soja, mensonges et propagande au magazine de la santé
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Soja, mensonges et propagande au Magazine de la Santé Hervé Berbille, spécialiste français du soja, a regardé l'émission du 25 mars 2014 du Magazine de la Santé sur cette légumineuse. Au menu : Michel Cymes, Marina Carrère d'Encausse, accompagnés de 3 médecins "spécialistes". Au final, il a assisté à un festival d'erreurs et de désinformation. Morceaux choisis.
Hervé Berbille - Mercredi 07 Mai 2014
Note : cette émission n'est plus visible en ligne dans son intégralité, mais on peut consulter des extraits
sur cette page.
Ça commence mal...
Michel Cymes présente d'emblée le soja comme « une plante cultivée en Asie depuis 3000 ans » alors que le
soja est cultivé depuis plus de 9000 ans.
Michel Cymes ajoute que « ...en France [le soja] est apparu dans nos assiettes au milieu des années 90 ».
Bien vu : les premiers aliments à base de soja de soja sont commercialisés en France dès le XIXe siècle. On
mentionnera pour mémoire des pains au soja (Lecerf, Desvilles, Legendre, Heudebert, etc.) destinés aux
diabétiques commercialisés à partir de 1892, la Caséo-Sojaïne, première manufacture d'aliments à base de soja
(lait de soja, fromages, etc.), créée en Occident, aux Vallées (devenue aujourd'hui la Garenne-Colombes) en
1908, et les préparations infantiles à base de soja (Végélact), d'un usage courant dès l'entre-deux-guerres, etc..
En outre, on l'a oublié aujourd'hui, mais le soja fut d'un grand secours pendant l'Occupation et dans l'immédiat
après-guerre, où il fut largement utilisé pour suppléer à l'insuffisance en apports protéiques dont souffrait alors la
population. On mentionnera le Pr Hugues Gounelle de Pontanel, hôpital Foch, qui, grâce au soja, sauvera de
nombreux rescapés des camps de la mort.
Plus proche de nous, dès le début des années 1980, la société SOY (Nutrition & Soja) en 1982, Cacoja (devenu
Sojinal, puis Alpro), Innoval, etc., relancent le soja, bientôt suivis par la laiterie Triballat qui commercialise les
yaourts Sojasun dès 1988, et le fabricant de tofou Tofoulie la même année.
Bref, le soja « dans nos assiettes » ne date pas d'hier. Michel Cymes voulait sans doute dire « au milieu des
années 1890 »...
À noter qu'en 2006, lors d'une précédente émission sur le même thème, Marina Carrère d'Encausse, toujours à
propos du soja, l’avait décrit comme une plante « dont on (« elle »?) sait pas grand-chose ». Or, en 1994, c’est-à-
dire près de dix ans auparavant, on recensait déjà de la bagatelle de 10000 articles scientifiques évaluant le soja
(en plus de 9000 ans d'utilisation donc...).
De quoi « spécialiste » est-il le nom ?
Marina Carrère d'Encausse présente Catherine Serfaty-Lacrosnière et Mariette Gerber, ses deux invitées, comme
des « spécialistes » du soja, alors que ni l'une ni l'autre n'ont publié la moindre étude à ce sujet. Même remarque
à propos de Florence Trémollières, qui apparaît plus tard lors d'un reportage. À noter que cette « expertise » très
sujette à caution n'a pas empêché Mariette Gerber de présider, en mars 2005, le rapport de l'ANSES évaluant,
éreintant devrais-je dire, le soja.
Reste que cette légitimité plus que discutable soulève un autre question : quelles sont les motivations réelles qui
ont prévalu dans le choix de ces trois « spécialistes » ?
Lors de sa présentation, Marina Carrère d'Encausse oublie de le rappeler, mais pendant que les experts de
l'AFSSA, et surtout de l'AFSSAPS, planchaient avec assiduité pour évaluer le plus sérieusement du monde les
« dangers » d'un vulgaire pois (le soja est et reste une « légumineuse »), le Mediator ne suscitait pas l’ombre
d'une inquiétude à l'AFSSAPS, alors que déjà interdit dans de nombreux autres pays. Et sans le volontarisme et
le courage d'Irène Frachon, le Mediator continuerait à faire les ravages que l'on sait. Les victimes du Mediator
pourront néanmoins se consoler d'avoir été les premiers, et à ce jour les seuls, à avoir été prémunis contre les
« dangers » du « pois oléagineux de Chine »...
Expertes du conflit d'intérêt
Si le cumul des études et articles scientifiques à propos du soja publiés par Catherine Serfaty-Lacrosnière,
Mariette Gerber, Florence Trémollières réunies frôle le zéro absolu, sur la délicate question des conflits d'intérêts,
nos trois « spécialistes » offrent une toute autre consistance... Mais sans que Marina Carrère d'Encausse et
Michel Cymes n'en pipent mot.
Catherine Serfaty-Lacrosnière : « Tout sur la volaille », mais pas grand-chose à propos du soja
Sur un site appelé Tout sur la volaille (!), Catherine Serfaty-Lacrosnière, médecin, vante avec zèle les forcément
immenses mérites nutritionnels de la viande. Cette zélatrice de la filière viande se trouve donc en situation de
conflit d'intérêt lorsqu'il s'agit d'évoquer le soja, qui est une alternative aux protéines animales.
