Évaluation du potentiel en energie biomasse de la …
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ÉVALUATION DU POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 :
ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE
MOBILISABLE
MARS 2011
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MAÎTRE D’OUVRAGE DREAL Centre Service Évaluation, Énergie et Valorisation
de la Connaissance
Département Énergie Air Climat
5, avenue Buffon
BP 6407
45 064 ORLEANS Cedex 02
Tél. : 02 36 17 41 41
PRESTATAIRE AXENNE
73, cours Albert Thomas
69 447 LYON Cedex 03
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modification Nature de la modification Auteurs Vérificateurs
1 01/2011 Création C.BOUGARD
C.SOULEZ C.SOULEZ
1 22/03/2011 Transmission C.BOUGARD
C.SOULEZ
2 15/04/2011 Transmission après prise en compte des
remarques du COPIL
C.BOUGARD
C.SOULEZ C.SOULEZ
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SOMMAIRE
TABLE DES ILLUSTRATIONS 5
PRÉAMBULE 9
1. CONTEXTE 9
1.1. LE CONTEXTE EUROPÉEN 9
1.2. LE CONTEXTE NATIONAL 9
1.3. LE CONTEXTE RÉGIONAL 11
2. OBJECTIF DE L’ÉTUDE 13
3. VALORISATION DE LA BIOMASSE 13
3.1. DÉFINITIONS 13
3.2. TYPES DE VALORISATIONS 14
3.3. PRÉSENTATION DES FILIÈRES 15
RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE 38
4. NOTE MÉTHODOLOGIQUE 38
5. LES PRODUITS ET DÉCHETS DE L’AGRICULTURE 39
5.1. PAILLES DE CÉRÉALES ET D‟OLÉAGINEUX 39
5.2. CANNES DE MAÏS 45
5.3. ISSUES DE SILOS 46
5.4. EFFLUENTS D‟ÉLEVAGE 47
5.5. CULTURES ÉNERGÉTIQUES AGRICOLES 50
5.6. SYNTHÈSE DES GISEMENTS ISSUS DES PRODUITS ET DÉCHETS DE L‟AGRICULTURE 52
6. LES PRODUITS ET DÉCHETS BOIS (SYLVICULTURE, INDUSTRIES CONNEXES, AUTRES) 56
6.1. RESSOURCES FORESTIÈRES 56
6.2. RESSOURCES PAYSANNES – HAIES ET ALIGNEMENTS 69
6.3. RESSOURCES PAYSANNES – VIGNES 73
6.4. RESSOURCES PAYSANNES – VERGERS 78
6.5. RESSOURCES URBAINES 83
6.6. PRODUITS CONNEXES DE LA PREMIÈRE TRANSFORMATION DU BOIS 84
6.7. PRODUITS CONNEXES DE LA SECONDE TRANSFORMATION DU BOIS 88
6.8. PRODUITS EN FIN DE VIE 92
6.9. CULTURES ÉNERGÉTIQUES BOIS 96
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6.10. SYNTHÈSE DES GISEMENTS ISSUS DES PRODUITS ET DÉCHETS BOIS 100
7. LES PRODUIT ET DÉCHETS DES INDUSTRIES ET DES COLLECTIVITÉS 104
7.1. DÉCHETS ORGANIQUES DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES 104
7.2. DÉCHETS ORGANIQUES DES GRANDES ET MOYENNES SURFACES (GMS) 110
7.3. DÉCHETS DES COLLECTIVITÉS 112
7.4. DÉCHETS VERTS HORS BOIS 118
7.5. SYNTHÈSE DES GISEMENTS ISSUS DES DÉCHETS ET CO-PRODUITS DES INDUSTRIES ET DES
COLLECTIVITÉS 120
8. SYNTHÈSE 123
8.1. GISEMENTS BIOMASSE À L‟ÉCHELLE DE LA RÉGION 123
8.2. RÉPARTITION DU GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE TOTAL 130
ANNEXES 132
A.1 CARTES DE LA PROPRIÉTÉ FORESTIÈRE 132
A.2 LISTE DES CONTACTS 134
A.3 LEXIQUE DES PRINCIPAUX TERMES UTILISÉS 136
A.4 BIBLIOGRAPHIE 140
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TABLE DES ILLUSTRATIONS
Carte 1 : Les productions agricoles de la région Centre par petite région agricole (DRAAF,
AGRESTE) ............................................................................................................... 39 Carte 2 : Importance du cheptel caprin par canton (Chambre Régionale d‟Agriculture, 2006)
.............................................................................................................................. 47 Carte 3 : Gisement supplémentaire mobilisable de la biomasse agricole valorisée par
méthanisation ......................................................................................................... 55 Carte 4 : Carte de la forêt dans la région Centre .............................................................. 56 Carte 5 : Cartogramme de la classe de sensibilité chimique des sols forestiers aux
exportations minérales d‟après la clé de classement proposée par Cacot et al. (2006)
.............................................................................................................................. 61 Carte 6 : Carte du bocage dans la région Centre .............................................................. 70 Carte 7 : Carte du vignoble dans la région Centre ............................................................ 74 Carte 8 : Carte des vergers dans la région Centre ............................................................ 79 Carte 9 : Localisation des entreprises du « Travail du bois » et de la « Fabrication de
meubles » (source : INSEE)...................................................................................... 86 Carte 10 : Gisement supplémentaire mobilisable de la biomasse bois valorisée par
combustion ........................................................................................................... 103 Carte 11 : Carte des effectifs des industries agro-alimentaires du Centre par activité (CCI)
............................................................................................................................ 105 Carte 12: Stations d‟épuration de capacité supérieure à 30 000 EH ............................... 116 Carte 13 : Gisement supplémentaire mobilisable de la biomasse issue des industries et des
collectivités valorisée par méthanisation ................................................................ 122 Carte 14 : Gisement supplémentaire mobilisable de la biomasse en Région Centre ........ 131 Carte 15 : Localisation de la forêt publique dans la région Centre (source : IFN) ............ 132 Carte 16 : Propriété forestière dans la région Centre (source : CRPF) ............................. 133
Figure 1 : Bois bûche, granulés et plaquettes .................................................................. 16 Figure 2 : Procédés de transformation de la biomasse en biocarburant ............................ 28 Figure 3 : Agrocarburants de première génération (Institut Français du Pétrole) .............. 29 Figure 4 : Agrocarburants de deuxième génération (Institut Français du Pétrole) .............. 30 Figure 5 : Bocage au sud-est de Lignières – Cher (source : Géoportail) ............................. 69 Figure 6 : Les connexes de la première transformation (source : Biomasse
Normandie/CTBA)................................................................................................... 85 Figure 7 : Collecte des fûts d'huiles alimentaires usagées (ECOGRAS) ............................ 114 Figure 8 : Compartiments de biomasse d‟un arbre (Source : www.dispo-boisenergie.fr) .. 136
Graphique 1. Les différentes valorisations de la biomasse selon le procédé ...................... 15 Graphique 2 : Définition des gisements et potentiels ....................................................... 38 Graphique 3 : Répartition des surface de céréales par type de céréale dans le Centre
(AGRESTE 2009) ..................................................................................................... 40 Graphique 4 : Répartition des surface de céréales par département dans le Centre
(AGRESTE 2009) ..................................................................................................... 40 Graphique 5 : Répartition des surface d‟oléagineux par département dans le Centre
(AGRESTE 2009) ..................................................................................................... 41 Graphique 6 : Répartition de la production d‟effluents d‟élevage par catégorie d‟animaux 49
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Graphique 7 : Répartition de la production d‟effluents d‟élevage par type d‟effluent ......... 49 Graphique 8 : Répartition de la production d‟énergie primaire brute par catégorie
d‟animaux ............................................................................................................... 49 Graphique 9 : Répartition de la production d‟énergie primaire théorique par catégorie
d‟animaux ............................................................................................................... 50 Graphique 10 : Répartition de la valorisation par méthanisation des gisements bruts de
biomasse agricole ................................................................................................... 52 Graphique 11 : Répartition de la valorisation par méthanisation des gisements théoriques
disponibles de biomasse agricole ............................................................................ 53 Graphique 12 : Répartition de la valorisation par méthanisation des gisements
supplémentaires mobilisables de biomasse agricole ................................................. 54 Graphique 13 : Surface de forêt et taux de boisement dans la région Centre (source : IFN
2010) ..................................................................................................................... 57 Graphique 14 : Surface de forêt de production par essence principale en région Centre
(source : IFN 2010) ................................................................................................. 57 Graphique 15 : Surface de forêt de production selon le groupe d‟essences par département
en région Centre (source : IFN 2010) ....................................................................... 58 Graphique 16 : Propriété forestière dans la région Centre (source : IFN 2010) ................. 58 Graphique 17 : Propriétés privées par classe de surface (source : CRPF) ......................... 59 Graphique 18 : Évolution des ventes d‟appareils de chauffage au bois en France entre 1985
et 2002 (source : ADEME) ....................................................................................... 68 Graphique 19 : Répartition des surface de vignes par département dans le Centre
(AGRESTE 2009) ..................................................................................................... 73 Graphique 20 : Répartition des surfaces des vergers dans la région Centre (source :
Diagnostic filière fruits 2011 – CA Centre) ................................................................ 78 Graphique 21 : Répartition des surfaces des vergers dans la région Centre par département
en 2006 (source : Diagnostic filière fruits 2011 – CA Centre) .................................... 79 Graphique 22 : Produits connexes de scierie par département (EAB 2008 – AGRESTE) .... 85 Graphique 23 : Produits connexes de scierie par types dans la région Centre (EAB 2008 –
AGRESTE) ............................................................................................................... 87 Graphique 24 : Effectifs dans les industries de seconde transformation du bois ............... 89 Graphique 25 : Répartition des déchets bois produits par l‟ensemble des industries dans la
région Centre par types de déchets (INSEE, 2008) ................................................... 90 Graphique 26 : Répartition des déchets bois produits par l‟industrie par modes de
traitement : dans la région Centre pour l‟ensemble des industries, en France pour les
catégories « Travail du bois » et « Fabrication de meubles » (INSEE, 2008) ............... 90 Graphique 27 : Répartition des déchets bois produits par l‟industrie en France par modes
de traitement (hors catégories « Travail du bois » et « Fabrication de meubles »)
(INSEE, 2008) ......................................................................................................... 93 Graphique 28 : Répartition des cultures énergétiques bois par essence dans la région ..... 97 Graphique 29 : Répartition de la valorisation par combustion des gisements bruts de
biomasse bois (y compris cultures énergétiques agricoles) ..................................... 101 Graphique 30 : Répartition de la valorisation par combustion des gisements théoriques
disponibles de biomasse bois (y compris cultures énergétiques agricoles) .............. 101 Graphique 31 : Répartition de la valorisation par combustion des gisements
supplémentaires mobilisables de biomasse bois (y compris cultures énergétiques
agricoles) .............................................................................................................. 102 Graphique 32 : Industries agro-alimentaires dans la région Centre au 31 décembre 2008
(Clap - INSEE) ....................................................................................................... 104 Graphique 33 : Répartition de la production d‟énergie issue du gisement brut de déchets
d‟IAA .................................................................................................................... 108
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Graphique 34 : Répartition de la production d‟énergie issue du gisement supplémentaire
mobilisable de déchets d‟IAA ................................................................................. 110 Graphique 35 : Parc des stations d‟épuration urbaines du Centre (Portail d‟information sur
l‟assainissement communal, MEDDTL) .................................................................. 115 Graphique 36 : Répartition des gisements bruts de biomasse des industries et des
collectivités ........................................................................................................... 120 Graphique 37 : Répartition des gisements théoriques disponibles de biomasse des
industries et des collectivités ................................................................................. 121 Graphique 38 : Répartition des gisements supplémentaires mobilisables de biomasse des
industries et des collectivités ................................................................................. 121 Graphique 39 : Répartition de la valorisation par combustion des gisements bruts......... 125 Graphique 40 : Répartition de la valorisation par méthanisation des gisements bruts ..... 126 Graphique 41 : Répartition de la valorisation par combustion des gisements théoriquement
disponibles ........................................................................................................... 127 Graphique 42 : Répartition de la valorisation par méthanisation des gisements
théoriquement disponibles .................................................................................... 128 Graphique 43 : Répartition de la valorisation par combustion des gisements
supplémentaires mobilisables ............................................................................... 129 Graphique 44 : Répartition de la valorisation par méthanisation des gisements
supplémentaires mobilisables ............................................................................... 130
Tableau 1 : Tarif de base de l'électricité produite à partir de biogaz (Arrêté du 10 juillet
2006) ..................................................................................................................... 25 Tableau 2 : Prime à l‟efficacité énergétique (Arrêté du 10 juillet 2006) ............................ 25 Tableau 3 : Caractéristiques des générations d'agrocarburants........................................ 31 Tableau 4 : Efficacité énergétique des agrocarburants de 1ère génération ......................... 32 Tableau 5 : Émissions de gaz à effet de serre des agrocarburants de 1ère génération [g eq
CO2/kWh] ............................................................................................................... 33 Tableau 6 : Émissions de gaz à effet de serre des agrocarburants de 2ème génération [g eq
CO2/kWh] ............................................................................................................... 33 Tableau 7 : Ratios de production de pailles par type de culture (AGRESTE) ...................... 43 Tableau 8 : Taux de retour au sol des pailles de céréales par département (Chambre
Régionale d‟Agriculture, AGRICE, ADEME/ITCF) ....................................................... 43 Tableau 9 : Pourcentages de pailles de céréales ramassées par département (Chambre
Régionale d‟Agriculture, AGRICE, ADEME/ITCF) ....................................................... 44 Tableau 10 : Production d‟effluents par UGB (Chambres d‟agriculture) ............................ 48 Tableau 11 : Production d‟effluents (Biomasse Normandie) ............................................. 48 Tableau 12 : Différentes estimations de la consommation de bois de chauffage en région
Centre .................................................................................................................... 67 Tableau 13 : Productivité et linéaire des haies dans la région Centre (source : ADEME/IFN)
.............................................................................................................................. 72 Tableau 14 : Disponibilités brutes en arboriculture dans la région Centre (source :
ADEME/IFN) ........................................................................................................... 81 Tableau 15 : Disponibilités brutes annuelles des ressources urbaines dans la région Centre
(source : ADEME/IFN) ............................................................................................. 84 Tableau 16 : Production de bois de rebut dans la région Centre (Conseil Généraux, INSEE)
.............................................................................................................................. 93 Tableau 17 : Part des bois de rebut n‟ayant pas subi de traitement empêchant leur
valorisation en combustion ...................................................................................... 95 Tableau 18 : Modes de traitement des bois de rebut (sources : Conseils Généraux, INSEE)
.............................................................................................................................. 96
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Tableau 19 : Activités des entreprises de plus de 20 salariés du Centre ......................... 106 Tableau 20 : Déchets produits par les IAA selon leur activité ......................................... 106 Tableau 21 : Production de déchets verts dans la région Centre (Conseils Généraux) ..... 118 Tableau 22 : Modes de traitement des déchets verts (source : Conseils Généraux) ......... 119 Tableau 23 : Tableau récapitulatif des gisements bruts, théoriquement disponibles et
supplémentaires mobilisables pour chaque catégorie de biomasse dans la région
Centre .................................................................................................................. 123 Tableau 24 : Tableau récapitulatif des valorisations énergétiques possibles des gisements
bruts, théoriquement disponibles et supplémentaires mobilisables pour chaque
catégorie de déchets dans la région Centre ............................................................ 124
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PRÉAMBULE
1. CONTEXTE
1.1. LE CONTEXTE EUROPÉEN
L‟Europe est engagée depuis le Sommet de Stockholm, en 1972, dans une démarche de
préservation de l‟environnement. La Communauté Européenne a adopté en 1992 lors du
Sommet de la Terre à Rio la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques (CCNUCC) visant à définir le changement climatique et les moyens d‟y
remédier.
La troisième conférence de la CCNUCC a eu lieu à Kyoto en 1997, et a abouti à la définition
d‟un traité international visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre : le protocole
de Kyoto. Celui-ci engage les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de
serre entre 2008 et 2012. L‟objectif assigné à l‟Union Européenne est une réduction de 8%
de ses émissions par rapport à 1990.
En 2007, le Conseil Européen a adopté un objectif de « 3x20 », visant à :
20% de réduction des émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2020,
20% d‟énergies renouvelables dans le mix énergétique européen en 2020,
20% de réduction de la consommation énergétique en 2020.
Ces objectifs se sont traduits par l‟adoption du « Paquet Énergie Climat » en 2008, puis de
la directive relative à « la promotion de l‟utilisation de l‟énergie produite à partir de sources
renouvelables », le 23 avril 2009. Celle-ci décline l‟objectif européen de 20% d‟énergies
renouvelables par pays. L‟objectif français est de 23%.
1.2. LE CONTEXTE NATIONAL
1.2.1. La Loi POPE
La loi n° 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique
énergétique, dite loi POPE, fixe les grands objectifs de la politique énergétique française :
Contribuer à l‟indépendance énergétique nationale et garantir la sécurité
d‟approvisionnement,
Assurer un prix compétitif de l‟énergie,
Préserver la santé humaine et l‟environnement, en particulier en luttant contre
l‟aggravation de l‟effet de serre,
Garantir la cohésion sociale et territoriale en assurant l‟accès de tous à l‟énergie.
Elle définit également les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir à ces objectifs :
Maîtriser la demande d‟énergie,
Diversifier le bouquet énergétique,
Développer la recherche et l‟innovation dans le secteur de l‟énergie,
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Assurer des moyens de transport et de stockage adaptés aux besoins.
La lutte contre le changement climatique est inscrite comme une des priorités de la
politique énergétique. L‟État se fixe pour objectif une réduction de 75% des émissions de
gaz à effet de serre à l‟horizon 2050, c‟est le « facteur 4 ».
La loi POPE définit les énergies renouvelables, à travers son article 29:
« Les sources d'énergie renouvelables sont les énergies éolienne, solaire, géothermique, houlomotrice,
marémotrice et hydraulique ainsi que l'énergie issue de la biomasse, du gaz de décharge, du gaz de
stations d'épuration d'eaux usées et du biogaz. »
« La biomasse est la fraction biodégradable des produits, déchets et résidus provenant de l'agriculture,
y compris les substances végétales et animales, de la sylviculture et des industries connexes ainsi que
la fraction biodégradable des déchets industriels et ménagers. »
1.2.2. Le Grenelle de l’environnement
La démarche du Grenelle de l‟Environnement a été initiée en 2007, dans le but de définir la
politique en faveur de l‟écologie, du développement et de l‟aménagement durable. Des
groupes de travail réunissant différents acteurs (État, collectivités territoriales, experts,
ONG, etc.) ont été constitués pour établir des propositions sur les thématiques suivantes :
Lutter contre les changements climatiques et maîtriser la demande d‟énergie,
Préserver la biodiversité et les ressources naturelles,
Instaurer un environnement respectueux de la santé,
Adopter des modes de production et de consommation durables,
Construire une démocratie écologique,
Promouvoir des modes de développement écologiques favorables à l‟emploi et à la
compétitivité.
Des Comités Opérationnels (COMOP) ont ensuite été formés pour préciser la définition et la
mise en œuvre des propositions issues des groupes de travail. L‟un d‟eux, le COMOP 10,
était dédié aux énergies renouvelables. Il a décliné par filière l‟objectif global
d‟augmentation de 20 millions de tep d‟énergies renouvelables à l‟horizon 2020. Cette
ventilation a été reprise par les Programmations Pluriannuelles des Investissement (PPI)
Chaleur et Électricité.
Le COPOM 10 a également proposé que « toutes les Régions se dotent de schémas
régionaux de maîtrise des consommations et de développement des énergies renouvelables
qui établissent les objectifs qualitatifs et quantitatifs de la Région en matière de valorisation
du potentiel énergétique renouvelable et fatal de son territoire et en matière de maîtrise des
consommations énergétiques de son territoire. »
Suite aux rapports présentés par chaque Comité Opérationnel, deux lois ont été adoptées :
La loi 2009-967 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de
l‟environnement, dite loi Grenelle I,
La loi 2010-788 portant engagement national pour l‟environnement, dite loi Grenelle
II.
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Définition de la biomasse
La loi Grenelle I complète la définition de la biomasse inscrite dans la loi POPE :
La biomasse est la fraction biodégradable des produits, déchets et résidus provenant de l’agriculture, y
compris les substances végétales et animales issues de la terre et de la mer, de la sylviculture et des
industries connexes, ainsi que la fraction biodégradable des déchets industriels et ménagers.
Le Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Énergie
Le Schéma Régional du Climat, de l‟Air et de l‟Énergie (SRCAE) est instauré par l‟article 68
de la loi 2010-788 portant engagement national pour l‟environnement, dite loi Grenelle II.
Il est élaboré par le Préfet de Région, via la Direction Régionale de l‟Environnement, de
l‟Aménagement et du Logement (DREAL), et le président du Conseil Régional, suite à une
consultation des collectivités territoriales et de leurs groupements.
Le SRCAE a pour objectifs de :
Définir les orientations permettant d‟atténuer les effets du changement climatique et
de d‟y adapter, conformément aux engagements pris par la France au niveau
national et européen.
Définir les orientations permettant de prévenir ou réduire la pollution
atmosphérique, ou d‟en atténuer les effets.
Définir par zone géographique des objectifs qualitatifs et quantitatifs à atteindre en matière de valorisation du potentiel énergétique terrestre, renouvelable et de récupération et en matière de mise en œuvre des techniques performantes
d‟efficacité énergétique telles que les unités de cogénération, notamment alimentées
à partir de biomasse.
Ces orientations et objectifs sont à définir à l‟échelon du territoire régional, aux horizons
2020 et 2050.
Pour atteindre ces objectifs, le SRCAE se base sur un état des lieux présentant :
Un inventaire des émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre,
Un bilan énergétique,
Une évaluation du potentiel énergétique, renouvelable et de récupération,
Une évaluation des améliorations possibles en matière d‟efficacité énergétique,
Une évaluation de la qualité de l‟air et de ses effets sur la santé publique et
l‟environnement.
Un décret en Conseil d‟État, à paraître, fixera les modalités d‟élaboration du SRCAE.
1.3. LE CONTEXTE RÉGIONAL
La Région Centre s‟est engagée dès 1999 dans une démarche de développement durable, à
travers l‟élaboration d‟un Projet Régional sur la période 2000-2010, proposant des
principes et des priorités d‟actions à mettre en œuvre. Le développement durable est l‟un
des principes mis en évidence, et l‟environnement fait partie des priorités énoncées.
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La réalisation d‟une Charte régionale de développement durable en 2003 poursuit la
dynamique engagée. La Région s‟y fixe de nombreux engagements, dont la réalisation
d‟actions de lutte contre l‟effet de serre, à travers la promotion d‟énergies renouvelables et
la maîtrise des consommations énergétiques.
La Région Centre s‟est également dotée, en 2008, d‟un Agenda 21 fixant 4 objectifs
principaux et 10 thèmes d‟actions prioritaires en faveur du développement durable. Le
thème « Préserver la biodiversité et les ressources naturelles, freiner le changement
climatique » est lui-même décliné en plusieurs objectifs, dont l‟optimisation des
consommations énergétiques, la diminution du recours aux énergies fossiles et le
développement des énergies renouvelables. Des actions sont déjà mises en œuvre (extrait
de l‟Agenda 21) :
Le déploiement d‟une démarche globale pour faire de la région Centre un pôle
européen d‟efficacité énergétique, favoriser le développement des activités et des
emplois, en accompagnant la structuration des filières, en aidant la recherche et
l‟innovation, en soutenant la formation professionnelle, en diffusant l‟information
auprès des habitants et en créant des outils financiers.
Le soutien au développement des énergies renouvelables (le bois-énergie, la
géothermie, le solaire thermique et photovoltaïque), à la filière biomasse agricole et
forestière, au Pôle de compétitivité S2E2 (Sciences et Systèmes de l‟Énergie
Électrique).
Le soutien à des projets “démonstrateurs” : aux projets innovants démonstrateurs de
mobilité durable, l‟appel à projets “Efficacité énergétique dans les bâtiments”
notamment sur les logements sociaux.
Le soutien aux actions visant à une plus grande maîtrise des consommations
énergétiques : audits et études de faisabilité pour les maîtres d‟ouvrage et les
gestionnaires de bâtiments, prêt à taux zéro pour les particuliers ISOLARIS‟Centre,
thermographie aérienne pour les collectivités, diagnostic Planète-énergie pour les
exploitants agricoles, Plans de déplacement d‟entreprises ...
Le renforcement de l‟éco-conditionnalité des aides de la Région dans la politique
territoriale (réalisation d‟audits énergétiques, financement des bâtiments Haute
performance énergétique).
La création d‟un Observatoire régional de l‟énergie.
La présente étude, ayant pour but d‟évaluer le potentiel en énergie biomasse de la région
Centre et de définir des scénarios de développement à l‟horizon 2020, s‟inscrit dans la
démarche de développement des énergies renouvelables déjà engagée sur le territoire. Elle
permettra d‟alimenter la réflexion des acteurs amenés à élaborer le volet énergie du
SRCAE.
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2. OBJECTIF DE L’ÉTUDE
L‟objectif de cette étude est la quantification d‟un potentiel ainsi que la définition d‟une
stratégie de développement de la biomasse énergie. Cette stratégie repose sur une
connaissance du territoire et de ses atouts/freins du point de vue de la biomasse énergie.
Elle inclut la définition de scénarios de développement de la filière sur le territoire ainsi que
les impacts environnementaux et sociaux correspondants.
Afin d‟arriver à ces résultats, plusieurs points clés devront être étudiés précisément,
constituant des étapes de travail :
Estimation du potentiel en énergie biomasse de la région : ressource biomasse
mobilisée, mobilisable théorique et mobilisable supplémentaire (c‟est-à-dire la ressource
mobilisable dans des conditions durables : sans récupérer les gisements déjà utilisés et
tout en respectant l‟équilibre des milieux naturels).
Besoins en biomasse dans la région Centre, avec une estimation de la consommation
régionale actuelle par grand secteur d'activité et de l'évolution de la demande.
Facteurs pouvant influer sur le développement de cette énergie (variables économiques,
avancées technologiques, …).
Stratégies de croissance pour développer la filière, qui serviront de base de réflexion
pour l'élaboration de scénarios et d'orientation dans le cadre des travaux d‟élaboration
du Schéma Régional.
Trois scénarios de développement de la biomasse (un bas, un médian et un fort) à
l‟horizon 2020 par secteur d'activités.
Impacts des scénarios de développement de la biomasse sur la qualité de l'air, les
transports, le bilan en CO2, des critères socio-économiques, …
Une synthèse des données, des principales conclusions et de la stratégie sera effectuée de
manière à ce que l‟étude puisse être directement utilisée par les différents acteurs
concernés.
L‟étude s‟appuiera sur un certain nombre de travaux déjà menés sur le territoire ou au
niveau national (voir la bibliographie en annexe).
3. VALORISATION DE LA BIOMASSE
3.1. DÉFINITIONS
La biomasse est « la fraction biodégradable des produits, déchets et résidus provenant de l’agriculture, y compris les substances végétales et animales issues de la terre et de la mer, de la sylviculture et des industries connexes, ainsi que la fraction biodégradable des déchets industriels et ménagers » (loi 2009-967 dite Grenelle 1).
Plus précisément, le potentiel des ressources suivantes est étudié :
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PRODUITS ET DÉCHETS DE L’AGRICULTURE
Résidus de culture
Paille de céréales et d‟oléagineux
Issues de silo
Cannes de maïs
Cultures énergétiques Cultures énergétiques agricoles
Effluents d‟élevage
Fumiers
Lisiers
Fientes de volailles
PRODUITS ET DÉCHETS BOIS (SYLVICULTURE, INDUSTRIES CONNEXES, AUTRES)
Ressources forestières BIBE1
Menus bois
Ressources paysannes Haies
Vignes et vergers
Ressources urbaines Élagage
Produits connexes de la
transformation du bois
Première transformation
Deuxième transformation
Produits en fin de vie Bois de rebut
Cultures énergétiques dédiées Cultures énergétiques bois
DÉCHETS INDUSTRIELS ET MÉNAGERS
Déchets de l‟agro-industrie Déchets organiques des IAA2
Déchets ménagers et des collectivités,
ordures résiduelles
Fraction fermentescible des ordures
ménagères
Huiles alimentaires usagées
Déchets organiques de la grande
distribution
Déchets végétaux Déchets verts hors bois
Boues de STEP
3.2. TYPES DE VALORISATIONS
Sur un plan énergétique, la biomasse peut être valorisée sous trois formes :
Chaleur,
Électricité,
Carburant.
Différents procédés permettent ces valorisations :
1 BIBE : Bois d’Industrie – Bois Énergie 2 IAA : Industrie Agro-Alimentaire
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Graphique 1. Les différentes valorisations de la biomasse selon le procédé
Le tableau suivant présente les principales technologies et usages en fonction de la nature
de la biomasse considérée :
3.3. PRÉSENTATION DES FILIÈRES
3.3.1. Combustion
Technologie
Les combustibles
Le combustible majoritairement utilisé est le bois : sous-produits forestiers, industriels,
agricoles et urbains qui sont valorisés sous différentes formes :
les bûches : généralement de 33, 50 cm ou 1 mètre de long, les bûches sont le
combustible des appareils à alimentation manuelle (utilisées par les particuliers
uniquement) ;
les granulés de bois sont produits par compression et agglomération de sciure (pas
d‟agent de liaison). Ce sont de petits cylindres de 6 à 10 mm de diamètre et de 2 cm de
long. Ils sont utilisés dans les poêles et les chaudières à alimentation automatique de
petite puissance. Leur coût est plus élevé que celui des autres combustibles bois mais
leur pouvoir calorifique est meilleur du fait de leur grande densité et de leur hygrométrie
plus faible ;
les plaquettes (ou bois déchiqueté) sont obtenues par déchiquetage d‟arbres, de
branches, de sous-produits de l‟industrie du bois, etc. Elles sont utilisées dans les
chaudières automatiques.
FILLIERES EnRRESSOURCES
PRIMAIRES
BiomasseBiomasse Biomasse animale
Biomasse végétale
DIB et déchets ménagers
TECHNOLOGIES & USAGESChaufferie bois / Chauffage des maisons et bâtiments
Production d'électricité & cogénération
Agrocarburants
Méthanisation / Production d'électricité / Agrocarburants
Centrale d'incinération des ordures ménagères / Production d'électricité
Méthanisation / Production d’électricité / Agrocarburants
CHALEUR ELECTRICITE CARBURANT
DIFFERENTS
PROCEDES DE
FABRICATION D’AGROCARBURANT
METHANISATION COMBUSTION
INJECTION RESEAU GAZ
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Figure 1 : Bois bûche, granulés et plaquettes
Le pouvoir calorifique des combustibles bois dépend en grande partie de leur humidité.
C‟est pourquoi il est nécessaire de sécher le bois avant de le brûler sous forme de bûches
ou de le déchiqueter pour en faire des plaquettes.
En plus du bois, les chaudières, lorsqu‟elles ont été conçues spécialement, sont capables
de brûler d‟autres types de biomasse : paille essentiellement mais aussi céréales, cultures
dédiées types miscanthus, rafles de maïs, tournesol, tourteaux de colza ou tournesol,
coquilles de noix, restes de presse, pépins, noyaux, etc.
La paille peut être brûlée sous différentes formes : balles cylindriques, balles
parallélépipédiques, paille hachée, granulés de paille. Le conditionnement influe sur le type
d‟installation à laquelle la paille est destinée, et notamment sur la puissance de la
chaudière utilisée.
Les appareils
LES APPAREILS INDÉPENDANTS
La traditionnelle cheminée, à foyer ouvert, n‟apporte de la chaleur que dans un périmètre
restreint ; de plus, son rendement est très faible (environ 15%). Elle est plus un élément de
décoration qu‟un réel moyen de chauffage de la maison. C‟est pourquoi il est important de
l‟équiper d‟un appareil permettant d‟augmenter son rendement :
- Foyer fermé (pour une cheminée à construire) : rendement entre 70 et 80% pour un
appareil moderne,
- Insert (pour une cheminée existante) : rendement entre 70 et 80% pour un appareil
moderne.
Le dernier type d‟appareil indépendant est le poêle qui permet soit le chauffage d‟une
pièce, soit l‟alimentation d‟un circuit de chauffage voire la production d‟eau chaude
sanitaire (pour les plus puissants). Il existe plusieurs types de poêles qui diffèrent au niveau
du mode de diffusion de la chaleur, de la technique de combustion, du rendement, du
combustible utilisé et de l‟autonomie : les poêles classiques à combustion améliorée, les
poêles de masse, les poêles à granulés.
- Rendement d‟un poêle à buches moderne : entre 70 et 85%.
- Rendement d‟un poêle à granulés moderne : > 85%.
LE CHAUFFAGE CENTRAL
Le chauffage central est assuré par une chaudière, de la même manière que pour le gaz ou
le fioul. Traditionnellement, les chaudières utilisaient comme combustible des bûches avec
un chargement manuel. De nos jours, les chaudières à bûche peuvent toujours être utilisées
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par les particuliers (rendement : entre 60 et 80%) mais on leur préfère souvent les
chaudières automatiques3, disponibles pour les particuliers (rendement d‟une chaudière à
granulés : > 85%) ou pour des usages tertiaires et industriels (rendement d‟une chaudière
à plaquettes : entre 80 et 90%). L‟autonomie des chaudières automatiques dépend du
combustible utilisé et de la taille du silo de stockage ; elle peut être de quelques jours
(chaudière de grande puissance) à une année (chaudière particulière).
LES RÉSEAUX DE CHALEUR
Le réseau de distribution, ou réseau de chaleur, est un circuit fermé constitué par des
tuyaux enterrés isolés, transportant un fluide caloporteur (eau le plus souvent) entre
plusieurs bâtiments. Il part de la chaufferie, dessert les bâtiments raccordés, transmet la
chaleur à ces bâtiments puis revient à la chaufferie en retournant le fluide refroidi. Les
sous-stations permettent l‟échange de chaleur entre le circuit primaire (réseau principal) et
les circuits secondaires (installation de chauffage interne à chaque bâtiment). Une sous-
station est à prévoir pour bâtiment raccordé.
Il est par exemple intéressant pour une commune ou une collectivité de mettre en place un
réseau de chaleur entre des bâtiments publics, s‟ils ne sont pas trop éloignés, comme la
Mairie, une école, un hôpital, une maison de retraite, une piscine, le commissariat, la
caserne des pompiers, etc. voire un immeuble d‟habitations ou des habitations privées,
auquel cas la commune devient fournisseur d‟énergie. Un réseau de chaleur peut également
être privé et raccorder des bâtiments et groupements d'habitations privées.
L‟investissement dans un réseau de chaleur alimenté par une chaufferie bois est important,
mais un projet bien conçu permet de réduire la facture énergétique finale des
consommateurs. L'exploitation peut être confiée localement à un professionnel qui peut
également avoir en charge la gestion d'autres réseaux de chaleur sur le territoire.
LA COGÉNÉRATION
La cogénération est la production simultanée de chaleur et d'énergie mécanique,
généralement transformée en électricité, à partir d'une même source d'énergie. En
récupérant l‟énergie thermique perdue d‟ordinaire lors de la production d‟énergie
électrique, la cogénération met à disposition les deux produits – chaleur et électricité – avec
un rendement global nettement plus élevé que celui résultant de filières séparées : le
processus correspond donc à une utilisation plus rationnelle de l‟énergie.
Les principaux avantages sont des économies de combustible et une meilleure rentabilité,
ainsi que des émissions atmosphériques diminuées. Les principales contraintes à la mise
en place d‟une installation de cogénération sont : la nécessité de disposer de
consommateurs de l‟énergie thermique à proximité du site, l‟importance des
investissements et une exploitation plus lourde.
La biomasse peut être utilisée dans les cogénérations utilisant des turbines à vapeur, ou
encore des turbines à gaz ou des moteurs à combustion (à condition qu‟elle ait subi une
gazéification ou une pyrolyse auparavant pour ces deux derniers cas).
La cogénération concerne aussi bien le secteur industriel que le secteur tertiaire ou les
collectivités, voire les particuliers (filière encore très peu développée). La chaleur peut être
utilisée sous forme de vapeur ou d‟eau chaude (process industriel, réseau de chaleur,
production de froid, etc.) ou sous forme d‟air chaud (séchage). Les puissances des moteurs
3 Sont automatiques le chargement du combustible, la régulation et le décendrage (pour les grosses puissances).
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s‟étalent entre quelques dizaines de kilowatts à quelques centaines de mégawatts. Les
installations de petite taille ont encore des difficultés en termes de rentabilité.
