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Centenaire de la mort de Louise Michel : hommage à une femme d’exception Du 10 au 14 janvier 2005 CRDP d’Aix-Marseille Compte-rendu de la semaine d’animations

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Centenaire de la mort de Louise Michel : hommage à une femme d’exception

Du 10 au 14 janvier 2005 CRDP d’Aix-Marseille

Compte-rendu de la semaine d’animations

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Dans le cadre de l’anniversaire de la mort de Louise Michel (1830-1905), le CRDP del’académie d’Aix-Marseille a organisé une semaine d’animations en hommage à cetteinstitutrice qui consacra sa vie à la défense des opprimés et à la lutte contre toute forme dediscrimination.

Cette opération s’est inscrite parmi les nombreuses manifestations qui ont célébré lamémoire de Louise Michel dans toute la France, Marseille ayant constitué la fin du parcoursde cette femme surnommée par certains « La bonne Louise ».

Différentes animations ont jalonné cette semaine, à l’attention du grand public mais aussides établissements scolaires :

- projections de films pour les collégiens et lycéens l’après-midi ;- conférences animées par des historiens, des universitaires, des écrivains ;- soirée cinéma proposant des films sur Louise Michel et la Commune de Paris ;- spectacle alliant lecture d’œuvres, représentation théâtrale et chansons sur et

autour de Louise Michel.

Enfin, une exposition itinérante et un spectacle mis en scène et en images par la compagnieEponyme et Artotem prolongeront ces actions à partir de mars-avril 2005.

Plusieurs organismes ont été partenaires de la manifestation : le CIRA (Centre internationalde recherches sur l' anarchisme), l’association Les femmes et la ville, la compagnieEponyme et l’association Artotem. Des contributions individuelles et collectives ont en outrepermis le succès de cette semaine d’hommage : comédiens, chanteurs, intervenantsconférenciers… et simples citoyens.Qu’ils en soient remerciés !

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 3 Mars 2005

Sommaire

11.. SSooiirrééee dd’’oouuvveerrttuurree

11..11.. LLoouuiissee MMiicchheell eett rraappppeell ddeess hhoommmmaaggeess ppaassssééss,, pprréésseennttss eett àà vveenniirr llooccaalleemmeenntt eett aauu nniivveeaauu nnaattiioonnaall ppaarr DD.. AArrmmooggaatthhee eett RR..GGoouuttaalliieerr ((pp.. 44--55))

11..22.. LLoouuiissee MMiicchheell eesstt--eellllee fféémmiinniissttee ?? ppaarr CCllaaiirree AAuuzziiaass,, hhiissttoorriieennnnee ((pp.. 66--77))

11..33.. LLoouuiissee MMiicchheell eett llaa NNoouuvveellllee--CCaallééddoonniiee :: hhiissttooiirree eett mméémmooiirree ppaarr RRééggiinnee GGoouuttaalliieerr,,

mmaaîîttrree ddee ccoonnfféérreenncceess ((pp.. 88)) 22.. SSooiirrééee cciinnéémmaa

22..11.. LLoouuiissee MMiicchheell,, llaa vviieerrggee rroouuggee ddee RRooggeerr VViirryy--BBaabbeell,, pprrooffeesssseeuurr àà ll’’IInnssttiittuutt eeuurrooppééeenn ddee cciinnéémmaa eett dd’’aauuddiioovviissuueell ddee NNaannccyy ((pp.. 99))

22..22.. LLaa CCoommmmuunnee ((11991144)) dd’’AArrmmaanndd GGuueerrrraa pprréésseennttéé ppaarr HHeennrrii PPoorrttiieerr,, hhiissttoorriieenn eett

ssppéécciiaalliissttee cciinnéémmaa àà ll’’IICCEEMM ((IInnssttiittuutt ccooooppéérraattiiff ddee ll’’ééccoollee mmooddeerrnnee)) ((pp.. 99--1111))

22..33.. LLaa CCoommmmuunnee ddee PPaarriiss ddee MMeehhddii LLaallllaaoouuii ((pp.. 1111)) 33.. SSooiirrééee ssppeeccttaaccllee ((pp.. 1122--1188)) 44.. AApprrèèss--mmiiddii ssccoollaaiirree ((pp.. 1199)) 55.. SSooiirrééee tthhéémmaattiiqquuee

55..11.. LLoouuiissee MMiicchheell eenn PPrroovveennccee ppaarr RReennéé BBiiaannccoo,, hhiissttoorriieenn ((pp.. 2200--2211))

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55..33.. LLoouuiissee MMiicchheell eett ll’’ééccoollee.. LLoouuiissee MMiicchheell iinnssttiittuuttrriiccee,, ppaarr DDaanniieell AArrmmooggaatthhee,, mmaaîîttrree ddee

ccoonnfféérreennccee ((pp.. 2266--2299))

55..44.. LLoouuiissee MMiicchheell eett llaa lliibbrree ppeennssééee,, ppaarr JJeeaann EEssttrraacchh ((pp.. 3300--3333)) 66.. RReevvuuee ddee pprreessssee ((pp.. 3344--3366)) AAnnnneexxee 11 :: PPrrooggrraammmmee ((pp.. 3377)) AAnnnneexxee 22 :: CCoouurrrriieerr eennvvooyyéé ppaarr VViinncceennttee EEssttiivvaalliiss RRiiccaarrtt,, ffiillllee dd’’AArrmmaanndd GGuueerrrraa ((pp.. 3388)) AAnnnneexxee 33 :: BBiiooggrraapphhiiee ((pp.. 3399--4411)) AAnnnneexxee 44 :: BBiibblliiooggrraapphhiiee ((pp.. 4422--4444)) AAnnnneexxee 55 :: LL’’eennvviirroonnnneemmeenntt hhiissttoorriiqquuee eett aarrttiissttiiqquuee ddee LLoouuiissee MMiicchheell ((pp.. 4455--5544))

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 4 Mars 2005

11.. SSooiirrééee dd’’oouuvveerrttuurree

11..11.. LLoouuiissee MMiicchheell eett rraappppeell ddeess hhoommmmaaggeess ppaassssééss,, pprréésseennttss eett àà vveenniirr llooccaalleemmeenntt eett aauu nniivveeaauu nnaattiioonnaall

Daniel Armogathe, maître de conférences 1980 (150ème anniversaire de sa naissance) : le Colloque Louise Michel organisé par le CEFUP (Centre d’Etudes Féminines de l’Université de Provence) a eu lieu à Marseille le 11 & 12 juin 1980. Les actes du colloque ont été publiés par l’université de Provence et diffusés par Jeanne Lafitte en 1982 : Colloque Louise Michel (organisé par le CEFUP). Marseille, 1980. Publication Université de Provence, 1982 Piège des anniversaires qui véhiculent une vérité de l’ordre de l’image. L’objet du colloque de 1980 a été de porter un autre regard sur la figure charismatique de Louise Michel à la lumière des connaissances nouvelles et de faire le point sur les sources. Affirmer la dimension littéraire (son engagement dans et par la littérature) de Louise Michel jusque là occultée. Titre du colloque « Louise Michel sang et encre mêlés » Aujourd’hui, que sait-on de plus sur sa personnalité ? des textes inconnus ont-ils été mis à jour ? en quoi Louise Michel peut intéresser les générations actuelles ? Un groupe de travail dirigé par X. Gauthier s’est constitué afin de mieux faire découvrir LM Les travaux de recherches de X. Gauthier ont notamment conduits à la publication des lettres de LM. On découvre ainsi une personnalité moins hagiographique de LM. Difficulté d’intéresser les jeunes générations : intérêt pour l’histoire ? pour les femmes ? 2005 : Colloque interdisciplinaire à Paris : « Louise Michel, figure de la transversalité » organisé par l’Association ACTAZE & l’IDEAC (UMR 8592, CNRS). Ce colloque aura lieu Vendredi 11 et samedi 12 mars 2005 en Sorbonne, sous le Haut patronage de la Délégation Générale à l’Outre-mer de la Mairie de Paris dans le cadre de l’Université Paris I - Panthéon-Sorbonne

« L’objet du colloque est de mettre en lumière la personnalité créatrice de Louise Michel et d’en analyser l’œuvre artistique et littéraire au regard de ses liens avec les engagements sociaux et politiques de l’auteur. Il s’agit de mettre en lumière le lien fondateur entre l’univers fictionnel et l’engagement social qui fait de Louise Michel une figure résolument contemporaine. Ce lien entre les deux univers passe nécessairement par une analyse pluridisciplinaire qui s’intéressera aux contextes dans lesquels ils naissent. Argument général : Figure de la Commune de Paris, Louise Michel est aussi l’icône de la libre conscience dans la Nouvelle-Calédonie de la déportation et des colonies.

[…] Par-delà le portrait historique, s’imposent avec force d’autres visages qui exposent toute la modernité de Louise Michel.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 5 Mars 2005

Écrivaine, poète, auteure dramatique, dessinatrice, musicienne, compositrice, passionnée de botanique, traductrice des langues kanak, pédagogue d’avant-garde, correspondante de certains grands noms de la Littérature, lectrice et conférencière, Louise Michel traverse aussi les années d’oppression en artiste et en intellectuelle engagée.

Comment rendre compte aujourd’hui de l’œuvre artistique et de l’engagement intellectuel de Louise Michel ? Comment révéler l’intimité des liens entre création artistique et destin politique, entre l’imaginaire créateur et l’action sociale ? » Régine Goutalier, maître de conférences Le colloque Louise Michel de 1980 avait été organisé par Edmonde Charles-Roux. Le premier problème rencontré concernait l'inscription de la plaque commémorative qui devait être fixée boulevard Dugommier à l'emplacement de l'ancien hôtel L'Oasis (détruit par les bombardements américains et actuellement Hôtel Duc, à un n° différent d'alors) : au mois de juin 1980, le CIRA téléphone à Régine Goutalier en précisant qu'on a enlevé la mention "militante anarchiste" et qu'elle a été remplacée par "Gaston (Defferre) va recevoir des tomates". Symptomatique des tensions de l'époque, cette information pour le moins bouleversante n'était qu'un canular. En définitive, tout se passa au mieux, au point que la directrice du Toursky y alla de sa larme après les Œillets rouges, tant l'émotion était forte.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 6 Mars 2005

11..22.. LLoouuiissee MMiicchheell eesstt--eellllee fféémmiinniissttee ?? ppaarr CCllaaiirree AAuuzziiaass,, hhiissttoorriieennnnee Il faudrait définir ce qu’on entend par « féminisme » avant toute chose. Si on prend la définition de Daniel Armogathe et Maïté Albistur en 1977 le féminisme se définit comme « toute analyse, toute action, tout geste posant comme conflictuel et défavorable aux femmes le rapport entre les deux sexes et visant à en comprendre la nature ou à en modifier les termes. » En résumé, c’est un rapport de sexe conflictuel entre les hommes et les femmes. Mais des féminismes, on en a connu beaucoup au cours de l’histoire, ex. des femmes iraniennes revendiquant le port du tchador au nom du féminisme à la conférence de l’UNESCO de 1978. Donc le féminisme ne suffit pas à rassembler toutes les femmes dans une commune entente. Dans l’histoire, il y a eu des féminismes réformistes, des féminismes révolutionnaires… Le féminisme est traversé de maints rapports politiques et idéologiques et de rapports de classes. On peut être richissime et être féministe (au sens de la pensée et de l’émancipation). La condition de la femme ne se joue pas forcément sur les barricades. Beaucoup de femmes d’avant-garde (Gertrude Stein, Nancy Cunar), ont fait avancer la condition de la femme. Louise Michel est-elle féministe ? Si nous entendons par féminisme, une lutte pour l’émancipation des femmes, alors oui, LM était féministe car elle n’a jamais ménagé ses efforts pour parler et agir en direction des femmes. Elle s’est inclus elle-même dans la critique sur la position des femmes dans leur rapport sexué et opprimé dans la société et a agi dans un certain nombre de situations. Ces situations, quelles sont-elles ? • De 1830 à 1854, LM est une femme en lutte pour sa propre vie : pauvre, elle est devenue

institutrice. • De 1854 à 1871, LM est républicaine puis révolutionnaire. Quelle république voulait-elle ?

Cette époque de sa vie est mal connue car elle n’a jamais été analysée en histoire sociale. Mais LM n’est pas née de la Commune, elle s’est élaborée au cours des années. Il y a tout d’abord eu la formation d’une militante, après avoir fréquenté à Paris les clubs blanquistes notamment. Cette formation inclut : - la rencontre avec des femmes - la rencontre avec son amour Théophile Ferré - la connaissance des féministes de l’époque dont André Léo - la pratique de l’amitié féminine (Marie Ferré), - la pratique du compagnonnage féminin (Paule Minck, Nathalie Lemel, etc…), - l’identification aux femmes pauvres (les femmes de son quartier à Montmartre) - et l’aide de féministes réformistes : Madame Jules Simon qui l’a protégée quand elle a

été institutrice de son premier internat parisien. • De 1872 à 1905, LM est une militante anarchiste absolument convaincue :

- On peut ainsi revenir sur le rôle de sa compagne la plus proche Nathalie Lemel, internationaliste, militante de la première Internationale, qui a introduit LM aux idées anarchistes à bord de la Virginie, lors de son voyage vers la Nouvelle-Calédonie.

- Son amitié avec Marie Ferré se poursuit. - Des féministes américaines qui connaissent LM donnent son nom à une de leur section. - Sa solidarité avec les femmes détenues, prostituées de Saint Lazare qui l’appellaient la

« Bonne Louise », expression populaire.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 7Mars 2005

NB : d’après René Bianco, grand historien de l’histoire sociale à Marseille, l’appellation « Vierge rouge » est à attribuer à Clovis Hugues.

- Sa fin de vie avec Charlotte Vauvelle, fille d’un imprimeur anarchiste.- A l’enterrement de LM, c’est Séverine, grande journaliste anarchiste, libertaire et

féministe qui a prononcé l’éloge funèbre.Tout cela me paraît signifier le rapport intime que LM a tracé toute sa vie à l’intérieur de lacondition des femmes et à l’intérieur des débats concernant le féminisme.

LM a écrit : « …les êtres, les races et dans les races ces deux parties de l’humanité, l’homme etla femme qui devraient marcher la main dans la main et dont l’antagonisme durera tant que laplus forte commandera ou croira commander à l’autre, réduite aux ruses, à la dominationocculte, qui sont les armes des esclaves. […] Partout la lutte est engagée. Si l’égalité entre lesdeux sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine. En attendantla femme est toujours comme le disait le vieux Molière, le potage de l’homme. […] Le sexe fortdescend jusqu’à qualifier l’autre de beau sexe. […] Pour ma part camarades, je n’ai pas vouluêtre le potage de l’homme et je m’en suis allée à travers la vie avec la vile multitude sans donnerd’esclave aux césars, soyez tranquilles… »

Supposons que LM soit féministe, parce qu’elle a lutté, qu’elle a participé et qu’elle a partagél’analyse d’un sexe dominé par un autre. Mais quel féminisme est celui de LM ?LM est devenue anarchiste par les vertus de l’enseignement qu’elle a tiré de la Commune et parla vertu d’un événement qui à mon point de vue, est un choc émotionnel dont on ne se remetpas.« Comme toute militante anarchiste, je ne suis pas contre le vote des femmes au prétexte queles femmes ne peuvent voter autant que les hommes, je suis contre le vote des femmes parceque je suis contre le vote tout court, tout autant celui des hommes que celui des femmes. »Voilà la pensée de LM.« Il y a beau temps que les américains et les russes ont secoué les bêtes questions de sexe etqu’elles suivent les mêmes cours que les hommes. Ils n’en sont pas jaloux, se sentant capablesdu même zèle et ne comprennent pas qu’on se préoccupe davantage des sexes que de lacouleur de la peau. Mais chez le premier peuple du monde …, ce ne serait pas plus l’été quedans les tribus calédoniennes que les femmes eussent la même éducation que les hommes, sielles allaient vouloir gouverner. »Si le féminisme est uniquement une question d’égalité entre les hommes et les femmes, il n’y apas de différence avec la démocratie américaine prônée par Tocqueville et LM ne peut pas êtreappelée une féministe.Par contre, si le féminisme est l’affaire d’une émancipation au sens global de l’être humain toutentier, c’est-à-dire sa capacité créatrice toute entière, sa capacité poétique, son désir d’être enbarricade, de s’armer de son poignard, signe de ralliement blanquiste, etc.… Alors là oui, LM estféministe car elle considère que l’émancipation des femmes est nécessaire à l’émancipation dugenre humain.

