19'a~nee juin 1939 aroc-médical

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. JUIN 1939 'Journal de la Médecine et de la Pathologie Comparée; au Maroc. aroc-Médical ,j /"y PARTOE SCIENTIFIQUE AU PRATICIEN. . Rédaction Dr B. SPÉDI:::iR {S.&ue d'Alger - Ca.sablanca

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19'A~NEE . JUIN 1939

'Journal de la Médecineet de la Pathologie Comparée; au Maroc.

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PARTΠSCIENTIFIQUE

AU PRATICIEN.

. Rédaction Dr B. SPÉDI:::iR{S.&ue d'Alger - Ca.sablanca

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N" 204 19' ANNEE

,

MAROC-MEDICALJournal de la Médecine et de la Pathologie Comparée, au Maroc

JUIN 1939

Directeur-Rédacteur en chef E. SPÉDER, Médecin Electro-Rodiologiste des HÔpitaux.

Conseil de Direction et de Rédaction scientifique.

G. BLANCDirecteur de l'Institut

Posteur du Maroc.Membre Correspondant

de l'Académie deMédecine

(Casablanca)

ARNAUDMédecin des Hôpitaux

(Rabat)

BONJEANDirecteur de l'Institutd'Hygiène du Maroc

(Rabat)

P. REMLINGERDirecteur de L'Institut

Pasteur de Tanger.Membre Associé

National de l'Acad'mleda Médecine

COMTEChirurgien des

Hôpitaux(Casablanca)

MARTINChirurgien des

Hôpitaux(Casablanca)

J. BAILLYChef de Laboratoire à

l'Institut Pasteur deTanger.

Membre Correspondantdei'Académie de

Médecine

DUBOIS - ROQUEBERTChirurgien des

Hôpitaux(Rabat)

PAGËSMédecin Spécialiste

des Hôpitaux(Rabat)

PÉRARDChirurgien des

Hôpitaux1Casablanca)

FLYE SAINTE MARIEMédecin-Chefde la Région

de Fe%

PIERSONMédecin des Hôpitaux

Psychiatriques(Casablanca)

VELUEx-Directeur du Laboratoire

du Service de l'Elevagede Casablanco,

Membre Correspondantde l'Académie de

Médecine

La Rédaction ne prend pas la responsabilité des opinions des auteun_ Le MAROC MEDICAL offre GRACIEUSEMENT ci tout auteur d'article original 15 tirés ô part et prend

ô sa charge la MOITIE des frais d'établissement des clichés Illustrant ces articles.

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DE L'AFRIQUE DU NORD

BRUCELLOSES -- ORANCes deux n)Ots accolés vont bien ensemble, puisqu'ils ont permis, d'une part,

un Congrès scientifique particulièrement réussi et que, d'autre part, ils signifient aussiune vérité épidémiologique à retenir: la grande fréquence des fièvres ondulantes enOranie.

Orun n'aj pas comme Alger, Tunis#ou Rabat, pris des mesures sévèrc:s contre leprincipal réservoir de "irus, les chèvres espagnoles importées qui, ainsi que l'a faitremarquer le professeur E. Sergent, ne Sont que des maltaises transitées. On n'a pasosé abattre les troupeaux vecteurs et l'on ne s'est pas opposé systématiquement auximportations suspectes: d'où cette tare pathologique de l'Oranie.~-Soubaitons que -le vœu terminal du Congrès, tendu vers une efficace prophy­laxie, soit retenu par les autorités locales.

Et je résume ici quelques notes prises pendant les séances, sur des points quiparaissent devoir retenir l'attention du praticien:

Les épreuves de laboratoire (hémoculture, séro-diagnostic...) pour fixer un diag­nostic, sont assez souvent déficientes (30 p. 100, d'après des spécialistes éprouvés,comme Duffau). BlIes m'ont paru nécessiter un certain tour de main, une appli­cation et une persévérance, enfin une surveillance des souches, que l'on ne ren­contre pas toujours.

L~ formule sangui-ne est normale: une légère leucopénie et une mononucléosene sont pas des indices.

Du point de vue morbide, Brucella Melitensis présente un hépatotropismemarqué. Il existe toujours une hépatite, soit fruste, soit ictérigène, soit hydropigène(simulant la cirrhose), soit douloureuse (simulant l'abcès du foie). On peut ren­contrer aussi des syndromes de spléno-hépatite hémorragique, des hépato-néphriteset des hépato-pneumonies.

Une telle notion est précieuse dans ce pays, où tant de facteurs marquent leurintérêt pour le foie.

La maladie et si protéiforme, si variable dans ses atteintes et dans son intensité,qu'il est presque impossible d'établir une classification des formes cliniques des bru­celloses : le parasite semble dans ses manifestations garder toujours l'humeur capri­cieuse de la chèvre nourricière.

Pour lès atteintes nerveuses, B. Melitensis est plus méningotrope que neuro­trope. L'écorce est touchée secondairement par une propagation méningo-artéritique.Le liquide céphalo-rachidien donne 40, 50 et 100 monocytes au millimètre cube avecune albuminorachie de 1 gramme et plus, une séro-agglutination positive et la pré­sence de B. Melitensis que l'on peut isoler dans le culot, même dans les cas chro­niques.

Au point de vue du traitement, les produits chimiques donnent des résultatstrès inconstapts (sels d'acridine, Novarsénobenzol, Dagénan) et parfois des acci­dents sérieux, en raison de l'hépatite concomitame, dont nous parlions plus haut.

L'endoprotéine mélitococcique (antigène C. R. S. O. de Lisbonne) en injectionsintradermiques a paru rallier de nombreux suffrages, mais maniée prudemment, àdoses très progressives par dixièmes de centimètres cubes. '

En résumé, excellentes assises scientifiques, où les écoles spécialisées de Mont­peHi'er"eede-MaTreïlte;-maîtresses-'dans-oPétude--deF" Brucelloses, avaient envoyé desreprésentants distingués, où des professeurs éminents de Paris, d'Alger, des vétéri­naires et des biologistes connus, vinrent rehausser la tenue des séances, sans oublierlescpraticiens plûs modestes, fantassins de l'armée médicale, qui donnèrent le fruitde leurs expériences et dc'leurs observations.

Félicitons donc nos Collègues d'Oran, organisateurs de œ Congrès, le Président,M. Jasseron, et le dévoué secrétaire général, M. René SoiaI. L. ARNAUD.

Nous reproduirons dans le prochain numéro le résumé des l'apports et communications présentés.

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Cholécystites chroniques.

Congestion du foie.

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Page 6: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

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Page 7: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

• PARTIE SCIENTIFIQUE :207

, , ,PROCEDES D'ANESTHESIE SUSCEPTIBLES

~ ,D'ETRE EMPLOYES EN TEMPS DE GUERRE

pal' le Médecin-Capitaine THlOLLET (Meknès)

Avant que d'aborder l'étude si grave et si com­plexe de l'Anesthésie en chirurgie de Guerre (1)étude qui d'ailleurs va faire l'objet d'un rapport duBrésil et des U.S.A. au xe Congrès Internationalde Médecine et de Pharmacie Militaires qui ,etiendra à Washington du 7 au 15 mai de l'annéeen cours, vous me permettrez, sans avoir la vaineprétention de prévoir la physionomie exacte d'uneguerre future, d'essayer d'évoquer par une esquisserapide et imparfaite l'orageuse et sombre atmosphèresi chargée d'angoissantes inconnues des combats mo­dernes où nous aurons, tenant compte des acquisi­tions du passé combien clair encore à nos aînés iciprésents, à nous promouvoir, à nous mouvoir et, yguettant la surprise, à lestement adapter notre tech­nique actuelle à chaque nouveau cas brutalementapparu dans des conditions de lieu, de temps d'in­tensité de lutte très particulières, et surtout fort im­prévues.

Les 'simples considérations qUi vont sUivre nesont évoquées qu'afin de nous mettre en garde con­tre des positions trop absolues ou trop arrêtées etdonner dès à présent à notre technique une attitudede prudence et de guet. Car jaillira bien encoredans son éclatante vérité l'universelle loi de l'équi­libre en vertu de laquelle à de nouveaux moyensoffensifs directement et immédiatement s'oppose­ront de nouveaux moyens défensifs et, comme ré·plique de ce progrès destructif dans l'ordre biolo­gique, surgiront d'étonnantes et multiples nouveautéspathologiques dont les modalités cliniques, les com..plexes et les fréquences, difficiles à entrevoirpour l'instant, susciteront, à n'en pas douter, denouvelles conduites thérapeutiques ébranlant ainsi,sinon notre technique, tout au moins nos organisa­tions matérielles existantes. Ainsi donc, aux engill5mécaniques à fentes de visées très étroites, répon­dront des blessures très localisées du massif facialqui pourraient bien être importantes par leur fré­quence et leur gravité.

Feront aussi sanglants échos :

à l'arme aéro-chimique : les polyblessés, gazés­brûlés, de plus en plus nombreux, qui, selon la justeet prudente expression de notre Maître le Profes·­seur Vanlande, « nous réservent de graves mécomp­tes ».

à l'arme bactérienne qui malgré ses caractèreslimitatifs de portée et d'efficacité ne doit plus res­ter méconnue : les polyblessés contagieux-infec­tieux.

Et dans l'audacieuse évocation appliquée à lagrande tourmente des célèbres données immédiates

d'un illustre philosophe contemporain, la vaste psy­chose provoquée nous laisse pressentir :

~ un ébranlement singulier de nos notions d'é­tendue ou d'espace. Zone de l'avant et zone de l'ar­rière ne feront qu'une, car pratiquement pas unseul lieu du territoire ne peut être considéré com­me protégé puisque « tout peut être attaqué par labombe explosive, incendiaire ou toxique » et commel'a écrit, dans cette pure lumière qui lui est si par­ticulière notre grand Nicolle, « la prochaine guer­re s'attaquera surtout à la population non combat­tante et la Civilisation sera détruite par un dévelop­pement monstrueux de sa puissance ». Ce ne seradonc pas l'âge d'or !

- une altération probable de nos idées de dur.éeet d'intensité d'action, provoquée par l'inattendueet brutale apparition ou amplification d'armesnouvelles : chimiques, électriques, bactériennes.

D'où, par voie déductive un riche et vaste es­saimage de blessures à pathologie extraordinaire­ment variée nous sera offert en tous les lieux du ter­ritoire où nous venons apparaître avec une surpre­nante fréquence et une particulière gravité le bles­sé gazé pour lequel précisément revêt tant d'impor­tance le problème de l'Anesthésie qui, comme l'avigoureusement souligné Robert Monod dans unefort belle conférence faite à Paris à l'Union F é­dérative des Médecins de Réserve, « primera toutesles autres conditions opératoires ».

Dans cette vague' atmosphère si imparfaitementesquissée, ces simples vues, que je m'excuse devous présenter à travers la lorgnette du philosophe,nous mènent logiquement en ce qui regarde la nar··case à vous exposer :

1" Où en est l'Anesthésie ?

Que pouvons-nous en espérer demain dans lapratique si particulière du temps de guerre ;

2" Comment la choisir en fonction : de chaquecatégorie nouvelle de blessés apparus et des condi­tions imprévues de temps, de lieu, et d'intensité delutte ?

3" Par qui la faire administrer? C'est parler del'anesthésiste, de sa nécessité, de ses qualités requi­ses, de son mode de recrutement dès le temps depaIx.

1" Ou EN EST L'ANESTHÉSIE ?

C'est en toute logique faire un leste tour d'hori­zon sur l'espace mouvant des acquisitions récentesafin d'apprécier, comme l'a écrit avec bonheur Ro­bert Monod, « le sens dans lequel le problème del'anesthésie est en train de se déplacer ».

(1) Conf. faite aux Officiers de Réserve de Meknès,

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208 PARTIE SCIENTIFIQUE •

Dans l'anesthésie pa'r inhalation, le vieil anesthési­que qu'est le chloroforme conserve en temps deguerre ses propriétés d'anesthésique puissant maishypertoxique, hypotenseur et cardio-dépresseur. Parcontre il offre l'avantage d'être facilement conser­vable et administré sans appareil, c'est-à-dire en touttemps, n'importe où. C'est à coup sûr l'anesthésiquedes formations de l'avant, qui a quelques chancesde rester, malgré son danger chez les blessés gazéset les schockés, si aucun autre, bien entendu, ne lesupplante.

- L'Ether, fragile, inflammable nécessite l'Om­bredanne, est onéreux et possède des vertus irrita­tives bien connues sur l'appareil boncho-pulmonaire.Il ne pourra, s'il demeure, qu'être l'anesthésique desformations chirurgicales stables de l'arrière, formel­lement contre-indiqué chez les blessés gazés.

~.- Le chlorure d'Ethyl de conservation facile,rapide, peu coûteux, peu toxique mais par trop limi­té dans sa durée d'action, d'administration commo­de, demeurera certainement l'anesthésique des for­mations mobiles de l'avant sur les blessés schockés.La compresse, sans besoin d'hypnodoseur, avec letour de main, suffira à l'administrer.

- Les mélanges -- (éther + chloroforme +chlorure d'éthyl - associés ou non au goménolplein de douceur pour les bronches) rassemblent,vous le savez, les avantages de ces trois anesthési­ques sans leurs inconvénients et nécessiteront l'em­ploi de l'Ombradanne. Rappelons leur nom :(schleich, balsoforme, Pelot, Dupuy de Frenelle).Ils sont donc à retenir en chirurgie de guerre etrendront certainement de précieux services. Mais de­vons-nous faire reposer tous nos espoirs sur les anes··thésiques gazeux d'application et d'apparition ré­centes ?

Nous inclinerions à la croire.

Quels sont-ils ?

Le protoxyde d'azote (N20) , employé par lesAméricains et par Lardennois en J9 J7- J918, prendune extension de plus en plus grande dans la pra­tique actuelle parce que peu toxique, dépourvud'effets cardio-dépresseurs, respectant le tissu san­guin, n'altérant pas les parenchymes rénal et hépati­que, hypertenseur donc anti-schock (vertu éminem­ment précieuse), agréable, d'action et d'éliminationquasi-instantanées. Mais cet anesthésique est coû­teux, anoxhémique exigeant le secours de l'oxygènedans des proportions de 80 à 90 %, un anesthésisteentraîné et des appareils spéciaux sur lesquels de­main, dans notre revue pratique, nous insisterons.

L'anesthésiste entraîné, l'appareillage complexene suffisent pas à notre sens à limiter les espoirs quenous sommes, dès à présent, en droit de fonder surlui. Il y aura, dans la guerre future, des anesthésistesentraînés et des appareils qui, à la demande desbesoins, se simpl ifieront en se perfectionnant.

L'administration de gaz carbonique pendant tou­te la durée de la narcose se fera systématiquement etl'adjonction d'éther au protoxyde d'azote supprimerases inconvénients légers en renforçant ses avantages:amplitude des mouvements respiratoires, réveil préco­ce sans vomissement, diurèse rapide, émission pré.

coce des gaz, en un mot suppression de la maladieopératoire. Cet anesthésique précieux est donc à re­tenir et les principes de son administration se retrou­veront au grand comp]et dans le tout dernier-nédes anesthésiques gazeux le cyclopropane, carbured'hydrogène ayant pour formule (C3H6) qui, d'oreset déjà, doit être considéré, ainsi que l'écrit Amiotdans la Presse Médicale du 16 novembre 1938« comme le meilleur anesthésique introduit depuisde longues années ». Ce carbure d'hydrogène estévidemment, comme tous les corps de sa série, in­flammable, mais ne l'est qu'à proximité d'une flam­me ou d'une étincelle. C'est un corps non anoxhémi­que qui tue à 32 % à l'état pur et qui est employécomme narcotique avec 60 à 80 % d'oxygène,c'est dire la grande marge de sécurité qu'il présen­te. D'autre part il ne provoque pas d'irritationbronchique, n'est toxique ni pour le foie, ni pourle rein, mais a, comme tous les anesthésiques, luiaussi son revers dans une action cardio-vasculaire,vaso-dilatatrice et arythmisante qui le contre-indi­que chez les dyscrasiques, les thyroïdiens, les cardio­vasculaires, rares il est vrai dans la bataille. Il estpar contre l'anesthésique de choix des diabétiqueset surtout des pulmonaires, trouvant ainsi son indi­cation chez les blessés gazés où cependant l'anes­thésie par inhalation doit, en principe, être si pru­demment utilisée sinon rejetée.

Le cyclopropane nécessite, lui aussi, l'anesthésisteentraîné et un appareillage complexe. Ce sera doncl'anesthésique idéal de l'arrière et peut-être aussicelui, avec le protoxyde d'azote et le chlorured'éthyl, des formations mobiles de l'avant. Car,nous le répétons, la guerre suggèrera et fera naîtredes simplifications dans la perfection des appareilshypnodoseurs.

A l'endroit de l'administration du gaz carboni­que associé à l'oxygène dans la narcose par anes­thésiques gazeux vous me permettrez de vous signa­ler les travaux de Henderson qui le premier préco­nisa celle association dans des proportions (de 7 '/<;)qu'il appela le carbogène, ceux également de Magos,de Haggand et de Dautrebande, travaux qui mon­trent tous les avantages de la carbogénothérapie :

A savoir:Au début de la narcose : sommeil plus rapide.Pendant la narcose : amplitude et régularité des

mouvements respiratoires.Après la narcose, par excitation du centre res­

piratoire bulbaire : réveil accéléré et désintoxica­tion rapide de l'économie.

Le dispositif qui permet d'administrer le carbo­gène peut être un simple ballon adapté à l'Ombre­danne par exemple. Robert Monod a bien étudié etmis au point celle administration du carbogène eta fait réaliser à cet effet un obus de 2.000 litres de150 kgs de pression muni d'une vis micrométriquequi laisse passer le gaz dans un ballon régulateuradapté par un tube au sabot caoutchouté des mas­ques habituels (Ombredanne- Ricard).

Pour l'administration des anesthésiques ga­zeux Bouliue et Fénis ont récemment réalisé un ap­pareil portatif vraiment commode qui permet d'uti­liser :

Page 9: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

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Page 10: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

CHOIX D'UN NEURO-SÉDATIFSANS TOXICITÉ

POUR LA PRATIQUE COURANTEDans la masse des préparations sé­

datives qui lui sont offertes, le praticienne peut exercer en somme qu'un choixrestreint.

La plupart de ces préparations, eneffet, empruntent leur efficacité à unbarbiturique de base ; or, l'expériencemontre chaque jour au praticien que ses« nerveux)) de clientèle, à qui il a preq­crit une fois un barbiturique, s'y accou··tument, s'en procurent à son insu, s'in­toxiquent peu à peu, et en viennenlalors sam; peine au suicide par comabarbiturique.

Depuis les découvertes de Zondeck etBier, qui ont établi que le sommeil estdéclenché par le brome des humeursselon un mécanisme hormonal, le bro­me thérapeutique retrouve son ancienne faveur et l'on s'ingénie à préparerdes composés bromés jouissant d'unetelle propriété.

Seule la SED'HORMONE, à base de« Dibromocholestérol )) de formule voi­sine de celle de la folliculine, a pu dOll­ner à la dose de quelques centigrammesen brome, sans bromisme ni aucun ef­fet toxique les résultats suivants consa­crés par l'expérience clinique :

!" Chez les Insomniques, rétablisse-

ment du sommeil dès le début cie la cu­r'e, non par sidéralion comme avec leshypnotiques habituels,mais par remiseen marche du rylhme physiologic[1w,spécialemenl il la Ménopause et dansl'Age mOr.

2" [)ans le Mal comitial, pilr subsli­tution [H'()gressive, tolale 011 pilrtielle aubarbiturique habituel, espacement desaccès avec détente des troubles psychi­ques.

3' Chez les petits nerveux, surmenés,obsédés anxieux, névropathes, sédalionde l'énervement, des troubles sympathiques (angoisse, vertiges, migrarnes).

4" Cure des toxicomanies (morphine,cocaïne, barbituriques) par substitutionprogressive au toxique, lequel sc fixesur le noyau cholestérol.

5" Chez l'enfant, sédation des Con­vl,llsions de l'enfance, de l'Instabilité, etdOe l'Enurésie d'origine centrale,

6° Sédation du mal de mer. - Dinu­nution des premières douleur's de l'Ac­couchement (sans perturbation dumécanisme des contractions ni intoxi­cations du fœtus, il craindr'e avec lesopiacés, la scopolamine et les barbitu­riques). - Anesthésie de base chirm·g-icale.

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Page 11: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

PARTIE SCIENTIFIQUE lOg

1" Les mélanges anesthésiques volatils habituelsavec oxygène ad libitum.

2" Le mélange protoxyde d'azote et oxygène,soit seul, soit avec: adjonction d'éther.

3" Le cyclopropane.

Pour nous résumer, le cyclopropane et le proto­xyde d'azote gagneront-ils le procès intenté à l'anes­thésie par inhalation chez les blessés gazés, infir­mant ainsi les conclusions de T uffier et de la confé­rence chirurgicale interalliée de 1918 sur le gravedanger qu 'elle présente sur cette catégorie de bles­sés ? Et il convient à ce propos de signaler l'im­portant travail expérimental de deux auteurs lyon­nais Mlle Périer et M. Chambon sur l'anesthésieà employer chez les blessés intoxiqués par les gazde combat.

Le protoxyde d'azote et le cyclopropane furent,dans ces expériences, les mieux tolérés et seraientles moins nocifs.

M. le Professeur Vanlande résume le débat enécrivant dans une remarquable conférence sur lachirurgie des gazés que j'eus l'honneur de li­re l'année dernière à Fès « d'une façon géné­rale il apparaît que l'anesthésie par inhalation auchloroforme, à l'éther, au chlorure d'éthyl, doiveêtre rejetée chez les blessés vésiqués et suffoqués »;le même auteur fait une réserve en ce qui regarde,dans l'ensemble, l'anesthésie par inhalation chez lesblessés gazés qui va à l'encontre du principe fon­damental de leur traitement et de la prophylaxiedes complications pulmonaires : œdème aigu, infec­tions et gangrènes.

Comme toujours il convient, sur cette question,de ne pas adopter de position définitive, mais biend'essayer et de renoncer si l'expérience des premiersmois de campagne nous y engage.

L'anesthésie locale el loco-régionale demeureévidemment la moins toxique, la moins choquante,mais elle est hypotensive et incomplète, fait d'im­portance sur le blessé de guerre souvent à bout derésistance, ne tolérant que difficilement un surcroîtmême minime de douleur. Elle limite l'acte opéra­toire en limitant l'action de l'opérateur à la recher­che d'un projectile par exemple. De plus, elle faitperdre du temps et elle revient cher.

Cependant il semble bien, comme le souligne leProfesseur Vanlande, qu'elle demeurera « la mé­thode idéale en ce qui concerne le blessé gazé ».

L'anesthésie épidurale ne présente aucun danger,mais reste localisée à un très petit nombre de bles­sés (Urologie, petit bassin). Son action peut êtreélargie par la méthode de Dogliotti de Turin quiconsiste à décoller l'espace épidural afin d'attein­dre le plus haut possible les racines postérieures durachis avant leur échappée du trou de conjugaison.

Mais, hélas, il s'agit là d'une technique délicateel longue qui ne peut être d'application courante.

