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REPUBLIQUE DU BENIN ---------------------------- MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’ELEVAGE ET DE LA PECHE (MAEP) ----------------------------- PROJET D’APPUI A LA DIVERSIFICATION AGRICOLE PADA Petrus D. DAHOU Consultant expert en Evaluation Environnementale Tél : (00229) 90940320/96599320 [email protected] Plan de Gestion des Pestes et Pesticides –PADA. Page 1 PLAN DE GESTION DES PESTES ET PESTICIDES DU PADA E2614 V. 2

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REPUBLIQUE DU BENIN

----------------------------

MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’ELEVAGE ET DE LA PECHE

(MAEP)

-----------------------------

PROJET D’APPUI A LA DIVERSIFICATION AGRICOLE

PADA

Petrus D. DAHOUConsultant expert en Evaluation EnvironnementaleTél : (00229) 90940320/[email protected]

Novembre 2010

Plan de Gestion des Pestes et Pesticides –PADA.Page 1

PLAN DE GESTION DES PESTES ET PESTICIDES DU PADA

E2614

V. 2

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TABLE DES MATIERES

CHAPITRES THEMMES PAGES

LISTE DES ACRONYMES 3

LISTE DE TABLEAUX 3

RESUME EXECUTIF 4

CONTEXTE ET JUSTIFICATION 6

INTRODUCTION 8

I. ANALYSE DU CADRE REGLEMENTAIRE et INSTITUTIONNEL DES PESTES ET PESTICIDES

9

II PROBLEMATIQUE ACTUEL DE GESTION DES PESTICIDES AU BENIN :

14

III APPROCHES DE GESTION DES PESTES ET PESTICIDES

22

IV. PLAN D’ACTION DE GESTION DU PGPP 23

V SUIVI - EVALUATION DU PLAN DE GESTION DES PESTES PESTICIDES

34

VI. BUDGET DU PGPP 36

ANNEXES 37

BIBLIOGRAPHIE 41

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LISTE DES ACRONYMES:

CeRPA Centre Régional de promotion AgricoleDAGRI Direction de l’AgricultureCNAC Comité national d’Agrément et de ContrôleMAEP Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche MEPN Ministère de l’Environnement et de la Protection de la NatureOMC Organisation Mondiale du CommercePOPs Polluants Organiques PersistantsPADA Projet d’Appui à la Diversité Agricole.PGPP Plan de Gestion des Pestes et PesticidesIITA Institut Internationale de l’Agriculture tropicaleSNGPP Stratégie Nationale de Gestion des Produits PhytosanitairesSPV Service de Protection des Végétaux

LISTE DES TABLEAUX:

Tableau Intitulé Pages

Tableau 1 Sous préfectures et villages dans lesquels les pesticides sont utilisés pour la pêche

15

Tableau 2 Les pesticides et les Peste cibles15

Tableau 3 Prestations des importateurs et distributeurs des pesticides 16

Tableau 4 Répartitions des victimes des pesticides suivant les communes 17

Tableau 5 Intoxication alimentaire des enfants et jeunes par l’endosulfan dans l’Alibori et le Borgou

17

Tableau 6 Synthèses des impacts négatives potentiels de l’utilisation des pesticides

20

Tableaux 7 Problèmes et solutions 23

Tableau 8 Evaluation et modes de gestion 26

Tableau 9 Aspects en rapport avec le type de contenant 28Tableau 10 Synthèse matricielles des mesures d’atténuation applicable pour

l’irrigation29

Tableau 11 Méthode de lute non chimique contre les mauvais herbes 31Tableau 12 Planification du PGPP 32Tableau 13 Programme d’action 33Tableau 14 Budget 36

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RESUME :

Le présent document de Plan de Gestion des pesticides (PGP) a été réalisé dans le cadre des études préalables à la mise en œuvre du Projet d’Appui à la Diversité Agricole (PADA).L’objectif est de proposer des mesures et actions d’accompagnement, susceptible de réduire les effets négatifs pouvant être générés lors de la mise en œuvre du PADA par un accroissement de l’utilisation des pesticides en particulier, et des produits phytosanitaires en général sur l’homme, les animaux, et l’environnement.

Parmi les causes importantes de faible productivité agricole au Bénin, figurent les parasites, ravageurs et ennemis des cultures, des denrées stockées, et des animaux.

Les pratiques actuellement proposées par les services d’encadrement vont de l’utilisation des variétés tolérantes ou résistantes aux pulvérisations manuelles, motorisées ou aériennes de pesticides. Des méthodes culturales et mécaniques sont également couramment utilisées par les paysans

Sur le plan législatif, la protection phytosanitaire au Bénin est régie par La loi n° 91-004 du 11 février 1991 portant réglementation phytopharmaceutique en République du Bénin : cette loi la plus importante et spécifique en la matière est celle qui règlement la gestion des pestes et pesticides. En effet, ses dispositions concernent la protection sanitaire des végétaux et produits végétaux, par la prévention et la lutte contre les organismes nuisibles tant au niveau de leur introduction qu’à celui de leur propagation sur le territoire national, en vue de sauvegarder et de garantir un environnement satisfaisant propice à un développement durable.

Cette législation exprime clairement le souci du législateur pour la préservation de la santé humaine et animale, ainsi que la protection de l’environnement.

Cependant, malgré ces dispositions réglementaires, la protection de l’environnement et de leur santé est encore loin de rentrer dans les pratiques quotidiennes des producteurs.

Dans la plupart des cas, la sensibilisation et l’information de ces derniers sur les dangers liés à l’utilisation non responsable des pesticides restent encore très faible.

La grande majorité des producteurs considèrent encore la lutte chimique comme seule méthode de prévention contre les ravageurs et parasites.

Cependant, l’insuffisance de sensibilisation et de formation des acteurs de la chaine des pesticides, elle-même consécutive à l’insuffisance quantitative des structures d’encadrement spécialisées sur le terrain ainsi qu’à la faiblesse des capacités d’intervention de celles qui existent ont pour corolaire une faible maitrise des approches de SNGPP par la majorité des producteurs, ainsi qu’une faible connaissance des risques liés à l’utilisation non responsable des produits phytosanitaires.

Dans toute la chaine de l’utilisation des pesticides, il en résulte une prédominance des pratiques inappropriées, sources d’intoxication chronique et aigue des utilisateurs eux-mêmes, des consommateurs et de pollution de l’environnement.

Lors de la mise en œuvre du PADA, il s’avère important d’accorder une attention particulière aux aspects liés : (i) à l’information, la sensibilisation, le renforcement des capacités des divers intervenants des filières concernées sur les méthodes d’utilisation responsable et efficace des produits phytosanitaires en général, et les approches de la SNGPP en particulier, (ii) aux appuis en équipement et infrastructures appropriées, (iii) à l’amélioration de certaines dispositions réglementaires sur les plans vétérinaires et phytosanitaires.

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En vue de s’assurer de la mise en œuvre effective des mesures identifiées ci-dessus, les actions de la SNGPP devront être inclus dans les sous projets à soumettre au financement du PADA et leurs pertinences par rapport aux soucis de réduction des risques, de protection des hommes, des animaux et de l’environnement feront partie des critères de sélection. Ces plans devront inclure les activités de renforcement des capacités techniques des bénéficiaires du sous projet, d’acquisition des infrastructures et d’équipement adéquat, dans les conditions financières prévues par le PADA pour chacun des volets y relatifs.

Le PADA devra promouvoir les relations contractuelles de partenariat entre les bénéficiaires des sous projets d’une part, l’association ou l’ordre des vétérinaires du Bénin d’autres part, en vu d’assurer :

La qualité et l’utilisation appropriée des produits phytosanitaire acquis par les bénéficiaires ;

La collecte et la destruction des emballages et contenants vides éventuellement.

Dans le cadre du PADA, les orientations de la SNGPP sera l’approche préconisée pour la maitrise des ravageurs et parasites. Pour chaque filière, un aperçu des protocoles préconisés dans le cadre du projet, les pesticides recommandés et la motivation du choix de ces derniers sont proposés dans le document.

Il convient de signaler que les pesticides recommandés sont sélectionnés de la liste des produits phytosanitaires approuvés par l’OMS et homologués au Bénin.Ces protocoles ne constituent pas des fiches techniques en tant que tel, mais donnent des orientations qui serviront plus tard, lors de la mise en œuvre du PADA à l’élaboration des fiches techniques détaillées spécifiques, des supports audio et visuels sur les bonnes pratiques phytosanitaires, etc.

L’évaluation de la rentabilité économique montre que pour les principaux parasites, les approches préconisées de la SNGPP procurent des bénéfices substantiels aux producteurs.

Quand à ce qui concerne le dispositif de suivi et d’évaluation du PGPP, il est apparu judicieux de l’intégrer entièrement dans le dispositif global de suivi du PADA, pour des raisons de cohérence et d’efficacité.

Enfin, un plan d’actions détaillé pour la planification de la mise en œuvre de ces mesures et actions est proposé dans le document ; il indique clairement les périodes et les indicateurs de vérification.

Le budget de mise en œuvre de ce plan d’actions pour la gestion responsable des pesticides et produits phytosanitaires est évalué à 101 000 000 (Cent un million) CFA FCFA.

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Contexte et Justification

Le Bénin est un pays essentiellement agricole et le secteur rural reste le secteur clé de l’économie nationale tant pour sa contribution au PIB que pour les effets d’entraînement sur les autres secteurs.

Cependant, en dépit du fort potentiel de ce secteur, la pauvreté reste essentiellement rurale, les productions animales, végétales et halieutiques actuelles restent largement en deçà des besoins de la population, suite à un certain nombre de contraintes et de goulots d’étranglement, au nombre desquels figurent les dégâts causés par les nuisibles des cultures et des animaux (insectes, agents phyto pathogènes et autres ravageurs).

En vu de lever ces goulots d’étranglement et d’améliorer les conditions de vie des populations rurales, le gouvernement a élaboré un Plan de Relance du Secteur Agricole.

C’est dans ce cadre qu’un Projet d’appui à la Diversité Agricole (PADA) est en cours de préparation. Le Projet d’Appui à la Diversification Agricole (PADA) apportera un appui aux filières ananas, anacarde, aquaculture (clarias, tilapia), coton et riz. Il contribuera à la réalisation des objectifs suivants du PSRSA/PNIA.

Le programme couvre le territoire national et ses activités sont centrées autours des filières ciblées, ceci dans les bassins à fort potentiel de production pour les filières concernées. Ces filières sont Le Coton, le riz, l’ananas, l’anacarde et l’aquaculture.

La mise en œuvre du PADA, qui vise l’amélioration de la productivité et des productions agricoles et animales est une source potentielle d’accroissement de l’utilisation des produits phytosanitaires, d’où une augmentation des risques liées à la mauvaise utilisation/gestion de ces produits notamment les effets néfastes pour les utilisateurs, les consommateurs et l’environnement.

Il s’avère par conséquent nécessaire d’accompagner la mise en œuvre de ce projet par un plan durable de gestion des nuisibles, des produits phytosanitaires, en vue de réduire au maximum l’impact négatif pouvant découler d’une gestion non responsable desdits produits.

Le plan de gestion des Pestes et pesticides (PGPP) a pour ambition :

De réaliser une analyse de la situation phytosanitaire ressortant (i) le cadre institutionnel et règlementaire en cours au Bénin (ii) Fait le point des approches de gestions et expériences en cours ; les méthodes/pratiques actuelles et proposées de lutte contre ces nuisibles ;

De proposer un plan d’action de lutte contre les principales pestes agricoles, des solutions destinées à réduire les risques de l’intensification de l’utilisation des produits phytosanitaires pour les manipulateurs, les consommateurs et l’environnement ;

De proposer un plan opérationnel pour la mise en œuvre de ces actions ainsi qu’un dispositif de suivi/ évaluation du PGPP ;

D’évaluer le coût de la mise en œuvre du PGPP.

Selon le rapport de l’inventaire des pesticides polluants organiques persistants (POPs) au Bénin d’octobre 2004 par le ministère de l’environnement Les pesticides Polluants Organiques Persistants enregistrés on retient que l'existence de stocks de pesticides Polluants Organiques Persistants (POPs) sur le territoire national ont surtout été rencontrés dans les anciens stocks de pesticides périmés. L’annexe 2 indique les types et les quantités de ces produits pesticides. Quatre sites dans deux départements (Borgou et Ouémé) hébergent actuellement les différents POPs inventoriés.

Dans le département du Borgou, un tonneau de 200 litres d'un produit chimique probablement du Dieldrine et 351 Kg de Calthio dont la matière active est composée de l'heptachlore et du TMTD ont été enregistrés dans la ferme d'Alafiarou. Ce tonneau laissé dans la cours de la ferme sert actuellement de siège aux femmes lors de la cuisson des aliments et il est sans étiquette. Ce tonneau a même commencé par inquiéter les habitants de la ferme.

