annexe 4 volet sociologique et approche...
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Réalisation de la monographie des sites identifiés d’aire de conservation communautaire de la biodiversité et élaboration de la
stratégie du gel du foncier
ANNEXE 4
VOLET SOCIOLOGIQUE ET APPROCHE GENRE
Dr Monique OUASSA KOUARO
(sociologue‐anthropologue/LEA Cotonou)
Décembre 2010
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SOMMAIRE
Introduction ............................................................................................................................................. 1
I Approche méthodologique .................................................................................................................. 1
1 outils de collecte des données ............................................................................................................. 1
2 Echantillonnage ................................................................................................................................... 2
II Monographie des sites étudiés ............................................................................................................ 2
1 Données socio démographiques, culturelles et économiques des sites d’Avlékété et de Togbin Daho ........................................................................................................................................................ 2
III Genre ................................................................................................................................................... 5
IV Acteurs stratégiques impliqués dans la conservation de la biodiversité et le gel foncier sur les quatre sites identifiés .............................................................................................................................. 6
1 Identification des acteurs stratégiques ................................................................................................ 6
2 Responsabilité des acteurs stratégiques sur les sites d’étude ........................................................ 6
Tableau 1: Identification des acteurs stratégiques par site .................................................................. 9
Tableau 2 : priorités de classement des sites ........................................................................................ 12
Conclusion ............................................................................................................................................. 12
V Bibliographie ...................................................................................................................................... 13
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Liste des sigles et acronymes
ABE : Agence Béninoise pour l’Environnement
CA : Chef d’Arrondissement
CIED : Conseil Inter communal d’Eco développement
CIPCre : Cercle International pour la Promotion de la Création
CQ : Chef Quartier
CV : Chef du Village
ECVR : Enquête des conditions de vie des ménages Ruraux
INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique
LEA : Laboratoire d’Ecologie Appliquée
MCA : Millénium Challenge Account
PADPA : Programme d’Appui au Développement de la Pêche Artisanale
PAZH : Projet d’Aménagement des Zones Humides
PDC : Plan de Développement Communal
PGCBMC B: Projet de Gestion Communautaire de la Biodiversité Marine et Côtière du Bénin
PNDCC : Programme National d’Appui de Développement Conduit par les Communautés
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’habitation
SCRP : Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté
TBS : Tableau de Bord Social
SWOT: Forces , Faiblesses, opportunités et Menaces
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Introduction Compte tenu de la diversité des écosystèmes et des groupes sociolinguistiques présents sur les sites retenus pour la conservation de la diversité biologique et du gel foncier, la monographie des différents sites est utile à la connaissance des pesanteurs sociales, culturelles et économiques et à la prise en compte de la dimension genre dans la réussite du processus de gel. En nous basant sur les contraintes liées à l’histoire d’occupation de l’espace, les sites particuliers identifiés à savoir : La forêt sacrée Bamèzoun, le Vodountô, la Mangrove de Togbin, la forêt marécageuse de Houèkè jouxtant le centre Bymins sont concernés par le gel foncier.
Partant de l’approche méthodologique et de la monographie des sites concernés par l’étude, l’identification des propriétaires terriens et des acteurs stratégiques a été faite. Ensuite, les modes de gestion des terres en présence dans ces localités ont été répertoriés. Enfin les tableaux SWOT sont annexés au présent rapport pour mieux cerner l’état des lieux et les éléments sur lesquels il faut agir pour réussir une stratégie de conservation de la biodiversité et du gel foncier prenant en compte les intérêts des différents groupes stratégiques pour une gestion durable des sites.
I. Approche méthodologique
1. Outils de collecte des données L’exécution de la stratégie repose sur deux principes fondamentaux :
1. La responsabilisation des acteurs administratifs et privés notamment l’ABE 2. L’implication des acteurs communautaires, administratifs, partenaires locaux au
développement et privés dans le processus de conservation de la diversité biologique à travers le gel foncier.
Deux approches ont été utilisées : une approche cartographique fondée sur la prise en considération de la nature et des rapports de voisinage des composantes du milieu (eaux et terres fermes en proportions variables dans l’espace), une approche ’’taxonomique’’ basée sur le dimensionnement et la hiérarchisation des entités écologiques.
Dans le cadre de la présente mission, un certain nombre d’ouvrages ont été consultés. La revue documentaire a servi de soubassement pour l’orientation et l’approfondissement de l’état de la question portant sur: la monographie des sites identifiés d’aires de conservation communautaire de la biodiversité et d’élaboration de la stratégie du gel du foncier. Ces ouvrages sont relatifs aux questions foncières et spécifiquement au foncier en milieu rural et urbain, à la conservation de la biodiversité et au gel foncier et à la stratégie de communication à adopter pour une meilleure gestion foncière dans le cas des aménagements souhaités par les communautés locales et riveraines des sites identifiés.
La méthodologie privilégiée est une méthodologie basée sur une approche interactive et participative axée sur la matrice SWOT et la MARP (Méthode Accélérée de Recherche Participative) dont elle diffère cependant par sa souplesse et ses outils (observation participante, entretiens de group, focus group complétés par les entretiens individuels. Son fondement réside dans le souci de conduire le plus naturellement possible des discussions libres et franches avec les
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groupements et les communautés de façon à les amener à exprimer leurs opinions profondes , leurs besoins et leurs aspirations réels dans ce processus de gel foncier.
3. Echantillonnage Dans le cadre de cette recherche, les sites, localités et cibles ci‐dessous sont concernés: la collecte des données est réalisée sur les sites et dans les localités suivantes. Il s’agit de la forêt marécageuse de Houèkè (Djrègbé), de la forêt de Mangrove de (Togbin‐Daho), la forêt sacrée Bémèzoun et la lagune côtière sacrée de Voduntô (Aguégués).