Florence Trémollières, le GRIO, et « ses amis pour la vie »
Florence Trémollières est membre du Groupe de Recherche et d'Information sur les Ostéoporoses (GRIO). Fort
bien, se dévouer ainsi pour l’intérêt général est très méritoire et mérite d'être salué. Sauf que lorsque l'on se
penche de plus près sur les mécènes du GRIO, on peut se poser quelques questions quant à la nature
totalement désintéressée de l'entreprise.
Parmi les généreux donateurs du GRIO figurent Yoplait et Danone, grands amis du soja devant l'éternel, ainsi
que les ineffables laboratoires Servier (au fait, le Mediator® prévient-il, aussi, de l’ostéoporose ?) et de
nombreuses autres multinationales pharmaceutiques impliquées dans la commercialisation de molécules
destinées au traitement de l'ostéoporose...
Rappelons que les protéines animales peuvent être acidifiantes et pro-inflammatoires, contribuant ainsi à créer
les conditions de l'ostéoporose et surtout le marché qui va avec, alors que le soja est au contraire alcalinisant et
anti-inflammatoire, et contribue à ce titre à prévenir l'ostéoporose.
Mariette Gerber nous cause soja : le conflit d'intérêt « deux en un » !
Mariette Gerber, médecin épidémiologiste, INSERM, est ou a été liée, si l'on s'en réfère à sadéclaration publique
d'intérêt (DPI) Afssa à la multinationale Unilever. Cette multinationale se place parmi les premiers fabricants de
produits laitiers, ce qui constitue un premier conflit d'intérêt. Mais surtout, Unilever est également très impliqué
dans le négoce du soja destiné à l'alimentation animale, selon la logique de « filière intégrée » propre à cette
multinationale, d'où l’appellation de « complexe soja », terme créé par Jean-Pierre Bertrand, INRA, dans les
années 1970. Or, le « complexe soja » s'est toujours employé à entraver l'usage du soja dans l'alimentation
occidentale. Je m'explique : produire un steak de soja de 200 g par exemple nécessite une quantité de soja à peu
près équivalente, alors que produire le même steak, à base de viande de bœuf, nécessite, en amont, que l'animal
consomme environ 1400 g de soja, soit 7 fois plus !
Par conséquent, une consommation « directe » des protéines végétales par l’Homme, court-circuitant
l’intermédiaire animal, comme cela se pratique traditionnellement en Extrême-Orient, serait au premier chef
catastrophique pour le « complexe soja », qui verrait ses débouchés fondre comme neige au soleil...
Reste que cette activité d'Unilever dans le négoce du soja constitue un conflit d’intérêts sans doute encore plus
marqué que son implication dans la filière lait par exemple.
Quoi qu'il en soit, chaque mauvais coup porté au soja destiné à l'alimentation humaine, sert in fine les intérêts du
« complexe soja », en favorisant tout à la fois la consommation de viande, de produits laitiers, et, surtout, en
démultipliant la consommation de soja via les animaux dont ils sont issus...
Enfin, Mariette Gerber fait également partie des organisateurs des Journées Francophones de Nutrition. Parmi
les généreux mécènes des Journées Francophones de Nutrition, outre l’inévitable Univeler, on mentionnera
Nestlé, Lactalis, l'Association Bleu-Blanc-Cœur (alimentation animale...), le Centre d'Information (sic) des
Viandes, etc. : bref, que des amis du soja...
Les « spécialistes » changent, les conflits d'intérêt restent...
Aussi nombreux soient-ils, aucun de ces conflits d'intérêts ne sera porté à la connaissance des spectateurs de
France 5. Tout comme le 13 septembre 2006, dans une précédente émission du Magazine de la Santé, qui nous
servit du Catherine « Danone » Bennetau-Pelissero et Véronique « Nestlé » Coxam, qui pourront déverser leur
fiel ad libitum, sans le moindre contradicteur, ni impertinent pour leur rappeler le caractère, disons « lactique », de
leurs « partenaires » industriels.
Rappelons que parmi les « spécialistes » recrutées par la revue Que Choisir pour nous édifier à propos du soja,
figuraient Catherine Bennetau-Pelissero, Véronique Coxam et Mariette Gerber : les médias français ou la
« pensée unique » jusqu'à la caricature... Encore que « pensée » soit ici un bien grand mot, « l'esprit de
gramophone » comme disait Orwell serait plus approprié. Encore que « esprit »...
Le Magazine de la Santé peut traiter du soja en toute objectivité ? Quelques troublants précédents...
En 2006, je fus sollicité par un journaliste pour participer au Magazine de la Santé (diffusé le 13 septembre 2006),
émission déjà pilotée par Marina Carrère d'Encausse et Michel Cymes.
