Et pourquoi ne pas accepter de vieill ir, un peu.

EDITO◆

Eloïse, assistante de redaction

VIEILLIR, ET ALORS ?

Editeur de publication MONDADORI FRANCEDirectrice de rédaction Marie ROUX

Directeur artistique Dominique BIANCHISecrétaire génrale de la rédaction Anne VIAUD

Directeur de publication Fréderic CHAUBINAssistante de rédaction Eloïse MANZONEAssistant directeur artistique Jean-Baptiste PEPINPhotos Eloïse MANZONE et Marie ROUX

Editeur: Mondadori magazines France SAS siège social: 48, rue Guinemer 92865 Issy-les-Moulinaux Cedex 9. Président et directeur de la publication: Jean Luc Bresse. Actionnaire Monda-dori France SAS. Imprimeur: Otrad: 53, avenue du Général Michel Bizot 75012 Paris. N° ISSN: 1774-7201- Commission paritaire: 0710 K 86884- Dépot légal: mai 2011 Nom magazine est publié en France par Mondadori magazines France, au terme d’un accord de licence exclusif avec Emap Consummer Media Limited.

Ma condition est assez stable. Évidem-ment, comme tout le monde, je vieillis d’une année par année. Bizarrement, je ne m’en rends pas compte. Les jours et les semaines passent sans que je ne le réalise vraiment. Les années se succè-dent sans que j’en prenne conscience. L’autre jour, j’ai réalisé que près de 11 ans déjà s’étaient écoulés depuis l’arri-vée du troisième millénaire sans que je ne m’en aperçoive. Le temps est passé si vite. Il me semble que c’était hier.En réalité, je me sens ni plus vieille ni plus jeune qu’hier. Certes, je n’ai plus la même énergie, je me sens plus fatiguée et j’ai plein de nouveaux bobos, mais je perçois difficilement le changement d’âge. A l’intérieur de moi, j’ai l’impres-sion d’être ce que j’ai toujours été. Si ces vieilles photos de moi n’étaient pas là pour me rappeler à l’ordre, je pour-

rais m’illusionner et croire même que je n’ai pas changé, non vraiment pas, ou si peu. Je sais bien que je vieillis, mais je n’arrive pas à le réaliser. Et je ne suis certainement pas la seule à être affli-gée de ce trouble. L’autre jour, ma voi-sine, une «vieille» dame âgée de 89 ans que je n’avais pas vue depuis un cer-tain temps m’a fait sourire. Lorsque je l’ai aperçue, je me suis dit: «Mon Dieu qu’elle a vieilli.» Voutée, la peau fripée, le visage décharné, une canne à la main, la démarche instable, elle me dit alors: «Tu sais, je ne me sens pas vieillir, je me sens aussi jeune qu’avant!!» Se pourrait-il que l’on ne sente pas le temps passer?Se pourrait-il que la vieillesse n’existe que dans les yeux des autres? Ou que dans les documents attestant notre date de naissance?Si tel est le cas, pourquoi avons-nous alors si peur de vieillir?

DOSSIER◆

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Et comme notre propre finalité nous rebute et nous apparaît même inconcevable, la vieillesse elle-même nous répulse. Tout le monde veut aller au ciel, mais personne ne veut mourir, n’est-ce pas? Pourtant vieillir et mourir sont dans l’ordre des choses. Un jour, sans doute, nous serons vieux, en tout cas plus vieux qu’aujourd’hui. Nous aurons sans doute divers malaises. Notre souffle sera court. Mon cœur palpitera au moindre effort. Ma mémoire vacillera. J’aurai la démarche instable. Ce jour-là, rappelez-vous qu’avant même d’être un cas de rhumatisme, de MPOC, de MCAS, d’Alzheimer ou de Parkinson, je serai simplement le prolongement de moi-même.Et j’espère que ce jour-là, docteur, vous qui m’avez connu et suivi toute ma vie, moi et les miens, vous comprendrez que la vieillesse et la mort sont des étapes normales de notre existence. Et que vous m’aiderez à passer ces étapes comme toutes les autres que vous m’avez aidé à franchir jusqu’ici ●

POURQUOI LA VIEILLESSE NOUS FAIT-ELLE SI PEUR?

