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INTRODUCTION GÉNÉRALE

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Introduction Générale

Depuis quelques décennies, les thèmes de l’entrepreneuriat et la création d’entreprises

font l’objet d’une attention particulière dans la plupart des pays développés ou en

développement. L’entrepreneuriat est devenu un thème central dans les débats et agendas

des politiciens, des économistes et des académiciens. Cet intérêt est vraisemblablement dû

au rôle de la création d’entreprises dans le développement économique et social,

l’augmentation de la production et du revenu, la résorption du chômage, la diversification

de l’industrie, la promotion de l’innovation, etc. (Schumpeter, 1934 ; Reynolds, 1994 ;

OCDE, 1998).

En Tunisie, l’engouement pour l’entrepreneuriat est tout aussi important. Comme dans la

plupart des autres pays émergents, la Tunisie mise sur la création d’entreprises pour

augmenter sa production, renouveler son tissu économique, réduire le chômage et gagner

la bataille de la mondialisation. Plusieurs dispositifs ont été ainsi instaurés afin d’impulser

l'action entrepreneuriale1. L’Etat a mis beaucoup de moyens afin de créer un

environnement propice à la création des petites et moyennes entreprises: L'accord de

partenariat avec l'union européenne, l'adhésion à l’OMC, la correction des déséquilibres

régionaux en matière d'infrastructure, d'éducation et de formation professionnelle, des

programmes d’encadrement et de formation des jeunes diplômés incitant à la création

d’entreprises, etc.

Le dixième plan de développement (2005/2009) accorde une importance majeure au

développement et soutien des PME et à la création d’entreprises. Il prévoit, notamment, la

création de 14 000 entreprises chaque année au lieu du chiffre de 8000 par année réalisé

au cours du précédent plan de développement. Sachant qu’en 2009, l’université tunisienne

accueillera 500 000 étudiants contre seulement 40 000 en 1987 et qu’une moyenne de

1 Pour plus de détail sur les dispositifs d’appui à l’entrepreneuriat en Tunisie, se référer à l’annexe1.

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98 000 diplômés par an est prévue entre 2005 et 2009, l’acuité de la question de la

création d’entreprises est d’autant plus grande qu’elle se trouve étroitement liée à la

question de l’emploi.

Dans la littérature qui lui est consacrée, le phénomène de la création d’entreprises a été

souvent interprété à travers des mécanismes purement économiques et/ou individuels.

L’approche par les traits de personnalité, par exemple, met l’accent sur les acteurs

individuels. L’entrepreneur est présenté comme une personne exceptionnelle, qui se

distingue du reste de la population par des caractéristiques psychologiques propres. Les

travaux de McClelland (1961) sont emblématiques de ce courant de recherche. Selon cet

auteur, l’entrepreneur est déterminé par certains traits de personnalité spécifiques tels que

le besoin d’accomplissement ou d’indépendance2. Certaines approches économiques sont

aussi centrées sur la personne de l’entrepreneur et sont marquées par une vision

strictement utilitariste du comportement de l’entrepreneur. Ce dernier est alors considéré

comme un « homo oeconomicus », comme un « rebelle créatif qui amène seul son

innovation sur le marché » (Schumpeter, 1934) ou comme un agent calculateur,

rationnel et indépendant dont l’unique motivation est la recherche du gain

maximal (Kirzner, 1973).

Ces approches traditionnelles ont longtemps occupé une place centrale dans la littérature

en entrepreneuriat. Ce n’est qu’à partir des années quatre vingt que plusieurs auteurs

(Brockhaus et Horowitz, 1986; Shaver et Scott, 1999) ont commencé à les critiquer et à

souligner leurs limites théoriques et méthodologiques. En effet, ces approches présentent

la création d’entreprises comme un processus rationnel isolable de son contexte

relationnel et dressent un portrait héroïque de l’entrepreneur : c’est quelqu’un qui possède

des qualités hors du commun (innovateur, preneur de risque, visionnaire...) qui le rendent

l’unique responsable de la création et de la réussite de son affaire. Bien évidemment, ce

portrait est souvent loin de la réalité3 car, comme le précise le célèbre historien et

philosophe Abderrahmen Ibn Khaldoun (1332-1406), « l’homme est sociable par nature ». 2 Pour une revue de la littérature sur l’approche par les traits de personnalité, voire Danjou (2002). 3 Granovetter (1985: 486-87) souligne le danger de ce raisonnement: “The relegation of the specifics of individual relations to

a minor role in the overall conceptual scheme…has the paradoxical effect of preserving atomized decision making even when

decisions are seen to involve more than one individual”.

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L’entrepreneur n’est pas quelqu’un qui avance seul et qui ne compte que sur ses propres

moyens pour mener son projet. D’après Granovetter (1994), le comportement humain ne

peut être expliqué en faisant seulement référence aux motifs individuels, en ce qu’il est

modelé et contraint par la structure de relations sociales dans lesquelles tout acteur est

inscrit. La focalisation sur un entrepreneur isolé conduit à négliger la réalité de création

d’entreprises qui correspond souvent à une démarche collective. Dans cette perspective,

Chabaud et Ngijol (2004 :11) arguent : « L’idéal de l'entrepreneur schumpétérien a été

maintes fois attaqué. Si cette vision était intéressante et symbolique, il semble qu’elle se

heurte aujourd’hui à la dureté des faits. L'entrepreneur n'est pas un innovateur isolé qui

puise dans un stock d’inventions possibles. Il construit son projet en s’appuyant plus ou

moins sur des réseaux relationnels dans lesquels il s’insère. Et il est nécessaire de mieux

cerner la nature et les modalités de cette insertion pour affiner notre analyse de

l'entrepreneuriat ».

La création de l'entreprise est une aventure que l’entrepreneur4 ne peut mener tout seul.

Certes, il reste toujours l’acteur principal, mais son réseau relationnel est tout aussi

important. En plus de son effort personnel, l’entrepreneur ne peut se dispenser de l’appui

et du soutien de ses relations familiales, sociales, personnelles, professionnelles... Ces

différents types de relations lui permettant d’obtenir des informations, de trouver un

financement à son projet, de trouver des clients, des fournisseurs, des employés ou des

associés, d’obtenir des autorisations, de réduire les délais, etc. Il s’en suit que la réussite

de l’entrepreneur est souvent conditionnée, par la richesse de son réseau relationnel5

(Bruyat, 1993).

Les recherches sur les réseaux sociaux connaissent depuis quelques années une croissance

rapide dans plusieurs domaines de recherche en sciences de gestion. En attestent les

numéros spéciaux consacrés à ce thème dans de nombreuses revues internationales

(Academy of Management Journal, Academy of Management Review, Strategic

Management Journal, Organisation Science, Management International, Revue Française

de Gestion). 4 Tout au long de notre travail, les mots « entrepreneur », « créateur d’entreprise » et « porteur du projet » sont considérés

comme synonymes. 5 Tout au long de notre travail, nous parlerons indifféremment de réseau relationnel, de réseau personnel et de réseau social.

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L’intérêt pour ce thème de recherche est tout aussi important en entrepreneuriat

(O’Donnel et al, 2001 ; Hoang et Antoncic, 2003 ; Witt, 2004). Il est vrai que ce domaine

de recherche est particulièrement fécond pour les études sur les réseaux sociaux. Ainsi, il

n’est plus étonnant de voir que les fondateurs même de l’analyse des réseaux sociaux

s’intéresser au champ de l’entrepreneuriat et lui consacrer des études spécifiques (Burt,

1992, 2000; Granovetter, 1995, 2000; Swedberg, 2000). D’après Liao et Welsch

(2003 :152), ‘The role of networks and networking is no longer limited to sociology, but

has increasingly been adopted as a medium for understanding entrepreneurial behavior

both in the start-up phase of new enterprises as well in developing and growing new

ventures’6.

Les premières recherches sur les réseaux relationnels des entrepreneurs ont débuté au

début des années 80. Aldrich et Zimmer (1986) étaient parmi les premiers auteurs à

proposer une explication du comportement de l’entrepreneur ne reposant pas sur des

facteurs individuels mais sur les réseaux de relations dans lesquels les entrepreneurs sont

insérés. Pour ces auteurs, l’originalité de l’approche basée sur les réseaux est qu’elle

permet de dépasser le débat entre les approches économiques et psychologiques

traditionnelles, trop longtemps mobilisées par les chercheurs. L’entrepreneuriat n’est plus

alors analysé à partir des attributs personnels (tels que les traits de personnalité ou les

compétences), ni à partir des variables contextuelles (environnement économique ou

culturel du pays), mais plutôt à partir de la structure et de la nature des relations

personnelles de l’entrepreneur. Ces relations fournissent le soutien émotionnel, la

persuasion sociale et l’expérience indirecte qui feront qu’une personne se lance ou non

dans l’entreprenariat.

Plusieurs chercheurs ont montré que l’entrepreneur s’appuie très souvent sur ses relations

interpersonnelles pour accéder aux opportunités d’affaires, aux informations et aux

ressources nécessaires à la création (Johannisson, 1988; 1996 ; Starr et McMillan, 1990 ;

Birley, 1985 ; Aldrich et al. 1987 ; Dubini et Aldrich, 1991 ; Bruyat, 1993 ; Greve, 1995 ;

Singh et al., 1999 ; Bouche et Bruyat, 2000, etc.). D’après Reynolds et Miller (1992), le

réseau relationnel constitue une condition sine qua non pour que l’entrepreneur puisse

6 Dans cette thèse plusieurs passages en anglais n’ont pas été traduits en français, et ce par crainte de déformer leurs sens.

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réaliser son projet car il lui procure une variété de ressources (argent, encouragements,

conseils, informations...) utilisables pour évaluer la viabilité de l’idée initiale et pour

passer à travers les nombreuses embûches qui empêchent l’idée d’aboutir à une création

finie qui réussit.

D’après Bruyat (1993 :234), « Tout au long de son histoire personnelle, l’entrepreneur est

en interaction avec son environnement familial, social et professionnel. C'est dans ces

environnements qu’il trouvera les exemples de rôle, les ressources nécessaires, ses futurs

collaborateurs, ses fournisseurs et ses clients, des informations, des conseils, etc. ». La

famille apporte, en plus de l’argent, le soutien moral et le réconfort affectif. Les amis qui

possèdent de l’expérience dans le domaine prodiguent quelques conseils, des

encouragements et ravivent l’enthousiasme de l’entrepreneur. Dans ce même ordre

d’idées, Fayolle (1996 :110) affirme que « les relations personnelles constituent des

éléments facilitateurs et catalyseurs qui permettent à l’entrepreneur de gagner du temps

et de l’efficacité face à la complexité des situations et à la multiplications des démarches

et procédures ».

1. Problématique de la recherche

Les recherches sur les réseaux personnels des entrepreneurs sont essentiellement de nature

exploratoire et descriptive (Chollet, 2002). Par ailleurs, ces recherches se sont contentées

de montrer que le portefeuille de relations est un important pourvoyeur de ressources

utiles à l’entrepreneur. Ce qui est examiné par ces recherches est donc le « rôle » du

réseau personnel ainsi que ses « effets » sur l’action entrepreneuriale. Au-delà, se pose la

question du « comment », c'est-à-dire de quelle façon l’entrepreneur utilise son réseau de

relations.

Les recherches précédentes (Birley, 1985 ; Ostgaard et Birley, 1996 ; Aldrich et Zimmer,

1986 ; Birley et Cromie, 1988 ; Butler et Hansen, 1991 ; Carsrud et al., 1987 ; Aldrich et

al., 1987; Dubini et Aldrich, 1991 ; Johannisson, 1986, 1996, 2000 ; Batjargal, 2003) ont

aussi étudié la relation entre les réseaux sociaux et la performance de l’entreprise. Ce

courant de recherche a été appelé par Brüderl et Preisendörfer (1998 :214) « the network

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success hypothesis ». Le but de ce courant de recherche était de montrer que les

entrepreneurs les plus performants sont, d’une certaine façon, ceux qui sont les « mieux

connectés ».

Toutefois, les auteurs travaillant sur cette question ne s’entendent pas toujours sur la

signification de l’expression « les mieux connectés », c’est à dire sur les caractéristiques

des réseaux les plus favorables aux entrepreneurs (Bloodgood et al. 1995; Rowley et al.

2000; Hite et Hesterly 2001; Elfring et Hulsink 2003). Le débat est notamment perceptible

entre ceux qui associent l’utilité du réseau au nombre de liens forts (Granovetter, 1985 ;

Uzzi, 1997 ; Brüderl et Preisendörfer, 1998), et ceux pour qui l’utilité du réseau est

fonction des liens faibles (Granovetter, 1973). Une deuxième controverse concerne

l’opposition entre les réseaux dispersés (Burt, 1992) et les réseaux denses (Coleman,

1988 ; Uzzi, 1996).

Ces perspectives sont-elles contradictoires ? Répondre par l’affirmative nous impose de

choisir notre camp et tenter d’argumenter en sa faveur. Néanmoins, il serait encore plus

fructueux de se demander quels peuvent être les avantages de chaque type de liens dans

des contextes différents. En règle générale, les recherches ont souvent porté sur le lien

direct entre la structure des réseaux personnels des entrepreneurs et la performance. Or, il

ne faut peut-être pas se focaliser uniquement sur l’influence directe des réseaux sur la

performance sans prendre en considération le fait que ces effets puissent dépendre

d’autres variables.

Les développements précédents nous amènent à poser deux questions centrales :

è Comment les entrepreneurs tunisiens utilisent-ils leurs réseaux de

relations ?

è Quelle est l’influence de ces réseaux sur la performance de leurs

entreprises ?

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Ces deux questions principales se déclinent en plusieurs sous-questions :

- Comment se présente le réseau relations mobilisé par l’entrepreneur avant, pendant

et après la création de l’entreprise ?

- Quelles sont les différentes relations mobilisées ? Pourquoi et comment passe-il

d’un réseau à un autre ?

- Quels sont les facteurs qui influencent la structuration du réseau personnel ?

- Comment et sous quelles conditions le réseau personnel influence la performance

de l’entreprise ?

- Y’a-t-il des relations qui sont plus importantes que d’autres ? Pourquoi ?

Le premier objectif de cette recherche est de déterminer les facteurs qui influencent la

structuration des réseaux mobilisés par les entrepreneurs tunisiens. Les recherches

entreprises dans cette direction se font, en effet, très rares. Nous nous intéressons donc,

aux déterminants du réseau personnel. Ce dernier est analysé en tant que variable à

expliquer et non pas en tant que variable explicative. Ce faisant, nous nous situons en

amont de la plupart des autres recherches qui se sont souvent intéressées aux effets plutôt

qu’aux antécédents.

Parallèlement à la recherche des déterminants des réseaux personnels des entrepreneurs,

nous nous intéressons aussi aux effets de ces réseaux. De variable à expliquer, le réseau

personnel de l’entrepreneur sera alors analysé en tant que variable explicative de la

performance. Contrairement au premier volet de notre recherche, cette piste a fait l’objet

d’un certain nombre d’études. Toutefois, des auteurs (Uzzi, 1996 ; Burt, 1997, Rowley et

al. 2000; Hite et Hesterly, 2001) ont souligné que les effets des réseaux personnels sur la

performance varient selon le contexte dans lequel l’action se produit. Notre travail

s’inscrit également dans le prolongement de ces travaux. En effet, nous essayons dans la

présente recherche d’analyser les effets des réseaux personnels par rapport à des contextes

différents.

Le second objectif de cette recherche est d’analyser l’impact du réseau personnel sur la

performance. Plus précisément, il s’agit de déterminer quelles caractéristiques du réseau

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agissent sur quelles dimensions de la performance et sous quelles conditions. Ce second

volet de notre recherche vient compléter le premier volet sur les déterminants des réseaux

personnels.

Dans la présente recherche doctorale, nous utilisons le terme réseau personnel

(relationnel) pour désigner l’ensemble des personnes, plus ou moins proches, qui ont

soutenu l’entrepreneur tout au long du processus de création. Ce sont les personnes que

l’entrepreneur va lui-même identifier comme ceux qui l’ont aidé pour mener à bien son

projet. Il peut s’agir de parents, de membres de la famille, d’amis, de collègues de travail,

ou même de simples connaissances. C’est dans ce réseau que s’inscrivent l’apparition et le

développement de la nouvelle entreprise, et c’est autour de lui que nous limitons notre

investigation.

Cette thèse se positionne clairement dans le champ de l’entrepreneuriat mais, parmi tous

les phénomènes généralement qualifiés d’entrepreneuriaux, ce qui nous intéresse

particulièrement est le phénomène de la création d’entreprise ex-nihilo. Nous proposons

également de mobiliser des théories issues de la sociologie des réseaux sociaux. L’objectif

n’est pas de « s’enfermer » dans la sociologie des réseaux mais d’utiliser certaines

théories issues de ce champ pour les intégrer à des questionnements propres à la création

d’entreprise.

2. Intérêt de la recherche

§ La société tunisienne a connu au cours des dernières années des transformations

économiques et sociales profondes (passage d'une société traditionnelle à une

société moderne7, passage d'une économie planifiée à une économie de marché,

passage de la primauté du collectif à la primauté de l'individuel…). C'est parce

qu'il se trouve au croisement de ces dynamiques que l'entrepreneuriat constitue

aujourd'hui un enjeu économique, social, voire « civilisationnel ». Dans ce

contexte, l'entrepreneuriat représente un enjeu doublement politique. Il est 7 Ce passage s’établit par le dépassement des liens de solidarité (tribaux, claniques, ethniques, familiaux) en faveur de liens

fondés sur des choix individuels ou sur les intérêts économiques.

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politique parce qu'il renvoi, au niveau micro, à la capacité et donc au pouvoir

d'entreprendre. Il est politique aussi car il s'agit, au niveau macro, d'entreprendre la

construction d'un système institutionnel capable de gérer la double transition du

traditionnel vers le moderne et du planifié vers le marché. Chômage des diplômés

aidant, L'Etat se doit d'avoir un comportement entrepreneurial d'innovation afin de

créer les conditions propices à l'apparition de nouveaux entrepreneurs. Notre

hypothèse est que l'action réformatrice de l'Etat (l'entrepreneuriat public) ne

rencontrera l'initiative individuelle (l'entrepreneuriat privé) que par la médiation

des réseaux sociaux. Ces derniers sont très utilisées en Tunisie aussi bien dans la

vie de tous les jours (Boutaleb, 1988) que dans le domaine des affaires (Denieuil,

1992 ; Zghal, 1997 ; Aydi, 2003).

§ Au-delà de cette dimension doublement politique, l'entrepreneuriat représente

également un enjeu de connaissance. En effet, de nombreuses recherches montrent

l'urgence de dépasser les deux courants traditionnels qui ont longtemps prévalu: le

courant de l'individualisme méthodologique qui glorifie la rationalité calculatrice8

de l'entrepreneur traditionnel tout aussi isolé qu'héroïque et le courant du holisme

dans sa version structuraliste ou « Marxiste » qui fige l'entrepreneur dans des

structures sociales, des classes et des déterminismes économiques et culturels9.

L'analyse des réseaux sociaux de l'entrepreneur constitue un compromis permettant

de dépasser l'opposition entre les approches holistes et celles individualistes de

l'entrepreneuriat.

§ Malgré l’intérêt évident que représente le paradigme des réseaux sociaux pour

l’étude des phénomènes de création d’entreprises, peu d’études empiriques ont été

conduites sur cette base. Par ailleurs, la plupart des études ont été réalisées dans les

pays développés (Etats-Unis, Italie, Norvège…). Les recherches réalisées dans des

8 Selon ce principe, l'entrepreneur agit selon une rationalité économique qui vise le profit maximum. « Selon l'analyse

néoclassique, l'entrepreneur poursuit un objectif de profit (…). Pour réaliser cet objectif, il adopte un comportement

d'optimisation fondée sur une rationalité complète. Dans cette optique, il tente d'atteindre le profit maximum » (Koenig,

1993 : 13). 9 Dans les conceptions marxistes, les entrepreneurs ne peuvent provenir que des familles ayant déjà accumulé du capital

économique, donc faisant partie de la classe bourgeoise capitaliste (Boutillier et Uzunidis, 1995).

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pays en voie de développement sont particulièrement rares (Yue et al. 2004).

Paradoxalement, c’est précisément dans ces pays où les relations personnelles ont

un poids important, notamment dans le monde des affaires. Que ce soit pour

trouver un employé, rechercher une information ou débloquer une autorisation, la

plupart des entrepreneurs préfère passer par ceux qu’ils connaissent déjà (membres

de la famille, amis, collègues de travail...) plutôt que par d’autres moyens plus

formels. Le « copinage », la « recommandation », la réciprocité, le « favoritisme »,

l’échange de services, et, parfois, les « pistons » sont ainsi des mécanismes

relationnels très utilisés pour obtenir certains privilèges (faciliter et/ou accélérer les

procédures, payer moins cher...). En Tunisie, plus précisément, aucun effort de

recherche de grande ampleur n’a été mené sur cette question. La présente

recherche doctorale constitue, à notre connaissance, la première qui s’intéresse

directement et spécifiquement à ce sujet. Nous souhaitions, en effet, comprendre

comment les créateurs d’entreprises en Tunisie utilisent leurs réseaux de relations

personnelles pendant le processus de création et comment ces relations bénéficient

à l’entreprise.

§ Si personne ne peut nier l’importance des relations personnelles pour la création

d’entreprise, on s’interroge toutefois sur ce qui amène l’entrepreneur à mobiliser

certaines relations plutôt et avec quels effets. Déterminer les logiques qui sous-

tendent la mobilisation du réseau personnel et les relations associées avec

l’efficacité de la création d’entreprise revêtent des enjeux pratiques pour le créateur

d’entreprise. Ce dernier passe beaucoup de temps, de moyens et d’énergie à

constituer, reconstituer et entretenir son portefeuille de relations. Il convient alors

de trouver des moyens pour l’aider à mieux gérer son portefeuille de relations. La

présente thèse tentera de proposer aux entrepreneurs des pistes pour gérer plus

efficacement leurs réseaux de relations en les aidant, par exemple, à identifier les

personnes ou les relations « clés », à identifier les principaux joueurs qui jouent un

rôle crucial dans le processus de création de l’entreprise et leurs interrelations.

Une fois, que l’entrepreneur a identifié les relations pertinentes aux problèmes

rencontrés et cruciales pour la réussite de son projet, il pourra consacrer ses

ressources et son énergie à ces relations.

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3. Plan de la thèse

La présente thèse est composée de six chapitres. Le premier chapitre (Chapitre 1-

Entrepreneuriat et création d’entreprises et approche basée sur les réseaux) passe en

revue les différentes approches théoriques dans le champ de l’entrepreneuriat, leurs

apports et leurs limites. Ensuite, nous présentons l’approche basée sur les réseaux en

entrepreneuriat : sa genèse et son développement ainsi que ses principaux apports et

limites.

Dans le second chapitre (Chapitre 1- Les fondements théoriques de l’analyse des

réseaux), nous décrivons la perspective de l’analyse des réseaux : ses origines théoriques,

ses apports méthodologiques, son déroulement, ses principaux concepts et théories et leurs

utilisations en entrepreneuriat.

Le troisième chapitre (Chapitre 2- Les réseaux personnels de soutien à la création

d’entreprise : facteurs de structuration et effets sur la performance) est divisé en

deux parties. La première partie analyse les facteurs qui influencent la mobilisation des

réseaux personnels : facteurs influençant les relations utilisées, passage d’un réseau à un

autre. La seconde partie essaye d’analyser l’impact de différentes caractéristiques du

réseau personnel sur la performance de l’entreprise.

Le quatrième chapitre sera consacré à la présentation de la méthodologie de recherche.

Nous traitons, plus précisément, de l’opérationnalisation des variables, de la méthode de

collecte et de traitement des données et du processus de validation du questionnaire de

l’enquête.

Les résultats de la recherche sont présentés dans le cinquième chapitre (Chapitre 5-

Présentation et analyse des résultats de la recherche). Après avoir présenté les résultats

descriptifs relatifs aux caractéristiques des entrepreneurs interrogés et les caractéristiques

de leurs entreprises, nous présentons les résultats des tests statistiques visant à la

vérification des hypothèses de recherche. Les hypothèses relatives aux facteurs de

structuration des réseaux personnels des entrepreneurs sont testées à l’aide d’une série de

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tests de comparaison des moyennes (ANOVA à 1 facteur) et des analyses de régression

multiple. Les hypothèses relatives aux effets des caractéristiques du réseau personnel et de

la variable modératrice sur la performance sont testées à l’aide de la méthode de

régression multiple.

Enfin, le sixième chapitre (Chapitre 6- Discussion des résultats) nous permettra de

discuter les principaux résultats de notre recherche et de leur donner un sens. Il proposera

aussi de discuter les apports et les limites de la recherche ainsi que les voies de recherches

futures.

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Chapitre 1 :

ENTREPRENEURIAT, CRÉATION D’ENTREPRISE

ET APPROCHE BASÉE SUR LES RÉSEAUX

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Chapitre 1 : Entrepreneuriat, création

d’entreprise et approche basée sur les réseaux

Introduction

L’entrepreneuriat, en tant que phénomène économique et social, existe depuis déjà

plusieurs siècles, mais en tant que discipline d’étude et de recherche, l’entrepreneuriat est

« un paradigme jeune et sans fondement théorique substantiel » (Bygrave et Hofer, 1991 :

13), une « science en construction » (Zghal, 2007 :9). Les recherches dans ce champ sont

dispersées dans de nombreuses disciplines (économie, sociologie, anthropologie, historie,

psychologie, sciences politiques, gestion...) et, aujourd’hui encore, l’entrepreneuriat

apparaît comme un champ éclaté, avec une multitude de définitions et de vives

controverses soulevées dans la littérature qui lui est consacrée. Les frontières de

l’entrepreneuriat étant mal définies, le chercheur se trouve confronté à un ensemble de

questions : où s’arrête le champ ? Sur quoi doit-on se focaliser ? Comment définir les

principaux concepts ?

De façon générale, le mot « entrepreneuriat » renvoie à quatre types de sujets : la création

d’entreprises, l’esprit d’entreprise, l’entrepreneur et le champ de recherche. Ces

différentes acceptations sont analysées dans la première partie de ce chapitre. Les

recherches menées en entrepreneuriat sont présentées dans une seconde partie. L’approche

par les réseaux sera développée dans la troisième partie.

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1. L’entrepreneuriat : un objet multi-facettes

Le terme « entrepreneuriat » possède de multiples définitions sans que l’une d’entre elles

ne fasse l’objet d’une vraie unanimité. Cette situation montre que le contenu du mot est

toujours en discussion, et qu’il suscite encore de vives controverses. Depuis son apparition

au 16ème siècle, le terme « entrepreneuriat » a connu des évolutions assez importantes de

sa signification. Selon Moreau (2004:58), "Après avoir été longtemps utilisé

exclusivement dans le champ des affaires, l’utilisation de ce terme s’est aujourd’hui

élargie pour désigner de nombreuses activités humaines, culturelles, scientifiques,

associatives, etc. (…) Le concept s’est déplacé d’une situation singulière, celle de la

création d’entreprises, vers des registres plus généraux touchant à l’état d’esprit et à

certains comportements". Ces changements ont entraîné un élargissement du champ

conceptuel lié à ce concept.

1.1. La création d’entreprises

La création d'entreprises constitue le cœur de l'entrepreneuriat, le phénomène

entrepreneurial le plus connu et le moins contesté (Fayolle, 2003). Selon Moreau

(2004:59), "les situations de création d'entreprises sont variées puisqu’elles englobent

plusieurs formes possibles, notamment :

§ La création d’entreprise « ex-nihilo ». C’est l’apparition d’une nouvelle entité

jusqu’alors inexistante, ayant pour conséquence l’exploitation de nouveaux

moyens de production.

§ La « réactivation ». Il s’agit de relancer l’activité d’une entreprise qui avait cessé

son activité.

§ La « reprise ». C’est lorsqu’une unité reprend totalement ou partiellement

l’activité d’un ou plusieurs établissements économiques d’une autre unité".

§ L’essaimage. Il s’agit de la création d’une entreprise par un salarié qui est soutenu

par son ancienne entreprise.

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1.2. L’état d’esprit et le comportement

L’entrepreneuriat peut aussi désigner un état d‘esprit, un ensemble d’attitudes, de

perceptions et de valeurs liées à la vie des affaires (par exemple, la prise de risque, le sens

d’initiative, de créativité, etc.). On parle d'esprit d’entreprendre lorsque ces éléments sont

réunis chez une personne et de "culture entrepreneuriale" lorsque qu'ils sont réunis chez

un groupe de personnes. Ainsi, un employé qui possède l’esprit d'entreprendre n’est pas

forcément quelqu'un qui va démarrer un projet de création d'entreprise, mais aussi celui

qui prend des risques ou qui fait preuve d’initiative dans son travail

Des valeurs comme l’imagination, la confiance en soi, le refus de la routine et des

contraintes, le travail en équipe..., sont généralement associées à l'entrepreneuriat. Le

concept d’intrapreneuriat illustre bien cette idée. Ce concept désigne la mise en place et le

développement au sein d’une entreprise existante des projets innovants et à haut risque. Il

peut s'agir, par exemple, de la recherche de nouvelles idées originales par des employés de

l'entreprise ou la poursuite des dirigeants d'opportunités d'affaires dans des secteurs non

traditionnels.

Avec l'élargissement du domaine de l'entrepreneuriat, le terme "esprit entrepreneurial" est

aujourd'hui utilisé pour "qualifier les pensées ou les actions de personnes qui évoluent

dans des domaines autres que les affaires tels que le milieu associatif, scientifique,

culturel, ou artistique" (Moreau:2004:60).

1.3. L’entrepreneur

Fait aussi partie du champ de l'entrepreneuriat l'étude de "l'entrepreneur", c'est-à-dire la

personne qui est impliquée dans une création d'entreprise ou qui manifeste un esprit

entrepreneurial. (Moreau, 2004: 60). Verstraete (1999) présente l’entrepreneuriat comme

« le champ de l’entrepreneur ». La plupart des recherches portent précisément sur lui,

mais la définition de ce personnage reste toujours difficile. Aucune définition n’a réussi à

faire l’unanimité. Par conséquent, la notion reste encore polysémique et le personnage

énigmatique (Bruyat, 1993)

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1.4. Le champ de recherche

Le terme « entrepreneuriat » a été également utilisé pour désigner le champ de recherche

qui s’intéresse aux trois composantes décrites ci-dessus, à savoir (1) la création

d’entreprises, (2) l’état d’esprit ou le comportement et (3) l’entrepreneur. En tant que

champ de recherche, l'entrepreneuriat est analysé par des auteurs appartenant à plusieurs

disciplines (économie, histoire, sociologie, gestion, psychologie…). L'entrepreneuriat

offre, par conséquent, l'image d'un champ de recherche éclaté. Dans une tentative de

synthèse de la littérature, Filion (1997) a identifié 25 thèmes appartenant au champ de

l’entrepreneuriat (Tableau 01).

Tableau 1 : Les thèmes de recherches en entrepreneuriat (Filion, 1997)

0. Caractéristiques comportementales des

entrepreneurs

1. Caractéristiques économiques et

démographiques des PME

2. Entrepreneuriat et PME dans les pays en

développement

3. Caractéristiques managériales des

entrepreneurs

4. Processus entrepreneurial

5. Création d’entreprises

6. Développement d’entreprises

7. Capitaux de risque et financement de la

PME

8. Gestion des entreprises, redressements,

acquisitions

9. Entreprises de Haute technologie

10. Stratégie et croissance de l’entreprise

entrepreneuriales

11. Alliances stratégiques

12. Entrepreneuriat corporatif ou intrapreneuriat

13. Entreprises familiales

14. Travail autonome

15. Incubateurs et systèmes de soutien à

l’entrepreneuriat

16. Réseaux entrepreneuriaux

17. Facteurs influençant la création et le

développement

d’entreprises

18. Politiques gouvernementales et création

d’entreprises

19. Femmes, groupes minoritaires, ethnicité et

entrepreneuriat

20. Education entrepreneuriale

21. Recherche en entrepreneuriat

22. Etudes culturelles comparatives

23. Entrepreneuriat et société

24. Franchises

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2. Synthèse des différentes approches en entrepreneuriat

Danjou (2002) classe la littérature en entrepreneuriat à partir de trois angles d’approches

différents : le contexte, l’entrepreneur et l’action. Le tableau suivant expose ces trois

principales approches :

Tableau 2: Synthèse des recherches en entrepreneuriat

Le contexte

Effets de l’entrepreneuriat

L’acteur

L’entrepreneur

L’action

Le processus de création

Période 200 dernières années Depuis le début des années 50

Depuis le début des années 90

Questions clés

Quels sont les contextes les

plus favorables à

l’entrepreneuriat ou au

contraire défavorables ?

Quel est le rôle ou la

fonction économique d’un

entrepreneur ?

Quelles populations sont les

plus susceptibles

d’entreprendre ?

Qui est l’entrepreneur ?

Qu’est-ce qui différencie

un entrepreneur des autres

citoyens ?

Pourquoi devient-on

entrepreneur (motivations) ?

Pourquoi échoue t’il ou réussit-il

?

Quel est le processus de

création d’entreprise ?

Quelles en sont les tâches à

accomplir ?

Quelles actions peuvent

faire échouer ou réussir un

processus de création ?

Objets

d’études

Fonctions socioéconomiques

de l’entrepreneur

Éléments socioéconomiques

qui « produisent » ou

soutiennent

l’entrepreneuriat

Traits de personnalité,

caractéristiques psychologiques

ou sociologiques de

l’entrepreneur

Milieu de l’entrepreneur

Processus de création

d’une nouvelle activité

Les actions qui sont

accomplies dans ce but :

activités de gestion,

pratiques des affaires, etc.

Méthodologies

Quantitatives

Quantitatives et qualitatives Quantitatives et qualitatives

Disciplines de

base

Économie

Sociologie

Anthropologie

Sciences du comportement

Sociologie

Psychologie

Sciences de gestion

Théories des organisations

Sciences de l’action

Les auteurs de référence

Cantillon (1755) Say (1930) Weber (1967, 1971) Schumpeter (1935)

McClelland (1971) Kets de Vries (1985)

Gartner (1985, 1988) Gartner et Katz (1985)

Source : D’après Danjou (2002)

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2.1. Les approches contextuelles

Ces approches se sont intéressées à la relation entre l’environnement socioéconomique et

l’activité entrepreneuriale.

2.1.1. Le contexte économique

Le contexte économique désigne les ressources humaines, financières, technologiques,

matérielles propices au développement de l'activité entrepreneuriale. Comparant

l'évolution des taux de la création d’entreprises dans grands 6 pays industriels en Europe,

en Asie et aux Etas Unis, Wilken (1979)10 a constaté que le développement de l'activité

entrepreneuriale (mesurée par le taux de création de nouvelles entreprises) varie au rythme

de la croissance économique dans ces pays; elle prospère généralement pendant les

périodes de croissance et décline pendant les périodes de récession. Toutefois, le sens de

la causalité n'est pas évident; il est difficile de préciser si c'est la croissance économique

qui accélère le rythme de croissance ou si c'est l'inverse. D'après Moreau (2004:65),

Wilken (1979) soutient que l’activité entrepreneuriale est le reflet des mouvements

économiques (capital, travail, matériel, technologie et élargissement du marché), mais

aussi des changements dans les facteurs non-économiques (légitimité entrepreneuriale,

opportunité à la mobilité sociale, idéologie, statut et reconnaissance trouvée dans cette

activité). Il remarque, comme Stinchcombe (1965) que l’action des pouvoirs publics

(encouragements à la création d’entreprises) possède une influence significative sur

l’activité entrepreneuriale".

Selon le rapport de l’OCDE11 de 1998, le développement de l’entrepreneuriat « passe

avant tout par l’instauration de conditions générales favorables. Le recours à d’autres

instruments, comme les subventions, destinés à stimuler la création d’entreprise ne

saurait remédier à l’absence d’environnement favorable » (OCDE, 1998 : 39). D'après

10 WILKEN, P. (1979), Entrepreneurship: a comparative and historical study, Norwood, NJ, Ablex. Cité par

Moreau (2004). 11 Organisation de Coopération et de Développement Economique (1998), Stimuler l’esprit d’entreprise, OCDE.

Cité par Moreau (2004).

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Moreau (2004:66), "les mesures en faveur de la création d’entreprise sont une

composante de l’action de l’Etat. Pour l’OCDE, il est impératif que l’Etat déréglemente

les secteurs monopolistiques, favorise la concurrence, fasse appel à la sous-traitance en

effectuant un transfert d’activités publiques vers le privé. Les formalités de création

doivent être allégées, et la cessation d’activité doit être facilitée. En fait, il s’agit d’offrir

des conditions flexibles aux entrepreneurs potentiels".

2.1.2. Le contexte culturel

Ce courant de recherche regroupe les travaux qui s'intéressent au phénomène

entrepreneurial comme étant le résultat de l'influence exercée par certaines variables

socioculturelles comme par exemple la culture, l'ethnie, la famille, la religion, les valeurs,

etc. Moreau (2004), relève que plusieurs anthropologues (Barth, 1987; Rosa et Bowes,

1990; Stewart, 1991) ainsi que des sociologues (Reynolds, 1991) s’inscrivent dans ce

courant de recherche. Les différents milieux ou contextes culturels dans lesquels

l'entrepreneur a vécu et grandit favorisent, ou au contraire freinent, sa prédisposition à

entreprendre.

Dans sa revue de la littérature sur le phénomène entrepreneurial, Moreau (2004: 68) avance

que "Max Weber12 rapporte que l’idéologie religieuse a contribué à l’essor du capitalisme

entrepreneurial. Ainsi, les croyances protestantes auraient une incidence importante sur

leur participation capitaliste à la vie des affaires. En valorisant des valeurs éthiques liées,

par exemple, au travail ou à la responsabilité individuelle, l’idéologie protestante

contribue à inverser les attitudes négatives qui prévalaient à cette époque vis-à-vis de

l’entrepreneuriat. Parmi les milieux les plus étudiés on trouve aussi la famille. Les

entrepreneurs proviennent fréquemment de familles dans lesquelles un des parents ou un

des membres est de profession libérale, indépendant ou propriétaire d’une société.

Fayolle (2003) rapporte que le taux de reproduction sociale est assez souvent supérieur à

50% dans les milieux entrepreneuriaux".

12 WEBER, M. (1971), Economie et société, Paris, Plon, 1ère partie, (1922). Cité par Moreau (2004).

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D'après Moreau (2004: 68), "les travaux basés sur le contexte socioculturel présentent

l’entrepreneuriat comme un phénomène déterminé par les caractéristiques sociales,

matérielles et économiques d’une société". L’intérêt majeur de ces travaux réside dans le

fait qu’ils ont servi de contre poids aux approches économiques selon lesquelles les

entrepreneurs sont des acteurs « sous-socialisés » (isolés, rationnels et guidés uniquement

par des impératifs économiques). Toutefois, poussés à l’extrême, ces travaux risquent de

tomber dans le piège inverse, à savoir la « sur-socialisation » du comportement

entrepreneurial en mettant trop l'accent sur les facteurs socioculturels (Granovetter, 1985).

2.2. Les approches individuelles

Historiquement, l’image de l’entrepreneur a évolué selon les époques. Pendant le moyen

Age, le mot entrepreneur était employé dans le domaine de la guerre et des combats;

l’entrepreneur est le chevalier ou le combattant. Au 17éme siècle, ce mot était utilisé dans le

domaine des affaires; l'entrepreneur est la personne qui se liait par contrat avec les

pouvoirs publics pour accomplir un travail ou fournir des produits et qui, par conséquent,

supportait le risque de perte si ses dépenses dépassent ses recettes pour le chantier en

question.

Pour Filion (1997), l’histoire « scientifique » de ce mot a commencé à partir du 18éme

siècle avec, tout d’abord, les écrits de l’économiste Irlandais Richard Cantillon, ensuite

avec l'économiste français Jean Baptiste Say. Soulignant l’importance de la fonction

entrepreneuriale dans le développement économique, ces deux auteurs définissent

l’entrepreneur de façon large comme celui dont les gages sont incertains (spéculateur),

celui qui achète une matière première à un prix certain pour la transformer et la revendre à

un prix incertain (Filion, 1997). L'entrepreneur se ressemble donc à un capitaliste. Pour

Moreau (2004), malgré leur apport certain à la littérature en entrepreneuriat, les

économistes classiques et néoclassiques ont accordé une place marginale à l’entrepreneur

dans leurs modèles.

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Dans les approches individuelles, l'entrepreneur est tantôt défini par rapport à son rôle

dans l'économie (manager, innovateur, preneur de risque), tantôt par rapport à ses traits de

personnalité, à ses compétences, voire par apport à ses caractéristiques

sociodémographiques.

2.2.1. L’entrepreneur manager

L'attention portée à la fonction managériale de l'entrepreneur s'est accentuée après la

première guerre mondiale, époque pendant laquelle l'intérêt des décideurs s'est porté sur

les grandes entreprises qui sont présentées comme le moteur de la croissance et du

développement économique. Ces grandes entreprises sont caractérisées par un mode

collectif de prise de décision. L'entrepreneur est remplacé par l'équipe dirigeante13. Cette

dernière est présentée comme étant plus capable de réaliser du profit et à exercer le

pouvoir que l’entrepreneur individuel. Le rôle de manager de l'entrepreneur remonte alors

à la surface.

S'inscrivant dans le prolongement des travaux de l'économiste J.B Say qui considère

l'entrepreneur comme un gestionnaire (coordinateur) des ressources, Casson (1991 :22)

défini l'entrepreneur comme « quelqu’un spécialisé dans la prise (intuitive) de décisions

de jugement (réfléchies) portant sur la coordination de ressources rares ». Gasse (1982)

définit l’entrepreneuriat comme la gestion de ressources humaines et matérielles dans le

but de créer, de développer et d’implanter des solutions permettant de répondre aux

besoins des individus.

Stevenson (1983) parle même de « management entrepreneurial ». Cet auteur établit une

comparaison entre le comportement des entrepreneurs et celui des gestionnaires. Alors

que l'entrepreneur est guidé par sa perception des opportunités sans se sentir contraint par

les ressources qu'il possède, le gestionnaire est guidé par l'utilisation efficiente des

13 Selon Marshall (1971: 502) la nouvelle organisation industrielle a permis un déplacement de la responsabilité

et de la fonction de direction qui étaient entre les mains d'un seul individu. "Cette forme est en train d'être

remplacée par d'autres où l'autorité est divisée entre plusieurs associés ou même entre un grand nombre

d'actionnaires"

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ressources qu'il possède déjà. Ensuite, l'entrepreneur est plus orienté vers l'action et plus

prêt à agir rapidement que le gestionnaire. Enfin, l’entrepreneur met l'accent plus sur

l'utilisation des ressources que sur le contrôle des ressources, et est plus sensible à l'apport

des personnes à son projet que sur leur position hiérarchique. Le rapprochement que fait

Stevenson entre comportement entrepreneurial et managérial ne signifie pas qu’ils sont

identiques.

2.2.2. L’entrepreneur innovateur

L'innovation est souvent décrite comme l'élément essentiel de la fonction entrepreneuriale.

Selon Schumpeter (1935)14, l’entrepreneur est l’agent de changement, le facteur explicatif

du développement économique. Il est le « moteur de l’évolution économique » et innove

en inventant de « nouvelles combinaisons des facteurs de production ». L'entrepreneur

Schumpetérien se distingue de celui des économistes classiques (comme Cantillon et Say)

pour qui son rôle consiste à la simple combinaison des facteurs de production. La fonction

d'innovation implique la prise de risques ce qui distingue l'entrepreneur du capitaliste.

L’innovation constitue une force de "destruction créatrice" qui révolutionne la structure

économique. L’innovation, selon Schumpeter, s’inscrit dans une perspective large,

puisqu’elle concerne :

- La fabrication d'un nouveau produit, non familier au cercle des clients, ou d'une

qualité nouvelle d'un produit.

- L’introduction d'un nouveau procédé de production, inconnu à la branche

intéressée de l'industrie. Il n'est pas nécessaire que ce procédé repose sur une

découverte scientifiquement nouvelle. Il peut s’agir de nouveaux procédés

commerciaux.

- L’ouverture d'un nouveau débouché, c'est-à-dire d'un marché où la branche

intéressée de l'industrie n'a pas encore été introduite, que ce marché ait existé

auparavant ou non.

14 Schumpeter, J.A. (1935), Théorie de l’évolution économique, traduction, Paris, Dalloz. Cité par Moreau

(2004).

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- La conquête d'une nouvelle source de matières premières ou de produits semi-

ouvrés.

- La création d'une situation de monopole ou l'apparition brusque d'un monopole

(Schumpeter, 1935 : 95).

Toute personne qui remplit cette fonction d’innovation peut être qualifiée d’entrepreneur,

qu’il s’agisse d’un homme d’affaires indépendant, d’un employé, d’un cadre ou d’un

directeur d’entreprise. Cependant pour Schumpeter, l’entrepreneur type est le créateur

d’une nouvelle entreprise, plutôt que le manager d’une entreprise qui existe déjà.

Schumpeter (1939) précise aussi que « la fonction endossée par l’entrepreneur n'est ni

unique ni durable » : “Nobody ever is an entrepreneur all the time, and nobody can ever

be only an entrepreneur. This follows from the nature of the function, which must always

be combined with, and lead to, others. A man who carries out a "new combination" will

unavoidably have to perform current non entrepreneurial work in the course of doing so,

and successful enterprise in our sense will normally lead to an industrial position which

thenceforth involves no other functions than those of managing an old firm” (Schumpeter,

1939 : 103).

Le travail de Schumpeter constitue un apport fondamental au champ de l’entrepreneuriat.

Toutefois, on peut lui reprocher qu’il dessine un portrait héroïque de l’entrepreneur,

faisant de lui un être d’exception15. Aujourd’hui, ce portrait n’est plus compatible avec

plusieurs figures d’entrepreneurs. D’après Chabaud et Ngijol (2004 : 11), « Si cette vision

était intéressante et symbolique, elle se heurte à la dureté des faits. L'entrepreneur n'est

pas un innovateur isolé qui puise dans un stock d’inventions possibles. Il construit son

projet en s’appuyant plus ou moins sur des réseaux relationnels dans lesquels il

s’insère ».

15 « Ils sont des agents économiques d'une espèce particulière (…) l'exécution de nouvelles combinaisons est une fonction

particulière, un privilège de personnes bien moins nombreuses que celles qui extérieurement en auraient la possibilité »

(Schumpeter, 1935 : 112).

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2.2.3. Les traits psychologiques et sociodémographiques

L'étude des traits psychologiques et sociodémographiques constitue un axe de recherche

principal dans la littérature entrepreneuriale. Les premières études sur ce sujet ont

commencé dans les années 50. Les chercheurs ont tenté de répondre à des questions telles

que : « Pourquoi certains individus sont devenus entrepreneurs et d’autres non ? » ou

« Etre entrepreneur relève-il de l’inné ou de l’acquis ? ». Ces recherches se sont appuyées

sur l’étude des traits de la personnalité dans le but de concevoir des modèles prédictifs

permettant de discriminer, parmi les individus d’une population, ceux qui seront et ceux

qui ne seront pas des entrepreneurs. Le goût du risque, l'esprit d'indépendance, l'estime de

soi, le sens d'imagination et de créativité, l'engagement à poursuivre la réalisation d'une

initiative, constituent les principaux traits de personnalité qui conduisent à démarrer et

réussir un projet entrepreneurial (McClelland, 1971 ; Laufer, 1975 ; Brockhaus, 1982 ;

Julien et Marchesnay, 1996…). Dans une revue de la littérature, Byers et al., (2000) ont

identifié six caractéristiques qui distinguent les entrepreneurs. Plus précisément, il s'agit

de du besoin d’accomplissement, la prédisposition à prendre des risques importants, la

capacité à trouver rapidement des solutions aux problèmes rencontrés, le besoin d’exceller

quelque soit le domaine, la capacité à innover et à détecter des opportunités, et l'esprit de

leadership.

En ce qui concerne les recherches sur les caractéristiques sociodémographiques des

entrepreneurs, Moreau (2004:71) avance que "les approches sociodémographiques ont

étudié les caractéristiques des entrepreneurs à l’aide d’indicateurs généraux tels que le

sexe, l’âge, le milieu d’appartenance, la nationalité et le niveau scolaire. L’hypothèse de

ce courant de recherche est que des éléments sociologiques ou démographiques peuvent

jouer un rôle important sur la propension à créer une entreprise. L’identification de ces

traits sociodémographiques doit permettre de prédire le potentiel entrepreneurial d’une

région ou d’une population. Par exemple, le fait d’avoir eu des parents ou un membre de

sa famille entrepreneur augmente les chances de l’enfant de le devenir à son tour (Filion,

1997)".

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2.2.4. Critique des approches centrées sur l’entrepreneur

Alors qu'elles sont aujourd'hui de plus en plus critiquées, les travaux centrés sur la

personne de l'entrepreneur ont dominé la littérature entrepreneuriale. Ainsi pour Livian et

Marion16 (1991 : 109), « les recherches conduites pour distinguer un profil type de

créateur ont souvent eu des résultats limités ». Ils ajoutent que des enquêtes « établies à

partir d’échantillons significatifs ne distinguent que très partiellement les créateurs

d’autres populations ». Pour Hernandez (1999)17, les travaux portant sur la personnalité

de l'entrepreneur et ses caractéristiques psychologiques n’ont pas permis de distinguer

entre les entrepreneurs et le reste de la population ou de distinguer un profil type de

l'entrepreneur. Dans ce même ordre d'idées, Bruyat et Julien (1996)18 affirment que

l’entrepreneur n'est pas un être hors du commun, mais il est plutôt une personne comme

les autres qui se distingue du reste de la population par quelques détails plus que tout autre

aspect extraordinaire.

D'après Pirnay (2001:87), «Bruyat (1993) observe que ces premiers travaux ont eu la

déplaisante tendance à hisser l’entrepreneur au statut d’objet d’étude interchangeable et

généralisable. Cette réification du concept abstrait d’entrepreneur leur a permis de

considérer l’entrepreneur comme un objet transcendant dont il est pertinent et légitime de

rechercher les principales caractéristiques qui le distinguent fondamentalement des

autres "objets" ». Gartner (1988) affirme que les travaux sur la personnalité de

l'entrepreneur se trouvent dans une impasse. En effet, cet auteur estime que le

comportement entrepreneurial est si complexe et si difficile à comprendre que la question

« Qui est l’entrepreneur ? » n'a plus de sens. Il ajoute qu'il vaudrait mieux que les

chercheurs s'intéressent plutôt à la question « Que fait l’entrepreneur ? ». Selon lui, en se

détournant de l’acteur central, d’autres facteurs intéressants et importants peuvent être

discernés.

16 LIVIAN, Y.F. et S. MARION (1991), « De l’évaluation des projets de création d’entreprises au pronostic de succès », Revue Internationale PME, Vol.4, n°1, pp 107-129. Cités par Moreau (2004) 17 HERNANDEZ, E.M. (1999), Le processus entrepreneurial. Vers un modèle stratégique d’entrepreneuriat, Paris : L’Harmattan, 256 p. Cité par Moreau (2004) 18 BRUYAT, C. et P.A. JULIEN (1996), « L’entrepreneur, un gars b’en ordinaire », Congrès International Francophone sur la PME. Cités par Moreau (2004)

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3. L’approche par les réseaux : un regard différent sur l’entrepreneuriat

Les recherches sur les réseaux et du réseautage (networking) connaissent depuis le début

des années 80 une large utilisation dans le champ de l’entrepreneuriat19. Les réseaux, en

tant que stratégie de développement des petites et moyennes entreprises, sont devenus le

centre d’intérêt des entrepreneurs, des décideurs politiques et des chercheurs (Birley,

1985 ; Carsrud et al., 1986 ; Aldrich et al. 1986, 1987 ; Jarillo, 1989 ; Johannisson, 1988 ;

Butler et Hansen, 1991 ; Ostgaard et Birley, 1996 ; Steier et Greenwood, 1995, 2000 ;

Chollet, 2002 ; Hoang et Antoncic, 2003 ; Davidsson et Honig, 2003; Chabaud et Ngijol,

2005 ).

3.1. De l’entrepreneur « héroïque » à l’entrepreneur « réticulé »

L’examen de la littérature sur le comportement entrepreneurial relève qu’il a été souvent

interprété à travers deux perspectives contradictoires : la perspective « sous-socialisée »,

celle de l’entrepreneur héroïque, et la perspective « sur-socialisée », celle des approches

socioculturelles (Plociniczak, 2004).

3.1.1. Les approches « sous-socialisées »

Les approches sous-socialisées, celles des psychologues et de l’école néoclassique en

économie, isolent l’entrepreneur de son contexte social et historique et ignorent l'influence

des réseaux de relations (Plociniczak, 2004). Les théories économiques, celles de la

logique marchande pure, ne se sont pas intéressées au réseau social car elles font

l’hypothèse que la création d’entreprise se produit de façon automatique lorsque les

conditions économiques sont favorables. Par ailleurs, l'hypothèse de la concurrence pure

et parfaite, chère aux économistes, exige principalement une "impersonnalisation" de

l’échange.

19 Pour des synthèses de ce champ de recherche, on peut se reporter à Chabaud et Ngijol (2005), Yue et al., (2004), Hoang et

Antoncic (2003),Davidsson et Honig (2003).

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Les entrepreneurs sont atomisés car ils sont présentés comme des personnes sans relations

sociales, guidées uniquement par la recherche de leur intérêt personnel. L’entrepreneur est

un être isolé, égoïste et autonome. C’est aussi un être héroïque: c'est-à-dire quelqu’un qui

possède des qualités hors du commun (innovateur, preneur de risque, visionnaire...) qui le

rendent l’unique responsable de la création et de la réussite de son affaire (Plociniczak,

2004). Les relations n’ont aucun rôle dans ce contexte. Selon Plociniczak (2004: 94),

"L’action de cet être générique est atomisée : disposant de moyens supposés rares, il doit

parvenir à les combiner avec habileté afin de les utiliser pour en tirer un avantage

maximal". Granovetter critique cette représentation, pour lui « le marché anonyme des

modèles néoclassiques est virtuellement non existant dans la vie économique »

(Granovetter, 1985 : 495).

3.1.2. Les approches « sur-socialisées »

Les approches sur-socialisées du comportement entrepreneurial, celles des sociologues,

considèrent les relations sociales comme une variable exogène à l’action entrepreneuriale.

Les entrepreneurs suivraient en fait mécaniquement, à travers un processus de

socialisation et d’intériorisation des schémas comportementaux, ce que leur dictent des

forces externes (valeurs, normes, coutumes…), qui s’imposeraient par consensus,

indépendamment de toute référence à un quelconque choix rationnel. Ce modèle de

comportement serait imperméable aux relations sociales (Plociniczak, 2003). Les

entrepreneurs obéissent de façon automatique aux systèmes normatifs et culturels. Dans ce

contexte, le réseau de relations dans lequel l’entrepreneur est inscrit aurait un impact

secondaire.

3.1.3. La thèse de l’encastrement

Dans les années 80, suite à la thèse de l’encastrement (Granovetter, 1985), s’est développé

un courant voyant l’entrepreneur non plus comme solitaire (théorie néo-classique) ou fruit

d’une détermination culturelle (théorie socioculturelle) mais comme « encastré ». La thèse

de l’encastrement se positionne à un niveau intermédiaire entre les approches sous et sur

socialisées de l’entrepreneuriat qui n’est plus analysée à partir des attributs personnels, ni

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à partir des variables contextuelles, mais plutôt à partir de la forme et la nature des

relations mobilisées par l’entrepreneur. Ce dernier consulte plusieurs personnes pour le

soutenir dans sa démarche créative. Ces personnes, plus ou moins proches, constituent son

réseau relationnel (Bruyat, 1993).

La thèse de l’encastrement souligne l’interaction entre la structure sociale et l’action

économique. «Comme alternative à des modèles sous-socialisés ou sur-socialisés de

l’entrepreneuriat, nous proposons une perspective qui voit l’entrepreneuriat comme

encastré dans des réseaux de relations sociales continues » (Aldrich et Zimmer, 1986 : 8).

Loin d’être atomisés, les entrepreneurs tissent des liens d’amitié et de fidélité et ces liens

vont à la fois faciliter et limiter leur action. Cette dernière ne peut être expliquée en faisant

seulement référence aux motivations individuelles, en ce qu’elle est encastrée dans des

réseaux de relations plus qu'elle n'émane d'acteurs atomisés (Plociniczak, 2004). Sur la

base d’une analyse en terme de réseaux de relations, la thèse de l’encastrement explique

que l’action individuelle est créée, soutenue et transmise au travers le temps et l’espace et

comment « le comportement est encastré dans des systèmes stables de relations sociales »

(Granovetter, 1994 : 85).

L’encastrement, dans le sens de Granovetter, se définit comme un concept relationnel, où

le réseau représente « un ensemble régulier de contacts ou de relations sociales continues,

entre individus ou groupes d’individus » (Swedberg et Granovetter, 1994 : 121). Ce sont

les ressources et la structure de ces réseaux, à l’intérieur desquels les acteurs sont inscrits,

qui facilitent et limitent les actions qu’ils entreprennent. Tout acteur économique n’est

plus, dès lors, "uniquement guidé par son intérêt personnel, mais aussi par d’autres motifs

d’ordre relationnel tels que la confiance, le statut, la réputation, l’approbation, la

recherche de prestige, les normes et le pouvoir dont l’origine est à chercher dans le

contexte social"(Plociniczak, 2004:107).

Pour Plociniczak (2004:108), "la thèse de l’encastrement suggère que l’action de

l’entrepreneur est modelée et contrainte par la structure de relations sociales dans

lesquelles celui-ci est inscrit". Étant donné qu’ils sont le produit d’un environnement

économique, social et culturel spécifiques, la perception des entrepreneurs des

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opportunités de marché, leur capacité à détecter et à exploiter ces opportunités est

influencée et modelée par leurs réseaux de relations. Ainsi, la création d’une nouvelle

entreprise n’est plus appréhendée comme un acte individuel et isolé mais plutôt comme

une activité fondamentalement relationnelle dans le sens où la famille, les amis, les clients

et les fournisseurs forment une partie du réseau relationnel à l’intérieur duquel les

décisions économiques sont prises. Selon Boutillier et Uzunidis (1998), on ne naît pas

entrepreneur mais on le devient par la mobilisation de son « capital social » (Bourdieu,

1980) composé de capitaux, de connaissances et de relations.

Selon Saleilles (2007:144), "Le courant de l’entrepreneur « encastré » s’appuie sur deux

hypothèses de base. Premièrement les entrepreneurs réussissent parce qu’ils sont

capables d’identifier des opportunités et d’obtenir des ressources limitées de leur

environnement. En second lieu, ces ressources sont obtenues par des échanges entre les

entrepreneurs et leurs réseaux sociaux. « Mobiliser des ressources pour poursuivre des

opportunités requiert des contacts, des connaissances et de la confiance. Mobiliser des

ressources implique aussi de demander à d’autres de fournir des moyens financiers et des

efforts pour une entreprise dont l’avenir est incertain. L’entrepreneuriat est donc une

activité essentiellement de mise en réseau. » (Dubini et Aldrich, 1991 : 306)". Le réseau

social de l’entrepreneur façonne son comportement et lui permet d’accéder à une variété

de ressources tangibles et intangibles (Larson, 1992). Les entrepreneurs sont encastrés

dans un ensemble complexe de liens sociaux qui facilitent ou contraignent leur capacité à

obtenir des opportunités et des ressources à leurs entreprises (McGee, 2000). La

proposition centrale de l’approche basée sur les réseaux est que les relations personnelles

constituent une ressource précieuse pour la conduite des affaires car ils facilitent l’action

économique.

