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Bulletin Phaethon 1997 ___________________________________________________________________________ Volume 5 1 er trimestre Le Courlis corlieu Numenius phaeopus Un limicole migrateur régulier des rivages de l’Océan Indien Publié par Nature & Patrimoine

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Bulletin Phaethon1997

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Volume 5

1er trimestre

Le Courlis corlieu Numenius phaeopusUn limicole migrateur régulier des rivages de l’Océan Indien

Publié par Nature & Patrimoine

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Bulletin Phaethon1997

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Volume 5

2ème trimestre

La Perruche verte des MascareignesPsittacula eques echo

Un oiseau forestier menacéet autochtone de l’île Maurice

pouvant être réintroduità l’île de La Réunion

Publié par Nature & Patrimoine

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Nature & Patrimoine(Association loi 1901)

L’Association Nature & Patrimoine regroupe ceux qui s’intéressent au patrimoine naturel des îles de l’Océan Indien et plusparticulièrement aux milieux indigènes et à la faune endémique et protégée.

Elle a pour mission principale d’éditer des supports pédagogiques afin de sensibiliser et vulgariser les connaissances sur lepatrimoine naturel de La Réunion.

L’association est ouverte aux personnes passionnées de nature, aux chercheurs, professionnels et amateurs. Nature &Patrimoine propose 4 commissions :

- Éditions Sensibilisation et vulgarisation- Sensibilisation et vulgarisation- Missions et expéditions- Études et recherches

Elle publie un bulletin “Phaethon” (4 numéros par an), destiné aux naturalistes et aux amoureux de la nature de La Réunion,mais aussi de Maurice, de Rodrigues, de Mayotte et des îles éparses. Quelques articles traitent également des autres îles del’Océan Indien.

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Bulletin PhaethonNouvelles sur la faune des Mascareignes et des îles de l’Océan Indien.

Recommandations aux auteurs

Le bulletin Phaethon présente, soit en français soit en anglais, des comptes-rendus, rapports, notes et observations sur lafaune des Mascareignes et des îles de l’Océan Indien. Phaethon accepte plus particulièrement des articles sur les oiseaux,mammifères, reptiles, amphibiens, poissons, mollusques,crustacés, insectes, etc. Le bulletin ouvre principalement sescolonnes aux naturalistes passionnés par la faune insulaire de La Réunion, l’île Maurice et l’île Rodrigues.

Les numéros du Bulletin Phaethon sont préférentiellement consacrés aux dernières découvertes et aux principales nouvellesconcernant la faune de l’île de La Réunion et des Mascareignes. Les articles envoyés doivent être impérativement présentéssous forme de disquette informatique. S’il vous plait, indiquez votre nom et votre adresse avec vos articles. Pour toutecorrespondance (abonnement, article, note brève, etc.),

Écrire à l’adresse e-mail : [email protected]

ou écrire à l’adresse suivante :

Nature & PatrimoineB. P. 279

97 827 Le Port CedexILE DE LA RÉUNION - FRANCE

Vous pouvez aussi nous consulter sur le nethttp://www.perso.wanadoo.fr/nature.patrimoine

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• Adhésion à Nature & Patrimoine et abonnement au Bulletin Phaethon :À titre individuel 110 FPrix du bulletin trimestriel 15 F (membre), 20 F (non membre)

• Règlement :France : par chèque à l’ordre de Nature & PatrimoineÉtranger : mandat ou chèque payable en France à l’ordre de Nature & Patrimoine

Bulletin PhaethonÉdition Nature & Patrimoine

Directeur de la Publication et concepteur : Jean-Michel ProbstImpression : Maison des Associations du Port

1997. Nature & Patrimoine

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Observation d’un mammifère marin nouveau pour La RéunionLe Dauphin à long bec Stenella longirostris

R. Basque, C. Thébaud & J-M. Probst----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 1-2.

Observation d'un mammifère marin nouveau pour La Réunion

le Dauphin à long bec Stenella longirostris

Rémy Basque*, Christophe Thébaud** & Jean-Michel Probst***

* 2 bis rue du verger, 56 860 SÉNÉ, France** NERC, Centre for Population Biology, Imperial College, ASCOT, BERKS. FL5 7PY, England

*** Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex

Introduction

Jusqu'alors, 10 espèces de mammifères marins avaient été répertoriées au moins une fois à La Réunion (Gruchet,1979 ; Moutou, 1981 ; Probst, sous presse). Ils appartiennent à deux ordres : les Pinnipèdes (1 espèce) et les Cétacés (9espèces).

ORDRE DES PINNIPEDES

FAMILLE DES OTARIES - ARCTOCEPHALINAEOtarie à fourrure d’Amsterdam Arctocephalus tropicalis

ORDRE DES CETACEAE

FAMILLE DES BALEINES - BALENIDAEPetit Rorqual Balaenoptera acutorostrata

FAMILLE DES BALEINES - BALENOPTERIDAERorqual boréal Balaenoptera borealis Baleine à bosse Megaptera novaeangliae

FAMILLE DES DAUPHINS - DELPHINIDAEDauphin commun Delphinus delphis Dauphin tacheté Stenella attenuata Grand dauphin Tursiops truncatus Globicéphale tropical Globicephala macrorhynchus Orque Orcinus orca

FAMILLE DES CACHALOTS - PHYSETERIDAECachalot pygmée Kogia breviceps

À La Réunion, l'observation des mammifères marins n'est pasentreprise de façon régulière, et comme nous le prouvecette observation, il reste sûrement des espèces nouvellesà découvrir. Un des meilleurs sites d'observation de Dauphinest la baie de Saint Paul. Dans cet endroit, 7 espèces ont été recensées et les Grands Dauphins grisTursiops truncatus,appelé localement « Marsouin1 », y sont observés tout au long de l'année.

C'est dans la Famille des Delphinidae, qu'appartient cetteespèce nouvellement décrite pour l'île de La Réunion. Le29 mars 1988, l'un de nous (RB) a pris en photo un groupe d'une cinquantaine de dauphins au large de Saint-Gilles. Cen'est qu'à l'occasion de la mise en page du futur livre sur lesespèces protégées de La Réunion, que nous avons étéamenés à sélectionner un ensemble de diapositives de mammifères marins photographiés le long des côtes de LaRéunion. L'un des clichés représente un dauphin de profil, presque entièrement hors de l'eau (seule, la nageoire caudalereste invisible, sous la surface). La silhouette et la netteté de l'ensemble de la photo suffisent à la détermination d'une

1 I1 s'agit d'une appellation locale qui peut entraîner la confusion avec le véritable Marsouin (Phocoena phocoena) espèceeuropéenne. Notons qu'il existe une seule espèce de Marsouin dans l'Océan Indien, le Marsouin aptère (Neophocoena phocoenoides).Cette espèce a été répertoriée le long des côtes de l’Inde et en Afrique du Sud.

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espèce non décrite auparavant dans la bibliographie. Le rostre particulièrement développé, la couleur bleu foncé désignetout naturellement le Dauphin à long bec Stenella longirostris.

Les observations les plus proches de l'île de La Réunion ont été faites à Mayotte et le long des côtes malgaches, ils'agit donc de la première mention de cette espèce pour les Mascareignes.

Nous sommes donc heureux de vous présenter cette onzième espèce de mammifère marin répertoriée à La Réunionet nous vous souhaitons de bonnes observations.

Nous terminerons cette note en remerciant également Pascale Chabanet qui nous a confirmé notre détermination.

Bibliographie

GRUCHET, H. 1979. Échouage d'un jeune RorqualBalaenoptera borealis, Lesson 1828, dans le port de Saint Pierre.Info Nature n° 17 : 43-46.

MOUTOU, F. 1981. Les mammifères sauvages de l'île de la Réunion. Info Nature n°18 : 29-42.

PROBST, J.M. (sous presse). Animaux de La Réunion – Guide d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles etamphibiens. édt. Azalées, 1-168.

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Nouvelle répartition du Gecko vert malgache Phelsuma laticauda (Boettger, 1880) dans l’Ouest de l’île de La Réunion

Turpin, A. & Probst, J-M.----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 3-4.

Nouvelle répartition du Gecko vert malgache Phelsuma laticauda (Boettger, 1880)dans l’Ouest de l’île de La Réunion

Agnès Turpin & Jean-Michel Probst*

*Nature & PatrimoineBP 279, 97 827 Le Port Cedex

Introduction

Le GenrePhelsuma qui appartient à la Famille des Gekkonidae, regroupe 36 espèces dont 6 se rencontrent à LaRéunion. 2 sont endémiques et 4 sont des espèces introduites (Bour & Moutou, 1982 ; Cheke, 1975 ; Probst, in press).

Lors de deux études consacrées aux reptiles de la zone de Saint-Paul à la ravine Trois Bassins, nous avons purépertorier 9 espèces. Une seule est protégée sur le site (l’Endormi ou Caméléon), 1 agame, 2 serpents et 5 autresappartenant à la famille des geckos dont une espèce, le geckovert malgachePhelsuma laticauda qui a pu faire l’objetd’une intéressante étude sur sa nouvelle répartition.

Présentation du Phelsuma laticauda

Cette espèce de Gecko vert est originaire de Madagascar. Il aété introduit en 1975, sous la forme d’œufs à GrandFond à côté de l’agglomération de Saint-Gilles les Bains (Moutou, 1995). Dans cette zone, il est particulièrementcommun dans les jardins contenant des cocotiers, des palmiers ornementaux et des vacoas. Pendant les deux étudesfaunistiques, les prospections de terrain ont montré qu’ils’était répandu sur une surface bien plus importante que ce quel’on croyait jusqu’alors.

Taxonomie

Synonymie et principales combinaisons. Pachydactylus laticauda Boettger, 1880 Zool. Anz., Leipzig, 3 : 280. Phelsuma laticauda Boulenger, 1885, Cat. Liz. Brit. Mus., ed 2, 1 : 215. Phelsuma laticauda laticauda Mertens, 1964, Senckenb. biol., Frankfurt/M., 45 : 101.

Distribution dans l’Océan Indien. P. l. laticauda (Boettger, 1880) - endémique du Nord de Madagascar, introduit à Anjouan, Mayotte, La Réunion etFarquhar (Seychelles). P. l. angularis (Mertens, 1964) - endémique du Nord-Est de Madagascar.

Ce Gecko vert de taille moyenne est immédiatement reconnaissable à sa nuque et sa queue saupoudrée de jaune ainsiqu’avec ses trois taches rouges « en fleur » situées dans lebas du dos. Il était précédemment connu de Grand Fond, deSaint-Gilles et de l’Ermitage (Moutou, 1995 ; Bour, comm. Pers.).

Une espèce proche, qui se distingue surtout par une queue nettement plus large,P. serraticauda aurait été introduitedans l’Est, mais aucune population ne semble actuellement connue.

Répartition

Le Lézard vert à trois taches a été rencontré sur le littoral Ouest et ne semble pas dépasser 360 mètres d'altitude. Parmiles arbres, il apprécie principalement, les Cocotiers, lesChocas verts, les Bananiers et les Vacoas mais on le rencontretout aussi bien sur les murs extérieurs et intérieurs des maisons. Les observations réunionnaises confirment qu’il senourrit de pulpes de fruits, de nectar de fleurs, d'insectes, d'araignées et... de petits geckos. Des individus semi-

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domestiqués lèchent le sucre de canne sur la table de la cuisine ou tout autre aliment sucré (jus de fruit, coca-cola, puréede pomme).

Depuis son introduction de Madagascar en janvier 1975, elleaurait été introduite de Tamatave à Grand Fond sousforme d'œufs (Moutou, 1995), cette espèce s’est répandu progressivement sur le littoral Nord et Sud de l’île.Aujourd'hui elle est localement commune sur la plupart du littoral de Boucan Canot, Grand Fond, quelques quartiers deSaint-Gilles et l'Ermitage. Son record d'altitude se situe à Saint Gilles les Hauts où il atteint 360 mètres d'altitude.

Signalons d’autres petites populations à la Plaine Saint-Paul, Saint-Paul, Cambaie, Plateau Cailloux et La Montagne.Ces petites populations semblent s’établir dans les jardins plantés de cocotiers.

Mis à part notre Gecko vert malgacheP. laticauda d’autres espèces du même Genre ont été introduites. Le GuidedesAnimaux de La Réunion (Probst, in Press) fait état des 2 endémiques :P. inexpectata et P. borbonica ; il existe encoreune espèce mauricienneP. cepediana, et 2 autres espèces malgaches :P. lineata et P. madagascariensis. Il semble quebien d’autres espèces sont maintenues captives :P. barbouri, P. mutabilis, P. breviceps, P. klemmeri, P. lineata, P.abbotti, P. cepediana, P. guimbeaui, P. madagascariensis, P. standingi. Il serait regrettable que ces introductionsvolontaires puissent faire souche dans la nature.

Pour toute découverte d’une population nouvellement naturalisée ne figurant pas dans le livre « les Animaux de LaRéunion », vous pouvez contacter les auteurs au siège de l’association.

Bibliographie

BOUR, R. 1994. Communication personnelle.

BOUR, R. et MOUTOU, F. 1982. Reptiles et amphibiens de l'île de La Réunion. Info Nature 19 : 121-156.

CHEKE, A. S. 1975. Un lézard malgache introduit à la Réunion. Info Nature, Saint Denis, 13 : 94-96.

GLAW, F and VENCES, M. 1994. A fieldguide to the Amphibians and reptiles of Madagascar. Glaw et VencesEditors, Köln, Germany.

MOUTOU, F. 1983. Carte de répartition de trois espèces de reptiles réunionnais. Info Nature 20: 63-64

MOUTOU, F. 1995.Phelsuma laticauda, une nouvelle espèce de lézard récemment introduite à La Réunion. Bull.Phaethon, vol. 1 : 33-34.

PROBST, J-M. (in press). Animaux de La Réunion - guide d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles etamphibiens. édt. Azalées.

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Liste des espèces observées à La Réunion du 7 septembre au 7 octobre 1996J-Y Airaud

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Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 5-10.

Liste des espèces observées à La Réunion du 7 septembre au 7 octobre 1996

Jean-Yves Airaud

Les oiseaux de La Réunion ont été observés du 7 septembre au 7 octobre 1996. Ils sont présentés ici sous la formed’une liste commentée des espèces, classée suivant l’ordretaxonomique des guides ornithologiques disponibles (Barré,Barau & Jouanin, 1996 ; Probst, 1997). Quelques abréviations d’usage ont été utilisées :

(Obser PH.R) : Observé en phase de repos ; (Obser S.N) : Observé en action de se nourrir ; (J.M.P/J.Y.A) : Jean-Michel Probst/Jean-Yves Airaud.

Enfin, le nombre d’individus observés dans un groupe est considéré comme l’effectif minimum.

Liste commentée

Pétrel de Barau Pterodroma baraui Principalement observé entre les communes de l’Étang Salé les Bains et Saint-Pierre. Les premiers oiseaux sont

perçus au large des côtes vers 16h00 / 16h15 suivant les jourset les conditions météorologiques ; parfois plus tôt lors deforts coups de vent (ex : le 18/09/96 avec une quarantaine d’individus à l’étang du Gol (côté mer), à quelques dizainesde mètres du rivage. Puis mouvements très nets constatés à partir de 16h45 / 17h00 dans le sens Sud/Nord. Les oiseauxregagnant leurs sites de nidification situés à l’intérieurdes terres (Piton des Neiges). Certains individus semblentégalement se diriger vers le Grand Bénard ou Cilaos ainsi que dans le secteur du col de Bellevue.

Contacts visuels à l’étang du Gol : le 18/09/96, 21/09/96, 22/09/96, 24/09/96, 25/09/96, 26/09/96, 30/09/96 et le6/10/96.

Contact visuel le 4/10/96 à la Pointe du Diable (commune de Saint-Pierre).

Puffin du Pacifique Puffinus pacificus Observé de façon quasi-constante le soir sur pratiquement toute la côte sud-est de l’île. Principaux points

d’observation situés aux abords du site rocheux de Petite île (lieu dit : Grande Anse, commune de Petite île).

Contacts visuels le 9/09/96, 14/09/96, 25/09/96, 29/09/96, 30/09/96 et le 5/10/96. Premiers oiseaux dès 16h30,passages réguliers vers 17h15 et observés au plus près à environ 300 mètres de la côte. Ceux-ci semblent venir del’ouest de l’île et se déplacent vers le Sud Est, dans les directions de St Joseph, St Philippe.

Mensuration d’un individu trouvé mort sur le site de reproduction de Grande Anse (cause probable : capturé par unchien errant) le 27/09/96.

Aile : 390 mm ; Bec : 38 mm ; Tarse : 65 mm.

Puffin d’Audubon Puffinus lherminieri bailloni De même que le Puffin du Pacifique, les points d’observationles plus propices semblent se situer sur la partie sud-

est de l’île. Les oiseaux empruntant à priori les mêmes axes de passage et se déplaçant de façon identique vers le SudEst.

Contacts visuels aux abords du site rocheux de Petite-Île le9/09/96, 14/09/96, 25/09/96, 29/09/96, 30/09/96 et le5/10/96.

Phaéton à queue blanche Phaethon lepturus Observé de façon régulière durant toute la période au pourtour de Grande Anse (Commune de Petite île) et plus

globalement de manière plus éparse entre Saint-Pierre et Saint-Benoit.

13/09/96 : 1 individu pénètre dans une cavité à la Pointe du Tremblet, vers Saint Philippe (nidification possible).

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27/09/96 : 3 individus au milieu de la ravine, près de la cascade des grands galets à Saint-Joseph (nidificationpossible).

28/09/96 : 1 individu au milieu de la ravine de Takamaka, le long de la rivière des Marsouins (nidification possible).

Héron à dos vert Butorides striatus rutenbergi Régulièrement contacté dans la quasi-totalité des secteurs à zones humides de l'île (rivières, bras morts étang du

Gol…).

4 individus le 21/09/96 : 6 individus le 22/09/96 ; 7 individus (Prob 8) le 24/09/96 puis 5 individus (Prob 6) le30/09/96 ) l'étang du Gol.

1/10/96 : 1 individu au lieu dit "La Rivière des Roches" à Bras Panon, dans un bras d'eau saumâtre.6/10/96 : 2 individus sur la rivière St Étienne.

Busard de Maillard Circus maillardi 13/09/96 : 1 individu (femelle/IMM) en chasse à la pointe du Tremblet, vers St Philippe.16/09/96 : 1 individu (mâle) sur le chemin de randonnée menant au lieu-dit "La Cascade" à Cilaos.17/09/96 : 1 individu (mâle prob) en chasse le long de la quatre voies, à l'Étang Salé les Hauts.23/09/96 : 4 individus (minimum) autour de Grand Étang (commune de la Plaine des Palmistes).1 individu (mâle) en chasse dans les landes des coteaux de Brèdes (entre Bourg Murat et le col de Bellevue)25/0/96 ; 3 individus (au moins un mâle Ad et très probablement un oiseau juvénile : plumage "neuf" et

extrêmement foncé tirant sur le brun chocolat, ainsi qu'un individu indéterminé à Grand Étang (commune de la Plainedes Palmistes).

4/10/96 : 1 individu (très prob juvénile, déjà observé le 25/09/96) en chasse en bordure des rives de Grand Étang(commune de la Plaine des Palmistes).

Caille de Madagascar Margaroperdix madagascarensis 3/10/96 : 2 individus (1 mâle 1 femelle) dans des zones à ajoncépineux (Ulex europaeus et Philippia montana,

(J.M.P./J.Y.A.).

Turnix de Madagascar Turnix nigricollis 5/10/96 : 3 individus (2 mâles) au Golf de St Louis (commune del'Étang Salé Les Bains. Un des mâles façonne en

grattant et s'aidant de sa poitrine, des petites dépressions à même le sol, puis à tour de rôle mâles et femelles s'ytapissent ne laissant dépasser que le cou et la tête. Ce type de comportement mentionné dans le Guide des Oiseaux deMadagascar (Langrand, 1995).

6/10/96 : 6 individus (3 mâles 3 femelles) au Golf de St Louis (commune de l'Étang Salé Les Bains).

Poule d’eau commune Gallinula chloropus 22/09/96 : 2 individus puis 5 individus le 24/09/96 à l'étang du Gol.

Courlis corlieu Numenius phaeopus21/09/96 : 2 individus puis le 22/09/96 à l'étang du Gol (obser Ph. R.).

Chevalier aboyeur Tringa nebularia 21/09/96, 22/09/96, 26/09/96, 30/09/96 : 1 individu puis 2 individus (un oiseau avec patte gauche cassée) le

24/09/96 à l'étang du Gol (obser S.N.).4/10/96 : 1 individu à Grand Étang (commune de la Plaine des Palmistes). (Obser S.N.).

Tournepierre à collier Arenaria interpres 22/09/96 et 30/09/96 : 3 individus (accompagnés par Calidris ferruginea) à l'étang du Gol (obser Ph. R.).

Bécasseau cocorli Calidris ferruginea 22/09/96 : 12 individus, le 24/09/96 : 11 individus, le 26/09/96 : 5 individus, le 30/09/96 : 13 individus à l'étang du

Gol (obser Ph. R.).6/10/96 : 1 individu au lieu-dit "La Rivière St Étienne" (commune de St Louis) (obser S. N.).

Bargette de Terek Xenus cinereus

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Liste des espèces observées à La Réunion du 7 septembre au 7 octobre 1996J-Y Airaud

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1/10/96 : 1 individu au lieu-dit "La Rivière des Roches" à Bras-Panon, dans un bras d'eau saumâtre. Observé encompagnie d'un Chevalier guignette et S. N.

Chevalier guignette Actitis hypoleucos 21 et 22/09/96 : 1 individu à l'étang du Gol, puis 1 individu accompagné d'une Bargette de terek au lieu-dit "La

Rivière des Roches" à Bras-Panon

Limicole sp. 21/09/96 : 2 individus à l’étang du Gol. Ils ont été observés un court instant aux jumelles, en bordure du rivage et à

proximité d’une zone de galets. Il pourrait s’agir de deux combattants Philomachus pugnax ?

Critères relevés : Battements d'ailes amples et peu rapides, sus-caudales latérales blanches traversées par une bandemédiane gris foncé formant le croupion.

Toutefois, cette observation est à considérer avec prudence. En effet, les oiseaux sont restés moins d'une minute et setrouvaient à une distance non négligeable, rendant l'identification particulièrement aléatoire.

Noddi brun Anous stolidus Colonie, (îlot de Petite-Île)

14/09/96 : au moins quatre ind. incubateurs (prob un cinquième), quelques juvéniles prêts à l'envol ainsi que despoussins âgés de une à deux semaines sur la face Nord (côté rivage) de l'îlot.

Passages particulièrement importants à partir de 17H et ce,jusqu'à la tombée de la nuit, à Grand Bois. Toujours dansle sens Ouest - Sud-Est, les oiseaux rejoignent la colonie de Petite-Île.

Tourterelle malgache Streptopelia picturata Oiseau extrêmement vif et difficile à surprendre !

22/09/96 : 1 individu dans une zone arbustive à proximité immédiate de l'étang du Gol (Observ. S.N.).25/09/96 : 1 individu (prob) en vol dans un secteur complètement ouvert en bordure de côte, juste avant St Pierre

(zone industrielle).5/10/96 près de la décharge contrôlée de la Rivière St Étienne, dans une zone semi-arbustive.

Tourterelle striée Geopelia striata Originaire d'Asie du Sud et d'Australie. Observée communément partout, (secteurs côtiers, zones urbaines…).

Salangane Collocalia francica Observé un peu partout sur l'ensemble de l'île et dans différents types de milieux des oiseaux nicheurs probables

observés dans la vallée de Takamaka le 28/09/96, près de la centrale E.D.F. et évoluent le long de parois humides àproximité de plusieurs grandes cascades.

Hirondelle de Bourbon Phedina borbonica 27/09/96 : 3 individus à la cascade des Grands Galets (commune de St Joseph), puis 3 individus sur le même circuit,

cette fois à proximité de la rivière des Remparts.28/09/96 : 4 individus près de la vallée de Takamaka au lieu-dit "Abondance".5/10/96 : 4 individus puis 2 individus le 6/10/96 à la décharge contrôlée de la Rivière St Étienne.

Martin triste Acridotheres tristisOriginaire de l'Inde, introduit à la Réunion vers 1790. Observé communément sur l'ensemble de l'île (du moins en

basse et moyenne altitude).

Dortoir important à l'étang du Gol.

Bulbul de La Réunion Hypsipetes borbonica Espèce très localisée en basse altitude, mais relativementbien représentée dans les secteurs forestiers de moyenne et

haute altitude.

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Contacts visuels et auditifs aux environs du Tremblet (après St Philippe), au cirque de Cilaos, à Grand Étang (Plainedes Palmistes), cirque de Mafate, secteur de St Denis (Plaine des Chicots / Affouches), secteur de Petite-Île…

13/09/96 : 1 individu consommant ce qui pourrait être des graines de Bois noir des hautsDiospyros borbonica versla pointe du Tremblet.

5/10/96 : 1 individu à la pointe de Grande Anse (commune de Petite-Île, observé en bordure de mer dans une zonecolonisée par Scaevola taccada Manioc marron et Filaos Casuarina equisetifolia.

Bulbul orphée Pycnonotus jocosus Originaire de l'Inde et du Sud de l'Asie. Introduit à l'Île Maurice en 1892 et à la Réunion en 1972.

Espèce observée communément presque partout, principalement en basse et moyenne altitude.

Gobemouche de paradis de Bourbon Terpsiphone bourbonnensis Il semble assez bien représenté dans les forêts denses de moyennes altitude. Secteur de St Joseph, St Philippe, Ste

Rose, vallée de Takamaka, cirques de Cilaos et de Mafate et autour de St Denis (plaine d'Affouches et des Chicots)…

Traquet de Bourbon Saxicola tectes Espèce se rencontrant en basse, moyenne et haute altitude etayant colonisé tous les secteurs favorables (landes,

forêts denses, zones cultivées, savanes…).

15/09/96 : 1 individu, capture à plusieurs reprises de larves d'insectes dans les mousses (suintantes) en bordures decascades à Grand Étang (commune de la Plaine des Palmistes).

Oiseau lunette gris Zosterops borbonica Présent absolument partout, c'est semble-t-il l'oiseau le plus commun de la Réunion.

Plusieurs individus observés en pleine recherche de nourriture le 8/09/96 au camping de Grand Anse (commune dePetite-Île). Un peu à la manière du Grimpereau des jardinsCerthia brachydactyla européen, l'oiseau explore lesmoindres failles d'écorces, afin d'y trouver des larves et des insectes.

1 individu ce même jour vient à plusieurs reprises récupérerdes brins de ficelle, probablement pour la confectiond'un nid à proximité.

Oiseau lunette vert Zosterops olivacea Espèce nectarivore, présente dans les secteurs de forêt moyennent dense, les ravines… et principalement en

moyenne altitude.

13/09/96 : 1 individu observé se nourrissant dans des fleursde MyrtacéesSyzygium jambos vers la pointe duTremblet près de St Philippe.

Contacts visuels dans les environs de St Joseph, St Philippe, Petite-Île, Ste Rose, Bras-Panon, la Plaine des Chicots,d'Affouches, la vallée de Takamaka…

Échenilleur de La Réunion Coracina newtoni 2/10/96 : 1 individu mâle (chanteur) à la plaine des Chicots à proximité du refuge ONF (JMP & JYA).

3/10/96 : 2 individus mâles (chanteurs) dans le même secteur, mais plus en aval, sur le chemin de randonnée quimène au refuge, à l’extrémité nord de la ravine Patate à Durand (JMP & JYA).

Bec de corail ondulé Estrilda astrild 11/09/96 : 30 à 40 individus dans le parc botanique de l’Hermitage. Les oiseaux sont principalement cantonnés dans

les massifs de Papyrus Cyperus papyrus et s'affairent à en extraire les graines.

16/09/96 : Plusieurs individus s'abreuvent à des points d'eau, situés en début de parcours du chemin de randonnéemenant au lieu-dit "La Cascade" à Cilaos.

17/09/96 : 2 individus à l'Aérodrome de Pierrefonds à proximité de St Louis.

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Liste des espèces observées à La Réunion du 7 septembre au 7 octobre 1996J-Y Airaud

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18/09/96 : Plusieurs individus (trentaine) près du sommet du Maïdo, soit à environ 2000 M d'altitude dans unsecteur de landes colonisées par Ulex europaeus (Ajonc épineux) et quelques Acacia heterophyla (Tamarin des hauts).

22/09/96 : Quelques oiseaux ainsi que 10 individus le 24/09/96 à l'étang du Gol.29/09/96 : 5 individus au cap de Grande Anse.25/09/96 et le 4/10/96 : Plusieurs individus à Grand Étang (commune de la Plaine des Palmistes) dans les massifs de

graminées en bordure d'étang.1/10/96 : 4 individus au lieu-dit "La Rivière des Roches" à Bras-Panon.5 et 6/10/96 : une vingtaine d'individus au Golf de St Louis (commune de l'..............................Étang-Salé-Les-Bains)

Serin du Cap Serinus canicollis 3/10/96 : 1 individu (chanteur) au refuge ONF de la Plaine des Chicots (J.M.P./J.Y.A.).

Un deuxième (chanteur) le même jour dans un secteur de landesde Philippia montana (La Roche Écrite)(J.M.P./J.Y.A.).

Tisserin gendarme Ploceus cucullatus Espèce bien représentée à la Réunion, que l'on rencontre principalement en zone cultivée et en bordure de littoral.

5/10/96 : Des nids sont trouvés tombés au sol au Golf de St Louis (commune de l'Étang Salé Les Bains), contenantdes poussins âgés de (5/12 jours).

La plupart des nids sont confectionnés avec des feuilles de FilaosCasuarina equisetifolia et deTypha sp à l'étang duGol.

Foudi de Madagascar Foudia madagascariensis Présent en petit nombre sur l'ensemble de l'île. Se rencontre principalement en zone côtière et notamment dans les

plantations de Casuarina equisetifolia, semble-t-il une nourriture abondante (graines).

Un individu (mâle) est observé à plusieurs reprises, S.N. demiettes de pain en compagnie de Moineaux domestiquesau camping de Grande Anse (commune de Petite-Île), en septembre et début octobre 96.

Moineau domestique Passer domesticus Introduit à la Réunion vers 1860. Espèce principalement rencontrée dans les secteurs urbanisés.

Cohabitation parfois difficile avecFoudia madagascariensis, surtout lorsque les deux espèces convoitent le mêmecroûton de pain. D'autre part, lorsque les oiseaux s'alimentent, ce sont les femelles qui, semble-t-il, sont prioritaires, lesmâles attendent patiemment leur tour.

