twideco news n°2

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ORLÉANS - 30 ET 31 MARS 2010 congrès international de la recherche en cosmétologie DIRIGEANTS I BUSINESS I REGION CENTRE news Où trouver les moyens de financer mon idée ? Eric Perrier, Directeur du GIE LVMH Recherche • Fabien Meret Ordre des Experts Comptables • Anthony Durand ADEL • Laure Moinel KPMG • Jordan Sarralié Lord Patrimoine Céline Gemmo Carrément Bio Ludovic LANDEMARRE Directeur GLYcoDiag France Patrick BEAU Créateur de Spincontrol et membre de la Cosmetic Valley REGARD SUR... P.4 RENCONTRE A LA UNE P. 8 & 9 TOUS ÉGAUX, TOUS ENTREPRENEURS P. 12 COUP DE COEUR / COUP DE GUEULE P. 16 ENGAGÉ(E)S & MOBILISÉ(E)S P. 13 Littérature, cinéma, arts... Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sans jamais oser le demander ! CULTURE & VOUS... P. 15 LA MINUTE EXPERT P.5 TWIDECO news DIRECTEUR DE La PUbLICaTION Lucie BRASSEUR RéDaCTRICE EN ChEf Lucie BRASSEUR RéDaCTION : Mylène JOUVE, Lucie BRASSEUR SECRéTaRIaT DE RéDaCTION : Marie-Hélène PATINOTE MaQUETTE : AM cONSULTANT PaRTENaRIaT & aNNONCEURS : Lucie BRASSEUR, Kathryne MARTINET édité par : Twideco SaRL au capital de 5000 € RcS Orléans 503 309 718. 18 rue bernard Palissy - 45 800 Saint Jean de braye Standard : 02.38.55.82.44 www.twideco.tv Imprimerie : Roto centre / SARAN (45) Routage : Dautry Tromas / ORLÉANS (45) INfORMATIONS LÉgALES : Cet hebdomadaire est imprimé à 10 000 ex (dont 5000 en- voyés nominativement aux dirigeants d’entreprise de la ré- gion Centre.). SOMMaIRE La seconde édition aura lieu les 30 et 31 Mars 2010, au Centre de Conférences d’Orléans. Pour la première fois cette manifesta- tion se fera en partenariat avec la SFC, Société Française de Cos- métologie, et le thème de cette seconde édition sera la formulation en cosmétique. Dans un contexte économique où les entreprises, la recherche académique et les pouvoirs publics ont conscience de la nécessité d’innover, ce congrès réunira 30 conférenciers de réputation in- ternationale autour des grandes thématiques de recherche en cos- métologie : la chimie, la physique, la biologie, la dermatologie, la formulation … COSM’Innov 2010 sera ce lieu où les physiciens, chimistes, bio- logistes, mathématiciens,... qu’ils soient issus de la recherche aca- démique ou industrielle, viendront partager leurs savoirs et inventer la cosmétologie de demain. Dire que COSM’Innov est un congrès scientifique sur la re- cherche en cosmétologie ne suffirait pas ! Persuadés que la créa- tion d’innovations de rupture passe par un savant mélange des disciplines scientifiques et la rencontre d’hommes d’horizons dif- férents, les organisateurs ont des objectifs à la hauteur des enjeux actuels : • Présenter des avancées récentes dans les grands domaines de la recherche en cosmétologie • Réunir des experts internationaux travaillant sur des sujets de recherche les plus variés • Favoriser le rapprochement entre ces sujets et la recherche en cosmétologie • Créer des liens entre la recherche académique d’excellence et les industriels • Donner aux acteurs de la filière cosmétique des perspectives de développement basées sur des savoirs ou des savoir-faire d’uni- vers différents … Forts d’un tissu industriel diversifié et surtout de la présence de nombreux laboratoires de recherche privés ou publics en région Centre, forts de la présence de deux universités : Orléans, et Tours, du CNRS, du BRGM, pour ne citer que ces laboratoires, l’ADEL, la Technopole, la région Centre, la Cosmetic Valley, et la DRIRE, toujours dans le cadre du pôle de compétitivité, ont pris partie d’or- ganiser un congrès scientifique sur la recherche en cosmétologie : COSM’innov. Innover c’est avoir une idée différenciante qui rencontre un marché, Eric Perrier (en interview centrale P.8/9.) confirmera « une innovation est un produit qui rencontre ses consommateurs » Or, si beaucoup d’entreprises mettent en place de vraies stratégies R&D, imposent la qualité dans leurs services, font de l’innovation un argument marketing leur permettant d’attaquer de nouveaux marchés : pas toujours simple d’innover sur fonds propres. La plupart des PME, qui composent nos territoires, disposent de fonds pro- pres limités et l’innovation coûte cher. «Il est donc important de trouver tous les leviers possibles. » Trouver les bons leviers pour financer sa stratégie R&D, est un enjeu majeur pour toutes les entreprises régionales petites, moyennes ou grandes... Lire la suite P.4 Où trouver les moyens de financer mon idée ? L’innovation comme outil de management REGARD SUR - P.3 EDITO - P.2 Lundi 22 Mars 2010 N°2 En partenariat avec www.twideco.com

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Twideco News, le bi-mensuel des décideurs de la région Centre.

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Page 1: Twideco News n°2

ORLÉANS - 30 ET 31 MARS 2010congrès international de larecherche en cosmétologie

D I R I G E A N T S I B U S I N E S S I R E G I O N C E N T R E news

Où trouver les moyens de financer mon idée ?

Eric Perrier,

Directeur

du

GIE LVMH

Recherche

• Fabien Meret

Ordre des Experts Comptables

• Anthony Durand ADEL

• Laure Moinel KPMG

• Jordan Sarralié Lord Patrimoine

Céline GemmoCarrément Bio

Ludovic LANDEMARRE

Directeur GLYcoDiag France

Patrick BEAU

Créateur de Spincontrol et membre de laCosmetic Valley

REGARD SUR... P.4

RENCONTRE A LA UNE P. 8 & 9

TOUS ÉGAUX, TOUS ENTREPRENEURS P. 12

COUP DE COEUR /COUP DE GUEULE P. 16

ENGAGÉ(E)S &MOBILISÉ(E)S P. 13

Littérature, cinéma, arts...

Tout ce que vous avez toujours

voulu savoir sans jamais oser le

demander !

CULTURE & VOUS...P. 15

LA MINUTE EXPERT P.5

TWIDECO newsDIrECTEur DE la PublICaTIOnLucie BRASSEURréDaCTrICE En ChEfLucie BRASSEURréDaCTIOn : Mylène JOUVE, Lucie BRASSEURSECréTarIaT DE réDaCTIOn : Marie-Hélène PATINOTEMaquETTE : AM cONSULTANTParTEnarIaT & annOnCEurS :Lucie BRASSEUR, Kathryne MARTINETédité par : Twideco Sarl au capital de 5000 €RcS Orléans 503 309 718.18 rue bernard Palissy - 45 800 Saint Jean de brayeStandard : 02.38.55.82.44www.twideco.tvImprimerie : Roto centre / SARAN (45)routage : Dautry Tromas / ORLÉANS (45)INfORMATIONS LÉgALES :Cet hebdomadaire est imprimé à 10 000 ex (dont 5000 en-voyés nominativement aux dirigeants d’entreprise de la ré-gion Centre.).

SOMMaIRE

La seconde édition aura lieu les 30 et 31 Mars 2010, au Centrede Conférences d’Orléans. Pour la première fois cette manifesta-tion se fera en partenariat avec la SFC, Société Française de Cos-métologie, et le thème de cette seconde édition sera la formulationen cosmétique. Dans un contexte économique où les entreprises, la rechercheacadémique et les pouvoirs publics ont conscience de la nécessitéd’innover, ce congrès réunira 30 conférenciers de réputation in-ternationale autour des grandes thématiques de recherche en cos-métologie : la chimie, la physique, la biologie, la dermatologie,la formulation …COSM’Innov 2010 sera ce lieu où les physiciens, chimistes, bio-logistes, mathématiciens,... qu’ils soient issus de la recherche aca-démique ou industrielle, viendront partager leurs savoirs etinventer la cosmétologie de demain.Dire que COSM’Innov est un congrès scientifique sur la re-

cherche en cosmétologie ne suffirait pas ! Persuadés que la créa-tion d’innovations de rupture passe par un savant mélange desdisciplines scientifiques et la rencontre d’hommes d’horizons dif-férents, les organisateurs ont des objectifs à la hauteur des enjeuxactuels :• Présenter des avancées récentes dans les grands domaines de larecherche en cosmétologie• Réunir des experts internationaux travaillant sur des sujets derecherche les plus variés• Favoriser le rapprochement entre ces sujets et la recherche encosmétologie• Créer des liens entre la recherche académique d’excellence etles industriels• Donner aux acteurs de la filière cosmétique des perspectives dedéveloppement basées sur des savoirs ou des savoir-faire d’uni-vers différents …

Forts d’un tissu industriel diversifié et surtout de la présence de nombreux laboratoires de rechercheprivés ou publics en région Centre, forts de la présence de deux universités : Orléans, et Tours, duCNRS, du BRGM, pour ne citer que ces laboratoires, l’ADEL, la Technopole, la région Centre, laCosmetic Valley, et la DRIRE, toujours dans le cadre du pôle de compétitivité, ont pris partie d’or-ganiser un congrès scientifique sur la recherche en cosmétologie : COSM’innov.

Innover c’est avoir une idée

différenciante qui rencontre

un marché, Eric Perrier

(en interview centrale P.8/9.)

confirmera « une innovation

est un produit qui rencontre

ses consommateurs »

Or, si beaucoup d’entreprises

mettent en place de vraies

stratégies R&D, imposent la

qualité dans leurs services, font

de l’innovation un argument

marketing leur permettant

d’attaquer de nouveaux

marchés : pas toujours simple

d’innover sur fonds propres.

La plupart des PME, qui composentnos territoires, disposent de fonds pro-pres limités et l’innovation coûte cher.«Il est donc important de trouver tousles leviers possibles. » Trouver lesbons leviers pour financer sa stratégieR&D, est un enjeu majeur pour toutesles entreprises régionales petites,moyennes ou grandes...

Lire la suite P.4

Où trouver les moyens de financer mon idée ?

L’innovationcomme outil demanagement

REGARD SUR - P.3

EDITO - P.2

Lundi 22 Mars 2010 N°2En partenariat avec www.twideco.com

Page 2: Twideco News n°2

newsN° 2 - 22 MARS 2010 / 2

Cette notion temporelle, implique tout de suiteune remarque, la question du terme a beau-

coup évolué au cours des dix dernières années,désormais, quand on parle de court terme onpense en semaines, de moyen terme en mois etde long terme en une poignée d’années, moins de5, c’est certain. Saluons donc la vision des entre-preneurs, qui, parfois créent eux-mêmes leursprocédés ou services innovants, ou s’appuient surdes professionnels, chercheurs, ingénieurs pourmettre au point dans le réel, une idée floue, par-fois précise mais toujours à l’état d’esquisse. Unefois le prototype créé, - ce terme peut égalements’appliquer aux services immatériels puisque leprototype dans les services serait presque un pro-cess, un procédé voire une mé-thode. Une fois donc, le prototypemis en place, reste à trouverl’équipe qui le fera vivre au jour lejour. Si le dirigeant est un vision-naire, un créateur, un développeur,il y a fort à parier qu’il aura besoinde nouveautés constantes, de met-tre en actes des idées, et donc detrouver l’équipe la plus adéquatepour faire vivre le prototype dèslors la phase d’industrialisationpassée. Le dirigeant visionnaire iracertainement jusqu’à ce stade, quireprésente un véritable challenge, plus loin, nouspouvons en douter, car dès lors que l’adrénalinedu défi est passée, il ne trouve plus d’essence àmettre dans son moteur. Ou plutôt si, une nou-velle idée à mettre en place. Mais revenons autitre de cet édito, ou papier d’opinion, l’innova-tion est-elle un outil de management ? Difficileà dire. Dans l’absolu, il semblerait que oui, quele lancement de nouveaux projets soit l’occasionde créer une forte cohésion de l’équipe, et doncde susciter les envies, les motivations, les éner-

gies des collaborateurs. N’est-ce pas cela mana-ger ? Susciter l’envie et le dépassement de soipour ses équipes. C’est ce que je croyais, mais sima réponse première à cette question reste dubi-tative c’est que depuis quelques semaines,j’écoute et échange avec des dirigeants (entrepre-neurs ou directeurs de services) qui me racontentleurs aventures managériales. Il semblerait qu’ilexiste plusieurs profils de collaborateurs : ceuxqui disent que l’innovation est un moteur maisqui dans les faits prouvent que ça les gonflent,ceux pour qui l’innovation génère une énergie in-soupçonnée, ceux pour qui l’innovation est toutsimplement un problème pour leur organisation,leurs habitudes, leur train-train et ceux pour qui

l’innovation n’est même pas per-çue, leur travail ne doit pas en êtreperturbé, d’ailleurs c’est tout justes’ils voient que quelque chose achangé.

ainsi, dire si innover c’est créer estune vaste question. Innover c’estcréer de la valeur ajoutée, dès lorsque ses collaborateurs appartien-nent à la deuxième catégorie, sinon,innover, même s’il s’agit d’unesource de solvabilité pour l’entre-prise, d’une perche de croissance

significative, rendant, par exemple, leurs emploispérennes, voire créer d’autres emplois à terme,peut rapidement devenir so urce de décadencepour l’entreprise. Comment concilier innovation,on le dit depuis le début de la crise économique,« innovez, formez, voilà les deux clefs pour sortirgrandis de la crise ! », dont l’objectif n’est pasque de faire plaisir aux aspirations nouvelles d’undirigeant visionnaire, mais aussi et surtout la so-lution pour faire grandir son projet initial – par-fois pour éviter qu’il ne prenne définitivement

l’eau – et volontés personnelles des collabora-teurs. On parle bien d’humain, ces pages mettenten valeur l’individualité des dirigeants de la ré-gion Centre, les luttes qu’ils ont menées pour par-venir à rendre concrètes leurs idées, leurs valeurs,leurs moteurs... On parle toujours d’humain. «Mettre l’économie au service de l’homme»avec plaisir, messieurs dames, mais commentconcilier travail et volontés individuelles. Dansune conférence sur le sens du travail, du bonheuret de la motivation, donnée le 11 février 2009pour le club aPM de Saint Benoît sur Loire,andré Comte-Sponville expliquait, que les sala-riés ne cherchent pas le travail mais le bonheur,quand l’entreprise cherche les profits. andréComte Sponville citait aristote « le travail tendau repos et non le repos au travail », cette citationva à l’encontre de l’idéologie spontanée de ceuxqui croient que l’on se repose pour mieux travail-ler (les dirigeants visionnaires ?). Les salariés, lescollaborateurs donc sans qui, il est difficile degarder de manière durable une idée en vie, le sa-vent bien, on travaille pour pouvoir se reposer.

avec les lois aubry, le travail a perdu sa valeurmorale, encore faut-il qu’il en ait eu une un jour,puisque toute valeur morale n’a pas de prix, doncle travail n’est pas une valeur morale. alors si letravail n’est pas une valeur morale, il n’est pasune fin en soi, donc il doit avoir du sens. L’inno-vation donnerait-elle du sens au travail des col-laborateurs ? Quelques citations « Tout hommeveut être heureux » Pascal, « la chasse au bon-heur est ouverte tous les matins » Stendhal. SelonCompte-Sponville, pour motiver ses collabora-teurs, il faut agir non pas sur l’intelligence maissur leurs désirs. Selon lui, le chef d’entreprise etle manager sont des professionnels du désir del’autre. Il faudrait donc pour que l’innovation de-viennent un moteur managérial, être certain que1/ la démarcher innovante corresponde aux at-tentes des collaborateurs ou 2/ qu’elle s’inscrivedans une démarche qui leur plaise directement àeux... la question de l’innovation comme outil demanagement devient cornélienne, mais si l’hu-main ne l’était pas, on n’écrirait pas des tragédiesdepuis l’antiquité...

n

«pour motiver sescollaborateurs,

il faut agir non passur l’intelligence

mais sur leurs désirs»

Compte-Sponvillen

L’innovation comme outil de managementOn dit souvent d’un entrepreneur, d’un dirigeant, qu’il est un visionnaire. En toutcas, quand il l’est vraiment, on salue sa vision, quand il n’en n’a pas il aura toutintérêt à travailler avec ses associés, ses conseils, son coach, sur la définitionde sa vision à court, moyen ou long terme

n ÉDITOPAR LUCIE BRASSEUR

Page 3: Twideco News n°2

news3 / N° 2 - 22 MARS 2010

Bruno ROUSSELETdirecteur général de l’aDEl (agence de Développement Economique du loiret) : organisateur

COSM’Innov est organisé dans le cadre des évè-nements de la Cosmetic Valley, premier centre deressources mondial de la Parfumerie-Cosmétiqueen matière de savoir-faire, de recherche et de for-mation, à l’initiative de l’agence de Développe-ment Economique du Loiret et d’Orléans Val deLoire Technopole. L’idée de départ était d’asseoirla capacité et la légitimité scientifique de notreterritoire au travers d’un événement majeur quise tiendrait ici, à Orléans et non pas à Rio ou àParis. Le challenge était justement de proposerune manifestation hautement spécifique et poin-tue sur l’innovation dans le domaine de la cosmé-tique. Le besoin naturel d’un tel événement venaitdu pôle de compétitivité de la Cosmetic Valleyet le résultat est là. Ce congrès se tient tous lesdeux ans et pour cette deuxième édition, le parid’un événement international est vraiment tenu.Nous avons eu un très bon retour de la premièreédition et attendons une vraie reconnaissancepour cette seconde édition qui se présente trèsbien. C’est notre rôle d’aider au développementéconomique du Loiret et COSM’Innov est un vraisuccès. Si nous avons pris, à plusieurs, l’initiativede la création, nous espérons aujourd’hui voir trèsbientôt ce congrès voler de ses propres ailes etpasser le flambeau à qui de droit.