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Probablement parceque c’est le prélude à la mort, l’ultime étape.

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DOSSIER◆

ETRE VIEUX, ET POURQUOI PAS Et pourquoi ne pas accepter la vieillesse, tout simplement? Après tout, ça fait partie integrante de la vie.

Vous savez mademoiselle, tant que vous êtes jeune, il faut tout faire pour plaire et quand vous serez vieille, vous devrez tout faire pour ne pas déplaire

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Qu’est-ce qu’être vieux ? Il faut se réfé-rer à «l’âge subjectif, celui qu’on se sent avoir» et faciliter le maintien de l’inté-gration sociale des personnes âgées, ont expliqué des spécialistes lors d’un colloque organisé par les Académies de médecine et des sciences. «Aujourd’hui être vieux commence en moyenne à 76-77 ans.

En 2040, on dépassera l ’âge de 80 ans pour être vieuxEn 2040, on dépassera l’âge de 80 ans pour être vieux», selon le directeur du

Centre de recherche pour l’étude et l’ob-servation des conditions de vie (Credoc), Jean Rochefort.» Si en 2040, le seuil de la vieillesse atteint 82 ans, la proportion de «vieux» restera la même qu’actuelle-ment», a-t-il souligné devant les acadé-miciens, tandis qu’une anthropologue, Bernadette Puijalon, insistait sur la no-tion «d’âge subjectif» estimant que «le chiffre de l’âge ne doit plus être un fac-teur déterminant».L’évolution attendue pose, selon M. Rochefort, la question de l’âge de la retraite. Si cinq générations cohabitent, peut-on imaginer qu’une ou deux seulement travaillent, compte tenu

Aniès, 66 ans. Rencontrée dans les toilettes d’un restaurant.

»

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aussi de la durée des études, interroge-t-il.Si actuellement les entreprises ne savent pas «garder un senior de 54 ans, c’est parce qu’à 45 ans le salarié est déjà considéré dans l’antichambre de la préretraite», a-t-il asséné. Avoir des activités associatives et des journées bien remplies lors de la retraite, voire beaucoup de petits-enfants, est statisti-quement «corrélé avec le fait de vivre de façon épanouissante la vieillesse», a-t-il encore noté.L’âge de cessation d’activité professionnelle «n’est pas un facteur de longévité en soi», mais le nombre et la qualité des activités physiques et intel-lectuelles poursuivies à un âge avancé est important, selon Jean-François Dar-tigues (Inserm).

Vers un vieillissement réussi

Il faut «fuir la routine, privilégier les acti-vités qui stimulent l’invention, comme le bricolage, jouer sur des ordinateurs à des programmes de stimulation intel-lectuelle», conseille-t-il dans un large dossier que le mensuel Science et vie consacre en décembre au vieillissement.Manger moins serait aussi recommandé, des études sur l’animal ayant montré que la «restriction calorique», jusqu’à la moitié de la dose normale, favorise

la longévité, a rappelé le Pr Etienne-Emile Baulieu, le découvreur de l’hor-mone DHEA . Au niveau physiologique, le vieillissement peut être très différent d’une personne à l’autre. On peut avoir des difficultés à marcher à 80 ans et gar-der une mémoire intacte, a souligné le neurologue Yves Agid. Lors du vieillisse-ment normal (et non en cas de maladie d’Alzheimer), «soit il n’y a pas de perte neuronale, soit elle est très faible», a-t-il noté, soulignant que les neurones «qui survivent» peuvent rester «très actifs» et établir de nouvelles connexions.