Bibliographie

BARRE, N. ; BARAU, A. et JOUANIN, C. 1996. Oiseaux de La Réunion. Les éditions du Pacifique, 1-207.

LANGRAND, O. 1995. Guide des oiseaux de Madagascar. Delachaux et Niestlé, 1-415.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles et amphibiens.édt. azalées, 1-168.

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L’identité plausibledes perdrix grises de Dubois

Késava Abhaya

Turnix nigricollis. Photo : M. Sanchez

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L’identité plausible des perdrix grises de Dubois K. Abhaya

Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 11-13.

L’identité plausibledes perdrix grises de Dubois

Késava Abhaya*

* Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex

Introduction

Sieur Dubois nous a laissé de nombreux témoignages concernant la présence d’une faune remarquable dont denombreux représentants ont aujourd’hui définitivement disparu. Sa liste d’oiseaux de La Réunion est une des pluscomplète qui nous reste aujourd’hui. Celle-ci a fait l’objet de nombreux commentaires de la part d’ornithologues avisés(Berlioz, 1946 ; Barré & Barau, 1982 ; Barré, Barau & Jouanin, 1996 ; Probst, à paraître). Il a effectué deux voyagesdans l’île totalisant 19 mois, août 1969 de mars 1671 à septembre 1672.

Bon nombre d’oiseaux cités font l’unanimité chez les différents auteurs cités. Les«Aigrettes blanches et grises, lesCormorans, les Butors ou Grands gosiers, les Flamants, les Oies sauvages, les Canards de rivière, les Papangues, lesPoules d’eau, les Pigeons rouge roussâtre, les Pigeons couleur ardoise, les Perroquet à chaperon noir, les Perroquetsavec la tête, le dessus des ailes et la queue couleur de feu, les Perroquets verts, gros comme des pigeons, les Merles,les Moineaux, les Huppes ».

D’autres, ont fait l’objet de proposition tout récemment :

Les Solitaires Louisin, 1996 ; Mourer-Chauviré & Al., 1995 ; Probst, 1995, 1997. Les Râles des bois Probst, 1997 ; Mourer-Chauviré, Brial & Probst, (en prép.). Les Grives Barré & Barau, 1982 ; Probst, 1993. Les Ramiers Abhaya, Payet & Probst, 1997. Les Tourterelles Abhaya, Payet & Probst, 1997.

Un certain nombre sont sujets à discussion (Probst, à paraître) :

Les Pieds Jaunes, les Émerillons, les Oiseaux bleus, les Bécasses, les Perroquets gris, les Perroquets pas plus grosque des merles,

Les Petites perdrix grises

Dans sa liste d’oiseaux, Dubois décrit un autre oiseau, assimilé à une caille, qui est mystérieusement passé soussilence par les différents auteurs s’étant essayé à la description de l’avifaune ancienne :

«Petites perdrix grises, grosses comme cailles. On les prend à la course.»

Avec Jean-Michel Probst, nous avons passé en revue les « cailles » de la zone Océan Indien. À première vue, letémoignage de Dubois semble indiquer un oiseau de la Familledes Phasianidae. Toutefois, son plumage n’est pas décritd’une manière précise et il était important d’étendre les recherches à la famille des Turnicidae.

Del Hoyo, Elliott & Sargatall (1994, 1996) décrivent 14 espèces indigènes de la zone afro malgache : 10 espèces enAfrique du Sud ou le long du littoral Est de l’Afrique, 2 espèces communs à l’Afrique et à Madagascar, 2 espèces àMadagascar.

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Bulletin Phaethon – Volume 5 (1997)

Afrique du Sud1

PhasianidaeFrancolin coqui Francolinus coqui gris à tête rousseFrancolin huppé Francolinus sephaena brun grisâtreFrancolin de Levaillant Francolinus levaillantii gris et brun à tête rousseFrancolin de Shelley Francolinus shelleyi brun à tête brun jauneFrancolin du Natal Francolinus natalensis gris et brunFrancolin à gorge rouge Francolinus afer brun gris à gorge rougeFrancolin de Swainson Francolinus swainsonii brun à gorge rougeCaille bleue Coturnix adansonii brun gris et bleu roux

TurnicidaeTurnix d’Andalousie Turnix sylvatica grisâtre brun rouxTurnix hottentot Turnix hottentotta grisâtre brun roux

Afrique du Sud et Madagascar

PhasianidaeCaille des blés Coturnix coturnix gris brun et rouxCaille arlequin Coturnix delegorguei gris brun, roux et noir

Madagascar

PhasianidaePerdrix de Madagascar Margaroperdix madagascarensis brun roux, noir et gris

TurnicidaeTurnix de Madagascar Turnix nigricollis grisâtre brun roux

Des deux espèces malgaches les plus proches de La Réunion, ladernière citée semble la plus probable. En effet, lesparties grisâtres des parties ventrales, les mouchetures grises des parties supérieures paraissent correspondre au mieux àla description de Dubois. Le fait qu’il ajoute le qualificatif « petite perdrix » désignerait donc l’Hémipode deMadagascar Turnix nigricollis.

Cette espèce est en effet plausible puisqu’on la rencontre encore sur notre île. Ces noms créoles les plus courammentemployés sont : « Caille pays », « Caille cravate » et « Caille grise ». Ajoutons que c’est le plumage du mâle qui estplutôt gris, celui de la femelle arbore une cravate noire encadrée de gris puis de roux jusqu’au manteau gris brun.

Aujourd’hui cette espèce se rencontre dans les zones ouvertes ou semi ouvertes, du littoral jusqu’à 2500 mètresd’altitude (Comm. pers. Jean-Michel Probst). À l’époque deDubois, la connaissance du gibier de l’île s’arrêtait auxzones basses de l’île, il avait donc pu la rencontrer dans les savanes à Lataniers de l’Ouest de l’île.

Une recherche de l’ADN pourrait être entreprise afin de confirmer cette hypothèse qui semble assez logique étantdonné la proximité de l’île de La Réunion de l’île de Madagascar et de son avifaune indigène à dominance afromalgache.

Bibliographie

ABHAYA, K. ; PAYET, M. & PROBST, J-M. 1996. Au sujet des Columbidae de l’île Bourbon et de l’identité de lamystérieuse de la Tourterelle de Dubois (île de La Réunion). Bull. Phaethon, 4 : 97-102.

BARRE, N. ; BARAU, A. et JOUANIN, C. 1996. Oiseaux de La Réunion. Les éditions du Pacifique, 1-207.

CHEKE, A.S. 1987. An ecological history of the Mascarene Islands, with particular reference to extinctions and

1 Zone de distribution longeant le littoral de l’Océan Indien.

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L’identité plausible des perdrix grises de Dubois K. Abhaya

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COQUEREL, Dr. 1862. Les animaux perdus qui habitaient les îles Mascareignes. A. Roussin, Album 1ère ed. Tome 3.70-86.

COQUEREL, Dr. 1862. Les oiseaux : Le dronte. A. Roussin, Album 1ère ed. Vol.3, 74-78.

COQUEREL, Dr. 1863. Au sujet de la date de l'introduction à Bourbon de divers animaux et végétaux. La Malle.Journal de la Réunion. 4ème année n°276. 30 aout 1863.

COWLES, G.S. 1987. The fossil record. In Diamond A. W. (ed.) :Studies of Mascarene Island Birds. CambridgeUniversity Press, Cambridge : 90-100.

COWLES, G.S. 1994. A new genus, three new species and two new records of extinct holocene birds from ReunionIsland, Indian Ocean. Geobios, 27, 1 : 87-93.

DELLON, Dr. 1685. Relation d’un voyage aux Indes orientales. Barbin, Paris.

DUBOIS, S. 1674. Les voyages faits par Sieur D.B. aux îles Dauphines ou Madagascar, Bourbon ou Mascarene.Années 1669, 1670, 1671, 1672. Paris.

LOUISIN, J-M. 1996. L’ibis falcinellePlegadis falcinellusest-il l’ibis décrit par Mellet en 1671 ? Bull. Phaethon,1996, 3 : 55-56.

MOURER-CHAUVIRE, C. ; BOUR, R. et RIBES, S. 1995. Was the Solitaire of Réunion an ibis ? Nature, vol. 373,n°6515 : 568.

MOURER-CHAUVIRÉ, C. ; BOUR, R. et RIBES, S. 1995. Position systématique du Solitaire de La Réunion :nouvelle interprétation basée sur les restes fossiles et les récits des anciens voyageurs. C. R. Acad. Sci. Paris, 320(2a) : 1125-1131.

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PROBST, J-M. 1997. Une revue des Ibis de l’Océan Indien, proches cousins de notre Solitaire de BourbonThreskiornis solitarius (Sélys-Longchamps, 1848). Bull. Phaethon, 5 : 35-36.

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Liste commentée des oiseaux et de quelques vertébrésobservés à l'île Rodriguesdu 12 au 24 janvier 1996

Késava Abhaya & Jean-Michel Probst

Anous stolidus. Photo : M. Sanchez

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Liste commentée des oiseaux et de quelques vertébrés observés à l’île Rodrigues du 12 au 24 janvier 1996. K. Abhaya & J.M. Probst

Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 25-34.

Liste commentée des oiseaux et de quelques vertébrés observés àl'île Rodrigues

du 12 au 24 janvier 1996

Késava Abhaya & Jean-Michel Probst*

* Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex

L'île Rodrigues est la plus petite des îles des Mascareignes(109 km2). Elle est située à 600 km à l'est de l'îleMaurice. De forme étirée d'ouest en est, elle mesure 8 km de large sur 18 km de long. D'origine volcanique, sa partiesud-ouest est entièrement calcaire. Son relief érodé témoigne de son ancienneté et son sommet le plus haut, le montLimon culmine à 398 mètres. Lorsqu'on découvre pour la première fois l'île Rodrigues, on est étonné de voir autant depâturages, de lieux totalement découverts avec seulement quelques rares arbrisseaux généralement rabougris. Il y apartout sur l'île de nombreux troupeaux de moutons, cabris et de vaches qui s'attaquent à tout ce qui est végétal. À laPlaine Corail, j'ai pu voir des moutons manger duLantana camara, et à Cascade Mourouk, des vaches arracher desfeuilles de Pandanus... Ne parlons pas de l'action des lapins, des cerfs qui ont heureusement disparu. Les forêtsrescapées, sont situées dans de petites vallées encaisséesou autour des sommets. Elles sont souvent constituéesd'espèces végétales introduites et envahies d'espèces envahissantes. À ce sujet, la plaine Corail qui est située au SudOuest de l'île est un exemple d'envahissement effrayant d'une plante introduite. En 1949, il existait quatre pieds de"Vieille fille" Lantana camara, aujourd'hui, soit presque 50 ans plus tard, l'ensemble de la plaine est totalementrecouverte de cette espèce. Dans cette zone, avec Christophe Thébaud, nous avons recherché sans succès, unPsiadiaendémique qui semble avoir disparu récemment. Mis à part quelques buissons épars d'Elaeodendron orientale, deFicusreflexa, deCaesalpina bonduc, Tournefortia argentea étouffés dans les fourrés deLantana, il faut rechercher les zonesstrictement littorales où l'on remarque quelques groupements d'espèces indigènes commele Suriana maritima,Sesuvium ayersi et même des endémiques comme leMyoporum et le Senecio. Dès que l'on se trouve en hauteur, onaperçoit au loin l'océan et une multitude de petites îles quisurgissent, ça et là, dans les eaux bleu turquoise du lagon.Certaines sont constituées de roches basaltiques (île Frégate, île de la Destinée), d'autres coralliennes (île aux Pintades,île aux Pailles en queue) et deux sont des bancs de sable couverts de Filaos (île aux Cocos et île aux sables). Le butprincipal de cette visite à Rodrigues était de comptabiliser les effectifs de Procellariidés nicheurs, et de prospecter le sitede nidification ancien du Pétrel de Barau (Cheke, 1974). Ainsi, du 12 au 24 janvier, les oiseaux, les mammifères et lesreptiles observés aux jumelles ont fait l'objet de notes dans un carnet selon l'intérêt de chaque espèce. Les résultats desdifférentes observations et découvertes sont repris en détail dans la liste commentée ci-après.

Liste commentée des oiseaux observés

FOUQUET Puffinus pacificus Français : Puffin du Pacifique. Anglais : Wedge-tailed Shearwater.

Niche sur l'île Frégate au Sud Ouest de l'île et sur quelques falaises maritimes de la côte sud de Gravier à Pointe Coton.Cette colonie principale semble menacée par la convoitise humaine (un projet de construction d’une habitationpermanente) et par un prédateur introduit. Trois laissées différentes de chat contenaient toutes des plumes de Puffin duPacifique. Une aile du même oiseau, portant également la signature caractéristique d'une prédation par un carnassier(plumes sectionnées droite) montre que le chat se nourrit principalement de cette espèce pendant la nidification.L'animal a pu être observé deux fois mais se tient à distance (C. f. photo). Afin de protéger les Puffins, il seraitimportant de capturer ce prédateur au plus vite. 22/1/96 : 1 ind. mort sur l'Ile Frégate ; aile sectionnée par un carnassier et traînée dans une crevasse (15h15)

premier ind. aperçu en vol au-dessus de l'Ile Frégate à 19h05, 2ème à 19h06 et début d’un chant aumême moment. Après une période de calme, reprise à 19h50.23/1/96 : dernier ind. partant de l'Ile Frégate (6h20)

21 terriers au sommet du bord droit de Trou d'argent II (11h05)12 terriers au sommet du bord gauche de Trou d'argent III (11h35)9 terriers au sommet du bord droit de Trou d'argent IV (11h50)

19h50 219h51 0 19h56 0 20h01 6 20h06 1 20h11 2 20h16 2 20h21 0 20h26 019h52 3 19h57 1 20h02 1 20h07 4 20h12 3 20h17 0 20h22 0 20h27 019h53 1 19h58 0 20h03 1 20h08 3 20h13 3 20h18 0 20h23 1 20h28 219h54 3 19h59 2 20h04 0 20h09 0 20h14 2 20h19 1 20h24 0 20h29 1

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)

19h55 2 20h00 3 20h05 0 20h10 1 20h15 3 20h20 0 20h25 0 20h30 0Tableau : Chronologie des arrivées nocturnes des puffins du 22/01/96 (îlot Frégate)

Dans une zone de rochers, à 10 mètres au-dessus du niveau de lamer, ou la densité des oiseaux paraissait moyenne, lesoiseaux chanteurs posés ont été comptés dans un quadra de 10 x10 mètres. À 20h30, au moment où la colonie était enpleine activité, il y avait 42 chanteurs avec une densité maximum de 4 chanteurs par mètre carré. Les terriers étant trèsprofonds et zigzaguant sous les blocs, aucun œuf ou jeune n'apu être observé. La surface estimée des terrierscorrespondant à 1800 mètres carré, une estimation pour l'ensemble de la population de l'île donne 0,42 x 1800 = 756couples au minimum. Il est difficile de se faire une idée de laphénologie de la reproduction. Toutefois, les nombreusesfientes et les tunnels bien marqués dans les fougères suggèrent que les oiseaux sont là depuis quelques mois. Aucundébris de coquille d'œuf ou de duvet n'ayant été remarqué auxabords des nids, il est possible que la plupart de cesoiseaux soient en train d'incuber. Pour l'ensemble de l'îleRodrigues, l'effectif de la population totale est donc auminimum de 800 couples nicheurs.

PAILLE EN QUEUE À BRINS ROUGES Phaethon rubricauda Anglais : Red-tailed Tropicbird.

A été observé en vol continuel de prospection. Cette espèce doit nicher en colonie à Cascade victoire.21/1/96 : 18 ind. en vol devant la falaise de Cascade Victoire (12h25/13h35)22/1/96 : 23 ind. en vol devant la falaise de Cascade Victoire (11h35)

PAILLE EN QUEUE À BRINS BLANCS Phaethon lepturus Anglais : White-tailed Tropicbird.

Niche dans les cavités des falaises maritimes ou de l'intérieur, également dans les parois à l'entrée des grottes. Malgré denombreux sites de nidification potentiels, il semble relativement rare.13/1/96 : 1 ind. nicheur dans la paroi de la grotte touristique Caverne Patate (13h05)17/1/96 : 2 ind. entre la Baie du Nord et la pointe Nicolas (12h03)20/1/96 : 4 ind. en vol 2 par 2 au-dessus de la Baie Topaze (14h25)21/1/96 : 4 ind. en vol devant la falaise de Cascade Victoire (12h25/13h00)22/1/96 : 2 ind. en vol devant la falaise de Cascade Victoire (13h00/13h35)23/1/96 : 1 ind. en vol au-dessus de l'Ile Frégate (6h45)

BÉGASSE Butorides striatus Français : Héron vert. Anglais : Striated Heron, Little Green Heron.

Représenté par la sous-espèceB. s. javanicus indigène des Mascareignes. Assez commun sur le littoral, lelong desbassins et sur les îlots13/1/96 : 1 ind. devant l'entrée de Port Mathurin (5h25)

3 ind. sur le littoral (marée basse devant l'île Pintade (12h15)15/1/96 : 2 ind. à la Baie des Anglais, "les Filaos" (6h10)

6 ind. dans la vasière (4) et la Baie (2) de l'Anse aux Caves (7h15)17/1/96 : 6 ind. dans la mangrove de la Baie Diamant (10h40)

2 ind. dans la mangrove de la Baie Malgache (11h20)6 ind. à l'Anse Nicolas (13h00)

18/1/96 : 2 ind. à l'Anse aux Caves (13h10)1 ind. sur la plage de Baladirou (13h35)2 ind. sur la petite plage de Rivière Banane (14h50)

20/1/96 : 4 ind. sur la pointe Palmiste (13h55)22/1/96 : 2 ind. à Anse Mourouk (11h45)

1 ind. sur la pointe Poursuite près d'Anse Mourouk (12h05)3 ind. sur les rochers autour de l'Ile Frégate (15h25)

23/1/96 : 2 ind. sur la plage de l'Ile Frégate (6h55)1 ind. sur le bord de l'île Destinée (7h10)1 ind. sur la plage de la baie de l'Est (12h28)

PERDRIX Francolinus pondicerianus Anglais : Grey Francolin.

Également appelé Francolin gris, cette espèce est originaire de l'Inde jusqu'au Moyen Orient, introduit auxMascareignes (Rodrigues, Maurice et La Réunion) vers 1750.Cette perdrix est cantonnée dans les savanesbuissonnantes et sur quelques îlots.14/1/96 : 2 ind. à la Plaine Corail, après la caverne Patate (12h15)22/1/96 : 6 ind. (2 par 2) sur l'Ile Frégate (15h10/17h00)

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Liste commentée des oiseaux et de quelques vertébrés observés à l’île Rodrigues du 12 au 24 janvier 1996. K. Abhaya & J.M. Probst

PINTADE Numida meleagris Anglais : Helmeted Guineafowl.

Espèce introduite, originaire de l'Afrique, dont la population sauvage aurait disparu ; plus ou moins élevée en semi-captivité dans toute l'île ; les populations sauvages semblent avoir disparu récemment.14/1/96 : 5 ind. à la Pointe Corail en semi-liberté (12h55)20/1/96 : 3 ind. à Plaine Mapou (12h45)

COURLIS CORLIEU Numenius phaeopusAnglais : Whimbrel.

Limicole paléarctique régulier, souvent isolé sur les plages, les bords des rivières et le long des mangroves. Un seulrassemblement de 399 ind. a été observé à marée basse entre l'île Cocos et l'île aux sables.13/1/96 : 2 ind. devant l'entrée de Port Mathurin (5h25)

1 ind. dans la lande de Lantana camara à la Plaine Corail (10h35)1 ind. sur le littoral (marée basse devant l'île Pintade (12h15)

15/1/96 : 1 ind. à la Baie des Anglais, "les Filaos" (6h10)6 ind. dans la vasière de l'Anse aux Caves (7h15)2 ind. à marée basse le long du chenal de Port Mathurin (18h30)

16/1/96 : 39 ind. à marée basse entre l'île Coco et l'île aux Sables (15h30)17/1/96 : 2 ind. à la Pointe Monnier (9h25)

2 ind. dans la mangrove de la Baie Diamant (10h40)11 ind. dans la mangrove de la Baie Malgache (11h20)9 ind. à l'Anse Nicolas (13h00)

18/1/96 : 3 ind. en vol le long de la grande plage de Rivière Banane (14h00)1 ind. sur la petite plage de Rivière Banane (14h50)1 ind. sur la plage de Grenade (15h20)1 ind. sur la plage de Pointe Coton (16h03)

19/1/96 : 1 ind. à marée basse le long du chenal de Port Mathurin (19h00/19h10)20/1/96 : 2 ind. sur la pointe Topaze (14h35)22/1/96 : 1 ind. sur la plage d'Anse Mourouk (11h45)23/1/96 : 1 ind. sur la plage de l'Ile Frégate (6h55)

2 ind. sur la plage de Graviers (10h15)1 ind. sur la plage de la pointe Roche noire (11h38)2 ind. sur la plage de la baie de l'Est (12h28)1 ind. sur la plage de la baie de l'Est (12h47)1 ind. sur la plage de la baie de pointe Coton (13h10)

CHEVALIER ABOYEUR Tringa nebularia Anglais : Greenshank.

Limicole paléarctique régulier, observé sur le bord de mer dans les mangroves et les petits estuaires des ruisseaux.15/1/96 : 2 ind. dans la vasière de l'Anse aux Caves (7h15)16/1/96 : 4 ind. à marée basse entre l'île Coco et l'île aux Sables (15h30)17/1/96 : 4 ind. à l'Anse Nicolas (13h00)18/1/96 : 1 ind. sur la petite plage de Rivière Banane (14h50)19/1/96 : 2 ind. à marée basse le long du chenal de Port Mathurin (19h00/19h10)

CHEVALIER GUIGNETTE Actitis hypoleucosAnglais : Common Sandpiper.

Limicole paléarctique régulier, souvent isolé le long des rivières et des plages.15/1/96 : 2 ind. dans la vasière de l'Anse aux Caves (7h15)17/1/96 : 1 ind. à l'Anse Nicolas (13h00)

BARGETTE DE TEREK Tringa cinereaAnglais : Terek Sandpiper.

Espèce observée de temps à autre à Rodrigues comme à Maurice, mais souvent isolée.15/1/96 : 3 ind. dans la vasière de l'Anse aux Caves (7h15)17/1/96 : 1 ind. à l'Anse Nicolas (13h00)

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)

TOURNEPIERRE À COLLIER Arenaria interpresAnglais : Turnstone.

Limicole paléarctique régulier, souvent en petits groupes fréquentant principalement les plages de galets et les estuaires.13/1/96 : 5 ind. sur le littoral (marée basse devant l'île Pintade (12h15)15/1/96 : 4 ind. dans la vasière de l'Anse aux Caves (7h15)16/1/96 : 3 ind. à marée basse entre l'île Coco et l'île aux Sables (15h30)17/1/96 : 1 ind. dans la mangrove de la Baie Malgache (11h20)

3 ind. à l'Anse Nicolas (13h00)18/1/96 : 14 ind. sur la petite plage de Rivière Banane (14h50)

10 ind. sur la plage de Grenade (15h20)23/1/96 : 1 ind. le long des rochers sur la pointe Tasmanau (12h20)

BÉCASSEAU SANDERLING Calidris alba Anglais : Sanderling.

Limicole paléarctique fréquentant souvent sur les plages sableuses, mais aussi les vasières, les bords des rivières etdesétangs.16/1/96 : 4 ind. à marée basse entre l'île Coco et l'île aux Sables (15h30)

BÉCASSEAU COCORLI Calidris ferrugineaAnglais : Curlew Sandpiper.

Migrateur paléarctique régulier fréquentant les vasières, les bords de mer et les estuaires. C'est le limicole le plusrépandu dans les îles de l'Océan Indien, mais qui semble peu fréquent à Rodrigues.15/1/96 : 1 ind. dans la vasière de l'Anse aux caves (7h15)16/1/96 : 2 ind. à marée basse entre l'île Coco et l'île aux Sables (15h30)17/1/96 : 4 ind. à l'Anse Nicolas (13h00)

PLUVIER ARGENTÉ Pluvialis squatarolaAnglais : Grey Plover.

Limicole migrateur paléarctique régulier, souvent isolé ou en petits groupes répartis le long des rivages de l'océan.13/1/96 : 1 ind. sur le littoral (marée basse devant l'île Pintade (12h15)16/1/96 : 7 ind. à marée basse entre l'île Coco et l'île aux Sables (15h30)17/1/96 : 4 ind. à l'Anse Nicolas (13h00)22/1/96 : 1 ind. sur l'Ile Frégate (15h15)

GRAVELOT DE LESCHENAULT Charadrius leschenaultii Anglais : Greater Sand Plover.

Migrateur asiatique régulier, souvent en petit nombre, fréquentant les vasières, les bords des rivières.15/1/96 : 3 ind. à marée basse le long du chenal de Port Mathurin (18h30)16/1/96 : 2 ind. à marée basse entre l'île Coco et l'île aux Sables (15h30)17/1/96 : 2 ind. dans la mangrove de la Baie Malgache (11h20)

2 ind. à l'Anse Nicolas (13h00)19/1/96 : 1 ind. à marée basse le long du chenal de Port Mathurin (19h00/19h10)

GRAVELOT DU DÉSERT Charadrius mongolus Français: Pluvier de Mongolie. Anglais: Lesser Sandplover.

Migrateur rare des Mascareignes, observé de temps à autre à Maurice. Cette unique observation de 19 individus estsurprenante ; une photo d'une partie du groupe a été prise avec les deux Gravelot de Leschenault présents pour lacomparaison de la taille corporelle et celle du bec.17/1/96 : 19 ind. dans la mangrove de la Baie Malgache (11h20)

STERNE DE DOUGALL Sterna dougallii Anglais : Roseate Tern.

Cette sterne blanche rare nichait autrefois à Rodrigues. L'observation d'un individu si près de l'île aux sables devraitinciter à surveiller de plus près la nidification possible de cette espèce dans le secteur. Le retour d'une espèce indigènedisparue est possible si les causes de sa disparition ne sontplus actuelles. La mise en réserve des deux îlots, ladératisation et la plus grande tranquillité de l'île aux sables (peu visitée par les touristes) sont des atouts majeurs pour unretour possible de cette espèce ; n'oublions pas que l'installation des sternes fuligineuses est relativement récente.

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Liste commentée des oiseaux et de quelques vertébrés observés à l’île Rodrigues du 12 au 24 janvier 1996. K. Abhaya & J.M. Probst

16/1/96 : 1 ind. en pêche au large de l'île aux Sables (9h12)

YÉYÉ Sterna fuscata Français : Sterne fuligineuse. Anglais : Sooty Tern.

Niche en petite colonie, observé en petits groupes principalement sur l'île Coco.16/1/96 : 31 ind. en vol, 16 posés sur l'île Coco, dont 1 avec un œuf (9h35/14h30)17/1/96 : 1 ind. en vol au large de la baie malgache (11h18)

GRAND MANRENE Anous stolidus Autre nom rodriguais : Macoua. Français : Noddi brun. Anglais : Brown Noddy.

Nicheur indigène commun sur l'île Coco et l'île aux sables. 14/1/96 : Baie des Anglais, "les Filaos",18 ind. volent vers l'ouest de 16h10 à16h2016/1/96 : + de 800 couples nicheurs sur l'île Coco (9h35/14h30)17/1/96 : 16 ind. en vol au large de la baie malgache (11h15)

TI MANRENE Anous tenuirostris autre nom rodriguais : Ti Macoua, MarianneFrançais : Noddi à bec grêle. Anglais : Lesser Black Noddy.

Niche à l'île coco et à l'île aux sables.16/1/96 : + de 600 couples nicheurs sur l'île Coco (9h35/14h30)

GOÉLETTE Gygis alba autre nom rodriguais : Oiseau la vierge, Sainte Vierge. Français : Gygis blanche, Sterne du paradis. Anglais : Fairy Tern.

Ces oiseaux sont souvent observés par deux et les deux colonies de reproduction se rencontrent à l'île Coco et l'île auxSables. La Goélette est absente de Maurice et l'île de La Réunion, la colonie de reproduction la plus proche se trouveaux Seychelles.16/1/96 : 24 ind. en vol au-dessus de l'île aux Sables (9h30)

10 ind. en vol sur l'île Coco (9h35/14h30)

PIGEON Columba livia Français : Pigeon domestique. Anglais : Feral Pigeon.

Originaire d'Europe, ce Pigeon domestique se rencontre aujourd'hui tout autour de l'île. Il fréquente principalementlesfalaises et les versants abrupts des grottes.13/1/96 : 6 ind. dans la paroi de la grotte touristique Caverne Patate (13h05)

TOURTERELLE Geopelia striataFrançais : Tourterelle striée. Anglais : Barred Ground Dove.

Espèce introduite, très fréquente dans les agglomérationset les zones de cultures, du littoral aux plus hauts sommets del'île.13/1/96 : 5 ind. dans le bois de filaos devant l'entrée de Port Mathurin (5h25)14/1/96 : 7 ind. à la Plaine corail (12h20)15/1/96 : 8 ind. à la cascade pigeon (14h10)17/1/96 : 2 ind. à la Baie du diamant (10h32)18/1/96 : 6 ind. sur l’herbe, en arrière de la plage de Pointe Coton (16h05)19/1/96 : 1 ind. à Citronelle (15h10)20/1/96 : 6 ind. au sommet du mont Plate (12h10)21/1/96 : 4 ind. à Mon Plaisir (11h25/11h35)22/1/96 : 8 ind. sur l'Ile Frégate (15h15)23/1/96 : 12 ind. sous les filaos de l’Anse Mourouk (11h50)24/1/96 : 4 ind. à l’aéroport de la Plaine Corail (16h20)

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)

MARTIN Acridotheres tristis Français : Martin triste. Anglais : Indian Minah.

Originaire de l'Inde et introduit à Rodrigues en 1869 pour combattre les insectes ; répandu dans les villes et les cultures,souvent à proximité des activités humaines.13/1/96 : 6 ind. dans le bois de filaos devant l'entrée de Port Mathurin (5h25)17/1/96 : 51 ind. à la décharge de la Baie Diamant (10h30)20/1/96 : 7 ind. au sommet du mont Plate (12h10)21/1/96 : 7 ind. à Mon Plaisir (11h25/11h35)22/1/96 : 11 ind. sur l'Ile Frégate (15h15)

+ de 20 ind. sur l'Ile Destinée, concert nocturne dans un reposoir (19h00)

ZOISEAU LONG BEC Acrocephalus rodericanaFrançais : Rousserolle de Rodriguez.Anglais : Rodrigues Warbler.