Frédéric ROSdirecteOrléans Val de loire Technopole : organisateur

Les pôles de compétitivité sont des outils d’ex-cellence de l’innovation et du développementéconomique. ayant sur notre territoire le pôle decompétitivité de la « Cosmetic Valley » et, en tant

que structure de soutien à l’innovation, l’organi-sation d’un rendez-vous scientifique d’envergureinternationale sur la recherche en cosmétologierelevait logiquement de nos missions. Cecongrès, certes initié par la paire OVLT-aDELcorrespond néanmoins à un vrai travail d’équipe.Cette année, COSM’Innov réunira les acteurs lesplus importants de l’industrie et de la rechercheen cosmétologie, et les experts de l’innovationautour d’un programme scientifique unique au-tour du thème de la formulation cosmétique.Cette thématique s’est imposée tout naturelle-ment en raison de l’expertise du territoire orléa-nais dans ce secteur. C’est aussi un sujetfortement d’actualité. Cette deuxième édition doitconfirmer le succès de la première avec une pré-sence plus forte de l’international et donc unemeilleure visibilité de l’évènement. aujourd’hui,le pôle « Cosmetic Valley » a acquis une réputa-tion au niveau de la planète et notre territoire estquelquefois assimilé à cette thématique. L’objec-tif pour COSM’Innov est qu’il s’inscrive dans ladurée et qu’il soit le rendez vous annuel des ex-perts du domaine. Il reste du chemin mais tousles acteurs du territoire soutiendront ce projetjusqu’à cette maturité.

Jean-Louis GARCIADirecteur général délégué à l’innovation, au développementéconomique et à la recherche au sein du Conseil régional du Centre

a l’origine, nous avons été sollicités par l’aDELet Orléans Val de Loire Technopole. Si pour lapremière édition de COSM’Innov, notre engage-ment était resté très limité, pour cette secondeédition, nous avons fait le choix de soutenir, cette

fois-ci financièrement, cet événement que nousconsidérons comme majeur pour la région Cen-tre. Il y a trois raisons à cela. Tout d’abord, il fautsavoir que nous accompagnons l’ensemble desactions de la Cosmetic Valley. Dans ce cadre-là,soutenir COSM’Innov rejoint notre soutien déjàacquis à ce pôle de compétitivité. De plus, il estprimordial pour nous de renforcer encore et tou-jours le potentiel économique de notre territoire.COSM’Innov y parvient en favorisant la coopé-ration entre entreprises et laboratoires de re-cherche. Enfin, de tout cela découle une meilleureattractivité globale de notre territoire, autant dupoint de vue des salariés, que de l’implantationde futures entreprises et cela nous réjouit. Nousespérons contribuer à une deuxième édition d’unedimension plus importante encore que la pre-mière et à laquelle de très nombreux participantssont attendus. La première représentait un essai.Elle a reçu des échos favorables et a transformécet essai en proposant cette nouvelle édition qui,je l’espère, confirmera ces échos positifs car nousattendons beaucoup d’une reconnaissance dumonde de la cosmétique.

Benjamin BERTRANDChef de la Division Développement Industriel & métrologie de la DIrECCTE Centre (ex DrIrE Centre)

L’idée de COSM’Innov vient du Pôle de Compé-titivité Cosmetic Valley. Nous en devons l’orga-nisation à l’aDEL et Orléans Val de LoireTechnopole. L’Etat, la DRIRE, dans le cadre deson action en faveur du développement de la re-cherche et de l’innovation via les actions collec-tives ainsi que dans son soutien au Pôle deCompétitivité Cosmetic Valley est un partenairefinancier évident de cet événement. Nos attentesau travers de ce congrès sont de positionner Or-léans comme capitale, au sein de la Cosmetic Val-ley, dans le domaine R&D en cosmétologie, deposséder un rendez-vous phare sur la rechercheen cosmétologie de notoriété internationale surnotre territoire, et, par conséquent, d’attirer lesprincipaux acteurs scientifiques et économiquesde la filière. La DRIRE, était déjà présente en tantque partenaire financier lors de la 1ère édition enoctobre 2007 pour laquelle près de 220 partici-pants avaient répondu présents. Cette année,COSM’Innov sera l’occasion d’entendre deschercheurs de renommée internationale présenterleurs résultats les plus récents dans les domainesclés de la recherche en cosmétologie dans le butde partager leurs savoirs et d’inventer la cosmé-tologie de demain. Je souhaite que cela développeencore un peu plus les liens entre la rechercheacadémique d’excellence et les industriels du do-maine de la cosmétologie mais aussi d’autres do-maines dont les activités peuvent inspirer, ets’inspirer, de la recherche en cosmétologie.

J'organise CosminnovLes 30 et 31 Mars 2010

se tiendra à Orléans la seconde édition de COSM’Innov,

le congrès international de larecherche en cosmétologie.

Dans un contexte économique où les entreprises,

la recherche académique et les pouvoirs publics ontconscience de la nécessité

d’innover, ce congrès réunira 30 conférenciers de réputation

internationale autour des grandes thématiques

de recherche en cosmétologie : la chimie, la physique, la biologie, la dermatologie, la formulation …

COSM’Innov 2010 sera ce lieu où les physiciens, chimistes,

biologistes, mathématiciens …, qu’ils soient issus de la recherche

académique ou industrielle, viendront partager

leurs savoirs et inventer la cosmétologie de demain.

Pour plus d’informations : www.cosminnov.com

n EN ACTU...PAR MYLÈNE JOUVE

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Page 4: Twideco News n°2

n REGARD SUR...PAR PAR LUCIE BRASSEUR ET LOUISIN MEHRABI

Où trouver les moyens de financer mon idée ? ••• Suite de la première page

Souvent méconnues de la plupart des dirigeants d’entreprise,de nombreuses solutions existent en matière de financementde l’innovation, Fabrice Deltour directeur associé KPMGpour la région Centre explique « des leviers fiscaux à traversle crédit impôt recherche mais également des leviers en fi-nancements publics. [...] Nous travaillons ensemble, avec lecabinet aBF Décisions, pour diagnostiquer rapidement la ca-pacité de financements publics ». De son côté, alexandreChas, le directeur d’aBF Décisions complète « Une fois queKPMG a détecté des entreprises avec des potentiels dansl’innovation, nous allons identifier les sources de finance-ments publics auxquels vont pouvoir prétendre ces entre-prises ». En effet, outre les traditionnels levées de fonds etautres emprunts bancaires, le dirigeant peut souvent bénéfi-cier de financements publics sur plusieurs niveaux, notam-ment étatiques, mais aussi d’aides des conseils régionaux etmême d’Europe au travers des fonds européens : Feder, Fea-der et FSE.

MAIS PAR OÙ COMMENCER DANS LA MISE ENPLACE D’UNE DÉMARCHE DITE « INNOVANTE » ? Selon Marie-Line David, la dirigeante de FD Eclairage, « ilfaut commencer par protéger son innovation » et Patrick Beaude Spin Control (interview complète en p. 13) de compléter« Mais ce n’est pas forcément le premier réflexe que l’on a ».Certains dirigeants, peu enclins au montage de dossiers, s’es-soufflent rapidement dans leurs démarches auprès des repré-sentants publics : des dizaines de pages à remplir pour espérerobtenir une part en subvention ou en avance remboursable...Dur, dur. C’est ainsi, qu’ils optent pour des méthodes plusclassiques : fonds propres, ou, quand les partenaires bancairessuivent, emprunt bancaire. Les dirigeants qui ont essayé cettedernière solution se sont souvent rendus à l’évidence, lesbanques prêtent davantage pour des investissements matériels,qu’immatériels. Or, la mise en place d’une stratégie R&Dconcerne plus communément la partie immatérielle de l’ice-berg, jusqu’au jour de la mise en production : chercheurs, mar-keting, réalisation de prototype... Bien d’autres dispositifsd’aide ont été mis en place notamment par Oséo, ex anvar oula Caisse des Dépôts et Consignations. alors que les PME sontnombreuses à avoir des projets d’innovation et la volonté d’en-treprendre, les problèmes de financement restent importants.Les possibilités de subventions sont tellement complexes, quemême si l’argent et les bonnes volontés politiques sonnent ettrébuchent bel et bien, la plupart des idées d’innovation nevoient malheureusement jamais le jour. Monter un dossier definancement dans le cadre d’une démarche d’innovation, c’estmonter un vrai Business Plan, reprenant les différentes phasesdu projet et évaluant le montant prévisionnel des investisse-ments à réaliser. « Le pire d’un projet innovant c’est de s’ar-rêter au milieu, de ne pas avoir assez d’argent » affirmeFabrice Deltour. « En voulant limiter la demande, en limitantle risque, les entreprises en augmentent justement le niveau,dans la mesure où elles n’ont pas suffisamment de cash pouraller au bout ». alors, quand se lancer à la chasse aux finan-cements peut sembler périlleuse, il est parfois préférable defaire appel à des professionnels qui évalueront, d’abord le po-tentiel innovant de l’entreprise, feront marcher leurs réseauxd’accompagnement et sauront, enfin, tirer toutes les ficellespubliques et privées. Ils se rémunèreront au succès, sous formed’un pourcentage fixe (10 à 15%) du financement obtenu etpourront aider l’entreprise à la recherche de financements àmieux appréhender le labyrinthe des subventions existantes.« Ce n’est pas facile » avoue alexandre Chas d’aBF Déci-sions, mais « depuis dix ans, tous les pouvoirs publics ontcompris que pour qu’une PME se développe, il faut qu’elleinnove et qu’elle s’exporte. C’est pour cette raison qu’il y a

de nouvelles mesures de financements qui ont été lancées.Certains projets peuvent même être financés jusqu’à 100% ».Cela reste néanmoins exceptionnel. Pour la plupart des projets,le pourcentage de financement dépasse rarement les 45-50%,le complément devra nécessairement être financé sur fondspropres par l’entreprise ou par emprunt bancaire. Cela dit, labanque, dès lors qu’il y a subvention ou accompagnement fi-nancier d’organismes publics, sera plus sensible et moins re-

gardante sur le niveau d’emprunt car, même s’il reste une in-connue dans l’équation – la réponse réelle du marché - , lasubvention et l’aide publique serviront souvent de leviers àl’emprunt bancaire. Une démarche qui peut sembler risquéedonc, mais, dans un univers économique mouvant, devenusouvent ultra concurrentiel, l’innovation est un facteur clef desuccès pour nombre de PME régionales. alors n’hésitez plus,seul on invente, accompagné on innove.

à lire... avant d’aller chercher les financements...100 QUESTIONS POUR COMPRENDRE ET AGIR, MANAGER L’INNOVATIONArnaud Groff - Afnor Editions - 2009On parle d’innovation à tous vents : services, social, entreprise, économie. L’innovation est un concept devenuomniprésent. Il suffit de s’arrêter devant un écran publicitaire pour constater que le terme à la mode, c’est «innovant ». Pourtant, bien plus qu’un argument marketing/commercial, la démarche innovante devient, quandelle est bien menée, une véritable source de profits et de développement pour l’entreprise. L’innovation estprotéiforme : mettre en place une démarche qualité dans un service, c’est innover. Cet ouvrage, paru auxéditions « pratico-pratiques » Afnor, accompagnera le directeur R&D, le dirigeant, l’entrepreneur ou le res-ponsable qualité dans une démarche simple, répondant pas à pas à toutes ses interrogations. 100 questions,100 réponses en moins de deux cents pages, pour comprendre et analyser son potentiel innovant. De la théo-rie à la pratique, on y découvre les conceptions de l’innovation vues par les chercheurs et sociologues et ony trouve les réponses concrètes à la mise en place d’une telle démarche. Par exemple, le dirigeant se poseranaturellement la question sur la réussite ou les conditions de l’échec : « Question n°47 : Quelles sont les prin-

cipales causes d’échecs concernant l’émergence d’une innovation ?[...] : la qualité et la fiabilité, la temporalité, la performance, l’appro-priation - d’où l’intérêt de focaliser l’attention sur la valorisation des fonctionnalités du produit plutôt que sur la technicité -, l’ergonomied’usage, la cognition, le marché et laisser la chance au produit ». Une grande place est consacrée à l’équipe, aux collaborateurs qui ren-dront la démarche possible. Le management par l’innovation, le management de l’innovation, le choix de la préposition est délicat maisau fil des pages, le dirigeant trouvera toutes ses réponses, y compris à cette question. Clair et agrémenté de schémas simples, cet ou-vrage accompagnera le dirigeant tout au long de sa démarche d’innovation. Et vous, vous vous y mettez quand ?

newsN° 2 - 22 MARS 2010 / 4

Page 5: Twideco News n°2

Le rôle desexperts comptables au sein desassociationsFabien MERET

Le rôle de l’expert comptables au sein des associations.Il ne faut pas croire que les associations ont une comp-tabilité très simple, la plupart du temps, c’est ce que l’on

croit et malheureusement, il y a beaucoup de spécificitésqui font que le domaine est assez ardu. Il faut noter au sein de la comptabilité les fonds dédiés,la fiscalité spécifique, les subventions et la valorisationdu bénévolat. L’expert comptable aide la sécurisationdes états financiers par l’élaboration d’un bilan avec uneattestation. Cela permet aux organismes subvention-neurs d’être sécurisés dans le bilan fourni par l’associa-tion. On assiste également l’association dans le domainesocial, fiscal et juridique. La fiscalité, avec la vérificationde l’aspect désintéressé et non lucrative de l’activité.Social, par l’établissement des bulletins de paie et desdéclarations sociales trimestrielles et annuelles. Et le ju-ridique, avec une aide à la rédaction du secrétariat juri-

dique, c’est à dire le rapport d’activité, le rapport finan-cier et le rapport moral. On assiste également l’association dans l’élaborationde son budget.

Contacts Mail : [email protected] Site : www.experts-comptables-orleans.fr Blog : http://croecorleans.wordpress.com

Anthony DURAND

LA COSMETIC VALLEY, LE DÉPARTEMENT DU LOIRET ET L'ADELLa Cosmetic Valley a été labellisée par l’Etatfrançais en Juillet 2005, suite à l’appel à projetlancé par le gouvernement afin de renforcer lacompétitivité des entreprises sur la scène interna-tionale et de soutenir l’innovation. La CosmeticValley, aujourd’hui premier centre de ressourcesmondiales de la parfumerie cosmétique, animetout un réseau d’entreprises, de centres de forma-tion, d’établissements de recherche, tous motivésautour d’une problématique : celle de l’innova-

tion et de la conquête des marchés internationaux.L’aDEL qui joue aujourd’hui un rôle d’anima-teur territorial, s’est déjà fortement impliquéedans la labellisation du pôle et aujourd’hui, donc,participe aux différents comités de pilotage quipermettent donc d’animer et de développer cepôle de compétitivité et de jouer un rôle moteurauprès des entreprises en apportant toute l’infor-mation nécessaire, et ce, naturellement en parte-nariat avec l’équipe de la Cosmetic Valley.

