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Une foi qui s’engage Une puissante Parole pour la mission Développement et Paix au cœur d’un débat Volume 123, numéro 6 • Septembre 2011

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Une foi qui s’engage

Une puissante Parolepour la missionDéveloppement et Paixau cœur d’un débat

Volume 123, numéro 6 • Septembre 2011

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Premier plan3 La puissance de la Parole en vue de la mission

Voies de passage7 La cause de la Terre est aussi celle des plus pauvres8 Débat musclé à propos des partenaires

de Développement et Paix

Vie diocésaine11 La béatification de Jean-Paul II :

un pèlerinage unique!12 Un nouveau chancelier pour notre diocèse13 Des jeunes engagés pour un développement

et une paix durables14 Nominations diocésaines16 Nos états financiers de 2010 17 Hommage à Yvan Fleury

« Être le père ou être un père? »Bon retour de Madrid aux JMJistes!

18 Un feu qui perdure depuis cent ans…19 L’église Notre-Dame-de-Lorette,

un joyau du Vieux-Wendake 20 Une solidarité qui porte des fruits

à saveur d’Évangile

22 En mémoire de…Le chanoine Louis-Joseph LépineL’abbé Moïse BernierL’abbé Léo LetarteL’abbé Jean Baillargeon

24 Mgr Lacroix nous invite à secourir 11 millions de personnes

25 La foi, un moteur pour construire le monde

Carrefour27 Notre Bible

Paul, le Grec et Jésus, le Juif28 Pour une liturgie qui évangélise

Deux heureuses mises à jour pour la prochaine année liturgique : La présentation générale du Missel romain et le Rituel du mariage

29 CinémaL’arbre de la vie : troublant ballet cosmiqueCélibat consacré, Pour l’amour de Dieu

30 Livres33 En bref36 Méditation

« Avance en eau profonde. » (Luc 5, 4)

Y a-t-il quelqu’un qui ne connaît pas encore le pallium?

Volume 123, numéro 6 • Septembre 2011

Photo de la couverture : CNS • Photo page 36 : René Tessier

J amais n’avons-nous autant entenduparler de pallium qu’en juin dernier,

alors que notre archevêque Gérald CyprienLacroix recevait du pape Benoît XVI ce vê-tement liturgique, symbole de sa commu-nion avec lui et de la juridiction qui lui estdéléguée par le Saint-Siège.

La présence fortement médiatisée au Va-tican du maire de Québec Régis Labeaumea permis à la population de se familiariseravec cette remise du pallium se déroulantchaque 29 juin, fête des saints Pierre et Paul,en présence des nouveaux archevêques mé-tropolitains. Rappelons-nous que Mgr Lacroixa tenu à inviter pour l’occasion trois mem-bres de notre famille diocésaine qui n’avaientjamais visité le Vatican : Claude Laliberté,diacre permanent et économe diocésain,Raynald Boily, agent de pastorale en région,et Claudette Leblond Racine, agente depastorale en paroisse. Unis dans la prière à

la délégation qui accompagnait notre évêquepour l’occasion, gardons-le près de notrecœur alors qu’il débute avec nous sa pre-mière rentrée comme pasteur de notre granddiocèse!––––––––

Notre édition de septembre montre encouverture deux Somaliens, une mère etson enfant (je les trouve si beaux et dignesdevant l’épreuve), pour bien sûr vous sensi-biliser à cette terrible famine dont on com-

LIMINAIRE

mence enfin à parler sur la place publique.Notre magazine aborde d’ailleurs plusieurssujets touchant le développement durabledans cette parution, dont l’un traite du débatentourant certains des partenaires de Déve-loppement et Paix (D&P). Peu de médias ca-tholiques ont touché cette question. Est-cepar crainte de nuire à l’organisme? Peut-être. Nous croyons au contraire que c’est envulgarisant ce dossier bien complexe quenous pouvons le mieux rendre service à ceformidable levier de coopération interna-tional qu’est D&P. Une discussion nécessairequi touche le cœur d’un éternel débat pourtous ceux et celles qui travaillent pour l’avan-cement des droits de la personne en Église :jusqu’où pouvons-nous soutenir et travail-ler avec des groupes qui ne partagent pascomplètement l’enseignement de l’Églisecatholique?

Jasmin Lemieux-Lefebvre

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chant, malveillant et dangereux, au ser-vice duquel se serait engagée une Égliseopposée à l’intelligence et à la liberté,comme le proclame Michel Onfray2. Cettecaricature de Dieu et de notre relationavec Lui révèle l’urgence et l’ampleur denotre mission d’évangélisation.

L’engendrement des croyants passenécessairement par la rencontre du Dieubon, bienveillant et amoureux révélédans l’Écriture et la foi de l’Église. L’an-nonce qui conduit à cette relation in-troduit à une vie abondante et éternelle(no 91). Bien sûr la Parole de Dieu « estune parole de rupture qui invite à la con -version » (no 93).

Urgence de prendre conscienced’une confusion malheureuse

Nous devons prendre garde à uneconfusion malheureuse qui s’est forméeau cours des derniers siècles de l’histoirede l’Église, c’est la confusion entre évan-gélisation et moralisation. Nos frères en -ga gés dans la Réforme et spécialementceux qui ont travaillé à la Contre-Réformeet à la réception du Concile de Trenteavaient à l’époque un immense défi: évan-géliser des peuples nombreux de diffé-rentes cultures de tous les continentsexplorés par les européens : l’Afri que,l’Asie, les Amériques. Les explorateurseuropéens y avaient parfois rencontréde grandes civilisations complètementétrangères non seulement à la Bible, maismême à l’héritage culturel de l’Égypte,de Babylone, des grecs et des latins. Ilfallait, en même temps ré-évangéliserl’Europe dont l’Église n’avait pas mesurél’immense faim et soif de la Parole avantles protestations de la Réformation.

On est allé au plus pressé, on a misen place une pédagogie de la conforma-

Conférence prononcée à l’Assemblée an-nuelle du clergé diocésain, le 25 mai2011, à Beauport

Nous avons passé pratiquement toutnotre ministère avec la préoccu-

pation de la nouvelle évangélisation etla conscience de notre inévitable dimen-sion missionnaire. La troisième partiede l’exhortation apostolique VerbumDomini, «La mission de l’Église : Annon-cer la Parole de Dieu », éclaire donc unaspect au moins pressenti de notre ser-vice pastoral.

La rencontre du Dieu révélé :bon, bienveillant et amoureux

«Le Christ est le révélateur du Père »disait Irénée de Lyon (no 90)1, et Jésusest « l’image du Dieu invisible » (Col 1,15, no 90). La rencontre du Dieu révélédans la Parole provoque la conversionde chaque personne et investit les dis-ciples de leur mission (no 92). L’expé-rience de la liberté et de la dignité ac-quise dans le Christ, de même que larelation filiale avec le Père nous fait com-prendre « que la lumière du Christ illu-mine tous les domaines de l’humanité :la famille, l’école, la culture, le travail, letemps libre et les autres secteurs de lavie sociale » (no 93).

L’ignorance religieuse teinte grave-ment la crise spirituelle que traversel’Église en Occident; elle touche plu-sieurs baptisés confiés à nos soins pas-toraux, particulièrement ceux qui ontdéserté nos services liturgiques et nosactivités communautaires. On a parfoisretenu une image rebutante de Dieu. Iln’est pas rare d’entendre des déclara-tions de personnalités publiques quiprennent leur distance d’un Dieu mé-

La puissance de la Paroleen vue de la mission

PREMIER PLAN

tion : il fallait apprendre des énoncésfondamentaux de la foi et les répéter sanserreur; il fallait se conformer à quelquescomportements chrétiens bien identi-fiés dans les relations humaines. Toutcela pouvait se vérifier par le « for ex-terne »… Le for interne était réservé auxâmes d’élite qui avaient des directeursspirituels. Ce primat du pratique, del’évaluable extérieurement, a favorisé le«moralisme» qui a dévié en légalismeet en culpabilisation. Dans ce contexte,l’évangélisation revenait souvent à dire :cessez de faire le mal, faites le bien. Cen’est pas mauvais, cependant le relève-ment moral, l’ajustement de la conduite,n’est pas l’évangélisation mais sa consé-quence. Lorsque quelqu’un connaît leDieu, bon, bienveillant et amoureux, quia aimé le pécheur et s’est livré pour lui

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Par l’abbé Pierre-René Côté

1. Indique les numéros qui jalonnent l’exhortation apostolique.

2. Onfray, Michel, Traité d’athéologie, Grasset, Paris, 2005.

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(Rm 5,8), et qu’il accueille ce Dieu bonet sa rédemption, il ajuste alors toute savie sur cette révélation (parénèse) et en-treprend de devenir ce que Dieu avaitplanifié qu’il soit « avant la fondation dumonde: fils adoptif par Jésus Christ, saintet irréprochable sous le regard de Dieudans l’amour » (Ép 1, 4-5), un « étant entrain d’être sauvé » répandant la bonneodeur du Christ, comme le dit saint Paul(2 Co 2,15).

Aujourd’hui, nous héritons à la foisde cette déviation et d’un peuple de chré-tienté qui balance une religion sans évan-gile, moralisante et culpabilisante. Onn’a plus d’oreille au Québec pour notreparole parce qu’on redoute de réenten-dre un prêche humiliant et infantilisant.L’insistance que certains mettent à expli -quer la désaffection religieuse ou la pertede l’identité chrétienne «par l’influenced’une culture sécularisée» (no 96), risqueencore de nous identifier en « gardiensde la morale»… Cela n’est pas notre mis-sion et, avouons-le, c’est même unecontre- mission pour l’annonce et l’ac-cueil de l’Évangile pour un monde quien a tellement besoin.

Nous pouvons être émus en obser-vant les détresses morales du mondecontemporain et toutes les souffrancesdes victimes de crimes et de fautes enéthique. Jésus lui-même a eu pitié desfoules, « car ces gens étaient las et pros-trés comme des brebis qui n’ont pas de

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PREMIER PLAN

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Depuis nos ancêtres dans l’Alliance,c’est la foi dans la Parole de Dieu portéepar des médiateurs imparfaits, pécheurs,souvent incompétents, qui nous fait vi-vre une expérience de vie qui confirmepar l’histoire l’authenticité et la véritéde la Parole prophétique.

Vous devinez que je mets toute moninsistance sur cette dernière remarque :elle nous rappelle que nous sommes lePeuple de Dieu au service duquel il y ale Magistère! Elle nous situe dans unehistoire ainsi qu’une Alliance plus an-cienne que Jésus, qui donne tout son senset toute sa nouveauté à Jésus et à la Nou-velle et Éternelle Alliance! Jésus arrive àson heure (« quand les temps furent ac-complis ») dans un Peuple saint qui nenous est pas étranger – quoi que nousayons pu penser à la suite des affronte-ments de Jésus avec les Pharisiens et dela trahison des prêtres du Temple et duSanhédrin − Jésus s’insère dans une His-toire sainte où il était annoncé, attendu…tout autant qu’imprévisible et inimagi-nable… comme toute la révélation!

La Parole du Verbe de Dieu « fait denous non seulement des destinatairesde la Révélation divine, mais aussi sesmessagers » (no 91). Nous sommes au-jourd’hui, à notre tour, des médiateursimparfaits et parfois incompétents! DesJonas pour notre temps: pauvre prophète,pauvre service, pauvre message, pauvresdispositions et pourtant «Parole de Dieu»efficace et puissante pour les Ninivites.Pour les Ninivites d’aujourd’hui notreParole, portée par nos vases d’argile (2Co 4,7), reste puissante et vivifiante!Nous sommes des enfants de Dieu, noussommes des envoyés de Dieu, noussommes des saints – pas parce que noussommes parfaits, mais parce que nousappartenons à Dieu qui nous a acquisau prix de son Fils et de son Sang, sansprière ni mérite de notre part! Que sonNom soit béni, et que notre mission soitdégagée de tout ce qui l’entrave!

berger» (Mt 9,36). Devant ce constat, Jésus« se mit à les enseigner longuement», ditsaint Marc (6,34) et il a demandé de prier,en saint Matthieu, pour que « le Maîtrede la moisson envoie des ouvriers à samoisson» (Mt 9,38). S’il s’était agi de mo-ralisateurs, il y en avait pléthore autourde Jésus, docteurs, scribes et Pharisiensrappelaient à temps et à contretemps laLoi jusque dans ses détails. Jésus consta-tait que ce service axé sur la loi et lesmœurs fermait «aux hom mes le Royaumedes Cieux » et rendait « digne de la gé-henne » (Mt 23, 13-15).

Nous sommes le Peuple de l’Alliance!

Évode Beaucamp3 répétait qu’enexégèse, la synthèse précédait l’analyse!Nous ne sommes pas une religion du li-vre… les Juifs non plus! Nous sommesle Peuple à qui Dieu s’est révélé, avecqui il a voulu établir une Alliance en bri-sant la disproportion infinie qu’il y a en-tre lui et nous pour nous traiter d’égal àégal : «Mon bien-aimé est à moi et moije suis à lui. » (Cant 2,16). Nous sommesle peuple que Dieu s’est acquis. Le peu-ple choisi gratuitement pour le révélerà toute l’humanité. Dieu a pris l’initia-tive de cette révélation, Il est descendu,pour délivrer, pour établir dans la libertéet la Vie! (Ex 3,7 : « J’ai vu la misère de monpeuple… j’ai entendu son cri… je connaisses angoisses… Je suis descendu pourle délivrer. Maintenant, va, je t’envoie,[Intervention par médiateur] fais sortird’Égypte mon peuple ». Les premiersnuméros de l’exhortation (90-91) insis-tent sur « le paradoxe fondamental de lafoi chrétienne »; d’une part on affirmela transcendance de Dieu, Deus sempermaior, et d’autre part on affirme que « leVerbe s’est fait chair »; cette « descen-sion » de Dieu qui brise de lui-même, satranscendance est un événement incon-tournable de notre révélation et aussiun enseignement, un exemple pour lesenfants de Dieu (la kénose) (cf Phil 2, 5).

3. Évode Beaucamp a été professeur d’Écriture Sainte à la Faculté de théologie et de sciences religieusesde l’Université Laval.

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PREMIER PLAN

Parole de Dieu et engagementdans le monde (nos 99-108)

«Le Synode a rappelé que s’engagerpour la justice et la transformation dumonde est une exigence constitutive del’Évangélisation » (no 100). Citant Evan-gelii nuntiandi de Paul VI4, il s’agit «d’at-teindre et comme de bouleverser par laforce de l’Évangile les critères de juge-ment, les valeurs déterminantes, lespoints d’intérêts, les lignes de pensée,les sources inspiratrices et les modèlesde vie de l’humanité, qui sont en oppo-sition avec la Parole de Dieu et le desseinde salut » (no 100). Voit-on apparaîtreune vision ecclésiologique particulièreà Benoît XVI dans la remarque suivante?« Certes, l’Église n’a pas directementpour mission de créer une société plusjuste, même s’il lui revient le droit et ledevoir d’intervenir sur les questions éthi -ques et morales qui concernent le biendes personnes et des peuples » (no 100).Le texte précise qu’il s’agit surtout d’unetâche des laïcs formés aux principes dela doctrine sociale de l’Église, rappelantla proposition 39 du Synode.

L’Église, il est vrai, n’a pas « directe-ment » un projet social et politique. Maisl’exigence de la recherche et de la pro-motion du droit et de la justice appar-tient intimement à la relation d’Allianceentre Dieu et son Peuple. Cette exigenceest si intrinsèquement liée à la relationavec Dieu qu’elle s’impose même à tousles « bergers » d’Israël, qu’ils soient aupalais royal ou au Temple. C’est elle quivalidera le culte que l’on rend à Dieu;on relira avec profit le début du livred’Isaïe (spécialement 1,10-20). Jésus arappelé lui-aussi la primauté des rela-tions justes entre frères avant de pré-senter son offrande à l’autel ou de prier(Mt 5, 23; Mc 11,25). Les reproches mo-raux adressés à Israël portent principa-

il fallait bien festoyer et se réjouir, puis -que ton frère était mort et il est revenuà la vie; il était perdu et il est retrouvé »(Luc 15, 31-32). En quelques mots, voilàcomment nous apprenons à être « un»avec le Père, à être ses enfants, ses héri-tiers, ses partenaires. C’est à cela queconduit l’Évangile, à cette relation filiale.Le père de la parabole réplique pointpar point à la « religion naturelle » du filsaîné, sans relation d’Alliance, sans rela-tion filiale : je suis ton « serviteur », je netransgresse pas tes « ordres », tu ne m’aspas donné un chevreau en retour, tu di-lapides mon patrimoine pour un délin-quant qu’il faudrait rejeter!

Les numéros 100 à 108 ouvrent àplusieurs chantiers d’engagement deschrétiens évangélisés. La suite de la 3e

partie devient plus concrète pour le tra-vail pastoral. Il faut enseigner la Parolede Dieu et permettre à cette Parole depénétrer dans la culture contemporaine.Pour cela les croyants sauront apprivoi-ser tous les moyens de communication.Nous devons d’urgence revoir notre en-seignement de la Bible au cœur de noscommunautés. Plusieurs fidèles ne sa-chant pas lire le livre de la Bible, plu-sieurs frères et sœurs de la communautépeuvent assurer cette initiation. On peutaussi, grâce à plusieurs collaborateursde la communauté, mettre sur pied desgroupes d’étude biblique…

Quatre points de l’exhortationméritent notre attention pournotre mission pastorale

1. L’AllianceLe numéro 22 porte sur l’Alliance. Il

présente clairement l’initiative de Dieuqui brise la disproportion entre Lui etl’humanité pour créer par pure bontécette relation de réciprocité où nous ap-prenons à le connaître et à nous connaî-tre d’une manière inédite. Comme lesprophètes le dénonceront constamment,et comme l’explorent avec justesse lessciences humaines de la religion, cette re-lation d’Alliance dérange profondémentl’être humain qui revient à l’idolâtrie, au

lement sur la justice exigée par la rela-tion intime d’Alliance entre Dieu et sonPeuple; et les reproches adressés aux«nations », qu’il s’agisse de l’Égypte, deBabylone, de la Syrie…, portent sur unefaute contre le droit et la justice, ce quidonne à cette exigence divine une di-mension universelle transcendante àl’Alliance. Le rapport entre ce que nousqualifions de moral ou d’éthique et larelation intime avec Dieu caractérise lediscours prophétique. Parce que le peu-ple a accepté la proposition d’être àDieu, il a aussi accepté de lui ressemblerau milieu de toutes les nations. «Vousserez saints, parce que, moi, je suis saint»(Lv 19,2).

Comment annoncer, hériter, entrerdans le Royaume des Cieux, « préparédepuis la fondation du monde », sansêtre les «bénis du Père » qui ont travaillé,dans le concret des réalités humaines,morales, éthiques, politiques, écono-miques… de Matthieu 25, 31? S’il est vraique « l’Église n’a pas directement pourmission de créer une société plus juste »,tout disciple du Christ, tout enfant duPère a pour mission de travailler avecDieu à la gestion du monde et à sa ré-demption pour que ce monde deviennefavorable à la vie et que les humains de-viennent vraiment humains.