‐ Les élus locaux (Maire, CA, Chef de villages et conseillers) ; ‐ Les chefs de terre (gardiens de la tradition) ; ‐ Les chefs de collectivités ; ‐ Les chefs de ménages ou de familles ; ‐ Les autorités religieuses (chef de culte Vodun, l’Imam et les prêtres (catholique, christianisme
céleste et protestants); ‐ Les jeunes ; ‐ Les chefs coutumiers ; ‐ Les organisations de femmes productrices de sel ; ‐ Les organisations paysannes ; ‐ Les ONG locales et projets de développement intervenant dans ces localités dans le domaine
du foncier ou de la protection de l’environnement et de l’aménagement du territoire ; ‐ Les services déconcentrés de l’Etat : le conseiller en production végétale (CPV) du CeCPA, le
chef poste forestier des sites concernés ; ‐ Les membres du comité de gestion de la forêt sacrée, des plans d’eau et de la réserve de la
forêt de Mangrove ; ‐ Les femmes ; ‐ Les populations riveraines
Les données sont recueillies à l’aide de la grille d’'observation et des guides d’entretiens semi structurés soutendus par des entretiens semi‐ structurés et informels. Lors de l’enquête de terrain, l’usage et la combinaison de ces outils et la triangulation des informations recueillis auprès de plusieurs cibles ont permis de saisir la réalité des situations. Au total, 7 focus group et 28 entretiens individuels ont conduit à l’atteinte des résultats obtenus.
II. Monographie des sites étudiés
1. Données socio démographiques, culturelles et économiques des sites d’Avlékété et de Togbin Daho
Situés dans la commune de Ouidah et de Calavi, les sites de Avlékété et de Togbin sont exploités et cogérés par les communautés de ces deux localités.
D’environ 7.500 habitants (INSAE, 2003), la population d’Avlékété est caractérisée par un fort taux de jeunes. Quant à Togbin Daho, l’effectif de la population est de 1587. L’effectif des femmes est de 52% contre 48 % d’hommes. L’habitation est de type traditionnel ou moderne. Les groupes socio culturels et linguistiques sont majoritairement composés de : Fon, Houéda, Aïzo, Guin, Toffin
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et Ewé. La religion pratiquée par les communautés est le culte traditionnel suivi par les religions révélées.
Les principales activités pratiquées dans les deux localités sont : l'agriculture (le maïs, le manioc, le niébé et la tomate), l'élevage, la pêche, l'artisanat, le transport pour les hommes. Les femmes s’adonnent surtout à la production du sel, au maraîchage, à l’achat et la revente des produits halieutiques, maraîchers manufacturés et. à la transformation de produits agricoles. Mais Les activités agricoles occupent environ 60% de la population. L’économie locale est soutenue par l’agriculture, la pêche et la revente des produits maraîchers et halieutiques. La commercialisation des produits agricoles est faite dans les marchés locaux limitrophes des communes. Il s’agit notamment des marchés de : Zobè, Ahouandjigo, Kpassè, Savi et Pahou. Malgré ce dynamisme local, au plan économique, ces localités souffrent encore d’un problème de développement socioéconomique. Ainsi, l’indice de pauvreté est de 30, 30% dans l’Atlantique/Littoral dont font partie Avlékété et Togbin Daho et de 29, 50% au plan national (TBS, 2008). De plus la pauvreté monétaire est accrue dans ces localités. Par exemple, le revenu moyen par paysan et par an est d’à peine cinquante mille francs (50000FCFA) (INSAE 2000); ce qui est inférieur au Seuil de Pauvreté Global au Bénin équivalent à 29, 50. Quant aux sites de BYMINS et de Bamèzoun situés dans les communes de Sèmè‐Podji et des Aguégués, la population totale de ces deux communes s’élève à 91. 676 habitants. (RGPH 3, 2003). Les femmes représentent plus de la moitié de la population. L’habitation est caractérisée par les villages sur pilotis à Bembè. Le principal moyen de transport se réduit à l’utilisation de la pirogue motorisée ou non surtout en période de crue. Par contre, à Wèkè qui abrite le site de BYMINS, l’urbanisation est assez poussée et les habitations modernes prennent le pas sur les habitations traditionnelles. Les groupes socio culturels et linguistiques sont composés de : Adja Fon, Yoruba, Pédah, Mina, Kotafon,Ouémè, Toffin, Goun, Aïzo, Xwla, Popo et Tori. Fondamentalement animistes et pratiquant les religions traditionnelles dont le Vodun, les populations ont subi l’influence des religions allogènes telles que le christianisme et l’Islam. Elles gardent néanmoins, une forte croyance aux us et coutumes dans un syncrétisme religieux pacifique. L’ancrage des religions traditionnelles toujours vivaces se manifestent à travers : la protection des forêts sacrées notamment dans les zones humides de mangrove, l’existence de mare et plan d’eau sacré (Voduntô), l’existence de plusieurs espèces de faune considéré comme tabou donc protégé par les croyances. Les principales activités pratiquées dans les deux localités sont : l'agriculture (le maïs, le manioc, la patate douce, la tomate, le piment et le gombo), l'élevage, la pêche (notamment la pisciculture), l'artisanat, le transport pour les hommes. Les femmes s’adonnent surtout au maraîchage (culture de tomates, gombo, piment), à l’achat et la revente des produits halieutiques, manufacturés provenant du Nigéria et de Cotonou et à la transformation de produits agricoles (manioc en produits dérivés : gari, tapioca et en galette, du maïs en Akassa et bouillie,). Mais Les activités agricoles occupent environ 60% de la population. L’économie locale est repose sur l’agriculture, la pêche et la revente des produits maraîchers et halieutiques. La commercialisation des produits agricoles est faite dans les marchés locaux limitrophes des communes. Il s’agit notamment des marchés de : Bembè, Ouando, Dangbo, Djassin‐Tokpa, Cotonou (Dantookpa), Hozin, Sèmè‐Podji et Porto‐Novo. Les marchés de Bonou et Zagnanado sont des points de ravitaillement du bois énergie par les femmes de Bembè. Malgré ce dynamisme local, au plan économique, ces localités souffrent encore d’un problème de
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développement socioéconomique. Les principales caractéristiques des ménages pauvres révélés par la collecte des données de l’Ouémé sont : grande taille, l’analphabétisme des chefs ménages, faible niveau de revenus et le faible taux de scolarisation en général et de celui des filles en particulier. Le seuil de pauvreté global estimé à 78, 255 F est supérieur à celui de l’ensemble du milieu rural qui est de 74, 29 F CFA (équivalent adulte). A ce problème de dénuement, il faut ajouter le délabrement des infrastructures sociocommunautaires (pistes d’accès et manque d’équipements de travail pour les femmes et jeunes maraîchers menant des activités génératrices de revenus).
