actu'elle n° 04 novembre 2013

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Magazine féminin gratuit basé au Sénégal

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SOMMAIRE8 EditoSOCIETE10 Ici & ailleurs14 Femmes d’Afrique d’hier et d’aujourd’hui 22 Des médailles et des femmes30 Hommage à Khady Sylla 32 Ken Bugul, l’écriture en liberté

Santé & bien-être38 L’art-thérapie40 Le miel et le citron42 Recettes de grand-mère

Beauté44 L’épilation

Mode50 Fatou Ba, une reine de beauté au service des femmes52 Dearcurves: une ode à la beauté de la femme africaine54 Toubab Paris, l’Afrique au cou, l’Afrique au coeur56 Dans l’univers de la détente d’Hélène Daba66 Il était une fois un jean’s...

Evasion74 Afrique du Sud, la nation arc-en ciel80 Coin du chef 82 Livres du mois84 Roman : Une énigme trop sensible 3 ème épisode88 Agenda culturel88 Carnet d’adresses

dDirecteur de publication: Nadir Mouaqit Rédactrice en chef: Samia LameAssistance en rédaction: Aminata Dia Responsable mode: Coumba Suzanne NdaoAssistante mode: Bineta DiopPhotographe: Erick-Christian Ahounou - Laure Malécot Direction commercial & marketing: Rama FofanaMaquettiste designer: Nadir Mouaqit Distribution: Iddesign & communicationOnt collaboré à la rédaction de ce numéro : Laure Malécot - Nathalie Fanja HAABY - Ken Bugul - Samia LameAissata Kamara(Correspondante à Paris) - Akya SyACTU’ELLE est édité par IDDESIGN&COMMUNICATION S.A.R.L .Almadies extension 15, lot N°63 Appt 2.RC: SN DKR - 2013 -B -1567. N.I.N.E.A: 004732617 2Y2.TEL/FAX: +221 33 868 16 55. ISSN:2337_1501.Imprimé par: Polykrome -Dakar-

Notre couverture:Portrait KEN BUGUL

Photo: ERICK- CHRISTIAN AHOUNOU

NOVEMBRE 2013

Erratum Nous prions les Brigades Vertes de nous excuser l’omission des droits sur la photo du numéro précédent :2013 © K.A.S Photographer All rights reserved

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EDITO

Samia Lame

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Dans ce numéro, les femmes de sciences et de sports sont à l’honneur, celles qui se sont illustrées, chacune dans leur domaine, que ce soit la conception d’internet, la conquête de l’espace ou sur les pistes d’athlétisme et les tatamis. Elles nous dé-montrent combien la volonté et la persévérance peuvent mener au sommet.

La rencontre avec Ken Bugul, l’une des grandes écrivaines sénégalaises a été riche en émotions, elle s’est livrée sans fards sur sa vie et son parcours. Elle nous fait également l’honneur d’écrire un hommage à Khady Sylla, illustre cinéaste, qui nous a malheureu-sement quittés le mois dernier.

Nous n’oublions pas la mode et la beauté. Après une semaine de travail, rien de tel qu’un moment de détente ou une séance de sport. Pour être encore plus belle, toutes les astuces concernant l’épilation vous sont présentées en détail.

Et pour s’évader, la nouvelle qui continue, pleine de suspense et rebondissement, et un voyage vers l’Afrique du Sud, pays de Mandela.

Nous espérons vous satisfaire, encore et encore !! Bonne lecture !

L’aventure

Actu’ellecontinue !!

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SOCIETE10 Ici & ailleurs14 Femmes d’Afrique d’hier et aujourd’hui 22 Des médailles et des femmes30 Khady Sylla, authenticité et résistance 32 Ken Bugul, l’écriture en liberté

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SOCIETE: ICI & AILLEURS

ICI &

AILLEURS

ORY OKOLLOH : LA KENYANE REINE DU DIGITAL EN AFRIQUE

A 36 ans, Ory Okolloh a créé un logiciel utilisé dans le monde entier et dirigé la stratégie sub-

saharienne de Google. Ory Okolloh est née dans une famille modeste au Kenya, elle

a passé un baccalauréat en sciences politiques à l’université de Pitts-burgh avant de faire de brillantes études de droit a Harvard. La kenyane est considérée comme l’une des femmes les plus influentes du continent. Basée à Johannesburg, elle vient de rejoindre la fondation américaine Omidyar Network, établie par Pierre Omidyar (le créateur du site d’enchères en ligne eBay), et qui a investi plus de 17 millions de dollars (environ 13 millions d’euros) en Afrique depuis 2008. En tant que responsable des investisse-ments sur le continent, Ory Okolloh est chargée d’identifier des initiatives visant à améliorer la transparence gouvernementale – notamment grâce aux nouvelles technologies, considérées par Omidyar Network comme un levier de développement et de croissance. En somme, la nouvelle mission de Ory Okolloh est de repérer des initiatives visant à améliorer la transparence.www.afriqueitnews.com

Le Malawi n’a plus de gouvernement. Une vaste affaire de détournement de fonds publics est à l’origine de ce limogeage massif.

Début octobre, Alexander Baum, le chef de la mission européenne dans le pays, tape du point sur la

table : « Un pilage massif a eu lieu sous le nez des services de comp-tabilité, l’UE n’a plus confiance et souhaite un audit indépendant ».En début de soirée, la présidente annonce le limogeage de l’ensemble du gouvernement. L’affaire baptisée « Capital Hill Cash Gate », du nom du siège du gouvernement vient secouer le pays. Dix fonctionnaires des services de la présidence et du Trésor viennent d’être arrêtés pour détournement d’argent public. L’un d’entre eux a par exemple réussi à transférer trois millions de dollars avant de se faire coincer par les services anticorruption. D’autres têtes devraient tomber dans les jours qui viennent. La justice du Malawi estime que 30% du budget national est gaspillé chaque année en raison des fraudes.www.info-afrique.com

PREMIERE SENEGALAISE GOUVERNEUR DE REGION/ VIVIANNE LAURE ELISABETH BAMPASSY

La nomination des femmes à des postes stratégiques est en train de prendre forme au

Sénégal. D’abord, il y eu Mme Aminata Tall au Conseil Economique et Social, ensuite Anna Semou Faye à la direction générale de la police nationale, après Nafy Ngom Keita à la tête de l’Office national de lutte contre la fraude, il y a eu aussi Mme Aminata Touré, Premier Ministre du Sénégal. Et enfin pour la première fois dans l’histoire territoriale du Sénégal, Macky Sall, le Président de la République nomme une dame à l’exécutif régional. Il s’agit de Mme Viviane Laure Elisabeth Bampassy, Administrateur civil, précédemment Secrétaire Gé-nérale du ministère de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion des valeurs civiques, nouvellement nommée gouverneur de la région de Fatick. La botte secrète du chef de l’Etat semble être la nomination des femmes à des postes stratégiques afin d’honorer la femme sénégalaise.www.senewebs.com

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&

AIL

LEU

RS

SOCIETE: ICI & AILLEURS

ARMADILLO- T : LA VOITURE ELECTRIQUE QUI SE PLIE EN DEUX

Inspirée par le tatou, mammifère tropical, d’où son nom : ARMADILLO –T est une petite voiture entièrement électrique

dont la partie arrière est capable de se re-tourner sur la partie avant, portant la lon-gueur totale du véhicule de 2,8 mètres à seulement 1,65m. Ce prototype, 100% électrique, a été mis au point par une équipe de chercheurs de l’Institut des Sciences et Technologies de Corée. En effet, les concepteurs indiquent que l’ARMADILLO est idéale pour les grandes villes. Pour gagner de la place et station-ner plus facilement avec son véhicule : LE PLIER EN DEUX !!!www.futura-sciences.com

Scandale au Mexique : Elle accouche devant l’hôpital qui a refusé de l’aider

Une mère accouchant seule sur une pelouse à l’entrée d’un hôpital parce que son personnel lui en a interdit l’accès. La mère, en pleine souffrance, est photo-graphiée par un passant et la photo fait désormais le tour du monde.

La polémique secoue actuellement le Mexique à cause de cette photographie qui relance le débat sur l’accessibilité des soins médicaux pour les minorités ethniques. Un cliché cru publié en Une du quotidien La Razon et qui fait scandale depuis sa publication.Les réactions se sont multipliées en solidarité avec cette mère de 29 ans, mise à la porte du centre médical de l’État d’Oaxaca, par une infirmière alors qu’elle s’apprê-tait à mettre son enfant au monde.Pendant que son pauvre époux tentait de persuader l’infirmière de la gravité de l’état de sa femme, la jeune Irma Lopez accouchait à une centaine de mètres pour donner naissance à son troisième enfant. «Je ne voulais pas accoucher comme ça. C’était tellement laid et extrêmement douloureux» a-t-elle déclaré à l’Associated Press qui l’a interrogée après ce fait divers devenu une affaire nationale.A la suite de cette affaire, le gouvernement d’Oaxaca a, par ailleurs, annoncé la suspension du directeur du centre médical, et lancé une enquête au sein de l’éta-blissement en question pour savoir qui a donné l’ordre d’interdire à ce modeste couple des montagnes du nord de l’État d’obtenir des soins.www.senewebs.com

TALENTS DU TRADING : MODOU NDIAYE, UNE MOTIVATION SANS FAILLE

A 25 ans, notre compatriote Modou Ndiaye est étudiant sénégalais vivant à Rouen, analyste

technique et stratégique, trader pour son propre compte, est le seul sénégalais sélectionné pour la saison 2 des Talents du Trading BFM, qui est une compétition où les spécialités en finances s’affrontent sur les marchés financiers. Sa vie a com-plètement changé durant ces années passées à trader. « Il y a quatre ans, j’ai découvert le monde de la bourse, et de-puis, je continue d’apprendre tous les jours » dixit Modou Ndiaye. Parallèle-ment à ses études de Mathématiques et de Finances de Marché, il s’est formé au Trading en transformant complète-ment sa chambre universitaire en véri-table salle de Marchés. Etant passion-né de Trading depuis longtemps, il a

assisté a des dizaines de séminaires, de conférences, de salons et de forum dédiés a la Bourse. Rappelons que pour le meilleur Trader, 20.000 euros cash sont à gagner, à investir sur un compte de Trading SAXO BANQUE.www.dakar-echo.com

ICI

Lancement de la nouvelle BMW

Le 4 octobre, Carrefour Automobiles a organisé une soirée de lancement de ses deux derniers modèles BMW : la série 3 Gran Tourismo et la série 6 Gran Coupé, deux voitures d’exception aux formes inédites et d’une élégance exclusive.

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SOCIETE: ICI & AILLEURS

TWITTER DETRONE FACEBOOK CHEZ LES ADOS AMERICAINS

TWITTER a détrôné Facebook comme le réseau social le plus

apprécié des adolescents améri-cains. Selon une étude menée par la banque d’affaires américaine Piper Jaffray, 26% des 8.600 ado-lescents interrogés préfèrent Twitter contre 23% à Facebook et sa filiale de partage de photos Ins-tagram.D’après la même étude, Twitter, Facebook et Instagram sont les trois médias sociaux les plus utilisés par les jeunes américains. Seuls 4% d’entre eux préfèrent le site de blogs Tumblr et 3% le réseau social Google+. Cependant, «de manière géné-rale, et en dépit de la tendance des goûts des adolescents pour d’autres réseaux, nous conti-nuons à penser que Facebook va offrir sur les prochains mois des sources de financement supplémentaires grâce à la vidéo et à Instagram», explique l’expert Gene Munster de la banque Piper Jaffray. TWITTER, qui revendique 218 millions d’utilisateurs dans le monde, prévoit d’entrer prochainement en Bourse. Avec des recettes de l’opération estimées pour l’instant à 1 milliard de dollars, il semble choisir desdébuts prudents et tenter d’évi-ter les erreurs commises par son grand rival Facebook l’année dernière, qui avait été confronté à beaucoup de problèmes tech-niques et à une chute rapide de son cours de Bourse.www.leparisien.fr

Ousmane Sow sera le premier Africain à l’Académie des Beaux-arts

Ousmane Sow, sculpteur, Dakar 2010.DR- Par AFP-

Premier Africain à entrer à l’Académie des Beaux-Arts, le sculpteur sénégalais Ousmane Sow, 78 ans, sera installé sous la coupole le 11 décembre en tant que membre associé étranger, a annoncé ce 14 octobre l’institution française.Élu à l’unanimité le 11 avril 2012 au fauteuil précédemment occupé par le peintre américain Andrew Wyeth, Ousmane Sow entre à l’Institut trente ans après un autre Sénégalais, Léopold Sédar Senghor (1906-2001), installé lui à l’Académie française en 1983.En 1999, l’œuvre de Ousmane Sow, des sculptures sur armatures de métal avec de la terre macérée de sa composition, a fait l’objet d’une grande rétrospective sur le

Pont des Arts, en face de l’Institut de France. L’épée du nouvel académicien lui sera remise par Abdou Diouf, Secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Franco-phonie et ancien président du Sénégal. L’habit d’Ousmane Sow a été créé et offert par le couturier Azzedine Alaïa.L’Académie des Beaux-Arts, ainsi dénommée depuis 1803, est l’une des cinq acadé-mies qui forment l’Institut de France par ailleurs constitué de l’Académie française, l’Académie des Sciences, l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et l’Académie des Sciences morales et politiques.www.rfi.fr

Décès de Bruno Metsu, l’homme qui a fait vibrer le Sénégal

Ancien sélectionneur du Sénégal, quart de finaliste du Mondial 2002, Bruno Metsu est décédé des suites d’une longue maladie. Il était âgé de 59 ans.Bruno Metsu a fini par perdre «le match de sa vie», comme il avait appelé son

combat contre la maladie. Victime de trois cancers, le technicien français s’est éteint ce 15 octobre, comme nous l’a appris La Voix du Nord. Il est décédé à la clinique des Flandres, à Coudekerque-Village, où il était né le 28 janvier 1954. Auteur d’une honnête carrière de joueur, au cours de laquelle il aura surtout bourlingué dans son Nord natal, de Dunkerque à Roubaix, en passant par Valenciennes ou Lille, Metsu est devenu une référence comme entraîneur.Après avoir débuté sa carrière de technicien en France (Beauvais, Lille, Valenciennes, Sedan), cet ancien milieu de terrain a pris les rênes de la sélection guinéenne en 2000. Un échec suivi d’une formidable réussite avec le Sénégal. Il a mené les Lions de la Teranga jusqu’en finale de la CAN 2002 puis en quarts de finale du Mondial la même année, non sans avoir terrassé les Bleus champions du monde en titre en ouverture de la compétition (1-0). Ce parcours d’anthologie pour l’Afrique, qui n’a jamais placé un représentant dans le dernier carré planétaire, a permis à Metsu de se construire une solide réputation. Selon ses dernières volontés, il a été enterré le 24 octobre au cimetière de Yoff à Dakar.www.eurosport.fr

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Femmes de sciencestexte: Laure Malécot

Rose Dieng et Mae Johnson auraient pu se rencontrer. Nées la même année, en 1956, à la veille des Indépendances africaines, elles ont chacune

fait évoluer la science dans des domaines différents, et sont parmi les premières à entrer dans le cercle très fermé des scientifiques reconnus mondialement. Rose Dieng, première femme africaine polytechnicienne, et scientifique précurseur par sa compréhension de l’importance du Web comme moyen de diffusion des connaissances, et Mae Johnson, première femme afro-américaine astronaute, ne sont pas seulement des personnalités bardées de diplômes, elles sont aussi des femmes engagées, généreuses, qui ont affronté un monde presque exclusivement masculin avec détermination, sans jamais douter de leurs capacités.

Femmes d’Afrique d’hier et aujourd’hui

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SOCIETE: FEMMES DE SCIENCES

Hier :

Rose Dieng-Kuntz

Le partage du savoir est une science« La mémoire, c’est quelque chose d’essentiel dans la vie d’un homme, d’une communauté, d’une nation : ce qui blesse, ce qui détruit, c’est l’ab-sence de mémoire. » Rose Dieng

Les professeurs du lycée Van Vollenho-ven avaient déjà l’habitude des élèves brillants, mais Rose Dieng parvient tout de même à les surprendre, raflant régulièrement tous les premiers prix. Déjà, supplantant sa passion pour l’écriture, se dévoile un don certain pour les mathématiques. Le réseau internet, qui en est à ses prémices, commence tout juste à s’organiser et promet d’être un outil formidable d’évolution pour l’humanité. En 1972, alors qu’est fondé l’InterNetworking Working Group, chargé de la gestion d’Internet, Rose Dieng reçoit, à 16 ans à peine, le premier prix au Concours général sénégalais en mathématiques, en français, latin, et le deuxième en grec. L’année suivante, elle a son baccalauréat scientifique avec mention très bien et félicitations du jury, ce qui ne surprend personne. Elle qui aurait souhaité devenir écrivain, ou médecin, va suivre les conseils de ses professeurs, et se diriger vers les mathématiques. En 1976, âgée de vingt ans, Rose Dieng est la première femme africaine admise à l’École Polytechnique en France.

@Comprendre l’intelligence artificielleTitulaire d’un diplôme d’ingénieur de l’École Nationale Supérieure des Télé-communications, et d’un DEA avec une thèse soutenue à l’université Paris Sud sur la spécification du parallélisme dans les programmes informatiques, Rose Dieng entame sa carrière professionnelle chez Digital Equipement. Elle y travaille spécifiquement sur l’intelligence artifi-cielle, un domaine qui la fascine. Rose Dieng était venue en France avec la ferme intention de faire profiter les sénégalais de son expérience par la suite. A cette période de sa vie, le pays natal lui manque. Malheureuse-ment, elle sait qu’il lui est impossible d’y avoir le soutien financier et les outils nécessaires à ses recherches. En 1985, elle revoit Pierre Haren, ancienne connais-sance, qui cumulait autant qu’elle les prix d’excellence au lycée Van Vollenho-ven de Dakar. Il lui propose d’entrer dans une équipe de chercheurs en informatique à l’INRIA Sophia-Antipo-lis, Institut National pour la recherche informatique. Rose Dieng trouve ceprojet passionnant, et décide de s’y engager à long terme. Les recherches de Rose, d’abord centrées sur les explications dans les systèmes experts, s’orientent ensuite vers l’acquisition des connaissances et toutes les questions que soulèvent l’arrivée presque brutale d’une multitude de données potentiellement accessibles à tous, mais sans explication. Elle veut rendre intelligible et utile au plus grand nombre le cyber world dont la toile est en train de se tisser à une vitesse vertigineuse. Les systèmes experts dont elle appuie le développement regroupent des bases de connaissances spéciali-sées, par exemple des connaissances médicales, qui se recoupent et peuvent à partir de symptômes, diagnostiquer un patient.

