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RÉPUBLIQUE DU BÉNIN MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT DE L’HABITAT ET DE L’URBANISME Stratégie Nationale de mise en œuvre au Bénin de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques

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RÉPUBLIQUE DU BÉNIN MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENTDE L’HABITAT ET DE L’URBANISME

Stratégie Nationale de mise en œuvre au Bénin

de laConvention Cadre des Nations Unies

sur les Changements Climatiques

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Stratégie Nationale de mise en œuvre au Bénin

de laConvention Cadre des Nations Unies

sur les Changements Climatiques

Ce document a été réalisé par le Ministère de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme avec l’appui technique etfinancier du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’appui technique de l’Institut des NationsUnies pour la Formation et la Recherche (UNITAR). La rédaction et la mise en forme définitive ont été assurées par uneéquipe d’experts nationaux sous la supervision de:

Madame Jeanne Josette ACACHA AKOHAPoint Focal Changements Climatiques

Conseiller Technique à l’Environnement etCoordonnatrice du Programme CC:TRAIN au Bénin

Mai 2003

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Légende des cartes de couverture: NDVI (indice de végétation à différence normalisée) pour les images satellitaires du Bénin en 1995 eten 1999, pour la première décade du mois de mai. Copyright USGS et CNES.

Contact : UNOSAT – Satellite Imagery for all, une initiative de l’UNITAR exécutée par l’UNOPS en partenariat avec le CNES, l’ESA et le CERN. Genèvewww.unosat.org.

UNOSAT est l’auteur de toutes les études cartographiques incluses dans ce rapport.La version finale de cette publication a reçu le soutien financier du PNUD/FEM

(Projet GLO/95/G31) et de l’Agence Fédérale Suisse pour l’Environnement et le Paysage à travers l’UNITAR, agence d’exécution de ce projet.

L’évolution du couvert végétal est appréhendée à travers une analyse des NDVI (Indice de Végétation à Différence Normalisée) réalisée àpartir de données satellitaires basse résolution (NOAA AVHRR, et SPOT 4 VEGETATION).

Les applications du NDVI sont nombreuses : estimation de la biomasse aérienne, des rendements culturaux, de la couverture arborée,etc... Le choix des canaux Rouge et Proche Infra Rouge a pour but de mieux différencier les structures végétales des sols et à l’intérieurmême de celles-ci, de différencier le plus ou moins fort développement de la végétation ainsi que les différents types de végétation.Comme de nombreux indices de végétation, il est cependant sensible aux conditions du milieu (humidité, arrière plan sol, topographie,position du soleil, nébulosité,...). La valeur du NDVI peut varier en fonction de l’état sanitaire de la plante, de son état physiologique etphénologique et de ses caractéristiques génétiques. Des NDVI élevés sont le reflet d’une bonne activité chlorophyllienne, alors que desNDVI faibles sont le reflet d’une mauvaise activité chlorophyllienne, comme en cas de stress hydrique par exemple. Une décroissance duNDVI indique une décroissance de l’activité de photosynthèse ce qui se visualise sur le terrain par une végétation devenant de plus enplus sèche. Le NDVI est sensible à de nombreux facteurs liés à l’environnement immédiat de la cible. Le sol sous-jacent semble être lefacteur le plus important. En effet, le signal enregistré par le satellite intégrera les réflectances de la végétation et du sol sous-jacent.Lorsque la couverture végétale est faible, situation fréquente dans le domaine sahélien, le signal reçu par le satellite proviendra principale-ment du sol. La réflectance des sols varie en fonction de leur couleur, de leur degré d’humidité et de leur rugosité.

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PRÉFACE 4

RÉSUMÉ 5

PRÉAMBULE 6

1. LA CONVENTION CLIMAT ET LE PROTOCOLE DE KYOTO: OPPORTUNITÉS ET DÉFIS POUR LE BÉNIN 7

1.1 Bref résumé des connaissances actuelles sur l’effet de serre et les changements climatiques 8

1.2 Rappel sur l’historique de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques 8

1.3 Le Protocole de Kyoto 9

1.4 Le Bénin face aux défis des changements climatiques 10

2. LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES, LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET L’ENVIRONNEMENT AU BÉNIN 13

2.1 Le contexte climatique 13

2.2 Caractéristiques socio-économiques et environnementales du Bénin 15

2.3 Le processus national de planification économique et de développement 16

2.4 Les stratégies de réponse 20

2.5 Diagnostic et options par zone géographique ou secteur socio-économique 21

3. LE PROGRAMME NATIONAL DU BÉNIN POUR METTRE EN ŒUVRE LA CCNUCC 52

3.1 Revue des politiques environnementales actuelles afin d’analyser leur adéquation avec la CCNUCC 53

3.2 Les mesures potentielles pour incorporer les considérations liées aux changements climatiques 61

3.3 Fiches de projets prioritaires sélectionnés par le Bénin sur la base de cette analyse 71

ANNEXE 1: Récapitulatif des programmes environnementaux au Bénin 75

BIBLIOGRAPHIE 76

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES 79

LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET CARTES 80

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TABLE DES MATIÈRES

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S’il est aujourd’hui un domaine dans lequel l’appella-tion de “Village planétaire” sied à notre vieille Terre,c’est celui des changements climatiques qui se rientdes frontières tant entre les pays qu’entre les conti-nents. L’action de l’homme sur la nature, action leplus souvent pensée après coup, entraîne des déséqui-libres au niveau de la planète en menaçant dangereu-sement toute l’humanité. Dès lors une prise deconscience collective, à l’échelle planétaire s’imposepour que l’interférence humaine dans le système cli-matique, à défaut d’être annihilée, soit réduite.

La République du Bénin, sensible au phénomène, ena très tôt mesuré l’importance. Pays extrêmementvulnérable, le Bénin pâtit directement des aléas cli-matiques de moins en moins maîtrisés. Si l’un desimpacts du réchauffement planétaire dans les pays duNord se manifeste par des inondations inégalées,dans les pays du Sud, comme le Bénin, l’effet de serreaccentue la dégradation des sols, la désertification etprovoque des désastres qui dépassent de loin les res-sources disponibles pour leur faire face.

Conscient que la Terre est le patrimoine commun del’humanité, le Bénin a joué pleinement sa partitiondans le concert des nations en adhérant à la Conven-tion Cadre des Nations Unies sur les ChangementsClimatiques adoptée le 9 mai 1992 au siège desNations Unies, et ouverte à la signature des Partiesen juin 1992, lors du Sommet de la Terre de Rio deJaneiro au Brésil. Le Gouvernement du Bénin a signéet ratifié cette importante convention respectivementle 13 juin 1992 et le 30 juin 1994. Il a égalementsigné le Protocole de Kyoto qu’il a ratifié le 17décembre 2001. Ces divers engagements montrent lavolonté du Bénin de se conformer aux recommanda-tions des contrats auxquels il a adhéré.

Mais le Bénin veut faire plus que s’y conformer, parcequ’il a conscience qu’il doit faire mieux. C’est danscette perspective que s’inscrit le présent documentintitulé Stratégie Nationale de Mise en Œuvre de laConvention Cadre des Nations Unies sur les ChangementsClimatiques (SNMO – CCNUCC).

A la fois cadre et guide pour l’action, cet outil expri-me la volonté de l’Etat béninois de renforcer résolu-ment son ancrage dans la lutte contre les impactsnégatifs, potentiellement dramatiques des Change-ments Climatiques sur les différents secteurs d’activi-té de la vie nationale. La «Communication Initialedu Bénin sur les Changements Climatiques» présen-tée à la Communauté Internationale à la Huitième

Conférence des Parties tenue à New Delhi le 23octobre 2002 a permis à notre pays de répondre àl’un des plus importants engagements de toutes lesParties à cette Convention. La Stratégie Nationale deMise en Œuvre de la Convention Cadre des NationsUnies sur les Changements Climatiques offre l’opportu-nité à notre pays d’intégrer dans ses objectifs de déve-loppement, les préoccupations relatives aux change-ments climatiques. Fruit de réflexions d’expertsbéninois issus de tous les secteurs du développement,ce document propose des mesures d’atténuation et/oud’adaptation conséquentes, sur la base de l’analysesectorielle des impacts probables des changementsclimatiques, dans les secteurs suivants : énergie,transports, procédés industriels, bâtiments, agricul-ture et foresterie. L’élaboration de cet outil d’action anécessité l’intervention et l’implication des différentsacteurs de la vie nationale. Effectivement, les pro-blèmes de changements climatiques débordent lecadre environnemental pour s’intégrer dans toute laproblématique du développement durable, cheval debataille de tous les gouvernements.

Conscient de cette réalité, le Gouvernement duBénin a inscrit la réussite de la mise en oeuvre decette stratégie dans la synergie des différents pro-grammes et plans de développement du pays. Cettemise en oeuvre requiert la mobilisation d’impor-tantes ressources tant humaines, techniques quefinancières. Elle a encore besoin de l’appui des acteursde la vie nationale, mais aussi des Partenaires auDéveloppement, notamment le Fonds pour l’Envi-ronnement (FEM) et ses Agences d’exécution commele Programme des Nations Unies pour le Développe-ment (PNUD), le Programme des Nations Uniespour l’Environnement (PNUE), la Banque Mondiale(BM) ainsi que les banques sous-régionales de Déve-loppement.

J’en appelle donc à l’engagement et à la sollicitude dechacun et de tous pour que la mise en œuvre de cettestratégie puisse réellement donner à notre pays, par-ticulièrement vulnérable aux changements clima-tiques, les moyens de prévenir ces derniers pourmieux en maîtriser les effets néfastes. C’est à cettecondition, j’en suis persuadé, que nous offrirons, auBénin les chances de consolider les bases de son déve-loppement durable.

Luc-Marie Constant GNACADJAMinistre de l’Environnement,

de l’Habitat et de l’Urbanisme

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PRÉFACE

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Dans le processus de globalisation de la lutte contreles émissions des gaz à effet de serre, le Bénin à l’ins-tar des pays en développement, n’avait pas encored’objectifs bien déterminés. Néanmoins, il est sus-ceptible de subir les conséquences économiques desmesures de réduction des émissions dans les paysindustrialisés à cause des liens de commerce et d’in-vestissement. Les exportations des combustibles vontse réduire considérablement à cause des engagementsde réduction des émissions; ce qui entraînera à coupsûr une chute des cours du pétrole. Par contre, tousles produits fabriqués avec beaucoup d’énergiecomme le fer, l’acier, le verre, le ciment etc., vontcoûter beaucoup plus chers à cause des pénalités enéquivalant dioxyde de carbone.

Le Bénin gagnera à diversifier son économie et à êtreà l’avant-garde dans la conception de projets viableset intéressants pouvant participer au régime d’échan-ge de droits d’émission dans le cadre du Mécanismepour un Développement Propre. Après plusieurs ate-liers de validation, le présent document de StratégieNationale de mise en œuvre de la Convention Cadredes Nations Unies pour les Changements Clima-tiques (CCNUCC) comporte les trois parties sui-vantes :

La première partie traite de la définition des gaz àeffet de serre et du réchauffement climatique, desobligations communes et spécifiques; ensuite sontmis en exergue les points essentiels de la convention,les principales dispositions du protocole de Kyotopuis les opportunités et les défis pour le Bénin. Ladeuxième partie présente les impacts possibles des

changements climatiques sur le développement duBénin. On y trouve les atouts, contraintes et élé-ments du processus national de planification écono-mique et de développement face aux changementsclimatiques, ainsi qu’une analyse sectorielle des poli-tiques et des enjeux. Des options prioritaires d’atté-nuation des GES sont proposées et sélectionnées. Latroisième partie synthétise les informations par laprésentation du Programme National du Bénin pourla mise en œuvre de la CCNUCC et ses impacts. Lesplans et programmes nationaux d’action pour l’envi-ronnement y sont récapitulés ; puis leurs adéquationsavec la CCNUCC pour conclure sur les mesurespotentielles à la mise en œuvre de la Conventiondans la planification et le développement socio-éco-nomique et environnemental du Bénin. Les analysesréalisées lors de ces travaux ont permis de proposercinq fiches de projet qui sont présentées à l’annexe Ide ce document. Il s’agit des cinq projets prioritairessélectionnés lors de la phase de consultation des par-ties prenantes. Il s’agit des concepts de projets sui-vants :

1. Le renforcement des capacités en matière d’obser-vation du système climatique;

2. Le contrôle de la pollution de l’air en milieuurbain et prévention des nuisances ;

3. La gestion de la zone côtière face à l’élévation duniveau de la mer;

4. L’atténuation des émissions de gaz à effet de serrepar l’amélioration et l’efficacité énergétique;

5. La gestion des sols aux fins de séquestration ducarbone et d’atténuation des émissions de gaz àeffet de serre.

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RÉSUMÉ

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La Convention Cadre des Nations Unies sur lesChangements Climatiques (CCNUCC) constitue lapièce maîtresse des efforts mondiaux de lutte contrele réchauffement planétaire. Son objectif ultime estde «stabiliser les concentrations de gaz à effet de serredans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute pertur-bation anthropique dangereuse du système climatique».La Convention stipule qu’il conviendra «d’atteindre ceniveau dans un délai suffisant pour que les écosystèmespuissent s’adapter naturellement aux changements clima-tiques, que la production alimentaire ne soit pas menacéeet que le développement économique puisse se poursuivred’une manière durable» (article 2).

La Convention vise aussi, dans la mesure où certainschangements sont irréversibles, à mettre en place desmécanismes d’adaptation aux conditions climatiquesnouvelles pouvant survenir. Elle établit plusieursprincipes directeurs :

– celui du principe de «précaution» stipule que l’ab-sence de certitude scientifique absolue ne doit passervir de prétexte pour différer l’adoption demesures quand il y a risque de perturbationsgraves ou irréversibles.

– celui du principe de «responsabilités communes maisdifférenciées» des Etats impose aux pays développésd’être à l’avant garde de la lutte contre les change-ments climatiques.

– les autres principes concernent les besoins spécifiquesdes pays en développement et l’importance d’œu-vrer pour le développement durable.

La Convention est étroitement liée aux choix énergé-tiques, aux modes de production et de consommationde l’énergie. L’emploi de combustibles fossiles, lamodification de l’occupation des sols et l’agricultureparticipent pour une grande part à l’accroissement dela concentration des gaz à effet de serre (GES) dansl’atmosphère, responsable du réchauffement clima-tique. Le Bénin à l’instar des pays en développement,n’a pas d’obligations en matière de réduction desémissions de gaz à effet de serre. Néanmoins, il estsusceptible de subir les conséquences économiquesdes mesures de réduction des émissions dans les paysindustrialisés à cause des liens de commerce et d’in-vestissement. Le Bénin éprouve donc la nécessitéd’élaborer une stratégie de mise en œuvre des mesu-res qui lui soient propres. Une telle stratégie permet-tra à notre pays d’avoir un cadrage et une visionexplicites concernant 1) les changements climatiqueset la Convention-Cadre des Nations Unies et leursrelations avec l’économie nationale et les plans de

développement et 2) les engagements nationaux etles opportunités disponibles au titre de la Conven-tion.

Les options locales pour une stratégie durabled’échelle globale.

Par rapport à la réduction des émissions des gaz àeffet de serre, les solutions à envisager sont à deuxéchelles selon les résolutions de Kyoto et de La Haye:l’échelle de la responsabilité collective et le niveauindividuel. Toutefois, à toute échelle confondue, ilfaut : une sensibilisation des populations et des entre-prises ; une politique de coercition pour l’applicationdes mesures préconisées par les pouvoirs d’État ; uneaction centrée et contrôlée au niveau international dufait de l’universalité et de l’unicité de l’atmosphère; ledéveloppement de l’énergie solaire à bas coût; l’utili-sation généralisée de gaz domestique et sa commer-cialisation à bas prix.

Le présent document de Stratégie Nationale a étévalidé au cours de deux ateliers départementaux etd’un atelier national. Les ateliers départementaux devalidation du document ont regroupé chaque fois,une trentaine de cadres des services déconcentrés, desONG et différents acteurs locaux impliqués dans desactions pouvant avoir un impact sur l’effet de serre ousubir des conséquences du phénomène. Il s’agit desconsultations suivantes.

• Les 9 et 10 mai 2001: un atelier départemental devalidation qui a regroupé les acteurs des départe-ments de l’Atlantique et du Mono.

• Les 2 et 3 avril 2002: un atelier départemental devalidation qui a regroupé les acteurs des départe-ments de l’Ouémé, du Zou, de l’Atacora et duBorgou.

• Les 26 et 27 novembre 2002: un atelier nationalde validation qui a regroupé une trentaine d’ac-teurs de tous les secteurs concernés par le sujet.

La version finale de la Stratégie Nationale a été for-mulée sur la base des commentaires exprimés lors deces consultations et finalement approuvée par le Gou-vernement du Bénin en 2003.

PRÉAMBULE

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1. LA CONVENTION CLIMATET LE PROTOCOLE DE KYOTO:

OPPORTUNITÉS ET DÉFIS POUR LE BÉNIN

Mangrove

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1.1 BREF RÉSUMÉ DES CONNAISSANCES ACTUELLES SUR L’EFFET DE SERRE ET LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Les changements climatiques sont perçus aujourd’huicomme l’une des menaces les plus graves qui pèsentsur la durabilité de l’environnement mondial pour le21ème siècle. La grande majorité des scientifiquesadmettent que l’accumulation des gaz à effet de serre(G.E.S) induits par les activités humaines affecte leclimat de la planète Terre et aura des répercussionssur le bien-être humain, la santé et l’économie mon-diale. Le Groupe Intergouvernemental d’Experts surl’évolution du climat (GIEC ou IPCC en anglais) adémontré dans son troisième rapport d’évaluation(2001) que le réchauffement climatique actuel est enrelation directe avec les émissions anthropiquesintenses de gaz à effet de serre dans l’atmosphèredepuis le début de l’industrialisation.

Le réchauffement climatique résulte de l’accroisse-ment de l’effet de serre consécutif à l’augmentationde la concentration dans l’atmosphère des gaz à effetde serre produits par les activités humaines comme:l’utilisation des combustibles fossiles, le déboise-ment, l’utilisation des sols et le changement d’affec-tation des terres, l’agriculture, la gestion des déchetset les procédés industriels. Ces gaz ont entraîné,selon le GIEC, une augmentation des températuresmoyennes à la surface de la terre de 0,4 à 0,6°C.L’Afrique a connu une augmentation de températurede 0,7°C au cours de ce siècle. Par rapport à 1990, latempérature moyenne de l’air connaîtra une augmen-tation de 1,4 à 5,8°C d’ici 2100 selon les projectionsdu GIEC. Ce réchauffement entraînerait une élévationdu niveau des mers et aurait des conséquences néfastessur l’agriculture, la santé, les ressources en eau, les éta-blissements humains, la diversité biologique, etc.

1.2 RAPPEL SUR L’HISTORIQUE DE LA CONVENTION CADRE DES NATIONS UNIES SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Depuis 1980, les preuves scientifiques ont mis enévidence le lien qui existe entre les émissions humai-nes de gaz à effet de serre et l’évolution du climatmondial. Les inquiétudes engendrées par ce constatont suscité une prise de conscience publique et unemobilisation de l’opinion internationale. Ainsi plu-sieurs conférences internationales ont été initiées surla question et ont abouti en 1990, à la création parl’Assemblée Générale des Nations Unies du ComitéIntergouvernemental de Négociations qui fut chargéd’élaborer une Convention Cadre sur les Change-

ments Climatiques. Le 9 mai 1992, à New York, leprojet de Convention a été adopté par l’AssembléeGénérale des Nations Unies.

L’élaboration de la Convention Cadre des NationsUnies sur les Changements Climatiques (CCNUCC)marque la première réponse internationale aux chan-gements climatiques. Ouverte à la signature desEtats lors de la Conférence des Nations Unies surl’Environnement et le Développement de Rio en juin1992, elle est entrée en vigueur le 21 mars 1994,c’est-à-dire quatre vingt dix jours après réception dela cinquantième ratification. Depuis cette entrée envigueur, huit Conférences des Parties, dix-sept Ses-sions des Organes Subsidiaires de la Convention et detrès nombreux ateliers ont été tenus dans le but defaire avancer les négociations et de mieux appréhen-der le phénomène des changements climatiques. LaConvention Cadre des Nations Unies sur les Change-ments Climatiques est actuellement signée et ratifiéepar 186 Etats et une organisation régionale d’intégra-tion économique.

Les éléments essentiels de la Convention: LaConvention définit les obligations communes desparties à l’article 4.1:

«Compte tenu de leurs responsabilités communes mais dif-férenciées et de la spécificité de leurs priorités de développe-ment […] toutes les Parties doivent :- établir et soumettre des « communications nationales»

présentant les inventaires des émissions de gaz à effet deserre (GES) par source et leur absorption par les puits(les forêts par exemple) ;

- adopter des programmes nationaux avec des mesuresd’atténuation des émissions de GES et des stratégiesd’adaptation aux impacts des changements climatiques ;

- encourager le transfert de technologies pour maîtriser,réduire, prévenir les émissions anthropiques de GESdans tous les secteurs ;

- favoriser la conservation et le renforcement des puits etréservoirs de GES;

- coopérer sur les mesures d’adaptation à l’impact deschangements climatiques ;

- échanger de données scientifiques, technologiques, techni-ques, sociales sur le système climatique et sur les consé-quences économiques et sociales des stratégies de riposte ;

- encourager l’éducation, la formation et la sensibilisationdu public.»

Les pays de l’Annexe I de la Convention (c’est à direla plupart des pays membres de l’Organisation pourla Coopération et le Développement Economique(OCDE) et les pays de l’Europe de l’Est et Centrale)se sont engagés à adopter des politiques et mesuresvisant à ramener, en l’an 2000, leurs émissions de gazà effet de serre à leurs niveaux de 1990. Ils doivent

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également soumettre périodiquement des communi-cations nationales présentant en détail leurs stratégiesface aux changements climatiques. Plusieurs Etatspeuvent adopter des objectifs conjoints. Les pays entransition bénéficient de plus de souplesse que lespays de l’OCDE. Les pays de l’Annexe II de laConvention, c’est à dire les pays les plus riches, doi-vent fournir «des ressources financières et additionnelles»et faciliter le transfert de technologies et l’accès auxtechnologies écologiquement rationnelles particulière-ment au bénéfice des pays en développement. Ils doi-vent fournir la «totalité des coûts convenus» encouruspar les pays en développement pour présenter leurscommunications nationales. La Convention préciseque le montant de ces coûts ne devrait pas être déduitde l’aide au développement. Pour les pays non visés àl’Annexe I (c’est à dire les pays en développement), laConvention reconnaît qu’ils ne peuvent remplir leursobligations qu’à hauteur de l’aide technologique etfinancière apportée par les pays développés.

La Convention a établi des institutions pour appuyerles efforts visant à honorer les engagements à longterme qu’elle a intégré. L’organe le plus importantest la Conférence des Parties (CP) qui réunit toutesles Parties1. Elle a tenu sa première session en 1995et depuis se réunit chaque année. Elle a pour rôle depromouvoir, surveiller et renforcer si nécessaire, lamise en œuvre de la Convention. La CP est assistéede deux organes subsidiaires, l’Organe subsidiaire deconseil scientifique et technologique (le SBSTA) etl’Organe subsidiaire de mise en œuvre (le SBI). LeSBSTA a pour rôle de fournir des conseils à la Confé-rence des Parties sur les questions scientifiques, tech-nologiques et méthodologiques relatives à la Conven-tion. Il sert de lien entre les besoins d’orientationpolitique de la CP et l’information scientifique four-nie par les sources expertes telles que le GroupeIntergouvernemental d’Experts sur l’Evolution duClimat (GIEC). Le SBI a pour rôle d’aider au suivi età l’évaluation de l’application de la Convention. Sonrôle est prépondérant dans l’examen des communica-tions nationales et des inventaires d’émissions soumispar les Parties. Il donne son avis sur le mécanismefinancier de la Convention géré par le Fonds pourl’Environnement Mondial ainsi que sur les questionsadministratives et budgétaires. Le SBSTA et le SBItravaillent également sur des sujets transversaux telsque l’observance, le renforcement des capacités, lesmécanismes du Protocole, les problèmes de vulnéra-bilité des pays en développement aux changementsclimatiques ainsi que les mesures d’atténuation.

1.3 LE PROTOCOLE DE KYOTO

Pourquoi un Protocole? La Convention sur lesChangements Climatique est une Convention Cadrerestée générale sur son objectif qui est la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre (GES). Elle n’in-tègre pas d’engagements précis des Parties à laConvention (limitation des émissions de GES). LaTroisième Conférence des Parties (CP3) en 1997 apermis d’adopter un document international : le Pro-tocole de Kyoto, qui prend en compte les engage-ments des Parties en matière de limitation des émis-sions de GES. Le Protocole de Kyoto renforce donc laréponse internationale à l’évolution du climat. LaConférence des Parties à la Convention (CP) servirade «réunion des Parties» au Protocole (CP/MOP) quise réunira durant la même période que la CP. LesParties à la Convention qui ne sont pas celles au Pro-tocole pourront participer à la CP/MOP en tantqu’observateurs.

Ses principales dispositions :- les six gaz visés par ce Protocole sont le dioxide de

carbone (CO2), le méthane (CH4), l’oxyde nitrique(N2O), les hydrofluorocarbones (HFC), les perfluo-rocarbones (PFC) et l’hexafluoride de soufre (SF6).

- les engagements de réduction: les pays industriali-sés se sont engagés à réduire leurs émissions glo-bales de GES de 5,2% par rapport au niveau de1990, durant la période allant de 2008 à 2012.

- les sources et puits : les pays développés doiventadopter une approche nette de limitation des émis-sions qui tient compte des sources et des puits. Ilsdoivent inclure dans leurs programmes nationauxdes mesures pour promouvoir, faciliter et financerle transfert de technologies vers les pays en dévelop-pement pour les aider à lutter contre les change-ments climatiques.

Politiques et mesures: le Protocole reconnaît que lespays appliqueront les politiques et mesures de réduc-tion des GES adaptées à leur situation nationale. Lespays en développement sont dispensés d’engagementsde réduction des émissions de GES.

Le système de conformité: un système de conformitéest nécessaire pour aider les Parties à atteindre leursobjectifs de réduction des émissions en vertu du Pro-tocole de Kyoto et pour infliger des sanctions auxParties qui ne respectent pas leurs objectifs. Les dis-cussions sont encore en cours sur les aspects institu-tionnels et fonctionnels du futur comité qui aura encharge cette question.

Les mécanismes de Kyoto: le Protocole de Kyoto établit trois mécanismes de flexibilité pour aider lespays développés à concrétiser efficacement leurs

1 Parties : Etats ou organisations d’intégration régionale qui ont ratifié laConvention.

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objectifs nationaux. Ces mécanismes sont des dispo-sitions souples qui, si elles étaient mises en œuvre,permettraient de réduire les coûts engagés pour res-pecter les objectifs de réduction. Les différents méca-nismes de flexibilité du Protocole de Kyoto sont: leMécanisme pour un Développement Propre (MDP),la Mise en Oeuvre Conjointe (MOC/JI), les activitésexécutées conjointement (AEC/JIA) et les permisd’émission négociables.

• Le Mécanisme pour un Développement Propre estle seul mécanisme intéressant les pays en dévelop-pement dans le protocole de Kyoto. Il permettraaux investisseurs des pays engagés de limiter leursémissions de gaz à effet de serre, de prendre encompte – au titre de leurs émissions- les réductionsliées aux projets qu’ils auront financés dans les paysen développement. Il permettra :

- aux pays non visés à l’annexe I de parvenir à undéveloppement durable en bénéficiant d’activitésse traduisant par des réductions d’émissions certi-fiées (REC) ;

- aux pays visés à l’annexe I de contribuer à remplirleurs engagements chiffrés de limitation et deréduction en acquérant des REC;

- au Conseil Exécutif du mécanisme de couvrir sescharges de fonctionnement;

- aux pays en développement les plus vulnérablesde bénéficier de financement pour faire face auxmesures d’adaptation;

- la canalisation de nouveaux financements vers desprojets de développement durable ;

- la mobilisation du secteur privé.

Placé sous l’autorité de la Conférence des Parties, ilest un levier pour accélérer le transfert de technolo-gies. Il offre l’opportunité de financement de projetséconomes en G.E.S. hors de l’annexe I. Les réduc-tions d’émissions de chaque activité seront certifiéespar des entités opérationnelles de la Conférence desParties sur la base des critères suivants:

- participation volontaire approuvée par chaquePartie concernée;

- avantages réels mesurables et vérifiables liés à l’at-ténuation des effets des Changements clima-tiques ;

- réduction d’émissions s’ajoutant à celles quiauraient lieu en absence de l’activité certifiée(additionnalité environnementale).

• Le Protocole prévoit aussi un principe d’ententesous forme de «bulle» formée par des Parties quichoisissent de s’acquitter de leurs engagementsconjointement; c’est la voie choisie par l’UnionEuropéenne par exemple (article 4).

• Il prévoit enfin les activités conjointes et/ou exécu-tées conjointement (Article6) : avec l’adoption duProtocole de Kyoto, la mise en œuvre conjointedésigne spécifiquement le mécanisme par lequel lespays qui ont souscrit des engagements quantifiés enterme d’émission de G.E.S. peuvent se prévaloir desréductions d’émission générées par des projetssitués dans d’autres pays ayant souscrit des engage-ments. Quant aux activités exécutées conjointe-ment, elles ont les mêmes objectifs que les précé-dentes avec la seule différence que «les pays del’annexe I peuvent négocier avec les pays non annexe Ipour remplir leurs engagements chiffrés en matière deréduction des émissions de GES». Elles constituentune phase pilote de la mise en œuvre conjointe.

• Le commerce d’émissions: la CP définit les prin-cipes, les modalités, les règles et les lignes direc-trices à appliquer en ce qui concerne notamment lavérification, l’établissement de rapports et l’obliga-tion de réduction en matière d’échange de droitsd’émission. Les Parties visées à l’annexe B du Proto-cole peuvent participer à des échanges de droitsd’émission aux fins de remplir leurs engagementsau titre de l’article 3 du protocole. Tout échange dece type vient en complément des mesures prises auniveau national pour remplir les engagements chif-frés de limitation et réduction des émissions pré-vues dans cet article.

Son entrée en vigueur: pour que le Protocole soitappliqué, il faut qu’il soit ratifié par au moins 55Parties à la Convention et notamment des pays déve-loppés représentant au moins 55% des émissionstotales de dioxide de carbone en 1990. Actuellement,quatre vingt seize Parties, dont le Bénin, ont ratifié leProtocole, ce qui représente 37,2% des émissions deGES.

1.4 LE BÉNIN FACE AUX DÉFIS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Le Bénin fait partie des pays les moins avancés(PMA), et comme tel, ne dispose que de très peu deressources pour faire face aux effets néfastes des chan-gements climatiques ; c’est donc un pays très vulné-rable. C’est pourquoi il est urgent d’adopter une stra-tégie nationale de mise en œuvre de la Convention2

et de définir des actions d’adaptation aux change-ments climatiques. Se référant aux études existantesnotamment celles de l’IPCC3, plusieurs hypothèsessectorielles peuvent être avancées sur les impacts des

2 Cf : articles 4.8 et 4.9 de la C.C.N.U.C.C.3 IPCC: Rapports d’Evaluation et Résumés destinés aux Décideurs, 1990 et 1995.

IPCC: Vital Climate Graphics: The impacts of Climate Change, 40 pages, 2000.

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changements climatiques au Bénin. Les changementsclimatiques pourraient entraîner des impacts signifi-catifs pour le développement du Bénin dans plusieursdomaines.

La désertification: la menace que constitue la déser-tification, pour le bien-être de l’Homme, est logique-ment reconnue. Elle a stimulé la mise en place de laConvention de Lutte contre la Désertification. Larégion septentrionale du Bénin contient déjà despoches de désertification causées notamment par lasurexploitation des terres, la déforestation, le surpâtu-rage. Le phénomène de désertification risque de s’ag-graver de manière significative si les ChangementsClimatiques prévus se réalisaient: érosion – dégrada-tion des sols – salinisation – risques d’incendies.

Les ressources hydriques : l’eau est essentielle aubien-être et à la productivité économique. Les chan-gements climatiques auront des répercussions gravessur les ressources en eau tant du point de vue quanti-tatif que qualitatif. L’accentuation des problèmesactuels de manque d’eau que connaissent certainesrégions entraînera une dégradation de la qualité del’eau disponible et une augmentation de la salinité.Une élévation des températures aura pour effet d’ac-célérer l’évaporation et de provoquer une augmenta-tion de la salinité des lacs et des nappes phréatiques.Au cours de ces dernières années, les zones autrefoismarécageuses et inondables se sont asséchées du faitde l’ensablement provoqué par le ruissellement deseaux pluviales. La modification du régime des préci-pitations pourrait se traduire par un allongement ouun raccourcissement de la durée des saisons ou parune répartition de plus en plus aléatoire des saisons.Cette situation entraînerait, selon le cas, une grandeperturbation non seulement dans le secteur agricolemais aussi dans d’autres secteurs de l’économie (com-merce, tourisme, énergie, etc.). Les phénomènes telsque la sécheresse et l’inondation peuvent se produireavec une ampleur et une répartition géographiqueencore imprévisibles.

La zone côtière: le réchauffement global prévu pourle 21ème siècle, pourrait avoir pour effet d’accélérerl’élévation du niveau des mers, avec pour conséquencel’engloutissement de certains grands quartiers d’uneville comme Cotonou (la capitale économique) etGrand-Popo dont les plages sont déjà en proie à uneérosion de plus en plus accentuée. La plaine côtièreest effectivement une zone basse, parsemée de zonesmarécageuses, de mangroves, de lagunes et de lacs, etdont les points les plus élevés ne dépassent guère10m d’altitude.

L’agriculture : l’impact des changements clima-tiques sur la production agricole devrait susciter des

inquiétudes en raison du rôle primordial du secteurde l’agriculture dans le développement socio-écono-mique du Bénin où 80% de la population rurale seconsacre essentiellement aux cultures vivrières4. Auniveau agricole, si l’on se réfère au dernier rapportpublié par le GIEC, trois grands domaines peuventêtre menacés.

Les pâturages avec: - une modification des zones propices à l’élevage;- une diminution de la valeur nutritive du fourra-

ge, rapport C/N élevé;- une modification de la composition des espèces

du fourrage.

Les cultures avec:- une modification des cultures tant au niveau de la

production agricole qu’au niveau de la nature descultures ;

- une augmentation des rendements (hausse deCO2) ou une baisse des rendements (sécheresse) ;

- une plus forte incidence des maladies végétales etdes insectes nuisibles ;

- une menace des cultures de littoral causée par lesproblèmes de salinité des eaux.

Les écosystèmes avec:- une modification des emplacements géogra-

phiques des écosystèmes de la flore et de la faune;- un assèchement des zones humides (zones les plus

vulnérables).