LE LOIRET ET LA COSMETIC VALLEYLa filière cosmétique dans le Loiret représente en-viron 75 entreprises de toutes tailles, qui em-ploient environ 6600 salariés. De ce fait, le Loiretapparaît donc comme le premier employeur dupôle, il concentre environ 30% des emplois de lafilière.En terme de chiffres d’affaires, la France, il fautle savoir, est le premier pays exportateur de pro-duits cosmétiques dans le monde et le Loiret en2007, fut le premier département français expor-

tateur de produits cosmétiques avec un chiffred’affaires de plus d’un milliard d’euros.Le département du Loiret, c’est également tout unvivier de chercheurs. Nous avons identifié environ2000 chercheurs répartis dans 41 laboratoires derecherche qui contribuent donc, au développementet au lancement de nouveaux produits.75 entreprises, une filière, effectivement, auxcôtés des grands noms emblématiques, mondia-lement connus présents dans le Loiret, qui s’ap-pellent par exemple, et pour ne citer qu’eux,l’Oréal, Caudalie, Christian Dior, Orlane, ou Shi-seido, foisonne tout un réseau de PME qui parti-cipe au lancement, au développement et à laconception des produits cosmétiques. La filièredans le Loiret, ce sont des entreprises de packa-ging, des entreprises de flaconnage, des entre-prises de PLV, etc.

Contact : 02.38.25.44.28 [email protected] www.adeloiret.com

FONDATION D’ENTREPRISE KPMG FRANCE

Laure Moinel : chargée de Marketing et communication KPMGrégion Paris et Centre

LA FONDATION KPMG SA : COMMENT ÇA FONCTIONNE? La fondation KPMG que je vous ai présentée au-paravant dernière fonctionne via un réseau de«Volontaires KPMG ». En effet, La Fondationd’entreprise KPMG France a pour volonté des’impliquer activement dans la vie sociale et as-sociative. a cet effet, chaque collaborateur du ca-binet aura la possibilité de participer à desactions de bénévolat proposées par la Fondationet ayant pour but, l’intérêt général. Pour ce faire,un réseau de « Volontaires KPMG » a été consti-tué. Mais également via des comités de sélectionrégionaux. L’action de la fondation est donc dé-ployée dans les régions par ces comités dontl’objectif est de promouvoir les actions de la fon-

dation, de sélectionner et de suivre les projetsproposés par les salariés. La fondation fonc-tionne aussi grâce aux projets proposés par dessalariés.Pour répondre à son objectif, qui est de souteniret d’encourager les salariés de KPMG en Franceengagés dans des actions de bénévolat et impli-qués dans la vie associative, la Fondation lancedes appels à projets en interne et sélectionne desassociations proposées par ses salariés.

Contact : [email protected] www.kpmg.fr 02.38.24.95.60

Qu’est-cequ’une SCPI(SociétéCivile de PlacementImmobilier) ?Jordan SARRALIÉ

LA SCPI EST UN OUTIL IMMOBILIER DE DIVERSIFICATION PATRIMONIALE Vous souscrivez des parts d’une société investieen immobilier d’entreprise.

DIVERSIFICATION DU RISQUEGrâce à la diversification sectorielle, géographiqueet locative, les risques sont répartis en termes de va-

leur d’actif et de revenu locatif. La répartition cibledes investissements veillera à une grande mutua-lisation des risques locatifs, en couvrant de nom-breux secteurs, y compris publics et parapublics.

DES PERSPECTIVES DE REVENUS TRIMESTRIELSChaque trimestre, les revenus des parts issus desloyers et des revenus financiers encaissés, sontversés directement sur votre compte bancairesous forme de dividendes. Une gestion anticipa-trice et volontariste qui a pour objectif d’assurerun rendement régulier.

PRÉPARER VOTRE RETRAITE DANS LE TEMPSConstituez-vous progressivement un portefeuillede parts de SCPI en utilisant l’effet de levier ducrédit. Les intérêts d’emprunt immobiliers sontdéductibles des seuls revenus fonciers en fonc-tion des dispositions fiscales en vigueur.

LES REVENUS POTENTIELS DE PARTS DE SCPI SONT CONSTITUÉS• Des revenus potentiels provenant de la locationdes immeubles avec une rentabilité entre 5,5 %et 6% nets, imposés selon le régime fiscal des re-venus fonciers.• Des revenus financiers provenant du placementde la trésorerie des SCPI.• Des plus-values immobilières éventuelles ré-sultant de la cession des immeubles et des parts.aucun souci de gestion, rentabilité performanteet loyer garanti.

22 rue Bannier 45000 Orlé[email protected] - Tél: 02.38.24.02.02

news5 / N° 2 - 22 MARS 2010

LA MINUTE DES EXPERTStop chrono

ORDRE DES EXPERTS COMPTABLES

LORD PATRIMOINE ET ASSOCIÉS

L’ADEL Agence de Développement Economique du Loiret

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newsN° 2 - 22 MARS 2010 / 6

n A VOIR SUR TWIDECO.TV

Twideco : Pouvez-vous nous retracer votre parcours profes-sionnel?Yves aguITOn : Je travaille à la Caisse des Dépôts et des Consi-gnations depuis dix ans maintenant. D’abord expert en investisse-ments fonds propres dans l’immobilier d’activité économique,j’occupe aujourd’hui le poste de directeur régional. auparavant, j’aidirigé pendant presque quinze ans des agences de développementet de comité d’expansion économique dans le Maine-et-loir et enbretagne. J’ai également travaillé à l’agence nationale pour lacréation d’entreprise pendant cinq ans, après avoir commencé macarrière à la compagnie de Saint gobain où je faisais de la recon-version industrielle.

Twideco : Avez-vous une citation ou maxime favorite ?Yves aguITOn : une de mes phrases fétiches est tirée de l’Etrangerde Camus : « créer, c’est donner une forme à son destin ». J’ap-précie beaucoup cette vision de la vie.

Twideco : Pendant votre temps libre, si tant est que vous enayez un peu, quelles sont les passions auxquelles vous aimezvous adonner ?Yves aguITOn : aujourd’hui, le gros de mon temps libre est entiè-rement consacré à ma famille. J’ai deux magnifiques petits en-fants. Dans le temps, je pratiquais beaucoup la plongéesous-marine qui est ma grande passion. Ici, on ne plonge pas dansla loire mais dans les anciennes carrières de granit ou d’ardoise.Ce sont des endroits où il y a de grandes profondeurs d’eau et oùl’on peut plonger sans problème.

Twideco : Pouvez-vous revenir brièvement sur ce qu’est laCaisse des Dépôts et Consignations ?Yves aguITOn : la Caisse des Dépôts et Consignations est uneinstitution publique, un établissement financier dont le métier estde financer sur le long terme toute une série d’activités. notre pre-mier métier, c’est le logement social. notre deuxième métier, c’estla gestion de régimes de retraite. nous servons une retraite surcinq en france, essentiellement des retraites publiques. notre troi-sième métier, c’est d’être le banquier du service publique de lajustice. Il s’agit donc là de sécuriser les fonds des français placéschez les notaires, les huissiers ou les administrateurs. Enfin, noussommes un opérateur important dans le développement des ter-ritoires. nous menons cette action au travers des investissementsen fonds propres dans des outils immobiliers d’activité écono-mique, sanitaire et sociale, ou de loisirs urbains mais aussi, en fi-nançant des entreprises. nous travaillons aussi bien avec de toutespetites structures, au travers de financements sous forme de prêtsd’honneur, jusqu’aux plus grandes. nous sommes le gestionnairedu fond stratégique d’investissement.

Twideco : Quelles sont vos missions ?Yves aguITOn : À Orléans, à la direction régionale, nous sommesune équipe d’un peu moins de trente personnes. nous gérons àpeu près tous les métiers cités pour la Caisse des Dépôts et Consi-gnations nationale sauf les retraites, qui est un métier très parti-culier, géré uniquement à Paris, angers et bordeaux. nous sommesdonc en relation permanente avec les notaires, les offices publicsd’hlM, les sociétés anonymes d’hlM, les collectivités locales ettous ceux qui proposent du logement social et qui ont besoin deces prêts collectés sur les fonds d’épargne, type livrets a et livrets

Développement Durable. nous effectuons, par ailleurs, des inves-tissements immobiliers en fonds propres sur l’ensemble de la ré-gion et essayons de promouvoir le développement des PME.Depuis environ un an, nous travaillons également aux côtés del’ensemble du dispositif universitaire de la région Centre en les ai-dant à diagnostiquer leur immobilier, leur dispositif numérique, afinde mettre à leur disposition les fonds qui leur permettront d’investir,dans le cadre de l’autonomie des universités, sur leur projet im-mobilier. Cela représente le grand défi des vingt années qui vien-nent si on veut que la france avance et rattrape son retard enmatière universitaire.

Twideco : Quels étaient vos enjeux personnels quand vousavez pris la direction de la Caisse des Dépôts et ConsignationsCentre, il y a quatre ans ?Yves aguITOn : Mon premier enjeu a été de redynamiser l’équipeet nos métiers. « faire plus et mieux » était la devise que j’ai de-mandé à mes collaborateurs de faire leur quand je suis arrivé. Jesouhaitais également promouvoir la CDC. Il faut savoir que cettegrande maison existe depuis 1816 et possède une antenne à Or-léans depuis trente ans. aujourd’hui nous communiquons plus surce que nous sommes, sur ce que nous faisons, à quoi nous servonset quels sont nos outils. Je pense que c’est primordial.

Twideco : Quels sont vos enjeux stratégiques actuels, ici, enrégion Centre ?Yves aguITOn : Concernant le logement social, nous sommes en-gagés dans un plan important de soutien aux organismes de lo-gements sociaux. nous avons modernisé notre gamme de prêts etnous avons les fonds nécessaires. Cela représente un enjeu trèsimportant pour la région Centre. Deuxièmement, nous souhaitonsencore plus développer notre action envers les PME et ce, en fai-sant mieux connaître le dispositif de soutien en fonds propres di-rect et indirect de la Caisse des Dépôts et Consignations. En effet,nous possédons de très nombreux outils, comme le Centre CapitalDéveloppement qui est la grande société de capital développementrégionale dans laquelle nous sommes investisseurs en fonds pro-pres, notamment aux côtés du Conseil régional. notre troisièmepriorité, ce sont les universités. nous venons de finir ensemble lediagnostic. la prochaine étape est de passer du diagnostic à lastratégie immobilière, mais cela, c’est pour les années à venir.

Enfin, nous nous sommes fixés une quatrième priorité qui est ledéveloppement durable. nous investissons plus particulièrementdans les énergies renouvelables. Par exemple, nous venons de dé-velopper un important projet d’investissement sur une centralephotovoltaïque dans le sud de l’Indre. nous travaillons égalementsur des projets d’éoliennes ou de biomasses. les énergies nou-velles représentent un gros sujet d’investissements en fonds pro-pres pour la caisse des dépôts et pour ma direction régionale.

Twideco : Vous nous parlez de nombreux projets très enthou-siasmants mais la crise est quand même passée par là. Com-ment l’avez-vous vécue ?Yves aguITOn : la Caisse des Dépôts et des Consignations a vécula crise d’une façon très particulière. D’une part, nous sommes ungrand établissement financier, français, particulier, public, placésous le contrôle du parlement, et d’autre part, nous sommes unétablissement de très long terme qui effectue des prêts ou des in-vestissements en fonds propres courant sur des années. aussi,nous avons passé la crise dans d’assez bonnes conditions. nousavons mobilisé entre le 15 octobre et le 15 novembre 2008, 44milliards d’euros au niveau national pour financer l’économie deprêt aux banques. Il faut se souvenir qu’à cette époque, il y a euune grave crise de liquidité. Par exemple, nous avons investi dansDEXIa, grand établissement bancaire qui a été assez gravementmenacé. En région Centre, nous avons développé une nouvellegamme de prêts aux collectivités locales. C’était un métier quenous ne faisions plus depuis quinze ans et que nous avons refaitpour quelques semaines. En effet, plusieurs collectivités locales setrouvaient, elles aussi, confrontées à un manque de liquidités à cemoment-là puisque les banques connaissaient d’assez graves dif-ficultés. nous avons mis en place tout notre dispositif d’investis-sement en fonds propres des PME. C’est à cette époque que lefond stratégique d’investissement a été créé et qui est maintenantdécliné en région Centre. nous avons donc traversé la crise finan-cière de façon très active puisque, d’une part, nous nous sommestrouvés très mobilisés, et d’autre part, car nous y avons, bien évi-dement, nous aussi, laissé quelques plumes. le gros de nos actifsétant placé en actifs boursiers, nous avons aussi subi le contrecoupmais dans des proportions suffisamment supportables pour qu’enaucune façon cela n’impacte notre modèle d’exploitation, notremodèle financier, et surtout, l’équilibre de nos fonds propres.

Le 30 mars 2010, TwidecoTV donne la parole à laCaisse des Dépôts etConsignations. Interlocu-teur provilégié des entre-prises au niveau local, lemonde économique ignoreencore parfois quellessont les actions que mènequotidiennement l’équiped’une trentaine de per-sonne de la CDC au niveaude la Région Centre. Entreéconomie sociale et inves-tissement en fonds pro-pres pour ledéveloppement des entre-prises régionales, YvesAguiton, directeur régionalde la CDC aux côtés d’ac-teurs privilégiés du mondeéconomique répondront àtoutes vos questions endirect sur le chatwww.twideco.tv

Rencontre avec Yves Aguiton, directeur régional et premier aperçu des missions de la CDC

Yves Aguiton > directeur régional et premier

aperçu des missions de la CDC

La Caisse des Dépôts est régie par un statut unique enFrance qui la place, selon les termes de sa loi fondatricede 1816 “de la manière la plus spéciale sous la surveil-lance et la garantie de l’autorité législative”. Ce contrôleest exercé par une Commission de surveillance compre-nant cinq parlementaires, dont son président.Nommé par décret du Président de la République, le di-recteur général de la Caisse des Dépôts prête sermentdevant la Commission de surveillance en ces termes :« Je jure (…) de maintenir de tout mon pouvoir l’inviola-bilité de la Caisse des Dépôts ».

LE GROUPE CAISSE DES DÉPÔTS : • l’investissement dans les entreprises : fSI, CDC Entreprises, CDC Capital Investissement• l’assurance de personnes : CnP assurances• l’immobilier : groupe SnI, Icade• les services : Transdev, Egis, Compagnie des alpes et be-lambra

DATES-CLÉS :1816 : création de la Caisse des Dépôts et Consignations1822 : premier prêt au développement local1837 : gestion de l’épargne sur livrets1850 : création de la première caisse de retraite 1868 : création des premières caisses d’assurance vie1905 : premiers crédits au logement social 1911 : première administration à recruter des femmes1945 : financement de la reconstruction du pays1960 : création des délégations régionales de la Caisse desDépôts1994 : lancement du programme PME Innovation2004 : rachat de la Société nationale Immobilière (SnI)2007 : plan stratégique Elan 20202008 : Ouverture à l’international

LA CAISSE DES DÉPÔTS ET CONSIGNATIONSUN INVESTISSEUR DE LONG TERME AU SERVICE DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL ET DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

LA CDC EN RÉGION CENTRE EN 2009quelques faits marquants : une présence forte sur de nombreux fronts • l’accompagnement des universités d’Orléans et Toursdans l’élaboration de leur schéma directeur immobilier etd’aménagement et de leur schéma directeur numérique• la mise en place de la plateforme d’orientation financièredes PME ayant des besoins en fonds propres• l’organisation du forum appui PME en juin 2009 qui apermis de mettre en relation PME et investisseurs en fondspropres• le financement à hauteur de 100 M€ de la seconde lignede tramway d’Orléans • la création avec les collectivités locales (région, Cg 36,Cg 18, agglomération de Châteauroux) de la société d’éco-nomie mixte d’aménagement de l’aéroport de Châteaurouxafin de constituer un cluster de maintenance aéronautique • le soutien aux professions juridiques mises à mal par lacrise

QUELQUES CHIFFRES CLÉS SUR L’ACTIVITÉ 2009 • 300 M€ de prêts sur fonds d’épargne aux bailleurs sociauxet aux structures médico-sociales • un encours de prêts sur fonds d’épargne de 3.4 milliardsd’euros• 2 M€ d’investissements sur fonds propres en 2009 • Participation au capital de 20 Sociétés d’Economie Mixteainsi que de 16 sociétés locales portant des investissementsen fonds propres de la CDC. • financement du Service Public de la Justice : encours glo-bal d’environ 1,2 milliards d’euros (professions juridiques(80%), les Institutionnels d’Intérêt général (18%) et les PPl(2%)).