Caractéristiques technico-économiques
Caractéristiques techniques
Combustible PCI (humidité considérée)
Appareil Rendement
Bois bûche 3,6 MWh/t (25%)
Insert, foyer fermé
Poêle
Chaudière
70 - 80%
70 - 85%
60 - 80%
Granulés 4,6 MWh/t (7,5%) Poêle
Chaudière
> 85%
> 85%
Plaquettes 3 MWh/t (35%) Chaudière 80 - 90%
Pailles 4,6 MWh/t (15%) Chaudière > 80%
Céréales 5,7 MWh/t (12%) Chaudière > 80%
Les combustibles
Le prix des combustibles est assez variable d‟un endroit à l‟autre puisqu‟il dépend du prix
du transport, et donc de la distance au lieu de production, mais aussi parce que le bois
peut être plus coûteux à récolter dans certaines régions. Il dépend également de la quantité
commandée.
Combustible Prix en € TTC/stère
ou tonne
Prix en € TTC/MWh
Bois bûche 50 – 70 €/stère 35 - 50 €/MWh
Granulés 200 - 300 €/t 45 – 65 €/MWh
Plaquettes 45 - 90 €/t (H30) 15 – 30 €/MWh
Les variations de prix peuvent être importantes, surtout en ce qui concerne la plaquette
forestière : en effet, le faible développement des filières d‟approvisionnement, et les
différences de coût d‟exploitation entre la plaine et les régions de relief par exemple,
expliquent et justifient ces écarts. Le coût des combustibles bois est globalement très
inférieur à celui des combustibles fossiles, et présente l‟avantage d‟être relativement stable.
Le prix des autres combustibles biomasses ne peut pas être résumé car il dépend
entièrement du contexte local et des opportunités de fourniture.
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Leviers financiers
Crédit d’impôt
Il s‟agit d‟une disposition fiscale permettant aux ménages de déduire de leur impôt sur le
revenu une partie des dépenses réalisées pour certains travaux d‟amélioration énergétique
portant sur une résidence principale.
Les travaux comprennent notamment les appareils de chauffage au bois ou biomasse et les
équipements de raccordement à certains réseaux de chaleur.
Les taux de crédit d‟impôts sont donnés par l‟article 200 quater du Code Général des
Impôts.
Aides ADEME/Région
L‟accord-cadre État/Région/ADEME 2007-2013 prévoit un dispositif d‟aides à la biomasse
énergie dans son volet « Grand projet efficacité énergétique et volet territorial ».
Il comprend des aides aux études pour les secteurs concurrentiels et non concurrentiels
(hors particuliers) ainsi que des aides à l‟investissement pour les secteurs concurrentiels et
non concurrentiels hors filière bois pour les chaufferies (hors particuliers). Pour le bois
énergie, les aides concernent les plates-formes, les équipements d‟approvisionnement, les
chaufferies et les réseaux de chaleur. Des éco-conditions doivent être respectées pour
bénéficier de ces aides.
Fonds Chaleur/BCIAT
Le Fonds Chaleur concerne les énergies renouvelables et de récupération dont la biomasse,
y compris le biogaz, la chaleur fatale issue des UIOM et de process industriels et la chaleur
issue d‟installations de cogénération d‟énergies renouvelables ou de récupérations.
L‟objectif de l‟aide attribuée dans le cadre du Fonds Chaleur est de permettre au projet une
décote de l‟ordre de 5% du prix de la chaleur renouvelable par rapport à la chaleur produite
par une énergie conventionnelle. Le calcul de l‟aide du Fonds Chaleur est déterminé par une
analyse économique du projet qui valide :
- une décote du prix de la chaleur renouvelable compatible avec le type de projet,
- l‟équilibre économique du projet,
- le respect des règles de l‟encadrement communautaire.
L‟aide du Fonds Chaleur concerne les installations collectives, industrielles ou agricoles
assurant une production annuelle d‟énergie minimale de 100 tep. Le seuil maximal est
limité à 1 000 tep pour le secteur industriel et agricole. Les projets de taille supérieure sont
traités dans le cadre de l‟appel à projet « Biomasse Chaleur Industrie Agriculture et
Tertiaire » (BCIAT).
Réglementation
Autorisation/déclaration
BOIS PROPRE
La valorisation, comme combustible, de déchets de bois propres relève de la rubrique 2910
de la nomenclature des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement
(ICPE) : le bois doit se présenter à l'état brut, c'est-à-dire non imprégné, ni revêtu d'une
substance quelconque ; il s'agit de morceaux de bois brut, d'écorces de bois déchiqueté, de
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AXENNE MARS 2011 P.20
sciures, de poussières de ponçage ou de chutes issues de l'industrie du bois, de sa
transformation ou de son artisanat.
Pour les installations de puissance inférieure à 2 MW, il n'existe pas de procédure de
déclaration ou d'autorisation au titre de la législation sur les installations classées pour
la protection de l'environnement.
Toute installation de combustion du bois de puissance supérieure à 2 MW et inférieure à
20 MW est soumise à déclaration préalable (rubrique 2910-A.2) ; l'arrêté du 25 juillet
1997 qui s'applique à la rubrique 2910-A.2 précise les dispositions applicables aux
installations nouvelles (déclarées à partir du 01/01/98) et aux installations existantes
(déclarées avant le 01/01/98).
Toute installation de combustion du bois de puissance supérieure ou égale à 20 MW est
soumise à autorisation préalable (rubrique 2910-A.1).
DÉCHETS DE BOIS AYANT SUBI UN TRAITEMENT
La combustion de déchets de bois traités, peints, collés, souillés ou ayant subi tout autre
traitement est considérée comme de l'incinération de déchets. Ainsi, quelle que soit sa
puissance, toute installation d'incinération de bois souillé ou imprégné d'une substance
quelconque est soumise à autorisation préalable : rubriques 322-B4 et/ou 167-C de la
nomenclature des ICPE.
Tout bois ayant été, même très légèrement, imprégné ou revêtu, comme les bois de rebut,
est considéré comme un déchet. Sa combustion n'est donc pas concernée par la rubrique
2910 A et l'arrêté du 25 juillet 1997. Pour autant, ces bois très légèrement imprégnés ou
revêtus ne sont pas considérés comme des déchets dangereux ou spéciaux. Dans ce cas,
l'exploitant est invité à se rapprocher de l'inspecteur des installations classées pour savoir
si l'installation relève des rubriques 2910-B, 322-B4 ou 167-C.
Traitement des fumées
En ce qui concerne la réglementation relative aux émissions atmosphériques liées à la
combustion de biomasse, la situation est différente selon la capacité nominale des
installations :
1. Pour les installations de combustion dont la puissance est supérieure à 20 MW, la
réglementation en vigueur est celle des Grandes Installations de Combustion (GIC), c‟est-
à-dire de la Directive 2001/80/CE du Parlement européen et du Conseil, du 23 octobre
2001.
2. L‟arrêté du 25 juillet 1997 relatif aux prescriptions générales applicables aux
installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) définit des limites
d‟émission pour les installations dont la capacité est comprise entre 2 et 20 MW.
3. Il n‟existe pas de réglementation pour les installations de combustion de petite et
moyenne puissance (< 2 MW). Seuls les seuils indiqués dans la norme européenne
EN 303.5 pour les chaudières de puissance inférieure ou égale à 300 kW sont utilisés
comme référence pour les petites unités. Elle ne s‟applique normalement pas aux
chaudières à céréales.
Réseau de chaleur (TVA, classement)
LA TVA À TAUX RÉDUIT (5,5%) POUR LES RÉSEAUX DE CHALEUR ALIMENTÉS À LA BIOMASSE a été
votée par le Parlement le 30 juin 2006 et acceptée par le gouvernement. La Loi portant
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engagement national pour le logement autorise désormais l‟application d‟une TVA à taux
réduit « aux abonnements relatifs aux livraisons [...] d'énergie calorifique [...] distribuée par
réseaux, ainsi qu'à la fourniture de chaleur lorsqu'elle est produite au moins à 60% à partir
de la biomasse, de la géothermie, des déchets et d'énergie de récupération ».
Depuis la loi du Grenelle de l‟environnement 1 (loi n°2009-967), la TVA est maintenant à
taux réduit dès 50% de chaleur produite à partir de la biomasse, de la géothermie, des
déchets et d‟énergie de récupération.
Ces dispositions fiscales concernent exclusivement les réseaux de chaleur au sens
juridique.
L‟ARTICLE 85 DE LA LOI N°2010-788 DITE GRENELLE II prévoit plusieurs dispositions concernant
les délégations de service et les réseaux de chaleur :
Possibilité de prolongation d‟une délégation de service lorsque le délégataire est
contraint à la demande du délégant de réaliser des investissements matériels importants
non prévus au contrat initial. Ces investissements supplémentaires peuvent notamment
être motivés par « l‟utilisation nouvelle ou accrue d‟énergies renouvelables ou de
récupération, si la durée de la convention restant à courir avant son terme est supérieure
à 3 ans ».
Possibilité pour une collectivité territoriale de classer un réseau de chaleur alimenté à
plus de 50% par une énergie renouvelable et situé sur son territoire. Ce classement peut
définir des zones de développement prioritaire à l‟intérieur desquelles le raccordement
au réseau peut être rendu obligatoire.
3.3.2. Méthanisation
Technologie
La digestion anaérobie, également appelée méthanisation, est la décomposition biologique
de matières organiques par une activité microbienne naturelle ou contrôlée, en l‟absence
d‟oxygène. Ce procédé conduit à la production de biogaz.
La formation de biogaz est un phénomène naturel que l‟on peut observer par exemple dans
les marais. Elle apparaît également dans les installations de stockage de déchets non
dangereux (ISDND), par la décomposition naturelle des déchets organiques. Enfin, elle peut
être contrôlée en introduisant des déchets organiques dans un digesteur régulé en
température.
Les déchets organiques valorisables en méthanisation
Les déchets méthanisables peuvent être d‟origine agricole, municipale ou industrielle :
Les déchets organiques des exploitations agricoles sont principalement des
effluents d‟élevage (lisiers, fumiers) ainsi que des résidus de cultures (pailles de
céréales ou oléagineux, cannes de maïs). Il est également possible de dédier
certaines parcelles à l‟exploitation de cultures de type sorgho.
Les déchets organiques des industries agroalimentaires sont de natures très
variées. Par exemple, une industrie de préparation de viande produira des graisses
de cuisson, des sous-produits animaux, ainsi que des effluents. Une usine de
fabrication de lait produira du lactosérum et des effluents, etc. L‟industrie peut
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également être amenée à produire des boues et graisses si elle dispose d‟une station
d‟épuration des effluents sur son site.
Les ménages et collectivités locales produisent également des déchets organiques
de types variés : fraction fermentescible des ordures ménagères, boues issues de
stations d‟épuration ou encore huiles alimentaires usagées produites par la
restauration.
L‟ensemble de ces déchets peut être valorisé directement sur le site de production4 ou sur
une unité dédiée à la méthanisation, de type « territoriale », où les déchets seront d‟origines
diverses (agricole et industrielle par exemple).
Attention ! Les déchets ligneux (branchages, bois) sont très difficilement digérés par les
bactéries et sont à proscrire, de même que les déchets inorganiques (sable, verre,
plastique).
Le procédé de méthanisation
La méthanisation consiste à stocker la matière organique dans une cuve hermétique
appelée « digesteur » ou « méthaniseur », dans laquelle elle sera soumise à l'action des
bactéries. La méthanisation se déroule en quatre étapes principales au cours desquelles
différentes familles de bactéries vont intervenir pour dégrader les composantes de la
matière organique : l‟hydrolyse, l‟acidogénèse, l‟acétogénèse et la méthanogénèse.
Le brassage des matières, éventuellement un apport d'eau, mais surtout un chauffage
accélèrent la fermentation et la production de gaz. Celle-ci peut durer de deux semaines à
un mois, en fonction de la température de chauffage du mélange.
Plusieurs facteurs physico-chimiques affectent le procédé et doivent être surveillés
rigoureusement :
La température : deux plages de températures optimales sont définies suivant les
bactéries : la zone mésophile (autour de 35°C) et la zone thermophile (entre 55-
60°C) avec une décroissance de l'activité bactérienne de part et d'autre de ces
températures.
Le pH : il doit se situer autour de la neutralité pour que les bactéries se développent
de manière optimale ; une alimentation en effluents non équilibrée peut entraîner la
mort des bactéries par acidose. Il faudra alors réaliser une vidange complète et
redémarrer progressivement le digesteur en 3 à 4 mois.
La teneur en acides gras volatils (AGV) : ils peuvent être présents dans le substrat de
base (ex : matières végétales ensilées), mais sont également produits lors de la
fermentation. Une accumulation d‟AGV entraîne une baisse du pH de la solution.
La teneur en ammoniac : il est nécessaire de considérer la teneur en azote des
différents substrats introduits dans le digesteur, pour contrôler la teneur en
ammoniac du mélange, celui-ci pouvant inhiber l‟action des bactéries.
Autres facteurs : l‟apport en nutriments, le potentiel d'oxydoréduction, l‟agitation,
etc.
4 Ou sur un site dédié en ce qui concerne les ordures ménagères résiduelles
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Il existe deux principaux procédés de méthanisation, adaptés aux substrats traités. Dans
les exploitations agricoles françaises, la technique la plus utilisée est la méthanisation par
« voie humide », avec un digesteur infiniment mélangé. Les matières en fermentation au
sein du digesteur sont brassées pour maintenir un mélange homogène contenant de l‟ordre
de 15% de matière sèche. Les lisiers, possédant de l‟ordre de 5% de matière sèche, sont
ainsi un bon substrat de base pour permettre une co-digestion avec des substrats plus
secs.
La méthanisation par « voie sèche » est adaptée pour les substrats solides, de type fumiers,
pailles ou déchets ménagers. Le mélange peut contenir de 20 à 40% de matière sèche.
Les produits de la méthanisation
Deux types de produits sont issus de la méthanisation :
Le biogaz : composé majoritairement de méthane (de l‟ordre de 60 à 80%) et de
dioxyde de carbone (20 à 40%) ; il contient également des « éléments traces »
(hydrogène sulfuré, ammoniac, etc.). La teneur en méthane est fonction des
paramètres évoqués plus haut, ainsi que des matières organiques introduites. Le
biogaz peut être valorisé par combustion sous chaudière, cogénération, comme
carburant après épuration, ou encore être injecté sur le réseau de gaz naturel (après
épuration).
Le digestat : fraction organique résiduelle de la méthanisation. Il a une valeur
fertilisante (présence d‟azote sous forme ammoniacale, conservation du potassium
et du phosphore), et amendante (conservation de la fraction ligneuse,
oligoéléments).
Il peut subir une séparation de phase solide / liquide. La fraction liquide peut être
utilisée en engrais, et la fraction solide en compost.
Sites de production
Le biogaz peut être produit sur différents types de sites :
Les installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND) : biogaz de
décharge
Les stations d‟épurations urbaines
Les stations d‟épuration industrielles
Les installations de méthanisation des ordures ménagères
Les installations de méthanisation agricoles.
Ces installations peuvent être de tailles et structures variées. Il est possible de les classer
en trois groupes :
- les installations de petite taille, « à la ferme » sur le site de l‟agriculteur. Elles
traitent majoritairement des déchets agricoles, dont 1 000 tonnes à 3 000 tonnes
d‟effluents d‟élevage.
- les installations intermédiaires, de petit collectif, pratiquent la co-digestion avec des
substrats d‟industries agro-alimentaires, des issues de silo, etc.
- les installations « territoriales » centralisent différents types de substrats (déchets de
l‟agriculture, d‟industries agro-alimentaires et de collectivités) sur un site
indépendant. Ces projets traitent de l‟ordre de 50 000 tonnes de déchets, et
nécessitent souvent l‟appui d‟un bureau d‟études et d‟un développeur.
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D‟après une enquête réalisée par Ernst & Young pour l‟ADEME et GrDF, il y aurait 481 sites
de production de biogaz au niveau national (principalement du biogaz de décharge). Les
installations agricoles ou valorisant les ordures ménagères sont encore marginales (une
vingtaine de sites).
Caractéristiques technico-économiques
Production d’énergie
Le PCI5 du biogaz est proportionnel à sa teneur en méthane. Le PCI du méthane dans des
conditions normales de pression et de température est de 9,94 kWh/m3.
Dans le cas d‟une valorisation par cogénération, le rendement électrique est de l‟ordre de
35%, et le rendement thermique de l‟ordre de 45 à 50%.
Investissement
Pour une valorisation du biogaz par cogénération (cas le plus fréquent), les coûts
d‟investissements de l‟installation sont directement liés à la puissance électrique de la
cogénération.
À titre d‟exemple, l‟installation du GAEC Beets, située à Saint Germain des Prés (Loiret) et
mise en service fin 2008, traite 10 000 tonnes de déchets et valorise le biogaz à travers une
cogénération de 150 kW. L‟investissement était de 850 000 €.
L‟installation de Marnay (Feux, Cher) représente un investissement de 5,8 M€. La
cogénération est de 1 MW.
Maintenance et d’exploitation
Selon le réseau TRAME, la surveillance générale et la conduite d‟une installation de 100 à
200 kW nécessite généralement une heure par jour. Si l‟installation méthanise des co-
produits, une demi-heure supplémentaire est à prévoir pour la réception et le contrôle des
intrants, ainsi que l‟administratif.
Enfin, il faut souligner que le montage d‟un projet de méthanisation est également
consommateur de temps.
Redevance pour le traitement des déchets
Le gain financier engendré par la perception d‟une redevance pour le traitement de certains
déchets doit également être pris en considération dans l‟analyse économique du projet de
méthanisation. En effet, le producteur de déchets peut être amené à payer l‟exploitant de
l‟unité de méthanisation pour son élimination. Par exemple, les collectivités locales peuvent
payer de 10 à 15 € HT/t pour le traitement des tontes, et les abattoirs de 50 à 90 € HT/t
pour l‟élimination des sous-produits animaux.
5 Pouvoir Calorifique Inférieur
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Leviers financiers
Tarifs d’achat de l’électricité
La méthanisation, en tant que technique de production d‟une énergie renouvelable,
bénéficie d‟une obligation d‟achat de l‟électricité produite à partir du biogaz et d‟une
tarification spécifique avec un contrat de 15 ans.
Les modalités du tarif sont définies par l‟arrêté du 10 juillet 2006 fixant les conditions
d'achat de l'électricité produite par les installations qui valorisent le biogaz.
Le tarif d‟achat correspond à la somme de trois termes figurant dans l‟arrêté, après
indexation sur l‟indice K :
un tarif de base fonction de la puissance de l‟installation,
une prime à l‟efficacité énergétique fonction du pourcentage de valorisation de
l‟énergie contenue dans le biogaz,
une prime à la méthanisation (dès lors qu‟il ne s‟agit pas d‟une installation
valorisant du biogaz de décharge).
Puissance maximale installée Tarif T (c€/kWh)
P ≤ 150 kW 96
150 kW < P < 2 MW Interpolation linéaire
P ≥ 2 MW 7,50
Tableau 1 : Tarif de base de l'électricité produite à partir de biogaz (Arrêté du 10 juillet 2006)
Efficacité énergétique V Prime M (c€/kWh)
V ≤ 40% 0
40% < V < 75% Interpolation linéaire
V ≥ 75% 3
Tableau 2 : Prime à l’efficacité énergétique (Arrêté du 10 juillet 2006)
La prime à la méthanisation est de 2 c€/kWh. Ainsi, le tarif d‟achat varie de 7,5 à
14 c€/kWh en fonction de l‟installation.
Le prix proportionnel appliqué à la date de prise d‟effet du contrat est indexé chaque année
au 1er novembre par l'application d‟un coefficient défini dans l‟arrêté et dépendant des
indices du coût horaire du travail dans les industries mécaniques et électriques et des prix
à la production de l‟industrie et des services aux entreprises pour l‟ensemble de l‟industrie.
Évolution réglementaire La loi 2010-788 dite Grenelle II a apporté des évolutions concernant la production et la vente de biogaz. Elle précise notamment que tout producteur de biogaz peut conclure avec un fournisseur de gaz naturel un contrat de vente de biogaz produit sur le territoire national. Un acheteur en dernier recours sera désigné. Un décret à paraître prochainement doit en préciser les modalités.
6 Après indexation, ce tarif est de 9,461c€/kWh en 2010.
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Un arrêté fixant les nouvelles conditions d’achat de l’électricité produite par des installations valorisant le biogaz est en cours d’élaboration. Le tarif de base serait toujours fonction de la puissance installée, mais avec un découpage plus fin (moins de 150 kW, 300 kW, 500 kW, 1 000 kW, supérieur à 2 000 kW). Il serait compris entre 11,3 et 13,5 centimes d’euros par kWh. La prime à l’efficacité énergétique serait conservée mais avec des conditions d’attribution et des montants différents. Une prime à l’utilisation d’effluents d’élevage serait introduite.
Fonds Chaleur et Fonds Déchets
Les projets de production et de valorisation de biogaz sont éligibles aux financements de
l‟ADEME via deux systèmes de financements distincts :
Le Fonds Déchets
Les équipements permettant d‟aboutir à la production de biogaz sont éligibles à ce
fonds : cuves de stockage, digesteur anaérobie, pompes et périphériques de
transfert, échangeurs et récupérateurs de chaleur, équipements de contrôle
commande, etc.
L‟assiette de l‟aide est plafonnée à 10 M€, et le taux d‟aide maximum est de 30%.
Le Fonds Chaleur
Il concerne la valorisation énergétique de biogaz issu de méthanisation ou
d‟ISDND7, pour les applications suivantes :
- Valorisation sous forme de chaleur, avec l‟utilisation de l‟intégralité du
potentiel énergétique du biogaz, pour la production d‟eau chaude ou de
vapeur pour des usages industriels ou collectifs (chauffage),
- Valorisation de la chaleur issue de la cogénération, dans des réseaux de
chaleur destinés soit au chauffage collectif, soit à un usage industriel,
- Injection de biogaz épuré dans le réseau de transport de gaz naturel.
Pour les installations urbaines et industrielles, la production énergétique est
comprise entre 100 et 1 000 tep. Les projets supérieurs à 1 000 tep sont éligibles à
l‟appel à projet BCIAT. Il n‟y a pas de seuil minimal de production pour les
installations agricoles. L‟aide est définie au cas par cas.
Plan de Performance Énergétique (PPE)
Le Plan Performance Énergétique, lancé par le Ministre de l'Agriculture et de la Pêche en
février 2009 vise à accroître le nombre d'exploitations agricoles à faible dépendance
énergétique. Il permet aux agriculteurs de bénéficier d'aides concernant des
investissements dans des équipements de productions d'énergies renouvelables ou
d'économie d'énergie.
La méthanisation fait partie des investissements à enjeu national. Le montant plafond est
de 500 000 €. Le taux de subvention varie de 40 à 65% en fonction des caractéristiques du
projet (individuel / collectif) et du maître d‟ouvrage (ex : majoration de 10% pour un projet
porté par un jeune agriculteur).
Dans le cadre de l‟appel à candidatures lancé par le Ministère en 2009, 14 projets ont été
retenus sur la région Centre.
7 Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux
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Réglementation
Les installations de méthanisation sont soumises au régime des ICPE8, au titre de la
rubrique 2781. Sont concernées les « Installations de méthanisation de déchets non
dangereux ou matière végétale brute, à l‟exclusion des installations de méthanisation
d‟eaux usées ou de boues d‟épuration urbaines lorsqu‟elles sont méthanisées sur leur site
de production. » Elles sont soumises aux procédures suivantes :
Méthanisation de matière végétale brute, effluents d‟élevage, matières stercoraires,
lactosérum et déchets végétaux d‟industries agroalimentaires
La quantité de matières traitées étant supérieure ou
égale à 50 t/j Autorisation
Rayon d‟affichage de
l‟enquête publique : 2 km
La quantité de matières traitées étant supérieure ou
égale à 30 t/j et inférieure à 50 t/j Enregistrement
La quantité de matières traitées étant inférieure à
30 t/j
Déclaration
contrôlée
Méthanisation d‟autres déchets non dangereux
Tout tonnage Autorisation Rayon d‟affichage de
l‟enquête publique : 2 km
Les arrêtés suivants définissent les prescriptions d‟implantation, d‟analyse, d‟études, de
conception, etc. des différentes procédures :
Arrêté du 10 novembre 2009 relatif aux prescriptions générales applicables aux
installations de méthanisation soumises à déclaration sous la rubrique 2781-1.
Arrêté du 12 aout 2010 relatif aux prescriptions générales applicables aux
installations classées de méthanisation relevant du régime de l‟enregistrement au
titre de la rubrique n°2781-1.
Arrêté du 10 novembre 2009 fixant les règles techniques auxquelles doivent
satisfaire les installations de méthanisation soumises à autorisation en application
du titre 1er du livre V du code de l‟environnement
La combustion de biogaz entre dans le champ de la réglementation ICPE au titre de la
rubrique 2910C lorsque « l‟installation consomme exclusivement du biogaz provenant
d'installation classée sous la rubrique 2781-1 et si la puissance thermique maximale de
l'installation est supérieure à 0,1 MW ».
Lorsque le biogaz est produit par une installation
soumise à autorisation, ou par plusieurs installations
classées au titre de la rubrique 2781-1
Autorisation
Rayon d‟affichage de
l‟enquête publique :
3 km
Lorsque le biogaz est produit par une seule installation
soumise à enregistrement au titre de la rubrique 2781-1 Enregistrement
Lorsque le biogaz est produit par une seule installation,
soumise à déclaration au titre de la rubrique 2781-1
Déclaration
contrôlée
8 Installations Classées pour la Protection de l’Environnement
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3.3.3. Production d’agrocarburant
Technologie
Selon l‟article 2 de la Directive européenne 2003/30/CE du 8 mai 2003, on entend par :
« biocarburant », un combustible liquide ou gazeux utilisé par le transport et produit à
partir de la biomasse ;
« biomasse » la fraction biodégradable des produits, déchets et résidus provenant de
l'agriculture (y compris les substances végétales et animales), de la sylviculture et de ses
industries connexes, ainsi que la fraction biodégradable des déchets industriels et
municipaux.
Les agrocarburants peuvent être produits à partir de diverses matières premières, selon
différents procédés de transformation. On distingue trois générations d‟agrocarburant
suivant leur mode de production et leur apparition dans le temps :
- Première génération : production à partir de la biomasse agricole et de ses co-produits –
stade de production industrielle,
- Deuxième génération : production à partir de plantes entières et de bois - stade de
recherche,
- Troisième génération : production à partir de micro-algues – stade de recherche (peu
avancé).
Les principales filières de production des biocarburants de première et deuxième
génération sont indiquées sur la figure ci-dessous.
Figure 2 : Procédés de transformation de la biomasse en biocarburant
LES AGROCARBURANTS DE PREMIÈRE GÉNÉRATION
Ces agrocarburants sont produits à partir de la biomasse agricole ou de ses co-produits :
- Le biodiesel, ou ester d‟huiles végétales, est produit par transestérification des huiles
d‟oléagineux, telles que le colza ou le tournesol. Mélangé avec du méthanol afin de lui
donner des propriétés proches du gazole, il est utilisé pour les véhicules diesel.
Oléagineux
Huiles usagées
Biodéchets
méthanisables
Matières
sucrées
Matières
amlycées
Extraction HydrolysePré-traitement
Hydrolyse
Estérification
PurificationDigestion Méthanisation
Concentration Déshydratation
Biodiesel BiométhaneBioéthanol
hydraté
Bioéthanol
anhydreBiométhane
FT-Diesel,
DME,
Biométhanol
Hydrogène
Fermentation
Distillation
BIOMASSE
BIOCARBURANTS
Biomasse lignocellulosique
Gazéification
Synthèse
Première génération Deuxième génération
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- Le bioéthanol est obtenu par une fermentation des sucres (précédée d‟une hydrolyse de
l‟amidon pour certaines matières premières, telles que le blé ou la pomme de terre) puis
d‟une distillation. Le bioéthanol est utilisé en mélange direct pour les véhicules
fonctionnant à l‟essence.
- Le biogaz carburant, ou biométhane, est issu de la décomposition de la fraction
fermentescible des biodéchets sous l‟action de bactéries. Constitué principalement de
méthane, ce gaz peut être utilisé dans les véhicules fonctionnant au GNV (Gaz Naturel
Véhicule).
- Les huiles végétales pures (HVP) : « huile, brute ou raffinée, produite à partir de plantes
oléagineuses sans modification chimique par pression, extraction ou procédés
comparables » (loi n°2006-11 d'orientation agricole). L‟huile végétale pure peut être
utilisée pure dans des moteurs diesels préalablement adaptés (bicarburation) ou en
mélange avec du gasoil ou du fioul (tracteurs).
Figure 3 : Agrocarburants de première génération (Institut Français du Pétrole)
LES AGROCARBURANTS DE DEUXIÈME GÉNÉRATION
Les agrocarburants de deuxième génération sont encore en phase de recherche. Il s‟agit de
parvenir à la valorisation de l‟ensemble de la plante et à l‟utilisation d‟autres plantes que
celles utilisées actuellement. La mobilisation de la biomasse lignocellulosique, tissu de
structure des arbres, doit en particulier permettre de produire des biocarburants à partir de
la sylviculture, de co-produits de l‟industrie du bois et de l‟agriculture, ou de cultures
dédiées (miscanthus, switchgrass, taillis à très courts rotation, etc.). Ces agrocarburants
sont attendus sur le marché à l‟horizon 2020.
Cette filière offre l‟avantage de reposer sur une matière première disponible en grande
quantité, généralement moins onéreuse, et n‟entrant pas en concurrence avec
l‟alimentation humaine ou animale.
Il existe deux voies de conversion de la biomasse en agrocarburant :
- Conversion par voie thermochimique
Cette conversion est également appelée BtL (Biomass to Liquid). Il s'agit de conditionner
la biomasse par pyrolyse ou torréfaction, puis de la gazéifier à plus de 1 000°C. Le gaz
de synthèse obtenu, composé de monoxyde de carbone et d‟hydrogène, subit ensuite
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une synthèse de Fischer-Tropsch9 débouchant sur un gazole de synthèse, utilisable par
les moteurs diesel.
- Conversion par voie biochimique
Cette conversion de la lignocellulose en éthanol s'effectue en trois grandes étapes. Des
trois constituants majeurs de la biomasse lignocellulosique (cellulose, hémicellulose et
lignine) seule la cellulose est aujourd'hui facilement transformable en éthanol. Une
première étape consiste donc à extraire la cellulose puis à la transformer en glucose par
hydrolyse à l'aide d'enzymes. Le glucose est ensuite fermenté par des levures en éthanol.
Enfin l'éthanol est purifié par distillation et déshydratation.
Le carburant produit serait compatible avec les moteurs à essence.
Figure 4 : Agrocarburants de deuxième génération (Institut Français du Pétrole)
LES AGROCARBURANTS DE TROISIÈME GÉNÉRATION
Encore en phase de recherche, cette technologie mobilise les micro-algues ayant une forte
capacité de stockage de lipides au sein de leur cellule.
Les lipides sont produits lors de la photosynthèse, et leur teneur peut atteindre 80% de la
matière sèche de certaines micro-algues. Des recherches menées par le NREL (National
Renewable Energy Laboratory) ont permis de constater qu‟une carence en azote permet de
ralentir la croissance des algues et de favoriser la synthèse de triglycérides.
L‟accroissement des algues est diminué mais la production de lipides augmentée.
La culture des micro-algues peut se faire de manière intensive, dans des bioréacteurs
fermés où les conditions de culture sont maîtrisées (apports en CO2, en azote, etc.). Elle
peut également se faire de manière extensive dans des bassins en extérieur. Elle ne
nécessite donc aucune mobilisation de terres agricoles ou forestières.
De plus, la multiplication cellulaire rapide de ces micro-algues permet d‟atteindre des
rendements de production à l‟hectare de 10 à 30 fois supérieurs aux rendements des
oléagineux (colza, etc.).
9 Procédé transformant le gaz de synthèse en hydrocarbure liquide. Il met en œuvre des catalyseurs (fer, cobalt...) qui
permettent aux atomes de carbone de réagir avec les atomes d’hydrogène. Le produit de cette réaction est une chaîne
carbonée se présentant sous la forme d’une cire. Celle-ci devra ensuite subir un procédé d’hydrocraquage : à haute
température et sous pression d’hydrogène, la longue chaîne carbonée est “brisée” en chaînes plus petites,
l’hydrocarbure. (Scarabée, bulletin de liaison du réseau des experts de l’énergie décentralisée, juin 2008)
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L‟extraction puis la transestérification des lipides permet de produire du biodiesel. Les
micro-algues peuvent également produire du biogaz par digestion anaérobie, ou encore de
l‟éthanol grâce à la fermentation des sucres qu‟elles contiennent.
En France, le projet SHAMASH, financé en partie par l‟Agence Nationale de la Recherche,
porte sur la production d‟agrocarburants sous forme de monoester méthylique à partir de
micro-algues. Son objectif est d'évaluer la faisabilité technico-économique d'une telle filière
à travers plusieurs étapes (sélection des variétés d'algues les mieux adaptées, étude des
paramètres de leur croissance, analyse de la composition de l'huile, définition des
modalités d'extraction, vérification de la qualité du carburant produit, etc.).
De plus, IFP Energies nouvelles a mis en place un groupe de réflexion et de partage
associant plusieurs acteurs (Airbus, EADS, Ifremer, Inra, Sofiprotéol, etc.) afin d‟évaluer les
freins, marges de progrès et axes de recherche potentiels sur la filière de production
d‟agrocarburants à partir de micro-algues.
COMPARAISON DES TROIS GÉNÉRATIONS
1ère génération 2ème génération 3ème génération
Origine des substrats
Colza, tournesol,
betterave, canne à
sucre, blé, maïs,
pomme de terre,
biodéchets
Partie ligno-
cellulosique des
végétaux, bois
Microalgues
Procédés mis en œuvre
Transestérification,
fermentation,
méthanisation
Gazéification,
hydrolyse enzymatique
Transestérification,
méthanisation,
gazéification
Produit final Bioéthanol, biodiesel,
biométhane, huile
végétale brute
Bioéthanol, biodiesel,
biohydrogène,
biométhane
Biodiesel,
biométhane,
bioéthanol,
Maturité technologique
Industriel
Recherche -
Industrialisation à
l‟horizon 2020)
Recherche
Efficacité énergétique
Dépend des filières.
Parfois très faible. Bonne Très bonne
Concurrence avec les cultures alimentaires
Oui Non ou indirectement Non
Tableau 3 : Caractéristiques des générations d'agrocarburants
Caractéristiques techniques
Efficacité énergétique
La production d‟agrocarburants nécessite de l‟énergie, au niveau de l‟exploitation agricole,
du transport des végétaux jusqu‟à l‟usine, du procédé de fabrication, etc. L‟efficacité
énergétique traduit le rapport entre l‟énergie fournie par l‟agrocarburant et l‟énergie utilisée
tout au long de sa production.
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Différentes études ont été menées pour évaluer l‟efficacité énergétique des agrocarburants
de 1ère génération. Le tableau ci-dessous présente les résultats d‟une étude menée par Bio
Intelligence Service pour l‟ADEME en 2010 et les résultats d‟une étude ADEME/DIREM de
2002.
Agrocarburant BIO IS pour l’ADEME
(2010) ADEME/DIREM
(2002)
EMHV Colza 2,3 3
EMHV Tournesol 2,5 3,2
HVP de colza 4,4 4,7
HVP de tournesol - 5,5
EMHAU 4,2 -
EMGA 4,3 -
Éthanol de blé 1,6 2,1
Éthanol de maïs 1,7 -
Éthanol de betterave 1,7 2,1
ETBE - Blé 1 1,02
ETBE - Maïs 1,04 -
ETBE - Betterave 1,02 1,02
EMHV : Ester méthylique d’huile végétale
EMHAU : Ester méthylique d’huiles alimentaires usagées
EMGA : Ester méthylique de graisses animales
ETBE : Ethyl Tertio Butyl Ether, composé à 47% d’éthanol et 53% d’isobutylène.
Tableau 4 : Efficacité énergétique des agrocarburants de 1ère génération
Malgré des résultats différents dus à des méthodologies ou hypothèses différentes, il
ressort de ces valeurs que les huiles végétales pures présentent le meilleur bilan
énergétique, suivies des esters méthyliques. Les ETBE présentent le bilan le moins bon,
avec une production d‟énergie équivalente à l‟énergie consommée.