Des phénomènes compensatoires se produisent dans le cerveau, d’où la pos-sibilité d’un «vieillissement réussi». La force musculaire décline avec l’âge, mais des capacités de compensation existent en cas de stimulation musculaire, d’où la nécessité de maintenir une activité physique. Les déficits visuels et auditifs liés à l’âge devraient aussi être mieux pris en compte, selon des spécialistes. Le Pr Maurice Tubiana, qui a relevé qu’à 88 ans il ne peut plus utiliser le métro faute d’accès adapté, a invité architectes et urbanistes à veiller à ce que «15 à 20 millions de personnes vieillissantes puissent continuer à avoir une vie nor-male» ●

Un vieux c’est un ancien jeune. Aujourd’hui ce sont nos parents qui vieillissent, plus ou moins bien. De-main ce sera notre tour. Jusqu’à quel âge avancé

pourra-t-on repousser la vieillesse ?

❝❝Marc Levy, 50 ans, écrivain

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Les habitants de l’île d’Okinawa disent que les centenaires sont des porte-bonheur. Marie de Hen-nezel s’est demandé comment faire pour atteindre cet état. Son dernier livre traite de l’art de sa-voir vieillir, qui est d’abord celui de savoir vivre heureux. Un traité de sagesse pour tous les âges.

Borderline: D’où est partie l’idée de ce livre qui, dès l’origine, s’est appelé pour vous, malgré la résistance de votre édi-teur, La chaleur du cœur empêche nos corps de rouiller ? (Éd. Robert Laffont, disponible aussi au Club Nouvelles Clés.)

Marie de Hennezel: Je ne m’étais ja-mais penchée sur la question de la vieil-lesse. En 2004, j’ai fait une conférence au Temple de l’Étoile, avec Jean-Denis Bredin et Paul-Laurent Hassoun, inti-tulée : « Comment accepter de vieillir ? », et j’ai été frappée par l’assistance :

neuf cents seniors, dont je me suis ren-du compte qu’ils avaient soif de pistes, de réflexions, de conseils, pour mieux vivre ce qu’on appelle aujourd’hui le « nouvel âge des seniors ». Grâce à une meilleure médecine, une meilleure ali-mentation, un mode de vie différent, les générations actuelles vivent vingt ans de plus que leurs ancêtres. Et lorsque nous avons soixante ans, nous ne vivons plus du tout comme nos grands-parents au même âge. Et les questions que cela pose sont innombrables. Bien vieillir se résume-t-il au plan gouvernemental, axé sur la santé, l’alimentation, les exercices physiques et la relation aux autres. Ou y a-t-il autre chose ?

B: C’est-à-dire ? Interdit d’être triste, désespéré ?

MdH: Oui, interdit de regarder le passé avec une nostalgie déchirante, de pen-ser que la vieillesse n’est « qu’un nau-frage », comme l’a écrit De Gaulle dans

ENTRETIEN◆

On vieillit de corps mais pourquoi s’obligé à vieillir d ’esprit? Entretient avec la psychologue et psychothérapeute Marie de Hennezel

VIEUX, MAIS PAS DANS SA TÊTE

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Marie de Hennezel, psychologue et psychothérapeute française.

Nous pouvons veillir sans être vieux

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un moment sombre. Mon livre donne deux exemples de grands vieillards heu-reux. Une femme, Sœur Emmanuelle, et un homme, Stéphane Hessel. L’une est croyante, l’autre pas, mais tous deux sont des vieillards rayonnants. J’ai écarté d’emblée l’idée que bien vieillir ne serait finalement qu’une question de croyance spirituelle. Lorsqu’on regarde ces deux êtres, on se dit que, vraiment, on aime-rait vieillir comme eux. On aimerait être, au fond, une lumière pour son entou-rage. Les habitants de l’île d’Okinawa disent : « Les centenaires sont des porte-bonheur. » Eh bien, nous avons, près de nous, des exemples de vieillards qui sont effectivement des porte-bonheur ! Je les ai donc longuement interviewés et, à partir de ces témoignages, j’ai exploré ce que seraient les clés d’un « bien vieillir » qui intègre la dimension spirituelle, au sens large, c’est-à-dire, le sens à donner à ce temps de la vie. Il y a des étapes inévitables, bien sûr, pour lesquelles j’ai utilisé l’expression du « travail de vieillir ». Un travail de prise de conscience, fina-lement, du sens de ce dernier temps de la vie.