Quatre domaines importants peuvent être menacésau niveau social.

La santé avec:- une possible recrudescence des maladies infec-

tieuses transmises par des vecteurs comme lepaludisme, les maladies diarrhéiques (choléra,etc.), la typhoïde;

- un taux de pollution élevé avec des vagues de cha-leur fréquentes augmentant les taux de maladieset de mortalité.

Les industries et les infrastructures avec:- une atteinte à l’industrie agroalimentaire (diffi-

cultés d’approvisionnement en matières pre-mières) ;

- le développement des industries de boissons nonalcoolisées ;

- la réduction de la production hydroélectrique;- une dégradation des infrastructures en relation

avec l’augmentation des précipitations dans cer-taines régions;

4 MDR., 1996. Enquête Statistique Agricole (ESA)

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- la destruction des équipements littoraux due à lahausse du niveau de la mer.

Les questions sociales avec:– des conflits et une instabilité dus à la réduction

de la disponibilité d’eau, du partage des eaux plu-viales et des ressources aquifères ;

– des risques d’émigration.

Les impacts économiques avec: – l’ensemble des modifications potentielles dans les

domaines de la désertification, des ressourceshydriques, de la zone côtière, de l’agriculture etdes questions sociales qui peuvent provoquer desrépercussions économiques néfastes.

Les engagements du Bénin vis à vis de laConvention: la République du Bénin a signé le 13juin 1992 la Convention Cadre des Nations Uniessur les Changements Climatiques ; et l’a ratifiée le 30juin 1994. Pour respecter ses engagements vis à visde la Convention, le Bénin a pour mission d’élaborersa Communication Nationale qui devra contenir uninventaire des émissions de GES par type d’activité,des études de vulnérabilité, des stratégies de réponseset des propositions éventuelles de projets. La premiè-re Communication Nationale du Bénin a été présen-tée à la CP8, le 23 octobre 2002. La stratégie de mise

en œuvre permet, quant à elle, d’intégrer à la poli-tique nationale les mesures de mise en œuvre de la Convention. Le Protocole de Kyoto a été ratifié par leBénin le 16 novembre 2001. Il incite le Bénin à desengagements politiques et pratiques, tout en lui per-mettant de saisir les opportunités offertes dans cecadre. Des opportunités sont présentes au Bénin pourmettre en œuvre la CCNUCC à travers les actionssuivantes :

- sensibilisation des différents acteurs et du grandpublic sur les Changements Climatiques et leursincidences sur le Pays ;

- intensifications des recherches scientifiques ettechniques relatives au système climatique;

- évaluation de la vulnérabilité du Bénin face auxChangements Climatiques ;

- adoption de mesures de mise en œuvre de laConvention à intégrer dans la politique nationale;

- éxécution des programmes d’atténuation desChangements Climatiques et d’adaptation à leurseffets pervers ;

- participation aux réunions statutaires sur lesChangements Climatiques et saisir les opportuni-tés de mise en oeuvre;

- élaboration de projets MDP dans le but de parti-ciper activement aux échanges de réductiond’émissions certifiées.

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2.1 LE CONTEXTE CLIMATIQUE

Situé entre les parallèles 6° 30’ et 12° 30’ de latitudeNord et les méridiens 1° et 3° 40’ de longitude Est,le Bénin, avec une superficie de 112 600 km2, jouitd’un climat tropical caractérisé par deux saisons dansle Nord (une pluvieuse et une sèche) et quatre saisonsdans le Sud (deux pluvieuses et deux sèches). De parsa latitude, le Bénin fait partie de la zone intertropi-cale. Il appartient donc entièrement au système cli-matique ouest-africain. Sa caractéristique majeure estl’alternance d’une mousson, de saison fraîche ethumide en provenance de l’océan Atlantique, et d’unharmattan, de saison sèche à forte amplitude ther-mique journalière venant du Sahara (cf. carte Climatset pluviogrammes types du Bénin, située en fin de par-tie). Ces deux masses d’air (mousson et harmattan) serepoussent alternativement vers le Nord et vers leSud. Leur zone de contact appelée Front Inter-Tropi-cal (FIT) est le siège de toutes les perturbationsatmosphériques qui provoquent des précipitations.On distingue trois sous-ensembles climatiques :

- un climat subéquatorial à régime pluviométriquebi-modal qui couvre tout le bassin côtier, de la côtejusqu’à la latitude de 7° Nord. L’apparition d’unerécession pluviométrique s’étendant sur juillet-aoûtinduit un régime avec quatre saisons: une grandesaison des pluies (d’avril à juillet) ; une petite saisonsèche (d’août à septembre) ; une petite saison despluies (d’octobre à novembre) et une grande saisonsèche (de décembre à mars). Cette zone se caractéri-se par une forte humidité relative (85 à 90%) etune température oscillant entre 23 et 32°C. La plu-viosité est décroissante d’Est en Ouest : de 1400mm à Sakété à 950 mm à Grand-popo.

- entre 7° et 8° 30’ Nord, se trouve une région detransition climatique dont les régimes pluviomé-triques très instables et complexes, sont soumis àl’influence des deux ensembles décrits ci-dessus.Les hauteurs annuelles des précipitations variententre 1100 et 1300 mm.

- un climat tropical à régime pluviométrique uni-modal s’étend de 8° 30’ à 12° 30’ Nord. On observedeux grandes saisons: une sèche et une pluvieuse. Lahauteur annuelle des précipitations varie de 950 mmà 1400 mm (zones montagneuses). Au cours de lasaison sèche qui s’étend du mois de novembre au

mois de mars, cette région est soumise à l’alizé saha-rien du Nord-Est relativement frais et très sec.

On a observé ces dernières années une perturbationdu cycle global de l’eau. En effet, depuis la fin desannées 1960, des perturbations climatiques sontintervenues au Bénin et se sont manifestées par uneréduction d’amplitude annuelle moyenne des hau-teurs totales de pluies de 180 mm. On a noté uneintensification des sécheresses qui se sont produitespendant la même période, notamment dans lesannées 1970 et 1980. Ces phénomènes climatiquesont eu d’énormes impacts sur le secteur de l’agricul-ture et de la foresterie. Les paramètres agro-clima-tiques présentent des particularités contraignantespour l’agriculture et la foresterie surtout dans le Sud-Ouest et l’extrême Nord qui connaissent parfois degraves sécheresses. Face à cette situation, il est urgentde comprendre les manifestations actuelles des réces-sions pluviométriques et leurs impacts probables surl’agriculture et la foresterie afin que des mesures har-dies soient prises pour atténuer leurs effets. Il en vade l’intérêt des communautés rurales et de l’Etat dansle cadre actuel de la globalisation de l’économie.

Dans ce contexte de changements climatiques poten-tiels, il est intéressant de constater les résultats d’uneétude de l’évolution de la végétation au Bénin entre1995 et 2003 faites à partir de données d’observationbasse résolution de la Terre. Cette évolution a étéappréhendée à travers une analyse des NDVI (Indicede Végétation à Différence Normalisée) sur 5 ans réa-lisée à partir de données satellitaires basse résolution(NOAA AVHRR et SPOT 4 VEGETATION).

Sur la base d’une recherche bibliographique, le postu-lat peut être posé selon lequel la première saison despluies commence en moyenne, sur l’ensemble du ter-ritoire du Bénin, pendant la première décade du moisde mai. L’étude suivante s’est concentrée sur l’étudedes NDVI de la première décade de cette période afind’estimer les fluctuations de cette première saison despluies. Une perturbation de ce rythme des pluiesaurait un impact majeur sur les pratiques culturaleset sur le cycle végétatif des cultures : leur arrivée tar-dive entraîne immanquablement un retard calendairedes récoltes (le cycle végétatif des plantes restantd’une durée constante) sanctionné par une perte derendement, des risques accrus et des retards pour unéventuel second cycle cultural dans l’année.

2. LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES, LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL,

ET L’ENVIRONNEMENT AU BÉNIN

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Pour réaliser une étude cartographique de ce type, ilexiste de très bons documents réalisés à partir dedonnées produites par les satellites NOAA AVHRRet SPOT 4 VEGETATION, tous les deux fournissantdes données à 1 km de résolution. Des donnéesremontant au début des années 1980 sont dispo-nibles grâce au satellite NOAA AVHRR. SPOT4VEGETATION a ensuite pris le relais depuis avril1998. Toutefois, seules les archives les plus récentesont été utilisées, acquises à partir de 1995, car ellesproposent des synthèses décadaires d’images sansnuages. Pour les images fournies par le satelliteNOAA-AVHRR, ces synthèses sont disponibles en1995 et 1996. Pour les images fournies par le satelli-te SPOT 4 - VEGETATION, ces synthèses sont dis-ponibles à partir de 1998. Les années analysées dansle cadre de l’étude sont donc 1995, 1996, 1998,1999 et 2000 à 2003. La cartographie du couvertvégétal telle qu’appréhendée dans cette étude permetde mesurer l’évolution globale de la biomasse, de laquantifier et de la spatialiser. Cette étude est fondéesur l’évolution des NDVI (Indice de Végétation à Dif-férence Normalisée) calculés à partir des canaux dansles domaines du rouge-visible et du proche infra-rouge des satellites NOAA AVHRR et SPOT 4VEGETATION. Les images fournies par le satellite SPOT 4 VEGETATION ont été simplifiées afin d’ob-tenir des images ayant 7 classes de NDVI5:

• Les valeurs les plus faibles représentant l’eau (classe1 représentée en bleu)

• Les zones à faible activité chlorophyllienne (classes2, 3 et 4 représentées en rouge, orange et jaune)

• Les zones à plus forte activité chlorophyllienne (classes5, 6 et 7 représentées en vert clair, vert et vert foncé)

Les images NOAA-AVHRR ont ensuite été inter-calibrées, les images SPOT 4 VEGETATION servant de référence, afin d’obtenir des classes de NDVI com-parable sur les 2 séries de données AVHRR etVEGETATION. Enfin, les images NOAA-AVHRRont été redressées géométriquement dans la projec-tion utilisée pour les images SPOT 4 VEGETATION(WGS 84, Geodetic) et redimensionnées afin d’obte-nir exactement la même emprise spatiale que lesimages VEGETATION définie par les coordonnéessuivantes :

Coin haut gauche: Latitude: 13°N Longitude: 0°ECoin bas droit : Latitude: 5°N Longitude: 6°E

Les cartes Résultats des traitements effectués sur les ima-ges satellitaires (situées en fin de cette partie) permet-tent de spatialiser et visualiser l’évolution de la végé-tation entre 1995 et 2003 pour toute la zone desimages satellitaires acquises. Les Statistiques calculéessur les NDVI permettent de quantifier la présence,

selon les années, des classes de végétation présententsur l’ensemble de la zone de l’image satellitaire. Cetteétude pourrait également être réalisée en limitant lazone aux frontières du Bénin, mais les résultats obte-nus ont déjà un sens pour poser un premier diagnos-tic. On a choisi de montrer les résultats obtenus pourles années 1995, 1999 et 2003. Enfin, les cartes Evo-lution des indices de végétation (NDVI) entre 1995 et2003 permettent de spatialiser et de visualiser l’évo-lution de la végétation entre 1995 et 2003 pour leterritoire du Bénin. A l’examen de cette série decartes, une tendance marquée des décades de mai plussèches au-delà de la frontière Nord du Bénin apparaîtnettement, ce qui tendrait à confirmer les dires denombreux observateurs de terrain constatant unretard croissant de la saison des pluies au Nord dupays.

5 Il existe plusieurs indices de végétation couramment utilisés en matière desuivi de l'environnement. Ceux-ci s'appuient sur les caractéristiques spec-trales originales des végétaux autotrophes. Ainsi, dans le domaine du visible(de 400 à 700 nanomètres), les pigments présents dans les feuilles des végé-taux (chlorophylle, xanthophylle, ...) absorbent fortement la lumière. Seule labande verte offre une certaine réflexion, ou plutôt une moindre absorption.C'est la raison pour laquelle d'ailleurs les plantes sont de couleur verte. Au-delà du visible et donc dans le domaine du proche infra-rouge (de 700 à 1300nanomètres), la lumière est plutôt réfléchie par les plantes chlorophylliennes.En pratique, si une bande spectrale du satellite couvre le domaine d'absorp-tion maximale de la végétation, et une autre le domaine de réflectance maxi-male, il est possible d'identifier aisément les zones couvertes par la végétation. Le NDVI (Normalized Difference Vegetation Index) ou IDNV (Indice deVégétation par la Différence Normalisée), variant entre -1 et 1, est un rapportnormalisé entre le Proche Infra-Rouge et le Rouge (Rouse et al. 1974): NDVI = (PIR - R)/(PIR + R) où PIR est le canal du Proche Infra-Rouge et Rest le canal.

Les applications du NDVI sont nombreuses : estimation de la biomasseaérienne, des rendements culturaux, de la couverture arborée, etc. Le choix descanaux Rouge et Proche Infra Rouge a pour but de mieux différencier les structures végétales des sols et à l'intérieur même de celles-ci, de différencier le plus ou moins fort développement de la végétation ainsi que les différentstypes de végétation. Comme de nombreux indices de végétation, il est cepen-dant sensible aux conditions du milieu (humidité, arrière plan sol, topogra-phie, position du soleil, nébulosité,...).

La valeur du NDVI peut varier en fonction de l'état sanitaire de la plante, deson état physiologique et phénologique et de ses caractéristiques génétiques.Des NDVI élevés sont le reflet d’une bonne activité chlorophyllienne, alorsque des NDVI faibles sont le reflet d’une mauvaise activité chlorophyllienne,comme en cas de stress hydrique par exemple. Une décroissance du NDVIindique une décroissance de l'activité de photosynthèse ce qui se visualise surle terrain par une végétation devenant de plus en plus sèche. Le NDVI estsensible à de nombreux facteurs liés à l'environnement immédiat de la cible.Le sol sous-jacent semble être le facteur le plus important. En effet, le signalenregistré par le satellite intégrera les réflectances de la végétation et du solsous-jacent. Lorsque la couverture végétale est faible, situation fréquente dansle domaine sahélien, le signal reçu par le satellite proviendra principalementdu sol. La réflectance des sols varie en fonction de leur couleur, de leur degréd'humidité et de leur rugosité.

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2.2 LES CARACTÉRISTIQUES SOCIO-ÉCONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES DU BÉNIN

L’évolution de la population: l’effectif de la popu-lation béninoise a évolué de la façon suivante: en1910, le Bénin comptait 878 000 habitants. Cettepopulation est passée, en 1950 à 1 528 000 habi-tants, à 2 106 000 habitants en 1961, à 3 331 210habitants en 1979, à 4 915 555 habitants en 1992.Elle s’élève à 6 millions d’habi-tants en 20026. La populationdu Bénin a donc connu une aug-mentation du taux d’accroisse-ment de 1,8% entre 1910 et1950 à 2,8% entre 1979 et1992. Les cartes «population etdensité de population entre1961 et 2002» montrent l’évo-lution de la répartition des habi-tants du Bénin pour les années1961, 1970, 1978, 1979, 1985,1987, 1992, 2002. (cf. cartessituées en fin de cette partie)

La pauvreté: la pauvretétouche 43,4% de la populationbéninoise (cf. tableau 1). Près de65 % de la population béninoi-se vit encore dans les zonesrurales où, aujourd’hui, le reve-nu annuel moyen par personne est globalement inférieur à 200 000 FCFA.

L’éducation et la formation: les taux de scolarisa-tion dans l’enseignement primaire sont en progres-sion lente au niveau national avec une variation de67% à 76% entre 1992 et 1999. Il en est de mêmedans l’enseignement secondaire, où l’évolution deseffectifs scolaires est en forte augmentation (de134.337 en 1997 à 152.261 en 1998, puis 167.197en 1999). Les chiffres disponibles indiquent 14.515étudiants dans les établissements publics supérieurs.

L’état de santé de la population: les rapports del’Organisation Mondiale de la Santé fournissent desstatistiques générales dans le domaine de la santé etdes soins au Bénin. Les trois tableaux suivantsconcernent l’accès aux soins, la santé et les motifs deconsultation médicale.

D’après l’analyse des données épidémiologiques duMinistère de la santé publique de 1996, les dix motifsde consultation les plus fréquents par ordre décrois-sant sont présentés dans le tableau 4 ci-dessous.

Le lien entre les changements climatiques et lesquestions de santé: le GIEC a formulé dans un rap-port de 20017, plusieurs conclusions sur les liensentre les changements climatiques et la santé, ainsiqu’un tableau des options d’adaptations visant à atté-nuer l’incidence des changements climatiques sur lasanté. L’introduction de la partie concernée8 offre lesinformations suivantes: «L’évolution mondiale du cli-mat aura des effets divers sur la santé certains bénéfiquesmais la plupart néfastes. Les changements dans la fré-quence des journées de chaleur ou de froid extrême, dans la

fréquence des inondations et des sécheresses et dans le profilde la pollution locale de l’air et des aéroallergènesdevraient avoir un impact direct sur la santé. D’autresconséquences découleraient de l’incidence des changementsclimatiques sur les systèmes écologiques et sociaux : cas demaladies infectieuses, production locale de nourriture etsous-alimentation, diverses conséquences des déplacementsde population et des perturbations économiques. Il est diffi-cile de cerner de tels effets parce que la plupart des pro-blèmes de santé ont une origine multifactorielle et parceque les contextes socio-économiques, démographiques etenvironnementaux varient beaucoup dans le temps. Lesétudes relatives à l’incidence de la variabilité inter-annuelle du climat sur la santé (particulièrement celleassociée au cycle El Niño) ont fourni de nouvelles donnéessur la sensibilité de la santé humaine au climat, particu-

Source: OMS www.who.int - http://www3.who.int/whosis/health_personnel/health_personnel.cfm

Tableau 2: Taux d’accès aux soins au Bénin comparés avec celui de pays voisins et d’un pays développé

Pays Taux pour 100,000 d’habitants /an

Médecins Infirmières Sage-femmes Dentistes

Bénin 5.7 1995 20.4 1995 7.9 1995 0.3 1995

Burkina Faso 3.4 1995 19.6 1995 3.4 1995 0.3 1995

Ghana 6.2 1996 72.6 1996 53.2 1996 0.2 1996

Togo 7.6 1995 29.7 1995 10.4 1995 0.2 1995

Allemagne 350.6 1998 957.6 1998 11.3 1997 75.9 1998

6 INSAE., 1992 & 2002. Recensement Général de la Population et de l’Habitat7 I.P.C.C., Climate Change 2001, Impacts, Adaptation, and Vulnerability, 2001.8 I.P.C.C., Climate Change 2001, Impacts, Adaptation, and Vulnerability, 2001.

cf. “Technical Summary : Impacts, Adaptation, and Vulnerability” § 4.7.http://www.ipcc.ch/pub/un/giecgt2.pdf

Départements Taux Risque de Déficit Déficit Pourcentage Valeur de d’alpha- décès entre d’accès à d’accès d’enfants l’IPH (Indice

bétisation 1 et 4 ans l’eau potable aux services souffrants de Progrèsde santé de malnutrition Humain)

Atlantique 10 37 11 19 24 27

Ouémé 9 55 35 33 28 40

Mono 9 63 36 41 26 46

Borgou 6 74 41 48 35 54

Atacora 9 70 46 68 32 53

Zou 11 61 22 23 28 43

BENIN 9 59 28 39 29 43(Moyenne)

Sources: EDSB, 1996: RGPH 1992

Tableau 1: Indicateurs de pauvreté humaine par département (en %)

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lièrement dans le cas des maladies transmises par lesmoustiques. La combinaison des connaissances acquises parla recherche, de la compréhension théorique qui en résulte etdes résultats fournis par les modèles de prévision permet detirer plusieurs conclusions concernant les effets futurs deschangements climatiques sur la santé humaine.»

Dans le même document9, il est mentionné dansl’analyse régionale concernant l’Afrique que: «leschangements dans les températures et les précipitationsauront de nombreux effets néfastes sur la santé humaine.Les hausses de température élargiront les habitats vecteursde maladies. Quand l’infrastructure sanitaire est insuffi-sante, les sécheresses et les inondations entraînent une aug-mentation de la fréquence des maladies d’originehydrique. L’augmentation des précipitations pourrait pro-voquer de plus fréquentes apparitions de la fièvre de lavallée du Rift. Les mauvaises conditions d’hygiène en villeet la hausse des températures des eaux côtières pourraientaggraver les épidémies de choléra.»

Enfin, le résumé d’une récente étude publiée parl’OMS intitulée «Climate Change and Human Health– Risks and Responses»10 montre que les change-ments climatiques comportent aussi des risques pourla santé. La figure 1 présente une synthèse des effetsdes changements climatiques sur la santé.

Or, les statistiques indiquent qu’au Bénin, le motifde consultation médicale le plus fréquent est le palu-

disme (35% des consultations - cf. tableau 4). Ilserait intéressant d’en étudier l’évolution en généralet par zones géographiques en particulier, afin deconstater et quantifier d’éventuelles interactions avecles changements climatiques.

Les caractéristiques de l’économie et du dévelop-pement: l’économie du Bénin reste sous-développéeet dépendante de l’agriculture de subsistance, de laproduction du coton et du commerce informel (cf.tableau 5). La croissance de la production réelle, indi-ce de santé de l’économie, qui s’était remarquée de1990 à 1994, au taux annuel moyen de 4 %, a atteint6 % en 1995. Cette croissance a toutefois été neutrali-sée en grande partie par la croissance démographiquerapide, actuellement de 3,3 % par an. L’économie aconnu une flambée d’inflation pour atteindre 55 % en1994 (contre 3 % en 1993) après la dévaluation de 50% de la monnaie nationale en janvier 1994, puis estprogressivement retombée en 1995.

2.3 LE PROCESSUS NATIONAL DE PLANIFICATION ÉCONOMIQUE ET DE DÉVELOPPEMENT

Depuis plus d’une décennie, le phénomène du chan-gement climatique suscite un intérêt au plan natio-nal et international. Pour faire face aux effets néfastesde ce phénomène qui hypothéqueraient la survie del’humanité, il est indispensable, dans une vision glo-bale, d’élaborer des stratégies d’atténuation et d’adap-

Tableau 4: Les dix motifs de consultations médicales les plus fréquents au Bénin

Paludisme 34%

Affections respiratoires aiguës 16%

Affections gastro-intestinales 8%

Diarrhées 7%

Traumatismes 6%

Anémies 4%

Affections dermatologiques 3,8%

Affections uro-génitales (hors MST) 2%

Conjonctivites 1,6%

Affections cardio-vasculaires 1,6%

9 I.P.C.C., Climate Change 2001, Impacts, Adaptation, and Vulnerability, 2001. cf. ”Technical Summary : Impacts, Adaptation, and Vulnerability” § 5.1.4.

10 World Health Organization, «Climate Change and Human Health – Risks,2003».

Indicateur Valeur Intervalles d’incertitude

Espérance de vie à la naissance (années)

Population totale 52.1

Hommes 51.0 45.4 - 56.5

Femmes 53.3 46.2 - 60.3

Mortalité infantile (-5) (par 1000)

Hommes 160 159 - 161

Femmes 149 148 - 150

Mortalité adulte (par 1000)

Hommes 407 258 - 567

Femmes 348 184 - 532

Espérance de vie en bonne santé à la naissance (années)

Population totale 42.1

Hommes 40.1 34.4 - 46.7

Femmes 44.1 38.5 - 51.7

Espérance de vie en bonne santé à 60 ans (années)

Hommes de 60 ans 7.1 4.8 - 9.3

Femmes de 60 ans 9.5 6.7 - 12.3

Tableau 3: Indicateurs de santé au Bénin en 2001.

Source:OMS -http://www3.who.int/whosis/country/indicators.cfm?country=ben&language=french

Tableau 5: les indicateurs économiques du Bénin

Population 6.5 millions d’habitants

PIB par habitant 292 500 CFA (445 ê)

Taux de croissance du PIB en 2002 +6%

Prévisions de croissance du PIB en 2003: +6,7%

Inflation en 2002 +1,2% (+0,1% en mai 2003)

Source: Commission de l’UEMOA, juillet 2003. http://www.izf.net/izf/Guide/Benin/Default.htm.

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tation. La planification est une activité qui joue unrôle de premier plan pour le développement socio-économique d’une nation. Elle est un processus dyna-mique qui part de la fixation des objectifs pour ledéveloppement d’une nation en tenant compte descontraintes imposées par le milieu naturel et culturelà la mise en œuvre des moyens nécessaires pour leursréalisations. La planification a pour but d’éclairer lepassage de la délibération à l’action. De ce fait, la pla-nification se trouve confrontée au problème d’inser-tion dans un cadre institutionnel qui conditionne leslimites des interventions socio-économiques admis-sibles et des options politiques conséquentes à rete-nir. Ainsi sur le plan méthodologique, le processus deplanification prend en compte un certain nombred’éléments ou instruments suivants :

- les études prospectives (sur 15 à 20 ans)- les politiques et stratégies (sur 10 à 15 ans)- les plans d’orientations (sur 5 à 10 ans)- les programmes nationaux (sur 3 à 5 ans)- les projets et actions concrètes (sur 1 à 3 ans)

Ce processus de planification se déroule dans uncadre institutionnel donné selon le type d’instrumentretenu.

Les Etudes Nationales de Perspectives à LongTerme ‘’Bénin 2025’’: le Bénin vient de se doter deson document des Etudes de Prospectives à LongTerme. Son élaboration a été confiée et dirigée par une

cellule autonome mise en place à cet effet (CelluleTechnique de pilotage). La démarche adoptée se veutparticipative impliquant tous les acteurs de la viesocio-économique du Bénin. La vision du développe-ment du Bénin à l’horizon 2025 est la suivante: “LeBénin est en 2025, un pays phare, un pays bien gou-verné, uni et paisible, à économie prospère et compéti-tive, au rayonnement culturel nanti de bien-êtresocial.” Sur le plan national, la planification straté-gique paraît évidente, en ce qui concerne la planifica-tion régionale, la décentralisation impose aux collecti-vités territoriales, l’élaboration de leurs plans régionauxet locaux de développement; de ce fait, l’analyse pros-pective devra être un outil de développement. Lebesoin de se doter d’une vision à moyen terme requerraune fois encore l’utilisation de l’analyse prospective.

Les Politiques et Stratégie : les Politiques et Stra-tégies mises en place à ce jour sont des stratégies sectorielles et thématiques assorties de plans et programmes d’actions bien définies et élaborées au niveau des Ministères. La première génération est issue des recommandations de la Table Ronde de Genève (avril 1992) et concerne les secteurs :santé, éducation, transport, développement rural etdimension sociale du développement. Elles ont servide base à l’élaboration du Plan d’Orientation Natio-nale.

Le Plan d’Orientation Nationale 1998 à 2002: lePlan d’Orientation Nationale (PON) est un plan

Figure 1: Incidences des changements climatiques sur la santé humaine

RISQUES

Changements climatiques régionaux

• Vagues de chaleur• Phénomènes

météorologiques extrêmes

• Température• Précipitation

Voies de contamination

Dynamiques de transmission

Changements des agro-écosystèmes

et de l’hydrologie

Ruptures Socio-économiques et démographiques

Incidences sur la santé

Stress thermiques

Problèmes de santé liés aux phénomènes météorologiques extrêmes

Problèmes de santé liés à la qualité de l’air

Maladies transmises par l’eau et l’alimentation

Maladies transmises par l’air et les rongeurs

Effets des manques de disponibilité alimentaire et hydrique.

Effets psychologiques, nutritionnels, infectieux et autres.

Paramètres d’influence

Source: d’après la figure 3.1 du rapport de l’O.M.S.( World Health Organization, «climate change and Human Health – Risks, 2003», p. 11).

CHANGEMENTSCLIMATIQUES

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indicatif constituant le cadre d’intervention du pou-voir public et des autres opérateurs socio-écono-miques de l’Etat. Il a été élaboré sous la coordinationde la Direction Nationale du Plan et de la Prospecti-ve (DNPP) du Ministère chargé du Plan suivant uneapproche participative de toutes les Directions de laProgrammation et de la Prospective (DPP) desministères, des représentants des autres institutionsde l’Etat, de même que ceux du secteur privé et de lasociété civile. Avant l’existence du PON, l’élaborationdes Programme d’Investissements Publics (PIP) entranches annuelles de financement se basait sur desPlans triennaux ou quinquennaux et sur le Program-me d’Ajustement Structurel (PAS). Si l’élaboration duPON inclut la participation des représentants du sec-teur privé et de la société civile, celle du PIP (quipermet de matérialiser les réalisations physiques surle terrain) occulte la participation du secteur privé etde la société civile.

Le Programme d’Investissements Publics : lapréparation du Programme d’Investissements Publicsest un long processus qui commence par la fixationdes objectifs, la définition de la stratégie et des pro-grammes, l’identification des projets en passant parleur préparation, leur évaluation jusqu’à leur électionau document intitulé Programme d’InvestissementsPublics. Le Ministère chargé du Plan est le chef defile du système de planification au Bénin. Tout se faitentre ministères, à première vue. Apparemment, lespopulations bénéficiaires de ces actions ne sont pasimpliquées dans le processus.

Les atouts et les contraintes de la planificationnationale : le système de planification utilise un cer-tain nombre de structures pour l’élaboration du Pro-gramme d’Investissements Publics. Les résultats dece système sont perceptibles sur le terrain. Des PIPtriennaux souples sont élaborés avec des tranchesannuelles faisant l’objet de loi portant PIP. Des pro-jets sont exécutés pour la satisfaction des besoins dela population.

Les atouts : le cadre institutionnel de planificationnationale existe et fonctionne. Il permet au Gou-vernement de disposer, chaque année, d’un PIP etd’un Budget-Programme triennal mis en œuvre. Lesystème prend en compte les engagements contrac-tés par le pays au titre des conventions ou accordsinternationaux. Il sera renforcé par le fonctionne-ment d’autres institutions: la Commission Natio-nale du Développement Durable (CNDD) et lesstructures qui découleront du processus de ladécentralisation en cours. La mise en œuvre immi-nente des Etudes Nationales de Perspectives à LongTerme offrira un cadre stratégique consensuel auxPlans à moyen terme qui à leur tour s’exécuteront à

travers des politiques et des programmes d’investis-sements annuellement réajustés.

Les contraintes : en ce qui concerne le PIP, c’est-à-dire sur le plan opérationnel, le système s’appuieuniquement sur les secteurs publics de l’économienationale et ne prend pas en compte le secteur privéni la société civile, bien qu’ils soient les principauxbénéficiaires dont la contribution au développe-ment socio-économique et environnemental de lanation n’est plus à démontrer.

Autres plans et études nationaux relatifs audéveloppement durable : pendant la période révo-lutionnaire (1972 – 1989), le Bénin élaborait desplans triennaux et /ou quinquennaux de développe-ment socio-économique mais ceux-ci n’ayant pas étémis en œuvre de façon convenable n’ont pu atteindreles objectifs fixés. De même le développementdurable n’était pas encore perçu comme un cadreidéal de référence pour les actions à mener à tous lesniveaux. En revanche, l’avènement du RenouveauDémocratique et la tenue du Sommet de la Terre àRio de Janeiro en 1992, ont fait prendre conscienceau Bénin des enjeux liés au développement, à l’envi-ronnement. Ils ont permis la mise en place au niveaunational, des plans et études relatifs au développe-ment durable notamment le Plan d’OrientationNational, l’Agenda 21 National, les Etudes de pers-pectives à Long Terme, la Politique et Stratégies enmatière d’Aménagement du Territoire et l’Accord surle Développement Durable.

Le Plan d’Orientation Nationale 1998 - 2002: lethème central de ce plan quinquennal est de “Luttercontre la pauvreté pour consolider la croissance éco-nomique”. Il s’agit d’un plan indicatif de développe-ment visant à préparer le Bénin à relever ses princi-paux défis:

- l’amélioration de l’environnement macro-écono-mique;

- la consolidation de la croissance économique;- le renforcement de la bonne gouvernance;- le développement du capital humain.

En tant que cadre de référence pour l’action gouver-nementale, le P.O.N. prend en compte: les objectifset les mesures arrêtés dans le 3ème Programme d’Ajus-tement Structurel couvrant la période 1998–2000;les actions retenues dans le cadre des Tables RondesSectorielles et Thématiques ; établit les priorités dedéveloppement et offre des repères aux décideurspour la mise en place de mécanismes stables de pro-motion des initiatives privées et de changement descomportements individuels et collectifs compatiblesavec les exigences d’un développement durable. Par

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rapport aux préoccupations environnementales, lePlan d’Orientation a révélé que la dégradation del’environnement constitue l’un des principaux pro-blèmes identifiés à résoudre et dont les manifesta-tions prennent la forme de:

- déforestation résultant des nécessités de satisfac-tion des besoins d’emblavement pour la popula-tion agricole, d’énergie domestique et deconstruction;

- dégradation du sol du fait des méthodes cultu-rales et de la nature des intrants utilisés pourl’extension de la culture du coton;

- érosion côtière liée à la montée des eaux, et àl’implantation des infrastructures portuaires ;

- pollution dans les villes conséquente de la mau-vaise gestion des déchets ménagers et industriels ;

- pollution atmosphérique due au transport et auxindustries.

Tous ces facteurs sont autant d’obstacles à la bonnesanté et à la survie des populations.

L’Agenda 21 National : c’est une adaptation natio-nale du programme “Action 21” (ainsi désigné parallusion aux défis du 21ème siècle) qui a été adoptépar la Conférence des Nations -Unies sur l’Environ-nement et le Développement à Rio de Janeiro enjuin 1992. Adopté le 22 janvier 1997 par le gouver-nement, l’Agenda 21 National a pour objectif dedéfinir les orientations et conditions pour atteindreun développement durable. Il s’agit donc de l’instru-ment d’intégration des préoccupations environne-mentales nationales dans les programmes et plans dedéveloppement, condition sine qua non de la réalisa-tion du développement durable et de l’éradication dela pauvreté. Ce document conformément à la struc-ture de l’Action 21 comporte quatre grandes partiesà savoir :

- dimensions Sociales, Economiques et Culturelles ;- conservation et Gestion des Ressources aux fins

du développement;- renforcement du Rôle des Principaux Groupes;- moyens d’Exécution.

Déclaration de Politique Nationale d’Aménage-ment du Territoire (DEPONAT): cette politiqueenvisage la mise en place d’une approche intégrée del’Aménagement du Territoire. Elle aborde les instru-ments techniques en la matière et se propose de défi-nir les grandes orientations sur les questions majeu-res de l’aménagement du territoire. En effet, l’objectifprincipal que vise cette politique à travers la mise enplace d’une stratégie de développement régional estde fournir aux populations urbaines et rurales, unniveau de bien être et des capacités leur permettant

d’assurer leur développement socio-économique envalorisant au mieux leurs potentialités locales tout enpréservant durablement leurs ressources. Les objectifsspécifiques qui découlent de cet objectif global sontles suivants :

- la création par l’Etat d’un cadre institutionnel quiorganise la dotation des localités des différentséchelons d’un niveau suffisant d’équipementssociaux et d’infrastructures économiques permet-tant à chacune de valoriser effectivement ses poten-tialités propres tant humaines que matérielles;

- le développement social, le développement desressources humaines, la réduction de la pauvreté ;

- la préservation des ressources naturelles, garantdu maintien des capacités de croissance et defonctionnement;

- l’accès des populations à la décision dans lesactions les concernant directement;

- la promotion des investissements privés et- la prise en compte des contraintes spatiales dans

le système de planification national.