Il n’est pas question de «moraliser ».Ce n’est pas un sentiment de culpabilité« judéo-chrétien »5 qui nous pousse àune sorte d’autorédemption pour rache-ter nos péchés! Ce n’est pas culpabili-sation, mais bien responsabilisation. Lemonde nous a été donné pour que nousen soyons les «jardiniers», les «seigneurs»,avec Dieu et comme Lui. Le père du filsaîné dans la parabole du fils prodiguedécrit bien notre relation filiale avec no-tre Père : «Toi, mon enfant, tu es toujoursavec moi, tout ce qui est à moi est à toi…

4. Evangelii nuntiandi, 8 décembre 1975, no 19.

5. Dans le langage contemporain cet adjectif prend un sens péjoratif… alors que dans les faits, les valeursdu judéo-christianisme sont aux fondements de la culture occidentale dans ce qu’elle a de meilleur.Cette disjonction proclamée entre notre foi et les valeurs de liberté, de respect du droit et de l’égalitédes personnes, du dialogue, de la démocratie … est significative de la distance que l’Église a placéeentre elle et le «monde»… devenant tellement «spirituelle» qu’elle a fini par sembler étrangère et hos-tile aux êtres humains incarnés. Ce n’est donc pas pour rien qu’il y a eu Vatican II, qu’il y a maintenantl’urgence de se laisser «évangéliser» de revenir à la relation filiale, intime, de l’Alliance.

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« veau d’or ». Il « invente » constammentune religion de négociation qui retourneDieu à sa transcendance et laisse l’êtrehumain dans une position de négocia-teur, seul, abandonné, contraint de vivredans un monde hostile qui le dépasse,où il est impuissant et se trouve con frontéà toutes les forces du mal. La relationd’Alliance que Dieu propose à la libertéde son Peuple « libéré » (Ex 19,4-6; 20,2)introduit à la relation filiale, déjà expli-cite dans le premier testament (Ex 6,7;Lv 26,12-13; Dt 26, 17-19; 29,12). L’adop-tion filiale conféré à Salomon (1 Ch 22,10;2 S 7,14) : « Je serai pour lui un père et ilsera pour moi un fils » est révélé commela «prédestination» de tout être humaindans le dessein bienveillant de Dieu«depuis avant la fondation du monde»dans l’hymne au Père d’Éphésiens 1.

2. Le « Nous » du Peuple de DieuLe numéro 30, à sa manière, rappelle

que nous ne sommes pas le « Peuple duLivre », mais le Peuple de l’expérienced’une vie d’Alliance avec Dieu dans l’his-toire au sein de laquelle s’opère un dis-cernement constant de ce qui révèle ounon la volonté de Dieu. C’est le «Nous »du Peuple de Dieu. Cette identificationest devenue rare parmi les chrétiens quiont appris à se distancer d’Israël commes’il s’agissait d’un peuple étranger. Noussommes aussi les héritiers d’Abraham.«Si vous appartenez au Christ, vous êtesdonc la descendance d’Abraham, héri-tiers selon la promesse » (Ga 3,29). Notrehéritage ne dépossède Israël que desdons de Dieu qui sont «sans repentance»(Rm 11,29)! Avec nos ancêtres dans la foi,nous aussi nous sommes sortis d’Égypte,nous aussi, nous sommes revenus deBabylone, nous aussi nous avons ac-cueilli Jésus le Messie, nous aussi nousavons vécu l’histoire de l’Église des siè-cles passés… Ce nous permet de lire et d’interpré-

ter la Parole en Église, dans l’Assemblée

4. La Parole de Dieu dépasse les limites des cultures (no 116)La crise que traverse l’Église dans le

monde, et particulièrement chez nous,provoque un repliement incompatibleavec l’ampleur de la mission confiée auxdisciples. «Les premiers chrétiens ont puexpérimenter à partir du jour de la Pen-tecôte (cf Ac 2, 1-13) (que) la Parole divineest capable de pénétrer et de s’exprimerdans des cultures et des langues diffé-rentes, mais cette même Parole dépasseles limites des cultures particulières encréant une communion entre les diverspeuples » (no 116). C’est cette expériencemême qui conduira l’empereur Théo-dose en 380 à décréter que le christia-nisme devenait la religion officielle del’Empire (Édit de Thessaloni que) : «Nousvoulons que tous les peuples que régitla modération de notre clémence s’en-gagent dans cette religion que le divinPierre Apôtre a donné aux Romains…Nous ordonnons que ceux qui suiventcette loi prennent le nom de chrétienscatholiques…» En 392, Théodose décré-tera que cette religion chrétienne seral’unique religion autorisée dans l’Em-pire. L’universalité du christianisme à sesorigines, présent dans toutes les culturesdes premiers siècles, chez des peuples deraces et de langues diverses était un fac-teur d’unité « politique » pour favoriserla cohésion de l’ensemble de l’Empire.

Nous vivons la fin de cette « bonnefortune», si on peut dire de la complicitédes États pour l’annonce et la promotionde l’Évangile. La fin de la chrétienté n’estpas la fin du christianisme. Mais nousavons à traverser une purification et undépouillement de plusieurs aspects « im-périaux » dans notre manière d’être aumonde comme Église chrétienne. Notreenracinement dans l’expérience de l’Al-liance nouvelle et éternelle, l’appropria-tion d’une mission ouverte à la multi-tude des humains autant ceux qui sontloin que ceux qui sont proches, devraientrenouveler tant notre foi que notre mi-nistère dans la joie de l’Esprit. �

des Saints. « La Bible a été écrite par lePeuple de Dieu et pour le Peuple de Dieu,sous l’inspiration de l’Esprit Saint. » C’estseulement dans cette communion avecle Peuple de Dieu, dans ce nousque nouspouvons réellement entrer dans le cœurde la vérité que Dieu lui-même veutnous dire. Saint Jérôme, pour qui « l’igno-rance des Écritures est l’ignorance duChrist », affirme que l’ecclésialité de l’in-terprétation biblique n’est pas une exi-gence imposée de l’extérieur; le Livre estvraiment la voix du Peuple de Dieu pé-régrinant, et « c’est seulement dans lafoi de ce Peuple que nous sommes, pourainsi dire, dans la tonalité juste pourcomprendre la Sainte Écriture » (no 57).

3. La Parole de Dieu et les ministresordonnés (nos 78-81)Le Synode avait affirmé que « la Pa-

role de Dieu est indispensable pour for-mer le cœur d’un bon Pasteur, Ministrede la Parole ». « Évêques, prêtres, diacresne peuvent en aucune façon penser vi-vre leur vocation et leur mission sans unengagement ferme et renouvelé de sanc-tification qui trouve l’un de ses piliersdans le contact avec la Bible (no 78). Lesministres ordonnés, comme toute l’Église,doivent être des auditeurs de la Parole(no 79). Comme le rappelait Jean-Paul II,« Le prêtre est avant tout Ministre de laParole de Dieu. Il est consacré et envoyépour annoncer à tous l’Évangile duRoyaume, appelant tout homme à l’obéis-sance de la foi et conduisant les croyantsà une connaissance et à une commu-nion toujours plus profonde du Mystèrede Dieu à nous révélé et communiquépar le Christ. »6 La connaissance de laParole ne peut être qu’exégétique, intel-lectuelle. « Il faut accueillir (disait Jean-Paul II) la Parole avec un cœur docile etpriant, pour qu’elle pénètre à fond sansses pensées et ses sentiments et engen-dre en lui un esprit nouveau, “la penséedu Christ” (1 Co 2, 16). »

6. Pastores dabo vobis, no 26.

PREMIER PLAN

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7Pastorale-Québec • Septembre 2011

Ils étaient 180 délégués, venus de par-tout au Québec, à prendre part aux Jour-nées sociales du Québec (JSQ), du 3 au5 juin dernier au Collège de Valleyfield.Parmi ceux-ci, quatre personnes du dio-cèse de Québec : Thérèse Duchesne, osu,Céline Turbis, ndps, Guy Fortin, oblat deMarie, et Yves Bédard, animateur diocé-sain. De plus, une femme originaire deQuébec, Élisabeth Garant, maintenantdirectrice du Centre justice et foi à Mont-réal, y a été honorée par les participants.Nous publions ci-après la déclarationfinale des Journées sociales du Québec.

En cette Journée mondiale de l’envi -ronnement, cette dixième rencontre

des Journées sociales du Québec nousaura permis, pour ne pas dire forcés, deprendre conscience que le long combatpour la justice sociale dans lequel noussommes toutes et tous engagés ne peutplus être dissocié de celui qui doit êtremené sur le front écologique. Nous avons

surtout compris qu’encore une fois, cesont les personnes les moins bien nan-ties et les classes populaires qui ferontles frais d’une conscience collective mal-heureusement endormie par ceux pourqui l’appât du gain demeure le seul ob-jectif poursuivi.

André Beauchamp a mis en lumièredurant nos débats ce fait désormais in-contournable : le combat social et le com-

bat écologique doivent être menés defront et Leonardo Boff a bien raisonquand il évoque, avec d’autres, le cri dela Terre et le cri des pauvres. Nous avonspris conscience que la pauvreté, avectoutes ses conséquences, représente lapire des pollutions.

Nous avons aussi compris que laquestion écologique ne relève pas seu-lement de la science ou de la technique.C’est aussi une question hautement po-litique et de ce fait, elle concerne au pre-mier chef les citoyennes et les citoyenspour qui le vivre ensemble et la qualité devie en société demeurent une préoccupa -tion permanente. En conséquence, unengagement militant est indispensable.

Il peut arriver que nous nous de-mandions comment, en tant que chré-tiennes et chrétiens, nous pouvons inter-venir dans tous ces débats. Et sur quellebase nous devrions le faire. Il ressort denos discussions que si l’ensemble del’humanité est interpellée par la criseécologique, nous, chrétiennes et chré-tiens, le sommes aussi pour des raisonsqui nous sont propres. Nous avons tou-jours placé la personne humaine au cen-tre de notre vision du monde. En consé-quence, tout ce qui peut l’agresser, lamenacer et lui porter atteinte doit nouspréoccuper au premier chef. Nous avonsaussi un devoir de solidarité à assumer,tant à l’égard de l’espèce humaine et desplus fragiles d’entre elle qu’à l’endroitde cette Terre qui nous a été confiée.

Il faut se réjouir que sur ce plan,l’Église québécoise semble en train decommencer à bouger à la base. Le der-nier message du 1er mai des évêques in-titulé Concilier environnement et travail :une fierté! s’inscrit de son côté dans lafoulée d’engagements qui remontent àquel ques décennies. La prise de cons -cience est souvent longue en ces ma-tières, tant pour les individus que pourles organisations. Mais la question éco-

logique est devenue cruciale pour l’hu-manité tout entière.

De ce point de vue, les militantes etles militants des Journées sociales duQuébec déplorent avec vigueur les tropnombreux reculs du Canada sur le frontécologique. De leader particulièrementénergique sur le plan mondial, le Canada,depuis quelques années, ne cesse de re-nier les engagements pris devant la com-munauté internationale à Rio et à Kyoto.Le Canada est aujourd’hui à la traîne,comme on a pu le constater à Copenhague.Un sérieux coup de barre s’impose et nousnous engageons à intervenir partout oùnous le pourrons pour dénoncer l’inac-tion du présent gouverne ment en cesmatières. Nous voulons que le Canadaretrouve son rôle d’acteur majeur dansce combat auquel nous ne croyons pasqu’il soit possible d’échapper.

Nous sortons de ces Journées so-ciales du Québec davantage convaincusque la question écologique s’adresse di-rectement à la conscience chrétienne.Nous en sortons encore mieux outilléspour porter ces débats dans tous leslieux où s’exerce notre militantisme. Àcompter d’aujourd’hui, rien de ce quiconcerne l’avenir de la Terre, rien de cequi concerne l’avenir des femmes et deshommes qui l’habitent, ne pourra nousêtre étranger. �

VoIEs DE PASSAGE

La cause de la Terreest aussi celle des plus pauvres

Par René Tessier

Daniel Pellerin, coanimateur des JSQ.

Mgr Lionel Gendron, évêque de Saint-Jean-Longueuil.

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qui contenait des orientations non conformes à l’enseigne-ment de l’Église catholique ». Le travail du Centre PRODHétait encore contesté cette année; le directeur général de D&P,Michael Casey, a confié aux médias : «Un cardinal mexicain(lui) a fait part de certaines préoccupations au sujet du CentrePRODH. » On peut penser qu’il s’agissait du cardinal Carrera.En revanche, les trois supérieurs provinciaux des Jésuites (pourle Canada de langues française et anglaise, Haïti et le Mexique)ont tenu, par voie de communiqué, à affirmer publiquementet sans ambages leur appui au travail du Centre PRODH et dupère Arriaga.

LifeSiteNews, dont nous avons parcouru tous les com-mentaires politico-religieux sur la Toile pendant plusieurs se-maines, reproche aussi à D&P son «manque de transparence »;tout en reconnaissant avoir finalement reçu à sa demandeune liste de ses nombreux partenaires, il ajoute que « ces ren-seignements échouent à fournir toute la liste demandée » (14-07-2011). Cet été, il a aussi épinglé au passage, parmi tantd’autres, un autre organisme canadien très respecté : Free theChildren, l’organisation fondée par le jeune Ontarien CraigKielburger.

De nouvelles modalités de contrôle?Selon plusieurs sources qui se recoupent, l’idée a été avan-

cée que D&P exige un endossement écrit de l’évêque localavant de soutenir financièrement quelque projet que ce soit.Une telle politique existe, pour l’heure, dans trois diocèsescanadiens, dont celui de Toronto, et certains voudraient l’im-poser à la grandeur du Canada. La direction nationale de D&Pavait même commencé à mettre de l’avant cette procédure leprintemps dernier mais le Conseil national de D&P, à sa réu-nion de juin, s’y est opposé. Le projet d’un tel pouvoir discré-

VoIEs DE PASSAGE

L’ organisme catholique canadien d’aide internationaleDéveloppement et Paix (D&P) traverse une période agi-tée. Créé par les évêques canadiens en 1967, D&P a vu récem-ment ressurgir contre lui une accusation qu’il croyait enterréepour de bon : celle de complicité, par le biais de certains par-tenaires étrangers, avec des groupes et des individus qui pré-conisent l’avortement. À travers la vingtaine de groupes cibléspar des organisations pro-vie, l’un retient l’attention : le CentrePRODH, qui se définit d’abord comme étant au service desdroits humains au Mexique. Il était jusqu’en mai dernier sousla responsabilité du père jésuite Luis Arriaga, dont les confé-rences prévues à Ottawa et Cornwall ont été annulées parD&P le printemps dernier à la demande de MgrTerrence Pren-dergast, archevêque d’Ottawa et lui aussi de la Compagniede Jésus. L’Organisation canadienne D&P a mis fin à son par-tenariat avec le Centre PRODH à la suite d’une recommanda-tion du cardinal mexicain Norberto Carrera.

Une controverse qui perdureLes premières dénonciations de D&P avaient émergé au

printemps 2009; elles émanaient déjà, tout comme en 2011,du site Internet LifeSiteNews. Ce dernier a été mis sur pied en1997 par Campaign Life Coalition, un regroupement pro-viebasé à Toronto. LifeSiteNews offre en effet une abondance denouvelles autour de ses enjeux privilégiés : « la vie, la familleet la culture ». Il a activement combattu la légalisation du ma-riage des conjoints de même sexe au Canada et continue desuivre l’évolution de ce dossier aux États-Unis. Outre l’avor-tement et la contraception, les questions autour de l’eutha-nasie et du clonage humain retiennent aussi son attention. Àvrai dire, LifeSiteNews ratisse très large : chaque évêque y voitses positions passées au crible, tout comme chacun des éven-tuels candidats aux prochaines élections présidentielles desÉtats-Unis.

Bref, l’enquête de LifeSiteNews avait identifié des parte-naires de D&P liés à des campagnes «pour les droits des femmes»au Mexique, au Brésil et en Afrique. Deux évêques canadiens,Mgr François Lapierre (Saint-Hyacinthe) et Mgr Martin W. Currie(Saint John’s et Grand Falls, Terre-Neuve et Labrador) se sontalors rendus au Mexique avec plusieurs collaborateurs pourenquêter sur le Centre PRODH et quatre autres organisationsnon gouvernementales (ONG) soutenues par D&P. Le rapportde ce comité spécial a, pour l’essentiel, blanchi les organismesen cause. Les rapporteurs relevaient toutefois que le CentrePRODH faisait partie d’une groupe d’organismes mexicains« ayant fait preuve d’imprudence en signant un rapport desNations-Unies sur la situation des droits humains au Mexique,

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Débat musclé à propos des partenairesde Développement et Paix

Par René Tessier

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tionnaire soulève rapidement des objections de fond : inap-plicable dans les pays musulmans ou d’autres religions, trèsrisqué quand on mesure à quel point certains évêques connais-sent mal leurs ONG. Dans quelques pays latino-américainsou autres, l’épiscopat subit une importante pression financièrede la part de quelques grands propriétaires et/ou peut diffici-lement appuyer par écrit des groupes socio-communautairesqui dérangent le pouvoir établi; ailleurs, surtout dans descontrées musulmanes, l’Église est continuellement exposéeaux menaces et aux représailles. De plus, un regroupementde 42 universitaires, parmi lesquels le théologien réputé Gre-gory Baum, le syndicaliste Gérald Larose, Madeleine Gauthierde l’Institut national de la recherche scientifique, le théologiende Chicoutimi Florent Villeneuve et l’ancien ministre Jean-François Simard, s’est objecté publiquement aux nouvellesdispositions, considérées par eux « inacceptables ». Le RéseauCulture et Foi a fait part des mêmes objections dans une lettreà Mgr Pierre Morissette, président de la CECC, lettre reprisesur le site Internet Cyberpresse (regroupant tous les grandsjournaux de Gesca, comme Le Soleil et La Presse). De l’autrecôté, à notre connaissance, Campagne Québec-Vie est le seulorganisme québécois qui exige une réforme à D&P mais il nefaut pas exclure l’effet de vague toujours possible de par laforce des réseaux déjà constitués.

Peu après la prise de position du Conseil national de D&Pdébut juin, c’est le Conseil permanent de la Conférence desévêques catholiques du Canada (CECC) qui est intervenu pourcalmer le jeu. Les évêques membres du Conseil permanentont réaffirmé dans une déclaration publique « leur attache-ment à l’Organisation catholique canadienne pour le déve-loppement et la paix », comme l’avait déjà fait l’Assembléeplénière de la CECC en octobre 2010. Le communiqué duConseil permanent spécifiait aussi : « Les évêques du Canadaont voulu et veulent toujours que D&P soit une œuvre animéepar des laïques. Ils veulent que D&P continue sa missioncomme organisation non-gouvernementale vouée au déve-loppement dans les pays de l’hémisphère sud et à l’éducationpopulaire dans les milieux ecclésiaux du Canada. » Cependant,le dernier paragraphe laissait ouverte la question des condi-tions d’approbation des projets de développement, évoquant

un dialogue à poursuivre sur certaines questions. Le 4 maidernier, on pouvait lire dans un communiqué de la CECC :

«Non seulement est-ce un droit pour l’évêque du lieud’être consulté mais il y a là aussi une affaire de courtoisie :un évêque canadien n’en attendrait pas moins d’une agencecatholique de l’extérieur qui voudrait travailler dans son dio-cèse. » Plus loin, on pouvait lire : «Dans les situations d’urgenceoù il faut agir rapidement et suivre des procédures plus sim-ples, la CECC accepte que D&P demande plutôt conseil à laconférence épiscopale ou à l’agence Caritas du pays en cause. »(D&P constitue le bras canadien de Caritas internationalis).

