stambali de tunis

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61 Cette année, le mois de Chaâbane qui précède le Ramadan tombe en plein été. Soleil de plomb quand je débarque à La Goulette, en quête des mystérieux Stambalis. Aucune adresse, si ce n’est quelques mots d’arabe gribouillés sur un bout de papier : « Moqqadem Riadh, Zaouïa Sidi Ali Lasmar. » C’est Abdallah Ghinéa, un célèbre Gnawa d’Essaouira, qui m’avait recommandé cet arrif 1 de Tunis. Est arrif « celui qui sait », tandis que moi, je ne sais rien… Atterrissage et changement de rythme. De jour, la blanche médina est éteinte, comme aplatie par la cha- leur. Le soir, elle s’éveille et la vie com- mence à grouiller. Immersion dans le labyrinthe des ruelles, du souk des orfèvres à celui des musiciens, je col- lectionne les fausses pistes… jusqu’au cinquième jour. Sous le toit du saint Une magnifique porte jaune cloutée de pointes noires, au fond d’une impasse blanchie à la chaux. Une femme m’ouvre et me fait attendre dans ce qui semble être la pièce des souvenirs où des portraits de jeunes et de vieux Stambalis me dévisagent. Riadh entre, la trentaine, visage et regard fins. Cigarettes. Il ne semble pas surpris de me voir. Sa femme lui traduit ma requête : décou- vrir l’univers des Stambalis au plus près. Heureusement, le nom de Ghi- néa fait l’effet d’un sésame. Le courant passe et il m’invite à m’installer chez lui. Riadh a racheté la Zaouïa, qui était abandonnée, l’une des quatre de la ville où les esclaves se réunissaient jadis 2 . La maison traditionnelle s’ar- ticule autour d’un petit patio et d’un bel arbre à jasmin, au pied duquel fut enterré le dernier esclave des lieux qui pratiquait le rituel ici même. Derrière une porte ornée de drapeaux aux cou- leurs de l’islam, se trouve, recouvert d’un catafalque ver, le tombeau de Sidi Ali Lasmar, l’épicentre de la zaouïa. Et comme le saint, j’ai ma propre chambre. Des esprits pour soigner les corps Les esprits aussi ont la leur : « Bit men mlouk. » C’est là que Riadh fait ses consultations, car la principale acti- vité des Stambalis est thérapeutique. Un beau jour, il m’autorise à y pénétrer pendant une séance de divi- nation. Assemblage hétéroclite de fioles, d’encens, de gris-gris et de pen- dentifs suspendus, mais surtout de poupées anciennes surgissant des coussins rouges. Une jeune femme lui pose des questions que je ne com- prends pas. Lui se couvre la tête d’un foulard rose et inhale du benjoin préa- lablement concassé. On ne doit jamais voir son visage, défiguré paraît- il. Puis son corps est secoué par de légers spasmes. Soudain, sa voix s’ac- célère et devient suraiguë, nasillarde : l’esprit parle par sa bouche, et Qantara 73 automne 2009 annonce à la « patiente » ce qu’elle devra accomplir : un sacrifice ou une ziyara (pèlerinage auprès d’un saint), voire une cérémonie rituelle. On consulte pour toutes sortes de choses : santé, enfantement, travail ou succès d’une entreprise, etc. L’essentiel, c’est que ça marche… Riadh n’est pas descendant d’es- claves. Devenir Stambali n’est pas un héritage, ni un choix, mais une voca- tion : ça lui est tombé dessus. « Quand j’étais enfant, j’ai été très malade et je suis resté aveugle pendant un an et demi. Ce sont les arrifas qui m’ont guéri, et depuis, je suis moi-même devenu arrifInitié, il « travaille » désormais avec les esprits et particulièrement avec l’un d’entre eux: « Je suis possédé par l’esprit de May Gagia, une femme étrange, exubérante et lunatique. Quand elle vient en moi, je me comporte comme elle : je deviens imprévi- sible et je marche même comme une vieille femme ! Je suis comme son double, je la représente et elle guide ma vie ! » La confrérie tunisienne des Stambalis, proches parents des Gnawas du Maroc, puise ses rituels aux sources négro-africaines. Immersion dans les rituels de possession stambalis avec la complicité de Riadh, un « arrif », maître, qui communique avec les esprits… mais n’en vit pas moins dans son temps. Texte Manoël Pénicaud Photographies Algo Danse de l’arrif, le maître, au cours de la Chaâbania, célébration de l’arrivée du mois de Ramadan organisée le 27 du mois de Chaâbane. l’arrif, Riadh, change plusieurs fois de costumes au cours de la cérémonie. Le bleu ciel représente Moïse (Mousaoui). Ci-dessous : Un adepte danse devant le maître musicien Hamadi Bidali. Stambalis de Tunis 1. Littéralement « le maître ». Considéré comme le prêtre du culte, c’est lui qui a le pouvoir de communiquer avec les génies. 2. La confrérie des Stamboulis, tout comme celle des Gnawas du Maroc, aurait été fondée par des esclaves noirs. voyage