Si LM est féministe, il s’agit évidemment d’un féminisme anarchiste dans lequel il est hors dequestion de partager les institutions qui sont dénoncées par cette philosophie sociale,philosophie qui est une révolution sociale pour laquelle LM a lutté jusqu’à la fin de ses jours.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 8Mars 2005

11..33.. LLoouuiissee MMiicchheell eett llaa NNoouuvveell llee--CCaallééddoonniiee :: hhiissttooiirree eett mméémmooiirree ppaarr RRééggiinnee GGoouuttaall iieerr,,mmaaîîttrree ddee ccoonnfféérreenncceess

Louise Michel est accusée de port d'armes et d'utilisation d'armes.169 déportés sont embarqués sur le Virginie pour un voyage de quatre mois.Pour Louise, il s'agit d'un voyage en quelque sorte rêvé, ce qui lui permettra de vivre son exil demanière relativement positive et d'en tirer parti.En 1873, pour le second voyage de la Virginie, elle connaîtra les compartiments grillagés, maisla nourriture sera correcte : la lutte contre le scorbut est assurée par les rations de citron, d'eaudouce et de quinquina ; la qualité des soins et l'humanité du capitaine Loncy ajouteront encore àce tout relatif "confort" (constatant le caractère sommaire de l'habit de Louise, le capitaine lui faitparvenir, par l'intermédiaire de Rochefort, lui aussi embarqué dans cette aventure, une paire dechaussures ; elle s'empressera de les donner à une plus démunie, quitte à finir le voyage piedsnus).Pendant le voyage, elle écrit beaucoup et combat notamment la récupération des albatros, quisubissaient les derniers sévices.L'expédition arrive à bon port : douze hommes font l'objet de soins médicaux ; aucune femmen'en aura besoin.Arrivée à Nouméa, Louise est installée à part, en compagnie de Nathalie Lemel; on ne peut pasparler de traitement de faveur ; elle "bénéficient" de celui des condamnés de droit commun etsont fortement incitées à épouser les colons.Nouvelle et dernière étape : la presqu'île Ducos.Le rythme de vie est alors des plus "conventionnels" : institutrice pour les enfants des déportés,elle s'engage dans quelques expériences scientifiques (vaccination des papayers, fabrication desoie à partir de fil d'araignée, de ricin, confection d'engrais avec des sauterelles). Elle continue àécrire beaucoup : les « contes canaques », en phase de réédition par X. Gauthier. En Nouvelle-Calédonie, on tient pour assurer que LM aurait écrit « 20 000 Lieues sous les mers ».On luiattribue des écrits énormes.

Prisonnière modèle, elle fait de la broderie, entretient de bonnes relations avec tous.

C'est par l'intermédiaire d'un canaque qui travaillait à la cantine qu'elle entre en contact avec lespopulations indigènes. Elle leur apprend à écrire en s'inspirant des méthodes "modernes"(lettres mobiles). C'est ensuite la mise en place d'une école de filles où l'on apprend le chant, lepiano et le dessin.

En 1878, les Canaques se révoltent. Les déportés sont presque tous contre les canaques, àl’exception de LM et de Malato.

Son séjour en Nouvelle-Calédonie a permis à LM d’avoir une réflexion sur son action et dedevenir anarchiste : le pouvoir corrompt toujours. Elle écrit : « …nos amis de la Commune, sihonnêtes qu’ils ne furent énergiques que pour jeter leur vie. J’en vins à cette conviction que leshonnêtes gens au pouvoir seraient aussi incapables que les malhonnêtes sont nuisibles. »C’est la condamnation du pouvoir. LM envisage alors de combattre non pas pour les droits desfemmes ou pour les droits des hommes mais pour les droits de l’humanité.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 9 Mars 2005

22.. SSooiirrééee cciinnéémmaa

22..11.. LLoouuiissee MMiicchheell,, llaa vviieerrggee rroouuggee ddee RRooggeerr VViirryy--BBaabbeell,, pprrooffeesssseeuurr àà ll’’IInnssttiittuutt eeuurrooppééeenn ddee cciinnéémmaa eett dd’’aauuddiioovviissuueell ddee NNaannccyy

22..22.. LLaa CCoommmmuunnee ((11991144)) dd’’AArrmmaanndd GGuueerrrraa pprréésseennttéé ppaarr HHeennrrii PPoorrttiieerr,, hhiissttoorriieenn eett

ssppéécciiaalliissttee cciinnéémmaa àà ll’’IICCEEMM ((IInnssttiittuutt ccooooppéérraattiiff ddee ll’’ééccoollee mmooddeerrnnee))

En ce début du 20° siècle on assiste à une extraordinaire fascination du public face « à la magie » de l’image animée, de ce cinéma qui, de plus en plus, s’adresse à tous. Au temps du « muet » même les analphabètes pouvaient comprendre les sous-titres car quelqu’un se chargeait de les lire dans la salle, en les traduisant aussi dans les langues régionales. L’image choc, souvent théâtrale, faisant appel aux sentiments émotionnels de la vie (rires, angoisse, pleurs…) parle d’elle-même, frappe les imaginations, renforcée bien souvent par un accompagnement musical approprié.

Mais l’image n’est pas neutre …

Beaucoup de personnes ont vite saisi l’importance du rôle politique que pouvait jouer le cinéma. En plus de son aspect spectacle-récréatif, il y a la dimension pédagogique et documentaire, au sens d’éveil des consciences et ouverture aux horizons de la connaissance. Mais aussi le cinéma est un formidable et puissant moyen de propagande, pour des activités ou des idéologies, les plus diverses …

L’État, l’Armée, l’Église, piliers de cette société française, ont été les premiers à maîtriser et

à contrôler ( par la censure notamment ) cet outil nouveau. D’autres vont tenter de l’utiliser pour combattre les idéologies dominantes. Ainsi, Sébastien FAURE (fondateur avec Louise MICHEL du Libertaire en 1885, et

animateur de l’expérience d’éducation libertaire de « La Ruche » 1904 - 1917) et un groupe d’anarchistes : Gustave CAUVIN et Yves BIDAMANT… avec Jean GRAVE et André GIRARD des Temps nouveaux, le mathématicien Charles-Ange LAISANT, le chansonnier Robert GUÉRARD, l’avocat Louis OUSTRY, Félix CHEVALIER, Jane MORAND, Henriette TILLY, Émile ROUSSET, Paul BENOIST ) fonderont le 28 octobre 1913 une Coopérative ouvrière de production de films destinés à montrer la misère prolétarienne … et les moyens d’y mettre fin ! C’est le « Cinéma du peuple », société coopérative à personnel et capital variables.

En effet, très tôt, les conférenciers anarchistes, pour illustrer leurs propos, avaient déjà eu recours à des projections ; d’abord par la lanterne magique, puis par des films fixes.

Ainsi Gustave Cauvin, né en 1883 aux Pennes-Mirabeau, est un militant et un orateur très actif, (qui n’hésite pas lors de ses conférences à faire le coup de poing avec ses contradicteurs perturbateurs !). Il s’attaque en priorité aux trois fléaux que sont l’alcoolisme, les familles nombreuses, et la loi de 3 ans du service militaire. Il est sans doute aussi le premier à avoir formulé une théorie du contenu social et révolutionnaire du cinéma :

« … Camarades, notre œuvre appartient à tous ceux qui ont à cœur de répondre aux films grossiers, bêtement chauvins, souvent policiers, par des films sains où le travail serait magnifié, où le peuple pourra se récréer, tout en élevant son intellectualité. Notre but est de faire nous-mêmes nos films. Le contrepoison est entre nos mains, camarades, sachez vous en servir ».

Après la boucherie de 14-18, Cauvin deviendra dans l’entre-deux-guerres le pionnier du

Cinéma scolaire, et des Offices du Cinéma éducateur (Saint-Étienne, Lyon).

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 10Mars 2005

Des enseignants, militants syndicalistes révolutionnaires de la Fédération del’Enseignement Unitaire (CGT-U), dont la revue est L’École Émancipée, afin notamment decontrer l’influence du clergé dans l’enseignement qui a su utiliser très tôt le cinéma pour sesbonnes œuvres dans les villes et villages, vont à leur tour lancer de nombreuses expériences,utilisant cet outil pédagogique moderne qu’est le cinéma.

Ainsi en 1927 est créée La Cinémathèque Coopérative de l’Enseignement Laïc, parCélestin FREINET et un groupe d’instituteurs et institutrices anarcho-syndicalistes girondins, quise donnent également pour but de produire des films à caractère social ! Ce sera en 1931 le film« Prix et Profits » réalisé par le jeune réalisateur Yves Allégret avec comme acteurs bénévolesses amis les frères Prévert, Marcel Duhamel, Lily Masson... Ce film sera aussitôt attaqué par ladroite et l’extrême-droite dans des journaux comme L’Action française de Charles Maurras.

Mais revenons à 1913, et le Cinéma du Peuple. Yves BIDAMANT contacte en 1913 unjeune typographe anarchiste espagnol, Armand GUERRA (de son vrai nom José EstivalisCabo). Né en 1886, études au séminaire de Valence - qui en feront un farouche anticlérical ! - iltravaille à 13 ans dans une imprimerie, et est mis en prison en 1907 pour faits de grève. Il partpour Paris l’année suivante et commence à fréquenter les groupes anarchistes. Il va se rendredans de nombreux pays : Suisse, Italie, Égypte, Roumanie, Bulgarie, puis rentre en France.

Il réalise un premier film pour la firme Éclair, et est remarqué par le syndicaliste BIDAMANTqui lui propose alors de tourner des films à caractère social. Ce sera son engagement decinéaste , et il va dès lors utiliser le pseudonyme d’ « Armand GUERRA ». Il tourne ainsi « Lesmisères de l’aiguille » avec comme actrice l’anarchiste MUSIDORA (qui deviendra plus tardcélèbre dans des rôles mythiques). Ce film sera sans doute projeté à Marseille en 1913 lorsd’une conférence de Sébastien FAURE. Puis il réalise « La Commune » et « Le Vieux Docker ».Des scénarios ont été élaborés, comme celui sur « Francisco FERRER » destiné à faire revivrela vie du fondateur de la Escuela Moderna , fusillé à Montjuich, victime de l’intolérancereligieuse… mais la 1ère guerre mondiale mettra fin à cette expérience, comme à celle de l’écolede « La Ruche » en 1917.

En 1915 Armand GUERRA est expulsé de France à cause de ses activités éditoriales dansplusieurs journaux anarchistes espagnols ( « Tierra y Libertad » ) et il part pour Lausanne.

En 1917, rentré en Espagne, il crée sa propre entreprise « Cervantès Films » et réalise 6films.

En 1920 il rejoint son frère aîné à Berlin où pendant 11 ans il fait tous les métiers du cinéma(acteur, réalisateur, traducteur de scénario, journaliste). Faisant de fréquents aller-retour entreBerlin et l’Espagne, il y réalise plusieurs films.

En 1931 il se fixe à Madrid, et s’unit à Isabel Anglada dont il aura une fille : Vicenta.Le coup d’état militaire de juillet 1936, contré par la révolution libertaire rappelons le, le

trouve en plein tournage. Il va mettre alors ses talents au service de la CNT-FAI, de cinéastebien sûr, mais aussi d’orateur, tant en Espagne que dans le sud de la France (Nîmes, LaCiotat…). Après avoir eu maille à partir avec les services de sécurité espagnols à dominantecommuniste-stalinienne en 1938, il rejoint la France en février 1939. Il y retrouve sa famille àSaint-Mandé, mais meurt brusquement le 10 mars 1939, à 53 ans, d’une rupture d’anévrisme.

En septembre 2001, la Cinémathèque Française, en collaboration avec Radio Libertaire etla librairie du Monde Libertaire, lui ont rendu hommage lors d’un cycle cinématographiqueintitulé « L’anarchisme vu par et au travers du cinéma ».

Des films tournés par Guerra pour le Cinéma du Peuple, premier cinéma militant del’histoire du cinéma, dont « le but était de monter un cinématographe destiné à faire de lapropagande anarchiste » comme le rapporte une note de la préfecture de police en 1913, seul lefilm « La Commune » a été conservé intégralement, dans sa totalité probablement.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 11 Mars 2005

propagande anarchiste » comme le rapporte une note de la préfecture de police en 1913, seul le film « La Commune » a été conservé intégralement, dans sa totalité probablement.

Le film « La Commune » fut projeté en première présentation le 18 Mars 1914, au palais

des Fêtes de la rue Saint-Martin. Voici la relation qu’en fait Armand Guerra, qui outre le fait d’en avoir assuré la réalisation, y participa comme acteur dans deux rôles :

« La spacieuse salle était comble. Plus de 2000 personnes assistèrent à la fête (…) Parmi

l’assistance, il y avait une véritable légion de vieux combattants de la Commune qui sont et continueront à être des révolutionnaires tenaces jusqu’à la mort, malgré leur grand âge, car ils gardent en eux l’impérissable souffle des combats des barricades. Comme ils sont émouvants les vieux communards qui occupent les sièges des premiers rangs de la salle, tous groupés, avec leurs têtes blanches, les traits durcis par les implacables rides de la vieillesse. Leurs noms circulent de bouche en bouche parmi la foule bigarrée de spectateurs et quand la première salve d’applaudissements résonne dans la salle, ces héros de la révolution nous expriment leur reconnaissance les yeux remplis de larmes, larmes de consolation en voyant qu’aujourd’hui encore, le peuple parisien se rappelle ceux qui ont combattu pour la liberté et ont vu tomber à leurs côtés d’innombrables frères de lutte, fauchés par les plombs de la soldatesque… Ce même peuple qui les admire serait-il capable de les imiter ? »

Remerciements à Éric JARRY pour ses nombreuses recherches et communications. NB : voir aussi le courrier envoyé par Vincente Estivalis Ricart, fille d’Armand Guerra en

annexe.

22..33.. LLaa CCoommmmuunnee ddee PPaarriiss ddee MMeehhddii LLaallllaaoouuii Un documentaire de Mehdi Lallaoui (2004) de 52 minutes, produit par Mémoires Vives Productions, diffusé dans le cadre des Repères de l'histoire. Le réalisateur Mehdi Lallaoui raconte la Commune de Paris dans un brillant exposé qui mêle des images d'archives, photographies des barricades ou gravures, et des prises de vue sur les lieux des événements. Ce documentaire, auquel a collaboré Alain Dalotel, spécialiste de la Commune, nous explique pourquoi la population de Paris s'est révoltée. Il nous présente également les mesures qui ont été prises durant ce bref laps de temps, la tentative d'autogestion, l'importance des femmes dans le mouvement, les réformes de l'enseignement, l'ouverture aux étrangers. De ce mouvement, réprimé dans le sang, il nous reste quelques figures, mais surtout des souvenirs flous… (Source : France 5 Education, Côté Profs, Histoire-Géographie) : http://education.france5.fr/hist_geo/W00170/17/110989.cfm Le dossier de France 5 comporte aussi : La critique, Pistes à suivre, Pour en savoir plus (bibliographie). Olivier Plaquette, professeur d'histoire et de géographie Pour Télédoc, CNDP

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 12 Mars 2005

33.. SSooiirrééee ssppeeccttaaccllee 1ère partie : • Dominique Houdart et Jeanne Heuclin : Louise Michel ou les œillets rouges (évocation théâtrale pour comédiens et marionnettes)

• Un groupe de choristes dirigé par Marielle Mercier Une dizaine de chanteurs amateurs qui se sont retrouvés à cette occasion… avec une guitare, une flûte et une dizaine de chanteurs hommes et femmes.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 13 Mars 2005

- Le temps des cerises (JB Clément, A Renard) - Les canuts (Bruant) - Giroflée Girofla (R Holt) - Le chiffon rouge (Vidalin, Fugain) - Nini peau de chien (Bruant) - Rose blanche (Bruant) - La semaine sanglante (JB Clément, P Dupont)

Entracte : un « communard » est servi….

2ème partie : • Xavier Fahy : présentation du spectacle danse & théâtre « L comme Louise » en préparation

pour septembre 2005 • Anna Bruce et Gisèle Martinez, comédiennes

- Lectures de textes et de poèmes de et sur Louise Michel dont Viro Major de Victor Hugo

- un extrait de Louise, la pétroleuse de Cavanna.

• Jacqueline Keyrel accompagnée au piano par René Balangéro - Le chant international : paroles de Louise Michel - La Muse rouge de Constant Marie - Louise Michel de Jules Jouy - V’la l’choléra qu’arrive : paroles de Louise Michel, musique d’Aristide Bruant - La pensée d’aujourd’hui de Jacques Debronkart

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 14 Mars 2005

Chant international

Debout les damnés de la terre ! Les despotes épouvantés

Sentant sous leurs pas un cratère, Au passé se sont acculés.

Leur ligue folle et meurtrière Voudrait à l'horizon vermeil Eteindre l'ardente lumière

Que verse le nouveau soleil, Refrain

Debout, debout, les damnés de la terre !

Ceux qu'on écrase en les charniers humains, Debout, debout, les forçats de misère !

Unissons-nous, Latins, Slaves, Germains. Que la troisième République

Se prostitue au tsar pendeur ; Qu'une foule extralunatique

Adore l'exterminateur ! Puisqu'il faut que tout disparaisse,

Peu nous importe ! C'est la fin, Partout les peuples en détresse S'éveillent se donnant la main,

Bons bourgeois que César vous garde, César aux grands ou petits bras :

Pape, République batarde ; les tocsins sonnent votre glas Rois de l'or hideux et féroces.

Les fiancés que vous tuez Demain auront de rouges noces. Tocsins, tocsins, sonnez, sonnez.

Les potentats veulent la guerre Afin d'égorger leurs troupeaux : Pour cimenter chaque frontière

Comme on consacrait les tombeaux. Mais il vient le temps d'Anarchie Où, dans l'immense apaisement, Loups de France et de Sibérie,

Loups humains jeûneront de sang,

texte publié dans l'Almanach du Père Peinard de 1897 paroles : Louise Michel

musique : air de Wach am Rhein

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 15 Mars 2005

La muse rouge

Paroles et musique de Constant Marie, dit le PERE LAPURGE I

Rêvant, j’ai vu dans une aurore, Une femme au regard puissant Qui planait comme un météore Sur une mer aux flots de sang.

C’est la Muse Rouge, qui sort du sommeil C’est la Muse Rouge, gare à son réveil

II

Les cordes qui montaient sa lyre Provenaient des boyaux tirés De la tripaille d’un gros Sire, Pendeur de braves inspirés.

C’est la Muse Rouge, qui sort du sommeil C’est la Muse Rouge, gare à son réveil

III

Sur l’instrument comme un tonnerre Ses doigts sanglants faisaient vibrer

Des sons de par toute la terre : Je crus que tout allait sombrer.