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Le butineur et l’ACACIADès 1992, l’Internet Society (ISOC) est fondée afin de promouvoir et de coordonner les développements d’Internet, qui promet d’être un phénomène planétaire, de boulever-ser tout le système d’éducation, de formation, et d’avoir de fortes répercussions économiques au niveau mondial. Rose Dieng rencontre Alain Giboin et Oli-vier Corby, deux chercheurs avec qui elle va monter le projet ACACIA. Il faut raison-ner la masse de savoir mondial. Rose Dieng introduit la notion de graphiques comparatifs, qui prend en compte les connaissances spécifiques de chaque expert. En déterminant les points communs et les différences, on peut, grâce à ce logiciel, élaborer par exemple des stratégies pour résoudre les conflits. Ce projet d’envergure, Rose Dieng le dédie à son père, qui vient de décéder. Malgré les réticences de l’INRIA, où l’intelligence artificielle n’est pas encore à la mode, et où jamais une femme n’avait mené de recherches, elle obtient gain de cause. En 1992, l’équipe d’ACACIA commence ses travaux sous sa direction. La mémoire d’entreprise devient rapidement le fil conducteur deleurs recherches. Les grandes sociétés veulent avant tout capitaliser les connais-sances de l’entreprise pour optimiser leur utilité.Le premier navigateur web ou butineur (browser), véhiculant du texte et des images, apparaît en 1993. Une infinie multitude de données vont circuler via les fibres optiques, les satellites, reliant pour la première fois dans l’Histoire de l’Humanité tous les peuples via un média commun. La National Science Foundation (NSF) mandate une compagnie pour enregistrer les noms de domaine. Le coup d’envoi est lancé pour la construction d’un nouveau monde virtuel. Rose a déjà compris depuis longtemps l’importance du phénomène, et l’urgence d’en analyser l’impact, d’en maîtriser le fonctionnement. Elle est passionnée par l’analyse de la nouvelle sémantique collégiale qui se développe à la vitesse

SOCIETE: FEMMES DE SCIENCES

« Qu’une machine puisse raisonner comme un homme – c’était le cas du fameux système expert médical, Mycin , qu’elle soit capable d’apprendre, de comprendre la langue naturelle, cela me fascinait car c’était un véritable défi. L’expertise étant ce qu’il y a de plus difficile pour l’homme, c’est dans les systèmes experts que le challenge était d’après moi le plus grand. » Rose Dieng

Fabriquer des outils pour faciliter l’acquisition des connaissances Au début des années 90, une page de l’internet se tourne avec la mise en circulation du web. Littéralement, en mathématiques, le web est un système linéaire de divisions en trois dimensions. Dans le monde du Net, c’est l’ensemble des pages codées grâce au langage HTML, aux adresses URL. Le World Wide Web multidimensionnel est né. Plus que jamais motivée par la trans-mission et le partage de connaissances, Rose Dieng participe à la création du logiciel SMECI. C’est un « moteur d’inférence » : en y entrant des données, et en y appliquant une logique programmée de recoupement, la machine propose des raisonnements logiques et des conclusions. En 1988, Pierre Haren quitte l’INRIA pour lancer ILOG, une start-up aux activités basées sur ce logiciel, qui sera commercialisé avec succès. Rose ne le suit pas, et reste à l’INRIA.

« De manière plus générale, nous visons à améliorer la coopération entre entreprises et communautés via la constitution de « web de connais-sances ». Et c’est en phase avec l’ob-jectif visé par l’Europe d’évoluer d’une « société de l’information » vers une« société de la connaissance».f

Rose Dieng

de la lumière. Ses collègues la décrivent comme très sympathique, animée d’une grande joie de vivre. Cette véritable meneuse d’équipe sait aussi écouter, aime partager sa passion avec les jeunes, surtout les filles, soutient des associations caritatives au Sénégal. Rose Dieng participe au développement du web sémantique, en élaborant des techniques pour que des programmes puissent analyser des contenus de la Toile, des métadonnées (images, etc), et les interpréter, pour mieux les diffuser. Cette belle avancée de Rose Dieng et de son équipe dans le domaine du web leur vaut une reconnaissance internationale. Grâce à cet outil, le savoir arrive plus facilement dans les écoles et les universités, même dans les pays les plus pauvres.

Extinction d’une étoile du cyberspaceRose Dieng-Kuntz, qui fait alors partie depuis une dizaine d’année des pionniers qui ont exploré les prémices du Web pour mieux en étendre les possibilités, a une réputation de visionnaire, de femme tenace et engagée, qui a su enrichir sa réflexion en collaborant avec les meilleurs scientifiques. L’ouvrage collectif de synthèse, ensemble de travaux pluri-disciplinaires, dont elle est l’initiatrice, lui vaudra le prix Irène Joliot-Curie en 2005. L’année suivante, elle est nommée Chevalier de la Légion d’Honneur. Une longue maladie va finalement avoir raison de ses forces, et le lundi 30 juin 2008, Rose Dieng-Kuntz, à l’âge de 52 ans, s’éteint. Les hommages de scientifiques du monde entier soulignent alors son audace, sa confiance en elle à toute épreuve, et son esprit d’indépendance qui « savait s’éloigner des sentiers battus de l’enseignement universitaire pour emprunter les chemins risqués de l’inconnu, et de la découverte ». (dixit Pierre Haren)

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Aujourd’hui

Mae Jemison

Danser avec les étoiles

«Beaucoup de gens ne voient pas de lien entre la science et la danse. Je les considère, moi, comme l’expression de la créativité sans bornes que les individus peuvent partager.» Mae Jemison

Mae Carole Jemison, cadette des trois enfants de Charly, ouvrier de maintenance, et de sa femme Dorothy, professeur de mathématiques, est née le 17 octobre 1956, à Decatur, en Alabama. La famille part trois ans

SOCIETE: FEMMES DE SCIENCES

Mplus tard s’installer à Chicago, où la ségrégation bat son plein. A ce racisme ambiant dans lequel elle va évoluer, Mae n’aura de cesse de répondre par son intelligence et le respect de ses racines africaines. Le 19 juin 1963, la première femme cosmonaute de l’Histoire, Valentina Vladimirovna, décolle pour un voyage en solitaire dans l’espace. La petite Mae veut déjà rejoindre les étoiles, et croit fermement que quand elle sera grande, aller dans l’espace ne serait pas plus compliqué que d’aller au bureau. Dès la maternelle, si on lui demande ce qu’elle veut faire plus tard, Mae Jemison répond : scientifique. De ses parents, qui posaient tout le temps des questions, elle dira qu’ils étaient les meilleurs scientifiques qu’elle ait connus ! L’adolescente est certes passionnée par la science, mais aussi par les arts. Dès l’âge de 11 ans, elle pratique toutes sortes de danses, africaine, classique, jazz, japonaise, et rêve de devenir danseuse professionnelle.

Mae Jemison auditionnera même pour le rôle principal dans le film (comédie musicale) West Side Story ! Elle voudrait concilier ses activités de futur médecin et de danseuse, mais sur les conseils de sa mère, fera passer l’étude de la médecine devant.

Le rêve du Roi Martin Luther« Quand je pense à Martin Luther King, je pense à l’audace, à la bravoure. Il avait un rêve, et il a obtenu des choses. La meilleure façon de réaliser ses rêves est de se réveiller. » Mae JemisonA 16 ans, en 1976, Mae Jemison entre à l’Université de Stanford. L’année suivante, elle obtient deux maîtrises, une en génie chimique, et une en arts africains et afro-américains. Elle

pratique aussi couramment le swahili. Elle racontera plus tard aux journalistes combien était difficile d’être femme, de plus noire, dans les cours spécialisés dans l’ingénierie. Mae ne se laisse pas décourager, et obtient un diplôme d’ingé-nieur en chimie. Tout en poursuivant des études de médecine, elle part en mission humanitaire à Cuba et en Thaïlande, où elle prodigue des soins de base. En 1979, l’association américaine des étudiants en médecine lui décerne le Prix de l’Engage-ment. Mae Jemison n’a pas abandonné les arts pour autant. Elle prend des cours de danse moderne à l’école Alvin Ailey, construit un studio de répétition dans sa maison, chorégraphiera et produira plusieurs spectacles de jazz moderne et de danse africaine. Docteur en médecine en 1981, elle entre comme interne au Centre Médical de Los Angeles, et travaille ensuite en tant que médecin généraliste.

De la guerre à l’espaceAprès le premier vol de la navette Challenger en 1983, avec à son bord le premier astronaute afro-américain, Guion Bulfort, Mae Jemison pressent que leprogramme de la NASA va avoir besoin d‘astronautes. Elle avoue-ra avoir été inspirée aussi par l’actrice afro-américaine Nichelle Nichols, lieutenant Uhura dans Star Trek ! De janvier 1983 à juin 1985, Dr Jemison rejoint le personnel médical du Corps de la Paix, et sert dans les camps de réfugiés au Libéria et en Sierra Leone. La dictature sanguinaire et les campagnes meurtrière « manches courtes » au Libéria de Samuel Doe, provoquent l’affluxmassif de réfugiés blessés, mutilés. Mae Jemison, témoin du pire, tente d’y remédier, avec le sentiment d’impuissance désespérant du pan-sement qui voudrait aider une jambe coupée à retrouver sa moitié. Après deux ans de services dévoués, elle revient sur le territoire américain et aide dans le cadre

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femme de l’année. Poursuivant toujours ses études, elle obtient en 1991, coup sur coup, un doctorat en sciences et un doctorat en lettres, et, décidément infatigable, crée en 1992 l’Académie Mae C. Jemison, une école publique alternative à Détroit dans le Michigan. Le 12 septembre 1993, la navette spatiale Endeavour, avec à son bord sept scientifiques (dont deux femmes) pour la mission STS-47 Spacelab-J, s’apprête à décoller. Ce vol expérimental est né d’une collaboration entre le Japon et les États-Unis. Mae Jemison fait partie de l’équipage. Une chance, elle parle couramment le japonais ! Dans la navette est intégré un petit labora-toire de 4 mètres sur 2, dans lequel elle va, avec un collègue, faire diverses expérimentations. Mae Jemison est venue avec son univers : une affiche de l’Alvin Ailey American Dance Company, plusieurs petits objets d’art d’Afrique de l’Ouest, signifiant bien clairement que l’espace appartient aussi à toutes les nations, une photo de Bessie Coleman, la première femme afro-américaine aviatrice, et la bannière de l’organisa-tion Alpha Kappa Alpha, dont elle est membre. Alpha Kappa Alpha, fondée en 1908 à l’Université Howard, a pour but de résoudre les problèmes sociaux et de soutenir les femmes noires dans leurs carrières. La navette, en orbite autour de la Terre à une distance de 307 km, va graviter en orbite 126 fois, pendant 7 jours, et 22 heures. Le 20 septembre, la navette spatiale Endeavour atterrit sur la planète Terre après avoir parcouru 5 265 523 km.

Retour sur Terre : des hautes sphères de la science à la vie quotidienne

« Tout langage est technologie. La technologie est un outil que nous utilisons pour accomplir une tâche particulière et il faudrait parler de technologie appropriée dans les pays en développement, en respectant les technologies locales » Mae JemisonMae Jemison, qui totalise 190 heures de temps dans l’espace, démissionne de la NASA un an après son retour sur Terre. Elle forme une société de recherches sur l’application de la technologie dans la vie quotidienne, le Groupe Jemison.

SOCIETE: FEMMES DE SCIENCES

du Centre de Contrôle des maladies, à l’élaboration de vaccins, tout en don-nant des consultations aux populations défavorisées de Los Angeles. Parallè-lement, Mae Jemison suit les classes préparatoires pour la sélection des astronautes. Elle veut réaliser son rêve d’enfant, maintenant qu’elle a vu les sombres tréfonds de l’âme humaine, et le summum de la souffrance. La navette Challenger explose en quit-tant sa rampe de lancement, le 28 janvier 1986, avec sept astronautes à bord, de-vant le monde entier stupéfait qui doute pour une première fois de la fière assu-rance de la NASA. En 1987 Mae Jemison est l’un des 50 candidats retenus sur 2000 par la NASA pour faire partie du prochain programme spatial. Elle travaille alors au centre Kennedy en Floride, dans le groupe de support scientifique, poursuit les entrainements d’astronaute, et un an plus tard, est officiellement habilitée à voler dans l’espace. Elle devient la première femme afro-américaine astronaute. L’année suivante, le magazine Gamma Sigma la consacre

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SOCIETE: FEMMES DE SCIENCES

La même année, comme un clin d’œil à la NASA, qui n’a pas vraiment ap-précié son départ, Mae Jemison, qui n’oublie pas qu’elle est aussi femme de spectacle, va jouer dans Star Trek : New-Géneration le rôle du lieutenant Palmer dans l’épisode Second Chances . Elle est le seul astronaute réel à être apparu dans cette série de science fiction mythique !

Mae Jemison entre comme professeur d’études environnementales à l’Universi-té de Cornell, en 1995, où elle enseigne-ra jusqu’en 2002. Elle crée la Fondation Dorothy Jemison pour l’Excellence (en l’honneur de sa mère), pour des projets tels que la Planète que nous partageons (The Earth We Share). Il s’agit d’un camp scientifique international réunissant des étudiants de 12 à 16 ans, qui réfléchissent aux problèmes mondiaux actuels, et cherchent ensemble des solutions novatrices. Deux réunions de ce type ont été réalisées hors des Etats-Unis, en Afrique du Sud et en Tunisie . Mae Jemison, oratrice prolixe, plaide en faveur de l’enseignement des sciences particuliè-

rement auprès des étudiants issus des minorités.Dr Jemison invente en 1999 le BioSentient ambulatory, un appareil portable dédié à la surveillance mobile du système nerveux involontaire. Cette techniquebrevetée permet aux patients de surveil-ler et de contrôler leur physiologie. C’est aussi un traitement possible de l’anxié-té et des douleurs chroniques liées au stress, comme la nausée, la migraine, les maux de tête, l’hypertension et l’hypoten-sion. Ainsi, sa recherche personnelle sur la liaison entre science et vie quotidienne est accomplie.

Une femme de cœurLors du centenaire de la fondation Alpha Kappa Alpha, le 17 février 2008, Mae Jemison donne une conférence. Sa combinaison spatiale fait partie de l’exposition du patrimoine national de l’organisation. A ce jour, cette sororitéréunit 200.000 femmes à travers le monde, éducatrices, chefs d’Etat, politiciennes, avocates, médecins, jour-nalistes, chefs d’entreprises, regroupées en 950 chapitres, aux Etats-Unis, dans les îles Caraïbes , au Canada, en Alle-magne, en Corée et au Japon.Depuis, Mae Jemison se fait rare, on

la voit principalement lors de galas de charité. Son penchant pour la scène refait parfois surface, comme lorsqu’elle défile pour la récolte de fonds contre les maladies cardiaques, en robe rouge, sur le podium de Lyn Devon pendant la Fashion Week de New York.Mae Jemison, la Danseuse de l’Espace, détient finalement 9 doctorats Honoris Causa en sciences, ingénierie, lettres et sciences humaines. Elle continue de donner régulièrement des conférences et anime des groupes de débat sur l’écart entre la qualité de soins de santé aux Etats Unis et dans le Tiers-monde.

A ce jour, treize astronautes afro-amé-ricains dont cinq femmes (la deuxième étant Stéphanie Diana Wilson, en 2006, soit plus de dix ans après Mae Jemi-son) ont effectué un vol dans l’espace.

Sources :Rose Diengwww.lemondeinformatique.frwww.interstices.infohttp://www-sop.inria.frMae Jonhsonwww.en.wikipedia.orgwww.jsc.nasa.govwww.iipdigital.usembassy.govwww. space.about.comhttp://www.drmae.com/24-24

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Il fallait bien quelques mois pour vous rencontrer et vous fidéliser. Le magazine Actu’elle souhaite vous donner maintenant la parole directe.Cette page n’attend que vous…Venez y partager vos expériences, témoignages et réflexions !

Merci de nous faire parvenir vos contributions à :[email protected] Lien page face book : https://www.facebook.com/Actuellemagsn

courrier deslectrices

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« Je crois que les titres que j’ai eus ont encouragé beaucoup de jeunes filles à pratiquer l’athlétisme. Les parents, les familles ne pensaient pas qu’une fille pouvait arriver à ce niveau-là. Il y a maintenant beau-coup plus de licenciées. Dans la vie de tous les jours, les sénégalaises ne se laissent pas faire, et elles se battent dans tous les domaines, pour montrer qu’elles sont capables de s’accomplir que ce soit sans les hommes, ou à leur côté. »

Amy Mbacke Thiam

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L’avis de l’entraîneur

Si vous parlez avec des sportives sénégalaises de la jeune génération, elles évoqueront forcément David Ndoye. Cet entraîneur de 43 ans, préparateur physique dans diverses disciplines, est un ancien athlète titulaire de plusieurs titres nationaux, et d’un master de l’ES-SEC, en marketing et stratégie d’entre-prise. Sa mère, Elizabeth Diarra Guèye, a été championne nationale d’athlétisme en 1968, et la même année, sa tante Marie Guèye, capitaine de la première équipe de basket au Sénégal, remportait les Jeux africains. Il constate et explique la mon-tée en puissance des sénégalaises dans ce domaine. « Lors d’une étude que j’ai menée, à la question du nombre de sports qui attirent leur intérêt, elles ont déclaré en suivre régulièrement environ deux. C’est très élevé par rapport à la moyenne mondiale. Avant, se mariant plus jeune, elles devaient cesser cette activité plus tôt. Depuis vingt ans, les sénégalaises ont un potentiel plus développé que les hommes dans ce domaine. Elles ont d’ailleurs des prédispositions plus élevées que les autres femmes dans le monde. La plupart mesurent plus d’1m70 ! Par conséquent,

Ces dix dernières années, on constate un nombre grandissant de licenciées répertoriées au Sénégal.

Au niveau professionnel, ce sont plutôt les femmes qui ramènent des médailles au pays, que ce soit en équipe (les Lionnes, basket) ou en sport individuel (athlétisme, arts martiaux, lutte), avec, en tête, l’or au championnat du Monde de 2001 pour Amy Mbacke Thiam, au 400m. Depuis les Jeux Olympiques de 1988 et l’argent pour le 400m haie de El Hadj Amadou Droba, aucune distinction n’a honoré le Sénégal à ce niveau.

Les témoignages de plusieurs cham-pionnes, et d’un entraineur qui croit fermement que l’espoir réside dans les forces féminines du pays, décrivent les conditions dans lesquelles évoluent les athlètes, et soulignent les actions nécessaires pour développer la pratique du sport, et améliorer les performances.

