ue 10 - cours 3 les grandes fonctions de la peau
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UE10 – Revêtement cutané
Pr. V. Descamps, H. Bachelez et N. Basset-Séguin
Lundi 8 avril 2019 – 13h30
Ronéotypeur/Ronéoficheur : Antoinette ROBILLIARD/Raphaëlle LANGE
UE 10 - COURS 3 – LES GRANDES FONCTIONS DE LA PEAU :
KERATINISATION, MELANOGENESE, SYSTEME IMMUNITAIRE
CUTANE, UV ET CANCEROGENESE
Ce cours a été dispensé par 3 intervenants différents et a donc été divisé en 3 parties.
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Sommaire
Première partie : Pigmentation et Systèmes de jonction
I. Les mélanocytes
II. Action des UV
1. Histologie des bronzages
2. Effets des radiations solaires
3. Comment se protéger des UV ?
III. Sémiologie de la peau
IV. Le système de jonctions de la peau
Partie 2 : Système immunitaire cutané
I. Les cellules impliquées et leur rôle
1. Les kératinocytes
2. Les cellules dentritiques
3. Les monocytes/macrophages + PNN
4. Les lymphocytes T et B
II. Rappel sur la synapse immunologique
III. Cascade d’évènements dans deux maladies inflammatoires cutanées
1. Eczéma de contact
2. Eczéma atopique ou dermite atopique
3. Psoriasis
Troisième partie : Réparation de l’ADN et mécanismes de la carcinogénèse
I. Les chromophores des UV
II. Les systèmes de réparation
III. Les caractéristiques des UVA et UVB
IV. Les mécanismes de la carcinogenèse
V. Les cancers cutanés
VI. Xeroderma Pigmentosum
VII. Les mélanomes
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Première partie : Pigmentation et Systèmes de jonction
I) Les mélanocytes
Part des
cellules de la
peau
Ils représentent 5% des cellules totales de l’épiderme (les autres cellules présentes sont : les cellules de
Merkel, des cellules immunocompétentes, et les kératinocytes).
Origine Ils proviennent des crêtes neurales (mélanoblastes)
Localisation
Au cours du développement ils colonisent :
L'épiderme (majoritairement présents dans la couche basale) : on retrouve "1 mélanocyte tous les 35
kératinocytes" = c'est l'unité épidermique de mélanisation)
Les follicules pileux (au niveau de la gaine épithéliale externe et du bulbe pilaire)
Le contour des bulbes (appelé le bulge) : ce sont des mélanocytes précurseurs, ayant pour rôle le
renouvellement en mélanocytes à chaque cycle pilaire
Interactions
cellulaire
Kératinocytes Fibroblastes dermiques
Interactions étroites avec les kératinocytes via leurs
dendrites pour former une unité fonctionnelle appelée
unité épidermique de mélanisation
➢ Le mélanocyte transfert du pigment mélanine
aux kératinocytes via le mélanosome
(organites IC spécifiques des mélanocytes)
➢ Ainsi la mélanine contenue dans les
kératinocytes protège le noyau des UV et
colore la peau
Ces derniers possèdent le gène DKK1
fibroblastique qui leur permet d'inhiber les
mélanocytes au niveau des régions palmo-
plantaires.
➢ Paume et plante des pieds sans pigment
mélanique
Production
de mélanine
Production dans les mélanosomes dont le transport vers les
kératinocytes sont des mécanismes complexes, encore en grande partie
inconnus
➢ Gènes clés : tyrosinase, tyrosinase protéine I, II
Formation du mélanosome et production de mélanine
Stade 1 : Le pré mélanosome est formé à partir de reticulum endoplasmique
Stade 2 : production de mélanine
Hydroxylation de la tyrosine en DOPA puis l'oxydation de la DOPA en DOPAQUINONE, le tout
sous l’action de la tyrosinase.
Albinisme : absence de pigmentation des cheveux, des yeux et de la peau due à un déficit en tyrosinase. Pas
de production possible de mélanine malgré la présence de mélanocytes
Puis deux pigments peuvent être produits en fonction de la présence ou non de cystéine
Eumélanine (pas de cystéine) Phéomélanine (cystéine)
Pigment noir ou marron photoprotecteur
➢ Chargement du mélanosome en stade III et IV
via l’action des enzymes Tyr RP1 et TyrRP2
puis transfert dans les kératinocytes soit par
cytophagocytose ou libération dans le milieu
extracellulaire pour etre re phagocyté par les
mélanocytes
➢ Protège de façon efficace le noyau du
kératinocyte
Pigment jaune ou roux peu photoprotecteur
➢ Dès le stade II, production d’une
phéomélanine en quantité moins
importante et peu foncée.