C’est la Muse Rouge, qui sort du sommeil C’est la Muse Rouge, gare à son réveil

IV

Soudain de l’un à l’autre pôle Je vis d’innombrables soldats S’entretuer ; c’était leur rôle

Un sot orgueil guidait leurs pas. C’est la Muse Rouge, qui sort du sommeil

C’est la Muse Rouge, gare à son réveil

V Après ce barbare carnage

Paraît l’anarchie au grand jour Faisant partout sur son passage

Œuvre de justice et d’amour. C’est la Muse Rouge, qui sort du sommeil

C’est la Muse Rouge, gare à son réveil

VI Pour fêter sa lumière blonde Autels et trônes sont en feu

Le peuple autour danse à la ronde L’autorité n’est plus qu’un jeu.

C’est la Muse Rouge, qui sort du sommeil C’est la Muse Rouge, gare à son réveil

VII

Drapeaux et codes par les foules Au sein des bûchers sont jetés

Temples, casernes, prisons croulent, Sous le vieux pic des révoltés.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 16 Mars 2005

C’est la Muse Rouge, qui sort du sommeil C’est la Muse Rouge, gare à son réveil

VIII

Sur l’emplacement des frontières Au mépris des Rois et de l’or

Tous les humains deviennent frères L’homme affranchi prend son essor.

C’est la Muse Rouge, qui sort du sommeil C’est la Muse Rouge, gare à son réveil

IX

Enfin le vieux monde succombe Les penseurs torturés jadis Sur son universelle tombe

Font de la guerre un Paradis. C’est la Muse Rouge, qui sort du sommeil

C’est la Muse Rouge, gare à son réveil

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 17 Mars 2005

Louise Michel

(Air des Fous de Béranger

À Louis Montégut

Louise, c’est l’impersonnelle Image du renoncement.

Le “ moi : ” n’existe plus pour elle ; Son être est tout au dévouement. Pour ce cœur vaste et secourable,

Ivre de solidarité, Le seul air respirable,

C’est l’amour de l’Humanité.

On la condamne : elle défie Son juge, féroce et pourri.

Qu’importe, à qui se sacrifie Le poteau noir de Satory ?

À ses bourreaux, près de la tombe, Elle parle fraternité.

Que lui fait la mort ? Elle tombe, Pour l’amour de l’Humanité.

On la déporte : elle ne souffre

Que pour ceux, près d’elle blottis : Combien doit pleurer, dans ce gouffre,

Le père, éloigné des petits ! Captive auguste, elle ne pense,

Qu’aux frères en captivité. Leurs blessures, elle les panse,

Pour l’amour de l’Humanité.

On l’amnistie : elle se lève Et revient, le front calme et doux. Grave et lente, sa voix s’élève Et son cœur parle parmi nous.

De son repos faisant litière, Bravant le pouvoir irrité, Elle se donne tout entière,

Pour l’amour de l’Humanité.

On l’emprisonne : comme au bagne, Elle règne par douceur,

La proxénète est sa compagne ; La prostitué est sa sœur ;

De la voleuse elle est complice ; Aux froides sœurs de charité

Elle parle de justice, Pour l’amour de l’Humanité.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 18 Mars 2005

Une brute, sur elle tire ( Bien mieux qu’Aubertin sur Ferry )

Mais, loin de poser au martyre, Elle s’arrête, puis sourit :

“ C’est à moi ! Qu’on me l’abandonne ! ” Dit-elle. “ Qu’il soit acquitté !

Il s’est trompé ; je lui pardonne, Pour l’amour de l’Humanité. ”

Plus d’un la traite, en vrai Jocrisse,

D’ “ hystérique ”, journellement. Crétins ! folle de sacrifice !

Hystérique de dévouement ! Écrivains aux longues oreilles, Jadis, Plutarque eût souhaité

Beaucoup d’héroïnes pareilles, Pour l’honneur de l’Humanité.

Jules Jouy

26 Janvier 1888

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 19 Mars 2005

44.. AApprrèèss--mmiiddii ssccoollaaiirree La Révolution au féminin Un documentaire de Laurent Préyale (2004), coproduit par LBMG Productions et Yenta Productions. Portraity de 4 femmes révolutionnaires dont Louise Michel. Extrait du dossier de France 5 : http://education.france5.fr/civique/W00161/24/108054.cfm Julien Maraval (La Révolution au féminin) et Loïc Joffredo (Quand les femmes s'en mêlent...), professeurs d'histoire et de géographie. Pour Télédoc, CNDP Louise Michel (1830-1905) Relever l'attachement de Louise Michel au rôle de l'instruction dans l'affranchissement des masses : l'éducation permet une moindre soumission aux pouvoirs et la prise de conscience de leur exploitation par les classes ouvrières. Observer la nature des critiques que suscite son engagement en faveur de la Commune : comparée aux femmes engagées dans les combats de la Révolution française, elle est insultée par la presse qui la dépeint sous les traits d'une "virago" et d'une "vierge rouge". Relever les propos de l'historienne Yannick Ripa pour qui ces attaques, toujours très sexualisées, visent à ramener les femmes à leur "nature" supposée, et finalement à leur dénier la possession d'une conscience politique. La Commune de Paris de Mehdi Lallaoui, voir ci-dessus : http://education.france5.fr/hist_geo/W00170/17/110989.cfm

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 20Mars 2005

55.. SSooiirrééee tthhéémmaattiiqquuee55..11.. LLoouuiissee MMiicchheell eenn PPrroovveennccee ppaarr RReennéé BBiiaannccoo,, hhiissttoorriieenn

En juillet 1880, Louise MICHEL et tous les autres Communards survivants qui, comme elle,avaient été condamnés à la déportation et expédiés à l'autre bout du monde furent enfinamnistiés au terme d'une longue campagne à laquelle avaient participé notammentCLEMENCEAU, Victor HUGO et bien d'autres.Ils rentrèrent donc en métropole où ils auraient pu vivre tranquillement le reste de leur âge …

Mais la bonne Louise qui n'était pourtant plus alors une jeunette puisqu'elle avait déjà atteint lacinquantaine et qu'elle était déjà passablement usée par ses combats incessants en faveur desdéshérités ne pouvait se résoudre à l'inactivité et au repos en voyant autour d'elle persister tantde misères.Elle reprit donc aussitôt ses activités militantes donnant, en particulier des centaines et descentaines de conférences publiques, tant en France qu'à l'étranger : Belgique, Pays Bas et, biensûr, Angleterre où elle résida alors pendant plus de cinq ans , de 1890 à 1895.

Bien entendu les pouvoirs publics, en France surtout ne cessèrent dès lors de la surveiller deprès lors de ces bains de foule et ne ratèrent aucune occasion de lui faire payer son activismerévolutionnaire.

C'est ainsi que Louise MICHEL continua d'enrichir régulièrement sa collection decondamnations, pour les motifs les plus divers.Elle était condamnée en effet à de simples amendes pour des futilités comme le défaut deconstitution de bureau lors de ses réunions publiques et, bien sûr à des peines de prison fermeplus ou moins lourdes pour : outrages à agents ou « excitation au meurtre. »

En juin 1883, à Paris, à la suite d'une manifestation de chômeurs qui se termina par le pillagede quelques boulangeries elle fut même condamnée à six nouvelles années de prison pour« complot contre la sûreté de l'Etat » !

Mais rien de tout cela n'arrêta cette femme intrépide qui avait voué sa vie à la cause despauvres et des opprimés et c’est ainsi qu'elle viendra à plusieurs reprises porter la « bonneparole » dans notre région, notamment en juin 1881, mai 1897, juin 1902, décembre 1904 etenfin - il y a tout juste un siècle - dans les premiers jours de 1905.

Ce sera la dernière fois, car, usée et malade elle rend son dernier soupir dans notre ville au soirdu 9 janvier, dans une petite chambre d'hôtel à quelques pas de l’endroit où nous sommes.

La presse locale nous rapporte ses derniers instants avec un grand luxe de détails et le PetitMarseillais nous apprend entre autre qu'elle fut jusqu'au bout l'objet d'une grande sollicitude dela part de la police dont les agents surveillaient l’hôtel où elle venait de s'éteindre etstationnaient même dans l'escalier et jusque devant la porte de sa chambre !

L'annonce de son décès se répandit très rapidement et plusieurs personnes vinrent aussitôts'incliner devant la dépouille de celle dont le Petit Provençal (13/01/Q5) nous dit qu’« elle avaitconsacré toute sa vie à la défense de ses idées et à la cause des opprimés »

Parmi tous ceux qui à cet instant ont voulu lui rendre aussitôt un dernier hommage, il fautsignaler le nom d'un journaliste local - Camille FERDY - qui écrivit alors un article dont la fin

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 21Mars 2005

paraîtra sans doute à quelques uns d'entre-vous quelque peu prophétique puisqu'il se concluaitainsi :« Louise MICHEL avait choisi ce qu' il y a de meilleur sur la terre en se vouant à la bonté qui sedonne, à la pitié qui s' offre, à la volonté de dévouement qui accepte le sacrifice avec joie. Celasuffit pour rendre sa mémoire chère et durable. »Et qui terminait par ces mots :« Plusieurs de ceux qui occupent bruyamment aujourd' hui le devant de la scène politique serontpeut-être oubliés un jour, tandis que demeurera dans bien des esprits et bien des cœurs lesouvenir ému de la Vierge Rouge dont la voix s' éleva si longtemps en faveur des humbles etdes déshérités ...

A un siècle de distance nous voulons le croire et nous pouvons peut-être même dans unecertaine mesure en témoigner mais, en même temps, comment ne pas regretter que Marseilleait donné le nom de l'abominable THIERS à une rue et pire encore à un Lycée alors qu'il y acent ans et presque jour pour jour, une foule considérable était venue s'agglutiner ici-mêmedans les boulevards et dans toutes les rues voisines pour accompagner la dépouille de la bonneLouise au dépositaire du Cimetière St Pierre avant son transfert à Paris où elle fut inhuméeenfin au cimetière de Levallois.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 22 Mars 2005

55..22.. PPrréésseennttaattiioonn ppaarr AAnnnnee RRoocchhee,, ééccrriivvaaiinn eett pprrooffeesssseeuurr àà ll’’uunniivveerrssiittéé dd’’AAiixx--eenn--PPrroovveennccee,, ddee ssaa ppiièèccee LLoouuiissee//EEmmmmaa ((11998833)) eett lleeccttuurreess ppaarr GGiissèèllee MMaarrttiinneezz,, ccoommééddiieennnnee..

55..22..11.. LLoouuiissee//EEmmmmaa eenn 11998833 ::

La pièce : Texte : Anne Roche Thème et dramaturgie et mise en scène : Françoise Chatôt Musique : David Rueff Le texte de la pièce est paru aux Editions Tierce en 1982 mais il est épuisé. Faire dialoguer deux « stars » de l’anarchie, deux « femmes parallèles » en un discours qui voit s’affronter, aussi bien sur des points de théorie que sur leur pratique quotidienne ou leurs conceptions des relations sentimentales, tel a été le but de l’auteur de cette pièce, Anne Roche, universitaire et écrivain. Une pièce en rouge et noir que met en scène la comédienne Françoise Chatôt et qui sera jouée à l’Espace Massalia du 20 mai au 20 juin 1983. Du 20 mai au 20 juin 1983, à l’Espace Massalia, rencontre-fiction Louise/ Emma écrite par Anne Roche. A la fin de l’année 1983, la pièce sera jouée à Paris, au théâtre de l’Escalier d’Or. Le contexte : Louise Michel et Emma Goldman se sont effectivement rencontrées deux fois en 1895 et en 1896 à Londres. Emma plus jeune que Louise de 39 ans a 26 ans en 1895 et Louise en a 65. Née en 1869, juive russe issue des milieux pauvres de Petersbourg, immigrée aux Etats Unis à 14 ans (16 ans ?) pour fuir les pogroms tsaristes et vivre son désir de liberté. Elle sera aux côtés des grévistes de Chicago (1886) sévèrement réprimés et condamnés à mort en 1895. Le mot d’Anne ROCHE : « A qui sont nos idées ? Les anarchistes pensent, avec Proudhon, que la propriété c’est le vol : c’est donc dans le droit fil d’une tradition anarchiste que j’ai travaillé à partir d’une idée qui n’était pas « mienne », mais qu’il me fallait m’approprier pour qu’elle devienne écriture. Le thème, découvert par Françoise Chatôt (la rencontre entre Louise Michel et Emma Goldman) : l’espace théâtral, qui ne m’était pas familier : les écrits et les actions de nos deux « héroïnes » ; autant de contraintes (historiques ou formelles avec lesquelles on ne pouvait pas faire n’importe quoi. J’ai choisi de penser que l’histoire n’était pas une archéologie : que l’histoire vécue de Louise et d’Emma, ou les histoires qu’elles ont écrites, pouvaient se tisser dans notre histoire à nous.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 23Mars 2005

Quant aux questions historiennes, on peut toujours y répondre, mais sont-elles les seules ? « Laquestion ne se pose pas, il y a trop de vent . »

Anne ROCHE.

Extrait de l’i ntrodu ction d e la pièce par Françoise Chatôt :Rencontre entre Louise Michel et Emma Goldman à Londres en 1895Une histoire de rencontres…Un spectacle, sa genèse, son existence est une histoire de Rencontres.Comme en amour, on ne sait pas, a priori, si ces rencontres seront réussies ou ratées – il y adonc toujours un pari – très excitant au demeurant – mais il faut, pour que se déclenche leprocessus créateur, une ou plusieurs rencontres.

Première rencontre : Emma GoldmanJe fais connaissance d’Emma Goldman (1869-1940) en lisant ses mémoires. Cette femmeme plaît, malgré son côté « star », je la trouve bien – très bien. Elle a égalementl’avantage d’être neuve, côté français : pas de document, pas de colloque, pas dediscours off iciel.[…]Emma Goldman anarchiste ? Oui sans doute, je dirais plutôt révolutionnaire professionnelle,mais anarchiste / entre autre / comme elle est féministe / entre autre/C’est aussi une grande Amoureuse. Comme quoi les deux premiers termes ne sont pasincompatibles avec le troisième.Egalement une grande dévoreuse de culture (…) Bref, une femme passionnée – foudroyante etsouvent foudroyée.Une éternelle errante aussi – portée ou déportée par les diverses répressions du moment maisaussi par une inquiétude véhémente – de Saint Pétersbourg à New York, de New York à Vienneen passant par Londres – Paris – de nouveau la Russie cette fois révolutionnaire où elle croitpouvoir se poser, « être utile à la Cause ». Mais non, cela aussi lui est interdit parce qu’elle estanarchiste et refuse d’adhérer aux thèses bolcheviques. […]Aussi serait-il aberrant de ne considérer Emma Goldman que sous sa seule image d’anarchiste ;ce n’est pas ce qui m’a le plus séduite en elle – Non – Plutôt sa vitalité excessive, boulimique –une femme infiniment vivante – engagée sur tous les fronts. (p. 5-6)

Pourquo i Louise Michel et Emma Goldman aujourd’hu i ?« Rencontre prétexte » donc, qui permet par la médiation de ces femmes et de leur entourage,de parler d’aujourd’hui, de façon totalement engagée et passionnelle.Parler des femmes, bien sûr, de leur vécu, de leurs contradictions, mais le choix même de cesfemmes ouvrait le champ à d’autres problématiques, bien plus universelles, et tout aussicontemporaines.La révolution, ou ce qu’il reste de nos rêves, un constat, les grandes révoltes et leur nécessitépour continuer à survivre même si l’on sait que… » (p. 8-9)

Quelques ex traits de la critique :La Marseillaise du 22 mai 1983 plante le décor : « Un quai de gare, sous une marquise avec enfond, un mur de brique. La gare, lieu de rencontre et de passage permettant toutes les libertéssur le contexte historique. Le noir, puis une bande son très réussie. Deux voyageusesapparaissent flanquées de lourdes valises. (…) »

Acteurs, décembre 1983 :« Pour ‘rallumer les étoiles’ et dynamiter la tendresse, Françoise Chatôt réunit les ‘deuxpapesses de l’anarchie’ : Louise Michel et Emma Goldman.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 24Mars 2005

Tout les sépara, tout les réunit. Au-delà de l’histoire, de la chronologie…Sur ‘le radeau de l’amour’, se brisant contre les canaux, elles devaient, inexorablement, serencontrer, dans le no man’s land de toutes les errances : sur un quai de gare, où rienn’arrive… »

Esprit, décembre 1983 : L’anarchisme au féminin« L’une est brune , l’autre blonde. L’une hait la violence, l’autre rêve de « faire des cartons ».L’une est une vierge résignée, l’autre une amoureuse enthousiaste : Louise Michel porte dedeuil d’un révolutionnaire intransigeant, Emma Goldman danse parce que « la révolution ça doitfaire plaisir ».Grâce au texte d’Anne Roche et à la mise en scène de Françoise Chatôt, ces deux femmes dontles rencontres furent rares et fugitives (à Londres en 1895 puis en 1896) entremêlent leurexistence sur la scène fictive d’un au-delà de l’histoire. Superbe occasion de confronter deuxdestins de femmes dressées contre les mêmes ennemis (l’armée et les patrons), fascinées parles mêmes mythes (la grève générale) et animées par les mêmes mots d’ordre (la journée dehuit heures, l’émancipation de la femme). »

Jazz Informations 1983 : « Les scènes de David Rueff, théâtre et jazz à Marseille », parChristian Tarting« La musique de cette « rencontre-fiction […] entre Louise Michel et Emma Goldman, deux desfigures de l’anarchisme, est signée par David Rueff, saxophoniste et compositeur [… ] pour lapremière fois, il n’apparaît pas sur scène, ne conçoit son intervention que dans la composition(…) d’une bande. […] Son appui du texte allie causticité et violence, humour et fines haltesmélodiques aussi, et s’expose dans une constante pertinence dramatique […] Un tel travail (…)s’accorde aux paroles, à la mise en scène, les sert infailliblement, (…) sait quand nécessaire yménager des interstices pour sa voix propre. (« j’ai, dit-il, décidé de travailler à partir d’imagestrès premières qui me venaient tout de suite à la lecture, d’en faire un thème musical et de fairele véritable travail de composition à partir de ce thème en oubliant le texte pour retrouver masubjectivité. ») …

Le début de la pièce :Extraits de la scène 1 :Louise : D’où viens-tu ?Emma : D’Amérique, et avant,, de Russie.Louise : Où vas-tu ?Emma : A Vienne…(p. 15)

Louise : Je ne vais plus que vers la mort.Emma : Moi je vis. Je vivrai jusqu’au bout. Je veux mourir vivante.(p. 17)

INTERVENTION D’ANNE ROCHE POUR PRESENTER LOUISE/EMMA(vendredi 14 janvier 2005)

Présentation d e la pièceLa pièce est née d’une commande de Françoise Châtot, qui en a assuré la mise en scène et acréé le rôle d’Emma.Elle est fondée sur l’idée de la rencontre : les deux femmes se sont effectivement rencontrées,en 1895 et 1896, à Londres, pour des meetings anarchistes. Mais elles ne sont pas de la même

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 25Mars 2005

génération : Emma avait deux ans au moment de la Commune (1869-1940), Louise en avait 41.Elles n’ont pas non plus tout à fait la même sensibilité. Leurs rencontres réelles ont été brèves,significatives certes pour Emma qui en parle dans ses Mémoires, moins pour Louise qui ne lamentionne jamais. Il fallait donc inventer ce qu’elles auraient pu se dire.L’intérêt de cette « rencontre » fictive était de permettre de sortir du monologisme, de faireapparaître des tensions, des différences, en dépit d’une profonde entente politique et morale.L’un de ces points de tension, c’est le rôle de la violence : Emma, pour qui la Commune esthistorique (loin dans le temps), demande des comptes à Louise, qui l’a vécue.

