un drôle de chemin johanna grosgurin (esfj)
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Un drôle de chemin
Johanna Grosgurin (ESFJ)
Mémoire pour la formation au coaching
DIM 10 3ème année
Osiris Conseil
Avril 2009
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Introduction
Le chemin parcouru
La machine à assumer tombe en panne
Je me retire dans ma bulle
La chouette blanche qui aide à relativiser
Lorsque la fleur rencontre l’homme en plastique noir
Je sors la Kalachnikov
Le gros galet qui donne confiance
La modestie est une vertu
Conclusion
La lueur du soleil et le lutin
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Introduction
En pensant à la façon dont j’ai écrit ce mémoire, je me suis dit que c’est déjà en soi une illustration du développement possible pour une SFJ. Ma conception des mémoires était un travail horrible de recherche, des heures passées à la bibliothèque, enfouie sous des livres, et ensuite des journées interminables d’analyse et d’écriture (un supplice pour une SF). Alors lorsqu’on nous a dit qu’il ne fallait pas que ça soit un supplice, mais quelque chose qui nous ferait plaisir et qui ne serait pas trop lourd à écrire, en lien avec le dialogue intérieur, j’ai commencé à avoir envie de le faire. Alors j’ai éteint la machine à assumer, je n’ai pas fait de plan, mais j’ai écrit ce qui venait, sans essayer de structurer ou de limiter. De ce « laissé aller » sont venus les textes qui suivent, qui tracent un chemin. Il illustre des sous‐personnalités qui m’ont marquée, ou des rencontres avec des sous‐personnalités d’autres personnes. Je les ai laissé parler librement. Certains parlent directement, d’autres n’ont pas envie de parler, et certaines rencontres entre sous‐personnalités ont été illustrées en comptines, comme je les ai vécues. A la fin des histoires, j’ai interprété ce que ça voulait dire pour moi.
L’image de l’arbre sur la couverture a été choisie parce qu’elle représente des valeurs essentielles pour moi : l’enracinement, la lumière du soleil qui passe à travers les feuilles, et le contact avec la nature qui permet de se ressourcer. Tout ce dont ont besoin les arbres (et les hommes) pour bien s’épanouir.
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La machine à assumer tombe en panne
Je suis la machine qui assume, carrée, en métal gris et bien solide.
On n’a même pas besoin d’appuyer sur un bouton pour que je me mette en marche, je marche automatiquement.
J’ai un grand sens des responsabilités, et on peut toujours compter sur moi.
On m’apprécie pour mon professionnalisme, mon calme et ma force, les difficultés ne me font pas reculer.
Lorsque Johanna a des défis professionnels, je suis là et j’assume avec brio, je lui fais vite apprendre les nouvelles choses et relever ces défis.
Lorsqu’elle est fatiguée et qu’elle pleure en cachette dans le garage le matin avant de prendre sa voiture pour aller au travail, je lui fais essuyer les larmes et prendre une grande respiration. Compter sur moi pour me mettre en route et c’est reparti pour la journée. On ne pense plus, on assume !
Lorsque son mari a des soucis et lutte contre la dépression, j’assume doublement pour les deux. J’ai des larges épaules pour porter toutes les responsabilités.
Pour m’arrêter, il faut que quelqu’un appui sur le bouton. Qui ose le faire ?
Personne.
Pourtant il y a bien quelqu’un qui essaie, qui se met à pleurer le Vendredi soir à l’aéroport de Heathrow, lorsqu’on annonce encore une heure d’attente dans l’avion pour rentrer – la douleur de ne pas pouvoir souhaiter bonne nuit à ses enfants.
Lorsque je lui fais expliquer que la fatigue n’est que passagère, et que ca ira mieux bientôt, il y a une autre voix qui me réplique que je lui avais déjà dit cela il y a un an. Peut‐être, mais j’ai assumé depuis, pas besoin de s’arrêter !
