histoire, mensonges et politique

32
Dossier du Mois Avril 2011 Histoire ,mensonges et politique. La nouvelle histoire à l'épreuve de la critique. Tantura : la réécriture idéologique de l'histoire. Par SACHA BERGHEIM Diffusion libre sous réserve de la mention de la source - © 2011 www.aschkel.info Alors même que l'école des nouveaux historiens est censée avoir passé au crible fin les archives israéliennes, un étudiant gauchiste invente, soixante ans plus tard, l'existence d'un « massacre » qu'aucune preuve ne peut étayer, tant du côté arabe qu'israélien ou occidental. Analyse d'une falsification devenue un argument politique au service des idéologues de l'OLP. Les dossiers des mois précédents En cliquant sur la bannière ou sur le lien ci-dessous http://www.aschkel.info/pages/Dossier_du_mois-3552721.html 1. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Upload: aschkel-levi

Post on 18-Mar-2016

264 views

Category:

Documents


29 download

DESCRIPTION

Histoire, mensonges et politique. La nouvelle histoire à l'épreuve de la critique. Tantura : la réécriture idéologique de l'histoire.

TRANSCRIPT

Page 1: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Histoire ,mensonges et politique.

La nouvelle histoire à l'épreuve de la critique.

Tantura : la réécriture idéologique de l'histoire.

Par SACHA BERGHEIM

Diffusion libre sous réserve de la mention de la source - © 2011 www.aschkel.info

Alors même que l'école des nouveaux historiens est censée avoir passé au

crible fin les archives israéliennes, un étudiant gauchiste invente, soixante ans

plus tard, l'existence d'un « massacre » qu'aucune preuve ne peut étayer, tant

du côté arabe qu'israélien ou occidental. Analyse d'une falsification devenue

un argument politique au service des idéologues de l'OLP.

Les dossiers des mois précédents

En cliquant sur la bannière ou sur le lien ci-dessous

http://www.aschkel.info/pages/Dossier_du_mois-3552721.html

1. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 2: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

À retenir...

Il n'existe aucune preuve d'un massacre de civils le 23 mai 1948 à

Tantura dans l'ensemble des archives.

Il existe des preuves formelles et indiscutables que l'étudiant a

inventé des faux témoignages pour appuyer son réquisitoire contre

la Haganah.

Les témoins arabes interrogés par Theodore Katz ont explicitement

affirmé qu'il n'y avait pas eu d'assassinats de civils.

Lors de la prise du village par la Haganah, des combattants arabes

et des soldats syriens s'y été retranchés, se servant de la population

civile comme bouclier humain.

L'Autorité Palestinienne, ainsi que l'extrême gauche israélienne –

soutenue par des fonds européens –, ont financé la défense de

Theodore Katz lors de son procès pour diffamation

Les falsifications volontaires sont justifiées par l'école de la

« nouvelle histoire » au nom de leur engagement politique

gauchiste et de leur soutien affirmé ou tacite à l'OLP.

De telles pratiques discréditent la recherche universitaire, banalisent

les mensonges, incitent à la violence et visent à anéantir la

coexistence pacifique entre communautés.

Tantura : la réécriture idéologique et tendancieuse de l'histoire.

Alors même que l'école des nouveaux historiens est censée avoir

passé au crible fin les archives israéliennes, un étudiant gauchiste

invente, soixante ans plus tard, l'existence d'un « massacre »

qu'aucune preuve ne peut étayer, tant du côté arabe qu'israélien ou

occidental. Analyse d'une falsification devenue un argument

politique au service des idéologues de l'OLP.

par S. Bergheim

2. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 3: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Comme le pseudo-massacre de Jénine, l'affaire du « massacre » de Tantura

est un cas d'école qui concerne en tout premier lieu les pratiques douteuses

de l'école dite de la « nouvelle histoire ».

Elle illustre le renoncement aux normes universitaires (impartialité, rigueur,

équilibre, respect des sources) au profit d'une politisation exclusive du champ

historiographique dans le cadre d'une réécriture globale et idéologique de

l'histoire du Proche-Orient selon les lignes de l'antisionisme arabe.

Ses enjeux ?

- Aligner le discours historiographique et scientifique sur le point de vue arabe

de l'histoire du Proche-Orient, ce qui conduit à l'effacement de toute présence

historique juive en Palestine, ou encore à l'omission des persécutions

pluriséculaires de la part des autorités musulmanes, au profit d'une

simplification à outrance, ne reculant pas même devant la falsification ou

l'invention à des fins idéologiques.

-Fournir une caution pseudo-scientifique à la guerre médiatique en invoquant

des « preuves » d'un nettoyage ethnique et formater le discours médiatique

selon la rhétorique anti-israélienne.

Un massacre dont on apprend l'existence 50 ans après...

Durant près de 50 ans, il n'a été fait aucune mention, aucune allusion, aucune

référence dans les livres d'histoire arabes, dans les archives autant juives ou

arabes, ni même de cérémonies mémorielles d'un « massacre » qui aurait eu

lieu à Tantura.

3 Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 4: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

C'est pourtant ce qu'un étudiant de l'Université de Haïfa, Theodore Katz, actif

dans le meretz et l'extrême gauche israélienne, affirme avoir découvert en

travaillant sous la direction de Kais M. Firro, professeur druze du département

de l'histoire du Moyen-Orient, connu pour son extrémisme, et de Ilan Pappe.

Theodore Katz

Katz prétend que le 23 mai 1948, juste après la proclamation de

l'indépendance, des Arabes auraient été « massacrés » par la Haganah dans

le village de Tantura au sud de Haifa .

Que s'est-il donc passé à Tantura en mai 1948 ?

Les militaires syriens, ainsi que des fedayeen arabes, coupaient la route

côtière stratégique menant à Haifa – une route qui permettait le ravitaillement

de la population juive et arabe.

La brigade Alexandroni de la Haganah prend d'assaut le village, les combats

sont rudes, 14 Juifs sont tués, ainsi qu'une quarantaine d'Arabes. Ce qui est

établi par différentes sources.

En revanche, ce qui est totalement nouveau, c'est, que selon le mémoire de

Katz, un massacre « intentionnel » de civils aurait eu lieu après la reddition,

relevant que pas moins de 200 à 250 civils auraient été tués par la brigade

(soit plus qu'à Deir Yassin). Firro accorde d'emblée la note de 97 [une note

exceptionnelle n'est habituellement jamais attribuée, en raison des

imperfections de tout travail d'étudiant] et la presse s'empare du sujet (Ma'ariv

14 Dec. 2000, Haaretz, 1 et 20 déc. 2000).

Comme aucun propagandiste arabe n'avait fait auparavant mention de tels

événements lors la bataille de Tantura, l'annonce fait sensation.

4. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 5: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Comment un tel « massacre » a-t-il pu être absent des archives arabes et israéliennes ?

... parce qu'il n'y a aucune preuve qu'un tel massacre ait pu avoir lieu à

Tantura.

Aucune tombe, aucune preuve physique, aucun ordre de commandement,

aucun rapport, aucun témoignage, ni aucun journal arabe d'époque ne l'a

évoqué, alors même que la bataille et l'évacuation des habitants sont connus

en détail.

Il est d'ailleurs significatif que l'OLP ne l'a ajouté à son corpus officiel

qu'après avoir pris connaissance du sujet...

Par comparaison, l'attaque contre Deir Yassin avait été non seulement

couverte par la presse de l'époque – tant arabe et juive qu'internationale –,

mais elle a été utilisée à grande échelle par la propagande arabe pour

effrayer la population, empêcher tout contact entre chefs de villages arabes et

leurs voisins juifs, et aussi discréditer le sionisme.

Le 24 mai 1948, Haaretz évoque la mort de 40 combattants et civils arabes,

Davar parle de 200 prisonniers, dont des Syriens, relâchés par la suite : il ne

faut pas perdre de vue que les pays arabes coalisés ont envahi officiellement

le territoire depuis une semaine et qu'il s'agit d'une situation de guerre.

Qui plus est, aucun des « nouveaux historiens », dont l'objectif est pourtant de

présenter la guerre de 1948 comme une expulsion brutale, n'en avait parlé

alors même qu'ils ont bien affirmé avoir consulté et examiné toutes les

archives sans restriction.

5. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 6: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Les vétérans survivants de la brigade attestent de la dureté des combats, de

la mort de civils présents parmi les fedayeen, qui s'en servaient – déjà –

comme boucliers humains, mais nient catégoriquement avoir participé à des

massacres comme le prétend Katz.

Manquant totalement de preuves, Katz et Firro ont élaboré une méthode

fondée sur des histoires orales, dont le pouvoir de suggestion permet toutes

sortes de distorsion, à laquelle s'est ajoutée le recours à différentes

distorsions et réécritures.

La justice révèle que les témoignages ont été falsifiés... et qu'il n'y a

donc pas eu de massacre.

Les survivants de la Brigade Alexandroni, salis dans leur honneur, ont engagé

des poursuites contre Theodore Katz et l'Université de Haifa.

Des militants d'extrême gauche commencent à collecter des fonds pour la

défense de Katz avant que l'Autorité Palestinienne elle-même n'y apporte son

soutien financier.

Lors du procès qui se tient en 2000, les enregistrements audio des interviews

sont écoutés. Il est alors apparu qu'aucun des Arabes israéliens interviewés

n'affirmait ce que Katz voulait leur faire dire.

La plupart des témoignages insistaient d'ailleurs sur le fait qu'il n'y avait

eu aucun massacre. Et ces mêmes sources confirmèrent que Katz avaient

modifié leur propos.

6. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 7: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Parmi l'ensemble des fausses preuves forgées, le tribunal a pu ainsi relever

que Katz citait dans ses travaux deux habitants du village, Abu Fahmi Ali

Daqnash et Abu Riyaj Muhammad Hatzadiyah à propos des massacres

présumés... des propos qui n'apparaissaient ni dans les enregistrements des

interviews, ni dans les notes de travail elles-mêmes de Katz...

Pour éviter la condamnation, Katz signe un compromis en présence de son

avocat, dans lequel il s'engage à publier dans la presse israélienne un avis

confirmant expressément qu'il avait entièrement fabriqué l'histoire du

massacre et qu'il présentait ses excuses aux vétérans.

Le compromis précisait :

« Après multiples vérifications, il est établi qu'il n'y a aucune preuve de l'allégation selon laquelle la Brigade Alexandroni, ou quelqu'unité des forces israéliennes, ait commis des meurtres à Tantura après la reddition du village. »

Face à la plainte judiciaire, l'Université de Haifa met en place une commission

interne qui découvrit, en ré-éxaminant en détail les sources et les résultats

produits, comme le rappelle Haaretz du 27 juin 2001, précisant que Katz avait

systématiquement dénaturé les propos des témoins arabes, et qu'il avait

également falsifié et inventé des preuves à de nombreuses reprises.

L'institution universitaire persiste et signe par esprit de corps et

idéologie.

Toutefois la commission ne prit aucune mesure contre Katz ou même contre

ses directeurs de recherche. L'administration de l'Université a soutenu

entièrement Katz et Firro lors du procès.

7. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 8: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

En effet, le recteur de l'Université au moment du procès, Gad Gilbar, lui-

même ancien enseignant du département d'histoire du Moyen-Orient (il se

présente comme un économiste, bien qu'il n'ait rien publié dans le domaine et

que ses activités de recherche se limitent à des publications-maisons) et

ancien professeur de Katz, considérait que défendre Katz était conforme à

ses attributions, à sa fonction et à l'intérêt de l'Université.

Ce sera son successeur qui mettra en place la commission interne, et ce

dernier a soutenu l'invalidation du mémoire de maîtrise en 2002.

Non seulement Katz n'a pas renoncé à ses allégations qui s'étaient avérées

mensongères, mais le massacre inventé de toute pièce a acquis une

notoriété, si bien que les habitants du village arabe voisin de Faradis, dont

une partie vivaient en 1948 à Tantura, ont à leur tour « découvert » le

massacre de leurs aïeux et organisé des visites scolaires sur ces lieux. Lors

de la première « intifada » les habitants de Faradis étaient restés à l'écart des

combats. En septembre 2000, ils ont bloqué les routes ,affronté la police,

utilisé des armes à feux, une insurrection, au nom du " massacre "

Preuve s'il en fallait que des mensonges n'apportent aucune contribution à la

paix !

8. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 9: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Un procédé éprouvé : les dérives des pratiques universitaire à

des fins de propagande

Il est important de remarquer le timing dans lequel se joue ce psychodrame,

qui s'est résumé à la mise au jour d'une supercherie universitaire, dont les

antisionistes de tous bords (citons par exemple Dominique Vidal en France...)

ne veulent malgré tout rien entendre.

Quitte à se victimiser pour éviter de répondre aux questions

embarrassantes...

Précisément ,Katz entame sa recherche après le bombardement de la Serbie

et l'invasion du Kosovo par l'OTAN. Elle est achevée de part et d'autre de

Camp David II et de la seconde " intifada"

Et ,pour rappel, près d'une dizaine d'années après la publication de l'essai de

Benny Morris sur la guerre d'indépendance, dans lequel il n'avait fait aucune

mention d'un « massacre » à Tantura.