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Le plus grand stock de pesticides Polluants Organiques Persistants (POPs) rencontrés au cours de ladite mission a été identifié dans le département de l'Ouémé qui abrite en même temps le plus grand stock de pesticides obsolètes au Bénin. Dans le magasin situé en face de l'OPT à Porto-Novo où sont également stockés beaucoup d'autres pesticides obsolètes. Les POPs enregistrés sont le DDT (3 litres) et l'Endrine (35,5 litres). A Akpro-Missérété, 300 litres de Dieldrine et 3,38 Kg de Calthio contenant de l'heptachlore ont été stockés avec d'autres produits obsolètes dans le magasin du CARDER. Enfin au CARDER des Aguégués, il existe également 575 g de Calthio (heptachlore+TMDT) gardés dans les locaux du secteur.

Partout où ces pesticides polluants organiques persistants ont été répertoriés, il a été observé des écoulements de produits, des déchirures des conteneurs ou un début d’oxydation extérieure des tonneaux .Il urge de prendre en compte ces divers magasins de stockage ou autres abris dans un programme de décontamination de sites.

Indépendamment des stocks de POPs répertoriés, il faut signaler l’existence de HCH (10,6tonnes) un organochloré non visé par la Convention de Stockholm mais qui constitue un problème dans le département de l’Atacora précisément à Kotopounga en plein centre du village et enfin la terre contaminée de Djassin à Porto/Novo sous hangar depuis quinze ans environ à la merci des intempéries et des ‘’déstockeurs’’ clandestins. Toute situation qui compromet la santé humaine et dégrade considérablement l’’environnement

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INTRODUCTION :

Le plan de gestion des pestes et pesticides est élaboré dans le cadre du Projet d’Appui á la Diversification Agricole ‘’PADA’’. Ce projet apportera un appui aux filières ananas, anacarde, aquaculture (clarias, tilapia), coton et riz. Il contribuera à la réalisation des objectifs suivants du PSRSA/PNIA: (i) accroître la production du riz de 73 000 tonnes en 2007 à 385 000 tonnes en 2015 ; et (ii) accroître et stabiliser la production du coton à 600 000 tonnes d’ici 2015 ; (iii) accroître la production de l’ananas du niveau actuel de 230 000 tonnes à 600 000 tonnes en 2015 ; (iv) accroître la production des noix brutes d’anacarde de 50 000 tonnes en 2005 à 70 000 tonnes en 2015, et accroître le taux de transformation du niveau actuel de 5 à 10 pourcent en 2015 ; et (v) accroître la production du poisson du niveau actuel d’environ 40 000 tonnes à 60 000 tonnes en 2015, et réduire l’importation du poisson congelé de 73 500 tonnes en 2009 à 36 000 tonnes par an en 2015. L’objectif de développement du Projet sera de renforcer la capacité des producteurs et des agrobusiness à augmenter la productivité, la transformation et la production marchande des cinq filières ciblées : (i) l’anacarde, l’ananas et le coton pour une augmentation des exportations et (ii) le riz et l’aquaculture pour une substitution des importations.

Les activités de ce projet nécessiteront l’augmentation de l’utilisation des pesticides et le développement de méthodes de contrôle des pestes. Suivant les recommandations de la Banque Mondiale dans de pareilles situations (PO 4.09 voir en annexe,) ce plan de gestion des pestes et des pesticides est élaboré pour parer aux éventuels impacts négatifs pouvant y découler.

Pour mieux cerner la problématique et proposer les recommandations idoines nous avons organiser des visites de terrain ; faire l’analyse documentaire et les entretiens individuels et collectifs avec les acteurs publics et privés concernés par le sujet.Ce document de plan de gestion est composé de cinq (05) chapitres :

le chapitre I traite du cadre institutionnel et règlementaire des pestes et pesticides. le chapitre II présente la problématique actuelle de gestion des pesticides le chapitre III Fait le point des approches de gestions et expériences en cours Le chapitre IV propose un plan d’action de lutte contre les principales pestes agricoles le chapitre V traite du suivi – évaluation de la mise en œuvre du plan proposé et le chapitre VI présente le budget prévisionnel lié aux activités proposées.

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I. ANALYSE DU CADRE REGLEMENTAIRE et INSTITUTIONNEL DES PESTES ET PESTICIDES

1.1 Cadre Règlementaire.

Jusqu’en 1990 le Bénin ne disposait d’aucune loi règlementant la gestion des POPs. C’est seulement en 1991 et en 1992 que respectivement la loi portant réglementation phytosanitaire est votée et le décret pour en fixer les conditions d’application est pris. Les arrêtés subséquents pris depuis lors ont effectivement tenu compte des obligations des différentes Conventions que le Bénin a ratifiées en la matière. 1.1.1. Les textes nationaux : Au niveau national des dispositions législatives et réglementaires sont prises pour une meilleure gestion des pesticides.

La loi n° 91-004 du 11 février 1991 portant réglementation phytopharmaceutique en République du Bénin : cette loi la plus importante et spécifique en la matière est celle qui règlement la gestion des pestes et pesticides. En effet, ses dispositions concernent la protection sanitaire des végétaux et produits végétaux, par la prévention et la lutte contre les organismes nuisibles tant au niveau de leur introduction qu’à celui de leur propagation sur le territoire national, en vue de sauvegarder et de garantir un environnement satisfaisant propice à un développement durable. Malgré un ensemble d’arrêtés pris et les efforts déployés par les institutions compétentes, la pollution provenant de la mauvaise gestion des produits phytopharmaceutiques persiste.

La loi n° 030-98 du 12 février 1999 portant loi-cadre sur l’environnement en République du Bénin : Elle comprend des dispositifs relatifs à la clarification des concepts, aux sanctions, à la protection et la mise en valeur des milieux récepteurs, à la protection et la mise en valeur du milieu naturel et de l’environnement humain, à la pollution et nuisances etc.

la loi 90-005 du 15 mai 1990 fixant les conditions d’exercice des activités de commerce en république du Bénin dont l’article 32 disposant que sauf autorisation express, l’importation des produits de nature dangereuse pour la santé humaine et la sécurité de l’Etat est interdite ;

Les décrets d’application sont également pris par le gouvernement Béninois dont entre autre :Le décret N° 2003-129 DU 15 Avril2003 Portant création, attributions et fonctionnement du comité national de coordination de la mise en œuvre de la convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants(POPS).Placé sous l’autorité du Ministère chargé de l’Environnement, ce comité à pour attributions :

L’information et la sensibilisation sur les polluants organiques persistants ; Le suivi et l’évaluation du projet «  inventaire des pops et l’élaboration du plan national de

mise en œuvre (PNM) de la convention de Stockholm sur les POPs » ; La détermination des priorités et des objectifs de gestion des POPs ; L’élaboration d’un plan national de mise en œuvre de la convention de Stockholm sur les

polluants organiques persistants ; La réalisation d’un inventaire des POPs ; L’évaluation des infrastructures et des capacités nationales de gestion des POPs ; Le suivi de l’exécution du projet «  inventaire des POPS et l’élaboration du plan national de

mise en œuvre (PNM) de la convention de Stockholm sur les POPs » ; L’assistance –conseil au projet ; La mobilisation des ressources pour l’exécution des activités ; La coordination des activités du projet visé à l’alinéa 1er du présent article, des études et

recherches sur les inventaires des polluants organiques persistants ; L’évaluation des besoins technologiques et en renforcement des capacités requis pour la mise

en œuvre de la convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants ; L’émission d’avis sur les questions juridiques, scientifiques, technologiques, méthodologiques

dans le cadre de la mise en œuvre de la convention de Stockholm sur les POPs .

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L’Arrêté Année 2009 N° /MEPN/DC/SGM/DRFM/DGE/DPSNE/SA Portant Création Attribution, Organisation et Fonctionnement du Réseau d’Echange d’Information sur les Substances ChimiquesCe Réseau d’Echange d’Informations sur les Substances Chimiques a pour mission de mettre l’information sur les substances chimiques à la disposition de tous les acteurs de gestion desdites substances. A ce titre, il est chargé de :

Rechercher les informations sur les substances chimiques ; Assurer la collecte l’analyse et la diffusion des informations : Répertorier les parties prenantes et favoriser leur mise en réseau ; Mettre les informations sur le site du réseau et à la disposition des décideurs politiques ; Constituer et actualiser la banque de données sur les substances chimiques ; Renforcer la capacité de recueil et d’utilisation des informations multifactorielles ; Informer et sensibiliser les populations sur les substances chimiques Aider à la préparation de la participation du Bénin aux réunions statutaires et techniques sur

les substances chimiques ; Participer aux travaux des diverses conventions et commissions relatives aux substances

chimiques ; Mobiliser les ressources nécessaires à l’exécution de ses activités. Le point focal du réseau d’Echanges d’Informations sur les substances Chimiques et leurs

suppléants ; Un représentant du Centre d’Information et de documentation du Ministère de

l’Environnement et de la Protection de la Nature ; Les représentants des secteurs de l’agriculture, du commerce, de l’industrie, de la recherche

scientifique, de l’eau, de la santé, des finances, de la sécurité publique et des affaires étrangères ;

Deux représentants du réseau des ONG

L’arrêté interministériel n°00255/MDR/MF/MCAT/DC/CC/CP du 19 mai 1993 relatif à l'interdiction de l'emploi en agriculture de certaines matières actives entrant dans la composition de produits phytopharmaceutiques a été pris. Toutefois, il importe de souligner que les POPs visés par la Convention de Stockholm n’ont pas été pris en compte dans cet arrêté .Il s’agira de mettre ce dernier en conformité avec le texte de la Convention dans un proche avenir.

La loi fondamentale ; la Constitution du 11 décembre 1990 de la République du Bénin dispose en son article 27 je cite "Toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et a le devoir de le défendre. L'Etat veille à la protection de l'environnement". La pertinence de cette disposition a conduit les Béninois à la renforcer en précisant dans la même constitution que des actes attentatoires à l’environnement au Bénin pourraient être considérés comme crime de haute trahison pour lequel le Président de la République pourrait répondre. Aussi le Bénin a-t-il ratifié les engagements internationaux en matière d’environnement dont les plus liés à la gestion des pesticides sont les suivants :

1.1.2. Les textes internationaux ratifiés par le Benin pour la gestion des POPs :

La Convention de Rotterdam du 10 septembre 1998 ratifiée par le Bénin 05 janvier 2004. Avant l'adoption de cette Convention, il n'existait pas de texte international juridiquement contraignant. Le commerce international des produits chimiques et pesticides dangereux faisait l'objet de programmes de régulation volontaires. Les Directives de Londres » avait été adoptées en 1987 et renforcées en 1989 par la mise en place d'un mécanisme de « consentement préalable en connaissance de cause ». La Convention de Rotterdam a pour objectif de généraliser et de rendre obligatoire cette procédure. Celle-ci a pour but d'encourager le partage des responsabilités et la coopération entre les Parties dans le domaine du commerce international de certains produits chimiques dangereux, afin de protéger la santé des personnes, l'environnement et de contribuer à l'utilisation écologiquement rationnelle de ces produits en facilitant l'échange d'informations sur leurs caractéristiques et en instituant

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un processus national de prise de décision applicable à leur importation et à leur exportation .

La Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination. La Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières des déchets dangereux et de leur élimination a été adoptée; à Bâle, Suisse, le 22 mars 1989 et est entrée en vigueur en mai 1992. Ratifiée à ce jour par 158 pays dont 36 des 53 pays d'Afrique, cette convention est le traité le plus important actuellement en vigueur sur les déchets dangereux. Les pesticides de mauvaise qualité ou périmés importés peuvent être cités dans le catégorie des déchets dangereux et traités comme tels.

La convention de Stockholm, adoptée le 22 mai 2001, a été signée par la quasi totalité des Etats mais elle n'est pas encore entrée en vigueur. Cette très grande adhésion peut s'expliquer par la grande préoccupation que constituent les polluants organiques persistants pour les différents pays qui sont confrontés à la gestion de leurs stocks périmés et de leurs déchets. pour cette convention tout comme pour celle de Rotterdam, l'action de l'Union européenne a été déterminante pour intégrer le principe de précaution et le principe pollueur-payeur comme fondement.

La Convention phytopharmaceutique pour l’Afrique, ratifiée le 1er avril 1974 et

La Convention de Bamako sur les déchets dangereux le 11 janvier 1991

1.2. Cadre Institutionnel de gestion des pesticides:

1.2.1. Les Institutions étatiques :

L’ossature institutionnelle de gestion des pesticides repose sur principalement trois Ministères que sont : Le Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), Le Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature, Le Ministère de l’Eau et le Ministère de la Santé. La stratégie nationale de gestion des produits phytopharmaceutiques, en vue de réduire les actions des ravageurs et nuisibles puis augmenter la production tout en sauvegardant la santé des hommes et des écosystèmes, repose sur trois axes :

arrêter l’introduction, la distribution et l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à matières actives interdites ;

assurer la vente des produits phytopharmaceutiques homologués ; assurer la fumigation, la vente et l’application des produits phytopharmaceutiques

réglementés seulement par des sociétés agréées.