Une autre fois ce sont les enfants, qui appellent lorsqu’Elle est en voyage et ne peut pas rentrer le Vendredi soir. Ils se fâchent au téléphone en se demandant si ça allait à nouveau être comme cela toute l’année. Elle ne sera donc jamais à la maison ? Qu’est qu’il peut bien y avoir de si important qu’on ne puisse pas rentrer à la maison voir ses enfants le soir ? Face à cette question, il y a quelqu’un qui hurle de douleur, cette mère à qui on a planté un couteau dans le cœur. Mais heureusement que je suis là, je continue à marcher et à assumer, j’essuie les larmes et j’étouffe les voix des autres. On ne peut quand même pas laisser tomber, il faut qu’on avance et qu’on assume ses responsabilités !
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Un jour arrive ou les voix sont si fortes qu’elles commencent à me gêner, elles prennent le dessus et me paralysent. Je n’arrive plus à marcher, tellement les voix hurlent fort et épuisent toutes mes ressources. Je ne fais même plus ce qu’on attend de moi – c’est quand même inconcevable ! Jamais je n’avais laissé tomber mes devoirs, mais là les voix m’ont paralysé, et elles m’empêchent de fonctionner.
Je suis donc paralysée, les voix de la douleur et de l’épuisement ont pris le dessus. Je n’aime pas cela, mais pour le moment elles sont plus fortes que moi. Ce sera le moment pour moi de faire une révision, j’ai tellement assumé ces dernières années, en étant la plus forte de toutes. Quelle bonne machine à assumer je suis ! Après un bon entretien j’aurais encore plus de force et je serais prête à reprendre le service dès qu’on aura besoin de moi.
Cette machine représente ma personnalité primaire, qui veut toujours tout faire « comme il faut », et qui est toujours là pour les autres. Elle en fait tellement qu’elle arrive à m’épuiser, mais elle fait tellement partie de moi que je ne m’en rends même pas compte. J’étais arriveé à la formation au coaching dans un état d’épuisement total, au bord d’un réel burn‐out, sans pouvoir me l’admettre. J’avais écrit lors de la première session que j’avais souvent envie de démissionner de ma vie. Le travail de dialogue intérieur m’a obligée à regarder ma situation en face. Depuis j’ai changé ma vie, démissionné de mon travail et je me suis mise à mon compte. Aujourd’hui j’essaie de profiter des bons cotés de la machine, qui m’aident dans mon travail, tout en étant consciente qu’il ne faut pas la laisser prendre toute la place. Je vois beaucoup de cadres, des femmes en particulier, qui ont également leurs machines à assumer, et qui n’arrivent pas à les arrêter avant qu’elles soient complètement épuisées, et qui sont obligées de s’arrêter parce qu’elles tombent malades, divorcent etc. C’est la matriarche chez nous les femmes, et surtout les mères, qui continuent toujours à assumer coûte que coûte, même au dépens de notre propre bien‐être. Je suis devenue plus vigilante, et j’ai envie de me protéger.
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Je me retire dans ma bulle
Je suis blessée, fatiguée, j’en ai assez. J’ai envie de me protéger, de m’éloigner de tout. Alors je me retire dans ma bulle.
Cette bulle qui me protège, je m’y sens bien. On voit à travers la bulle, mais les bruits extérieurs sont comme atténués, je les entends de loin.
Je suis tranquille, je sens la bulle autour de moi comme du coton doux. Je n’ai envie de parler à personne, je suis tournée vers l’intérieur de moi.
Je n’ai même pas envie de réfléchir, les pensées me font trop mal, je suis juste là, à contempler le monde qui tourne autour de moi, à l’extérieur de la bulle.
De temps en temps les gens s’approchent de Johanna et essayent de lui parler – quelqu’un leur répond mais moi j’ai hâte de retourner dans la quiétude de ma bulle.
Les autres se regardent d’un air surpris : « Mais qu'est‐ce qu’elle a aujourd’hui, elle n’est pas comme d’habitude ? Elle est toujours si sociable et gentille, alors qu’on ne l’a pas entendu aujourd’hui, elle s’est retirée dans son coin. Que se passe‐t‐il ?»
