cap sur le coralligene

24

Upload: carole-danfossy

Post on 22-Mar-2016

224 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Cap sur le coralligene

TRANSCRIPT

Page 1: Cap sur le coralligene
Page 2: Cap sur le coralligene

3Algue rouge, le végétal architecte

Cherche terrain à bâtir5

6Lumière s’il vous plaît !

A chacun son métier7

9Squatteurs, pique-assiettes et autres habitants...

SSoommmmaaiirree

Page 3: Cap sur le coralligene

3Algue

rouge, le végétal archi

tect

e

Avec le temps, ces algues s'accumulent les unes sur les autres

et forment des concrétions ressemblantà des rochers calcaires. Ces formations,tourmentées et colorées, présentent denombreuses cavités ou grottes de dimensions très variées.Ces habitations, à lente édification et enperpétuel chantier, abritent près de 1700 espèces dont 300 d'algues, 1200d'invertébrés et plus d'une centaine de poissons ! Toutes ces espèces ne sont pasprésentes dans tous les massifs de coralligène.Certaines espèces animales, comme le corail, peuvent aider les algues architectes à la construction du coralligène.D'autres vont simplement profiter de l'apport en nourriture ou des cavités pourse loger dans cet abri foisonnant de vie.

Quelques-unes enfin, s'attaquent auxalgues calcifiées.Ces mosaïques de communautés animaleset végétales sont considérées comme unécosystème marin important enMéditerranée.

AAllgguuee rroouuggee,, llee vvééggééttaall aarrcchhiitteeccttee

Le coralligène est une constructionbâtie principalement par des végétaux : les algues rouges calcifiées.

LLee ssaavviieezz vvoouuss ??

Le terme de "coralligène", employé pour lapremière fois en 1883 par A.F Marion,signifie "producteur de corail" car il estlié à l'abondance du corail rouge qui s'y développe. Mais les fonds coralligènessont construits essentiellement par desalgues calcifiées.

Peyssonnelia squamaria (algue rouge)

Algue rouge

Page 4: Cap sur le coralligene

4Algue

rouge, le végétal archi

tect

e

Deux phénomènes conduisent à laformation du coralligène, la calcificationdes algues calcaires et leur concrétionnementultérieur avec des débris, des animaux et des végétaux.

La calcification des algues provientd'une précipitation du carbonate de

calcium présent dans l'eau. Ces alguesconstruisent un squelette calcaire qui lescaractérise. Nous sommes capables, nousaussi, de fixer le carbonate de calcium quicontribue à la fabrication de nos os.Comme cette construction prend dutemps, des débris et des sédimentsviennent se déposer autour des algues etse retrouvent prisonniers lorsque l'alguegrandit. Parmi ces végétaux, des animaux commeles coraux, les gorgones, les madréporaires,

les bryozoaires, les échinodermes, lesascidies et les éponges se développent.Certains d’entre eux contribuent également à l’accumulation de carbonatede calcium.Avec le temps, cet ensemble va seconsolider et former un “rocher calcaire”:c'est le concrétionnement. Ce rocher,construit très lentement, formé de feuilletssuccessifs, reste fragile. Comme les autres végétaux, la croissancedes algues calcaires est dépendante de lalumière. Elle est plus ou moins rapide enfonction de la saison.

LLee ssaavviieezz vvoouuss ??

La croissance du coralligène est trèslente, moins d'un mm/an. Plusieursmilliers d'années sont donc nécessairesà l'élaboration de cet écosystème.Des datations réalisées sur desencorbellements coralligènes vers 50 mètres de profondeur indiquentdes formations âgées de près de8000 ans.

Algues rouges et éponges

Page 5: Cap sur le coralligene

CChheerrcchhee tteerrrraaiinn àà bbââttiirr

Si les constructeurs débutent leursfondations sur un sol horizontal,

ils bâtiront, par étages et parfeuillets, de gros blocs pouvantatteindre plusieurs mètres d'épaisseur.Cette formation est un coralligènede plateau.

En revanche, si la constructiondémarre sur une falaise rocheuseen très forte pente, le coralligènede paroi ainsi obtenu formerade véritables corniches etencorbellements sous-marins.

Construits grâce aux algues, coraux et autres invertébrés, les fondscoralligènes peuvent prendre des formes et des couleurs variées. On repère pourtant deux grands typesde construction selon l'emplacement.