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reportage de Augustin Le Gall & Manoël Pénicaud sur les tracesdu culte stambali de Tunisie, dans le dernier lieu saint de ce culte africain par la sève et maghrébin par la greffe, situé au cœur de la Médina de Tunis. Article publié dans Qantarra n°73 automne 2009.

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Page 1: Stambali de Tunis

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Cette année, le mois de Chaâbane quiprécède le Ramadan tombe en pleinété. Soleil de plomb quand jedébarque à La Goulette, en quête desmystérieux Stambalis. Aucuneadresse, si ce n’est quelques motsd’arabe gribouillés sur un bout depapier : « Moqqadem Riadh, Zaouïa SidiAli Lasmar. » C’est Abdallah Ghinéa,un célèbre Gnawa d’Essaouira, quim’avait recommandé cet arrif 1 deTunis. Est arrif « celui qui sait », tandisque moi, je ne sais rien…

Atterrissage et changement derythme. De jour, la blanche médinaest éteinte, comme aplatie par la cha-leur. Le soir, elle s’éveille et la vie com-mence à grouiller. Immersion dans lelabyrinthe des ruelles, du souk desorfèvres à celui des musiciens, je col-lectionne les fausses pistes… jusqu’aucinquième jour.

Sous le toit du saintUne magnifique porte jaune cloutéede pointes noires, au fond d’uneimpasse blanchie à la chaux.

Une femme m’ouvre et me faitattendre dans ce qui semble être lapièce des souvenirs où des portraitsde jeunes et de vieux Stambalis medévisagent. Riadh entre, la trentaine,visage et regard fins. Cigarettes. Il nesemble pas surpris de me voir. Safemme lui traduit ma requête : décou-vrir l’univers des Stambalis au plusprès. Heureusement, le nom de Ghi-néa fait l’effet d’un sésame. Le courant

passe et il m’invite à m’installer chezlui. Riadh a racheté la Zaouïa, qui étaitabandonnée, l’une des quatre de laville où les esclaves se réunissaientjadis 2. La maison traditionnelle s’ar-ticule autour d’un petit patio et d’unbel arbre à jasmin, au pied duquel futenterré le dernier esclave des lieux quipratiquait le rituel ici même. Derrièreune porte ornée de drapeaux aux cou-leurs de l’islam, se trouve, recouvertd’un catafalque ver, le tombeau de SidiAli Lasmar, l’épicentre de la zaouïa.Et comme le saint, j’ai ma proprechambre.

Des esprits pour soigner les corpsLes esprits aussi ont la leur : « Bit menmlouk. » C’est là que Riadh fait sesconsultations, car la principale acti-vité des Stambalis est thérapeutique.