Ce journaliste me demande confectionner des aliments à base de soja. J’eus beau lui objecter que j'étais
chercheur et pas cuisinier, rien n'y fit, il tenait à toute force à me cantonner à ce rôle : mon discours serait à ce
point subversif ? Cependant, afin de lui rendre service quand il invoque son emploi du temps serré, etc., j’accepte
de bonne grâce mais en lui faisant promettre de pouvoir également m'exprimer. Ayant été informé incidemment
que participeraient également à l'émission Catherine Bennetau-Pelissero et Véronique Coxam, INRA, j’anticipais
donc le pire. Aussi, je demande à ce journaliste de pouvoir faire entendre un son de cloche sensiblement différent
de celui que n'allaient pas manquer de nous servir ces deux obligées de l'industrie laitière. Il me jure la main sur
le cœur que tel sera le cas et enregistre mon intervention dans laquelle je tente de défendre, un peu (à peine
quelques minutes me sont alors royalement accordées) le soja.
Las, malgré les belles promesses de ce monsieur, mon intervention disparaîtra corps et âme au montage, de
sorte que seules ces deux adversaires chimiquement pures du soja que sont Catherine Bennetau-Pelissero et
Véronique Coxam auront voix au chapitre. Mais de là à penser que le Magazine de la Santé fasse montre d'un
quelconque parti pris hostile au soja...
Études mal élevées
Pour Catherine Serfaty-Lacrosnière « (le soja) n'est pas conseillé avant trois ans et dans l'enfance ». Sauf que
cette assertion ne repose strictement sur aucune base scientifique et s'avère même totalement contre-productive.
On sait désormais qu'une exposition précoce aux isoflavones active des gènes anticancéreux, conférant ainsi à
terme une sorte d'immunité anticancéreuse. Mais visiblement, Catherine Serfaty-Lacrosnière ne semble guère
mieux connaître les promesses de l'épigénétique, la science qui étudie les interactions entre gènes et
environnement, que celles du soja...
Et Mariette Gerber de renchérir : « Il y a des études qui montrent bien (sic) que les hommes qui ont été élevés
avec des produits à base de soja (…), on voit ça surtout aux États-Unis, (Ah bon ? Pas dans les autres
pays ?) ont une diminution du compte de spermatozoïdes qui est significative (re-sic) ». Sauf que
évidemment strictement aucune étude ne corrobore cette mâle assertion...L'étude de Brian Strom, qui évalua
notamment l'incidence sur la fertilité chez les homme (et les femmes), alimentés pendant leur enfance avec des
préparations pour nourrissons (« laits infantiles ») à base de soja (PPS) n'a aucune incidence sur la fertilité à long
terme, entre autres...
Mariette Gerber, qui présidait le rapport « Phyto-œstrogènes », ANSES (ex-AFSSA), de mars 2005, dans lequel
cette étude est mentionnée, ne peut évidemment l'ignorer. Quoi qu'il en soit, je mets ici Mariette Gerber au défi
de produire la moindre étude attestant, chez l'homme, d'une réduction de la fertilité résultant de la
consommation de soja dans l'enfance.
De l'art de mettre le débat en impasse...
À la question posée par une spectatrice demandant si l'usage du soja est recommandé en cas de diabète,
Catherine Serfaty-Lacrosnière rétorque que les aliments à base de soja présentent l'inconvénient de nécessiter
un ajout de sucre (sic) ! En revanche, ni Catherine Serfaty-Lacrosnière, ni Mariette Gerber n'évoquent les effets
bénéfiques du soja tant dans la prévention que le traitement des diabètes (type 1 et 2), le mécanisme d'action
ayant par ailleurs été élucidé.
Cette petite manigance est rendue d'autant plus insupportable que, c'est en France, dès le XIXe siècle, que furent
obtenus les premiers succès thérapeutiques dans le traitement du diabète grâce au soja. On citera à cet égard
les travaux des Drs Ménudier, Lecerf et du Pr Dujardin-Beaumetz. Il n'avait pas échappé à ces pionniers que le
soja ne contenait pratiquement pas de glucides, ce qui en faisait un aliment particulièrement indiqué dans le
traitement du diabète. Mais deux siècles plus tard, Catherine Serfaty-Lacrosnière, et Mariette Gerber, semblent
encore l’ignorer...
Les connaissances nutritionnelles des détracteurs du soja ne font pas le poids...
À la question d'une spectatrice « Inclure le soja dans mon alimentation peut-il m'aider à maigrir ? », Catherine
Serfaty-Lacrosnière rétorque que le « soja contient 20 % de graisses », mais sans la moindre allusion aux
nombreuses études qui indiquent que, oui, effectivement, le soja est un aliment particulièrement indiqué pour
lutter contre le surpoids.
Mais le plus navrant reste que Catherine Serfaty-Lacrosnière (médecin nutritionniste...) semble croire que la
valeur calorique d'un aliment est prédictive de son incidence sur la prise de poids, sans prise en compte de la
charge glycémique, le critère le plus important avec l'activité pro-inflammatoire, ces deux paramètres étant par
ailleurs liés.
Tout aussi inquiétant, Catherine Serfaty-Lacrosnière semble croire que les fruits sont à déconseiller chez les
diabétiques... (23'53").
Catherine Serfaty-Lacrosnière manque de savoir-fer
Selon Catherine Serfaty-Lacrosnière, on ne peut remplacer un steak de bœuf par un steak de soja car pour « ...le
fer, on est très loin ». Outre cette pauvre élocution, ceci appelle deux remarques sur le fond. Le fer héminique de
la viande est pro-oxydant et à ce titre pro-carcinogène.