La Rachi-Anesthésie (préconisée jadis par T uf­fier et adoptée par la conférence chirurgicale inter­alliée de novembre 1918), en raison de ses effetsdépresseurs et de ses contre-indications chez lesschockés, les hypotendus, les hémorragiques, si fré-

quents en temps de guerre,en raison également de sonaction localisée, ne paraît guère devoir être utili­sée. Cependant des débats animés s'engagèrent à sonsujet à l'Académie de chirurgie au cours desquelsDesplas défendit la Rachi en ces termes : « person­nellement j'ai opéré tous les blessés sous-ombilicauxà la Rachi dont l'emploi n'était pas recommanda­ble d'ailleurs chez les grands schockés. Mais au­jourd'hui, avec la thérapeutique anti-choc, je iuisconvaincu que la Rachi prendra une place prépon­dérante parmi les anesthésies utilisables en périodede bataille ». Et il ajoute... « en 1918, au front,nous avons connu et reçu beaucoup de blessés gazés,l'cmploi de la Rachi de la loco-régionale du chlo­roforme ou de l'éther suivant l'âge, nous ont donnésatisfaction» Cela est vrai si le sckock trauma­tique peut être toujours réellement et rapidementjugulé.

Et M. le Professeur Vanlande ajoute: « il n'estpas douteux que la Rachi, malgré certaines réserves,ne doive être une très appréciable ressource chezles blessés gazés ».

Me voici maintenant arrivé à la question desanesthésiques de base qui constituent à coup sûrl'innovation la plus originale et la plus intéressantedes acquisitions de ces vingt dernières années.

Il est inutile de rappeler ici que l'Anesthésie debase est, comme son terme en précise suffisammentle sens, une Anesthésie de fond provoquée au dé­but d'une narcose par l'introduction parentérale ouentérale d'une substance hypnogène appartenant leplus souvent aux barbiturates : (Amytal, Pernocton,Numal, Eunarcon, Evipansodique). Les anesthési­ques volatils interviendront ou non par intermittencecomme entretien, ou comme renfort.

En même temps qu'elle évite la voie d'introduc­tion pulmonaire à ne pas emprunter chez les blessésgazés par exemple, cette méthode anesthésique di­minue ou supprime l'anesthésique complémentairesi toxique pour les tissus.

L'Anesthésie par !Joie intra!Jeineuse sera-t-elle['anesthésie de choix du temps de guerre ? RobertMonod fait en tout cas un chaud plaidoyer en sa fa­veur « Matériel exigé réduit au minimum, pas d'ap­pareil nécessaire, quelques ampoules et une seringueà injection suffisent pour endormir, pas de risqued'inflammabilité, endormissement rapide, actioilbrève, conditions appréciables en cas de fonction­nement intensif : permet toute la chirurgie y com­pris celle des gazés. l'aide anesthésiste n'est lui-mê­me pas indi!tpensable. C'est en sorte l'anesthésiquedu Chirurgien isolé au front et aux colonies ».

Desplas fait quelques réserves à cet endroit ets'élève avec le Professeur Vanlande contre l'inutilitéou la non indispensabilité de l'anesthésiste. Et cesAuteurs doivent avoir raison, car combien de foisarrive-t-il à mon très cher et distingué ami Cornettede Saint-Cyr, qui dans son service de Sidi-Saïdemploie sur une grande échelle l'Evipan sodique,d'être alerté au début de la narcose par une périoded'apnée, heureusement éphémère, associée à unesubcyanose faciale nette.

Ces phénomènes se manifestent toujours au débutet peut-être aurait-on intérêt majeur à ce moment

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210 PARTIE SCIENTIFIQUE

là d'employer avec un toni-cardio-vasculaire préa­lablement injecté (Coramine ou Préssyl) le carbo­gène qui, en excitant le centre respiratoire bulbai­re, amplifierait et régulariserait le rythme respira­toire ?

[L'anestésiste nous semble donc de ce fait parl'expérience qui nous est offerte à l'Hôpital indi­gène, être indispensable tant pour surveiller l'opéréque pour pallier à ces incidents du début et admi­nistrer l'anesthésique, ce qui exige la connaissance dequelques règles précises sur lesquelles nous sommescontraints d'insister].

Les physiologistes qui se sont occupés de la ques­tion, (le Professeur T ournade entre autre), ont bienmontré une chute de la tension artérielle qui peutêtre intense et durable lorsque la dose d'anesthésiqueest forte ou injectée rapidement ou encore répétée àintervalles peu espacés pour l'entretien de la nar­cose.

Cette cbute de la tension artérielle résulteraitd'une atteinte simultanée :

Du myocarde, du système vaso-moteur, de l'ap­pareil adrénalino-sécréteur.

Le cœur en effet se dilate et l'amplitude de sescontractions se réduit ; le vague est parésié à sesterminaisons d'où perte du pouvoir cardio-modéra­teur contrairement aux effets du chloroforme et del'éther ;

le système vaso-moteur périphérique est égalementimpressionné avec respect relatif de ses centres ;

les nerfs de Ludwig Cyon et de Hering n~ mani­festent plus leurs effets physiologiques parce que leséléments cardio-vasculaires, sous leur obédience,sont mis temporairement hors jeu ;

l'appareil endocrinien adrénalino-secréteur estégalement momentanément parésié.

Synergiquement à la fonction cardio-vasculaire,la fonction respiratoire traduit son atteinte par l'ap­née et la subcyanose du début de la narcose, quenous avoll6 déjà signalées.

L'Evipan sodique n'est donc pas si anodin, maisRobert Monod insiste sur son mode d'administra­tion, qui doit être lente et progressive. Laissons doncici parler les faits, suffisamment éloquenli. Sur plusde deux millions d'anesthésie à l'Evipan, on a en­registré 36 décès (1/4 des interventions étaientmaxillo-faciales) .

En novembre 1937, à l'académie de chirurgie,Robert Soupault a rapporté un important travaildu chirurgien bolivien Daniel Bilbao-Rioja, Direc­teur de l'Hôpital militaire de la Paz - 4.000 anes­thésies par l'Evipan intraveineux furent pratiquéespendant la guerre du Chaco sans aucun accidentce qui, dans la deuxième partie de la guerre, enfit étendre l'emploi à plus de 90 % de blessés.

« Bosse, chirurgien militaire allemand, anesthésiaà l'eunarcon, tous les blessés de l'explosion des usi­nes de Rheindorfer » (1).

Pouliquen à la séance du 17 novembre 1937 del'Académie de Chirurgie, insista sur l'intérêt del'Evipan en temps de guerre. Monod, Moure, ren-

forcèrent ce point de vue suivi de quelques réticen­ces de la part de Chevassu et de Desplas.

Dans la guerre espagnole, qui vient de se ter­miner, à défaut de statistiques précises, nous croyonstenir que l'anesthésie par voie intraveineuse fut trèsfréquemment employée et donna satisfaction.

En ce qui nous concerne dans le Service du DrComelle de Saint-Cyr à l'Hôpital Indigène de Sidi­Saïd, 1.200 anesthésies furent données à l'Evipansodique entretenues au balsoforme, sur femmes,vieillards, enfants, sans aucun accident.

Il convient donc de compter tout particulièrementdans la guerre prochaine sur l'Evipan sodique oules produits similaires, mais il ne faudrait pas croi­re que celle pratique de la narcose supprimera l'a­nesthésiste et nous ne saurions trop insister sur cepoint, comme y engage avec juste raison notre maέtre, le Professeur Vanlande.

En pratique, comment utiliser l'Evipan ? soitcomme anesthésique de base, complété par le pro­toxyde d'azote ou le cyclopropane, soit commeanesthésique complet en injection discontinue.

A Sidi-Saïd, après une in jedion préalable depressyl, (2) nous entretenons la narcose de base àl'Evipan (10 cc. au maximum, injectés lentement,progressivement en surveillant la pupille, le réflexeoculo-palpébral, la respiration et la coloration dela face et le pouls) par le balsoforme.

Pour toutes les interventions abdominales prati­quées (Coffey, entérectomies, gastrectomies, hysté­rectomies, amputations rectales), nous avons tou­jours obtenu un silence abdominal parfait sanspoussée inspiratoire ou expiratoire, un réveil rapide,une reprise accélérée du fondionnement des émonc­toires sans vomissements. Il faut noter cependant laparesse respiratoire ou phase apnéïque du débutavec lé.gère subcyanose faciale, d'ailleurs éphémère,et le délire post-anesthésique, délire barbiturique aucours duquel bien entendu il convient de surveillerl'opéré pendant les 24 premières heures qui suiventl'intervention.

L'entretien de la narcose ainsi produite demande,exige à notre avis, un anesthésiste habitué qui doitse baser, si l'on utilise l'injection d'entretien de 1 de­mi cc. environ sur :

a) la contracture d'un segment de corps sansrapport avec la région opératoire.

b) le réflexe oculo-palpébral - un gémissementet surtout la contracture du masseter.

Si la syncope se produit, post-anesthésique le plussouvent, par conséquent toxique, il convient de pra­tiquer une injection immédiate de strychnine à ladose de 2 à 5 dg. toutes les demi-heures jusqu'àdeux grammes.

On a signalé l'excellence de la coramine intra­veineuse (24 cc. en 24 heures) qui est eupnéiqueet toni-cardio-vasculaire, hâtant le réveil et luttantcontre les accidents opératoires.

Le pressyl tout récemment introduit en thérapeu­tique serait, croyons-nous, supérieur à la coramine.

(1) III ('illl'lIl'glf' :1<'" gaz(',,; (Vaillailcie I\i:IR),(n « Vai'O-"ollsll'iclelll' il a"lion pl'olollg«e c'I e,\('ellent telli-earcilaque " ln Revue (je C11il'lll'gie l'I" 10 l'lU

:IR DI' DUllla",

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NESTLÊFAIT UN LAITEN POUDRE

demi-gras, sucré(sucres divers)riche en vitamines(ycomprisvitamine C)conservation parfaite

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LES A~TIGEl\IIl\IES

ANTIGENINE (J E

ANTIGENINE (J

ANTIGENINE TAB

ANTIGENINE S

ANTIGENINE EPS

COLIBACII,LES ­K~TÉROCOQUES 1

ENTÉRITE, APPENDICITE, SYN­

DRCnlE ENTt~RO-RÊNAL,DIARRHÉE

INFANTILE

COI.IBACILLES POLYVALE~TSI

COLIBACILLOSE, pYI~LONI;:PHRITES

GRAVIDIQUES.

BA(~ILLI~S '1YPHIQUI';S PARA A"'~T PARA BI

FIi':VRES TYPHOïDE ET PARA-

TYPHOïDES.

STAPHYLOCOQUESPOLYVALE~TS:

ANTHRAX, FURONCULOSE, STA

PHYLOCOCIES.

E~TERO-I-NEUIIO­

STREI-TOCOQUES 1

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Page 15: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

PARTIE SCIENTIFIQUE 21 t

Hypertenseurs.

Il nous a semblé alors physiologique de faire uneinjection de pressyl sous-cutanée prénarcotique, afinde pallier aux accidents vaso-moteurs et cardio­vasculaires qui se produisent au cours de l'admi­nistration de l'Evipan.

Nous signalerons enfin, sans nous y étendre,l'anes­thésie de base par voie ree/ale tout d'abord utiliséepar Monod sur les blessés du poumon de la der­nière guerre. Gwathney et Sutton avaient préconiséle lavement éthero-huileux. Cette narcose est de nosjours recherchée à l'aide d'un alcool éthylique tri­bromé appartenant à la série du chloral qui s'ap­pelle tribromo-éthanol, connu dans le commerce sousles noms d'avertine ou de rectanol dont 1 cc. de so­lution contient 1 gr. de produit actif Cetteanesthésie est un sommeil «d'où l'angoisseest exclue » et Robert Monod a écrit, à cet endroit,au Congrès international de chirurgie de Madrid1932, que le tribromo-éthanol « était ce que nousavions actuellement de meilleur pour la mise enmarche de la narcose. C'est un anesthésique starteridéal ». Mais comme le souligne le Professeur Van­lande, cette anesthésie exige, pour être exempte derisques, « des calculs et une préparation qui de ..mande du calme et du temps ». Et pour confirmerces dires nous rappellerons que la posologie del'anesthésique s'établit à l'aide d'un coefficient indi­viduel qui doit tenir compte du sexe, de l'âge, del'état général, de la constitution et de la suscepti­bilité du terrain. (Prise du R.0.c. état d'hyper ouhypovagotonie) .- La veille, l'administration d'un lavement évacua­

teur et de 1 gr. d'hydrate de chloral est nécessaire.Quant aux doses elles varient entre D,OS ctg. et0,155 ctg. par kilogramme de poids à la dilution de2.5 '/<) d'eau neutre bidistillée.

Et comme apparaît juste alors cette conclusionde notre Maître : « je ne crois pas que l'on puisseen faire un procédé à généraliser ».

En résumé, que faut-il retenir de ce tour d'horizonsur le ciel anesthésique ?

Chlorure d'éthyl - Protoxyde d'azote - Cyclo­propane - Evipan sodique et ses homologues, sontappelés à être d'emploi fréquent, précieux et gé­néralisé dans la pratique anesthésique de la chi ..rurgie de guerre de demain.

L'élan étant donné, le problème de l'anesthésie sedéplace donc :

1" Pour les anesthésiques par inhalation, dans lasens des carbures d'hydrogène (cyclopropane,etc... ) .

2" Pour les anesthésiques de base dans le sens,riche sans doute en trouvailles et en surprises, desbarbituriques.

***Nous en arrivons ainsi à la seconde partie de

notre exposé, partie éminemment pratique et nousferons décidément reposer le choix de l'anesthésiquesur le triage chirurgical des blessés ainsi classés ;

En blessés gazés et blessés non gazés.

Chacune de ces catégories se divisera en : bles­sés d'extrême urgence ; blessés de première urgen­ce ; blessés de deuxième urgence ; blessés de troi­sième urgence.

Tenant compte du lieu de l'intervention, despossibilités de transport de matériel, du temps, del'intensité du combat, notre triage de blessés ayantété fait en blessés gazés et blessés non gazés, d'ur­gences différentes, comment allons-nous faire lechoix de notre anesthésique :

1" Chez les blessJ.s gazés, suffoqués, vésiqué.s,l'urgence ne nous importera pas en matière d'anes­thésie car un principe général et fondamental do­mine l'administration de la narcose, c'est la prophy­laxie des complications pulmonaires et cardio-vas­culaires auxquelles sont si fréquemment exposés cesblessés. (Asphyxie, œdème aigu, hypotension, infec­tion pneumonique et gangrène).

On évitera donc la voie respiratoire.On évitera de surajouter une intoxication nou­

velle à une intoxication grave déjà existante.C'est alors prendre comme méthode idéale l'anes­

thésie locale et loco-régionale aidée, afin d'en pro­longer l'action et l'étendue, des anesthésiques gazeuxrécemment acquis tels le cyclopropane et le proto­xyde d'azote.

Rejet de l'Evipan.

2" Chez les blessés non gazés, la discriminationest plus vaste, l'urgence va intervenir. Cette no­tion d'urgence dominant le triage chirurgical tien­dra compte du lieu où l'intervention se pratiquera.V oici ce que nous proposons :

A) Parmi les blessés d'extrême urgence qui s'ar­rêtent à l'échelon du Corps d'Armée là où se trou­vent les équipes et une installation chirurgicale avecle chirurgien consultant du Corps d'Armée.

Les schockés anémiés recevront :

Chlorure d'éthylProtoxyde d'azoteC yclopropaneEvipan compris

dans une transfusion sanguine à l'aide du Jouveletpar exemple (précédée d'une injection de Pressyl).

Les hémorragiques porteurs de garrots rece-vront :

Chlorure d'éthyl CH2U2Protoxyde d'azote N20CYclopropane C3H6.(Tous hypertenseurs).

- Les thoraciques et abdomineux qui nécessi­tent le plus souvent des interventions de longue du-rée :

Evipan entretenu ou discontinu.

Les grands broyésProtoxyde d'azoteCyclopropaneEvipan.

B) Parmi les blessés de première urgence, tousgangréneux, en puissance, qui s'arrêtent à l'ambu­lance du Corps d'Armée en période de calme etqui filent sur l'H.O.E.I. s'il y a embouteillage.

-- Les polyfracturés et quelques abdominauxrecevront :

Protoxyde d'azote.Cyclopropane.

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212 pARTlÊ sCiÊNTiFIQDË

Rachi avec solution hypobare de novocaïne nondiffusible comme l'indique Paitre du Val de Grâ­ce.

Dogliotti.

C) Parmi les blessés de seconde urgence.- Crânes, rachis = locale ou Evipan.-- Os, articles et parties molles Mélanges.- Face (Intervention le plus souvent de longue

durée = Evipan discontinu.

D) Parmi les blessés de troisième urgence :

Parties molles superficielles locale, loco-ré-gionale ou mélanges.

Tel pourrait être à notre sens le choix éventueldes divers procédés anesthésiques à appliquer enfonction de l'urgence, des conditions de temps, delieu, et d'intensité de lutte.

Il faudrait donc prévoir à ces fins des appareilsportatifs et commode (type Fénis-Boulitte), pourles formations de l'avant (deux à trois par ambu­lance de Corps d'Armée par exemple).

Dotation qui n'est pas impossible.

3" Qui Va admini'strer l'anesthésie ?

Le grand espoir que nous fondons sur les anes­thésiques récemment acquis, la place que nous leurréservons dans les formations de l'avant, l'attituded'attente pour ceux à venir, imposent, sans qu'il soitbesoin de discuter, l'impérieuse nécessité d'un anes­thésiste qualifié qui doit faire partie intégrale del'équipe chirurgicale composée de : un chirurgien,un assistant et trois infirmiers.

Est-ce parmi ces trois infirmiers qu'il convientde choisir à la volée ou au dépourvu l'anesthésiste?Ou mieux, ne convient-il pas, comme en a décidéla Direction du Service de Santé au Ministère,d'instruire par des exposés et des exercices prati­ques, tous nos Maîtres et brevetés infirmiers, toutesnos infirmières ?

M. le Professeur Vanlande écrit à cet endroitavec sa netteté de vue coutumière « l'anesthésistedoit être le complément indispensable de l'équipechirurgicale dès le temps de paix, il importe danstous nos services de former des anesthésistes avertisinstruits des différentes méthodes qui auront toutes,chacune, leurs indications et pour cela, dans nos Hô­pitaux militaires, spécialiser et retirer du service gé­nérai nos infirmiers panseurs et aides-chirurgicaux.Pour la guerre, il faut prévoir la désignationd'anesthésistes professionnels, c'est un devoir quesouligne la considération du blessé gazé et devantlequel il faut résolument et activement se placer ».

Si pour répondre aux vœux exprimés par lesProfesseurs Rouvillois, Lardennois et Filachet, laquestion de l'aide chirurgical est résolue, celle del'anesthésiste a reçu chez nous, depuis peu, un com­mencement de réalisation pratique, car cette annéemême nous avons instruit notre personnel techniquedes différentes méthodes anesthésiques susceptiblesd'être appliquées dans la guerre de demain.

Et c'est dans le même esprit qu'il convient d'ac­cepter ce soir l'exposé que j,e viens de vous faire.

Est-ce que le même effort est fait parallèlementdans les Hôpitaux civils ?

Une question urgente s'impose si elle n'est déjàabordée ou résolue, c'est l'étroite collaboration deshôpitaux civils, des cliniques privées et des hôpitauxmilitaires, tant bien entendu du point de vue maté­riel que personnel.

Il n'y a pas si longtemps, le Professeur Fila­chet, d'Amiens, suggérait dans une conférence surl'anesthésie aux Armées, la possibilité d'un recru­tement d'anesthésistes :

1" d'une façon permanente en spécialisant lesinfirmières de la Croix-Rouge avec au besoin,estampilles à l'appui ;

2" Par le captage dans les périodes de Réservedes Médecins affectés à des ambulances chirurgi­cales, de tous les pharmaciens et dentistes, à qui se­rait imposé un stage pratique que pourrait clore unexamen.

A notre connaissance la chose n'est pas encorefaite. Il faut donc d'extrême urgence organiser le'corps des anesthésistes dès le temps de paix et pourterminer, à l'instar de M. le Professeur Filachet,sur une dernière citation: «L'anesthésie est un acteimportant et grave: il n'y a pas de petites anesthé­sies ; il convient de ne les confier qu'à un person­nel compétent, sans quoi elles deviennent rapidementet stupidement dangereuses ».

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DUMAS, - Revue de chirurgie X. 9. 38. N" 10.

DAUTREBANDE. - Travaux sur la Carbogénothé­rapie et l'Oxygénothérapie.

FlLACHET (Pr.) - B. N° 11 V.F,N.M.R, :« l'Anesthésie aux Armées ».

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Dr. WIART. B. N° 2. 1929. V.F.N.M.R.B. Ac. CH. - (Séances novembre 1937).

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PARTIE SCIENTIFIQUE 213

AU SUJET DE DEUX LUXATIONS DE PIEDpal' le Médecin Lieutenant-Colonel DUBOUHEAU,

et le Médecin-Lieutenant MICHAHD(HOpilnl Mililn!rc de Cnsnbluncn)

Nous venons d'avoir l'occasion de traiterdeux luxations du pied. Nous allons ex­poser leurs histoires en essayant de mettre enévidence l'intérêt de ces cas, qui, très diffé­rents en fait, étaient à première vue compara­bles.

L -'LUXATION SOUS-AS1:!RAGALmNNEANTERO-INTERNE

Le 22 novembre 1938, entrait dans le serVlCele caporal V..., du 2e R.E., qui le 21 novembre1938, vers 14 heures, à quelques kilomètres deKasba-Tadla, sautant d'une araba au pas, s'étaittordu le pied droit.

Il était lors de l'accident porteur de souliersà tige et avait sauté sur sa gauche, le pied gau­che était entré en contact normalement avec lesoL alors que le pied droit s'était placé en varuséquin.

Depuis l'accident, le blessé n'avait pu m2r­cher et l'attitude du pied était fixe.

A l'entrée, nous avons constaté que le pied,qui était œdématié, était en extension sur lajambe et déjeté en dedans, comme enroulé surson bord interne (fig. 1 et 2).

La semelle regardait en arrière et en dedans;le bord interne en haut, le bord externe en bas.

Le bord antérieur du tibia, prolongé, tombaiten dehors du pied.

Le5 malléoles occupaient réciproquement unesituation normale, si tant est qu'on ,Jouvait per-

1. Profil2. Face avant réduction. - 4. Profil après réduction.3. Film courbe

Page 21: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

214 PARTIE SCIENTIFIQUE

cevoir la malléole il)tenle qui était presque mas­quée par le scaphoïde, dont elle n'était séparéeque par un étroit sillon antéro-postérieur.

La malléole externe au contraire était trèssaillante et en position normale par rapport aucalcanéum et au cuboïde.

Enfin, à peu près à mi-distance entre la mal­léole externe et la styloïde du 5e métatarsien,sur le dos du pied, on percevait une saillie osseu­se pyramidale très pointue, sur laquelle la peauétait tendue, violacée, prête à s'escharrifier etqui correspondait à la tête de l'astragale.

Toutes ces lésions devaient être précisées parla radiographie qui confirmait notre diagnosticde luxation sous-astragalienne dorsale obliqueen avant et en dedans du pied.