Le but de Katz et des mouvements d'extrême gauche était alors clairement de

faire porter sur l'Etat d'Israel naissant l'accusation de massacres, alors que

les « négociations » piétinaient et que l'invasion du Kosovo avait été justifiée

au nom des droits de l'homme (éviter un nouveau génocide). En d'autres

termes, le « péché originel » postulé par ces idéologues impliquaient une

intervention coercitive de la « communauté internationale » contre l'Etat juif et

une partition, voire la fin de l'Etat hébreu.

9. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 10: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

En lançant ce scandale juste avant l'intifada – nom officiel pour la « conquête

finale » voulue par Arafat – Theodore Katz lui offrait une (pseudo)-justification

morale et cherchait par là même à discréditer définitivement l'Etat juif, sa

revendication comme Etat refuge et le droit de défendre tous ses citoyens

(juifs, arabes, druzes,...) contre le terrorisme qui frappait le pays depuis

l'arrivée d'Arafat dans les territoires.

Il n'est donc pas étonnant que Katz reçut le soutien inconditionnel des

historiens d'extrême gauche, dont le chef de file est Ilan Pappe .

Au printemps 2001, dans le Journal of Palestine Studies de Berkeley, Pappe

soutenait avec arrogance que « l'exactitude importait peu »– ce qui est un

parti pris ahurissant de la part d'historiens prétendant dénoncer des

idéologies – et qu'en dépit des erreurs factuelles qui étaient incontestables

(NDLR : il était impossible de le nier après le procès et la commission

académique), les conclusions resteraient correctes, puisqu'il donnait raison au

narratif arabe .

On ne pouvait être plus clair, Ilan Pappe, présenté dans les médias français

comme un « historien » annonçait que la « preuve » du récit de Katz réside

aucunement dans l'objectivité mais dans sa contribution à la logique de

guerre arabe en faveur de la délégitimation d'Israël .

Pour éviter la mise en doute du recours à des témoignages, il faisait le

parallèle avec ceux des survivants de la Shoah. Ce qui est scandaleux,

puisqu'à aucun moment, ces derniers n'ont été reconstruits près d'un demi-

siècle après la guerre mondiale.

10. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 11: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Du point de vue historiographique, la différence est de taille : la masse

documentaire provenant des nazis (archives des camps, quantification des

« éliminations » par les SS, archives personnelle (Rapport Gerstein,...), sans

parler de la libération des camps tant par les Soviétiques que les Américains)

permettent une analyse indépendante, attestant de la véracité des

témoignages.

Tandis que les documents et archives israéliennes ET arabes attestent de

l'agression militaire arabe dès 1947 (ce qui place le futur Etat juif en situation

de se défendre).

En plein délire, Ilan Pappe assigne aux témoignages des Juifs victimes du

nazisme une valeur uniquement cathartique, personnelle, destinée à guérir

les souffrances des persécutions, alors que l'histoire de la guerre de 1947-49

se voit enfermée dans la perpétuation d'un traumatisme (« la nakba ») que

perpétuerait, d'après lui, l'existence même d'un Etat du peuple juif

indépendant.

Contribution à une mythologie politique belliqueuse

Le postulat initial de la nouvelle histoire, qui prétend mener une critique

radicale des versions officielles (et de facto idéologique, selon ces historiens)

heurte alors violemment la promotion du récit subjectif arabe qui s'inscrit dans

la mythologisation de la « nakba ». Certains « historiens » comme Dominique

Vidal n'ont pas cru bon relever cette contradiction pourtant patente de la

« nouvelle histoire », car elle anéantit à la racine les conclusions dont l'usage

politique est si essentiel à leur guerre intellectuelle contre l'idée d'un Etat

pluraliste juif.

11. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 12: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

De la sorte, ils contribuent finalement et unilatéralement à adopter la version

officielle palestinienne, indépendamment de toute exactitude factuelle.

L'affaire du pseudo-massacre démontre ainsi que les historiens post-sionistes

en viennent à accepter des preuves falsifiées au nom d'un objectif idéologique

(la promotion de la « paix » qui de toute façon n'adviendra jamais dans de

telles conditions !).

Dans le contexte de radicalisation du discours de négation du peuple juif, ce

"mémoire" mensonger a réussi à nourrir un narratif accusateur qui couvre

ses effets de propagande derrière l'alibi de la recherche prétendument

universitaire .

Cette intrusion du politique dans l'académique (en l'occurrence, chercher à

prouver coûte que coûte la nature supposée immorale du sionisme et de l'Etat

d'Israël – qui, rappelons-le, finance ces recherches – ) révèle que ceux-là

même qui prétendent dénoncer une mythologie politique en produisent une

autre, d'autant plus radicale qu'elle se coupe de toute ancrage réel, historique

pour se calquer sur l'émotionnel, l'idéologique (les faits falsifiés).

L'histoire se trouve donc érigée en instance moralisatrice dont la vocation est

de sanctionner en établissant une hiérarchie axiologique où tout est écrit à

l'avance. Cela conduit à une nécessité complète et volontaire sur la nature du

régime répressif de l'OLP mise en place sous l'égide des puissances

occidentales ou encore sur les violations répétées de tous leurs engagements

par l'ensemble des leaders arabes. Et cela a contribué à marginaliser les

promoteurs arabes de la coexistence israélo-arabe, si bien que le spectre

politique s'est réduit aux seules factions belliqueuses dans le camp arabe .

12. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 13: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

La « nouvelle histoire » ne révèle en creux que l'impasse de la société civile

arabe qui dénie le droit à une minorité religieuse de s'affranchir de son statut

de dominé. À ce titre, les « nouveaux historiens » offrent le triste spectacle

d'un soutien sans faille à l'arbitraire et à l'oppression qu'incarnent l'OLP et son

officine, l'Autorité palestinienne.

A relire également

Publié le 08//10/2010 http://www.aschkel.info/article-comment-les-nouveaux-historiens-manipulent-l-histoire-56712003.html

Comment les Nouveaux Historiens manipulent l'histoire.

Dr.Avi Becker

Adaptation : Dominique Kahtan

relu par : M. Brzustowski

Pour © 2010 lessakele et © 2010 aschkel.info

Tous droits réservés pour Aschkel.info et lessakele

http://www.jcpa.org/JCPA/Templates/ShowPage.asp?DRIT=3&DBID=1&LNGID=1&TMID=111&FID=624&PID=0&II

D=4380&TTL=Exposing_How_Post-Zionists_Manipulate_History

Résumé :

- Les Nouveaux Historiens Israéliens ont fortement influencé l’enseignement académique du conflit israélo--arabe sur les campus du monde entier.