Le fer présent dans les fabacées, la « phyto-ferritine », cumule deux avantages : une bonne biodisponibilité, mais
sans activité pro-oxydante. Si nos brillantes « spécialistes » feront des gorges chaudes tout au long de l'émission
des « œstrogènes Canada-Dry », de la « phyto-ferritine », en revanche, il ne sera jamais question...
Autre oubli de Catherine Serfaty-Lacrosnière, et pas des moindres, la consommation de viande rouge augmente
fortement le risque de cancer colorectal, mais également d'autres cancers, tels que le cancer du poumon, de la
prostate, etc., comme l'indique un quantité innombrable de publications scientifiques ou bien encore l'OMS, alors
que la consommation de soja protège au contraire de ces affections.
Mais motus, pas la moindre allusion à ces broutilles sur le plateau !...
« Les germes de soja que l'on trouve en France n'ont rien à voir avec le soja ! » - Catherine Serfaty-Lacrosnière
Eh bien si justement, et pas qu'un peu. Si je relève cette incise de Catherine Serfaty-Lacrosnière ce n'est pas
parce qu'elle présente un quelconque intérêt en soit, mais parce qu'elle fournit une illustration supplémentaire de
sa méconnaissance du sujet, de cette pensée de survol dont elle fera preuve tout au long de cette émission.
Face au désaccord inconciliable entre les intervenants de cette émission et moi-même à propos des intérêts
nutritionnel et sanitaire du soja, le profane peut être tenté de renvoyer les protagonistes dos-à-dos. Aussi, j’insiste
ici sur ce point particulier, car il illustre bien le manque d'expertise des « expertes » recrutées par Carrère
d'Encausse et Cymes.
En l'espèce, si je puis dire, on peut difficilement faire plus proche que l'ambérique (Vigna radiata), encore appelée
« haricot mungo », et le soja proprement dit (Glycine max). En Chine et en Corée, on consomme respectivement
les « huang tou ya » et les « kongnamul », c'est-à-dire les germes de soja (Glycine max) proprement dits, comme
on le fait en France avec ce que l'on appelle improprement les « germes de soja » (Vigna radiata).
En Indonésie, « kecambah », désigne indifféremment les germes obtenus à partir de Glycine maxou de Vigna
radiata, deux aliments d’ailleurs très difficiles à distinguer, tant par l'apparence, le goût, ou bien encore la façon
d'être accommodés, comme j'ai pu le constater sur place.
De même, en Chine et en Indonésie, on consomme également du lait d'ambérique, respectivement appelés
« dòuzhī » et « sari kacang hijau », à la façon du lait de soja.
En Corée, on fabrique également le « chongpo muk », un tofou obtenu à partir de Vigna radiata.
Point commun, plus objectif, ces deux plantes appartiennent à la même famille botanique, celle des fabacées
(« légumineuses ») en l'occurrence.
Une autre réalité biologique suggère également une très grande proximité phylogénique entreVigna
radiata et Glycine max. Alors que les fabacées ont la particularité s'associent à une bactérie symbiote (fixatrice
d'azote) spécifique à leur genre, Vigna radiata et Glycine max partagent la même espèce de bactérie nodulante, à
savoir Bradyrhizobium japonicum.
Notons également que l'ambérique contient, comme le soja et les fabacées en général, des « phyto-
œstrogènes »...
Et Michel Cymes de parachever cette laborieuse intervention en ajoutant « C'est rassurant ! » ; au moins en ce
qui concerne le degré de maîtrise et la qualité des « spécialistes » qu'il nous sert, rien n'est moins sûr...
Catherine Serfaty-Lacrosnière nous fend le cœur...
« Le soja est bon pour la prévention cardiovasculaire, mais ça ne passe pas par l’hypertension mais ça passe
plutôt par le cholestérol ». Une fois de plus, Catherine Serfaty-Lacrosnière fait preuve de beaucoup de légèreté,
car de nombreuses études, plus d'une centaine (!), je ne puis donc ici toutes les citer, indiquent clairement que le
soja combat efficacement l'hypertension.
Pour mémoire, on retiendra cette étude publiée en 2008 dans le Journal of Nutrition, l'une des plus prestigieuses
revues en la matière, a priori, difficile de passer à coté, dans laquelle on peut lire que « la consommation de
protéines de soja est inversement associée à une pression sanguine élevée ». Dont acte.
En outre, l'efficacité du soja dans la prévention coronarienne tient bien davantage dans sa capacité à réduire
l'hypertension, le « tueur silencieux », que dans la réduction de la cholestérolémie, autre point de divergence
notable entre Catherine Serfaty-Lacrosnière et votre serviteur.
Les connaissances de Catherine Serfaty-Lacrosnière sont-elles « au niveau » ?