Ces actions stratégiques relèvent des compétences de la Direction de l’Agriculture (DAGRI) du ministère en charge de l’agriculture, notamment du service de protection des végétaux (SPV), ce service est chargé de contrôler les agréments professionnels et les produits phytopharmaceutiques importés et distribués. Les contrôles sont effectués par les inspecteurs phytopharmaceutiques au niveau des frontières terrestres, au port et de l’aéroport, et par les agents du SPV auprès des Centres Régionaux de Promotion Agricole (CeRPA).

1.2.2. Les structures impliquées dans l’homologation des pesticides au Benin :

Le Comité National d’Agrément et de Contrôle (CNAC) est créé par décret N° 85-240 du 14 Juin 1985, installé et fonctionnel en 1994. Ce comité, un organe d’orientation de la politique en matière des produits, a pour mission essentielle d’analyser des produits phytopharmaceutiques à l’importation. Il est également chargé de proposer et de surveiller le respect des principes et des orientations générales de la réglementation des produits phytopharmaceutiques et des agréments professionnels. Toutes les demandes d’autorisation doivent être adressées au CNAC qui étudie les

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dossiers et de décide des demandes, en ce qui concerne notamment : les demandes d’autorisation d’expérimentation et d’agrément des produits phytopharmaceutiques - les demandes d’agrément professionnel pour la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, l’application des produits phytopharmaceutiques par des prestataires de services et l’application des fumigants en agriculture.

Ce comité est composé des différentes compétences techniques en la matière tels que les directions techniques des ministères, des structures et organisations concernées, les laboratoires de chimie analytique, de Toxicologie etc.

Le CEBENOR. Crée par Décret N° 97-520 du 17 octobre 1997et révisé par le Décret 2002-310 du 11 juillet 2002, Le Centre Béninois de Normalisation et de Gestion de la Qualité est un établissement public doté de la personnalité morale et destiné à être financièrement autonome. Il est placé sous tutelle du Ministère chargé de l'Industrie. Sa mission est de mettre en œuvre une politique de normalisation et de promotion de la qualité pour faire face au défi de la compétitivité et de la croissance économique au profit de tous les acteurs de production de biens et services.Le Système National de Normalisation et de Gestion de la Qualité est composé des organes ci-après :

Le Conseil National de Normalisation et de Gestion de la Qualité Le Comité d’Orientation Les Comités Techniques de Normalisation et de certification

Quatre (4) services animent le CEBENOR il s’agit du : Le service de Normalisation Le service de Certification et d’accompagnement à l’Accréditation Le service Formation et Assistance / Conseil Le service Documentation et Information

La compétence du CEBENOR s’étend à tous les domaines d’activités par le biais des structures sectorielles existantes au plan national (les laboratoires, les services d’inspection et de contrôle de la qualité des produits, etc.)

Elles sont chargées d’animer les comités techniques de normalisation où sont représentés les différents partenaires concernés par la normalisation : administration, institutions scientifiques, fabricants, producteurs, exportateurs, consommateurs etc.

Le CEBENOR a mis en place six Comités Techniques de Normalisation et des experts participent à leurs travaux en fournissant bénévolement leur temps et leur expérience pour le bien de la communauté. Les Comités Techniques de normalisation mis en place correspondent aux secteurs prioritaires de l’économie nationale que sont :

1. L’agriculture et produits agricoles2. Les produits alimentaires3. Les bâtiments et les travaux publics4. L’électricité et les matériels électriques5. La Chimie6. Le textile, la pharmacie et les produits cosmétiques7. Les transports

L’INRAB (Institut Nationale des Recherches Agricoles du Bénin) : il contrôle de qualité et les tests de toxicité 

1.2.3. Les laboratoires d’analyse de produits chimiques et Biochimiques : Laboratoire des Sciences du Sol (FSA/UAC) Laboratoire de Nutrition et des Sciences Alimentaires (FSA/UAC) Laboratoire de Biochimie (FAST/UAC) Laboratoire de Biochimie (FSS/UAC) DANA : Direction de l’Alimentation et de la Nutrition Appliquée

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Laboratoire d’Analyse de la Qualité Chimique et Bactériologique de l’eau (Direction Générale de l’eau).

Le LNCQ (Laboratoire Nationale de Contrôle de Qualité) : Il fait les tests chimiques de contrôle de qualité

1.2.4. Les structures impliquées dans l’acquisition des pesticides au Benin :

L’acquisition des pesticides est une opération très spécialisée et complexe, elle est confiée à l’administration centrale du Ministère de la santé ou de l’Agriculture. Les diverses structures impliqués dans la distribution des pesticides sont:

Le Ministère de la Santé : il se charge de la distribution des pesticides utilisés en santé publique SDI (pesticides agricoles) SOTICO (pesticides agricoles) SAMAC (pesticides agricoles) DEFIS-SARL (pesticides agricoles) ADAIC (pesticides agricoles) Monsanto (pesticides agricoles)

1.2.5. Les acteurs impliqués dans l’utilisation des pesticides au Benin

Les personnels impliqués dans l’épandage des pesticides sont:

le personnel formé par le ministère de la santé le personnel formé du ministère de l’environnement le personnel formé du ministère de l’agriculture les paysans

Malgré ces dispositions réglementaires, la protection de l’environnement à travers la SNGPP encore loin des pratiques quotidiennes observées.

1.2.6. OP 4.09 Lutte antiparasitaire

L’objectif de ce programme de la banque mondiale est de : (i) promouvoir l’utilisation du contrôle biologique ou environnemental et réduire la dépendance sur les pesticides chimiques d’origine synthétique ; (ii) renforcer les capacités réglementaires et institutionnelles pour promouvoir et appuyer une lutte antiparasitaire sans danger, efficace et viable au point de vue environnemental. Plus spécialement, la politique vise à : (a) déterminer si les activités de lutte antiparasitaire des opérations financées par la Banque se basent sur des approches intégrées et cherchent à réduire la dépendance sur les pesticides chimiques d’origine synthétique (lutte antiparasitaire intégrées dans les programmes agricoles et gestions intégrée des vecteurs dans les programmes de la santé). (b) faire en sorte que les dangers sanitaires et environnementaux associés à lutte antiparasitaire, surtout l’usage des pesticides, soient minimisés et puissent être correctement par l’utilisateur. (c) Si nécessaire, appuyer la réforme politique et le développement des capacités institutionnelles en vue de : (i) renforcer la mise en œuvre de la lutte antiparasitaire intégrée, et (ii) réguler et contrôler la distribution et l’utilisation des pesticides. La politique est déclenchée si : (i) l’acquisition des pesticides ou l’équipement d’application des pesticides est envisagée (soit directement à travers le programme, soit indirectement à travers l’allocation de prêts, le cofinancement, ou le financement de contrepartie gouvernementale) ; (ii) le programme pourrait affecter la lutte antiparasitaire d’une manière dont le mal pourrait être fait, même si le programme ne soit envisager pour obtenir des pesticides. Il s’agit notamment des programmes qui pourraient : (i) conduire à une importante utilisation des pesticides et une augmentions conséquente du risque sanitaire en environnemental ; (ii) maintenir ou propager les actuelles pratiques de luttes antiparasitaires qui ne sont pas durable, ne se base pas sur l’approche de lutte intégrée, et / ou pose des risques importants au point de vue sanitaire ou environnemental.

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II. PROBLEMATIQUE ACTUEL DE GESTION DES PESTICIDES AU BENIN :

2.1. Analyse et évaluation de la situation des pesticides :

Divers types de pesticides sont utilisés au Bénin entre la période de 1993 à 2001(annexe3).Les insecticides et les herbicides sont les deux principales classes de pesticides habituellement utilisés sur le cotonnier. Parmi eux, les insecticides tiennent une place prépondérante. Ce sont surtout des mélanges d’organophosphorés et de pyréthrinoïdes. Les organophosphorés occupent souvent une proportion de 9 parties pour une partie de pyréthrinoïdes par rapport à la concentration des matières actives contenues dans ces mélanges. Ainsi, les organophosphorés sont les molécules les plus utilisées contre les ravageurs des cultures au Bénin. On rencontre quelques organochlorés ( l’endosulfan) et dérivés de triazine.

2.1.1. Utilisation des Pesticides actuels pour les cultures du PADA.

Les traitements des spéculations par les pesticides se présentent comme suit :

Le coton

La culture du coton subit à elle seule 80 à 90 % des traitements effectués sur les cultures. Les engrais utilisés pour la fertilisation du sol sont le NPK, le SB et l’urée. Les cotonniers sont également traités avec des pesticides pour lutter contre les ravageurs. Les ravageurs apparaissent suivant le stade de croissance de la plante. Dès la floraison, l’on peut observer des insectes tel que les chenilles phylophages, les pucerons et des acariens. Les chenilles carcophages (élicoverpa) et des pucerons (élopeltis) apparaissent plus tard en fin de culture. Les chenilles carcophages sont dangereuses et déterminent le rendement après récolte.

Le premier traitement est fait au Tihan 45 jours après la mise en terre des semences et se poursuit à 14 jours d’intervalle. Six traitements sont réalisés au total. Le tihan est utilisé pour le premier et le deuxième traitement. Le troisième et le quatrième traitement sont réalisés avec un binaire acaricide (le disvan généralement). Les cinquième et sixième traitements sont réalisés avec un binaire aphicide. Le type de binaire employé diffère suivant l’année et la zone d‘application. Il est appliqué à très bas volume ; 10L de solution de binaire sont suffisants pour pulvériser un ha de culture.

Le riz

Les engrais appliqués au riz sont le NPK et l’urée. Les principaux ravageurs du riz sont les asticots et les mouches. Ils entrainent des maladies fongiques (péliculariose) qui se manifestent par le flétrissement de la plante et le bolaires de tiges. Dans ces cas, la deldrine est employé en pulvérisation foliaire ou pour le traitement des semences. Des dégâts d’oiseaux surviennent à la maturation du riz. La lutte ici est traditionnelle.  Pour protéger leur culture, les producteurs posent des épouvantails, utilisent des filets de capture pour la chasse aux oiseaux ou font du gardiennage. Cette dernière action est souvent menée au détriment de l’instruction des enfants qui sont affectés des cours pour la surveillance des champs.

L’ananas

Les engrais de traitement des cultures d’ananas sont le NPK et l’urée. Le stéphon est également utilisé sur les ananas destinés à l’importation. L’emploi de ce produit vise à accélérer la murissement du fruit. Le problème majeur que l’on rencontre lors de la culture du coton est celui du "wilt" (flétrissement). Les producteurs traites alors leurs cultures au dimétoate et utilisent des appâts empoisonnés pour la capture des insectes.

L’anacarde

La culture de l’anacarde n’est pas très développée dans le sud du Bénin. Il ne fait l’objet d’aucun traitement.

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L’AquacultureLe tableau 1 présente les zones dans lesquels les pesticides sont utilisés dans la filière aquacole.

Tableau 1 : Sous –Préfectures et villages dans lesquels les pesticides sont utilisés pour la pêche :Sous préfectures Communes Villages Type de plan d’eauKarimama Karimama Gourou-Béri Fleuve, marigot et rivièreMalanville Malanville

MadécaliMalanville MonninTassi DjidéMadécali

Fleuve et Marigot

Tchaourou Kpassa Fleuve et RivièreMarigot et étang

Nikki NikkiOuénou

TontarouFonbewiBoukanéré

Marigot et rivière

Bembèrèkè Ina Ina Marigot et rivièreSource : Enquêtes OBEPAB 2000

Tableau 2: les pesticides et les pestes cibles

Pesticides Familles Spécialités Homologuées au Bénin Pestes

Insecticides

Organo-phosphorés Chlorpyriphos ; Fenthion ; Pirimiphos-méthyl ; Temephos

Moustiques ; Blattes ; Simulies ; glossines

Pyretrinoides Perméthrine ; Deltaméthrine ; Alpha cyperméthrine ; Cyfluthrine

Carbamates Bendiocarb

Rodenticides - Hydroxu –Coumarine ; Lindane-dione ; RaviacRedentin Rats ; Souris

Molluscicides - Niclosamide Mollusques

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2.1.2. Mode d’approvisionnement :

Avec la libéralisation de l’économie en général et des circuits de commercialisation des intrants agricoles en particulier, le Gouvernement béninois a accordé l’agrément d’importation des pesticides aux sociétés privées désirant assurer la distribution des intrants agricoles. Ainsi, la gestion de ce secteur est accordée aux sociétés privées. Afin de régulariser le système de distribution des intrants dans les zones agricoles, une structure privée (CIA) est mis en place pour coordonner la commercialisation et la distribution des engrais et pesticides. Les produits sont réceptionnés par les secrétaires des Groupements Villageois (GV) qui les stockent et les conservent dans des magasins construits à cet effet. Les secrétaires des Groupements Villageois sont chargés à leur tour de les distribuer aux producteurs selon les besoins. Il est important de signaler que les produits mis en place par les distributeurs d’intrants sont réceptionnés par les secrétaires des GV et stockés dans des magasins qui sont pour la plupart construits au sein des habitations et parfois non loin des points d’eau. Le tableau 3 fait le point des prestation des importateurs distributeurs d’intrants agricoles de 1993 à 2001.