Des médailles et des femmes

Texte: Laure Malécot

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elles ont souvent une très bonne foulée pour les 400 mètres. On a ici plusieurs types de morphologies : en Casamance on va trouver les plus aptes au judo, à la lutte, par exemple. Leur passion se révèle dès l’école, l’université, dans les activi-tés d’EPS». Les sénégalaises auraient aussi de meilleures aptitudes psycholo-giques, d’après David Ndoye qui entraîne chaque jour environ 20% de filles, toutes disciplines confondues. Il y voit clairement des raisons d’éducation. « L’homme est éduqué à ce qu’on lui donne tout, la femme doit aider très tôt à la maison. Comme les lions dans la savane qui ne font pratique-ment rien, tandis que la lionne fait tout, les hommes se comportent comme des rois, et les mères protègent beaucoup leurs fils ! Par conséquent, plus battantes que les hommes, elles gèrent mieux le stress. C’est très important dans la compétition. C’est plus facile de les entraîner, comme si elles étaient plus intelligentes, plus disciplinées. Moi, j’ai été élevé différemment, à égalité avec mes sœurs. Ca m’a forgé! »

Trois championnesAmy Mbacke Thiam, dont le palmarès est impressionnant, aura ce mois-ci 36 ans. Actuellement, elle vit en France, où elle court pour le club de l’Entente de Fran-coville. Après une carrière de 15 années d’athlétisme de haut niveau, le temps est venu de penser à la reconversion, et à son retour au pays natal. Ses débuts, elle les évoque avec un demi-sourire, tandis que s’entraîne la relève sur la piste du stade Léopold Sédar Senghor où elle aime donner rendez-vous. « J’ai commencé par le football, puis le handball, le volley ball, et l’athlétisme. J’avais 15 ans quand j’ai eu la révélation. Pendant les Jeux

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Olympiques d’Atlanta en 1996, j’ai vuMarie-Josée Pérec. C’est devenu mon idole. Quand j’ai quitté Kaoloack pour venir à Dakar, mes parents n’étaient pas d’accord. Ils ont dit que j’allais gâcher mes études. Je leur ai bien expliqué que je n’allais pas pour arrêter l’école, que c’était une porte vers la réussite. Ils m’ont comprise. Quand ils ont vu que je commencais à gagner des trophées, ils m’ont crue et m’ont encouragée par la suite. Pourtant, bien avant moi, il y avait des championnes au Sénégal ! A partir de 1997, je me suis entièrement consacrée à l’athlé-tisme, sur les conseils de mon coach. Cette année-là, j’ai été 4ème aux Jeux de la Francophonie. En 98, c’était les championnats d’Afrique, puis j’ai continué dans la compétition athlétique de haut niveau, jusqu’à aujourd’hui. » Gnima Faye vit en France depuis 2007, tout en continuant à courir pour le Sénégal. Elle vient de décrocher, à 28 ans, la médaille d‘argent aux Jeux de la Francophonie de cette année, pour la

deuxième fois (2009). Championne d’Afrique junior en 2003 et d’Afrique en 2012, elle a aussi participé aux championnats du monde 2013 au

100 m. Pour Gnima Faye, l’esprit de compétition était déjà incarné par son frère aîné. « J’ai commencé à 15 ans, par l’athlétisme. Mes premières compétitions internationales c’était en 2001, je suis allée aux championnats du monde en Hongrie en tant que cadette. En 2003, j’ai eu ma première médaille, l’argent pour le 400 m au championnat d’Afrique junior. Je me suis sentie encouragée par ma famille. Mon grand frère, Ibou Faye,

champion d’Afrique et de la Francopho-nie et 4ème aux championnats du monde d’athlétisme et aux JO, était très heureux que je fasse aussi de la compétition. »

Les yeux bleus vifs de Léa Buet, championne de judo en titre du Sénégal, pétillent de bonheur. La carrière africaine de cette judoka déterminée de 23 ans, invaincue dans sa catégorie de poids depuis 1 an et demi, commence plutôt bien, depuis sa 1ére place sur le podium du Tournoi International d’Abidjan en 2012. Le judo, et l’esprit de compétition, font depuis la petite enfance partie intégrante de sa vie. « J’ai commencé le judo à 8 ans, sur le conseil du médecin de famille, pour canaliser mon trop-plein d’énergie. Les autres sports ne me permettaient pas de me recentrer. Le premier jour, quand ma mère est venue me chercher, j’ai dit que je serai championne olympique. A partir de 10 ans, je faisais déjà toutes les compétitions au stade régional, en mixte avec les garçons (au judo jusqu’à 13 ans on est considéré avoir les mêmes possibilités)».

Etudes ou compétions sportives, un dilemme ?Comme chaque jour de la semaine à la même heure, David Ndoye retrouve ses sportifs pour un entraînement en plein air, sur une des plages de la corniche. Toutes disciplines et genres confondus, une vingtaine d’hommes et quatre femmes courent d’abord longtemps sur le sable, sous un soleil de plomb. L’entraîneur précise : « Bien que ce soit plus diffi-cile de courir sur une plage, cela soigne aussi les blessures légères, masse en quelque sorte les pieds ». Ses entraînements sont de plus en fréquentés au fur et à mesure que les médailles sont remportées par ceux qui suivent la

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préparation physique de David Ndoye. Parmi eux, la seule femme à représenter le Sénégal au saut en longueur à haut niveau.

Soukheina Sarr, 28 ans, vient de remporter cette année la médaille d‘argent au championnat d’Afrique de l’Ouest. Cette saint-louisienne plutôt discrète et souriante, qui se fait taquiner par ses collègues pour sa nonchalance apparente, a commencé la compétition à 15 ans, en courant le 4x400 mètres, avant d’être orientée vers le saut en longueur par son coach. En 2003, Soukheina Sarr a décroché la médaille d’argent aux championnats d’Afrique. En parallèle, elle a réussi à mener des études brillantes de secrétariat et de commerce, et travaille actuelle-ment comme secrétaire stagiaire, tout en continuant les championnats. Soukheina Sarr est lucide et brève sur le sujet, en pointant directement le principal écueil : « Je conseille la compétition sportive car c’est bon mentalement et physiquement. Ce qui est difficile , c’est qu’il n’y a pas de financement.»En effet, la passion se révèle souvent à l’école, à l’université, en Education Physique et Sportive, mais pour at-teindre le haut niveau, il faut une sacrée volonté, s’entraîner plusieurs fois par semaine, participer aux champion-nats, tout en travaillant le plus souvent. Gnima Faye a eu plus de difficultés à gérer les deux tableaux. « J’ai arrêté l’école en 2010, après les Jeux Olympiques, en 4ème ! Même si l’athlétisme a été pour moi un facteur d’éducation incroyable, j’ai toujours regretté cela. » Au Sénégal, le seul centre de formation (football) jusqu’au baccalauréat, est exclusivement masculin (école des Djambars, à Mbour-Saly). Amy Mbacke Thiam a eu son bac-calauréat, mais n’a pas poursuivi sa formation universitaire entamée au Canada, les entraînements étant trop intensifs. Quelques rares soutiens financiers aux sportifs étudiants existent, comme celui des Jeux Olympiques qui intervient deux ans avant la compétition, pour soutenir quelques futurs champions. Mais le parcours reste ardu, même s’il est de plus en plus accepté par l’entourage, car comme le souligne Gnima Faye, « avec le succès des athlètes, des lutteurs, les familles ont de plus en plus conscience que le sport est un moyen d‘élévation sociale ». Les graines de champions sont souvent issues des milieux défavorisés,

et ne sont pas assez soutenues pour se développer. David Ndoye affirme : « Un entraîneur nouvellement arrivé peut être choqué par le nombre de potentiels non exploités. L’état sénégalais n’encourage pas assez financièrement le sport de haut niveau, pourtant c’est une source de développement poten-tielle. 1% de la population est licencié dans des clubs, et fait vivre 10% de la population, les familles.» Comme le précise Amy Mbacke Thiam, la situation n’est pas la même partout : « Quand on est dans un club en Europe, on est soutenu. Mais au Sénégal, il n’y a presque rien pour aider financièrement, à part le sponsoring privé, et la bourse du CONFE-JES » (Département sport du Minis-tère français chargé de la coopération). Mais, même en France, où il existe plus de structures, c’est un vrai parcours du combattant pour allier les diplômes et une carrière de championne. Léa Buet a tout de même réussi à tout me-ner de front jusqu’à trois ans après le baccalauréat. La judoka est aussi diplômée d’état comme éducateur sportif option judo. Mais il lui a fallu beaucoup de détermination. « Pendant 7 ans, de 15 à 22 ans, je n’ai pas eu de vacances, ni de jour de repos». Pour pouvoir optimiser ses capacités et résultats, il faut faire des choix, des sacrifices. J’ai dû travailler jeune, afin de continuer ma passion. Et surtout il faut réussir à faire des compromis avec

Amy Mbacke ThiamPalmarès

Médailles d’or : 2001 : Jeux de la Francophonie et championnat du monde. 2004 et 2006, champion-nat d’Afrique. Médailles d’argent : 1999, Jeux Africains. 2010, championnat d‘Afrique. 2011, Jeux africains 6 médailles de bronze, dont 1 au championnat du monde de 2003

notre vie privée, obligations familiales, les résultats attendus... Je suis entrée en sport-études à 13 ans, en 4ème. J’étais la plus jeune, c’était un essai avec 8 per-sonnes, à Rennes, en pôle espoir. Nous sommes tous allés par la suite en équipe de France, et on aussi eu notre bac !J’aurais même aimé continuer mes études, mais le judo n’est pas financé comme une activité profession-nelle, alors que ce devrait l’être si on considère l’engagement, l’engouement et le temps qu’on y met...».

Un bon encadrement n’est pas seulement physiqueLes relations humaines, particuliè-rement avec l’entraîneur, sont es-sentielles pour l’équilibre de l’indivi-du, soumis à un rythme éprouvant. Léa Buet a été victime, de 2005 à 2010, d’une succession de blessures, qui l’ont conduite à arrêter le judo pendant près d’un an et demi, à 21 ans. « La manière dont le judo de haut niveau était enca-dré en France ne me correspondait pas. J’étais fatiguée, je n’y trouvais pas mon équilibre. Je n’arrivais pas à me concen-trer sur les objectifs les plus importants, optimiser mes capacités, car je ne retrou-vais plus la raison pour laquelle j’avais commencé, cet équilibre que le judo m’avait donné. Si tu te blesses ce n’est pas grave, on va en trouver une autre derrière encore plus ambitieuse. Il y a un vivier énorme d’athlètes! C’est difficile de résister aux pressions permanentes. Le repos fait partie de l’entraînement, mais quand on doit aussi travailler pour man-ger, et continuer ses études pour songer à son avenir, il est difficile de trouver le temps du repos. Cet encadrement est bien pour des jeunes sans difficultés de vie, qui n’ont rien d’autre à penser que de

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s’entraîner. Mais c’était loin d’être mon cas. On met trop en valeur les médailles avant la philosophie de vie qu’amène la pratique du sport. Une compétition ingrate et égoïste s’instaure. On te demande d’agir, pas de réfléchir, ce qui à la longue fragilise quand on ne peut plus suivre, on est évidement mené à des possibilités de blessures. » Gnima Faye a eu aussi une mauvaise expérience en France, avec une coach très envahissante, et a maintenant appris à imposer des distances. « Elle venait chez moi sans prévenir, se mêlait de ma vie privée. Maintenant je sais ce qui est bon pour moi ou pas. J’ai mûri, je connais mieux mes points faibles, alors je sais mieux me protéger. » David Ndoye connaît bien aussi l’encadrement en France et aux Etats-Unis. Il sait combien son rôle d’entraineur doit être emprunt d’humanité, d’empa-thie. « Le système des entrainements n’est pas évident en France. Le relation-nel dans le groupe et avec l’entraineur, les directions de club influencent la ma-nière dont on juge l’athlète alors qu’on ne devrait pas. Ce sont les performances qui devraient compter. Léa Buet, une des meilleures de sa génération, n’a donc été traitée que comme un potentiel de médaille pour les JO, pas assez comme un être humain, et s’est blessée parce qu’elle n’était pas à l’aise dans cette am-biance. Amy Mbacke Thiam aussi avait un potentiel olympique, mais avait été sus-pendue. Les grands champions ont forcément une dose d’inconscience, une petite étincelle de plus. Il en faut pour pouvoir sauter les obstacles, sortir du lot ! Malheureusement les institutions ne sont pas tendres avec les gens différents. Ici, comme il y a moins d’enjeux politiques etfinanciers, donc moins de pression, les rapports sont tout de même plus humains ».Il semble que Léa Buet ait trouvé un contexte plus propice à son développe-ment au Sénégal. « Après cinq années dans l’équipe de France (médaille d’or

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une certaine réticence, n’ayant jamais bien compris comment ses « grandes sœurs » étaient devenues si féroces. « C’était en 2005, après que j’ai gagné la médaille d’or aux championnats d’Afrique de l’ouest. Les filles de l’équipe avaient eu une sanction car elles avaient quitté le meeting de Yaoundé sans demander l’autorisation à la Fédération. D’abord elles ne me parlaient plus, puis m’ont lancé des pierres quand je courais dans les lignes droites. Je suis allée leur dire que j’étais désolée de leur sanction. Elles se sont jetées à quatre sur moi, m’ont arraché les cheveux. J’ai porté plainte, puis je l’ai retirée, mais depuis je suis choquée. Je suis partie en France après cela. C’était pour améliorer mon niveau d’entrainement mais aussi parce que je n’arrivais plus à trouver ma place avec ces filles. La nouvelle génération fait un effort, surtout depuis 2010, encourage les collègues. C’est plus facile quand chacune est dans une discipline différente !» David Ndoye, l’entraîneur, confirme. « C’est fréquent ce genre d’histoire, dans le monde entier. Quand les femmes sont en compétition, c’est plus violent que chez les hommes, qui ont plus l’esprit sportif. Plus le niveau de compétition monte, plus c’est sensible. On surveille de près surtout les courses féminines pour que les marques ne soient pas déplacées juste avant le départ ! ».

Pour continuer à avancer sans se laisser démonter, il faut se forger une carapace bien solide, ce que Léa Buet est mani-festement parvenue à faire. « Avant je prenais pour moi, je me demandais ce que j’avais fait pour provoquer. Aujourd’hui quand quelqu’un est jaloux de moi, je me dis que c’est lui qui a un problème, pas moi. La jalousie que l’on constate dans ce domaine existe dès lors que les gens sont en concurrence, partout. Là, on parle de championnats internationaux Tout est poussé à une puissance 10 : la pression, les ambitions, l’éner-gie qu’on y met. C’est très formateur. Les relations dans le monde du tra-vail à côté paraissent plus simples !»d

Les clefs de la réussitePour résister à la pression, et gagner des médailles, certaines qualités sont essentielles. Pour Amy Mbacke Thiam, le plus important c’est « avant tout aimer, et bien choisir sa spécialité. Etre prête à beaucoup de travail et de dévouement, d’abnégation pour réussir. Il faut avoir la conviction qu’on peut y arriver, une bonne hygiène de vie et être sérieux. Le moral, l’envie de réussite, comptent beaucoup. C’est très dur, et un peu mal

cadette aux championnats de France, et d’argent au tournoi international de Belfort, en 2005, à 15 ans), je me suis arrêtée. Quand j’ai repris, je voulais choisir mon encadrement, afin de pouvoir me développer dans de meilleures conditions, et que ma pratique sportive puisse apporter à d’autres, que ce soit constructif. Le judo doit t’élever humainement, dans ta manière de penser, d’agir au quotidien, de partager, de voir le monde. C’est avant tout un art martial qui vient du Japon, avec des normes et des valeurs de respect, de partage, d’entraide, que tout parent veut inculquer à son enfant, que chaque personne voudrait acquérir. Au Sénégal, j’ai été accueillie par une judoka que j’avais juste contactée par email. La Terranga sénégalaise a été tellement forte que je me sens redevable !»

Esprit de Compétition, es-tu là ?Les démonstrations de jalousie entre les athlètes, surtout au niveau profes-sionnel, varient d’une époque à l’autre. Amy Mbacke Thiam se souvient que sa génération « était solidaire, on avait toutes le même objectif de réussir». Gnima Faye, par contre, s’est fait déjà agressée. Elle évoque l’anecdote avec

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vu dans notre société, pour une femme, de faire du sport de compétition. Il faut beaucoup de courage. ». Chacun a ses méthodes, pour tenir le coup. Gnima Faye a ses recettes : « Travailler très dur, ne pas penser en premier à l’argent, aimer ce que l’on fait sincèrement. Il faut adopter des habitudes de vie saines, consommer par exemple moins de 10% de matières grasses par jour. Je fais du tiep sans gras, excellent ! ». L’entraîneur David Ndoye sait repérer les espoirs, et les mener à la victoire. Il précise : « Ceux qui ne pensent qu’à l’argent arrêtent vite. Il faut autre chose pour tenir, une sorte de feu sacré, allié à la patience, le goût du sacrifice, de l’effort, la discipline, la rigueur, et la ponctualité.» . Léa Buet est surtout partisante de la volonté personnelle : « Il faut toujours continuer de suivre ses ambitions, prendre plaisir aussi, et arrêter de critiquer ce que l’on voit autour de soi, le gouvernement, les fédéra-tions. Etre vraiment acteur de sa vie. Bien regarder et écouter l’environnement, et rester maître de son chemin. Ce n’est pas évident de s’entraîner deux à trois fois par jour, de nourrir son ambition pendant des années, sans être sûr de pouvoir décrocher une médaille, parce qu’on est nombreux à vouloir la même chose».