Catherine Serfaty-Lacrosnière indique que « les protéines de soja sont presque au même niveau que les
protéines animales ». En réalité, les protéines de soja affichent un supériorité nutritionnelle et sanitaire nette sur
les protéines animales. Les protéines animales présentent un ratio en acides aminés soufrés (méthionine et
cystéine) excédant de plus d'un tiers nos besoins physiologiques. Il faut savoir que la méthionine est un acide
aminé sur le « fil du rasoir ». Si une insuffisance d'apport affaiblit la réponse immunitaire, un excès augmente la
cholestérolémie, le risque de cancer (la méthionine est un véritable « engrais » à tumeurs...), et acidifie
l'organisme, la méthionine étant éliminée sous forme d'acide sulfurique. Selon les (véritables...) spécialistes de la
FAO notamment, l'aminogramme des protéines de soja est parfaitement ajusté à nos besoins physiologiques, à
savoir 25 mg/g de protéines pour...25 mg/g de protéines recommandés. Remarque également valable pour les
autres acides aminés essentiels apportés par les protéines de soja.
Cette supériorité manifeste des protéines de soja fut établie par Vernon R Young, MIT, l'un des plus grand
chercheurs dans le domaine de la nutrition.
Nous sommes notamment redevables à Vernon R Young d'avoir démontré que le rat n'était pas un modèle
adapté pour l'évaluation des protéines, les besoins en acide aminés soufrés de cet animal étant 50 % plus
importants que ceux de l'Homme ! Mais ceci n'empêchera pas Mariette Gerber de fonder ses avis sur des études
conduites sur l'animal, le rat, un animal qui de surcroît métabolise différemment les isoflavones du soja de
l'Homme, ce qui en fait probablement le modèle expérimental le moins approprié pour une évaluation de ces
composés chez l'Homme...
Mariette Gerber (arthr)ose tout, c'est même à ça qu'on la reconnaît...
À la question d’une spectatrice : « Est-ce que le soja est conseillé en cas d'arthrose ? », Mariette Gerber
rétorque, péremptoire, « Alors là, il y a vraiment pas d'étude ». « Vraiment pas » ? Et ça, c'est quoi ?
Les isoflavones semblent à ce point efficaces que certains chercheurs suggèrent même leur utilisation dans le
traitement de la polyarthrite rhumatoïde !
Il faut savoir que l'arthrose est un maladie inflammatoire. Or, les flavonoïdes, classe de composés à laquelle
appartiennent les isoflavones (du soja), figurent parmi les composés naturels les plus puissamment anti-
inflammatoires. La requête Medline « flavonoïdes » « inflammation » produit près de 3000 réponses !
« Vraiment »...beaucoup !
Ces lacunes de Mariette Gerber sont d'autant plus surprenantes que, au moins en France, on prescrit
couramment un médicament à base de soja destiné au traitement...de l'arthrose ! Si Mariette Gerber n'est pas
capable de consulter correctement une base de données scientifiques, qu'elle prenne au moins la peine d'aller
demander conseil à son pharmacien...
« En Asie, on ne mange pas de yaourts au soja » - Mariette Gerber
Mariette Gerber répète, avec insistance, « Mariette Gerber insiste toujours » aurait (presque) dit Albert Camus...,
« En Asie on ne mange pas de yaourts au soja ». Certes, Mariette, certes. Mais question : que prouve cette
remarque qui se veut sans doute très maligne ? Quelle est son degré de pertinence ? En Extrême-Orient (et non
pas en Asie), on ne consomme pas davantage d'huile d'olive : la consommation d'huile d'olive est-elle pour autant
nocive ?
En outre, on fera observer à Mariette Gerber que, traditionnellement, en Extrême-Orient, et en Asie..., on ne
consomme pas, non plus, de produits Unilever : faut-il pour autant se défier des glaces Ben & Jerry's ? Je le
crois, mais sans doute pas pour cette raison...
Et si le yaourt au soja n'est guère connu en Extrême-Orient, on y consomme néanmoins en abondance du lait de
soja (le yaourt au soja n'est rien d'autre que du lait de soja fermenté...), auquel il convient d'ajouter le natto, le
sufu, le tempé, le tofou, le yuba, le shoyu, le doenjang, le chungkoukjang, l'edamamé, le kinako, etc., etc., etc.
À noter que dans le même élan, Mariette Gerber reconnaît que les Asiatiques consomment des aliments comme
le miso, un aliment présenté par elle comme sans inconvénient car s'inscrivant dans leur tradition alimentaire.
Mais partant, Mariette Gerber réfute elle-même son discours alarmiste à propos des « phyto-œstrogènes »
puisque le miso contient en effet 2,6 fois plus d'isoflavones que les yaourts de soja : respectivement 42,55 contre
16,30 mg/100 g.
De plus, les aliments à base de soja, tels que le miso, subissent une fermentation poussée, transformant ainsi les
isoflavones natives « glycosylées » en isoflavones « aglycones », ce qui a pour conséquence de les rendre
davantage assimilables par l'organisme !
Par conséquent, si comme le prétend Mariette Gerber, les « phyto-œstrogènes » présentaient un quelconque
risque, il faudrait précisément se garder des aliments traditionnels, tels que le miso, et s’orienter
préférentiellement vers des aliments tels que les yaourts au soja...
Mariette Gerber croit encore au père « NOAEL »...