2. Modes de gestion traditionnelle des ressources naturelles :
forêts sacrées et plans d’eau (Vodountô)
Les composantes du système de gestion régissant à l’heure actuelle les activités de pêche sont : la gestion traditionnelle et la gestion moderne. La gestion traditionnelle nous intéresse car elle permet de comprendre les mécanismes traditionnels de gestion qui favorisent la conservation de la biodiversité. La place des chefs religieux traditionnels dans la vie quotidienne y compris dans la gestion des affaires publiques. Cette forte imprégnation du traditionnel dans le vécu quotidien des populations constituent un facteur valorisant qui incite les communautés locales à participer dans la gestion et la conservation de la biodiversité biologique sur ces sites. Sur les sites visités, la gestion traditionnelle actuelle est un système de règles et d’interdits encore fortement respectées, appuyé sur le culte du Voudun et transmis par les chefs religieux et coutumiers qui régissent les activités de pêche. Mais cette gestion s’est affaiblie et cela s’explique par plusieurs facteurs imbriqués les uns dans les autres.
‐ Les interdits et règles étaient respectés car il y avait une corrélation entre les ressources halieutiques disponibles et la taille de la population. Aujourd’hui avec la pression démographique, la demande en ressource halieutique est nettement supérieure à l’effectif de la population.
‐ L’apparition de nouvelles religions (église catholique, église évangélique, Protestantes et autres) dont le corollaire est le syncrétisme religieux adopté par les communautés a démystifié et désacralisée la plupart des normes et valeurs sociales qui légitimaient ces interdits. Par ailleurs, pour asseoir son pouvoir, l’Etat moderne a dû supplanter le pouvoir traditionnel par l’institution de structures sociales modernes chargées de régir la communauté.
A Bembê, l’on remarque une perte des repères traditionnels de gestion de la forêt sacrée. Ce qui justifie l’exploitation de bois d’œuvre dans cette forêt qui jadis était prohibée. Par ailleurs, l’on assiste aussi à l’installation des champs aux alentours de la forêt sacrée. Quant à Avlékété, on constate aussi la faiblesse de l’autorité traditionnelle qui a à charge la protection du plan d’eau (Voduntô). Cette situation est liée à la puissance du pouvoir étatique moderne sur le pouvoir traditionnel. Une légitimation du système local de gestion du plan d’eau par l’autorité locale à travers la prise d’un arrêté municipal pourrait aider à renforcer l’autorité locale traditionnelle. Par contre à Togbin Daho, le système traditionnel local fonctionne bien et les communautés respectent les normes érigées par les autorités coutumières et religieuses pour la protection du plan d’eau et de la forêt mangrove. Ceci s’explique par le pouvoir des gardiens de nuit (groupe ésotérique Zangbéto) qui est légitimé par la croyance au pouvoir des adeptes du Zangbéto qui détient le pouvoir de nuisance envers tout contrevenant. De plus, quand un membre de la communauté viole les interdits, il est
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sanctionné très lourdement. Les amendes varient de 50 000 F à 100 000 F. En cas de refus de paiement, le contrevenant encourt à la peine de mort.
- La mise en cohérence des normes traditionnelles et des textes modernes pourraient faciliter la préservation de la biodiversité sur ces différents sites. Car malgré l’existence des lois modernes, on remarque encore la forte présence du droit coutumier.
- Les photos des différentes activités menées par les communautés (hommes, femmes et jeunes) sont annexées à ce document.
III. Genre De nos entretiens, avec les groupes cibles, il ressort que les femmes constituent un groupe vulnérable. Car elles sont souvent exclues de la prise des grandes décisions concernant le développement de leur localité. Selon le rapport sur la stratégie de la croissance sur la réduction de la pauvreté (PNUD, 2007), la pauvreté se féminise au Bénin depuis ces deux dernières décennies. Ainsi, le taux de pauvreté des femmes atteint le taux de 33%. Par conséquent des appuis pourraient être orientés vers ces femmes afin de leur permettre de diminuer la pression sur les ressources qu’elles prélèvent de la forêt. Il s’agit entre autre de : A Bembê, les femmes prélèvent le bois pour l’énergie domestique dans la forêt sacrée. Pour les emmener à changer de comportement, des activités de reconversion sont à envisager. Par exemple le développement d’activités génératrices de revenus qui n’ont pas d’impact négatif sur la forêt.
La mise en place d’une plantation pouvant fournir du bois d’énergie et le renforcement de la police traditionnelle notamment le zoungla seront des atouts majeurs pour une protection durable de la forêt.
La deuxième alternative pour les femmes serait l’octroi de micro crédits aux femmes afin d’appuyer les activités génératrices de revenus favorable à la durabilité de la forêt. La reconversion des femmes en association de femmes transformatrices de manioc en gari et autres produits dérivés tels le tapioca et les galettes.
Les femmes qui exploitent le bois tiré de la forêt souhaitent la réplicabilité de l’approche de l’ONG CIPCRE dans leur localité. Cette action a consisté à l’octroi de microcrédits pour mener d’autres activités.
A Houèkè, une aide pour la mise en place d’une filière de thaliaculture pour appuyer les femmes dans leur commerce d’akassa serait d’une grande utilité pour réduire la pression exercée sur la forêt.
Sur les sites d’Avlékété, et de Togbin Daho, les activités de reconversion des femmes peuvent se résumer comme suit :
- appuyer les femmes revendeuses de poissons en leur fournissant un équipement pour la conservation des produits halieutiques (chambre froide) ;
- octroyer le microcrédit aux femmes afin de leur permettre la diversification des activités génératrices de revenus ;
- aider les maraîchères dans la culture de contre saison (production de tomates, de pastèques et de piment) ;
- accompagner les femmes en leur octroyant des semences d’autres variétés de piment autres que celles qu’elles cultivent ;
- fournir aux femmes des intrants agricoles (engrais chimique pour fertiliser la
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terre).
IV. Acteurs stratégiques impliqués dans la conservation de la biodiversité et le gel foncier sur les quatre sites identifiés
1. Identification des acteurs stratégiques Pour mener à bien l’aménagement, les acteurs communautaires qui relèvent de l’administration locale, les ONG locales et partenaires technique et financier sont incontournables dans le processus de la réalisation du projet. Il s’agit de :
Des acteurs stratégiques (ceux qui par leurs activités, leurs intérêts convergents ou divergents et par leur position sociale) occupent une place importante dans la réussite de la conservation de la biodiversité et le gel foncier. L’on empruntera la définition de (l’ABE, 2005) pour définir le concept d’acteurs communautaires.
La définition d’acteurs communautaires reste relative notamment dans le contexte béninois où la décentralisation est devenue effective conférant ainsi une légitimité et une responsabilité indiscutables aux élus locaux qu’ils soient conseillers, chefs de village, chefs d’arrondissements ou maires des communes.
