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Notre syndicat MAGAZINE DESTINÉ AUX MEMBRES CANADIENS DES TUAC • VOL. XVIII • N O 1 • AUTOMNE 2000 Bourse d’études Lutte contre Wal-Mart Solidarité hip-hop … page 6 … page 7 … page 4 La dignité au travail : il faut parfois « ruer » pour l’obtenir … page 3

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Page 1: page 3 Notre syndicat - ufcw.ca · Provost, Dorothy Gossi, représentante nationale des TUAC, Debora De Angelis, représentante du Programme national de formation des TUAC, Rob DeGregory,

Notre syndicatMAGAZINE DESTINÉ AUX MEMBRES CANADIENS DES TUAC • VOL. XVIII • NO 1 • AUTOMNE 2000

Bourse d’études Lutte contre Wal-Mart Solidarité hip-hop… page 6 … page 7 … page 4

La dignité au travail :il faut parfois « ruer »

pour l’obtenir… page 3

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Michael J. FraserDirecteur, TUAC Canada

2 Notre syndicat • TUAC Canada • Automne 2000

Notre syndicatAutomne 2000 | Vol. XVIII NO 1 | ISSN 1492-8329

Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentationet du commerce Canada CTC FAT-COI

VICE-PRÉSIDENTS INTERNATIONAUX CANADIENS

Michael J. Fraser DIRECTEUR CANADIEN

Bernard Christophe, Robin McArthurFrançois Lauzon, Dan Gilbert

COMITÉ EXÉCUTIF INTERNATIONAL

Douglas H. Dority PRÉSIDENT INTERNATIONAL

Joseph T. Hansen SECRÉTAIRE-TRÉSORIER INTERNATIONAL

W. Gary Sauter, Sarah Palmer Amos, Anthony M. PerroneVICE-PRÉSIDENTS EXÉCUTIFS ET VICE-PRÉSIDENTE EXÉCUTIVE

CHANGEMENTS D’ADRESSE | La liste d’envoi du magazine est basée sur les registres de mem-bres des sections locales des TUAC. Veuillez communiquer directement avec votre section locale des TUAC pour tout changement. Le numéro de votre section locale figure dans le coin supérieur gauche.

SOCIÉTÉ CANADIENNE DES POSTES | Convention de livraison de publications no 0685651999

DROITS D’AUTEUR | ©2000 TUAC Canada. Tous droits réservés pour le contenu du magazine, à moins d’indication contraire. Les éléments graphiques et les images photographiques appartiennent à leurs fournisseurs respectifs. Pour renseignements, prière de contacter le Service d’informations des TUAC Canada.

SERVICES D’INFORMATIONS DES TUAC CANADA | Mike Freeman COORDONNATEUR

Cheryl Mumford COMMUNICATIONS | Josefina Moruz RECHERCHE | Sylvie Waller TRADUCTION

TUAC CanadaBUREAU NATIONAL | 300-61 International Blvd, Rexdale ON M9W 6K4416.675.1104 TÉLÉCOPIEUR 416.675.6919

BUREAU ATLANTIQUE | 208-1600 Bedford Hwy, Bedford NS B4A 1E8902.832.1935 TÉLÉCOPIEUR 902.832.0186

BUREAU QUÉBÉCOIS | 301-8920 boul Pie IX, Montréal QC H1Z 4H9514.326.8822 TÉLÉCOPIEUR 514.326.1226

BUREAU DE L’OUEST | 106-2635 37 Ave NE, Calgary AB T1Y 5V7403.291.1336 TÉLÉCOPIEUR 403.291.6409

SITE WEB | www.tuac.caCOURRIEL | [email protected] Notre syndicat | [email protected]

Ferez-vous entendre votre voix?

Dans un vrai pays démocratique comme le Canada, chaque vote compte. Votre voix, exprimée par votre bulletin de vote, a le

même poids que celle de n’importe qui d’autre – les votes sont tous égaux dans la déter-mination des résultats d’élections. Une fois de temps en temps, cependant, un vote semble avoir plus d’influence... quand il brise l’égalité. Aussi improbable que cela puisse sem-bler, il arrive parfois qu’une élection soit remportée par un seul vote. Alors quand vient votre tour de voter, vous pourriez avoir la voix prépondérante. C’est à la fois une énorme responsabilité que nous avons en tant que Canadiens et Cana-diennes, et un grand privilège. Il y a de nombreuses voix qui, ensemble, joueront un rôle important lors des élections fédérales de l’an 2000, des voix qui sont trop souvent

oubliées par le parti au pouvoir. Les électrices, en particulier, auront l’occasion d’exprimer leur frustration face au statu quo, et leurs craintes très réelles de l’évolution défavor-able de leurs conditions de vie advenant l’entrée au pouvoir d’un gouvernement extrémiste de droite comme aux États-Unis. Le vote des jeunes est aussi une voix qui reçoit rarement l’attention qu’elle mérite, puisque beaucoup de jeunes gens laissent passer l’occasion de se faire entendre en raison d’un sentiment de désillusionnement peut-être, ou simplement parce qu’ils et elles n’ont pas l’impression de faire