Mariette Gerber, entre deux gargarismes aux « phyto-œstrogènes », n'aura de cesse de radoter qu'il ne faut pas
excéder 1 mg/kg de poids corporel en isoflavones par jour, pardon en « phyto-œstrogènes », sans d'ailleurs
préciser s'il s'agit d'isoflavones glycosides ou aglycones, les aglycones, telles que celles des aliments à base de
soja fermenté (miso, tempé, shoyu, etc.), présentant une biodisponibilité plus élevée.
Sauf que le mantra de Mariette Gerber ne repose sur aucune base scientifique. L’innocuité des isoflavones,
même péjorées en « phyto-œstrogènes », est telle qu'il n'a jamais été possible d'établir un quelconque seuil
toxicologique, ce que les toxicologue appellent la « dose sans effet toxique observable » (« NOAEL », de l'anglais
« no observable adverse effect level »).
En outre, Mariette Gerber lâche qu'en Asie (sic), l’exposition aux isoflavones est de 45 mg/j, mais « oublie » de
préciser que 10 % de la population est exposée à une dose de 100 mg/j, ce qui en Extrême-Orient, et a fortiori
« en Asie », représente somme toute pas mal de monde...
Reste que si l'on s'en tient au mantra gerberien, ne pas dépasser 1 mg/kg de poids corporel, il faut donc que ces
10 % de la population « asiatique » deviennent obèses toutes affaires cessantes afin d'atteindre les 100 kg de
poids corporel qu'exigent pour cette exposition aux isoflavones les injonctions de Mariette Gerber. Et sachant que
le soja protège par ailleurs de l'obésité, il y de fortes chances que ces 10 % d’inconscients dérogent encore pour
quelques temps à cette recommandation aussi sage que désintéressée.
L'étude (oubliée des médias français...) qui ridiculise les recommandations de Mariette Gerber...
En 2008, une rigoureuse étude clinique évalue, pendant deux ans (!), des femmes ingérant quotidiennement une
dose de 900 mg d'isoflavones. Je précise que cette dose d'isoflavones est prodiguée sous forme d'isoflavones
purifiées, une telle dose étant impossible à atteindre avec des aliments traditionnels. Il faudrait par exemple
consommer 10 litres de lait de soja par jour pour atteindre un tel seuil d'exposition aux isoflavones : autant dire
qu'à ce niveau de consommation, vous risquez davantage la noyade que le début du commencement d'une
quelconque « œstrogénisation »...
Quoi qu'il en soit, à l'issue de cette (longue) étude, aucun effet délétère n'est constaté. À noter que si l'on s'en
tenait au mantra de Mariette Gerber, il faudrait peser 900 kg pour supporter une telle dose sans encourir de
risque...
Il est certains esprits dont les sombres pensées / Sont d'un nuage épais toujours embarrassées (24'33")
En toute fin de l'émission que Mariette Gerber nous livre une description bien confuse des œstrogènes et des
isoflavones, laissant planer quelques doutes quant à sa capacité à appréhender correctement la nature exacte de
ces composés, je cite : « ...les œstrogènes du traitement hormonal substitutif y (sic) vont se fixer essentiellement
sur le récepteur α des estrogènes et les autres (les isoflavones) sur le récepteur β, donc c'est pas tout à fait les
mêmes. »
Il faut savoir que notre organisme exprime deux type de récepteurs à œstrogènes. D'une part, les récepteurs à
œstrogènes dits « α » (« ER-α »), pro-inflammatoires, et d'autre part, les récepteurs à œstrogènes dits « β »
(« ER-β »), anti-inflammatoires quant à eux.
Or, nos œstrogènes activent de la même façon les « mauvais » ER-α et les « bons » ER-β, un aspect crucial que
Mariette Gerber omet de préciser.
En revanche, les isoflavones inhibent les « mauvais » ER-α (« effet compétitif ») et activent les « bons » ER-β.
Par conséquent, au moins ce qui concerne l'activation des ER-α, œstrogènes et isoflavones renvoient à des
réalités biologiques diamétralement opposées, à tout le moins bien éloignées du bancal et bien approximatif
« pas tout à fait les mêmes » de Mariette Gerber.
De l'audace en science en général et en nutrition en particulier...
Au cours de l’émission, Mariette Gerber se laisse aller à une stupéfiante confession qui justifierait presque à elle
seule le visionnage de ce pensum, je cite : « Je suis pour une bonne alimentation ». De la part d’un médecin,
membre de l'INSERM et expert à l'ANSES, on serait tenté de dire « encore heureux ! ». Sans compter que si
Mariette Gerber, poussant l'audace conceptuelle dans ses ultimes retranchements, allait jusqu'à préciser qu'elle
est également contre la guerre et d'ajouter, pourquoi pas, soyons fous, pour la paix dans le monde, les portes du
prochain concours Miss France lui seraient grandes ouvertes...
En ce qui me concerne, je suis également « pour une bonne alimentation » (et pour la paix dans le monde...),
mais je doute fortement que nos définitions d'une « bonne alimentation » coïncident un jour...
Autre perle de Mariette Gerber, selon elle, le traitement de la ménopause à base d'isoflavones de soja serait
« subjectif ». Si tel est le cas, comment le dépassement de 1mg/kg de poids corporel d'une substance
« subjective » pourrait-il présenter un quelconque risque ? Sans parler des difficultés à doser, comme elle le
préconise, des composés « subjectifs »...