Partant donc du principe que ces élus locaux représentent légitimement les communautés qui les ont élus. Nous considérons ces élus comme acteurs communautaires.
2. Responsabilité des acteurs stratégiques sur les sites d’étude - Le maire et son équipe : la loi sur la décentralisation à la mairie confère une responsabilité
maximale en matière d’environnement et d’aménagement du territoire dans le respect des orientations nationales en matière d’environnement. Son rôle dans la gestion de réserve biologique s’avère donc prépondérante en termes de contrôle et de suivi‐évaluation.
- Le chef village : élu local, il contrôle souvent le rôle de chef traditionnel avec celui de l’administration moderne de son territoire sous le contrôle du chef d’arrondissement. L’organisation sociale traditionnelle basée sur la structure clanique du village en fait une communauté homogène sur laquelle les principes de gestion durable des ressources naturelles dont les populations ont la jouissance directe.
- Le chef d’arrondissement : sous la tutelle du maire, il veille au respect des règles communales dans leurs territoires de compétences. En général c’est l’élu le plus proche des populations et du maire en même temps. Sa contribution à la gestion (surveillance, contrôle, négociation, etc.) pendant la mise en œuvre des réserves biologiques est importante.
- Le chef coutumier ou le gardien des divinités traditionnelles : la stratégie du projet consiste entre autres de bâtir sur les us et coutumes (interdits, tabous, espaces sacralisés, ressources naturelles sacralisées) des populations vivants dans les zones humides afin de garantir la pérennité des réserves biologiques. La contribution de ces acteurs est à la mesure de la
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vivacité des croyances traditionnelles et de crainte que suscite encore la colère des divinités ou des mânes des ancêtres contre les profanateurs de lieux communautaires sacrés.
- Les groupements associatifs au niveau local (groupements de femmes, groupements de jeunes, groupements de maraîchers, etc) : ce sont des acteurs de la société civile qui participent à la gouvernance locale et qui pratiquent également des activités qui dégradent parfois les ressources biologiques. Leur sensibilisation et leur intégration dans la mise en œuvre d’activités alternatives (écotourisme, artisanat, pharmacologie, etc.) constitue un facteur de garantie de réussite des objectifs à long terme du projet.
- Les ONG opérant dans le domaine environnemental et la gestion des ressources naturelles implantées dans la zone du projet : les communes et les populations ont des expertises très limitées en matière de gestion technique (planification, aménagement, transfert technologique, administration et comptabilité) des questions de développement local et d’environnement. Les ONG intervenant dans l’environnement connaissent souvent bien les enjeux, les acteurs et les mécanismes de résolution des conflits notamment lorsqu’elles sont gérées par les fils du terroir concerné. Elles interviennent donc directement dans la création et la gestion durable des réserves biologiques au côté des gestionnaires directs.
Ainsi, les présumés propriétaires terriens, les autorités politico administratives, les élus locaux, les opérateurs économiques, les dignitaires du culte traditionnel, les leaders d’opinion, les sages, les groupes vulnérables (femmes et paysans les plus pauvres) sont impliqués.
Soulignons que les présumés propriétaires terriens ont acquis ces domaines par héritage de leurs ancêtres qui s’étaient établis dans le village les premiers. Le principe de droit coutumier selon lequel la terre appartient aux premiers occupant est encore de mise sur les sites de Avlékété, Togbin Daho; Bamèzoun et Houékè. Par contre, l’opérateur privé BIMYNS qui a eu le mérite d’avoir valorisé le site de Houèkè prétend que le domaine lui appartient car il l’a acheté aux présumés propriétaires terriens depuis plus de 20 ans et disposent d’un titre foncier.
Le site de Bembè pose un sérieux problème de droits d’appropriation. Ainsi, en dehors de l’acquisition par héritage, don, les droits d’usages par certains exploitants ont été acquis par métayage, gage, bail et sous location des espaces pour différents usages.
Ces différents usages sont sous tendus par des rémunérations en espèces ou en nature à la fin de chaque campagne agricole et de chaque saison Par exemple, la location des trous à poissons fait bénéficier au propriétaire d’une contrepartie de l’exploitant qui varie entre 50 000F à 200 0000F (en fonction de la richesse du trou à poisson).
Les risques sociaux qu’engendrent ces modes de gestion des espaces exploitables dont l’une des formes est le gage entraînent la privation de ces terres par les propriétaires qui vivent souvent dans la précarité. Ils se retrouvent alors sans terres tant que le contrat de gage n’est pas résilié.
Le gel foncier pourrait entraîner des tensions entre les différents acteurs qui exploitent les terres situées autour de la forêt sacrée Bamèzoun en raison de la complexité des modes de faire‐valoir pratiqués sur ces terres. Un autre conflit latent est celui qui oppose les élus locaux et les populations riveraines qui exploitent la forêt. A l’issue de nos enquêtes et de sources concordantes,
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les adversaires politiques de l’équipe dirigeante (CA et chef village) soulèvent une partie des exploitants de la forêt. Ils prétendent que les élus locaux ont vendu la forêt sacrée (patrimoine du village de Bembè).
Par ailleurs, cette ambivalence due aux problèmes de leadership des hommes politiques font craindre aux usagers actuels, la privation de leurs droits d’exploitation sur la ressource. Une communication efficace pourrait désamorcer la crise de confiance entre les protagonistes afin de faciliter la mise en œuvre du gel foncier. Les responsabilités des acteurs stratégiques passées en revue, un tableau récapitulatif de leur liste se présente comme suit.
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Tableau 1: Identification des acteurs stratégiques par site
Sites Propriétaires terriens Chef culte traditionnel
Elus locaux/ responsables techniques
Opérateur privé Groupements associatifs
Forêt sacrée Bamèzoun
(Bembê)
Familles :
‐ HOUANSOU Nazaire ‐ DJOSSOU pascal ‐ ASSOGBA Soukou ‐ BOKO Thomas
Famille : KPOTON HOUSSSOU D. Félix
AVOCETIEN Osséni
HOUSSA Marcellin
KPOTON Jérémie
BOTON Justin
Femmes qui collectent du bois de chauffe et des plantes médicinales
Jeunes maraîchers/res
Petits producteurs
ONG intervenants dans l’environnement
Forêt marécageuse de Houèkè
Familles :
• HOUMENOU
• TANLODJOU
• ZINSOU
• GBEKPO
• LOKO
KOUKOU Bérénice
DOSSOU Ephrem
AVALA C. Omer
HOUNGA Grégoire
HOUMENOU Félix
ISSA BADAROU Femmes qui font la cueillette du Thalia
Exploitants du marécage (chasseurs, pêcheurs, artisans et tradithérapeutes
Plan d’eau sacrée (Voduntou) et forêt sacrée de mangrove Avlékété
Familles
• VODOUNON
• YÊBE
• ADOGBAZIN
• KITTE
• AGADJI
VODUNON MITON ADOUNKOUNNOU Gildas
HOUNZAN Hedo André
KINDOZANDJI Alfred
MEDOKOU S. Alphonse
Femmes fabricantes du sel.
