COPYRIGHT FAO 2013 OEUVRER POUR UN MONDE LIBÉRÉ DE LA FAIM

FAOpour l’Afrique du NordBureau sous-régional de laOrganisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

Lettre d’Information - N°22éme Trimestre / 2013

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Editorial

Benoit HoremansCoordinateur du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique du Nord et Représentant en Tunisie

L’auto-emploi dans le secteur agricole constitue une opportunité pour les jeunes en Tunisie. En particulier dans les régions économiquement peu développées de l’intérieur du pays qui sont aussi celles qui ont un grand potentiel agricole. Dans le contexte postrévolutionnaire de la Tu-nisie, la FAO a initié des expériences pi-lotes qui fournissent des enseignements instructifs. Ces initiatives adaptées à la situation locale ont ciblé les jeunes chômeurs diplômés de l’enseignement supérieur, les jeunes sans emploi préco-cement sortis du système éducatif, ainsi que des jeunes en milieu carcéral, aussi bien garçons que filles. Les activités ont porté sur le renforcement des capacités, l’identification de créneaux porteurs, mais aussi l’encouragement à la responsabili-sation, à l’estime de soi et au travail en association. L’impact attendu à moyen et long termes de ces expériences pilotes, qui demandent à être étendues, est une contribution à la réduction de la précarité et de la vulnérabilité des jeunes dans ces régions et une meilleure valorisation de leur potentiel agricole. Pour cela il faudra cependant lever plusieurs obstacles im-portants, notamment l’accès au finance-ment, des méthodes de formation mieux adaptées à ce public et un soutien de proximité à la première installation

Bonne lecture

SOMMAIRE

Former les jeunes vulnérables en milieu rural à travailler dans le secteur agricole

L’emploi des jeunes dans le secteur agricole en Tunisie présente un potentiel sous exploité alors que près de 43% des exploitants actuels ont plus de 60 ans. Ainsi on trouve, à la fois, parmi les jeunes sans emploi certains détenteurs de diplômes de l’enseignement supérieurs, y compris dans le domaine agricole, et d’autres , notamment dans le milieu rural, peu alphabétisés pour cause d’abandon scolaire précoce. Pourtant, ces jeunes manifestent une volonté et une disponi-bilité pour apprendre et travailler, notamment, pour nombre d’entre eux, dans l’agriculture pourvu qu’on leur en donne l’opportunité. C’est dans ce contexte que la FAO a inscrit certaines de ses interventions en Tunisie en étroite collaboration avec le ministère de l’agriculture et en partenariat avec d’autres organisations internationales afin d’identifier et soutenir des opportunités durables pour l’insertion professionnelle des jeunes.

«Engager la jeunesse tunisienne pour la réalisation des Objectifs Millénaires du Développement (OMD) » - Jeunes, Emploi et Migration (JEM) - est un programme conjoint multi-agences ONUDI, BIT, PNUD, OIM, FAO financé par le gouvernement espagnol à travers le Fonds pour la réalisation des OMD. Cette expérience pilote d’auto-emploi de jeunes chômeurs a permis entre autre, d’identifier des opportunités d’emploi à la portée des jeunes dans différents secteurs. Chaque agence s’est ainsi impliquée dans la formation et l’accompagnement des jeunes lors de l’initiation de leur projet individuel.

Dans le cadre de sa composante, la FAO a formé 563 jeunes dont 190 filles, dans les régions de Gafsa, El Kef et du Grand Tunis. En amont du processus, les jeunes qui ont opté pour des projets agricoles ont identifié 7 créneaux selon les potentialités naturelles locales. Ces créneaux ont concerné l’apiculture, le poulet fermier, la cailles, la cuniculture, le compostage biologique, et la valorisation des produits forestiers non ligneux, tels que les huiles essentielles et les teintures végétales. Soixante-dix jeunes, dont 30% de filles, ont été accompagnés dans la constitution de leurs dossiers et dans leurs démarches de recherche de financement

