traumatisme crânien bénins aux urgences...
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Traumatisme crânien bénins aux urgences pédiatriques
JC Berthier – Réanimation Pédiatrique – DEBROUSSE –(LYON)
L’ampleur du problèmeIncidence dans la population pédiatrique : 2 à 3/ 1000
HDB : 3ème rang des motifs de consultation (1000 /an)
TC = 80% des accidents de l’enfant
L’immense majorité des consultations pour TC sont sans gravité : 0,5 – 1% de LICMAIS : TC = 1/3 mortalité infantile
1ère cause de décès après 1 an
l’évaluation d’un enfant victime d‘un TC exige donc beaucoup de clairvoyance
L’objectivité est souvent soumise à rude épreuve !Crainte des poursuites médico-légales
Pressions des familles
Complexité de l’évaluation
Crainte de lésions cérébrales sous jacentes
�le plus souvent des examens inutiles � prolongation période d’observation
Pressions de plus en plus caractérisées pour les réductions de dépense de santé
Ce scénario doit pouvoir être évité sans exposer l’enfant
PROBLEME :
Repérer les rarestraumatismes à risque de complications intracrâniennes.
Quels sont les risques particuliers à l’enfant ?
Particularités anatomiques et physiologiques du nourrisson
Rapport volume de la tête / volume du reste du corps plus élevé.
Faible développement de la musculature cervicale� axe tête-cou-tronc moins résistant aux phénomènesd'accélération-décélération linéaires.
Tête = point d'impact préférentiel en cas de choc .
Moindre myélinisation du système nerveux centralfaible épaisseur de la voûte crânienne et de l'os spongieux, � risque de lésion intra-cranienne grave élevé
Pas le risque plus élevé de lésion intracranienne mais lorsqu‘ilexiste des LIC, leur gravité est > à adulte
Boite crânienne élastique et déformable au niveau des sutures cartilagineuses := Inconvénient en cas de phénomène aiguMenace plus directe des sinus dure-mériens sous-jacentsEn cas distension aiguë, dure-mère et crâne ostéo-fibreux offrent une résistance comparable à celle d'un
sac de cuir avec une distensibilité quasi-nulle
Dure-mère (périoste de la face interne de la voûte), très vascularisée, plus étroitement attachée à la structure osseuse
Espaces péri-cérébraux et sous arachnoïdiens importants (épanchements souvent volumineux)
peau
os
dure mère
arachnoïde
pie mère
Cortexcérébral
Artère méningée moyenne, pas encore englobée dans l’os, moins concernée par une fracture osseuse.
CONSEQUENCES
Épanchements péri-cérébraux et sous arachnoïdiens souvent volumineuxFréquence des HSD, rareté des HED
Risque plus important de lésions d’ébranlement à l’intérieur de la boite crânienne (cas typique du syndrome des enfants secoués)
Structure encore peu myélinisée : séquelles
Chez le grand enfant et l’adulte, la courbe pression volume cérébrale a un aspect caractéristique (courbe de Langfitt)
Chez le nourrisson, l’augmentation de PIC suit régulièrement toute augmentation de volume, sans plateau
Particularités physiologiques du nourrisson (1)
Compliance cérébrale jeune enfant < adulte
Pression intra-crânienne
Volume cérébral
Autorégulation vasculaire cérébrale limitée
Normalement , le DSC est autorégulé, et s’adapte à la demande métabolique tout en restant indépendant des variations de pression de perfusion cérébrale(PPC = PAM - PIC) sur une large échelle de PPC.
Chez l'enfant , plage d'autorégulation moins large, � maintien PPC dans les limites physiologiques plus difficile que chez l'adulte.
La PPC est dépendante de l'âge : environ 25 mmHg chezle nouveau-né, 40 mmHg chez le petit enfant, et atteint les valeurs de l'adulte (70-90 mmHg) à l'adolescence
Face à une augmentation du volume intracrânien, le nourrisson court un risque plus élevé d’HIClors de toute augmentation :
- de pression : cris, pleurs
- de volume : œdème, engorgement sanguin,
hématome
Particularités physiologiques du nourrisson (2)
Chez le grand enfant et l’adulte, vasomotricité cérébralefortement influencée par PaO2 et de PCO2 :
Hypoxie vasodilatationHypocapnie vasoconstriction
Réactivité vasculaire cérébrale superposable à celle de l’adulte seulement à partir de 3 mois
Avant 3 mois : vasodilatation hypoxique extrêmement intense, vasoconstriction hypocapnique moins marquée et survient pour des PaCO2 plus basses.