Préparer l’avenirDans une course en équipe, il faut bien donner le « témoin » dans la main de celui qui prend le relais, mais il faut aussi que ce dernier sache le saisir, et réagir d’une impulsion vive pour ne pas freiner l’équipe. Passer le « témoin » aux générations qui suivent, et les préparer à le recevoir, est une tâche qui tient aux cœurs de ces trois championnes, et qui peut s’allier à une autre préoccupation plus personnelle, la reconversion, la carrière sportive dépassant très rarement 40 ans. Merlene Ottey, jamaïcaine, surnommée « la Reine de la piste » qui a participé à 52 ans aux championnats d’Europe d’athlétisme (2012), est une exception ! Amy Thiam, que son club en France ne veut pas encore laisser partir, n’ayant pas d’autre fille pour concourir le 400 mètres (forcément, au mois de mai dernier, elle a remporté les Interclubs!) s’est inscrite l’année dernière à l’Institut de Management du sport, pour deux ans, afin d’obtenir un diplôme qui l’aide-ra à mener à bien ses nouveaux pro-jets, dont l’association « Cœur de Lion » : « Il y a beaucoup de sportifs analphabètes, surtout dans le monde de la lutte. La plupart de parlent pas de langues étrangères, même le français. Nous voulons accompagner les jeunes surce plan en créant des écoles de sport, afin aussi d’y détecter des talents, de pio-cher une pépinière de champions pour le Sénégal». Gnima Faye prépare actuelle-ment son baccalauréat. La championne veut aussi s’engager dans son quartier, Thiaroye, dans la banlieue de Dakar. « Je veux vraiment monter un centre de formation, pour la pratique du sport tout en continuant l’école. Je vais aller dans les classes expliquer aux élèves combien c’est important d’étudier même si on veut être un champion. Si tu te blesses, ou es en fin de carrière, il faut avoir quelques diplômes pour s’en sortir, parler anglais, français, au mini-mum. En plus il n’y a à Dakar que deux pistes d’athlétisme, au stade Léopold Sédar Senghor et au stade Ibamar Diop. Aucune de ces pistes n’est facilement accessible pour la banlieue. S’il y en avait une à Thiaroye, ce serait bon pour tous. J’ai vu des aptitudes incroyables chez les enfants de ce quartier, dès 8/10 ans ! »Si Léa Buet a fait des études pour être diplômée comme éducatrice

sportive, c’est qu’elle a depuis longtemps une idée derrière la tête… Obtenir des médailles, c’est presque avant tout une voie vers la reconnaissance qui lui permettra d’ouvrir son centre de formation, au Sénégal. « Pendant longtemps j’ai du lutter pour vivre. Aujourd’hui je vis pour continuer à lutter, pour les autres. Je veux apporter mes connaissances. Il y a ici une vraie demande au niveau de la jeunesse, en formation. Par la suite, j’aimerais créer des structures dans lesquelles on utilise le sport comme moyen pédagogique, éducatives, pour les jeunes, les enfants des rues, les talibés, et la population sénégalaise en difficulté. Cela peut être un tremplin pour une meilleure sociabilisation. Le but n’est pas de faire de tous des champions, mais de participer à l’éducation, et au développe-ment.»

Une richesse nationale potentielle à soutenirManifestement, la Terranga, le tiep, le sable, l’air iodé et l’esprit combatif, teinté d’une philosophie de vie particulière, produisent des potentiels d’athlètes exceptionnels, prêts à couvrir le pays de récompenses. Mais, tout comme il leur est recommandé de se prendre en main pour arriver à leurs fins, il semble que Sénégal, ses investisseurs, et le gouvernement, doivent concrètement être acteurs de ce développement. Ainsi pourront-ils demain être fiers de l’obstination et des résultats des champions et championnes made in Sénégal, et pourquoi pas devenir demain, une référence en matière d’éducation sportive, et en faire une des fiertés nationales ?

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Le Sénégal vient de perdre en Khady Sylla, écrivain, cinéaste, mère de famille, ancienne

d’hypokhâgne, une femme de talent pour ne pas dire de génie. Je l’ai rencontrée pour la première fois chez Mme Annette MBAYE D’Erne-ville. Elle était en compagnie d’une de ses camarades, une autre jeune femme de sa trempe, Aminata So-phie Dièye, qui écrit plus tard le ro-man - La nuit est tombée sur Dakar- publié chez Grasset, sous le nom d’Aminata Zaria. J’étais subjuguée par leur jeunesse, leur enthousiasme, leur intelligence. Avec Khady, la conversa-tion tourna autour de l’écriture, et elle me recommanda de lire Paul Nizan que je ne connaissais pas. Ce jour là, mon envie de revenir vivre au pays était prise après tant d’années d’exil. Je me dis que l’espoir était permis. Une génération de jeunes gens comme Khady Sylla à l’esprit fin, belle, culti-vée, avec qui il n’était pas question de

futilités, de médisances, de calomnies, mais d’échanges de haute facture, assurait une relève prometteuse. Dans une société où le matérialisme, la légèreté, la vanité, le désir de se faire identifier par les autres selon leurs normes, commençaient à exercer leur influence, Khady Sylla était un symbole d’authenticité et de résistance, ce qui était déjà un signe de liberté donc de folie. Avant de la rencontrer, j’avais lu sa subtile nouvelle - Le jeu de la mer-, publiée chez l’Harmattan, et en avais parlé dans une communication lors d’un colloque à la Sorbonne sur la littéra-ture « francophone » contemporaine. Je voulais placer la nouvelle géné-ration d’auteurs comme elle, comme Abdourahmane Wabéri, dans la perspective d’utilisation de la langue française dénuée des pesanteurs aliénantes, où le talent créatif devait illustrer l’évolution de cette littérature depuis Batouala de René Maran. La

créativité est un processus élaboré de maîtrise d’un médium quel qu’il soit pour exprimer de l’émotion, de la sensibilité, venant de confins où il n y avait pas de manipulation, et ainsi entrer de pied ferme dans l’universel et y avoir sa place. Paix à son âme !

Filmographie Khady Sylla :-Les Bijoux (CM, 1997)-Colobane Express (CM, 1999)-Une fenêtre ouverte (MM, 2005, Prix de la 1ère œuvre FID, Festival du Do-cumentaire de Marseille)-Le Monologue de la Muette (MM, 2008)

Projets en cours :-Le Bélier-Une simple parole-The Revolution wont be Televised

PAR: Ken BugulEcrivain

SOCIETE: KHADY SYLLA

Khady Sylla, authenticité et

résistanceKhady Sylla 1963 - 2013

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Ken Bugul,

l’écriture en liberté

Entretien :Laure Malécot

KKen Bugul, née Marietou Mbaye, est née en 1948 dans le village de Malem-Hodar (région de Kaffrine). Sa vie, véritable combat pour la liberté individuelle, est le fil conducteur de son œuvre qu’elle n’a commencé qu’à 35 ans, mue par un besoin vital de s’alléger d’un lourd vécu. Ken Bugul ne s’est jamais laissée abattre, et dès la petite enfance, après le départ de sa mère du foyer, a pris sa vie en main. Fonctionnaire internationale dans le domaine de la planification familiale de 1986 à 1996, pendant ses nombreux voyages (Tchad, Congo, Kenya), elle écrit La folie et la mort, une fresque sociopolitique qui évoque les dictatures alors en place en Afrique. Elle dirige ensuite un centre culturel à Porto Novo au Bénin, et se consacre de plus en plus à l’écriture. Ken Bugul, de retour au Sénégal depuis deux ans, a reçu le 27 juillet 2012 à Dakar la médaille d’Officier de l’Ordre français des Arts et Lettres, des mains de Laurent Fabius, Ministre français des Affaires Etrangères. Témoin engagée de son temps, elle porte un regard aigu sur la condition des femmes en Afrique. Elle est connue pour ses positions qui s’opposent à toute forme de consensus moral qui porterait atteinte aux droits fondamentaux, qu’elle ex-prime volontiers en conférences et toutes sortes de rencontres culturelles internationales. L’Institut Français lui consacre ce mois-ci une soirée, avec la projection du documentaire Ken Bugul, personne n’en veut qui retrace une partie de son parcours.

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Actu’elle : Comment avez-vous rencontré la réalisatrice ?Ken Bugul : Silvia Vosere, qui est d’abord productrice, signe là son premier film en tant que réalisatrice. Elle a vécu presque 12 ans au Sénégal, et a produit les derniers films de Djibril Diop Mam-bety, notamment La petite vendeuse de soleil, Le franc. Pendant un festival de cinéma africain, Cinéafricano, dans le sud de l’Espagne, à Tarifa, en 2005, nous étions dans le même hôtel, elle était membre du jury. J’étais invitée avec Henri Lopes, le fameux écrivain congolais. Elle avait lu tous mes livres mais ne m’avait

jamais vue. On se regardait sans se parler au départ, il y avait si ce n’est une impression de déjà vu, du moins de déjà senti, sûrement du fait qu’elle avait travail-lé avec Djibril Diop Mambéty. Quand nous avons finalement parlé, au petit déjeu-ner, elle m’a dit beaucoup aimer ce que j’écrivais, et être déjà très intéressée sur-tout par l’univers de La rue Félix Faure. Le personnage de cinéaste, Djjib, est un hommage à DD Mambéty. Elle cherchait un réalisateur qui pourrait adapter ce roman. Trois ans après, elle m’a recontactée pour me dire que finale-ment, elle-même voulait réaliser un film sur moi. Elle ne savait pas très bien si c’était un documentaire en suivant mes livres, ce n’était pas très clair, il n’y avait pas de scénario précis. J’étais au Bénin quand elle est venue avec un caméraman franco-suisse, qui a fait d’ailleurs de très belles images, et un ingénieur du son. Ils ont tourné à Porto Novo, dans la mai-son où j’habitais. Ensuite, quand je suis revenue au Sénégal, ils ont fait des images de mon village, là où je suis née, entre autre. Avec ces « rushes », basés surtout sur des conversations que nous avons eues, elle a monté ce documentaire, Ken Bugul, personne n’en veut, qui retrace une partie de mon parcours.

Actu’elle : « Ken Bugul, personne n’en veut », en titre de ce documentaire… Pourquoi ?Ken Bugul : Mon nom de plume signifie en wolof « celle dont personne ne veut ». C’est un prénom courant, mais il montre aussi que j’ai eu toute ma vie à faire face à toutes sortes de rejets de la société, des normes. Je dénonce ce que je trouve inadmissible, je n’aime ni les compromis ni les compromissions. Mais ce « personne n’en veut » n’est pas que négatif ! C’est aussi pour montrer que mon ultime passion, raison de vivre, c’est vraiment la liberté. Ma vie était un parcours en dents de scie. Dès que je voulais me mêler aux autres pour être « une personne normale », je me retrouvais dans des histoires incroyables, qui m’ont confirmé que je ne peux pas composer avec les autres. Je dois pour cela me renier même. C’est encore une forme d’enferment, dire que dans la vie, il faut faire des concessions … Je ne veux même plus subir aucune mo-rale. Nit Kubar ! On dit que c’est l’autre ton médicament. Je ne crois pas à cela, moi je suis mon propre médicament. J’ai toutes les énergies pour me soigner

et m’en sortir toute seule. Si j’ai un sac de riz de 100 kg à monter au dixième étage sans ascenseur, je ne demanderai pas d’aide. Je vais le poser, l’ouvrir, et le monter par bol, petit à petit, tant que j’aurai la force, à mon rythme. Je n’aime pas que l’on m’aide, que l’on m’assiste. Quand tu es assistée, c’est comme si tu avais quelque chose qui te manque, un handicap, une insuffisance. Si tu ne peux pas porter un sac de cent kilos, prends- en un de un kilo ! Mais pourquoi prendre un sac de 100 kg et attendre de l’assistance ? Assistance … Cela me mutile rien que de dire le mot ! Je suis toujours dans la recherche de solution. Le mot « problème » ne fait pas partie de mon vocabulaire.

Actu’elle : Vous n’avez jamais cherché à plaire, en fait ?Ken Bugul : Oui, mais pas dans un souci de déplaire gratuitement, de choquer ou de faire mal, mais pour me préserver. Je ne suis pas quelqu’un qui se laisse abattre, même si on me rejette, et même si je me marginalise, je ne tombe jamais. Je me préserve, et je prends soin de moi, de ce petit enfant abandon-né. Toute petite, à 5, 6 ans, je me suis prise en charge. Pour atteindre cette liberté qui est ma passion existentielle, il le fallait. Je ne pensais m’en sortir, survivre, résister à la douleur. Et c’est toujours mon objectif. Que tu sois européenne ou africaine, musulmane, chrétienne, ou juive, se prendre en charge forcément choque les autres. Quand tu es une femme, pour atteindre quelque chose il faut qu’on parvienne à t’enfermer dans une boite, quelle qu’elle soit, la famille, les amis, le mariage…Pour la cellule fa-miliale, le milieu plus traditionnel, si tu as un mari, il te loge, tu as la sécurité, il va régler tes problèmes, te donner la dépense, c’est lui qui doit t’entretenir… C’est aussi une question de religion. Tu dois faire comme ta mère a fait. Ma grand-mère n’a d’ailleurs pas fait ça, quand je l’ai connue elle était seule. Mais c’était rare. A un niveau un peu plus ins-truit, avoir un mari c’est comme atteindre un niveau de réussite, un statut social : « j’ai mon boulot, ma villa, ma carte visa, mon mari (un bon « thiof » !), et mes enfants » ! Si j’avais été éduquée, que ce soit selon le mode traditionnel ou instruite de manière classique, j’aurais été « formatée » différemment. Moi, j’ai été

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bien sûr ! Qui peut entrer dans la rai-son, le mental, l’entendement de l’autre pour dire qu’il a bien compris ce que tu veux exprimer ? Je crois qu’il faut déjà commencer par se comprendre soi-même. C’est cette quête qui m’importe le plus.

Actu’elle : Qu’écrivez-vous actuelle-ment ?Ken Bugul : J’ai deux manuscrits. L’un est sur l’enfermement. On peut être emprisonné par les murs d’une maison, mais on peut aussi s’enfermer dans sa propre liberté. Il faut être très vigilant. C’est autobiographique. Avec tout ce que j’ai fait, écrit, connu, lu, j’avais fini par me barricader dans mes propres convictions et certitudes. J’ai failli m’y complaire. Dans ce livre, Cacophonie, j’ai voulu les briser. Je ne veux pas m’identifier à quelque chose et m’y enfermer, alors je ne serais plus moi-même. Aller-retour, que j’ai terminé il y a quelques semaines, est un peu sociopolitique. C’est l’éveil des Indépendances, que je trouve que l‘on a mal pris. De Gaulle avait dit « Vous voulez l’Indépendance, prenez-là ! ». J’ai utilisé ce « prenez-là », les pancartes qu’on brandissait à l’époque place de l’Indépendance qui disaient « mome sereu, l’indépendance maintenant ! ». Moi je disais que la liberté c’est dans la tête. Ton pays… ! Mon père di-sait « Là où tu as la paix c’est ton pays »… J’ai donc brossé vingt ans d’indépendance, mais plus au point de vue de la créativité, de l’art. Il y avait quand même une effervescence extraordinaire ! En même temps, c’est autobiographique, car en ces temps-là, j’ai expérimenté un vécu entre le fantastique et le tragique !

Actu’elle : Vous avez toujours été très attentive aux droits des femmes. Une des atteintes les plus graves qui leur sont faites au Sénégal, est l’excision, qui ne recule désespérément pas. Que faudrait-il à votre avis pour que cela cesse ?Ken Bugul : C’est une pratique terrible. Qu’on passe un énorme anneau dans le nez de quelqu’un, qu’on mette des colliers pour étirer le cou à l’extrême, comme les femmes girafes, c’est une chose. Mais aller chercher, « fouillasser » entre les jambes, cette partie de l’individu, bien cachée, le sexe, et aller couper là ! Depuis le temps qu’on en parle au Sénégal, c’est toujours pratiqué, en milieu sérère, dans le nord, dans une partie de la région du fleuve, certaines régions de Casamance, au Sénégal Oriental. Pour changer des comporte-ments, des attitudes, des pratiques, il faut de véritables bouleversements. Les blablas, les conférences, n’ont aucun impact. Il faut une révolution et cela ne passe que par l’éducation. Nous n’avons pas assez d’écoles, surtout en milieu rural. Les écoles qui sont construites sont difficilement accessibles. L’enseigne-ment doit être de proximité, gratuit, et de qualité, et les villages ont aussi besoin de centres de santé suffisants. Certaines villageoises n’ont jamais de leur vie eue une consultation gynécologique ! Pour-quoi aussi ne pas appliquer le châtiment le plus impitoyable possible aux exciseuses ? Il faudrait aussi des assistantes sociales qui aillent dans les maisons parler aux gens. Les enfants ne peuvent pas parler, et on ne les croit pas quand ils le font. On leur a donné la musique, la télé, les films indous, les portables, le hip hop, mais on ne leur a pas donné la parole. Dès qu’un enfant veut parler on lui dit de se taire. La morale familiale, traditionnelle, sociale, religieuse, au Sénégal, devient détestable dès qu’elle empêche un enfant de parler. Pourquoi un enfant n’aurait-il pas le droit de se plaindre ? Il faut être tous des Ken Bugul !

lâchée, toute seule. Je n’avais que mon instinct de survie, et il est toujours là !

Actu’elle : Vous vous êtes donc édu-quée seule, et peut être aussi grâce aux rencontres ?Ken Bugul : Mes premières rencontres, c’est la nature, et déjà moi-même. J’étais très imbue de mon petit moi, de mes petits orteils, je contemplais mes doigts, je connaissais tous les plis de ma peau. Je restais souvent seule, j’observais aussi les fourmis. Je peux regarder pendant des heures le tronc des arbres, les feuilles, les bourgeons, contempler le ciel, le jour, les nuages, la nuit, les étoiles... L’univers, la nature, les animaux, m’ont énormément apporté. Je ramassais les chats abandon-nés que j’adoptais, entre abandonnés on se retrouvait ! J’avais même un petit singe ! Et quand j’ai été à l’école, la rencontre importante ça a été les livres. Quand je suis devenue grande, j’ai rencontré des gens, mais très peu m’ont marquée, influencée ou ont été déterminants dans ma vie. Le Serigne Khacim, qui m’avait ramassée quand j’étais rejetée par tout le monde, et qui m’a réhabilitée (cf Riwan, le chemin de sable), une autorité que je respectais beaucoup, me rappelait mon père. Il était tout pour moi. Il m’a confirmé dans ce «combat» de mon individualité, m’a encouragée à me prendre en charge, être moi-même, revendiquer toujours cette identité individuelle. J’avais alors 33 ans, l’âge où Jésus est mort. Il fallait que je choisisse, continuer à vivre ou aller au Golgotha. Grâce à cette rencontre, je me suis dit que j’allais me battre encore. Comme le disait Serigne Touba, chaque être est une voie vers Dieu.

Actu’elle : L’écriture a participé aussi de votre construction ?Ken Bugul : Pendant 35 ans, je me suis battue, parfois un peu comme Don Quichotte, un peu dans tous les sens. Avec l’écriture, je canalisais mieux mes énergies, j’élaguais. Je crois qu’en évacuant, je voulais me parfaire. Je m’allège de plus en plus.

Actu’elle : Avez- vous l’impression d’être mieux comprise maintenant ?Ken Bugul : Je ne cherche pas à me faire comprendre, car je pense que c’est très difficile. Pourquoi demande-on tou-jours à l’autre « tu as bien compris ce que je dis ? » ? C’est que ce n’est jamais

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- Ken Bugul, personne n’en veut- Documentaire. 90 mn - Réalisé par Silvia Vosere- Waka film- 2013

Entretien réalisé le 13/10/2013

projection du documentaire :

institut français de Dakar le 28 novembre 2013.