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Nous savons tous que vous êtes directeur de la R&DLVMH Recherche mais nous en savons un peu moinssur ce qui vous amené à ce poste. Pouvez-vous reveniren quelques phrases sur votre parcours ? Eric PERRIER : Je me suis passionné très tôt, versla 3ème, pour la frontière entre la biologie et la chi-mie. Je voulais savoir ce qui se cachait derrière labiologie et comprendre les réactions chimiques quela biologie implique. Tout au long de ma scolarité,j’ai toujours navigué entre ces deux secteurs : bio-logie et chimie. J’ai fait un bac C, plus axé phy-sique-chimie que biologie, par définition. Puis, j’aiquitté Valence pour entrer à la fac de Lyon où j’aipréparé un DEUG de biologie. Ces deux années deDEUG passées et mon diplôme en poche, j’ai rejointune école de chimie organique, l’ESIL, Ecole Supé-rieure de Chimie Industrielle de Lyon. a l’époque,cette grande école préparait à rentrer chez RhônePoulenc, dans le couloir de la chimie, puisque la ré-gion lyonnaise est forte de grands noms de la chimieorganique en générale, et de la chimie fine en parti-culier. J’avais toujours en tête la biologie mais le di-recteur de l’école m’avait décidé à y entrer en medisant : « Je comprends cette passion que vous avezpour la biologie mais, pour être bon en biologie, ilfaut être bon en chimie. » J’ai donc mis cela en pra-tique. J’ai travaillé sur la chimie et j’ai obtenu mon

diplôme. Mais comme la biologie me tarabustait en-core fortement, je suis reparti à la fac pour effectuerun DEa de biotechnologie à l’université de Com-piègne, la plus réputée dans ce domaine. J’avaiscompris que ce qui faisait que la biologie pouvait êtreutile à l’homme n’était finalement ni plus ni moinsque la biotechnologie : la biologie utilisée parl’homme. Je suis donc sorti de mes études avec ledouble diplôme en poche et j’ai rejoint assez rapide-ment un groupe agro-industriel qui deviendra ensuite

Cerestar puis Cargill. Nous avions des unités un peupartout en Europe mais en particulier un centre derecherche en périphérie de Bruxelles. Cette unité tra-vaillait le blé et le maïs et développait ses produitset sous-produits. Mon activité consistait à impliquerla biotechnologie dans le secteur agroalimentaire,mais aussi dans des secteurs autres, en particulier lacosmétique et la pharmaceutique. Je suis resté quatreans à Bruxelles puis j’ai rejoint en 1990 la sociétéColetica. C’était une petite PME lyonnaise, créé 4ans plus tôt, qui avait comme champs d’action l’in-dustrie de la cosmétique et de la pharmacie. assezrapidement, la société s’est orientée en direction dela cosmétique uniquement. Quand je suis arrivé,nous étions une petite équipe de cinq chercheurs etquand je l’ai quittée en 2005, soit 15 ans plus tard,nous étions trente chercheurs à Lyon et trente cher-cheurs aux États-Unis soit soixante chercheurs dansle domaine de la recherche des ingrédients nouveauxpour l’industrie de la cosmétique.

Twideco : Comment êtes-vous entré chez LVMH etpourquoi ?Eric PERRIER : Vous savez, Coletica a représenté15 ans de pur plaisir. J’ai vu grandir une petite so-ciété à partir de rien et je l’ai quitté alors qu’elle étaitdevenue une société établie et vraiment organisée.C’est ce qui me passionne dans la vie d’une PME.Il faut aussi dire que nos programmes de rechercheétaient très intéressants et que nous étions capablesd’apporter l’innovation à nos clients, grands nomsde la cosmétique tels que, LVMH, Clarins, L’Oréal,Estée Lauder aux USa, Shiseido au Japon, etc. a cemoment-là, j’étais donc en relation avec les direc-teurs de la recherche et développement de toutes cesgrandes maisons pour essayer d’élaborer avec euxdes programmes de recherches. Quand l’opportu-nité d’un poste dans un grand groupe cosmétiques’est présentée à moi, je l’ai saisie. C’était un nou-veau challenge, un monde un peu différent de celuique j’avais connu puisque je passais du B2B auB2C. Et puis, du côté de la problématique de l’in-novation, je perdais le côté agile d’une PME pourun autre mode de fonctionnement. Je me suis renducompte à ce moment-là qu’il faut très peu de choses,pour rendre une société agile et qu’il en faut égale-ment très peu aussi pour la rendre sclérosée.

Twideco : Ce côté agile d’une PME vous manque-t-ilchez LVMH ?Eric PERRIER : Non, car j’ai rejoint l’équipeLVMH Recherche qui est un Groupement d’IntérêtÉconomique. Ce GIE n’est finalement ni plus nimoins qu’une sorte de PME puisque nous ne comp-tons que 250 personnes. Cela s’apparenterait certesà une grosse PME, mais je veux dire par là que notreorganisation découle encore d’une échelle humaine.

Twideco : Quelle est votre fonction exacte au sein dece GIE ?Eric PERRIER : Je suis directeur recherche et déve-loppement au sein du GIE mais je suis également pré-sident du collège des administrateurs. Il faut savoirque le GIE est une société indépendante qui comptecomme actionnaires principaux Dior, Guerlain et Gi-venchy. Ces trois actionnaires ont décidé dans les an-nées 1985 de mettre en commun leurs équipes derecherche afin de créer une synergie d’effet et possé-der ainsi un centre de recherche plus important quechacun des trois centres de recherche qu’ils avaientet, qui étaient indépendants, à l’époque. Ils ont donccréé ce GIE et aujourd’hui, je suis à la fois directeurrecherche et développement pour ces trois maisons :Dior, Guerlain et Givenchy, mais également présidentdu collège des administrateurs du GIE.

Twideco : Comment fait-on pour être le directeur R&Dde trois maisons si prestigieuses ? Quand un procédéinnovant sur une crème de jour, par exemple, est crééà qui en revient l’usage : Guerlain, Givenchy ou Dior ?Eric PERRIER : On me pose toujours cette questionet il est très intéressant d’y répondre. L’Oréal pos-sède plus de 20 ou 30 marques pour lesquelles cesont leurs mêmes équipes de recherches qui travail-lent. Nous connaissons un peu le même type de pro-blématiques. Pour y remédier, nous écoutonsénormément nos marques. Notre innovation doit cor-

respondre à l’innovation que nos marques, et doncnos consommateurs, attendent. Ma passion, c’estl’innovation. J’aime créer toutes les conditions re-quises pour faire en sorte que l’innovation puisseémerger et rester dynamique dans un centre de re-cherche. L’innovation finalement ne peut fonctionnerqu’à partir du moment où il y a écoute des consom-mateurs. Nous sommes d’ailleurs probablement leseul centre de recherche en France appliqué à la cos-métique dans lequel, au sein du centre de recherche,nous possédons aussi une équipe dédiée à l’étude desconsommateurs. Notre objectif est clairement de dé-couvrir quels seront les besoins et attentes desconsommateurs dans les années à venir. Il faut pren-dre en compte les évolutions de la société, qui parexemple s’urbanise de plus en plus. Il existe partoutdes éléments contextuels de société qui représententde vrais éclairages pour l’innovation en terme depackaging, de portabilité ou de façon d’utiliser lesproduits. Nous étudions également les utilisationsdes produits dans le monde. Comment sont-ils utili-sés ? avec du coton, avec les mains ou avec un gant? Quels sont les gestes pour se démaquiller, pour letraitement de la peau ou pour appliquer un produitde soin ou un parfum ? Ces éléments sont extrême-ment importants pour comprendre les attentes. C’estseulement ensuite que nous allons rentrer au niveaude la spécificité de la marque. Les clientes de Guer-lain ne sont pas les clientes de Dior, ni celles de Gi-venchy ou de Kenzo. En écoutant lesconsommatrices, en les regardant travailler et en lesregardant utiliser ces produits, nous comprenons fi-nalement quelles sont les attentes particulières enversces produits, quelle est leur marque de fabrique.Nous fonctionnons donc avec trois éclairages mar-chés donnés par nos équipes travaillant sur nosconsommateurs. Parallèlement, nos équipes de cher-cheurs travaillent à la compréhension de la peau quiest, comme je le dis souvent, notre principale sourced’innovation. En comprenant la peau, en comprenantcomment elle réagit à des agressions extérieures ourevient à l’équilibre, à quelle vitesse et comment,nous pouvons développer des produits pour luttercontre le froid, le chaud ou toute autre agression.Nous nous devons de comprendre la peau à la foismacroscopiquement et microscopiquement. Dans cecadre-là, notre approche est innovante. Nous obser-vons les consommatrices, regardons leur peau, nousprenons des photos, mais en même temps, nous re-gardons à l’intérieur de la peau, en profondeur. Nousorganisons régulièrement des symposiums partoutdans le monde pour expliquer à la communautéscientifique ce que nous faisons et en quoi nos re-cherches peuvent apporter des éléments innovantsqui nous permettent, là aussi, de découvrir de nou-velles façons d’appliquer des produits cosmétiquessur la peau. C’est donc la réunion de nos étudesconsommateurs d’un côté et études scientifiques del’autre qui nous permet d’innover en répondant à unemarque plutôt qu’à une autre. Chaque marque pos-sédant son propre aDN, nos recherches, de par leurspropres particularités, vont convenir plutôt à tellemarque que telle autre. Je ne dirais pas pour autantque chaque marque peut être résumée à une seule no-tion mais seulement qu’elles sont suffisamment ty-pées pour que les innovations de nos laboratoiressoient présentées aux marques les plus sensibles.Dans les faits, nous présentons nos innovations auxtrois marques en même temps et elles choisissent. Lapremière a l’exclusivité mais globalement, il n’y apas de problème d’une marque par rapport à l’autrepuisque chaque marque est vraiment très différenteset possède ses propres demandes et envies et, c’estça qui importe.

Twideco : Vous vous dites passionné d’innovation,alors entre recherche et innovation, quels sont lesliens que vous faites ? A quel moment passe-t-on derecherche à innovation ? Eric PERRIER : Chacun a sa définition mais voicila mienne. L’innovation, c’est le fait de découvrirun produit et surtout qu’il remporte un succès sur lemarché, sinon il reste à l’étape de découverte. Pourmoi, la définition est très claire. Une innovation estun produit qui rencontre ses consommateurs. Parcontre, je fais une différence entre recherche et in-novation collective ou recherche collective. Même

Eric Perrier Une innovation est un produit qui rencontre ses consommateursPassionné de biologie et de chimie, Eric Perrier est né le 6 novembre 1963 à Valence (Drôme). Après un parcours universitaire brillant, navigantentre chimie, physique et biologie, il dirige actuellement le GIE LVMH Recherche. Son amour de l’innovation n’aveugle en rien sa vision extrêmementclaire de son rôle dans le tissu économique régional, national et international. Personnage discret, exalté et fortement engagé pour ses collabo-rateurs, les consommatrices finales des produits qu’ils développent ensemble et pour les marques qu’il représente, Eric Perrier, sait parler d’inno-vation, de molécules, de chimie ou de biologie en créant l’adhésion immédiate de son auditoire. Rencontre.

n RENCONTRE À LA UNEPAR LUCIE BRASSEUR

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Notre objectif est clairement de découvrir quels seront les besoins et attentes des consommateurs dans les années à venir. Il faut prendre en compte les évolutions de la société, qui par exemple s’urbanise de plus en plus. n

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si nous sommes le deuxième plus gros centre de re-cherche en cosmétique en France, nous conservonsfinalement une petite taille. Nous compensons parune grande agilité. Plutôt que de tout développer eninterne, nous travaillons de trois façons différentes.D’abord, bien sûr, nous travaillons dans nos labora-toires, en interne. Mais nous considérons aussi quela recherche fondamentale permet de faire desgrands pas dans la connaissance, aussi, ponctuelle-ment, il nous arrive de travailler avec le CNRS,l’INSERM, l’IFREMER ou le CIRaD. Il nous ar-rive également de travailler avec d’autres centres derecherches fondamentales un peu partout dans lemonde. Enfin, nous développons des partenariatsavec nos fournisseurs parce que l’innovation peutjaillir de tous. Pour nous, tous ce qui est innovantest digne d’être étudié et d’être intégré dans des for-mules innovantes que nous proposons sur le marché.Notre recherche, vous le voyez, est vraiment ouverte: ouverte en direction de la recherche publique, desstart-up, des PME, ou des fournisseurs et c’est grâceà cette ouverture que nous sommes très innovants.

Twideco : Quels est le business model d’un centre derecherche ? Comment génère-t-on de l’argent avec dela rechercheEric PERRIER : Le business model d’un centre derecherche, c’est... un centre de coûts. Nous investis-sons pour le compte des marques dans les pro-grammes de recherche pour lesquels nous espéronsproposer des produits qui vont réussir sur le marchéet qui vont, de fait, aider les marques à financernotre centre de recherche d’une année sur l’autre.En pratique, chaque année, le budget du centre derecherche de l’année suivante est défini aux alen-tours du mois de septembre et nous planifions lesinvestissements de chacune des maisons dans nosprogrammes de recherche.

Twideco : Peut-on avoir une idée du budget en question?Eric PERRIER : C’est une donnée confidentielle.Mais je peux vous assurer que ce sont des donnéessignificatives de recherche. Les collaborations avecles équipes universitaires et avec les PME représen-tent le deuxième plus gros budget de notre centre derecherche, après les salaires évidemment, puisqueles salaires sont assez conséquents dans un centrede recherche, comme vous pouvez l’imaginer.

Twideco : Vous êtes entré chez LVMH en 2005. C’estjustement l’année où la Cosmetic Valley a été labelliséepôle de compétitivité. Quelle responsabilité cela repré-sente-t-il pour vous d’être directeur R&D LVMH au seinde la Cosmetic Valley quand on sait que LVMH-Dior est

l’un des principaux piliers du pôle de compétitivité ?Eric PERRIER : Pour vous répondre, je vais me re-placer 5 ou 10 ans en arrière quand je travaillais àLyon, au sein de la société Colectica puis EngelhardPersonal Care. En Rhône-alpes, même s’il se trou-vait beaucoup de centres de recherche fondamentalede très haut niveau, des centres de recherches, desPME ou des grands groupes, il n’y avait pas de fa-bricants de produits cosmétiques. C’était une trèsgrande faiblesse que ne connaît pas la Cosmetic Val-ley. Nous avons en région Centre une densité énormede PME, de PMI, de centres de recherche, d’hôpi-taux, d’universités qui peuvent être dédiés à la cos-métique ou qui le sont même déjà. C’est une chanceincroyable car ceux qui fabriquent les produits finis,les donneurs d’ordre, sont là. En Rhône-alpes, nousavions de magnifiques programmes de recherche,certes, mais nous n’avions pas les utilisateurs finauxprésents sur place. J’avoue donc que j’ai une chanceextraordinaire d’être au sien de la Cosmetic Valleyrégionalement parlant, car c’est un terreau extrême-ment intéressant dans lequel nous allons pouvoir tis-ser des liens et faire en sorte de monter desprogrammes de recherche de très grande qualité.Nous pouvons faire ici de très belles choses tout enayant des applications cosmétiques finales en impli-quant le concret avec des PME, PMI ou start-up.C’est un gros avantage. Deuxièmement, pour vrai-ment répondre à votre question, il est évident queLVMH Recherche étant le plus gros centre de re-cherche de cosmétique de la Cosmetic Valley, on at-tend beaucoup de nous. Nous essayons de jouer notrerôle au mieux mais il ne faut pas oublier que la cri-tique est facile. En faisant partie de la Cosmetic Val-ley, nous risquons la critique car en en faisant partie,nous touchons des subventions, or nous sommes déjà« riches ». D’un autre côté, si nous ne faisions paspartie de la Cosmetic Valley, nous risquerions de pas-ser pour « snobs ». Vous voyez que c’est un peu com-pliqué. Nous avons donc décidé de participer à uncertain nombre de programmes de recherche de laCosmetic Valley. Nous recevons des subventionsmais 100% de ces subventions sont réinjectées dansdes contrats de sous-traitance ou dans des contratsde fournitures de travaux de recherche dans des PMEou des start-up qui ne font pas partie du consortiummais qui existent et sont, par conséquent, remarquéesen tant que prestataires des consortiums.