Les extraits :(Pour toutes les lectures, Gisèle Martinez lira le rôle de Lou ise, et je lui donnerai la réplique enEmma ou Charlotte.)

Lecture 1 : scène 5, p.30-31, jusqu’à « cela ne touche rien au système ».

Louise était surnommée « La vierge rouge » par les Versaillais : image de la vieille fille, aigrie,en révolte contre la société parce que aigrie (c’est un des stéréotypes du récit versaillais). J’aivoulu la montrer, aussi, en amoureuse, quand elle évoque la mort de Ferré :

Lecture 2 : scène 7, jusqu’à « …si seulement il n’avait pas été tué ».

Les deux femmes ont connu la prison, à plusieurs reprises, la déportation (Louise à Nouméa,Emma expulsée des Etats-Unis), l’exil, l’errance. Un dialogue sur leur(s) prison(s) :

Lecture 3 : scène 9, p.50-52, en entier.

(Je n’expliquerai qu’après qu’il s’agit d’un montage, Louise disant son propre texte, Emma disantdes textes d’Ulrike Meinhof ( militante allemande d’extrême-gauche, « suicidée » en 1976), etl’intérêt de cet « anachronisme »).

J’ai voulu aussi montrer Louise écrivain. On connaît surtout ses Mémoires, son autobiographie,et ses écrits politiques : on connaît moins, parce qu’ils sont introuvables aujourd’hui, sesfeuilletons, littérature alimentaire mais pas seulement. D’où cette scène, encadrée par deuxmonologues sombres, mais dialogue légèrement humoristique, avec son amie-servante,Charlotte, qui se fait critique littéraire pour l’occasion :

Lecture 4 : scène 10, p.53-56, jusquà « … et jamais la Cité future. »

La dernière lecture semblera décalée, puisque c’est un monologue d’Emma, qui est partie dansla toute jeune Union soviétique pour se mettre au service de la Révolution, et qui a rencontréquelques déconvenues. Mais ici encore, j’ai voulu défendre l’anachronisme, pour montrerl’actualité du message de Louise.

Lecture 5 : scène 14, p.74 : le sang de la chiffonnière.

Conclusion :« Elle n’est pas morte… »

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 26Mars 2005

55..33.. LLoouuiissee MMiicchheell eett ll ’’ééccoollee.. LLoouuiissee MMiicchheell iinnsstt ii ttuuttrr iiccee,, ppaarr DDaanniieell AArrmmooggaatthhee,, mmaaîîttrreeddee ccoonnfféérreennccee

Mon existence se compose de deux parties bien distinctes ; elles forment un contraste complet ; lapremière toute de songe et d’étude ; la seconde toute d’événements, comme si les aspirations de lapériode de calme avaient pris vie dans la période de lutte.

Ce que Louise Michel décrit de son itinéraire dans ses Mémoires semble indiquer une coupurefranche entre deux périodes de sa vie. Et c’est, semble-t-il ce que la postérité qui n’écrit pasl’histoire avec le sens des nuances a retenu. Plus encore, c’est l’héroïne de la Commune et laVestale de l’anarchie qui ont pris le pas sur l’intellectuelle et l’artiste et qui ont fini par gommer letravail de l’esprit, le souci impérieux d’écrire et le goût d’enseigner qui furent les siens tout aulong de sa vie. « Louise Michel institutrice », « Louise Michel et l’école », c’est, j’ai envie de dire,une vocation sans voile.

Elle tient de son grand-père Demahis qui l’a élevée, le goût pour une culture classique - ou néo-classique -, où domine l’héritage des Lumières, de Voltaire surtout, dont était nourri ce hobereaude Haute-Marne. En 1851, après la mort de son protecteur, elle décide de s’orienter versl’enseignement. L’école normale annexée au lycée de Chaumont ne formant que desinstituteurs, elle s’inscrit à un cours particulier pour préparer son brevet de capacité. Elleracontera plus tard dans ses Mémoires que cet apprentissage ne fut pas une partie de plaisir :« le manque de temps, la torture de toute vie d’institutrice. On était aux prises avant le diplômeavec un programme qui se grossit outre mesure et, après, avec le même programme dégonflé,vous laissant voir que vous ne saviez rien ! […] Les sources vives où l’on eut voulu se désaltérerne sont pas pour ceux qui ont à lutter pour l’existence »1. On comprend déjà ici son refus d’unepédagogie centrée sur l’encyclopédisme mais aussi et surtout du caractère élitiste del’enseignement.

Après l’obtention de son diplôme, elle ouvre en 1852 une école libre à d’Audeloncourt –ouverture permise pour les villages qui n’avaient pas d’école publique. Elle a refusé auparavantun poste dans une école communale car, républicaine, elle n’a pas voulu prêter serment àl’Empereur. Ces écoles « parallèles » ne sont pas bien perçues par l’institution, réputées pour lafaiblesse de leur niveau intellectuel mais surtout pour les difficultés qu’il y avait à les contrôler !Son inspecteur de circonscription, Fayet, la convoque en 1853, car elle a écrit directement auPréfet (sans passer par la voie hiérarchique !) pour lui demander d’ouvrir un bureau debienfaisance dans le département. Erreur de jeunesse ; l’inspecteur ne lui en tiendra pas rigueuret Louise aura toujours de bons rapports avec lui.L’institutrice étonne et même irrite le microcosme de l’enseignement par son rejet de ce qu’onappelle aujourd’hui les «savoirs savants » et par son zèle jugé immodéré pour les « pratiques deterrain », que les historiens de l’éducation, qui ignorent son existence, font remonter aux années1930 : observation, documentation, expériences… du concret, d’abord du concret. C’est uneécole libre, au sens que donnera plus tard un Célestin Freinet. Sa classe est une volière, uneherboristerie, un jardin ; on y trouve un petit musée géologique et un terrarium, ancêtre du « coinde vie » des écoles contemporaines.

En même temps, le républicanisme de Louise se radicalise ; son anti-bonapartisme se révèle augrand jour quand elle fait chanter la Marseillaise aux enfants au lieu de la prière pourl’Empereur ! Il a plus grave : dans un feuilleton qu’elle envoie au journal de Chaumont, elles’aventure à comparer Napoléon III à l’empereur Domitien, le tyran romain qui finira assassiné !Sa position devient délicate et Fayet la tance en privé, tout en la protégeant des sanctionsadministratives. Elle décide de partir tenter une première chance à Paris, où elle reste très peu,

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si peu d’ailleurs qu’elle n’évoque pas ce séjour dans ses Mémoires. En 1854, elle redemandel’ouverture de sa classe d’Audeloncourt et elle connaîtra trois postes successifs jusqu’en 1857,où elle se sent à nouveau attirée par la capitale et l’effervescence politique qui y règne.

A cette date, elle est sous-maîtresse à la pension Vollier dans le quartier du Château d’eau, oùla rejoint son ami Julie Longchamp. Ce sont des années heureuses où dans une ambiance unpeu bohême, s’affermit son goût pour la transmission des connaissances mais aussi sa critiquede l’embrigadement et sa haine de l’Empire. Sa mère ayant vendu quelques terres qu’elle avaithéritées des Demahis, Louise utilise cet argent pour acheter un pensionnat, dont elle devientdirectrice. C’était pour elle un vieux rêve. Dévoreuse de connaissances, elle s’inscrit à un coursd’instruction populaire dirigé par Jules Simon, rue Hautefeuille, fréquenté par l’avant-garderépublicaine. Elle y fait la connaissance de jeunes institutrices « avides de ce savoir dont lesfemmes n’ont que ce qu’elles ravissent d’un côté et de l’autre ». Louise étudie la physique, lachimie, le droit, l’Histoire surtout, qu’elle aime par-dessus tout. Au contact de cet enseignementlaïque et républicain, elle abandonne les élans de religiosité dont ses premiers textes (parexemple Lueurs dans l’ombre, 1861) et surtout ses poèmes étaient empreints. Elle évolue versune sorte d’ « agnosticisme actif », où le sentiment anti-clérical commence à poindre. Elledénonce les maisons religieuses « où l’on croit que les enfants pauvres peuvent entrer pourapprendre gratuitement à lire […] Il est temps que la fraternité remplace la charité. Elle saurafonder des écoles démocratiques pour les enfants et donner du travail à la famille »2.

Son pensionnat s’ouvre à des méthodes nouvelles inspirées par une pédagogie active. C’estune école où l’on cherche à gommer la différence des sexes en matière d’instruction, y comprissexuelle. Elle écrit à ce sujet dans ses Mémoires : « Je n’ai jamais compris qu’il eut un sexepour lequel on cherchait à atrophier l’intelligence comme s’il y en avait trop dans la race… Il abeau temps que les Américains et les Russes ont secoué les bêtes questions de sexe et que lesfilles suivent les mêmes cours que les hommes […] Sous prétexte de conserver l’innocenced’une jeune fille, on la laisse rêver dans une ignorance profonde à des choses qui ne lui feraientnulle impression si elles lui étaient connues par de simples questions de botanique ou d’histoirenaturelle… Tout ce qui est une question de science ne trouble pas les sens… Ces feuilles devigne tombées des pampres du vieux Silène ne font que souligner tout ce qui passeraitinaperçu ». Sa notoriété s’étend. Elle reçoit la visite de Mme Pape-Carpentier, la fondatrice desécoles maternelles de 1848.

Le succès la conduit à s’agrandir. En 1868, Louise s’installe rue Oudot. Elle dirige unétablissement de 200 élèves, dix institutrices, du personnel. Il y a même une crèche pour lestout-petits. C’est l’établissement le plus important de Montmartre à cette époque. Bien avant laCommune, elle gagne une popularité dans le quartier, fondée à la fois sur la nouveauté de sonenseignement et l’ambiance qui règne au pensionnat. Ses élèves l’appellent « petite mamanLouise ». Elle écrit à cette époque à Victor Hugo : « Il me semble que l’enseignement sort unpeu des ténèbres. Est-ce parce que j’ai trouvé ici à Montmartre dont on dit tant de mal, undiamant enfoui dans la personne de la maîtresse de pension, ma voisine [sans doute MalvinaPoulain qui avait appris à lire à tout le quartier] soit que réellement il y ait tendance à mieuxcomprendre le ministère de l’institutrice, je crois qu’un progrès se fait »3. Elle donne aussi descours du soir gratuits d’alphabétisme pour les adultes. Elle fréquente l’école professionnellesupérieure de la rue Thévenot où elle est chargée de cours de dessin de littérature et degéographie. Elle se rapproche aussi de la Société pour la revendication des droits de la femme,première organisation féministe, fondée en 1866 et qui se réunit chez la journaliste André Léo(Léodile Champseix), future militante active de la Commune. Elle donne des conférences sur letravail des femmes, sur l’instruction féminine et rencontre les futurs chefs de la Commune :Jules Vallès, Eugène Varlin, Eudes, Théophile Ferré…

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 28Mars 2005

La guerre, l’avènement de la République, le Siège de Paris, vont transformer Louise l’insoumiseet Louise la rebelle en une révolutionnaire, si j’ose dire « pur sang ». Elle ne cesse pas pourtantde faire la classe et pendant cette période si difficile, surtout durant l’hiver terrible de 1870, ellese multiplie pour obtenir des secours et nourrir ses pensionnaires. Elle sollicite Clémenceau,alors jeune maire du XVIIIe arrondissement. Curieux, celui-ci vient lui rendre visite dans sonécole et il la décrit ainsi :« Je ne puis pas dire que cette école était absolument correcte au sens où on l’entend à laSorbonne. Cela tenait un peu de l’école du roi Pétaud. On y enseignait à tort et à travers desméthodes inconnues mais en somme on enseignait ». Obstinée, elle obtient de l’aide, du lait etdes légumes pour les enfants et même de la viande de cheval… Lors de son procès après ladéfaite de la Commune, elle donnera quelques détails sur l’enseignement à la rue Oudot. Surles principes d’abord, elle mise sur « l’extinction des mauvais instincts par une bonne directionde l’éducation ». Quant aux méthodes, elle se proposait de mettre en images et d’afficher sur lesmurs de sa classe les principaux faits de l’histoire de France. Elle déclarera qu’elle avait envoyéà la Commune une méthode d’éducation nouvelle fondée sur la « réunion le plus possible dechoses élémentaires avec le moins de mots possibles ». On sait par la lecture des cahiers dansles archives de l’Institut d’histoire sociale d‘Amsterdam, qu’elle est une collectionneuse deconnaissances et une adepte de la présentation en forme synthétique et tabulaire des savoirs.Elle luttera toujours contre l’enseignement magistral. Elle publiera en 1888 un ouvrage intituléLectures encyclopédiques par cycles attractifs. Adepte de Darwin, lectrice de Fourier, ellecherche à mettre la connaissance scientifique à la portée de tous, sous un jour « attractif »4.

Bien entendu, pendant la Commune, la combattante prend le pas sur l’enseignante. Mais sonactivité militante ne l’éloigne pas pour autant de ses préoccupations professionnelles. Elle est enrapport avec Edouard Vaillant, délégué à l’enseignement et Augustin Verdure qui sera déportécomme elle en Nouvelle Calédonie. Elle est proche également de la journaliste André Léo,membre d’une commission d’organisation et de surveillance de l’enseignement dans les écolesde filles. On la voit signer une pétition au Comité de vigilance des femmes du XVIIIe art pour lamise en place d’écoles professionnelles pour jeunes filles, ainsi que des orphelinats laïques à laplace des établissements religieux. Toutes ces initiatives, en particulier celle, révolutionnaire,d’attribuer un salaire égal aux instituteurs et institutrices disparaissent avec l’écrasement de laCommune.

Et puis il y a Louise Michel en Nouvelle Calédonie, à partir de 1873. On a beaucoup écrit surson influence auprès de la population canaque et son mécontentement de voir les ancienscommunards adopter envers eux une mentalité coloniale. C’est durant la période du bagne ques’est construite son hagiographie et il faut être prudent sur ce qu’on avance car beaucoup detémoignages sont sujets à caution, y compris ce qu’elle en dit elle-même !Ce dont on est sûr c’est qu’elle ouvre une école pour les enfants de déportés, grâce, encore unefois à l’aide de Clémenceau. En outre, le maire de Nouméa, Simon, lui confie des cours dedessin et de musique à l’école normale de filles. Elle donne aussi des leçons de piano. Elleraconte dans ses Mémoires comment elle enseignait aux Canaques, ayant appris les rudimentsde leur langue et comment elle met au point des méthodes nouvelles de lecture et d’écriture àl’aide de lettres mobiles.

Après l’amnistie de 1880, de retour à Paris, elle envisage de créer avec Paule Minck une écoleprofessionnelle pour jeunes filles, une école « sans Dieu, ni maître ». Ce projet ne verra pas lejour. Elle le relancera en 1886, sans plus de succès. En 1883, lors de son emprisonnement àClermont, elle demande à donner des cours à l’école du pénitencier. Refus. Elle sollicite unposte à Nouméa. Nouveau refus de l’administration.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 29Mars 2005

Le 18 janvier 1884, en bonne professionnelle, elle réconforte Louise Vaughan (junior) qui,inquiète, affronte l’examen du brevet d’institutrice et lui adresse de judicieux conseils à la foisd’ordre psychologique et bibliographique 5.En 1892, en résidence (très surveillée) à Londres, sur les conseils d’un certain Coulon, elleouvre une école internationale patronnée par un groupe libertaire français. Le prospectus delancement signale qu’elle sera largement inspirée par les vues de Bakounine : liberté de parole,autorité partagée, autodiscipline, etc. et proche de ce que sera plus tard la pédagogie de C.Freinet 6. Mais ce Coulon est un provocateur qui a trouvé ainsi le moyen de surveiller lesanarchistes exilés. Une bombe est trouvée dans la cave de Louise et l’école est fermée.