Moins de 24 heures après l'accident, nousavons pu réduire sans difficulté cette luxationpar un procédé imité de celui de Patel et Vian­nay: empaumant le pied comme pour arracherune botte alors qu'un aide retenait la jambe,nous avons dans un premier temps décrochéles différents os en présence puis, par un légermouvement en dehors, nous avons eu le {-bisird'entendre un craquement annonçant la réduc­tion que le malade lui-même accusait.

Nous l'avons immobilisé 5 jours dans unepetite gouttière puis il a commencé de fairequelques mouvements du pied avant de se leverle IGe jour.

La sOI'tie du malade s'est trouvée légèrementretardée par la lenteur de cicatrisation d'unepetite plaie .~utanée située en avant de la mal­léole exi~Hne droite.

Aucune séquelle ne rappelait l'affection "ya;,tentraîné son entré~ cians le service.

Cette obsen-ation nous a paru intére~s,)nt~:

1" du fait df' .a rareté de cette lésion par.ni!es différentes Juxatic,lls;

2' en raison àu traumatisme minime qui raentraînée. Il semble qu'elle se soit produit"! alc,rsque le pied était en volutation, c'est-à-dire enadduction. torsion et rotation en dedans.

Dans ce type de luxation oblique par torsionil semble que l'extrémite antérieure du cal-ca­néum et le scaphoïde s'abaissent et se portenten dedans, en découvrant l'astragale.

Les ligaments astragalo-scaphoïdiens et inter­osseux se déchirent, l'avant-pied pivote autourde l'axe vertical passant par l'extrémité posté­rieure de l'astragale et se porte en dedans. Laluxation est achevée lorsque la tête de l'astra­gale est complètement sortie de sa cavité;

3° du fait de la faculté de la réduction etaussi de son maintien.

n. - FRACTURE TRI-MALLEOLAIREAVEC LUXATION ANTERIEURE DU PIED

Le 21 septembre 1938, entrait dans le servicele matelot G... Jean qui venait d'être victimed'accident de la voie publique. Etant à moto­cyclette, il avait été renversé par une automo­bile arrivant sur sa droite.

A l'entrée, il présentait les lésions suivantes:1 0 Une plaie contuse, n'intéressant que la

peau, longue de 5 cm., large de 2 cm., répon­dant au 1/3 inférieur de la crête tibiale droite;

20 Une défonnation considérable du pied droitcaractérisée par:

a) Un élargissement de 1 cm. du cou-de-pieddroit;

b) Une disparition de la concavité normaledu tendon d'Achille;

c) Un tassement du cou-de-pied, le pied ayantsubi une ascension de 1 cm. 5;

d) Un allongement du dos du pied, lequelétait en léger équinisme.

L'ensemble s'accompagnant d'ecchymoses, d'in­filtration tissulaire ayant tendance à noyer lessaillies osseuses, repères habituels de la région.

L'impotence fonctionnelle au niveau de la ti­bio-tarsienne droite était totale, alors que lejeu normal des articulations sus et sous-jacentespersistait.

Au point de vue radiologique, les lésionsétaient les suivantes, que la clinique faisait soup­çonner:

Fracture de la malléole interne à sa base etde la marge antérieure du pilon tibial.

Fracture du péroné, à 12 cm. au-dessus dela pointe de la styloïde avec bascule en arrièredu fragment inférieur.

Diastasis tibia-péronier important.Luxation du pied, avec ascension secondaire,

en avant de la mortaise tibio-péronière.Il s'agissait en somme d'une fracture tri­

malléolaire droite avec luxation du pied enavant.

Le 27 septembre 1938, la jambe droite dublessé a été mise en extension continue aumoyen d'une mffi>se de 20 kg., après avoir misun billot élastique sous le tendon d'Achille, puisun appareil plâtré de marche de Delbet a étémis en place en ayant soin de maintenir le pieden hyperextension, alors qu'on réduisait le dias­tasis tibio-péronier de la façon suivante:

La jambe droite, couchée sur le côté externe,est compressée entre deux sacs à moitié pleinsde sable fin qui se modèlent sur les reliefs decelle-ci, alors que la traction est maintenue.

Toutes ces manœuvres ont été faites, bienentendu, sous contrôle radioscopique.

Après dessiccation du pLâtre, le blessé a étéplacé dans son lit, le pied droit surélevé pouraider la cir-culation de retour.

Le lendemain, une radiographie de contrôleconfirmait la réduction des fractures tibiales, dudiastasis tibio-péronier et de la luxation anté­rieure du pied, seule persistait une très légèreinclinaison en dedans et -en arrière du fragmentinférieur du péroné.

Dès le 17 octobre 1938, le blessé a commencéla mobilisation active de sa tibio-tarsienne etpeu après il se levait et marchait.

A sa sortie du service le 2 décembre 1938,l'état anatomique était le suivant:

Léger œdème du cou-de-pied droit avec com­blement partiel des gouttières latéro-calcanéen­nes.

Les tendons extenseurs du pied sont égale­ment à peu près complètement masqués.

Pas d'élargissement de la pince malléolaire.Très légère atrophie musculaire sans hypo­

tonie.Circonférence des jambes, à 15 cm. de l'inter­

ligne du genou: à droite, 32 cm.; à gauche,33 cm.

Circonférence des cuisses, à 20 cm. de l'inter­ligne du genou: à droite, 45 cm.; à gauche,46 cm.

Pas de raccourcissement de la jambe.Au point de vue fonctionnel, la récupération

est totale; il n'existe pas de ballottement del'astragale et la course des 2 tibio-tarsienness'effectue entre 85 et 130" ainsi que l'attestent

Page 22: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

PARTIE SCIENTIFIQUE

Radiographiesde l'observation Il

Avant réduction

Après réduction

Etat à la sortie

215

les photograplties prises alors dans la serv;cede M. le Dr. Spéder.

Le jeu des articulations sus et sous-jacentesest normal, sans raideur, ni laxité.

Enfin le malade ne boîte pas, si ce n'est audébut de la journée, alors que l'articulation lé­sée n'est pas encore l'échauffée.

Si nous avons cru devoir présenter cetteobservation (1) c'est d'abord parce qu'elle a

fait pendant, si l'on peut s'exprimer ainsi, àcelle qu'a publiée l'un de nous à cette mêmeSociété en 1936 (Cf. MM. nO 174 du 15 novem­bre 1936), c'est ensuite parce qu'elle est uneillustration de plus en faveur de cette mé­thode de traitement des fractures préconiséepar Pierre DELBET, dont les résultats sont ex­cellents et comparables à ceux que permet­tent d'attendre les méthodes les plus moder-

(1) Connu. l'aile à la SI(,. fic !\Iél!. Cl, II'lIyg. flu Maroe.

Page 23: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

216 PARTIE SCIENTIFIQUE

nes. Et ceci est infiniment consolant pour lespraticiens qui n'ont pas à leur disposition l'al"senal de plus en plus compliqué qu'exigentles méthodes qui naissent chaque jour.

Dans plus de 90 des cas, le traitementorthopédique est susceptible d'obtenir dans lesfractures fermées de jambes, même com·plexes, un résultat excellent, à condition quela fracture soit réduite d'urgence et plâtréesous extension, cette extension étant mainte·nue jusqu'à la prise du plâtre.

Et pour conclure, nous ne saurions mieuxfaire que de reprendre cette phrase de SOL·

CARD et BAPELON, qui contient notre secret :« Nous dirons que le traitement des fracturesde jambe nous paraît autant affaire de dé·vouement que de technique : quand le chi·rurgien de garde traitera lui·même les fractu·l'es comme une urgence abdominale, quand lechirurgien traitant surveillera lui·même leurévolution, le résultat, quelle qu'ait été la tech·nique employée, sera toujours bon ». Ce àquoi nous ajouterons que le traitement ortho·pédique étant sans danger, il se trouve êtrela méthode de choix !

---~---------------=====......._---------!

UN CAS D'ADENOME CHROMOPHOBEDE L'HYPOPHYSE

par le Médecin Capitaine Charles GONNET,Médecin traitant (1 l'Hôpital Militaire d'Oujda

Nous avons eu l'occasion d'observer untrès beau cas de grande insuffisance hypo­physaire « où l'évolution morbide macilo·génitale » se fit en moins de trois mois versla cachexie de Simmonds.

M. M... , âgé de 38 ans, père de 4 enfantsen bonne santé, alfatier, n'avait jamais pré·senté aucune maladie.

En octobre 1938, il va consulter son mé·dedn pour asthénie, polyurie, douleurs lom·baires. En décembre, il entre à 1'hôpital dansur, état lamentable.

La maigreur et l'amyotrophie sont extrê·n.es. II semble n'avoir que la peau et les os.Il a perdu 25 kg. en trois mois.

Son asthénie est très marquée; il est allon·gé, inerte. La peau est sèche, sans atrophiemarquée.

Les altérations pigmentaires sont intéres­.6antes. Sur la langue on note une zone biendélimitée large comme une pièce de 5 francs,de coloration brunâtre. La totalité des partiessexuelles (verge et enveloppes testiculaires)sont marron très foncé.

L'abaissement du métabolisme de Lase setraduit par une frilosité extrême. Cependant,la température rectale se maintient à 37° sansjamais descendre en dessous.

M. M... ne peut trouver le sommeil, il s'as·soupit en tout quelques instants par nuit; ila sans répit des céphalées occipitales « enétau » très violentes.

Les pulsations sont faibles : 70 en moyen·ne par minute ; la tension artérielle est de85·55 (vaquez auscultatoire).

L'état mental n'est pas moins précaire. L,;malade délire fréauemment. On peut cepen­dant apprendre qu'il a perdu tout appétitsexuel et que, depuis trois mois il n'a plus au­cun désir génital.

Il ne se rappelle pas avoir eu d'hémianop.sie, mais depuis un mois environ un affai·blissement progressif de la vision ; depuisles derniers jours, il est pratiquement aveu·gle. Cette cécité n'est pas constante, parfois,au cours de la journée, il arrive à percevoirla lumière pendant quelques instants.

La polyurie est d'environ 4 litres. Les exa·mens de laboratoire pratiqués sont les sui·vants :

Examen des urines : Volume : 2.400 cm;~,

très légèrement aIealines. Urée : 3 g. 9 parlitre. Phosphates : 0 gr. 40. Chlorure : 2 gr.Albumine : 0 gr. 80. Nombreux cristaux dephosphates amoniaco.magnésien.

Examen du, sacng : Urée: 0,91 0/00. Cho­lestérine : 1 gr. 30 (pharmacien capitaine Do·DANE).

Recht Ru1einten : R 80. Meinike neutre :Mn.O.

Formule leucocytaire : polynuclaires: 80;monocytes : 5 ; moyens mononucIaires : 11lymphocytes : 4.

Page 24: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

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PARTIE SCIENTIFIQUE 217

Le 2, on pratique une ponction lombairequi donne issue à un liquide clair plutôt hy­potendu.

Examen du liquide céphalo-rachidien : cy­tologie : 5 éléments par mm3; albumine :o gr. 30.

Comme c'est la règle pour les tumeurs cé­rébrales, la ponction lombaire modifia brus­quement l'équilibre encéphalique et parutprécipiter le malheureux destin du malade.

Malgré le traitement par l'extrait total d'an­téhypophyse, l'état s'aggrava. La famille dé­cida le transfert au domicile avant le décès,qui se produisit le lendemain. Le séjoartrop bref et le départ du malade n'ont per­mis ni la radiographie de la selle turcique nile prélèvement de la tumeur.

Discussion du dwgnostic :

M. M... a présenté une grande insuffisam:ehypophysaire ayant évolué en moins de 3mois.

Un tel syndrome, chez un adulte, rend pro­bable le diagnostic d'adénome chromophobede l'hypophyse, que l'on confirme par les si­gnes suivants :

10 L'insu.ffisance hypophysa.ire : « Mager­sucht » ou dyspituitarisme du type maigre deCushing, troubles hypogénitaux, modificationspigmentaires de la peau, asthénie avec frilo­sité, insomnie, douleurs abdominales et lom­baires.

11 0 La tumeur supra-sellaire : les troublesoculaires signent l'évolution supérieure de la

VINGT ETUDES PRATIQUES DE ME­DECINE INFANTILE, par R. LIÈGE, ancieninterne des Hôpitaux de Paris, Chef de Cliniquemédicale infantile à la Faculté de Médecine deParis. - Préface du Professeur NOBÉCOURT.1 vol. in-8" de 210 pages, avec 28 figures dans letexte : 20 francs. - Gaston Douin et Cie, Editeurs.

Ecrit par un praticien, ancien chef de cliniqueà l'Hôpital des Enfants-Malades. ce livre, déclarel'auteur dans l'introduction, n'a qu'un seul but :« Etre utile aux enfants et à ceux qui, en dehorsdes médecins spécialistes, acceptent la lourde tâchede les soigner ».

Dans des monographies volontairement exemptesde théories et d'hypothèses, mais illustrées d'obser­vations qui réalisent de vivants exemples des ma­ladies de l'enfance, l'auteur met le lecteur auxprises avec les difficultés journalières de la cliniqueet de la thérapeutique chez les enfants.

Les maladies qui plongent trop souvent une fa-

tumeur dans sa partie extrasellaire. La cépha­lée occipitale et les troubles mentaux parcompression hypothalamique révèlent son im­portance.

III" Les signes d'élimination: l'absence designes d'acromégalie (adénomes acidophiles),l'opposition aux symptômes de basophilie(syndrome d'obésité avec hirsutisme de Cu­shing) signent le syndrome chromophobe.L'âge du malade fait écarter le cranopharyn­giome congénital. Les signes neuro-hypophy­saires font le diagnostic d'avec les autres tu­meurs supra-sellaires non pituitaires : ménin­giomes, cholesteatomes, gliomes du chiasma.

Conclusion

L'observation de ce syndrome endocrino­musculaire révèle l'intrication profonde desdifférentes glandes. La cachexie de Simmondsparaît être le total des déchéances hypophy­saires, thyroïdiennes, surrénaliennes, génita­les.

Dans le cas de diabète hypophysaire, le reinprésentait des lésions de glomerulo-néphriteavec albuminurie et, d'autre part, rétentiond'urée et de chlorures.

L'évolution morbide a été très rapide. Onpeut conférer à ce cas la valeur d'une expé­rience clinique puisque aucun traitement n'amodifié la maladie.

L'évidence de ce diagno'stic, fait à la pério­de terminale, aidera peut-être à dépister pré­cocement des tumeurs de l'hypophyse au mo­ment où la thérapeutique est couronnée desuccès.

mille dans la crainte et le désespoir, telles l'ostéo-­myélite aiguë à forme septicémique, l'appendicite destout petits, l'œdème pulmonaire, la péritonite àpneumocoques, et réalisent des « questions d'ur­gence de médecine infantile », nécessitant fréquem­ment une étroite collaboration médico-chirurgicale,comptent parmi les sujets pratiquement traités dansce livre.

Etablir le plus rapidement possible un diagnostic,porter un pronostic et fixer un traitement dans lesmaladies graves de l'enfance, tel est le sens del'ouvrage du Dr R. Liège, qui vient de paraître etpour lequel le Professeur P. Nobécourt écrit dansla préface :

« Je ne puis passer en revue chacune des « VingtEtu.des pratiques de Médecine infantile ». Le styleen est alerté, la lecture facile, attrayante et instruc­tive. Dans chacune on trouve en quelques pages lesnotions indispensables. Le médecin qui suit un ma­lade y rencontre un guide précieux »,

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211'1 PARTIE SCIENTIFIQUE

UN CAS DE CHANCRE1

CONJONCTIVO-PALPEBRALpar M. SAI<ON (lVlarrakech)

Au hasard de la consultation du CentreOphtalmologique de Bab Tarzout, nous avonseu l'occasion d'observer un cas de syphilisprimaire cutanéo-muqu'euse de l'œil.

Il s'agit d'un indigène atteint d'un chancredu canthus interne dont voici l'observationrésumée :

OBSERVATION

Ahmed ben M... Az..., âgé de 30 ans, bro­deur de babouches, est venu consulter le 2décembre 1938 pour une rougeur de l'œil droitapparue une quinzaine de jours auparavant.Elle a débuté par une petite excoriation dela grosseur d'un grain de miL, au niveau dela commissure palpébrale interne droite, légè­rement en dedans des points lacrymaux. D'em­blée, elle a atteint la muqueuse des deux pau­pières, g'étendant 'en bas et en haut, symétri­quement sur une longueur d'un millimètreenviron.

Petit à petit, œtte excoriation s'est étenduevers la peau de l'angle interne, dans le pro­longement de la fente palpébrale.

Quelques jours après, le malade constatal'apparition d'une adénopathie sous angulo­maxillaire du côté correspondant. L'ulcérationet l'adénopathie ne l'ont jamais fait souffrir.

Supposant cette lésion sans gravité, il latraita d'abord par l'indifférence, püis se laissatraiter par un indigène qui lui administra quel­ques pommades; celles-ci ne modifiant nulle­ment l'aspect, le malade se décida à venir con­sulter.

On se trouve alors quinze jours environaprès le début - en présence d'une ulcérationsuperficielle de la grosseur d'une amande, in­téressant à la fois le bord libre des deuxpaupières au niveau du canthus interne. Leslésions sont sensiblement symétriques par rap­port à la commissure. Les bords non décollés,sont à peine nettement visibles. Ils sont mar­qués, au niveau de la peau, par un liseréépidermiquE!. Les deux paupières, dans leurtiers interne, sont de teinte rouge violacé, rap­pelant assez celle du jambon fumé.

Tous les tissus atteints sont propres, à peinehumides. li y a très peu de secrétion au niveaude l'ulcération malgré les applications théra­peutiques dont il a été question plus haut.

L'exulcération repose sur une base très in­durée, de consistance cartilagineuse, facilementperceptible en pinçant l'angle interne des pau­pières entre le pouce et l'index. Cette manœu­vre fait également constater qu'il n'existe au­cune adhérence avec les plans profonds.

A noter un très léger degré d'éversion dupoint lacrymal inférieur avec épiphora peuill2rqué ; on ne décèle aucune atteinte de lacaroncule ou de repli semi-lunaire.

L'adénopathie satellite, sous angulo-maxillai­re, est formée d'un gros ganglion du volumed'une noix, absolument indolore, sans réactioninflammatoire, mobile sous la peau et entouréde quelques petits ganglions de même carac­tère mais situés sur un plan légèrement plusprofond. Il n'y a aucune adénite prétraguienneou parotidienne.

Malgré la quasi-certitude clinique, et en rai­son même de la rareté, nous demandons aulaboratoire un élément encore plus précis.L'examen de la sérosité exprimée au niveaudu chancre, révèle la présence du tréponème.

Pour déterminer le mode de contamination,nous interrogeons à nouveau le malade. Celui­ci est marié, père d'un enfant de 8 ans bienportant. Sa femme n'a pas eu d'autre enfantet n'a jamais fait de fausses-couches. Il a deuxsœurs et trois frères, tous bien portants. lin'a jamais été malade, et nie tout contact génitalsuspect.

Nous lui demandons alors de nous conduireprès de sa femme, ce qu'il fit dès le lendemain.Celle-ci, non sans difficultés, se laisse examinerà fond. Nous ne décelons chez elle aucune lé­sion en activité, ni séquelles de spécificité.

Nous prélevons alors aux deux conjoints dusang, et sans attendre le résultat de l'analyse(qui, disons-le tout de suite, s'est montrée fran­chement négative sur les deux sérums, ce qulplaide en faveur de l'absence de syphilis anté­rieure), nous pratiquons. une injection de 0,15de novar et une dose simple de muthanol, etconvoquons le malade pour les piqûres sui­vantes, trois jours après.

Nous sommes surpris de le revoir dès lelendemain matin; il revient effrayé par l'appa­rition, au cours de la nuit précédente, d'ungonflement marqué de la région de l'angle in­terne de l'œil atteint, avec sensation très pé­nible de tension des paupières et prurit localtrès tenace.

Nous constatons, outre cet œdème palpébralqui, quoiqu'assez prononcé, ne dépass.e pas laracine du nez, un léger chémosis également lo­calisé au niveau du canthus interne. Mais l'œilne présente rien d'anormal; ses membranessont par ailleurs indemnes; seule la caronculeest un peu augmentée de volume et plus vio­lacée que la veille.

Nous faisons déshabiller le malade; il neprésente aucune éruption et n'accuse pas deprurit généralisé.

Certain du diagnostic, nous tranquillisons lepatient et rengageons instamment à poursuivre

Page 28: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

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Page 29: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

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1) F. MERCIER et L. J. MERCIER C. R. Sac. Biol.. 93(1925), 339 et 1468.

(2) DElAS et SOULA. Arch.lnr. Physial., 25 (1925). 1.(3) R. ROGER. Théie. Docr. Médecine. Toulouse (1927)

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S'y adresser pour échantillons et littérature.

Page 30: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

PARTIE SCIENTIFIQUE 21g

régulièrement le traitement prescrit. Nouspratiquons le même jour une injection d'hy­posulfène et administrons per os de l'adrénali­ne. Les troubles ayant disparu dès le len­demain, les piqûres sont acceptées sans hé­sitation.

Les lésions s'amendent alors très rapidement.Dès le 0,45 (traitement classique arséno-bis­muthique), la cicatrisation s'amorce. Au 0,75,l'épidermisation de la zone cutanée est presque!totale, la conjonctive 'est complètement guérie.Il ne persiste plus qu'un léger épiphora. Maisl'indura,tion ne diminue qu'au deuxième 0.90.C'est le signe qui disparaît le dernier.

Malgré la banalité de cette observation, ilnous a paru intéressant de la publier pourplusieurs raisons.

D'abord et surtout à cause de la rareté ex­trême de la localisation de l'accident primai­re de la syphilis au niveau de l'œil.

S'il est extrêmement fréquent (en Afriquedu Nord encore plus qu'ailleurs) d'observerle chancre syphilitique au niveau des partiesgénitales, c'est la première fois que nous leconstations à cet endroit.

Il faut arriver jusqu'à Ricord en 1850 pourtrouver une observation précise de chancrede l'œil.

Pour la plupart des auteurs on le trouve­rait dans une proportion de 4 à 5 ·des chan­cres extra-génitaux (et cette proportion nousparaît encore trop forte pour ce pays).

Le chancre oculaire dit Terrien, s'observe àtout âge, mais de préférence chez l'adulte dusexe masculin et pendant la période d'acti­vitésexuelle - ce qui est le cas ici.

Le mode de contamination est le plus ordi­nairement direct et se fait par la bouche aumoment du baiser, quelquefois aussi par spu­tation, par projection au dehors au coursd'une accès de toux, des particules de salived'un porteur de plaques muqueuses.

Le Professeur Fournier enseignait que dansla majorité des cas les enquêtes les plus minu­tieuses n'arrivaient pas à déceler le mode decontamination de ces chancres de la face ; ilpensait qu'ils pouvaient être causés par laprojection de la salive pendant la parole.