Je les laisse dire, je n’ai pas envie de parler. On a quand même le droit de ne pas être toujours la personne agréable et souriante, non ? Je reste dans ma bulle qui me protège, et je ne sortirai que lorsque je n’aurai plus mal. Je me laisse bercer par la douceur de la bulle, et je me sens détachée du monde, légère comme de l’air. Qu’on m’y laisse tranquille !
Cette bulle représente pour moi le coté introverti, qui intervient chez moi dans les moments de stress ou de grande fatigue. Il m’est même difficile de lui donner une fonction, parce qu’elle ne fait vraiment rien, elle ne pense même pas. C’est juste le silence et le retirement total du reste du monde. C’est souvent une réaction des extravertis en cas de stress qui surprend beaucoup leur entourage ‐ se retirer et de ce fait se couper de son énergie habituelle. Cela permet de se reposer pendant quelque temps, jusqu’à ce que le besoin du monde extérieur se fasse à nouveau sentir.
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La fleur qui rencontre l’homme en plastique noir
Il était une fois une jolie fleur blanche, avec une tige et des feuilles vertes bien foncées. Elle habitait au bord d’un lac, à l’ombre des arbres et au milieu des myrtilles, des airelles et autres petites plantes, sur un sol couvert par des feuilles séchés et de la mousse bien verte, entrecoupé des cailloux et petits rochers. Le soleil filtrait à travers les arbres, faisant sentir sa douce chaleur sur la fleur, et le vent la faisait bouger doucement. La fleur se sentait bien.
Un jour elle vit arriver un homme énorme en plastique noir très rigide. Cet homme était très imposant, et restait immobile dans un coin du jardin. Dès qu’on s’approchait de lui, il se dressait dans toute sa splendeur, et ne laissait passer personne. Il était très noir et son plastique était dur et rigide. La fleur regarda cet homme imposant, et décida d’aller lui parler. L’homme noir la regardait d’en haut – que pouvait donc bien vouloir cette petite plante qu’on voyait à peine ? En s’approchant de l’homme noir, la fleur aperçut des petits personnages derrière l’homme, qui guignaient sur les cotés. La fleur essayait de s’en approcher, mais l’homme en plastique noir se mettait devant, et la petite fleur se heurtait au plastique noir inflexible. La fleur essaya plusieurs fois, elle voulait juste parler, mais à chaque fois elle se heurtait au plastique. Alors elle restait devant l’homme et racontait sa vie, ses émotions, ses frustrations et ses envies de faire connaissance avec les petits personnages, elle avait même envie de pleurer. L’homme en plastique noir n’y comprenait rien, ne voyait aucun logique dans tout ce qu’elle racontait, et ne comprenait pas toute cette agitation. Il restait donc immobile. Il protégeait les petits personnages derrière, et ne laissait passer personne.
La Kalachnikov regardait les efforts de la fleur, et pensait qu’une approche un peu plus musclée ferait certainement reculer l’homme en plastique noir. Elle décida de venir en aide à la fleur. Elle prépara sa charge, et envoya une grande rafale sur l’homme en plastique noir. L’homme se pliait depuis sa base, mais se redressait aussitôt avec encore plus de force, muré dans son silence. La Kalachnikov essayait encore, mais toujours sans résultats. Chaque fois que la Kalachnikov se présentait devant l’homme noir, il s’en allait, regardant la Kalachnikov d’un air méprisant.