Durant tout le premier semestre 1902, elle se approche épistolairement de Pauline Savari,fondatrice de la Fédération féministe des arts et métiers. Cette correspondance témoigne de saconnaissance des problèmes liés à l’instruction féminine. Elle y vante les mérites des femmesqui se dévouent aux universités populaires de Paris, aux écoles du soir de Londres, celles quiécrivent ou enseignent les petits enfants.Et comme l’écrit Lucien Gaillard dans sa communication au 1er colloque Louise Michel de 1980,dans le tourbillon des dernières années de sa vie, elle reste institutrice et en 1897-98, ellesoutient les mouvements amorcés par la Ligue de l’enseignement libertaire pour la fondationd’écoles nouvelles, libérées aussi bien de l’emprise religieuse que d’une laïcité encore trèsnormative.

Alors pour conclure, depuis cette date où nous avons réuni ce colloque, je ne suis pas sûr quenous en ayons plus appris sur son métier d’institutrice, sur le plan factuel, j’entends. Enrevanche, il est clair que la recherche actuelle, en mettant l’accent sur son activité littéraire etartistique, met au jour, en l’approfondissant, ce que chacun de nous ici connaît déjà, à savoirqu’on ne peut plus aujourd’hui limiter l’action de Louise Michel à l’héroïsme révolutionnaire qui aconstruit sa légende et que toute sa vie pourrait s’inscrire sous une bannière qui donnerait à lireces quatre mots : «vie et encre mêlées ».

NOTES

1. Mémoires, édit. Maspero, 1976, p. 50.2. lettre de 1870, in Je vous écris de ma nuit, correspondance générale établie et présentée par XavièreGauthier, Editions de Paris, 1999, p. 79.3. Je vous écris de ma nuit, p.74-75.4. Dans la pensée de Fourier, « en ne s’occupant que de l’utile, on n’obtient ni l’utile ni l’agréable ». Alorsque Dieu ne veut nous conduire au bien « que par les voies du plaisir et de l’Attraction » (Jean Goret, Lapensée de Fourier, PUF 1974, p. 107).5. « Ne vous effrayez pas de l’examen. Vous savez bien que c’est comme tout ce qui épouvante, vu deprès ce n’est plus rien. Un conseil en passant, quand vous avez bien travaillé et que vous vous rendezcompte que vous en saurez plus qu’on ne demande, reposez-vous donc l’esprit par une petite étude, unpeu mécanique, et qui a cela de bon, qu’elle repose et tranquillise (le manuel des institutrices). Il a deuxvolumes, un pour chaque brevet ; prenez le dernier manuel car souvent, d’une année sur l’autre, onretranche ou on ajoute quelque branche […] La vraie instruction ne s’acquiert qu’après l’examen ; quandon se sent délivrée de la chose exigée, alors on travaille véritablement » (Je vous écris de ma nuit p. 368).6. Le 14 sept.1892, elle reçoit une lettre amicale et professionnelle à la fois de Paul Robin, directeur del’Orphelinat Prévost à Cempuis. Inspecteur d’académie dans le ministère Ferry-Buisson, il dirigea cetétablissement avec une grande liberté de mouvement et des méthodes nouvelles de coéducation -ancêtre de la mixité - (éducation physique, travaux manuels, formation à l’esprit critique dans uneperspective libertaire). Cette expérience fit peur. Calomnié (« la porcherie de Cempuis »), P. Robin futdémis de ses fonctions.

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55..44.. LLoouuiissee MMiicchheell eett llaa ll iibbrree ppeennssééee,, ppaarr JJeeaann EEssttrraacchh

C’est en tant qu’adhérent de la fédération départementale de la Libre Pensée que je prends laparole ce soir devant vous pour évoquer les relations de Louise Michel et des libres penseurs.S’ils ont mené le même combat sur toute une série de points, c’est parce qu’ils étaientconfrontés aux mêmes adversaires que je caractériserai par l’expression couramment utilisée,l’alliance du sabre et du goupillon.

La Libre Pensée qui se définit comme un mouvement anticlérical, antireligieux, antimilitariste,anticapitaliste et Louise Michel qui a été communarde, puis anarchiste et même membre de lafranc-maçonnerie, adversaire de toute forme d’oppression et d’injustice partageaient desaspirations identiques.

Louise Michel lorsqu’elle est faite prisonnière après la chute de la Commune de Paris, subitcomme les autres communards emprisonnés la justice militaire des versaillais. A cette occasionelle déclare « j’appartiens toute entière à la révolution sociale et je déclare accepter laresponsabilité de tous mes actes, je l’accepte sans restriction ».

Cette révolution c’est notamment à partir du 3 avril 1871, les murs de Paris se couvrant d’uneaffiche au contenu suivant :

« REPUBLIQUE FRANCAISELiberté - Egalité- Fraternité

COMMUNE DE PARISLa commune de Paris,

Considérant que le premier des principes de la République française est la liberté ;Considérant que la liberté de conscience est la première des libertés ;

Considérant que le budget des cultes est contraire au principe, puisqu’il impose les citoyens contre leurpropre foi ;

Considérant, en fait, que le clergé a été le complice des crimes de la monarchie contre la liberté ;DECRETE

Art. 1° L’Eglise est séparée de l’EtatArt. 2 Le budget des cultes est supprimé

Art. 3 Les biens dits de main morte, appartenant aux congrégations religieuses, meubles et immeubles,sont déclarés propriétés nationales.

Art. 4 Une enquête sera faite immédiatement sur ces biens, pour en constater la nature et les mettre àla disposition de la Nation.LA COMMUNE DE PARIS

Paris, le 3 avril 1871 »

Ce décret est adopté tout juste une semaine après l’élection des représentants de laCommune de Paris. Son contenu est explicite, l’Eglise étant un pilier indispensable à tous lesrégimes antidémocratiques de ce XIX° siècle, il s’agit de défendre la liberté nouvellementconquise.

Une petite remarque au passage sur la Commune de Paris. Certains ont jugé bon de laprésenter comme un évènement symbolique voire romantique aux minces réalisationsconcrètes, pourtant elle n’a mis qu’une semaine à réaliser ce que la Troisième république mettra35 ans à faire, une loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat.

Louise Michel est née en 1830. Elle arrive à l’âge adulte et débute sa vie professionnelled’institutrice alors que Louis Napoléon Bonaparte est devenu depuis peu Napoléon III.

Parce qu’elle refuse de prêter serment à l’empereur, elle devient institutrice d’une école librepuisque les portes de l’officielle lui sont de ce fait fermées. Au chant dominical de l’Eglise enl’honneur de l’Empereur, Domine, salvum fac Napoleonem, elle préfère la Marseillaise. En cesannées de début du Second Empire, l’union du pouvoir et de l’Eglise est totale comme est totalel’opposition de Louise Michel et des libres penseurs à ce « tandem ».

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 31Mars 2005

Pour connaître la position des uns et des autres rien de tel que de leur donner la parole. Etpuisque nous sommes à l’époque de Napoléon III penchons-nous non pas sur ses écrits maissur ceux de son modèle.

« Nulle société ne peut subsister sans morale, il n’y a pas de bonne morale sans religion, il n’ya donc que la religion qui donne à l’Etat un appui ferme et durable. » ce qui n’empêche pasNapoléon I° en privé de montrer à quoi s’en tenir sur les religions, « Elles sont évidemmentenfants des hommes. Les prêtres ont toujours glissé partout la fraude et le mensonge. »

Mais étant à la tête d’un Etat où les jeunes et dépenaillés généraux de la Révolution se sonttransformés en rutilants maréchaux d’Empire, il constate, « Quand un homme meurt de faim àcoté d’un autre qui regorge, il lui est impossible d’accéder à cette différence s’il n’y a pas là uneautorité qui lui dise : « Dieu le veut ainsi; il faut qu’il y ait des pauvres et des riches dans lemonde ; mais ensuite, et pendant l’éternité, le partage se fera autrement . » Pour lui il n’est pasde société possible sans inégalité, pas d’inégalité supportable sans morale, pas de moraleacceptable sans religion, « il faut une religion au peuple », et « il faut que cette religion soit dansla main du gouvernement ».

Alliance puisque alliance il y a, ne signifie pas que les alliés soient toujours d’accord sur lepartage du pouvoir.

Pour nous rapprocher de l’époque du second empire constatons que si tout se passe sansdifficultés majeures pendant la Restauration et la Monarchie de Juillet, durant les dernièresannées de ce régime un conflit s’amorce sur les prérogatives respectives de l’Etat et de l’Eglisedans le domaine de l’école. Cette dernière entonne alors le couplet de la liberté del’enseignement. La suite des évènements va démontrer que cette liberté, l’Eglise l’entend pourelle et elle seule.

Mais pour l’heure elle se présente sous un jour libéral. D’autant plus qu’un nouveau pape PieIX vient d’être élu et que dans ses premières mesures, il accorde aux sujets des Etatspontificaux la liberté de la presse, une chambre consultative entre autres mesures, ce qui faitdire au vieux Metternich « On a tout prévu sauf un Pape libéral ». Guizot après avoir estimédans un premier temps que le nouveau Pape allait accomplir la réconciliation de l’Eglisecatholique et de la société moderne, s’effraie devant tant d’audace libérale.

La révolution de février 1848 survenant peu de temps après voit se maintenir cette équivoque,semblant consacrer cette reconversion de l’Eglise dans son ouverture aux idées modernes.Monseigneur Affre assure le Gouvernement provisoire de son « loyal soutien » et Dupont del’Eure, son président déclarant « la Liberté et la Religion sont deux sœurs égalementintéressées à bien vivre ensemble. » On semble assister à la nouvelle union de l’Eglise et de laRépublique naissante alors que jusqu’à présent l’Eglise était un pilier fondamental de tous lesrégimes monarchistes, de tous les conservatismes politiques et sociaux. Cette situation estd’autant plus inédite que la nouvelle République se présente avec une volonté sociale trèsaffirmée.

Pourtant l’illusion ne dure que quelques mois, très précisément jusqu’en juin 1848. Lechômage et la misère frappant, le nouveau gouvernement a créé les ateliers nationaux. Lepeuple par son soulèvement a renversé la monarchie. Pour les possédants, chacun doitmaintenant regagner sa place « naturelle » et l’Etat même républicain, être dirigé par les gensde bien, c’est-à-dire de biens. Poussant le peuple à la révolte par la fermeture brutale desateliers nationaux et la suppression de toutes les mesures sociales, trois jours de férocescombats et une répression féroce digne de celle qui suivra la Commune de Paris assure leretour au cours « normal » des choses. Tombant le masque du libéralisme, l’Eglise se rangerésolument du coté de la réaction.

« Ce n’est pas nous, peut-on lire dans le journal le correspondant, qu’une sentimentalité peuchrétienne poussera à retenir le bras de la justice », les prêtres de l’Assemblée gardant unsilence unanime lorsque le socialiste Pierre Leroux fait appel à la clémence pour les insurgésarrêtés.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 32Mars 2005

Dans le même temps, Veuillot, le mentor de la presse catholique déclare « Il est nécessairequ’il y ait des hommes qui travaillent beaucoup et qui vivent chétivement. La misère est la loid’une partie de la société. C’est la loi de Dieu à laquelle il faut bien se soumettre. »Montalembert autre éminent chef du parti catholique affirme pour sa part : « Le dogme del’Eglise tient en ces deux mots : « s’abstenir et respecter », et sa sagesse dit au pauvre : « tu nedéroberas pas le bien d’autrui. Non seulement tu ne déroberas pas, mais tu ne le convoiteraspas, c’est-à-dire tu n’écouteras pas ces encouragements perfides qui soufflent sans cesse danston âme le feu de la convoitise et de l’envie. Résigne-toi à la pauvreté et tu seras récompensé etdédommagé éternellement. » Et pour que les choses soient bien claires il rajoute « Il n’y a pasde milieu. Il faut aujourd’hui choisir entre catholicisme et socialisme. »

C’est dans ce contexte que se renoue l’alliance entre l’Eglise et les nouveaux maîtres del’Etat, des bourgeois hier encore voltairiens. Ainsi le conçoit Thiers, l’homme de toutes lesrépressions populaires, de celle de la rue Transnonain en 1831 jusqu’à la Commune de 1871 enpassant par Juin 1848, « J’ai porté ma haine et ma chaleur de résistance là où est l’ennemi.Cet ennemi est la démagogie et je ne lui livrerai pas le dernier débris de l’ordre social, c’est-à-dire l’établissement catholique. »

C’est dans cette situation qu’est votée la loi Falloux qui réalise la grande victoire de l’Eglisesous la Deuxième République. En 1850, l’élite incroyante émue à la pensée d’unbouleversement social, rend à l’Eglise un service éminent en lui permettant de réaliser sonprogramme de liberté de l’enseignement secondaire. L’Eglise catholique revendique celle-cidans un esprit de conquête religieuse, les bourgeois voltairiens qui la lui ont jusqu’ici refuséevont la lui accorder dans un esprit de défense sociale. Concernant l’enseignement primaireThiers estime que : « les instituteurs sont trente-cinq mille socialistes et communistes. Il n’y aqu’un remède. Il faut confier à l’Eglise l’instruction primaire entièrement et sans réserve ».L’Eglise n’en ayant pas les moyens, on décide de faire nommer les instituteurs par le conseilmunicipal, ils exerceront sous la surveillance du maire et du curé. Dans la course au pouvoirLouis Napoléon Bonaparte ayant offert son appui à l’Eglise reçoit en retour son soutien dès lesélection à la présidence de la République en décembre 1848, soutien renouvelé lors du coupd’Etat du 2 décembre 1851, ainsi pour Monseigneur Parisis « quand l’Eglise rencontre César,elle doit aller à lui et lui tendre la main ».

Durant ces années, quel est l’état d’esprit de Louise Michel ? Elevée à la campagne, elle a vula réalité de la vie des paysans. Malgré un labeur acharné, de l’aube au crépuscule leur vie restemisérable. Aussi loin des fadaises romantiques, c’est sans illusion qu’elle expose la vie descroquants, « oh ! Les géorgiques et les églogues trompent sur le bonheur des champs ! Lesdescriptions de la nature sont vraies. Le bonheur de l’homme des champs est un mensonge ».« Elevée à la campagne, je comprenais les révoltes agraires de la vieille Rome ; sur ce livre j’aiversé bien des larmes, la mort des Gracques m’opprimait comme plus tard les potences deRussie ». « Le rude travail de la terre m’apparaissait tel qu’il est, courbant l’homme comme lebœuf sur le sillon, gardant l’abattoir pour la bête quand elle est usée, le sac du mendiant pourl’homme quand il ne peut plus travailler, le fusil de toile comme on dit dans la Haute-Marne. »

C’est ce même état d’esprit de révolte sociale qui l’anime lorsqu’elle vient à Paris. « Maisc’était le moment où s’accentuait la lutte contre l’Empire ? Et si petite qu’elle fût, chacun gardaitsa place. » « Il nous semblait que la République dût guérir tous les maux de l’humanité ; il estvrai que nous la rêvions sociale et égalitaire».

Pour parfaire ses connaissances elle assiste aux cours de la rue Hautefeuille donnés par dessociétés républicaines. Elle noue des relations avec Jules Vallès, Vermorel, Eudes, futursdirigeants de la Commune de Paris.

Elle étudie avec passion mathématiques, chimie, physique, histoire naturelle. Car si LouiseMichel pratique une méthode éducative expérimentale pour remédier à l’aridité d’unenseignement purement théorique auprès de populations scolaires peu habituées à un contactavec les livres, afin de rendre la culture accessible à tous et dans le même mouvement elle

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 33Mars 2005

développe ses connaissances sur tous les domaines possibles et imaginables. On est loin desrodomontades modernes contre l’esprit encyclopédiste.

Parmi quelques unes des idées de Louise Michel, notons, les cours gratuits pour adultes, idéereprise par la III° République, la fondation d’orphelinats, d’asiles pour vieillards, de bureaux deplacement et d’entre aide pour ouvrières, de clubs féminins …

Et lorsque Louise Michel n’écrit pas romans ou poèmes, elle participe aux discussionspassionnées de jeunes gens et étudiants blanquistes (Blanqui : partisan de l’insurrection arméedéclenchée par des minorités agissantes) ou partisans de l’Internationale. « La lutte est en cemoment entre l’homme et Dieu, entre l’avenir et le passé » écrit le blanquiste Tridon. Pour Varlin« la Providence a toujours penché du côté des millions ! Le Bon Dieu a fait son temps ! »Comme l’explique Jacques Rougerie dans son livre Paris Insurgé, La commune de 1871 « AParis se développait depuis 1860 un fort mouvement de libre pensée républicaine, etl’anticléricalisme est commun, vigoureux à gauche ». L’abbé Courtade constate « le nombre desouvriers de Paris qui meurent sans avoir reçu les dernières bénédictions est bien plusconsidérable que le nombre de ceux qui meurent après les avoir reçues(…) La populationlaborieuse de Paris est en train de devenir athée ». En fait il ne s’agit pas d’un simplemouvement de désaffection mais bien de rejet qui dans un premier temps touche les ouvriersorganisés, les militants, puis s’élargit avec la Commune à l’ensemble de la population ouvrière,laborieuse.

Les propos sont très violents contre la « race ignoble des prêtres », « leur foutue robe noirequi est une grande partie de leur prestige et de leur autorité sur la pauvre cervelle des bonnesfemmes », les communardes ne sont pas en reste comme cette vieille femme qui déclare « il n’ya plus de religion, ni prières, ni Dieu. Donc chantons la Marseill aise et le ça ira. Ce sont lescantiques des bons bougres ».

Aussi ce n’est pas par hasard si la Libre Pensée de mouvement philosophique se structure enassociation en 1847, celle-ci prenant un caractère véritablement national en 1866 et comprenantdans ses rangs des hommes de premier plan tels Victor Hugo (dont on sait les liens qui l’unironsjusqu’à sa mort à Louise Michel), Renan, Briand et Ferdinand Buisson, un des responsables deslois laïques de la III° République. Elle fédérera des républicains, des libertaires, des membresde l’Internationale, des radicaux, des francs-maçons, comme le fera également la Commune.