La notion d’encastrement englobe selon Granovetter (1985) deux niveaux d’analyse

différents : l’aspect relationnel et l’aspect structurel. L’encastrement relationnel renvoie à

l’influence qu’exercent les liens interpersonnels développés dans le temps au travers des

interactions répétées avec d’autres acteurs (Bourdieu, 1985 ; Burt, 1992 ; Lai et al., 1998;

Lin, 2001). De son côté, l’encastrement structurel renvoi à la position (structure)

qu’occupe l’acteur dans le réseau (Burt, 1992 ; Borgatti et al., 1998). L’encastrement

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relationnel renvoi au degré de proximité affective et émotionnelle des relations

interpersonnelles permettant d’analyser la préférence parmi les acteurs économiques de

traiter avec des individus qu’ils connaissent déjà. Ainsi les ressources et l’information

obtenue par les réseaux relationnels sont moins coûteuses et plus riches que ceux obtenus

par des moyens formels. La réciprocité et la confiance sont deux aspects essentiels de

l’encastrement relationnels. La présence de réciprocité est une condition sine qua non à

l’existence même de la relation dyadique. La notion de réciprocité est fortement associée à

celle de la confiance et, toutes les deux, sont nécessaires à l’existence des échanges dans

les relations (échange de valeurs, de normes, de croyances, d’obligations et d’attentes). La

confiance et la réciprocité sont généralement décrites en termes de force de la relation

dyadique.

L’encastrement relationnel de l’entrepreneur renvoie à l’influence des relations bilatérales

répétées développées dans le temps (familiales, amicales, professionnelles, d’affaires)

reliant l’entrepreneur à ses interlocuteurs. L’encastrement structurel de l’entrepreneur

implique que chaque situation particulière qu’il rencontre dépend des caractéristiques

intrinsèques de la structure sociale, c’est-à-dire de la structure du réseau dans lequel il est

inséré (Plociniczack, 2003)

Selon Coleman (1990), l’efficacité des échanges marchands dépend, en outre, de la

structure des liens sociaux. A la différence de l’encastrement relationnel renvoie à la

relation dyadique (interpersonnelle) entre deux acteurs, l’encastrement structurel

s’intéresse à la structure de tous les liens entre tous les membres d’un réseau donné (un

groupe d’amis, une famille, une entreprise..). S’intéresser uniquement à l’encastrement

relationnel risque de mener à une « atomisation dyadique » (Granovetter, 1990), "sorte de

réductionnisme qui consiste à s’intéresser aux relations entre deux acteurs, à un niveau

bilatéral, sans porter de regard sur la manière dont ces relations sont elles-mêmes

encastrées dans des structures d’ordre supérieur" (Plociniczack, 2003). L’encastrement

structurel permet de comprendre comment le lien interpersonnel est, lui-même, encastré

dans un plus vaste réseau, afin de saisir les répercussions de ce lien sur les autres liens et

vice-versa.

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L’encastrement structurel renvoi aux propriétés structurelles (ou morphologiques) du

réseau relationnel telles que la taille ou la diversité, le nombre et la proportion des

relations non redondantes. L’encastrement structurel reflète la redondance entre les

membres du réseau. Un acteur qui a des contacts avec deux individus qui sont eux-mêmes

connectés l’un à l’autre, possède un réseau redondant. L’existence d’un lien entre les deux

individus rend l’un d’entre eux redondant pour l’acteur titulaire du réseau. L’information

connue par l’un est très probablement connue aussi par l’autre. Burt (1992) postule ainsi

que les acteurs, possédant une multitude de contacts uniques avec des individus non reliés

entre eux, occupent des positions stratégiques qu’il nomme « trous structurels ». Il avance

ainsi l’argument structurel qui tient à la position occupée dans le réseau, octroyant à

l’acteur la possibilité de gérer les flux d’informations entre les entités non reliées du

réseau.

L’encastrement relationnel et l’encastrement structural sont, tous les deux nécessaire, pour

affiner notre compréhension du phénomène de création d’entreprises. Toutefois, les

auteurs ne s’entendent pas toujours sur quelle structure de réseau permettent le meilleur

accès aux informations et aux ressources. L’utilité de chaque structure de réseau ou de

chaque type de relation est fonction de l’action poursuivie par l’entrepreneur (Aldrich et

Zimmer, 1986).

3.2. Réseaux personnels versus réseaux interorganisationnels La notion de réseau est largement employée par les chercheurs en entrepreneuriat

(Dodd, 1997). Cette notion a été a été appréhendée à travers plusieurs niveaux. À

partir d’une large revue de la littérature sur le concept de réseau en entrepreneuriat,

O’Donnel et al., (2001) ont distingué deux principaux courants de recherche : les

réseaux interorganisationnels d’une part, et les réseaux personnels d’autre part. Le

tableau suivant résume les principales caractéristiques de ces deux courants de

recherche.

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Tableau 3 : Le concept de réseau dans les recherches en entrepreneuriat

Réseaux

interorganisationnels

Réseaux personnels

Acteurs

Organisations Individus

Types de liens

Formels

Informels

Niveaux d’analyse

Dyadique

Egocentrique

Champ de recherche

Théorie des coûts de transactions, marketing industriel

Sociologie économique, Théorie des réseaux sociaux

Exemples

Réseaux verticaux/horizontaux

Réseaux personnels/sociaux

Terrain de recherche

Districts industriels, joint-ventures Création d’entreprise, PME

Source : O’Donnel et al., (2001 :750)

Les réseaux personnels sont construits du point de vue d’une personne donnée, en

l’occurrence dans cette recherche l’entrepreneur. De leur côté, les réseaux inter-

organisationnels représentent un résultat collectif quand les réseaux personnels

interconnectés sont examinés. Alors que les réseaux personnels sont formés par des

individus reliés entre eux de façon informelle, les réseaux inter-organisationnels se

composent par contre d'acteurs reliés entre par des liens plus formels (Saleilles,

2007:161).

Toutefois, les frontières entre les réseaux personnels et interorganisationnels sont

imprécises. Les deux sont intimement liés et se confondent durant le processus de

création et de démarrage de l’entreprise. Ainsi, le terme de réseau personnel est

parfois utilisé pour désigner des acteurs qui ne représentent pas des individus. A titre

d'exemple, les fournisseurs, les clients et les concurrents font généralement partie de

la définition d’un réseau personnel, alors qu'en réalité ils peuvent être considérés

comme des organisations et doivent donc faire partie de la définition du réseau inter-

organisationnel. Néanmoins, ces deux types de réseaux sont de plus en plus mélangés

dans les recherches. Ainsi en entrepreneuriat, Johannisson et al. (1994) considèrent

que la distinction réseau personnel/inter-organisationnel est, dans une large mesure,

dépassée. Selon Saleilles (2007:161), "l’entrepreneur incarne son entreprise ; il doit

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personnellement intégrer les diverses dimensions sociales et économiques des liens du

réseau. Ainsi, les diverses recherches en entrepreneuriat sur le réseau personnel

incluent, bien souvent, à la fois des liens formels et informels entre les individus entre

eux, et d’autres entre les individus et les organisations au sein de leur contexte

environnemental".

Selon Saleilles (2007), les entreprises de petite taille ou nouvellement créées ont

particulièrement besoin du glissement des échanges personnels vers des échanges

inter-organisationnels. La personnalisation des échanges entre l'entrepreneur et les

membres de son réseau est précisément ce qui caractérise ce type d'entreprises. Si l’on

considère l’activité ‘réseau’ en action, au tout début du développement de l’idée de

création, l’objet d’étude est l’entrepreneur en tant que personne. Cependant, quand le

premier échange a lieu, l’attention se porte sur l’entreprise elle-même (Aldrich et al.,

1987).

Dans le cadre de notre travail, nous nous intéressons au réseau personnel de

l’entrepreneur tel qu’il est observé dans le processus de création d’entreprise. La

notion de réseau personnel est de plus en plus utilisée dans la littérature

entrepreneuriale et a ainsi reçu plusieurs définitions. Pour Joyce et al. (1995), par

exemple, l'existence de liens entre l'entrepreneur et les membres de son

environnement ne suffisent pas former un réseau de soutien à moins que les dits

membres participent activement dans sa démarche créatrice. De son côté, Burt (1992)

définit le réseau personnel de façon très large comme étant formé par l'ensemble des

liens avec les personnes qu’il connaît actuellement, toutes les personnes qu’il a connu

auparavant et toutes les personnes qui le connaissent même s’il ne les connaît pas.

Gilmore et Carson (1999) définissent le réseau comme un ensemble de personnes qui

peuvent ou ne peuvent pas se connaître et qui, d’une façon ou d'une autre, apportent

leur soutien à la démarche de création, que ce soit de manière passive, réactive ou

proactive. Dans l’ensemble, la littérature entrepreneuriale définit le réseau personnel

comme étant formé par tous les liens qui s’étendent autour de l’entrepreneur ou

convergent vers lui.

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3.3. Importance des réseaux personnels dans la création

d’entreprises

Les recherches portant spécifiquement sur le rôle des réseaux personnels dans la création

d’entreprises ont débuté dans les années quatre vingt. Dans un travail pionnier, Arocena et

ses collaborateurs (1983) affirment que « la création d’entreprise est une affaire de

réseaux » et que la principale tâche du créateur est de s’introduire dans différents réseaux

(familiaux, sociaux et professionnels) afin d’obtenir les soutiens sans lesquels il lui est

difficile de créer.

Pour Dubini et Aldrich (1991 :306), « la création d’une entreprise est une activité

fondamentalement relationnelle ». Brüderl et Preisendörfer (1998: 214) affirment: “Social

networking is directly connected with the very idea of an entrepreneur. The building up of

a new business means that existing social relationship have to be activated and new ones

created. So, entrepreneurship is a relational task, a combinatorial problem, it is

inherently a networking activity”. Johannisson (1990 : 41) ajoute, dans le même ordre

d’idées, « le réseau relationnel représente la ressource la plus importante pendant le

processus de création d’entreprise ». Celui qui s’engage dans une création d’entreprise

doit constituer un solide réseau personnel afin de disposer de la bonne information,

d’obtenir des autorisations, de trouver des fonds, des marchés, de bons salariés, des

associés, etc.

Par ailleurs, les grands auteurs en sociologie ; ceux qui ont fondé l’analyse des réseaux ;

se sont intéressés au champ de l’entrepreneuriat en lui consacrant des études spécifiques

(Burt, 1992, 2000; Granovetter, 1995; Swedberg, 2000). Ainsi selon Burt (1983),

l’entrepreneur doit apporter trois catégories de ressources. Tout d’abord, des ressources

financières (argent liquide, dépôts en banque, lignes de crédit...). Ensuite, des ressources

humaines (habiletés, intelligence, expérience et éducation). Enfin, les relations constituent

des ressources sociales : c’est à travers les contacts avec les amis, collègues et clients que

viennent les opportunités pour transformer les ressources humaines et financières en

profit.

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Pour lancer son projet, l’entrepreneur doit convaincre les pourvoyeurs de ressources

(banquiers, sociétés de capital risque, clients, fournisseurs, marché de travail, Etat…)

qu’une nouvelle entreprise va naître, en l’absence de tout élément tangible (Gartner, Bird,

Starr, 1992). Il doit convaincre les futurs clients que les services ou produits qu'il propose

existeront bien, les banquiers de lui accorder des lignes de crédit, les fournisseurs de lui

livrer des machines (Bruyat, 1993). Or, pour les pourvoyeurs de ressources, le porteur du

projet est un partenaire incertain et à risque. D’après Aldrich et Fiol (1994 : 650), « sans

preuves externes, pourquoi les pourvoyeurs de ressources devraient-ils faire confiance à

un entrepreneur qui soutient qu’une relation va ‘marcher’, étant donné que cet

entrepreneur n’est peut-être qu’un hurluberlu ». Dans ce contexte, le recours aux relations

personnelles paraît indispensable pour que l’entrepreneur puisse obtenir les différentes

ressources qui lui font défaut. Les entrepreneurs utilisent leurs réseaux personnels pour

accéder aux clients, aux fournisseurs, à la technologie, aux ressources financières, aux

ressources physiques, au soutien moral et managérial, et au personnel (Aldrich et Elam,

1995).

D'après Salleiles (2007: 144), "Les avantages du recours aux relations personnelles plutôt

qu’aux relations de marché classiques sont nombreux (Johannisson, 1986). Tout d’abord,

en établissant un réseau de relations de confiance, l’entrepreneur est assuré que la façon

personnalisée qu’il a de conduire son entreprise n’est pas questionnée. De plus, la petite

taille de l’entreprise nouvellement créée et l’absence d’expérience du créateur font que

les ressources autres que celles qui sont encastrées dans un réseau de relations sont

difficiles à atteindre. En outre, à cause d’un lien d’amitié ou de connaissance, les

ressources obtenues par le biais du réseau personnel peuvent l’être à un coût inférieur à

celui du marché. Mais, également, certaines ressources obtenues par le biais du réseau

n’auraient pas pu l’être, même à un coût supérieur, dans le cadre d’une relation

marchande (Witt, 2004)".

Birley (1985) a montré, dans une étude conduite aux Etats Unies, que les liens avec les

membres de l’environnement socio-économique jouent un rôle clé pendant le processus de

création. cet auteur a montré que les réseaux relationnels sont utiles pour « obtenir des

informations sur ce qui est disponible, des conseils sur la meilleure façon de faire, des

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garanties sur la réussite des actions engagées, des ressources en matériel, en locaux et en

argent » (1985: 109). En plus de l’information, les relations personnelles de l’entrepreneur

apportent le soutien moral et matériel et le soutien psychologique nécessaires au projet.

Les amis qui possèdent de l’expérience dans le domaine financier, commercial ou

technique apportent leurs conseils, leurs encouragements et ravivent l’enthousiasme de

l'entrepreneur.

Dans sa thèse de doctorat, Bruyat (1993) affirme que le réseau relationnel de

l'entrepreneur lui permet de réunir des ressources financières, mais aussi de décrocher les

premières commandes, d'obtenir de meilleures conditions d'approvisionnement, de trouver

des locaux, de se procurer le plus souvent gratuitement les conseils et les compétences qui

lui manquent, d'obtenir des informations, etc. « Tout au long de son histoire personnelle,

l’entrepreneur est en interaction avec son environnement familial, social et professionnel.

C'est dans ces environnements qu’il trouvera les exemples de rôle, les ressources

nécessaires, ses futurs collaborateurs, ses fournisseurs et ses clients, des informations,

des conseils, etc. » (Bruyat, 1993 :235) De plus, le réseau relationnel est susceptible de

"modeler les buts du créateur en lui procurant des exemples de rôle. De ce fait, il fait

office de filtre structurant le système d'information et de finalisation du créateur" (Bruyat,

1993 : 206).

D’après Aldrich, Elam et Reese (1995), les relations interpersonnelles permettent à

l’entrepreneur de surmonter les difficultés de la création, d’étendre son champ d’action, de

gagner du temps et d’accéder à des ressources et opportunités autrement inaccessibles.

D’après Alain Fayolle (1996 : 110), « les relations personnelles et professionnelles

constituent des éléments facilitateurs et catalyseurs qui permettent de gagner du temps et

de l’efficacité face à la complexité des situations et à la multiplication des démarches et

procédures ». Plus particulièrement, la famille joue souvent un rôle crucial pendant la

création d’entreprise. Elle interfère dans le processus de création, incite, aiguillonne ou

tempère. Les relations professionnelles (collègues de travail, fournisseurs, clients,…) sont

utiles pour évaluer et développer l’idée initiale du projet et pour démarrer les activités. De

la même façon, les réseaux de connaissances peuvent permettre aux entrepreneurs d’être

mieux informés et plus crédibles. Les réseaux d’amis et d’anciens élèves peuvent

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également être mobilisés à certains moments du processus de création (Fayolle,

1996 :121).

L'étude de Brenner et Toulouse (1988) démontre l'importance du réseau relationnel dans

la création d'entreprises. En apportant le soutien financier, psychologique et matériel et en

servant comme réservoir de main-d'œuvre, ce réseau sert comme pilier au projet

entrepreneurial. Dans un même schéma de pensée, Laroche (1993) et Brenner et Toulouse

(1988) soulignent l'importance du réseau familial dans le processus de création

d'entreprises. Celui-ci agit comme mobilisateur des ressources de gestion et de main-

d'oeuvre.

D’après Greve et Salaff (2003: 2), « l’approche par les réseaux s’intéresse aux relations

entre l’entrepreneur et ceux qui lui apportent les ressources cruciales pour la création

d’entreprise. Les entrepreneurs ont des idées à tester, des connaissances et des

compétences pour gérer l’entreprise, mais ils ont aussi besoin de ressources

complémentaires afin de produire et commercialiser leurs produits. Ils se procurent le

soutien, les connaissances et l’accès aux circuits de distribution à travers leurs réseaux de

relations sociales »

Le réseau personnel de l’entrepreneur est très important pour le démarrage d’une

entreprise. La disponibilité et le développement des réseaux personnels expliquent

pourquoi certaines personnes créent des entreprises et d’autres pas (Aldrich et

Zimmer, 1986). Il est aussi souvent admis que les informations nécessaires pour

démarrer une entreprise sont souvent transmises à l’entreprise à travers un réseau

d’amis et de connaissances plus ou moins proches (Johannisson, 1987). Pour d’autres

(Jarillo, 1989 ; Ostgaard et Birley, 1994), le réseau personnel du propriétaire-dirigeant

est la plus importante ressource sur laquelle il se repose. Les bénéfices de la création

et de l’entretien d’un réseau sont divers et variés, même s’il n’existe pas de consensus

en la matière ; on retrouve notamment le partage d’informations, l’extension du

nombre des contacts, la présentation à des partenaires, l’avancée d’idées (O’Donnell

et al., 2001).

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En Tunisie, les recherches sur ce sujet sont rares. Dans une étude comparative sur 42 cas

de création dans les villes de Sfax et de Gafsa, Elloumi (2000) a montré que le réseau

relationnel du créateur d’entreprise est un « incitateur de premier ordre qui intervient aux

différentes phases du processus de création ». Plus précisément, les liens avec la famille

(parents, conjoints, frères et cousins) ainsi que les liens avec des « amis entrepreneurs »

apportent un soutien moral et financier important. Les liens avec les collègues de

travail ou d’université sont essentiellement utilisés pour trouver des associés (Elloumi,

2000).

Dans une autre recherche, Denieuil (1992) a étudié l’impact des réseaux de connaissances

et des relations personnelles dans l’émergence de l’activité industrielle dans la région de

Sfax. Plus précisément, cet auteur a montré le rôle des réseaux de connaissances et des

relations amicales dans les premiers investissements et approvisionnements. La plupart

des entrepreneurs « sfaxiens » bénéficient et font une utilisation extensive de réseaux

relations sociales diverses et variées. Par ailleurs, la réussite des entrepreneurs de cette

région s’explique, en partie, par les soutiens familiaux et les réseaux d’amitié qui ont

sous-tendu leur développement. Ces réseaux permettent d’accumuler un capital social

concourant à la réussite et à la viabilité du projet. Dans une autre recherche qualitative sur

18 cas de création, Zghal (1997) a constaté que la création d’entreprises en Tunisie est

« un projet bénéficiant des relations particulières de l’entrepreneur avec le milieu des

affaires ».

3.4. La mobilisation du réseau personnel : entre déterminisme et

volontarisme

Très peu de travaux ont essayé de comprendre la façon avec laquelle l’acteur individuel

utilise son réseau personnel. D’après Klyver et Scott (2004), deux approches s’opposent

quant à la façon avec laquelle l’acteur individuel gère ses activités relationnelles. Ces

deux approches contradictoires sont l’approche déterministe et l’approche volontariste (ou

rationnelle).

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3.4.1. L’approche déterministe

Cette approche présente l’acteur individuel comme quelqu’un qui n’a pas beaucoup

d’emprise sur son réseau de relations. Les actions individuelles sont conçues comme la

conséquence des configurations structurelles des réseaux. L’individu est perçu comme un

membre d’un réseau, obéissant passivement à des normes et à des pressions externes. Les

ressources accessibles à travers les réseaux sociaux ne résultent pas d’une intention de

l’acteur, mais sont considérées comme des ressources naturelles que l’individu mobilise

inconsciemment pour agir. Selon Klyver et Schott (2004:3), “In this perspective, the

entrepreneurs’ network is given in light of former acts of the entrepreneurs rather than

selected”.

Ainsi, l’étude réalisée par Granovetter (1973) sur la recherche d’emplois n’a relevé

aucune volonté intentionnelle ou délibérée des individus d’effectuer des investissements

dans certains contacts afin d’acquérir des informations sur de potentielles opportunités.

Pour Aldrich et Zimmer (1986), l’entrepreneur n’a pas (ou très peu) la possibilité d’agir

de façon individuelle sur la configuration du réseau personnel. Coleman (1988), par

exemple, soutient que les relations sont "fortuites" ou données et que les avantages qui en

résultent constituent une externalité des relations. Ainsi, les bénéfices obtenus d’un réseau

de relations sont souvent les sous-produits d’activités engagées pour atteindre d'autres

buts. Selon la logique de ce raisonnement, les relations qui apportent à l'entrepreneur les

ressources nécessaires à son projet n’ont pas été construites pour poursuivre et réaliser cet

objectif précis.

Dans ce même ordre d’idées, Chollet (2002) affirme que le réseau personnel de

l’entrepreneur est très difficile à gérer, pour au moins deux raisons. D’abord, parce que

l’accès aux ressources disponibles dans un réseau personnel ne dépend pas uniquement de

la volonté du titulaire de ce réseau mais dépend aussi et surtout de la volonté des

personnes qui sont en possession de ces ressources. Ainsi par exemple, l’accès à certaines

ressources dépend non pas des contacts directs de l’individu, mais plutôt des contacts de

ses contacts (appelés aussi contacts indirects). Or, l’individu n’a que peu - sinon aucun –

pouvoir sur ses contacts indirects. Ensuite, la constitution d’un réseau prend du temps et

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les besoins en ressources d’un individu varient dans le temps. Par conséquent, il est

difficilement concevable de construire un réseau avec un objectif précis à un instant

donné.

Dans un réseau personnel, peu de liens sont choisis par (Ego) de façon volontaire, et ce

dernier possède donc très peu d'emprise sur son réseau. Selon Huaut (2004: 61), « on peut

réellement s’interroger sur la capacité de l’acteur à maîtriser l’encastrement ». Saleilles

(2007:145) ajoute, "les individus ne recherchent pas seulement des ressources et à travers

les réseaux, ils éprouvent aussi un sentiment d’appartenance : le même lien peut être à la

fois à l’origine de l’acquisition de ressources (perspective instrumentale) et source

d’identité, de création, voire de re-création du lien social (perspective non instrumentale).

Enfin, des liens de nature « multiplexe » rendent impossible l’optimisation d’un réseau

personnel".

Les travaux qui s’inscrivent dans le cadre de cette approche déterministe sont relativement

peu nombreux, notamment quand l’objet est les réseaux entrepreneuriaux (Klyver et

Schott, 2004). Néanmoins, des travaux dans le domaine de l’entrepreneuriat ethnique

s’inscrivent clairement dans cette approche déterministe (Johannisson, 1988; Johannisson,

1996; Brüderl et Preisendörfer, 1998 ; Singh et al. 1999 ; Honig et Davidsson, 2000 ;

Shane et Venkataraman, 2000 ; Hoang et Antoncic, 2003). Ces travaux étudient les

différences dans les niveaux d’activités entrepreneuriales entre les divers groupes

ethniques et cherchent les explications aux différences observées du côté des

caractéristiques des réseaux relationnels dans lesquels est encastré chaque groupe

ethnique.

3.4.2. L’approche volontariste

Cette approche part du postulat que l’acteur individuel est une personne active qui génère

son propre pattern de décisions et d’interactions (Burt, 1992, 2000). Le réseau personnel

est perçu alors comme un instrument au service de la poursuite de ses objectifs

instrumentaux. Les acteurs sont généralement considérés, quoique de façon implicite,

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comme des agents actifs qui construisent des relations et les utilisent pour atteindre leurs

objectifs.

Dans son ouvrage intitulé Friends of Friends (1974), Boissevain affirme que la

constitution d’un réseau de relations ne doit rien au hasard car les acteurs individuels

pensent, protègent et se servent de leurs réseaux de relations. Les relations sont organisées

et influencées par l’acteur individuel dans le but de résoudre des problèmes ou d’atteindre

des objectifs. L’individu est vu en temps qu'acteur social qui manipule ses relations selon

ses propres besoins. Bourdieu affirme que les relations se construisent, sont sélectives et

sont fondées sur les profits qu’elles procurent : « L’existence d’un réseau n’est pas un

donné naturel (…), mais le produit du travail d’instauration et d’entretien qui est

nécessaire pour produire et reproduire des liaisons durables et utiles, propres à procurer

des profits. Autrement dit, le réseau est le produit de stratégies d’investissement »

(Bourdieu, 1980 : 2).

Burt (1992) s’est demandé quelle stratégie pouvait être optimale pour tirer de son réseau

de relations le maximum d’avantages. Étant donné que la création et à l’entretien d’un

réseau de relations ont des coûts (temps, agent, énergie…), il faut privilégier les relations

utiles. Cet auteur considère que, dans un contexte fortement compétitif, un individu a

intérêt à gérer ses relations de manière à ce que les personnes avec lesquelles il est en

contact ne soient pas liées entre elles. Ainsi, dans un réseau dense tout le monde dispose

plus ou moins des mêmes informations et tout le monde aura accès aux mêmes ressources,

un tel réseau est donc redondant : il ne sert à rien d’entretenir des liens avec chacune des

personnes qui composent ce réseau, il suffit simplement d'entrer en relation avec un seul

membre et de garder ses efforts pour entrer en relation avec des personnes d’autres

milieux.

Par ailleurs, Granovetter (1999, 2002) semble revenir sur ses positions précédentes et

reconnaître l’idée que les individus recherchant un emploi auraient conscience de

l’avantage informationnel à utiliser des liens faibles pour atteindre leur objectif. Cet

auteur va alors parler du « réseau intentionnel » au sens d'une action coordonnée pour un

but spécifique.

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En entrepreneuriat, plusieurs auteurs soutiennent, quoi que de façon implicite, que

l’entrepreneur joue un rôle pro-actif dans la constitution et la gestion de son réseau

(Woodward, 1988; Aldrich et al, 1989 ; Cromie et Birley, 1992; Foss, 1994 ; Hansen,

1995; Greve, 1995; Hills et al., 1997; Jenssen, 1999; Singh, 2000; Davidsson et Honig,

2003).

Ces auteurs défendent l’idée que les relations mobilisées par l’entrepreneur à un moment

donné relèvent d’une sélection, d’un choix délibéré. D’après Burt (1992), l’entrepreneur

choisit ses contacts de manière bien déterminée de façon à éviter les investissements qui

font double emploi. De même, Dubini et Aldrich (1991) ont montré que les entrepreneurs

efficaces planifient et conduisent plus systématiquement que les autres des actions

relationnelles pour augmenter l’intensité et la diversité de leurs réseaux de relations. Selon

Witt (2004:406), “The existing network theories of entrepreneurship implicitly assume

that the actors, i.e. the entrepreneurs, can evaluate and influence their network ties to

other persons. In particular, existing research is guided by the idea that personal

networks of entrepreneurs are being created by economic decisions and not simply by

chance”

Cette approche individualiste et instrumentale, sous-jacente à la plupart des travaux en

entrepreneuriat sur les réseaux personnels, a été critiquée car elle rapprocherait l’analyse

des réseaux de l’analyse stratégique. Granovetter (1985), par exemple, critique cette

compréhension de l’utilisation des réseaux personnels car, selon, lui, elle accorde aux

individus une rationalité proche de celle défendue par les économistes. Néanmoins,

Chabaud et Ngijol (2004) défendent l’idée que l’opposition de Granovetter (1985) peut

être levée dans la mesure où rien n'autorise le chercheur à refuser une question sous le

prétexte que cette question témoigne d'une forme de rationalité rejetée par le chercheur.

Chabaud et Ngijol (2004) ajoutent que l'intérêt pour le chercheur est de mieux connaître

les principes de constitution, de formation et de déformation des réseaux, par un acteur,

l'entrepreneur, sans exclure de son analyse une question, du fait d'un choix d'hypothèses

ex ante.

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3.4.3. L’approche interactionniste

L’ambition de l’approche interactionniste est de dépasser l’opposition entre les deux

perspectives traditionnelles de la mobilisation des réseaux personnels, l’objectivisme de

l’approche déterministe, d’une part, et le subjectivisme de l’approche volontariste, d’autre

part. Dans le cadre de cette approche interactionniste, les réseaux personnels

contraindraient les actions individuelles et, en retour, seraient façonnés par elles. Le

réseau personnel n’est pas uniquement un fait mais aussi la résultante des actions

individuelles.

Cette position nous conduit à adopter une perspective proche de la théorie de la

structuration, c’est à dire qui met l’accent sur la dualité de l’action et de la structure

(Giddens, 1984). Selon cette théorie, l’action et la structure opèrent en même temps et se

constituent mutuellement (Giddens 1984). Cette théorie repose sur le postulat que les

structures sociales (réseaux) ne sont pas seulement élaborées par des acteurs compétents

dans le cours des interactions : elles sont aussi reconstituées à travers ces interactions. Les

acteurs sociaux médiatisent les structures sociales dans leurs actions. Il s’en suit que

l’utilisation du réseau n’est ni complètement déterminée par le contexte (déterminisme de

la structure), ni totalement dictée par l’unique volonté de l’entrepreneur (déterminisme de

l’action).

Selon cette approche, les entrepreneurs ont un certain degré de liberté dans le choix du

réseau mobilisé, tout en étant en même temps influencés par l’environnement et

l’entourage. Les entrepreneurs jouent un rôle actif dans la structuration de leurs réseaux de

façon à réaliser leurs objectifs et à maximiser les résultats escomptés. Ainsi malgré les

contraintes relationnelles (par exemple, encastrement dans un cercle amical, familial ou

professionnel), les entrepreneurs peuvent, à un certain degré, adapter leurs réseaux en

fonction des situations rencontrées. C’est ainsi que, selon l’étape de création, certaines

relations sont activées alors que l’activation des autres relations est différée. Selon les

problèmes à résoudre ou les objectifs à atteindre, l’entrepreneur aura recours à des réseaux

différents.

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L’entrepreneur retrouve, ici, la dimension de son rôle d’acteur qui agit, subit et bénéficie

du réseau qu’il contribue à construire et à gérer. Le choix des réseaux mobilisés tient

compte à la fois des finalités de l’entrepreneur et des contraintes qui pèsent sur son action

et limitent l’étendu des options disponibles. Le choix d’activer certaines relations plutôt

que d’autres dépend de l’utilité de la relation pour la situation entrepreneuriale du moment

et de la capacité de la relation à fournir des ressources pertinentes dans cette situation

(Jack, 2005).

En ce qui nous concerne, si nous ne pouvons nier que l'entrepreneur puisse utiliser son

réseau de façon réfléchie afin d’obtenir les ressources dont ils ont besoin pour son affaire,

il faut néanmoins reconnaître que cette utilisation obéit souvent à d'autres logiques que

celles qui avancent que l'entrepreneur est un acteur rationnel qui prend des décisions

calculées afin de maximiser ses avantages. Ainsi, et comme le souligne Saleilles (2007), la

construction d’un réseau personnel ne peut pas être assimilée à une stratégie rationnelle et

purement utilitariste, mais en même temps il faut aussi envisager la possibilité que

l'entrepreneur puisse "gérer" son réseau. Plus précisément, l’entrepreneur sélectionne

parmi un ensemble d’acteurs ceux dont les objectifs sont compatibles aux siens. Et les

acteurs sollicités (famille, amis, associés, salariés…) procèdent de même. La formation du

réseau personnel consisterait donc à la constitution d’un champ des possibles. À travers le

tissu de relations qu’ils composent, les entrepreneurs acquièrent une certaine autonomie

par rapport au système dominant sans pour autant s’affranchir de certaines dépendances

socio-économiques.

3.5. Analyse des limites et des insuffisances de l’approche basée

sur les réseaux

Yue et al., (2004)20 ont constaté la croissance rapide du nombre de publications sur les

réseaux entrepreneuriaux passant de 7 publications en 1993 à 62 publications en 2003.

Toutefois, et malgré le grand volume de publications sur ce sujet, nous avons encore

beaucoup de mal à connaître les contenus, les processus et les dynamiques des réseaux

entrepreneuriaux (Hoang et Antonic, 2003). L’une des raisons à cette difficulté est

20 Les auteurs ont utilisé les données de trois bases de données : EBSCO, Science Direct et Emerald.

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vraisemblablement la pluralité des perspectives théoriques à partir des quelles a été

abordée cette problématique. Ainsi, le concept de réseaux a été utilisé pour désigner

plusieurs phénomènes tels que les coopérations interentreprises, les districts industriels,

les relations interpersonnelles, etc. En l’absence d’une compréhension partagée du

concept de réseaux, il n’est plus possible d’établir une comparaison des résultats des

études empiriques rendant ainsi très difficile le développement d’un socle théorique

(Bygrave et Hofer, 1991 ; Verstraete, 1999).

Par ailleurs, les recherches empiriques réalisées sur ce sujet dans les pays émergents et les

pays en voie de développement sont peu nombreuses. Par conséquent, il y a là un besoin

réel et une opportunité à saisir afin d’approfondir notre compréhension des modalités de

constitution et de développement des réseaux entrepreneuriaux dans un pays émergent

comme la Tunisie.

Les recherches sur les réseaux entrepreneuriaux ont donné naissance à des résultats

contradictoires et ont produit un ensemble éparpillé de concepts et d’outils de mesure

(Witt, 2004). En dépit du consensus général sur l'importance des réseaux en tant que

principaux pourvoyeurs de ressources utiles à la création, il y a moins d'accord et plus

d'ambiguïté quant aux propriétés des réseaux associés au succès de l’entrepreneur

(Bloodgood et al. 1995; Rowley et al. 2000; Hite et Hesterly 2001; Elfring et Hulsink

2003). Ainsi, plusieurs auteurs ont souligné le manque d’approfondissement théorique des

travaux existants sur ce sujet. Hoang et Antoncic (2003), par exemple, déplorent l’absence

d’un cadre théorique de base qui sert aux chercheurs pour développer des concepts

robustes à explorer.

D’après Bruyat (1993 : 206), « le réseau relationnel du créateur d’entreprise est

particulièrement étudié aujourd'hui, sans que les résultats de la recherche empirique

soient, à notre avis, convaincants. Les difficultés liées à la mesure et l'absence de prise en

compte de la contingence sont, sans doute, responsables de cet état de fait ». Davidsson

(2001: 10), affirme “While theories and arguments pointing out the importance of

networks are intuitively appealing, empirical work on the issue has been disappointingly

unable to yield strong results. Likely reasons for this is that the research has not been

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enough theory-driven, or that the assessment of resources provided by the network

contacts has not been sufficiently related to the demands of the specific new venture

process”.

Selon Elfring et Hulsink (2001: 3), « l’importance des réseaux de relations dans le

processus entrepreneurial est largement reconnue. Toutefois, certaines questions ne sont

pas encore résolues. Par exemple, les auteurs négligent les facteurs contextuels et

temporels susceptibles d’influencer les réseaux relationnels. En plus, il y a trop de

résultats contradictoires ». Burt (2000) affirme “although entrepreneurship is a

promising site for work on the network forms of social capital, empirical research on the

role of networks in entrepreneurship has been limited to the most rudimentary of network

data” (Burt, 2000: 371).

Historiquement, les recherches empiriques disponibles sur ce sujet ont trop utilisé les

méthodes quantitatives et ont surtout mis l’accent sur les caractéristiques structurelles des

réseaux relationnels (Aldrich, 1987; Birley et al., 1989, 1990 ; Aldrich et Reese, 1994).

Les chercheurs ont notamment analysé l’impact de le la taille et du de degré de

redondance du réseau relationnel sur la réussite du projet entrepreneurial. Toutefois, peu

d’auteurs ont analysé l’importance des caractéristiques interactionnelles des réseaux

relationnels dans la conduite de l’action entrepreneuriale (Carsrud et al., 1987; Curran et

al., 1993; Gibb, 1993; Curran et Blackburn, 1994; Joyce et al., 1995 ; Hoang et Antoncic,

2003).

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Conclusion du chapitre

Au cours des années, différentes théories et approches ont été élaborées dans le cadre des

recherches sur l’entrepreneuriat et la création d’entreprises. Ces recherches ont abordé le

phénomène de la création d’entreprises sous deux principaux angles différents : le niveau

micro, avec comme objet d’étude l’entrepreneur en tant qu’individu, considère la création

d’entreprises comme produit d’une individualité particulière, et le niveau macro, ou

environnemental, où les facteurs sont externes à l’entrepreneur mais déterminants dans

cette création. Par rapport au niveau micro (approches psychologiques), les chercheurs

insistent sur l’importance de la rationalité, des motivations, des traits de personnalité de

l’entrepreneur. Par rapport au niveau macro, les chercheurs insistent sur les facteurs

sociaux et culturels dans la décision de créer une entreprise. Ces approches sont

indispensables mais insuffisantes à la compréhension et à l’explication du phénomène

entrepreneurial.

Cependant, cette dichotomie a été largement remise en cause notamment après les

développements de Granovetter sur l’encastrement de toute activité économique, qui

critique aussi bien la sous-socialisation de l’un que la sur-socialisation de l’autre. Depuis,

les chercheurs en entrepreneuriat semblent s’intéresser d’avantage au contexte social de

l’entrepreneur et son encastrement dans des réseaux de relations personnelles, sociales,

professionnelles, etc. L’approche basée sur les réseaux a contribué ainsi à changer l’image

classique de l’entrepreneur d’un être solitaire et héroïque a quelqu’un qui construit et

développe des réseaux dynamiques. Dans cette nouvelle approche, la création d’entreprise

est interprétée comme un phénomène social prenant en considération le capital social et

les réseaux sociaux de l’entrepreneur permettant ainsi de mettre l’accent sur des éléments

qui étaient jusqu’au là ignorés, tels que le rôle de la confiance et la réputation. Il s’agit là

d’une différence majeure avec les théories traditionnelles qui ignorent les mécanismes

relationnels informels dans la naissance, la conduite et l’aboutissement du projet

entrepreneurial (Plociniczak, 2004).

Toutefois, la littérature sur les réseaux entrepreneuriaux reste très dispersée et souffre de

plusieurs limites. Aujourd’hui, il paraît indispensable de construire un socle théorique

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solide (Chollet, 2002) sur lequel pourra s’appuyer. Ce socle devra mobiliser les théories et

les concepts de l’analyse des réseaux sociaux pertinents à l’étude du processus de création

et de développement d’entreprise. Le chapitre suivant tentera de faire des efforts dans

cette direction.

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Chapitre 2 :

LES FONDEMENTS THÉORIQUES DE L’ANALYSE

DES RÉSEAUX

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Chapitre 2 : Les fondements théoriques de

l’analyse des réseaux

« Le point de départ d’une investigation empirique ne saurait

être un ensemble d’unités indépendantes. Il doit au contraire

consister en l’ensemble des relations qu’entretiennent ces

unités ; d’autant plus que n’avons aucun moyen de savoir ce

que bien pourrait être un individu sans relations aux autres »

(Degenne et Forsé, 1994 :7)

Introduction

Les concepts de capital social et de réseaux sociaux connaissent un usage grandissant dans

de nombreuses disciplines de recherche en sciences sociales, notamment en management

et en entrepreneuriat. Les recherches se sont multipliées au cours des vingt dernières

années pour inclure plusieurs formes de réseaux (relations interpersonnelles dyadiques,

relations intra ou interentreprises, districts industriels, ensembles économiques nationaux,

etc.).

L’objectif du présent chapitre est de présenter l’analyse des réseaux sociaux et d’analyser

les possibilités offertes par cette perspective à l’entrepreneuriat. Après avoir défini

l’analyse des réseaux, nous présentons ses fondements théoriques ainsi que les principaux

auteurs qui ont contribué à sa genèse. Par la suite, nous essayons de définir les concepts de

réseau personnel et de capital social, de présenter les différentes utilisations relatives à ces

concepts.

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1. L’analyse des réseaux sociaux: une perspective théorique différente

Un réseau est défini comme un ensemble structuré d’acteurs (ou nœuds) connectés par des

liens (ou relations) d’un type donné (Lazega, 1998 ; Degenne et Forsé, 1994). L’idée que

les relations sociales dessinent un ensemble de liens enchevêtrés qui favorisent et, en

même temps, contraignent les actions des individus, est apparue au début du 20ème siècle

en sociologie, en anthropologie et en psychologie. Cette idée a donné naissance à ce qu’il

est convenu d’appeler l’analyse des réseaux qui connaît, depuis le milieu des années 1970,

un succès croissant dans de nombreuses disciplines de recherche. Aujourd’hui, l’analyse

des réseaux sociaux se trouve au cœur d’un grand nombre de travaux théoriques et

empiriques.

L’engouement pour l’analyse des réseaux sociaux a aussi atteint plusieurs disciplines en

sciences de gestion et, en particulier le champ de l’entrepreneuriat, où un nombre

croissant d’auteurs utilise les concepts et les outils développés en analyse des réseaux

sociaux.

1.1. Définition et historique

L’ARS est à la fois une perspective théorique et un outil méthodologique qui met l’accent

sur les relations entre des acteurs et qui permet d’étudier les systèmes et les univers

relationnels dans lesquels ces acteurs sont encastrés et comment les caractéristiques

structurelles de ces systèmes influencent-elles l’action des acteurs. Il s’agit, plus

précisément, de définir les différents types de liens qui existent entre les membres du

réseau, de les mesurer, et de définir en quelle occasion tel ou tel lien est mobilisé.

L’analyse des réseaux permet de dégager les caractéristiques de la structure du réseau telle

qu’elle apparaît à un moment donné ainsi que l’évolution de cette structure à travers le

temps (Lazega, 1998).

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À travers l’utilisation de données relationnelles pour étudier et tester des théories,

l’analyse des réseaux sociaux constitue une approche de mesure unique qui se distingue

des autres perspectives théoriques. Selon Wasserman et Faust (1994), l’analyse des

réseaux sociaux repose sur cinq principes fondamentaux. D’abord, elle s’intéresse aux

relations entre des unités sociales. Deuxièmement, les acteurs et leurs actions ne sont pas

indépendants et autonomes mais plutôt interdépendants. Troisièmement, les relations entre

les acteurs sont des canaux de circulation des ressources matérielles et non matérielles.

Quatrièmement, l’environnement structurel du réseau affecte les actions individuelles en

leur offrant des opportunités ou, au contraire, en leur imposant des contraintes.

Cinquièmement, la structure du réseau est composée de relations continues entre les

acteurs.

Les grands développements de l’analyse des réseaux sociaux (ARS) ont eu lieu depuis la

deuxième moitié du 20ème siècle. Cependant, le précurseur le plus évoqué par les tenants

de l’analyse des réseaux sociaux, est le philosophe et sociologue allemand Georg Simmel

(1858-1918)21. Pour Wasserman et Faust (1994) comme pour de nombreux auteurs (Forsé,

2002), l’histoire de l’analyse des réseaux sociaux débute non pas avec Simmel, mais avec

Moreno, aux Etats-Unis, au début des années 1930. Jacob Moreno (1889-1974) a mis au

point la première véritable méthode d’analyse des réseaux sociaux. Appelée analyse

sociométrique, cette méthode a été le point de départ pou les modes de représentation

graphique et de mesures des caractéristiques des réseaux sociaux. La sociométrie permet

de mesurer et de faire apparaître l’organisation inhérente aux groupes sociaux (Forsé,

2002). Elle consiste à demander aux membres d’un groupe de choisir les individus qu’ils

voudraient ou ne voudraient pas avoir pour compagnons. Cette procédure permet ainsi de

tracer le "sociogramme"22 du groupe, c’est-à-dire de représenter la structure relationnelle

du groupe.

7 Pour une revue de la littérature sur l'historique de l’analyse des réseaux sociaux, se référer à Forsé (2002). 22 Le sociogramme est une représentation graphique, à travers des points et des lignes, des liens entre les membres d’un

réseau donné. Cette représentation permet d’avoir une image de la structure d’ensemble et on peut le considérer comme le

premier outil d’analyse de la structure des relations.

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Moreno (1934)23 a aussi développé une variante du sociogramme centrée sur la personne.

Il s’agit de tracer l’ensemble des liens identifiés par et pour une seule personne. Le

graphique obtenu, appelé "psycho-sociogramme", représente alors la structure sociale

propre à un individu. Il constitue la représentation du réseau personnel d’un individu dans

un groupe donné.

Les applications de l’ARS ont touché plusieurs domaines dont, entre autres, la

psychologie et l’anthropologie (Levi-Strauss, 1945; Barnes, 1954; Mitchell, 1974), la

linguistique (Levi-Strauss, 1951), l’histoire (Bearman et al., 2003), le marketing (Reingen

et al., 1984), l’économie industrielle (Walker et al., 2000), la gestion des connaissances

(Zack, 2000), l’entrepreneuriat (Burt, 2000; Chollet, 2002 ; Saleilles, 2006 ; Ventolini,

2006). Le véritable succès de l’analyse des réseaux sociaux remonte, quant à lui, au début

des années 70. Les applications se sont développées au cours des années, pour inclure

diverses formes de réseaux, qu’il s’agisse de réseaux interpersonnels, de réseaux intra ou

interorganisationnels, de districts industriels, d’ensembles économiques nationaux

(Rogers et Kincaid, 1981; Nohria, 1992 ; Degenne et Forsé, 1994 ; Boltanski et Chiapello,

1999). Par ailleurs, elle a été appliquée à l’étude de phénomènes très variés tels que

l’accès à l’emploi et la progression de carrière (Granovetter, 1973 ; Burt, 1992 ; Burt et al,

2000 ; Seibert et al, 2001), la distribution du pouvoir dans les entreprises (Burkhardt et

Brass, 1990), la coordination des liens sociaux qui engendrent de la confiance dans des

contextes d’incertitude (Di Maggio et Louch, 1998). Ces différentes analyses ont pour

point commun d’être centrées sur la relation, sur le lien entre les individus ou les unités

étudiées.

L’ARS est de plus en plus utilisée dans les recherches récentes en sciences de gestion24,

comme en atteste les numéros spéciaux qui lui sont consacrés dans de grandes revues

internationales (Academy of Management Journal, Academy of Management Review,

Strategic Management Journal, Organisation Science, Management International, Revue

Française de Gestion).

23 MORENO J L. (1934), Who Shall Survive ?, trad. fr. Fondements de la sociométrie, Paris, Presses universitaires de France,

1954. Cité par Forsé (2002). 24 Un chapitre entier a été consacré à l’analyse des réseaux sociaux dans l’ouvrage « Méthodes de recherches en

management » de Thiétart et coll. (2003).

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Plusieurs auteurs (Chollet, 2002; Saleilles, 2006 ; Ventolini, 2006) signalent la pertinence

de cette perspective dans le domaine de l’entrepreneuriat. En effet, l’entrepreneuriat est un

processus dynamique nécessitant des liens ou des réseaux reliant entre les principaux

composants de ce processus. Il est vrai que ce domaine de recherche est particulièrement

fécond pour les études sur les réseaux sociaux. Ainsi, il n’est plus étonnant de voir que les

fondateurs même de l’ARS s’intéresser au champ de l’entrepreneuriat et lui consacrer des

études spécifiques (Burt, 1992, 2000; Granovetter, 1995, 2000; Swedberg, 2000). Selon

Liao et Welsch (2003:152), “The role of networks is no longer limited to sociology, but

has increasingly been adopted as a medium for understanding entrepreneurial behavior

both in the start-up phase of new enterprises as well in developing and growing new

ventures”. Greve (1995), par exemple, affirme que “Studying entrepreneurship through an

analysis of social networks offers a fruitful perspective on entrepreneurship”. Dans ce

même ordre d’idées, Light et Gold (2000: 94), arguent que: “The contribution of social

networks to entrepreneurship is arguably one of the most important research discoveries

in the last generation”.

La popularité croissante de l’analyse des réseaux sociaux dans les recherches en

entrepreneuriat tient à ce qu’elle se situe à mi-chemin entre deux disciplines qui se sont

longtemps opposées : la sociologie et l’économie en offrant un cadre de pensée commun à

ces deux disciplines dans l’interprétation du comportement entrepreneurial. La sociologie

et l’économie ont en effet longtemps proposé deux modes de description et d’explication

de l’action entrepreneuriale difficiles à concilier. Les sociologues perçoivent l’action des

entrepreneurs comme contrainte par le contexte social. Au contraire, les économistes

perçoivent l’entrepreneur comme essentiellement indépendant du contexte social. Il n’est

alors pas gouverné par les structures sociales mais par son propre intérêt, qu’il cherche à

maximiser. Cette approche utilitariste, reposant sur le postulat de la rationalité, a le défaut

de nier les caractéristiques sociales qui encadrent son action. L’homo oeconomicus est

donné comme un modèle universel sur lequel l’entourage relationnel n’a aucune prise

(Plociniczak, 2004). Granovetter (1985:486-487), a critiqué cette vision qui ignore le rôle

des relations personnelles : “The relegation of the specifics of individual relations to a

minor role in the overall conceptual scheme…has the paradoxical effect of preserving

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atomized decision making even when decisions are seen to involve more than one

individual”.

1.2. Positionnement épistémologique

Selon Degenne et Forsé (1994), "Le paradigme des réseaux sociaux s’inscrit dans un

courant anti-structuro-fonctionnaliste, c’est-à-dire un courant qui porte son attention sur

les propriétés relationnelles, interactionnelles, plutôt que sur des entités sociales définies

par des propriétés stables". Il diffère donc de la science sociale traditionnelle dans le sens

où cette dernière étudie les caractéristiques intrinsèques des acteurs individuels (âge,

sexe, taille...) tandis que l’analyse des réseaux étudie les relations (familiales, amicales,

commerciales, pressionnelles...) entre ces acteurs. Selon Degenne et Forsé (1994), le

paradigme de l’analyse des réseaux permet l’élaboration d’une construction théorique

alternative à l’individualisme méthodologique sans pour autant tomber dans le holisme. Il

se place à l’intersection des deux, tout en s’efforçant de les dépasser selon une dynamique

entre l’action individuelle et la structure relationnelle (Granovetter, 1982, 1995). Tandis

que les attributs individuels restent inchangés quelque soit le contexte, les relations qu’il

tisse avec d’autres acteurs sont quant à elles dépendantes du contexte dans lequel il se

trouve.

L’analyse des réseaux met en évidence les interactions entre le courant de l'individualisme

méthodologique (qui perçoit les acteurs comme des sujets stratégiques) et celui de

l'holisme (qui perçoit les acteurs comme étant totalement dépendants de leur contexte).

Leurs réseaux de relations leur permettent d'obtenir une certaine indépendance par rapport

au système sans pour autant s’affranchir complètement de certaines dépendances

économiques et sociales. D'après Colomonos (1995: 39) "les déterminismes sociaux sont

nuancés par le recours au paradigme stratégique ; en fonction de données structurelles et

macro-sociologiques, la prise en compte des stratégies individuelles prévaut dans

l'appréhension de ces phénomènes". Par conséquent, le réseau de relations apparaît à la

fois comme une contrainte qui pèse sur les choix et les orientations des acteurs, et

également un effet émergent des interactions entre acteurs. Ainsi, comme l’expriment

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Degenne et Forsé (1994), la structure est « un cadre à la fois déterminant et déterminé de

l’action ».

1.3. La démarche suivie dans l’analyse des réseaux

L’analyse des réseaux sociaux doit suivre une démarche méthodologique bien définie qui

comporte trois étapes (Scott, 2000). La première étape consiste à un choisir un niveau

d’analyse déterminé, la seconde étape consiste à définir la nature des liens étudiés alors

que la dernière étape a pour objet de choisir une technique particulière de collecte des

données.

1.3.1 Le choix d’un niveau d’analyse : Réseau ego-centré vs. Réseau

socio-centré

La première étape de l’ARS consiste à choisir un niveau d’analyse. Les chercheurs en

analyse des réseaux distinguent classiquement deux types de réseaux : les réseaux

personnels (ou ego-centrés) et les réseaux complets (ou socio-centrés). Pour chacun de ces

niveaux d’analyse, le chercheur possède des outils et mesures particuliers qui répondent à

des questions de recherche distinctes. En fonction de l’objet d’étude, le chercheur doit

limiter le réseau à un niveau donné et aux secteurs de son environnement pertinents à

l’étude (Thiétart, 2003).

Les réseaux ego-centrés sont formés autour d'un seul acteur principal (Ego). Cet acteur

constitue le centre d’intérêt et le point de référence à partir duquel le chercheur identifie

plusieurs types de relations qui n'appartiennent pas nécessairement à un même groupe

social (Wasserman et Faust, 1994). Après avoir identifié les individus (alters) qui sont en

relation avec Ego, le chercheur trace les liens entre ces individus. L’objectif étant de

reconstituer l’univers relationnel d’une seule personne (Ego). Le graphique

(sociogramme) se présente sous la forme d’une étoile où Ego occupe la position centrale

(voir figure 1).

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Figure 1: Représentation graphique d’un réseau ego-centré

Les réseaux complets, au contraire, sont composés de plusieurs acteurs dont aucun n'est

favorisé dans l'analyse (Wasserman et Faust, 1994). L’analyse des réseaux complets porte

sur les relations à l’intérieure d’une population socialement prédéfinie et dans un contexte

où les membres de cette population sont plus ou moins impliqués (exemple, les membres

du conseil d’administration d'une entreprise). L’analyse des réseaux complets porte

généralement sur une population limitée, dont les membres sont connus a priori (voir

figure 2).

La plupart des notions et des techniques qui constituent le corps de l’analyse des réseaux

concernent les réseaux complets. Toutefois, la reconstitution d'un réseau complet pose

plusieurs difficultés et ne peut être envisagée que lorsque le chercheur désire étudier de

petites populations.

Figure 2 : Représentation graphique d’un réseau socio-centré

EGO Alter

Alter

Alter Alter

Alter Alter

Alter

Alter

Alter

Alter

Alter Alter

Alter Alter

Alter

Alter

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Ces deux traditions d’analyse des réseaux peuvent être appliquées à différents objets de

recherche. Par exemple, on peut apprécier les ressources accessibles à un individu par le

biais de ses relations tant à partir d’une analyse de son réseau personnel, qu’à partir d’une

analyse de sa position au sein du réseau social de son organisation (Borgatti et al., 1998;

Lin et al. 2001). Toutefois, les études sur les réseaux ego-centrés sont beaucoup plus

difficiles à réaliser que les études sur les réseaux socio-centrés à cause, notamment, du

problème de spécification des frontières du réseau. En effet, les membres d’un réseau ego-

centré ne sont pas liés entre eux et ne sont pas connus a priori25. Par contre dans les

réseaux socio-centrés, on dispose de toute l’information concernant des acteurs et des

relations bien définis.

Dans cette recherche, nous nous inscrivons dans le cadre de la perspective des réseaux

ego-centrés. En effet, nous nous intéressons à l’étude du réseau personnel (relationnel) de

soutien au créateur d’entreprise. Ce dernier est appelé ego, son réseau est appelé réseau

ego-centré ou réseau personnel et les personnes auxquelles il est connecté sont appelées

alters. Cette perspective permet de maintenir l‘acteur-entrepreneur au cœur de l’analyse

tout en prenant en compte son milieu social, et sans pour autant le dissoudre dans celui-ci.

L’utilisation des « réseaux ego-centrés » est particulièrement recommandée dans les

enquêtes où les sujets étudiés ont un réseau diversifié et dont la composition n’est pas

limitée à un seul groupe social. Ceci est certainement le cas pour les entrepreneurs dont

les réseaux personnels contiennent un « mix » de liens professionnels, amicaux, familiaux,

etc.

La notion de réseau personnel est particulièrement adaptée à l’étude de la création

d’entreprise. Dans les recherches précédentes, le réseau personnel du créateur d’entreprise

a fait l’objet de discussions. Pour certains, le réseau personnel (échanges entre individus)

doit être opposé au réseau interorganisationnel (échanges entre entreprises). Pour d’autres,

le réseau personnel (portefeuille de relations personnelles qui jouent un rôle au niveau de

l’entreprise) doit être opposé au réseau commercial et celui de communication. Nous

25 En entrepreneuriat, la persepctive socio-centrée a été appliquée à l’étude du rôle des réseaux sociaux dans la création

d’entreprises au sein de populations bien définies tels que les immigrants (Granovetter, 2000) ou les communautés éthniques

(Aldrich, 2000).

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préférons utiliser le terme de réseau personnel (ou égocentré) comme il est défini dans

l’analyse des réseaux sociaux, à savoir par opposition au réseau social complet. Il s’agit

donc de l’ensemble formé d’un individu, des relations qui sont en relation directe avec lui,

et des relations que ces individus entretiennent les uns avec les autres (Mercklé, 2004 :

35).

1.3.2 La définition des relations étudiées

Une fois que le chercheur a choisi un niveau d’analyse déterminé, la deuxième étape

consiste à définir les liens qui seront étudiés. La définition des relations étudiées est une

phase délicate de l’analyse des réseaux. Les analyses effectuées sont en effet extrêmement

sensibles à des variations faibles dans les relations analysées. C’est ainsi que pour un

même groupe d’individus, plusieurs types de relations peuvent être mesurées. Le choix

d’un type particulier de relations dépend des objectifs de la recherche. Parmi les types de

relations qui peuvent étudiées par les chercheurs on peut citer, à titre d’exemple, les

relations de communication (e.g., qui parle à qui dans le réseau), les relations de soutien

(e.g., qui aide qui ), les relations de pouvoir (e.g., qui contrôle qui), les relations d’amitié,

etc. Dans les recherches en entrepreneuriat, la plupart des chercheurs ont étudié les

« relations de conversation » de l’entrepreneur (Aldrich, Rosen, Woodward, 1987 ;

Hansen, 1991 ; Aldrich et Reese, 1993 ; Greve, 1995 ; Burt et al, 2000). Ces relations sont

celles qui le lient aux personnes avait lesquelles il discute des questions relatives à son

entreprise.

1.3.3 Le choix de la méthode de collecte des données

La troisième étape dans l’analyse des réseaux sociaux consiste à déterminer comment les

données seront-elles recueillies au cours de l’enquête. Plusieurs techniques de collecte des

données relationnelles sont disponibles aux chercheurs telles que l’observation, l’entretien

direct, le questionnaire ou les documents archivés. Parmi les facteurs qui peuvent

influencer le choix de la technique de collecte des données, nous pouvons citer le type de

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réseau étudié26, l’accès aux membres du réseau, leur disponibilité, le degré de précision

souhaitée des réponses, et l’accès aux documents historiques. Une fois cette question est

réglée, le chercheur peut alors choisir la technique appropriée pour collecter les données

pour son enquête.

1.4. L’analyse des réseaux personnels

L’ensemble des relations d’un individu constitue un réseau relationnel ou, dans le langage

de l’analyse des réseaux, un réseau « personnel ». Selon la façon avec laquelle le

chercheur définit les relations qu’il considère comme pertinentes pour son objet d’étude,

on peut recenser des réseaux plus ou moins vastes. C’est pourquoi, le chercheur doit

procéder avant son enquête à délimitation de la frontière du réseau, c'est-à-dire à la

définition des relations qu'il veut étudier ainsi qu'à la délimitation de son échantillon en

fonction de son objet d’étude (Thiétart, 2003).

Les analystes de réseaux distinguent trois niveaux d’étude des réseaux personnels : le

réseau « role-set », le réseau « activated role-set » et le réseau « action-set » (Figure 03).

