trouvera ci-dessous deux exemples d’études de terrain sur la lutte contre les rats-taupes, faisant appel à différentes méthodes.

LUTTE CONTRE LES RATS-TAUPES – RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Introduction Dans certaines zones du Katanga, les rats-taupes produisent des pertes économiques sur les racines de manioc, surtout sur les cultures en billons. L’expérience de la tribu Tshokwe, consistant à surélever les billons sur des buttes, donne des résultats satisfaisants pour contrer les rats-taupes. La validation de cette pratique et sa généralisation auprès des paysans nécessite de la tester dans le cadre d’une étude de terrain.

Objectifs

•Aider les paysans à adapter à leurs besoins une méthode de préparation du sol qui réduise les dégâts commis par les rats-taupes

•Évaluer les avantages économiques de différentes approches contre les rats-taupes

Temps nécessaire : Totalité d’un cycle cultural

Matériel : Parcelles préparées, boutures saines de manioc, tableau à feuilles mobiles, feutres, carnets, crayons, stylos, étiquettes, machettes, houes, mètre ruban, piquets

Méthode9

•Définition participative de 3 traitements :

- préparation du sol sur billons (méthode locale contre les rats-taupes)

- préparation du sol sur buttes

- préparation du sol pour plantation à même le sol

•Délimiter 2 blocs avec 3 parcelles de 5 × 10 m dans chacun, respectant un espacement de 1,5 m entre les parcelles.

•Sélectionner deux variétés : un manioc doux et un amer.

•Planter et gérer toutes les parcelles selon les pratiques IPPM.

9 Dans les zones où les rats-taupes constituent un problème majeur, il pourra être utile d’essayer également différentes dates de plantation.

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69Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

•Appliquer les pratiques décidées lors de l’AESA.

•Évaluer et comparer régulièrement les dégâts des rats-taupes.

•Évaluer les différentes production du point de vue agronomique et du point de vue des paysans.

•Effectuer une analyse économique.

Observations à réaliser

•Date de plantation, date d’implantation, taux d’implantation, date du remplacement des manquants

•Croissance et développement (hauteur, circonférence, diamètre de la couronne)

• Incidence des attaques de rats-taupes dans chaque traitement

•Dates et fréquence des sarclages

• Incidence et sévérité des maladies et ravageurs

•Date de récolte

•Nombre de racines tubéreuses récoltées pour chaque parcelle

•Nombre de racines tubéreuses par plant

•Poids total des racines tubéreuses par parcelle

•Longueur de boutures/matériel végétal en mètres par parcelle

•Valeur commerciale de chaque production (feuilles, matériel végétal et racines tubéreuses) pour chaque date de plantation

•Coûts et revenus (analyse économique)

Questions soumises à discussion

•Avez-vous observé des différences entre les traitements concernant les dégâts causés au manioc par les rats-taupes ? Quel traitement a le mieux fonctionné ? Pourquoi avez-vous trouvé (ou non) des différences ?

•Avez-vous observé des différences entre les traitements concernant le rendement manioc ? Pourquoi, ou pourquoi non ? Quelles sont les exigences en main-d’œuvre pour chaque traitement ? Est-ce que cela pourrait être une contrainte ?

•De quelle façon vous attaquerez-vous au problème des rats-taupes la saison prochaine ? Pensez-vous qu’un paysan peut résoudre son problème à lui tout seul, ou est-il nécessaire d’agir en commun ? Que serait-il possible de faire si le problème devenait sérieux ? Quelle action pourrait-elle être menée par la communauté ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne70

LE RAT-TAUPE ET L’OMOLUHU (TEPHROSIA) – OUGANDA

ContexteCette étude illustre le type d’activité qu’il est possible de mener avec un groupe FFS pour comprendre comment combattre les rats-taupes. Tephrosia est une légumineuse appartenant à la famille des Fabaceae. De nombreuses espèces du genre Tephrosia sont toxiques, en particulier pour les poissons, en raison de leur teneur en roténone. Les cultures indigènes ont longtemps utilisé Tephrosia pour pêcher au poison.

Les racines de Tephrosia sont toxiques pour les rats-taupes. Dans le district de Busia, les paysans appartenant au FFS IPPM s’en servent pour lutter contre ce rongeur, un ravageur du manioc. Geoffrey Ouma, qui est passé par le FFS, explique « cela fait plus de cinq ans que j’utilise Tephrosia pour lutter contre les rats-taupes dans mon jardin. Actuellement je m’appuie sur mon expérience pour former d’autres paysans et je me fais également de l’argent en vendant des semences de la plante. »

Objectif : Améliorer la compréhension des participants relativement à l’utilisation possible de Tephrosia contre les rats-taupes dans les champs de manioc

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres, houe, boutures de manioc, semences de Tephrosia

MéthodeEn utilisant les champs de manioc adjacents au champ d’étude FFS comme parcelle témoin, suivre les étapes suivantes :

•Demander aux participants de planter du manioc avec un espacement de 1 × 1 m.

•Entre les rangées, planter Tephrosia avec un espacement de 1,5 × 1,5 m.

•En planter également une haie/barrière autour de la parcelle.

•Demander aux participants de surveiller les rats-taupes en continu jusqu’à la récolte.

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71Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

Questions soumises à discussion

•Que pensez-vous du recours à Tephrosia contre les rats-taupes ? Quelles différences y a-t-il entre les champs qui bénéficient de cette stratégie et les autres ? Êtes-vous en mesure de l’appliquer sur vos propres champs ?

•Avez-vous observé des différences entre les traitements concernant le rendement manioc ? Pourquoi, ou pourquoi non ?

•De quelle façon vous attaquerez-vous au problème des rats-taupes la saison prochaine ? Pensez-vous qu’un paysan peut résoudre son problème à lui tout seul, ou est-il nécessaire d’agir en commun ? Que serait-il possible de faire si le problème devenait sérieux ? Quelle action pourrait-elle être menée par la communauté ?

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73Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

4.2 Exercices FFS portant sur l’IPPM

Aperçu général des exercices techniques sur l’IPPM inclus dans la présente section

Prise de décision pour l’IPPM Analyse agro-écosystémique

Principes IPPM en langues locales (Ouganda/Kenya)

Préparation du sol Nettoyage du champ

Préparation du sol

Variétés Reconnaître et identifier les variétés

Critères utilisés pour choisir une variété

Matériel végétal Source des boutures de manioc : où se procurer du matériel végétal

Préparation des boutures

Stockage et conservation du matériel végétal

Techniques de multiplication rapide

Manioc cultivé en association avec d’autres plantes

Cultures intercalaires

Choix et préparation des semences pour les plantes à cultiver en association avec le maniocTest de germination

Plantation Date de plantation

Plantation du manioc, semis des cultures associées

Physiologie de la culture Modes de plantation et développement des plantes

Développement des plantes

Entretien de la culture Remplacement des manquants

Sarclage du champ de manioc

Fertilité du sol et fumure Capacité de rétention d’eau du sol

Les légumineuses et leur rôle dans la gestion de la fertilité du sol

Maladies et ravageurs du manioc Symptômes des maladies et ravageurs

Maladies et photosynthèses

Groupes de maladies

Triangle des maladies illustrant la lutte contre elles

Comment reconnaître la mosaïque du manioc

Comment reconnaître la striure brune du manioc

Propagation et gestion de la CMD et de la CBSD

Phytosanitation du manioc

Comment reconnaître la bactériose vasculaire

Propagation et gestion de la bactériose vasculaire

Comment reconnaître l’anthracnose

Comment reconnaître les taches foliaires

Comment reconnaître la cochenille du manioc

Propagation et gestion de la cochenille du manioc

Comment reconnaître la cochenille des tubercules

Propagation et gestion de la cochenille des tubercules

Comment reconnaître l’acarien vert

Propagation et gestion des acariens verts

Lutte contre les rats-taupes

Zoo d’insectes

Boîte à insectes

Stades de croissance du manioc, ravageurs et ennemis naturels

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne74

PRISE DE DÉCISION POUR L’IPPM (1) : ANALYSE AGRO-ÉCOSYSTÉMIQUE (AESA)

L’analyse agro-écosystémique est un très important exercice du champ-école paysan. L’AESA s’effectue une fois par semaine (à chaque réunion FFS) dans les différentes parcelles d’études. C’est un instrument destiné à observer, analyser, échanger et discuter pour contribuer à une prise de décision en toute connaissance de cause en matière de gestion intégrée de la production et des ravageurs. Il aide les participants au FFS à regarder tous les éléments de l’agro-écosystème et de comprendre comment ils sont reliés et interagissent. Il permet également au groupe FFS de comparer IPPM et FP tout au long du cycle de culture et de comprendre l’origine des différences relevées. L’AESA est également utile pour d’autres études que pourra mener le groupe.

Observations de terrain

•Pourquoi ? Pour disposer d’informations sur les différents organismes et éléments de l’agro-écosystème, les analyser et prendre des décisions en temps voulu

•Quand ? Dès l’implantation du manioc (c’est-à-dire 2 semaines après plantation), puis sans interruption tout au long du cycle de culture

•Comment ? Il revient au facilitateur de guider les participants dans leurs :

- observations (écouter, voir, toucher, sentir et goûter)

- analyses (réfléchir sur les observations, établir des relations, des interactions entre divers éléments observés, leurs conséquences et leur influence sur la culture)

- conclusions (arriver à des décisions communes mettant en jeu la compréhension de chaque membre du groupe)

- mise en pratique des connaissances acquises (chacun peut adapter la nouvelle expérience à son propre environnement, et développer ses propres capacités)

Étapes de l’analyse éco-systémique

1. Organisation en groupes :

- Répartir les grands groupes en petits groupes de 5-6 personnes.

- Chaque groupe désigne un facilitateur et une personne qui prend des notes.

- Chaque groupe se porte vers un champ ou une parcelle d’étude.

2. Observation et collecte de données par petits groupes :

- Collecter et compter tous les spécimens d’insectes et d’ennemis naturels.

- Collecter des échantillons de maladies et chiffrer le degré de contamination.

- Collecter des spécimens d’adventices.

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75Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

- Collecter les données agronomiques de plantes sélectionnées selon un transect en X dans le champ, évitant les bordures. Données agronomiques : hauteur, diamètre de la tige principale à la base de la plante, nombre de feuilles normales, nombre de feuilles anormales, couronne, nombre de tiges, nombre de fruits.

- Noter : saison, type de culture, variété, date de plantation, jours après plantation, état du sol, conditions météo.

3. Analyse et discussion en petits groupes des éléments observés et résumé des conclusions sur des affiches (voir exemple de la présentation d’une telle affiche en p. 76).

4. Présentation des conclusions de chaque groupe restreint et discussion plénière :

- Chaque groupe présente ses conclusions sur la base de son affiche.

- Discussion de groupe.

- Poser des questions sur le pourquoi et le comment des évènements survenus sur le champ, et les interactions entre les différents éléments. (Rôle important du facilitateur pour assurer des discussions animées et techniquement bien informées, conduisant à de bonnes décisions. Les questions du type « que se passerait-il si... » sont un outil efficace de réflexion.)

5. Prise de décision par le groupe FFS sur les problèmes et observations ramenés des différentes parcelles, sur la base des étapes ci-dessus.

6. Mise en application des décisions :

- Activités (travail de terrain)

- Thèmes de formation complémentaires (p. ex. sujets spéciaux ou une étude/expérimentation de moindre envergure, comme un zoo d’insectes).

Temps nécessaireAu cours des premières sessions du FFS, l’AESA prend beaucoup de temps. Les participants doivent comprendre le processus et s’habituer à faire des observations et à les noter. Cela peut prendre 2 ou 3 heures. Cependant, après quelques semaines, chacun sait ce qu’il a à faire et une AESA prend moins de temps, environ1,5 heures.

L’AESA sert à comparer IPPM et FP (étude comparative) et à discuter les différences observées ainsi que leurs causes. L’AESA peut également servir aux études spéciales ; la fréquence de ses sessions dans ce cadre dépend de l’objectif de l’étude et du temps disponible.

Note : S’il y a assez de temps, ne pas limiter les observations aux parcelles d’étude. Regarder aussi ce qui se passe dans les champs environnants pour avoir une idée de la situation, des différences qu’il pourrait y avoir, et de leurs causes.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne76

Exemple d’affiche AESA

FFS :

Groupe :

Observations de terrain

Champ/parcelle :

Plante cultivée :

Variété :

Date de plantation :

Cycle de culture :

DAP :

AESA N°Date :

Session :

Observations sur la plante

Longueur :

Diamètre :

Nbre tiges :

Nbre feuilles :

malades :

saines :

Nbre rameaux

Nbre tiges :

Ombre :

Ennemis de la culture

Insectes

Maladies

Adventices

Amis de la culture

Organismes bénéfiques

Ennemis naturels

Observations réalisées

(Qu’avez-vous vu/observé ?)

Conclusions

(Qu’est-ce que cela signifie ? À quoi cela pourrait-il conduire ?)

Décisions

(Que faudrait-il faire pour trouver une solution ou acquérir des connaissances ?)

Humidité du sol

Maladies

Insectes

Adventices

Ennemis naturels

Noms scientifiques / Noms locaux

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77Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

PRISE DE DÉCISION POUR L’IPPM (2) : PRINCIPES IPPM EN LANGUES LOCALES OUGANDAISES ET KENYANES

ContexteLes principes de l’IPPM sont à la base de l’acquisition de connaissances et de la prise de décision sur une parcelle d’étude FFS. Ils associent connaissances scientifiques et locales en vue de formuler les meilleures solutions possibles dans le contexte local.

Il est important d’éprouver de la joie à mener une activité quelconque. Il est nécessaire que les paysans aient le sentiment de « s’approprier » les principes de l’IPPM, auxquels il est fait constamment référence au cours de l’AESA. Les paysans aiment chanter : quand ils chantent les principes IPPM, ils y réfléchissent et les intègrent encore davantage.

Objectif : Améliorer la compréhension qu’ont les participants des quatre principes IPPM

Temps nécessaire : 1,5 heures

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres

Méthode

•Demander aux participants ce qu’ils entendent par le mot « principe ».

•Expliquer le principe de la gravité en lançant un caillou en l’air et en le voyant retomber !

•Expliquer la façon dont fonctionnent les quatre principes de l’IPPM.

•Lors des sessions FFS, faire réciter aux participants les quatre principes, de sorte qu’ils soient bien familiarisés avec eux et les internalisent dans leur quotidien.

•Demander aux participants de traduire les principes IPPM dans la langue locale et de les chanter sur une mélodie de leur choix voir p. 78).

Questions soumises à discussion

•Que comprenez-vous de chacun des principes ?

•Comment s’énonce chacun des principes dans votre langue ?

•Connaissez-vous le rôle spécifique de chacun des principes dans l’obtention d’un rendement manioc élevé ?

•Comment les principes de l’IPPM s’articulent-ils avec les activités menées sur le champ d’études du FFS ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne78

La chanson des principes de l’ IPPM :

L’IPPM a quatre principes et nous les connaissons (bis)Cultiver une plante saine sur un sol sainProtéger les ennemis naturels.Observer régulièrement le champLe paysan devient un expert

Samia (langue utilisée à Busia, Ouganda) :

Amalako ka IPPM kali kane kwakamanya (bis)Ohutaka emwe ndayi mwiloba elayiOhulinda ebiwuha omwicha wo mulimiOlambula endalo yawo buli sihaOlunyuma omulimi afuha omukugu

Kiluhya (langue utilisée à Busia, Kenya) :

Amalako ka IPPM kari kane khwakamanya (bis)Okhuba nebitake nende ebiayo bilayiOkhulinda ebibukha omwicha wo murimiOkenderanga endalo yawo buri sikhaOlunyuma omurimi abe omanyire ebindu bingi

Kiswahili :

Kanuni Za IMIP ziko nne tuazijua (bis)Kusitawisia mimea na mifugo wenye afyaKuwatunza wadudu marafiki wa mkulimaKutembelea shamba lako mara kwa maraHatimaye mkulima ndiye mtalaam

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79Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

SOL (1) : NETTOYAGE DU CHAMP

IntroductionLe nettoyage du champ est une activité exigeante tant en temps qu’en main-d’œuvre. Elle doit être conduite avec soin et au bon moment, de préférence durant la saison sèche, de façon à permettre une bonne utilisation des résidus de végétation (décomposition). Dans un champ envahi d’adventices se propageant par rhizomes (p. ex. certaines graminées et Imperata cylindrica), il est nécessaire d’aller à bonne profondeur avec la houe pour arracher et détruire tous les rhizomes.

Objectif : Aider les paysans à améliorer leurs pratiques de nettoyage des champs

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Un champ destiné aux parcelles d’étude, houes, machettes

Méthode

•Discuter avec les paysans les pratiques qu’ils utilisent pour nettoyer les champs.

•En discuter les points faibles et les points forts.

•Réfléchir aux possibilités d’amélioration de ces pratiques.

•Réfléchir à la façon d’intégrer au FFS le nettoyage du champ, y compris le meilleur moment pour commencer le travail, le temps qui sera nécessaire et ce que chacun aura à faire.

Questions soumises à discussion

•À quel moment nettoyez-vous le terrain pour le manioc ?

•De quelle façon nettoyez-vous le terrain pour le manioc ?

•Quels sont les points forts ? Pourquoi ?

•Quels sont les points faibles susceptibles d’amélioration ? Pourquoi ?

•Comment pouvez-vous modifier les points faibles pour arriver à un bon résultat ?

•Comment pensez-vous que vous pourrez organiser cette opération pour une bonne gestion de vos champs, prenant en compte la surface à cultiver, le cycle de culture, les autres tâches quotidiennes et autres activités saisonnières ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne80

SOL (2) : PRÉPARATION DU SOL

IntroductionUne bonne préparation du sol suppose :

• l’ameublissement du sol – permettant l’infiltration / la circulation de l’air et de l’eau ; et

• la décomposition de la matière organique présente dans le sol.

Un sol bien préparé favorise l’activité des micro-organismes et le développement des racines, y compris celles du manioc, qui peuvent descendre jusqu’à 20 cm (le sol destiné à la culture du manioc doit donc subir une préparation descendant au moins à 30 cm). Il est nécessaire d’adopter des techniques et des matériels (houes) appropriés, en fonction des pratiques locales et du mode de culture de manioc, c’est-à-dire de plain-pied, sur billons ou sur buttes.

Objectif : Améliorations techniques portant sur la préparation du sol et la lutte anti-adventices

Temps nécessaire : 1,5 heures

Matériel : Houes, machettes, cordeau, mètre ruban, tableau à feuilles mobiles, feutres, carnets, crayons de couleur

Méthode

•Mener une réflexion sur l’importance d’une préparation du sol en profondeur.

•Réfléchir sur les méthodes de préparation du sol locales des paysans et en discuter les avantages et les inconvénients.

•Réfléchir à des améliorations possibles.

•Effectuer la préparation du sol, de plain pied et sur billons (ou buttes), tout en incorporant les résidus de végétation.

Questions soumises à discussion

•Pourquoi la préparation du sol est-elle importante ?

•Quelles méthodes de préparation du sol utilisez-vous ? De quelle façon ?

•Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque type de préparation ? Pourquoi ?

•Quelles améliorations pouvez-vous apporter aux techniques de préparation du sol ?

•Quels sont les bons instruments et outils à utiliser ?

•Comment pourrez-vous préparer le sol à 30 cm de profondeur de façon simple ou incorporer des matériaux végétaux ?

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81Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

VARIÉTÉSLe choix d’une variété est une étape importante de la culture d’une plante. Chaque variété a ses caractéristiques propres et les paysans les choisissent pour répondre à leurs besoins propres. Les exercices ci-dessous portent sur le choix d’une variété et les critères à prendre en compte.

VARIÉTÉS (1) : RECONNAÎTRE ET IDENTIFIER LES VARIÉTÉS

ContexteAvec la quantité de variétés de manioc fournies aux paysans au cours des 5-10 dernières années, les distinguer entre elles est un problème non seulement pour les paysans, mais pour les fournisseurs de service au sein du système public de vulgarisation et des ONG. Les noms utilisés pour certaines variétés ne sont plus les noms corrects, ayant changé quand leur dissémination s’est généralisée à davantage de paysans. Ce manque de cohérence entraîne chez certains paysans de la méfiance et des réactions de rejet non justifiées, parce qu’une variété donnée a des qualités spécifiques dont il faut être conscient. Par exemple, certains paysans appellent la variété ‘TME 204’ “Akena”, et du coup certains paysans ont une mauvaise opinion de la variété Akena, à tort, parce que la vraie variété ‘TME 204’ est vulnérable à la CBSD.

Objectif : Aider les participants à identifier correctement les variétés de manioc

Temps nécessaire : 1,5 heures

Matériel : Feuilles, tiges et racines des différentes variétés de manioc cultivées par les paysans, tableau à feuilles mobiles, feutres

Méthode

•Demander à chacun des participants de la session FFS précédente d’apporter avec eux un échantillon de tiges de manioc, avec feuilles et racines, des différentes variétés qu’ils ont cultivées.

•Demander aux participants de regrouper leurs échantillons de plantes sur la base des caractéristiques de leurs feuilles, de leurs tiges et de leurs racines. Les groupes sont constitués d’échantillons partageant les mêmes caractéristiques, et chacun d’entre eux constitue une variété.

•Demander aux participants de nommer les variétés qu’ils reconnaissent. Comparer et discuter les noms qu’ils proposent, et identifier les caractéristiques associées par la littérature à chaque variété donnée.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne82

Questions soumises à discussion

•Combien de variétés avez-vous apportées avec vous ? Pensez-vous qu’elles sont toutes différentes, ou que certaines sont les mêmes ? Pourquoi cela se produit-il ? Est-ce important ?

•Quelles sont les qualités que vous préférez dans les variétés que vous cultivez ?

•Utilisez-vous un même nom pour une variété donnée, ou existe-t-il plusieurs noms pour une variété ? Cela cause-t-il de la confusion ?

•Comment pouvez-vous être certain que la variété en votre possession est bien celle que vous désirez planter ?

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83Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

10 Le FFS fournit une occasion de tester plusieurs variétés. Si le groupe FFS se montre intéressé, mettre en place une étude spéciale consacrée à la comparaison inter-variétale. On en trouvera un exemple dans la section sur les études de terrain.

VARIÉTÉS (2) : CRITÈRES UTILISÉS POUR CHOISIR UNE VARIÉTÉ10

ContexteLes paysans sont toujours intéressés par des variétés présentant des caractéristiques améliorées, telles qu’un potentiel de haut rendement, une bonne qualité des racines tubéreuses (définie par la teneur en matière sèche, la valeur nutritionnelle, etc.), une tolérance appropriée, un meilleur goût, un meilleur prix de marché, une meilleure production de matériel végétal et une conservation prolongée en terre. Cependant, les (nouvelles) variétés à cycle court ont un rendement potentiel relativement faible, et les variétés à haut rendement ont fréquemment un goût déplaisant. Qui plus est, les performances de chaque variété varient selon les conditions ambiantes, en fonction du site de culture et des conditions saisonnières. Cela met en lumière l’importance de soumettre les variétés à une série de tests dans des zones agro-écologiques diverses, pour permettre aux paysans de choisir celles qui réussiront le mieux dans leur environnement spécifique. Les paysans doivent garder ces questions à l’esprit quand ils choisissent des variétés adaptées aux conditions où ils travaillent.

La variété est l’élément déterminant des qualités de la plante, qui à leur tour sont un facteur déterminant du développement de maladies. L’utilisation de variétés améliorées résistant aux principales maladies est une méthode de gestion recommandée dans le cadre de la gestion intégrée de la production et des maladies. La plupart des paysans n’ont pas accès aux variétés à haute performance développées par les institutions nationales et internationales de recherche. Le FFS donne aux paysans une opportunité d’apprendre les différentes caractéristiques des (nouvelles) variétés améliorées qui ont été testées, distribuées et mises à leur disposition. Les paysans peuvent voir par eux-mêmes leurs résultats par rapport aux variétés locales et décider en connaissance de cause s’ils passeront à ces nouvelles variétés. Les variétés choisies doivent non seulement satisfaire les exigences des paysans, mais encore être résistantes aux maladies présentant une importance économique (qui sont une des principales causes des pertes de production du manioc).

Objectifs

•Aider les paysans à mieux comprendre les facteurs à prendre en considération dans le choix d’une variété à planter.

•Les aider à se familiariser avec les caractéristiques des nouvelles variétés, notamment avec les avantages qu’elles présentent par rapport aux variétés locales, leur permettant de choisir des variétés résistant à la mosaïque et autres maladies importantes.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne84

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Feuilles, tiges et racines des différentes variétés de manioc cultivées par les paysans, variétés améliorées distribuées par les institutions de recherche ou autres, tableau à feuilles mobiles, feutres

Méthode

•Reconnaître et identifier les variétés locales et demander aux participants de les classer par ordre de popularité au sein de leur communauté.

•Observer les variétés améliorées et comparer leurs organes végétatifs (principalement feuilles et racines) avec ceux des autres variétés.

•Examiner les raisons possibles des différences relatives à la production de racines tubéreuses.

•Analyser les différentes voies de contamination par le virus de la mosaïque (CMD).

•Demander aux participants de lister les forces et les faiblesses de chacune des variétés, en se conformant aux critères suivants :

- production

- transformation et commercialisation

- utilisations

- accès au matériel végétal

- résistance aux maladies virales

Questions soumises à discussion

•Quels facteurs sont-ils à prendre en considération dans le choix d’une variété ?

- caractéristiques souhaitables de la plante et du produit

- disponibilité de matériel végétal

- demande commerciale pour le produit/matériel végétal

•Quelles différences remarquez-vous entre les variétés ?

•Que pensez-vous de la façon dont chaque variété se développe ?

•Que pensez-vous de la façon dont chaque variété développe des maladies ?

•Quelles sont les qualités et les imperfections de chaque variété ?

•Laquelle de ces variétés penseriez-vous utiliser dans vos champs ? Pourquoi ?

•Quels sont les critères de sélection pour obtenir une variété de bonne qualité qui soit également résistante au virus de la mosaïque ?

•Comment pensez-vous pouvoir gérer les imperfections de la nouvelle variété ? Pourquoi ?

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85Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MATÉRIEL VÉGÉTALAprès avoir fait son choix concernant les variétés à cultiver, un paysan doit déterminer comment il va se procurer son matériel végétal – à partir d’un champ de production ou à partir d’une parcelle de multiplication. Une fois la décision prise, il faut encore couper le matériel végétal, puis l’entreposer jusqu’au moment de le planter. On trouvera ci-dessous quelques exercices portant sur l’acquisition de bon matériel végétal, et sur la préparation et le stockage des boutures.

MATÉRIEL VÉGÉTAL (1) : SOURCE DES BOUTURES DE MANIOC : OÙ SE PROCURER LE MATÉRIEL VÉGÉTAL

Contexte En général, les paysans prennent des boutures prélevées au petit bonheur la chance à partir d’origines diverses pour planter les variétés qu’ils ont choisies. Chaque source de boutures a ses avantages et ses inconvénients. Reconnaître et discuter ces avantages et inconvénients peut aider les paysans à mieux prendre leurs décisions quant à la source de leurs boutures de manioc.

Dans l’idéal, les boutures devraient provenir d’un champ de multiplication produisant du matériel végétal sain. Les boutures retenues devraient répondre à divers critères, par exemple, avoir de 9 à 15 mois et être exemptes de symptômes de la mosaïque (de fait, la meilleure approche pour lutter contre le virus de la mosaïque du manioc est d’utiliser du matériel végétal sain). Le matériel végétal doit être dur (faute de quoi il peut pourrir) et avoir assez de réserves nutritives pour s’implanter et s’enraciner.

Objectifs

•Approfondir la compréhension des paysans concernant les différentes sources de boutures de manioc et leurs avantages et inconvénients spécifiques

•Aider les paysans à améliorer leurs critères de choix de matériel végétal

• Intégrer à leurs pratiques la lutte contre le virus de la mosaïque, en partant de l’utilisation de matériel végétal sain

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Le champ-école paysan, un champ de manioc à maturité avec une ou plusieurs variétés locales et un autre champ d’âge comparable avec une ou plusieurs variétés améliorées émanant de la recherche, tableau à feuilles multiples, feutres, machettes, cordeau, mètre ruban, piquets

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne86

Méthode

•Demander aux participants de faire une liste des sources de matériel végétal de manioc et de les classer.

•Leur demander d’énoncer les avantages et les inconvénients de chacune d’elles. Le mieux serait d’en faire un tableau (voir p. 87).

•Se rendre sur les champs : celui avec une variété locale et celui avec une variété améliorée, et prélever des boutures.

•Diviser le groupe FFS en deux sous-groupes dont l’un sera chargé de prélever quelques boutures sur le champ portant une variété locale.

•Réfléchir avec les paysans sur les critères qu’ils utilisent pour choisir le matériel végétal.

•Réfléchir sur le rôle du matériel végétal dans la propagation du virus de la mosaïque.

•Compléter leurs critères avec les critères de sélection qu’ils auraient pu omettre.

•Demander à l’autre sous-groupe de prélever des boutures saines dans le champ portant la variété améliorée, en observant la totalité des critères de choix.

•Regarder les boutures, discuter et comparer.Faute de champ accessible avec une variété améliorée, procéder comme suit :

•Aller avec les paysans sur un champ pour y récolter des boutures de manioc.

•Réfléchir avec les paysans sur les critères qu’ils utilisent pour choisir le matériel végétal.

•Réfléchir sur le rôle du matériel végétal dans la propagation des maladies.

•Mettre en place une expérimentation utilisant du matériel végétal sain et du matériel végétal malade.

•Compléter les critères de sélection avec ceux que les paysans auraient pu omettre.

•Ne planter dans le champ IPPM que des boutures saines, ou d’aspect sain (pour une variété locale).

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87Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

Questions soumises à discussion

•Quelles sources utilisez-vous pour vous procurer des boutures de manioc ? Quelles sont les principales observations relevées sur les boutures des variétés locales ?

•Quels sont les critères utilisés par les paysans pour choisir du matériel végétal ?

•Que pensez-vous de la transmission de la CMD par les boutures ? De quelle façon pouvez-vous réduire le risque de contamination virale quand vous choisissez des boutures ?

•Comment pouvez-vous vous procurer des boutures de manioc saines ?

•Quelles sont les principales observations relatives aux boutures de variétés améliorées ?

•Pouvez-vous faire une comparaison entre variétés locales et améliorées ?

•Quels autres critères doivent-ils être pris en compte dans le choix d’une bouture de manioc ? Pourquoi ?

•Seriez-vous disposés à dépenser de l’argent pour vous procurer du matériel végétal de bonne qualité ? Pourquoi, ou pourquoi non ?

Source de matériel végétal Avantages Inconvénients

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne88

MATÉRIEL VÉGÉTAL (2) : PRÉPARATION DES BOUTURES DE MANIOC

IntroductionLes paysans utilisent pour leurs boutures la totalité de la tige, en pratiquant des sections de 40 à 60 cm de long. Dans l’idéal, il ne faudrait retenir que la partie médiane de la tige, là où elle est suffisamment durcie, en y pratiquant des sections de 15 à 25 cm de long présentant au minimum 4–5 nœuds. Les parties sommitale et basale sont éliminées. Une section de 1 m de long va ainsi pouvoir donner 4 boutures de 25 cm ; pour planter 1 ha (10 000 m²) il faut une longueur de 2 500 m de boutures. Autrement dit, la surface à planter (en m²) divisée par 4 donne la longueur en mètres des boutures nécessaires pour le champ à planter. Cependant il est recommandé de garder en réserve 5 à 10 pour cent de boutures en plus, conservées dans de bonnes conditions, pour pourvoir au remplacement des manquants éventuels.

La qualité des boutures influe sur l’implantation, la croissance et, en fin de compte, le rendement. Il convient d’être attentif à :

• la longueur des boutures;

• toute meurtrissure ou lésion de l’épiderme ou des bourgeons ; et aux

•dégâts causés par les termites.

Pratiquer la prégermination sur les boutures pourra résulter en une croissance très vigoureuse, une implantation sans manquants, une réduction de la pression des adventices et un meilleur rendement.

Objectifs

•Donner aux paysans la capacité de mieux gérer et utiliser les boutures pour assurer une bonne implantation et éviter les pertes de matériel végétal de manioc

•Leur apprendre à évaluer la quantité de matériel végétal nécessaire pour planter une surface donnée

•Transmettre aux participants les connaissances et les savoir-faire nécessaires pour préparer les boutures

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Un champ portant la variété choisie pour planter, boutures, machettes, tableau à feuilles mobiles, planchette de bois avec des marques pour mesurer la coupe des tiges, mètre ruban, tiges de manioc, outils pour les couper (p. ex. pangas)

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89Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

Méthode

•Rassembler les participants à proximité d’un champ portant la variété choisie pour planter.