Tableau 3 : Prestation des importateurs distributeurs d’intrants agricoles

Année S/P Djidja S/P Glazoué S/P Kandi Bénin

Engrais (kg)

Insecticide

Engrais (kg)

Insecticide Engrais (kg)

Insecticide Engrais (kg)

Insecticide

93/94 942.500 53180 1171150 78880 2720900 204410 32251565 197276494/95 1.589.650 82390 1462400 85680 239650 175480 35294200 208023995/96 2.290.950 94996 2436800 104172 2690550 - 43124250 203338696/97 2.962.000 82449 2785850 95310 3093400 106372 68272250 231660397/98 904.500 43566 2398700 60094 3831350 221070 74651171 199152998/99 3.323.050 79599 3056200 55145 4259700 143062 86703337 205409099/00 4.351.650 72245 4029300 75743 5122800 190621 93983722 231412700/01 1786900 30351 3878800 125964S/P : Sous préfecture, Source : SONAPRA, Direction commerciale, Service intrants et appui aux OP

2.2. Problèmes de santé et environnementaux dus aux pesticides :

2.2.1. Les Problèmes de santé dus aux pesticides :

L’utilisation des pesticides dans les zones de production cotonnière au Bénin comporte des risques pour l’homme. La non protection adéquate des utilisateurs de pesticides lors des séances de pulvérisation et le non respect des consignes d’utilisation les exposent à des problèmes de santé et ou à des cas de décès. Le tableau 4 montre que sur 241 personnes dans le département d’Alibori Borgou (91% des cas) ont souffert des problèmes de santé et 24 autres (9% des cas) sont décédées.

Les victimes des cas d’intoxications humaines aiguës enregistrées sont surtout les enfants et les jeunes L’analyse du Tableau 5 permet de constater que 45% des cas de décès sont enregistrés parmi les enfants de moins de 10 ans. Par contre, le plus grand nombre des problèmes de santé sont enregistrés parmi les jeunes de 21 à 30 ans. On pourrait en déduire que les enfants et jeunes sont les plus vulnérables aux intoxications et continuent d’être touchés par les accidents dus aux pesticides. Selon le CARDER Borgou, l’on a enregistré au cours de la campagne 1999 -2000, 73 cas d’intoxications humaines et 37 cas de décès. Cette situation est due pour la plupart à la consommation d’aliments contaminés par les callisulfan.

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En outre, l’ONG OBEPAB a aussi réalisé une étude sur les victimes d’intoxications dues aux pesticides par Sous-préfecture dans les Départements du Borgou et de l’Alibori au cours de la campagne 2000/2001 Il ressort de cette étude que les 28 % des cas de santé sont enregistrés dans la Sous-préfecture de Banikoara mais sans cas de décès. N’dali par contre concentre les 50 % de cas de mort. Cela pourrait s’expliquer par l’existence à Banikoara, la plus grande zone de production de coton, d’une radio rurale assez bien impliquée dans la sensibilisation des populations pour une manipulation prudente des pesticides. Par ailleurs, une étude séparée menée par l’ONG béninoise OBEPAB au cours de la même campagne dans le même département sur les intoxications dues aux pesticides confirme l’ampleur des décès et intoxications subies par les producteurs et consommateurs. Cette étude documentait 147 cas d’intoxication dans lesquels 10 personnes étaient mortes et 137 autres étaient sévèrement intoxiquées. Le produit callisulfan était responsable de 60% des cas d’intoxications.

Tableau  4: Répartition des victimes suivant les sous –préfectures de l’Alibori et du Borgou

Sous -Préfectures Santé Décès TotalBanikoara 67 ( 28%) 0 67Nikki 51 4 55Ségbana 23 0 23Kandi 22 0 22Karimama 20 4 24Malanville 14 1 15Kalélé 13 1 14N’Dali 8 12(50%) 20Tchaorou 8 0 8Péréré 6 1 7Bembèrêkê 5 0 5Parakou 4 1 5Total 241 24 265Source : Enquêtes OBEPAB 2000

Tableau 5: intoxications des enfants et jeunes par l’endosulfan dans le département du Borgou selon la cause déclarée (campagne 1999/2000)

Cause d’intoxication Nombre de cas d’intoxication Nombre de cas de mortSuicide 4 4Transport de pesticides ensemble avec les aliments

14 6

Inhalation lors du traitement 1 1Recyclage des bidons d’emballage

5 3

Aliments provenant des champs de coton

21 5

Légumes traités 18 14Stock de cultures vivrières traitées

10 4

Total 73 37Source : Carder Borgou (1999/2000)

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2.2.2. Problèmes environnementaux dus aux pesticides

Plusieurs espèces animales sont menacées dans les zones de culture de coton pendant la période des traitements phytosanitaires. Les espèces les plus touchées sont les vers de terre, les abeilles, les auxiliaires, les serpents et les rongeurs. Cela présente des conséquences très lourdes sur l’environnement avec un déséquilibre de la chaîne trophique. Outre ces espèces menacées, il y a aussi les espèces halieutiques qui sont dangereusement menacées par la pollution des cours d’eau par les pesticides et par les pratiques de la pêche en utilisant les pesticides de synthèse. Cela s’observe dans plusieurs milieux agricoles et exclusivement par les hommes dans divers cours d’eau. En outre, les animaux domestiques sont aussi exposés à des intoxications en s’abreuvant dans les cours d’eau contaminés ou en broutant les herbes se trouvant en bordure des champs traités.

2.2.2.1. La gestion des stocks de pesticides obsolètes

Au cours de l’année 2000 une mission du MEPN a permis de confirmer et recenser dans certain Département du Bénin (Alibori et Borgou) les anciens stocks des pesticides périmés sur des sites de regroupement. Il existe dans ces départements quatre sites de regroupement des produits périmés à savoir : Ferme OKPARA, magasin CARDER-Borgou à Parakou, ferme semencière de Alafiarou et le magasin du CARDER à Gogounou. C’est au niveau de ce dernier site que sont concentrés douze mille cent soixante dix (12.170) litres de produits importés depuis les années 1990 pour servir à la culture du cotonnier mais déclarés biologiquement inactifs et gardés dans les magasins. Les cartons de ces produits portent des marques de mouille augurant d’une mauvaise manipulation au cours de leur stockage. Certains bidons sont bien remplis tandis que d’autres sont à moitié vides. La ferme semencière de Alafiarou, second site de stockage des produits phytopharmaceutiques, héberge quatre produits en formulations poudre pour poudrage (DP), concentré émulsionnable (EC) et poudres mouillables (WP). Ces produits datent tous de 1985. Plus de quatre tonnes de produits périmés en état de dégradation et dont les emballages sont déchirés y sont stockés. De plus, il existe dans la cour de cette ferme un bidon de 200 litres de produit inconnu probablement un organochloré ayant servi à la lutte contre les nuisibles des cultures. L’étiquette y est totalement absente et aucune autre référence ne peut orienter l’investigateur. Enfin, le magasin de la SONAPRA (OKPARA) regorge d’environ vingt mille (20.000) bidons vides parfois sans couvercles.

Dans les départements de l'Atacora et de la Donga, quatre sites de regroupement des produits sont identifiés à savoir : Tanguiéta, Natitingou, Copargo et Kotopounga. Les divers produits enregistrés sont entre autres l’actellic, l’hexachlorocyclohexane (HCH), la K-othrine poudre, le décis ULV et melcyperméthrine. Ces produits sont de formulations variées depuis les poudres pour poudrages jusqu’aux bas volumes. Le stock de produit phytopharmaceutique périmé le plus important des départements de l’Atacora et de la Donga (environ 10,6 tonnes de HCH) se trouve à Kotopounga dans un état de dégradation avancée et mérite un re-conditionnement avant tout autre traitement car les emballages d’origine sont déjà déchirés, laissant le produit à découvert. Les stocks des autres localités sont de moindre envergure et c’est surtout l’âge et les mauvais stockages qui ont déstabilisé les produits. L’année d’importation des produits varie de 1980 pour les plus anciens à 1993 pour les plus récents. Il est à signaler au passage que certains produits présentent des emballages à étiquette illisible.

A Anandana à 25km environ de Copargo, certains produits phytopharmaceutiques avariés ont été enterrés dans un sol hydromorphe près d’un puits. Les infiltrations ultérieures ont pollué la nappe phréatique et le sol et ont rendu inutilisable l’eau du puits. Lors de notre passage ce dernier est tari et les populations ne s’en servent plus comme eau de boisson .En 1998, une analyse de l’eau prélevée de ce puits a révélé la présence des polluants organiques persistants( DDT, endrine et heptachlore) dont les teneurs en résidus dépassent les limites maximales admises internationalement .Une attention particulière doit être portée à l’analyse du sol tout au moins au fond .de ce puits .

Dans les départements de l'Ouémé et du Plateau, quatre sites servent de lieux de stockage à une quarantaine de produits phytopharmaceutiques périmés. Il s’agit de : Porto-Novo (magasin en face de l’OPT appartenant à la Préfecture et magasin de Djassin, magasins du CARDER dans les communes- des Aguégués, et Missérété. Le magasin en face de l’OPT renferme à lui seul dix huit (18) produits qui

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proviendraient probablement des reliquats des sociétés dissoutes car les matières actives contenues dans ces produits phytopharmaceutiques sont avariées. Parmi elles, il y en a qui sont prohibées. Certaines étiquettes sont illisibles suite aux effets des intempéries. Les produits sont pour la plupart d’origine chinoise. Au niveau du magasin de Djassin (appartenant à la Direction de l’ Agriculture ), il a été surtout confirmé l’existence d’environ 22 tonnes de terre contaminée par un mélange de plusieurs produits. Les informations au sujet des produits enterrés révèlent que la composition du stock de produits phytopharmaceutiques avariés au moment de l’enfouissement (14/06/88) était la suivante:

120 tonnelets de 25kg de lebaycide 10 sacs de 10kg de captane 10 sacs de 10kg deTylate 10 sacs de 10kg de produit inconnu

Mis à part le lebaycide qui était dans son emballage d’origine les autres produits ont été reconditionnés.

Au niveau des départements de l'Atlantique et du Littoral, quatre sites hébergent des produits phytopharmaceutiques périmés. Il s’agit des magasins de Sotico à Godomey, du CRA-CF à Sékou, du CARDER à Toffo et de l’UCP de Calavi. Ces produits sont essentiellement en formulations poudres pour poudrages et concentrés émulsionnables. Ils datent pour la plupart des années 1990 et renferment des matières actives telles que la deltaméthrine, le malathion, le profénofos et le pirimiphos méthyle. Les produits ont été fournis par les firmes telles que Senchim, Sochim-RCI, Bayer –AG et SOFACO-RCI.

Enfin, dans les départements du Zou et des Collines, c’est principalement à la ferme agrumicole de Zazoumé qu’ont été enregistrés des produits phytopharmaceutiques périmés. Ces produits sont entre autres : Benlate et Oléoparathion. Ces produits avaient servi à traiter les plantations d’agrumes dans les années 1969. Ils sont de différentes formulations (WP, EC, UL) et de quantités raisonnables. Par ailleurs, les emballages sont dans un état de dégradation avancée et méritent d’être repris avant tous travaux de transport vers les sites de centralisation. Il est à signaler que ces divers stocks subissent les effets des intempéries et constituent des menaces sérieuses pour les populations environnantes. Les tableaux n°1 à 6 de l'annexe illustrent les produits périmés enregistrés.

2.2.2.2. Conséquences de l’utilisation des pesticides sur l’Environnement

Suite à l’utilisation des pesticides en agriculture ou en santé publique, près de 98% des matières actives (Miller, 2004) sont dispersées dans la nature. Cette dispersion se fait par évaporation, envol, infiltration et ruissellement. L’impact des pesticides sur l’environnement dépend à la fois des quantités utilisées, de leur mode d’action et de leur effet résiduel.