Biographie de Ken Bugul :

1984 : Le Baobab Fou 1994 : Cendres et braises 1999 : Riwan ou le Chemin de Sable 2000 : La Folie et la mort 2003 : De l’autre côté du regard 2005 : Rue Félix-Faure 2006 : La Pièce d’or 2008 : Mes hommes à moi Ouvrages collectifs2010 : Nouvelles du Sénégal2012 : Images d’elles, profondeur du noir

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&SANTEBIEN ETRE

38 L’art-thérapie40 Le miel et le citron42 Recettes de grand-mère

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D’où vient l’art-thérapie ?« La musique n’a pas été donnée à l’homme pour flatter ses sens mais pour calmer les tourments de son âme » Platon.Dès l’Antiquité, des penseurs comme Platon se sont questionnés sur la nature de l’art et parlent du phénomène artistique comme ayant le pou-voir d’entraîner les hommes vers la beauté, de provoquer des effets relationnels entre les hommes et d’apaiser les âmes. Ainsi, la peinture, le théâtre ou la musique sont déjà utilisés pour leur pouvoir salutaire. Plus largement, toutes les cultures ont engendré des guérisseurs ou autres chamans. Au Sénégal, on pourrait parler du « ndëp », pratique dans laquelle la musique intervient (apport des percussions dans la transe). Dès le 20e siècle, l’art a fait son entrée dans certains hôpitaux

L’ART-THERAPIEArticle réalisé par

Nathalie Fanja HAABY

L

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SANTE & BIEN ETRE: L’ART THERAPIE

psychiatriques (et à Dakar depuis quelques années, à Principal et Fann), mais ce n’est que vers les années 60 que l’on reconnaît l’art-thérapie comme une discipline à part entière et qu’elle s’ouvre à toutes les techniques artistiques (écriture, danse, arts plastiques…). Depuis, de nombreux courants de l’art-thérapie ont émergé se nourrissant de diverses influences (médecine, psychologie, psychanalyse…).

Qu’est-ce que l’art-thérapie ?« L’art-thérapie consiste en l’exploitation du potentiel artistique dans une visée humanitaire et thérapeutique », on est donc dans le domaine du soin, de la relation d’aide en utilisant l’art pour obtenir un mieux-être.Ainsi, « l’art-thérapeute est un profession-nel qui met ses compétences artistiques et ses connaissances des difficultés psychologiques, non pas au service d’un enseignement artistique, mais de l’expression de personnes présentant des difficultés (psychologiques, physiques ou sociales) ».Certains courants vont plus loin, notamment avec l’idée de « créer pour se recréer ». En groupe, couple ou de manière individuelle, pour les enfants, adolescents ou adultes, il n’est pas nécessaire d’être doué, mais seulement de porter un intérêt à l’art.

L’art-thérapie à Dakar ?Il existe un atelier d’art-thérapie à Dakar qui pratique à l’aide des arts plastiques, de l’écriture, de l’expression corporelle et accueille tout public. Peuvent être traitées des personnes en réelle souffrance, comme d’autres dans une démarche d’exploration de soi, de déve-loppement personnel ou de stimulation de la créativité. Les difficultés peuvent être d’ordre psychologique (mal-être, re-

cherche de sens, travail sur les émotions, indication plutôt vers les arts plastiques et l’écriture), social (relations, timidité excessive, indication expression corporelle), physique (handicap, symp-tômes psychosomatiques ou maladies comme le cancer, recherche d’une qualité de vie, lieu d’évasion, laisser une trace…). Les ateliers sont pour le moment individuels, mais selon la demande des séances de groupe pourront être proposées.

Pratiquer de manière autonome ?Cela vous est sûrement déjà arrivé de vous mettre à chanter dans un moment de tristesse, d’aller hurler devant la mer ou en forêt, d’écrire dans un journal intime, de griffonner sur un coin de feuille pour évacuer le stress ou l’ennui… en quelque sorte, vous avez déjà fait de l’art-thérapie ! Si vous souhaitez y voir plus clair dans votre vie, vous pouvez par exemple faire 3 colonnes : « d’où je viens / où j’en suis / où je vais ? »En cas de colère vous pouvez prendre une feuille simple ou de plus grand format si vous voulez employer la peinture, pensez à ce qui vous met dans cet état et gribouillez à votre guise, afin de libérer l’énergie qui vous parasite. Dans un 2e temps, vous pouvez aussi ajouter des mots, phrases qui vous viennent (sur la même feuille ou une autre).

Pour aller plus loin…Nathalie Fanja HAABYPsychologue, Art-thérapeute

Sources: «Tout savoir sur L’art-thérapie » de R. Forestier ; « Le grand livre de l’Art-thérapie » td’Angela Evers

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LE MIEL ET LE CITRON

Durant l’Antiquité, les grecs avaient déjà décelé les vertus médicinales du miel et du citron. D’après Hippocrate, père de la médecine moderne, « l’usage du miel conduit à la plus extrême

vieillesse ». Plus qu’un aliment, il est reconnu depuis pour ses propriétés curatives et énergisantes. De même, le citron possède son lot de bienfaits, parmi lesquelles ses propriétés à conserver les aliments et ses capacités antiparasitaires, d’ailleurs, en leur temps, les grecs plantaient des citronniers, aussi symbole de la bonne fortune, près des oliviers pour les protéger.

Par: Samia Lame

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SANTE & BIEN ETRE: LE MIEL ET LE CITRON

Le miel :Le miel présente de nombreuses propriétés curatives et a été traditionnellement utilisé pour aider à lutter contre les allergies saisonnières ou pour combattre certaines bactéries qui causent l’inflammation du tube digestif. C’est un édulcorant naturel qui remplace le sucre ou les sucrettes à l’aspartame, sans effets secondaires.Il renforce le système immunitaire grâce à ses antioxydants, et fait disparaître des maux tels que la grippe ou le rhume. C’est un lubrifiant idéal pour la gorge. En accélérant l’oxydation de l’alcool dans le foie, ça devient un bon allié pour la « gueule de bois » après une soirée trop arrosée. Les insomniaques trouveront également leur compte en absorbant du miel mélangé à du lait chaud avant le coucher.Pour les sportifs, une cuillerée de miel est bien plus efficace et bénéfique que les boissons énergisantes trop sucrées. Des expériences ont démontré que le miel est facilement digéré et est libéré dans le métabolisme à rythme régulier.En cas de coupures, blessures ou brûlures, rien de tel que ce puissant antibactérien et antifongique. Dans le temps, il était utilisé dans les hôpitaux pour prévenir les infections sur les plaies. Une pommade au miel soulage aussi les démangeaisons cutanées.Mélangé à de l’huile d’olive, ses propriétés à retenir l’eau en font un bon shampooing et un masque hydratant pour le visage et les lèvres.

Le citron :Le citron est le fruit médicinal par excellence. C’est un élément de base pour une alimentation équilibrée. Pour se purifier, rien de tel qu’un peu de jus dans l’eau de son bain.En cuisine, il remplace agréablement le vinaigre dans l’assaisonnement des salades, et est une source de vitamine C. Il est tonifiant pour le système nerveux, l’appareil digestif et l’or-ganisme en général. Puissant antimicro-bien, il lutte efficacement contre le bacille du choléra et le typhus.Pour les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires et d’hypertension, le citron leur devient indispensable. Pour aider l’organisme à lutter contre le rhumatisme, l’arthrite, la goutte, le scorbut ou autre phlébite, une cure est conseillée en prenant un verre de jus de citron quatre fois par jour. Il aide à la perte de poids et les personnes voulant maigrir doivent intégrer le citron à leur alimenta-tion. Un jus dans un demi-verre d’eau chaque matin purifie le corps et le sang. Grippe et fièvre, coliques, sont combat-tues par le citron. Il aide l’organisme à se protéger contre les poisons et le surme-nage. Il est également efficace contre le paludisme.

Des gargarismes au jus de citron chaud dès les premiers signes d’angine, d’amygdalite ou de rhume préviennent l’installation de microbes.

En cosmétique, pour une chevelure brillante ou contre la chute de che-veux, rien de tel qu’un jus dans l’eau de rinçage de votre shampooing. N’ayez pas peur des éclaboussures dans les yeux, ça ne fera qu’aviver le regard. En utilisation externe, il fortifie les ongles, adoucit et tonifie la peau et diminue la séborrhée (augmentation anormale de sébum), éclaircit le teint. Mais prendre soin de bien rincer, car associé au soleil,

L il peut entrainer des taches sur la peau.Chanteurs ou orateurs apprécieront l’ac-tion étonnante du citron sur la voix en l’éclaircissant.

Des études menées en laboratoire ont prouvé que le miel et le citron empêchent la croissance de tumeurs.Mais il faut bien noter que toutes les propriétés des fruits en général se perdent si le jus n’est pas consommé dans la demi-heure qui suit l’extraction.

Attention : le citron est à éviter en cas de décalcification et de problèmes gastriques. Pour les enfants, femmes enceintes ou allaitantes, les personnes sensibles à l’acidité, il faut l’utiliser avec prudence.

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RECETTESDE GRAND-MERE

Anémie et nervosité : deux cuillerées à soupe de miel matin et soir.

Angine : mélanger un jus de citron dans une tasse avec le miel. Servi matin et soir, il peut guérir les bébés comme les adultes.

Asthme : une cuillerée à soupe de miel le matin à jeun.

Extinction de voix : un jaune d’œuf cru battu avec du miel.

Grippe et fièvre :jus de citron chaud auquel on ajoute une cuillerée de miel.

Insomnie : Deux cuillerées à soupe de miel dans un verre de lait chaud avant de se coucher.

Bronchite : trois cuillerées à soupe de jus de citron dans un verre d’eau chaude sucrée avec une cuillerée à soupe de miel pris 2 fois par jour loin des repas, ceci quotidienne-ment est un excellent adjuvant.

Cœur : une cuillerée à soupe de miel de temps en temps. Stimulant cardiaque, le miel agit directement sur le cœur, il augmente l’irrigation dans le système coronaire, normalise la tension artérielle.

Toux : Pour le bébé :dans une petite quantité d’eau, mettre une cuillerée à soupe de miel natu-

rel pur et une cuillerée à soupe de jus de citron. Faire boire le mélange au bébé le matin et le soir avant de le coucher. Pour l’adulte : boire une tasse d’eau citronnée de 2 cuillerées à soupe de miel naturel ou râ-per et faire sortir le jus d’une carotte y ajouter une cuillerée de miel.

Ulcère gastroduodénal : une cuillerée à soupe de miel pur et une cuillerée à soupe de jus d’oignon frais, remuer et boire le mélange le matin à jeune et loin des repas. La cure dure 3 à 4 semaines.

Nausées : une cuillerée à café de miel.

Brûlure ou blessure : verser immédiatement le miel sur la brûlure (ou la blessure). Recouvrir en-suite de compresse stérile. Refaire le pansement toutes les 24 heures. Un agent empêche la formation de cloques, c’est un remarquable agent antiseptique et cicatrisant.

Empoisonnement / Intoxication : Absorber de l’eau miellée à quatre cuillerées à soupe de miel dans un demi- verre d’eau.

Verrues : faire macérer le zeste de citron avec du vinaigre ou du vin fort, laisser le mélange pendant une semaine, ensuite, l’enduire le matin et le soir sur la verrue à enlever.

Vermifuge : 1 - faire griller et piler l’amande du noyau

SANTE & BIEN ETRE: recette grand-mère

C’est donc depuis des millénaires que citron et miel sont associés pour guérir les petits maux de tous les jours. Grand-mère vous en présente quelques recettes.

du manguier ordinaire, mettre 2 cuillerée à soupe de miel pur. Prendre une seule fois par jour, poursuivre la cure jusqu’à la fin des troubles.2 – couper finement un zeste de citron et le mélanger avec du miel. On peut aussi mastiquer, à jeun, un zeste de citron (sans le macérer)

Ulcère gastroduodénal : une cuillerée à soupe de miel pur et une cuillerée à soupe de jus d’oignon frais, remuer et boire le mélange le matin à jeune et loin des repas. La cure dure 3 à 4 semaines.

Masque beauté : mélanger un blanc d’œuf monté en neige avec le jus d’un citron, enduire le visage une dezaine de minutes et laver ensuite à l’eau claire.

Sportif : Trois cuillerées à soupe de miel et un jaune d’œuf dans du lait frais. L’absorption de ce mélange quotidienne-ment est un excellent stimulant.Piqûre d’insectes : appliquer du miel sur la partie lésée et masser légèrement.

Mites et insectes : sécher le zeste de citron, et l’utiliser pour éloigner les mites et les insectes

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44 L’épilation, pour une peau nette

BEAUTE

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Epilation, pour une peau nette

Article réalisé avec la collaboration de AQUAREV

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beauté: L’épilation

UUne femme se doit de prendre soin de son corps, et l’épi-lation reste un élément indispensable. Nous avons la chance d’avoir de nouvelles techniques pour ne plus s’encombrer, alors pourquoi ne pas les utiliser? La femme sénégalaise est par essence très séductrice et cela se reflète dans sa vie de tous les jours. Elle ne lésine sur aucun détail, la «parfaite» femme sénégalaise paraît toujours belle, tirée à quatre épingles, stylée, griffée, sent bon, fait TOUT pour faire plaisir à l’Homme.

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désormais de l’histoire ancienne ! Aujourd’hui, les nouveaux rasoirs manuels sont de plus en plus sûrs. Plus de risque de se faire la moindre égratignure. Toute-fois les poils repoussent plus vite et plus durs. Si jamais un imprévu se présente, un rendez-vous de dernière minute, piscine party, le rasoir reste cependant l’option la plus proche mais un saut chez l’esthéticienne serait la meilleure option.

• la crème dépilatoire : comme le rasoir, est à réserver aux plus douillettes. Elle permet de se débarrasser de ses poils sans douleur. Facile à utiliser, il y en a pour toutes les bourses. Cependant, elle présente des risques d’allergies, d’irritation et de noircissement des peaux foncées. Le petit inconvénient, c’est que la crème dépilatoire prend un peu plus de temps que le rasoir et même si cer-tains fabricants font des efforts, l’odeur n’est pas toujours des plus agréables.

• l’épilation orientale : avec un caramel à faire facilement soi-même. Il s’agit d’une technique utilisée à l’origine dans les pays arabe.

La cire est composée de jus de citron, de sucre et d’eau. On obtiendra ainsi du caramel tout à fait comestible (enfin, avant l’épilation, parce que après…)Sans spatule ni bande, le caramel à épiler, 100% végétal, présente très peu d’allergies. Il est utilisé tiède, pouvant être tenu dans la main, il ne brule donc pas et favorise le retour veineux. Il retarde la repousse du poil et l’assouplit.Il réduit les risques de poils incarnés.Il élimine les peaux mortes et rend la peau douce.• 2 verres de sucre en poudre• ½ verre d’eau• 1 cuillère à soupe de citron• 2 cuillère à soupe de miel (optionnel)Certaines personnes considèrent l’utilisa-

Beaucoup de femmes pratiquent la traque aux poils superflus disgracieux ....parfois avec un résultat désastreux. Si la majeure partie des femmes et des hommes s’épilent par souci d’esthé-tique et/ou d’hygiène, pour certains, l’épilation peut devenir compliquée selon le type de peau et surtout le type de pilosité. Car nous ne sommes pas tous égaux en termes de système pileux.

Pour ainsi dire toutes les zones du corps sont pourvues de poils (sauf la plante des pieds et la paume des mains). Selon le goût de chacun, la mode, la saison, on décidera d’épiler les jambes, les bras mais aussi le torse et le dos (chez les hommes) et enfin les sourcils. L’épilation des sourcils est tout un art. Cette petite zone de poils au-dessus de nos yeux donne de la profondeur à notre regard. Il est donc important de dessiner une courbe harmonieuse qui respectera vos traits.

Enfin, par souci d’hygiène mais aussi d’esthétique, rares sont celles qui peuvent encore se passer d’une épilation des aisselles ou du maillot cependant la sensibilité n’étant pas la même chez tout le monde, il est préférable de s’épiler le maillot une semaine avant ou après les menstrues. Il faut noter que les poils disgracieux favorisent les mauvaises odeurs.Enfin, longtemps réservée aux sportifs de haut niveau ou aux personnes souf-frant de troubles hormonaux, l’épilation définitive très coûteuse, de plus en plus à la mode, est demandée aussi bien par des hommes que par des femmes. Il existe plusieurs techniques pour s’épiler parmi lesquelles on trouve :

• le rasage : au rasoir ou à la tondeuse. Avec le rasoir, on avait toujours un petit risque de se couper. Mais c’est

beauté: bijoux

tion du miel comme superflue, qui rendrait la manipulation plus compliquée ou à réserver au visage (sourcils, lèvres, pommettes).Le citron permet au caramel de ne pas cristalliser.

Pour une épilation parfaite, quelque soit la zone de votre corps, il est quasi impossible de passer à côté de la cire. Résultat impeccable, rapidité, facilité d’utilisation, efficacité,…• l’épilation à la cire : qu’elle soit froide, tiède ou chaude, elle reste douloureuse mais efficace pendant 3 semaines. La plupart des instituts de beauté ne jurent que par l’épilation à la cire. En arrachant le poil et son bulbe, l’épilation à la cire permet de retarder la repousse des poils. Oui mais voilà, l’épilation à la cire n’est pas à conseiller aux plus sensibles…• En institut de beauté, l’épilation se fait le plus souvent à la cire. Il en existe trois types. Généralement, on utilise la cire tiède pour tout ce qui est membres (bras, jambes...). Pour les parties intimes, les plus sensibles, la cire chaude dont la texture est plus souple est plus appropriée. Elle assouplit le grain de peau car elle a également un effet de gommage. Quant à la cire froide, plus douloureuse, elle a pour conséquence une repousse des poils irrégulière.

Dans le temps, les femmes utilisaient des flammes de bougie pour brûler les poils. Un jour, la servante d’une reine a

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beauté: bijoux

renversé la bougie et cette dernière s’est rendue compte qu’en retirant la cire, les poils partaient aussi. Cela était plus dou-loureux, mais moins contraignant que les flammes de par l’odeur et le temps que cela prenait. La cire était ainsi née comme un nouveau produit de beauté. Aujourd’hui, elle est commercialisée sous d’autres formes plus accessibles, comme les rollers, les pots et leurs spatules. Avec la cire, le poil repousse doux et la peau reste lisse plus de deux semaines. L’épilation ne peut faire que du bien. Les femmes se sentent plus à l’aise dans leurs gestes, elles OSENT… la robe courte, le bustier, le maquillage des yeux, tout est permis…ça donne des ailes ! Toutefois, il faut noter qu’avant de s’épiler, il est nécessaire de faire un gommage au sel ou un hammam par exemple, pour faire sortir les poils : on viellera en s’épilant à enlever le poil dans sa totalité, préparer la peau par avance, et bien la réhydrater ensuite. Mieux vaut s’épiler le soir, les boutons ou rougeurs disparaitront au cours de la nuit.Il existe une crème qui retarde la repousse des poils, l’effet n’est visible qu’au bout de 2 à 3 mois. Ce n’est pas vrai-ment flagrant mais les séances d’épilation peuvent s’espacer de 3 semaines à 1 mois.

