adénocarcinomes du pancréas borderline et localement avancés réséqués après chimiothérapie...

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Communications orales / Journal de Chirurgie – Vol. 151 – Hors série 1 – Octobre 2014 – A5-A35 A28 Les programmes ERAS ® (Enhanced recovery after surgery) sont-ils applicables à la chirurgie pancréatique ? DAVID PETERMANN, MARTIN HUBNER, NERMIN HALKIC, MARKUS SCHAFER, NICOLAS DEMARTINES Centre hospitalier universitaire vaudois, Chirurgie viscérale, Lausanne, Suisse. Contact : Centre hospitalier universitaire vaudois, Chirurgie viscérale, Rue du Bugnon 46, 1011 Lausanne, Suisse. E-mail : [email protected] Introduction. – Les programmes de réhabilitation améliorée après chirurgie (Enhanced Recovery After Surgery, ERAS ® ) permettent de réduire significativement les complications, la durée de séjour et les coûts de la chirurgie colorectale. L’objectif est d’évaluer l’applicabi- lité de tels programmes à la chirurgie pancréatique. Méthodes. – Les recommandations ERAS ® publiées récemment pour la chirurgie pancréatique ont été implantées de manière structurée et ont été appliquées de manière systématique chez chaque patient opéré d’une duodénopancréatectomie céphalique dès octobre 2012. Les patients traités selon ERAS ® jusqu’à décembre 2013 ont été comparés aux patients contrôles traités précédemment. Toutes les données ont été collectées de manière prospective. Observation. – Les 43 patients ERAS ® avaient les mêmes carac- téristiques démographiques, opératoires et pathologiques que les 43 patients du groupe contrôle. La morbidité postopératoire était à 63 % dans le groupe ERAS par rapport à 79 % dans le groupe contrôle (p = 0,128). La survenue de complications sévères s’élevait respecti- vement à 35 % et 44 % (p = 0,51). La durée du séjour hospitalier était raccourcie de 6 jours, passant d’une médiane de 20 jours à 14 jours après l’introduction d’ERAS (p = 0,0027). Conclusion. – La mise en route d’un programme ERAS ® s’est avérée sûre et a permis de réduire la durée du séjour hospitalier. Ces résul- tats sont prometteurs et devront être confirmé par des études plus étendues. Intérêt de la réalisation d’un scanner systématique dans la détection des complications graves après duodéno-pancréatectomie céphalique EMMANUEL CUELLAR (1), FABRICE MUSCARI (1), CELINE GUERRINI (1), JEAN-PIERRE DUFFAS (1), PHILIPPE OTAL (2), BERTRAND SUC (1) (1) CHU Toulouse, Chirurgie digestive et transplantation, Toulouse France ; (2) CHU Toulouse, Département d’imagerie médicale, Toulouse, France. Contact : Centre hospitalo-universitaire de Toulouse, Service de chirurgie digestive et transplantations Rangueil, Avenue du Professeur- Poulhès, 31000 Toulouse, France. E-mail : [email protected] But de l’étude. – Évaluer l’intérêt de la tomodensitométrie (TDM) réalisée au 8 e jour post-opératoire dans la détection des complica- tions graves, nécessitant une prise en charge invasive, après duodé- nopancréatectomie céphalique (DPC). Matériels et méthodes. – Étude rétrospective monocentrique de 2005 à 2013. Patients ayant eu une DPC avec TDM injectée au 8 e jour post-opératoire. Les résultats des TDM permettaient de classer les patients en fonction du caractère normal ou non de cet examen. Le critère de jugement principal était représenté par les complications classées III ou plus dans la classification de Clavien. Résultats. – 153 patients ont été