On pourrait, faute de mieux, retenir cemode de contage, en raison du métier de notremalade. En eff~, celui-ci est brodeur de ba­bouches de luxe ; il nous a précisé que saclientèle était formée en grande partie defilles soumises qui, apportant leurs pantou­fles à rebroder, attendaient fréquemment àl'échope la réparation. Il est vrai qu'il n'estpas interdit de penser, malgré la négationformelle, qu'au cours des attentes prolongéesd'autres contacts aient pu avoir lieu.

Quoiqu'il en soit, le chancre cutanéo-mu­queux de l'œil est extrêmement rare.

Nous n'en voulons croire, pour nous repor­ter à un travail récent, que les dires des Doc­teurs Guénod et Nataf, de Tunis. Ceux-ci écri­vent dans le rapport présenté au Congrès desSociétés des Sciences Médicales de l'Afriquedu Nord de mars 1934 : « Nous n'avons pasobservé personnellement de chancre cOlVjonc­tivo-palpébraL. »

Et l'on sait la valeur et l'expérience de ceséminents ophtalmologistes.

Si les cas de cette espèce ne sont pas sou­vent relatés, c'est précisément parce qu'ilssont très rares, car le diagnostic est en gé­néral très facile.

Il est basé sur les caractères généraux detout chancre syphilitique, et en particuliersur l'induration de sa base (les tissus restantnéanmoins très mobiles par rapport auxplans profonds), et sur l'adénopathie satelliteindolore.

On éliminera facilement l'orgelet qui dansquelques cas rares, peut s'accompagner d'uneadénite marquée ; mais notre malade s'estprésenté, comme c'est la règle, à un stade dé­jà avancé; l'étendue des lésions faisait immé­diatement rejeter ce diagnostic. Au début, l'er­reur peut être possible, surtout quand lechancre siège sur une seule paupière ce quiest le cas le plus habituel.

Les brûlures infectées donnent lieu à uneadénopathie douloureuse.

Dans l'ulcùa.tion tuberculeuse, l'érosionest souple.

L'ulcération lupique a une évolution beau­coup plus lente ; de plus, le lupus se confi­ne rarement aux paupières, les ganglions in­téressés suppurent souvent; l'ulcération dé­bute par une petite tumeur arrondie qui s'ul­cère rapidement.

L'épithéliomŒ siège souvent au grand angle.Mais il apparaît à un âge avancé, évolue trèslentement ; les ganglions ne sont pris quetardivement. l'ulcération a des bords élevés,le fond est granuleux, très irrégulier et saignefacilement. Il y a adhérence précoce aux plansprofonds.

La pustile maligne dans sa forme croûteu­se peut prêter à confusion. Mas il existe unecollerette de vésicules, l'eschare sous-jaccuteest souvent noire. L'examen bactériologiquelèvera les doutes.

La cause d'erreur la plus fréquente, dansces pays où la syphilis est si répandue, résidedans la gomme ulcérée. L'interrogatoire estd'un grand secours. En outre dans la gomme

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PARTIE SC~NTIFIQUE

l'ulcération est beaucoup plus creuse, plusétendue, plus sanieuse ; la paupière entièreest durcie et gonflée.

D'autres points de cette observation sontintéressants à signaler ; d'abord. l'aspect sy­métrique de l'érosion par rapport à l'axe dela fente palpébrale. II n'a pu être décelé,même après examen à la lampe à fente, dezone saine, entre les parties supérieures et in·férieures de l'ulcération, ce qui fait rejeterla possibilité du chancre par décalque.

Ensuite, la présence du tréponème malgrél'application des « drogues » plus ou moinsantiseptiques.

Et surtout, cet incident au cours du traite­ment, incident que nous aurions certainementévité en pratiquant quelques injeetions pré.

liminaires de cyanure. Il semble que la pre­mière injection de novar ait produit une vé­ritable réaction type Herxheimer. Le labora­toire nous ayant ·donné une certitude, nousn'avons pas hésité à poursuivre un traitementintensif.

Notre conclusion sera la suivante : mal­gré la rareté du chancre cutanéo-muqueuxde l'œil, il faudra penser à ce diagnostic cha­que fois que l'on se trouvera en prés.ence d'uneérosion ou d'une ulcération muqueuse ou cu­tanéo-muqueuse de la paupière reposant surdes tissus indurés, mobiles par rapport auxplans profonds et s'accompagnant d'une adé­nite satellite non douloureuse, 'chez un adul­te relativement jeune.

A PROPOS D'UNE OBSERVATION,DE LITHIASE INFECTEE,, ,

COMPLIQUEE D'HYDRONEPHROSEpar M. Paul BAHÛN

Allf'jPlI Assislnllt du Scrvj(:t~ tI'Uf'()logh' fi Laf'iboisièl'",Lau!'('", de "Aea(f(ornie (fe M(,(ff'eillf', Mé(ff'eill Consnllanl aux Eaux (ff' la l'l'l'sie

En mai 1938, je reçus la visite de M. T... ,diplomate en retraite, qui venait me deman­der si son cas était justiciable de La Preste.

II souffrait de coliques néphrétiques à ré­pétition, à caraelère particulièrement drama­tique, ayant nécessité plusieurs cathétérismesde l'uretère avec injection de glycérine en vuede l'expulsion d'un calcul de la portion lom­baire de 'l'uretère, parfaitement visible à laradiographie.

L'un de ces cathétérismes fut d'ailleurs in­feelant, une très violente cystite se déclanchaavec envies d'uriner toutes les dix minutes.

Depuis tantôt huit mois se répétaient lescrises néphrétiques, extrêmement sévères, né­cessitant chaque fois son transport à la cli­nique.

Le moral du malade était extrêmement bas.N'ayant jamais eu, auparavant, une heure demaladie, il se voyait désormais perdu et tom­bait dans la plus noire neurasthénie.

Soupçonnant une hydronéphrose de sur­croît, je conseillai avant toute décision con­cernant la cure une pyélographie. Celle-cirévéla en effet, une hydronéphrose importan­te avec dilatation marquée des calices. De tou­t~ évidence, l'intervention s'imposait.

Mais, pour la faire admettre au malade, ex­cédé, il fallait procéder par étapes. Je résolusde 1ui faire pratiquer une cure prudente, cettesolution présentant un double avantage : ledésinfecter, améliorer son état général et sonétat psychique.

En effet, celui-ci était à ce point pitoya­ble que s'il s'était vu refuser tout espoir deguérison autre que les moyens chirurgicaux,il eut été peut-être capable du pire.

Dès l'ouverture de la saison, M. T ... étaitdonc à La Preste. Au Be jour de sa cure, il fitune importante décharge de pus qui se dépo­sa sous quatre travers de doigt dans le bocal.

Le même jour, les épreintes vésicales sefirent plus rares et il vint m'annoncer triom­phalement qu'il urinait seulement toutes lesheures.

L'état général s'améliora presque subite­ment et c'est un homme transformé qui pritcongé à la fin de sa cure. Je dus jeter unedouche froide sur son enthousiasme et lui ex­pliquer qu'il n'en était pas moins porteurd'une hydronéphrose et que ce que je lui de­mandais pour le moins, était une consultation.Dès son retour à Paris, il alla donc trouver leDr Pérard qui, d'accord avec notre maî-

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PARTIE SCIENTIFIQUE 221

tre commun M. Marion décida qu'une inter­vention était nécessaire.

Avant d'obtempérer, le malade tenta unedernière chance. Il se fit pratiquer une nou­velle pyélographie qu'il m'adressa aussitôt. Amon grand étonnement et à celui du radiolo­gue, l'hydronéphrose avait diminué de moitié,la dilatation des calices avait pour ainsi diredisparu, mais le calcul n'avait pas bougé.

De lui-même, le malade revint en septem­bre à La Preste et fit une nouvelle cure detrois semaines. Après quoi, il fit pratiquerune troisième pyélographie. Cette fois, lerein et le bassinet étaient normaux. Plus tra­ce d'hydronéphrose.

L'état général et local étaient d'accord avecla radiographie. La cystite avait disparu etle malade avait retrouvé sa vigueur et sabonne humeur.

Devant un tel résultat, je présentai la docu­mentation à M. Marion qui voulut bien en fai­re état devant la Société française d'urologie.

Une discussion s'ensuivit, fort intéressantesur la pathogénie des hydronéphroses.

Dans le cas qui nous occupe, il semblevraiment que le calcul ,de l'uretère n'ait étéqu'une cause seconde, la cause essentielleétant l'infection, la muqueuse pyélique ayantobéi à la loi générale qui définit qu'une mus­culeuse sous-jacente à une muqueuse infectéese paralyse.

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Dans sa première édition, sous un forme claireet condensée, ce volume contenait tout ce que lemédecin a besoin de posséder de connaissances enpédiâtrie, dans l'exercice courant de la professionmédicale. Mais les praticiens ne reconnaîtront plusles Consultations journalières primitives, qui ontété modifiées quasi ligne par ligne. Les lecteurs pro­fiteront ainsi de l'immense somme de travaux ac­complie par les pédiâtres de tous les pays durant

Il semble qu'il faille donc un peu reVlsernos idées sur l'hydronéphrose et admettrequ'une dilatation même importante du bassi­net peut-être causée uniquement par une in­fection de la muqueuse pyélique et guérirSANS INTERVENTION CHIRURGICALE par untraitement approprié de désinfection.

De cette observation, une seconde conclu­sion se dégage, c'est l'importance capitale durôle de La Preste dans l'infection urinaire.

Nous avions affaire à un malade à qui denombreux lavages du bassinet avaient étépratiqués, qui prenait journellement per 05

une quantité impressionnante d'antiseptiqueset dont l'état, pourtant, ne faisait qu'empirer.

Huit jours de Preste, avec des doses d'eautout à fait infimes, ont, au contraire, suffi atransformer le malade : disparition de sa cys·tite, cessation brutale des douleurs de rein,résurrection de l'état général, modificationanatomique du bassinet, constatée radiologi­quement, tel est le bilan de ce traitement hy­drominéral.

S'il fallait une preuve de la puissante effi­cacité de certaines cure thermales, encoreniées par certains, je ne crois pas qu'on puis­se choisir un exemple plus saisissant que ce­lui que je viens de décrire, parce qu'il sub­titue aux discours et aux interprétations sub­jectivel3, la preuve irréfutable d'un documentphotographique.

ces dernières années et qui ont transformé de fonden comble les thérapeutiques jusqu'alors classiques.

Il suffira de rappeler que, dans la précédente édi­tion, ne figuraient ni l'acrodynie, ni la néphrose li.poïdique, ni les dérivés azoïques, ni le carbogène.D'autre part, grâce à l'enseignement et aux notesd'Henri Montlaur, la Syphilis héréditaire, parMme J.-H. Montlaur, constitue dans ce volume unecontribution considérable. En outre, par une inno­vation « qui sera goûtée ou détestée », M. M. Mar­tiny a composé un formulaire d'homœothérapiequi conserve le plan de l'ouvrage.

Le volume est préfacé par Paul Durand, mé·decin de campagne, qui écrit ceci : « Les jeunesenfants ne constituent. ils pas la moitié de notreclientèle ? Combien de fois ne sont-ils pas le sou·ci de nos jours et le réveil de nos nuits ? On trouveà chaque page de notre livre, ce double souci :Nous apprendre à bien faire et nous enseigner à nepas souffrir ». Ainsi s'établit le sens de l'ouvrageécrit par un praticien, pour des praticiens militants.

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222 PARTIE SCIENTIFIQUE

AU SUJETDE LA LUTTE CONTRE LES TAUDIS A L'ETRANGER

LES PROJETS D'ASSAINISSEMENT DE LA VILLEDE CASABLANCA

par M. G. BEHOS, Médecin sanitaire maritime

CORRESPONDANCE

Nous recevons de M. le Directeur de la Santé Publique du Maroc, la lettre suivante, qui Serapporte à l'a'rticle pa,ru. dans le Numéro du Maroc·Médical d'avril 1939, sous le titre qui pré.cède:

DIHECTION DE LA ,.,ANTE !'UBLlQl'EDU MAHOC

Le Direclt'1I1'

Rabat, le 30 mai 1939.

Mon cher Direeteur et Ami,

Le Maroc Médical du mois d'avril dernier a publié sous la signature du DocteurBéros et comme suite à la « Prophylaxie du typhus à Casablanca », déjà paru dansle Ma.roc-Médical de décembre 1938, un article sur « La lutte contre les taudis àl'étranger et les problèmes d'assainissement de la Ville de Casablanca ».

Cet article a soulevé, vous le savez, une vive émotion dans cette ville jeune etardente, dont tous les citoyens apportent une véritable passion à la défense du bienpublic.

En effet, le Docteur Béros mettait en cause dans son article, à la fois l'Admi·nistration, qui aurait toléré des pratiques visant à la satisfaction d'intérêts privés, etdes personnalités casablancaises qui auraient tiré un bénéfice des mesures prises à!"occasion du recasement de la population indigène évacuée des anciens derbs.

Cette émotion paraissait d'autant plus justifiée que la personnalité de l'auteuret la qualité médicale du journal dans lequel a paru l'article, lui donnaient une valeurIJarticulière.

Tous, en effet, connaissent les qualités professionnelles du Docteur Béros quidepuis plus de vingt ans s'est toujours montré, dans les fonctions particulièrementdélicates de Chef de la Circonscription Maritime de Casablanca, un hygiéniste parfaitet qui tout récemment, dans les circonstances épidémiologiques critiques. a acceptévolontairement et courageusement une tâche difficile et ingrate, qui lui a valu l'estimeet la reconnaissance générales.

D'autre part, le Maroc Médical dans lequel a paru cet article est un journalscientifique de haute valeur, dont le rayonnement dépasse largement nos frontière.'!marocaines et qui est l'organe de publication de la Société de Médecine et d'Hygiènedu Maroc. Il pouvait paraître que l'article du Docteur Béros était le reflet de l'opiniondu Corps Médical Marocain.

Il était donc indispensable que la pleine lumière pût être faite sur les faitssignalé>\' que des explications nettes, précises et loyales, fussent échangées et que,quittant le terrain de la polémique, la situation examinée en toute objectivité vît seséléments ramenés à leur juste proportion.

Le dimanche 7 mai, M. Courtin, Chef de la Région de Casablanca, réunissaitdans la salle des Commissions de la Région, toutes les personnalités privées, publioques et administratives qui étaient intéressées à la question. Il m'a demandé d'assister<i cette séance, je l'ai fait très volontiers.

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PARTIE SCIENTIFIQUE 223

Avec sa bonne grâce coutumière et son sens de la mesure et des réalités, M. Cour­tin a dirigé les débats de façon parfaite. Chacun a pu exprimer son sentiment etles explications les plus nettes ont été données de part et d'autre. Un compte ren­du sténographique a été établi, complété par un procès-verbal analytique établi parM. Courtin, et signé de toutes les personnes qui avaient assisté à la réunion. Il enressort que toutes les tractations qui se sont produites ont toujours gardé un carac­tère strictement légal et que, dépouillés de la passion qui accompagne obligatoire­ment les différends locaux, les faits exposés ne pouvaient donner prise à aucunecritique administrative. La correction des opérations et, de ce fait, l'honorabilité despersonnalités qui les ont effectuées, ne peuvent donc être mises en cause. M. le Doc­teur Béros, mieux informé, l'a très loyal'~ment reconnu.

La situation est donc parfaitement clarifiée et doit être considérée sur sonvéritable terrain, celui de l'intérêt général.

La question des Bidonvilles, ou de façon plus générale, celle du nouvel habi­tat urbain indigène, est particulièrement importante au Maroc. Que ce soit sur lei)lan politique, sur le plan social ou sur le plan sanitaire, elle s'impose de façonaiguë aux préoccupations du Gouvernement et le Général Noguès qui en a immé­diatement compris toute la valeur, s'efforce de la résoudre au mieux des intérêtsde tous. Mais la tâche est complexe dans ses éléments, lourde dans ses conséquencesfinancières. En toute sagesse, elle ne peut être effectuée suivant une formule uniquefaisant exclusivement appel aux moyens de l'Etat. Il est souhaitable que, suivantles conditions locales, soient adoptées des formules souples adaptées aux besoinsà satisfaire. Les solutions variées qui font appel aussi bien aux ressources disponi­bles des diverses collectivités qu'aux initi~üives privées, permettent de grouper lesmoyens d'action et d'exécuter, suivant les directives fixées par le Gouvernement!'œuvre d'ensemble nécessaire. Cette tâche est déjà entreprise et nous en voyons dèsmaintenant les résultats.

A Casablanca, sous la pression des nécessités épidémiques, un efforts consi­dérable a été immédiatement engagé. Il était indispensable que la Ville fût, dans leplus bref délai, débarrassée de ces derbs intra-urbains qui présentaient pour elle undanger grave. La tâche paraissait surhumaine, elle a été presque complètement réa­lisée dans un minimum de temps, grâce à tous les efforts conjugués.

Il est certes toujours loisible de discuter sur les modalités d'exécution, de cri­tiquer les imperfections de détail qui se manifestent toujours, mais le point capitalétait de réaliser l'essentiel de l'œuvre.

Cette réalisation est chose faite et tous ceux qui, à des titres divers, en ont étéles bons ouvriers, administrateurs, fonctionnaires ou représentants de la population,médecins, techniciens de tous ordres, ont mérité la reconnaissance publique. Jesouhaite qu'elle leur soit acquise.

Croyez, mon cher Directeur et ami, à mes sentiments très cordialement dévoués.

Docteur GAUD,Directeur de la Santé Publique au Maroc.

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Sociétés Savantes

BulleHn de la Société de Médecine et d'1Hlygiènedu Maroc

publié par le .. MAROC MÉDICAL"

SEANCE DE MAI 1939

Présidence de M. le Dr G. BLANC

M. BLANC. - Nous avons ce soir le plaisi1d'avoir parmi nous le Dr. BRIDRÉ, président del'Académie Vétérinaire de France, Membl'e del'Institut Pasteur, et qui a bien voulu accepterde ncus faire une causerie sur une question qu'ila particulièrement étudiée, celle de l'AGALAXIE

CONTAGIEUSE.

M. BRIDRÉ a fait des travaux nombreux et trèsintéressants sur différentes maladies vétérinai­res, mais il est deux questions qui portent sonnom parce qu'il y a apporté une contribution desplus importantes, c'est l'étude de }'Agalaxie

Contagieuse des chèvres et des brebis et d',uutrepart la mise au point de la vaccination contre laclavelée, dont vous savez l'importance écono­mique.

Grâce à ses travaux et à ceux de son colla­borateur le Dr. BOQuET, nous sommes maîtres dela question, et, si l'on peut exporter des mou­tons d'Afrique du Nord en France, sans fairecourir de risques au cheptel métropolitain, c'estgl'âce à la méthode de vaccination qui leur ap­partient.

Le Dr. BRIDRE, bien que Normand et Parisien,est un vieil Africain. Pendant près de trente ansil a dirigé le service de la vaccination anticla­valeuse à Alger où, chaque année, il passaitplusieurs mois, consacrant le reste de son tempsà des travaux de recherches dans son labora­toire de l'Institut Paste1lr à Paris.

Il a bien voulu prendre quelques semainespour venir au Maroc travailler en collaborationavec M. MARTIN, de l'Institut Pasteur de Casa­blanca, pour continuer les travaux commencéssur le virus de la clavelée. Je l'en remercie pro­fondément.

Mon cher Collègue, si je vous ai présenté à laSociété, je voudrais aussi vous présenter notreSociété de Médecine et d'Hygiène du Maroc.Ccmme vous le savez, notre Société est une desrares - sinon l'unique - Société médicale quiréunisse dans une fraternelle collaboration lamédecine vétérinaire et la médecine humaine ;c'est pourquoi nous sommes particulièrementheureux de vous accueillir parm,i nous et lors-

que vous retournerez en France, vous pourrezdire là-bas, comment, au M,aroc, nous prati­quons la collaboration par le travail en communet comment nous savons, les uns et les autres,nous tenir la main dans la main.

Je passe maintenant la par()le à M. le Dr.BRIDRÉ, en lui demandant de vouloir bien ac­cepter la présidence de cette séance.

M. BRIDRE. - Je suis profondément touché dugrand honneur que vous me faites en m'in1,itantà présider votre réunion. J'en serais mêmeconfus si je ne savais pas que vous avez vouluainsi rendre hommage aux grands Etablisse­ments scientifiques auxquels j'appartiens, l'Ins­titut Pasteur de Paris et l'Académ,ie Vétérinairede France, dont je suis le Président pour 1939.

Je connais l'activité des Médecins et des Vété­rinaires du Maroc, puisque, comme le disai.t M.BLANC tout à l'heure, pendant 3{) ans j'ai tra­vaillé à Alger, ce qui me donne des droits autitre de vieil Africain.

Je remercie de' tout coeur M. BLANC des pa­roles aimables et trop élogieuses qu'il vient deprononcer à mon sujet, mais M. BLANC a quel­que chose à se faire pardonner : il m'a demandéde vous faire, ce soir, un exposé. Ainsi pris audépourvu, je me bornerai à vous parler d'unsv.jet qui m'est familier, celui de l'AGALAXIECONTAGIEUSE.

Vous savez que l'AGALAXIE CONTAGIEUSE est1we maladie qui frappe les animaux des espècesovine et caprine ; je ne dis pas « les brebis etles chèvres » car si son nom rappelle un symp­tôme dominant de l'affection chez la femelle,elle n'épargne pas les mâles. Elle se manifestechez ceux-ci par des arthrites et des kératites.

Le germe est resté inconnu jusqu'en 1923. Onsavait seulement depuis 1911, à la suite des ex­périences de CELLI et de BLASI confirmées parCARRÉ" que le virus traverse certaines bougiesfiltrantes utilisées dans les Laboratoires (bougies BERKEFELD, SILBERSMITH). Comme on neréussissait pas à le cultiver dans les milieuxusuels, on le classait sans la moindre hésitation

Page 38: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

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Page 40: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

SOCIETES SAVANTES 225

parmi les ultravirus. En 1923, à la suite d'arthri­tes et de kératites apparues par des moutonsvaccinés contre la clavelée, la question fut re­prise à l'Institut Pasteur d'Algérie.

Des ensemencements de liquide d'arthrite fu­rent pratiqués dans différents milieux et parti­culièrement dans des milieux renfermant desproportions diverses de sérum. Après 4 joursd'étude, un très léger louche apparut dans cer­tains tubes. Des repiquages furent pratiqués ensérie dans le milieu propice sans que l'examenmicroscopique révélât la présence d'aucun mi­crobe visible par les moyens de coloration or­dinaires. Au 7' repiquage, des agneaux furentinoculés dans une articulation et une arthritese développa suivie de kératite.

D'autre part, des ensemencements pratiquésSUr la gélose-sérum donnaient de fines coloniesrappelant tout à fait celles de la péripneumo­nie bovine. La culture était bien réalisée. Gr,âceaux cultures, il fut possible, enfin, de voir, surdes étalements colorés par la méthode de GIEM­

SA, le microbe spécifique dont les formes rappe­laient étrangement celles du microbe de la péri­pneumonie contagieuse.