Pour conclure je citerai le discours prononcé par Dominique Goussot, Président de laFédération des Hauts-de-Seine de la Libre Pensée et s’intitulant « Pour Louise Michel » « Pourla Libre Pensée, l’œuvre de la Commune de Paris en matière scolaire et de laïcisation de l’Etatet dans le domaine de la Défense, en tant qu’elle s’affirme antimilitariste et ne revendique que ledroit légitime des citoyens regroupés dans une garde nationale à défendre la nation, est donc lamise en pratique de sa propre vision du monde. Oui la Commune de Paris fut anticléricale, etc’est parce qu’elle fut anticléricale qu’elle a incarné un moment du combat de la Libre Penséecontre l’obscurantisme et l’envahissement de la religion dans la sphère publique, combat dontles points d’orgue ont été l’entrée en vigueur , dans les premières années du XX° siècle, de troistextes indissociables : la loi de juillet 1901 sur les associations, la loi de 1904 supprimant lescongrégations religieuses et la loi de 1905 instituant la séparation des Eglises et de l’Etat. Unepartie du programme de la commune de Paris, grâce à l’action résolue des libres penseurs, aété réalisée à ce moment-là. », combat dont rappelons-le Louise Michel se revendiqua devantle conseil de guerre.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 34 Mars 2005

66.. RReevvuuee ddee pprreessssee eett ccoouuvveerrttuurree mmééddiiaattiiqquuee ddee ll’’éévvéénneemmeenntt ((jjaannvviieerr 22000055)) ::

• Métro : mercredi 5 janvier, page 6 • Marseille plus : lundi 10 janvier • La Marseillaise : lundi 10 janvier • 20 minutes : lundi 10 janvier, page 26 • France 3 Région : lundi 10, 19 heures • France Info : entrevue mercredi 12, 15.30 ; problème informatique pour passage

prévu jeudi 13, 7.50-8.50 • Radio Zinzine : jeudi 13, 9 heures • France Inter : samedi 15, 7 heures 20

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 35 Mars 2005

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 37 Mars 2005

AAnnnneexxee 11 :: PPrrooggrraammmmee Lundi 10 janvier, 19H : soirée d’ouverture

• Présentation de Louise Michel et rappel des hommages passés, présents et à venir localement et au niveau national : Daniel Armogathe.

• Claire Auzias, historienne : « Louise Michel, féministe ? ». • Régine Goutalier, maître de conférence : « Louise Michel et la Nouvelle-Calédonie :

histoire et mémoire ». Mardi 11 janvier, 14H : après-midi cinéma pour les scolaires

• Après-midi : projection de films pour les scolaires sur La Commune de Paris et sur Louise Michel (nombre de places limité : inscription préalable obligatoire).

Mercredi 12 janvier, 19H : soirée cinéma

• Présentation par Roger Viry-Babel, maître de conférence à Nancy, de son film : Louise Michel, la vierge rouge.

• Présentation du film d’Armand Guerra : La Commune (1914), par Henri Portier, historien et spécialiste cinéma à l’ICEM (Institut coopératif de l’école moderne).

• Projection du film de Mehdi Lallaoui : La Commune de Paris.

Jeudi 13 janvier, 20H30 : soirée spectacle Participation aux frais : 8 €

• Jacqueline Keyrel accompagnée au piano par René Balangéro. • Anna Bruce et Gisèle Martinez, comédiennes. • Dominique Houdart et Jeanne Heuclin : Louise Michel ou les œillets rouges

(évocation théâtrale pour comédiens et marionnettes). • Xavier Fahy : présentation du spectacle danse et théâtre « L comme Louise » (en

préparation pour septembre 2005). • Un groupe de choristes dirigé par Marielle Mercier.

Vendredi 14 janvier : 14H : après-midi cinéma pour les scolaires

• Projection de films pour les scolaires sur La Commune de Paris et sur Louise Michel (nombre de places limité : inscription préalable obligatoire).

19H : soirée thématique • Contribution de René Bianco, historien : « Louise Michel en Provence ». • Présentation par Anne Roche, écrivain et professeur à l’université d’Aix-en-Provence,

de sa pièce Louise/Emma (1983) et lectures par Gisèle Martinez, comédienne. • Daniel Armogathe, maître de conférence : « Louise Michel et l’école ». • Louise Michel et la libre pensée.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 38 Mars 2005

AAnnnneexxee 22 :: CCoouurrrriieerr eennvvooyyéé ppaarr VViinncceennttee EEssttiivvaalliiss RRiiccaarrtt,, ffiillllee dd’’AArrmmaanndd GGuueerrrraa Mesdames, Messieurs et tous les scolaires qui sont ici présents. Je suis toujours émue chaque fois que le film la Commune est projeté. J’ai l’impression que mon père revient sur terre. Le film tourné avec peu de moyens, rapidement, avec ses camarades, lui tenait à cœur car c’était le 1er film de la coopérative du cinéma du peuple. Les anciens communards qui assistaient au spectacle étaient à l’honneur, c’étaient eux les héros ; mon père les décrit une manière émouvante. Ne pouvant être parmi nous, je vous remercie de votre présence, une pensée pour les élèves qui vont mieux connaître Louise Michel et vont rendre hommage à une femme d’exception. Vincente

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 39 Mars 2005

AAnnnneexxee 33 :: BBiiooggrraapphhiiee 29 mai 1830 Naissance de Louise Michel à Vroncourt (Haute-Marne), de Marie-Anne Michel, femme de chambre et de père inconnu, vraisemblablement Laurent Demahis, fils du châtelain. 1852-1868 Après s’être préparée au métier d’institutrice, Louise Michel refuse de prêter serment à l’empire et ouvre une école libre à Audeloncourt (Haute-Marne) en 1852 où elle enseignera pendant trois ans. De 1855 à 1868, elle écrit, milite et enseigne à Paris et en Haute-Marne. 1868-1870 Louise Michel collabore à des journaux d’opposition et fréquente des réunions publiques où elle rencontre Jules Vallès1, Eugène Varlin, Rigault, Eudes et Théophile Ferré. 1870 Son activité politique qu’elle mènera jusqu’à sa mort, s’intensifie : - Le 12 janvier, Louise Michel assiste aux obsèques de Victor Noir, journaliste

républicain assassiné par un parent de l’empereur, habillée en homme, un poignard caché sous ses vêtements.

- Le 15 août, elle participe à une manifestation organisée en faveur des blanquistes2 Eudes et Brideau.

- Le 31 octobre, elle manifeste en faveur de la Commune devant l’Hôtel de Ville. 1871 Après sa participation active à l’affaire des canons de la garde nationale3, Louise Michel combat pour la Commune, de Clamart au Comité de vigilance de Montmartre. Elle est emprisonnée à Versailles (Satory et prison des Chantiers) et à Arras puis transférée à Auberive (Haute-Marne) en attendant sa déportation dans une enceinte fortifiée en Nouvelle-Calédonie, prononcée au 4ème conseil de guerre. A cette même période, Théophile Ferré, son grand amour est condamné à mort et exécuté. 10 décembre 1873 Louise Michel arrive en Nouvelle-Calédonie à bord de la Virginie : c’est là qu’elle devint anarchiste. Pendant sa déportation, elle cherche à instruire les Canaques et prend leur parti même lors de la grande insurrection de 1878. 1880 Louise Michel est nommée institutrice à Nouméa. Elle enseigne aux enfants de déportés, puis donne des cours de dessin et de musique dans des écoles de filles. Après avoir bénéficié d’une remise de peine qu’elle refuse, elle rentre de Nouvelle-Calédonie en novembre suite au décret d’amnistie de Juillet en faveur des condamnés de la Commune. Son retour en France se fait via Londres, Le Havre puis Paris où elle est accueillie triomphalement à la gare St Lazare.

1 Jules Vallès est écrivain et journaliste. Son journal s’appelle Le cri du peuple. 2 Les blanquistes sont les partisans d’Auguste Blanqui, révolutionnaire français qui complota contre les Bourbons puis contre le second empire et passa une bonne partie de sa vie en prison. 3 Thiers décide de confisquer les canons de la garde nationale à Montmartre mais les parisiens s’y opposent : le 18 mars marque le début de la révolution.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 40 Mars 2005

4 janvier 1881 Louise Michel fait l’éloge funèbre de Blanqui au Père Lachaise : 100 000 personnes assistent à la cérémonie. 9 mars 1883 Louise Michel, précédée du drapeau noir prend part à une manifestation de chômeurs aux Invalides au cours de laquelle des boulangeries sont pillées. 23 juin 1883 Après avoir été arrêtée et jugée, Louise Michel est condamnée à six ans de réclusion, assortis de dix années de surveillance de haute police. 1885 Mort de sa mère, Marie-Anne Michel en janvier et mort de Victor Hugo, son guide spirituel et son correspondant. Elle ne peut assister aux funérailles d’aucun des deux. 14 janvier 1886 Louise Michel est libérée sur l’intervention de Clémenceau et de Rochefort4. Durant l’année, Louise Michel prend la parole à de nombreuses reprises dans toute le France aux côtés des militants. 22 janvier 1888 A l’occasion d’un discours prononcé au Havre, Louise Michel est blessée de deux coups de feu, mais refuse de déposer plainte contre son agresseur, Pierre Lucas. 1882-1888 Publication de nombreuses œuvres littéraires : théâtre, romans, essais. 29 juillet 1890 Louise Michel part pour Londres avec Charlotte Vauvelle où elle gérera une école fondée par le « Groupe libertaire de langue française ». C’est l’époque des attentats anarchistes qui donnent prétexte au vote des « lois scélérates » de 1893. 1895 Louise Michel fonde avec Sébastien Faure un journal anarchiste, Le Libertaire. 27 juillet 1896 Louise Michel assiste à Londres au congrès international socialiste des travailleurs et des chambres syndicales ouvrières qui voit la rupture entre les anarchistes et les socialistes. 16 septembre 1897 Après une tournée de conférences en France et en Belgique en compagnie de Charlotte Vauvelle et Sébastien Faure, Louise Michel est arrêtée à Bruxelles et expulsée de Belgique. 1898-1904 Durant cette période, Louise Michel entreprend de nombreux voyages entre Paris et Londres. Elle donne des tournées de conférences avec Ernest Girault en France puis en Algérie. 1903 Elle devient franc-maçonne et s’affilie à la Loge du droit humain.

4 Henri de Rochefort : homme politique, journaliste, écrivain et pamphlétaire, il fut déporté en même temps que Louise Michel en Nouvelle Calédonie. Son journal (entre autres) s’appelle L’Intransigeant.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 41 Mars 2005

20 mars 1904 Très fatiguée après une tournée de conférences, elle est atteinte d’une pneumonie à Toulon. On la donne pour morte. 16 mai 1904 Elle rédige son testament et demande à être enterrée aux côtés de sa mère au cimetière de Levallois-Perret. 9 janvier 1905 Après une dernière tournée de conférences, Louise Michel meurt à Marseille. Ses obsèques seront célébrées une première fois au cimetière Saint Pierre à Marseille, puis, après transfert de sa dépouille à Paris, une deuxième fois au cimetière de Levallois-Perret suivies dans les deux cas par une foule immense.

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 42 Mars 2005

AAnnnneexxee 44 :: BBiibblliiooggrraapphhiiee 1. Œuvres sur Louise Michel

Auzias, Claire. Louise Michel. Paris : Éd. du "Monde libertaire" (Coll. "Graine d’ananar") ; Bruxelles : Éd. "Alternatives libertaire", 1999 Boisdin, Félix. Louise Michel : pièce historique et sociale en deux actes. Librairie de propagande socialiste, 1905 Boyer, Irma. Louise Michel. Paris : André Delpeuch éditeur, 1927 Colloque Louise Michel (organisé par le CEFUP). Marseille, 1980. Publication Université de Provence, 1982 Durand, Pierre. Louise Michel, la passion. Paris : Messidor, 1987 Gauthier, Xavière. Je vous écris de ma nuit. Paris, Les Editions de Paris, 1999 Gauthier, Xavière. L’Insoumise. Biographie romancée de Louise Michel, éd. Manya, Levallois-Perret, 1990 Gauthier, Xavière. La vierge rouge : biographie de Louise Michel, Paris : Editions de Paris, 1999 Gauthier, Xavière. Louise Michel, histoire de ma vie. 2000 Gauthier, Xavière. Louise Michel ou la parole des tempêtes. Edition Association Louise Michel, 2001 Girault, Ernest. La bonne Louise : psychologie de Louise Michel. Bibliothèque des auteurs modernes, 1906 La Fournière Xavier de. Louise Michel matricule 2182. Paris, Perrin, 1986 Lejeune, Paule. Louise Michel l’indomptable, Des Femmes, 1978 Morin-Rotureau Evelyne. Louise Michel. Mouans-Sartoux : PEMF, 2002 Planche, Fernand. La vie ardente et intrépide de Louise Michel. L'Auteur, 1946 Peyramaure, Michel. Fille de la colère : le roman de Louise Michel. Robert Laffont, 2002 Ragon, Michel. Georges et Louise. Paris : LGF, Le Livre de poche, 2002 Sizaire, Anne. Louise Michel : l'absolu de la générosité, Paris : Desclée de Brouwer, 1995 Thomas, Edith. Louise Michel : la Vélleda de l’anarchie. Paris : Gallimard, 1971

2. Œuvres de Louise Michel Le Rêve in Inquisition et Antisémitisme. Résumé de l'Histoire juive. Commentaires sur le mouvement antisémite par Constant Martin. Paris, Bureaux du Droit de Vivre, 1898 Le Claque-dents. Paris, Dentu, s.d. Réédition Paris, Plasma, 1980, collection « Les feuilles vives » La Commune. Paris, Stock, 1898. La Commune, histoire et souvenirs, La Découverte, 1999

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 43 Mars 2005

Souvenirs et aventures de ma vie, La Découverte/Maspero, 1983, présenté par Daniel Armogathe Avant la Commune, Oeuvres posthumes. Alfortville. Librairie Internationaliste. 1905. 16°, 102 p. Préface de Laurent Tailhade Le Livre du jour de l'An, historiettes, contes et légendes pour enfants. Paris : J. Brare éditeur, 1872 La Grève dernière. Nouvelle vendue au bénéfice des grévistes de Villefranche et de la propagande du parti révolutionnaire. Lyon, Imp. typographique de A. Pastel, 1881 La Misère (en collaboration avec Jean Guétré), grand roman de moeurs parisiennes, illustré par L. Tinayre et gravé par J. Tinayre. Paris, Librairie Arthème Fayard, 1882 Nadine, Paris, 1882. Pièce de théâtre Le Bâtard impérial (en collaboration avec jean Winter), Paris, Librairie nationale, 1883 La Fille du peuple (en collaboration avec Adolphe Grippa). Paris, Librairie nationale, 1883. Nouvelle ou drame en 5 actes Les Paysans, avec Émile Gautier, éd. A. Cubillot, Paris, 2 tomes 1883 ou 1886 Contes et légendes pour les enfants, illustré par l'auteur, (Préface autographe d'Henri Rochefort), Paris : Kéva et Cie, 1884 Légendes et Chants de gestes canaques, illustré par l'auteur. Paris, Kéva, 1885. Les Microbes humains, Paris, Dentu, 1886 L’ère nouvelle, Pensée dernière, souvenirs de Calédonie. Paris, Librairie Socialiste Internationale Achille Le Roy, 1887 Le Coq rouge, drame en 6 actes et 8 tableaux, Paris : Edinger, 1888 Le Monde nouveau, Paris : Dentu, 1888 Les Crimes de l'époque (nouvelles). Paris : N. Blanpain, 1888. Bibliothèque du dimanche. Réédition Paris : Plasma, 1980, coll. « Les feuilles vives » Prise de possession. Publication du groupe anarchiste de Saint-Denis (La jeunesse libertaire), Saint-Denis, en vente chez le compagnon Labbaye, 1890. Rééd. 1947, S.L.I.M. 37 bd de Strasbourg, Paris À travers la vie et la mort. (présentée par Daniel Armogathe et Marion Piper). Paris : La découverte, 2001 Mémoires. La découverte, 2002

3. Sites Internet

Bibliothèque libertaire. Louise Michel : l’ère nouvelle. (consulté le 10/01/2005) <http://kropot.free.fr/LMichel-EreNouvelle.htm> Bibliothèque libertaire. Chanson de Jules Jouy sur Louise Michel. (consulté le 10/01/2005) <http://kropot.free.fr/JJouy.htm#MICHEL>

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CRDP de l’académie d’Aix-Marseille 44 Mars 2005

Groupe de travail Louise Michel, UMR Lire, Lyon. Présentation des travaux et de l’équipe de recherche. (consulté le 10/01/2005) <http://www.ish-lyon.cnrs.fr/themes/axeMasc-fem/L'>

Increvables anarchistes. Extrait du procès de la communarde Louise Michel Versailles, Décembre 1871. (consulté le 10/01/2005) <http://increvablesanarchistes.org/articles/avan1914/1871proces_louisemichel.htm> Increvables anarchistes. Louise Michel, une grande figure de l'anarchisme, Ni vierge, Ni rouge ! (consulté le 10/01/2005) <http://increvablesanarchistes.org/articles/biographies/louise_michel.htm> L’éphéméride anarchiste. 9 janvier 1905 : mort de Louise Michel. (consulté le 10/01/2005) <http://perso.club-internet.fr/ytak/janvier2.html> Les Amis de la Commune de Paris. Les femmes de la Commune. (consulté le 10/01/2005) <http://lacomune.club.fr/pages/femme.html> Lettres à Théophile Ferré. (consulté le 10/01/2005) <http://www.morgane.org/helene/lettres.html> L’histoire par l’image. Les obsèques de Louise Michel. (consulté le 10/01/2005) <http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?liste_analyse=51> L’histoire par l’image. L’arrestation de Louise Michel. (consulté le 10/01/2005) <http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?analyse_id=50> L’histoire par l’image. Louise Michel à Satory. (consulté le 10/01/2005) <http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?analyse_id=50&id_sel=112&type=contexte> Musée Carnavalet. Louise Michel à la tribune. (consulté le 10/01/2005) <http://www.paris.fr/musees/musee_carnavalet/musee/thematique/femmes/michel.htm#haut> Oudet, A. et P. L'ère nouvelle - Pensée dernière - Souvenirs de Calédonie (Chant des Captifs). (consulté le 10/01/2005) <http://abu.cnam.fr/BIB/auteurs/michell.html> Poésie française, webnet. Chanson de cirque. (consulté le 10/01/2005) <http://poesie.webnet.fr/poemes/France/michel/1.html> Quelques sites à consulter. (consulté le 10/01/2005) <http://enjolras.free.fr/liens.html>

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Bibliographie réalisée par Catherine Névoret, documentaliste CDDP 13 45

AAnnnneexxee 55 :: LL’’eennvviirroonnnneemmeenntt hhiissttoorriiqquuee eett aarrttiissttiiqquuee ddee LLoouuiissee MMiicchheell

Documents en prêt à la médiathèque du CDDP 13 ou en vente a la librairie du CDDP 13 ( un code de vente est indiqué en italique le cas échéant) Cette bibliographie sélective est complémentaire de la bibliographie Louise Michel. Elle ne prétend pas à l’exhaustivité mais donne quelques références sur différents aspects de son temps.