➢ Répartition de la phéomélanine autour du
noyau lacunaire donc photoprotection
moindre
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Déterminisme
du rapport
eumélanine /
phéomélanine
Il existe ici un rôle majeur gène MC1R qui code pour le récepteur de la mélanocortine (α MSH) à la surface
des mélanocytes
La liaison de α MSH à son récepteur MC1R entraine la synthèse de l’eumélanine et la prolifération
des mélanocytes
La variation du gène MC1R entraine une modification du récepteur homonyme : la mélanocortine
fixe moins bien ce dernier. Cela explique la production de phéomélanine
Phototype et
phénotype
La répartition entre EU et PHEO conditionne le phototype (aptitude ou non à bronzer) et le phénotype
(couleur de la peau)
Attention c’est différent : on peut penser qu’un patient brun (phénotype) bronze toujours (phototype) mais
ce n’est pas tjs vrai
Ephélides : tâches de rousseurs
Pigmentation
de la peau
La pigmentation dépend du nombre, de la taille, de la localisation et du type de mélanosomes plus que du
nombre de mélanocyte. En effet il n’y a pas de différence du nombre de mélanocytes entre peau noire et
peau claire
Il y a une diminution du nombre de mélanocytes au cours de la vie responsable notamment du grisonnement
des cheveux (diminution du nombre autour du follicule pileux)
Vitiligo : dépigmentation par disparition des mélanocytes (maladie auto-immune), c’est donc différent de
l’albinisme qui se caractérise par un déficit en tyrosinase
Couleur constitutive Couleur facultative
Résulte du contrôle des gènes
de pigmentation (gène codant
pour le rc MC1R)
Résulte des modifications de la peau induite par les UV (exposition solaire
aigue ou chronique)
Action directe (stimulation directe des mélanocytes)
Indirecte sur les mélanocytes via la stimulation des kératinocytes.
Régulation
pigmentation
. La régulation se fait par un mécanisme para et autocrine.
L’exposition solaire induit une augmentation de production par les kératinocytes d’endothéline 1 et de
POMC (proopiomélanocortine). Ce dernier est le précurseur de l'ACTH ou l’alpha MSH qui se lie au
récepteur MC1R (melanocortin receptor 1).
La fixation de l’alpha MSH au recépteur MC1R du mélanocyte entraine l’activation de l’adénylate
cyclase et de l’AMP cyclique qui stimule la protéine kinase A. Cette dernière est transloquée dans le
noyau et permet l’activation des facteurs de transcriptions CREB
(cAMP responsive elements).
➢ Activation de la transcription de MITF qui permet
alors la prolifération et la différenciation des
mélanocytes, la dendricité et la mélanogénèse
➢ Activation de la tyrosinase (qui est aussi le facteur
limitant) puis de TYRP1 et DCT pour activer la
production de mélanine.
L’exposition aux UV augmente aussi l’expression de MC1R à la
surface cellulaire des mélanocytes
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Explication
des
différentes
pigmentations
Sujets africains : Beaucoup de mélanosomes avec de l’eumélanine
fabriquée. Répartition correcte des mélanosomes autour du noyaux
des kératinocytes. Au niveau des couches superficielles, beaucoup
sont au-dessus pour le protéger des UV
Sujets asiatiques : Fabrication d’un pigment moins foncé, plus jaune
mais les mélanosomes restent au-dessus du noyau pour les protéger
Sujets européens : Grains de mélanine pâles et peu protecteurs
II) Action des UV
1. Histologie des bronzages
UVA : 320-400 traversent le verre (non filtrés),
l’épiderme et le derme
UVB : 280-320nm arrêtés par le verre (non filtrés),
l’épiderme et +/- le derme
UVC : 190-280nm arrêtés par le quartz (filtrés par la
couche d'ozone)
2. Effets biologiques des radiations solaires
Précoces Retardés (principalement les UVB) Long terme
Infra-
rouge Action calorique
UVA Pigmentation
immédiate + /- Pigmentation retardée
❖ Sénescence cutanée
❖ Modifications histologiques
❖ Carcinogénèse
UVB Action
antirachitique
❖ Action sur le système immunitaire
❖ Hyperplasie épidermique
❖ Erythème actinique
❖ Pigmentation retardée
❖ Modifications histologiques
❖ Carcinogénèse
Effets à
long terme
En particulier sur la carcinogénèse (revue à la fin du cours)
Carcinomes baso cellulaires
Carcinomes épidermoïdes avec comme précurseurs les kératoses actiniques
Mélanomes
Tumeurs de Merkel
En particulier sur le vieillissement cutané : héliodermie (action synergique des UVA et UVB)
Diminution de l ’épaisseur cutanée et altération du tissu élastique (élastoïdose) : entrainant
une fragilité cutanée
Diminution des mélanocytes : entrainant une diminution de la protection contre les UV
Diminution des cellules de Langerhans : entrainant une diminution de la réponse immunitaire
Diminution des annexes et sécrétions sudorales et sébacées : entrainant une sécheresse cutanée
Il se traduit cliniquement par une peau épaisse, rugueuse, jaunâtre, ridée siégeant au niveau des
zones photoexposées.
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3. Comment se protéger des UV ?
Vêtements = photoprotection vestimentaire dite « passive »
➢ C’est l’élément essentiel : Chapeau, Tee-shirt, lunettes
Produits anti-solaires = photo-protection « active ».
➢ C’est un complément à la condition d’un choix et d’une application selon certains critères d’efficacité :
- Anti-UVB et anti-UVA (les anciens filtres solaires ont une action réduite sur les UVA moyens et
longs).
- Il doit etre fait mention d’un facteur de protection solaire (FPS) ou d’un indice de protection (IP) :
c’est la capacité à se protéger du coup de soleil qui est utilisée pour calibrer les produits anti-solaires.