Les éléments de cette politique constituent donc deprécieux outils à exploiter pour une gestion saine etharmonieuse du territoire national.

L’Accord sur le Développement Durable : lacoopération entre le Bénin et les Pays-Bas s’est inten-sifiée au lendemain du sommet planète qui s’esttenue au Brésil en juin 1992. C’est en application dela Déclaration de Rio que les Pays-Bas ont signé avecle Bénin, le Bhoutan et le Costa Rica un accord sur ledéveloppement durable. Le Centre Béninois pour leDéveloppement Durable (CBDD) est l’organe de ges-tion de l’Accord Bénino-Néerlandais sur le Dévelop-pement Durable (ADD) dont l’objectif est de pro-mouvoir le mieux-être pour l’ensemble de la sociétébéninoise en se fondant sur trois dimensions majeu-res à savoir :

- le développement économique;- la durabilité écologique;- la justice sociale.

Les organes homologues du CBDD sont Ecoopera-tion aux Pays-Bas, Fund ecooperation au Costa Ricaet Sustainable Development Secretariat au Bhoutan.L’élaboration du programme «Développement Eco-nomique Durable» du CBDD répond à trois impéra-tifs qui sont de:

- définir une orientation générale dans laquelles’inscrivent les projets à financer afin qu’ils soientcomplémentaires et cohérents ;

- définir une stratégie d’actions en vue d’un déve-loppement de type nouveau ; et

- concevoir un guide, un document cadre donnant

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les grandes indications sur les activités à mener,les objectifs, les acteurs possibles, les secteursretenus et les critères de sélection des projets.

2.4 LES STRATÉGIES DE RÉPONSE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Les stratégies de réponse aux changements clima-tiques peuvent être de deux ordres : viser leur atté-nuation ou se préparer leur adaptation. L’atténuationaux changements climatiques prend en compte laréduction des émissions de gaz à effet de serre etl’augmentation de l’absorption de CO2. L’adaptationaux impacts inclut les mesures d’ajustement pourélargir la viabilité des activités sociales et écono-miques et réduire leur vulnérabilité aux changementsclimatiques.

Les options prioritaires d’atténuation: bien queles espoirs d’une réelle mise en œuvre des engage-ments contenus dans le Protocole de Kyoto soientplus mitigés depuis le refus des Etats-Unis à ratifierce protocole, il est indispensable que le Bénin intègrela réduction des émissions de G.E.S. dans ses straté-gies de développement en adoptant des technologiesplus propres. Les options prioritaires d’atténuationdes changements climatiques en milieu littoral pourune redéfinition du développement et de la planifica-tion de la zone côtière du bassin sédimentaire pour leBénin viseront à:

- mettre en œuvre des mesures destinées à accroîtreles puits ou réservoirs de gaz à effet de serre enmilieu littoral ;

- mettre en œuvre des mesures efficaces à moindrecoût pour la transition vers des sources d’énergiemoins intensives en carbone et d’autres élémentsqui ne contiennent pas de carbone telles que lesénergies renouvelables ;

- faire la promotion de l’éducation et de la forma-tion et mettre en œuvre des mesures d’informa-tion et de conseils destinés à favoriser le dévelop-pement durable ainsi que les habitudes deconsommation facilitant l’atténuation des émis-sions; en somme alphabétiser les populations lit-torales afin de réussir la politique de sensibilisa-tion ;

- réaliser des recherches technologiques destinées àminimiser les émissions de gaz à effet de serreissues de l’utilisation continue de combustiblesfossiles et mettre au point des sources combus-tibles non fossiles ;

- réduire les émissions du parc de véhicules detransport public et prioritairement à Cotonou,Porto-Novo et Parakou, ainsi que dans leur arriè-

re-pays et sur la route inter-état qui longe le lit-toral dans sa partie Est et Ouest ;

- réguler la politique d’émission et de stockage desdéchets pour une meilleure gestion.

Les politiques et mesures inter-sectorielles d’atté-nuation: ces mesures devraient se concentrer surl’adoption des politiques ou d’actions intégrées afind’incorporer les préoccupations environnementales àla planification du développement des zones côtières.On doit intégrer dans les plans nationaux de dévelop-pement durable du Bénin les préoccupations liées àla menace des changements climatiques en général etfaire de la mutation écologique de la zone littoraleune priorité. Dans la hiérarchisation des actionsurgentes à mener, le développement et la planifica-tion des zones littorales doivent être classés dans lespriorités à cause de la vulnérabilité de ces milieux. Ilest également nécessaire d’introduire la probléma-tique des changements climatiques dans les lois envi-ronnementales et les mandats institutionnels tout enla vulgarisant dans les langues nationales de chaqueterroir colonisé par les groupements socio-culturelsde la zone littorale. Il importe enfin de prendre encompte les changements climatiques dans les exi-gences nationales concernant les évaluations d’im-pacts environnementaux des projets et programmesen vue d’estimer convenablement les implications deprojets et programmes dans le contexte des change-ments climatiques. La conception des programmesqui permettront de surmonter la crise climatique, etla crise écologique et de réduire les risques qui endécoulent doit être faite par des spécialistes de diffé-rentes disciplines concernées par le climat et l’envi-ronnement. Dans le même temps, la thématique duchangement climatique ne doit pas être vue unique-ment à l’échelle planétaire mais elle doit être abor-dée aussi à l’échelle de chaque région climatiquedéfinie par une technique de régionalisation. L’étudede la climatologie diagnostique chaque région iden-tifiée par un zonage climatique permettant alors demieux définir les stratégies qui permettront de sur-monter les risques environnementaux, dans nosmilieux géographiques en général et nos régions lit-torales en particulier. Concrètement, la constitutiond’une cellule d’étude de vulnérabilité doit être miseen place pour des investigations d’ingénieurs de tousordres (génie civil ou de génie militaire, d’hydrau-lique, d’architecture) pour mieux s’adapter auximpacts des changements climatiques dans nosmilieux littoraux.

Les stratégies d’adaptation: le GIEC définit l’adap-tation de la manière suivante : «…(l’adaptation)concerne les réactions aux effets du changement climatique.Elle se rapporte à tout ajustement, qu’il soit passif, réactifou anticipé, que l’on peut adopter pour améliorer les consé-

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quences adverses anticipées ou réelles associées au change-ment climatique. En tout cas, de nombreuses stratégiesd’adaptation font preuve de bon sens, vu que la vulnérabi-lité climatique actuelle (sous forme d’évènements clima-tiques extrêmes comme la sécheresse ou les inondations)cause déjà des dégâts suffisants dans différentes parties dumonde. L’adaptation à ces évènements peut donc aider àréduire les dommages à court terme, sans égard à toutchangement climatique à long terme.»11

Les politiques et mesures sectoriellesd’adaptation: ces politiques et mesures doivent s’ap-pliquer à toutes les régions du Bénin car le dévelop-pement du pays est un processus global pour lequelune politique intégrée s’avère nécessaire. Toutefois,l’accent sera mis dans ce rapport sur la zone littoralequi est la zone à aménager en priorité. Ces politiquesconcernent les secteurs prioritaires suivants : l’éner-gie, les transports, la planification urbaine, l’indus-trie, l’agriculture, la foresterie, les ressources en eau etles ressources côtières.

2.5 DIAGNOSTIC ET SOLUTIONS

La vulnérabilité spécifique de la zone côtière du Bénin

Située dans le Golfe du Bénin, la zone côtière s’étendsur 125 km d’Est en Ouest entre le Togo et le Nigeriaet sur environ 60 km de l’Océan Atlantique à l’inté-rieur du pays. D’une superficie de 8 700 km2 ( 7,7%du territoire national) elle contient 3 460 km2 dezones humides aux potentialités écologiques et écono-miques importantes au niveau national et internatio-nal. Elle est le lieu de concentration d’une grande par-tie de la population et le siège d’intenses activitéséconomiques qui la fragilisent extrêmement. Elle estla zone la plus productive et la plus vivante du pays. Lazone côtière abrite plus de 50% de la population du

Bénin et produit plus de 70% du PIB du pays. Elle yconcentre presque tous les éléments essentiels de l’éco-nomie nationale dont les infrastructures hôtelières,industrielles, portuaires et aéroportuaires du pays:

- le Quartier résidentiel (quartier JACK, Cité VieNouvelle, La Marina P.K10 ) ;

- l’hôtel PLM Alédjo ;- l’hôtel Palm Beach Club ;- le village de vacances El Dorado Beach;- les villas du Fonds Africain de Garantie et de

Coopération Economique (FAGACE); - plusieurs hectares de terrains lotis et viabilisés

sur lesquelles plusieurs habitations de haut stan-ding sont érigées ;

- l’autoroute Cotonou - Porto-Novo - Lagos.

Deux images satellitaires datant de 1986 et de 2000,ont permis de réaliser une étude d’évolution de lazone côtière du Bénin centrée sur Cotonou (cf. carteCotonou, Bénin. Vue générale de la zone d’étude, située

en fin de partie). Le traitement informatique de cesimages a permis d’obtenir des cartes montrant l’évo-lution de la zone urbaine entre 1986 et 2000 (cf.carte Cotonou, Bénin. Evolution de la zone urbainesituée en fin de partie). On mesure une extension dela zone urbaine entre 1986 et 2000 de 16 kilomètrescarrés, passant de trente-six kilomètres carrés en1986 a cinquante-deux en 2000. L’ensemble de cesinstallations est menacé de destruction par l’érosioncôtière. La première cause de l’érosion côtière auBénin est la perturbation des courants littoraux char-riant le sable par des aménagements en amont (bar-rages) ou maritimes (ports). Cette érosion est aggra-vée par l’exploitation du sable marin. La protection

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Figure 2: Développement d’une stratégie d’adaptation

1 DEFINITION DES OBJECTIFS

2 SPECIFICATION DES INCIDENCES CLIMATIQUES IMPORTANTES

3 IDENTIFICATION DES OPTIONS D’ADAPTATION

4 EXAMEN DES CONTRAINTES

5 QUANTIFICATION DES MESURES / FORMULATION DE STRATEGIES DE RECHANGE

6 PESEE DES OBJECTIFS / EVALUATION DES COMPROMIS

7 RECOMMANDATION DE MESURES D’ADAPTATION

Source: GIEC, Directives techniques du GIEC pour l’évaluation des incidences de l’évolution du climat et des stratégies d’adaptation, p.36

11 GIEC, Directives techniques du GIEC pour l’évaluation des incidences del’évolution du climat et des stratégies d’adaptation, p.35

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de cette partie Est du site urbanisable de Cotonouapparaît donc comme une nécessité absolue. L’érosioncôtière actuelle se traduit notamment par la régres-sion des plages dans le golfe du Bénin, même si lesvitesses de recul sont variables d’un secteur à l’autre,ce qui donne une impression d’engraissement partielen certains points (cf. carte Cotonou, Bénin. Evolutiondu trait de côte, située en fin de partie).

Le climat de cette zone est de type subéquatorial(deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches), avecune température variant entre 22° et 29°C, marquépar une déficience pluviométrique. On note effective-ment une diminution de la pluviométrie d’Est (1400mm) en Ouest (900 mm), un écart très prononcé parrapport à la longueur de la côte (125 kilomètres).Certaines régions du Centre ou même du Nord sontainsi plus arrosées que la côte Ouest. En effet, selon

Bokonon-Ganta12, le Bénin s’intègre dans la diago-nale de sécheresse de l’Afrique de l’Ouest caractériséepar la faiblesse relative des précipitations annuellesqui tournent autour de 800 mm. On peut y constaterla présence de forêts de type congolais-côtier, demangrove de type congolo-guinéen côtier et d’écosys-tèmes marins côtiers du Golfe de Guinée. Il s’agitd’une des rares parties du Golfe du Bénin où l’écosys-tème de mangrove existe encore. On y trouve d’autrestypes de végétation non moins importante pour lesactivités humaines, notamment la palmeraie et quel-

ques essences forestières utiles. Les sols de la zonecôtière sont de qualité très variable, en fonction deleur topographie et de l’ancienneté de la pédogenèse.Ainsi, sur le glacis (ou bas plateaux de terre jaune),ils sont sablo-argileux et présentent une bonne struc-ture. L’agriculture est peu prospère dans la zonecôtière : maïs (unique céréale cultivée ici et principalebase de l’alimentation), manioc, niébé, arachide et unimportant cortège de plantes potagères (tomate,piment, gombo, diverses amarantes). L’élevage esttrès répandu (bien que la zone côtière ne soit pas unerégion pastorale) mais peu organisé. La pêche occupeune grande place, notamment dans les villages situéssur le cordon littoral actuel et le long de la lagune. Lapêche côtière est à la fois artisanale et individuelle etse pratique tant dans les eaux marines que dans leseaux fluvio-lagunaires, et dans les dépressions inter-dunaires submergées temporairement lors des crues

des différents cours d’eau qui drainent le littoral. Ilfaut noter que près de 60% des espèces de poissonsconnues en Afrique peuvent se trouver dans les plansd’eau des zones humides du Bénin.

Suite à des changements géomorphologiques dus à desphénomènes eustatiques, néotectoniques et sédimento-logiques, le littoral béninois possède une grande

Figure 3: Tableau synoptique des impacts des changements climatiques sur les lagunes côtières

Changement de la qualité des eaux Changement des écosystèmes Réduction de la biodiversité Problème d’eau potable Perte des sols

Intensification de l’inondation Migrations des populationsPerturbations en approvisionnement en ressources énergétiquesDestruction des infrastructures du littoral

Impacts sur le milieu naturel et les écosystèmes Impacts socio-économiques

Inondation des basses vallées des fleuves et de la lagune côtière

Erosion côtière Instruction saline dans la nappe phréatique

Diminution des eaux douces et saumâtres

Augmentation du niveau des lacs (Nokoué,Ahémé, Sazoué)

Augmentation de la salinité des lacs

Lagune côtière

Elévation du niveau de la mer

12 Bokonon-Ganta E. B. (1987) : Les climats de la région du Golfe du Bénin.(Afrique Occidentale). Thèse de doctorat du 3ème cycle. Paris IV, Sorbonne.248p + Annexes.

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variété de zones écologiques colonisées par des forma-tions végétales très diverses: mangroves, forêts maréca-geuses d’eau douce, prairies hydrophytiques et halo-phytiques de plusieurs espèces. Une élévation de 50 cmdu niveau de la mer entraînera une réduction systéma-tique de l’aire de colonisation de ces formations végé-tales (notamment de la mangrove) et l’inondation desterres basses. Le niveau des principaux lacs et lagunes(complexe lac Nokoué-lagune de Porto-Novo et le lacAhémé) va augmenter. Le lac Nokoué verra sa surfacedoublée et une grande partie de son lit majeur serainondée à cause de la géométrie de son bassin.

En revanche, dans des conditions climatiques iden-tiques que connaîtrait le lac Nokoué, le niveau d’ex-pansion du lac Ahémé en période de crue serait plusréduit à cause de son originalité morphologique àsavoir : lac d’effondrement avec des berges abruptes.La fréquence des événements de hautes eaux, principa-lement liée à l’élévation du niveau de la mer, entraî-nera des inondations quasi permanentes de toutes lesterres émergées de la plaine côtière. En absence detoute mesure d’atténuation, les inondations dans lazone côtière entraîneront des impacts sur:

- la morphologie actuelle de la côte béninoise tantau Sud-Ouest, depuis Gbèkon Houta jusqu’àDocloboé en passant par Hokouè, qu’au Sud-Estde Cotonou (tronçon PLM-Alédjo jusqu’à la lati-tude de Djeffa-Houta) avec des bilans sédimen-taires variés ;

- les écosystèmes naturels côtiers ;- l’installation humaine dans la plaine côtière.

Les actions humaines de mise en valeur réduisent de1% par an environ le stock global (marais salants,mangroves, zones intertidales) de zones humidescôtières. Même avec ce taux de destruction modéré, lazone humide côtière pourrait se réduire de 40% d’icià l’an 2080. Cette réduction ajoutée à celle qu’engen-drerait l’élévation du niveau de la mer (induit par leréchauffement global) conduirait à une véritablecatastrophe dans toute la zone humide côtière.

Une élévation du niveau de la mer liée au réchauffe-ment planétaire est un facteur qui aggravera considéra-blement l’érosion côtière13. Le littoral béninois consti-tue donc un écosystème fragile face aux effets néfastesinduits par les changements climatiques tels que:

- l’élévation du niveau des mers et océans;- le changement des rythmes pluviométriques

moyens;- l’augmentation de la température atmosphérique

affecte la morphologie de la côte, les écosystèmesnaturels, les installations humaines, les ressourcesen eau et les infrastructures côtières.

Face à ces impacts, des mesures d’adaptation et d’at-ténuation sont nécessaires pour une maîtrise deseffets dus aux changements climatiques sur l’environ-nement.

Les impacts socio-économiques potentiels

Ce littoral béninois revêt une importance vitale pourtoute la population qui en tire l’essentiel de sa subsis-tance à travers des activités économiques très diversi-fiées. Les impacts dus aux changements climatiquesen seront d’autant plus graves. Une élévation duniveau de la mer aurait pour conséquence de faire disparaître les infrastructures implantées sur lelittoral :

- une partie de la capitale économique du Bénin etde la ville de Grand-Popo dans le sud-ouest ;

- les installations des riverains de la lagune dePorto-Novo;

- le Port Autonome de Cotonou et ses installationsde manutention;

- une série d’hôtels tributaires du Port Autonomede Cotonou;

- le Port de Pêche;- les bâtiments de la Présidence;- le Centre International de Conférences ; et- l’aéroport international.

Un total de 46 familles de poissons a été recensé surl’ensemble des deux complexes de zones humides duSud pour 106 espèces de poissons connues sur l’en-semble du continent africain14, soit environ 61 %.Les écosystèmes lagunaires (biotopes intermédiairesentre le continent et l’océan) attirent particulière-ment l’attention de la communauté scientifique àcause de sa diversité et de son originalité. Ces milieuxextrêmement riches écologiquement à cause de l’in-fluence alternée des eaux marines et des eaux douces,sont fréquentés périodiquement par des espèces dul-çaquicoles et marines. Dans le lac Nokoué et dans lalagune de Porto-novo, 78 espèces de poissons ont étéidentifiées (soit 73, 6 % des espèces de poissons deszones humides du Sud-Bénin). L’ichtyofaune du lacAhémé est également variée avec 71 espèces identi-fiées (soit 67 % de la faune ichtyologique des zonehumides du Sud-Bénin).

L’intrusion saline dans les eaux dulçaquicoles modi-fiera de façon permanente les caractéristiques hya-lines de ces eaux, ce qui pourrait faire disparaître lafaune ichtyologique dulçaquicole. La nappe phréa-tique deviendra indubitablement saumâtre et sera

13 Communication Nationale Initiale du Bénin, 2001.14 Lévêque 1994.

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source de nombreuses maladies pour les populationsvivant dans le milieu. Le répertoire des maladies nepeut être fait à l’étape actuelle de cette recherchefaute de statistiques fiables et de sources de donnéesbiomédicales et hospitalières. L’augmentation de lateneur en sel dans le sol modifiera la résistance de laqualité des matériaux (génie civil) en agissant sur lafondation des installations en maçonnerie dans leslits majeurs et dans la plaine d’inondation du Djes-sin dans les localités de Djegbadji, d’Azizakouè, deDjègbamè et des villages dits Tohou d’autant plusque l’organisation de l’habitat ne répond ni à unschéma directeur d’aménagement ni à un plan d’oc-cupation du sol. Le même impact (risque naturel)sera enregistré sur le glacis ou les cordons médiansde Tastet (Gbéhoué Houéda et Gbéhoué ouatchi,Banakomè, Agondjokodji etc…), les plateaux envi-ronnants du Continental Terminal comme le plateaud’Abomey-Calavi, de Porto-novo et de Comè.D’autre part la forte augmentation de la teneur ensel de chlorure détruira une partie de la flore destalus et des versants des plateaux entraînant doncune modification écologique non négligeable de lazone littorale.

Les stratégies de réponse pour la zone côtièredu Bénin

Vu l’importance socio-économique et écologiquequ’elle revêt, cette section met l’accent sur les mesu-res sectorielles concernant la zone côtière. Ces répon-ses s’appliquent cependant à l’ensemble des régionsdu Bénin car le développement du pays doit être unprocessus global dans le cadre d’une politique inté-grée. Les mesures proposées concernent les secteursprioritaires de l’énergie (énergie domestique maisaussi celle liée aux transports), de l’industrie, del’agriculture et de la foresterie.

➨ DANS LE SECTEUR DE L’ÉNERGIE

La consommation primaire d’énergie par habitant auBénin est l’une des plus faibles au monde. Elle étaiten 1998 de 0,28 tep contre 1,76 tep au niveau mon-dial, 4,31 tep pour l’Europe de l’Ouest et 8,46 teppour l’Amérique du Nord. Malgré les potentialitésrelativement importantes dont le pays dispose enmatière d’énergies renouvelables, l’accès à l’électricitéest encore un grand problème. Le taux d’électrifica-tion serait de l’ordre de 20% en milieu urbain. Enmilieu rural il se situerait d’après les estimationsexistantes à moins de 2%. Au niveau national laconsommation finale annuelle d’électricité est demoins de 50 kWh par habitant. Cette situation est lereflet du faible niveau de développement du pays ; le

facteur qui sous-tend la surexploitation des ressourcesforestières étant d’abord d’ordre économique: lesseules sources de revenus pour les populations ruralessont généralement les ressources de proximité : laterre et les forêts. Les objectifs généraux définis dansce secteur sont:

- de garantir l’approvisionnement énergétique dupays;

- de réduire la dépendance énergétique vis à vis del’extérieur ;

- de maîtriser l’évolution de la demande énergé-tique;

De ces objectifs généraux, découlent les objectifs spé-cifiques suivants :

- une diversification des sources d’approvisionne-ment en énergie ;

- l’exploitation des potentialités nationales et lespossibilités de coopération internationale etrégionale qui existent pour développer les sourcesd’énergies renouvelables mais aussi les combus-tibles fossiles qui posent moins de problèmes àl’environnement;

- la mise en place de mesures en faveur du dévelop-pement de la production indépendante d’électri-cité ;

- la promotion de recherches sur l’efficacité énergé-tique au niveau de la consommation d’énergie.

Aujourd’hui, ces objectifs sont globalement encoreloin d’être atteints. Le secteur est encore très peudéveloppé malgré les lourds investissements qui yont été consacrés, surtout dans les sous-secteurs desénergies conventionnelles. Ne disposant pas de raffi-nerie de pétrole sur son territoire, le Bénin importe latotalité des produits pétroliers qu’il consomme. L’ap-provisionnement du Bénin et du Togo en énergieélectrique est assuré en grande partie (environ 90%des besoins) par une entreprise commune apparte-nant aux deux pays la Communauté Electrique duBénin (CEB) à partir des importations du Ghana etde la Côte d’Ivoire et par une production addition-nelle d’électricité au barrage hydroélectrique de Nag-béto situé en territoire togolais. L’énergie importéeest injectée dans le réseau interconnecté qui necouvre qu’une partie du Sud du pays. La fournitured’électricité par la CEB est complétée par une pro-duction thermique nationale à partir de plusieurscentrales isolées, gérées par la Société Béninoised’Electricité et d’Eau (SBEE), et ces centrales fonc-tionnent au gas-oil à l’exception de la centrale ther-mique d’appoint, installée à Cotonou (d’une puissan-ce de 25 MW) qui fonctionne au fuel-oil avec unrendement de 38%. Jusqu’à présent le bilan énergé-tique reste dominé par la biomasse–énergie prélevée

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sur les forêts naturelles. En 1998, la participationrelative de la biomasse à la consommation finaled’énergie était 68 % contre 30 % pour les hydrocar-bures et 2 % pour l’électricité15. La biomasse (bois defeu et charbon de bois) reste la principale sourced’énergie utilisée par les ménages pour la cuisson desaliments. De plus en plus, le Gouvernement mise surl’accroissement de la capacité de production ther-mique d’électricité à partir du gaz naturel, parallèle-ment avec le développement des potentialités hydro-électriques existantes, afin de faire face :

1. à la forte demande potentielle non satisfaiteactuellement au niveau des ménages ;

2. à la croissance prévisible de la demande de l’in-dustrie en rapport avec la croissance du PIB;

3. aux difficultés d’approvisionnement à partir desimportations du Ghana à cause des problèmesd’hydraulique au barrage d’Akossombo depuis1998 (comblement du fond par les vases et dra-gage très onéreux) ; et

4. au déficit pluviométrique dans la partie septen-trionale.

Les impacts du secteur énergie sur l’environnement

Les émissions de GES dans le secteur de l’énergie auBénin sont surtout dues à la consommation des com-bustibles fossiles dans les transports et à la consomma-tion de la biomasse-énergie dans les ménages, notam-ment dans les centres urbains dont l’approvisionnementse fait à partir des coupes de bois sur pied.

• La consommation de combustible fossile : envi-ron 239.000 tonnes de produits pétroliers ont étéconsommées en 1998 dans le secteur des trans-ports, ce qui représente plus de 67 % de laconsommation totale desdits produits dans l’en-semble des secteurs d’activité16. Il est la principalesource d’émission de gaz à effet de serre imputableà la consommation de ces combustibles. C’est cequi justifie l’intérêt qui doit être porté à ce secteurdans la stratégie de mise en œuvre de la conven-tion sur les changements climatiques dans notrepays. En effet, les consommations de combustiblesfossiles à des fins énergétiques aboutissent, à lalibération de la majeure partie du carbone contenudans ces produits, sous forme de CO2 et autres gazà effet de serre tels que le CO, le CH4, les hydro-carbures non méthaniques, le NOx.

• L’exploitation des ressources forestières pourl’approvisionnement des centres urbains enbiomasse–énergie: ces dernières années on aconsommé en moyenne au Bénin environ 3 mil-

lions de tonnes de bois de feu par an17. L’approvi-sionnement des villes est assuré à partir des coupesde bois vifs opérés en milieu rural notamment dans les zones situées le long des grands axes. La demande urbaine de bois de feu et de charbon debois est, de ce fait, un facteur important du déboi-sement de ces zones. Par contre, en dehors de cesrégions, l’agriculture itinérante, la culture sur brû-lis, les feux de végétation et le surpâturage sontconsidérés comme les principales causes de la défo-restation. D’après les estimations disponibles (cf.Evolution des ressources forestières, l’exploitationdes terres et le diagnostic des consommateurs etdes approvisionnements des grands centres urbainsen énergies traditionnelles18) l’ensemble des fac-teurs ci-dessus énumérés concourent à un déboise-ment de plus de 80 000 hectares de couvert fores-tier chaque année depuis les années 90. Lesproblèmes liés au déboisement sont à la foisd’ordre environnemental (réduction des capacitésde séquestration de GES et accroissement durisque de désertification par endroits notammentau Nord du pays), d’ordre énergétique (diminutionde l’offre de la biomasse-énergie), et enfin d’ordresocial (risque d’aggravation de la pauvreté enmilieu rural par suite de l’appauvrissement prévi-sible des terres agricoles et de la perte même de labiomasse sur pied qui est aussi une source de reve-nus importante pour les populations). Par ailleurs,la combustion du bois dans les foyers domestiquesà feu ouvert est une source d’émission de sub-stances telles que les poussières, le CO, le CO2, leNOx etc. Ces émissions contribuent à la pollutionde l’atmosphère et au réchauffement climatique.Au même moment le recul du couvert forestierréduit les capacités de séquestration des gaz à effetde serre créant ainsi les conditions favorables à l’ac-cumulation de ces gaz. Il y a là une conjonction dedeux facteurs qui accroît les risques du réchauffe-ment climatique. Ainsi se présente au Bénin laproblématique de la contribution du secteur del’énergie au réchauffement climatique qui pourraitlui-même affecter ce secteur à un degré plus oumoins important en fonction de sa vulnérabilité àce phénomène.

15 cf. Tableau de Bord de l’Energie au Bénin, Direction de l’Energie, novembre2000).

16 RPTES - BENIN., avril 1999. Evolution des ressources forestières, exploita-tion des terres et diagnostic des consommations et des approvisionnementsdes grands centres urbains en énergies traditionnelles.

17 Direction de l’Energie., 1995. Productions et Utilisations de Combustibles auBénin.

18 LIFAD, p 35.

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La vulnérabilité du secteur énergie aux changements climatiques

Aucune étude de vulnérabilité n’a été réalisée pour cesecteur. Toutefois, si les ressources en eaux venaient àêtre grandement affectées par les variations clima-tiques, comme l’a prévu par exemple l’étude sur lesecteur des ressources en eau dans le Départementdes Collines19, on peut imaginer que les déficitshydriques en résultant pourraient avoir des consé-quences sur le secteur de l’énergie au moins à deuxniveaux:

- sur le potentiel hydroélectrique ;- sur les ressources forestières qui constituent la

principale source de biomasse-énergie.

La réalité est que, même si pour l’instant la situationau Bénin n’est pas alarmante, les données de mesuressur la pluviométrie montrent que la tendance globaleobservée est la diminution des précipitations depuisles années 70. A l’échelle d’une année, le pays connaîtdes périodes de sécheresse de plus en plus longues(plus de 6 mois). L’étude rappelée ci-dessus a estiméqu’en cas d’un réchauffement global de 2°C, le phéno-mène de sécheresse pourrait s’intensifier, engendrantdes déficits hydriques de plus en plus importants. Laproduction hydroélectrique pourrait connaître desproblèmes sur des périodes de plus en plus longuesd’une année à une autre. La biomasse sur pied peutégalement être affectée (baisse de rendement de laproduction forestière, mais aussi perte de végétation).L’ensemble du pays pourrait connaître des difficultésen matière d’offre d’énergies si les sources d’approvi-sionnement n’étaient pas diversifiées en temps oppor-tun. Il peut y avoir également des variations au niveaudes consommations d’électricité pour la climatisation.En effet pour un niveau de confort intérieur pareil àcelui correspondant actuellement à une bonne clima-tisation des locaux, les consommations d’électricitévont certainement augmenter par suite de l’élévationde la température moyenne extérieure.

Les actions possibles dans le secteur de l’énergie

En se fondant sur la situation ci-dessus présentée,deux domaines de consommations d’énergie ont étéprioritairement ciblés pour les actions à développeren vue d’atténuer les émissions de gaz à effet de serredans le secteur de l’énergie : la consommation de bio-masse-énergie dans les ménages et la consommationde produits pétroliers dans le secteur des transports.Les solutions proposées englobent les options techni-ques possibles, les objectifs stratégiques envisa-geables, les contraintes et les mesures d’appui à laréalisation de ces objectifs.

Solutions d’atténuation des émissions impu-tables à la consommation domestique d’énergie

La principale source d’énergie (cf. tableau 6) utiliséepar les ménages béninois pour la cuisson des ali-ments est la biomasse (bois de feu et charbon de boisessentiellement).

En 1998, elle représentait 90% des consommationsdomestiques d’énergie contre 9% pour le kérosènequi est le deuxième combustible utilisé pour la cuis-son surtout dans les centres urbains et la principalesource d’énergie pour l’éclairage en zones rurales. Lapart relative de l’électricité à l’utilisation finaled’énergie pour la même année est de l’ordre de 1%.Les stratégies d’atténuation des émissions de GESdans le domaine des consommations domestiquespourraient viser deux objectifs : un accroissement del’efficacité des consommations de biomasse-énergie etune réduction de la dépendance des populations de labiomasse énergie en favorisant la substitution inter-énergétique.

• Le remplacement des foyers traditionnels à bois pardes foyers améliorés:

Les foyers domestiques traditionnels à bois et àcharbon de bois sont les équipements de cuisson lesplus répandus au Bénin. Leurs rendements deconversion, en tenant compte des données obtenuesde diverses sources, varieraient de 10% à 13%pour les foyers à bois et de 15% à 25% pour lesfoyers à charbon. Devant un si faible rendement, ladiffusion des foyers dits “améliorés” est depuislongtemps devenue la préoccupation de certainesorganisations non gouvernementales. En effet, lestests d’ébullition de l’eau effectués au laboratoiredu Collège Polytechnique Universitaire d’Abomey -Calavi (CPU) aussi bien sur des foyers d’utilisationcourante que sur des modèles améliorés diffusés parcertaines ONG ou conçus par un laboratoire duCPU ont abouti, pour les foyers mixtes (à bois et àcharbon) les plus performants, à des rendements de

19 Programme CC :Train., 1999 (Norbert AWANOU) Etude de la vulnérabilitéde la région du Zou-Nord (Département des Collines) aux changements cli-matiques dans le secteur des ressources en eau : stratégies d’adaptation, 48p.

Tableau 6: Sources d’énergies liées à la consommation domestique en 1998.

Sources d’énergie % par rapport au total de la consommation

domestique

Biomasse (bois de feu et charbon de bois) 90 %

Kérosène 9 %

Electricité 1 %

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l’ordre de 22% à 24%20. En remplaçant un foyer àbois de rendement 13% par un foyer plus perfor-mant (foyer mixte modifié 3 du CPU au rendementde 24,3% en laboratoire), on aboutirait à uneréduction considérable des émissions de CO2 indi-viduelle (réduction par équipement) de 47%. Cetteamélioration du rendement de conversion de la bio-masse est particulièrement intéressante.

• La substitution partielle du charbon de bois par le kérosène ou par le gaz de pétrole liquéfié(GPL) dans les centres urbains:

Selon le Manuel de référence des directives techni-ques de l’IPCC sur l’inventaire des émissions de gazà effet de serre dans les secteurs de l’énergie et desprocédés industriels, le kérosène et le gaz de pétroleliquéfié GPL (bien qu’étant des combustibles fos-siles) rejettent moins de CO2 par unité d’énergieque la combustion de la biomasse-énergie : 29,9 kgC/GJ pour le charbon contre 19,6 kg C/GJ pour lekérosène et 17,2 kg C/GJ pour le GPL.Si la conversion avait lieu sans change-ment de rendement, le remplacement dela biomasse-énergie permettrait d’obtenirdes réductions d’émissions de CO2 parunité d’énergie : respectivement de 26%en remplaçant par le kérosène et de 35%environ en remplaçant par le GPL. Maiscompte-tenu des rendements de conversion dupétrole et du gaz nettement plus élevés que celuidu charbon qui se situe autour de 20% contre res-pectivement 40% pour le kérosène et 60% pour legaz, on pourrait atteindre des réductions d’émissionde CO2 par unité d’énergie consommée de l’ordrede 63% pour la substitution au kérosène et de 78%pour le gaz. Au delà de ces réductions potentiellesd’émission dans le secteur résidentiel, le fait que lasubstitution des combustibles fossiles entraîne unediminution de la demande de biomasse - énergiedans les villes, elle contribue également à:

• réduire la pression sur les ressources naturelles,ce qui favorisera le maintien des puits de séques-tration des GES ;

• réduire les émissions de GES dans le transport.Cette réduction des émissions résulterait des éco-nomies de consommation du gas-oil qui autre-ment (c’est-à-dire s’il n’y avait pas eu une substi-tution aux combustibles fossiles) aurait servi àtransporter par camions vers les villes une quan-tité de charbon de bois.