Un beau jour, il m’autorise à ypénétrer pendant une séance de divi-nation. Assemblage hétéroclite defioles, d’encens, de gris-gris et de pen-dentifs suspendus, mais surtout depoupées anciennes surgissant descoussins rouges. Une jeune femme luipose des questions que je ne com-prends pas. Lui se couvre la tête d’unfoulard rose et inhale du benjoin préa-lablement concassé. On ne doitjamais voir son visage, défiguré paraît-il. Puis son corps est secoué par delégers spasmes. Soudain, sa voix s’ac-célère et devient suraiguë, nasillarde :l’esprit parle par sa bouche, et

Qantara 73 automne 2009

annonce à la « patiente » ce qu’elledevra accomplir : un sacrifice ou uneziyara (pèlerinage auprès d’un saint),voire une cérémonie rituelle. Onconsulte pour toutes sortes de choses:santé, enfantement, travail ou succèsd’une entreprise, etc. L’essentiel, c’estque ça marche…

Riadh n’est pas descendant d’es-claves. Devenir Stambali n’est pas unhéritage, ni un choix, mais une voca-tion : ça lui est tombé dessus. « Quandj’étais enfant, j’ai été très malade et je suisresté aveugle pendant un an et demi. Cesont les arrifas qui m’ont guéri, et depuis,je suis moi-même devenu arrif. » Initié, il« travaille » désormais avec les espritset particulièrement avec l’un d’entreeux: « Je suis possédé par l’esprit de MayGagia, une femme étrange, exubérante etlunatique. Quand elle vient en moi, je mecomporte comme elle : je deviens imprévi-sible et je marche même comme une vieillefemme ! Je suis comme son double, je lareprésente et elle guide ma vie ! »

La confrérie tunisienne des Stambalis, proches parents des Gnawas du Maroc, puise ses rituels aux sources négro-africaines. Immersion dans les rituels de possession

stambalis avec la complicité de Riadh, un «arrif», maître, qui communique avec les esprits… mais n’en vit pas moins dans son temps.

Texte Manoël PénicaudPhotographies Algo

Danse de l’arrif,le maître, au coursde la Chaâbania,célébration del’arrivée du mois deRamadanorganisée le 27 dumois de Chaâbane.l’arrif, Riadh,change plusieursfois de costumesau cours de lacérémonie. Le bleuciel représenteMoïse (Mousaoui).

Ci-dessous:Un adepte dansedevant le maîtremusicien HamadiBidali.

Stambalis de Tunis

1. Littéralement « lemaître ». Considérécomme le prêtre duculte, c’est lui qui a lepouvoir de communiqueravec les génies.

2. La confrérie desStamboulis, tout commecelle des Gnawas duMaroc, aurait été fondéepar des esclaves noirs.

voyage

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Qantara 73 automne 2009

PréparatifsLes jours passent. Riadh me proposede le suivre à travers la médina qu’ilconnaît comme sa poche. Avec sesvêtements modernes et ses lunettesde soleil, il redevient un jeune hommecomme un autre. Il fume clope surclope et téléphone souvent; moi, je lesuis comme son ombre. Et commenous avons presque le même âge, nousnous comprenons plus ou moins. Sinous ne parlons pas la même langue,nous rions beaucoup. Dès que jeprends une photo, il imite le déclic del’appareil. Riadh est multiple et atta-chant. Il me fait visiter sa ville : « L’ori-ginal tunisois ! », dit-il avec fierté, et lacomplicité grandit de jour en jour.

Rendez-vous avenue Bourguiba,royaume des voitures et des klaxons,avec des amis émigrés en France, pouraller dans une ferme à vingt kilo-mètres au sud de Tunis. Nous venonsfaire les « courses » : un bouc, deux

coqs et cinq poules, pour la Chabaâ-nia, cérémonie rituelle que Riadhorganise chaque année. La croyanceveut en effet que les esprits serontabsents pendant le Ramadan, et qu’ilfaut donc les « rassasier » avant. À lazaouïa, le décor se met en place sousl’œil avisé de Riadh, le chef d’or-chestre de l’événement. Les femmespréparent les plats à couscous, tandisque les hommes installent les tapisqui transformeront la cour en pistede transe. Conditions optimales pourlaisser les esprits s’exprimer.