Le témoignage de personnes engagéesC’est vraiment sur le dialogue qu’insiste Charles-Eugène

Bergeron, le représentant des diocèses de Québec, Chicoutimiet Baie-Comeau au Conseil national de D&P. Désireux demieux comprendre l’origine des questions adressées à sonorganisme, il a même pris part à titre purement personnel,en mai dernier, au congrès de Campagne Québec-Vie, oùLifeSiteNews avait été invité. Il s’est aperçu que les critiquesprovenaient toujours d’une même source : « Personne chezeux n’a pris la peine de venir nous voir pour essayer de com-prendre, encore moins d’aller vérifier sur place » (dans lespays en voie de développement). À l’instar d’autres membresinterrogés, il y voit une culpabilisation par association, à partird’une recherche effectuée surtout sur Internet, un mécanismetrès rarement suffisant à lui seul. Il relève tout de même qu’aucongrès de Campagne Québec-Vie, « les gens sur place avaientadouci le ton ». Mais il en garde l’impression que pour cesgroupes qui défendent vigoureusement les valeurs tradition-nelles et combattent activement avortement et contraception,«d’autres dimensions essentielles de la vie, comme la vie descommunautés et leur intégrité culturelle, la dignité des per-sonnes et la qualité de l’existence au quotidien, semblent vrai-ment moins importantes». Il va jusqu’à se demander : «Serait-ce qu’ils convoitent une partie des sommes que nous récoltonsannuellement et qui seraient libérées si nous étions discréditésou écartés en Église? »

Surtout, Charles-Eugène Bergeron en appelle au dialogue :« Je souhaite vivement que les gens qui nous critiquent vien-nent voir ce que nous faisons, qu’ils prennent le temps decomprendre la complexité des situations auxquelles nous es-sayons de pallier, quitte parfois à opter pour le moindre desdeux maux. » Il nous explique que le secours ponctuel ou im-médiat, les secours d’urgence, ne peuvent constituer une po-litique d’aide appropriée : « Par exemple, regardez actuelle-ment la Corne de l’Afrique (NDLR : principalement l’Éthiopie,l’Érythrée et la Somalie) où on voit trop bien comment la désor -ganisation des sociétés aggrave sérieusement leur vulnérabilitéaux catastrophes naturelles. » Pour les organisations de soli-darité internationale, la tâche principale se situe souvent enamont : il faut intervenir avant que ne surviennent sécheresseset épidémies. PH

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et travailleurs dans les maquiladoras (manufactures à très bassalaires) du nord du Mexique et l’appui à la prise en mainsdes autochtones en Bolivie… Elle nous fait valoir aussi quepermanents et bénévoles de D&P se penchent régulièrementsur tous les documents ecclésiaux parus depuis Vatican II.Ainsi la dernière encyclique sociale parue, Caritas in Veritate,s’inscrit pour elle dans un continuum après tous les autresgrands textes ecclésiaux en la matière, à commencer parPopulorum Progressio. À l’instar des évêques canadiens, ellereconnaît que D&P constitue à la fois une organisation d’Égliseet une organisation laïque avec sa part d’autonomie. De plus,explique-t-elle, « les programmes acceptés par nous doiventaussi répondre aux critères très précis de l’Agence canadiennede développement international (ACDI) » car cette dernière ycontribue financièrement.

Pour Charles-Eugène Bergeron, représentant diocésain auConseil national de D&P, c’est « certainement une bonne choseque les évêques soient informés le mieux possible de ce quenous réalisons et pourquoi nous investissons, d’ailleurs ça sefait déjà, ça pourrait se faire encore davantage ». S’il arriveparfois qu’une lettre d’appui soit demandée à l’évêque local,l’exiger systématiquement lui paraîtrait inapproprié : «Nousappuyons des projets précis jugés très valables, voire merveil-leux, sans pour autant nous prononcer sur ce que peuventpenser tous les groupes concernés; du reste, nos partenairesfont souvent partie de réseaux composites, parfois notrecontribution ne dépasse même pas 10% des coûts, alors pre-nons garde d’éliminer un grand nombre d’organismes quiveulent faire du bien. » Dans sa réception de l’encycliqueCaritas in Veritate, il a remarqué que Benoît XVI fait l’éloged’une charité « qui n’attend rien en retour »; dans cette pers-pective, sans jamais perdre de vue l’évangélisation, il faudraitaccepter une certaine gratuité, « croire en la capacité des po-pulations à se prendre en charge, à leur rythme et dans le res-pect de leur culture». Si D&P supporte présentement la cons -truction d’une école catholique sous la responsabilité d’unecommunauté religieuse en Haïti, tous les projets soutenus nesont pas nécessairement catéchétiques, ils visent davantagela dignité humaine et un minimum de qualité de vie.

Il faudra vraisemblablement attendre l’Assemblée plénièredes évêques canadiens, fin octobre, pour une position officiellede ceux-ci. En attendant, une pétition circule encore dans cer-tains milieux pour réclamer «une réforme» de D&P. Mais ducôté de cet organisme catholique, on ne sentait cet été aucuneimpatience, aucune agressivité. Le sentiment perçu tenait plu-tôt d’une sereine confiance, avec à la clef la conviction qu’àterme le dialogue amorcé permettra de mettre fin à la contro-verse. Une autre manière de dire sa foi en l’Esprit Saint? �

Pour en savoir plus  Plusieurs liens pertinents sur notre site Internet :www.pastoralequebec.ecdq.org

Nous avons contacté par courriel John-Henry Westen, co-fondateur et éditeur du site LifeSiteNews. Celui-ci allègue queleur recherche ne s’est pas effectuée seulement sur l’Inter-net : «Nous avons commencé nos enquêtes sur les partenaires(de D&P) au Mexique, où nous avons un rapporteur sur le ter-rain; là-bas nous avons aussi trouvé plusieurs excellentes or-ganisations catholiques, totalement pro-vie et impliquées dansun travail de développement, qui mériteraient pleinementd’être supportées. »

Pour tourner la page sur cette controverse, M. Weston sou-haite que «D&P réaffirme sa position pro-vie et qu’il acceptede financer uniquement des organismes qui suivent l’ensei-gnement moral de l’Église catholique, tout en ayant l’appro-bation de l’évêque local ». On ressent aussi chez lui une cer-taine amertume quand il accuse D&P de malhonnêteté dansses communications, tant avec ses membres qu’avec les évê -ques canadiens. Il attend toujours une rétractation et des ex-cuses pour un document interne ayant suggéré que LifeSite-News serait « aligné » avec des groupes ou des individus quirecourent à la violence.

Une tempête en voie d’apaisement?Gabrielle Lachance, une résidente de Québec et ancienne

directrice générale nationale de D&P, croit que la controversedevrait se dissiper. Elle se fait rassurante : « À D&P, nousn’avons jamais accepté de projet qui favorise l’avortement. »Du même souffle, Mme Lachance rappelle que la mission del’organisme demeure « très axée sur la question des droits hu-mains ». À cet égard, elle énumère quelques exemples : le sou-tien aux efforts pour instaurer un processus démocratique auCongo, la vigilance face aux entreprises de certaines compa-gnies minières au Pérou et dans les pays voisins, le travail pouraméliorer le sort des femmes violées en Haïti, des travailleuses

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Par Louis-André Naud

La béatification de Jean-Paul II :Un pèlerinage unique!

Le 1er mai 2011 avait lieu à Rome la « béatification du ser-viteur de Dieu Jean-Paul II ». Nous étions dix-neuf per-

sonnes, invitées par l’Archevêque de Québec et de plusieursdiocèses, à participer aux célébrations entourant ce grandévénement de l’Église. Une bénédiction du groupe au départdes Services diocésains, boulevard René-Lévesque, a situé lesparticipants comme des pèlerins et pèlerines se rendant à unhaut lieu de culte pour honorer un témoin de la foi de notrecontemporanéité, le Pape Jean-Paul II, dont les funéraillesavaient eu lieu six ans plus tôt, le jour même de la célébrationde sa béatification.

Une célébration en trois temps Les fêtes ont commencé le samedi soir, veille du deuxième

Dimanche de Pâques, dimanche de la Miséricorde décrétépar Jean-Paul II lui-même durant son pontificat. Plus de100 000 personnes se sont retrouvées au Circus Maximus,place de rassemblement équivalant pour nous aux Plainesd’Abraham, ancien lieu de courses équestres, pour y vivre unevigile de prières, superbement animée par des artistes de laVille éternelle, avec choristes et orchestre romains à granddéploiement. Le cardinal Stanislaw Dziwisz, ancien secrétairede Jean-Paul II, fut longuement interrogé sur ses souvenirsde son ancien patron, de même que sœur Marie Simon-Pierre,la religieuse d’origine française, guérie miraculeusement dela maladie du Parkinson à cause de son union de prières avecle pape défunt. Un chapelet, animé en direct des cinq conti-nents, la première partie de l’Ave étant dans la langue domi-

nante du lieu, la seconde en latin, reliait l’assemblée en prièreà Marie, mère du Rédempteur.

Le lendemain, dimanche à 10h30, fut la célébration offi-cielle de la proclamation du pape Jean-Paul II élevé au rangde bienheureux dans le calendrier de l’Église. Cette déclarationau début de la célébration, suivie du Gloire à Dieu, donna lieuà un mélange de chants et d’applaudissements. Nous étionsun million et demi de croyants, répartis sur la Place St-Pierreet dans toutes les rues avoisinantes, cherchant à entendre lesprières et les discours de Benoît XVI diffusés par différentsécrans géants. Races, langues, peuples et nations s’y côtoyaientdans la « joie spirituelle » d’avoir connu celui qui était reconnupar l’Église un témoin privilégié de Dieu.

Le lundi matin, 2 mai, avait lieu devant la Basilique Saint-Pierre une célébration d’action de grâces pour le don de Dieude ce nouveau bienheureux. Debout et placés loin de l’actionliturgique la veille, nous étions alors à proximité de l’autel, àune trentaine de sièges du sanctuaire. En repos, dans le calmede la prière, nourris par les événements des deux jours précé-dents et l’architecture de la Basilique, entre les statues de saintPierre et de saint Paul, nous rendions grâce à Dieu. Le mêmesoir, le cardinal Marc Ouellet nous rencontrait pour prolongernotre réflexion et notre prière.

Une proximité avec Jean-Paul IID’entendre le nom de Jean-Paul II dans les prières et l’ho-

mélie, de voir sa vie récapitulée par les écrans sur les lieuxmêmes où il a exercé son ministère pastoral, nous mettait encommunion avec cet homme de foi qui nous a tous et toutesmarqués. L’un d’entre nous a eu la chance d’entrer dans laBasilique le dimanche après-midi et de vénérer le bienheureuxà son cercueil, alors exposé à l’avant de la nef. Les autres sesont rendus le lendemain le prier devant l’autel contenant

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Bénédiction des pèlerins au départ pour Rome.

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son cercueil, dans la chapelle voisine de celle de la Piéta. Unévénement comme celui-ci ne peut que nous relier davantageau Seigneur et à l’Église, déjà représentée dans ces assembléessignifiantes de l’internationalité de la foi répandue à traversle monde.

Un retour avec des lendemainsLa cohésion qui s’est manifestée dans le groupe, à travers

ces célébrations et les autres visites culturelles et spirituellesdes villes de Rome, de Florence et d’Assise, saura se retrouverdans une rencontre des participants prévue cet automne. Une

personne, tombée malade à son retour, sera présente avecnous, du haut du ciel, près de son Père et de Jean-Paul II pourqui elle désirait faire ce dernier voyage. Merci à Mgr Lacroixd’avoir ouvert les portes du diocèse à l’Agence de VoyagesInter-Pays, afin de réaliser cette rencontre du Seigneur le jourde la béatification de Jean-Paul II. « Bienheureux es-tu, bien-aimé Pape Jean-Paul II, parce que tu as cru! Continue de sou-tenir du Ciel la foi du Peuple de Dieu. Aujourd’hui, nous teprions : Saint Père, bénis-nous. » (Conclusion de l’homélie deBenoît XVI lors de la béatification, le 1er mai 2011, Place St-Pierre) �

«L’homme qui n’est plus entre les mains de Dieu est le même qui “n’a plus sa vie en mains”, dont l’être se fragmente en un foisonnement de forces divergentes. »

Emmanuel Mounier, « Personnalisme et christianisme» dans : Le personnalisme, Presses universitaires de France, 1949.

Un nouveau chancelier pour notre diocèseC’ est à la toute fin de juin qu’est entré en fonctions l’abbé

Jean Tailleur, nouveau chancelier du diocèse et vicaireépiscopal aux affaires canoniques. Il a succédé à Mgr Jean Pelle-tier, prélat d’honneur, qui prend une retraite bien méritée. Letransfert des responsabilités s’est effectué dans le cadre d’unecélébration eucharistique à la chapelle des Services diocésains.L’abbé Tailleur a alors prêté le serment d’office, en présence deMgr Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec.

Mgr Pelletier nous a donc quittés après une douzaine d’an-nées comme chancelier. Il avait accepté de rendre ce service àson Église diocésaine au terme de sa carrière comme aumôniermilitaire, carrière complétée avec le titre de brigadier général.Toutes les personnes qui ont travaillé avec lui auront remarquéla minutie et le doigté dont il pouvait faire preuve dans l’exécu-tion de ses tâches. Au nom de la grande famille ecclésiale, nouslui adressons nos remerciements et nos meilleurs vœux.

René Tessier

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À gauche : l’abbé Tailleur devant Mgr Lacroix.

À droite : Mgr Jean Pelletier.

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U ne multitude d’organismes participent à la réductiondes inégalités, des injustices, des déséquilibres entre

certains peuples, pays ou nations. Parmi ceux-ci, Développe-ment et Paix contribue significativement à améliorer les condi-tions de vie des populations les plus défavorisées de certainspays du sud. Créé il y a 44 ans par les évêques canadiens, ils’est positionné comme l’organisme de solidarité internatio-nale de notre Église. En tant que mouvement démocratique,son succès est aussi le résultat du dynamisme de ses milliersde membres. Ces derniers lui apportent un soutien sur diffé-rents plans. Leurs contributions financières permettent à l’or-ganisation de financer des projets de développement de sespartenaires du Sud et le bénévolat permet de sensibiliser unegrande partie de la population canadienne sur les thèmesabordés lors des différentes campagnes d’éducation.

Tout en essayant de toucher toutes les classes d’âges, l’ac-tion des membres se concentre habituellement dans les pa-roisses. Certains comités, comme celui de l’Université Laval,sortent un peu de ce schéma de fonctionnement traditionnel,favorisant ainsi l’adhésion de personnes d’origines culturelleset/ou religieuses diverses.

Le groupe Développement et Paix de l’Université Lavalest né de la volonté des membres fondateurs de sensibiliserla communauté universitaire sur les différentes probléma-tiques qu’aborde le mouvement pancanadien de solidaritéinternationale. Il agit sous la bannière de l’Association des étu-diants catholiques, où il recrute une bonne partie de ses mem-bres. Les autres adhérents sont des étudiants qui partagent lerêve de contribuer à réalisation d’un monde meilleur. Ses ef-fectifs sont variables d’une session à l’autre, mais ils suffisenttoujours à réaliser le plan d’action dans la convivialité et la fra-ternité; l’idée étant de prendre plaisir à aider. Les activités sontmenées généralement sur deux fronts, notamment la cam-pagne d’éducation et le Carême de partage (collecte de fonds).

Le groupe réalise des projets avec d’autres associationsestudiantines partageant les mêmes préoccupations. Il a par-ticipé activement à l’organisation des évènements comme lesJournées québécoises de la solidarité internationale (JQSI) etla Semaine du développement international. Une partie desa campagne d’automne 2010 dont le thème fut « L’eau pourtous − une question de justice! » s’est faite en partenariat avecUnivertLaval (association d’étudiants pour la protection del’environnement). Fruit de cette collaboration, le comité Eaus’est alors fixé comme objectif de faire du campus de l’Uni-versité Laval une ZLEE (Zone Libre d’Eau Embouteillée).

Plusieurs activités de sensibilisation ont été menées sur lecampus : des conférences, des projections-débats, des kiosquesd’information et de dégustation d’eau publique. Elles ontdrainé une forte mobilisation de la communauté universitaireautour du projet ZLEE intitulé «À Laval, buvons local! ». Autotal, 4 068 pétitions y ont été signées et remises au Recteurde l’Université Laval, marquant ainsi la journée mondiale del’eau du 22 mars 2011. Le comité Eau a aussi vendu sans profitaux étudiants 350 gourdes souples comme alternative à la pe-tite bouteille d’eau à usage unique.

Ce projet a reçu la reconnaissance de la CADEUL (Confé-dération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Uni-versité Laval) à travers la remise de deux prix lors du gala dela vie étudiante; un pour l’implication étudiante et l’autrepour le développement durable. Il est actuellement présélec-tionné dans le cadre de la finale régionale du concours ForcesAVENIR qui reconnaît et encourage l’engagement des jeunesdans les projets bénévoles.

Bien conscients que la pérennité du mouvement reposesur une relève dynamique, les jeunes s’impliquent aussi au-delà du cadre universitaire. Ils ont ainsi participé à l’organi-sation de deux évènements majeurs. Premièrement, la « quin-zaine de l’eau », dont les activités se sont déroulées en marspendant 15 jours sur divers sites de la ville et ont eu pour butde sensibiliser la population québécoise sur les différents

Des jeunes engagés pour undéveloppement et une paix durables

Par Bikay Bi Baniny et Simon Bernard

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enjeux liés à l’eau; deuxièmement, l’assemblée régionale desmembres de Développement et Paix du Québec et du Nouveau-Brunswick, dont l’animation a été confiée aux jeunes dumouvement.

Le Carême de partage 2011 a été l’occasion pour le groupede faire appel à la générosité des usagers de l’Université Lavalvis-à-vis des partenaires que l’organisme Développement etPaix soutient dans les pays du Sud. Le « cabaret solidaire » etle « breuvage solidaire » sont des activités ludiques organiséesà cet effet. La charité des étudiants catholiques a été aussisollicitée lors d’une quête dominicale à la chapelle Marie-Guyart. Toutes ces activités ont permis aux jeunes de collecterdes fonds versés par la suite à l’organisation.

La rencontre de deux employés du CDA (un partenaire deMadagascar, cf. Pastorale-Québec de février 2011, pages 20-21)en stage au Québec nous a fait comprendre combien nos mo-destes actions menées ici améliorent la qualité de vie des mil-

liers de malgaches. Ce qui nous encourage à faire encore plus.Le groupe Développement et Paix de l’Université Laval est

donc un lieu idéal pour des jeunes qui veulent se mobiliserau nom de leurs valeurs pour un monde plus juste. Il est uncadre de choix pour des jeunes chrétiens qui veulent vivreleur foi au quotidien. Ceux-ci y mènent alors une analyse cri-tique des inégalités entre pays du Nord et du Sud sur la based’informations crédibles. Ces données proviennent aussi biendes intervenants du milieu, d’organisations d’aide au déve-loppement que de rapports scientifiques. Ils peuvent ainsiparticiper à des actions visant à atténuer ou éradiquer ces in-justices sociales à la lumière de l’Évangile. En collaborant dansla joie et la fraternité avec d’autres jeunes d’origines culturelleset spirituelles diverses, l’humanisme de ces étudiants catho-liques touche de nombreuses personnes. En se laissant guiderpar la parole vivante de Jésus, ils deviennent la lumière quiéclaire le monde. �

diocésainesNominations

Mme Martyne Rioux, animatrice de pastorale diocésaine,au Service de la pastorale, à titre d’agente, mandat reconduit jusqu’au 31 juillet 2012. M. Martin Gauthier, animateur de pastorale diocésaineau Service des ressources humaines en pastorale, à titred’agent, à 3 jours/semaine, mandat reconduit jusqu’au 31 juillet 2014. M. Alexandre Perreault, animateur de pastorale diocésaine au Service de la pastorale, à titre d’agent,mandat reconduit jusqu’au 31 juillet 2014. Mme Claudia Cáceres, notaire à la Chancellerie du diocèse de Québec, à raison de 2 jours/semaine, mandatreconduit jusqu’au 31 juillet 2012, tout en demeurantavocate du Tribunal ecclésiastique de Québec. M. Yves Bédard, animateur de pastorale diocésaine auService de la pastorale, à titre d’agent, mandat reconduitjusqu’au 31 juillet 2014. Mme Line Belleau, animatrice de pastorale diocésaine au Service de la pastorale, à titre d’agente, jusqu’au 31 juillet 2012. Sœur Céline Parent, s.s.ch., animatrice de pastorale diocésaine au Service de la pastorale, à titre d’agente, jus -qu’au 31 juillet 2012, avec l’assentiment de sa Supérieure. Sœur Josée Therrien, R.J.M., animatrice de pastorale diocésaine au Service de la pastorale, à titre de stagiaire, à 4 jours/semaine, jusqu’au 31 juillet 2012, avec l’assentiment de sa Supérieure.