D’après le tableau 7 ci-dessous, partant du prixactuel de 5.300 FCFA pour 12,5 kg de gaz butane,de 230 FCFA du litre de kérosène, et de 70 FCFAprix moyen du kg de charbon de bois d’une part etd’autre part du rendement de conversion utile de60% pour le gaz, 40% pour le kérosène et 20% pour le charbon, on arrive à un prix de l’énergie utile de près de 15.500 FCFA/GJ pour legaz, contre 17,200 FFCA/GJ pour le kérosène etenviron 11,700 FCFA/GJ pour le charbon.

Cette analyse comparative des prix des combustibleset de leur rendement de conversion montre que lasubstitution du charbon par le gaz butane est pluséconomique pour les consommateurs que celle aukérosène. Toutefois la promotion du GPL paraît plusdifficile que celle du kérosène. Même si récemment,l’un des opérateurs du secteur (société ADAX-ORYX) a mis sur le marché des bombonnes depetites capacités (6 kg) afin de réduire le coût derecharge pour les consommateurs, la consommation de gaz est encore limitée aux ménages d’un certain

standing. Une substitution à grande échelle risquependant longtemps encore d’être entravée par deuxtypes de facteurs :

- le coût d’acquisition d’un équipement complet decuisine (coût du réchaud à gaz et consigne de labombonne), qui s’élève aujourd’hui à 26 500FCFA au minimum pour l’équipement uni-bloc àun foyer de ORYX - BENIN, contre 3 000 à 12 000 FCFA pour la gamme de réchauds àpétrole ;

- les habitudes culinaires et la crainte des parentsliée au risque de la mauvaise manipulation desfoyers à gaz par les enfants sont plutôt des fac-teurs d’ordre sociologique.

Les objectifs envisageables

Actuellement les foyers à bois améliorés ou au char-bon de bois sont très peu utilisés parce que leuradoption dans les ménages est encore très faible.Environ 17% des ménages seulement utilisent cetype de foyers, y compris les foyers métalliques ou enterre (Rapport CERTI, janvier 2001). D’après ce rap-port d’enquête commanditée par la Direction de

20 HOUGAN C. Aristide, 1999 Détermination des performances des foyersaméliorés utilisés au Bénin par la technique d’ébullition de l’eau. Mémoire defin de cycle, CPU, UNB 76p.

Tableau 7: Prix de l’énergie utile

Combustible Prix actuel Rendement de Prix de l’énergie utileconversion utile (FCFA /GJ)

Gaz Butane 5 300 F CFA / 12,5 kg 60 % 15 500

Kérosène 230 F CFA / litre 40 % 17 200

Charbon de bois 70 F CFA /kg 20 % 11 700

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l’Energie sur la consommation d’énergies dans lesménages du Bénin (cf. tableau 8), ces foyers sont plusutilisés en milieu urbain que dans les zones ruralesoù le taux d’acquisition est d’environ 8 %. Le réchaudà pétrole est le deuxième équipement de cuisine, quireste le plus utilisé au Bénin après les foyers tradi-tionnels à bois21. Mais son taux d’acquisition resteencore faible même si son prix semble accessible pourles ménages urbains. D’après le même rapport, ceciconcerne 9 % des ménages pour l’ensemble du paysalors que le taux pour le milieu urbain se situerait à20% contre 0,7% pour le gaz.

Dans ce contexte, les objectifs suivants ont été déga-gés :

En milieu rural et dans les centres urbains:

- promouvoir les économies de biomasse-énergie enportant le taux d’acquisition de foyers améliorés àbois à 50 % d’ici l’an 2012;

- faire disparaître complètement les foyers tradi-tionnels à bois à l’horizon 2017.

Dans les centres urbains:

- porter le taux d’acquisition de réchauds à pétroledans les ménages de 20% à 60 % au moins àl’horizon 2012.

- faire du kérosène le principal combustible de cui-sine, suivi par la biomasse-énergie et le gaz.

Des études prévisionnelles devront être envisagéesdans un proche avenir. Elles devraient permettred’évaluer l’impact global des objectifs stratégiques ci-dessus en terme de quantités d’émission de CO2 évi-tés aux horizons proposés. Les travaux de projectionsqui seront effectués dans ce cadre devront aider à pla-nifier dans le temps les seuils de réalisation à

atteindre. Les études de faisabilité technique et éco-nomique en détermineront les coûts.

Contraintes identifiées:

Pour la promotion des foyers améliorés :

- difficultés éprouvées par les organisations nongouvernementales dans leurs activités de promo-tion de ces foyers. Ces organisations déplorentsouvent le manque de moyens de déplacement etde financement pour assurer un service régulierde formation des artisans à la fabrication desfoyers, de sensibilisation des populations et dediffusion des foyers ;

- difficultés d’écoulement de ces foyers dont lesprix sont légèrement supérieurs à ceux des foyerstraditionnels à bois (de l’ordre de 3 000 à 15 000FCFA selon les types de foyers) qui découragentles artisans fabricants ;

- disponibilité de la biomasse-énergie en milieurural et son prix relativement bas en milieuurbain qui sont des facteurs qui ne contraignentpas à des économies d’énergie ;

- ignorance des popula-tions urbaines quant aux gains économiquesqu’elles pourraient réali-ser à moyen terme sur lesdépenses de combus-tibles, avec les foyersaméliorés, et qui pour-ront compenser large-ment l’investissement dedépart pour l’acquisitionde ces foyers.

Pour la substitution par le kérosène:

- insuffisance des points de distribution qui ne sontpas partout assez proches des consommateurs ;

- prix relativement bas de la biomasse-énergie quine favorise pas la substitution inter-énergétique.

- non-disponibilité du bois de feu dans tous lesdépartements du pays.

Mesures en faveur de la réalisation des objectifsdégagés

Pour la promotion des foyers améliorés :

- organiser des forums de discussions avec lesacteurs non gouvernementaux actifs dans ledomaine sur les contours d’un programme d’assis-tance à mettre en place pour favoriser l’acquisi-

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Sources Objectifs Productivité Perspectives ded’énergie envisageables production annuelle

à moyen et long terme d’énergie

Plantation Sur base de 900 1 million environprivée de 1 % de la superficie du Sud tonnes de bois de tonnes

biomasse-énergie sec/km2/an

Solaire 100 Wc par ménage rural des 180 NDphotovoltaïque localités isolées du kWh/ménage /an

réseau conventionnel

Production 1 installation de biogaz 5 m3 de biogaz/jour NDfamiliale pour 6 ménages ruraux

de biogaz dans le Borgou

Tableau 8: Les possibilités de développement des énergies renouvelables.

ND = non déterminé

21 DOSSOU, B. 1992. Politique et Problématique du bois-énergie au Bénin,PhD, Université Laval, Québec, 414p.

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tion des foyers améliorés surtout en zones rurales ;- impliquer les médias notamment la télévision

dans la sensibilisation des populations.

Pour la substitution par le kérosène:

- favoriser le développement des réseaux de distri-bution du kérosène en encourageant les initiativesde réalisation des installations domestiques decommercialisation. L’une des mesures qui pour-raient être prise dans ce sens est l’augmentation dela marge des détaillants. Celle-ci pourrait êtreportée de 6 FCFA/litre à 10 FCFA /litre au moins;

- adopter une politique de prix assez rémunérateurpour les sociétés de distribution afin de garantirun approvisionnement régulier du pays dans lamesure ou le kérosène est un produit à prixhomologué ;

- informer et sensibiliser les consommateurs sur legain économique qu’ils peuvent réaliser par unitéd’énergie utile consommée en passant de la bio-masse-énergie au kérosène;

- mettre en place une politique de prix de la bio-masse-énergie incorporant le coût du reboisement,en établissant une taxe spécifique sur l’abattage dubois des forêts naturelles, de façon à favoriser lacompétitivité du kérosène, à moins de continuer àsubventionner ce produit. L’objectivité recom-manderait de ne pas adopter une politique de sub-vention qui pourrait s’avérer trop coûteuse à l’Etatet difficile à soutenir durablement;

- instaurer la pratique de quota dans la définitiondes permis d’exploitation des ressources forestières;

- étudier l’opportunité d’instaurer au Bénin la pra-tique de marquage des véhicules de transport desproduits de la biomasse-énergie couplée avec unetaxation différenciée selon la zone d’exploitationdes ressources forestières ;

- renforcer suffisamment les services forestiers enressources humaines et en équipements de travailpour leur permettre de suivre efficacement l’ap-plication des trois dernières mesures ci-dessus.

• Solutions d’atténuation des émissions impu-tables à la consommation énergétiques dansle secteur des transports.

Ce secteur se développe au Bénin dans un contextecaractérisé par :

- une prédominance du mode de transport indivi-duel, le transport en commun étant très peudéveloppé ;

- l’accroissement rapide du parc de véhicules auto-mobiles, et engins à deux roues, l’infrastructureroutière peu développée, cause d’encombrementpermanent des routes à Cotonou ;

- la vétusté du parc constitué, en grande majorité(90% environ) de véhicules d’occasion (moyenned’âge 15 ans) importés d’Europe ;

- le développement rapide d’un mode de transportcommercial avec les véhicules à deux roues (lesmotos-taxis dit “zémidjans’’) en nombre croissantà Cotonou;

- le mauvais entretien des véhicules ; - l’utilisation de l’essence de mauvaise qualité en

provenance du Nigéria.

Les mesures effectuées dans le cadre de cette étudeont montré que les concentrations de certains gaz ontlargement dépassé les normes admises (CO, HC etozone). Elles seraient cependant dans des limitesacceptables pour d’autres gaz (NOx et SO2). Les solu-tions proposées par l’étude pour réduire cette pollu-tion sont basées sur les options techniques suivantes.Les solutions recommandées par l’étude réalisée parTractebel22 regroupent des catégories d’optionsconcernant le parc de véhicules, la réorganisation dusecteur et la planification urbaine.

En se fondant sur cette étude les options suivantespour le parc de véhicules sont envisageables :

• Faire évoluer les transports publics d’un ensemblede petits bus et de taxi-moto vers des véhiculesde plus grande capacité en réduisant ainsi lesémissions de gaz;

• Faire passer les véhicules de l’essence au gaz na-turel ;

• Promouvoir les véhicules munis de pots cataly-tiques en remplacement progressif des autres.

• Améliorer le parc de véhicules par une réglemen-tation de la qualité de ceux mis sur le marché àCotonou. Elle devrait concourir à réduire le tauxd’émission individuelle et globale.

• Remplacer les vélomoteurs 2T par des vélomo-teurs 4T: cette option permettra de réduire lesémissions d’hydrocarbures volatils mais pourraitaccroître les émissions de NOx.

• Améliorer la qualité de l’huile des 2T et la qua-lité des mélanges essence/huile (2R): l’une dessources de la pollution provenant des 2T est lemélange essence/huile. Ce mélange se fait généra-lement avec un rapport de 8 % d’huile dans lesstations de vente; ce qui est excessif. Un taux 4 % à 6 % maximum a été recommandé parl’étude ci-dessus citée.

• Instaurer un contrôle technique pour les deuxroues (2R): la mise en place d’un tel contrôle per-mettra d’identifier les engins 2R les plus pol-luants.

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22 MEHU : Etude de la qualité de l’air en milieu urbain : Cas de Cotonou,octobre 2000 ; Rapport Tractebel.

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• Mettre en place un réseau de mécaniciens gara-gistes formés et équipés des outils nécessairespour réaliser un meilleur entretien des véhicules.Il est admis que l’entretien et le bon réglage desmoteurs ont un impact considérable sur laconsommation de carburant et par conséquentsur les émissions polluantes.

Pour la réorganisation du secteur des transports:

• Le développement d’une offre de transport encommun à Cotonou est une solution évidente deréduction du nombre de véhicules en circulationet donc de la pollution générée.

• L’amélioration des conditions de circulation estune option qui regroupe un ensemble d’actionsqui visent à obtenir une meilleure fluidité du tra-fic, ce qui réduira les émissions de polluants. Cesactions comprennent:

- la mise en place d’un réseau séparé de circula-tion, destiné aux 2 roues ;

- une politique de revêtement d’axes routiers etd’entretien renforcé des voiries pour permettreune meilleure dispersion du trafic associée à lamise en place d’une hiérarchie de voies visant àcombattre les trafics parasites au sein des quar-tiers ;

- la résorption des points noirs de la circulationpar l’aménagement de certains carrefours per-mettant d’augmenter leur fluidité.

- la réduction de la demande de déplacementsavec la mise en place d’une planification urbai-ne basée sur une délocalisation des services demanière à réduire les déplacements entre lesdifférents quartiers et le centre commercial etadministratif de Cotonou, ceci permettra deréduire le niveau de pollution.

Les objectifs dégagés par l’étude ont été regroupés etanalysés comme il suit à travers quatre scénarios : unscénario de maintien des caractéristiques actuelles duréseau et des véhicules (scénario de référence) et troisscénarios de changement de la situation actuelle, ci-dessous présentés, qui ont été développés pour éva-luer l’impact global des options proposées sur la pol-lution, à l’horizon 2010 avec:

- l’optimisation du réseau par la hiérarchisation desvoies, l’amélioration des revêtements, la construc-tion d’une traversée de la ville et d’un troisièmepont, la mise en place d’un réseau cyclable indé-pendant suivant le plan de circulation élaborépour Cotonou ;

- la mise en place d’un réseau urbain de transporten commun comportant les six (06) lignes de busdéfinit dans le plan de circulation de Cotonou

ainsi que l’aménagement des voies de chemin defer en type RER;

- l’amélioration du parc de véhicules par la dimi-nution de l’âge moyen des véhicules personnels à10 ans, l’introduction du pot catalytique pour lesvéhicules les plus récents, la diminution du tauxde soufre dans le diesel (de 0,5 % actuellement à0,2 % maximum), l’utilisation d’essence sanssoufre, la diminution du taux de Pb dans l’essen-ce (de 0,4 g/l actuellement à 0,15 g/l ) et à termel’introduction de l’essence sans plomb, l’utilisa-tion du mélange essence ordinaire et huile avecun rapport maximum de 6 % pour les 2T, leremplacement de la moitié du nombre des vélo-moteurs 2T d’une cylindrée supérieure à 50 ccpar des vélomoteurs 4T.

- l’analyse des scénarios a montré qu’aucune solu-tion ne procure à elle seule une réponse totale auproblème de la pollution par le secteur des trans-ports. Une combinaison et une balance entre lesdiverses actions doivent être recherchées pourtenter de minimiser autant que possible l’effetglobal de cette pollution.

Contraintes liées à la réalisation des objectifsdégagés

- importants besoins d’investissements en infra-structures routières pour l’optimisation duréseau.

- importants besoins d’investissements pouratteindre un niveau de développement du parc devéhicules de transport en commun capable derépondre efficacement au besoin de circulationdes populations de Cotonou (l’offre actuelle detransport en commun étant réduite à quelquesquartiers périphériques de Cotonou ainsi qu’àquelques véhicules de transport vers Porto –Novo) ;

- mise en place effective d’un réseau urbain detransport en commun, ce qui fait que le dévelop-pement du transport en commun ne peut êtredissocié de l’objectif “optimisation du réseau ”cité ci-dessus;

- diminution possible du réservoir d’emploisconstitué par les déplacements par motos – taxis,ce qui pourrait constituer un problème d’ordresocial.

- régression possible du marché de véhicules d’oc-casion qui pourrait résulter de la montée des prixen rapport avec le pouvoir d’achat des popula-tions;

- réticence probable des importateurs à l’applica-tion d’une forte taxation douanière (soit en raisondu prix d’achat du véhicule soit résultant de lavolonté politique d’utiliser la taxation comme

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moyen d’améliorer la qualité du parc de véhi-cules), si ces mesures devaient à terme affectergrandement le marché.

- désapprobation possible des populations face àune trop grande augmentation des prix d’acquisi-tion des véhicules d’occasion.

Mesures en faveur de la réalisation des objectifsdégagés

Pour l’optimisation du réseau:

- traduction de cet objectif en un ensemble de pro-jets ;

- réalisation d’études de faisabilité technique etéconomique nécessaires et recherche auprès denos partenaires extérieurs les financements quidevront venir en complément de l’effort du Gou-vernement.

Pour le développement du transport en commun:

- la mise en place de mesures favorables à l’investis-sement privé dans le transport en commun. Lesmesures d’exonération de taxes à l’importationdes bus prises récemment par le gouvernementrentrent dans ce cadre;

- la prévision de mesures sociales pour résoudre leproblème du chômage des conducteurs de taxi-motos. Selon l’étude sur la qualité de l’air enmilieu urbain précitée, le Plan de Circulation deCotonou préconisait comme solution partielleque certains de ces taxis-motos servent désormaiscomme mode de rabattement vers les principauxarrêts des transports en commun. Une autre solu-tion pourrait consister à la mise en place d’unmécanisme d’aide à la reconversion des conduc-teurs de taxi-motos dans d’autres activités.

Pour l’amélioration du parc de véhicules et de la qua-lité du mélange essence/huile pour les deux roues:

- l’adoption d’une taxation douanière différenciéefavorable à l’acquisition des véhicules d’âgesrécents, la mise en place d’un mécanisme qui res-ponsabilise suffisamment les importateurs, etl’établissement d’un cadre de concertation avec lesimportateurs de véhicules pour les amener àsituer leurs responsabilités dans la réalisation decet objectif.

- l’organisation de campagnes pour informer lesutilisateurs des 2T de l’impact de la qualité desmélanges essence et huile sur l’air en mettantl’accent sur l’intérêt d’utiliser une huile appro-priée (l’huile 2T) et de respecter le rapport demélange n’excédant pas 6% d’huile.

➨ DANS LE SECTEUR DE L’INDUSTRIE

Le secteur industriel au Bénin est encore très peudéveloppé. Sa contribution au PIB est le secteur lemoins important. Il se situe autour de 14 % contreenviron 34% pour le secteur primaire et 52 % pourle secteur tertiaire23. La production industrielle auBénin est essentiellement concentrée dans deux bran-ches : l’industrie textile (les activités liées à l’égrenageet au traitement du coton, à la filature et au tissage)et l’industrie de la cimenterie. La capacité nominalede production du ciment au Bénin est de 900 000tonnes par an24. La brasserie et l’industrie des corpsgras sont des entreprises de moindre importance.

Impacts des changements climatiques sur cesecteur

Les inventaires effectués pour les années 1992 et1995 ont montré que la contribution des procédésindustriels aux émissions de GES reste marginale. Lesémissions de CO2 de la production de ciment s’élè-vent à 98,07 Gg en 1992 et 96,43 Gg en 1995. Ellesreprésentent environ 0,15 % du total.

Options en matière de réduction des émissionsde GES

Il se dégage de ce qui précède que c’est pour le sous-secteur de la production de ciment qu’il importe dedéfinir une stratégie d’atténuation des émissions.Mais au regard de la situation présentée concernant leniveau des émissions imputables aux procédés indus-triels, et des investissements requis pour la mise enplace des mesures d’atténuation de ces émissions, ladéfinition d’une politique basée sur un tel objectif neparaît pas prioritaire en ce moment. Il importe deconcentrer d’abord les efforts à faire non pas sur laréduction des émissions dues aux procédés, mais plu-tôt sur des actions visant la maîtrise des consomma-tions d’énergie dans les grandes entreprises indus-trielles de la place. Il en résulterait une réduction desémissions de gaz à effet de serre imputables auxconsommations d’énergie. Les pouvoirs publics pour-raient contribuer à atteindre cet objectif en mettanten place un programme d’assistance financière pourappuyer les entreprises qui voudront faire réaliserleurs audits énergétiques.

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23 INSAE., 1998. Système d’Information et d’Analyse Industrielles (SIAI).24 Programma CC : Train 1998.

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➨ DANS LE SECTEUR DU BÂTIMENT

Le secteur des bâtiments au Bénin est caractérisé parla coexistence de deux types d’habitations, l’habita-tion traditionnelle et l’habitation moderne qui se dis-tinguent l’une de l’autre surtout par les matériaux deconstruction utilisés et un peu moins par leur archi-tecture de base:

• L’habitation traditionnelle

C’est le type de construction le plus répandu enmilieu rural. Il s’agit de bâtiments de formesvariables selon les deux grandes régions (Nord etSud) et construits à partir de matériaux locaux nonélaborés, c’est-à-dire que l’on rencontre à l’état natu-rel. Pour la fondation et les murs, la terre de barre oul’argile malaxée sont directement utilisée. La terre debarre est parfois revêtue d’un mélange de sable etciment, cas rare toutefois. Le bois sur pied est coupéet utilisé tel quel pour la charpente et les supports decharpente. Mais il est parfois débité dans les troncsd’arbre. Le bambou est généralement utilisé pour lespalissades. Les branches de palmier ou de cocotier etsurtout la paille sont généralement utilisées pour lacouverture. L’utilisation de la tôle galvanisée estlimitée. La prédominance de ce type de constructionen milieu rural s’explique par des raisons évidentesde faibles revenus des ménages. Il est fragile mais ondit généralement qu’il y fait moins chaud que dansles bâtiments en briques de sable et ciment.

• L’habitation moderne

Elle se développe surtout dans les centres urbains où les revenus des ménages sont relativement plusélevés. Les bâtiments sont construits à l’aide de technologies modernes à partir d’une gamme variée de matériaux, comprenant des matériauxlocaux travaillés et des matériaux fabriqués indus-triellement dont certains sont importés. Les maté-riaux de base utilisés sont: le sable, le ciment, le fer àbéton, les carreaux, la tuile, la tôle galvanisée, lapeinture, le matériel de plomberie, le matériel pourles installations électriques de maison, les pierresornementales, etc. Ce sont des bâtiments solides maisdont le confort thermique intérieur pose un problè-me de climatisation artificielle en temps chauds.Comme il a été rappelé ci-dessus l’avènement d’unclimat plus chaud peut induire l’accroissement desconsommations d’électricité pour la climatisation parsuite de l’augmentation des charges thermiques àvaincre, et donc un accroissement de la vulnérabilitéaux changements climatiques dans le secteur du bâti-ment.

Les réponses en matière d’adaptation dans lesecteur du bâtiment:

Il s’agira de promouvoir les types d’habitation qui -de par leur architecture ou grâce au type de maté-riaux utilisés - favoriseront un confort naturel dansces bâtiments.

Une étude a été réalisée en 1998 dans le cadre duProgramme CC: TRAIN pour évaluer les impactsenvironnementaux dans les secteurs de l’Energie etdes Procédés industriels. La solution dégagée parcette étude est basée sur la promotion de nouveauxmatériaux de construction, les briques en argiles eten latérites stabilisées à froid. Selon l’étude, la fabri-cation de ces briques par rapport aux briques tradi-tionnelles fabriquées à partir du mélange sable etciment permettrait de réduire de 50 % la charged’alimentation en ciment sans nuire à la solidité dubâtiment. Cette solution s’appuie sur l’exploitationdes ressources minières existantes25. De plus, la tech-nique de stabilisation des argiles à froid permet aussil’addition de produits inertes au mélange argile etciment. Il pourra donc être possible de valoriser éga-lement certains déchets dont la gestion pose aujour-d’hui un problème environnemental. Mais au-delà del’aspect valorisation des matériaux disponibles locale-ment, l’utilisation de la technologie SBF (Stabilisa-tion de Briques à Froid) pourrait contribuer aussi à ladiminution de l’érosion côtière du fait de l’absenced’utilisation du sable marin. En ce qui concerne l’ou-til de production, les unités de fabrication des bri-ques stabilisées à froid peuvent être de type artisanalou industriel. Elles peuvent aussi servir à la fabrica-tion de tuiles.

Un objectif envisageable est celui de développer unecapacité de production des briques en argile et laté-rites stabilisées à froid. Une fois que la production deces briques sera lancée, les populations auront auchoix plusieurs alternatives d’utilisation de matériauxpour la réalisation de leurs bâtiments. Il n’est pasnécessaire dans notre contexte de se fixer un seuilglobal de remplacement du ciment à atteindre.

La contrainte majeure est l’absence d’une étude appro-fondie sur le développement de la production de ceproduit, le type de production à développer (artisanaleou industrielle). Dans la mesure où une utilisation àgrande échelle pourrait entraîner une régression dumarché de ciment, il serait intéressant d’envisagercette production comme une diversification des activi-tés des cimenteries de la place et d’adopter des mesu-res incitatives pour les encourager à faire les investis-

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25 Direction de l’Industrie

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sements requis pour le développement d’une produc-tion industrielle de ces briques ou, si possible, celled’un mélange de matériaux prêt à être utilisé pour lafabrication de ces briques sur les chantiers deconstruction, comme c’est le cas pour le ciment.

Mesures en faveur du développement de la pro-duction des briques stabilisées à froid:

- faire rédiger par les spécialistes du bâtiment uncahier de charges sur les normes de qualitésrequises ;

- réaliser avec la collaboration du Collège Polytech-nique Universitaire (CPU à Calavi) une installa-tion artisanale pilote, l’utiliser pour fabriquerquelques briques et faire des tests de vérificationde qualité ;

- réaliser une étude de faisabilité technique et éco-nomique sur le développement de la productionde ces briques ;

- se fonder sur les résultats de l’étude pour définirla politique à mettre en place.

➨DANS LES SECTEURS DE L’AGRICULTURE ET DE LA FORESTERIE

• L’AGRICULTURE

L’examen du comportement de la production agricoleau cours des 5 dernières décennies indique que leBénin jouit d’une autosuffisance alimentaire globale.Cette dernière est menacée toutefois par des périodesdéficitaires, se prolongeant souvent beaucoup plusdans les régions cruellement menacées par des réces-sions pluviométriques. L’économie du Bénin reposeessentiellement sur l’agriculture qui emploie 70% de la population active. Contribuant pour 40% au PIB,elle assure 80% des exportations et constitue encorele principal pilier de la croissance de l’économienationale grâce à un taux de croissance sectoriel de8%. Cependant elle est traditionnelle et pluviale.

La production agricole, animale et halieutique consti-tuent les principales composantes de ce secteur. Lespotentiels humains, foncier et financiers ont été exami-nés suivit d’une analyse des rendements agricoles, de laproduction animale et de la production halieutique.

- Le potentiel humain: compte tenu des perturba-tions observées dans le secteur de l’agriculture(bilan hydrique inadéquat suite à des déficits plu-viométriques, retards dans les semis, etc.), lepotentiel humain est confronté à des travaux agri-coles pénibles, à cause du caractère encore rudi-mentaire des outils et techniques culturales. Enl’absence de progrès technologiques significatifs,l’agriculture reste un secteur d’activité très exi-geant en main-d’œuvre. A chacune de ces étapes,les récessions pluviométriques ont des consé-quences importantes et contraignantes. Le paysandoit s’investir après les pluies à cadrer le temps decroissance des spéculations avec la durée de la sai-son. D’après les résultats du recensement de 1979(RGPH 1) et de l’enquête statistique agricole (ESA, 1996-1997), la population agricole du

Bénin est passée de 2 529 355 personnes, en1979 à 3 548 867 en 1997, soit un taux de crois-sance annuel de 1,9 % (cf. Tableau 9).

On note (cf. tableau 10) une réduction sensibledes effectifs de la population agricole dans lesdépartements de l’Atlantique et de l’Atacora. Parcontre, le Mono, le Borgou, et le Zou connaissentune augmentation de leurs effectifs tandis quel’Ouémé vit une croissance modérée. La fortepoussée urbaine de l’Atlantique entraîne une dis-parition des activités traditionnelles agricolesconsommatrices de grands espaces et exigeantesen sols fertiles, ces derniers devenant de plus enplus rares. L’Atacora se vide au profit du Borgou,du Zou et des centres urbains étrangers du Nigé-ria, Ghana et du Niger. Le Borgou s’enrichitd’immigrants de l’Atacora, du Zou – sud et du

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Départements 1979 1992 1997 Taux annuel de variation (en %)

Effectifs % Effectifs % Effectifs % 1979 - 92 1992 - 97 1979 - 97

Atacora 440 320 17,4 585 828 18 469 268 13,2 2,2 -4,3 0,4

Atlantique 373 821 14,8 322 061 9,9 339 654 9,6 - 1,1 1,1 - 0,5

Borgou 409 703 16,2 694 926 21,3 762 842 21,5 4,1 1,9 3,5

Mono 420 546 16,6 543 247 16,7 779 992 22 2 7,5 3,5

Ouémé 424 083 16,8 489 120 15 508 248 14,3 1,1 0,8 1

Zou 460 882 18,2 620 626 19,1 688 863 19,4 2,3 2,1 2,3

Bénin 2 529355 100 3 255 808 100 3 548 867 100 2 1,7 1,9

Tableau 9: Evolution de la population agricole par département

Source: INSAE (1984, 1994) DPP / MDR, 1997

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Mono; tandis que le Mono est menacé de satura-tion sur place. En l’absence de progrès technolo-giques, cette main-d’œuvre demeure toujoursinsuffisante face aux exigences d’une agricultureconfrontée aux variabilités pluviométriques et àune demande sans cesse croissante, d’où le recoursà une main–d’œuvre étrangère provenant du Bur-kina Faso et du Togo. Même l’utilisation relative-ment répandue de la culture attelée dans le Bor-gou ne semble pas avoir solutionné les difficultésde main-d’œuvre auxquelles sont confrontés lesproducteurs agricoles, étant donné que seuls lestravaux de labours sont exécutés avec les attelagestandis que toutes les autres tâches : sarclages,semis, récoltes restent manuelles.

- Le potentiel foncier : la superficie nationale cultivableest d’environ 7 050 000 hectares dont en moyenne13 % sont mises en valeur (campagne 1992 -1993). Aujourd’hui, ce taux serait largement dépas-sé à cause de l’expansion de la production cotonniè-re dans le Nord du pays car des irrégularités pluvio-métriques entraînent une augmentation desemblavures d’une année à une autre. En effet, entre1992 et 1997 le taux de saturation aurait connuune progression significative, passant de 9 à 13 %dans l’Atacora et de 6 à 18 % dans le Borgou. Dansles autres régions du pays, les taux de saturationétaient déjà largement élevés en 1992 avec environ41 % dans l’Atlantique, 39 % dans le Mono, 33 %dans l’Ouémé et 18 % dans le Zou. Avec la pra-tique de la culture itinérante sur brûlis, les sols sontexposés et subissent facilement l’érosion. En effetles études du Centre National d’Agro-Pédologie(CENAP) indiquent que les sols subissent unedégradation chimique et physique continue. Lesbilans minéraux sont partout négatifs et l’on obser-ve une forte carence en matière organique. Cettesituation, aggravée par les variabilités climatiques,décourage les producteurs qui tentent de s’investirdans d’autres activités génératrices de revenus. Lesplus jeunes vivant dans les zones péri–urbaines,bradent leurs terres aux étrangers et migrent enville où ils exercent la conduite des taxis-moto.

- Le potentiel financier : découragés par la baisse fré-quente des rendements, occasionnée surtout parde graves déficits pluviométriques, les paysans quidisposent encore d’un peu de ressources finan-cières ne veulent plus investir dans l’agriculture.Ils préfèrent pour la plupart se lancer dans lecommerce des produits agricoles. Les petits pro-ducteurs voient leurs ressources s’amenuiserdavantage. Les outils technologiques actuelle-ment vulgarisés (semences améliorées, engraischimiques, aménagements anti-érosifs, culture encouloir) sont coûteux au vu des avantages atten-dus de leur utilisation. Les prix réels de la plu-part des produits agricoles sont bas et très aléa-toires du fait de l’étroitesse des marchés liée à

l’enclavement des lieux deproduction et à la taillemodeste du marché natio-nal. Le maintien trop pro-longé d’un taux de changesurévalué, comme ce fut lecas avant la dévaluation duFranc CFA en janvier 1994,a indiscutablement pénaliséla compétitivité de la pro-duction agricole locale, desvivriers en particulier. Cettesituation a longuement faci-lité l’importation de quanti-

tés relativement élevées de denrées alimentairessubstituables aux produits locaux.

Les rendements agricoles : les rendements obtenusdans les exploitations agricoles béninoises au coursdes quarante dernières années sont faibles et seretrouvent nettement en deçà des potentiels pourtoutes les cultures et dans tous les départements. Encas de variabilités climatiques caractérisées par desretards, des ruptures, des insuffisances ou des excès auniveau des précipitations, ces rendements seraientencore très menacés. Des études menées au Labora-toire d’Hydraulique et de Maîtrise de l’eau de laFaculté des Sciences Agronomiques de l’UniversitéNationale du Bénin ont montré que de 1950 à 1992de graves déficits pluviométriques ont été observés etont eu des incidences néfastes sur les rendementsagricoles comme l’ont démontré MM. Agbossou etAkponikpè (1999), sur la base de:

1. Données climatiques quotidiennes de tempéra-ture, de l’humidité relative, de la vitesse duvent, de l’insolation qui ont été collectées dansquatre stations synoptiques (Cotonou, Bohicon,Savè et Parakou) et de pluviométrie qui ont étécollectées dans 38 stations sur la période allantde 1950 à 1992;

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Départements Groupes d’âges Total0 – 9 ans 10 – 14 ans 15 – 64 ans 65 et plus

Atacora 36,5 10,3 51,2 3,7 100

Atlantique 35 13 45 6 100

Borgou 39 13 44 4 100

Mono 39,9 12,9 43,7 3,4 100

Ouémé 33,4 16,8 45,5 4,4 100

Zou 35 14 48 3 100

Bénin 36,9 13,4 46 3,9 100

Sources: ESA 1996 1997 (Enquêtes Statistiques Agricoles)

Tableau 10: Répartition de la population agricole par groupes d’âges selon les régions de résidence (en %)

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2. Données de rendement de la première saison deculture du maïs local de 1950 à 1992 collectéesau niveau de 50 sous-préfectures ;

3. Données de réserve en eau utile des sols sur 60 cm de profondeur sur une série de mesuresau niveau d’une dizaine de fosses pédologiques ;

Ces études ont montré que de 1950 à 1992, il y a euune réduction des hauteurs pluviométriques sur l’en-semble des quatre stations synoptiques (Cotonou,Bohicon, Savè, Parakou). Pour éviter de trop fré-quentes mauvaises récoltes, les paysans augmententles surfaces cultivées. La conséquence est une dimi-nution des jachères et un abaissement rapide de lafertilité. La pratique de culture itinérante sur brûlisprovoque une destruction de la couche arable du solet particulièrement son appauvrissement en orga-nismes vivants, capables de minéraliser la matièreorganique. Le volume de production des différentescultures subit les contre-coups des variabilités clima-tiques d’une région à une autre selon les conditionssocio-écologiques locales.