Pollution des eaux

Une partie des composés chimiques utilisés contre les nuisibles peut se retrouver dans les eaux par le canal des eaux de ruissèlement. Ceci pourrait affecter la flore et la faune aquatique (poissons, crustacées,). Il est judicieux d’adopter des bonnes pratiques d’utilisation des pesticides pour limiter la présence des résidus de pesticides dans les plans d’eau.

Pollution de l’air

Les pesticides sont volatiles et peuvent être transportés dans l’atmosphère sur de longues distances; c’est la raison pour laquelle ils contaminent les environnements éloignés du lieu de son utilisation. Pour minimiser ce risque il est conseillé aux utilisateurs de pulvériser tôt le matin ou tard le soir (moins de vent et de chaleur) et de vérifier le réglage du pulvérisateur avant toute opération.

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Pollution du sol

Les pesticides entrent en contact avec le sol après pulvérisation ou lors du nettoyage du matériel d’application. Ces pesticides aboutissent dans les sols où ils subissent des phénomènes de dispersion. Les risques de contamination des sols sont d'autant plus grands que les produits sont intensément utilisés et ont une forte persistance dans les sols. Le sol comporte des éléments minéraux et organiques et de nombreux organismes et microorganismes vivants qui peuvent être détruits par des pesticides de forte toxicité à forte rémanence.

Les résidus d’organochlorés dans l’environnement : ce sont des pesticides très stables chimiquement. Ils sont peu dégradables et se concentrent dans les organismes en bout de chaîne alimentaire, par bioaccumulation, avec des risques sur l’environnement et la santé humaine. Leur utilisation est fortement réglementée dans plusieurs pays.

Les résidus d’organophosphorés  dans l’environnement: ce sont des composés de synthèse qui se dégradent assez rapidement dans l’environnement mais ils sont de forte toxicité avec un effet dévastateur sur la faune.

Les résidus des carbamates dans l’environnement: Ce sont des composés qui ne persistent presque pas et qui sont modérément dégradables dans l’environnement. Cependant, ils sont très toxiques avec un effet dévastateur sur la faune.

Les résidus des pyrethrinoides dans l’environnement sont des insecticides de synthèse de faible toxicité pour les organismes à sang chaud (homme, chien, poulet). Une pollution accidentelle des eaux par ces composés peut être dramatique pour la faune aquatique (organisme à sang froid).

Tableau 6 : Synthèse des impacts négatifs potentiels de l’utilisation des pesticides

Composante Nature de l’impact

Sol Baisse de la Fertilité ; Acidification ; Pollutions (P ; K+ ; Pb ++ ; Zn++ ; Mn++, Métaux lourds) ;

Eau Pollutions par Nitrates, Ammonium NH4+, Métaux lourds (Pb, Zn,

Mn,) et autres composés toxiques, pH Eutrophisation

Couvert végétal Déforestation

Biodiversité Chimiorésistance des ravageurs ; Intoxication de la faune et de la flore aquatique ; Perte de Biodiversité

Santé humaine

Intoxication aigue Empoisonnement Décès Baisse du taux de cholinestérase Baisse de la fécondité Perturbation du cycle endocrinien

L’analyse du tableau 6 montre qu’il n’existe pas d’impacts positifs sur le milieu naturel. C’est pour cette raison que le PADA devra veiller particulièrement à s’interdire l’appui à

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l’utilisation des pesticides de synthèse dans les écosystèmes protégés ou déclarés ainsi que dans leurs zones tampon.

Utilisation non responsable des produits : quelques cas d’effets néfastes signalés :

De nombreux cas d’intoxication sont signalés : démangeaisons cutanées, toux chroniques, fébrilité, maux de ventre réguliers, baisse de vision, fatigue sexuelle, stérilité chez des couples, des avortements spontanés, altérations hépatiques et rénales, baisse du cholinestérase, malformations congénitales etc.

L’environnement n’est pas épargné : pauvreté du sol, disparition de certaines espèces, élimination de certains insectes pollinisateurs (abeilles), destruction des ennemis naturels, contamination des eaux (puits et rivières polluées), résistances des ravageurs à beaucoup de molécules chimiques, des cas de résurgence de certains ravageurs etc.

Une résurgence des parasites jadis maîtrisés, poussant les producteurs à une tendance à augmenter les doses ou les fréquences d’application des produits;

Disparition des ennemis naturels et autres organismes utiles (prédateurs, entomopathogènes, insectes pollinisateurs, parasitoïdes, etc.

Image d’illustration de Contamination de points d’eaux d’abreuvage d’animaux et approvisionnement des ménages au cours des traitements aux pesticides.

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III. APPROCHES DE GESTION DES PESTES ET PESTICIDES

3.1. Analyse des capacités techniques et matérielles pour la gestion des pesticides:

Les produits phytopharmaceutiques contribuent à l’augmentation de la production mais en même temps ils sont à l’origine des désagréments importants si les mesures recommandées ne sont pas prises lors des diverses applications .Face à cette situation les structures impliquées dans le contrôle des ravageurs des cultures ont mis en place un arsenal important pour trouver des alternatives soit aux produits prohibés soit aux produits très dangereux en utilisation. C’est ainsi que les produits contenant de l’Heptachlore sont déjà remplacés par du lindane non visé par la Convention. Au nombre des structures s’intéressant aux alternatives nous avons :

Le service Protection des Végétaux

Des activités d’encadrement et de sensibilisation des producteurs, l’Utilisation des extraits aqueux de neem pour la protection des cultures maraîchères, Utilisation de l’huile de neem pour la protection des stocks des résidus de pesticides laissés dans les végétaux traités afin d’orienter les producteurs sur les bonnes pratiques agricoles. Ce service est très peu équipé pour fournir ses services au grand nombre des producteurs.

Le Groupe Protection des Végétaux C’est une équipe pluridisciplinaire composée des cadres universitaires, du Service Protection des Végétaux, de l’INRAB .Il se propose d’amener le paysan à utiliser les produits phytopharmaceutiques en dernier ressort en focalisant son attention sur les insecticides d’origine végétale pour combattre les ravageurs Sa culture cible est le niébé et son site d’intervention est la vallée de l’OUEME. Au cours de l’exécution du programme, les paysans ont été formés à reconnaître les ravageurs responsables des dégâts sur des ’’Parcelles Ecoles" et à programmer la pulvérisation des produits de traitement en cas de besoin.

Organisation Béninoise pour la Promotion de l’Agriculture biologique (OBEPAB).

Cette organisation non gouvernementale travaille dans le secteur agricole à relever et corriger les points de faiblesse dans l’utilisation des produits phytopharmaceutiques et promouvoir l’agriculture biologique . Sa philosophie place l’homme au centre du développement. Ainsi OBEPAB contribue à renforcer les capacités des producteurs pour être gestionnaires des activités à entreprendre après analyse d’une situation donnée. .Beaucoup d’actions sont à son actif telles que : la formation des producteurs ‘’Farmer Field School’’ les réunions de sensibilisation, la formation des participants au programme sur les pratiques biologiques, l’installation et le suivi des parcelles de démonstration comme outils de travail, les visites de suivi , les voyages d’échanges , l’approche de développement participatif des technologies .Ses activités sur le terrain ont trait à :

La mise en place du coton biologique La collecte d’information sur les cas d’intoxication en milieu cotonnier La formation des paysans producteurs sur les bonnes pratiques agricoles La mise en oeuvre des méthodes de lutte avec des essences d’origine végétale

Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA)

C’est le centre de lutte biologique pour l’Afrique. Il a pour mandat de promouvoir l’utilisation de la lutte biologique à travers ses travaux de recherche mais aussi de renforcer les capacités des services nationaux dans le domaine. Depuis il travaille aussi à la mise en place d’un système de lutte intégrée. Un de ces derniers programmes (Septembre 2003.’’Légumes de bonne qualité grâce à l’application d’une lutte intégrée participative ‘’ a fait un diagnostic des problèmes phytosanitaires dans les centres

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péri urbains de maraîchage de Cotonou Porto/Novo et propose des solutions participatives qui tiennent compte de l’homme et de son environnement.

IV. PLAN D’ACTIONS DE GESTION DES PESTICIDES:

Au vu de l’analyse de la situation telle que présentée dans les chapitres précédents, il s’avère important d’accorder une attention particulière lors de la mise en œuvre du PADA sur les aspects liés à  : (i) L’information, la sensibilisation, le renforcement des capacités des divers intervenants des filières concernées sur les méthodes d’utilisation responsable et efficace des produits phytosanitaires en général, et les approches de SNGPP en particulier, (ii) L’appui en équipement et infrastructures appropriées, (iii) l’appui à l’amélioration des certaines dispositions réglementaires sur les plans vétérinaires et phytosanitaires. Le tableau 8 suivant fait la synthèse des actions à mettre en oeuvre

Tableau 7: problèmes et solutionsProblèmes identifiés Solutions en termes d’activités1. Connaissance assez limitée des

producteurs sur les méthodes et approches alternatives de lutte anti parasitaire autre que la lutte chimique

Renforcer les capacités des services d’encadrement publics et privés des bassins de production dans les approches et méthodes de la SNGPPRenforcer les capacités des producteurs bénéficiaires du PADA dans les approches et méthodes de la SNGPP dans leurs filières respectives, en valorisant au mieux les personnes ressources ayant déjà une expérience dans les domaines considérés.

3. Les itinéraires et approches techniques de lutte anti parasitaire intégrée (protocoles spécifiques) ne sont pas disponible pour la plupart des filières ciblées par le projet.

Elaborer, produire et diffuser les fiches techniques spécifiques à la SNGPP pour chaque filière ciblée.Ces fiches pourraient être élaborées sur base compétitive par des équipes multidisciplinaires (experts vulgarisation et experts Recherches agronomiques

4. Non maitrise par les producteurs des dangers liés à la mauvaise manipulation des produits et appareils phytosanitaires

Renforcer les capacités des services d’encadrement publics et privés dans l’utilisation responsable des produits et appareils de traitement phytosanitaires et zoo sanitairesRenforcer les capacités des producteurs bénéficiaires du PADA dans l’utilisation responsable des produits et appareils de traitement phytosanitaires et zoo sanitaires

6. Connaissance insuffisante des dangers liés à la mauvaise manipulation des produits et appareils phytosanitaires par les acteurs de la filière des pesticides y compris les consommateurs.

- Informer et sensibiliser les acteurs, le public et les consommateurs (communication de masse : radio, TV, presse écrite, bulletins périodiques, posters, etc.) tant sur les bonnes pratiques agricoles, que sur les risques de mauvaise utilisation des pesticides.

7. Non maîtrise par les producteurs des règles de manipulation sans risque des produits et appareils de traitement phytosanitaires. (modes et techniques d’application, mesures de protection corporelle, délais de rémanence, gestion des restes de mélange et des emballages vides, gestion des stocks de pesticides,

Renforcer les capacités des services d’encadrement publics et privés dans l’utilisation responsable des produits et appareils de traitement phytosanitaires et zoo sanitaires Renforcer les capacités des producteurs bénéficiaires du PADA dans l’utilisation responsable des produits et appareils de traitement phytosanitaires et zoo sanitaires

8. Faible disponibilité et accessibilité des pesticides recommandés dans les bassins de production

Promouvoir les relations contractuelles entre les bénéficiaires des sous projets du PADA avec les distributeurs agréés des produits phyto et zoo sanitaires (les documents de contrats seront éléments constitutifs des sous projets)Appuyer l’aboutissement des textes d’application sur le mandat sanitaire

10. Abondance des produits de contrefaçon dans certains bassins de production

Promouvoir les relations contractuelles entre les bénéficiaires des sous projets du PADA avec les distributeurs agréés des

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produits phyto et zoo sanitaires (les documents de contrats seront éléments constitutifs des sous projets) Appuyer l’aboutissement des textes d’application sur le mandat sanitaire

11. Insuffisances de l’inspection phytosanitaire dans la plupart des bassins de production

Promouvoir les relations contractuelles entre les bénéficiaires des sous projets du PADA avec les distributeurs agréés des produits phyto et zoo sanitaires (les documents de contrats seront éléments constitutifs des sous projets).Appuyer l’aboutissement des textes d’application sur le mandat sanitaire.

12. Mauvaises conditions de stockage et absence d’équipement et matériels de protection corporelle

Appuyer les sous projets en infrastructures de stockage et équipements de protection dans les conditions prévues par le système de financement du PADA

13. Réutilisation des contenants et emballages vides et/ou pollution de l’environnement avec ces emballages

Sensibiliser, informer et former les acteurs sur la gestion responsable des emballages et contenants vides

14. Appuyer l’amélioration des dispositions réglementaires dans le domaine de la gestion des contenants et emballages vides

15. Risque de consommation des oiseaux granivores par les populations après traitement avec les produits phytosanitaires

Renforcer les actions de sensibilisation déjà existantes dans les zones concernées.