1.4.1. Le réseau personnel « role-set »

Le réseau « role-set » renvoie à l’ensemble des personnes avec lesquelles l’individu

entretient des relations directes, c'est-à-dire tous ceux qu’il connaît et q'il côtoie. Il est fort

laborieux de mesurer le réseau personnel « role-set » des individus. Boissevain (1973) a

tenté cette expérience en interrogeant deux enseignants dans l’île de Malte et il a trouvé

que l’un et l’autre étaient reliés respectivement à 1751 et à 638 personnes. Plus

généralement, on estime à environ 1000 le nombre des personnes qu’un individu connaît

et avec qui il peut entrer en relation. Le réseau personnel « role-set » est ancré dans la vie

et la carrière de chaque personne et inw<clut les contacts constitués et développés tout au

long de l’histoire personnelle. Chaque individu construit et défini son réseau « role-set »

26 Il est, par exemple, beaucoup plus facile d’obtenir des données sur une appartenance à des conseils d’administration

(information disponible dans les annuaires de commerce), que sur les carrières des entrepreneurs.

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en interagissant avec les personnes présentes dans son environnement (scolaire, social,

professionnel…) et, avec ces dernières, il peut entretenir une relation significative même

s'il ne la choisit pas.

Le réseau « role-set » de l’entrepreneur correspond à toutes les personnes avec qui il a un

lien direct (ou parfois des liens directs). Ces liens sont dictés par des circonstances liées à

son rôle en tant qu’entrepreneur (Dubini et Aldrich, 1991). Il peut s’agir, entre autres, des

clients, des fournisseurs, des associés, des capital-risqueurs, des banquiers et des autres

créanciers, des distributeurs, des associations de commerce et des membres de la famille

de l’entrepreneur.

1.4.2. Le réseau personnel « activated role-set »

Contrairement au réseau « role-set » qui n’est pas en rapport avec un objectif ou une

action précis, le réseau personnel « activated role-set » est un réseau orienté vers l’action.

Il est, en effet, défini en relation avec une action spécifique, telle que par exemple la

création d’une nouvelle entreprise. Font partie de ce réseau les personnes avec qui

l’individu entretient des relations directes et qui sont impliquées (soit positivement soit

négativement) dans la réalisation de cette action.

Toutefois, le réseau personnel « activated role-set » inclut non seulement les personnes

que l’individu a lui-même choisi pour les faire participer à la réalisation de son action,

mais aussi les personnes qu’il n’a pas choisies. Ces dernières sont généralement des

personnes très proches de l’individu et qui ont une grande influence sur ses choix et ses

décisions. La participation de ces personnes à la réalisation de l’action s’impose tout

naturellement. Ainsi par exemple, un entrepreneur demande généralement l’avis préalable

de son conjoint ou de son meilleur ami avant de se lancer dans la création de la nouvelle

entreprise.

1.4.3. Le réseau personnel « action-set »

Le réseau personnel « action-set » est un sous-ensemble du réseau « role-set », composé

uniquement par les personnes que l’individu a sollicité dans le cadre d’une action

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spécifique, fixée par avance et destinée à atteindre un objectif spécifique. Toutefois, alors

que le réseau « activated role-set » regroupe tous ceux qui sont impliqués (soit

positivement soit négativement) dans l’action, le réseau « action-set » inclut uniquement

les personnes qui partagent avec l’individu le même objectif et qui le soutiennent dans son

action. Ainsi, les personnes qui sont opposées à cette action ne font pas partie du réseau

« action-set ».

Dans cette recherche nous nous intéressons au réseau « action-set » de l’entrepreneur,

défini par Aldrich et Zimmer (1986 : 12) comme un regroupement temporaire d’individus

sélectionnés par l’entrepreneur pour remplir des tâches précises qui s’inscrivent dans le

cadre d’un objectif partagé. Les personnes qui font partie du réseau « action-set » de

l’entrepreneur « se caractérisent par le fait de partager la même intention » (Hansen

1995 : 9). A la différence du réseau « activated role-set », le « action-set » inclut

uniquement les personnes apportant une contribution positive à la démarche de création.

Celles qui sont opposées à cet objectif ne font pas partie du réseau « action-set » de

l’entrepreneur. Nous retenons la définition du réseau personnel de Gilmore et Carson

(1999 :31), à savoir « un ensemble d’individus qui peuvent se connaître ou pas entre eux

et qui d’une certaine façon apporte quelque chose à l’entrepreneur, que ce soit

passivement, réactivement ou proactivement, que cela ait été suscité explicitement par

l’entrepreneur ou pas.

Figure 3 : Les différents niveaux d’étude des réseaux personnels

Source : Klyver et Schott (2004)

Role-set Activated role-set

Action-set

Réseau personnel

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1.4.4. Les caractéristiques de base des réseaux personnels

Les réseaux personnels peuvent s’analyser à partir de trois caractéristiques qui

s’appliquent soit à la structure du réseau, soit aux liens. Au niveau de la structure du

réseau ce sont des éléments tels la taille ou la densité du réseau. Au niveau des liens, on

s’intéresse à la fréquence du lien ou à sa force.

1.4.4.1 La structure du réseau personnel

Le terme « morphologie » résume un certain nombre de caractéristiques de la structure

d'un réseau, dont le chercheur estime qu'elles sont importantes pour son objet d’étude. La

taille et la densité représentent deux attributs de base des réseaux personnels. Outre qu’ils

sont faciles à mesurer, ils donnent rapidement une idée de « l’ampleur » du réseau étudié.

Ce regard structurel permet de comparer des réseaux entre eux (ou un « même » réseau à

différents moments).

Une analyse des réseaux commence souvent par la détermination de la taille (ou étendu),

c'est-à-dire le nombre d'acteurs présents dans le réseau personnel de l'individu. Il semble

évident que l'étendu du réseau a son importance pour l’accès aux ressources. Une

hypothèse serait qu'un réseau plus étendu offre également une plus grande quantité

d’informations et de ressources. L’autre principale propriété structurelle des réseaux

personnels est le degré de densité. Cette dernière propriété indique dans quelle mesure les

membres du réseau personnel sont en relation les uns avec les autres. On l'exprime par le

rapport du nombre de relations théoriquement possibles à celles qui existent réellement.

Plus le nombre de liens réels observés se rapproche du nombre de liens potentiels, plus le

réseau est dense (Burt, 1983 ; Degenne et Forsé, 1994). Le réseau d’un individu (ego) est

de densité maximale quand il est composé d’individus qui se connaissent tous entre eux

(les liens sont concentrés dans certains secteurs et dans certaines zones géographiques).

La densité est minimale si ego est le seul membre du réseau avec qui chacun a des

relations directes.

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1.4.4.2 La nature des liens

La nature des liens est une importante caractéristique qui permet de qualifier une relation.

Granovetter (1973) regroupe les liens interpersonnels en deux catégories : les liens forts et

les liens faibles. La force d’un lien est une combinaison (vraisemblablement non linéaire)

des éléments suivants : la durée de la relation ; derrière ce critère il y a une double idée,

d’une part l’ancienneté de la relation, d’autre part le temps passé ensemble ; l’intensité

émotionnelle ; le degré d’intimité (confidences) et les services réciproques échangés dans

la relation. Les liens forts sont les relations profondes et soutenues que l’on a par exemple

avec des amis proches. Ce sont des relations de long terme et de réciprocité élevé. Les

liens faibles sont les relations plus distendues, plus superficielles que l’on a avec des

connaissances. Ce sont habituellement des liens de court terme et contextuels, voire

occasionnels.

Selon Lemieux (1999) les auteurs comme Degenne et Forsé (1994) suggère de rallonger la

liste des traits caractéristiques d’un lien fort par y inclure le critère de « multiplexité ». Ce

critère désigne la pluralité des contenus des échanges entre deux personnes. Un lien est dit

multiplexe si les deux personnes concernées par ce lien se rencontrent dans des occasions

diverses et partagent des activités diverses. On dira d’un lien ayant plusieurs contenus (par

exemple collègue de travail et ami) qu’il est « multiplexe » (Degenne et Forsé, 1994 :

128). Les liens faibles ont généralement des contenus relationnels moins nombreux que

les liens forts. Dans le domaine de l’entrepreneuriat, Larson et Starr (1993) distinguent

entre les relations unidimensionnelles et celles bidimensionnelles. Les premières sont soit

économiques (un client et un fournisseur) soit « sociales » (deux amis), les secondes sont

à la fois des relations économiques et sociales (une relation d’amitié entre un client et un

fournisseur).

2. Le concept de « capital social »

Le concept de capital social a fait l’objet de multiples définitions et interprétations par des

auteurs appartenant à plusieurs disciplines. Certains insistent sur la valeur des ressources

dont disposent les individus sous forme de relations sociales au sein de leur famille et de

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leur communauté, d’autres mettent davantage l’accent sur le rôle des réseaux et des

normes dans la société civile.

2.1. Origine et principales contributions

Utilisée de façon systématique dans les recherches depuis seulement une vingtaine

d’années, la théorie du capital social est beaucoup plus jeune que l’analyse des réseaux

sociaux. Le concept « capital social » a été, quant à lui, utilisé beaucoup plus tôt dans des

contextes différents (Borgatti, 1998), mais son succès actuel est dû au développement de

l’analyse des réseaux dans plusieurs domaines. Le concept notion de « capital social »,

mobilisé récemment en sciences de gestion (Nahapiet et Ghoshal, 1998; Adler et Kwon,

2000; Burt, 2000; Lesser, 2000; Bolino et al., 2002), trouve son origine dans des idées

apparues depuis longtemps notamment en sociologie, en psychologie et en sciences

politiques.

Selon Degenne et Forsé (1994), Hobbes y fait référence de façon implicite en 1651 :

"Avoir des amis, c’est avoir du pouvoir". Au début du 20ème siècle, Weber (1915)27

affirme que l’homme possède trois types de ressources permettant d'améliorer ses

conditions de vie : des ressources économiques, des ressources politiques et des

ressources symboliques (capital social).

Woolcock (1998), quant à lui, identifie d’autres origines probables pour le concept de

capital social, puisant dans Marx (la distinction classe en soi et classe pour soi), Hume (le

sens moral), Tocqueville (l’engagement civique), Durkheim (la communauté constitue

une protection contre l’anomie et le suicide) et Simmel (la culture et les formes

d’interaction sociale).

De notre part, nous pensons que l’idée sous-jacente au de capital social se retrouve

également dans les travaux du historien et philosophe arabe Ibn Khaldoun (1332-1406).

La façon dont cet auteur a analysé les changements sociaux qu'il a observé dans sa culture

27 Weber Max (1904-1917), Essais sur la théorie de la science, Paris, Plon, 1965. Cité par Plosinizack (2004)

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lui vaut d'être considéré comme étant à l'avant-garde du concept de capital social. En

effet, Ibn Khaldoun considère le groupe comme acteur principal, dans le fonctionnement

des mécanismes de solidarité. L’auteur utilise le terme « açabiyya »28 pour désigner la

l’esprit tribal qui se développe pour constituer une force morale et politique de solidarité

et d'intégration.

Quant à l’expression « capital social » elle serait employée pour la première fois par

Hanifan (1920)29. Ce dernier associe le capital social aux liens d’amitié, de sympathie,

d’entraide, et de solidarité qui caractérisent une communauté. Selon Hanifan, ces liens

forment une richesse (un capital) utile pour promouvoir le bien-être des membres de la

communauté.

Plus tardivement, Hannerz (1969)30, anthropologue suédois, a également utilisé le terme

en étudiant les voisinages urbains pauvres. Par capital social, cet auteur se réfère aux

ressources se reflétant dans les faveurs que les amis et connaissances consentent aux

autres afin de faire face à la pauvreté. Boissevain31 ensuite, lui aussi anthropologue, bien

que n’ayant pas employé le terme, montre de quelle manière les acteurs pensent, protègent

et se servent de leurs relations sociales. Loury32 (1977), un économiste américain, a

analysé adopté un point de vue utilitariste de la notion de capital social. En effet, les

individus se servent de leurs réseaux de relations sur le marché de travail. Analysant,

l'impact du capital social sur les disparités salariales, Loury a proposé l'une des premières

mesures empiriques du capital social.

28 Il est difficile de traduire ce terme qui peut signifier à la fois « sentiment d'appartenance à la tribu », « liens du sang » ou

encore « solidarité du clan ». 29 Hanifan, L. J. (1920) « Social Capital – Its Development and Use », dans E. Ostrom et T. K. Ahn (dir.), Foundations of

Social Capital. Northampton, Edwards Elgar Publishing : 22-35. Cité par Woolcock (1998). 30 Hannerz, F (1969), Soulside: Inquiries into ghetto, culture and community, Columbia, New York. Cité par Plociniczak

(2004) 31 Boissevain, J. (1974) "Friends of Friends, Networks, Manipulators and Coalitions". Oxford: Basil Blackwell. Cité par

Plociniczak (2004) 32 Loury, G. (1977). "A dynamic theory of racial income differencies" in P. A. Wallace, and A. M. Larouche (Eds). Women,

minorities, and employment discriminations. Lexington, MA: Lexington Books, p. 153-186. Cité par Plociniczak (2004)

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Le sociologue français Pierre Bourdieu (1980) est le premier à proposer une théorie

élaborée du concept de capital social. Selon lui, les individus ne se servent pas

uniquement de leurs compétences et capacités personnelles (c'est-à-dire leur capital

humain) pour atteindre leurs buts. En effet, à côté de ça ils mobilisent leurs réseaux de

relations et du soutien de leur entourage familial, amical de travail, communautaire, etc.

Bourdieu définit le capital social comme "l’ensemble des ressources actuelles ou

potentielles qui sont liées à la possession d’un réseau durable de relations plus ou moins

institutionnalisées d’interconnaissance et d’inter-reconnaissance; ou, en d’autres termes,

à l’appartenance à un groupe, comme ensemble d’éléments qui ne sont pas seulement

dotés de propriétés communes (susceptibles d’être perçues par l’observateur, par les

autres ou par eux-mêmes) mais sont aussi unis par des liaisons permanentes et utiles"

(Bourdieu, 1980 : 2).

Selon Bourdieu (1980), tout individu est doté d’un capital social donné, celui-ci n’est pas

une donnée naturelle, mais le produit de sa stratégie. Les individus investissent

consciemment ou inconsciemment pour accroître leur capital social, sachant que celui-ci

dépend des autres formes de capital : le capital économique, le capital culturel et le capital

symbolique. Ces différentes formes de capital sont donc interdépendantes. Un capital

économique élevé facilite la formation d’un capital social. De même pour le capital

culturel. Le capital social est aussi un moyen d’accroître le capital économique des

individus. D’après Bourdieu (1980), la quantité et la qualité du capital social individuel

sont positivement associées à la taille du réseau personnel de la personne en question ainsi

qu'à la quantité de ressources, d'opportunités et d'informations (c'est-à-dire de capital

social) mobilisables à travers chacun des membres de ce réseau personnel. Il s'en suit que

le volume de capital social individuel dépend, entre autres, sur deux éléments : le nombre

de personnes qui composent le réseau personnel et l'éventail des ressources mobilisables à

travers ces personnes.

Pour Coleman (1990), capital social collectif désigne les aspects sociaux (attentes,

obligations, normes, motivation, réseaux de relations, rapports d'autorité…) qui ont pour

résultat de faciliter l’action des individus dans un groupe déterminé. Coleman (1990)

distingue entre le capital social et le capital humain qui est défini comme l’ensemble des

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habiletés et des compétences possédées par un acteur individuel. Pour Coleman le capital

social n’est pas une composante du capital humain car il ne fait pas partie de l'individu

lui-même mais résulte plutôt de ses interactions. Il s'en suit que l’individu ne peut pas

contrôler ou posséder son capital social car ce dernier est un « bien collectif ». Ceci n'est

pas certainement le cas pour son capital humain. En effet, alors que l'individu peut

facilement augmenter son capital humain, l'augmentation du capital social résulte de la

volonté de deux personnes au moins. De plus, le capital social disparaît lorsqu'un ou

plusieurs partenaires dans une relation décident de se retirer ou quitter le groupe. En

d’autres termes, le capital social se situe entre les individus qui le partagent ensemble. La

figure suivante (Figure 04) fait la distinction entre capital humain et capital social. Les

nœuds A, B et C représentent des individus liés entre eux. Le capital humain se situe dans

les nœuds alors que le capital social se situe entre les nœuds.

Figure 4: Distinction entre capital humain et capital social

A

l

C l l B Source : Coleman (1990)

La définition de Putnam (1993) envisage le capital social comme un actif collectif du

point de vue des avantages qu’il procure à la société. Il affirme que le capital social se

compose d'éléments collectifs (comme par exemple les valeurs, les normes, les

obligations, les réseaux). Ces éléments sont mobilisés par les individus et la collectivité

afin de faciliter la coordination et la coopération, créer et sauvegarder des intérêts

communs, mener à terme des projets au sein de la communauté, etc. Le capital social

collectif repose, entre autres, sur la confiance interpersonnelle et sur des facteurs de

motivation (sentiment d’appartenance, fierté...) qui sont des éléments essentiels au

déroulement des projets.

Capital social

Capital humain

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Burt (1995) a mis pour sa part en évidence le rôle du capital social dans la progression de

la carrière à partir de l’étude portant sur les promotions internes de cadres dans une grande

firme de haute technologie. Pour cet auteur, le concept de capital social est défini par

l’absence de relations sociales. C’est cette absence de relations entre deux acteurs que

Burt appelle trou structural. « Certains ont des relations avec certains autres, leur font

confiance, sont obligés de les soutenir, dépendent des échanges qu’ils nouent entre eux.

Dans ce contexte, l’absence de relations (trous structuraux) représente des opportunités

entrepreneuriales de se poser en intermédiaires contrôlant les flux d’information et la

coordination des actions entre les acteurs se trouvant de part et d’autre de ce trou

structurel » (Burt, 1995 : 602).

Nan Lin (2001) établi un rapprochement entre sa théorie dite des « ressources sociales » et

le concept de capital social développé par Bourdieu (1980). Dans son optique, les

ressources sociales fournies par les réseaux ne sont rien d’autre que du capital social en

cela qu’elles constituent des ressources « utiles » dont la nature est « sociale ». Le

« capital social » met l’accent sur les rendements attendus d’un investissement dans les

relations sociales et reflète la capacité d’un individu à bénéficier de certaines ressources à

travers son réseau social (Lin, 2001). Lin pense que le capital social est un produit de la

structure sociale, mais qu’il devient utile grâce à l’action voulue et émise par l’individu

qui l’investit.

En résumé, la plupart de ces travaux ont pour point commun de définir le capital social

par rapport aux bénéfices qu’il procure aux acteurs. Pour qu'une relation sociale soit

profitable, il faut qu'elle donne accès à un certain niveau de capital social. Autrement dit,

l'investissement d'un individu dans ses relations sociales doit lui permettre d’atteindre ses

objectifs ou d'améliorer sa situation économique. Mais pour que ces relations soient utiles,

il est nécessaire qu'elles soient porteuses de ressources. Un individu peut, en effet,

disposer d'un certain niveau de capital social sans que ce dernier lui permette d'augmenter

son propre niveau de ressources. Le réseau social est alors perçu comme une structure

sociale que les individus peuvent orienter en fonction de leurs intérêts ou de la recherche

d’un but. La dimension stratégique du réseau est ici une évidence ; il permet d’avoir accès

à des ressources. Le réseau social est alors perçu comme une structure sociale que les

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individus peuvent orienter en fonction de leurs intérêts ou de la recherche d’un but

spécifique.

Bien que le concept de capital social ait été inventé et souvent utilisé en sociologie et en

anthropologie, son application reste pleinement compatible avec la compréhension des

activités relationnelles des différents acteurs économiques et plus précisément les

entrepreneurs.

2.2. Capital social collectif versus capital social individuel

Le terme « capital social » été appliqué à diverses unités d’analyse allant des individus

aux nations, en passant par les entreprises et les communautés ethniques. Pour Borgatti et

Jones (1998), les travaux sur le capital social s’inscrivent dans deux perspectives

principales : l’une est individuelle, l’autre est collective.

2.2.1. Le capital social collectif

Cette perspective caractérise la plupart des auteurs travaillant sur le concept de capital

social tels que Putnam, Bourdieu, Coleman, Fukuyama, etc. Pour ces auteurs, le capital

social est une variable globale, la propriété de groupes, alors que les individus ne sont que

de simples « agents » tirant profit de leur appartenance à ces groupes. C’est le cas par

exemple de Putnam (1993) qui a examiné les bénéfices tirés par la participation des

Américains aux activités associatives. Le capital social correspond aux ressources qu’un

individu peut mobiliser du fait de son appartenance à un groupe (communauté, famille,

associations, entreprises…) sans avoir nécessairement participé à la production de ces

ressources.

Le capital social collectif n’est pas la propriété exclusive d’un individu particulier. Il

constitue un bien public car partagé par un groupe d’individus. Plusieurs chercheurs ont

relié entre le capital social collectif et la performance économique à des niveaux très

différents. A l’échelle d’une nation, certains auteurs ont constaté qu'un plus grand volume

de capital social dans un pays conduit à avoir une plus grande croissance économique

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(Fukuyama, 1996; Knack et Keefer, 1997). A l’échelle régionale, les régions riches et les

plus économiquement prospères sont celles où le capital social collectif est le plus

important (Putnam, 1993). De la même façon, les communautés les plus riches en capital

social peuvent arrivent plus facilement à réduire l'intensité de leurs problèmes sociaux

comme par exemple la pauvreté et la vulnérabilité (Narayan, 1997; Schaff et Brown,

2001).

À un niveau plus micro, le capital social joue un rôle important dans l’activité des

entreprises (par exemple, dans l’entretien de relations privilégiées avec les fournisseurs,

les clients et les distributeurs, pour réaliser des opérations conjointes de recherche et

développement avec d’autres entreprises, etc.). Les entreprises qui ont un capital social

riche réalisent des résultats remarquables : un plus grand volume des ventes, des salariés

plus satisfaits, des profits plus élevés (Baker, 1990). Aussi, le capital social favorise la

création de capital intellectuel dans une entreprise (Nahapiet et Ghoshal, 1998) d’une

entreprise (savoir et capacités d’apprendre d’une collectivité sociale). De même, le capital

social dans une entreprise influence la diffusion et le partage des informations, la

formulation d'objectifs stratégiques partagés et favorise la création et le développement de

liens inter unités (Tsai, 2000).

2.2.2. Le capital social individuel

Cette perspective est illustrée par des auteurs comme Burt, Lin, Boxman, Flap et De

Graaf, etc. Elle met l’accent sur l’utilisation du capital social par les individus et, plus

précisément, sur la manière dont les individus accèdent aux ressources qui circulent à

l’intérieur de leurs réseaux de relations ainsi que sur l’utilisation qu’ils font de ces

ressources dans le but d’accroître le bénéfice ou le retour de leurs actions (Lin, 1986;

Burt, 1996; Forsé, 2001). Pour Burt (1992 : 9), le capital social est formé par « nos amis,

collègues et autres contacts qui nous fournissent les occasions pour utiliser nos capitaux

humain et financier ». Boxman (1991 : 52) définit le capital social comme « L’ensemble

des individus susceptibles de nous soutenir et les ressources qu’ils ont à leur

disposition ».

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Dans ce cadre, le capital social représente un investissent individuel. Il n’est pas une

donnée naturelle, l’individu se doit de construire son propre réseau de relations. Ces

relations ne doivent pas nécessairement faire partie de groupes ou d’organisations

définies. Cela n’implique ni appartenance ni adhésion. Comme pour le capital social

collectif, la littérature sur le capital social individuel souligne les bénéfices obtenus par

le biais de la mobilisation des relations sociales. Burt (1996), par exemple, affirme que

les personnes ayant un capital social plus important sont dans une meilleure position

pour identifier et exploiter des opportunités gratifiantes : « Savoir qui, quand et

comment coordonner est fonction de son réseau de contacts. Certaines formes de

structure de réseau, appelés capital social, peuvent renforcer la capacité d’un directeur

à identifier et à développer ces opportunités » (Burt, 1996 : 702).

Les recherches sur les effets du capital social individuel ont été surtout réalisées dans le

cadre du marché de l’emploi. Ainsi, plusieurs études ont montré que les individus qui

ont un capital social plus important sont mieux payés, mieux placés et plus rapidement

promus que ceux qui ont un capital social moins important (Granovetter, 1973; Lin et

Dumin, 1986; Montgomery, 1992). De même, Harris (2001) a montré que l’importance

des revenus des avocats américains dépend de la plus ou moins grande richesse de leur

capital social.

2.3. Les principales théories du capital social

Dans cette section nous présentions les trois principales théories dans la littérature sur le

capital social, à savoir, la théorie de la « force des liens faibles », la théorie des « trous

structuraux » et la théorie des « ressources sociales ».

2.3.1. La théorie de « la force des liens faibles »

Dans son article « The strength of weak ties », le sociologue américain Marc Granovetter

(1973) s’est intéressé à la façon dont un individu s’y prend pour trouver un emploi. Trois

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cas étaient envisagés : les contacts personnels, les moyens formels et les démarches

directes. Les moyens formels recouvrent surtout les annonces, les cabinets spécialisés et

les services officiels de placement. Les démarches directes recouvrent les envois de lettres

ou le porte à porte effectués par le chercheur de travail, sans qu’il y ait intervention d’un

intermédiaire. À partir de l’étude d’un échantillon de personnes d’une banlieue de Boston

ayant récemment changé de travail, Granovetter a montré, et contrairement à ce qu’on

aurait pu prévoir, que la plupart des gens ont obtenu leur emploi par contact personnel et

que ceux qui ont obtenu leur emploi par le biais des relations amicales, et dans une

moindre mesure familiales, ont eu des emplois mieux payés et plus satisfaisants que par

les méthodes formelles.

À partir de cette observation contre-intuitive de prime abord, surtout à l’époque,

Granovetter a conclut que les contacts superficiels (ou les liens faibles) sont plus efficaces

que les liens forts dans la transmission de l’information sur les opportunités

d’emploi : “Informations from weaker social connections rather than those deeply rooted

in friendship and kinship were of higher quality” (Granovetter, 1973 : 70). Une

démonstration de cette théorie pourrait prendre la forme suivante : Supposons une triade

composée de trois individus : (A), (B) et (C). Si (A) et (B) ainsi que (A) et (C) sont reliés

par des liens forts, on aboutit à une triade interdite car il y a de fortes chances pour que

(B) et (C) se connaissent et aient eux aussi un lien fort. Ceci peut s’expliquer par les

raisons suivantes :

• D’abord, puisque (A) et (B) ainsi que (A) et (C) passent beaucoup de temps

ensemble et partagent une foule d'activités, il y a donc de fortes chances que (B) et

(C) se rencontrent en compagnie de (A). Une fois qu'ils ont été mis en présence et

se reconnaîtront un ami commun, il est fort probable qu'ils nouent une relation

entre eux.

• Ensuite, deux individus entre lesquels il existe un lien fort ont tendance à se

ressembler (principe d’homophilie), c'est-à-dire à avoir les mêmes habitudes et les

mêmes goûts. En conséquence, si (B) et (C) ressemblent à (A), ils tendront à avoir

également des points communs avec (A), ce qui est un facteur favorable à

l'apparition d'un lien fort.

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• Enfin, si (B) est lié fortement à (A) et n'est pas lié fortement à (C) alors que (A) et

(C) sont unis par un lien fort, cela induit une dissonance qui conduira (B) et (C) à

rendre le système cohérent et donc à se rapprocher. Inversement, si (A) est lié

fortement à (B) mais faiblement à (C), il y a peu de chances que (B) et (C) se

rencontrent. S'ils se rencontrent, ils partageront peu de points communs et rien ne

les conduira particulièrement à se rapprocher. Le lien entre (B) et (C) pourra

demeurer absent ou de faible intensité.

Étant donné qu’on consacre beaucoup de temps aux liens forts, ces liens tendent à créer

des zones de communication fermées (cliques) dans les quelles circulent des informations

redondantes33. Toute information connue de l'un des contacts est rapidement diffusée aux

autres. Il n’en est pas de même pour les liens faibles. Ainsi par exemple, lorsque deux

amis d’enfance ou deux anciens camarades de classe se rencontrent, alors qu’ils ne se sont

pas vus depuis plusieurs années, ils ont beaucoup de choses à raconter, d’informations à

échanger.

La plupart des recherches sur les réseaux de soutien aux entrepreneurs ont utilisé cette

théorie de la force des liens faibles (Aldrich et al., 1987; Hills et al., 1997; Batjargal,

2003 ; Jack, 2005).

2.3.2. La théorie des « trous structuraux »

Contrairement à d’autres auteurs, Burt considère que ce n’est pas le nombre de contacts

qui compte, mais le nombre de contacts non redondants. « Deux contacts sont redondants

lorsqu’ils donnent accès aux mêmes personnes et procurent ainsi les mêmes

informations » (Burt, 2000 : 602). L’auteur introduit la notion de « trou structural ». Il y a

un « trou structural » entre deux individus, par rapport à un troisième, quand ils ne

peuvent communiquer autrement que par l’intermédiaire de ce troisième individu, ou

encore quand ils ne peuvent s’allier contre lui. Par exemple, sur le cas (1) de la figure

suivante (Figure 05), il existe deux trous structuraux dans le réseau de A : entre B et C et

33 Plus le lien entre deux individus est fort, plus grande est la probabilité que ces deux individus connaissent les mêmes

personnes et, par conséquent, les mêmes informations.

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entre C et D. Mais l’absence de relation entre les contacts directs de A ne signifie pas

forcément qu’il existe un trou structural. Dans le cas (2), B et C sont bel et bien des

contacts redondants pour A, car ils lui donnent accès aux mêmes individus (D et E), alors

qu’ils n’ont pas de contact entre eux.

Figure 5: La notion de trou structural

B Ä Ä C A Ä

ÄA BÄ Ä C

D Ä D Ä Ä E

Cas 1 Cas 2

Source : Degenne et Forsé (1994)

Intuitivement, on peut déduire que densité et trous structuraux sont les deux extrémités

d’un même continuum. Ainsi, ces deux dimensions évoluent en sens opposé : plus le

nombre de trous structuraux est élevé, moins le réseau est dense, et vise versa (voir figure

06).

Figure 6 : Réseaux denses vs. Réseaux dispersés

Source : D’après Burt (1992)

Burt (1992) explique que chaque individu a avantage à ce qu’il y ait plusieurs « trous

structuraux » entre les contacts directs qui composent son réseau. Son idée est que

« l’absence de relations entre les contacts directs d’un acteur lui donne une marge de

Nb. de trous structuraux

Réseau dense Réseau dispersé

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manœuvre exploitable et profitable ». Plus le réseau d’un individu est dispersé (composé

de « trous structuraux ») et plus son autonomie est forte puisque ses contacts doivent

nécessairement passer par lui. Il a donc la possibilité d'obtenir des informations de chacun

des contacts séparés qu'il relie et de profiter de ce qu'ils savent ainsi que de ce qu'ils

ignorent. Les « trous structuraux » procurent trois types de bénéfices : des bénéfices en

termes d’informations, des bénéfices en termes de réputation et des bénéfices en termes de

contrôle.

2.3.2.1 Les « bénéfices informationnels »

Selon Burt (1992), la qualité du réseau se mesure par les « bénéfices informationnels »

qu’il procure : savoir, et savoir vite, fait la différence. Cette qualité dépend de la

sélectivité des contacts (connaître la bonne personne) mais aussi de leur nombre (plus on a

de contacts, mieux c’est). Il faut aussi qu’ils ne soient pas redondants. Un réseau

redondant (dense) signifie que les informations qui circulent dans ce réseau sont partagées

par tous les membres. La redondance limite l’occurrence des opportunités. L’idéal serait

d’avoir un réseau large, mais de faible densité– autrement dit, un réseau riche en trous

structuraux.

Selon Burt (1992), plus les trous structuraux dans un réseau personnel sont nombreux,

plus l’information circulant dans ce réseau est riche, dans tous les sens du terme, c'est-à-

dire la fois précieuse (au mieux, elle dépend d’un seul contact) et volumineuse (les

contacts tendant à ne jamais faire double emploi). De même, étant donné que les contacts

non redondants sont reliés par l’intermédiaire d’un seul acteur, celui-ci est assuré d’être le

premier à détecter les opportunités nouvelles (Burt, 1992). Par conséquent, il peut agir

rapidement (exemple : être parmi les premiers à apprendre une éventuelle hausse des prix

de matières premières, me permettrait d'acheter une grande quantité à l'avance) ou

« réinvestir » (Burt, 2000 :287) cette information en la transmettant à un contact qui

pourrait l'exploiter.

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2.3.2.2 Les bénéfices en termes de « réputation »

Il est impossible pour un entrepreneur d’être partout à la fois et de se faire connaître de

tout le monde. D’après Burt (2000 :287), « le réseau dirige, centralise et légitime des

informations qui vous concernent et qui partent en direction des autres ». En effet, les

acteurs avec lesquels des relations ont été établies étant susceptibles de parler de vous et

de vous faire connaître. Ces contacts « mentionnent votre nom au bon moment et au bon

endroit, de sorte que les opportunités vous sont proposées à vous » (Burt 2000 :287). Au-

delà, la contribution s’évalue en termes de légitimité : non seulement vos contacts peuvent

distribuer l’information positive vous concernant mais, en plus, cette information est plus

légitime que si vous la donniez vous-même (Burt, 1992).

2.3.2.3 Les bénéfices en termes de « contrôle »

Ces avantages empruntent à la notion de « Tertius gaudens » développée par Simmel. Le

« Tertius gaudens » est « le tiers qui tire un avantage » (Simmel, 1923, cité dans Burt,

2000). C’est le cas lorsque l’entrepreneur a des contacts avec des individus qui ont des

demandes similaires et concurrentes, il peut alors les jouer les uns contre les autres (par

exemple : l’entrepreneur est un vendeur qui offre une maison à deux acheteurs éventuels.

Si ces deux acheteurs ne se connaissent pas (il y a donc un trou structurel), l’entrepreneur

peut exploiter cette situation en prétendant auprès du premier que le second est prêt à

offrir un montant supérieur au sien, et auprès du second que le premier a fait une offre

plus généreuse). La position d’intermédiaire occupée par cet entrepreneur lui confère un

pouvoir de négociation.

2.4. Distinction entre « capital social » et « réseau social »

Le « capital social » et le « réseau social » sont souvent considérés comme deux concepts

synonymes (Coleman, 1990, Burt, 1992). Toutefois, et même si nous reconnaissons qu’ils

sont très proches, ces deux concepts constituent deux entités distinctes. Lévesque et White

(1999) font le lien entre capital social et réseaux sociaux, en faisant ressortir que les

réseaux sociaux constituent l’espace social dans lequel le capital social est produit.

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Dans cette perspective, le capital social ne se réduit pas à l’existence de relations sociales,

sa valeur résulte plutôt de l’importance des ressources présentes dans ce réseau et de la

façon dont ces ressources sont mobilisées pour devenir utilisables" (Lévesque et White,

2001).

Dans ce même ordre d'idées, Plociniczak (2004:100) ajoute que "les réseaux ne génèrent

du capital social, que si ses relations et leur configuration permettent à l’individu

d’atteindre les objectifs qu’il a fixés. Si au contraire, ses relations et leur configuration

constituent des contraintes à son action, elles ne peuvent alors être considérées comme du

capital social mais plutôt comme un passif social. Dans ce cas, les relations sont

présentes - du moins pour un certain temps - tandis que le capital social lui est inexistant.

En outre, si les ressources mobilisées au travers des relations de réseaux possèdent de la

valeur dans un contexte donné et permettent d’atteindre certains buts dans ce contexte,

dans d’autres, ces mêmes ressources peuvent constituer un passif et contrarier l’action.

De même, les réseaux de relations qui fournissaient des ressources relationnelles dans le

passé peuvent, dans le présent, ne plus nécessairement en générer. Les réseaux de

relations exigés pour soutenir le capital social peuvent changer du fait de la modification

des transactions passées, du comportement des partenaires, des activités développées,

etc."

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Conclusion du chapitre

Ce chapitre a cherché à présenter la littérature consacrée à l’analyse des réseaux sociaux

(ARS). L’ARS, de plus en plus utilisée dans les recherches en entrepreneuriat, permet de

décrire les caractéristiques structurelles, les caractéristiques interactionnelles ainsi que les

caractéristiques des personnes qui font partie d’un réseau social. L’analyse des réseaux

sociaux s’applique soit aux réseaux complets (socio-centrés) soit aux réseaux personnels

(ego-centrés). Dans cette recherche, nous nous inscrivons dans le cadre de la perspective

des réseaux ego-centrés. Cette perspective permet de maintenir l‘acteur-entrepreneur au

cœur de l’analyse tout en prenant en compte son milieu social, et sans pour autant le

dissoudre dans celui-ci. L’utilisation des « réseaux ego-centrés » est particulièrement

recommandée dans les enquêtes où les sujets étudiés ont un réseau diversifié et dont la

composition n’est pas limitée à un seul groupe social. Ceci est certainement le cas pour les

entrepreneurs dont les réseaux personnels contiennent un « mix » de liens professionnels,

amicaux, familiaux, etc.

Ensuite, nous avons présenté les attributs des réseaux personnels les plus étudiés dans les

recherches, à savoir, les attributs relatifs à la morphologie du réseau (taille et densité) et

ceux relatifs à la nature des relations interpersonnelles entre les membres du réseau. Dans

ce chapitre, nous avons aussi défini le concept de « capital social » et montré pourquoi et

comment ce concept devra être distingué d’un concept très proche, celui du « réseau

social ». Le chapitre suivant tente d’analyser les applications possibles de l’analyse des

réseaux, notamment les théories de Granovetter et de Burt, à l’étude du processus de

création.

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CHAPITRE 3 :

LES RÉSEAUX PERSONNELS DE SOUTIEN A LA

CRÉATION D’ENTREPRISE : FACTEURS DE

STRUCTURATION ET EFFETS SUR LA PERFORMANCE

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CHAPITRE 3 : Les réseaux personnels de soutien à la

création d’entreprise : facteurs de structuration et

effets sur la performance

Introduction

Dans la première partie de ce chapitre nous essayons d’analyser les facteurs de

structuration des réseaux personnels et plus précisément les facteurs influençant la

mobilisation de ces réseaux. L’analyse de la littérature nous a permis de dégager trois

facteurs susceptibles d’influencer la structuration du réseau: la phase de création, les

caractéristiques du projet et les caractéristiques de l’entrepreneur. La variation de ces

facteurs amène l’entrepreneur à demander le soutien de certains membres de son réseau

personnel plutôt que d’autres, à activer certaines parties de son réseau personnel plutôt

que d’autres.

Dans la deuxième partie du présent chapitre, nous nous intéressons aux effets des réseaux

personnels et, plus précisément, à l’impact de différentes caractéristiques du réseau

personnel mobilisé par l’entrepreneur sur la performance de l’entreprise. Nous analysons

le rôle modérateur de l'incertitude environnementale sur la relation entre réseau personnel

et performance.

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1. Les facteurs de structuration des réseaux mobilisés par les entrepreneurs

La plupart des recherches ont essayé de mesurer l’impact des relations personnelles sur la

création et la réussite des nouvelles entreprises. Ainsi, les chercheurs se souvent contentés

de constater que le réseau personnel de l’entrepreneur est un important pourvoyeur de

ressources utiles à la création. Au-delà de ce constat, se pose la question du « comment »,

c'est-à-dire, de quelle façon l’entrepreneur utilise son portefeuille de relations personnelles

Quels sont les différents réseaux (relations) mobilisés ? Qu'est ce qui amène l'entrepreneur

à utiliser certains réseaux plutôt que d'autres ? Pourquoi et comment la forme et la nature

des liens mobilisés changent-elles au cours du processus de développement de

l’entreprise ?

Notre démarche se situe donc plus en amont que la plupart des recherches précédentes.

Très peu d’études ont essayé de comprendre ce qui fait que chaque entrepreneur mobilise

un réseau aux caractéristiques différentes. Une revue de la littérature permet de distinguer

trois facteurs susceptibles d’influencer le réseau personnel: (1) le stade d’avancement dans

le processus de développement de l’entreprise, (2) les caractéristiques du projet et (3) les

caractéristiques de l'entrepreneur. La première partie de ce chapitre nous essayons

d’analyser la nature l’influence de ces différents facteurs sur le choix des réseaux

(relations) mobilisés par l'entrepreneur.

1.1. Différents réseaux pour différentes phases de développement

Analyser l’évolution du réseau personnel mobilisé par l’entrepreneur tout au long du

processus de création et de développement de l’entreprise revêt une grande importance

théorique et empirique. Selon Venkatraman (1989: 126), “Analyzing the properties and

evolutionary patterns of the relationships established over time by entrepreneurs will

provide clues to understanding the problems of small business start-up, survival and

growth”.

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De plus en plus de chercheurs en entrepreneuriat s’intéressent au rôle du facteur "temps"

dans la mobilisation des réseaux personnels par les créateurs d’entreprises (Birley, 1985;

Starr et Macmillan, 1990 ; Birley et al. 1991; Larson et Starr, 1993 ; Bloodgood et al.

1995; Johannisson, 1996 ; Hite et Hesterly, 2001 ; Greve et Salaff, 2003 ; Hoang et

Antoncic, 2003). D’après ces travaux la structure du réseau (densité vs. trous structuraux)

et la nature des liens (faibles vs. forts) mobilisés par l’entrepreneur varient en fonction du

stade d’avancement du projet. Selon Witt (2004:407), “the costs and benefits of network

relations may largely depend on the state of development of a company. Thus, it would

come as no surprise if entrepreneurs change their network utilization patterns over time”.

Ainsi, différents types de réseaux sont activés au fur et à mesure du changement des

besoins stratégiques et fonctionnels de l’entreprise (Butler et Hansen, 1988 ; Gibb et

Davies, 1990).

Dans cette perspective, nous pensons que le choix d'utiliser certains réseaux (relations)

plutôt que d'autres varie avec l’avancement du processus de création et de développement

de la nouvelle entreprise. Ainsi, nous attendions que chaque phase de création soit

associée à l’utilisation d’un réseau spécifique. Nous nous appuyons sur des données

collectées sur le réseau personnel de l’entrepreneur à des moments différents du processus

de création.

1.1.1. Les différentes phases du processus de développement de

l’entreprise

Toute nouvelle entreprise est créée et se développe en une suite d'étapes ou de phases,

plus ou moins spécifiques et identifiées. La littérature spécialisée permet de mieux

connaître les principales étapes de développement des entreprises. Cette littérature fait état

d'un grand nombre de modèles de développement (Ramangalahy, 1990 ; Dussault, 1987 ;

Quinn et Cameron, 1983 ; Gartner, 1985 ; Stevenson et Gumpert, 1985 ; Katz et Gartner,

1988 ; Fourcade, 1991 ; Carland et al. 1995 ; Hernandez, 1999), généralement constitués

de trois à six phases. L’objectif de ce travail n’est pas de reprendre l’ensemble de ces

travaux34. Nous nous inspirons principalement des modèles de création d'entreprises et des

34 Pour une synthèse de ces modèles, voir Durand, Benoit et Martel (1997).

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modèles de développement des entreprises utilisés dans la littérature sur les réseaux

entrepreneuriaux (Butler et Hansen, 1991 ; Larson et Starr, 1993 ; Greve, 1995 ; Greve et

Salaff, 2003). Ces modèles décomposent le processus de développement d’une entreprise

en trois phases successives: la phase de pré-démarrage, la phase de démarrage et la phase

de consolidation. Ces trois phases se distinguent au moins au niveau de l’ordre logique de

réalisation35.

1.1.1.1 La phase de pré-démarrage

Cette étape renvoie aux activités réalisées par l’entrepreneur pour que son projet puisse

voir le jour, c'est-à-dire depuis les premières recherches d’informations visant à explorer

et raffiner l’idée du projet jusqu’à la création de l’entreprise. Cela inclut non seulement la

réflexion sur l’idée du projet mais aussi et surtout la prise de décision et le passage à

l’action en vue d’exploiter cette idée. En plus de se renseigner, de prendre conseil, de

suivre des cours ou des formations, de prendre des dispositions auprès de la famille,

l’entrepreneur s’occupe aussi de la location ou de l’achat des locaux et des machines

nécessaires à la production, du recrutement du personnel, de l’enregistrement juridique de

l’entreprise, etc.

1.1.1.2 La phase de démarrage

La phase de démarrage est une étape clé du processus de création, celle où la nouvelle

entreprise est à la recherche de légitimité et de stabilité (Greve, 1995 ; Greve et Salaff,

2003). Pendant cette deuxième phase, l’entrepreneur va consacrer l’essentiel de son

temps, de son énergie, de ses moyens financiers, intellectuels, relationnels et affectifs pour

démarrer les activités et gérer les ressources humaines, matérielles et financières de son

entreprise (Bruyat, 1993). Il s’agit, plus précisément, d’assurer l’approvisionnement de

l’entreprise en matières premières tout en essayant d’obtenir les meilleurs prix, qualité et

35 On notera cependant que la limite entre les trois phases est parfois difficile à distinguer. De même, à l’intérieur de chaque

phase, les tâches ne se déroulent pas de façon parfaitement linéaire, des zones de chevauchement existent, des aller retour

entre les phases sont possibles. Enfin, les contenus et la durée des phases varient selon les créateurs et les projets.

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délais de livraison. Il s’agit aussi de d’introduire son entreprise auprès des fournisseurs et

des clients, etc.

1.1.1.3 La phase de consolidation

Une fois qu’il a réussi à stabiliser la nouvelle entreprise et assurer la survie et la viabilité

de son affaire pendant les premières années critiques de son existence, l’entrepreneur se

met à rechercher de nouvelles opportunités, de nouveaux marchés, de nouveaux clients

pour ses produits. Cette phase est généralement caractérisée par une croissance

significative du volume des opérations. En outre, l’entrepreneur prend des décisions

stratégiques afin d’orienter le développement de l’entreprise dans la direction souhaitée

(Hite et Hesterly, 2001).

1.1.2. Variation des réseaux selon la phase de développement de l’entreprise

Alors que la plupart des auteurs sont d’accord sur nécessité de considérer les réseaux

personnels des entrepreneurs comme des entités dynamiques qui évoluent constamment et

qui changent à travers le temps, très peu d’auteurs ont tenté de vérifier cette idée (Steier et

Greenwood, 2000 ; Johannisson, 1996; Osgaard et Birley, 1996 ; Birley et Cromie, 1988 ;

Butler et Hansen, 1991 ; Larson et Starr, 1993 ; Flesia, 1996). D’après Batjargal (2003: 2),

« Expliquer et interpréter comment les réseaux personnels des entrepreneurs évoluent à

travers le temps est crucial pour le soutien d l’action des entrepreneurs. Toutefois malgré

son importance théorique et pratique, cette question n’a pas attiré l’attention des

chercheurs».

Dans l’une des toutes premières études sur cette question, Arocena et ses collaborateurs,

(1983 :64) ont montré que « les réseaux évoqués par les entrepreneurs sont très divers

et sont utilisés à certains moments de la création plus ou moins fortement ».

Granovetter (1995) souligne dans une autre étude, comment l’alternance d’utilisation des

liens forts et des liens faibles permet d’assurer la viabilité de la création d’entreprises.

Tout au long du processus de développement de l’entreprise, l’entrepreneur couple entre

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encastrement (utilisation des liens forts) et désencastrement (utilisation des liens faibles)

de son réseau personnel.

Dans une étude réalisée en Irlande du Nord, Birley et Cromie (1988) ont montré que les

réseaux des entrepreneurs varient en fonction de la phase de développement de

l’entreprise. Ces auteurs ont distingué deux grandes phases dans le processus de

développement de l’entreprise : la phase de démarrage et la phase de croissance (figure

08).

Pendant la première phase, le réseau de l’entrepreneur est dominé par les relations sociales

(liens forts), alors que pendant la deuxième les relations professionnelles (liens faibles)

sont plus dominantes : « en amont du processus de création, les entrepreneurs activent

des réseaux informels composés d’amis, de membres de la famille ou de gens appartenant

au même quartier. Progressivement, ils vont étendre leurs réseaux à des contacts plus

professionnels et formels (banquiers, avocats, fournisseurs, consultants, etc.) » (Birley et

al. 1990 :59).

Figure 7 : Evolution du réseau personnel de l’entrepreneur avec le temps

Source : Birley et Cromie (1988 :3)

Dans une autre recherche, Butler et Hansen (1991) ont mis en évidence les changements

subis par le réseau personnel de l’entrepreneur au cours du processus de développement

de l’entreprise. Ces auteurs ont distingué trois phases successives de création : la phase de

pré-démarrage, la phase de démarrage et la phase de consolidation. A chacune de ces

phases, est associé un réseau spécifique (figure 09). Au début, il s'agit du « réseau

social », puis du « réseau professionnel » dans la phase de jeunesse de l'entreprise, pour

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devenir le « le réseau stratégique ». Dans la phase de pré-démarrage le réseau social du

créateur est d’une grande importance. Ce réseau constitué des liens familiaux et amicaux,

sert à collecter des informations pouvant déboucher sur l’identification d’une ou plusieurs

opportunités de profit.

Figure 8 : Modèle de Butler et Hansen (1991)

Source : Butler et Hansen (1991 : 3)

Selon Larson et Starr (1993), les réseaux relationnels activés pendant la création d’une

entreprise suivent un processus de développement séquentiel comportant trois phases

successives. La première phase réfère à la création proprement dit et aux liens mobilisés

pour trouver les ressources. La seconde phase est le démarrage. La troisième phase renvoi

à la recherche de croissance de l’entreprise. Chacune de ces phases est caractérisée par des

changements dans la nature et la forme des liens mobilisés. Avec l’avancement dans le

processus de développement de l’entreprise, les relations d’échange se transforment de

liens relativement simples et unidimensionnels (liens faibles) en liens denses, stables et

multidimensionnels.

Durant la phase de création, les liens antérieurement formés par l’entrepreneur (membres

de la famille, amis, anciens collègues de travail ou d'études) sont mobilisés pour

rechercher les ressources nécessaires. Ces liens sont souvent à sens unique et s’élargissent

par tâtonnement, tri et choix graduel. C’est une phase d’apprentissage pendant laquelle

l’entrepreneur doit taper sur de nombreuses portes sans vraiment parvenir à ses fins. Il

Réseau social

Réseau d’affaires

Réseau stratégique

Processus d’identification de l’opportunité

Processus de création de l’entreprise

Etablir des relations avec d’autres organisations

Phase entrepreneuriale

Phase de démarrage

Phase de gestion

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apprendra alors à mieux sélectionner les membres de son réseau de soutien et à raffiner les

besoins de son projet. Cette phase permettra alors de constituer un portefeuille de contacts

qui seront éventuellement mobilisés plus tard, à un moment ou à un autre du processus de

développement de l'entreprise (Larson et Starr, 1993).

Pendant la phase de démarrage les liens unidirectionnels (liens faibles) se transformeront

en liens bidirectionnels réciproques (liens forts). La confiance interpersonnelle entre

l'entrepreneur et ses partenaires se développe graduellement, par essai et erreur et par le

développement de normes partagées comme l’honnêteté, la confidentialité et la

réciprocité. Non seulement les interlocuteurs de l’entrepreneur apporteront une réponse

aux interrogations formulées par lui, mais vont aussi l'aider à formuler d'autres questions.

Durant cette phase, l'entrepreneur procède à un raffinement de son réseau; il fera un choix

des contacts mobilisés en gardant les contacts riches et éliminant ceux qui sont moins

intéressants. Cette phase permet ainsi un engagement plus systématique des partenaires

dans le réseau qui en retour obtiennent d’autres informations et même des avantages

économiques. Enfin, ces multiples contacts développent la réputation de l’entrepreneur

dans son milieu qui facilite d’autres contacts permettant d'étendre le réseau (Larson et

Starr, 1993).

Durant la troisième phase du processus de développement de l'entreprise (phase de

croissance) les efforts relationnels de l'entrepreneur deviennent plus développés et son

réseau s'élargit. Les contacts deviennent opérationnels et apportent à l'entrepreneur les

ressources complémentaires dont il a besoin pour faire décoller son entreprise

(informations, nouveaux débouchés, connaissances techniques…). Le réseau de

l'entrepreneur se développe en incluant des contacts plus formels tels que les universités et

les centres de recherche, etc. Par ailleurs, les liens se resserrent notamment avec d’autres

contacts afin de pouvoir pénétrer de nouveaux réseaux déjà formés.

D’après Elfring et Hulsink (2003), “In the emergence phase entrepreneurs depend on

their strong ties (Brüderl and Preisendörfer 1998), often for a ‘friends favour’ (Starr and

MacMillan 1990). Later on – in the early growth phase - start-ups increasingly gain

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access to resources through normal market transactions and we expect there will be a

shift towards weak ties”.

Dans une autre recherche, Hite et Hesterly (2001) ont souligné l’évolution des réseaux

entrepreneuriaux, qui passent de réseaux personnels à la phase de démarrage à des réseaux

plus impersonnels et professionnels par la suite. Au démarrage, l’entrepreneur s'appuie un

réseau très dense, basé sur l’exploitation des liens forts préexistants et des "faveurs des

amis" pour se procurer les ressources à des prix avantageux. Par la suite, pour permettre le

développement de son affaire, le réseau va devenir plus « calculé ». L’entrepreneur va

explorer de nouveaux liens plus faibles, permettant d’avoir un réseau moins dense: « Les

firmes évoluent vers des réseaux plus calculateurs pour faire face à aux besoins en

quantité et à la diversité des ressources » (Hite et Hesterly, 2001 :276). L’évolution de

l'entreprise s’accompagne d'une professionnalisation des réseaux et l’entrepreneur prend

ses distances avec ses liens forts et commence à relativiser leur implication et à

professionnaliser ses rapports. Les amis, sources de compétences et de ressources

financières, sont alors « mis en concurrence » avec des individus extérieurs (liens faibles).

Par ailleurs, la taille du réseau s’accroîtra lorsque la firme passe du démarrage aux

premiers stades de croissance (Greve, 1995 ; Hite et Hesterly, 2001 ; Greve et Salaff,

2003).

Rowley et al., (2000) ont montré, dans une étude de l’encastrement des pratiques dans les

secteurs de l’acier et des semi-conducteurs, que le comportement relationnel de

l’entrepreneur repose à la fois sur l’exploration et l’exploitation des réseaux qu’il possède.

Lors de la phase de démarrage, il va chercher à exploiter ses liens forts pour obtenir les

ressources qui lui manquent. Par la suite, pour assurer le développement de son affaire, il

aura également un comportement d’exploration ; qui lui permettra de créer des liens

faibles, qui lui permettront de tirer parti des trous structuraux qui existent dans son réseau

personnel.

Hansen (2000) examine comment le réseau personnel mobilisé par l’entrepreneur change

le long de progression dans les phases du processus de création d’une entreprise. Sur un

échantillon de 52 entrepreneurs en phase de création d’entreprises, et se basant sur le

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travail de Reynolds et Miller (1992) qui décomposent ce processus en quatre phases :

engagement, premier financement, premier recrutement et première vente, il mesure les

caractéristiques (taille : nombre de personnes qui coopèrent ou contribuent au démarrage

de l’entreprise, degré d’interconnectivité : nombre moyen de liens que chaque individu

avait avec les autres membres, et enfin fréquence des interactions) des actions

entrepreneuriales le long de ces quatre différentes phases. Il conclue que ceux qui

réussissent la création de leur entreprise sont ceux qui savent passer d’un réseau à un autre

le long de ces phases.

Dans une autre recherche, Scholten et al., (2006) ont observé que la proportion des liens

faibles et des trous structuraux dans les réseaux mobilisés par les entrepreneurs pendant

les différentes phases du processus de création évoluent en suivant la forme d’une courbe

en « U » (Figure 10).

Figure 9 : Dynamique du réseau personnel mobilisé pendant le processus de

développement de l’entreprise

Pré-démarrage Démarrage Consolidation

Source : Scholten et al., (2006)

Les travaux précédents nous permis de repérer des régularités dans la façon avec laquelle

l’entrepreneur passe d’un réseau à un autre avant, pendant et après la création de

l’entreprise. Différentes phases du développement impliquent la mobilisation de différents

réseaux. Le processus de développement de l’entreprise est divisé en trois phases : le pré-

démarrage, le démarrage et la consolidation. Chacune de ces trois phases impliquent des

enjeux différents, nécessitant le recours à des réseaux aux caractéristiques différentes

(Tableau 04).

Proportion des liens

faibles et des trous

structuraux dans le réseau

de l’entrepreneur

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Dans la première phase de pré-démarrage, la nécessité de réunir des informations et des

ressources variées pour évaluer le potentiel du projet amène l’entrepreneur à s’appuyer sur

un grand nombre personnes appartenant à des cercles relationnels différents et avec qui il

a entretient des contacts ponctuels (les liens mobilisés seront nombreux, faibles et

dispersés). Dans la deuxième phase de création, celle de lancement des opérations, la

nature risquée des ressources nécessaires au démarrage de l’entreprise amène

l’entrepreneur à s’appuyer sur un petit groupe d’individus qu’il connaît depuis une longue

date (les liens mobilisés seront limités, forts et denses). Enfin, une fois que l’entreprise a

acquis une certaine stabilité et une certaine légitimité, l’entrepreneur est amené à aller au-

delà de son cercle relationnel habituel et chercher de nouveaux contacts (les liens

mobilisés seront nombreux, faibles et dispersés) pour faire progresser son entreprise (voir

tableau 04).

Tableau 4 : Différents réseaux pour différentes phases de développement de

l’entreprise

Pré-démarrage Démarrage Consolidation

Activités

correspondantes

Raffiner l’idée de départ,

étude de marché, négociations

avec les fournisseurs,

embauche du personnel

Enregistrement juridique

Démarrage des

opérations

Accès aux 1ers clients

Échanges avec d’autres

entreprises

Recherche de nouveaux

marchés et opportunités

Enjeu majeur Réunir les informations et les

ressources nécessaires

Assurer la légitimité et la

survie de l’entreprise

Assurer le développement et

la croissance de l’entreprise

Réseau mobilisé Réseau étendu et dispersé,

liens faibles

Réseau limité et dense

Liens forts

Réseau étendu et dispersé,

liens faibles

Source : Synthèse personnelle

A la lumière des développements précédents, nous pouvons développer les hypothèses

suivantes :

• Hypothèse 1

Le réseau de relations mobilisé par l’entrepreneur varie selon la phase de développement de l’entreprise

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• Hypothèse 1a

Le passage d’une phase de création à une autre s’accompagne d’une

évolution de la taille du réseau qui prend la forme d’une courbe en « U »

• Hypothèse 1b

Le passage d’une phase de création à une autre s’accompagne d’une

évolution de la densité du réseau qui prend la forme d’une courbe en

« U » inversée

• Hypothèse 1c

Le passage d’une phase de création à une autre s’accompagne d’une

évolution de la force des liens qui prend la forme d’une courbe en

« U » inversée

1.2. Différents réseaux pour différents projets

L'utilisation du réseau personnel varie non seulement avec le temps mais aussi selon les

projets. Selon Johannisson (1996), « networks mobilized by the entrepreneur may also

differ depending on the line of business of the new firm ». L’examen de la littérature

montre que le caractère novateur du projet est la principale caractéristique du projet

proposée par les auteurs pour expliquer la diversité des réseaux (relations) mobilisés par

les entrepreneurs.

Selon Elfring et Hulsink (2003), l’utilisation des réseaux personnels varie en fonction de

la nature de l’innovation associée au projet. Pour ces auteurs, il y a deux types de projet de

création : ceux qui reposent sur une innovation radicale et ceux qui reposent sur une

innovation incrémentale. Les innovations incrémentales introduisent des changements

mineurs par rapport aux produits existants, alors que les innovations radicales donnent

souvent accès à des marchés et à des applications potentielles complètement nouveaux

(Henderson et Clark, 1990). On parle d’innovation radicale quand le produit est inédit et

la clientèle cible est inconnue.

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D’après Elfring et Hulsink (2003), les entrepreneurs qui poursuivent des projets reposant

sur une innovation incrémentale s’appuient plus fréquemment sur les liens forts et les

réseaux denses, alors que les entrepreneurs qui poursuivent des projets reposant sur une

innovation radicale utilisent plus fréquemment les liens faibles et les réseaux dispersés.