En termes de rendement énergétique par hectare, les agrocarburants de 3ème génération
présentent le bilan le plus favorable, avec des ratios de 20 à 40 tep/ha.an. Les
agrocarburants de 2ème génération ont des rendements de l‟ordre de 3,5 à 5 tep/ha.an, et
ceux de 1ère génération de 1 à 4 tep/ha.an10.
Emissions de CO2
Les émissions d‟équivalent CO2 générées par les agrocarburants sont données par le
tableau ci-dessous :
10 Techniques de l’Ingénieur
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Agrocarburant Directive
européenne 2009/28/CE
BIO IS pour l’ADEME (2010)
ADEME/DIREM (2002)
EMHV Colza 166 134 72
EMHV Tournesol 126 90 59
HVP de colza 126 114 64
HVP de tournesol - - 48
EMHAU - 31 -
EMGA 36 30 -
Ethanol de blé 166 182 124
Ethanol de maïs 133 159 -
Ethanol de betterave 119 125 121
ETBE - Blé - 247 86
ETBE - Maïs - 224 -
ETBE - Betterave - 189 85
Remarque : l’étape véhicule n’a pas été intégrée pour les valeurs des éthanols de l’étude menée par Bio IS,
la Directive européenne ne prenant pas a priori cette étape en ligne de compte.
Tableau 5 : Émissions de gaz à effet de serre des agrocarburants de 1ère génération [g eq
CO2/kWh]
La Directive européenne 2009/28/CE donne également des valeurs types d‟émissions
d‟équivalent CO2 pour les agrocarburants de 2ème génération :
Agrocarburant Directive européenne
2009/28/CE
Ethanol de paille de blé 40
Ethanol de déchets de bois 61
Ethanol de bois cultivé 72
Gazole filière Fischer-Tropsch produit à
partir de déchets de bois 14
Gazole filière Fischer-Tropsch produit à
partir de bois cultivé 22
DME de déchets de bois 18
DME de bois cultivé 25
Méthanol de déchets de bois 18
Méthanol de bois cultivé 25
DME : Diméthyléther
Tableau 6 : Émissions de gaz à effet de serre des agrocarburants de 2ème génération [g eq
CO2/kWh]
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Polémiques autour des agrocarburants
De nombreux débats sont en cours sur les bénéfices et inconvénients environnementaux et
sociaux des agrocarburants.
En effet, les matières premières permettant de produire des agrocarburants de 1ère
génération peuvent également être utilisées en alimentation humaine et animale, d‟où une
concurrence.
De plus, la production d‟agrocarburants nécessite d‟importantes surfaces cultivables. Selon
l‟IFP, la substitution de 10% des consommations d'essence et de gazole par des
agrocarburants de 1ère génération nécessiterait de l‟ordre de 20% des terres arables en
Europe. Les surfaces en jachères ne permettraient pas à elles seules d‟atteindre les
objectifs de production d‟agrocarburants, ce qui entraînerait une compétition d‟usage avec
les surfaces dédiées à la production alimentaire, voire des risques de déforestation.
Les procédés de type gazéification manquent encore de références et de retours
d'expériences industrielles. Cette génération d‟agrocarburants ne permettrait pas encore de
couvrir l'ensemble des besoins en carburant.
Concernant la 3ème génération d‟agrocarburants, la mise en œuvre à l‟échelle industrielle
reste à démontrer, et pourrait entrainer l‟utilisation d‟OGM pour augmenter la production.
Leviers financiers
Exonération partielle de la TIC
Les agrocarburants bénéficient depuis 1992 d'une exonération partielle de la Taxe
Intérieure de Consommation (TIC) afin de compenser leur surcoût de production par
rapport aux carburants d'origine fossile. Cette défiscalisation (article 265 bis A du Code des
Douanes) est accordée aux agrocarburants produits par des unités ayant reçu un agrément
après appel d'offres communautaire et consommés sur le territoire français.
Les réductions de la TIC en 2011 sont de 8 €/hL pour les EMHV, les EMHA et le biogazole
de synthèse, et de 14 €/hL pour l‟éthanol, l‟ETBE et l‟EEHV. Les huiles végétales pures
utilisées comme carburant agricole et de pêche sont entièrement exonérées de la TIC.
Allègement de la TGAP sur les carburants d’origine fossile
Cette composante de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes a été instaurée en 2005
(Article 266 quindecies du Code des Douanes). Elle vise à favoriser l'incorporation
d‟agrocarburants dans le supercarburant et le gazole mis à la consommation en France. Le
taux de cette taxe est diminué proportionnellement aux volumes d‟agrocarburants
incorporés dans les carburants d‟origine fossile. Le taux était de 7% en 2010.
Appels à Manifestation d’Intérêt – ADEME
Deux projets ont été retenus dans le cadre de l‟Appel à Manifestation d‟Intérêt (AMI) lancé
en 2008 par l‟ADEME sur les agrocarburants de 2ème génération. Le projet GAYA, porté par
GDF Suez, s‟intéresse aux agrocarburants gazeux produits par voie thermochimique. Le
projet BioTFuel, porté par un consortium réuni autour de Sofiprotéol, étudie l‟ensemble de
la chaîne de gazéification de la biomasse lignocellulosique, de la préparation à la synthèse
de Fisher-Tropsch.
Ces projets bénéficieront d‟un financement total de 40 M€.
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L‟ADEME a lancé un second AMI en mars 2011, visant à rendre opérationnelle et
compétitive à l‟horizon 2020 la production d‟agrocarburants avancés liquides ou gazeux.
Sont concernés les déchets organiques et résidus valorisés par voie thermochimique ou
biochimique, les micro-organismes autotrophes (type micro-algues), ainsi que de nouveaux
vecteurs énergétiques.
Réglementation
Réglementation européenne
La Directive Européenne 2003/30/CE visant à promouvoir l'utilisation de biocarburants ou autres carburants renouvelables dans les transports établit les bases de la promotion
des carburants de substitution au sein de l'UE. Elle précise en particulier que les États
membres devraient veiller à ce qu'un pourcentage minimal de biocarburants et autres
carburants renouvelables soit mis en vente sur leur marché, et fixer, à cet effet, des
objectifs nationaux. Une valeur de référence pour ces objectifs est donnée sur la base de la
teneur énergétique, à savoir :
- 2% pour le 31 décembre 2005 au plus tard (en pourcentage de la quantité totale
d'essence et de diesel mise en vente sur le marché à des fins de transport),
- 5,75% pour le 31 décembre 2010 au plus tard.
Cette directive est abrogée par la Directive Européenne 2009/28/CE du 23 avril 2009 relative à la promotion de l’utilisation d’énergie produite à partir de sources renouvelables, qui fixe une part de 10% d’agrocarburants et autres carburants de sources renouvelables dans la consommation totale d‟essence et de gazole de chaque État membre
dans le secteur des transports en 2020. Ce seuil se justifie sous réserve du caractère
durable de la production et de la disponibilité sur le marché des agrocarburants de 2ème
génération.
L‟article 17 définit les critères de durabilité des agrocarburants, notamment :
« Indépendamment du fait que les matières premières ont été cultivées sur le territoire de
la Communauté ou en dehors de celui-ci, l‟énergie produite à partir des biocarburants […]
est prise en considération […], uniquement si ceux-ci répondent aux critères de durabilité »
suivants :
« La réduction des émissions de gaz à effet de serre résultant de l‟utilisation de
biocarburants […] est d‟au moins 35% ».
« Les biocarburants […] ne sont pas produits à partir de matières premières
provenant de terres de grande valeur en termes de diversité biologique, c‟est-à-dire
de terres qui possédaient l‟un des statuts suivants en janvier 2008 ou
postérieurement, qu‟elles aient ou non conservé ce statut à ce jour » : forêts
primaires (qui n'a jamais été ni exploitée, ni fragmentée ni directement ou
manifestement influencée par l'homme), zones affectées à la protection de la nature
ou d‟écosystèmes, prairies naturelles présentant une grande valeur sur le plan de la
biodiversité.
« Les biocarburants […] ne sont pas produits à partir de matières premières
provenant de terres présentant un important stock de carbone, c‟est-à-dire de terres
qui possédaient l‟un des statuts suivants en janvier 2008 et qui ne possèdent plus ce
statut » : notamment zones humides et zones forestières continues.
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« Les biocarburants […] ne sont pas fabriqués à partir de matières premières
obtenues à partir de terres qui étaient des tourbières au mois de janvier 2008, à
moins qu‟il n‟ait été prouvé que la culture et la récolte de ces matières premières
n‟impliquent pas le drainage des sols auparavant non drainés. »
Les articles 18 et 19 définissent la vérification du respect des critères de durabilité, le
calcul de l‟impact des agrocarburants sur les gaz à effet de serre.
Réglementation française
Dans le cadre du plan biocarburants français, l'objectif européen d'incorporation de 5,75%
en 2010 a été avancé à 2008 et porté à 7% en 2010 (Loi POPE, repris dans la Loi de
Finance 2006). L‟objectif de 10% en 2020 est inscrit dans le « Plan d’action en faveur des énergie renouvelables » pour la période 2009-2020.
Le principe de la durabilité des agrocarburants a été introduit dans la législation française
par la loi 2009-967 du 3 août 2009 dite Grenelle I, dans son article 21 :
«La production en France des biocarburants est subordonnée à des critères de
performances énergétiques et environnementales comprenant en particulier leurs effets sur
les sols et la ressource en eau.
La France soutiendra aux niveaux européen et international la mise en place d'un
mécanisme de certification des biocarburants tenant compte de leur impact économique,
social et environnemental. Une priorité sera donnée au développement de la recherche sur
les biocarburants de deuxième et de troisième générations. »
Pour permettre l'atteinte des objectifs d'incorporation des agrocarburants, quatre types de
mesures ont été mises en œuvre :
- l‟augmentation des pourcentages d'incorporation dans les carburants distribués avec
notamment le lancement au 1er avril 2009 du SP95-E10 dans la filière essence11,
- l‟autorisation des carburants à teneur élevée en agrocarburants avec notamment
l‟E85 dans la filière essence et le B30 dans la filière gazole,
- l‟introduction du double comptage des agrocarburants issus de déchets dans la loi
de finances pour 201012,
- la comptabilisation des biodiesels incorporés dans le gazole non routier, carburant
qui permettra de réduire les émissions des moteurs qui devront l'utiliser.
Huile Végétale Pure
- 2003 : La Directive Européenne 2003/30/CE autorise l‟utilisation de l‟huile végétale pure
« comme biocarburant dans certains cas particuliers où son utilisation est
compatible avec le type de moteur et les exigences correspondantes en matière
d'émissions ».
- 2006 : La loi n°2006-11 d‟orientation agricole autorise l‟utilisation d‟HVP par les
exploitants ayant produit les plantes dont l'huile est issue et autorise la vente
11 90% d’essence sans plomb et 10% d’éthanol 12 L’article 39 prévoit la prise en compte des agrocarburants produits à partir de déchets organiques (ester méthylique
d’huile animale ou d’huile végétale usagée) pour le double de leur pouvoir calorifique inférieur dans le calcul de la
réduction de la TGAP.
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d‟HVP en vue de son utilisation comme carburant agricole ou pour l'avitaillement
des navires de pêche professionnelle (exonération de la taxe intérieure de
consommation).
- 2006 : La loi n°2006-1771de finance rectificative pour 2006 autorise l‟utilisation d‟HVP
comme carburant dans les véhicules des flottes captives des collectivités
territoriales ou de leurs groupements ayant conclu un protocole avec le préfet et le
directeur régional des douanes (soumises à la taxe intérieure de consommation au tarif
applicable au gazole, diminué de la valeur de la réduction appliquée aux esters méthyliques
d'huile végétale).
- 2007 : Parution du Décret n°2007-446 fixant les mesures auxquelles doivent se conformer
les distributeurs et les utilisateurs d‟huiles végétales pures en application de
l‟article 265 quater du code des douanes.
- 2010 : La loi n°2010-1657 de finances pour 2011 autorise l‟utilisation des HVP, pures ou
en mélange, comme carburant dans les véhicules, y compris ceux des transports en
commun des personnes, des flottes captives des collectivités territoriales ou de
leurs groupements qu'ils gèrent soit directement, soit par l'intermédiaire d'un
contrat de délégation de service public, ayant conclu un protocole avec le préfet et
le directeur régional des douanes territorialement compétents (soumises à la taxe
intérieure de consommation au tarif applicable au gazole, diminué de la valeur de la
réduction appliquée aux esters méthyliques d'huile végétale).
Ainsi la France autorise l‟utilisation d‟HVP uniquement par les exploitants agricoles, les
navires de pêche, les collectivités pour leurs flottes captives et les transports en commun
alors que la Directive européenne de 2003 n‟inclut pas ces restrictions d‟usage.
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RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
4. NOTE MÉTHODOLOGIQUE
La figure suivante présente la définition des différents gisements et potentiels évalués dans
cette étude.
Graphique 2 : Définition des gisements et potentiels
La ressource supplémentaire mobilisable est évaluée sans être placée dans un contexte
temporel ou économique c‟est-à-dire qu‟il s‟agit d‟un « maximum » envisageable qui ne
tient pas compte des paramètres influant sur la mobilisation de cette ressource. En effet,
l‟évaluation de la ressource sera utilisée ensuite dans le cadre d‟un travail prospectif à
l‟horizon 2020 et il est difficile de préjuger de l‟évolution de ces paramètres à cette
échéance, étant donné notamment que ce sont les actions qui seront mises en place dans
le cadre du Schéma Régional Climat, Air, Énergie qui permettront pour partie de faire
évoluer ces paramètres.
Le travail réalisé dans cette étude s‟appuie sur un grand nombre d‟études et de données du
territoire régional ou national, ainsi que sur les opinions d‟un grand nombre d‟acteurs (plus
d‟une quarantaine d‟acteurs a été contactée pour cette partie de l‟étude). Les listes des
études et données ainsi que des contacts sont disponibles en annexe.
Gisement brut : ressource annuelle produite
Disponibilité brute : ressource mobilisable théorique c’est-à-dire techniquement et environnementalement
exploitable
Inexploitable
Potentiel net : ressource mobilisable
supplémentaire
Prélèvements actuels
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5. LES PRODUITS ET DÉCHETS DE L’AGRICULTURE
La biomasse d‟origine agricole est diverse : pailles provenant des cultures de céréales et
d‟oléagineux, cannes de maïs, effluents d‟élevage, etc. Les gisements bruts, théoriques et
supplémentaires associés à chaque ressource sont développés dans ce chapitre.
La carte ci-dessous permet de visualiser les grandes zones de production agricole.
Carte 1 : Les productions agricoles de la région Centre par petite région agricole (DRAAF,
AGRESTE)
5.1. PAILLES DE CÉRÉALES ET D’OLÉAGINEUX
LES CÉRÉALES DANS LA RÉGION CENTRE
Le Centre est la première région céréalière française, avec une superficie de céréales de
près de 1,3 millions d‟hectares en 2009 (AGRESTE). À titre de comparaison, la seconde
région céréalière, la Champagne-Ardenne, présente une superficie de 0,75 millions
d‟hectares.
Le blé tendre est la céréale majoritairement cultivée, avec plus de la moitié de l‟assolement.
L‟orge est la seconde culture prédominante, avec près du quart de la surface. Le maïs, le
blé dur et les autres céréales (avoine, triticale, etc.) représentent moins de 10% de
l‟assolement.
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Graphique 3 : Répartition des surface de céréales par type de céréale dans le Centre (AGRESTE
2009)
La répartition des surfaces de céréales par département est relativement homogène. Les
plus grandes superficies se trouvent dans l‟Eure-et-Loir (24% de la surface régionale) et le
Loiret (18%).
Graphique 4 : Répartition des surface de céréales par département dans le Centre (AGRESTE
2009)
LES OLÉAGINEUX DANS LA RÉGION CENTRE
Le Centre est également la première région en termes de superficie d‟oléagineux, avec près
de 400 000 ha. Midi-Pyrénées, la seconde région, présente une superficie d‟environ
300 000 ha. Le colza et le tournesol sont les oléagineux les plus cultivés, avec
respectivement 79% et 20% de l‟assolement.
Le Cher et l‟Eure-et-Loir présentent les surfaces d‟oléagineux les plus importantes de la
région.
53%
8%
23%
10% 6%
Céréales cultivées (ha)
Blé tendre
Blé dur
Orge
Maïs
Autres céréales
16%
24%
15% 14%
13%
18%
Céréales (ha) Cher
Eure-et-Loir
Indre
Indre-et-Loire
Loir-et-Cher
Loiret
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Graphique 5 : Répartition des surface d’oléagineux par département dans le Centre (AGRESTE
2009)
RESSOURCES POTENTIELLEMENT MOBILISABLES
La paille est la partie de la tige de certaines graminées coupée lors de la moisson et
rejetée, débarrassée des graines sur-le-champ par la moissonneuse-batteuse sous forme
d'andains. La paille est la partie résiduelle du battage des céréales.
Les pailles peuvent être laissées sur les parcelles pour servir d‟engrais, brûlées, ou
exportées pour une utilisation en litière ou fourrage. Elles peuvent également être valorisées
sous forme énergétique, par combustion en chaudière, ou en tant que co-substrat pour la
méthanisation.
ATOUTS ET FREINS
La valorisation des pailles pour l‟énergie présente un certain nombre d‟atouts :
Il s‟agit d‟une ressource renouvelable et gratuite (hors coûts de mobilisation et de
transformation).
Le bilan carbone de la combustion de la paille est nul.
Les pailles présentent un pouvoir calorifique plutôt élevé (8% inférieur à celui du bois à
taux d‟humidité équivalent).
Les pailles présentent un bon pouvoir méthanogène (de l‟ordre de 180 Nm3 de méthane
par tonne de matière brute, contre 25 Nm3 pour du fumier).
La valorisation énergétique est une alternative propre à la combustion des pailles sur la
parcelle.
Cependant, d‟autres éléments viennent freiner ou compliquer cette valorisation :
Sur le plan technique
Combustion : Certains constructeurs de chaudières bois ont conçu des chaudières
spécialement adaptées aux céréales et à la paille ; en effet, il n‟est pas possible d‟utiliser
les mêmes chaudières que pour le bois car la différence dans la composition de ces
produits implique un comportement différent lors de la combustion. De ce fait, la chaudière
céréales est un peu plus chère, à puissance égale, qu‟une chaudière bois.
Remarque : Il existe également des chaudières conçues pour brûler paille et bois de manière
simultanée.
21%
20%
18%
17%
13%
11%
Oléagineux (ha) Cher
Eure-et-Loir
Indre
Indre-et-Loire
Loir-et-Cher
Loiret
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Les principales difficultés rencontrées lors de la combustion de la paille sont dues à sa
composition élémentaire :
- corrosion des éléments constitutifs de la chaudière et de la cheminée due à la
présence d‟acides dans les fumées, en raison des taux de soufre et chlore plus
élevés que dans le bois,
- rejets atmosphériques : oxydes d‟azote (NOx) dus à la présence d‟azote dans la
paille, oxydes de soufre et poussières,
- quantité de cendres produites importantes,
- production importante de mâchefer13, la température de fusion des cendres étant
plus basse que pour le bois et la teneur en silice élevée. L‟occurrence de ce
problème dépend de la qualité et de l‟origine géographique des sols (les sols
calcaires étant moins problématiques).
Différentes solutions existent pour contrer ces problèmes, c‟est ce qui fait la spécificité des
chaudières paille par rapport aux chaudières bois et les rend un peu plus chères.
Méthanisation : Le pourcentage de matière sèche des pailles est très élevé, de l‟ordre de
90%. Or, le bon fonctionnement de la digestion est conditionné aux caractéristiques de la
ration (mélange de substrats), dont sa teneur en matière sèche.
- Un procédé de méthanisation par voie « liquide » nécessite une teneur en matière
sèche inférieure à 15-20%.
- Un procédé de méthanisation par voie « solide » nécessite une teneur en matière
sèche de l‟ordre de 25 à 40%.
Ainsi, il est impératif de mélanger les pailles à un substrat liquide, tel que les lisiers ou les
effluents et boues d‟industries agro-alimentaires, pour obtenir un mélange suffisamment
liquide.
Sur le plan organisationnel
Le gisement de paille est un gisement particulièrement diffus, caractère accentué par sa
faible densité. Les coûts de transport sont de ce fait élevés, et les silos doivent être plus
dimensionnés.
Le caractère sec et fibreux de ce gisement rend sa manutention plus importante que pour
des substrats liquides dans le cas d‟une valorisation en méthanisation.
GISEMENT BRUT
L‟estimation des gisements de pailles issues de la culture des céréales et oléagineux se
base sur les surfaces cultivées, auxquelles on applique un ratio de production de pailles par
hectare et type de culture.
Les surfaces cultivées sont données par l‟AGRESTE (2009). Les ratios de production de
pailles sont ceux utilisés par France Agrimer dans le cadre de l‟Observatoire de la
biomasse. Ce sont des données également fournies par l‟AGRESTE.
13 Blocs de silice et de minéraux compacts
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Tableau 7 : Ratios de production de pailles par type de culture (AGRESTE)
La ressource annuelle en pailles de céréales et oléagineux se monte à 5 849 200 tonnes de matière sèche, dont environ 87% de pailles de céréales. La combustion de
ces pailles permettrait de produire 2 305 700 tep, ou leur méthanisation 1 019 100 tep.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
Les pailles participent à la fertilisation des sols, notamment par l‟apport de matière
organique. Il est donc préconisé de laisser une partie des pailles sur les parcelles cultivées.
Ces pourcentages de retour au sol dépendent de la teneur en matière organique des sols,
qui peut varier d‟une zone à l‟autre.
Les taux de retour au sol des pailles de céréales utilisés pour chaque département sont
issus de l‟étude « Région Centre, Programme Paille énergie : évaluation des ressources
disponibles », réalisée par la Chambre Régionale d‟Agriculture du Centre en 200314.
Tableau 8 : Taux de retour au sol des pailles de céréales par département (Chambre Régionale d’Agriculture, AGRICE, ADEME/ITCF)
Le taux de retour au sol des pailles d‟oléagineux (50%) est utilisé par France Agrimer dans
le cadre de l‟Observatoire de la biomasse.
La ressource mobilisable théorique en pailles de céréales et oléagineux se monte ainsi à 2 609 700 tonnes de matière sèche, dont environ 85% de pailles de céréales. La
14 Cette donnée n’est pas communiquée pour l’Indre-et-Loire ni pour l’Eure-et-Loir ; nous retenons donc le taux de retour
au sol utilisé par France Agrimer dans le cadre de l’Observatoire de la biomasse (issu de l’étude « Les cultures ligno-
cellulosiques et herbacées pour la production de biomasse à usage non alimentaire », AGRICE, ADEME/ITCF, 1998)
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combustion de ces pailles permettrait de produire 1 028 600 tep, ou leur méthanisation
453 400 tep.
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Les pailles ne participant pas à la fertilisation des sols peuvent être brûlées ou ramassées.
Les pailles ramassées peuvent être valorisées en alimentation animale, en litière, dans des
panneaux de particules, en énergie, etc.
La soustraction des pailles ramassées aux pailles théoriquement disponibles donne le
gisement supplémentaire mobilisable.
Les pourcentages de pailles de céréales ramassées par département sont évalués grâce à
l‟étude « Région Centre, Programme Paille énergie : évaluation des ressources
disponibles », réalisée par la Chambre Régionale d‟Agriculture du Centre en 200315. Cette
étude nous renseigne sur les tonnages de pailles ramassées sur différents cantons par
département. Ces tonnages sont extrapolés à l‟ensemble du département par un ratio sur
les surfaces cultivées.
Tableau 9 : Pourcentages de pailles de céréales ramassées par département (Chambre Régionale d’Agriculture, AGRICE, ADEME/ITCF)
L‟étude AGRICE « Les cultures ligno-cellulosiques et herbacées pour la production de
biomasse à usage non alimentaire» (ADEME / ITCF) indique que les pailles d‟oléagineux ne
sont généralement pas récoltées. L‟ensemble du gisement théorique est donc
potentiellement mobilisable.
La ressource mobilisable supplémentaire en pailles de céréales et oléagineux se monte ainsi à 1 722 300 tonnes de matière sèche, dont environ 78% de pailles de
céréales.
Une valorisation de ce gisement sous forme de combustion permettrait de produire
678 700 tep. Une valorisation de ce même gisement en tant que co-substrat pour la
méthanisation permettrait de produire 294 800 tep.
15 Pour l’Eure-et-Loir, la part de pailles valorisées est donnée par une étude de la CCI et de la Chambre d’Agriculture
d’Eure-et-Loir.
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5.2. CANNES DE MAÏS
LA CULTURE DE MAÏS DANS LA RÉGION CENTRE
Le maïs représente 10% de l‟assolement de céréales sur la région. Le Loiret présente la
surface cultivée la plus importante (25% de la surface régionale), suivi du Cher (18%).
RESSOURCES POTENTIELLEMENT MOBILISABLES
La canne de maïs est le résidu laissé au sol après le passage de la moissonneuse batteuse.
Elle se compose de la tige, des feuilles et des spathes16 de la plante. Sa teneur en matière
sèche est faible (de l‟ordre de 50%) en comparaison des pailles de céréales (de l‟ordre de
80 à 90%). Elle est valorisable sous forme de méthanisation en tant que co-substrat. Elle
est valorisable également en combustion, mais du fait de sa faible teneur en matière sèche,
leur valorisation en méthanisation a été privilégiée dans ce rapport.
ATOUTS ET FREINS
Les cannes de maïs peuvent être ensilées et stockées, ce qui représente un avantage pour
la méthanisation. Ainsi, ce substrat pourra être introduit dans le digesteur de manière
homogène au cours de l‟année, même si sa récolte est ponctuelle. De plus, il pourra venir
se substituer à d‟autres substrats de caractéristiques similaires et de production
saisonnière.
GISEMENT BRUT
L‟estimation des gisements de cannes de maïs se base sur les surfaces cultivées,
auxquelles on applique un ratio de production de cannes par hectare.
Les surfaces cultivées par département sont données par l‟AGRESTE (2009). Le ratio de
production de cannes de maïs est également donné par l‟AGRESTE. Il est de 5,9 tonnes de
matière brute par hectare, soit 3 t de matière sèche dans l‟hypothèse d‟une humidité de
51%17.
La ressource annuelle en cannes de maïs se monte à 371 700 tonnes de matière sèche, soit 50 000 tep.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
D‟après l‟étude AGRICE « Les cultures ligno-cellulosiques et herbacées pour la production
de biomasse à usage non alimentaire» (ADEME / ITCF), le taux de retour au sol des cannes
doit être de 50%. Ainsi, seule la moitié du gisement brut identifié serait théoriquement
disponible pour une valorisation hors parcelle, soit 185 870 tonnes de matière sèche (25 000 tep).
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Les cannes de maïs seraient actuellement laissées sur parcelle, sans valorisation.
Ainsi, l‟ensemble du gisement théoriquement disponible serait mobilisable, soit 185 870 tonnes de matière sèche (25 000tep).
16 Petite feuille entourant l’épis 17 Hypothèses prises par FranceAgrimer dans le cadre de l’Observatoire Biomasse
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5.3. ISSUES DE SILOS
LES COOPÉRATIVES AGRICOLES SUR LA RÉGION CENTRE
La région compte de nombreuses coopératives agricoles ayant une activité céréalière. Les
plus importantes ont été contactées, en complément des enquêtes réalisées par les
Chambres d‟agriculture dans le cadre de l‟étude des ressources fermentescibles de la
région (AXEREAL, AGRIAL, AGROPITHIVIERS, INTERFACE, etc.).
RESSOURCES POTENTIELLEMENT MOBILISABLES
Les issues de céréales sont des restes de silos des coopératives agricoles (poussières,
balles, grains cassés, etc.).
ATOUTS ET FREINS
Les issues de silo représentent de l‟ordre de 0,25% de la collecte de céréales18, ce qui
constitue des tonnages importants. Elles sont valorisables en méthanisation et présentent
un bon potentiel méthanogène. Elles sont également valorisables en combustion ; leur
utilisation nécessitant des équipements spécialement adaptés et une valorisation à
proximité des silos, le parti de considérer uniquement la valorisation en méthanisation a été
pris dans ce rapport.
La faible densité des issues entraine des difficultés de manutention et de transport, qui
nécessitent une valorisation à proximité des silos de céréales.
GISEMENT BRUT
Les enquêtes téléphoniques réalisées par les Chambres d‟agriculture et AXENNE ont permis
d‟évaluer la production annuelle d‟issues de silo, résultant du stockage des céréales.
La ressource annuelle en issues de silos se monte à 18 100 tonnes. La valorisation de
ce gisement brut en méthanisation permet de produire 4 900 tep.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
L‟ensemble du gisement brut est théoriquement disponible.
La ressource théoriquement disponible en issues de silos se monte à 18 100 tonnes, soit 4 900 tep.
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Les issues de céréales sont majoritairement valorisées en alimentation animale. Une seule
entreprise a renseigné une élimination en déchèterie, dans le cadre des enquêtes menées
par les Chambres d‟agriculture. L‟une des coopératives cède les issues pour une
valorisation animale, mais en prenant le transport à sa charge.
Enfin, une partie des issues d‟une coopérative est valorisée en méthanisation, sur trois
sites.
La ressource mobilisable supplémentaire en issues de silo monte à 50 tonnes, soit 12 tep.
18 Sur la base des enquêtes effectuées auprès d’AGRIAL, AGROPITHIVIERS et AGRALYS.
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5.4. EFFLUENTS D’ÉLEVAGE
L’ÉLEVAGE DANS LA RÉGION CENTRE
Le Centre est une région de cultures, comme l‟atteste son rang de première région en
termes de surfaces de céréales et oléagineux. Elle présente tout de même une activité
d‟élevage se situant du troisième au quinzième rang français selon l‟élevage considéré19.
Le Centre se situe en troisième position en
termes d‟effectifs caprins, avec 11,4% de
l‟effectif national. Les exploitations sont
majoritairement situées dans le Cher,
l‟Indre et l‟Indre-et-Loire (respectivement
26%, 31% et 29% de l‟effectif régional).
Le Centre est la 7ème région française
d‟élevage de volailles, loin derrière la
Bretagne et les Pays-de-la-Loire. Le Loiret
présente l‟effectif le plus important (28%),
suivi de l‟Eure-et-Loir (23%) et l‟Indre-et-
Loire (21%).
Carte 2 : Importance du cheptel caprin par canton (Chambre Régionale d’Agriculture, 2006)
La région présente le 8ème effectif porcin, avec 2,5% de l‟effectif national. L‟Indre et l‟Indre-
et-Loire sont les principaux départements d‟élevage.
Le Centre est également la 8ème région française pour l‟élevage de vaches allaitantes. Le
cheptel est majoritairement situé au sud de la région, les départements du Cher et de
l‟Indre regroupant près de 80% des effectifs. En revanche, la région n‟est que quinzième en
termes d‟effectifs de vaches laitières. Ceux-ci sont principalement localisés dans l‟Indre-et-
Loire (30% des effectifs).
Enfin, le Centre est la 10ème région en termes d‟effectifs ovins. Ceux-ci sont principalement
situés dans l‟Indre (44%) et le Cher (26%).
En définitive, l‟Indre est le département présentant le plus d‟effectifs animaux (hors
volailles), suivi du Cher. L‟Eure-et-Loir et le Loir-et-Cher présentent peu d‟élevages.
RESSOURCES POTENTIELLEMENT MOBILISABLES
Les effluents d‟élevage, sous forme de lisiers, fumiers ou fientes, sont constitués de matière
organique et présentent un potentiel de méthanisation intéressant en co-digestion avec
d‟autres produits (résidus de céréales, déchets verts non ligneux, déchets de l‟industrie
agro-alimentaire, etc.).
ATOUTS ET FREINS
Le lisier est bien adapté à la méthanisation, son état liquide facilite son introduction dans le
digesteur, et permet de diluer les co-substrats. De plus, il présente un fort pouvoir tampon
19 AGRESTE, 2009
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AXENNE MARS 2011 P.48
assurant la stabilité du mélange au sein du digesteur. Cependant, il présente un faible
potentiel méthanogène.
Le fumier est également intéressant, mais présente une manipulation plus difficile :
transport par camion-benne, introduction dans le digesteur à l‟aide d‟une trémie, ou
mélange préalable avec le lisier dans une pré-fosse. Son potentiel méthanogène est
supérieur à celui du lisier.
Les fientes de volailles présentent un bon potentiel méthanogène. Cependant, leur caractère
très fermentescible peut entraîner une production trop importante d‟acides gras volatiles.
GISEMENT BRUT
Le gisement brut d‟effluents est évalué à partir de ratios de production par type d‟élevage,
multipliés par les effectifs d‟animaux.
La Statistique Agricole Annuelle (SAA) réalisée par l‟Agreste présente, par département, la
répartition du territoire ainsi que les effectifs animaux des exploitations agricoles. L‟année
considérée dépend du type d‟élevage (les données concernant les bovins sont disponibles
pour l‟année 2009, mais le détail des effectifs avicoles date de 2006).
Les ratios de production d‟effluents bovins, ovins et caprins sont ceux utilisés par les
Chambres départementales d‟agriculture dans le cadre de l‟étude des ressources
fermentescibles de la région Centre.
Cheptel Production de fumier
[t / UGB] Production de lisier
[t/UGB]
Vaches laitières
Autres bovins
9,26
5,12
5,62
0
Ovins 6,67 0
Caprins 8,57 0
Tableau 10 : Production d’effluents par UGB (Chambres d’agriculture)
Les ratios sont donnés en Unité Gros Bétail (UGB). C‟est une unité employée pour comparer
ou agréger des effectifs animaux d‟espèces différentes. Par exemple, une vache laitière
correspond à 1 UGB, une vache allaitante à 0,85 UGB, une chèvre à 0,15 UGB, etc.
Le ratio de production de fientes de poules pondeuses est également donné par les
chambres d‟agriculture, sur la base des normes CORPEN. Il est de 0,02t de fientes par tête.
Les ratios concernant les autres effectifs avicoles, ainsi que les porcins, sont donnés par
Biomasse Normandie. Les chambres d‟agriculture ayant considéré la production de lisier
avicole comme nulle, nous avons pris une hypothèse identique.
Cheptel Production de fumier Production de lisier
[t/tête]
Porcins 0,4 t / tête 1,2
Elevage avicole 2,9 t /UGB 0
Tableau 11 : Production d’effluents (Biomasse Normandie)
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.49
La ressource annuelle en effluents d’élevage se monte à 4 223 440 tonnes de matière brute, répartie de la manière suivante selon le type d‟animaux :
Graphique 6 : Répartition de la production d’effluents d’élevage par catégorie d’animaux
La répartition selon le type d‟effluents est la suivante :
Graphique 7 : Répartition de la production d’effluents d’élevage par type d’effluent
La production énergétique associée à la méthanisation de ces effluents est de 172 500 tep, réparties de la manière suivante :
Graphique 8 : Répartition de la production d’énergie primaire brute par catégorie d’animaux
66% 5% 4%
14%
11%
Effluents d'élevage (t matière brute)
Bovins
Ovins
Caprins
80%
19% 1%
Réparition des effluents par type
(t matière brute)
Fumier
Lisier
Fientes
52%
9% 7%
6%
26%
Energie primaire (tep)
Bovins
Ovins
Caprins
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.50
La part des effluents bovins est moins importante en termes d‟énergie primaire potentielle
qu‟en termes de production brute, de même que pour les porcins. Ceci est principalement
dû à un potentiel méthanogène des lisiers inférieur à celui des fumiers ou fientes.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
Une partie de ces effluents n‟est pas mobilisable car émise aux champs. C‟est le cas d‟une
partie des fumiers bovins et ovins.
La Chambre d‟Agriculture du Loir-et-Cher estime que la moitié des fumiers bovins n‟est pas
récupérable, ceux-ci ne séjournant que 5 à 6 mois en étable. Selon la même source, 70%
des ovins passent toute l‟année en bergerie, les 30% restant n‟y séjournant que 4 mois.
Ainsi, la quantité de fumier bovin effectivement récupérable est divisée par deux, et celle du
fumier ovin par 1,2.
La ressource théorique disponible en effluents d‟élevage se monte à 2 975 500 tonnes de matière brute, soit 126 900 tep, réparties de la manière suivante :
Graphique 9 : Répartition de la production d’énergie primaire théorique par catégorie d’animaux
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Les effluents d‟élevage sont épandus sur les parcelles de l‟exploitation ou à proximité de
celle-ci, après un stockage plus ou moins long.