• La Commune, parce qu’elle en fut une figure de proue.

• Le colonialisme, l’abolition de l’esclavage et la Nouvelle Calédonie, parce qu’elle eut un discours anticolonial, aida les Canaques à lutter contre l’oppression lors de sa déportation en Nouvelle Calédonie. Quant à l’abolition de l’esclavage, elle ne pouvait qu’y souscrire même si elle n’avait que 18 ans.

• Femmes et citoyenneté : Louise Michel fut toujours présente aux côtés des femmes

pour revendiquer l’égalité entre les sexes. Néanmoins, elle ne fut pas féministe au sens des suffragettes étant anarchiste et hostile au suffrage universel.

• 2nd Empire : elle refusa, jeune institutrice de prêter serment à l’empire et traversa

cette période en luttant et en militant activement.

• 3ème République : elle en vit les 3 premières décennies.

• Histoire de l’éducation & laïcité : Institutrice, Louise Michel enseigna avec des méthodes novatrices et fut une apôtre de la laïcité.

• Arts & littérature : Femme de lettres, Louise Michel fut en relation épistolaire avec

Hugo pendant toute sa vie. Elle fut en contact avec divers artistes comme par exemple le peintre Courbet, membre de la Commune ou les symbolistes. Verlaine écrivit un poème en son hommage : « Louise Michel est très bien ».

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Bibliographie réalisée par Catherine Névoret, documentaliste CDDP 13 46

1. COMMUNE DE PARIS Livre Louise Michel / Morin-Rotureau Evelyne.- Mouans-Sartoux : PEMF, 2002.-ISBN 2-84526-411-9 Résumé : Cette biographie romancée retrace la vie de Louise Michel, institutrice, révolutionnaire, insurgée de la Commune de Paris, envoyée au bagne et jusqu’au bout fidèle à son idéal de justice sociale. Des documents et des illustrations d’époque accompagnent ce récit et resituent le personnage dans le contexte historique. Code vente : OPF64113 Livre Le temps des cerises / Clément, Jean-Baptiste ; Dumas, Philippe.- Paris : Ecole des loisirs, 2002.- 26 p. : ill. coul.- ISBN 2-211-018-66-1 Cote : A CLE Périodique La commune.- Textes et documents pour la classe (1975), 17/02/1993, 645, 3-27. Résumé : Les évènements précurseurs, l'insurrection, oeuvre politique et sociale, la répression, l'héritage. La semaine sanglante. Les clubs. Rôle des femmes. Insurrections en province. Textes littéraires. Bibliographie. Partie Vidéocassette 1871 : la Commune de Paris / Pernot, Hervé ; Cros, Roland.- In Parcours d'histoire, nouvelle formule. 1.- PARIS CEDEX 05 : CNDP ; La Cinquième, 1999.- (Galilée. Histoire) 1 vidéocassette VHS, 13 min : coul., SECAM, sonore + 1 guide pédagogique (15 p.). Résumé : Née du refus par le Paris ouvrier des concessions exorbitantes acceptées par le gouvernement modéré au lendemain de la défaite contre la Prusse, la Commune devient pour quelques semaines un gouvernement populaire, exemple étonnant de démocratie directe, qui met en place des mesures sociales très novatrices. Mais la Commune ne dure pas : elle est au bout de quelques semaines écrasée par l'armée versaillaise. Le film nous fait visiter Paris pour situer la Commune de Paris dans son contexte immédiat, il évoque les protagonistes (Thiers et les Versaillais, le peuple de Paris et la Garde nationale), il présente les événements de 1871 et fait un rappel des revendications et idéaux des Communards ainsi que de leur pertinence actuelle. Cote : V2021 Code de vente : 002K2021 Diapositive La commune de Paris / Boulay, Henriette.- réédition.- Martinsart, 1973.- 51 diapos. + livret 86 p..- (Les Cahiers de l'éducation permanente ; 48). Résumé : Une présentation de la commune de Paris qui se déroula du 18 Mars au 25 Mai 1871. Cote : 944.081 BOU

2. COLONIALISME, ABOLITION DE L’ESCLAVAGE et NOUVELLE CALEDONIE Livre L'outre-mer français dans le Pacifique / Dekker Paul ; Faberon Jean-Yves ; Le Guillou Chantal.- CDP de Nouvelle-Calédonie ; L'Harmattan, 2003.- 288 p. , ill..- ISBN 2-913090-54-0 Résumé : "L'outre-mer français dans le Pacifique" est un livre novateur. Il intègre les trois entités territoriales de la République française (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna), habituellement traitées à part. Le collectif d'auteurs, qui sont autant de spécialistes de leur discipline, a été mis en place dans un soucis de pluridisciplinarité, voire de transdisciplinarité. Les populations sont étudiées sous l'angle de l'appropriation des espaces, des cultures, des rapports avec l'Etat et avec le reste du Monde. Leurs projets de société sont mis en perspectives. C'est un ouvrage de 288 pages abondamment illustré, outil documentaire et pédagogique, destiné tout à la fois aux étudiants, aux enseignants et au grand public. Code de vente : 976B155H Périodique

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Bibliographie réalisée par Catherine Névoret, documentaliste CDDP 13 47

L'Empire colonial à son apogée.- .- In Textes et documents pour la classe (1975) = 0395-6601.- (15/02/1996) n° 710, 3-37 et I-IV Résumé : Evolution de la propagande coloniale française : textes, affiches, manifestations, expositions, les réactions dans l'Empire, anticolonialisme et indépendances. Dates et personnages. Exploitation, fascination. Bibliographie. Code de vente : 75501374 Périodique Les abolitions de l'esclavage : la longue marche.- Textes et documents pour la classe (1975), 01/11/1993, 663, 3-37. Résumé : Dossier : longue histoire de l'abolition de l'esclavage. Origines, arguments, déroulement, par pays. L'esclavage actuel. La condition des esclaves. Victor Schoelcher. Le sort des esclaves libérés. Affiche, tract, bibliographie. Vidéocassette ( Mille huit cent quatre-vingt-dix-huit) 1898, Fachoda ; 1919, le monde se reconstruit / Robert, Jean-Claude ; Caré, François ; conception, Guillaume Le Quintrec, Marie-Claude Chavand.- PARIS CEDEX 05 : CNDP, 1996.- 1 vidéocassette VHS, 23 min : coul., SECAM, sonore + notice (15 p.).- (Images à lire. Le monde en ses états ; 5). Résumé : A partir de documents iconographiques le film aborde, à travers l'épisode de Fachoda, le problème du colonialisme et des rivalités coloniales en cette fin de XIXe siècle ainsi que la réorganisation du monde après le première guerre mondiale. Cote : V4008 Code de vente : 002R9707 Vidéocassette Nouvelle-Calédonie : un nouveau monde ? / Cros, Roland / Fléouter, Patrick.-.- SCÉRÉN-CNDP (SNPAV), 2003 / France 5, 2003, 2003.- 26 min.- ISBN 2-240-01319-2, ISSN 1298-0226. Résumé : La Nouvelle-Calédonie regroupe plusieurs communautés disparates : les Kanaks qui sont autochtones, les Caldoches issus de la colonisation ancienne et les métropolitains qui souvent ne restent que quelques années. Dans les années 1980, des heurts violents opposèrent en Nouvelle-Calédonie les Kanaks, les Caldoches et le gouvernement français. Après les accords de Matignon ces différentes communautés envisagent l'avenir de façon plus sereine. Par ailleurs, la Nouvelle-Calédonie représente un enjeu géopolitique par sa position stratégique et sa richesse en nickel. Cote : V4696 Code de vente : 755B0634 Partie Vidéocassette Gruyer, Charles-Hervé.- Les Enfants de l'an 2000 : Episodes 14 à 16 : Nouvelle-Calédonie ; Ile des Pins ; Tanna, Vanuatu.- 2001.- CNDP (SNPAV), 2001.- Nouvelle-Calédonie, 1 vidéocassette VHS, 81 min (3 X 27 min) + 1 livret (12 p.) ISBN 6-00-043170-8. Résumé : De jeunes explorateurs visitent Nouméa. Guidés par une femme kanake, ils s'initient à des coutumes mélanésiennes, découvrent l'histoire tumultueuse de la Nouvelle Calédonie pour comprendre les conflits entre Caldoches et Kanaks et se penchent aussi sur l'avenir de l'ïle. Cote : V4421 Code de vente : 755B0310 Vidéocassette La Barrière de roseaux / Alouer, Karim ; Noiriel, Gérard.- Anabase productions, 1989.- 1 vidéocassette VHS, 26 min : coul., SECAM, sonore.- (Images à lire. Racines). Résumé : Histoire de la colonisation en Algérie à travers le témoignage de trois intervenants : Pierre de Vialar, Benjamin Stora et Jean Pelegri. Les rapports entre les Français et les Musulmans, le problème du retour en France des Pieds-noirs... Cote : V3530 Vidéocassette Allégorie de l'abolition de l'esclavage à la Réunion en 1848 / Béguinet, Christian ; Brest, Pierre.- CRDP de la Réunion ; Direction Régionale des Affaires Culturelles, 2001.- 21 min.- (Peintures d'histoire).- ISBN 2-84579-006-6.- N. normalisé 974V0075.

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Résumé : Au lendemain de la révolution parisienne de février 1848, la République française sous l'impulsion de Victor Schoelcher, décide la libération des 200 000 esclaves qui peuplent ses colonies. En 1849, Alphonse Garreau peint une toile relative à l'abolition. Le peintre installé à la Réunion depuis près de vingt ans, a vécu l'événement en direct, à la fois en tant que résident mais aussi en tant que propriétaire d'esclaves. Bien qu'intitulé "Allégorie de l'abolition de l'esclavage à la Réunion en 1848", le tableau diffère des quelques allégories consacrées, vers la même époque, au même sujet : point de chaînes brisées, de liesse, de congratulations...Que faut-il comprendre derrière les symboles et les attitudes théâtralisées des protagonistes de la scène ? Que se disent-ils ? Quel témoignage Garreau apporte t-il ? S'agit-il d'une peinture réaliste, conventionnelle, ou engagée ? Code de vente : 974V0075

3. FEMMES et CITOYENNETE Cédérom Arnauld, George / Enette, Jean-Claude.- Elles ont marqué l'histoire [Cédérom].- SAD, 07/1999, 1 cédérom, PC 486 DX : 8 Mo de RAM (16 Mo recommandés), Windows 3.1 ou supérieur + écran 256 couleurs (640x480) + carte son. Résumé : Ce cédédrom présente une biographie illustrée et accompagnée de nombreux textes, de 31 femmes qui ont marqué leur temps de l'antiquité à nos jours. Un regard particulier est porté sur les femmes des caraïbes. Cote : 920.72 ARN Périodique Les voies du suffrage universel.- Textes et documents pour la classe (1975), 01/03/2002, 831, p.4-37. Résumé : Rappel historique de l'exercice du suffrage universel, proclamé en 1848, d'abord suffrage indirect, puis vote universel masculin. L'évolution des modalités du vote jusqu'en 1913. Les objets et rituels électoraux. Le droit de vote des femmes en 1944. Les systèmes électoraux et types de scrutin français. Les valeurs civiques. L'abaissement de l'âge de l'électorat en 1974. L'administration communale. La démocratie à l'école. Encadré sur la fraude électorale. Lexique, bibliographie, webographie. Code de vente : 755A0168 Vidéocassette L'Esprit des lois. 2, Les droits de l'homme et de la femme / Dumayet, Pierre ; Lamaison, Pierre ; Bober, Robert.- A2 ; La Sept ; Telcima, 1989.- 1 vidéocassette VHS, 1 h : coul., SECAM, sonore.- (Images à lire). Résumé : En 1789, et pendant toute la Révolution, les femmes se manifestent en tant que femmes et demandent que leurs droits soient reconnus. Une troupe de comédiens prépare un spectacle sur ce sujet et répète les textes, manifestes, déclarations publiques et correspondances couvrant une période allant de 1789 à 1848. Cote : V3761

4. SECOND EMPIRE Vidéocassette Un Siècle d'immigrations en France. 1ere partie, D'ici et d'ailleurs / Lallaoui, Mehdi ; réalisation, Mehdi Lallaoui.- Mémoires Vives Productions-France 3, 1997.- 1 vidéocassette VHS, 52 min : coul., SECAM, sonore. Résumé : 1851-1918, les étrangers dans la deuxième moitié du XIXe siècle (Allemands, Anglais, Belges, Espagnols, Italiens) : leur contribution à l'industrialisation, à l'essor économique, leur participation aux avancées sociales et politiques (fondation d'une caisse de secours mutuel par les Espagnols de l'Hérault, engagement des Garibaldiens, participation aux grèves et aux syndicats) ; les travailleurs des colonies dans la Grande Guerre, sur le front et à l'arrière dans les usines. Cote : V4074 Code de vente : 755B0232 Vidéocassette ( Mille huit cent soixante-sept) 1867, l'année de l'exposition / Ithier, Michel ; Jay, Daniel.- PARIS CEDEX 05 : CNDP, 1987.- 1 vidéocassette VHS, 13 min : coul., SECAM, sonore.- (Images à lire. Les Sentiers de l'histoire).

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Bibliographie réalisée par Catherine Névoret, documentaliste CDDP 13 49

Résumé : Histoire et bilan du Second Empire à travers l'exposition universelle de 1867. Témoin de l'expansion économique de la France, des progrès de la science et de la technique au XIXe siècle, et du développement des échanges dans le monde. Cote : V3226

5. IIIème REPUBLIQUE Livre Hugo : hier, maintenant, demain / Bordet, Gaston.- BESANCON CEDEX : CRDP de Franche-Comté ; Delagrave, 2002.- 1 livre (222 p.), 18 cm.- ISBN 2-84093-122-2 Résumé : Victor Hugo a été un homme de pensée, de courage et de générosité. Cette biographie intellectuelle est destinée aux collégiens et lycéens pour leur donner envie de partir à la découverte de Victor Hugo, dont la vie a été une vie de combats. L'ouvrage présente une sélections de textes en les intégrant dans l'histoire du XIXe siècle tourmenté. Victor Hugo participe pleinement à l'histoire de son siècle. Il est à la fois poète, dramaturge, romancier, polémiste, philosophe et visionnaire. Homme d'hier, il nous aide maintenant et nous parle de demain. Code de vente : 250B0165 Périodique Jaures.- Textes et documents pour la classe (1975), 01/01/2004, 867, p.6-54. Résumé : Retour sur la vie, l'oeuvre politique et les combats de Jean Jaures depuis sa naissance à son assassinat en juillet 1914. Rôle dans l'affaire Dreyfus, engagement dans l'internationale socialiste contre le colonialisme et la guerre, arguments de ses détracteurs. Etude sur l'éloquence et les qualités d'orateur du tribun Jaures. Interview fictive par Gilles Candar à partir d'extraits de textes d'époque. Bibliographies, séquences pédagogiques, webographie. Code de vente : 755A0367 Vidéocassette La République au soleil de Versailles / Leipold, Jimmy.- PARIS CEDEX 05 : CNDP ; La Cinquième, 2001.- 13 min.- (Galilée, ISSN 1298-0226).- ISBN 2.240.00707.9.- Résumé : Bien que Versailles soit le symbole de l'absolutisme des Bourbons, ce lieu entretient aussi des liens puissants avec l'histoire de la République. L'Assemblée nationale révolutionnaire proclama à Versailles la fin de l'absolutisme. La IIIe République naquit en ce lieu, peu avant l'écrasement de la Commune. Si le Parlement s'installa à Paris dès 1879, Versailles accueille toujours le Congrès qui révise la Constitution. Cote : V4373 Code de vente : 755B0201 Vidéocassette Histoire des présidents - 1789-1940 / Lassave, Jean ; Chepeau, Anne ; Pourreyron, Thierry.- PARIS CEDEX 05 : CNDP ; INA, 1995.- 12 min 12 s.- Résumé : En suivant la chronologie des régimes républicains depuis la révolution de 1789 qui donne la souveraineté au peuple, on s'aperçoit que les premières expériences républicaines avec ou sans président, ont abouti, chaque fois, à une prise de pouvoir personnel. Quant au profil des présidents de la IIIe République, il est en général fonction de l'âge, de l'honorabilité bien plus que des idées. Code de vente : 002R8709 Vidéocassette La révolution de Victor Hugo / Margueritte, Jacqueline ; Cerf, Claudine.- CNDP (SNPAV), 2002.- 69 min.- ISBN 2-240-00818-0.- Résumé : Ce documentaire retrace les grands épisodes de la vie politique de Victor Hugo. Il se fait le porte-parole des propos et écrits de l'écrivain, lesquels rythment les extraits de ses oeuvres romanesques ou dramatiques, la reconstitution du Paris du XIXe siècle et les documents iconographiques. Il nous ramène constamment à la menace du spectre et du couperet de la guillotine, leimotiv sonore du film. Ce portrait est donc celui de l'homme politique dévoué à l'homme. Cote : V2818 Code de vente : 755B0470 Vidéocassette Émile Zola ou la conscience humaine / Lorenzi, Stellio.-.- CNDP (SNPAV) / INA, 1 h 47 min.- Côté Télé.