L’indice FPS est évalué par :
Le rapport in door / out door mais réalisé en conditions expérimentales
Le rapport DEM en peau protégée / DEM peau non protégée qui correspond à un facteur multiplicateur du
temps d’exposition solaire sans érythème. (DEM : durée d’exposition max)
III) Sémiologie de la peau
Hyperpigmentation
= Hypermélanose
Les kératinocytes se
chargent en
pigment
Définition Teinte marronne à noir le plus souvent localisée dans les zones photos
exposées parfois diffuse
Formes Localisées
Mélasma (chloasma, masque de grossesse)
Lentigo actinique = fréquent chez le sujet âgé (tâche de vieillesse),
taches actiniques siégeant au niveau des zones photoexposées dues à
une mélanogénèse imparfaite
Tache café au lait
Post-inflammatoire
Formes diffuses
On appelle ça alors la mélanodermie (en cas d'insuffisance surrénalienne)
Maladie d’Addison : insuffisance surrénalienne > augmentation de la
sécrétion d’ACTH qui a les memes effets que l’α-MSH (liaison récepteur
MC1R) > hyperpigmentation notamment des muqueuses ++
Mécanismes
Exposition aux UV
Génétique (phototype, naevus, tache café au lait)
Médicamenteux
Endocrinien (maladie d’Addison)
Diagnostic
différentiel
Tumeurs pigmentées mélanocytaires
Bégnines : naevus (grain de beauté)
Malignes : mélanome (Attention : peut être parfois achromique)
Hyperpigmentation
non mélanique
Macule de teinte différente en fonction du pigment qui en est responsable.
Cause exogène (médicamenteux : cordarone /argyrisme : dépôt
d’argent)
Cause naturelle (hémochromatose : surcharge ferrique)
Hypo pigmentation
(hypochromie voire
achromie)
Définition Tache claire ou blanche localisée ou généralisée
Formes Localisées
Vitiligo (absence de mélanocytes)
Maladie de Hansen (Lèpre) : macules hypopigmentés et
hypoesthétiques par atteinte de la peau des petits nerfs
Post lésionnelle
Formes diffuses
Albinisme (absence de mélanine)
Dépigmentation totale des cheveux, de la peau et des yeux avec une
photophobie importante et des conjonctives rouges
➢ Faible protection face aux UV : marques du photovieillessement plus
précoces
Mécanismes Disparition de la mélanine qui peut être :
Génétique (albinisme)
Secondaire (vitiligo)
Leuco-
mélanodermie
Association d’hypochromie et d’hyperchromie mélaniques
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IV) Le système de jonction de la peau
Bulle
Lésion en relief, de grande taille (≥ 1 cm) contenant une sérosité liquide claire, jaunâtre, ou hémorragique
➢ Elle peut siéger en peau saine ou érythémateuse
➢ C’est une lésion fragile et transitoire qui évolue vers l’érosion puis vers la formation d’une croûte
La bulle intra-épidermique : atteinte des jonctions inter-kératinocytaires assurées par les desmosomes
Rappel
d’histologie
La jonction inter-kératinocytaire est assurée notamment par les desmosomes.
Les cadhérines sont les desmogléines et les desmocollines dont le type varie en fonction de la couche
❖ Les dsg 1 et dsc 1 prédomine en surface (Ac contre la dsg1 => pemphigus foliacé)
❖ Tandis que les dsg 3 et dsc3 se situent au niveau de la couche basale (AC contre la dsg3 =>
pemphigus vulgaire)
Les macula adhaerens sont un autre système de jonction interkératonicytaire différents des desmosomes.
Mécanisme
Acantholyse (rupture des desmosomes) par action de :
Toxines
Autoanticorps
Anomalie structurale (mutation)
Nécrose kératinocytaire
Etiologie
Auto-immunes : pemphigus : anticorps anti desmogléine
Infectieuses : impétigo : Infection à staphylocoque qui sécrète une toxine qui attaque les
desmogléines
Médicamenteuse (Lyell)
Génétiques (Hailey-Hailey)
Clinique
Bulles fragiles avec souvent des érosions
Le signe de Nikolski est à rechercher : décollement cutané provoqué par une pression latérale du doigt en
peau saine
La bulle dermo-épidermique : atteinte de la jonction entre le derme et l’épiderme assurée par les hémi-
desmosomes
Mécanisme
Clivage dermo-épidermique par action :
D’autoanticorps
D’anomalie structurale (mutation)
Etiologies
Auto-immunes : pemphigoïde : anticorps anti BPAg c’est-à-dire dirigés contre des constituants des
hémidesmosomes
Génétiques (EBH)
Clinique Bulles tendues plus solides car le toit de cette dernière est constitué de tout l’épiderme : la bulle est sous la
membrane basale
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Partie 2 : Système immunitaire cutané
Le professeur a démarré ce chapitre en précisant qu’il n’y avait « pas énormément de notions à maîtriser ». c’est un
chapitre qui reprend beaucoup des bases de l’immunité générale que nous avons déjà vues…
La peau est un organe lymphoïde périphérique essentiel.