Oiseau endémique menacé ne se rencontrant que sur l'île Rodrigues. Entre 1960/1970 l'espèce était au bord del'extinction (30 individus) mais aujourd'hui, grâce à l'établissement et la gestion de réserves naturelles forestières, leseffectifs sont remontés à 70-80 individus. 14/1/96 : 1 ind. dans la forêt de Solitude (15h30)15/1/96 : 3 ind. du carrefour de Citronnelle à celui du kiosque de Solitude (15h25/15h40)19/1/96 : 5 ind. chanteurs autour du mont Limon (8h30/13h00)

3 ind. entre Citronnelle et le Kiosque de Solitude (15h10/16h00)

MOINEAU Passer domesticusAnglais : House Sparrow.

Introduit en 1916, provenant probablement de populations européennes et asiatiques ; présent dans toutes lesagglomérations et les zones cultivées.13/1/96 : + de 20 ind. dans le bois de filaos devant l'entrée de Port Mathurin (5h25)17/1/96 : + de 20 ind. à la Baie Diamant (10h30)20/1/96 : 16 ind. sous le sommet du mont Plate (12h10)21/1/96 : 12 ind. à Mon Plaisir (11h25/11h35)

CARDINAL Foudia madagascariensisAutre nom Rodriguais : Serin rouge, Cardinal rouge. Français : Foudi de Madagascar. Anglais : Madagascar Fody.

Introduit en 1916, originaire de Madagascar, souvent dans les zones de savane, de cultures, dans les jardins et les forêts.13/1/96 : 7 mâles dans le bois de filaos devant l'entrée de Port Mathurin (5h25)14/1/96 : 4 ind. mâles dans la forêt de Solitude (15h30)15/1/96 : 21 ind. mâles le long du fencing en haut de la cascade Pigeon (14h10)

3 ind. le long du fencing avant le barrage (14h48)5 mâles du carrefour de Citronnelle au kiosque de Solitude (15h25/15h40)5 ind. mâles du kiosque à la M. forestière de Solitude (15h25/15h40)

17/1/96 : 3 ind. mâles dans le bois de Filaos de la Pointe Monnier (9h30)3 ind. mâles à la Baie Diamant (10h30)

19/1/96 : 8 ind. mâles entre Citronnelle et le Kiosque de Solitude (15h10/16h00)20/1/96 : 4 ind. mâles sous le sommet du mont Plate (12h10)21/1/96 : 5 ind. mâles à Mon Plaisir (11h25/11h35)

SERIN JAUNE Foudia flavicans Autre nom Rodriguais : Cardinal jaune.Français : Cardinal de Rodrigues.Anglais: Rodriguez Fody.

Espèce endémique de l'île Rodrigues, c'est-à-dire ne se rencontrant nulle part ailleurs dans le monde. Le Serin jaunefigure sur la liste des espèces mondiales en danger. En 1960,l'espèce fut réduite à 5-6 couples ; heureusement, lacréation des réserves naturelles, suivie d'un programme dereplantation d'espèces indigène et d'élimination des végétauxintroduits ont, en 30 ans, permis de remonter les effectifs à une population estimée aujourd'hui à plus de 400 individus.14/1/96 : 5 ind. (3m,2f) dans la forêt de Solitude (15h30).Un mâle suce le nectar d'une fleur deTabebuiapallida sans couper la base de la fleur.

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Liste commentée des oiseaux et de quelques vertébrés observés à l’île Rodrigues du 12 au 24 janvier 1996. K. Abhaya & J.M. Probst

15/1/96 : 3 ind. avant le barrage de la maison forestière de Solitude (9 h15)6 ind. à la cascade Pigeon (12h35)10 ind. mâles le long du fencing en haut de la cascade Pigeon (14h10)10 ind. le long du fencing en haut de la cascade Pigeon (14h10)3 ind. le long du fencing avant le barrage (14h48)6 mâles du carrefour de Citronnelle au kiosque de Solitude (15h25/15h40)6 ind. mâles et 5 couples du kiosque à la M. forestière de Solitude (15h25/15h40). 1 mâle mangeant

un paillon nocturne blanc (photo), un peu plus loin, 1 femelle mangeant un paillon nocturne blanc (photo).19/1/96 : 11 ind. mâles entre Citronnelle et le Kiosque de Solitude (15h10/16h00). un mâle mange une termite.

BENGALI Estrilda astrildFrançais : Astrild ondulé, bec de corail. Anglais : Common Waxbill.

Introduit en 1862, originaire d'Afrique et fréquentant principalement les zones dégagées des savanes, des cultures etparfois des forêts arbustives ; souvent en bande d'une dizaine d'individus, ils se perchent dans les graminées et ausommet des arbustes.13/1/96 : 9 ind. dans le bois de filaos devant l'entrée de Port Mathurin (5h25)14/1/96 : 12 ind. à la Plaine Corail, près de la caverne Patate (12h00)15/1/96 : un nid en construction dans un Araucaria à 4 mètres de haut.17/1/96 : + de 10 ind. dans le bois de Filaos de la Pointe Monnier (9h30)

+ de 20 ind. à la Baie Diamant (10h30)20/1/96 : 12 ind. au sommet du mont Plate (12h10)21/1/96 : 8 ind. à Mon Plaisir (11h25/11h35)22/1/96 : + de 20 ind. sur l'Ile Frégate (15h15)

SERIN Serinus mozambicus autre nom rodriguais : Ti Serin.Français : Serin du Mozambique. Anglais : Yelloweyed Canary.

Originaire du Mozambique, introduit en 1963 ; on le trouve encouple ou en petites bandes, plutôt dans les Bas et dansles plantations de Filaos côtières.17/1/96 : 4 ind. dans le bois de Filaos de la Pointe Monnier (9h30)23/1/96 : 3 ind. en retrait de la plage dans les filaos de l'Anse Mourouk (11h50)

Liste commentée des autres vertébrés observés

CHAUVE-SOURIS Pteropus rodricensisFrançais : Roussette de Rodrigues.Anglais : Rodrigues fruit bats.

Roussette endémique de l'île Rodrigues. La population est estimée à plus de 1000 individus.14/1/96 : + de 10 ind. tournent autour du virage du Kiosque de Solitude 18h45

RAT Rattus rattus Français : Rat noir.Anglais : Black Rat.

Espèce introduite vers 1680. Comme les autres muridés, il est très commun et se trouve dans tous les milieux, du littoralau sommet du Mont Limon.

LAPIN Oryctogalus cuniculusAnglais : Rabbit.

Espèce probablement relâchée dans la nature récemment. 21/1/96 : 1 ind. dans la ravine de Cascade Victoire.

AGAME ARLEQUIN Calotes versicolor Anglais : Agama Lizard.

Cet agame, originaire de l'Inde, a été introduit de Maurice en 1990 (Comm. pers. R.Bour).

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)

14/1/96 : 2 gros ind. au sommet de la falaise de Quatre-vents, 341 mètres (13h10)17/1/96 : 1 ind. à Pointe la Gueule (10h00)

1 ind. à la Baie Diamant (10h30)2 ind. dans la mangrove de la Baie Malgache (11h20)3 ind. écrasés et 2 vivants, entre la Baie du nord et la pointe Nicolas (11H35)

20/1/96 : 2 ind. au sommet du mont Plate (12h10)23/1/96 : 3 ind. sur la plage de Graviers (10h15)24/1/96 : 3 ind. sur le grillage de l'aéroport de Plaine Corail (16h15)

LÉZARD GRIS Hemidactylus frenatus Français : Hémidactyle des maisons. Anglais : House Gecko.

Espèce introduite, généralement dans les maisons ou dans les fissures des rochers.12/1/96 : 3 ind. dans la chambre d'hôtel "L'empereur" de Port Mathurin (22h15)20/1/96 : 8 ind. sous une varangue dont un se promenant sur un autel religieux au "Sun-Shine" de Port Mathurin(21h30)24/1/96 : 3 ind. sur le grillage de l'aéroport de Plaine Corail (19h20)

GECKO NOCTURNE Lepidodactylus lugubris Anglais : Night Gecko.

Espèce indigène se rencontrant sous les écorces des arbres,entre les feuilles de Pandanus ou dans les fissures derochers.14/1/96 : 1 ind. dans la réserve de Cascade St Louis dans un Pandanus (10h00)15/1/96 : 4 ind. à la cascade Pigeon (12h35)22/1/96 : + de 30 ind. sur l'Ile Frégate (19h15)

COULEUVRE AVEUGLE Rhamphotyphlops braminusAnglais : Blind-snake. Petite espèce de couleuvre de terre ressemblant à un ver de terre brun rouge. 14/1/96 : 1 ind. sous les feuilles d’un Vacoa dans la réserve de Cascade St Louis.

Recherches sur quelques espèces disparues

PÉTREL DE BARAU Pterodroma baraui Anglais : Barau's Petrel.

Oiseau endémique de La Réunion trouvé une seule fois nicheurà Rodrigues en mars 1974 (Cheke, 1974). Le 14/1/96,nous avons recherché, avec Christophe Thébaud, des terriers dans la falaise de Quatre-vents (13h10/15h00)

LÉZARD VERT DES HAUTS Phelsuma gigasAnglais : Rodrigues Day Gecko.

Espèce de gecko géant disparue qui était endémique de Rodrigues. Le 22/1/96, nous avons recherché des indices deprésence, sans succès, sur l'île Frégate où le dernier individu aurait été collecté en 1910.

Quelques informations collectées sur les espèces migratrices

Albatros à cape blanche Diomedea cauta (Shy Albatross). Un individu a été capturé et photographié en août 95.

Faucon concoloreFalco concolor (Sooty Falcon). D'après un météo de l'aéroport, un individua été capturé l'annéedernière sur l'aéroport et ramené à Maurice.

Propositions de conservation

Ce voyage de 12 jours à l'île Rodrigues a permis de dresser un inventaire rapide des effectifs des différentes espècesd'oiseaux. Pour certaines espèces, des conseils pratiquesde gestion permettraient d'améliorer leur nidification oumêmepour d'autres, leur installation.

Puffin du Pacifique- Éviter l’installation humaine sur l’île Frégate, vierge de toute habitation.- Capture urgente du chat haret sur l’île Frégate

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Liste commentée des oiseaux et de quelques vertébrés observés à l’île Rodrigues du 12 au 24 janvier 1996. K. Abhaya & J.M. Probst

- Proposition de mise en Réserve naturelle entre Gravier et Pointe Coton.

Sterne de dougallRecherche de cette espèce dans les colonies d'oiseaux marins déjà installés sur l'île aux sables ou sur l’île Coco.

Préconisation pour l’Ile Coco- Clôturer une zone de nidification aux touristes ce qui éviterait le dérangement des couples nicheurs et le piétinement(les deux grillages en place ne sont pas reliés)- Créer un sentier botanique et d'observation avec l’obligation de ne pas le quitter (si possible accompagné d'un guide).- Planter des arbres indigènes à grosses branches pour les Goélettes (type Gastonia).- Installation d'un ou plusieurs affûts pour observer la nidification des oiseaux marins sans les déranger.

Préconisation pour l’Ile aux sables - En interdire totalement l'entrée aux touristes (protection totale)- Lancer un programme de replantation d'espèces végétales indigènes et endémiques et éliminer petit à petit les espècesintroduites (peut-être en relation avec la pépinière de la Maison forestière de Solitude).

Remerciements

Pour avoir contribué à la parution de cet article, nous remercions ici la collaboration d’Estenie Tolbize, SylvioPerrine, Shanta Sooprayen et Noël Allas.

Bibliographie

ABHAYA, K. 1995. Un patrimoine à préserver : nos espèces d’oiseaux nicheurs endémiques les plus rares desMascareignes. Bull. Phaethon, 1 : 35-43.

DE VIVES, Y-M. 1995. Rapport sur l'île Rodrigues. Rapport interne Muséum d'Histoire Naturelle de Saint Denis.

JONES, C.G. & HARTLEY, J. 1995. A conservation project on Mauritius and Rodrigues : an overview andbibliography. MWAF, 1-8.

PROBST, J-M. 1996. Recherche d’indices de présence du Pétrel de BarauPterodroma baraui à l’île Rodrigues du 12au 24 janvier 1996. Bull. Phaethon, 3 : 36-38.

STAUB, F. 1973. Birds of Rodriguez Island. Proc. Roy. Soc. Arts. Sci. Mauritius, 4 (1) : 17-59.

STAUB, F. 1973. Oiseaux de l'île Maurice et de Rodriguez, Mauritius Printing Company Limited. Port Louis.

Enfin, un contact a été pris avec le Journal Le Rodriguais pour lancer une rubrique sur la faune de Rodrigues. Il n'existepas de guide d'identification de la faune locale et les Rodriguais connaissent de moins en moins leur patrimoine naturel.Ce journal ayant une très grande audience, une revue systématique de la faune de l'île sera présentée prochainementsous forme monographie accompagné d'une photographie de chaque espèce.

Pour avoir contribué à la parution de ces articles, je remercie ici Estenie Tolbize, Sylvio Perrine, Shanta Sooprayen etNoël Allas, ainsi que Rémy Basque et Laurent Rivalz Chevreau de Montléhu pour leurs photographies.

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Une revue des ibis de l’Océan Indien proches cousins de notre Solitaire de Bourbon

Threskiornis solitarius (Sélys-Longchamps, 1848)

Jean-Michel Probst

Threskiornis solitarius Illustration : J-M. Probst

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Une revue des ibis de l’Océan Indien, proches cousins de notre Solitaire de Bourbon Threskiornis solitarius (Sélys-Longchamps, 1848) Probst, J-M.

Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 35-36.

Une revue des ibis de l’Océan Indien proches cousins de notre Solitaire de Bourbon

Threskiornis solitarius (Sélys-Longchamps, 1848)

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex

Notre Solitaire de BourbonThreskiornis solitariusappartient à la Famille des Threskiornithidae qui abriteaujourd’hui 13 genres, 32 espèces et 47 taxons. Elle est ellemême divisée en deux sous-familles : les Threskiornithinae,qui comprennent 26 espèces actuelles d’ibis et les Plataleinae qui comprennent 6 espèces de spatules (Del Hoyo, Elliot& Sargatal, 1992). Ces oiseaux d’eau sont généralement répartis dans la zone tropicale et tempérée. Les espèces d’ibisprésentes dans les îles de l’Océan Indien sont au nombre de quatre. Elles comprennent 3 GenresThreskiornis(2espèces), Plegadis (1 espèce) etLophotibis (1 espèce) : l’Ibis sacréT. aethiopicus, l’Ibis à tête noire T.melanocephalus, l’Ibis falcinelle Plegadis falcinellus, l’Ibis huppéLophotibis cristata. L’Ibis de Bourbon a récemmentété décritBorbonibis latipes(Mourer-Chauviré & Moutou, 1987) puis, à la suite d’une révision des manuscrits ancienset de la découverte de la mandibule inférieure d’un bec (Probst, 1995), T. solitarius (Sélys-Longchamps, 1848)(Mourer-Chauviré, Bour & Ribes, 1995). À La Réunion, cette découverte met à mal l’hypothèse qu’un Dodo aitréellement existé sur l’île. Aujourd’hui, seul le Solitaire de l’ordre des Ciconiiformes (et non pas des Columbiformescomme le Dodo ou le Solitaire de Rodrigues) est accepté. Si l’on tient compte des découvertes ostéologiques et desdescriptions anciennes, il serait donc un proche parent possible des deux espèces du même Genre décritesprécédemment ou encore de deux autres taxons dont une frangede population peut également se rencontrer sur lesrivages australiens de l’Océan Indien : l’Ibis à cou noirT. molucca, l’Ibis d’Australie T. spinicollis. Malheureusementaucune peinture de cet ibis n’est connue et des 13 témoignages anciens, seuls cinq décrivent le plumage de l’oiseau,mais restent peu descriptifs et contradictoires. Tatton, 1613 : « ses plumes sont blanches » ; Abbé Carré, 1667 :« Labeauté de son plumage fait plaisir à voir. C'est une couleur changeante qui tire sur le jaune » ; Mellet, 1671« labeauté de leur plumage est fort curieuse par la diversité de couleurs éclatantes qui brillent sur les ailes et autour deleur col » ; Dubois, 1671« et ont le plumage blanc, noir à l'extrémité des ailes et de la queue. À la queue, il y a desplumes approchant celles de l'autruche. Ils ont le cou long et le bec fait comme celui des bécasses1 ». Feuilley, 1704« de couleur gris et blanc ». Suivant ces témoignages, le Solitaire serait soit blanc etnoir, soit jaune, soit gris et blancsoit de diverses couleurs éclatantes. On serait tenté de se demander si tous ces témoignages désignent bien le mêmeoiseau (Louisin, 1996).

Présentation des Threskiornis des rivages de l’Océan Indien

Ibis sacré T. aethiopicus Latham, 1790. Distribué dans l'Océan Indien :T. a. bernieri (Bonaparte, 1855) –Madagascar ;T. a. abbotti (Ridgway, 1893) - Aldabra. Longueur : 65-89 cm. Avec son plumage blanc et noir àl’extrémité des ailes et la queue, les plumes “d’autruche” qui correspond parfaitement au témoignage de Dubois, avecson occurrence à Madagascar et à Aldabra, c’est à la fois la forme la plus proche et la plus plausible de notre Solitaire.En outre, cet ibis effectue parfois des migrations de plus de800 kilomètres. On peut alors supposer que des individusdéroutés par un phénomène météorologique aient pu, il y a desmilliers d’années atteindre, par hasard, les côtes de LaRéunion.

Ibis à tête noire T. melanocephalus Latham, 1790. Distribué dans l'Océan Indien : espèce monotypique présente auSri Lanka. Longueur : 65-76 cm. Avec un plumage blanc et gris,cette espèce pourrait se rapprocher du témoignage deFeuilley et pourrait être un proche cousin de notre ibis disparu. Il est toutefois considéré comme sédentaire.

Ibis à cou noir T. mollucca Cuvier,1829. Distribué dans l'Océan Indien :T. m. pygmaeus (Mayr, 1931) – Ouest del’Australie. Longueur : 63-76 cm. Comme les deux espèces précédentes, la similitude du plumage blanc et noir indiqueune parenté plausible avec notre Threskiornis. Comme l’espèce précédente, il est généralement considéré commesédentaire.

1 “le bec fait comme celui des bécasses” ne doit pas surprendrele lecteur. En effet, à l’époque, certains ibis ont été décritspremièrement comme des bécassesScolopax(3 espèces d’ibis) par de très grands taxinomistes (Boddaert, Linné) voir comme deshuppes Upupa ou des courlis Numenius.

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Ibis d’Australie T. spinicollis Jameson, 1835. Distribué dans l'Océan Indien : espèce monotypique présente dansl’Ouest australien. Longueur : 59-76 cm. Le plumage de cetteespèce est brun noir avec des reflets cuivrés, sans plumes“d’autruche”, seules les parties ventrales sont blanches.Il ne s’agirait donc pas de l’espèce originelle. Toutefois,àl’instar de l’Ibis sacré, cette espèce australienne effectue également des mouvements migratoires qui auraient pul’emporter jusque dans notre île. Ce plumage correspondrait au témoignage de Mellet.

ConclusionDes 4 espèces actuelles du GenreThreskiornis,l’Ibis sacré semble le plus proche de notre Solitaire. Du point de vue

biogéographique et comportemental, il est intéressant de noter que des 3 autres Ciconiiformes qu’a abrités La Réunion,tous sans exception, proviennent de la zone afro-malgache et tous également peuvent nicher en colonies mixtes ou pourle moins à proximité les uns des autres. Notre Solitaire serait-il une exception ? Dans un avenir proche, il seraitintéressant d’effectuer des analyses ADN sur les ossementsdu Solitaire et de les comparer aux 3 sous-espèces de l’Ibissacré2.

BibliographieDEL HOYO, J. ; ELLIOT, A. and SARGATAL, J. 1992. Handbook of the the birds of the world. Vol. 1. Ostrich to

Ducks. ICPB/Lynx Production, Barcelona, 1-696.

LOUISIN, J-M. 1996. L’ibis falcinellePlegadis falcinellusest-il l’ibis décrit par Mellet en 1671 ? Bull. Phaethon, 3 :56.

MOURER-CHAUVIRE, C. et MOUTOU, F. 1987. Découverte d'une forme récemment éteinte d'Ibis endémiqueinsulaire de l'île de La Réunion : Borbonibis latipes nov. gen., nov. sp. C. R. Acad. Sci. Paris, 2 (305) : 419-423.

MOURER-CHAUVIRE, C. ; BOUR, R. et RIBES, S. 1995. Was the Solitaire of Réunion an ibis ? Nature, vol. 373,n°6515 : 568.

MOURER-CHAUVIRÉ, C. ; BOUR, R. ; et RIBES, S. 1995. Positionsystématique du Solitaire de La Réunion :nouvelle interprétation basée sur les restes fossiles et les récits des anciens voyageurs. C. R. Acad. Sci. Paris, 320(2a) : 1125-1131.

PROBST, J-M. 1995. Découverte d’un bec appartenant au Solitaire de Bourbon ? Bull. Phaethon, 1 : 44-45.

SÉLYS-LONGCHAMPS, E. de, 1848. Résumé concernant les Oiseaux brévipennes mentionnés dans l’ouvrage deStrickland sur le Dodo. Revue zoologique, 292-295.

2 Si notre Solitaire était une sous-espèce de l’Ibis sacré, soit T. a. solitarius,il devrait s’appeler plutôt « Ibis sacré de La Réunion ».Cela éviterait la confusion avec les Solitaires « vrais », des passereaux tropicaux qui sont représentés par 13 espècesactuelles de lafamille des Turdidae.

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Étude sur la biologie de la reproduction et nouvelles données, surl'Échenilleur de La Réunion

Coracina newtoni

Jean-Michel Probst

Tuit-tuit, Coracina newtoni (mâle) Photo : T. Duval

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Étude sur la biologie de la reproduction et nouvelles données sur l'Échenilleur de La Réunion Coracina newtoni J-M. Probst

Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 37-43.

Étude sur la biologie de la reproduction et nouvelles données, surl'Échenilleur de La Réunion

Coracina newtoni

Jean-Michel Probst*

* Nature & Patrimoine, BP 279, 97827 Le Port Cedex

INTRODUCTION

Il y a trois millions d'années, depuis l'émergence de l'île de La Réunion à la surface de l'océan, les bouleversementsécologiques n'ont cessé de se répéter. Le relief, particulièrement découpé, les cratères volcaniques, les cirquesd'effondrements, les profondes ravines sont autant de témoins d'un "vie" géologique mouvementée. Les coulées de lavedu Piton de la Fournaise, volcan toujours actif au sud de l'île, s'écoulent parfois, comme pour nous le rappeler.Intimement liées au substrat minéral, les communautés végétales et animales ne sont pas une entité fixe. Lesexpansions, les régressions et les phénomènes de spéciation des espèces qui constituent les systèmes insulaires ontdonné naissance à une biodiversité riche en espèces endémiques. En perpétuel changement, les populations de certainesespèces stagnent, d'autres augmentent ou diminuent, voire d'éteignent.

Depuis la colonisation humaine, l'île de la Réunion connaît un formidable bouleversement écologique. Plus de 30espèces ont disparu et, dans le même temps, plus de 5 000 espèces de plantes introduites et plusieurs dizaines d'animauxintroduits tentent d'étendre leur population circonscrite pour la plupart dans les Bas de l'île. Il s'en suit unappauvrissement écologique croissant et toutes les espèces autochtones survivantes, patrimoine biologique unique, ontdes populations en diminution. Les oiseaux n'échappent pas à cette transformation générale. Une vingtaine d'oiseaux,dont une douzaine d'espèces endémiques, a disparu tandis que 20 autres, introduits, se sont naturalisés. La plupart desoiseaux des Bas ont disparu, tandis que les espèces forestières, avec le recul de la forêt, ne se sont pas repliées dans lesHauts, mais subsistent tant bien que mal dans les zones épargnées.

Le cas de l'échenilleur de La Réunion ou "Tuit-tuit" Coracina newtoni illustre bien cette tendance. Comme l'espèceproche mauricienne C. typica dont la régression est mieux documentée, il a été décrit, dès le premier temps de lacolonisation, sous le nom d'une grive (Dubois, 1672). À cette époque, il devait habiter la plupart des forêts de l'île. Lesdernières mentions datant d'une cinquantaine d'années le signalaient au-dessus de Saint Philippe, de Saint-Benoît etdans la forêt du volcan. Aujourd'hui, bien que le secteur forestier représente une large partie des hauts de l'île de LaRéunion, cette espèce est circonscrite uniquement dans un secteur de forêt indigène au Nord de l'île, sur une surface de16 km2. Ainsi, il ne suffit pas forcément d'avoir des individus mâles et femelles pour observer un accroissement de lapopulation. Les mécanismes selon lesquels une espèce voit sa population augmenter ou diminuer restent complexes, laqualité du milieu, les ressources alimentaires semblent être d'une importance capitale pour la plupart des espècesendémiques à fortiori insulaires.

II - POSITION DU PROBLEME

L'Échenilleur de la Réunion ou "Tuit-tuit" Coracina newtoni est un des passereaux forestiers endémiques les plusrares du monde. L'estimation de sa population entre 120 et 150 couples semble stable depuis une vingtaine d'années(Cheke, 1976, 1987 ; Attié, 1993,; Probst, 1993). Cependant, malgré une extension nouvelle du territoire et unaccroissement du nombre des chanteurs répertoriés, de nombreuses questions se posent quant à sa survie :

Comment expliquer sa répartition sur seulement 16 km2 alors qu'il reste d'autres forestiers plus vastes etapparemment similaires ?

Est-ce que la stabilité des effectifs laisse présager une population acculée dans une aire marginale ?

Est-ce que l'Échenilleur de La Réunion sélectionne un type de forêt particulier et il y a-t-il des forêts qui puissentencore l'accueillir ?

Quelle est sa dynamique de population ? Quels sont les facteurs limitant ?

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Bulletin Phaethon – Volume 5 (1997)

De nombreuses questions restent actuellement sans réponses satisfaisantes et demandent un suivi de la populationsur plusieurs années ? Après les nouvelles données sur l'estimation de la population et la répartition de l'espèce, il étaitsouhaitable de s'intéresser à la biologie de la reproduction de cette espèce. En effet, pour tenter de découvrir les facteurslimitant qui agissent manifestement sur l'Échenilleur, la compréhension de son cycle de reproduction, maillon essentieldans la survie d'une population, est une première étape indispensable permettant d'orienter les recherches futures en vuede sa conservation.

Cette étude ornithologique porte donc essentiellement sur la période de nidification de l'Échenilleur de La Réunionet sur son habitat, facteur écologique déterminant en partie le succès reproducteur.

L'objectif principal de l'étude à mener est de cerner, au niveau de la reproduction, le (ou les) processus selon lequel(lesquels) la population de Coracina newtoni stagne et ne colonise pas les secteurs de forêts en dessous de 1 300 mètresou les forêts similaires de part et d'autres de sa zone de répartition actuelle.

En d'autres termes, cela revient à se demander si le succès reproducteur de Coracina newtoni est tout juste suffisantpour maintenir l'espèce ou s'il serait capable de recoloniser tout seul les secteurs de forêts limitrophes comme onl'observe actuellement à Maurice avec C. typica. En l'absence d'une dynamique de population forte, quels seraient lesfacteurs qui permettraient de la favoriser ? ou encore, comment obtenir une population source capable de s'étendre et decoloniser des territoires potentiels ?

III - L'ESPECE ET LES FAITS

III - 1 . Présentation succincte de l'Échenilleur de La RéunionOiseau forestier insectivore de la famille des Campéphagidés, l'Échenilleur de La Réunion, de la taille d'un Merle,

mesure 20 cm de long. Il s'agit d'un des plus petits représentants des Coracina. Contrairement aux espèces africaines et àl'espèce malgache, le dimorphisme sexuel est prononcé et se rapproche des formes indo-australiennes. Sa silhouettemassive et son habitude à se déplacer par petits bonds renforcent son allure "lourde", ce qui a peut-être valu d'êtrebaptisé d'un nom créole peu glorieux : "oiseau couillon". Ses déplacements dans le couvert végétal sont assez prochesdes gros Gobe-mouches (Delacourt & Jabouille, 1931).

III - 2 . La famille des Échenilleurs et quelques représentants proches de Coracina newtoniLa famille des Échenilleurs regroupe des oiseaux forestiers d'apparences similaires, mais de tailles et de colorations

très variables. Elle contient 6 genres actuels (Coracina, Campochaega, Pericrocotus, Hemipus), 83 espèces. Les pluspetites proviennent du genre Hemipus (Hemipus hirundinaceus 13 cm) tandis que les plus grandes, du genre du genreCoracina (Coracina maxima 48 cm).

Les colorations sont parfois éclatantes (jaune vif, orange, bleu,…), mais le plus souvent grises ou brunes unies pourles mâles et grises brunes striées chez les femelles. Ce sont des oiseaux de constituion robuste, avec des ailes arrondies,une queue généralement courte (une seule espèce présente une forme à longue queue : Coracina longicauda). Le bec estsouvent large à la base et la mandibule supérieure est terminée par un crochet. La plupart des espèces tropicales ont lebec plus robuste et adapté à la capture des gros insectes, des reptiles. Les ailes possèdent des rémiges primaires aiguësde taille moyenne. La queue de la plupart des espèces est généralement longue et étagée. Les pattes sont petites etterminées par des doigts adaptés aux perchoirs ou au déplacements au sol.

Comme la plupart des échenilleurs, les espèces continentales fréquentent généralement les forêts ouvertes, maisaussi les parcs et les jardins jusqu'au milieu des villes. Les espèces endémiques insulaires sont généralement retreintesaux zones de forêts indigènes. Ainsi dans les Philippines, deux sous-espèces de Coracina endémiques se sont éteintes :Coracina striata cebuensis (Ogilvie-Grant, 1896) et Coracina coerulescens altera (Ramsay, 1881) (Dupont, 1971).Pour la plupart des espèces, leur régime alimentaire est essentiellement constitué d'insectes d'araignées, de fruits etparfois de petits reptiles. Les Campéphagidae sont répartis dans la zone tropicale, le berceau du genre Coracina étantdans les régions des Philippines, Borné et la Nouvelle-Guinée.