Twideco : Après s’être fortement axé sur le cosméto-textile, aujourd’hui la Cosmetic Valley parle davantage,dans ses différents programmes de recherche, de« cosmetic & sensory ». Pour vous, quels sont lespoints de concordance et les différences entre ces

deux notions ? Etait-ce une évolution logique ? Un axede développement stratégique chez LVMH ?Eric PERRIER : Le cosméto-textile n’a jamais étéun produit phare chez LVMH donc, même si c’estun sujet très intéressant et un domaine où il peut yavoir de belles innovations, c’est quelque chose quinous intéresse moyennement. Nous restons plus axésvers la cosmétique et la parfumerie assez classique,innovante mais classique. Dans ce sens-là, j’ai par-ticipé au congrès qui a eu lieu à Tours l’année der-nière, « Sensory & Evaluation ». Nous posons laproblématique de ce qui caractérise un produit deluxe dans le domaine du soin, du maquillage et duparfum. Finalement, ce qui crée notre différence,c’est l’extrêmement grande qualité de nos produitsd’un point de vue sensoriel. Nos clients attendent denos produits une qualité sensorielle extraordinairetout en combinant l’efficacité biologique la plus fortepossible. Le paradoxe persiste, ces deux notions sontforcément antinomiques. Le client attend de nousque nous lui fournissions les bons côtés de ces deuxtypologies de produits sans les mauvais côtés.

Twideco : Revenons sur la construction du bâtimentHélios. Où en est-on ? Eric PERRIER : Ce projet représentait une problé-matique technique très importante. Elle s’est mêmeavérée à un moment donné quasiment insoluble. Lepanier de basket en verre transparent au centre dubâtiment posait un problème de jonction. Nousavons pris beaucoup de retard en essayant de résou-dre ce problème mais maintenant nous avons la so-lution. Le programme a suivi son court, nous avonstravaillé sans cesse et nous espérons pouvoir signerdans le mois qui vient pour démarrer les travauxassez rapidement. Le bâtiment devrait pouvoir nousêtre livré début 2012.

Twideco : La création de ce bâtiment représente-t-elleun axe de développement stratégique important ?Eric PERRIER : Tout à fait. Généralement, quandon construit un centre de recherche, on construit unbâtiment et on met une équipe dedans. Nous, nousavons pensé le bâtiment autour des équipes. Nousavons d’abord mimé en 3D les échanges entre lesexperts pour comprendre comment circulaient lesproduits et les personnes, comment travaillaient lesgens entre eux et pour seulement ensuite, construireun bâtiment autour des ces flux. C’est une approchearchitecturale vraiment innovante et cela va nouspermettre de gagner en convivialité. Demain, en2012, nous aurons un bâtiment qui autorisera les vi-sites et qui nous permettra d’avoir plus de relationavec la presse, ce qui n’est pas possible aujourd’hui.

Twideco : C’est finalement à la fois un outil de mana-gement et un outil de communication ?Eric PERRIER : C’est d’abord un outil de travaildans le sens où, lorsqu’on se penche sur la circula-tion des personnes, des matières premières et desproduits finis dans un centre de recherche classiquecomme le notre aujourd’hui, on se rend compte quele produit et les experts font des kilomètres pour ar-river à se rencontrer. Nous avons donc imaginé unemise en interactions des experts et des produits dansun environnement proche les uns des autres et, jecrois, qu’en termes de conception de bâtiment, c’estvraiment une grande première.

Twideco : Pour vous, COSM’Innov représente-t-il unévénement important ? Allez-vous y participer ? Dequelle manière ? Au niveau international, cela permet-il vraiment de donner de la visibilité aux différents tra-vaux que vous menez ?Eric PERRIER : Il existe un certain nombre decongrès internationaux un peu partout dans lemonde. Néanmoins, je suis intimement convaincuque, du fait de la proximité de la Cosmetic Valleyavec les centres de recherche, ce congrès va progres-sivement devenir un rendez-vous important enFrance. Je ne sais pas s’il développera forcémentune aura internationale mais, en tout cas, avant derêver cela, il faut déjà qu’il soit reconnu en France.Nous y participons bien sûr, un certain nombre denos chercheurs seront présents lors de ces deux jour-nées car nous pensons que, si un congrès de ce typeest renouvelé de façon suffisamment régulière avecdes thématiques homogènes d’une année sur l’autre,il ne peut que faire rayonner encore un peu plus lecôté scientifique de la Cosmetic Valley. Et nous, entant qu’LVMH Recherche, nous souhaitons apporternotre soutien le plus fort possible à ce rayonnementde l’esprit scientifique au sein de la Comestic Valleyet appliqué à la cosmétique bien sûr.

Twideco : Que peut-on vous souhaiter maintenant ?Eric PERRIER : Je souhaite que tout notre pro-gramme de construction Hélios fonctionne bien, quele bâtiment soit une réussite et qu’il arrive à nousapporter la satisfaction qu’on imagine. Vous savez,ce bâtiment, c’est un peu comme une maison per-sonnelle que l’on attend. On espère beaucoup et puison peut avoir de bonnes surprises comme de moinsbonnes. aussi, j’espère vraiment que tout se passerabien et surtout que ce sera un bâtiment dans lequelnos collaborateurs et collaboratrices aimeront vivreet j’irais même plus loin, qu’il donne envie à de nou-veaux collaborateurs de nous rejoindre.

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newsN° 2 - 22 MARS 2010 / 10

LES EXPERTS ONT LA PAROLE

Twideco TV : Pouvez-vous revenir sur votre parcours enquelques phrases ?Nora MOHaMEDI : Je suis consultante en ressources hu-maines et coach professionnel. J’ai un parcours qui se cerneen trois étapes : la gestion des ressources humaines en en-treprise, la formation et le coaching. J’interviens principale-ment sur le bassin de la région Centre auprès de grandsgroupes industriels et de petites et moyennes entreprises.J’accompagne des managers et cadres, pour tout ce qui estlié à leur développement professionnel.

Twideco TV : Qu’est ce qui vous plaît dans votre métier ?Nora MOHaMEDI : Ce qui me passionne dans mon métier,c’est l’accompagnement de l’humain. Si nous ramenons celaau contexte de l’entreprise, c’est aider l’individu à atteindreses objectifs. La société est mouvante et les changementssont de plus en plus rapides : avant on parlait de court, moyenet long terme. Court terme c’était un à deux ans, moyenterme c’était trois à cinq ans et long terme, dix ans. au-jourd’hui, le long terme c’est trois à cinq ans. Nous pouvonsainsi dire que la société dans laquelle nous vivons génère deschangements pour lesquels il faut s’adapter en permanenceà tous les niveaux. autant en termes de compétences tech-niques, qu’en termes de comportement, etc. Ce que j’aime,c’est effectivement d’accompagner les personnes dans leurdéveloppement professionnel et de voir que tout est possibleet que les résultats sont là. Quand je vois la personne se trans-former, évoluer et acquérir le comportement qu’elle souhaite,c’est très satisfaisant car c’est ce pourquoi nous sommes là :être utile à l’autre.

Twideco TV : Quelles sont les valeurs auxquelles vous vousraccrochez dans votre métier ?Nora MOHaMEDI : L’honnêteté et l’intégrité, même si, par-fois, j’ai l’impression que c’est difficile. Et bien sûr, les va-leurs humaines. Je pense que lorsque je ne croirai plus enl’humain, je ferai autre chose.

Twideco TV : Qu’attendez-vous de Créa’d’Or ?Nora MOHaMEDI : J’ai déjà accompagné des créateursd’entreprise il y a quelques années et c’est passionnant. J’aiune curiosité naturelle, cela me plaît beaucoup de me rendrecompte de la richesse de l’humain, de sa capacité à créer, àavoir des idées, à innover puis à mettre en œuvre. Les ac-compagner est un vrai bonheur car tout en mettant en valeurla force du projet et de l’idée, il y a tout de même des pointsde vigilance à leurs renvoyer. L’objectif est que le projetprenne vie. Derrière une création d’entreprise, il y a des in-dividus et c’est là qu’on revient aux valeurs humaines et àl’intérêt de la personne dans son développement via son pro-jet de création d’entreprise.

Twideco TV : Pouvez-vous revenir sur votre parcours enquelques phrases ?Michel MENUT : Mon parcours s’est effectué dans labanque où je suis rentré pour me former et non pas pour fairecarrière. J’ai finalement pratiqué pendant quinze années dansle domaine du crédit aux entreprises. Ensuite, j’ai quitté labanque pour redresser des entreprises pendant sept à huit ans.J’avais depuis longtemps une idée en tête qui s’est au-jourd’hui transformé en réalité et qui consiste à appliquermon cœur de métier. Il s’agit d’ingénérie des financements,des aides aux apports en capital et aux emprunts avec un sys-tème fondé sur des structures légères car cela s’adresse es-sentiellement aux PME et TPE.

Twideco TV : Qu’est ce qui vous plaît dans votre métier ?Michel MENUT : La relation humaine dans son ensemble.Mon objectif personnel est d’humaniser la finance. La fi-nance, c’est travailler avec bon sens et équilibre. Pour chaqueprojet, il faut chercher à atteindre l’équilibre des finance-ments mais aussi s’intéresser à l’entreprise pour la pérenni-ser. Nous associons à cette démarche de mobilisation desressources financière notre apport d’un accompagnementfondé sur un partenariat actif.

Twideco TV : Quelles sont les valeurs auxquelles vous vousraccrochez dans votre métier ?Michel MENUT : La valeur de la personne avec ce qu’elleexprime. Mes valeurs sont aussi le fait de respecter le libre-arbitre de chacun. C'est-à-dire que lorsque je suis face à uneentreprise je reste factuel et non en position de jugement. Jecrois avoir tout dit ; pour moi le plus important restera tou-jours la valeur humaine, ce que l’on dégage, sachant que lebut dans la vie est de se réaliser car il ne faut pas oublier quenous sommes là que pour un temps.

Twideco TV : Qu’attendez-vous de Créa’d’Or ?Michel MENUT : J’espère apporter ma contribution, avecd’autres, pour aider ceux qui ont envie de se réaliser et d’êtreentrepreneur, et cela en toute objectivité et avec déontologie.

Twideco TV : Pouvez-vous revenir sur votre parcours enquelques phrases ?Fabrice DELTOUR : après une licence en sciences écono-miques dans le sud de la France, j’ai rejoint un petit cabinetindépendant de commissaires aux comptes qui m’a donnéenvie d’exercer ce métier. Ensuite, je suis entré chez KPMGoù je suis maintenant depuis vingt ans. J’ai continué mes di-plômes d’expertise comptable tout en travaillant. Puis, j’aiprogressé dans l’échelle du cabinet pour en être aujourd’huil’un des 350 associés et responsables de la région Centre.

Twideco TV : Qu’est ce qui vous plaît dans votre métier ?Fabrice DELTOUR : Ce qui me plaît, c’est la diversité dessituations et des rencontres avec les entrepreneurs. Tous lesjours c’est différent. Parfois, nous vivons des journées oùnous partageons les difficultés des entreprises et d’autresfois, nous vivons leurs joies. C’est passionnant.

Twideco TV : Quelles sont les valeurs auxquelles vous vousraccrochez dans votre métier ?Fabrice DELTOUR : Il faut savoir que nous appartenons àun ordre, qui est l’ordre des experts comptables et la compa-gnie des commissaires aux comptes qui a deux valeurs ma-jeures : l’éthique, c'est-à-dire que nous nous interdisons dene pas être francs avec nos clients, leurs partenaires finan-ciers et la communauté financière et la transparence car nousavons besoin que nos clients aient confiance en nous commenous avons besoin d’avoir confiance en eux.

Twideco TV : Qu’attendez-vous de Créa’d’Or ?Fabrice DELTOUR : J’espère apporter l’éclairage d’un œilnouveau et avisé dans mon domaine d’expertise sur les pro-jets. Et qui sait si les petites entreprises de Créa’d’Or d’au-jourd’hui ne seront pas des multinationales dans quinzeans… En tout cas, cela serait formidable.

Nora MOHAMEDICOnSulTanTE rh PrO ET COaCh

Michel MENUTEVOTranS

Fabrice DELTOUREXPErT COMPablE, aSSOCIé kPMg

Chaque semaine, trois experts nous orientent sur le potentiel de chacun des candidats duconcours CREA’D’OR. Mais c’est vous qui décidez.

www.creador.frVenez choisir votre candidat !

Créa’d’OrLE CONCOURS DE CRÉATION D’ENTREPRISE EN RÉGION

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news11 / N° 2 - 22 MARS 2010

LECONCOURSCe concours de création d’entre-prise en Région a pour but de met-tre en avant les jeunes entreprisesde la région Centre, et les hommeset femmes qui en sont à l’origine.Sur 4 mois, 16 créateurs d’entre-prise présenteront leur projet surle plateau de Twideco TV et serontanalysés par des experts (coachs,responsables RH, chargés de com-munication, commerciaux).

DÉROULEMENT DU CONCOURS.Chaque lundi, Twideco TV diffusera uneémission de présentation de 4 candidats.Chaque candidat présentera son projet etses activités pendant 5 mins. Ensuite, laparole sera donnée aux trois autres candi-dats du mois qui challengeront le candidatde la semaine. La parole sera ensuite don-née à trois experts qui analyseront la pré-sentation et la capacité à répondre auxautres concurrents. • 5 min pour le candidat• 10 min de challenge par les autres can-didats du mois• 15 min pour les éclairages des experts

Les candidats invitent leurs réseaux àvoter pour eux via le site www.creador.fr

pendant la semaine de diffusion de leurémission. a la fin de chaque mois, le can-didat ayant obtenu le plus de votes seraadmis comme demi-finaliste.

après 4 mois et 16 candidats présélec-tionnés, il restera 4 demi-finalistes. Se dé-roulera alors une semaine spéciale pourles demi-finalistes qui de nouveau serontsoumis au vote des internautes. Les dos-siers des demi-finalistes seront soumis àBFM Radio pour peut-être concourir à laBFM académie.

Le lundi suivant cette semaine de vote, (le10 Mai 2010) une émission spéciale, la fi-nale, sera organisée en extérieur, pendantlaquelle les deux finalistes seront dési-gnés (ceux ayant recueilli le plus devotes).

L’émission sera l’occasion d’inviter 150chefs d’entreprises de la région Centre, quivoteront pour l’un des deux finalistes quisera alors le grand vainqueur de l’année !

Le vainqueur se verra alors offrir une campagne de publicité et un reportage sur son entreprise diffusé sur Twideco TV.

Le règlement du concours a été déposé à l'étude deFrançois LEFEBVRE en date du 17/12/09.

Xavier RAYMOND / Cité Tech

Claire MALLET / Version Ecologique

Twideco TV : Quel a été votre parcours, de vosétudes jusqu’à aujourd’hui ?Claire MaLLET : J’ai effectué une école decommerce et de management à Marseille,puis je me suis spécialisée en finance d’en-treprise pour débuter ma carrière en tant quecontrôleur de gestion dans de grands groupesde luxe français tels que L’Oréal, Channel etDior. Ensuite, je me suis lancée dans laconcrétisation de mon projet de créationd’entreprise en avril 2008.

Twideco TV : Avez-vous toujours su que vousdeviendriez entrepreneur un jour ?Claire MaLLET : Je suis issue d’une familled’entrepreneurs donc je pense être atteintepar ce virus. J’ai intégré cette école de com-merce avec l’idée de monter, un jour où l’au-tre, mon entreprise.