En cohérence avec le cahier des charges et du fait que le digestat peut être épandu en lieu
et place des effluents, on considère que l‟ensemble du gisement théorique est mobilisable
pour une valorisation en méthanisation.
5.5. CULTURES ÉNERGÉTIQUES AGRICOLES
LES CULTURES ÉNERGÉTIQUES AGRICOLES DANS LA RÉGION CENTRE
Les cultures énergétiques agricoles sont des cultures agricoles pour lesquelles l‟ensemble
de la récolte est utilisée à des fins de valorisation énergétique.
D‟une manière générale, le recensement de ces cultures est difficile : les données de
l‟AGRESTE les incluent dans la catégorie « autres cultures non alimentaires » sans faire de
37%
10% 10% 8%
35%
Energie primaire théorique (tep)
Bovins
Ovins
Caprins
Porcins
Elevage avicole
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distinction. Les données déclaratives PAC de 2008 (Agence de Service et de Paiement)
présentées dans le Tableau de Bord Biomasse de la région Centre (à l‟échelle de la région)
sont utilisées comme source de données. 800 hectares de miscanthus sont ajoutés à ces
données dans l‟Eure-et-Loir (source ADEME).
Les cultures énergétiques recensées dans la région Centre sont le miscanthus et le panic
(ou switchgrass). Près de 900 hectares sont cultivés en tout dont plus de 90% de
miscanthus.
RESSOURCES MOBILISABLES
L‟ensemble de la biomasse est valorisable en combustion. Les plantes sont déchiquetées et
conditionnées sous forme de briquettes ou granulés.
ATOUTS ET FREINS
L‟énergie est produite à partir d‟un combustible végétal renouvelable dont la combustion
présente un bilan carbone nul, atouts environnementaux importants.
Cependant, un certain nombre de réserves sont à prendre en compte :
- Attention à ne pas mettre en place ces cultures sur des terrains Terrains et concurrence :
qui pourraient être utilisés pour la production alimentaire.
- Vérifier que le prix de vente qui permet de rémunérer Rentabilité économique à vérifier :
le producteur soit suffisamment bas pour constituer une alternative aux autres énergies.
- Les espèces utilisées exigent peu d‟intrants chimiques mais c‟est Épuisement des sols :
un point sur lequel il faut être vigilant : il ne s‟agit pas de produire une énergie
renouvelable et propre à partir de produits issus de l‟industrie pétrochimique.
- Tentation d‟utilisation de pour améliorer les rendements et rendre les plantes OGM
plantes plus résistantes avec les incertitudes que cela comporte.
- , on peut retrouver les mêmes difficultés qu‟avec les autres combustibles Techniquement
agricoles (grains et pailles de céréales) : corrosion, importantes quantités de cendres et
de mâchefer, rejets atmosphériques polluants (suivant le type d‟essences et les intrants
apportés). Des chaudières spécifiques sont proposées par les constructeurs.
GISEMENT BRUT, THÉORIQUEMENT DISPONIBLE ET SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
L‟approche concernant les cultures énergétiques diffère de celle suivie pour les autres
sources de biomasse ; en effet, le potentiel de développement se situe sur de nouvelles
terres, c‟est-à-dire qu‟il consiste à mettre en place de nouvelles cultures. Pour les autres
productions de biomasse, on est dans le cadre de cultures ou de sources de production
existantes et le potentiel se situe sur l‟utilisation des sous-produits ou déchets des filières
existantes. Or les terres qui pourraient potentiellement être utilisées pour la mise en place
de cultures énergétiques pourraient tout aussi bien l‟être avec d‟autres objectifs (projets
immobiliers, industriels, etc.). D‟ailleurs, le potentiel pour les cultures énergétiques bois est
de ce fait le même que celui des cultures énergétiques agricoles, les surfaces de culture
potentielles étant les mêmes.
De ce fait, voir le paragraphe sur les cultures énergétiques bois pour plus de détail.
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5.6. SYNTHÈSE DES GISEMENTS ISSUS DES PRODUITS ET
DÉCHETS DE L’AGRICULTURE
5.6.1. Gisement brut
VALORISATION PAR COMBUSTION
Les pailles de céréales et d'oléagineux peuvent être utilisées comme combustible20. Si la
totalité de la ressource annuelle produite en pailles était valorisée par combustion, le
gisement brut en énergie serait de 2 300 000 tep.
VALORISATION PAR MÉTHANISATION
Si l'ensemble de la ressource annuelle issue de produits et déchets de l'agriculture21 était
valorisé par méthanisation, le gisement brut serait de 1 246 500 tep, réparties ainsi :
82%
0%
4% 14%
BIOMASSE AGRICOLE -METHANISATION (tep)
Paille de céréales etd'oléagineux
Issues de silo
Canne de maïs
Effluents d'élevage
GISEMENTS BRUTS
Graphique 10 : Répartition de la valorisation par méthanisation des gisements bruts de biomasse
agricole
Lors d‟une valorisation en méthanisation, la part des pailles est encore plus prépondérante
que pour la combustion. Elles participent à plus de 80% de la production d‟énergie. Les
effluents d‟élevage sont la seconde source de production d‟énergie. Les issues de silo ont
une participation marginale au bilan.
20 D’autres ressources agricoles peuvent également être valorisées en combustion, comme les issues de silo ou les
cannes de maïs, mais seules les pailles sont considérées ici (voir détail dans les paragraphes de chaque ressource). 21 Hors cultures énergétiques
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5.6.2. Gisement théorique disponible
VALORISATION PAR COMBUSTION
Comme indiqué au préalable, une partie des pailles doit être laissée sur parcelles pour
l‟amendement de celles-ci. Le gisement théorique disponible se monte à plus
d‟1 000 000 tep.
VALORISATION PAR MÉTHANISATION
Outre la nécessité de retour au sol des pailles et des cannes de maïs, une partie des
effluents d‟élevage n‟est pas accessible car émise aux champs. La production théorique est
alors de 610 200 tep, répartie ainsi :
74%
1%
4%
21%
BIOMASSE AGRICOLE -METHANISATION (tep)
Paille de céréales etd'oléagineux
Issues de silo
Canne de maïs
Effluents d'élevage
GISEMENTS THEORIQUES
Graphique 11 : Répartition de la valorisation par méthanisation des gisements théoriques
disponibles de biomasse agricole
Les pailles représentent toujours la source d‟énergie la plus importante, avec près des trois
quarts du bilan.
5.6.3. Gisement supplémentaire mobilisable
VALORISATION PAR COMBUSTION
Le gisement supplémentaire mobilisable par combustion de la biomasse agricole se monte
à près de 680 000 tep.
VALORISATION PAR MÉTHANISATION
Le gisement supplémentaire mobilisable par méthanisation de la biomasse agricole se
monte à 446 700 tep, réparties de la manière suivante :
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66%
0%
6%
28%
BIOMASSE AGRICOLE -METHANISATION (tep)
Paille de céréales etd'oléagineux
Issues de silo
Canne de maïs
Effluents d'élevage
GISEMENTS SUPPLEMENTAIRES
MOBILISABLES
Graphique 12 : Répartition de la valorisation par méthanisation des gisements supplémentaires mobilisables de biomasse agricole
Les pailles de céréales et d‟oléagineux présentent toujours la part la plus importante de
potentiel énergétique. Cependant, cette valeur est à nuancer. En effet, on peut supposer
que ces pailles seront majoritairement valorisées en combustion plutôt qu‟en
méthanisation. D‟une part, l‟énergie associée à leur valorisation est supérieure dans le
premier cas, et d‟autre part l‟apport en pailles au sein du digesteur est limité par le taux de
matière sèche à maintenir au sein du digesteur. En effet, les pailles sont un substrat très
sec (~90%), et les technologies actuelles de digesteur fonctionnent avec des teneurs en
matières sèches maximales de l‟ordre de 40%.
La carte ci-dessous représente la répartition des gisements supplémentaires mobilisables
par département :
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Carte 3 : Gisement supplémentaire mobilisable de la biomasse agricole valorisée par
méthanisation
Les départements de l‟Indre et du Cher présentent les gisements les plus importants. Ces
départements associent la présence d‟élevages fortement producteurs d‟effluents à des sols
nécessitant un taux de retour au sol des pailles plus faible que les autres départements
(d‟où un gisement supplémentaire plus important).
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6. LES PRODUITS ET DÉCHETS BOIS (SYLVICULTURE, INDUSTRIES CONNEXES, AUTRES)
6.1. RESSOURCES FORESTIÈRES
LA FORÊT DANS LA RÉGION CENTRE
(Les informations présentées dans ce paragraphe sont tirées des résultats de l’Inventaire Forestier
National pour les campagnes d’inventaires 2005 à 2009 pour la région Centre, de « Analyse et
résultats » de l’AGRESTE Centre de 2011, de « La forêt privée en Région Centre » du CRPF Île-de-
France – Centre ainsi que des contacts avec une quinzaine d’acteurs concernés dans la région)
La région Centre est la quatrième région métropolitaine en termes de superficie. Son taux
moyen de boisement est de 24%, soit moins que la moyenne nationale (29,2%). Ce chiffre
cache des situations contrastées d'un département à l'autre, allant de 12% en Eure-et-Loir à
34% dans le Loir-et-Cher (source IFN 2010). La forêt de Sologne, située entre la Loire et le
Cher, constitue le deuxième massif forestier plus important de France.
La quasi intégralité de la forêt est une forêt de production.
Carte 4 : Carte de la forêt dans la région Centre
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Graphique 13 : Surface de forêt et taux de boisement dans la région Centre (source : IFN 2010)
Principales essences
Les feuillus sont prépondérants dans la région Centre (84% de la surface de production).
Parmi eux, le chêne sessile occupe la première place (36%) suivi du chêne pédonculé
(33%). Parmi les résineux, les pins sont majoritaires dont le pin sylvestre (44%). Le pin
laricio de Corse est devenu la première essence de reboisement de la région (planté de
manière intense en Sologne depuis une trentaine d‟années et dans l‟Orléanais depuis une
quinzaine d‟années) (source : Les pins de la région Centre, CRPF, 2007).
Graphique 14 : Surface de forêt de production par essence principale en région Centre (source :
IFN 2010)
0102030405060708090100
0
200000
400000
600000
800000
1000000
Cher Eure-et-Loir
Indre Indre-et-Loire
Loir-et-Cher
Loiret Centre
Surface de forêt (ha) Taux de boisement (%)
Surface de forêt et taux de boisement
Surf
ace
de
forê
t (h
a)
Taux d
e bo
isem
ent (%
)
Source : IFN 2010
27%
30% 4% 5%
18%
4%
7% 4%
1%
Essences principales (surface)
Chêne pédonculé
Chêne rouvre
Châtaignier
Charme
Autres feuillus
Pin maritime
Pin sylvestre
Pin laricio
Autres résineuxSource : IFN 2010
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Graphique 15 : Surface de forêt de production selon le groupe d’essences par département en
région Centre (source : IFN 2010)
Propriété forestière
La forêt est très majoritairement privée dans la région Centre (88%, 816 000 hectares).
La forêt domaniale représente plus de 100 000 hectares. La forêt d‟Orléans, dont la
superficie totale est de 50 000 ha, comprend la plus vaste forêt domaniale de France
métropolitaine avec 35 000 ha (divisée en trois massifs distincts dont les caractéristiques
pédoclimatiques sont très différentes). Les autres forêts domaniales les plus importantes
sont les forêts de Châteauroux (5 200 ha), de Blois, de Boulogne, de Chinon en partie
domaniale, de Dreux, de La Motte-Beuvron en partie domaniale, de Loches, de Montargis,
de Montrichard, de Russy, de Vierzon et de Vouzeron. (Source : IFN)
Les forêts communales sont généralement de petite taille ; elles représentent une surface
totale d‟environ 16 000 hectares.
Graphique 16 : Propriété forestière dans la région Centre (source : IFN 2010)
0
100
200
300
400
500
600
700
800
Cher Eure-et-Loir
Indre Indre-et-Loire
Loir-et-cher
Loiret Centre
Surf
ace
(M
illie
rs h
a)
Feuillus
Conifères
Surface de forêt de production selon le groupe d'essences
0
200
400
600
800
Cher Eure-et-Loir Indre Indre-et-Loire
Loire-et-cher
Loiret Centre
Surf
ace
de
forê
t (M
illie
rs h
a)
Public (ha) Privé (ha)
Surface de forêt par catégorie de propriété
Source : IFN 2010
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Voir en annexe deux cartes, l’une présentant la localisation de la forêt publique (domaniale et
communale) et l’autre présentant la localisation de la forêt publique et privée.
Les forêts domaniales, appartenant au domaine privé de l‟État, sont soumises au régime
forestier et gérées par l‟ONF.
Les forêts communales sont soumises au régime forestier et gérées par l‟ONF ; les
communes décident des orientations de la gestion de la forêt via un plan d‟aménagement
proposé par l‟ONF.
Les forêts privées peuvent être gérées par gestionnaires forestiers professionnels
(coopératives, experts privés, techniciens forestiers indépendants) ou leur propriétaire.
Elles peuvent être soumises à un Plan Simple de Gestion (obligatoire pour les forêts de plus
de 25 ha, facultatif pour les forêts entre 10 et 25 ha) ou peuvent adhérer à un Code de
Bonnes Pratiques Sylvicoles ou à un Règlement Type de Gestion (facultatif pour les forêts
de moins de 25 ha). 60% de la forêt privée en région Centre dispose d‟un document de
gestion validé (essentiellement des PSG). (Source : CRPF)
Le volume total de bois vivant sur pied de la région Centre est estimé à 155 millions de
mètres cubes ce qui représente 6,5% du volume total de bois sur pied de France
métropolitaine et place la région en huitième position.
87% de ce volume se trouve en forêt privée ce qui est très supérieur à la moyenne nationale
(71%). Ce taux s‟élève à 92% dans le Loir-et-Cher, 89% dans l‟Indre et l‟Indre-et-Loire. À
contrario, il s‟abaisse à 78% dans le Loiret. Ce département se distingue par sa part de
volume sur pied en forêt publique plus élevée (mais inférieure à la moyenne nationale) ;
ainsi, 31% de la forêt publique régionale se situe dans ce département.
Les volumes provenant des forêts publiques autres que domaniales représentent moins de
4 millions de mètres cubes pour l‟ensemble de la région soit moins de 3% du volume sur
pied. (source : IFN)
Zoom sur la taille des propriétés forestière privées
La surface moyenne d’une forêt privée est de 14,4 ha (8,8 ha pour la France). La région Centre possède de gros domaines mais aussi de très petites propriétés, notamment dans les vallées (moins de 1 ha). 56 000 propriétaires détiennent plus d’1 ha. Par ailleurs, 3% des propriétaires détiennent 44% de la surface privée (forêts de plus de 100 ha), 80% des propriétaires sont retraités et 70% ont reçu leur forêt en héritage. (Source : CRPF)
Source : Enquête SCEES - Structure de la propriété forestière privée, 1999
Graphique 17 : Propriétés privées par classe de surface (source : CRPF)
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Récolte et accroissement
La récolte officielle en région Centre en 2008 s‟est élevée à 1 547 900 m3 (748 200 en bois
d‟œuvre, 596 700 en bois d‟industrie, 203 000 en bois de feu). Ce chiffre doit en réalité
être majoré fortement d‟environ 1 300 000 m3 de bois de chauffage commercialisé hors
statistiques (travail dissimulé, autoconsommation...). Cette récolte totale voisine de
2 850 000 m3 représente environ 47% de l‟accroissement naturel forestier, chiffré à plus de
6 000 000 m3. (Source : AGRESTE Centre, 2011)
D‟une manière générale, la forêt en région Centre est sous-exploitée puisque moins de la
moitié de l‟accroissement est prélevé. La forêt en région Centre est donc une forêt
vieillissante.
Exploitabilité
Globalement, 93% des surfaces de forêt de la région Centre sont considérées comme
faciles à exploiter. En forêt publique, ce taux atteint 98%. En forêt privée, il est de 92%.
L‟IFN détermine le degré d‟exploitabilité en fonction de cinq critères :
- la distance de débardage pour acheminer les bois du point d‟inventaire à une route
accessible aux camions. En région Centre, seuls 4% de la surface sont situés à plus de
500 mètres d‟une route accessible aux camions (presque exclusivement en forêt privée).
70% des surfaces sont située à moins de 200 mètres d‟une route accessible aux
camions (87% en forêt publique). Le Loiret est le département dont les forêts sont les
plus accessibles ; l‟Indre et l‟Indre-et-Loire affichent la plus grosse proportion de
dessertes à plus de 200 mètres.
- la présence d‟itinéraire de débardage,
- la pente maximale,
- la portance du terrain,
- le degré d‟aspérité du terrain (terrain accidenté).
RESSOURCES POTENTIELLEMENT MOBILISABLES
Les ressources forestières potentiellement mobilisables ne représentent pas l‟ensemble de
la biomasse ligneuse des arbres. En effet, si techniquement l‟ensemble de celle-ci pourrait
être transformée et valorisée en énergie, il n‟est pas opportun de le faire pour des raisons
de diversité des usages ainsi que des raisons économiques : les plus gros bois de meilleure
qualité ont une valeur économique plus importante car ils peuvent être valorisés en bois
d‟œuvre (BO). D‟ailleurs ce sont les seuls qui puissent être utilisés pour cette valorisation.
Les catégories de biomasse ligneuse22 qui peuvent être utilisées pour une valorisation
énergétiques sont les suivantes : surbilles de tiges (découpe bois fort), surbilles de
branches ainsi que petites branches et cimes.
Les cimes et petites branches constituent ce que l‟on appelle le menu bois (MB), qui peut
être valorisé par exemple en plaquettes ou granulés.
Les surbilles de branches et les surbilles de tiges (découpe bois fort) peuvent être utilisées
pour un usage bois d‟industrie et bois énergie (BIBE). Comme on le voit, la biomasse qui
peut être utilisée pour le bois énergie (BE) comprend notamment les catégories de
biomasse qui peuvent être utilisées pour le bois d‟industrie (BI). Il y a donc une possible
22 Voir en annexe pour une explication plus détaillée de ces différentes catégories.
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concurrence d‟usage sur ces catégories de biomasse entre le BE et le BI. Dans cette
catégorie, pour une valorisation énergétique, la biomasse peut être transformée en
plaquettes, en bûches ou en granulés.
Remarque : Les menus bois sont actuellement rarement utilisés (pour des usages de bois
d‟industrie et de bûche) et constituent les rémanents d‟exploitation. Leur récolte doit être
réalisée avec précaution. En effet, elle peut être la source de trois problèmes importants :
- un tassement des sols dû à un nombre accru de passages des engins en forêt,
- un risque d‟atteinte à la biodiversité,
- une baisse de la
fertilité des sols (un
guide de
recommandations a été
publié par l‟ADEME).
La région Centre
présente plusieurs
zones particulièrement
sensibles à cette
problématique.
Carte 5 : Cartogramme de
la classe de sensibilité chimique des sols
forestiers aux
exportations minérales
d’après la clé de classement proposée par
Cacot et al. (2006)
Étant données les catégories de biomasse qui peuvent être utilisées, le bois énergie peut
être récolté lors des éclaircies ainsi que lors des coupes rases de taillis ou de futaies pour
la récolte des rémanents (le bois énergie peut être récolté lors de chaque opération de
coupe mais concerne une part variable de la récolte suivant le type d‟opération).
Remarque : La mobilisation de BIBE est souvent liée à la mobilisation de BO ; la récolte de
BO génère un double gisement pour le BE, d‟abord lors de l‟exploitation (parties de l‟arbre
non utilisée par le BO) puis via les connexes de scierie. On dit que les BIBE sont souvent
liés au BO car c‟est ce dernier qui est l‟élément déclencheur de la coupe dans le sens où il
est plus rémunérateur. Le BIBE n‟est qu‟un gisement secondaire.
Cependant, cela n‟est pas vrai dans les taillis de qualité médiocre qui ne trouvent pas de
débouché en BO ; dans ces peuplements, les usages possibles sont le bois d‟industrie, le
bois énergie (bois déchiqueté) et le bois de chauffage (bois bûche).
Une problématique importante : la dépendance des BIBE au BO
« Une partie importante des disponibilités en BIBE est conditionnée par l’exploitation et la commercialisation du bois d’œuvre (BO), autrement dit une part du BIBE est liée au BO (par exemple, l’extrémité de la tige d’un résineux de 40 cm de diamètre n’est effectivement mobilisée en BIBE que si la bille de pied est exploitée et utilisée en BO). Dans l’autre sens, le BIBE libre (non lié à l’exploitation du BO), correspond principalement aux coupes de premières éclaircies en
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futaies résineuses ou feuillues, et aux coupes de taillis (en taillis simples ou pour partie en taillis sous futaie).
Selon diverses hypothèses (proportion BIBE/BO aux stades éclaircie, valeur des produits, …), on estime ainsi qu’au minimum 42% du BIBE disponible est lié au BO [au niveau national, et 32% dans la région Centre]. Et en ajoutant des hypothèses économiques supplémentaires, on obtient un taux de 62% de bois lié [au niveau national, et 56% dans la région Centre]. Cette notion est importante et montre bien qu’une bonne partie de la ressource en BIBE est dépendante de l’exploitation et de l’utilisation du BO. »
Extraits de l’étude CEMAGREF/IFN/MAAP de 2009
ATOUTS ET FREINS
Le bois énergie présente de manière générale un certain nombre d‟atouts qui s‟appliquent
au contexte de la région :
- Atouts environnementaux : diminution des émissions de gaz à effet de serre liées au
chauffage (lorsque le bois substitue une énergie fossile), valorisation du patrimoine
forestier (si une exploitation raisonnable est pratiquée), utilisation d‟une source
d‟énergie renouvelable,
- Atouts sociaux : mise en place de filières locales et donc développement du territoire,
création ou maintien d‟emplois locaux à tous les niveaux (en forêt pour la collecte, pour
la production et le transport des combustibles, en chaufferie pour la maintenance des
installations, …),
- Atouts stratégiques et économiques : contribution à l‟indépendance énergétique,
affranchissement des cours mondiaux du pétrole, stabilité des prix.
D‟autre part, le bois énergie représente une valeur ajoutée supplémentaire de la récolte de
bois : il constitue une solution alternative de valorisation des sous-produits de la
sylviculture. Une meilleure valorisation des sous-produits de la sylviculture peut rendre les
propriétaires plus enclins à réaliser les opérations de sylviculture nécessaires à
l‟optimisation des peuplements. Autrement dit le bois d‟œuvre étant la destination
principale des produits forestiers, le bois énergie peut devenir un outil sylvicole favorisant la
production de bois d‟œuvre de qualité si les prix d‟achat de ces produits sont suffisants.
Cependant, on observe dans la région Centre un certain nombre de freins à la mobilisation
de bois énergie, certains liés à la filière bois énergie même, d‟autres plus généraux et
concernant la filière bois dans son ensemble (la présentation des différents items ne traduit pas
une hiérarchisation entre eux) :
Freins d‟ordre structurel :
- La ressource supplémentaire à mobiliser viendra essentiellement des forêts privées
étant donnée d‟une part la prépondérance de la forêt privée par rapport à la forêt
publique (voir plus haut la présentation de la forêt en région Centre), et d‟autre part la
plus faible marge de manœuvre concernant la ressource déjà bien mobilisée en forêt
publique. Or la mobilisation de bois en forêt privée est plus difficile puisque l‟on a
affaire à un nombre de propriétaires forestiers très important qui sont rarement des
professionnels.
Freins d‟ordre social :
- L‟exploitation forestière doit concilier la production de bois avec les autres usages de
la forêt : forêt de récréation (loisirs, promenade, contact avec la nature, cueillette,
etc.), territoire de chasse (par exemple en Sologne), paysage esthétique, milieu
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naturel et territoire de biodiversité, etc. L‟exploitation de la forêt n‟est pas
nécessairement en concurrence avec ces autres usages, mais un équilibre doit être
trouvé. Par exemple en ce qui concerne l‟activité cynégétique, l‟équilibre concerne le
gibier, son milieu et le renouvellement de la forêt, chacun étant liés.
- Les propriétaires privés sont peu motivés et peu réactifs quant à la gestion de leur
forêt : en effet, il s‟agit souvent de particuliers que la difficulté du travail à accomplir
rebute, qui ont peu de connaissances sylvicoles et qui peuvent même ne pas avoir
connaissance de leur forêt. Généralement, ils ne cherchent pas à tirer un revenu de
leur forêt mais sont cependant sensibles au prix de vente du bois qu‟ils jugent
insuffisant.
Zoom sur les propriétaires forestiers privés : leurs motivations
En 2010, le CRPF, en partenariat avec le MAAPRAT, le Conseil Régional Centre et le Conseil Régional Poitou-Charentes, a mené une étude sur la motivation des propriétaires forestiers privés en régions Centre et Poitou-Charentes. Un questionnaire papier a été lancé et traité par l’Institut de droit rural de Poitiers ; des entretiens ont été réalisés par l’agence Partenaires d’Avenir.
Bien que les propriétaires forestiers en région Centre constituent une population très hétérogène, certaines caractéristiques générales communes émergent (du moins pour les propriétaires ayant répondu à l’enquête) : le propriétaire forestier « type » est un homme retraité âgé de plus de 60 ans très attaché à sa forêt et majoritairement propriétaire de sa forêt à titre individuel. Plus de la moitié a acquis sa forêt par héritage et ceux qui l’ont acquise « volontairement » l’ont fait parce qu’ils se sentent proches de la nature et/ou pour la chasse (surtout en Sologne).
Plus d’un tiers des propriétaires forestiers gère seul sa forêt, la moitié avec l’aide d’une coopérative ou d’un expert. Ils le font essentiellement pour améliorer la forêt et protéger la nature. Les trois-quarts possèdent un document de gestion (quasiment toujours un PSG) qu’ils suivent généralement (pour 55%) mais le plus souvent partiellement et avec retard. L’autre principal motif de coupe est la réparation de dégâts d’ordre météorologique ou sanitaire. 35% des propriétaires font des interventions sylvicoles, 64% des coupes de bois régulières et 54% des entretiens réguliers (chemins, etc.). Ces résultats sont à manier avec précaution, beaucoup plus de propriétaires effectuant des coupes de bois de chauffage plutôt que de bois d’œuvre ou d’industrie.
Leur objectif dans la gestion de leur forêt est multiple et dénote une approche « hédonique » de la forêt : entretenir un patrimoine, un beau paysage, un territoire de chasse (personnel ou loué), préserver le milieu naturel. La forêt représente pour ces propriétaires un lieu de plaisir, de détente et de loisirs (chasse, tranquillité, promenade, etc.). Certains propriétaires pensent d’ailleurs que couper du bois est néfaste pour la forêt. Généralement, ils ne considèrent pas leur forêt comme une réserve de bois de chauffage, une parcelle qui peut produire du bois ou une réserve d’argent.
Les freins à une meilleure gestion de leur forêt sont essentiellement : la lourdeur du travail à accomplir, la complexité des démarches, les coûts et le temps. La méconnaissance du monde sylvicole en général et de la valeur de leur forêt en particulier est un frein également très important : en effet, les propriétaires forestiers font peu confiance aux acheteurs de leur bois et préfèrent ne pas vendre de bois de leur forêt (étant donnée en plus la charge de travail que cela représente) que de de le vendre au rabais. De ce fait, bien que les propriétaires forestiers n’attendent pas de leur forêt qu’elle leur procure des revenus, ils sont quand même sensibles au prix du bois qu’ils jugent trop faible.
Ils sont prêts pour plus de la moitié d’entre eux à ce que le suivi du PSG soit rendu obligatoire à condition que cela n’augmente pas la complexité des démarches et du travail à réaliser.
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Les propriétaires forestiers ont besoin d’être informés (mais craignent toute approche trop « intrusive »). Un accompagnement et un suivi très importants de ces propriétaires à toutes les étapes de la gestion de leur forêt semble indispensable pour une meilleure mobilisation des bois.
« Étude de motivation des propriétaires forestiers en régions Centre et Poitou-Charentes », décembre 2010, CRPF pour MAAPRAT, CR Centre, CR Poitou-Charentes
En février 2011, le CREDOC a réalisé des enquêtes auprès de plus de 3 000 propriétaires forestiers de plus de 4 hectares en France métropolitaine à la demande de la Fédération Forestiers Privés de France et du Centre National de la Propriété forestière – Institut pour le Développement Forestier.
Les résultats sont globalement similaires à ceux de l’étude présentée ci-dessus. Quelques points supplémentaires : 75% des propriétés ont produit ou produiront des coupes de bois (l’exploitation des forêts augmentant avec la taille de la propriété), la première raison des coupes est l’approvisionnement en bois de chauffage surtout dans les propriétés de moins de 10 hectares, la seconde raison est la coupe de gros bois d’œuvre surtout dans les propriétés de plus de 100 hectares, les coupes ne sont déclenchées par un besoin d’argent ou des prix incitatifs que dans moins de 5% des cas, 61% des propriétaires gèrent eux-mêmes leur forêt / 23% ne la gère pas du tout, 81% des propriétaires sont convaincus de la nécessité de renouveler la forêt mais 26% estiment que cela requiert des travaux trop coûteux et 14% des opérations trop compliquées.
« Exploitation de bois et travaux en forêt privée française – Premiers résultats d’enquête », CREDOC pour la Forêt Privée Française, 2011
Freins d‟ordre économique :
- La valeur du bois est en baisse depuis 30 ans ; cette tendance à la baisse incite les
propriétaires à attendre une embellie du marché quitte à retarder leurs coupes.
- Le prix de vente du bois à destination de l‟énergie n‟est pas toujours suffisant pour
intéresser les propriétaires. Pour les chaufferies de petite et moyenne puissance, les
prix pratiqués sont généralement satisfaisants pour les deux parties car les rayons
d‟approvisionnement réduits limitent la concurrence. Cependant, certains acheteurs
souhaitent acquérir le bois à des prix très bas car ils considèrent qu‟il s‟agit d‟une
ressource sans valeur. Ce frein est notamment lié au cours des énergies.
Actuellement, le bois d‟industrie et le bois de chauffage (bois bûche) sont plus
rémunérateurs que le bois énergie (plaquettes, bois déchiqueté).
Freins concernant les usages :
- Actuellement, la demande (c‟est-à-dire les chaufferies bois) n‟est pas assez
importante pour fédérer l‟offre. D‟importants projets devraient voir le jour (projets dits
CRE notamment, pas uniquement bois forestier). Il est important de développer la
demande à un niveau plus local car cela permet aux territoires de se structurer en
fédérant les acteurs locaux et en créant des synergies.
- Le bois énergie déchiqueté peut créer une concurrence sur les usages avec les filières
bois d‟industrie et bois bûche existantes s‟il se place sur les mêmes gisements sans
en mobiliser de nouveaux. Une des conséquences d‟une telle concurrence serait
l‟augmentation du prix de bois.
Freins d‟ordre technique et organisationnel :
- Pour des raisons économiques et environnementales (tassement des sols
notamment), il est préférable de récolter les produits à destination du bois énergie en
même temps que les autres produits lors des coupes.
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AXENNE MARS 2011 P.65
- L‟ensemble de la filière n‟est pas encore suffisamment structurée et équipée pour
répondre à une forte demande de bois énergie (plates-formes, machines, etc.).
- Certains acteurs ont mentionné un manque d‟infrastructures et d‟accès dans certaines
forêts, en précisant que ce frein pourrait se résoudrait de lui-même si le marché l‟y
incite.
GISEMENT BRUT
L‟estimation des gisements se base principalement sur l‟étude « Biomasse forestière,
populicole et bocagère disponible pour l‟énergie à l‟horizon 2020 », ADEME, IFN, SOLAGRO
et FCBA, 2009. L‟évaluation de la disponibilité brute est réalisée à partir de la ressource
estimée par les services statistiques nationaux (IFN) qui est ventilée par type de produits
potentiels (BO, BIBE, MB) en utilisant des hypothèses de croissance biologique et de
gestion sylvicole durable. La disponibilité brute (ressource totale) sur la région Centre est
évaluée à :
- 4 500 000 m3 en BIBE,
- 800 000 m3 en MB.
La ressource annuelle se monte à 5 400 000 m3, dont 85% de BIBE et 15% de menus
bois. Cela représente 1 220 000 tep.
Remarque : Le Tableau de bord de la biomasse en région Centre a utilisé la même étude.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
Le gisement théorique disponible est calculé à partir du gisement brut en lui soustrayant
les volumes non utilisables pour des raisons techniques (pertes d‟exploitation) et
environnementales (maintien de la fertilité des sols). Voici les hypothèses retenues par
l‟étude :
- Prise en compte des pertes d'exploitation : « L‟exploitation génère inévitablement des
pertes de matière (hauteur de souche, traits de scie, chutes, écorçage, bois de rebut). On
admet généralement qu‟elles représentent 10% du volume exploité. Elles sont beaucoup
plus importantes pour les menus bois ; estimées à 20% s‟ils sont récoltés avec les petits
bois (BIBE). »
- Prise en compte du niveau de fertilité des sols : « La récolte des menus bois est envisagée
dans l‟étude. Or, on sait que dans certaines conditions elle entraîne un appauvrissement
des sols et potentiellement une diminution de la fertilité à terme. » L‟étude a considéré
que les menus bois n‟étaient pas récoltés sur sols sensibles.
Le gisement théorique disponible sur la région Centre est alors évalué à :
- 3 900 000 m3 en BIBE,
- 520 000 m3 en MB.
Le gisement théorique disponible se monte à 4 400 000 m3, dont 88% de BIBE et 12%
de menus bois. Cela représente 1 000 000 tep.
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Le gisement supplémentaire mobilisable est calculé à partir du gisement théorique
disponible en lui soustrayant les prélèvements déjà réalisés sur cette ressource à
destination du bois d‟industrie et du bois énergie ou bois de chauffage (cette ressource
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n‟est pas en concurrence avec le bois d‟œuvre puisqu‟il ne s‟agit pas de la même qualité de
bois).
La récolte commercialisée de bois d‟industrie est calculée à partir des résultats de
l‟enquête EAB « exploitation forestière et scierie » du SSP. Elle est ventilée par région et
groupes d‟essences (feuillus, résineux). L'origine forêt, peupleraie ou haie des prélèvements
de BI, non distinguée dans les données EAB, a été estimée à l'aide d'hypothèses ad hoc. En
moyenne entre 2005 et 2008, 630 000 m3 ont été prélevés à destination du bois
d‟industrie dans la Région Centre.
Cependant, il existe une large part de bois récolté qui n‟est pas commercialisé (travail
dissimulé, autoconsommation, …) et qui n‟apparaît donc pas dans les résultats de
l‟enquête annuelle de branche ; il s‟agit de bois destiné à une utilisation en bois de
chauffage par les particuliers. Cet aspect est particulièrement important en région Centre
où le chauffage au bois des particuliers est très développé. C‟est pourquoi une autre
approche doit être utilisée.
L‟étude se base sur l‟étude du CEREN sur la régionalisation du bilan bois : quantité de bois
en stère consommé par les ménages suivant l‟usage (base, appoint), le type d‟appareil
utilisé (chaudière, foyer fermé, foyer ouvert), le type de logement (maison, immeuble) et la
région. Puisqu‟il s‟agit du bois consommé par les ménages alors que la donnée recherchée
est celle du bois produit à destination des ménages, l‟hypothèse que le bois consommé
dans la région est produit dans la région est adoptée, même s‟il peut y avoir des flux entre
régions qui faussent cette hypothèse.
Un coefficient est ensuite appliqué afin de déterminer si ce bois consommé par les
ménages est issu de la forêt ou des peupleraies, ou encore des haies ou du bois de rebut.
Ce coefficient est issu de la bibliographie puis ventilé en fonction des gisements sur la base
de leur proportion en disponibilité brute. L‟étude retient que 73% du bois consommé par
les ménages provient de la forêt et 1% des peupleraies.
La consommation des ménages implique une quantité de bois d‟environ 1 500 000 m3 par
an en région Centre (voir ci-après), dont plus de 1 000 000 m3 proviennent de la forêt et
des peupleraies.
Le gisement supplémentaire mobilisable se monte à 2 700 000 m3 soit
1 400 000 tonnes de matière sèche, dont 81% de BIBE et 19% de menus bois.
Remarque :
Le gisement supplémentaire mobilisable reste théorique puisqu‟il n‟inclut pas les freins et
obstacles à la mobilisation du bois en forêt d‟ordre socio-technico-économique.
