Avec des personnages issus des contes traditionnels de notre enfance, Nathalie Nathalie Nathalie Nathalie SaugeonSaugeonSaugeonSaugeon a construit une pièce de théâtre qui aborde des thèmes tout à fait contem-porains : La peur bien sûr, mais aussi le sens de la vie, la mémoire et le temps qui passe. C’est ce lien entre passé et présent que nous vous proposons d’explorer au cours de ce dossier. Comment faire revivre des personnages traditionnels de conte dans un monde mo-derne ? Comment mettre en scène la peur, la vieillesse et la perte du sentiment d’utili-té ? Comment parler sur scène de la mé-moire, de l’amour et de la liberté ? Que l’on soit adulte ou enfant, le texte de Nathalie Saugeon peut être lu à plusieurs niveaux. Et c’est cette multiplicité que nous avons voulu conserver dans la mise en scène de sa pièce. Nous souhaitons que tous soient confrontés aux multiples questions que pose Nathalie

sans apporter de vérité particulière mais en donnant à chacun la possibilité de trouver ses réponses en toute autonomie. Nous proposons donc juste quelques clés pour permettre à ceux qui le souhaitent de mieux appréhender notre démarche lors de la création de ce spectacle. Avec la collaboration de Jo Dugelay Jo Dugelay Jo Dugelay Jo Dugelay et AnneAnneAnneAnne----Marie GérardMarie GérardMarie GérardMarie Gérard, toute deux anciennes directrices d’école, nous avons essayé d’imaginer quelques pistes pédagogiques que les enseignants pourront explorer à leur guise avec leur classe. Comme lors de nos précédents spectacles, il s’agit surtout de donner envie à tous de voyager un peu plus longtemps dans l’uni-vers du théâtre. Nous espérons que ces quelques éléments aideront les uns à mieux apprécier encore la représentation et les autres à en prolon-ger le plaisir en classe.

A tous, nous souhaitons un excellent voyage avec Drôle de Frousse !Drôle de Frousse !Drôle de Frousse !Drôle de Frousse !

Les Globe Trottoirs.

Edi tor ia l Avant la représentation Avant la représentation Avant la représentation Avant la représentation

Une histoire de

peurs 2222

Notre parti pris de

mise en scène 2222

Des personnages

de contes 3333

La peur… pour de

rire 4444

Dossier pédagogiqueDossier pédagogiqueDossier pédagogiqueDossier pédagogique

Pistes pédagogiquesPistes pédagogiquesPistes pédagogiquesPistes pédagogiques

De drôles de per-

sonnages ! 5555

Un peu de philoso-

phie 6666

Et si on refaisait la

pièce... 6666

Et si on refaisait la

pièce... (suite) 7777

Pour aller plus

loin... 7777

Une vieille sorcière usée mais encore vindi-cative et un ogre famélique et atteint de la maladie d’Alzheimer se retrouvent à la re-traite, enfermés dans un asile. Fatigués des ateliers de danse classique ou africaine et de l’inhumanité avec la-quelle ils sont traités, les deux créatures décident de s’évader pour terroriser une dernière fois les braves gens. Après quelques péripéties, ils réussissent à s’envoler sur le vieux balai magique de la sorcière et jettent leur dévolu sur une pe-tite maison où réside, pour les vacances, une petite fille nommée Nina. Chez « la Tante Pissenlit », que Nina sur-

nomme ainsi à cause de sa soupe et de son « poireau » sur le menton, Nina s’en-nuie et n’a que sa peluche et son imagina-tion pour se distraire. Elle rêve tant qu’elle finit par se persuader que sa tante est un monstre. L’ennui fait place à la peur qui s’accroît encore lorsque la tante confisque la peluche de Nina. L’ogre et la sorcière surgissent dans la mai-son pour terroriser Nina, qui, malheureuse-ment pour eux, n’a peur que de sa tante. Les deux « créatures » vont alors aider la petite fille à récupérer sa peluche et auront le plaisir de faire peur une dernière fois à la Tante Pissenlit avant de regagner le pa-radis du monde des contes.