Une inflammation de la peau (psoriasis) avec une surface cutanée atteinte de 20 % correspond à :
▪ 8.109 Lymphocytes T circulants, présents dans le sang périphérique
▪ 20.109 Lymphocytes T dans la peau enflammée (plaques)
NB : ces notions sont d’ordre purement quantitatives et les chiffres n’ont pas spécialement besoin d’être mémorisés…
→ de façon physiologique, au niveau de la peau, les lymphocytes T sont essentiellement mobilisés dans toutes les
réactions inflammatoires. Les lymphocytes B, quant à eux, sont très peu (voire pas) représentés au niveau de la peau.
• Ce sont essentiellement des lymphocytes T mémoires CD45RO (ils ont déjà rencontré un ou des antigène(s)).
• Ils sont activés.
• Ils expriment des antigènes qui permettent leur migration depuis les capillaires de la peau vers l’extérieur de ceux-
ci (antigène CLA pour Cutaneous Lymphocyte Associated Antigen, qui est une adressine cutanée)
I. LES CELLULES IMPLIQUEES ET LEUR ROLE
1. Les kératinocytes
Les kératinocytes représentent l’essentiel des cellules épithéliales, et participent de façon importante à l’immunité
cutanée.
Ils ont une fonction importante dans l’immunité innée : en effet, ils expriment un certain nombre de récepteurs de
l’immunité innée, les TLR, qui reconnaissent des produits d’origine bactérienne, fongique, parasitaire, ou virale et
permettent le déclenchement d’une réaction inflammatoire.
2. Les cellules dendritiques
Il existe de nombreux types différents de cellules dendritiques, d’origine essentiellement myéloïde : cellules de
Langerhans, cellules dendritiques productrices de TNFα, cellules dendritiques dermiques, cellules dendritiques
plasmocytoïdes produisant l’IFNα…
➢ La cellule de Langerhans est la cellule dendritique clé, présentatrice d’antigènes au niveau de la peau. Ces cellules
ont une localisation essentiellement épithéliale, et sont les seules capables à la fois de présenter l’antigène et
d’initier le passage d’un LT naïf à un LT mémoire (processus de migration).
• Elle réside dans les couches basale et suprabasale de l’épiderme, où elle insinue ses prolongements entre les
cellules épithéliales (kératinocytes).
• Elle est capable de capter l’antigène en l’internalisant, de le dissocier en peptides, en général 8 à 15 acides
aminés, puis de le présenter via le CMH.
• Elle suit un processus de migration d’abord vers les lymphatiques dermiques → puis vers les ganglions
lymphatiques satellites via des lymphatiques dits afférents
• C’est une cellule présentatrice d’antigènes de la peau, capable d’initier la réponse de lymphocytes T naïfs (1ère
rencontre avec l’antigène).
• Elle exprime de façon spécifique le marqueur CD1a, et contient des inclusions particulières en Microscopie
Electronique appelées granules de Birbeck.
➢ Les autres cellules dendritiques ont une fonction de lien entre immunité innée et adaptative, par présentation
d’antigènes, et production de cytokines ; mais elles ne sont pas capables d’éduquer des LT naïfs.
Les cellules dendritiques plasmocytoïdes (appelées ainsi car elles présentent un noyau excentré en rayon de roue,
mais n’expriment toutefois pas les marqueurs classiques des plamocytes) sont des cellules dendritiques particulières,
retrouvées au niveau de la peau, mais également, en quantités très minimales, au niveau du sang. Il s’agit de cellules
productrices majoritairement d’interféron α, qui jour un rôle important dans l’immunité innée et dans les étapes
initiales de l’inflammation, notamment dans la défense antivirale ++. Il aurait également peut-être un rôle dans la
défense antitumorale… ?
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3. Les monocytes/macrophages + les polynucléaires neutrophiles
Les autres grandes familles de cellules jouant un rôle clé dans l’immunité innée sont les celles des
monocytes/macrophages, recrutés de façon importante au niveau du derme ; ainsi que celle des polynucléaires
neutrophiles.
NB : Un individu peut vivre relativement longtemps avec peu de lymphocytes ; en revanche, on ne peut pas vivre
longtemps avec peu ou pas de PNN…
4. Les lymphocytes T et B
Les cellules responsables de la défense immunitaire, et participant cette fois-ci à l’immunité adaptative, sont les
lymphocytes T (CD4, CD8, NK) et B. au niveau de la peau, les lymphocytes T sont majoritairement représentés. Ceux-
ci sont principalement des lymphocytes T mémoires, résidents en permanence dans la peau et l’épiderme.
On trouve quantitativement un peu plus de LT CD8 au niveau de l’épiderme, et plus de LT CD4 au niveau du derme,
globalement aussi bien de type Th1 que de type Th2.
a) LT naïfs
Ils sont issus du thymus et n’ont pas encore rencontré leur antigène
b) LT effecteurs à courte durée de vie
Ainsi, il existe différentes populations lymphocytaires T, dont la représentation varie et dépend d’un certain nombre de
facteurs. Le microenvironnement joue un rôle essentiel dans cette différenciation lymphocytaire : on trouve en effet
différents types de cytokines de maturation, qui orientent la différenciation des LT naïfs vers un certain type de LT
effecteurs, en fonction de leur nature, et de leur présence ou absence.
➢ Les LT de type Th1 se différencient essentiellement, dans la peau comme ailleurs, sous la dépendance de l’IL-12.