III - 3 . L'origine de l'espèceSur les 49 espèces de Coracina de la famille des Campéphagidés, l'Échenilleur de La Réunion C. newtoni et

l'Échenilleur mauricien C. typica, forment tout deux une super espèce. De par leur morphologie et leur plumage ils serattachent davantage aux espèces de la Région indo-australiennes qu'à celles de la région afro-malgache 1. En effet, enAfrique comme à Madagascar, le dimorphisme sexuel n'est que peu prononcé et la femelle est souvent la réplique plus

1 Le chant de l'espèce malgache est également très différents des deux Coracina des îles Mascareignes (comm. pers. Antony Cheke)

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Étude sur la biologie de la reproduction et nouvelles données sur l'Échenilleur de La Réunion Coracina newtoni J-M. Probst

pâle du plumage du mâle. Certaines espèces de la région indo-australiennes ont des plumages approchant beaucoupceux des deux Coracina des Mascareignes :

Coracina javensis - BaliCoracina nivaehollandiae - de l'Inde à l'AustralieCoracina tenuirostris - AustralieCoracina schisticeps - Nouvelle GuinéeCoracina fimbriata - Bornéo

Sans analyse précise d'ADN, il est difficile d'attribuer la descendance de Coracina newtoni par rapport à telle outelle espèce. Toutefois, nous pouvons émettre l'hypothèse que, de même que l'ancêtre du Papangue Circus maillardi etde notre regretté Solitaire Treskiornis solitarius, auraient vraisemblablement leur ancêtre originaire de l'Australie(Mourer & Al., 1995, 19956), il est possible que notre Coracina provienne également d'une espèce indo-australienne.

III – 4. Site d’étudeSituée dans le Nord de l’île de La Réunion, l’aire de répartition connue du Tuit-tuit s’étend sur deux plateaux (la

Plaine d’Affouches et la Plaine des Chicots) qui sont séparés par une profonde ravine (la Rivière St Denis). Tous lesterritoires connus (chants des mâles répertoriés sur une carte au 1/25 000ème), sont rassemblés sur une petite superficiede moins de 16 km2. Ils comprennent les deux plateaux cités plus haut ainsi que les zones limitrophes suivantes : leCirque de Dos d’Ane, les Hauts de la Grande Montagne, les remparts de Mafate et ceux de la Rivière des Pluies.

Nous avons étudié le Tuit-tuit dans la zone où il paraît le plus abondant : le sentier de la Plaine des Chicots, duParking de Mamode Camp jusqu'au plateau de Roche Écrite. Ce secteur traverse une forêt peuplée essentiellementd'espèces ligneuses indigènes sur un gradient altitudinal de 1 100 à 1 800 mètres d’altitude. En dehors de la période denidification, il est possible de rencontrer des Échenilleurs tout au long de cet axe, en revanche, du mois de septembre àla fin février, la population nicheuse se rassemble entre 1 300 et 1 800 mètres.

III - 5 . Le chant de l'Échenilleur de La RéunionLes manifestations vocales du Tuit-tuit ont déjà fait l'objet de quelques descriptions (Horne, 1987 ; Attié, 1991).

Puisque les différences entre les espèces afro-malgaches ont bien été établies, nous ne développerons ici que lesnouvelles données sur les relation entre le chant et la période de nidification.

De la fin août à la mi-janvier, les chants territoriaux des mâles peuvent être nombreux et parfois très variés. Pendantla durée de cette étude, nous avons répertorié en un seul jour jusqu'à 16 individus chanteurs (le 2/10/95) et 12 individus(le 23/12/95). Ces contacts auditifs sont entendus principalement le matin et en fin d'après-midi. Toutefois,contrairement à la plupart des autres oiseaux forestiers de la Plaine des Chicots, les manifestations vocales del'Échenilleur de La Réunion ne sont pas constantes. Il arrive parfois de n'entendre qu'un seul chant au cours de toute unejournée sur le terrain.

Le 17/11/95 et le 20/11/95, nous avons entendu, avec Pierre-Yves Grillet, un chant particulier, jamais décritauparavant. Ce chant est très sonore et émis par la femelle juste avant la copulation. Il s'agit d'une suite de deux ou troistrilles continues en "kuièluièkuièkuiè" qui peuvent se prolonger sans discontinuer pendant plus de 90 secondes. Ladurée totale de cette parade, où le mâle tourne autour de la femelle, est de 2 à 4 minutes. L'écoute de ce chant estd'autant plus intéressante qu'elle correspond à trois informations capitales sur la nidification :

la fin de l'édification du nidla position du nid (approximativement dans un rayon de 25 mètres)et la date de la copulation.

En dehors de la période de nidification, le 7/5/95 et le 8/6/95, nous avions déjà entendu des bribes de ce chant auxabords immédiats d'anciens nids. Le mâle et la femelle sont alors très actifs autour du nid et passent plusieurs fois surcet ancien site de nidification avec empressement en faisant vibrer leurs ailes en émettant divers cris à peine audibles.

III - 6 . La répartition géographique de la populationDans la Plaine des Chicots, l'Échenilleur ne semble pas réparti au hasard. Au moment de la nidification, si l'on

étudie la structure et la composition de la forêt au niveau de chaque strate, il semble éviter à la fois les zones de sous-bois fortement envahies et celles sans couverture arborée conséquente. Il ne reste donc que deux types de forêts biendistinctes :

la forêt de bois de couleurs peu envahie (1 350 - 1 600 m)la tamarinaie (1 600 - 1 800 m)

Au niveau cartographique, la zone de l'Échenilleur semble correspondre à ces deux types de forêt. Une analyse dupeuplement végétal est actuellement en cours pour valider cette hypothèse.

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Bulletin Phaethon – Volume 5 (1997)

III - 7 . Les mouvements saisonniersDès que les jeunes quittent le nid, soit une quinzaine de jours après l'éclosion, les parents les entraînent avec eux en

les déplaçant progressivement de plus en plus loin du site de nidification. Sans qu'il soit absolument certain qu'il s'agissede la même espèce (aucun Échenilleur ne porte de bague colorée) deux juvéniles toujours nourris par les parents sontremarqués autour d'un nid 34 jours après l'envol. Les nourrissages de jeunes semblent cesser à la mi-mars. C'estégalement à partir de cette période, que des Échenilleurs sont observés tout autour de leur zone habituelle denidification. Pendant les cinq mois suivant, il est parfois possible de rencontrer un couple dans les buissons de Philippiamontana à la Roche Écrite, sur le sentier de Dos D'Âne ou sur celui de la Plaine des Chicots à 1 000 mètres d'altitude.Pendant l'hiver austral, il est assez curieux de constater qu'il prospecte ces milieux plus pauvres en insectes et qu'il n'yreste pas pour nicher la saison suivante.

IV - Méthodes employées

Suivi de la populationNous avons cherché une méthodologie permettant un suivi annuel de la répartition de ses territoires. Dans un

premier temps, nous avons préalablement testé, au moment de la nidification et dans une zone où il a été observérégulièrement, la durée moyenne d'une écoute permettant de répertorier sa présence avec le système de la repasse. Outrela date et le site, les principaux paramètres retenus concerneraient le début de l'écoute et le premier contact (visuel ouauditif) d'un individu. Dans un deuxième temps, pour affiner les limites cartographiques de son territoire, des stationsd'écoute ont été réparties le long des sentiers et prolongées jusque dans les secteurs limitrophes. Distante de 250 mètreschacune, ces stations ont été matérialisées par un cercle blanc portant le n° de la station en noir sur les troncs ou lesrochers. Nous avons ensuite utilisé et adapté la méthode des points d'écoute (Blondel, Ferry & Frochot, 1973) en notantle nombre de manifestations vocales de l'Échenilleur. Les données de terrain ont été traitées après chaque sortie sur dumatériel informatique.

Recherche de l'Échenilleur dans d'autres secteurs forestiersPresque chaque année, un touriste, un chasseur ou un promeneur aurait entendu ou observé un Échenilleur dans une

zone forestière en dehors de la zone connue. Une liste de ces sites a été dressée en précisant la date et l'observateur.

Quadras d'étudeLa forêt de la Plaine des Chicots est la zone qui contient le plus d'Échenilleurs. Elle présente l'avantage d'être

traversé par le sentier de Roche Écrite. Le long d'un gradient altitudinal qui traverse les quatre formations végétales de 1200 à 2 270 mètres. Pour affiner nos connaissances sur la densité de l'espèce, nous avons étudié deux quadras de 1 X 1km entre 1 300 et 1 800 mètres d'altitude du PK2 jusqu'au gîte de la Plaine des Chicots. À chaque sortie, la position desoiseaux chanteurs est systématiquement noté sur une carte.

IV - Résultats

Suivi de la populationLe temps minimum à rester dans un lieu pour entendre le premier chant d'un Échenilleur a été testé 100 fois dans

plusieurs zones contenant cette espèce. Seuls les mâles se sont manifestés à 98 % et en couple à 2 %. La période la plusfavorable se situe à partir du mois de novembre jusqu'à la fin du mois de janvier. Les chants débutent de 5h20 à 10h30et reprennent en fin d'après-midi de 17h00 à 18h30. Pendant ces périodes d'écoute privilégiée, la durée moyenne pourobtenir un premier contact est de 17 minutes, mais le contact le plus long a été enregistré après 2h20.

Pour le suivi de la répartition connue et la recherche de l'Échenilleur dans d'autres forêts potentielles, nous avonsretenu la période de nidification la plus favorable, en matinée de 5h30 à 10h00 et une durée minimum de 2h30 avant deconclure à l'absence théorique de l'espèce dans le point d'écoute concerné.

68 stations d'écoute ont été réparties le long des sentiers des massifs forestiers de la Plaine des Chicots (35), laPlaine d'Affouches (16), la Plaine des Fougères (4), la Roche Écrite (4), le cirque de Mafate (2), Dos D'Âne (2), et lespentes de la Grande Montagne (5). Un complément de 43 stations sont réparties dans d'autres massifs forestierspotentiels où l'espèce aurait été vue ou entendue il y a moins de 50 ans par des touristes ou des réunionnais. Ces stationssont visitées tout au long de l'année de 1991 à 1996.

L'Échenilleur est répertorié dans 53 stations et deux zones de nidification nouvelles ont permis d'inventorier 12territoires supplémentaires : Dos D'Âne (3) et Grande Montagne (9). Pendant la saison des nids, l'Échenilleur estcontacté entre les altitudes 1 200 et 1 850 mètres, nous avons estimé son territoire actuel à 16 km2. (C.F. carte). Le restede l'année, de mars à mi-août, les manifestations vocales sont, en général, trois fois moins fréquentes. Il arrive parfoisde ne pas entendre un Échenilleur durant tout une journée. Pendant cette même période, un faible mouvement saisonnierest observé dans 5 stations (1 100 m à 1 900 m).

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Étude sur la biologie de la reproduction et nouvelles données sur l'Échenilleur de La Réunion Coracina newtoni J-M. Probst

Recherche de l'Échenilleur dans d'autres secteurs forestiersDe temps à autres, des observateurs de passage, des promeneurs et des forestiers signalent l'Échenilleur dans d'autres

forêts de l'île plus ou moins éloignées de sa répartition connue. Depuis 1950, il aurait été noté dans 15 sites : Hauts deSaint Leu (1950), Forêt des Bénares (1950), Forêt de Prévallée ( 1995), Plaine des Fougères (11/4/1987), Ilet Ronde dela Rivière des Pluies (1989 - 1990), Forêt de la Plaine des Lianes (1990), Forêt de Takamaka, 11/1990), Forêt duCratère (1956, 1991), Forêt de Bois Blanc (1980), Cascade Chaudron (6/1988), Forêt de la Roche merveilleuse à Cilaos(1991), Rivière du Mât à Salazie (13/10/1989), Ilet à Bourse à Mafate (6/10/1987), Forêt du fond de la Rivière de l'Est(1960 - 1970), Forêt de Saint Philippe (1994). Toutes ces forêts sont en cours d'étude. À ce jour, deux à quatre pointsd'écoute ont été réalisés dans la Forêt de la Plaine des Fougères, de Takamaka, des fonds de la Rivière de l'Est, de BoisBlanc, du Massif du Cratère, de la Plaine des Lianes, dans les Hauts des Avirons et de Saint Philippe. Au cours de cesprospections aucun Échenilleur n'a été répertorié. Ainsi, jusqu'à preuve du contraire et en attendant la fin de ces écoutes,même si certaines forêts paraissent particulièrement accueillantes pour cette espèce, il ne semble pas ou plus lesoccuper.

Quadras d'étudeCes deux quadras sont parcourus 41 fois. La prospection principale est entreprise le long des sentiers de Roche

Écrite, par le village du Brûlé de Saint Denis et par le sentier du Piton Bois de Nèfles, mais aussi par de nombreux"sentiers bracos" de la Plaine des Chicots.

Dans le quadra n°1, 10 (ç-12) territoires sont répertoriés. On peut noter que par rapport aux résultats précédents, il yen a deux fois plus. À la Plaine des Chicots, la forêt de Bois de couleurs qui correspond à ce type de quadra, représente4,5 km2. Dans le quadra n°2, 7 (6 - 8) territoires sont retenus. La zone du quadra 2 correspond à la Tamarinaie et couvreenviron 4 km2.

Au moment de la nidification, si chaque secteur est uniforme, il y aurait donc 50 territoires dans le secteur de "bassealtitude" et 28 dans la partie la plus haute de sa distribution. Cette estimation de 78 individus pour la Plaine des Chicotsdoit pourtant être corrigée. En effet, sans qu'il soit possible de démontrer rigoureusement notre hypothèse 2, nouspouvons tout de même avancer ici une inquiétude sur nos comptages et sur ceux réalisés avant nous. Nous avons repéré,dans le secteur sud du quadra 2 où les oiseaux sont plus facilement observés, deux individus subadultes nonreproducteurs, mais qui étaient tout de même cantonnés. Un individu subadulte avec un plumage particulièrementcaractéristique avait des manifestations vocales particulièrement bruyantes. Il a été suivi plusieurs fois entre deuxterritoires de couples établis. Son territoire était une mince bande étirée sur plus d'un km de longueur, suivantapproximativement l'axe d'une petite ravine descendant vers la Rivière Saint Denis. Cette observation, si elle devait seconfirmer par le baguage, indiquerait à la fois que le nombre de chanteurs cantonnés ne signifie pas obligatoirement lescouples reproducteurs, mais aussi que la pression des reproducteurs est peut-être trop faible en laissant ainsi des placesvides pour l'installation de non-reproducteurs.

V - L'HABITAT

La forêt de la Plaine des Chicots est décrite par Cadet. Elle est, dans le secteur, appelée Végétation hygrophile demoyenne altitude ou forêt de "Bois d couleurs". Elle se poursuit en altitude par deux formations végétales biendistinctes La Tamarinaie et la Végétation éricoïde de haute altitude. Entre 1 000 et 1 600 mètres, la forêt de "Bois decouleurs de hauts" est principalement composée d'arbres de 10 à 15 mètres de haut : le Bois maigre Nuxia verticilata, leTan rouge Weinmannia tinctoria, le Change écorce Aphloia theiformis, les Mahots Dombeya sp. et les MapousMonimia sp.. Entre 1 600 et 1 800mètres, la tamarinaie est une forêt d'Acacia heterophylla, haute de 15 à 20 mètres quiest par endroits presque mono-spécifique. Quelques essences d'arbres de la forêt de Bois de couleurs s'installent parfoisen bosquets : Bois Patte Poule Euodia borbonica, Calumet Nastus borbonicus, Mahots Dombeya pilosa, … Au-dessusde 1 800 mètres, les formations ériscoïdes sont principalement composées de buissons de Philippia montana et P.arborescens, de Petit tamarin des Hauts Sophora denudata, de Fleur jaune Hypericum lanceolatum.

La plupart des 49 espèces du genre Coracina se rencontrent généralement dans une forêt haute et claire de type"Parc" où l'espace est important (Thiollay, comm. pers.). Autrefois, ce type de forêt devait être largement distribué toutautour de l'île à basse altitude (comm. pers. Dominique Strasberg). Les biotopes témoins de la forêt sèche de bassealtitude des îles des Mascareignes sont aujourd'hui très rares, morcelés et souvent envahis des pestes végétales.Néanmoins, ces sanctuaires les moins dégradés présentent encore une forêt claire ou chaque arbre est espacé l'un del'autre. Ces milieux devaient être beaucoup plus riches en insectes que la Plaine des Chicots (comm. pers. ChristianGuillermet).

2 Dans un quadra, des bagues de couleur apporteraient ici une aide précieuse permettant d'individualiser et de suivre des individus tout en accumulant des données nouvelles sur la dynamique de population de cet oiseau.

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Aujourd'hui, dans le secteur étudié, la distribution de l'Échenilleur de La Réunion traverse quatre milieux que l'onpourrait définir ainsi :

une forêt de "Bois de couleur" envahie de végétaux exotiques (1 000 à 1 300 m),une forêt de "Bois de couleur" peu envahie de végétaux exotiques (1 300 à 1 600 m),une Tamarinaie d'altitude (1 600 à 1 800 m),une formation buissonnante d'altitude (1 800 à 1 900 m).

Dans les prochaines années, il serait intéressant de décrire plus précisément le biotope de nidification del'Échenilleur. Une dizaine de quadras autour des anciens sites de nidification permettrait de dresser un inventaire desplantes indigènes et végétales les plus courantes et les plus utilisées pour la nidification et comme lieu de chasse. Lastructure de la végétation considérée comme un des facteurs les plus importants motivant l'installation d'un oiseau(Ferry, comm. pers.) devra également faire l’objet de descriptions.

VI - LE SUCCES REPRODUCTEUR

VI - 1 . Chronologie de la reproductionLa nidification de l'Échenilleur est principalement concentrée du mois de novembre à la fin janvier. Nous avons

recueilli des données sur treize nids (annexe 3). Parmi ces 13 nids, 5 ont été trouvés en novembre, 2 en décembre et 1 enjanvier. 1 seul a été trouvé en septembre, en octobre et en février. 5 ont été trouvés sur le Tamarin des hauts Acaciaheterophylla entre 7 et 17 mètres, 3 sur le Tan rouge Weinmania tinctoria entre 8 et 15 mètres. Les autres ont ététrouvés sur le Patte Poule Euodia obtusifolia, le Bois maigre Nuxia verticilata, le Change écorce Aphloia theiformis, leBois de pomme Sysygium borbonicum, et le Mahot Dombeya reclinata.

La construction du nid dure quelques jours. Elle est assurée par le mâle et la femelle qui s'implique un peu plus à lafin de la construction. Les matériaux utilisés sont 3 espèces de lichens foliés : le lichen "Barbe de St Antoine", desbrindilles de Philippia montana, brins de mousse et fils d'araignées. Au moment de l'édification du nid, ces matériauxsont recherchés dans un rayon de 50 mètres. Les allers et retours sont espacés d'environ 15 minutes et entrecoupés depériodes de toilettage, de nourrissage et de repos. À la fin de la construction du nid, ces séquences vont se raccourcirjusqu'à quelques minutes et les fils d'araignées sont recherchés, parfois un à un aux environs immédiats ou sur l'arbreutilisé comme support du nid.

La durée de l'incubation et de l'élevage n'est pas connue avec précision. L'observation la plus documentée estpendant la saison de nidification 1993 / 1994 : le 24 octobre, avec Marie et Benoît Winter, nous observons un mâle entrain d'effectuer des transports de matériaux pour le nid. En retournant sur le site 1 en novembre, le nid est trouvé. Nousobservons les deux parents en train de nourrir deux poussins en duvet (âge estimé entre 3 et 4 jours), le 14 novembre.Les poussins se déplacent gauchement sur les branches aux alentours du nid. Ils quittent le nid avant de voler. Le 20/11,ils sont observés dans ces conditions à plus de 30 mètres du nid. Les sauts sont motivés par les becquées des parents etdes déplacements maladroits d'une branche à l'autre sont parfois ponctués d'une chute. Le jeune oiseau grimpe,s'accroche et volette avec de grands efforts pour rejoindre ses parents. Pendant cette période, nous avons observé deuxfois sur quatre, un juvénile de l'année précédente accompagner les parents sans être nourris et sans participer aunourrissage des poussins. Les becquées apportées aux immatures se prolongent à plus d'un mois (34 jours) puisque le 4décembre, sur ce même site, un jeune Échenilleur, nourri par son père, est venu s'installer quelques secondes dans lacoupe du nid.

Observation de l'arrivée et du départ des deux reproducteurs au moment de la dernière consolidation du nid (apports de fils d'araignées) - 20/11/95, quadrat 2 :

arrivée départ sexe1 6h02'07 6h03'16 m2 6h03'20 6h05'04 f3 6h06'16 6h06'25 f4 6h06'29 6h06'40 f5 6h07'00 6h07'48 m6 6h08'43 6h09'17 f7 7h12'48 7h24'31 f8 7h26'07 7h28'09 m9 7h28'09 7h29'10 f10 7h29'57 7h32'02 f

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VI - 2 . Le succès reproducteur

Nous avons pu recueillir des données sur 16 nids. Dans sept cas seulement, nous avons pu observer un minimum de2 jeunes à l'envol (dont un avec 3 jeunes). Pour les autres, aucune observation de disparition n'a été constatée de visu. Ils'agit probablement de prédation :

par les rats Rattus rattus et Rattus norvegicus tous deux communs et présents sur le site,par les chats harets Felis catus revenus à l'état sauvagepar la papangue Circus maillardi dont une plume a été retrouvée au-dessus du nid 18, brusquement abandonné.

Il peut également s'agir de mauvaises conditions météorologiques. Une période de vent ou de pluie peut faire cesserune reproduction.

Théophane Bègue a observé une ponte de remplacement dans le même nid au Piton grêle entre la Plaine des Chicotset la Plaine d'Affouches.

D'après nos premiers résultats, 16 couples ont donné 15 jeunes soit 0,93% de jeunes à l'envol.

VII - SYNTHÈSE, DISCUSSION, CONCLUSION

La comparaison de la cartographie actuelle des territoires de l'Échenilleur avec celle de Cheke, il y a 25 ans montreque la population reste stable. Les Échenilleurs paraissent assez territoriaux, et les mêmes secteurs de forêts semblent,d'une année sur l'autre, accueillir le même nombre de territoires. Toutefois, il faut se garder d'être trop optimiste, si lacause principale de sa diminution ancienne (de 1650 à 1950) est la modification du milieu naturel (l'Échenilleur adisparu avec la forêt dans les altitudes plus basses), l'exiguïté de sa distribution dans l'île le rend vulnérable à touteperturbation directe sur son milieu.

Feux de forêts.E, 1991, puis en 1994, plus de 50 hectares ont brûlé à la Plaine d'Affouches. Dans l'île, les feux de forêts sont quasi-

annuels et depuis 1990, leurs surfaces varient de 10 à plus de 2 000 hectares.

Prédateurs introduits.Au moment de la nidification, la prédation par les chats et les rats doit être un facteur limitant. Les deux espèces de

rat Rattus rattus et R. norvegicus sont régulièrement observés pendant la nuit.

La conservation et le gestion de l'habitat a un influence directe sur les oiseaux. À l'île Rodrigue, les populations desdeux endémiques, le Cardinal jaune Foudia flavicans et la Fauvette de Rodrigue Acrocephalus rodericana ont vu leurpopulation s'accroître après la modification du couvert forestier (comm. pers. Carl Jones et obs. pers.).

La comparaison de la densité des territoires de Coracina newtoni et C. typica est assez surprenante. À l'île Maurice,la densité de Coracina peut atteindre 25 chanteurs / km2 (Cheke, 1987, Safford, 1996). À La Réunion, l'altitude jouepeut-être un rôle non négligeable sur l'abondance des proies (insectes et reptiles). Il est certain que la variété des prioesà 500 mètres est beaucoup plus importante qu'à 1 300 mètres.

Pour l'Échenilleur de La Réunion dont une étude sur la biologie de sa conservation est actuellement en cours, lafaisabilité d'une translocation doit être envisagée.

REMERCIEMENTS

Je tiens à exprimer ma reconnaissance envers les personnes qui ont contribué à la réalisation de cette étude.

Madame Sonia Ribes, dynamique Conservateur du Museum d'Histoire Naturelle de Saint Denis est l'instigateur decette étude ornithologique.

Je remercie également, la DIREN Réunion et particulièrement Denis Clément et Jean-Pierre Arnaud pour leur intérêtet pour le suivi des dossiers de protection.

Pour leur intérêt et leur agréable participation à un groupe d'étude sur l'Échenilleur de La Réunion, je remercieégalement Madame ? et Olivier Duverger, Frank Ferdinand, Sophie Gigan, Annie Lintaff, Sébastien Payet et GwenaelleVelia, étudiants SNV2 de l'Unversité de Sainte Clotilde.

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Je suis également sensible à l'intérêt que porte Jean-marc Thiollay, mon directeur de thèse, ainsi que Carl Jones etOlivier Langrand à ce travail de conservation d'une espèce menacée.

Enfin, je pense à tous ceux qui m'ont accompagné sur le terrain ou qui m'ont apporté leur soutien matériel ou moral :Samuel Couteyen, Chrisitan Guillermet, Dominique Strasberg, Rémy Tézier, Camille Ferry, Pierre-Yves Grillet.

BIBLIOGRAPHIE

ABHAYA, K. ; PROBST, J-M. & LOUISIN, J-M. 1996. Liste des 47 oiseaux indigènes éteints des îles Mascareignes.Bull. Phaethon, 3 : 24-28.

BARRÉ, N. ; BARAU, A. et JOUANIN, C. 1996. Oiseaux de La Réunion. Les éditions du Pacifique, 1-207.

BARRE, N. 1983. Distribution et abondance des oiseaux terrestres de l'Ile de La Réunion. (Océan Indien). Rev. Ecol.37 : 41-85.

BARRE, N. 1988. Une avifaune menacée : Les oiseaux de La Réunion. In Thibault, J.C. & Guyot, I. 1988. Livre rougedes oiseaux menacés des régions Françaises d'Outre-mer. CIPO, 1-258.

CHAZEL, L. 1988. Note sur le Tuit-tuit, oiseau endémique de La Réunion. Rap. phot. pour ICBP, 10p.

CHEKE, A. 1977. Rapport sur la distribution et la conservation du Tuit-tuit, oiseau rarissime de La Réunion. InfoNature n°15 : 21-42.

CHEKE, A. 1987. The ecology of the surviving nature land birds of Reunion. In studies of Mascarene Islands Birds.Diamond A.W. Ced. J. Cambridge University Press : 301-358

CHEREL, J.F. 1988. L'échenilleur de la Réunion Coracina newtoni va-t'il disparaitre ? Alauda 56 (2) 182.

COWLES, G.S. 1987. The fossil record. In Diamond A. W. (ed.) : Studies of Mascarene Island Birds. CambridgeUniversity Press, Cambridge : 90-100.

POLLEN, F.P.L. 1866. On the genus Oxynotus of Mauritius and Réunion. Ibis S. 2: 275-280.

PROBST, J-M. 1995. La présence éventuelle de l’Échenilleur Coracina newtoni dans d’autres massifs forestiers situésen dehors de sa répartition connue (île de La Réunion). Bull. Phaethon, 2 : 86-89.

VINCENT, J. 1966. The red data book. 2 Aves. IUCN, Morges, Suisse.

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Pollen 1760 Millon 1956 Jouanin 1970 Cheke 1975 cette étude

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Liste commentée de quelques espèces présentant des formes proches de Coracina newtoni :

ÉCHENILLEUR DE JAVACoracina javensisHorsfield, 1821

Autre nom : Échenilleur cendré

Distribution dans l'Océan Indien :Java et Bali.

STATUT ET DISTRIBUTION : espèce endémique de Java et Bali, généralement répartie dans lesforêts ouvertes et les savanes arbustives.

DESCRIPTION : Sexes différents. Mâle : Tête à calotte et lores noir, menton gris, bec noir ; irisbrun rouge ; parties supérieures grises ; régimes noires bordées de gris : parties ventrales grises auniveau de la gorge s'éclaircissant progressivement jusqu'aux sous-caudales blanches ; rectrices brun-noir terminées d'une bordure blanche ; pattes noires. Femelles : lores et joues grises, plumage plusterne ; poitrine blanche rayée horizontalement de gris foncé. Immature : dessous du corpsentièrement barré de noir et blanc. Mesures : Ailes : 153-190 mm ; Bec : 30 mm ; Tarse : 25 mm ;Queue : 92-128 mm.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES : 1931 ; Mac Kinon, Sibley & Monroe, 1990.

ÉCHENILLEUR À MASQUE NOIRCoracina novaehollandiae

Gmelin, 1788

Autre nom : Charappoondan (Ker)

Distribution dans l'Océan Indien :Inde, Andamans, Java.

STATUT ET DISTRIBUTION : Espèce australienne, migrant partiellement dans le nord ducontinent jusqu'en Nouvelle--Guinée. Fréquente les forêts claires, les plantations d'Eucalyptus et lesvergers entre 300 et 1 050 mètres.

DESCRIPTION : 28 cm. Sexes différents. Mâle : Tête à calotte gris clair, face et menton noir ; becmassif noir ; iris brun foncé à noir ; parties supérieures gris foncé ; ailes gris foncé, rémiges noires ;parties ventrales gris clair à blanc au niveau des sous caudales ; rectrices noires à bout blanc ; pattesgrises. Femelles : sans masque noir et avec les côtés de la poitrine barrés.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES : Gilliard, 1962 ; Harrison, C. & Grennsmith, A., 1993 ;Henry, 1971 ; Macdonald, 1973 ; Sibbey & Monroe, 1990.

Sous-espèces :- C. n. macei - Inde- C. n. nipalensis - Himalaya- C. n. layardi - Sri Lanka- C. n. andamana - îles Andamans

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Étude sur la biologie de la reproduction et nouvelles données sur l'Échenilleur de La Réunion Coracina newtoni J-M. Probst

ÉCHENILLEUR DE MAURICECoracina typicaHartlaub, 1865

Créole : Merle Cuisinier

STATUT ET DISTRIBUTION : espèce endémique de l'île Maurice, présente uniquement dans lesforêts indigènes du sud ouest de l'île.

DESCRIPTION : Sexes différents. Mâle : Tête à calotte gris sombre, lores noires, face et mentongris clair ; parties supérieures gris foncé ; dessus des ailes gris sombre, dessous gris clair et rémigesnoires ; parties ventrales gris clair ; rectrices noires terminées par une tache blanche ; tarses etdoigts noir. Femelle : Tête brun roux ; parties supérieures brunes ; ailes brunes à rémiges noires.Immature : Plumage semblable à la femelle mais moucheté au niveau des sus-alaires.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES : Cheke, 1987 ; Michel, 1992 ; Safford, 1995, 1996 ;Staub, 1993 ; Sibbey & Monroe, 1990.