L’explication, avancée par les auteurs, est que les innovations radicales sont souvent

basées sur de nouvelles combinaisons d’informations disparates provenant de différents

domaines de connaissances. Dans ce cas, se sont précisément les réseaux riches en liens

faibles et en trous structuraux qui permettent aux entrepreneurs de collecter ce type

d’information (Hansen 1999).

Dans son étude sur les réseaux personnels des entrepreneurs tunisiens installés à la ville de

Sfax, Denieuil (1992 : 109) a constaté que les entrepreneurs innovateurs utilisent plus

fréquemment les réseaux de liens faibles que les réseaux de liens forts qu’ils considèrent

parfois comme des freins à leur action. Contrairement aux entrepreneurs traditionnels, les

entrepreneurs innovateurs prônent une plus grande ouverture de leurs réseaux à des tiers.

Dans ce même ordre d'idées, Arocena et al., (1983), ont trouvé que les entrepreneurs

engagés dans des projets innovants constituent de nouvelles relations (liens faibles) pour

faire accepter les changements induits par l'innovation dans l'environnement auquel elle

est destinée. A la lumière des développements précédents, nous pouvons développer les

hypothèses suivantes :

• Hypothèse 2

Le réseau de relations mobilisé par l’entrepreneur varie selon le caractère novateur du projet

• Hypothèse 2a

Plus le projet de création est novateur, plus le réseau mobilisé sera étendu

• Hypothèse 2b

Plus le projet de création est novateur, moins le réseau mobilisé sera dense

• Hypothèse 2c

Plus le projet de création est novateur, moins les liens mobilisés seront forts

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1.3. Différents réseaux pour différents entrepreneurs

A côté du temps et de la nature du projet, l’utilisation des réseaux personnels varie aussi

selon les caractéristiques de l’entrepreneur. En se basant sur la littérature, nous identifions

deux caractéristiques de l’entrepreneur susceptibles d’influencer la structure du réseau et

la nature des relations mobilisées. Il s’agit plus précisément du genre et de la familiarité

avec le domaine d’activité.

1.3.1. Variation des réseaux mobilisés selon le genre

Alors que de plus en plus d’entreprises, sont créées par des femmes, peu de travaux

existent sur les différences entre hommes et femmes dans la façon d’utiliser son réseau

personnel. Néanmoins, un certain nombre d’éléments montrent que les femmes s’engagent

moins que les hommes dans des réseaux, mais aussi que la nature de ces réseaux est

différente.

La littérature sur la relation entre le genre et la mobilisation des réseaux personnels n’a

pas été systématiquement reliée à la littérature en entrepreneuriat (Greve et Salaff, 2003).

Dans cette recherche, nous avançons l’idée que le genre de l’entrepreneur (homme vs.

femme) a un impact sur la structure du réseau et la nature des liens mobilisés par

l’entrepreneur. Brush (1997) ainsi que Davis et Long (1999) avancent que les femmes

entrepreneures ont plus de mal à se constituer un réseau que leurs homologues masculins.

En effet, les décisions de participation dans des réseaux sont souvent liées aux ressources

et au temps dont dispose un entrepreneur. Or, les hommes et les femmes diffèrent en

termes de volume de temps et d’énergie pouvant être alloué aux activités de réseautage

(Gidengil et O’Neill, 2006). Les réseaux personnels mobilisés par les hommes sont

différents de ceux mobilisés par les femmes (Brass, 1985; Burt, 1992; Ibarra, 1992,

1993b).

Burt (1992) a montré que les femmes managers s’appuient sur des réseaux plus petits et

plus denses que leurs homologues masculins. Les femmes entrepreneurs auraient plus de

difficultés que les hommes pour constituer de nouveaux contacts à cause notamment des

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obligations et des contraintes familiales, des traditions religieuses, des stéréotypes

associés au rôle de la femme dans la société, de l’image envers les femmes indépendantes

(van der Wees et Romijn, 1995).

Basu et Altinay (2002), par exemple, ont montré que les femmes musulmanes créateurs

d’entreprises ont un accès limité aux réseaux de relations en raison notamment des

attitudes conservatrices de la religion et de la famille à l’égard du travail des femmes à

l’extérieur de la maison. D’autres travaux ont aussi montré que les femmes souffrent par

rapport aux hommes d’un accès inégal aux réseaux sociaux et qu’elles sont plus exclues

qu’eux (voire elles s’excluent elles-mêmes) de la participation à certains réseaux sociaux

(Barr, 1998).

Dans son étude sur la relation entre le capital social des dirigeants de grandes entreprises

et leur genre, Burt (1992) a montré que les réseaux personnels mobilisés par les hommes

sont plus larges et contiennent plus de liens faibles et de trous structuraux que les réseaux

mobilisés par les femmes. D’autres études ont montré que les femmes se tournent

d’avantage que les hommes vers les liens forts. En effet, les femmes accordent plus

d’importance aux aspects humains et à la continuité des relations (Bem, 1974; Forsyth et

al., 1985) et elles sont plus sensibles que les hommes aux besoins des autres (DuBrin,

1991; Gilligan, 1977; Leary, 1989).

Selon Aldrich (1989), les réseaux des entrepreneurs femmes se caractérisent par une faible

diversité de partenaires et par la présence dominante de liens forts et denses que ceux de

leurs homologues hommes. En d’autres termes, les femmes entrepreneurs compteraient

essentiellement dans leur réseau personnel sur des personnes très proches affectivement et

socialement. Inversement, les relations mobilisées par les entrepreneurs hommes seraient

plus dispersées et plus faibles (personnes qui ne font pas partie de son groupe social).

Accordant une plus grande importance à la réciprocité et aux obligations mutuelles, les

femmes entrepreneurs s’appuient d’avantage que les hommes sur les membres de leur

famille tels que le père, le frère ou le conjoint (Brüderl et Preisendörfer, 1998). Les

hommes, par contre, sont plus orientés vers les relations à court termes (connaissances

vagues et lointaines).

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À la lumière de ces développements, nous avançons les hypothèses suivantes :

• Hypothèse 3

Le réseau de relations mobilisé par l’entrepreneur varie selon le genre

• Hypothèse 3a

Les réseaux mobilisés par les hommes sont plus étendus que ceux mobilisés

par les femmes

• Hypothèse 3b

Les réseaux mobilisés par les hommes sont moins denses que ceux mobilisés

par les femmes

• Hypothèse 3c

Les hommes mobilisent des liens moins forts que ceux mobilisés par les

femmes

1.3.2. Variation des réseaux mobilisés selon le degré de familiarité avec le domaine d’activité

Dans un travail pionnier, Arocena et al., (1983) ont observé que les réseaux personnels

utilisés varient en fonction de l’importance du pas à franchir entre l’activité antérieure de

l’entrepreneur et l’activité de la nouvelle entreprise. L’importance de ce pas peut être

analysée de deux manières : D’abord, est-ce que le projet s’inscrit dans la continuité de

l’activité antérieure du créateur ou, au contraire, constitue-il une rupture par rapport à

cette activité. Ensuite, est-ce que le projet permet à l’entrepreneur de conserver la clientèle

pour laquelle il travaillait auparavant.

Arocena et al., (1983) ont trouvé que les entrepreneurs engagés dans des projets de type

« reproduction » s’appuient sur des réseaux de liens forts (relations préexistantes), alors

que ceux engagés dans des projets de type « mutation » s’appuient sur les liens faibles

(relations nouvelles).

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Dans une recherche réalisée auprès des entrepreneurs tunisiens revenant de l’émigration,

Cassarino (2000)36 a montré que les réseaux de relations mobilisées pendant le processus

de création varient d’un entrepreneur à un autre. Ainsi, les entrepreneurs qui ont des

niveaux de compétences plus élevés s’appuient plus fréquemment sur les réseaux de liens

faibles que sur les réseaux de liens forts : « ils ne misent ni sur la famille ni sur les

relations générées par un emploi dans un secteur public, mais sur un « carnet d’adresses »

constitué durant le séjour dans le pays d’accueil. Ce sont ces contacts de l’émigration qui

leur servent de moyens de mobilisation des ressources et d’information. Leur modèle de

mobilisation des ressources est enraciné dans les réseaux transfrontaliers à la fois sociaux

et économiques.

D’après Elfring et Hulsink (2003), les entrepreneurs qui sont relativement des

« outsiders » (des gens externes au domaine d'activité), utilisent plus fréquemment les

liens faibles (tels que les amis de leurs amis ou les personnes récemment rencontrées) que

les liens forts. Ces entrepreneurs investissent beaucoup de temps à rencontrer de nouveaux

visages, à discuter avec des personnes travaillant dans des secteurs et des domaines

différents. Ces entrepreneurs "étrangers" au métier perçoivent une plus grande incertitude

associée à leurs projets. Or, quand son expérience dans le domaine est limitée et ses

connaissances sur le secteur sont floues, l’entrepreneur aura beaucoup de difficultés pour

choisir ses associés, fournisseurs et employés, pour faire écouler ses produits, pour régler

les questions d’ordre juridique, technique et managérial, pour gérer les ressources de

l’entreprise (Jack, 2005).

Ayant des doutes sur le bien fondé de ses décisions ou sur la faisabilité et les chances de

réussite de son projet, ce type d'entrepreneur cherchera à confronter son opinion à celle

d’un grand nombre d’interlocuteurs afin d’avoir des éléments de repérage et de savoir si

son doute est partagé. Les entrepreneurs peu familiers avec leurs domaines ont tendance à

s’engager dans une recherche extensive d’information. Plus la familiarité de l'entrepreneur

avec le domaine d'activité est faible, et plus il s’engagera dans une recherche

d’informations. Une faible familiarité avec le domaine d’activité est censée amener

l’entrepreneur à rechercher de l’information de façon plus continue, extensive et intensive,

36 Cité par Zghal (2007)

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mobilisant ainsi un large réseau. D’après Rangan (2000), les acteurs économiques qui sont

confrontés à des recherches d’informations récurrentes tendent à cultiver leurs relations

personnelles et à augmenter la taille de leur réseau de relations de telle sorte à l’optimiser

pour soutenir leur action.

À l’inverse, les entrepreneurs qui disposent d’une grande expérience préalable et de

solides connaissances dans le domaine dans lequel ils vont s’installer (connaissance des

besoins du marché, connaissance des niches non encore exploitées, connaissance des

acteurs incontournables, des pratiques du milieu et des nouveautés technologiques)

perçoivent une faible incertitude associée à leurs projets. Celui qui s’installe dans un

métier qu'il connaît bien (connaît les produits qu'il va commercialiser, connaît ses

fournisseurs et ses futurs clients qui sont parfois à l’origine de l’idée du projet, connaît ses

employés avec lesquels il a travaillé auparavant) et dans lequel il disposé déjà de contacts

solides perçoit une faible incertitude associée à son projet. Il n’aura pas besoin alors de

créer de nouveaux liens pour le soutenir dans son action. Ceci nous amène à avancer les

hypothèses suivantes :

• Hypothèse 4

Le réseau de relations mobilisé par l’entrepreneur varie selon le degré de familiarité avec le domaine d’activité

• Hypothèse 4a

Les entrepreneurs qui sont plus familiers avec le domaine d’activité mobilisent

un réseau moins étendu

• Hypothèse 4b

Les entrepreneurs qui sont plus familiers avec le domaine d’activité mobilisent

un réseau plus dense

• Hypothèse 4c

Les entrepreneurs qui sont plus familiers avec le domaine d’activité mobilisent

des liens plus forts

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2. Réseaux personnels et performance entrepreneuriale

Déterminer les facteurs responsables de la réussite ou de l’échec des entrepreneurs est un

sujet qui a attiré l’attention des chercheurs. La performance entrepreneuriale a ainsi été

expliquée à partir de plusieurs variables individuelles et/ou contextuelles. D’autres

travaux ont essayé de montrer que les entrepreneurs sont plus ou moins performants en

raison de leurs réseaux de relations. D’après Elfring et Huslsink (2004 :3), “In explaining

the success of a (new) company, it is not only the qualities of the entrepreneur that play a

large role, but also the social network(s) in which the entrepreneur(s) and his/their

company is operating. A network is one of the most powerful assets that any individual

can possess: it provides access to information, opportunities, power and to other

networks”. Les relations personnelles jouent un rôle essentiel dans la réussite des

nouvelles entreprises, notamment, en leur permettant de surpasser le « handicap de la

nouveauté »37 (Stinchcombe, 1965) ainsi que de pallier au manque de ressources et de

légitimité.

Les relations personnelles permettent de réaliser deux types d’avantages. D’abord, elles

permettent d’accéder à des informations et à des ressources qui ne transitent pas par le

marché. Ensuite, elles permettent d’obtenir des prix inférieurs au prix du marché (Witt,

2004). Plusieurs chercheurs en entrepreneuriat se sont investis dans l’étude des réseaux

personnels des entrepreneurs et de leur impact sur la réussite de leurs entreprises. La

proposition centrale de l’approche basée sur les réseaux en entrepreneuriat est que les

relations personnelles constituent une ressource précieuse pour la conduite des affaires.

Par conséquent, les chercheurs ont essayé de démontrer que les entrepreneurs les plus

performants sont, d’une certaine façon, ceux qui sont les « mieux connectés » (Birley,

1985 ; Aldrich et Zimmer, 1986 ; Birley et Cromie, 1988 ; Butler et Hansen, 1991 ;

Carsrud et al., 1987 ; Aldrich et al., 1987 ; Dubini et Aldrich, 1991 ; Bruyat, 1993 ;

Fayolle, 1996 ; Ostgaard et Birley, 1996 ; Johannisson, 1986, 1996, 2000 ; Batjargal,

2003 ; Greve, 1995). 37 Le « handicap de la nouveauté (« liability of newness » en anglais) est matérialisé sous forme de facteurs de vulnérabilité

ou de fragilités liées au porteur du projet (manque de compétences et d’expérience), aux faiblesses structurelles (insuffisance

des fonds propres, absence d’un plan d’affaires) ou encore à l’immaturité et le manque de légitimité de l’entreprise.

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Les entreprises les plus performantes sont souvent celles tenues par des personnes qui

passent beaucoup de temps à développer et à étendre leurs réseaux (Van de Ven et al.,

1984 ; Dubini et Aldrich, 1991; Starr et MacMillan, 1990). La littérature suggère que les

différences dans les caractéristiques des réseaux personnels des entrepreneurs expliquent

une bonne partie de la performance (Dollinger, 1985 ; Aldrich et al., 1987 ; Baum et al.

2000 ; Batjargal, 2003), de la croissance (Zao et Aram, 1995 ; Johannisson, 2000 ;

Hansen, 1991; Peters et Brush, 1996) et du survie (Aldrich et al., 1987; Mugler, 1988) de

leurs entreprises.

Selon Brüderl et Preisendörfer (1998), il y a de bonnes raisons qui expliquent pourquoi le

soutien des réseaux relationnels améliore la performance de l’entreprise. D’abord, les

relations sociales sont d’importants canaux pour accéder à une information de valeur.

Comparée avec l’information reçue de sources plus formelles, l’information apportée par

les contacts personnels est plus utile, plus pertinente, plus exclusive et moins redondante.

Ensuite, les relations sociales sont le moyen d’accéder aux fournisseurs et aux clients.

Trouver un nombre suffisant de clients conditionne évidement la réussite de toute

entreprise.

Aldrich et al., ont étudié l’importance du rôle du réseau personnel auprès de 165

entrepreneurs. Les résultats de leurs travaux montrent que le réseau personnel est

primordial à la réussite et à la profitabilité de la nouvelle entreprise. Les éléments

relationnels les plus reliés à la performance entrepreneuriale sont, selon ces auteurs, le

temps passé à créer, maintenir et développer son réseau de relations, la taille du réseau (le

nombre de personnes qui composent le réseau), le volume et la diversité des ressources

mobilisables à travers le réseau, et enfin l’habileté de l’entrepreneur à accéder et à obtenir

ces ressources.

Dubini et Aldrich (1991) ont constaté que les entrepreneurs plus performants mettent,

consciemment, plus de temps et d’énergie à développer leurs réseaux de relations. Dans

une autre recherche, Mustar (1988, 1994) a montré que les entreprises qui ne sont pas

encastrées dans un réseau de relations sont celles qui subissent le plus de disparition. À

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l’inverse, il indique que les entreprises qui s’appuient sur réseau riche connaissent un taux

d’échec nul durant leur création, et une croissance supérieure à la moyenne.

Toutefois, et en dépit du consensus général sur l'importance des réseaux personnels en

tant que principaux pourvoyeurs de ressources utiles à la création, il y a moins d'accord et

plus d'ambiguïté quant aux caractéristiques des réseaux personnels les plus favorables aux

entrepreneurs. D’après Hite et Hesterly (2001 : 275), « Clearly, broad agreement exists

about the importance of networks for emerging firms, but there is considerably less

agreement as to what network characteristics are most advantageous in a firm's early

stages ». Les auteurs ne s’entendent pas toujours sur la signification du mot « mieux

connecté ». Quels sont les réseaux (relations) les plus utiles à l’entrepreneur ? Comment et

sous quelles conditions les réseaux personnels améliorent la performance de l’entreprise ?

Les études conduites dans le but de répondre à ces questions ont abouties à des résultats

contradictoires. Ainsi, la performance entrepreneuriale est tantôt associée au nombre de

liens forts (Granovetter, 1985 ; Uzzi, 1997 ; Brüderl et Preisendörfer, 1998) tantôt au

nombre de liens faibles (Hills et al., 1999). Une deuxième controverse concerne

l’importance des réseaux dispersés (Burt, 1992) par rapport aux réseaux denses (Coleman,

1988 ; Uzzi, 1996).

2.1. Impact des réseaux sur la performance : des points de vue

opposés

Les travaux sur les réseaux favorables aux entrepreneurs sont traversés par deux

perspectives, à première vue contradictoires. Chacune de ces perspectives avance des

arguments puissants pour expliquer la réussite de l’entrepreneur. La première

perspective s’inscrit dans la lignée des travaux de Granovetter (1973) et de Burt (1992)

sur l’avantage des liens faibles et des trous structuraux. Elle est illustrée, dans le champ de

l’entrepreneuriat, par Hills et al., (1999), McEvily et Zaheer (1999), Baum et al., (2000).

La seconde perspective s’inscrit en revanche dans le prolongement des travaux de

Coleman (1990) et défend l’idée que c’est grâce aux liens forts et à la densité du réseau

personnel que les ressources peuvent être générées, capturées et allouées afin d’assurer la

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réussite de l'action entrepreneuriale. Cette perspective est illustrée par les travaux de

Granovetter (1985, 1995), Uzzi (1996, 1997), Brüderl et Preisendörfer (1998), Steier et

Greenwood (2000), etc.

2.1.1 Densité versus trous structuraux

La densité du réseau indique dans quelle mesure les membres du réseau personnel de

l’entrepreneur sont en relation les uns avec les autres. D’après Coleman (1988), un réseau

dense favorise l’installation d’un climat de confiance et de coopération entre les membres

du réseau. Les normes et le comportement des alters sont clairement visibles et la

communication mutuelle rend les sanctions plus efficaces et dissuade les comportements

opportunistes. En outre, un réseau personnel plus dense rende la communication

interpersonnelle plus fluide et facilite la circulation des connaissances tacites (Hansen,

1999).

Une entreprise nouvellement créée a besoin d’asseoir sa légitimité et sa réputation. Or, les

réseaux denses servent justement à légitimer les actions de l’entrepreneur et à développer

sa réputation auprès des investisseurs, des clients et des fournisseurs. En outre, les réseaux

denses constituent pour l’entrepreneur le moyen d’assurer une continuité dans l’accès aux

ressources clés (Steier et Greenwood, 2000). Les entrepreneurs qui sont insérés dans un

réseau dense arrivent plus aisément à évaluer les compétences de leurs futurs associés ou

fournisseurs (Walker et al., 1997) et sont moins vulnérables aux comportements

opportunistes.

En opposition à l’argument de la densité, l’argument des trous structuraux défend l’idée

que les entrepreneurs gagnent à s’insérer dans des réseaux dispersés (de faible densité) qui

leur permettent d’accéder à des ressources et à des opportunités plus nombreuses, plus

variées et plus exclusives (Burt, 1992 ; 2002). On considère alors que ce qui est essentiel

pour un entrepreneur, c’est l’accès à des informations originales (trouver de nouvelles

idées, de nouvelles opportunités). Il faut pour cela avoir accès à des groupes sociaux

divers et éloignés socialement. Les entrepreneurs dont le réseau est riche en « trous

structuraux » ont accès à des informations auxquelles personne d’autre n’a accès. En

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contre partie, les réseaux denses facilitent les phénomènes d'imitation des pratiques

d'affaires et des produits. Ce faisant, ils peuvent induire une certaine uniformité dans les

comportements (Ozcan, 1995) susceptible d'être préjudiciable pour l'entreprise (Aldrich et

Zimmer, 1986).

Les travaux de Mustar (1988, 1994) ont montré que les entreprises qui sont encastrées

dans des réseaux dispersés ont connu un taux d’échec nul durant leur création, et un

développement supérieur à la moyenne. Mustar explique cela par le fait qu’elles ont su

développer très tôt des liens avec des acteurs de nature sociale hétérogène : des

laboratoires de recherche, des administrations, des sociétés d’investissements, des

entreprises, etc. De ce fait, les ressources qui convergeaient vers elles étaient variées et

complémentaires. Dans le même ordre d’idée, Saxenian (2001) explique la vitalité

économique de région du Silicon Valley aux Etats-Unis par la dispersion de ses réseaux,

c’est-à-dire par l'ouverture vers différents réseaux géographiques, industriels, ethniques,

etc. Cette dispersion des réseaux aurait permis aux entrepreneurs de la Silicon Valley

d’anticiper les changements et les mutations mondiales de la technologie, des métiers et

de la concurrence.

Ceci nous amène à avancer les hypothèses suivantes :

• Hypothèse 5

Il y a une relation positive entre la densité du réseau et la performance de

l’entreprise

• Hypothèse 5 (alternative)

Il y a une relation négative entre la densité du réseau et la performance de

l’entreprise

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2.1.2. Liens faibles versus liens forts

La force des liens renvoie au degré d’intensité émotionnelle, d’intimité (confidences

réciproques) et de services réciproques qui caractérisent une relation interpersonnelle

(Granovetter, 1973 : 1361). On distingue deux types de liens : forts et faibles. Les liens

forts caractérisent généralement le cercle intime des individus, alors que les liens faibles

concernent des connaissances vagues ou superficielles et ne donnent en général pas lieu à

un investissement affectif.

Les travaux portant sur l’importance respective des liens forts et des liens faibles dans la

réussite de l’entrepreneur ont aboutis à des résultats contradictoires (Aldrich et Zimmer,

1986). Ainsi, pour certains auteurs (Aldrich et al., 1987 ; Hansen, 1995 ; Mönsted, 1995 ;

Lechner et Dowling, 2003), les liens forts sont plus utiles que les liens faibles car ils

constituent une source de soutien, d’aide à la prise de décision et à la résolution des

problèmes. En outre, ils permettent un meilleur accès aux informations de valeur et aux

connaissances complexes (Hansen, 1999) grâce aux mécanismes de confiance et de

réciprocité (Rowley et al., 2000). Les liens forts augmentent les possibilités d’accès à une

information précise (Gulati, 1998) et constituent une opportunité pour augmenter la

confiance et diminuer l’incertitude.

Les liens forts sont également sources d’encouragements, de motivations et de soutien

moral (Jenssen et Koening, 2002). Les liens forts sont aussi plus favorables au

développement d’un partenariat (Larson, 1992), à l’accès à des conditions de crédit plus

avantageuses (Uzzi, 1999 ; Aydi, 2003). En raison du degré élevé de confiance qui les

caractérise, les liens forts permettent à l’entrepreneur de réduire les coûts de transactions.

Plus précisément, les liens forts réduisent les coûts de recherche d’information ainsi que

l’incertitude inhérente à la sélection des partenaires de l’entreprise (Gulati, 1995 ; Gulati

et Gargiulo, 1999).

L’autre argument est que les liens faibles sont plus utiles que les liens forts. Plusieurs

études précisent que l’entrepreneur qui a des liens faibles avec d’autres acteurs a accès

plus souvent à la ressource informationnelle avantageuse qu’à d’autres ressources. Les

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renseignements obtenus sont plus riches et moins coûteux à obtenir (Liao et Welsh, 2000).

Les liens faibles agissent comme un dispositif permettant de collecter et de filtrer des

informations utiles à la prise de décision (Birley, 1985 ; Fiet, 1996 ; Singh et al., 1999).

Selon Julien et al., (2002), les liens faibles fournissent, plus que les liens forts, des

informations précieuses pouvant déboucher sur des idées d’innovation dans une activité

donnée. Pour Plociniczak (2001 : 20), « les liens faibles permettent plus que les liens forts

de sortir du contexte relationnel dans lequel l’entrepreneur est inséré et donnent accès a

des contacts inédits et des informations renouvelées ». Dans une étude sur 308

entrepreneurs, Singh et al. (1999) ont montré que le nombre d’opportunités d’affaires

détectées par l’entrepreneur est positivement et significativement associé à la proportion

de liens faibles dans son réseau personnel. Batjargal (2003) a montré que la proportion de

liens faibles dans le réseau personnel de l’entrepreneur est positivement associée avec la

performance de son entreprise.

Au final, d’un côté, les liens faibles favorisent l’efficacité, l’adaptabilité, et l’échange

d’information nécessaires à une performance élevée. D’un autre côté, les liens forts

favorisent la solidarité et la coordination nécessaires pour surmonter à la fois la circulation

de données complexes et les intérêts personnels. Ils mobilisent donc aussi une

performance élevée.

Ceci nous amène à avancer les hypothèses suivantes :

• Hypothèse 6

Il y a une relation positive entre la force des liens et la performance de

l’entreprise

• Hypothèse 6 (alternative)

Il y a une relation négative entre la force des liens et la performance de

l’entreprise

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2.1.3. Taille du réseau et performance

Plusieurs études ont montré que les réseaux les plus étendus sont généralement ceux qui

offrent le plus de soutien aux entrepreneurs (Aldrich et al. ; 1987 ; Nohria, 1992 ; Greve,

1995 ; Hansen, 1995 ; Ostgaard et Birley, 1996 ; Walker et al., 1997 ; Wellman et Gulia,

1993). Ainsi par exemple, Wellman et Gulia (1993) ont trouvé que plus notre réseau est

étendu et plus on a de chances de trouver dans ce réseau des personnes susceptibles de

nous aider et de nous fournir les informations et les ressources nécessaires pour atteindre

nos objectifs. Selon Filion (1991 : 62) « la façon de faire les affaires a évolué de telle

sorte que l’entrepreneur a avantage à connaître assez de gens pour être mis au courant

des derniers événements et informations ». Oh et ses collaborateurs et (2001:14) ajoutent

“Owners who have extensive network are apprised of the latest events that may affect

their businesses and are kept up to date concerning new products and services that they

can offer”.

Les entrepreneurs qui sont soutenus par un plus grand nombre de personnes arrivent plus

facilement à écouler leurs produits et éprouvent moins de difficultés pour trouver des

employés, des investisseurs ou des associés. Ils peuvent alors réduire leur dépendance vis-

à-vis de leurs partenaires (possibilité de choisir entre plusieurs fournisseurs). Un réseau

étendu permet aussi de réduire les coûts de recherche d’informations et réduit les délais de

prise de décision. Par ailleurs, l’étude réalisée par Baum et al., (2000) ainsi que celle

réalisée par Lee et Tsang (2001) ont montré que la performance des nouvelles entreprises

augmente systématiquement avec la taille du réseau personnel de l’entrepreneur. Utilisant

la méthode de recherche des études de cas, Zao et Aram (1995) et Johannisson (2000) ont

suggéré que la taille du réseau de soutien est positivement associée à la croissance de

l’entreprise.

• Hypothèse 7

Il y a une relation positive entre la taille du réseau et la performance de

l’entreprise

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2.2. L’efficacité contingente des réseaux personnels

Les travaux précédents partent de l’hypothèse que les entrepreneurs sont plus ou moins

performants en fonction des caractéristiques de leurs réseaux personnels. Le but de ces

travaux est d’identifier les caractéristiques du réseau qui ont le plus d’effets bénéfiques

sur la performance. Toutefois, ces travaux ont abouti à des résultats plutôt mitigés

(Cooper, Flota et Wo, 1991 ; Aldrich et Reese, 1993 ; Johannisson, 1996 ; Ostgaard et

Birley, 1996). L’analyse de la littérature fait apparaître deux arguments, à priori

divergents, quant à l’efficacité des réseaux personnels. Alors que pour certains la

performance des entrepreneurs augmente systématiquement avec la densité et

l’importance des liens forts dans le réseau personnel, pour d’autres c’est au contraire

l’importance des liens faibles et des trous structuraux qui détermine la performance

entrepreneuriale.

Ces perspectives sont-elles contradictoires ? Répondre par l’affirmative nous impose de

choisir notre camp et tenter d’argumenter en sa faveur. Néanmoins, il serait encore plus

fructueux de se demander quels peuvent être les avantages de chaque type de liens dans

des contextes différents. En règle générale, les recherches portent sur le lien direct entre la

structure des réseaux personnels des entrepreneurs et son impact sur la performance. Or, il

ne faut peut-être pas se focaliser uniquement sur l’influence directe des réseaux sur la

performance sans prendre en considération le fait que ces effets puissent dépendre

d’autres variables. Par ailleurs, certaines recherches récentes ont tenté de concilier ces

points de vue divergents en adoptant une perspective contingente. Ces travaux partent de

l’idée que les effets des réseaux sont contingents au contexte dans lequel l’action se

produit (Uzzi, 1996 ; Burt, 1997, 2000 ; Podolny et Baron, 1997; Ahuja, 2000 ; Rowley et

al. 2000; Lin, 2001 ; Hite et Hesterly, 2001 ; Gulati et Higgins, 2003 ; Plociniczak, 2001 ;

Moran, 2005).

Hansen (1999), par exemple, a montré dans son étude sur les équipes de développement

des produits que les effets des réseaux sociaux sur le transfert de connaissances sont

contingents au degré de complexité de ces connaissances : les liens forts facilitent le

transfert des connaissances complexes, alors que les liens faibles facilitent le transfert des

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110

connaissances simples. Selon Rowley et al. (2000: 383), « les liens forts et les liens faibles

sont tous les deux bénéfiques à l’entrepreneur mais sous des conditions différentes ».

Selon Plociniczak (2001), si les réseaux qui possèdent de la valeur dans un contexte donné

et permettent d’atteindre certains buts dans ce contexte, dans d’autres contextes, ces

mêmes réseaux peuvent constituer un passif et contrarier l’action de l’entrepreneur. Comet

(2007), quant à elle, a montré que l’impact du réseau personnel sur la performance varie

en fonction de facteurs contextuels.

Selon l’étude de Lin, Fu et Hsung (2001) en Taiwan, l’influence du réseau personnel varie

selon le secteur économique. Ces auteurs ont comparé l’effet des relations de parenté

(liens forts) et l’effet des relations extrafamiliales (liens faibles) sur l’accès à l’emploi. Ils

ont constaté que les relations de parenté exercent une influence plus importante dans

certains métiers que dans d’autres.

Dans le prolongement de ces travaux, nous examinons la question de l’utilité des réseaux

personnels par rapport à des secteurs d’activité spécifiques. Plus précisément, nous

pensons que l’impact du réseau personnel sur la performance dépendrait du degré

d’incertitude environnementale. Selon ce point de vue, un même réseau pourrait être

bénéfique à la performance des entreprises installées dans certains secteurs spécifiques et,

en même temps, peut se révéler préjudiciable aux entreprises installées dans d’autres

secteurs.

Nous pensons que l’inconsistance dans les résultats des recherches sur ce sujet est due,

entre autres, à la négligence des facteurs de contingence. Plusieurs chercheurs mettent en

question la simple relation de causalité entre les caractéristiques du réseau personnel de

l’entrepreneur et la réussite de son entreprise (Podolny et Baron, 1997; Burt, 1997, 2000;

Rowley et al., 2000 ; Hite et Hesterly, 2001…). D’après ces auteurs, les effets des réseaux

personnels sont, au contraire, tributaires du contexte d’action. L’argument de la

supériorité d’un réseau sur un autre quelque soit la situation, n'est plus alors valable. Les

deux types de réseaux sont bénéfiques, mais s’appliquent à des objectifs et à des contextes

différents. Selon Lin (2001), un réseau dense est préférable pour préserver et maintenir

des ressources alors qu’un réseau dispersé permet davantage d’acquérir de nouvelles

ressources.

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111

D’après Plociniczak (2001), si les ressources mobilisées au travers d’un type particulier de

réseaux personnels possèdent de la valeur dans un contexte donné et permettent

d’atteindre certains buts dans ce contexte, dans d’autres, ces mêmes ressources peuvent

contrarier l’action de l’entrepreneur. Ainsi par exemple, les liens forts seraient aussi

importants que les liens faibles pour le projet, mais leur importance varie d'un secteur à un

autre. Les études empiriques conduites dans cette direction depuis quelques années ne

sont qu’à leur début. Un cadre théorique cohérent permettant d’expliquer comment et sous

quelles conditions les réseaux personnels améliorent la performance fait aujourd’hui

défaut. L’examen de ces travaux montre, toutefois, que la plupart des auteurs sont

d’accord sur le rôle modérateur joué par l’environnement par rapport à la relation réseau

de l’entrepreneur - performance.

2.2.1 L’incertitude environnementale : un facteur modérateur de la

relation réseau - performance

Luttant pour survivre et prospérer dans des marchés instables, volatils et concurrentiels,

les entreprises perçoivent de l’incertitude dans leur environnement. En management

stratégique et en théorie de l’organisation, le concept d’incertitude de l’environnement est

crucial à la compréhension de la stratégie et de son impact sur la performance (Miller,

1987; Venkatraman et Prescott, 1990). Dans ce travail, nous défendons l’idée, inspirée par

la théorie de la contingence, que l’impact du réseau personnel mobilisé par l’entrepreneur

sur la performance de l’entreprise est modéré par le degré d’incertitude environnementale.

L’incertitude environnementale est liée à la difficulté de prévoir et maîtriser les

paramètres de l’environnement externe à l’entreprise tels que, par exemple, les coûts de

matières premières ou les prix des produits (Dixit et Pyndick, 1994). L’incertitude

environnementale peut aussi d’autres facteurs tels que la rapidité des changements

technologiques, de l’intensité de concurrence, la baisse soudaine de la demande sur le

marché, etc.

Selon Rowley et al. (2000), les effets des réseaux personnels varient selon le degré

d’incertitude environnementale qui caractérise le secteur. Ainsi, les entrepreneurs qui

opèrent dans un secteur turbulent (comme le secteur des semi-conducteurs) bénéficient

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112

plus des liens faibles que des liens forts, alors que les entrepreneurs qui opèrent dans un

secteur plutôt stable (comme par exemple le secteur de l’acier) bénéficient plus des liens

forts que des liens faibles. Selon Elfring et Hulsink (2003: 4): “Higher uncertainty

increases the benefits of structural holes and weak ties. Weak ties and structural holes

provide access to new information and high uncertainty requires extensive search for

information to discover opportunities for new ways to combine resources in order to

satisfy demand”. Dans le même ordre d’idées, Reynolds (1991) affirme que les situations

d’incertitude impliquent un manque d’information et, par conséquent, les liens faibles

deviennent prépondérants car ils sont les plus appropriés pour obtenir l’information

recherchée. Des travaux plus récents (Ruef, 2002; Rowley et al. 2000) ont trouvé des

résultats similaires.

Gargiulo et Benassi (1999) reconnaissent l’importance du contexte pour déterminer

l’utilité d’un réseau par rapport à une autre. Pour ces auteurs, un environnement incertain

est synonyme de rapides changements, pour lesquels la présence de trous structuraux dans

le réseau personnel de l’entrepreneur constitue un avantage concurrentiel crucial. Le

recours à un réseau dense face à un tel environnement met en danger la capacité

d’adaptation de l’entreprise. Selon Comet (2007), l’efficacité des réseaux personnels des

entrepreneurs doit être considérée en fonction au contexte particulier des entreprises. Pour

une entreprise opérant dans un secteur stable, la recherche de sécurité prime sur la

recherche de flexibilité et, par conséquent, des réseaux denses et des liens forts seraient

plus utiles que des réseaux dispersés et des liens faibles. Inversement, une entreprise

opérant dans un secteur plus turbulent devrait plutôt privilégier la recherche de flexibilité

et, dans ce cas, l’entrepreneur tirera un d’autant meilleur avantage de son réseau qu’il est

riche en liens faibles et en trous structuraux.

À la lumière de ces arguments, nous pouvons avancer l’hypothèse suivante :

• Hypothèse 8

La relation entre réseau personnel (taille, densité et force) et performance est

modérée par le degré d'incertitude environnementale

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113

Figure 10: Le modèle conceptuel

H1 H4 H7 H5 H3 H6 H8 H2

Pré-démarrage

Démarrage

Consolidation

Taille du réseau

Densité du réseau

Force des liens

Réseau personnel

Caractère novateur

Familiarité/métier Sexe

Incertitude environnementale

Performance

Le projet

L’entrepreneur

Le processus de création

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114

Conclusion du chapitre

Le réseau personnel de l’entrepreneur joue un rôle essentiel dans la conduite du projet de

création, en palliant notamment le manque de moyens et en conditionnant l’accès aux

informations et aux ressources utiles à la création. La question des logiques sous-jacentes

à l’utilisation des réseaux personnels, et plus particulièrement les facteurs de structuration

des réseaux personnels des entrepreneurs, a reçu peu d’intérêt parmi les chercheurs en

entrepreneuriat.

Nous défendons l’idée que les réseaux de relations mobilisés par le créateur d’entreprise

varient d’un projet à un autre, d’une personne à une autre et d’une étape de création à une

autre.

Dans un deuxième temps, nous avons tenté d’identifier les dimensions du réseau

personnel susceptibles d’avoir un impact sur la performance des entrepreneurs. Afin de

concilier les points de vue divergents dans la littérature, nous avons postulé l’existence

d’un effet modérateur de l’incertitude de l’environnement sur le lien réseau personnel -

performance.

Le présent chapitre a permis de fournir un cadre conceptuel des facteurs de structuration

des réseaux personnels mobilisés pendant le processus de développement de l’entreprise

et de leurs effets sur la réussite des entrepreneurs.

Le chapitre suivant est consacré au design méthodologique à mettre en place afin de

vérifier les hypothèses issues de ce modèle.

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Chapitre 4 :

LES ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES DE LA

RECHERCHE

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Chapitre 4 : Les aspects méthodologiques de la

recherche

Introduction

De par la place médiane qu’elle occupe entre la théorie et l’étude empirique, la

méthodologie revêt une très grande importance. Elle nécessite une attention toute

particulière d’autant plus soutenue qu’elle conditionne, dans une large mesure, la qualité

des résultats finaux. L’objectif de ce chapitre est de présenter et décrire la démarche mise

en œuvre en vue de réaliser l’étude empirique. Plus précisément, nous consacrons ce

quatrième chapitre à la clarification des fondements épistémologiques et méthodologiques

de la recherche, à l’opérationnalisation des variables, à la présentation du processus de

construction et de validation du questionnaire d’enquête et à la présentation des

procédures d’analyse statistique qui nous permettront de valider ou non les hypothèses de

recherche afférentes au cadre conceptuel.

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1. Le choix de la méthodologie de recherche

Les chercheurs distinguent généralement entre deux types de méthodes scientifiques : les

méthodes inductives et les méthodes déductives. Ces deux méthodes se différencient sur

plusieurs aspects. Dans les méthodes inductives les hypothèses sont formulées (ou

induites) après avoir collecté les données sur le terrain. En effet, l’observation de quelques

cas particuliers du phénomène étudié permet au chercheur de formuler des hypothèses

dans l'espoir qu'elles permettront de construire une nouvelle théorie. Dans les méthodes

déductives, par contre, les hypothèses sont formulées dès le départ à partir un corpus

théorique établi, puis le chercheur tente de les affirmer (ou les infirmer) en les confrontant

à des données collectées sur le terrain. Les méthodes déductives partent d’un corpus

théorique général pour aller vers un domaine particulier de validation des hypothèses

formulées a priori par le chercheur (Pinray, 2001:92). Etant donné la nature explicative

causale de notre problématique, nous avons utilisé une méthodologie déductive

quantitative

2. La collecte des données

L’objectif principal de cette recherche est de comparer les réseaux personnels mobilisés

par les entrepreneurs tunisiens pendant le processus de développement de l’entreprise et

de dégager les variations observées. Idéalement, la réalisation de cet objectif nécessite de

suivre un panel d’entrepreneurs et de les interroger à des moments successifs du processus

de développement de l’entreprise. Cette méthode de collecte des données n’était pas

faisable pour nous, notamment, en raison des contraintes exigées par une telle perspective

dynamique en termes de temps, d’énergie et de moyens. Par ailleurs, il est extrêmement

difficile d’enquêter auprès des personnes qui sont dans une phase très précoce du

processus de développement de l’entreprise. Aucun fichier ou annuaire officiel ne permet

de repérer ces personnes. Nous avons donc procédé de façon rétrospective (reconstitution

à posteriori) en s’orientant vers les personnes ayant achevé la création de leurs

entreprises.

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118

2.1. La sélection de l’échantillon

Le choix de l’échantillon est une étape critique du processus de recherche car elle affecte

considérablement la validité externe et la validité interne de la recherche. La validité

externe concerne la possibilité d’étendre les résultats obtenus sur d’autres éléments, dans

des conditions de temps et de lieu différentes. La validité interne consiste à s’assurer de la

pertinence et de la cohérence interne des résultats par rapport aux objectifs déclarés du

chercheur (Thiétart, 2003).

On distingue généralement deux principales méthodes de sélection des échantillons : les

méthodes probabilistes et les méthodes non probabilistes. Les premières nécessitent

l’existence d’une liste nominative et exhaustive de la population concernée tandis que les

secondes s’affranchissent du besoin d’une base de sondage et opèrent un choix plus

orienté des éléments composants l’échantillon. Dans les méthodes probabilistes, tout

élément de la population présente une chance égale d’appartenir à l’échantillon car la

sélection se fait de façon aléatoire. Par contre, les méthodes non probabilistes reposent sur

le jugement du chercheur (Thiétart, 2003).

Selon Thiétart (2003), le recours par le chercheur aux méthodes probabilistes n’est pas

indispensable, car les recherches s’attachent souvent d’avantage à établir ou tester des

propositions théoriques qu’à généraliser des résultats à une population particulière. Cet

auteur ajoute que certaines méthodes non probabilistes fournissent d’aussi bons résultats

que les méthodes probabilistes. En effet, le recours au jugement pour sélectionner les

éléments de l’échantillon est à l’origine de biais mais, dans un petit échantillon aléatoire,

la variabilité des estimations est tellement élevée qu’elle entraîne des biais au moins aussi

importants.

Thiétart (2003) conseille de recourir aux méthodes non probabilistes lorsque le sujet de

recherche est délicat, comme est le cas dans les études sur les réseaux de relations

personnelles. En effet, un sujet de recherche délicat entraîne des taux de refus tellement

élevés que la sélection aléatoire des éléments n’a plus de sens (Thiétart, 2003 : 196). En

outre, les chercheurs s’entendent sur la difficulté de réaliser des enquêtes auprès des

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entrepreneurs. Ces derniers sont, en effet, des personnages difficiles d’accès car ils

consacrent la plupart de leur temps pour veiller au bon fonctionnement de leurs

entreprises. Cela leur prend beaucoup de temps, notamment si leurs entreprises sont

jeunes. De plus, les entrepreneurs que nous avons rencontrés pendant l'enquête

exploratoire nous ont expliqué qu’ils n’ont pas beaucoup de temps pour recevoir des

visiteurs.

Vu la sensibilité de notre sujet de recherche et l’absence d’une base de sondage des

entrepreneurs en Tunisie, nous avons demandé le soutien du Centre des Jeunes Dirigeants

(CJD) pour réaliser l’enquête. Le CJD est une importante association tunisienne qui

regroupe des jeunes dirigeants d’entreprises. Elle regroupe plus de 600 adhérents répartis

sur 8 gouvernorats: Tunis, Bizerte, Jendouba, Kairouan, Gabes, Sfax, Monastir et Nabeul.

Les responsables du CJD nous ont permis d'assister aux réunions qu'ils organisaient dans

plusieurs régions du pays et de distribuer notre questionnaire aux entrepreneurs qui étaient

présents dans ces réunions.

2.2. L’enquête préliminaire

Dans un premier temps, nous avons procédé à une enquête préliminaire à travers la

réalisation d’entretiens exploratoires avec dix créateurs d’entreprises38. D’après Quivy et

Campenhoudt (1988), l’entretien exploratoire est une technique très utile pour les

recherches en sciences de gestion. Il sert à mettre en lumière des aspects du phénomène

étudié auxquels le chercheur n’aurait pas pensé spontanément lui-même, à trouver des

pistes de réflexion, des idées ou des hypothèses de travail. Les entretiens ont été réalisés

entre Février et Avril 2005 avec une durée entre 45 et 90 minutes chacun. Ils ont été

conduits de façon semi-directive39.

38 Le guide d’entretien se trouve en annexes. 39 Nous avons opté pour cette solution car elle nous permettait à la fois un certain nombre de thèmes prédéfinis consignés

dans notre guide d’entretien et de laisser au répondant la possibilité de s’exprimer de façon non limitée sur les sujets qui

l’intéressaient particulièrement. L’ordre des points à aborder était, au besoin, modifié s’ils avaient été traités naturellement

par l’interviewé.

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2.3. L’enquête principale

Cette section traite de la question du choix de la méthode de collecte des données, de la

construction, de la validation et de l’administration du questionnaire ainsi que de la façon

avec laquelle les variables ont été mesurées.

2.3.1. La construction du questionnaire

Étant donné la nature causale de la problématique de recherche et la taille de l’échantillon

visé, l’utilisation du questionnaire en tant qu’instrument de collecte des données semble

être la méthode la plus appropriée.

L’analyse du réseau personnel de l’entrepreneur revient à "étudier les relations qui

influencent le processus de création et/ou la dynamique courante de l’entreprise, en

observant comment elles se servent de médiation dans la circulation, la diffusion et

l’accès aux ressources structurantes de l’activité entrepreneuriale. Pour ce faire, elle

nécessite d’adopter de nouvelles méthodes d’analyse et de collecter des données des

réseaux personnels, inhabituelles dans les enquêtes classiques sur la création

d’entreprises. Ce qui impose, dés lors, un certain nombre d’innovations, de précautions et

de considérations méthodologiques" (Berrou, 2007:39).

Une grande partie du questionnaire porte sur des données relatives aux caractéristiques du

réseau personnel mobilisé par l'entrepreneur. La collecte des données sociométriques

(relationnelles) doit se faire selon un échantillonnage et un protocole précis. Selon Lazega

(1998 : 19), elle suppose deux préalables : que l’on justifie les relations auxquelles on

s’intéresse, ainsi que la délimitation de l’ensemble observé. Selon Thiétart (2003 : 406),

« le problème du choix des individus à inclure ainsi que celui des frontières est un point

délicat dans l’analyse des réseaux. En effet, les réseaux ne possèdent que très rarement

des frontières naturelles qui s’imposent d’elles-mêmes au chercheur. Par conséquent, le

chercheur doit faire part d’une certaine subjectivité en délimitant les frontière du réseau

qu’il analyse ».

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Plusieurs techniques de collecte des données sociométriques ont été développées par les

chercheurs comme, par exemple, que les « générateurs de position »40 (Lin, Fu et Hsung,

2001; Batjargal, 2003) et les « générateurs de ressources »41 (Van Der Gaag et Snijders,

2005). Dans cette recherche, nous avons utilisé la technique du « générateur de noms »

(McCallister et Fischer, 1978). Cette technique consiste à poser au répondant une question

qui suscite l’énumération des noms des personnes avec qui le répondant est en relation sur

un sujet déterminé. Dans cette question, le chercheur évoque un certain nombre

d’événements ou d’occasions de rencontre pour permettre au répondant de se rappeler les

noms des personnes avec lesquelles il est en relation. Plus précisément, le chercheur

demande au répondant d’indiquer: les noms des personnes avec lesquelles il entretient

telle ou telle activité. La question génératrice de noms est généralement suivie par d’autres

questions, appelées « interprétateurs de noms », portant sur les attributs des alters, la

nature des liens entre « Ego » et chacun des « alters », les liens entre les « alters » et les

ressources fournies par ces alters.

Le générateur de noms permet de stimuler la mémoire du répondant en lui demandant de

se rappeler des personnes avec lesquelles il est (ou été) en relation. D'après Berrou (2007:

42), "D’un point de vue pratique, reposant sur des questionnaires administrables selon les

méthodes traditionnelles, le générateur de noms s’intègre parfaitement dans le cadre

d’une enquête quantitative. D’un point de vue conceptuel, cet outil permet de relever

simultanément des relations sociales inscrites dans différents contextes ou structures

sociales (on ne prédétermine pas les relations par leur structure sociale d’appartenance

telle que, par exemple, la famille). Cet outil s’adapte ainsi facilement aux différents

champs d’observations possibles (comme le champ de l’entrepreneuriat) et à l’étude de

différentes catégories de relations sociales".

Les chercheurs en analyse des réseaux ont proposé plusieurs méthodes génératrices de

noms en tant que critères de repérage des relations. Parmi ces générateurs il y a, par 40 Le « générateur de position » est une question qui demande au répondant s’il connaît des personnes occupant certaines

catégories d’occupations. Exemple : « Connaissez-vous des créateurs d’entreprises ? » 41 Le « générateur de ressources » est une question qui demande au répondant s’il connaît des personnes qui lui ont fourni

(ou pouvant lui fournir) certains types de ressources. Exemple : « Connaissez-vous quelqu’un qui puisse vous prêter de

l’argent ? »

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exemple, les gens avec qui on se sent le plus proche, ceux dont l’opinion est considérée

comme importante, ceux avec qui un contact a déjà été établi, ceux à qui l’on pense

pouvoir demander un service, ceux à qui on parle de façon régulière, ou encore, ceux qui

figurent dans notre carnet d’adresses, etc.

Le choix de la méthode génératrice de noms est primordial car il conduit à construire des

types de réseaux très différents les uns des autres. Le générateur de noms le plus utilisé

dans les recherches en entrepreneuriat est le "réseau de discussion". Ce générateur vise à

identifier les personnes avec qui l'entrepreneur discute certains sujets. Généralement, on

demande à l’entrepreneur de citer les personnes avec qui le projet de création a été un

sujet de conversation (Aldrich, Rosen, Woodward, 1987 ; Hansen, 1991 ; Aldrich et

Reese, 1993 ; Greve, 1995 ; Burt et al, 2000). Le tableau suivant (Tableau 05) présente

quelques exemples de générateurs de noms utilisés dans les recherches sur les réseaux

personnels en entrepreneuriat.

Tableau 5 : Générateurs de noms utilisés dans les recherches en

entrepreneuriat

Auteurs Générateur de noms

Woodward (1988) ; Greve (1995)

«Indiquez les noms (cinq au plus) des personnes avec qui vous aviez senti une envie ou une capacité particulière de discuter votre idée de création ou des sujets relatifs à la gestion de votre entreprise actuelle »

Foss (1994)

« Quelles sont les personnes avec qui vous avez été en contact entre le moment où vous avez découvert l’idée de votre entreprise et celui où votre entreprise est devenue opérationnelle »

Jenssen (1999)

« Indiquez les noms de personnes avec qui vous avez discuté vos idées, plans et problèmes de création et qui vous apportent un soutien pratique ou financier, des informations, des connaissances ou tout autre type de soutien »

Singh (2000)

« Essayez de se souvenir de la première fois où vous avez découvert l’idée de votre entreprise. Indiquez les noms des cinq personnes qui vous ont fourni des informations conduisant à trouver cette idée ou d’autres opportunités de création. Ces personnes pourraient inclure vos amis, votre famille, vos employés, associés, collègues de travail, professeurs, personnes externes à l’entreprise »

Hansen (2000)

« Quelles sont les personnes avec qui vous avez eu le plus d’interactions pour obtenir les informations et les ressources importantes pour votre entreprise. Pensez à ceux qui vous ont aidé à trouver des clients, des fournisseurs, des créditeurs, des employés, des locaux, etc. »

Greve et Salaff (2003)

« Combien estimez-vous le nombre de personnes avec qui vous avez discuté des sujets relatifs à la création ou à la gestion de votre entreprise ? »

Source : Klyver et Schott (2004)

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123

Comme le montre le tableau précédent, les études sur les réseaux personnels des

entrepreneurs se sont focalisées sur le rôle des relations de conseils et d’informations dans

le processus de création de l’entreprise. Ce qui est analysé est principalement le « réseau

de discussion » de l’entrepreneur dont le rôle est uniquement de lui fourni des ressources

informationnelles (idées, conseils, suggestions…). Pourtant, comme le font remarquer

Brüderl et Preisendörfer (1998) et Hoang et Antoncic (2003), non seulement l’influence

des relations personnelles ne se limite pas simplement à la phase de création de

l’entreprise (Johannisson, 1988 ; Butler et Hansen, 1991 ; Greve, 1995 ; Larson et Starr,

1993 ; Elfring et Hulsink, 2003), mais elles véhiculent aussi bien des ressources tangibles

(financières, matérielles, humaines…) qu’intangibles (conseils, idées, informations…).

Ces relations peuvent être le vecteur d’une variété de ressources et le générateur portant

sur le « réseau de discussion » de l’entrepreneur semble donc peu pertinent pour saisir

avec suffisamment de précision ces aspects multidimensionnel et multi-temporel des

réseaux et des ressources y circulant, et par conséquent pour saisir la diversité des

caractéristiques des réseaux. Dès lors, il convient de combiner plusieurs générateurs afin

d’appréhender l’ensemble des ressources nécessaires à l’activité entrepreneuriale. Il

convient, ensuite, d’utiliser un générateur pour chaque phase du processus de création et

de développement de l’entreprise (Witt, 2004).

C’est dans cette perspective que nous nous sommes inscrits pour définir les critères sous-

jacents à la construction de nos générateurs. Plusieurs types de ressources ont été intégrés

dans le même générateur afin d’appréhender le réseau personnel des entrepreneurs dans

toute sa multidimensionnalité. Les situations évoquées couvrent les relations qui assurent

plusieurs types de soutien à l’activité entrepreneuriale. Par ailleurs, nous avons utilisé trois

générateurs de noms différents. Chacun est destiné à une phase particulière du processus

de création de l’entreprise (pré-démarrage, démarrage et consolidation). Dans chaque

« générateur de noms », nous demandons au répondant de décrire son réseau de relations

et de fournir des renseignements sur les personnes et les ressources disponibles dans ce

réseau.

Le générateur de noms utilisé pour la phase de pré-démarrage a été formulé comme

suit : « Quelles sont les personnes qui vous ont aidé, d’une façon ou d’une autre, dans la

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création de l’entreprise (par exemple, en vous fournissant des conseils ou des

informations, en vous aidant dans l’étude du projet, dans la résolution de certains

problèmes, dans l’obtention de certaines autorisations, dans le choix des employés, dans

l’obtention des premiers clients, dans l’obtention d’un financement…). Le générateur de

noms utilisé pour la phase de démarrage a été formulé comme suit : « Au cours des 2

premières années de votre activité, quelles sont les personnes qui vous ont soutenu, d’une

façon ou d’une autre, dans votre travail (par exemple, en vous fournissant des conseils

utiles ou des informations de valeur, en vous aidant à résoudre certain problèmes, à

obtenir certains marchés, à obtenir un financement ou une recommandation auprès d’un

fournisseur important, etc.) ». Le générateur de noms utilisé pour la phase de

consolidation a été formulé comme suit : « Au cours des 2 dernières années, quelles sont

les personnes que vous avez sollicitées pour discuter des opportunités d’affaires, pour

obtenir des informations ou des ressources pour votre entreprise, pour résoudre certain

problèmes rencontrées par votre entreprise, pour vous aider à avoir de nouveaux

marchés…».

2.3.2. Le pré-test du questionnaire

Le questionnaire a été testé auprès de personnes plus ou moins familières avec le sujet et

la problématique. Il s’agit, plus précisément, d’un enseignent de sociologie et d’une

trentaine d’entrepreneurs. Les questionnaires ont été administrés en face à face. Au terme

de chaque pré-test, nous avons posé les deux questions suivantes à chaque répondant.

D’abord, nous avons demandé au répondant s’il aurait été en mesure de répondre

convenablement au questionnaire sans notre aide. Par la suite, nous lui avons demandé

d’identifier la question à partir de laquelle il aurait été tenté d’arrêter de répondre au

questionnaire en raison de sa complexité ou de sa longueur. L’objectif de cette procédure

de validation du questionnaire consiste à vérifier que les questions sont bien claires

(vocabulaire, énoncé, lisibilité...), que les questions sont comprises dans le sens voulu, que

les répondants sont capables de répondre à toutes les questions et que le temps de réponse

n’est pas très long.

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Cette étape a permis de reformuler les questions jugées ambiguës par les répondants et de

retirer celles qui sont jugées redondantes ou peu pertinentes à la vérification des

hypothèses de recherche.

2.3.3. L’administration du questionnaire

Le questionnaire a été distribué à 379 entrepreneurs qui ont assisté à des rencontres

organisées par le "Centre des Jeunes Dirigeants" avec les entrepreneurs de huit grandes

villes tunisiennes. Pendant chaque rencontre, l'enquête a été présentée par le président du

CJD et les créateurs d'entreprises qui étaient présents dans ces réunions étaient invités à y

participer. Les gens qui ont accepté de participer à l'enquête ont été appelés à retourner la

réponse par voie postale.

Compte tenu de la forte sensibilité de certaines questions, un soin particulier a été

consacré à garantir l’anonymat des répondants. Lors des enquêtes par voie postale, on

préconise généralement la rédaction d’un courrier d’accompagnement. Cette procédure a

pour objectif de présenter la recherche, de lui donner une crédibilité et d’inciter les

personnes à la réponse.

Une lettre d’accompagnement et une enveloppe timbrée étaient jointes à notre

questionnaire. En outre, et afin de donner une crédibilité à l’enquête, la lettre a été

imprimée sur papier à en-tête du CJD. Afin de maximiser le taux de réponse, des relances

électroniques et téléphoniques ont été effectuées tous les 15 jours aux entrepreneurs qui

nous ont fourni leurs coordonnés.

3. Mesure des variables

Le modèle de recherche comporte plusieurs types de variables qui sont relatives aux

caractéristiques du réseau personnel (taille, densité et force des liens), à caractéristiques de

l’entrepreneur (genre et familiarité avec le domaine d’activité), au projet (caractère

novateur), à l’environnement (degré d’incertitude), à la phase de création (pré-démarrage,

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démarrage et consolidation), là a performance de l’entreprise et, enfin, les variables de

contrôle.

3.1. Les caractéristiques du réseau personnel

Trois caractéristiques du réseau personnel de l’entrepreneur seront mesurées : la taille, la

densité et la force des liens.

3.1.1. La taille du réseau

La taille est l’une des variables les plus étudiées dans les recherches sur les réseaux

entrepreneuriaux (Johannisson, 1986; Hansen, 1995; Greve, 1995). Cette variable est

généralement mesurée par le nombre de noms mentionnés par l’entrepreneur en réponse à

la question génératrice de noms. Dans les recherches précédentes, et pour des raisons

d’économie de temps et de faisabilité, les auteurs ont souvent limités le nombre de noms

pouvant être cités à un maximum de cinq (Aldrich et al., Ostgaard et Birley, 1994 ;

Aldrich et Reese, 1994). Toutefois, cette limitation est susceptible d’introduire un biais de

sélection qui va dans le sens de sur-estimer l’importance des relations intimes ou des liens

forts dans le réseau (Witt, 2004).