À propos de subjectivité justement, sans un terme à haute intensité émotionnelle comme « phyto-œstrogène », je
suis convaincu que jamais la cabale ourdie contre le soja, je pense en particulier au rapport ANSES (ex-AFSSA),
n'eut jamais été rendue possible. Il suffit de remplacer ce terme par d'autres termes moins connotées, mais plus
précis à bien des égards, comme « flavonoïdes » ou « phyto-SERMs/modulateurs » pour s'en convaincre. Le
« phyto-œstrogène » relève de surcroît du contresens puisque dans l'organisme les isoflavones se comportent
essentiellement comme des « anti » œstrogènes...
« Flavonoïdes » vs « phyto-œstrogènes » : le double langage de Mariette Gerber
Lorsqu’il s'agit d'évoquer, aux Journées Francophones de Nutrition par exemple, les forcément considérables
bienfaits nutritionnels des thés Lipton (marque appartenant à Unilever, coïncidence sans doute), les mots qui
fâchent tels que « phyto-œstrogènes » disparaissent comme par enchantement.
cf. page 5 : http://www.fnamn.fr/pdf_public/Programme-SFN09.pdf
Il n'est désormais plus question que d'anodins, et bienfaisants, « flavonoïdes » et autres « catéchines », bien que
le thé exerce, comme la plupart des aliments d'origine végétale, une activité « phyto-œstrogénique », (c'est-à-
dire, une fois dans notre organisme, anti œstrogénique...) précisément liée à la présence de ces composés...
Pour l'anecdote, quoique, les catéchines furent d'ailleurs identifiées la premières fois dans une espèce d'acacia
(Acacia catechu, d'où leur nom), c'est-à-dire une fabacée, comme le soja... Rappelons enfin et surtout que les
isoflavones du soja ne sont rien d'autre que des flavonoïdes parmi d'autres, beaucoup d'autres...
Soja et cancer du sein : les recommandations sidérantes de Mariette Unilever et Florence Yoplait
Florence Trémollières assène que les compléments alimentaires à base d'isoflavones de soja (destinés au
traitement de la ménopause) sont « surtout contre-indiqués chez les femmes chez qui ont vient de découvrir un
cancer du sein ». Eh bien non justement ! Strictement aucune étude ne corrobore cette sortie aussi péremptoire
que hasardeuse, bien au contraire. Toutes les études évaluant l'incidence des isoflavones (de soja) sur risque de
cancer du sein concluent invariablement à une réduction de ce risque, et notamment une amélioration des
chances de survie chez les femmes atteintes d'un cancer du sein.
Ainsi, dès 2004, une première évaluation clinique montre qu’une supplémentation en isoflavones chez des
femmes atteintes de cancer du sein réduit la tumorisation.
Je souligne que cette étude sera fort opportunément « oubliée » dans le rapport ANSES (ex-AFSSA) que
présidait une certaine Mariette Gerber. À ce sujet, je serais très curieux d'apprendre de la bouche de l'intéressée
les raisons qui ont conduit à cet escamotage, surtout lorsque Mariette Gerber fait par ailleurs si grand cas d'une
étude conduite chez une souris transgénique : les rongeurs « OGM » seraient-ils un modèle expérimental plus
fiable que la femme elle-même ?
Quoi qu'il en soit, depuis la publication du rapport ANSES (ex-AFSSA) en mars 2005, toutes les articles et études
scientifiques publiées n'ont eu de cesse de retoquer les recommandations émises dans ce rapport scélérat, au
point de rendre proprement intenable cette recommandation de l'ANSES.
Ce constat soulève un réel problème de santé publique. Si toutes les études concluent unanimement que le soja
réduit le risque de récidive, améliore les chance de guérison, que faudra-t-il produire pour que les impavides
Mariette Gerber et Florence Trémollières prennent un jour acte de cette réalité ? Et aux intéressées de bien en
assumer les conséquences. En décourageant l'usage du soja, ces recommandations ne contribuent-elles pas à
réduire les chances de guérison chez les femmes atteintes d'un cancer du sein, et à augmenter le risque de
récidive ?
À ce première recommandation, déjà bien désastreuse, de l'ANSES, s'ajoutent celle toute aussi calamiteuse du
PNNS qui conseille « 3 produits laitiers par jour », y compris chez les patients atteints de cancer, alors que le lait
contient de véritables œstrogènes, notamment le redoutable œstradiol 17-β.
Je rappelle que toute la stratégie thérapeutique en cas de cancer du sein repose précisément sur une réduction
de la synthèse en œstrogènes. Et comme si cela ne suffisait pas, le lait contient également de l'IGF-1, et surtout
provoque son augmentation dans l’organisme. L’IGF-1 est un facteur de croissance, le genre de composé à éviter
en cas de cancer...
Outre l'IGF-1 qu’il fait monter, le lait de vache accumule d'autres composés tout aussi inquiétants, les « myco-
toxines », sorte de « phyto-œstrogènes » « à l'envers ». Les « myco-toxines » activent les « mauvais » ER-α, pro-
inflammatoires, donc favorisant la prolifération cellulaire, et comme si cela ne suffisait pas, inhibent les
« mauvais » ER-β, anti-inflammatoires qui protègent de à ce titre cancérisation.