Ainsi, la production vivrière du Bénin connaît unecroissance très modeste. Le maïs, par exemple, céréalede base de la grande partie de la population, n’aqu’un taux de croissance annuelle de 2,86 % entre1950 et 1997, alors que le taux de croissance démo-graphique varie entre 2,5 et 3 %. Aucune des autrescultures principales n’a pu franchir la barre des 2,8 à3 % de croissance annuelle sauf le petit mil et le riz.Les taux de croissance annuelle enregistrés ces 5 der-nières décennies sont de l’ordre de: 0,8 % (manioc),1,7 % (sorgho), 2,2 % (igname), 2,7 % (niébé), 3 %(mil), 7,6 % (riz). Les statistiques ont montré quedepuis le milieu des années 80, toutes les produc-tions vivrières : maïs, sorgho, mil, niébé, riz, igname,manioc, voandzou et les principales cultures maraî-chères, à savoir tomate, gombo, piment affichent unetendance constante à la hausse avec une certaine accé-lération entre 1993 et 1997. Si certaines régionsn’avaient pas été confrontées pendant cette période àdes récessions pluviométriques comme en 1988 dansle sud du pays les volumes de production auraient étéplus importants. Le sorgho est révélateur des effetsnéfastes des variabilités climatiques sur les cultures.Cette plante exigeante en fertilité des sols, nécessiteégalement une bonne répartition des précipitationstout au long de son stade végétatif.

Malgré les efforts d’améliorations technologiques (telsque les variétés performantes, l’application d’engraischimiques) la production du sorgho ne parvient pas àdépasser 800 kg/ha depuis 1990. En revanche, lemanioc regagne fortement du terrain depuis 1988étant considéré comme plante de soudure par excel-lence, apte à alimenter les populations en toute sai-

son et capable de s’adapter à toute variation clima-tique, pourvu qu’il ne soit pas inondé. Certains pro-ducteurs de coton couplent la culture de ce dernieravec celle des vivriers ; ce qui explique en partie ceregain des vivriers qui bénéficient ainsi des engraisappliqués au coton. Après la récolte du coton, le pay-san sème du maïs à la saison culturale suivante, le soln’étant pas encore dépourvu de tout son engrais.Cette manière d’augmenter les rendements du maïsdoit être découragée, à cause des conséquences del’utilisation des engrais inappropriés pour les vivriers.Les cartes d’évolution des rendements à l’hectare demaïs, millet et sorgho, permettent d’en visualiserl’évolution entre 1961 et 2002, et de constater lesvariabilités géographiques de production pour chacu-ne de ces variétés pour l’année 2001 (cf. Bénin, rende-ment à l’hectare de la culture du maïs 1961-2001;Bénin, rendement à l’hectare de la culture du millet1961-2001 et Bénin, rendement à l’hectare de la cultu-re du sorgho 1961-2001; cartes en fin de partie). Cescartes mettent en évidence une croissance constantedes rendements au cours des quarante dernièresannées, avec toutefois une inflexion de cette croissancedepuis les années 80 (sauf pour le maïs). Cependant,comparée aux chiffres de la population qui a augmentéde 2,8% dans le même temps, ceci pourrait signifier àterme, et à surface cultivée égale, une réduction dudegré de l’autosuffisance alimentaire.

La production animale: presque tous les ménagesagricoles au Bénin élèvent quelques têtes d’animauxdomestiques. Activité secondaire, l’élevage est pour-tant dans certaines familles, surtout peuls, la préoccu-pation fondamentale. Les cheptels sont constitués pourl’essentiel de gros bétail, de petits ruminants, de porcset de volailles. Le cheptel bovin se concentre essentiel-lement dans la partie septentrionale du pays. Le Suden enregistre très peu pour des raisons culturelles, maissurtout à cause des contraintes écologiques. Le Sud duBorgou (Nikki et Tchaourou) et l’est de l’Atacora(Pehunco) connaissent actuellement une expansion ducheptel bovin. Les parties de l’extrême Nord du payssont de plus en plus menacées de récessions pluviomé-triques, avec pour conséquence, une pénurie d’eau et depâturage. Cette situation pousse les éleveurs, en saisonsèche, à s’installer beaucoup plus vers les parties méri-dionales de l’Atacora et du Borgou encore plushumides. Des enquêtes ont révélé que plus la saisonsèche est longue et les températures élevées, plus onobserve dans le cheptel un retard de puberté, une per-turbation de l’activité sexuelle et un taux de gestationfaible des brebis. L’amplification de la sécheresse etl’élévation de la température entraînent donc en saisonsèche une raréfaction du pâturage, et de l’eau pour lesanimaux, ce qui explique leur forte migration vers lesendroits humides et une élévation du taux de mortalitéen leur sein.

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La production halieutique: le potentiel halieu-tique du Bénin est surtout concentré dans sa partieSud. On y observe d’une année à l’autre une réduc-tion de la production de poissons. Les plans d’eaucontinentaux sont confrontés à une baisse sensible deleur volume pendant la saison sèche, ce qui perturbela reproduction des poissons. Trois grandes catégoriesde pêche se pratiquent au Bénin:

- la pêche maritime industrielle ;- la pêche maritime artisanale ;- et la pêche continentale traditionnelle.

Si la première se fait avec des bateaux, les deux autresse pratiquent avec des pirogues et des engins et tech-niques de pêche traditionnelles. Sur les plans d’eaucontinentaux, en particulier dans les lacs et lagunes,les pêcheurs ont recours aux frayères constituées debranchages prélevés dans les végétations de terreferme. Ces dispositifs sont communément appelés“acadja”. Les coupes effectuées pour la confection deces “acadja” contribuent à raréfier la végétation déjàmenacée par les récessions pluviométriques. La pisci-culture moderne en enclos est de plus en plus encou-ragée par l’Etat et procure quelques revenus aux pri-vés qui s’y consacrent. Cette pêcherie continentale estactuellement confrontée aux effets des perturbationsclimatiques à plusieurs niveaux. En effet pendant lessaisons sèches très prolongées, on assiste à:

- une baisse drastique du niveau des plans d’eau,un étiage très prononcé avec affleurement rocheuxdans les lits de certains cours d’eau;

- une élévation de la température des eaux de surface.

Ces manifestations de déficits pluviométriques et d’élévation detempérature, constatées depuisquelques décennies, entraînent l’ap-pauvrissement de plusieurs desplans d’eau continentaux.

• LA FORESTERIE

Modeste et diversifiée, la couverture forestière du Béninest en train de disparaître progressivement. Les prélève-ments incontrôlés de bois de feu et de service destinésaux centres urbains s’observent de plus en plus. A ceux-ci s’ajoutent l’extensification de la production agricole etla transhumance surtout étrangère. La couverture végé-tale s’est nettement appauvrie, notamment dans lesrégions du Sud, du Centre, du Nord-Borgou et del’Ouest-Atacora. Néanmoins, des îlots forestiers relative-ment denses se rencontrent encore dans le Sud-Borgouet le Sud-Atacora, mais ils sont de plus en plus menacés.On dénombre aujourd’hui:

- 45 forêts classées représentant 1 373 447 hec-tares dont plus de 41 000 sont couverts de plan-tations de maniocs et de tecks;

- 69 040 ha de périmètres de reboisement;- 777 050 ha occupés par les parcs nationaux dont

112 000 ha pour le parc national de la Pendjariet 502 050 ha pour le parc national W;

- 485 000 ha occupés par les zones cynégétiquesdont 112 000 ha pour les zones cynégétiques del’Atacora, 188 000 ha pour celles de la Djona et 175 000 ha pour la Pendjari.

Ces réserves continuent à abriter une faune assezdiversifiée mais dont le nombre est en régression àcause de l’extension des activités humaines : agricul-ture, élevage, chasse, prélèvement de bois et fabrica-tion de charbon de bois. L’utilisation des forêts s’estaccrue au cours des trois dernières décennies à causede l’augmentation de la demande urbaine en produitsforestiers : bois de feu, de charbon de bois, bois deservice et bois d’œuvre. L’exploitation des produitsforestiers devient de plus en plus une activité com-plémentaire des ménages agricoles installés non loindes forêts.

Le tableau 11 ne prend pas en compte l’exploitationirrégulière, en progrès continu et dont les chiffres nesont pas bien connus. De plus, la progression de laforesterie privée n’est pas encore bien étudiée, alorsqu’elle devient une activité de plus en plus prisée etconsidérée comme source de revenus certaine face auxaléas climatiques en comparaison avec les culturesvivrières ou de rente. Le mode d’utilisation des forêtsreste largement basé sur le système de cueillette

caractérisé par un simple prélèvement. Les reboise-ments privés restent encore très faibles. Il en résulteune disparition croissante des forêts. A titred’exemple, les forêts denses et claires régressent auBénin de 1,1 % par an et les savanes productives, de2,2 %26. La forêt classée d’Agoua, au Centre-Ouestdu Bénin, constitue un cas très édifiant. Elle s’étalesur 75 300 ha entre 8° 06’ et 8° 23’ de latitudeNord, 1° 37’ et 1° 57’ de longitude Est. Elle croîtsur un socle constitué de roches grenues dominées

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AnnéesTypes de bois1964 1972 1990 1992 1993

Bois d’œuvre (m3) 18 088 15 521 6 502 10 421 11 809

Bois de service (nombre) - - 799 031 426 244 397 598

Bois de feu (stère) - - 34 719 32773 49 685

Charbon de bois (sac) - - 69 471 78 701 62 514

Source: Annuaires statistiques 1967, 1975, 1992.

Tableau 11: Evolution de la production forestière

26 Rapport annuel, CENATEL –1992.

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par des embrèchites et des granites auxquels est asso-ciée une variété de sols plus ou moins riches. Le cou-vert végétal, en majeure partie savanicole, recule à unrythme préoccupant à la faveur des activités ruralesavec usage des feux courants. De nombreuses localitésse trouvent au voisinage de cette forêt. L’extensionspatiale de ces villages avec leur accroissement démo-graphique, l’appauvrissement des terres environ-nantes, la recherche de sols fertiles favorables à unecroissance rapide des plantes cultivées, le besoin d’ap-provisionnement en bois pour divers usages drainentles populations à l’intérieur dudit domaine classé oùprolifèrent hameaux et fermes vers des villagesstables dotés d’écoles, de centres de santé et autreséquipements. En dehors de ces effets indirectsinduits par les récessions pluviométriques de ces der-nières décennies, il existe d’autres effets plus oumoins perceptibles. Il s’agit de nécroses des jeunesplants lors de fortes pointes de sécheresse. Cespériodes de sécheresse coïncident avec les passagestrès nocifs de feux courants qui détruisent souvent lesjeunes plants, traumatisant les autres, surtout enpériode de floraison. Ces feux contribuent à produireet rejeter dans l’atmosphère d’importantes quantitésde gaz à effet de serre dont le CO2.

• L’IMPACT DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR L’AGRICULTURE ET LA FORESTERIE

Au regard des manifestations actuelles des phéno-mènes de récession pluviométrique, la survie des sec-teurs du monde rural, notamment l’agriculture et laforesterie, sera fortement menacée. En effet, lescarences observées dans ces différents secteurs pèse-ront sur le développement socio-économique descommunautés béninoises.

Impacts directs sur l’agriculture

Ils concernent les comportements des végétaux, lesmodifications pédologiques et les baisses de rende-ments. Au niveau des végétaux s’observent des phé-nomènes de floraison précoce et parfois d’assèchementdes jeunes fruits. Par ailleurs, sous l’effet répété desrécessions et perturbations pluviométriques, les ren-dements agricoles seront gravement affectés. Les pré-visions faites sur la productivité agricole seront com-plètement faussées et des risques d’insécuritéalimentaire seront élevés. Les résultats des travaux deMM. Agbossou et Akponikpè (1999) ont montréqu’actuellement les variations de pluie et d’évapo-transpiration ne compromettent pas trop le bouclagedu cycle du maïs, mais si elles perdurent, ce cycleserait hypothéqué. Cette baisse des rendements sera

la conséquence directe des déficits du bilan hydriquedes sols et la faible productibilité des terres. Il existeune relation étroite entre le climat et le sol. En effet,la matière organique a besoin de l’eau pour être miné-ralisée. De même, la pédofaune qui assure la minérali-sation de cette matière organique doit sa survie à unecertaine régularité dans l’approvisionnement en eau età des valeurs optimales de température.

Impacts indirects sur l’agriculture

Ils se manifestent surtout au niveau de la maind’œuvre agricole, des prix des denrées agricoles et dumauvais fonctionnement du secteur industriel agri-cole.

- Manque de main-d’œuvre agricole: dans un contextede changement climatique, si de véritables amé-liorations technologiques ne sont pas apportéesaux processus de production agricole, la pénuriede main-d’œuvre peut devenir un facteur limitantmajeur pour l’agriculture béninoise. En effet,l’exode rural atteindra un seuil important. Lesjeunes ruraux, découragés des manifestations desaléas climatiques répétés, vont regagner les villespour rechercher des emplois rémunérateurs. Lephénomène s’observe déjà dans les zones péri-urbaines de Cotonou où les jeunes valides bradentleurs lopins de terres héritées aux nantis venusdes villes. Un tel départ affecte dangereusementla production agricole nationale : ces nantis deve-nus grands propriétaires terriens seront confron-tés aux problèmes de manque de main-d’œuvrelocale s’ils désirent mettre en valeur leur domai-ne. Dans les régions du Nord plus ou moins for-tement menacées par les perturbations clima-tiques on assiste également à de tel départ versdes villes ou pays plus porteurs. Ceci engendreraà moyen et à long terme des menaces graves pourle développement agricole régional et national.

- Augmentation des prix des denrées agricoles: dansune situation de changement climatique où lesrendements agricoles sont faibles, les populationsrurales seront tentées de maintenir leur niveau devie en procédant à une augmentation des prix desproduits agricoles. Une inflation économiquegénéralisée pourrait en découler, et le bien-être socio-économique de toute la population béni-noise serait fortement menacé: famine, cherté dela vie, etc.

- Mauvais fonctionnement du secteur industriel agri-cole : les usines de transformation des produitsagricoles tourneront au ralenti et fermeront cer-tainement leurs portes, puisqu’elles sont tribu-

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taires des produits agricoles. Parmi ces usines,celles qui disposent d’assez de capitaux importe-ront ces matières premières entraînant une mon-tée des prix des produits manufacturés locaux. Cerenchérissement des produits locaux incitera cer-tains opérateurs peu scrupuleux à importer etvendre massivement des denrées agricoles de qua-lité douteuse, inhibant ainsi les potentialités éco-nomiques que l’agriculture pourrait offrir auxcitoyens et à la nation en général. C’est le cas desimportations de maïs, de riz et de farine demanioc (communément appelée «gari») chaquefois que leur pénurie s’observe sur le marchénational.

- Menaces sur la production animale : dans un contex-te de réchauffement planétaire, les températuresrestent élevées pendant plusieurs mois et lespluies se raréfient, on assiste au développementde plusieurs gammes de parasites, qui décimerontune grande partie du cheptel, surtout lesvolailles. Aussi dans de telles conditions clima-tiques les points d’eau permanents tarissent-ils etune difficulté d’abreuvement du cheptel bovin sepose avec acuité. Les rendements animaux, enparticulier le gain moyen quotidien (GMQ) desbovins et ovins s’affaiblissent et le niveau de viedes éleveurs se détériore. Cette situation entraîneinévitablement une baisse de devises nationales,due à l’importation des produits animaux aux finsde satisfaire la demande intérieure.

- Menace sur la production halieutique: des étudesont montré que les effets d’une élévation duniveau de la mer seront graves pour les petits paysinsulaires et les pays comme le Bénin, où lesplaines côtières basses occupent de grandes sur-faces avec des concentrations importantes depopulations dans les zones littorales. Dans cesconditions, les eaux continentales se verront enva-hies par des eaux marines, entraînant une modifi-cation des habitats des poissons d’eau douce etune perte de la diversité biologique. De plus unepénurie de poisson d’eau douce, pourrait se feraitsentir.

Impacts directs sur la foresterie

Croissance et rendement des arbres : la déforestation etautres actions anthropiques constituent l’une desprincipales causes de l’émission des gaz à effet deserre. Les conséquences de l’accumulation de CO2 surla croissance et la productivité des arbres et des forêtsne sont pas encore clairement établies. Des étudesmenées en laboratoire sur les taux de croissance et laproductivité des plantes cultivées dans des lieux enri-

chis en CO2 ont mis en évidence une augmentationdu taux de photosynthèse, une diminution desbesoins en eau des plantes, une augmentation desquantités de carbone piégées et une intensification del’activité microbienne dans le sol. Il en résulte destaux supérieurs de fixation d’azote, stimulant la crois-sance. Toutefois, dans un écosystème naturel où lesanimaux se nourrissent de plantes, où les organismespathogènes endommagent les arbres ou causent leurmort et où les végétaux se disputent la lumière, l’eauet les nutriments, un véritable accroissement de laproduction semble fort douteux. De plus, l’augmen-tation de la croissance et des rendements pourraitêtre compensée par des pertes plus élevées dues auxfeux courants, aux insectes et aux maladies.

Aires de répartition naturelle des espèces végétales : lerégime des températures et des précipitations change,les aires de répartition naturelle des espèces animaleset végétales changent avec le réchauffement de laTerre, les espèces tendent à déplacer leurs aires versdes latitudes et des altitudes plus élevées. Ces dépla-cements des aires naturelles des arbres pourraient êtreimportants pour plusieurs raisons. Premièrement, ilsemblerait que le climat pourrait changer plus viteque certaines essences ne peuvent réagir par migra-tion. Deuxièmement, les caractères édaphiques desnouveaux sites ne sont pas toujours adaptés à cettemigration. L’élévation du niveau des mers, associée àdes hausses de température, pourrait influer sur larépartition et l’abondance des forêts et mangroves.

Extinction de certaines espèces ou communautés végétales :selon William (1997), rien ne permet d’affirmer quedes espèces animales ou végétales pourraient dispa-raître à cause de changements climatiques. Du fait deleur mobilité, les animaux courent en général moinsde risques, car ils sont capables de se disperser versdes habitats plus favorables. Mais ils pourraient êtreabattus lors de leurs déplacements. Cela s’observe unpeu dans la forêt de la Lama. En effet, pendant lespériodes de longue saison sèche, les points d’eautarissent pour la plupart et les animaux migrent versle Nigeria où les conditions de vie leur sont souventplus favorables pendant cette période de l’année. Cesanimaux dans leurs déplacements sont généralementabattus par les populations riveraines de la forêt.Dans certains cas, ils ne reviennent plus dans leurbiotope initial. Quant aux végétaux, ils sont fixes etdoivent compter sur la dispersion des semences à par-tir de zones qui ne sont plus favorables vers de nou-velles zones, d’où un déplacement progressif de leursaires naturelles. Les espèces rares ou occupant deszones géographiques limitées risqueraient davantagede disparaître.

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Impacts indirects sur la foresterie

De même que la structure, la composition et la bio-masse des forêts réagissent au changement clima-tique, le comportement des feux sera lui aussi modi-fié. On prévoit en particulier une augmentation de lafréquence et de l’intensité des feux incontrôlés et unallongement de leur période dans les zones déjàsujettes à ce phénomène. Les sécheresses peuventchanger radicalement l’inflammabilité de la végéta-tion. Les études ont montré que dès que les précipi-tations sont inférieures à 100 mm par mois, et qu’ilne pleut pas pendant deux semaines ou plus, la végé-tation forestière perd progressivement ses feuilles(William,1997). En outre, lorsque le matérielligneux tombe au sol et que sa teneur en humiditéest faible, on assiste à un déclenchement et à une dif-fusion des feux de surface. Les combustibles aérienscomme les plantes grimpantes et les lianes desséchéesdeviennent de véritables échelles propageant le feujusqu’aux cimes. Si le climat se réchauffait, les feuxincontrôlés pourraient donc s’intensifier et se généra-liser dans les écosystèmes forestiers du Bénin.

LES OPTIONS POUR LES SECTEURS DEL’AGRICULTURE ET DE LA FORESTERIE

Les options prioritaires d’atténuation des émissionsde gaz à effet de serre et mesures d’adaptation auxeffets des changements climatiques en agriculture eten foresterie. Il existe deux stratégies globales : lesmesures d’adaptation et les mesures d’atténuationpour répondre aux effets néfastes des changementsclimatiques. Celles-ci doivent être associées en uneapproche intégrée.

Options prioritaires et mesures d’adaptationdans le secteur agricole

Améliorer l’évaluation de la ressource disponibleen eau: dans un contexte de changement climatiquemarqué par d’importants déficits pluviométriques, larecharge de la nappe phréatique constituera vraisem-blablement un problème. L’évaluation des ressourcesen eau disponible et le suivi régulier de la nappephréatique s’avère donc une nécessité. Les mesures ci-après qui s’énoncent en des solutions techniquespourront être prises. Il s’agira de:

- renforcer les capacités du service d’évaluation desressources en eau;

- veiller à l’évaluation périodique des ressources eneau, de manière à constituer une base de donnéesfiables ;

- procéder à la révision et à l’adaptation du code de

l’eau au contexte actuel de changement clima-tique puis à son application effective;

Contraintes : L’insuffisance des moyens matériels etfinanciers inhibe le plus souvent des actions d’évalua-tion rigoureuse des ressources en eau.

Encourager la gestion rationnelle et intégrée desressources en eau: dans un contexte de variabilitéclimatique caractérisé par des déficits pluviomé-triques, il urge de gérer avec efficience les ressourcesen eau de surface destinées à des fins agricoles. Il fautveiller à ce que les nappes phréatiques souterraines nesoient utilisées qu’en cas de force majeure. On pourra:

- réaliser des micro-aménagements hydro-agricolesavec maîtrise partielle ou totale de l’eau;

- réaliser des études en vue d’une réhabilitationprogressive des périmètres rizicoles abandonnés;

- développer un programme d’aménagement desbassins versants dans le souci d’améliorer la dura-bilité des projets d’aménagement hydro-agricoleset hydro-pastoraux;

- installer des barrages à buts agro-sylvo-pastoraux;- veiller à la réalisation préalable d‘une étude d’im-

pact sur l’environnement de tout programmed’exploitation des ressources en eau;

- mettre en place des étangs piscicoles à l’aval desretenues d’eau et dans toutes les zones favorables ;

- développer la riziculture de bas-fond.

Former la population aux pratiques agricolesdurables : dans un contexte de changement clima-tique caractérisé par des déficits pluviométriquesannuels et une mauvaise répartition des précipita-tions, les paysans devront être préparés pour la pra-tique d’une agriculture durable. Ceci leur permettrad’intensifier autant que possible leur production etde ne pas trop ressentir les effets des changementsclimatiques sur les rendements. Il s’agira donc de:

- renforcer l’alphabétisation fonctionnelle afin depermettre aux paysans d’acquérir des notions degestion;

- renforcer des services d’appui et de formation auxpaysans tenant compte des contraintes des diffé-rentes zones agro-écologiques ;

- renforcer les caisses de crédit agricole existanteset améliorer les conditions d’accès au crédit despaysans et éleveurs, en mobilisant des ressourcessous forme de subventions et autres ;

- encourager les politiques, les stratégies et les pro-grammes visant à améliorer les revenus des paysanset à promouvoir la participation des femmes et dusecteur privé à la mise en valeur des terres dégradées.

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Contraintes : les nouvelles technologies agricoles sontinaccessibles aux paysans, car elles sont élaborées enfrançais et restent parfois incomprises.

Promouvoir une agriculture durable et viable:dans un contexte de changements climatiques où lesrendements agricoles peuvent être hypothéqués pardes déficits pluviométriques, il est urgent de pro-mouvoir une agriculture durable et viable en intro-duisant dans le secteur agricole des outils technolo-giques peu onéreux et compatibles aux réalitéssociologiques des communautés. On pourra doncviser des orientations ci-après :

- développer des mesures efficientes de lutte contrel’érosion des sols ;

- développer une agriculture biologique en étu-diant les possibilités de recours aux systèmes decultures à faible apport d’intrants extérieurs ;

- renforcer l’usage des techniques d’agroforesteriepour la défense et la restauration de la fertilité ;

- intensifier la gestion des pâturages existants pouraccroître la productivité des sites par l’introduc-tion de stratégies améliorées d’affouragement, lafertilisation, la mécanisation et la gestion amélio-rée du bétail ;

- intensifier l’utilisation de la fumure organiquedans les systèmes culturaux par le biais d’uneintégration effective de l’élevage à l’agriculture ;

- développer des méthodes de production adaptéesaux secteurs fragiles.

Contraintes : les technologies d’agriculture durablesont encore peu diffusées et restent peu connues despaysans.

• Options prioritaires et mesures d’atténuation

Pour réduire la déforestation:

- introduire des systèmes de cultures en mélange,de plantation et de gestion et des variétés amélio-rées visant à accroître la productivité par unité desurface sur les terres agricoles existantes. Danscertains cas, des investissements dans des engrais,des systèmes d’irrigation et l’apport de capitaux(systèmes à fort apport d’intrants) seront néces-saires pour parvenir à une intensification et à unedurabilité agricole satisfaisante;

- axer le développement agricole sur des sites ayantdes sols non forestiers adéquats comme la savane,les pâturages et les terres arables sous -utilisés ;

- réduire l’utilisation des techniques agricolescontribuant à l’augmentation des gaz à effet deserre dans l’atmosphère comme par exemple la

culture itinérante sur brûlis qui contribuent àdéboiser des étendues de terres grâce à l’usage desfeux incontrôlés ;

- réduire les systèmes ou techniques de productionémettant des gaz à effet de serre, par exemple enpromouvant la riziculture irriguée.

- élaborer un programme de lutte intégrée contreles feux incontrôlés en insistant sur leur préven-tion et sur la préparation de la défense contre lesincendies.

Contraintes : les populations rurales ne sont pas encoreconscientes de la grande contribution de la déforesta-tion aux changements climatiques.

Pour augmenter la fixation du carbone dans les terresagricoles :

- laisser l’ensemble des débris végétaux dans lechamp lors de la préparation du sol pour les cul-tures ;

- gérer convenablement les résidus de récoltes enrecourant au compost et à la fabrication et à l’uti-lisation du bio gaz à des fins domestiques;

- intensifier la production de bio-combustibles auxfins de réduire les émissions de carbone

- cultiver des plantes ligneuses à courte rotation etdes plantes herbacées spécialement destinées à laproduction de bio-combustibles sur les terresactuellement dégradées ;

- produire des bio-combustibles à partir des rési-dus de récolte.

Contraintes: les paysans sont habitués pour la pluspart à brûler les résidus de récolte et à mettre com-plètement à nu la terre à cultiver. Les populationsrurales n’ont pas l’habitude de reboiser des terres,sauf si des subventions sont accordées.

Pour améliorer la gestion des troupeaux de rumi-nants, on pourra:

- augmenter la digestibilité des fourrages en recou-rant à l’ensilage avec ajout d’urée pour accélérer ladigestion et l’assimilation des fourrages. Ceciréduit à la fois la durée du transit gastrique etl’émission entérique de CH4 ;

- améliorer les caractéristiques génétiques et lafécondité des animaux;

- adopter des pratiques de gestion des fumiers pour la récupération du CH4 (le biogaz par exem-ple).

Contraintes: la bonne gestion des troupeaux d’élevagen’est pas encore une réalité dans plusieurs localités.L’élevage traditionnel a toujours pris le pas sur lesavancées technologiques effectuées dans le domaine

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de l’élevage faute de moyens matériels et financierschez des paysans.

• Options prioritaires et mesures d’adaptationpour le secteur de la foresterie

- identifier les moyens naturels pouvant permettreaux arbres de s’adapter aux changements clima-tiques

- identifier les espèces végétales, qui grâce à leurvariabilité génétique, sont capables de survivreaux effets du changement climatique

- initier le reboisement des espèces capables de sur-vivre aux changements climatiques.

- améliorer la génétique afin de disposer de tellesespèces végétales.

- rechercher des espèces végétales ayant un méca-nisme potentiel d’adaptation physiologique résul-tant d’une modification évolutive.

- développer des programmes d’amélioration desarbres afin de créer un matériel de plantation à par-tir d’une base génétique large avec des taux de crois-sance élevés, une meilleure forme et une meilleureadaptabilité à des conditions de sites très diverses.

Contraintes: les ressources humaines, matérielles etfinancières disponibles pour la recherche en géné-tique sont insuffisantes.

Pour orienter l’aménagement forestier pour aider lesforêts à s’adapter aux changements climatiques, onpourra:

- faire des éclaircissages selon un calendrier soi-gneusement établi afin de maximiser la croissanceet d’augmenter la résistance aux dégâts causés parles vents violents, les insectes et les maladies ;

- choisir des espèces et des provenances mieuxadaptées aux conditions du site.

- assurer le contrôle de la compétition pour l’eaudisponible, la lumière et les éléments nutritifsprésents dans le sol ;

- assurer le raccourcissement de la durée de rota-tion qui réduirait la probabilité de sénescence liéeaux stress et le risque associé de dégâts causés parles ravageurs ;

- assurer une protection contre les effets destruc-teurs des incendies, des ravageurs et des maladies ;

- procéder à des inventaires périodiques et un exa-men des peuplements qui constituent une basepour des règles de gestion sylvicole et un calen-drier d’exploitation.

Contraintes: manque d’outils techniques d’aménage-ment forestier adaptés aux communautés rurales.

Pour aider les forêts à s’adapter aux risques accrus defeux incontrôlés et (ou) d’attaques de ravageurs et demaladies qui pourraient résulter des changementsclimatiques :

- accélérer les programmes de récupération du boisd’œuvre et de gestion des combustibles afin deréduire les risques de feux incontrôlés en forêts,surtout dans celles très endommagées par lesravageurs et les maladies ou par des processus dedépérissement.

- établir des réserves in–situ et ex-situ d’essencesforestières de première importance pour établirun pool génique à forte variabilité, disponiblepour les programmes d’amélioration ayant pourobjectif de mettre au point des variétés capablesde s’adapter aux changements climatiques.

- ne pas s’en tenir uniquement à une ou deuxessences forestières dans les programmes de boi-sement ou de reboisement. Inclure au contraireplusieurs essences chaque fois des que possibledans des plantations poly-spécifiques, bien adap-tées aux sites locaux et aux conditions clima-tiques et répondant aux besoins nationaux enmatière de produits et de services forestiers.

- mettre au point des programmes de suivi desinsectes et des maladies permettant de détecterdes accroissements de la fréquence et de l’activitéde nouveaux ravageurs et de nouvelles maladies.Les systèmes de suivi devraient également êtrecapables de détecter des changements dans la bio-logie, l’écologie et les aires de répartition naturel-le des ravageurs.

- débuter des programmes de recherche en vue dedéterminer les effets à long terme des change-ments climatiques sur la biologie et les interac-tions hôte/ravageur-maladie des espèces de rava-geurs traditionnels.

- étudier les effets des feux, des insectes et desmaladies sur la biodiversité au niveau des espècespionnières, des espèces de succession secondaire etdes espèces climatiques.

- augmenter la capacité de l’Etat à diriger des pro-grammes modernes de lutte contre les incendiesde forêt comprenant la prévention générale, lapréparation de la défense contre les incendies etleur extinction, et à améliorer la santé des forêtspar le biais de la sylviculture et de la lutte inté-grée contre les ravageurs.

Contraintes : le manque de personnel qualifié et com-pétent dans le domaine forestier ou vieillissement dupersonnel et le manque de coordination des actionssouvent menées par les chefs forestiers (avec l’existen-ce de plusieurs niveaux de décision ou d’émiettementdu cadre institutionnel qui se remarque par la pré-sence de deux ministères intervenant dans le do-

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maine forestier, le MAEP et le MEHU sont les prin-cipales contraintes dans ce domaine.

• Options prioritaires et mesures d’atténuation

Il s’agit ici d’envisager des mesures capables d’agirsur les causes des changements climatiques en recher-chant la réduction des émissions de gaz à effet deserre. Ces mesures doivent être :

- écologiquement durables et donc répondre auxbesoins à long terme des générations futures ;

- économiquement viables, comporter de faiblescoûts de démarrage et être un facteur d’intégra-tion sociale en s’appuyant sur les besoins, le modede vie et les traditions des populations locales ;

- technologiquement simples et devraient pouvoirêtre mises en œuvre avec succès dans des condi-tions très variées avec un minimum d’équipement,de connaissance ou de techniques spécialisées;

- adaptables et devraient être suffisamment souplespour s’adapter à des conditions économiques,politiques, sociales, écologiques et climatiques enévolution;

- socialement acceptables et donc doivent procurerdes avantages immédiats et clairs, en particulieraux populations.

De telles mesures pourraient s’énoncer en thèmes derecherche et se présenter comme suit :

- développement d’une meilleure compréhensiondes relations entre les changements climatiqueset les écosystèmes forestiers, notamment les feed-backs des écosystèmes vers le système climatique.

- évaluation des rôles des forêts, des sols forestierset des tourbières en tant que réservoirs, puits etsources de carbone et comprendre le rôle desforêts dans le cycle global du carbone.

- définition de la variabilité génétique associée auxessences forestières importantes au niveau régionalet leur aptitude à réagir aux changements du climatet à l’accroissement des concentrations de CO2.

- détermination de l’équilibre dynamique des rap-ports hôte-parasite dans les nouveaux environne-ments climatiques.

- étude des changements survenants dans les pro-cessus de formation des sols, tels que la minérali-sation de la matière organique et le lessivage, sousl’effet du C.C..

- définition des moyens de modifier les systèmesd’aménagement forestier afin d’optimiser l’adap-tation au changement climatique, d’assurer lasanté et les fonctions des forêts et de maximiserle piégeage et le stockage du carbone.

Contraintes : la mise en œuvre de ces mesures doitpasser par la réalisation de sérieuses activités derecherche en milieu universitaire. Toutefois, ce cadrene dispose pas des moyens nécessaires effectifs pour laconduite de recherches scientifiques appropriées.

• LES POLITIQUES ET MESURES POUR LES OPTIONS PRIORITAIRES

L’application correcte des options prioritaires d’atté-nuation des gaz à effet de serre et des options d’adap-tation aux changements climatiques énumérées précé-demment doit être encadrées de politiques et mesuresadéquates. Ces politiques peuvent être regroupées endeux catégories : celle visant la recherche scientifiqueet celles visant les acteurs de l’adaptation.

Dans le domaine de la recherche scientifique:

• Le renforcement du service national météoro-logique

Objectif : renforcer le Service National Météorolo-gique pourra permettre de disposer et de gérer avecefficience des bases de données climatologiquespour le suivi correct des phénomènes climatiquesdans le contexte de changement climatique.