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50 Fatou Ba, une reine de beauté au service des femmes52 Dearcurves: une ode à la beauté de la femme africaine54 Toubab Paris, l’Afrique au cou, l’Afrique au coeur56 Dans l’univers de détente d’Hélène Daba66 Il était une fois un jean’s...

MODE

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Fatou Ba, jeune parisienne d’origine sénégalaise élue en janvier 2013 Miss Peul Diaspora

a fait de la lutte contre l’excision son combat.Miss Peul Diaspora, un concours de beauté, à l’initiative de l’association Joontaado, créée en mai 2012 par Baila Amadou SARR, jeune homme issu de la diaspora dont l’ambition est de promouvoir la culture africaine en menant diverses actions humanitaires, sociales et culturelles.

Les concurrentes de cette première édition de Miss Peul Diaspora, sont toutes belles, intelligentes, instruites, des jeunes femmes peuls actives et indépendantes qui ont été sélection-nées pour leur beauté mais surtout pour leur projet humanitaire. Le choix est difficile ce soir-là, mais c’est Fatou qui remporte tous les suffrages. Mademoiselle Ba, touche par ses mots, éblouit avec son sourire, et émeut avec ses larmes quand elle évoque sa mère, un exemple de force et de courage. Mais c’est surtout par son choix de projet humanitaire qu’elle finit de convaincre le jury, la jeune femme souhaite s’engager pour la lutte contre l’excision.

Fatou Ba n’a pas subi de mutilations, mais comme beaucoup, elle a des amies, des membres de sa famille, de nombreuses femmes autour d’elle qui de gré ou de force ont été excisées. Un combat difficile, une lutte de longue haleine déjà mené par ses ainées : les Tops modèle Fatima Siad, Waris Dirie et feue Katoucha pour ne citer

Par Aïssata KAMARA

INFOS MODEFatou Ba, Miss Peul

Diaspora 2013Une Reine de beauté

au service des femmes !

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que certaines. Associations, politiques, médecins, galas de lutte contre l’excision font partie des grands programmes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Unicef.

Près de trois millions de petites filles sont excisées chaque année dans le monde et quelques 140 millions de femmes le sont déjà, principalement en Afrique et en Asie, le choix de Fatou, est courageux, la lutte contre l’excision reste un combat long, dur car il se heurte au poids des traditions et coutumes ancrées dans les es-prits.

Tout au long de l’année 2013, Fatou et le comité sillonnent la France pour sensibiliser hommes et femmes pour la lutte contre l’excision.

Le 7 septembre 2013, elle défile à Beauvais lors de la fête annuelle des habitants du village Sénégalais Ourossogui, l’occasion pour elle de présenter son projet et de sensibiliser le public des hommes et des femmes peuls comme elle qui pour certains ne comprennent pas que cette pratique soient interdite.

Avant de passer le relai à la prochaine Miss, Fatou souhaite se rendre en Afrique ! Bénin, Cameroun, Egypte, Togo, Sénégal ou Somalie. Là-bas, comme dans de nombreux autres pays africains, la pra-tique de l’excision est encore très répandue. En octobre 2013, c’est au Sénégal, son pays d’origine, dans la région du Fouta plus précisément, que la jeune femme poursuit son engagement. Son objectif est de convaincre la population des dangers de ces pratiques et des conséquences sur les femmes et les filles.

Tout au long de son mandat, Fatou Ba et l’association Joontaado ont filmé les actions, évènements et autres rendez-vous de la jeune femme pour réaliser un documentaire qui sera diffusé en France et au Sénégal.

C’est avec force et courage que Fatou souhaite mener à bien cette tâche et donner un sens à son élection. Consciente de la chance d’avoir été épargnée par cette pratique, Miss Peul Diaspora 2013 souhaite faire entendre sa voix et celle de toutes les femmes !

MODE: INFOS MODE

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La Mode change, évolue. Des marques spécialisées dans les grandes tailles ont

peu à peu fait leur apparition.

Aujourd’hui plutôt que de cacher ses formes, on accentue ses-courbes, on met en valeurs sa silhouette, fine ou plus en chair, l’important est de porter des vête-ments qui nous correspondent ! Un challenge réussi par la marque anglaise DearCurves.

DearCurves est une nouvelle ligne de vêtements qui s’inspire de la beauté et des courbes des femmes africaines, qui pour la plupart sont naturellement voluptueuses.

L’esthétique de ses créations est la fusion de mode africaine etoccidentale : Wax, soie, et dentelle française se mélangent pour un style très contemporain qui plait aux femmes africaines. Les imprimés africains ont pro-gressivement fait leur entrée sur la scène internationale, de grandes maisons telles que Burberry, Marni, Dolce Gabbana ou encore le créateur pour hommes Ozwald Boateng utilisent le Wax ou Ankara dans leurs collections. Beyoncé, Alicia Keys, Fergie, nombreuses sont les célébrités internationales qui ont aujourd’hui adopté le wax. Derrière cette griffe, Linda Idegwu, mannequin grande taille d’origine nigériane qui sou-haite avec DearCurves célébrer l’Afrique et la femme africaine. Linda utilise la mode comme un outil, un moyen de communiquer.

Depuis sa création en 2012, la marque a réussi avec succès à introduire l’Afrique en Occi-dent avec des collections imagi-nées pour de vraies femmes, des femmes aux formes généreuses.

DearCurves vient de lancer une collection luxe composée de six pièces en édition limitée appelée «Sisi-Eko», qui désigne une jeune

DearCurves : Une ode à la beauté de la femme Africaine

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femme à la mode au Nigéria. Une collection composée de tissus wax hollandais de haute qualité inspirée par l’une des villes les plus Fashion d’Afrique : Lagos au Nigeria !

A travers « Sisi-Eko », Linda Idegwu encourage les africaines à embrasser fièrement leur statut de femmes indépendantes, des produits insolents, chic et outrageusement beaux, des attributs qui définissent également une vraie «Sisi-Eko»

Une collection poids plume faite exclusivement pour des femmes plantureuses, des femmes en quête d’excellence niveau style et qualité du produit.

Les tops, robes, jupes, pantalon et sacs DearCurves sont disponible sur le site de vente http://www.dear-curves.com.

Les tailles vont du 14UK au 28UK (40 au 54), de la qualité à un prix abordable de 60 à 90€ selon lesmodèles.

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Toubab Paris : l’Afrique au cou, l’Afrique au cœur

Toubab Paris vous invite au voyage, d é p a y s e m e n t

garanti avec son univers insolite et ses bijoux plein d’audace et d’originalité avec un supplément d’âme !

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MODE: INFOS MODE

C’est en 2006 qu’une jeune femme blanche à l’âme africaine donne vie à

Toubab Paris. La marque est inspirée de ses voyages chez MamaAfrica. Maud Villaret, passion-née d’Afrique et diplômée en design textile à la prestigieuse école des Arts Appliquées Duperré à Paris vous entraine vec vivacité et émotion dans son univers joyeux, parsemé d’objets à la fois uniques et universels.

La créatrice a travaillé pour des bu-reaux de tendances de renommée internationale, collaboré avec di-vers créateurs de mode et d’ameu-blement, avant de lancer sa propre ligne d’accessoires Toubab Paris.

Le voyage, un thème qu’elle affectionne tout particulière-ment, la valise son objet fétiche! Curieuse et passionnée, elle s’amuse à détourner les objets pour créer des pièces uniques, faites principalement en wax et autres matériaux venus d’Afrique.Maud sillonne le continent, s’imprègne des cultures, des traditions, partage avec les habitants transmission et forma-tion. C’est au Mali qu’elle découvre l’art de la teinture à l’indigo.

Elle revient enrichie de ses voyages sur la Terre-Mère. Les créations Toubab Paris, c’est le mélange de ces expériences, de ce savoir-faire acquis au gré de ses voyages, ces colliers et acces-soires sont un petit bout d’Afrique que l’on porte autour du cou, des pièces uniques qui subliment et racontent une histoire.

Des créations entièrement réalisés à la main en France, plébiscitées par la chanteuse China Moses ou les Nubians. En France, en Afrique ou aux Etats-Unis, Toubab Paris est présent dans une soixantaine de point de vente sur tous les continents, retrouvez la liste complète sur www.toubabparis.com.

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Hélène Daba

Parler d’Hélène quand on parle de beauté africaine, est chose aisée. La jeune entrepreneure d’origine sé-

négalaise est en effet une icône en termes d’esthétique et de style. Du haut de son mètre quatre vingt et de ses 60 kilos, l’ancienne mannequin, fondatrice et designer de la marque Sisters Of Africa représente bien la femme contemporaine africaine « Actu’elle ». Qu’il s’agisse de son teint couleur ébène, de ses yeux couleur noisette ou de ses lèvres pulpeuses, voire de ses courbes généreuses, Hélène nous rappelle l’amour que nous avons pour ces femmes venues d’Afrique qui développent tant bien

que mal, chacune à sa façon nos entreprises nationales, et qui d’un coup de couleur, à l’aide d’un jeans jaune ou d’une combinaison rouge redorent l’image de nos pays trop souvent laissés au second plan. Hélène a relevé le défi et décidé de se lancer non plus sur un podium de la Sira Vison, mais à la tête d’une entreprise florissante, telle que peut être SOA. Depuis l’ouverture de sa boutique en Septembre, la designer nous présente pour le bon-heur et le style de toutes, des collections hautes en couleurs allant du S au XL. SOA, bien plus qu’une marque de prêt-à-porter représente la vision qu’a Hélène de l’Afrique, dans toute sa chaleur et sa générosité. Que vous soyez grande, petite, mince ou ronde, Sisters Of Africa vous ressemble. Des robes longues, à d’autres plus courtes, du tailleur au short, du travail à la plage, Hélène et son équipe de tailleurs ne laissent personnes de coté. C’est avec plaisir que je vous invite à découvrir son travail et sa boutique. Si vous ne tombez pas pour une robe orange pamplemousse ou un short en wax, vous tomberez pour le sourire de la belle.

Akya Sy pour Actu’elle En savoir plus sur Hélène :http://www.wakhart.com/helene-daba/

Dans l’univers de la détente avec:

Dans l’univers de la détente avec:

Dans l’univers de la détente avec:

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Un grand bol d’air Que ce soit en balade, en promenade ou pour une baignade, lunettes de soleil, , tout autant d’accessoires indispensables à avoir toujours avec soi qui iront de paire avec la tenue vestimentaire pour avoir un look par-fait. Ainsi, robe longue, jupe, short feront l’affaire pour une escapade en bord de mer ...

Stylée même pour respirer

Comme le dit l’adage, il faut savoir souffrir pour être belle. Et pour cela, rien de tel qu’une séance de jogging, à la plage, sur la verdure ou en salle de sport . A chacune son choix, mais surtout à chacune sa tenue fétiche : short, jupe, survêtement...

Dans l’univers de la détente avec:

Dans l’univers de la détente avec:

Dans l’univers de la détente avec:

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Chapeau de paille Lobelo : AldoChemise en soie beige imprimée peinture : SOA Short en stretch vert : SOASautoir en pierre rare : Aldo Lunettes de soleil imprimées léopard : Aldo Make-up: Andréa Mannequin: Mami Sobel

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Robe en coton multicolore moulante : SOAChapeau de paille lobelo : AldoSautoir en pierre rare : Aldo Lunettes de soleil imprimée léopard : Aldo Make up: Andréa

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Ensemble pantalon bas large et haut asymétrique en mousseline orange pamplemousse by SOAMake-up: AndréaMannequin: Mami Sobel

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Jupe carotte fleurette et vert fluo pour son fun : SOA Make up: Andréa Mannequin: Mami Sobel

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Ensemble pour sport en polyester tee- shirt et short Adidas : City Sport Chaussure de course by Adidas: City Sport

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Débardeur en coton orange by Nike Corsaire en polyester: Nike replay

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Chapeau Cheers by ALDOJupe en mousse line imprimée fleur : SOA Lunettes Ray Ban Vinduska: ALDO Bracelet Tricolore: SOA Mannequin: Akia Sy Make-up : Andréa

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Chic, sexy, en mode boy-friend, déchiré, en couleur, slim... Si le jean est la pièce maîtresse d’une penderie, encore faut-il savoir comment le porter.

Il est possible de le piquer à son compagnon, tout dé-pend de la manière de le mettre en valeur. Mon jean, c’est moi ! Le style y est. Il peut être porté décon-tract’ comme refléter la jeunesse, la rigueur, le fun qui est en chacune de nous. Au bureau, comme en sortie entre amis le soir, le jean… je l’aime, je l’adopte !

Suivant la tendance, le jean existe sous différentes types de coupes. Selon les chaussures, talons fins, escarpins ou baskets, les jambes sont mises en valeur ainsi que la sensualité des chevilles. Au final, se sentir à l’aise en toutes circonstances...

Il était une fois, un jean’s...

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Fashionistas !!Vous voulez sortir de la routine ?? 4 looks tendance

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Un petit tour chez Jen-

nyfer... le jean large, rele-

vé, le tee shirt portrait et petite

astuce pour le look... les bre-

telles. Tout en gardant sa fé-

minité, on associe le jean boy

friend avec les talons pointus

MON LOOK

GARÇONNE

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Audacieuse en co-ton rouge de chez Jennyfer, Penda nous la joue « j’ai du style jusqu’au bout » waouh ! Le bonnet Gobi du Bé-nin va avec le jean noir slim by Jen-nyfer, des montantes a punaises dorées de Guess, elle y va fort avec le sac verni de la friperie Colo-bane. J’adhère a ce look de ouf !!

STREET STYLE

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Assurance et style dans l’apparence, on adoptera la veste 1,2,3 noire pailletée sur le col, la chemise en soie rayures noires et blanches pour rester tendance de chez Jennyfer et le must du jean déchiré BY GUESS

CHIC

<< A gauche

AU BUREAUA droite >>

La veste bleue en lin 1, 2, 3 mettra en valeur le jean à perle de Guess tout comme la chemise cin-trée noire ou le débardeur rouge donnerait du to-nus a ce look on adoptera tout comme le sac en cuir rouge de chez marciano

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60 L’archipel du cap-vert

64 Coin du chef: recettes à l’italienne

66 Rentrée à l’talienne

68 Une énigme trop sensible

72 Jeux

72 Carnet d’adresses

74 La nation Arc-En-Ciel80 Coin du chef: délices d’Afrique du sud et d’ailleurs82 Livres du mois84 Roman: une énigme trop sensible, 3 ème épisode88 Agenda culturel Carnet d’adresses

EVASION

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AFRIQUE DU SUDLa Nation Arc-En-Ciel

Par Laure Malécot

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L’Afrique du Sud est l’une des destinations touristiques les plus prisées au monde. Dans cet immense territoire, onze langues sont pratiquées, ce qui donne une idée de la mosaïque

culturelle qui compose la patrie de Nelson Mandela, un héros planétaire.

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Terre d’immigrationPeuplées il y a au moins 25 000 ans par les peuples bochimans, rejoints par les bantous en -1500, qui cohabitaient en paix, ces terres d’Afrique australes, portées à la connaissance des occiden-taux par le portugais Vasco de Gama en 1497, furent un refuge pour les pro-testants qui fuyaient la France et la Hollande où ils étaient persécutés. A partir de 1706, ceux-ci, natifs depuis plusieurs générations, nommés « boers »se révoltent contre la colonisation anglaise, qui a aussi lutté contre la résistance bantoue. A partir de 1804, l’Afrique du Sud devient propriété de la couronne britannique. Le début du XIXème siècle est marqué par les nom-breux affrontements avec les armées du chef Shaka Zoulou, qui réorganise son peuple de manière radicale, unit les peuples bantouphones, crée une armée de métier, mais est de plus en plus tyran-nique. Trahi par l’un des siens, il est as-sassiné en 1828. Quelques années plus tard, les boers, calvinistes et très racistes, créent une république indépendante. Le peuple xhosa résiste jusqu’en 1866. En 1880, la découverte d’importants gise-ments d’or et de diamants en territoire boer, qui va fournir rapidement plus d’un quart de la production mondiale, va attiser les tensions. Le nationalisme afrikaner se développe, tandis que les premiers ban-tous scolarisés acquièrent une autonomie progressive, et fondent des journaux.

De la «satyagraha» (attachement à la vérité)non-violente de Ghandi,à la lutte armée de Mandela.Le 12 octobre 1899 est déclarée la deuxième guerre des boers, la plus meurtrière. Pendant deux ans, le gouvernement britannique se heurte à la guérilla civile. Ghandi, jeune avocat fraîchement débarqué de Londres, organise la participation de la communauté indienne à l’effort de guerre britannique. Les autorités brulent les fermes et les récoltes, et internent plus de 200 000 personnes dans des camps de concentration, des civils boers et leurs serviteurs noirs. Trois mille personnes y décéderont, ce qui provoque un véritable scandale. La guerre s’achève. Le gouvernement britannique reconnaitl’existence de la république boer (Transval), l’intègre au fonctionnement administratif du pays dans l’Union Sud Africaine. Gandhi découvre la férocité de la ségrégation. Il organise la déso-béissance civile non-violente de la communauté indienne, pour ses droits civiques, et témoigne par écrit. La mise en pratique des ses théories se poursuit avec la création de la ferme Tolstoï, en 1910. Les rédacteurs d’un journal qu’il a fondé participent aux travaux agricoles et reçoivent le même salaire quelles que soient leur couleur de peau, leurs spécialisations. A partir de 1911, le chef du gouvernement, Louis Botha, fait adopter une série de lois ségrégationnistes. Dès 1944, Nelson Mandela, un jeune avocat inspiré par Gandhi, entre au Congrès National Africain (ANC) dirigé par Alfred Xuma. Il crée l’université de Fort Hare, (ligue des jeunes de l’ANC) avec Walter Sisulu et Oliver Tambo. La politique d’Apartheid est officielle-ment mise en place en 1948. En 1960, le massacre de Sharpeville (70 manifestants pacifiques tués par la police) choque l’opinion publique internationale. Le gouvernement interdit les mouvements de libération. Nelson Mandela, constatant que la méthode pacifique ne rencontre que la violence des autorités, entre en clandestinité, fonde en 1961 la branche

militaire de l’ANC, et organise des actions de sabotage.

