urbanisation et paludisme
TRANSCRIPT
PALUDISME ET URBANISATION
REVUE GENERALE
Institut Pasteur de Madagascar
Unité d’épidémiologie
Urbanisation
Phénomène majeur au niveau mondial
60 millions de nouveaux urbains/an
contre
20 millions de nouveaux ruraux/an
Urbanisation
Taux de croissance annuel1995 - 2000:
–au niveau mondial : 2,5%
–au niveau européen : 0,7%
–au niveau des PED : 3,3%
–en Afrique : 4,3 %
Urbanisation
%
Urbanisation
En 2003, près de 40% de la population africaine vivait en zone urbaine
La situation n’est pas homogène sur tout le continent
Urbanisation
le taux annuel d’accroissement de la population urbaine en Afrique est d’environ 6%
un doublement de la population urbainetous les 15 ans
Augmentation dans les prochaines années
Urbanisation
CAUSES DE CET ACCROISSEMENT:
���� FLUX MIGRATOIRES
���� TAUX DE NATALITE
Milieu Urbain
Zone
rurale
Zone
rurale
Zone
rurale
Zone
rurale
• Incontrôlée
– Zone périurbaine = bidonville
• Non planifiée
– Absence de réseau d’eau potable
– Absence de réseau d’évacuation des eaux usées
– Absence de ramassage des ordures ménagères
Caractéristiques de l’urbanisation
PARADIGME RURAL
ANTHROPISATION DU MILIEU FAVORISE L’IMPLANTATION DES
VECTEURS DU PALUDISME
MAIS EN MILIEU URBAIN ?
Cycle du paludisme
Source V. ROBERT et al . Am. J. Trop. Med. Hyg., 68(2), 2003, pp. 169–176
IMPACT DE L’URBANISATIONSUR LE PLAN
ENTOMOLOGIQUE
Urbanisation & Transmission
Augmentation de la densité humaine
=
Facteurs défavorables aux vecteurs
– Pression foncière : diminution des gitesnaturels
– Pollution du milieu : culicinés +/ anophèles-
– Réduction du degré d’exposition : dilution dans une population humaine dense
Urbanisation & Transmission
La transmission anophélienneest globalement plus faible en zone urbaine qu’en zone rurale
ExempleCONGO - Brazzaville
• Urbanisation :
– Moins de 1 piqûre infectante par pers./ 3 ans
– 100 piqûres infectantes par pers./an
• Zone rurale :
– 200 à 1000 piqûres infectantes par pers./an
(Source JF TRAPE et al - 1985)
Urbanisation & Transmission
Hétérogénéité de la transmission
– faciès épidémiologiques
Source V. ROBERT et al . Am. J. Trop. Med. Hyg., 68(2), 2003, pp. 169–176
Fasciés intermédiaire Fasciés stable
Urbanisation & Transmission
Hétérogénéité de la
transmission
���� structure propre de l’agglomération
Source V. ROBERT et al . Am. J. Trop. Med. Hyg., 68(2), 2003, pp. 169–176
Source J KEISER et al . Am. J. Trop. Med. Hyg., 71(Suppl 2), 2004, pp. 118–127
Structure des quartiers
Fasciés épidémiologique
ExempleCONGO - Brazzaville
• Urbanisation ancienne :– Moins de 1 piqûre infectante/pers./ 3 ans
• Urbanisation récente :– 100 piqûres infectantes par pers./an
(Source JF TRAPE et al - 1985)
ExempleBURKINA F. – Bobo-Dioulasso
• Urbanisation ancienne– Moins de 1 piqûre infectante par pers./ 7ans
• Urbanisation ancienne + rivière– 1 piqûre infectante par pers/2 ans
• Urbanisation récente– 5 piqûres infectantes par pers./an
(Source V ROBERT et al - 1986)
ExempleBURKINA F. – Ouagadougou
• Urbanisation centrale (Saint Léon)
– 1 piqûre infectante/pers./ 3 ans
• Urbanisation lotie Nord-Ouest (Gounghin Nord)
– 1 piqûre infectante/pers/an
• Urbanisation récente + marigots + barrage
– 9 à 12 piqûres infectantes par pers./an
(Source G. SABATINELLI et al - 1984)
Source V. ROBERT et al . Am. J. Trop. Med. Hyg., 68(2), 2003, pp. 169–176
7.07
45.8
167.7
2.00
36.591.0
Urbanisation & Anophèles
Faible mobilité des anophèles
gite
0-100 m
200-300 m
500-700 m
EIR ref
EIR 5Xmoins
EIR 20Xmoins
DONNEES DE DAKAR
TAUX ANNUEL ENTOMOLOGIQUE D’INOCULATION
20 fois inférieur – 500 à 700 m
5 fois inférieur – 200 à 300 m
Versus taux de référence
0 – 100m
Vecteurs urbains
IMPACT SUR LE PLAN
PARASITOLOGIQUE
Urbanisation & Prévalence
Hétérogénéité de la transmission
Hétérogénéité de la prévalence
Indice plasmodiquechez les enfants de 1 à 15 ans