Mesures : équiper les stations synoptiques del’ASECNA pour l’enregistrement adéquat desobservations climatiques ; augmenter le nombre destations synoptiques de l’ASECNA; former le per-sonnel chargé des enregistrements des phénomènesclimatiques et celui chargé de leur traitement sta-tistique;

Résultat attendu : le Service national météorologiqueest renforcé en moyens matériel et humain pour lamise à disposition des chercheurs, des données cli-matiques fiables pouvant permettre de suivre lesvariabilités climatiques sur tout le territoire natio-nal. Ceci pourra contribuer à l’étude du phénomèneau Bénin.

• Le renforcement des capacités des institutionsde recherche dans le domaine des change-ments climatiques

Objectif : mettre des moyens matériels, humains etfinanciers à la disposition des institutions spéci-fiques de recherche intervenant dans le domaine deschangements climatiques pourra leur permettred’atteindre leurs objectifs respectifs.

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Mesures : doter ces institutions en équipements detravail : ordinateurs et logiciels appropriés, moyensmotorisés et moyens financiers pour la conduite desrecherches sectorielles en matière de changementclimatique; faire participer les chercheurs de cesinstitutions aux séminaires et ateliers nationaux,régionaux ou sous-régionaux pour des formations etdes échanges de connaissances et d’idées en matièredes changements climatiques.

Résultat attendu : les capacités des institutions derecherche en matière des changements climatiquessont renforcées.

• L’organisation d’une synergie des actions desdifférentes institutions intervenant dans ledomaine des changements climatiques

Objectif : mettre en synergie les actions développéesdans le domaine des changements climatiques pouroptimiser leurs résultats.

Mesures : créer effectivement le Comité Nationalpour les Changements Climatiques. Faciliter leséchanges de données et d’outils par l’organisationde séminaires et ateliers nationaux.

Résultat attendu : une synergie des actions dévelop-pées dans le domaine des changements climatiquesest une réalité.

• La mise en place d’un système d’informationet de suivi des changements climatiques duBénin et de la sous-région

Objectif : constituer un système d’information sur lesvariabilités climatiques au Bénin et dans la sous-région permettra de se rendre compte des manifesta-tions des phénomènes. Ceci aidera les acteurs dudéveloppement rural (Etat et ONG en particulier) àorienter leur programme d’action dans le sens de l’ap-plication des options prioritaires d’atténuation desémissions des gaz à effet de serre et d’adaptation deschangements climatiques précédemment énumérées.

Mesures : développer des actions d’IEC (Informa-tion, Education, Communication) en matière d’en-vironnement en choisissant comme priorité lesthèmes relatifs à la dégradation des sols, aux causeset aux effets néfastes de la sécheresse ; élaborer etdiffuser des bulletins d’information, d’avis et deprévisions agro météorologiques ; cartographier deszones à risque liées aux changements climatiquesau Bénin. Promouvoir un réseau régionald’échanges d’informations météorologiques.

Résultat attendu : la mise en place d’un systèmed’information sur les variabilités climatiques auBénin et dans la sous-région est réalisée.

Dans le domaine des acteurs de l’adaptation:

• Le renforcement des capacités des différentescatégories d’acteurs à assurer la gestion ration-nelle et durable des ressources naturelles

Objectif : renforcer les capacités de tous les acteurs(Etat, populations et collectivités locales, ONG etautres Associations de développement, secteur privéetc.) impliqués dans la gestion des ressources natu-relles dans le contexte actuel de décentralisation despouvoirs publics afin de mieux planifier l’utilisa-tion de ces ressources, les forêts étant l’une dessources importantes de gaz à effet de serre au Béninquand elles ne sont pas utilisées à bon escient. Leurbonne gestion en fait de véritables puits de séques-tration des GES.

Mesures : concevoir et exécuter des programmesd’alphabétisation fonctionnelle orientés vers lesquestions écologiques en particulier les change-ments climatiques ; créer et faire fonctionner desassociations de protection, de défense et de miseen valeur des écosystèmes forestiers tant au niveaunational que local ; renforcer le niveau d’organisa-tion, de responsabilité et de gestion des commu-nautés locales en matière des ressources naturelles ;renforcer les foresteries privées et communau-taires.

Résultat attendu : le renforcement des capacités detous les acteurs impliqués dans la gestion des res-sources forestières pour une meilleure utilisationdes ressources forestières sera faite.

• La mise en application rigoureuse des disposi-tions légales en vigueur pour la protection desressources naturelles en particulier cellesforestières

Objectif : mettre en application les dispositionslégales en vigueur pour la protection des ressourcesnaturelles pourrait permettre de gérer durablementces ressources.

Mesures : mettre en application les dispositionslégales telles que:- le décret n°82 – 435 du 30 décembre 1982 por-

tant interdiction des feux de brousse et incendiesde plantation au Bénin,

- la loi n° 87 – 014 du 21 septembre 1987 portant

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réglementation de la protection de la nature et del’exercice de la chasse au Bénin,

- le décret n° 90 – 366 du 04 décembre 1990 por-tant modalités d’application de la loi n° 87 – 014du 21 septembre sur la réglementation de la pro-tection de la nature et de l’exercice de la chasse auBénin.

Sensibiliser et informer les populations par laméthode d’IEC sur les dispositions légales existantdans le domaine de la gestion rationnelle des res-sources naturelles.

Résultat attendu : la mise en application rigoureusedes dispositions légales en vigueur pour la protec-tion des ressources naturelles en particulier cellesforestières est plus ou moins effective.

• La réduction de la dépendance des popula-tions rurales vis à vis des écosystèmes deforêts par la lutte contre la pauvreté

Objectif : réduire la dépendance des populationsrurales vis à vis des écosystèmes de forêts pourraitlimiter la pratique des feux de végétation et les pré-lèvements anarchiques de bois souvent constatés.

Mesures: renforcer les caisses de crédits agricolesexistantes et améliorer les conditions d’accès auxcrédits des paysans et éleveurs, en mobilisant desressources sous formes de subventions et autres ;développer des activités génératrices de revenus nedépendant pas de l’utilisation minière des forêts ;promouvoir des activités génératrices de revenusayant les forêts comme support et qui les protègentet les conservent: cas des plantes comestibles etcommerciales cultivables en milieu forestier ; cas del’apiculture ; développer des mesures incitativespour la pratique d’une agriculture intensive utilisa-

trice de peu d’espace et d’intrants chimiques; pro-mouvoir l’élevage d’animaux «sauvages» en enclosinsérés dans les milieux forestiers ; intégrer lerationnement les élevages traditionnels dans lesblocs forestiers.

Résultats attendus : la réduction de la dépendancedes populations rurales vis à vis des écosystèmes deforêts par la lutte contre la pauvreté est de plus enplus effective. Les forêts deviennent le lieu de pré-dilection d’activités secondaires productrices derevenus.

• Le remplacement de la récolte du bois defaçon non durable et l’emploi de produits nonligneux (ciment, acier, etc.) par du bois obtenudans des conditions écologiquement viables

Objectif : encourager la valorisation du bois local etdonc sa production; la production de bois étant unmoyen de stockage de carbone, ceci réduira l’émis-sion des gaz à effet de serre.

Mesures : octroyer des incitations fiscales ; mettre enœuvre des politiques en faveur de l’industrie dubois pour que ces produits parviennent à concur-rencer au plan technique et économique les pro-duits de remplacement (acier, ciment, charbon,etc.) ; mettre en œuvre une politique de fixation deprix sur coupe favorisant le bois exploité de façondurable par rapport à ses substituts.

Résultat attendu : le remplacement du bois récoltéde façon non durable et des produits non ligneux(ciment, acier, etc.) par du bois obtenu dans desconditions écologiquement viables deviennent uneréalité.

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Source : Direction de la Météorologie

Climats et pluviogrammes types du Bénin

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Statistiques calculées sur les NDVI (les statistiques ont été calculées sur la totalité des images et pas uniquement sur le territoire du Bénin).

15%3%

33%29%

13%4% 3%

12%10%

34%27%

11% 5%1%

12%13%

25%27%

15% 7%1%

12%11%

27%32%

14% 3%1%

12%

11%

31%32%

10% 3%1%

14%4%

40%24%

12% 5%1%

13%14%

24%23%

13%7% 6%

13%11%

26%27%

15%6% 2%

1995, May 1-10

Classe 1

Classe 2

Classe 3

Classe 4

Classe 5

Classe 6

Classe 7

1996, May 1-10

1998, May 1-10

1999, May 1-10

2000, May 1-10

2001, May 1-10

2002, May 1-10

2003, May 1-10

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Evolution des indices de végétation (NDVI)

MAI 1995 MAI 1996 MAI 1998

MAI 1999 MAI 2000 MAI 2001

MAI 2002

– +

MAI 2003

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3. LE PROGRAMME NATIONAL DU BÉNINPOUR METTRE EN ŒUVRE

LA CONVENTION CADRE DES NATIONS UNIESSUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Mangrove

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3.1 REVUE DES POLITIQUES ENVIRONNEMENTALES ACTUELLES AFIN D’ANALYSER LEUR ADÉQUATION A LA CCNUCC

Le contexte actuel : le Bénin a élaboré et met enœuvre depuis juin 1993 son Plan d’Action Envi-ronnemental (PAE) qui constitue la politique et lastratégie nationales en matière d’environnement. Il aété élaboré suivant une approche participative origi-nale et adopté en juin 1994 par le gouvernement. Ilvise essentiellement les objectifs suivants :

• Le changement de comportement, notammentpar une élévation du niveau de vie et uneconscientisation de tous les Béninois.

• La maîtrise de l’évolution des ressources natu-relles et la meilleure gestion de la biodiversité ;

• L’amélioration du cadre de vie de l’ensemble desbéninois.

La méthodologie pour atteindre ces objectifs se pré-sente comme suit :

• Une approche participative à tous les niveaux;• L’importance fondamentale accordée à la qualifi-

cation et à la conscience environnementale descitoyens;

• L’attention accrue portée à des groupes ciblesdont l’importance fondamentale dans la gestionde l’environnement a été identifiée, en particulierles femmes et les jeunes ;

• L’approche intégrée des problèmes et de la miseen œuvre de leurs solutions;

• La volonté de répondre rapidement et efficace-ment aux situations de crise.

Le PAE comprend sept programmes qui concernent:

• L’éducation, formation, sensibilisation et com-munication avec neuf sous-programmes;

• La recherche-action sur les terroirs avec onzesous-programmes;

• La gestion de la diversité écologique avec septsous-programmes;

• La gestion des ressources en eau avec trois sous-programmes;

• L’amélioration du cadre de vie rural avec sixsous-programmes;

• L’amélioration du cadre de vie urbain avec neufsous-programmes;

• Le cadre institutionnel et législatif, système d’in-formation sur l’environnement avec trois sous-programmes.

La mise en œuvre du P.A.E. concerne tous les Béni-nois, des institutions de l’Etat aux individus en pas-sant par le secteur privé, les ONG, etc. Ce Plans’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agen-da 21 National. Les programmes/projets exécutés, encours d’exécution et élaborés dans le cadre de la miseen oeuvre du Plan d’Action Environnemental peu-vent être classés en deux catégories : les programmesglobaux et ceux inscrits dans un milieu géogra-phique précis.

Les programmes PAE globaux concernant l’en-semble du Bénin

Le Projet de Gestion Environnementale (PGE)est l’émanation directe du PAE du Bénin, il est misen œuvre par l’Agence béninoise pour l’Environne-ment créée à cet effet. Il vise le développement descapacités nationales en matière d’environnement àtravers quatre principales composantes :

• Appui institutionnel ;• Cadre institutionnel et contrôle de qualité ;• Système d’Information et de Suivi de l’Environ-

nement (SISE) • Information, Education, Communication (IEC).

Dans ce cadre, ce projet a permis d’élaborer et demettre en œuvre la Loi n° 98-030 du 12 février1999, portant Loi Cadre sur l’Environnement enRépublique du Bénin, vulgarisée en français et danscertaines langues nationales du Bénin. Cette Loidéfinit les bases de la politique en matière d’environ-nement et organise sa mise en œuvre. Ses principesfondamentaux s’énoncent ainsi :

• la protection et la mise en valeur de l’environne-ment doivent faire partie intégrante du plan dedéveloppement économique et social et de lastratégie de sa mise en œuvre;

• les différents groupes sociaux doivent intervenir àtous les niveaux dans la formulation et l’exécutionde la politique nationale en matière d’environne-ment. Ce principe est capital dans la lutte contrela pauvreté et favorise le développement du pays;

• les autorités doivent tout mettre en œuvre pouroptimiser l’investissement dans le développe-ment des capacités nationales en vue de la réali-sation progressive et effective de la politique enmatière d’environnement.

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Les objectifs visés par ces principes sont de:• protéger l’environnement, notamment: prévenir

et anticiper les actions de nature à avoir deseffets immédiats ou futurs sur la qualité de l’en-vironnement;

• faire cesser la pollution ou la dégradation, outout au moins en limiter les effets négatifs surl’environnement;

• surveiller étroitement et en permanence la quali-té de l’environnement;

• promouvoir l’assainissement dans le but d’amé-liorer le cadre de vie ;

• restaurer les aires dégradées ;• assurer l’équilibre entre l’environnement et le

développement.

Pour atteindre ces objectifs cette Loi a prévu les dis-positions suivantes :

• élaborer et exécuter un programme national dedéveloppement des capacités en environnement;

• effectuer des recherches sur la qualité de l’environ-nement au sein d’organismes publics ou privés;

• promouvoir l’information et l’éducation relativesà l’environnement par les organismes publics ouprivés ;

• établir les normes de la qualité de l’environne-ment ainsi que celles du rejet ;

• établir et gérer un système d’information permanentsur la qualité de l’environnement, en particulier surles éléments naturels et les industries à risques;

• élaborer et mettre en œuvre une politique natio-nale d’aménagement du territoire.

Des textes d’application de cette Loi sur l’Environne-ment sont élaborés ou en cours d’élaboration. Le Pro-jet de Gestion Environnementale assure la promo-tion des Etudes d’Impacts sur l’Environnement; ilest géré par un département de l’Agence Béninoisepour l’Environnement. Il est financé essentiellementpar l’Association Internationale pour le Développe-ment (IDA) et le Bénin depuis 1995 pour un coûtglobal de 7543 millions de FCFA.

Le Programme d’Assistance à la Communicationet à l’Information sur la Protection de l’Environ-nement (PACIPE), financé par l’Union Européen-ne, avait pour but d’aider six pays de la sous-région(Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée Conakry, Gui-née Bissau, et Togo) à relever les défis environnemen-taux à leurs niveaux respectifs par une approche s’ap-puyant sur la formation, la communication etl’information des populations en vue de les amener àadopter les comportements respectant l’environne-ment. Ainsi, au Bénin le PACIE vise à:

• renforcer la prise de conscience des populationset des décideurs pour une protection durable del’environnement, d’ici à 2003;

• promouvoir les différents supports et canaux decommunication du grand public dans douzelocalités ;

• assurer la mise en place des pépinières d’essencesdiverses en voie de disparition dans douze locali-tés du Bénin et dynamiser leur expansion;

• vulgariser les foyers améliorés et promouvoir leurutilisation dans les 12 localités ;

• vulgariser les méthodes de compostage dans les12 localités.

Pour atteindre ces objectifs, la structure chargée del’exécution du PACIPE a mis en place trois projets :

• l’appui au journalisme environnemental ;• le soutien aux activités de communication envi-

ronnementale • la communication de proximité.

Ces projets ont été exécutés pendant cinq ans (1996– 2000) et ont coûté globalement 921,062 millionsde FCFA dont 871,062 débloqués sur le FondsEuropéen de Développement (FED), le reste repré-sentant la contrepartie béninoise qui a servi un tantsoit peu à consolider les activités du programme.

Le Programme de pays ozone - Bénin: dans lecadre de ce projet, le renforcement institutionnelpour l’application du Protocole de Montréal a étéinitié et mis en œuvre pour un coût global de 75 millions de FCFA dont 45 millions sur le BudgetNational et 30 millions sur le Fonds Multilatéral. Ceprojet a permis:

• la mise en place du Comité National Ozonechargé de la mise en œuvre du programme;

• la mise en place du Bureau Ozone chargé decoordonner les activités du Comité National ;

• la construction d’un bâtiment qui abrite leBureau National Ozone.

A ce jour, ce cadre institutionnel est opérationnel etcompte à son actif :

• la célébration de la journée internationale de pré-servation de la couche d’ozone;

• les travaux d’enquêtes et de sensibilisation sur lessubstances appauvrissant la couche d’ozone;

• la formation de 15 formateurs qui ont formés àleur tour 250 artisans frigoristes.

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Grâce à la mise en œuvre de ce programme et selon lesenquêtes menées, les besoins de consommation des sub-stances appauvrissant la couche d’ozone (SAO) sont pas-sés aujourd’hui de 100 tonnes à 69 tonnes. Ce besoinsera réduit de moitié avec la mise en œuvre à courtterme du Plan de Gestion des fluides frigorigènes et lareconversion de l’usine PEB de fabrication des matelas.

Le Projet Conseiller en Environnement (PCE):ce projet a été mis en œuvre dans le cadre de lacoopération bénino-allemande en 1993 en troisphases (la troisième phase a pris fin en mars 2002) àsavoir : Phase d’identification; Phase d’exécution etPhase de suivi. Il s’agit d’un projet d’appui institu-tionnel avec les composantes ci-après :

• Formation;• Sensibilisation des décideurs politiques sur les

questions environnementales ;• Sensibilisation et information du grand public ;• Appui aux collectivités locales, aux ONGs et

Associations;• Elaboration des Plans Municipaux d’Action

Environnementale (PMAE).

En effet, il vise à renforcer les capacités nationalespour une meilleure gestion des problèmes environ-nementaux surtout au niveau des villes principales etsecondaires. Son coût est de 1984 millions de FCFAdont 1900 financés par la coopération financièreGTZ/RFA et 84 millions par l’Etat béninois. Selonles conclusions des dernières négociations intergou-vernementales bénino-allemandes, le programme dedéveloppement des PMAE sera poursuivi.

Le Programme CC: TRAIN: le programme CC:TRAIN est un programme conçu pour aider les paysen développement, dont le Bénin, à mettre en oeuvrela Convention Cadre des Nations Unies sur lesChangements Climatiques. Ce programme a com-mencé au Bénin en 1997 et se termine en 2003. Il aessentiellement visé à:

• promouvoir la Convention Cadre des NationsUnies sur les Changements Climatiques auBénin et sensibiliser les autorités béninoises surles politiques appropriées et les mesures quis’imposent pour atténuer les effets néfastes deschangements climatiques notamment en déve-loppant des comportements respectueux deséquilibres troposphériques du climat ainsi quedes technologies d’adaptation;

• aider le Bénin à identifier une institution quipuisse coordonner efficacement l’élaboration et laplanification de politiques ainsi que l’identifica-

tion des besoins nécessaires à la mise en œuvrede la Convention Cadre des Nations Unies surles Changements Climatiques ;

• aider à développer une stratégie nationale pour lamise en œuvre de la Convention-Cadre desNations Unies sur les Changements Clima-tiques ;

• renforcer les capacités de participation et d’inter-vention du Bénin dans les discussions et négo-ciations sur la Convention Cadre des NationsUnies sur les Changements Climatiques.

Pour atteindre ces objectifs, des formations ont étéorganisées à l’intention des groupes sectoriels de tra-vail mis en place à cet effet et des études techniques(inventaires nationaux des émissions des gaz à effetde serre, stratégies d’atténuation, vulnérabilité etoptions d’adaptation aux impacts des émissions degaz à effet de serre ) ont été menées. Ce programmefinancé par le Programme des Nations Unies pour leDéveloppement (PNUD) et exécuté par l’Institutdes Nations Unies pour la Formation et la Recherche(UNITAR) concurrence de 277 322 dollars US. Ils’achève avec l’élaboration de la stratégie nationalepour la mise en œuvre de la Convention Cadre desNations Unies sur les Changements Climatiques.

L’élaboration de la Communication Nationalesur les changements climatiques : ce projet répondà l’obligation de toute Partie à la Convention de pré-senter un certain nombre d’informations au Secréta-riat de la Convention comme les inventaires de Gaz àeffet de serre et les études de vulnérabilité et d’adap-tation. Son coût s’élève à 248 millions de FCFA dont230 financés par le Fonds pour l’EnvironnementMondial (FEM) et 18 millions par le Budget Natio-nal. Il a pour objectifs :

• d’élaborer la communication nationale initialesur les changements climatiques en vue d’ac-croître au Bénin, la sensibilité aux changementsclimatiques ;

• de développer les connaissances de ce phénomèneet des questions qui y sont liées ;

• et de renforcer les échanges d’informations et lacoopération entre toutes les parties prenantes.

La Mise en œuvre de la Convention sur la Diver-sité Biologique: la signature et la ratification de laConvention sur la Diversité Biologique par le Béninobligent à sa mise en œuvre conformément aux déci-sions issues des différentes conférences des Parties.Ces décisions sont axées sur les actions visant àatteindre les trois objectifs de la Convention àsavoir : la conservation, l’utilisation durable des res-

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sources biologiques et le partage juste et équitabledes bénéfices issus de l’exploitation desdites res-sources. Le projet d’un montant global de 170 mil-lions de FCFA, dont 136 millions financés par leFEM et 34 millions par le Budget National, a pourobjectifs :

• l’aménagement de six écosystèmes et la réalisa-tion des études connexes ;

• l’élaboration des textes et règlements subsé-quents ;

• la création d’un centre national de biotechno-logie.

La Gestion des déchets solides : le projet est issu del’étude de faisabilité pour la gestion des déchetssolides et eaux vannes réalisés de 1990 à 1993 par leBureau d’Etudes DESSAU International sur finance-ment de l’ACDI, Canada. L’absence de structureorganisationnelle particulièrement responsable de lagestion des déchets solides et eaux vannes a desimpacts tant sur le plan sanitaire que sur le paysageurbain. Ces déchets sont jetés dans les bas-fonds,dans des habitations ou sont vendus aux maraîchers.Tout ceci est dû à l’inexistence de décharges contrô-lées (déchetterie et incinérateur). Actuellement avecl’intervention de quelques sociétés privées et ONG,le taux de collecte avoisine les 40%. Ce projet vise àaméliorer le cadre de vie des populations par la col-lecte et le traitement des déchets solides en vue delutter contre la pollution. Son coût total est de 1 875 millions de FCFA dont 1 800 millions financéspar le Canada et 75 millions par le Budget National.

Le Projet de Gestion des Ressources Naturelles(PGRN): pour remédier à la dégradation effrénée desressources naturelles, le gouvernement de la Répu-blique du Bénin a obtenu le concours des bailleurs defonds (Banque Mondiale, GTZ, AFD, PNUD) pourle financement du PGRN. Ces activités sont finan-cées par la GTZ et le Budget National. Exécuté de1992 à 1999 les objectifs fondamentaux du projetétaient:

• le renforcement institutionnel ;• l’identification et la mise en œuvre d’actions

pilotes capables de promouvoir l’utilisationdurable des ressources agro-sylvo-pastorales.

La mise en œuvre de la police environnementale:certains comportements des populations compro-mettent parfois dangereusement l’environnement.En effet, en milieu urbain autant qu’en milieu rural,les feux de brousse, l’abattage des arbres, la destruc-tion des réserves forestières à des fins agricoles, la

constitution de dépotoirs sauvages sont autant demanifestations contre lesquelles des mesures hardiesdoivent être prises. En milieu urbain, la pollutionatmosphérique atteint toutes les composantes de lavie quotidienne. Une éducation des populationss’impose donc. Ainsi, il a été mis sur pied et renduopérationnel un corps de police environnementaledans les trois principaux chefs-lieux de départementsdu Bénin. Les objectifs de cette action sont de:

• veiller à la mise en œuvre des textes réglemen-taires et législatifs existant dans le domaine del’environnement;

• lutter contre l’incivisme des populations en vuedu changement de leur comportement pour laprotection de l’environnement.

Les Journées Mensuelles pour un EnvironnementSain (JMES): dans le souci d’assainir et d’améliorerle cadre de vie des populations béninoises, le Minis-tère Chargé de l’Environnement a proposé en lieu etplace de la “Quinzaine de l’Environnement” initiéeet organisée depuis 1995, le principe de l’organisa-tion des Journées Mensuelles pour un Environne-ment Sain (JMES), le dernier samedi de chaquemois. Ces journées sont d’excellentes occasions pourinformer, sensibiliser les populations et éduquer surla protection de l’environnement. Elles permettentégalement d’amener les populations à accomplir destravaux concrets d’assainissement de leur cadre devie et de lutte contre les grands fléaux environne-mentaux tels que la pollution atmosphérique par leréglage des moteurs des engins à deux et à quatreroues. Les marchés et gares routières sont les pointssensibles sur lesquels les activités d’IEC sont focali-sées. Il en est de même pour certains quartiers devilles.

L’Appui à la mise en œuvre du Programme d’Ac-tion National de Lutte Contre la Désertification(PAN/LCD): initialement « Projet de Plantation deMille Arbres par Commune et par An (PPMACA) »puis Projet de «Plantation de Quatre cent quatrevingt mille Arbres par An» (PPQAA), l’appui à lamise en œuvre du PAN/LCD est un projet initié en1997 qui couvre tous les Départements. Il est entiè-rement financé sur le Budget National pour unmontant d’environ 60 millions de FCFA chaqueannée.

L’Elaboration du Programme d’Action Nationalede Lutte Contre la désertification (PAN/LCD) : ceProgramme d’Action Nationale de Lutte Contre laDésertification (PAN/LCD) a pour but d’identifierles facteurs qui contribuent à la désertification et les

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mesures concrètes à prendre pour lutter contre ladésertification et atténuer les effets de la sécheresse.Ce programme vise à:

• renforcer les capacités des différentes catégoriesd’acteurs (Etat, populations et CollectivitésLocales, ONG et Autres Associations de Déve-loppement, Secteur Privé, etc.)

• assurer la gestion durable des ressources natu-relles ;

• améliorer le cadre institutionnel et juridique dela lutte contre la désertification;

• améliorer les conditions de vie des populations;• réhabiliter les zones touchées par la désertifica-

tion.

Pour atteindre ces objectifs, les domaines d’activitésretenus sont les suivants :

• le développement et la gestion rationnelle desressources en eau;

• la sécurité énergétique;• la sécurité alimentaire ;• la conservation et la protection des ressources

naturelles ;• l’aménagement des terroirs ;• le renforcement des capacités des acteurs à divers

niveaux;• la réduction de la pauvreté ;• l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique

foncière.

En effet, la mise en œuvre de ce programme nécessi-te d’importantes ressources qu’il conviendra demobiliser aussi bien au plan national qu’internatio-nal. Ainsi, au plan national, le mécanisme de finan-cement spécialisé est le Fonds National de Luttecontre la Désertification (FNLD) créé en janvier1999. Il est un établissement public doté d’autono-mie financière et, en tant que tel, relève de façonprioritaire du Budget National en ce qui concerne lamise en place de sa dotation initiale qui est de 200millions de FCFA.

Elaboration du Programme National de GestionEnvironnementale (PNGE): initié dans le cadrede la coopération entre le Bénin et la Banque Mon-diale, le PNGE a pour objet :

• d’aider le Bénin à poursuivre la mise en œuvredu Plan d’Action Environnementale (PAE);

• d’établir une capacité nationale de gestion envi-ronnementale en vue de préparer et d’exécuterdes politiques et des programmes environnemen-taux;

• de consolider les acquis du Projet de GestionEnvironnementale ;

• d’assurer le suivi et l’application de la législationcorrespondante;

• de renforcer les systèmes d’information et dedévelopper les programmes d’éducation;

Au cours d’une période de six ans, le programmemettra en œuvre les principales composantes sui-vantes :

• développement des outils de gestion de l’Envi-ronnement;

• mise en œuvre des conventions internationales ;• gestion rationnelle et durable des déchets ;• appui aux initiatives de gestion de l’Environne-

ment;• programme de gestion intégrée de la zone côtiè-

re;• appui à la gestion rationnelle de l’Environnement;• transport et pollution.

Ainsi le PNGE sera le principal véhicule devant per-mettre le développement d’une capacité nationale degestion environnementale de façon à aborder etsuivre les principales questions environnementalesdu pays. A terme, le programme aura permis de:

• sauvegarder la biodiversité et la pérennité desressources naturelles pour l’activité économique;

• changer de comportement par la façon dont l’en-vironnement est compris et géré ;

• améliorer la capacité de prise de décision dans ledomaine des actions visant le développementdurable ;

• fournir la possibilité d’entreprendre un dévelop-pement économique durable qui lui mêmedépend de la protection de l’environnement etrecherche la sauvegarde du bien-être des popula-tions. En aidant les programmes de développe-ment à devenir plus durables, le PNGE contri-bue à réduire le niveau de pauvreté ;

• mettre en place les outils nécessaires (étuded’impact environnemental, audit environnemen-tal, normes et standards de qualité et de rejet,plans d’urgence système d’information, etc.) pouraffronter le processus de dégradation et prévenirles nuisances.

De même, le processus d’élaboration, d’adoption etd’exécution de l’appui aux initiatives locales de ges-tion environnementale permet d’accroître le niveau desensibilisation en matière d’émission de polluantsgazeux et d’une meilleure gestion de la zone côtière etdes autres zones humides et productives du Bénin en

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vue de l’amélioration du cadre de vie des populations.Par ses activités, le PNGE pose les bases d’un dévelop-pement durable et participe au respect ou à la confor-mité du Bénin aux Conventions Internationales rela-tives à l’environnement et à une meilleure utilisationde ses ressources déjà limitées. L’élaboration de ce pro-gramme est en cours sur financement du PGE. Autotal, ces différents programmes/projets et actions pourl’environnement mis en exécution et élaborés, s’éva-luent à plus de 16 654 628 millions de francs CFA.

Autres projets environnementaux: depuis ledémarrage du processus de mise en œuvre de l’Ac-cord sur le Développement Durable (ADD) entre leBénin et les Pays-Bas, plusieurs projets ont été ini-tiés et mis en œuvre, d’autres sont en cours d’exécu-tion. Parmi ces projets, les petits projets de dévelop-pement durable sont les plus nombreux. Ce sont desprojets de faible envergure mais innovants et ilsvisent la protection de l’environnement et la promo-tion du développement durable. Il s’agit, entreautres, du:

• projet ‘’Opération Ville Propre à Kandi’’;• projet ‘’Véhicules d’occasion’’: Etude des pro-

blèmes environnementaux liés à la circulationurbaine;

• projet de Développement de la promotion ducoton biologique au Bénin;

• projet de Gestion communautaire des orduresménagères à Natitingou;

• projet de Ramassage des ordures à Porto-Novo;• projet de Réalisation de spot télévisuel sur la

pollution;• projet de Conservation et d’aménagement de la

biodiversité de la forêt de Niaouli ;• projet d’édition de textes de lois, conventions et

stratégies de gestion de l’environnement auBénin;

• projet de finalisation du plan stratégique pour ledéveloppement durable de l’Atacora;

• Projet de lutte intégrée contre les principauxorganismes nuisibles du niébé au Bénin.

En revanche, d’autres projets de grande envergureont été exécutés également dans le cadre de la miseen œuvre de cet accord. Il s’agit par exemple du Pro-gramme d’Aménagement des Zones Humides duBénin (PAZH). Ces projets financés par les Pays-Basdans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord sur leDéveloppement Durable mettent également enœuvre le P.A.E. et coûtent environ 2.612,148 mil-lions de francs CFA. Il a démarré en 1998 et a prisfin en 2001. Il a permis de développer les activitéssuivantes :

• l’élaboration et la mise en œuvre d’une politiqueet d’une stratégie nationale de gestion des éco-systèmes humides ;

• l’appui à la recherche et à la conservation des res-sources des écosystèmes humides ;

• un appui à l’aménagement et à la gestion des ter-roirs dans les écosystèmes humides du SudBénin;

• la mise en place du Schéma Directeur d’Aména-gement du Littoral.

Les programmes du PAE ciblés géographique-ment

Le programme d’urgence de lutte contre l’érosioncôtière à l’Est de l’épi de Siafato

C’est dans le cadre présenté précédemment ques’inscrit ce projet dont l’objectif principal est de per-mettre l’utilisation rationnelle des terrains urbani-sables de la ville de Cotonou avec:

• la protection de la bande côtière située entre ledébouché lagunaire de Cotonou et un point situéà droite du PK 7,5 (ou du P.K 10) route dePorto-Novo et les installations socio-écono-miques qui s’y trouvent;

• la mise en place d’un plan cohérent d’aménage-ment de la bordure du littoral situé à l’Est de lazone à protéger.

Dans la mise en œuvre de ce projet démarré en1998, un épi est renforcé. Un vaste programme d’ur-gence de protection de la côte à l’Est de Cotonoud’un montant total de 6554 millions de FCFA est encours pour endiguer le phénomène de l’érosion. Leprojet est financé sur le Budget National.

L’élaboration de la Stratégie Nationale de Luttecontre la Pollution Atmosphérique en MilieuUrbain

L’élaboration de cette stratégie est financée par laGTZ/RFA à concurrence de 2 171 452 FCFA. Cettestratégie repose sur :

• le développement des instruments juridiques,politiques et économiques pouvant favoriser lalutte contre la pollution;

• la mise en œuvre d’une stratégie pour lesménages, le secteur des transports, le secteurindustriel, la gestion des déchets et des sub-stances dangereuses, le contrôle atmosphériqueet la coopération internationale.

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Elle vise notamment à améliorer la qualité de l’airdans les principales villes du Bénin. Les objectifsspécifiques qui en découlent sont les suivants :

• faire régresser les maladies liées à la pollution;• identifier les risques de la pollution atmosphé-

rique pour la santé humaine;• quantifier l’impact de la pollution de l’air sur la

dégradation de l’environnement urbain;• identifier les sources de pollution de l’air.

Le Programme de Conservation et de Gestion desParcs Nationaux (PCGPN)

L’aire du programme couvre 1,2 millions d’hectaresenviron de zones protégées, de réserves de faunes etde zones tampons. Son coût est estimé à quatorzemillions de francs CFA. Les activités du programmesont centrées sur les deux principaux Parcs Natio-naux du Bénin (Parc National de la Pendjari et ParcNational du W) et leurs zones cynégétiques (Djona,Pendjari, Atacora). Financé conjointement par leFEM, l’AFD, la GTZ, le WWF, les Pays Bas etl’Union Européenne pour une durée de cinq ans. LePCGPN qui a démarré en 2 000 a pour objectifs :

• la gestion durable des Parcs et zones cynégé-tiques en partenariat avec les populations rive-raines ;

• le renforcement des capacités du Gouvernementet des communautés villageoises à gérer efficace-ment les réserves de faunes ;

• l’établissement d’un cadre stratégique et institu-tionnel.