ÉCHENILLEUR CIGALECoracina tenuirostris

Jardine, 1831

STATUT ET DISTRIBUTION : Espèce australienne, comportement migrateur en Nouvelle-Guinée.

DESCRIPTION : 25 cm. Sexes différents. Mâle : Tête grise ) lores noir ; bec noir ; iris brun ;parties supérieures gris-bleu ; ailes gris-bleu avec les rémiges primaires noires ; queue noire ; tarseset doigts noir. Femelle : Tête brune, lores noir ; parties supérieures brunes ; poitrine brun clairbarrée de lignes noires. Immature : semblable à la femelle mais mouchetée en arrière de la nuque.

RÉFÉRENCES BILIOGRAPHIQUES : Macdonald, 1973 ; Sibley & Monroe, 1990 .

Sous-espèces :- C. t. tenuirostris - est de l'Australie- C. t. obscurus - Cape York- C. t. melvillensis - nord-ouest de l'Australie

ÉCHENILLEUR DE GRAYCoracina schisticeps

Gray, 1846

STATUT ET DISTRIBUTION Espèce indigène localisée sur les îles de Nouvelle-Guinée, Misool,Salawati et sur l'archipel d'Entrecasteaux. Fréquente les forêts et les cultures jusqu'à 1 500 mètres.

DESCRIPTION : 22 cm. Sexes différents. Mâle : Tête grise ; parties supérieures gris sombre ;dessous gris clair ; tarses et doigts noir. Femelle : Tête brune, lores noires ; parties supérieuresbrunes ; dessous brun clair, la sous-espèce d'Entrecasteaux a la poitrine brun clair barrée de finesrayures noires. Immature : similaire à la femelle mais ponctuée de taches claires sur le dessus et lapoitrine.

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Bulletin Phaethon – Volume 5 (1997)

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES : Beechler, B.M. & Al., 1986 ; Sibley & Monroe, 1990.

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Étude sur la biologie de la reproduction et nouvelles données sur l'Échenilleur de La Réunion Coracina newtoni J-M. Probst

Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 37-43.

Étude sur la biologie de la reproduction et nouvelles données, surl'Échenilleur de La Réunion

Coracina newtoni

Jean-Michel Probst*

* Nature & Patrimoine, BP 279, 97827 Le Port Cedex

L'Échenilleur de la Réunion ou "Tuit-tuit" Coracina newtoni est un des passereaux forestiers endémiques les plusrares du monde. L'estimation de sa population entre 120 et 150 couples semble stable depuis une vingtaine d'années(Cheke, 1976, 1987 ; Attié, 1993 ; Probst, 1993). Cependant, malgré une extension nouvelle du territoire et unaccroissement du nombre des chanteurs répertoriés, de nombreuses questions se posent sur sa survie : Commentexpliquer sa répartition sur seulement 16 km2 alors qu'il reste d'autres forêts plus vastes et apparemment similaires ?Est-ce que la stabilité des effectifs laisse présager une population acculée dans une aire marginale ? Est-ce quel'Échenilleur de La Réunion sélectionne un type de forêt particulier et il y a-t-il des sites qui puissent encorel'accueillir ? Quelle est sa dynamique de population ? Quels sont les facteurs limitant ? De nombreuses questions restentactuellement sans réponses satisfaisantes et demandent un suivi de la population sur plusieurs années ? Après lesnouvelles données sur l'estimation de la population et la répartition de l'espèce, il était souhaitable de s'intéresser à labiologie de la reproduction de cette espèce. En effet, pour tenter de découvrir les facteurs limitant qui agissentmanifestement sur l'Échenilleur, la compréhension de son cycle de reproduction, maillon essentiel dans la survie d'unepopulation, est une première étape indispensable permettant d'orienter les recherches futures en vue de sa conservation.Cette étude ornithologique porte donc essentiellement sur la période de nidification de l'Échenilleur de La Réunion etsur son habitat, facteur écologique déterminant en partie le succès reproducteur. L'objectif principal de l'étude à menerest de cerner, au niveau de la reproduction, le (ou les) processus selon lequel (lesquels) la population de Coracinanewtoni stagne et ne colonise pas les secteurs de forêts en dessous de 1 300 mètres ou les forêts similaires de part etd'autres de sa zone de répartition actuelle. En d'autres termes, cela revient à se demander si le succès reproducteur deCoracina newtoni est tout juste suffisant pour maintenir l'espèce ou s'il serait capable de recoloniser tout seul lessecteurs de forêts limitrophes comme on l'observe actuellement à Maurice avec C. typica. En l'absence d'une dynamiquede population forte, quels seraient les facteurs qui permettraient de la favoriser ? ou encore, comment obtenir unepopulation source capable de s'étendre et de coloniser des territoires potentiels ?

L'ESPECE ET LES FAITSOiseau forestier insectivore de la famille des Campéphagidés, l'Échenilleur de La Réunion, de la taille d'un Merle,

mesure 20 cm de long. Il s'agit d'un des plus petits représentants des Coracina. Contrairement aux espèces africaines et àl'espèce malgache, le dimorphisme sexuel est prononcé et se rapproche des formes indo-australiennes. Sa silhouettemassive et son habitude à se déplacer par petits bonds renforcent son allure "lourde", ce qui a peut-être valu d'êtrebaptisé d'un nom créole peu glorieux : "oiseau couillon".

La famille des Échenilleurs et quelques espèces proches de C. newtoni

La famille des Échenilleurs regroupe des oiseaux forestiers d'apparences similaires, mais de tailles et de colorationstrès variables. Elle contient 6 genres actuels (Coracina, Campochaega, Pericrocotus, Hemipus), 83 espèces. Les pluspetites proviennent du genre Hemipus (Hemipus hirundinaceus 13 cm) tandis que les plus grandes, du genre du genreCoracina (Coracina maxima 48 cm). Les colorations sont parfois éclatantes (jaune vif, orange, bleu,…), mais le plussouvent grises ou brunes unies pour les mâles et grises brunes striées chez les femelles. Ce sont des oiseaux deconstitution robuste, avec des ailes arrondies, une queue généralement courte (une seule espèce présente une forme àlongue queue : Coracina longicauda). Le bec est souvent large à la base et la mandibule supérieure est terminée par uncrochet. La plupart des espèces tropicales ont le bec plus robuste et adapté à la capture des gros insectes, des reptiles.Les ailes possèdent des rémiges primaires aiguës de taille moyenne. La queue de la plupart des espèces estgénéralement longue et étagée. Les pattes sont petites et terminées par des doigts adaptés aux perchoirs ou audéplacements au sol. Comme la plupart des échenilleurs, les espèces continentales fréquentent généralement les forêtsouvertes, mais aussi les parcs et les jardins jusqu'au milieu des villes. Les espèces endémiques insulaires sontgénéralement retreintes aux zones de forêts indigènes. Ainsi dans les Philippines, deux sous-espèces de Coracinaendémiques se sont éteintes : Coracina striata cebuensis (Ogilvie-Grant, 1896) et Coracina coerulescens altera(Ramsay, 1881) (Dupont, 1971). Pour la plupart des espèces, leur régime alimentaire est essentiellement constituéd'insectes d'araignées, de fruits et parfois de petits reptiles. Les Campéphagidae sont répartis dans la zone tropicale, leberceau du genre Coracina étant dans les régions des Philippines, Borné et la Nouvelle-Guinée.

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Bulletin Phaethon – Volume 5 (1997)

L'origine de l'espèce

Sur les 49 espèces de Coracina de la famille des Campéphagidés, l'Échenilleur de La Réunion C. newtoni etl'Échenilleur mauricien C. typica, forment tout deux une super espèce. De par leur morphologie et leur plumage ils serattachent davantage aux espèces de la Région indo-australiennes qu'à celles de la région afro-malgache 1. En effet, enAfrique comme à Madagascar, le dimorphisme sexuel n'est que peu prononcé et la femelle est souvent la réplique pluspâle du plumage du mâle. Certaines espèces de la région indo-australiennes ont des plumages approchant beaucoupceux des deux Coracina des Mascareignes : Coracina javensis – Bali ; Coracina nivaehollandiae - de l'Inde àl'Australie ; Coracina tenuirostris – Australie ; Coracina schisticeps - Nouvelle Guinée ; Coracina fimbriata – Bornéo.Sans analyse précise d'ADN, il est difficile d'attribuer la descendance de Coracina newtoni par rapport à telle ou telleespèce. Toutefois, nous pouvons émettre l'hypothèse que, de même que l'ancêtre du Papangue Circus maillardi et denotre regretté Solitaire Treskiornis solitarius, auraient vraisemblablement leur ancêtre originaire de l'Australie, il estpossible que notre Coracina provienne également d'une espèce migratrice indo-australienne.

Site d’étude

Située dans le Nord de l’île de La Réunion, l’aire de répartition connue du Tuit-tuit s’étend sur deux plateaux (laPlaine d’Affouches et la Plaine des Chicots) qui sont séparés par une profonde ravine (la Rivière St Denis). Tous lesterritoires connus (chants des mâles répertoriés sur une carte au 1/25 000ème), sont rassemblés sur une petite superficiede moins de 16 km2. Ils comprennent les deux plateaux cités plus haut ainsi que les zones limitrophes suivantes : leCirque de Dos d’Ane, les Hauts de la Grande Montagne, les remparts de Mafate et ceux de la Rivière des Pluies. Nousavons étudié le Tuit-tuit dans la zone où il paraît le plus abondant : le sentier de la Plaine des Chicots, du Parking deMamode Camp jusqu'au plateau de Roche Écrite. Ce secteur traverse une forêt peuplée essentiellement d'espècesligneuses indigènes sur un gradient altitudinal de 1 100 à 1 800 mètres d’altitude. En dehors de la période denidification, il est possible de rencontrer des Échenilleurs tout au long de cet axe, en revanche, du mois de septembre àla fin février, la population nicheuse se rassemble entre 1 300 et 1 800 mètres.

Le chant de l'Échenilleur de La Réunion

Les manifestations vocales du Tuit-tuit ont déjà fait l'objet de quelques descriptions (Horne, 1987 ; Attié, 1991).Puisque les différences entre les espèces afro-malgaches ont bien été établies, nous ne développerons ici que lesnouvelles données sur les relations entre le chant et la période de nidification. De la fin août à la mi-janvier, les chantsterritoriaux des mâles peuvent être nombreux et parfois très variés. Pendant la durée de cette étude, nous avonsrépertorié en un seul jour jusqu'à 16 individus chanteurs (le 2/10/95) et 12 individus (le 23/12/95). Ces contacts auditifssont entendus principalement le matin et en fin d'après-midi. Toutefois, contrairement à la plupart des autres oiseauxforestiers de la Plaine des Chicots, les manifestations vocales de l'Échenilleur de La Réunion ne sont pas constantes. Ilarrive parfois de n'entendre qu'un seul chant au cours de toute une journée sur le terrain. Le 17/11/95 et le 20/11/95,nous avons entendu, avec Pierre-Yves Grillet, un chant particulier, jamais décrit auparavant. Ce chant est très sonore etémis par la femelle juste avant la copulation. Il s'agit d'une suite de deux ou trois trilles continues en "kuièluièkuièkuiè"qui peuvent se prolonger sans discontinuer pendant plus de 90 secondes. La durée totale de cette parade, où le mâletourne autour de la femelle, est de 2 à 4 minutes. L'écoute de ce chant est d'autant plus intéressante qu'elle correspond àtrois informations capitales sur la nidification : 1) la fin de l'édification du nid ; 2) la position du nid(approximativement dans un rayon de 25 mètres) ; 3) et la date de la copulation. En dehors de la période de nidification,le 7/5/95 et le 8/6/95, nous avions déjà entendu des bribes de ce chant aux abords immédiats d'anciens nids. Le mâle etla femelle sont alors très actifs autour du nid et passent plusieurs fois sur cet ancien site de nidification avecempressement en faisant vibrer leurs ailes en émettant divers cris à peine audibles.

La répartition géographique de la population

Dans la Plaine des Chicots, l'Échenilleur ne semble pas réparti au hasard. Au moment de la nidification, si l'onétudie la structure et la composition de la forêt au niveau de chaque strate, il semble éviter à la fois les zones de sous-bois fortement envahies et celles sans couverture arborée conséquente. Il ne reste donc que deux types de forêts biendistinctes : 1) la forêt de bois de couleurs peu envahie (1 350 - 1 600 m) ; 2) la tamarinaie (1 600 - 1 800 m). Au niveaucartographique, la zone de l'Échenilleur semble correspondre à ces deux types de forêt. Une analyse du peuplementvégétal est actuellement en cours pour valider cette hypothèse.

Les mouvements saisonniers

Dès que les jeunes quittent le nid, soit une quinzaine de jours après l'éclosion, les parents les entraînent avec eux enles déplaçant progressivement de plus en plus loin du site de nidification. Sans qu'il soit absolument certain qu'il s'agissede la même espèce (aucun Échenilleur ne porte de bague colorée) deux juvéniles toujours nourris par les parents sontremarqués autour d'un nid 34 jours après l'envol. Les nourrissages de jeunes semblent cesser à la mi-mars. C'estégalement à partir de cette période, que des Échenilleurs sont observés tout autour de leur zone habituelle denidification. Pendant les cinq mois suivant, il est parfois possible de rencontrer un couple dans les buissons de Philippiamontana à la Roche Écrite, sur le sentier de Dos D'Âne ou sur celui de la Plaine des Chicots à 1 000 mètres d'altitude.Pendant l'hiver austral, il est assez curieux de constater qu'il prospecte ces milieux plus pauvres en insectes et qu'il n'yreste pas pour nicher la saison suivante.

1 Le chant de l'espèce malgache est également très différents des deux Coracina des îles Mascareignes (comm. pers. Antony Cheke).

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Étude sur la biologie de la reproduction et nouvelles données sur l'Échenilleur de La Réunion Coracina newtoni J-M. Probst

Méthodes employéesSuivi de la populationNous avons cherché une méthodologie permettant un suivi annuel de la répartition de ses territoires. Dans un

premier temps, nous avons préalablement testé, au moment de la nidification et dans une zone où il a été observérégulièrement, la durée moyenne d'une écoute permettant de répertorier sa présence avec le système de la repasse. Outrela date et le site, les principaux paramètres retenus concerneraient le début de l'écoute et le premier contact (visuel ouauditif) d'un individu. Dans un deuxième temps, pour affiner les limites cartographiques de son territoire, des stationsd'écoute ont été réparties le long des sentiers et prolongées jusque dans les secteurs limitrophes. Distante de 250 mètreschacune, ces stations ont été matérialisées par un cercle blanc portant le n° de la station en noir sur les troncs ou lesrochers. Nous avons ensuite utilisé et adapté la méthode des points d'écoute (Blondel, Ferry & Frochot, 1973) en notantle nombre de manifestations vocales de l'Échenilleur. Les données de terrain ont été traitées après chaque sortie sur dumatériel informatique.

Recherche de l'Échenilleur dans d'autres secteurs forestiersPresque chaque année, un touriste, un chasseur ou un promeneur aurait entendu ou observé un Échenilleur dans une

zone forestière en dehors de la zone connue. Une liste de ces sites a été dressée en précisant la date et l'observateur.Quadras d'étudeLa forêt de la Plaine des Chicots est la zone qui contient le plus d'Échenilleurs. Elle présente l'avantage d'être

traversé par le sentier de Roche Écrite. Le long d'un gradient altitudinal qui traverse les quatre formations végétales de 1200 à 2 270 mètres. Pour affiner nos connaissances sur la densité de l'espèce, nous avons étudié deux quadras de 1 X 1km entre 1 300 et 1 800 mètres d'altitude du PK2 jusqu'au gîte de la Plaine des Chicots. À chaque sortie, la position desoiseaux chanteurs est systématiquement notée sur une carte.

RésultatsSuivi de la populationLe temps minimum à rester dans un lieu pour entendre le premier chant d'un Échenilleur a été testé 100 fois dans

plusieurs zones contenant cette espèce. Seuls les mâles se sont manifestés à 98 % et en couple à 2 %. La période la plusfavorable se situe à partir du mois de novembre jusqu'à la fin du mois de janvier. Les chants débutent de 5h20 à 10h30et reprennent en fin d'après-midi de 17h00 à 18h30. Pendant ces périodes d'écoute privilégiée, la durée moyenne pourobtenir un premier contact est de 17 minutes, mais le contact le plus long a été enregistré après 2h20. Pour le suivi de larépartition connue et la recherche de l'Échenilleur dans d'autres forêts potentielles, nous avons retenu la période denidification la plus favorable, en matinée de 5h30 à 10h00 et une durée minimum de 2h30 avant de conclure à l'absencethéorique de l'espèce dans le point d'écoute concerné. 68 stations d'écoute ont été réparties le long des sentiers desmassifs forestiers de la Plaine des Chicots (35), la Plaine d'Affouches (16), la Plaine des Fougères (4), la Roche Écrite(4), le cirque de Mafate (2), Dos D'Âne (2), et les pentes de la Grande Montagne (5). Un complément de 43 stationssont réparties dans d'autres massifs forestiers potentiels où l'espèce aurait été vue ou entendue il y a moins de 50 ans pardes touristes ou des réunionnais. Ces stations sont visitées tout au long de l'année de 1991 à 1996. L'Échenilleur estrépertorié dans 53 stations et deux zones de nidification nouvelles ont permis d'inventorier 12 territoiressupplémentaires : Dos D'Âne (3) et Grande Montagne (9). Pendant la saison des nids, l'Échenilleur est contacté entre lesaltitudes 1 200 et 1 850 mètres, nous avons estimé son territoire actuel à 16 km2. (C.F. carte). Le reste de l'année, demars à mi-août, les manifestations vocales sont, en général, trois fois moins fréquentes. Il arrive parfois de ne pasentendre un Échenilleur durant tout une journée. Pendant cette période, un faible mouvement saisonnier est observédans 5 stations (1100 m à 1900 m).

Quadras d'étudeCes deux quadras sont parcourus 41 fois. La prospection principale est entreprise le long des sentiers de Roche

Écrite, par le village du Brûlé de Saint Denis et par le sentier du Piton Bois de Nèfles, mais aussi par de nombreux"sentiers bracos" de la Plaine des Chicots. Dans le quadra n°1, 10 (ç-12) territoires sont répertoriés. On peut noter quepar rapport aux résultats précédents, il y en a deux fois plus. À la Plaine des Chicots, la forêt de Bois de couleurs quicorrespond à ce type de quadra, représente 4,5 km2. Dans le quadra n°2, 7 (6 - 8) territoires sont retenus. La zone duquadra 2 correspond à la Tamarinaie et couvre environ 4 km2. Au moment de la nidification, si chaque secteur estuniforme, il y aurait donc 50 territoires dans le secteur de "basse altitude" et 28 dans la partie la plus haute de sadistribution. Cette estimation de 78 individus pour la Plaine des Chicots doit pourtant être corrigée. En effet, sans qu'ilsoit possible de démontrer rigoureusement notre hypothèse 2, nous pouvons tout de même avancer ici une inquiétude surnos comptages et sur ceux réalisés avant nous. Nous avons repéré, dans le secteur sud du quadra 2 où les oiseaux sontplus facilement observés, deux individus subadultes non reproducteurs, mais qui étaient tout de même cantonnés. Unindividu subadulte avec un plumage particulièrement caractéristique avait des manifestations vocales particulièrementbruyantes. Il a été suivi plusieurs fois entre deux territoires de couples établis. Son territoire était une mince bande étiréesur plus d'un km de longueur, suivant approximativement l'axe d'une petite ravine descendant vers la Rivière SaintDenis. Cette observation, si elle devait se confirmer par le baguage, indiquerait à la fois que le nombre de chanteurs

2 Dans un quadra, des bagues de couleur apporteraient ici une aide précieuse permettant d'individualiser et de suivre des individustout en accumulant des données nouvelles sur la dynamique de population de cet oiseau.

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Bulletin Phaethon – Volume 5 (1997)

cantonnés ne signifie pas obligatoirement les couples reproducteurs, mais aussi que la pression des reproducteurs estpeut-être trop faible en laissant ainsi des places vides pour l'installation de non-reproducteurs.

L'HABITATLa forêt de la Plaine des Chicots est décrite par Cadet. Elle est, dans le secteur, appelée Végétation hygrophile de

moyenne altitude ou forêt de "Bois d couleurs". Elle se poursuit en altitude par deux formations végétales biendistinctes La Tamarinaie et la Végétation éricoïde de haute altitude. Entre 1 000 et 1 600 mètres, la forêt de "Bois decouleurs de hauts" est principalement composée d'arbres de 10 à 15 mètres de haut : le Bois maigre Nuxia verticilata, leTan rouge Weinmannia tinctoria, le Change écorce Aphloia theiformis, les Mahots Dombeya sp. et les MapousMonimia sp.. Entre 1 600 et 1 800mètres, la tamarinaie est une forêt d'Acacia heterophylla, haute de 15 à 20 mètres quiest par endroits presque mono-spécifique. Quelques essences d'arbres de la forêt de Bois de couleurs s'installent parfoisen bosquets : Bois Patte Poule Euodia borbonica, Calumet Nastus borbonicus, Mahots Dombeya pilosa, … Au-dessusde 1 800 mètres, les formations ériscoïdes sont principalement composées de buissons de Philippia montana et P.arborescens, de Petit tamarin des Hauts Sophora denudata, de Fleur jaune Hypericum lanceolatum. La plupart des 49espèces du genre Coracina se rencontrent généralement dans une forêt haute et claire de type "Parc" où l'espace estimportant (Thiollay, comm. pers.). Autrefois, ce type de forêt devait être largement distribué tout autour de l'île à bassealtitude (comm. pers. Dominique Strasberg). Les biotopes témoins de la forêt sèche de basse altitude des îles desMascareignes sont aujourd'hui très rares, morcelés et souvent envahis des pestes végétales. Néanmoins, ces sanctuairesles moins dégradés présentent encore une forêt claire ou chaque arbre est espacé l'un de l'autre. Ces milieux devaientêtre beaucoup plus riches en insectes que la Plaine des Chicots (comm. pers. Christian Guillermet). Aujourd'hui, dans lesecteur étudié, la distribution de l'Échenilleur de La Réunion traverse quatre milieux que l'on pourrait définir ainsi : 1)une forêt de "Bois de couleur" envahie de végétaux exotiques (1 000 à 1 300 m) ; 2) une forêt de "Bois de couleur" peuenvahie de végétaux exotiques (1 300 à 1 600 m) ; 3) une Tamarinaie d'altitude (1 600 à 1 800 m) ; 4) une formationbuissonnante d'altitude (1 800 à 1 900 m). Dans les prochaines années, il serait intéressant de décrire plus précisémentle biotope de nidification de l'Échenilleur. Une dizaine de quadras autour des anciens sites de nidification permettrait dedresser un inventaire des plantes indigènes et végétales les plus courantes et les plus utilisées pour la nidification etcomme lieu de chasse. La structure de la végétation considérée comme un des facteurs les plus importants motivantl'installation d'un oiseau (Ferry, comm. pers.) devra également faire l’objet de descriptions.

LE SUCCES REPRODUCTEURChronologie de la reproduction

La nidification de l'Échenilleur est principalement concentrée du mois de novembre à la fin janvier. Nous avonsrecueilli des données sur treize nids (annexe 3). Parmi ces 13 nids, 5 ont été trouvés en novembre, 2 en décembre et 1 enjanvier. 1 seul a été trouvé en septembre, en octobre et en février. 5 ont été trouvés sur le Tamarin des hauts Acaciaheterophylla entre 7 et 17 mètres, 3 sur le Tan rouge Weinmania tinctoria entre 8 et 15 mètres. Les autres ont ététrouvés sur le Patte Poule Euodia obtusifolia, le Bois maigre Nuxia verticilata, le Change écorce Aphloia theiformis, leBois de pomme Sysygium borbonicum, et le Mahot Dombeya reclinata. La construction du nid dure quelques jours. Elleest assurée par le mâle et la femelle qui s'implique un peu plus à la fin de la construction. Les matériaux utilisés sont 3espèces de lichens foliés : le lichen "Barbe de St Antoine", des brindilles de Philippia montana, brins de mousse et filsd'araignées. Au moment de l'édification du nid, ces matériaux sont recherchés dans un rayon de 50 mètres. Les allers etretours sont espacés d'environ 15 minutes et entrecoupés de périodes de toilettage, de nourrissage et de repos. À la finde la construction du nid, ces séquences vont se raccourcir jusqu'à quelques minutes et les fils d'araignées sontrecherchés, parfois un à un aux environs immédiats ou sur l'arbre utilisé comme support du nid. La durée de l'incubationet de l'élevage n'est pas connue avec précision. L'observation la plus documentée est pendant la saison de nidification1993 / 1994 : le 24 octobre, avec Marie et Benoît Winter, nous observons un mâle en train d'effectuer des transports dematériaux pour le nid. Le 14 novembre , en retournant sur le site 1 en novembre, le nid est trouvé. Nous observons lesdeux parents en train de nourrir deux poussins en duvet (âge estimé entre 3 et 4 jours).

Observation sur l'arrivée et du départ d’un couple au moment de la dernière consolidation du nid (apports de fils d'araignées) - 20/11/95, quadrat 2 :

arrivée Départ Sexe1 6h02'07 6h03'16 M2 6h03'20 6h05'04 F3 6h06'16 6h06'25 F4 6h06'29 6h06'40 F5 6h07'00 6h07'48 M6 6h08'43 6h09'17 F7 7h12'48 7h24'31 F8 7h26'07 7h28'09 M9 7h28'09 7h29'10 F10 7h29'57 7h32'02 F

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Étude sur la biologie de la reproduction et nouvelles données sur l'Échenilleur de La Réunion Coracina newtoni J-M. Probst

Les poussins se déplacent gauchement sur les branches aux alentours du nid. Ils quittent le nid avant de voler. Le20/11, ils sont observés dans ces conditions à plus de 30 mètres du nid. Les sauts sont motivés par les becquées desparents et des déplacements maladroits d'une branche à l'autre sont parfois ponctués d'une chute. Le jeune oiseaugrimpe, s'accroche et volette avec de grands efforts pour rejoindre ses parents. Pendant cette période, nous avonsobservé deux fois sur quatre, un juvénile de l'année précédente accompagner les parents sans être nourris et sansparticiper au nourrissage des poussins. Les becquées apportées aux immatures se prolongent à plus d'un mois (34 jours)puisque le 4 décembre, sur ce même site, un jeune Échenilleur, nourri par son père, est venu s'installer quelquessecondes dans la coupe du nid.

Le succès reproducteur

Nous avons pu recueillir des données sur 16 nids. Dans sept cas seulement, nous avons pu observer un minimum de2 jeunes à l'envol (dont un avec 3 jeunes). Pour les autres, aucune observation de disparition n'a été constatée de visu. Ils'agit probablement de prédation par les rats Rattus rattus et Rattus norvegicus tous deux communs et présents sur lesite, par les chats harets Felis catus revenus à l'état sauvage et par la papangue Circus maillardi dont une plume a étéretrouvée au-dessus du nid 18, brusquement abandonné.

Il peut également s'agir de mauvaises conditions météorologiques. Une période de vent ou de pluie peut faire cesserune reproduction. Théophane Bègue a observé une ponte de remplacement dans le même nid au Piton grêle entre laPlaine des Chicots et la Plaine d'Affouches. D'après nos premiers résultats, 16 couples ont donné 15 jeunes soit 0,93%de jeunes à l'envol.

SYNTHÈSE, DISCUSSION, CONCLUSIONLa comparaison de la cartographie actuelle des territoires de l'Échenilleur avec celle de Cheke, il y a 25 ans montre

que la population reste stable. Les Échenilleurs paraissent assez territoriaux, et les mêmes secteurs de forêts semblent,d'une année sur l'autre, accueillir le même nombre de territoires. Toutefois, il faut se garder d'être trop optimiste, si lacause principale de sa diminution ancienne (de 1650 à 1950) est la modification du milieu naturel (l'Échenilleur adisparu avec la forêt dans les altitudes plus basses), l'exiguïté de sa distribution dans l'île le rend vulnérable à touteperturbation directe sur son milieu.

Autres nuisancesEn 1991, puis en 1994, plus de 50 hectares ont brûlé à la Plaine d'Affouches. Dans l'île, les feux de forêts sont quasi-

annuels et depuis 1990, leurs surfaces varient de 10 à plus de 2 000 hectares. Au moment de la nidification, la prédationpar les chats et les rats doit être un facteur limitant. Les deux espèces de rat Rattus rattus et R. norvegicus sontrégulièrement observés pendant la nuit. La conservation et le gestion de l'habitat a un influence directe sur les oiseaux.À l'île Rodrigue, les populations des deux endémiques, le Cardinal jaune Foudia flavicans et la Fauvette de RodriguesAcrocephalus rodericana ont vu leur population s'accroître après la modification du couvert forestier (comm. pers. CarlJones et obs. pers.). La comparaison de la densité des territoires de Coracina newtoni et C. typica est assez surprenante.À l'île Maurice, la densité de Coracina peut atteindre 25 chanteurs / km2 (Cheke, 1987, Safford, 1996). À La Réunion,l'altitude joue peut-être un rôle non négligeable sur l'abondance des proies (insectes et reptiles). Il est certain que lavariété des prioes à 500 mètres est beaucoup plus importante qu'à 1 300 mètres. Pour l'Échenilleur de La Réunion dontune étude sur la biologie de sa conservation est actuellement en cours, la faisabilité d'une translocation doit êtreenvisagée.

BibliographieATTIE, C. 1993. Étude de l’Échenilleur de La Réunion ou Tuit-tuit Coracina newtoni. Conseil Général/Conseil Régional/SREPEN.CHEKE, A. 1977. Rapport sur la distribution et la conservation du Tuit-tuit, oiseau rarissime de La Réunion. Info Nature n°15 : 21-

42.CHEKE, A. 1987. The ecology of the surviving nature land birds of Reunion. In studies of Mascarene Islands Birds. Diamond A.W.

Ced. J. Cambridge University Press : 301-358PROBST, J-M. 1993. Recherches bibliographiques et études préliminaires sur la densité et la biologie de l'oiseau endémique

menacé : Coracina newtoni Pollen, 1866, La Réunion, Océan Indien.

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Étude sur la biologie de la reproduction de l’Échenilleur de La Réunion Coracina newtoniJ-M. Probst

Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 37-43.