Dans cette recherche, nous avons mesuré la taille du réseau personnel mobilisé par

l’entrepreneur pendant chaque phase du processus de création et de développement de la

nouvelle entreprise (pré-démarrage, démarrage et consolidation). Nous avons demandé

aux répondants d’indiquer les prénoms des personnes qui les ont soutenu pendant chaque

phase. La taille du réseau correspond au nombre de prénoms cités à chaque fois par

l’entrepreneur. À la lumière des résultats de notre enquête exploratoire, nous avons fixé à

10 le nombre maximum de prénoms qui pouvaient être cités par entrepreneur et par phase

de création42. Par ailleurs, Birley et al (1991), Julien (1995) et Aldrich (2000) ont montré

qu’un entrepreneur possède en moyenne une dizaine de liens qui lui octroient des

ressources.

42 Les valeurs de la variable “taille du réseau” variant entre 0 et 10.

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Pour faciliter la tâche des répondants, nous avons utilisé la technique du sociogramme

(figure 12). Les répondants étaient appelés à inscrire les prénoms des membres de leur

réseau personnel à l’intérieur des cases. Cette technique est très répandue en sociologie,

mais rarement utilisée par les chercheurs en entrepreneuriat. Nous avons utilisé cette

technique car elle offre une vue d'ensemble du réseau et permet la mise en lumière d’un

certain nombre de ses propriétés, notamment la densité. Toutefois, le sociogramme

restreint le nombre de liens qui peuvent être traités, puisque l’augmentation du nombre de

liens réduit la clarté du graphique.

Figure 11 : La technique du sociogramme

Personne N° 1 ° 6

Personne N° 2 7

Personne N° 3 8 Personne N° 4 9

Personne N° 5 10

3.1.2. La densité du réseau

La mesure de la densité du réseau permet de répondre à la question suivante: Qui connaît

qui dans le réseau de Ego ? Historiquement, cette information a été obtenue en interrogant

Ego sur toutes les combinaisons possibles de liens entre chaque deux pairs d'alters pris

séparément. Le but étant de construire une matrice des liens alter/alter. Le problème avec

cette procédure est que le chercheur est parfois amené à remplir plusieurs pages pour

pouvoir calculer la densité du réseau. Cette procédure est aussi fastidieuse, notamment

pour les réseaux de grande taille.

Entrepreneur

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Dans cette recherche, nous avons remplacé cette procédure par une autre beaucoup plus

simple. En effet, nous avons demandé aux répondants d’indiquer l’existence (ou

l’absence) de lien entre les personnes dont le prénom est inscrit sur le sociogramme pris

deux à deux. Ainsi pour chaque couple de personnes qui se connaissent (qui ont eu des

contacts par le passé), les répondants devaient relier leurs deux cases par une ligne. Sinon,

aucune ligne ne doit être dessinée.

L’utilisation de cette procédure offre plusieurs types d’avantages. D’abord, le répondant

peut visualiser les relations entre les alters au moment de répondre à la question ce qui

réduit le temps de réponse et le pourcentage d’erreurs. Ensuite, le côté ludique (le

répondant s’amuse à relier entre les cases) réduit sensiblement la durée et la monotonie de

la tâche et augmente les taux de réponse.

La variable densité du réseau est mesurée en calculant le rapport entre le nombre de liens

réels dans le réseau (représenté par le nombre de flèches) et le nombre de liens théoriques

(si tous les membres étaient reliés entre eux). Nous avons utilisé la formule de Wasserman

et Faust (1994 : 101) :

Le calcul de la densité selon cette formule permet d’obtenir un score calculé en

pourcentage. Le score le plus élevé (100 %) correspond à un réseau où tous les membres

se connaissent. Le score le plus faible (0%) correspond à un réseau où aucun des membres

ne connaît les autres membres.

3.1.3. La force des liens

À ce jour, il n’existe pas une seule façon de mesurer la force des liens. Plusieurs

problèmes méthodologiques rencontrent les chercheurs pour mesurer ce concept,

Densité = Nombre de liens observables = [2T /n (n-1)] * 100 Nombre de liens possibles Avec : T : Taille du réseau (nombre d’alters)

n : nombre de liens réels entre les alters

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notamment en raison de la difficulté de concevoir un indicateur qui est à la fois simple

d’utilisation et qui, en même temps, englobe ses différentes dimensions. Théoriquement,

la force des liens est mesurée à l’aide de trois critères : la durée de la relation, la fréquence

d’interactions et l’intensité émotionnelle. Granovetter (1973: 1362) a retenu la fréquence

de contact en face à face pour mesurer la force des liens, en faisant l’hypothèse que plus

les contacts entre les individus sont fréquents et plus leur relation est supposée être forte

en termes d'intimité, de proximité et d'échanges affectifs. À l'inverse, moins les fréquences

de contacts sont importantes, plus le lien entre les individus est supposé être faible du

point de vue de l'intimité de la relation. Ainsi selon Granovetter, un lien est qualifié de

fort s'il unit entre deux individus qui se voient au moins 2 fois par semaine. De même,

même un lien est qualifié de faible quand la fréquence de contact entre les deux individus

est inférieure à 2 fois par semaine et supérieure à 1 fois par année. Toutefois, cette

définition est en partie ambiguë et subjective : le choix des limites de classes de fréquence

utilisé pour distinguer les liens forts des liens faibles comporte une part d’arbitraire.

L’autre inconvénient est que le choix des limites des classes de fréquence utilisées pour

distinguer les liens forts des liens faibles comporte une part d’arbitraire. Marsden et

Campbell (1984: 499) arguent que cette méthode est inadéquate car elle tend à inclure les

effets des contraintes externes plutôt que de l’action instrumentale. Ainsi par exemple, les

voisins et les collègues de travail peuvent avoir des contacts quotidiens, mais cette

fréquence de contact n’est pas forcément corrélée avec le soutien.

Krackhardt (1992) note que plusieurs auteurs ont proposé d’autres mesures pour la force

des liens interpersonnels reposant sur des critères différents tels que la nomination

réciproque (Friedkin, 1980) ou les classifications a priori du type de relations. Ainsi, par

exemple, Lin et al., (1981), Lin et Dumin (1986), Lai et al., (1998) classent en tant que

liens forts les liens de d'amitié, de parenté, et de voisinage. De leur côté, les liens faibles

sont représentés par les simples connaissances. De la même façon, Lin et al., (2001)

classent les liens de parenté comme liens forts et les liens non-familiaux (amis) comme

liens faibles.

Marsden et Campbell (1984) ont comparé plusieurs indicateurs utilisés pour mesurer la

force des liens, à savoir la proximité, la durée, la fréquence, la profondeur de la discussion

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et les confidences mutuelles. Ces auteurs ont montré que la proximité affective (ou

intensité émotionnelle) est le meilleur indicateur de la force des liens car il n’est

contaminé par aucun autre indicateur. Par ailleurs, cet indicateur est le plus utilisé par les

chercheurs en entrepreneuriat pour mesurer la force des liens (Jack, 2005). Cet indicateur

sera donc utilisé dans cette recherche.

Plus précisément, nous nous sommes basés sur le travail de Hansen et al., (2001) pour

demander à l’entrepreneur de classer chaque personne nommée selon qu’il se sentait « très

proche », « plus ou moins proche » ou « peu proche » de cette personne. Un score égal à 1

a était accordé à chaque personne de la première catégorie, un score égal à 0,5 a été

accordé aux personnes de la seconde catégorie et un score égal à 0 pour les personnes

appartenant à la troisième catégorie. Par la suite, un indice total a été calculé en divisant la

somme des scores obtenus par le nombre des personnes dans le réseau (c’est-à-dire par la

taille du réseau).

3.2. Les caractéristiques de l’entrepreneur

Les caractéristiques de l’entrepreneur mesurées sont le genre et le degré de familiarité

avec le domaine d’activité.

3.2.1. Le genre

La variable genre de l’entrepreneur est, bien entendu, de nature dichotomique : (1) les

hommes et (0) les femmes.

3.2.2. La familiarité avec le domaine d’activité

La familiarité de l’entrepreneur avec le domaine d’activité a été mesurée à partir de

l’échelle de mesure développée par MacMillan et al, (1985) et utilisée ensuite par d’autres

auteurs (Goslin et Barge 1986; De Marco, 2000). Cette échelle est composée de quatre

items se rapportant à (1) l’expérience dans le même secteur, (2) l’expérience dans des

secteurs proches, (3) la connaissance du marché et des produits, et (4) l’existence d’un

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portefeuille préalable de clients assurés. Les items sont notés sur une échelle ordinale

allant de 1 (très élevée) à 5 (très faible). Par la suite un score total est calculé et ce score

varie entre 5 et 20. Plus ce score est élevé et plus le l’incertitude du projet est élevée, et

vice-versa.

3.3. Le caractère novateur du projet

Cette variable a été mesurée à partir de l’échelle de mesure développée par Lee et Wong

(2006). Cette échelle est composée de cinq items :

- Au début de mon activité, j’avais très peu de concurrents

- Au début de mon activité, mes produits (services) étaient très originaux

- Au début de mon activité, les technologies utilisées par mon entreprise étaient très

originales

- Au début de mon activité, mes produits (services) étaient protégés par un brevet

- Au début de mon activité, mes produits (services) étaient destinés à une clientèle

très spécifique

Les personnes interrogées étaient appelées à indiquer sur une échelle de 1 à 5 leur degré

d’accord (1=complètement en désaccord 5= complètement d’accord) avec les affirmations

précédentes.

3.4. L’incertitude de l’environnement

L’incertitude de l’environnement a été mesurée au moyen de l’instrument validé en

contexte de PME par Miller et Dröge (1986), dans lequel on demande au répondant

d’indiquer sur des échelles de Likert à 5 points leur degré d'accord (ou de désaccord) avec

les affirmations suivantes:

- Il apparaît souvent de nouveaux concurrents sur mon secteur d'activité.

- Le taux auquel les produits / services deviennent obsolètes est très rapide

- Les technologies (connaissances) nécessaires à mon activité évoluent rapidement.

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- Mon entreprise doit constamment changer ses pratiques marketing pour se

maintenir à la hauteur du marché et des concurrents

- La demande et les besoins des clients sont très difficiles à prévoir

3.5. Les phases de développement de l’entreprise

Nous avons distingué trois principales phases dans le processus de développement de

l’entreprise: le pré-démarrage, le démarrage et la consolidation. Cette variable est de

nature nominale. Suite à Klyver et Schott (2004), la phase de pré-démarrage a été définie

en termes des principales tâches habituellement réalisées par l’entrepreneur pour créer

l’entreprise (recherche d’informations, étude de projet, obtention des autorisations, choix

des employés, recherche des premiers clients, recherche d’un financement…). La phase de

démarrage a été définie comme les deux premières années de la vie de l’entreprise. Enfin,

les entreprises qui ont atteint la phase de consolidation sont celles qui avaient entre 4 et 7

ans d’existence au moment de l’enquête.

3.6. La performance de l’entreprise

Le profit constitue l’indicateur de performance le plus utilisé (Vankatraman et Prescott,

1990; Dess et Robinson, 1984). Toutefois, dans les pays en développement, cet indicateur

n’est pas toujours fiable car beaucoup d’entreprises présentent des chiffres manipulés afin,

par exemple, d’obtenir un emprunt bancaire ou réduire les impôts à payer. Et même si ces

chiffres sont exacts il est très difficile de les obtenir, notamment pour les petites

entreprises.

Devant une telle situation, les chercheurs ont proposé de prendre en compte des critères

qui sont plus liés à la croissance de l’activité, notamment, la croissance du chiffre

d’affaires. D’après Delmar et al. (2003:194), “there seems to be an emerging consensus

that if only one indicator is to be chosen as a measure of firm growth, the most preferred

measure should be sales”. Dans un travail récent, Witt (2004) a présenté une synthèse des

mesures de la performance dans le cadre des recherches sur les réseaux personnels des

entrepreneurs. Cet auteur recommande aux chercheurs de différencier les indicateurs de

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performance utilisés selon le cycle de vie de l’entreprise. À la lumière des arguments

précédents, nous avons utilisé une mesure de la performance différente pour chaque phase

de création.

Dans la phase de pré-démarrage, la performance a été mesurée par un seuil indicateur, à

savoir le temps (calculé en nombre de mois) mis par l’entrepreneur pour créer l’entreprise

(c'est-à-dire le délai entre le début et la fin de la création). Moins l’entrepreneur a mis de

temps dans la création de l’entreprise et plus il est considéré comme performant. La

performance dans la phase de démarrage a été mesurée par la variation du chiffre

d’affaires au cours des deux premières années d’activité43. La performance associée à la

phase de consolidation a été mesurée par la variation du chiffre d’affaires au cours des

deux dernières années de la vie de l’entreprise44. Pour les deux derniers indicateurs de la

performance, nous avons utilisé une échelle ordinale allant de 1 (fortement diminué) à 5

(fortement augmenté).

3.7. Les variables de contrôle

Il s’agit de variables qui ne constituent pas le coeur de notre recherche, mais dont la

littérature ou le bon sens indique qu’elles pourraient avoir un impact sur les résultats.

C’est pourquoi nous envisageons de les mesurer afin de s’assurer que leur impact

potentiel reste plus faible que celui des variables principales. D’après Thiétart (2003,

l’inclusion de variables de contrôle permet d’améliorer le degré de validité externe des

résultats. En se basant sur les travaux précédents sur les déterminants de la performance

dans les PME (Brüderl et Preisendörfer, 1998 ; Baum et al., 2000; Davidsson et Honig,

2003) les variables suivantes seront contrôlées dans l’estimation des modèles de

régression :

- L’âge de l’entrepreneur, mesuré par le nombre d’années au moment de la création

43 Cette variable a été mesurée uniquement chez les entreprises qui avaient plus de 2 ans au moment de déroulement de

l’enquête (n=166). 44 Cette variable a été mesurée uniquement les entreprises qui avaient entre 4 et 7 ans au moment du déroulement de

l’enquête (n=99).

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- L’expérience de l’entrepreneur, mesurée par le nombre d’années d’expérience dans

le même secteur au moment de la création.

- Le secteur d’activité de l’entreprise

- La taille de l’entreprise, mesurée par le capital au moment de la création.

4. Les critères de qualité des instruments de mesure

Les analyses statistiques reposent sur l’utilisation de données qui doivent présenter

certaines caractéristiques pour autoriser leur emploi et leur interprétation. Une première

condition se rapporte à la validité externe (§5.1.1) et à la validité interne de la recherche

(§5.1.1). En outre, avant d’effectuer les traitements statistiques sur le questionnaire, il

convient de s’assurer que les données respectent les critères de qualité psychométriques, à

savoir, la fiabilité et la validité interne. Nous nous attacherons à présenter la manière dont

envisageons l’analyse de la fiabilité (§5.2) puis l’analyse de la validité interne des

instruments de mesures utilisés dans cette recherche (§5.3) ainsi que les résultats de ces

analyses (§5.4).

4.1. La validité de la recherche

Le chercheur doit être guidé par deux préoccupations majeures en termes de validité de la

recherche : s’assurer la généralisation (validité externe) et de la cohérence (validité

interne) de ces résultats.

4.1.1 La validité externe

La validité externe renvoi à la capacité d’une stratégie de recherche à fournir des résultats

généralisables à d’autres populations, à d’autres contextes, à d’autres périodes (Thiétart,

2003). La validité externe repose, entre autres, sur la capacité de généraliser les résultats

de la recherche à un univers empirique similaire. Pour satisfaire cet objectif, il faut que

l’échantillon de l'enquête soit représentatif de la population à laquelle on veut généraliser

les résultats. Une première condition essentielle d’une enquête par questionnaire est

l’obtention d’un nombre suffisant de réponses. En ce qui concerne notre étude, 177

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questionnaires exploitables nous ont été retournés par voie postale. Par rapport à un

nombre de questionnaires distribués de 379, cela représente un taux de réponse de 46,7%.

Ce taux de réponse est très satisfaisant pour une enquête postale réalisée en Tunisie mais

aussi par rapport aux enquêtes réalisées dans le même domaine. Ainsi par exemple,

Aldrich et al., (1989), ont obtenu un taux de réponse de 34%, Johannisson et Johnsson

(1988) ont obtenu un taux de réponse 48 %, Greve (1995) a obtenu un taux de réponse de

55 %.

4.1.2 La validité interne

La validité interne revient à s’assurer de la pertinence et de la cohérence interne des

résultats générés par la recherche ; le chercheur doit constamment se demander dans

quelle mesure son inférence est exacte et s’il n’existe pas d’explications rivales (Evrard et

al. 1997). Autrement dit la validité interne cherche à garantir la véracité des liens établis

par le chercheur dans son analyse. Présente tout au long du processus de recherche, la

question de la validité interne nécessite des techniques permettant de se prémunir de

certains biais tels que les biais relatifs au contexte de la recherche (effet d’histoire, effet de

maturation, effet de test) ; au recueil même des données (effet d’instrumentation) ; ou à

l’échantillon (effet de régression statistique, effet de sélection, effet de mortalité

expérimentale, effet de contamination). A cet égard, l’administration postale des

questionnaires constitue une source potentielle de biais, et ce malgré les précautions prises

pour s’assurer de la compréhension des questions par les répondants et le fait que les

questions utilisées étaient des questions fermées. Par ailleurs, nous avons tenté de décrire

avec précision les outils de l’analyse de données afin de rendre transparent le

cheminement suivi pour arriver à nos résultats.

4.2. La fiabilité des instruments de mesure

La fiabilité correspond au degré avec lequel les instruments utilisés mesurent, de façon

constante, le construit étudié (Evrard et al. 1997). La fiabilité d’un instrument de mesure

représente sa capacité à reproduire des résultats similaires s’il était administré plusieurs

fois à une même population ; ainsi, en mesurant plusieurs fois le même phénomène avec

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le même instrument par des observateurs indépendants sur les mêmes sujets, les résultats

devraient être aussi proches que possibles. L'indicateur le plus couramment utilisé en

sciences de gestion pour mesurer la fiabilité est le coefficient alpha de Cronbach (Evrard

et al. 1997). Ce coefficient permet de déterminer dans quelle mesure les énoncés d’une

échelle de mesure partagent des notions communes, c’est-à-dire si chaque item présente

une cohérence avec l’ensemble des autres énoncés de l’échelle et procure un indice

général de consistance ou de cohérence interne de l'échelle dans son ensemble. En

pratique, l’alpha de Cronbach est un nombre inférieur à 1 qui doit être le plus élevé

possible. Si le score de l’alpha est satisfaisant, alors les items sont cohérents entre eux et

peuvent être additionnés pour former un score global puisqu’ils sont admis mesurer un

même phénomène.

La qualité de l’alpha est évaluée par rapport à un seuil donné par l’expérience. Au vu de la

littérature, il n’existe pas de règle en matière de seuil et les recommandations varient selon

les auteurs. Néanmoins, on considère souvent que pour une étude confirmatoire une valeur

supérieure à 0,80 est recommandée. Pour une étude exploratoire, l’alpha est satisfaisant

pour certains s’il est compris entre 0,60 et 0,80. Il faut souligner que la valeur de l’alpha

est corrélée positivement au nombre d’items par dimension dans l’échelle et au nombre

d’échelons mesurant les items. Dans notre étude, nos échelles ne comportent pas un grand

nombre d’items. Par conséquent, nous viserons à respecter le seuil de 0.6. Par ailleurs, il

convient de vérifier qu’aucun item ne détériore la valeur de l’alpha, sinon il faut éliminer

l’item.

4.3. La validité interne des instruments de mesure

La fiabilité est, à elle seule, insuffisante pour bien mesurer les concepts de recherche et

doit impérativement s'accompagner par une procédure de vérification de la validité

interne. Un outil de mesure peut être fiable sans être pour autant valide, c'est-à-dire sans

pouvoir réellement mesurer le concept qu’il est censé mesurer. Le test de la validité

interne consiste à vérifier si les différents items d’un instrument mesure sont une bonne

représentation du phénomène étudié. Pour ce faire, on utilise souvent l’analyse factorielle.

Cette dernière peut être exploratoire – sous la forme d’une analyse en composantes

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principales (ACP) – ou confirmatoire (AFC) à l’aide de méthodes d’équations

structurelles. L’utilisation de l’ACP permet de tester l’uni-dimensionnalité de chaque

instrument de mesure et de ne garder que les items dont la contribution à l'instrument est

suffisante. L’AFC permet de vérifier la structure des échelles obtenues par l’analyse

exploratoire. Les méthodes d’analyse factorielle confirmatoire sont cependant exigeantes

et imposent un échantillon minimal de 200 observations. Le nombre de questionnaires

exploitables étant de 177, nous nous limiterons à des analyses factorielles exploratoires à

base d’ACP.

L’utilisation de l’ACP permet de tester l’unidimensionnalité de chaque construit et de ne

conserver que les items dont la contribution au construit est suffisante. L’ACP est une

technique descriptive qui permet de faire la synthèse de l'information contenue dans un

grand nombre de variables. Le but de la méthode est la réduction des dimensions de

l'espace de représentation des données en projetant le nuage de points dans un ou

plusieurs graphiques plan, en essayant de limiter la perte d'informations au cours de cette

réduction. Les « composantes principales » seront des nouvelles variables, indépendantes,

combinaisons linéaires des variables initiales, possédant une variance maximum. Cette

technique ne s'applique qu'à des variables quantitatives.

Auparavant, il convient de s’assurer que l’échantillon est adéquat pour effectuer une

analyse factorielle. Pour cela, le chercheur dispose du coefficient de Kaiser-Meyer-Olkin

et le test de Bartlett :

• Le KMO est une mesure qui prend en considération les corrélations et les corrélations

partielles de toutes les variables. Plus cette mesure est proche de 1, plus l’échantillon

est adéquat pour une analyse factorielle. Un seuil minimum de 0,5 est

traditionnellement accepté.

• Le test de Bartlett teste l’hypothèse H0 d’indépendance entre les items, qui, si elle est

vérifiée, signifie que les items ne partagent pas suffisamment de variance pour

appartenir au même construit. L’hypothèse H0 sera rejetée au seuil de 5% si la

probabilité p de significativité est inférieure à 0,05.

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Dès lors que les données remplissent les conditions de l’analyse factorielle, nous

observerons la qualité de représentation de chacun des items introduits. Ainsi, nous ne

retiendrons que les items possédant une communauté supérieure à 0,5 afin qu’ils partagent

au moins 50% de variance avec le construit étudié. Dans un deuxième temps, il s’agit de

déterminer le nombre de facteurs à retenir, structurant le concept étudié. A cet effet, nous

retenons les deux critères suivants :

• La restitution minimum, à savoir que nous ne retiendrons que l’ensemble des facteurs

extraits expliquant un minimum de 60% de la variance du concept étudié, seuil

largement admis en sciences de gestion (Hair et al., 1992) ;

• La règle de Kaiser, selon laquelle nous ne retiendrons que les facteurs dont les

valeurs propres sont supérieures à 1.

Nous conclurons l’analyse factorielle en produisant les coefficients d’asymétrie et

d’aplatissement afin d’attester de la distribution normale du construit étudié, condition

nécessaire à l’utilisation de tests paramétriques. Ainsi une variable est dite normale si elle

présente des coefficients d’asymétrie inférieur à 1 en valeur absolue et d’aplatissement

inférieur à 1,5 en valeur absolue.

4.4. Vérification de la validité et la fiabilité des instruments de

mesure

Nous présentons dans cette section les résultats de la validation des instruments de mesure

des variables sur lesquelles repose les hypothèses de recherche.

4.4.1. Les variables relatives aux caractéristiques du réseau

Les caractéristiques des réseaux personnels ont été mesurées à partir d’une seule question

et, par conséquent, les tests d’unidimensionnalité et de fiabilité ne peuvent pas être

utilisés. Toutefois, dans une synthèse des recherches sur les réseaux personnels, Marsden

(1990) a conclu que cette façon de mesurer les réseaux personnels peut produire des

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139

résultats fiables, à condition d’utiliser des procédures appropriées pour aider les

répondants à fournir des réponses précises sur la composition de leurs réseaux (Marsden,

1990 ; Borgatti et Cross, 2003). Dans cette recherche, nous avons suivi certaines

recommandations afin d’augmenter la fiabilité des réponses.

Un problème commun aux enquêtes sur les réseaux personnels est la réticence des

répondants (Degenne et Forsé, 1994 ; de Lange et al. 2004). En effet, les gens sont

sensibles et méfiants quand on leur demande des informations sur leurs relations

personnelles, sont considérées comme étant des secrets personnels et professionnels

(Johannison et Monsted, 1997). Pour éviter ce problème, nous avons demandé aux

répondants d'inscrire simplement des prénoms et non pas des noms complets afin de les

encourager à nommer toutes les personnes avec spontanéité et sans retenue. Cette

procédure est très répandue parmi les chercheurs en analyse des réseaux car elle

représente une garantie d'anonymat et permet de rassurer les répondants réticents ou

soucieux.

Dans cette recherche, et comme dans la plupart des autres recherches dans le domaine,

toutes les informations concernant les réseaux personnels ont été collectées_ pour des

raisons de faisabilité_ à partir d’une seule source, à savoir, l’entrepreneur lui-même. Ce

dernier fournit seul toutes les informations concernant ses liens avec les alters mais aussi

des liens entre les alters. Cette façon de procéder pose trois principaux types de

problèmes. Le premier est que la validité et la fiabilité des données relationnelles

utilisées dans cette recherche sont liées à la mémoire du répondant, c'est-à-dire à sa

capacité à se rappeler de façon précise de certains événements, des personnes qui ont

intervenu à ces événements ainsi que de la nature des relations avec ces personnes et entre

elles (Marsden, 1993 ; Krackhardt, 1995 ; Sue et Birley, 2003).

Le deuxième problème est que la représentation que l’entrepreneur a de son réseau de

relations peut être affectée par la présence d’éventuels biais cognitifs. L’interprétation et

la compréhension du générateur par le répondant peut être différente de celle supposée par

le chercheur. Krackhardt (1987) affirme, néanmoins, que le fait que les réseaux personnels

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140

soient, en réalité, des « réseaux cognitifs » ne devrait en aucun cas restreindre les

recherches dans ce domaine.

Le troisième problème est que les réponses des répondants sont généralement biaisées au

profit des liens forts. Ces derniers sont mentionnés en premier lieu, ce qui n’est pas le cas

pour les liens faibles (Burt, 1986 ; Campbell et Lee, 1991 ; Lin, 2001). Les répondants se

rappellent mieux des contacts typiques ou de longue durée (liens forts) que des contacts

éloignés et occasionnels (liens faibles). Pour éviter ce type de biais et afin de ne pas sous-

estimer la présence des liens faibles dans le réseau de l’entrepreneur, nous avons introduit

dans chaque « générateur de noms » la remarque suivante: « Si vous ne connaissez que le

nom, ou si vous ne vous en rappelez pas, attribuez un code de trois lettres identiques. Ex.

AAA, BBB, etc. ».

Plusieurs chercheurs en analyse des réseaux ont prouvé la validité et la fiabilité des

instruments utilisés dans ce type d’études. McEvily et Zaheer (1999), par exemple, ont

tenté de vérifier la fiabilité des informations, rapportées par « Ego », concernant la nature

des liens entre des paires d’alters. Ainsi, ils ont recoupé les informations provenant du

répondant avec celles provenant des « alters ». Les résultats ont montré que les données

rapportées par « Ego » coïncident avec celles rapportées par l’un des deux alters dans 85

% des cas, et avec celles rapportées par les deux alters à la fois dans 72 % des cas. Par

ailleurs, Krackhardt (1996) affirme que ce qui compte vraiment dans les études sur les

réseaux personnels ce sont les perceptions qu’ont les gens de leurs réseaux plutôt que ce

que ces réseaux sont en réalité45.

4.4.2. La variable « familiarité avec le domaine d’activité »

La familiarité de l'entrepreneur avec le domaine d’activité a été mesurée à l’aide de

l’instrument développé par MacMillan et al. (1985) et qui comporte quatre items. Avant

de procéder à l’analyse, nous avons tout d’abord vérifié si les conditions concernant la

45 Selon Krackhardt (1987: 128), “Perceptions are real in their consequences, even if they do not map one-to-one onto

observed behaviors”.

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141

factorisation de la variable étaient respectées. La mesure de précision de l’échantillonnage

selon la procédure KMO a donné un indicateur de 0.88. En plus, les statistiques tirées de

la matrice anti-image des corrélations sont toutes supérieures au seuil d’acceptabilité de

0,5. Par ailleurs, le test de sphéricité de Bartlet est significatif (annexe 4). Les données

sont par conséquent factorisables. L’analyse factorielle en composantes principales ne

remet pas en cause l’unidimensionnalité du construit (valeur propre supérieure à 1) et tous

les items de l’échelle ont un poids sur la composante principale supérieur à 0,50. Nous

pouvons donc conclure à la validité interne de cette variable. L’analyse de fiabilité conduit

quant à elle à un résultat acceptable puisque l’alpha de Cronbach s’élève à 0,82 (tableau

06).

Tableau 6 : Fiabilité de la variable « familiarité avec le domaine d’activité »

Items Corrélation entre

l’item et le score de

l’échelle

Alpha si l’item est

éliminé

Item1 : Expérience dans le secteur 0.92 0.80

Item2 : Expérience dans des secteurs proches 0.73 0.77

Item3 : Connaissance du marché et des produits existants 0.76 0.81

Item4 : Importance du portefeuille préalable de clients… 0.86 0.74

Corrélation moyenne entre items Nombre d’items Coefficient Alpha

0.75 4 0.82

4.4.3. La variable « incertitude environnementale »

La variable incertitude de l’environnement a été mesurée à l’aide de l’instrument

développé par Miller et Dröge (1986) et qui comporte cinq items. Avant de procéder à

l’analyse, nous avons tout d’abord vérifié si les conditions concernant la factorisation de

la variable étaient respectées. La mesure de précision de l’échantillonnage selon la

procédure KMO a donné un indicateur de 0,906. En plus, les statistiques tirées de la

matrice anti-image des corrélations sont toutes supérieures au seuil d’acceptabilité de 0,5.

Par ailleurs, le test de sphéricité de Bartlet est significatif (Annexe 5). Les données sont

par conséquent factorisables. L’analyse factorielle en composantes principales ne remet

pas en cause l’unidimensionnalité du construit (critère utilisé : valeur propre supérieure à

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142

1) et tous les items de l’échelle ont un poids sur la composante principale supérieur à 0,50.

Nous pouvons donc conclure à la validité interne de cette variable. L’analyse de fiabilité

conduit quant à elle à un résultat acceptable puisque l’alpha de Cronbach s’élève à 0,77

(tableau 07).

Tableau 7: Fiabilité de la variable « Incertitude environnementale »

Items Corrélation entre l’item et le score

de l’échelle

Alpha si l’item est éliminé

Item1 : Il apparaît souvent de nouveaux concurrents sur mon

secteur d'activité

0.80 0.63

Item2 : Le taux auquel les produits (services) deviennent

obsolètes est très rapide

0.90 0.68

Item3 : Les technologies (connaissances) utilisables dans le

domine évoluent rapidement

0.71 0.65

Item4 : Nous devons constamment changer nos pratiques

marketing pour se maintenir à la hauteur du marché et des

concurrents

0.78 0.64

Item5 : La demande et les besoins des clients sont très

difficiles à prévoir

0.82 0.70

Corrélation moyenne entre items Nombre d’items Coefficient Alpha

0.72 5 0.77

4.4.4 La variable « caractère novateur du projet »

La variable caractère novateur du projet été mesurée à l’aide de l’instrument développé

par Lee et Wong (2006) qui comporte cinq items. Avant de procéder à l’analyse, nous

avons tout d’abord vérifié si les conditions concernant la factorisation de la variable

étaient respectées. La mesure de précision de l’échantillonnage selon la procédure KMO a

donné un indicateur de 0,837. En plus, les statistiques tirées de la matrice anti-image des

corrélations sont toutes supérieures au seuil d’acceptabilité de 0,5. Par ailleurs, le test de

sphéricité de Bartlet est significatif (annexe 7). Les données sont par conséquent

factorisables. L’analyse factorielle en composantes principales ne remet pas en cause

l’unidimensionnalité du construit (critère utilisé : valeur propre supérieure à 1) et tous les

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143

items de l’échelle ont un poids sur la composante principale supérieur à 0,50. Nous

pouvons donc conclure à la validité interne de cette variable. L’analyse de fiabilité conduit

quant à elle à un résultat acceptable puisque l’alpha de Cronbach s’élève à 0,80 (tableau

08).

Tableau 8 : Fiabilité de la variable « Caractère novateur du projet »

Items Corrélation entre l’item et le score

de l’échelle

Alpha si l’item est éliminé

Item1 : Au début de mon activité, j’avais très peu de

concurrents

0.80 0.77

Item2 : Au début de mon activité, mes produits (services)

étaient très originaux

0.82 0.68

Item3 : Au début de mon activité, les technologies utilisées

par mon entreprise étaient très originales

0.78 0.75

Item4 : Au début de mon activité, mes produits (services)

étaient protégés par un brevet

0.71 0.74

Item5 : Au début de mon activité, mes produits (services)

étaient destinés à une clientèle très spécifique

0.67 0.66

Corrélation moyenne entre items Nombre d’items Coefficient Alpha

0.68 5 0.80

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144

5. Les méthodes d’analyse statistique des données

Maintenant que nous avons élaboré le cadre conceptuel de cette recherche et la façon avec

laquelle il sera confronté à la réalité, il convient de présenter les analyses statistiques qui

permettront de rejeter ou d'accepter les hypothèses formant le modèle conceptuel. Les

méthodes statistiques utilisées dans ce travail sont l’analyse de variance et la régression

multiple.

5.1. L’analyse de variance

L’analyse de variance permet d’étudier la liaison entre une variable indépendante

qualitative et une ou plusieurs variables dépendantes quantitatives. Le test ANOVA

consiste en une comparaison multiple de moyennes de différents groupes constitués par

les différentes modalités de la variable indépendante. L’objectif de ce test est de

déterminer si les différences entre les moyennes des groupes sont significatives (Evrard et

al. 1997)

On teste l’hypothèse H0 : il y a égalité des moyennes (pas de différences significatives

entre les moyennes observées dans chaque groupe). Si on rejette H0, on conclut à une

différence significative entre au moins deux moyennes. En général, on retient l’hypothèse

d’égalité des moyennes si la valeur du F de Fisher présente un seuil de probabilité

supérieur à 5 % (p>0,05). L'analyse de variance est fondée sur deux principes de base : 1)

plus les différences entre les moyennes de groupe observées dans l'échantillon sont

grandes, plus il y a de chances que la relation existe dans la population, 2) plus la

dispersion dans les groupes est petite, plus les différences entres les moyennes sont réelles

dans la population. Plusieurs hypothèses sont à valider lors de l’utilisation d’une

ANOVA (Sharma, 1996) :

• Taille des cellules : il est nécessaire d’avoir plus d’observations par cellule que de

variables dépendantes ;

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• Homogénéité de la variance pour chaque variable dépendante : on utilise le test de

Levene, mais il faut signaler que l’ANOVA est robuste par rapport à la violation

de cette hypothèse si les tailles des groupes sont grandes ;

• Egalité des matrices de covariance : pour ce faire on utilise le test de Box, qui est

sensible à la normalité des variables. Lorsque le test statistique est non significatif

(>0,05), cela indique que les matrices de covariance sont égales ;

• Multinormalité des distributions des moyennes des variables dépendantes,

• La linéarité et multicolinéarité des variables dépendantes.

5.2. La régression multiple

L'objectif de la régression multiple est de mesurer l'impact d'un ensemble de variables

explicatives sur une variable dépendante (également appelée variable à expliquer). La

variable dépendante mesure un phénomène que le chercheur tente d'expliquer et les

variables indépendantes représentent des phénomènes qui sont supposés avoir un impact

sur le phénomène à expliquer. Il s’agit, plus précisément, de construire une combinaison

de variables indépendantes qui restitue du mieux possible la variabilité de la variable à

expliquer (Evrard et al. 1997). La régression multiple permet de répondre à la question

suivante : sachant les valeurs des variables explicatives et la formule de leur combinaison,

est-il possible de prévoir les valeurs de la variable à expliquer ? Le terme “expliquer” se

réfère uniquement au sens purement statistique et non au sens causal. Le chercheur ne

peut pas affirmer catégoriquement que les variables indépendantes déterminent la variable

dépendante, mais il peut simplement dire que les deux phénomènes sont liés et que les

valeurs des variables indépendantes permettent de prédire la valeur de la variable

dépendante.

La régression multiple constitue une extension de l’analyse des corrélations : il ne s'agit

plus de mesurer la corrélation entre deux variables, mais entre une variable à expliquer et

un ensemble de variables explicatives. Par rapport à l’étude des corrélations, la régression

multiple a l'avantage de mesurer les interrelations entre les variables explicatives. L'intérêt

de la régression multiple est d'identifier les corrélations qui ne sont significatives qui

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146

lorsque les variables sont prises deux à deux. Ces mêmes corrélations ne sont plus

significatives avec la régression multiple car leur corrélation était due à un effet de

concomitance.

La procédure de régression linéaire multiple consiste à prédire les valeurs d’une variable

dépendante (ou à expliquer) Y sur la base des valeurs des plusieurs variables

indépendantes (ou explicatives) X1, X

2, X

3, …, X

p. L’équation de la régression multiple se

présente comme suit :

Y= a +b1X1+b2X2+…..+bpXp+ε

Y désigne la variable expliquée dont les valeurs sont conditionnées par celles des

variables explicatives X1, X2, X3, Xp et la composante aléatoire, ε (appelée encore terme

d’erreur), non observable et attribuable à un ensemble de facteurs non pris en

considération dans le modèle ou que nous ne savons pas identifier.

Dans cette équation, a (parfois aussi symbolisé par b0) représente l’ordonnée à l’origine,

c’est-à-dire la valeur de Y lorsque toutes les prédicteurs (variables indépendantes) valent

zéro. b1, b

2,…b

p sont respectivement les coefficients de régression pour les variables

indépendantes X1, X

2,…, X

p.

La contribution de chaque variable explicative est représentée par son coefficient de

régression (bêta standardisé) qui lui est associé. Pour chaque variable explicative, son

coefficient de régression peut s’interpréter comme le changement au niveau de Y associé

à un changement d’une unité au niveau de cette variable explicative. Toutefois, il faut

signaler que les coefficients de régression obtenus par régression multiple sont des

coefficients de régression partielle, en ce sens que chacun mesure l'effet de la variable

explicative concernée sur la variable dépendante lorsque les autres variables explicatives

sont tenues constantes (Evrard et al. 1997).

La procédure de régression multiple consiste donc à calculer les différents coefficients de

régression de manière à permettre une prédiction de Y sur base des différentes valeurs des

prédicteurs.

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147

5.2.1. Conditions d'application de la régression multiple

Selon Evrard et al. (1997), les conditions d'utilisation de la régression multiple sont les

suivantes:

§ La variable à expliquer Y est mesurée en tant qu’intervalle ;

§ Les variables explicatives X sont majoritairement des variables d’intervalle, si

l’une d’entre elle ne l’est pas, elle doit être dichotomisée ;

§ Les variables explicatives X ne devraient pas être trop fortement corrélées, sinon les

résultats de la régression risquent fort d’être pollués (estimations, niveaux de

significativité et de confiance d’intervalle instables) par une trop forte

multicolinéarité. L’analyse des corrélations fournit un indicateur pertinent du degré

de multicolinéarité des variables explicatives X. La multicolinéarité peut également

être contrôlée au travers des indicateurs VIF et de tolérance. Le « VIF » indique dans

quelle mesure chaque variable indépendante du modèle est expliquée par l’ensemble

des autres variables explicatives. De manière générale, toute variable possédant une

tolérance inférieure ou égale à 0,3 ou un VIF supérieur ou égal à 5 pose des

problèmes de multicolinéarité.

§ Les points extrêmes des données doivent être supprimés dans la mesure où ils

gonflent ou dégonflent artificiellement les résultats de la régression ; Pour repérer

l’existence de ces points, il faut regarder les nuages de points entre la variable

expliquée et chacune des variables explicatives.

§ S’assurer de la linéarité de la relation entre la variable dépendante Y et chacun

des variables indépendantes X ;

§ Toutes les variables de la régression doivent être normalement distribuées. Afin de

vérifier la distribution normale des variables, il convient d’étudier les graphiques

de distribution des résidus, mais nous considérons que c’est le cas dès qu’on

dépasse les 30 observations. La normalité des variables peut aussi être vérifiée par

l’examen des tests d’asymétrie (Skewness) et d’aplatissement (Kurtosis). Le

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coefficient de symétrie (ou « Skewness ») indique si les observations sont réparties

équitablement autour de la moyenne (le coefficient est alors nul) ou si elles sont

plutôt concentrées vers les valeurs les plus faibles (coefficient positif) ou vers les

valeurs les plus élevées (coefficient négatif) ». La valeur du Skewness doit, en

général, être inférieure à 1 en valeur absolue. Le coefficient d’aplatissement (ou

« Kurtosis ») compare la forme de la courbe de distribution des observations à

celle de la loi normale : un coefficient positif indique une plus forte concentration

des observations ; un coefficient négatif indique une courbe plus « aplatie ».

§ Enfin les relations entre les variables devront présentées des caractéristiques

propres à l’homoscédasticité. A savoir, la variance d’une variable devra être

homogène, cohérente, tout au long des valeurs prises par l’autre variable.

5.2.2. Le coefficient de corrélation multiple

La liaison entre la variable à expliquer et l'ensemble des variables explicatives se mesure

par le « coefficient de corrélation multiple » (R). Ce dernier reflète la qualité globale du

modèle explicatif. Plus les prédicteurs de l’étude (pris ensemble) ont un pouvoir explicatif

élevé et plus le coefficient de corrélation multiple s’approche de 1. Un coefficient de

corrélation multiple égal à 1 signifie que l’ensemble des prédicteurs détermine

parfaitement la variable dépendante qui pourra dès lors être prédite de manière certaine.

Par contre, un coefficient égal à zéro signifie que les prédicteurs n’entretiennent aucune

relation avec la variable dépendante (Evrard et al. 1997).

Cependant, l'utilisation du coefficient de détermination multiple (R2) est plus appropriée,

en raison de son interprétation plus intuitive. Ce coefficient mesure le pourcentage ou la

proportion de la variabilité touchant à la variable dépendante qui peut être expliquée par

l’ensemble des variables dépendantes introduites dans le modèle. Comme R2

surestime

légèrement le pourcentage de variabilité expliquée, R2

ajusté constitue une estimation non

biaisée du pourcentage de variabilité attribuable à l’ensemble des prédicteurs (Evrard et

al. 1997).

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5.2.3. Test de signification du modèle de régression

Le R2est un indicateur simple, on comprend aisément que plus il s'approche de la valeur 1,

plus le modèle est intéressant. En revanche, il ne permet pas de savoir si le modèle est

statistiquement pertinent pour expliquer les valeurs de Y. Nous devons nous tourner vers

les tests d'hypothèses pour vérifier si la liaison mise en évidence avec la régression n'est

pas un simple artefact. La signification du modèle de régression multiple peut être testée

par une variable auxiliaire FRMC qui, sous H0, est distribuée comme un F de Fisher à (p–1)

et (N–p) degrés de liberté.

Rappelons que p désigne le nombre de variables explicatives plus une, c'est-à-dire le

nombre de paramètres de l'équation. L'expression la plus commode de la variable

auxiliaire F est basée sur le coefficient de détermination:

FRMC = R2 (n - p)

(1- R2) (p -1)

p: nombre de variables explicatives,

n : nombre de valeurs de chaque variable

5.3. Test de l’effet modérateur

Une variable modératrice (Z) est une variable qui module le sens et/ou la force de l’effet

de la variable X sur la variable Y. Les outils statistiques de mesure retenus doivent être

choisis en fonction du type d'hypothèses à tester. Un chercheur adoptant la perspective de

l'effet modérateur doit faire une distinction entre la force et la forme de la modération

(Venkatraman, 1989). Tester la force de la modération reviendra à tester l'hypothèse selon

laquelle la capacité prédictive de la variable explicative diffère en fonction de la variable

modératrice. Dans notre cas, la capacité des variables « taille du réseau », « densité du

réseau » et « force des liens » à expliquer la variable « performance » dépend du niveau de

la variable « incertitude environnementale ». Afin de tester l’effet modérateur d’un

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variable métrique (incertitude environnementale), trois méthodes peuvent être utilisées

(Baron et Kenny, 1986) :

- La première consiste à recoder la variable modératrice en deux classes : les

individus qui ont un niveau élevé versus faible et on procède à des analyses de

variances afin de tester la significativité de l’interaction entre la variable

indépendante et la variable modératrice.

- La deuxième méthode consiste à réaliser pour chaque modalité de la variable

modératrice une régression ou une analyse de corrélation et comparer les

coefficients de régression ou de corrélation selon le test de « la différence

significative entre les coefficients de régression Β ».

- La troisième méthode comprend trois régressions : une régression de la variable

indépendante X sur la variable dépendante Y, une régression de la variable

modératrice Z sur la variable Y et enfin une régression du produit des deux

variables X et Z sur la variable dépendante. L’effet modérateur est alors mis en

évidence s’il existe un effet significatif du produit de X et Z sur la variable Y alors

que les variables X et Z sont maîtrisées.

Cette dernière méthode sera utilisée dans notre recherche. La variable dépendante est la

variable dépendante de la relation principale (performance de l’entreprise), et la variable

indépendante correspond au produit entre chacune des variables indépendantes de la

relation principale (taille, densité et force des liens) et la variable modératrice (incertitude

environnementale).

Figure 12: Cadre analytique de test des effets modérateurs

Variable explicative

Variable modératrice Variable à expliquer

Variable explicative

X

variable modératrice

(a)

(b)

(c)

Variable explicative

Variable modératrice Variable à expliquer

Variable explicative

X

variable modératrice

(a)

(b)

(c)

Source : Baron et Kenny (1986)

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L’hypothèse de modération est validée si l’interaction (chemin c) est significative. Il se

peut que la variable explicative (chemin a) et la variable modératrice (chemin b) aient des

effets significatifs, mais ces derniers ne sont pas directement pertinents d’un point de vue

conceptuel lorsque l’objectif est de tester une hypothèse de modération (Baron et Kenny,

1986).

Par conséquent, l’effet modérateur est statistiquement prouvé dès lors que le produit de la

variable explicative et de la variable modératrice augmente significativement la qualité du

modèle explicatif de la variable dépendante. Une estimation de cet effet de modération ne

peut être donnée que si la variable modératrice est non corrélée aux variables

indépendante et dépendante, car dans ce cas la modification du R2 est exclusivement la

conséquence de la prise en compte de l’interaction.

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Conclusion du chapitre

L’objectif de ce quatrième chapitre, d’ordre méthodologique, était de présenter les

modalités de mise en œuvre du modèle conceptuel et des hypothèses de recherche. Après

avoir présenté le paradigme de la recherche, nous avons présenté la démarche de choix de

l’échantillon, de mesure des variables ainsi que la procédure de collecte des données. Par

ailleurs, ce chapitre avait pour but de spécifier la démarche de construction et de

validation du questionnaire d’enquête.

La fiabilité et la validité interne des instruments de mesure seront vérifiées à l’aide de

deux tests : l'analyse en composantes principales et l’alpha de Cronbach. Notre enquête a

obtenu un taux de réponse remarquable pour une enquête réalisée par voie postale, ce qui

assure la validité externe de l’étude statistique réalisée à partir de notre échantillon de

répondants. Ce taux de réponse élevé atteste aussi de l’intérêt que la population d’étude a

manifesté dans le sujet.

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Chapitre 5 :

PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS DE

LA RECHERCHE

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154

Chapitre 5 : Présentation et analyse des

résultats de la recherche

« Les méthodes qualitatives sont-elles nécessairement

valides mais non fidèles, et les méthodes quantitatives

nécessairement fidèles mais non valides ? ... Ni la

fidélité ni la validité ne sont des attributs inhérents à

l'instrument de mesure (que ce soit une règle ou l'oeil

humain). La précision de l'instrument dépend de la

finalité et des conditions de son utilisation. » Reichardt

Introduction

Ce chapitre a pour objectif de présenter les résultats de recherche afin de tenter de valider

les hypothèses énoncées dans le troisième chapitre. Ce chapitre est composé de deux

grandes parties. Dans la première partie, nous utilisons les statistiques descriptives dans le

but de décrire au moyen d’indicateurs classiques (moyennes et fréquences) les

caractéristiques entrepreneurs, de leurs projets de création ainsi que de leurs réseaux de

relations. Dans la deuxième partie, nous utilisons l’analyse causale quantitative,

notamment le test ANOVA de comparaison des moyennes et la méthode de la régression

multiple, afin de vérifier les hypothèses de recherche.

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155

1. Les résultats descriptifs de la recherche

Cette partie est composée de trois sections consacrées successivement à la présentation

des résultats des analyses descriptives et de comparaison concernant les caractéristiques

personnelles des entrepreneurs, les caractéristiques de leurs entreprises ainsi que les

caractéristiques de leurs réseaux relationnels.

1.1. Les caractéristiques des répondants

Cette section porte sur l’analyse des caractéristiques sociodémographiques (âge, sexe,

origine) des entrepreneurs, le niveau d’instruction et la nature des études, le statut avant la

création, les expériences antérieures, les réseaux de relations et la participation à la vie

associative.

1.1.1. Caractéristiques sociodémographiques

L’étude a porté sur une représentation masculine majoritaire des entrepreneurs. En effet,

82.5% de l’échantillon est constitué par des hommes et 17.5 % par des femmes. Au

moment de créer l’entreprise, 72 % des répondants étaient âgés entre 25 et 40 ans. Un peu

moins de la moitié (45.7 %) ont démarré leurs projets à moins de 30 ans. Peu

d’entrepreneurs (9.73 %) ont démarré à plus de 40 ans, ce qui témoigne que la plupart des

créateurs d’entreprises démarrent leurs projets à un âge très jeune. Ces chiffres

s’expliquent par le chômage qui frappe cette catégorie de personnes et la difficulté de

trouver un travail salarié qui les rend portés vers l’entrepreneuriat. Cela explique aussi la

politique de l’Etat pour encourager les jeunes à créer leurs propres entreprises et

principalement le dispositif d’emploi de jeunes, ainsi que par une formation précoce des

jeunes à l’entrepreneuriat surtout ceux issus de familles d’entrepreneurs.

Nous constatons aussi que l’origine des entrepreneurs ne constitue pas un critère

déterminant quand à la création d’entreprise. Cependant les entrepreneurs issus des zones

urbaines constituent une majorité et ceci s’explique très probablement par les opportunités

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156

d’affaires qui se présentent dans leurs régions. Alors que les entrepreneurs issus des zones

rurales se trouvent obligés de quitter leurs régions d’origine pour créer leurs entreprises

dans les grandes villes.

En outre, l’analyse de l’origine géographique des entrepreneurs montre que 84 % d’entre

eux ont démarré leurs projets dans leurs régions d’origine. Ce résultat est en accord avec

les recherches sur l’entrepreneuriat régional qui ont montré que la plupart des

entrepreneurs démarrent leurs projets dans les régions où ils ont vécu, travaillés, étudiés

où ils ont leurs familles, leurs amis et leurs collègues de travail sur lesquels ils peuvent

compter en cas de besoin (Saxenian, 1994). La région d’origine est l’endroit sécurisé par

l’intensité des rapports que les individus nouent entre eux. Ces rapports sont des relations

de convivialité, d’amitié et de coopération. Créer son entreprise dans la région où il a

développé des liens d’amitié et de travail permet à l’entrepreneur de bénéficier du soutien

moral et relationnel nécessaire à son projet.

Tableau 9 : Caractéristiques sociodémographiques des répondants

Nombre Fréquence

Sexe Hommes

Femmes

146

31

82.5%

17.5%

Age à la création

Age moyen

Minimum

Maximum

Moins de 25 ans

De 25 à 30 ans

De 30 à 40 ans

Plus de 40 ans

--

--

--

32

48

78

17

32.3

21

44

18.2 %

27.4 %

44.6 %

9.8 %

Origine Zone rurale

Zone urbaine

71

106

40.1 %

59.9 %

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157

1.1.2. Niveau d’instruction et nature des études

Le niveau d’instruction des répondants est élevé. En effet, la grande majorité est issue de

l’enseignement supérieur avec des proportions inégales quant à la durée des études des

diplômes obtenus. Les entrepreneurs ayant fréquenté l’université atteignent plus de 80 %

de l’effectif. Par ailleurs, 8 % sont titulaires d’un diplôme de 3ème cycle ou d’un doctorat.

Contrairement à une idée largement diffusée, la création d’entreprises ne semble pas liée à

des études courtes. En effet, l’idée prégnante est que les études universitaires ouvrent la

voie à des postes de responsabilités dans le secteur privé ou dans la fonction publique. Par

ailleurs, le choix de créer son entreprise s’explique par les encouragements et les

incitations aux investissements spécifiques accordés par l’Etat à cette catégorie

d’entrepreneurs titulaires de diplômes universitaires, et ce pour résorber les problèmes de

chômage des cadres, d’une part, et pour créer de l’emploi grâce aux investissements et aux

entreprises crées, d’autre part. L’entrepreneuriat et l’investissement créent des emplois, et

les entreprises créées participent à augmenter la valeur ajoutée de l’économie et donc du

produit intérieur brut (PIB) de la nation. De même, le niveau d’instruction plus élevée va

permettre aux entrepreneurs de faire prospérer leurs entreprises. Plus élevé est le degré

d’instruction plus l’entreprise accède à l’innovation.

Tableau 10 : Niveau d’études

Niveau d’études Nombre Fréquence

Aucun

Primaire

Secondaire

Universitaire

DEA, DESS, Doctorat…

---

---

35

128

14

---

---

19.7 %

72.3 %

08 %

Total 177 100 %

En ce qui concerne la nature des études, nous constatons la relative domination des études

de gestion (33.1 %). A notre avis, ce constat est naturellement judicieux, car cette

catégorie d’entrepreneurs dispose des connaissances théoriques et pratiques nécessaires

pour se lancer dans les affaires et gérer leurs entreprises d’une manière rationnelle. Par

ailleurs, une grande proportion des entrepreneurs (20.6 %) provient de disciplines qui ne

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158

mènent généralement pas à l’entreprenariat notamment les lettres et sciences humaines.

Ce résultat peut s’expliquer par le fait que les diplômés de cette branche trouvent

beaucoup de difficultés pour obtenir un travail (plus de la moitié d’entre eux ont déclaré

être en chômage avant de démarrer leurs projets). Même si ces entrepreneurs n’ont pas

reçu le savoir théorique convenable en matière de gestion d’entreprises, ça n’empêche

qu’ils peuvent être soutenus par des personnes proches ou les organismes

d’accompagnement. Quant aux entrepreneurs ayant une formation universitaire dans le

secteur des sciences techniques et informatique, leur proportion est de 22.9%. Pour cette

catégorie d’entrepreneurs, les opportunités de création d’entreprises sont multiples,

surtout avec le développement accru des nouvelles technologies de l’information et de

communication.

Tableau 11 : Nature des études

Age Nombre Fréquence

Mathématiques et sciences physiques

Lettres et sciences humaines

Sciences économiques et de gestion

Sciences techniques et informatiques

Beaux arts

Autres

12

31

58

40

05

29

6.8 %

17.7 %

33.1 %

22.9 %

2.9 %

16.6

Total 168 100 %

1.1.3. Statut avant la création

La création d’une entreprise peut être le moyen de créer son propre emploi, le moyen de

sortir d’une situation économique et/ou sociale difficile. Ainsi, plus de 20 % des

répondants étaient sans emploi avant de démarrer leurs projets. Ce résultat illustre le

caractère involontaire de la création et ce malgré le discours construit souvent autour de

l’idéologie de l’indépendance. Le choix ici est contraint par le chômage ce n’est donc pas

un choix réellement volontaire. L’installation pour son propre compte peut ainsi cacher

certaines réalités sociales (chômage, exclusion, pauvreté…). Il n’en reste pas moins que la

mise en oeuvre du projet, nécessite d’autres facteurs conjugués au chômage, nécessaires

pour aboutir à la création d’une entreprise.

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159

De même, 06.2 % uniquement des personnes interrogées sortaient tout juste de

l’université pour passer directement au domaine de la création d’entreprise. Ce constat

corrobore le fait que peu d’étudiants se lancement dans la création d’entreprise

immédiatement après leurs études.

Tableau 12 : Statut des entrepreneurs avant la création

Statut avant la création Nombre Fréquence

Sans emploi

Employé dans une entreprise du même secteur

(secteur similaire)

Employé dans une entreprise d’un autre secteur

Etudiant

Dirigeant d’entreprise

Autres :

36

70

40

11

14

06

20.3 %

39.5 %

22.6 %

06.2 %

08 %

03.4 %

Total 175 100 %

1.1.4. Expérience dans le domaine d’activité Une grande proportion d’entrepreneurs s’appuie sur sa connaissance préalable du domaine

dans lequel ils se sont lancés. Ainsi, plus de 63 % des répondants ont une expérience dans

le domaine dans lequel ils ont crée leurs entreprises ce qui favorise leurs chances de

réussite. Ce sont le plus souvent d’anciens salariés qui ont profité d’une expérience

préalable, acquise généralement dans une PME ou dans une entreprise familiale. En

moyenne, les créateurs d’entreprises interrogés ont passé par une période d’apprentissage

dans le domaine dans lequel ils se sont lancés qui a duré 2.15 années avant de créer leurs

propres entreprises. Cette période d’apprentissage permet au futur entrepreneur d’acquérir

un savoir faire dans son domaine et de tisser des relations solides avec les futurs clients et

fournisseurs et ce n’est que lorsque le projet devient mûr qu’il décide de se détacher de

son travail pour monter son propre projet.

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Tableau 13 : Expérience dans le domaine

Expérience dans le domaine Nombre Fréquence

Aucune expérience dans le domaine

1 à 2 ans

3 à 5 ans

5 ans et plus

Expérience moyenne : 2.15 années

65

57

40

15

36.7 %

29.3 %

22.6 %

08.4 %

Total 177 100 %

1.1.5. Milieu entrepreneurial

Une grande proportion des répondants (41.8 %) connaissait une personne, au moins, qui a

déjà créer une entreprise. C’est le plus souvent de membres de la famille proche (47 %),

de membres de la famille lointaine (32 %) et des amis proches (21 %). Le fait de

fréquenter des entrepreneurs constitue donc une incitation à la création d’entreprises en

fournissant des exemples de rôles et en augmentant les perceptions de faisabilité et de

désirabilité du projet. Par ailleurs, la nature de l’entreprise créée semble être influencée

par l’entourage. Dans 32 % des cas, l’entreprise créée appartient au même secteur (ou à un

secteur proche) que celle de l’entourage.

1.1.6. Participation à la vie associative

Les résultats montrent que les entrepreneurs de notre échantillon sont très présents auprès

des associations de différents types avec des proportions variées selon le type de

l’association (humanitaire, politique, économique, culturelle...). Toutefois, cette

proportion tombe à 31 % seulement avant la création de l’entreprise. Il semble donc que le

fait de partir en affaires contribue à rendre l’entrepreneur plus conscient de l’importance

de participer à la vie associative. Toutefois, quand on demande aux répondants d’indiquer

leur degré de participation dans les activités de leurs associations, 69 % d’entre eux disent

être faiblement ou moyennement impliqués dans les activités de l’association. Seulement

27 % disent participer fortement. Le manque de temps libre est, vraisemblablement,

responsable de cette situation.