•Laisser les paysans couper des tiges à leur façon habituelle (FP).

•Couper des tiges à la façon recommandée par la recherche (IPPM).

•Demander aux paysans de comparer les boutures FP et IPPM.

•Leur donner à faire des exercices de calcul du nombre de boutures nécessaires pour couvrir une surface donnée.

•Demander aux participants de se procurer des tiges coupées et de les débiter en boutures courtes (< 20 cm) et longues (> 30 cm).

•Organiser les participants en petits groupes pour discuter et formuler les avantages et les inconvénients des boutures longues et courtes, et les conséquences de lésions ou meurtrissures des nœuds.

•Discuter des moyens de protéger les boutures contre les termites.

•Faire une démonstration de la technique de la prégermination.

Questions soumises à discussion

•Comment préparez-vous le matériel végétal ?

•Que pensez-vous des parties basale et sommitale de la tige par rapport à sa partie médiane ?

•Quels facteurs influencent-ils une bonne implantation ?

•Quelles différences observez-vous entre les boutures FP et IPPM ?

•Quelles mesures convient-il de prendre, lors de la préparation des boutures, pour assurer une bonne implantation ?

•Combien de tiges faut-il pour 1 ha, 0,75 ha, 0,50 ha et 0 25 ha, respectivement ?

•Combien de boutures faut-il pour 1 m² ?

•Qu’est-ce qui fait une bonne bouture de manioc selon vous ? Pourquoi ?

•Pratiquez-vous la prégermination sur vos propres champs ?

•Quelle est votre expérience des dégâts de termites sur les boutures ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne90

MATÉRIEL VÉGÉTAL (3) : STOCKAGE ET CONSERVATION DU MATÉRIEL VÉGÉTAL

Contexte Il n’est pas possible de conserver longtemps les tiges de manioc car elles se déshydratent. Cependant, conservées dans de bonnes conditions, elles se gardent plusieurs semaines. Il est important de bien comprendre le bon stockage des tiges dans le cadre d’un FFS-manioc, parce que les paysans perdent fréquemment du matériel végétal quand le manioc a été récolté en saison sèche et que les tiges finissent par se dessécher.

Objectif : Transmettre aux participants les connaissances et les savoir-faire en vue d’un stockage et d’une conservation correctes des tiges de manioc

Temps nécessaire : 1,5 heures

Matériel : Tiges de manioc, couvert arboré, feutres, tableau à feuilles mobiles

Méthode

•Demander aux participants de localiser un couvert arboré bien ombragé et de collecter des tiges de manioc.

•Expliquer et démontrer les techniques de préparation des tiges pour stockage.

•Demander aux participants de faire des observations, de prendre des notes et de faire régulièrement rapport au groupe plénier sur l’état des tiges entreposées à l’ombre.

•Déterminer la durée maximum de stockage pour que les tiges restent assez fraîches pour être plantées.

Questions soumises à discussion

•Combien de temps peut-on conserver les boutures de manioc à l’ombre ?

•Combien de temps survivent-elles à la lumière du soleil ?

•Combien de temps, en général, gardez-vous les boutures avant de planter ?

•En général, dans quelles conditions les conservez-vous ?

•Quelles perspectives s’offrent-elles pour l’amélioration des pratiques ?

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91Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MATÉRIEL VÉGÉTAL (4) : TECHNIQUES DE MULTIPLICATION RAPIDE

ContexteIl est parfois difficile d’obtenir du matériel végétal sain en quantité suffisante pour planter un champ de manioc. Les techniques de multiplication rapides permettent de fournir du matériel végétal en un temps relativement bref.

Objectif : Transmettre aux participants les connaissances et les savoir-faire nécessaires pour multiplier rapidement du matériel végétal de manioc en période de manque de celui-ci

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres, couteaux, compost, tiges de manioc, matériau pour ombrager la pépinière

Méthode

•Expliquer que la multiplication rapide est une technique utilisée pour résoudre le problème posé par la lenteur de la multiplication des cultures à propagation végétative, telles que le manioc, de façon à garantir une quantité adéquate de matériel végétal au bon moment pour procéder à la plantation.

•Démontrer la façon de préparer les boutures de manioc pour la multiplication rapide.

•Demander aux participants de faire le plan du site et d’expérimenter les techniques de multiplication rapide.

•Tout au long du reste du cycle de culture, observer le développement des jeunes plants et le comparer avec celle des plants obtenus à partir de boutures ordinaires.

Questions soumises à discussion

•Quelles comparaisons peut-on faire entre cette méthode et l’expérience des paysans en matière de multiplication de matériel végétal ?

•Quels sont les problèmes auxquels se heurtent les participants au FFS dans l’application des techniques de multiplication rapide ?

•De quelle façon y répondre ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne92

MANIOC CULTIVÉ EN ASSOCIATION AVEC D’AUTRES PLANTES (1) : CULTURES INTERCALAIRES11

IntroductionIl est fréquent que le manioc ne soit pas cultivé seul, mais en association avec d’autres cultures, telles que maïs, arachide et pois chiche. Cela présente des inconvénients, mais également des avantages – par exemple, il peut y avoir concurrence entre les cultures pour les ressources du sol, mais l’efficacité de l’utilisation des nutriments peut s’en trouver améliorée. Faire cohabiter plusieurs cultures dans le champ est une option intéressante pour le paysan, les intercalaires apportant nourriture et revenu monétaire à la famille tandis que le manioc reste en culture sur une longue période.

Objectifs

•Mieux comprendre quelles sont les cultures adaptées à l’association avec le manioc

•Expliquer les avantages et les inconvénients de la culture du manioc en intercalaire

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres

Méthode

•Par petits groupes, demander aux participants d’énumérer les différentes plantes cultivées avec le manioc et de les classer selon leur popularité.

•Leur demander d’énoncer les avantages et les inconvénients de chacune d’elles.

Questions soumises à discussion

•Les plantes associées au manioc affectent-elles sa croissance et son rendement ?

•Quels sont leurs effets positifs sur la croissance et le rendement du manioc ?

•Quels sont leurs effets négatifs sur la croissance et le rendement du manioc ?

11 Si les cultures intercalaires sont une pratique courante, il convient de les intégrer à l’étude comparative de terrain entre pratiques locales et IPPM.

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93Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MANIOC CULTIVÉ EN ASSOCIATION AVEC D’AUTRES PLANTES (2) : CHOIX ET PRÉPARATION DES SEMENCES POUR LES PLANTES À CULTIVER EN ASSOCIATION AVEC LE MANIOC

IntroductionLe choix des semences utilisées pour les cultures à associer au manioc (cultures intercalaires) influe sur la rentabilité économique du champ. La semence de qualité permet une bonne germination, qui produit :

•des plantes vigoureuses ; et

•des plantes plus résistantes aux ravageurs et maladies.

En revanche, une mauvaise germination entraîne :

• des pertes économiques en termes de semences gâchées et de travail additionnel ;

•des pertes de production dues à la mauvaise implantation et au remplacement des manquants qui s’ensuit.

De nombreuses maladies se propagent par les semences. L’utilisation de semences en provenance d’un champ bien conduit améliore la probabilité d’une bonne récolte.

Objectif : Améliorer la capacité des paysans à choisir les semences et reconnaître celles de qualité

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Semences, houes, machettes

Méthode

•Réfléchir avec les paysans sur les questions à garder à l’esprit quand on choisit et qu’on prépare des semences.

•Aider les paysans à découvrir des critères complémentaires, sans perdre de vue l’origine des semences.

•Stimuler la motivation des paysans à exiger une garantie lors de l’achat de semences.

Questions soumises à discussion

•Comment préparez-vous vos semences ?

•En achetez-vous ?

•Quelles garanties avez-vous quand vous achetez des semences à un tiers ?

•Quelles sont les conséquences quand une semence ne germe pas ?

•Comment pouvez-vous améliorer la disponibilité de semences de qualité ?

•Quelle est la quantité de semences nécessaire pour une surface de 0,10 ha ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne94

MANIOC CULTIVÉ EN ASSOCIATION AVEC D’AUTRES PLANTES (3) : TEST DE GERMINATION

IntroductionSi le taux de germination est connu, il est possible d’éviter les pertes (en argent et en temps) sur l’exploitation. Un lot de semences ne devrait jamais aller en dessous d’un taux de germination de 95 pour cent. Il y a pourtant des paysans qui utilisent des semences avec un taux de germination de moins de 50 pour cent. Il est important de procéder au test de germination au moment opportun, de façon à disposer de suffisamment de temps pour obtenir d’autres semences si nécessaire.

Objectif : Expliquer aux paysans l’importance d’un test de germination et la façon de procéder

Temps nécessaire : 1 heure pour lancer l’exercice, puis 1 heure une fois que les semences ont germé

Matériel : Semences, houes, tableau à feuilles mobiles, feutres

Méthode

•Utiliser une houe pour préparer avec soin une surface de 1 m² ; ou bien encore, préparer un bassin ou un récipient avec de la terre arable.

•Marquer 10 rangs séparés d’environ 10 cm.

•Prendre un échantillon de semences d’environ 200 g.

• Dans l’échantillon, prélever les semences saines, les peser, calculer le taux de perte.

•Prendre 100 semences au hasard et les semer sur les 10 rangs avec un espacement d’environ 10 cm.

•Veiller à ce que la terre soit arrosée.

•Une fois écoulé le temps nécessaire à la germination, compter les semences germées et faire un suivi de la qualité des plants. Déterminer le taux de germination et discuter le résultat.

•Essayer de calculer les pertes totales depuis le moment où les semences ont été choisies.

Questions soumises à discussion

•Que pensez-vous de la germination ?

•Que pensez-vous de la qualité des semences ?

•Quels sont les avantages d’un test de germination ?

•Pouvez-vous estimer le potentiel de pertes ?

•La capacité germinative de vos semences est-elle faible ?

•Quelles mesures pouvez-vous prendre pour garantir la qualité des semences ?

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95Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

PLANTER LES CHAMPS (1) : DATE DE PLANTATION12

ContexteDans les régions Nord et Ouest de l’Ouganda, le manioc est en général planté durant la seconde saison des pluies, la plus courte, qui précède la grande saison sèche (dont la durée est de 3 à 5 mois). Pour les variétés précoces (10–12 mois), cela signifie que pendant la moitié de sa croissance, la plante souffre de stress causé par l’humidité, avec une forte incidence de cochenilles et d’acariens verts. De plus, la culture est souvent détruite par le bétail errant durant la saison sèche. La grande saison sèche s’installe quand la culture de seconde saison des pluies est encore jeune, ce qui signifie que sa croissance sera ralentie, avec un enracinement retardé et insuffisant. Il en résulte de faibles rendements manioc sur champ, en particulier pour les variétés précoces (que les paysans ont largement adoptées au cours des dernières années).

En plantant lors de la première saison des pluies, les impacts des contraintes sur la production liées à la grande saison sèche seraient évités ou réduits, une culture de première saison bénéficiant, à l’arrivée de la grande saison sèche, d’un stade de croissance avancé et donc d’une croissance et d’un rendement moins sensibles au stress.

Objectif : Transmettre aux participants des connaissances relatives au meilleur moment / à la meilleure saison pour planter le manioc

Temps nécessaire : 1 à 1,5 heures

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres, champs de manioc plantés en première et en seconde saison des pluies

12 Cet exercice peut se faire par comparaison entre des champs plantés à différentes dates autour du FFS. Si les dates de plantation sont un problème, prévoir une étude de terrain dédiée aux dates de plantation.

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Méthode

•Expliquer la relation entre date de plantation et performances du manioc en termes de croissance et de rendement.

•Laisser les participants expérimenter avec la date de plantation.

•Observer la culture au long de sa croissance et comparer les rendements.

Questions soumises à discussion

•Quelles différences avez-vous observées entre les champs plantés à différentes dates ? Pourquoi ?

•Quels sont les champs avec les meilleurs résultats ?

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97Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

PLANTER LES CHAMPS (2) : PLANTATION DU MANIOC (ET SEMIS DES CULTURES ASSOCIÉES)

IntroductionLes paysans plantent le manioc tout au long de l’année, en saison sèche et en saison humide, soit en monoculture, soit de préférence en association avec d’autres plantes (cultures intercalaires). La densité de plantation et de semis des cultures varie fortement. Pour obtenir de bons résultats, il est recommandé de planter le manioc et de semer les intercalaires en même temps. De ce fait, les plantes sont en situation de retirer un maximum de bénéfice des pluies et de se développer rapidement et vigoureusement, puis de résister aux intempéries eu aux périodes difficiles. Il est important de semer l’intercalaire au tout début de la saison, de façon à lui permettre de croître durant une période relativement humide, après quoi elle ira à maturité et sera récoltée durant une période relativement sèche. Le manioc sera planté soit au même moment, soit une ou deux semaines après l’intercalaire.

La densité de plantation du manioc est de 1 × 1 m, avec une bouture par emplacement.

•Sur sol argileux, les boutures sont plantées en oblique à 10 cm de profondeur, puis recouvertes aux deux tiers ou aux trois quarts.

•Sur sol sableux, elles sont plantées à l’horizontale (à plat) à 10 cm de profondeur.

Il est conseillé de ne pas intercaler plus d’une culture avec le manioc. Sur terrain plat, les rangs sont orientés est-ouest ; sur terrains en pente, ils épousent les courbes de niveau.

•Le maïs est semé sur les mêmes rangs que le manioc, ou sur des rangs en quinconce, avec une densité de semis de 1 × 1 m, en déposant 2 graines par trou de semis.

•L’arachide est semée sur deux rangs entre les rangs de manioc, avec une densité de semis de 30 × 30 cm ou 40 × 20 cm, et 2 graines par trou de semis.

Objectif : Aider les paysans à améliorer leurs méthodes pour planter le manioc de façon à obtenir une croissance et un développement de la plante conduisant à une bonne production

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Boutures d’une variété locale et d’une variété améliorée, tableau à feuilles mobiles, feutres, houes, machettes, champs préparés pour FP et IPPM, cordeau, mètre ruban

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Méthode

•Laisser les paysans planter (et semer) dans le champ FP.

•Avec l’assistance du facilitateur, marquer les rangs de plantation du champ IPPM, et laisser les paysans les planter (et y semer) en leur apportant l’assistance technique nécessaire.

•Réfléchir avec les paysans sur l’occupation de l’espace, le nombre de boutures et de trous de plantation, les intervalles de plantation, l’orientation des rangs et l’avantage que représente le fait de planter en rangs.

•Préserver les boutures restantes pour le remplacement des manquants.

Questions soumises à discussion

•Comment plantez-vous et semez-vous votre champ ?

•Que pensez-vous de la façon dont la plante occupe l’espace ?

•Que se passe-t-il quand les plants sont disposés à forte densité ?

•Comment pouvez-vous délimiter les rangs de plantation ? Pourquoi est-il nécessaire de les marquer ?

•Que pensez-vous des intervalles de plantation dans les champs FP et IPPM ?

•Quels sont les avantages et les inconvénients de planter sans faire de rangs ?

•Que pensez-vous de la possibilité d’améliorer les méthodes de plantation à l’avenir ?

•De quelle façon et pour quelle raison devez-vous garder les boutures restantes ?

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99Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

PHYSIOLOGIE DES CULTURES (1) : MÉTHODES DE PLANTATION ET DÉVELOPPEMENT DE LA PLANTE

ContexteLes boutures de manioc peuvent être plantées verticalement, en oblique ou à l’horizontale. L’orientation donnée à la bouture lors de la plantation influe sur les paramètres de croissance et, de ce fait, doit être déterminée sur la base de divers critères :

• type de sol

• réduction des dégâts causés aux racines par les rongeurs

• selon que l’objet de la plantation est, ou non, la production de multiples tiges (multiplication de tiges)

Objectif : Conduire les participants à appréhender la relation de l’orientation de la bouture lors de la plantation avec la formation des racines et la production de tiges

Temps nécessaire : 1 heure pour démarrer l’exercice, puis 1 heure après l’enracinement

Matériel : Boutures de manioc, binette, tableau à feuilles mobiles, feutres

Méthode

•Demander aux participants de planter une partie des boutures à la verticale, enfouis aux deux tiers, et une autre partie à l’horizontale, entièrement enfouis à une profondeur de 10 cm environ.

•Par la suite, leur demander de compter les tiges produites et de noter la profondeur et la proximité des racines dans le sol.

•Discuter la profondeur et la proximité des racines par rapport à la vulnérabilité aux dégâts causés par les rongeurs, ainsi que par rapport à la facilité de récolter.

Questions soumises à discussion

•Quelles différences avez-vous observées entre les différentes façons de planter ?

•Lesquelles préférez-vous ? Pourquoi ?

•Comment le type de sol influence-t-il la méthode de plantation ?

•Si vous plantez afin de produire du manioc, quelle sera votre méthode de plantation préférée ?

•Si vous plantez afin de multiplier des boutures de manioc, quelle sera votre méthode de plantation préférée ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne100

PHYSIOLOGIE DES CULTURES (2) : DÉVELOPPEMENT DE LA PLANTE13

ContexteCet exercice illustre le type d’activité qui peut être menée avec un groupe FFS pour suivre et comprendre le développement de la plante. Reconnaître les différents stades du développement de la plante et comprendre ses besoins à chaque stade contribuent largement à assurer une gestion de la plante à l’optimum.

Objectifs

•Expliquer la formation et le développement des racines, tiges et feuilles au stade de la plantule et des stages de croissance suivants du manioc

•Décrire les paramètres physiologiques et les exigences en nutriments au stade de la plantule et des stages de croissance suivants du manioc

•Enseigner les pratiques agronomiques requises au stade de la plantule et des stages de croissance suivants du manioc

Temps nécessaire : 2 heures

Matériel : Plants de manioc de 14 jours après plantation (DAP), et de 30, 60, 90, 120 et 160 DAP, houe, boutures, feutres, tableau à feuilles mobiles, papier, stylo, règle, ciseaux

Méthode

•Demander aux participants de préparer du matériel végétal et de planter un certain nombre de boutures dans la parcelle d’étude.

•Leur demander de déterrer une plante chaque mois et de dessiner le système des racines et des jeunes pousses.

•Observer et décrire les caractéristiques morphologiques, et dessiner les stades de croissance du manioc.

•Mesurer, compter et décrire les critères d’évaluation de la croissance : hauteur du plant, longueur des racines, nombre de feuilles.

13 Si, lors de l’exercice, il est possible d’observer des plants à différents stades de leur développement, il pourra être effectué en une session. S’il n’est pas possible d’observer des plants à différents stades en même temps, l’exercice pourra se répéter au cours du cycle de culture, en liaison avec une AESA. Les paysans pourront faire le lien entre la croissance et le développement des parties aériennes de la plante avec le développement des racines et autres parties souterraines. Conserver les feuilles mobiles des tableaux et les comptes-rendus d’observation pour faire des comparaisons par la suite.

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101Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

Questions soumises à discussion

•Décrire et discuter la morphologie du plant de manioc. Combien y a-t-il de racines à chaque stade de développement ? Quelle est leur importance ? Combien y a-t-il normalement de feuilles à chaque stade de développement ? Comment la tige se développe-t-elle aux différents stades ?

•Réfléchir sur les changements de la plante.

•Discuter les pratiques agronomiques sur la pépinière :

- techniques de préparation du sol

- apports de nutriments (types de nutriments, quantités et méthodes d’application)

- techniques de plantation

- lutte contre les herbivores et gestion des ennemis naturels dans la pépinière

•Discuter des méthodes de culture à appliquer dans la pépinière et pourquoi.

•Pour chaque stade de développement, observer les pratiques des paysans et discuter avec eux leurs pratiques et la raison de leurs choix.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne102

ENTRETIEN DE LA CULTURE (1) : REMPLACEMENT DES MANQUANTS

IntroductionÀ la suite de la plantation, certaines boutures (et certaines semences) ne s’implantent pas. Il est bon de contrôler l’implantation 3 à 4 semaines après la plantation en vue de remplacer les manquants. Une bonne approche consiste à utiliser des boutures qui ont été préservées dans des conditions d’entreposage correctes. En même temps que le remplacement des manquants, il est également de bonne pratique d’arracher du champ les plants malades et de les remplacer par des boutures neuves. Cela contribue à éliminer du champ les sources de contamination – mais il faut noter l’importance de se débarrasser efficacement des plants malades. Sur un champ de production, cette opération n’a lieu qu’une fois, à l’occasion du remplacement des manquants. Sur un champ de multiplication, la phytosanitation est régulièrement renouvelée tout au long du cycle cultural.

ObjectifAider les paysans à mieux gérer la planification et l’exécution du renouvellement des manquants

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

MatérielMachette, houe, boutures, tableau à feuilles mobiles, feutres, carnet, stylos

Méthode

•Répartir les participants en sous-groupes de 5 à 6 membres.

•Répartir les sous-groupes sur les différentes parcelles pour repérer les vides dans chaque rang de plants, puis estimer le pourcentage d’implantation de la culture.

•Arracher tous les plants portant des symptômes de la mosaïque du manioc.

•Prendre des boutures correctement entreposées pour remplacer les manquants.

•Lister les avantages de l’utilisation de boutures bien préservées, plutôt que des boutures fraîchement cueillies, pour le remplacement des manquants.

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103Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

Questions soumises à discussion

•Pourquoi faut-il remplacer les manquants et pourquoi le faire à un moment bien déterminé ?

•Quelles sont les causes qui peuvent être à l’origine de la mort ou de la non-implantation d’une bouture ?

•Comment procédez-vous au remplacement des manquants ?

•Pourquoi est-il important d’utiliser des boutures correctement préservées au remplacement des manquants ?

•Pourquoi faut-il procéder au même moment à la phytosanitation (élimination des plants malades) ?

•Comment améliorer cette opération au niveau de votre propre champ ?

•De quelle façon éliminez-vous les plants malades ?

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ENTRETIEN DE LA CULTURE (2) : SARCLAGE DU CHAMP DE MANIOC14

Introduction Les pertes de rendement générées par un sarclage tardif ou insuffisant peuvent dépasser 60 pour cent de la production escomptée. Les espèces adventices invasives et néfastes, telles que Digitaria spp., Cynodon dactylon et Imperata cylindrica, ont obligé de nombreux paysans à abandonner leurs champs. Une culture confrontée à une forte concurrence de la part des adventices ne peut s’alimenter suffisamment et devient vulnérable aux maladies et aux ravageurs. C’est d’autant plus sensible que la plante est jeune.

L’idée de base est de créer de bonnes conditions pour la plante, pour qu’elle devienne vigoureuse et résistante aux maladies et aux ravageurs, une plante en bonne santé étant le meilleur garant d’une production optimale. Il est par ailleurs nécessaire de garder un champ de manioc exempt de concurrence de la part d’autres plantes au cours des 3 premiers mois, pour permettre aux racines de se développer.

Les pratiques locales imposent traditionnellement de procéder au premier sarclage en fonction des besoins de la culture intercalaire associée au manioc. En revanche, dans le cadre du FFS, la décision de sarcler est basée sur les décisions prises lors de l’analyse agro-écosystémique (AESA).

La lutte anti-adventices diffère selon l’espèce concernée : pour les espèces qui produisent des rhizomes (p. ex. Imperata) et des stolons (p. ex. Digitaria), un sarclage efficace consiste à arracher complètement les stolons et les rhizomes et à les mettre hors de tout contact direct avec le sol, pour qu’ils ne puissent se réimplanter. Pour les espèces qui se propagent par graines (p. ex. Chromolaena), le sarclage doit intervenir avant la floraison, afin d’interrompre le cycle de propagation de l’adventice.

Objectif : Aider les participants à mieux sarcler leurs champs

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Parcelles de manioc, houes pour sarclage, machettes, tableau à feuilles mobiles, feutres, carnets, stylos

14 Si le FFS a mis en place une étude spéciale sur la lutte contre les adventices, cet exercice n’est pas nécessaire. Cependant, on peut y consacrer un sujet spécial dans les FFS qui n’ont pas d’étude sur la lutte anti-adventices, mais souhaitent approfondir cette question.

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105Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

Méthode

•Aller sur le terrain et observer.

•Réfléchir aux effets des adventices sur la culture de manioc.

•Demander aux participants quand (période, fréquence) ils sarclent leurs champs, et de quelle façon (méthode) (FP).

•Réfléchir sur la fragilité des jeunes plantes, par rapport à des plantes suffisamment développées, quand elles sont concurrencées par d’autres végétaux.

•Réfléchir à ce qu’il est nécessaire de faire tant que les plantes sont encore jeunes.

•Comparer avec les petits enfants et les soins particuliers dont ils ont besoin.

•Réfléchir aux méthodes de propagation des adventices et à la difficulté de les contrer.

•Réfléchir à la lutte contre les espèces produisant des stolons et des rhizomes.

Questions soumises à discussion

•Quand et comment sarclez-vous votre manioc ?

•Quels sont les effets des adventices sur les cultures ?

•Quel est l’âge auquel un être vivant (plante, animal, humain) connaît son stade le plus vulnérable, d’après votre propre expérience ?

•Quand une plante est-elle la plus vulnérable à la concurrence d’autres plantes, en donnant la réponse en termes de l’âge d’une personne ? Pourquoi ?

•Quelles mesures faut-il prendre tant que les plantes sont encore jeunes pour garantir qu’elles s’alimentent suffisamment et résistent mieux aux maladies pendant le reste du cycle de culture ?

•Quels sont les moyens de propagation des adventices ? Contre lesquelles est-il le plus difficile de se défendre ? Pourquoi ? Comment lutter contre cette sorte d’adventices ?

•Quelles pratiques et techniques faut-il adopter pour le sarclage de façon à éliminer efficacement du champ et de ses bords les adventices invasives ?

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FERTILITÉ DU SOL ET FUMURE (1) : CAPACITÉ DE RÉTENTION D’EAU DU SOL

IntroductionLe rôle de la matière organique du sol est un rôle important. Elle contribue à une bonne structure du sol, fournit des nutriments aux micro-organismes, fixe l’eau et les nutriments dans le sol, aide à l’assimilation de certains éléments minéraux par la plante, et réduit l’érosion en permettant l’infiltration et la percolation, et en favorisant la formation d’agrégats. La gestion intégrée de la production et des ravageurs du manioc commence par une bonne gestion de la fertilité du sol.

Objectif : Aider les paysans à bien comprendre la capacité de rétention d’eau du sol et les moyens de l’améliorer

Temps nécessaire : 2 heures

Matériel : Échantillons de différents types de sol (sableux, argileux et argilo-sableux), compost ou matière organique décomposée, bouteilles plastiques de 1 à 1,5 l env. (2 par sous-groupe), tissu à moustiquaire, feutres, tableaux à feuilles mobiles, tasses, montre, eau

Méthode

•Réfléchir à l’importance de la matière organique du sol.

•Réfléchir à la capacité de rétention d’eau de la matière organique du sol dans différents types de sol, et aux conséquences sur le niveau de fertilité du sol.

•Réfléchir à la rapidité de l’infiltration de l’eau en présence et en l’absence de matière organique.

•En tirer des conclusions relativement à la présence ou à l’absence de matière organique au moment de choisir un champ et quand on a des résidus végétaux à gérer.

Méthode

•Répartir le groupe plénier en sous-groupes de 5 à 7 personnes.

•Chacun des sous-groupes prend deux traitements pour comparaison et analyse. Exemples de traitements :

- Sol argileux

- Sol argileux + matière organique décomposée

- Sol sableux

- Sol sableux + matière organique décomposée

- Sol argilo-sableux

- Sol argilo-sableux + matière organique décomposée

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107Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

- Sol érodé

- Sol érodé + matière organique décomposée

•Prendre les bouteilles plastique usagées (faisant env. 1,5 l).

•Les distribuer à raison de 2 bouteilles par sous-groupe (pour les 2 traitements).

•Couper les bouteilles en deux (la moitié supérieure servira pour contenir le sol, la moitié inférieure pour capter l’eau d’infiltration).

•Renverser la moitié supérieure de chaque bouteille et recouvrir le goulot (à présent tourné vers le bas) avec du tissu à moustiquaire, formant un filtre pour laisser passer l’eau.

•Marquer chaque bouteille préparée pour identifier le traitement correspondant.

•La remplir avec soin d’environ 1 kg de sol sec, correspondant à l’étiquette de traitement (en gardant la colonne bien verticale et en disposant la moitié inférieure sous la colonne pour recueillir l’eau qui s’écoulera).

•Observer la couleur du sol correspondant à chaque traitement.

•Donner à chaque sous-groupe 2 litres d’eau, de façon à pouvoir verser simultanément 1 litre d’eau dans chacun des 2 traitements du sous-groupe.

•Verser le litre entier sur la surface du sol contenu dans chaque bouteille, lentement, jusqu’à ce que toute l’eau soit versée.

•Noter le moment exact où :

- l’arrosage débute ;

- les premières gouttes d’eau infiltrée tombent dans le récipient ;

- l’eau infiltrée arrête de s’égoutter.

•Mesurer le volume d’eau dans le récipient inférieur et calculer par soustraction le volume d’eau fixé par le sol (capacité de rétention d’eau).

•Déterminer pour chaque traitement le temps écoulé entre le début et la fin de l’infiltration d’eau.

•Observer la couleur du sol humide et celle de l’eau d’écoulement.

•Faire des comparaisons entre les traitements pour :

- la durée de l’infiltration ; et

- le volume d’eau infiltrée fixé par le sol.

•Sur la base de ces comparaisons, évaluer la capacité de rétention d’eau des différents traitements (types de sol).

Questions soumises à discussion

•Quels sont les types de sol qui prédominent dans vos champs de manioc ? Pouvez-vous en prélever des échantillons ? Quelles sont leurs caractéristiques concernant la couleur et la rétention d’eau ?

•Pour un type de sol donné, qu’est-ce qui peut améliorer la capacité de rétention d’eau ?

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•En quoi la capacité de rétention d’eau est-elle importante pour la croissance et le développement de la plante ?

•Par quel moyen peut-on améliorer la capacité de rétention d’eau d’un sol ?

•Que pensez-vous de la couleur de l’eau pour chaque bouteille/traitement ?

•Que peut nous dire cette couleur au sujet de la fertilité du sol ?

•Quelles différences remarquez-vous entre les traitements concernant les durées d’infiltration et les volumes d’eau fixés (capacité de rétention d’eau) ?

•Quelle est la relation entre le volume d’eau fixé et la croissance et le développement de la plante ?

•Comment améliorer la fertilité du sol ?

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109Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

FERTILITÉ DU SOL ET FUMURE (2) : LES LÉGUMINEUSES ET LEUR RÔLE DANS LA GESTION DE LA FERTILITÉ DU SOL15

Il est très important de bien connaître les légumineuses pour la gestion et la fumure naturelle des sols. Les légumineuses ont la faculté de fixer l’azote de l’air grâce aux micro-organismes associés aux nodules bactériens présents sur leurs racines. Le Rhizobium fixe l’azote de l’air et le met à disposition de la plante, qui fournit des nutriments aux micro-organismes. Le résultat de cette symbiose est un sol enrichi en azote – un nutriment très important, mais instable et très vulnérable aux feux de brousse, au lessivage par les pluies ou à l’exposition aux rayons du soleil. Les résidus végétaux de légumineuses fournissent une matière organique riche en azote. Ainsi, les légumineuses sont une culture de choix en rotation, en intercalaires et en jachère améliorante.

Reconnaître et connaître les légumineuses L’environnement rural comporte de nombreuses espèces de légumineuses herbacées bien adaptées aux conditions locales. On peut citer Pueraria javanica, Mucuna pruriens var. utilis, Calopogonium spp. et Centrosema pubescens. Leur utilisation judicieuse peut améliorer le niveau de fertilité du sol et accroître sa productivité, mais ces pratiques ne sont pas toujours très bien connues.

Objectifs

•Apprendre aux paysans à reconnaître les légumineuses présentes dans leur environnement

•Les aider à identifier des utilisations pour les légumineuses bien adaptées à leur environnement

Temps nécessaire : 2 heures

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres, stylos, crayons, carnets

15 Certains groupes FFS pourront avoir mis en place une étude sur les légumineuses, d’autres pourraient s’y intéresser. Cet exercice peut être mené à titre de sujet spécial ou de sujet du jour, pour en apprendre davantage sur le rôle des légumineuses, et pour déterminer l’intérêt de mettre en place une expérimentation spécifique.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne110

Méthode

•Se rendre sur un champ où poussent quelques légumineuses sauvages.

•Demander aux participants s’ils ont observé ou connaissent des espèces similaires en environnement de savane ou de forêt.

•Demander aux participants d’observer la forme des feuilles (trifoliées) et des fruits (gousses).

•Arracher une des plantes observées en faisant bien attention de conserver les nodules fixés aux racines.

•Demander aux participants d’observer les racines et en particulier les nodules.

•Discuter des plantes cultivées qui présentent des caractéristiques comparables.

•Faire une coupe transversale dans les nodules et les exposer à l’air pour bien en faire ressortir la couleur.