Étude sur la biologie de la reproduction de l’Échenilleur de La Réunion Coracina newtoni

Nouvelles données, réflexions sur la répartition de l'Échenilleur de La Réunion etpropositions de conservation

Jean-Michel Probst*

* Nature & Patrimoine, BP 279, 97827 Le Port Cedex

Présentation de l'espèceL'Échenilleur de La Réunion ou Tuit-tuit, est un passereau endémique forestier de la famille des Campéphagidés

(Barré & Barau, 1982). Depuis 1665, date de la colonisation humaine permanente de l’île, son territoire originel sembleavoir nettement diminué. Il est aujourd’hui restreint dansune forêt marginale d’altitude de moins de 16 km2. Son aire dedistribution, au Nord de l'île, consiste en deux plateaux forestiers culminants entre 1200 et 1900 mètres d'altitude, qui setrouvent isolés par de profondes ravines ou remparts de Cirques. Sa population estimée à 120 couples (Cheke, 1987) enfait une des espèces les plus rare au monde et en danger d'extinction (Vincent, 1966, Barré, 1988).

La biologie de cette espèce menacée reste peu connue et fait actuellement l'objet d'une étude qui sera menée sur troisans.

Site d'étudeSitué dans la zone tropicale du Sud-Ouest de l'Océan Indien,à 700 km à l'Est de Madagascar, l'Archipel des

Mascareignes comprend trois îles : La Réunion, (55,30°E ; 21,05°S), Maurice (57,30°E ; 19,80°S) et Rodrigues(63,25°E ; 19,43°S). D'origine volcanique, l'île de La Réunion a émergé du fond océanique, il y a environ 3 millionsd'années (Billard, 1974 ; Mc Dougall, 1971). D'une superficie de 2500 km2, elle se caractérise par un relief montagneuxd'où se dégagent deux massifs, le Piton des Neiges (3069 m) etle Piton de la Fournaise (2630 m), eux-mêmes sontentrecoupés de profondes ravines. Le climat saisonnier comprend deux périodes de pluie : la première de janvier à marset la deuxième, moins marquée, de juillet à septembre. Une saison cyclonique plus ou moins intense suivant les annéess'étale de décembre à avril. La température moyenne au niveau du littoral varie au cours de l'année de 20 à 28° mais àpartir de 1800 m elle peut descendre pendant l'hiver austral (juillet - août) en dessous de 0° (Robert, 1986).

Il y a tout juste 332 ans, l'installation permanente de l'homme a profondément modifié les habitats naturels. Ladéforestation, la chasse intensive, le feu, l'introduction de prédateurs et sans doute de maladies ont entraîné ladisparition rapide de 20 oiseaux, dont 12 espèces étaient endémiques (Abhaya, Probst & Louisin, 1996 ; Cowles, 1987,1994 ; Mourer-Chauviré & Moutou, 1987 ; Mourer-Chauviré & Al., 1995, 1996 ; Brial & Probst, en prép.).Aujourd'hui, la quasi-totalité des espèces végétales et animales des Bas de l'île est constituée d'espèces exotiquesnaturalisées.

Observations anciennesLes quelques notes laissées par les premiers naturalistes ne permettent pas de connaître précisément sa répartition

ancienne : se trouvait-il autrefois dans toutes les forêts comme l'était le Bulbul de la Réunion ? Il y a tout juste 300 ans,au début de l'installation permanente de l'homme, une description parcellaire de la faune de basse altitude (Dubois,1672), mentionne la présence de "Merles" (Hypsipetes borbonica) et de "Grives" (Coracina newtoni?). Il est plausibleque ce nom de "grive" désignait à l'époque un échenilleur puisqu’à Maurice c’est ce même nom qui désigneC. typica,l'Échenilleur endémique de cette île. On peut signaler que cette espèce mauricienne, comme l’ensemble des autresCoracina insulaires de l’Océan Indien, était distribué sur de plus grandes surfaces qu’aujourd’hui.

Notre Échenilleur, quant à lui, était décrit en 1860 comme une espèce abondante dans les forêts qu'il occupeaujourd'hui, mais à une altitude plus basse (Pollen, 1865, 1866). Puis, après une période où l'on se demandait si l'espèceétait disparue (Berlioz, 1945), une femelle a été observée à400 m d'altitude au-dessus de St Benoît (Millon, 1956).Enfin, en 1974-1975, une première étude précise les limitesde la répartition de l'Échenilleur et donne une estimation dela population à 120 couples (Cheke, 1976, 1987).

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)

D'autres données, réputées douteuses, indiquent sa présence ancienne dans le Sud et l'Est de l'île : un ind. collectéporte la mention de "Grand Brûlé" qui correspond aux pentes du Piton de la Fournaise (Jouanin, 1970), mais, comme lesuggère l'auteur, cette zone a peut-être été confondue avecle "Brûlé" de Saint Denis qui est la limite inférieure de sarépartition actuelle. L'espèce aurait été entendue dans larégion de Saint Philippe (vers 1960), au pas de Bellecombe(1930) et plus récemment (1970), à la Rivière d'Abord et à la Ravine St François à l'Ouest de Saint Anne (Cheke, 1987).Des anciens braconniers, des travailleurs de l'ONF et des chasseurs l'auraient entendu au début des années 1990-93 dansla région de Takamaka et la Plaine des Lianes, la forêt du Grand Matarum (Cirque de Cilaos) et dans le Massif duCratère au-dessus de Saint Benoît (Probst, 1995).

Quelle répartition originelle pour l’Échenilleur ?Comme nous l’avons signalé auparavant, la mention du Tuit-tuit dans les premiers temps de la colonisation n’est pas

documentée. Si l’on se réfère aux autresCoracina insulaires de l’Océan Indien, on peut retenir plusieurs pointsconcordants :

- Chaque espèce préfère les forêts aérées de type « parc » (forêt ancienne des Bas)- Leur répartition est plus importante dans les Bas que dans les Hauts - Essentiellement insectivores, il y a plus de proies à Basse altitude

D’origine asiatique, et non africaine ou malgache comme la plupart des oiseaux autochtones de l’île, l’Échenilleurde La Réunion est étroitement associé à l’espèce mauricienne du point de vue phylogénique.

Les mentions répétées d’une grive dans les premiers temps dela colonisation semblent s’appliquer à notreéchenilleur. Il semblerait également que cet oiseau se rencontrait à l’époque dans les Bas de l’île. En effet entre 1660 et1720, dates où Dubois mais aussi le Père Vachet, Boureau-Deslandes et Le Gentil décrivent « une grive », seuls les Basde l’île étaient connus des colons. Il y avait suffisamment de gibier pour entreprendre de longs trajets à travers l’île.Ladisparition de cette « grive » dans ce secteur et dans la plupart des forêts de l’île peut être expliquée par latransformation radicale du milieu littoral et des forêts situées à basse altitude.

En observant la carte de végétation originelle de La Réuniondressée par Cadet, puis reprise par Dupont (c.f. Carte1, page suivante) on peut envisager la répartition ancienneprobable de notre échenilleur dans l’ensemble des forêts del’île.

Ainsi, sans que l’on en soit tout à fait certain, toute la zonelittorale, la forêt claire de basse altitude, les forêts demoyenne et haute altitude étaient probablement des milieuxcolonisés par notre oiseau. Des ossements subfossiles oupour le moins la découverte de témoignages anciens seraient indispensables pour étayer cette hypothèse.

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Carte 1 : Végétation originelle de La RéunionThérésien Cadet, modifiée par Joël Dupont (Document SREPEN)

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)

Estimation ancienne de l’ÉchenilleurOn peut penser que la distribution ancienne de cette population de basse altitude devait être beaucoup plus

prolifique que l’actuelle que l’on peut qualifier de marginale1 (Comm. pers. Jean-Marc Thiollay).

En effet, à basse et moyenne altitude, il y a plus d’insectes,d’araignées, de reptiles et de fruits donc plus de proiespour le Tuit-tuit que dans son aire actuelle. Cette abondance de proies favorise une plus grande densité de l’espèce.

Si l’on se réfère à la densité de population de l’espèce mauricienneC. typica(20 à 25 couples/km2) qui vit à plusbasse altitude que notre Coracina et dont il est phylogénétiquement le plus proche parent, on peut penser qu’on trouvaitauparavant l’équivalent de ce que l’on observe à Maurice.

Pour tenter d’avancer dans cette hypothèse, nous avons utilisé la carte originelle de végétation de La Réunion(Cadet, Dupont, 1996). Elle a été ensuite quadrillée en maillage 1 x 1km. En nous inspirant du travail sur l’Atlas de LaRéunion - CNRS/IGN (Brunet, 1997), toute surface de milieu couverte à plus de 50% a été traitée comme identique (c.f.Carte 2).

On peut penser que, dans les années 1670, un colon particulièrement vigoureux qui aurait arpenté l’île aurait purencontrer le Tuit-tuit dans les 4 milieux principaux :

La forêt sèche à lataniers et benjoin La forêt sèche de Bois de couleur des Bas La forêt humide de basse et moyenne altitude La forêt humide des Hauts

La formation éricoïde d’altitude est parfois utilisée par le Tuit-tuit, mais uniquement de façon anecdotique et pourdes fins essentiellement alimentaires. Nous ne l’intégrerons pas dans ce cheminement.

Nous avons ainsi pu calculer d’une façon théorique la population ancienne présumée de l’Échenilleur de Bourbon(Tableau 1). Pour les zones basses et moyennes, correspondant aux altitudes de l’habitat de l’espèce mauricienne, nousavons utilisé le chiffre de densité moyenne, soit 20 couples/km2. Pour les zones des Hauts de l’île, nous avons choisi desuivre la densité moyenne de la population actuelle soit 4 couples/km2 et 2 couples pour la Tamarinaie.

Milieu surface nb couples totalzone sèche littorale 128 km2 2.560 2.560zone sèche des Bas 485km2 9.700 12.260zone humide des Bas 576km2 11.520 23.780zone humide moyenne 298km2 5.960 29.740zone humide des Hauts 675 km2 2.700 32.440Tamarinaie 158km2 316 32.756

Tableau 1 : Densité plausible de l’Échenilleur de La Réunion en 1600

Suivant ce calcul théorique, la population ancienne de Tuit-tuit représentait environ au minimum plus de 32.500couples.

La répartition plausible de l’Échenilleur de La Réunion par Pollen (1864-1865)

À l’époque de la visite de Pollen, les forêts indigènes de l’île de La Réunion étaient moins fragmentées. Denombreuses localités des Hauts n’étaient pas encore construites. En se servant de son témoignage, il est possible dereconstituer la distribution ancienne probable et plausible d’après ces propres mentions.

Pollen, 1865 : « Parmi les oiseaux de La Réunion, un des plus intéressant est celui que les créoles de cette île nomment Tec-tec des Hauts, Merle blanc et Tui-tuit. Je le décrirai sous le nom de Oxynotus ferrugineus que le célèbre naturaliste Robert

1 La situation actuelle est comparable à une population acculée et isolée de son point source, incapable de s’étendre et de coloniser d’autres territoires.

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Étude sur la biologie de la reproduction de l’Échenilleur de La Réunion Coracina newtoniJ-M. Probst

Swainson a donné à cette espèce. Beaucoup de mes confrères pensent que l’oiseau ne se trouve qu’à l’île Maurice. Le savant ornithologiste, le docteur G. Hartlaub, a publié même dans son excellent ouvrage Ornithologischer Beitrag zur fauna Madagascar’s, que cette espèce se trouve exclusivement à Maurice. J’ai trouvé aussi dans le catalogue que mon savant ami le docteur Ch. Coquerel a publié sur les oiseaux de La Réunion, dans un numéro du bulletin de la Société d’Acclimatation et d’Histoire naturelle de l’île de La Réunion, que cet oiseau habite aussi l’île de Madagascar. Jusqu’à présent on ne l’a pas encore rencontré dans ce pays malgré les explorations qui y ont été faites. Pour le moment la question nous paraît douteuse ; cependant il est probable qu’on trouvera un jour cette espèce à l’intérieur de Madagascar. En tout cas c’est à tort que les anglais prétendent que l’Oxynotus ferrugineus existe seulement à Maurice. Je suis convaincu par mes propres excursions, et par celles de mon ami, M Lantz, le conservateur zélé du Musée de Saint Denis, que l’oiseau en question est assez commun dans certains endroits de l’île de La Réunion. Nous en avons tué plusieurs individus de tout âge et de tout sexe. Parmi mes confrères, M. Edward Newton, naturaliste anglais plein de zèle pour la Science, a envoyé au Musée de Londres plusieurs exemplaires de cette espèce, trouvés à Maurice, et a fait des observations sur la vie de cet oiseau, qu’il a remises au secrétaire de la Société anglaise d’Ornithologistes, M. le docteur P.L. Sclater. Je suis donc heureux de publier quelques notes sur cet oiseau si curieux pour la science et si utile pour l’agriculture de la Colonie, puis de démontrer que l’Oxynotus ferrugineus n’e se trouve pas exclusivement à Maurice, mais qu’il se trouve aussi à La Réunion. Il se trouve dans l’île, sur les montagnes, à une hauteur de 800 à 1400 mètres au dessus du niveau de la mer.

J'ai trouvé le Tuit-tuit très abondant dans les Hauts de la Possession, principalement dans la forêt de Dos d'Ane.Monsieur Lantz et moi, nous l'avons trouvé dans les Hauts de Saint Denis et dans les montagnes, près de Ravine lefrais et du Camp Rattaire...Il se trouve dans l'île sur les montagnes, à une hauteur de 800 à 1400 m au-dessus duniveau de la mer. »

La répartition probable de l’Échenilleur de La Réunion par Cheke (1974-1975)

Évolution de la répartition depuis 1990

Carte 1 : 1989-1990

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Carte 1 : 1989-1990

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Carte 2 : 1990-1991Carte 2 : 1990-1991

Carte 3 : 1991-1992Carte 3 : 1991-1992

Carte 4 : 1992-1993Carte 4 : 1992-1993

Carte 5 : 1993-1994Carte 5 : 1993-1994

Carte 6 : 1994-1995Carte 6 : 1994-1995

Carte 7 : 1995-1996Carte 7 : 1995-1996

Carte 8 : 1996-1997Carte 8 : 1996-1997

MéthodeL'Échenilleur étant une espèce menacée, nous avons recherché depuis la saison de nidification 1989/1990, une

méthodologie permettant un suivi de la répartition de ses territoires. Nous avons préalablement testé, au moment de lanidification et dans une zone ou il a été observé régulièrement, la durée moyenne d'une écoute permettant de répertoriersa présence avec le système de la repasse. Outre la date, le site et l'altitude, les principaux paramètres retenusconcernaient, le début de l'écoute et le premier contact (visuel ou auditif) d'un individu. Afin d'affiner les limitescartographiques de son territoire, des stations d'écoute ont été réparties le long des sentiers et prolongées jusque dans lessecteurs limitrophes. Distante de 250 mètres chacune, ces stations ont été matérialisées par un cercle blanc portant len°de la station en noir sur les troncs ou les rochers. Nous avonsensuite utilisé et adapté la méthode des points d'écoute(Blondel, Ferry & Frochot, 1973) en notant le nombre de manifestations vocales de l'Échenilleur. Les données de terrainont été traitées après chaque sortie sur du matériel informatique.

RésultatsDepuis 7 ans, lors de la période de nidification (début septembre à la fin février), nous notons la répartition des

mâles chanteurs.

Temps d’écoute minimum

Le temps minimum à rester dans un lieu pour entendre le premier chant à été testé 100 fois dans 20 stations d'écoute.Ce sont les mâles qui se manifestent à 98% et la période la plusfavorable est le mois de novembre à la fin janvier. Leschants débutent de 6H00 à 10H30 et reprennent en fin d'après-midi de 17H00 à 18H30 (tableau 2). Pendant cespériodes d'écoute privilégiée, la durée moyenne pour obtenir un premier contact est de trente quatre minutes mais lecontact le plus long a été enregistré après 2H12 (tableau 3).Pour le suivi de la répartition connue et la recherche del'Échenilleur dans d'autre forêts potentielles, nous avons donc retenu la période la plus favorable et une durée de 2H15avant de conclure à l'absence théorique de l'espèce dans le Point d'Écoute concerné.

68 stations d'écoute ont été réparties le long des sentiers des massifs forestiers de la Plaine des Chicots (35), laPlaine d'Affouches (16), la Plaine des Fougères (4), la Roche Écrite (4), le Cirque de Mafate (2), Dos d'Ane (2), et lespentes de la Grande Montagne (5). Un complément de 43 stations ont été réparties dans d'autres massifs forestiers

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)

potentiels ou l'espèce aurait été vue ou entendue il y a moinsde 30 ans par des réunionnais. Elles ont été visitées tout aulong de l'année de 1991 à 1996.

L'Échenilleur a été répertorié dans 53 stations et deux zones de nidification nouvelles ont permis de répertorier 12territoires supplémentaires : Dos d'Ane (3) et Grande Montagne (9). Pendant la saison des nids, l'Échenilleur a étécontacté entre les altitudes 1200 et 1850 mètres, nous avonsestimé son territoire actuel à 16 Km2. (c.f. carte). Le restede l'année (de mars à la mi-août), les manifestations vocales sont en général trois fois moins fréquentes (il arrive parfoisde ne pas entendre un Échenilleur pendant toute la journée),et, pendant la même période, un faible mouvementsaisonnier a été observé dans 5 stations (1100m à 1900m).

Capture d’échenilleurs

Le 29/08/97, avec Gérard Rocamora et Jean-Marc Thiollay, nous avons bagué les premiers Tuit-tuit.

SA946002 (D) rouge 15h54SA946001 (D) vert 17h03

Discussion et conclusionLa comparaison de la cartographie actuelle des territoiresde l'Échenilleur avec celle de Cheke, il y a 25 ans montre

que la population reste stable. Toutefois, il faut se garderd'être trop optimiste, si la cause principale de sa diminution estla modification du milieu naturel (l'Échenilleur a disparuavec la forêt dans les altitudes plus basses), l'exiguïté desadistribution dans l'île le rend vulnérable à toute perturbation directe sur son milieu. En 1991 puis en 1994 plus de 50hectares ont brûlé à la plaine d'Affouches. Dans l'île, les feux de forêts sont quasi-annuel et depuis 1990, leurs surfacesvarient de 70 à plus de 2000 hectares. Au moment de la nidification, la prédation par les chats harets et les rats doit êtreun facteur limitant. Les deux espèces de rat Rattus rattus et R. norvegicus sont régulièrement observés pendant la nuit.

Une étude sur la conservation de cette espèce est actuellement en cours. Ses objectifs la densité de l'espèce, son habitat, sa dynamique de population,...

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Pollen 1760 Millon 1956 Jouanin 1970 Cheke 1975 cette étude

Pl. des Chicots abondant présence col. 39 46Pl. d'Affouches abondant col. 9 12Dos d'Ane abondant 1-3Grande Montagne abondant 6-8Haut de St Benoît 1 ind. absentGrand Brûlé 1 ind. col.? absentforêt de St Philippe présent ? absentforêt de Bellecombe présent ? absentRivière d'Abord présent ? absentRavine St François présent ? absent

nombre de territoires - 1 - 48 65-69estimation abondant ? 10? 120 120

tableau 1 : répartition de l'Échenilleur d'après différents auteurs et résultats des écoutes

181716151413121110987654321

5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19

Heure d'écoute (24 heure)4:20 5:00 5:00 5:00

tableau 2 : manifestations vocales de l'Échenilleur au cours de la journée

40 - X 0 0 0 0 0 0 0 0 035 - X 0 0 0 0 0 0 0 0 030 - - X 0 0 0 0 0 0 0 025 - - - X 0 0 0 0 0 0 020 - - - X 0 0 0 0 0 0 015 - - - - X 0 0 0 0 0 010 - - - - - - X 0 0 0 05 - - - - - - - X 0 0 01 - - - - - - - - - X 0

0H00 0H15 0H30 0H45 1H00 1H15 1H30 1H45 2H00 2H15 2H30

tableau 3 : temps d'écoute du premier contact dans les périodes favorables (100 écoutes)

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Bulletin Phaethon – Volume 5 (1997)

Bulletin Phaethon, 5 : 44.

Les 10 résolutions urgentespour sauver la planète

Collectif d’associations

Une liste des principales résolutions a été proposée par un collectif d’associations. Chacun à notre niveau, ilest clair que nous sommes tous responsables devant l’avenir que nous laisserons à nos enfants. Dans un soucisde développement durable, nous présentons ici ces 10 résolutions urgentes qu’il importe d’avoir à l’esprit et devulgariser et sensibiliser auprès des personnes qui nous entourent.

1. Rééquilibrer les rapports Nord – Sud

2. Maîtriser l’explosion démographique

3. Préserver les Habitats naturels

4. Mettre fin au gaspillage d’énergie

5. Diminuer la production de déchets

6. Réduire la pollution de l’airet notamment les émissions de gaz à effet de serre

7. Réduire la pollution des eaux

8. Réduire la pollution des sols

9. Maintenir la biodiversité

10. Mettre fin aux tests, à la productionet au déploiement des armes nucléaires

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Note sur la distribution littorale du Hibou de Mayotte Otus insularis mayottensis

Jean-Michel Probst

Otus insularis mayottensis Photo : T. Duval

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Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 48.

Note sur la distribution littorale du Hibou de Mayotte Otus insularis mayottensis

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex

Du 28 janvier au 16 février 1993, à l’occasion d’un projet d’édition d’un livre sur la faune de Mayotte, nous avons,avec Marie et Benoît Winter et au cours d’une première mission, visité les milieux naturels du littoral de Mayotte. Lesdéplacements se faisaient à pied et les campements sur les plages. Chaque nuit passée a fait l’objet d’observations afinde répertorier la faune nocturne (chauves-souris, ponte detortue et rapaces nocturnes). Le Hibou de Mayotte est unesous-espèce endémique dont la forme nominale est distribuée à Madagascar. Étant réputé peu commun à Mayotte, nousavons jugé utile de rendre compte de sa répartition littorale que nous jugeons aujourd’hui commune.

28/1/93 - écoute nocturne de 2h00 au port de Mamoudzou : pas de cris dans la ville, ni dans la mangrove Nord de laville principale. 29/1/93 - écoute nocturne de 2h30 au Lac Dzaha, Petite Terre : aucun indice de présence. 30/1/93 -écoute nocturne de 1h45 à la forêt de Soulou : 3h00-3h12 : 5 ind. vus en même temps ! 31/1/93 - écoute nocturne de1h00 à M’Tsamboro : aucun indice de présence. 1/2/93 - écoute nocturne de 1h30 derrière la plage de M’Rafeni :20h00-21h30 : 2 ind. dans un manguier derrière la plage de Sakouli (après un appel sifflé, nous avons entenduquasiment toute la nuit deux individus juste à côté de la tente), 2 autres ind. dans un petit bois en amont du village deM’Rafeni. 2/2/93 - écoute nocturne de 1h00 à la plage de Sakouli : 2 ind. dans le même manguier de la plage. 3/2/93 -écoute nocturne de 1h00 à la plage de Saziley : aucun indice de présence relevé de 20h00 à 21h00 sur la plage. 4/2/93 :écoute nocturne de 1h00 à la plage de Saziley : aucun indice de présence relevé de 20h30 à 21h30 sur la plage. 5/2/93 -écoute nocturne de 1h00 à M’Tsamboro : aucun indice de présence relevé de 20h00 à 21h00 dans la ville. 6/2/93 - pasd’écoute nocturne. 7/2/93 - écoute nocturne de 1h00 à M’Tsamboro : aucun indice de présence relevé de 20h00 à 21h00sur le littoral. 8/2/93 - écoute nocturne de 1h30 à Mamoudzou : aucun indice de présence relevé de 20h00 à 21h30 àl’Est de la ville. 9/2/93 - écoute nocturne de 1h30 à Sohoa : 3ind. chantent derrière la plage. 10/2/93 - écoute nocturnede 1h00 à Sohoa : 5 ind. chantent le long du GR, de 20h00 à 21h00en arrière de la plage de Sohoa. 11/2/93 - écoutenocturne (matinale) de 1h00 à Sohoa : 1 ind. chanteur derrière la tente après l’écoute nocturne négative de 20h00 à21h00. 12/2/93 - écoute nocturne de 2h30 à N’Gouja : aucun indice de présence relevé de 20h00 à 22h30 de N’Gouja àKani Keli. 13/2/93 - écoute nocturne de 2h00 à Miramadoudou : 2 ind. entre 20h00 et 22h00 à 100 mètres de la route àl’ouest de Rasi Abambo, non entendu à Tsimkoura et à Miramadoudou. 14/2/93 - pas d’écoute nocturne. 15/2/93 -écoute nocturne de 1h30 à Kwalé (au sud de Mamoudzou) : 2 ind.se répondent entre 20h00 et 21h30 le long de larivière Kwalé ; à 22h00 1 ind. chante au carrefour de l’école des Manguiers à Mamoudzou. 16/2/93 - départ vers LaRéunion.

Le Hibou de Mayotte semble présent dans la plupart des zones arborées du littoral de l’île. Il semble même s’adapterau milieu urbain s’il persiste quelques gros arbres (Manguier, Baobab). Toutefois, on le rencontre en densité étonnantedans les formations boisées indigènes du littoral. Curieusement, alors que ces biotopes boisés sont bien représentés surPetite Terre et les petits îlots, nous ne l’avons pas répertorié nous-même. Toutefois, d’après les habitants, il existeraitaussi à Petite terre, à l’îlot de Pamandzi (au Nord) et à Chissioua Mbouzi (près de Petite Terre) ainsi que dans plusieursformations végétales indigènes de l’intérieur (non prospectées dans cette étude). Une carte de répartition (maille 1x1km) est disponible pour les membres de l’association.

Bibliographie

LOUETTE, M. 1988. Les oiseaux des Comores. Tervuren, Belgium : Musée Royal de l'Afrique centrale. Annales Sér.in -8, Sci. Zool. M.R.A.C. n°255 : 1-192.

NERI, F. 1993. Le Dziani Carehani (Mayotte) Principaux intérêts et nécessité de sa protection. Doc. polyc. Eaux etForêts de Mayotte.

PROBST, J-M. et WINTER, M. 1994. Première observation d'un Gravelot à triple collierCharadrius tricollaris au LacDzaha, Maore (Mayotte) - Ile des Comores. Working Group on Birds in the Madagascar Region, Vol. 4 n°1 : 4-6.

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

PROBST, J-M. 1997. Compte-rendu d’un voyage ornithologique à Mayotte du 28/01 au 16/02/93 et observation surquelques autres vertébrés. Bull. Phaethon (en prép.).

PROBST, J-M. et NÉRI, F. 1996. Un site exceptionnel à préserver : Le Dziani Caréhani (Mayotte). Bull. Phaethon, 3 :44-46.

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Fiche « patrimoine naturel à protéger »

Oiseau la Vierge ou Terpsiphone de Bourbon

Jean-Michel Probst

Terpsiphone bourbonnensis. Photo : M. Sanchez

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Fiche « patrimoine à protéger » Oiseau la Vierge ou Terpsiphone de BourbonJ-M. Probst

Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 49-50.

Fiche « patrimoine naturel à protéger »

Oiseau la Vierge ou Terpsiphone de Bourbon

Jean-Michel Probst*

* B.P. 307, 97494 Sainte Clotilde Cedex.

L’oiseau décrit ci-après est une espèce d’oiseau forestierde l’Ordre des Passeriformes. Il fait partie de la Famille desMonarchidae qui comporte 328 espèces dans le monde, dont 6 serencontrent dans l’Océan Indien. L’Oiseau la Vierge,ou Terpsiphone de Bourbon, est représenté dans notre île, par une sous-espèce endémique.

OISEAU-LA-VIERGETerpsiphone bourbonnensis (Müller, 1776)Créole : Chakouat (La Réunion), Kok debwa (Maurice).Français : Gobe-mouche des Mascareignes, Tchitrec des Mascareignes.Anglais : Reunion Flycatcher.Allemand : Maskaren-Paradiesschnäpper.

Distribution dans l’Océan indien. T. b. bourbonnensis (Müller, 1776) - endémique de La Réunion.T. b. desolata (Salomonsen, 1933) - endémique de Maurice.

DESCRIPTION. Longueur : 14-15 cm.

Adulte. Dimorphisme sexuel apparent. Espèce polyphasique (le plumage de certains mâles ressemblent à celui de lafemelle).Mâle type: Tête à calotte bleu foncé à reflets métalliques ; menton, gorge et parties inférieures des joues grisclair ; iris, brun noir ; cercle orbital bleu turquoise ; petit bec gris bleu, entouré de vibrisses ; bas du dos, dessus desailes et croupion roux ; parties ventrales gris clair ; longue queue rousse ; tarses et doigts noirs.

Femelle : Semblable au mâle, à l’exception de la calotte gris clair etle plumage des parties supérieures moins« brillant ».

Immature. À la sortie du nid, le plumage entièrement roux devient progressivement gris clair sur les parties ventrales etgris bleu sur le dessus de la tête. Sur la gorge et le haut du dos, il porte, pendant deux mois, des moucheturescaractéristiques du plumage juvénile.

IDENTIFICATION. Oiseau forestier à silhouette élancée, à longue queue. Plumage de la tête gris bleu, partiessupérieures rousses et parties ventrales gris clair. L’Oiseau la Vierge ne peut être confondu avec aucun autre oiseau.Mesures de l’oiseau en main : Aile : 68-73 mm. Bec : 8-9 mm. Tarse : 14-16 mm. Queue : 68-80 mm.

VOIX. Le chant nuptial doux et mélodieux est constitué de notes flûtées et liquides d’intensité décroissante. Le cri decontact est bisyllabique.

COMPORTEMENT. L’Oiseau la vierge se déplace souvent en couple et fait parfois partie des "rondes d'oiseauxblanc". Sans doute en raison de petits insectes dérangés parles déplacements humains, il s'approche quelquefois trèsprès du promeneur en lui tournant autour puis retourne tranquillement glaner ses proies dans le feuillage alentour.

NIDIFICATION. La reproduction a été constatée de septembreà janvier. Le nid compact, en forme de coupe profonde,est installé entre 1,5 et 4 mètres de hauteur, à la fourche verticale de 2-4 rameaux d’arbustes généralement indigènes(Chassalia corralioides, Gaertnera vaginata), parfois introduits (Psidium catleyanum, Solanum torvum) ou de jeunesarbres indigènes (Mimusops maxima, Nuxia verticilata, Ocotea obtusa, Tarenna borbonica). Il est constitué demousses, de fibres végétales et garni à l'intérieur de plumes. La ponte est constituée de 2-3 œufs (18-20 x 15-16 mm),blanc rosé, tachetés de roux. L’incubation est assurée par les deux parents.