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Tableau 14 : Participation des entrepreneurs à la vie associative

% des répondants membres à l’association

Type de l’association Actuellement Avant la création

Association à objectif humanitaire 08.4 05.1

Responsabilités publiques régionales ou nationales 13.1 07.5

Association d’hommes d’affaires 84.5 21.3

Association d’anciens étudiants 16.7 11.7

Association politique 29 25.4

Association culturelle ou scientifique 11.7 08.7

Association ou club sportif 37.4 20.3

1.2. Caractéristiques des entreprises

Les caractéristiques des entreprises portent sur la taille (nombre d’employés et chiffre

d’affaires), la répartition (géographique et par secteur d’activité), l’âge, la forme juridique,

le capital de départ, les sources de financement, la durée de la phase d’étude du projet et la

durée de réalisation du projet.

1.2.1. Taille des entreprises

Les résultats montrent que les entreprises de l’échantillon sont hétérogènes tant au niveau

des employés que du chiffre d’affaires. Les résultats indiquent que les entreprises de

l’échantillon sont généralement de petite taille : elles emploient 17.7 personnes en

moyenne seulement. Par ailleurs, 66.3 % de ces entreprises emploient moins de vingt cinq

employés à plein temps et seulement le tiers d’entre elles embauchent plus de vingt

employés à plein temps.

Tableau 15: Nombre d'employés

Nombre d’employés Nombre Fréquence

Inférieur à 5

De 5 à 10

De 11 à 25

De 25 à 50

Supérieur à 50

57

43

18

42

17

32.2 %

23.3 %

10.1 %

23.7 %

09.6 %

Total 177 100 %

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162

Quant au chiffre d’affaires annuel, un grand nombre d’entreprises (37) a refusé de donner

cette information. Parmi celles qui ont répondu, près de 30 % déclarent avoir des recettes

inférieures à 50 000 Dinars par année, alors que 05.7 % seulement déclarent avoir un

chiffre d’affaires supérieur à 500 000 Dinars.

Tableau 16 : Chiffre d'affaires (annuel)

Chiffre d’affaires Nombre Fréquence

Inférieur à 50 000 Dinars

De 50 000 Dinars à 200 000 Dinars

De 200 000 Dinars à 500 000 Dinars

Supérieur à 500 000 Dinars

41

56

35

08

29.3 %

40 %

25 %

05.7 %

Total 140 100 %

1.2.2. Répartition par secteur d’activité et par zone géographique

Sur le plan du secteur d’activité, le secteur des services est celui qui regroupe le plus

d’entreprises (37.7 %), vient ensuite le secteur du commerce avec 26.9 % puis le secteur

industriel avec 22.3 % des créations. Ces résultats confirment la montée en puissance du

secteur des services.

Tableau 17 : Secteurs d'activité

Secteurs d'activité Nombre Fréquence

Artisanat

Commerce

Industrie

Services

Autres

06

47

39

68

17

03.4 %

26.5 %

22 %

38.4 %

09.7 %

Total 177 100 %

Les entreprises de notre échantillon sont réparties sur la plupart des grandes villes de la

Tunisie avec des proportions variées. Néanmoins, la plupart de ces entreprises (72.9 %)

sont situées dans des villes côtières (Tunis, Nabeul, Monastir, Sfax et Gabes). Les zones

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intérieures (Jendouba et Kairouan) regroupent seulement 27.1 % des entreprises de notre

échantillon.

Tableau 18 : Répartition géographique des entreprises

Répartition géographique Nombre Fréquence

Le grand Tunis

Nabeul

Jendouba

Kairouan

Gabes

Sfax

Monastir

21

17

22

26

31

41

19

11.8 %

9.6 %

12.4 %

14.7 %

17.5 %

23.1 %

10.7 %

Total 177 100 %

1.2.3. Âge des entreprises

S’agissant de l’âge des entreprises de notre échantillon, les résultats indiquent que plus de

40 % des entreprises déclarent avoir moins de cinq ans d’existence et plus de 70% sont

âgées de moins de sept ans. De même, seulement 09.6 % des entreprises ont plus de 10

années.

Tableau 19: Age des entreprises

Age des entreprises Nombre Fréquence

Inférieur à 2 ans

De 2 à 4 ans

De 4 à 7 ans

Supérieur à 7 ans

11

44

99

23

06.2 %

24.8 %

56.0 %

13.0 %

Total 177 100 %

1.2.4. Forme juridique

En ce qui concerne la forme juridique des entreprises, la forme SUAR (entreprise uni

individuelle à responsabilité limitée) semble avoir beaucoup de succès, avec plus de la

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164

moitié des créations (54.3 %). Les sociétés anonymes ne représentent que 5.1 % des

entreprises. S’associer à d’autres personnes semble toujours faire problème pour les

entrepreneurs tunisiens.

Tableau 20: Forme juridique des entreprises

Nombre Fréquence

Société unipersonnelle à responsabilité limitée (SUARL)

Société responsabilité limitée (SARL)

Société anonyme (SA)

97

71

09

54.8 %

40.1 %

05.1 %

Total 177 100 %

1.2.5. Montants et origines du capital de départ

Les entrepreneurs de notre échantillon ont investi un montant d’environ 41.000 dinars en

moyenne comme investissement de départ pour leurs projets. Par ailleurs, 55 % d’entre

eux ont démarré avec des petits projets, qui ont coûté moins de 50 000 Dinars. Les grands

projets, ceux coûtant plus de 200 000 Dinars, constituent une faible proportion (07.3%) de

notre échantillon.

Tableau 21: Capital de départ (en milliers de dinars)

Capital de départ Nombre Fréquence

Entre 0 et 10 000 Dinars

Entre 10 000 et 20 000 Dinars

Entre 20 000 et 50 000 Dinars

Entre 50 000 et 100 000 Dinars

Entre 100 000 et 200 000 Dinars

Au-delà de 200 000 Dinars

27

33

37

51

16

13

15.2 %

18.7 %

21 %

29 %

09 %

07.3 %

Total 177 100 %

Pour cerner les modalités de financement des projets de création, nous avons demandé aux

répondants d’indiquer le montant du capital de départ ainsi que les trois premières

principales sources de financement parmi les sources suivantes : économies personnelles,

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165

famille proche, famille éloignée, amis, banques commerciales et organismes publics

(BTS, SICARS, FOPRODI...).

La participation des entrepreneurs, à travers l’épargne personnelle, dans l’investissement

de départ demeure très élevée. En effet, les résultats montrent que 86.9 % des

entrepreneurs interrogés déclarent que les économies personnelles sont parmi les trois

principales sources de financement, et pour 55.5 % d’entre eux cette source est la plus

importante. Ce résultat montre bien que la création d’une entreprise en Tunisie reste

toujours un projet individuel car l’entrepreneur est celui qui assume le principal risque

financier au départ.

La famille proche de l’entrepreneur (parents, conjoint et enfants) est aussi très impliquée

dans le soutien financier aux créateurs d’entreprises. Cette institution, a constitué pour les

deux tiers des entrepreneurs interrogés l’une des trois importantes sources de financement

de leurs projets. Ce résultat montre, comme dans la plupart des autres PVD et émergents,

que les entrepreneurs sont très dépendants de leur entourage immédiat dans l’obtention du

capital de départ.

L’argent emprunté à la famille présente plusieurs avantages par rapport aux autres

modalités de financement. Habituellement, les membres de la même famille ne signent

pas des documents formels qui obligent l’entrepreneur à rembourser l’argent qu’il a

emprunté. De plus, la famille proche est plus tolérante avec l’entrepreneur en ce qui

concerne les délais de remboursement. Les amis jouent un rôle non négligeable dans le

financement des projets. Ainsi, plus de 23 % des répondants déclarent que leurs amis

proches sont parmi les trois principales sources de financement de leurs projets. Les

banques, quant à elles, ont participé au financement des projets de 28 % des répondants.

Les organismes publics (BTS, SICARS, FOPRODI...) semblent jouer un rôle mineur avec

25.4 % de participation dans les coûts des projets.

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Tableau 22 : Sources utilisées dans le financement du projet (en %)

Sources du capital de départ

TOTAL

1er Choix

2ème Choix

3ème Choix

Economies personnelles 86.9 % 55.5 % 21.5 % 9.9 %

Famille proche (parents, conjoint, enfants) 66 % 16.7 % 35.7 % 13.6 %

Famille éloignée 10.3 % 2.6 % 1.1 % 6.6 %

Amis proches

23.7 % 1.7 % 11.4 % 10.6 %

SICARS, BTS, FOPRODI, FONAPRA... 25.4 % 3.2 % 7.7 % 14.5 %

Banques commerciales 28 % 6.1 % 9.7 % 12.2 %

Autres : 2.8 % 1.4 % 0.7 % 0.7 %

2. La vérification des hypothèses de recherche

Maintenant que le lecteur a pu découvrir à la fois le cadre conceptuel de cette recherche,

et la façon dont il sera confronté à la réalité, il convient de présenter les traitements

statistiques qui permettront de déterminer le rejet ou l’acceptation des hypothèses formant

le modèle conceptuel. Mais tout d’abord, nous rappelons qu’en toute rigueur, dans le

paradigme positiviste, il n’est pas possible de montrer la véracité d’une hypothèse. Nous

ne pouvons montrer que son inadéquation avec les données recueillies. Dans ce cas, on

dira que l’hypothèse est falsifiée, et qu’elle doit donc être rejetée. Dans le cas contraire,

c'est-à-dire lorsque les données corroborent une hypothèse, on peut simplement dire

qu’elle n’est pas rejetée. Pour simplifier nos commentaires, nous qualifierons une

hypothèse non rejetée de validée.

Dans la première partie de ce paragraphe, nous présentons les caractéristiques générales

des réseaux personnels des entrepreneurs tunisiens. Dans la deuxième partie, nous

tenterons de vérifier les hypothèses sur les facteurs de structuration de ces réseaux. Dans

la troisième partie, seront vérifiées les hypothèses sur les effets des réseaux personnels sur

la performance entrepreneuriale.

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2.1. Caractéristiques générales des réseaux personnels

Dans cette section, nous présentons les caractéristiques structurelles (taille et densité) et

interactionnelles (force des liens) des réseaux personnels des entrepreneurs interrogés. Ces

caractéristiques sont analysées au regard du secteur d’activité de l’entrepreneur et de sa

localisation géographique.

Tableau 23 : Structuration du réseau personnel par secteur d’activité

Caractéristiques du réseau personnel

Secteur Taille du réseau Densité du réseau

Pourcentage de liens forts

Artisanat 4.61 0.58 0.55

Commerce 5.39 0.65 0.58

Industrie 4.88 0.57 0.53

Services 5.68 0.63 0.57

Autres 4.43 0.61 0.54

Moyenne 5.3 0.60 0.56

Tableau 24 : Structuration du réseau personnel par zone géographique

Caractéristiques du réseau personnel

Zone

géographique Taille du réseau Densité du réseau Pourcentage de

liens forts

Le grand Tunis 5.11 0.59 0.58

Nabeul 4.68 0.54 0.54

Jendouba 4.28 0.68 0.53

Kairouan 4.18 0.65 0.51

Gabes 5.33 0.62 0.57

Sfax 5.15 0.57 0.58

Monastir 4.94 0.60 0.57

Moyenne 5.3 0.6 0.56

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168

La collecte des données a porté sur un échantillon de 177 entrepreneurs. Du point de vue

de la taille du réseau personnel de l’entrepreneur, c'est-à-dire du nombre de noms cités à la

question génératrice de noms, les répondants ont cité au total 2403 relations dont 1048

(43,6%) ont été mobilisées dans la phase de pré-démarrage, 811 (33,7%) ont été

mobilisées dans la phase de démarrage et 544 (22.7%) ont été mobilisés dans la phase de

consolidation.

En moyenne, les entrepreneurs interrogés citent 5,3 personnes, pour un minimum de 2 et

un maximum de 10. L’analyse des réseaux par secteur d’activité (tableau 23) révèle que

les entrepreneurs exerçant dans les secteurs du commerce et des services sont soutenus

par des réseaux de plus grande taille (respectivement 5.39 et 5.68 personnes), et ce par

rapport aux entrepreneurs du secteur industriel dont le réseau est en moyenne composé de

4.88 personnes. Du point de vue de la localisation géographique, la taille du réseau

augmente avec l’appartenance de l’entrepreneur aux zones côtières (Grand Tunis, Nabeul,

Sfax, Monastir et Gabes).

En ce qui concerne la densité du réseau, c'est-à-dire la proportion des liens existant entre

les membres du réseau par rapport à l’ensemble des liens possibles, la densité moyenne

des réseaux personnels des entrepreneurs interrogés est de 0.6. Les résultats par secteur

d’activité montrent que la densité moyenne des réseaux des entrepreneurs exerçant dans le

secteur industriel (57%) est inférieure à celle des réseaux des entrepreneurs exerçant dans

les secteurs commercial et des services (respectivement 65% et 63%). Du point de vue de

la localisation géographique, les résultats montrent que la densité des réseaux personnels

augmente avec l’appartenance de l’entrepreneur aux zones intérieures (Jendouba et

Kairouan).

La force des liens désigne le degré de proximité affective entre l’entrepreneur et les membres

de son réseau personnel. En moyenne, 56 % des personnes qui soutiennent les entrepreneurs

tunisiens pendant le processus de création de l’entreprise sont des personnes très proches

d’eux. L’analyse par secteur d’activité souligne que la part des liens forts dans le réseau de

l’entrepreneur est plus réduite dans le secteur industriel (53%) que dans le secteur du

commerce (58%). Notons, toutefois, que si le secteur d’activité joue sur la taille et la

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169

densité des réseaux personnels, il n’a en revanche aucun effet sur la force des liens

mobilisés par l’entrepreneur.

Du point de vue de la localisation géographique, les résultats montrent que les réseaux des

entrepreneurs installés les zones intérieures de Jendouba et Kairouan sont composés d’une

proportion moins élevée de liens forts que les réseaux des entrepreneurs installés dans les

villes côtières. Il semble donc que les liens utilisés dans la création d’entreprise dans les

zones intérieures sont plus faibles que ceux utilisés dans la création d’entreprise dans les

villes côtières.

2.2. Les facteurs de structuration des réseaux personnels

Le premier groupe d’hypothèses (H1a, H1b, H1c) a pour objet de tester l’influence de la

variable « phase de création » sur les caractéristiques des réseaux personnels mobilisés par

les entrepreneurs.

Le deuxième groupe d’hypothèses a pour objet de tester l’influence du caractère novateur

du projet (H2a, H2b et H2c), du genre de l’entrepreneur (H3a, H3b et H3c) et du degré de

sa familiarité avec le domaine d’activité (H4a, H4b et H4c) sur les caractéristiques des

réseaux personnels mobilisés.

2.2.1 L’influence de la phase de création sur le réseau personnel

Nous avons postulé dans la partie théorique de la thèse que la phase de création influence

les caractéristiques du réseau mobilisé par l’entrepreneur en termes de taille (H1a), de

densité (H1b) et de force des liens (H1c).

Selon l’hypothèse H1a, la taille du réseau varie en fonction de la phase de création. Plus

précisément, nous avons postulé que l’avancement dans le processus de développement de

l’entreprise s’accompagne d’une évolution de la taille du réseau sous forme d’une courbe

en « U ». Pour tester cette hypothèse, un test de comparaison des moyennes (ANOVA) a

été réalisé. La variable indépendante étant la phase de création (pré-démarrage, démarrage

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170

et consolidation) et la variable dépendante étant la taille du réseau. L'analyse de variance à

un facteur générera le F de Fisher permettant d'examiner l’effet de la variable

indépendante (phase de création) sur la variable dépendante (taille du réseau). Les valeurs

assumées par la statistique F sont positives et varient de zéro (représentant l'égalité

parfaite des moyennes des groupes) à l'infini (représentant des différences importantes

entre les moyennes et une variance à peu près nulle).

Le tableau suivant présente tout d’abord l’analyse de variance à un facteur pour la variable

« taille du réseau ».

Tableau 25: Taille du réseau selon la phase de création

TAILLE

177 5,92 2,033 ,153 5,61 6,22 2 10

177 4,58 1,996 ,150 4,28 4,87 0 10

99 5,49 1,631 ,164 5,17 5,82 2 10

Pré-démarrage

Démarrage

Post-démarrage

N Moyenne Ecart-typeErreur

standardBorne

inférieureBorne

supérieure

Intervalle de confianceà 95% pour la

moyenne

Min Max

TAILLE

163,473 2 81,737 21,768 ,000

1689,697 450 3,755

1853,170 452

Inter-groupes

Intra-groupes

Total

Sommedes carrés ddl

Moyennedes carrés F Signification

En comparant les moyennes des trois groupes, on constate que le réseau personnel le plus

étendu est celui mobilisé dans la phase de pré-démarrage (5.92 contacts). Par la suite

(phase de démarrage), le nombre moyen de contacts mobilisés par l’entrepreneur tombe à

4.58 contacts seulement, pour enfin augmenter de nouveau à 5.49 contacts dans la phase

de consolidation.

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171

Le test ANOVA à un facteur permet de savoir si (oui ou non) les différences des

moyennes observées dans l’échantillon reflètent des différences réelles dans la population.

La statistique F est assez élevée (21.76), on va donc rejeter l’hypothèse nulle qui propose

que les moyennes de la population sont égales. La valeur p est de 0,000. Il est donc permis

d’affirmer qu’il y’a moins d’une chance sur 100 de se tromper en disant que les moyennes

de population sont inégales.

Le test ANOVA indique l’existence (ou non) de différences entre la moyenne de la taille

du réseau dans les trois phases de création mais n’indique pas où se situent les différences.

Pour cela, il faut réaliser un test de comparaison des moyennes pour échantillons

appariés46. Le Tableau suivant montre que ce test est significatif, attestant statistiquement

les différences constatées.

Tableau 26 : Test de comparaison des moyennes pour échantillons appariés

1,34 2,540 ,191 ,96 1,72 7,013 176 ,000

,75 2,057 ,207 ,34 1,16 3,615 98 ,000

T1 - T2Paire 1

T3 - T2Paire 2

Moyenne Ecart-type

Erreurstandardmoyenne Inférieure Supérieure

Intervalle de confiance95% de la différence

Différences appariées

t ddl Sig. (bilatérale)

En examinant le graphique des moyennes (Figure13), il est possible de voir que la taille

du réseau varie conformément à notre hypothèse (en forme d’un « U »). L’hypothèse

H1a est validée.

46 Ce test est utilisé lorsqu’on souhaite comparer la moyenne de deux variables pour un seul groupe, c'est-à-dire de deux

séries de mesures portant sur les mêmes individus. La différence constatée entre deux moyennes est statistiquement

significative lorsque la probabilité p est inférieure ou égale à 0,05, ce qui correspond à un intervalle de confiance de 95%. On

considère généralement qu’un minimum de 30 individus par sous-groupe est nécessaire pour effectuer ce type de test. Notre

échantillon remplit cette condition puisque les deux sous-groupes comparés comportent chacun 177 individus.

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172

Figure 13 : Graphique des moyennes (taille du réseau)

1= Pré-démarrage; 2= Démarrage; 3= Post-démarrage

321

Moy

enne

de

TAIL

LE

6,0

5,8

5,6

5,4

5,2

5,0

4,8

4,6

4,4

Selon l’hypothèse H1b, la densité du réseau mobilisé par l’entrepreneur varie en fonction

de la phase de création. Plus précisément, nous pensons que la densité du réseau suit une

courbe en forme de « U » inversé : l’avancement dans le processus de développement de

l’entreprise s’accompagne d’une hausse suivie d’une baisse de la densité du réseau. Une

deuxième analyse de variance (ANOVA) a été réalisée afin de tester cette hypothèse. La

variable indépendante étant la phase de création (pré-démarrage, démarrage et

consolidation) et la variable dépendante étant la densité du réseau. Le tableau suivant

présente tout d’abord l’analyse de variance à un facteur.

Tableau 27 : Densité du réseau selon la phase de création

DENSITÉ

176 ,4961 ,24298 ,01832 ,4599 ,5322 ,00 1,00

177 ,7275 ,26484 ,01991 ,6882 ,7667 ,00 1,00

99 ,5815 ,20174 ,02028 ,5412 ,6217 ,20 1,00

Pré-démarrage

Démarrage

Post-démarrage

N Moyenne Ecart-typeErreur

standardBorne

inférieureBorne

supérieure

Intervalle de confianceà 95% pour la

moyenne

Min Max

DENSITÉ

4,796 2 2,398 40,378 ,000

26,666 449 ,059

31,462 451

Inter-groupes

Intra-groupes

Total

Sommedes carrés ddl

Moyennedes carrés F Signification

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173

En comparant les moyennes des groupes, on constate que le passage de la phase de pré-

démarrage à la phase de démarrage s’accompagne d’une hausse de la densité du réseau

personnel de l’entrepreneur qui passe de 49.6 % à 72.7 %. Par la suite, l’avancement dans

le processus de développement de l’entreprise (passage de la phase de démarrage à la

phase de consolidation) s’accompagne d’une baisse de la densité du réseau personnel de

14.6 %.

Le test F de Fisher permet de dire si les différences des moyennes observées dans

l’échantillon reflètent des différences réelles, il faut procéder à l’analyse des variances.

Son objectif est de tester l’hypothèse nulle qui propose que les moyennes de population

sont toutes égales. La statistique F est assez élevée (40.3), on peut donc rejeter

l’hypothèse nulle qui propose que les moyennes de la population sont égales. La relation

entre la phase de création et la densité du réseau est réelle. La valeur p du test est de

0,000. Il est donc permis d’affirmer qu’il y’a moins d’une chance sur 100 de se tromper en

disant que les moyennes de population sont inégales.

Le test de comparaison des moyennes pour échantillons appariés est significatif, attestant

statistiquement les différences constatées.

Tableau 28 : Test de comparaison des moyennes pour échantillons appariés

-,2150 ,37618 ,02836 -,2709 -,1590 -7,582 175 ,000

,1501 ,28085 ,02823 ,0941 ,2061 5,318 98 ,000

D1 - D2Paire 1

D2 - D3Paire 2

Moyenne Ecart-type

Erreurstandardmoyenne Inférieure Supérieure

Intervalle de confiance95% de la différence

t ddl Sig. (bilatérale)

En examinant le graphique des moyennes (Figure 14), il est possible de voir que la densité

du réseau varie conformément à notre hypothèse (c'est-à-dire suivant la forme d’un « U »

inversé). L’hypothèse H1b est validée.

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174

Figure 14 : Graphique des moyennes (densité du réseau)

1= Pré-démarrage; 2= Démarrage; 3= Post-démarrage

321

Moy

enne

de

DE

NS

ITÉ

,8

,7

,6

,5

,4

Selon l’hypothèse H1c, la force des liens mobilisés par l’entrepreneur varie en fonction

de la phase de création. Plus précisément, nous avons postulé que l’avancement dans le

processus de développement de l’entreprise s’accompagne d’une évolution de la force des

liens qui prend les allures d’une courbe en de « U » inversé. Le tableau suivant présente

tout d’abord l’analyse de variance à un facteur.

Tableau 29 : Force des liens mobilisées selon la phase de création

FORCE

176 ,5122 ,26769 ,02018 ,4723 ,5520 ,00 1,00

177 ,6187 ,29861 ,02245 ,5744 ,6630 ,00 1,00

99 ,5813 ,21920 ,02203 ,5376 ,6250 ,17 1,00

Pré-démarrage

Démarrage

Post-démarrage

N Moyenne Ecart-typeErreur

standardBorne

inférieureBorne

supérieure

Intervalle de confianceà 95% pour la

moyenne

Min Max

FORCE

1,021 2 ,510 6,957 ,001

32,943 449 ,073

33,963 451

Inter-groupes

Intra-groupes

Total

Sommedes carrés ddl

Moyennedes carrés F Signification

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En comparant les moyennes des groupes, on constate que le passage de la phase de pré-

démarrage à la phase de démarrage s’accompagne d’une hausse de la force des liens

mobilisés par l’entrepreneur (la proportion des liens forts dans le réseau personnel a passé

de 51.2 % à 61.8 %). Par la suite, l’avancement dans le processus de développement de

l’entreprise (passage de la phase de démarrage à la phase de consolidation) entraîne une

nouvelle baisse de la force des liens (58.1 %).

L'analyse de variance à un facteur a généré un F égal à 6.95. On va donc rejeter

l’hypothèse nulle qui propose que les moyennes de la population sont égales et donc que

la relation entre les deux variables, la phase de création et la force des liens dans le réseau,

est réelle. La valeur p du test est de 0,01. Il est donc permis d’affirmer qu’il y’a une

chance sur 100 de se tromper en disant que les moyennes de population sont inégales. Par

ailleurs, le test de comparaison des moyennes pour échantillons appariés est significatif,

attestant statistiquement les différences constatées.

Tableau 30 : Test de comparaison des moyennes pour échantillons appariés

-,1059 ,37858 ,02854 -,1622 -,0496 -3,711 175 ,000

,0330 ,33573 ,03374 -,0339 ,1000 ,979 98 ,330

F1 - F2Paire 1

F2 - F3Paire 2

Moyenne Ecart-type

Erreurstandardmoyenne Inférieure Supérieure

Intervalle de confiance95% de la différence

Différences appariées

t ddl Sig. (bilatérale)

En examinant le graphique des moyennes (Figure 15), il est possible de voir que la force

des liens varie conformément à ce que nous attendions (c'est-à-dire suivant la forme d’un

« U » inversé). L’hypothèse H1c est validée.

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Figure 15 : Graphique des moyennes (force des liens)

1= Pré-démarrage; 2= Démarrage; 3= Post-démarrage

321

Moy

enne

de

FOR

CE

,64

,62

,60

,58

,56

,54

,52

,50

2.2.2. L’influence de l’entrepreneur et du projet sur la structuration du réseau personnel

Afin d’étudier dans quelle mesure les caractéristiques du projet (caractère novateur) et

ceux de l’entrepreneur (genre et familiarité avec le domaine d’activité) sont à l’origine de

variations dans les caractéristiques du réseau personnel, les données ont été soumises à

des analyses de régression multiple. Étant donné que les trois variables à expliquer (taille

du réseau, densité du réseau et force des liens) ont été mesurées à trois reprises (au pré-

démarrage, au démarrage et à la consolidation) nous avons réalisé neuf séries de

régressions multiples.

L’utilisation de la régression multiple suppose, tout d’abord, de vérifier la normalité des

distributions ou plus pratiquement la normalité de la distribution des résidus. Nous devons

ensuite s’assurer de l’absence de phénomène de multicolinéarité. Les deux critères à

respecter sont les suivants : aucune tolérance ne doit être inférieure à 0,30 et qu’aucun

VIF ne doit être supérieur à 3.

Nous présentons, pour chaque variable explicative du modèle, son coefficient de

régression standardisé, qui représente le coefficient dans l’équation de régression. Les

coefficients standardisés correspondent aux coefficients calculés pour les variables

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177

explicatives centrées et réduites afin de tenir compte de l’impact des caractéristiques des

échelles de mesure de chaque variable. Ils permettent de comparer l’influence respective

des variables indépendantes. Nous nous sommes référés au coefficient de détermination

multiple R² (plus ce coefficient est proche de 1, plus les valeurs observées et les valeurs

calculées par le modèle sont proches au seuil > 0,05) et au test de Fisher (rapport entre la

variance expliquée par la régression et la variance résiduelle due à l’erreur) comme

indices de la qualité de la représentation.

2.2.2.1 L’effet sur la « taille du réseau »

Afin d’étudier dans quelle mesure le caractère novateur du projet, le genre de

l’entrepreneur et son degré de familiarité avec le domaine d’activité expliquent la taille du

réseau personnel, les données ont été soumises à trois analyses de régression multiple :

une pour chaque phase du processus de création et de développement de l’entreprise. La

vérification des valeurs des tolérances et des VIF montre qu’il y’a aucune valeur

anormale. Par ailleurs, l’exploration des distributions des résidus permet de constater

qu’ils se distribuent approximativement selon une loi normale écartant ainsi tout problème

d’hétéroscédasticité.

Tableau 31 : Régression mettant en évidence l’impact des caractéristiques de

l’entrepreneur et du projet sur la taille du réseau

Variable à expliquer :

« Taille du réseau »

Signe prédit

Pré-démarrage Démarrage Consolidation

Genre Homme vs. Femme + . 387*** .182* . 416***

Caractère Novateur + -. 304*** .067 -.041

Familiarité avec le domaine

d’activité

- -.225** -.213** -.073

Durbin-Watson 1.99 1.71 1.60

R² .241 .213 .129

R² ajusté .223 .191 .109

Test F 13.663*** 5.81** 6.838***

Seuil de significativité : *** p < 0,001; ** p<0,05; * p<0,10.

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178

Le tableau précédent montre que les trois régressions portant sur la variable « Taille du

réseau » sont globalement significatives, même si les valeurs de F restent relativement

faibles. Les coefficients de détermination multiple (R2) sont comprises entre 0.241 et

0.113 ce qui est un résultat faible mais acceptable. Les variables proposées ont permis

d’expliquer 24.1% de la variance totale de la taille du réseau mobilisé au pré-démarrage,

11.3% de la variance de la taille du réseau mobilisé au démarrage et 12.9% de la variance

de la taille du réseau mobilisé à la consolidation. Les R2 ajustés – qui tiennent compte du

nombre de variables du modèle par rapport à la taille de l’échantillon – ne sont que

légèrement inférieurs ce qui indique une bonne robustesse des trois modèles de régression.

Passons maintenant à l’examen des coefficients de régression standardisés associés à

chacune des variables explicatives. Les résultats montrent que la variable la plus

significative dans les trois séries de régression est la variable « genre ». Les valeurs des

coefficients de régression standardisés montrent que cette variable dichotomique a une

influence significative positive sur la taille des réseaux mobilisés dans la phase de pré-

démarrage (β=.387), dans la phase de démarrage (β=.182) ainsi que dans la phase de

consolidation (β=.352). La variable « genre » influence donc la taille du réseau personnel

mobilisé, quelque soit la phase de création. Les résultats suggèrent que les réseaux des

entrepreneurs hommes sont significativement plus étendus que les réseaux des

entrepreneurs femmes, indépendamment de la phase de création. Ce résultat est confirmé

aussi par le test de comparaison des moyennes (ANOVA à un facteur) qui montre que les

contacts mobilisés par les entrepreneurs hommes sont significativement plus nombreux

que ceux mobilisés par les entrepreneurs femmes. Nous pouvons donc affirmer que

l’hypothèse H3a est validée.

Tableau 32 : Taille du réseau mobilisé selon le genre

Taille du réseau

Nombre Moyenne F Sig

Hommes Pré-démarrage Femmes Total

146 31

177

6.27 4.23 5.92

30.255

0.000

Hommes Démarrage Femmes Total

146 31

177

4.75 3.77 4.58

6.249

0.01

Hommes Consolidation Femmes Total

82 17 99

5.80 4.00 5.49

20.706

0.000

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179

Notre hypothèse H2a stipule que plus le projet est novateur et plus le réseau mobilisé est

large. Nos résultats ne confirment pas globalement cette hypothèse. Les valeurs faibles et

non significatives des coefficients de régression standardisés montrent que les

entrepreneurs qui poursuivent un projet de type « innovation » ne mobilisent pas un plus

grand nombre de contacts que ceux qui poursuivent un projet de type « imitation ». Au

contraire, et de façon surprenante, on peut observer qu’il y a une relation négative entre le

caractère novateur du projet et la taille du réseau mobilisé dans la phase de pré-démarrage

(β=-.304), ce qui va dans le sens opposé de notre hypothèse. L’hypothèse H2a est donc

rejetée. Nous reviendrons à la discussion de ce résultat inattendu dans le chapitre suivant

de la thèse.

Les résultats montrent aussi que la familiarité avec le domaine d’activité a un impact

significatif sur la taille du réseau mobilisé par l’entrepreneur uniquement pendant les deux

premières phases du processus de développement de l’entreprise, à savoir le pré-

démarrage et le démarrage avec des coefficients de régression significatifs (.-225 et -

.213). En effet, pendant ces deux phases précoces du processus de développement de

l’entreprise, les entrepreneurs qui maîtrisent peu le données du domaine d’activité dans

lequel ils se sont engagés sont obligés de s’appuyer sur le soutien d’un grand nombre de

personnes afin de remplacer leur manque d’expérience et de connaissances dans le

domaine. Toutefois, ceci n’est pas le cas dans la phase de consolidation (le coefficient de

régression est faible et non significatif). Cela s’explique par le fait qu’au fur et à mesure

de l’avancement du projet, les différences entre entrepreneurs quant au degré de

familiarité avec le domaine d’activité tendent à s’affaiblir avec le temps. L’hypothèse H4a

est partiellement vérifiée.

On observe que, bien que les trois modèles de régression soient significatifs, les

ajustements restent relativement faibles (les R² ajustés sont peu élevés). Les variables

indépendantes expliquent entre 10.9 % et 22.3 % des variations de la variable « taille du

réseau ». Cela suggère que les variables utilisées ne sont pas les seuls déterminants de la

taille du réseau personnel.

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180

2.2.2.2 L’effet sur la « densité du réseau »

Afin d’étudier dans quelle mesure les caractéristiques du projet (caractère novateur) et les

caractéristiques de l’entrepreneur (genre et familiarité avec le domaine d’activité)

expliquent la densité du réseau personnel, les données ont été soumises à des analyses de

régression multiple.

L’utilisation d’un modèle de régression multiple suppose, tout d’abord, de vérifier la

normalité des distributions ou plus pratiquement la normalité de la distribution des

résidus. Nous devons ensuite s’assurer de l’absence de phénomène de multicolinéarité.

Les deux critères à respecter sont les suivants : aucune tolérance ne doit être inférieure à

0,30 et qu’aucun VIF ne doit être supérieur à 3. Les valeurs des tolérances et des VIF

présentées dans l’annexe montrent qu’aucune valeur anormale n’y apparaît. Par ailleurs,

l’exploration des résidus permet de constater qu’ils se distribuent approximativement

selon une loi normale.

Tableau 33 : Régression mettant en évidence l’impact des caractéristiques de

l’entrepreneur et du projet sur la densité du réseau

Variable à expliquer : « Densité

du réseau »

Signe prédit

Pré-démarrage Démarrage Consolidation

Genre Homme vs. Femme - -.270*** -.140* -.104

Caractère Novateur - .309*** -.09 -.116

Familiarité avec le domaine

d’activité

+ .023 .044 .104

Durbin-Watson 1.994 1.74 1.60

R² .240 .171 .087

R² ajusté .227 .155 .034

Test F 18.105*** 08.29* 02.19

Seuil de significativité : *** p < 0,001; ** p<0,05; * p<0,10.

Le tableau précédent montre que deux parmi les trois régressions portant sur la variable

« densité du réseau » sont significatives avec des valeurs de F respectifs de 18.10 de

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181

08.29. Toutefois, la troisième régression (celle relative à la densité du réseau mobilisé

dans la phase de consolidation) n’est pas significative. Les coefficients de détermination

multiple (R2) pour les deux régressions significatives sont compris entre 0.24 et 0.171 ce

qui est un résultat faible mais acceptable. Il a donc été possible d’expliquer entre 24 % et

17 % de la variance totale de la variable dépendante selon la phase de création. Les

valeurs du R2 ajusté sont légèrement inférieures.

L’examen des coefficients de régression standardisés montre que l’influence du

« caractère novateur du projet » sur la densité du réseau est significative uniquement dans

la phase de pré-démarrage (β =.309). Toutefois, et à l’instar du résultat trouvé par rapport

à la variable « taille du réseau », cette influence est de sens opposé à celui que nous avons

présumé dans notre hypothèse. En effet, et contrairement à ce que nous attendions, plus le

projet poursuivi par l’entrepreneur est novateur et plus le réseau mobilisé est dense.

L’hypothèse H2b est donc rejetée. Nous reviendrons en détail sur les causes possibles de

ce résultat dans notre prochain chapitre de discussion.

En outre, l’impact de la « familiarité avec le domaine d’activité » sur la densité du réseau

est très faible et non significatif dans les trois phases de création. Le niveau d’expérience

et de connaissance préalable du domaine ne semble pas influencer l’interreconnaissance

entre les membres du réseau de soutien de l’entrepreneur. L’hypothèse H4b est donc

rejetée.

Les résultats indiquent également que la variable « genre » a une influence significative

sur la densité du réseau mobilisé à la phase de pré-démarrage (β=-.27 ; Sig<0.000) et à la

phase de démarrage (β=-.140 ; Sig<0.000). Les réseaux mobilisés par les hommes

entrepreneurs dans ces deux phases de création sont significativement moins denses que

ceux mobilisés par les femmes. Ce résultat est confirmé aussi par le test de comparaison

des moyennes (ANOVA à un facteur) qui montre que les contacts mobilisés par les

entrepreneurs hommes dans les deux premières phases de création sont significativement

moins dispersés que ceux mobilisés par les entrepreneurs femmes. L’hypothèse H3b est

donc validée.

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Tableau 34 : Densité du réseau mobilisé selon le genre

Densité du réseau

Nombre Moyenne F Sig

Hommes

Pré-démarrage Femmes

Total

145

31

176

48.3 %

65.8 %

51.38 %

13.86

0.000

Hommes

Démarrage Femmes

Total

146

31

177

74.3 %

65.0 %

72.7 %

3.192

0.07

Hommes

Consolidation Femmes

Total

82

17

99

58.0 %

58.7 %

58.1 %

0.017

0.898

2.2.2.3 L’effet sur la « force des liens »

Afin d’étudier dans quelle mesure les caractéristiques du projet (caractère novateur) et les

caractéristiques de l’entrepreneur (genre et familiarité avec le domaine d’activité)

expliquent la force des liens dans le réseau, les données ont été soumises à trois analyses

de régression multiple. L’utilisation d’un modèle de régression multiple suppose, tout

d’abord, de vérifier la normalité des distributions ou plus pratiquement la normalité de la

distribution des résidus. Nous devons ensuite s’assurer de l’absence de phénomène de

multicolinéarité. Les deux critères à respecter sont les suivants : aucune tolérance ne doit

être inférieure à 0.30 et qu’aucun VIF ne doit être supérieur à 3. Les valeurs des tolérances

et des VIF présentées dans l’annexe montrent qu’aucune valeur anormale n’y apparaît. Par

ailleurs, l’exploration des résidus permet de constater qu’ils se distribuent selon une loi

normale.

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Tableau 35 : Régression mettant en évidence l’impact des caractéristiques de

l’entrepreneur et du projet sur la force des liens

Variable à expliquer :

« Force des liens »

Signe prédit

Pré-démarrage Démarrage Consolidation

Genre Homme vs. Femme - -.252*** -.166** -.245**

Caractère Novateur - .069 -.103 -.010

Familiarité avec le domaine

d’activité

+ .039 .098 -.036

Durbin-Watson 1.66 1.69 1.74

R² .077 .046 .0331

R² ajusté .075 .029 -.204

Test F 4.37** 2.76** 3.69*

Seuil de significativité : *** p < 0,001; ** p<0,05; * p<0,10.

Le Tableau précédent montre que les régressions réalisées sont à peine significatives avec

des valeurs de F qui sont très faibles (respectivement 4.37, 2.76 et 3.69). Les valeurs des

R2 sont aussi très faibles (respectivement 0.07, 0.04 et 0.03). Ces résultats montrent que

les variables explicatives n’expliquent qu’une petite partie de la variance totale de la

variable « force des liens ». Par ailleurs, les coefficients de régression standardisés (β) ne

sont significatifs que pour la variable « genre ». Les coefficients des autres variables

explicatives sont tous non significatifs. Par conséquent, les hypothèses H2c et H4c ne sont

pas acceptées.

Les résultats indiquent que le « genre » a une influence significative sur la variable « force

des liens » dans les trois phases de création. La proportion des liens forts dans le réseau

des entrepreneurs femmes est significativement plus élevée que celle dans le réseau des

entrepreneurs hommes. Ce résultat est confirmé aussi par le test de comparaison des

moyennes (ANOVA à un facteur) qui montre que les liens mobilisés par les femmes sont

significativement plus forts que ceux mobilisés par les hommes. L’hypothèse H3c est

donc validée.

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Tableau 36 : Force des liens mobilisés selon le genre

Densité du réseau

Nombre Moyenne F Sig

Hommes

Pré-démarrage Femmes

Total

145

31

177

48.7 %

66.5 %

51.3 %

12.01

0.001

Hommes

Démarrage Femmes

Total

145

31

177

60.2 %

72.5 %

62.4 %

4.49

0.03

Hommes

Consolidation Femmes

Total

82

17

99

56.7 %

67.7 %

58.6 %

3.51

0.06

2.3. Les effets du réseau personnel sur la performance

Il s’agit ici d’étudier dans quelle mesure les caractéristiques du réseau personnel (taille du

réseau, densité du réseau et force des liens) expliquent la variation dans la performance

des entrepreneurs. La performance est mesurée dans trois temps différents par trois

indicateurs différents.

Étant donné que toutes les variables sont de nature métrique, nous utilisons la méthode de

régression multiple. Mais tout d’abord, il faut s’assurer, d’une part, que les variables

explicatives ne sont pas trop corrélées entre elles, et d’autre part, qu’il n’existe pas de

valeurs extrêmes (au niveau des variables explicatives) qui pourraient biaiser l’estimation

des paramètres du modèle de régression. L’examen des corrélations entre les variables

explicatives montre qu’elles sont toutes très faibles, et à une exception près, non

significatives. La condition d’indépendance des variables explicatives semble donc

satisfaite. Le nuage de points entre la variable expliquée et chacune des variables

explicatives montre l’inexistence d’observations extrêmes.

Afin d’étudier dans quelle mesure les caractéristiques du réseau personnel de

l’entrepreneur (taille, densité et force des liens) et sont à l’origine de la variation dans la

performance de la nouvelle entreprise, les données ont été soumises à des analyses de

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régression multiple. Étant donné que la variable à expliquer (performance) a été mesurée à

trois reprises (au pré-démarrage, au démarrage et à la consolidation) nous avons réalisé

trois séries de régression multiple.

Après vérification des postulats de base d’application de la régression (normalité de la

distribution des résidus et absence de multicolinéarité), nous avons estimé notre modèle

théorique. Nous utilisons la méthode de la régression bloquée de la variable à expliquer

« performance de l’entreprise » sur l’ensemble des variables explicatives (trois variables)

et de contrôle (4 variables).

Nous présentons pour chaque variable explicative et de contrôle introduites dans le

modèle son coefficient de régression standardisé, qui représente le coefficient dans

l’équation de régression. Les coefficients standardisés correspondent aux coefficients

calculés pour les variables explicatives centrées et réduites afin de tenir compte de

l’impact des caractéristiques des échelles de mesure de chaque variable. Ils permettent de

comparer l’influence respective des variables indépendantes. Nous nous sommes référés

au coefficient de détermination multiple R² (plus il ce coefficient est proche de 1, plus les

valeurs observées et les valeurs calculées par le modèle sont proches au seuil > 0,05) et au

test de Fisher (rapport entre la variance expliquée par la régression et la variance

résiduelle due à l’erreur) comme indices de la qualité de la représentation. Les résultats de

la régression sont présentés dans le tableau suivant.

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Tableau 37 : Régression mettant en évidence l’impact du réseau personnel sur

la performance

Variable à expliquer : Performance

Pré-démarrage

(durée de

création)

Démarrage

(croissance

du CA)

Consolidation

(croissance du CA)

Taille du réseau -.458*** .155* .047

Densité du réseau -.287*** -.161* .026

Variables

explicatives

Force des liens -.006 .016 -.002

Expérience de l’entrepreneur (années) -.105* .095* .065

Age de l’entrepreneur (années) -.031 .002 .0047 Secteur d’activité (1= comm ; 0=

autres) .068 .051 -.133

Variables

de contrôle

Taille de l’entreprise (capital) ---- .007 .009

Durbin-Watson 1.64 1.61 1.48

R² .231 .216 .114

R² ajusté .203 .187 .094

Test F 8.39** 7.14* 1.74

Seuil de significativité : *** p < 0,001; ** p<0,05; * p<0,10.

L’examen des valeurs du F (tableau 34) montre que la régression relative à la phase de

consolidation n’est pas significative. Donc la signification collective des variables

explicatives est rejetée.

Toutefois, les deux autres régressions visant à expliquer la variable « performance » dans

les deux premières phases de création (pré-démarrage et démarrage) sont globalement

significatives. Les valeurs de F restent, toutefois, relativement faibles. Les coefficients de

détermination multiple (R2) sont respectivement de 0.231 et 0.216, ce qui est un résultat

acceptable. Les variables proposées ont permis d’expliquer respectivement 23.1% et 21 %

de la variance totale de la variable « performance ». Les valeurs du R2 ajusté sont

légèrement inférieurs (respectivement 0.203 et 0.187) ce qui indique une bonne robustesse

du modèle de régression.

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Passons maintenant à l’examen des coefficients de régression standardisés associés aux

variables explicatives et aux variables de contrôle. Parmi les trois explicatives du modèle,

deux sont significativement associées à la performance de l’entreprise dans les deux

premières phases de création. Il s’agit des variables « taille du réseau » (β respectivement

égal à -.458*** et -.155*) et de la variable « densité du réseau » (le β est respectivement

égal à -.267*** et -.161*). Ce résultat montre bien que les entrepreneurs qui s’appuient

sur un réseau à la fois plus étendu et moins dense réalisent une meilleure performance.

Plus précisément, ces entrepreneurs mettent moins de temps pour créer leurs entreprises et

affichent une plus grande croissance de leur chiffre d’affaires dans les deux premières

années d’activité.

Toutefois, ceci n’est pas le cas pour les entrepreneurs qui s’appuient sur des liens plus

forts : le coefficient de régression standardisé associé à cette variable n’est pas significatif

quelque soit la phase de création. Nos résultats ne confirment pas l'idée selon laquelle

s’appuyer sur des liens plus forts entraînerait une meilleure performance de l’entreprise.

L’hypothèse H6 est rejetée.

L’expérience de l’entrepreneur est la seule variable de contrôle qui semble avoir un

impact significatif sur la performance en phase de pré-démarrage (β=.-105*) et de

démarrage (β=.095*). Les entrepreneurs qui ont plus d’expérience mettent moins de temps

dans la création de leurs entreprises et réalisent une plus grande croissance de leur chiffre

d’affaires. Toutefois, cela n’est pas le cas pour les trois autres variables de contrôle (âge,

taille et secteur d’activité).

En résumé, nos résultats suggèrent que l’impact de la taille et de la densité du réseau

personnel sur la performance est significatif uniquement dans les deux premières phases

du processus de développement de l’entreprise (pré-démarrage et démarrage) et pas dans

la phase de consolidation. Les hypothèses H5 et H7 sont donc partiellement acceptées. Par

ailleurs, les valeurs des coefficients de régression standardisés (β) diminuent avec

l’avancement du processus de création et de développement de la nouvelle entreprise. Ce

résultat montre que l’effet des réseaux personnels sur la performance s’affaiblit avec le

temps.

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188

2.4. Le rôle modérateur de l'environnement dans la relation réseau

personnel- performance

Nous postulions que l’incertitude de l’environnement pouvait jouer un rôle de modérateur

sur la relation entre les caractéristiques du réseau personnel et la performance de

l’entreprise. L'objectif est de déterminer si l'incertitude environnementale (variable

métrique) modifie la force de la relation réseau personnel/performance. Pour cela, la

procédure de Baron et Kenny (1986) préconise d’estimer un modèle de régression avec un

terme d’interaction. Nous examinons s’il y a ou non une amélioration significative de la

qualité explicative des modèles générés par la régression (autrement dit une amélioration

significative du R2) lors de l’introduction du produit de la variable explicative et de la

variable modératrice.

La variable dépendante est la variable dépendante de la relation principale (performance),

et la variable indépendante correspond au produit entre chacune des variables

indépendantes de la relation principale (taille, densité et force) et la variable modératrice

(degré d’incertitude environnementale). L’observation des coefficients corrélations a

permis de vérifier que la variable modératrice n’est pas corrélée ni avec la variable

explicative, ni avec la variable à expliquer.

Le tableau suivant fournit les résultats de l’estimation des modèles de régression

correspondants.

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Tableau 38 : Test de l’incertitude environnementale comme modérateur de la

relation réseau personnel/performance

Variable à expliquer Variables explicatives

F

p

R2 ajusté Taille

Taille× Incertitude

31.241

15.681

0.000

0.000

0.147

0.143

Densité

Densité× Incertitude

17.14

7.103

0.01

0.08

0.112

0.073

Performance

(Pré-démarrage)

Force

Force× Incertitude

1.12

1.89

n.s

n.s

0.004

0.074

Taille

Taille× Incertitude

11.38*

6.211*

0.000

0.000

0.127

0.119

Densité

Taille× Incertitude

7.23*

5.14*

0.000

0.000

0.104

0.087

Performance

(Démarrage)

Force

Force× Incertitude

0.354

0.311

n.s

n.s

0.04

0.04

Taille

Taille× Incertitude

0.98

0.25

n.s

n.s

0.002

0.001

Densité

Taille× Incertitude

1.44

2.20

n.s

n.s

0.005

0.006

Performance

(Consolidation)

Force

Force× Incertitude

1.10

1.78

n.s

n.s

0.002

0.006

L’examen du tableau 35 montre que l’introduction de la variable modératrice « incertitude

environnementale » n’a pas permis d’augmenter la qualité des modèles de régression, et

ce pour l’ensemble des variables explicatives, et quelque soit la phase de création. Ainsi,

ni les valeurs des coefficients de détermination R² ajustés ni les valeurs du F n’ont

augmenté.

Ces résultats ne permettent pas de confirmer un effet modérateur de l’incertitude

environnementale sur la relation réseau personnel/performance. Par conséquent,

l’hypothèse H8 est rejetée.

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Tableau 39 : Résultats des tests des hypothèses de recherche

H1 Le réseau mobilisé par l’entrepreneur varie selon la phase de

création

Acceptée

H2 Le réseau mobilisé par l’entrepreneur varie selon le caractère

novateur de son projet

Rejetée

H3 Le réseau mobilisé par l’entrepreneur varie selon le genre Acceptée

H4 Le réseau mobilisé par l’entrepreneur varie selon le degré de

familiarité avec le domaine d’activité

Partiellement

Acceptée

H5 Il y’a une relation positive entre la densité du réseau et la

performance de l’entreprise

Partiellement

Acceptée

H6 Il y’a une relation positive entre la force des liens et la

performance de l’entreprise

Rejetée

H7 Il y’a une relation positive entre la taille du réseau et la

performance de l’entreprise

Partiellement

Acceptée

H8 La relation entre réseau personnel et performance est modérée

par le degré d'incertitude environnementale

Rejetée

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Conclusion du chapitre

L’objectif de la thèse était de déterminer les facteurs de structuration et les effets sur la

performance des réseaux personnels mobilisés par les entrepreneurs tunisiens.

La revue de la littérature nous a permis de classer les facteurs de structuration des réseaux

personnels mobilisés par les entrepreneurs en trois catégories : des facteurs relatifs au

processus (phase de création), des facteurs relatifs au projet de création (caractère

novateur) et des facteurs relatifs à l’entrepreneur (genre et familiarité avec le domaine

d’activité). Grâce à l’analyse de la variance (ANOVA), il nous a été possible de montrer

que les réseaux mobilisés par les entrepreneurs sont structurés différemment selon la

phase de création et de développement de l’entreprise. En effet, nos résultats indiquent

que l’avancement dans le processus de création s’accompagne d’une évolution du réseau

mobilisé par l’entrepreneur (en termes de taille, de nombre de trous de structuraux et de

nombre de liens faibles). Cette évolution du réseau prend la forme d’une courbe curviligne

en « U ». En outre, la régression multiple a montré que le caractère novateur du projet

n’influence pas la mobilisation du réseau personnel. Ceci n’est pas le cas, toutefois, pour

les facteurs relatifs à l’entrepreneur. Ainsi, les variables « genre » et « familiarité avec le

domaine d’activité » ont un impact fort et significatif sur les caractéristiques du réseau

mobilisé. Toutefois, les variables proposées par notre modèle expliquent une faible

proportion des variations des variables à expliquer. Cela indique que d’autres variables

explicatives que celles que nous avons proposées peuvent influencer la structuration du

réseau personnel.

En ce qui concerne l’impact du réseau personnel (taille, densité et force des liens) sur la

performance des entrepreneurs, nos résultats indiquent que les entrepreneurs qui

s’appuient sur un réseau de relations à la fois plus étendu et moins dense mettent moins de

temps pour créer leurs entreprises et réalisent une plus grande croissance de leur chiffre

d’affaires.

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Chapitre 6 :

DISCUSSION DES RÉSULTATS

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Chapitre 6 : Discussion des résultats

Introduction

Dans le chapitre précèdent, nous avons présenté les résultats des différentes analyses

statistiques de notre étude au regard des questions de recherche. Ils confirment certaines

hypothèses émises mais ils nuancent ou même contredisent d’autres hypothèses. Le

présent chapitre se propose d’exposer de manière claire et précise la réponse aux

questions de recherche. La première partie de ce chapitre sera consacrée au rappel des

principaux objectifs de recherche. Dans une deuxième partie, nous présentons les

principaux résultats, nous les interprétant et nous discutons en détail afin de leur donner

un sens.

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1. Rappel des questions et objectifs de la recherche

Plusieurs constats constituent le point de départ de cette recherche doctorale. D’abord, le

thème des réseaux personnels des créateurs d’entreprises est parmi les thèmes de

recherche en entrepreneuriat qui suscitent le plus d’engouement et d’intérêt parmi les

chercheurs. Toutefois, l’examen de la littérature montre que très peu de recherches ont été

menées sur les réseaux personnels des entrepreneurs dans les pays en voie de

développement. Ce constat semble être paradoxal et en totale contradiction avec

l’importance des relations personnelles dans la création, le démarrage et la réussite des

entreprises dans ces pays.

Ensuite, la plupart des recherches réalisées sur ce sujet se sont focalisées sur les effets des

réseaux personnels en montrant que le réseau de relations est un important pourvoyeur de

ressources utiles à la création et à la réussite de la nouvelle entreprise. Beaucoup de

questions restent sans réponse. Ainsi, on ne sait pas encore comment l’entrepreneur utilise

son réseau de relations avant, pendant et après le processus de création de l’entreprise ?

Sur quelle base choisit-il les relations qu’il mobilise ? Comment passe-il d’un réseau à un

autre ?

Le premier objectif de la recherche était de déterminer les facteurs qui influencent le choix

des réseaux (relations) mobilisés par les entrepreneurs. Les recherches sur ce sujet se font,

en effet, très rares. Ce désintérêt s’explique par le fait que les chercheurs ont adopté soit

une approche déterministe du comportement de l’entrepreneur où il est présenté comme

quelqu’un qui n’a aucun contrôle sur son réseau de relations, soit une approche héroïque

de ce même entrepreneur considéré alors comme un sur-homme au dessus des

contingences sociales.

Nous nous sommes intéressés dans un premier temps, aux facteurs influençant la

structuration du réseau personnel. Ce dernier est analysé en tant que variable à expliquer

et non pas en tant que variable explicative. Ce faisant, nous nous situons en amont à la

plupart des autres recherches qui se sont souvent intéressées aux effets des réseaux. Notre

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195

principale idée est que différents réseaux sont mobilisés à différents moments, par

différents entrepreneurs et pour différents projets.

Parallèlement aux déterminants des réseaux personnels, nous nous intéressons également

à leurs effets sur la performance entrepreneuriale. De variable à expliquer, le réseau

personnel de l’entrepreneur est désormais analysé en tant que variable explicative. Le

second objectif de la recherche est d’analyser l’impact du réseau personnel sur la

performance. Plus précisément, il s’agit de déterminer quelles caractéristiques du réseau

agissent sur quelles dimensions de la performance et sous quelles conditions. Ce second

volet de notre recherche vient compléter le premier volet sur les déterminants des réseaux

personnels.

La question centrale de la recherche est Comment et avec quels effets les entrepreneurs

tunisiens utilisent leurs réseaux personnels pendant le processus de création et de

développement de l’entreprise?

2. Discussion des principaux résultats

Certains résultats principaux ont été discutés dans le chapitre précédent de cette thèse. Ce

paragraphe les synthétise, les discute et les compare aux résultats des travaux antérieurs.

Les résultats concernant les facteurs de structuration des réseaux personnels seront tout

d’abord traités, et seront suivis des commentaires sur les effets de ces réseaux sur la

performance.

2.1. Les caractéristiques générales des réseaux personnels

Du point de vue de la taille du réseau, les répondants citent en moyenne 5,3 personnes.

Par rapport aux recherches précédentes (Birley et al. 1991, Julien, 1995 ; Aldrich, 2000),

le réseau personnel des entrepreneurs tunisiens est relativement peu étendu. Ce résultat

semble alors contre intuitif et contraste avec l’idée que les relations personnelles sont plus

sollicitées dans les pays en voie de développement que dans les pays développés. Même si

cette idée peut garder tout son sens pour les liens quotidiens de sociabilité, dès lors que

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196

l’on s’intéresse aux liens « instrumentaux » d’accès aux ressources, elle ne semble plus

vérifiée.

Nos résultats ont aussi révélé que les réseaux personnels des entrepreneurs tunisiens sont

structurés différemment selon le secteur d’activité de l’entreprise et sa localisation

géographique. Plus précisément, les entrepreneurs exerçant dans les secteurs du commerce

et des services mobilisent des réseaux plus étendus que les réseaux mobilisés par les

entrepreneurs du secteur industriel. Ce résultat peut s’expliquer par le fait que les

entrepreneurs du secteur industriel se consacrent d’avantage à renforcer les capacités

organisationnelles et technologiques de leurs entreprises (qualité des produits, service

après ventes, niveau des prix, efficacité de la politique de promotion des ventes), et ce

indépendamment des efforts déployés pour développer leur portefeuille relationnel. En

contre partie, les entreprises commerciales se préoccupent d’avantage des activités

relationnelles. Ces entreprises, qui sont constamment à la recherche de nouveaux clients,

doivent fréquemment cultiver de nouvelles relations et entretenir leurs relations

préexistantes pour pouvoir sauvegarder et étendre leur réputation et écouler leurs produits

et services.

Par ailleurs, et à côté de ces différences sectorielles « naturelles », les cadres

institutionnels et législatifs du secteur commercial et celui des services dans les pays en

voie de développement sont souvent moins développés que ceux du secteur manufacturier.

Ainsi, plusieurs activités commerciales dans ces pays ne sont pas complètement ouvertes

à la libre concurrence du marché. Pour ces activités, l’accès aux marchés se jouerait alors

non pas sur des éléments d’ordre rationnel (tels que le niveau des prix ou la qualité des

produits ou services) mais plutôt sur des aspects plus relationnels tels que le

« clientélisme », le « copinage », la recommandation ou l’échange de faveurs. Dans ces

conditions, les responsables des entreprises commerciales ont certainement plus d’intérêt

à élargir leurs réseaux de relations pour initier et maintenir des liens de coopération et des

relations privilégiées avec leur environnement (autres entreprises, responsables politiques,

personnes bien placées) pour décrocher des marchés et faire face à l’incertitude inhérente

à leur secteur.

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197

Du point de vue de la localisation géographique, le nombre de relations augmente avec

l’appartenance de l’entrepreneur aux régions côtières (Grand Tunis, Nabeul, Sfax,

Monastir et Gabes). Ce résultat peut s’expliquer par le fait que les régions côtières

connaissent une forte concentration des activités entrepreneuriales par rapport aux régions

internes comme Jendouba et Kairouan. Or, la dynamique économique d’une région

influence positivement la fréquence d'échange entre entrepreneurs (Saxenian, 2001) et

pourrait donc expliquer la différence de taille des réseaux de soutien à l'entrepreneuriat.

Denieuil (1992) a trouvé un résultat semblable dans son étude réalisée auprès des

entrepreneurs de la région de Sfax.