inclus. La mortalité était de 2 % avec une morbidité de 61 % et 23,5 % de fistule pancréatique. Une com- plication grave était retrouvée chez 46 patients, avec 15 patients réopérés avant la TDM de contrôle du 8 e jour. 138 TDM ont été analysés : 44 (31,8 %) étaient anormaux ; 94 (68,2 %) normaux. Sur les 44 patients à la TDM anormale, 17 (39 %) ont présenté une com- plication grave nécessitant un traitement invasif. Sur les 94 patients avec une TDM normale, 14 (15 %) ont présenté une complication grave par la suite. L’évaluation de la performance de la TDM au 8 e jour retrouvait une sensibilité de 55 %, une spécificité de 75 %, une valeur prédictive positive de 39 % et une valeur prédictive négative de 85 %. Conclusion. – La TDM systématique au 8e jour après DPC ne permet pas de détecter efficacement les complications graves après DPC. Adénocarcinomes du pancréas borderline et localement avancés réséqués après chimiothérapie néo-adjuvante par Folfirinox : résultats d’une étude multicentrique AGEO/FRENCH DANIEL PIETRASZ (1), LYSIANE MARTHEY (2), MATHILDE WAGNER (3), ANTONIO SA-CUNHA (4), NICOLAS REGENET (5), LILAN SCHWARZ (6), JEAN-CHRISTOPHE VAILLANT (1), JEAN-BAPTISTE BACHET (7), MEHDI KAROUI (1) (1) CHU La Pitié-Salpêtrière, Chirurgie digestive hépato-biliaire, Paris, France ; (2) CHU Antoine-Béclère, Hépato-gastroentérologie et nutrition, Clamart, France ; (3) CHU La Pitié-Salpêtrière, Imagerie médicale, Paris, France ; (4) CHU Paul-Brousse, Centre hépato-biliaire, Villejuif, France ; (5) CHU Nantes, Chirurgie digestive et endocrinienne, Nantes, France ; (6) CHU Rouen, Chirurgie viscérale, Rouen, France ; (7) CHU La Pitié-Salpêtrière, Hépato-gastro-entérologie, Paris, France. Contact : Hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Service de chirurgie digestive hépato-biliaire, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France. E-mail : [email protected] Objectif. – Évaluer les résultats de la résection chirurgicale d’adéno- carcinome pancréatique (ADCP), borderline (BR) ou localement avancé (LA) après Folfirinox (FLX) en néo-adjuvant. Méthodes. – Les patients (pts) opérés après FLX ont été rétrospecti- vement inclus dans cette étude multicentrique. Les tumeurs ont été classées BR/LA selon la classification du MD Anderson. Résultats. – De novembre 2010 à décembre 2013, 77 pts (âge médian 59 ans) ont été inclus : 43 ADCP (56 %) classés BR et 34 (44 %) LA au diagnostic. La chirurgie était réalisée après une médiane de 6 cycles (1-30) de FLX. 53 pts (69 %) ont reçu une radiochimiothérapie (RCT) préopératoire. 63 tumeurs (82 %) étaient céphaliques (taille moyenne 33 mm [16-110]) et 26 (34 %) ont requis une résection vasculaire. 22 % des pts ont présenté une complication classée Clavien III/IV. La mor- talité post-opératoire à 2 mois était de 2,6 % (2 décès). Le taux de résection R0 était de 82 % (63/77), avec 16 % (12/77) de réponse his- tologique complète (RHC). Après une durée médiane de suivi de 19 mois, 23 pts (30 %) ont présenté une récidive tumorale, dont 12 décès (16 %). La survie sans récidive et la survie globale étaient de 22,8 mois [IC 95 % : 18,5-27,1] et 39,5 mois [IC 95 % : 35,3-43,7]. Conclusion. – La résection chirurgicale pour ADCP BR/LA après FLX semble sûre, même après RCT. Le taux de résection R0 et de RHC suggère une évaluation prospective de cette stratégie. Des données de suivi actualisées seront présentées durant l’AFC.