Twideco TV : Quelles sont vos passions ? Sitant est que vous ayez un peu de temps libre,comment l’occupez-vous ?Claire MaLLET : J’essaie de prendre dutemps en dehors de mon entreprise qui,certes, me passionne, et je garde du tempspour le golf.

Twideco TV : Avez-vous une citation favorite Claire MaLLET : Carpe Diem.

Twideco TV : Que peut-on vous souhaiter pourl’avenir ?Claire MaLLET : J’espère un développe-ment significatif de ma société.

Twideco TV : Quel a été votre parcours, de vosétudes jusqu’à aujourd’hui ?Xavier RaYMOND : après mon bac scienti-fique, j’ai fait un DUT informatique que j’aicomplété par une formation à l’université deBordeaux I, assez reconnue pour son niveau eninformatique. Tout ceci m’a amené à une li-cence, une maîtrise et un DESS génie logiciel.

Twideco TV : Avez-vous toujours su que vousdeviendriez entrepreneur un jour ?Xavier RaYMOND : Je ne l’ai pas toujourssu. Il m’a fallu réaliser que j’avais ça dans lapeau alors que j’étais fonctionnaire. Le faitde me mettre à mon compte a été une pre-mière étape et de vouloir créer avec mafemme une entreprise, dont elle est la gé-rante, a été la seconde étape. Notre volontépremière est la création et l’innovation. Nouscherchons à créer en permanence, même ence moment sur CITE-TECH.

Twideco TV : Quelles sont vos passions ? Sitant est que vous ayez un peu de temps libre,comment l’occupez-vous ?Xavier RaYMOND : Le temps libre, c’estfini. J’ai tout de même beaucoup de passions.Je suis un auto-constructeur, j’ai construit mamaison. J’aime beaucoup le BTP. Jeconstruis aussi des modèles réduits d’avion.

Pour le reste de mes passions elles sont assezclassiques : littéraire et sport de combat.

Twideco TV : Avez-vous une citation favorite Xavier RaYMOND : Il y en a beaucoup quipourraient convenir. Je pense à : « rien ne sertde courir, il faut partir à point », mais le pro-blème est que j’adore courir. En ce quiconcerne notre entreprise, nous avons faitpreuve de beaucoup d’opiniâtreté car il afallu huit ans de travail pour qu’elle voie lejour. Mais nous aurions eu des regrets de nepas avoir été jusqu’au bout car lorsqu’oncommence quelque chose, il faut allerjusqu’au bout.

Twideco TV : Que peut-on vous souhaiter pourl’avenir ?Xavier RaYMOND : Ce qu’on pourrait mesouhaiter c’est que CITE-TECH fonctionnebien, pour une raison qui n’est pas vraimentliée à CITE-TECH elle-même, mais pour toutce qu’elle génère autour d’elle. Nous avonsun positionnement qui implique une plus-value systématique sur tout ce que nous fai-sons. Finalement, me souhaiter queCITE-TECH fonctionne, c’est faire en sorteque je puisse continuer à être un moteur dansle tissu économique local et promouvoir lesgens qui sont autour de moi.

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newsN° 2 - 22 MARS 2010 / 12

Céline GEMMO, pour un monde plus bio...

CARRÉMENT BIO

QUELQUES CHIFFRES CLÉS • 600 références• 2000 produits en stock• 30 fournisseurs différents • fichier client de plus de 300 personnes dont 70% de clients réguliers

SEPTEMBRE 2009 : OUVERTURE DE LA BOUTIQUE

CONTACT : 0952595153horaires d’ouverture : le mardi de 10h à 19h, le mercredi 12h à 19h et du jeudi au samedi de 10h à 19h, fermé le lundi

n TOUS EGAUX, TOUS ENTREPRENEURSPAR MYLÈNE JOUVE

Céline GEMMO > Carrément Bioune aventure entrepreunariale et humaine à remarquer

Twideco : Pouvez-vous revenir en quelques mots sur votre parcours professionnel ?Céline GEMMO : J’ai préparé et obtenu un DEUG d’anglais donc, deformation en tout cas, je n’ai rien à voir avec mon domaine actuel. asseztôt, j’ai eu ma première fille et il m’a fallu rapidement trouver un travail.J’ai occupé différents postes d’assistante de direction bilingue tout encommençant, déjà, à connaître des problèmes de santé. J’ai eu madeuxième fille, puis je suis tombée malade. J’avais un quotidien horri-blement douloureux et l’allopathie, la médecine traditionnelle, était im-puissante à soulager ma douleur. C’est alors que je me suis intéresséeaux médecines douces. J’ai suivi différentes formations à l’université enaromathérapie, phytothérapie, naturopathie etc., mais elles ne sont mal-heureusement pas reconnues en France. Elles me servent néanmoinsbeaucoup dans mon quotidien personnel, d’une part, et maintenant pro-fessionnel.

Twideco : Comment en êtes-vous arrivée à cette création d’entreprise ? Re-présentait-elle une envie depuis toujours ? C. G.: Pas vraiment. Vous l’avez compris, mon parcours professionnelest plutôt chaotique. Finalement, mes problèmes de santé en ont toujoursfait partie. Il se trouve que lorsque l’on manque régulièrement le travail,il est très difficile de rester dans le circuit. Et puis, comme je suis d’unenature curieuse avec un esprit scientifique et cartésien, je voulais com-prendre pourquoi ces méthodes douces marchaient sur moi lorsque lamédecine traditionnelle ne pouvait rien pour me soulager. J’ai doncplongé mon nez là-dedans, cela m’a passionné et j’y suis restée…(Rires). Cela a donc commencé de cette façon. Par ailleurs, commej’étais une fana de cosmétiques, j’en ai profité pour me former en chimie.J’ai alors découvert qu’il y avait beaucoup de choses qui ne me plaisaientpas dans les cosmétiques que j’utilisais. J’en suis donc arrivée à m’inté-resser à la cosmétique bio et à faire le tri entre ce qui est bon et ce quine l’est pas, même bio.

Twideco : Finalement, on peut dire que vous avez été amenée à la créationd’entreprise « grâce à » votre maladie ? C. G.: Exactement. a priori, si je n’avais pas eu mes soucis de santé, jene me serais pas forcément penchée sur ce domaine-là, je ne me seraispas spécialisée, je n’aurais pas pu aider les autres et donc en venir à créerma propre structure. C’est, en effet, grâce à ma maladie, qu’aujourd’hui,je suis entrepreneur. De plus, les succès médicaux que j’ai personnelle-ment connus grâce à ces médecines douces m’ont donné énormémentde poids et de crédibilité vis-à-vis de mon entourage car ils ont pu me-surer les résultats par eux-même.

Twideco : Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?C. G.: J’aime le contact humain et surtout, j’adore conseiller autrui. Ilfaut savoir que, si j’ai ouvert un commerce, c’est, certes, d’abord pourgagner ma vie, mais, au bout du compte, ce qui me plaît le plus, c’estd’informer et de conseiller les gens. Il me semble juste que plus j’in-forme, plus ils sauront faire leurs choix et choisir en toute connaissancede cause leurs produits. Par conséquent, plus ils orienteront leurs choix

Carrément Bio est une boutique de vente et deconseils en cosmétiques, maquillages et complé-ments nutritionnels entièrement naturels et bios.La boutique, située au numéro 7 de la rue duVieux Marché à Orléans, a ouvert ses portes enseptembre 2009. Actuellement sans salarié, lacréatrice, Céline Gemmo, compte bien dévelop-per son activité en diversifiant son offre par denouveaux services. Forte d’une longue expé-rience dans le domaine des médecines douces,la créatrice possède une sacrée force de carac-tère et tient absolument à rester indépendante.Non franchisée et ne tenant pas à l’être, elle choi-sit avec une grande attention ses fournisseurs etles produits qu’elle cautionne. « Je veux le meil-leur de chacun d’eux » et par conséquent neprend pas tout chez l’un ou l’autre. Cet engage-ment fort est peut-être la clé du succès de sonactivité qui augmente de mois en mois.

vers le type de produits que je cautionne moins les fabricants mettronsde cochonneries dans ce qu’ils fabriquent. C’est mon credo de base.avant d’ouvrir la boutique, je faisais déjà du conseil. Mon entouragevoyait que cela marchait pour moi, alors on me demandait conseil. Defil en aiguille, je conseillais des personnes assez éloignées de moi, géo-graphiquement parlant, et que je ne connaissais pas forcément. Je com-mandais des produits pour eux et tout cela de façon purement informelle,bénévole et officieuse. Puis, l’idée m’est venue d’en faire un métier.

Twideco : Vous décidez donc de créer votre activité. Comment cela s’est-ilpassé ? Votre handicap, ne se voyant pas, a-t-il joué un rôle dans cettecréation ? C. G.: Mon handicap, même invisible, a pleinement joué un rôle danscette création d’entreprise puisque c’est la première fois que j’ai dûavouer que je suis travailleur handicapé. Je suis en invalidité, en caté-gorie qui me permettrait de ne pas travailler, depuis très longtemps. Maisil faut savoir que personnellement, ce n’est pas un statut facile à accepter.Moi, je ne voulais pas l’accepter. aussi, même avec ce statut, je travail-lais en tant qu’assistante de direction. Et, après chaque rechute quim’avait obligé à quitter mon ancien poste, je reprenais un nouveau tra-vail en cachant mon handicap. Mais cela ne dure qu’un temps. Mon maritravaillant pour l’insertion des personnes handicapées, m’a expliquéqu’en tant que travailleur handicapé, j’avais des droits et même, qu’ilexistait des aides pour la création d’entreprise. C’est à ce moment-là quej’ai compris que je ne pouvais plus le nier. Je me suis sentie prête à ledire et, par conséquent, à créer mon entreprise. J’ai été soutenue dansmon projet par l’aGEFIPH, dans le cadre de mon statut de travailleurhandicapé. Et pour la première fois de ma vie, je l’ai dit.

Twideco : C’est une démarche qui n’est pas évidente, j’imagine. Commentavez-vous vécu cette étape ? C. G.: J’ai mis plus de 10 ans à accepter l’idée que je suis travailleurhandicapé et invalide. Cela m’a été annoncé à l’âge de 30 ans et j’en ai42 aujourd’hui (rires). Cette notion est déjà difficile à accepter mais,même si mon handicap est sans commune mesure incomparable à celuid’un handicapé moteur ou un déficient visuel, j’avoue que le fait qu’ilsoit invisible ajoute à la complexité de la chose. Je me permets de direcela car je connais personnellement beaucoup de personnes handicapéeset nous échangeons beaucoup sur nos expériences de vie. Evidemmentqu’il est plus simple de marcher que d’être en fauteuil, la question ne sepose même pas, mais il est vrai que, dans le cas de mon handicap quiest invisible, il existe une étape supplémentaire avec laquelle j’ai dû ap-prendre à vivre ; le moment où je dois l’annoncer. C’est alors que le re-gard des gens change, il devient quelques fois comme un reproche quecela ne se voie pas. De plus, le dire, entraîne des questions auxquellesje n’ai pas toujours envie de répondre car cela relève de l’intime, et celan’est pas toujours forcément bien compris. a partir du moment où celane se voit pas, les gens se permettent des questions qu’ils n’oseraient ja-mais demander à mon ami en fauteuil ou celui qui est déficient visuel.Que j’en dise trop ou pas assez, c’est une réflexion type souvent penséemême si régulièrement tue.

Twideco : Vous ne voulez pas répondre aux questions une fois l’annoncedu handicap passée mais vous sentez-vous néanmoins différente en tantqu’entrepreneur du fait de ce handicap ? C. G.: Bien sûre que je me sens différente. Vous savez, quand on traîneun handicap comme celui-ci depuis de longues années, on se sent for-cément globalement différent de tout le monde et donc en tant qu’entre-preneur également. Et puis, on a de toute façon un statut différent. Mais,pour le coup, dans mon cas, je suis quasiment la seule, dans mon mondeprofessionnel à le savoir, puisque cela ne se voit pas. Je me sens, d’ail-leurs, d’autant plus seule dans mon questionnement au quotidien. Parcontre, au niveau de la création, j’ai beaucoup été aidée. Je reste néan-moins convaincue que j’ai connu des facilités du fait que mon mari tra-vaille dans le milieu de l’emploi des personnes handicapées. Il m’aouvert des portes qui s’ouvrent, certes, à toutes les personnes dans moncas mais qu’il faut connaître et savoir trouver. Moi, j’avais la chance desavoir que ça existait et où il fallait aller.

Twideco : Pensez-vous qu’à l’heure actuelle, en France, les personnes at-teintes d’un handicap continuent de penser que la création d’entreprisen’est pas faite pour elles ? Diriez-vous que la question ne se pose mêmepas et que, finalement, le choix se résume à rester salarié ou comme vousle disiez à bénéficier de son statut d’handicapé ? C. G.: Peut-être, oui. En tout cas, nous ne sommes pas assez informés.Il faut aller soi-même à la pêche aux informations et quand le processusest lancé, c’est difficile. La maladie se déclare, on est mis en invalidité

sans trop savoir ce que cela signifie, ni à quoi on a droit, ni ce que l’ondevient pour la société. Bref, où est notre place ? Telle est notre ques-tionnement. C’est vrai que sans mon mari, je n’aurais peut-être jamaisseulement pensé à la création d’entreprise. La communication autour deces soutiens est encore très pauvre en France. C’est tout le travail demon mari. Beaucoup de personnes handicapées en France n’ont mêmepas conscience qu’ils ont des droits et qu’ils sont au moins aussi capablesque les valides. Néanmoins, ce n’est pas simple. Il faut savoir que, quandon est travailleur handicapé, les assurances ne jouent pas le jeu. Soitelles sont hors de prix, soit elles ne nous assurent pas du tout. Mon maria dû se porter caution et de telles attitudes nous marginalisent encore unpeu plus dans la création d’entreprise.

Twideco : Il y a eu votre projet de création, vous avez avoué votre handicap,et maintenant, c’est fait, vous êtes entrepreneur et possédez votre proprefond de commerce. Au jour le jour, comment cela se passe-t-il ?C. G.: Je suis autonome. L’aGEFIPH est néanmoins toujours là au casoù. Je peux les contacter et ils me suivront si j’en ai le besoin ou en faitla demande. Concernant mes clients, ils ne savent pas. Ce n’est pas af-fiché sur ma boutique donc le regard n’est pas différent. Ils n’en n’ontpas conscience. Parfois, lorsqu’ils se confient sur des maladies ou des

pathologies qu’ils rencontrent, je leur livre que, moi aussi, j’ai eu dessoucis de santé et que tel ou tel produit a pu m’aider mais cela ne va pasplus loin.

Twideco : Comment voyez-vous l’avenir concernant l’entreprenariat des mi-norités et la perception globale de la population envers les personnes han-dicapées ?C. G.: De part la profession de mon mari, je sais qu’il existe des volontésfortes de la part des entreprises et de l’État pour l’entrepreneuriat desminorités et particulièrement des personnes handicapées. Cela dit, entreles volontés et le réel, il existe encore un grand fossé : le regard des gens.Dans la société actuelle, et notamment dans les boutiques, commercesou restaurants, les personnes possédant un handicap visible restent en-core en marge. Dévisagées, elles sont encore cachées alors que, pourcertains handicaps, elles seraient tout à même d’effectuer des travauxencore réservés aux valides. Selon moi, c’est donc du côté du regard dela population qu’il faut encore creuser.

Twideco : Et vous, personnellement, comment voyez-vous l’avenir ? Cettecréation d’entreprise représente-t-elle une victoire personnelle contre votrehandicap déjà acquise ou encore en cours ? C. G.: Cette création d’entreprise est arrivée dans ma vie comme un vraidéfi. Vous savez, cela me fait certes vivre, mais je n’avais pas besoin decela pour gagner ma vie. C’est un peu comme une bataille, mais unebataille que je ne serais jamais sûre de gagner. Cela n’a aucun rapportavec l’activité de mon entreprise, ni de mon Ca ou de mon bilan, nimême de l’aide que j’ai pu recevoir. Cela relève de moi. Il faut savoirque, dans la vie, quelques fois, l’envie ne suffit pas car on ne peut mal-heureusement pas tout maîtriser. Quoi il en soit, c’est déjà une réussite.J’ai beaucoup appris, j’ai beaucoup gagné et me suis prouvé énormémentde choses. Mais le plus beau des retours m’est donné par mes clients,sans même qu’ils le sachent, quand ils me remercient des conseils trou-vés chez moi. Donc cette victoire, déjà acquise mais également toujoursen cours, sera perpétuelle. Qui dit rechute, dit forcément que, par lepassé, il y a eu un haut, un bas, mais surtout, et c’est d’ailleurs le plusimportant, à nouveau un haut.