Celle-ci est produite notamment par les cellules dendritiques, et permet la différenciation des LT naïfs en LT
effecteurs de type Th1.
→ les LT de type Th1 produisent essentiellement de l’IFNγ, et à un degré moindre, le LTα. Ils permettent la défense
immunitaire contre les bactéries intracellulaires et les virus essentiellement. La peau étant une interface majeure,
cette immunité Yh1 jour un rôle essentiel.
Exemple en pathologie : dans l’hypersensibilité retardée en cas d’IDR à la tuberculine, ou d’eczéma de contact, on
retrouve essentiellement des LT de type Th1
➢ Les LT de type Th2 se différencient essentiellement sous l’effet de l’IL-4.
→ ils produisent eux-mêmes essentiellement de l’IL-4, 5, 13 ou 25. Ces LT sont ceux qui aident les LB à produire les
Ac et notamment les IgE. Ils favorisent via la production d’IL-5, l’activation et la différenciation des éosinophiles.
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Cette immunité Th2 joue un rôle important dans la défense contre les parasites, comme dans les leishmanioses par
exemple. Elle n’est donc pas impliquée uniquement dans les réactions allergiques.
Exemple en pathologie : dans l’asthme ou, pour la peau, la dermatite atopique : on observe une hyper-différenciation
lymphocytaire vers un type Th2.
➢ Les LT de type Th17 se différencient essentiellement sous l’effet de l’IL-23.
→ ils jouent un rôle essentiel dans la défense contre les bactéries extracellulaires et les champignons au niveau de la
peau et les muqueuses (notamment Candida). Ils sont responsables majoritairement de la production d’IL-17.
En pathologie : des déficits génétiquement déterminés de l’immunité Th17 se traduisent par des infections répétées
cutanées à Staphylococcus aureus, ainsi que des candidoses cutanéo-muqueuses.
c) LT mémoires à longue durée de vie
Ils sont produits en même temps que les LT effecteurs et sont réactivables rapidement.
Ils sont centraux (sang et organes lymphoïdes) ou patrouilleurs dans la peau.
d) LT régulateurs
Tout cela est sous le contrôle d’un système de régulation, médié essentiellement par les LT régulateurs, qui représentent
5% des lymphocytes T du sang et migrent dans la peau pour contrôler l’intensité et la durée des réactions immunitaires.
Ils expriment les antigènes de différenciation CD 4, CD 25 à un haut niveau d’expression, et un marqueur spécifique
appelé FoxP3.
Ils agissent directement et par sécrétion de cytokines immunorégulatrices sur les lymphocytes TCD4+ et CD8+ et sur
les cellules présentatrices d’antigènes (CPA ou APC). Ils sont en effet responsables de la production de TGF-β et de
l’IL-10.
→ ils agissent donc à la fois via des interactions cellule-cellule, et grâce à la sécrétion de cytokines.
L’absence génétiquement déterminée de FoxP3 est un déficit immunitaire lié à l’X, responsable de syndromes poly-
autoimmuns, incluant parfois des signes au niveau de la peau.
II. RAPPELS SUR LA SYNAPSE IMMUNOLOGIQUE
Cette partie reprend des notions fondamentales d’immunologie que nous avons déjà vues…
• La synapse immunologique a lieu dans le ganglion lymphatique satellite d’un territoire cutané. Ainsi, par exemple,
s’il y a une infection bactérienne du membre supérieur, le ganglion axillaire sera activé de façon prédominante.
• Il s’agit d’une interaction entre la CPA et le LT, faisant intervenir des molécules d’adhésion et de co-activation,
permettant de renforcer l’interaction cellule-cellule.
L’antigène est présenté sous forme de peptides via les molécules du CMH, afin d’etre reconnu par le récepteur des
cellules T.
NB : l’essentiel des TCR destinés à protéger la peau sont de type α/β. Les récepteurs de type γ/δ sont minoritaires.
• D’autres signaux permettent une co-activation, tels que
l’interaction entre LFA-3 porté par la CPA, et le CD2 porté par
le LT, ou encore l’interaction CD 80/86 porté par la CPA et le CD
28 porté par le LT.
Un 2ème signal de co-stimulation via l’interaction ICAM-1 et
LFA-1 notamment, ainsi que la production d’IL-2 ++ permettent
de renforcer l’adhésion entre CPA et LT, qui devient alors forte
entre les 2 cellules.
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• Le LT qui devient un LT mémoire peut migrer dans la circulation, et sous l’effet d’un certain nombre
d’interactions, se différencie en une cellule exrpimant une CLA Cutaneous Lymphocyte Associated Antigen, et
pouvant alors interagir avec des sélectines exprimées par les cellules endothéliales des capillaires artériels du
derme.
NB : l’épiderme n’est PAS vascularisé, c’est dans le derme qu’ont lieu ces phénomènes.
Cette 1ère interaction entre le CLA porté par le LT et la Sélectine-E de la cellule endothéliale permet d’abord un
ralentissement des lymphocytes mémoires. Puis une interaction plus forte médiée par LFA-1 sur le LT et ICAM-
1 sur la cellule endothéliale permet un arrêt complet de la circulation lymphocytaire.