Maraîchers/res
Petits producteurs
Revendeuses de poissons frais et fumés
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Source : enquête de terrain, Novembre 2010
• HOUNZANGNEDO
• KPANGON
SOSSA Tchombè
KINDOHO Gaseto
KINDOHO Marcellin
Artisans
pêcheurs
Forêt de Mangrove Togbin Daho
‐Famille
GBETIE
LOUPEDA Bernard
TCHOUBIYI Vincent
SOSSA Tchombé
CADJA Dodo Germain
GBETIE C. Pierre
GBETIN COSSA Comlan
DA COSTA Martin
GBETOHO Rolande
AGBALI Julienne
Femmes productrices de sel.
Maraîchers/res
Petits producteurs
Revendeuses de poissons frais et fumés
Artisans
Pêcheurs
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Ces différents acteurs aux intérêts convergents et parfois divergents s’accordent pour une
valorisation de ces sites. Car la majorité d’entre eux tire un bénéfice certain de sa préservation. Les
groupes stratégiques les plus vulnérables sont les femmes et les petits producteurs. Car leur survie
dépend en partie de l’exploitation de ces sites. Les femmes de Avlékété et Togbin Daho qui
produisent du sel mènent cette activité périodiquement et en alternance avec d’autres activités
(achat et revente de produits halieutiques et cultures maraîchères (tomates et piments). L’on devra
appuyer ces femmes en renforçant leur capacité et en leur octroyant le micro crédit. Cela permettra
à celles‐ci de mener des activités génératrices de revenus. Par contre, pour les paysans les plus
pauvres, de Bembè et de BYMINS, qui exploitent des parcelles non loin des sites à aménager, il
serait préférable de leur permettre de continuer par exploiter une portion de ces superficies après
délimitation de la portion à geler. . Car ils n’ont aucune autre alternative (lopins de terre non
disponibles).
Quant aux femmes de Djrègbé qui collectent des feuilles de Thalia, sur le site de BIMYNS, il
faudra développer à leur profit la thaliaculture. Le conflit entre les acteurs stratégiques autour de
la gestion du site de la forêt marécageuse de BIMYNS est un indicateur de la richesse écologique du
site. Ce conflit n’est en rien destructeur mais au contraire, il est perçu dans la perspective de Beckers
comme régulateur des rapports sociaux. Par conséquent, il serait souhaitable qu’un consensus se
dégage suite aux négociations avec les protagonistes et l’autorité locale ou étatique afin que le site
soit mis à la disposition des communautés locales pour sa conservation et sa valorisation écologique
et foncière. Cet aménagement constitue dans ce litige foncier un élément catalyseur des rapports
sociaux et de renforcement de la cohésion sociale. Une autre solution serait de déclarer le site
d’utilité publique et de le confier au ministère de l’Environnement et de la Protection des Ressources
naturelles qui se chargera de sa valorisation pour la préservation de la biodiversité.
Au vu des mécanismes de gestion traditionnelle des forêts sacrées et plan d’eau (Voduntô), il
serait souhaitable, de capitaliser ces savoirs locaux qui militent en faveur de la conservation de la
diversité biologique. Une alternative consiste à renforcer ces normes traditionnelles de gestion
locale en vue de la durabilité des actions à entreprendre dans le but de la pérennisation des
stratégies de gel à mettre en œuvre.
Parmi, les sites à conserver, l’ordre de classement en faveur de l’adhésion des populations
locales au projet de conservation de la biodiversité et du gel foncier se présente comme suit.
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Tableau 2 : priorités de classement des sites
N° d’ordre Site Localité Rang
1 Forêt sacrée Bamèzoun Bembê 1er
2 Plan d’eau sacrée (Voduntô) Avlékété 2ème
3 Forêt mangrove Togbin Daho 3ème
4 Forêt marécageuse de Houèkè Djrègbé 4ème
Source : Données de terrain : LEA, 2010
Certes sur la plupart de ces sites, des risques de tensions sont ressentis. Néanmoins, vu la motivation des communautés locales et élus locaux à la valorisation écologique et touristique de ces sites, l’ABE pourraient user des outils adéquats pour calmer les conflits latents ou manifestes qui s’expliquent par les enjeux fonciers et marchands d’une part et aussi par les conflits d’intérêts qui se révèlent auprès des acteurs stratégiques.
Conclusion Les études révèlent un intérêt des différents acteurs à la conservation des différents sites. Néanmoins, pour réussir le gel foncier, la stratégie proposée est de s’appuyer sur les savoirs locaux (mode traditionnel de conservation des ressources naturelles basés sur des croyances populaires encore efficaces à Bembê et à Avlékété malgré le syncrétisme religieux qui est pratiqué dans ces localités. Les autorités locales et administratives devront trouver un moyen de consolidation du dialogue et de renforcement du pouvoir de l’autorité traditionnelle pour mieux protéger ces ressources naturelles qui ont une grande valeur écologique et culturelle. Les représentations sociales positives que les acteurs ont de ces forêts sacrées et plans d’eau sont des atouts non négligeables que l’élaboration d’une stratégie de conservation devrait intégrer comme approche. On devra aussi se baser sur les acquis des anciens projets qui ont laissé un impact positif dans les communautés quant à leur adhésion et à l’acceptation par les autorités locales de la réalisation de ce projet communautaire. Des actions prioritaires devront être orientées vers des groupes vulnérables (les femmes et petits producteurs) qui tirent leur subsistance de ces ressources naturelles. Il s’agit des femmes productrices de sel, des maraîchères, et de celles qui collectent du bois énergie dans les localités de (Bembê, Avlékété et Togbin Daho). Une synergie d’action devra être entreprise entre l’ABE avec d’autres partenaires afin de renforcer les capacités des communautés locales à mener d’autres activités moins destructrices de ces forêts et plans d’eau. Sacrés. L’on orientera les femmes vers des activités de reconversion et de renforcement de leurs activités qui ne nuisent pas à l’environnement afin de leur garantir une compensation liée à l’abandon de leurs activités antérieures au projet.