4.1. Renforcement des capacités

Actions prioritaires à entreprendre pour protéger la santé humaine et l’environnement de l’effet des pesticides POPs. Ces actions viseront essentiellement à :

renforcer la capacité des personnes impliquées dans l’importation et l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à maîtriser la gestion de leur stock (formation/ recyclage des producteurs et des magasiniers de produits phytopharmaceutiques) ;

centraliser les stocks de pops identifiés et planifier leur destruction ; poursuivre l’information du public par des séances de sensibilisation d’éducation et de

communication ; analyser les produits phytopharmaceutiques non identifiés ; disposer d’une brigade communale de suivi de vente des produits

phytopharmaceutiques. continuer à promouvoir les alternatives aux produits toxiques et très persistants ; accélérer le processus d’équipement du centre de développement des pesticides à

porto/novo ; appliquer la loi 91-004 du 11/02/91 portante réglementation phytosanitaire en

République du Bénin. fournir des alternatives éprouvées pour la lutte contre les cossettes de manioc ; documenter le circuit d’importation des produits phytopharmaceutiques pour le

traitement des cossettes dans les zones frontalières au Nigéria.

4.1.1. Mesures proposéesLes mesures détaillées peuvent être consultées dans les Agrodok 29 et 30 d’AGROMISA ainsi que dans les manuels spécialisés de l’OMS. Il s’agit ici d’une indication des principales mesures incontournables dans le cas des opérations du PADA..

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Renforcement des capacités sur l’utilisation sans danger et l’élimination des insecticides utilisés à des fins de santé publique en vue de minimiser l’exposition humaine et la contamination de l’environnement ;

Protection des usagers et de populations : Les usagers des produits pesticides seront dotés de matériel de protection et d’utilisation efficace ;

Appuyer la mise en place d’infrastructures de gestion des déchets de pesticides au niveau des communautés ;

Contrôle environnemental des pesticides : Les services de la DAGRI et l’ABE participeront à des opérations annuelles conjointes de suivi des bonnes pratiques.

De façon spécifique, le tableau ci-dessous présente la synthèse matricielle des mesures d’atténuation applicables. L’évaluation de l’application de ces mesures sera faite à plusieurs indicateurs.

4.1.2. Mesures requises pour la réduction des risques liés au nettoyage des emballages et récipients vides de pesticides

Réutiliser des récipients de pesticides vides présente des risques majeurs pour la santé. Toutefois, on peut estimer que certains récipients de pesticides sont trop utiles pour qu’on les jette purement et simplement après usage. Peut-on donc nettoyer et réutiliser de tels récipients ? Cela dépend à la fois du matériau et du contenu. En principe, l’étiquette devrait indiquer quelles sont les possibilités de réemploi des récipients et comment s’y prendre pour les nettoyer.

Il ne faut en aucun cas réutiliser des récipients qui ont contenu des pesticides classés comme très dangereux ou extrêmement dangereux. Dans certaines conditions, les récipients de pesticides classés comme peu dangereux ou ne devant pas en principe présenter de danger en utilisation normale, peuvent être réutilisés à condition que ce ne soit pas pour contenir des aliments, des boissons ou de la nourriture pour animaux. Les récipients faits de matériaux comme le polyéthylène, qui absorbent préférentiellement les pesticides, ne doivent pas être réutilisés s’ils ont contenu des pesticides dont la matière active est classée comme modérément, très ou extrêmement dangereuse, quelle que soit la formulation. Dès qu’un récipient est vide, il faut le rincer, puis le remplir complètement avec de l’eau et le laisser reposer pendant 24h. Ensuite, on le vide et on recommence deux fois l’opération.

Hygiène générale : Il ne faut ni manger, ni boire, ni fumer lorsqu’on manipule des insecticides. La nourriture doit être rangée dans des boîtes hermétiquement fermées. La mesure, la dilution et le transvasement des insecticides doivent s’effectuer avec le matériel adéquat. Ne pas agiter ni prélever des liquides les mains nues. Si la buse s’est bouchée, agir sur la vanne de la pompe ou dégager l’orifice avec une tige souple. Après chaque remplissage, se laver les mains et le visage à l’eau et au savon. Ne boire et ne manger qu’après s’être lavé les mains et le visage. Prendre une douche ou un bain à la fin de la journée.

4.1.3. Mesures pour réduire les risques liés au transport, stockage, manutention et utilisation

Malgré que les textes réglementaires ne prévoient que des dispositions générales sur les précautions de gestion des produits phytopharmaceutiques, il faut noter l’arrêté relatif à l’étiquetage et à l’emballage donnent implicitement quelques indications. De façon générale et synthétique on devrait prendre les mesures suivantes :

formation-sensibilisation approfondie du personnel des importateurs et distributeurs (manutentionnaires, transporteurs, magasiniers, etc.) sur tous les aspects de la filière des pesticides ainsi que sur les réponses d’urgence ;

intégrer clairement les dispositions pratiques dans les demandes d’agrément professionnel ; doter tout personnel concerné en équipement approprié au type de manutention et veiller à son

utilisation effective ; aménager adéquatement les sites de stockage et veiller à leur assurer un accès restreint ; procéder à la sensibilisation du public sur l’utilisation des pesticides et de leur contenant ; proscrire les contenants à grand volume afin d’éviter les transvasements ; diminuer la quantité de pesticides utilisée par l’utilisation effective d’alternatives.

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Le détail selon les cas de manutention est donné dans le tableau 8 Le traitement des contenants vides s’articule autour de deux opérations fondamentales : la décontamination et l’élimination à proprement parler avec son préalable de conditionnement

Tableau 8 : Evaluation et mode de gestionEtape Determinant Risques Mesures d’atténuation

SantéPublique

environnement Personnel

Transport Manque de formation

Déversement accidentel, pollution de la mappe par lixiviation

Inhalation de produit : vapeur, poussière, risque de contact avec la peau

-Formation – sensibilisation approfondie du personnel de gestion des pesticides sur tous les aspects de la filière des pesticides ainsi que sur les réponses d’urgence-Doter le personnel d’équipement de protection et inciter à son port au complet-Doter en équipement de stockage adéquat, réhabiliter les sites existantsprocéder à la sensibilisation du public sur l’utilisation des pesticides et de leur contenantFormation sur la gestion des pesticides et des contenants vides pour une élimination sécuritaire-proscrire les contenants à grand volume afin d’éviter les transvasements-Diminuer la quantité de pesticides utilisée par l’utilisation effective d’alternatives

Stockage Manque de moyen Déficit de formation sur la gestion des pesticides

Contamination accidentelle Gêne nuisance des populations à proximité

Contamination du sol

Contact avec la peau par renversement occasionné par l’exiguïté des lieux

ManutentionManipulation

Déficit de formation et de sensibilisation

Contamination des sources d’eau par le lavage des contenants

Contamination du sol par déversement accidentel ou intentionnel, pollution de la nappe

Inhalation vapeur, contact dermique par éclaboussure lors de préparation ou transvasement

EliminationDes emballages

Déficit de formation d’information de sensibilisation

Ingestion des produits par le biais de la réutilisation des contenants

Contact dermique et appareil respiratoire

Lavage des contenants

Déficit de formation d’information de sensibilisation

Contact dermique, contamination des puits

Intoxication aigu des poissons et autre crustacées, pollution des puits et mares nappe

Contact dermique

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4.1.4. La décontamination

Elle comprend trois étapes et concerne tous les récipients de pesticides :

s’assurer de la vidange maximale du produit et égouttage pendant 30 secondes (le contenu est vidé dans un récipient à mélange, dans un verre pour le dernier dosage s’agissant de l’imprégnation) ;

rincer le récipient au moins trois fois avec un volume d’eau qui ne doit pas être inférieur à 10% du volume total du récipient ;

verser les eaux de rinçage dans un pulvérisateur, dans une fosse (imprégnation).

Un contenant décontaminé n’est cependant pas éligible pour le stockage de produits d’alimentation humaine ou animale ou d’eau pour la consommation domestique.

4.1.5. L’éliminationLa première opération d’élimination consiste à rendre les rendre inutilisables à d’autres fins : « conditionnement ». Aussi il faut veiller à faire des trous avec un outil pointu et aplanir le récipient lorsqu’il s’agit de bidons en métal et pour les fûts ; les bouteilles en verre doivent être cassées dans un sac pour éviter les esquilles ; les plastiques sont déchiquetés et broyés. Les bondes ou capsules sont auparavant retirés.

4.1.6. Les récipients combustibles sont éliminés par voie de brûlage surveillé (emballages en papier et en plastique [les bidons en PVC ne devront pas être brûlés], carton) ou déposés dans une décharge publique acceptant les déchets toxiques de cette nature (mettre en pièces les bidons en plastique, en verre et en métal) ; les cendres résultant du brûlage à nu sont enfouies. Cependant l’étiquette collée sur le récipient peut porter une mention déconseillant le brûlage. En effet le brûlage par exemple de certains récipients d’herbicides (à base d’acide phénoxyl) peut entraîner le dégagement de vapeurs toxiques pour l’homme ou la flore environnante. La combustion ne doit avoir lieu que dans des conditions où le vent ne risque pas de pousser la fumée toxique en direction des maisons d’habitation, de personnes, de bétail ou de cultures se trouvant à proximité, ni vers ceux qui réalisent l’opération.

4.1.7. Les grands récipients non combustibles 50 à 200l peuvent suivent les filières suivantes :- renvoi au fournisseur- vente/récupération à/par une entreprise spécialisée dans le commerce des fûts et barils usagés

possédant la technologie de neutralisation de la toxicité des matières adhérentes qui peut aussi procéder à leur récupération

- évacuation vers une décharge contrôlée, dont l’exploitant est informé du contenu des fûts et est prévenu du potentiel dégagement de vapeurs toxiques si on applique une combustion.

- évacuation vers un site privé, clôturé, gardienné, respectant les normes environnementales et utilisé spécifiquement pour les pesticides.

4.1.8. Les petits récipients non combustibles jusqu’à 20 l sont soient : (i) acheminés vers la décharge publique, (ii) enfouis sur site privé après retrait des capsules ou couvercles, perforations des récipients, brisure des récipients en verre. La fosse 1m à 1,5m de profondeur utilisée à des fins d’enfouissement sera rempli jusqu’à 50 cm de la surface du sol et recouvert ensuite de terre. Le site sera éloigné des habitations et des points d’eau (puits, mares, cours d’eau), doit être non cultivé et ne sera pas en zone inondable ; la nappe aquifère doit se trouver à au moins 3 m de la surface du sol, la terre doit y être imperméable (argileuse ou franche). Le site sera clôturé et identifié.

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Le tableau 9 : résume les aspects en rapport avec le type de contenant.

Traitement

Type

papier Carton fibre plastique verreFût50 à 200l 20l

Décontamination X X X XEliminationIncinération (feu nu) X X X X (1) X (2) X (2) X (2)Renvoi au fournisseur XVente entreprise spécialisée /réutilisation X X XDécharge contrôlée X X X X X X XSite d’enfouissement privé X X X X X X X

(1) vérifier qu’il soit éligible à l’élimination (PVC par exemple non conseillé à l’incinération)(2) ils peuvent se trouver dans un ensemble à incinérer

4.1.9. Mesures de gestion des impacts liés à l’irrigation

Lorsque des plans de développement faisant appel à des aménagements hydrauliques sont mis en œuvre, deux aspects intéressant la santé publique sont à prendre en considération.

- les modifications écologiques de nature à provoquer une augmentation, voire une pullulation des vecteurs et par là modifier la situation épidémiologique par introduction de nouvelles maladies ou accroissement des endémies déjà existantes.

- Les conséquences sanitaires de la transplantation dans un milieu nouveau pour les migrants ; elles seront très différentes suivant que le peuplement se fait à partir de zones épidémiologiquement différentes ou semblables.

D’autre part la colonisation de nouvelles terres pourra soulever des problèmes sans liaison avec les aménagements hydrauliques. C’est ainsi que la présence de glossines riveraines fera courir un risque de trypanosomiase aux nouveaux arrivants tant qu’il y aura des galeries pour héberger les mouches.

Les solutions à ces divers problèmes exigent donc à la fois des mesures médicales d’ordre prophylactique et curatif, des aménagements des équipements de génie civil pour prévenir l’implantation et la multiplication des vecteurs ou une lutte contre les vecteurs lorsque leur présence est inévitable.