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Page 1: Adénocarcinomes du pancréas borderline et localement avancés réséqués après chimiothérapie néo-adjuvante par Folfirinox : résultats d’une étude multicentrique AGEO/FRENCH

Communications orales / Journal de Chirurgie – Vol. 151 – Hors série 1 – Octobre 2014 – A5-A35A28

Les programmes ERAS® (Enhanced recovery after surgery) sont-ils applicables à la chirurgie pancréatique ?DAVID PETERMANN, MARTIN HUBNER, NERMIN HALKIC, MARKUS SCHAFER, NICOLAS DEMARTINES

Centre hospitalier universitaire vaudois, Chirurgie viscérale, Lausanne, Suisse.

Contact : Centre hospitalier universitaire vaudois, Chirurgie viscérale, Rue du Bugnon 46, 1011 Lausanne, Suisse.

E-mail : [email protected]

Introduction. – Les programmes de réhabilitation améliorée aprèschirurgie (Enhanced Recovery After Surgery, ERAS®) permettent deréduire significativement les complications, la durée de séjour et les

coûts de la chirurgie colorectale. L’objectif est d’évaluer l’applicabi-lité de tels programmes à la chirurgie pancréatique.

Méthodes. – Les recommandations ERAS® publiées récemment pourla chirurgie pancréatique ont été implantées de manière structurée

et ont été appliquées de manière systématique chez chaque patientopéré d’une duodénopancréatectomie céphalique dès octobre 2012.Les patients traités selon ERAS® jusqu’à décembre 2013 ont été

comparés aux patients contrôles traités précédemment. Toutes lesdonnées ont été collectées de manière prospective.

Observation. – Les 43 patients ERAS® avaient les mêmes carac-téristiques démographiques, opératoires et pathologiques que les

43 patients du groupe contrôle. La morbidité postopératoire était à63 % dans le groupe ERAS par rapport à 79 % dans le groupe contrôle(p = 0,128). La survenue de complications sévères s’élevait respecti-

vement à 35 % et 44 % (p = 0,51). La durée du séjour hospitalier étaitraccourcie de 6 jours, passant d’une médiane de 20 jours à 14 joursaprès l’introduction d’ERAS (p = 0,0027).

Conclusion. – La mise en route d’un programme ERAS® s’est avérée

sûre et a permis de réduire la durée du séjour hospitalier. Ces résul-tats sont prometteurs et devront être confirmé par des études plusétendues.

Intérêt de la réalisation d’un scanner systématique dans la détection des complications graves après duodéno-pancréatectomie céphaliqueEMMANUEL CUELLAR (1), FABRICE MUSCARI (1), CELINE GUERRINI (1), JEAN-PIERRE DUFFAS (1), PHILIPPE OTAL (2), BERTRAND SUC (1)

(1) CHU Toulouse, Chirurgie digestive et transplantation, Toulouse France ; (2) CHU Toulouse, Département d’imagerie médicale,

Toulouse, France.

Contact : Centre hospitalo-universitaire de Toulouse, Service de chirurgie digestive et transplantations Rangueil, Avenue du Professeur-

Poulhès, 31000 Toulouse, France.

E-mail : [email protected]

But de l’étude. – Évaluer l’intérêt de la tomodensitométrie (TDM)

réalisée au 8e jour post-opératoire dans la détection des complica-tions graves, nécessitant une prise en charge invasive, après duodé-nopancréatectomie céphalique (DPC).