La densité du réseau, ou le degré d’interreconnaissance entre les membres du réseau, varie

aussi selon le secteur d’activité et la zone géographique. Les résultats montrent que les

entrepreneurs exerçant dans le secteur industriel mobilisent des réseaux moins denses que

les réseaux personnels mobilisés par les entrepreneurs exerçant dans les secteurs

commercial et des services. L’analyse souligne aussi que la part des liens forts dans le

réseau de l’entrepreneur est plus réduite dans le secteur industriel que dans le secteur du

commerce. L’importance des liens forts et denses dans l’appui à l’activité entrepreneuriale

dans le secteur commercial doit être mise en relation avec la nature même de ce secteur

qui repose, plus que toute autre secteur, sur la confiance réciproque (liens forts) et

l’interreconnaissance (densité).

Du point de vue de la localisation géographique, les résultats montrent que la densité des

réseaux personnels augmente avec l’appartenance de l’entrepreneur aux zones intérieures

(Jendouba et Kairouan) plutôt qu’aux zones côtières. Ce résultat peut s’expliquer par le

fait que les premières zones sont caractérisées par une forte concentration des relations

familiales (la probabilité que les relations familiales se connaissent entre elles est très

forte). Dans les régions internes (rurales) de la Tunisie, tout le monde connaît tout le

monde et parle à tout le monde. Ceci expliquerait la forte densité qui caractérise les

réseaux des entrepreneurs.

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198

Du point de vue de la force des liens, c'est-à-dire du degré de proximité affective entre

l’entrepreneur et les membres de son réseau, les entrepreneurs installés les zones

intérieures s’appuient sur une proportion moins élevée de liens forts que les entrepreneurs

installés dans les villes côtières. Les relations de soutien à l’activité entrepreneuriale dans

les zones intérieures sont donc plus faibles que celles impliquées dans cette même activité

dans les villes côtières. Ce résultat contraste avec les recherches précédentes qui ont

montré la prépondérance des relations de solidarité familiales (c'est-à-dire des liens forts)

dans les zones intérieures de la Tunisie, par rapport au poids de ces mêmes relations dans

les villes côtières (Boutaleb, 1998). Alors que les relations sociales dans les régions de

Tunis et du Sahel sont fondées sur une logique instrumentale et temporelle (liens faibles et

épars), les relations sociales dans les régions intérieures reposent beaucoup plus sur les

solidarités familiales et communautaires (liens forts et denses) fondées sur l’appartenance

ethnique et culturelle (Puig, 2003)47.

A première vue ces arguments sont en contradiction avec le résultat de notre enquête qui a

montré que les liens forts sont plus impliqués dans le soutien à l’activité entrepreneuriale

dans les zones côtières que dans les régions internes. Or, ce résultat pourrait être du au fait

que les entrepreneurs dans les régions intérieures sont privés du soutien de leurs familles

étant donné qu'ils sont souvent issus de familles de petits paysans qui n’ont ni les moyens

ni les connaissances nécessaires pour soutenir l'action de leur enfants entrepreneurs. En

outre, l’importance de la pauvreté et du chômage dans ces zones et l’absence d’une

tradition entrepreneuriale familiale ne font que réduire l’importance des liens forts et

denses dans le soutien à la création d’entreprise. Les entrepreneurs dans ces régions ne

peuvent alors compter sur leurs liens forts de solidarité familiale pour se ressourcer et

n’ont d’autre choix que de s’orienter vers les cercles relationnels éloignés de liens faibles

(amis de leurs amis, soutien institutionnel, etc.).

En contre partie, les zones côtières sont caractérisées par une plus grande tradition

entrepreneuriale et par une plus grande dynamique économique. Les entrepreneurs issus et

installés dans ces zones côtières peuvent alors s’appuyer sur leurs familles (liens forts) qui 47 Puig (2003) évoque l’importance dans les régions internes de la Tunisie de la notion de « arsh » qui désigne les différents

niveaux d'appartenance familiale et tribale. Cette notion peut, selon les contextes, signifier l’appartenance à un groupe de

cousins patrilinéaires, à une branche de la tribu ou encore à l'ensemble des descendants de l'ancêtre éponyme.

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199

auront, par conséquent, un poids plus prépondérant dans la création d’entreprise. Cet

appui peut se manifester sous la forme de modèles à suivre (« role models » en anglais),

de soutien financier, d’expertise, de réseaux de relations, etc. Ainsi dans son étude sur les

réseaux de soutien à l’entrepreneuriat dans la ville côtière de Sfax en Tunisie, Denieuil

(1992) a montré l’importance de l’interreconnaissance, de la cohésion et de la solidarité

familiale, voire des clans qui traversent la ville, en tant que soutiens à la volonté

d’entreprendre. La création de l’entreprise est de ce fait une affaire familiale. Elle est

l’occasion de mobiliser et de mesurer le degré de solidarité des parents, des frères et

soeurs.

Ces arguments nous aident à comprendre pourquoi les réseaux personnels de soutien à la

création d’entreprise dans les régions côtières sont tout naturellement plus denses et plus

riches en liens forts que les réseaux personnels mobilisés par les entrepreneurs dans les

autres régions.

2.2. Les facteurs de structuration des réseaux personnels

Comparativement aux travaux sur les effets des réseaux personnels sur la performance des

entrepreneurs, peu de chercheurs ont essayé de comprendre et d’analyser la façon avec

laquelle l’entrepreneur utilise son réseau personnel. Le premier objectif de cette recherche

est d’analyser les facteurs qui poussent l’entrepreneur à mobiliser certains réseaux plutôt

que d’autres.

Nos hypothèses stipulent que le réseau personnel de soutien à la création est structuré

différemment selon les entrepreneurs, les projets et les phases du processus de création et

de développement de la nouvelle entreprise. En d’autres termes, nous attendions à ce que

la configuration du réseau personnel soit différente d’un projet à un autre, d’une personne

à une autre et d’une étape de création à une autre. Afin de vérifier ces hypothèses, nous

nous sommes appuyées sur des données collectées auprès de 177 entrepreneurs répartis

sur 8 grandes villes tunisiennes. Ces données portent sur le réseau de relations mobilisé

par l’entrepreneur, sur les caractéristiques de son projet ainsi que sur l’entrepreneur lui-

même.

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2.2.1 Influence du facteur « temps » sur la structuration du réseau personnel

La première hypothèse (H1), que nous avons testée, consiste à dire que la taille du réseau,

sa structure (dense vs. dispersée) ainsi que la nature des liens mobilisés par l’entrepreneur

(faibles vs. liens) varient avec l’avancement du processus de développement de la

nouvelle entreprise. En se basant sur la littérature sur les réseaux entrepreneuriaux (Butler

et Hansen, 1991 ; Larson et Starr, 1993 ; Greve, 1995 ; Greve et Salaff, 2003), nous avons

décomposé le processus de développement d’une entreprise en trois phases successives: la

phase de pré-démarrage, la phase de démarrage et la phase de consolidation. Différentes

hypothèses ont été formulées couvrant ces phases de création. Nous avons ensuite

demandé aux entrepreneurs interrogés d’indiquer les relations qu’ils ont utilisées dans

chacune de ces phases.

Conformément à notre première hypothèse, les résultats de l’enquête réalisée auprès des

entrepreneurs interrogés ont révélé que la variable « temps » est un principal facteur

influençant la structuration du réseau personnel mobilisé par l’entrepreneur. Les résultats

des deux tests de comparaison des moyennes (ANOVA et test t de student pour

échantillons appariés) ont révélé que les réseaux mobilisés par les entrepreneurs

présentent des variations significatives en fonction de la phase de création. Ainsi, chaque

phase de création est associée à la mobilisation d’un réseau personnel présentant des

caractéristiques bien particulières. Plus précisément, dans la phase de pré-démarrage les

entrepreneurs interrogés se sont appuyés sur un grand nombre de personnes (un réseau

étendu), qui ne se connaissent pas entre elles (un réseau dispersé) et qui font partie du

cercle de connaissances lointaines ou occasionnelles de l’entrepreneur (liens faibles).

Toutefois, lorsque l’entrepreneur achève la création de l’entreprise et se consacre au

démarrage des opérations, les liens mobilisés diminuent et deviennent plus denses et plus

forts.

Si la phase de démarrage est celle où les réseaux sont les moins étendus et dispersés, le

passage à la phase de consolidation constitue un moment important de recomposition du

réseau personnel de l’entrepreneur. À cette étape, l’entrepreneur commence à élargir son

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201

réseau notamment en direction de nouveaux espaces relationnels (d’où la baisse de la

densité du réseau et la croissance de la part des liens faibles), tout en se détachant

progressivement de ses anciens cercles relationnels (d’où la baisse des liens forts dans son

réseau).

En résumé, la phase de création influence les caractéristiques du réseau personnel sur

lequel s’appui l’entrepreneur (taille, densité et force des liens). Ces résultats confirment

ceux obtenus par d’autres auteurs (Birley et Cromie, 1988 ; Birley et al. 1990 ; Butler et

Hansen, 1991 ; Larson et Starr, 1993 ; Hite et Hesterly, 2001 ; Elfring et Hulsink, 2003 ;

Greve, 1995 ; Greve et Salaff, 2003 ; Rowley et al., 2000 ; Hansen, 2000 ; Scholten et al.,

2006).

Nos résultats suggèrent donc que les réseaux (relations) mobilisés par les entrepreneurs se

transforment au cours du temps, et que leur état reflète le stade de développement de

l’entreprise. Comment expliquer ce résultat ? Les besoins de l’entrepreneur ne sont pas

figés, ils évoluent au cours de la vie du projet. De la même façon, le réseau personnel de

l’entrepreneur évolue d’une configuration à une autre durant le processus de création. Le

cheminement du projet entraîne toujours de nouveaux besoins et amène l’entrepreneur à

activer de nouvelles relations et à prendre de la distance avec d’autres. L’évolution de la

configuration des réseaux personnels est aussi un moyen de prévision efficace pour

anticiper les ressources complémentaires nécessaires au cours de l’avancement du projet

de création.

Les besoins du projet de création et les problèmes auxquels l’entrepreneur est confronté

varient au fur et à mesure de l’avancement dans le processus de création et de

développement de la nouvelle entreprise. Le réseau personnel mobilisé par l’entrepreneur

pour répondre à ces besoins et résoudre ces problèmes est, par conséquent, structuré

différemment selon la phase de création. Plus précisément, au cours des phases de pré-

démarrage et de consolidation, la viabilité du projet repose sur la collecte d’un grand

volume d’informations et de ressources variées. Dans ces conditions, les réseaux les plus

susceptibles de faciliter la tâche de l’entrepreneur, sont les réseaux étendus, dispersés et

riches en liens forts.

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202

Dans la phase de démarrage, par contre, les entrepreneurs sont plutôt à la recherche de

stabilité et ont besoin d’asseoir la légitimité et la crédibilité encore très fragiles de leurs

nouvelles entreprises. Dans ces conditions, il devient nécessaire de s’appuyer sur le

soutien d’un petit réseau composé essentiellement de personnes qui sont très proches de

l’entrepreneur et qui se connaissent bien entre eux. A cette étape du processus de création,

l’interreconnaissance, la cohésion et la solidarité entre les membres du réseau personnel

de l’entrepreneur représentent des éléments clefs pour la survie et le maintien de la jeune

entreprise.

2.2.2 Influence du projet sur la structuration du réseau personnel

Nous avons postulé dans l’hypothèse H2 que le réseau personnel de l’entrepreneur est

structuré différemment selon le degré de nouveauté de son projet. Nos hypothèses H2a,

H2b et H2c stipulent que la le caractère novateur du projet a un impact significatif sur le

réseau personnel mobilisé par l’entrepreneur en termes de taille et de densité du réseau et

de force des liens. Plus précisément, ces hypothèses postulent que le projet de création est

novateur et plus les contacts mobilisés par l’entrepreneur sont nombreux (H2a), dispersés

(H2b) et faibles (H2c).

Les résultats de l’enquête ont permis de rejeter toutes ces hypothèses. Par ailleurs, et de

façon surprenante, on a pu observer une relation inverse à ce que nous attendions pour les

deux variables à expliquer « taille du réseau » et « densité du réseau ». Toutefois, ce

résultat inattendu concerne uniquement le réseau mobilisé à la phase de pré-démarrage.

Comment expliquer ce résultat ? A notre avis, ce résultat s’explique par le fait que les

projets les plus novateurs sont les plus menacés du risque d’imitation. En effet, l’intérêt de

celui qui découvre une idée d’affaires non encore exploitée est, bien évidemment, de

garder cette information confidentielle le plus longtemps possible. Toute fuite

d’information pourrait, tout naturellement, entraîner l’appropriation de cette idée par

d’autres personnes. Or, le porteur du projet est souvent contraint à dévoiler plusieurs

aspects de son idée d’affaires, notamment, au moment de discuter la faisabilité de son

projet avec d’autres personnes. D’après Greve (1995:10): “entrepreneurs have to discuss

their business idea with several people. The basic idea will be exposed and other people

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203

may copy the idea”. Plus l’idée de création est novatrice, plus il y a de risques qu’elle soit

imitée.

L’entrepreneur doit donc concilier entre, d’une part, le besoin de soumettre son projet à

l’évaluation par des interlocuteurs qui possèdent des connaissances et des positions

complémentaires de la sienne et, d’autre part, le risque que cela pourrait entraîner. Plus le

projet est novateur et plus son risque d’imitation est aussi élevé, et plus l’entrepreneur

essayera de protéger la confidentialité de son projet en s’appuyant sur diverses stratégies

relationnelles. L’une de ses stratégies est, selon Greve (1995), d’optimiser l’utilisation de

son réseau de relations. L’entrepreneur soucieux de protéger l’idée de son projet a le choix

entre plusieurs stratégies relationnelles. Il pourra, tout d’abord, recourir à la stratégie qui

consiste à limiter le nombre de ses interlocuteurs. Cela revient à avoir un réseau de petite

taille. En effet, réduire le nombre des interlocuteurs revient à réduire la fuite

d’information.

Une deuxième stratégie relationnelle pour protéger le projet novateur contre le risque

d’imitation consiste à mobiliser un réseau comportant un grand nombre de trous

structuraux (un réseau de faible densité), c'est-à-dire un réseau composé de personnes qui

ne se connaissent pas, ou du moins qui ne communiquent pas entre elles. Cette dernière

stratégie relationnelle garantit que toutes les informations sur le projet passent forcément

par l’entrepreneur et rassure ce dernier qu’il est l’unique source d’information et que ses

interlocuteurs ne pourront obtenir d’information que de sa part. L’entrepreneur est alors le

seul à détenir toutes les pièces du « puzzle » et le seul à pouvoir rassembler ces pièces

ensemble.

Par conséquent, nous suggérons d’intégrer dans les recherches futures sur la mobilisation

des réseaux personnels par les entrepreneurs une variable qui mesure le risque d’imitation

du projet.

Nos résultats indiquent également que, bien que la plupart des modèles de régression

soient significatifs, les ajustements restent relativement faibles (les R² ajustés sont peu

élevés). Les variables explicatives proposées par notre recherche expliquent une faible

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proportion des variations des variables à expliquer. Cela indique que les variables

explicatives ne sont pas les seuls variables influençant la structuration du réseau personnel

mobilisé par l’entrepreneur. Ce résultat suggère que des études complémentaires

mériteraient d’être menées sur le sujet : en incluant d’autres variables explicatives que

celles que nous avons proposées telles que, par exemple, la position sociale d’origine de

l’entrepreneur, l‘intensité des acticités relationnelles ou les compétences sociales des

entrepreneurs. Des variables relatives au contexte des entreprises peuvent également être

utilisées.

2.2.3 Influence des facteurs lié à l’entrepreneur sur la structuration du réseau personnel

Conformément à notre hypothèse H3, les réseaux personnels mobilisés pendant le

processus de création sont structurés différemment selon le « genre » de l’entrepreneur.

Plus précisément, nous avons postulé que les réseaux mobilisés par les entrepreneurs de

sexe masculin sont plus étendus (H3a), plus dispersés (H3b) et moins forts (H3c) que les

réseaux mobilisés par les entrepreneurs de sexe féminin. Nos résultats ont permis de

vérifier l’ensemble de ces hypothèses. En effet, aussi bien les résultats de l’analyse

ANOVA que ceux de la régression multiple ont montré que les relations mobilisées par

les entrepreneurs femmes sont moins nombreuses, plus denses et plus fortes que les

relations mobilisées par les entrepreneurs hommes, et ce indépendamment de la phase de

création.

La faible taille des réseaux personnels des femmes entrepreneurs par rapport à leurs

homologues hommes s’explique, entre autres, par l’importance de leurs responsabilités

familiales. En effet, parallèlement à leur activité entrepreneuriale les entrepreneurs

femmes doivent parallèlement assumer leur rôle dans la famille en tant qu’épouses et

mères, ce qui ne leur laisse pas beaucoup de temps pour constituer et étendre leurs réseaux

de relations.

L’importance de la densité du réseau et de la force des liens mobilisés par les femmes par

rapport aux hommes peut s’expliquer par le fait que les femmes sont souvent perçues

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205

comme des êtres faibles et qui ont besoin de protection car elles paraissent vulnérables.

Cette protection doit être apportée par le mari ou le parent le plus proche (liens forts). Par

conséquent, les entrepreneurs femmes se voient très souvent entourées par ces réseaux de

liens forts et denses et trouvent beaucoup plus de difficultés pour s’appuyer sur des

réseaux aussi dispersés et des liens aussi faibles que ceux mobilisés par les entrepreneurs

hommes.

Ces résultats suggèrent aux organismes de soutien de la création d’entreprises d’engager

des efforts pour permettre aux entrepreneurs femmes d’étendre et de diversifier leurs

réseaux de relations. Ainsi par exemple, ces organismes doivent orienter les entrepreneurs

femmes à participer plus fréquemment aux activités relationnelles susceptibles de leur

permettre de développer la nature et l’étendu de leur réseau personnel. Ceci se fera

notamment à travers une plus grande participation aux foires, aux expositions, aux

associations d’entrepreneurs, etc. En effet, les femmes entrepreneurs en Tunisie restent

très peu impliquées dans la vie associative par rapport à leurs homologues hommes (Ben

Kahla et Aydi, 2006).

En ce qui concerne la deuxième variable liée à l’entrepreneur, à savoir la familiarité avec

le domaine d’activité, nous avons postulé dans l’hypothèse H4 que cette variable

influence la façon avec laquelle le réseau personnel de l’entrepreneur est structuré. Plus

précisément, nous avons postulé que les entrepreneurs qui sont plus familiers avec leur

domaine d’activité mobilisent des réseaux plus étendus (H4a), plus denses (H4b) et plus

forts (H4c).

Les résultats de la recherche n’ont pas permis de valider ces hypothèses, à l’exception de

l’hypothèse H4a. En effet, nos résultats ont montré que aussi bien la densité du réseau

personnel que la force des liens mobilisés par les entrepreneurs sont indifférents aux

variations du degré de familiarité avec le domaine d’activité. Une exception concerne,

néanmoins, la variable « taille du réseau». En effet, nos analyses ont montré que cette

variable est influencée par le degré de familiarité avec le domaine d’activité. Ainsi, plus

l’entrepreneur est familier avec ce domaine et moins son réseau de relations est étendu.

Toutefois, ce résultat n’est valable que pour les deux premières phases du processus de

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création de l’entreprise (le pré-démarrage et le démarrage). En effet, durant ces deux

phases, la familiarité avec le domaine d’activité influence positivement la taille du réseau

personnel.

Ces résultats peuvent être expliqués en revenant à l’idée développée, tout d’abord, par

Bayer (1991) et confirmée, par la suite, par Brüderl et Preisendörfer (1998 :216), à savoir

l’hypothèse de la « compensation »48. Selon cette hypothèse, les entrepreneurs moins

dotés en compétences et en connaissances (ou ceux qui se lancent dans un domaine tout à

fait nouveau pour eux) ont tendance à s’appuyer plus que les autres sur leurs réseaux

personnels pendant le processus de création. En effet, ces entrepreneurs peu expérimentés

s’appuient sur leurs réseaux de relations afin de compenser leur manque de familiarité

avec le domaine d’activité (Brüderl et Preisendörfer, 1998). Ceci n’est pas, toutefois, le

cas pour les entrepreneurs qui se lancent dans un domaine qu’ils maîtrisent parfaitement.

Ces derniers sont, en effet, plus sélectifs dans la mobilisation de leurs réseaux personnels

en diminuant le nombre de personnes à qui ils vont solliciter le soutien pendant le

processus de création.

Par ailleurs, les résultats montrent que l’influence de la variable « familiarité avec le

domaine d’activité » sur la taille du réseau s’affaiblit avec l’avancement du processus de

création : elle diminue d’abord en passant du pré-démarrage au démarrage, puis disparaît

complètement dans la phase de consolidation. Comment expliquer ce résultat ? A notre

avis ceci s’explique par le fait que le facteur compensation perd son effet progressivement

avec le temps. En effet, au fur et à mesure du développement de l’entreprise, les

entrepreneurs apprennent progressivement à connaître leur domaine d’activité et les

différences entre entrepreneurs en termes de familiarité avec le domaine d’activité tendent

à disparaître. Ainsi, ceux qui ont démarré avec une très bonne connaissance du domaine

d’activité seront rapidement rejoints par ceux qui ont démarré avec faible connaissance du

domaine d’activité.

Ainsi, un réseau étendu sert à compenser le manque de familiarité de l’entrepreneur avec

le domaine d’activité dans les phases précoces du processus de création (phase de pré-

48 En anglais « Compensation hypothesis ».

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démarrage et démarrage), un grand nombre de relations n’aura certainement pas le même

effet dans la phase de consolidation où l’entrepreneur a déjà appris à connaître le domaine

d’activité.

2.3. Les effets des réseaux personnels : influence du réseau sur la

performance

Il s’agit ici d’étudier dans quelle mesure les caractéristiques du réseau personnel (taille du

réseau, densité du réseau et force des liens) expliquent la variation dans la performance

des entrepreneurs.

Nos résultats indiquent que la « taille » et la « densité » du réseau personnel mobilisé par

l’entrepreneur ont un impact significatif sur la réussite de l’entreprise. Plus précisément,

les entrepreneurs qui s’appuient sur un réseau de relations à la fois plus étendu et moins

dense réalisent une meilleure performance. En effet, ces entrepreneurs mettent moins de

temps pour créer leurs entreprises et réalisent une plus grande croissance de leur chiffre

d’affaires. Toutefois, l’influence de ces deux variables sur la performance est significative

uniquement dans les deux premières phases du processus de développement, mais pas

dans la phase de consolidation. Par ailleurs, la puissance de cette influence diminue avec

l’avancement dans le processus de développement de l’entreprise. En effet, le passage de

la phase de pré-démarrage à la phase de démarrage s’accompagne par une diminution des

valeurs des coefficients de régression standardisés (β) associés aux variables « taille »

et « densité » du réseau.

Ce résultat suggère que le nombre et la dispersion des relations mobilisées par les

entrepreneurs sont importants pour leur réussite, mais uniquement dans la phase de pré-

démarrage et, à moindre degré, la phase de démarrage. Ce résultat s’explique par le fait

que, durant ces deux phases précoces du processus de développement de l’entreprise, les

entrepreneurs manquent de crédibilité et de légitimité et n’ont pas beaucoup de « cartes »

qu’ils peuvent utiliser, à part leur réseau personnel, pour pouvoir accéder aux informations

et aux ressources dont ils ont besoin.

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Dans ce contexte de fragilité et de manque de réputation, le nombre (taille du réseau

personnel) et la dispersion (proportion des trous structuraux dans le réseau) des relations

mobilisées par l’entrepreneur jouent un rôle décisif dans sa réussite, notamment à travers

le célèbre mécanisme relationnel du « bouche à oreille ». Plus le nombre de relations qui

le soutiennent est élevé et plus ces relations sont dispersées, meilleure est la circulation et

la diffusion des informations concernant l’entrepreneur et son projet. L’entrepreneur a

alors plus de chances de se faire entendre parler de lui et de son entreprise auprès de

clients, de fournisseurs et d’investisseurs potentiels. Cela se traduit tout naturellement par

un raccourcissement des délais de création et par une croissance plus rapide du chiffre

d’affaire.

Toutefois, au fur et à mesure du développement de l’entreprise, l’entrepreneur devient

moins dépendant de son réseau de relations. La réputation et la légitimité acquises

progressivement par la nouvelle entreprise avec le temps peuvent suffire à écouler les

produits et à fidéliser la clientèle.

Nos résultats indiquent aussi que la « force des liens » n’a pas un impact significatif sur la

performance, quelque soit la phase de création. Nos résultats ne confirment pas notre

hypothèse selon laquelle s’appuyer sur un réseau plus riche en liens forts entraînerait une

meilleure performance. Ce résultat confirme celui trouvé par d’autres chercheurs

(Batjargal, 2003 ; Kirschenhofer et Lechner, 2005).

À la lumière de nos résultats, le réseau personnel semble exercer un certain effet sur la

performance des entrepreneurs, notamment les dimensions taille (nombre de personnes

qui apportent leur soutien à l’entrepreneur) et densité (degré d’inter-reconnaissance entre

ces personnes). Plus précisément la taille et la densité du réseau contribuent fortement à

raccourcir les délais de la création. Toutefois, l’impact de ces variables sur la croissance

du chiffre d’affaires, même s’il est significatif, reste très faible. Ce résultat est conforme à

celui trouvé dans d’autres recherches (Cooper et al., 1991 ; Ostgaard et Birley, 1996 ;

Aldrich et Reese, 1993 ; Hansen, 1995 ; Brüderl et Preisendörfer, 1998 ; Johannisson,

1996).

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Mais comment se fait-il que le réseau personnel participe faiblement sinon ne participe

pas à l’explication de la performance de l’entreprise ? A notre avis cela s’explique par le

fait que la performance ne dépend pas d’un seul facteur mais d’une multitude de facteurs

individuels, organisationnels et contextuels. Le réseau personnel de l’entrepreneur, qui ne

représente qu’un facteur parmi d’autres, n’est qu’un facteur nécessaire mais pas suffisant

pour expliquer la performance. Après tout, l’entreprise doit fournir à ses clients des

produits offrant un bon rapport qualité/prix. En outre, les ressources humaines et

matérielles de l’entreprise par rapport à ceux de ces concurrents sont aussi d’importants

facteurs affectant la performance, indépendamment de ses réseaux de relations (Barney,

1991; Porter, 1980).

Dois-on alors relativiser, voire remettre en question, l’importance des relations

personnelles ? La réponse à cette question est cruciale car les entrepreneurs investissent

beaucoup de temps, d’argent et d’effort dans la construction et l’entretien de leurs réseaux

relationnels, parfois au détriment de leurs entreprises et de leur vie de famille. Cette

interrogation est d’autant plus légitime que lors des entretiens exploratoires plusieurs

entrepreneurs nous ont confié qu’ils ont dû réduire leurs activités de réseautage

(associations d’entrepreneurs, chambres de commerce…), voire se retirer complètement

de ces activités à cause de la perte de temps par rapport au peu d’avantages véritablement

utiles qu'ils en retiraient. Ceux qui en font partie le sont, semble-t-il, plutôt sur une base

temporaire (quelques années) pour des fins d'insertion sociale dans les milieux d’affaires

locaux.

Cette recherche a permis d’apporter quelques éléments de réponse quant aux

interrogations sur la contribution réelle du réseau personnel à la réussite de l’entreprise.

La perspective contingente proposée par cette recherche a permis de nuancer les points de

vue opposés et d’enrichir le débat sur les effets des réseaux personnels, même si l’effet

modérateur de l’incertitude environnementale sur la relation réseau personnel-

performance n’a pas pu être vérifié. Nous sommes, toutefois, conscients que les

recherches sur les facteurs de contingence associés aux effets des réseaux personnels

doivent être poursuivies en essayant de vérifier l’influence d’autres catégories de variables

modératrices.

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Les recherches futures devront essayer de déterminer les mécanismes avec lesquelles les

réseaux de relations de l’entrepreneur produisent leurs effets bénéfiques. Cet effort

permettra d’éviter les assertions plus classiques qu’on trouve généralement dans la

littérature de type « connaître beaucoup de monde est toujours une bonne chose pour

l’entrepreneur ». L’une des pistes à explorer est de savoir si la composition des réseaux

personnels et leurs effets varient selon le contexte culturel. Des travaux ont, par exemple,

montré que les employés français s’appuient plus fréquemment sur les liens faibles que

leurs homologues japonais (Monge et Eisenberg, 1987). De même, Greve et Salaff (2003)

ont montré que les entrepreneurs américains mobilisent des réseaux de relations

significativement plus étendus que ceux mobilisés par leurs homologues Norvégiens ou

Italiens.

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CONCLUSION GÉNÉRALE

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Conclusion Générale

Nous divisons la conclusion de cette thèse en trois sections. Dans un premier temps nous

rappelons l’objectif ainsi que le contexte théorique et méthodologique de cette recherche.

Par la suite, nous résumons les principaux résultats de recherche. Enfin, nous proposons

de discuter les apports et les limites de la recherche ainsi que les pistes pour étendre ou

améliorer certains points de ce travail. Nous concluons ainsi que cette recherche

représente une étape intermédiaire et temporaire qui appelle des travaux supplémentaires.

Nous complétons cette conclusion sur des considérations relatives aux avenues pour les

futures recherches.

1. Objectifs et contexte de la recherche

Dans les années 80, suite à la thèse de l’encastrement (Granovetter, 1985), aux travaux de

la sociologie des réseaux sociaux et à la formulation de la notion de capital social

(Bourdieu, 1980), s’est développé un courant voyant l’entrepreneur non plus comme

solitaire (théorie néo-classique) ou fruit d’une détermination culturelle (théorie

socioculturelle) mais comme « encastré ». «Comme alternative à des modèles sous-

socialisés ou sur-socialisés de l’entrepreneuriat, nous proposons une perspective qui voit

l’entrepreneuriat comme encastré dans des réseaux de relations sociales continues »

(Aldrich et Zimmer, 1985 : 8). Ce courant a fait, par la suite, l’objet de nombreux travaux

tentant de montrer en quoi « le réseau personnel de l’entrepreneur doit être regardé

comme sa principale ressource » (Johannisson, 1986 : 20). Ainsi, « le carnet d’adresse de

l’entrepreneur et la qualité de son réseau relationnel comptent parmi les plus cités dans

la liste des conditions de la réussite en création d’entreprise » (Verstraete et Saporta,

2006 : 310).

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Dans ce courant de l’entrepreneur encastré, beaucoup d’études ont porté sur la recherche

d’une configuration de réseau personnel « optimale » pour la création d’entreprise. Peu se

sont intéressées à la façon dont pouvait se former, se construire ce réseau et ce pour

plusieurs raisons. Tout d’abord, d’un point de vue théorique, pour beaucoup d’auteurs, le

réseau dans lequel est inséré l’entrepreneur est « donné ». Ce dernier n’a pas la possibilité

d’intervenir dans la constitution du réseau mais peut seulement le « gérer ». Ensuite, d’un

point de vue pratique, la construction d’un réseau est difficile à observer dans la mesure

où, parce qu’une grande partie du processus consiste à transférer des relations sociales

pré-existantes à la situation entrepreneuriale, le processus de construction n’est pas borné

dans le temps.

Au travers de cette recherche doctorale, nous avons voulu proposer un commencement de

réponse à deux questions intrigantes soulevées par les résultats de plusieurs travaux

portant sur les réseaux personnels des entrepreneurs : Comment l’entrepreneur utilise-il

son réseau personnel ? Et Quel est l’impact des ces réseaux sur la performance de

l’entreprise ?

Pour répondre à ces questions, nous avons utilisé des données collectées auprès de 177

entrepreneurs répartis sur 8 grandes villes tunisiennes. Ces données portent sur le réseau

personnel de l’entrepreneur, sur les caractéristiques du projet ainsi que sur l’entrepreneur

lui-même.

2. Principaux résultats de la recherche

Comparativement aux travaux sur les effets des réseaux personnels sur la performance des

entrepreneurs, peu de chercheurs ont essayé de comprendre et d’analyser la façon avec

laquelle les entrepreneurs utilisent leurs réseaux. Le premier objectif de cette recherche

était de comprendre la façon avec laquelle l’entrepreneur tunisien utilise son portefeuille

de relations personnelles.

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La thèse défendue dans ce travail est que différents réseaux de relations sont mobilisés à

différents moments, par différents entrepreneurs et pour des projets différents. Ainsi, nos

hypothèses stipulent que le réseau personnel de soutien à la création est structuré

différemment selon les entrepreneurs, les projets et les phases de création de la nouvelle

entreprise.

2.1. Des réseaux différenciés selon les phases de création

Comment l’entrepreneur mobilise son réseau avant, pendant et après le processus de

création de la nouvelle entreprise ? La structuration du réseau personnel varie-elle avec le

temps ?

En se basant sur la littérature sur les réseaux entrepreneuriaux (Butler et Hansen, 1991 ;

Larson et Starr, 1993 ; Greve, 1995 ; Greve et Salaff, 2003), nous avons décomposé le

processus de développement d’une entreprise en trois phases successives: la phase de pré-

démarrage, la phase de démarrage et la phase de consolidation. Différentes hypothèses ont

été formulées couvrant ces phases de création. Nous avons ensuite demandé aux

entrepreneurs interrogés d’indiquer les relations qu’ils ont utilisées dans chacune de ces

phases.

Conformément à notre première hypothèse, les résultats de l’enquête réalisée auprès des

entrepreneurs interrogés ont révélé que la variable « temps » est un facteur déterminant la

structuration du réseau mobilisé par l’entrepreneur. En effet, nous avons montré que les

besoins de l’entrepreneur et de son projet ne sont pas figés, mais qu’ils évoluent

régulièrement avec le temps. De la même façon, le réseau personnel évolue constamment

au fur et à mesure de l’avancement du processus de création et de développement de

l’entreprise.

Les résultats ont révélé que les réseaux personnels mobilisés par les entrepreneurs sont

structurés différemment selon la phase de création. Ainsi, chaque phase de création est

associée à la mobilisation d’un réseau personnel présentant des caractéristiques bien

particulières. Ainsi, les réseaux mobilisés dans les phases de pré-démarrage et de

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consolidation présentent des caractéristiques similaires en termes de taille, de densité et de

force des liens. Plus précisément, dans ces deux phases les entrepreneurs interrogés se

sont appuyés sur un grand nombre de personnes (un réseau étendu), qui ne se connaissent

pas entre elles (un réseau dispersé) et qui font partie du cercle de connaissances lointaines

ou occasionnelles de l’entrepreneur (liens faibles). Toutefois, on a observé des variations

significatives dans la configuration du réseau mobilisé par l’entrepreneur dans la phase de

démarrage. En effet, lorsque l’entrepreneur achève la création de l’entreprise et se

consacre au démarrage des opérations, les liens mobilisés diminuent et deviennent plus

denses et plus forts.

Ces résultats confirment les résultats d’autres recherches qui ont montré que le

cheminement du projet amène l’entrepreneur à activer des relations différentes. Le

passage d’un réseau à un autre s’avère ainsi comme un moyen de prévision pour anticiper

les ressources complémentaires nécessaires au projet au cours de l’avancement du

processus de création.

2.2. Des réseaux différenciés selon les entrepreneurs

Cette recherche a confirmé l’idée que le genre est un facteur essentiel dans la structuration

du réseau personnel de l’entrepreneur. En effet, les résultats suggèrent que les réseaux des

entrepreneurs hommes sont significativement plus étendus, plus dispersés et moins forts

que les réseaux mobilisés par les entrepreneurs femmes, et ce indépendamment de la

phase de création.

Les résultats montrent aussi que la familiarité avec le domaine d’activité a un impact

significatif sur la taille du réseau mobilisé par l’entrepreneur uniquement pendant les deux

premières phases du processus de développement de l’entreprise, à savoir le pré-

démarrage et le démarrage. En effet, pendant ces deux phases précoces du processus de

développement de l’entreprise, les entrepreneurs qui maîtrisent peu le données du

domaine d’activité sont obligés de s’appuyer sur le soutien d’un grand nombre de

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personnes afin de remplacer leur manque d’expérience et de connaissances dans le

domaine.

Toutefois, ceci n’est pas le cas dans la phase de consolidation, où la familiarité avec le

domaine d’activité n’a aucun effet la structuration du réseau personnel mobilisé par

l’entrepreneur. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’au fur et à mesure de l’avancement

du processus de création les entrepreneurs apprennent progressivement à connaître leur

domaine d’activité et, par conséquent, les différences entre entrepreneurs à ce niveau

diminuent, voire disparaissent complètement lorsque la phase de consolidation sera

atteinte.

2.3. Des réseaux différenciés selon les projets

Cette recherche a rejeté l’hypothèse selon laquelle le réseau personnel mobilisé par

l’entrepreneur est structuré différemment selon le degré de nouveauté du projet de

création. Par ailleurs, et de façon surprenante, on a pu observer une relation inverse à ce

que nous attendions pour les deux variables à expliquer « taille du réseau » et « densité du

réseau ». Ainsi, notre recherche a révélé que plus le projet de création est novateur plus le

réseau mobilisé par l’entrepreneur est limité en termes de taille et d’existence des trous

structuraux.

Nous avons expliqué ce résultat inattendu par le fait que les projets les plus novateurs sont

très menacés par le risque d’imitation. Plus le caractère novateur du projet est important

et plus le risque d’imitation est élevé. Dans ces conditions, l’entrepreneur essayera de

protéger la confidentialité de son projet en s’appuyant sur des réseaux de faible taille et

densité. En effet, réduire le nombre de ses interlocuteurs et choisir des interlocuteurs qui

ne se connaissent pas permettront à l’entrepreneur de réduire la fuite d’information sur

son projet.

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3. Les effets du réseau personnel

Comment et sous quelles conditions le réseau personnel influence la performance de

l’entreprise ? La présente recherche doctorale constitue une tentative pour déterminer les

relations « clefs » pour la création d’entreprise et mesurer leur impact sur la performance

de l’entreprise. Pour atteindre ces objectifs, nous avons d’abord dressé le portrait des

réseaux de relations mobilisés par 177 entrepreneurs tunisiens répartis sur 8 grandes villes

différentes. Ensuite, nous avons utilisé la méthode de régression multiple pour mesurer

l’impact de ces réseaux sur la performance de l’entreprise dans différentes phases de

création.

Les résultats montrent que la taille et la densité du réseau personnel influencent

positivement la performance. En effet, les entrepreneurs qui s’appuient sur un réseau de

relations à la fois plus étendu et moins dense mettent significativement moins de temps

pour créer leurs entreprises et affichent une plus grande croissance de leur chiffre

d’affaires notamment pendant les deux premières années d’activité. Par conséquent, les

entrepreneurs ont intérêt à mobiliser un grand nombre de relations afin de les soutenir

pendant le processus de création et de développement de l’entreprise car cela leur permet

non seulement de raccourcir les délais de création, mais aussi d’avoir une croissance plus

rapide de leur chiffre d’affaires. Ces relations doivent par ailleurs les lier à des personnes

déconnectées les unes des autres. Néanmoins, nos résultats indiquent que les effets positifs

des réseaux personnels sur la performance s’affaiblissent avec l’avancement du processus

de création.

Notons enfin que si l’étendu et la densité du réseau influencent la performance, ceci n’est

pas le cas pour la force des liens mobilisés par l’entrepreneur qui n’affecte pas la

performance.

La revue de la littérature sur les effets des réseaux personnels sur la performance a révélé

une inconsistance des résultats des études. Il y’a pas un consensus sur les relations les plus

utiles à l’activité entrepreneuriales, sur la façon avec laquelle ces relations agissent sur la

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performance ainsi que sur la méthode à utiliser pour mesurer les effets des réseaux

personnels.

Le débat est notamment perceptible entre ceux qui associent l’utilité du réseau au nombre

de liens forts (Granovetter, 1985 ; Uzzi, 1997 ; Brüderl et Preisendörfer, 1998), et ceux

pour qui l’utilité du réseau est fonction du nombre de liens faibles (Granovetter, 1973).

Une deuxième controverse concerne l’opposition entre les réseaux dispersés (Burt, 1992)

et les réseaux denses (Coleman, 1988 ; Uzzi, 1996). La thèse défendue dans ce travail est

que cette confusion est due à la négligence des facteurs de contingence. En effet, plusieurs

auteurs considèrent que les mêmes réseaux produisent les mêmes effets dans toutes les

situations.

Afin de dépasser les contradictions, nous avons postulé que la relation entre le réseau

personnel et la performance n’est pas seulement directe, mais qu’elle est aussi modérée

par le degré d’incertitude environnementale. Plus précisément, nous avons fait l’hypothèse

que l’impact des caractéristiques du réseau (en termes de taille, de densité et de force des

liens) sur la performance est d’autant plus fort que l’environnement de l’entreprise est

incertain. Toutefois, n’avons pas pu valider cette hypothèse dans la mesure où l’impact du

réseau personnel sur la performance n’a pas été affecté par le niveau d’incertitude

environnementale.

Pour autant, les efforts doivent poursuivis par les chercheurs pour approfondir la

compréhension des effets des réseaux personnels sur la performance entrepreneuriale et

vérifier l’hypothèse de la contingence par rapport à d’autres dimensions notamment en

introduisant d’autres variables modératrices telles que le cycle de vie de l’entreprise ou le

secteur d’activité.

4. Apports, limites et voies de la recherche Au terme de notre travail, il convient à présent de nous livrer à une réflexion sur sa

contribution théorique et pratique ainsi que sur ses limites.

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4.1. Apports théoriques

Malgré l’intérêt évident que représente le paradigme des réseaux sociaux pour l’étude des

phénomènes entrepreneuriaux, peu d’études empiriques ont été conduites sur cette base

dans les pays émergents comme la Tunisie. Ce constat semble être en contradiction avec

le poids prépondérant des relations personnelles dans l’activité entrepreneuriale dans ces

pays. Que ce soit pour trouver un employé, rechercher une information ou débloquer une

autorisation, la plupart des entrepreneurs préfère passer par ceux qu’ils connaissent déjà

(membres de la famille, amis, collègues de travail...) plutôt que par d’autres moyens plus

formels. En Tunisie, plus précisément, aucun effort de recherche de grande ampleur n’a

été mené sur cette question. La présente recherche constitue, à notre connaissance, la

première étude quantitative qui s’intéresse directement et spécifiquement aux réseaux

personnels de soutien à la création d’entreprise. Ce faisant, elle contribue à améliorer les

connaissances sur la création d’entreprise en Tunisie, principalement sous ses aspects

relationnels.

La revue de la littérature révèle que les recherches sur ce sujet illustrent la situation plus

générale de la littérature en entrepreneuriat : après une accumulation de résultats

empiriques, relatifs notamment à l’approche par les traits, ce domaine de recherche a

aujourd’hui besoin de se concentrer sur la construction d’un socle théorique (Chollet,

2002). La présente recherche doctorale constitue une tentative pour aller dans ce sens.

L’analyse des réseaux conduit à étudier les relations personnelles qui influencent le

processus de création et la dynamique courante de l’entreprise, en observant comme elles

facilitent l’accès aux ressources nécessaires à l’activité entrepreneuriale. Dans cette

recherche, les relations de soutien à la création d’entreprise ont été examinées sur un

double angle : structurel (taille et densité du réseau) et interactionnel (force des liens

mobilisés).

Contrairement aux recherches classiques en entrepreneuriat, nous nous sommes servis

dans cette recherche des théories, concepts et techniques développés dans l’analyse des

réseaux. Contrairement à plusieurs chercheurs qui se sont appuyés sur des mesures

perceptuelles pour décrire les réseaux personnels des entrepreneurs, nous avons utilisé

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dans cette recherche des instruments plus sophistiqués tels que les techniques du

« sociogramme » et du « générateur de noms » (Wasserman et Faust, 1994 ; Degenne et

Forsé, 1994).

L’examen de la littérature montre que la plupart des recherches se sont focalisées sur

l’impact des réseaux sur la réussite des entrepreneurs (par exemple, en étudiant la relation

entre les caractéristiques du réseau et la performance de l’entreprise). Le réseau personnel

est dans ce cas utilisé comme une variable indépendante qui ne demande pas à être elle-

même expliquée. Très peu de recherches théoriques et empiriques ont été menées, jusqu'à

maintenant, afin de comprendre les déterminants des réseaux personnels mobilisés par les

entrepreneurs. Dans cette recherche, nous essayons de combiner ces deux problématiques

en examinant à la fois les antécédents et les effets de l’utilisation des réseaux relationnels.

Dans cette recherche, le réseau personnel de l’entrepreneur est considéré comme une

variable d'analyse pertinente pour comprendre l'efficacité de la création d'entreprise et, en

même temps, comme un outil utilisé par l'entrepreneur afin d'appuyer son effort de

création. Cette démarche constitue une voie de réflexion intéressante dans le cadre d'une

analyse de l'entrepreneuriat et du comportement relationnel de l’entrepreneur (Hoang et

Antoncic, 2003).

Notre travail a aussi porté sur une conceptualisation nouvelle de la relation rapport réseau

personnel - performance. La majorité des chercheurs se sont contentés d’étudier de lien

direct entre, d’une part, le réseau personnel et, d’autre part, la performance. Parallèlement

à cette préoccupation classique, nous avons essayé dans cette recherche de vérifier aussi le

lien indirect en utilisant la variable incertitude environnementale en tant que facteur

modérateur de ce lien.

4.2. Apports pratiques

Pris ensembles, nos résultats consolident l’idée que les relations personnelles jouent un

rôle important dans la création d’entreprise, notamment dans les phases précoces de

création. Ces relations constituent un levier qui permet d’accéder aux ressources et de

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surpasser les obstacles rencontrés pendant le processus de développement de l’entreprise.

L’effet de ces relations sur la performance commerciale et économique est beaucoup plus

difficile à démontrer.

L’investissement consacré par l’entrepreneur à étendre et entretenir son réseau de

relations lui prend beaucoup de ressources (temps, énergie, argent), souvent aux dépens

d'autres objectifs. L’un des principaux enseignements de cette recherche est qu’il importe

pour un entrepreneur de découvrir comment constituer et gérer efficacement son réseau de

relations. Cette recherche suggère aux entrepreneurs (actuels et potentiels) de dresser le

portrait de leurs réseaux de relations et de bien choisir les relations mobilisées de façon à

réaliser leurs objectifs avec le minimum de temps et d’effort dépensés. Plus précisément,

nos résultats montrent que le fait d’augmenter la taille de son réseau de relations et le

nombre de trous structuraux dans ce réseau permet aux entrepreneurs de réduire

sensiblement les délais de la création de leurs entreprises et d’avoir une plus grande

croissance de leur chiffre d’affaires. Comme le souligne Low et MacMillan (1988: 155),

“entrepreneurs are advised to evaluate and map their current networks. Doing so is the

first step toward building an effective network, an activity that is too important to be left

to chance”.

4.3. Limites et voies de la recherche

Cette recherche a étudié la mobilisation et les effets du réseau personnel au cours de trois

différentes phases du processus de création et de développement de l’entreprise, à savoir

le pré-démarrage, le démarrage et le post-démarrage. Le fait que nous avons étudié

uniquement ces trois phases ne signifie pas pour autant que le réseau personnel de

l’entrepreneur n’a pas d’influence sur les autres phases amont du processus

entrepreneurial (désir entrepreneurial, la recherche d’opportunités…). Toutefois, la prise

en compte de cette influence nécessite l’analyse de l’ensemble des relations personnelles

de l’entrepreneur, et non uniquement celles qui lui ont fourni les ressources utilisables

pendant la création. En effet, le chercheur ne connaît pas a priori quel environnement

relationnel (familial, professionnel, amical…) est à l’origine de la naissance du désir

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d’entreprendre ou de la découverte de l’opportunité. Par ailleurs, l’étude de ces phases

précoces du processus de création est une opération très difficile à mettre en œuvre par le

chercheur.

Dans cette recherche nous avons cherché à déterminer si le réseau personnel de

l’entrepreneur influence la performance, mais comment peut-on être sûr que le niveau de

performance ne puisse pas, à son tour, influencer le réseau personnel ? Ce risque est

d’autant plus important que les données utilisées sont de nature rétrospective. Le lien que

nous avons présumé n’est pas nécessairement un lien de causalité. Déjà, Granovetter

(1985:506) avance que “the level of causal analysis adopted in the embeddedness

argument is a rather proximate one”. D’un côté, des réseaux de relations plus riches

peuvent conduire à une meilleure performance, mais d’un autre côté les entrepreneurs plus

performants attirent plus de relations (investisseurs, fournisseurs, associés…). En ouvrant

de nouveaux des horizons et des nouvelles opportunités pour l’entrepreneur, la

performance peut également être à l’origine de l’élargissement et la diversification du

réseau personnel.

Ce même problème se pose aussi au niveau des facteurs de structuration des réseaux.

Ainsi, nous avons postulé que le caractère novateur du projet influence les caractéristiques

du réseau personnel. Toutefois, le sens de la causalité dans cette relation n’est pas toujours

évident. En effet, le réseau personnel peut à son tour influencer le caractère novateur du

projet. C’est le cas, par exemple, des réseaux familiaux qui dans plusieurs cas (notamment

dans les entreprises familiales) orientent l’entrepreneur vers certains types de projets

plutôt que vers d’autres. Les recherches futures devront examiner plus en profondeur cette

question.

Une autre limite provient de la nature rétrospective des informations utilisées dans cette

enquête et se rapportant à la mesure des réseaux personnels des entrepreneurs.

L’utilisation de données rétrospectives, c'est-à-dire de données fournies à posteriori par les

répondants n’est pas le meilleur moyen pour appréhender la nature dynamique des réseaux

de soutien à la création d’entreprises et leur évolution dans le temps. La mémoire des

entrepreneurs interrogés peut, en effet, être affectée notamment lorsque les questions sont

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relatives à une époque éloignée. Cela pourrait alors réduire la validité et la fiabilité des

informations fournies. Et même si nous avons pris certaines précautions au moment de

rédiger notre questionnaire afin de limiter les conséquences de ce biais, nous ne pouvons

éliminer l’éventualité que les entrepreneurs interrogés ont oublié de citer certains liens

qu’ils ont mobilisés. Par conséquent, la priorité dans les recherches futures est de suivre

un panel d’entrepreneurs tout au long du processus de développement de l’entreprise pour

valider nos conclusions.

En outre, cette recherche n’a pas développé une véritable analyse structurale des réseaux

personnels des entrepreneurs car, comme l’explique très bien Emmanuel Lazega (1998), il

est essentiel dans une telle analyse d’avoir des réseaux complets, c’est-à-dire des réseaux

dont tous les membres sont connus et ont été interrogés par le chercheur. Or, de par la

nature de notre échantillon mais aussi de nos méthodes d’enquête, une telle exigence ne

pouvait être satisfaite. Dans cette recherche, toutes les caractéristiques permettant de

mesurer le réseau personnel de l’entrepreneur résultent de réponses données et agrégées

par les enquêtés eux-mêmes et sans possibilité de contrôle de la réciprocité des liens

évoqués ni sur la nature de ces mêmes liens. Même si les auteurs s’entendent que

l’entrepreneur est la personne la plus appropriée pour fournir ce type d’informations, une

telle procédure présente toutefois quelques faiblesses dans la mesure où certaines

informations concernent au moins deux personnes (tel que la force des liens), sinon tous

les membres du réseau (tel que la densité). Les réponses des entrepreneurs peuvent être

influencées par la présence d’éventuels biais cognitifs et perceptuels. Dans les recherches

futures, il serait intéressant de recouper les informations fournies par l’entrepreneur avec

celles fournies par quelques membres de son réseau de façon à augmenter la validité des

conclusions.

Enfin, les mesures de la performance utilisées dans cette recherche sont uniquement des

mesures subjectives. Dans les recherches futures, le recours à des mesures objectives a

côté des mesures subjectives permettra de donner une plus grande rigueur aux résultats

des recherches.

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Cette thèse est une première tentative pour essayer de mieux comprendre les mécanismes

qui sous-tendent la mobilisation des réseaux personnels des entrepreneurs tunisiens ainsi

que les effets que ces réseaux peuvent avoir sur la performance. Ces pistes sont les

preuves d’un champ de recherche encore jeune et de la difficulté d’appréhender tous les

mécanismes en jeu.