Plan diocésainL’abbé Alain Pouliot, directeur du personnel de la Corporation l’Archevêque catholique romain de Québec,jusqu’au 31 juillet 2012 et directeur du Service des ressources humaines, mandat reconduit jusqu’au 31 juillet 2012. Mme Huguette Labrecque-Marcoux, animatrice de pastorale diocésaine, à titre d’agente, au Service de lapastorale, à temps partiel, mandat reconduit jusqu’au 31 juillet 2012. Père André Morency, c.s.s.r., aumônier de la communautéchrétienne des sourds de Québec, à temps partiel,jusqu’au 31 juillet 2012, avec l’assentiment de son Supérieur. L’abbé Yves Guérette, directeur au Centre catéchétiquede Québec, à 2 1/2 jours/semaine, mandat reconduitjusqu’au 31 juillet 2014. M. Charles Bilodeau, animateur de pastorale diocésaine,au Service de la pastorale, à titre d’agent, mandat reconduit jusqu’au 31 juillet 2014. Mme Lorraine Demers, animatrice de pastorale diocésaine, au Service de la pastorale, à titre d’agente,mandat reconduit jusqu’au 31 juillet 2014. Mme Denise Hamel, animatrice de pastorale diocésaine,au Service de la pastorale, à titre d’agente, mandat reconduit jusqu’au 31 juillet 2014.

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15Pastorale-Québec • Septembre 2011

VIE DIOCÉSAINE

diocésainesNominations

Plan régional

Charlevoix – Orléans

M. Claude Brochu, animateur de pastorale à titre de stagiaire, aux paroisses La Sainte-Famille-d’Orléans et Sainte-Trinité-d’Orléans, jusqu’au 31 juillet 2012. Père Raymond Desjardins, rédemptoriste, vicaire aux paroisses de La Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie(Château-Richer), Notre-Dame-du-Saint-Rosaire (Beau-pré), Sainte-Anne-de-Beaupré, Saint-Ferréol-les-Neiges,Saint-Joachim et Saint-Tite-des-Caps, avec l’assentimentde son Supérieur, jusqu’à sa prochaine affectation.Père Jacques Fortin, rédemptoriste, curé des paroisses deLa Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie (Château-Richer), Notre-Dame-du-Saint-Rosaire (Beaupré), Sainte-Anne-de-Beaupré, Saint-Ferréol-les-Neiges, Saint-Joachimet Saint-Tite-des-Caps, avec l’assentiment de son Supérieur, jusqu’au 31 juillet 2017.

Laurentides – Québec-Centre

Mme Danièle Delorme-Routhier, animatrice de pastoraleà titre d’agente, à la paroisse Sainte-Marguerite-Bourgeoys,tout en demeurant animatrice de pastorale aux paroissesBienheureux-François-de-Laval et Notre-Dame-de-Rocamadour, jusqu’au 31 juillet 2012. L’abbé Luc Boudreault, aumônier des Soeurs Augustinesde la Miséricorde de Jésus du Monastère de l’Hôpital général de Québec et administrateur de la paroisse Notre-Dame-des-Anges, jusqu’au 31 juillet 2012. M. Pierre Gagné, animateur de pastorale à titre ded’agent, aux paroisses Saint-Charles-Borromée et Saint-Jean-Eudes, à quatre jours/semaine, jusqu’au 31 juillet 2012. Père Michel Lessard, jésuite, aumônier des sœurs Carmélites déchaussées, avec l’assentiment de son Supérieur, jusqu’au 31 juillet 2012.

Portneuf – Lorette – Louis-Hébert

M. René Poirier, animateur de pastorale à titre de stagiaire, aux paroisses Saint-André et Saint-Émile, mandat reconduit jusqu’au 31 juillet 2012.

M. Dany Dubois, animateur de pastorale au Cégep de Sainte-Foy, à deux jours/semaine, mandat reconduitjusqu’au 31 juillet 2014.L’abbé Laurent Audet, curé de la paroisse Saint-Gabrielde Valcartier, , avec renouvellement de son mandatcomme curé de la paroisse Saint-Ambroise-de-la-Jeune-Lorette (Loretteville) et responsable de la mission Notre-Dame-de-Lorette (Wendake), le tout jusqu’au 31 juillet 2017.Père Claude Préfontaine, servite de Marie, vicaire à la paroisse Notre-Dame-de-Foy, à trois jours/semaine,avec l’assentiment de son Supérieur, jusqu’à sa prochaineaffectation.L’abbé Wenceslas Michel Tiendrebeogo (Ouagadougou,Burkina Faso), vicaire à la paroisse Notre-Dame-de-Foy, à trois jours/semaine, jusqu’à sa prochaine affectation.M. Michel Saint-Laurent, animateur de pastorale à titred’agent, à la paroisse Saint-Ambroise-de-la-Jeune-Lorette, mandat reconduit jusqu’au 31 juillet 2012.

Rive-Sud

L’abbé Gaston Ngangene (Obala), aumônier des Soeursde Notre-Dame du Perpétuel-Secours (Saint-Damien), à la Maison Mère et à la Maison Saint-Bernard, jusqu’au31 juillet 2012.L’abbé Bernard Saint-Hilaire, vicaire aux paroisses Saint-Bernard, Saint-Elzéar, Sainte-Hénédine, Saint-Isidore,Sainte-Marguerite, Sainte-Marie, Saint-Maxime (Scott),Saint-Narcisse, Saint-Patrice-de-Beaurivage et Saint-Sylvestre, jusqu’à sa prochaine affectation.Mme Béatrice Gloux, animatrice de pastorale à titred’agente, aux paroisses Saint-Étienne-de-Lauzon, Saint-Nicolas et Très-Saint-Rédempteur, jusqu’au 31 juillet 2012.L’abbé Léonce Gosselin, vicaire aux paroisses Saint-Bernard, Saint-Elzéar, Sainte-Hénédine, Saint-Isidore,Sainte-Marguerite, Sainte-Marie, Saint-Maxime (Scott),Saint-Narcisse, Saint-Patrice-de-Beaurivage et Saint-Sylvestre, à mi-temps, jusqu’à sa prochaine affectation.L’abbé Robert Bouchard (Montréal), vicaire aux paroissesNotre-Dame-du-Perpétuel-Secours (Charny), Sainte-Hélène (Breakyville), Saint-Jean-Chrysostome, Saint-Lambert et Saint-Romuald, avec l’assentiment de sonévêque, jusqu’à sa prochaine affectation.

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Résumé des états financiers des fabriques de paroisse en 2010

Actifs financiers : 41 700 000 $Actifs immobiliers : 327 000 000 $Passif (emprunts et comptes à payer) : 5 600 000 $Réserve financière : 36 000 000 $

Revenus généraux : 41,3 M $Dépenses générales : 41,9 M $

Octrois : 3,4 M $ Travaux majeurs : 7,7 M $Déficit général : (568 000 $)

Revenus réguliers(en excluant les octrois et divers d’opérations) : 35,7 M $Dépenses régulières(en excluant les travaux ou achats majeurs) : 34,2 M $

Nombre de fabriques avec déficitdes opérations régulières : 68

États des résultats des opérations courantes de l’Église catholique de Québec au plan diocésain en 2010

Revenus généraux : 5,28 M $Dépenses générales : 7,57 M $ dont 2,4 M $ pour combler

le déficit actuariel du Régime de retraite des employés laïques des fabriques et de la CACRQ.

Déficit général : 2,7 M $ comblé par le fonds de prévoyance et le fonds de l’Œuvre des vocations 

Le solde du fonds de prévoyance en date du 31 décembre 2010 est de 8,2 M $.

Nos états financiers de 2010Le sommaire des états financiers des 216 fabriques de paroisses et les résultats des opérations courantes de l’Église diocésaine de Québec,pour les activités se terminant le 31 décembre 2010, sont maintenant disponibles sur notre site Internet : www.pastoralequebec.ecdq.org Nous avons pensé vous en donner ici un modeste aperçu, en publiant les données principales :

L’Archevêque Catholique Romain de QuébecFonds des opérations courantes – Produits et charges pour l’exercice terminé le 31 décembre 2010

2009 2010

Produits $ $

Contributions diocésaines des paroisses 2 224 742 2 224 196Contributions des prêtres 345 975 336 527Contributions des religieux 62 913 67 575Contribution de l’Œuvre

du Grand-Séminaire 984 500 2 454 600Collectes des paroisses

Aumônes du carême 83 444 78 075Quêtes regroupées paroisses 79 210 74 111Église canadienne 57 958 48 672

Intérêts 5 140 179

3 843 882 $ 5 283 935 $

Charges

Organismes et servicesLes Résidences 338 756 290 632L’Évêque et ses œuvres 214 085 805 548Petit séminaire diocésain 200 000Service de communication 219 066 332 849Service du droit 426 510 354 057Services administratifs 666 166 630 258Service animation pastorale 937 338 1 063 029Régions pastorales 687 351 505 394Pastorale des vocations 215 932 174 961Service ressources humaines 375 793 324 873Diaconat permanent 79 170 74 671Organismes extra diocésains 393 782 357 652Gestion des terrains – paroissesContributions aux déficits actuariels 1 415 476 2 454 600

5 969 425 $ 7 568 524 $Créances irrécouvrables 2 814 56 054Amortissements immobilisations 346 245 357 234Gain à la disposition d’immobilisations (1 416)

6 317 068 $ 7 981 812 $

Déficit des opérations courantes 2 473 186 $ 2 697 877 $

VIE DIOCÉSAINE

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17Pastorale-Québec • Septembre 2011

VIE DIOCÉSAINE

HOMMAGE À YVAN FLEURYÈtre le père ou être un père?Un texte d’Yvan Fleury

Nous tenons à vous faire partager le der-nier article rédigé par notre ami et collègueYvan Fleury, agent de pastorale décédé su-bitement le 16 juillet dernier. Ce texte estparu dans l’Ère des familles de juin der-nier, publication de l’Institut de la familleoù travaillait Yvan. Plusieurs d’entre nousétions présents pour lui rendre un dernierhommage le vendredi 22 juillet, dans uneéglise Saint-Charles-Borromée remplie àpleine capacité. Des funérailles très tou-chantes que Mgr Gérald Cyprien Lacroix atenu à célébrer. Toutes nos sympathies à lafamille et aux proches d’Yvan.Merci à toipour le témoignage d’une vie inspirée parle Christ et tournée vers les autres de façoninconditionnelle. Union de prières. J.L.L.

L es jeunes pères d’aujourd’hui neressemblent guère à leurs prédé-

cesseurs. Sans affirmer de façon catégo-rique que le père pourvoyeur n’existe plus,son visage contemporain a bien changé.À quoi ressemble alors le père des années2000? Si la famille prend aujourd’huimillevisages, il en est de même pour le père.L’augmentation du nombre de famillesmonoparentales et recomposées1, lamontée du féminisme ou le nombregrandissant de femmes sur le marché dutravail2 ne sont que quelques facteursqui influencent le rôle du père au cœur

de ces mêmes familles. Le choix de cer-tains pères de rester à la maison pendantque leur conjointe répond aux exigencesprofessionnelles, le père monoparental(même s’il se fait beaucoup plus rare quesa vis-à-vis3), le père qui prend soin desenfants issus d’une autre union, l’arrivéeen plus grand nombre des pères dans lafin trentaine4, voilà qui laisse entendreque le père contemporain se présentesous de multiples visages. Dans notre so-ciété moderne, il n’y a plus qu’un typeprédominant de père, mais il y a despères selon la famille à laquelle ils ap-partiennent.

Les rôles attribués au père et à lamère sont ainsi remis en question. L’exer-cice de l’autorité, le contrôle des finances,la démonstration des émotions, l’entre-tien ménager, les soins et l’éducation desenfants, aucun de ces aspects reliés aurôle parental n’appartient plus spécifi-quement au père ou à la mère. Danscette dynamique, l’important est de re-connaître ses ressources personnelles demême que celles de son ou sa partenaireet de les promouvoir afin de les mettreau service de la famille.

Cette façon d’être père met en valeurl’interdépendance et la complicité né-cessaire à la santé du couple. La com-munication et la négociation prennent

ici toute leur place, non seulement pourle bien du couple, mais aussi pour celuide l’enfant. Faire équipe, voilà un souciconstant à garder pour le bien de chacundes membres de la famille. C’est là quele père trouve sa place et qu’il s’épanouit,tout en favorisant la croissance de saconjointe et de ses enfants.

Avons-nous découvert aujourd’hui unnouveau modèle de père? Pouvons-nousaffirmer que le père contemporain a enfintrouvé sa place dans la famille? Avançonsplutôt que, tout comme la famille, le pèreest en cheminement. La famille s’adap teaux changements apportés par l’évolu-tion de la société et les pères apprennentconstamment à être et à exercer leur rôleau sein de la famille en mouvement.�

1. Le taux de familles monoparentales est passé de11,3% en 1986 à 15,9% en 2006 au Canada (Sta-tistiques Canada).Le taux des familles recomposées et remariéesest passé de 23,9% en 1986 à 34,8% en 2009 auQuébec (Institut de la Statistique du Québec).

2. Le taux de femmes sur le marché du travailcomptait pour 37,4% en 1976 contre 54,6% en2003 (femmes.ftq.qc.ca).

3. En 2001, 2,9% des familles monoparentales étaienttenues par un homme au Canada (www.ccsd.ca).

4. L’âge moyen de la paternité gravite autour de30 ans (Portrait statistique des familles au Québec,édition 2005, p. 113, note 1).

Alors que nous mettions sous pressece numéro de Pastorale-Québec,

les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ)se déroulaient du 16 au 21 août dans la ca-pitale espagnole, Madrid. Des 6 000 pèle-rins canadiens présents, plus de 300 jeunesprovenaient de l’archidiocèse de Québec.Notre archevêque, Mgr Gérald CyprienLacroix, a eu l’honneur d’animer trois caté -chè ses lors de ce grand rassemblementjeunesse. L’une des belles initiatives decette année est la distribution à tous les

pèlerins du Youcat, le catéchisme de l’Églisecatholique pour les jeunes. Abondammentillustrée, cette nouvelle mouture propose de

nombreuses citations de saints et d’auteurs,tout en puisant dans l’Écriture sainte pourexpliciter l’enseignement de l’Église de ma-nière très vivante. Espérons que cet outil se -ra diffusé bien au-delà des circuits JMJistesdès la rentrée automnale; publié par No-valis au pays, Youcat est disponible pourmoins de 20$ en librairie. Plusieurs l’aurontsûrement en main avant de s’envoler pourla prochaine JMJ qui se tiendra au Brésil :rendez-vous à Rio de Janeiro en 2015!

J.L.L.

Bon retour de Madrid aux JMJistes!

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18 Pastorale-Québec • Septembre 2011

VIE DIOCÉSAINE

C’est le 12 juin dernier, après 18 moisd’événements commémoratifs,qu’on a clôturé les célébrations du cen-tenaire de l’église Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier. Achevée en 1898, lapremière église avait été la proie desflammes le 6 janvier 1910 mais parois-siennes et paroissiens entreprirent aus-sitôt de la reconstruire. Et le 20 août 1911,Mgr Louis-Nazaire Bégin, archevêque deQuébec, procédait à la bénédiction dunouveau temple de style roman, en bri -que écossaise, dont le campanile en fa-çade est surmonté d’un clocher « auxallures byzantines ».

En ce 12 juin, fête de la Pentecôte, lecuré Michel Poitras suggérait dans sonhomélie : «Cette église qui nous abriteest née, elle aussi, du feu; non de l’incen -die qui a détruit la précédente, mais dufeu qui habitait le cœur de nos ancêtresdans la foi qui a reconstruit cette église…un feu rempli de passion, de générosité,de persévérance et de confiance. »

Une kyrielle d’activités variées a mar-qué ces festivités. Dès le 6 janvier 2010,

Un feu qui perduredepuis cent ans…

Par René Tessier

largement distribué. De plus, un cahier-souvenir de 24 pages a été produit, quirappelle l’histoire du lieu et le détail descélébrations.

Tout cela a évidemment été possiblegrâce à la contribution de nombreux bé-névoles et donateurs, que nous ne pou-vons tous nommer ici. Reconnaissonssimplement que tant de générosité té-moigne d’un sentiment d’appartenancequi ne se dément pas. Du reste, pendantl’année 2010, l’église Sainte-Catherinea accueilli 99 baptêmes, cent moins un,pouvons-nous observer! C’est dire quela paroisse est toujours bien vivante. Sonpasteur peut bien se permettre d’êtreoptimiste pour… les 100 prochainesannées! �

les fêtes étaient lancées dans l’égliseavec la brigade des pompiers de Sainte-Catherine. En février et mars, les Scoutset ensuite les Fermières ont animé descélébrations en donnant chaque fois unaperçu de leur savoir-faire. En mai, laplantation d’un arbre au jardin du pres-bytère et une célébration à la Croix dechemin permettaient de renouer avecde belles traditions. Une messe de tonwestern en juillet, la bénédiction dessacs d’école début septembre et unemesse spéciale avec l’Âge d’or en octo-bre, suivie d’un vin d’honneur, ont misen évidence d’autres couleurs de la com-munauté chrétienne. La cérémonie enmémoire des défunts, en novembre, ho-norait particulièrement les militairesmorts pour la paix. La fête de la patronnesainte Catherine, le 25 novembre, étaitbien entendu dédiée aux plus jeunes,qui ont appris à étirer la tire. Dans la soi-rée de Noël, le Chœur de ma rivière, quifêtait lui-même 50 ans, a enjolivé la cé-lébration eucharistique. Le 13 févrierdernier, pour la Saint-Valentin, on ras-semblait les couples à l’église. Débutmars, une messe spéciale rappelait lesracines irlandaises de la paroisse, avecl’aide des Shannon Irish Dancers : avantd’être érigée canoniquement en 1824,Sainte-Catherine était la Mission Saint-Patrick.

Les 10 et 11 juin dernier, on présen-tait dans l’église une pièce de théâtrehistorique et humoristique intituléeElle… a 100 ans. Un grand pique-niquefamilial au son de la musique suivait lamesse de clôture du 12 juin. Pendantl’année, on avait aussi dévoilé une pein-ture restaurée de Charles Huot, repré-sentant la Nativité du Christ. Comme ilse doit, l’église a aussi fait l’objet de tra-vaux d’embellissement pendant cetteannée centenaire. Un signet-souvenir,plastifié et en couleurs, a également été

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VIE DIOCÉSAINE

Située dans le Vieux-Wendake, l’égliseNotre-Dame-de-Lorette charme ra-

pidement par sa simplicité, sa sobriétéet son authenticité. Elle y témoigne del’établissement, de l’histoire et de la fer-veur religieuse des Hurons-Wendat.