L’envie de faire connaissance avec ces petits personnages continuait à harceler la fleur. Ces personnages avaient l’air si doux et drôles, qu’il serait vraiment dommage ne pas pouvoir les connaître. Mais elle comprenait bien que l’homme en plastique noir ne la laisserait jamais passer. Alors elle décida de faire appel au vieux sage, la chouette blanche. Elle expliqua la situation à la chouette, et la chouette accepta de l’aider. Alors la chouette se mit en route, et se présenta devant l’homme en plastique noir. La chouette lui expliqua la situation calmement, sans émotion et avec des arguments logiques. L’homme en plastique noir la regarda avec respect, comprenant bien la logique de ses arguments. Il se mettait un peu sur le coté pour laisser passer les petits personnages, qui allaient vite à l’encontre de la fleur. La
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fleur et les petits personnages bavardaient pendant un long moment, ils riaient au soleil qui les chauffait doucement. Les petits personnages étaient couchés sur le doux matelas des feuilles séchées, les mains derrière la tête et les jambes croisées de façon détendue. La fleur était heureuse, elle buvait ces discussions comme un jus qui lui donnerait de l’énergie pour plus tard.
Lorsque l’heure pour la chouette était venue de rentrer, l’homme en plastique noir appela les petits personnages pour qu’ils rentrent derrière lui. Ils dirent au revoir à la fleur et promirent de revenir bientôt. La fleur se sentit remplie d’énergie, et l’homme en plastique noir était rassuré de voir rentrer ses petits personnages. La fleur remercia de tout cœur la chouette. « Pas besoin de me remercier, vous pouvez compter sur moi si vous voulez à nouveau parler avec les petits personnages. Il suffit de m’appeler », répondit la chouette. La fleur retourna dans son environnement, si contente d’avoir pu sortir et bavarder. Enfin elle avait trouvé le moyen de contourner l’homme en plastique noir.
Cette rencontre entre deux sous‐personnalités est apparue lors d’une séance dans laquelle j’avais évoqué mes difficultés de dialoguer avec mon mari (ESTP). J’avais souvent l’impression qu’il n’avait besoin de parler de rien, alors que moi j’avais envie d’entendre ce qu’il sentait, pensait. Ces discussions peu fructueuses finissaient souvent par des disputes, avec moi qui m’énervais et lui qui se murait dans son silence. Cette séance m’a permis de comprendre plusieurs choses. Déjà qu’il n’était pas si facile que cela pour lui de parler de ses sentiments et de ses pensées profondes (les petits personnages), et qu’il les protégeait sous son coté T très rationnelle et pragmatique. Elle m’a aussi fait prendre conscience que si je voulais lui parler, il fallait que je me serve de ma partie inférieure, Ti, pour m’adresser à lui. Dés que j’arrive à lui expliquer calmement et sans exagération des choses, on arrive à dialoguer. Aujourd’hui je ne vous dirai pas que l’on y arrive toujours, mais plus souvent quand même qu’avant.
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Je sors la Kalachnikov
Prenez garde – je sors la Kalachnikov et je tire !
Tout le monde en prend pour son grade, un coup à droite, un coup à gauche. Vous n’aviez qu’à mieux vous tenir, au lieu de venir m’énerver.
Ces gens qui n’y comprennent rien, faut que leur dise les 4 vérités. Je ne peux quand même pas tout faire, pendant qu’eux se la coulent douce. Non, mais ! S’ils veulent s’en sortir, il va falloir faire des efforts et mettre les bouchées doubles, le service est fini ! Il y en a marre de tout assumer ! Prenez vos responsabilités et ne compter plus sur moi !
Les chaussettes et autres vêtements sales qui trainent par terre, ils vont se ranger par magie ou quoi ? Et quand on vous appelle pour venir manger, il vous en faut du temps pour venir. La prochaine fois vous n’avez qu’à faire votre repas vous‐même, ça vous apprendra. Et tous le fourbis qui rempli la cave et traine dans le bureau – ce n’est pas possible de vouloir tout garder, on étouffe enfin ! Libérez de la place, sinon je tire !
Et enfin, c’est toujours moi qui fais tout les efforts et sacrifices, quand sera le tour des autres de sortir de leur confort ? C’est moi qui a fait l’effort de quitter mon pays et ma famille pour venir ici, alors que les autres n’ont aucun effort à faire. Mais je ne me plierais plus, et je ne m’adapterais plus – je fais ce que je veux, pour une fois !