De façon spécifique, le tableau ci-dessous présente la synthèse matricielle des mesures d’atténuation applicables pour la gestion de l’irrigation :

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Tableau 10 : Synthèse matricielle des mesures d’atténuation applicables pour la gestion de l’irrigation

Milieu Nature de l’impact Mesures d’atténuation

Sol

AcidificationSalinisation

Eviter l’excès des quantités d’eau apportéesPratique de l’irrigation avant le semis

Pollution due au déversement accidentel d’hydrocarbures

Manipuler avec grand soin les hydrocarbures et huiles usagéesPrévoir des mesures en cas de Déversements probables (matières absorbantes, décapage etd’hydrocarbures et huiles usagers mise en décharge)

Rejets des résidus des matériaux des réseaux d’irrigation

Collecte et mise en décharge des déchets Assurer l’évacuation de ces déchets

Eau

PollutionsEviter les excès des quantités apportées pour l’irrigationSensibiliser et former les agriculteurs sur les techniques d’utilisation rationnelles des ressources en eau

Alimentation des nappes

Implication de tous les acteurs concernésMettre en œuvre de l’approche GIREMise en place effective de la procédure d’autorisation pour la réalisation de nouveaux forages ou puits ;Favoriser la réalimentation de la nappe par des aménagements comme le boisement de bassin versant

Système d’irrigation

Dysfonctionnements des systèmes d’irrigation

Former les comités de gestion des périmètres et des équipementsEffectuer des formations à l’entretien et à la gestion du périmètre et des équipements à l’intention des usagers

Santé humaine

Dégradation de la qualité des eaux de puits

Suivre les caractéristiques piézométriques et traiter les eaux des puits des villages riverains ;

Développement des maladies hydriques et des IST

Eviter les excès de quantités d’eau apportéeInformer, former et sensibiliser sur les diverses maladies concernéesDévelopper d’autres mesures de préventionDormir sous moustiquaire imprégnéeRenforcer les capacités des hôpitaux de la zone riveraine

En vue de s’assurer de la mise en œuvre effective des mesures identifiées ci-dessus, les activités de la SNGPP devront être inclus dans les sous projets à soumettre au financement du PADA et leurs pertinences par rapport aux soucis de réduction des risques, de protection des hommes, des animaux et de l’environnement feront partie des critères de sélection.

Ces plans devront inclure les activités de renforcement des capacités techniques des bénéficiaires du sous projet, d’acquisition des infrastructures et d’équipement adéquats dans les conditions financières prévues par le PADA pour chacun des volets y relatifs.

Le PADA devra promouvoir les relations contractuelles de partenariat entre d’une part les bénéficiaires des sous projets et d’autres parts les structures de distribution des pesticides et l’ordre national des vétérinaires du Bénin en vu d’assurer :

La qualité et l’utilisation appropriée des produits phytosanitaire acquis par les bénéficiaires et

La collecte et la destruction des emballages et contenants vides éventuellement.

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Dans cet ordre d’idées, les activités à prévoir se présentent ainsi qu’il suit :

Contrôle des pesticides distribués :

La liste des pesticides homologués sera diffusée au niveau de la Douane, des distributeurs dans la zone du projet (établissement d’un répertoire exhaustif avec localisation) ; les producteurs seront conseillés sur leur utilisation par rapport aux pestes présentes pour diverses spéculations.Cette opération sera suivie d’un contrôle des distributeurs afin de s’assurer du suivi des recommandations .Les services de protection des végétaux au niveau des DRDR seront chargés de cette opération .A cet effet, ils disposeront de motos qui serviront aussi dans d’autres activités du projet comme la sensibilisation , le respect de la réglementation.

Contrôle environnemental des pesticides

Deux aspects importants de ce contrôle sont les résidus de pesticides dans les produits récoltés et leurs adéquations aux normes notamment internationales, le suivi de la présence des pesticides dans l’environnement notamment les eaux. Il faut donc renforcer les laboratoires pour assurer ce contrôle des résidus et de surveillance de la pollution des eaux par les pesticides. A cet effet des techniciens de laboratoires seront formés et les équipements nécessaires acquis .

Amélioration de la réglementation

Un renforcement des textes est nécessaire en les complétant par les éléments non pris encore en compte de manière détaillée. Ainsi, des arrêtés et décrets devraient être élaborés et rendus opérationnels le plus rapidement possible concernant notamment le traitement et l’élimination des contenants, le transport des produits. Un groupe de travail (MAEP et MEPN) sera constitué à cet effet De plus, les conditions pratiques d’application des textes réglementaires devraient davantage être réalisées sur le terrain, en association par avec les laboratoires.

4.3. Promotion de l’usage des stratégies alternatives de lutte

Les méthodes alternatives sont rarement utilisées pour venir à bout des ennemis de cultures ou des insectes vecteurs de maladie. S’agissant des ennemis des cultures, l’effet choc des pesticides plaide à leur faveur en maraîchage et en riziculture. La plupart des agriculteurs ignorent l’usage adéquat et pertinent des pesticides et les différentes méthodes alternatives notamment dans le cadre de la gestion intégrée des pestes. Cependant, en ce qui concerne les oiseaux granivores, l’utilisation des épouvantails et la surveillance des champs sont déjà effectives. Épouvantails et surveillants de champs contre les oiseaux granivores.Comme autres alternatives on peut citer :

le dénichage qui peut être organisé notamment la programmation des cultures en tenant compte des mouvements des oiseaux,

l’application du repiquage au lieu de semailles la lutte contre les mauvaises herbes ;

Le tableau11 : donne une panoplie de méthodes alternatives à appliquer selon les contextes du terrain. S’agissant de la protection des cultures de riz de l’envahissement par les mauvaises herbes, la lutte intégrée contre les adventices passe d’abord par la réduction de l’infestation par des méthodes préventives ; ensuite plusieurs méthodes non chimiques de lutte interviennent en lutte curative

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Tableau 11 : Méthodes de lutte non chimiques contre les mauvaises herbes

Méthodes de lutte préventive Méthodes de lutte curatives non chimiques-nivellement des casiers afin d’homogénéiser la lame d’eau sur toute la surface-pré irrigation après la récolte puis labour dès assèchement du sol (les adventices à graines déjà germées sont tué, une partie des organes végétatifs de la reproduction est tuée par le soleil (rhizomes, stolons, bulbes, tubercules)-labourage et herbage des parcelles (destruction des organes reproductifs souterrains)-repiquage du riz au lieu d’un semis direct (avance du cycle du riz par rapport aux adventices)-couverture totale précoce et homogène de la surface par le riz : moindre espace aux adventices-submersion permanente et homogène des rizières (lame d’eau de 5-10 cm) : les adventices non adaptés au milieu aquatique disparaissent-pratique de la rotation des cultures-destruction des adventices avant que graines, tubercules, bulbes ne soient mûrs pour une reproduction -choix de semences indemnes de graines d’adventices

- désherbage manuel : arrachage à la main des adventices efficace mais exige une main d’œuvre importante, les organes souterrains échappent souvent à l’opération, les adventices monocotylédones sont difficiles à décerner du riz, difficile à appliquer pour les semis à la volée- désherbage mécanique sur riz semé ou repiqué en ligne : (binette, attelage ou moteur) : pas efficace contre les adventices à pouvoir de reproduction à partir de fragments coupés (rhizomes et stolons du chiendent) ; doit être compléter par un arrachage manuel des adventices pouvant dans les poquets de riz- désherbage par submersion : moins efficace sur riz irrigué semé a sec car les premières irrigations favorisent la croissance du riz et des adventices ; les espèces hydrophiles et les cypéracées survivent aux inondations ultérieures

Source : GTZ  CNRADA, 2000

4.4. Modalités proposées pour l’utilisation des pesticides dans le cadre du projet

Dans le cadre du PADA, l’approche préconisée sera la maitrise des ravageurs et parasites.

Grace à une meilleure maitrise de l’analyse de l’agro écosystème, les producteurs conditionneront le recours à la lutte chimique par l’atteinte du seuil de tolérance, à l’exception des parasites qui nécessitent l’utilisation des méthodes chimiques en lutte préventive (maladies fongiques par exemple).

En tout état de cause, la composante Renforcement des capacités accordera à la maitrise des bonnes pratiques agricoles sa juste valeur.

Les tableaux qui suivent donnent pour chaque filière un aperçu des protocoles préconisés dans le cadre du projet, les pesticides recommandés et la motivation du choix de ces derniers.

Ces protocoles ne constituent pas des fiches techniques en tant que tel, mais donnent des orientations qui serviront plus tard, lors de la mise en œuvre du PADA à l’élaboration des fiches techniques détaillées spécifiques, des supports audio et visuels sur les bonnes pratiques phytosanitaires, etc.

Les pesticides recommandés tiennent compte des critères ci-dessous.

Faible toxicité relative, Faible rémanence, Assez bonne biodégradabilité, Bonne efficacité et vitesse d’action sur les parasites ciblés, Disponibilité, Sécurité d’utilisation acceptable, Formulations adaptée aux équipements plus accessibles aux producteurs et aux

techniques d’application, Coût relativement réduit.

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4.4. Planification du Plan d’Action :Le projet de la mise en œuvre du plan d’action du plan de gestion des pestes et pesticides du PADA s’articule autour des activités et indicateurs de vérification suivant le tableau 12.

Tableau 12 : Planification

Activités PériodeDate limite

Respon-sable

partenaires Indicateur objectivement vérifiable

1 Renforcer les capacités des services d’encadrement publics et privés de production dans les approches et méthodes de la SNGPP et dans l’utilisation responsable des produits et appareils de traitement phytosanitaires et zoo sanitaires

Année1 et 2

PADA Services spécialisés du MAEP,MEPN de IITA

Bonne maitrise de l’importance et des approches de LAI dans les zones de production par les services d’appui conseil publics, privés, les groupement villageois avant la fin de la deuxième année du projet.

2 Renforcer les capacités des producteurs bénéficiaires du PADA dans les approches et méthodes de LAI dans leurs filières respectives et dans l’utilisation responsable des produits et appareils de traitement phytosanitaires et zoo sanitaires

Toute la durée du projet

PADA Services d’appui conseil publics et privés

Toutes Les organisations bénéficiaires du PADA maitrisent et conduisent leurs sous-projets selon les principes des bonnes pratiques phyto et zoo sanitaires pendant toute la durée du projet

3 Elaborer, produire et diffuser les fiches techniques spécifiques à la LAI pour chaque filière ciblée.

Année 1 et 2

PADA Services spé MAEP,MEPN de IITA cialisés du

Une fiche technique de LAI pour chaque filière mise au point, éditée publiée et diffusée dans toute la zone du projet avant la fin de la deuxième année

4 - Informer et sensibiliser les acteurs, le public et les consommateurs (communication de masse : radio, TV, presse écrite, bulletins périodiques, posters, etc.) tant sur les bonnes pratiques agricoles, que sur les risques de mauvaise utilisation des pesticides.

Toute la durée du projet

PADA média publics et privés, radio rurales, experts de la communication

Un plan médiatique comprenant des tranches périodiques de communication ciblées sur l’utilisation responsable des produits phyto et zoo sanitaires est élaborée, adoptée et mis en œuvre au plus tard six mois après le lancement du projet

5 Promouvoir les relations contractuelles entre les bénéficiaires des sous projets du PADA avec les distributeurs agréés des produits phyto et zoo sanitaires

Toute la durée du projet

PADA Ordre des vétérinaires

Dans au moins 90% des sous-projets, les produits phyto et zoo sanitaires sont de bonne qualité et sont accessibles aux bénéficiaires des le début du projet et pendant toute la durée du projet

6 Appuyer l’aboutissement des textes d’application sur le mandat sanitaire

Année 1 et 2

MEPN Promulgation des textes d’application avant la fin de la deuxième année du projet

7 Appuyer l’amélioration des dispositions réglementaires dans le domaine de la gestion des contenants et emballages vides

Année 1 et 2

MEPN Promulgation des textes d’application avant la fin de la deuxième année du projet

8 Sensibiliser, informer et former les bénéficiaires et le public sur la gestion responsable des emballages et contenants vides

Toute la durée du projet

PADA Services d’appui conseil publics et

L’ensemble des bénéficiaires des sous-projets mettent en pratique les méthodes préconisées par le projet pour

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privés la gestion des emballages et contenants

9 Appuyer les sous projets de grande envergure en infrastructures de stockage et équipement de protection dans les conditions prévues par le système de financement du PADA

Toute la durée du projet

PADA Comité de sélection et d’approbation

Tous les bénéficiaires des sous-projets consommateurs de produits phyto sont équipés en matériel de protection adéquat et les produits phytosanitaires stockés dans des conditions idéales pour l’homme, les animaux et l’environnement.

Tableau 13: Programmation du plan

Activités

1 Renforcer les capacités des services d’encadrement publics et privés des bassins de production dans les approches et méthodes de la SNGPP (végétales et animales) etc.