Chassée de la région des Grands Lacspar les Iroquois dans la seconde moitiédu 17e siècle, la nation huronne-wendats’installe à Québec, d’abord près du fortSaint-Louis, puis à l’Anse-du-fort sur l’Îled’Orléans avant d’arriver à Sainte-Foy,voisinant alors une chapelle mission-naire située sur l’actuel emplacement del’Université Laval. Finalement, elle sé-journe sur les rives de la rivière Saint-Charles à L’Ancienne-Lorette avant de sefixer définitivement à la Jeune-Loretteen 1697. La mission jésuite sur place mar -que la halte finale de leur long périple.

Avec le soutien financier de Mgr deSaint-Vallier (1653-1727), le Peuple-nationérige une première chapelle en bois, quiservira au culte jusqu’à ce qu’elle soitremplacée par une construction en pierreen 1730.

Pour Linda Sioui, recherchiste auMusée Huron-Wendat, le site où s’élèvel’église actuelle est imprégné d’une forteimportance historique. « C’est quandmême un des lieux les plus anciens.C’était le lieu de rassemblement pour lesgens de la communauté à l’époque oùils sont venus s’installer ici. » Le 10 juin1862, la chapelle est la proie des flammes.«Le feu a pris dans la fabrique de papierde l’autre côté de la rue. Dès qu’il s’estpropagé ici [l’église], les gens qui habi-taient proche ont essayé de sauver

l’église en priorité. D’ailleurs, le moulinà papier a été complètement rasé. Unchoix a été fait! Les objets les plus impor-tants, les plus anciens, le maître-autel,la lampe du sanctuaire, tout ce qui étaitvêtements liturgiques, vases sacrés, toutcela va être sorti de l’église », signalel’historienne wendat.

Partiellement détruite par l’incendie,l’église est reconstruite en 1865 sur lesfondations et selon le modèle de l’an-cienne. Toujours debout aujourd’hui, ony ajoute en 1904 une chapelle latéraleappelée Jubé des Sœurs ainsi qu’une sa-cristie, parce qu’«on manquait un peude place dans l’église ». Au fil des ans,celle-ci est entretenue et restaurée dansle respect de son style d’origine.

Depuis 1957, elle est classée monu-ment historique par la commission desmonuments historiques du Québec. Deplus, en 1981, elle est reconnue commemonument historique et architecturald’importance nationale par le ministèredu Patrimoine canadien.

Un trésor importantOutre le bâtiment, l’église renferme

un véritable trésor composé d’une col-lection d’ornements liturgiques, d’ob-jets de cultes, de sculptures, d’orfèvrerieet d’une partie du mobilier qui a survécuau feu. Citons à titre d’exemple la piècemajeure : le tabernacle du maître-autel,qui daterait de 1722, attribué au maîtresculpteur Noël Levasseur (1680-1740).Également, la lampe du sanctuaire enargent, œuvre de l’orfèvre François Ran-voyzé (1739-1819). De plus, on y retrouveégalement un chemin de croix exécutéen 1942, par le sculpteur sur bois deSaint-Jean-Port-Joli, Médard Bourgault(1897-1967). Dans la voûte sont conser-vés de nombreux objets liturgiques,dont une chasuble wendat en cuir blanc,

brodée en poil d’original et perlée parune artisane de la communauté.

L’église, qui sert encore au culte, estimprégnée par sa culture autochtone,autant visuellement que spirituellement.«À la demande des gens, il peut y avoirdes chants en langue wendat durant unecérémonie de mariage, un baptême oudes funérailles et aussi, la purificationavec les herbes sacrées», précise la jeunefemme, elle-même baptisée dans cetteéglise. « Tout le monde nous dit qu’ellea un cachet particulier. Moi, j’ai déjà vudes groupes qui faisaient la tournée deséglises du patrimoine religieux de Qué-bec et qui disaient : celle-là n’est pas

comme les autres. Elle a son cachet, à lafois son inspiration catholique euro-péenne des années 1600 et 1700, mais ily a aussi du Wendat, aussi du moderne».

L’église est accessible aux visiteurstout au long de l’année. Il suffit des’adresser au Musée Huron-Wendat. Lavisite de celle-ci est incorporée dans unforfait découverte qui se fait avec unguide; une excellente façon d’en ap-prendre davantage sur ce lieu de culteet sur cette Première Nation à l’histoireaussi riche que sa culture. �

L’église Notre-Dame-de-Lorette,un joyau du Vieux-Wendake

Par Pascal Huot, ethnologue

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suivre l’avancement de chaque projet. Une fois un projet réa-lisé, le responsable de l’ADECT présente un compte-rendunarratif du projet et une ventilation des coûts.

Exemples de projetsDès la première année de sa création, Jumelage Saint-Félix

a soutenu deux projets. L’achat et l’installation d’un méca-nisme pour pomper l’eau à neuf puits creusés par des gensdes villages et la construction de deux centres communau-taires. L’accès à l’eau potable et à des centres communautairesétaient prioritaires pour ces gens.

Parmi les 32 autres projets réalisés jusqu’à ce jour, citonsl’adduction à Las Tapias d’une eau potable. Une pompe a étéinstallée pour amener l’eau d’un puits à un réservoir de troismètres cubes. Grâce à ce réservoir situé sur une colline, uneconduite d’eau permet par gravitation d’offrir une eau potablede qualité aux 43 familles du village.

La construction de trois salles de classe à Jocote de Caya-nini qui permettent aux enfants de poursuivre leurs étudessecondaires dans leur village. Avant, les enfants marchaienttrois heures pour aller à l’école et trois heures pour rentrer àla maison. L’appui de Jumelage St-Félix a permis aux parentsd’obtenir que les premières années du cours secondaire sedonnent au village.

L’acquisition d’une trieuse électronique de grains de cafépar la coopérative des producteurs de café. Cette trieuse per-met de trier sur place les grains de café sans passer par desintermédiaires et de retirer un revenu plus élevé pour leur

VIE DIOCÉSAINE

Une solidarité qui porte des fruitsà saveur d’Évangile

Par Pascal-André Charlebois

«Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères,c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25,40)

J umelage Saint-Félix a été créé en avril 2003 par des pa-roissiens de la paroisse St-Félix de Cap-Rouge. Ils cher-

chaient un moyen pour créer des liens entre leur paroisse etune paroisse d’un pays du Sud. Le jumelage entre ces paroissesest une histoire à succès.

Depuis huit ans, Jumelage Saint-Félix appuie au Hondurasdans la paroisse San Marcos de Colón, diocèse de Chuloteca,les 17000 personnes qui vivent dans les 68 petits villages enmontagne. Ces villages sont situés dans un rayon d’environ25 kilomètres autour de l’agglomération urbaine de San Mar-cos, qui compte 7 000 personnes.

Les membres de Jumelage Saint-Félix établissent des par-tenariats avec les gens de ces villages. Ils réfléchissent aveceux sur le modèle de développement dont ils désirent se doter.Ils leur apportent un soutien financier dans la réalisation deprojets identifiés et acceptés de part et d’autre. Jusqu’à pré-sent, ce jumelage a permis de réaliser 32 projets humanitaires.

Le Père Joachim Groleau, prêtre des Missions-étrangères,qui a été 35 ans missionnaire au Honduras et 15 ans curé de laparoisse San Marcos de Colón, ainsi que Sœur Alberte Magnande la communauté des Filles de Jésus de Trois-Rivières, mis-sionnaire à San Marcos lors de la création de Jumelage Saint-Félix, ont contribué au développement de relations fertilesavec la population de San Marcos.

Mode d’opérationLe mode d’opération de Jumelage Saint-Félix est simple.

Les membres de son conseil d’administration entretiennentdes liens avec les groupes communautaires de San Marcos.Ils les invitent à soumettre des projets qui amélioreront leurvie communautaire. Ils se réunissent une fois par mois deseptembre à mai pour étudier les projets afin d’en comprendrela portée. Ils organisent des activités-bénéfices à caractèreculturel ou social pour soutenir financièrement la réalisationde chaque projet. Ces activités, tout en recueillant des fonds,permettent d’informer des gens d’ici des projets et des réalitésde vie des gens de San Marcos de Colón. Une fois les fondsamassés, ils concluent avec le responsable de l’Associationpour le développement éducatif, scientifique et technique(ADECT) de San Marcos une entente qui précise les modalitésdu transfert des fonds. Des rapports d’étape permettent de

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VIE DIOCÉSAINE

café équitable. Pour acheter cette trieuse, Jumelage Saint-Félixa donné 24000$ et accordé un prêt de 11000$ sans frais d’in-térêt, par l’entremise de personnes de la paroisse St-Félix deCap-Rouge. En moins d’un an, la coopérative a rembourséles 11000 $ à ces personnes qui leur avaient fait confiance.

Un stage à san Marcos de ColónEn mai 2011, dix personnes, six retraités et quatre étudiants

universitaires, ont fait un stage de trois semaines à San Marcos.Les stagiaires y ont travaillé avec les professeurs de l’école se-condaire Institut Lempira, le personnel de l’ADECT, les membresde la coopérative des producteurs de café et de la coopérativede consommation ainsi qu’avec quelques-uns des 24 groupesde femmes. Ce stage a permis aux stagiaires de côtoyer desgens de San Marcos et de constater les retombées bénéfiquesdes projets qu’appuie Jumelage Saint-Félix. Onze soirées deformation leur avaient permis de se préparer à vivre cette ex-périence. En reconnaissance pour l’accueil que leur a réservéle personnel de l’Institut Lempira, les stagiaires ont offert àl’Institut un branchement de deux ans à un fournisseur de ser-vices Internet. Chaque stagiaire a assumé les coûts de son stage.

À la base, les valeurs évangéliquesJumelage Saint-Félix porte des fruits à saveur d’Évangile.

C’est un exemple de mise en œuvre de la doctrine sociale del’Église. C’est un modèle de solidarité entre le Nord et le Sud.Grégoire Bissonnette, président de son conseil d’administra-tion, souligne que « le jumelage avec les gens de San Marcosde Colón est une expérience enrichissante et motivante pourles gens de la paroisse St-Félix de Cap-Rouge. Ce jumelagenous permet de nourrir des liens de vie avec des gens d’unpays du Sud qui cheminent et se prennent en main ».

Les membres de la paroisse St-Félix de Cap-Rouge ont àjuste titre raison d’être fiers de Jumelage Saint-Félix. Longuevie à cet organisme! �

Pour en savoir plus, nous vous invitons à visiter le site Internet de Jumelage Saint-Félix à :www.jumelagestfelix.populus.org

et à communiquer avec son président-fondateur, Grégoire Bissonnette, au 418 871-3142 ou à :

[email protected]

Le C.A. de Jumelage Saint-Félix. Au centre, les trois personnes assisessont Joachim Groleau, pmé, ancien curé de San Marcos, Grégoire Bissonnette, président du C.A., et Lisette Lemelin.

Les Cimetières St-Charles etNotre-Dame-de-Belmont

• Le mausolée columbarium sert de chapelle d’accueilet permet aux familles de se recueillir à l’abri des intempéries. Les murs intérieurs sont garnis d'enfeus,et de niches de columbariums.

• L’arrangement anticipé de sépulture procure unetranquillité d'esprit, assure une exécution fidèle de vosvolontés et épargne aux membres de la famille des discussions à un moment difficile.

• Des salles de réception sont à votre disposition pourune réunion de famille après les funérailles.

• Veuillez communiquer avec le personnel qualifié del’un des cimetières suivants :

Le Cimetière Saint-Charles1460, boul. Wilfrid-Hamel, Québec, QcT 418-688-0566 F 418-688-1175

Le Cimetière Notre-Dame-de-Belmont701, Av. Nérée-Tremblay, Québec, Qc

T 418-527-2975 F 418-527-1454

Cimetières interparoissiauxde la région de Québec

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En mémoire de...«N é le 19 mars 1928, donc en la

fête de saint Joseph, dans laparoisse Saint-Sauveur de Québec, ilétait le fils de Louis-Jean-BaptisteLépine et d’Alice Lachance. Après desétudes classiques au Petit Séminaireet théologiques au Grand Séminaire deQuébec, il fut ordonné prêtre le 7 juin1952. Il fut dès lors nommé prêtre auxi-liaire au Séminaire de Québec et dé-buta comme professeur en Éléments

latins (Secondaire 1). Déjà détenteur d’une licence en théolo-gie, il obtint une licence en lettres à l’Université Laval, et yajouta plus tard (1977) des études en bibliothéconomie à l’Uni-versité de Montréal. Au Petit Séminaire de Québec, il fut préfetdes études du cours secondaire pendant dix ans, puis, en 1972,devint directeur des services pédagogiques à la section collé-giale. Il y fut aussi directeur de la bibliothèque pendant pasmoins de 23 ans. En même temps, il servit comme vicaire do-minical dans les paroisses Notre-Dame-de-Pitié, Sainte-Angèlede Saint-Malo et Sainte-Françoise-Cabrini (Lac Saint-Charles).

Nommé supérieur général du Séminaire de Québec en1981, il assuma cette responsabilité jusqu’en 1993. Cela nel’empêcha pas de faire partie du Chapitre des chanoines de1984 jusqu’à la fin de ses jours. De même, pendant quatre ans(1993-1997), il agit comme secrétaire du Bureau de l’Arche-vêque, lequel était alors Mgr Maurice Couture. Pendant sesdernières années, il lui fallut s’astreindre à un traitement dedialyse trois fois par semaine à l’hôpital. Les confrères qui ontvécu avec lui au Séminaire nous attestent que jamais il ne seplaignait malgré la maladie. Il sera resté jusqu’à la fin le modèlede l’homme avisé, capable autant d’un jugement sûr que duplus grand détachement.

En 1988, lors des fêtes soulignant le 325e anniversaire defondation du Séminaire de Québec, à titre de supérieur géné-ral, le chanoine Lépine déclarait dans son allocution, aprèsavoir récapitulé l’histoire du Séminaire depuis ses origines :« Il faut se réjouir de voir que cette maison de formation a sus’adapter aux diverses époques et aux divers contextes de viesociale et de vie ecclésiale. » L’école secondaire privée du PetitSéminaire venait alors d’acquérir sa pleine autonomie et laMaison François-de-Laval, centre de vocations, de prendreson envol. De cette évolution, le chanoine Lépine en aura étéun artisan important.

Il est décédé le 26 avril dernier, au lendemain de Pâques,à la Résidence Cardinal-Vachon. Ses funérailles, présidées parle nouvel archevêque de Québec, ont été célébrées le 30 avrilen la basilique-cathédrale Notre-Dame-de-Québec et il a été

Le chanoine Louis-Joseph Lépine

L’abbé Moïse Bernier

VIE DIOCÉSAINE

inhumé dans la crypte des prêtres du Séminaire de Québec.Dans son homélie aux funérailles, Mgr Gérald Cyprien

Lacroix soulignait : «Notre frère, le chanoine Louis-Joseph,était profondément habité par la foi en Jésus Christ; c’estpourquoi, même à travers de rudes épreuves de santé, il nes’est pas découragé car son regard de foi lui permettait de voirplus loin, plus haut : il se savait attendu à la porte par Celuiqui est la Porte, Jésus le Christ. » Après avoir expliqué ques’imposait dans les circonstances le choix du passage évan-gélique des Béatitudes (Matthieu 5, 1-12), il a ajouté : « Lesconfrères qui l’ont bien connu et côtoyé tout au long de sa vien’hésitent pas à affirmer que le chanoine Lépine laisse le té-moignage d’une vie entièrement donnée au service de l’Évan-gile, dans la persévérance et le courage. »

F ils d’Aderville Bernier et d’AméliaBolduc, il est né à Saint-Vital de

Lambton, à l’extrémité de la Beauce,le 8 septembre 1930. Il fut ordonnéau sous-diaconat le 1er novembre 1956et au presbytérat le 15 juin 1957. Il futd’abord affecté au Séminaire Sacré-Cœur de Saint-Victor, où il avait lui-même fait ses études classiques; il yfut professeur de langue grecque etaumônier pendant dix ans. De 1967 à

1971, il fut aumônier aux écoles secondaires de Sainte-Marie,pour la Commission scolaire régionale Louis-Fréchette, puisalla assumer la même tâche pendant quelques mois au Collègede Saint-Damien. Nommé curé de Saint-Évariste à l’été 1972,il y devint aussi en même temps responsable de la pastoralepour l’école secondaire locale. Par la suite, il fut, durant deuxans, auxiliaire au Séminaire de Saint-Georges. Après avoir étébrièvement vicaire à Saint-Romuald d’Etchemin, il fut nommécuré de Sainte-Martine de Courcelles, où il compléta deuxmandats de six ans chacun. Après une année de ressource-ment à la Villa Manrèse de Québec, il fut pendant une dou-zaine d’années aumônier des religieuses de Saint-Françoisd’Assise à Vallée-Jonction et animateur de pastorale au Foyer(résidence de personnes âgées) de l’endroit.

De l’abbé Bernier, on nous dit qu’il était un homme dedevoir, animé d’une grande curiosité intellectuelle et profon-dément attaché à servir le Christ à travers son Église. S’il mon-trait généralement une grande réserve, nous dit-on, il prenaità cœur tout ce qu’il entreprenait et mettait autant de soin àpréparer ses cours qu’à livrer ses homélies. Il consacrait aussibeaucoup de temps à la prière.

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23Pastorale-Québec • Septembre 2011

VIE DIOCÉSAINE

«Retiré depuis plusieurs années à la Résidence L’Aube nou-

velle (autrefois le Séminaire Sacré-Cœur) de Saint-Victor, il yest décédé le 15 mai 2011. Il est «parti en douce», un peu commeil avait vécu, sans faire de bruit : s’étant senti mal après lepetit déjeuner, il avisa l’infirmière qui, quelques minutes plustard, le trouva décédé dans son lit. Ses funérailles, présidéespar Mgr Paul Lortie, ont été célébrées le 20 mai à Lambton et ila été inhumé dans le cimetière paroissial.

Pour son homélie aux funérailles, Mgr Lortie a pris appuisur le passage évangélique des disciples d’Emmaüs (Luc 24),en faisant ressortir les balises de la mission apostolique : «uneprésence gratuite et amoureuse, une écoute attentive et res-pectueuse, une parole vivante et imprégnée des Écritures, lepartage de la fraction du Pain et l’envoi en mission », à l’instardu Maître lui-même. Le nouveau vicaire général du diocèsede Québec a voulu profiter de l’occasion, comme à d’autresfunérailles de prêtres, pour souligner « la mission capitale duprêtre dans la vie de l’Église »; jusqu’à lancer l’appel en répé-tant que la communauté chrétienne a besoin de prêtres, dediacres, de personnes consacrées et « de laïcs ardents qui té-moignent de l’Évangile en esprit de solidarité et de commu-nion». Tout un programme, dirait-on, mais aussi un bel hom-mage implicite pour le défunt, puisqu’on tire parti d’unrassemblement autour de lui pour interpeller ainsi.

N é le 13 octobre 1923 dans l’an-cienne paroisse Saint-Cœur-

de-Marie de Québec (entre les Plainesd’Abraham et le Parlement), il était lefils d’Achille-Antoine Letarte, inspec-teur d’écoles, et d’Antoinette Gingras.Il fut ordonné sous-diacre le 23 dé-cembre 1950 et prêtre le 10 juin 1951.Il fut d’abord, pendant 11 ans, auxi-liaire à l’École normale Laval. Une an-née d’études en Europe (1963-1964)

lui permit d’obtenir une licence en pédagogie. De retour auCanada et à l’École normale Laval, il fut bientôt prêté pourtrois ans (1965-1968) à la paroisse Saint-Mary’s, dans le dio-cèse de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. Il fut ensuite nom -mé curé de la paroisse de langue anglaise (non-territoriale)Saint-Vincent à Sainte-Foy, puis, de 1973 à 1982, curé de Sainte-Geneviève, toujours à Sainte-Foy. Il devint alors aumônier à

L’abbé Léo Letarte

l’Hôpital Saint-Sacrement de Québec, un service qu’il assurapendant douze ans. Il donna sa démission et prit sa retraiteau début de 1995, à l’âge de 71 ans. Il résida dans le quartierMontcalm pendant plusieurs années, faisant de son logementun lieu de retrouvailles régulières pour sa grande famille. C’estseulement l’hiver dernier que, se sentant plus faible, il allaemménager à la Résidence Cardinal-Vachon.