5

C

herche terrain à bâtir

Coralligène de plateau

Coralligène de paroi

Page 6: Cap sur le coralligene

6

Lumière s’i l vous pla

ît!

LLuummiièèrree ss’’iill vvoouuss ppllaaîîtt !!

LLee ssaavviieezz vvoouuss ??

Dans le cas des eaux limpides et bien transparentescomme en Corse, le coralligène peut s'étendreentre 60 et 130 mètres de profondeur.A l'inverse, cet écosystème ne se développe pasau-dessous de 60 mètres de profondeur dans leseaux troubles. A Banyuls-sur-Mer et dans le golfede Fos, on le rencontre seulement entre 15 et40 mètres de profondeur.

Typique des fonds rocheux, le coralligène provient du concrétionnementdes algues rouges calcifiées. Ce sont elles les architectes

et les bâtisseurs. Elles appartiennent aux familles desCorallinacées et des Peyssonneliacées.Ces algues ont besoin d’une lumière atténuée pour se développer : ni trop, ni trop peu. La lumière diminue au fur et à mesure que l'on s'enfoncesous l'eau. C'est pourquoi, les algues rouges se développent bien entre 30 et 120 mètres de fond en général, entre les herbiers de posidonieset les fonds de vase côtière. La faune et la floredu coralligène vivent dans des conditions de faible luminosité.

Page 7: Cap sur le coralligene

7

A

chacun son métier

Certains animaux, princi-palement des invertébrés,

contribuent à la constructionou à la consolidation de l'édifice bâti par les alguescalcifiées. Ces invertébrésqui possèdent un squelettecalcaire sont appelés lesconstructeurs.D'autres sont de simplesutilisateurs des habitats,installés directement surles concrétions et dans les sédiments piégés : ils rassemblent 70 % des espècesanimales du coralligène. Enfin, certains invertébrés creusent cetteconstruction calcaire pour se faire un abriou se nourrir et détruisent le coralligène.Ce sont les foreurs.

La vitesse de crois-sance d'un fondcoralligène est fonctionde l'équilibre quis'installe entre cesdiverses catégoriesd'invertébrés. Une grande quantitéde constructeurs permettra l'édificationd'un fond coralligèneplus rapidement.

En revanche, une surpopulation de foreurspourra entraîner une diminution du coralligène.

Sa croissance est donc le résultat de l'équilibre entre son développement etsa destruction.

AA cchhaaccuunn ssoonn mmééttiieerr

La faune présente dans le coralligène peut jouer des rôles très différents.

Parazoanthus axinellae (anémone encroûtante )

Serpula vermicularis (serpule)

Page 8: Cap sur le coralligene

8

A

chacun son métie

r...

Le rejet des eaux usées nontraitées et la pollution engénéral peuvent empêcher lacroissance des algues cons-tructrices. Les causes ? Uneffet toxique direct ou unediminution de la transparencede l'eau, modifiant la qualité etla quantité de lumière.Malheureusement, les animauxsont aussi touchés.Des espèces envahissantescomme certaines algues rouges non calcifiées s'implantent sur le coralligèneen tapis épais, limitant ledéveloppement des autresalgues.

Attention pollution

Les bons gestes

Le coralligène constitue

un véritable paysage.

Ses habitants l’occupent

dans les trois dimen-

sions comme une HLM

grouillant de vie.

Certains vont choisir

leur habitat en surface,

d’autres sur les côtés

ou encore à l’intérieur.

Tous y trouvent leur

intérêt. Le coralligène est de ce fait un des milieux lesplus précieux pour la biodiversité en Méditerranée.

Veillez à ne pas déverser leseaux usées en dehors duréseau réservé à cet usage.Luttez contre l'invasion desespèces. Lors des sorties enmer, il est important de vérifierce que l'on remonte au boutde son ancre et de jeter lesespèces invasives dans unepoubelle.

Flabellia

Axinelle

Gorgone rouge

Gorgone blanche

Corail rouge

Rose de mer

Myriapode tronquée

Datte de mer

Homard

Langouste

Rascasse

Débris

Murène

Mérou

concrétionnés

Vue schématique et non proportionnelle d’un fond coralligène

Page 9: Cap sur le coralligene

9Le s é p o ng e s

Des invertébrés les plus simples comme les éponges, aux vertébrés plus évolués comme les poissons, la faune rencontrée dans le coralligèneest rarement spécifique de ce milieu,même si certaines espèces y sontsouvent associées.