J’envoi balader tout le monde, n’essayez pas de me calmer. On a quand même le droit de s’énerver de temps en temps, non ? Je claque la porte et je vais prendre l’air, débrouillez vous maintenant. Mais avant j’arrose encore tout le monde d’une grande rafale.
Malheureusement ce n’est que ma famille qui reçoit les tires de la Kalachnikov, car il est difficile pour une F de se fâcher et de déplaire aux autres – en dehors de la famille, bien évidemment. Ce côté de moi est quasi inconnu de mes connaissances et collègues de travail. Le chemin du développement pour moi (Fe) est d’arriver à plus m’affirmer, de savoir dire non et mettre les limites dans le travail, pour moins avoir besoin d’exploser en famille. Heureusement que la famille le prend parfois sur le ton de l’humour, en faisant semblant de sortir leurs Kalachnikovs aussi ou en se cachant de mes rafales en hurlant…
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La chouette blanche qui fait du bien
Elle est là, cette chouette blanche, à regarder le monde de son œil si savant, si sage, qui sait prendre de la distance. Elle fait du bien. Dans sa sagesse elle apaise, aide à relativiser les choses, et à prendre un peu de distance, de se sentir moins coupable, moins concerné. C’est la voix de la raison, sans exagération, ni critique, sans émotions fortes. Juste la raison dans toute sa simplicité et sa sérénité.
Lorsqu’il y a un problème à résoudre, une décision à prendre, à évaluer quelque chose qui s’est passé, sans trop d’émotion, on peut faire appel à elle. Alors elle vient, regarde la situation de là haut et parle avec sa voix calme et apaisante. Elle pose les bonnes questions, et regarde les choses d’un point de vue neutre. Pas besoin de s’énerver, ni de se critiquer. On peut tout simplement poser les faits, sans y ajouter d’interprétations. Et ensuite réfléchir calmement à ce qu’on va faire, ou ne pas faire. On peut enfin cesser de chercher ce qu’on a mal fait, et regarder simplement la situation d’une manière rationnelle. Cela permet de relativiser les choses. Reste là, chouette blanche, ne t’éloigne pas trop afin que l’on te voie et que l’on t’entende.
La chouette blanche représente ma fonction inférieure, Ti, qui m’est parfois difficilement accessible, mais qui m’aide énormément lorsque j’arrive à y accéder. J’arrive plus facilement à faire appel à elle pour des questions professionnelles que privées, qui impliquent souvent trop d’émotions et où ma personnalité primaire est bien présente. Cela peut paraitre normal pour un T, mais pour une Fe, pouvoir regarder les choses à distance et sans émotions est un véritable exploit. La chouette blanche est une de mes sous‐personnalités préférées.
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Le gros galet qui donne confiance
Allons, ma belle, nous allons nous en sortir !
Tu as déjà eu des situations beaucoup plus difficiles que cela, et tu as su t’en sortir. Tu a beaucoup plus de capacités que tu ne crois. Je crois en toi. Regarde tout le feedback positif que tu reçois de tes clients : ils te trouvent d’un grand professionnalisme, tu leur inspires confiance. Ils se sentent à l’aise avec toi, et apprécient ta qualité d’écoute. Tu sais rester calme dans les situations difficiles. Tes collègues trouvent très facile de travailler avec toi, tu es flexible, collaborative, responsable et organisée. Pas mal, non ?
Et si pour une fois tu laissais ta modestie naturelle de côté, et tu regardais tout ce que tu as réussi à faire, en te donnant tout le crédit que tu mérites. Tu as quand même construit ta propre affaire, avec des clients complètement nouveaux, qui maintenant t’appellent de plus en plus. Ils aiment bien travailler avec toi.