Entre rituel et folkloreLe grand jour arrive. Dans la matinée,la procession des Stambalis com-mence dans la rue, elle aussi recou-verte de nombreux tapis. Hommes,femmes et enfants accompagnent lestambourinaires, suivis des étendardsdu saint. Les youyou fusent dans l’air.Le bouc ouvre la marche et pénètre

dans la cour. Après la prière d’usage,il est sacrifié au milieu d’un cercle res-treint d’une vingtaine de proches.Tandis que le premier sang est reli-gieusement recueilli dans un bol,Riadh est tout à coup possédé par l’es-prit de Baba Kouri et s’agite anorma-lement. Il a chaud et besoin d’eau, sibien qu’il saute brusquement dansune grande bassine en plastique. Moi,je suis tellement immergé dans l’am-biance que je ne bronche pas. Laviande servira à préparer un grandcouscous pour les festivités du soir,et la Baraka, dit-on, sera dans le plat.

Les invités arrivent quand la nuitet la chaleur tombent. Ils sontaccueillis dans l’entrée par le portraitdu président Ben Ali. Je suis surprisde voir venir des invités de marqueprésentant des cartons d’invitation :notables, personnels du centre cul-turel français et quelques journalistes,qui s’échapperont discrètement à la

première pause. Riadh joue le jeu dela représentation d’une main demaître. Il vit avec son temps et a com-pris qu’avoir un pied dans le milieuculturel tunisois est un atout. En fait,la tradition et le folklore ne sont pasexclusifs ; il sait jouer sur les deuxtableaux, à condition que l’essentielsoit préservé : le rituel.

Le silence se fait lorsque le maâ-lem (maître) Ahmadi Bidali s’installecontre un mur. L’air grave et inspiré,une fleur de jasmin sur l’oreille droite,il joue du guembri, un instrument àcaisse cylindrique, accompagné dequatre musiciens armés de chkakcheks,sorte de castagnettes métalliques. Agéde 87 ans, il est l’un des derniers maâ-lems à chanter en haouassa (anciennelangue du Niger), un répertoiremenacé qui raconte l’histoire desesclaves et des esprits. Au tour deRiadh d’entrer en scène. Il se met àdanser, drapé dans de longs tissus

I N V I TAT I O N A U V OYA G E

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En hautà gauche:Invocation de Sidi

Abdelsalampar le feu. Une fois

maîtrisé parl’esprit, le feuservira à bénir

les adeptes venuschercher

la protection du saint.

Ci-contre:Cérémonie privée

à Tunis.

En haut au centre:Circumambulation

au cours d'unecérémonie privée.

Ici, on fait sept foisle tour de l'autel

central en portantun grand plat de

couscous. Chaquefamille tunisoise

développe uneparticularité dans

la cérémonieannuelle.

Rituel pourinvoquer l'espritde Baba Kouri,qui bénira la famille enapportant barakaet divinations.

Page 3: Stambali de Tunis

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Dans l’assemblée, les visages sonttantôt absorbés, tantôt stoïques,comme si tout cela était normal, etça l’est, finalement…

La cérémonie prend fin avantl’aube, et il est temps pour tout cebeau monde de dormir du sommeildu juste. Cette nuit rituelle a bien étéle pic du mois de Chaâbane, et lesesprits sont désormais rassasiés pourtout le Ramadan.

Quant à moi, plusieurs joursseront nécessaires avant que je toucheterre et que je revienne à «ma» réalité.Sur le bateau du retour, je me réveilleen face du blanc mausolée de Sidi Aliel-Mekki, un saint réputé des Stam-balis que l’on distingue à la pointe ducap, et toute cette histoire me revienten tête, comme un songe d’uneétrange nuit d’été. •Manoël Pénicaud est anthropologue des religions, spécialisé dans l’étude des pèlerinages. Il est l’auteur de « Dans la peau d’un autre » (Presses de la Renaissance, 2007) et a réalisé un documentaire, « Les Chemins de laBaraka » (Tita productions, 2007).