Le Programme d’Utilisation Rationnelle desAires Protégées et Contiguës du Bénin, du Bur-kina Faso et du Niger et de leurs zones d’influen-ce (ECOPAS)

Le programme, démarré en janvier 2001, a pourobjectif la gestion rationnelle et durable des écosys-tèmes du Parc National du W en partage avec leBénin, le Burkina Faso et le Niger. Il comprendquatre composantes à savoir :

• une composante régionale basée à Ouagadougouau Burkina Faso;

• une composante nationale dans chacun des troispays financée par l’Union Européenne sur lesfonds du 7ème et 8ème FED pour un montant de20 millions d’Euros.

Le Projet de Gestion des Forêts et des TerroirsRiverains (PGFTR)

Ce projet émane des acquis du PGRN. Il est formuléavec la Banque Mondiale et est financé par l’AgenceInternationale de Développement (IDA). L’objectifdu projet est l’aménagement participatif de vingt-sept forêts classées pour une superficie de 317 000ha et 160 000 ha de terroirs périphériques. Son exé-cution permettra de développer un potentiel signifi-catif de stockage de carbone tout en permettant lamise en œuvre d’une contribution au plan d’actionde lutte contre la désertification.

Récapitulatif des programmes environnemen-taux et analyse de leur adéquation avec la miseen œuvre de la CCNUCC

L’ensemble des différents programmes et projets quiont initiés, élaborés, exécutés ou en cours depuis1991 sont présentés dans le tableau récapitulatif(Voir Annexe 1). Ce tableau met en évidence l’atten-tion accrue que l’Etat béninois accorde au secteur del’environnement depuis l’avènement du Renouveaudémocratique. Cet effort se traduit par un taux d’in-tervention financière d’environ 22.5% Cette inter-vention de l’Etat s’opère dans le cadre du Programmed’Investissements Publics (PIP) qui comporte desprojets prioritaires du Gouvernement. Les Collectivi-tés Locales s’intéressent également de plus en plus ausecteur de l’environnement. Les partenaires exté-rieurs, en ce qui les concerne, interviennent grâce auxcoopérations bilatérales et multilatérales que l’Etats’efforce davantage de renforcer dans le domaine del’environnement. C’est ce qui explique l’importancede la contribution extérieure (77.5%) présentée enannexe 1 qui met en même temps en évidence lesprincipaux partenaires du Bénin en matière d’envi-ronnement (La Banque Mondiale, la RépubliqueFédérale d’Allemagne, l’Union Européenne, le systè-me des Nations Unies, la France, les Pays-Bas et leCanada).

Pour atteindre l’objectif de la Convention les PaysParties ont décidé, conformément aux dispositionsde la Convention, de se laisser guider, entre autres,par les principes fondamentaux dont:

• le partenariat ;• la préservation du système climatique dans l’in-

térêt des générations présentes et futures sur labase de l’équité et en fonction de leurs responsa-bilités communes mais différenciées et de leurscapacités respectives ;

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• la prise des mesures de précaution pour prévoir,prévenir ou atténuer les causes des changementsclimatiques et en limiter les effets néfastes à tra-vers les différents plans de développement socio-économique.

Les Pays Parties ont également pris des engagementscommuns et par catégories de pays. Les engagementscommuns sont au nombre de dix et s’articulentnotamment autour des trois points ci-après :

• Mise en œuvre d’un système d’information et decommunication opérationnel sur les change-ments climatiques ;

• Création et entretien d’une coopération extérieurefavorable à la mise en œuvre de la Convention;

• Prise en compte systématique des considérationsliées aux Changements Climatiques dans lespolitiques, plans et stratégies de développementsocio-économique.

Quant aux engagements spécifiques aux pays en voiede développement comme le Bénin, le point 7 del’article 4 de la Convention stipule ‘’La mesure danslaquelle les pays en développement Parties (à la Conven-tion) s’acquitteront effectivement de leurs engagements autitre de la Convention dépendra de l’exécution efficacepour les pays développés Parties de leurs propres engage-ments en ce qui concerne les ressources financières et letransfert de technologies et tiendra pleinement compte dufait que le développement économique et social et l’éradi-cation de la pauvreté sont des priorités premières et essen-tielles des pays en développement Parties‘’.

Au regard de ces principes et engagements prescritspar la Convention, on peut noter à travers les plans,programmes et projets nationaux présentés plus hautque les problèmes liés aux changements climatiquespréoccupent bien le Bénin. En effet :

• la Communication Initiale du Bénin sur lesChangements Climatiques et la Stratégie Natio-nale de mise en œuvre de la Convention sur lesChangements Climatiques ont été formulés ;

• le Plan d’Orientation Nationale intègre pleinementla lutte contre la pauvreté comme l’indique bienson thème central à savoir «lutter contre la pauvre-té pour consolider la croissance économique».

• l’Agenda 21 National aborde très bien les préoc-cupations de la Convention sur les ChangementsClimatiques et le développement durable ( point1 et 4 des principes de la Convention) à traversses principaux points ci-après : Dimensionssociales et économiques et Conservation et ges-tion des ressources aux fins du développement.

Le défi que le Bénin doit relever est non seulementde maintenir pendant longtemps un niveau élevé decroissance économique, mais aussi de déterminer lespoches où sévissent la pauvreté et la misère et d’ap-porter les solutions appropriées qui comportent,entre autres, des interventions ciblées et coordonnéesintégrant la gestion des revenus, de l’emploi et desservices sociaux. Les résultats des Etudes Nationalesde Perspectives à Long Terme, créent un cadre favo-rable à la planification d’actions de mise en œuvre dela Convention. En effet, l’une des principalesmenaces à la réalisation de la vision Bénin-2025 estl’augmentation de la pauvreté. La mise en œuvre deses orientations stratégiques permettra au Bénin decontribuer à juguler cette situation. L’Accord sur leDéveloppement Durable s’inscrit bien dans le cadredes engagements de la Convention en matière decoopération entre les Pays Parties. Il permet demener des actions visant à atteindre l’objectif princi-pal de la CCNUCC. Le Plan d’Action Environne-mental (PAE): la mise en œuvre de ses différentsprogrammes/projets du PAE rentre dans le cadre desprincipes et engagements de la convention. Prenantla pleine mesure de cette situation, le Bénin:

- a élaboré son Plan d’Action National de LutteContre la Désertification étant donné que lesChangements Climatiques constituent l’un desfacteurs aggravant du phénomène de la désertifi-cation;

- met également en œuvre un programme d’ur-gence de lutte contre l’érosion côtière et un Pro-gramme d’Aménagement des Zones Humidespermettant ainsi de mettre en place le SchémaDirecteur d’Aménagement du Littoral Béninois.

En supplément de toutes ces actions menées,d’autres activités d’information, de sensibilisation etde formation s’exécutent à travers des conférences-débats, des séminaires et des ateliers sur les Change-ments Climatiques. Malgré tous ces efforts déployés,beaucoup reste encore à faire. Car si de façon globale,les plans et programmes nationaux existants pren-nent en compte d’une manière ou d’une autre, lespréoccupations liées aux Changements Climatiques,sur le plan opérationnel, un vide existe et nécessited’être comblé. En effet, à ce jour, en dehors du projetde la communication nationale sur les changementsclimatiques, il n’existe aucun programme ou projetspécifique aux changements climatiques dans le PIP.Ce qui est en partie dû à la jeunesse de la Conven-tion et surtout de l’absence d’une stratégie de miseen œuvre de cette Convention.

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3.2 LES MESURES POTENTIELLES POUR INCORPORER LES CONSIDÉRATIONS LIÉES AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Synthèse des enjeux de la mise en oeuvre de laCCNUCC au Bénin: cette convention figure parmiles nouveaux instruments juridiques conclus enmatière d’environnement et de développement socio-économique. En tant que cadre de référence, laConvention pose les bases d’une action mondialevisant à préserver le système climatique. Pourcontribuer à la réalisation de cet objectif ultime, sesenjeux pour le Bénin se résument comme suit :

• la protection et la gestion de la zone côtière ;• la réhabilitation des aires dégradées par la défo-

restation et la désertification;• la protection de l’atmosphère;• la surveillance du système climatique;• la promotion d’un développement durable.

Face à ces enjeux, certains atouts existent et concer-nent notamment:

• la volonté politique qui s’est traduite par la rati-fication de cet instrument ;

• l’assistance financière dont le Bénin devra bénéfi-cier au titre du Fonds pour l’EnvironnementMondiale (FEM);

• l’existence d’un Ministère chargé de coordonnertoutes les actions à caractère environnemental etd’un Programme d’action National pour le 21ème

siècle (Agenda 21) ;• la participation des populations et des Organisa-

tions Non Gouvernementales (ONG) à la miseen œuvre de la Convention.

Ces atouts seront judicieusement exploités à traversle système de planification mis en œuvre au Bénin.Pour ce faire, des mesures d’ordre institutionnel ettechnique s’imposent.

LES MESURES ADOPTÉES PAR LE BÉNIN

1. LES MESURES INSTITUTIONNELLES

La mise en œuvre de la CCNUCC est désormais pilo-tée par le Comité National sur les Changements Cli-matiques (CNCC), organe pluridisciplinaire, chargédu suivi et de l’appui à la mise en œuvre de laConvention-Cadre sur les Changements Climatiqueset de tous les instruments juridiques connexes à cette

Convention (notamment le Protocole de Kyoto) ainsique de l’étude de toutes questions scientifiques, tech-nologiques et autres relatives à l’évolution du climat.Ce Comité veillera à établir et à entretenir des rela-tions fonctionnelles entre les différentes structures etles organes du système national de planification pourque les préoccupations liées aux Changements Cli-matiques soient prises en compte à toutes les étapesde la planification. Ces relations concernent la Com-mission Nationale du Développement Durable(CNDD) qui selon l’article 4 du décret n° 99-641 du30 décembre 1999 est chargée, entre autres:

• d’émettre des avis sur toute politique ou straté-gie de développement susceptible d’affecter l’en-vironnement, les ressources naturelles et la diver-sité biologique;

• de suggérer des mesures pour éviter le gaspillageet les modes de consommation irrationnels enfavorisant un développement soutenu et durable ;

• de suivre la mise en œuvre de la politique natio-nale du développement durable ;

• de coopérer le plus étroitement possible avec lesorganisations sous –régionales et internationales,le secteur privé, les pouvoirs locaux, les Organi-sations Non Gouvernementales et les autresprincipaux groupes de la société civile interve-nant dans le domaine de développementdurable :

- L’ABE s’occupe statutairement du développe-ment des Etudes d’Impact sur l’Environne-ment (EIE) tant au niveau des politiques etstratégies qu’au niveau des projets. Par cetteAgence, les exigences de la convention pour-ront être prises en compte dans l’actualisationdu PAE en cours.

- Le Centre Béninois pour le DéveloppementDurable (CBDD) qui gère l’Accord sur leDéveloppement Durable, a joué un rôle impor-tant dans la promotion du développementdurable.

- La Direction Nationale du Plan et de la Pros-pective (DNPP) et la Direction de la Program-mation et de la Prospective de la DirectionGénérale du Budget qui coordonnent l’élabora-tion des PIP sectoriels et en font la synthèsepour sortir le PIP national. La DNPP est lastructure en charge de la mise en œuvre duPlan d’Orientation National 1998 – 2002 quidevra être actualisé.

- Le Centre de Promotion des Investissements(CPI) octroie à travers la Commission Tech-nique des Investissements, les régimes privilé-giés du Code National des Investissements. Par

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ce biais, il sera possible de veiller à ce que lesinvestissements privés prennent en compte lespréoccupations liées aux changements clima-tiques.

- Les Direction de la Programmation et de laProspective (DPP) veillent à la mise en placedes politiques et stratégies sectorielles, coor-donnent l’élaboration du PIP ou du BudgetProgramme sectoriel au niveau des ministères.Elles auront la charge de veiller à la prise encompte des dispositions de la Convention auniveau sectoriel.

- Les cellules environnementales existantes ou encours de mise en place au niveau des MinistèresTechniques.

Toutes ces structures seront les cibles privilégiéesd’un vaste programme de sensibilisation et de com-munication sur la Convention. De plus les textesd’application de la Loi Cadre sur l’Environnement encours d’élaboration pourront intégrer les préoccupa-tions de la Convention.

Tous ces aspects seront pris en compte dans la com-posante 8: ‘’Mise en œuvre des conventions interna-tionales’’ du Programme National de Gestion Envi-ronnementale en cours d’élaboration. Enfin, dans leprocessus de la décentralisation, le cadre institution-nel de mise en œuvre de la SNMO de la CCNUCCdevra intégrer le processus d’élaboration et de miseen œuvre de plans de Développement Local desCommunes.

2. LES MESURES TECHNIQUES

En matière de planification nationale, le Bénin doittirer profit des opportunités offertes par le Fondspour l’Environnement Mondial (FEM) en initiantdes projets au financement de cette institution etmettre en oeuvre des programmes de renforcementdes capacités des principaux acteurs de développe-ment socio-économique pour leur permettre dejouer pleinement leur rôle en matière de change-ment climatique. Ainsi, il importe de tenir comptedes mesures préconisées dans l’Agenda 21 Nationaldans sa section III qui propose une large participa-tion du public à la prise de décisions et à l’évaluationdes effets de tout programme de développement lié àl’environnement et suggère des solutions aux désin-térêts qu’affichent inconsciemment ou non les Orga-nisations de la société civile. Cette section examinele rôle de chacun des groupes de partenaires sociauxci-après : les femmes, les ONGs, les AssociationsLocales de Développement, les Collectivités Locales,

les Travailleurs et les Syndicats, le Commerce et l’in-dustrie, la Communauté Scientifique et les agricul-teurs pour:

• promouvoir la coopération aux échelons sous-régional et international aux fins de la mise enœuvre de la Convention;

• tenir compte des stratégies de mise en œuvre desautres conventions internationales en matièred’environnement (Biodiversité et Lutte contre laDésertification) pour éviter les doubles emplois.

Dans la région côtière: il existe des contraintes etfacteurs favorables de mise en oeuvre des mesuresd’atténuation et d’adaptation sur la zone côtière. Leseffets des Changements Climatiques sur les infra-structures et les écosystèmes du milieu côtier béni-nois sont de divers ordres et imposent descontraintes dans la perspective d’une politique deplanification de développement. Les contraintes àsurmonter sont de nature différente et étroitementliée à la diversité des biotopes, à la complexité dumilieu et à la psychologie des groupements sociocul-turels. Il s’agira ici de caractériser d’une part lescontraintes qui accompagnent les mesures d’atténua-tion proposées et d’identifier les facteurs favorablesde mise en œuvre des solutions d’autre part. L’éva-luation des contraintes et des facteurs favorables demise en œuvre est présentée suivant deux hypo-thèses :

• La fixation des lignes de rivage par laconstruction des épis: on peut atténuer les effetsde l’érosion côtière à travers la stabilisation de laligne de côte en pratiquant une politique deconstruction de digues, d’épis, de maçonneries etautres équipements de protection. Les atouts decette hypothèse se résument à l’existence d’unevolonté politique et des ressources techniques. Lacontrainte liée à cette hypothèse est financière,elle exige une politique ou une action régionale(avec la CEDEAO, la CEAO et l’UEMOA) voireinternationale (avec le PNUE, le PNUD, lesOrganisations Inter-Gouvernementales et NonGouvernementales).

• La submersion totale de la côte en cas d’éléva-tion de niveau de la mer (No Action Hypothe-sis) : on envisagera le déplacement ou le transfertdes populations sur les plateaux de Porto-Novo,d’Allada, de Comè, etc. et une nouvelle politiquede délocalisation des infrastructures industrielleset hôtelières. Les facteurs favorables à cette poli-tique sont les conditions biophysiques desmilieux de plateaux et du Continental terminal

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et les conditions climatiques identiques à cellesdu littoral. Les sols des plateaux sont plus favo-rables à l’activité agricole, à la polyculture vivriè-re. On peut aussi noter une adhésion des popula-tions riveraines et littorales à l’idée duchangement de site. Ce transfert de populationinduit différentes contraintes :

- Financières, en particulier en matière d’inves-tissement et plus encore, s’impose la contraintesociologique et psychologique car les popula-tions seront confrontées à un autre mode devie.

- Sécuritaires, avec des difficultés de coexisten-ce pacifique (raisons conjonturelles : cas deDocloboé et de Djondji tout récemment).

- Foncières (difficulté de cession des terres, etdifficultés d’exercice des activités antérieures).

- Sociologiques de reconversion professionnelledes populations (difficulté d’adaptation de lapêche en haute mer, à la pêche fluviale etlacustre, difficulté de reconversion des pêcheursà l’agriculture des plateaux.). On assistera à lasubstitution du «poly-métier «au «mono-métier» et à une adaptation conjoncturelle despeuples. Pour les populations toffins du lacNokoué jadis pêcheurs et vivant sur pilotis onpeut envisager leur transfert de site dans uneautre région lacustre à caractère unique telleque celle des aguégués. Mais il se posera lescontraintes d’ordre foncier et de coexistence.Leur transfert ne peut être fait totalement surla terre ferme.

• La délocalisation des infrastructures de com-munications, de transport et hôtelières : cetteoption est applicable, mais induit des contraintesfinancières et psychologiques de la part de l’in-vestisseur. Le facteur favorable à cette délocalisa-tion est la politique de décentralisation pour undéveloppement équilibré des différentes régionsdu Bénin surtout les sous-préfectures disposantdes domaines sur les plateaux et sur les côtes.Dans le cas de l’aéroport de Cotonou à déplacersur le plateau d’Allada à Glo-Djigbé, la contrain-te est d’ordre financier mais la condition favori-sante est l’existence du projet de construction del’aéroport de Glo-Djigbé. Une telle infrastructu-re doit être suivie d’un plan d’occupation du sol(POS) et d’un schéma directeur d’aménagementurbain (SDAU) avec l’immatriculation dudomaine autour de l’aéroport dans un rayon dedeux kilomètres.

• L’hypothèse de la submersion et les activitésrurales : la submersion du complexe côtier parélévation du niveau de la mer consécutive à l’effetdes GES entraînera des intrusions salines, lamodification de la diversité faunique, la salinisa-tion des sols et la disparition de l’agriculture quiest toujours une activité secondaire par rapport àla pêche sur la plaine côtière. Face à cette situa-tion, il faudra développer des trous à poissonspour la pisciculture en introduisant des espècesadaptées à l’eau salée ou saumâtre. La contrainte àcette solution est d’ordre financier même s’il exis-te des facteurs favorables. Ce sont l’existence desplans d’eau dans le Sud et l’habitude séculaired’exercice de cette activité par les populations.On peut aussi développer et améliorer la tech-nique artisanale de fabrication du sel. Mais lacontrainte est d’ordre financier. On peut aussidessaler les sols. La contrainte est aussi financièreet technique. L’intrusion saline aura d’énormesconséquences sur les ressources en eau dont lesdifficultés d’approvisionnement en eau potable.La solution est la politique de développement etd’extension des réseaux d’adduction d’eau potablesur tout le littoral. Les contraintes à sa mise enoeuvre sont d’ordre financier et technique. Il fau-dra repenser le matériel technique adapté à lasalinité du milieu. Il faudra par des techniques,valoriser les eaux de pluie. Le facteur favorable estl’existence d’une société d’Etat sur place (SBEE).On peut aussi envisager une désalinisation del’eau. Toutefois, il existe une énorme contraintefinancière et technique. La contrainte à cette solu-tion est d’ordre financier même s’il existe des fac-teurs favorables tels que l’existence des plansd’eau dans le Sud et l’habitude séculaire d’exercicede cette activité par les populations.

La submersion qui entraînera une invasion desespaces inter-dunaires aura un impact sur la santépublique. Il provoquera un risque de recrudescen-ce d’endémies tropicales du fait du développe-ment des gîtes larvaires des anophèles, des aedeset des glossina adaptés à l’eau salée. On pourranoter une recrudescence des maladies cardio-vas-culaires cérébrales liées au taux élevé de salinitédes eaux. Ceci peut faire accroître le risque desurmortalité surtout au niveau des personnesâgées. Les mesures d’adaptation peuvent être:

- l’utilisation des moustiquaires ;- le développement de la vaccination élargie ;- le développement de l’assurance maladie et des

mutuelles de santé;- le développement des infrastructures sanitaires.

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Pour conclure, les zones côtières du Bénin sontparmi les écosystèmes les plus vulnérables aux chan-gements des niveaux marins induits par le réchauffe-ment global. Les deux scénarios proposés (adaptationtechnologique par la construction d’épis de protec-tion pour stabiliser la ligne de rivage ou délocalisa-tion des activités, des infrastructures et le déplace-ment des populations) se heurtent au problème dufinancement auquel la coopération internationale etrégionale ne peut que pallier très partiellement.Mais une planification à moyen terme semble êtreune condition de réussite de la deuxième option.Pour cela, les actions urgentes de préparation psy-chologique et de mise en place du cadre institution-nel et technique doivent démarrer sans tarder. Ledocument de la DEPONAT devra être révisé dans cesens. Il s’agira surtout de redéfinir la fonctionnalitédes espaces nationaux, car aucun projet de dévelop-pement durable ne peut aujourd’hui ignorer le défiplanétaire des changements climatiques et leursimpacts.

• Autres politiques de valorisation des res-sources de la zone côtière

On peut également envisager dans cette zone:

- la transformation des bas-fonds et vasières enlacs artificiels à des fins touristiques. Ceciinduit des contraintes financières et de déplace-ment des populations et leur relogement;

- la redéfinition de la politique de l’habitat enmilieu littoral. Pour réussir cette action, il fau-dra dynamiser voire revitaliser la coopérationavec les pays étrangers dont les Pays- Bas, leJapon et les pays de l’archipel des Philippinespar exemple.

- la transformation du littoral en une région bal-néaire. Mais la contrainte demeure financière.Les facteurs favorables à cette action sont lagéométrie des cordons, les peuplements végé-taux, etc…..

- la révision de la politique de l’aménagementdu territoire en fonctionnalisant les unités spa-tiales, en évitant de loger les populations dansles vasières pour y faire des cultures maraî-chères.

• Les options locales pour une stratégie durabledans le contexte global

Enfin, en ce qui concerne la réduction des émissionsdes gaz à effet de serre ainsi que formulée dans lesrésolutions de Kyoto et de La Haye, les solutions àenvisager se situent à deux échelles : au niveau de la

responsabilité collective mais aussi au niveau indivi-duel. Toute échelle confondue, il convient de déve-lopper :

- une sensibilisation des populations et desentreprises ;

- une politique de coercition pour l’applicationdes mesures préconisées par les pouvoirs d’É-tat ;

- une action centrée et contrôlée au niveau inter-national du fait de l’universalité et de l’unicitéde l’atmosphère;

- le développement de l’énergie solaire à bascoût;

- l’utilisation généralisée du gaz domestique etsa commercialisation à bas prix.

La gestion des approvisionnements d’énergie et lerenforcement des capacités d’adaptation du sec-teur. Il a été indiqué plus haut qu’en cas de grandesmenaces sur les ressources en eau, le système d’ap-provisionnement électrique basé sur les ressourceshydroélectriques pourraient connaître quelques fai-blesses. Les ressources en biomasse pourraient égale-ment être affectées, alors que pendant longtempsencore les populations resteront dépendantes decelles-ci pour l’énergie de cuisson, même si l’optionde substitution partielle au kérosène devrait per-mettre de réduire cette dépendance. Il importe donc,comme il a été rappelé, de diversifier les sourcesd’approvisionnement en énergie électrique en mêmetemps qu’il faudra mettre en place une politiqueefficace de contrôle de l’exploitation des ressourcesforestières existantes, tout en développant une offreadditionnelle de la biomasse-énergie. La diversifica-tion des sources d’approvisionnement en énergieélectrique est une option déjà acquise au niveau duGouvernement. Plusieurs projets sont à l’étude:

• le projet d’interconnexion Nord Togo et NordBénin;

• le projet d’interconnexion avec le Nigéria ;• le projet d’interconnexion avec la Côte d’Ivoire ;• le projet de construction du barrage hydroélec-

trique d’Adjarala (productible 325 GWh/an) ; • le développement d’une capacité de production

d’électricité à partir du gaz naturel dans le cadredu projet de construction du gazoduc del’Afrique de l’Ouest, qui est un projet commun àquatre pays (le Nigéria, le Togo, le Ghana et leBénin).

Ces projets concernent l’ensemble de la productionde l’électricité du réseau. C’est dire que dans le sec-teur, l’alimentation des localités éloignées des

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réseaux existants à partir de la production décentra-lisée d’électricité reste un objectif à réaliser. Parailleurs, la nécessité de la gestion durable des res-sources forestières est aussi un acquis au niveau de lapolitique forestière du pays. Beaucoup de projetsrépondant à cette préoccupation ont été mis enoeuvre et d’autres sont en gestation ou déjà en coursd’exécution. En tenant compte de ce qui est rappeléci-dessus comme étant des acquis, les solutionsd’adaptation ci-après ont été dégagées pour l’élabora-tion de la stratégie de mise en œuvre de la Conven-tion sur les Changements Climatiques dans le sec-teur de l’énergie.

Solutions concernant le développement desénergies renouvelables : les solutions d’adaptationdégagées se rapportent au développement des éner-gies renouvelables et à l’amélioration du rendementde la carbonisation. A l’image des solutions d’atté-nuation des émissions de GES, elles regroupent lesoptions techniques d’adaptation, les objectifs straté-giques qui pourraient en découler, les contraintes etles mesures envisageables.

• Les options techniques d’adaptation: la pre-mière option passe par le développement d’uneoffre additionnelle de biomasse-énergie poursatisfaire une partie des besoins en biomasse-énergie à partir de la biomasse plantée et d’unemeilleure valorisation des résidus de biomasse.Il faudra chercher à améliorer le rendement éco-nomique des activités de productions sylvicolespar la réalisation des exploitations à buts mul-tiples comprenant la production du bois de ser-vice, du bois de feu à usage prioritairementdomestique, et aussi pour la production décen-tralisée d’électricité au profit des centres isolés.La production de l’électricité à partir de la bio-masse est de plus en plus recommandée auxpays en voie de développement comme unealternative propre. Il serait intéressant de discu-ter d’une telle perspective avec les industrielsinstallés dans les zones situées loin des réseauxinterconnectés afin de les inciter à investir dansla création de sociétés de services décentraliséspour la fourniture d’électricité. Lorsque lepotentiel est relativement important, commec’est le cas dans la région Bohicon - Abomey,les résidus de transformation du bois de serviceet les déchets agricoles constituent aussi unesource de biomasse-énergie qui peut compléterla biomasse plantée. Au plan institutionnel lesactions en cours actuellement (révision du codeBénino – Togolais de l’électricité) devraient per-mettre de créer les conditions favorables à l’in-

vestissement privé dans le secteur de l’électrici-té. Il est attendu que cette révision permettrade lever les barrières institutionnelles qui jus-qu’ici ne favorisaient pas la production indé-pendante d’électricité. Le secteur pourra êtreainsi ouvert à des producteurs privés.

• Le développement des autres énergies renou-velables : il s’agira d’exploiter les potentialitésexistantes en énergie solaire et en productionfamiliale de biogaz. D’après les études qui exis-tent, le Bénin dispose d’un gisement solaireimportant (5 kWh/m2 par jour de rayonnementsolaire global en moyenne et une durée d’enso-leillement de 7 heures par jour). Les statistiquesde 1996 faisaient état d’un cheptel national deplus de 1,3 millions de têtes de bovins27. C’est auNord que l’élevage des bovins est plus développéavec 85% environ du cheptel. C’est donc danscette région que l’option biogaz devrait être plusappliquée. En matière de politique de développe-ment des énergies renouvelables, on pourraitretenir les objectifs énumérés dans le tableau 8qui sont inspirés des propositions de l’étude de lastratégie énergétique du Bénin28 présenté dans lapremière partie du rapport.

Les contraintes liées au développement des plan-tations privées de biomasse-énergie sont les pro-blèmes de disponibilité de terre pour la productionsylvicole surtout au Sud du pays et les problèmerésultant de la méfiance des propriétaires terriens àlouer ou à céder leurs champs à des paysans sansterre (de plus en plus nombreux) pour des planta-tions forestières par peur de se voir dessaisir de leursterres, les plantations forestières étant des culturesde longues durées ; et la concurrence de la biomasse-énergie provenant de l’exploitation anarchique desforêts naturelles dont les prix sur le marché pour-raient être inférieur par rapport à celui de la biomas-se plantée, qui elle, a un coût de production. Si cescontraintes étaient levées, l’énergie verte pourraitparticulièrement offrir des perspectives de revenuscomplémentaires en milieu rural. Ces revenus pour-raient permettre aux agriculteurs de moderniserleurs pratiques culturales. Pour les plantations pri-vées de biomasse-énergie, il faudra encourager lereboisement rural et les initiatives privées de pro-duction agro-sylvicole à travers des mesures sui-vantes :

27 Rapport sur l’état de l’économie nationale, décembre 1996.28 Rapport SEMA GROUP, octobre 1996.

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• Mise en place d’un service d’assistance techniquerapprochée, et d’un mécanisme approprié d’aideau financement en faveur des investissementsprivés à moyen et long termes dans l’agriculture ;

• Définition d’une politique d’utilisation des terresau Bénin en réponse au problème de disponibili-té de terres notamment dans le Sud du pays ;

• Institution de taxes d’abattage sur le bois sur piedcoupé dans les forêts naturelles à des niveaux assezélevés pour créer des conditions favorables à lacompétitivité de la biomasse-énergie plantée afind’encourager la plantation privée d’arbres;

• Prise de mesures pour contrôler effectivementl’exploitation des ressources naturelles (renforce-ment des services forestiers, implication et res-ponsabilisation des populations riveraines dans lagestion des forêts).

La contrainte liée à l’exploitation de l’énergiesolaire photovoltaïque est le coût relativement élevéd’une installation familiale par rapport au pouvoird’achat des populations en milieu rural. Ce prixélevé de production du kWh (plus de 300 FCFAactuellement) ne favorise pas le développement d’unservice privé de clientèle. Il faudra donc:

• Exempter les différentes composantes des instal-lations photovoltaïques des taxes douanières àl’importation.

• Mettre en place une politique en faveur d’unpaiement échelonné des coûts des installationsfamiliales.

Les contraintes liées à la production familiale debiogaz sont liées à la méconnaissance du procédé, lesdifficultés de gestion convenable de l’installation, lecoût de réalisation des digesteurs relativement élevéet les réticences des populations à manipuler lesdéjections animales, mais surtout humaines. Il fau-dra donc:

• Développer des campagnes de sensibilisationpour l’information complète des populations afinqu’elles comprennent l’enjeu de cette forme desubstitution au bois de feu ainsi que de lamanière de collecter et de manipuler les déjec-tions de toutes origines ;

• Entreprendre à travers des films documentairesdes actions de démonstration en milieu rural surl’implantation des digesteurs et l’utilisation dubiogaz;

• Mettre en place un mécanisme d’assistance tech-nique rapprochée et d’aide à l’accès aux créditsremboursables par échelons destiné à encouragerla réalisation des installations familiales.

L’amélioration du rendement énergétique de lacarbonisation et la réorganisation de la filièrecharbon de bois comprend deux options techni-ques qui sont analysées ensemble comme suit :

- la première vise à l’amélioration du rendementde carbonisation ;

- la seconde vise simultanément à l’améliorationdu rendement de carbonisation et à la réorgani-sation de la filière charbon de bois.

L’amélioration du rendement de conversion du boisde feu en charbon de bois est une possibilité d’ac-croître la rentabilité économique de cette activité eten même temps qu’elle contribue à faire baisser lapression sur les forêts naturelles. Actuellement, laproduction du charbon s’obtient avec des meules tra-ditionnelles dont les rendements pondéraux nedépasseraient pas 18%29. C’est dire qu’il faut 5,5 kgde bois pour produire 1 kg de charbon. D’après la littérature spécialisée, le rendement actuel peut êtreamélioré dans une certaine mesure. Le passage d’unrendement de carbonisation de 18% à 25% permet-trait de faire une économie de bois de feu de plus de27 % par unité de charbon produit, ce qui est trèsimportant pour la préservation des ressources. Ilexiste deux possibilités pour atteindre cet objectif auniveau de la production nationale de charbon. Unepremière possibilité pourrait consister à se limiter àune amélioration des fosses et meules traditionnellesutilisées actuellement en milieu rural ainsi que dumode opératoire en vue d’accroître autant que pos-sible le rendement de cette technique, la productionde charbon restant une production paysanne disper-sée avec des unités individuelles de petites capacités.Une autre option pourrait viser la transformationprofonde de la filière en favorisant la création dequelques grandes unités (entreprises privées oucoopératives de producteurs) capables d’assurer toutela production nationale et disposant, non pas defours industriels très onéreux et relativement sophis-tiqués (cela n’est pas nécessaire), mais plutôt d’ins-tallations modulaires de grandes capacités toujoursbasées sur les techniques à combustion partielle,comme celles utilisées actuellement, mais plus éla-borées et équipées d’incinérateurs. L’énergie ainsirécupérée lors de l’incinération pourrait être valori-sée au sein même du procédé par le séchage du boisavant carbonisation. Il en résulterait une améliora-tion du rendement énergétique de conversion.

De telles techniques intermédiaires relativementsimples et performantes existent sur le marché inter-

29 Hamed Sow, 1990, Le bois énergie au Sahel.

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national. On peut également envisager de les mettreau point sur place en s’inspirant des modèles exis-tants, si l’on arrive à minimiser les coûts d’implanta-tion. Au Mali, l’exemple de la société SENAGRI(Sahel – Energie Environnement - Agriculture) estédifiant dans le rôle qu’une entreprise d’une taillerelativement grande peut jouer dans la modernisa-tion de la filière des combustibles ligneux. Cetteentreprise développe une production intégrée dedensification des déchets végétaux et de carbonisa-tion des briquettes de déchets densifiés. Elle assureégalement la fabrique des foyers améliorés et desréchauds à pétrole à partir des matériaux de récupé-ration achetés sur place.

Au cas où l’option “transformation et modernisa-tion de la filière charbon de bois” serait envisagée,il est évident que pour des raisons de revenus, lespaysans producteurs de charbon n’auront pas lesmoyens de faire les investissements requis pour lacréation de telles entreprises, à moins que l’Etatmette en place une politique d’aide à la création decoopératives de producteurs. Autrement dit, lapolitique à développer devra cibler prioritairementles commerçants transporteurs et distributeurs decharbon. Ce sont les grossistes de cette filière quitirent le maximum du profit que génère cette acti-vité. Il faudra dialoguer avec eux, et d’autres opéra-teurs économiques, afin de les persuader d’investirdans cette filière. Il faudra aussi parvenir à mettreen place des mécanismes pour suivre et contrôler lemarché afin de combattre la concurrence déloyaled’une production paysanne moins chère. Des exem-ples de création de marchés contrôlés de combus-tibles ligneux existent dans des pays de la sous-région (Niger et Mali).