Une h isto i re de peursUne h isto i re de peursUne h isto i re de peursUne h isto i re de peurs

Notre par t i pr is de mise en scèneNotre par t i pr is de mise en scèneNotre par t i pr is de mise en scèneNotre par t i pr is de mise en scène

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« Il est bien peu de monstres qui méritent la peur que nous en avons. »

André GideAndré GideAndré GideAndré Gide

Les Nouvelles nourritures

Pissenlit qui semble elle-même sortir d’une carte postale Yvon de la fin des années 70. Les deux créatures sont, elles aussi, des échos de notre enfance. Leurs costumes noirs et gris qui se détachent sur le fond blanc d’un écran de fortune nous rappel-lent les films muets des années 30 avec leurs acteurs grimaçants qui nous faisaient tant rire - quand ils ne nous faisaient pas peur. La peur justement, il fallait jouer avec elle. Et pour cela, quoi de mieux que les ombres chinoises de nos deux « monstres » qui sau-tillent au gré de leurs « activités de re-conversion » et trahissent bien leur crainte d’être devenus à tout jamais inutiles. Dans nos souvenirs, la peur naissait de l’ombre bien sûr mais aussi de l’inconnu et nous avons pris beaucoup de plaisir à jouer aux fantômes avec des draps blancs, à cache-cache avec les portes du décor, avec les bruits et les voix qui surgissent, tantôt à cour, tantôt à jardin, pour effrayer Nina ou lui permettre de rêver avec sa peluche qu’elle aime tant. Au milieu de tant de peur, il faut beaucoup d’amour pour tenir ou s’enfuir alors, après avoir dansé et surtout chanté, nos deux monstres amoureux s’envolent (presque) vraiment, dans un ciel plein d’étoiles, comme sur ces lanternes magiques qui, la nuit, nous permettaient de nous endormir et de faire de beaux rêves.

Comme à son habitude, Nathalie traite avec sourire et générosité de thèmes im-portants : la peur, l’amour, le sens de l’exis-tence, la mémoire et le rapport des hom-mes au temps. La confrontation d’un monde magique avec le monde réel permet de dédramatiser les thèmes abordés et de laisser au public le plaisir de partir en voyage dans une his-toire digne des contes traditionnels. Pour donner corps à ce voyage dans le pas-sé et dans la mémoire, nous avons puisé dans nos propres souvenirs d’enfance. Nous avons décidé de créer un décor char-gé de souvenirs pour la maison de la Tante

Avant la représentat ion : c réer l ’env ieAvant la représentat ion : c réer l ’env ieAvant la représentat ion : c réer l ’env ieAvant la représentat ion : c réer l ’env ie

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Si les personnages de l’Ogre et de la Sorcière trouvent évidemment leur origine dans les contes traditionnels, il est également possible de comparer Nina, la petite héroïne de l’his-toire et sa tante à des personnages archétypiques des contes. On pourra donc commencer par redécouvrir les contes traditionnels auxquels la pièce fait référence :

• Blanche Neige (Grimm)

• La Belle au bois dormant (Grimm)

• Le Petit Poucet (Perrault)

• La Sorcière de la rue Mouffetard (Pierre Gripari)

On pourra ensuite essayer de réaliser des fiches décrivant les personnages archétypiques de ces contes comme :

• L’ogre

• La sorcière

• La marâtre

• L’enfant Les fiches précisent pour chaque personnage :

• Ses caractéristiques physiques

• Ses attributs symboliques

• Son caractère

• Ses pouvoirs éventuels

• Ses vêtements

• Ses objets

• Ses mots...

Cette fiche pourra déboucher sur la réalisation du dessin du personnage tel que l’imaginent les enfants. On pourra dans un second temps compléter les fiches avec des éléments que les enfants imagineront :

• Ses défauts et qualités

• Son travail

• Ses mets préférés

• Ce qu’il aime, ce qu’il n’aime pas

• Ses manies, tics et habitudes

• Ses passions, ce qui le fait vivre

• Ses amis, ses ennemis

• Ce que les autres disent de lui,…

Cette seconde partie pourra être complétée par l’écriture d’une petite histoire imaginée par les enfants et illustrant un de ces éléments. Par exemple : « Il n’aime pas les hérissons parce qu’un jour… »

Des personnages de contes t radi t ionnelsDes personnages de contes t radi t ionnelsDes personnages de contes t radi t ionnelsDes personnages de contes t radi t ionnels

Avant la représentation, on pourra évoquer avec les enfants deux ou trois éléments qui leur donneront des clés de compréhension supplémentaires du spectacle. En particulier, nous proposons de les faire voyager dans le monde des contes traditionnels et de leurs personnages, puis de s’exprimer sur la peur et sur ce qui fait peur .