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news13 / N° 2 - 22 MARS 2010

n ENGAGÉS ET MOBILISÉS EN RÉGION CENTREPAR MYLÈNE JOUVE

Patrick BEAUCréateur de Spincontrol et membre de la Cosmetic Valleyadhéré à l’association pour boucler l’implantationrégionale. Mais cela restait avant tout une associa-tion professionnelle, avec un intérêt relativement li-mité. Quand en 2003, le gouvernement a lancé lespôles de compétitivité, la Cosmetic Valley s’est re-structurée pour pouvoir être éligible. Il a fallu inté-grer des centres de formation et des centres derecherche. Ce qui signifie essentiellement du public.Depuis, les adhérents peuvent proposer des sujetsde recherche en collaboration avec deux entreprisesprivées et une entreprise publique de recherche. Cessujets de recherche sont ensuite débattus au sein dela Cosmetic Valley et s’ils sont retenus, nous recher-chons des financements pour mener à bien ce projet.a partir de 2004/2005, la Cosmetic Valley a pris unetoute autre dimension puisque des grands donneursd’ordre se sont intéressés à ces possibilités collabo-ratives et de financements. Dès lors, toutes lesgrandes marques de la cosmétologie y ont adhéré.aujourd’hui, la Cosmetic Valley, compte à peu près200 adhérents et pratiquement toutes les grandesmarques de la cosmétologie. Nous devenons le cen-tre de ressources le plus important au monde en ma-tière de cosmétologie.

Twideco : Pourquoi avez-vous fait le choix de devenirmembre de l’association Cosmetic Valley ? P.B. : au début, j’y ai surtout vu un intérêt commer-cial. Il s’agissait d’adhérer à une association dans

CHIFFRES CLÉS :• 400 entreprises, représentant 45 000 emplois• 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires• 6 universités • 200 laboratoires de recherche publics• 7 500 chercheurs • 36 projets de recherche pour 68,9 millions €• 136 établissements de formation

DaTES CLÉS 1970 La politique de décentralisation incite les grandsnoms à quitter la région parisienne. Beaucoupchoisissent le sud de l’Ile de France : Guerlain,Coty-Lancaster et Paco Rabanne s’installent enEure-et-Loir ; Dior à Orléans et Hermès dansl’Eure.

1994 Création de l’association Cosmetic Valley. Lesacteurs de la filière Beauté d’Eure-et-Loir sontles premiers à s’organiser en réseau en 1994. Ilssont une vingtaine à créer une association pro-fessionnelle dont Jean-Paul Guerlain prend laprésidence.

2005La Cosmetic Valley est labellisée pôle de compé-titivité. Son périmètre d’action s’élargit, passantde un à six départements présents sur trois ré-gions : Centre, Ile-de-France et Haute Normandie.

LA COSMETIC VALLEY : UN PÔLE DE COMPÉTITIVITÉCOSMÉTIQUE À AMBITIONMONDIALE

la Cosmetic Valley est le point commun entre tous lesgrands noms du luxe en matière de cosmétologie.C’est le premier centre de ressources mondial de laparfumerie cosmétique en matière de savoir-faire, derecherche et de formation. la Cosmetic Valley a pourmission le développement de la filière cosmétique etparfumerie en france. Elle met ainsi en place, avec lesoutien des collectivités territoriales, un réseau d’en-treprises, de centres de recherche et d’établissementsde formation, des solutions pour partir à la conquêtede nouveaux marchés internationaux et développerl’innovation. 400 PME et PMI concourent à cette mis-sion et collaborent ainsi avec les plus grandes marquesde la cosmétique : guerlain, l’Oréal, neutrogena ou en-core Mustela. www.cosmetic-valley.com

ENTREPRISES TRAVAILLANT AVEC LA COSMETIC VALLEY :guerlain et Dior (lVMh), hermès, nina ricci et Paco ra-banne (groupe Puig), lolita lempicka (Pacific Création,groupe amore Pacific), gemey-Maybelline et YvesSaint laurent beauté, l’Oréal, Clarins, Caudalie, Chanel,Jean-Paul gaultier, Issey Miyake, narciso rodriguez,Serge lutens (Shiseido), head & Shoulders, herbal Es-sence (Procter & gamble), Signal, axe, brut, Dove,rexona, Sunsilk, Timotei (unilever), roC, neutrogena,Chopard, le petit Marseillais (Johnson & Johnson), Cal-vin klein, Davidoff, lancaster (groupe Coty), Veet, biac-tol (reckitt benckiser), Mustela (laboratoireExpanscience)…

UNIVERSITÉS ET CENTRE DE FORMATION PARTENAIRES :Orléans, rouen, francois rabelais de Tours, Ver-sailles/Saint quentin-en-Yvelines, le havre, CergyPontoise, ISIPCa, IMT, ESCEM-Tours, Ecole d’ingénieursde blois…

notre filière pour une meilleure mise en réseau avecdes prospects qui pouvaient devenir des clients. Lapremière raison est donc évidement le réseau com-mercial qu’apporte l’adhésion à une telle associa-tion. La Cosmetic Valley, c’est également unexcellent pourvoyeur d’image. Je pense notammentaux différents salons mondiaux auxquels la Cosme-tic Valley participe. C’est une vitrine extraordinaired’être associé à de très grands noms. ainsi, ledeuxième aspect est, sans aucun doute, la visibilitéinternationale qu’apporte la Cosmetic Valley. Enfin,pour une PME, pouvoir s’engager dans des pro-grammes de recherche ambitieux est toujours pro-blématique, surtout financièrement. au travers de laCosmetic Valley, le problème est résolu. Bref, il ytout intérêt à adhérer à cette association.

Twideco : Quelles sont vos fonctions au sein de laCosmetic Valley ?P.B. : Un des objectifs de la Cosmetic Valley, surtoutdans le cadre des recherches, est d’instaurer un filrouge dans chacun des grands départements. Dansle Loiret par exemple, c’est la formulation. Notremission, au sein de la Touraine, est très compliquéeparce que nous n’avons pas de grands noms de lacosmétologie sur notre territoire. Il faut savoir quele tissu économique tourangeau représente une my-riade de PME évoluant sur quasiment tous les sec-teurs économiques. Nous avons néanmoins trouvéun thème commun que l’on a défini comme senso-riel. Il existe à Tours une société très pointue dansle domaine du design sensoriel. Nous nous sommesregroupés, il y a environ un an, pour promouvoir laTouraine comme centre d’expertise au niveau sen-soriel. L’an dernier, le salon Cosmetic and sensory,c’est à dire « science du sensoriel au service de lacosmétologie », a remporté un franc succès. actuel-lement, nous mettons en place un CER, un centred’étude et de recherche, sur le sensoriel, au traversduquel nous proposerons aux industriels des proto-coles de recherche, des financements, des ressourceshumaines et des compétences pour mener à bien leurprojet de recherche dans ce domaine précis.

Twideco : Comment envisagez-vous l’avenir de laCosmetic Valley et également, votre propre avenir ausein de la Cosmetic Valley ?Patrick BEaU : L’objectif avoué de la CosmeticValley est de devenir un pôle mondial. Lorsque lespôles de compétitivité ont été créés, il y a 5-6 ans,la Cosmetic Valley n’a pas été élue comme pôlemondial. aujourd’hui, c’est un pôle national, ce quiest déjà très bien. Mais compte tenu de notre évolu-tion, je pense que nous avons toute légitimité à de-venir un pôle mondial. Cela nous donneraitforcément une nouvelle impulsion. Mon objectifpersonnel en tant que Spincontrol, c’est d’être unacteur visible au sein de la Cosmetic Valley, car ellenous permet elle-même une grande visibilité à l’in-ternational.

Twideco : Quelle est l’actualité de Spincontrol ?P.B. : La crise est derrière nous. Il faut être honnête,2009 a été une mauvaise année. C’est la premièrefois que notre chiffre d’affaire baisse en 18 annéesd’existence. Heureusement, grâce à notre gestionsaine, nous n’avons fait appel ni au chômage partiel,ni au licenciement économique. Bref, nous avonsréussi à passer l’orage mais en serrant les boulons.Cela nous a permis de travailler sur la sortie de crise.Il fallait que l’on change, qu’on évolue, et nousavons mis en place un plan, actuellement en cours,sur trois ans. Notre axe principal de développementest toujours l’international. Nous réfléchissons à uneimplantation en amérique du sud et en Inde. Noustravaillons également à renforcer notre présence enasie. Le deuxième axe sur lequel nous travaillonsest celui des services. Nous développons de nou-veaux services, néanmoins toujours très proches desnôtres, pour nos clients et prospects. Enfin, le troi-sième axe est le renforcement de la R&D. Si noussommes une entreprise innovante, c’est parce quenous sommes en permanence en recherche de nou-velles techniques, soit par transfert de technologiesoit par création. Sur le groupe, nous sommes au-jourd’hui trois docteurs en sciences et quatre ingé-nieurs. Je trouve d’ailleurs cela encore insuffisant.

Twideco : Donc dans 10 ans pouvons-nous imaginerun Spincontrol mondial ?P.B. : Dans 10 ans, je serai à la retraite et j’irai jouerau golf tous les jours. Nous n’avons pas l’ambitiond’être le leader international du test. Mon objectifest de devenir un groupe solide pour assurer la pé-rennité de cette société que j’ai créée. C’est le tra-vers de beaucoup d’entrepreneurs ; ma société est,

pour moi, comme mon troisième enfant. Spincon-trol, c’est aussi 90 personnes dans le monde pour les-quelles je ressens une obligation morale à ce quecette société tienne la route. C’est donc mon objectifpremier. Je prépare depuis quelques années ma trans-mission. La notion d’homme clé est extrêmementdangereuse pour les PME. Je travaille donc depuisquatre ans à la mise en place d’une structure solidede façon à ce que, si je m’en vais, de manière invo-lontaire ou volontaire, cela ne pose aucun problèmepour la pérennité de l’entreprise. Je mets égalementtout en place pour garder la fidélité de nos clients.Nous ne cherchons pas le profit à tout prix, mais plu-tôt à faire notre métier de façon correcte, avec qua-lité, et ce, tout en prenant un certain plaisir.

Twideco : Quels sont les enjeux stratégiques initiauxde la Cosmetic Valley ?Patrick BEaU : D’abord, il faut resituer la CosmeticValley dans son contexte. a l’origine, c’était une as-sociation professionnelle, créée à Chartres, là où ily a quelques grands donneurs d’ordre, comme Guer-lain ou Lancaster. Des prestataires de service se sontregroupés en association pour être un peu plus fortset avoir une meilleure visibilité auprès de ces don-neurs d’ordre. En Indre et Loire, il n’existait pasvraiment d’axe majeur sur la cosmétique, ou sur lafilière de la cosmétologie. Il n’y avait donc pasd’adhérents, et c’est Spincontrol qui, en 1999, a

SPINCONTROLla société SPInCOnTrOl, créée en 1991, a vu le jour à Tours, en Indre et loir. Spincontrol teste les produits cos-métiques pour s’assurer de leur efficacité à l’aide de techniques scientifiques innovantes. Cette société de 90 sa-lariés, répartis sur trois continents : européens (50 personnes), asiatique (30 personnes) et américain (10 personnes),réfléchit sans cesse au développement de son activité, en partant à la conquête de nouveaux marchés, tout enconservant son esprit d’innovation et sa soif de r&D. Spincontrol est membre de la Cosmetic Valley depuis 1999.www.spincontrol.fr

DATES CLÉS • 1991 : création de la société Spincontrol • 1995 : spécialisation en cosmétique • 1999 : membre de la CosmeticValley • 2003 : naissance de Spincontrol asia Co.ltd, filiale de Spincontrol basée en Thaïlande • 2008 : naissancede Spincontrol amérique du nord Inc. basée à Montréal (Canada)

CHIFFRES CLÉS • 90 salariés • 3 continents • 4 millions d’euros de Ca

LA NAISSANCE DE SPINCONTROL SELON SON CRÉATEUR...J’ai fait un doctorat de science à la Faculté des sciences de Tours. J’étais spécialiste de l’imagerie par résonancemagnétique nucléaire, qui est l’IRM que l’on connaît aujourd’hui dans le milieu clinique. En 1985, quand j’ai com-mencé ma thèse, ces appareils étaient très rares et à Tours, nous avions la chance d’en avoir un uniquement dédiéà la recherche. A la sortie de ma thèse, en 1990, je n’avais malheureusement pas de possibilité d’intégrer la fonctionpublique pour être chercheur, alors que, normalement, c’est la vocation de tout doctorant en science. En revanche,le président de l’Université m’a donné la possibilité d’utiliser cette plateforme, quasiment unique en France, pourfaire un peu ce que je voulais. J’avais déjà en tête la création d’entreprise et je me suis lancé. J’ai créé Spincontrol.Non spécialisés au départ dans la cosmétologie, nous y sommes venus après. Au cours de mes démarches com-merciales, en 1992/1993, je suis entré en contact avec Yves St Laurent qui recherchait une technique d’imageriepour appréhender l’hydratation de la peau. Nous avons travaillé sur ce sujet, trouvé une solution et publié notre ré-sultat dans un journal scientifique. Suite à cela, le milieu de la cosmétologie s’est intéressé à nous et a commencéà nous solliciter très régulièrement. Si bien qu’en 1995/1996, nous avons décidé de nous concentrer exclusivementsur la cosmétologie en proposant des techniques les plus innovantes possible, tout en restant très scientifiques.Dans nos métiers, qui consistent à tester les produits cosmétiques, le premier atout est la qualité des rapportsémis. Nous l’avons très vite compris et avons axé notre stratégie de développement sur l’innovation, parce que nosclients attendent de l’innovation, et sur une très grande rigueur scientifique, car les conséquences des résultatsque nous apportons sont évidemment très importantes pour nos clients. Nous avons ajouté depuis le développementà l’international. Nous avons monté une filiale en Asie, non pas pour faire de la délocalisation, mais pour répondreà une demande extrêmement forte de nos clients pour tester l’efficacité des produits à visu asiatique. Nous tra-vaillons sur des volontaires et il nous fallait un panel important de testeurs d’origine asiatique pour ces produits.C’est une très belle expérience que l’on a retenté, il y a deux ans à Montréal pour être plus proche des grands don-neurs d’ordre nord américain. C’est encore en période d’amorçage, mais la tendance est plutôt sympathique.

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newsN° 2 - 22 MARS 2010 / 14

n CULTURE & VOUS

rosa luxembourg née à Za-mose le 5 mars 1871 en Po-logne alors annexée parl’empire tsariste, dut quitter Var-sovie pour Zurich où, en mêmetemps que des études bril-lantes, elle devint membre du «groupe des pairs » où se retrou-vaient des émigrés révolution-naires polonais. Parmi eux léo Jogiches dont larencontre marqua toute la vieprivée et publique de rosa.femme brillante, engagée poli-tiquement et engagée de ma-nière plus générale pourl’humanité, rosa luxembourg alaissé, malgré une vie tropcourte, - elle fut arrêtée et exé-cutée le 15 janvier 1919, - unecorrespondance riche. Ellelaisse une prose, dont la dimen-sion poétique touche souventau cœur. Sa volonté de trouverle bonheur, coûte que coûte, laguidera toute sa vie durant «tout serait plus facile à suppor-ter, si je n’oubliais pas la loi fon-damentale que je me suis fixée

comme règle de vie : être bon,voilà le principal » page 44 ou «quand on a la mauvaise habi-tude de chercher une goutte-lette de poison dans toute fleuréclose, on trouve, jusqu’à smort, quelque raison de se la-menter ». pages 53/54. Son engagement politique fortest loin de ce que l’on connaîttrop souvent aujourd’hui et quim’a, en d’autres temps, détour-née de la vie politique, alors quemes aspirations à changer lemonde auraient pu m’yconduire naturellement, la poli-tique politicienne, la lutte pourle pouvoir plus que pour le biend’autrui, les luttes intestines, lesjalousies permanentes pour leruban, pour la médaille « « êtredéçu par les masses » ma petitepour un dirigeant politique, c’esttoujours donner la preuve deson incapacité. un dirigeant po-litique de grande envergure nefonde pas sa tactique sur l’hu-meur momentanée des masses,mais sur les lois d’airain del’évolution ; il s’en tient à sa tac-tique en dépit de toutes les dé-ceptions et, pour le reste, laissetranquillement l’histoire menerson œuvre à maturité ». n’est-ce pas la même chose pour ledirigeant d’entreprise ? Dans une deuxième partie de cerecueil de lettres et textes choi-sis, rosa luxembourg donnedavantage de place à ses enga-gements politiques, à sa visionde la démocratie, laisse éclaterson dégoût pour la peine demort. une femme de talent, par-tie trop jeune, pour qui l’enga-gement est une valeurnécessaire. a lire ou à relirepour les amateurs de belles let-tres et ceux qui se disent enga-gés pour le changement.