Les objectifs envisageables pour le Bénin: unestratégie appropriée devrait permettre d’accroître lerendement pondéral de carbonisation à 25% aumoins et faire disparaître les fosses traditionnellesd’ici 2012 et de favoriser la création d’entreprisesagréées de production et de commercialisation decharbon (EPCC) de tailles relativement importantes.Certaines contraintes ont cependant été identifiéestelles que la méconnaissance probable au niveaunational des techniques améliorées de carbonisation;l’inexistence d’études sur la création de marché“contrôlé” de combustibles ligneux et de regroupe-ments corporatistes des exploitants forestiers com-merçants de charbon. La mesure en faveur d’unetransformation rapide de la filière passe par la réali-sation d’une étude de faisabilité technique et écono-mique de la transformation de cette filière au Béninet sur la base des résultats de cette étude de:

- former des spécialistes de la filière capables d’ai-der techniquement les opérateurs à assurer lamaintenance et la reproduction des techniquesaméliorées de carbonisation (leur assistance tech-nique pourra être sollicitée également pour lemontage des projets de création d’unités perfor-mantes de carbonisation) ;

- engager des discussions avec les grossistes et lesautres acteurs privés concernés sur la manière demoderniser la filière et mettre en place un méca-nisme de collaboration qui les responsabilise suf-fisamment; et

- mettre en place un programme d’assistance tech-nique aux acteurs privés qui voudront investirdans la filière.

Proposition d’un ordre de priorité pour la miseen œuvre des politiques et mesures

Le niveau de définition des objectifs stratégiques, despolitiques et mesures ci-dessus reste global, ce quine permet pas d’élaborer un planning d’exécutionqui soit véritablement opérationnel. Dans l’en-semble, il ressort que des études de maturation(développement de scénarios, études de faisabilitétechnique et économique) doivent être réalisées pourcertains objectifs. Pour d’autres, il a été recommandéde procéder d’abord à des expérimentations à l’échel-le pilote afin que l’Etat puisse s’inspirer des résultatspour décider des actions à engager (cas de l’améliora-tion du rendement énergétique de la production ducharbon et de la production des briques en argilestabilisées à froid). Ces différentes études complé-mentaires devraient permettre d’élaborer pour cha-que objectif dégagé un plan de réalisation. Il impor-te donc de définir un ensemble de projets à traverslesquels celles-ci pourront être réalisées. L’analysedes secteurs à l’étape actuelle permet de donner uni-quement des orientations concernant l’ordre de miseen œuvre des propositions des politiques et mesures.L’ordre de priorité proposé ci-dessous et la sugges-tion des grandes étapes de mise en œuvre qui suitest donc inspirée de cette approche.

Proposition d’ordre de priorité en terme de sec-teurs et de domaines d’activités

Parmi les trois secteurs analysés, la priorité devraitêtre accordée au secteur de l’énergie dans la définitionde la stratégie de mise en œuvre de la Convention auBénin. Dans le secteur énergie, la priorité devrait reve-nir à la mise en œuvre des politiques de changement:

- aux consommations domestiques d’énergie enraison du poids de la biomasse-énergie dans le

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bilan énergétique et l’exploitation anarchique desressources forestières qu’elles engendrent;

- aux consommations d’énergie dans le transport àcause du niveau de pollution locale à laquelleelles donnent lieu.

Au niveau des consommations domestiquesd’énergie : dans l’ensemble, la mise en applicationdes mesures visant la promotion des foyers amélioréset celles relatives à la substitution partielle de la bio-masse-énergie par le kérosène ne devrait pas nécessi-ter de grands investissements. Dans le domaine de ladiffusion des foyers améliorés les expériences quiexistent devraient être capitalisées pour avancer rapi-dement. Pour ce qui concerne la substitution, lesmesures les plus difficiles à mettre en place sontcelles relatives à l’application d’une taxe spécifiquesur l’abattage du bois des forêts naturelles, aucontrôle de l’exploitation de ces forêts, à la mise enplace d’une structure du prix bois-énergie qui favori-se les substitutions inter-énergétiques. Ces domainespotentiels de difficultés conditionnent également ledéveloppement d’une offre additionnelle de biomas-se-énergie à partir de la biomasse plantée. A celas’ajoute le problème de définition d’une politiquenationale d’utilisation des terres. C’est donc à cesniveaux que les pouvoirs publics devraient agir enpremier lieu pour assurer la réussite des politiques etmesures visant la production sylvicole et la substitu-tion de la biomasse-énergie au kérosène ou au GPL.

En ce qui concerne le développement des autresénergies renouvelables : des stratégies détailléesdevront d’abord être élaborées en raison du rôleimportant que l’Etat est appelé à jouer et des inci-dences financières liées à la mise en œuvre des mesu-res proposées. Il s’agit donc de mesures qui nécessi-tent un temps de préparation. Il en est de mêmepour les mesures visant l’amélioration du rendementde carbonisation et surtout la réorganisation de lafilière charbon de bois. Ici, il va falloir importer oufaire réaliser au CPU, une installation pilote de car-bonisation, du type de celle qui est recommandée,l’expérimenter et réaliser une étude de faisabilitétechnique et économique sur la modernisation de lafilière charbon de bois.

Au niveau des consommations d’énergies dans lestransports : la stratégie du Bénin sera fondée surl’ensemble des propositions d’options de réductionde la pollution qui ont été faites par le rapport Trac-tebel. Au regard de proposions faites, des prioritésdevront être dégagées afin d’orienter les pouvoirspublics vers l’essentiel. Dans ce sens, il paraît raison-nable et suffisant dans notre contexte de s’arrêter

dans le court et le moyen terme, aux options tellesque:

- la limite d’ancienneté des véhicules automobilesà l’importation à 10 ans (7 ans paraissent unemesure excessive dans le contexte du Bénin) ;

- l’amélioration de la qualité du service des méca-niciens auto par le perfectionnement de ceux-ci ;

- l’imposition du mélange essence et huile avec un rapport d’huile maximum de 6% pour les 2 roues ;

- le développement du transport en commun;- les mesures concernant la mise en place du plan

de circulation de Cotonou.

Quand bien même la pollution locale engendrée parle système actuel des transports est l’un des pro-blèmes environnementaux majeurs de notre pays, ilest inopportun à l’heure actuelle d’adopter des taxesou des pénalités sur les émissions de carbone. Cettemesure risque d’être socialement inacceptable. Notrepays n’ayant pas d’obligation de niveaux de réduc-tion globale des émissions de gaz à effet de serre, ilparaît suffisant à présent de mettre en place unepolitique qui contribue effectivement et avec certitu-de, aux réductions individuelles d’émissions. Lesoptions décrites ci-dessus permettent d’atteindre cetobjectif.

Sur le plan opérationnel, en ce qui concerne l’amélio-ration de la qualité de service des mécaniciens auto,il ne s’agira pas de former quelques-uns d’entre euxseulement et passer ensuite à des contrôles sur le ter-rain. Il conviendrait plutôt de concevoir et de mettreen place un programme permettant de perfectionnersur 2 ou 3 ans, dans les domaines de réglage des car-buréacteurs et d’entretien général des véhicules, tousles mécaniciens auto diplômés qui exercent effective-ment dans le métier. Un tel programme pourraits’inspirer de ce qui a été fait à la Direction de l’Ener-gie pour les électriciens du bâtiment, dans le cadredu projet CONTROLEC (Contrôle des InstallationsElectriques Intérieures) sur financement du budgetnational. Les options qui ont été proposées par l’étu-de sur le transport en ce qui concerne le remplace-ment des motocyclettes 2 temps par des engins 4temps, ne peuvent être envisagées qu’à long terme,lorsque les conditions seront réunies socialement. Eneffet, en ce moment les engins 2 temps les plusrépandus au Bénin coûtent sur le marché d’occasionentre 600,000 et 700,000 FCFA. Les motocyclettes4 temps (comme la Honda CG par exemple) coûte-raient 1,5 à 2 fois plus cher. Les prix de neufs avoisi-neraient les 2 millions de FCFA. Vu les services queles 2 roues rendent aux populations et leur pouvoir

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d’achat actuel, restreindre le marché à des engins 2 roues 4 temps, par des mesures contraignantes àl’importation serait une politique inutilement impo-pulaire. Il pourrait en être de même de l’impositionde l’essence sans plomb qui risque d’aboutir à uneaugmentation du prix de l’essence (déjà élevé) à l’im-portation et par voie de conséquence à la pompe. Sides possibilités de contrôle de la qualité du produitimporté n’existe pas, comme c’est le cas en cemoment, la tentative de récupération de la mesurepour des superprofits serait très grande au niveau dessociétés de commercialisation de produits pétroliers.

Le secteur du bâtiment : ce secteur est dans unecertaine mesure également prioritaire, non pas parcequ’il pose un réel problème environnemental direc-tement lié aux changements climatiques, mais parcequ’il importe d’encourager le passage à d’autresmatériaux de construction (nécessitant moins d’ap-port en ciment) lorsque ceux-ci permettent de valo-riser les ressources minières existantes et que les pro-duits dérivés qui en seront issus, présentent desgaranties de qualités requises pour les bâtiments etd’obtention d’un bon confort thermique naturel.Quant au secteur industriel, l’Etat pourrait simple-ment mettre en place une politique visant à encoura-ger les grandes entreprises à adopter des mesures derationalisation de leurs consommations d’énergies.

Conclusion sur les secteurs énergie, industrie etdu bâtiment : ce travail visait à faire des proposi-tions de politiques et de mesures d’atténuation desémissions de gaz à effet de serre et d’adaptationconcernant les secteurs de l’énergie, de l’industrie, etdes bâtiments. Les politiques et mesures proposéesont été identifiées en tenant compte des problèmesenvironnementaux liés aux secteurs étudiés dans lecontexte du Bénin. Les domaines prioritaires où deschangements devront intervenir ont été ciblés et lessolutions identifiées ont été analysées d’abord parrapport à leur efficacité à résoudre le problème envi-ronnemental posé et ensuite par rapport à leur perti-nence dans le contexte actuel du pays. Deux domai-nes d’activités ont fait l’objet d’attention particulièredans le secteur de l’énergie :

- les consommations de biomasse-énergie ;- la pollution dans les transports.

Les secteurs de l’industrie et du bâtiment ont étéaussi analysés en tenant compte de la situation dansces secteurs et de leurs poids respectifs dans le bilandes émissions de GES et leur vulnérabilité par rap-port aux changements climatiques surtout en ce quiconcerne le secteur des bâtiments.

Le Plan de mise en œuvre des politiques et mesurespour les options prioritaires d’adaptation aux chan-gements climatiques se compose des mesures sui-vantes :

1. La création effective du Comité Nationalpour les Changements Climatiques: la miseen œuvre des politiques et mesures pour lesoptions prioritaires d’adaptation aux change-ments climatiques sera amorcée avec la mise enplace du Comité National pour les Change-ments Climatiques. Il sera l’organe suprêmechargé de la coordination de toutes les activitésinscrites dans les options prioritaires d’adapta-tion aux changements climatiques.

2. L’information, la sensibilisation, la forma-tion, l’éducation de tous les acteurs dudéveloppement rural : le Comité Nationalpour les Changements Climatiques (CNCC)organisera des ateliers de formation et d’infor-mation - communication à l’intention de tousles acteurs du développement rural. A cet effet,deux types d’atelier pourraient être effectués.

Atelier 1: il regroupera les différents acteurs dudéveloppement rural au niveau institutionnel: leCNCC, les responsables de projets en matière degestion de l’environnement, les responsablesd’ONG intervenant dans la gestion rationnelle desressources naturelle, l’ASCECNA, le MDR, leMEHU et l’Université Nationale du Bénin. Il ysera question d’informer les participants des varia-bilités climatiques que connaît le Bénin depuis cesdernières décennies et des risques de changementclimatique auxquels on pourrait assister. Les effetsde ces risques sur l’économie nationale de mêmeque les efforts de réflexion effectués par le pro-gramme CC: Train y seront également exposés etanalysés. Des communications portant sur desthèmes spécifiques y seront effectuées.

Atelier 2: il sera ouvert aux responsablesd’ONG et de délégués des communautés debase (maires, associations de développement,associations villageoises de gestion des res-sources naturelles etc.). Son objectif sera double:

• Informer ces acteurs à la base des dangers del’utilisation anarchique des forêts et des ris-ques de changements climatiques dus auxmauvaises utilisations de ces ressources ; et

• Créer des Unités Communales pour les Chan-gements Climatiques (UCCC). Ces unités

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seront toutes coordonnées par le CNCC etchargées d’exécuter certaines des activités pré-vues dans les différentes options d’atténuationet d’adaptation aux changements climatiques(reboisement des berges et des espaces déboi-sés par exemple). Il sera identifié pour chacunedes régions ou communes, des options priori-taires d’atténuation et d’adaptation des chan-gements climatiques en fonction des préoccu-pations des communautés. Les optionsd’adaptation des Changements Climatiquesretenues dans le présent document servirontde canevas. La création de ces Unités Commu-nales pour les Changements Climatiques(UCCC) s’avère indispensable au moment pré-cis où la décentralisation est presque unacquis.

3. Travaux de recherche

Les thèmes de recherche contenus dans les optionsd’adaptation aux Changements Climatiques serontconfiés à des chercheurs universitaires et feront l’ob-jet de thèmes de mémoires et de thèses pour les étu-diants. Des moyens pourront être mis à leur disposi-tion. Un programme d’action sera élaboré et tiendracompte:

- des résultats des études effectuées en milieu uni-versitaire ;

- des options d’adaptation aux changements cli-matiques spécifiques aux différentes localités ourégions du pays et identifiées au cours de l’ateliern°2 par les communautés à la base ;

- des mesures d’adaptation aux changements cli-matiques identifiées dans le présent document.

Ce programme d’action basé sur une approche parti-cipative et sur le genre sera exécuté pendant 5 ansrenouvelables et sera coordonné par le Comité Natio-nal sur les Changements Climatiques (CNCC). Saréussite dépendra des moyens humains, matériels etfinanciers qui lui seront affectés.

Conclusions et recommandations sur l’agricul-ture et la foresterie

L’observation critique des phénomènes climatiquesau Bénin depuis quelques décennies permet, sans nuldoute, de croire à une modification du climat. Cechangement climatique est de plus en plus probablesur toute la planète Terre et affectera tous les secteursde la vie humaine. L’élaboration de la StratégieNationale de mise en œuvre de la Convention-Cadredes Nations Unies sur les Changements Climatiques

a permis de constater que l’agriculture et la foresterie,deux secteurs clés du monde rural, sont actuellementmenacées par de fréquentes récessions pluviomé-triques: durées très longues des saisons sèches, pochesde sécheresse pendant la saison pluvieuse, forts défi-cits pluviométriques annuels etc. Ces phénomènesclimatiques, incontrôlables et imprévisibles, provo-quent chaque année d’énormes déficits de rendementsagricoles, animal et forestier. L’agriculture béninoiseétant basée sur un régime de type pluvial, desérieuses mesures d’adaptation et d’atténuation ontété identifiées aux fins de ne pas voir toujours étouffésles efforts des populations rurales. D’énormescontraintes pourraient entraver la mise en œuvre deces stratégies. Au nombre d’elles se trouvent la nonalphabétisation des populations rurales, le faibleniveau de conscience face aux effets de la déforesta-tion par le feu; leur faible niveau de revenu les empê-chant souvent d’accéder aux nouvelles technologiesagricoles.

L’existence de plusieurs structures intervenant dansl’aménagement forestier conduisant à l’émiettementdes forces, reste un autre blocage au niveau institu-tionnel pour l’application des différentes mesuresidentifiées. En prélude à la mise en œuvre de ces stra-tégies, il importe dès lors de mener diverses actionsaux fins d’atténuer ces contraintes. On pourra:

• Renforcer l’alphabétisation dans les communau-tés rurales ;

• Traduire dans les principales langues locales lesoutils technologiques compatibles à l’atténuationdes effets néfastes des changements climatiques ;

• Sensibiliser et informer les paysans sur les effetsde la déforestation dans la modification du cli-mat en utilisant l’approche: Information, Educa-tion et Communication (IEC);

• Recourir à l’approche genre lors de la mise enœuvre de ces stratégies.

Au niveau institutionnel, le recrutement de jeunescadres aménagistes forestiers et la création effectivedu Comité National pour les Changements Clima-tiques doivent être encouragés. La mise en œuvreintégrale et parfaite de ces actions et mesures suppo-se que des ressources financières appréciables soientdisponibles et que la volonté politique du gouverne-ment s’y engage effectivement.

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3.3 FICHES DE PROJETS PRIORITAIRES SÉLECTIONNÉS PAR LE BÉNIN SUR LA BASE DE CETTE ANALYSE

PROJET N° 1

TITRE DU PROJET: Renforcement des capacitésen matière d’observation du système climatique.

INSTITUTION DE MISE EN ŒUVRE: CentreBéninois de la Recherche Scientifique et Techniqueen collaboration avec les Structures Nationalesconcernées.

DUREE: 5 ans

PROBLEME ENVIRONNEMENTAL:

Au Bénin, comme dans la plupart des pays africains,le système d’observation existant du climat, en parti-culier le réseau d’observation météorologique,connaît une dégradation de plus en plus remarquableen raison notamment du caractère obsolète des ins-truments et du dysfonctionnement du système d’ob-servation. En outre, l’insuffisance voire le manque dedonnées et d’informations sur certaines composantesdu système climatique (Atmosphère, Hydrosphère etBiosphère par exemple) ne facilite pas une sur-veillance adéquate du climat. Cet état de chose rendpratiquement impossible une évaluation appropriéedes indicateurs permettant de mieux comprendrel’évolution du climat ou la détection des tendancesclimatiques à long terme.

OBJECTIFS:

Disposer de données et d’informations fiables per-mettant une surveillance continue du système clima-tique, une meilleure compréhension de l’évolutiondu climat et une amélioration des prévisions clima-tiques au Bénin.

ACTIVITES:

• Renforcer, par le renouvellement des équipe-ments existants et l’acquisition de nouveaux ins-truments, les capacités d’observation en surfaceet en altitude et de communication du réseau desstations météorologiques du Bénin;

• Mettre en place un système permettant d’évaluerles données relatives à la composition chimiquede l’air ;

• Développer un système d’observation océaniquepermettant l’acquisition des données telles que la

température de la surface de la mer, la variationdu niveau marin et celles relatives à la circulationocéanique;

• Renforcer les systèmes existants de collecte dedonnées et d’informations sur la biosphère (tauxde couverture et évolution du couvert végétal) ;

• Mettre en place un système permettant d’évaluerles paramètres relatifs à la lithosphère (conducti-vité thermique et rugosité du sol, l’albédo, etc.) ;

• Coopérer à l’échelon sous-régional, régional voiremondial à l’échange de données.

RESULTATS ATTENDUS:

Mise au point d’un système opérationnel qui fourniten temps opportun les renseignements sur le systè-me climatique; et d’un dispositif permettant unesurveillance continue du système climatique.

o

PROJET N° 2

TITRE DU PROJET: Contrôle de la pollution del’air en milieu urbain et prévention des nuisances.

INSTITUTION DE MISE EN ŒUVRE: Directionde l’Environnement en collaboration avec l’ABE.

DUREE: 10 ans

PROBLEME ENVIRONNEMENTAL

Accroissement de la pollution atmosphérique dansles Centres Urbains, provoqué par les produitsd’échappement polluants et toxiques émanant sur-tout des engins d’occasion à deux roues, des gros por-teurs, des industries ainsi que des déchets solides etliquides. Cette situation est à l’origine de plusieursaffections identifiées par les spécialistes de la santé.

OBJECTIFS

Réduire à moyen terme et contrôler les émissionsnocives imputables aux secteurs de l’énergie, de l’in-dustrie, des transports et des déchets, en vue del’amélioration de la qualité de l’air et de la santé despopulations

ACTIVITES

• Sensibiliser la population, notamment les princi-paux acteurs sur les risques et dangers de la pol-lution de l’air ;

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• Mettre en place, aux fins de surveillance, un sys-tème de mesure de la pollution de l’air ;

• Mettre en place une unité de contrôle de la qua-lité de l’air ;

• Reboiser les grandes artères des principales villesdu pays et créer des ceintures vertes entre lesgrandes agglomérations;

• Prendre les mesures réglementaires vis-à-vis dela pollution de l’air dans les villes ;

• Réaliser les études d’impact de la pollution sur lasanté humaine et autres secteurs d’activitéshumaines ;

• Etablir les seuils critiques de pollution et mettreen place un système de contrôle et d’alerte dessituations de dépassement de ces seuils ;

• Promouvoir le transport en commun;• Mettre en place un système de décharge contrô-

lée pour les déchets solides ;• Mettre en place à long terme un système de

tout-à-l’égout pour le traitement des eaux usées.

RESULTATS ATTENDUS

Disponibilité d’indicateurs (quantitatifs) de pollu-tion de l’air et adopter un Programme contenant desmesures visant à atténuer la pollution dans les cen-tres urbains; etc….

o

PROJET N° 3

TITRE DU PROJET: Gestion de la zone côtièreface à l’élévation du niveau de la mer.

INSTITUTION DE MISE EN ŒUVRE: Directionde l’Environnement.

DUREE: 5 ans - 10 ans

PROBLEME ENVIRONNEMENTAL

Capacité très limitée à faire face aux conséquencesd’une éventuelle augmentation du niveau de la merdue au réchauffement global, dans la zone côtière.

OBJECTIFS

Identifier et évaluer les options et les mesures d’in-tervention qui favoriseront la mise en œuvre de pro-grammes à long terme d’adaptation au changementclimatique.

ACTIVITES

• Mettre en place un système de surveillance duniveau de la mer et de mesure de la températurede surface de la mer;

• Procéder à une analyse de la vulnérabilité de lazone côtière aux changements climatiques ;

• Identifier et évaluer les impacts sur l’homme etles secteurs comme la pêche, l’agriculture et letourisme;

• Identifier et évaluer les options d’adaptation;• Définir les stratégies de mise en œuvre ou d’in-

tervention;• Formuler un ensemble de mesures pour la ges-

tion intégrée du littoral.

RESULTATS ATTENDUS

Disponibilité d’un programme visant la protection àlong terme des écosystèmes côtiers ; et d’un choix detechnologies appropriées ;

Contrôle inopiné du taux de mélange à une station d’essence

Contrôle inopiné du taux de mélange à une station d’essence

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PROJET N°4

TITRE DU PROJET: Atténuation des émis-sions de gaz à effet de serre par l’améliorationde l’Efficacité Energétique.

INSTITUTION DE MISE EN ŒUVRE: Directionde l’Energie en collaboration avec la Direction del’Environnement.

DUREE: 5 à 10 ans.

PROBLEME ENVIRONNEMENTAL:

Selon une étude menée en 1999, relative à la contri-bution du secteur énergétique dans les émissions degaz à effet de serre au Bénin, les ménages et le trans-port participent pour une grande part (respective-ment 42 et 43 % en 1996). L’accroissement démo-graphique et la prolifération des véhicules usagersont maintenu les émissions imputables à ces deuxdomaines dans une forte proportion. Ainsi, toutestratégie visant à atténuer les émissions des GESdans le secteur de l’Energie peut être orientée versles activités liées au transport et aux ménages.L’amélioration de l’efficacité énergétique dans cesdeux sous-secteurs pourrait se révéler l’une desoptions d’atténuation des émissions de GES et appa-raît comme l’une des mesures pouvant contribuer demanière significative à la limitation de ces émissions.

OBJECTIFS:

Promouvoir toute activité permettant d’économiserl’énergie dans les ménages et de diversifier lessources d’énergie (utilisation de gaz) et autres etréduire/limiter les émissions imputables au sous-sec-teur transport.

ACTIVITES:

• Sensibiliser la population sur les problèmes rela-tifs aux changements climatiques et à la nécessi-té d’économiser de l’énergie ;

• Encourager, en subventionnant, l’utilisation desfoyers améliorés dans les ménages ;

• Promouvoir l’utilisation des sources d’énergiepropre dans les ménages ;

• Améliorer le rendement de la carbonisation dansla fabrication du charbon par des procédésmodernes ;

• Veiller à l’application effective des textes envigueur en matière d’importation des véhiculesd’occasion;

• Promouvoir le transport en commun;• Reconvertir les conducteurs de taxi-moto à

d’autres activités concourant à un environnementsain et également rémunératrices ;

• Appuyer la formation des mécaniciens sur leréglage des moteurs ;

• Sensibiliser les sociétés agréées sur la qualité desproduits pétroliers à importer.

RESULTATS ATTENDUS:

• Réduction les émissions de gaz à effet de serreimputable au secteur de l’énergie ;

• Adoption par les populations des comportementsfavorables à une économie d’énergie dans lesménages ;

• Introduction des sources d’énergie propre dansles ménages.

Transformation et traitement de déchets ménagers par une ONG, briquettes pour le feu

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PROJET N° 5

TITRE DU PROJET: Gestion des sols aux finsde séquestration du carbone et d’atténuationdes émissions de gaz à effet de serre.

INSTITUTION DE MISE EN ŒUVRE: Directionde l’Agriculture en collaboration avec l’INRAB.

DUREE: 10 ans – 15 ans

PROBLEME ENVIRONNEMENTAL

Dans la plupart des zones agroécologiques duBénin, l’érosion et les pressions anthropiques (feuxde brousse, déboisement, surpâturage, pratiquesculturales, etc) sont à l’origine de la destruction desmatières organiques des sols qui constituent un fortpotentiel de puits de carbone. Il faut noter qu’envi-ron 2/3 du carbone de la biosphère terrestre sontstockés dans les couches inférieures du sol. De cefait, une gestion et une conservation appropriées ouen terme clair une gestion durable des sols, peuventcontribuer à réduire de manière substantielle laconcentration des GES dans l’atmosphère etaccroître par conséquent les puits de carbone auniveau de la végétation et dans le sol.

OBJECTIFS

Accroître le potentiel de stock de carbone dans lessols grâce à la gestion améliorée des terres.

ACTIVITES

• Evaluer la nature et l’importance des réserves decarbone dans le sol au niveau des différenteszones agroécologiques ;

• Mettre en œuvre les techniques de conservationet de gestion des sols qui favorisent les princi-paux processus de séquestration du carbone dansle sol et qui assurent le stockage de carbonedans le sol ;

• Mener avec la participation des collectivitéslocales et des ONG des actions visant à luttercontre la dégradation des terres et à perturberles processus de séquestration du carbone dansle sol ;

• Coopérer à l’échelon sous-régional, régional etinternational à l’échange d’expériences.

RESULTATS ATTENDUS

Régénération des sols et accroissement de leur capa-cité de stockage du carbone et contribution à l’atté-nuation des émissions de CO2 dans l’atmosphère.

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ANNEXE 1: Récapitulatif des programmes environnementaux au Bénin

N° Intitulé du Coût (en millions Part du Part du Niveau Observationsd’ordre Programme de FCFA) et financement financement d’exécution

ou du projet Source de intérieur extérieurfinancement

01 Projet de Gestion BN : 2848 37,76% 62,24% Achevé Ce projet a pris fin auEnvironnementale IDA : 4000 31 décembre 2001 pour

PNUE: 450 laisser place au PNGEAFD : 245

7543

02 Programme d’Assistance à la BN: 50 5,43% 94,57% Achevé C’est un projet financéCommunication et à UE: 871,062 sur le Fonds Européenl’Information sur la Protection 921,062 de Développementde l’Environnement

03 Programme de pays BN: 45 60% 40% En cours -ozone-Bénin PNUE/FEM: 30

75

04 Projet Conseiller allemand en BN: 84 4,23% 95,77% Achevé -Environnement au MEHU GTZ/RFA: 1900

1984

05 Programme d’Urgence de lutte BN : 3444 20% 80% En cours -contre l’érosion côtière à COLL : 600l’Est de l’épi de Siafato A RECHER.: 12510

16554

06 Programme CC : TRAIN BN : 6,63% 10% 90 En cours Exécution GouvernementPNUD/ /FEM : 166,39 du Bénin/UNITAR

07 Elaboration de la Communica- BN: 18 7,26% 92,74% Achevé -tion Nationale sur les PNUE/FEM: 230changements climatiques 248

08 Développement du Plan d’Action BN : 76 34,8% 65,2% En coursNational sur la Bio-sécurité PNUE : 142,8

218,2

09 Gestion des déchets solides BN: 75 4% 96% En cours Financé par l’Agence CanadienneCANADA: 1800 de Développement International

1875

10 Mise en œuvre de la Police BN: non déterminé - - En cours Cette activité commencée depuisEnvironnementale GTZ: non déterminé est financée par le Budget

IDA : non déterminé National et quelque fois par laGTZ à travers le Projet Conseilleren Environnement et l’IDA àtravers le PGE.

11 Organisation des journées BN : non déterminé 100% - En cours L’organisation de ces journées a mensuelles pour un commencé en mars 2000 et se environnement sain poursuit jusqu’à ce jour.

12 Plantation de 480 000 arbres BN : 736 100% 0 En cours -par an

13 Elaboration du programme BN : 46 68,66% 31,34% Achevé Financé par le Bureau des d’Action National de Lutte PNUE/UNSO: 21 Nations Unies pour la lutte Contre la Désertification 67 contre la Désertification et la

Sécheresse (UNSO).

14 Elaboration de la Stratégie GTZ/RFA: 2,171 0 100% Achevé -Nationale de Lutte contre la pollution atmosphérique

15 Programme National de Gestion BN : 3870 8% 90% En coursEnvironnementale Collectivités 2%

locales : 948Multibailleurs : 45594

16 Projets environnementaux mis en PAYS-BAS: 2 612,148 - 100% - Le Budget National contribue auœuvre dans le cadre de l’Accord fonctionnement du Centre sur le Développement Durable Béninois de Développement

Durable (CBDD).

TOTAL 83583 35,54 % 64,46% - -

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MISSIONS PHOTOGRAPHIQUES I.G.N. France.

1992 BEN (Hillacondji- Cotonou) 1/50.000e.1995 BEN (Grand-popo-Cotonou) 1/30.000e.1996 BEN (Cotonou-Sèmè) 1/30.000e.1981 BEN (Cotonou-Kraké) 1/20.000e.1988 BEN (Cotonou) 1/10.000e.NATIONAL INSTITUTE FOR GLOBAL ENVIRON-

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VIGNIGBE J.: Contraintes climatiques et développe-ment agricole sur le plateau d’Abomey, Mémoire deMaîtrise Géographie, FASH / UNB, 1992.

WILLIAM M. C.: Le changement climatique, les forêtset l’aménagement forestier, aspects généraux; EtudeFAO Forêts 126; 139p, 1997.

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LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

Sigles et acronymes internationaux

AEC/JIA activités exécutées conjointementCC changements climatiquesCCNUCC Convention Cadre des Nations Unies pour les Changements ClimatiquesCP Conférence des PartiesCP/MOP la CP sert de «réunion des Parties» au Protocole (CP/MOP) qui se réunira durant la même période

que la CPDNPP Direction Nationale du Plan et de la ProspectiveECOPAS Programme d’Utilisation Rationnelle des Aires Protégées et Contiguës du Bénin, du Burkina Faso

et du Niger et de leurs zones d’influenceGES Gaz à Effet de SerreGIEC Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du climat (IPCC en anglais)IEC Information Education CommunicationIDA Association Internationale pour le DéveloppementIPCC Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du climatMDP Mécanisme pour un Développement PropreMOC/JI Mise en Oeuvre ConjointeNLPTS Etudes Nationales de Perspectives à Long TermeOMS Organisation Mondiale de la SantéPAN/LCD Programme d’Action National de Lutte Contre la DésertificationPMA Pays les Moins AvancésPNUD Programme des Nations Unies pour le DéveloppementREC réductions d’émissions certifiéesSBI Organe subsidiaire de mise en œuvreSBSTA Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologiqueUNITAR Institut des Nations Unies pour la Formation et la Recherche

Sigles et acronymes internes au Bénin

ABE Agence Béninoise de l’EnvironnementADD Accord sur le Développement Durable (ADD) entre le Bénin et les Pays-BasCEB Communauté Electrique du BéninCNCC Comité National sur les Changements ClimatiquesDEPONAT Déclaration de Politique Nationale d’Aménagement du TerritoireJMES Journées Mensuelles pour un Environnement SainPACIPE Programme d’Assistance à la Communication et à l’Information sur la

Protection de l’EnvironnementPAE Plan d’Action EnvironnementalPAS Programme d’Ajustement StructurelPCE Projet Conseiller en EnvironnementPCGPN Programme de Conservation et de Gestion des Parcs NationauxPGE Projet de Gestion EnvironnementalePGRN Projet de Gestion des Ressources NaturellesPIP Programme d’Investissements PublicsPON Plan d’Orientation NationalePMAE Plans Municipaux d’Action EnvironnementalePNGE Programme National de Gestion EnvironnementaleSBEE Société Béninoise d’Electricité et d’Eau

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LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET CARTES

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Tableau 1 Indicateurs de pauvreté humaine par département............................................................................................................................................................... 15Tableau 2 Accès aux soins au Bénin, comparé avec celui de pays voisins et d’un pays développé..................................... 15Tableau 3 Les indicateurs de santé au Bénin en 2001........................................................................................................................................................................................... 16Tableau 4 Les dix motifs de consultations médicales les plus fréquents au Bénin......................................................................................... 16Tableau 5 Les indicateurs économiques du Bénin......................................................................................................................................................................................................... 16Tableau 6 Sources d’énergie liées à la consommation domestique en 1998 ................................................................................................................ 26Tableau 7 Prix de l’énergie utile ....................................................................................................................................................................................................................................................................... 27Tableau 8 Les possibilités de développement des énergies renouvelables......................................................................................................................... 28Tableau 9 Evolution de la population agricole par département....................................................................................................................................................... 33Tableau 10 Répartition de la population agricole par groupes d’âges selon les régions de résidence............................. 34Tableau 11 Evolution de la production forestière................................................................................................................................................................................................................ 36

Figure 1 Incidences des changements climatiques sur la santé humaine .................................................................................................................... 17Figure 2 Développement d’une stratégie d’adaptation.................................................................................................................................................................................... 21Figure 3 Tableau synoptique des impacts des changements climatiques sur les lagunes côtières .............................. 22

Cartes Climats et pluviogrammes types du Bénin.......................................................................................................................................................................................... 45Statistiques calculées sur les NDVI entre 1995 et 2003........................................................................................................................................... 46Evolution des indices de végétation (NDVI) au Bénin entre 1995 et 2003 ........................................................................ 47Population et densité de population 1961 - 2002.................................................................................................................................................................. 48Cotonou, Bénin. Vue générale de la zone d’étude..................................................................................................................................................................... 49Cotonou, Bénin. Evolution du trait de côte......................................................................................................................................................................................... 49Cotonou, Bénin. Evolution de la zone urbaine .............................................................................................................................................................................. 50Bénin, rendement à l’hectare de la culture du maïs 1961-2001................................................................................................................ 51Bénin, rendement à l’hectare de la culture du millet 1961-2001........................................................................................................... 51Bénin, rendement à l’hectare de la culture du sorgho 1961-2001......................................................................................................... 51

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