Dans le travail sur les personnages de contes, on pourra insister sur ce qui fait peur chez eux :

• Leur physique

• Leurs armes ou objets magiques

• Leurs pouvoirs

• Leurs caractères

• Leurs voix… On pourra aussi élargir la recherche à tout ce qui fait peur :

• Les ombres

• Le noir

• La nuit

• Les bruits

• Les voix

• Les animaux… Et à tout ce qui rassure :

• Les endroits

• Les gens

• Les animaux

• Les sons, la musique ... Lors du travail de mise en jeu on pourra également découvrir et jouer avec certains de ces éléments et, bien sûr, en rire :

• Les ombres chinoises en racontant une petite histoire avec des marionnettes de pa-pier ou avec les mains, en jouant avec sa propre ombre devant un drap blanc

• Les grimaces

• Les voix

• Des monstres en marionnettes… On pourra faire découvrir aux autres ce qui fait peur ou ce qui rassure en le mimant ou en le mettant en scène dans une improvisation. On peut également mettre en scène la rencontre de deux personnes qui ont peur l’une de l’autre et tantôt le montrent, tantôt le cachent.

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Un troisième travail pourra être réalisé par une mise en scène des personnages, imaginée et jouée par les enfants avec, pour chaque personnage :

• Sa tenue corporelle

• Ses grimaces préférées

• Sa voix

• Sa démarche

• Ses tics

• Sa musique

• Ses paroles Au cours de cette séance on pourra également, le cas échéant se faire rencontrer les per-sonnages entre eux et improviser une saynète, soit à partir d’un conte existant, soit totale-ment imaginaire.

Des personnages de contes t radi t ionnels Des personnages de contes t radi t ionnels Des personnages de contes t radi t ionnels Des personnages de contes t radi t ionnels (sui te )(sui te )(sui te )(sui te )

La peur… pour de r i reLa peur… pour de r i reLa peur… pour de r i reLa peur… pour de r i re

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Après la représentat ion : quelques p istesAprès la représentat ion : quelques p istesAprès la représentat ion : quelques p istesAprès la représentat ion : quelques p istes

De multiples travaux pédagogiques autour du spectacle sont bien sûr réalisables et chacun développera son propre parcours en fonction de ses souhaits. Cependant, nous vous proposons quelques pistes qui nous semblent importantes car elles permettent de mieux appréhender notre travail lors de la création de ce spectacle.

De drô les de personnages !De drô les de personnages !De drô les de personnages !De drô les de personnages !

Pour faire le lien avec le travail fait avant la représentation, on pourra écrire les fiches des personnages de la pièce et les comparer à celles que les enfants ont élaborées avant le spectacle :

• Quels points communs ?

• Quelles différences ?

• Pourquoi ces différences ? On pourra également compléter ces fiches en reprenant le processus d’élaboration des cos-tumes des personnages. Par exemple, pour l’Ogre :

PersonnagesPersonnagesPersonnagesPersonnages Dans les contesDans les contesDans les contesDans les contes Dans la pièceDans la pièceDans la pièceDans la pièce Une image / un costumeUne image / un costumeUne image / un costumeUne image / un costume

L’OgreL’OgreL’OgreL’Ogre Il est gros et il mange les petits enfants. Il a un couteau Il est marié et il a même des enfants (Le Petit Poucet). Il n’a peur de rien. Il a des objets magiques (Bottes de 7 lieues) Il a des habits du Moyen-âge. Ses mots : « Ca sent la chair fraîche »