Promouvoir les créneaux porteurs pour les jeunes

La réinsertion de jeunes détenus par l’initiation à des compétences

agricolesLors d’une cérémonie officielle, 18 jeunes dé-tenus de la prison de Sers et 24 autres de la pri-son de Eddir, au Nord Ouest de la Tunisie ont reçu leur certificat d’attestation de formation en élevage, en petite irrigation, en cuniculture et en apiculture. Ces deux prisons, situées dans le gouvernorat du Kef au nord de la Tunisie, sont entourées d’espaces agricoles qui les prédispo-sent à dispenser des formations dans diverses spécialités agricoles. Le bureau de la FAO, dans le cadre du projet JEM et à la suite de contacts avec le Ministère de la Justice, a collaboré avec l’Association « Insaf El Kef » qui a réalisé les cycles de formation. ••• (suite P2)

Nesrine l’hélicicultrice

Mars 2012, Nesrine Benrhouma, jeune tunisienne formée par la FAO dans le cadre du programme conjoint JEM lance son exploitation pour l’élevage d’escargots. Elle a bénéficié d’un financement auprès de la Banque Tunisienne de Solidarité de l’ordre de 75 milles dinars. Elle est récipiendaire du prix

« Souk Attanmia » qui équivaut à un don de 30 000 dinars. Nesrine est devenue membre de la Société Mutuelle des Héliciculteurs, créée dans le cadre du JEM à travers un appui et un accompagnement de l’Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA) et la FAO.

EDITORIAL A LA UNE• Former les jeunes vulnérables en milieu rural à travailler dans le secteur agricole• Promouvoir les créneaux porteurs pour les jeunes• La réinsertion de jeunes détenus par l’acquisition de compétences agricoles• L’approche jffl s peut atténuer la précarité des jeunes sans emploi

ACTUALITÉS SOUS-RÉGIONALES• Algérie : Distinction de l’Algérie pour l’atteinte du premier Objectif du Millénaire de Développement (OMD)• Maroc : La FAO, partenaire de l’Offi ce National de l’Electricité et de l’Eau du Maroc • Tunisie : Signature du Cadre de Programmation de la FAO pour la Tunisie (2013-2015)

DERNIÈRES PUBLICATIONS• Financement du secteur agricole• Sécurité alimentaire et gestion des importations de blé dans les pays arabes

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Cibler des jeunes issus de milieux ruraux, sans emploi, sans diplôme ni formation professionnelle qui souffrent de précarité professionnelle et d’insécurité alimentaire est un défi auquel la FAO tente d’apporter des éléments de réponse à travers la mise en œuvre d’un programme conjoint FAO/PAM (Programme Alimentaire Mondial). C’est dans les gouvernorats de Jendouba et de Sidi Bouzid (Tunisie) que des groupes mixtes de jeunes ont été accompagnés dans la mise en œuvre de projets agricoles. La démarche FAO/PAM représente un bel exemple de collaboration en apportant des réponses ciblées en faveur de jeunes confrontés à la pauvreté et au chômage. La démarche de ce projet s’inscrit dans une double perspective. Une réponse immédiate grâce à l’intervention du PAM qui appuie des chantiers rémunérés en fournissant aux jeunes constitués en groupes, un revenu d’appoint suivant les barèmes définis par le gouvernement. Ces revenus journaliers représentent

une réponse rapide aux besoins de subsistances de ces familles vulnérables. Ces chantiers contribuent aussi à améliorer les infrastructures agricoles à travers la conservation des sols, la gestion de l’eau et la reforestation. La contribution de la FAO est une réponse à moyen terme. L’objectif est de développer des stratégies d’adaptation pour la création d’activités durables génératrices de revenus. Pour ce faire, la FAO a adopté l’approche - Écoles pratiques d’agriculture et d’apprentissage à la vie pour les jeunes qui consiste à accompagner les jeunes sélectionnés et les aider à construire leurs perspectives de travail par la création d’activités agricoles génératrices de revenus (auto-emploi).