Les deux microbes poussent de la même fa­çon dans le bouillon-sérum - le germe de l'Aga­laxie exigeant seulement une proportion un peuplus élevée se sérum - et sur gélose-sérum. Ilstraversent, dans les mêmes conditions, les bou­gies filtrantes et résistent de la même manièreaux diverses températures. Du point de vuemorphologique, ils sont très rapprochés. NOWAK

et LOMINSKY, WROBLEWSKI, qui les ont spéciale­ment étudiés, ont vu quelques légères particu­larités. Le dernier auteur décrit : un corp'~scu­

le initial (spore), des fiLaments mycéliens, desanneaux de conidies avec exospores, des boulesde structure granuleuse (spermatocytes), des pe­tits granules avec filaments (spermites). Leséléments caractéristiques du microbe de l'aga­laxie seraient des filaments mycéliens terminéspar un anneau sans granules.

'WROBLEWSKI donne au germe de l'agalaxie lenom d'Asteromyces agalaxire. Je puis ajouterque les éléments des deux microbes qui traver­sent les filtres sont de mêmes dimensions etque les deux maladies peuvent être traitées ef­ficacement par certains arsenicaux.

Mais les deux microbes diffèrent par leurscaractères pathogènes. Celui de la péripneumo­nie bovine n'est réellement pathogène que pourles animaux de l'espèce bovine; celui de l'aga­laxie ne s'attaque qu'aux animaux des espècesovine et caprine. Les expériences d'immunisa­tion croisée ont toutes échoué et la réaction dedéviation du complément est toujours négativesi l'on met en présence de l'un des virus unsérum préparé contre l'autre.

Lorsque BORREL, DUJARDIN-BEAUMETZ, JEANTET

et JOUAN donnèrent, après BORDET, une descrip­tion du microbe de la péripneumonie, ils émirentl'idée que ce germe ne resterait pas seul de sonespèce. Ils pensaient avoir vu des formes sem­blables dans des préparations de vaccine, declavelée, etc... La 'Prédiction s'est réalisée en1923 par la découverle du microbe de l'Agalaxie.

Depuis, d'autres germes du même groupe ontété rencontrés dans le poumon du chien et danscelui du rat. Divers auteurs en ont trouvé dansle milieu extérieur et dans des lésions humainesou animales. 'KLIENBERGER, récemment, a étudiédix échantillons de ces germes.

Si je vous ai parlé de ces formes m'icrobien­nes, c'est parce que leur étude peut apporterun peu de lumière dans le problème des u!tra­virus.

On a donné diverses définitions des ultravi­rus. Sont actuellement considérés comme tels,les éléments pathogènes spécifiques qui traver­sent les filtres de porcelaine, qui sont invisiblespar les méthodes microscopiques ordinaires, etparasites obligatoires, c'est-à-dire que la présen­ce de cellules vivantes est nécessaire à leur dé­veloppement, que celles-ci appartiennent il l'or­ganisme où qu'elles se trouvent vivantes dansle milieu de culture.

D'après cette conception, le microbe de l'Aga­laxie, comme celui de la péripneumonie, ne ré­pondrait qu'en partie à la définition.

Si l'un et l'autre sont pathogènes, spécifiques,s'ils traversent les filtres de porcelaine, ils secultivent en milieu inerte et, ainsi cultivés, de­viennent parfaitement visibles.

Il n'est pas bien sûr que certaines maladiesqui semblent rentrer dans le cadre des ultravi­rus ne rejoignent pas un jour le groupe dontles premiers éléments connus ont été les germesde la péripneumonie bovine et de l'agalaxiecontagieuse.

M. BLANC. - En votre nom il tous, je remer­cie M. BRIDRÉ de sa très intéressante conféren­ce et je lui remets la Présidence pour la pré­sentation des communications.

COMMUNICATIONS

CIRRHOSE ETHYLIQUE GRAVEA FORME ATROPHIQUE AYANT

NECESSITE 32 PONCTIONS EN 18 MOISEVOLUTION ENRAYEE DEPUIS 8 MOIS

par MM. FORT et V AISSIÈRE

M. FORT. - Le malade que je vous présente cesoir, au nom de M. VAISSIÈRE et au mien, est unancien employé du Service de Santé Militaire, aC_tuellement âgé de 63 ans et atteint d'une CirThoseà forme atTophique; cette ciTrhose ascitiq1!e aété particulièrement grave dans son évolution,

Le malade a présenté des signes d'insuffisancecardiaque, plusieurs épanchements pleuraux ré­cidivants, un 1,éritable anasarque et a été soumisà 32 paracenthèses, qui ont permis de retirer 470litres de liquide d'ascite.

Fait intéressant à noter : depuis 8 mois l'étatgénéral s'est considérablement amélioré, les para­centhèses sont devenues inutiles et si ce maladeprésente encore une légère ascite et un foie tou­jours induré, dont on sent le lobe gauche à peu

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226 SOCIETES SAVANTES

près au niveau de l'épigastre, il mène une exis­tence presque norm~le.

A son entrée dans le Service, en octobre 1936,ce malade présentait un foie hypertrophié, desoedèmes considérables des membres inférieurs etdes bourses, des bruits du cœur très assourdiset des signes de congestion des bases. Il a étésoumis à la médication déplétive et à une théra­peutique tonicardiaque surtout à base d'Oua­baïne, qui l'ont considérablement amélioré, sansponctions.

Les accidents graves avec anasarque, signesd'insuffisance' cardiaque - qui ont disparu d'ail­leurs par la suite - ont commencé deux moisplus tard. C'est alors que nous avons dû faire,en février 1937 - il y a donc plus de deuxans - la première paracenthèse, en même tempsque nous évacuions les épanchements pleuraux,qui avaient pris l'allure de pleurésie cardiaque,puis d'hydrothorax.

Les œdèmes étaient considérables, les boursesen particulier atteignaient le volum.e d'une têted'adulte; le ventre était énorme. C'est de cetteépoque que date le début des innombrablesponctions, d'abord espacées, puis de plus en plusrapprochées, parfois tous les 12 jours. En mê­me temps que l'intervalle des ponctions se rap­prochait leur volume augmentait et si toutd'abord il ne dépassait pas 8 litres, il atteignitbientôt 17 litres et même 19 litres.

A ce moment, l'anémie séreuse, si fréquentedans ces cas, apparut et le malade dut -T'esteralité plusieurs mois. Il en était à sa 22' ponction,celles-ci étant alors extrêmement fréquentes,lorsqu'il fut réformé.

L'un de nous le prit alors en traitement etccntinv.a les paracentèses, les dernières furent deplus en plus espacées. Depuis septembre der­nier, devenues inutiles, elles ont été interrom­pues.

Comme traitement, nous avons tout d'abordlutté contre l'insuffisance cardiaque, puis nousavons fait du cyanure de mercure, d'ailleursmal supporté au début ; deux séries ont étéfaites et ont semblé donner une légère amé­lioration,

Nous avons essayé d'autres thérapeutiques eten particulier l'opothérapie hépatique et desinjections de Biolipase, qui ont amené une amé­lioration passagère et surtout morale. Nous nepouvons affirmer, croyons-nous, que le résultatactuel soit dû plus spécialement à une médica­tion qu'à une autre.

Si au début le faciès du malade était celuid'un éthylique au nez bourgeonnant, variqueux,couperosé, aux conjonctives subictériques, ac­tuellement il a repris un aspect normal et unbon état général ; l'œdème, qui était considéra­ble et rendait difformes les membres inférieurs,,a complètement disparu, même aux chevilles.

L'asthénie a disparu ; aujourd'hui même, cemalade a pu, sans fatigue appréciable, faire 12kilomètres à pied. Cette observation montre la

possibilité sinon de guenson, du moins d'arrêtévolutif d'une cirrhose extrêmement grave, mê­me à un stade avancé de son évolution.

M. ARNAUD. - J'ai eu un malade sensible­ment équivalent à celui-ci.

J'ai entrepris un traitement basé uniquementsur l'opothérapie hépatique; le malade présen­tait en outre une rétraction de l'aponévrosepalmaire, en f'aveur probablement - si on rat­tache ces lésions à une atteinte de nature tuber­culeuse - d'un terrain bacillisé. C'était de plusun éthylique avéré.

J'ai observé la même sédation des phénomè­nes après un très grand nombre de ponctions,avec cette différence toutefois que le malade apu reprendre son travail; la cirrhose a été com_plètement guérie, quoiqu'il y ait eu égalementun chiffre considérable, en litres, de liquide as­citiqu.e.

Le malade, croyant que le lait de chamelleavait une action anti-cirrhotique, en buvait tou­te la journêe.

Deux ans après la cessation des premierstToubles, je suis à nouveau appelé ; je pensaisqu'il avait repris de l'alcool. Je fis une ponctionei; ce n'est plus du liquide ascitique que je ra­menais, mais du « lait », c'est-à-dire, un liqui­de lactescent et hémorragique. Un examen pra­tiqué avec le Dr. DUBors-ROQUEBERT, montraqu'il s'était développé un cancer sur le lobe gau­che du foie. De sorte que le malade fut empor­té par un cancer évoluant sur une cirrhose quel'on pouvait considérer comme guérie; ce quiprouve en passant que le cancer aime les ci­catrices, comme l'a dit LUMIÈRE.

M. FORT. - Nous avons également essayé defaire prendre du lait déchloruré à notre maladeet même de le lui donner comme unique nour­riture durant quelques semaines, mais sans ré­sultat appréciable.

M. GREVIN. - Un malade, soigné dans le Ser­vice de M. LABONNOTE, il y a quelques années àl'Hôpital Civil, a battu vos records. Nous avonsretiré entre 8 et 900 litres de liquide, Il s'agis­sait d'une cirrhose hypertrophiqul#, d'origineéthylique. Nous l'avons traitée par la diathermie.

UN CAS DE SPONDYLOSE TRAITEEPAR LA METHODE DE LERICHE

par M. PÉRARD (Casablanca)

(sera publié in extenso)

GANGRENE MUSCULAIRED'ORIGINE APPENDICULAIRE

par M. PÉRARD

(sera publié in extenso)

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1

Hypnotique de choixpour

rln~omnienerveuse

DIALnom déposé

Diallyl m alonylurée

CIBA

Procure un sommeilcalme et réparateur

3901 a 2 comprimés le soir

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SOCIETES SAVANTES 227

MENINGITE,MELLAH ET SULFAMIDES

y a-t-il un élément nouveau dans le pronosticde certaines méningites, assombri par le milieu

social où elles se déclarent ?

par M. PIERSON

(sera publié in-extenso)

L·A. rapporte le cas d'un enfant de 6 ans quiprésente une symptomatologie de méningiteaigüe à forme grave. Les faits se passent dansle milieu surpeuplé du Mellah, dans des con­ditions d'hygiène invraisemblables. La familles'oppose avec la dernière énergie au transfertdu malade à l'hôpital et interdit d'abord touttraitement par piqûre. Le pronostic s'annoncecomme devant être fatal. .

Le médecin traitant peut cependant faire pren­dre au malade des comprimés de septoplix, puisobtient de pratiquer plusieurs piqûres de Lyso­coccine. Une défervescence s'amorce; une ponc_tion lombaire faite dans des conditions péril­leuses, avec la suspicion du milieu familial, per­met d'identifier le méningocoque. La survie del'enfant fait lever peu à peu l'irréductibilité del'entourage.

La Lysococcine et le Septoplix sont renouve­lés, l'enfant se défend mieux, sort de son étatgrave. On peut enfin le transporter à l'hôpital,en voie d'amélioration nette : là, un total desix ampoules de sérum antiméningococciquepolyvalent confirme la guérison clinique en peude jours.

L'A. sans vouloir décider s'il faut attribuerl'heureuse évolution de ce cas grave plus à lachimiothérapie du début qu'à la sérothérapiede la fin, souligne que d·ans des circonstancesoù socialement toute action médicale est impos­sible, l'administration de quelques comprimésd'allure anodine et de quatre piqûres d'appa­rence banale peut changer la précipitation desévénements, gagner du temps, convaincre l'en­tourage et permettre de mener à bon terme unepartie clinique très mal engagée au départ.

DISCUSSION

M. DECOURT. - Nous avons eu dernièrement,à l'hôpital indigène de Rabat, un jeune indigèneentré avec le diagnostic de méningite. Une ponc_tion lombaire, faite immédiatement, retirait unliquide trouble qui, envoyé à l'Institut d'Hygiè­ne, montra des staphylocoques presque à l'étatpur. On fit à cet enfant des injections intra­rachidiennes de Solu-Dagénan; à la troisièmeil était guéri.

M. FORT. - Les publications abondent actuel­lement, en particulier à la Société Médicale desHôpitaux cie Paris, sur le traitement des mé­ningococcies et en particulier des méningites cé­rébro-spinales, par les sulfamidés, à l'exclusionmême de La sérothérapie.

Nous avons eu l'occasion de soigner des Sé­négalais atteints de méningites cérébro-spinales.Chez le Sénégalais, l'affection est toujours par-

ticulièrement grave et se termine très fréquem­ment par la mort.

Nous en avons observé un cas récemmentquelques heures semble-t-il après le début del'affection. Une sél'othérapie rationnelle par voieintra-rachidienne et musculaire fut entreprise,en même temps que la sulfamido pyridine ou« 693 II à raison de 4 grs. les deux premiersjours, puis à doses décroissantes, pour arriver àun total de 15 grs.

Amélioration très nette des signes méningésen 48 heures et guérison clinique en 4 jours. Lemalade mangeait normalement, se levait et vou­lait rejoindre son régiment le 5" jour. Des gué­risons aussi rapides étant bien rarement le faitde la sérothérapie chez· le Noir, on peut attribuerla grande part du succès au « 693 jl.

J'avoue d'ailleurs avoir essayé ce traitementsur un autre malade pour lequel, malheureu­<:ement, l'issue ne fut pas la même. Entré dansnotre Service une après-midi avec une ménin­gite cérébro-spinale extrêmement grave et liqui­de purulent, nous avons donné, jusqu'à minuit,4 grs. de Dagénan par la bouche, en attendantd'avoir de la soluseptazine, mais à minuit lemalade est mort. A l'autopsie, nous avons trou­vé une véritable inondation purulente des mé­ninges ; dans un cas semblable, aucune théra J

peutique ne pouvait avoir de succès.Il est néanmoins intéressant d'essayer les Sul­

famidés et si on n'a pas le droit, dans tous lescas, d'exclure la sérothérapie, les deux théra­peutiques peuvent toujours être tentées. Lors­qu'on ne peut faire de sérothérapie, le traitementlJar les Sulfamidés doit être entrepris d'U1'gen­ce dans toutes les méningococcies et un jourviendra sans doute où il pourra remplacer toutà fait la sérothérapie, si souvent décevante.

M. JAUBERT. - Les statistiqttes de l'HôpitalIndigène « Jules Mauran II ont enregistré, de­puis le mois de janvier 1939, 22 cas de ménin­gite cérébro-spinale ; ces cas se sont tous révé­lés, après ponction lombaire, à méningocoque A.D'abord traités var le sérum polyvalent, puispar un traiteme;;'t mixte avec sérum anti-mé­ningoccccique A. associé au Dagénan, ils onttous évolué vers la guérison. Un seul décès surles 22 cas a été enregistré.

J'estime donc que l'épidémie de méningiteque nous subissons actuellement dans le milieuindigène présente une forme bénigne. Le traite­ment appliqué a donné d'excellents ·résultats.

M. GREVIN. - Je confirme ce que dit M. JAU­

BERT au sujet du peu dce gravité de l'épidémie.Nous en avons eu deux cas à l'Hôpital Civil, unenfant européen de trois ans et un israélitede 20 ans. Traités immédiatement par du sérumpolyvalent intra-rachidien, les malades n'avaientplus de température dès le lendemain et les si­gnesméningés avaient disparu. Naturellement,nous avons prescrit du Dagénan par la suite.mais dès le deuxième jour, les malades pouvaientêtre considérés comme hors de danger.

M. ARNAUD. - J'ai actuellement un maladeen traitement, il ne s'agit pas de méningite, mail'

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d'une encéphalite algue infectieuse d'origine in­déterminée qui vient d'être guérie, je le pensedéfinitivement, par le Dagénan.

Je compte vous présenter ce cas dans uneprochaine séance, avec tous les détails observés.

M. IGE.RT. - J'ai vu en 1937, à Paris, un en­fant de 9 ans atteint de méningite extrêmementgrave puisque, après avoir présenté des signesde rhino-pharyngite avec température à 38"5 lematin, il accusait 40" le soir avec Kernig mani­feste et, de plus, une paralysie oculaire précoceet d'emblée prononcée.

Au cours de la nuit, je fis une ponction lom­baire, qui retira un liquide gris-souris, dontl'examen bactériologique ne put être fait quele lendemain, aucun laboratoire n'étant ouvertpendant la nuit.

J'évacuai cet enfant sur l'Hôpital Pasteur oùil fut hospitalisé dans le Service du Dr. MARTIN.

L'état était grave; on constatait, en dehors dessignes méningés, des troubles infectieux extrê­mement marqués, un état de coma entrecoupéd'accès délirants, de l'incontinence des urineset des matières. L'enfant ne paraissait pas devoirvivre plus de 24 à 48 h. Le Dr. MARTIN fit lesplus expresses réserves sur le pronostic.

Les examens bactériologiques ne mi1'ent enrelief qu'au bout de 48 h. la présence de strepto­coques hémolytiques. Cette constatation fit confir­mer au Dr. MARTIN son pronostic d'extrême gra­vité.

Le Corps 1162 F. - on était au début dv, lan­cement du produit - fut tenté par voie 1:IIHcca­le à la dose de 2 gr. par jour. En 8 jours envi­ron, l'état de l'enfant se transforma tellementqu'il guérit sans aucune séquelle paralytique,en particulier san.~ aucune paralysie oc'Hlaireconsécutive.

L'observation a été publiée dans ln PresseMédicale d'octobre 1937. C'est un des premierscas de traitement des méningites à streptocoquesnon otogène par les Sulfamidés et ce succèsinespéré méritait d'être cité, je crois, au coursde cette disC1lssion.

M. BLANC. - Toutes ces communications trèsintéressantes sur la méningite cérébro-spinalem'incitent à poser une question.

D'après mon expérience de la pathologie ma~

rocaine, il semble que la méningite soit une ma­ladie d'avenir au Maroc. On n'observait pasun tel nombre de cas ces dernières années et ilserait intéressant de demander à nos Confrères,nos Confrères militaires en particulier, ce qu'ilspensent de l'origine de cette extension.

Pour ma part, il y a deux ans, lorsque j'ai faitun voyage en A.O.F. j'ai été frappé de la fré­quence de la méningite cérébro-spinale, surtoutparmi les Sénégalais et je vous demande s'il ya lieu de penser que nous devons ce développe­mntactuel de la méningite cérébro-spinale àl'apport possible des contingents de l'AfriqueNoire, au Maroc, ou si d'autres raisons peuventêtre évoquées.

M. RAMERY. - Je suis en Afrique du Norddepuis 20 ans et j'ai toujours vu des épidémies

de méningite cérébro-spinale chez les indigènesnord-africains.

J'ai eu l'occasion de soigner, en 1922, des con­tingents de Tirailleurs Marocains, qui étaientcantonnés au Camp Servière et j'ai soigné 12cas de méningite cérébro-spinale à méningoco­que A. Comme à ce mom,ent il n'était pas ques­tion des sulfamidés, je les ai traités avec du sé­rum polyvalent ; sur les 12 malades, j'ai obtenu12 guérisons. Ce qui veut dire qu'en matièred'épidémie c'est la forme épidémique qui a unegrosse valeur, autant peut être que la théra­peutique mise en cause.

Je crois que lorsqu'il s'agit de menmgocoqueA. le sérum, comme les sulfamidés, ont une ac­tion certaine. Il n'en est pas de même lorsqu'ils'agit du méningocoque B.

M. JAUBERT. - Les 22 cas traités à l'hôpitalindigène concernaient, à peu près à égale propor­tion, des indigènes musulmans et des israélites.Il s'agissait toujours de méningocoque A. Enfait, nous avons eu presque cent pour cent deguérisons.

M. FORT. - J'ai l'impression que les cas deméningite cérébro spinale constatés au Marocchez les Sénégalais restent rares. Depuis troisans, nous avons au plus observé à Casablancaquatre on cinq cas de méningites à méningo­coques chez enx. Ces chiffres, comparés à ceuxque vient de noUs donner le Dr. JAUBERT pourla popnlation indigène marocaine, sont bien peude choses.

Je crois devoir rappeler à ce sujet des re­cherches faites l'an dernier par le Médecin-Ca­pitaine BERNIER, sur un lot de 1,000 jeunes Tirail­leurs Sénégalais venant de Dakar, à l'occasiond'une méningite à méningocoques survenue chezl'un d'eux. Les ensemencements demeurèrenttons nér;atifs, ne décelant pas la présence d'unseul porteur de germes.

Il semble qu'il soit difficile d'accuser les Ti­railleurs Sénégalais d'être responsables de l'im­portation du méningocoque au Maroc.

ILEITE TERMINALE AIGUE PRIMITIVEpar MM. GORSE et ACCARD

(Hôpital Militaire de Fez)(sera publié in extenso)

ILEITE TERMINALE PRIMITIVEpar MM. CANDILLE, RÉMY et ROBY

(Observ. du Service de Chirurgie de l'HôpitalCocard - Fez)

(sera publié in extenso)

URBANISME ET ASSAINISSEMENTDES VILLESpar M. BÉROS

Dans les divers pays de l'ancien et du nou~

veau monde qui ont engagé la lutte contre le

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PROPH<OLLE<TlVE y L A XIE

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POSOLOGIE eni c!.eJ'~POUR. LES .TROIS PR.ODUITS

pouc 1. Macao' M • 1 S (8ème). Blbas B 1 -t ou evord d'Anfo 2, - Casablanco.

SOCltTf: PARISI5 PEe 1A E~N!~'EX~N SION CH 1MIQU E' m LI TT~RATU RE D~ TAlLl~ E SUR DEM

1 U E J EA N Garques Poulenc frè ANDEOU Tes et U.Ag.nt Génécol J 0 N • PAR smes du Rhone

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SOCIETES SAVANTES 229

taudis, urbanisme et assainissement, fonctionscomplémentaires, sont toujours menés de pair.

S'il y a une ville où ces deux questions sontétroitement liées, c'est bien dans la grande citémaritime du Maroc, ville de 260.000 habitantsdont 185.000 indigènes, qui a poussé très vite,trop vite, sans ordre, sans directives précises desalubrité.

L'épidémie de 1937-38 a démontré la néces­sité et l'urgence d'un redressement orthopédi­que de notre ville.

L'application de cette thérapeutique a débutépar la séparation des agglomérations indigèneset Européennes ; ce premier temps opératoiren'est pas tout à fait terminé, le deuxième temps,le recasement des indigènes délogés, est à peineébauché.

Voici quelle est actuellement la situation géo­graphique des indigènes délogés ou à déloger :

10 Nous avons encore en pleine ville euro­péenne :17.000 habitants au derb Ghalef.

400 habitants au derb Guyot (satellite duprécédent) .

6.000 Israélites nécessiteux surpeuplant le MeLlah et son débordement sordide auvoisinage du Bd. d'Anfa, de la placede Verdun et du Bd. de Bordeaux.

20 Nous avons aux abords immédiats de lavilleles 13.000 Bidonvillois des Roches-Noiresles 22.000 Bidonvillois de Ben-M'Sikles l.COO habitants du derb Baschko (Route de

Bouskoura.les 1.600 habitants du derb Lafforgue (à l'Oa­

sis) .les 5.000 habitants du derb de l'Aviation.