partie du processus de prise de décisions. Plusieurs autres Canadiens et Canadiennes, surtout les groupes défavorisés tels les pauvres, les autochtones, les néo-Canadiens et les diverses communautés ethniques, ont d’autant plus de raisons de participer activement aux prochaines élections. L’élément clé dans les élections 2000 est une question de confiance. On sait déjà que l’on peut se fier aux libéraux de Jean Chrétien, c’est à dire que l’on peut se « fier » qu’ils manquent à leurs promesses sur des questions d’importance aux travailleurs et aux marginaux. Ils ont rétracté leurs engagements concernant des garderies abordables, les soins de santé, et même leur promesse d’abolir la TPS. Entre-temps, le Parti réformiste/Alliance de Stockwell Day paraît à l’horizon comme un nuage noir menaçant, avec ses messages d’intolérance, d’impôt uniforme favorisant ses riches amis et les corporations, et de destruction de notre excellent système d’assurance-santé. Pour les familles de classe ouvrière au Canada, les perspectives sont plutôt sombres. Mais il y a une alternative viable. Les Néo-démocrates de Alexa McDonough continuent de représenter une voix nationale pour ceux qui sont exclus des rouages des partis Libéral-Réformiste-Alliance, et procurent une véritable conscience sociale qui ramène nos intérêts sur le tapis au forum du Parlement. Ne ratez pas l’occasion qui se présentera le 27 novembre en croyant que votre scrutin ne fera pas de différence. Choisissez de faire entendre votre voix.

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La dignité au travail :

il faut parfois « ruer » pour l’obtenir

Le directeur canadien des TUAC Michael Fraser, ci-haut, s’adresse aux participants et participantes d’un ralliement, tenu à Coquitlam en C.-B. pour les travailleurs en grève contre Superior, leur disant que l’employeur s’oppose non seulement à ce groupe d’employés, mais aussi à tous les 220 000 membres des TUAC à travers le Canada. Sur la page couverture, on voit le confrère Fraser au podium en compagnie de Ram-parkesh Sharma, un membre du Local 1518 des TUAC travaillant à l’usine.

Les lois canadiennes les plus favorables envers les travail-leurs n’ont pas empêché qu’environ 200 membres du Local 1518 des TUAC à Coquitlam en C.-B. soient aux

prises avec une grève prolongée pour obtenir une première con-vention collective – essentiellement parce que l’employeur refu-sait de reconnaître la légitimité non seulement de leur cause, mais aussi celle des lois elles-mêmes. « C’est épouvantable de voir des travailleurs traités de cette façon de nos jours », déplore le président du Local 1518 des TUAC Brooke Sundin. « L’attitude de Superior Poultry à l’égard de sa main-d’oeuvre et de la commission des relations du travail vient directement du moyen âge. » Composée principalement de néo-Canadiens venant de l’Asie du Sud, la main-d’oeuvre travaille depuis des années pour des salaires inférieurs dans des conditions primitives à cette usine de volaille démodée, sise dans une zone industrielle en périphérie de Vancouver. En juillet dernier, les employés de Superior ont dû faire la grève pour attirer l’attention à leurs revendications de conditions semblables à celles des travailleurs aux établissements syndiqués dans les environs. Étant le plus grand fournisseur de volaille dans le sud-ouest de la C.-B., Superior Poultry a cependant réussi à maintenir la production avec des briseurs de grève à l’usine de Coquitlam et à deux autres de ses usines. L’employeur a délimité le périmètre de l’usine en grève avec du barbelé et une toile de camouflage, en plus de le faire patrouiller par des fiers-à-bras. Les travailleurs ont été harcelés, suivis et même agressés par ces brutes, et des accusations sont en instance. Le directeur canadien des TUAC, Michael Fraser, affirme entre-temps que « Le message pour la compagnie est très simple. Si vous voulez la bagarre, c’est ce que vous aurez. Mais comprenez bien que vous devrez affronter tout le Canada, pas seulement les gens d’ici. » Le confrère Sundin rapporte que la victoire de sa section locale en 1999 à la Cour suprême du Canada – garantissant le droit aux syndiqués canadiens de distribuer des feuillets d’information à des endroits autres que le lieu de travail en grève – est un facteur important dans ce conflit. Vers la fin de septem-bre, même les magasins Costco non syndiqués de la région du Grand Vancouver avaient accepté de cesser de vendre des produits

de volaille de marque Superior jusqu’à ce qu’un règlement soit intervenu. Des demandes d’aide semblables auprès du public ont égale-ment porté fruit pour quelque 400 autres membres en lock-out chez Fletcher’s Fine Foods (Local 1518 des TUAC, Vancouver BC) et 750 membres en lock-out chez Hub Meat Packers (Local 1288P des TUAC, Moncton NB).

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Des initiatrices et initiateurs de l’Ontario,ci-haut : Membres du Comité des jeunes du Local 175 des TUAC en Ontario ouvrent la voie pour le lancement du Projet national pour jeunes membres des TUAC en 2000. Les travaux entrepris par ce comité ont donné lieu, entre autres projets, à la production du vidéo éducatif des TUAC intitulé, Unions Don’t Bite (ci-dessous), disponible pour les programmes de recrutement et de formation des sections locales. Figurant dans la photo (de g. à d.) : Matt Doyle, Kelly Provost, Dorothy Gossi, représentante nationale des TUAC, Debora De Angelis, représentante du Programme national de formation des TUAC, Rob DeGregory, Matt Davenport, Michelle Daponte; absentes : Spring Gall, Ria Rampersad.