La DRAAF Centre, avec les responsables professionnels, propose une évaluation du
gisement supplémentaire mobilisable en Région Centre qui prend en compte les obstacles
à la mobilisation du bois en forêt : elle a été réalisée sur la base « du différentiel estimé
entre l‟accroissement annuel total régional (estimé à plus de 6 Mm3 bois fort tige) et la
récolte annuelle (estimée à moins de 3 Mm3), en prévoyant que la récolte supplémentaire
pourrait concerner 40% du volume non récolté annuel plus spécifiquement dans les
propriétés privées de plus de 10 ha (environ 570 000 ha). » Le coefficient de 40% (estimé)
et l‟éviction des propriétés privées de moins de 10 ha (17% de la surface de forêt privée et
74% des propriétaires en 1999) reflètent des facteurs de réfaction importants : état de la
voirie, motivation et réactivité des propriétaires privés, etc. c‟est-à-dire tous obstacles à la
mobilisation de bois en forêt.
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La DRAAF estime finalement que le volume total susceptible d‟être mobilisé après
consommation à l‟échéance 2020 est de 580 000 m3/an.
L‟estimation de la DRAAF sera utilisée dans le cadre de la phase 3 de cette étude qui
définira des scénarios de développement de la biomasse énergie à l‟horizon 2020.
Zoom sur l’autoconsommation et les circuits de commercialisation parallèles
Comme sur l‟ensemble du territoire national, le bois de chauffage consommé par les
particuliers dans la région Centre ne provient pas uniquement des circuits traditionnels de
commercialisation, ce qui permettrait de le recenser (via les EAB par exemple). En effet,
une très grande part de ce bois n‟apparaît dans aucune statistique : il s‟agit du bois
autoconsommé, voire issu du travail dissimulé.
Ce fait est confirmé notamment par l‟étude CREDOC sur les propriétaires forestiers, qui
révèle que sur les 51% de propriétaires forestiers de plus de 1 hectare qu‟ils ont interrogés
et qui réalisent des coupes dans leur forêt, presque 60% le font pour leurs besoins
personnels (sans savoir estimer le volume qu‟ils ont coupé pour la moitié d‟entre eux).
Dans ces conditions, il est très difficile d‟estimer le volume que représente la
consommation de bois de chauffage.
Le tableau suivant présente les chiffres de bois de chauffage utilisé par les particuliers
proposés par plusieurs organismes de la région ; il s‟agit d‟environ 1 500 000 m3 de bois.
Cela représente un volume environ deux fois plus important que la récolte de bois
d‟industrie.
Source
Bois de chauffage utilisé par les particuliers Remarque
Total Non commercialisé
Arbocentre 1 500 000 m3 1 275 000 m3 15% commercialisés
AGRESTE Centre 1 300 000 m3
Calcul à partir des
données CEREN 1 440 000 m3
À partir de données INSEE
sur les résidences principales
Tableau 12 : Différentes estimations de la consommation de bois de chauffage en région Centre
Le graphique suivant présente l‟évolution de la vente des appareils de chauffage au bois à
l‟échelle de la France entre 1985 et 2002. On constate que les appareils de chauffage au
bois ont subi un net recul jusqu‟à la fin des années 1990, mais augmentent régulièrement
depuis. Les appareils dont la vente augmente le plus sont les inserts puis les poêles ; dans
le même temps les particuliers délaissent les cheminées à foyers ouverts et les cuisinières.
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Graphique 18 : Évolution des ventes d’appareils de chauffage au bois en France entre 1985 et 2002 (source : ADEME)
Zoom sur les projets en cours de taille importante
Cette thématique sera approfondie dans la seconde partie de cette étude qui concerne les besoins
en biomasse, dont les besoins futurs.
Nom du projet / appel à projet
Nature
Incertitude sur la
réalisation du projet
Quantité de bois prévisionnelle (t)
Localisation
Bois
Factory 36
Production de
bûche,
chaufferie bois
Faible 150 000 stères Buzançais, Indre
CRE3
Cogénération
(deux réseaux de
chaleur urbains
portés par
Dalkia)
Faible
Environ
200 000 tonnes dont
140 000 tonnes
issues de la forêt
Orléans et Tours
CRE4 Cogénération
Forte (projets
déposés mais
non encore
retenus)
1 projet en région
Centre
+ 1 projet en Pays
de la Loire
(CONFIDENTIEL)
BCIA 2009 Production de
chaleur
Projets
retenus
11 000 tonnes +
5 000 tonnes
Deux projets dans le
Cher
BCIAT
2010
Production de
chaleur
Projets
retenus 44 500 tonnes
Quatre projets en
Indre-et-Loire et
dans le Loiret
Evolution des ventes d'appareils
de chauffage au bois Source: ADEME
0
100 000
200 000
300 000
400 000
500 000
600 000
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
Cuisinière ch
Chaudière
poêle
foyers inserts
TOTAL
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AXENNE MARS 2011 P.69
6.2. RESSOURCES PAYSANNES – HAIES ET ALIGNEMENTS
LE BOCAGE DANS LA RÉGION CENTRE
Un territoire de champs et de prés, de tailles et formes différentes, entourés de haies ou de
rangées d‟arbres est appelé bocage. L‟habitat y est généralement dispersé (fermes isolées,
hameaux).
Figure 5 : Bocage au sud-est de Lignières – Cher (source : Géoportail)
Le bocage dans la région Centre s‟étend sur près de 291 000 hectares (source : Conseil
Régional du Centre). Plusieurs zones de bocage sont inégalement réparties sur tous les
départements. Les plus grandes zones se situent dans les départements de l‟Indre et du
Cher. Les trois plus grandes zones de bocages localisés dans la région Centre sont :
- Boischaut – Marche – Vallée de Germigny,
- Brenne,
- Pays Fort – Sancerrois.
Cependant, les deux zones de bocage qui marquent le territoire sont le Boischaut sud et le
Perche ; en effet, ce dernier fait partie d‟un ensemble qui dépasse largement les frontières
de la région Centre. Il est d‟ailleurs important de noter que du fait de l‟étendue hors région
de ces territoires, les stratégies qui peuvent être mises en place concernant ces bocages se
feront en partenariat avec ces territoires limitrophes.
Le maillage du bocage dans la région Centre est particulièrement dense, l‟un des plus
serrés de France : 76 ml/hectare23 dans le Perche et 100 à 110 ml/hectare dans le
23 ml = mètre linéaire
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.70
Boischaut. Le bocage est également constitué d‟arbres épars taille selon la technique de
l‟émondage.
Carte 6 : Carte du bocage dans la région Centre
Les paysages de bocage ont été façonnés par l‟homme dans les régions où était pratiqué
l‟élevage bovin extensif ; il constitue en effet des enclos délimitant des prairies desquelles
les bovins se nourrissent. Parallèlement, le bocage a également toujours été utilisé pour le
bois de chauffage.
Depuis plusieurs années, le bocage est en recul du fait des difficultés de la filière bovin ; les
agriculteurs en difficulté se tournent vers la céréaliculture mieux aidée par les aides de la
PAC. Le bocage constitue alors un frein au passage des machines et à la rentabilité
(parcelles trop petites) ; il est arraché.
Le bocage fait cependant partie du patrimoine paysager des régions où il est présent et
qu‟il caractérise. Plus encore, il joue un rôle environnemental important : maintien de la
biodiversité, épuration de l‟eau et régulation des débits dans les zones humides. Enfin, le
bocage a un rôle cynégétique et touristique.
RESSOURCES POTENTIELLEMENT MOBILISABLES
Les ressources potentiellement mobilisables pour le bois énergie proviennent du bois de
taille issu de l‟entretien des haies et alignements qui constituent le bocage et les bords de
route.
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.71
Actuellement, le bocage est très inégalement entretenu, il n‟est pas possible de généraliser
ce point. Une haie correctement entretenue présente une hauteur de 1,60 mètre environ
avec quelques arbres de haut jet. Lorsque l‟entretien est réalisé, les bois de taille sont
broyés sur place avec une machine de type broyeur à marteau puis laissés sur place.
En ce qui concerne les alignements, notamment des bords de route, des campagnes
d‟élagage régulières sont organisées. Les bois de taille sont soit restitués aux propriétaires
(cas où les arbres sont situés sur une parcelle privée), soit broyés et laissés sur place, soit
mis à la disposition des agents (cas des plus gros bois).
ATOUTS ET FREINS
Le principal atout du bois énergie vis-à-vis du bocage est qu‟il peut lui redonner une valeur
économique, seul moyen d‟éviter qu‟il ne disparaisse complètement à terme. En effet, les
aspects environnementaux et paysagers ne suffisent pas à contrebalancer la tendance à
l‟arrachage.
D‟autre part, il permet au bocage d‟être entretenu, ce qui n‟est pas toujours le cas
actuellement. La capitalisation excessive du bois dans les haies entraîne souvent leur
déstructuration, une mortalité accrue, la perte de valeur écologique et une baisse de la
productivité en biomasse.
Cependant, la production de plaquettes à partir du bois de taille des haies et alignements
est rendue difficile par le caractère diffus de ce gisement. La rentabilité d‟une telle
opération dépend des charges d‟investissement dans les équipements mais aussi de ce
caractère diffus.
Deux structures sont en fonctionnement ou en cours de création sur la région Centre :
- SCIC Bois Bocage Énergie avec son antenne locale du Perche existe depuis 2006,
- SCIC Berry Énergie Bocage en cours de création sur le territoire du Boischaut.
GISEMENT BRUT
L‟estimation des gisements se base principalement sur l‟étude « Biomasse forestière,
populicole et bocagère disponible pour l‟énergie à l‟horizon 2020 », ADEME, IFN, SOLAGRO
et FCBA, 2009. La ressource bocagère considérée comprend les haies et alignements
d‟arbres implantés dans le milieu rural.
Définition
Haie : Ligne boisée d‟une largeur moyenne en cime inférieure à 20 mètres et d‟une longueur au
moins égale à 25 mètres, comportant au moins trois arbres recensables d‟essences forestières
avec une densité moyenne d‟au moins un arbre recensable tous les dix mètres. Les arbres ne
répondant pas à cette dernière condition de densité sont des arbres épars. Ces derniers ne font
plus l‟objet d‟un inventaire (définition IFN).
Alignement : Ligne simple ou double d‟arbres d‟essences forestières plantés à intervalles
réguliers, d‟une largeur moyenne en cime inférieure à 20 mètres, d‟une longueur au moins égale
à 25 mètres. Régularité en diamètre et en distance : écarts d‟au moins un quart pour au moins
trois-quarts des arbres. Espacement entre les arbres supérieur à 1 mètre (définition IFN).
Après avoir repris l‟évaluation du linéaire brut de haies et alignements, de la ventilation de
ce linéaire par type de haies et de la part de ce linéaire continu et non dégradé (travail
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réalisé par l‟IFN), l‟étude ADEME/IFN estime une productivité par type de haies qu‟elle
ventile par type de produits. Les chiffres sont adaptés aux différentes régions (ou inter
régions pour les régions les moins bocagères).
Productivité estimée (MAP sec/km/an)
Linéaire estimé en région Centre (km)
Haies arbustives productives
8,5 1 000
Haies de taillis 20 16 000
Haies mixtes taillis-futaies
15 13 000
Haies de futaie 10 6 000
Tableau 13 : Productivité et linéaire des haies dans la région Centre (source : ADEME/IFN)
Le coefficient de conversion de 2,7 MAP sec/m3 a été retenu, tandis qu‟un coefficient de
16% a été appliqué pour tenir compte de la perméabilité des haies (discontinuité ou
dégradation des haies).
Remarque : La région Centre a le coefficient de discontinuité le plus fort de ceux appliqués
aux différentes régions, le plus faible étant 2% en Auvergne et en Bourgogne.
Finalement, la ressource annuelle se monte à 182 000 m3, dont environ 65% de BIBE et
35% de menus bois, soit 41 000 tep.
Remarque : Le tableau de Bord de la biomasse en Région Centre utilise la même
méthodologie mais arrive à un gisement supérieur ; il semblerait que le coefficient de 16%
pour tenir compte de la perméabilité des haies (discontinuité ou dégradation des haies)
n‟ait pas été utilisé.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
Concernant l‟exploitabilité et la prise en compte des impacts environnementaux, deux
hypothèses sont prises :
- Les haies et alignements ne présentent pas de difficultés majeures en termes
d‟exploitabilité (pentes, accessibilité) puisqu‟ils bordent majoritairement des prairies
destinées aux animaux ou à la culture ou des routes.
- Les sols ne sont pas (ou peu) chimiquement sensibles ou exportations minérales. En
effet, ils jouxtent des sols agricoles qui font l'objet d'applications périodiques d'intrants
(fertilisants minéraux et organiques, amendements), ou qui sont constitués de prairies
qui constituent un facteur de préservation efficace des sols. Par ailleurs, ils ne
représentent qu‟une part minime de la parcelle et leur impact, quel qu‟il soit, sur
l‟ensemble de la parcelle est d‟autant plus limité qu‟ils occupent le bord des champs.
Finalement, le gisement théorique disponible est équivalent à la ressource annuelle produite.
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AXENNE MARS 2011 P.73
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Le bois des haies et alignements constitue une des sources d‟approvisionnement des
ménages en bois de chauffage. Afin de quantifier les volumes en jeu, l‟étude ADEME/IFN a
identifié, à partir notamment des disponibilités brutes de chaque source, la répartition des
origines forêt, peupleraies et haies dans le bois de feu consommé par les ménages. Pour la
région Centre, la part d‟origine bocagère est de 5%.
Cette répartition a ensuite été appliquée aux données issues de l‟enquête « logement » du
CEREN : en région Centre, les ménages consomment 1 440 000 m3 de bois énergie pour
leur résidence principale (source : CEREN, 2009).
Par ailleurs, il est considéré que le bois des haies et alignements n‟est pas valorisé sous
des formes industrielles (bois d‟œuvre ou bois d‟industrie) car les chantiers présentent de
faibles volumes ce qui induit un surcoût, mais aussi du fait du manque de débouchés
locaux pour ces produits.
Finalement, le gisement supplémentaire mobilisable se monte à 110 000 m3 de matière sèche par an, soit 25 000 tep.
6.3. RESSOURCES PAYSANNES – VIGNES
LE VIGNOBLE DANS LA RÉGION CENTRE
Le Val de Loire est une région de production de vins de grande renommée : en région
Centre, il s‟agit des vignobles de Touraine, du Centre Loire et de l‟Orléanais. La région
Centre comporte 27 908 hectares de vignes dont 21 757 hectares en production (AGRESTE
2009).
Graphique 19 : Répartition des surface de vignes par département dans le Centre (AGRESTE 2009)
16%
0%
5%
43%
35%
1% Vignes (ha)
Cher
Eure-et-Loir
Indre
Indre-et-Loire
Loir et Cher
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.74
Carte 7 : Carte du vignoble dans la région Centre
Les ressources en bois associées à la filière vini-viticole ne doivent pas être négligées pour
ces territoires.
RESSOURCES POTENTIELLEMENT MOBILISABLES
Trois types de sous-produits de la vigne peuvent être récupérés et valorisés en énergie :
- les sarments : rameaux de vigne de l‟année. Ils sont récupérés lors de la taille effectuée
annuellement de début décembre jusque fin février,
- les charpentes : rameaux de plus d‟un an. Ils sont récupérés lors de la taille qui
intervient à une fréquence variable selon le type de taille choisi,
- les ceps : souche de la vigne. Ils sont récupérés lors de l‟arrachage qui intervient
généralement en mai juin sans qu‟il y ait véritablement de période précise. Les vignes
ont une durée de vie de 35 – 40 ans en moyenne.
Actuellement, ces sous-produits sont soit laissés sur place soit ramassés et broyés. Dans le
second cas, ils sont laissés en tas en bout de ligne ou bien ces tas sont brûlés. Si les
sarments ne sont pas broyés de manière fine, le fait de les laisser sur place peut favoriser
la transmission de maladies ; dans ce cas, il est préférable qu‟ils soient ramassés (dans le
but d‟une prophylaxie).
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AXENNE MARS 2011 P.75
ATOUTS ET FREINS
La valorisation des sous-produits de la vigne pour l‟énergie présente un certain nombre
d‟atouts :
- L‟export des sarments permet de lutter contre la propagation de champignons (Esca,
Eurypiose), dans le cas où les sarments sont laissés sur place sans être broyés finement,
et d‟éviter le brûlage en bout de ligne.
- Il s‟agit d‟une ressource renouvelable et gratuite (hors coûts de mobilisation et de
transformation), dont la combustion présente un bilan carbone nul.
- Les sous-produits sèchent bien et présentent un pouvoir calorifique correct (de 5 à 10%
inférieur à celui du bois à taux d‟humidité équivalent).
- Le bilan énergétique de la valorisation de ces sous-produits est positif : l‟énergie
consommée a représenté 8,5% de l‟énergie produite lors d‟une expérimentation menée
dans le cadre de l‟étude « Collecte et valorisation énergétique des déchets ligneux du
vignoble : bilan technique, environnemental et économique » (CIVC, CSGV, Dalkia,
ADEME, 2009). Ce bilan peut encore être amélioré en optimisant la logistique
d‟approvisionnement, ce qui n‟était pas le cas lors de l‟expérimentation.
- La valorisation énergétique est une alternative propre à la combustion sur la parcelle des
sous-produits le cas échéant.
Cependant, d‟autres éléments viennent freiner ou compliquer cette valorisation :
- Sur le plan technique :
Alimentation du foyer. Des problèmes de bourrage peuvent survenir si la vis sans fin et
le combustible ne sont pas adaptés l‟un pour l‟autre.
Gestion des cendres. Le bois issu de la vigne produit beaucoup plus de cendres que le
bois forestier, du fait de la présence importante de particules fines (terre restant sur
la souche après arrachage). Sur des chaudières bois individuelles, le système
d‟éjection automatique des cendres n‟est pas suffisamment dimensionné pour gérer
l‟importante quantité de cendres produite par ces combustibles, il est donc
nécessaire de procéder à un décendrage manuel en parallèle.
Ces cendres peuvent être éliminées selon deux filières : mise en Centre
d‟Enfouissement Technique de classe 2 (qui concerne les déchets non dangereux) ou
valorisation agricole. La teneur en métaux des cendres est très inférieure à celles des
boues de stations d‟épuration, ce qui laisse à penser que l‟épandage des cendres ne
devrait pas poser de problème (source : Le Vigneron Champenois – Juin 2009). Reste
à analyser les cendres pour connaître leurs qualités agronomiques.
- Sur le plan environnemental :
Présence de composés organiques halogénés (ou bromés) et soufrés certainement dus
aux traitements chimiques auxquels sont soumis les vignobles. Ces composés
pourraient entraîner la formation de dioxines dans le cas d‟une combustion dégradée
(mauvaise oxygénation du foyer). En Champagne-Ardenne, l‟ADEME recommande de
ce fait un mélange des sous-produits de la vigne avec au moins deux tiers de
plaquettes forestières. Cependant, le vignoble champenois subissant plus de
traitements, il devrait être possible d‟augmenter la part des sous-produits de la vigne
dans la région Centre.
Présence de particules fines. Ces particules sont dues d‟une part au fait que de la terre
s‟accroche à la souche lors de l‟arrachage, et d‟autre part au fait qu‟un broyeur à
marteaux est utilisé de manière à pouvoir gérer la présence éventuelle d‟éléments tels
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AXENNE MARS 2011 P.76
que des pierres (plus solide qu‟un broyeur à couteaux mais produisant plus de
particules fines). Ce problème en amène un autre : la présence de métaux. Un filtre
performant comme il y en a sur les installations de fortes puissances permet de
résoudre ce problème. Cependant, la pose d‟un tel filtre est trop coûteuse pour qu‟il
soit mis en place sur des installations de petites puissances.
Besoin en amendement organique des sols. Le prélèvement doit être effectué
uniquement sur les sarments qui ne sont pas utilisés à des fins d‟amendement sur la
parcelle. Si l‟intégralité des sarments est exportée, il sera nécessaire de compenser
par un amendement organique sous forme de compost. Attention alors à rester dans
une filière très locale.
Extrait de l’étude « Biomasse forestière, populicole et bocagère disponible pour l’énergie à l’horizon 2020 », ADEME ; IFN, SOLAGRO, FCBA - 2009
« Le taux de matière organique des sols viticoles est généralement faible, davantage que celui des autres sols agricoles. […] La matière organique est un élément majeur dans le contexte agri-environnemental actuel, car elle contribue à développer des agro-systèmes durables. La matière organique améliore la capacité de stockage de l’eau et la structure du sol, ce qui limite les phénomènes d’érosion, améliore la nutrition minérale des cultures et favorise l’activité biologique du sol.
Les viticulteurs en prennent conscience et modifient leurs pratiques, notamment en valorisant les sarments comme amendement organique dans les vignes. »
- Sur les plans organisationnel et économique :
Difficultés de mobilisation. Il s‟agit de gisements extrêmement diffus, surtout pour les
sarments et les charpentes. Les souches présentent quant à elles un gisement moins
diffus (lors d‟un chantier d‟arrachage, le potentiel est de 25 à 30 t/ha). D‟ailleurs,
l‟essentiel des sous-produits collectés lors de l‟expérience menée pour l‟étude du
CIVC, Dalkia, CSGV et ADEME sur le vignoble champenois étaient des souches. Cette
expérimentation était basée sur un apport volontaire, ce qui montre que les
viticulteurs sont plus enclins à collecter les souches que les autres sous-produits plus
diffus.
Remarque : Une surface de 7 à 10 hectares de vignes est nécessaire pour collecter
suffisamment de sous-produits pour chauffer la maison d‟un vigneron.
Rentabilité. La rentabilité est liée directement aux coûts de mobilisation qui sont
élevés étant donné le caractère diffus du gisement. Pour l‟instant, la rentabilité
semble encore très juste, mais elle devrait être meilleure à l‟avenir avec
l‟augmentation du coût des énergies fossiles.
Pour se développer, la filière vigne énergie doit réussir à se structurer et notamment à
organiser une collecte efficace et pas trop coûteuse. Cependant il est également nécessaire
de trouver les arguments qui réussiront à motiver les vignerons à effectuer cette collecte.
GISEMENT BRUT
L‟estimation des gisements se base principalement sur l‟étude « Biomasse forestière,
populicole et bocagère disponible pour l‟énergie à l‟horizon 2020 », ADEME, IFN, SOLAGRO
et FCBA, 2009.
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La ressource annuelle produite est composée de :
- la production de sarments lors de la taille,
- la production lors de l‟arrachage et du renouvellement (souches et sarments).
Les hypothèses suivantes sont utilisées :
- Taille de sarments : productivité de 1,2 tonnes de matière sèche par hectare et par an en
région Centre, surface en production de 22 600 hectares.
- Renouvellement et arrachage : 5 000 ceps de 2 kg et à 15% d‟humidité sont plantés par
hectare, le cycle moyen de la vigne est de 40 ans et la surface en production dans la
région Centre est de 22 600 hectares.
Finalement, la ressource annuelle se monte à 35 000 tonnes de matière sèche soit 15 000 tep, dont les trois quarts proviennent de la taille des sarments.
Remarque : Le Tableau de Bord biomasse dans la région Centre arrive à un résultat similaire
avec la même méthodologie. Il n‟estime pas les gisements théoriques disponibles et
supplémentaires mobilisables.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
Même si la récolte des sarments présente certaines difficultés (voir plus haut), ce gisement
est techniquement exploitable.
Par contre, sur le plan environnemental, il est nécessaire d‟apporter une restriction à
l‟usage de ce gisement pour l‟énergie : en effet, 87% des viticulteurs pratiquent l'utilisation
des sarments en amendement dans le Val de Loire (AGRESTE - Pratiques culturales 2006).
Concernant les ceps, les problèmes environnementaux s‟ajoutent aux difficultés
techniques : ce sont en effet les ceps qui concentrent, plus que les sarments, les résidus de
produits chimiques susceptibles de provoquer des pollutions environnementales.
Cependant, les chiffres de gisement brut issus de l'étude ADEME ne distinguent pas
sarments et ceps. Nous avons donc choisi d‟appliquer le coefficient de 87% à tout le
gisement brut, en prenant l'hypothèse que ce coefficient reflète la part de ceps non
exploitables ou non utilisables.
Le gisement théorique disponible se monte à 4 600 tonnes de matière sèche soit 2 000 tep.
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
La seule utilisation actuelle des sarments est l'amendement déjà pris en compte dans le
gisement théoriquement disponible.
Finalement, le gisement supplémentaire mobilisable se monte à 4 600 tonnes de matière sèche soit 2 000 tep.
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6.4. RESSOURCES PAYSANNES – VERGERS
LES VERGERS DANS LA RÉGION CENTRE
La principale production fruitière de la région concerne la pomme, de table et à cidre.
Viennent ensuite les poires et les cassis, puis dans une moindre mesure les cerises. « Le
verger de pommiers de la région Centre représente 5,7% du verger national, celui de
poiriers, 7% de la surface nationale. Les surfaces de pommes représentent plus de 60%
des surfaces consacrées à l‟arboriculture de la région. Cette proportion est de 24% au
niveau national. Malgré une forte baisse depuis 2005, le Centre est la 3ème région
productrice de poires (avec une légère reprise en 2008) et la 6ème pour les pommes de
table. » La région Centre se situe dans les tous premiers metteurs en marché pour le cassis
et la cerise. (Diagnostic filières fruits 2011, CA Centre)
Remarque : Les surfaces consacrées aux vergers de pommiers et de poiriers ont reculé de
60% depuis 1989 pour atteindre respectivement 2 350 hectares et 300 hectares. Les
arrachages conduisent à une baisse des volumes produits provoquant une désorganisation
de la filière. (Diagnostic filières fruits 2011, CA Centre)
Graphique 20 : Répartition des surfaces des vergers dans la région Centre (source : Diagnostic
filière fruits 2011 – CA Centre)
La production de fruits dans la région est très localisée, ce qui lui confère une grande
importance en termes d‟emplois et de retombées économiques pour les territoires
concernés. La production est concentrée dans quatre bassins : le Cher, le Loiret, le sud de
l‟Indre-et-Loire et la zone limite entre l‟Indre-et-Loire et la Sarthe.
Répartition des surfaces des vergers dans la région Centre
Pommes de table
61%Poires de table
13%
Cassis
8%
Pommes à cidre
5%
Autres
3%
Noix
2%
Cerises
4%
Noisettes
3% Framboises
1%
Source : Agreste - SAAsd 2009
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Carte 8 : Carte des vergers dans la région Centre
Les territoires de vergers se situent essentiellement en Indre-et-Loire, dans le Cher et dans
le Loiret.
Graphique 21 : Répartition des surfaces des vergers dans la région Centre par département en
2006 (source : Diagnostic filière fruits 2011 – CA Centre)
30%
1%
2% 42%
6% 19%
Cultures fruitières (% de la surface)
Cher
Eure-et-Loir
Indre
Indre-et-Loire
Loir-et-Cher
Loiret
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AXENNE MARS 2011 P.80
RESSOURCES POTENTIELLEMENT MOBILISABLES
Les ressources potentiellement mobilisables pour une valorisation en combustion sont
produites lors de la taille ainsi que lors de l‟arrachage et du renouvellement des arbres :
- La taille commence début décembre et se termine fin mars.
- Les arrachages ne se font pas à une période particulière de l‟année ; l‟hiver est évité en
raison des conditions du terrain (boue) ainsi que le printemps et la période de cueillette.
Les arrachages représentent des quantités importantes ces dernières années.
- Le renouvellement devrait concerner 10% des arbres chaque année selon les
préconisations des experts. En pratique, ce taux est plutôt moitié moins élevé car la
situation financière des exploitations d'arboriculture fruitière de la région Centre ne leur
permet pas d‟investir dans de nouveaux arbres autant qu‟il faudrait.
Actuellement, les bois de taille sont broyés puis laissés au sol.
ATOUTS ET FREINS
La valorisation des sous-produits des vergers pour l‟énergie présente un certain nombre
d‟atouts :
- Il s‟agit d‟une ressource renouvelable et gratuite (hors coûts de mobilisation et de
transformation), dont la combustion présente un bilan carbone nul.
- L‟export des bois de taille pourrait prendre part dans une stratégie de prophylaxie car
cela permet d‟éviter la propagation de certaines maladies.
- La valorisation des sous-produits des vergers pourraient représenter un revenu
supplémentaire pour des exploitations souvent en difficulté.
- Les bois de taille sont déjà broyés ; il faudrait vérifier que la granulométrie obtenue
correspond aux besoins des chaudières.
- La concentration de la production facilite l'émergence de dynamiques collectives au sein
de chacun des bassins de production.
Cependant, d‟autres éléments viennent freiner ou compliquer cette valorisation :
- Sur le plan technique : On ne connaît pas exactement les problèmes techniques qui
pourraient être rencontrés mais il est probable qu‟ils s‟apparentent à ceux rencontrés
pour la vigne énergie (voir paragraphe précédent) : gestion des cendres et spécificité de
l‟alimentation du foyer.
- Sur le plan environnemental : En l‟absence d‟études sur le sujet, les impacts sur
l‟environnement ne sont pas connus ; cependant, les points suivants sont sensibles et
mériteraient d‟être examinés :
Pollution atmosphérique due aux résidus des produits chimiques de traitement
appliqués aux arbres,
Présence de particules fines due à la terre présente sur les arbres arrachés,
Besoin en amendement organique des sols : si les bois de taille, actuellement laissés sur
les parcelles, sont intégralement exportés des problèmes de fertilisation des sols
peuvent être rencontrés. Un amendement organique de type compost pourrait
constituer une piste pour combler ces besoins.
- Sur les plans organisationnel et économique :
Difficultés de mobilisation : il s‟agit de gisements diffus, surtout pour les bois de taille.
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Rentabilité : il serait intéressant d‟effectuer des expérimentations de manière à
connaître la rentabilité de ces opérations. Étant donnés les coûts de mobilisation qui
risquent d‟être élevés puisque le gisement est diffus, la rentabilité de ces opérations
devrait d‟être juste.
Le développement de la filière verger énergie passe par la mise en place d‟expérimentations
pour connaître les potentialités réelles de cette filière. Si cela s‟avère intéressant, il sera
nécessaire d‟informer et de former les arboriculteurs, ainsi que de structurer la collecte et
l‟acquisition des équipements.
Remarques :
- La station d‟études et d‟expérimentations fruitières Nord-Loire la Morinière pourrait
effectuer des expérimentations avec différents partenaires comme le Conseil Régional, les
Chambres d‟Agriculture, etc.
- En Isère, un projet a été lancé avec le soutien de la région Rhône-Alpes : des fermes et
sécheurs à noix sont approvisionnés avec les sous-produits de noyers (station SENuRA).
- En Loraine, des expérimentations ont été réalisées par l‟Association d‟Expérimentation
Fruitière de l‟Est (AREFE) sur les mirabelliers.
GISEMENT BRUT
L‟estimation des gisements se base principalement sur l‟étude « Biomasse forestière,
populicole et bocagère disponible pour l‟énergie à l‟horizon 2020 », ADEME, IFN, SOLAGRO
et FCBA, 2009.
Le gisement est composé des bois de taille et de bois issus de l‟arrachage et du
renouvellement. L‟étude ADEME/IFN s‟est basée sur les hypothèses suivantes :
- Productivité de bois de taille :
Productivité de 1,5 tMS/ha de vergers de pommiers en considérant une densité de
1 250 pommiers/ha. Ces chiffres sont appliqués à l‟ensemble des fruits à pépins en
raison de la similitude des itinéraires techniques de conduite et d‟entretien, et
également aux vergers de fruits à noyau (cerisiers, etc.).
Productivité de 1,3 tMS/ha pour les noyeraies.
- Productivité de biomasse lors des arrachages et renouvellement :
Taux de renouvellement de 20 ans pour toutes les filières sauf pour les noyeraies (45
ans) ; les châtaigniers et les oliviers ne sont pas pris en compte car leur bois d‟œuvre
est recherché.
Productivité de 25 tMS/ha pour une densité de 1 000 à 1 500 arbres/ha.
Tailles d’entretien Renouvellement et
arrachages
t MS Fruits à pépins
Fruits à noyau
Oliviers Fruits à coque
Renouvellement Arrachages
Région Centre
5 000 ns 0 ns 7 000 2 000
ns : non significatif
Tableau 14 : Disponibilités brutes en arboriculture dans la région Centre (source : ADEME/IFN)
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Finalement, la ressource annuelle se monte à 14 000 tonnes de matière sèche soit 6 000 tep, dont les deux tiers proviennent du renouvellement et de l‟arrachage.
Remarque : Le Tableau de Bord biomasse dans la région Centre arrive à un résultat similaire
avec la même méthodologie. Il n‟estime pas les gisements théoriques disponibles et
supplémentaires mobilisables.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
En ce qui concerne le bois issus de la taille d‟entretien, la faisabilité de mobiliser ces
gisements est examinée selon le type de vergers :
- Pour les fruits à pépins, la taille consiste essentiellement à éliminer les courtes brindilles
surnuméraires et les fines branches de 2 ou 3 ans ; il s‟agit dont majoritairement de très
petits bois peu propices à être transformés (queues de déchiquetages, rendement du
broyage peu élevé). D‟autre part, ces bois constituent un apport organique en
amendement pour lesquels les risques phytosanitaires sont peu élevés. Ce gisement
n‟est pas considéré comme mobilisable pour le bois énergie.
- Pour les fruits à noyau, la taille consiste essentiellement en l‟éclaircissement des
houppiers par surpression des branches de 2 à 5 ans ; il s‟agit donc de bois propices à
être transformés en plaquettes.
- Pour les noyers et châtaigniers, la taille fournit une quantité importante de bois propices
à être transformés en plaquettes étant donnés leurs diamètre et longueur.
Les bois provenant de l‟arrachage et du renouvellement des vergers ont été considérés
comme mobilisables pour les bois énergie. Pour les vergers de fruits à pépins et à noyau, le
bois issus de l‟arrachage et du renouvellement est globalement très branchu, tordu et de
diamètre réduit (tronc et charpentières mis à part). Ces caractéristiques ne sont pas
compatibles avec une valorisation en bois bûche, mais ces bois peuvent être transformés en
plaquettes.
Finalement, le gisement théorique disponible se monte à 9 000 tonnes de matière sèche soit 4 000 tep, provenant quasiment exclusivement du renouvellement et de
l‟arrachage.
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Les seules utilisations actuelles des bois issus des vergers (amendement et bois d‟œuvre
pour certaines espèces spécifiques) sont déjà prises en compte dans le gisement
théoriquement disponible.
Finalement, le gisement supplémentaire mobilisable se monte à 9 000 tonnes de matière sèche soit 4 000 tep.
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6.5. RESSOURCES URBAINES
RESSOURCES POTENTIELLEMENT MOBILISABLES
Les ressources urbaines sont évaluées à partir de l‟étude « Biomasse forestière, populicole
et bocagère disponible pour l‟énergie à l‟horizon 2020 », 2009,
ADEME/MEEDDAT/Ministère de l‟enseignement Supérieur à de la Recherche,
IFN/FCBA/SOLAGRO
Les ressources qualifiées d'urbaines concernent les ressources ligneuses implantées dans
le milieu urbain. Il s‟agit des arbres d‟alignements urbains, des parcs et jardins privés et
publics, des places de villes et des aires de stationnement. (Source : www.dispo-
boisenergie.fr)
Les ressources comptabilisées sont les bosquets, les arbres épars, les parkings arborés, les
routes arborées, les jardins d‟agrément, les pelouses d‟agrément et les cimetières. Afin
d‟éviter les doubles comptes avec les formations arborées rurales évaluées dans la
ressource forestière et bocagère, les surfaces rattachées aux catégories « secteur primaire »
(productions agricoles, minières, ligneuses, piscicoles) et « réseaux et routes » sont exclues.
Les ressources potentiellement mobilisables pour une valorisation en combustion sont
produites lors de la taille des arbres. Actuellement, les bois de taille sont souvent orientés
vers une plate-forme de compostage (en mélange avec les autres déchets verts : tonte,
feuilles) et les plus gros bois laissés à l‟usage des agents.
ATOUTS ET FREINS
L‟utilisation d‟une partie des ressources bois urbaines pour l‟énergie permet d‟éviter l‟excès
d‟éléments structurants sur les plates-formes de compostage.