SSqquuaatttteeuurrss,, ppiiqquuee--aassssiieetttteess eett aauuttrreess hhaabbiittaannttss dduu ccoorraalllliiggèènnee

Les ééppoonnggeess sont apparues sur notre planète il y a 600 millions d’années.

Il en existe près de 500 espèces en Méditerranée. La variété des formes et des couleursest remarquable chez les éponges : certaines sont dressées, arbusculaires, encroûtantes,massives ou lamellaires. Leur squelette est formé par l’agencement des spicules : des baguettes acérées de calcite ou de silice.

Le saviez vous ?

Les éponges agissent tels d’énormes filtres. Une éponge est capable de filtrer l’équivalentde son propre volume en 10 à 20 secondes.Autrement dit, il passe dans une épongesphérique de 12 centimètres quatre à huitmille litres d’eau en 24 heures !L’eau environnante qui va lui apporternourriture et oxygène, est aspirée par desouvertures microscopiques situées surtoute la surface de l’animal.

L'éponge axinelle, de couleur jaune et de formebranchue, se nourrit des particules en suspen-sion dans l'eau. Cette éponge peut mesurer jusqu'à 50 cm de hauteur.

Petit tour d'horizon, non exhaustif, de ce peuplement...

Axinella polypoides (axinelle commune)

Page 10: Cap sur le coralligene

10

L es c n i d a i r e s

Les gorgones, qu'elles soient blanches,rouges ou jaunes sont nombreuses sur le coralligène.

L'embranchement des ccnniiddaaiirreessregroupe aussi bien les gorgones, le corail que les méduses. Leur point commun ? Des cellulesurticantes, les cnidocytes, pour capturerla nourriture.

Zoom sur les polypesde la gorgone rouge, une colonie d’animaux.

Eunicella singularis (gorgone blanche)

Paramuricea clavata(gorgone rouge)

Page 11: Cap sur le coralligene

11

L es c n i d a i r e s

Attention climat

Les bons gestes

Le léger réchauffement de laMéditerranée augmenterait lamortalité de certaines espècescomme les gorgones et leséponges. Grâce au Mistral, les eaux plusprofondes et plus fraîchespeuvent remonter en surface.Or, durant l'été 1999, ce vent apeu soufflé en Méditerranéenord occidentale et les eaux desurface ont pu se maintenirprès d’un mois et demi à destempératures de 23 à 24 °C.On a alors observé desphénomènes de mortalité desgorgones et de certaineséponges.

L’adoption de moyens detransports non polluantspermettrait de diminuer notre production de gaz à effet deserre responsables du réchauf-fement du climat. Privilégiez,lors de vos déplacements, lecovoiturage, l'utilisation destransports en commun ou lamarche à pied.

Cnidocil

Cnidocyte avant contact

Cnidocyte après contact

Filament

Le cnidocyte contient une capsulequi enferme un filament baignant dans un liquide généralement toxique. A l'extérieur, se trouve un cil appelé cnidocilqui, à peine touché, provoque le déploiement du filament.Le liquide toxique est alors injecté dans la proie.Attention, les cnidocytes ne fonctionnent qu'une seule fois.Il est donc important de ne pas s'amuser à toucher les anémonesde mer, leurs cnidocytes ser-vant naturellement à la capture des proies.

Eunicella cavolini (gorgone jaune)

Page 12: Cap sur le coralligene

Le coralligène, un véritable paysage marin riche mais fragile.

Les constructeurs : les algues rouges calcaires.

Les cavités sont occupées par des murènes, des congres,des mérous...

Les gorgones et les coraux, symboles du coralligène, participent à sa construction.

Le coralligène constitue un abri et une source de nourriturepour de nombreux poissons.

Cad

Page 13: Cap sur le coralligene

Attention mouillages

Les bons gestes

Les ancres de bateaux ainsique leurs chaines sont àl'origine de l'arrachage desfonds coralligènes.