Sensualité et sexualité ne s’arrête jamais

B: Il y a un chapitre entier consacré à la sexualité...

MdH: Ce sujet reste terriblement tabou. C’est une sexualité souvent cachée, voire ridiculisée. Il n’y a qu’à voir dans les maisons de retraite, le regard qu’on pose sur les histoires d’amour qui se tissent. Le refus fréquent des enfants, d’ad-mettre que leurs parents âgés puissent encore avoir une sexualité, certes diffé-rente de celle que l’on peut avoir à trente ans, mais tout aussi authentique, avec une part de tendresse, de sensualité très forte.

B: Dans le Su Nu King, ce grand livre de la sexualité de la médecine chinoise, la sexualité constitue le secret de la longé-vité, mais aussi celui du « bien mourir », parce que celui qui sait utiliser ces éner-gies avec lucidité va savoir retrouver le

chemin par où il est passé pour naître.

MdH: Absolument ! Je donne ainsi l’in-terview d’un senior qui pratique le « tao de l’art d’aimer », qui fait partie des clés de la longévité chez les Chinois. Pour eux, la mise en contact du Ying et du Yang, de l’énergie féminine et de l’éner-gie masculine, fait partie du bien vieillir. L’âge ne joue pas : si un homme âgé et une femme âgée osent joindre leurs énergies, ils y puiseront une énergie pour vivre et être heureux.

B: Nous avions été frappés, il y a quelques années, par les techniques pour rester jeunes physiquement. C’est merveilleux, mais en même temps, ça peut être un piège.

MdH: Je formule même l’hypothèse que si l’on vit cette période-là dans le déni, à la première alerte sérieuse d’entrée dans la grande vieillesse, on risque de bascu-ler dans le désespoir.

Les séniors jouent un rôle essen-tiel

B: Alors que le grand âge peut remplir une fonction décisive dans l’harmonie d’une société. Les seniors ont un rôle essentiel à jouer vis-à-vis du reste de la société.

MdH: J’ai beaucoup développé ce qui est de l’ordre d’une paix découverte par la méditation, par une certaine conscience de l’être. La vieillesse est un âge rêvé pour développer cela. On a le temps, on est disponible. Si vous pouvez constater qu’il y a des vieillards heureux, rayonnants, lumineux, légers, votre vie change. Inversement, la vision de la grande vieillesse comme une ca-tastrophe ne rend vraiment pas service aux générations qui suivent. Nous avons la responsabilité de ne pas peser sur elles. La responsabilité d’être des vieux heureux !.B: C’est la fin de notre interview. Nous vous remercions d’avoir répondu à nos questions ●

Une vie pour se mettre au monde, Car-

nets Nord, mars 2010, en coll.

avec Bertrand Vergely

La Sagesse d’une Psychologue, L’oeil

neuf éditions, 2009

Nous ne nous sommes pas dit au revoir,

2006

Mourir les yeux ouverts, Editions Albin

Michel, 2005

Le Souci de l'autre, Robert Laffont,

2004

La Quête du sens, Editions Albin

Michel, 2004

Le Grand Livre de la tendresse,

Editions Albin Michel, 2002

La Quête du sens, Edions Albin

Michel, 2000

Marie de Hennezel en quelques livres

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GALERIE◆

ETRE VIEUX, CA SIGNIFIE QUOI POUR VOUS ?

Noya Etim, 25 ans, artiste peintre, Paris 17e, avenue de Villiers.

Être vieux? aie... ça fait peur, même peut-être très peur. Je dois avouer que le passage au 25 ans m’a plu-tôt boulverser. Ça a été quelque chose de dur à accepter. Quand je rencontre une mamie sur le trotoir toute voutée, vous croyez que ça donne envie d’aller jusque là? Pas à moi en tout cas. J’ai pas envie d’atteindre le moment où je serai «has been», où je ne plairai plus. Malheureusement c’est dans l’ordre des choses. J’ai pas le choix (rire).

Marie Dufour, 36 ans, professeure d’art dramatique, Paris 11e, rue du Faubourg Saint-Antoine.