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La réussite du gel foncier passe évidemment par la mise en œuvre d’une stratégie d’Information, Education et Communication) qui tiennent compte des intérêts stratégiques des différents acteurs et surtout de l’approche genre.
V. Bibliographie
BERTRAND A., KARSENTY A., et al, (1996), La sécurisation foncière en Afrique : pour une gestion viable des ressources naturelles, Paris, Karthala.
BIAOU G, (1994), régime foncier dans le département de l’Atlantique : fonctionnement, marché de la terre et litige, série d’économie et de sociologie rurale, Université d’Abomey‐Calavi.
CARBONNIER J, (1988), Flexible droit, texte pour une sociologie du droit sans rigueur, librairie générale du droit et jurisprudence.
CROUSS B, LEBRIS E., et al, (1986), Espaces disputés en Afrique noire : pratiques foncières locales, Paris, Karthala
DELVILLE L., (1996), Quelles politiques foncières pour l’Afrique, Paris, Karthala.
DISSOU, M. (1992), Evaluation des modes de détention et de gestion des ressources naturelles, FAO, Cotonou
DURAND – LASERVE A., TRIBILLON J. F, (1982, Objet d’une recherche sur les politiques foncières de l’Etat dans l’aménagement urbain, in Enjeux fonciers en Afrique noire, Paris, Karthala
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République du Bénin/ Commune de Aguégués, (2004), Plan de développement communal des Aguégués,
République du Bénin/ Commune de Sèmè‐Podji, (2006), Plan de développement communal Sèmè‐Podji
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(2008), Tableau de Bord Social (2007‐2008) des départements de l’Atlantique et du Littoral, 1ère édition.
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Agence Béninoise pour l’Environnement, (2008), Manuel d’exécution du projet de gestion communautaire de la biodiversité marine et côtière (PGCBMC), Cotonou
Observatoire du Changement Social/ PNUD, (2006), Etude d’Impact des Réformes foncières sur la pauvreté et la situation sociale au Bénin (PSIA‐ Bénin), Cotonou
République du Bénin/ Commune de Sèmè‐Podji, (2006), Plan de développement communal Sèmè‐Podji
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Annexes
. Liste des tableaux SWOT par site
Tableau 3 : Analyse SWOT Site de Bembè
Localités Type de forêt Forces Faiblesses Opportunités Menaces Bembê
Forêt sacrée Bamêzoun
‐ Existence de rapports d’étude sur le site commandé par l’ABE ou mené par d’autres partenaires
‐ Existence d’autorité religieuse et politique motivée pour la protection
‐ Valeur sociale et économique, culturelle et cultuelle du site
‐ Valeur rituelle ‐ Lieu de déroulement du rituel
expiatoire des Tohossou ‐ Mythe de l’origine de création des
Ouémènou autour de la forêt ‐ Panégyrique des Ouémènou ‐ Lieu de déroulement du rituel
expiatoire des Tohossou ‐ Interdiction de puiser l’eau dans la
source située dans l’enceinte de la forêt sacrée au risque de perdre sa vie
‐ Croyances populaires à l’esprit malfaiteur des génies de la forêt sacrée.
‐ Coupe de bois de chauffe faible par les femmes
‐ Intervention du (PADPPA, PNDCC et PGCBMC)
Rareté des terres Inaccessibilité de la localité en période de crue/Fragilisation d’encadrement des organisations paysannes Existence de groupe marginalisé et vulnérable (problématique de l’accès de la femme à l a terre) Faible structuration des groupements de femmes Terres cultivables insuffisantes Droit d’usage des terres assez complexe (héritage vente, gage, emprunt, bail et le métayage) Inexistence de la jachère Voie d’accès impraticable pendant la saison des pluies
Forte adhésion des populations au projet Fertilité de terres Existence d’attraits touristiques : valeur écologique (richesse de la flore et de la faune aquatique) et mode de vie des communautés (village sur pilotis) Existence d’ONG locales (CIPCRE, nature Tropicale) Acteurs locaux formés par l’ABE Existence de nombreux cadres de concertation (Conseil Intercommunal d’Eco‐Développement (CIED), proposition de création d’un comité intervillageois et réseau d’ONG formé intervenant dans l’environnement) Existence de ressources naturelles variées Existence de femmes organisées pour le maraîchage (culture de tomates, piment, gombo)
Inondations fréquenteCrues régulières ces trois dernières années Destruction des ressources forestières dans la forêt sacrée Pêche non règlementée (utilisation des filets à petite maille, des engins de pêche prohibés de pêche interdits). Rigueur climatique Pauvreté des ménages (taux de pauvreté élevé) Ingérence politique dans la gestion foncière (montage d’une partie de la communauté par les adversaires politiques) contre l’aménagement de la forêt sacrée Existence de litige foncier due au mode de faire valoir Conflits fonciers entre autorités locales et présumés propriétaires terriens Conflits latents entre élus locaux et exploitants du site Ingérence politique par les adversaires politiques quant à la conservation de la biodiversité. Risques de soulèvement liés à la désinformation (vente de la forêt sacrée par les élus locaux) menée par
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Localités Type de forêt Forces Faiblesses Opportunités Menaces
‐ Toponymie de Bembê = lieu de refuge ‐ Lieu de sacre des rois Ouémê Bamêzoun = forêt des Ouémênou origine Identitaire et culturelle des Ouémè Propriété commune aux Ouémênou Existence de normes traditionnelles de gestion (interdiction de couper du bois de certaines espèces) Règles d’interdiction de pêcher dans la forêt Sanctions basée sur les croyances populaires (si l’on pêche dans la forêt on attrape des vipères) Si on coupe le bois de la forêt sacrée, risque de mort prématurée Fréquentation de la forêt interdite (risque de disparaître dans la forêt) Les femmes qui ont commis l’adultère n’y vont pas pour la collecte du bois mort Collecte de bois périodique organisée par les détenteurs de pouvoir traditionnel dans la forêt Aménagement de la forêt de (Codjizun par l’ONG CIPCRE) Présence de gros présumés propriétaires terriens (HOUANSOU, DJOSSOU, ASSOGBA et BOKO) Existence de l’ONG CIPCRE Participation des femmes aux prises de décision
Culture du maïs sur les digues, manioc Pêche pratiquée en toute saison Proximité des sites des forêts de Kpodjizoun (Avagbodji/Aguégués) et de Mèhouézou (Bonou )en cours d’aménagement Existence des structures déconcentrées de l’Etat (CECPA et DFRN) avec pour fonction l’appui à l’exploitation agricole et forestière Existence d’une stratégie locale de conservation communautaire de la forêt sacrée Stratégie individuelle de sécurisation foncière (Délimitation des parcelles)
les adversaires politiques
Source : Enquête de terrain novembre 2010
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Tableau 4 : Analyse SWOT du Site de BIMYNS
Localité Type de forêt Forces Faiblesses Opportunités Menaces
Houèkè (Djèrègbé)
Forêt marécageuse
Existence de détenteurs de droit opérationnel valeur écologique du site : faune et flore (abondante et diversifiée),
’Bimyns’’ qui signifie ‘’paix’’ en langue Swahili est un centre privé en plein aménagement touristique avec un parc animalier artificiel constitué d’une divesrsité d’espèces fauniques telles que : lion, guib, les crocodiles et autres mammifères.