Privilégiez l'ancrage en zonesableuse. Ces zones sont facilesà repérer : par petit fond, ellesapparaissent en clair alors queles zones sombres sont desherbiers ou des rochers. De plus l'utilisation d'un orin évitera un raclement dufond lors de la remontée del'ancre. Cette petite bouée fixéepar un bout à l'ancre mouillée aune double utilité : elle marquela position de l'ancre et permetde la tirer verticalement parson sommet, afin de protégerles fonds marins.

n.

ure

Certains oursins s’attaquent aux algues calcaires, batisseusesdu coralligène.

Orin

Page 14: Cap sur le coralligene

Parmi les ccnniiddaaiirreess on rencontre

aussi des coraux.Moins fréquent de nos jours enMéditerranée car très exploité, le corail rouge, espèce voisine de la gorgone,est encore présent dans le coralligène etparticipe à son édification.Cet animal, à croissance lente, possèdeun squelette rigide et ramifié recouvert pardes polypes. Ces derniers vivent en colonies et sont blancs translucides.Chaque polype porte huit tentacules quicapturent les petites proies planctoniques.Ce carnivore est aussi un filtreur qui absorbeles matières dissoutes dans l'eau.Cette espèce, plutôt localisée enMéditerranée occidentale, a aussi étésignalée sur la côte Atlantique, entre lePortugal et le Cap Vert.

Le saviez vous ?

Le corail rouge est pêché depuis la plus hauteantiquité pour son utilisation en joaillerie.Pour le récolter, il faut descendre à 100 mètresde fond en Méditerranée du Nord alors qu'ilse trouvait autrefois à partir de 30 mètres. Sa pêche est actuellement réglementéeet surveillée afin d'éviter les abus tels quela pêche des jeunes pousses.

Polypes du corail rouge

14

L es c n i d a i r e s

Corallium rubrum (corail rouge)

Page 15: Cap sur le coralligene

Ils participent eux aussi à l'édification ducoralligène grâce à leur squelette calcairequi peut dépasser 10 cm de hauteur.Les bryozoaires sont des animaux fixésaux fonds rocheux, vivant en structuremodulaire. Chaque module, constitué d’individus différents, a une fonction particulière. Les animaux vivent dans des logettes etdonnent à la colonie un aspect mousseuxqui justifie le nom d'origine grecque de bryozoaire : bryo- = mousse, zoon- = animal.

Parmi les représentants des bryozoaires,on peut citer Adeonella calveti qui estendémique de la Méditerranée,Pentapora fascialis et Myriapora truncata,appelé “faux corail”.

15L e s b r y o z oa i r e s

Les bbrryyoozzooaaiirreess

Les dentelles sont des colonies rigides, calcifiées et très fragiles identifiables à leuraspect caractéristique de dentelle. On lesobserve dans les zones ombragées des cavités rocheuses. Les individus qui composentla colonie sont des "zoïdes" qui mesurentgénéralement moins d'un demi millimètre et portent une couronne de tentacules.

Sertella septentrionalis(dentelle de Neptune)

Pentapora fascialis (rose de mer)

Page 16: Cap sur le coralligene

16

L e séc h i n o de r m

es

Le saviez vous ?

Certains échinodermes, comme l’étoile de mer, ont la faculté de régénérer des parties de leur corps. Contrairement au lézard, qui ne sait quereformer sa queue, ils sont non seulementcapables de reformer des bras amputésmais aussi de se multiplier ainsi.

L'oursin diadème se nourrit d'éponges et de diverses algues. Il est facilementreconnaissable à ses longues épines pouvant atteindre dix centimètres de long.C’est une espèce protégée.

Centrostephanus longispinus(oursin diadème)

L'oursin comestible, possède 5 petitesdents lui permettant de ronger lesalgues calcaires. Il participe indirecte-ment à la dégradation du coralligène.La pêche de cet oursin est réglementée.

Paracentrotus lividus(oursin comestible)

Les éécchhiinnooddeerrmmeess comme les

oursins, les étoiles de mer, les ophiures, serencontrent sur le coralligène. Ils regroupentplus de 6500 espèces uniquement marines. On compte parmi eux les étoilesde mer ayant de 5 à plus de 20 bras, lesoursins au corps globuleux recouvert depiquants, les ophiures aux bras frêles, lesconcombres de mer ou holothuries aucorps cylindrique et mou et enfin les

crinoïdes comme l’élégante comatule àl'aspect de fleurs. Présents dans toutes lesmers du monde, ils possèdent une peauépineuse d'où leur nom : ekhinos- = hérisson,derma- = la peau. Leur squelette interne est formé de plaquescalcifiées. Ce sont les seuls animaux aumonde à avoir une symétrie cinq ou pentaradiée, même si cela n'est pas directement visible chez toutes les espècesde ce groupe.