Cet arrêt permet alors l’extravasation des LT par les fentes entre les cellules endothéliales, grâce à l’interaction
entre VCAM-1 porté par la cellule endothéliale et VLA-4 porté par le LT, qui permet l’attraction vers l’épithélium.
→ les LT mémoires sont donc capables, en cas de besoin, de migrer à l’extérieur des capillaires artériels
III. CASCADE D’EVENEMENTS DANS 2 MALADIES INFLAMMATOIRES CUTANEES :
PSORIASIS ET ECZEMAS
1. Eczéma de contact
L’eczéma de contact est un exemple de pathologie à médiation Th1/TC1 essentiellement : les lymphocytes CD4 Th1
et CD8 TC1 sont pathogènes.
Il s’agit d’une allergie à un composant exogène bien identifié, à la différence de l’eczéma constitutionnel/génétique (qui
touche souvent des enfants).
L’IFNγ est produit en quantités trop importantes et exerce une action pro-inflammatoire sur les cellules kératinocytaires,
qui se mettent à leur tour à produire qui vont produire du TNFα.
2. Eczéma atopique ou dermatite atopique
L’eczéma atopique est quant à lui, plutôt à médiation Th2 (au moins à la phase aigüe de l’inflammation) : les
lymphocytes CD4 Th2 mais aussi des lymphocytes TCD8+ cytotoxiques sont pathogènes.
Cela conduit alors à une production trop importante d’IgE.
Les patients atteints de dermatite atopique sont à risque plus élevé de surinfection bactériennes, notamment à
Staphylocoques dorés.
Ces pathologies ont une implication importante en thérapeutique, avec notamment la commercialisation d’anticorps
visant à bloquer la différenciation et l’activation des LT naïfs en LT de type Th2, afin de limiter l’inflammation.
3. Psoriasis
Les lymphocytes Th17 sont essentiellement impliqués dans l’inflammation du psoriasis. La production trop importante
d’Il-17 conduit à une suractivation des kératinocytes.
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Troisième partie : Réparation de l’ADN et mécanismes de la carcinogénèse
I. Les Chromophores (cibles) des UV
Les UVB peuvent provoquer la formation de :
Dimères de thymines par la formation d’une double liaison
entre deux thymines adjacentes.
Doubles liaisons entre des pyrimidines adjacentes
(thymine,cytosine) pour former une thymine-cytosine 6-4
photoproduit
II. Les systèmes de réparation
Plusieurs systèmes de réparation existent dans nos cellules et sont sollicités en permanence pour répondre aux
agressions. C’est lorsque ces systèmes sont dépassés que peut survenir un mélanome :
Nom Cause
Base Excision Repair BER Rayons X / Radicaux Oxygénées / Agents alcalins / Réactions spontanées
Nucleotid Excision Repair
NER
Rayons UV
Réparation de
recombinaison
Rayons UV /Agents anti-tumoral
Réparation des
mésappariements A-G ou T-
C
Erreurs de réplication
Ex : syndrome de Lynch
Système NER (25 gènes impliqués) :
C'est le système le plus important lors d'irradiations UV.
Il y a deux niveaux de réparation :
Réparation globale : réparation des lésions sur l’ensemble du génome : par exemple dues UV
Transcriptions Coupled repair : réparation des lésions bloquant les transcriptions donc uniquement sur les
portions d’ADN transcrites.
Déroulé :
1. Le dommage est reconnu (XPA et XPE)
2. Les brins sont séparés par une hélicase (XPB et XPD) : démarcation de la lésion
3. Double incision par une endonucléase (XPG) et un complexe (ERCC1/XPF), élimination du nucléotide endommagé
4. Synthèse du néoADN par l'ADN polymérase puis ligation par la DN ligase
La compréhension de ce système et la connaissance des enzymes impliquées a été rendu possible grâce à la maladie
Xeroderma Pigmentosum (vue plus loin) dont le système de réparation de l’ADN des enfants atteint est affecté.
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III. Les caractéristiques des UVA et UVB
Infrarouge Provoque la sensation de chaleur
Lumière visible Provoque la vision mais aussi l’éblouissement
Ultraviolet Ne provoque aucune sensation au moment où l’on s’expose : il est donc moins naturel et plus difficile de
s’en protéger.
➢ Dommages cellulaires -> cancer et vieillissement
➢ Ophtalmie -> cataracte
UVB UVA
% des UV 2 98
Couche
concernée
Epiderme Epiderme et derme
Coup de soleil Quelques heures après exposition solaire intense
Rôle pour 80%
Rôle pour 20%
UVB UVA
Bronzage Provoque une pigmentation retardée par néo-synthèse de
mélanine
Responsable d’un hâle immédiat
Rôle pour 20%
Effet protecteur Entraine un épaississement de la couche cornée après qq jours :
protection naturelle
Aucun
Effet nocif Effet nocif des UVA artificiels
Effet au long
terme
Ophtalmie -> cataracte / Dommages cellulaires -> cancer et vieillissement
Plus en particulier sur le vieillissement
Responsables : UVB et UVA+++ (pénètrent plus profondément le derme)
Les UVA augmentent la fraction du collagène insoluble et participent au photoveillissement (les UVB
altèrent également le collagène)
Les UVA modificent l’élastine : ils sont responsables de l’élastose solaire= hyperplasie des fibres
élastiques.