Il est décédé le 13 mai dernier à l’Hôtel-Dieu de Québec.Ses funérailles ont été présidées par Mgr Couture, dont il étaitle confrère d’ordination, en l’église Sainte-Geneviève, devantune foule imposante et recueillie. Un signe incontestable del’attachement des fidèles à son endroit : les anciens paroissienset paroissiennes étaient très nombreux à ses funérailles. Mgr

Couture en a d’ailleurs profité pour dire à la cinquantaine deprêtres présents : « Vous voyez un peu comment votre actionpastorale peut demeurer dans le cœur des gens. »

Sœur Marie-Thérèse Careau, scsl, a connu l’abbé Léo alorsqu’il venait présider l’Eucharistie dans la petite communautéde Charlesbourg dont faisait aussi partie sa sœur, toujours vi-vante, Félicité Letarte. Souffrant de problèmes à la colonnevertébrale, il ne pouvait plus célébrer debout à la fin mais nese plaignait jamais, nous dit-elle. Elle se souvient d’avoir croiséune ancienne patiente de l’Hôpital Saint-Sacrement qui luiavait confié : « Je n’ai jamais rencontré un aussi bon prêtre quel’abbé Letarte. » Elle a aussi constaté l’attention affectueusequ’il avait pour sa belle-mère, la seconde épouse de son pèredécédé, Marie-Claire Gingras Letarte, décédée à peine quel -ques jours avant Léo : « Elle résidait au Pavillon Saint-Domi-nique et il allait manger avec elle tous les dimanches. » Ilconvient d’ajouter ici que Marie-Claire Gingras Letarte a elle-même été très engagée dans la Saint-Vincent-de-Paul, jusqu’auplan régional, et dans les foyers de l’Arche. Avant et pendantses années de retraite, l’abbé Léo accompagnait plusieurscouples, dont des immigrants. Se sentant une âme d’artiste,il aimait aller peindre régulièrement à la Clarté-Dieu. Enfin,sœur Careau a aussi noté l’imposante participation aux funé-railles de l’abbé Letarte de ses neveux et nièces de Montréal,Toronto et ailleurs, qu’il recevait très facilement dans son lo-gement du quartier Montcalm à Québec.

L’abbé Léo Letarte a été inhumé dans le cimetière Notre-Dame-de-Belmont. Il laisse aussi, pour la postérité, le petit li-vre qu’il avait publié aux Éditions Anne Sigier : Vous qui souf-frez… Il y abordait précisément, à partir de sa longue expérienceen pastorale paroissiale et hospitalière, les questions reliées àla souffrance, tant physique que morale, ainsi que le sensqu’on peut lui trouver dans une perspective chrétienne.

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F ils de Charles-Jules Baillargeon,notaire, et d’Henriette Audette, il

est né le 23 juin 1927 et a été baptisédans la paroisse Notre-Dame-de-Québec. Il était le 10e d’une famille de11 enfants. Après des études primairesau Pensionnat Saint-Louis-de-Gon-zague et classiques au Collège Sainte-Anne-de-la-Pocatière, il entra au GrandSéminaire de Québec. Ordonné sous-diacre le 19 septembre 1953 et prêtre

le 12 juin de l’année suivante, il fut d’abord nommé vicaire àla paroisse Saint-Vital de Lambton (1954-1960); là, il fut aussiaumônier du Syndicat des instituteurs et institutrices laïquesdu comté de Frontenac. Il fut ensuite vicaire à la paroisseSainte-Angèle de Saint-Malo, puis également aumônier desCercles Lacordaire et Sainte-Jeanne-d’Arc. Après trois ans devicariat à La Nativité de Notre-Dame (la vieille paroisse deBeauport), il devint aumônier au Collège Notre-Dame-de-Bel-levue, tenu par les religieuses de la Congrégation Notre-Dame,puis au Couvent des Ursulines, dans le Vieux-Québec où il étaitné. Il fut ensuite curé de Saint-Étienne de Beaumont (1974-1986) et curé de Saint-Charles de Bellechasse, où il renonçaau ministère à temps plein après avoir complété un mandat(1986-1992).

Rentier depuis ce temps, il occupait un appartement avecl’une de ses sœurs et continuait à rendre de multiples servicesponctuels aux paroisses des alentours. Il a été, pendant unedizaine d’années, trésorier de l’Association diocésaine des

prêtres retraités. Il est décédé à l’Hôpital Saint-Sacrement deQuébec, « après une courte et imprévisible maladie », le 7 juindernier. Ses funérailles, présidées par Mgr Maurice Couture,ont été célébrées le 11 juin en l’église Saint-Charles-Garnieret il a été inhumé au cimetière Saint-Charles.

L’abbé Marcel Bernard nous confiait que Jean Baillargeonlui avait téléphoné de l’hôpital pour l’aviser : «Marcel, j’ensuis à ma dernière étape. » Dans son homélie aux funérailles,nous explique l’abbé Bernard, MgrMaurice Couture a soulignéla grande disponibilité du défunt pour divers ministères desuppléance. Il nous raconte aussi qu’encore en mars dernier,lors de la sortie annuelle des prêtres aînés à la cabane à sucre,« il faisait sauter allégrement les crêpes, sur un poêle à boisdéchaîné, au grand plaisir de ses confrères». Ceux-ci le connais-saient aussi comme un grand voyageur : « toujours à l’affût denouvelles destinations, homme de culture et de bon goût, ilaimait spontanément les arts, le beau et le transcendant ». Ilassistait régulièrement à des récitals de musique classique.De plus, ajoute l’abbé Bernard, « toujours bien mis avec vestonet cravate, il avait dans le sang un côté aristocrate hérité deson père notaire; fin gourmet, il mordait aussi dans la vie ».Aussi conserve-t-il de l’abbé Baillargeon « le souvenir d’unconfrère de grande foi, aimable, raffiné, pondéré et toujoursde bonne humeur ». Il lui adresse en terminant ce message :« Jean, maintenant que tu es plongé dans l’océan infini debeauté, absorbé par les concerts angéliques et le Sine fine lau-dabitur de saint Augustin, essaie de ne pas trop nous oublier;repose en paix. »

René Tessier

Mgr Lacroix nous invite à secourir 11 millions de personnes

Ce sont bel et bien 11 millions de per-sonnes qui sont aux prises avec la sé-

cheresse actuelle dans la Corne de l’Afrique,sur les territoires de la Somalie, de l’Éthiopieet du Kenya. Développement et Paix nousdécrit « la pire sécheresse à frapper la régionen 60 ans, une situation dramatique ». Lessurvivants parviennent aux camps de réfu-giés dans un état de malnutrition avancée.Leurs besoins les plus pressants sont l’eau,les vivres et les soins médicaux. Les jeunesenfants et les personnes âgées seraient dansune situation particulièrement critique.

C’est le 26 juillet, du sanctuaire Sainte-Anne-de-Beaupré,que notre archevêque a lancé son appel : « Nous ne pouvons pas

demeurer insensibles devant cette réalité;aussi j’invite la population de notre diocèse,et bien sûr toutes les personnes de bonnevolonté à un geste spécial de partage avecces frères et sœurs si souffrants. » Jusqu’au16 septembre, les dons consentis seront dou-blés par le Gouvernement canadien.

On peut suivre l’évolution de la situationdans ces pays et/ou verser un don en se ren-dant sur le site Internet de l’Organisationcatholique canadienne pour le développe-ment et la paix : www.devp.org; on peut aussicontribuer par téléphone avec carte de cré-

dit (1-888-664-3387), ou par la poste : 1425, boul. René-LévesqueOuest, 3e étage, Montréal (Qc) H3G 1T7. R.T.

VIE DIOCÉSAINE

«L’abbé Jean Baillargeon

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25Pastorale-Québec • Septembre 2011

VIE DIOCÉSAINE

À l’occasion de la Fête des travail-leurs, en mai dernier, Alexandre

Perreault, animateur à l’équipe diocésained’évangélisation, m’a demandé de livrerun exposé sur le rôle de la foi et de l’Églisedans la société actuelle, à partir de mesexpériences de travail et d’engagement.

L’expérience de travail Après des études en foresterie, do-

maine dans lequel je n’ai jamais tra-vaillé, je me suis impliqué aussitôt (en1975) dans les groupes de citoyens et lescoopératives d’habitation au Centre-Ville de Québec. Avec une équipe, nousavons mis sur pied, en 1977, un Groupede ressources techniques en habitation(GRT), auquel je suis resté attaché dixans. En même temps, j’ai été permanentà temps partiel au Carrefour des agentsde pastorale en monde ouvrier (CAPMO)pendant deux ans. Depuis 1986, nousavons mis sur pied une coopérative detravail, Les Constructions Ensemble, quiest aussi entrepreneur en construction.

Le Mouvement des travailleurschrétiens

Parallèlement à cette activité profes-sionnelle, mon épouse Florence et moisommes devenus membres du Mouve-ment des travailleurs chrétiens (MTC)en 1984. Nous sommes toujours mem-bres d’une équipe de base et occu ponsdiverses responsabilités au niveau local,régional ou continental. Pour ma part,j’ai été coprésident du Conseil interna-tional du Mouvement mondial (MMTC)pendant neuf ans. Ce mouvement a faitde nous des adultes formés qui utilisentla méthode de la révision de vie (voir,juger et agir) pour aborder toutes lesquestions sociales, d’Église, de travail oude famille…

Pourquoi le travail?La question d’aujourd’hui : « Pour-

quoi travailler et pourquoi le faire avecpassion? » La Genèse affirme que l’hu-main gagnera son pain à la sueur de sonfront. Dans la vie, nous avons le choixentre devenir volontaire ou rester unevictime, entre être condamné à casserde la pierre ou heureux d’être un maçonqui bâtit une cathédrale. Alors, qui com-mence? Eh bien, il vaut mieux que cesoit nous qui décidions de travailler, plu-tôt que de subir.

Le carburant de la foiComment se motiver au travail? Je

résumerais en quatre phrases-clefs, quipourront vous servir de leitmotiv :• La devise de la Jeunesse ouvrière

chrétienne (JOC) : « Tout jeune tra-vailleur vaut plus que tout l’or dumonde, à cause de sa dignité de filset fille de Dieu et à cause de sa des-tinée temporelle et éternelle. »

• « Seul un membre convaincu peutconvaincre. »

• Le chant des droits civiques améri-cains : «Oh, deep in my heart, weshall overcome…» « Combien estprofonde dans mon coeur cette as-surance que nous gagnerons. »

• Un chant latino affirme pour sa part :«Danos un corazon, grande paraamar, Danos un corazon, fuerte paraluchar.» «Donne-nous un cœur grandpour aimer, donne-nous un cœurfort pour lutter. »

La foi peut-elle être un carburantpour vivre en société et construire unmonde plus humain, fraternel et signi-fiant? L’être humain est un être qui posedes gestes en en comprenant le sens.Plusieurs compatriotes agissent pourdes motifs idéologiques, politiques, hu-manistes, culturels… Tandis que biendes gens pratiquent le boulot, le métro,le dodo et la consommation et recom-

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La foi, un moteurpour construire le monde

Par Paul-Yvon Blanchette

mencent ce cycle jusqu’à la retraite etmaudissent le mauvais sort qui s’acharnesur eux. Le message du Comité des af-faires sociales des évêques du Québec du1er mai 2011 est éclairant pour donnerdu sens au travail : «Nous croyons que cepremier mai constitue un moment dechoix pour poser un regard sur le sensque l’on donne à notre travail. Un emploipermet tout d’abord de gagner sa vie et,pour beaucoup, d’assurer bien-être et sé-curité aux siens. Mais, nous pouvons ytrouver un surplus de sens si nous consi-dérons la façon dont il s’inscrit dans no-tre environnement. »

Les tables et la Table eucharistique

En juin 2008 s’est tenu à Québec leCongrès eucharistique international,dans le cadre du 400e anniversaire de lafondation de Québec. Le MTC de la ré-gion de Québec avait écrit un texte sur ceque nous partageons autour des tableset de la Table. En parenté ou entre amis,nous éprouvons beaucoup de bon heurdans les rencontres autour d’une table.Mais admirons ce que les chrétiens fontensemble quand ils se rencontrent : par-ler, échanger, se donner des nouvelles,se soutenir, être compatissants, bâtir desprojets, partager, fêter et célébrer…

Les défis régionaux et nationaux  du travail

Depuis 2009, nous vivons une crisefinancière à l’échelle planétaire causéepar l’appétit de gens qui ont développédes outils financiers toxiques. Qui paiepour cela? Évidemment, les petits, les gou-vernements, les employés, les migrants,les femmes, les jeunes… Et qui récolte?Ceux qui nous ont mis en faillite.

Dans notre région élargie, le mondedu travail se transforme. Les papetières etles scieries sont mal en point à cause dela crise du bois d’œuvre, de la crise finan-cière et de transformations technologiques.

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26 Pastorale-Québec • Septembre 2011

VIE DIOCÉSAINE

Le Dimanche missionnaire mondialest un moment essentiel dans la vie

de notre Église. En effet, il « représente uneoccasion précieuse pour s’arrêter et réfléchirafin de savoir de quelle manière nous pou-vons répondre à la vocation missionnaire »(Message du Saint-Père pour le Dimanche mis-sionnaire mondiale 2011).

Le thème proposé cette année parl’Œuvre pontificale de la propagation dela foi est Soyons témoins, bâtisseurs ! Parcet appel à participer à la mission del’Église universelle, nous sommes d’abordinvités à être des témoins pour le monded’aujourd’hui, puisque nous portons ennous « notre vocation chrétienne, le trésorinestimable de l’Évangile, le témoignage vi-vant de Jésus mort et ressuscité, rencontréet professé dans l’Église » (cf. Message pour leDMM 2011). Et puis nous sommes appelésà bâtir et à renouveler l’Église, garante desvaleurs chrétiennes si chères à l’Humanité.En effet, en participant à la mission del’Église universelle, nous devenons lesconstructeurs « de la communion, de la paix,

DIMANCHE MISSIONNAIRE MONDIAL – 23 OCTOBRE 2011Soyons témoins, bâtisseurs!

de la solidarité que le Christ nous a don-nées » et nous collaborons « à la réalisationdu plan salvifique de Dieu pour toute l’Hu-manité » (cf. Message pour le DMM 2011).

Le Dimanche missionnaire mondialpermet aux baptisés d’ici et d’ailleurs d’ex-primer leur charité de façon active puis -que les fruits de la collecte qui s’y rattachevont permettre que se poursuive l’évan-gélisation du monde, qu’il y ait d’autrestémoins et bâtisseurs. Par ce geste, l’Églisesoutient les paroisses, la formation descatéchistes, les œuvres sociales et pasto-rales des Églises dépendant encore de laCon grégation pour l’évangélisation despeuples, c’est-à-dire les plus pauvres dumonde. À cet égard, l’an dernier, l’Œuvrepontificale de la propagation de la foi duCanada (secteur francophone) a pu remet-tre la somme de 1 000 000 $ aux Églisessœurs.

Cette année, nous sommes invités àtémoigner et à bâtir en vue d’un mondemeilleur.

www.oppf.ca

ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI

La structure industrielle de notre villevieillit mal; les Chantiers maritimes Davieen arrachent par rapport aux chantiersde pays émergents.

Le patronat attaque depuis quelquesannées les acquis des syndicats et destravailleurs et notamment les fonds depensions (Papiers White Birch) et lesperspectives de retraite. Voici des exem-ples de négociations à la baisse : Olymel,Le Journal de Québec, les méthodes deQuébécor et de Lucien Bouchard. Le gou-vernement fédéral fait de même avecl’accessibilité à l’assurance-emploi quise restreint de plus en plus : moins de50% des cotisants y ont accès.

Quel est l’avenir en agriculture pourles jeunes? Pour assurer la culture et lesrécoltes, le Québec fait appel aux tra-

vailleurs saisonniers du Mexique et duGuatémala. À l’occasion du 1er mai, lemessage du MMTC sur les travailleursmigrants dit ceci : « Aider les plus petitsfrères signifie lutter pour un salaire juste,pour de justes et dignes conditions deséjour, de vie et de travail ainsi que pourune situation politique, économique etsociale dans le pays d’origine, qui per-mette une vie digne d’être vécue. »

Les enjeux pour notre Église «Comment rejoindre les travail-

leurs? » Il n’y a pas de recette miracle.Comme société, nous avons basculé.L’intérêt de la population pour les ques-tions éthiques demeure très élevé; parcontre, l’attrait pour manifester sa foi serestreint à l’espace privé. Nous vivons

dans un monde où la foi est désormaisun fait minoritaire, presque marginalisé.Devons-nous rester discrets au point dene pas interpeller nos contemporains?Non! Tout le monde a besoin de tout lemonde. La seule parole ne suffit pas, sur-tout sur les questions morales. La pré-sence crédible (milieux de vie, loisirs,lieux d’engagement, travail, groupesmarginalisés…) de longue durée compte.Notre Église peut et doit offrir des lieuxde paix, de compassion et d’espérance.Les Chrétiens, religieux, laïcs et pasteursont tous cette mission : rendre le mes-sage de Jésus-Christ actuel, accessibleet crédible. Même si l’Encyclique Materet Magistra date un peu, elle peut cer-tainement nous inspirer encore aujour -d’hui et demain. Bon travail! �

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de résoudre l’énigme, il n’ira pas plus loin que de reconnaîtreque « le salut vient des Juifs » (Romains 9,4-5), que le chrétienn’est qu’un greffon sur l’olivier que représente le judaïsme(Romains 11, 19-20). Une brèche a été ouverte, et les Pères del’Église vont l’élargir en élaborant une théologie du «NouvelIsraël », d’une Église qui supplante la synagogue. L’histoiresemblait leur donner raison puisque le Temple de Jérusalemsera brûlé en l’an 70 par Titus, puis la ville brûlée et les Juifsdispersés, en 132, sous Hadrien. Les Juifs? Ils sont disparus etl’Église a pris la place…

On connaît la suite : on a traité les Juifs d’infidèles, d’aveu-gles; c’est un peuple déicide qui méritait toutes les calamitésde la terre. Plus tard, on justifiera ainsi l’Inquisition et l’Holo-causte. Mais comme ils sont toujours là, 2000 ans plus tard, laréflexion a été reprise. Vatican II a mis les pendules à l’heure(Nostra Aetate). Des associations judéo-chrétiennes sont nées.Des papes, depuis Jean XXIII jusqu’à Jean-Paul II, ont posédes gestes. De nos jours, c’est Benoît XVI qui articule peut-être le mieux le lien entre juifs et chrétiens. Il comble un fosséde 2000 ans en reconnaissant la légitimité de la lecture juivede la Bible (on peut lire à ce propos son livre : Jésus de Naza-reth). Une belle aurore se lève sur les relations judéo-chré-tiennes, cha que tradition s’éclairant mutuellement. �

NB : Pour joindre l’auteur : [email protected]

Saint Luc établit une symétrie entre le destin de saint Paulet celui de Jésus. Il utilise sensiblement le même cadre

pour décrire la fin tragique de l’un et de l’autre. En effet, lesdeux montent à Jérusalem, redoutant le pire (Luc 9,51 et Actes20, 28-38). Les deux mourront, à la suite de nombreuses souf-frances (Luc 23 et 2 Corinthiens 11,18-30). Malgré cette simi-litude de destin, il n’en demeure pas moins une différencenotoire : Paul meurt à Rome comme un Grec, tandis que Jésusmeurt à Jérusalem com me un Juif. Voilà une constatation quiaura des conséquences sur le cours de l’histoire chrétienne.