Matricule 46664La République d’Afrique du Sud est proclamée le 31 mai 1961, alors que l’Apartheid est de plus en plus violent. Nelson Mandela et Walter Sisulu sont inculpés de haute trahison, en 1963, et condamnés aux travaux forcés à per-pétuité sur l’ile de Robben Island. Les quartiers généraux de l’ANC s’installent à l’étranger. Le président pro-Apartheid Verwoerd est assassiné en 1966. Son successeur, John Vorster réforme certaines règles, principalement pour renouer le dialogue avec la communau-té internationale. En 1976, lors d’une révolte dans le quartier de Soweto à Johanesburg, la police tue 1500 mani-festants. Steve Biko, grand personnage symbolique de la conscience noire, est arrêté, torturé et assassiné par les forces de sécurité l’année suivante. Vorster finit par démissionner. Peter Botha remporte les élections pour sa succes-sion. Il ouvre les universités jusque là réservées aux blancs aux citoyens Noirs. Les héritiers de Steve Biko, et les soutiens de Nelson Mandela, ne cessent de ma-nifester, d’organiser des attentats, malgré les tentatives de médiations de l’arche-vêque Desmond Tutu. Nelson Mandela refuse de renoncer à la lutte armée contre sa libération. A partir de 1984, les townships deviennent des zones carrément incontrôlables par les autorités. Nelson

évasion: La Nation Arc-En-Ciel

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évasion: La Nation Arc-En-Ciel

Mandela reçoit des prix, est régulière-ment célébré internationalement. Depuis sa cellule, il devient le symbole même du courage, de l’obstination politique, du triomphe de l’esprit humain sur la brutalité.

UbuntuUbuntu : « Umuntu ngumuntu ngaban-tu » , « Je suis ce que je suis parce que vous êtes ce que vous êtes », ou « Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous ». En zulu Ubuntu peut être une traduction du mot « humanité », et en swahili il est proche du verbe buni « inventer, construire, mettre ensemble ». Ce terme- concept bantouphone a été principalement utilisé lors de la Commis-sion vérité et réconciliation. « Quelqu’un d’ubuntu est ouvert et disponible pour les autres, dévoué aux autres, ne se sent pas menacé parce que les autres sont capables et bons car il ou elle possède sa propre estime de soi — qui vient de la connaissance qu’il ou elle a d’appartenir à quelque chose de plus grand — et qu’il ou elle est diminué quand les autres sont diminués ou humiliés, quand les autres sont torturés ou opprimés. » Desmond TutuFrederik de Klerk succède à Peter Botha en 1989. Afin d’échapper enfin aux sanctions contre l’Apartheid, il auto-rise les manifestations et toutes les organisations politiques et annonce la libération prochaine des prisonniers politiques. C’est en héros que Nelson Mandela retrouve la liberté le 11 février 1990, après 27 années de prison. Trois ans plus tard, il reçoit le prix Nobel de

la paix. L’ANC remporte les premières élections véritablement démocratiques en 1994, avec Nelson Mandela à sa tête, qui nomme Thabo Mbecki et Frede-rik de Klerk comme 1er et second vice-présidents. Deux ans plus tard, la Commission Vérité et Réconciliation prési-dée par l’archevêque Desmond Tutu va se charger de recenser les crimes com-mis pendant l’apartheid, entre 1960 et 1994, en accordant l’amnistie à ceux

qui avouent. Nelson Mandela gouver-nera jusqu’en 1999, date à laquelle lui succédera Thabo Mbecki. Depuis 2009 le pays est gouverné par Jacob Zuma. Nelson Mandela, pendant son mandat, est parvenu à organiser une société égalitaire, et à faire en sorte que la population sud-africaine s’unisse. Impliqué dans plusieurs associations de lutte contre la pauvreté ou le sida, il a été élevé au rang de patrimoine commun de l’humanité, et a créé un fond d’aide à l’enfance en 1994 ainsi que la Fondation Nelson Mandela en 1999, financée en partie par des concerts internationaux, les concerts 46664 .

L’aventure est dans le bushL’Afrique du Sud, terre d’Histoire et de culture, offre toute une gamme variée de paysages époustouflants, et des infrastructures touristiques performantes.

Vous pourrez vous lancer dans des randonnées pédestres ou équestres à la découverte des pics élancés, des forêts denses, des rivières et des champs de fleurs, dans des conditions climatiques exceptionnelles ! Les 3000 km de côtes offrent une infinité de plages, depuis lesquelles vous pourrez ob-server les dauphins, les baleines, et si vous êtes chanceux l’éclosion des œufs de tortues. De septembre à oc-tobre, les baleines franches australes viennent mettre bas à Walker Bay.

Vous arriverez sûrement par la capitale économique, Johannesburg, la « Ville de l’or », aussi affectueusement appelée « Jozi ». Ultramoderne, Jozi offre toutes les occasions de faire du shopping, de se divertir, et de partir en excursion. La nuit vibre aux rythmes de l’afro-pop, du hip-hop et du jazz dans les shebeens ou les boîtes de nuit. Dans la même province du Gauteng « lieu de l’or » en sesotho,

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Pretoria, la capitale politique et adminis-trative, propose de nombreux monuments et musées, des théâtres, salles de concert et discothèques. N’hésitez pas à faire étape dans le North West, à Sun City, ville entièrement dédiée aux loisirs pour la famille. En hiver, vous pourrez skier, et même vous adonner au snowboard à la station Afri-ski d’Oxbow, ou sur les cols et sommets du Lesotho. Un petit cro-chet pour mémoire dans la région d’ori-gine du père de la Nation Arc-En-Ciel, à Eastern Cape, sur la côte de l’Océan indien, dans la Ville de l’amitié, Port Elizabeth qui vous fera découvrir une station balnéaire très fréquentée par les sud-africains. En suivant la côte du Cap-Occident à la pointe sud du Namaqualand, les hectares de fleurs sauvages, les oiseaux, les lacs, se succèdent. Cape Town « the mother

city », célèbre pour ses plages célèbres, ses superbes panoramas, le shopping de luxe, et une vie nocturne trépidante, réputée pour être une des plus belles villes du monde, est dominée par la fameuse Montagne de la Table. En remontant le long des côtes qui bordent l’Océan Indien, vous traverserez Durban, la « Ville du soleil », dans le KwaZulu Na-tal, où vous vous arrêterez si vous êtes amateur de surf. La Côte des Éléphants vous mènera jusqu’au parc d’Isiman-galiso, classé au patrimoine mondial. De nombreuses structures hôtelières

(lodges) vous accueillent dans le bush pour des safaris, de chasse ou photo-graphiques. L’écotourisme se développe et propose une démarche plus proche de l’habitant, principalement dans la petite ville de Pietersburg (Polokwane« lieu de paix») dédiée à l’éco aventure. Dans les réserves animalières, des espèces de grands mammifères africains, que l’on regroupe sous le nom de Big 5, (lion, léopard, éléphant d’Afrique, rhinocéros noir et buffle d’Afrique), pro-lifèrent. Les réserves naturelles de Sabi-Sabi, dans la province du Lim-popo, celle du Waterberg Biosphere, première biosphère classée par l’Unes-co, et le Parc national Kruger sont les plus réputées. N’hésitez pas à faire un détour par Bela Bela, non loin de là, pour ses geysers d’eau chaude ! Le

Blyde River Canyon, célèbre pour la Fenêtre de Dieu, offre un panorama stupéfiant, des chutes d’eau et de veld à perte de vue. N’oubliez pas d’inclure dans votre itinéraire les Midlands et leurs gale-ries d’art, ateliers d’artisans, pubs et bis-tros, produits fermiers à l’ancienne, fermes bio et artisanales, minuscules brasseries et la fameuse hospitalité de la région.

Culture, artisanat et shoppingDans les grandes villes sont proposées des cartes « arts and crafts » qui permettent de découvrir aisément les galeries et boutiques intéressantes, et des « curios shops ». Dans les galeries aux diverses manifestations et activités artistiques internationales, les possibilités de découvertes culturelles sont innombrables. La gastronomie locale est riche en saveurs et en recettes diverses, et vous pourrez déguster les vins locaux sur la plus longue route du vin du monde, la Route 62 (région du Cap). Les objets en vannerie sont typiques de l’artisanat zoulou. Les fils de téléphone de différentes couleurs ont parfois rempla-cé le jonc en vannerie. Le travail du fil de fer, une des formes les plus originales de l’artisanat africain des townships et de certains villages, est aussi effectué à partir de matériaux de récupération, et illustrent des thèmes de la vie quotidienne, comme les « can’t get cars » (« voitures que l’on ne peut pas se payer »). Dans les villages ndebele, les femmes confectionnent de magnifiques bijoux en perles de couleurs vives. Les instituts de beauté proposent des traitements et des thérapies relaxantes, des baumes traditionnels parfumés à base d’huiles et de produits locaux.

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Festivals Janvier Cape Town Minstrel Carnival (Kaapse Klopse): fêtes de rue, dure un mois.

Fin juin, début juillet National Arts Festival : grand festival artistique à Grahamstown

Fin août à fin septembre Festivals de Jo’burg : La saison des festivals de Jozi (Johannesburg) s’ouvre sur le festival Joy of Jazz à Newtown, qui accueille aussi l’Arts Alive Festival. Le Soweto Festival et le Soweto Wine Festival se déroulent sur le campus de l’université, dans le township.

Fin août-début septembre Danse de l’umhlanga, ou “danse des roseaux”, Swaziland. King Shaka Day, au KwaZulu-Natal, Morija Festival, au Lesotho. Traditions basotho.

Festivals de musique (novembre). L’été, les festivals de musique se succèdent. Au Cap occidental, on peut choisir entre les concerts du Kirsten-bosch Summer Sunset dans les jar-dins botaniques du Cap (de novembre-décembre à avril) et les festivals Rocking the Daisies ou Up the Creek.

Données pratiques Les vacances scolaires estivales locales se déroulant de début décembre à mi-janvier, il est recom-mandé de réserver les héberge-ments et moyens de transport bien à l’avance. La haute saison se prolonge jusqu’en mars. Population: 48.6 millionsLangues officielles: anglais, afrikans + 9 autres dialectesSuperficie: 1 219 912 km²Monnaie: Rand (ZAR) (100 rand = environs 5000 CFA)Fuseau horaire: UTC +2Indicatif téléphonique: +27AMBASSADE D’AFRIQUE DU SUDMermoz Sud, Lotissement Ecole de Police.Lot no. 5, DakarTél. : 33 865 19 59Fax : 33 864 23 59

évasion: La Nation Arc-En-Ciel

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COIN DU CHEF

Par : Cuisines d’Afrique – Editions Profoto

Délices, d’Afrique du Sud et d’ailleurs....

SOSATIES : Célèbre recette sud-africaine de brochettes d’agneau macérées dans une marinade salée et sucrée d’épices et de confitures d’abricot. On obtient une viande étonnement fondante au goût délicieusement fruité.

Temps de préparation :Marinade : 24 h à l’avancePréparation : 15 minCuisson : 10 min

Ingrédients :• 500 g de gigot d’agneau (ou filet de bœuf)• 100 g de graisse de mouton• 3 cuil. à soupe de confiture d’abricot lisse• 2 cuil. à soupe de vinaigre de vin• 4 cuil. à soupe d’huile d’olive• 1 cuil. à café de poudre de curry• 1 cuil. à café de curcuma• 1 cuil. à café de paprika• 1 cuil. à café de poivre• 1 cuil. à café de sucre roux• 1 cuil. à café de sel• 3 feuilles de baies écrasées• 125 g d’abricots séchés• 2 poivrons• 2 oignons• 2 gousses d’ail• 1 noisette de beurre• brochettes de bois

Marinade :Dans un saladier, mélanger les légumes à la confiture d’abricot, au vinaigre, au sucre, à l’ail écrasé, au curcuma, au paprika et à la poudre de curry. Ajouter les feuilles de baies, le poivre et le sel. Ajouter au mélange, la viande préalablement coupée en cubes et la graisse de mouton puis laisser mariner pendant 24 h dans le réfrigérateur en mélangeant de temps en temps.

Recette :Couper les oignons et les poivrons en de gros carrés et faire revenir 5 min dans une poêle en ajoutant une cuillerée d’huile d’olive. S’assurer que les légumes restent intacts et réserver. Tremper les abricots dans un peu d’eau et les carrés d’oignon avec la noisette de beurre. Porter à ébullition 10 min puis garder au chaud pour servir avec

Les sosaties.Sur un feu de bois ou de charbon, porter à la braise vos sosaties en les retournant régulièrement pendant une durée maximale de 10 min.Ils peuvent aussi se cuire sur le grill du four. Dans les deux cas imbiber régulièrement les brochettes avec la marinade pour éviter qu’elles ne s’assèchent. Servir chaud accompagnées de riz ou de frites.

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évasion: COIN DU CHEF

Ingrédients (4 personnes):20 gambas2 mangues2 pamplemousses et 2 oranges40 ml vinaigre de framboiseHuile d’olive¼ d’un gingembre frais2 avocatsMesclun et roquetteCiboulette

Préparation:Prélever les suprêmes de pamplemousse et d’orange, détailler la mangue et l’avocat en cubes.Sur une assiette, disposer un lit de mesclun et la roquette puis par-dessus répartir les morceaux de mangue, les suprêmes de pamplemousse, d’orange et l’avocat.Décortiquer et dénerver les gambas, en laisser les queues, les faires sauter préalablement à l’huile d’olive et les laisser refroidir avant de les disposer par-dessus la salade. Ciseler la ciboulette et la parsemer par-dessus.Préparer la vinaigrette, mélanger dans un pot 20 ml d’huile d’olive, 40 ml de vinaigre de framboise, gingembre frais et la purée d’une ½ mangue, 2 c à soupe d’eau, sel et poivre mixer à la girafe pour que le mélange soit onctueux.

Salade Tropicale aux gambas

Salade GrecqueIngrédients3 grosses tomates1 concombre coupé en dés2 poivrons (vert et rouge) épépinés et coupés en rondelles1 gros oignon coupé en rondelles200 g de feta en cubeSalade (feuille de chêne et iceberg) 1 cuillère à café d’origan séché50 g d’olives noires (facultatif) sel, poivre

Sauce60 ml de Vinaigre de framboise, 1 gousse d’ail écrasée, origan séché et moulu120 ml huile d’olive, sel.

Préparation de la recette :Découper les tomates en quartiers et les réserver.Dans un saladier, disposer le mélange de salade, mettre les quartiers de tomates, intercalés avec les rondelles de concombre, les poivrons, et les oignons.Ajouter les olives par-dessus et la feta coupés en dés. Assaisonner avec la sauce au moment de servir.

par : loubna elamri

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LIVRES DU MOIS Le cahier zen de la future mamanLise Bartoli Editions Payot – Octobre 2013

V ous venez d’apprendre que vous êtes enceinte ? Bravo ! La magie est en marche... Maintenant, prenez du temps pour vous, un temps précieux, que vous allez

utiliser pour vous relier à votre savoir intuitif, la sagesse intérieure de toute future maman, et activer vos ressources inconscientes. Ce livre vous invite à des séances de relaxation mentale et de visualisation positive qui vous permettront de vous libérer de vos appréhensions et d’apaiser les bobos de la grossesse, de communiquer dans la joie et la sérénité avec votre bébé, de rester zen le jour J et même après la naissance ! Lise Bartoli, spécialiste en périnatalité, psychologue clinicienne et hypnothérapeute, enseigne aux sages-femmes en France et à l’étranger une méthode de préparation à l’accouchement qui repose sur l’hypnose éricksonienne.

Manifeste pour la decolonisation de l’humanité femelle (tome 1) - La femellité et le réel prosaïque de la vie des humains - Nicole Roelens – Essai sociologique- Ebook, disponible sur le site de l’Harmattan

Le premier des cinq tomes de ce manifeste porte sur la femellité, c’est-à-dire la réalité unitaire de la vie dans un corps sexué femelle, avec ses puissances mais aussi

ses amputations dues au colonialisme des mâles. Les êtres humains femelles ont une expérience spécifique des soubassements de l’existence humaine que sont la sexuation, l’interdépendance des êtres humains et la succession des générations. Ce livre affirme la dignité femelle et situe le mépris phallocratique de la femellité comme une volonté d’ignorance.

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évasion: livres du mois

Voir la mer (beaux-livre)

Sophie CallEditions Actes Sud. Octobre 2013.

Sophie Calle est auteur, narrateur et personnage de

ses histoires et mises en scènes photogra-phiques, des “oeuvres à forte teneur autobiogra-phique” (Christine Macel, “La question de l’au-

teur dans l’oeuvre de Sophie Calle”, dans Sophie Calle, M’as-tu vue, 2003, Centre Pompidou/Xavier Barral). Elle a acquis sa notoriété dans les années 1990, en France et aux États-Unis, par la publication de nombreux ouvrages chez Actes Sud et suite à la réalisation de son premier film, No Sex Last Night. Elle fait désormais partie des plus grandes artistes de la seconde moitié du xxe siècle.

Demain. Oeuvre rappologiqueIbrahima Ibson FayeEditions l’Harmattan Sénégal

Ibson revendique la « litterapure », un style d’écriture directement issu du hip-hop. Il signe ici son premier ouvrage poétique. «Il était une fois Africa, une vieille qui vivait avec ses deux enfants : Rap et

Mbalakh (...). Mbalakh était la grande sœur de Rap, un petit garçon terrible, mais...». Ce livre a plusieurs facettes qui combinent à la fois un essai, un recueil non poétique, mais rappologique. Il est aussi disponible en ligne sur le site de l’éditeur.

Le semeur d’espoir entretiens avec Olivier Le NaireEditions Actes Sud. Octobre 2013

Ce long entretien est l’occasion pour Pierre Rabhi, éco-logiste, philosophe et poète pionnier de l’agro-écologie, de s’adresser aux autres, mais aussi à lui-même, comme

il ne l’avait jamais fait jusqu’à présent. Et d’approfondir sa ré-flexion tout en restant, selon son habitude, concret, humain, terrien.

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UNE ENIGME TROP SENSIBLE

Texte PHOTOS : Laure Malécot

Résumé des épisodes précédents :

Saba et Awa sont deux amies d’enfance, dont le destin va être bouleversé suite au

cambriolage de la maison qu’Awa habite avec son conjoint, Fabien, en voyage d’affaires. Ce dernier refusant de faire appel à la police, les deux amies rencontrent sans lui en parler, Malik, un détective privé, Lors de leur entrevue, Awa avoue faire des recherches pour Fabien dont elle ne connait pas l’objet, et décide d’orienter les recherches du détective sur les activités de son compagnon. Malik et Saba sont ma-nifestement sous le charme l’un de l’autre, ce qui agace la sœur de ce dernier, Abby. Celle-ci vou-drait que son frère se marie et fonde une famille, ce qu’elle ne veut et ne peut pas faire, mais souhaite aussi choisir celle qui sera sa belle-sœur. Le lendemain de la visite d’Awa et Saba, Abby installe dans la maison familiale son amie d’enfance, Khadija, qu’elle compte clairement placer auprès de son frère comme future épouse.