Conséquence :
Tout état de vasodilatation cérébrale est extrêmement rapidement aggravé par la moindre hypoxie chez le nourrisson
Les lésions intra-cérébrales
LESIONS ENCEPHALIQUES PRIMAIRES
hémorragies extra-cérébrales :
- HED : plus rares, le plus souvent par ruptures d’artérioles ou veinules ostéo-durales. Souvent pas de fracture. Développement lent, pas d’intervalle libre
- HSD : le plus souvent déchirure d’une veine cortico-duremérienne lors glissement cérébral/structures ostéo-durales. Donc fréquents
- H sous arachnoïdiennesHyperdensités spontanées dans les citernes et sillons de la convexité
HIP
HEDHSD
Lésions parenchymateuses :sans grandes particularités
Contusions, Lacérations, Hématomes,
Atteinte axonale diffuseMal visibles en tomodensitométrie au stade précoce (un scanner initial normal chez un patient dans le coma témoigne de lésions axonales diffuses),puis pétéchies hémorragiques
Mieux visibles en IRM: hypersignal T2 si non hémorragiques, hyposignal T2 et T2* si hémorragiques
Localisation: centres semi-ovales, corps calleux, tronc cérébral
Atteinte axonale diffuse
C’est la plus grave des lésions parenchymateuses= étirement (pas nécessairement rupture), des fibres nerveuses avec interruption du flux axonal, altération des fonctions membranaires, et gonflement axonal. Il peut s'ensuivre une dégénérescence des fibres nerveuses avec séquelles fonctionnelles importantes
Mal visibles en tomodensitométrie au stade précoce (un scanner initial normal chez un patient dans le coma témoigne e lésions axonales diffuses), puis pétéchies hémorragiques (centres semi-ovales, corps calleux, tronc cérébral)
LESIONS ENCEPHALIQUES SECONDAIRES
Principale cause de détérioration clinique secondaire précoce et de mortalité chez l’enfant :
Développement d'une hypertension intracrânienne sans cause chirurgicalement traitable.
Celle-ci peut se développer avec ou sanslésion cérébrale primaire
Beaucoup plus fréquents chez l’enfantCause : vasodilatation réflexe (ébranlement du tronc cérébral) ethyperhémie avec congestion veineuse du cortex
L’œdème cérébralAccroissement du LEC cérébral par rupture BHCLe plus souvent diffus/adulte
2 phénomènes assez spécifiques à l’enfant :
Le gonflement cérébral malin diffus
Œdème cérébral majeur
Oedème vasogénique
1- Réaction inflammatoire non cellulaire (� perméabilitéBHE)
2- Hyperémie, perte autorégulation et destruction BHE/ métalloprotéases
3- Réaction inflammatoire cellulaire tardive
Augmentation Phydrostatique et de la perméabilité de la BHE
Œdème cytotoxiquesecondaire
•AA excitateurs (Glu Asp)
•Radicaux libres
•Apoptose
•Neuromédiateurs
CONSEQUENCES :Boite crânienne = compartiment fermé, contenant :LCR, parenchyme incompressible et lit vasculaire
Toute augmentation d’un composant se fait au détrimentde l’autre surtout du lit vasculaire ouvert sur la
circulation systémique IschémieEngagement
Lésions axonales diffuses et gonflement cérébral diffus= lésions les plus fréquentes chez l'enfant 96% des TC graves
Hématomes intra-crâniens : < 4 % des cas (21)
Chirurgie de sauvetage : < 5% des cas
�Objectif principal de prise en charge :prévenir et/ou traiter les lésions cérébrales secondaires.
HyperthermieVasospasme
Troubles coagulationMéningites
Troubles électrolytiques et glycémiques
Convulsions
HypercapnieŒdème cérébral
HypoxémieHématomes (HSD, HED, contusions)
Origine extra-crânienne
Origine intra-crânienne
Facteurs de seconde agression
Mortalité immédiate (50 % des décès) sur les lieux même de l'accident, = lésions cérébrales ou cardio-vasculaires au-delà de toute ressourcethérapeutique.