Algo (Augustin LeGall), photographeindépendant, travaille depuis trois anssur les musiques traditionnelles de la Méditerranée. Il vient de recevoirune subvention de la Commission européenne pour son projet d’expositionsur les Gnawa du Maghreb en 2010. PO U R TO U T E S L E S P H OTO S : © A LG O2008

Arrivés d’Afrique sub-saharienne au Maghreb par la routedes esclaves, le culte des génies est connu sous différentes

appellations : « Gnawa » au Maroc, « Diwan » en Algérie et« Stambali » en Tunisie. En Occident, nombreux sont ceux

qui n’y voient qu’un genre de musique du monde.Pourtant, il s’agit bien d’un système religieux à part entière,fruit d’un syncrétisme entre l’islam et les religions animistesde l’Afrique noire, dont les adeptes sont « chevauchés » par

les jnoun (esprits) pendant leur transe. Mais l’objet de ceculte de possession est avant tout d’ordre thérapeutique.Tout un arsenal de rituels, de pratiques et de représenta-

tions du monde contribue à soigner les maladies du corpset de l’âme. Toutefois, l’ethnologue Luc de Heusch a bien

montré en forgeant le concept d’« adorcisme » (opposé àexorcisme), que dans ce genre de culte, on ne cherche pas

forcément à expulser l’esprit possesseur, mais plutôt à com-poser et à vivre avec lui. Considérée comme un allié, l’entité

peut alors rendre un certain type de « services », notamment d’ordre divinatoire.

Un culte thérapeutique

chatoyants qui font penser à des ailesde papillon. À chaque morceau(nouba), correspondent une entité etune couleur. Pour les esprits de l’eau,il s’habille de bleu et mime l’ondula-tion des vagues. La poésie de ces cho-régraphies nous prépare à basculerdans l’autre monde. Jusqu’à minuitcependant, tout est sous contrôle,puis vient l’entracte. Pour les uns, lecouscous est l’occasion de s’éclipser,et pour les autres d’entrer dans ladeuxième partie de la nuit : celle oùla transe est reine.

PossessionsLa musique reprend, hypnotique.Riadh danse les yeux fermés et tombeà terre. Il est possédé par May Gagia,alors on le recouvre de foulardsjaunes. Puis, il se redresse d’un bondet ses gestes se font frénétiques, à lafois saccadés et aériens, au fur et àmesure que le rythme s’intensifie. Les

gouttes de sueur perlent au visage desjoueurs de chkakcheks qui se mettent àgenoux. Ça n’en finit plus de monterjusqu’à l’apothéose, alors Riadhs’écroule de tout son long dans lesbras de proches qui s’y préparaient.Plusieurs personnes sont nécessairesen général pour retenir un possédé,mais cela ne déborde jamais ; la vio-lence est canalisée dans et par le rituel.Plus tard justement, il se saisit de cou-teaux qu’il s’enfonce dans le flanc :aucun saignement. Spectaculairecertes, mais encore contrôlé.

En revanche, voici qui peut devenirplus inquiétant : sous l’emprise d’unautre esprit qui a besoin de feu, Riadhenflamme des gerbes et se brûle lecorps. Soudain, il fonce en brandissantses torches vers le coin où je me trouveavec d’autres gens, si bien que nousn’avons pas d’autre issue que de courirdans la rue! Plus de peur que de mal, etnous pouvons revenir dans le patioembaumé d’encens et de jasmin. Unefois maîtrisé par l’esprit, le feu servira àbénir les adeptes venus chercher laBaraka de Sidi Abdelsalam.

D’autres personnes entrent entranse, des femmes pour la plupart :les bras se balancent, les corps se tré-moussent, explosent et finissentinanimés. On dit que ça peut voustomber dessus d’un coup. Heureu-sement, j’y échappe pour cette fois !

Ci-dessus:Riadh dans

la médina de Tunis.

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