Dans l’histoire de Paul, il se produit un événement capital.Lors de son premier voyage, il traverse à Chypre avec Jean-Marc et Barnabé. Il s’adresse tout d’abord à des communautésjuives. L’accueil est négatif car on redoute ce nouveau converti.Alors, Saul devenu Paul se tourne vers les Grecs.

Au terme de cette première tournée missionnaire, Paulmonte à Jérusalem pour participer à une «Assemblée » où l’ondiscute du sort des non-Juifs. Il fut convenu que Paul s’adres-serait aux Grecs (Gentils) et Pierre aux Juifs. On était loin des’imaginer avec quel enthousiasme les Grecs accueilleraientl’évangile. Ce développement fulgurant des communautésd’origine grecque va créer un éloignement progressif du ju-daïsme. Au point où même Paul, pourtant « pharisien fils depharisien », écrira que la « circoncision n’est rien, l’incirconci-sion n’est rien » (Romains 2, 28-29), que « le chrétien est af-franchi de la loi » (Romains 7, 1-13). Jésus n’a jamais parlédans ces termes. Il dira plutôt : « Je ne suis pas venu abolir laLoi et les Prophètes. » (Matthieu 5,17).

Paul a-t-il renié ses origines juives? Il serait erroné de l’af-firmer, mais en même temps, l’apôtre des nations a de la dif-ficulté à établir le lien qui unit le chrétien avec le Juif. Incapable

»Notre BibleCARREfoUR

Par Gérard BlaisDirecteur du Centre biblique Har’el

Paul, le Grec et Jésus, le Juif

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CARREfoUR

Deux nouveaux instruments liturgiques seront à notredisposition pour orienter la célébration de l’Eucharistie

et celle du mariage : la version française officielle de la nouvellePrésentation générale du Missel romain (PGMR) et le Rituel dumariage. Ces documents seront en vigueur au début de la nou-velle année liturgique, le 1er dimanche de l’Avent 2011, 27 no-vembre prochain.

La PGMR Ce texte, 3e édition typique rédigéeen latin en 2002, est diffusé depuisjuillet 2008 sous le titre : L’art de célé-brer la messe (Paris, Desclée-Mame,234 pages). Il a été approuvé par laCongrégation pour le culte divin et ladiscipline des sacrements en 2006 et2007; ses normes liturgiques entre-ront en vigueur au Canada françaisfin novembre prochain. Même si nousn’avons pas les prières ou « formu-laires révisés » du Missel romain lui-même, il donne des orientations précises sur nos manièresde présider et d’assurer la cohésion de la foi de l’assemblée.Un regard synchronique du déroulement de la célébration se-lon les différents ministères liturgiques qui s’y profilent – pré-sidence, assistance diaconale, service à l’autel, proclamationde la Parole, ministère de la communion, chant et musique,accueil, visuel et gestuelle et la participation des membres del’assemblée donnent la dynamique de la prière eucharistiqueet sa théologie. Des rencontres devront être proposées aucours de l’année pour tous ceux et celles qui veulent se mettreà jour à ce propos.

Le Rituel du mariage Le nouveau Rituel du mariage, édition canadienne, entrera

également en vigueur le 1er dimanche de l’Avent. Le livre de-vrait être lancé en octobre, lors de la réunion annuelle desresponsables diocésains de liturgie et de l’Assemblée plénièrede la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC).Ses notes pastorales entièrement révisées permettront de met-

Par Louis-André Naud

»Pour une liturgie qui évangélise

La présentation générale du Missel romain (PGMR)et le Rituel du mariage!

DEUX HEUREUSES MISES À JOUR POUR LA PROCHAINE ANNÉE ÉVANGÉLIQUE

tre à jour notre théologie du sacre-ment et ses incidences pastorales au-près des couples, jeunes et âgés, quidésirent engager leur amour avec leChrist et en Église. « L’alliance matri-moniale tire sa force et sa vigueur dela création » et elle a été élevée à la di-gnité de sacrement dans l’AllianceNouvelle du Christ avec son Église(Notes pastorales nos 1 et 5). La paru -tion de ce rituel à l’automne permet-tra d’en faire l’appropriation avant la préparation plus inten-sive des célébrations du début de l’été suivant. Des tempsd’appropriation devront également être suggérés avant l’étépour ajuster nos manières de rencontrer les futurs mariés, spécia -lement en ce qui regarde la ritualité de leur consentement mutuel.

Pour bien situer les différents éléments de la célébration,deux autres instruments, des tirés à part, accompagneront leRituel proprement dit : le Lectionnaire du mariage et la Prièreeucharistique pour le mariage. De plus, un Guide liturgiqueet pastoral du Rituel du mariage aidera les intervenants et in-tervenantes à mettre en vigueur ces nouvelles normes litur-giques. « Il s’agit d’une présentation et d’un commentaire durituel ainsi que des documents utiles pour la préparation descouples et de la célébration elle-même. L’ouvrage comprendcinq sections : 1. Repères; 2. Cheminer vers la célébration;3. Les éléments de la célébration; 4. Quelques célébrations parti -culières; 5. Annexes. » (Notes de l’Office national de la liturgie).

Importance de ces parutionsLes notes pastorales traduisent toujours la théologie du

sacrement qu’elles annoncent et les raisons de certaines mo-difications dans son déroulement. La mise à jour de la PGMRcomme celle du Rituel du mariage méritent d’être bien visitéespar les premiers responsables de la vie liturgique, les pasteurs,les diacres et tous les permanents de la pastorale. Elles nemodifient pas la structure d’ensemble du sacrement, maiselles permettent d’en approfondir certains éléments acquiset de connaître les modifications récentes apportées, de mêmeque les raisons de leurs ajustements. �

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Célibat consacré,Pour l’amour de Dieu

Par René Tessier Par Jasmin Lemieux-Lefebvre

Récipiendaire de la Palme d’or (la plus haute distinction)au dernier Festival de Cannes, ce film singulier a sou-

levé des réactions très polarisées : on le déteste ou l’adore,tout simplement. Son réalisateur, le timide Terrence Mallick,est un ancien professeur de philosophie au célèbre Massa-chusetts Institute of Technology. Il nous projette ici dans uneprofonde investigation métaphysique, en mode onirique, surl’enfance et ses effets sur toute l’existence. Le tout à partir dequestions guère neuves mais toujours à résoudre : pourquoile mal subi, la souffrance? Où réside, en dernier ressort, lesens de la vie?

On ne se surprendra pas que la trame du film soit tisséede références religieuses. On débute avec une citation de Job(38, 4-ss) : «Où étais-tu (lui demande Dieu) quand je fondaila terre? » La question très complexe de l’évolution ou de lacréation traverse d’ailleurs le film. Terrence Mallick recourtpour l’explorer à un enchaînement d’images stupéfiant : mé-téores heurtant la Terre, faune marine spectaculaire, bullesde savon flottant dans l’air, dinosaures très réalistes, éruptionsvolcaniques incandescentes… En voix hors-champ, les grandes

interrogations nées de l’expérience négative d’un hommeavec son père psychorigide, de la mort de son jeune frère etdes épreuves d’une mère pourtant toute abandonnée à lagrâce divine.

En ouvrant une nouvelle brèche dans les possibilités ducinéma, L’arbre de la vie entraîne le spectateur à risquer sonpropre questionnement existentiel. Du drame d’une familletexane des années 1950 au sort de l’humanité toute entière, ilnous transporte ailleurs : au fond de soi… �

Le célibat de personnes consacrées à Dieu intrigue et n’apas fini de faire vibrer l’imaginaire de créateurs artisti -

ques. La dernière en lice à s’y intéresser est la cinéaste MichelineLanctôt. Elle nous présente dès le 2 septembre Pour l’amourde Dieu, l’histoire d’un trio amoureux platonique hors de l’ordi -naire, au cœur du Québec catholique de la fin des années 1950.Les protagonistes sont une jeune fille de 7e année, Léonie, etsa professeure, sœur Cécile, qui tombent toutes deux amou-reuses du jeune prêtre Malachy, père dominicain de PuertoRico. Tous les trois vivront les joies et les peines d’un premieramour. Pour le prêtre et la religieuse, s’engage une lutte inté-rieure entre leur engagement tiré d’un amour profond pourDieu et un attrait mutuel auquel il est difficile de résister.

Pour écrire ce chaste mélodrame, Micheline Lanctôt aplongé dans ses propres souvenirs d’école, celui de la venued’un Dominicain portugais, invité par sa titulaire de classe :«Coup de foudre absolu pour la petite fille que j’étais, et dontj’ai dû, pour écrire cette histoire cinquante ans plus tard, ap-privoiser le souvenir. »

Le traitement de cette déchirante histoire d’amour est res-pectueux en tout temps du fait religieux. On aurait pourtantapprécié la présence explicite de personnages vivant sereine-ment le célibat au sein de leur vie consacrée. La spiritualitéchrétienne, tout de même au cœur des choix de ces person-nages, semble un peu infantilisante (les limites du cinéma?)et prise dans un carcan institutionnel. Soulignons la figured’un archétype de Jésus qui écoute et répond aux appels destrois figures de proue du film. Création de l’esprit ou présenceattendrissante d’un Dieu personnel qui les accompagne dansl’épreuve : le choix est laissé aux cinéphiles. Pour l’amour deDieu est avant tout l’habile mise en scène du choix difficilevécu par des personnes consacrées depuis les débuts du chris-tianisme : que faire lorsque l’amour terrestre remet en questionun engagement tourné vers l’Amour céleste? �

»CinémaL’arbre de la vie :troublant ballet cosmique

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Repenser l’initiation chrétienneLe catéchuménat un modèle pour tous les âges

Daniel Laliberté Médiaspaul, 2010, 415 pages

Voici un ouvrage à point nommé au mo-ment où l’Église parle de Nouvelle évan-

gélisation. La question de « l’initiationchrétienne des jeunes » revient sans cessesur les lèvres de personnes faisant caté-chèse ou engagées en pastorale. Elle est iciprésentée par l’histoire du catéchuménat,

par la réforme née de Vatican II et par la brève histoire de l’initiationchrétienne au Québec.

En grec, le mot « catéchumène » signifie « celui qui est en traind’être catéchisé » (p. 101) L’auteur pose nettement la question :« Que vise l’Église quand elle initie? » (p. 66) Elle offre un cheminpermettant « l’intégration progressive d’une expérience de com-munion au Christ » (p. 201). Parler « initiation » signifie que l’initiativevient de soi, mais aussi d’un autre. On est toujours initié par unautre, en définitive, par Dieu à une vie nouvelle centrée sur la ré-surrection du Christ. On ne parle pas d’un « savoir », mais d’une pré-paration à recevoir un sacrement avec fruit. On ne devient paschrétien par le seul sacrement de baptême, mais par l’entrée dansle Mystère pascal où Jésus ressuscité donne sa vie, son Esprit, sonEucharistie. Dans ce but, l’auteur insiste pour « aborder de front » letrésor inépuisable de la Parole et « faire ressortir avec les partici-pants ce que la Parole propose » (p. 185). Comment croire en Jésus« sans avoir entendu sa Parole? Comment entendre sa Parole »(p. 236) si personne ne l’a proclamée? Car la Parole a toujours pré-cédé le Credo.

L’auteur propose une initiation chrétienne basée sur la psycho-logie du développement religieux. Il préconise l’objectif de la caté-chèse de faire croître chez les candidats une conscience vive quele salut offert par le Christ, l’Alliance « est tout entière vouée à la réa-lisation de la destinée de chaque personne » (p.232). Le baptême,la confirmation et l’Eucharistie sont les sacrements de l’initiation,c’est-à-dire expression de la décision personnelle d’appartenir auChrist. D’où l’importance de la profession de foi! Être chrétien ne vapas de soi, « il faut décider de le devenir » (p. 394).

Un livre richement documenté qui analyse le passé et le pré-sent, qui pose des questions majeures aux évêques et qui proposedes pistes audacieuses. Un livre qui sera sûrement scruté à la loupepar les spécialistes de l’initiation chrétienne, mais un livre qui ouvrela voie à la réflexion et à la discussion.

Odile Lessard, s.c.q.

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LIVREs

Les cloches sonnent aussi à KaboulItinéraire d’un soldat de Dieu

Jean-Yves DucourneauÉditions des Béatitudes, 2011, 366 pages

Né en 1960, membre de la Congrégationdes Lazaristes fondée par saint Vincent

de Paul, l’auteur, après une vie dissolue com -me il l’affirme, devient padre à l’âge de 36 ans.D’abord aumônier de prison, il deviendrasuccessivement aumônier militaire au Liban,au Kosovo, en Côte d’Ivoire et en Afghanis-tan. Le père Jean-Yves, dans un récit souvent

bouleversant, nous raconte son itinéraire spirituel et les durs mo-ments de sa vie de « ministre de la paix ». Le titre de son livre évoquetout ce que peut signifier en monde musulman la présence d’unechapelle catholique, même si elle n’est faite parfois que de toilecomme les autres tentes. Chaque jour, il célèbre la messe, souventen plein péril de guerre, sans grande assistance; le dimanche il s’entrouve davantage. Il s’émerveille de la qualité humaine et spirituellede ses frères soldats, malgré certaines indifférences. Il rappelle lamort tragique de ses 50 compatriotes tombés au cours de cette af-freuse guerre. Lui aussi parle de la nécessité d’une nouvelle évan-gélisation; le padre se doit d’être un semeur d’espérance.

Si, au premier temps du christianisme, l’on posait déjà la ques-tion à savoir si un chrétien pouvait être aussi soldat, encore au-jourd’hui le même questionnement se présente sur la présence d’unpadre au milieu des troupes. Auteur de Jésus, l’Église et les pauvres,ainsi que de quelques ouvrages sur saint Vincent de Paul, le pèreJean-Yves nous livre en toute franchise et sincérité son témoignagede ministère, qu’il fait bon partager en toute solidarité pastorale.

+ François Thibodeau, eudiste

Vers une Église de la confiance Les communautés locales au cœur des interrogations humaines

Albert Rouet et aliiBayard, 2011, 257 pages

Dans son livre précédent, J’aimerais vousdire, Mgr Albert Rouet, archevêque de

Poitiers depuis plus de quinze ans, partageavec le journaliste Denis Gira ses con vic -tions sur ses responsabilités envers l’Évan-gile et envers l’Église. Dans celui-ci, il nousguide sur le terrain de « son diocèse un peu

particulier caractérisé par les communautés locales, initiées par luipour entretenir et faire fructifier la Parole de Dieu à travers une or-ganisation originale du territoire ». Deux autres livres ont traité deces communautés locales mais celui-ci se distingue par son objet :

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LIVREs

« En quoi la vie et le service de l’Église créent-ils de l’humanité? »Ce livre est un livre de groupe. Depuis plus de dix ans, un groupe

de jeunes professionnels se réunit tous les trois mois pour débattrede sujets contemporains. Ce groupe s’appelle « L’Arbre à palabres ».Certains membres ont occupé des responsabilités dans ces com-munautés locales, d’autres les regardent de plus loin. Ils animentdes débats à la radio diocésaine et dans la ville de Poitiers. Ces dé-bats sont aussi accessibles sur le site du diocèse :

www.poitiers-catholique.fr (Page « Arbre à palabres »).Dans ce livre, quatre thèmes sont abordés : 1) proximité; 2) res-

ponsabilité; 3) dignité; 4) croissance. Nous sommes en présence debaptisés qui prennent la parole sur ce qui importe pour le monded’aujourd’hui au cœur de ces communautés. Il ne s’agit pas d’ana-lyse sociologique mais bien plutôt d’anthropologie. « Un desthèmes fondateurs de ces communautés locales – et peut-être leplus important – est celui de la confiance : une foi commune, unefoi partagée. » C’est dans cet esprit que chacun, chacune s’exprimeavec franchise sur des sujets qui suscitent la réflexion et engagentdes responsabilités. Leur témoignage en vérité révèle cette confiancepar la diversité des sujets abordés qui touchent la vie. Mgr Rouettient le fil conducteur entre ces chapitres où il réaffirme la place desbaptisés appelés à entrer en relation avec les autres et qui ont reçudes dons particuliers pour le bien du corps entier, pour l’avènementd’une Église de proximité et au service de tous.

En conclusion, une bande dessinée de Thomas Duranteau :« L’homme qui avait un trou à la place du ventre ». Selon Mgr Rouet,« ce monsieur Foramen (c’est du latin qu’il ne perd pas, pour dési-gner un trou) ne souffre pas, n’est pas gêné. Poreux, percé, il est de-venu un « forum » (même racine!) : un espace libre que traverse unoiseau. Voyons ! Cela ne serait pas une belle image d’une commu-nauté chrétienne? »

Ce livre inachevé – car il continue de s’écrire par toutes les per-sonnes engagées dans nos milieux pour bâtir un monde meilleur– est une inspiration stimulante pour relever les défis qui nousquestionnent dans nos communautés et dans nos milieux de vie.

Monique Bédard Grégoire

Pour comprendre les Musulmans

Maurice BorrmansMédiaspaul, 2010, 63 pages

Voilà un petit livre très bien présenté,abondamment illustré, qui offre en

quelques pages un bon aperçu du mondemusulman. Il se ventile en quatre sections :l’histoire de l’islam, ses contenus de foi, sonimpact sur la société qu’elle imprègne etenfin les ouvertures au dialogue avec les au-tres cultures et religions. En effet, souvenons-

nous que « l’islam est aussi une loi (Shari’a) qui organise tous lesaspects de la vie du croyant depuis les règles morales jus qu’aux

usages alimentaires » (p.3). De par sa nature même, l’islam peut diffi-cilement envisager la séparation entre le civil et le religieux, commele christianisme a su le faire en risquant la séparation de l’Église etde l’État.

Insistons sur un élément : ce livret est d’utilisation très facile. Safacture polychrome, son index dans la marge des pages de droite,sa division en mini-chapitres dans chacune des quatre sections,tout le met à la portée d’un vaste public dont il reste à voir s’il ré-pondra à l’appel. Le monde musulman nous inquiète et nous fas-cine à la fois. La réaction la plus appropriée de notre part ne peutêtre que de chercher à mieux le comprendre dans ses grands cou-rants. À cet effet, ce petit manuel peut devenir une référence à la-quelle on retourne de temps en temps.

René Tessier

Éclatantes ténèbresLe mal et le malheur dans la Bible

Xavier De ChalendarÉditions Salvator, 2009, 126 pages

De prime abord, un exercice curieux quecelui de vouloir recenser les passages de

la Bible à propos du mal et du malheur. C’estpourtant à ce travail de recherche que le prê-tre parisien Xavier De Chalendar a consacréson dernier ouvrage. La question du mal estrécurrente dans l’histoire du peuple de Dieuet les textes bibliques la prennent en compte

à bien des niveaux. L’auteur a donc cherché à voir comment lesPsaumes et les Prophètes abordent la question.

Soutenu par des versets de la Bible, l’ouvrage aborde des évè-nements tels le péché des origines et l’Exode, en plus d’interroga-tions plus générales comme les paroles qui font mal, que faire faceau malheur des autres ou que faire contre ceux qui sont la cause denotre malheur. On y voit un Dieu mis à procès, notamment dans lelivre de Job, mais également un Dieu qui pardonne. La souffrancehumaine n’y est pas niée, au contraire, mais pour l’auteur, « ce quiplaît à Dieu, ce n’est certes pas la souffrance, mais la façon de lavivre, de l’assumer et d’espérer la dépasser » (p. 115).