De plus, la valorisation énergétique de ce bois ne génère pas de frais supplémentaires au
moment des chantiers de taille et d‟abattage ; en effet, les modalités de façonnage sont
identiques au compost. Les coûts supplémentaires n‟interviennent donc que sur les postes
déchiquetage et manutention (stockage, séchage, livraison), ce qui occasionne une
ressource peu chère.
Enfin, pour les collectivités la valorisation énergétique de ces bois est intéressante dans le
cadre d‟une politique « verte », c‟est-à-dire aussi en termes d‟image.
Les principales difficultés sont la nécessité de mettre en place une organisation adéquate
(plate-forme, etc.) et le besoin de valoriser le bois dans une chaufferie située à proximité.
Il faut tenir compte également des valorisations actuelles (compost et mise à disposition
des agents).
GISEMENT BRUT
L‟évaluation de la ressource a été effectuée en estimant d‟abord une densité puis une
productivité pour chacune des catégories de ressources urbaines. Pour la région Centre, la
productivité des haies urbaines est estimée à 2,79 tMS/ha et des arbres urbains à
16,9 kg MS/ha.
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t MS/an
Haies, arbres
épars et bosquets
Parkings et routes arborées
Jardins, pelouses
d’agrément et
cimetières
TOTAL
Région Centre
37 000 11 000 37 000 85 000
Tableau 15 : Disponibilités brutes annuelles des ressources urbaines dans la région Centre
(source : ADEME/IFN)
Finalement, la ressource annuelle se monte à 85 000 tonnes de matière sèche soit 37 000 tep.
Remarque : Le Tableau de Bord biomasse dans la région Centre utilise la même
méthodologie mais considère uniquement 37 000 tonnes de MS/an. Il estime le gisement
théorique disponible comme étant le même que la ressource annuelle produite mais
n‟évalue pas le gisement supplémentaire mobilisable.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
Pour obtenir le gisement théoriquement disponible, il convient d‟enlever le bois récupéré
lors des élagages de printemps, mélangé à du feuillage. Cela représente environ 20% de la
disponibilité brute totale.
Le gisement théorique disponible se monte à 68 000 tonnes de matière sèche par an soit 30 000 tep.
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Le gisement supplémentaire mobilisable est déduit du gisement théorique disponible en lui
soustrayant les quantités de bois déjà valorisées. Il s‟agit des bois utilisés pour la
production de compost ou pour le paillage des plantations urbaines. Il est à noter que
l‟envoi des bois de taille sur les plates-formes de compostage crée parfois un surplus
d‟éléments structurants ; une partie de ces bois de taille peut donc être récupérée pour
l‟énergie.
En l‟absence de chiffres concernant la part déjà valorisée et la part valorisable pour
l‟énergie, il a été considéré que 70% des ressources bois urbaines étaient déjà valorisées.
Finalement, le gisement supplémentaire mobilisable se monte à 20 000 tonnes de matière sèche par an soit 9 000 tep.
6.6. PRODUITS CONNEXES DE LA PREMIÈRE TRANSFORMATION
DU BOIS
Les entreprises dites de première transformation du bois sont les scieries et les usines de
déroulage et de tranchage. Les entreprises de fabrication d‟emballage relèvent
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techniquement de la deuxième transformation, mais elles produisent le même type de
connexes que les entreprises de la première transformation du bois. Les connexes de la
première transformation sont les dosses, délignures, chutes de tronçonnage, la sciure et les
écorces.
Figure 6 : Les connexes de la première transformation (source : Biomasse Normandie/CTBA)
LES CONNEXES DE PREMIÈRE TRANSFORMATION DANS LA RÉGION CENTRE
Les données des Enquête Annuelles de Branches (EAB – AGRESTE) entre 2005 et 2008
sont utilisées comme source de données principales. Elles indiquent les quantités de
connexes de scierie produites ainsi que leur destination et l‟information de leur
commercialisation ou non. Elles sont disponibles au niveau du département.
Graphique 22 : Produits connexes de scierie par département (EAB 2008 – AGRESTE)
Sur la région Centre, 262 000 tonnes de produits connexes de scierie ont été produits en
moyenne chaque année entre 2005 et 2008.
La carte ci-dessous présente la localisation des entreprises des catégories « Travail du
bois » et « Fabrication de meubles ». Ces entreprises produisent des connexes de première
transformation du bois ainsi que des connexes de deuxième transformation du bois.
59 117 22%
17 471 7%
27 424 10%
18 256 7%
32 435 12%
112 231 42%
Produits connexes de scierie (tonnes)
18 - Cher
28 - Eure-et-Loir
36 - Indre
37 - Indre-et-Loire
41 - Loir-et-Cher
45 - Loiret
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Carte 9 : Localisation des entreprises du « Travail du bois » et de la « Fabrication de meubles »
(source : INSEE)
RESSOURCES POTENTIELLEMENT MOBILISABLES
Tous les produits connexes de scieries peuvent être valorisés pour l‟énergie. L‟utilisation
des sciures nécessite cependant des chaudières spécialisées (notamment en ce qui
concerne le mode d‟introduction du combustible dans le foyer) que l‟on ne retrouve
généralement que dans les scieries ou les industries productrices de sciures.
Les produits connexes de la première transformation sont déjà largement valorisés dans
diverses filières dont celle de la trituration. Le gisement disponible pour l‟énergie est
examiné en dehors des utilisations existantes, c‟est-à-dire sans se substituer ni rentrer en
concurrence avec ceux-ci.
ATOUTS ET FREINS
L‟intérêt des connexes de la première transformation vis-à-vis du bois énergie est qu‟ils
sont généralement moins chers et présentent un taux d‟humidité plus faible que les
produits issus de la forêt.
Cependant, ils sont déjà très largement utilisés pour d‟autres débouchés et des problèmes
de tensions sur la ressource peuvent apparaître.
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.87
GISEMENT BRUT
Le gisement brut est constitué de l‟ensemble des produits connexes de scierie recensés
dans les EAB. Leur tonnage total est relativement constant au cours des années.
La ressource annuelle produite se monte, en moyenne, à 278 000 tMS/an soit 120 000 tep.
Remarque : Le Tableau de Bord de la biomasse en région Centre indique une valeur
similaire.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
L‟ensemble du gisement est accessible et aucune contrainte d‟ordre environnemental ne
vient s‟appliquer.
Le gisement théorique disponible est équivalent au gisement brut.
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Le gisement supplémentaire mobilisable est constitué uniquement des connexes de scieries
non commercialisés et non autoconsommés à l‟heure actuelle, ce qui réduit
considérablement le gisement de ces produits déjà largement valorisés.
Graphique 23 : Produits connexes de scierie par types dans la région Centre (EAB 2008 – AGRESTE)
64 647 24%
18 845 7%
22 050 8%
49 283 18%
57 832 22%
23 130 9%
31 147 12%
Produits connexes de scierie par types de produits (tonnes)
Trituration commercialisée - plaquettes
Trituration commercialisée - chutes brutes
Trituration non commercialisée
Ecorces commercialisées
Sciures commercialisées
Autres chutes et débris commercialisés
Déchets non commercialisés (dont autoconsommés pour l'énergie)
EAB 2008 - AGRESTEEAB 2008 - AGRESTE
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.88
Le gisement en trituration non commercialisée est très variable suivant les années, il peut
même être nul (comme en 2007). Le gisement de déchets non commercialisés et non
autoconsommés est lui aussi très variable suivant les années. Tous les deux sont
généralement faibles. Le calcul du gisement supplémentaire disponible se base sur la
moyenne des années 2005 à 2008.
Finalement, le gisement supplémentaire mobilisable se monte à 7 000 tonnes de matière sèche par an soit 3 000 tep.
Comparaison avec d’autres sources : document de la DRAAF (2010)
La DRAAF a réalisé une estimation du gisement disponible en produits connexes de la
première et deuxième transformation et déchets industriels banals (DIB). Elle mentionne
trois sources de données :
Source Année Ressource Tonnage disponible pour l’énergie en région Centre
Chambre
Agriculture
Centre
1998
Produits connexes
de scierie et de
menuiserie + DIB
80 000 t/an
ADEME 2004
Déchets bois non
valorisés des
entreprises de plus
de 10 salariés
20 000 t/an (500 000 t/an en
France, ramenés à la région Centre
via un ratio sur le PIB)
Tableau de bord
biomasse réalisé
par Blezat
Consulting pour
le MAP
2009
Produits connexes
de scierie et bois de
rebut
100 000 t/an (avant déduction des
tonnages exportés hors région et des
approvisionnements prévus par les
projets retenus au CRE3 et aux BCIA
et BCIAT)
La DRAAF en conclut qu‟en cas de réalisation des projets CRE et BCIAT retenus, le
gisement régional de déchets de bois issus de la transformation du bois et des DIB est très
faible, voire quasiment nul.
Bien que ce document porte sur les connexes de première et deuxième transformation,
ainsi que sur les DIB, il corrobore les résultats trouvés ici sur les connexes de première
transformation.
6.7. PRODUITS CONNEXES DE LA SECONDE TRANSFORMATION DU
BOIS
Les entreprises dites de deuxième transformation du bois produisent du mobilier, des
éléments de charpente et de construction pour le bâtiment, des objets divers (tournerie,
tonnellerie, etc.), des emballages, etc.
LES CONNEXES DE SECONDE TRANSFORMATION DANS LA RÉGION CENTRE
Il est très difficile de quantifier les sous-produits de la deuxième transformation du bois, et
parmi eux ceux qui seraient disponibles pour l‟énergie. En effet, il n‟existe que peu de
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.89
données sur ce sujet, d‟autant qu‟il s‟agit d‟un gisement assez faible en quantité et peu
aisé à collecter (diffus, devant être trié, etc.).
Effectifs des entreprises de seconde transformation
Le nombre d‟établissements de seconde transformation du bois sur la région est de 235
environ. Le graphique ci-dessous présente les effectifs des entreprises de deuxième
transformation du bois :
Graphique 24 : Effectifs dans les industries de seconde transformation du bois
Ces résultats sont issus des données Unistatis sur les effectifs par département et par code
NAF732. Les catégories choisies sont :
- fabrication de placage et de panneaux de
bois,
- fabrication de parquets assemblés,
- fabrication de charpentes et autres
menuiseries,
- fabrication d‟emballages en bois,
- fabrication d‟objets divers en bois et
liège, vannerie, etc.,
- fabrication de meubles de bureau et de
magasin,
- fabrication de meubles de cuisine,
- fabrication de siège d‟ameublement
intérieur,
- fabrication d‟autres meubles et
industries connexes de l‟ameublement.
Pour les catégories qui ne concernent pas que le bois, un coefficient de 50% a été appliqué
sur les effectifs.
Production de déchets de l’industrie
D‟autre part, l‟INSEE a réalisé une enquête sur « La production de déchets non dangereux
dans l'industrie en 2008 » (mise à jour : mai 2010). L'objectif de l'enquête est d'estimer la
production nationale de déchets non dangereux des établissements industriels en 2008, en
quantités physiques et avec un détail par types de déchets, par secteur d'activité et par
région.
349 9%
578 16%
266 7%
556 15%800
22%
1 123 31%
Effectifs dans les secteurs du travail du bois & fabrication d'articles en bois ainsi que de la
fabrication de meubles
Cher
Eure-et-Loir
Indre
Indre-et-Loire
Loir-et-Cher
Loiret
Unistatis - 2009
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Graphique 25 : Répartition des déchets bois produits par l’ensemble des industries dans la région
Centre par types de déchets (INSEE, 2008)
Graphique 26 : Répartition des déchets bois produits par l’industrie par modes de traitement :
dans la région Centre pour l’ensemble des industries, en France pour les catégories « Travail du bois » et « Fabrication de meubles » (INSEE, 2008)
Les déchets bois valorisés par recyclage, valorisation matière, épandage ou valorisation
énergétique représente 89% des déchets produits en France par les catégories d‟industries
« Travail du bois » et « Fabrication de meubles ».
En appliquant le ratio de la part des deux catégories concernées (« Travail du bois » et
« Fabrication de meubles ») sur le gisement total France aux chiffres de déchets produits
32 67212%
1 9491%
225 75083%
11 6924%
Type de déchets (tonnes)
PALETTES PERDUESET USAGEES
CAISSES ETCAGETTES EN BOISUSAGEESCOPEAUX, SCIURES,ECORCES OUPLAQUETTESBOIS EN MELANGE
INSEE, 2008
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
recyclage,valorisation
matière,épandage
valorisationénergétique
incinérationsans
valorisationénergétique
mise endécharge
centre de triou déchèterie
Centre - Ensemble France - A16 et A31 INSEE, 2008
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AXENNE MARS 2011 P.91
dans la région Centre, on approche les quantités de bois de ces deux catégories produits
dans la région Centre. Moins de 230 000 tonnes de déchets bois issus des entreprises du
travail du bois et de la fabrication de meubles sont produites en région Centre.
Attention : Ces tonnages comprennent les déchets des entreprises de première
transformation du bois incluses dans la catégorie « travail du bois ».
RESSOURCES POTENTIELLEMENT MOBILISABLES
Les ressources potentiellement mobilisables sont les connexes (chutes, sciures, etc.). Les
fabricants d‟emballage utilisent des grumes et génèrent donc le même type de sous-
produits que les entreprises de première transformation ; cependant, les autres entreprises
utilisent une matière première variée (sciages, panneaux, placages, etc.) et génèrent donc
différents connexes : chutes courtes, copeaux, sciures sèches, fines de ponçage, chutes de
panneaux. Ils ne peuvent être valorisés pour le bois énergie que s‟ils respectent les points
suivants (source : ADEME) :
- pas de traitement de préservation ni d‟ignifugation,
- aucun revêtement de type chant PVC,
- les finitions utilisées (peintures, vernis, lasures, etc.) ne contiennent ni métaux lourds ni
composés organohalogénés.
ATOUTS ET FREINS
L‟intérêt des connexes de la seconde transformation vis-à-vis du bois énergie est qu‟ils sont
généralement moins chers et présentent un taux d‟humidité plus faible que les produits
issus de la forêt.
Cependant, leur gisement est diffus et leur valorisation énergétique nécessite un tri très
strict. D‟autre part, ils sont déjà largement utilisés pour d‟autres utilisations.
GISEMENT BRUT
L‟évaluation du gisement brut est basée sur le croisement de deux méthodes :
- Utilisation des effectifs de la filière (données Unistatis, voir ci-dessus) et des données de
l‟« Étude sur les gisements de déchets et sous-produits organiques en Champagne-
Ardenne » (2003, ADEME / Conseil Régional Champagne Ardenne / Chambre d'Agriculture
Champagne-Ardenne). Dans le cadre de cette étude, des enquêtes ont été réalisées auprès
des structures concernées ; le tonnage de déchets déclarés ramenés au nombre de salariés
fait apparaître une production unitaire de sous-produits de 24 tonnes par salarié et par an
(hypothèse : humidité de 10%).
- Utilisation de l‟enquête INSEE 2008 sur les déchets bois de l‟industrie pour les
catégories « travail du bois » et « fabrication de meubles » desquels on retranche les
connexes de la première transformation. Les données EAB sur le tonnage de sous-produits
de la première transformation étant supérieures au tonnage total de déchets produits par la
catégorie « travail du bois » dans l‟enquête INSEE, le gisement brut ne peut pas être évalué
de cette façon. Il l‟est en remontant à partir du gisement supplémentaire mobilisable qui lui
est calculable (voir paragraphes ci-dessous). Ces chiffres sont un peu sous-évalués car ils
ne prennent pas en compte les entreprises de moins de 20 salariés.
La première méthode donne un résultat de 79 000 tMS/an et la deuxième 32 000 tMS/an.
Nous retenons la moyenne de ces deux méthodes.
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La ressource annuelle produite se monte à 55 000 tMS/an soit 24 000 tep.
Remarque : Le Tableau de Bord de la biomasse en région Centre n‟a pas estimé le gisement
en connexes de seconde transformation.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
Le gisement théoriquement disponible est calculé après avoir retiré du gisement brut les
sous-produits qui subissent un traitement qui les empêche d‟être valorisés en chaufferie. En
l‟absence de données sur ce point, il a été considéré que la moitié des connexes de
deuxième transformation n‟était pas adéquate pour une valorisation énergétique.
Le gisement théorique disponible se monte à 28 000 tMS/an soit 12 000 tep.
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Le gisement supplémentaire mobilisable est calculé après avoir retiré du gisement
théorique disponible les sous-produits déjà valorisés pour d‟autres usages. La part de ces
sous-produits est très variable selon les contextes. On utilise les chiffres de l‟étude INSEE
en ne retenant que les déchets qui subissent un recyclage, une valorisation matière, un
épandage ou une valorisation énergétique soit 89% du total.
Remarque : Le calcul du gisement supplémentaire mobilisable avec la seconde méthode est
réalisé comme suit : somme des déchets non valorisés issus des catégories « travail du
bois » et « fabrication de meubles », de laquelle on retranche le gisement supplémentaire
mobilisable de connexes de première transformation calculé dans le cadre de notre étude
(7 000 tMS/an), et que l‟on multiplie par le coefficient de 50% pour enlever les déchets non
valorisables car ayant subi un traitement.
La première méthode donne un résultat de 4 500 tMS/an et la deuxième 1 800 tMS/an.
Nous retenons la moyenne de ces deux méthodes.
Le gisement supplémentaire mobilisable se monte à 3 000 tMS/an soit 1 300 tep.
6.8. PRODUITS EN FIN DE VIE
LE BOIS DE REBUT DANS LA RÉGION CENTRE
Quantités produites
Le bois de rebut peut être produit par les ménages, les entreprises, les collectivités et les
industries. Lorsqu‟il est produit par les trois premières catégories, il s‟agit d‟un déchet
ménager ou assimilé. Les Conseils Généraux sont chargés de l'élaboration, du suivi et de la
révision du Plan Départemental d'Élimination des Déchets Ménagers et Assimilés
(PDEDMA) ; les données sur les déchets bois collectés de cette catégorie ont ainsi pu être
récupérées. Pour les déchets produits par les industries, l‟enquête de l‟INSEE « La
production de déchets non dangereux dans l'industrie en 2008 » (mise à jour : mai 2010) a
été utilisée.
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tonnesDéchets des
industries
Déchets
ménagers et
assimilés
Cher 6 537 2 948
Eure-et-Loir 8 229 4 731
Indre 4 274 2 451
Indre-et-Loire 8 343 6 223
Loir-et-Cher 6 326 2 697
Loiret 12 597 8 840
Tableau 16 : Production de bois de rebut dans la région Centre (Conseil Généraux, INSEE)
Remarques :
- Pour les départements pour lesquels l‟information n‟est pas connue (Indre et Indre-et-
Loire), la moyenne des taux de bois de rebut par habitant des autres départements a été
utilisée.
- Pour l‟industrie : l‟enquête INSEE a été utilisée pour tous les départements sauf pour le
Cher car le document « Suivi du plan d‟élimination des déchets ménagers et assimilés du
Cher », 2009, indique également les déchets des professionnels qui ne sont pas assimilés
aux déchets ménagers mais qui sont traités directement auprès de sociétés privées.
Modes de traitement
D‟après les données des Conseils Généraux, le mode de traitement est assez variable
suivant les départements. Le taux de valorisation est de 100% dans le Loir-et-Cher
(compostage, recyclage ou réutilisation) ; il est très bon dans le Cher ; il est nul dans l‟Indre
où le bois de rebut n‟est en effet pas trié. Pour les départements pour lesquels
l‟information n‟est pas connue, la moyenne des autres départements est retenue.
D‟après l‟enquête INSEE, 86% des bois de rebut des industries sont valorisés : recyclage,
valorisation matière, épandage, valorisation énergétique.
Graphique 27 : Répartition des déchets bois produits par l’industrie en France par modes de
traitement (hors catégories « Travail du bois » et « Fabrication de meubles ») (INSEE, 2008)
439 32545%
415 34343%
31 4183%
11 7321%
78 2308%
Modes de traitement recyclage,valorisationmatière, épandagevalorisationénergétique
incinération sansvalorisationénergétiquemise en décharge
centre de tri oudéchèterie
INSEE, 2008
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RESSOURCES POTENTIELLEMENT MOBILISABLES
Les bois de rebut sont des objets en bois en fin de vie ou usagés ; il peut s‟agir de palettes
perdues et usagées, de caisses et cagettes en bois usagées, de copeaux, sciures, écorces
ou plaquettes, de planches, de meubles, de bois de démolition, etc.
Ce type de bois représente un gisement pour le bois énergie, mais sa valorisation n‟est
possible que sous certaines conditions : il est en effet indispensable pour que les
plaquettes issues de bois de rebut puissent être brûlées en chaudière que :
- le bois ayant servi à leur fabrication n‟ait pas été traité (auquel cas il doit être incinéré
dans un incinérateur agréé) …
- … et qu‟il ait été correctement déferraillé.
Il n‟est pas toujours simple de remplir et/ou prouver que ces conditions sont remplies. Si
c‟est le cas, alors le bois de rebut peut être envisagé en chaudière bois. Attention ! Plus la
puissance d‟une chaudière bois est faible, plus elle sera exigeante quant au combustible
qui lui est fourni.
Classement du bois de rebut
Le bois de rebut peut être classé en trois catégories principales, qui sont celles utilisées par
les professionnels (mais qui n‟ont pas de valeur réglementaire) :
- classe A : bois non traité et non souillé :
. emballages lourds (palettes, caisses) : Les palettes, qui représentent la très grande
majorité du gisement sont de deux types : unirotation ou réutilisables. Les premières
peuvent facilement être utilisées comme combustible bois car il est facile de connaître
le producteur qui peut garantir un bois exempt de traitement. Les secondes sont plus
susceptibles d‟avoir reçu un traitement de préservation ; il est alors nécessaire d‟être
en mesure de prouver qu‟elles n‟ont pas été traitées pour pouvoir les valoriser en
chaufferie bois.
. emballages légers (cageots, cagettes, bourriches, boîtes à fromage, etc.) : ils ne
subissent aucun traitement chimique pour leur préservation.
- classe B : bois non dangereux : bois de démolition, portes, fenêtres, vieux meubles,
panneaux de process, etc. qui comportent des colles, vernis et peintures. Certains de
leurs adjuvants ou composants peuvent poser des problèmes de pollution. Ils sont
dirigés vers des centres d‟enfouissement techniques ou utilisés pour la fabrication de
panneaux de particules (sous réserve d‟un conditionnement spécifique) ; ils peuvent
également être brûlés dans des chaufferies industrielles adaptées dans le cas de bois
faiblement adjuvantés ;
- classe C : déchets dangereux : traités à la créosote (traverses de chemin de fer, poteaux
téléphoniques, etc.) ou autoclavés et imprégnés de sels métalliques (piquets de vigne et
d‟arboriculture, écrans acoustiques, glissières de sécurité, etc.). Ils sont détruits en
usine d‟incinération de déchets spéciaux ou en fours de cimenterie.
D‟une manière générale, la DREAL doit être informée de l‟utilisation de bois de rebut en
chaufferie bois. D‟autre part, les matières ligneuses utilisables en chaufferies sont listées
dans la rubrique 2910 des installations classées pour la protection de l‟environnement
(ICPE).
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ATOUTS ET FREINS
L‟intérêt des bois de rebut vis-à-vis du bois énergie est qu‟ils sont moins chers et
présentent un taux d‟humidité plus faible que les produits issus de la forêt.
Cependant, leur gisement est diffus et leur valorisation énergétique nécessite un tri très
strict. Les gisements de bois de rebut sont disséminés sur tout le territoire. D‟autre part, ils
sont déjà largement utilisés pour d‟autres utilisations.
GISEMENT BRUT
Le gisement brut est composé des tonnages de bois de rebut issus des déchets ménagers
et assimilés et produits par l‟industrie.
La ressource annuelle produite se monte à 59 000 tMS/an soit 26 000 tep.
Remarque : Le Tableau de Bord de la biomasse en région Centre n‟a pas estimé le gisement
en produits bois en fin de vie.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
Il est nécessaire d‟enlever au gisement brut la part des déchets bois en fin de vie ayant subi
un traitement qui empêche leur valorisation en combustion. Le tableau suivant présente les
chiffres correspondants par type de déchets ; ils sont issus de l‟interprétation d‟un manuel
de l‟ADEME concernant la mise en place d‟une chaufferie bois.
Tableau 17 : Part des bois de rebut n’ayant pas subi de traitement empêchant leur valorisation en
combustion
La ressource théoriquement disponible se monte à 41 000 tMS/an soit 18 000 tep.
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Pour connaître le gisement supplémentaire mobilisable, les modes de valorisation du bois
de rebut ont été examinés.
Palettes
perdues et
usagées
Caisses et
cagettes en
bois usagés
Copeaux,
sciures,
écorces ou
plaquettes
Bois en
mélange
85% 100% 100% 20%Part non traitée
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Déchets des
industries
88%
théoriquement
déjà valorisés
Eure-et-Loir 86% 60%
Indre 0%
Indre-et-Loire 60%
Loir-et-Cher 100%
Loiret 60%
Bois de rebut
Déchets ménagers et assimilés
80%Cher
La collecte séparative du
bois en déchetterie est
largement répandue sur le
territoire du futur PEDMA,
permettant une valorisation
de ce matériau.
Pas d'information
Pas de tri
Pas d'information
1 085 t compostées et 1
612 t recyclées, réutilisés
Pas d'information
sont valorisés :
recyclage,
valorisation
matière,
épandage,
valorisation
énergétique
Tableau 18 : Modes de traitement des bois de rebut (sources : Conseils Généraux, INSEE)
Pour les déchets ménagers et assimilés, lorsqu‟aucune donnée n‟est disponible, la
moyenne des autres départements a été retenue.
Pour les déchets des industries dans le Cher, le travail réalisé dans le « Suivi de plan … » a
été repris : le taux de bois en fin de vie valorisé retenu est de 88%. II s‟agit de la
performance théorique pouvant être attendue (fondée sur les ratios observés par typologie
d‟entreprise et appliqués aux entreprises du Cher).
Le gisement supplémentaire mobilisable se monte à 7 000 tMS/an soit 3 000 tep.
6.9. CULTURES ÉNERGÉTIQUES BOIS
LES CULTURES ÉNERGÉTIQUES BOIS DANS LA RÉGION CENTRE
L‟approvisionnement en bois énergie à partir de ressources forestières intervient
traditionnellement en complément d‟une sylviculture et de débouchés existants, et ce pour
des raisons de pertinence et des raisons financières : il n‟est pas intéressant d‟utiliser une
ressource de qualité permettant des revenus élevés pour un usage qui ne l‟exige pas. C‟est
pourquoi la mise en place de cultures de qualité moindre dont toute la production peut être
utilisée pour une valorisation en bois énergie se développe. On parle alors de cultures
énergétiques dédiées, la biomasse produite étant réservée à cet usage.
D‟une manière générale, le recensement de ces cultures est difficile : les données de
l‟AGRESTE les inclut dans la catégorie « autres cultures non alimentaires » sans faire de
distinction. Trois sources de données sont utilisées pour recenser les cultures actuellement
en place :
- Les données déclaratives PAC de 2008 (Agence de Service et de Paiement) présentées
dans le Tableau de Bord Biomasse de la région Centre (disponibles à l‟échelle de la
région),
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- Les données communiquées par les prestataires mettant en place des cultures
énergétiques bois sur la Région, en l‟occurrence la Pépinière Naudet et Bionis
Environnement (à l‟échelle du département),
- La première expérimentation du projet TSAR (Techniques sylvicoles Agricoles
Remédiantes, voir ci-après) a été installée en 2009 sur le site de l‟entreprise
Ecologistique à Courtenaydans le Loiret. Trois hectares de TTCR de saule ont été plantés
et instrumentés. Deux types d‟effluents y sont épandus :
- Les eaux retraitées issues du process industriel de la société Ecologisitique.
- Les eaux provenant de la fromagerie de Courtenay.
D‟après ces sources, 145 hectares de cultures énergétiques bois sont actuellement cultivés
dans la région Centre. Ce recensement n‟est certainement pas exhaustif.
Les cultures existantes sont souvent des cultures expérimentales dont le but est d‟acquérir
des connaissances sur ces cultures dans le contexte de la région (adaptation, essences à
favoriser, itinéraires, rentabilité, etc.).
Graphique 28 : Répartition des cultures énergétiques bois par essence dans la région
Remarque : Le saule peut être planté dans une double optique : production de bois énergie
et épuration d‟eaux usées simultanément (voir ci-après).
RESSOURCES MOBILISABLES
Les cultures étant de moindre qualité que la sylviculture traditionnelle, toute la production
peut être utilisée pour le bois énergie. Puisque la qualité du bois importe moins, il devient
possible d‟augmenter la productivité des boisements en choisissant une sylviculture
intense : le taillis courte rotation (TCR) voire très courte rotation (TTCR). Dans ces modes
de culture, la révolution (périodicité des coupes) est très fortement raccourcie, le but étant
de produire le maximum de biomasse en un minimum de temps.
Bien qu‟il s‟agisse de cultures pérennes, la fréquence de la récolte est beaucoup plus élevée
que dans le cas de la sylviculture traditionnelle. Les itinéraires de cultures sont très
différents, et le mode de gestion des parcelles également. C‟est pourquoi les cultures
énergétiques bois sont assimilées à des cultures agricoles plutôt qu‟à des cultures
sylvicoles. D‟ailleurs, elles sont souvent mises en place par des exploitants agricoles.
14%
81%
5%
Cultures énergétiques bois existantes
Peuplier
Robinier
Saule
Source : AUP, prestataires
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ATOUTS ET FREINS
L‟énergie est produite à partir d‟un combustible végétal renouvelable dont la combustion
présente un bilan carbone nul, atouts environnementaux importants. D‟autre part, certaines
espèces comme le saule peuvent être utilisées pour l‟épuration d‟eaux usées et la
remédiation de sols en parallèle. Enfin, ces parcelles peuvent devenir propices à la chasse
et favoriser la biodiversité (mosaïque de cultures).
Cependant, un certain nombre de réserves dues à un manque de connaissance notamment
sont à prendre en compte :
- Attention à ne pas mettre en place ces cultures sur des terrains Terrains et concurrence :
qui pourraient être utilisés pour la production alimentaire. Il peut également y avoir une
concurrence avec la sylviculture traditionnelle.
- La biomasse produite est de faible valeur et entre en Rentabilité économique à vérifier :
concurrence avec les autres énergies : le prix de vente qui permet de rémunérer le
producteur doit être suffisamment bas pour constituer une alternative aux autres
énergies.
- Les courtes rotations peuvent contribuer à dégrader la fertilité des Épuisement des sols :
sols lorsque des essences « gourmandes » sont utilisées. Cependant, même si
l‟exportation de biomasse est forte les feuilles ne sont pas récoltées, or ce sont elles qui
concentrent la matière minérale. Des études sont nécessaires pour savoir si un apport
d‟intrant est nécessaire.
- L‟état actuel des connaissances n‟est pas suffisant en Manque de données sur la région :
ce qui concerne la productivité des différentes espèces dans le contexte de la région
Centre. Des études existent mais ne sont pas toujours publiques.
- Le matériel semble être disponible Disponibilité du matériel forestier de reproduction :
en pépinière ou pourrait être exporté des régions voisines.
Zoom sur la phyto-remédiation associée à la production d’énergie
La mise en place de cultures ayant pour objectif la phyto-remédiation et la production de
biomasse énergie simultanément se développe de plus en plus. L‟arbre utilise les éléments
apportés par les effluents prétraités ou les boues d‟épuration pour sa croissance en les
consommant. De ce fait, l‟irrigation des plantations par les effluents prétraités permet
d‟augmenter le rendement de production de biomasse.
L‟essence la plus communément utilisée est le saule qui présente une meilleure capacité
d‟épuration, a de forts besoins en eau et est très résistant.
Le traitement des effluents prétraités par les TTCR de saules évite leur rejet dans le milieu
naturel. L‟épandage des boues sur les TTCR permet l‟apport d‟éléments fertilisants aux
saules (attention, les éléments minéraux des boues ne sont pas forcément adaptés aux
besoins du saule) et est bien accepté par la population car il ne s‟agit pas d‟une culture
alimentaire.
La biomasse récoltée tous les trois ans environ peut-être transformée en plaquettes et
utilisée en chaudière.
Attention, la mise en place d‟un tel système nécessite une disponibilité foncière suffisante à
proximité du dispositif principal de traitement des eaux usées.
Source : « Wilwater – Arbocentre, Life – 2004-2007 »
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.99
Le projet TSAR (Techniques Sylvicoles Agricoles Remédiantes) financé par des instances
régionales (DREAL (FEDER), Région Centre, Conseil Général du Loiret) et mené par l‟INRA
notamment fait partie du pôle de compétitivité écotechnologies DREAM (Durabilité de la
Ressource en Eau Associée aux Milieux). TSAR a pour objectif de créer en Région Centre
une offre de biomasse crédible et durable basée sur des cultures dédiées, taillis à courte
rotation ou à très courte rotation (TTCR). Cette offre s‟appuiera sur la valorisation de zones
délaissées et l‟utilisation d‟effluents.
Source : « http://www.orleans.inra.fr »
GISEMENTS
L‟approche concernant les cultures énergétiques diffère de celle suivie pour les autres
biomasses ; en effet, le potentiel de développement se situe sur de nouvelles terres, c‟est-à-
dire revient à mettre en place de nouvelles cultures. Pour les autres productions de
biomasse, on est dans le cadre de cultures ou de sources de production existantes et le
potentiel se situe sur l‟utilisation des sous-produits ou déchets des filières existantes. Or les
terres qui pourraient potentiellement être utilisées pour la mise en place de cultures
énergétiques pourraient tout aussi bien l‟être avec d‟autres objectifs (projets immobiliers,
industriels, etc.). D‟ailleurs, le potentiel pour les cultures énergétiques bois est de ce fait le
même que celui des cultures énergétiques agricoles.
Si l‟on se place dans une optique de mise en place de ces cultures sans concurrence avec
les cultures d‟autres types déjà existantes, le gisement de terres disponibles est très vaste :
territoires agricoles non utilisés, terres agricoles déjà utilisés mais sur lesquelles les
cultures énergétiques interviendraient en intercultures, zones inondables non
constructibles, terres anciennement polluées, etc. En raison de la variété des terres
potentiellement utilisables, le potentiel de mise en place de cultures énergétiques est très
important.
Par ailleurs, le projet TSAR (voir encadré ci-dessus) travaille à l‟identification des terres
agricoles non cultivés utilisables potentiellement pour des cultures énergétiques. Le
recensement des terres agricoles non cultivées est croisé avec le potentiel pédologique des
sols, le zonage environnemental dans lequel se situe la parcelle, et les contraintes
économiques sont également prises en compte. Le travail devrait aboutir en octobre 2011.
L‟encadré ci-dessous présente les gisements sur les territoires agricoles non cultivés.
Comme pour l‟ensemble des autres gisements, les obstacles à l‟utilisation de ces sols, tels
que le potentiel pédologique de ces sols ainsi que les freins économiques ne sont pas pris
en compte.
GISEMENT BRUT
Les terres disponibles considérées ici sont constituées des territoires agricoles non
cultivés24. Les cultures existantes sont incluses.
Pour calculer la quantité de bois ou de cultures annuelles correspondant à ces superficies,
la moyenne des rendements en tonnes de matière sèche par hectare et par an des essences
cultivées est utilisée (« Les cultures lignocellulosiques et herbacées pour la production de
24 Voir en annexe la définition.
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.100
biomasse à usage non alimentaire », étude AGRICE, ADEME/ITCF, 1998). Pour calculer la
quantité d‟énergie correspondant, la moyenne des PCI des essences cultivées est utilisée
(même source).
La ressource annuelle potentielle se monte à 1 592 000 tonnes de matière sèche soit 717 000 tep.
Remarque : Le Tableau de Bord de la biomasse de la région Centre considère uniquement
les cultures existantes et non le potentiel « additionnel » que constituent les terres
potentiellement utilisables pour des cultures énergétiques. Les données utilisées pour la
quantification de l‟existant sont les données déclaratives PAC.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
Le gisement théoriquement disponible est identique au gisement brut ; en effet, les
territoires envisagés sont techniquement et environnementalement exploitables puisqu‟il
s‟agit de terres de nature agricole.
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Le gisement supplémentaire mobilisable est identique au gisement théoriquement
disponible moins les cultures déjà existantes.
Le gisement supplémentaire mobilisable se monte à 1 580 000 tonnes de matière sèches soit 711 000 tep.