•Expliquer que la couleur rouge peut enrichir le sol en azote.

•Réfléchir aux avantages potentiels de l’utilisation de légumineuses pour le manioc.

Questions soumises à discussion

•Connaissez-vous cette sorte de plantes ? Où les trouve-t-on ? Comment les appelle-t-on ?

•Quels sont les critères utilisés pour reconnaître une légumineuse ?

•Quelles plantes cultivées sont des légumineuses ?

•Quelles autres légumineuses y a-t-il dans votre environnement ?

•Quel changement de couleur avez-vous observé après avoir coupé dans les nodules ?

•Comment utiliser les légumineuses en vue d’une meilleure productivité du manioc ?

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111Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (1) : SYMPTÔMES DES MALADIES ET DES RAVAGEURS

IntroductionLes plants de manioc peuvent être affectés par divers ravageurs et maladies qui s’attaquent à leurs feuilles, leurs tiges ou leurs racines. Les ravageurs peuvent manger les feuilles et causer d’autres problèmes. Les maladies sont causées par un organisme pathogène qui envahit une plante et l’attaque de l’intérieur, entraînant déformations, dépérissement ou pourriture.

Les ravageurs et les maladies sont sous l’influence de la plante elle-même et de l’environnement. Reconnaître leurs symptômes sur le terrain et comprendre quel est l’organisme à l’origine du problème est le premier pas en direction d’une meilleure gestion de celui-ci. Une fois bien comprise l’origine du problème de la plante, et de quelle façon celle-ci et son environnement influent sur le ravageur ou la maladie, il devient plus aisé de se déterminer pour une forme de lutte particulière. Le présent exercice a pour objet l’identification des symptômes et des agents qui les causent. Il peut être conduit en liaison avec un AESA, à différents moments du cycle de culture, de façon à couvrir les divers problèmes qui se manifestent au cours de celui-ci.

Objectifs

•Apprendre aux paysans à distinguer un plant de manioc malade ou attaqué d’un plant sain

•Discuter des causes possibles à l’origine de la maladie ou des dégâts

Temps nécessaire : 2 heures

Matériel : Plants porteurs de symptômes, collectés dans le champ, plants sains collectés par les participants (de préférence de la même variété et cultivés de la même façon que les plants atteints), tableau à feuilles mobiles, papier, carnet, feutres, crayons de couleur

Méthode

•Demander à chaque sous-groupe d’observer ce qu’ils ont ramené du champ.

•Demander aux participants de discuter les questions énumérées ci-dessous.

•Chaque sous-groupe fait une brève présentation des symptômes relevés et de la cause possible du problème.

•Examiner l’état sanitaire de chaque plant.

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•Réfléchir sur les anomalies les plus fréquemment rencontrées par chacun des paysans dans son champ.

•Réfléchir à partir des symptômes présents sur une des plantes.

•Réfléchir sur les effets possibles de ces symptômes (malformations) sur la culture de manioc.

•Réfléchir sur les causes qui peuvent être à l’origine de ces symptômes, y compris les malformations, en notant l’absence ou la présence d’insectes.

•Bien distinguer entre les « parasites » (qui vivent dans la plante) et les « ravageurs ».

•Établir des parallèles avec les maladies et les ravageurs qui s’attaquent aux humains.

Questions soumises à discussion

•Quelles différences percevez-vous entre les plants sains et ceux qui sont malades/endommagés ? Pourquoi ?

•Quelles sont les causes possibles à l’origine de ces différences ? Savez-vous ce qui cause le problème ? Est-ce un ravageur ? ou une maladie ? Pouvez-vous le voir sur la plante ?

•De quelle façon une plante qui n’a pas de problème se développe-t-elle ?

•Quels sont les symptômes de maladies les plus fréquents dans les champs de manioc ?

•Quels sont les effets possibles sur la plante de ces anomalies ?

•Que voyez-vous fréquemment sur les plantes qui présentent de telles anomalies ?

•Quelles différences remarquez-vous entre les anomalies causées par différents ravageurs ou maladies ?

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113Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (2) : MALADIES ET PHOTOSYNTHÈSE

IntroductionLes feuilles de la plante sont l’endroit où les nutriments et l’eau sont transformés en sucres, dont se nourrit la plante. Pour que cela se produise la lumière du soleil est nécessaire. Ce processus se déroule dans la chlorophylle des feuilles vertes et est appelé la photosynthèse. Les sucres fabriqués à l’intérieur de la plante sont transportés par la sève vers les différentes parties de la plante, pour les nourrir, et pour constituer des réserves, sous forme de tubercules ou de grains, que vont consommer les humains.

Dans la plupart des cas, les dégâts affectant la surface des feuilles ou la circulation de la sève vont également avoir un impact sur la photosynthèse. En utilisant un schéma facile à comprendre pour illustrer les principes de base de la photosynthèse, les paysans comprennent mieux les effets des maladies sur les plantes et sont en mesure de prendre des mesures de lutte appropriées.

Objectifs

•Aider les participants à assimiler les principes de la photosynthèse

•Leur montrer comment les dégâts subis par les feuilles du fait des maladies affectent la photosynthèse, et par conséquent la croissance et le développement de la plante, ainsi que la production

Temps nécessaire : 1 heure

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres, crayons, carnets, plants affectés par la mosaïque, la striure brune et la bactériose vasculaire, plants sains (sans symptômes)

Méthode

•Se rendre sur un champ où poussent des plants sains et des plants malades.

•Demander aux participants de noter la différence de coloration entre les plants sains et les plants atteints.

•Réfléchir à ce qu’il advient d’une plante qui pousse à l’ombre. Souligner l’importance du soleil pour les plants, et en particulier les effets du manque de lumière solaire sur les feuilles et sur la croissance végétative.

•Réfléchir sur la production de chaque plante, en notant les différences entre les plantes qui poussent à l’ombre et celles exposées au soleil, tant sur un sol riche que sur un sol pauvre.

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•Discuter la façon dont les plantes prélèvent les nutriments du sol et dont ceux-ci arrivent jusqu’aux feuilles.

•Réfléchir aux effets d’une réduction de la surface des feuilles sur la nutrition de la plante, et sur sa production de tubercules dans le cas du manioc.

•Faire reconnaître l’importance de l’exposition des feuilles au soleil pour une nutrition efficace de la plante.

Questions soumises à discussion

•Quelles différences percevez-vous entre la coloration des plants sains et celle des plants qui sont malades ?

•Que se passe-t-il quand une plante pousse à l’ombre ?

•Quelle différence observez-vous dans la production selon que le sol est riche ou pauvre ?

•Quelle couleur doivent avoir les feuilles pour nourrir la plante ? Pourquoi ?

•Comment la plante s’alimente-t-elle ?

•Comment la plante amène-t-elle les nutriments du sol jusqu’aux feuilles ?

•Quelle relation y a-t-il entre le soleil et la plante ?

•Quelle relation y a-t-il entre les feuilles de la plante et sa production ?

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115Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (3) : GROUPES DE MALADIES

IntroductionPour pouvoir apprendre et assimiler la lute contre les maladies, il est important d’être conscient des informations déjà disponibles sur le cycle de vie des maladies. Le présent exercice, en se basant sur des informations déjà connues des membres du groupe, les relie à des situations pratiques du champ-école paysan. Il n’a pas pour objet de « tester » les connaissances des participants pour les maladies ; il cherche plutôt à résumer les connaissances disponibles et à susciter une réflexion créative sur les maladies et la façon de les gérer.

Objectif : Cataloguer toute l’information disponible sur l’écologie et la gestion des maladies (plutôt que la lutte contre elles)

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Papier à dessin et feutres

Méthode

•Dresser une liste des maladies du manioc, en utilisant les questions-guides énumérées ci-dessous. Rappeler aux membres du groupe que « Je ne sais pas » est une réponse parfaitement valide, et toujours meilleure qu’une réponse du type « Je suppose que... ».

- Quelles maladies du manioc connaissez-vous ? (utiliser les noms locaux)

- Quels sont leurs symptômes ?

- À quel moment se déclarent-elles ?

•Compléter la liste et l’organiser en groupes de maladies grâce à la question « quel organisme est-il la cause de la maladie : un champignon, une bactérie, un virus ou un nématode ? » (Certains des participants peuvent être informés des organismes à l’origine des maladies. D’autres non. Demander aux participants de se rappeler les discussions antérieures sur les symptômes des maladies. Ne pas oublier que l’exercice n’a pas pour objet de « tester » les connaissances des participants pour les maladies ; il cherche plutôt à résumer les connaissances disponibles et à susciter une réflexion créative sur les maladies et la façon de les gérer.)

•Se concentrer sur le mode de propagation des maladies. Demander aux participants de se souvenir de leurs observations des maladies sur le terrain et de la façon dont elles se propageaient. Utiliser les questions suivantes :

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- La maladie se transmet-elle par l’eau ?

- La maladie se transmet-elle par des graines contaminées ?

- Peut-elle survivre et se propager sur les adventices ?

- Peut-elle survivre sur les résidus de végétation ?

- Les insectes peuvent-ils la propager ?

- Les humains peuvent-ils la propager ?

•Pour chaque question dont la réponse reste incertaine, la compléter avec celle-ci :

- Quelles expériences est-il possible de formuler et de mettre en œuvre pour trouver la réponse ?

•Porter sur des affiches papier les informations sur les groupes de maladies par plante cultivée et les fixer aux murs. Ces affiches pourront servir de références lors des sessions à venir.

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117Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (4) : TRIANGLE DES MALADIES ILLUSTRANT LA LUTTE CONTRE ELLES

IntroductionLes résultats d’exercices antérieurs pourront servir de base à une discussion dur la gestion des maladies. Les maladies ne commencent à poser problème que lorsque l’interaction entre l’organisme pathogène, la plante et l’environnement devient optimale pour le pathogène. Cet exercice sert à donner conscience du fait que la gestion des maladies consiste essentiellement à jouer de l’équilibre entre le pathogène, la plante et l’environnement.

Objectifs

•Souligner les conclusions des discussions relatives à la gestion des maladies

•Énumérer des pratiques de gestion visant chaque côté du triangle pour « désactiver » la propagation de la maladie

Temps nécessaire : 2 heures

Matériel : Papier grand format, stylos, feutres

Méthode

•Demander aux participants de se souvenir de la discussion antérieure sur la gestion des maladies, à savoir qu’il est possible d’apporter des changements à l’environnement, à la plante ou au pathogène de façon à prévenir la maladie, et que pour que la maladie se développe, elle a besoin de la présence ou du caractère favorable de ces trois facteurs.

•Demander des exemples fournis par des volontaires, tels que :

- une maladie fongique qui survit sur les résidus de culture dans le sol (la maladie est-elle présente ? –> Oui) ...

- ... va certainement se déclarer si une culture vulnérable (une telle culture est-elle présente ? –> Oui) ...

- ... est plantée en saison des pluies (y a-t-il présence d’un environnement favorable ? –> Oui).

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•Dessiner le triangle :

DiscussionsLes discussions pourront se concentrer sur le fait que le triangle des maladies nous aide à comprendre des pratiques de gestion à essayer ou à éviter pour « désactiver » au moins un des sommets du triangle. Les exemples ci-dessous pourront servir à démarrer une discussion sur les stratégies de gestion des maladies.

Sommet « Maladie » (la maladie est-elle présente ?)

•Pour prévenir une maladie transmise par le sol, tester l’utilisation de sous-sol dans la pépinière. (La maladie est-elle présente ? –> Non ? Comment appliqueriez-vous cette méthode sur le terrain ?)

•Pour prévenir une maladie virale transmise par des insectes, essayer de couvrir une pépinière avec du tissu à moustiquaire. (La maladie est-elle présente ? –> Non ? Comment appliqueriez-vous cette méthode sur le terrain ?)

•Une saison de culture rizicole peut être assimilée à une saison d’inondation du sol. Certaines maladies transmises par le sol sont éliminées quand le sol est inondé pendant un certain temps. (La maladie est-elle présente ? –> Non ? Comment appliqueriez-vous cette méthode sur le terrain ?)

•En mettant en œuvre des mesures de phytosanitation, telles que l’élimination des résidus de cultures contaminées ou de matériel végétal contaminé dans le champ, tester si l’élimination des sources de contamination réduit l’incidence de la maladie. (La maladie est-elle présente ? –> Non ? Comment appliqueriez-vous cette méthode sur le terrain ?)

MALADIE

CULTURE

ENVIRONNEMENT

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119Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

Sommet « Culture » (une culture vulnérable est-elle présente ?)

•Rechercher des cultivars résistants en plantant une partie du champ avec d’autres cultivars issus de zones avoisinantes et/ou des cultivars importés. (La culture vulnérable est-elle présente ? –> Non ? Comment appliqueriez-vous cette méthode sur le terrain ?)

•Pratiquer une rotation des cultures en évitant de planter des cultures vulnérables pendant plusieurs cycles de culture. (La culture vulnérable est-elle présente ? –> Non ? Comment appliqueriez-vous cette méthode sur le terrain ?)

•Sarclage des adventices vulnérables. (La culture vulnérable est-elle présente ? –> Non ? Comment appliqueriez-vous cette méthode sur le terrain ?)

Sommet « Environnement » (un environnement favorable à la maladie est-il présent ?)

•Choisir une saison qui n’est pas favorable à la maladie, p. ex. la saison sèche. (L’environnement est-il favorable ? –> Non ? Comment appliqueriez-vous cette méthode sur le terrain ?)

•Passer de l’irrigation par aspersion à l‘irrigation par surverse de façon à réduire l’humidité du feuillage. (L’environnement est-il favorable ? –> Non ? Comment appliqueriez-vous cette méthode sur le terrain ?)

•Tester la culture en intercalaire de façon à rendre plus difficile la propagation de la maladie. (L’environnement est-il favorable ? –> Non ? Comment appliqueriez-vous cette méthode sur le terrain ?)

Après la discussion, diviser le groupe en quatre. Faire référence à la session portant sur les groupes de maladies/symptômes. Attribuer à chaque sous-groupe de paysans un groupe de maladies. Demander à chaque sous-groupe de sélectionner une maladie et une culture et de formuler une mesure de gestion qu’il sera possible de tester dans le champ réservé au ToT (formation des formateurs). Demander à chaque sous-groupe de faire une présentation une fois sa tâche terminée. Discuter quel sommet du triangle s’en trouve désactivé ou évité. Essayer de mettre en œuvre les mesures de gestion présentées par les sous-groupes.

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MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (5) : COMMENT RECONNAÎTRE LA MALADIE DE LA MOSAÏQUE DU MANIOC

IntroductionLa maladie de la mosaïque du manioc (CMD) est répertoriée depuis longtemps. Au cours des dernières années, avec l’apparition d’une nouvelle souche de CMD, la maladie a gagné en importance économique et son extension se poursuit. Elle peut entraîner des pertes de production allant de 50 à 90 pour cent. Le mode de propagation principal est la contamination primaire causée par la plantation de matériel végétal déjà infecté. Dans une petite minorité de cas, la transmission se

fait de plante à plante par l’intermédiaire d’un vecteur, l’aleurode. Certaines activités des paysans, notamment le prélèvement de feuilles et de boutures, sont susceptibles d’aggraver la sévérité de la maladie.

Les symptômes de la mosaïque sont des taches chlorotiques (vert clair et jaune) qui augmentent en taille. Après quoi les feuilles se rétrécissent et se recroquevillent. Dans sa phase la plus avancée, la mosaïque peut réduire de plus de 90 pour cent la surface du feuillage.

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Plants sains et plants à différents stade de l’attaque du virus, tableau à feuilles mobiles, feutres, crayons de couleur, papier, carnets

Méthode

•Commencer par une visite au champ, le cas échéant en même temps qu’une AESA.

•Observer et repérer tous les plants montrant des symptômes de mosaïque.

•Faire analyser par le groupe, en demandant à ceux qui connaissent déjà cette maladie de laisser les autres trouver la réponse et de ne pas en donner le nom sauf si on le leur demande.

•Réfléchir et analyser avec les paysans sur les différences entre les plants observés.

•Réfléchir avec les participants sur les conséquences potentielles des symptômes sur la production de feuilles (pour servir de légumes) et de racines, en s’appuyant sur le concept de photosynthèse.

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121Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

•Trouver au moins un plant dont le nombre de feuilles est très réduit.

•Réfléchir avec les paysans à la présence de ces mêmes symptômes dans leurs propres champs.

•Découvrir les noms locaux de la maladie avant de donner aux participants son nom scientifique officiel.

Questions soumises à discussion

•Quelles sont les différences existant entre divers plants d’une même variété et entre les plants malades de différentes variétés ?

•Quels plants sont les plus affectés ? À quoi les reconnaissez-vous ?

•Pouvez-vous décrire l’évolution des symptômes ?

•Quelles sont leurs conséquences possibles en fin d’évolution ?

•Comment pourront-elles affecter la production de feuilles et de racines ?

•Ces symptômes sont-ils présents dans vos champs ? À combien estimez-vous le pourcentage de plants infectés ?

•Comment appelez-vous ces phénomènes dans la langue locale ?

•Quelqu’un connaît-il le nom de la maladie dans d’autres langues ? Où et quand l’avez-vous appris ?

•Quelqu’un a-t-il des informations complémentaires à partager avec les autres paysans ?

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MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (6) : COMMENT RECONNAÎTRE LA MALADIE DE LA STRIURE BRUNE DU MANIOC

IntroductionLa maladie de la striure brune du manioc (CBSD) s’est répandue dans la région africaine au cours des dernières années. Auparavant limitée aux zones côtières de l’Afrique de l’Est, cette maladie virale atteint désormais un nombre croissant de pays. Le virus s’attaque aux racines, qui se caractérisent par des taches et des striures brunes, et les rendements sont diminués. Si l’infection n’est pas trop sévère, les racines tubéreuses restent utilisables, mais il faut perdre beaucoup de temps à

les nettoyer avant de pouvoir les transformer. Il existe aussi des symptômes décelables sur les feuilles, mais ils ne sont pas très faciles à interpréter et restent souvent non détectés jusqu’à la récolte. Le virus est transmis – comme celui de la mosaïque – par les boutures ou par les aleurodes. Des recherches sont en cours pour créer des variétés résistantes ou tolérantes, mais celles-ci ne sont pas nécessairement disponibles partout.

Dans certaines régions, la CBSD a découragé les planteurs de manioc, qui se sont tournés vers d’autres cultures. Avoir accès à des variétés plus résistantes pourrait inciter les paysans à reprendre la culture du manioc.

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Plants sains et plants à différents stade de l’attaque du virus, y compris les racines affectées, tableau à feuilles mobiles, feutres, crayons de couleur, papier, carnets

Méthode

•Commencer par une visite au champ, le cas échéant en même temps qu’une AESA.

•Observer et repérer tous les plants montrant des symptômes de striure brune du manioc (feuilles et racines).

•Faire analyser par le groupe, en demandant à ceux qui connaissent déjà cette maladie de laisser les autres trouver la réponse et de ne pas en donner le nom sauf si on le leur demande.

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123Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

•Réfléchir et analyser sur les différences entre les plants observés.

•Réfléchir avec les participants sur les conséquences potentielles des symptômes sur la production de feuilles (pour servir de légumes) et de racines.

•Trouver au moins un plant dont feuilles et racines présentent des symptômes.

•Réfléchir avec les paysans à la présence de ces mêmes symptômes dans leurs propres champs.

•Demander les noms locaux de la maladie avant de donner aux participants son nom scientifique officiel.

Questions soumises à discussion

•Quelles sont les différences existant entre divers plants d’une même variété et entre les plants malades de différentes variétés ?

•Quels plants sont les plus affectés ? À quoi les reconnaissez-vous ?

•Pouvez-vous décrire l’évolution des symptômes ?

•Quels effets peuvent-ils avoir à l’issue de leur évolution ?

•Quel est leur effet sur la production de feuilles et de racines tubéreuses ?

•Ces symptômes sont-ils présents dans vos champs ? À combien estimez-vous le pourcentage de plants infectés ?

•Comment appelez-vous ces phénomènes dans la langue locale ?

•Quelqu’un connaît-il le nom de la maladie dans d’autres langues ? Où et quand l’avez-vous appris ?

•Quelqu’un a-t-il des informations complémentaires à partager avec les autres paysans ?

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MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (7) : PROPAGATION ET GESTION DE LA CMD ET DE LA CBSD

IntroductionLes virus de la mosaïque et de la striure brune se transmettent essentiellement via les boutures de manioc (contamination primaire). La propagation de ces maladies

est freinée par l’utilisation de boutures prises sur des plants sains. Cependant, la transmission peut aussi se faire de plant à plant via un vecteur : l’aleurode. On parlera alors de contamination secondaire. Dans le cas de la CMD, on la trouvera sur les nouvelles feuilles ou sur la partie sommitale de la plante. Le développement de la maladie dans la plante varie d’un plant à l’autre et d’une variété à l’autre. Une plante résiste mieux si elle est vigoureuse. Ces maladies ne posent pas de problèmes sanitaires pour les humains.

Leur gestion se fait essentiellement par :

•utilisation de matériel végétal sain ;

•utilisation de variétés résistantes à haut rendement ;

• élimination des sources de contamination ; et

• amélioration des pratiques culturales.

Matériel : Plants présentant une contamination récente (contamination secondaire) par le virus de la mosaïque et/ou de la striure brune, plants présentant une contamination primaire, et plants sains ou semblant sains, tableau à feuilles mobiles, feutres, crayons de couleur, papier, carnet

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Méthode

•Visiter le champ, soit dans ce but spécifique soit en effectuant une AESA, mais tôt dans la matinée.

•Observer et repérer des plants présentant des symptômes des virus de la mosaïque et/ou de la striure brune.

•Choisir des plants présentant une contamination secondaire et d’autres avec une contamination primaire.

•Observer et reconnaître tous les symptômes des plants retenus.

•Réfléchir et analyser avec les paysans au sujet des différences entre les plants et entre les feuilles atteintes et saines.

•Réfléchir sur la sévérité de la / des maladie(s).

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125Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

•Observer la localisation des feuilles sur les différents plants et y réfléchir.

•Observer la présence d’aleurodes et réfléchir à leur action.

•Réfléchir sur les plantes hôtes de l’aleurode.

•Récolter des feuilles pour la consommation des ménages et prélever quelques boutures à la machette ; observer la façon dont la maladie et ces opérations sont liées.

•Réfléchir aux mesures de gestion des maladies qui peuvent être prises.

•Planter des rangs sains et des rangs malades en vue d’observations futures.

Questions soumises à discussion

•Quelles observations avez-vous faites sur les plants retenus ?

•Quelles différences remarquez-vous entre les feuilles des plants retenus ?

•Quel est le degré de sévérité de l’attaque ? Comment parvenez-vous à cette conclusion ?

•À quel endroit voyez-vous le plus de symptômes de CMD ? Pourquoi ?

•À quel endroit voyez-vous le plus de symptômes de CBSD ? Pourquoi ?

•Pouvez-vous observer la présence d’aleurodes sur la face inférieure des feuilles ? De quelle couleur sont-ils ? Que font-ils ? Quel est leur impact sur la plante ?

•Quelles sont les plantes hôtes de l’aleurode ?

•Que peut-on faire pour gérer efficacement le virus de la mosaïque du manioc ?

•Que peut-on faire pour gérer efficacement le virus de la striure brune du manioc ?

•Se référer au triangle des maladies :

- Plante hôte : Existe-t-il des variétés de manioc présentant une résistance ou une tolérance à la CMD/CBSD ? Y a-t-il d’autres mesures possibles à prendre ?

- Pathogène : Comment s’assurer que le matériel végétal est exempt de virus ? Comment freiner sa propagation ?

- Environnement : Y a-t-il des facteurs exerçant une influence négative sur le développement du virus ? Que peut-on faire pour en tirer parti ?

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MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (8) : PHYTOSANITATION DU MANIOC

IntroductionAussi bien pour la CMD que pour la CBSD, il est important de veiller à avoir un matériel végétal de manioc sain. La phytosanitation est un instrument utile à cette fin. Si le FFS a mis en place un champ de multiplication, la phytosanitation y est déjà pratiquée de façon régulière. Si, en revanche, il n’y a pas de champ de multiplication, l’exercice ci-dessus pourra être pratiqué dès l’apparition des premiers symptômes. Il peut être répété en tant que de besoin pour pouvoir disposer de matériel végétal sain.

La phytosanitation consiste à éliminer et détruire tous les plants malades survenant dans un champ, afin d’en enlever toute source de contamination de façon à assurer au paysan du matériel végétal sain et une culture en bonne santé. En procédant à la phytosanitation, il est nécessaire de vérifier rang par rang, en éliminant systématiquement, sans aucune hésitation, tout plant avec des symptômes de maladie.

Sur un champ de production, il suffira d’un passage de phytosanitation, au début, au moment d’évaluer l’implantation de la culture et de procéder au remplacement des manquants éventuels. En revanche, sur un champ de multiplication, la phytosanitation doit être effectuée à intervalles réguliers tout au long du cycle de culture, les plants éliminés n’étant pas remplacés, ce qui évite la concurrence avec les plants restants et leur déclin. La fréquence la meilleure pour la phytosanitation est de une fois par semaine durant les deux premiers mois suivant le remplacement des manquants, puis de une fois toutes les deux semaines jusqu’à la collecte des boutures.

Il est important de se rappeler qu’il n’est pas question de se rendre sur un champ de multiplication pour y effectuer une phystosanitation en sortant d’un champ de production normal. Les paysans doivent éviter de transporter avec eux du matériel végétal contaminé quand ils se rendent au champ. Le matériel végétal éliminé doit être immédiatement enlevé et détruit convenablement, à bonne distance du champ. La phytosanitation est souvent considérée avec méfiance par les paysans, jusqu’à ce qu’ils assimilent le risque lié à l’impact économique de ces maladies, et leurs modes de transmission.

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127Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

Objectif : Montrer aux paysans comment cultiver un manioc sain et produire du matériel végétal en bonne santé.

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Champ de production, champ de multiplication, machettes, houes, carnet, crayon

Méthode

•Réfléchir avec les participants à la multiplication de boutures de manioc saines.

•Réfléchir avec les participants à la façon dont les plants se contaminent.

•Proposer des comparaisons avec la contamination entre humains de maladies comme, par exemple, le paludisme ou le sida.

•Réfléchir avec les paysans aux moyens d’éradiquer les sources de contamination.

•Répartir les participants en sous-groupes de 5 ou 6 membres. Charger les sous-groupes de vérifier les plants rang après rang, avec un des sous-groupes contrôlant la façon dont est faite cette vérification.

•Chaque plant présentant des symptômes doit être entièrement arraché et détruit.

Questions soumises à discussion

•Pourquoi la multiplication de boutures saines est-elle une bonne pratique ?

•Par quels moyens la maladie se transmet-elle d’une plante à l’autre et d’un cycle de culture au suivant ?

•Quelles sont les conséquences de l’utilisation de plants contaminés dans les champs ?

•Comment obtenir des boutures saines ?

•Quelles mesures et quelles précautions doivent-elles être prises pour réduire ou éliminer la présence de plants malades dans le champ ?

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MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (9) : COMMENT RECONNAÎTRE LA BACTÉRIOSE VASCULAIRE

IntroductionLa bactériose vasculaire est une des principales maladies du manioc. Elle se répand rapidement quand les conditions météorologiques sont favorables (humidité et chaleur) et peut détruire entièrement un champ en cas d’attaque à un stade précoce. Pour certains paysans, elle est causée par le tonnerre.

La bactériose vasculaire se manifeste d’abord par des taches foliaires anguleuses, à l’apparence aqueuse (ou huileuse), les feuilles se flétrissant lentement jusqu’à se dessécher complètement et finir par tomber. Un exsudat est secrété au niveau des pétioles et des jeunes tiges. Au stade avancé de la maladie, la partie aérienne de la plante meurt en commençant par le haut. En cas d’attaque sur une variété tolérante, celle-ci réagit en produisant des rejets à partir de sa base. Pour pouvoir gérer efficacement la maladie, il est nécessaire d’en comprendre les causes.

Objectif : Améliorer la capacité des paysans à reconnaître correctement la bactériose vasculaire.

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Plants atteints de bactériose vasculaire à différents degrés de sévérité, tableau à feuilles mobiles, feutres, crayons de couleur, papier, carnet

Méthode

•Se rendre sur le champ (par exemple à l’occasion d’une AESA) à un moment où la bactériose vasculaire s’y manifeste.

•Observer des plantes atteintes à différents degrés en utilisant le principe du questionnement « Qu’est-ce que c’est ? ».

•Lors de l’analyse, demander à ceux qui connaissent déjà cette maladie de laisser les autres répondre et de ne pas donner de réponse sauf si on le leur demande.

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129Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

•Réfléchir avec les paysans aux différences existant entre les plants observés.

•Réfléchir sur les causes et l’évolution de la maladie.

•Réfléchir aux effets des conditions météorologiques sur le développement de la bactériose vasculaire.

•Réfléchir aux dommages qu’elle cause à la photosynthèse et à la production.

Questions soumises à discussion

•Quelles différences remarquez-vous entre les plants observés ?

•Quels plants sont les plus affectés ? Par quelles observations parvenez-vous à cette conclusion ?

•Ces symptômes sont-ils présents dans vos champs ? À combien estimez-vous le pourcentage de plants infectés ?

•Dans quel contexte écologique voyez-vous le plus souvent ces symptômes ?

•Quels sont leurs effets au fur et à mesure de leur évolution ? Ont-ils un impact sur la production de boutures, de feuilles ou de racines tubéreuses ?

•Quel est le nom local de la maladie ?

•Quelqu’un connaît-il son nom dans une autre langue ? Où et quand l’avez-vous appris ?

•Quelqu’un a-t-il des informations complémentaires à partager ?

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MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (10) : PROPAGATION ET GESTION DE LA BACTÉRIOSE VASCULAIRE

IntroductionLa bactériose vasculaire se développe le mieux en période de température et d’humidité élevées. La maladie se transmet facilement par des bactéries (microbes) présentes dans les exsudats secrétés par la plante. Ces bactéries se disséminent par différents moyens :

•pluie (éclaboussures) ;

• instruments aratoires (machettes, houes, cisailles etc.) ;

• animaux ; et

•humains.Les bactéries vivent à l’intérieur de la plante, et c’est pourquoi les boutures sont la principale source de contamination. L’utilisation de boutures saines réduit la contamination de manière significative.

La maladie frappe davantage dans des conditions de culture marginales, avec un sol pauvre ou une forte concurrence des adventices. Elle se développe bien en écologie de savane et lors des périodes chaudes et humides (lors de fortes précipitations, l’humidité de l’air devient considérable).

La sensibilité à la maladie dépend de la variété. En montrant aux paysans de quelle façon se produit la contamination, cela leur permet de se familiariser avec des approches pour gérer la maladie, telles que :

•utilisation de matériel végétal sain ;

•utilisation de variétés résistantes ; et

•passage à des pratiques améliorées (planter aux premières pluies, bonne fumure, lutte contre la concurrence des adventices, etc.).

Objectifs

•Aider les paysans à comprendre les causes de la bactériose vasculaire dans leurs champs

•Aider les paysans à comprendre le mode de propagation de la bactériose vasculaire

•Utiliser ces nouvelles connaissances pour améliorer la gestion de la maladie

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Seringue, bol, eau, plant attaqué, tableau à feuilles mobiles, feutres, crayons de couleur, gomme, carnet

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131Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

Méthode

•Suite à une ASEA par temps chaud et humide, observer avec soin les plants malades.

•Prélever les feuilles de plants malades, et les faire tremper durant 48 heures.

• Injecter des plants sains avec l’eau de trempage des feuilles.

•Après une semaine (lors de la réunion suivante) réfléchir à ce qu’il est advenu des plants injectés.

•Réfléchir sur le lien entre l’injection et la maladie.

•Proposer un parallèle entre cette expérience et la transmission du rhume ou de la grippe entre humains.

•Rassembler les informations disponibles sur la propagation de la bactériose vasculaire.

•Réfléchir aux mesures susceptibles de prévenir de nouvelles contaminations.

Questions soumises à discussion

•Qu’observez-vous sur les plants ? (question à poser avant et après l’injection)

•Pourquoi la maladie s’est-elle déclarée à la suite de l’injection ?

•Quel lien pouvons-nous faire entre l’injection et la maladie ?

•Comment la maladie se propage-t-elle ? Quels sont les effets dans vos champs des différents modes de propagation de la bactériose vasculaire ?

•Quelles sont les mesures à prendre pour prévenir de nouvelles contaminations ?

•Quelles sont les mesures susceptibles de limiter les dommages subis par la culture, en fonction de l’âge des plants et du stade de la culture ?

•Existe-t-il des variétés plus résistantes que d’autres ?

•Quelles sont les conditions météorologiques qui favorisent le développement de la maladie ? Quel parti tirer de cette information pour mieux gérer la maladie ?