Spirale infernale

3ème épisode :

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Ce jardin est vraiment bien entretenu. Pas une feuille ne traîne, les graviers et coquillages de l’allée sont soigneusement ratissés, un gazon épais recouvre tout l’avant de la maison. A l’arrière, un énorme manguier rempli de fruits trône. Les baies vitrées de la terrasse laissent entrevoir ce qu’il reste des meubles à travers les rideaux blancs épais. La terre a, de ce côté, été foulée récemment. Une branche de l’arbre frotte une des quatre fenêtres de l’étage, au coin de laquelle est tracé un dessin au pochoir, rouge, assez petit. Malik lève les yeux et sort de sa poche un petit appareil photo, zoome et enclenche le flash. En gros plan, c’est une spirale barrée en diagonale par un éclair noir. Malik se dirige vers le tronc du manguier, grimpe avec agilité jusqu’à l’intersection avec la branche qui mène à la fenêtre, et se glisse en douceur vers le dessin. Il s’en ap-proche assez pour le toucher, constate que la peinture est encore un peu poisseuse et que l’odeur de la glycérine persiste. La silhouette du gardien se profile. Malik ne bouge pas, respire à peine, le temps qu’il finisse sa ronde. Le son d’un moteur indique clairement qu’une voiture se gare devant la maison. Malik rejoint d’un saut le sol, faisant tomber quelques mangues au passage. Deux portes claquent, la voix d’Awa résonne dans le calme nocturne de ce quartier résidentiel.

- On ne va pas dormir là cette nuit, j’espère ?

Fabien enlace sa taille et la rassure

- C’est chez nous, on ne va pas aller à l’hôtel. J’ai déjà mis un nouveau gardien, un homme de confiance que je connais depuis longtemps. Il est là, regarde.

Fabien désigne du regard un homme debout, en uniforme noir, dont le crâne brille dans l’obscurité. Il les salue d’un signe de tête, sans un sourire. Awa frissonne.

- Il me fait un peu flipper, ce type. - C’est l’idée, il faut qu’il fasse peur ! Viens, on rentre. En plus, tout a déjà été pris, à ce que tu m’as dit, pourquoi veux-tu qu’ils reviennent ?

Awa hausse les épaules, elle fait confiance à son instinct qui lui dit que ce n’est pas si simple. Fabien arpente la maison sur les deux étages tandis qu’elle reste à contempler le jardin par la baie vitrée. Le visage de Malik la fait sursauter, presque collé à la vitre à sa hauteur. Il lui fait signe d’entrouvrir la vitre, ce qu’elle fait sans un mot, d’un coup mal à l’aise. Fabien s’écrie :

- Vraiment ils n’ont pas laissé grand –chose ! Ils devaient avoir un camion avec eux ! Ce qui m’étonne, c’est que tu n’aies rien entendu ! - J’avais pris des somnifères.

Fabien la saisit par les épaules et la secoue, un peu brutalement.

- Tu continues ! Mais que faut-il pour que tu sois heureuse !

Awa le repousse, et affirme, cinglante :

- Etre moins souvent seule, sûrement. - Ca va être le cas si je n’ai plus de travail ! Et le disque de stockage, il a disparu aussi ?

La réponse silencieuse d’Awa décourage tout à fait Fabien.

- Tu sais ce que ça veut dire ? Ceux qui sont venus ne voulaient que ça. Le reste c’était pour le spectacle. Là où tu le cachais, il fallait vraiment vouloir le trouver et savoir où il était. Mais comment savaient-ils ? On peut te voir travailler dans ton bureau de l’extérieur? - C’est à l’étage, Fabien, il faudrait une échelle !

Fabien relève la tête, se dirige vers l’escalier, grimpe les marches quatre à quatre, et rejoint le bureau d’Awa. Il reste les meubles, mais aucun papier, aucun livre. Contre la vitre frotte le bout d’une branche de manguier. Fabien ouvre la fenêtre, et teste la solidité de la branche du plat de la main en soupirant.

Dès qu’elle pénètre dans les locaux de la société, Saba constate que la rentrée est sérieusement enclenchée. Les employés traversent l’open space d’un bureau à l’autre dans un bruissement de discussions feutrées. Le rythme s’est subitement accéléré. Le premier rendez-vous de la journée sera avec la Directrice, pour faire le point sur les missions de la semaine. Autour de la table de conférence, sur laquelle sont éparpillés les quotidiens du jour, une dizaine de collègues, tous bril-

évasion: SPIRALE INFERNALE

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évasion: SPIRALE INFERNALE

lants mais pas tous sympathiques, échangent sur les nouvelles fraîches de la presse locale. La Directrice coupe d’un mot la discussion. Tous les regards se tournent vers elle. Madame Ndiaye est en soi un phénomène esthétique. Elle parvient à porter les tenues les plus extravagantes avec un sérieux qui en impose. Elle a depuis longtemps forcé le respect. Tous les employés de la société connaissent son niveau d’études et d’exigence. Aujourd’hui, c’est l’orange vif qui l’a inspirée pour le foulard noué avec art qui lui ceint la tête, fait éclater son teint, les longues boucles d’oreilles en perles scintillantes, et la robe de bazin riche brodé d’or et de perles écarlates. Pendant que Madame Ndiaye rappelle les objectifs de la semaine, Saba consulte discrètement le texto quelle vient de re-cevoir d’Awa. « Faut qu’on se voit. Urgent. Dej. Baobab ? ». Un regard de reproche de la Directrice rappelle à Saba qu’il va falloir qu’elle s’efforce de mettre de côté, pour l’heure, sa vie personnelle.

A l’heure du déjeuner, comme à l’accoutumée, la cour du restaurant est pleine. Il reste une table libre juste sous le baobab central, une des places préférées de Saba. Les deux amies s’installent et commandent un thiep bou dien, du bissap, comme depuis plus de dix ans qu’elles fréquentent ce lieu. Awa tend à Saba son téléphone, sur l’écran duquel s’affiche la photo d’une spirale rouge barrée d’un éclair noir, en pochoir sur un mur.Saba devient blême. Awa reprend son téléphone et précise.

- Malik m’a envoyé ça ce matin. Il l’a prise hier soir au coin de la fenêtre de mon bureau. Auquel on peut d’ailleurs facile-ment accéder par le jardin en grimpant dans le manguier ! C’est rassurant, non ?

Awa avale d’un trait le bissap que la serveuse vient de déposer avec un large sourire, un peu machinal, et poursuit dans sa lancée.

- On a cru qu’on pouvait oublier, mais tu vois, ça nous rattrape.

Ses longs doigts tremblent, elle pianote le bois de la table et finalement sort rageusement une cigarette de son sac. Saba tente de l’arrêter d’un regard.

- Ça va, je joue avec, je ne l’allume pas. Ca me calme.

Un long silence s’installe, les deux amies ne voient plus vraiment les clients du restaurant, n’entendent plus vraiment leurs conversations.

Quinze ans, la fleur de l’âge. L’heure de la découverte de l’insolence, d’envies d’expériences nouvelles. Plus tout à fait enfant, pas encore adulte, mais déjà femmes, les deux amies collectionnaient les courtisans au lycée, et s’en moquaient éperdument. Leur passion cachée, c’était s’évader, marcher longtemps dans les rues de la ville, se perdre dans les cours, les ruelles, pendant des heures. Il leur arrivait même de sécher la classe juste parce qu’elles étaient amoureuses d’un quar-tier, et y retournaient plusieurs jours d’affilée. Awa voulait être journaliste, elle écrivait de petits textes sur leurs escapades qu’elles aimaient lire à leurs amies proches, dont beaucoup les trouvaient excentriques, mais intéressantes. Saba, c’était l’œil. Elle n’avait pas son pareil pour repérer les détails, les mouvements subreptices de la rue mais signifiants, et se sou-venir de tout.

Dans quel quartier étaient-elles quand c’était arrivé ? Impossible de s’en souvenir, elles avaient tellement marché ce jour-là. Pourquoi s’étaient-elle assises dans cette partie déserte de la côte, dans les rochers, et étaient restées longtemps à contem-pler la mer, si longtemps que le soleil s’était couché sans qu’elles ne réagissent, hypnotisées par les couleurs du ciel, le reflet dans l’océan ? Comment n’avaient-elles pas entendu les pas derrière elles ?

Après l’agression, Awa et Saba avaient cessé leurs escapades. Pendant longtemps elles avaient gardé une distance pru-dente avec la gent masculine. Presque quinze ans après, leur revenait comme une gifle glacée l’image tatouée sur l’avant bras du type qui serrait la gorge de l’une, devant l’autre terrorisée, en hurlant « Si tu pars, je la tue, regarde !», et avait com-mis l’innommable.

La voix de Malik fait sursauter les deux femmes et les rappelle au présent. « Alors, vous avez des choses à me dire sur ce dessin ? » demande-t-il après les avoir saluées, et s’être installé à côté de Saba, face à Awa dont les lunettes de soleil extra larges peinent à cacher une grande tristesse que laissent apparaître les plis amers de ses lèvres. Malik voit que Saba n’a pas l’air bien plus gai.

- Ca vous met dans cet état ? Ou bien quelqu’un est mort ?

Saba prend la parole d’une voix éteinte

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- Awa, il faut qu’on lui dise. Je sais que l’on n’en a jamais parlé, mais là, il s’agit de ta sécurité. - Notre sécurité. S’il m’a retrouvée, il ne va pas tarder à te retrouver aussi.

Malik intervient

- Vous pouvez m’expliquer de qui on parle, là ? Awa s’exécute, et déclare précipitamment.

- On a été agressées toutes les deux quand on avait 15 ans. Le type avait ce dessin tatoué sur l’avant-bras. Pendant longtemps il a régulièrement tagué ce sigle devant notre école, et puis il a cessé. Une façon de nous imposer le silence, sûrement. Ca a marché, on n’en a jamais parlé à personne. On avait peur, et honte aussi.

Malik perplexe, fait tourner sa cuillère entre ses doigts avant d‘attaquer le tiep bou dien.

- Reste à savoir pourquoi il revient si vous n’avez rien dit. Mangez, ce tiep est excellent.

Tout en engloutissant une large bouchée de riz, Malik parcourt des yeux la cour qui commence à se vider un peu, et manque d’avaler de travers. Fabien est assis à quelques tables d’eux, avec un homme qu’il connait déjà…et qui lui a laissé une petite cicatrice sur la tempe en souvenir. Il alerte les deux jeunes femmes à voix basse.

- Il va falloir que vous me trouviez une raison crédible d’être à votre table…

Awa suit la direction du regard de Malik, et fait signe à Fabien. Il se lève et après s’être excusé auprès de son compagnon de table, les rejoint.

- Bon appétit ! Saba, ça fait longtemps que je n’ai t’ai pas vue ! Comment vas-tu ? Monsieur… ?

Fabien salue d’un signe de tête Malik, qui répond d’un sourire réservé, presque timide, la bouche pleine. Awa se lève, et prenant Fabien par la taille, le dirige doucement vers son précédent interlocuteur, en lui glissant à l’oreille :

- C’est Malik, le nouvel ami de Saba. On parle de choses intimes. Retourne à ce que tu faisais. On se voit après - Beau gosse ! Heureusement qu’il est là pour ta copine, je pourrais être jaloux….Mais ça n’a pas l’air bien réjouissant votre conversation. T’en fais une tête !

Fabien soulève les lunettes de soleil de la jeune femme, avise ses yeux rougis et fronce les sourcils.

- Awa, ma douce, que se passe-t-il ?

Awa le repousse, remet prestement ses lunettes en place.

- Plus tard. Jai dit : retournes à ce que tu faisais !

Fabien la regarde partir, toujours admiratif de la démarche chaloupée, de l’élégance innée de cette femme. Il repense à leur rencontre, quand elle avait le regard comme égaré, le corps nerveux, presque rétif. Et puis les années sont passées, leur amour l’avait guérie de ses peurs. Enfin c’est ce qu’il croyait jusqu’à ce qu’elle lui dise pour les somnifères et que ses yeux ne prennent à nouveau ce même air perdu, lointain, comme aspirés par un souvenir qui lui ronge l’âme. Il ne l’avait jusqu’à présent jamais brusquée pour qu’elle livre son secret, d’autant plus qu’il avait les siens à garder. Fallait-il qu’il lui dise tout pour qu’elle se livre aussi ? Mais s’ils brisaient ce pacte de silence, leur couple allait-il y survivre ?

A suivre…

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Flash Back

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AGENDA CULTUREL

Au concert de Baaba Maal, le 19 octobre à l’Institut Français de Dakar, la

participation de choristes ma-liennes, en particulier Manu Ka-nutche, et de la chanteuse Aby Ndour, a été remarquée. Pendant sa prestation, plus traditionnelle dans la première partie, Baaba Maal a particulièrement appelé à soutenir l’éducation des jeunes filles en zone rurale, et à aider à la protection de l’environnement. Il a aussi souligné l’effort de paix au Mali. Accompagné des chanteuses maliennes, il n’a pas hésité à venir rejoindre le public, médusé et com-plètement sous le charme de cet ar-tiste de cœur. Les organisateurs ont même, pour répondre à l’affluence, étalé quelques grandes nattes devant la scène pour les specta-teurs retardataires. Des danseurs d’exception encadraient Baaba Maal, et parmi les musiciens, Actu’elle a remarqué la grande maîtrise du maître du tama. Nous sommes reparties avec la sensation d’avoir partagé un vrai moment de générosité, et de très, très, bonne musique….Une vraie fête, en somme !

Photos ©Laure Malécot

DakarDakar/Berlin Exposition de photographies, jusqu’au 06 décembre 2013. Institut Goethe de Mamadou Gomis et Si-mone Gilges, avec la participation de 8 photographes vivant à Dakar. Une photo par semaine. C’était l’idée et une forme d’échange entre les photographes, Simone Gilges de Berlin, et Mamadou Gomis, de Dakar.

De Senghor à Macky Sall Le Béjart Ballet Lausanne. Vendredi du 29 novembre et samedi 30 novembre, 20h30. Grand Théâtre national.Hommage à l’attachement au Sénégal du grand chorégraphe franco-suisse Maurice Béjart, décédé en 2007. Il est le fils du philosophe Gaston Berger, dont la grand-mère était sénégalaise. En 1977, Maurice Béjart a fondé, en prolongement de son école de danse Mudra en Belgique, l’école Mudra-Afrique à Dakar avec la danseuse et chorégraphe franco-sénégalaise Germaine Acogny, qui en sera la directrice jusqu’en 1985. La troupe du Béjart Ballet de Lausanne a étéfondée plus tard, en 1992. Mau-rice Béjart a toujours marqué son attachement à la dimension mystique du geste, à fortiori de la danse.

12 ème édition du Festival Africa Fête du 22 novembre au 22 décembre. Institut Français

Ken Bugul, celle dont personne ne veut. Documentaire réalisé par Silvia Vosere. 28 novembre, 20h30. Institut français.

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évasion: AGENDA CULTUREL

Saint LouisEntre’vue. Du 1er au 11 novembre. Des circuits pédestres permettant de pousser les portes ex-ceptionnellement ouvertes de bâtisses et jardins de la cité chaque jour de 10h à 18h, des chasses au trésor du patrimoine pour grands et petits pendant les week-end Un programme de conversations avec les Saint-louisiens en soirée, moments privilégiés d’échanges. Renseignements mairie de Saint Louis.

Mois du documentaire . Institut françaisProjections (18h) : Lumumba, 1992, de Raoul Peck, samedi 9 novembre. Le profit et rien d’autre, 2000, de Raoul Peck, le samedi 18 novembre. Président Dia, d’Ousmane William Mbaye, 2012, le samedi 30 novembre.

Désert de LompoulFestival du Sahel.Du vendredi 22 novembre 2013 au dimanche 24 novembre 2013 avec SEKOUBA BAMBINO (Guinee) – TAMIKREST (Mali) - MANSOUR SECK (Sénégal) - SAHEL KHOUMASSI (Mauritania) - GLAUCIA LIMA (Brésil) – TAKEYFA (Sénégal) - Cette année avec un concert spéciale dédiée a leur fonda-tion pour la protection des albinos «Care Albinos».Vous pouvez acheter vos tickets, via le siteweb et ainsi vous rendre au festival par vos propres moyens. Vous pourrez aussi récupérer vos tickets auprès des agences agréées et habilitées à commercialiser le Festival du Sahel au Sénégal (www.festivaldusahel.com)

Vous pouvez également vous rendre sur place à Lompoul le jour du Festival et acheter vos tickets. Attention, dans ce cas, la disponibilité d’hébergement n’est pas garantie

Kaolack

Dakar Comédie Club. Samedi 16 novembre, Alliance franco-sé-négalaise Kader, Anne-Marie, Pape Meïssa et Hady, le Dakar Comedy Club présentent un spectacle drôle et qui s’inspire du quotidien

CARNET D‘ADRESSESJennyfer Sea plaza Corniche Ouest FannDakar Sénégal tel: 33 825 48 481, 2, 3Sea plaza Corniche Ouest FannDakar Sénégal

City sportCentre commercial Dakar CityAlmadies, route de ngorDakar Sénégal GuessCentre commercial Dakar CityAlmadies , route de ngorDakar SénégalAldoCentre commercial Dakar City Almadies , route de ngorDakar Sénégal AQUAREV65, rue Félix Faure, Dakartel : 33 842 20 09

S.O.A1, Avenue cheikh Anta diop En face Police 4ème médina Dakar Sénégal [email protected] : 33 821 21 09Nathalie Fanja [email protected] : 77 312 27 17 .https://www.facebook.com/nathart-therapiedakar.haabyPlateau médical Kermel tel : 33 821 74 29Plateau médical Ouakam tel : 33 860 60 60

Festival international de mode africaine Du 20 au 25 novembre à Niamey Niger

L’Afrique à l’honneurLe mois dernier, la première Foire inter-nationale d’art contemporain africain a remporté un franc succès à Londres, éta-blissant une fois pour toute la légitimité et la valeur des artistes africains sur le marché de l’art international. Deux fes-tivals en France méritent ce mois-ci le détour, si vous passez dans la région ! Festival AFRICOLOR du 16 novembre au 22 décembre, dédié aux musiques africaines en Seine-Saint- Denis (93) en France.Lumières d’AfriqueFestival des cinémas d’Afrique de Besan-çon, France du 09 au 17 novembre.

Ailleurs

Sur le web :Youssou Ndour vient de lancer la première plateforme de téléchargement légal de mu-sique, www.senetunes.com.

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