Les jeunes des TUAC sont prêtsà monter d’un cran

Les initiatives des TUAC pour les jeunes ont obtenu des premiers résultats positifs, et des jeunes membres de partout au Canada se préparent maintenant à porter cette impulsion encore plus loin. « Le disque compact de musique hip hop que nous avons lancé à la fête du Travail 2000 – incluant des nou-velles versions de What side r U on? et Solidarity 4ever – s’est avéré un succès fou », déclare le directeur canadien des TUAC Michael Fraser. « Le CD attire l’attention internationale à nos programmes, et cela multiplie les possibilités d’engagement au monde syndical par les jeunes membres. » Parmi les projets déjà terminés ou commencés se trouvent des feuillets et des affiches pour le recrute-

ment des jeunes, un vidéo produit par des jeunes sur leurs conceptions des syn-dicats (bonnes et mauvaises), ainsi qu’un

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www.tuac.ca/jeunes/sonore/ecouter.html

S.V.P. m’envoyer leCD gratuit des TUAC

NOM

ADRESSE

VILLE PROVINCE CODE POSTAL

COURRIEL

Envoyez ce coupon à :CD musical des TUAC, 300-61 International Blvd, Rexdale ONM9W 6K4,ou par télécopieur au 416.675.6919,ou visitez l’adresse URL à gauche pour envoyer votre demande par courriel

Classe de 2000, ci-haut : Le premier internat de formation pour jeunes membres des TUAC a rassemblé des membres venus de partout au Canada pendant six semaines d’études syndicales intensives. De gauche à droite : Kelly Provost, Local 175 des TUAC, Ontario; Dave Killham, adjoint spécial des TUAC - Éducation; David Noonan, Local 1977, Ontario; Matt Davenport, L.175, Ontario; Chad Lutz, L.342P, Saskatchewan; Darren Kurmey, L.1400, Saskatchewan; Chris O’Halloran, L.401, Alberta; Trisha Malabar, L.832, Manitoba; Jessica Varga, L.1518, Colombie-Britannique; Dan Gautreau, L.1288P, Nouveau-Brunswick; Nash Huntley, L.2000, Colom-bie-Britannique; Kim Dufault, L.832, Manitoba

« Bandes d’images » (sur cette page et la page opposée) : Le disque compact des chansons de Paula « Bomba » Gonzalez, produit dans le cadre du Projet pour jeunes membres des TUAC, a connu un succès instantané. Diffusé durant des émissions telles Definitely Not The Opera (DNTO) à l’antenne de CBC Radio, le CD a généré des centaines de demandes provenant du Canada et de l’étranger, ce qui a élevé le projet à un autre niveau et mené à la production d’un vidéoclip à Toronto cet automne. Vous pouvez en voir le résultat sur un canal de musique vidéo dans votre région.

Les jeunes des TUAC sont prêtsà monter d’un cran

internat intensif de formation d’une durée de six semaines pour jeunes membres choisis par nos sections locales à travers le pays. « Il nous incombe d’assurer que chaque membre des TUAC trouve qu’il ou elle a la possibilité de parti-ciper au fonctionnement interne de notre syndicat », de dire Fraser. « Les paroles ne suffisent pas. Nous con-tinuerons des initiatives comme celles-ci qui incitent nos membres actuels à s’engager pleinement, tout en invitant les jeunes travailleuses et travailleurs non syn-diqués à devenir membres eux aussi. »

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Projets d’avenirSept bourses totalisant 28 000 $ iront à des membres

TUAC ou leurs personnes à charge qui seront diplômés d’une école secondaire et prévoient

s’inscrire à un cégep ou une université à l’automne 2001. Les bourses sont octroyées à partir des Fonds de bourses d’études James A. Suffridge et Earl W. Jimerson.

Des allocations annuelles de 1 000 $ seront versées durant les quatre années de fréquentation au cégep ou à l’université. Les candidats et candidates, ou leurs personnes à charge célibataires, doivent être membres en règle des TUAC depuis le 31 décembre 1999, et doivent avoir moins de 20 ans en date du 15 mars 2001.

Les formulaires d’inscription et les règlements concernant l’attribution des bourses seront envoyés à tous les par-ticipants et participantes qui envoient une demande d’inscription préliminaire. Ces demandes doivent être reçues avant le 31 décembre 2000.

ÉCRIRE LISIBLEMENT S.V.P.

NOM

ADRESSE

VILLE PROVINCE CODE POSTAL

Envoyez votre demande pour qu’elle nous parvienne avantle 31 décembre 2000

Travailleurs et travailleuses unisde l’alimentation et du commerce

Bureau d’éducation • 300-61 International BlvdRexdale ON M9W 6K4

télécopieur : 416.675.6919 • courriel : [email protected]

TUAC Canada, le bureau d’éducation des TUAC, et l’Union internatio-nale des TUAC n’assument aucune responsabilité pour les demandes et documents à l’appui qui sont perdus, mal acheminés, ou autrement non reçus avant la date limite; il incombe au candidat ou à la candi-date de remplir le formulaire correctement, complètement, et à temps.

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Le présent article est une adaptation de la nouvelle brochure des TUAC Canada intitulée, Pourquoi Wal-Mart est-il un voisin indésirable? Guide des TUAC au Canada pour le militantisme social. Pour obtenir des exemplaires pour fins de distribution dans votre communauté, veuillez communiquer avec votre section locale des TUAC ou le bureau national des TUAC.

Il est temps de dénoncerle tyran

du quartier

Pourquoi Wal-Mart est-il un voisin indésirable?

Alors, qu’est-ce que les TUAC ont contre Wal-Mart?

Simplement dit, Wal-Mart n’est pas un voisin désirable.

Wal-Mart est une des entreprises mondiales les plus riches de l’histoire; pourtant elle traite ses employé-es, leurs communautés et ses fournisseurs sans aucune considéra-tion. Cette compagnie américaine se sert de la feuille d’érable comme symbole de sa participation à notre cul-ture, alors qu’une proportion aussi élevée que 80 % de ses gammes de vêtements, par exemple, proviennent de l’étranger, souvent de pays ayant des réputations terribles pour l’esclavage des enfants et les abus des droits de la personne.