Mortalité tardive (20 % des décès), dans les jours ou semaines= problèmes infectieux ou au syndrome de défaillance multiviscérale.
Mortalité précoce (30 % des décès) dans les premières heures= détresse respiratoire, circulatoire (lésion hémorragique) ouneurologique non traitée, ou traitée trop tardivement, du fait d’un retarddiagnostique= une partie des décès évitables
Données épidémiologiques
8554
129
76
140
120
100
8060
40200
filles garçons< 2 ans : 62%> 2 ans : 38%
Fréquence/âge
FilleGarçon
domicile
VPautre
fré q
uenc
e100
80
60
40
20
02 3 4
âge
Lieu du TC
100
80
60
40
20
02 3 4
âge
fré q
uenc
eaucune
parentsinconnu
frère/sœurautre
Personnes présentes
En fonction de l'âge, certains mécanismes sont plus fréquents :
avant 1 an : le plus souvent lors de soins prodigués par adultes : chute de la table à langer, du couffin, syndrome de Silverman à évoquer devant tout hématome sous-dural
entre 1 et 2 ans : apprentissage et acquisition de la marche : chutes fréquentes . Les trotteurs !!!!!
après 2 ans : acquisition autonomie et exploration : chute du lit, d'une mezzanine, dans les escaliers, défenestration , accident de la voie publique, (enfant piéton renversé par véhicule) ,
plus tard : accident de deux roues : bicyclette, VTT, vélomoteur.
Examen neurologiqueÉchelle de GlasgowScore de BicêtreExamen des paires crâniennesMouvements des extrémitésRéflexe plantaireExamen pupillaire :
Mydriase unilatérale aréactive :- engagement de l’uncus du lobe temporal (HSD ou HED)- traumatisme oculaire- Atteinte du III (associée à déviation inférolatérale de l’œil)
Mydriase unilatérale réactive seulementà stimulation lumineuse controlatérale :
atteinte du nerf optique
Mydriase bilatérale aréactive :- hypotension- hypoxie- HIC majeure
Myosis bilatéral :- réaction médicamenteuse (opioïdes)- lésion du tronc cérébral (pontique)
Examen pupillaire :
Examen de l’extrémité céphalique= analyse de l’impact et de ses conséquences
Bilan des lésions superficiellesPlaiesRecherche de signes de fracture :
dépression de la voûteenfoncement en balle de ping-ponghématome péri orbitaire, mastoïdienhémotympan
Dépistage de brèche ostéodurale (liquorrhée)
Comme chez l’adulte, signes prédictifs de LIC :- troubles de conscience- anisocorie- mydriase- déficit moteur
Signes précoces d’HTIC aigue souvent discrets chez le nourrisson
Fontanelle antérieure bombée, distension des suturesAltération paroxystique conscience , irritabilité paroxystiqueConvulsionsNausées, vomissements (> 5 ou plus de 6 h après TC),Hoquet, bâillements,
Évaluation neurologique échelle de Glasgow pédiatrique (CGS)
Ouverture des yeuxRéponse verbaleRéponse motrices
De 15 (normal) à 3
6 : A la demande verbale5 : Orientée à la douleur
4 : Evitement3 : Décortication2 : Décérébration
1 : Rien
5 : Orientée4 : Confuse
3 : Inappropriée2 : Incompréhensible
1 : Aucune
4 : Spontanée3 : Au bruit
2 : A la douleur1 : Jamais
Meilleure réponse motriceRéponse verbaleOuverture des yeux
Enfant > 1 an et adulte score maxi 15
ECHELLE DE GLASGOW (CGS)
Décérébration :MS : extension, adduction, rotation externeMI : extensionSouffrance hémisphérique diffuse
Décortication :MS : flexion adductionMI : extensionSouffrance partie haute tronc cérébral
Motscompréhensibles 4
À la commande 5
Orientée à la douleur 4
Réponse verbale habituelle : score normal
1 – 2 ans
Capable de se situer à l’hôpital 5
Réponse motrice habituelle : score normal
Retrait 3Pleurs 2
Bruits vocaux 3
< 6 mois
6 – 12 mois
2 – 5 ans
> 5 ans
14> 5 ans
13> 2 - 5 ans
12> 1 - 2 ans
11> 6 - 12 mois
90 - 6 mois
CGS selon l’âge
CUMULATIF
0aucun
1toux à l’aspiration (ou ventilation spontanée)
2cornéen
3photomoteur