Tous droits réservés pour Aschkel.info et

- Les Nouveaux Historiens ont ignoré et omis les deux caractéristiques principales et fondamentales du conflit israélo-arabe de 1948 : à savoir, le caractère religieux-jihadiste de la campagne arabe et le rejet par les arabes du plan de partition voté par l’ONU en 1948.

Tous droits réservés pour Aschkel.info et

13. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 14: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

- Le récit forgé et adopté par les Nouveaux Historiens a changé les paramètres des négociations politiques : un accord de paix entre les Palestiniens et Israël n'est pas censé remédier à l'"occupation" de 1967 ou élaborer un plan d’échange de " territoires contre paix" mais, au contraire, racheter les soit-disant atrocités de la Nakba (la catastrophe palestinienne) de 1948. - Benny Morris, que beaucoup considèrent comme le chef de file des Nouveaux Historiens, en changeant radicalement de prise de position, révèle et expose au grand jour cette machination anti-historique et anti-sioniste, ce tissu de mensonges et de faits falsifiés. "Les historiens se sont montrés enclins à oublier ou ignorer, comme ne présentant pas d’intérêt, la rhétorique djihadiste et les campagnes en fanfare accompagnant l'assaut en deux temps contre le Yishouv, à ignorer aussi les discours arabes enflammés et leurs références perpétuelles au combat islamique plus ancien, contre les Croisés, pour la Terre Sainte. C’est une grave erreur. Selon la perspective arabe, la guerre de 1948 était une guerre de religion mais aussi et même plus, peut-être, une guerre nationaliste et territoriale. Exprimé en d'autres termes, le territoire était une terre sacrée : sa violation par les infidèles devenait un motif suffisant pour déclencher la guerre sainte, la conquête ou la reconquête devenait une nécessité d'ordre divin."

Benny Morris, 1948, une histoire de la première guerre israélo-arabe[1] Qu'arrive t-il, lorsque les historiens ignorent ou négligent de mentionner les données essentielles de l'histoire? Dans la citation précédente, Benny Morris nous offre un aspect inhabituel de l'omission principale des historiens quant à la caractéristique essentielle de la guerre des Arabes contre Israël en 1947-1948 : le djihad, la guerre sans merci contre les Juifs. Les Arabes n'ont jamais caché le fait que cette guerre était une guerre de religion, ils en ont officiellement accepté la responsabilité. Le 16 avril 1948, Jamal Husseini, le représentant du Haut Comité Arabe fit la déclaration suivante au Conseil de sécurité de l'ONU: "le représentant de l'Agence Juive nous a dit hier qu'ils n'étaient pas les agresseurs, que les Arabes avaient initié les hostilités. Nous ne nions pas le fait. Nous avions annoncé au monde entier que nous allions nous battre."[2]Tous droits réservés pour Aschkel.info et

14. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 15: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Le New York Times rapporta l'explication de Husseini selon laquelle les Arabes "ne permettraient jamais l'établissement d'un état juif sur une quelconque parcelle de la Palestine". Il y ajouta un avertissement clair et net : "toute tentative pour imposer aux Arabes une solution contraire à ce qu'ils considèrent comme étant leur "droit d'aînesse" ne pourra que provoquer des problèmes, mener à des effusions de

sang et probablement déclencher la troisième guerre mondiale." [3]Tous

Ces menaces mortifères proférées à l'encontre du monde entier faisaient suite aux diatribes religieuses et persistantes du monde arabe contre les Juifs, en public et dans les mosquées. Haj Amin al-Husseini, le mufti de Jérusalem et chef suprême des Arabes en Palestine, les érudits en religion de l'université Al-Azhar du Caire, la plus haute autorité de l'islam sunnite ont, tout de suite après la résolution sur le plan de partage approuvé par l'ONU en novembre 1947, lancé un appel général au djihad global (NDT : à la guerre sainte). Les efforts de guerre tournent autour de la religion, comme nous l'a démontré Muhammad Mamun Shinawi, le recteur de l'université de Al-Azhar, en s'adressant à la force expéditionnaire égyptienne qui traversa la frontière à Rafah, le 15 mai 1948, pour aller combattre le nouvel état hébreu:" l'heure du Djihad a sonné...l'heure ...du paradis promis par Allah." [4]

Tous droits réservés pour Aschkel.info

La vaste littérature consacrée à la guerre tient très souvent peu compte ou ignore même délibérément ces deux caractéristiques pourtant essentielles, fondamentales et centrales à la guerre d'Indépendance d'Israël : la nature religieuse djihadiste de la campagne et la responsabilité des arabes du déclenchement de la guerre suivant leur rejet de la résolution du plan de partage. Que s'est-il passé en 1948? Nous voici donc au cœur du débat. En gros, les Nouveaux Historiens révisionnistes ont voulu contester ce qu'ils ont appelé le "canon officiel" (NT, l'historiographie, la version officielle) de l'histoire d'Israël. Ils ont rejeté la mémoire collective du sionisme et de l'état d'Israël, et tout particulièrement la mémoire de la création de l'état. Ce groupe d'historiens israéliens en affirmant avoir découvert de nouvelles preuves dans les archives-qui pour la plupart ne présentaient rien de nouveau- et en ignorant le contexte historique de la guerre, ont transformé, remanié l'épopée de la naissance d'Israël en voulant prouver qu'elle est entachée du péché de conjurations, de nettoyage ethnique et de massacres.

15. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 16: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Cet essai, tout en se concentrant sur le revirement de Benny Morris, retourné dans le giron du groupe des historiens israéliens traditionnels, va aussi analyser l'impact des Nouveaux Historiens sur les études du Moyen-Orient en milieu académique, sur le processus de paix et aussi sur l'image globale d'Israël. Le nouveau Morris nous fournit les meilleures munitions pour un combat intellectuel contre les historiens antisionistes, déguisés en historiens révisionnistes, qui prétendent détenir de nouveaux documents qui dévoileraient la "vraie" histoire. Dans le New York Times, Ethan Bronner nous décrit le rôle que jouent les historiens dans les débats politiques :

Tous droits réservés pour Aschkel.info et

L'histoire ni ne s'écrit ni ne se lit dans le vide. Les nouveaux historiens avaient leur programme- promouvoir le processus de paix alors naissant. Ainsi, de nombreux israéliens pressés de mettre un terme à leur conflit centenaire, acceptaient de s'entendre dire que le succès de l'établissement de leur nation avait coûté très cher aux Palestiniens. Ils remaniaient et ajustaient ainsi leur version collective des faits pour faire une place à la coexistence avec leurs anciens ennemis.[5]

Les Nouveaux Historiens ont-ils écrit l'histoire ou bien ont-ils plutôt essayé de promouvoir leur programme politique? Etaient-ils poussés par l'espérance qu'en admettant la responsabilité de leurs soi-disant méfaits antérieurs, le côté adverse ferait de même? Le cas Morris démontre bien que rejeter les perspectives politiques peut provoquer des changements radicaux dans l'analyse historique et dans ses conclusions.