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Bibliographie réalisée par Catherine Névoret, documentaliste CDDP 13 50

Résumé : Les dernières années de la vie de Zola furent celles de son combat dans l'affaire Dreyfus. Stellio Lorenzi filme avec fidélité et réalisme cette adaptation de la biographie d'Armand Lanoux « Bonjour Monsieur Zola » en utilisant en leitmotiv de nombreux documents d'archives. Le téléfilm montre le déroulement du procès comme une tragi-comédie et dénonce une « vérité en marche » qui aura peut-être coûté la vie à l'écrivain. Cote : V4540 Code de vente : 755B0432 Diapositive La IIIe République : l'enracinement du Régime Républicain en France (1870-1914) / Lauvergeon, Gérard.- Paris : Diapofilm, 1988.- 30 diapos. + livret 31 p.. Résumé : La naissance, les triomphes et les crises de la troisième République. Cote : 944.08 LAU

6. HISTOIRE DE L’EDUCATION et LAICITE Livre La République et l'école : une anthologie.- /éd. Charles Coutel, préf. Elisabeth Badinter.- Presse pocket, 1991.- 288 p..- Agora. Les classiques, 94.- Bibliogr. p. 281-288.- ISBN 2-266-04474-5 Résumé : L'Ecole de la République s'est établie sur un corps de principes formulés pour l'essentiel à l'époque de la Révolution. L'ouvrage présente un choix de textes fondateurs de cette période, des années 1880-1990 et des textes contemporains. Des commentaires analysent leur destin historique. Cote : 370.9 REP Livre Histoire générale de l'enseignement et de l'éducation en France. 3, De la révolution à l'école républicaine / Mayeur, Françoise ; sous la dir. de Louis-Henri Parias, préf. de René Rémond.- Paris : Nouvelle librairie de France, 1981.- 683 p. : ill..- Bibliogr. p. 649-659. Cote : 370.9 MAY Livre Comment l'école devint une affaire d'Etat (1815-1840) / Nique, Christian.- PARIS CEDEX 14 : Nathan, 1990.- 288 p..- (Repères pédagogiques).- Bibliogr. p 263-285.- ISBN 2-09-130001-2 Résumé : Agitée et méconnue, l'actualité scolaire de la période 1815-1840 pose les problèmes les plus contemporains : décentralisation et rôle de l'Etat, laïcité, formation et statut des maîtres... Cote : 372.903 NIQ Livre L'Enseignement secondaire en France de la fin de l'Ancien régime à la loi Falloux (1750-1850) / Gontard, Maurice ; Maurice Gontard.- Aix-en-Provence : Edisud, 1984.- 254 p. : ill..- Bibliogr. p. 252-254.- ISBN 2-85744-172-0 Cote : 373.090 3 GON Partie Vidéocassette 1883, le progrès en marche / Pernot, Hervé.- In Parcours d'histoire. 5.- PARIS CEDEX 05 : CNDP ; La Cinquième, 1998.- (Galilée) 1 vidéocassette VHS, 13 min : coul., SECAM, sonore + 1 guide pédagogique (10 p.). Résumé : Dans le premier module, "L'école de Jules Ferry", l'éclairage historique est axé sur la personnalité de Jules Ferry et son combat pour la construction de l'école républicaine. Pour illustrer l'évolution des mentalités, des contenus pédagogique et des structures d'accueil l'école d'hier est mis en parallèle avec celle d'aujourd'hui. Cote : V2017 Code de vente : 002K2017 Partie Vidéocassette Joseph Jacotot : Peut-on enseigner sans savoir ? / Kübler, Thierry ; Ferlet, Maurice ; Frapin, Marie.- In L'éducation en questions 2 : Léon Tolstoï / Joseph Jacotot / Jean-Marc Gaspard Itard / Johann Heinrich Pestalozzi.- CNDP (SNPAV), 2002.- (Côté Télé. L'éducation en questions; 2).-1 vidéocassette, 52 min (4 X 13 min) ; 1 livret.

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Bibliographie réalisée par Catherine Névoret, documentaliste CDDP 13 51

Résumé : Le film remet en question la maîtrise des savoirs comme étant nécessaire à leur transmission. Ancien soldat, pédagogue et anarchiste, Joseph Jacotot pousse même la provocation jusqu'à affirmer l'égalité des intelligences : chacun peut accéder au savoir dès lors que prévaut la détermination du maître à mettre l'élève en situation d'apprendre lui-même. Cote : V4515 Code de vente : 755B0406 Vidéocassette Suffit-il de décréter l'égalité pour la faire ? Paul Robin (1837-1912) / Hamon, Richard.- SCÉRÉN-CNDP (SNPAV) ; Mosaïque films, 2003.- 13 min.- Résumé : Le film évoque l'idéal pédagogique défendu sous la IIIe république à l'orphelinat de Cempuis, par le militant anarchiste révolutionnaire Paul Robin. Un projet d'éducation égalitaire qui met en lumière les inégalités perdurant aujourd'hui dans notre système scolaire, notamment en matière de mixité. Cote : V4639 Code de vente : 755B0538 Livre La laïcité / Ernst, Sophie.- Paris Cedex 5 : INRP, 1999.- 6 fasicules.- (L'école en débats ; 1).- ISBN 2-7342-0622-6 Résumé : Groupement de textes permettant une réflexion sur la laïcité dans l'éducation. Quelle est sa place dans la République, dans l'histoire? Quel est son rapport avec la pensée républicaine et le multiculturalisme? Cote : 322.1 ERN Livre Les Valeurs à l'école : l'éducation aux temps de la sécularisation / Houssaye, Jean.- Paris : PUF, 1992.- 339 p..- (Pédagogie d'aujourd'hui).- Bibliogr. p. 329-339.- ISBN 2-13-044907-7 Résumé : Comment envisager l'éducation aux valeurs dans une société sécularisée, c'est-à-dire libérée de la tutelle des religions ? Examinant d'un double point de vue, historique et idéologique, les valeurs attenantes à l'institution scolaire et aux méthodes pédagogiques, l'auteur définit ce que pourrait être une école de la sécularisation : un lieu d'apprentissage du pluralisme et du dialogue. Cote : 370.11 HOU Livre La Laïcité en mémoire / Collectif.- Paris : Edilig, 1987.- 293 p..- ISBN 2-85601-161-6 Résumé : Recueil de textes ayant pour objectif de réactiver la mémoire laïque française, tout en montrant la diversité des sources et des applications de la laïcité : Condorcet, Volney, Comte, Littré, Quinet, Hugo, Vacherot, Allemane, Macé, Ferry, Gambetta, Buisson, Zola, Durkheim, Jaurès, Alain, etc... Cote : 370.90 LAI Périodique La laïcité.- Textes et documents pour la classe (1975), 01/11/1995, 703, 3-37 et I-IV. Résumé : Histoire de la laïcité (du 14e siècle à 1905) : enjeux et combats (écoles, emblèmes, blasphèmes). En Europe. Glossaire. La France : mosaïque religieuse. Bibliographie. Affiche commentée : le mariage civil. Code de vente : 75501044 Périodique Le bilan du siècle / Dupuis, Marc.- In Le Monde de l'éducation = 0337-9213.- (07/2000) n° 283, p.18-79 Résumé : Dossier sur l'enseignement au 20e siecle en France : les grandes périodes, tendances et courants pédagogiques depuis la fin du 19e siècle ; quelques problèmes typiques du système éducatif français (laïcité, mixité, santé scolaire, place des enseignements artistiques, syndicalisme enseignant, Grandes Ecoles) ; les défis posés à l'école (démocratisation et massification, formation, diplômes, relations école-entreprise, violence, échec scolaire). Périodique

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Juin 1848 : la révolution des instituteurs ? / Gaillard, Jean-Michel.- In Le Monde de l'éducation = 0337-9213.- (01/2000) n° 277, p.68-69 Résumé : Le rôle, plus supposé que réel, des instituteurs dans la Révolution de 1848 conduit à une reprise en main concrétisée par les lois de Parieu (11 janvier 1850) et Falloux (15 mars 1850).

7. ART et LITTERATURE Livre Les Courants littéraires et artistiques. 1, Epoque moderne 1850-1930 : de l'image au texte / Serre-Floersheim, Dominique.- Grenoble : CRDP Grenoble, 1998.- 214 p.-12 p. de pl. : ill..- (36. Image).- ISBN 2-86622-452-3 Résumé : Ouvrage consacré à l'art moderne, reliant histoire littéraire, histoire de l'art et histoire, à travers l'étude comparative de textes et tableaux emblématiques d'un courant dominant. Mise en relief de la revendication à la marginalité et de l'émergence de voies nouvelles (Fauvisme, Cubisme...). Chaque unité constitue une séquence pédagogique de français. L'étude de deux oeuvres, littéraire et picturale est complétée par une vue de synthèse sur le courant concerné. L'ensemble concerne également l'enseignement de l'histoire, celui des arts plastiques. Cote : 801.9 SER Code de vente : 380B4502 Périodique La sculpture dans la ville au XIXe siècle.- .- In Textes et documents pour la classe (1975) = 0395-6601.- (15/01/1997) n° 727-728, 3-37 et I-IV Résumé : La sculpture urbaine française dans l'urbanisation de 1850 à 1914 : matériaux, représentations, principaux sculpteurs, règles et évolution du style. Commentaires (Rodin, Rude, Carpeaux). La Statue de la Liberté. Textes. Bibliographie. Code de vente : 75501767 Planche Zola : fiches pédagogiques.- Paris Cédex 13 : Bibliothèque nationale de France, 2002.- 6 planches.- ISBN 2-7177-2236-X Résumé : Ces fiches pédagogiques éditées à l'occasion du centenaire de la mort de Zola et de l'exposition qui lui a été consacrée à la Bibliothèque nationale de France, retracent son parcours littéraire et historique. Cote : 840.7 ZOL Vidéocassette Emile Zola : (1840-1902) / Margueritte, Jacqueline ; Cerf, Claudine.- PARIS CEDEX 05 : CNDP ; La Cinquième, 1995.- 13 min.- Bibliogr..- Résumé : Ce document ponctué de films rarissimes du début du siècle, retrace le parcours d'Emile Zola depuis la Commune de Paris (1871) jusqu'à l'Affaire Dreyfus, ainsi que les temps forts de la création littéraire de l'écrivain. Code de vente : 002P7756 Vidéocassette Le XIXe siècle / Aiello, Shu ; Renaudeau, Pierre-Marc ; Wallet, Jacques.- PARIS CEDEX 05 : CNDP ; La Cinquième, 1995.- 20 min.- Bibliogr. Catalogue : Images à lire.- N. normalisé. Résumé : Le XIXe siècle a vu se succéder les régimes et les révolutions. C'est aussi le siècle de la révolution industrielle, qui a changé en profondeur la société française. Ce film montre différents éléments symboles du siècle. Le tableau de Delacroix, "La liberté guidant le peuple" met en scène la révolution de 1830 et ses principaux protagonistes. Victor Hugo est une figure marquante de ce siècle, tant au niveau littéraire que politique. Enfin, la ville du Creuzot, symbole du progrès technique, est racontée par un instituteur, un contremaître et le patron des usines, Eugène Schneider. Code de vente : 002E8953 Vidéocassette Le XIXe siècle républicain / Carrière, Roland ; Szwarc, Elisabeth ; Aïello, Shu.- PARIS CEDEX 05 : CNDP ; La Cinquième ; Palette production, 1996.- 1 vidéocassette VHS, 20 min : coul., SECAM, sonore + 1 livret (19 p.).- (Images à lire. Dédalus archives d'histoire).

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Bibliographie réalisée par Catherine Névoret, documentaliste CDDP 13 53

Résumé : Analyse de documents historiques, en plusieurs séquences, pour fournir aux élèves des repères chronologiques et artistiques, et leur permettre de structurer le temps. Oeuvres présentées : L'annonce de l'abolition de l'esclavage à la Réunion en 1848 ; Les provinces perdues d'Alsace-Lorraine ; La Fête nationale du 14 juillet 1880 ; Le marteau pilon du Creusot ; "En grêve !". Cote : V4124 Vidéocassette ( Mille huit cent soixante) 1860, Paris, une capitale des arts - PARIS CEDEX 05 : CNDP ; La Cinquième, 1997.- 1 vidéocassette VHS, 21 min : coul., SECAM, sonore + 1 notice (15 p.).- (Images à lire. Paris, carrefour des arts). Résumé : Paris en 1860, à l'apogée du Second Empire, est évoqué à l'aide de séquences tournées dans les quartiers de la capitale, de gravures, de tableaux et de photographies. C'est l'époque où les arts appliqués de qualité se développent. En peinture, une révolution se prépare. Outre ce documentaire principal, quatre modules font porter l'éclairage sur une oeuvre spécifique dans quatre arts différents. Cote : V4045 Vidéocassette Une Oeuvre un peintre : Le champ de la bataille de Eylau, Antoine Gros ; L'atelier du peintre, Courbet ; Le bal du moulin de la Galette, Renoir / Pernot, Hervé ; Imbert, Thierry.- PARIS CEDEX 05 : CNDP ; La Cinquième, 1997.- 1 vidéocassette VHS, 3 x 8 min : coul., SECAM, sonore + 1 notice (11 p.).- (Images à lire). Résumé : Cette vidéocassette regroupe trois films consacrés à trois peintres du XIXe siècle. Au travers de l'analyse d'une de leurs oeuvres, l'accent est mis sur trois grands mouvements qui a traversé ce siècle et qui ont bousculé l'art classique : le romantisme avec Antoine Cros (début du siècle), les réalisme avec Gustave Courbet (milieu du siècle), l'impressionnisme avec Auguste Renoir (fin du siècle). Cote : V4043 Vidéocassette Claude Monet, peintre / Gaumnitz, Michaël ; texte de Marie Sellier dit par André Dussollier.- Lapsus-La Cinquième-Réunion des musées nationaux, 1997.- 1 vidéocassette VHS, 25 min : coul., SECAM, sonore. Résumé : Le film propose un portrait vivant et sensible d'un des plus grands artistes du siècle dernier, l'un des fondateurs de l'impressionnisme. Il explore les passerelles entre l'art et la vie, et nous amène à sentir le rapport avec la nature, qui est au coeur de son travail. Cote : F0230 Vidéocassette Impressions d'Orsay : l'art dans la deuxième moitié du XIXe siècle.- CNDP-Réunion des musées nationaux, 1986.- 1 vidéocassette VHS, 1 h 44 min : coul. SECAM, sonore.- (Images à lire). Résumé : Musée imaginaire traitant des thèmes suivants : l'art dans la rue, l'art nouveau, les expositions impressionnistes, Haussmann et l'haussmannisation, les salons officiels de peinture, sculpture et mémoire, sculpture et propagande, vingt ans avant. Cote : V2898 Diapositive Le réalisme au XIXe siècle.- PARIS CEDEX 05 : CNDP, 1995.- 24 diapositives ; 1 livret (83 p.).- (Actualité des arts plastiques).- Résumé : Vers 1848, à la faveur de la révolution et de la république naissante, l'histoire de l'art a regroupé quelques figures majeures sous la bannière du réalisme : Courbet, Millet, Daumier... Ce mouvement, né d'un accord exceptionnel entre art, histoire et politique, réunit des talents très divers et participe à un grand élan démocratique et social, dont les espoirs ou les craintes s'expriment avec force. Une collection de référence consacrée à la découverte du patrimoine culturel et à l'art contemporain. Code de vente : 75500026 Diapositive Innovation et expansion au XIXe siècle / Margairaz, Dominique ; Goursaud, Nadine.- PARIS CEDEX 14 : Nathan, 40 diapos. + livret 12 p..- (Histoire 4eme).- Manque 3 diapos..

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Bibliographie réalisée par Catherine Névoret, documentaliste CDDP 13 54

Résumé : L'innovation et l'expansion au XIXe siècle : progrès industriels et techniques et développement du commerce, condition ouvrière et mouvements sociaux, un nouveau visage de la ville, du romantisme à l'art moderne, les rivalités coloniales. Cote : 940.28 MAR Multisupport Le symbolisme en Europe / Rapetti, Rodolphe.- 07/2000.- Livret 110 p. + 24 diapositives.- (Actualité des arts plastiques, ISSN 0293-9789 ; 103).- Résumé : Mouvement littéraire et artistique qui marque les années 1880-1900, le symbolisme entend se démarquer du positivisme scientiste et matérialiste de l'époque comme du naturalisme en littérature, pour exprimer "un sublimé de perceptions et de sensations" (E. Verhaeren). Ses principaux représentants, en Europe. Cote : 709.03 RAP Code de vente : 755 03615

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