Moi, je le savais. Je suis là pour te rappeler toutes tes qualités, et te donner confiance. Parce que moi j’ai confiance. Je sais ce que tu es capable de faire. Il faudrait juste me donner la parole un peu plus souvent…
C’est un côté de moi qui m’avait un peu surpris, je ne le connaissais pas bien. J’ai beaucoup de mal à le laisser parler, sans que son opposé arrive toute de suite pour le faire taire. Les 2 côtés opposés sont une véritable paire, mais jusqu'à là c’était surtout la modestie qui régnait, et c’est le travail de dialogue intérieur qui a enfin permis au gros galet de parler. C’est un allié de la chouette blanche.
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La modestie est une vertu
Tu ne vas quand même pas leur dire tout cela ? C’est un peu gonflé quand même…
Ils vont penser que tu as la grosse tête. Ca ne se fait pas de se flatter pareillement, en faisant un numéro de soi‐même. Enfin ! Il y en a d’autres qui réussissent très bien, alors ne te crois pas la seule. Et surtout, n’en parle pas. Les gens vont bien le comprendre par eux‐mêmes, pas besoin de le dire.
Tu ne veux quand même pas attirer autant d’attention sur toi ? Change vite de sujet, s’ils se mettent à en parler, on ne va quand même pas s’éterniser là‐dessus, ce serait trop. Tu ne veux quand même pas être le centre d’attention, ni le sujet de conversation. Ca ne se fait pas, et tu le sais très bien. Alors tais‐toi !
En laissant parler le gros galet, une autre voix s’est toute de suite fait entendre … Elle arrive toujours pour faire taire le gros galet. Je situe les origines pour cette modestie à mes origines et à mon éducation, car en Finlande, d’où je viens, la modestie est effectivement toujours une vertu. Il est très mal vu de parler beaucoup de soi‐même, c’est toute de suite considéré comme se vanter. En arrivant en France, j’ai dû faire un gros travail sur moi pour comprendre que les gens ne pouvaient pas deviner tout ce que je savais faire, si je ne leur en parlais pas.
Cette sous‐personnalité est un allié de la critique intérieure, et ensemble, ils font des ravages…
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Conclusion
Le chemin continue. Chaque fois que je pense avoir trouvé l’équilibre, de nouveaux défis arrivent et mes propres réactions me surprennent. Alors que je croyais me connaître et même me maitriser un peu … La machine à assumer à repris le service, mais j’essaie aussi d’entendre la chouette blanche, et le gros galet. Et j’en découvre d’autres sur le chemin.
Pour conclure j’aimerais utiliser les paroles d’une chanson finlandaise que je chantais souvent à mes enfants lorsqu’ils allaient se coucher. Je trouve que cette chanson illustre à merveille le travail du dialogue intérieur, et nos différentes sous‐personnalités. Les paroles ont été traduites librement du finnois.
La lueur du soleil et le lutin
Lorsque la nuit commença à tomber, elle est restée derrière ses sœurs ; la plus petite des lueurs du soleil.
En voyant l’obscurité arriver, la petite lueur de soleil pensa à s’envoler, lorsqu’elle croisa un lutin qui venait de se lever, sortant de sa grotte, car le lutin ne peut pas vivre dans la lumière.
Ils se regardèrent, et le lutin sentit un drôle de chaleur dans son cœur.
Il dit à la lueur du soleil qu’il n’avait jamais rien vu de si joli, même si le fait de la regarder lui brûlait les yeux.
« Cela ne fait rien si ton rayonnement me rend aveugle, il est si facile de marcher dans l’obscurité », lui dit il. « Viens avec moi, je t’amène dans ma grotte, et je te chérirais pour la vie. »
La petite lueur de soleil lui répondit : « Cher lutin, je ne peux point vivre dans l’obscurité, la nuit me prend la vie. Il faut que je m’envole vers la lumière sans attendre, sinon je ne vivrai plus. »
Ainsi s’en allait la lueur du soleil.
Mais quand le lutin se promène seul dans la nuit, il pense à la lueur du soleil et se demande pourquoi ils ne pouvaient se retrouver, un enfant de la lumière, et la créature de la nuit.