J’espère que vous lirez les pages suivantes entièrement, et que vous réfléchirez sur ce que Wal-Mart fait et com-ment cela vous touche ainsi que vos proches. En tant que principal représentant des travailleurs et travailleuses dans ces secteurs, on peut dire que notre syndicat a intérêt à dénoncer Wal-Mart. Mais nous croyons aussi que les

actions de Wal-Mart touchent tout le monde dans la com-munauté, et qu’ensemble, nous pouvons avoir une influ-ence sur le modus operandi de Wal-Mart. D’ailleurs, ne vous fiez pas uniquement à notre parole – vous pouvez vérifier le dossier de Wal-Mart vous-même. Cet examen produira peut-être des révélations fort intéressantes.

Quand un voisin importun vient s’installer dans notre communauté, c’est à nous tous de s’entraider. En posant des questions, en écoutant et en passant à l’action, nous pouvons transformer un voisin importun en voisin bien-séant.

Merci.

Michael J. FraserDirecteur canadien des TUAC

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« Palmarès dedéshonneur »o Un juge a condamné Wal-Mart à une amende de 27 millions de dollars* parce que la compagnie avait fourni des témoignages incomplets et faux dans le cadre d’une poursuite judiciaire effectuée par une femme ayant subi, dans un sta-tionnement de Wal-Mart, une voie de fait menant à un viol.

o Un juge a confirmé une décision antérieure accordant 3,5 millions de dollars à deux femmes victimes de harcèlement sexuel par un gérant de magasin Wal-Mart. Le juge a trouvé que la conduite du gérant était « scandaleuse et Wal-Mart en avait apparemment connaissance puisque des cadres supérieurs ont observé les agissements du gérant ».

o Des juges fédéraux aux É.-U. ont infligé Wal-Mart d’une amende allant jusqu’à 180 000 $ pour avoir détruit des preuves, caché des documents, et commis d’autres vio-lations procédurales dans des causes où des client-es de Wal-Mart avaient été blessé-es ou victimes d’un crime sur les lieux de magasins Wal-Mart.

o Un juge de la Cour fédérale américaine a déterminé que Wal-Mart avait transgressé des lois du travail en ne payant pas les heures supplémentaires des pharmacien-es, ce qui a préparé le terrain pour un paiement de salaire rétroactif de 225 millions de dollars.

o Un jury a conclu que Wal-Mart avait congédié une employée de race blanche parce qu’elle sortait avec un Noir en 1998.

o Une employée de Wal-Mart âgée de 14 ans a reçu 4,2 millions de dollars en dommages-intérêts après qu’un jury a déterminé que des responsables du magasin l’avaient accusée de vol injustement.

o Wal-Mart a vendu des imitations de vêtements de marque Tommy Hilfiger dans ses magasins après qu’un juge avait ordonné à la compagnie de cesser cette pratique.

o À la suite des accusations de la U.S. Federal Trade Commission reprochant à Wal-Mart de ne pas avoir identifié le pays d’origine pour les articles en vente sur son site Web, Wal-Mart les a enlevés, préférant ne pas divulguer la provenance des vêtements.

o Un jury a conclu que le congédiement d’un employé malen-tendant par Wal-Mart contrevenait la Disabilities Act (loi améri-caine sur les personnes handicapées) et lui a accordé près de 180 000 $ en dommages-intérêts.

o En janvier 1999, un jugement de 30 millions de dollars a été rendu contre Wal-Mart concernant le renvoi injustifié de quatre commis ayant consommé des confiseries et des noix provenant d’emballages endommagés. Le jury a reconnu Wal-Mart coupable de tourment émotionnel délibéré, de diffama-tion et d’intrusion de l’intimité, et a attribué 7,5 millions de dollars à chacun des employés. Ceux-ci avaient subi des

réprimandes les poussant jusqu’aux larmes durant des entrevues accusatoires, ont dû ensuite défiler dans le magasin devant leurs collègues et les cli-ents, pour finalement se faire escorter à la porte. D’après des témoignages présentés au procès de trois jours, 90 % des employé-es à ce magasin Wal-Mart, y compris les gérant-es, auraient égale-ment consommé le même genre de friandises avec emballage endommagé.

Vous trouverez d’autres déclarations provenant d’employé-es de Wal-Mart à l’adresse www.walmartyrs.com. Pour des informations sup-plémentaires au sujet de Wal-Mart, visitez les sites www.tuac.ca et www.ufcw.org.

* Les sommes figurant dans le présent document sont exprimées en devise canadienne; lorsque néces-saire, les dollars américains ont été convertis en utili-sant le taux 1 $ US = 1,50 $ CA.

Pourquoi Wal-Mart est-ilun voisin indésirable?Derrière le logo souriant de votre magasin de quartier Wal-Mart se

cache un géant corporatif vorace, et un nuage artificiel de

fausses déclarations visant uniquement à vous faire dépenser.

Mais cela décrit la plupart des grands magasins, n’est-ce pas?

Pas vraiment, si vous considérez le dossier de Wal-Mart en fait de

discrimination, de harcèlement et de tromperies à l’endroit des

consommateurs. À titre d’exemple, voici un aperçu de son …

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D’où vient Wal-Mart?Dépendamment de votre point de vue, on peut décrire Wal-Mart comme un des plus grands succès commerciaux de tous les temps, ou un prédateur corporatif dangereux qui menace notre mode de vie.

À vrai dire, une bonne définition serait probablement une combinaison des deux.

Le modeste magasin de marchandises générales appelé Walton’s five-and-dime en 1950 à Bentonville en Arkansas – à quelques pas de la frontière de l’Oklahoma et du Missouri – est devenu aujourd’hui une entreprise titanesque.

