sommet ue afrique, la transition énergétique à la rescousse de l’ambition climatique

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Lomé et Dakar, le vendredi 28 mars 2014, Sommet UE-Afrique : La transition énergétique à la rescousse de l’ambition climatique Du 02 au 03 avril 2014 prochain, se tiendra le sommet des chefs d’Etats Afrique-UE avec comme thème central « Investir dans les populations, la prospérité et la paix ». A cette occasion, nous comptons sur la Commission de l’Union Africaine et au Comité des Chefs d’Etat sur les Changements Climatiques (CAHOSC) pour appeler l’Union Européenne à renforcer les objectifs de lutte climatique qu’elle compte inscrire dans l’accord sur le climat qui sera adopté fin 2015. Dans le cadre des négociations européennes pour définir son futur « paquet énergie climat », les Etats membres proposent de réduire leurs émissions de GES de seulement - 40% par rapport à 1990 d’ici 2030. Cette « offre » est insuffisante et ne représente pas la part équitable de l’Europe dans l’effort à fournir pour maîtriser le réchauffement climatique, sous le seuil fatidique de 2°C, pourtant vital pour la survie de nos populations en Afrique. Les objectifs proposés par l’UE sont également insuffisants pour enclencher une transition basée sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Pire, la proposition européenne repousse à l'après 2030 l'essentiel des efforts à réaliser d'ici à 2050, alors que le GIEC recommande que les émissions mondiales commencent à décroître sans plus attendre. Nous rejoignons le rang des économistes qui défendent une politique climatique plus ambitieuse en Europe qui ne nuit pas à sa compétitivité. Dans un élan positif et pour garder le cap vers un accord ambitieux en 2015, nous sommes convaincus que le paquet climat-énergie-développement doit être placé au cœur du futur partenariat Afrique-UE. A cet effet, nous recommandons aux gouvernements africains de maintenir la pression pour que l’UE fasse de la transition énergétique et de l’accès aux énergies renouvelables une réalité dans les Etats-membres mais aussi dans sa politique de coopération avec l’Afrique. Si nous apprécions les efforts entrepris au fil des décennies par les deux continents dans le domaine des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique; nous, organisations de la société civile africaine, estimons que beaucoup reste à faire pour défendre et obtenir un accès durable aux services énergétiques dans un contexte de changement climatique. La deuxième réunion de haut niveau du partenariat Afrique–Europe sur l’énergie qui s’est tenue le 12 et 13 février 2014 à Addis Abeba, a souligné que la pauvreté énergétique reste l’un des plus grands défis pour le développement en Afrique. C’est pourquoi nous attendons que le partenariat UE-Afrique permette - à l’aide de financements publics et de transferts de technologie appropriées - d’appuyer et renforcer le déploiement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique sur notre continent, en réponse au double défi énergétique et climatique. Les travaux de ce partenariat énergétique UE-Afrique peuvent contribuer à transformer la donne internationale en matière d’énergie : d’une part, en inscrivant "l’accès à l'énergie durable pour tous" comme un objectif dédié au programme de développement post-2015 ; d’autre part, en faisant des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique deux principes phares de l’accord mondial sur les changements climatiques fin 2015.

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Page 1: Sommet UE Afrique, la transition énergétique à la rescousse de l’ambition climatique

Lomé et Dakar, le vendredi 28 mars 2014,

Sommet UE-Afrique : La transition énergétique à la rescousse de

l’ambition climatique

Du 02 au 03 avril 2014 prochain, se tiendra le sommet des chefs d’Etats Afrique-UE avec comme thème central « Investir dans les populations, la prospérité et la paix ». A cette occasion, nous comptons sur la Commission de l’Union Africaine et au Comité des Chefs d’Etat sur les Changements Climatiques (CAHOSC) pour appeler l’Union Européenne à renforcer les objectifs de lutte climatique qu’elle compte inscrire dans l’accord sur le climat qui sera adopté fin 2015. Dans le cadre des négociations européennes pour définir son futur « paquet énergie climat », les Etats membres proposent de réduire leurs émissions de GES de seulement -40% par rapport à 1990 d’ici 2030. Cette « offre » est insuffisante et ne représente pas la part équitable de l’Europe dans l’effort à fournir pour maîtriser le réchauffement climatique, sous le seuil fatidique de 2°C, pourtant vital pour la survie de nos populations en Afrique. Les objectifs proposés par l’UE sont également insuffisants pour enclencher une transition basée sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Pire, la proposition européenne repousse à l'après 2030 l'essentiel des efforts à réaliser d'ici à 2050, alors que le GIEC recommande que les émissions mondiales commencent à décroître sans plus attendre. Nous rejoignons le rang des économistes qui défendent une politique climatique plus ambitieuse en Europe qui ne nuit pas à sa compétitivité. Dans un élan positif et pour garder le cap vers un accord ambitieux en 2015, nous sommes convaincus que le paquet climat-énergie-développement doit être placé au cœur du futur partenariat Afrique-UE. A cet effet, nous recommandons aux gouvernements africains de maintenir la pression pour que l’UE fasse de la transition énergétique et de l’accès aux énergies renouvelables une réalité dans les Etats-membres mais aussi dans sa politique de coopération avec l’Afrique. Si nous apprécions les efforts entrepris au fil des décennies par les deux continents dans le domaine des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique; nous, organisations de la société civile africaine, estimons que beaucoup reste à faire pour défendre et obtenir un accès durable aux services énergétiques dans un contexte de changement climatique. La deuxième réunion de haut niveau du partenariat Afrique–Europe sur l’énergie qui s’est tenue le 12 et 13 février 2014 à Addis Abeba, a souligné que la pauvreté énergétique reste l’un des plus grands défis pour le développement en Afrique. C’est pourquoi nous attendons que le partenariat UE-Afrique permette - à l’aide de financements publics et de transferts de technologie appropriées - d’appuyer et renforcer le déploiement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique sur notre continent, en réponse au double défi énergétique et climatique. Les travaux de ce partenariat énergétique UE-Afrique peuvent contribuer à transformer la donne internationale en matière d’énergie : d’une part, en inscrivant "l’accès à l'énergie durable pour tous" comme un objectif dédié au programme de développement post-2015 ; d’autre part, en faisant des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique deux principes phares de l’accord mondial sur les changements climatiques fin 2015.