Matériels et méthodes. – Étude rétrospective monocentrique de 2005à 2013. Patients ayant eu une DPC avec TDM injectée au 8e jour

post-opératoire. Les résultats des TDM permettaient de classer lespatients en fonction du caractère normal ou non de cet examen. Le

critère de jugement principal était représenté par les complications

classées III ou plus dans la classification de Clavien.Résultats. – 153 patients ont été inclus. La mortalité était de 2 % avecune morbidité de 61 % et 23,5 % de fistule pancréatique. Une com-

plication grave était retrouvée chez 46 patients, avec 15 patientsréopérés avant la TDM de contrôle du 8e jour. 138 TDM ont étéanalysés : 44 (31,8 %) étaient anormaux ; 94 (68,2 %) normaux. Sur

les 44 patients à la TDM anormale, 17 (39 %) ont présenté une com-plication grave nécessitant un traitement invasif. Sur les 94 patientsavec une TDM normale, 14 (15 %) ont présenté une complication

grave par la suite. L’évaluation de la performance de la TDM au8e jour retrouvait une sensibilité de 55 %, une spécificité de 75 %,une valeur prédictive positive de 39 % et une valeur prédictive

négative de 85 %.Conclusion. – La TDM systématique au 8e jour après DPC ne permetpas de détecter efficacement les complications graves après DPC.

Adénocarcinomes du pancréas borderline et localement avancés réséqués après chimiothérapie néo-adjuvante par Folfirinox : résultats d’une étude multicentrique AGEO/FRENCHDANIEL PIETRASZ (1), LYSIANE MARTHEY (2), MATHILDE WAGNER (3), ANTONIO SA-CUNHA (4), NICOLAS REGENET (5), LILAN SCHWARZ (6), JEAN-CHRISTOPHE VAILLANT (1), JEAN-BAPTISTE BACHET (7),

MEHDI KAROUI (1)(1) CHU La Pitié-Salpêtrière, Chirurgie digestive hépato-biliaire, Paris, France ; (2) CHU Antoine-Béclère, Hépato-gastroentérologie et

nutrition, Clamart, France ; (3) CHU La Pitié-Salpêtrière, Imagerie médicale, Paris, France ; (4) CHU Paul-Brousse, Centre hépato-biliaire, Villejuif, France ; (5) CHU Nantes, Chirurgie digestive et endocrinienne,

Nantes, France ; (6) CHU Rouen, Chirurgie viscérale, Rouen, France ; (7) CHU La Pitié-Salpêtrière, Hépato-gastro-entérologie, Paris, France.

Contact : Hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Service de chirurgie digestive hépato-biliaire, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France.

E-mail : [email protected]

Objectif. – Évaluer les résultats de la résection chirurgicale d’adéno-carcinome pancréatique (ADCP), borderline (BR) ou localementavancé (LA) après Folfirinox (FLX) en néo-adjuvant.

Méthodes. – Les patients (pts) opérés après FLX ont été rétrospecti-vement inclus dans cette étude multicentrique. Les tumeurs ont étéclassées BR/LA selon la classification du MD Anderson.

Résultats. – De novembre 2010 à décembre 2013, 77 pts (âge médian59 ans) ont été inclus : 43 ADCP (56 %) classés BR et 34 (44 %) LA audiagnostic. La chirurgie était réalisée après une médiane de 6 cycles

(1-30) de FLX. 53 pts (69 %) ont reçu une radiochimiothérapie (RCT)préopératoire. 63 tumeurs (82 %) étaient céphaliques (taille moyenne33 mm [16-110]) et 26 (34 %) ont requis une résection vasculaire. 22 %

des pts ont présenté une complication classée Clavien III/IV. La mor-talité post-opératoire à 2 mois était de 2,6 % (2 décès). Le taux derésection R0 était de 82 % (63/77), avec 16 % (12/77) de réponse his-

tologique complète (RHC). Après une durée médiane de suivi de19 mois, 23 pts (30 %) ont présenté une récidive tumorale, dont12 décès (16 %). La survie sans récidive et la survie globale étaient

de 22,8 mois [IC 95 % : 18,5-27,1] et 39,5 mois [IC 95 % : 35,3-43,7].Conclusion. – La résection chirurgicale pour ADCP BR/LA après FLXsemble sûre, même après RCT. Le taux de résection R0 et de RHC

suggère une évaluation prospective de cette stratégie. Des donnéesde suivi actualisées seront présentées durant l’AFC.