Wal-Mart a été fondé par le légendaire Sam Walton (ci-dessous), et un groupe de per-sonnes incluant sa famille, ses héritiers et des amis continuent de tenir les rênes de l’entreprise. En moins de 50 ans, Wal-Mart a démarré avec un magasin dans une petite ville pour devenir rapidement le plus grand commerce au détail à l’échelle mondiale, comptant plus de 4 000 magasins dans dix pays – y compris le Canada, le Mexique, et même la Chine – et 1,4 million d’employé-es à travers le monde.*

Son chiffre d’affaires pour l’exercice financier 2000 a franchi les 247 milliards de dollars, surpassant le produit national brut de certains pays développés tels le Danemark et la Norvège. Ses profits annuels excèdent ceux de ses trois concurrents immédiats dans le secteur des marchandises générales et ceux des trois plus grands détaillants en alimentation mis ensemble. Les résultats pour l’été indiquent des ventes record se traduisant en un taux annuel de croissance faramineux de 20 %.

* Données tirées du rapport annuel 2000 de Wal-Mart, et walmartstores.com.

Qu’est-ce qui permet à Wal-Mart de prédominer?À première vue, la formule de succès de Sam Walton plaît aux consommateurs et aux consommatrices : offrir une grande variété de produits au plus bas prix.

Cependant, cette simple approche dis-simule les tactiques agressives et injustes que Wal-Mart a utilisées régu-lièrement pour devenir le géant qu’il est aujourd’hui. Wal-Mart a tourné à son avantage les contraintes de temps et de mobilité des consomma-teurs modernes. Il minimise les frais d’exploitation de ses magasins en aménageant des établissements gigan-tesques dans des zones industrielles en périphérie des agglomérations urba-ines, et fait ensuite accroître la valeur les terrains en faisant changer les zones à une application commerciale.

Entre-temps, attirés par le battage publicitaire axé sur les bas prix, les acheteurs et les acheteuses des com-munautés avoisinantes se dirigent en masse vers le mégamagasin Wal-Mart, anémiant les commerces locaux sou-vent établis depuis longtemps. Les exi-gences sur l’infrastructure locale, un afflux de circulation routière occasion-née par le nouveau magasin, créent des problèmes additionnels pour les collec-tivités voisines.

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Comment Wal-Martest-il venu au Canada?La réputation de Wal-Mart comme détaillant agressif et prédateur a précédé son arrivée au Canada. Son implantation chez nous au début des années 1990 n’a aucunement apaisé l’appréhension quant à son mode d’exploitation. Lors de son acquisition de la chaîne chance-lante d’environ 122 magasins Woolco (anciennement Wool-worth) au Canada, Wal-Mart a refusé d’acheter aucun des neuf magasins syndiqués où les employés bénéficiaient de conventions collectives négociées par les TUAC. Puisque ces magasins n’étaient pas visés par la vente, Woolco les a simplement fermés, laissant des centaines de personnes sans emploi.

Wal-Mart ne cesse de prendre de l’ampleur depuis ce temps et compte maintenant quelque 166 magasins à travers le pays. D’autre part, la compagnie continue d’ouvrir d’autres magasins de formats divers aux États-Unis, sous des ban-nières telles SAM’s Club, magasins à rabais pour membres

seulement; Wal-Mart Supercenter, mégamagasins compre-nant un supermarché avec des sections jardinage et automobile; et Wal-Mart Neighborhood Market, marchés d’alimentation traditionnels dans des emplacements urbains.

La plupart des observateurs de l’industrie estiment que c’est seulement une question de temps avant que Wal-Mart commence à exporter ses nouvelles bannières au Canada, et le danger de perdre nos emplois est très réel.

Wal-Mart ne crée-t-il pasde nouveaux emplois?Un des plus grands mythes concernant Wal-Mart a trait au concept de création d’emplois.

Bien sûr, tout nouveau magasin crée de « nouveaux emplois ». Cependant, des études ont démontré de façon consis-tante que pour chaque deux emplois « créés » par Wal-Mart, trois emplois disparaissent ailleurs dans la communauté. Cela représente la perte d’un emploi et demi à temps plein pour chaque emploi à temps partiel au salaire minimum offert chez Wal-Mart.

Les petites entreprises traditionnelles dans la communauté ont tendance à embaucher des employés au long terme. Elles versent des salaires équitables, habituellement supérieurs au salaire minimum. Elles offrent des avantages sociaux tels les soins de santé et régimes de retraite. Les jeunes y trouvent des conditions favorables pour en apprendre sur le monde du travail et acquérir des compé-tences utiles.

Chez Wal-Mart, d’autre part, c’est souvent une question de survie. Les faibles salaires, les coûts partagés de primes d’assurances pour certains avantages sociaux, les longues périodes d’attente pour l’admissibilité à certains autres, ainsi qu’un environnement de travail très stressant font en sorte que plusieurs employé-es cherchent des emplois ail-leurs.

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Pourquoi Wal-Mart est-ilun voisin indésirable?Un bon voisin contribue à la communauté où il réside. Il s’entend bien avec les gens du voisinage, et ne constitue pas une source d’irritation ni un fardeau.

Wal-Mart envahit des communautés en ouvrant ses maga-sins de façon insensible. Plusieurs communautés aujourd’hui sont cependant « averties et munies » contre les tactiques de Wal-Mart qui achète à bon marché des par-celles de terrain dans des zones industrielles, pour ensuite les convertir en mégamagasins inesthétiques de banlieue qui drainent l’économie des localités environ-nantes.

Pour cette raison, Wal-Mart a dû recourir à de nouvelles tac-tiques de boîte à surprise. Au lieu de déposer ouvertement une demande de change-ment de zonage pour que tout le monde soit au cou-rant de ses intentions, le géant corporatif se sert maintenant des « promoteurs de construc-tion » comme façade, en leur fai-sant acheter le terrain à un prix forfaitaire ou obtenir une option d’achat, pour ensuite demander des changements de zonage eux-mêmes sans dévoiler le nom de leur client. De cette façon, une fois que les intentions de Wal-Mart sont divulguées, il est déjà trop tard.