Page 17: Cap sur le coralligene

17L es m o l l u squ es

Le nourrissage des animaux oufeeding, utilisépour observer deplus près certainesespèces, est unepratique qui perturbe le fonctionnementde l’écosystème.

Attention plongée

Les bons gestes

Que ce soit par des prélève-ments volontaires de gorgoneset de coquillages, ou par descoups de palmes malencontreux,les plongeurs ont aussi leurpart de responsabilité dans ladestruction du coralligène. Si l'impact d'un seul plongeurest quasiment nul, répétés desmilliers de fois, ces gestesfinissent par détériorer durable-ment les fonds.

Chaque plongeur, s'il veutcontinuer d’explorer de telspaysages, doit tout faire pourles préserver. Il doit veiller à nejamais toucher ni prélever lesanimaux, végétaux et roches.Pendant les périodes de repro-duction, les animaux ontbesoin de tranquillité. Commeces périodes sont variables enfonction des espèces,renseignez-vous avant deplonger.Pour l’apprentissage de la plongée, favorisez les formationstechniques sur sable.

De nombreux mmoolllluussqquueessfréquentent le coralligène. Parmi cesinvertébrés au corps mou, on rencontreen particulier des gastéropodes commeles limaces de mer, les porcelaines ouencore des bivalves.

La datte de mer se loge à l'intérieur ducoralligène en le creusant grâce à unacide qu'elle produit : c’est un foreur.

Le saviez vous ?

La datte de mer autrefois abondante en Méditerranée a été pêchée de façon destructrice pour les écosystèmes, à l'aide de dynamite ou de marteau piqueur sous-marin.Elle est aujourd'hui rare dans certaines régions.

C’est une espèce protégée.

Lithophaga lithophaga (datte de mer)

e

uée

Page 18: Cap sur le coralligene

18L es m o l l u squ es

La limace “dalmatienne” Peltodorisatromaculata vit généralement surune espèce d’éponge lie de vincaractéristique du coralligène,dont elle se nourrit et sur laquelleelle pond ses oeufs.

La porcelaine est un mollusqueassez caractéristique du coralligènedont elle occupe les grottes et lespetites cavités. Sa coquille lisse, brillante et ornementée, en fait une espècetrès convoitée des plongeurs etcollectionneurs de coquillages.C’est pourquoi elle est devenuerare.Depuis juillet 2000, elle estinscrite dans la convention deBarcelone relative à la conservationde la vie sauvage et du milieunaturel de l'Europe.

Luria lurida

Page 19: Cap sur le coralligene

19

L es c r u s t a cé s

Autres habitants du coralligène, les ccrruussttaaccééss que l’on trouve cachésdans les nombreuses cavités.Présents dans toutes les mers du monde,on en compte environ 50000 espèces. Ils constituent la majorité du zooplancton,dont les baleines se régalent. Il existe aussides formes terrestres, comme les cloporteset certains crabes.

La langouste peut mesurer 50 cm de long.Elle se cache dans les anfractuosités du coralligène et chasse la nuit sur la vasecôtière proche en repérant ses proies, surtoutdes mollusques, grâce à ses longues antennes.

Lysmata seticaudata (crevette nettoyeuse )

Palinurus vulgaris (langouste)

Homarus gammarus (homard)

Page 20: Cap sur le coralligene

20

L e s p o i s son s

Le saviez vous ?

Après la ponte de la femelle, le mâle apogon les récupère dans sa bouche pour les incuber durant une bonne semaine. Pendant toute cette période, il ne s’alimente plus. De telles incubations rapprochées et répétées peuvent entraîner la mort du mâle parépuisement.

Les murènes que l'on appelle souvent àtort les serpents des mers sont en réalitédes poissons. Leur peau est dépourvued’écailles, elle est épaisse et douce autoucher. C’est un prédateur nocturne quichasse parfois le jour, à l’affût depuis sontrou. Contrairement aux idées reçues, la murène n’est pas un poisson agressif.