Cette pédagogie active est particulièrement adaptée à leur faible niveau d’éducation. Elle est basée sur la pratique et s’appuie sur une valorisation des expériences de vie de ces jeunes. Cette approche favorise un ancrage des jeunes dans leurs communautés rurales et renforce une dynamique de mobilisation sociale.Suite à la création des groupes JFFLS, treize associations ont été formalisées par la publication de leurs statuts dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT). Actuellement, le projet en est à la phase de la facilitation des liens de ces jeunes à travers leur association auprès de l’ONG Enda-Interarabe, association spécialisée dans l’octroi de micros-crédits.

Remise d’attestations de fin de formation aux jeunes détenus des prisons de Sers et Eddir

Atelier de formation de jeunes détenus en apiculture

Exemple de rencontre entre deux groupes JFFLS pour échange d’informations

http://www.fao-ilo.org/news-ilo/detail-fr/fr/c/170671/

http://www.fao-ilo.org/fao-ilo-youth/fao-ilo-jffls/fr/

L’approche « Écoles pratiques d’agriculture et d’apprentissage à la vie pour les jeunes »

(JFFLS) en mesure d’atténuer la précarité des jeunes sans emploi

••• (suite P1)

M. L. a 22 ans. Il a atteint la première année secondaire en maintenance industrielle et a un Certificat d’Aptitude Professionnelle en électromécanique. « Je n’ai aucune connaissance en agriculture, mais, j’ai suivi toutes les formations. Ceci m’a permis de découvrir l’élevage (bovin et caprin), l’apiculture, les systèmes d’irrigation, les petits élevages comme la cuniculture. Ce que je retiens de la formation c’est comment observer et se comporter avec les animaux et aussi comment organiser son temps. Je suis content d’avoir cette attestation, c’est important pour moi, comme reconnaissance,

pour après, quand je sortirai… ». B. S. a déjà purgé la moitié de sa sentence et espère vivement bénéficier d’une réduction de peine. « Je trouve cette initiative excellente. J’espère ne plus remettre les pieds dans ces lieux. Cette formation m’a permis de tenir le coup, car je suis petit agriculteur, mais je n’ai aucune formation….j’ai appris beaucoup de choses nouvelles…avant je ne savais pas reconnaitre certains signes pour l’élevage du bétail…j’ai appris à reconnaitre la reine dans une ruche…et aussi que les ruches ont une

orientation à respecter. Je compte rester en contact avec l’association et j’espère que les appuis ne s’arrêteront pas avec la fin de cette formation » Cette initiative de formation en milieu carcéral telle qu’initiée par la FAO est un exemple à suivre, surtout qu’il y a plusieurs autres prisons dans la région du Sahel tunisien, spécialisées dans la réinsertion et la rééducation dans le secteur agricole

Les jeunes ont déjà planté 60 000 arbres qui produiront de fourrage pour le bétail

La FAO a appuyé le Programme Conjoint Jeunes,

Emploi et Migration par des formations qui combinent théorie et pratique afin d’aider des jeunes détenus dans

un processus de réintégration sociale et économique. Au

Kef 106 hommes dont 75 ex-détenus ont été formés en élevage ovin, élevage bovin, apiculture, cuniculture, poulet de ferme, etc.

A Gafsa 20 personnes encore détenus ont été formées.

Actualités sous-régionales

Mme Mariam Mahamet Nour Représentante de la FAO en Mauritanie a procédé à la signature d’une convention avec l’Union Européenne. L’objet de la convention est l’octroi d’une contribution pour la mise en œuvre d’action intitulée « Amélioration durable des conditions de vie des populations les plus affectées par la crise alimentaire et nutritionnelle ». La date de démarrage du projet a eu lieu le 27 Juin 2013. Une cérémonie de lancement a été organisée début juillet

C’est au nom du chef de l’Etat algérien que M Rachid Benaïssa, Ministre de l’agriculture et du développement rural a reçu lors de la 38ème Conférence de la FAO de Mr José Graziano da Silva Directeur Général de la FAO un diplôme reconnaissant que l’Algérie a atteint de manière anticipée le premier Objectif du Millénaire (OMD1). Cet objectif consiste à réduire de moitié la proportion de personnes souffrant de la faim d’ici 2015