4mimiqueRéflexes du tronc cérébral
CUMULATIF:
Évaluation neurologique 2 : Score de Bicêtre
0mydriase >4 mm
1myosis < 2 mm
2normal 2-3 mmDiamètrepupillaire
0nulle
1en extension
2en flexion
3localisatriceRéactivitémotrice des MS
0pas d’ouverture des yeux
1ouverture des yeux provoquée
2ouverture des yeux spontanée seule
5ouverture des yeux spontanée, poursuite oculaireComportement oculaire
2. Score de BicêtreCUMULATIF
Les pertes de connaissance< 1 mn dans les suites immédiates d’un PCn’ont aucune valeur de gravité
C’est comme si il n’y avait pas eu de PCC’est généralement une réaction vagale
Stades de gravité des TC de l’enfantRisque de LIC
Groupe I : risque élevé
Groupe II : risque intermédiaire
Groupe III : risque faible
Groupe I : risque élevéStades de gravité des TC de l’enfant
PC > 1 mn
CGS < 10 ou baisse progressive (> 2 points)
Diminution progressive état de conscience
Vomissements s’aggravant (> 5 épisodes) ou plus de 6 h
Signes neurologiques focaux
Bombement fontanelle
Plaie pénétrante
Embarrure probable
Groupe II : risque intermédiaireStades de gravité des TC de l’enfant
11 < CGS < 14
Modification de la conscience au moment de l’accident ou dans les suites immédiates . Amnésie post traumatique.
Comportement inhabituel. Crise convulsive après l’accident
Céphalées progressives. Vomissements : 3 à 4 épisodes
Histoire peu fiable des circonstances, Suspicion de maltraitance
Polytraumatisme, lésions faciales sévères, signes de fracture basilaire, possibilité de fracture avec dépression ou lésion pénétrante
Mécanisme violent (AVP, chute > 1 m, chute sur surface dure)
Groupe III : risque faibleStades de gravité des TC de l’enfant
CGS 15 - 14 Asymptomatique 2 heures après TCCéphaléesMoins de 3 vomissementsHématome, Blessure, Contusion du scalpTraumatisme de faible énergie (chute < 1m)Absence de signe du groupe I et II
Place de l’imagerieRadiographie du crâne
Longtemps systématiques :plusieurs études (années 70) : trait de fracture = facteur de risque plus important de LIC …qu’une PC brève
Étude prospective sur 7035 patients (Masters et all) :51% des patients ayant une LIC n’avaient pas de fracture du crâne
Vième Conférence de consensus en réanimation et médecine d’urgence sur la radiographie du crâne en urgence :
l’existence d’une fracture simple du crâne n’est pas prédictif du risque de LIC
En l'absence de trouble de la conscience, il est inutile d'avoir recours aux examens radiologiques e t à la radiographie du crâne en particulier
L'absence d'anomalie radiologique risque d’être faussement rassurante et conduire à méconnaître une lésion intracrânienne, avec ses conséquences potentiellement dramatiques tel un HSD ou HED progressif.
Seul intérêt : tableaux de traumatismes crâniens pénétrants
Enfoncement possible
Fracture ouverte
Craniotomie antérieure avec dérivation
Céphalhématome ou hématome sous-périosté
Cas présumés de mauvais traitements
Violence du traumatisme (chute > 1m sur plan dur)
Radiographie du crâneINDICATIONS
Rôle crucial à tous les niveaux de la prise en charge d'un traumatisme cranio-encéphalique chez l'enfant :
analyse des lésions élémentaires,
diagnostic des lésions curables,
identification des tableaux lésionnels de mauvais pronostic.
Le scanner permet aussi d'identifier la complication majeure du traumatisme crânien à cet âge, le gonflement cérébral malin ;
D'un point de vue médico-légal, c'est la séméiologie scanner qui constitue la base du diagnostic de syndrome des enfants battus.
TDM CEREBRALE (Scanner)
Apporte toutes les informations qu'apporte le scanner
Détecte mieux que lui de petites lésions parenchymateuses dont la multiplicité et la topographie conditionnent le pronostic.