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MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (11) : COMMENT RECONNAÎTRE L’ANTHRACNOSE

IntroductionL’anthracnose est une maladie fongique. Elle peut entraîner non seulement de fortes déperditions de boutures, mais également des pertes de racines tubéreuses. L’anthracnose se manifeste sous forme de chancres (lésions) sur la tige et à la base du pétiole foliaire. Ces chancres sont causés par un champignon dont l’attaque

commence sur les piqûres laissées par un insecte, Pseudotheraptus devastans ; en fait, le développement de la contamination secondaire qu’est l’anthracnose a absolument besoin de la piqûre de l’insecte.

Quand le chancre devient trop profond, atteignant la partie centrale de la tige, celle ci se brise facilement. La maladie peut perturber la circulation de la sève, de sorte que la partie aérienne n’est plus alimentée et que les feuilles finissent par tomber et la tige par se dessécher. L’aspect de plante morte de la partie aérienne peut conduire à poser un diagnostic erroné de bactériose vasculaire.

Objectif : Améliorer la capacité des paysans à reconnaître correctement l’anthracnose

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Plants atteints d’anthracnose à différents degrés de sévérité, tableau à feuilles mobiles, feutres, crayons de couleur, papier, carnet

Méthode16

•Effectuer une AESA ou un exercice de « Qu’est-ce que c’est ? » pour observer des plants atteints d’anthracnose à différents degrés de sévérité.

•Demander aux participants qui connaissent déjà cette maladie de laisser les autres répondre et de ne répondre que quand on le leur demande spécifiquement.

•Réfléchir avec les paysans aux différences existant entre les plants observés.

•Réfléchir sur l’évolution de la maladie.

•Réfléchir à l’influence des conditions météorologiques sur l’anthracnose.

•Réfléchir à l’impact de l’anthracnose sur la production (photosynthèse).

16 Noter qu’il faut choisir pour cet exercice une période favorable à la présence d’anthracnose sur le terrain.

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133Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

Questions soumises à discussion

•Quelles différences y a-t-il entre les différents plants ?

•Quels plants sont les plus affectés ? Comment les distinguez-vous des autres ?

•Connaissez-vous les symptômes ?

•Pouvez-vous décrire l’évolution des symptômes ?

•Quels sont les effets qu’ils peuvent produire avec le temps ?

•Ces symptômes sont-ils présents dans vos champs ? Quelle est la proportion de plants atteints ?

•Comment appelez-vous cette maladie en langue locale ?

•Quelqu’un connaît-il son nom dans une autre langue ? Où avez-vous appris cela ?

•Quelqu’un a-t-il des informations complémentaires ?

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MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (12) : COMMENT RECONNAÎTRE LES TACHES FOLIAIRES

IntroductionLa maladie des taches foliaires intéresse les vieilles feuilles et, de ce fait, son impact économique est limité. Il y a trois sortes de taches foliaires causées par la Cercosporiose. La connaissance de cette maladie est importante pur les paysans afin de leur éviter de s’alarmer inutilement.

Objectif : Renforcer la capacité des paysans de reconnaître correctement les trois sortes différentes de taches foliaires

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Des plants avec de la Cercosporiose sur les feuilles, tableau à feuilles mobiles, feutres, crayons de couleur, carnets

Méthode

•Demander aux paysans de regarder les plants porteurs de taches foliaires.

•Réfléchir à l’état de ces plants.

•Réfléchir à l’âge des feuilles atteintes et au rôle joué par les feuilles.

•Réfléchir à l’impact éventuel de cette attaque sur la récolte.

•Rassembler l’information disponible.

Questions soumises à discussion

•Quelles différences remarquez-vous entre les feuilles des plants ?

•Quelles sont les causes possibles à l’origine de ces différences ?

•Quel est le degré de gravité de l’attaque sur les feuilles ?

•Quel est le rôle joué par les feuilles ?

•Quelle influence cette maladie peut-elle avoir sur la vie de la plante ?

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135Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (13) : COMMENT RECONNAÎTRE LA COCHENILLE DU MANIOC

IntroductionLa cochenille du manioc se manifeste par la présence d’une masse blanche durant la saison sèche. On la décèle mal durant la saison des pluies. Ces insectes se nourrissent en suçant les sucs de la plante et en lui injectant une toxine. Leurs attaques peuvent bloquer le développement de la plante et sont reconnaissables à l’aspect rabougri et touffu de ses zones de croissance. Une observation attentive montre qu’une masse blanche, poudreuse, recouvre les insectes adultes, de couleur jaunâtre, qui sont fixés sur la plante, et les larves, qui se meuvent librement. Une attaque importante peut entraîner le dessèchement des feuilles. Après la saison sèche, même si la plante se remet de l’attaque, celle-ci laisse des séquelles sous la forme de déformations de la tige, et notamment de rétrécissement des internœuds.

L’introduction accidentelle de la cochenille du manioc en Afrique, à partir de l’Amérique du Sud, remonte aux années 70. Elle a causé de sérieux problèmes en Afrique au cours des années 70 et 80, mais a été maîtrisée, suite aux efforts de la recherche, par l’introduction et la distribution d’une guêpe parasite (Apoanagyris lopezi) qui pond ses œufs dans la cochenille. La larve de la guêpe grandit dans la cochenille et la tue. Dans la plupart des cas, son utilisation suffit à tenir en respect les populations de cochenilles.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne136

Objectif : Aider les paysans à reconnaître la cochenille du manioc dans leurs champs

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Plants cochenillés, tableau à feuilles mobiles, crayons de couleur, feutres, carnets

Méthode

•Demander aux participants de regarder les plants cochenillés.

•Observer visuellement les insectes, les toucher et les prélever, chaque paysan devant avoir son propre spécimen.

•Faire une observation soigneuse de l’insecte et le dessiner.

•Chercher des ennemis naturels.

•Réfléchir à l’état de ces plants.

•Réfléchir à la façon dont les insectes s’alimentent.

•Réfléchir aux impacts potentiels des insectes sur la culture.

•Réfléchir à la raison pour laquelle la population de cochenilles reste en général faible.

•Rassembler l’information disponible.

Questions soumises à discussion

•Quelles différences observez-vous entre les plants ?

•Quelles sont les causes possibles à l’origine de ces différences ?

•Quel est le degré de gravité de l’attaque ?

•Que font les insectes sur les plantes ?

•De quelle façon s’alimentent-ils ?

•Quelle influence ces insectes peuvent-ils avoir sur la croissance et le développement de la plante ?

•La cochenille du manioc a-t-elle des ennemis naturels ? Peut-on les trouver sur le terrain ? Est-ce que vous les voyez ?

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137Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (14) : PROPAGATION ET GESTION DE LA COCHENILLE DU MANIOC

IntroductionLa cochenille vit sur la plante et se présente sous la forme d’une masse blanche ressemblant à de la farine. Cette masse recouvre l’insecte et les œufs qu’il contient. Ces œufs ainsi que les jeunes larves sont facilement transportés par la pluie, le vent, les boutures de manioc, les animaux et les humains, contaminant ainsi d’autres plantes et d’autres champs. L’insecte peut freiner ou même bloquer la croissance de la plante. La distance entre les nœuds de la tige est plus courte, un rabougrissement est visible, et les zones de croissance prennent un aspect touffu.

La cochenille se manifeste essentiellement en saison sèche et disparaît durant les pluies, balayée par celles-ci. On dispose de diverses approches de gestion appropriées :

•Utiliser des variétés résistantes

•Planter en début de saison des pluies

•Pratiquer une bonne fumure

•Passer à des pratiques culturales améliorées

•Recourir à la lutte biologique

Objectifs

•Aider les paysans à comprendre les mécanismes de la dissémination de l’insecte

•Leur apprendre des techniques efficaces de gestion de la cochenille du manioc

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, crayons de couleur, feutres, carnets, plants sains, plants cochenillés, papier

Méthode

•Demander aux participants de regarder les plants sains et les plants cochenillés.

•Observer les plants et toucher les insectes.

•Disposer les insectes sur une feuille de papier blanc.

•Demander à chaque participant de prendre un spécimen.

•Observer l’insecte avec soin et le dessiner.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne138

•Réfléchir à l’état de ces plants.

•Réfléchir aux impacts de l’insecte sur la culture.

•Réfléchir au mode de multiplication de l’insecte.

•Réfléchir sur la façon dont l’insecte peut se transporter d’un plant à un autre, ou d’un champ à un autre, et sur le moment où cela se produit.

•Réfléchir sur le moment où l’insecte se manifeste sur le terrain.

•Rassembler l’information disponible.

Questions soumises à discussion

•Quelles différences remarquez-vous entre les plants ?

•Quelles sont les causes possibles à l’origine de ces différences ?

•Après avoir touché les insectes, que remarquez-vous ?

•De quelle façon l’insecte peut-il se transporter d’un plant à un autre, ou d’un champ à un autre ?

•Quels sont les effets potentiels de ces déplacements sur les autres plants et les autres champs ?

•Comment éviter ces conséquences ?

•Avez-vous vu ces insectes sur vos champs de manioc ? Durant quelles périodes sont-ils en grand nombre ?

•Quelles sont les solutions locales pour gérer l’insecte ?

•Comment peut-on prévenir ou réduire les effets des attaques de cochenilles sur le manioc ?

•Quels sont les ennemis naturels de la cochenille et comment les utiliser ?

•Si vous avez vu des fourmis dans le champ, que faisaient-elles ? Quelle est la relation entre fourmis et cochenilles ?

•Où les paysans se procurent-ils leur matériel végétal ? Quelle est l’importance de l’origine du matériel végétal dans la dissémination de la cochenille ?

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139Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (15) : COMMENT RECONNAÎTRE LA COCHENILLE DES TUBERCULES DU MANIOC

IntroductionLa cochenille des tubercules du manioc est un insecte de petite taille, les deux sexes étant dépourvus d’ailes. Au stade larvaire, cette cochenille est très mobile et présente tous les appendices des insectes (pattes, antennes et cerques). En grandissant, elle devient immobile et se couvre d’une couche cireuse formant un bouclier protecteur pour les œufs lors de leur ponte. Elle se fixe sur toutes les parties souterraines de la plante, y compris les racines et la bouture-mère (utilisée pour planter le manioc).

La cochenille des tubercules est un ravageur présent dans les forêts secondaires dégradées, mais absent des zones de savane et de forêt primaire. Elle est abondante dans les sols légers et meubles et s’attaque à une grande variété d’espèces végétales, dont le taro et l’igname. Elle vit en association avec une petite fourmi rouge qui constitue un indicateur fiable de sa présence.

Elle inflige à la plante des dégâts qui vont des déformation de la racine, dans le cas d’une attaque modérée, au blocage de l’enracinement, en cas d’attaque prononcée. De plus, les orifices percés par la cochenille des tubercules en s’alimentant peuvent servir de point d’entrée à des pathogènes qui pourront causer la putréfaction de la racine.

Objectif : Approfondir les connaissances des paysans sur ce ravageur

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Plantes ou parties de plantes colonisées par la cochenille des tubercules, carnet, crayons de couleur, tableau à feuilles mobiles, feutres, papier, stylos

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne140

Méthode

•Demander aux paysans d’examiner des plants sains et des plants attaqués par la cochenille des tubercules.

•Observer et toucher les plants.

•Collecter les ravageurs et les disposer sur du papier blanc.

•Demander à chaque participant de prendre un spécimen.

•Faire une observation soigneuse du ravageur et le dessiner.

•Observer sur quelles parties de la plante s’installe l’insecte.

•Réfléchir au mode d’alimentation et de multiplication de l’insecte.

•Réfléchir aux impacts potentiels de l’insecte sur la culture.

•Réfléchir sur la façon dont l’insecte peut se transporter d’un plant à un autre, ou d’un champ à un autre, et sur le moment où cela se produit.

•Réfléchir à la période durant laquelle il est présent.

•Rassembler l’information disponible.

Questions soumises à discussion

•Qu’observez-vous sur les plants atteints ? Quelles différences remarquez-vous ?

•Quelle partie ou quelles parties de la plante sont-elles visées ? Pouvez-vous dessiner les parties attaquées par l’insecte ?

•Quand vous touchez la plante, que remarquez-vous ?

•De quelle façon l’insecte peut-il se transporter d’un plant à un autre, ou d’un champ à un autre ?

•Quels sont les effets potentiels de ces déplacements sur les autres plants et les autres champs ? Comment éviter ces conséquences ?

•Avez-vous déjà vu ces insectes sur vos champs ? Comment avez-vous remarqué leur présence ?

•Quelles sont les solutions au niveau local ?

•Comment stopper ou freiner les attaques des cochenilles des tubercules sur le manioc ?

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141Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (16) : PROPAGATION ET GESTION DE LA COCHENILLE DES TUBERCULES

IntroductionL’adulte de la cochenille des tubercules est immobile. L’insecte n’est mobile qu’au stade larvaire, et peut alors circuler d’une plante à l’autre. La fourmi qui lui est associée joue un rôle important dans la dispersion des larves. Il n’existe actuellement aucun moyen efficace de lutter contre la cochenille des tubercules. Une période de jachère relativement prolongée (3 à 5 ans) en combinaison avec une préparation du sol en profondeur peut contribuer à réduire le degré de contamination.

Objectifs :

•Aider les paysans à comprendre les mécanismes de la dissémination de l’insecte

•Leur enseigner des méthodes de gestion permettant une lutte efficace contre la cochenille des tubercules

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, crayons de couleur, feutres, carnets, plants sains, plants cochenillés, papier

Méthode

•Demander aux participants de regarder les plants sains et les plants cochenillés.

•Réfléchir à la période durant laquelle on peut observer ces manifestations.

•Observer et toucher les racines attaquées.

•Disposer quelques insectes sur du papier blanc.

•Demander à chaque paysan de prendre un spécimen.

•Observer l’insecte avec attention, le dessiner et examiner la façon dont il se nourrit.

•Réfléchir aux impacts du ravageur sur le développement des racines du manioc.

•Réfléchir au mode de multiplication de l’insecte.

•Examiner le rôle joué par les fourmis et leur activité par rapport à la cochenille des tubercules.

•Examiner de quelle façon l’insecte peut se transporter d’un plant à un autre, ou d’un champ à un autre.

•Réfléchir à des méthodes de lutte intégrée contre la cochenille des tubercules.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne142

Questions soumises à discussion

•Quelles différences remarquez-vous en observant les racines des plants collectés ?

•Avez-vous déjà vu ces insectes sur vos champs ? Quelle est la période où leur présence est la plus marquée ?

•Quelles sont les causes possibles à l’origine de ces différences ?

•Comment les insectes se nourrissent-ils ?

•Comment se multiplient-ils ?

•Que voyez-vous sur les cochenilles ? Que font les fourmis ?

•Quel est le rôle des fourmis par rapport aux cochenilles des tubercules ?

•De quelle façon l’insecte peut-il se transporter d’un plant à un autre, ou d’un champ à un autre ?

•Quels sont les effets potentiels de ces déplacements sur les autres plants et les autres champs ?

•Quelles solutions sont mises en œuvre localement pour prévenir les attaques de cochenille des tubercules ?

•Quels sont les moyens les plus efficaces pour éviter ou réduire les attaques de cochenille des tubercules ?

•Où les paysans se procurent-ils leur matériel végétal ? Quelle est l’importance de l’origine du matériel végétal dans la dissémination de la cochenille des tubercules ?

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143Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (17) : COMMENT RECONNAÎTRE L’ACARIEN VERT

IntroductionAu cours de la saison sèche, on peut observer de la chlorose sous forme de petites taches, ainsi qu’un enroulement des feuilles – symptômes aisément confondus avec ceux du virus de la mosaïque. En y regardant de plus près avec une loupe, on peut voir de petits acariens verts sur la face inférieure des feuilles. En saison des pluies, en revanche, ces ravageurs ne sont pas faciles à voir.

Les acariens s’alimentent en suçant les sucs de la plante, tout en lui injectant une toxine. L’effet de l’attaque est une croissance retardée, qui se manifeste par le raccourcissement des internœuds – un effet qui va perdurer même quand la plante aura retrouvé la santé. Des attaques prononcées peuvent entraîner la chute des jeunes feuilles.

Objectif : Aider les paysans à reconnaître l’acarien vert dans leurs champs

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, crayons de couleur, feutres, carnets, plants sains, plants portant des acariens verts, papier blanc

Méthode

•Demander aux participants d’examiner des plants sains et des plants portant des acariens verts.

•Observer les plants, les toucher, prélever les acariens et les disposer sur du papier blanc.

•Demandez à chaque paysan de prendre son propre spécimen.

•Observer avec soin l’acarien à la loupe et dessinez-le.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne144

•Réfléchir à l’état de ces plants.

•Réfléchir à la différence entre les symptômes provoqués par les acariens verts et ceux du virus de la mosaïque.

•Réfléchir à la façon dont les acariens s’alimentent.

•Réfléchir aux impacts de l’insecte sur la culture.

•Rassembler l’information disponible.

Questions soumises à discussion

•Quelles différences remarquez-vous ? Pourquoi ?

•Qu’est-ce qui peut causer ces différences ?

•Quelles différences remarquez-vous entre les symptômes provoqués par les acariens et ceux de la mosaïque ?

•Quel est le degré de contamination ?

•Après avoir touché les plants, que remarquez-vous ?

•Que font les acariens sur la plante ?

•Comment s’alimentent-ils ?

•Quelle influence ces acariens peuvent-ils avoir sur la croissance et le développement de la plante ?

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145Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (18) : PROPAGATION ET GESTION DE L’ACARIEN VERT

IntroductionL’acarien vert vit sur la face inférieure des feuilles de la plante. Pour bien le voir il faut une loupe. Les attaques d’acariens verts peuvent avoir un impact sur la plante parce que ce ravageur se nourrit de feuilles et détruit ainsi le potentiel chlorophyllien de la plante. Les jeunes acariens peuvent facilement être transportés par les animaux, le vent, la pluie et les boutures, ainsi que par les humains ; c’est ainsi que d’autres plantes et d’autres champs sont contaminés à leur tour. Les attaques d’acariens verts peuvent ralentir ou même bloquer la croissance de la plante. Les internœuds aux extrémités de la plante deviennent plus courts.

Les acariens verts se manifestent en saison sèche ; on les voit moins en saison des pluies parce qu’ils sont balayés par la pluie. Diverses approches sont conseillées pour y faire face :

•Utiliser des variétés résistantes.

•Planter en début de saison des pluies.

•Pratiquer une bonne fumure.

•Utiliser des pratiques culturales améliorées.

•Lutte biologique à l’aide du prédateur T. aripo (un ennemi naturel qui se nourrit de l’acarien vert et maintient sa population à un bas niveau).

Objectif : Aider les paysans à mieux comprendre comment se répandent les acariens verts et de quelle manière y faire face

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Plants sains, plants portant des acariens verts, tableau à feuilles mobiles, crayons de couleur, feutres, carnets, loupe, papier

Méthode

•Demander aux participants d’examiner des plants sains et des plants portant des acariens verts.

•Observer les plantes et faire remarquer les différences sur les feuilles et la croissance.

•Utiliser une loupe pour observer et tâter les acariens verts.

•Demander à chaque paysan de prendre un spécimen.

•Réfléchir à la façon dont les acariens se multiplient.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne146

•Réfléchir à la période favorable à l’apparition des acariens.

•Examiner de quelle façon l’acarien peut se transporter d’un plant à un autre, ou d’un champ à un autre.

•Énumérer les différences entre les symptômes de la mosaïque et d’une attaque d’acariens.

•Observer avec soin l’acarien prédateur, T. aripo ; le dessiner et le reconnaître par rapport à l’acarien vert.

•Réfléchir aux effets des acariens sur la culture et aux moyens de gérer l’acarien vert.

Questions soumises à discussion

•Quelles différences observez-vous entre les plants ?

•Qu’est-ce qui peut causer ces différences ?

•Après avoir touché les plants et les avoir observés à la loupe, que remarquez-vous ?

•De quelle façon l’acarien peut-il se transporter d’un plant à un autre, ou d’un champ à un autre ?

•Quels effets ces déplacements peuvent-ils avoir sur les autres plantes et les autres champs ? Comment éviter ces conséquences ?

•Que remarquez-vous par rapport à la présence d’acariens verts dans vos propres champs ?

•De quelle façon pouvez-vous réduire ou éviter les effets des attaques d’acariens verts sur la plante ?

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147Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (19) : LUTTE CONTRE LES RATS-TAUPES

ContexteLe moment venu, pour le fermier, de récolter son manioc, il se rend compte que les rats-taupes sont en train d’en faire autant ! Le rat-taupe peut dévorer jusqu’à 50 pour cent du manioc d’un champ, aussi tout doit-il être fait pour lutter contre lui. On sait que les rats-taupes sont chassés par la fumée de combustion du piment fort, de la bouse de vache sèche et du coton hydrophile.

Si les rats-taupes représentent un gros problème à l’échelon local, le groupe FFS pourrait leur consacrer une étude spéciale. On trouvera quelques idées à ce sujet dans la section sur les études de terrain (p. 68).

Objectif : Améliorer la compréhension des participants relativement à l’utilisation possible de substances disponibles localement contre les rats-taupes dans les champs de manioc

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres, houe, piment fort, bouse de vache sèche, coton hydrophile

Méthode

•Demander aux participants de localiser l’orifice ou l’itinéraire de la galerie creusée par les rats-taupes.

• Ils suivent ensuite les étapes ci-après :

- Disposer piment fort, bouse de vache sèche et coton hydrophile à l’entrée de la galerie.

- Mettre le feu au piment, à la bouse et au coton.

- Diriger la fumée à l’intérieur de la galerie (à la façon d’un forgeron).

Questions soumises à discussion

•Que pensez-vous des différentes méthodes employées ?

•De quelle façon procèdent-elles à la capture et à l’élimination des rats-taupes ?

•Mettez-vous des sacs à l’autre extrémité de la galerie pour attraper les rats ?

•Comment vous débarrassez-vous de ceux qui se font prendre ?

•Pourriez-vous utiliser cette méthode dans vos champs ?

•Faudrait-il pour cela collaborer avec d’autres paysans ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne148

MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (20) : ZOO D’INSECTES

Lors du travail de terrain (p. ex. l’AESA) les paysans rencontrent divers insectes. Dans certains cas, les paysans ont une idée assez exacte de ce que font ces insectes et de leur mode de développement, et les désignent par un nom local. Dans d’autres cas, l’activité de l’insecte dans le champ est mal connue et sa fonction ignorée. Le cycle vital des insectes présente des stades différents : certains, au sortir de l’œuf, passent par les stades larve, pupe et adulte ; d’autres, à partir de l’œuf, passent par le stade nymphal puis adulte. Ils pourront se nourrir de plantes à certains stades, et pas à d’autres. Il est important, pour une gestion optimale au niveau du champ, de connaître les fonctions de chaque insecte et de bien comprendre son cycle vital. Le zoo d’insectes, où sont étudiés des insectes et des araignées en vie, fournit des informations sur les fonctions (l’animal mange-t-il les plantes ? ou bien d’autres insectes ?) et le cycle vital de ces animaux.

Opportunités présentées par le zoo d’insectes

• Identifier la relation entre un insecte et une plante : réunir dans une cage la plante et l’espèce considérée, et regarder ce que fait l’animal.

• Identifier les relations entre différents insectes : réunir des insectes de différentes espèces, et regarder lesquels mangent lesquels.

•Comprendre la biologie des insectes pour mieux les gérer : reconnaître les différents stades du cycle vital.

À l’occasion d’une trouvaille intéressante sur le terrain, fabriquer un zoo d’insectes à partir de matériaux simples. Demander aux paysans de les observer entre les sessions FFS, et discuter les observations lors de la réunion suivante. Essayer d’établir des liens entre les enseignements tirés du zoo d’insectes et de l’AESA pour améliorer la prise de décision.

Expériences avec le zoo d’insectes

•Couvrir de filet à moustiquaire une plante dans le champ, y relâcher l’insecte (plusieurs individus similaires) et regarder s’il mange la plante ou non.

•Mettre une plante en pot, la couvrir avec un filet à moustiquaire, y relâcher l’insecte et observer la suite.

•Couper le goulot d’une bouteille plastique et y mettre différents insectes (afin de déterminer si certains sont des prédateurs qui mangent certains autres insectes). Ajouter quelques feuilles de la plante et recouvrir de filet à moustiquaire. Observer ce qui se passe et noter ce que font les insectes. S’il y en a un qui en mange un autre, c’est un prédateur. Essayer de compter combien il peut en manger en une journée.

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149Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

Les insectes ont chacun leur cycle vital, par exemple commençant sous forme d’œuf, devenant une larve, puis une pupe dont va émerger un adulte. Les différents stades ne se ressemblent pas forcément. Le même insecte pourra consommer une plante à un certain stade, et pas à un autre. D’autres insectes se développent de l’œuf à la nymphe puis à l’adulte. Connaître ces différents stades et comprendre le temps nécessaire à un insecte pour accomplir son cycle vital sont des facteurs importants dans la gestion d’une culture. Le zoo d’insectes permet de mener des études sur le cycle vital des insectes. Courir de filet à moustiquaire un plant sur le terrain (ou dans un pot). Y introduire l’insecte au stade où vous l’avez trouvé (larve ou adulte) et observer ce qui se passe. Essayer de déterminer le temps mis par l’insecte à passer au stade suivant, et d’observer un même insecte à différents stades.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne150

MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (21) : BOÎTE À INSECTES

IntroductionAu cours du FFS, divers insectes vont être observés. Des zoos d’insectes vont être créés pour en savoir davantage sur eux, et des informations échangées à l’occasion des AESA et autres activités du FFS. Il pourra être utile aux paysans de conserver une collection de référence après la fin du FFS. Un moyen efficace de créer une collection de tous les insectes collectés par les paysans est la boîte à insectes. Les insectes pourront y être classés en « ravageurs » et « ennemis naturels », avec indication éventuelle de leur nom.

Objectifs

•Être capables de fabriquer une boîte à insectes

•En comprendre l’utilisation

Matériel : Carton bulle, feutres, ruban adhésif de masquage, agrafeuse (en option), boîtes de carton, tableau à feuilles mobiles, stylos, cahiers, ciseaux

Méthode

•Organiser des séances « Questions et réponses ».

•Discussions par groupes.

•Travailler par groupes (le sous-groupe qui finit en premier allant aider les autres sous-groupes).

•Montrer aux sous-groupes, puis aux individus, comment faire leur propre boîte à insectes.

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151Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

Fabrication d’une boîte à insectes

1. Découper le carton bulle aux dimensions 75 × 40 cm

2. Faire des marques au long du grand côté, à partir du bord, à : 5 cm, 30 cm, 5 cm

75 cm

40 cm

5 cm 30 cm 30 cm

30 cm

5 cm 5 cm

5 cm

5 cm

3. Découper le long de cette ligne

4. Plier le long de ces lignes

5. Plier le long de ces lignes

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne152

6. Faire tenir la boîte en utilisant d’abord le ruban de masquage, puis ensuite l’agrafeuse7. Découper un carré de carton de 30 × 30 cm8. Avec un feutre, le diviser en trois sections9. Avec le feutre et le ruban à masquer, étiqueter les trois sections : Ravageurs, Ennemis

naturels, Autres

Fabrication d’une boîte à insectes (suite)

10. Disposer le carton dans la boîte11. Fermer la boîte à insectes12. Étiqueter la boîte à insectes

RAVAGEURS ENNEMISNATURELS

AUTRES

10 cm 10 cm 10 cm

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153Partie 2: 4. Mise en œuvre du FFS

MALADIES ET RAVAGEURS DU MANIOC (22) : STADES DE CROISSANCE DU MANIOC, RAVAGEURS ET ENNEMIS NATURELS

ContexteCet exercice est un exemple du type d’activités qui peuvent être entreprises avec des groupes FFS dans le but de suivre et de comprendre les différents stades de la croissance du manioc et les ravageurs et ennemis naturels qui leur sont associés. Le mieux est sans doute de l’effectuer vers la fin du cycle de culture, au moment où le groupe a déjà appris à reconnaître les différents insectes à leurs différents stades de croissance. Il les aidera ainsi à synthétiser ce qu’ils ont appris.

Objectif : Améliorer la compréhension qu’ont les participants des stades de la croissance du manioc, ainsi que des ravageurs et ennemis naturels associés à ces stades

Planification et temps nécessaireL’exercice peut avoir lieu au début du FFS, mais il est plutôt recommandé d’en attendre la fin afin de présenter une synthèse des informations et connaissances rassemblées au long du cycle de culture, et de prendre du recul par rapport à celles-ci. Temps nécessaire 2 heures.

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres, parties de plants de manioc

Méthode

•Demander aux participants (répartis en petits groupes de 5 ou 6 personnes) d’aller aux champs de manioc avoisinants et de collecter des parties de plants de manioc, typiques des différents stades de croissance, pour vous aider à les dessiner.

•Dessiner un tableau :

1 Jours après plantation (DAP)

DAP ----------

DAP ----------

DAP ----------

DAP ----------

DAP ----------

DAP 9–12 mois

2 Stade de croissance

Jeune pousse/ Levée

Végétatif Floraison Fructification Dormance Maturité 270–360 jours

3 Dessins du plant de manioc

Dessin Dessiner ici

Dessiner ici

Dessiner ici

Dessiner ici

Dessiner ici

4 Ravageurs et maladies

1.

2.

1.

2.

Rat-taupe

5 Ennemis naturels 1.

2.

1.

2.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne154

•Remplir les lignes 1 et 2 avec les grands stades de croissance que vous connaissez et leur période en DAP).

•Ligne 3, dessiner l’aspect normal de la plante dans l’emplacement sous le stade correspondant.

•Lister en ligne 4 les trois ravageurs et maladies les plus répandus lors du stade de croissance considéré.

•Lister en ligne 5 les trois ennemis naturels les plus répandus lors du stade de croissance considéré.

Questions soumises à discussion

•Comment les ravageurs et les ennemis naturels évoluent-ils au long des stades de croissance du manioc ? Pourquoi ?

•Choisir un ravageur ou une maladie, un seul à la fois : Quand se manifeste-t-il/elle ? Comment y est-il fait face durant le cycle de culture ?

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155

5. L’aspect entrepreneurial de l’exploitation agricole

Un FFS donne à ses participants non seulement l’opportunité de traiter des aspects techniques de la culture du manioc, mais également de discuter et de réfléchir sur leur exploitation vue sous l’angle d’une entreprise qui génère du revenu pour leur famille. Les paysans ne conservent pas toujours une trace des intrants qu’ils mettent en œuvre pour une culture, des dépenses associées et du revenu produit. La main-d’œuvre, et notamment la main-d’œuvre familiale, n’est pas toujours valorisée dans sa contribution économique à la culture du manioc (et autres plantes). Les efforts de création de valeur ajoutée avant la mise d’un produit sur le marché sont souvent limités. Les paysans ont souvent très peu d’informations sur les endroits et les moments les plus favorables pour vendre un produit avec profit. La collaboration entre paysans pour l’accès aux marchés (susceptible de réduire les coûts) n’est pas la règle générale. De plus, ils ne sont pas habitués à formuler un plan d’activités ou à rechercher du crédit pour le mettre en œuvre. On trouvera ci-dessous des exercices susceptibles d’être utilisés dans un FFS pour encourager les participants à voir leur activité sous l’angle d’une entreprise. Une nécessité absolue est l’analyse économique comparative entre les pratiques IPPM et FP (pratiques paysannes locales). Le FFS peut également se pencher sur le post-récolte. On trouvera aussi des exemples d’exercices consacrés au choix d’activités à entreprendre, et à l’action groupée pour obtenir l’accès au crédit.

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ANALYSE ÉCONOMIQUE DE L’ENTREPRISE DE PRODUCTION DE MANIOC (1) : INTRODUCTION

Cet exercice peut avoir lieu au démarrage du FFS pour présenter l’importance de l’analyse économique et pour expliquer les informations dont elle a besoin. Il pourra être suivi de l’exercice complémentaire sur la matrice et sur la façon de collecter les informations nécessaires pour une analyse économique dans le cadre du FFS.

Objectif : Donner aux paysans la capacité de procéder à l’analyse économique d’une entreprise de production de manioc

Temps : 2 heures

Méthode

•Expliquer l’importance de l’analyse économique d’une entreprise.

•Demander aux participants, répartis en petits groupes, de lister toutes les activités auxquelles ils se livrent pour produire leur manioc.

•Demander aux participants d’estimer un coût pour chaque point de la liste.

•Demander aux participants leur estimation du rendement de manioc par unité de surface dans leurs champs. Inclure l’estimation de la consommation des feuilles par le ménage ou par des tiers (distinguer dons et ventes).

•Demander aux participants de calculer le chiffre d’affaires brut sur la base du prix le plus bas, le plus élevé et moyen de produits spécifiques du manioc – racines tubéreuses, cossettes, boutures etc.