Parmi ces mycotoxines auxquelles nous exposent « nos amis pour la vie », on citera en particulier la charmante
zéaralénone, qui en plus d'être elle-même carcinogène, a pour effet d'inhiber l'apoptose des cellules
cancéreuses...
Rappelons que les isoflavones tant décriés dans le rapport présidé par Mariette Gerber provoquent l'apoptose
des cellules cancéreuses et exercent une activité anti-angiogénique, les isoflavones empêchent la vascularisation
des tumeurs, provoquant littéralement leur mort par asphyxie. À la seule aune de ces propriétés extraordinaires
des isoflavones, on mesure toute pertinence des recommandations déconseillant leur usage chez les femmes
atteintes d'un cancer du sein...
En outre, d'autres travaux suggèrent que les isoflavones pourraient aider à juguler les tumeurs résistantes aux
traitements anti-cancéreux ou renforcer leur efficacité.
Mais en France, c'est la consommation de lait que l'on encourage, et le soja sur lequel on jette l'opprobre.
Le soja à géographie variable
Autre bobard entendu à ce sujet, dans la bouche de Catherine Serfaty-Lacrosnière, les effets protecteurs du soja
vis-à-vis du cancer du sein dépendraient de « la région du monde dans laquelle on se trouve ». Selon elle, à
Shanghai, l'exemple qu'elle cite, le soja protégerait du cancer du sein, mais pas ailleurs. Eh bien, disons alors
que, par exemple, cette étude conduite en Allemagne en 2012, qui conclut que la consommation de soja prévient
le risque de cancer du sein chez des femmes ménopausées, allemandes donc, n'a jamais existé, et n'est que le
produit de mon imagination. Au moins en ce qui me concerne, le soja n'a pas d'incidence sur la fertilité. De mon
imagination.
De l'écrasante supériorité nutritionnelle du lait de soja sur le lait de vache...
Catherine Serfaty-Lacrosnière déconseille également les aliments à base de soja au prétexte qu'ils ne
contiennent pas suffisamment de calcium, la vieille antienne de l'industrie laitière.
Outre le fait que la consommation de produit laitiers n'améliore en rien la qualité et la santé du tissu osseux, le lait
de soja ne contient pas, contrairement au lait de vache, d'acides gras trans. Je rappelle ici que, si les acides gras
trans, dans l'esprit du public, restent associés aux huiles végétales hydrogénées, en France, l'exposition aux AG
trans est revient, et de de très loin, à la consommation de produits laitiers, et dans une moindre mesure à la
viande rouge. Or, les AG trans sont pro-inflammatoire et favorisent donc à ce titre l'inflammation et par
conséquent l’ostéoporose, une maladie attribuable à l'inflammation chronique et non pas à une manque de
produit laitiers, comme voudrait nous en convaincre la propagande de l'industrie laitière financée aux frais du
contribuable.
En outre, les produits laitiers sont de pourvoyeurs de mauvais acides gras saturés (il existe de « bons » acides
gras saturés...), notamment l'acide palmitique, l'acide gras caractéristique de l'huile de palme, également pro-
inflammatoire. Le soja contient quant à lui des oméga 3 cis (« non trans »), anti-inflammatoires quant à eux.
Le lait de soja contient davantage de magnésium que le lait de vache. Or, tout porte à croire que le magnésium
est plus important que le calcium pour le maitien du tissu osseux.
Enfin, le protéines de lait apportent des quantités de méthionine excédant nos besoins physiologiques, un acide
aminé acidifiant, la méthionine est éliminée sous forme d'acide sulfurique.
Enfin, là où le soja contient des modulateurs œstrogéniques (« Phyto-SERMs »), et pas l'ombre d'un œstrogène,
le lait contient, naturellement (en plus de ceux ajoutés frauduleusement...), de véritables œstrogènes, dont le
redoutable œstradiol-17. Pour une consommation courante, telle que celle recommandée en France (« trois
laitages par jours »), les œstrogènes de produits laitiers sont susceptibles de perturber l'équilibre hormonal chez
l'homme, et ce contrairement aux aliments à base de soja, n'en déplaise Catherine Serfaty-Lacrosnière et
Mariette Gerber.
Preuve du parti pris anti soja des pouvoirs public français, seule la dénomination « lait de soja » est interdite,
alors que la dénomination « lait de coco » reste autorisée. Or, à ma connaissance, le lait de coco ne s'obtient pas
davantage au pis de la Prim'Holstein que le lait de soja (tant mieux!).
La mauvaise haleine
Marina Carrère d'Encausse mettra enfin un terme au supplice en annonçant le thème de l'émission du lendemain,
« la mauvaise haleine ».
Après une demi-heure d'éructations ininterrompues contre le soja, la transition semblait toute indiquée...
Hervé Berbille
Déclaration de conflit d'intérêt : néant. Ne travaille pas et n'a jamais travaillé pour la filière soja. Cet article,
comme ceux publiés précédemment, n'a fait l'objet d’aucune rémunération, de quelque nature que ce soit.
http://www.lanutrition.fr/bien-dans-son-assiette/aliments/le-soja/soja-mensonges-et-propagande-
au-magazine-de-la-sante.html