LU POUR VOUS

attention ! au croisement de laplace du Martroi et de la rue d’Il-liers, un sushi peut en cacher unautre. Dans le nouveau restaurantqui a succédé au « Class’croute »,les spécialités culinaires japonaisesprennent le train. Elles voyagent enconvoi sur un tapis roulant, le kaitenen nippon, qui serpente dans la salleau milieu des convives juchés surdes tabourets de bar. Disposés sur depetites soucoupes protégées par undôme transparent, les sushis, makis,sashimis et autres chiroshis défilenten une longue farandole appétis-sante. au milieu du convoi se glis-sent parfois une salade, un macarongéant, voire un cannelé bordelaisplus inattendu en ce lieu dédié àl’empire du soleil levant. D’abord intrigué par cette mise enscène ferroviaire, on se prend rapi-dement au jeu et la curiosité vous

pousse naturellement à saisir au pas-sage l’une puis l’autre de ces cou-pelles qui vous passent sous le nez.

DES ŒUFS DE POISSONS VOLANTSLes règles du jeu, et de l’addition,sont simples : à chaque couleur decoupelle correspond un tarif : 2euros la coupelle jaune pour une sa-lade, 3 à 6 euros pour les coupellesbleues, vertes ou rouges qui contien-nent les fameux sushis et makis. Fa-meux est bien l’adjectif qui convientcar les spécialités nippones, prépa-rées dans le laboratoire tout prochesous la responsabilité d’Etsuko, flat-tent agréablement le palais. Cer-taines caressent aussi le regardcomme ces compositions surmon-tées de minuscules perles aux refletsorangés. Ce sont des tobbikos, desœufs de poissons volants !autres découvertes, cette fois du

côté des boissons, avec une bière ausaké spécialement réalisée par unbrasseur orléanais et un thè à base deriz soufflé de maïs, le genmaïcha.On peut aussi, bien sûr, sacrifier à latradition japonaise en optant pour lesaké, en toute modération puisqu’ilne titre pas plus de 12°. Ouvert depuis le 4 mars, le premierbar à sushis d’Orléans est l’œuvre dequatre copains, Freddy, Eric etSerge, qui ont confié à leur ami Ber-nard la direction attentionnée de cenouvel espace aussi original queconvivial. On quitte à regret ce petittrain de plaisir en se promettant d’yrevenir pour un nouveau voyage.

bruno Villeneuve

Sushis et makis1, rue d’Illiers, Orléans.

Sushis et makis circulent en convoi sous les yeux des convives.

Samedi 13 mars, à l’occasion dumatch USO Orléans / Romorantin,qui s’est clôturé sur un score muet– à croire que le froid l’avait muselé– pour ne pas dire nul : 0 à 0, la nou-velle direction du club de foot or-léanais, ouvrait officiellement unappel à partenaires. La stratégie du

club est ambitieuse, nous vous endirons plus dans les semaines àvenir et les partenaires qui ont re-joint l’équipe de direction du clubsemble vouloir mettre toutes leschances de leur côté : ClaudeFousse du groupe Fousse, PhilippeBoutron d’Intermarché, Jean-Fran-

çois Denis de Toutenet, FrançoisGuerrier de l’Université d’Orléans,alex Vagner de Start Fm ou bienencore artur Barbosa de LimpaNettoyages en Président du ClubPremium, le club des partenaires.Et, comme il n’y a de soirée offi-cielle, sans officiels, à la veille dupremier tour des régionales, se sont également succédés C.E. Le-maignen (président de l’agglo),Jacques Martinet (maire de SaintDenis en Val et Vice président encharge du Développement écono-mique à l’agglo) Serge Grouard(maire d’Orléans), Martine Grivot(adjointe aux Sports à la Villed’Orléans) ou Jean-Pierre Sueur(sénateur du Loiret), François Bon-neau (président de la Région Cen-tre). au fil du buffet nous avonségalement croisé Jacques Camus dela Rép du Centre, Pascal Texier deParu Vendu et tout le monde sportifde l’agglo (hormis les filles du CJFFleury Loiret HandBall qui jouaienten même temps à la salle albert

auger à Fleury Les aubrais) : Di-dier Gérard (Open d’Orléans),Christophe Dupont (L’Entente Or-léanaise), Marc Dumas (RCO), lesjoueurs et Yann Lachueur leur en-traineur nous ont rejoint en fin desoirée. Dans ces colonnes vous ren-contrerez prochainement ces parte-naires qui s’engagent pour faire dufoot orléanais un club qui compte.affaire à suivre.

CÔTÉ GASTRONOMIE

CÔTÉ SPORT BUSINESS

La farandole des sushis

USO FOOT : un club qui compte

Rosa LuxembourgLettres et textes choisis préface de Jack Ralitetextes traduits par Gilbert Badia. Éditions Le Temps des Cerises - 2006

Enigme de la semaineEnigme n°288 : Ecrire un seul motavec les lettres suivantes : N O T U L U S E MExtrait de «1001 énigmes»Jordan SARRALIÉ,

Editions MensorbisRetrouvez la réponse dans le prochain numéro de TWIDECO news. Réponse de l’énigme précédente : «la lettre M»

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news15 / N° 2 - 22 MARS 2010

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Voici 15 ans qu’étaient signés les accord deDayton qui, entre autres, prévoyaient la par-tition de la Bosnie-Herzégovine. a l'occa-sion de cet anniversaire, les 25 étudiants endeuxième année du master de journalismedu Celsa ont le projet de se rendre une se-maine à Sarajevo du 23 au 31 mai 2010. Lebut de ce déplacement est de créer sur placeune agence de presse multimédia qui ali-mentera un site internet construit spécifi-quement pour aborder l'actualité de laconstruction d'un Etat viable en Bosnie-Her-zégovine. Les sujets produits seront égale-ment diffusés sur les médias français, descontacts avec l’Express, Médiapart, RFI,France Culture et avec la chaîne BFM TVsont déjà établis. après deux ans de formation, l’ensembledes élèves de la promotion est capable deproduire des sujets de la même qualité, surle fond et la forme, que ceux diffusés dansles médias traditionnels. Chacun a par ail-leurs choisi une spécialité (presseécrite/web, radio ou télévision), qui lui apermis d’acquérir des compétences particu-lières dans un média spécifique. Le projetéditorial ainsi mis en place sera l’occasiond’achever la formation par une productionprofessionnelle réelle.

Nous avons sur place le soutien de l’ambas-sade de France qui prend en charge l’ensem-ble des moyens logistiques et techniques.Les étudiants subviendront à leur frais entermes d’hébergement et de nourriture. LeCelsa a prévu une dotation de 6000 € quicouvre les frais d’encadrement pédagogiqueet d’interprétariat. Mais cela ne suffit pas àrendre ce projet réalisable. Le coût du trans-port, environ 420 € par personne, nousconduit à solliciter votre aide financière afinque ce projet éditorial et pédagogique puissese concrétiser.

Le Celsa, grande école rattachée à l’univer-sité de Paris-Sorbonne, dispense un ensei-gnement professionnalisant pour les métiersde l’information et de la communication.Parmi les différents cursus, le master dejournalisme est reconnu par les instancesprofessionnelles depuis 1981. Il formechaque année 25 étudiants aux pratiques decette profession avec un souci de rigueur etd’ouverture internationale.Contact : Hervé DemaillyResponsable du Master de journalisme01 46 43 76 3006 83 34 74 [email protected]

CÔTÉ INITIATIVES

CÔTÉ CINÉMAL’ESPACE DE PAROLE LIBRE ENTIÈREMENT DÉDIÉ AUX DIRIGEANTS

Cette rubrique vous est dédiée, à vous,

chefs d’entreprises.Chaque semaine,

retrouvez dans cet espace un fait

marquant, une notionque vous affectionneztout particulièrement,un événement passé,

qu’il relève du domaineéconomique, politique,

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de votre choix. C’est votre espace,

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glYcoDiag est une entreprise derecherche spécialisée dansl'analyse de molécules, la re-cherche de biomarqueurs et ladécouverte de nouveaux actifssucrés à destination des do-maines cosmétique, pharma-ceutique et de l'environnement.glYcoDiag développe une tech-nologie d’analyse simple, ra-pide, directement transposableet réalisable chez ses clients,qui permet d’analyser la struc-ture des sucres complexes toutau long des étapes de dévelop-pement d’une nouvelle molé-cule thérapeutique (pharmacie),d’identifier un nouvel actif sucré(cosmétique) ou de détecter unnouveau biomarqueur (diagnos-tic environnemental). Seule en-treprise spécialisée dans ledomaine de la glyco-analyse auniveau national, glYcoDiag en-tend devenir un acteur reconnudans sa spécialité. Elle a dé-marré ses activités commer-ciales en 2006 et a clôturé, à lafin de l’année 2009, son qua-trième exercice bénéficiaire.la grippe a… au printempsdernier, un nouveau varianth1n1, responsable de nom-breux décès consécutifs à unegrippe fulgurante avec compli-cations respiratoires, est identi-fié au Mexique. Dès lors, lesmécanismes de surveillance etd’alerte mis en place au niveauinternational s’emballent, àl’image de l’OMS qui ne cessede relever ses niveaux d’alerte.les organismes nationaux char-gés de la prévention emboîtentle pas sous couvert du principede précaution. Des plans depréventions, puis de vaccina-tion, sont élaborés afin de limi-ter l’impact de la futurepandémie annoncée. Pendantce temps, les entreprises sontharcelées de courriels, allant del’incitation à la mise en placed’un plan de prévention à lavente de masques et de solu-tions désinfectantes. après la « crise » et les consé-quences de l’économie spécu-lative sur l’économie réelle,venait ensuite la pandémie grip-pale et la crainte d’une chutedramatique de l’activité écono-mique. Tous les ingrédients ducatastrophisme et du pessi-misme généralisé étaient réunispour terminer l’année dans lesmêmes conditions qu’elle l’avaitdébutée. Pourtant, l’innovationet ses applications, souvent

cités ces derniers temps, n’ontpas été évoquées au cours dece remue ménage. Or, le plan devaccination qui, au passage, sedevait d’être à la hauteur dusystème de protection de santéde notre pays, résulte du déve-loppement d’un vaccin validé,approuvé puis produit dans unlaps de temps record. Cetteprouesse complètement occul-tée est-elle désormais si trivialeque nul n’en remarque le défiqui a été réalisé ? Seules les connaissances colos-sales accumulées depuis desdécennies, résultats de poli-tiques de recherche et d’innova-tion technologiques de longuehaleine, sont à l’origine d’un telchallenge. aussi, ne l’oublionspas, d’autres défis seront à relever dans l’avenir, qu’ilstouchent à la santé, l’environne-ment ou l’alimentation, et cen’est pas par la crainte ou en-core l’alarmisme que nouspourrons les relever. notonségalement que ces deux senti-ments ont aussi été largementutilisés au début de la crise fi-nancière. Or, ces comporte-ments pessimistes sontcontraires à toute démarchepro-active qui consiste à trouverdes solutions.Pourquoi ce fait-là m’a-t-il au-tant marqué ? Il se trouve queles vaccins, en général, et lagrippe, en particulier, sont desdomaines proches de certainesétudes que nous menons chezglYcoDiag. a ce propos, savez-vous que le h (du h1n1) corres-pond à la molécule qui reconnaîtune structure de sucre permet-tant au virus de s’accrocher surnos cellules et que le n corres-pond à la molécule qui coupe lesucre pour entrer et infecter noscellules ?...Mais parlons économie. Depuisl’explosion de la bulle finan-cière, les prédictions vont bontrain quant à la date de la re-prise économique - la fameusereprise pour 2010. Je reste pru-dent… Même si l’économie estgérée par l’homme, elle luiéchappe quelque peu et jedoute qu’elle se fie à un quel-conque calendrier. le fait est,aujourd’hui, que les indicateursde reprise en sont encore àquelques sursauts de décimalesloin derrière la virgule.

résultat, pendant le premier se-mestre 2009, chez glYcoDiag,nous avons profité des périodesde baisse d’activité pour investirsur nos propres axes de re-cherche et de développement.une partie de ces travaux estdésormais valorisable au traversde prestations de services dontla gamme s’en est trouvée en-richie. Cette expérience renforcema conviction dans la rechercheconstante de pistes à explorer,que ce soit sur le domaine tech-nologique, marketing ou com-mercial.Si vous voulez connaître monévénement majeur pour l’annéeà venir, il faudra être encore unpetit peu patient. Car c’est jus-tement la partie non encore va-lorisée des projets exploratoiresque nous avons lancés l’an der-nier. J’espère que le premierproduit issu du fruit de nos re-cherches sortira en 2010.

Ludovic LANDEMARRE,Directeur GLYcoDiag FranceDirect : + 33 (0) 2 38 41 72 85 Web : www.glycodiag.com

Date de naissance : 17/11/67Situation familiale : Marié, deux enfantsParcours : 1996 : Doctorat : Glycobiolo-gie, Centre de BiophysiqueMoléculaire CNRS/Universitéd'Orléans1996 - 2004 : Agro-Bio S.A.S.,filiale du groupe DiagnosticaStago, 45 employésFonctions successives :Chargé de R&D, Responsablede laboratoire, Directeur tech-nique et scientifique.2005 : GLYcoDiag : Fondateur,gérant majoritaire et directeurde l’entreprise

COUP DE GUEULECOUP DE CŒUR

Les étudiants du Master de journalisme du Celsa à Sarajevo

après la biographie parue chez « J’ai Lu »en 1998, l’histoire de Waris Dirie est racon-tée cette fois au cinéma par Sherry Hor-mann : Desert Flower. Cette jeune femme,Waris – Fleur du Désert en Somali - Dirie,dont le courage, la foi en son destin, la vo-lonté de vivre, au sens le plus noble duterme ont déjà ému les lecteurs , a erré de-puis les terres arides de Somalie, fuyant unmariage forcé alors qu’elle n’était tout justeâgée d’une dizaine d’années, pour une viequi se voulait meilleure. Elle s’envole versle Royaume-Uni, alors que la Somalie esten pleine guerre civile pour y devenir labonne d’une cousine mariée à l’ambassa-deur. De pérégrinations en rencontres atta-chantes, on suit son parcours jusqu’aux plushautes sphères de la mode. adapté au ci-néma, on y retrouve le plaidoyer du livrecontre les mutilations féminines, un cri

pourfendant les ténèbres contre l’excision.Waris Dirie, devenue top-model internatio-nale, a été nommée ambassadrice de l'ONUchargée des questions de mutilationssexuelles. La biographie m’avait déjàlaissé, à l’époque, des images inoubliablesde la torture que l’on inflige à ces femmesprétextant la tradition coranique, quand enréalité, comme le rappelle Waris Dirie lorsde son allocution à l’ONU, il n’est nullepart mentionné que la femme n’a pas droitau plaisir, que l’époux est en droit de trou-ver une femme vierge le jour de la noce,quitte à se saisir d’un couteau pour l’ouvriret y pénétrer de force. Entre conte de fée,de la Cendrillon du désert qui devient man-nequin, en passant par un réquisitoire de-vant l’infâme cruauté, un fim voird’urgence, pour maintenir vivant le combatde celles qui dénoncent ces atrocités.

Fleur du Désert or Desert Flower

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