Cependant, elle peut être de réalisation difficile dans un contexte de réanimation ou de polytraumatisme.
Sédation, voire AG, le plus souvent nécessaire chez le nourrisson
L'IRM
Échographie transfontanellaire
AlternativeSillon inter-hémisphérique : HSD Lésions parenchymateusesVascularisation intra-cérébrale
mais limites :Hémorragie sous-arachnoïdienne le plus souvent méconnueLésions superficielles difficiles à repérer
Donc dans des mains (et une tête) entraînéesValeur que si +
En pratique : cas typique
TC dans l’après midi
Vu en cabinet
Demande de radio
du crâne : Fracture
Adressé aux
urgences hospitalières
Que faire ?
Découverte fracture du crâne après TC :Logiquement : scanner ou IRM en principe après la 6ème heure
Si l’enfant est en groupe IIIScanner ou IRM aux heures ouvrablesL’enfant rentre à domicile avec conseils de surveillance
L’enfant est en groupe II : HospitalisationObservation 4 à 6 heuresPas d’aggravation des signes : Scanner ou IRM aux heures ouvrablesAggravation des signes : Scanner ou IRM en urgence
L’enfant est en groupe I : HospitalisationScanner ou IRM en UrgenceAvis neuro-chirurgical
Selon les données de la TDM :
Anomalies:HospitalisationAvis neurochirurgical
Pas d’anomalies:Retour domicile avec conseils de surveillance
Conseils de surveillance à domicile d’un enfant victime de TC
1- Surveillance attentive :Bien que votre enfant ait été minutieusement examiné,certains troubles peuvent ne se révéler que dans les jours à venirNous avons jugé qu'il était possible de laisser partir votre enfant, moyennant une surveillance attentive de votre part dans les jours qui suivent le traumatisme qu'il vient de subir pendant 48 heures, moins marquée pendant une semaine :
2- Surveillance cinq à six fois par jour, au moins de ux fois la nuit :s'assurer que son comportement est normal. Il doit pouvoir répondre à une question simple, même tiré d'un sommeil profond.
1- Surveillance attentive pendant 48 heures, moins marquée
pendant une semaine : Bien que votre enfant ait été minutieusement examiné,certains troubles ne peuvent se révéler que dans les jours à venir. Nous avons jugé qu'il était possible de laisser partir votre enfant, moyennant une surveillance attentive de votre part dans les jours qui suivent le traumatisme qu'il vient de subir.
1- Surveillance cinq à six fois par jour, au moins deux fois la nuit :s'assurer que son comportement est normal. Il doit pouvoir répondre àune question simple, même tiré d'un sommeil profond.
En cas de :
- somnolence anormale, durable- malaise, convulsion- vomissements répétés : au-delà de 3 ou 4, ou après quelques h.
- mal de tête qui ne passe pas ou augmente
- changement de comportement :langage : difficultés ou incapacité à parler
regard : pupilles asymétriques, déviation des yeux,
vision double, regard fixe ou vague....
démarche : déséquilibrée ou instable, mauvaise utilisation d'un bras, d'une jambe...
réponses aux questions : inadaptées ou impossibles
comportement bizarre : geignements, confusion....
IL FAUT ABSOLUMENT RAMENER VOTRE ENFANT AUX URGENCES DE L'HÔPITAL (04 72 38 57 45)
Ou contacter le SAMU par le 15
0- Repos à la maison pendant 24 à 48 heures
Pas de jeu violent pendant une semaine
Repos à la maison pendant 24 à 48 heures
Pas de jeu violent pendant une semaine
Signature du Chef de Service
Date de réalisation du document
Proposition de CAT en médecine libérale devant un TC chez le nourrisson :
CONCLUSION :
Enfant vu moins de 6 heures après TC :
Pas d’anomalie neurologique• Pas de stigmates de TC violent
si vu par ML, pas de consultation aux urgencesconseils de surveillance à domicile
• Stigmates de TC violent : Consultation aux urgenceSurveillance hospitalière type UHCD 6 heures
Anomalie neurologiqueHospitalisation secteur soins intensifsImagerie cérébrale d’emblée
Enfant vu plus de 6 heures après TC
Pas d’anomalie neurologique,
pas de stigmates de TC violent :Consultation aux urgences : inutile
Radiographie du crâne et TDM : inutiles
l’enfant reste à domicile avec les conseils de surveillance
stigmates de TC violent :
RX du crâne et si fracture : TDM aux heures ouvrables (examens gérables en libéral)Pas d’hospitalisation, conseils de surveillance
Anomalie neurologique :Hospitalisation secteur soins intensifsImagerie cérébrale d’emblée
CAS PARTICULIER :
Le syndrome des enfants secoués
Nourrissons d'âge moyen de 5 mois.