6.10. SYNTHÈSE DES GISEMENTS ISSUS DES PRODUITS ET
DÉCHETS BOIS
6.10.1. Gisement brut
Le gisement brut associé à la combustion des produits et déchets de bois est de
1 490 000 tep. Le graphique ci-dessous présente la répartition de ce gisement entre les
différentes ressources :
- Ressources forestières,
- Ressources paysages : haies et alignements, vignes, vergers,
- Connexes de la première et deuxième transformation du bois,
- Ressources urbaines,
- Bois en fin de vie.
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.101
70%12%
2,8%
1,4%
8%
1,6%
2,5%
1,7%
BOIS -COMBUSTION (tep)
BIBE
Menu bois
Haies et alignements
Vignes et vergers
Connexes 1ère transfodu boisConnexes 2ème transfodu boisRessources urbaines
Bois de rebut
GISEMENTS BRUTS
Graphique 29 : Répartition de la valorisation par combustion des gisements bruts de biomasse
bois (y compris cultures énergétiques agricoles)
Les ressources forestières et surtout les BIBE représentent le gisement brut le plus
important entre toutes les catégories de bois. Les autres sont nettement plus faibles.
6.10.2. Gisement théorique disponible
Le gisement théorique disponible associé à la combustion des produits et déchets de bois
est de 1 239 000 tep, réparti de la manière suivante :
72%9,6%3,3%
0,5%
10%
1,0%
2,4%
1,5%
BOIS -COMBUSTION (tep)
BIBE
Menu bois
Haies et alignements
Vignes et vergers
Connexes 1ère transfodu boisConnexes 2ème transfodu boisRessources urbaines
Bois de rebut
GISEMENTS THEORIQUES
Graphique 30 : Répartition de la valorisation par combustion des gisements théoriques
disponibles de biomasse bois (y compris cultures énergétiques agricoles)
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.102
La répartition reste sensiblement la même que pour les gisements bruts mais les menus
bois ainsi que les vignes et vergers sont proportionnellement moins importants du fait, pour
les deux gisements, du risque sur la fertilité des sols que représente leur exportation.
6.10.3. Gisement supplémentaire mobilisable
Le gisement supplémentaire mobilisable associé à la combustion des produits et déchets
de bois est de 677 300 tep, réparti de la manière suivante :
76%18%3,7%0,9%
0,4%
0,2%
1,3%
0,4%
BOIS -COMBUSTION (tep)
BIBE
Menu bois
Haies et alignements
Vignes et vergers
Connexes 1ère transfodu boisConnexes 2èmetransfo du boisRessources urbaines
Bois de rebut
GISEMENTS SUPPLEMENTAIRES
MOBILISABLES
Graphique 31 : Répartition de la valorisation par combustion des gisements supplémentaires
mobilisables de biomasse bois (y compris cultures énergétiques agricoles)
Les gisements forestiers prennent une place encore plus importante que précédemment. La
seule autre ressource significative provient des haies et alignements en milieu rural. Les
autres ressources constitueront plutôt des opportunités à mobiliser localement en fonction
de l‟émergence de projets.
La carte ci-dessous représente la répartition des gisements supplémentaires mobilisables
par département :
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.103
Carte 10 : Gisement supplémentaire mobilisable de la biomasse bois valorisée par combustion
Étant donné que le gisement le plus important provient de la forêt, les départements
possédant un fort sont ceux qui possèdent le plus de surface de forêt.
Le deuxième gisement le plus important provient des haies et alignements d‟arbres en
milieu rural qui se situent essentiellement dans le Cher et l‟Indre.
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AXENNE MARS 2011 P.104
7. LES PRODUIT ET DÉCHETS DES INDUSTRIES ET DES COLLECTIVITÉS
7.1. DÉCHETS ORGANIQUES DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES
LES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES DANS LA RÉGION CENTRE
La région Centre comptait 2 760 industries agro-alimentaires au 31 décembre 2008.
L‟Indre-et-Loire est le département comptant le plus d‟établissements agro-alimentaires
(24%), mais c‟est le Loiret qui présente l‟effectif salarié le plus important (36%, soit 7 350
salariés). Les autres départements ont un effectif salarié équivalent.
Graphique 32 : Industries agro-alimentaires dans la région Centre au 31 décembre 2008 (Clap - INSEE)
La carte ci-dessous met en évidence les effectifs salariés des IAA de plus de 20 salariés par
type d‟activité et par canton.
La catégorie « viande » présente l‟effectif salarié le plus important sur la région (2 620
salariés), suivie des industries laitières (2 090 salariés).
14%
15%
12%
24%
15%
20% 12%
12%
11%
14% 15%
36%
Cher
Eure-et-Loir
Indre
Indre-et-Loire
Loir-et-Cher
Loiret
Nombre d’établissements Nombre de salariés
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AXENNE MARS 2011 P.105
Carte 11 : Carte des effectifs des industries agro-alimentaires du Centre par activité (CCI)
Le tableau ci-dessous détaille les types d‟industries inclues dans les catégories d‟activités
présentées sur la carte 5.
Activités Intitulés et code NAF
Viande
Transformation et conservation de la viande de boucherie (1011Z)
Transformation et conservation de la viande de volaille (1012Z)
Préparation industrielle de produits à base de viande (1013A)
Charcuterie (1013B)
Fruits et légumes
Préparation de jus de fruits et légumes (1032Z)
Autre transformation et conservation de légumes (1039A)
Transformation et conservation de fruits (1039B)
Industries laitières Fabrication de lait liquide et de produits frais (1051A)
Fabrication de fromage (1051C)
Meunerie et travail du
grain
Meunerie (1061A)
Autres activités du travail des grains (1061B)
Fabrication de pain,
pâtisseries et pâtes
Fabrication industrielle de pain et de pâtisserie fraîche (1071A)
Boulangerie et boulangerie-pâtisserie (1071C)
Fabrication de biscuits, biscottes et pâtisseries de conservation (1072Z)
Aliments pour animaux Fabrication d'aliments pour animaux de ferme (1091Z)
Fabrication d'aliments pour animaux de compagnie (1092Z)
Boissons Production de boissons alcooliques distillées (1101Z)
Fabrication de vins effervescents (1102A)
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AXENNE MARS 2011 P.106
Vinification (1102B)
Fabrication de malt (1106Z)
Fabrication d‟aliments
et plats préparés
Fabrication de plats préparés (1085Z)
Fabrication d'aliments homogénéisés et diététiques (1086Z)
Fabrication d'autres produits alimentaires n.c.a. (1089Z)
Fabrication de sucre,
cacao, etc.
Fabrication de sucre (1081Z)
Fabrication de cacao, chocolat et de produits de confiserie (1082Z)
Autres IAA
Transformation et conservation de poisson, de crustacés (1020Z)
Fabrication d'huiles et graisses brutes (1041A)
Fabrication d'huiles et graisses raffinées (1041B)
Transformation du thé et du café (1083Z)
Fabrication de condiments et assaisonnements (1084Z)
Tableau 19 : Activités des entreprises de plus de 20 salariés du Centre
RESSOURCES POTENTIELLEMENT MOBILISABLES
L‟'ensemble des déchets et co-produits organiques générés par les industries
agroalimentaires de transformation et de conditionnement de produits alimentaires,
animaux ou végétaux, ainsi que par les industries de boissons, présentent un potentiel de
méthanisation.
Ces déchet et coproduits présentent souvent une variabilité saisonnière ainsi qu'une grande
diversité. Le tableau ci-dessous met en évidence les déchets et co-produits pouvant être
générés pour certaines activités25.
Activité Déchets générés
Viande Graisses d‟abattoir, sang, os, abats, déchets de découpe,
boues, etc.
Fruits et légumes Déchets de légumes, fruits et légumes de retrait,
effluents (eaux de process, …), etc.
Industrie laitière Lactosérum, déchets de fromage, etc.
Meunerie et travail du grain Farine basse de blé, de seigle, flocons de blé, résidus et
poussière de céréales, etc.
Fabrication de pain, pâtisseries et
pâtes
Pâte, biscuits déclassés, déchets de pâtisserie, vieux
pain, etc.
Fabrication de sucre, cacao, etc. Mélasses, pulpes de betterave, écumes, herbes et
radicelles, etc.
Boissons Drèches, marcs, germes de malt, marcs de raisins,
bourbes, lies, effluents, boues, etc.
Tableau 20 : Déchets produits par les IAA selon leur activité
ATOUTS ET FREINS
Les déchets organiques des industries agro-alimentaires sont très diversifiés, chacun
présentant ses propres atouts et des inconvénients. Par exemple, les graisses présentent
un fort pouvoir méthanogène mais risquent d‟acidifier la solution au sein du digesteur.
25 Non exhaustif
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.107
En règle générale, l‟utilisation des déchets d‟IAA en tant que co-substrats pour la
méthanisation permet d‟enrichir la ration, et de palier à la saisonnalité de certains intrants
agricoles. De plus, ils peuvent représenter une redevance pour l‟unité de méthanisation,
dans l‟hypothèse où leur élimination représente actuellement un coût pour l‟entreprise
productrice.
Cependant, il est important de souligner que le marché des déchets des industries agro-
alimentaires est en évolution constante, et ce qui représente actuellement une redevance
pour la méthanisation pourra se transformer en coût en cas de tension sur la demande.
L‟intégration de ce type de déchets dans le projet de méthanisation permet de diversifier
les apports, mais peut également représenter une dépendance pour l‟agriculteur
méthaniseur.
GISEMENT BRUT
Les Chambres départementales d‟agriculture, en partenariat avec la Région Centre, ont
réalisé une étude visant à évaluer les déchets fermentescibles produits par les industries
agro-alimentaires du Centre. Des enquêtes ont été réalisées auprès des industries et les
résultats obtenus ont été renseignés dans une base de données (uniquement pour les
entreprises ayant répondu à l‟enquête).
Les réponses aux enquêtes ont été très variables suivant les départements. Par exemple,
seules cinq industries du Cher ont répondu à l‟enquête. Ainsi, pour chaque département, il
nous a fallu reprendre l‟intégralité des données renseignées dans la base pour pouvoir les
compléter et évaluer le gisement d‟énergie selon la méthodologie suivante :
Pour les entreprises ayant répondu à l’enquête :
Phase 1 : Détermination du potentiel méthane des entreprises ayant répondu aux
enquêtes
La production potentielle de méthane associée à la digestion anaérobie de chaque
déchet ou co-produit renseigné dans la base de données a été évaluée. Les ratios de
potentiel méthane par intrant, généralement en Nm3 de méthane par tonne de
matière organique entrante, proviennent de plusieurs sources : Méthasim26, APESA,
EREP, Planet Biogaz, etc.
Ainsi, la production potentielle de méthane à partir des déchets recensés dans la
base de données serait de 26 955 000 Nm3, soit 23 040 tep27.
Remarque : les ratios utilisés sont issus de tests réalisés en laboratoire ou de compilation
de données de la littérature. La production de méthane peut varier pour un même type de
déchet, en fonction de ses caractéristiques. De plus, les réactions chimiques ayant lieu au
sein du digesteur, susceptibles d’inhiber le potentiel méthanogène de certains intrants,
n’ont pas été prises en compte.
26 Outil de simulation technico-économique pour la méthanisation, mis au point par l’IFIP, AILE, TRAME, Solagro, la
Chambre Régionale d’Agriculture de Bretagne, ITAVI et l’Institut de l’Elevage, avec la collaboration de l’ADEME et du
Cémagref de Rennes. 27 Avec l’hypothèse de PCI du méthane = 9,94kWh/Nm3
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AXENNE MARS 2011 P.108
Pour les entreprises n’ayant pas répondu à l’enquête :
Élaboration de ratios de production de méthane par employé et par activité
Les données de la phase 1 nous ont permis d‟évaluer, pour chaque type d‟industrie
agroalimentaire recensé (caractérisées par leur code NAF 732), un potentiel de
production de méthane par employé. Le nombre d‟employé est donné par l‟Annuaire
des Entreprises de France (Chambre de Commerce et d‟Industrie).
Certaines activités agroalimentaires n‟étant pas couvertes par cette méthode, nous
avons utilisé d‟autres sources pour déterminer les ratios de production par
employé : enquêtes réalisées par AXENNE auprès d‟entreprises du Gers, étude
« Structuration de filières de traitement pour les déchets organiques de l‟industrie
agroalimentaire, de la restauration et de la grande distribution du département des
Côtes d'Armor » (CCI des Côtes d‟Armor, 2007), « Etude sur les gisements de
déchets et sous-produits organiques en région Champagne-Ardenne » (Biomasse
Normandie et Awiplan, 2003), etc.
Estimation de la production de méthane des entreprises n‟ayant pas répondu aux
enquêtes
La statistique annuelle UNISTATIS de Pôle Emploi nous renseigne sur les effectifs
salariés par activité économique à différentes échelles géographiques (région,
département, commune, etc.).
Nous avons utilisé les données départementales. Pour chaque activité de type agro-
alimentaire, les effectifs pris en compte lors de l‟estimation de la production
potentielle de méthane à partir des déchets recensés ont été retranchés. Nous avons
appliqué les ratios de production de méthane aux effectifs restants.
Ainsi, la production potentielle de méthane des entreprises n’ayant pas répondu à l’enquête des Chambre d’Agriculture serait de 20 417 000 Nm3, soit 17 450 tep.
Finalement, la ressource annuelle de méthane se monterait à 47 374 000 Nm3, soit 40
500 tep.
Graphique 33 : Répartition de la production d’énergie issue du gisement brut de déchets d’IAA
4%
24%
8%
6% 4%
54%
IAA Production brute d'énergie primaire (tep)
Cher
Eure-et-Loire
Indre
Indre-et-Loire
Loir-et-Cher
Loiret
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AXENNE MARS 2011 P.109
Remarque : Nous n’avons pas comptabilisé les déchets produits par les très petites entreprises et
les petits commerces (boulangeries, boucheries, charcuteries) dans les gisements bruts. Ces
déchets étant principalement collectés via le service public, ils sont inclus dans le tonnage
d’ordures ménagères, qui sera analysé par la suite.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
Le gisement théoriquement disponible correspond au gisement exploitable après prise en
compte des contraintes techniques, environnementales et réglementaires rendant le
gisement non accessible.
En ce qui concerne la méthanisation des déchets organiques, on prend en compte :
La réglementation sur l‟élimination des sous-produits animaux
Les sous-produits animaux sont définis comme les cadavres entiers (ou parties)
d‟animaux ou les produits d‟origine animale non destinés à la consommation
humaine. Ils sont issus des industries de la viande telles que les abattoirs. Ces sous-
produits sont classés en trois catégories en fonction de leurs caractéristiques. Seuls
les sous-produits des catégories 2 et 3 peuvent être valorisés en méthanisation28,
après un traitement spécifique pour certains d‟entre eux (pasteurisation /
hygiénisation, ou stérilisation à 133°C pendant 20 minutes et sous 3 bars).
L‟enquête réalisée auprès des industries agro-alimentaires de la région Centre par
les Chambres d‟agriculture ne détaille pas les sous-produits issus des industries de
la viande. Seul le terme « déchets carnés » est mentionné.
Pour évaluer la part potentielle des déchets non valorisables en méthanisation, soit
les déchets de catégorie 1, nous avons utilisé les ratios de production issus d‟une
enquête réalisée par AXENNE auprès d‟industries de la viande. Ainsi, 10% du
gisement brut serait non disponible.
Le mode de traitement des eaux usées
Les eaux usées peuvent être traitées par filtration puis lagunage. Dans ce cas, les
boues formées ne sont pas accessibles annuellement, les lagunes n‟étant curées que
périodiquement (par exemple tous les 8 à 10 ans). Ceci est le cas d‟une des
entreprises ayant répondu à l‟enquête des Chambres d‟agriculture.
En prenant en compte ces contraintes, la ressource annuelle théoriquement disponible de méthane se monterait à 47 300 000 Nm3, soit 40 400 tep.
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
La méthodologie adoptée pour évaluer le gisement supplémentaire mobilisable est similaire
à celle utilisée lors de l‟évaluation du gisement brut : nous nous basons sur les données
issues des enquêtes réalisées par les Chambres d‟Agriculture, que nous complétons grâce à
nos retours d‟expérience, et que nous extrapolons ensuite par type d‟activité.
Il ressort des enquêtes que la grande majorité des déchets recensés est déjà valorisée, que
ce soit en alimentation animale, recyclage, compostage ou épandage. Dans le cas d‟une
28 Règlement n°1774/2002 du Parlement Européen et du Conseil du 3 octobre 2002 établissant les règles sanitaires
applicables aux sous-produits animaux non destinés à la consommation humaine.
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AXENNE MARS 2011 P.110
valorisation en épandage, nous faisons l‟hypothèse que 90% des déchets épandus sont
valorisables en méthanisation, dans la mesure où ce procédé produit un digestat riche en
phosphore, azote et potasse, pouvant être épandu à la place du déchet29.
En ce qui concerne les déchets recensés et pour lesquels aucune destination n‟est indiquée,
nous avons pris des hypothèses basées sur la destination connue de ce type de déchet
produit par une entreprise de même activité,
La ressource supplémentaire de méthane mobilisable se monterait à 10 844 000 Nm3,
soit 9 300 tep. Elle se répartit de la manière suivante par département :
Graphique 34 : Répartition de la production d’énergie issue du gisement supplémentaire
mobilisable de déchets d’IAA
7.2. DÉCHETS ORGANIQUES DES GRANDES ET MOYENNES
SURFACES (GMS)
LA GRANDE DISTRIBUTION DANS LA RÉGION CENTRE
Au 1er septembre 2009, la région Centre comptait 72 hypermarchés, soit 4,4% des
hypermarchés français, et 271 supermarchés (5%)30.
Le Loiret regroupe 26% de l‟effectif salarié des hypermarchés et supermarchés, suivi de
l‟Indre-et-Loire, avec 22%.
RESSOURCES POTENTIELLEMENT MOBILISABLES
La grande distribution produit des déchets alimentaires variés, issus des rayons fruits et
légumes, boucherie, fromage, boulangerie, etc. Ces déchets peuvent être en vrac (pertes et
invendus) ou conditionnés (invendus et denrées hors date limite de consommation, type
29 Selon TRAME, le volume de digestat correspond à environ 90% du volume de matières entrantes. 30 Guide Panorama de la distribution (CCI).
1% 19%
3% 2% 2%
73%
IAA Production supplémentaire (tep)
Cher
Eure-et-Loire
Indre
Indre-et-Loire
Loir-et-Cher
Loiret
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AXENNE MARS 2011 P.111
viande en barquettes). Les gisements de ces déchets sont concentrés en zones urbaines et
péri-urbaines.
ATOUTS ET FREINS
Les déchets organiques de la grande distribution ont un bon potentiel de méthanisation, et
sont rarement valorisés.
Cependant, la méthanisation de ces déchets présente plusieurs contraintes :
- Nécessité d‟un tri performant avant leur introduction dans le digesteur,
- Nécessité d‟enlèvement fréquent des déchets organiques pour des raisons d‟hygiène
et de maîtrise des nuisances, ce qui suppose des coûts de transport importants ou
une proximité de l‟installation de méthanisation avec la grande surface,
- Nécessité de disposer d‟une unité de pasteurisation/hygiénisation dans le cas de
méthanisation de sous-produits animaux de catégorie 3.
GISEMENT BRUT
Les organismes de la grande distribution ont été contactés par les Chambres d‟Agriculture
dans le cadre du recensement des déchets fermentescibles de la région. Dans le Loiret,
seules les entreprises de plus de 50 salariés ont été contactées. Dix d‟entre elles ont
répondu, permettant à la Chambre d‟agriculture d‟établir une moyenne de production de
déchets organiques par salarié, s‟élevant à 0,78 tonnes.
On fait l‟hypothèse que l‟ensemble des déchets des hypermarchés sont collectés par des
entreprises privées. Cela n‟est pas forcément le cas des supermarchés, qui peuvent
éliminer une partie de leur production avec les ordures ménagères ; on considère que cela
représente 20% du tonnage de déchets produits31.
Le ratio de production est appliqué à l‟ensemble de l‟effectif salarié des hypermarchés et
supermarchés régionaux, donnés par Unistatis (Pôle Emploi). Il est diminué de 20% pour
les supermarchés pour ne pas faire de double-compte avec le volume d‟ordures ménagères.
La ressource annuelle brute en déchets organiques des Grandes et Moyennes Surfaces se monte à 16 400 tonnes, dont 56% en provenance des hypermarchés. Une valorisation
en méthanisation de cette ressource permettrait de produire 1 300tep.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
L‟ensemble de ce gisement brut est théoriquement disponible.
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Les entreprises ayant renseigné leur production de déchets organiques lors de l‟enquête
menée par les Chambre d‟agriculture n‟ont pas indiqué leur mode d‟élimination.
Nous utilisons donc des ratios nationaux donnés par l‟INSEE pour estimer le gisement
supplémentaire mobilisable de déchets des GMS.
D‟après l‟étude « Les déchets des grands établissements commerciaux en 2006 » (INSEE)
mise à jour en juin 2009, 13% des déchets alimentaires des établissements commerciaux
de plus de 50 salariés font l‟objet d‟une valorisation matière, et 13% d‟une valorisation
31 « Etude diagnostic déchets organiques », SYCTOM de l’agglomération parisienne, 2010
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AXENNE MARS 2011 P.112
énergétique. Ainsi, 74% des déchets organiques ne seraient pas valorisés actuellement et
disponibles pour une utilisation en méthanisation.
Le gisement supplémentaire mobilisable en déchets organiques des Grandes et Moyennes Surfaces se monte à 12 100 tonnes, soit 1 000 tep.
7.3. DÉCHETS DES COLLECTIVITÉS
7.3.1. Fraction fermentescible des ordures ménagères
RESSOURCES MOBILISABLES
Les ordures ménagères sont les déchets produits au quotidien par les ménages. Leur
collecte et leur traitement relèvent de la responsabilité des communes ou de leur
groupement. Les ordures ménagères résiduelles désignent la part des ordures ménagères
diminuées des collectes sélectives (papiers, cartons, verre, etc.)
Les ordures ménagères résiduelles contiennent une part de déchets fermentescibles,
appelée FFOM (Fraction Fermentescible des Ordures Ménagères), ou encore biodéchets.
Ceux-ci comprennent tout déchet pouvant faire l’objet d’une décomposition aérobie ou anaérobie, tels les déchets alimentaires, les épluchures, les déchets de jardin, le papier et le carton.
Dans le cadre du Plan National de Prévention des Déchets, l‟ADEME a réalisé en 2007 une
campagne de caractérisation des ordures ménagères, MODECOM. D‟après les résultats de
cette campagne, les biodéchets représentent en moyenne 52% du tonnage des ordures
ménagères résiduelles : 10,3% de papiers, 5,7% de cartons, et 36% de déchets
alimentaires et de jardins.
ATOUTS ET FREINS
Les biodéchets représentent un gisement conséquent de matière organique pouvant être
valorisée en biogaz par méthanisation, ou en compost par fermentation aérobie.
Ce gisement peut être:
collecté à la source, par une collecte sélective en porte à porte : ce type de collecte
permet d‟obtenir un matériau homogène et de qualité, et de diminuer le tonnage
d‟ordures ménagères résiduelles à traiter. Cependant, les quantités de biodéchets
captées par ce type de collecte restent faibles, de l‟ordre de 45 kg par habitant pour
une collecte de déchets de cuisine.
collecté avec l‟ensemble des ordures ménagères résiduelles, et trié mécaniquement
par la suite (Traitement Mécano-Biologique) : ce tri permet d‟isoler les déchets
organiques des déchets valorisables en tant que matériaux (métaux, etc.) et autres
déchets. Il permet de diminuer la part des déchets enfouis ou incinérés, et
d‟améliorer le taux de recyclage. Cependant, ce type de tri nécessite des
investissements importants.
Dans les deux cas, il est indispensable de s‟assurer que les quantités introduites dans le
digesteur ne contiennent que des déchets fermentescibles.
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.113
GISEMENT BRUT
Le gisement brut de biodéchets est évalué à partir des tonnages d‟ordures ménagères
collectées sur chaque département32, auxquels on applique le ratio de biodéchets donné
par l‟ADEME. La Fraction Fermentescible des Ordures Ménagères faisant déjà l‟objet d‟une
collecte sélective ou d‟un tri est ajoutée à ce gisement brut. C‟est par exemple le cas du
département du Cher (Communauté de Commune de Vierzon).
La ressource annuelle brute en fraction fermentescible des ordures ménagères se monte à 293 600 tonnes, soit 30 100 tep.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
L‟ensemble du gisement brut est théoriquement disponible, celui-ci ne faisant pas l‟objet
de contraintes techniques ou environnementales.
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Une partie de ce gisement est déjà valorisée, en compostage, en incinération avec
valorisation énergétique, ou encore en centre de stockage avec récupération du biogaz. La
région Centre compte dix usines d‟incinération d‟ordures ménagères33, dont huit avec
valorisation énergétique34. Il existe également deux ISDND avec récupération de biogaz en
Indre-et-Loire.
On considère que les biodéchets incinérés sans valorisation énergétique sont valorisables,
ainsi que les déchets stockés sans récupération de biogaz.
La ressource supplémentaire mobilisable en fraction fermentescible des ordures ménagères se monte à 87 700 tonnes, soit 7 100 tep.
7.3.2. Huiles alimentaires usagées
LE SECTEUR DE L’HÔTELLERIE ET RESTAURATION DANS LA RÉGION CENTRE
La région comptait près de 8 700 établissements d‟hôtellerie et restauration au 31
décembre 2008 (INSEE, CLAP). Ceux-ci sont majoritairement situés en Indre-et-Loire (24%)
et dans le Loiret (23%).
Ce secteur comptait près de 26 200 postes salariés, dont 28% en Indre-et-Loire et 27%
dans le Loiret. L‟Indre-et-Loire présente le plus fort ratio de postes salariés pour 1 000
habitants.
32 Données issues des Plans Départementaux d’Élimination des Déchets Ménagers et Assimilés 33 DREAL Centre 34 SINOE, ADEME
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.114
RESSOURCES MOBILISABLES
Les huiles alimentaires usagées (HAU) sont les résidus
de matières grasses issus de la cuisson à la poêle ou
dans un bain d‟huile. Ces huiles sont essentiellement
produites par la restauration (traditionnelle, collective,
et rapide) et l‟hôtellerie. Les HAU peuvent être
valorisées en méthanisation.
Figure 7 : Collecte des fûts d'huiles alimentaires usagées
(ECOGRAS)
ATOUTS ET FREINS
Malgré un pouvoir méthanogène important (de 800 à 850 m3/t MO), les huiles usagées
présentent plusieurs contraintes pour la méthanisation :
Le pH de la solution présente dans le digesteur risque d‟être abaissé par une
concentration trop forte en acides gras
Le fonctionnement du digesteur peut être entravé par la mousse formée par les
huiles usagées, qui s‟accumulent en surface de la solution
La digestion incomplète des corps gras peut avoir un impact négatif sur la
perméabilité des sols (à travers l‟épandage du digestat)
En conséquence, il est préférable de limiter la part des huiles alimentaires usagées dans les
co-substrats. Le chiffre d‟un ratio de 5%35 maximum est souvent avancé.
GISEMENT BRUT
Les quantités d‟HAU produites par la restauration dépendent, pour une grande part, des
pratiques telles que l‟orientation culinaire des établissements ou encore la fréquence de
renouvellement des huiles de friture. La restauration commerciale, et notamment la
restauration rapide, est le principal producteur.
D‟après l‟étude « La gestion sélective des déchets dans les restaurants » (ADEME), la
restauration hôtelière et la restauration traditionnelle produisent 30 mL d‟HAU par repas, et
la restauration rapide 80 mL. La restauration collective (cantines scolaires, secteur de la
santé, restaurants d‟entreprises, etc.) produit 8 mL d‟HAU par repas.
Le nombre de repas servis par type de restauration est évalué sur la base de données
nationales36, rapportées aux départements par un ratio sur la population.
La ressource annuelle brute d’huiles alimentaires usagées se monte à 6 830 tonnes.
Une valorisation en méthanisation permettrait de produire 4 310 tep.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
L‟ensemble du gisement brut est théoriquement disponible.
35 Étude du gisement des matières fermentescibles et du potentiel de développement de la méthanisation agricole dans
le département des Ardennes, ALE 08, 2007 36 INSEE, GIRA, CREDOC
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AXENNE MARS 2011 P.115
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Seule une faible part des commerces de restauration collective et commerciale récupère
leurs huiles alimentaires usagées. Quand elles ne sont pas collectées, les HAU sont
éliminées dans le réseau d'eaux usées, déposées illégalement en déchèterie37 ou enfouies
en centre de stockage. Le rejet dans le réseau d‟eau est interdit, et peut entrainer des
risques d‟obstruction.
Selon l‟ADEME, seul un quart des HAU serait collecté, pour une valorisation en lipochimie
ou agrocarburant.
Le gisement supplémentaire mobilisable d’huiles alimentaires usagées serait alors de 5 120 tonnes. Une valorisation en méthanisation permettrait de produire 3 230 tep.
7.3.3. Boues de stations d’épuration urbaines
LES STEP URBAINES EN RÉGION CENTRE
La région Centre compte 1 164 stations d‟épuration urbaines, traitant les eaux usées de 3,5
millions d‟équivalents habitants [EH]. L‟Indre-et-Loire présente le plus grand nombre de
STEP, et le second nombre d‟équivalents habitants. Le Loiret est le département avec la
population la plus importante, mais totalise moins de 200 STEP.
Graphique 35 : Parc des stations d’épuration urbaines du Centre (Portail d’information sur
l’assainissement communal, MEDDTL)
La carte ci-dessous met en évidence les stations les plus importantes, traitant les eaux
usées de plus de 30 000EH.
37 Depuis juillet 2002, la mise en décharge des huiles alimentaires en mélange avec les déchets ménagers et assimilés
est interdite, quelles que soient les quantités.
0
200 000
400 000
600 000
800 000
1 000 000
1 200 000
0
50
100
150
200
250
300
350
EH
No
mb
re
Parc des STEP du Centre
Nombre de STEP
Nombre d'équivalentshabitants
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Carte 12: Stations d’épuration de capacité supérieure à 30 000 EH
36 400 tonnes de matières sèches de boues sont produites annuellement sur la région
Centre. Elles sont majoritairement épandues (81%) ou compostées (15%). Les boues
restantes sont incinérées ou envoyées en centre de stockage.
La station d‟épuration de La Riche (Agglomération de Tour) pratique la méthanisation des
boues avant leur épandage.
RESSOURCES MOBILISABLES
Les boues de STEP proviennent du processus d‟assainissement des eaux usées. Leurs
caractéristiques varient avec la nature des eaux traitées mais également avec la technologie
employée (décantation, aération, etc.) Les boues produites sont alors plus ou moins
chargées en matières organiques, et donc plus ou moins aptes à la méthanisation. Les
boues primaires38 ainsi que les boues mixtes (mélange de boues primaires et biologiques39)
sont les plus intéressantes pour la méthanisation.
ATOUTS ET FREINS
La méthanisation des boues présente plusieurs avantages. Elle permet de réduire les
quantités de boues à valoriser ou éliminer en fin de traitement (épandage, compost,
incinération, etc.) tout en produisant un digestat et du biogaz.
38 Boues issues de la décantation des eaux usées 39 Egalement appelées boues secondaires, elles proviennent d’une épuration biologique des eaux (aération)
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.117
Les boues peuvent être méthanisées directement sur le site de la station d‟épuration.
Plusieurs facteurs rendent cette solution intéressante :
- contraintes et coûts d‟évacuation des boues importants,
- charge organique des boues importantes, permettant une bonne production de
biogaz
- capacité de la station d‟épuration moyenne à importante (de l‟ordre de 20 000EH
minimum)
- besoins énergétiques identifiés sur le site de la station (séchage thermique des
boues, etc.)
- etc.
Cette solution présentant un investissement important, elle ne sera pas intéressante pour
des stations de faible capacité de traitement produisant des boues de faible charge.
Les boues peuvent également être méthanisées en co-digestion, sur le site de la station ou
sur un site de méthanisation externe. Elles permettent de diversifier l‟alimentation du
digesteur, permettant une meilleure stabilité du procédé de digestion.
Cependant, l‟existence d‟équipements de traitement récents sur la STEP, rendant non
intéressante économiquement la méthanisation des boues, ou encore la réticence des
agriculteurs à intégrer des boues en co-digestion dans le digesteur de leur exploitation
(crainte de présence de métaux lourds dans le digestat produit) constituent des freins.
GISEMENT BRUT
36 400 tonnes de matières sèches de boues ont été produites en 2009 sur la région Centre.
Comme indiqué au préalable, leur aptitude à la méthanisation dépend de leurs
caractéristiques. En l‟absence de données sur ce sujet, nous retenons un potentiel
méthanogène correspondant à la fourchette basse des boues méthanisées par des
installations existantes au niveau national.
Ainsi, la méthanisation de l‟ensemble des boues de STEP permettrait de produire 3 700 tep.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
L‟ensemble de ce gisement brut est théoriquement disponible.
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Nous considérons comme mobilisables les boues ne faisant pas l‟objet d‟une valorisation
en compostage, en incinération avec valorisation énergétique, ou déjà méthanisées (Station
de La Riche).
Le gisement supplémentaire mobilisable issu de la méthanisation des boues épandues
ou stockées, soit 25 900 t MS, permettrait de produire 2 700 tep.
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
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7.4. DÉCHETS VERTS HORS BOIS
LES DÉCHETS VERTS DANS LA RÉGION CENTRE
Quantités produites
Les quantités de déchets verts produites sur la région ont été calculées à partir des
données issues des Plans Départementaux d'Élimination des Déchets Ménagers et
Assimilés (PDEDMA).
tonnes tep
Cher 21 200 1 464
Eure-et-Loir 46 767 3 230
Indre 17 978 1 242
Indre-et-Loire 48 308 3 336
Loir-et-Cher 27 042 1 868
Loiret 47 458 3 278
CENTRE 208 753 14 417
Déchets ménagers et
assimilés
Tableau 21 : Production de déchets verts dans la région Centre (Conseils Généraux)
Remarques : Pour les départements pour lesquels l‟information n‟est pas connue (Indre-et-
Loire), la moyenne des taux de déchets verts par habitant des autres départements a été
utilisée.
Modes de traitement
D‟après les données des Conseils Généraux, le mode de traitement est assez constant sur
tous les départements. Le taux de valorisation est très élevé (entre 75 et 100%) ; les
déchets verts sont le plus souvent traités en compostage. Pour les départements pour
lesquels l‟information n‟est pas connue, la moyenne des autres départements est retenue.
RESSOURCES MOBILISABLES
Les déchets verts sont des déchets organiques formés de résidus issus de l'entretien des
espaces verts, des zones récréatives, des jardins privés, des serres, des terrains de sports…
On désigne par déchet vert les feuilles mortes, les tontes de gazon, les tailles de haies et
d'arbustes, les résidus d'élagage, les déchets d'entretien de massifs, les déchets de jardin
des particuliers. Ils proviennent des collectivités locales, des organismes publics ou
parapublics (HLM, universités…), des sociétés privées d'entretien des espaces verts,
d'entreprises privées…
L‟ensemble de ces déchets verts peut être méthanisé pour produire du biogaz, excepté les
éventuels produits ligneux.
Attention ! Les déchets verts souillés par des substances dangereuses (résidus
phytosanitaires par exemple) sont des déchets dangereux. Ils ne sont pas pris en compte
ici.
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.119
ATOUTS ET FREINS
Les déchets verts pourraient facilement être utilisés en méthanisation puisque la filière de
collecte existe déjà. De plus, leur élimination peut représenter une redevance pour
l‟installation de méthanisation puisque leur traitement représente un coût à l‟heure actuelle
pour les Collectivités. Cependant, il s‟agit d‟un gisement déjà très bien valorisé en
compostage.
GISEMENT BRUT
Le gisement brut est composé des tonnages de déchets verts issus des déchets ménagers
et assimilés.
La ressource annuelle produite se monte à 64 000 tMS/an soit 14 000 tep.
Remarque : Le Tableau de Bord biomasse de la Région Centre estime le gisement total de
déchets verts à 48 000 tMS/an. Il n‟a pas estimé les gisements théorique disponible et
supplémentaire mobilisable.
GISEMENT THÉORIQUEMENT DISPONIBLE
L‟ensemble du gisement brut est théoriquement disponible.
GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
Pour connaître le gisement supplémentaire mobilisable, les modes de valorisation actuelle
des déchets verts ont été examinés ; seuls les déchets verts non valorisés ont été
comptabilisés.