•Demander aux participants de calculer la marge bénéficiaire nette.

•Expliquer la façon dont la marge bénéficiaire brute tirée du manioc est influencée par divers facteurs.

Questions soumises à discussion

•Pourquoi est-il important d’effectuer une analyse économique ?

•Quel est le meilleur moyen de collecter toutes les informations nécessaires ?

•Conservez-vous des traces écrites de vos activités ?

•Pourquoi est-il important, dans le cadre du FFS, de noter sur le papier toutes les informations économiques en vue de l’étude comparative entre pratiques locales et gestion intégrée ?

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157Partie 2: 5. L’aspect entrepreneurial de l’exploitation agricole

ANALYSE ÉCONOMIQUE DE L’ENTREPRISE DE PRODUCTION DE MANIOC (2) : MATRICE DE COLLECTE D’INFORMATION À PARTIR DU CHAMP D’ÉTUDE

Un des objectifs du FFS est d’améliorer les moyens d’existence des paysans. Cette amélioration provient d’une augmentation du revenu, qui elle-même dépend de l’augmentation de la production agricole (en termes de quantité et de qualité). De ce fait, les observations ou les études comparatives ne se limitent pas aux indicateurs agronomiques ; elles s’intéressent également à l’aspect économique. L’analyse économique consiste à comparer les bénéfices tirés des parcelles d’étude cultivées de différentes manières, ainsi que d’autres aspects économiques.

L’ensemble des activités et des intrants se rapportant à chaque parcelle voient leur coût estimé le jour où ils sont mis en œuvre ; après quoi ces coûts sont reportés sur une matrice dessinée sur une grande feuille de papier. Cette matrice est apportée à chaque réunion sur le terrain, de façon à y ajouter toutes les nouvelles informations au fur et à mesure. À l’issue du cycle de culture, pour chaque parcelle, le coût total et le revenu total sont calculés et une comparaison est faite entre les parcelles.

Cette activité aide les paysans à comprendre l’intérêt de tenir des comptes et à baser leurs décisions sur des paramètres propres à rendre leur activité bénéficiaire.

Méthode

•Élaborer une matrice adaptée aux informations qui devront être collectées au cours de la saison de culture et la résumer sur le tableau à feuilles mobiles (on trouvera sur la page opposée un exemple de tableau/matrice pour analyse économique). La matrice pourra être élaborée en collaboration avec le groupe FFS (en se référant à l’exercice introductif) et doit refléter la situation locale.

•Mettre à jour la matrice lors des réunions FFS, de façon à coucher sur le papier les informations en temps et heure à chaque fois qu’un intrant est acheté, ou que du temps de travail a été consacré au champ considéré.

•À la fin du cycle cultural, finir de remplir le tableau, comparer le niveau de rendement entre les différents traitements et discuter les questions ci-dessous.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne158

Questions soumises à discussion

•Quel traitement a produit le meilleur rendement ? Quel traitement a produit le meilleur bénéfice ? Pourquoi ?

•Avez-vous été surpris de certains de ces résultats ? Pourquoi, ou pourquoi non ?

•Pourquoi est-il important d’effectuer une analyse économique ?

•Quel est le meilleur moyen de collecter toutes les informations nécessaires ?

•Conservez-vous des traces écrites de vos activités ?

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159Partie 2: 5. L’aspect entrepreneurial de l’exploitation agricole

Date Activités/intrants

IPPM FP

Variété locale

Variété améliorée

Variété locale

Variété améliorée

Coûts (valeur/ha)

Rendement (kg/ha)

Chiffre d’affaires (valeur/ha) (rendement multiplié par prix/kg)

Bénéfice (valeur/ha) (chiffre d’affaires moins coûts)

Analyse économique

FFS : ....................................... Cycle cultural : ...............................

Étude : IPPM et pratiques paysannes

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne160

ACTIVITÉS POST-RÉCOLTE (1) : TRANSFORMATION DU MANIOC

ContexteLes méthodes améliorées de transformation du manioc accroissent la productivité et donnent des produits de meilleure qualité et se conservant mieux. De plus, elles ouvrent de meilleures perspectives commerciales pour le manioc. C’est pourquoi l’insertion de cet exercice dans un FFS-manioc est tout à fait pertinente.

Certaines variétés de manioc (p. ex. la ‘NASE III’ en Ouganda) doivent être fermentées avant consommation et ne doivent jamais être consommées en frais. Le facilitateur le rappellera aux participants et leur demandera leur avis sur cette question.

Objectifs

•Permettre aux participants d’acquérir connaissances et savoir-faire relatifs à la production améliorée de cossettes de manioc, de farine de manioc et de gari

•Mettre au point d’autres produits du manioc ou des produits dérivés secondaires

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres

Méthode

•Demander aux participants, répartis en petits groupes, d’échanger sur leur expérience des méthodes utilisées pour transformer le manioc. On s’intéressera à l’épluchage, au lavage, au déchiquetage ou râpage, à la fermentation, au séchage, au conditionnement et / ou à la réduction en farine.

•Le groupe plénier discute ensuite des méthodes traditionnelles et améliorées.

Questions soumises à discussion

•Comment préparez-vous votre manioc ? Avez-vous appris une nouvelle manière de faire ?

•Quelle est la méthode que vous convient le mieux ? Pourquoi ?

•Comment améliorez-vous le processus de transformation ?

•Quelles sont les variétés qui doivent être fermentées pour être consommables ?

•Comment obtenez-vous une fermentation correcte ?

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161Partie 2: 5. L’aspect entrepreneurial de l’exploitation agricole

ACTIVITÉS POST-RÉCOLTE (2) : ESSAI DE MÉLANGE

ContexteIl peut arriver qu’en atteignant un objectif pour une nouvelle variété (par exemple l’obtention d’une variété à haut rendement et tolérant les ravageurs et maladies), d’autres qualités disparaissent (par exemple, la capacité de la farine de manioc à se prêter aux préparations culinaires). Traditionnellement, dans certaines communautés de l’Ouganda, le manioc est séché et ajouté à du sorgho, réduit en farine, cuit et consommé sous forme de Busima ou Atapa (pain de manioc) – l’ingrédient principal du repas dans les zones nord et ouest de l’Ouganda. La préparation du repas inclut une activité dite « mélangeage » dans laquelle la farine de manioc et l’eau chaude, en proportions bien définies, sont mélangées à l’aide d’un pilon en bois pour fabriquer le pain de manioc. Les femmes chargées de la cuisine au sein des ménages indiquent que, si certaines variétés se prêtent facilement à ce mélangeage, ce n’est pas toujours le cas, et que par conséquent la capacité pour une variété de se prêter à cette préparation est une préoccupation.

Objectifs : Approfondir la compréhension des participants quant au problème de l’inclusion, parmi les paramètres de sélection d’une variété de manioc pour leurs champs, de la facilité à se mélanger

Planification et temps nécessaireCet exercice porte sur le post-récolte et trouve donc sa place plutôt vers la fin du FFS, quand la récolte est à maturité. Temps nécessaire 3 heures.

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres, farine de manioc de différentes variétés, ustensiles de cuisine

Méthode

•Chaque groupe procède à la préparation culinaire de la variété qui lui a été attribuée durant l’étude variétale.

•Explication et démonstration de divers mélanges spécifiques, déjà connus et utilisables, d’ingrédients de farine.

Questions soumises à discussion

•Avec quelle facilité les différentes variétés se prêtent-elles au mélangeage ?

•De quelle façon prenez-vous ce facteur en considération quand vous choisissez les variétés à planter ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne162

ACTIVITÉS POST-RÉCOLTE (3) : TEST GUSTATIF

ContextePour qu’une variété soit bien acceptée, son goût a une grande importance, surtout dans le cas de la consommation en frais. C’est pourquoi l’évaluation gustative est une activité cruciale pour un FFS-manioc.

Objectif : Approfondir la compréhension des participants quant au problème de l’inclusion, parmi les paramètres de sélection d’une variété de manioc pour leurs champs, de ses qualités gustatives

Planification et temps nécessaireCet exercice porte sur le post-récolte et trouve donc sa place plutôt vers la fin du FFS, quand la récolte est à maturité. Temps nécessaire 3 heures.

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres, racines tubéreuses de manioc de différentes variétés, ustensiles de cuisine

Méthode

•Demander aux participants de chaque groupe de récolter quelques racines tubéreuses de différentes variétés.

•Chaque groupe procède à la préparation culinaire de la variété qui lui a été attribuée durant l’étude variétale.

•Demander aux participants de goûter les différentes variétés.

Questions soumises à discussion

•Les diverses variétés présentent-elles des différences de goût ?

•Lesquelles préférez-vous ?

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163Partie 2: 5. L’aspect entrepreneurial de l’exploitation agricole

ÉTUDE DE MARCHÉ

ContexteUn des objectifs principaux du FFS est d’améliorer les moyens d’existence des paysans et d’augmenter leurs revenus par le recours à l’IPPM. Cet exercice illustre le type d’activité qui peut être menée avec un groupe FFS pour suivre et comprendre l’évolution des prix du manioc au cours du cycle cultural.

Objectif : Approfondir la compréhension qu’ont les participants de l’évolution des prix du manioc au cours du cycle cultural

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres, carnet

Méthode

•Charger un groupe réduit de se rendre chaque semaine sur le marché local pour relever le prix du manioc.

•Repérer les différentes parties prenantes de la filière commerciale, leurs rôles et leurs fonctions.

•Présentation en groupe plénier des conclusions du groupe.

Questions soumises à discussion

•Comment les prix du manioc évoluent-ils au long du cycle de culture ?

•Quel mécanisme palliatif les paysans peuvent-ils mettre en place pour faire face aux variations de prix ?

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DÉTERMINATION DES OBJECTIFS ET CHOIX DES ACTIVITÉS GÉNÉRATRICES DE REVENU

IntroductionLes paysans sont très dépendants de leurs activités agricoles, notamment en ce qui concerne leurs activités génératrices de revenu. La planification de ces activités est un élément important pour une utilisation rationnelle des ressources du ménage en vue d’éloigner la pauvreté. Cependant, pour la plupart, les paysans n’ont pas une appréhension correcte des ressources disponibles et, en ce qui concerne leur emploi du temps, ne font pas les choix les plus indiqués pour satisfaire aux besoins de leur famille en fonction du calendrier de culture.

Objectif : Aider les paysans à mieux déterminer leurs objectifs et les activités prioritaires, en les planifiant de façon à améliorer leurs chances de réussite.

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres, papier, crayons de couleur, carnets, stylos

Méthode

•Formuler une étude de cas reproduisant de façon réaliste les activités et les circonstances d’une famille représentative du village. Analyser la situation de cette famille en procédant aux estimations suivantes :

- nourriture nécessaire pour la famille, par mois, puis par an ;

- dépenses mensuelles de santé ;

- dépenses mensuelles de transport ;

- dépenses de scolarité ;

- dépenses d’habillement ; et

- dépenses de logement.

•Calculer le total des dépenses de la famille.

•Analyser la production annuelle de la famille à travers les éléments suivants :

- surface cultivée annuelle par la famille

- rendement à l’unité de surface pour chacune des cultures ;

- production totale et sa valeur en argent ;

- toutes autres activités génératrices de revenu pour la famille.

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165Partie 2: 5. L’aspect entrepreneurial de l’exploitation agricole

•Calculer le total des revenus de la famille.

•Comparer le revenu et les dépenses de la famille.

•Analyser les ressources disponibles, notamment la production individuelle de chaque membre de la famille.

•Élaborer un calendrier de la disponibilité des principales productions agricoles au long de l’année.

Questions soumises à discussion

•Comment déterminez-vous vos objectifs ?

•Que pouvez-vous dire de la situation de votre famille ? Est-elle bonne ? Arrivez-vous à couvrir vos besoins ?

•Êtes-vous satisfait de votre niveau de vie ? Si vous ne l’êtes pas, quelles sont vos possibilités ?

•Quelle est la surface de terre cultivable minimum qui vous est nécessaire pour couvrir vos besoins ?

•Quelles sont les causes à l’origine des périodes d’abondance, de rareté ou de pénurie de produits agricoles qui se produisent à différents moments de l’année ?

•Y a-t-il d’autres activités que vous pourriez exercer, d’autres plantes à cultiver, pour pouvoir couvrir vos besoins ?

•Quelles sont les ressources que vous utilisez peu ou pas du tout ?

•Quelles améliorations pensez-vous pouvoir apporter à votre exploitation ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne166

COLLECTE D’INFORMATIONS ET TENUE DE COMPTES AU NIVEAU DE L’EXPLOITATION AGRICOLE-ENTREPRISE

IntroductionLes ménages agricoles ont souvent du mal à estimer leurs charges d’exploitation au cours du cycle de culture, par exemple en chiffrant le coût de la main-d’œuvre familiale ou en évaluant ce que rapportent différentes activités de façon à produire une estimation réaliste ou approximative des résultats nets. Pour y arriver, un instrument de la première importance est la collecte ou l’enregistrement au fur et à mesure de tout revenu (rentrée d’argent) et de toute charge (sortie d’argent) relatifs à chaque activité, à commencer par l’accès à un champ ou le choix d’un champ.

Objectifs

•Renforcer la capacité des paysans à évaluer correctement la rentabilité de leur entreprise agricole

•Apprendre aux paysans à conserver toute information utile à l’analyse des différents facteurs de production (archivage)

Matériel : Carnet, stylo, tableau à feuilles mobiles, feutres

Méthode

•Penser aux différentes opérations liées à la culture et aux ressources nécessaires pour les mener à bien.

•Réfléchir, entre autres charges, à l’estimation du coût de la main-d’œuvre familiale, et, entre autres revenus, à la valorisation des interactions sociales.

•Faire une liste des différentes opérations liées aux cultures, en commençant par l’accès à un champ ou le choix d’un champ, jusqu’à la commercialisation (vente) des produits.

•Dessiner sur le tableau à feuilles mobiles une matrice comportant les colonnes suivantes : date, opération, description y compris l’objectif ou la raison de l’opération, quantité et qualité, sorties (charges), rentrées (revenus), différence.

•Utiliser la couleur pour rendre le tableau plus lisible.

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167Partie 2: 5. L’aspect entrepreneurial de l’exploitation agricole

Questions soumises à discussion

•Quelles sont les différentes opérations agricoles que vous effectuez du début à la fin du cycle de culture sur votre entreprise agricole ? Quels sont les coûts encourus pour chacune d’entre elles ?

•À l’intérieur du ménage, qui est responsable des différentes ventes et qui conserve leur produit ?

•Quels sont les types de main-d’œuvre correspondant à chaque opération ? Comment peut-on attribuer une valeur à la main-d’œuvre familiale ?

•Comment chiffrer la valeur des présents et dons de produits agricoles en faveur d’autres membres de la famille, d’amis et de visiteurs ?

•Est-il nécessaire de conserver la trace de toutes les informations relatives à l’entreprise agricole ?

•Parmi les membres de votre famille en est-il qui sont chefs de famille, ou y a-t-il des enfants qui ont suivi des études ?

•À qui confier la responsabilité de noter sur un carnet toute l’information sur les charges et les revenus de l’entreprise agricole ? Comment se servir du carnet qui doit enregistrer toute l’information sur l’exploitation au long de la saison culturale ? Comment l’information sera-t-elle exploitée ?

•Comment l’analyse économique effectuée dans le cadre du FFS peut-elle contribuer à améliorer cette tenue de comptes ? Quelle est sa contribution au chiffrage de la main-d’œuvre familiale utilisée pour cultiver le manioc ou d’autres plantes ?

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne168

L’ÉPARGNE DES MEMBRES DU FFS – ÉPARGNE ET CRÉDIT

IntroductionDe plus en plus, les membres des associations rurales adoptent une attitude de « laisser venir ». Ils attendent un soutien de la part de différents projets de courte durée mis en œuvre dans leur localité, mais le plus souvent ce soutien ne couvre que certains besoins étroitement définis. Il est fréquent qu’une fois le projet terminé, la communauté se révèle incapable de prendre l’initiative pour prolonger les actions commencées et les inscrire dans la durée. C’est pourquoi il est primordial de susciter une prise de conscience et d’encourager les membres du FFS à couvrir leurs différents besoins par leurs contributions propres, et à économiser pour rester capables de continuer les activités du projet après sa clôture.

Le présent exercice peut prendre place au début du FFS, en guise d’introduction. Il sera néanmoins nécessaire de revenir sur ce sujet au cours du FFS, sous forme de sujet spécial, afin de continuer à réfléchir et à identifier les meilleurs moyens d’avancer, y compris pour les activités postérieures à la période du FFS.

Objectifs

•Susciter une prise de conscience, chez les participants du FFS et parmi les associations, de l’importance d’être autonomes en ne dépendant que de leurs seules ressources

•Montrer aux participants comment épargner peut donner accès au crédit

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Carnet, crayon, stylo, tableau à feuilles mobiles, feutres, gomme

Méthode

•Réfléchir aux besoins de l’association partenaire du FFS pour pouvoir réaliser les objectifs définis pour la saison culturale en cours, ou dans le futur immédiat.

•Examiner la nature et l’objet du soutien apporté par les projets ou autres organisations.

•Effectuer un exercice de dynamique de groupe sur le thème de l’épargne (proverbes locaux ; fable de la cigale et la fourmi).

•Réfléchir à ce qu’il est possible de faire pour couvrir les besoins non pris en compte par le soutien reçu.

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169Partie 2: 5. L’aspect entrepreneurial de l’exploitation agricole

•Examiner la nature et estimer le volume ou la valeur de ces besoins.

• Introduire par voie participative le mécanisme de contribution individuelle obligatoire.

•Faire définir par les participants, en les guidant, le montant à épargner, la régularité et la responsabilité des contributions.

•Rappeler à chacun les tâches qui sont celles du comité directeur du FFS, de façon à mieux assigner ces responsabilités.

•Déterminer les modalités des contributions au fonds et des prêts consentis par celui-ci.

•Souligner l’importance d’épargner pour accéder au crédit.

Questions soumises à discussion

•Quelles sont les activités sélectionnées par le FFS pour le cycle de culture en cours ? De quoi aura besoin l’association ou le FFS (intrants, organisation, champ, autres) pour pouvoir les réaliser ?

•Quel soutien est-il déjà apporté ou attendu de la part des partenaires avec lesquels vous travaillez ? Ce soutien peut-il couvrir l’ensemble des besoins tels que définis ci-dessus ?

•Quelles leçons nous enseignent les proverbes locaux ? et la fable de La Fontaine ?

•Que peut-on faire pour couvrir les besoins non pris en compte par les soutiens existants ?

•Est-il possible de mettre en place des contributions mensuelles ? Quel est le meilleur jour ou le meilleur moment pour mettre de côté ? Sous quelle forme ? En argent ou en nature ? Quel montant demander à chaque membre ? Qui sera chargé de recueillir les contributions ?

•Quelles sont les différentes tâches du comité directeur ?

•De quelle façon sortira-t-on des sommes d’argent du fonds d’épargne ? Comment ces sommes seront-elles administrées ?

•Y a-t-il une Coopérative d’épargne et de crédit dans la localité ? Depuis quand ? Y avez-vous déjà ouvert un compte pour le FFS ?

•Qu’est-ce pour vous que le crédit ? Quelle relation peut-on établir entre l’épargne et le crédit ?

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DIVISION DU TRAVAIL DANS LE TEMPS ET ENTRE MEMBRES DE LA FAMILLE

IntroductionLa programmation des activités contribue à une meilleure utilisation des ressources dont dispose une famille. Les ressources disponibles ne se composent pas seulement d’argent ou de biens physiques, elles incluent également des ressources humaines et du temps disponible. Les ressources humaines sont généralement celles présentes dans la famille. Les ressources humaines extérieures et le temps disponible ne sont pas bien utilisés. De façon générale, la division du travail au sein de la famille se fait dans l’inégalité. Les hommes et les jeunes gens laissent le plus gros du travail aux femmes et aux enfants. L’utilisation du temps n’est pas optimale.

Objectifs

•Fournir aux paysans l’assistance nécessaire pour mieux programmer leur activités, d’où une motivation et des chances de réussite améliorées

•Promouvoir une meilleure division des tâches au sein de la famille

Temps nécessaire : 1,5 à 2 heures

Matériel : Tableau à feuilles mobiles, feutres, papier, crayons, carnets, stylos

Méthode

•Faire une analyse de la division des tâches entre membres de la famille de façon à bien appréhender les charges de travail et la répartition des tâches dans le temps. En particulier :

- Analyser le travail fourni par chaque catégorie de membres de la famille (hommes, jeunes garçons, femmes, et fillettes) au cours d’une journée, d’une semaine, d’un mois et d’une année.

- Analyser le temps nécessaire pour chacune de ces tâches au cours d’une journée, d’une semaine, d’un mois et d’une année.

- Faire la synthèse des résultats pour chaque catégorie de membres de la famille, à l’échelle d’une année complète.

•Réfléchir ensemble aux questions suivantes :

- De quelle façon décidez-vous des tâches de chaque membre de la famille ? Y a-t-il des tâches que certains membres de la famille ne peuvent pas effectuer ? Pourquoi ?

- Que pensez-vous de cette division du travail ? Est-elle bonne ? La trouvez-vous équitable ? Si vous ne le pensez pas, que pouvez-vous faire ? De quelle manière pouvez-vous soulager ceux qui ont trop à faire ?

- Durant quelles périodes disposez-vous de trop de temps libre et comment pensez-vous pouvoir mieux l’utiliser ? Que pensez-vous de l’utilisation de votre temps ? Pourriez-vous l’améliorer ? De quelle façon ?

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6. Dynamique de groupe

On trouvera ci-dessous des exemples d’exercices de dynamique de groupe pour le FFS. Il existe d’autres exercices de groupe, qui font normalement partie des sessions de ToF.

ENTRETIENS PAR PAIRES (DÉMARRAGE, PRÉSENTATIONS ET ROMPRE LA GLACE)

Objectifs

•Découvrir ce que les participants à une session, un atelier ou une formation en attendent, et connaître un peu mieux leur personnalité

•Contribuer à l’évaluation d’une formation après sa conclusion

•Aider les participants à une formation à se sentir à l’aise dès le début

Temps : 20 à 45 minutes (selon le nombre de participants)

Matériel : Papier, stylos

Activités

•Les participants se répartissent deux par deux. Le formateur demande à chaque participant de mener un entretien avec son partenaire en se focalisant sur des questions telles que :

- Quel est votre nom ? Quelle est votre formation et votre expérience ?

- Qu’est-ce qui vous a conduit à participer à cette formation ? Qu’espérez-vous en retirer ?

- Avez-vous de l’expérience en matière de méthodes participatives de terrain ?

- Citez-moi deux événements heureux qui vous sont arrivés cette année.

•Après cinq minutes consacrées à s’interroger mutuellement, les participants font leur rapport à la réunion plénière, résumant en une minute les principaux éléments recueillis sur leur partenaire.

Explications pour le formateur Le principe de l’exercice est que les participants ne se présentent pas eux-mêmes – ce qui leur évite de devenir nerveux en attendant leur tour. De plus, l’exercice est neutre par rapport aux aspects hiérarchiques, les participants interrogeant

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne172

quelqu’un qu’ils ne voient que comme « leur voisin » – ce n’est plus tard que vous, le formateur, pourrez vous rendre compte qu’un fonctionnaire subalterne est en train de présenter un directeur, ou vice-versa. Si les attentes des participants ont été mises sur le tapis, le formateur pourra les écrire sur le tableau à feuilles mobiles, la feuille étant ensuite fixée au mur durant le reste de la session. Les participants pourront ainsi se référer à cette liste pour vérifier si leurs attentes ont été comblées, ou s’ils en ont changé. Avec un groupe important (à partir de 20 personnes) la principale difficulté est de limiter la durée de chaque rapport individuel. Si chacun prend 2 ou 3 minutes pour exposer ses informations, l’ennui envahira l’assistance et un temps précieux sera perdu. En expliquant cela aux participants, ils se sentiront plus motivés pour s’en tenir à la durée impartie. Vous pouvez aussi leur demander de restreindre leur compte-rendu au nom et à l’expérience de leur partenaire, ainsi qu’aux deux bonnes choses qui lui sont arrivées. Si vous savez que beaucoup de participants sont là sur instructions, sans savoir de quoi il retourne et donc sans idée claire de ce qu’ils peuvent en retirer, ou si vous avez des raisons de le penser, la discussion sur leurs attentes sera sans intérêt et embarrassante. Concentrez-vous alors sur d’autres sujets, tels que les deux bonnes choses qui leur sont arrivées. Vous vous rendrez compte que ce type d’exercice est également utile dans les évaluations. Pour cette utilisation, il faut changer les questions que se posent mutuellement les partenaires :

•Dans quelle mesure la formation a-t-elle satisfait à vos attentes ?

•Qu’y avez-vous trouvé de plus fructueux ?

•Qu’y avez-vous trouvé de moins fructueux ?

•Qu’aimeriez-vous y voir changer avant de relancer une formation ?

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173Partie 2: 6. Dynamique de groupe

PRÉSENTATIONS PAR LE PRÉNOM (DÉMARRAGE, PRÉSENTATIONS ET ROMPRE LA GLACE)

ContexteCette session est très importante au démarrage d’un atelier. Comme formateur, il vous incombe de donner un ton informel au groupe et de veiller à ce que ses participants s’engagent à fond dès le départ. Divers exercices participatifs sont utiles à cet effet, dont la présentation par les prénoms. Ce type de présentation permet aux participants de se sentir pris au sérieux tant par rapport à leurs attentes que pour leur engagement dans les activités du groupe.

Objectifs

•Aider les participants à se familiariser rapidement avec le nom des autres

•Créer une atmosphère détendue

Temps : 20 à 30 minutes (en fonction de la taille du groupe et du temps passé à rire !)

Matériel : Aucun

Activités Le facilitateur se présente en donnant son prénom, assorti d’un adjectif commençant par la/les même(s) lettre(s), p. ex. « Je m’appelle Édouard, Édouard l’énervé ». Après quoi il demande à la personne assise à côté de lui de le présenter aux autres puis de se présenter soi-même, toujours avec un adjectif commençant par la/les même(s) lettre(s), p. ex. « J’ai le plaisir de vous présenter Édouard l’énervé. Puis-je me présenter également ? Mon nom est Grégoire le gracieux ». Chacun à son tour présente toutes les personnes présentées avant lui/elle. Continuer jusqu’à ce que tous se soient présentés.

Explications pour le formateur Il est recommandé de commencer le premier ou le second jour du FFS avec ce jeu. Il est distrayant et très efficace pour faire plus rapidement connaissance les uns avec les autres.

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BOMAYE

ContexteLes adultes, et notamment les femmes, sont mal à l’aise pour se présenter et pour faire connaissance les uns avec les autres.

Objectif : Introduire un rapport de complicité entre les participants et de cohésion au sein des groupes de travail

Méthode

•Placer un participant au centre pour diriger le chant.

•Donner les instructions pour exécuter le chant.

•Laisser assez de temps pour que tous les participants donnent leur nom.

ChœurChef de chœur : Bomaye bo Bomaye boLes autres : BomayeeehChef de chœur : Bomaye bo Bomaye boLes autres : BomayeeehChef de chœur : Bomaye bo bomaye bo bomaye boLes autres : Bomayeeeh

EnsuitePersonne (1) : Grace Bomaye boLes autres : BomayeeehPersonne (2) : Lydia Bomaye boLes autres : BomayeeehPersonne (3) : Betty Bomaye boLes autres : Bomayeeeh

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175Partie 2: 6. Dynamique de groupe

UN BON FACILITATEUR

ContextePour animer efficacement un processus d’apprentissage de bas en haut, on attend du facilitateur FFS qu’il se comporte comme un guide, faisant les choses à sa façon, parlant peu et passant du rôle de facilitateur à celui d’organisateur.

Objectifs : Améliorer la compréhension des participants et leurs capacités en tant que facilitateurs au sein d’un FFS

Planification et temps nécessaireCet exercice a sa place au sein du ToT, un jour ou deux avant que les participants ne se séparent pour rejoindre les FFS satellites an tant que facilitateurs. Temps nécessaire 2 heures.

Méthode

•Demander aux participants, répartis par mini-groupes, d’énoncer les qualités nécessaires à un bon facilitateur.

•Leur demander de présenter leurs conclusions pour discussion devant la réunion plénière.

•En partant des présentations des participants, leur demander de se livrer à une séance de brainstorming sur les pièces du véhicule.

•Dessiner un véhicule, en montrant :

- la clé

- les vitesses (1, 2, 3 et 4)

- les sièges

- les rétroviseurs

- le réservoir

DiscussionFaire appel à une analogie pour comparer les différentes pièces du véhicule aux composants du FFS ; par exemple un facilitateur du FFS va :

- démarrer en première et passer ensuite aux vitesses supérieures ;

- enclencher la marche arrière si tout le monde n’a pas bien compris ;

- faire attention aux nids de poule et aux autres conducteurs ;

- regarder dans les rétroviseurs pour voir si tous les participants suivent ;

- appuyer sur les freins pour laisser les traînards rejoindre ; et

- donner des petits coups de pare-choc pour faire bouger les choses.

- les phares

- l’accélérateur

- les freins

- les pare-chocs

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne176

PRIÈRE FFS

Contexte et objectifsL’exercice met l’accent sur la création d’un environnement où les participants (individus et groupes) se sentent libres de ressentir, de réfléchir et d’évoluer. En particulier, on utilisera avec profit les jeux, exercices et chants pour :

•détendre les participants ;

• rafraîchir l’esprit du groupe ;

• stimuler les échanges de communications entre inconnus ; et

• établir un climat d’apprentissage non seulement fructueux mais plaisant.

Seigneur je te prie ce jour mêmeDe m’aider à donner le meilleur de moi-mêmeDescends à mes côtés et je découvriraiQuelle personne je serai

Servir les autres me révèleQue c’est Toi seul qu’ainsi je sersApprends-moi ton dessein, Seigneur, alors je deviendrai meilleur(e)

Servir les autres me révèleQue c’est Toi seul qu’ainsi je sersApprends-moi ton dessein, Seigneur, alors je deviendrai meilleur(e)

AMEN !

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177Partie 2: 6. Dynamique de groupe

SALADE DE FRUITS (MONTÉE EN RYTHME – DYNAMISER ET FORMER DES GROUPES)

Objectifs

•Avoir un groupe bien réveillé et actif

•Le répartir en sous-groupes avec des noms aisément mémorisés, en vue des activités de groupe ultérieures

Planification et temps nécessaireUn exercice particulièrement indiqué après le déjeuner, ou comme intermède lors d’une longue session passive. Temps nécessaire 10 minutes.

MatérielChaises disposées en cercle, une de moins que le total de participants, formateurs compris. S’il y a des chaises disponibles en nombre suffisant, les disposer à l’avance dans un autre espace, par exemple une pièce adjacents. Sinon, les participants apporteront leur propre chaise.

Méthode Déterminer le nombre de groupes à former, de façon à avoir le nombre de fruits à utiliser dans l’exercice. Faire disposer les chaises en cercle, une de moins que le nombre de participants à l’exercice. Y faire asseoir les participants. Au début le formateur est debout au centre du cercle. Expliquer qu’il s’agit d’un exercice de dynamisation, et que leur participation devra être des plus actives. Les participants vont devoir donner les noms d’autant de fruits que vous désirez former de sous-groupes, par exemple, pour former quatre sous-groupes, quatre noms de fruits. Demander à une personne de choisir un nom de fruit, puis à son voisin d’en choisir un autre, et ainsi de suite jusqu’à avoir le nombre de sous-groupes désiré. La personne suivante reprend alors le premier nom de fruit, celle d’après le second, et ainsi de suite jusqu’à ce que chacun, formateur inclus, se soit vu attribuer un nom de fruit (p. ex. pomme, melon, orange, jaque, melon, orange) Au besoin, vous pouvez alors écrire les noms de fruits sur une grande feuille de papier ou au tableau, surtout s’il y en a plus de cinq à se rappeler. Avant de commencer, demander à toutes les oranges de lever la main, puis aux melons, etc. Il s’agit simplement de rappeler à chacun quel est son fruit. La personne au centre prononce un nom de fruit. Tous les participants avec ce nom de fruit doivent se lever et trouver une autre chaise – aucune exception ! La personne au centre va elle aussi tenter de s’asseoir – en principe avec succès car elle n’a que la moitié du chemin à parcourir. Une personne reste debout au milieu des autres, elle recommence le processus en prononçant le nom d’un autre fruit. Elle peut aussi dire « Salade de fruits », et alors tout le monde doit participer à l’échange de chaises.