La FAO, partenaire de l’Offi ce National de l’Electricité et de l’Eau du Maroc

L’Office National de l’Electricité et de l’Eau potable (ONEE) et l’Orga-nisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont signé à Rabat la phase II de l’accord portant sur l’assistance technique au programme de développement pour l’alimentation en eau potable en milieu rurale et à l’assainissement avec un budget de 2,63 millions USD. L’objectif général du projet est de contribuer au renforcement des capa-cités de l’ONEE dans les domaines de l’alimentation en eau potable en milieu rural, de l’assainissement et de la protection des ressources en eau et de l’environnement. L’appui technique de la FAO va permettre de consolider les acquis de la phase I et répondre aux besoins nouveaux issus de la nouvelle configu-ration de l’Office et de l’évolution de sa stratégie

Le Cadre de Programmation 2013-2016 a été signé à Tunis le 11 juin entre M. Mohamed Ben Salem, Ministre de l’Agriculture, et M. Benoit Horemans, Représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Tunisie. A travers ce Cadre de

Programmation, la FAO sera à même de mieux utiliser ses ressources humaines et financières en Tunisie, de renforcer son partenariat en synergie avec les différents partenaires et d’aider à mobiliser des ressources financières supplémentaires sur la base des domaines prioritaires fixés en commun. Le premier domaine prioritaire est l’amélioration de la performance du secteur agricole. Cette priorité se justifie par le fait que la Tunisie vise la sécurité alimentaire et l’amélioration de la nutrition, en se basant sur une production agricole nationale rentable et de qualité. Le second domaine concerne la gestion durable des ressources naturelles, y compris les forêts et les ressources halieutiques. La conservation des sols et des eaux est une nécessité urgente pour la Tunisie, considérant la rareté et la fragilité des ressources naturelles et l’aggravation des dégradations naturelles par des phénomènes tels que l’érosion, la désertification et la mobilisation intensive des ressources en eau.

Enfin, la troisième priorité vise le renforcement des aspects politiques et institutionnels d’appui au secteur agricole et aux populations vulnérables en développant des stratégies appropriées et en améliorant l’environnement du secteur afin d’assurer la sécurité alimentaire, améliorer les conditions de vie et promouvoir le rôle des femmes dans le secteur.Il touchera, en particulier, l’appui aux organisations professionnelles agricoles

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Signature du Cadre de Programmation de la FAO pour la Tunisie

(2013-2015)

Cérémonie de signature de l’accord de partenariat

Remise par Mr José Graziano da Silva Directeur Général de la FAO d’un diplôme de reconnaissance distinctive de la communauté internationale pour l’Algérie.

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oc Signature d’une convention avec l’Union

Européenne

Une réponse commune Gouvernement-FAO aux

besoins du secteur agricole

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Directeur de la publication : Benoit Horemans, Coordinateur du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique du Nord et Représentant en Tunisie

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http://typo3.fao.org/fileadmin/templates/tci/pdf/MENA-WB-The_Grain_Chain__FR_.pdf

Vers un nouveau modèle économique pour la Tunisie

Déterminer les contraintes majeurs à une croissance généralisée

Cliquer sur le lien pour télécharger le livre en PDF

http://www.fao.org/investment/tci-publications/publications-detail/en/c/169016/

« Vers une harmonisation des politiques agricoles et intégration régionale »

Budget de 152.750 dollars EU

Durée de mise en œuvre 12 mois

« Renforcement du rôle des réseaux d’organisations professionnelles dans la sécurité alimentaire au Maghreb »

Budget de 137.371 dollars EU

Durée de mise en œuvre 12 mois

« Valorisations des eaux non conventionnelles dans les régions arides et désertiques »

Budget de 72.000 dollars

« Contribution à la sécurité alimentaire en Tunisie par l’appui au transfert des innovations techniques pour améliorer les rendements des Grandes cultures »

Budget de 130.000 dollars

Durée de mise en œuvre 24 mois

projets sous-régionaux

Projet nationalPPPPPrrrrrooooojjjjeeeeetttt nnnaaaattttttiiiioooonnnnaaaallll