MILIEU. Exclusivement forestier, on le trouve principalement dans les forêts indigènes situées entre 400 et 1 800mètres d'altitude (maximum : 2 300 mètres dans la ravine Bachelier, Cirque de Salazie). Dans le Sud Est de l’île, on le

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)___________________________________________________________________________

rencontre parfois jusqu’au littoral. Il semble toutefois avoir une nette prédilection pour les forêts indigènes de bassealtitude (Tremblet, Cratère) dans lesquelles sa densité est supérieure. Lors des mouvements saisonniers, il descendvolontiers à plus basse altitude en empruntant l’axe des ravines arborées dans lesquelles il se déplace parfois jusqu'aulittoral.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore (Lépidoptères, Diptères, Coléoptères) l’Oiseau la Vierge capturesouvent ses proies en vol (papillons :Henotesia narcisus, Neptis dumetorum, Phalantha phalantha), parfois en claquantle feuillage de ses ailes. Il capture également des proies auras de l’eau (Gerris et araignées d’eau) ou, souvent encompagnie des rondes d’Oiseaux blancZosterops borbonica, celles qui sont posées sur les branches et les troncs desarbres.

STATUT ET REMARQUES. Cet oiseau présente deux sous-espècesdont les représentants sont endémiques d'une îledes Mascareignes :T. b. bourbonnensisà La Réunion etT. b. desolataà Maurice. Avec une population estimée entre 48000 et 50 000 individus, la forme réunionnaise est relativement commune dans les forêts indigènes. En revanche, avecmoins de 250 couples, la sous-espèce mauricienne est rare etmenacée de disparition. Elle ne se rencontre plus que dansla forêt du Sud Ouest de l'île. Il existe de nombreuses espèces ou sous-espèces endémiques des îles de l’Océan Indien :T. corvina,endémique très localisée à La Digue et Marianne (accidentelà Praslin ?) aux Seychelles ; le Gobe-mouchede paradis de MadagascarT. m. mutata(Linnaeus, 1766),T. m. comorensis(Milne-Edwards & Oustalet, 1885) à laGrande Comore,T. m. voeltzkowiana(Stresemann, 1924) à Mohéli,T. m. vulpina (Newton, 1877) à Anjouan,T. m.pretiosa (Lesson, 1847) à Mayotte, T. paradisi paradisi aux Maldives, T. paradisi ceylonensis au Sri Lanka.

REFERENCES. Abhaya, 1995 ; Ali, 1996 ; Barré & Barau, 1982 ;Barré, Barau & Jouanin, 1996 ; Benson, 1971 ;Bullock & Al. 1988 ; Cheke, 1987 ; Cheke & Jones, 1987 ; Couteyen & Ivoula, 1996 ; Fayon, 1971 ; Gerlach, 1996 ;Horne, 1987 ; Ladouceur, 1997 ; Langrand, 1995 ; Louette, 1988 ; Macdonald, 1993 ; Penny, 1974 ; Probst, 1997a,1997b ; Rocamora, 1997 ; Rocamora & Al., 1995 ; Verner, 1995 ; Watson, 1981.

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 51-52.

Inventaire préliminaire des requins de l’Océan Indien

Jacques Maillot*, Robert Blanc* & René Damour*

* Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex

Étant donné l’absence de synthèses vulgarisées sur ce sujetet suite aux demandes qui nous ont été faites, noustentons ici de constituer une liste préliminaire des requins de l’Océan Indien. D’après les connaissances actuelles, ilexisterait près de 400 espèces de requins dans le monde et d’après nos recherches bibliographiques et observationssous-marines, 76 taxons auraient été répertoriés au moins une fois dans l’Océan Indien. Nous avons regroupé les articleset les rapports en notre possession sur la zone afro-malgache et les Mascareignes (Baissac, 1965 ; Johnson, 1995 ;Wheeler, 1962) ainsi que dans le reste de l’Océan Indien. Nous n’oublierons pas de remercier Jean-Michel Probst pources observations faites à Europa et celles de nos amis plongeurs pour leurs communications. Les sites mentionnés nesont donc qu’indicatif et reprennent, soit des observations personnelles, soit des listes ou des publications régionales(c.f. : ci-après).

Liste des espècesAlopidae Requin renard commun Alopias vulpinus Afrique du SudCarcharhinidae Aileron blanc du lagon Triaenodon obesus Océan IndienCarcharhinidae Émissole à points noirs Mustelus nigropunctatus Afrique du SudCarcharhinidae Émissole commune Mustelus mustelus Afrique du SudCarcharhinidae Émissole d’Arabie Mustelus mosis Afrique du SudCarcharhinidae Émissole étoilée Mustelus manazo Afrique du SudCarcharhinidae Milandre Galeorhinus galeus Afrique du SudCarcharhinidae Requin à aileron large Carcharhinus longimanus EuropaCarcharhinidae Requin à joues blanches Carcharhinus dussumieri Afrique du SudCarcharhinidae Requin à nez rabattu Scylliogaleus queketti Afrique du SudCarcharhinidae Requin à pointe blanche Carcharhinus albimarginatus EuropaCarcharhinidae Requin à pointe noire Carcharhinus melanopterus EuropaCarcharhinidae Requin à queue tachetée Carcharhinus sorrah Océan IndienCarcharhinidae Requin à tache noire Cacharhinus sealei Afrique du SudCarcharhinidae Requin au gros nez Carcharhinus altimus Océan IndienCarcharhinidae Requin au long museau Carcharhinus limbatus Afrique du SudCarcharhinidae Requin bleu Prionace glauca Afrique du SudCarcharhinidae Requin bordage Scoliodon palasorrah Afrique du SudCarcharhinidae Requin citron Negaprion acutidens EuropaCarcharhinidae Requin cuivré Carcharhinus brachyrus Afrique du SudCarcharhinidae Requin de Johnson Carcharhinus johnsoni Afrique du SudCarcharhinidae Requin de Walbeehm Scoliodon walbeehmi Afrique du SudCarcharhinidae Requin des Galapagos Carcharhinus galapagensis Océan IndienCarcharhinidae Requin gris à haute dorsale Cacharhinus plumbeus Afrique du SudCarcharhinidae Requin gris de récif Carcharhinus amblyrhynchos La RéunionCarcharhinidae Requin lugubre Glyphis glaucus Afrique du SudCarcharhinidae Requin à queue noire Carcharhinus whelheri MauriceCarcharhinidae Requin sombre Carcharhinus obscurus Afrique du SudCarcharhinidae Requin soyeux Carcharhinus falciformis Océan IndienCarcharhinidae Requin taureau Carcharhinus leucas Afrique du SudCarcharhinidae Requin tigre Galeocerdo cuvier EuropaCarcharhinidae Requin tisseran Cacharhinus brevipinna Afrique du SudCarchariidae Requin des sables Carcharias tricuspidatus Afrique du SudCarchariidae Requin taureau Carcharias taurus Afrique du SudDalatiidae Requin cigare Isistius brasiliensis Océan IndienDalatiidae Requin de vase Euprotomicrus bispinatus Océan IndienEchinorhinidae Requin ronce Echinorhinus brucus Océan IndienGinglymostomatidae Req. nour. à queue courte Ginglymostoma brevicaudatum La Réunion Ginglymostomatidae Requin dormeur Nebrius concolor Océan IndienGinglymostomatidae Requin nourrice fauve Nebrius ferrugineus Océan IndienHalsydridae Requin pélerin Halsydrus maximus Afrique du SudHemiscylliidae Chabot à taches blanches Chiloscyllium plagiosum Afrique du SudHemiscylliidae Requin chabot bambou Chiloscyllium punctatum Afrique du SudHemiscylliidae Requin chabot gris Chiloscyllium griseum Afrique du SudHemiscylliidae Requin chabot indien Chiloscyllium indicum Afrique du Sud

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Heterodontidae Requin à tête de taureau Heterodontus japonicus Afrique du SudHexanchidae Requin à cinq branchies Heptranchias pectorosus Afrique du SudHexanchidae Requin à sept branchies Heptranchias perlo Afrique du SudHexanchidae Requin à six branchies Hexanchus griseus Afrique du SudLamnidae Grand mako bleu Isurus oxyrhynchus MauriceLamnidae Grand requin blanc Carcharodon carcharias Afrique du SudLamnidae Mako à longues nageoires Isurus paucus La RéunionLamnidae Mako à petites nageoires Isurus glaucus Afrique du SudLamnidae Requin taupe Lamna nasus Afrique du SudOrectolobidae Requin chabot marqueterie Hemiscyllium trispeculare Océan IndienOrectolobidae Requin chabot ocellé Hemiscyllium ocelatum Océan IndienOrectolobidae Requin tapis barbu Eucrossorhinus dasypogon Océan IndienOrectolobidae Requin tapis orné Orectolobus ornatus Océan IndienOrectolobidae Requin tapis tacheté Orectolobus maculatus Océan IndienRhincodontidae Requin baleine Rhincodon typus Océan IndienScyliorhinidae Holobiche chat Cephaloscyllium sufflans Afrique du SudScyliorhinidae Holobiche cochon Pentachus microps Afrique du SudScyliorhinidae Holobiche léopard Holohalaelurus regani Afrique du SudScyliorhinidae Holobiche tacheté Holohalaelurus punctatus Afrique du SudScyliorhinidae Holobiche tigrée Halaelurus natalensis Afrique du SudScyliorhinidae Requin chat africain Poroderma africanum Afrique du SudScyliorhinidae Requin chat panthère Poroderma pantherinum Afrique du SudScyliorhinidae Requin chat Poroderma marleyi Afrique du SudScyliorhinidae Roussette brune Haploblepharus fuscus Afrique du SudScyliorhinidae Roussette du Cap Scyliorhinus capensis Afrique du SudSphyrnidae Grand requin marteau Sphyrna mokarran Afrique du SudSphyrnidae Requin marteau à festons Sphyrna lewini Europa, O IndienSphyrnidae Requin marteau lisse Sphyrna zyagena Afrique du SudSqualidae Requin granuleux Centroscyllium granulosum Océan IndienStegostomatidae Requin léopard Stegostoma fasciatum Afrique du SudTriakidae Requin chien de mer lisse Triakis megalopterus Afrique du Sud

Bibliographie

BAISSAC, J.B. 1965. Some notes on the fish species of Rodrigues. Procedings of the Royal Society of Arts andSciences of Mauritius, Vol. III (1) : 67-75.

COUPE, S. et COUPE R. 1990. La petite encyclopédie des requins. Bordas, 1-68.

JOHNSON, R.H. 1995. Requins des mers tropicales et tempérées. Les éditions du Pacifiques, 1-170.

STAUB, F. 1993. Requin bleu, Calmar Géant et Cachalot. Proc.Roy. Soc. Arts Sci. Mauritius; Vol. V, Part. 3 : 141-146.

STEVENS, J.D. 1989. Les requins. Bordas, Paris, 1-240.

WHEELER, J.F.G. 1962. Notes on three common species of Sharks in the Mauritius-Seychelles area (with 10 text-figs).Proc. Roy. Soc. Arts & Sci. Maurit. (2) : 146-160.

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Carnet de sauvetage dela Perruche verte des Mascareignes

Psittacula eques echo

Jean-Michel PROBST

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Bulletin Phaethon – Volume 5 (1997)Nouvelles brèves

Bulletin Phaethon, 5 : 53.

Carnet de sauvetage dela Perruche verte des Mascareignes

Psittacula eques echo

Jean-Michel PROBST

*Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex

Depuis les trois siècles d'installation permanente del'homme sur l'île Maurice, 21 oiseaux autochtones ontdisparus. Tout le monde connaît la triste fin du célèbreDodo, mais de nombreuses autres espèces d’oiseaux,de reptiles et de mammifères sont maintenant disparus !

Aujourd’hui, Il ne reste plus que 10 oiseauxendémiques survivants, la Perruche verte est la plusmenacée. En 1989, aux vues des deux dernières annéesoù aucun jeune perroquet n'a pu être observé à l'envol1,un programme de sauvetage de l'espèce en captivité aété décidé. Aujourd'hui, nous vous emmenons avecnous dans les Gorges de Rivière Noire, sanctuaire de lanature mauricienne où survivent les derniersperroquets.

À 5H00 du matin, nous déambulonssilencieusement en file indienne dans la forêt tropicalede Maccabé. Les cris et les chants des Oiseaux lunettes,Oiseaux blancs, Bulbuls et Échenilleurs forment unfond sonore ininterrompu. Soudain, un cri d'alarmepuissant et grinçant juste au-dessus de nos têtes nouspermet de distinguer la fuite d'un perroquet indienPsittacula krameri. Cette espèce, malencontreusementintroduite, niche dans les mêmes trous d'arbre que laPerruche des Mascareignes. Nichant avant la Perrucheendémique, « l’introduite » contraint l’autochtone às'établir dans les moins bons sites de nidification.

À environs 50 mètres d’un affût d’observation, nousempruntons un petit sentier qui passe à proximité dunid, Steven, en charge de la surveillance du couple,vient à notre rencontre "Allons-y rapidement, le mâlevient tout juste de partir".

Arrivé au pied d'un vieil arbre émergeant de lavoûte forestière, chacun se poste dans un coin, écouteles bruits de la forêt et scrute les moindres mouvementsaériens aux abords du nid. La cavité du nid est là,située dans une branche morte, à 15 mètres juste au-dessus de nous. Après une dernière évaluation dumatériel, les derniers conseils et le résumé dudéroulement des instants qui vont s'écouler, le tronc est

1 À cette époque, il ne restait que 12 individus adultes.L'effectif comprenait 3 femelles et 9 mâles, cantonnés dansun périmètre restreint d'une forêt de moyenne altitude au SudEst de l'île. Ces derniers spécimens sauvages étaientjournellement étudiés par Steven Rault et Carl Jones duMauritius Wildlife Appeal Fund (MWAF).

rapidement escaladé. À 3O centimètres à l'intérieur dela cavité, la femelle est installée sur ses œufs.Curieusement, elle ne semble pas inquiète. À cetinstant, je me rappelle avec tristesse et émotion lalecture des anciens textes de naturalistes décrivant leurétonnement de voir l'absence de crainte de ces oiseauxcurieux venant à leur rencontre, la facilité de les tueravec un bâton ou ceux vantant leur qualitégastronomique! ...

Avec des gestes très lents et une petite torche dignede James Bond, j'inspecte l'intérieur de la cavité. Jem'approche tout doucement de la femelle, puis jem'arrête, continue, et m'arrête encore, soudain, elle selève prudemment et va s'installer dans le fond de lacavité...

Devant moi, je découvre 3 œufs! Un record pourl'espèce! Après un temps d'observation et de face àface avec la femelle, ils sont délicatement extraits dunid puis, sont acheminés vers le bas, avec une extrêmeprécaution. Ils sont de suite placés dans un caissonthermique adapté. En bas Wendy, Carl et Steven sontsilencieux...

Une brève observation du site (mesures, matériauxutilisés pour le nid, restes de nourriture,...), et jeredescends le plus doucement possible. Les œufs sontalors apportés à la volière de Black River. Toutel'opération étant surveillée constamment par CarlJones.

Bibliographie

CHEKE, A. S. 1987. An ecological history of the Mascarene Islands, with particular reference to extinctions and introductions of land vertebrates. In Studies of Mascarene Island Birds. Diamond Aw Ced J Cambridge University Press: 5-89.

JONES, C.G. 1987. The ecology of the surviving nature land birds of Mauritius. In Studies of Mascarene Island Birds. Diamond Aw Ced J Cambridge University Press: 172-300.

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Bulletin Phaethon – Volume 5 (1997)Nouvelles brèves

D'après les botanistes locaux les forêtstropicales mauriciennes ont diminués de 89% en 300ans.

Le nid qui a été préalablement repéré parSteven Rault la semaine dernière va être le théatred'une scène délicate ou quelques êtres vont essayer desecourir une espèce en voie d'extinction.

*Les singes, et les rat noirs égalementintroduits opèrent eux aussi une prédation trèsimportante sur ce genre de gros fruits.

La femelle est en train de couver, le directeurscientifique du programme "perroquet", Carl Jones, quia réuni son équipe sur le terrain la semaine dernière atout préparé dans les moindres détails. Tout le matérielnécéssaire au bon déroulement rapide de l'interventiona été passé en revue (le moindre mousqueton, boîtethermique, gants pour manipuler les oeufs,...) .

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Remarques au sujet de l’identité du Solitaire de Bourbon

Jean-Marie Louisin

Threskiornis solitarius Illustration : J-M. Probst

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)Nouvelles brèves

Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 54.

Remarques au sujet de l’identitédu Solitaire de Bourbon

Jean-Marie Louisin*

*Nature & Patrimoine, BP 279,97 827 Le Port Cedex

Nous savons depuis 1987 qu’un ibis endémiqueexistait à La Réunion (Mourer-Chauviré & Moutou,1987). Cette espèce, nouvellement décrite, a éténommée Borbonibis latipes. En 1994, suite à lafabuleuse découverte du bec de cette espèce par Jean-Michel Probst (1995), elle fût décrite comme leSolitaire et renomméeThreskiornis solitarius(Mourer-Chauviré, Ribes & Bour, 1995a, 1995b). Dans cesarticles, on rapporte le texte d’un certain Mellet qui setrouvait en mai 1671 à Bourbon :

« D’autres espèces d’oiseaux que l’on appelle solitairequi sont fort bons et la beauté de leur plumage est fortcurieuse par la diversité de couleurs éclatantes qui brillentsur les ailes et autour de leur col ».

Contrairement à tous les autres textes connus, quidécrivent un oiseau banc avec le bout des ailes noir,Mellet décrit un plumage changeant qui s’applique àdeux ibis que j’ai pu observer dans la zone afro-malgache : l’Ibis falcinellePlegadis falcinelluset l’Ibisdu Cap Geronticus calvus.

Ajoutons que l’Ibis falcinelle est régulièrementdistribué à Madagascar et qu’une petite populationexistait encore récemment à Agaléga. Enfin, en 1869,elle a également été capturée au moins une fois, à LaRéunion.

Le bec de l’Ibis falcinelle est plus court et moinscourbé que l’Ibis sacré. Est ce que le bec trouvé parJean-Michel Probst a été comparé à cet oiseau ?. Il esttrès curieux qu’aucune mention de cette espèce d’Ibisdécouvert au moins une fois sur l’île (Louisin, 1996)n’ait été faite dans l’article de l’équipe du Muséum.

Pour conclure, la plupart des témoignages duSolitaire s’appliquent parfaitement à l’Ibis sacréT.aethiopica.Dans la zone afro-malgache, cette espèced’ibis présente trois sous-espèces :

-T. a. aethiopicus (Latham, 1790) présent dans la plupart de l’Afrique ;-T. a. bernieri (Bonaparte, 1855) endémique deMadagascar ; -T. a. abbotti (Ridgway, 1893) endémique d’Aldabra.

Pourquoi créer encore une espèce nouvelle ? Nedevrait-on pas nommer notre solitaireThreskiornisaethiopicus solitarius comme une sous-espèce de l’Ibissacré ?

Bibliographie

LOUISIN, J-M. 1996. L’ibis falcinelle Plegadisfalcinellus Est-il l’ibis décrit par Mellet en1671 ? Bull. Phaethon, 3 : 56.

MOURER-CHAUVIRE, C. et MOUTOU, F. 1987.Découverte d'une forme récemment éteinted'Ibis endémique insulaire de l'île de LaRéunion :Borbonibis latipesnov. gen., nov. sp.C. R. Acad. Sci. Paris, 2 (305) : 419-423.

MOURER-CHAUVIRÉ, C. ; BOUR, R. et RIBES, S.1995. Position systématique du Solitaire de LaRéunion : nouvelle interprétation basée sur lesrestes fossiles et les récits des anciensvoyageurs. C. R. Acad. Sci. Paris, 320 (2a) :1125-1131.

PROBST, J-M. 1995. Découverte d’un bec appartenantau Solitaire de Bourbon ? Bull. Phaethon, 1 :44-45.

page 55

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Prédation du Corbeau-pie sur le Paille-en-queue à brins jaunes

(Europa – Canal du Mozambique)

Jean-Michel Probst

Corbeau-pie, Corvus albus Photo : T. Duval

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)Nouvelles brèves

Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 55.

Prédation du Corbeau-pie sur le

Paille-en-queue à brins jaunes

(Europa – Canal du Mozambique)

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Introduction

L’îlot d’Europa situé dans le Canal du Mozambiqueentre Madagascar et les côtes africaines est une réservenaturelle des plus intéressante de l’Océan IndienMalzy, 1966 ; Le Corre, 1993). Méconnue de la plupartde la communauté scientifique, elle abrite des trésorsbiologiques inestimables. La communauté des oiseauxmarins et plus particulièrement du paille-en-queue àbrins rouges et du fou à pieds rouges fait actuellementl’objet du thèse de doctorat du CNRS de Chizé (LeCorre, à paraître).

Présence du corbeau pie

Le corbeau pie est une espèce distribuée dans lazone afro-malgache. Probablement introduite, cetteespèce prédatrice de jeunes tortues écloses, d’œufs etde poussins d’oiseaux s’attaque parfois à des oiseauxmarins adultes.

En effet, cette espèce a été observée plusieurs foisautour du Paille-en-queue à brins jaunes. La plupart dutemps, un, deux, trois et jusqu’à cinq corbeaux pies ontété observés en même temps, encerclant un oiseaunicheur isolé. Ils cherchent à déstabiliser l’oiseau pourlui ravir son œuf ou son poussin.

D’autre fois, ils s’intéressent carrément à l’oiseauadulte. Les oiseaux s’approchent alors chacun leur touret tirent sur une plume de l’oiseau, donnent un coup debec sur les flancs et finalement (je vous passe lesdétails) le mangent vivant en tirant les boyaux del’oiseau par l’anus.

Proposition d’étude

Étant donné le statut de réserve naturelle de l’îlotd’Europa, le corbeau pie devrait faire l’objet d’uneétude précise sur l’historique de son introduction, seseffectifs, sa dynamique de population, ses effets surl’avifaune nicheuse.

Il devrait également ne plus être nourri par lepersonnel de la base météorologique et les militaires.Actuellement, les déchets de cuisine lui sont offertsdevant la station ou laissés en plein air dans ladécharge.

La prédation du corbeau pie semble diminuerfortement le succès de l’envol des fous à pieds rouges,des paille-en-queues à brins rouges, et une semble-t-ilune nouvelle sous-espèce de paille-en-queue à brinsjaunes, qui est probablement nouvelle et endémique del’îlot d’Europa (Le Corre, à paraître).

Bibliographie

LE CORRE, M. 1993. Rapport de Missions dans lesîles Tromelin et Europa. Ecologie terrestre.Rap. Dactyl. Muséum d'Histoire Naturelle.Réunion. 1-21.

MALZY, P. 1966. Oiseaux et mammifères de l'îleEuropa. In Mission Scientifique à Europa.Mém. Mus. Nat. Hist. Nat., XLI : 23-27.

LE CORRE, M. (à paraître). Thèse de doctorat sur lesoiseaux marins d’Europa.

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Note sur une population isolée de Scinque de Bouton bleu et brun Cryptoblepharus boutonii

nettement distincte des deux formes précédemment décrites sur l’îled’Europa

(îles éparses du Canal du Mozambique)

Jean-Michel Probst

Cryptoblepharus boutonii. Photo : J-M. Probst

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)___________________________________________________________________________

Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 56.

Note sur une population isolée deScinque de Bouton bleu et brun

Cryptoblepharus boutoniinettement distincte des deux formes

précédemment décrites sur l’îled’Europa

(îles éparses du Canal duMozambique)

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex

La faune reptilienne d’Europa a été étudiée lors deplusieurs missions scientifiques. C’est principalementl’abondance de la Tortue verte qui a fait l’objet dequelques études spécifiques (Lebeau & Al, 1978 ; LeGall & Hugues, 1987 ; Malzy, 1966 ; Vergonzanne & Al,1973).

La classe des reptiles d’Europa abrite 8 espèces :Trois espèces de tortues marines : la Tortue verteChelonia mydas, la Tortue imbriquéeEretmochelysimbricata et la Tortue CaretCaretta caretta. La familledes geckonidae contient 2 espèces :Hemidactylusgardineri (espèce introduite) et Lygodactylusverticillatus (espèce indigène). Un serpent de la familledes Typhlopidae : le Typhlops communRamphotyphlopsbraminus. Enfin la famille des Scincidae qui nousintéresse ici abrite 2 espèces :Mabuya comorensisinfralineata et la sous-espèce endémiqueCryptoblepharus boutonii bitaeniatus.

Dans la plupart les îles de l’Océan Indien, le Scinque deBouton est connu pour son extrême variété de formes.Dans son habitat tropical, plus de 35 sous-espèces ontdéjà été décrites. Nous pouvons ajouter que sur l’îlotd’Europa, deux formes avaient été remarquées. Nous lesavons identifiées toutes les deux et, force est de constaterqu’elles sont très proches visuellement. Seules quelqueslignes noires les différencient. Si les trois formes ont biendes mesures et des poids semblables, la coloration de lanouvelle forme découverte est nettement différente. Deplus, sa population isolée n’a été trouvée que sur un îlotsitué au milieu du Grand Lagon.

Les individus appartenant à la forme nouvelle décriteici se caractérisent aisément des deux autres formesdécrites auparavant par la couleur brune du corps (nonbleue) et par le reste de la queue bleu turquoise. Sur lesphotos représentant cette nouvelle forme, il est égalementdistinct, au contraire des deux formes précédentes dont

l’avant du corps est parcouru de lignes longitudinalesnoires, que seule, une ligne plus foncée est visible sur lesflancs.

Bibliographie

LEBEAU, A. ; GOBERT, B. & DURAND, J.L. 1978.Rapport sur l’étude de la tortue de merCheloniamydas. Peuplement, reproduction et biologie despopulations des îles Tromelin et Europa. Noteronéo. ISTPM, La Réunion, 1-23.

LE GALL, J.Y. & HUGUES, G.R. 1987. Migration de laTortue verteChelonia mydas dans l’Océan IndienSud Ouest observées à partir de marquages sur lessites de ponte Europa et Tromelin (1970-1985).E . J. Brill, Leiden. Amphibia-Reptilia 8 : 277-282.

MALZY, P. 1966. Oiseaux et mammifères de l'îleEuropa. In Mission Scientifique à Europa. Mém.Mus. Nat. Hist. Nat., XLI : 23-27.

VERGONZANNE, G. ; SERVAN, J. & BATORI, G.1976. Biologie de la tortue verte sur les îles :Glorieuses, Europa et Tromelin. In Biologiemarine et exploitation des ressources. ORSTOM,47 : 193-208.

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Liste commentée des oiseaux de La Plaine des Chicots et la Plaine d’AffouchesJ-M. Louisin ; J-M. Probst & Longin, R.

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Bulletin Phaethon, 1997, 5 : 17-24.

Liste commentée des oiseaux de la Plaine des Chicots et la Plaine d’Affouches

Jean-Marie Louisin=*, Jean-Michel Probst* & Roseline Longin*

* Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex

L'intérêt écologique de la Plaine des Chicots et de la Plained’Affouches est remarquable tant au niveau végétal qu'auniveau ornithologique. Au sujet du Tuit-tuit, espèce emblématique de La Réunion, on doit souligner le travailpréparatoire d’Anthony Cheke qui, à force de discussions, aarrêté in extremis l’enrésinement de la Plaine d’Affouches(Cheke, 1975, 1976, 1977, 1978, 1987). Au plan local, le travail d’Harry Gruchet, conservateur du Muséum (Gruchet,1973, 1984), des ornithologues Barré et Barau (Barré, 1988 ;Barré & Barau, 1982 ; Barré, Barau & Jouanin, 1996) etsurtout les articles parus dans Info Nature et l’ensemble des membres de la SREPEN (Chazel, 1988 ; Cherel, 1988 ;Cherel, Quilici, Grondin & Gruchet, 1989 ; Dupont & Girard, 1988 ; Dupont, Girard & Guinet, 1989 ; Moutou, 1984).Avec l’aide des dernières études réalisées sur la répartition du Tuit-tuit (Abhaya & Probst, 1991 ; Attié, 1991, 1993 ;Attié & Brétagnole, 1996 ; Attié & Probst, 1991 ; Louisin & Probst et Louisin & Al., sous presse ; Payet & Probst, 1996; Probst, 1990, 1991, 1992 ; 1993, 1994, 1995, 1996, 1997 ; Probst & Abhaya, 1996), ce site exceptionnel est en coursde classement de réserve naturelle. Plusieurs réunions ontété menées avec les différents partenaires concernés (ONF,DIREN, Région Réunion, Conseil Général de La Réunion, Université de La Réunion, Direction de la Protection de laNature, SREPEN, SRAM, etc.). Au niveau des espèces endémiques, les oiseaux sont particulièrement bien représentéspuisqu'il est possible d'y observer 9 formes propres à La Réunion soit plus de 90 % de son avifaune endémique. Unprojet de thèse sera bientôt présenté dans le Bulletin (Probst et Probst & Thiollay, à paraître).

Cette note rassemble 26 espèces d’oiseaux qui ont été observés sur le site de la future réserve naturelle de RocheÉcrite. Pour chaque espèce traitée, le nom régulièrement employé à La Réunion est suivi du nom scientifique, du nomfrançais et anglais. Quelques critères de détermination envol et des traits de sa biologie complètent chaque espèceprésentée sous la forme d'une petite monographie.

Oiseaux nicheurs

Les oiseaux de cette zone sont représentés par 22 espèces nicheuses. La plupart se reproduisent dans la futureréserve, tandis que d'autres ont été observés sur le site mais sans preuve de reproduction. Les critères de nidificationemployés sont décrits ci-dessous :

Indices de nidificationNidification incertaine : (0) : oiseau observé en vol au-dessus du site, rejoignant son lieu de nidification en dehors du

site ; espèce migratrice stationnant dans son milieu d’hivernage.

Nidification possible : (1) oiseau observé en période de reproduction dans un biotope favorable ; mâle chantantobservé une seule fois en période de nidification.

Nidification probable : (2) couple formé en période de nidification ; mâle chantant plusieurs fois au même endroit ;territoire occupé avec manifestations vocales à plusieursjours d'intervalle ; parades nuptiales ; visites d'emplacement denid ; alarmes suggérant des jeunes au nid ; plaques incubatrices sur oiseau tenu en main.

Nidification certaine : (3) construction de nid ; attitude de diversion ; nid vide ; coquille d'œuf ; juvéniles non volants; adultes couvant ou fréquentant un nid inaccessible, transport de nourriture ou de sacs fécaux ; nid avec œuf(s), nid avecjeune(s).