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne178

CommentairesCet exercice peut être très amusant. Les participants vont se livrer à une activité débridée durant quelques minutes de chaos organisé. En fait il faut que quelqu’un siffle la fin du jeu ; et c’est à vous en tant que formateur de le faire, en laissant prendre toutes les chaises et en restant debout au milieu des autres. Le mieux est de le faire en profitant d’une partie généralisée de « salade de fruits ». Déclarer l’exercice terminé et demander à tous de regagner l’espace où se tient l’atelier. Donner aux tables les noms de fruits et demander à chacun de s’asseoir au sein de son propre groupe. Il n’y a pas de debriefing. Si à un stade ultérieur il est nécessaire de travailler en groupes, on pourra se référer à ces noms de fruits (p. ex. « Les ananas vont travailler ensemble »). Le jeu ignore les hiérarchies et détend les participants. Il permet aussi d’assigner des amis et collègues à des groupes séparés, car dans le cercle initial ils ont tendance à s’asseoir ensemble. Les variations sur la « salade de fruits » sont innombrables, notamment : « Jungle » ou « Zoo » (avec des animaux de la jungle ou du zoo) ; « Soupe de légumes » ou « Ragoût à la viande » (types de légumes ou de viandes) ; « Cocktail » (types de boissons) ; « Agroforesterie » (types d’arbres) ; « Océan » (poissons) ; et « Arc-en-ciel » (couleurs). Pour pouvoir doubler le nombre de groupes tirés d’une séance, utiliser « Jungle » ou « Zoo » en énonçant successivement le mâle et la femelle de chaque animal. Pendant le jeu tous les animaux d’une espèce se meuvent en même temps, mais lors de la formation de groupes, tigres et tigresses ou lions et lionnes formeront des groupes distincts. De cette façon, à partir de quatre espèces animales on forme huit groupes. Pour des effectifs importants, plusieurs cercles peuvent jouer simultanément. Une autre variante, plus facile car ne nécessitant aucune mémorisation, est le « Jeu du facteur ». La personne au centre du cercle annonce « J’ai une lettre pour ceux qui [travaillent pour une ONG/vivent à la campagne/portent des chaussures noires etc.] » Comme dans la « Salade de fruits  », les personnes répondant à ce critère changent de place. Celle qui reste au milieu choisira un autre critère pour les prochains destinataires de « la lettre ».

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179Partie 2: 6. Dynamique de groupe

LE CONTE DE L’ENFANT, DU SAGE ET DE L’OISEAU

ObjectifEntretenir la flamme du FFS

Méthode : Histoire à raconter

Planification et temps nécessaireCet exercice est indiqué au moment de la remise des diplômes en fin de ToT. Il nécessite 15 minutes.

ConclusionDe la même façon, après la remise des diplômes, la vie du FFS est entre les mains des facilitateurs : ils peuvent le tuer ou le garder en vie.

L’enfant, le sage et l’oiseau

Il était une fois un petit garçon qui vivait dans un village. Dans le même village habitait un vieil homme renommé pour sa sagesse. Un jour l’enfant attrapa un oiseau et décida de l’utiliser pour mettre à l’épreuve la sagesse du vieux. Il alla donc le visiter, tenant l’oiseau bien dissimulé, et lui demanda :

« Dis-moi, vieillard, cet oiseau est-il vivant ou mort ? »

Le vieux sage savait que s’il disait que l’oiseau était vivant, l’enfant allait l’étouffer  ; mais d’un autre côté, s’il disait qu’il était mort, le garnement montrerait un oiseau bien vivant. Aussi dit-il en réponse :

« Jeune homme, la vie de l’oiseau est entre tes mains : toi seul peux le sauver ou le tuer ».

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Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne180

JOURNÉE JARANGA

ContexteCet exercice tire son nom de M. Jaranga Ogen, facilitateur FFS en Ouganda, dont il était Ministre des affaires sociales et de la culture lors d’une session ToT du FFS-IPPM tenue à Soroti en 1999. Son idée de base était l’observation que les paysans se trouvent confrontés à divers problèmes et tâches à tout moment, y compris durant une période de ToT intensif. Les paysans sont tout le temps en train de penser à des solutions possibles et à chercher des opportunités pour faire face à certains problèmes ; ce qui leur occasionne beaucoup de stress. L’idée de base de l’exercice est qu’il ne suffit pas de se limiter aux questions agronomiques et de ne penser qu’en termes de priorités explicites et de questions académiques ; le contexte d’interaction sociale, dans son acceptation la plus large, doit également être pris en considération. Les Journées Jaranga contribuent depuis lors à la cohésion du groupe, à l’intérêt du ToT et du travail de terrain, et, surtout, à réduire le stress.

Objectifs

•Aider à réduire le stress, la tension et les sentiments de mal du pays des participants, en rendant le FFS flexible, plaisant et distrayant

• Inciter les participants à s’exprimer en toute confiance, en comblant le fossé entre participants et facilitateurs

Planification et temps nécessaireCet exercice est préconisé une fois par semaine au cours d’un ToT, ou, pendant un atelier FFS, à un moment où le travail est à son plus intense et tout le monde n’en peut plus après une dure journée. Il permet de briser la monotonie et de rafraîchir l’esprit des participants. Temps nécessaire 3 heures.

Matériel : Amuse-gueules et musique

Méthode

•Demander à l’équipe invitante, en collaboration avec le ministère des affaires sociales, de préparer un programme du jour de telle façon que chaque groupe, et chaque participant, présente une activité dynamisante. Éviter dans la mesure du possible tables d’honneur et grands discours.

•Créer de petits groupes de travail de 5 à 6 personnes, chaque groupe devant à son tour tenir les autres intéressés.

•Organiser un jeu de questions-réponses portant sur tous les sujets abordés. Tous les problèmes ayant à voir avec le FFS sont permis, y compris ceux qu’il est difficile d’aborder en cours de séance FFS.

•Dialoguer avec le groupe pour fixer des priorités à ce qui peut être fait au cours de la période consacrée à la Journée Jaranga.

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7. Évaluation du FFS

Un programme de champ-école paysan va généralement mettre en place un système de suivi et évaluation des activités FFS. Les facilitateurs jouent un rôle très important dans l’évaluation.

•Normalement, à l’issue d’une session, le facilitateur collecte les commentaires et suggestions des participants, de façon à améliorer les sessions suivantes, et pour savoir si le groupe est intéressé par des informations complémentaires sur des sujets spécifiques au cours des semaines à venir. La technique de la Réponse Point par Point (qu’est-ce qui a bien fonctionné, qu’est-ce qui a besoin d’amélioration) est un exercice fréquemment utilisé à cette fin – les participants échangent leurs idées sur ce qui a bien fonctionné, ce qui a besoin d’amélioration avant la prochaine session, et la nature de cette amélioration.

•Nombre de programmes utilisent des matrices de qualité, qui apportent une aide précieuse pour l’évaluation du déroulement et du contenu d’une session FFS. Un facilitateur peut utiliser lui-même cet outil. Il peut également être utilisé par des tiers qui ont un rôle de soutien sur le terrain.

•La plupart des programmes conservent une trace écrite du FFS, enregistrant des données sur la localisation du FFS, sa durée, la participation (différenciée par genre), le nombre de réunions et toutes données techniques. Le facilitateur tient à jour toutes ces informations et s’assure qu’elles sont transmises à la direction du programme.

•Quand un FFS arrive près de sa conclusion, il est fréquent de procéder à une évaluation d’ensemble (et à la planification d’activités futures).

Vérifiez auprès de votre propre programme quels sont les instruments de suivi et évaluation qu’il utilise.

Vous pouvez également consulter le document :

http://www.vegetableipmasia.org/docs/Field%20Guide/Resource%20Material.pdf p. 106–118 pour recueillir des informations complémentaires sur l’évaluation du FFS.

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8. Activités post-FFS

Dans de nombreux cas, les paysans sont intéressés par une extension des activités à l’issue d’un FFS. Procéder à une évaluation finale vers la fin du cycle de culture, avec l’ensemble du groupe, peut se révéler fructueux. Cette évaluation peut constituer le point de départ de la planification d’activités post-FFS et encourager les paysans à continuer de telles activités. Les activités post-FFS peuvent englober une grande variété d’éléments, tels que : enseignements et échanges complémentaires ; formation d’autres paysans de la même communauté ; renforcement des groupements et organisations de producteurs ; réseautage ; et activités génératrices de revenu.

Voyez auprès des programmes FFS quelle expérience ils ont des activités post-FFS, et quel type de soutien il est possible de mettre en place.

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ANNEXE 1

Être un facilitateur FFS

Le rôle des facilitateurs au sein du FFS est crucial. Il leur faut des capacités techniques, méthodologiques et organisationnelles pour pouvoir aider les paysans du FFS à approfondir leurs connaissances et à affûter leurs capacités de prise de décision. On trouvera ci-dessous quelques considérations et quelques techniques auxquelles ont fréquemment recours les facilitateurs dans le cadre d’un FFS. Une formation additionnelle au travail de facilitation est dispensée dans les cours du ToF (formation des facilitateurs).

APPROCHES PARTICIPATIVESIl fut un temps où la contribution des paysans et des communautés paysannes à leur propre développement était considérée comme quantité négligeable. L’idée reçue était que des gens de l’extérieur, compétents et bardés de savoir-faire spécialisés, étaient le mieux à même de guider les ruraux et leurs communautés dans la voie d’un développement conforme à leurs conceptions. Ce n’est plus le cas désormais : le développement nécessite une approche participative dans tous les domaines.

La base d’une approche participative est que :

•un agent du développement se comporte non comme un enseignant, mais comme un facilitateur ;

• le changement est le fait de personnes qui travaillent avec les communautés et reprennent, comme point de départ, le point de vue des communautés (quelle que soit la nature, humaine ou technique, du problème) ;

• le facilitateur s’interdit les préjugés ; et

• la communauté est le point focal de l’activité.Le champ-école paysan est une méthode basée sur les approches participatives. Il prend en considération les connaissances détenues localement par les paysans et laisse ceux-ci libres de leurs décisions après leur avoir ouvert des perspectives de solutions possibles grâce à un apprentissage sur le terrain.

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PÉDAGOGIES FRÉQUEMMENT UTILISÉES DANS LES CHAMPS-ÉCOLES PAYSANS

Introduction Le champ-école paysan est basé sur les principes de l’éducation participative, développés à partir des principes de l’éducation non formelle des adultes. Le facilitateur doit conserver à l’esprit qu’un participant adulte :

•ne va assimiler un contenu que si celui-ci présente un intérêt pour lui, c’est-à-dire s’il représente une solution à des problèmes de sa vie quotidienne ;

• apprend mieux si la formation se concentre sur ses activités professionnelles ;

• a de l’expérience et peut aider les autres participants par apprentissage mutuel ;

• assimile plus efficacement ce qui lui est transmis par des pairs (partager des expériences individuelles accroît l’efficacité du processus d’apprentissage) ;

• apprend mieux quand sa participation au processus fait appel à son initiative ;

• a besoin d’apprendre à son propre rythme ; et

• est conscient de sa propre expertise, ce qui nécessite de l’aborder avec respect et humilité.

Le facilitateur ne doit pas oublier que l’appropriation du savoir passe par sa répétition. De plus, le facilitateur doit encourager une participation active des paysans, en :

• suscitant leur intérêt ;

• les incitant à parler et à exprimer leurs opinions ;

• les guidant dans la mise à profit de leur expérience et leurs efforts d’entraide ;

• créant des exercices collectifs destinés à explorer les réponses à certains problèmes en faisant appel à l’expérience et au bon sens des membres du groupe (qui devront être incités à contribuer leur expérience et leurs connaissances personnelles à la discussion en cours) ; et

• influençant leurs attitudes et leurs opinions, et en facilitant leur acceptation des savoir-faire ou des informations que leur fait découvrir la formation.

Un cours de ToF doit comporter une réflexion approfondie sur la facilitation en tant que telle ; cette formation fait appel à des méthodes spécifiques.

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187Annexe 1 – Être un facilitateur FFS

DIVERSES TECHNIQUES ET MÉTHODES UTILISÉES DANS UN CHAMP-ÉCOLE PAYSAN

Questions et réponsesL’utilisation de cette technique est compatible avec toutes les autres techniques et méthodes utilisées dans la mise en œuvre d’un FFS. Le facilitateur n’est pas à proprement parler un enseignant, mais il observe les principes de l’éducation pour adultes. Il n’y a pas de cours magistraux, mais un questionnement permanent du facilitateur, pour susciter chez les apprenants le processus de réflexion et d’observation qui va leur faire parcourir les différentes étapes du cycle d’apprentissage par l’expérience, propre à la formation des adultes.

En posant des questions à réponses ouvertes, plutôt qu’appelant un « oui » ou un « non », le dialogue et la transmission de savoir s’en trouvent stimulés. Toute question posée doit tendre à obtenir des participants, à l’issue de leur réflexion, la formulation de réponses et de résultats concrets. Le facilitateur doit conserver à l’esprit les adverbes interrogatifs suivants : Pourquoi ? Qui ? Où ? Quand ? Comment ? Il est important de s’adapter en fonction des circonstances et de prendre en compte l’expérience qu’ont accumulée les apprenants.

Discussions au sein du groupe principal/plénierLe rôle du facilitateur est celui du modérateur, qui aide les participants à découvrir ou utiliser la totalité de leurs capacités et les guide dans la recherche de solutions aux problèmes soumis à discussion. Les discussions plénières permettent à l’ensemble des membres du FFS d’échanger librement, dans les cas où idées et expériences peuvent être mises en commun et, de même, une décision être élaborée en commun.

Le facilitateur est là pour :

•Créer un environnement où les participants se sentent à leur aise.

•Faciliter et guider la discussion – en présentant l’objet de la session, en structurant les échanges, et en résumant régulièrement leur teneur.

•Donner la parole aux participants qui expriment différents points de vue et opinions, et en prendre bonne note.

•Veiller à ce qu’il y ait une bonne communication interne dans le groupe – que l’écoute soit encouragée et que les règles du groupe quand à la prise de parole soient suivies d’effet.

•Utiliser des méthodes pratiques en fonction de la situation locale pour que chacun puisse participer du début à la fin.

•Aider à préserver une atmosphère détendue au sein du groupe en modérant les réactions de certaines personnes par rapport à certaines autres.

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•Fournir toutes informations scientifiques, techniques, sociales et organisationnelles contribuant à développer les capacités des participants.

•Veiller à ce que les solutions retenues soient réalistes et acceptées par tous.

•Cultiver la connaissance et le savoir-faire, améliorer la confiance en soi et la conscience de soi, et mettre les savoir-faire en pratique chaque fois que nécessaire.

Discussions en petits groupesRépartir le groupe principal en petits groupes permet de faciliter une discussion plus active. Cette technique conduit à des discussions efficaces et harmonieuses, et prend en compte les capacités et les intérêts de chacun. De façon générale, les gens sont plus disposés à parler dans un petit groupe et se sentent alors encouragés à présenter ses conclusions en session plénière.

Dans un petit groupe, il est plus facile de discuter d’opinions opposées ou complémentaires et d’expériences différentes en vue d’une analyse plus fouillée du problème, et de cultiver une approche générale de libre parole et de libre réaction. Les petits groupes sont un bon endroit pour débattre et faire l’apprentissage du processus démocratique.

Dynamique de groupeLes objectifs du champ-école paysan ne se limitent pas à la technique, ils s’étendent au développement personnel des participants, qui pourra bénéficier des exercices de dynamique de groupe. La dynamique de groupe peut s’exprimer à travers un jeu, un proverbe, une fable, une parabole, ou l’histoire de toute une vie. L’activité vise à souligner une leçon morale dont l’assimilation va contribuer à résoudre un problème, à renforcer la cohésion de la communauté ou du groupe, ou à redresser des attitudes négatives. La leçon en question est identifiée et discutée au sein du groupe. La dynamique de groupe va également préparer le groupe à prendre en charge les activités participatives de l’ensemble de la communauté, et elle fournit une opportunité de (re)valoriser les traditions africaines de littérature orale, en lente disparition.

Vistes d’échangeLes visites d’échange permettent à un groupe de se confronter avec d’autres groupes. Les relations entre groupes en sont améliorées et les visites permettent d’échanger des informations et des expériences entre les participants de différents FFS, venant d’environnements variés.

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189Annexe 1 – Être un facilitateur FFS

Jeux de rôleLes jeux de rôle sont utilisés pour faire parvenir un message aux membres du FFS. Ils peuvent aussi servir à évaluer dans quelle mesure les capacités des participants se sont développées.

Le principe du : « Qu’est-ce que c’est ? »

•Pourquoi ? Questionnement utilisé pour susciter des observations sur ce qui se passe dans le champ.

•Quand ? À utiliser chaque fois qu’un nouveau phénomène apparaît dans le champ ou ses alentours.

•Comment ? Tout phénomène nouveau dans le champ est soumis à réflexion.

Le facilitateur embraye avec des questions stimulant la réflexion des membres du FFS, telles que :

•Qu’est-ce que c’est ?

•Où l’avez-vous trouvé ?

•Qu’y faisait-il ?

•Sur quelle partie de la plante ?

•Les dégâts sont-ils sérieux ?

•En voyez-vous souvent ? À quelles périodes ?

Réfléchir sans discontinuer sur l’ensemble des détails, pour aider les apprenants à bien assimiler la fonction de ce qu’ils ont observé dans le champ. Noter qu’il est important de ne pas révéler tout de suite le nom de l’insecte ou de la maladie détectés, car une fois ce nom connu, les apprenants arrêtent de faire des observations (un principe commun à toutes les formations participatives).

Faire de chaque situation une leçonEn tant que facilitateur, il faut rechercher toutes les occasions d’aider les apprenants à changer leur attitude et à accroître leurs capacités. Observer tout ce qui se passe autour de vous (situation dans les domaines agricole, social, économique, politique, culturel). Les cas intéressants pourront être soumis à l’analyse pour en tirer des leçons.

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ANNEXE 2

Exemples d’objectifs et de programmes de transmission de savoirs

EXERCICES PERTINENTS RELATIFS AU FFS/IPM-MANIOC ET À L’ENSEMBLE DE L’EXPÉRIENCE FFS ET IPM AU KENYA

Objectifs de transmission de savoir pour le FFS/IPM-manioc

1. Tenue de comptes – types de comptes à tenir, avantages de tenir des comptes

2. Choix d’un site pour le manioc – type de champ qui convient à la production de manioc

3. Préparation du terrain – méthodes, équipement, programmation, profondeur de labour, type de lit de semis nécessaire pour l’implantation du manioc

4. Choix du matériel végétal – variétés appropriées, boutures (source, préparation avant plantation, dimensions), choix du matériel végétal

5. Application d’engrais – types d’engrais pour la plantation, quantités, méthodes d’application

6. Plantation – méthodes, espacement, programmation de la plantation et de la population des plants, cultures intercalaires (lesquelles et pourquoi ?)

7. Sarclage – méthodes, programmation, fréquence

8. Lutte contre les maladies et ravageurs – types de maladies et de ravageurs visant le manioc, comment les reconnaître, impact sur le rendement, lutte et IPPM

9. Maturité et récolte du manioc – période de maturité, méthodes de récolte et programmation, stockage

10. Utilisation du manioc – utilisations, sous-produits

11. Commercialisation du manioc – traditionnelle ou moderne, maximisation du profit, analyse de la marge brute et son importance

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Sujets spéciaux

1. Conservation du sol et gestion de l’exploitation – pourquoi le faire et son importance

2. L’exploitation agricole vue comme une entreprise et son importance

3. Commercialisation et synergie commerciale

4. Vision à long terme de l’exploitation et planification de sa croissance pour assurer la durabilité de l’activité agricole

5. Le VIH et son impact sur le développement agricole et l’économie

6. Gestion de l’environnement et son importance

7. Violence liée au genre et comment l’aborder

8. Importance du réseautage pour le développement durable

9. Production de cultures en accompagnement du manioc pour augmenter la production, assurer la sécurité alimentaire et un meilleur revenu

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193Annexe 2 – Exemples d’objectifs et de programmes de transmission de savoirs

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dri

er d

e cu

ltu

re d

u s

ite)

Péri

od

eO

pér

atio

n/

Act

ivit

ésSu

jet

Ob

ject

if d

e la

fo

rmat

ion

Co

nte

nu

Mét

ho

des

Mat

érie

lD

uré

ePe

rso

nn

e re

spo

nsa

ble

Cri

tère

s d

’éva

luat

ion

1.Ja

n.–

Déc

.A

nal

yse

éco

no

miq

ue

Ten

ue

de

com

pte

s su

r l’e

xplo

itat

ion

et

an

alys

e éc

on

om

iqu

e

Cap

acit

é d

e te

nir

et

d’e

xplo

iter

des

co

mp

tes

po

ur

pro

gra

mm

er e

t g

érer

Imp

ort

ance

de

ten

ir d

es c

om

pte

s

Typ

es d

e co

mp

tes

et le

ur

uti

lité

Inve

nta

ire

Bu

dg

et p

révi

sio

nn

el d

e l’e

xplo

itat

ion

Co

mp

tes

de

ven

tes

Co

mp

te d

e p

rofi

t et

per

tes

Bra

inst

orm

ing

, d

iscu

ssio

nTa

ble

au

à fe

uill

es

mo

bile

s,

feu

tres

, ru

ban

d

e m

asq

uag

e

1,5

hFa

cilit

ateu

rC

om

men

tair

es

Cap

acit

é d

e te

nir

et

d’e

xplo

iter

le

s co

mp

tes

de

l’exp

loit

atio

n

2.Fé

v.–

Mar

sC

ho

ix d

u s

ite

Rec

on

naî

tre

u

n s

ite

ad

équ

at

Être

à m

ême

de

reco

nn

aîtr

e et

de

cho

isir

un

si

te a

déq

uat

p

ou

r le

man

ioc

Cri

tère

s d

e ch

oix

d’u

n c

ham

p

Car

acté

rist

iqu

es d

’un

e te

rre

pro

pic

e à

la c

ult

ure

du

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ioc

His

tori

qu

e d

u s

ite

(cu

ltu

res

pas

sées

et

leu

rs r

ésu

ltat

s)

Bra

inst

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ing

, o

bse

rvat

ion

d

e te

rrai

n,

cara

ctér

isat

ion

d

u s

ol,

dis

cuss

ion

Ch

amp

s, e

au,

ho

ue,

tab

leau

à

feu

illes

m

ob

iles,

fe

utr

es, r

ub

an

de

mas

qu

age

1–2,

5 h

Faci

litat

eur

Co

mm

enta

ires

Cap

acit

é d

e d

on

ner

les

cara

ctér

isti

qu

es

d’u

n b

on

sit

e à

man

ioc

3.Fé

v.–

Mar

sPr

épar

atio

n d

u

sol (

déf

rich

age,

d

esso

uch

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la

bo

ur,

h

ersa

ge,

b

illo

nn

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Prép

arat

ion

d

u s

ol p

ou

r

la c

ult

ure

Co

nn

aîtr

e l’i

mp

ort

ance

d

’un

e b

on

ne

pré

par

atio

n d

u

sol e

t co

mm

ent

y p

rocé

der

Imp

ort

ance

du

déf

rich

emen

t

Mét

ho

des

de

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rich

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Qu

and

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rich

er e

t co

mm

ent

Typ

es d

’éq

uip

emen

t se

lon

le s

ol

et la

pen

te

Imp

ort

ance

de

la p

rép

arat

ion

d

u s

ol

Mét

ho

des

de

pré

par

atio

n d

u s

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Bra

inst

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ing

, d

iscu

ssio

n,

visi

tes

de

cham

ps

Tab

leau

à

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illes

m

ob

iles,

fe

utr

es,

rub

ans

de

mas

qu

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ch

amp

(p

ou

r vi

site

r),

exem

ple

s d

’ou

tilla

ge

po

ur

pré

par

atio

n

du

so

l

2 h

Faci

litat

eur

Co

mm

enta

ires

Cap

acit

é d

’én

um

érer

les

mét

ho

des

de

pré

par

atio

n

du

so

l et

de

déf

rich

age

Page 210: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne194

Péri

od

eO

pér

atio

n/

Act

ivit

ésSu

jet

Ob

ject

if d

e la

fo

rmat

ion

Co

nte

nu

Mét

ho

des

Mat

érie

lD

uré

ePe

rso

nn

e re

spo

nsa

ble

Cri

tère

s d

’éva

luat

ion

4.M

ars–

Avr

ilA

cqu

isit

ion

d

’intr

ants

 : b

ou

ture

s d

e m

anio

c,

eng

rais

Mat

érie

l vé

gét

al e

t en

gra

is à

ac

qu

érir

Co

nn

aîtr

e le

s ca

ract

éris

ti-q

ues

d

es b

on

nes

va

riét

és e

t o

ù

se le

s p

rocu

rer

ain

si q

ue

les

eng

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Rec

on

naî

tre

les

vari

étés

de

mat

érie

l vég

étal

et

les

typ

es

d’e

ng

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Qu

and

et

se

pro

cure

r le

m

atér

iel v

égét

al e

t co

mm

ent

pré

par

er la

pla

nta

tio

n

Cri

tère

s d

e ch

oix

(p

aysa

ns)

po

ur

le

mat

érie

l vég

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Déc

hif

frer

l’em

bal

lag

e et

l’é

tiq

uet

te d

e l’e

ng

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Bo

utu

res

de

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ioc

et t

aux

de

fum

ure

, cal

cul t

aux

de

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ure

Mét

ho

des

de

sto

ckag

e d

u

mat

érie

l vég

étal

Bra

inst

orm

ing

, o

bse

rvat

ion

, d

iscu

ssio

n,

trav

ail d

e te

rrai

n

Éch

anti

llon

s d

e m

atér

iel

vég

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et

d’e

ng

rais

, ta

ble

au

à fe

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es

mo

bile

s,

feu

tres

, ru

ban

d

e m

asq

uag

e,

mat

érie

l de

pré

par

atio

n

des

bo

utu

res

2 h

Faci

litat

eur

Co

mm

enta

ires

Cap

acit

é d

’én

um

érer

les

cara

ctér

isti

qu

es

de

mat

érie

l vé

gét

al e

t d

’en

gra

is d

e q

ual

ité

5.M

ars–

Avr

ilO

pér

atio

ns

de

pla

nta

tio

nPl

anta

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nSa

voir

pla

nte

r co

rrec

tem

ent

Dat

e d

e p

lan

tati

on

Mét

ho

des

de

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nta

tio

n

(ava

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ges

et

inco

nvé

nie

nts

)

Esp

acem

ent

et p

rofo

nd

eur

des

p

lan

ts (

po

pu

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on

de

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nts

)

Bra

inst

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ing

, d

iscu

ssio

n,

trav

ail a

u

cham

p

Tab

leau

à

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illes

m

ob

iles,

fe

utr

es, r

ub

an

de

mas

qu

age,

ch

amp

, b

ou

ture

s et

o

uti

llag

e

3 h

Faci

litat

eur

Co

mm

enta

ires

Savo

ir-f

aire

po

ur

pla

nte

r

6.A

vril–

Juin

Ap

plic

atio

n

d’e

ng

rais

Ges

tio

n d

e la

fe

rtili

té d

u s

ol

Être

cap

able

d

’ap

pliq

uer

co

rrec

tem

ent

un

bo

n e

ng

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Typ

es d

’en

gra

is o

rgan

iqu

es e

t m

inér

aux

et le

urs

car

acté

rist

iqu

es

Sou

rces

d’e

ng

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Mét

ho

des

d’a

pp

licat

ion

et

tau

x d

e fu

mu

re (

uti

lisat

ion

des

en

gra

is

org

aniq

ues

et

min

érau

x co

mm

e fu

mu

re d

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nd

et

de

cou

vert

ure

)

Bra

inst

orm

ing

, d

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ssio

n,

trav

ail a

u

cham

p

Tab

leau

à

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illes

m

ob

iles,

fe

utr

es, r

ub

an

de

mas

qu

age,

ch

amp

po

ur

trav

ail a

u

cham

p,

éch

anti

llon

s d

’en

gra

is

3 h

Faci

litat

eur

Co

mm

enta

ires

Savo

ir-f

aire

en

g

esti

on

de

la

fert

ilité

du

so

l

7.M

ai–

Oct

.Sa

rcla

ge

Ges

tio

n

des

pla

nte

s ad

ven

tice

s

Être

cap

able

d

e g

érer

les

adve

nti

ces

Imp

ort

ance

du

sar

clag

e

Mét

ho

des

et

cale

nd

rier

de

sarc

lag

e

Car

acté

rist

iqu

es d

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iffé

ren

tes

adve

nti

ces

Uti

lisat

ion

des

her

bic

ides

, co

nn

aiss

ance

s te

chn

iqu

es

ind

igèn

es (

ITK

)

Préc

auti

on

s d

e sé

curi

Bra

inst

orm

ing

, d

iscu

ssio

n,

trav

ail a

u

cham

p

Tab

leau

à

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illes

m

ob

iles,

fe

utr

es, r

ub

an

de

mas

qu

age,

ch

amp

po

ur

trav

ail a

u

cham

p

2 h

Faci

litat

eur

Co

mm

enta

ires

Savo

ir-f

aire

po

ur

sarc

ler

Page 211: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

195Annexe 2 – Exemples d’objectifs et de programmes de transmission de savoirs

Péri

od

eO

pér

atio

n/

Act

ivit

ésSu

jet

Ob

ject

if d

e la

fo

rmat

ion

Co

nte

nu

Mét

ho

des

Mat

érie

lD

uré

ePe

rso

nn

e re

spo

nsa

ble

Cri

tère

s d

’éva

luat

ion

8.A

vril–

No

v.R

avag

eurs

et

mal

adie

sG

esti

on

des

ra

vag

eurs

et

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adie

s

Co

mp

ren

dre

le

s ra

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eurs

et

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adie

s

Imp

ort

ance

de

la g

esti

on

des

ra

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eurs

et

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adie

s

Typ

es, s

ymp

tôm

es e

t ca

ract

éris

tiq

ues

des

rav

ageu

rs e

t m

alad

ies

Mét

ho

des

de

ges

tio

n d

es

rava

geu

rs e

t m

alad

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Rec

ou

rs à

l’IT

K

Lutt

e b

iolo

giq

ue

et lu

tte

cult

ura

le

Typ

es e

t u

tilis

atio

ns

des

pes

tici

des

Rav

ageu

rs, m

alad

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et s

tock

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Bra

inst

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ing

, d

iscu

ssio

n

par

gro

up

es,

trav

ail a

u

cham

p

Tab

leau

à

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illes

m

ob

iles,

fe

utr

es, r

ub

an

de

mas

qu

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ch

amp

po

ur

trav

ail a

u

cham

p, (

bio

-)

pes

tici

des

, o

uti

llag

e d

’ap

plic

atio

n

2–3

hFa

cilit

ateu

rC

om

men

tair

es

Savo

ir-f

aire

en

ges

tio

n d

es

rava

geu

rs e

t m

alad

ies

9.M

ars–

Déc

.Su

ivi d

u c

ham

pEx

igen

ces

de

la

ges

tio

n d

e la

cu

ltu

re

Être

cap

able

de

suiv

re le

ch

amp

/ l

a cu

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re e

t d

e re

con

naî

tre

les

pro

blè

mes

An

alys

e ag

ro-é

cosy

stém

iqu

e

Stad

e d

e cr

ois

san

ce/

dév

elo

pp

emen

t

Att

aqu

es d

e ra

vag

eurs

et

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adie

s

Effe

ts d

es in

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pér

ies

État

du

so

l/de

l’eau

/de

la p

lan

te

Bra

inst

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ing

, d

iscu

ssio

n

par

gro

up

es,

trav

ail a

u

cham

p

Tab

leau

à

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illes

m

ob

iles,

fe

utr

es, r

ub

an

de

mas

qu

age,

ch

amp

po

ur

trav

ail a

u

cham

p

2–3

hFa

cilit

ateu

rC

om

men

tair

es

Cap

acit

é d

e g

érer

le

s p

rin

cip

aux

rava

geu

rs e

t m

alad

ies

10.

No

v.–

Déc

.R

éco

lte

Dét

erm

inat

ion

d

e la

dat

e ap

pro

pri

ée

po

ur

la r

éco

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Savo

ir q

uan

d

et c

om

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t ré

colt

er

Sig

nes

et

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ctér

isti

qu

es d

u

man

ioc

à m

atu

rité

Qu

and

réc

olt

er

Co

mm

ent

réco

lter

Dis

cuss

ion

, p

ar g

rou

pes

, tr

avai

l au

ch

amp

Ch

amp

ave

c m

anio

c à

mat

uri

té,

ou

tilla

ge

de

réco

lte

3 h

Faci

litat

eur

Co

mm

enta

ires

Savo

ir q

uan

d e

t co

mm

ent

réco

lter

11.