Nous avons toujours pensé que le problèmedu recasement de ces 66.000 indigènes ne sau­rait être une question d'ordre exclusivementadministratif, que le point de vue « salubritépublique » devait commander le règlement decette question capitale pour le relèvement sa­nitaire de Casablanca.

En 1927 à l'occasion d'une épidémie assez sé­vère de typhus, notre Société avait emls unvœu do,nt une partie a été réalisée au cours dela dernière épidémie (1937-1938).

Bien que ce résultat tardif ne paraisse pasà première vue des plus encourageants, je propose aux membres de la Société de Médecineet d'Hygiène du Maroc l'émission du Y;œu sui­vant:

VŒU

« LEs QUESTIONS INTÉRESSANT L'HABITAT INDIGÈNE« ÉTANT PRIMORDIALES POUR LA SALUBRITÉ PUBLI­« QUE DANS LES VILLES MAROCAINES, TOUT PARTICU­« LIÈREMENT A CASABLANCA, GRAND PORT DU MAROC« OU LA POPULATION EUROPÉENNE DE LA VILLE OU« DE PASSAGE EST EN CONTACT AVEC LA POPULATION« INDIGÈNE LOCALE OU VENANT DE L'INTÉRIEUR, LA« SOCIÉTÉ DE MÉDECINE EXPRIME LE VŒU QUE :

« 1 0 TOUT PROJET D'URBANISME CONCERNANT« L'AMÉNAGEMENT DES QUARTIERS SUSCEPTIBLES DE« SERVIR AU LOGEMENT DES INDIGÈNES SOIT SOUMIS

« A LA « COMMISSION D'HYGIÉNE ET DE SALUBRITÉ« URBAINE » AINSI QU'A LA « COMMISSION RÉGIO­« NALE D'HYGIÈNE ».

« 2° TOUT PROJET CONCERNANT L'HABITAT INDI­« GÈNE EN GÉNÉRAL SOIT SOUMIS A L'APPROBATION« DU COMITÉ D'HYGIÈNE ET DE SALUBRITÉ PUBLI­« QUES DE LA RÉSIDENCE GÉNÉRALE, A RABAT ».

Adopté à l'unanimité

A PROPOS DES CORPSETRANGERS ARTICULAIRES

OSTEO-CHONDRITE DISSEQUANTEET SYNOVITE CHONDRIFIANTE

par M. COMTE

(seront publiés in extenso)avec les radiographies

L'A. présente un cas de corps étrangers mul­tiples du coude chez un sujet jeune, dus à unesynovite chondrifiante et un cas de corps étran­ger du genou chez un sujet âgé, dû à une ar­thrite sèche et simulant l'aspect d'une ostéo­chondrite disséquante.

DISCUSSION

M. DUBOUREAU. - J'ai eu, il y a quelquesannées, un malade exactement semblable au pre­mier malade du Dr. COMTE. Les lésions siégeaientau nivea~ de l'épaule, d'où je lui ai extrait, aprèsarthrotomie antérieure, une soixantaine de corpsétrangers. Plusieurs de ces corps étrangersétaient appendus à la synoviale par un pédicu­le.

Je calmerai les remords de M. COMTE en di­sant qu'il existait un gros paquet postérieur, quej'ai moi-même laissé en place, pour éviter deslésions opératoires trop importantes; d'ailleurs,le mal,ade, un légionnaire, a repris son Serviceet nous n'en avons jamais plus entendu parler.

Nous avons cherché à connaître la constitu­tion de ces corps étrangers, mais leur duretéétait telle qu'il fut impossible d'en faire descoupes. Ne pouvant obtenir un examen anato­mc-pathologique, nous avons fait faire une ana­lyse chimique, qui a montré qu'ils étaient cons­titués par du magnésium dans la proportion de90 %.

M. COMTE. - Je n'ai 'OOs d'examen histologi­que, mais le Dr. JOBARD ';;"a dit qu'en 8 jours ilne pouvait rien me donner, tant la pièc,e étaitdure.

Il est une autre question, sur laquelle je vou­drais demander l'avis du Dr. SPÉDER : la radio­thérapie ne pouvait certainement pas avoir d'ac­tion SUr cette quantité de corps étrangers, maisn'y a-t-il pas lieu d'en faire appliquer aprèsl'intervention ?

M. SPEDER. - La radiothérapie m'apparaîtcomme nécessaire pour éviter des néo-formationsultérieures et réduire l'activité des proliférationsdes gaines synoviales ; on ne peut naturelle-

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ment pas espére~ faire disparaître les petitscorps étrangers articulaires qui subsistent.

Dans les cas de chondromatose pure, on ob­tient pres.que à coup sûr un arrêt net des for­mations de ces corps étrangers nouveaux.

Pour ce qui est de la seconde observation, lediagnostic radiologique qui me paraît indiscu­table est celui d'arthrite chronique déformante,Dans ce cas, la radiothérapie est strictement in­diquée, améliorera certainement la plupartdes troubles sensitifs et arrêtera pour un tempsl'évolution du processus.

M. PINELL!. - Comme tous mes camarades del'Armée qui ont eu la chance d'avoir eu commemaître le Professeur PAITRE, j'ai eu, depuis monséjour au Val-de-Grâce, l'attention particulière­ment attirée sur la si intéressante question desCorps étrangers articulaires, qui sont d'observa­tion courante en milieu militaire, surtout lors­qu'on sait bien les rechercher parmi les innom­brables hydarthroses et affections du genou,pain quotidien de nos Services de Chirurgie.

La première observation de M. COMTE est untrès beau cas d'Ostéochondromatose al,ticulaire,cette curieuse néoplasie bénigne de la synovia­le, se dévelcppant sur une articulation clinique­ment et radiologiquement saine, et aboutissantà la formation de corps étrangers habituellementtrès nombreux. Les cas en demeurent assez ra­res, puisque, en 1934, ARnOUIN, dans saJ;hèse deParis (qui est le travail d'ensemble le plus ré­cent sur la question) n'avait pu en réunir que150 observations authentiques. Le coude en est- avant le genou - un des sièges d'élection.

En ce qui concerne la deuxième obsen,ation,M. COMTE, revenant sur son impression de dé­but, rejette avec juste raison le diagnosticd'Ostéochondrite disséquante, auquel il avaittout d'abord songé : il doit en effet très certai­nement s'agir ici d'une arthrite chronique dé­formante, arthrite sèche de nature rhumatismaleprobable, comme viennent le signer les déforma­tions des extrémités osseuses montrées par laradiographie.

Et en effet, l'Ostéochonddte disséquante - (quielle, n'est point exceptionnelle) - est une af­fection tout à fait particulière, une entité ana­tomo-clinique, individualisée en 1887 par KOENIG,

dont le diagnostic ne doit être porté que lors­qu'existent à la fois un certain nombre de ca­ractères anatomo-pathologiques, radiologiques

et cliniqttos.Dans leur article devenu classique de la Revue

de Chirurgie de 1927, PAITHE et Du BOURGUET onteu le grand mérite de faire connaître en Franceles travaux considérables et fondamentaux con­sacrés à cette affection, depuis 1911, en Allema­gne, par AXHAusEN, et en particulier sa théoriepathogénique nouvelle de l'embolie septiqueavortée suivie de nécrose aseptique, en mêmetemps que ces autettrs faisaient une lumineusemise au point de cette difficile question.

En 1929, à Lyon, PAITRE inspirait à mon amiKLISZOWSKI sa thèse consacrée à ce même sujet.

Enfin, en 1931, il reprenait la question d'en­semble des corps étrangers articulaires dans untrès complet article des Archives de MédecineMilitaire, qu'il faut avoir lu lorsqu'on parle deces questions.

L'Ostéochondrite disséquante est surtout fré_quente chez les hommes jeunes, sportifs ou tra­vailleurs. Le genou en est le siège d'électionpresque constant ; et, au genou, la faxe axialedu condyle interne, le siège d'élection de la lé­sion. Et, cliniquement, on peut provoquer parle palper une douleur entre le bord interne dela rotule et le versant axial du condyle inter­ne, découvrant ainsi ce que les Allemands appel­lent avec AXHAUSEN, le point critique.

Le corps étranger de l'Ostéochondrite dissé­quante - (et c'est là un caractère essentiel) ­est unique, mais pouvant parfois se fragmentersecondairement.

La radiographie va donner des images tout àfait typiques, variables d'ailleurs aux trois pha­ses évolutives par lesquelles passe la maladie.Mais, à aucun moment, il n'existe d'irrégularitésdes lignes de contour des extrémités articulaires,ni d'ostéophytes, ni de décalcification, Et ce n'estbien souvent que sur un film courbe (indispen­sable peur l'étude radiologique d'un genou) queles lésions peuvent être mises en évidence.

Au stade de nécrose circonscrite, on distingueseulement une zone floue localisée en un pointde l'épiphyse, délimitée par une ligne plus clai­re qui la sépare du tissu osseux sous-chondral,

Au stade suivant de réparation du séquestrepar un sillon d'élimination, on observe la si cu­rieuse et typique image d'un « œuf dans sonnid », le corps étranger en formation n'ayantpas encore quitté sa loge.

Enfin, au stade terminal de libération du sé­questre, on trouve à la fois un corps étrangerisolé, insaisissable souris articulaire, et l'imagede la niche dont il provient.

Voilà ce qu'il faut voir à la radiographie pouraffirmer l'ostéochondrite disséquante, qui se ré­vèle en clinique - outre le pathognomoniquepoint d'AxHAusEN - soit par de simples dou­leurs articulaires, soit bien souvent par une ba­nale hydarthrose, soit enfin parfois, à la phaseterminale, par un syndrôme de blocages arti­culaires.

M, COMTE. - Je remercie P. PrNELLI de sonintervention. Je suis persuadé qu'il s'agissaitd'une arthrite sèche, malgré l'aspect des premiè­res radiographies, qui simule l'ostéochondrite.

D'autre part, sur l'unicité absolue des corpsétrangers de l'ostéochondrite dont parlait notrecamarade, j'avais été étonné de voir que dansle Traité d'Orthopédie, M. TOURNIF-R présentaitune observation de corps étrangers multiples dugenou en disant que c'était une ol'téo-chondri­te disséquante.

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SOCIETES SAVANTES 231

A PROPOS D'UN CAS DE DIAGNOSTICDIFFICILE ENTRE UN ABCES DU POUMON

ET UN PYOPNEUMOTHORAXCIRCONSCRIT

par MM. COMTE et SPÉDER

(sera publié in extenso)

DISCUSSION

M. SPEDER. - J'ai peu de précisions à ajouterà celles données par M. COMTE ; l'étude radio­logique m'a montré qu'il e:ristait un abcès hy­dro-aérique du poumon, à coque épaisse, acco­lé à la paroi costale, vers la ligne mamelon­naire.

Cette image hydro-aérique était noyée dansl'obscurité de la base, mais avait pu cependantêtre mise en évidence. Le chirurgien attribuaitla matité de la base à un épanchement pleural;en ponctionnant en arrière de la ligne axillairepostérieure, il a trouvé du pus et devait, àe cefait, penser à une pleurésie purulente avec 1Ln

pneumothorax localisé.

L'évolution de la maladie a montré qu'il exis_tait bien une cavité hydro-aérique purulente àla partie antérieure et qui communiquait parun canal rétréci environné de pachypleurite,avec la grande cavité pleurale à sa partie pos­térieure.

C'est au cours d'un accès de toux, au momentdu pansement, que le chirurgien a pu observerl'écoulement du P1!S par ce canal, se dirigeant dela plaie de l'empyème vers la partie o,ntérieurede l'hémithorax.

Un abcès du poumon cherche à évacuer soncontenu soit par les bronches, soit, s'il est prèsde la oavité pleurale, dans la cavité pleurale et

c'est secondairement que se produit la pleurésiepurulente.

M. BENZAQUEN. - J'ai eu l'occasion de voirce malade avec le médecin traitant et nous avionsporté le diagnostic d'abcès probable du poumon;il paraissait dangereux de faire à ce momentune ponction ; nous avions pensé qu'il étaitplus urgent d'inciser l'abcès.

A priori, il s'agissait d'un abcès du poumon,étant donné qu'il y avait une matité suspendue.

RESULTAT D'UNE OSTEOTOMIEINTERTROCHANTERIENNE DE PUTTI

POUR PSEUDARTHROSE DU COL DU FEMURpar M. DUBOIS-ROQUEBERT

(sera publié in extenso)

DISCUSSIONM. COMTE. - J'ai eu personnellement un

échec, chez une malade à laquelle, après avoirmis un clou très vertical selon le conseil de M.DANIS de Bruxelles, mais sans avoir cru devoirle fixer, ainsi qu'il le fait, le clou ressortit, fai­wnt saillie sous les téguments. Il est vrai quela malade, malgré la défense qui lui avait étéfait de marcher pendant un mois, avait mar­ché immédiatement ; en enlevant le clou, jem'aperç'us qu'il y avait une pseudarthrose.

M. BLANC. - Je tiens en notre nom à tous,à remerc;ier M. le Médecin-Colonel SONDAG et lesMédecins Militaires de cet Hôpital, de la cordia­le et élégante hospitalité qu'ils nous ont accor­dée ce soir.

OFFICE INTERNATIONAL D'HYGIENE PUBLIQUESession d'octobre 1938

Le Comité permanent de l'Office Internationald'Hygiène publique, réuni sous la présidence deM. l'Ambassadeur Camille Barrère, Délégué dela France, a tenu sa session ordinaire du 17 au 26octobre 1938. Il a désigné comme son Président,M. le Dr M.-T. Morgan, Délégué de la Grande­Bretagne, en remplacement de M. le Dr. N.-M.Josephus Jitta, Délégué des Pays-Bas, lequeln'avait pas désiré voir son mandat renouvelé. In­dépendamment des affaires relevant du fonctionne­ment statutaire du Comité et des Commission, lessujets suivants ont été tout particulièrement exami­nés.

PESTE. Au Congo belge, les cas de peste sel-vatique du Lac Albert, La différenciation de Pas­teurella pseudotuberculosis rodentium par rapportà B. pestis est importante ; elle est réalisée par sespropriétés acidifiantes en culture.

FIÈVRE JAUNE. La situation est la même quepour le trimestre précédent. On l'a étudiée enGuyanne britannique. Au Brésil, la fièvre jaune« de la jungle » est sporadique dans une très vastezone (surtout Minas Geraes, Rio de Janeiro, Sao

Paulo). En Afrique, dans le Soudan anglo-égyp­tion, le test de protection de la souris a été trouvésouvent positif. La vaccination anti-amarile a étépratiquée en grand au Brésil avec le virus pantrope17 D, comme à Londres, où l'on a eu 3.500 vac·cinés, sans un seul cas d'ictère. En A.O.F., de '935à 1938, l'institut Pasteur de Dakar a constatél'immunisation de la grande majorité des vaccinés(85 à 90 % de protections fortes).

TYPHUS EXANTHÉMATIQUE.-- En Algérie, le ty­phus a atteint les Européens dans 16 % des cas ;la prophylaxie a consisté à vacciner les personnesexposées (vaccin de Weigl). Au Maroc, la bouf­fée de typhus a présenté un clocher en mars ; ona réalisé plus d'un million de vaccinations par laméthode de Blanc, avec des résultats satisfai­sants. Aux Etats-Unis, deux types d'infection àRickettsia : 1" le typhus murin (typhus endémiquetyphus bénin), propagé par divers rongeurs attiréspar la culture de l'arachide et 2" la « fièvre tache­tée » des Montagnes Rocheuses », qui s'observe dansle Nord des U.S.A.

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'232 PARTIE DOCUMENTAIRE

CHOLÉRA. Il a paru plus fréquent en 1938,dans certaines p.ovinces de l'Inde ; l'augmentationde fréquence est en rapport avec deux fêtes hin­doues amenant un grand mouvement de pèlerins.De l'épidémie cholériforme de Célèbes, aux IndesNéerlandaises, à vibrion hémolytique type El Tor,on a conclu que le vibrion El Tor est distinct duvibrion vrai de Koch, mais qu'un syndrome cli­niquement cholériforme commande l'applicaliondes mesures de prophylaxie et la déclaration depèlerinage brut.

VARIOLE. - Le Comité a noté l'extrême raretéde l'encéphalite post-vaccinale, et l'utilité de la pré­cocité de la primovaccination. La technique de pré­paration du vaccin jennerien à l'Institut sérothéra­pique de Milan utilise d'abord le passage d'âne àâne ; le vaccin purifié est ensuite inoculé à la gé·nisse pour utilisation.

TUBERCL'LOSE. - On a noté, d'une part, la di­minution très satisfaisante de la mortalité tubercu­leuse aux U.S.A. (50,7 p. 100.000) mais aussi saprogression ailleurs, dans certaines villes en voied'industrialisation rapide. La tuberculose indigène aété étudiée en Tripolitaine (comparativement peuatteinte) ; en Ethiopie, elIe paraît plus fréquente.D'Italie, on signale la rareté du bacille bovin dansla tuberculose humaine : 4 cas sur 564. En Italieégalement,l'emploi des réactions à la tuberculine per­met le dépistage très précoce chez les enfants d'âgescolaire. Le B.c.G. a été employé à New-Yorkavec des résultats encourageants.

DYSENTERIES. -- La forme bacilIaire a été rele­vée en Virginie, U.S.A. (40,1 % des cas étiquetés.diarrhée simple), en Grande-Bretagne, au Dane"mark ; la technique à ]a gélose citratée désoxychola­tée est très supérieure aux anciennes techniquesd'identification. La dysenterie non spécifique dunourrisson, étudiée dans certains hôpitaux anglais,n'est pas de nature bacillaire; sa prophylaxie resteà l'étude. '

MÉNINGITE CÉRÉBROSPINALE. Le début de1938 a vu une poussée de méningite cérébrospina­le en A.E.F. Quelques foyers en Erythrée. Lachimiothérapie sulfamidée donne des espoirs ; lavaccination (de préférence par des souches locales)conserve toute sa valeur.

PSITTACOSE. Peu de cas signalés ; le main-tien des mesures prophylactiques est nécessaire. Ona signalé une curieuse épidémie chez un oiseau demer (Fulmaris glacialis).

POLIOMYÉLITE. - En diminution en Suède ; lé­gère poussée en Grande-Bretagne (juilIet-octobft1938), de même qu'en HolIande. La maladie estplus ou moins endémique aux U.S.A. De différentscôtés on affirme la « porte d'entrée» digestive duvirus.

TULARÉMIE. En augmentation aux Etats-Uniset en Suède ; en Laponie, le lemming est un ré­servoir du virus ; les moustiques sont des vecteurscertains.

FIÈVRE ONDULANTE. - Aux Etats-Unis, oncombat l'avortement épizootique par l'abattage sys­tématique des bovidés infectés.

DIPHTÉRIE. -' Au Mexique, bons résultats parl'immunisation simultanément passive et active (sé­rum et anatoxine, le même jour, par injections sé­parées) .

SPIRocHÉTosE lCTÉRO-HÉMORRAGIQUE. - Quel­ques cas signalés en Dalmatie depuis 1935. Récem­ment, 2 cas très probables à La Martinique, jus­qu'à présent indemne.

SYPHILIS. En Ethiopie elIe est assez fréquen-te chez l'indigène avec manifestations secondairesintenses, mais sensibles au traitement : chez lesBlancs infectés, la phagédénisme est fréquent.

PIAN. Existe en Somalie.

TRACHOME. - La lutte contre cette maladie estorganisée en Algérie depuis 1934 le nombre descas graves est déjà en diminution.

PALUDISME. -- La prophylaxie du paludismedonne des résultats favorables en Algérie. EnEthiopie, le paludisme est rare au-dessus de 1.800mètres, inconnu à 2.000 mètres ; d'où l'indicationde réduire ou même éventuelIement d'omettre la« prophylaxie chimique » aux hautes altitudes. EnEgypte, le rôle de certains anophèles comme vec­teurs a été précisé.

LAMBLIASE. -- En Pologne, on a relevé 85 casd'affections (la plupart hépatiques) à lamblias, soitpar examen des selles, soit par tubage duodénalL'entérite à lamblias est déjà bien connue dans lespays chauds. Certains dérivés de l'atridine ont lamême action sur le flagellé intestinal que sur J'hé­matozoaire palustre.

RHUMATISME. - Continuation de l'enquête in­ternationale. Incidence insignifiante en Nouvelle­Calédonie, à la Guadeloupe. Dans l'Inde Bri­tannique, incidence appréciable, mais modérée : lerhumatisme articulaire aigu représente environ 5

Les admissions dans les grands services hospita­liers.

CANCER. - Aux Indes, le cancer est assez fré­quent et l'organisation de la lutte anti-cancéreuseest nécessaire. Aux-Etats-Unis on a constaté unenotable augmentation de fréquence du cancer dupoumon. On n'a pas de précisions absolues sur lerôle du goudronnage des routes.

INTOXICATIONS. - Aux Etats-Unis, les conpo­sés arsenicaux utilisés pour la préservation du boisne paraissent pas constituer un danger grave pourles habitants des maisons. Il n'en est pas de mêmedes papiers muraux. De Durban, on a signalé uneintoxication pseudo-épidémique, avec symptômes depolynévrite, due à l'absorption accidentelIe et répé­tée d'orthotricrésylphosphate dans de l'huile comes­tible.

STUPÉFIANTS ET TOXICOMANIES. L'utilefonctionnement de la Convention de 1931 ressortde la diminution du nombre et de la gravité destoxicomanies aux Etats-Unies. Les morphinomanesy sont traités par désaccoutumance rapide, sans sco­polamine, ni insuline, ni autre médication. La pra­tique de fumer le chanvre indien cause encore quel­ques cas de toxicomanie. L'étude de la désomo~­

phine, effectuée par le Comité d'experts de l'Offi·ce International d'Hygiène publique a montre à lafois la rapidité d'action de ce produit et la réalitéde son aptitude à engendrer des toxicomanies.

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PAR1TE SCIENTIFIQUE

NOTIONS PRATIQUES DE CANCEROLOGIEINDISPENSABLES AU PRATICIEN

233

Le Docteur R. REDING (Bruxelles), Professeuragrégé (Fondation Yvonne Boël) , a présenté auCongrès international de perfectionnement universi·taire à Berlin, en août 1937, un rapport à ce sujet.

Analysons ce rapport, en réparant des oublis etcomblant quelques lacunes, d'après notre expérien­ce personnelle. (1)

L'auteur enregistre les progrès en matière decall1cérologie.

Dans le domaine de la thérapeutique chirurgi­cale ou par les radiations, les pourcentages de sur­vies, après cinq ans, sont en progression, on es­time « à plus de 90 p. 100, les guérisons des can­cers de la peau, à 70 et même 80 p. 100, celle.> descancers du sein, à 40 ou sa p. 100 celles des canocers utérins, à 40 p. 100 celles des cancers du Cô'Ion, à 20 p. 100 celles des cancers de la langue,etc. ».

Le médecin doit savoir que le goudron, la créoso­te et certains de leurs dérivés peuvent prédisposerau cancer.

Le pouvoir cancérigène du goudron (de houilleet végétal) est bien connu. Nos recherches sur cepoint, avec Hébraud, sont consignées dans la thèsede ce dernier, sur le Cancer expérimental par legoudron (Bordeaux, 1931).