Congo
• Zone rurale
– 79 à 94% selon les villages
• Zone urbaine
– 3 à 81% selon les quartiers:
• 81% à Massina
• 66% à Talangaï
• 40% à Bacongo
• 9% à Moungali
• 3% à Poto-Poto
Indice plasmodiquechez les enfants de 0 à 5 ans
Ouagadougou
• Zone rurale
– 62% pour villages limitrophes
• Zone urbaine
– 14,8% selon les quartiers:
• 3% à Saint Léon
• 9,5% à Gounghin Nord
• 15,6% à St Camille
• 20% à Kologh-Naba
• 26,4% à Nongremassm
Prévalence chez les consultants à Abidjan - 2001
Source SJ Wang et al –Malaria journal 2006
La fraction estimée des fièvres attribuables au paludisme est modérée :0.12-0.24
Prévalence chez les consultantsà Ouagadougou - 2001
Source SJ Wang et al –Malaria journal 2005
La fraction estimée des fièvres attribuables au paludisme est faible :0.04
Prévalence chez les enfants scolarisés à Ouaga- 2001
Source SJ Wang et al –Malaria journal 2005
Prévalence chez les enfants scolarisés à Cotonou- 2001
Source SJ Wang et al –Malaria journal 2005
Prévalence chez les enfants scolarisés à Dar Es Salaam
2003
Source SJ Wang et al –Malaria journal 2005
Prévalence chez les consultants à Tananarive - 2003
• 2 ETUDES TRANSVERSALES (43 centres)
• Population cible : tout consultant présentant une température axillaire >37.5°
– en février et mars : 1.9% des fièvres Palu+
– en Juin et Juillet : 1.5% des fièvres Palu+
Source L Rabarijoana et al –Malaria journal 2006
IMPACT SUR LE PLAN BIOLOGIQUE
Urbanisation & Immunité
• Moindre transmission ���� Acquisition retardée de l’immunité :
– Brazzaville :
• 63% des enfants de 6 à 7 ans n’avaient pas
d’anticorps antipaludiques (1986)
– Zone rurale :
• 100% des enfants avaient des Ac avant l’âge de 5 ans
Niveau d’immunité faible
Urbanisation & Immunité
Absence de prémunition
Risque accru d’épidémie
IMPACT SUR LE PLAN
CLINIQUE
Evolutions attendues
• Point Positif : une diminution globale de l’incidence du paludisme
• Point Négatif : augmentation relative des formes graves de paludisme et risque de développement d’épidémie
Accès simples
• 33% à 50% des cas de fièvres en
zone rurale (Brazzaville)
• 2 fois moins en zone urbaine
– 24% dans les quartiers périphériques (Bobo)
– 13% dans les quartiers centraux (Bobo)
Accès simples
• Age d’acquisition des premiers
accès retardé en zone urbaine
(5 à 10 ans)
• Part des accès palustres dans la
pathologie fébrile maximum à 10-
14 ans : � 50%
Formes graves
Le risque de formes graves chez l’enfant est plus bas dans les populations où le risque de transmission est le plus élevé.
(Source : RW SNOW et al . Lancet 1997)
Formes graves
IMPORTANCE DES FORMES GRAVES DANS LES QUARTIERS ANCIENS
ACCES SIMPLES DANS LES QUARTIERS PERIPHERIQUES
Source : SEVEROV MV et al . Médecine d’Afrique noire 2000
Mortalité
• Aucune différence entre zone urbaine et zone rurale
– Meilleure prise en charge générale au cours
de ces dernières années?
• Meilleure accessibilité aux soins en milieu urbain
ORIGINE DE L’INFECTION
DES CAS
CAS AUTOCHTONES
20% des cas
confirmés (5/26)
Facteur de risque :
proximité des
rizières
EXEMPLE: ANTANANARIVO - MADAGASCAR
CAS D’IMPORTATION
• Antécédent de voyage en zone rurale :
– Antananarivo : 80% des cas(21/26)(Source Rabarijaona LP et al. Malaria j 2006)
– Antananarivo :
• OR = 1,36 (IC à 95% : [1,02 – 1,80])(Source Domarle O et al. Malaria j 2006)
– Abidjan : Atcd de séjour en zone rurale au
cours des 3 derniers mois :
• OR = 1,75 (IC à 95% : [1,25-2,45])(Source SJ Wang et al –Malaria journal 2006)
CONCLUSION (1)
Plus faible transmission qu’en milieu rural
paludisme en milieu urbain
CONCLUSION (2)
Mosaïque de profils
Stratégie de prévention cibléeCartographie des zones
Paludisme en milieu urbain
CONCLUSION (3)
Paludisme instable
Paludisme en milieu urbain
Formes graves
Risque d’épidémie
CONCLUSION (4)
Paludisme de demain ?
Paludisme en milieu urbain
Merci pour votre attention