No

v.–

dic

.Po

st-r

éco

lte/

tran

sfo

rmat

ion

Trai

tem

ent

aprè

s ré

colt

eA

pp

ren

dre

d

es m

éth

od

es

app

rop

riée

s d

e tr

aite

men

t et

tr

ansf

orm

a-ti

on

ap

rès

réco

lte

Réd

uir

e au

min

imu

m le

s p

erte

s p

ost

-réc

olt

e (e

n q

uan

tité

et

qu

alit

é)

Dif

fére

nte

s p

rati

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es d

e tr

aite

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t et

de

con

dit

ion

nem

ent

(ava

nta

ges

et

inco

nvé

nie

nts

)

Co

mm

ent

trai

ter

et c

on

dit

ion

ner

Prés

enta

tio

n,

dis

cuss

ion

par

g

rou

pes

, vis

ites

à

un

ités

de

tran

sfo

rma-

tio

n, t

rava

il au

ch

amp

Tab

leau

à

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illes

m

ob

iles,

fe

utr

es, r

ub

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de

mas

qu

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m

anio

c ré

colt

é,

équ

ipem

ent/

ou

tilla

ge

de

tran

sfo

rma-

tio

n

2 h

Faci

litat

eur

Co

mm

enta

ires

Co

nn

aiss

ance

d

e m

éth

od

es

app

rop

riée

s d

e tr

aite

men

t et

tr

ansf

orm

atio

n

aprè

s ré

colt

e

Page 212: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne196

Péri

od

eO

pér

atio

n/

Act

ivit

ésSu

jet

Ob

ject

if d

e la

fo

rmat

ion

Co

nte

nu

Mét

ho

des

Mat

érie

lD

uré

ePe

rso

nn

e re

spo

nsa

ble

Cri

tère

s d

’éva

luat

ion

12.

No

v.–

dic

.St

ock

age

Réd

uir

e au

m

inim

um

le

s p

erte

s au

st

ock

age

Être

cap

able

d

e ré

du

ire

au m

inim

um

le

s p

erte

s au

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ock

age

Imp

ort

ance

d’u

n b

on

sto

ckag

e

Mét

ho

des

et

infr

astr

uct

ure

s d

e st

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(ava

nta

ges

et

inco

nvé

nie

nts

)

Rav

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rs d

u m

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c en

trep

osé

et

leu

r g

esti

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Trai

tem

ents

par

fu

mig

atio

n

chim

iqu

e

Prés

enta

tio

n,

dis

cuss

ion

par

g

rou

pes

, vis

ites

à

infr

astr

uct

u-

res

de

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ckag

e

Tab

leau

à

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illes

m

ob

iles,

fe

utr

es, r

ub

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de

mas

qu

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in

fras

tru

ctu

-re

s d

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ock

age,

p

rod

uit

s ch

imiq

ues

de

fum

igat

ion

2 h

Faci

litat

eur

Co

mm

enta

ires

Cap

acit

é d

’en

trep

ose

r le

m

anio

c et

de

lutt

er c

on

tre

les

rava

geu

rs d

u

sto

ckag

e

13.

No

v.–

dic

.C

om

mer

cial

is-

atio

nSt

raté

gie

s d

e co

mm

erci

a-lis

atio

n

Co

mp

ren

dre

les

info

rmat

ion

s d

e m

arch

é

Off

re e

t d

eman

de

Sou

rces

des

info

rmat

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s d

e m

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é (e

nq

uêt

e d

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é)

Info

rmat

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s su

r le

s m

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és

Prés

enta

tio

n,

dis

cuss

ion

, tr

avai

l par

g

rou

pes

Tab

leau

à

feu

illes

m

ob

iles,

fe

utr

es, r

ub

an

de

mas

qu

age

2 h

Faci

litat

eur

Co

mm

enta

ires

Co

nn

aiss

ance

d

es s

trat

égie

s d

e co

mm

erci

a-lis

atio

n

Page 213: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

197Annexe 2 – Exemples d’objectifs et de programmes de transmission de savoirs

Exer

cice

s en

org

anis

atio

n d

e FF

S –

Mét

ho

des

et

pro

cess

us

rela

tifs

au

FFS

(K

enya

)

Suje

tSo

us-

chap

itre

sO

bje

ctif

sM

éth

od

es d

e fa

cilit

atio

nM

atér

iel n

éces

sair

eD

uré

e es

tim

ée1.

Co

nte

xte

du

FFS

Ori

gin

e et

ext

ensi

on

act

uel

le

•Q

u’e

st-c

e q

u’u

n F

FS ?

•O

bje

ctif

s d

u F

FS

•C

on

cep

ts d

e b

ase,

car

acté

rist

iqu

es

•Él

émen

ts f

on

dam

enta

ux

du

FFS

Co

mp

réh

ensi

on

par

les

par

tici

pan

ts d

e la

mét

ho

do

log

ie e

t d

u p

roce

ssu

s FF

SPr

ésen

tati

on

et

dis

cuss

ion

plé

niè

re p

ar

Q&

A

Tab

leau

x à

feu

illes

mo

bile

s,

feu

tres

, no

tes

du

fac

ilita

teu

r5

h

2.O

rgan

isat

ion

et

ges

tio

n d

u

pro

cess

us

du

FFS

•A

ctiv

ités

clé

s d

u p

rog

ram

me

•C

on

cep

ts d

e so

us-

gro

up

e et

d’é

qu

ipe

invi

tan

te

•C

alen

dri

er d

u F

FS

Co

mp

réh

ensi

on

par

les

par

tici

pan

ts d

e l’o

rgan

isat

ion

et

de

la g

esti

on

du

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Prés

enta

tio

n, d

iscu

ssio

n

par

gro

up

esTa

ble

aux

à fe

uill

es m

ob

iles,

fe

utr

es, n

ote

s d

u f

acili

tate

ur

8 h

3.C

om

pre

nd

re

l’éco

syst

ème,

an

alys

e ag

ro-

éco

syst

émiq

ue

(AES

A)

•Fo

nct

ion

s et

inte

ract

ion

s éc

olo

giq

ues

- Fl

ux

d’é

ner

gie

à l’

entr

ée-s

ort

ie d

e l’é

cosy

stèm

e

- C

ycle

s vi

tau

x, c

haî

nes

tro

ph

iqu

es,

rése

aux

tro

ph

iqu

es

•Éc

osy

stèm

es

- C

on

cep

t d

’éco

syst

ème

et s

es

com

po

san

ts

•A

nal

yse

agro

-éco

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émiq

ue

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u’e

st-c

e q

ue

l’AES

A

- Po

urq

uo

i l’A

ESA

(so

n im

po

rtan

ce)

- Pr

oce

ssu

s d

e l’A

ESA

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abo

rati

on

des

par

amèt

res

d’u

ne

AES

A

•Le

co

nce

pt

de

« Q

u’e

st-c

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ceci

et

qu

’est

-ce

qu

e ce

la ?

»

Les

par

tici

pan

ts s

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t ca

pab

les

de

:

•co

mp

ren

dre

et

app

réci

er le

co

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d’é

cosy

stèm

e

•ap

pré

cier

l’A

ESA

et

l’HES

A (

anal

yse

d’é

cosy

stèm

e h

um

ain

) co

mm

e o

uti

ls

clés

de

pri

se d

e d

écis

ion

•m

ener

à b

ien

un

e A

ESA

Prés

enta

tio

n, o

bse

rvat

ion

p

rati

qu

e, t

rava

il en

g

rou

pes

et

pré

sen

tati

on

en

plé

niè

re

Vis

ite/

trav

ail a

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ham

p

Tab

leau

x à

feu

illes

mo

bile

s,

rub

ans

de

mas

qu

age,

feu

tres

, sa

chet

s p

oly

éth

ylèn

e, f

laco

ns,

al

coo

l, lo

up

es e

t n

ote

s d

u

faci

litat

eur

8 h

Page 214: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne198

Suje

tSo

us-

chap

itre

sO

bje

ctif

sM

éth

od

es d

e fa

cilit

atio

nM

atér

iel n

éces

sair

eD

uré

e es

tim

ée4.

L’ex

pér

imen

tati

on

d

ans

le F

FS•

Exp

érie

nce

s co

mp

arat

ives

p

arti

cip

ativ

es (

PCE)

•C

on

cep

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n d

’un

e ét

ud

e d

e te

rrai

n F

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- C

ritè

res

et f

acte

urs

à p

ren

dre

en

co

mp

te d

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le c

ho

ix d

’un

e ac

tivi

d’é

tud

e FF

S

- Tr

ace

écri

te d

u p

roce

ssu

s ex

pér

imen

tal

Les

par

tici

pan

ts s

on

t ca

pab

les

de

:

•co

mp

ren

dre

les

dif

fére

nte

s ét

apes

d

e l’e

xpér

ien

ce e

t le

s p

rin

cip

es d

e b

ase

go

uve

rnan

t la

co

nce

pti

on

d’u

n

pro

toco

le e

xpér

imen

tal

•co

nce

voir,

exé

cute

r et

éva

luer

un

e ex

pér

ien

ce s

imp

le

•co

mp

ren

dre

l’o

bje

ctif

d’u

ne

exp

érie

nce

•ci

ter

les

par

amèt

res

per

tin

ents

Prés

enta

tio

ns,

jeu

x,

trav

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n g

rou

pe

sur

les

op

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ns

des

PC

E et

p

rése

nta

tio

n e

n p

lén

ière

Tab

leau

x à

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illes

mo

bile

s,

rub

an d

e m

asq

uag

e, f

eutr

es,

caill

ou

x, s

eau

x, e

t n

ote

s d

u

faci

litat

eur

8 h

5.Le

s p

rin

cip

es d

e l’é

du

cati

on

no

n

form

elle

po

ur

adu

ltes

Les

par

tici

pan

ts s

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t à

mêm

e d

’exp

ose

r le

s p

rin

cip

es d

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du

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on

n

on

fo

rmel

le p

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r ad

ult

es

Prés

enta

tio

ns,

Q&

ATa

ble

aux

à fe

uill

es m

ob

iles,

fe

utr

es, n

ote

s d

u f

acili

tate

ur

2 h

6.C

on

cep

t d

e d

ynam

iqu

e d

e g

rou

pe

et

tech

niq

ues

po

ur

bri

ser

la g

lace

•Q

ue

son

t la

dyn

amiq

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de

gro

up

e et

le

s te

chn

iqu

es p

ou

r b

rise

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gla

ce

•Po

urq

uo

i et

qu

and

les

met

tre

en

œu

vre

•Te

chn

iqu

es d

e d

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iqu

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e g

rou

pe

et t

ech

niq

ues

po

ur

bri

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la g

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par

ca

tég

ori

es

Les

par

tici

pan

ts s

on

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pab

les

d’e

xpliq

uer

et

d’a

pp

liqu

er le

s te

chn

iqu

es d

e d

ynam

iqu

e d

e g

rou

pe

et le

s te

chn

iqu

es p

ou

r b

rise

r la

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ce

Prés

enta

tio

ns,

Q&

A,

bra

inst

orm

ing

Tab

leau

x à

feu

illes

mo

bile

s,

feu

tres

, no

tes

du

fac

ilita

teu

r 2

h

7.S&

E p

arti

cip

atif

•C

on

cep

t d

e b

ase

et c

adre

gén

éral

•D

on

née

s d

e ré

fére

nce

•Su

ivi

•Év

alu

atio

n

•Fo

rmat

s d

e ra

pp

ort

s

Les

par

tici

pan

ts s

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t ca

pab

les

de

:

•ré

fléc

hir

au

x él

émen

ts à

su

ivre

et

à év

alu

er p

ou

r m

esu

rer

le s

ucc

ès,

et d

éter

min

er d

es in

dic

ateu

rs

app

rop

riés

po

ur

mes

ure

r ce

s p

aram

ètre

s

•d

écid

er d

es p

aram

ètre

s d

e su

ivi e

t d

e q

ui l

es a

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liqu

era,

, ave

c q

uo

i et

qu

and

Prés

enta

tio

ns

et

réac

tio

ns

sou

s fo

rme

de

Q&

A

Tab

leau

x à

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mo

bile

s,

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e m

asq

uag

e, f

eutr

es,

do

nn

ées

de

réfé

ren

ce e

t n

ote

s d

u f

acili

tate

ur

8 h

Page 215: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

199Annexe 2 – Exemples d’objectifs et de programmes de transmission de savoirs

Exer

cice

s en

org

anis

atio

n d

e FF

S –

exer

cice

s p

ort

ant

spéc

ifiq

uem

ent

sur

le m

anio

c (K

enya

)

Suje

tSo

us-

chap

itre

sO

bje

ctif

sM

éth

od

es d

e fa

cilit

atio

nM

atér

iel n

éces

sair

eD

uré

e es

tim

ée1.

Ch

oix

des

var

iété

s•

Fair

e u

n b

ud

get

•V

arié

tés

de

man

ioc

•C

ho

ix d

e b

ou

ture

s p

rop

res

po

ur

pla

nte

r

•Po

urq

uo

i pla

nte

r d

u m

anio

c

•A

spec

ts c

ult

ure

ls

Les

par

tici

pan

ts s

on

t ca

pab

les

de

:

•se

déc

ider

rat

ion

nel

lem

ent

po

ur

des

va

riét

és a

pp

rop

riée

s

•ch

ois

ir d

es b

ou

ture

s p

rop

res

po

ur

les

pla

nte

r

Dis

cuss

ion

par

gro

up

es, e

n p

lén

ière

, an

alys

e d

es f

acte

urs

clé

des

var

iété

s d

e m

anio

c

Tab

leau

x à

feu

illes

mo

bile

sSt

ylo

sC

arn

ets

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tres

Exp

loit

atio

ns

de

man

ioc

Ru

ban

de

mas

qu

age

No

tes

du

fac

ilita

teu

r

1 h

2.C

ho

ix d

u s

ite

de

pla

nta

tio

n•

Typ

es d

e so

l

•Sé

curi

té (

fau

ne

sau

vag

e,

clô

ture

etc

.)

•Em

pla

cem

ent

Les

par

tici

pan

ts s

on

t à

mêm

e d

e co

mp

ren

dre

les

fact

eurs

per

tin

ents

p

ou

r le

ch

oix

d’u

n s

ite

pla

nte

r d

u

man

ioc

Dis

cuss

ion

par

gro

up

es, a

nal

yse,

to

urn

ée d

e si

tes

po

ten

tiel

sTa

ble

au à

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illes

mo

bile

sSt

ylo

sC

arn

ets

Feu

tres

Ru

ban

de

mas

qu

age

Mai

ns

No

tes

du

fac

ilita

teu

r

1.5

h

3.Pr

épar

atio

n d

u

terr

ain

•D

éfri

chag

e

•M

éth

od

es d

e la

bo

ur

(tra

ctio

n

anim

ale,

méc

anis

atio

n, à

la

mai

n)

•H

ersa

ge

Les

par

tici

pan

ts s

on

t à

mêm

e d

e co

mp

ren

dre

la n

éces

sité

d’u

ne

pré

par

atio

n d

u t

erra

in p

ou

r le

m

anio

c, e

t le

s te

chn

iqu

es u

tilis

ées

Dis

cuss

ion

par

gro

up

e, d

émo

nst

rati

on

p

rati

qu

e p

arti

cip

ativ

eIn

stru

men

ts a

rato

ires

Tab

leau

x à

feu

illes

mo

bile

sSt

ylo

sC

arn

ets

Feu

tres

Ru

ban

de

mas

qu

age

No

tes

du

fac

ilita

teu

r

1 h

4.Pl

anta

tio

n•

Mét

ho

des

de

pla

nta

tio

n

•M

ult

iplic

atio

n r

apid

e

Les

par

tici

pan

ts s

on

t ca

pab

les

de

cho

isir

du

mat

érie

l vég

étal

ap

pro

pri

é et

de

pro

céd

er à

un

e m

ult

iplic

atio

n

rap

ide

de

mat

érie

l vég

étal

pro

pre

en

ca

s d

e p

énu

rie

Dis

cuss

ion

par

gro

up

e, d

émo

nst

rati

on

p

rati

qu

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arti

cip

ativ

eO

uti

ls a

gri

cole

sTa

ble

aux

à fe

uill

es m

ob

iles

Styl

os

Car

net

sFe

utr

esR

ub

an d

e m

asq

uag

eC

ord

eau

Intr

ants

ag

rico

les

Mèt

re r

ub

anN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

1 h

Page 216: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne200

Suje

tSo

us-

chap

itre

sO

bje

ctif

sM

éth

od

es d

e fa

cilit

atio

nM

atér

iel n

éces

sair

eD

uré

e es

tim

ée5.

Ch

oix

de

mat

érie

l vé

gét

al s

ain

•Fa

ire

un

bu

dg

et

•V

arié

tés

•R

aiso

ns

po

ur

cult

iver

le m

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c (r

even

u, n

ou

rrit

ure

etc

.)

•A

spec

ts c

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ure

ls

Les

par

tici

pan

ts s

on

t ca

pab

les

d’u

ne

déc

isio

n r

atio

nn

elle

su

r la

faç

on

d

e ch

ois

ir d

es b

ou

ture

s d

e m

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c p

rop

res

po

ur

les

pla

nte

r

Dis

cuss

ion

s p

ar g

rou

pes

, an

alys

e d

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fact

eurs

clé

s à

pre

nd

re e

n c

om

pte

d

ans

le c

ho

ix d

e b

ou

ture

s d

e m

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c p

rop

res

po

ur

les

pla

nte

r

Tab

leau

x à

feu

illes

mo

bile

sSt

ylo

sC

arn

ets

Feu

tres

Ru

ban

de

mas

qu

age

No

tes

du

fac

ilita

teu

r

1 h

6.Sa

rcla

ge

•Po

urq

uo

i sar

cler

?

•A

dve

nti

ces

com

mu

nes

•À

qu

el m

om

ent

sarc

ler

•M

éth

od

es d

e sa

rcla

ge

Les

par

tici

pan

ts s

on

t ca

pab

les

de

:

•co

mp

ren

dre

l’im

po

rtan

ce d

u

sarc

lag

e

•re

con

naî

tre

des

ad

ven

tice

s d

ans

la

par

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•D

iscu

ssio

n p

ar g

rou

pes

, en

plé

niè

re,

exer

cice

pra

tiq

ue

par

tici

pat

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ge

•Je

ux

de

rôle

•Ex

plo

iter

les

résu

ltat

s, le

s ré

sum

er

Ou

tils

ag

rico

les

Tab

leau

x à

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mo

bile

sSt

ylo

sC

arn

ets

Feu

tres

Ru

ban

de

mas

qu

age

No

tes

du

fac

ilita

teu

r

1 h

7.Lu

tte

con

tre

les

rava

geu

rs e

t m

alad

ies

•Fa

ire

pre

nd

re c

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scie

nce

de

la

néc

essi

té d

e n

e re

cou

rir

aux

pro

du

its

chim

iqu

es q

u’a

prè

s av

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ép

uis

é le

s al

tern

ativ

es

•R

eco

nn

aîtr

e le

s m

alad

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et

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geu

rs

•D

éter

min

atio

n d

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ctio

n

app

rop

riée

•U

tilis

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n d

e l’I

PM

•R

ésu

ltat

s d

es m

esu

res

de

lutt

e

Les

par

tici

pan

ts s

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t ca

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les

de

:

•re

con

naî

tre

les

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geu

rs e

t m

alad

ies

et d

e p

ren

dre

les

mes

ure

s ap

pro

pri

ées

•co

mp

ren

dre

la r

elat

ion

en

tre

rava

geu

rs e

t en

nem

is n

atu

rels

•co

nn

aîtr

e le

bo

n m

om

ent

po

ur

reco

uri

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x p

rod

uit

s ch

imiq

ues

•D

iscu

ssio

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ar g

rou

pes

, en

plé

niè

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exer

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pra

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ue

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tici

pat

if

•Ex

plo

iter

les

résu

ltat

s, le

s ré

sum

er

•D

ynam

iqu

e d

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rou

pe

(ch

ants

et

théâ

tre)

Ou

tils

ag

rico

les

Tab

leau

x à

feu

illes

mo

bile

sSt

ylo

sC

arn

ets

Feu

tres

Ru

ban

de

mas

qu

age

Intr

ants

ag

rico

les

No

tes

du

fac

ilita

teu

r

1 h

8.Jo

urn

ée a

u

cham

p•

Fixe

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dat

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e la

jou

rnée

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ch

amp

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om

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le

man

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s p

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ire

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uve

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ta

len

ts a

cqu

is a

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ou

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es s

essi

on

s FF

S

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émo

nst

rati

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d’A

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•Ex

po

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pro

du

its

du

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ioc

•Pr

ésen

tati

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FFS

par

aff

ich

es

•To

urn

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es p

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lles

FFS

avec

la

com

mu

nau

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Ou

tils

ag

rico

les

Tab

leau

x à

feu

illes

mo

bile

sSt

ylo

sC

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ets

Feu

tres

Ru

ban

de

mas

qu

age

Intr

ants

ag

rico

les

No

tes

du

fac

ilita

teu

rPr

od

uit

s d

u m

anio

c

1 h

Page 217: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

201Annexe 2 – Exemples d’objectifs et de programmes de transmission de savoirs

Suje

tSo

us-

chap

itre

sO

bje

ctif

sM

éth

od

es d

e fa

cilit

atio

nM

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sair

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tim

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réc

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ou

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Les

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uit

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m le

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s,

et s

on

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es d

iffé

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tes

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lisat

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s p

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ible

s d

es s

ou

s-p

rod

uit

s

Dis

cuss

ion

par

gro

up

es, e

n p

lén

ière

, ex

erci

ce p

rati

qu

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cip

atif

Ou

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ag

rico

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Tab

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feu

illes

mo

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ylo

sC

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Feu

tres

Ru

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mas

qu

age

Sacs

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sset

tes

Bal

ance

sN

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s d

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ur

1 h

10.

Co

nse

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ion

d

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ou

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s co

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par

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mp

s se

c

•À

qu

el m

om

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éth

od

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m

om

ent

op

po

rtu

n

Dis

cuss

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par

gro

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lén

ière

, ex

erci

ce p

rati

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atif

Tab

leau

x à

feu

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mo

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ylo

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Feu

tres

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Ho

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Ru

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mas

qu

age

Réc

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nt

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sto

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s d

u f

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ur

3 h

11.

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ion

, u

tilis

atio

n e

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ock

age

•M

éth

od

es d

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orm

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n

•M

éth

od

es d

e st

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•M

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oin

t d

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rod

uit

s d

u

man

ioc

Les

par

tici

pan

ts c

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pre

nn

ent

la

néc

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té d

e tr

ansf

orm

er le

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ioc

avan

t st

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age

Dis

cuss

ion

par

gro

up

es,

dém

on

stra

tio

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rati

qu

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arti

cip

ativ

e,

dif

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nts

pro

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its

du

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Tab

leau

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feu

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mo

bile

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ylo

sC

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ets

Feu

tres

Ru

ban

de

mas

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age

No

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fac

ilita

teu

r

5 h

12.

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ites

d’é

chan

ge

Les

par

tici

pan

ts s

on

t ca

pab

les

d’é

chan

ger

ave

c le

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tes

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cqu

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de

no

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lles

cap

acit

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t ex

pér

ien

ces

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ur

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tact

•D

émo

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ESA

•Ex

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pro

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•Pr

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es

•To

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ress

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•Éc

han

ge

d’e

xpér

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ces

•A

llocu

tio

ns

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s à

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r

Ou

tils

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rico

les

Tab

leau

x à

feu

illes

mo

bile

sSt

ylo

sC

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ets

Feu

tres

Ru

ban

de

mas

qu

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Intr

ants

ag

rico

les

No

tes

du

fac

ilita

teu

rPr

od

uit

s d

u m

anio

c

1 h

Page 218: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne202

Suje

tSo

us-

chap

itre

sO

bje

ctif

sM

éth

od

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e fa

cilit

atio

nM

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iel n

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tim

ée13

.M

éth

od

es

d’a

mél

iora

tio

n d

e la

fer

tilit

é d

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ol

•C

om

men

t te

ster

la f

erti

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du

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l

•C

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po

st

•En

gra

is

Les

par

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ts s

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pab

les

de

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pre

nd

re l’

imp

ort

ance

, la

com

po

siti

on

, le

mo

de

de

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atio

n e

t le

s m

éth

od

es d

’en

tret

ien

d’u

n s

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n

bo

nn

e sa

nté

Dis

cuss

ion

par

gro

up

es,

dém

on

stra

tio

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rati

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ativ

e (u

tilis

er c

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ts e

tc.)

Tab

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feu

illes

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ylo

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Feu

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Ru

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de

mas

qu

age

Intr

ants

ag

rico

les

Fum

ier

Co

mp

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No

tes

du

fac

ilita

teu

r

1 h

14.

Ten

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de

com

pte

sLe

s p

arti

cip

ants

so

nt

cap

able

s d

e co

mp

ren

dre

l’im

po

rtan

ce d

e te

nir

des

co

mp

tes,

et

de

le f

aire

Dis

cuss

ion

par

gro

up

e, d

émo

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rati

on

p

rati

qu

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arti

cip

ativ

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ble

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ob

iles

Styl

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Car

net

sFe

utr

esR

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an d

e m

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uag

eN

ote

s d

u f

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tate

ur

1 h

15.

Form

atio

n

d’u

ne

équ

ipe

de

pla

ido

yer

po

ur

la p

rod

uct

ion

de

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ioc

pro

pre

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u’e

st-c

e q

ue

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oye

r ?

•Po

urq

uo

i un

e éq

uip

e d

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oye

r m

anio

c es

t-el

le

néc

essa

ire

?

Les

par

tici

pan

ts s

on

t ca

pab

les

de

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pre

nd

re l’

imp

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d’u

ne

équ

ipe

de

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ido

yer

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ioc

et d

e so

n

rôle

en

mat

ière

de

con

trô

le q

ual

ité

Dis

cuss

ion

par

gro

up

es, e

n p

lén

ière

, ex

erci

ce p

rati

qu

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arti

cip

atif

Tab

leau

x à

feu

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mo

bile

sSt

ylo

sC

arn

ets

Feu

tres

Ru

ban

de

mas

qu

age

No

tes

du

fac

ilita

teu

r

2 h

Page 219: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

203Annexe 2 – Exemples d’objectifs et de programmes de transmission de savoirs

Exer

cice

s en

org

anis

atio

n d

e FF

S –

exer

cice

s p

ort

ant

sur

d’a

utr

es s

uje

ts t

ran

sver

sau

x (K

enya

)

Suje

tSo

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chap

itre

sO

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sM

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od

es d

e fa

cilit

atio

nM

atér

iel n

éces

sair

eD

uré

e es

tim

éeG

enre

1.G

enre

et

vio

len

ce

liée

au g

enre

(G

BV

)•

Palu

dis

me

•Tu

ber

culo

se

•C

ho

léra

•D

iarr

hée

Les

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tici

pan

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on

nai

ssen

t :

•le

s m

alad

ies

•le

urs

cau

ses

et s

ymp

tôm

es

•le

s m

esu

res

de

pré

ven

tio

n e

t cu

rati

ves

à p

ren

dre

•D

iscu

ssio

n p

ar g

rou

pes

, en

plé

niè

re,

dyn

amiq

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de

gro

up

e

•Ex

plo

iter

les

résu

ltat

s, le

s ré

sum

er

Tab

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euill

es

mo

bile

sFe

utr

eR

ub

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e m

asq

uag

ePo

lyco

pié

sB

roch

ure

sN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

2 h

2.H

ygiè

ne

et

assa

inis

sem

ent

•H

ygiè

ne

per

son

nel

le

•H

ygiè

ne

de

l’hab

itat

•Él

imin

atio

n d

es d

éch

ets

Les

par

tici

pan

ts s

on

t co

nsc

ien

ts d

e l’i

mp

ort

ance

d’u

ne

bo

nn

e h

ygiè

ne

et

d’u

ne

bo

nn

e g

esti

on

san

itai

re p

ou

r at

tein

dre

un

e b

on

ne

pro

du

ctiv

ité

•M

od

ific

atio

n p

arti

cip

ativ

e d

es

com

po

rtem

ents

en

mat

ière

d'h

ygiè

ne

et

d'a

ssai

nis

sem

ent

(PH

AST

)

•D

émo

nst

rati

on

su

r l’e

au, l

’ass

ain

isse

men

t et

l’h

ygiè

ne

(SW

ASH

)

•Ex

plo

iter

les

résu

ltat

s, le

s ré

sum

er

Tab

leau

à f

euill

es

mo

bile

sFe

utr

eR

ub

an d

e m

asq

uag

ePo

lyco

pié

sB

roch

ure

sN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

Pro

du

its

po

ur

le p

oin

t d

’uti

lisat

ion

(filt

res

Wat

erg

uar

d,

Aq

uag

uar

d, c

om

pri

més

d

ésin

fect

ants

)

1 h

30

min

3.D

ével

op

pem

ent

per

son

nel

•A

mél

iora

tio

n d

e l’e

stim

e d

e so

i

•C

apac

ité

de

déc

isio

n

et d

e ré

solu

tio

n d

e p

rob

lèm

es

•R

elat

ion

s in

terp

erso

nn

elle

s

Les

par

tici

pan

ts s

on

t à

mêm

e d

e d

ével

op

per

un

e at

titu

de

po

siti

ve e

t ad

apta

tive

fac

e au

x ex

igen

ces

de

la v

ie

•D

iscu

ssio

n p

ar g

rou

pes

, en

plé

niè

re,

dyn

amiq

ue

de

gro

up

e

•Ex

plo

iter

les

résu

ltat

s, le

s ré

sum

er

Tab

leau

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euill

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mo

bile

sFe

utr

eR

ub

an d

e m

asq

uag

ePo

lyco

pié

sB

roch

ure

sN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

1 h

30

min

4.D

éfin

itio

n d

e ce

rtai

ns

term

es•

Gen

re

•Se

xe

•G

BV

Les

par

tici

pan

ts c

om

pre

nn

ent

avec

cla

rté

les

con

cep

ts r

elat

ifs

au g

enre

•B

rain

sto

rmin

g

•Ex

plo

iter

les

résu

ltat

s, le

s ré

sum

er

Tab

leau

à f

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es

mo

bile

sFe

utr

eR

ub

an d

e m

asq

uag

ePo

lyco

pié

sB

roch

ure

sN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

20 m

in

Page 220: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne204

Suje

tSo

us-

chap

itre

sO

bje

ctif

sM

éth

od

es d

e fa

cilit

atio

nM

atér

iel n

éces

sair

eD

uré

e es

tim

ée5.

les

de

gen

reLe

s p

arti

cip

ants

so

nt

cap

able

s d

e ci

ter

les

rôle

s d

e g

enre

au

sei

n d

e la

co

mm

un

auté

•C

alen

dri

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’act

ivit

és, d

iscu

ssio

n p

ar

gro

up

es, e

n p

lén

ière

•Je

ux

de

rôle

•Ex

plo

iter

les

résu

ltat

s, le

s ré

sum

er

Tab

leau

à f

euill

es

mo

bile

sFe

utr

eR

ub

an d

e m

asq

uag

eN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

1 h

6.In

égal

ité

de

gen

reLe

s p

arti

cip

ants

co

mp

ren

nen

t l’e

xpre

ssio

n «

inég

alit

é d

e g

enre

» e

t p

euve

nt

rep

érer

les

inég

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és d

e g

enre

au

sei

n d

e la

co

mm

un

auté

•B

rain

sto

rmin

g, d

iscu

ssio

n p

ar g

rou

pes

, en

p

lén

ière

•Ex

plo

iter

les

résu

ltat

s, le

s ré

sum

er

Tab

leau

à f

euill

es

mo

bile

sFe

utr

eR

ub

an d

e m

asq

uag

eN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

1 h

7.S’

atta

qu

er a

ux

inég

alit

és d

e g

enre

au

sei

n d

e la

co

mm

un

auté

Les

par

tici

pan

ts s

on

t ca

pab

les

de

cite

r d

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aço

ns

de

s’at

taq

uer

au

x in

égal

ités

d

e g

enre

au

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e la

co

mm

un

auté

•Je

ux

de

rôle

•D

iscu

ssio

n p

ar g

rou

pes

, en

plé

niè

re

•Éc

han

ge

d’e

xpér

ien

ces

•Ex

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iter

les

résu

ltat

s, le

s ré

sum

er

Tab

leau

à f

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es

mo

bile

sFe

utr

eR

ub

an d

e m

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uag

eN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

Cal

end

rier

d’a

ctiv

ités

1 h

8.Fo

rmes

de

GB

V•

Phys

iqu

e

•Se

xuel

le

•Ém

oti

on

nel

le/p

sych

olo

-g

iqu

e

•So

cio

-éco

no

miq

ue

•M

uti

lati

on

gén

ital

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fem

mes

•Pr

atiq

ues

tra

dit

ion

nel

les

Les

par

tici

pan

ts s

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t ca

pab

les

de

cite

r le

s d

iver

ses

form

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e G

BV

•D

iscu

ssio

n p

ar g

rou

pes

, en

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niè

re

•Je

ux

de

rôle

•Ex

plo

iter

les

résu

ltat

s, le

s ré

sum

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Tab

leau

à f

euill

es

mo

bile

sFe

utr

eR

ub

an d

e m

asq

uag

eN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

1 h

9.C

ause

s d

e G

BV

Les

par

tici

pan

ts s

on

t ca

pab

les

de

reco

nn

aîtr

e le

s ca

use

s d

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BV

au

sei

n d

e la

co

mm

un

auté

•D

iscu

ssio

n p

ar g

rou

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, en

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niè

re

•Je

ux

de

rôle

•Ex

plo

iter

les

résu

ltat

s, le

s ré

sum

er

Tab

leau

à f

euill

es

mo

bile

sFe

utr

eR

ub

an d

e m

asq

uag

eN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

1 h

Page 221: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

205Annexe 2 – Exemples d’objectifs et de programmes de transmission de savoirs

Suje

tSo

us-

chap

itre

sO

bje

ctif

sM

éth

od

es d

e fa

cilit

atio

nM

atér

iel n

éces

sair

eD

uré

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tim

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pac

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e la

GB

V•

Sur

la s

oci

été

•Su

r le

s re

lati

on

s au

sei

n

de

la f

amill

e

•Su

r la

san

•Su

r le

rev

enu

du

m

énag

e

Les

par

tici

pan

ts s

on

t ca

pab

les

de

cite

r le

s im

pac

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GB

V s

ur

les

mén

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et

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om

mu

nau

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iscu

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n p

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rou

pes

, en

plé

niè

re

•Je

ux

de

rôle

•Éc

han

ge

d’e

xpér

ien

ces

•Ex

plo

iter

les

résu

ltat

s, le

s ré

sum

er

Tab

leau

à f

euill

es

mo

bile

sFe

utr

eR

ub

an d

e m

asq

uag

eN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

1 h

11.