CompostageAutre
valorisation
Pas de
valorisation
Cher 100% 0% 0%
Eure-et-Loir 100% 0% 0%
Indre 10%
Indre-et-Loire 6%
Loir-et-Cher 100% 0% 0%
Loiret 67% 11% 22%
94%
90%
Tableau 22 : Modes de traitement des déchets verts (source : Conseils Généraux)
Lorsqu‟aucune donnée n‟est disponible, la moyenne des autres départements a été retenue.
Le gisement supplémentaire mobilisable se monte à 4 700 tMS/an soit 1 100 tep.
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7.5. SYNTHÈSE DES GISEMENTS ISSUS DES DÉCHETS ET CO-
PRODUITS DES INDUSTRIES ET DES COLLECTIVITÉS
7.5.1. Gisement brut
Le gisement brut de méthanisation des ressources industrielles et urbaines est de 93 900
tep, réparties ainsi :
43%
4%
32%
5%
1%
15%
BIOMASSE INDUSTRIELLE ET DES COLLECTIVITES - METHANISATION (tep)
Déchets organiques d'IAA
Boues de STEP urbaines
Ordures ménagères
Huiles usagées
Déchets organiques GMS
Déchets verts hors bois
GISEMENTS BRUTS
Graphique 36 : Répartition des gisements bruts de biomasse des industries et des collectivités
Les déchets et co-produits des industries agro-alimentaires représentent le gisement le plus
important, suivi de la fraction fermentescible des ordures ménagères.
7.5.2. Gisement théorique disponible
Le gisement théorique de méthanisation des ressources industrielles et urbaines est de
93 800 tep, réparties de la manière suivante :
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.121
45%
4%
33%
5%
1%
12%
BIOMASSE INDUSTRIELLE ET DES COLLECTIVITES - METHANISATION (tep)
Déchets organiquesd'IAA
Boues de STEP urbaines
Ordures ménagères
Huiles usagées
Déchets organiquesGMS
Déchets verts hors bois
GISEMENTS THEORIQUES
Graphique 37 : Répartition des gisements théoriques disponibles de biomasse des industries et
des collectivités
Ce gisement est similaire au gisement brut, dans la mesure où les seules contraintes de
mobilisation de la ressource concernent certains déchets d‟industries agro-alimentaires
(déchets carnés d‟industries de la viande).
7.5.3. Gisement supplémentaire mobilisable
Le gisement supplémentaire mobilisable de méthanisation des ressources industrielles et
urbaines est de 24 400 tep, réparties de la manière suivante :
39%
11%
30%
13%
4%3%
BIOMASSE INDUSTRIELLE ET DES COLLECTIVITES-METHANISATION (tep)
Déchets organiques d'IAA
Boues de STEP urbaines
Ordures ménagères
Huiles usagées
Déchets organiques GMS
Déchets verts hors bois
GISEMENTS SUPPLEMENTAIRES
MOBILISABLES
Graphique 38 : Répartition des gisements supplémentaires mobilisables de biomasse des
industries et des collectivités
La part des déchets des industries agro-alimentaires et des déchets verts diminue au profit
de gisements faiblement valorisés actuellement (huiles alimentaires usagées).
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.122
La carte ci-dessous représente la répartition des gisements supplémentaires mobilisables
par département :
Carte 13 : Gisement supplémentaire mobilisable de la biomasse issue des industries et des
collectivités valorisée par méthanisation
Le Loiret est, de loin, le département présentant le plus gros gisement supplémentaire de
déchets industriels et de collectivités de la région. Ce bilan est principalement dû à la
concentration d‟industries agro-alimentaires de tailles importantes sur son territoire. La
population du Loiret, plus importante que sur les autres départements, entraîne également
une production de boues plus importantes.
Notons que l‟Indre-et-Loire présente un potentiel de déchets mobilisables relativement
faible au vu de sa population. Ceci s‟explique d‟une part par la valorisation de l‟intégralité
des ordures ménagères produites sur le département, et d‟autre part par la méthanisation
des boues de la station d‟épuration de l‟agglomération de Tours, qui représente à elle seule
près de la moitié de la production brute de boues du département. En conséquence, la part
de déchets tels que les huiles alimentaires usagées est prépondérante sur le département,
du fait d‟un nombre important de restaurants.
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.123
8. SYNTHÈSE
8.1. GISEMENTS BIOMASSE À L’ÉCHELLE DE LA RÉGION
Le tableau suivant synthétise les gisements bruts, théoriquement disponibles et
supplémentaires mobilisables par type de ressource biomasse, à l‟échelle régionale. Les
valeurs sont données en volume, tonnes ou tonnes de matière sèche en fonction de la
ressource considérée, et avant toute valorisation énergétique.
CATEGORIE TYPE UNITERESSOURCES
TOTALE
THEORIQUEMENT
DISPONIBLE
SUPPLEMENTAIRE
MOBILISABLE
BIBE m3 4 569 000 3 892 000 2 199 000
Menu bois m3 809 000 518 000 518 000
Haies et
alignementsm3 182 000 182 000 110 000
Vignes et vergers t Ms 49 000 13 600 13 600
Connexes 1ère
transfo du boist Ms 278 000 278 000 7 000
Connexes 2ème
transfo du boist Ms 55 000 28 000 3 000
Ressources
urbainest Ms 85 000 68 000 20 000
Bois de rebut t Ms 59 000 41 000 7 000
Paille de
céréales et
d'oléagineux
t MS 5 849 200 2 609 700 1 722 300
Issues de silos t 18 100 18 100 50
Canne de maïs t MS 371 700 185 900 185 900
Effluents
d'élevaget 4 223 400 2 975 530 2 975 530
Déchets
organiques d'IAANm3 de méthane 47 374 000 47 300 000 10 844 000
Boues de STEP
urbainest MS 36 400 36 400 25 900
Ordures
ménagèrest 370 300 370 300 87 700
Huiles usagées t 6 800 6 800 5 100
Déchets
organiques GMSt 16 400 16 400 12 200
Déchets verts
hors boist MS 64 000 64 000 4 700
BIOMASSE
INDUSTRIELLE
ET DES
COLLECTIVITES
BOIS
BIOMASSE
AGRICOLE
Tableau 23 : Tableau récapitulatif des gisements bruts, théoriquement disponibles et
supplémentaires mobilisables pour chaque catégorie de biomasse dans la région Centre
Le tableau ci-dessous présente les gisements bruts, théoriquement disponibles et
supplémentaires mobilisables en tonnes équivalent pétrole (tep), issus de la valorisation
énergétique des tonnages ou volumes présentés dans le tableau précédent.
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.124
CATEGORIE TYPE VALORISATIONRESSOURCES
TOTALE (tep)
THEORIQUEMENT
DISPONIBLE (tep)
SUPPLEMENTAIRE
MOBILISABLE (tep)
BIBE Combustion 1 038 000 892 000 511 000
Menu bois Combustion 182 000 119 000 119 000
Haies et
alignementsCombustion 41 000 41 000 25 000
Vignes et vergers Combustion 21 000 6 000 6 000
Connexes 1ère
transfo du boisCombustion 121 000 121 000 3 000
Connexes 2ème
transfo du boisCombustion 24 000 12 000 1 300
Ressources
urbainesCombustion 37 000 30 000 9 000
Bois de rebut Combustion 26 000 18 000 3 000
Combustion 2 305 670 1 028 640 678 660
Méthanisation 1 019 130 453 420 294 830
Issues de silo Méthanisation 4 900 4 900 10
Canne de maïs Méthanisation 50 000 25 000 25 000
Effluents
d'élevageMéthanisation 172 500 126 900 126 900
Déchets
organiques d'IAAMéthanisation 40 500 40 400 9 300
Boues de STEP
urbainesMéthanisation 3 700 3 700 2 700
Ordures
ménagèresMéthanisation 30 100 30 100 7 100
Huiles usagées Méthanisation 4 300 4 300 3 200
Déchets
organiques GMSMéthanisation 1 300 1 300 1 000
Déchets verts
hors boisMéthanisation 14 000 14 000 1 100
3 795 670 2 267 640 1 355 960
1 340 430 704 020 471 140
BOIS
TOTAL COMBUSTION
TOTAL METHANISATION
BIOMASSE
AGRICOLE
BIOMASSE
INDUSTRIELLE
ET DES
COLLECTIVITES
Paille de
céréales et
d'oléagineux
Tableau 24 : Tableau récapitulatif des valorisations énergétiques possibles des gisements bruts, théoriquement disponibles et supplémentaires mobilisables pour chaque catégorie de déchets
dans la région Centre
Comme indiqué au préalable, les pailles peuvent être valorisées en combustion ou
méthanisation. Une ligne indique donc, pour cette même ressource initiale, la production
d‟énergie résultant de sa valorisation par combustion et par méthanisation. Ainsi, il est
important de souligner que les valeurs totales d’énergie issue de la combustion et de la méthanisation ne s’additionnent pas.
Rappel : Les obstacles et freins sociaux et économiques n’ont pas été pris en compte dans cet exercice.
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PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.125
8.1.1. Gisement brut
Pour rappel, le gisement brut est constitué de la ressource totale produite annuellement sur la région Centre, sans présager de contraintes de mobilisation technico-
environnementales ou d‟utilisation.
Le graphique suivant présente la répartition par ressource biomasse de l‟énergie produite si
l‟ensemble des gisements de biomasse combustible identifiés était valorisé par
combustion.
27%
5%
1,1%
0,6%
3%0,6%1,0%0,7%
61%
GISEMENTS BRUTS - COMBUSTION (tep)
BIBE
Menu bois
Haies et alignements
Vignes et vergers
Connexes 1ère transfo du bois
Connexes 2ème transfo du bois
Ressources urbaines
Bois de rebut
Paille de céréales et d'oléagineux
Graphique 39 : Répartition de la valorisation par combustion des gisements bruts
Les pailles de céréales et d‟oléagineux constituent la principale ressource brute valorisable
en combustion. Les BIBE sont la seconde ressource. À elles deux, ces ressources de
biomasse participent à près de 90% du total.
Excepté les menus bois, les autres types de biomasse représentent une part marginale du
bilan.
Le graphique suivant présente la répartition par ressource biomasse de l‟énergie produite si
l‟ensemble des gisements méthanisables était valorisé par méthanisation.
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.126
76%
0,4%
3,7%
12,9%
3,0%
0,3%
2,2%
0,3%
0,1%1,0%
GISEMENTS BRUTS - METHANISATION (tep)
Paille de céréales et d'oléagineux
Issues de silo
Canne de maïs
Effluents d'élevage
Déchets organiques d'IAA
Boues de STEP urbaines
Ordures ménagères
Huiles usagées
Déchets organiques GMS
Déchets verts hors bois
Graphique 40 : Répartition de la valorisation par méthanisation des gisements bruts
Les pailles représentent la part prépondérante des gisements bruts supplémentaires
valorisables en méthanisation, devant les effluents d‟élevage. L‟ensemble des autres
ressources participe pour à peine 10% du bilan.
8.1.2. Gisement théorique disponible
Pour rappel, le gisement théoriquement disponible est constitué du gisement brut duquel
on retranche les ressources de biomasse non exploitables du fait de contraintes techniques
ou environnementales.
Le graphique suivant présente la répartition par ressource biomasse de l‟énergie produite
par la combustion de l‟ensemble des gisements théoriquement disponibles identifiés.
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.127
39%
5,2%
1,8%
0,3%5%0,5%1,3%
0,8%
46%
GISEMENTS THEORIQUES - COMBUSTION (tep)
BIBE
Menu bois
Haies et alignements
Vignes et vergers
Connexes 1ère transfo du bois
Connexes 2ème transfo du bois
Ressources urbaines
Bois de rebut
Paille de céréales et d'oléagineux
Graphique 41 : Répartition de la valorisation par combustion des gisements théoriquement
disponibles
Le gisement théoriquement disponible des pailles de céréales et d‟oléagineux est toujours
conséquent, mais dans une moindre mesure que le gisement brut. En effet, une grande part
des pailles doit être laissée sur les parcelles, pour l‟amendement des sols. En conséquence,
la part des BIBE augmente.
Le graphique suivant présente la répartition par ressource biomasse de l‟énergie produite
par la méthanisation de l‟ensemble des gisements théoriquement disponibles identifiés.
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.128
64%
0,7%
3,6%
18%
5,7%
0,5%
4,3%
0,6%
0,2% 2,0%
GISEMENTS THEORIQUES - METHANISATION (tep)Paille de céréales et d'oléagineux
Issues de silo
Canne de maïs
Effluents d'élevage
Déchets organiques d'IAA
Boues de STEP urbaines
Ordures ménagères
Huiles usagées
Déchets organiques GMS
Déchets verts hors bois
Graphique 42 : Répartition de la valorisation par méthanisation des gisements théoriquement
disponibles
La part des pailles dans les gisements théoriques valorisables en méthanisation diminue au
profit des autres ressources, qui ne présentent pas de contraintes techniques ou
environnementales de mobilisation.
8.1.3. Gisement supplémentaire mobilisable
Pour rappel, le gisement supplémentaire mobilisable correspond au gisement
théoriquement disponible diminué des quantités de ressources biomasse déjà valorisées.
Le graphique suivant présente la répartition par ressource biomasse de l‟énergie produite
par la combustion de l‟ensemble des gisements supplémentaires mobilisables identifiés.
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.129
38%
9%1,8%
0,4%0,2%0,1%0,7%
0,2%
50%
GISEMENTS SUPPLEMENTAIRES - COMBUSTION(tep)
BIBE
Menu bois
Haies et alignements
Vignes et vergers
Connexes 1ère transfo du bois
Connexes 2ème transfo du bois
Ressources urbaines
Bois de rebut
Paille de céréales et d'oléagineux
Graphique 43 : Répartition de la valorisation par combustion des gisements supplémentaires
mobilisables
Les pailles représentent le gisement prépondérant, suivi par les BIBE. Si l‟on additionne les
BIBE et les menus bois, c‟est-à-dire si l‟on considère l‟ensemble de la filière forestière,
cette dernière et les pailles se partagent plus ou moins le bilan.
Du fait de leur très forte utilisation, la part des connexes de la première transformation
diminuent de manière très importante. A l‟inverse, la part des ressources urbaines double.
Le graphique suivant présente la répartition par ressource biomasse de l‟énergie produite
par la méthanisation de l‟ensemble des gisements supplémentaires mobilisables.
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.130
63%
0,002%
5%
27%
2,0% 0,6% 1,5% 0,7%
0,2% 0,2%
GISEMENTS SUPPLEMENTAIRES -METHANISATION (tep)
Paille de céréales et d'oléagineux
Issues de silo
Canne de maïs
Effluents d'élevage
Déchets organiques d'IAA
Boues de STEP urbaines
Ordures ménagères
Huiles usagées
Déchets organiques GMS
Déchets verts hors bois
Graphique 44 : Répartition de la valorisation par méthanisation des gisements supplémentaires
mobilisables
Les déchets de l‟industrie agro-alimentaire, la fraction fermentescible des ordures
ménagères, les issues de silo et les déchets verts hors bois sont des ressources déjà
mobilisées en grande partie, de même que les pailles. En conséquence, l‟importance des
autres ressources de biomasse, notamment les effluents, augmente dans le bilan.
8.2. RÉPARTITION DU GISEMENT SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
TOTAL
Comme indiqué précédemment, les pailles de céréales et d‟oléagineux peuvent être
valorisées en combustion ou en méthanisation, ce qui ne nous permet pas d‟additionner
directement les gisements supplémentaires mobilisables issus de ces deux technologies.
Pour pouvoir additionner ces valeurs, il est nécessaire de prendre une hypothèse sur la
valorisation des pailles.
Nous prenons l‟hypothèse d‟une valorisation à 80% en combustion, et 20% en
méthanisation. Cette hypothèse se base sur les éléments suivants :
- Le contenu énergétique des pailles par combustion est deux fois plus important qu‟en
méthanisation, d‟où un intérêt plus fort de la première technologie.
- En méthanisation, les pailles sont utilisées en tant que co-substrat et non comme
ressource principale, elles ne sont donc pas indispensables.
- Les pailles étant un substrat très sec, leur introduction dans le digesteur est limitée,
pour maintenir un taux de matière sèche de l‟ordre de 30 à 35% maximum
(méthanisation par voie sèche).
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.131
Ainsi, le gisement supplémentaire mobilisable de biomasse s‟élève à 1 455 500
tep/an.
Carte 14 : Gisement supplémentaire mobilisable de la biomasse en Région Centre
Les gisements issus du bois sont plus présents dans les départements boisés car le
gisement le plus important est celui du bois issu de la forêt. Les gisements agricoles
traduisent la présence d‟élevages fortement producteurs d‟effluents ainsi que de cultures
de céréales et d‟oléagineux associées à des taux de retour au sol ou d‟utilisation plus
faibles. On notera la faible part des déchets issus des industries et des collectivités en
comparaison des autres catégories. Leur impact est minime à l‟échelle départementale,
mais ils représentent tout de même des gisements intéressants pour une valorisation locale
en co-digestion.
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.132
ANNEXES
A.1 Cartes de la propriété forestière
Carte 15 : Localisation de la forêt publique dans la région Centre (source : IFN)
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.133
Carte 16 : Propriété forestière dans la région Centre (source : CRPF)
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.134
A.2 Liste des contacts
Organisme Nom Fonction/service Données / Informations
ADEME Pierre-Louis CAZEAUX
Biomasse énergie entreprises, éolien.
Maîtrise de l'Energie, Collectivités, Enr,
départements 18 et 36.
Bois énergie
Méthanisation
Agence de Services et de
Paiement (ASP)Mme Keylan Standard
Aides découplées PAC concernant les
cultures énergétiques (non récupérées)
Agence de Services et de
Paiement (ASP)Pierre FROISSARD Mise à disposition du RPG
Registre parcellaire graphique anonyme
(non récupéré)
Agglomération de Chartres Mme SAINT-LAURENT Service Eau Assainissement STEP de Chartres
Agglomération de Tours Mme SOULIGNAC STEP Grange David
Agralys Guy GENTIL Technico-commercial EnRIssues de silos de la coopérative et
d'EPISCENTRE
Agrial M.BRUNET Issues de silos de la coopérative
Agropithiviers Caroline LE TOUX Issues de silos de la coopérative
ARBOCENTRE Olivier SILBERBERG Chargé de mission bois énergie Bois énergie
Bionis Environnement Christiant CUINGNET GérantTaillis saules (épuration eaux usées +
valorisation biomasse)
Bourse des Travaux Forestiers
du CentreLuce PARRET Directrice Bois énergie
Chambre d'Agriculture du
CentreCaroline LECACHEUX
Appui au développement des filières -
Pôle Economie-Filières-Promotion -
AGRICULTURES & TERRITOIRES
Diagnostic filière fruits région Centre 2011
Chambre d'Agriculture de
l'Indre / ADEFI BOISChristian GLEIZES
Aménagement et développement rural -
Animateur de ADEFI BOIS
Bois énergie dans les départements de
l'Indre et du Cher
Chambre d'Agriculture du Loir-
et-Cher / Groupement de
Développement Forestier du
Loir-et-Cher (GDF 41)
Hubert DESIRE AnimateurInitiatiaves locales (CUMA, antenne locale
de la SCIC Bois Bocage Energie)
Chambre d'Agriculture du
LoiretBernadette VALLEE Forêt Bois énergie
Chambre d'Agriculture du
LoiretLaurent LEJARS Méthanisation
Chambre d'Agriculture du
LoiretSébastien BARON Conseiller agronomie environnement Méthanisation
COFOR 18-36 M. DELEUZE Président Bois énergie
Conseil Général du Cher Gwendoline JEANCLAUDE Collecte et traitement des déchets
Conseil Général de l'Indre M. FOUCHER
Direction de l'Aménagement du
territoire, de l'Environnement et de
l'Economie Rurale
Collecte et traitement des déchets
Conseil Général de l'Indre-et-
LoireJérôme BARS Collecte et traitement des déchets
Conseil Général du Loiret Emilie MANET
Chargée de Missions Agriculture, Forêts
et Déchets - Direction de
l'Environnement et de la Mobilité -
Service Nature
Collecte et traitement des déchets
Conseil Général du Loiret Marie FAVREAU
Chargée de mission Espaces Naturels
Sensibles - Direction de l'Environnement
et de la Mobilité - Service NatureCollecte et traitement des déchets
Conseil Régional du Centre Aline CHASSINE-DENIAU Direction Aménagement du Territoire Bocage
Conseil Régional du Centre Amanda MICHE Direction de l'Agriculture
Base de données des ressources
fermentescibles
Etude filière bois ADEME/Région
Cultures dédiées
CRPF Île-de-France Centre Xavier PESME Directeur Bois énergie
CRPF Île-de-France CentreMagazine "Notre Forêt" de septembre
2010
DRAAF Cécile BERNARDChargée de mission Installation et
foncier
Projets de méthanisation, cartographie de
la propriété forestière, surface de cultures
énergétiques
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.135
Organisme Nom Fonction/service Données / Informations
Fédération départementale des
groupes d'études et de
développement agricole du
Cher (FDGEDA 18)
Jean -Dominique GILLET Directeur Cultures énergétiques, REGIX
FranceAgriMer Valérie VIEILLEFONTTableau de bord biomasse, cultures
énergétiques
François SARL Mme FRANCOISDéchets organiques produits par
l'industrie
Fruitofood Romaric BIGONNEAU Responsable de productionDéchets organiques produits par
l'industrie
Huileries du Berry Jean-Yves LAGORCEDéchets organiques produits par
l'industrie
Institut Français de la Vigne et
du VinLaurence GUERIN
Vigne énergie (combustion,
méthanisation)
Interface Céréales Noël VADE Issues de silos de la coopérative
Office National des Forêts
(ONF)Antoine CHEVENET Bois énergie Bois énergie
Pépinière NAUDET Luc PICAUTResponsable des plantations de
biomasseCultures énergétiques
Seyfert Descartes Edouard DESROUAULTResponsable Management
Hygiène Sécurité EnvironnementMéthanisation
Station d'études et
d'expérimentations fruitières
Nord-Loire La Morinière
Claude COUREAU Vergers énergie
Syndicat des Vins de Chinon Jean-Max MANCEAU Président
Expérience existante de collecte des
sarments par une entreprise qui en fait du
combustible pour barbecue
Syndicat National des
Producteurs de Charbon de BoisM. BORDET Président Bois énergie
Vigean Huilerie SAS M.FERRANTDéchets organiques produits par
l'industrie
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.136
A.3 Lexique des principaux termes utilisés
ACRONYMES :
BCIA/BCIAT : Biomasse Chaleur Industrie Agriculture / Tertiaire. L'ADEME a lancé trois
appels à projets depuis 2009 afin de susciter le développement de projets de production de
chaleur à partir de biomasse dans l'industrie, l'agriculture et le tertiaire.
BO : Bois d‟œuvre. Ce compartiment est défini
comme l‟ensemble de la biomasse comprise
dans la bille de pied et les surbilles de tige,
jusqu‟à la découpe commerciale bois d‟œuvre,
et dont la qualité permet effectivement un usage
bois d‟œuvre. Autre appellation pour ce
compartiment : bois de diamètre fin bout
supérieur à 7 cm et potentiellement valorisable
en bois d‟œuvre. (Source : www.dispo-
boisenergie.fr)
Le bois d‟œuvre est constitué de grumes ayant
des caractéristiques de dimension et de qualité
suffisantes pour être sciées, tranchées,
déroulées ou fendues. (source : AGRESTE
Centre)
Figure 8 : Compartiments de biomasse d’un arbre (Source : www.dispo-boisenergie.fr)
BI : Bois d’industrie : Bois de petite dimension destiné à l‟industrie de la pâte à papier ou
des panneaux (bois de trituration : bois destiné à être déchiqueté ou dissous pour la
fabrication de pâte à papier ou de panneaux de particules ou de fibres), des bois de mines
et des poteaux.
BIBE : Bois d‟industrie / bois énergie. Ce compartiment est défini comme la somme de
trois composantes : (1) la biomasse des autres surbilles de tige, comprises entre la
découpe bois d‟œuvre et la découpe bois fort de 7 cm, (2) la biomasse de la tige de
dimension bois d‟œuvre mais dont la qualité ne permet pas une valorisation bois d‟œuvre,
(3) la biomasse des surbilles de branche jusqu‟à la découpe bois fort. Autre appellation
pour ce compartiment : bois de diamètre fin bout supérieur à 7 cm et valorisable sous des
formes industrielles (panneaux, papier, piquets) et énergétiques (bûches, plaquettes,
granulés). Les bûches sont inclues dans cette définition (Source : www.dispo-boisenergie.fr)
CCNUCC : Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
COMOP : Comités Opérationnels (COMOP)
CORPEN : Comité d‟orientation pour des pratiques agricoles respectueuses de
l‟environnement. Dans le domaine des pratiques agricoles, il élabore et diffuse des
recommandations contribuant à la réduction des pollutions et permettant une meilleure
prise en compte des enjeux environnementaux.
CRE : Commission de Régulation de l‟Énergie. L‟État, via la CRE, a lancé quatre appels
d‟offres depuis 2005 pour la réalisation de centrales de cogénération fonctionnant à partir
de biomasse.
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.137
CRPF : Centre Régional de la Propriété Forestière
EH : Equivalent Habitant. Unité arbitraire de la pollution organique des eaux représentant la
qualité de matière organique rejetée par jour et par habitant
EMGA : Ester méthylique de graisses animales
EMHAU : Ester méthylique d‟huiles alimentaires usagées
EMHV : Ester méthylique d‟huiles végétales
ETBE : Ethyl Tertio Butyl Ether, composé à 47% d‟éthanol et 53% d‟isobutylène.
FFOM : Fraction Fermentescible des Ordures Ménagères. Tout déchet pouvant faire l‟objet
d‟une décomposition aérobie ou anaérobie, tels les déchets alimentaires, les épluchures,
les déchets de jardin, le papier et le carton.
GMS : Grandes et Moyennes Surfaces. Magasins principalement dédiés à l'alimentation et
dont la surface est en général supérieure à 400 m².
IAA : Industrie Agro-alimentaire
ICPE : Installation Classée pour la Protection de l‟Environnement
ISDND : Installation de stockage de déchets non dangereux
HAU : Huile Alimentaire Usagée. Résidus de matières grasses issus de la cuisson à la poêle
ou dans un bain d‟huile.
HVP : Huile Végétale Pure
MB : Menu bois. Ce compartiment est défini comme l‟ensemble de la biomasse de la tige et
des branches comprise dans les bois de diamètre inférieur à 7 cm (cime et petites
branches). Autre appellation pour ce compartiment : bois de diamètre fin bout inférieur à 7
cm potentiellement valorisables en énergie (plaquettes, granulés). (Source : www.dispo-
boisenergie.fr)
Ml : Mètre linéaire
MO : Matière organique. Fraction biodégradable de la matière sèche.
MODECOM : Méthode de caractérisation des ordures ménagères. Méthode développée par
l'ADEME permettant de déterminer la composition des ordures ménagères.
MS : Matière sèche. Ensemble de matières organiques et minérales.
Nm3 : Normal mètre cube. Quantité de gaz qu‟occupe 1 mètre cube dans les conditions
normales de température et de pression (0°C, 1 atmosphère).
OMR : Ordures Ménagères Résiduelles. Part des ordures ménagères diminuées des
collectes sélectives (papiers, cartons, verre, etc.)
ONF : Office National des Forêts
PAC : Politique Agricole Commune
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.138
PCI : Pouvoir calorifique inférieur. Énergie thermique libérée par la réaction de combustion
d'une unité de combustible (sous forme de chaleur sensible, à l'exclusion de l‟énergie de
vaporisation, chaleur latente, de l'eau présente en fin de réaction).
PDEDMA : Plans Départementaux d'Élimination des Déchets Ménagers et Assimilés
PPE : Plan de Performance énergétique
PSG : Plan Simple de Gestion. Ce document définit la gestion des forêts privées pour une
période de 10 à 30 ans ; il présente les objectifs assignés à la forêt et définit le programme
d‟exploitation des coupes et des travaux à effectuer. Il est obligatoire pour les forêts de plus
de 25 ha et facultatif entre 10 et 25 ha. Il est agréé par le CRPF.
SAA : Statistique Agricole Annuelle
SRCAE : Schéma Régional du Climat, de l‟Air et de l‟Énergie
STEP : Station d‟épuration
TCR / TTCR : Taillis courte rotation / Taillis très courte rotation. Variante du mode de
sylviculture taillis simple pour laquelle la période de rotation est fortement raccourcie c‟est-
à-dire que les coupes interviennent de manière beaucoup plus rapprochée, le but étant de
produire un maximum de biomasse en un minimum de temps. Cest cultures sont dédiées à
la production de bois d‟industrie ou de bois énergie car la qualité du bois ainsi obtenue ne
lui permet pas une valorisation en bois d‟œuvre.
UGB : Unité Gros Bétail. Unité employée pour comparer ou agréger des effectifs animaux
d‟espèces différentes.
PRINCIPAUX TERMES UTILISÉS :
Alignement : Ligne simple ou double d‟arbres d‟essences forestières plantés à intervalles réguliers, d‟une
largeur moyenne en cime inférieure à 20 mètres, d‟une longueur au moins égale à 25
mètres. Régularité en diamètre et en distance : écarts d‟au moins un quart pour au moins
trois-quarts des arbres. Espacement entre les arbres supérieur à 1 mètre (Source : IFN).
Forêt : La forêt est un territoire d'une superficie supérieure à 0,05 ha, comportant des arbres
capables d‟atteindre une hauteur supérieure à 5 m à maturité dans leur environnement, un
couvert arboré de plus de 10% et une largeur d‟au moins 20 m. La définition retenue inclut
les bosquets (superficie comprise entre 0,05 ha et 0,5 ha) et les peupleraies.
Forêt de production : Forêt dont la fonction principale ou secondaire est la production de bois, c‟est-à-dire où
l‟exploitation est possible (sans considération de rentabilité économique) et compatible
avec d‟éventuelles autres fonctions (sociales, environnementales, etc.). (Source :
www.dispo-boisenergie.fr)
Forêt (autre) : Forêt dans laquelle la fonction de production de bois est nulle ou accessoire. Il s‟agit de
forêts inexploitables car inaccessibles et/ou de forêts dont le rôle de protection interdit que
des coupes y soient réalisées et/ou d'espaces verts boisés à but esthétique, récréatif ou
culturel. (Source : www.dispo-boisenergie.fr)
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.139
Futaie : Type de plantation dans laquelle les arbres sont de grosseurs et d‟âges voisins. Ils sont
issus de semis ou plantation. La gestion consiste à donner progressivement de la place aux
plus beaux sujets (éclaircies). LA dernière coupe récolte l‟ensemble du peuplement au bout
de 60 à 200 ans selon l‟essence et la gestion. Elle est suivie d‟une régénération par semis
naturel ou plantation. Les produits obtenus sont de qualité „bois d‟œuvre). (Source : CRPF)
Haie : Ligne boisée d‟une largeur moyenne en cime inférieure à 20 mètres et d‟une longueur au
moins égale à 25 mètres, comportant au moins trois arbres recensables d‟essences
forestières avec une densité moyenne d‟au moins un arbre recensable tous les dix mètres.
Les arbres ne répondant pas à cette dernière condition de densité sont des arbres épars.
Ces derniers ne font plus l‟objet d‟un inventaire (Source : IFN).
Peupleraies : Les peupleraies sont des espaces boisés d'une surface supérieure à 0,05 ha et où le taux de
couvert absolu des arbres est supérieur à 10%. Le couvert relatif des peupliers est
supérieur à 75%. (Source : www.dispo-boisenergie.fr)
Potentiel méthanogène : Volume de méthane produit par la dégradation anaérobie en présence de bactéries d‟une
tonne d‟intrant, exprimé dans les Conditions Normales de Température et de Pression
(CNTP : 0°C, 1013 hPa). Il peut être exprimé en Nm3 par tonne de matière brute ou de
matière organique.
Taillis : Les arbres sont coupés tous les 25 à 35 ans sur l‟ensemble de la parcelle. Ils repoussent
ensuite à partir des souches (rejets), sans autre intervention jusqu‟à la prochaine coupe.
Les bois produits sont de petite dimension et de faible valeur : piquets, bois de feu et
d‟industrie. (Source : CRPF)
Territoire agricole non cultivé : Ce poste comprend les landes non productives, friches, terres incultes, landes non
pacagées, exploitations abandonnées, cultures permanentes abandonnées, les chemins
d'exploitation non stabilisés. Les friches (ou superficies agricoles utilisables, mais non
utilisées) sont des terres non comprises dans l'assolement depuis plus d'une campagne
agricole. Elles correspondent à des superficies autrefois cultivées, qui ne sont plus du tout
exploitées mais dont la remise en culture pourrait être réalisée avec des moyens
normalement disponibles sur une exploitation. (Source : AGRESTE)
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.140
A.4 Bibliographie
« Plan d'action national en faveur des énergies renouvelables, Période 2009-2020 », 2009,
MEDDTL
« Directive 2009/28/CE du Parlement Européen et du Conseil du 23 avril 2009 relative à la
promotion de l‟utilisation de l‟énergie produite à partir de sources renouvelables », 2009,
Union Européenne
« Les nouvelles technologies de production de biocarburants : état des lieux et enjeux des
filières en développement », IFP Énergies nouvelles, 2010
« Analyses de Cycle de Vie appliquées aux biocarburants de première génération
consommés en France », Bio Intelligence Service pour l‟ADEME, le MEDDTL, le MAAP et
France Agrimer, 2010
« Méthanisation agricole et utilisation de cultures énergétiques en codigestion:
Avantages/inconvénients et optimisation », Oréade-Brèche et APESA pour l'ADEME, 2009
« Région Centre, Programme paille énergie : évaluation des ressources disponibles »,
Chambre Régionale d'agriculture, 2003
« La forêt française - Les résultats issus des campagnes d'inventaire 2005 à 2009 - Les
résultats pour la région Centre », 2010, IFN
« La forêt privée en région Centre », CRPF
« AGRESTE CENTRE – Analyse et résultats », 2011
« Étude de motivation des propriétaires forestiers en régions Centre et Poitou-Charentes »,
décembre 2010, CRPF pour MAAPRAT, CR Centre, CR Poitou-Charentes
« Consommation et modes de vie – Développement durable – Les propriétaires forestiers
sont attachés à leur patrimoine mais peu motivés par son exploitation commerciale »,
CREDOC pour la Fédération Forestiers Privés de France et le CRPF, 2010
« Biomasse forestière, populicole et bocagère disponible pour l'énergie à l'horizon 2020 »,
ADEME, 2009
« Les cultures lignocellulosiques et herbacées pour la production de biomasse à usage non
alimentaire », étude AGRICE, ADEME/ITCF, 1998
« Memento DRAAF 2010 », DRAAF de la région Centre, 2010
« Réseau écologique régional », Conseil Régional du Centre
« Pratiques culturales 2006 », AGRESTE, 2006
« Diagnostic de la filière fruits », Chambre d‟Agriculture du Centre, 2011
« Enquête annuelle de branche "Sciage, rabotage, ponçage et imprégnation du bois" »,
AGRESTE, 2005 à 2008
« La production de déchets non dangereux dans l‟industrie en 2008 », INSEE, mise à jour
2010
« Étude des gisements et flux de déchets des sous-produits organiques en région
Champagne-Ardenne », Awiplan SARL et Biomasse Normandie, 2003
« Structuration de filières de traitement pour les déchets organiques de l‟industrie
agroalimentaire, de la restauration et de la grande distribution du département des Côtes
d'Armor », CCI des Côtes d‟Armor, 2007
DREAL CENTRE POTENTIEL EN ENERGIE BIOMASSE DE LA REGION CENTRE
PHASE 1 : ÉVALUATION DE LA RESSOURCE BIOMASSE SUPPLÉMENTAIRE MOBILISABLE
AXENNE MARS 2011 P.141
« La gestion sélective des déchets dans les restaurants, Guide technique », ADEME, 2004
« Suivi du Plan d‟élimination des déchets ménagers et assimilés du Cher », 2009, Conseil
Général du Cher
« Projet de Plan départemental d‟élimination des déchets ménagers et assimilés », octobre
2010, Conseil Général de l‟Eure-et-Loir
« La collecte et le traitement des déchets ménagers et assimilés en Loir-et-Cher », mars
2010, Observatoire de l‟économie et des territoires de Loir-et-Cher
« Exploitation de bois et travaux en forêt privée française – Premiers résultats d‟enquête »,
CREDOC pour Fédération Forestiers Privés de France, Centre National de la Propriété
Française – Institut pour le Développement Forestier, 2011