Mais ce n’est là que le commence-ment. Afin de s’implanter dans chaque nouvelle communauté, Wal-Mart vend à meilleur marché que les autres détaillants. Les bas prix attirent la clientèle, et la stature de Wal-Mart lui donne énormément d’influence auprès de ses fournisseurs. Un commerçant indépendant n’est pas de taille à lutter contre Wal-Mart quand celui-ci peut vendre une livre de beurre, par exemple, moins cher que l’épicier du coin peut l’acheter de son fournisseur. Cela n’est pas de la concur-rence, c’est de l’abus de pouvoir.

En vertu des lois rigoureuses de protection des consom-mateurs en Allemagne, Wal-Mart s’est vu ordonner, tout dernièrement en septembre 2000, de cesser de vendre illégalement des produits alimentaires de nécessité (tels beurre, lait, farine et huile comestible) au-dessous du prix coûtant, ce qui exerçait une pression injuste sur les petites épiceries familiales de ce pays.

Tout ce qui m’intéresse,

ce sont des aubaines – et

non pas où va mon

argent Nous devrions tous nous y intéresser.

Quand vous achetez d’un marchant local, l’argent reste dans la communauté et crée

des emplois pour les gens de votre entou-rage. Quand vous allez chez Wal-Mart, l’argent

se fait siphonner à l’extérieur de la

communauté pour aller dans les poches

des gens parmi les plus riches au monde, qui n’ont pour but que de s’enrichir davantage aux dépens des autres.

Traditionnellement, les détaillants ouvrent des maga-

sins quand ils voient qu’un besoin existe pour leurs ser-vices, et qu’une communauté

peut soutenir le commerce qu’ils ont l’intention de garder.

Au contraire, Wal-Mart cherche des communautés où des détaillants prospères sont déjà établis, et vient ensuite s’installer pour vendre à des prix qui défient toute concur-rence. Le slogan de Wal-Mart, « Les bas prix … c’est pour toujours », s’applique tant que la concurrence n’a pas été entièrement éliminée. Selon des études menés aux É.-U., où les pratiques de Wal-Mart sont répandues, cela prend environ trois ans seulement pour que la concurrence locale s’effondre après la venue d’un magasin Wal-Mart.

Qu’arrive-t-il aux détaillants locaux? Les boutiques ferment, et les gens perdent leur emploi. Et quand la communauté en a perdu tellement qu’elle ne peut même plus supporter un Wal-Mart, celui-ci ferme ses portes et s’en va aussi.

Wal-Mart ne fait pas seulement que nuire à sa concurrence, il anéantit des communautés.

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Si Wal-Mart ne paye pas sa juste part, qui donc la paye?Bref, la réponse est, VOUS!

Quand Wal-Mart s’installe dans un quartier, cela ne vient pas sans contrepartie. Il faut construire une infrastructure, entretenir les routes, gérer l’afflux de circulation, ajuster les services de police et de pompiers, et ainsi de suite. Ces coûts sont répartis entre les membres de la commu-nauté en général. Quand les autres magasins ferment leurs portes ou déménagent parce qu’ils sont victimes des pra-tiques prédatrices de Wal-Mart, qui reste-t-il pour assumer la charge?

Quand un Wal-Mart arrive en ville, les contribuables locaux font face non seulement à une augmentation des coûts

d’infrastructure, mais aussi aux coûts de soins de santé que la compagnie admet de

rejeter aux contribuables et à d’autres employeurs plus responsables. Wal-Mart a déclaré que « ses employés

qui choisissent de ne pas participer à son régime

d’assurance-santé sont habituel-lement couverts par le régime de leur conjoint ou conjointe ou du gouverne-

ment. »

Encore une fois, Wal-Mart est intéressé à faire de l’argent et cherche à trans-férer tous les frais possibles

à quelqu’un d’autre – un fournisseur, un concurrent, ou

vous-même.

Vous trouverez sûrement des articles à bon prix chez Wal-Mart, mais n’oubliez pas que vous les payez « cher » indi-rectement.

Wal-Mart annonce des pro-duits de fabrication cana-dienne, alors j’appuie ma communauté, n’est-ce pas?Vous pouvez effectivement trouver des étiquettes « Fait au Canada » sur quelques marchandises chez Wal-Mart, mais sa réputation d’importer des produits de l’étranger, surtout de pays se livrant aux pires abus des droits de la personne, est bien documentée. Il ne faudrait pas oublier aussi que Wal-Mart a tendance à « s’enrouler dans le drapeau », soit celui du Canada ou des États-Unis, et a été reconnu coup-able de mensonges flagrants au sujet de l’origine de cer-tains articles.

Plus récemment, les TUAC ont dénoncé Wal-Mart pour avoir importé au Canada des vêtements confectionnés à Myanmar (anciennement Birmanie) malgré l’indignation du public contre l’appui du régime militaire brutal de ce pays. Tel que rapporté par le Globe and Mail, Wal-Mart Canada a importé 60,2 tonnes de vêtements du Myanmar d’une valeur d’environ 1,2 millions de dollars entre décembre 1999 et mai 2000.

Dans un autre article de journal paru en juillet, cette fois-ci de la Thaïlande, on rapporte que Wal-Mart a acheté des vêtements d’une manufacture appartenant à Lo Hsing-han, un ignoble trafiquant de drogue du Myanmar.