Co

mm

ent

s’at

taq

uer

à la

G

BV

au

sei

n d

e la

co

mm

un

auté

Les

par

tici

pan

ts s

on

t en

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de

cite

r d

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ren

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app

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rati

qu

es f

ace

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GB

V a

u s

ein

des

mén

ages

et

de

la

com

mu

nau

•D

iscu

ssio

n p

ar g

rou

pes

, en

plé

niè

re

•Éc

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ge

d’e

xpér

ien

ces

•Ex

plo

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les

résu

ltat

s, le

s ré

sum

er

Tab

leau

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euill

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mo

bile

sFe

utr

eR

ub

an d

e m

asq

uag

eN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

1 h

12.

Tech

no

log

ies

per

met

tan

t d

’éco

no

mis

er

l’én

erg

ie e

t la

mai

n-

d'œ

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Les

par

tici

pan

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•so

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gie

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con

om

iser

l’én

erg

ie e

t la

mai

n-d

’œu

vre,

et

de

leu

r u

tilis

atio

n

po

ten

tiel

le f

ace

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pro

blè

mes

d

’inég

alit

é d

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V a

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u

mén

age

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bte

nir

acc

ès à

ces

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chn

olo

gie

s

•D

iscu

ssio

n p

ar g

rou

pes

, en

plé

niè

re

•C

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du

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des

res

sou

rces

•D

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nst

rati

on

s

•Ex

plo

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les

résu

ltat

s, le

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Tab

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mo

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lian

tsN

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s d

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tech

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con

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1 h

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mm

e

13.

Dro

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de

l’ho

mm

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Qu

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qu

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s d

roit

s d

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om

me

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cip

ants

co

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ren

nen

t ce

qu

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ut

dir

e l’e

xpre

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n «

dro

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de

l’ho

mm

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s d

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ur

Tab

leau

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euill

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mo

bile

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utr

eR

ub

an d

e m

asq

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e

20 m

in

14.

Typ

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s d

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me

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no

mis

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n

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diq

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san

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cati

on

•Pr

op

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tit

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cier

s

•A

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no

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n

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ue

Les

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tici

pan

ts s

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ers

avec

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tau

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leu

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pes

, en

plé

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•Ex

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s ré

sum

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No

tes

du

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ilita

teu

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ble

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m

ob

iles

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ban

de

mas

qu

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Co

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itu

tio

n/

lég

isla

tio

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har

te d

es

dro

its

de

l’ho

mm

e

1 h

Page 222: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne206

Suje

tSo

us-

chap

itre

sO

bje

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od

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nM

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des

dro

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de

l’ho

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arti

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tre

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on

s d

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roit

s d

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om

me

au n

ivea

u d

u m

énag

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de

la

com

mu

nau

•D

iscu

ssio

n p

ar g

rou

pes

, en

plé

niè

re

•Éc

han

ge

d’e

xpér

ien

ces

•Ex

plo

iter

les

résu

ltat

s, le

s ré

sum

er

No

tes

du

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ilita

teu

rTa

ble

au à

feu

illes

m

ob

iles

Feu

tre

Ru

ban

de

mas

qu

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40 m

in

VIH

16.

Déf

init

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du

VIH

Le

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arti

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ants

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nt

cap

able

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bas

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•Ex

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utr

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ub

an d

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asq

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eN

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u f

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ur

10 m

in

17.

Mo

des

de

tran

smis

sio

nLe

s p

arti

cip

ants

so

nt

cap

able

s d

e ci

ter

les

div

ers

mo

des

de

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smis

sio

n d

u H

IV•

Dis

cuss

ion

par

gro

up

es, e

n p

lén

ière

•Ex

plo

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résu

ltat

s, le

s ré

sum

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Tab

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lyco

pié

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/dép

lian

tsN

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s d

u f

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ur

20 m

in

18.

Fact

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de

con

tag

ion

/ vu

lnér

abili

Les

par

tici

pan

ts s

on

t ca

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les

de

cite

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cteu

rs f

avo

risa

nt

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ensi

on

du

HIV

•D

iscu

ssio

n p

ar g

rou

pes

, en

plé

niè

re

•Je

ux

de

rôle

•Ex

plo

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les

résu

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s, le

s ré

sum

er

Tab

leau

à f

euill

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mo

bile

sFe

utr

eR

ub

an d

e m

asq

uag

eN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

30 m

in

Page 223: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

207Annexe 2 – Exemples d’objectifs et de programmes de transmission de savoirs

Suje

tSo

us-

chap

itre

sO

bje

ctif

sM

éth

od

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cilit

atio

nM

atér

iel n

éces

sair

eD

uré

e es

tim

éeM

yth

es e

t vé

rité

s su

r le

VIH

19.

Imp

acts

Sur

la f

amill

e et

les

rela

tio

ns

avec

les

autr

es

•Su

r le

rev

enu

et

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sécu

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alim

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ire

du

m

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Les

par

tici

pan

ts s

on

t ca

pab

les

de

cite

r le

s im

pac

ts s

oci

o-é

con

om

iqu

es e

t p

olit

iqu

es d

u V

IH s

ur

leu

r m

énag

e et

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ur

com

mu

nau

•D

iscu

ssio

n p

ar g

rou

pes

, en

plé

niè

re

•Je

ux

de

rôle

•Ex

plo

iter

les

résu

ltat

s, le

s ré

sum

er

Tab

leau

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utr

eR

ub

an d

e m

asq

uag

eN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

30 m

in

20.

Mét

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des

de

pré

ven

tio

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s p

arti

cip

ants

co

mp

ren

nen

t le

s m

éth

od

es d

e p

réve

nti

on

de

la

con

tam

inat

ion

par

le V

IH

•D

iscu

ssio

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rou

pes

, en

plé

niè

re

•Je

ux

de

rôle

•D

émo

nst

rati

on

•Ex

plo

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les

résu

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s ré

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Tab

leau

à f

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asq

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eB

roch

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oly

cop

iés

Aff

ich

es/d

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No

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du

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teu

rPr

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om

me

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emm

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aqu

ette

de

pén

isM

ou

cho

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en p

apie

r

30 m

in

21.

Iden

tifi

cati

on

et

eng

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ent

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p

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ren

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s

Les

par

tici

pan

ts o

nt

dés

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ans

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mm

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ties

pre

nan

tes

con

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po

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étab

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•D

essi

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car

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u v

illag

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ram

me

chap

ati

•D

iscu

ssio

n p

ar g

rou

pes

Tab

leau

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apie

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Feu

tre

Cra

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sR

ub

an d

e m

asq

uag

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No

tes

du

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ilita

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r

60 m

in

22.

Att

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atio

n d

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imp

acts

Les

par

tici

pan

ts c

on

nai

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mét

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d’a

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uat

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des

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du

V

IH a

u s

ein

de

leu

r co

mm

un

auté

et

de

leu

r m

énag

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•D

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plé

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lyco

pié

sA

ffic

hes

/dép

lian

tsN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

45 m

in

Page 224: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

Champs-écoles paysans sur le manioc : Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne208

Suje

tSo

us-

chap

itre

sO

bje

ctif

sM

éth

od

es d

e fa

cilit

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nM

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tim

ée23

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olo

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etta

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Les

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mai

n-d

’œu

vre,

et

de

leu

rs a

van

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es

•sa

ven

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nir

acc

ès à

ces

te

chn

olo

gie

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plé

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•C

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•D

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s

Tab

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tech

no

log

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’én

erg

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uvr

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1 h

24.

Pris

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ch

arg

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uti

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s p

arti

cip

ants

:

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mp

ren

nen

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faç

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pre

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re e

n

char

ge

et d

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ute

nir

les

per

son

nes

vi

van

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ec le

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•So

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cap

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e ci

ter

des

ser

vice

s et

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rou

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har

ge

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ein

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, en

plé

niè

re

•U

tilis

atio

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u p

lan

du

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age

•D

émo

nst

rati

on

•Ex

plo

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les

résu

ltat

s, le

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sum

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Tab

leau

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tsN

ote

s d

u f

acili

tate

ur

Kit

so

ins

à d

om

icile

H

BC

1 h

20

 min

Envi

ron

nem

ent

25.

Qu

’est

-ce

qu

e l’e

nvi

ron

nem

ent

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s p

arti

cip

ants

co

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ren

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envi

ron

nem

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Gro

up

es d

e d

iscu

ssio

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arti

cip

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sTa

ble

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arn

ets

No

tes

du

fac

ilita

teu

rR

ub

an d

e m

asq

uag

e

30 m

in

26.

Co

mm

ent

som

mes

-n

ou

s af

fect

és p

ar

l’en

viro

nn

emen

t ?

Les

par

tici

pan

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pré

sen

ten

t d

e fa

çon

si

mp

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faç

on

do

nt

l'en

viro

nn

emen

t af

fect

e le

ur

exis

ten

ce

•G

rou

pes

de

dis

cuss

ion

par

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pat

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d

ynam

iqu

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(po

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dra

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e)Ta

ble

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s d

u f

acili

tate

ur

Car

net

sR

ub

an d

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asq

uag

e

45 m

in

Page 225: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

209Annexe 2 – Exemples d’objectifs et de programmes de transmission de savoirs

Suje

tSo

us-

chap

itre

sO

bje

ctif

sM

éth

od

es d

e fa

cilit

atio

nM

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.D

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aço

n

affe

cto

ns-

no

us

l’en

viro

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emen

t ?

Les

par

tici

pan

ts c

om

pre

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ent

le li

en

entr

e le

s ac

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tés

hu

mai

nes

et

la

dét

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rati

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la d

ynam

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éâtr

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•G

rou

pes

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ifs,

gro

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esTa

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uill

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mo

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ylo

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ote

s d

u f

acili

tate

ur

Car

net

sR

ub

an d

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asq

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45 m

in

28.

Envi

ron

nem

ent

nat

ure

l•

Pollu

tio

n

•C

on

serv

atio

n

•D

égra

dat

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des

so

ls

•C

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gem

ent

clim

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ue

•A

gro

fore

ster

ie

•A

gri

cult

ure

de

con

serv

atio

n

Les

par

tici

pan

ts s

e re

pré

sen

ten

t d

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1 Horticulture: a select bibliography, 1976 (A)2 Cotton specialists and research institutions

in selected countries, 1976 (A)3 Légumineuses alimentaires: répartition,

adaptabilité, biologie du rendement, 1980 (A E F)

4 La culture du soja sous les tropiques, 1978 (A C E F)

4 Rev.1 Soybean production in the tropics (first revision), 1982 (A)

5 Les systèmes pastoraux sahéliens, 1977 (F)6 Résistance aux pesticides et évaluation des

pertes de récolte – 1, 1977 (A E F)6/2 Résistance aux pesticides et évaluation des

pertes de récolte – 2, 1979 (A E F)6/3 Résistance aux pesticides et évaluation des

pertes de récolte – 3, 1981 (A E F)7 Rodent pest biology and control –

Bibliography 1970-74, 1977 (A)8 Tropical pasture seed production,

1979 (A E F)9 Food legume crops: improvement and

production, 1977 (A)10 Résidus de pesticides dans les produits

alimentaires 1977 – Rapport, 1978 (A E F)10 Rev. Pesticide residues in food 1977 – Report,

1978 (A)10 Sup. Pesticide residues in food 1977 –

Evaluations, 1978 (A)11 Résidus de pesticides dans les produits

alimentaires 1965-78 – Index et résumé, 1979 (A E F)

12 Calendriers culturaux, 1978 (A/E/F)13 L’utilisation des normes FAO pour

les produits phytopharmaceutiques, 1979 (A E F)

14 Lutte intégrée contre les ennemis du riz, 1979 (A Ar C E F)

15 Résidus de pesticides dans les produits alimentaires 1978 – Rapport, 1979 (A E F)

15 Sup. Pesticide residues in food 1978 – Evaluations, 1979 (A)

16 Rodenticides: analyses, normes, préparations utilisées en santé publique et en agriculture, 1985 (A E F)

17 Surveillance agrométéorologique pour la prévision des récoltes, 1979 (A C E F)

18 Guidelines for integrated control of maize pests, 1979 (A C)

19 Introduction à la lutte intégrée contre les ennemis du sorgho, 1980 (A E F)

CAHIERS TECHNIQUES DE LA FAO

ÉTUDES FAO: PRODUCTION VÉGÉTALE ET PROTECTION DES PLANTES

20 Résidus de pesticides dans les produits alimentaires 1979 – Rapport, 1980 (A E F)

20 Sup. Pesticide residues in food 1979 – Evaluations, 1980 (A)

21 Méthodes recommandées pour la mesure de la résistance des ravageurs aux pesticides, 1981 (A F)

22 China: multiple cropping and related crop production technology, 1980 (A)

23 China: development of olive production, 1980 (A)

24/1 Amélioration et production du maïs, du sorgho et du millet – Vol. 1. Principes généraux, 1986 (A F)

24/2 Amélioration et production du maïs, du sorgho et du mil – Vol. 2. Sélection, agronomie et production des semences, 1987 (A F)

25 Prosopis tamarugo: arbuste fourrager pour zones arides, 1981 (A E F)

26 Résidus de pesticides dans les produits alimentaires 1980 – Rapport, 1981 (A E F)

26 Sup. Pesticide residues in food 1980 – Evaluations, 1981 (A)

27 Small-scale cash crop farming in South Asia, 1981 (A)

28 Deuxième consultation d’experts sur les critères écotoxicologiques applicables à l’homologation des pesticides, 1982 (A E F)

29 Sesame: status and improvement, 1981 (A)30 Palm tissue culture, 1981 (A C)31 An eco-climatic classification of

intertropical Africa, 1981 (A)32 Weeds in tropical crops: selected abstracts,

1981 (A)32 Sup.1 Weeds in tropical crops: review of

abstracts, 1982 (A)33 Plant collecting and herbarium

development, 1981 (A)34 Improvement of nutritional quality of food

crops, 1981 (A C)35 Date production and protection, 1982 (A)36 El cultivo y la utilización del tarwi –

Lupinus mutabilis Sweet, 1982 (E)37 Résidus de pesticides dans les produits

alimentaires 1981 – Rapport, 1982 (A E F)38 Winged bean production in the tropics,

1982 (A)39 Semences, 1982 (A/E/F) 40 Lutte contre les rongeurs en milieu

agricole, 1985 (A Ar C E F)

Page 228: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

41 Rice development and rainfed rice production, 1982 (A)

42 Pesticide residues in food 1981 – Evaluations, 1982 (A)

43 Manuel sur la culture des champignons, 1986 (A F)

44 Lutte raisonnée contre les mauvaises herbes: méthodes améliorées, 1986 (A E F)

45 Pocket computers in agrometeorology, 1983 (A)

46 Résidus de pesticides dans les produits alimentaires 1982 – Rapport, 1983 (A E F)

47 Le sagoutier, 1985 (A F)48 Directives pour la lutte intégrée contre les

ennemis du cotonnier, 1986 (A Ar E F)49 Pesticide residues in food 1982 –

Evaluations, 1983 (A)50 International plant quarantine treatment

manual, 1983 (A C)51 Handbook on jute, 1983 (A)52 The palmyrah palm: potential and

perspectives, 1983 (A)53/1 Selected medicinal plants, 1983 (A)54 La fumigation en tant que traitement

insecticide, 1990 (A C E F)55 Breeding for durable disease and pest

resistance, 1984 (A C)56 Résidus de pesticides dans les produits

alimentaires 1983 – Rapport, 1984 (A E F)57 Coconut, tree of life, 1984 (A E)58 Directives économiques pour la lutte

contre les ennemis des cultures, 1985 (A E F)

59 Micropropagation of selected rootcrops, palms, citrus and ornamental species, 1984 (A)

60 Equipement pour la réception et la conservation de tissus végétaux destinés à la multiplication in vitro, 1985 (A E F)

61 Pesticide residues in food 1983 – Evaluations, 1985 (A)

62 Résidus de pesticides dans les produits alimentaires 1984 – Rapport, 1985 (A E F)

63 Manual of pest control for food security reserve grain stocks, 1985 (A C)

64 Contribution à l’écologie des aphides africains, 1985 (F)

65 Amélioration de la culture irriguée du riz des petits fermiers, 1985 (F)

66 Sesame and safflower: status and potentials, 1985 (A)

67 Pesticide residues in food 1984 – Evaluations, 1985 (A)

68 Résidus de pesticides dans les produits alimentaires 1985 – Rapport, 1986 (A E F)

69 Breeding for horizontal resistance to wheat diseases, 1986 (A)

70 Breeding for durable resistance in perennial crops, 1986 (A)

71 Technical guideline on seed potato micropropagation and multiplication, 1986 (A)

72/1 Pesticide residues in food 1985 – Evaluations – Part I: Residues, 1986 (A)

72/2 Pesticide residues in food 1985 – Evaluations – Part II: Toxicology, 1986 (A)

73 Suivi agrométéorologique des cultures et prévision des rendements, 1987 (A E F)

74 Ecology and control of perennial weeds in Latin America, 1986 (A E)

75 Guide technique des essais variétaux en plein champ, 1995 (A E F)

76 Guidelines for seed exchange and plant introduction in tropical crops, 1986 (A)

77 Résidus de pesticides dans les produits alimentaires 1986 – Rapport, 1987 (A E F)

78 Pesticide residues in food 1986 – Evaluations – Part I: Residues, 1986 (A)

78/2 Pesticide residues in food 1986 – Evaluations – Part II: Toxicology, 1987 (A)

79 Tissue culture of selected tropical fruit plants, 1987 (A)

80 Improved weed management in the Near East, 1987 (A)

81 Weed science and weed control in Southeast Asia, 1987 (A)

82 Hybrid seed production of selected cereal, oil and vegetable crops, 1987 (A)

83 Litchi cultivation, 1989 (A E)84 Résidus de pesticides dans les produits

alimentaires 1987 – Rapport, 1988 (A E F)85 Manuel d’élaboration et d’utilisation

des normes FAO pour les produits phytopharmaceutiques, 1988 (A E F)

86/1 Pesticide residues in food 1987 – Evaluations – Part I: Residues, 1988 (A)

86/2 Pesticide residues in food 1987 – Evaluations – Part II: Toxicology, 1988 (A)

87 Root and tuber crops, plantains and bananas in developing countries – challenges and opportunities, 1988 (A)

88 Jessenia and Oenocarpus: neotropical oil palms worthy of domestication, 1988 (A E)

89 Production de légumes dans les conditions arides et semi-arides d’Afrique tropicale, 1988 (A F)

90 Cultures protégées en climat méditerranéen, 1988 (A E F)

91 Pastures and cattle under coconuts, 1988 (A E)

Page 229: Champs-écoles paysans sur le manioc: Ressources à l ... · Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue de promouvoir une ... une compilation d’exercices

92 Résidus de pesticides dans les produits alimentaires 1988 – Rapport, 1988 (A E F)

93/1 Pesticide residues in food 1988 – Evaluations – Part I: Residues, 1988 (A)

93/2 Pesticide residues in food 1988 – Evaluations – Part II: Toxicology, 1989 (A)

94 Utilization of genetic resources: suitable approaches, agronomical evaluation and use, 1989 (A)

95 Rodent pests and their control in the Near East, 1989 (A)

96 Striga – Improved management in Africa, 1989 (A)

97/1 Des fourrages pour le Proche-Orient: la luzerne, 1993 (A Ar F)

97/2 Fourrages pour le Proche-Orient: les pâturages de luzerne annuelle, 1990 (A Ar F)

98 An annotated bibliography on rodent research in Latin America 1960-1985, 1989 (A)

99 Résidus des pesticides dans les produits alimentaires 1989 – Rapport, 1989 (A E F)

100 Pesticide residues in food 1989 – Evaluations – Part I: Residues, 1990 (A)

100/2 Pesticide residues in food 1989 – Evaluations – Part II: Toxicology, 1990 (A)

101 Soilless culture for horticultural crop production, 1990 (A)

102 Résidus de pesticides dans les produits alimentaires, 1990 – Rapport, 1991 (A E F)

103/1 Pesticide residues in food 1990 – Evaluations – Part I: Residues, 1990 (A)

104 Major weeds of the Near East, 1991 (A)105 Fondements théoriques et pratiques de la

culture des tissus végétaux, 1992 (E F)106 Technical guidelines for mushroom

growing in the tropics, 1990 (A)107 Gynandropsis gynandra (L.) Briq. – a

tropical leafy vegetable – its cultivation and utilization, 1991 (A)

108 Carambola cultivation, 1993 (A E)109 Soil solarization, 1991 (A)110 Potato production and consumption in

developing countries, 1991 (A)111 Pesticide residues in food 1991 – Report,

1991 (A)112 Cocoa pest and disease management in

Southeast Asia and Australasia, 1992 (A)113/1 Pesticide residues in food 1991 –

Evaluations – Part I: Residues, 1991 (A)114 Integrated pest management for protected

vegetable cultivation in the Near East, 1992 (A)

115 Olive pests and their control in the Near East, 1992 (A)

116 Résidus de pesticides dans les produits alimentaires 1992 – Rapport 1992, 1993 (A F E)

117 Semences de qualité déclarée, 1995 (A F E)118 Pesticide residues in food 1992 –

Evaluations – Part I: Residues, 1993 (A)119 Quarantine for seed, 1993 (A)120 Gestion des mauvaises herbes pour les pays

en développement, 1993 (A F E)120/1 Gestion des mauvaises herbes pour les

pays en développement, Addendum 1, 2005 (A F E)

121 Rambutan cultivation, 1993 (A)122 Résidus de pesticides dans les produits

alimentaires 1993 – Rapport 1993, 1994 (A F E)

123 Rodent pest management in eastern Africa, 1994 (A)

124 Pesticide residues in food 1993 – Evaluations – Part I: Residues, 1994 (A)

125 Plant quarantine: theory and practice, 1994 (Ar)

126 Tropical root and tuber crops – Production, perspectives and future prospects, 1994 (A)

127 Pesticide residues in food 1994 – Report, 1994 (A E)

128 Manuel d’élaboration et d’utilisation des normes FAO pour les produits phytopharmaceutiques – quatrième édition, 1997 Fourth edition, 1995 (A F E)

129 Mangosteen cultivation, 1995 (A)130 Post-harvest deterioration of cassava – A biotechnology perspective, 1995 (A)131/1 Pesticide residues in food 1994 –

Evaluations – Part I: Residues, Volume 1, 1995 (A)

131/2 Pesticide residues in food 1994 – Evaluations – Part I: Residues, Volume 2, 1995 (A)

132 Agro-ecology, cultivation and uses of cactus pear, 1995 (A E)

133 Pesticide residues in food 1995 – Report, 1996 (A)

134 (Number not assigned)135 Citrus pest problems and their control in

the Near East, 1996 (A)136 El pepino dulce y su cultivo, 1996 (E)137 Pesticide residues in food 1995 –

Evaluations – Part I: Residues, 1996 (A)138 Sunn pests and their control in the Near

East, 1996 (A)139 Weed management in rice, 1996 (A)140 Pesticide residues in food 1996 – Report,

1997 (A)141 Cotton pests and their control in the Near

East, 1997 (A)

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142 Pesticide residues in food 1996 – Evaluations – Part I Residues, 1997 (A)

143 Management of the whitefly-virus complex, 1997 (A)

144 Plant nematode problems and their control in the Near East region, 1997 (A)

145 Pesticide residues in food 1997 – Report, 1998 (A)

146 Pesticide residues in food 1997 – Evaluations – Part I: Residues, 1998 (A)

147 Soil solarization and integrated management of soilborne pests, 1998 (A)

148 Pesticide residues in food 1998 – Report, 1999 (A)

149 Manual on the development and use of FAO specifications for plant protection products – Fifth edition, including the new procedure, 1999 (A)

150 Restoring farmers’ seed systems in disaster situations, 1999 (A)

151 Politiques et programmes semenciers pour l’Afrique subsaharienne, 1999 (A F)

152/1 Pesticide residues in food 1998 – Evaluations – Part I: Residues, Volume 1, 1999 (A)

152/2 Pesticide residues in food 1998 – Evaluations – Part I: Residues, Volume 2, 1999 (A)

153 Pesticide residues in food 1999 – Report, 1999 (A)

154 Greenhouses and shelter structures for tropical regions, 1999 (A)

155 Vegetable seedling production manual, 1999 (A)

156 Date palm cultivation, 1999 (A)156 Rev.1 Date palm cultivation, 2002 (A)157 Pesticide residues in food 1999 –

Evaluations – Part I: Residues, 2000 (A)

158 Ornamental plant propagation in the tropics, 2000 (A)

159 Seed policy and programmes in the Near East and North Africa, 2000 (A)

160 Seed policy and programmes for Asia and the Pacific, 2000 (A)

161 Silage making in the tropics with particular emphasis on smallholders, 2000 (A E)

162 Grassland resource assessment for pastoral systems, 2001 (A)

163 Pesticide residues in food 2000 – Report, 2001 (A)

164 Políticas y programas de semillas en América Latina y el Caribe, 2001 (A E)

165 Pesticide residues in food 2000 – Evaluations – Part I, 2001 (A)

166 Global report on validated alternatives to the use of methyl bromide for soil fumigation, 2001 (A)

167 Pesticide residues in food 2001 – Report, 2001 (A)

168 Seed policy and programmes for the Central and Eastern European countries, Commonwealth of Independent States and other countries in transition, 2001 (A)

169 Cactus (Opuntia spp.) as forage, 2003 (A E)170 Submission and evaluation of pesticide

residues data for the estimation of maximum residue levels in food and feed, 2002 (A)

171 Pesticide residues in food 2001 – Evaluations – Part I, 2002 (A)

172 Pesticide residues in food, 2002 – Report, 2002 (A)

173 Manual on development and use of FAO and WHO specifications for pesticides, 2002 (A)

174 Genotype x environment interaction – Challenges and opportunities for plant breeding and cultivar recommendations, 2002 (A)

175/1 Pesticide residues in food 2002 – Evaluations – Part 1: Residues – Volume 1 (A)

175/2 Pesticide residues in food 2002 – Evaluations – Part 1: Residues – Volume 2 (A)

176 Pesticide residues in food 2003 – Report, 2004 (A)

177 Pesticide residues in food 2003 – Evaluations – Part 1: Residues, 2004 (A)

178 Pesticide residues in food 2004 – Report, 2004 (A)

179 Triticale improvement and production, 2004 (A)

180 Seed multiplication by resource-limited farmers – Proceedings of the Latin American workshop, 2004 (A)

181 Towards effective and sustainable seed-relief activities, 2004 (A)

182/1 Pesticide residues in food 2004 – Evaluations – Part 1: Residues, Volume 1 (A)

182/2 Pesticide residues in food 2004 – Evaluations – Part 1: Residues, Volume 2 (A)

183 Pesticide residues in food 2005 – Report, 2005 (A)

184/1 Pesticide residues in food 2005 – Evaluations – Part 1: Residues, Volume 1 (A)

184/2 Pesticide residues in food 2005 – Evaluations – Part 1: Residues, Volume 2 (A)

185 Système des semences de qualité déclarée, 2007 (A F E)

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186 Calendario de cultivos – América Latina y el Caribe, 2006 (E)

187 Pesticide residues in food 2006 – Report, 2006 (A)

188 Weedy rices – origin, biology, ecology and control, 2006 (A E)

189/1 Pesticide residues in food 2006 – Evaluations – Part 1: Residues, Volume 1 (A)

189/2 Pesticide residues in food 2006 – Evaluations – Part 1: Residues, Volume 2 (A)

190 Guidance for packing, shipping, holding and release of sterile flies in area-wide fruit fly control programmes, 2007 (A)

191 Pesticide residues in food 2007 – Report, 2007 (A)

192 Pesticide residues in food 2007 – Evaluations – Part 1: Residues, 2008 (A)

193 Pesticide residues in food 2008 – Report, 2008 (A)

194 Pesticide residues in food 2008 – Evaluations, 2008 (A)

195 Quality declared planting material – Protocols and standards for vegetatively propagated crops, 2010 (A)

196 Pesticide residues in food 2009 – Report, 2009 (A)

197 Submission and evaluation of pesticide residues data for the estimation of maximum residue levels in food and feed, 2009 (A)

198 Pesticide residues in food 2009 – Evaluations – Part 1: Residues, 2010 (A)

199 Rearing codling moth for the sterile insect technique, 2010 (A)

200 Pesticide residues in food 2010 − Report, 2011 (A)

201 Promoting the growth and development of smallholder seed enterprises for food security crops

Case studies from Brazil, Côte d’Ivoire and India, 2010 (A)

202 Seeds in emergencies: a technical handbook, 2011 (A)

203 Sustainable wheat rust resistance – Learning from history

204 State of knowledge on breeding for durable resistance to soybean rust disease in the developing world

205 The FAO/IAEA Spreadsheet for designing and operation of insect mass rearing facilities

206 Pesticide residues in food 2010 – Evaluations – Part 1

207 Plant breeding and seed systems for rice, vegetables, maize and pulses in Bangladesh

208 The dynamic tension between public and private plant breeding in Thailand

209 The strategic role of plant breeding in Uruguay: analysis through an agricultural innovation system framework

210 Evolving a plant breeding and seed system in sub-Saharan Africa in an era of donor dependence

211 Pesticide residues in food 2011 − Report, 2011 (A)

212 Pesticide Residues in food 2011 – Evaluations – Part 1

213 Evaluation of pesticide residues – Training manual

214 Agricultural handtools; Guidelines for field officers and procurement

215 Pesticide residues in food 2012 − Report, 2011 (A)

216 Pesticide residues in food 2011 – Evaluations – Part 1 (A)

217 Good Agricultural Practices for greenhouse vegetable crops: Principles for Mediterranean climate areas (A)

218 Champs-écoles paysans sur le manioc – Ressources à l’intention des facilitateurs d’Afrique sub-saharienne (A E F)

Disponibilité : juillet 2013

A – Anglais Multil – MultilingueAr – Arabe * EpuiséC – Chinois ** En préparationE – EspagnolF – FrançaisP – Portugais

On peut se procurer les Cahiers techniques de la FAO auprès des points de vente des publications de la FAO, ou en s’adressant directement au Groupe de ventes et de la commercialisation, FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00153 Rome, Italie.

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FAO

Le présent manuel s’inscrit dans l’effort entrepris par la FAO en vue

de promouvoir une intensification durable de la production des

petits paysans. Son élaboration s’est basée sur l’expérience pratique

des champs-écoles dans quatre pays africains. Il fournit des

informations de contexte sur l’approche champ-école paysan et

une compilation d’exercices de terrain tels qu’ils sont mis en œuvre

dans les champs-écoles sur le manioc. Il est destiné à être utilisé par

les facilitateurs FFS au cours de leur propre formation, puis lors de

leur travail sur le terrain proprement dit.

Champs-écoles paysanssur le manioc Ressources à l’intention desfacilitateurs d’Afrique sub-saharienne

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Champs-écoles paysanssur le manioc

ISSN 0259-2517ÉTUDE FAO: PRODUCTION VÉGÉTALE ET PROTECTION DES PLANTES 218

Ressources à l’intention des facilitateursd’Afrique sub-saharienne

I3447F/1/04.14