Liste commentée des oiseaux de la future réserve

Petit fouquet Puffinus lherminieri (3)Français : Puffin d’Audubon. Anglais : Audubon's Shearwater. Espèce de puffin de taille moyenne, noir dessus, blanc dessous ; vol rapide à la surface de l'eau ; parfois en bandes

nombreuses autour des lieux de pêche. Le Petit fouquet ne vient à terre que pour se reproduire. Sur les lieux de pêche,les Petits fouquets se rassemblent parfois en groupe de plusieurs dizaines d'individus, souvent en compagnie des Noddis

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

bruns et des Noddis à bec grêle. Représenté par la sous-espèce P. l. bailloni, le Petit fouquet est endémique de LaRéunion et d’Europa. Plus de 300 colonies sont répertoriéesà La Réunion (Com. Pers. Vincent Bretagnole & JMP) etdeux ont été notées dans les limites de la réserve de Roche écrite. Le Puffin de Baillon est inscrit sur la liste des espècesprotégées de l’île de La Réunion (Arrêté ministériel du 17 février 1989).

Paille en queue à brins blancs Phaethon lepturus (3)Français : Phaéton à brins blancs. Anglais : White-tailed Tropicbird. Espèce d’oiseau marin blanc dessous avec deux rectrices terminales très longues. Ces cris discrets aux tonalités

métalliques, le font parfois remarquer alors qu’il vole très haut dans le ciel. Cet oiseau marin indigène nicheprincipalement dans les cavités des falaises maritimes, des ravines et des versants des cirques. Un couple de Paille enqueue a été trouvé nicheur dans une petite falaise au-dessusde l’îlet à Guillaume à un peu plus de 1000 mètresd’altitude. Il fait par conséquent partie des oiseaux de la future réserve de Roche écrite.

Papangue Circus maillardi (3)Français : Busard de Maillard. Anglais : Reunion Harrier. Ce rapace de la famille des Accipitridae est reconnaissableà son plumage brun strié alterné de blanc grisâtre et le boutdes ailes noires pour le mâle et au plumage brun avec une tacheblanche au croupion pour la femelle. C'est le plus grandoiseau nicheur de La Réunion. On le rencontre principalement le long des versants des ravines ou dans les forêts,généralement au-dessus de 600 m. La sous-espèceC. m. maillardi est endémique de La Réunion. Ce rapace a disparu del'île Maurice tandis qu’une autre sous-espèceC. m. macrosceles est distribuée à Madagascar et aux Comores. Lesobservations de Papangues sont relativement fréquentes dans les limites de la future réserve. Sa reproduction est certainepuisque plusieurs observations de nourrissage de jeunes tout juste volants ont permis de localiser un nid probable prèsdu Piton Grande Chaloupe. Des observations similaires ont été notées sur une vire, dans le rempart de Salazie. Un autrenid a été trouvé en limite de la réserve dans la ravine de Grande Chaloupe.

Grosse caille malgache Margaroperdix madagascarensis (3)Français : Caille perlée de Madagascar. Anglais : Madagascar partridge. Cette grosse caille fait partie de la famille des Phasianidae et fréquente principalement les Hauts de l'île. Le mâlepossède un plastron noir perlé de blanc, la tête brun foncé avec des sourcils et des moustaches blancs. La femelle estplus claire avec un plastron brun jaune marqué de liseré noir. Cette espèce introduite est généralement cantonnée dansles zones arbustives de la Roche Écrite au-dessus de 1800 mètres d’altitude ou, plus rarement dans les zones declairières. Plusieurs observations d’œufs et de poussins attestent sa reproduction dans la réserve.

Coq sauvage Gallus gallus (1)Français : Coq bankiva. Anglais : Indian Red Jungle fowl. Oiseau forestier introduit de la famille des Phasianidae, les deux sexes ressemblent à la race domestique. Le mâle a unecrête sans dentelure et un barbillon médian unique. Le chantdu coq est semblable à l'espèce domestique. Deux couplesauraient été relâchés volontairement en 1990 dans un îlet abandonné dans les Hauts de la ravine Montauban.

Caille pays Turnix nigricollis (2)Français : Hémipode de Madagascar. Anglais : Madagascar Hemipode. Très petite caille de la famille des Turnicidae. Le mâle a le plumage du dessus gris brun à beige clair et est parsemé depetites taches noires. À l'inverse de la plupart des oiseaux, la femelle est plus colorée que le mâle, sa taille est égalementlégèrement plus grande mais c’est surtout sa bavette noire qui s'étire du bec à la poitrine, la tache rousse de part etd'autres des flancs qui permet de la distinguer. Cet oiseau est sans doute indigène et originaire de Madagascar. Son statutd'indigène ou d'introduit n’est pas encore bien établi, mais on peut citer le récit de Dubois (1672) qui décrit à LaRéunion une petite caille grise (Abhaya, 1997). Dans la zonede la future réserve, cette espèce est parfois observée dansles prairies de la Roche Écrite, souvent à proximité des points d’eau. Elle se reproduit probablement dans cette zone,mais aucun indice certain de nidification n’a pu encore être observé.

Tourterelle malgache Streptopelia picturata (3)Français : Tourterelle de Madagascar. Anglais : Madagascar Turtle Dove. Grosse tourterelle de la famille des Columbidae, le plumageprincipal des adultes en vol est brun rouge. La tête esttoutefois grise, le dos et le dessus des ailes plus brun, la queue est brune bordée de blanc. On la remarqueprincipalement par ses roucoulements graves trisyllabiques "rou rou, rou". Dans les Bas de la zone d’étude, laTourterelle malgache fréquente principalement les fonds des ravines alors que dans les Hauts, elle fréquenteprincipalement les formations de Tamarins et d’Eucalyptus. Certains auteurs rangent cette espèce dans le GenreColumba.

Petit duc de Gruchet Mascarenotus grucheti (?)

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Liste commentée des oiseaux de La Plaine des Chicots et la Plaine d’AffouchesJ-M. Louisin ; J-M. Probst & Longin, R.

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Français : Hibou de La Réunion. Anglais : Reunion Owl. Ce rapace nocturne de la famille des Strigidae a été découvert récemment, mais sous forme d’ossements dans l'Ouest del'île. Ce matériel ostéologique a permis de nommer cet oiseau dont aucune description ancienne (texte ou illustration)nefaisait mention jusqu'alors. Nous avons fait figurer cetteespèce dans notre liste en raison de deux observations serapportant peut-être à cette espèce. En 1982 et 1983, un entomologiste réputé a observé deux hiboux dans les Bas de laPlaine des Chicots. En 1993, un ornithologiste anglais aurait observé un Hibou dans les Bas de la Plaine d’Affouches.Étant donné la discrétion des membres de ce groupe d’oiseau si particulier et ses mœurs nocturnes, il n’est pas interditde penser que quelques couples subsistent encore dans de profondes ravines comme celle de la Rivière Saint-Denis(Louisin & Al., 1997).

Salangane Collocalia francica (2) Français : Salangane des Mascareignes. Anglais : Mascarene Cave Swiflet. Ce petit martinet appartient à la famille des Apodidae. Son plumage est gris noir à croupion clair. Sur ses zones dechasse, il crie très rarement en vol. Par contre, on l’entendtrès souvent à proximité du lieu de reproduction "trii". Pourse diriger dans les grottes, il lance des cris proches des ultra-sons "tec". Cet oiseau protégé est endémique desMascareignes. Il est répandu du littoral au sommet du Piton des Neiges. Des regroupements de plus de 500 oiseaux ontété notés juste avant le passage des cyclones. Des migrations partielles sont probables entre les îles des Mascareignes.Aucune colonie n’a été découverte dans la zone d’étude.

Tuit-tuit Coracina newtoni (3)Français : Echenilleur de La Réunion. Anglais : Reunion Cukoo-Shrike. Identification : 20 cm ; oiseau de la famille des Campephagidae ; exclusivement forestier ; taille du merle ; mâle, grisbleu cendré, ailes noires à miroir blanc ; tache blanche à l'extrémité des rectrices noires ; femelle : brune, poitrinefinement striée de lignes transversales sombres. Voix : chant du mâle "tuit-tuit-tuit" ; cri de contact "guek". Remarques :espèce protégée endémique de La Réunion ; un des oiseaux forestiers les plus rares du monde, survivant uniquementdans deux forêts peuplées d'espèces végétales indigènes, au nord de l'île.

Oiseau-la-vierge Terpsiphone bourbonnensis (3)Français : Terpsiphone de Bourbon. Anglais : Mascarene Paradise Flycatcher. Petit oiseau de la famille des Monarchidae. Sa tête porte unecalotte bleu foncé à reflets métalliques. Le dos, les ailes etla queue sont teintés de roux. Le dessous est gris bleu cendré. Le chant flûté est mélodieux et le cri est plutôt rêche"schrièè". Représenté à La Réunion par la sous-espèce endémique T. b. bourbonnensis, il fréquente principalement lesforêts indigènes et les fonds de ravines. Il s'approche souvent très près des promeneurs pour capturer les petits insectesdérangés par leur passage.

Tec-tec Saxicola tectes (3)Français : Traquet de La Réunion. Anglais : Reunion Stonechat. Petit oiseau appartenant à la famille des Turdidae. On le rencontre souvent perché à l'extrémité d'une branche ou ausommet d'un rocher. Son plumage est très variable d'un individu à l'autre (Cheke, 1975). Sa tête est généralement brunfoncé avec un sourcil blanc, la gorge blanche et la poitrine orangée est typique du plumage du mâle. Le chant nuptial estune cascade de notes harmonieuses. Son cri "tec-tec" lui a valu son nom créole. Cet oiseau protégé, endémique de LaRéunion se rencontre généralement de 400 à plus de 2500 m d'altitude. Sur le site, il est régulier le long des sentiers,jusqu’au sommet de Roche Écrite.

Martin Acridotheres tristis (2)Français : Martin triste. Anglais : Indian Mynah.Passereau de taille moyenne de la famille des Sturnidae. Sa teinte générale, brun foncé à noire contraste avec la couleurdu bec et le pourtour de l'œil, jaune. En vol, une tache blanche est visible sur les ailes et l'extrémité de la queue. Commela plupart des membres de sa famille, ses chants sont très variés. Il est volontiers imitateur : notes flûtées et grinçantes oudes "souffles" rauques. Originaire de l'Inde, le Martin a été introduit à La Réunion vers 1762 pour combattre lessauterelles. Il est aujourd’hui répandu dans les villes et les cultures, souvent à proximité des activités humaines. LeMartin a été également introduit dans de nombreuses îles de l'Océan Indien. Ses incursions dans les zones forestièressont surtout remarquées à la Plaine d’Afffouches où il semble se reproduire (observation de nourrissages au-dessus dugîte ONF).

Hirondelle de Bourbon Phedina borbonica (3)Français : Hirondelle de Bourbon. Anglais : Malagasy Swallow. Petite hirondelle de la famille des Hirundinidae. Sa silhouette, plus forte que la Salangane, l’attache des ailes plus largeset le vol glissé plus harmonieux, l’absence de tache claire au croupion la distingue aisément. Contrairement à laSalangane, elle crie assez souvent en vol "sri lui hi". Elle est représentée par la sous-espèceP. b. borbonica protégée et

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Bulletin Phaethon - Volume 5 (1997)----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

endémique des Mascareignes. Moins fréquente que la Salangane, on la remarque pourtant à toute altitude et même enpleine ville. Des regroupements ont été constatés et laissent supposer une migration partielle de l'espèce. Une autre sous-espèceP. b. madagascariensis existe à Madagascar et a été observée en sud Afrique. Des nidsont été observés dans unrempart de la Plaine d’Affouches.

Bulbul orphée Pycnonotus jocosus (3)Français : Bulbul orphée. Anglais : Red-whiskered Bulbul. Oiseau de la taille d’un merle, appartenant à la famille des Pycnonotidae. Ses joues tachetées de rouge et blancentourées de noir, sa huppe noire dressée au sommet de la tête, le dessous blanc et les sous-caudales rouges en font unoiseau apprécié des oiseleurs. Il chante très souvent, ses notes flûtées se terminant brusquement. Introduit de l'îleMaurice à La Réunion vers 1970. Il est réputé destructeur de nichées d'oiseaux endémiques, amateur de fruits etdisséminateur de "pestes végétales", il n'est guère apprécié par les cultivateurs et les gestionnaires des milieux naturels.Sa population est en progression constante tout autour de LaRéunion. Il est malheureux de constater qu'une petitepopulation se développe actuellement à Mayotte à partir d'individus introduits de La Réunion. Dans la zone d’étude,alors qu’il était formellement absent jusqu’en 1995, des observations attestent sa présence depuis 1996 dans les Bas dela Plaine des Chicots et la Plaine d’Affouches. La reproduction a été constatée récemment à la Plaine d’Affouches.

Merle pays Hypsipetes borbonica (3)Français : Bulbul de La Réunion, Bulbul de Bourbon. Anglais : Reunion Bulbul. Oiseau forestier de taille moyenne, de la famille des Pycnonotidae. Le plumage général de l’ensemble du corps est griscendré, sa calotte, noire érectile, ses ailes et sa queue, gris brun. Le bec et les pattes sont jaune orangé. Le chant estmélodieux et varié tandis que le cri d'alarme ressemble assez au miaulement plaintif d’un chat. Cette espèce protégée,endémique de La Réunion, se rencontre dans les forêts indigènes des hauts de l'île. Il est bien représenté dans les deuxplaines forestières et semble très braconnés.

Oiseau blanc Zosterops borbonicus (3)Français : Oiseau-lunettes gris, Petit Simon. Anglais : Mascarene Grey White-eye. C’est le plus petit oiseau endémique forestier de la familledes Zosteropidae. Très actif, il ressemble à une petite boulegrise et brune avec un petit bec fin et un croupion blanc. Il lance continuellement des petits cris de contact aigus "Tsi,tsi". Au moment de la nidification, le chant débute très tôt le matin (avant le lever du jour) jusqu'à tard le soir (parfoispendant la nuit de pleine lune). Il est très mélodieux et sonore avec des notes flûtées. La sous-espèceZ. b. borbonicusest endémique de La Réunion. Il est répandu dans presque tousles milieux dans lesquels il subsiste au moins quelquesarbres ou arbustes, du littoral jusqu'aux brandes à plus de 2300 mètres d'altitude. Commun et nicheur dans les deuxplaines forestières.

Oiseau vert Zosterops olivaceus (3)Français : Oiseau-lunette vert. Anglais : Mascarene Olive White.Petit oiseau de la famille des Zosteropidae, il ressemble à l'Oiseau blanc, mais porte une couleur vert olive, avec uncercle orbital blanc. Très actif voir vindicatif, il lance continuellement des cris "agressifs" et aigus. C’est une espèceendémique de La Réunion, intégralement protégée. L’oiseauvert est intimement lié à la présence d'arbres. On lerencontre généralement par couple. Il explore inexorablement les fleurs des arbres indigènes comme des introduits. Uneespèce procheZ. chloronothos, endémique de Maurice, est menacée d'extinction. Commun et nicheur dans les deuxplaines forestières.

Moineau Passer domesticus (3)Fr.: Moineau domestique. Anglais : House Sparrow.Petit oiseau de la famille des Passeridae. Bien connu de tous, le mâle possède une calotte grise bordée de roux, des jouesblanches et une bavette noire. La femelle est plus terne, avec un sourcil clair et les parties supérieures brunes striées. Sonchant est constitué de gazouillis variés "tchiip", "piip","tuit". Son cri d'alarme est plus bruyant "trriititit". Il aétéintroduit vers 1845, provenant de populations européennes. Il est présent dans toutes les agglomérations et les zonescultivées, parfois même en forêt indigène, du littoral à plus de 2500 m d'altitude. Quelques individus s’aventurent lelong de la route forestière de la Plaine d’Affouches et on en rencontre parfois dans les zones de Cryptoméria,principalement dans les zones de pique-nique des promeneurs.

Cardinal Foudia madagascariensis (3)Français : Foudi de Madagascar, Foudi rouge. Anglais : Madagascar Fody. Petit oiseau de la famille des Ploceidae. Son plumage est rouge, à l’exception de ses ailes, de sa queue et de son bec,noirs. Le dos est écaillé de rouge et de noir. La femelle est grise et brune dessus, plus clair dessous. Son cri estélectrique. Il émet parfois une trille grave "deideideideideidei" au moment de la nidification. Il a été introduit à LaRéunion en 1806. Originaire de Madagascar, on le rencontre aujourd’hui dans presque tous les milieux : forêts, zones

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Liste commentée des oiseaux de La Plaine des Chicots et la Plaine d’AffouchesJ-M. Louisin ; J-M. Probst & Longin, R.

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arbustives, savanes, cultures, jardins, etc. Il est présent dans les forêts jusqu'à 2000 mètres. L'observation de nuées decardinaux par Dubois, en 1670, laisserait supposer qu'une forme endémique aurait existé peut avant l'introduction desrats. Il existe des formes endémiques tout autour de La Réunion : F. rubra à Maurice,F. flavicans à Rodrigues,F.eminentissima des Comores, F. seychellarum aux Seychelles. Il niche régulièrement dans les deux plaines forestières.

Bec-rose Estrilda astrild (3)Français : Astrild ondulé, Sénégali ondulé Anglais : Common Waxbill. Petit oiseau de la famille des Estrildidae, il est très souvent constitué en bandes. Son plumage est brun strié plus sombresur le dos. Il possède un petit bec, des lores et un bandeau traversant l'œil rose à rouge. En vol, on peut distinguer unetache ventrale rose et une longue queue. Ses petits cris sontdoux et nasillards "tssip, kitsiip". Cet oiseau nicheur a étéintroduit vers 1730. Originaire d'Afrique, il fréquente aujourd’hui principalement les zones dégagées des savanes, descultures et parfois des forêts arbustives. On l’observe souvent perché dans les graminées.

Moutardier Serinus canicollis (3)Français : Serin du Cap. Anglais : Grey necked Serin. Petit oiseau de la famille des Fringillidae. D’aspect général gris vert olive, sa nuque, son collier et le haut du dos sontplutôt brun et gris. Le reste du corps est vert olive à l'exception des ailes striées de brun noir et bordées de jaune. Sonchant puissant est composé de gazouillis rapides avec quelques notes distinctes flûtées. Son cri est une sorte desifflement haut, plus ou moins prolongé, et quelquefois répété. Remarques : oiseau nicheur originaire de la Province duCap, introduit en 1750 à La Réunion et à l'île Maurice, mais qui a disparu de cette dernière vers 1922. À La Plaine desChicots, il se rencontre souvent en groupe d'une dizaine d'individus à la limite de la Tamarinaie et de la zone arbustived'altitude.

Oiseaux de passage

Quelques espèces (nicheuses ou migratrices) survolent le massif de Roche Écrite.

Taillevent Pterodroma barauiCette espèce d’oiseau endémique appelé également Pétrel deBarau niche dans les remparts arbustifs des plus hauts

sommets de l’île. Du mois d’août au mois d’avril, il est assezcourant d’observer quelques individus qui empruntentoccasionnellement les couloirs aériens de la ravine de La Grande Chaloupe, de la ravine du Butor, de la Patate àDurand, de la Rivière Saint-Denis ou des Pluies, pour atteindre leurs sites de nidification. L’observation des redescentesà la mer est possible mais beaucoup plus rare (2 observations seulement à la Plaine d’Affouches).

Faucon d'Eléonore Falco eleonorae Observé une fois en action de chasse au-dessus de la mare aux cerfs. Une proie capturée, un gros criquet vert que

l’oiseau a mangé (difficilement) en vol.

Faucon concolore Falco concolorObservé au moins trois fois, deux fois en vol le long de la Plaine d’Affouches (individu volant dans le cirque de

Mafate puis au-dessus de la Plaine d’Affouches) ; une autre fois posé sur un pilier du parc à cerfs de la Plaine desChicots.

Chevalier guignette Tringa hypoleucosObservé une fois le long d’un petit bassin d’eau potable alimentant le gîte de la Plaine des Chicots. Sa présence à

2100 mètres d’altitude est certainement la plus haute jamais signalée pour l’île de La Réunion.

Pour la détermination et la connaissance des oiseaux forestiers de l’île de La Réunion, quelques guidesd'identification, revues, bulletins et autres ouvrages sur la biologie des espèces peuvent être utilement consultés.

Bibliographie

ABHAYA, K. 1997. L’identité plausible des cailles de Dubois. 11-13.

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Liste commentée des oiseaux de La Plaine des Chicots et la Plaine d’AffouchesJ-M. Louisin ; J-M. Probst & Longin, R.

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PROBST, J-M. 1995. Mentions bibliographiques de 1670 à 1870, relatives à l’Échenilleur de Bourbon ou Tuit-tuitCoracina newtoni oiseau forestier endémique de La Réunion. Bull. Phaethon, 1 : 26-28.

PROBST, J-M. 1995. La présence éventuelle de l’ÉchenilleurCoracina newtoni dans d’autres massifs forestiers situésen dehors de sa répartition connue (île de La Réunion). Bull. Phaethon, 2 : 86-89.

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PROBST, J-M. 1996. À propos de la recherche d’une zone de sympatrie entre le Bulbul orphéePycnonotus jocosus etle Tuit-tuit Coracina newtoni (étude sur la répartition de 1991 à 1992). Bull. Phaethon, 3 : 12-15.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles et amphibiens.éditions azalées, 1-168.

PROBST, J-M. & ABHAYA, K. 1996. Carte de répartition actuelle de la saison de nidification 1995/1996 du Tuit-tuitou Échenilleur de La Réunion. Bull. Phaethon, 4 : 110-111.

PROBST, J-M. & THIOLLAY, J-M. (à paraître). Écologie et conservation de l’Échenilleur de La Réunion (Tuit-tuit),Coracina newtoni - Présentation du projet d’étude. Bull. Phaethon, 6.

Rossignol du Japon Leiothrix lutea (2)Français : Léiothrix jaune, Mésia jaune. Anglais : Pekin Robin. Identification : 22 cm. Oiseau de la famille des Timaliidae ;Taille d’un bellier ; tête gris clair à calotte jaunâtre avecdesmoustaches grises et le menton jaune citron ; bec rouge orangé ; parties supérieures grises et cendrées légèrementbleutées ; ailes gris bleu avec le bord des rémiges jaune orangé ; parties ventrales jaune citron devenant orangées sur lapoitrine ; tarses et doigts rose pâle. Voix : le chant est vif, flûté et mélodieux, parfois sonore. Remarque : espècenouvellement introduite (Probst, à paraître), sans doute depuis 1989/1990. Quelques individus ont été observés dans lesvilles, mais se sont finalement éteints. Il semble se reproduire au moins dans deux sites au Brûlé Saint Denis, plusparticulièrement dans le bas de la forêt du Tuit-tuit et dansla forêt des Makes. C’est un oiseau forestier qui sembleapprécier les lisières et les fonds de ravine. On peut souhaiter bonne chance aux braconniers du Brûlé qui tenteraientactuellement de le prendre à la colle.

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Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997)----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 59-60.

Phénologie de deux espèces de Procellaridae :le Puffin du Pacifique Puffinus pacificus

et le Puffin de Baillon Puffinus lherminieri bailloni à l’île de La Réunion

Késava Abhaya* & Jean-Michel Probst*

* Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex

Localisations géographiques des sites d’étudesLes sites d’étude de la nidification des deux espèces de puffins ont été choisis d’après les 48 sites connus (Barau,

1978 ; Barré & Barau, 1982 ; Jadin & Billiet, 1979, Jouanin, 1987 ; Probst, 1992, 1995, 1997) :

Puffin de Baillon 35 colonies, Puffin du Pacifique 13 colonies.

La colonie de Puffin du Pacifique domine la mer au niveau du Cap de Grande Anse. L’effectif total est supérieur à100 couples, mais nous avons principalement étudié une petite population isolée de 28 nids. L’accès à la colonie estparticulièrement aisé et ce site a malheureusement fait l’objet d’un massacre stupide autour du mois de novembre 1996.

La colonie de Puffin de Baillon est située dans la ravine du Chaudron. Les colonies sont réparties dans le fond de laravine, dans les plus hautes falaises de chaque côté de la cascade. D’après les écoutes nocturnes, son effectif estsupérieur à 50 couples nicheurs. De plus divers types de contacts (visuels et auditifs) peuvent être fait aussi bien auniveau du littoral que le long de l’axe de la ravine.

Présentation des deux espècesPuffin du Pacifique (PROTÉGÉ)Puffinus pacificus

Oiseau marin indigène nichant dans de nombreuses îles de l'Océan Indien. Treize sites de nidification sontactuellement connus. Cette espèce, dont la population avoisinerait les 1000 couples, niche en colonie. Elle a étérépertoriée le long des falaises littorales et dans les versants des cirques jusqu’à une altitude maximale de 700 mètres(Probst, 1995).

Puffin de Baillon (PROTÉGÉ)Puffinus lherminieri

Oiseau marin nicheur, la sous-espèceP. l. bailloni est endémique de La Réunion et Europa. Elle a disparu il y a unevingtaine d’année à Maurice. Cet oiseau marin compte actuellement 35 colonies et plus de 1500 couples. Le Puffin deBaillon est réparti du littoral à plus de 20 km à l'intérieur de l'île et se rencontre jusqu'à 1700 mètres d'altitude (Probst,1995).

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Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997)----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Chronologie de la reproductionAlors que des observations ont été collectées de 1990 jusqu’à 1997, la nidification de ces deux espèces a

principalement été étudiée pendant leur période de nidification 1996/1997. Lors de cette dernière saison, les deux sitesde nidification ont été visités à raison d’un contact minimum par mois en période d’absence des oiseaux et parfois à plusde dix pendant la période de reproduction. La phénologie de la reproduction a été plus précise chez le Puffin duPacifique en raison de l’accessibilité des terriers. Pour le Puffin de Baillon, cette étude a été menée essentiellementavecles manifestations vocales et avec quelques observations réalisées dans d’autres sites similaires à la Ravine duChaudron.

Observation du Puffin du Pacifique à Grande AnseCe site de nidification a été découvert le 15 septembre 1990 par Jean-Michel Probst, Geoff Morgan et Mélanie

Kershaw. D'après nos connaissances, les reproducteurs arriveraient sur les colonies en juillet - août et quitteraientle sitede nidification vers la fin-février, début-mars.

juillet2 observations - arrivée des adultes reproducteurs et aménagement des terriers. août6 observations - installation des adultes reproducteurs et aménagement des terriers.septembre8 observations - aménagement du terrier quasi-terminé, arrivée des derniers reproducteurs.octobre9 observations - période de chant nocturne intense (formation des nouveaux couples subadultes ?). La distance entre

les oiseaux chanteurs est parfois réduite à 80 cm. -1990 : Estimation totale de la colonie à plus de 300 couples.novembre11 observations - Dans la deuxième moitié du mois, on peut déjà observer la ponte des couples les plus précoces.

Chaque couple établi dans un terrier donnera un œuf unique incubé par un adulte.- Premières pontes (24/11/91 : 3 individus avec chacun 1 œuf ;28/11/92 : 1 œuf). Ces dates de premières pontes ont

également été vérifiées sur Petite île (23/11/91 : 2 individus avec leur œuf sur 9 oiseaux présents).décembre6 observations - incubation et ponte des couples retardataires.

-1991 : janvier4 observations - Les traces des premières éclosions sont visibles à partir de la mi-janvier. Les enveloppes des œufs

avec leur membrane caractéristique sont visibles aux abords des terriers. -le 10/1/92, une première éclosion est enregistrée sur le site.-le 28/1/97, 3 éclosions sont répertoriées dans la falaise du littoral.

février5 observations - élevage des jeunes poussins. La plupart du temps, un des adultes reste avec le petit poussin en duvet

mais progressivement, dès la mi-février, le poussin reste généralement seul.-1991 : 3 poussins en duvet-1992 : 3 poussins en duvet-1996 : 1 poussin en duvet-1997 : 4 poussins en duvet

mars 5 observations - chez le poussin, passage du duvet au premières plumes

le 5/3/1996 : 3 poussins plumés avec des traces de duvet autour de la tête et au niveau des parties ventrales.avril 5 observations - Il est assez difficile d’observer un jeune qui s’envole pour la première fois de son nid. La date

d’envol d’un jeune est donc effective lorsque le contact visuel a été établi avec un individu juvénile plumé et qu’aucours des visites suivantes, il n’est plus répertorié ensuite. Notons que la disparition d’un jeune individu plumé nesignifie pas pour autant le succès de son envol, des cas de prédation pouvant intervenir à n’importe quel stade de la viede l’oiseau.

-l’envol de 3 jeunes a été constaté le 1/4/91 et le 17/4/92 ainsi qu’un autre individu le 29/3/91. le 5/3/96, alorsque la plupart des terriers étaient déjà vide, nous avons observé un jeune encore présent à l’entrée d’un terrier avecMatthieu Le Corre et le ?/3/1997, 3 jeunes à l’envol dans la falaise du littoral.

mai 2 observations - L’envol des jeunes les plus tardifs se poursuit tandis que la présence des adultes devient

exceptionnelle.

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Phénologie de deux espèces de Procellarridae : le Puffin du Pacifique Puffinus pacificus et le Puffin de Baillon Puffinus lherminieri bailloni à l’île de La Réunion

Abhaya, K. & Probst, J.M.----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

-1997 : 1 jeune à l’envol. En mai 1984, Harry Gruchet a également observé un jeune en provenance de lacolonie de la Rivière Saint-Denis.

juin 3 observations - Disparition des adultes et des jeunes. Les indices de présences sont peu à peu effacés par les

précipitations et les végétaux envahissent à nouveau les entrées des terriers.

Puffin de BaillonLe suivi de la nidification du Puffin de Baillon est beaucoupplus délicate en raison des endroits inaccessibles qu’il

choisit pour nicher. Sur les 35 colonies nicheuses répertoriées, toutes sont situées en falaise. Le résumé des donnéescollectées sur le site du Chaudron est donc moins précis que pour l’espèce précédente.

janvier 1989 découverte du site de nidification

septembreoctobreDébut de la ponte : un œuf unique par terriernovembrePonte et incubation.décembre1 observation - premières éclosions

1995janvier

février

mars

octobre1964 : Au Petit Serré dans le cirque de Cilaos, un œuf et un individu est capturé par un habitant et donné à

Monsieur Jouanin.

novembre 1964 : À Grand Bassin, 3 habitants ont capturé pour Monsieur Jouanin 2 Puffins avec leur œuf et un autre œuf.

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