Les relations d’affaires ininterrompues de Wal-Mart avec des fournisseurs au Myanmar, et avec d’autres pays où sévissent l’esclavage des enfants et d’autres abus des droits de la personne, l’identifient comme compagnie désintéressée de l’opinion publique et du bien-être des

travailleurs et travailleuses en général. Comme si son dossier n’était pas assez chargé, Wal-

Mart a été reconnu coupable à maintes reprises de diverses violations de lois sur

l’étiquetage et la publicité qui lui donnent une réputation de détaillant indigne de confiance.

Voici un aperçu de ses écarts de con-

duite : des tromperies telles

des annonces fai-sant des compa-

raisons de prix inexactes, des « jumelages » de produits (affichage de

vêtements fabri-qués au Canada

ou aux É.-U. à côté de produits iden-

tiques fabriqués, par exem-ple, en El Salvador ou en

Dominique républicaine à une fraction du coût, vendus

au même prix), ainsi que la

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vente d’imitations de vêtements portant le nom de desi-gners renommés.

Lors d’une campagne de promotion de son image « toute américaine » aux États-Unis, Wal-Mart vantait sa marque privée Faded Glory en se servant d’images patriotiques – jusqu’à ce que les dénonciateurs des TUAC découvrent que seulement cinq pour cent des produits de cette gamme étaient effectivement confectionnés aux États-Unis. Depuis cette révélation, plus de 20 états américains ont enquêté sur le programme « Achetez américain » de Wal-Mart.

Qui voudrait travaillerchez Wal-Mart?Un million de personnes travaillent déjà pour Wal-Mart, et plusieurs autres y sont entrées et sorties au fil des années. Comme pour tout autre emploi, il y a des bons côtés, comme les gens avec qui vous travaillez et les clients que vous voyez régulièrement.

Mais Wal-Mart est un employeur sans coeur ainsi qu’un voisin indésirable, d’abord en raison de sa tradition de piètres salaires et d’avantages sociaux qui ne bénéficient qu’une faible portion de son personnel. Aux États-Unis, par exemple, seulement 38 % des employés de Wal-Mart ont accès au régime d’assurance-santé de la compagnie, par rapport à la moyenne nationale de 61 % et à une moyenne de 80 % des employés de commerce couverts par des con-ventions collectives des TUAC. D’autre part, les employés de Wal-Mart doivent défrayer 50 % du coût de leurs avantages sociaux, comparativement à la moyenne nationale de 28 % et de 0 % parmi les employés de commerce syndiqués par les TUAC.

De plus, Wal-Mart est connu pour son attitude antisyndi-cale, ayant laissé de côté neuf magasins Woolco syndiqués

par les TUAC dans l’offre d’achat qui a marqué son entrée au Canada, préférant voir disparaître ces emplois tout simplement. Quand les travailleurs et travailleuses d’un magasin Wal-Mart à Windsor en Ontario se sont plus tard joints à un autre syndicat, Wal-Mart a tout fait pour leur mettre des bâtons dans les roues. Après des années de poursuites judici-aires et de tactiques de pres-sion, il ne restait plus qu’une poignée de supporters au magasin et le syndicat en question a décidé de se retirer plutôt que de pour-suivre une telle lutte inter-minable contre ce géant.

Peut-être largement en raison d’un manque de protection syndicale, les histoires d’abus abondent parmi les employés de Wal-

Mart (voir la page 8). Les TUAC ont documenté plusieurs cas de harcèlement sexuel et de discrimination chez Wal-Mart, et ont aidé les victimes à obtenir justice.

Vous pouvez lire d’autres témoignages d’employés de Wal-Mart à l’adresse www.walmartyrs.com.

Pour la plupart, il s’agit d’incidents isolés entre personnes individuelles, mais les cours et d’autres tribunaux ont déterminé à maintes reprises que la compagnie permettait ces actions ou favorisait un environnement dans lequel elles pouvaient avoir lieu. Bien que les victimes de Wal-Mart aient reçu des millions de dollars, dans plusieurs cas, ces dommages-intérêts n’arrivent pas à compenser les souffran-ces émotionnelles et parfois physiques qui ont été causées.

Comment se distingue le milieu de travail chez Wal-Mart?Dépendamment des conditions de travail aux-quelles vous êtes habitué-e, la culture imposée par le siège social de Wal-Mart peut rendre votre emploi une épreuve contrariante. Allant des séances obligatoires visant à inspirer l’enthousiasme avant de commencer à travailler, jusqu’au titre banal « d’associé » pour tous les employés, Wal-Mart se sert de moyens artificiels pour créer ce qu’il considère une atmosphère de « famille ».

Cela convient peut-être à certaines personnes, mais pas tout le monde. Prenez l’exemple de Lance Hindman, un membre des TUAC qui a travaillé quelques années comme découpeur de viande dans un mégamagasin Wal-Mart. « Je préfère me rappeler des amitiés que j’avais avec mes collègues. C’était des gens sympathiques, du bon monde », dit-il.

« Mais l’atmosphère est très stressante », ajoute-t-il. « Si vous avez terminé votre travail et vous jasez avec d’autres employés à l’arrière du magasin, un gérant va sûrement vous engueuler. »

Lance a commencé à travailler chez Wal-Mart à 12 $ l’heure comme découpeur de viande qualifié. Après quatre mois seulement dans son nouveau poste syndiqué, il gagnait plus que certains gérants de Wal-Mart.

« Je ne voudrais jamais avancer au sein de cette compagnie » explique-t-il. « Ce qu’ils veulent sont des béni-oui-oui, pas des employés qui vont résoudre des problèmes. Le taux de roule-ment est élevé au niveau des gérants, et ceux dont je relevais ne connaissaient vraiment pas grand chose à propos des vian-des. Alors je n’avais pas confiance en eux. »

Travailler chez un employeur syndiqué, c’est une autre paire de manche, de dire Lance. « L’ambiance est beaucoup plus agréable et donne le goût de rentrer travailler. Chacun apporte sa contribution à l’entreprise et tout le monde travaille ensem-ble. »

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De toute façon, la plupart des emplois dans les magasins ne sont pas syndiqués – quelle est la différence?