Des savants anglais, Kennaway, Cook et leurscollaborateurs, ont isolé du goudron des hydrocar­bures cycliques complexes, comme le 1.2 benzo­pyrène, qui se sont montrés d'un grand pouvoircancérigène, même à des doses minimes. Nos recher­ches, publiées dans ce Journal, avec Bideau, Bé.nelli, Geyer, 1936-1937-1938, nos collaborateurs,ont montré ce qu'il fallait en attendre.

Les huiles de paraffine extraites du pétrole sontdangereuses avant raffinage.

« Le cancer des paraffineurs a été reproduit chezl'animal, par Leitch et Kennaway.

« En thérapeutique, les huiles raffinées de paraf­fine sont actuellement employées contre la consti­pation en quantités élevées et pendant un temps pro­longé. Elles ne font que traverser le tube digestifsans être absorbées.

« La perte du pouvoir cancérigène dépendantuniquement de la qualité du raffinage, c'est doncun devoir impératif,avant d'en autoriser l'emploi,d'exiger de chaque pournisseur, la preuve physico­chimique de l'absence de toute trace d'hydrocar­bures cancérigènes (Cook), ainsi que celle de soninnocuité totale expérimentalement éprouvée chezun animal aussi réceptif que la souris ». L'huile deparaffine épurée pour /'usage interne du nouveaucodex français, doit répondre à ces exigences.

Le pouvoir cancérigène de l'œstrone est à considé­rer, Goormaghtigh et Amerlinckavaient, les pre-

miers, observé chez l'animal soumis à l'action de lafolliculine des proliférations intenses de la mamelle,des kystes et des adénomes.

« Burrow et Kennaway, Borst, Lacassagne, Cra.·mer et Horning, etc., ont obtenu régulièrement unhaut pourcentage d'adénocarcinome de la mamelle,chez les souris traitées à la folliculine, et même chezdes mâles provenant de races ne fournissant ja­mais de cancer mammaire spontané ».

Nous avons aussi, avec Le Chuiton, Bideau,Mauzé, Gineste, communiqué à la Société de Bio­logie, des recherches sur ce point et montré qu'onpeut susciter aussi l'apparition d'adénomes sudori­pares.

Les rapports entre les cancers génitaux et le cy­cle œstral ressortent aussi d'observations de Lacas­sagne sur l'intensité et la régularité des phénomènescycliques et la fréquence du cancer de la mamelle,et aussi des recherches cliniques et anatomo-patho­logiques (Semb). « D'autre part, d'après les expé­riences de Loeb et Lathrop, Cori, Maud Slye,Murray, les souris vouées presque fatalement aucancer mammaire par hérédité, y échappent lorsquela castrat\flll est opérée sur des animaux suffisam­ment jeunes.

« Chez la femme, certains travaux ont montréqu'il existe des corrélations entre le cycle sexuel etles lésions prolifératives de la mamelle, d'une part(H. Ingleby) et de l'utérus, d'autre part (Thorn­wall, Witherspoon).

« L'influence du cycle ovarien sur le cancermammaire de la femme, avait été reconnue déjàpar les cliniciens, surtout grâce à Wintz, qui, dès1918, proposa et opéra systématiquement la castra­tion chez les femmes opérées du cancer du sein,intervention qui tend, actuellement, à se générali­ser ».

Les praticiens n'oublieront pas ces faits.« Le mode d'emploi habituel, en pratique, con­

siste en injections sous-cutanées ou intra-musculai­res, à doses de J0.000 et même de 50.000 unités in­ternationales. Qn trouve aussi dans le commerce,des ampoules de 50.000 unités benzoïques corres­pondant à 250.000 unités internationales, et ontend, actuellement, à donner la préférence à descom.entrations de plus en plus fortes.

« Chez la souris, des doses hebdomadaires de300 U. 1., répétées pendant deux à huit mois, sui­vant la réceptivité de la race de souris employées,provoquent presque à coup sûr un cancer de lamamelle et des changements d'aspect précancéreuxet même cancéreux dans le vagin et le col utérin(Lacassagne, Borst, etc.) ». Chez la femme, nousavons nous-même indiqué qu'il est formellement in­diqué de cesser les traitements à base de folliculine,

(1) in Gaz. Hebd. des Sciences Méd. de Bordeaux. Déc. 1938.

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234 PARTIE SCIENTIFIQUE

dès que les sems accusent des signes de mammitekystique tournant à la fibro-adénomatose.

L'usage de l'œstrone sera réservé à l'insuffisancefolliculaire, et peut-être aussi à quelques autres cir­constances pathologiques où son efficacité réelleaura été démontrée. On n'en prolongera pas tropl'emploi. Cette médication, on ne l'oubliera pas, fa­vorise aussi la conception.

On évitera l'œstrone chez les femmes, souffrantde lésions mammaires : mastite, adénome ; chez lesfemmes âgées atteintes de métrite hypertrophiqueet chez celles porteuses ou opérées de cancer, surtoutgénitaux.

Le CANCER ARSENICAL est aussi à considérer. Ilne se limite pas à la peau, « les autres organes ex­créteurs de l'arsenic - voies urinaires, intestin, ma­melle - ou les organes fixateurs - foie, estomac,intestin - peuvent également être le siège d'un néo­plasme ».

Dans ces organes, comme dans l'appareil lym­phoïde (Dustin), apparaissent des zones de nécroseet de prolifération cellulaire, lésions homologues desulcérations chroniques, dont on connaît le rôle can­cérigène.

Une intoxication arsenicale lente et prolongéepeut être cancérigène. Des cancers arsenicaux pro­fonds ont pu être reproduits chez l'animal, par dif­férents auteurs, dont Fischer-Wasels, Kholdin, Sha­bad, Cholewa, e/c. Nous avons vu une tumeur épi­théliale maligne du testicule, d'origine vestigiaire,par dysembryoplasme, devenir active à la suite detraitements par les arsenicaux. '

On les a relevés avec prédilection, ces cancersdits arsenicaux, à Reichenstein dont les eaux sontriches en arsenic ; de même que chez les sujetsrespirant, même à doses minimes et à longue dis­tance, des fumées d'usines contenant des dérivésarsenicaux (Baader) ; il se produit une accumula­tion de l'arsenic dans l'organisme, en rapport avecles doses, la durée de l'intoxication, les difficultésd'élimination ; accumulation dans l'organisme etpar conséquent, en grande partie, de leur rapiditéd'élimination, du dosage et de la prolongation dutraitement.

Les arsenicaux organiques à excrétion rapide,sont moins toxiques que les composés minéraux.C'est ainsi que le 914 ne cause que rarement uneintoxication suffisante pour provoquer des lésionskératosiques de la peau, imputables) à l'arsenic.

Par contre, l'arsenic minéral (solùtion de Fowler,de Pearson, de Donovan, les pilules asiatiques (oxy­de d'As]), seront surveillées dans leur emploi.

L'acétoarséniate du Cu, destiné à préserver lesplantes et les fruits de la vermine, sont aussi, si onn'y prend garde, des agents toxiques éventuellementcontérigènes. Une toilette minutieuse est de rigueurquand on les emploie.

Reding écrit ceci : « J'ai relevé souvent dans lesantécédents de femmes atteintes de cancer du seinà un âge jeune, un traitement arsenical administrécomme tonique pendant des années, et presque sansinterruption à partir de la puberté. Le cancer ap­paraissait généralement après la lactation, qui es/un mode actif d'excrétion de l'arsenic ».

Conc:lusion : « quand l'arsenic est véritablementindispensable au traitement, il faut donner la pré­férence aux composés organiques et ne pas en pro­longer inutilement l'emploi. »

Les substances radioac6)es, mésothorium, thoriumX, polonium, etc., sont aussi à surveiller à cet égard.Ces substances sont « fixées par les mêmes organes,surtout la moelle osseuse et le S.R.E., où elles pro­voquent, à certaines doses, des zones de nécrose.Ces endroits de fixation expliquent la localisation desaccidents observés. Ce sont : les nécroses osseusesd'origine professionnelle OU thérapeutique survenantmême à des doses de !Où à ZOO microgrammes(Ruppe et Lebourg, Dechaume). Des sarcomes os­seux, des leuc~mies et des anémies graves, des diar­rhées profuses et sanglantes ; des radiodermites aupoint d'injection » ; tel est le bilan pathologique,non fréquent, certes, mais possible.

La curiethérapie doit, elle aussi, être bien régléeet surveillée.

Le théros/rast (dioxyde de thorium colloïdal),employé dans la technique radiographique, a don­né lieu, par injection à l'animal, au développementde sarcomes (Prussid, Roussy, Oberling, Guérin,Selbie, Daels et Baeten, Luigi Bogliolo, etc.) ; surles rats injectés dans la cavité abdominale, on voitapparaître des sarcomes du péritoine, et sur ceuxinjectés sous la peau, des sarcomes de la région in­jectée.

D'autre part, les vitamines A, BZ, C et D, ne secomportent pas de façons indifférentes vis-à-vis desprocessus de croissance et de cancérisation.

Leur emploi sera surveillé par le médecin.Autres facteurs à envisager : les foyers chroni­

ques d'ulcérations de la peau ou des muqueuses.Le benzol, l'œstrone, n'agissent pas de façon di­

recte comme cancérigènes, mais en provoquant desfoycrs de cytolyse, associés à des réactions de pro­lifération cellulaire. « Ces lésions sont, en réalité,les homologues des foyers d'ulcération chroniquequ'on dénomme habituellement en cancérologie,« foyer de lyse et de régénération cellulaire »(Reding), et dont on connaît depuis longtemps lerôle canc,érigène ».

La résorption des déchets protéiques de la lyse,modifie l'état humoral et endocrinien, dans un sensqui concorde précisément avec l'état général deréceptivité (Reding) au cancer.

Donc, détruire « les ulcérations chroniques, fis­tules, etc., et spécialement celles de la peau et ducol utérin, de même les vieux ulcères variqueux etaussi les ulcérations syphilitiques ou tuberculeusesde la langue. Il semble aussi qu'il faille lutter con·tre la déficience de la fonction protéopexique dufoie, grâce à laquelle des polypeptides complexespeuvent pénétrer dans la circulation périphérique etréaliser ainsi une intoxication protéique exogènedont les conséquences sur l'organisme sont équiva­lentes de celles résultant de l'existence d'un foyerchronique de lyse ».'

Le rôle de~ cicatrices dans le cancer, ne serapas non plus méconnu, et les travaux, sur ce point,d'Auguse Lumière méritent d'être mentionnés.

M. Simon de Nabias a insisté sur le rôle desfonctions hépatiques troublées dans la cancérisation.

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PARTIE SCIENTIFIQUE 235

D'après Sobolewa et Polyakov, « la biopsieaugmenterait l'activité mitosique des tumeurs expé­rimentales, greffées ou spontanées.•.

« L'ablail'onpartielle de dioerses tumeurs grefféeset même de tumeurs spontanées, telles que l'épithé­lioma mammaire de la souris ou le cancer du gou­dron, permel/ent d'obtenir des métastases dans uneproportion importante et même aoec des tumeurs quin'en donnent jamais spontanément (Clunet, Sams­sonow, Vasquez-Lopez, Besredka et Gross, Murray,Schabad, Roussy, Oberling et Guérin). »

Dans certains sarcomes osseux, la biopsie doitêtre spécialement prudente. Ce fait a été recomman­dé par nous, avec Jeanneney et Mathey-Cornat, damnotre livre sur les Tumeurs des os (Masson, édi­teur), de même dans les synovialosarcomes (voirnotre observation avec Loubat, Magendie, de Grail­ly). En cas de tumeurs mélaniques, il faut s'en abs­tenir.

« Certaines biopsies demande des précautionspréalables, notamment celles du col et du corps uté­rin, parce que, en présence de streptocoques hémo­lytiques, surviennent parfois des infections graves ».

Nous avons, de notre côté, montré que dans leslymphadénoses et myéloses, les ponctions ganglion­naires, médullaires et spléniques, peuvent donner uncoup de fouet à la maladie.

Il faut donc être prudent, rapide, en matière debiopsie.

Le régime alimentaire est à noter. « Chez les ani­maux soumis à un facteur cancérigène, les sujetssuralimentés présentent toujours un pourcentage plusélevé de cancers provoqués ». Avis dans l'alimen­tation des malades ayant subi un traitement radio­thérapique, radiumthérapique ou chirurgical, pourune tumeur.

Dans le r,égime, la réduction des corps gras etsUrtout la privation des graisses surchauffées (beur­re, jaune d'œuf), contribueront à prévenir, d'aprèsRoffo, la cancérisation de l'estomac et du foie.

Si on donne du foie cru à un animal chez lequelon suscite un cancer expérimental (Maisin, Mellan­by, Watson, Vlès et de Coulon), il y a un coupde fouet donné, de ce chef, à la cancérisation. « Ilparaît donc indiqué de s'abstenir d'employer lesextraits de foie pour combattre l'anémie des can­céreux. »

Nos lecteurs connaissent bien les travaux de Rof­fo, sur l'action cancérigène, à la longue, de la lu~mière solaire et des rayons ultra-violets.

« La sensibilité aux rayons solaires varie, d'aprèsRoffo, avec le terrain biologique, car si rats, souriset hommes y sont sensibles, le cobaye y reste totale­ment réfractaire.

« Certes, les rayons solaires ne possèdent en gé­néral, dans notre pays, qu'un potentiel cancérigè­ne minime. Il ne doit, cependant, pas rester ignoré

du médecin et du public ». Le nudisme et l'enso­leillement brutal qu'il comporte, est, à notre avis, àdécomeiller aux sujets ayant des mélanomes, desplaques de kératose dite sénile, des petites tumeursvestigiaires ; un testicule retenu à l'anneau ou plusprofondément. L'action cancérigène du soleil peuts'exercer sur ces tissus qui sont prédisposés à uneévolution maligne sous l'influence d'irritations di­verses.

Roffo a également démontré l'action cancérigènedu tabac, qu'il soit brun ou jaune.

Benzol de houille, benzine, mlZout, sont aussisusceptibles d'amorcer des cancers.

Nous avons nous-même contribué à montrer celleaction, avec MM. Bideau et Glaunès, dans les leu­cémies et les lymphadénoses.

Nous n'insistons pas sur les moyens de préserva­tion.

L'indol, produit de la putréfaction intestinaledes albumines dans la production duquel le foien'est pas étranger, intervient dans la cancérisation.En présence de peptones, le colibacille est capablede former de l'indoI. Chez les leucémiques, lescancéreux, l'indol n'est pas rare dans l'urine.

« Carrel et Kholdin ont démontré son actioncancérigène, et Büngeler obtint, par intoxication ex­périmentale, des zones de nécrose dans la moëlleosseuse et, secondairement, des leucémies ou dessarcomes osseux. Ces expériences sont à rapprocherde celles de Freund et Kaminer, sur l'existence d'uncolibacille particulier, dans l'intestin des cancéreuxet de celles de de Nabias, sur l'existence fréquentede colites chroniques dans les antécédents de mala­des atteints de tumeurs ».

On remédiera donc aux phénomènes de putré­faction intestinale.

Nous pensons, nous aussi, comme l'a soutenu Al­bert Robin, que le diabète prédispose au cancer, elqu'il y a lieu de s'en préoccuper dans la pratiquemédicale.

Songez aussi aux cancers dils professionnels« industries de raffinage des huiles minérales, hui­les de schiste, bitumes, pétrole, benzol, paraffine,mazout, ele., celles de certains colorants spéciale­ment ceux dérivés de l'aniline, de l'arsenic et dubichromate de K. »

Les sujets qui travaillent les corps radioaetifs !

extraction du radium, peinture des cadrans lumi­neux, mineurs de Schneeberg, « personnes maniant,dans un but thérapeutique, les rayons X et le radium,avec des moyens insuffisants de protection, serontsurveillés par les médecins.

Le Professeur agrégé Reding a rendu un réelservice en groupant dans son rapport ce que l'onsait sur les agents cancérigènes et en mettant engarde les médecins et le public.

Professeur J. SABRAZÈS.

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REVUE DJ>E lLA PRESSE ET DJ>ES LIVRES

ATLAS D'ANATOMIE ET DE MEDE.CINE OPERATOIRE DU LABYRINTHEOSSEUX, par le Docteur Louis GIRARD. Ouvra·ge couronné par l'Académie de Médecine. ~ Pré­~ace de M. le Professeur H. ROUVIÈRE. ~ 3" édi­tion entièrement refondue et considérablement aug·mentée. -- Un volume format J9 x 28 de 170pages avec 80 figures de H. Frantz dans le texte.Tiré sur papier couché. ~ Librairie Maloine.

La chirurgie du rocher ne cesse d'étendre sondomaine. Dès longtemps maîtresse de l'oreillemoyenne et de toute la région mastoïdienne, elle apris possession du labyrinthe depuis 30 ans envi·ron et cherche à présent à le contourner, ou à le dé.passer pour atteindre le conduit auditif interne etl'apex pétreux.

Encouragée récemment par l'efficacité de lamédication sulfamidée dans certaines méningites oti­tiques, elle va redoubler d'efforts et d'audace pourécarter du rocher tout foyer infectant, à quelqueprofondeur qu'il se trouve.

A une chirurgie à ce point audacieuse, il fautune anatomie qui soit le guide pratique et sûr de lamain qui opère. Le présent Atlas d'anatomie dulabyrinthe, composé par un praticien Auriste, ré­pond très heureusement à ce besoin.

Ses gravures montrent les organe intra-pétreux(labyrinthe, aqueduc de Fallope, canal carotidien,golfe de la jugulaire, etc.) dans une perspective otos­copique ; son texte est rédigé pour éclair~ le pra­ticien occupé à scruter les secrets d'un rocher pa­thologique le spéculum ou la gouge à la main ; sonchapitre de Médecine opératoire soigneusement il·lustré complète l'œuvre anatomique et constituepour le futur chirurgien auriste un bon instrumentd'initiation.

Toutefois ce! ouvrage n'est pas exdusivement ré·servé aux Médecins spécialistes, il s'adresse aussiaux étudiants qui y trouveront très simplement ettrès clairement exposées, les questions de cours lesplus élémentaires concernant :

L'orientation labyrinthique à la tête humaine.La structure et les rapports du vestibule, des ca­

naux semi-circulaires et du limaçon.La disposition des groupes cellulaires dans toute

la pyramide pétreuse.Le trajet et les rapports de l'aqueduc de Fallope.La position du canal carotidien et du golfe de

la jugulaire, découverts du fond de la trépanationmastoïdienne.

Un chapitre spécial est même consacré aux débu­tants et leur offre des conseils pratiques pour exé­cuter sur l'os temporal les plus utiles dissections.

Comme dans tout atlas, l'iconographie tient laplus large place ; aucune affirmation dans le textequi ne soit illustrée par la gravure.

Les dissections bien connues du Docteur LouisGirard, si hautement pédagogiques, ont été dessinéespar H. Frantz qui a réussi à donner à l'image laprécision de la photographie et le relief saisissantque produirait le stéréoscope.

C'est ici une troisième édition. La première pa­rue en 1910, fût couronnée par l'Académie de

Médecine, depuis lors, l'ouvrage maintes fois surle métier remis, s'est enrichi de figures nombreusesct de chapitres nouveaux.

On ne peut mieux faire, pour apprécier, que derapporter les lignes suivantes tirées de la préfaceécrite par M. le Dr Rouvière, Professeur d'anato·m;e à la Faculté de Médecine de Paris :

« Par la netteté et la précision des figures, par laméthode qui a présidé à leur présentation, par laclarté du texte qui les accompagne et les explique, latroisième édition de l'Atlas d'Anatomie et de Mé­decine opératoire du Labyrinthe osseux. est un ou­vrage parfait ».

LES PRINCIPALES POSITIONS UTI­LISEES en RADIOGRAPHIE (Technique, in­dications, résultats), par L. DELHERM et H. MORELKAHN, électroradiologistes des Hôpitaux, Chef duService et Chef adjoint du Service d'Electroradio··log:e de l'Hôpital de la Pitié. ~ 1 volume 16 x 25,220 pages, J65 figures, entièrement tiré sur papiercouché. ~- Librairie Maloine (120 hs).

Dans cette deuxième édition, revue, complétée, etdont toute l'iconographie a été renouvelée, les au­teurs ont repris la formule, justifiée par le succès,de la réalisation primitive de cet ouvrage, c'est-à­dire qu'ils se sont surtout préoccupés de présenterun volume de pratique.

Sans avoir la prétention d'être complets ils sesont efforcés de réunir les techniques les plus habi­tuellement employées, et reconnues comme les meil­leures, sans d'ailleurs oublier pour cela celles quisont d'un emploi moins courant mais auxquelles ilpeut être donné de recourir.

Le plan de l'ouvrage n'a pas été modifié ; pourchaque région étudiée, le lecteur trouvera :

J" la description des principales positions utili­s:es en radiographie avec les précautions qu'il con­vient d'observer ;

2" les résultats obtenus ;3" les principales indications4" au point de vue iconographique, la photogra­

phie de la position décrite, et un cliché radiogra­phique montrant ce qu'elle permet d'obtenir.

Comme chaque jour voit s'étendre le domainedu radiodiagnostic, les auteurs ont pensé qu'il se­rait intéressant d'ajouter aux données classiques,certaines techniques préconisées pour l'examen derégions qui jusqu'à ces dernières années, échappaientà l'exploration radiologique comme l'appareil pha­ryngo.laryngé, ou la glande mammaire... ; il leur aparu enfin que la question de la localisation descorps étrangers, appelée à se poser fréquemmentdans les services de radiologie, ne saurait être pas­sée sous silence et ils l'ont rapidement exposée.

Le but de ce volume est de permettre à tous lesradiologistes de réaliser, avec les moyens habituelsdont ils disposent, les radiographies les plus cou­rantes, et le radiologiste averti saura, sans difficul-

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Page 64: 19'A~NEE JUIN 1939 aroc-Médical

REVUE DE LA PRESSE ET DES LIVRES :23Î

té, appliquer les conditions particulières, ou lestechniques spéciales, que pourraient commanderl'état des malades ou blessés, ou certains cas spé­CiaUX.

Conçu pour avoir sa place marquée dans toutservice de radiologie où il peut toujours être utiled'avoir sous la main une source de renseignementstechniques, ce volume intéressera plus particulière.ment ceux qui s'initient à la Radiologie, les Pra­ticiens qui y trouveront des indications radio-clini­ques, les techniciens à qui il indiquera les procédésclassiques, et leur application correcte.

LA PYRETOTHERAPIE, par Charles RI,CHET, Jean SURMONT et Pierre LE Go. Un vo'lume de 192 pages avec figures: 50 frs. Massonet Cie, éditeurs, 120, boulevard Saint-Gp.rmain, Pa­ris.

Les auteurs qui ont écrit ce livre ont mis au pointla question de la Pyrétothérapie.