Enfin, les plus évolués des

animaux vivant dans le coralligène,

les ppooiissssoonnss !

Ces habitants utilisent le coralligène

pour se cacher et se nourrir de

plancton, d’invertébrés et autres

petits poissons…

Apogon imberbis (apogon)

Anthias anthias (barbier)

Muraena helena (murène)

Page 21: Cap sur le coralligene

21

L e s p o i s son s

Le mérou brun de Méditerranée peut mesurer jusqu'à 1,20 mètre de long et vivreune cinquantaine d'années. Le mérou naît sans sexe défini. C'est vers l'âge de 5 ans qu'il devient femelle et à partir de 12 ans qu’il devientmâle ! Ce changement s'opère non seulement à cause de l'âge, mais aussi par le regroupement des adultes et les rituels nuptiaux. Lorsque la population de mérous est trop faible, ce passage de femelle à mâle n'a pas lieu. La reproduction devient alors impossible. Du fait de leur taille avantageuse, les mâles étaient principalement capturés. Un moratoire interdisantsa chasse et sa pêche à l'hameçon en Méditerranée occidentale a été mis enplace en 1993. Ce moratoire prend fin en 2007, mais peut être reconduit tous les 5 ans.

s

Page 22: Cap sur le coralligene

Attention pêche

Les bons gestes

Certains engins de pêchepeuvent avoir les mêmesconséquences qu’une ancrede bateau, arrachant lesespèces présentes dans lecoralligène.De plus, la pêche illicited'espèces protégées tellesque le mérou, a entraîné uneforte diminution de sapopulation.

Respectez la réglementationen matière de pêche en particulier l’interdiction de capture du mérou, les limitations de la pêche auxoursins et les tailles minimalesde capture.La création de parcs nationaux ou d'aires marinesprotégées permettront deconcilier la protection dumilieu marin et ses usages.Ces réserves sont délimitées etréglementées pour la sauvegardedes espèces végétales et animales.

22

L e s p o i s son s

Au détour d'unecavité ou entre lesgorgones, il est possible de croiser lebarbier, le chapon, la rascasse ainsique des labres. Par la diversité desespèces qui s’y abritent, le coralligène attire aussi de grands poissons migrateurs, tels que les dentis, les boniteset les loups.

symphodus mediterraneus (crénilabre de Méditerranée).

Scorpaena scrofa (chapon)

Symphodus tinca (crénilabre paon)

Page 23: Cap sur le coralligene

23

Le coralligène n'est pas un rocher inerte mais

un concrétionnement d’origine biologique,

résultat de l’activité d'êtres vivants.

Leur lente croissance a nécessité des années

voire des siècles pour constituer ces formations.

Elles abritent une faune et une flore importantes

qui en font un écosystème méditerranéen remarquable.

Sans cet abri nourricier, de nombreuses espèces

pourraient disparaître faute de lieu pour se reproduire,

se nourrir ou se fixer.

En un instant, des années ou des siècles

de labeur de la nature peuvent être anéantis.

Chacun peut, par de simples gestes, préserver

le coralligène.

Un tel écosystème doit être protégé si nous voulons

continuer à admirer les gorgones, le corail, le

mérou, les autres habitants emblématiques de la

Méditerranée et permettrent à des activités comme

la plongée et la pêche de se poursuivre.

Page 24: Cap sur le coralligene

“Cap sur le coralligène” est le premier ouvrage de la collection initiée par le Réseau

Mer “Education à l’environnement”.

Cette collection est destinée à sensibiliser le public sur les écosystèmes méditerranéens,

leur fragilité et leur gestion en France.

Nous tenons à remercier tout particulièrement les Professeurs Patrice Francour,

Jean-Georges Harmelin, Lucien Laubier, Marc Verlaque pour leurs corrections,

Jean-Michel Mille pour la qualité de ses prises de vues sous-marines et toutes

les personnes qui ont participé à la conception et à la relecture de cet ouvrage.

Ce document a été conçu et réalisé par :

Crédit Photos :

J-M. Mille

Un livret duIm

prim

ésu

rpa

pier

60%

recy

clé,

40%

FS

C-

2011

der-couvCORA2011:CORALLIGENE 22/12/2010 17:04 Page 1