Si le livre n’est pas dépourvu d’intérêt pour les lecteurs, il auraitété intéressant d’y retrouver une analyse plus étoffée des citations,au lieu d’une simple mise en contexte. Nonobstant ce souhait, l’en-semble est cohérent, en plus d’offrir en complément de nombreuxencarts où des auteurs explorent la question du mal, notammentpar le génocide commis dans les camps de concentration. Chacunde nous est concerné par le malheur; le propos donne à réfléchir,car nul ne peut y rester indifférent.

Pascal Huot

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cement autour de trois grands axes: la sensibilisation, l’action et ledéveloppement d’une spiritualité de l’environnement. Les pagesvertes de la Bible nous offre 74 réflexions bibliques sur l’environne-ment; chacune est présentée en trois parties : un passage biblique,une réflexion théologique et une actualisation écologique du pas-sage. Le tout au rythme des fêtes liturgiques et arrimé aux journéesannuelles consacrées à l’environnement.

Pierre Gagné

La mystique

Anselm GrünSalvator, 2010, 177 pages

Anselm Grün, cet auteur spirituel majeur,ayant constaté un renouveau de l’inté-

rêt porté à la mystique, nous présente dansce nouveau volume la quête de l’espace in-térieur, qu’il traite en toute humilité commeil nous le souligne, car, comme nous, il est« en chemin vers Dieu ».

Il nous propose une rétrospective del’histoire de la mystique dans les religions en général, puis dans latradition chrétienne en particulier; et ce, sans négliger le nécessairedialogue avec la psychologie. Enfin il examine comment nous pou-vons intégrer la dimension mystique dans notre foi.

J’ai bien apprécié les quelques pages sur la mystique des Évan-giles, comment chacun des évangélistes, à sa manière et à traverscertains passages, a su nous présenter ce Jésus le pèlerin divin quidescend du ciel afin de marcher avec nous et de nous rappeler ledivin qu’il y a dans notre propre nature. L’expérience de Dieu, commel’évoque saint Jean, est « ce désir profond de l’homme pour l’illumi-nation, la transformation et l’union avec Dieu ». Puis il nous entraînechez certains Pères de l’Église, qui nous font connaître comment ilsont développé leur propre sens mystique dans l’interprétation desSaintes Écritures. Des grands saints comme Jean de la Croix et Thérèsed’Avila partageaient aussi une amitié profonde, qui prenait sasource dans leur intimité avec Dieu.

J’ai goûté personnellement cette petite incursion de l’auteurdans la mystique au quotidien : trouver Dieu en toute chose. Par ail-leurs, on ne peut pas parler de mystique sans traiter de la médita-tion, cette voie qui permet de s’ouvrir au mystère de Dieu en nouset autour de nous.

C’est un livre bref mais intense, rempli de références à des au-teurs tous riches de cette expérience mystique qui nous donne legoût d’aller plus loin et de les découvrir davantage. Bien entendu,les nombreux témoignages d’expériences mystiques et la multipli-cité des voies qui conduisent à rencontrer Dieu ne sauraient fairesurgir l’expérience elle-même. Ils peuvent cependant nous inviterà reconsidérer notre vécu.

Et vous, avez-vous déjà connu une expérience mystique? France Lefrançois

LIVREs

Chiara Luce18 ans d’une vie lumineuse

franz Coriasco Nouvelle Cité, 2010, 186 pages

L’auteur est le frère de la meilleure amiede Chiara, Chicca, mère de famille. Chiara

Luce Badano (1971-1990) est simple et ex-traordinaire à la fois. Enfant unique, très at-tendue et aimée, elle vient d’un milieu mo-deste et ouvert. Elle a de nombreux amis.Studieuse, pas toujours habituée au succès,sports tous azimuts… Elle aime ses cama-

rades de classe et tous ceux et celles qu’elle côtoie. À neuf ans, ellefait une rencontre fondamentale pour le reste de sa vie avec le Mou-vement des Focolari. À dix-sept ans, on lui diagnostique un cancerdes os. Malgré sa souffrance, elle s’abandonne dans les bras deDieu, reste tournée résolument vers les autres et rayonne la joie deCelui qui l’aime et qu’elle aime. Son témoignage est authentique.Elle vit à fond l’Évangile. À peine dix ans après sa mort, en 1990, sonprocès de béatification est enclenché. En décembre 2009, un mira-cle la fait passer de Vénérable à Bienheureuse; elle est béatifiée le25 septembre 2010.

Opuscule bien écrit et qui tient en haleine. Un beau modèlepour les jeunes qui cherchent un sens à leur vie. Réconfortant etrempli d’espérance. Bienheureuse Chiara Luce, nous te prions pourles jeunes, pour les parents qui s’inquiètent de leurs enfants et pourl’espoir en un monde meilleur. Belle lecture de vacances.

Maude Rioux

Les pages vertes de la Bible

David fines et Normand LévesqueÉditions Novalis, 2011, 319 pages

L es pages vertes de la Bible résulte de larencontre de deux chrétiens : Norman

Lévesque, catholique et coordonnateur duprogramme Église verte (egliseverte.ca) etDavis Fines, pasteur de l’Église unie du Ca-nada. C’est à travers le dialogue interreli-gieux de deux hommes et la découverte deplusieurs intérêts communs, dont la ques-

tion environnementale, que l’idée de ce livre a germé et pris forme. La conviction de base est que « la protection de l’environne-

ment est certes l’affaire des communautés chrétiennes, mais éga-lement un appel que Dieu lance impérieusement à toutes lesÉglises ». Ce livre est un outil fort bien fait pour ceux qui désirents’investir dans le vaste chantier qu’est l’intendance de la Création. Ilrenferme une somme d’informations afin d’aider à s’investir effica-

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EN BREF

Par René Tessier

Mgr Luc Cyr, évêque de Valleyfielddepuis dix ans, deviendra cet au-

tomne, lorsque seront officiellement inau-gurées ses nouvelles fonctions, archevêquede Sherbrooke. Il est pour l’heure archevêqueélu (choisi et désigné); le pape Benoît XVI l’anommé à ce poste fin juillet. Il succède ainsià Mgr Gaumond, qui prend sa retraite après26 ans d’épiscopat, dont 10 à Sainte-Anne-de-la-Pocatière et 16 à Sherbrooke. Mgr Gaumonda aussi présidé la Conférence des évêquescatholiques du Canada de 2005 à 2007.

Né à Saint-Jérôme (Québec) en 1953,Mgr Luc Cyr a été ordonné prêtre en 1980.Diplômé en théologie du Grand Séminaireet de l’Université de Montréal, il a aussi étu-dié en spiritualité à Florence (Italie) et a ob-tenu une licence en théologie morale à l’Aca- démie alphonsienne de Rome. Après avoirété vicaire à la cathédrale de Saint-Jérômeet à la paroisse Saint-Louis-de-France à Terre-bonne, il fut curé à Blainville puis vicaire gé-néral du diocèse de Saint-Jérôme. L’archi-diocèse de Sherbrooke compte 88 paroisseset missions pour une population de 245 000catholiques. Au service de ces fidèles : 854religieuses et religieux, 262 prêtres diocé-sains et religieux, 36 agentes et agents depastorale et 24 diacres permanents.

sherbrooke a un nouvel

archevêque!Ce 18 septembre, les catholiques du Québec sont invités à célébrer le Dimanche dela catéchèse. On sait comment celle-ci représente à la fois un défi et une opportunité

pour les paroisses. Cette fin de semaine peut permettre de se solidariser avec les jeunes etles adultes en cheminement catéchétique, de souligner l’engagement des milliers de bé-névoles qui les accompagnent, et – pourquoi pas? – d’accorder aux familles concernées

une place particulière dans la liturgie dominicale.Le thème de cette année reprend l’appel du

prophète Isaïe (55, 6) : « Cherchez le Seigneur tantqu’il se laisse trouver. » Le président de l’Assembléedes évêques catholiques du Québec, Mgr MartinVeillette, suggère ces interrogations : « Où le Sei-gneur se laisse-t-il trouver? Quand, comment le ren-contrer? Qui est-il pour moi, pour nous? Avant d’offrirdes réponses, la catéchèse est un chemin de ques-tionnement avec d’autres, à l’invitation de Dieu quivient lui-même à la rencontre de tous ceux et cellesqui le cherchent en vérité. » Pour préparer adéqua-tement la célébration, le site Internet de l’Office decatéchèse du Québec nous offre neuf fiches à télé-charger et de nombreuses suggestions. Une troussed’animation est également disponible.

(www.officedecatechese.qc.ca )

« Il se laisse trouver…dans la catéchèse »

Le successeurde Mgr saint-Gelais est nommé!

Par René Tessier

Mgr André Gazaille, qui était évêque auxiliaire àMontréal, est le nouvel évêque du diocèse de Ni-

colet. Le pape Benoît XVI l’a nommé à ce poste le 11 juilletdernier en la fête de saint Benoît, son second patron person-nel et celui de l’Europe. Il succède à Mgr Raymond Saint-Gelais,un pasteur très apprécié, qui occupait ce poste depuis 22 anset avait présenté sa démission à l’âge de 75 ans, conformé-ment au code de droit canonique.

Mgr Gazaille est né à Montréal le 16 mai 1946 et a été ordon -né prêtre le 29 mai 1971. Il a œuvré dans plusieurs paroissesdu diocèse de Montréal : Saint-Rédempteur (1971-1979),Saints-Martyrs-canadiens (1979-2006), Visitation-de-la-Bien-heureuse-Vierge-Marie (1999-2006) et Saint-Antoine-Marie-Claret (2003-2006). Il a été or-donné évêque en mars 2006 et secondait depuis lors le cardinal Jean-Claude Turcotte, donton sait qu’il vient d’atteindre lui aussi, cet été, l’âge de la retraite.

Évêque depuis 1980 – il a d’abord été huit ans évêque auxiliaire à Saint-Jérôme,Mgr Saint-Gelais était prêtre du diocèse de Saint-Hyacinthe. Il a notamment présidé l’Assem-blée des évêques catholiques du Québec et la Commission de liturgie (secteur de languefrançaise) de la Conférence des évêques catholiques du Canada. Le diocèse de Nicolet re-groupe 65 paroisses pour desservir quelque 200 000 catholiques, avec l’aide de 134 prêtres,386 religieuses et religieux, 50 agentes et agents de pastorale et 26 diacres permanents.

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EN BREF

Le Comité de théologie de l’Assem-blée des évêques catholiques du

Québec (AECQ) a rendu public, en débutd’été, une note théologique et pastorale àpropos des révélations dites « privées ». Àcette expression, le Comité suggère d’abordde substituer celle de « révélations particu-lières », puisque toute révélation divine « estdestinée à être communiquée tôt ou tard ».Les visions, apparitions, messages, lettresdu ciel, songes, clairvoyances ou prophéties« sont présentes dans l’histoire du christia-nisme depuis ses débuts ». Pasteurs, agenteset agents de pastorale sont approchés àl’occasion par des personnes qui disentavoir eu de telles expériences. Quelles atti-tudes adopter dans de telles circonstances?

Dieu n’a jamais fini de se dire, de se dé-voiler au monde : « la révélation généraleest close (depuis le Christ et les Apôtres)

Comment agir face àdes révélations spéciales?

mais sa réception n’est jamais terminée »,écrit le comité épiscopal. L’accueil de la ré-

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P oint le plus bas du globe et pre-mier attrait touristique de l’État

d’Israël de par sa fréquentation, la merMorte, au sud de la Judée, est menacée.Au cours du dernier demi-siècle, elle adéjà perdu le tiers de sa superficie glo-bale, maintenant estimée à 800 km2. Lasurexploitation du Jourdain, le fleuve quil’alimente, et l’évaporation d’importantsvolumes d’eau accélérée par ses usines deproduction de sel font qu’elle s’assèchecontinuellement, surtout dans sa partienord. (La mer Morte est constituée dedeux bassins non versants, indépendantsl’un de l’autre). L’État d’Israël a autoriséun projet ambitieux, évalué à deux mil-liards $, pour transporter le sel d’un en-

droit à l’autre, assurant ainsi l’équilibrenécessaire à la survie de ce plan d’eau. Enattendant, son niveau descend d’un mètrepar année.

Les boues de la mer Morte sont richesen minéraux. On leur attribue d’impor-tantes vertus curatives. La concentrationde sel et d’autres minéraux est si pronon-cée qu’on peut aisément flotter à sa surface.Le tourisme y aurait généré l’an dernierdes revenus de 300 millions $. C’est dansdes grottes à proximité de la mer Mortequ’on a retrouvé en 1947 les célèbres rou-leaux manuscrits de Qumran, qui nousrenseignent davantage sur la vie des com-munautés esséniennes et le judaïsme àl’époque de Jésus.

La mer Mortese meurt

Au moins trois aubes auraient étéoubliées à la Maison généralice

des Sœurs de la charité de Québec, àBeauport, après l’Assemblée du clergéfin mai. Deux ont été récupérées depuislors, mais une n’a pas été réclamée : uneaube de grandes dimensions avec troisétoles dans sa housse. De plus, il se pour-rait fort bien qu’un prêtre soit parti aveccelle d’un confrère rédemptoriste, qui ai-merait bien entendu récupérer la sienne.

Bref, si vous pensez être celui qui a« per du » son aube et/ou celui qui a « em-prunté » celle d’un autre prêtre, vouspouvez, avant d’aller vérifier sur place,contacter sœur Rita Hardy à la Maisongénéralice : 418 628-8860.

Quand les prêtresoublient leur aube

vélation, lui, se poursuit, dans « l’interpréta-tion de l’Écriture » comme à travers « la pré-sence privilégiée de Dieu dans certainsévénements de l’histoire ». Pour ce qui estdes révélations particulières, « leur perti-nence se limite à un contexte très précis ».À cet égard, le document de l’AECQ pige dansl’exhortation post-synodale de Benoît XVIVerbum Domini pour proposer des balises :fidélité à l’Évangile, fruits ou effets spiri-tuels, authentification en Église par l’évê -que… Il s’en dégage qu’une certaine pru- dence, teintée d’abord de réserve, s’imposehabituellement.

On peut trouver le texte intégral, plutôtbref, de cette note théologique et pastoralesur le site internet de l’AECQ où il figurait cetété en page d’accueil (il peut aussi êtrerangé dans la section « documents »).www.eveques.qc.ca.

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35Pastorale-Québec • Septembre 2011

Directeur : Jasmin Lemieux-LefebvreRédacteur en chef : René Tessier, prêtreAutres membresdu comité de rédaction : Monique Bédard Grégoire

Amélie Martineau-LavalléeÉvangéline Plamondon, micÉric PlanteYves TherrienJean-Pierre Veilleux

Secrétaire : Patrice ThériaultConception graphique : Claire Dorion, Studio GrafoliCollaboratrice : Rollande Careau, scsl

Abonnement : 9 numéros par annéeRégulier – un an : 35 $*

– deux ans : 65 $*– trois ans : 95 $*

De soutien – un an : 45 $*États-Unis – un an : 45 $*Autres pays – un an : 60 $*L'exemplaire : (non-posté) 3 $* Taxes incluses

Expédition : Éditions Le Téléphone Rouge inc.Envoi de Poste-publications : Enregistrement no 09392

Adresse : Pastorale-Québec1073, boul. René-Lévesque OuestQuébec (Québec) G1S 4R5Tél. : 418 688-1211, poste 203Téléc. : 418 688-1399

Courriel : [email protected] Internet : www.pastoralequebec.ecdq.orgPastorale-Québec est membre de l’Association canadiennedes périodiques catholiques (ACPC).Dépot légal, Bibliothèque nationale du Québec1SSN 0383-2234

EN BREF

Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremisedu Fonds du Canada pour les périodiques (FCP) pour nos activités d’édition.

Le primat de la communion anglicane,le Dr Rowan Williams, a lancé quel -

ques idées inattendues lors de son derniermessage pascal à la radio-télévision d’Étatbritannique, la BBC, en avril dernier. Il a sug-géré que les chefs de parti politique, les mi-nistres, les patrons des grandes entreprisesde presse et les gens d’affaires les plusriches soient contraints par une loi à consa-crer « une couple d’heures annuellement »à rendre service aux personnes défavori-sées : en servant le repas dans des écoles oudes centres d’accueil pour itinérants, ennettoyant les toilettes de résidences pourpersonnes âgées ou en passant une nuitauprès des sans-abri sur les trottoirs d’uncentre-ville.

L’idée n’est guère neuve, elle renouemême avec l’antique tradition des monar -ques lavant les pieds ou pansant les plaies

de leurs sujets les plus pauvres. Mais sur-tout, d’expliquer l’Archevêque anglican deCanterbury, de tels gestes auraient une ver -tu pédagogique, « rappelant aux puissantsquels sont vraiment les besoins sur le ter-rain et nous faisant voir à quoi la politiqueet la gouvernance sont destinés ». L’inscrip-tion dans la loi d’une telle obligation pour-rait aussi éliminer toute ambiguïté quantaux motivations réelles des personnalitésqui rendent publiquement de tels services :on ne pourrait plus soupçonner qu’ils le fontpour gonfler facilement leur popularité.

Le docteur Williams, qui a béni fin avrille mariage du prince William Windsor avecKate Middleton, a aussi adressé ses souhaitsaux jeunes époux, dont il estime qu’ils sonttrès conscients de ce dans quoi ils se sontengagés à la face du monde. D’autres sourcesdignes de foi ont révélé que le couple prin-

cier aurait préféré une cérémonie beau-coup plus intime mais que la famille royalea tablé sur la grande affection que leurporte le peuple pour relancer dans l’opinionpublique l’image plutôt égratignée de lamonarchie anglaise.

Quand l’Archevêque deCanterbury se met à rêver…

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Le docteur Rowan Williams

Mgr René Audet, évêque éméritedu diocèse de Joliette, est décédé

le 12 juin dernier, juste trop tard pour quenous en traitions dans notre édition esti-vale. Il avait 91 ans. Il aura été l’évêque dela grande région de Lanaudière pendant22 ans, de 1968 à 1990. Originaire de Mont-réal, il avait été ordonné au presbytérat en1948 et à l’épiscopat en 1963, en pleincoeur du Concile Vatican II. Il avait d’abordété cinq ans évêque auxiliaire à Ottawa,avant d’être nommé à Joliette en 1968.

Dans son homélie aux funérailles en la cathédralede Joliette, son successeur, Mgr Gilles Lussier, a souli-gné la grande accessibilité, la bonté et la patience« même à l’excès selon certains » de Mgr Audet. Le prélataura consacré une bonne part de ses énergies à l’édu-cation de la foi, tant dans son diocèse qu’au sein de l’an-cienne Commission pour l’éducation religieuse de laConférence des évêques catholiques du Canada. Il laissedans le deuil une grande famille qui déborde les limitesdu diocèse de Joliette et en particulier son frère MauriceAudet, prêtre du diocèse de Montréal.

Il était l’un des plus anciens évêques en Amérique

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Prochaine parution :4 octobre 2011

Une petite phrase d’Évangile qui n’a l’air de rien :Dans la barque où il a pris place avec Jacques et Jean, Jésus dit à Pierre : « Avance en eau profonde. » Ce n’est que là que la pêche en vaut la peine.Pas sur les rivages de la médiocrité ou dans une baie à l’abri des vagues.Pas dans le confort douillet de sa petite église bien tranquille.Suivre Jésus, se laisser conduire par lui, signifie prendre des risques.Faire montre d’audace et de générosité, malgré les vents contraires.« Avance en eau profonde », me propose le Christ. Mais il est vrai que rester où l’on a pied est plus tentant.Il est vrai aussi que la loi du moindre effort, de la facilité, est si délétère.Jésus nous connaît donc bien !

Nadia Boivin

« Avance en eau profonde. » (Luc 5, 4)

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