Auteurs :
- dans ¾ des cas des hommes,
- dans 50 % des cas les parents,
- dans 17% le partenaire de la mère
- dans 17 % la baby-sitter
On admet en France que les Assistantes maternelles sont impliquées dans 20% des cas
Syndrome des enfants secoués
Cisaillement et rupture des veines ponts qui se dirigent du cerveau vers la dure-mère.
Secousses violentes mais brèves
SymptomatologieTableau aigu unique sans intervalle libre :Malaise grave parfois ACR, avec apnées, hypothermieConvulsionsTroubles du tonusTroubles de conscienceTableau chronique :Anorexie, vomissementsSomnolenceIrritabilité bombement fontanelle
Sans TC déclaréSans signes externes de sévices le + souventSans tableau infectieuxEnfant en bonne santé jusque làGénéralement « criard »
2
Saignement des enveloppes méningées+++ : HSA (1) récente - HSD (2)
Atteinte parenchymateusecontusions, ischémie ou œdème, lésions axonales diffuses par étirement notamment au niveau de la partie supérieure du tronc cérébral et à la jonction substance blanche/grise
12
Lésions d’âges différents
Présence d’hémorragies au FO dans ce contexte = pathognomonique du SES (65 à 95% des cas)
Pronostic = mauvais
Décès : ¼ des enfants quelques jours ou semaines après le traumatisme. 60% si coma d’emblée
Séquelles : ¾ des cas survivants:- invalidité (infirmité motrice cérébrale)
- atteinte de la vision allant jusqu'à la cécité,
- épilepsie et une arriération mentale
Le syndrome des enfants secoués
Cas typique : nourrisson ayant présenté un « malaise » et qui a « bénéficié » de manœuvres de ressuscitation à type de secousses violentes « pour le faire reprendre »
Cas fréquent : « malaise » inexpliqué
Les questions sont toujours les mêmes :
Séquelles de traumatisme obstétricalMalformation vasculaire cérébraleDéficit de facteurs de coagulation (facteur XIII)Maladie métabolique Conséquences des manœuvres de réanimation du malaiseEnfant secoué
Hématome face interne du bras chez un nourisson de 6 mois : SES
En dehors d’un contexte traumatique évident,
l’hémorragie cérébro-méningée du nourrisson
est pratiquement synonyme d’enfant secoué
CONTRAIREMENT A CE QUI EST SOUVENT DIT les secousses ludiques ne peuvent être en cause
AVIS EXPERTS et études biomécaniques récentes :Les lésions ne peuvent être provoquées que
par des secousses très violentes
Le plus souvent personne excédée par les pleurs de l’enfant qui quelques secondes perd son self contrôle
Effet limité des campagnes d’information
CEPENDANT : problème de l’EPCIÉpanchement péri cérébral idiopathique du nourrisson = accumulation de LCR dans l’espace sous-arachnoïdien liée à un trouble de la résorption du LCR
Au scanner dilatation espaces sous arachnoïdiens bilatérale, élargissement de la scissure inter hémisphériquedilatation modérée des VL
Considéré comme banal à cet âge, peut favoriser le saignement pour un traumatisme minime :
Simple chute de la tête sur le plan du lit,Décélération brutale lors d’un transport Secousse mêmes minimes voire « ludiques »
En l’absence de « fautif » déclaré, diagnostic de certitude très délicatIntérêt des commissions de protection de l’enfance
HDB :- pédopsychiatre- psychologue- assistante sociale (enquête préalable)- cadre infirmier- radiologue- chef de service- auxiliaire de puériculture
Pour décision de signalement
CONCLUSION :
La médecine
c’est difficile
l’urgence pédiatrique,
c’est très difficile…