Valeur sociale, économique et culturelle Existence des détenteurs des droits d’administration (gestion interne, inclusion, exclusion et transmission et aliénation
valorisation du site par les communautés à des fins nutritionnelles et thérapeutiques
Existence des ressources naturelles forestières,
Existence de thalia commercialisée par les femmes,
Existence de tiphas,
Disponibilité de terre pour la production du manioc, de la tomate, du piment,
Inexistence d’autorités traditionnelles à rôle foncier,
Valeur marchande de la terre en hausse
Disparition des normes, croyances et mythes régissant le fonctionnement du système foncier
Forte tendance à l’urbanisation autour du site
Utilisation de l’engrais chimique,
Inexistence d’une stratégie communautaire de conservation
Cadre touristique attrayant (possibilité de promenade sur la lagune de Porto Novo et visite des activités des communautés
Proximité de la voie inter état
Proximité de la ville de Cotonou, du village frontalier de Kraké et de l’Etat de Badagri, de la capitale politique (Porto‐Novo)
Existence d’opérateur privée intéressé par la valorisation du site riverain (construction d’une cimenterie et d’un auberge)
Pouvoir d’aliénation des terres par les présumés propriétaires terriens Inondations fréquente du site
Emergence de nouveaux droits et arrangements sociaux
Primauté du droit moderne de gestion foncière sur les droits traditionnels
Existence d’un litige foncier entre les autochtones et l’opérateur privée économique de BIMYNS,
Conflit foncier entre l’opérateur et les présumés propriétaires terriens,
Conflit latent entre l’Agence Béninoise de l’Environnement et les présumés propriétaires terriens,
Conflit entre les autorités locales et l’opérateur privé,
Répercussions des conflits fonciers sur la cohésion sociales des acteurs sociaux
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Localité Type de forêt Forces Faiblesses Opportunités Menaces
Existence d’une stratégie individuelle de sécurisation foncière,
de l’espace,
Superposition de deux droits fonciers :le droit moderne et le droit traditionnel
Source : Enquête de terrain, novembre 2010
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Tableau 5 : Analyse SWOT du site de Avlékété
Localité Type de forêt
Forces Faiblesses Opportunités Menaces
Avlékété Forêt de mangrove
Existence d’une divinité protectrice communément appelée Avlékété Plan d’eau et forêt sacrée sont perçus par les communautés autochtones comme le patrimoine de la divinité Avlékété Valeur sociale et économique, culturelle et cultuelle du site Valeur rituelle
Mangrove symbolise traditionnellement le lieu de reproduction des poissons. par conséquent il suscite des attitudes de respect à sa préservation. Car la survie de nombreuses familles en dépend
Inexistence de conflit relatif à la gestion du plan d’eau
Existence de normes et valeurs connexes qui régissent le fonctionnement et la gestion de la forêt
Présence de familles détentrices de terres (Vodunon Amiton, ADANHOUE Yèbè, ADOGBAZIN Kitè, Akadji, Houzan Edou et Kpangon
Fragilité du pouvoir de l’autorité traditionnel
Utilisation des engins prohibés par les pêcheurs des villages riverains
Pauvreté des ménages
Existence de groupes vulnérables dont les femmes et les petits pêcheurs
Manque d’infrastructures touristiques (barque motorisée)
Absence d’un arrêté réglementant la gestion du plan d’eau par l’autorité communale
Stratégie communautaire de conservation du plan d’eau basée sur les croyances, et les coutumes
Interdiction de couper la mangrove,
Interdiction d’installer les acadjas
Acceptation par les propriétaires terriens de concéder 5 m pour l’opération du gel foncier avec délai de mise en exécution pour le 23 novembre 2010
Site touristique à valeur écologique et Proximité de la mer
Site bien géré par les autorités locales (Chef quartier e CA Avlékété et autorité)
Délimitation de la zone tampon sur un périmètre de 5m
Forte tendance à l’urbanisation dans la zone du site risque d’Inondation en période de crue
Spéculation foncière
Présence de gros acheteurs extérieurs de terres
Rigidité des normes traditionnelles
Poussée démographique
Usage d’engrais chimique
Mode de règlement inapproprié des conflits entre le pouvoir traditionnel et moderne
Incohérence du mode de gestion traditionnel des conflits et celui mis en place par les pouvoirs publics
Existence de nombreux villages riverains qui exploitent le plan d’eau
Fuite de responsabilité du pouvoir moderne
Refus de sanctionner les
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Existence de chef de terre (Yébè)
Existence d’une auberge construite par l’ambassade de France
Confrérie des « Zangbéto »/ Traditionnellement appelés gardien de nuit qui veillent à la sauvegarde de la mangrove
Existence d’interdits liés à la gestion foncière (en cas de violation de ces dispositions coutumières, le contrevenant s’expose à des sanctions du gestionnaire de la forêt et à la punition de la divinité
Le coût de l’amende est évalué à environ 100 000 f à payer aux dignitaires du culte Zangbéto qui se chargeront d’organiser des rites de purifications
Existence de présumés propriétaires terriens
Motivation des propriétaires terriens à concéder une partie de leurs espaces pour la conservation de la biodiversité et le gel foncier.