Ça signifie tellement, être vieux. Comme une vie bien remplie, beau-coup de souvenirs (en espérant s’en rappeler (rire)). Pourquoi pas un peu de sous, histoire de se faire plaisir. Mais c’est surtout que ça signifie la vie, une histoire, une naissance, adolescence ect... Je trouve qu’être vieux c’est plutôt beau. J’espère que je serai en forme pour en profiter, partager, ça c’est important.

Grégoire Boyaut, 23 ans, étudiant en biochimie à l’UPMC, Paris 1er, rue du Chatêlet.

Être vieux, ça rime avec être chiant (rire), se plaindre tout le temps... Mais aussi maladie, et bobos en tout genre, et petite pillule bleue (rire). Le après 55 ans c’est pas réjouissant. Mais pour un homme, la quarantaine, ce qui est vieux pour moi. C’est l’apogée de la séduction... Georges Cloney quoi. Je me vois bien avec des petites jeunes à mon bras à Saint Martin ou autre tant qu’il y a du soleil... Finalement ça me fait pas peur (rire).

Micro-trottoir réalisé par Eric Nowledge

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Julien Leclerc, 39 ans, ingénieur, Paris 5e, rue Monge.

J’ai pas peur de prendre de l’âge, je vis ma vie au jour le jour et j’en pro-fites à fond. Mes amis, mes enfants, ma femme mon boulot. Être vieux signifie pas grand chose, c’est juste le temps qui marque notre corp, notre visage, puis comme dit Paul Carvel «Trente cinq ans, âge où les vieux jeunes deviennent des jeunes vieux», alors j’ai passé la barre fati-dique (rire). L’important pour moi, c’est de rester jeune dans sa tête, si le mental est là, le corp suit. Je continuerai le sport et la fête jusqu’à la fin (rire).

Julie Allemand, 43 ans, caissière, Paris 12e, rue du Pic-Pus.

Vieux ça signifie en dehors du temps actuel, passé, mais pas pour autant croulant (rire). Le temps passe vite, et bon j’ai pas l’impression de vieillir, surtout que je ne mets plus de bou-gies sur mes gateaux d’anniversaire (rire). Peut-être que ça me fait peur, en effet, en même temps je me ruine dans des colorations afin de cacher mes cheveux blancs... Donc oui, je suis pas encore prête à assu-mer mon âge. Alors à penser plus loin... J’ai surtout peur de passer de «mode», d’être la «vieille bougre» du quatier.

Léo Trameur, 18 ans, terminale S, Paris 1er, rue de la Pompe.

Je n’y ai jamais pensé. Je m’occupe régulièrement de ma grand-mère, lui fait ses courses et l’ammène place des Vosges, un de nos endroits pré-férés. Parfois je rend service à une de ses amies. Mais a vrai dire, je ne me suis jamais mis à sa place, ou penser que un ça sera un jour mon tour. Pour moi, mes 25 ans sont dans une éternité (rire). J’ai pas encore penser à être père, alors grand père (rire)! Mais je pense que si je suis comme ma grand mère à son âge (81 ans), je veux qu’on me trouve le contrat et je signe de suite. Mais comme elle dit: «les jeune sont déjà les vieux de quelqu’un».

❝ ❝Les jeunes sont déjà les vieux de quelqu’unJanine, 81 ens, retraitée joyeuse.

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PORTRAIT◆

Je n’ai pas peur de vieillir, la vie est faite ainsi. Les choses se font et se dé-font, on ne peut rien y changer.Il faut accepter son sort. pourquoi lutter? Profitons de tout ce que la vie nous donne au lieu de nous morfondre. Regardez-moi, 40 ans d’usine, travailleur à la chaîne pour l’usine Peugeot à Marseille. J’ai commencé à travailler à 16 ans et je peux vous dire que ça ne me manque absolument pas! Quoi de mieux que la retraite?! Pétanque, lecture, on ne s’ennui pas. Il ne faut pas avoir peur de la mort mais l’accepter. C’est ineluctable. On ac-cepte mieux la vieilesse.

Jacques Monteau, 73 ans, ancien ouvrier Peugeot.

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