Si en effet cette thérapeutique nouvelle a été étu·diée dans différents Congrès, dans de nombreusespublications ou articles, de langue française, an·glaise ou allemande - il ne semble pas qu'il y aitparu jusqu'à ce jour une monographie traitant lesujet dans son ensemble avec les différentes mé­thodes pour réaliser la fièvre. Et pourtant cette thé­rapeutique paraît être la thérapeutique de choixdans maintes affections -. c'est dire que ce livres'adresse non pas seulement aux physicothérapeutes,mais encore à tous les médecins qui s'intéressent àla blennorragie, à la syphilis, aux affections ner­veuses' à la psyehiâtrie, à la pathologie articulaire,infectieuse, pulmonaire, etc ...

Après un rapide historique les auteurs indiquentles bases physiologiques bactériologiques et expéri­mentales de cette méthode. Physiologiques, puisquecomme ils le disent il y a pour l'homme deux phy­siologies différentes: l'une à 37", l'autre à 40" etque lorsque cette température est atteinte, l'hommeprésente une défense plus active contre la maladie.Bactériologiques puisque certains agents pathologi­ques : le Tréponème et le gonocoque sont thermo·labiles et que pour des températures non léthalesleur virulence est diminuée. Expérimentales puis­que la chaleur seule ou la chaleur associée à lachimiothérapie guérit un certain nombre d'affec­tions expérimentales.

Puis dans une seconde partie ils traitent des tech­niques divisant la Pyrétothérapie en deux grandesclasses : la Pyrétothérapie active et la Pyrétothé.rapie pa~sive.

a) Dans la Pyrétothérapie active la fièvre pro­duite par injections de protéines, de dérivés protéi­ques' d'huile soufrée, de sels colloïdaux, de corpsmicrobiens, etc... est due à la réaction dé l'or­ganisme.

b) Dans la Pyrétothérapie passive réalisée parles bains chauds, les ondes courtes, les infra-rougesou la méthode du Kellering-hypertherm, on provo·que l'hyperthermie par énergie calorique fournie àl'organisme ou transformation de l'énergie électrique.

Les auteurs entrent dans le détail de ces techni·ques., Ils indiquent également les accidents qui sur·

viennent, insistant sur ce fait que, avec certaine~

précautions - avec ce qu'ils appellent une thérapeu.tique « pré et postopératoire », les accidents devien­nent de plus en plus rares et que s'ils apparaissent.le traitement en est le plus souvent maître. _. Cee;les amène naturellement à entrer dans le détail descontre-indications qui sont les unes absolues, lesautres relatives.

Dans la troisième partie, la plus développée, ilsinsistent sur les résultats auxquels les différents au­teurs et eux-mêmes sont arrivés. Ils étudient d'abordla Blennorragie - montrant l'action presque spé·cifique de la chaleur sur les complications articulai­res et orchidiennes, puis l'action sur les pe1vipéri­tonites, les résultats auxquels les écoles américaineet française sont parvenues dans le traitement de laprimolocalisation de la gonococcie. Associée ou nonà la thérapeutique par lavages, ou par substanceschimiques, elle constituerait pour eux le traitementd'avenir de la gonococcie.

Les auteurs abordent ensuite le traitement de laSyphilis insistant surtout sur celui de la Syphilisprimaire ou secondaire, et ils montrent que les faitsde Kyrie et de son école, en Allemagne, de l'und'eux et de ses élèves en France, de Pasini en Ita­lie, de Neymann, de Simpson et de leurs élèves auxEtats-Unis, obtenus avec la pyréto et la chimiothé­rapie associées sont supérieurs à ceux de la seulechimiothérapie. Puis ils insistent sur le traitementdes syphilis nerveuses, de la P. G. du tabes, etc.,en développant les indications et les contre.·indi­cations de celte méthode.

Passant en revue les affections nerveuses ilsmontrent l'importance de la Pyrétothérapie dans letraitement de la chorée grave, de la sclérose enplaques, des algies, des psychoses, etc ... , précisantles affections OÙ cette thérapeutique doit être miseen œuvre et celles où elle est inopérante. Ils insis­tent sur la pyrétothérapie des arthrites, non pas desarthrites tuberculeuses OÙ elle serait nuisible, nonpas des arthrites chroniques, car elle est alors engénéral inopérante, mais des arthrites aiguës ou su­baiguës, infectieuses, diathésiques ou cryptog,~néti­

ques. Et puis c'est l'étude des autres affections oùla pyrétothérapie est efficaèe. Certains états infec­tieux, néphroses lipoïdiques, certains abcès, certainsasthmes irréductibles, la mélitococcie, etc.•.

Enfin après un chapitre de pathogénie. les au­teurs insistent sur l'avenir de la méthode qui exal­te les défenses de l'organisme, qui diminue la viru­lence microbienne. Pour eux l'avenir de la métho­de est moins la simple Pyrétothérapie que son asso­ciation avec la chimiothérapie, association qui, dansdiverses affections, a déjà fait ses preuves.

INSUFFISANCE RENALE par oligurie ha­bituelle ou re/ative, par C. LIAN, Professeur agré·gé, Médecin de l'Hôpital Tenon et G. SIGURET,Consultant à Saint-Nectaire. (1)

La nocivité pour les reins de l'hyperconcentra­tion urinaire par oligurie, n'est pas une simple vuede l'esprit, écrit]. Cottet (2).

Il existe une insuffisanee rénale se traduisant parl'aughtentatioll tant de l'urée sanguine, que du rap-

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238 REVUE DE LA PRESSE ET DES LIVRES

port uréique hémato-urinaire, pour laquelle en l'ab­sence de tout antêcédent néphritique et de toutemanifestation urinaire ou clinique de néphrite, ilparaît très difficile d'invoquer une cause autre quele surmenage imposé aux reins par la sécrétion ha­bituelle d'une urine trop concentrée, du fait de l'in­suffisance de la diurè,e aqueuse par rapport à laquantité des cx~réta d'origine alimentaire à éliminer.

Cette insuffisance rénale est bien différente tantpar ses conditiollS d'apparition que par son aspectclinique, de celle du début de la néphrite chroniqueazotémique. Elle s'en différencie essentiellementpar son syndrome urinaire et par son évolution.

Son synd rome urinaire, caractérisé par une uri­ne qualitativement normale, mais quantitativementinsuffisante et trop concentrée s'oppose trait pourtrait au syndrome urinaire des néphrites chroniquesazotémiques caractérisé par la polyurie et la pré­sence fréquente d'albumine et de cylindres dans uneurine de faible densité.

D'autre part, son évolution, loin d'être progres­sive et d'aboutir après un temps plus ou moins longà l'urémie, comme c'est la règle dans la néphri­te chronique azotémique, est susceptible, sous l'in­fluence d'un régime approprié, non seulement dese stabiliser, mais encore de régresser. C'est direcombien le pronostic est différent dans l'illSuffisan­ce rénale par oligurie et dans celle par néphritechronique azotémique et combien à ce poinl devue il importe de ne pas les confondre.

Le traitement de l'illSuffisance rénale par oligu­rie relative ou absolue découle de son étiop~thogé­

nie. Il consiste essentiellement à faire cesser l'hy.·perconcentration urinaire et même à provoquer unediurèse aqueuse assez abondante pour corriger lesinconvénients que son insuffisance a eu pour lafonction rénale. Ce ré~ultat sera cbtenu d'ubepart en instituant un régime comportant une aii­mentation peu azotée et modérément salée et uneingestion hydrique suffisante pour obtenir aumoins 1.500 à 1.800 cm3 d'urine par vingt-quatreheures et d'autre part en corrigeant les troubles gas­tro-intestinaux, hépatiques, circulatoires et neuro­endocriniens susceptibles de gêner le transit pré-ré­nal de l'eau et, partant, de diminuer le débit urinaire.II n'est pas besoin de souligner l'utilité considéra­ble, en pareille occurrence, des cures hydrominéra­les de diurèse en tant que moyen d'activer la dépu­ration urinaire et de stimuler la fonction rénale dé­ficiente.

(1) Presse M éd., 13 août 1938.

(2) Extrait de L'Année Médicale pratique, vo­lume annuel, publié sous la direction du Dr C.LIAN, Prof. agrégé à la Faculté, Médecin de'l'Hô­pital Tenon. 300 articles courts classés par ordrealphabétique exposant les acquisitions nouvelles etpratiques (méd., chir., obst., spécial., et questionsprof.). - 25 % de réduction aux souscripteurs.Envoyer avant le 15 avril : Etranger: Union Pos­tale : 33 frs ; autres pays : 36 frs, à R. Lépine,39, rue d'Amsterdam, Paris. c,/Chèques-PostauxParis 712.04.

HISTAMINE OU HISTIDINE ? ET 1\QUELLES DOSES ?

L'histamine paraît en passe de supplanter lesacides aminés, et en particulier l'histidine, damleurs différentes indications thérapeutiques et sem·ble même pouvoir prétendre à des indications beau­coup plus étendues encore. Ses prétentions sont­elles justifiées ?

Sans parler de l'action sédative de l'histamine in­jectée in situ au voisinage des zones douloureusesou au niveau de l'algie cutanée et ici égalementcertains auteurs très autorisés se demandent s'ilne s'agit pas d'une action générale plutôt que d'uneaction locale révulsive ou anesthésiante - les deuxgrandes applications thérapeutiques de l'histaminesont les ulcères gastro-duod,énaux et les états ana·phylactiques et de sensibilisation. Sur quoi peut-onlégitimer pareille action thérapeutique ?

Le traitement des ulcères gas/ro-duodénaux pa­raît avoir été enlevé de haute lutte à l'histidine. Nonpas que ce dernier composé ait, du jour au lende·main, perdu toute activité, mais parce qu'il panÎtacquis que ce qui agit dans l'histidine, c'est l'his­tamine qui y existerait toujours en petite quantitéà l'état d'impureté ou qui en proviendrait par unefacile dégradation. Mieux vaut en effet, utiliserdirectement le produit véritablement actif.

La désensibilisation des états anaphylactiques cld'intolérance appartient en propre à l'histamine, caraucun travail systématique n'avait été publié aupa­ravant sur ce sujet avec emploi de l'histidine.

Puisque l'histamine paraît être « l'hormone duchoc anaphylactique », formée au lieu même où cedernier se produit (peau, bronche, vaisseaux, sui­vant qu'il s'agit d'urticaire, d'asthme ou de migrai­nc) ne serait-il pas possible de désensibiliser l'orga­nisme aux propriétés néfastes de ce corps en injec­tant au préalable des petites doses? L'expérimenta­tion clinique devait rapidement confirmer le bienfondé de celle hypothèse et ainsi se trouve concréti­sé le principe d'une désenslbilisation chimique spé­cifique.

La question des doses à employer mérite de re­tmir l'attention et le problème ne paraît pas seposer de la même façon dans les ulcères et dans lesétats anaphylactiques.

Dans les ulcérations gastro.·duociénales où l'his­tamine est employée par milligramme avec l'épreuvede Carnot et Libert, on sait que l'action sédativen'est pas directement liée à l'importance même d~

la dose utilisée. La disparition des douleurs est ob.tenue aussi bien aveC' un dixième de milligrammequ'avec une dose de dix, un, voire même 0,1 et O,/)Igramme, soit de dix à dix mille fois moins élevée.

Seul importe de savoir s'il est vraiment nécessai.re chez ces malades porteurs d'une plaie digestivede risquer de mettre au contact de cette dernière unliquide hyperacide. Or, la sécrétion gastrique estencore très nette et fortement chlorhydrique lors­qu'on injecte un dixième de milligramme, et cetteconsidération seule plaide très logiquement en fa­veur des doses plus faibles.

L'idée de désensibilisation comporte celle de do·ses infinitésimales, progressivement croissantes, ame·nant ainsi l'organisme à supporter peu à peu destaux plus élevés dont l'emploi sans précaution, d'em·

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.1

THERA.1

THERAPEUTIQUE

PAR L' HIS TA MIN E

PREMIÈRE APPLICATION PAR LES MICROOOSESOu CENl M1tl1fME AU CENTlfMf DE MllLIGRAMM{

DE l'HISTAMINE A LA THERAPEUTIQUE GENERALE[N INJECTIONS SOU5 CUTANEES

,ETATS ALLERGIQUESASTHME . MIGRAINE • URTICAIRE • ŒDÈME DE QUINCKE

INTOLERANCES ALIMENTAIRES

, \~; . . 'ULCERES GASTRQ·DUODENAUX

A,MPOU\ES DE 1 cc DOSEES PROGRESSivEMENT DE 0.01 A 10 CAMMASINJECTION TOUS US JOURS OU 10US Lt$ Of:.UlC JOURS

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PARTIE DOCUMENTAIR~

blée ,pourraÎt amener des réactions plus ou moinsvives. Les différents auteurs qui ont étudié la ques­tion, sont arrivés à considérer le chiffre de 10gammas d'histamine (soit un centième de milligram­me) comme constituant ce palier de désensibilisationqu'il vaut mieux ne pas franchir et auquel on doitparvenir lentement en partant de microdoses de l'or··dre du centième gamma. On conçoit dans ces con­ditions qu'à la dose d'un dixième de milligramme(l00 gammas), non seulement on ne peut pas pré­tendre à une désensibilisation progressive, maisqu'on risque des accidents de réactivation.

Ainsi, prudemment maniée, l'histamine paraîtdevoir devenir l'associée indispensable du bismu th

dans le traitement des ulcères gastro.duodénaux ctreprésenter dans la thérapeutique des états ana:phy­lactiques ct d'intolàance un « [laccin chimique »de désensibilisation.

Des études cliniques déjà importantes et dispo.sant d'un recul suffisant, paraît ressortir qu'approxi.mativement 60 0/0 au moins des malades sont soula­gés ou guéris, qu'il s'agisse d'asthme, d'urticaire,d'Œdème de Quincke, de migraines, d'intolérancesalimentaires, même en tenant compte des formes re­belles aux traitements classiques. Et qu'il s'agiss,d'adultes, d'enfants ou de nourissons, l'emploi d",!microdoses permet une même posologie.

n. - PARTIE DOCUl\IENTAIRF,

UNION INTERNATIONALE

CONTRE LA TUBERCL'LOSE

FONDATION LEON BERNARD

Le Comité Exécutif de l'Union Internationalecontre la Tuberculose, met à la disposition des Gou­vernements et Associations, Membres de l'Union,un prix bisannuel d'une valeur de 2.500 francsfrançais, destiné à commémorer le souvenir duProf. Léon Bernard, Fondateur, et pendant quator­ze ans, Secrétaire général de l'Union.

Ce prix sera décerné pour la seconde fois aucours de l'année 1940 à l'auteur d'Un travail ori.ginal sur « La Tuberculose conjugale », rédigé enanglais ou en français. Ces deux langues sont choi.sies uniquement dans le but de faciliter la tâche duComité Exécutif.

Les travaux préparés en vue de l'attribution deee prix, devront être imprimés ou dactylographiéset ne pas dépasser 10.000 mots. Ils devront êtretransmis par un Gouvernement ou une Associationmembre de l'Union, au Secrétariat de l'Union In­ternationale contre la Tuberculose, 66, boul. Saint­Michel (6e) , avant le 1er mai 1940.

Si le Comité Exécutif décide qu'aucun des tra­vaux soumis ne présente une valeur suffisante, leprix ne sera pas décerné en 1940, mais sera offertà nouveau pour l'année suivante.

La décision du Comité Exécutif est sans appel.

BOURSES D'ETUDES A L'INSTITUT« CARLO FORLANINI » A ROME

Nous rappelons aux Gouvernements et aux So­ciétés Nationales, membres de l'Union, que la F é­dération Nationale Italienne Fasciste de Lutte con­tre la Tuberculose, met à la disposition de l'UnionInternationale contre la Tuberculose, six boursesd'études à l'Institut « Carlo F orlanini », à Rome.

Les conditions offertes sont les suivantes :Les bourses mis,es au concours, d'une valeur de

2.000 lires chacune, plus la nourriture et le loge­ment, doivent servir à faciliter le stage de médecinsétrangers à l'Institut « Carlo F orlanini » à Rome.Ce séjour se répartira sur l'année universitaire (du15 novembre au 15 juillet) , c'est-à-dire huit moisinterrompus par les vacances usuelles.

Les boursiers devront obligatoirement résider àl'Institut.

Les bourses seront attribuées de préférence à dejeunes médecins déjà familiarisés avec les problèmesde la tuberculose et désirant se perfectionner danscette branche.

Le genre de travail poursuivi à l'Institut sera dé­terminé par accord entre le Directeur de l'Institutet le candidat.

La priorité de la publication de ces travaux estréservée au Bulletin de l'Union Internationale con­tre la Tuberculose.

L'attribution de ces bourses aura lieu à la pro­chaine session du Comité Exécutif qui doit se réu­nir au mois de septembre 1939 à Berlin. Les nomsdes candidats accompagnés de renseignements surleur âge, leurs titres, etc... , leur expérience profes­sionnelle, doivent parvenir au Secrétariat del'Union Internationale contre la Tuberculose, 66,boulevard Saint-Michel, Paris (6e), avant le 15juillet 1939.

Aucun acte de candidature ne sera pris en con­sidération s'il n'est transmis au Comité Exécutif parun Gouvernement ou une Association, Membre del'Union.

ŒUVRE MEDICALEDANS LE SUD-MAROCAIN

A un moment où il est du devoir de tous lesFrançais de connaître parfaitement leurs colo­nies et de prendre conscience du labeur souventgigantesque et toujours ingrat qui y a été ac­compli, nous croyons particulièrement significatifde mettre en valeur l'œuvre, sanitaire et médicaleréalisée par nos compatriotes au Maroc et en par­ticulier dans le Sud-Marocain qui a été la régionla plus longue et la plus rebelle à accepter notredomination.

Si coloniser ne consiste pas uniquemerit à s'irri­poser brutalement à des indigènes, mais à amenerà la longue ceux-ci à bénéficier peu à peu des bien­faits de la civilisation, et cela d'autant plus facile­ment que l'on a mieux respecté leurs coutumes etles croyances religieuses, nous croyons que la F ran-

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240 PARTIE DOCUMENTAIRE

l'Hôpital ré­en 1913 pour

ce peut être légitimement fière de l'effort qu'elle aaccompli, au Maroc.

Les Services de la Santé et de l'Hygiène pu­bliques au sud du Maroc, nous prenons cel exem­ple parce qu'il nous paraît un des plus significa­tifs, sont séparés en une région et trois territoires :

1" la région de Marrakech,2" le territoire d'Agadir,3" le territoire des confins du Draa,4" le territoire de Safi.Les chefferies médicales de ces divisions ont à

leur tête un médecin-chef de région ou de terri­toire, représentant local du directeur de la San­té et de l'Hygiène publiques et conseiller techni.que de l'autorité administrative régionale ou terri­toriale.

La gestion des budgets particuliers affectés auxformations sanitaires est assuré par le médecin-chefde la région de Marrakech.

Le qéveloppement des formations sanitairesdu sud du Maroc a suivi de près les étapes dela pacification. Localisés d'abord dans la régionde Marrakech et le territoire d'Agadir, infirme­ries, salles de visites, groupes sanitaires mobiless'avancent maintenant en lignes parallèles d'arme­ment hospitalier et prophylactique jusqu'aux confinsdu Draa.

Ces formations sanitaires sont actuellement aunombre de 55.

Le personnel allaché aux services d'assistance mé­dicale dans les régions du sud comprend actuelle·ment

33 médecins dont 14 militaires,3 administrateurs économes,

18 infirmiers titulaires européens,28 infirmiers titulaires indigènes,52 infirmiers auxiliaires permanents,

sans compter le personnel de service dans les for­mations sanitaires.

Ces effectifs vont être renforcés à l'occasionde l'extension nécessaire de certains établissements(Hôpital indigène de Marrakech) et de l'ouvertu­re des services nouveaux du principal Hôpital deMarrakech.

Les crédits de fonctionnement alloués aux for­mations sanitaires du Sud s'élèvent annuellementà plus de 4 millions au seul titre' du matériel. Ilssont affectés principalement à la nourriture des ma­lades, à la fourniture de matériel : médicamentset objets de pansement, à l'entretien des immeubleset aux frais généraux d'exploitation des services.

Parmi les principaux hôpitaux construits, citonsl'Hôpital civil mixte d'Agadir 1929-1932, l'hôpitalcivil de Marrakech 1932-1937, les infirmeries desconfins du Draa 1931-1936, l'extension des hô­pitaux indigènes du Djenan A Merchich et Mau­champ à Marrakech.

En 1913, le~ formations sanitaires du Sud étaientles suivantes :

Marrakech : Hôpital de campagne, Infirmerieambulance, Groupe sanitaire mobile.

Safi : Infirmerie ambulance, Groupe sanitairemobile.

Mogador : Infirmerie ambulance, Groupe sani­taire mobile.

Depuis celle époque, elles n'ont cessé de sedévelopper et de se transformer pour s'adapter auxbesoins sans cesse croissants de l'Assistance médi­cale indigène.

A Marrakech, les travaux degional indigène ont été commencésêtre achevés en 1918.

Depuis lors, et particulièrement au cours deces dernières années, on n'a cessé de s'occuperde son extension et de son aménagement. Il cons·titue à l'heure actuelle un centre médical auquelsont rallachées du point de vue technique et ad­ministratif, toutes les formations de la région deMarrakech.

A Agadir, un Hôpital civil mixte s'est substituéen 1932 à l'Infirmerie ambulance datant de 1914.

A Safi, les services médicaux, déjà assurésavant le Protectorat par un dispensaire relevantdes Affaires étrangères, ont été développés à par­tir de 1919 par la construction d'une Infirmerie in­digène actuellement l'Hôpital régional mixte. Lestravaux en cours permellront de doter la ville deSafi d'un hôpital complet.

A Mogador fonctionnait en 19ü6 un dispensai ..re des Affaires étrangères. L'Hôpital installé en1913 compte aujourd'hui près de 200 lits.

Dans le sud de la région de Marrakech et enterritoire des confins du Draa, le développementdes services sanitaires a suivi les progrès de la paci­fication. Celle.·ci complètement réalisée depuis 1934,a permis de doter les oasis de salles de visite oud'infirmeries. Le fonctionnement en est assuré pardes médecins militaires.

D'autre part, il existe pour l'enfant indigè­ne dans le Sud-Marocain de nombreuses mater·nités : celle de Marrakech (Maternité Legey) etde Mogador (Maternité musulmane et israélite del'Hôpital Eugène.Etienne) ; les services-femmesdes hôpitaux régionaux indigènes ; les « Goullesde Lait » indigènes en pays berbères ; les orpheli..nats de T aroudant, de Marrakech ; l'œuvre duVestiaire des Enfants de Goumiers ; les dispensai­res municipaux qui font une large part à la con­sultation des enfants indigènes, et les formationsindigènes de la Santé et de l'Hygiène publiques (in.firmeries, hôpitaux régionaux).

Pour l'enfance européenne, il existe des mater­nités à Marrakech. Il existe en outre des servicesde maternité dans les hôpitaux mixtes d'Agadir, Mo..gador, Safi ; des « Goulles de Lait» à Agadir,Marrakech, Mogador ; des colonies de vacances àla montagne (Sidi F arès) et à la mer.

PETITE ANNONCE

JEUNE MED. FRANÇAIS, 28 ans, résidant à Strasbourg, désire remplacement en Afrique duNord, de préférence au Maroc (Casablanca ou Rabat). Libre juin, juillet, août. Anc. Externe de Faculté.S'adresser Bureau du Journal.

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du 'Dr 'BOUCAR'D

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