Adhésion de l’association de développement de Avlékété et du CA à l’aménagement
contrevenants aux dispositions coutumières régissant la gestion locale du plan d’eau
Problème d’inondation
Bafouement de l’autorité du gestionnaire du site
Pratique des religions modernes (catholicisme, protestantisme et Christianisme céleste).
Pauvreté des ménages
Sécurisation non assurée du plan d’eau par les normes sociales coutumières
Faible croyances aux coutumes
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Pêche artisanale bien structurée
Existence d’association de gestion du Plan d’eau
Respect des dispositions coutumières par les populations riveraines
Existence d’un comité de gestion du plan d’eau
Présence de l’Agence Béninoise pour l’Environnement
Interdiction de l’utilisation de certains filets et engins de pêche
Adhésion de la population à Participer à hauteur de 5 à 10% pour la mise en œuvre du projet
Association féminine existante et dynamiques (production du sel marin, Achat et revente de poisson de mer et du plan d’eau Existence de marchés voisins pour l’écoulement des produits Kpaou et Tori et Cotonou, Godomey.
Association de développement local fonctionnel et impliqué dans les questions de développement
Accessibilité facile au site
Existence du projet PNDCC, PADPPA et PGCBMC PGCBMC qui appuie le
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développement communautaire à travers l’approche participative
Source : Enquête de terrain, novembre 2010
Tableau 6 : Analyse SWOT du site de Togbin Daho
Localité Type de Forêt Forces Faiblesses Opportunités Menaces
Togbin Daho Mangrove Existence d’une seule Famille détentrice des terres de Togbin Daho (Collectivité GBETIE)
Valeur sociale et économique, culturelle et cultuelle du site Valeur rituelle
Plan d’eau et forêt sacrée sont perçus par les communautés autochtones comme le patrimoine de la divinité Avlékété
Mangrove symbolise traditionnellement le lieu de reproduction des poissons. par conséquent il suscite des attitudes de respect à sa préservation. Car la survie de nombreuses familles en dépend Confrérie des « Zangbéto » / Traditionnellement appelés
Existence de couches vulnérables dont les femmes
Pauvreté des ménages
Faible écoulement des produits maraîchers et halieutiques
Existence d’un comité de gestion du plan d’eau
Présence de l’Agence Béninoise pour l’Environnement
Interdiction de l’utilisation de certains filets et engins de pêche
Adhésion de la population à Participer à hauteur de 5 à 10% pour la mise en œuvre du projet
Association féminine existante et dynamiques (production du sel marin, Achat et revente de poisson de mer et du plan d’eau
Existence de marchés voisins (Pahou, Tori Cotonou et
Forte urbanisation du site Risque d’inondations Présence de gros acheteurs de terres aux alentours du site
Forte poussée démographique et installation de la population urbaine
La salinisation de l’eau ne favorise pas la production des huîtres
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Localité Type de Forêt Forces Faiblesses Opportunités Menaces
Gardien de nuit qui veillent à la sauvegarde de la mangrove
Ancrage des acquis des projets environnementaux du passé
Existence d’interdits liés à la gestion foncière (en cas de violation de ces dispositions coutumières, le contrevenant s’expose à des sanctions du gestionnaire de la forêt et à la punition de la divinité
Le coût de l’amende est évalué à environ 100 000 F à payer aux dignitaires du culte Zangbéto qui se chargeront d’organiser des rites de purifications
Existence d’association dynamique de femmes productrices de sel marin, revendeuse de poissons de mer et de la lagune
Existence de marchés voisins pour l’écoulement des produits Kpaou et Torri et Cotonou, Godomey.
Existence d’un comité influent de
Godomey) pour l’écoulement des produits.
Adhésion des communautés locales au projet
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Localité Type de Forêt Forces Faiblesses Opportunités Menaces
gestion du plan d’eau
Fertilité des terres
Existence des sites de saliculture
Forte adhésion des populations à la conservation de la biodiversité
Existence de PNDCC, PADPPA et de l’ABE/PGCBLC
Non utilisation des engrais chimiques à des fins de maraîchage
Zone de forte production de tomates
Délimitation de parcelle pour la production de sel marin
Accès de la femme au patrimoine foncier par héritage, achat et prêt auprès du mari
Source : Enquête de terrain, novembre 2010
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. Liste des photos 2‐1 Photos des différents sites d’étude
Photo 1 : Focus Group à Avlékété Photo 2 : Focus Group avec les femmes de Bembè
Photo 3 : Focus group avec les hommes à Bembè Photo 4 : Focus group avec les femmes à Togbin‐daho
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Photo 6 : Focus Group à Togbin Daho
Site 1 : Forêt Bamèzoun
Photo 7 : Vue d’ensemble de la forêt Bamèzoun (Cliché : LEA Cotonou, novembre 2010) Site 2 : Forêt marécageuse de Houèkè
Photo 8 : Site touristique de BYMINS Photo 9 : Forêt marécageuse de Houèkè
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(Cliché: LEA, Cotonou, novembre 2010) (Cliché: LEA, Cotonou,novembre 2010
1.2 Activités menées par les femmes sur les différents sites
Photo 10 : Femmes de Avlékété vendant du poisson de mer
Photo11: Site d’extraction de sel des femmes de Togbin daho Photo 12: Bois énergie prélevé dans la forêt de Bembê
(Cliché: LEA Cotonou, novembre 2010) (cliché : LEA Cotonou, novembre 2010)
Photo 13 : Champ de tomate à Togbin Photo 14 : Tomate produite par les femmes
(Cliché: LEA Cotonou, novembre 2010) (cliché : LEA Cotonou, novembre 2010)
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1.3 ‐ Activités menées par les hommes sur les différents sites
Photo15 : Etang piscicole à proximité de la forêt marécageuse de Djrègbé (un exemple type de projet
identifié par la population ) (Cliché: LEA, Cotonou, novembre 2010)
Cet étang privé appatenant à Mr GOUNONGBE est fortement cité par les poppulations comme un projet fédérateur (cliché : LEA Cotonou, novembre 2010)
Photo 16 : Un pêcheur à Avlékété Photo 17 : Exploitation de cocotiers par les hommes
(Cliché : LEA Cotonou, novembre 2010) (Cliché : LEA Cotonou, novembre 2010)
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Photo 18 : Pépinière réalisée à base de sol humifère collecté dans Photo 19 : Ramassage de sable dans la forêt de Bembê la forêt de Bamèzun (Cliché : LEA Cotonou, novembre 2010)