Photooxydation des membranes
Synthèse d ’AA à partir des phospholipides membranaires
Synthèse de prostaglandines
Plus en particulier sur le cancer
Altérations de l’ADN
Une mutation non réparée peut etre à l’initiative d’un processus tumoral
La signature des UVB sont les transitions C>T à des sites dipyrimidiques (n’est pas
spécifique à 100% des UV) ou les transitions en doubles tandem CC>TT (spécifique
des UV)
Production de
cytokines
Promotion du développement de la tumeur par la création d’un environnement
inflammatoire
Altération de la
protéine p53
P53 contrôle le cycle cellulaire en cas de stress (réparation de la lésion ou apoptose
de la cellule endommagée) et est codée par un gène suppresseur de tumeur (c’est
donc le gène plus souvent muté)
Immunosuppression Voir plus loin les checkpoints
N.B : La carcinogénèse est un évènement multi-étapes Toutes les mutations provoquées par des UV ne
sont pas à l’origine de cancer. L’initiation (génétique et irréversible) doit être suivie par la promotion
(épigénétique et réversible : persistance de l’exposition à l’agent inflammatoire, phénomène d’inflammation)
puis par la conversion maligne (génétique et irréversible), ultime étape ou apparait le phénotype tumoral
Exemple d’un cancer qui évolue par phase : carcinome épidermoïde ou spino-cellulaire
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IV. Les mécanismes de la carcinogénèse
Origine de la cellule
cancéreuse
La théorie la
plus
ancienne
Cellule cancéreuse se développe à partir d’une cellule différenciée de l’épiderme
(kératinocyte pour les carcinomes baso-cellulaires ou épidermoïdes) ou du
mélanocyte pour le mélanome.
Dans une
théorie plus
récente
La cellule cancéreuse dériverait de la transformation de cellules souches précurseurs
ou cellules germinatives présentes au niveau de l’épiderme au niveau du « bulge »
(ou renflement) du follicule pileux rattaché à la gaine folliculaire externe et qui est le
site des cellules souches folliculaires.
Transformation
Immortalité : pouvoir illimité de prolifération
Tumorigénicité : capacité d’induire au laboratoire des tumeurs chez des souris immunodéficientes
Le processus de transformation est un processus multi-étapes résultant d’anomalies génétiques
(mutations, délétions, amplifications génomiques) ou épigénétiques (promoteur, cytokines etc) au
niveau de gènes contrôlant étroitement la vie et la mort des cellules.
Voies activées au cours de la transformation tumorale
Indépendance pour la prolifération vis-à-vis des facteurs de croissance
Echappement au processus d’apoptose
Insensibilité aux processus physiologiques rétrocontrôlant la prolifération cellulaire
Augmentation de l’angiogenèse
Activation de l’invasion et du processus métastatique
Instabilité génomique
Invasion et
métastase
La plupart des cellules tumorales ont la capacité de franchir la lame basale, d’envahir les tissus
avoisinants et éventuellement de métastaser.
L’invasion fait appel au processus de « transition épithelium mésenchyme » donnant de nouvelles
propriétes migratoires à la cellule cancéreuse
Immunosurveillance
Inflammation
L’inflammation chronique fait souvent le lit du cancer (mal inflammatoire tube digestif, ulcères de
jambes et carcinomes)
La réaction immunitaire anti tumorale est fréquemment observée.
➢ Elle pourrait être mise à profit dans des stratégies de vaccination anti-tumorale
Mais certaines tumeurs (ex mélanome) échappent à cette immunosurveillance
➢ Aujourd’hui, importance de l’immunothérapie en cancérologie : rôle des inhibiteurs de check
Point anti CTLA4, anti PD1, anti PDL1 qui restaurent l’efficacité
des lymphocytes cytotoxiques
(Check-point : système de contrôle qui permet de stopper l’activation des lymphocytes quand cela est
nécessaire mais utilisé à tort par les tumeurs pour inhiber la réaction immunitaire)
V. Les carcinomes cutanés
Ce sont les cancers les plus fréquents chez l’adulte (30% des cancers) avec une incidence en augmentation
constante : ils constituent un problème important de santé publique. Ce sont des tumeurs multi-récidivantes qui certes
ne tuent pas le plus mais coûtent très chers et ont un impact de morbidité non négligeable
Causes multiples :
Augmentation de l’exposition aux UV
Mode du bronzage
Augmentation du temps des loisirs et des vacances (sports en plein air, séjours en pays tropicaux) -> atteint le
sujet de plus en plus jeune
Augmentation de la durée de vie de la population
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Carcinome baso-cellulaire CBC Carcinome spino-cellulaire ou epidermoïde
CSC
Fréquence 2/3 des cas 1/3 des cas
Evolution
métastasique Exceptionnelle Importante : risque pronostic vital +++
Mais …
Cancer de novo sans lésions pré-cancéreuses (pas de
prévention possible), fréquent, multiple avec une tendance à
récidiver, localisé dans les zones photo-exposées
Préjudice corporel (cicatrices visibles)
Problème de santé publique
Associé à des lésions précancéreuses (kératoses
actiniques...) dont le traitement permet la
prévention de ces cancers
Mais une fois installé et métastasé, ce cancer est
tres agressif ++
Type
exposition
solaire
Intermittente (ex : une semaine aux tropiques en plein hiver
avec une mauvaise protection)
Importance de l’exposition dans l’enfance
Cumulée : exposition chronique (le risque
augmente avec la durée d’exposition)
Au niveau
génétique
Implication du gène Patched (gène du développement situé
sur le chromosome 9q, 1p)
➢ Anomalies de la voie homonyme
Il n’y a pas un gène-driver aussi bien identifié
que pour les CBC
➢ Multitude de gènes potentiellement
impliqué (Chromosomes 3p, 9p, 9q,
13q,17p, 17q)
➢ Donc nombreuses voies touchées : p16,
Notch, Myc
Forme héréditaire : Syndrome de Gorlin
Maladie héréditaire due à la mutation du gène Patched
➢ Anomalies du développement (très grand, pied bot
etc.)