Année1

Année2 Année3 Année4

Année5

2 Renforcer les capacités des producteurs bénéficiaires du PADA dans les approches et méthodes de SNGPP dans leurs filières respectives …

3 Elaborer, produire et diffuser les fiches techniques spécifiques à la SNGPP pour chaque filière ciblée

4 - Informer et sensibiliser les acteurs, le public et les consommateurs tant sur les bonnes pratiques agricoles, que sur les risques de mauvaise utilisation des pesticides

5 Promouvoir les relations contractuelles entre les bénéficiaires des sous projets du PADA avec les distributeurs agréés des produits phyto et zoo sanitaires

6 Appuyer l’aboutissement des textes d’application sur le mandat sanitaire

7 Appuyer l’amélioration des dispositions réglementaires dans le domaine de la gestion des contenants et emballages vides

8 Sensibiliser, informer et former les bénéficiaires et le public sur la gestion responsable des emballages et contenants vides

9 Appuyer les sous projets de grande envergure en infrastructures de stockage et équipement de protection dans les conditions prévues par le système de financement du PADA

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V. SUIVI - EVALUATION DU PLAN DE GESTION DES PESTES PESTICIDES

Le dispositif de suivi du PGPP s’appuiera sur :- les instruments et outils de suivi ;- les activités de suivi ;- les instances de suivi ;

5.1. Les outils et instruments de suivi

5.1.1. Le plan d’action global du PGPP

Le plan d’actions global qui figure dans ce document est la pièce maitresse du suivi du PGPP. Il servira à l’élaboration des plans annuels d’activités, et sera le guide pour les différentes missions d’évaluation internes et externes.

5.1.2. Le plan d’actions annuel

La déclinaison des indicateurs, année par année, ainsi que des activités à conduire assorties des ressources à mobiliser pour la mise en œuvre devront être adoptées chaque année par le comité de pilotage.

5.1.3. La situation de référence.

La situation de référence sur la gestion des pesticides et produits zoo-sanitaires devra être établie dans le cadre de l’étude globale de la situation de référence du PADA.

Cette situation devra établir le niveau de base des indicateurs à observer tout au long du projet en ce qui concerne les progrès réalisés dans la gestion des pesticides et autres produits zoo-sanitaires, pour une meilleure protection durable des hommes, des animaux et de l’environnement.

5.2. Les activités de suivi

Les activités de suivi du PGPP seront intégrées au système normal de suivi du PADA. Elles ne constitueront pas une entité à part.

Ainsi elles seront prises en compte dans les domaines ci-après : le suivi continu interne. le suivi continu externe les missions conjointes des partenaires techniques et financiers l’évaluation à mi-parcours les études d’évaluation d’impacts.

5.3. Les instances de Suivi/Evaluation

De la même manière que pour les activités, le PGPP n’aura pas d’instances particulières pour le suivi et l’évaluation, étant donné que ce plan fait partie intégrante du PADA.

le comité de pilotage du PADA les services compétants des directions en charge du suivi des projets au MAEP et au MEPN ; les services compétents des directions en charge de la LAI du MAEP et du MEPN ; les services internes de suivi/évaluation du PADA.

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5.4. Indicateurs de suivi

Les facteurs pertinents (indicateurs de suivi) d’une évaluation des risques/dangers sont : 

5.4.1. Indicateurs de Santé : Toxicité du produit, intensité de l’utilisation et procédé d’épandage ; Connaissance qu’a l’utilisateur du produit, des risques qui lui associés et gestion de ces

risques ; Disponibilité d’équipements de protection ad hoc et abordables et leur utilisation réelle ; Disponibilité de matériels d’épandage appropriés ; Disponibilité d’installations d’entreposage adéquates ; Pratiques de gestion des pesticides en surplus et des emballages vides ; Sécurité et sante des manipulateurs ; Risque de résidus sur les cultures vivrières traitées ;

5.4.2. Indicateurs Environnementaux : Impact sur l’agro-écosystème et sur les organismes bénéfiques non ciblés ; Impact sur les organismes aquatiques et la faune sauvage ; Risque d’exposition accidentelle (nuage, déversements) ; Persistance du produit (demi-vie) ; Comportement et toxicité des substances décomposées ;

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VI. BUDGET DU PGPPLe projet de budget présente (voir tableau14) les couts provisoires de la mise en œuvre du PGPP et prend en compte les grandes actions à exécuter dans le cadre du PADA pour réduire les impacts négatifs sur la santé et l’environnement de l’utilisation des pesticides

Tableau 14 : budget du PGPP

Activités périodes unité physique quantités

coût unitaire FCFA

Coût total x FCFA

1. Renforcer les capacités des services d’encadrement publics et privés

Année1 et 2

ateliers 10 2.000.000 20.000.00

0 2. Renforcer les capacités des producteurs bénéficiaires du PADA

Toute la durée du projet

1

5.000.000

5.000.000 3. Elaborer, produire et diffuser les fiches techniques spécifiques à la mise en œuvre des activités du PGPP pour chaque filière ciblée.

Année 1 et 2 filières 5

5.000.000

25.000.000

5. Sensibiliser, informer et former les bénéficiaires et le public sur la gestion des emballages et contenants vides (communication de masse : radio, TV, presse écrite, bulletins périodiques, posters, etc.)

Toute la durée du projet

année 5

5.000.000 25.000.00

0 6. Promouvoir les relations contractuelles entre les bénéficiaires avec les distributeurs

Toute la durée du projet

forfait -

2.000.000 7. Appuyer l’application des textes relative à la gestion des produits phytosanitaires

Année 1 et 2

-

2.000.000 8. Appuyer l’amélioration des dispositions pratiques proposées sur la gestion des contenants et emballages vides

Année 1 et 2

-

2.000.000 9. Appuyer les sous projets de grande envergure en infrastructures de stockage et équipement de protection corporelle

Toute la durée du projet

-

Total

101.000.000

Total budget : 101.000.000 (Cent un million) FCFA

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ANNEXES

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ANNEXE 1 : Répertoire des textes législatifs et réglementaires en vigueur au Bénin dans le domaine de la Protection des végétaux. (Loi, décrets et arrêtés)

Actes N° de Références Date d’entrée en

vigueur

Intitule de l’acte

Loi 91/004 11/02/91 Portant règlement phytosanitaire en République du Bénin

Décret 92/258 18/09/92 Fixant les conditions d’application de la loi 91/004 du 11/02/91

Arrêté 93-186/MDR/MF/DC/CC/CP

22/04/1993 Relatif à l’étiquetage, l’emballage et la notice technique des produits phytopharmaceutiques agrées

Arrêté 93-188/MDR/MF/DC/CC/CP

19/05/1993 Relatif aux conditions de délivrance et d’emploi en agriculture des produits phytopharmaceutiques contenant certaines substances dangereuses

Arrêté interministériel

93-255/MDR/MF/DC/CC/CP

26/10/1995 Relatif à l’interdiction d’emploi en agriculture des matières actives entrant dans la composition des produits phytopharmaceutiques

Arrêté 591/MDR/DC/CC/CP

26/10/1995 Relatif à l’agrément professionnel requis pour la mise en marché des produits phytopharmaceutiques et leur utilisation par des prestataires de service

Arrêté 592/MDR/DC/CC/CP

26/10/1995 Relatif aux conditions générales d’emploi en agriculture de certains fumigrants et dispositions particulières visant le bromure de méthyle et le phosphure d’hydrogène

Arrêté 593/MDR/DC/CC/CP

23/05/1997 Relatif à la composition des dossiers de demande d’autorisation d’expérimentation et d’agrément des produits phytopharmaceutiques

Arrêté interministériel

97-040/MCAT/MDR/MSPSCF/MEHU/MF/DCI/DCE

29/07/1997 Portant interdiction d’importation et de commercialisation en république du Bénin des insecticides antis –moustiques contenant des matières actives et produits chimiques nocifs à la santé humaine et à l’environnement.

Arrêté 251/MDR/DC/CC/CP

24/09/1997 Portant agrément des produits phytopharmaceutiques

Arrêté interministériel

335/MDR/MENRS/MEHU/MSPCF/MCAT/DC/CC/CP

5/10/1998 Portant nomination des membres du CNAC

Arrêté interministériel

413/MDR/MF/DC/CC/CP

5/10/1998 Fixant les taux , modes de recouvrement et de répartition des droit d’instruction des dossiers de demande d’expérimentation et d’agrément des produits phytopharmaceutiques

Arrêté interministériel

414/MDR/MF/DC/CC/CP

Fixant les taux , modes de recouvrement et de répartition des droit d’instruction des dossiers de demande d’agréments professionnels pour la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques et leurs utilisations par les prestataires de service

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ANNEXE 2 : Fiche de recensement des produits phytosanitaires périmésDépartement : Zou et Collines Période : Du 1er au 17/03/04Site d’ebntreposage

Nom commercial

Matières actives et concentration

Formulation

Emballage unitaire

Quantité

Année de fabrication

Fabricant

Observations

Ferme agrumicole

de Zazoumè

Benlate Bénomyl 50 g/kg

WP Boîte de 1 kg

6 kg (6

boites)

1969 - - Emballages défectueux -Inscriptions difficiles à lire

Viricuivre - WP Boite de 5 kg

30 kg (6

boites)

1969 - Idem

Néoron - EC Bidon de

50litres50

litres

1970 - Idem

Orthodifolathon

Captanol WP Sacs de 25 kg

150 kg ( 6 sacs)

- - - Emballages défectueux -Année de fabrication non indiquée

Oléoparathion

- UL Bidons de 5 litres

10 litres

(2 bidons

)

- - Idem

Magasin usine

d’égrenageSonapra de

Glazoué

Ronstar (herbicide

de prélevée

de riz

Oxadiazon

EC 35 bidons

plastiques de 1

litre

10 litres

Juillet 1997

Rhône –

Poulenc

10 bidons pleins +

25 bidons vides par coulure

Callisulfan Endosulfan 350g/l

EC 163 bidons

plastiques de 1

litre

Mars 1999

Calliope

Tous les bidons sont

vides (par coulure)

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ANNEXE 3 : Fiche récapitulative pesticides polluants organiques persistants au BéninSite d’entreposage

Nom commercial

Matières actives et concentration

Formulation

Emballage unitaire

Quantité Année de fabrication

Fabricant

Observation

Ferme Alafiarou

Calthio TMTD 25 %Heptachlore 20%

DP Sachet de 65 g

351 kg 1985 SPIA LougaSénégal

Sac déchirés

Inconnu Inconnu ( dieldrine ?)

EC ? Tonneau 200 litres 1978 - Exposé aux intempéries

Missérété Calthio Heptachlore 20%TMDT 25%

WP Sachet plastique

3,38 kg 1985

Dieldrine Dieldrine+ tétraéthylpyraphosphate

Liquide

Fût métallique

300 litres ?

Aguégués

Calthio Heptachlore 2 %

DP Sachet plastique

0,575 kg 1985

Magasin face OPTPorto-Novo

DDT DDT Liquide

Flacon en verre de 1 litre

3 litres 1960

Endrine Endrine liquide Flacon de 500cc

26,5 1960

ANNEXE4  : Technologies développées en matière de fertilisation et protection phytosanitaire du coton biologique dans les zones de production biologique

Zone de productionDu coton biologique

Opérations culturelles (technologiques adaptées)Protection phytosanitaire Dose à l’hectare

Fertilisation Dose à l’hectare

Djidja et Aklampa 2kg de graines de neem moulues+ 9 litres d’eau+extrait de 20 feuilles de papayer+ litre de savon traditionnel+extrait de 5 d’ails+5 litres d’urines de vache

250kg de tourteau de palmiste+ 50kg de cendres de bois appliqué2 à 3 semaines après le semi

Kandi 4 kg de graines de neem moulues+ 10 litres d’eau+ 1/2kg de feuilles de tabac½ kg de piment en poudreExtrait de 20 feuilles de papayer + Solution de savon traditionnel

Bouse de vache 3 2500 kgFumier de bétail 3 1500 kgGuano 3 600 kg

Source : Résultats d’enquête ,2001

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BIBLIOGRAPHIE:

Plan de gestion pestes et Pesticides Rapport provisoire janvier 2006 projet Booster pour la lutte contre le paludisme au Bénin de Mbaye Mbengue FAYE

Le coton au Bénin : Rapport de consultation sur le coton conventionnel biologique au Bénin A report for PAN UK’s Pesticides Poverty and Livelihoods project Aout 2002

Programma national de Lutte contre le Paludisme ,Manuel de l’apprenant, Formation des techniciens et assistant d’hygiène et d’assainissement. Banque Mondiale, IITA PNLP

Rapport de mission du MEPN sur les POPs 2002 Document FAO. The World Bank Operational Manuel Bank Procedures Environmental Assessment

BP4.01 January 1999 The World Bank Operational Manuel Bank Procedures Environmental Assessment

BP4.01 Annex A January 1999 The World Bank Operational Manuel Bank Procedures Environmental Assessment

BP 4.01 Annexe B Application of EA to Dam and Reservoir Projects January 1999 The World Bank Operational Manuel Bank Procedures Application of EA to projects

involving Pest Management BP 4.01 Annex C January 1999

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