C’est un monsieur vieux et d’appa-rence douce et soignée comme Monsieur VerdouxMonsieur VerdouxMonsieur VerdouxMonsieur Verdoux de Charles Cha-plin. Il est petit et maigre et il a toujours faim. Il perd la mémoire régulièrement. Il est souple comme de la gui-mauve, et porte un costume étri-qué d’une élégance surannée. Il ne sait plus dire : « Ca sent la chair fraîche »

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Un peu de ph i losophieUn peu de ph i losophieUn peu de ph i losophieUn peu de ph i losophie

On pourra aborder sous forme de discussion entre les enfants les principaux thèmes soule-vés par la pièce :

• La vieillesse, le sens de la vie, grandir

• La peur

• L’amour

• La mémoire

• La séparation (les vacances sans les parents),

• L’ennui…

Et s i on re fa isai t la p ièce . . .E t s i on re fa isai t la p ièce . . .E t s i on re fa isai t la p ièce . . .E t s i on re fa isai t la p ièce . . .

A partir de la description du processus de création du spectacle :

• Ecriture du texte

• Création des décors

• Création des costumes

• Création de la bande sonore

• Répétitions on pourra reproduire tout ou partie de ce processus avec les enfants. Pour le décor :

• Créer un nouveau décor en maquette dans une boîte à chaussure

• Créer un décor de la maison de la tante avec des objets usagés (approche du temps)

Pour les costumes :

• Dessiner de nouveaux costumes pour les personnages

• Créer des costumes simples à partir de vêtements récupérés

• Fabriquer une nouvelle marionnette doudou Pour le travail scénique :

• Répéter et rejouer une scène du spectacle avec ces éléments

• Modifier le jeu des personnages en fonction d’une vision différente

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Enfin, on pourra également leur proposer d’imaginer par petits groupes, la suite du specta-cle à des degrés plus ou moins importants :

• Ecriture des dialogues de la scène imaginaire (avec, éventuellement, l’intervention de l’auteur de la pièce)

• Dessin de la scène ou des moments importants de la scène

• Répétition et montage de la scène

• Présentation de la scène aux autres groupes

On pourra s’appuyer sur les extraits vidéo des répétitions de la compagnie :

www.globetrottoirs.com/frousse/creation.php

Et s i on re fa isai t la p ièce… Et s i on re fa isai t la p ièce… Et s i on re fa isai t la p ièce… Et s i on re fa isai t la p ièce… (sui te )(sui te )(sui te )(sui te )

Pour a l ler p lus lo in . . .Pour a l ler p lus lo in . . .Pour a l ler p lus lo in . . .Pour a l ler p lus lo in . . .

http://expositions.bnf.fr/contes : http://expositions.bnf.fr/contes : http://expositions.bnf.fr/contes : http://expositions.bnf.fr/contes : un superbe site sur l’exposition que la Bibliothèque Natio-

nale a consacrée aux contes de fées en 2001. Il faut oser se perdre dans les multiples pa-

ges de cette visite virtuelle particulièrement bien conçue

Le tarots des mille et un contes Le tarots des mille et un contes Le tarots des mille et un contes Le tarots des mille et un contes : un jeu qui permet d’écrire des contes, de Francis Debyser.

Editeurs : L’école des loisirs

L’atelier des contes L’atelier des contes L’atelier des contes L’atelier des contes : un autre jeu de cartes permettant l’écriture de contes, de D. Chauvel.

Editeurs : Nathan

Conte à la carte Conte à la carte Conte à la carte Conte à la carte : un jeu sur le même principe disponible à l’IUFM de Livry-Gargan

Dans le vivier du conte : Dans le vivier du conte : Dans le vivier du conte : Dans le vivier du conte : une revue spécialisée (4 numéros par an). Inscription au 971 route

d’Auzas 30140 Saint Jean de Pin

Compagnie Les Globe TrottoirsCompagnie Les Globe TrottoirsCompagnie Les Globe TrottoirsCompagnie Les Globe Trottoirs

12 avenue de Verdun

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01 45 26 06 81

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La Compagnie Les Globe Trottoirs est subventionnée par la Ville

de Boulogne-Billancourt et par le Conseil Général des Hauts de Seine

Le spectacle Drôle de frousse !Drôle de frousse !Drôle de frousse !Drôle de frousse ! a reçu l’aide à la création de l’ADAMI