➢ CBC non pas à 50 ans mais vers 15-20 ans
➢ Signes radiologiques : kystes mâchoires et
calcification de la faux du cerveau
Altération du gène p53 dans les deux cancers comme dans tous les cancers
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VI. Xeroderma Pigmentosum (XP)
Xeroderma Pigmentosum (XP)
Population Enfant +++
Cause Déficit héréditaire du NER
Mode de
transmission
Autosomique récessif (augmente avec la consanguinité)
Classification 7 groupes de complémentation (de A à G) en fonction du gène touché + un XP variant (se développe plus
tard dans l’adolescence, autre enzyme impliquée)
Clinique
Photosensibilté extrêmement importante
(taches brunes, lentigo +++ dans les zones
photo-exposées)
Signes neurologiques dans 30 % des cas
Signes cutanés :
- Erythème et bulles
- Ephélides
- Xérose, peau desquamative (peau sèche)
- Hyper et hypopigmentation
- Télangiectasies
- Atrophie de la peau
- Kératoses actiniques, kérato-acanthomes,
angiomes, fibromes
- BCCs, SCCs, mélanomes ++++
Impact sur
l’incidence
Incidence x 4000 des carcinomes cutanés
Incidence x100 mélanome
Les patients XP sont très prédisposés à développer des cancers cutanés. En effet pour eux l’âge moyen
d’apparition est d’environ 10 ans (dans la population générale, c’est vers 60 ans)
D’un point de vue génétique
Les anomalies génétiques des carcinomes cutanés chez les malades XP sont les memes que celles qu’on
retrouve dans les cancers sporadiques (vues plus loin)
Pour les CBC et les CSC : mutations multiples de Ras à 45% de p53 à 60% et de CDKN2A
➢ 50% de tandem CC>TT et 1/3 C>T
Pour les CBC spécifiquement :
➢ La voie Patched est touché à 75%
➢ Anomalies de la voie smoothened également
Diagnostic
Biologique (auparavant) Génétique (actuel)
Etude de la réparation de l’ADN : on mettait
des fibroblastes en culture irradiés par UV +
incubation avec 3H-thymidine. On mesurait
ensuite la capacité de réparation après
autoradiographie
Etude des gènes XPA, XPC, XPD (les plus fréquents)
➢ Si pas de mutation : recherche de XP variant (DNA
polymérase)
➢ Intérêt majeur : possibilité de diagnostic prénatal
car récurrence (risque dans 25% des cas) +++
DPN :
➢ Identification préalable de la mutation chez le cas
index
➢ Biopsie de trophoblaste 10 ème semaine de
grossesse
➢ Si mutation : Interruption médicale de Grossesse
possible
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VII. Les mélanomes
Mise en place
Le mélanocyte normal peut aboutir à un mélanocyte tumoral soit :
De façon directe
De façon indirecte via le passage par un naevus bénin puis dysplasique qu’il sera nécessaire de
diagnostiquer le plus vite possible
Evolution
métastasique
Le mélanocyte tumoral en absence de traitement évoluera après croissance horizontale puis verticale vers un
mélanocyte métastasique
Facteurs
impliqués
Facteurs génétiques de
prédisposition
Facteurs épigénétiques
Forte pénétrance
CDKN2A, CDK4
Faible pénétrance
MC1R
MATP
Facteurs immunologiques Par exemple : une diminution de la défense
immunitaire augmente le risque de mélanome
Facteurs environnementaux (UV)
Stroma ? Angiogenèse ? Autres ?
Voies de
signalisation
Voies CKIT (adénome muqueux), NRAS (adénome cutané), BRAF (impliqué dans 50% des mélanocytes),
MEK, ERK, MITF, PI3K.
Identification
sujets à
risque
Patients qui :
Prend des coups de soleil
++
Ne bronze pas
A des signes
d’héliodermie : éphélides,
élastose, kératoses
solaires...
PHOTOTYPE A DETERMINER
Phototype
Type I : Coup de soleil constant jamais suivi de pigmentation
Type II : Coup de soleil constant parfois suivi de pigmentation
Type III : Coup de soleil fréquent avec pigmentation constante
Type IV : Absence totale de coup de soleil pigmentation constante
Type V : Sujets modérément pigmentés (méditerranéens bruns,
Asiatiques, Arabes)
Type VI : Race noire
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