Un nombre croissant de travailleuses et travailleurs ca-nadiens dans le secteur détail se joignent aux TUAC afin d’améliorer leur emploi à l’endroit des salaires, des avan-tages sociaux, et aussi pour un meilleur traitement par leur employeur. Même sans représentation syndicale, plusieurs employés se trouvent dans de meilleures conditions que leurs homologues aux magasins Wal-Mart, alors il y a déjà un impact réel sur la communauté.

En même temps, aux États-Unis, Wal-Mart a commencé à offrir des produits d’alimentation en mettant des sections d’épicerie bien approvisionnées dans ses Wal-Mart Super-centers, et plus récemment, a lancé des supermarchés traditionnels de quartier appelés Wal-Mart Neighborhood Markets.

Tout indique que Wal-Mart viendra bientôt aménager ces nouveaux formats de magasins dans nos communautés canadiennes, au détriment de milliers de bons emplois syn-diqués aux magasins qui font partie de votre communauté depuis longtemps. Déjà, Wal-Mart a commencé tranquille-ment à ouvrir des magasins Coin gourmand – ressemblant à des dépanneurs indépendants – dans ses grands magasins à rayons. En date de juillet 2000, 17 de ces marchés étaient

en service, dont sept au Québec.

Il y a d’autres projets de ce genre à venir, pour-tant Wal-Mart a répondu aux points soulevés par l’industrie en disant, « Le format Coin gour-mand porte les gens à croire que ceci annonce

notre entrée dans le secteur de l’épicerie, mais croyez-moi ce n’est pas le cas. Nous estimons qu’il y a amplement de place pour soutenir

notre format standard au Canada – qui est axé sur les marchandises

générales – avant que nous commencions à considérer d’autres formats tels les magasins avec sections

d’épicerie. Nous n’avons rien d’autre en vue pour le Canada à

l’heure actuelle. »

Cependant, les économistes partagent l’opinion que ce n’est qu’une question de temps avant que Wal-Mart devienne un des principaux joueurs dans l’industrie de

l’alimentation au détail au Canada. Un des économistes aurait avancé la prédiction suiv-

ante : « Ils suivront leur modèle économique déjà en place aux États-Unis. »

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Que pouvons-nous faire pour contrerles dommages causés par Wal-Mart?Pour la majorité des membres TUAC travaillant dans des supermarché et des milieux connexes, la croissance soutenue de Wal-Mart et son expansion dans leur secteur n’augure pas bien. Il en est de même pour leurs familles et leurs communautés quand l’impact sur les salaires, les avantages sociaux et les emplois se feront sentir.

Des événements récents ont indiqué que les communautés où les gens sont informés et avertis concernant l’approche de Wal-Mart peuvent prendre des mesures efficaces dans le but de tenir le monstre en échec. Mais cela ne fonctionne pas toujours, et d’ailleurs, Wal-Mart fait déjà partie des milliers de communautés.

Alors, comment fait-on pour vivre sans inquié-tude aux côtés d’un dur à cuire? En le mettant au défi de devenir un bon voisin.

Critiquez Wal-Mart pour son bilan d’abus contre les travailleurs. Critiquez-le pour sa réputation de mentir au sujet des marchandises qu’il vend. Critiquez-le pour continuer de vendre des mar-chandises provenant de pays qui maltraitent leurs citoyens, et pour se servir du drapeau cana-dien afin de voiler ses actions.

Persuadez Wal-Mart que cela est profitable de devenir un bon voisin. Encouragez Wal-Mart à permettre aux travailleurs et travailleuses d’adhérer à un syndicat et à collaborer avec celui-ci pour négocier les salaires, les conditions de travail et les avantages sociaux qu’ils et elles méritent.

Vous pouvez convaincre Wal-Mart d’agir de façon responsable envers ses employés et la commu-nauté en général.

Comment? C’est bien simple – faites parler votre argent d’autant plus que Wal-Mart s’y connaît très bien dans ce domaine, surtout quand il se sert de son poids financier pour dominer les marchés. Pareillement, vous pouvez attirer l’attention de Wal-Mart simplement en envoyant votre argent ailleurs, c’est à dire aux détaillants qui se sont efforcés d’être des membres responsables de votre communauté.

Faites parler votre argent.

Attirez l’attention de Wal-Mart.

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Le rôle principal d’un syndicat est de servir ses membres et de les protéger. Il fait souvent beau-coup plus que négocier une convention collective ou régler un grief avec l’employeur. Il doit faire face à la dure réalité et lutter pour la justice sociale. En élevant les normes et les protections pour les travailleurs partout, les membres TUAC assurent leurs propres emplois et leur avenir.

Partout où il y a un besoin d’action pour la justice sociale, on y retrouvera les TUAC au premier plan. Figurant parmi de nombreux programmes ayant

pour but de centrer l’attention des consomma-teurs sur des dossiers importants, la campagne internationale des TUAC présentement en cours vise à apporter la justice aux employés de Wal-Mart et obliger le géant corporatif à cesser ses pratiques d’abus des droits de la personne.

Individuellement, nos voix se font rarement enten-dre par les gens riches et puissants. Mais ensem-ble, notre voix collective est encore plus forte que ses parties composantes. Solidairement, nous arriverons à faire changer les choses.

Faites parler votre argent.

Attirez l’attention de Wal-Mart.

Pourquoi les TUAC s’opposent-ils à Wal-Mart?

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