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BIBLIOGHRAPHIE

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246

Liste des tableaux

Tableau 1 : Les thèmes de recherches en entrepreneuriat (Filion, 1997) ...................................... 18 Tableau 2: Synthèse des recherches en entrepreneuriat .................................................................. 19 Tableau 3 : Le concept de réseau dans les recherches en entrepreneuriat .................................. 34 Tableau 4 : Différents réseaux pour différentes phases de développement de l’entreprise.... 93 Tableau 5 : Générateurs de noms utilisés dans les recherches en entrepreneuriat ...................122 Tableau 6 : Fiabilité de la variable « familiarité avec le domaine d’activité »........................141 Tableau 7: Fiabilité de la variable « Incertitude environnementale »........................................142 Tableau 8 : Fiabilité de la variable « Caractère novateur du projet » ......................................143 Tableau 9 : Caractéristiques sociodémographiques des répondants...........................................156 Tableau 10 : Niveau d’études..............................................................................................................157 Tableau 11 : Nature des études..........................................................................................................158 Tableau 12 : Statut des entrepreneurs avant la création...............................................................159 Tableau 13 : Expérience dans le domaine........................................................................................160 Tableau 14 : Participation des entrepreneurs à la vie associative...............................................161 Tableau 15: Nombre d'employés........................................................................................................161 Tableau 16 : Chiffre d'affaires (annuel) ............................................................................................162 Tableau 17 : Secteurs d'activité...........................................................................................................162 Tableau 18 : Répartition géographique des entreprises................................................................163 Tableau 19: Age des entreprises ........................................................................................................163 Tableau 20: Forme juridique des entreprises....................................................................................164 Tableau 21: Capital de départ (en milliers de dinars) ...................................................................164 Tableau 22 : Sources utilisées dans le financement du projet (en %) ..........................................166 Tableau 23 : Structuration du réseau personnel par secteur d’activité........................................167 Tableau 24 : Structuration du réseau personnel par zone géographique ..................................167 Tableau 25: Taille du réseau selon la phase de création ..............................................................170 Tableau 26 : Test de comparaison des moyennes pour échantillons appariés...........................171 Tableau 27 : Densité du réseau selon la phase de création..........................................................172 Tableau 28 : Test de comparaison des moyennes pour échantillons appariés...........................173 Tableau 29 : Force des liens mobilisées selon la phase de création ............................................174 Tableau 30 : Test de comparaison des moyennes pour échantillons appariés...........................175 Tableau 31 : Régression mettant en évidence l’impact des caractéristiques de l’entrepreneur et du projet sur la taille du réseau...........................................................................................................177 Tableau 32 : Taille du réseau mobilisé selon le genre....................................................................178 Tableau 33 : Régression mettant en évidence l’impact des caractéristiques de l’entrepreneur et du projet sur la densité du réseau.......................................................................................................180 Tableau 34 : Densité du réseau mobilisé selon le genre ................................................................182 Tableau 35 : Régression mettant en évidence l’impact des caractéristiques de l’entrepreneur et du projet sur la force des liens.............................................................................................................183 Tableau 36 : Force des liens mobilisés selon le genre.....................................................................184 Tableau 37 : Régression mettant en évidence l’impact du réseau personnel sur la performance....................................................................................................................................................................186 Tableau 38 : Test de l’incertitude environnementale comme modérateur de la relation réseau personnel/performance.........................................................................................................................189 Tableau 39 : Résultats des tests des hypothèses de recherche......................................................190

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247

Liste des figures

Figure 1: Représentation graphique d’un réseau ego-centré .......................................................... 59

Figure 2 : Représentation graphique d’un réseau socio-centré ....................................................... 59

Figure 3 : Les différents niveaux d’étude des réseaux personnels ................................................. 64

Figure 4: Distinction entre capital humain et capital social............................................................... 70

Figure 5: La notion de trou structural .................................................................................................... 77

Figure 6 : Réseaux denses vs. Réseaux dispersés............................................................................... 77

Figure 7 : Evolution du réseau personnel de l’entrepreneur avec le temps................................... 88

Figure 8 : Modèle de Butler et Hansen (1991)................................................................................... 89

Figure 9 : Dynamique du réseau personnel mobilisé pendant le processus de développement

de l’entreprise ........................................................................................................................................... 92

Figure 10: Le modèle conceptuel.........................................................................................................113

Figure 11 : La technique du sociogramme .........................................................................................127

Figure 12: Cadre analytique de test des effets modérateurs .......................................................150

Figure 13 : Graphique des moyennes (taille du réseau).................................................................172

Figure 14 : Graphique des moyennes (densité du réseau).............................................................174

Figure 15 : Graphique des moyennes (force des liens)...................................................................176

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Liste des annexes

Annexe 1- Les dispositifs d’appui à l’entrepreneuriat en Tunisie ..................................................254

Annexe 2- Guide d’interview...............................................................................................................271

Annexe 3- Questionnaire ......................................................................................................................272

Annexe 4- Résultats de l’ACP sur l’échelle de mesure de la familiarité avec le métier ...........280

Annexe 5- Résultats de l’ACP sur l’échelle de mesure de l’incertitude de l’environnement......281

Annexe 6- Résultats de l’ACP sur l’échelle de mesure du caractère novateur du projet..........282

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE ...........................................................................................1 1. Problématique de la recherche ......................................................................................6

2. Intérêt de la recherche ...................................................................................................9 3. Plan de la thèse............................................................................................................12

Chapitre 1 : Entrepreneuriat, création d’entreprise et approche basée sur les réseaux ......15

1. L’entrepreneuriat : un objet multi-facettes..................................................................16 1.1. La création d’entreprises .............................................................................................. 16 1.2. L’état d’esprit et le comportement................................................................................ 17 1.3. L’entrepreneur .............................................................................................................. 17 1.4. Le champ de recherche ................................................................................................. 18

2. Synthèse des différentes approches en entrepreneuriat ...............................................19 2.1. Les approches contextuelles .......................................................................................... 20

2.1.1. Le contexte économique........................................................................................................... 20 2.1.2. Le contexte culturel.................................................................................................................. 21

2.2. Les approches individuelles........................................................................................... 22 2.2.1. L’entrepreneur manager ........................................................................................................... 23 2.2.2. L’entrepreneur innovateur ........................................................................................................ 24 2.2.3. Les traits psychologiques et sociodémographiques.................................................................... 26 2.2.4. Critique des approches centrées sur l’entrepreneur.................................................................... 27

3. L’approche par les réseaux : un regard différent sur l’entrepreneuriat ......................28 3.1. De l’entrepreneur « héroïque » à l’entrepreneur « réticulé » ...................................... 28

3.1.1. Les approches « sous-socialisées » ........................................................................................... 28 3.1.2. Les approches « sur-socialisées » ............................................................................................. 29 3.1.3. La thèse de l’encastrement ....................................................................................................... 29

3.2. Réseaux personnels versus réseaux interorganisationnels ........................................... 33 3.3. Importance des réseaux personnels dans la création d’entreprises ............................. 36 3.4. La mobilisation du réseau personnel : entre déterminisme et volontarisme ............... 40

3.4.1. L’approche déterministe........................................................................................................... 41 3.4.2. L’approche volontariste............................................................................................................ 42 3.4.3. L’approche interactionniste ...................................................................................................... 45

3.5. Analyse des limites et des insuffisances de l’approche basée sur les réseaux .............. 46

Chapitre 2 : Les fondements théoriques de l’analyse des réseaux.......................................52

1. L’analyse des réseaux sociaux: une perspective théorique différente..........................53 1.1. Définition et historique.................................................................................................. 53 1.2. Positionnement épistémologique ................................................................................... 57 1.3. La démarche suivie dans l’analyse des réseaux ............................................................ 58

1.3.1 Le choix d’un niveau d’analyse : Réseau ego-centré vs. Réseau socio-centré............................. 58 1.3.2 La définition des relations étudiées........................................................................................... 61 1.3.3 Le choix de la méthode de collecte des données........................................................................ 61

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1.4. L’analyse des réseaux personnels.................................................................................. 62 1.4.1. Le réseau personnel « role-set »................................................................................................ 62 1.4.2. Le réseau personnel « activated role-set »................................................................................. 63 1.4.3. Le réseau personnel « action-set » ............................................................................................ 63 1.4.4. Les caractéristiques de base des réseaux personnels.................................................................. 65

1.4.4.1 La structure du réseau personnel .................................................................................... 65 1.4.4.2 La nature des liens.......................................................................................................... 66

2. Le concept de « capital social »....................................................................................66 2.1. Origine et principales contributions ............................................................................. 67 2.2. Capital social collectif versus capital social individuel ................................................. 72

2.2.1. Le capital social collectif.......................................................................................................... 72 2.2.2. Le capital social individuel....................................................................................................... 73

2.3. Les principales théories du capital social...................................................................... 74 2.3.1. La théorie de « la force des liens faibles »................................................................................. 74 2.3.2. La théorie des « trous structuraux » .......................................................................................... 76

2.3.2.1 Les « bénéfices informationnels ».................................................................................... 78 2.3.2.2 Les bénéfices en termes de « réputation »........................................................................ 79 2.3.2.3 Les bénéfices en termes de « contrôle » ........................................................................... 79

2.4. Distinction entre « capital social » et « réseau social » ................................................. 79

CHAPITRE 3 : Les réseaux personnels de soutien à la création d’entreprise : facteurs de structuration et effets sur la performance ...........................................................................83

1. Les facteurs de structuration des réseaux mobilisés par les entrepreneurs .................84 1.1. Différents réseaux pour différentes phases de développement .................................... 84

1.1.1. Les différentes phases du processus de développement de l’entreprise ...................................... 85 1.1.1.1 La phase de pré-démarrage............................................................................................. 86 1.1.1.2 La phase de démarrage................................................................................................... 86 1.1.1.3 La phase de consolidation............................................................................................... 87

1.1.2. Variation des réseaux selon la phase de développement de l’entreprise...................................... 87 1.2. Différents réseaux pour différents projets .................................................................... 94 1.3. Différents réseaux pour différents entrepreneurs ........................................................ 96

1.3.1. Variation des réseaux mobilisés selon le genre.......................................................................... 96 1.3.2. Variation des réseaux mobilisés selon le degré de familiarité avec le domaine d’activité............ 98

2. Réseaux personnels et performance entrepreneuriale ...............................................101 2.1. Impact des réseaux sur la performance : des points de vue opposés ......................... 103

2.1.1 Densité versus trous structuraux ............................................................................................. 104 2.1.2. Liens faibles versus liens forts................................................................................................ 106 2.1.3. Taille du réseau et performance.............................................................................................. 108

2.2. L’efficacité contingente des réseaux personnels ......................................................... 109 2.2.1 L’incertitude environnementale : un facteur modérateur de la relation réseau - performance.... 111

Chapitre 4 : Les aspects méthodologiques de la recherche................................................116

1. Le choix de la méthodologie de recherche.................................................................117

2. La collecte des données..............................................................................................117 2.1. La sélection de l’échantillon ........................................................................................ 118 2.2. L’enquête préliminaire................................................................................................ 119 2.3. L’enquête principale ................................................................................................... 120

2.3.1. La construction du questionnaire ............................................................................................ 120 2.3.2. Le pré-test du questionnaire ................................................................................................... 124

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2.3.3. L’administration du questionnaire .......................................................................................... 125 3. Mesure des variables..................................................................................................125

3.1. Les caractéristiques du réseau personnel ................................................................... 126 3.1.1. La taille du réseau.................................................................................................................. 126 3.1.2. La densité du réseau............................................................................................................... 127 3.1.3. La force des liens................................................................................................................... 128

3.2. Les caractéristiques de l’entrepreneur ....................................................................... 130 3.2.1. Le genre ................................................................................................................................ 130 3.2.2. La familiarité avec le domaine d’activité ................................................................................ 130

3.3. Le caractère novateur du projet ................................................................................. 131 3.4. L’incertitude de l’environnement ............................................................................... 131 3.5. Les phases de développement de l’entreprise ............................................................. 132 3.6. La performance de l’entreprise................................................................................... 132 3.7. Les variables de contrôle ............................................................................................. 133

4. Les critères de qualité des instruments de mesure .....................................................134 4.1. La validité de la recherche .......................................................................................... 134

4.1.1 La validité externe ................................................................................................................. 134 4.1.2 La validité interne .................................................................................................................. 135

4.2. La fiabilité des instruments de mesure ....................................................................... 135 4.3. La validité interne des instruments de mesure ........................................................... 136 4.4. Vérification de la validité et la fiabilité des instruments de mesure........................... 138

4.4.1. Les variables relatives aux caractéristiques du réseau.............................................................. 138 4.4.2. La variable « familiarité avec le domaine d’activité » ............................................................. 140 4.4.3. La variable « incertitude environnementale ».......................................................................... 141 4.4.4 La variable « caractère novateur du projet »............................................................................ 142

5. Les méthodes d’analyse statistique des données ........................................................144 5.1. L’analyse de variance.................................................................................................. 144 5.2. La régression multiple ................................................................................................. 145

5.2.1. Conditions d'application de la régression multiple................................................................... 147 5.2.2. Le coefficient de corrélation multiple ..................................................................................... 148 5.2.3. Test de signification du modèle de régression ......................................................................... 149

5.3. Test de l’effet modérateur ........................................................................................... 149

Chapitre 5 : Présentation et analyse des résultats de la recherche ....................................154

1. Les résultats descriptifs de la recherche ....................................................................155 1.1. Les caractéristiques des répondants ........................................................................... 155

1.1.1. Caractéristiques sociodémographiques ................................................................................... 155 1.1.2. Niveau d’instruction et nature des études................................................................................ 157 1.1.3. Statut avant la création ........................................................................................................... 158 1.1.4. Expérience dans le domaine d’activité.................................................................................... 159 1.1.5. Milieu entrepreneurial............................................................................................................ 160 1.1.6. Participation à la vie associative ............................................................................................. 160

1.2. Caractéristiques des entreprises ................................................................................. 161 1.2.1. Taille des entreprises.............................................................................................................. 161 1.2.2. Répartition par secteur d’activité et par zone géographique..................................................... 162 1.2.3. Âge des entreprises ................................................................................................................ 163 1.2.4. Forme juridique ..................................................................................................................... 163 1.2.5. Montants et origines du capital de départ ................................................................................ 164

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2. La vérification des hypothèses de recherche..............................................................166 2.1. Caractéristiques générales des réseaux personnels .................................................... 167 2.2. Les facteurs de structuration des réseaux personnels ................................................ 169

2.2.1 L’influence de la phase de création sur le réseau personnel ..................................................... 169 2.2.2. L’influence de l’entrepreneur et du projet sur la structuration du réseau personnel................... 176

2.2.2.1 L’effet sur la « taille du réseau »............................................................................... 177 2.2.2.2 L’effet sur la « densité du réseau »............................................................................ 180 2.2.2.3 L’effet sur la « force des liens »............................................................................... 182

2.3. Les effets du réseau personnel sur la performance .................................................... 184 2.4. Le rôle modérateur de l'environnement dans la relation réseau personnel- performance ............................................................................................................................. 188

Chapitre 6 : Discussion des résultats.................................................................................193

1. Rappel des questions et objectifs de la recherche.......................................................194 2. Discussion des principaux résultats...........................................................................195

2.1. Les caractéristiques générales des réseaux personnels............................................... 195 2.2. Les facteurs de structuration des réseaux personnels ................................................ 199

2.2.1 Influence du facteur « temps » sur la structuration du réseau personnel ................................... 200 2.2.2 Influence du projet sur la structuration du réseau personnel..................................................... 202 2.2.3 Influence des facteurs lié à l’entrepreneur sur la structuration du réseau personnel .................. 204

2.3. Les effets des réseaux personnels : influence du réseau sur la performance ............. 207 CONCLUSION GÉNÉRALE............................................................................................211 1. Objectifs et contexte de la recherche..........................................................................212

2. Principaux résultats de la recherche .........................................................................213 2.1. Des réseaux différenciés selon les phases de création ................................................. 214 2.2. Des réseaux différenciés selon les entrepreneurs........................................................ 215 2.3. Des réseaux différenciés selon les projets ................................................................... 216

3. Les effets du réseau personnel ...................................................................................217

4. Apports, limites et voies de la recherche ....................................................................218 4.1. Apports théoriques ...................................................................................................... 219 4.2. Apports pratiques........................................................................................................ 220 4.3. Limites et voies de la recherche................................................................................... 221

BIBLIOGHRAPHIE .........................................................................................................225 Liste des tableaux ..............................................................................................................246

Liste des figures.................................................................................................................247 Liste des annexes...............................................................................................................248

Table des matières .............................................................................................................249 ANNEXES.........................................................................................................................253

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ANNEXES

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Annexe 1- Les dispositifs d’appui à l’entrepreneuriat en

Tunisie

1. Le cadre juridique

Une modification complète du cadre juridique et réglementaire entrepreneurial a été

accomplie depuis le début des années 90 dans le but de stimuler l’initiative privée et la

création d’entreprise. Parmi les instruments juridiques de promotion de l’entrepreneuriat,

on peut citer :

§ Le code d’incitation aux investissements

Le code d’incitation aux investissements, promulgué par la loi 93-120 du 27/12/1993,

prend en charge d’une partie des charges de création et de démarrage et la contribution

patronale au régime légal de sécurité sociale. Ce code couvre 12 secteurs économiques qui

intéressent les promoteurs privés dans les activités de production, de transformation, des

services liés à l’industrie et les exportations. Ainsi, seul le commerce intérieur (y compris

l’importation) et les services sont exclus de ce code. Ce code offre deux catégories

d’avantages:

- Des avantages communs: Ils portent sur les aspects fiscaux liés à l’investissement

notamment en ce qui concerne les bénéfices réinvestis, l’option pour

l’amortissement dégressif, la réduction des droits de douane et la suspension de la

TVA et autres taxes sur les bien d’équipements.

- Des avantages spécifiques: ils touchent la promotion des investissements au nivaux

des orientations générales de l’économie (exportation, développement régional,

développement agricole, protection de l’environnement, promotion de la

technologie et R&D, investissements de soutien, Petites entreprises et petits

métiers)

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255

Par ailleurs, des mesures réglementaires complémentaires ont été mises en place pour

l’alléger ou supprimer des contraintes bureaucratiques auxquelles font face encore les

entrepreneurs et pour améliorer le climat des affaires. Ainsi, nous avons assisté depuis

1995 à l’apparition de nouveaux textes modifiant et apportant de nouvelles dispositions

aux textes de départ, notamment en 1999 et 2001, définissant et redéfinissant les zones de

développement régional, les nouveaux promoteurs, les PME et les nouvelles technologies,

etc.

§ Les codes fiscaux

- Le code de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) : avant 1988 les taxes sur le chiffre

d’affaires étaient complexes et leur application était difficile. Un code de TVA a

été promulgué par les lois 88-61 et 88-62. Ce code a permis de simplifier ces taxes

et la base de leur calcul et a offert aux contribuables des règles claires.

- Le code de l’impôt sur les bénéfices : Le code a fixé le taux maximum

d’imposition sur les bénéfices à 35%. Il a en outre enlevé la double imposition.

Ceci encourage la prise de participation et la création de sociétés mixtes à

participation étrangère. Le code prévoit des règles simples de calcul des revenus et

bénéfices imposables, eu égard à l’impôt sur les sociétés selon les anciens textes de

lois.

§ Le code de commerce

Le code de commerce a été révisé en 2000, il a permis la création d’une société

unipersonnelle à responsabilité limitée et a révisé les procédures de création et de gestion

des entreprises en vue d’une transparence totale entre les associés et les tiers. Il a

augmenté le capital minimum exigé pour la création d’une entreprise.

§ Le code du travail

Le code de travail a été revu et actualisé pour permettre le travail contractuel à durée

déterminée ainsi que le travail à temps partiel. La contribution sociale a été ramenée à

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16% au lieu de 18 et 20%, ce qui a permis d’alléger les charges sociales et d’améliorer la

compétitivité de l’entreprise tunisienne.

§ Le cadre juridique financier

Le cadre juridique financier de la Tunisie est régi par plusieurs textes ; la Banque Centrale

reste l’acteur principal du système. Le dispositif financier a été dynamisé à maintes

reprises :

• La loi 85-108 autorise l’implantation d’organismes financiers et bancaires

travaillant essentiellement avec les non-résidents (banques off shore).

• La loi 88-92 a offert un cadre juridique caractérisé par une ouverture et une liberté

du marché financier et a permis à la bourse un cadre d’organisation dans des

sociétés de capitaux (SICAF, SICAVE, SICAR) et a facilité la multiplication des

sociétés de leasing.

• La loi 94-117 du 14/1194, a organisé le marché financier afin d’assurer la sécurité

et la transparence du marché.

• L’article 27 de la loi 95-117 a prévu l’accès libre des étrangers au marché

financier.

§ Autres textes et lois en faveur de l’entrepreneuriat

Au cours du X ème Plan de Développement (2002-2006), le gouvernement tunisien avait

suivi un objectif stratégique de renforcement du climat d’investissement et de

l’environnement des affaires. A cet effet, le gouvernement a mis en place un programme

de promotion du rôle du secteur privé et une multiplication des mesures incitatives à

travers :

- la simplification des procédures et la réduction des autorisations administratives ;

- l’adaptation du cadre juridique aux normes internationales en vigueur pour ce qui

concerne les sociétés commerciales, la protection de la propriété intellectuelle, la

concurrence et les prix et l’amélioration des mécanismes et des structures d’appui ;

- la mise en place d’un cadre juridique et institutionnel pour la promotion du

commerce électronique ;

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- la création d’un conseil supérieur de l’exportation et de l’investissement présidé

par le président de la république tunisienne traduisant ainsi l’importance accordée

à ces activités ;

- la réduction du capital minimum pour les sociétés49 ;

- le rapprochement graduel entre les différents régimes d’investissement ;

La même période a été marquée par l’instauration de procédures d’allégement de la

pression fiscale et des charges sur l’entreprise, de réduction des taux de taxation sur les

marchandises a forte imposition et la réalisation progressive d’une convergence entre le

régime régissant les entreprises totalement exportatrices et celui des entreprises orientées

vers le marché intérieur.

2. Les organismes d’accompagnement et de formation des

entrepreneurs

Aujourd’hui en Tunisie, plus de 25 institutions et organismes apportent leur soutien, à

différents degrés et différentes phases du processus de création, aux entrepreneurs.

§ L’Agence de Promotion de l’Industrie (API)

L’API joue un rôle actif dans la promotion des investissements dans le secteur de

l’Industrie et des services liés à l‘industrie. L’API est présente sur tout le territoire à

travers 24 directions régionales, structurées selon l’ampleur des activités économiques de

chaque gouvernorat. Dans le cadre des appuis développés au profit des entrepreneurs

l’API dispose des structures suivantes :

49 En 2000, un code des sociétés commerciales a été promulgué pour mettre à niveau les statuts juridiques et pour assouplir

les réglementations (les formalités, les déclarations, les droits, les obligations, etc.) qui les régissent. Ce code a été revisité en

janvier 2005 et de nouvelles mesures ont été prises pour réduire le capital social minimal pour les sociétés. Le capital

minimal exigé pour la création d’une SARL a été réduit de 10.000 dinars (6200€) à 1.000 dinars (620€).

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258

- Le Guichet Unique

Le Guichet Unique est un centre de formalités administratives et légales réunissant les

différentes administrations intervenant dans la constitution d’un dossier de création

d’entreprise. Le Guichet Unique permet la réduction des délais d’accomplissement des

formalités administratives pour la déclaration des projets et pour la constitution des

entreprises. Les services du guichet unique sont certifiés ISO 9001. Ce guichet a permis

de réduire les délais de création d’une entreprise de 180 jours à 24 heures seulement. Les

délais et les frais de création d’entreprise sont ainsi réduits notamment avec l’assistance

offerte aux entrepreneurs potentiels par des intervenants abrités sous un même espace. A

la suite de la réussite de l’expérience du guichet unique au siège de l’API, il a été créé

d’autres guichets dans 7 autres gouvernorats, à savoir, Sousse, Sfax, Gabes, Gafsa,

Nabeul, Béja et Bizerte.

Par ailleurs, une simplification des procédures a été introduite pour réduire

considérablement le nombre d’attestations, de certificats et autres papiers à soumettre.

Désormais, la déclaration des projets, la constitution juridique des sociétés et la

commande des produits API peuvent se faire en ligne. En outre, il a été créé en 2006 un

Guichet Unique Virtuel chargé de fournir les prestations administratives et légales pour la

constitution des sociétés régies par le Code d’Incitation aux Investissements, et ce par les

moyens électroniques fiables conformément à la législation relative aux échanges

électroniques.

Comparé aux systèmes observés dans d'autres pays en voie de développement, où le

problème des procédures de création constitue une difficulté majeure pour nombre de

promoteurs, la formule de l’API permet une réduction appréciable des délais et le Guichet

Unique est ainsi un exemple de simplification des démarches et des délais nécessaires à la

création de nouvelles entreprises.

- Le Centre de Facilitations et de Gestion des Avantages

Ce centre assiste les entrepreneurs et leurs accorde les facilités nécessaires pour bénéficier

des avantages auxquels ils sont éligibles. Ce centre informe, conseille et assiste

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259

l’entrepreneur dans la préparation de son projet en se référant au code d’investissement et

aux différents textes d’encouragement de l’investissement.

- Le Centre d’Etudes et de Prospective Industrielles

Ce centre peut aider dans l’orientation des entrepreneurs potentiels car il assure une veille

stratégique permanente par l’élaboration de :

- Etudes de positionnement stratégiques par branche (29 études) : Ces études

présentent la situation des branches industrielles en Tunisie et dans le monde. A

travers des comparaisons internationales, elles font apparaître les avantages

comparatifs de la Tunisie. Elles dégagent en outre des stratégies et des scénarios de

développement ainsi que des plans d’actions à mettre en œuvre.

- Etudes sur les facteurs de compétitivité

- Identification de plus de 100 idées de projets

- Elaboration de 41 fiches professionnelles : Ces fiches constituent un guide détaillé

pour la réalisation de l’étude de rentabilité du projet. Elles renferment des

informations de base sur les éléments du marché, sur les aspects financiers du

projet et sur les besoins matériels et immatériels pour la réalisation du projet. Dans

ces fiches, le promoteur trouvera aussi une liste de partenaires étrangers à

contacter, les différents salons spécifiques à visiter, les institutions et organismes

d’appui à la réalisation du projet et une bibliographie à consulter.

- Réalisation de 09 Monographies sectorielles : Elles présentent les caractéristiques

générales des différents secteurs industriels en Tunisie. Elles tracent l’évolution

des principaux indicateurs économiques au cours des 5 dernières années et donnent

les opportunités d’investissements dans les créneaux porteurs.

- Base de Données Industrielles (5500 entreprises employant 10 personnes et plus)

Ces études permettent aux entrepreneurs potentiels de disposer d’indices sectoriels et

d’effectuer un benchmarking sur la compétitivité de l’industrie tunisienne. Elles offrent

également, pour chaque secteur, des profils de projets types potentiels et constituent une

banque d’idées pour les jeunes entrepreneurs.

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- Le Centre de Soutien à la Création d’Entreprises

Ce Centre, organe de l’API, est au coeur du dispositif entrepreneurial et occupe une place

de choix en tant que structure dédiée entièrement à la formation et à l’appui aux nouveaux

entrepreneurs. Le CSCE organise, au profit des jeunes désirant créer une entreprise, des

cours en vue de leur donner un complément de formation sur l’environnement. En outre, il

met à leur disposition une documentation riche, il les assiste pour l’accomplissement de

toutes tâches de recherche d’information et de création. Le CSCE est opérationnel dans

tous les gouvernorats. Par ailleurs, dans le cadre de sa stratégie d’encouragement à la

création d’entreprises, le CSCE organise chaque année un concours des meilleures idées

de projets.

- Les pépinières d’entreprises

Implantées au sein de sites universitaires dans différentes régions de la Tunisie., les

pépinières d’entreprises sont des structures d’accueil et d’accompagnement temporaire

proposant à un petit nombre de créateurs (entre six et dix) des locaux, des aides et des

services adaptés aux besoins spécifiques des entreprises innovantes en voie de création ou

nouvellement créées. L’objectif de la création de ces pépinières est d’accompagner les

jeunes promoteurs et dynamiser les activités économiques innovantes. 18 pépinières sont

actuellement opérationnelles.

- Le Centre de Documentation et d’Information Industrielle

Il fournit une information en temps réel mettant à la disposition des entrepreneurs :

- Le Salon Virtuel de l’industrie tunisienne via Internet avec plus de 5.400 entreprises ;

- Des annuaires, des CD sur l’industrie tunisienne et un accès en ligne aux banques de

données industrielles nationales et internationales ;

- Un système d’informations et de documentation spécifique à la carte ;

- L’information, les brochures et les dépliants : l’API édite et diffuse des brochures de

vulgarisation du code d’investissement et des mécanismes d’appui à la création

d’entreprises.

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§ L’Agence Nationale de l’Emploi et du Travail Indépendant (ANETI)

Cette agence a pour mission de mettre en oeuvre la politique du gouvernement relative à

la promotion de l’emploi. A travers son réseau de 70 bureaux d’emploi implantés sur tout

le territoire national, l’ANETI développe un ensemble de prestations s’adressant

notamment aux promoteurs de petites entreprises. En fait, l’ANETI s’oriente vers

l’assistance, le conseil et la formation des promoteurs de petites entreprises dans le secteur

de la petite industrie, les métiers et les services. L’ANETI intervient notamment dans :

- L’information des jeunes quant aux possibilités de création des micro et petite

entreprises et les différentes incitations aux initiatives entrepreneuriales ;

- L’assistance des jeunes entrepreneurs pour l’identification et l’étude des projets ;

- La mise en relation avec les organismes de financement ;

- L’information sur les ressources humaines disponibles sur le marché de l’emploi ;

- L’information sur les programmes mis en oeuvre en matière d’encouragement à

l’emploi;

- Le conseil en recrutement, voire même la sélection et la proposition de candidature pour

la satisfaction des besoins des entreprises en ressources humaines ;

- L’adaptation professionnelle aux besoins des entreprises ;

- La formation continue.

L’ANETTI a aussi lancé le projet FORTI50 qui est un ensemble d'instruments de

formation utilisant une approche active et des méthodes d'apprentissage pour développer

et renforcer les compétences personnelles et entrepreneuriales. Les bénéficiaires sont

choisis parmi les diplômés universitaires, les diplômés des centres de formations et les

licenciés pour raison de chômage technique.

Le projet FORTI est composé de 7 modules, qui se fait sur quatre étapes dans un ordre

chronologique. La formation CEFI représente la première étape du projet. C’est une

formation composée de quatre modules51 permettant d’avoir des compétences spécifiques

50 Formation au Travail Indépendant 51 Le premier module a pour but de valoriser les qualités personnelles. Le deuxième module vise de développer des

compétences relationnelles. Le troisième permet de dynamiser les compétences en gestion et la créativité. Le quatrième

cherche à stimuler les compétences intégrées selon le métier et la spécialité.

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dans l’exercice d’une profession. La formation CEFE représente la deuxième étape du

projet. C’est un module qui débouche sur l’élaboration du plan d’affaires. Cette formation

est l’outil le plus utilisé par les structures publiques d’accompagnement professionnel en

Tunisie. Elle emploie une approche personnalisée, basée sur l’apprentissage par l’action et

sur l’autoévaluation personnelle. Le participant récolte l’information nécessaire à

l’évaluation de la faisabilité de son projet et prépare son plan d’affaires qu’il aura à

défendre devant les banquiers. La Recherche Action représente la troisième étape du

projet FORTI. C’est une phase d’accompagnement qui permet d’analyser, de faire des

formations complémentaires et d’évaluer le projet d’entreprise. La formation CEFOC52

constitue la quatrième étape du projet. C’est une formation à trois niveaux qui prépare le

candidat aux diverses fonctions entrepreneuriales.

§ L’Agence Tunisienne de Formation Professionnelle (ATFP)

C’est l’organisme spécialisé dans la formation professionnelle. L’agence dispose de cent

trente centres sectoriels, polyvalents, d'artisanat, de jeunes filles rurales et de travail

indépendant. Les sortants de ces centres sont assistés par l’ANETI ou par les programmes

de développement régionaux pour la création de leurs entreprises. Ces Centres fournissent

une formation technique sur le métier et une formation entrepreneuriale.

§ Les Offices de développement

Dans le cadre de la dynamisation de la vie économique dans les régions défavorisées, le

gouvernement a créé trois offices régionaux de développement. Ces offices ont pour rôle

principal de promouvoir la création d’entreprises dans leur région. Ils fournissent

l’information et l’assistance aux entrepreneurs depuis l’identification de l’idée et jusqu’à

la réalisation du projet. Ces offices informent et sensibilisent les entrepreneurs à travers

l’organisation des séminaires, rencontres, journées de partenariat. Ils effectuent les études

des projets et font le suivi de réalisation avec une assistance personnalisée des projets. Ils

coopèrent avec les organismes nationaux et étrangers pour promouvoir la création

d’entreprises et dynamiser la vie économique dans les régions.

52 Compétences Entrepreneuriales dans la Formation Continue

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§ Les Centres Techniques Sectoriels

Huit centres techniques sectoriels assurent un rôle d’assistance technique aux entreprises

des secteurs industriels concernés et fournissent l’information notamment technique.

Jusqu’ici, leur rôle dans la création d’entreprise est limité. Les centres techniques

effectuent également des missions d’expertises pour les administrations dans le cadre du

suivi de déblocage des fonds pour le FOPRODI ou le FODEC. Ils réalisent également des

diagnostics de mise à niveau et organisent des sessions de formation pour les cadres des

entreprises. Pour certains achats d’équipements d’occasion et à la demande des

entrepreneurs, les Centres effectuent des expertises techniques et aident dans le processus

de décision d’achat.

§ L’Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur (FIPA)

Afin de donner aux investissements extérieurs un élan et leur offrir un terrain favorable

pour leur croissance, le gouvernement tunisien a créé, en 1995, l'Agence de Promotion de

l'Investissement Extérieur. Cette agence est chargée d'apporter le soutien nécessaire aux

entrepreneurs étrangers et de promouvoir l'investissement extérieur en Tunisie. La FIPA et

ses bureaux à l'étranger forment un réseau d'informations, de contacts, de conseils,

d'assistance, d'accompagnement et de soutien au service des investisseurs et entrepreneurs

étrangers.

§ Les centres d’affaires

Ces centres, désormais présents à chaque gouvernorat, ont pour mission de regrouper

toutes les structures d'appui et d'encadrement qui opèrent au niveau régional et de fournir

aux entrepreneurs les informations dont ils ont besoin dans les domaines de l'orientation,

de la documentation et du suivi, depuis les étapes précédant la création du projet jusqu'à

l'étape du financement et la réalisation effective. Les centres d’affaires s’intéressent aussi

à toutes les activités économiques. Ils ont pour mission notamment :

- de renseigner les porteurs d’idées de projets, les promoteurs et les investisseurs sur

les procédures de création d’entreprises, les avantages et incitations qui leur sont

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destinés, les sites d’installation possibles et les opportunités prometteuses

d’investissement et de partenariat ;

- d’accompagner les entrepreneurs dans les différentes phases de démarrage et de

suivi de la réalisation de leur projet et, notamment, dans la phase d’élaboration des

études de faisabilité et de la finalisation du schéma de financement ;

- d’aider le créateur à la recherche de sources de financement ;

- de mettre à la disposition des promoteurs et investisseurs, des bureaux équipés de

moyens de communication et d’assurer les services de base ;

§ Les technopoles

- Afin de favoriser la recherche et le développement53, d’encourager la

création d’entreprises dans les secteurs innovants et dans le but d’ouvrir

l’université à son environnement industriel, la Tunisie a créé plusieurs

« Technopoles » répartis dans plusieurs régions. Les objectifs stratégiques

de la mise en place de tels espaces sont d’établir un lien entre la formation,

la recherche et la production, de favoriser l’incubation et la création

d’entreprises innovantes pour la valorisation des résultats de la recherche. Il

s’agit aussi de stimuler la création d’emplois, notamment pour les diplômés

de l’enseignement supérieur, d’améliorer la compétitivité de l’industrie

nationale et de favoriser l’investissement étranger en Tunisie. Ces

technopoles sont des espaces spécialement aménagés pour accueillir les

activités des entreprises technologiques et/ou innovantes dans un secteur

déterminé tout en essayant de tenir compte des spécificités des régions.

3. Les organismes de financement

Les organismes de financement apportent une contribution importante à la création

d’entreprises, notamment, en apportant un appui à l’entrepreneur dans l’étude du projet,

53 Afin d’encourager les programmes des recherches menés aussi bien par le secteur public que par les entreprises privées,

l’Etat à relevé la part consacrée à la recherche développement dans le PIB de 0.3% pendant les années 90 pour atteindre 1%

en 2004.

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l’analyse de rentabilité et le montage juridico-financier. En Tunisie, les institutions de

financement autres que bancaires se sont beaucoup diversifiées au cours de la dernière

décennie, même si le secteur bancaire reste prédominant. Il faut souligner que la plupart

des mécanismes qu’on retrouve dans un certain nombre de pays aux systèmes financiers

plus développés existent en Tunisie. Non seulement l’architecture légale et réglementaire

est très riche, mais une gamme importante d’institutions financières existe, et des formules

et produits relativement sophistiqués ont été mis à la disposition des entrepreneurs. On

cite en particulier :

- Les crédits de la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS)

- Les crédits de la Banque de Financement des PME (BFPME)

- Les concours du Fonds National de Solidarité Sociale 26/26

- Le fonds 21-21

- Le Fonds National de Promotion de l’Artisanat et des Petits Métiers (FONAPRA)

- Le Fonds de Promotion et de Décentralisation Industrielle (FOPRODI)

- Le Régime d’Incitation à l’Innovation dans les Technologies de l’Information

(RITI)

- Les Sociétés d’Investissement à Capital Risque (SICAR)

§ Les banques

Dans un contexte d’une économie relativement jeune, où le tissu des entreprises est

caractérisé par la prédominance de PME à caractère familial et à fonds propres modestes,

et où le recours à la finance directe est relativement récent, le financement bancaire

demeure le principal instrument de financement de la création d’entreprises en Tunisie.

D'importantes mesures ont été prises au cours de la dernière décennie pour renforcer le

secteur bancaire et améliorer la diversification des sources de financement au profit de

l'investissement privé. Le processus de privatisation du secteur bancaire a été accéléré ; le

cadre juridique et réglementaire a été modernisé en s'alignant sur les normes prudentielles

internationales.

Les banques financent les projets de création et conseillent parfois les entrepreneurs quant

au financement le plus adapté. Le secteur bancaire en Tunisie comprend:

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266

- 14 banques de dépôts (ou banques commerciales) qui financent tout genre de

projets de création à l’exception des projets de création par des non résidents54.

- 7 banques de développement, spécialisées notamment dans le financement des

moyens et grands projets.

- 9 banques off-shores qui financent rarement les projets de création des

entreprises non résidentes

- 3 sociétés de factoring

- 10 organismes de leasing

- 8 sociétés de recouvrement

- 17 bureaux de représentation de banques étrangères.

- 158 sociétés d’investissement à capital fixe (SICAF), variable (SICAV) et

sociétés privées de capital risque (SICAR).

§ Le FOPRODI

Crée en 1973, le FOPRODI est le plus ancien mécanisme d’aide à la création d’entreprises

et le développement des PME. Il finance le capital des entreprises créées par les nouveaux

entrepreneurs en leur offrant une dotation remboursable à faible taux d’intérêt. Ce fonds a

financé depuis sa création 1650 projets. Il a contribué au capital des nouvelles PME pour

47 millions de Dinars sous forme de dotations. Ce fonds a permis la création de 40 000

emplois. Son effet sur le tissu économique du pays est incontestable. A la suite de diverses

missions d’évaluation du FOPRODI, l’Etat recherchant l’efficacité a entrepris en 1999 la

refonte de ce fonds et la modernisation de son fonctionnement. Ainsi, les mesures

suivantes ont été introduites :

- Elargissement du champ des activités éligibles au financement de ce fonds en

intégrant le secteur des services liés à l’industrie

- Ajustement du plafond d’investissement par projet de 1 à 3 millions de DT.

54 Elles proposent des crédits à moyen et long terme et sous certaines conditions, des crédits à court terme, elles participent au

capital des entreprises, elles collectent des dépôts dont la durée est supérieure à 1 an et des dépôts à vue de leur personnel et

des entreprises dont elles détiennent la majorité du capital.

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En 2003, une nouvelle réforme n’oblige plus l’entrepreneur dont l’Investissement de

projet est inférieur à 500 milles dinars à passer par les SICARS.

§ Le FONAPRA

En 1982, un deuxième fonds a été créé, le Fonds National de Promotion de l’Artisanat et

des Petits Métiers (FONAPRA). Son rôle consiste à promouvoir l'emploi indépendant et la

création de micro-entreprises, en facilitant la mise en oeuvre de petits projets entrepris par

des petits promoteurs, diplômés ou disposant des qualifications requises dans le secteur de

l'artisanat dans son sens large qui regroupe l’artisanat d’art, utilitaire et la petite

manufacture. En 1999, son champ d’intervention a été étendu aux professions libérales et

quelques activités de services liés à l’industrie comme la maintenance et les bureaux

d’étude. Les premières années d’intervention de ce fonds ont enregistré des résultats

instables dus principalement aux manques des mesures incitatives dans les régions

défavorisées, à la forte concentration sectorielle au niveau des branches «artisanat

utilitaire» et des services, à l’absence de garanties suffisantes de la part des entrepreneurs

candidats à l’octroi du crédit et, enfin, aux conditions d’accord se basant principalement

sur la capacité du projet à créer de nouveaux emplois.

§ Les Sociétés d’Investissement à Capital Risque (SICARS)

Les Sociétés d’Investissement à Capital Risques ont été créées dans le but de donner les

impulsions requises pour les investissements des nouveaux entrepreneurs. La participation

des SICARS dans le capital de l’entreprise est instituée en obligation pour l’obtention des

crédits FOPRODI. Il existe aujourd’hui en Tunisie trente SICARS opérationnelles qui

investissent dans des projets ayant trait aux zones de développement régional, à la mise à

niveau, aux nouveaux entrepreneurs, aux technologies et innovations et aux entreprises en

difficulté. Vingt trois SICARS seulement sont conventionnées pour le financement du

FOPRODI.

Par ailleurs, vu l’importance que représente le secteur des Nouvelles Technologies de

l’Information et de Communication (NTIC) dans le développement économique de la

Tunisie, un Fonds d’Incitation à l’Innovation dans les Technologies de l’Information

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(FITI), a été créé en 1999, destiné à encourager la création de projets tendant à

l’innovation dans les technologies de l’information. Ce fonds a été développé avec le

concours des SICAR qui interviennent donc sous forme de dotations mises à la disposition

des sociétés d’investissement à capital risque et gérées par ces dernières en vertu d’une

convention à conclure avec le ministre des finances. Ces dotations sont utilisées pour la

participation au capital des « start-up ». Il existe, toutefois, deux principaux schémas de

financement à risque avec l’intervention du FOPRODI ou du FITI. A titre d’exemple,

pour un investissement pouvant atteindre 1 million de dinars, les SICARs et le FOPRODI

interviennent avec un capital de 40% de l’investissement (400 000 Dinars) respectivement

à l’échelle de 30% (120 000 Dinars) et 60% (240 000 Dinars) avec un apport de 10% (40

000 Dinars) de la part du promoteur. Pour les projets à investissement supérieur à 1

million de dinars, il existe d’autres schémas de financement avec les concours éventuels

des SICAR et du FOPRODI. Toutefois, le concours du FOPRODI est plafonné à un

investissement global de 3 millions de dinars. Les SICAR interviennent avec le FITI sur

les projets dont le coût d’investissement ne dépasse pas les 500 000 dinars. Ainsi, pour ce

type d’investissement, ils participent à l’échelle de 50% de l’investissement (250 000

Dinars) au prorata suivant : 2% (5 000 dinars) promoteur, 49% (122 500 Dinars) SICAR,

49% (122 500 Dinars) FITI.

§ La Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME)

Premières pourvoyeuses d’emploi en Tunisie, les PME bénéficient d’un intérêt particulier

de la part de l’Etat. Toutefois, le caractère familial de ces entreprises limite la possibilité

de financement de ces dernières par des outils autres que le secteur bancaire qui reste

encore la principale et parfois la seule source de financement pour ce type d’entreprises.

C’est pour combler ces lacunes qu’il a été décidé en Mars 2005 d’instituer la BFPME afin

d’assurer le financement nécessaires aux promoteurs de projets innovants et à forte valeur

ajoutée. Cette banque intervient dans le financement des investissements effectués par les

entreprises évoluant dans les secteurs éligibles (NTIC, biotechnologies, activités à fort

potentiel à l’export …) dont le coût d’investissement se situe entre 80 mille dinars et 4

millions DT.

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§ Le fonds de garantie

Afin de promouvoir l'initiative et donner une impulsion à l'investissement privé, par

l'encouragement des banques et des SICARS au financement des projets initiés par les

Petites et Moyennes Entreprises, un nouveau système de garantie des crédits accordés par

les banques aux PME et des participations des SICARS dans le capital de ces entreprises a

été mis en place en 2003, dans les secteurs des industries manufacturières et des services.

§ La Banque Tunisienne de Solidarité (BTS)

La BTS a pour mission le financement de petits projets au profit des populations des

zones rurales ou urbaines non-éligibles au système bancaire conventionnel, faute de

moyens et de garanties. L’objectif est de favoriser une dynamique de réinsertion et de

génération de revenus, par le biais de micro-projets et le développement de l’auto-emploi,

notamment dans les régions de l’intérieur. L’activité de la BTS s’articule autour de deux

volets:

- Les micro-crédits octroyés directement par la banque;

- Les micro-crédits octroyés par le biais des associations de développement agréées

par le Ministère des Finances.

Les bénéficiaires des crédits octroyés par la banque sont principalement les diplômés de

l’enseignement supérieur, les diplômés de la formation professionnelle et toutes les

personnes qui, disposant d’un métier ou d’une qualification, sont à la recherche d’une

réinsertion professionnelle. Les interventions de la banque couvrent pratiquement tous les

secteurs de l’économie et, plus particulièrement, les petits métiers, l’artisanat, l’agriculture

et les activités de services.

La BTS accorde des crédits à court et moyen termes, destinés à financer l’acquisition du

matériel et des équipements nécessaires à l’exercice de l’activité ou les besoins en fonds

de roulement. Les délais de grâce varient entre 6 mois et 7 ans, avec une durée moyenne

de 4 à 5 ans. Les crédits sont généralement plafonnés à 10 000 dinars. Ils peuvent

cependant atteindre 33 000 dinars pour les entrepreneurs diplômés de l’enseignement

supérieur

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Il semble qu’aujourd’hui, la BTS constitue le principal appui financier des micro-

entreprises tunisiennes. Depuis sa création et jusqu’à la fin du mois de septembre 2005, le

BTS a permis de financer environ 80 000 projets avec un montant global de l’ordre de 339

millions de dinars, pour un plafond de 50 000 dinars par projet.

§ Le Fonds National de l’Emploi (21-21)

Crée en 2000, ce fonds intervient pour la création d’emplois à travers 18 outils parmi

lesquels douze interviennent pour la création de micro-entreprises. Parallèlement à sa

contribution au financement du BTS, le FNE, par son programme d’intervention en faveur de

l’entrepreneuriat, de l’emploi et de ses lignes de crédit du FNE, vise à stimuler l’emploi des

jeunes. Il se charge de financer toutes les opérations susceptibles de développer la

qualification des demandeurs d’emplois et de favoriser les possibilités d’emplois notamment

par le biais :

- d’activités et de projets pour l’emploi indépendant et la création de petites

entreprises ;

- de programmes visant la reconversion professionnelle des demandeurs d’emplois

diplômés de l’enseignement supérieur afin d’augmenter leur employabilité et

permettre leur insertion professionnelle sur le marché du travail sur le plan national

et international ;

- de programmes de formation professionnelle, notamment dans le cadre de travaux

d’utilité publique facilitant l’intégration professionnelle et sociale des demandeurs

d’emplois peu qualifiés ou de faible niveau scolaire ou provenant des milieux

défavorisés.

Depuis sa création, ce fonds a participé à la création de plus de 7 500 nouveaux projets.

Des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur ainsi que d’autres, disposant de

qualifications professionnelles, ont pu bénéficier des financements bancaires grâce à la

ligne de crédit du FNE 21-21 mise à disposition des banques commerciales. D’autre part,

une autre ligne de crédit du FNE 21-21 a été mise à la disposition des SICAR pour

financer l’apport au capital au profit de ces jeunes promoteurs et les aider pour le

démarrage de leur projet.

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Annexe 2- Guide d’interview

Nom et Prénom :………………………………………………….

Age :………………………………………………………………

ü Pouvez-vous présenter l’idée de votre entreprise ?

ü Comment avez-vous trouvé cette idée ?

ü Quel est le lien entre cette idée et vos emplois précédents ?

ü Pouvez-vous nous présenter par ordre chronologique les étapes que vous avez parcouru

pour créer votre entreprise ?

ü Pouvez-vous nous citer les personnes et les organismes qui ont intervenus dans chacune

de ces étapes ?

ü Pouvez-vous nous citer les personnes avec qui vous avez discuté votre idée de création

(projet) ?

ü Sur quels aspects de l’idée (du projet) ont porté les discussions ?

ü Pour quelles raisons avez-vous choisi ces personnes précisément pour discuter de votre

projet ?

ü Dans quelles circonstances avez-vous connu chacune de ces personnes ?

ü Y’avait-il des personnes qui ont essayé de « voler » votre idée ?

ü Avez-vous fait recours à des bureaux d’études ou à des organismes de l’Etat pendant la

phase d’étude de votre projet ?

ü Au début de votre projet, aviez-vous toutes les ressources (les moyens) nécessaires ?

Qu’est ce qui vous manquait ?

ü Comment vous avez fait pour obtenir ces ressources ?

ü Quelles sont les personnes qui vont ont aidées ?

ü Dans quelles circonstances avez-vous fait la connaissance de ces personnes ?

ü Etes-vous toujours en contact avec elles ? Si non, pourquoi ? Si oui, précisez le moyen

le lieu et la fréquence de vos contacts ?

ü Avez-vous obtenu des ressources, des fonds ou des ressources de la part d’organismes

appartenant à l’Etat ? Lesquels ?

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272

Annexe 3- Questionnaire

Bonjour à vous,

Je suis doctorant en sciences de gestion à la Faculté des Sciences Economiques et

de Gestion de Sfax. Je réalise actuellement une recherche sur l’importance des réseaux

relationnels dans la création d’entreprises. Il s’agit de mieux connaître la nature des

relations mobilisées par les entrepreneurs tunisiens pour créer leurs entreprises. Cette

recherche est menée en collaboration avec le centre des jeunes dirigeants (CJD) de

Tunisie.

Votre participation consiste à répondre à un questionnaire visant à dresser un

portrait du réseau de relations que vous avez mobilisé pendant le processus de création de

votre entreprise. Votre participation à cette recherche est strictement confidentielle et

anonyme. Les noms des personnes citées ne seront pas notés, mais ils seront remplacés

par des numéros. Nous ne conserverons aucun nom dans nos bases de données et aucun

nom ne sera mentionné dans des textes ou communications scientifiques ou non

scientifiques.

Je vous remercie vivement pour la précision de vos réponses et pour le temps

consacré à remplir ce questionnaire.

N.B : Nous demeurons disponibles pour répondre à toutes les questions ou les

demandes d’éclaircissement que votre participation à cette recherche pourrait soulever.

Ghassen AYDI

Doctorant en sciences de gestion

Assistant de recherche, ESC Sfax

Tél. 98298272/74279211

Email : [email protected]

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273

I. Le profil de l’entreprise

1. Nom de l’entreprise: ...........................................................

2. Adresse : …………………………………………………..

3. Secteur d’activité : …………………………..................

4. Date de création: ………………….………….........

5. Forme juridique .....………………………………...

6. Capital de départ :………………............. ; actuel : ……………………....

7. Effectif de départ :………………............. ; actuel : ……………………....

8. Indiquez quelles sont les trois plus importantes sources utilisées dans le financement de

votre projet

Sources de financement

Economies personnelles Famille proche Famille éloignée Amis Organismes publics (BTS, FOPRODI, SICARS…) Banques commerciales Autres

Les trois plus importantes sources sont : (du plus important au moins important)

1- ……………………………………………

2- ……………………………………………

3- ……………………………………………

9. Indiquez votre degré d’accord (ou de désaccord) avec les propositions suivantes : (1) : Pas

du tout d’accord ; (2) : Pas d’accord ; (3) : Plus ou moins d’accord ; (4) : D’accord ; (5) : Tout a fait d’accord

1 2 3 4 5 Il apparaît souvent de nouveaux concurrents sur mon secteur d'activité Le taux auquel les produits / services deviennent obsolètes est très rapide Les technologies (connaissances) nécessaires à mon activité évoluent rapidement

Mon entreprise doit constamment changer ses pratiques marketing pour se maintenir à la hauteur du marché et des concurrents

La demande et les besoins des clients sont très difficiles à prévoir

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274

10. Indiquez votre degré d’accord (ou de désaccord) avec les propositions suivantes : (1) : Pas

du tout d’accord ; (2) : Pas d’accord ; (3) : Plus ou moins d’accord ; (4) : D’accord ; (5) : Tout a fait

d’accord

1 2 3 4 5 Au début de mon activité, j’avais très peu de concurrents Au début de mon activité, mes produits (services) étaient très originaux Au début de mon activité, les technologies utilisées par mon entreprise étaient très originales

Au début de mon activité, mes produits (services) étaient protégés par un brevet

Au début de mon activité, mes produits (services) étaient destinés à une clientèle très spécifique

11. Combien avez-vous passé de temps (en nombre de mois) pour créer votre entreprise ?

(depuis les premières recherches d’information jusqu’au début des opérations) ….………

12. Au cours des deux premières années de votre activité (si votre entreprise a moins de 2

ans d’existence passez à la question 12), votre chiffre d’affaires a :

¨ Fortement augmenté

¨ Plus ou moins augmenté

¨ Resté stable

¨ Moyennement diminué

¨ Fortement diminué

13. Au cours des deux années précédentes (si votre entreprise a moins de 4 ans d’existence

passez à la question 12), votre chiffre d’affaires a :

¨ Fortement augmenté

¨ Plus ou moins augmenté

¨ Resté stable

¨ Moyennement diminué

¨ Fortement diminué

II. Le profil de l’entrepreneur

14. Nom et prénom : .........................................................

15. Date et lieu de naissance : ...........................................

16. Quel était votre âge quand vous avez créé votre entreprise actuelle ?.............................

17. Quelle est votre situation familiale : ¨ Célibataire ¨ Marié ¨ Divorcé ¨ Veuf

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18. Quelle était votre expérience dans le secteur lorsque vous avez créez l’entreprise ?

…………………............(en nombre d’années)

19. Au moment de créer l’entreprise, quel était la profession de vos parents ?

§ Père : ¨ Employé ¨ Travail indépendant ¨ Sans emploi ¨ Retraité

§ Mère : ¨ Employée ¨ Travail indépendant ¨ Sans emploi ¨ Retraitée

20. Etes-vous issue d’une zone : ¨ Rurale ¨ Urbaine

21. Avez-vous créée l’entreprise dans votre région d’origine ? ¨ OUI ¨ NON

22. Quel était votre travail juste avant de créer cette entreprise ?

¨ Sans emploi

¨ Employé dans une entreprise du même secteur (secteur similaire)

¨ Employé dans une entreprise dans un secteur différent

¨ Fonctionnaire

¨ Etudiant

¨ Dirigeant d’entreprise

¨ Autres :……………………………………………………………………………………………

23. Quel est votre niveau d’études ?

¨ Aucun

¨ Primaire

¨ Secondaire

¨ Universitaire

¨ DEA, DESS, Doctorat

24. Au moment de créer votre entreprise, quelle était l’importance de :

Très faible Faible Moyenne Elevée Très élevée

Votre expérience dans ce secteur d’activité

Votre expérience dans des secteurs similaires

Votre connaissance du marché et des produits

Votre portefeuille préalable de clients et de commandes assurés

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III. Réseau personnel

25. Comment l’idée de départ du projet vous est venue à la tête pour la première fois ?

¨ Sur conseil d’un membre de la famille

¨ En discutant avec un ami

¨ En observant quelqu’un faire la même chose

¨ En réfléchissant tout seul (inspiration personnelle)

¨ Je ne m’en souviens pas

¨ Autres (précisez) :……………………………………………………………………………..

26. Est ce qu’il y’a quelqu’un qui a déjà créée une entreprise parmi :

§ Les membres de votre famille ¨ OUI ¨ NON

§ Vos amis proches ¨ OUI ¨ NON

27. Quelles sont les organisations (associations, clubs...) dont vous êtes actuellement membre ?

Degré d’implication Nom de

l’association

Nature de l’association Faible Moyen Fort

Responsabilités publiques régionales ou nationales Association d’hommes d’affaires Association politique Association culturelle ou scientifique Association ou club sportif Autres :

28. Quels sont les organismes et les institutions qui vous ont aidé, conseillé ou orienté pendant

la création de votre entreprise ?……………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………

29. Quelles sont les associations dont vous étiez membre avant de créer l’entreprise ?

Degré d’implication dans les activités

Nombre Nature de l’association

Faible Moyen Fort

Responsabilités publiques régionales ou nationales Association d’hommes d’affaires Association politique Association culturelle ou scientifique Association ou club sportif Autres :

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30. Quelles sont les personnes qui vous ont aidé, d’une façon ou d’une autre, dans la création de

l’entreprise (par exemple, en vous fournissant des conseils ou des informations, en vous

aidant dans l’étude du projet, dans la résolution de certains problèmes, dans l’obtention de

certaines autorisations, dans le choix des employés, dans l’obtention des premiers clients,

dans l’obtention d’un financement…). En utilisant les cases suivantes (de 1 à 10), nous vous

demandons de :

a) Inscrire uniquement le prénom et la première initiale du nom de ces personnes (Maximum 10

prénoms). Remarque : Si vous ne vous rappelez pas du nom de la personne, attribuez un code

de trois lettres identiques. Attention ce code devra être unique. Il doit être attribué à une seule

personne. Ex. AAA, BBB, etc.

Personne N° 1 ° 6

Personne N° 2 7

Personne N° 3 8 Personne N° 4 9

Personne N° 5 10

b) Pour chacune des personnes citées, indiquez si elle connaît les autres personnes ou non :

§ Pour chaque couple de personnes qui se connaissent (qui ont eu des contacts par le

passé), reliez entre leurs deux cases par une ligne

§ Pour les couples de personnes ne se connaissent pas, ne dessinez aucune ligne

Remarques :

- Partez de chaque personne pour la relier aux autres

- Vérifiez bien que les personnes ne reliées par une ligne ne se connaissent pas.

c) A partir du schéma précédent, indiquez les numéros des personnes qui à cette époque :

- étaient très proches de vous………………………………………………….

- étaient plus ou moins proches de vous………………………………………

- étaient peu proches de vous …………..………………………………………

- avaient une excellente connaissance des affaires (banquiers, avocats, experts, entrepreneurs,

dirigeants, hauts fonctionnaires...)…………………. .......................................

Vous

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31. Au cours des 2 premières années de votre activité, quelles sont les personnes qui vous ont

soutenu, d’une façon ou d’une autre, dans votre travail (par exemple, en vous fournissant

des conseils utiles ou des informations de valeur, en vous aidant à résoudre certain

problèmes, à obtenir certains marchés, à obtenir un financement ou une recommandation

auprès d’un fournisseur important, etc.). En utilisant les cases suivantes, nous vous

demandons de :

a) Inscrire uniquement le prénom et la première initiale du nom de ces personnes (maximum 10

prénoms). Remarque : Si vous ne vous rappelez pas du nom de la personne, attribuez un code

de trois lettres identiques. Attention ce code devra être unique. Il doit être attribué à une seule

personne. Ex. AAA, BBB, etc.

Personne N° 1 ° 6

Personne N° 2 7

Personne N° 3 8 Personne N° 4 9

Personne N° 5 10

b) Pour chacune des personnes citées, indiquez si elle connaît les autres ou non :

§ Pour chaque couple de personnes qui se connaissent (qui ont eu des contacts par le passé),

reliez entre leurs deux cases par une ligne

§ Pour les couples de personnes ne se connaissent pas, ne dessinez aucune ligne

Remarques :

- Partez de chaque personne pour la relier aux autres

- Vérifiez bien que les personnes non reliées par une ligne ne se connaissent pas.

c) A partir du schéma précédent, indiquez les numéros des personnes qui à cette époque :

- étaient très proches de vous………………………………………………….

- étaient plus ou moins proches de vous………………………………………

- étaient peu proches de vous …………..………………………………………

- avaient une excellente connaissance des affaires (banquiers, avocats, experts, entrepreneurs,

dirigeants, hauts fonctionnaires...)…………………. .......................................

Vous

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32. Au cours des 2 dernières années, quelles sont les personnes que vous avez sollicitées pour

discuter des opportunités d’affaires, pour obtenir des informations ou des ressources pour

votre entreprise, pour résoudre certain problèmes rencontrées par votre entreprise, pour vous

aider à avoir de nouveaux marchés…). N.B : Ne répondez à cette question que si votre

entreprise a plus de 4 ans d’existence. En utilisant les cases suivantes, nous vous

demandons de :

a) Inscrire uniquement le prénom et la première initiale du nom de ces personnes (maximum 10

prénoms). Remarque : Si vous ne vous rappelez pas du nom de la personne, attribuez un code

de trois lettres identiques. Attention ce code devra être unique. Il doit être attribué à une seule

personne. Ex. AAA, BBB, etc.

Personne N° 1 ° 6

Personne N° 2 7

Personne N° 3 8 Personne N° 4 9

Personne N° 5 10

b) Pour chacune des personnes citées, indiquez si elle connaît les autres ou non :

§ Pour chaque couple de personnes qui se connaissent (qui ont eu des contacts par le passé),

reliez entre leurs deux cases par une ligne

§ Pour les couples de personnes ne se connaissent pas, ne dessinez aucune ligne

Remarques :

- Partez de chaque personne pour la relier aux autres

- Vérifiez bien que les personnes non reliées par une ligne ne se connaissent pas.

c) A partir du schéma précédent, indiquez les numéros des personnes qui à cette époque :

- étaient très proches de vous………………………………………………….

- étaient plus ou moins proches de vous………………………………………

- étaient peu proches de vous …………..………………………………………

- avaient une excellente connaissance des affaires (banquiers, avocats, experts, entrepreneurs,

dirigeants, hauts fonctionnaires...)…………………. .......................................

Vous

PDF créé avec la version d'essai pdfFactory Pro www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm

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280

Annexe 4- Résultats de l’ACP sur l’échelle de mesure de la

familiarité avec le métier

Indice KMO et test de Bartlett

,881

413,5256

,000

Mesure de précision de l'échantillonnage deKaiser-Meyer-Olkin.

Khi-deux approximéddlSignification de Bartlett

Test de sphéricité deBartlett

Qualité de représentation

1,000 ,8511,000 ,5401,000 ,5891,000 ,740

FAMILR_1FAMILR_2FAMILR_3FAMILR_4

Initial Extraction

Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.

Matrices anti-images

,175 -7,960E-02 -9,020E-02 -,164-7,960E-02 ,634 -,203 2,959E-02-9,020E-02 -,203 ,593 2,757E-02

-,164 2,959E-02 2,757E-02 ,215,621a -,239 -,280 -,843

-,239 ,812a -,331 8,007E-02-,280 -,331 ,811a 7,713E-02-,843 8,007E-02 7,713E-02 ,618a

FAMILR_1FAMILR_2FAMILR_3FAMILR_4FAMILR_1FAMILR_2FAMILR_3FAMILR_4

Covariance anti-images

Corrélation anti-images

FAMILR_1 FAMILR_2 FAMILR_3 FAMILR_4

Mesure de précision de l'échantillonnagea.

Matrice des composantesa

,922,735,767,860

FAMILR_1FAMILR_2FAMILR_3FAMILR_4

1Composante

Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.1 composantes extraites.a.

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Annexe 5- Résultats de l’ACP sur l’échelle de mesure de

l’incertitude de l’environnement

Indice KMO et test de Bartlett

,906

533,70710

,000

Mesure de précision de l'échantillonnage deKaiser-Meyer-Olkin.

Khi-deux approximéddlSignification de Bartlett

Test de sphéricité deBartlett

Matrice des composantesa

,803,904,714,786,829

INCERT_1INCERT_2INCERT_3INCERT_4INCERT_5

1Composante

Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.1 composantes extraites.a.

Qualité de représentation

1,000 ,7751,000 ,8171,000 ,7101,000 ,7171,000 ,819

INCERT_1INCERT_2INCERT_3INCERT_4INCERT_5

Initial Extraction

Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.

Matrices anti-images

,498 -6,249E-02 -4,182E-02 -,194 1,631E-03-6,249E-02 ,167 -7,019E-02 -4,877E-02 -,156-4,182E-02 -7,019E-02 ,630 -,155 2,929E-02

-,194 -4,877E-02 -,155 ,504 2,280E-021,631E-03 -,156 2,929E-02 2,280E-02 ,215

,864a -,217 -7,463E-02 -,387 4,981E-03-,217 ,689a -,216 -,168 -,824

-7,463E-02 -,216 ,878a -,275 7,948E-02-,387 -,168 -,275 ,826a 6,919E-02

4,981E-03 -,824 7,948E-02 6,919E-02 ,678a

INCERT_1INCERT_2INCERT_3INCERT_4INCERT_5INCERT_1INCERT_2INCERT_3INCERT_4INCERT_5

Covariance anti-images

Corrélation anti-images

INCERT_1 INCERT_2 INCERT_3 INCERT_4 INCERT_5

Mesure de précision de l'échantillonnagea.

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282

Annexe 6- Résultats de l’ACP sur l’échelle de mesure du

caractère novateur du projet

Qualité de représentation

1,000 ,6461,000 ,6871,000 ,6171,000 ,5101,000 ,817

NOVAT_1NOVAT_2NOVAT_3NOVAT_4NOVAT_5

Initial Extraction

Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.

Indice KMO et test de Bartletta

,837

352,82710

,000

Mesure de précision de l'échantillonnage deKaiser-Meyer-Olkin.

Khi-deux approximéddlSignification de Bartlett

Test de sphéricité deBartlett

Basé sur les corrélationsa.

Matrice des composantesa

,803,829,786,714,904

NOVAT_1NOVAT_2NOVAT_3NOVAT_4NOVAT_5

1Composante

Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.1 composantes extraites.a.

Matrices anti-images

,498 1,631E-03 -,194 -4,182E-02 -6,249E-021,631E-03 ,215 2,280E-02 2,929E-02 -,156

-,194 2,280E-02 ,504 -,155 -4,877E-02-4,182E-02 2,929E-02 -,155 ,630 -7,019E-02-6,249E-02 -,156 -4,877E-02 -7,019E-02 ,167

,864a 4,981E-03 -,387 -7,463E-02 -,2174,981E-03 ,678a 6,919E-02 7,948E-02 -,824

-,387 6,919E-02 ,826a -,275 -,168-7,463E-02 7,948E-02 -,275 ,878a -,216

-,217 -,824 -,168 -,216 ,689a

NOVAT_1NOVAT_2NOVAT_3NOVAT_4NOVAT_5NOVAT_1NOVAT_2NOVAT_3NOVAT_4NOVAT_5

Covariance anti-images

Corrélation anti-images

NOVAT_1 NOVAT_2 NOVAT_3 NOVAT_4 NOVAT_5

Mesure de précision de l'échantillonnagea.

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