Tous droits réservés pour Aschkel.info et

L'Impact Académique

Il n’est pas, ici, question de surestimer l'impact des Nouveaux Historiens qui ont révisé et réinterprété l'histoire du conflit israélo-arabe. Leur rectificatif de ce qu'ils appellent la version "officielle" sioniste de l'histoire, panaché d'hypothèses postmodernistes (telles que celle affirmant qu'il n'y a pas qu'une seule version de l'histoire), n'alimentait pas seulement les débats intellectuels dans l'univers académique. Cette révision de l'histoire, qui, au début, avait été qualifiée de phénomène marginal, devint, en moins de dix ans, la lecture et l'enseignement classiques de base dans les universités du monde entier [6]. Benny Morris, le forgeron du terme "Nouveaux Historiens", considéré comme leur chef de file, a, dès 1988, établi l'infrastructure de cette histoire "retouchée".

16. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 17: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

L'usage sélectif de documents, le mépris de la haine arabe, de l'antisémitisme et du rejectionnisme de l'idée même d'un état juif, se sont révélés être une vraie mine d'or pour la littérature antisioniste.[7]

Tous droits réservés pour Aschkel.info et

Les membres du groupe ont rejeté ce qu'ils appellent le mythe israélien du "petit nombre contre beaucoup" en parlant de la guerre de 1948 ; et chez certains (tel Ilan Pappé), ces vues post-sionistes firent place à un antisionisme déclaré.[8] Deux ou trois autres sont venus se joindre à Morris et Pappé et ont formé le groupe fondateur des Nouveaux Historiens. Le nom de Simha Flapan, le premier (en 1987) à s'engager sur la voie de la "démythologisation" de l'histoire de la création d'Israël, a été ajouté à cette liste rétrospectivement, à titre posthume. Avi Shlaim a insisté sur le fait qu'il qualifiait de conspiration la collaboration entre Israël, la Grande-Bretagne et la Jordanie.[9] Tom Segev, écrivain aussi, a rejoint le groupe en tant que journaliste post-sioniste et post-moderne, a écrit sur le Yishouv (avant la création de l'état d'Israël) et ses prises de position sur l'Holocauste, ainsi que sur la société pendant la guerre des six jours, en y ajoutant plus tard sa propre interprétation du Mandat britannique en Palestine. Le livre de Segev parle à peine du rôle des Juifs dans les calculs politiques britanniques en Palestine ; ce sont [selon lui] les Arabes qui ont chassé les britanniques.[10] Les livres sous la plume de ces historiens révisionnistes ont été publiés par des maisons d'édition de renom. Ils ont tout-de-suite influencé les livres de textes du programme des études relatives au Moyen-Orient ainsi que l'orientation des programmes de recherches et des idées politiques sur le processus de paix. Les publications qui donnent le ton aux Etats-Unis, les quotidiens, les hebdomadaires et les journaux de politique étrangère consacrèrent des pages entières à des études en profondeur et à des débats sur ce que l'on considérait être une œuvre innovante. Ainsi, même les universitaires les plus objectifs qui n'ont pas accepté la thèse des Nouveaux Historiens dans sa totalité, ont jugé nécessaire, selon leur habitude de présenter le conflit sous deux angles concurrents, tout en admettant que "le concept- même d'objectivité avait été la proie, ces dernières décennies, d'attaques continues et acharnées."[11] Le terme « récit » [« Narratif »] devint le mot-clé pour étudier le conflit. Il devait remplacer le compte-rendu historique jugé "non-objectif". Au lieu d'examiner le conflit israélo-arabe dans tout son contexte, l'élément central de l'histoire de chacune de ses guerres, la démarche populaire entreprit de présenter le conflit israélo-palestinien comme un cas isolé.

17. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 18: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Les nouveaux ouvrages ne parlaient que de soit- disant mythes, de mémoires collectives déformées, expliquant que les deux côtés sanctifient la haine, trouvant les fondements de leur légitimité dans leurs narratifs. Le récit ou "narratif", selon le dictionnaire est " l'histoire, le compte rendu d'évènements, d'expériences etc.., vrais ou faux". Le narratif a remplacé la recherche de la vérité à travers les recherches historiques. Certains ne manqueront pas de dire que, valable ou non, le narratif est important parce qu'il fait partie d'une mémoire collective, des croyances communes à un groupe. Or, ainsi que Morris allait le réaliser quelques deux décennies plus tard, ces narratifs fictifs peuvent être très dangereux lorsqu'ils n'ont qu'un seul but, l'industrie de la haine, le refus de toute responsabilité d'incitation passée et l'endoctrinement à la haine les générations futures. En Israël, la transformation de l'histoire en narratifs se refléta dans la projection de Tekuma (Renaissance), des mini-séries israéliennes, sur une chaîne de télévision d'état. Projetées en 1998 pour marquer le cinquantième anniversaire de l'état, ces mini-séries avaient adopté les conclusions des Nouveaux Historiens. Un an plus tard, ces mêmes théories postmodernes recevaient leurs lettres de noblesse des mains du ministère de l'Education, pas moins, par la publication d'un livre de textes révisés à l'intention de l'enseignement du secondaire (Un Monde en Changement : histoire pour les classes de troisième). Il fait partie du nouveau corpus destiné à enseigner l'histoire avec une perspective qui penche vers l'universel et non pas vers le "nationalisme".[13] Ce mouvement infiltra même les Forces de Défense israéliennes (IDF) dont la division historique co-commandita un livre qui jette un doute sérieux sur l'imagerie antérieure de la guerre d'Indépendance.[14]

Réécrire le Canon Historique (L'historiographie)

Les arguments de base des Nouveaux Historiens se résument en cinq points qui défient le Canon (l'historiographie sioniste officielle) sioniste officiel de l'histoire de 1948:[15] = Selon la version officielle, la Grande-Bretagne s'était opposée à la création d'un état juif ; Les Nouveaux Historiens, eux, affirment qu'elle s'était opposée à la création d'un état palestinien. Shlaim et Pappé font état dans leurs ouvrages d'une conspiration entre la Grande-Bretagne et les Juifs au détriment des Palestiniens, et Shlaim va même jusqu'à mentionner une conspiration entre le Sionisme et le roi Abdullah de Transjordanie pour empêcher l'établissement d'un état palestinien.

18. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 19: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Faisant preuve d'encore plus d'imagination, un professeur palestinien (un ancien négociateur de l'Organisation de Libération de la Palestine) soutient que les Juifs n'étaient pas la cible des armées arabes mais bien les arabes de la Palestine dont ils voulaient prendre le contrôle.[16] = Selon la version officielle, d’après les révisionnistes, les Palestiniens ont abandonné leurs maisons librement [17] ; les Nouveaux Historiens affirment que les réfugiés avaient été soit chassés, soit expulsés. C'est ici que la contribution de Morris prend toute son importance bien qu’il n'ait été mentionné qu'ultérieurement et hors contexte. Ce point de vue fut le pivot de la campagne morale et politique de délégitimation d'Israël. =Selon la version officielle, la balance des forces penchait en faveur des Arabes ; les Nouveaux Historiens, eux, affirment la supériorité d'Israël, en effectifs et en armement. Ils dénigrent ce qu'ils appellent le mythe d'une guerre héroïque de libération du "un contre tous". = En maniant incitation et dénigrement contre Israël, les Nouveaux Historiens sont venus à la rescousse de l'image arabe et ont révisé et nié la thèse officielle israélienne selon laquelle les Arabes avaient un plan coordonné visant à la destruction d'Israël. Les Nouveaux Historiens affirment que les Arabes étaient divisés, ou bien nient tout simplement les menaces de mort proférées par ces derniers. Ces quatre points ont donné lieu à un débat entre historiens qui perdure encore: le Yishouv de 1947 a-t-il accueilli la partition avec joie? Qui est responsable du manque de paix? L'intransigeance israélienne ou bien la réticence arabe à accepter un état juif? Certains historiens ( Flapan et Shlaim inclus) ont déclaré que les arabes voulaient la paix mais que les sionistes, rusés, ont su manœuvrer les dirigeants arabes (tels al-Husseini, Gamal Abdel Nasser, ou Yasser Arafat) pour les pousser dans le camp rejectionniste. L'Impact sur le Processus de Paix

Les historiens révisionnistes ne se sont pas rendus maîtres des programmes et de l'enseignement académique seulement, mais aussi de l'arène politique et diplomatique au Moyen-Orient. Les Nouveaux Historiens ont joué un très grand rôle dans le processus de paix et ont influencé les prises de position des Palestiniens, des Israéliens et des Américains.

19. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 20: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Yossi Beilin, l'adjoint, à l’époque, du ministre des affaires étrangères avait, alors qu'il négociait les Accords d'Oslo de 1992-3, avait, comme livre de chevet, le livre de Morris traitant des réfugiés palestiniens ; Beilin proclama plus tard que ce livre était un "must", incontournable pour les négociateurs israéliens [18]. Par la suite, pendant les réunions de groupes mixtes israélo-palestiniens pour promouvoir le processus de paix, le problème des réfugiés devint la question centrale pour essayer de créer un accord à l'amiable et une "perception partagée" des doléances de chaque côté et pour assumer la responsabilité des fautes du passé.[19]

Les révisionnistes et leur récit culpabilisant ont plané sur les négociations de Camp David, organisées par le Président Bill Clinton en juillet 2000, et aussi, quelques mois plus tard, sur ceux des pourparlers de Taba dans le désert du Sinaï. Les négociateurs palestiniens, pendant ces deux forums, se sont servis des ouvrages des Nouveaux Historiens, et, en particulier, de celui de Benny Morris, pour essayer d'introduire la notion de la "coresponsabilité d'Israël en ce qui concerne le sort des réfugiés de 1948"[20]. Beilin et Gilad Sher, les négociateurs du côté israélien citèrent des extraits du livre de Morris, et Daniel Lévy, l'adjoint de Beilin, a rapporté l'accent mis par l'équipe israélienne pour que soit changé le récit historique afin de conclure un accord avec les Palestiniens sur leur "droit au retour."[21] Un autre participant à Camp David, le Ministre des affaires étrangères israélien d'alors, lui-même historien, avoua que les Nouveaux Historiens avaient "sans doute aucun, contribué à renforcer la foi des Palestiniens dans le bien-fondé de leur propre récit" et que les "artisans de la paix israéliens se sont aussi approchés de la table des négociations avec une optique formée, influencée par les recherches récentes... les violentes controverses au sujet de la guerre de 1948...[qui], que nous l'admettions ou non, font partie intégrante de notre bagage intellectuel [22] ». En résumé, le narratif construit par les Nouveaux Historiens changea les paramètres des négociations politiques : un accord de paix ne devait ni rectifier l'"occupation" de 1967 ni créer un cadre pour un échange de territoires afin de parvenir à la paix mais devait, bien au contraire, faire amende honorable et expier pour les soit- disant atrocités de la Nakba (La catastrophe palestinienne) de 1948. Tous réalisèrent alors que le problème du droit au retour des réfugiés sur leurs terres en Israel représentait le principal obstacle à la paix.

20. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 21: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Morris fait marche arrière

L’homme qui a dessiné les fondations du post-sionisme historique, Benny Morris, est aussi celui qui a les a miné de l’intérieur en mettant en cause leur intégrité intellectuelle. Il semble que Morris ne soit toujours pas capable de prononcer ces mots : "j'avais tort", et d'exprimer le regret d'avoir contribué à l'élaboration du fondement intellectuel de la campagne anti-Israélienne et antisioniste. Au lieu de reconnaitre ses erreurs et ses aberrations, il annonce qu'il a découvert de nouveaux documents dans les archives israéliennes qui lui ont permis de voir le conflit sous un jour nouveau. La lecture de sa nouvelle interprétation des mêmes faits révèle la manière dont les Nouveaux Historiens ont, tout au mieux, écrit l'histoire hors de son contexte, entièrement détachée de la réalité et de ses origines. Dans la plupart des cas, ils se sont engagés délibérément sur le chemin de la falsification en appliquant la technique du "grand mensonge" à Israël . Tous droits réservés pour Aschkel.info Et soudain, quelques vingt ans plus tard, Morris fait sa découverte : les Arabes avaient déclaré le Jihad (guerre sainte) contre le Sionisme déjà dès les années trente [1930]. Son approche nouvelle, dit-il, était une conséquence de la déclassification des archives, ainsi que de celles des FDI (IDF/Tsahal) jusqu'alors fermées aux chercheurs. Il ajoute aussi : "dans mon livre en cours [1948] j'ai placé le problème des réfugiés dans le contexte général de la Guerre d'Indépendance," et à la lumière d'autres études, "j'ai essayé de présenter une description nouvelle et plus complète de la guerre, en insistant sur les rapports entre les processus militaires et les processus diplomatiques."[23] Une nouvelle description?? Pas du tout, bien au contraire. Ses deux livres les plus récents, "1948" et "Un Etat, Deux Etats", publiés au cours de ces deux dernières années, contredisent tous ses arguments, ainsi que la base factuelle de son approche révolutionnaire de l'étude historique. Morris a fait volte-face en adoptant la « bête noire » des Nouveaux Historiens, celle qu'ils qualifient de version "canonique" du narratif sioniste officiel. Ses derniers livres démolissent toutes les prémisses et les conclusions des Nouveaux Historiens. Il ne ressent pas le besoin de s'excuser d'avoir formulé des accusations virulentes à l'encontre de tout ce qui est post-sioniste, et clame bien haut que les "historiens ont tendance à minimiser l'importance de la rhétorique religieuse en temps de guerre" et le rôle primordial de la "motivation religieuse." Or c'est exactement ce que Morris a omis d'écrire dans ses livres précédents.

21. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 22: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Le peu de cas fait des menaces proférées par le Jihad était délibéré et crucial pour tous ceux qui avaient décidé de rédiger ce "nouveau" récit en faisant de la Nakba "l'holocauste" palestinien.

Tous droits réservés pour Aschkel.info

Le Jihad se retrouvait dans toute la littérature de 1948 à nos jours : les menaces d'annihilation retentissaient dans tous les coins du monde arabe et même à partir du podium des Nations Unies en 1947 et 1948. Ainsi qu'on l’a rapporté, Al-Husseini, le mufti de Jérusalem, a proféré sans arrêt menace après menace ; et les grands clercs en religion [Oulémas] du Caire publièrent un manifeste officiel appelant au Jihad en novembre 1947, deux jours après le vote de la résolution du partage. Passant des mots aux actes, le décret religieux fit donc place à une action militaire avec l'invasion arabe composée de plusieurs armées appelées l'Armée de Libération Arabe et l'Armée du Jihad al-Mukades (Guerre Sainte). Le jour de la Déclaration d'Indépendance d'Israël, Abdul Rahman Azzam Pasha, le secrétaire général de la Ligue Arabe déclara la guerre sainte. Il déclara : "Cette guerre sera une guerre d'extermination, un massacre mémorable dont on parlera comme des massacres mongols et des Croisades."[24] Azzzam Pasha, le porte-parole en chef de tous les états arabes s'est monté tout aussi violent et éloquent dans sa diatribe contre la résolution du partage : "La ligne de démarcation du partage sera une ligne de feu et de sang"[25]. Al-Husseini déclara :" Je déclare la guerre sainte, O mes frères musulmans! Massacrez les Juifs! Massacrez-les tous!"[26] Ainsi, soudainement et systématiquement, Morris renonce dans maints articles, interviews et conférences au récit post-sioniste et présente sa nouvelle prise de position dans des ouvrages d'érudition. De fait, Morris informe ses lecteurs que ses livres précédents avaient omis de parler du contexte historique de la guerre de 1948 : une attaque jihadiste du monde arabe contre la communauté juive en Palestine. Dès le début, Morris sans gêne aucune, déclare au Guardian en 2002 : "Le bruit circule que j'ai subi une greffe du cerveau, une rumeur sinon fausse (autant que je puisse m'en souvenir), du moins prématurée. Mais mes vues sur la crise actuelle au Moyen-Orient et ses protagonistes ont, de fait, changé radicalement au cours de ces deux dernières années."[27]

22. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 23: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Morris confesse avoir relu la guerre de 1948 à la lumière des nouvelles connaissances historiques révélant la haine, l'antisionisme arabe et leur origine. Il n'hésite pas à nous faire part de son parcours, pas à pas, de ce qu'il appelle sa greffe intellectuelle! Le moment décisif se produisit après l'année 2000. "Même avant, je n'avais rien d'un grand optimiste. Bien sûr, j'ai toujours voté travailliste ou Meretz (NT : parti radical de gauche sioniste) ou Sheli (parti de gauche du clan des colombes de la fin des années 70), et, en 1988, j'ai refusé de servir dans les territoires et ai donc fait de la prison, mais j'ai toujours douté des intentions des Palestiniens. Après les évènements de Camp David et ce qui s’ensuivit, mes doutes devinrent des certitudes. Lorsque les Palestiniens ont rejeté l'offre de Barak (le premier ministre Ehud Barak) en juillet 2000 et celle de Clinton en décembre 2000, j'ai compris qu'ils étaient peu enclins à accepter la solution à deux états. Ils veulent tout : Lod, St.Jean d'Acre et Jaffa."[28] Morris va même plus loin dans son interview et explique -fait ignoré dans ses livres précédents et inédit dans les cercles politiquement corrects- que l'Islam présente un gros problème. "C'est un monde dans lequel une vie n'a pas la même valeur que dans le monde occidental… "La société arabe est une "société tribale" qui attache une importance primordiale au concept de la vengeance. Son manque total d'inhibition morale ferait qu'elle "n'hésiterait pas à faire usage d'armes chimiques, biologiques ou nucléaires, si celles-ci se trouvaient en sa possession". Réécrire l'Histoire Révisionniste

Le dédain le plus complet pour le contexte historique se retrouve dans les tables des chapitres, dans les catalogues des livres des nouveaux Historiens. L'antisémitisme arabe ou islamique y est inexistant; la lecture d'Ilan Pappé ou d'Avi Shlaim pourrait prêter à penser que le Jihad n'existe que depuis le 11 septembre 2001. Les omissions des Nouveaux Historiens quant au rôle qu'a joué al-Husseini pour exciter la haine contre les Juifs font partie du vaste programme de réécriture de l'histoire. Il existait de nombreux comptes rendus des activités du mufti déjà dès le début du conflit sous le Mandat britannique. Pour avoir une idée nette et précise de son rôle de seul chef de file des Palestiniens jusqu’après la création d'Israël, il n'était nullement nécessaire d'avoir accès à des archives nouvellement déclassifiées.

23. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 24: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Il est tout-à-fait remarquable que ce soit Rashid Khalidi, un palestinien-américain anti-israélien qui fasse l'auto- critique du rôle destructeur d'Arafat et d'al-Husseini, les deux dirigeants palestiniens les plus prééminents, en analysant l'antisémitisme arabe plus à fond que ne le font les Nouveaux Historiens [29]. Ce faisant, Khalidi mentionne un des premiers livres de Morris, sur les réfugiés palestiniens en le qualifiant d'ouvrage révolutionnaire qui fait "voler maints mythes en éclats."[30] (En 2008), Morris "B" révèle que la rencontre Jihad- antisémitisme islamique a joué un rôle primordial au tout début du conflit en Palestine, devenant une partie intégrale de la révolte arabe de 1936. Ce thème a été repris par nombre d'étrangers, ainsi Sa'id al Haj Thabit, le speaker du Parlement irakien lors de sa visite en Palestine en mars 1936. Morris note aussi le rôle prépondérant du mufti dans la propagande nazi-jihadiste au Moyen-Orient et dans l'embrigadement des bosniaques musulmans dans la Wehrmacht. Le mufti, nous dit Morris, était "profondément antisémite" et justifiait l'Holocauste en invoquant le caractère [personnalité ethnique/raciale] des Juifs, "leur suffisance, leur égoïsme à outrance, ancré dans leur conviction d'être le peuple élu de D.ieu"[31]. Le Jihad figurait déjà au tableau des échanges diplomatiques bien avant la guerre de 1948. Le Haut Comité Arabe, l'organe politique principal des Palestiniens fit du terme "Jihad" un instrument de menace officiel pour lancer, dès 1946, un ultimatum dans une lettre adressée à Clément Attlee, le Premier Ministre britannique [32]. Tous droits réservés pour Aschkel.info Dans le dernier chapitre de "1948", Morris donne moult détails convaincants sur le rôle décisif de la haine religieuse en 1947-1948. Il conclut : "L'élan jihadiste accentue les réponses des peuples et des gouvernements du monde arabe à la résolution de l'ONU sur le partage. Il a contribué de façon importante à la mobilisation de la "rue" et des gouvernements pour mener les attaques successives [pendant la guerre]... les mosquées, les mollahs et les Oulémas (NT : sages), tous jouèrent un rôle crucial dans le processus de guerre." Les observateurs arabes ne purent manquer d'observer l'état d'esprit ambiant et, par conséquent, les menaces qui planaient sur les Juifs. Un chrétien libanais, cité par Morris, annonça à la presse : "Maintenant que la Guerre Sainte a été déclarée, l'état juif n'a aucune chance de survie. Tous les Juifs finiront massacrés."[33]

24. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 25: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Face aux menaces de Jihad et d'extermination proférées des quatre coins et au rejet de la voie diplomatique, alliés aux appels au déploiement des forces militaires, le Yishouv ne pouvait que se préparer au pire. Suite au nombre de voix lançant des prédictions de malheur, les dirigeants du Yishouv n'eurent pas à se livrer à des jeux de guerre théoriques... Lorsque l'Oulema (NT : le sage) de l'université Al-Azhar déclara : « Un Jihad universel pour défendre la Palestine », Ernest Bevin, le ministre britannique des affaires étrangères exprima des inquiétudes pour la sécurité des milliers de juifs éparpillés de par le monde arabe," et tout particulièrement pour celle des cent mille Juifs de Bagdad qui couraient le risque d'être égorgés."[34]

Le Jihad fut ouvertement et simultanément déclaré au cours de manifestations à Damas et dans les cercles diplomatiques des Nations-Unies où le chef de la délégation égyptienne annonça que : "la création d'un état juif mettrait la vie de 1 000 000 Juifs en danger dans les pays musulmans"[35]. En mai 1948, George C. Marshall, le secrétaire d'état des USA (et héros de la deuxième guerre mondiale) conseilla à Moshe Sharett, le futur ministre israélien des affaires étrangères, de ne pas signer la Déclaration d'Indépendance d'Israël : " Croyez-moi ; je parle de ce que je connais. Vous êtes installés sur les plaines côtières de la Palestine alors que les Arabes, eux, occupent les crêtes. Bien sûr, je sais que vous avez quelques armes et votre Haganah, mais les Arabes, eux, disposent d'armées régulières. Elles sont bien entraînées et ont des armes lourdes. Comment pouvez-vous espérer leur résister?"[36].

Une comparaison entre Morris "A" et Morris "B" montre que le contexte historique peut devenir flou et même déformé, si on n'hésite pas à amplifier une version des faits aux dépens de vecteurs de l'histoire plus vrais et plus importants. Il se peut qu’à la fin de la guerre, la toute nouvelle FDI ait paru mieux organisée, entraînée et motivée. Pourtant, selon Morris et sa toute récente incarnation, les choses parurent tout-à-fait autres pendant la guerre. La majorité du gouvernement juif par intérim d'avant la formation de l'état, aussi bien que les Arabes, les Britanniques et les Américains, tous s'attendaient à une victoire des Arabes sur l'armée juive en Palestine. Bien sûr, avec le recul, on sait maintenant que les Arabes s'étaient mal préparés et que les Arabes de Palestine avaient négligé de mobiliser leurs propres ressources, "fidèles à leur longue tradition de désunion, de corruption et d'incapacité à s'organiser"[37].

25. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 26: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Néanmoins, le contexte de la guerre était autre : "on peut dire, grosso-modo, qu'en termes démographiques et géographiques, les Arabes étaient, presque sans aucun doute, infiniment plus forts que le Yishouv... et la disproportion en termes de superficie et de ressources économiques actuelles ou futures était plus importante encore"[38].

Tous droits réservés pour Aschkel.info

Les quatre armées qui, le 15 mai, ont envahi la Palestine, même après avoir laissé de forts contingents à l’arrière-garde pour protéger leurs régimes, "étaient bien plus puissantes que les contingents de la Haganah"[39] en nombre et en équipements, disposant de plus de chars, d'avions de combat et d'une plus grosse artillerie (à ses débuts, Israël manquait de tout). On peut comprendre que face à la volonté des Arabes et de leurs armées d’invasion de détruire systématiquement toutes les positions juives, le yishouv n'avait qu'un seul but, "celui de survivre."[40]. Les dirigeants du Yishouv étaient tout à fait conscients de leur infériorité militaire, chiffres et faits à l'appui, conscients aussi du climat diplomatique ambiant "systématiquement pro-arabe ", et du fait que les Britanniques et les Américains travaillaient de concert pour éviter d'avoir à appliquer la résolution votée par l'ONU pour l'établissement d'un état juif.[41] La position diplomatique et militaire du pouvoir mandataire vient réfuter l'approche des Nouveaux Historiens et leur tentative de prouver la collusion entre les Britanniques et les Juifs contre les Arabes. Le contraire est vrai : les Britanniques apportèrent leur aide à la légion arabe de Transjordanie, l'armée la mieux entraînée de la région, contribuant à sa formation et à son armement et s'allièrent aux Américains pour faire échouer le plan de partage de la Palestine. Le chef de cabinet de l'Empire de sa Majesté s'exprima en ces mots : " Les Juifs ne pourront pas résister longtemps,... à moins de s'entendre avec les Arabes, ils finiront par être chassés hors de la Palestine."[42] Le 16 mai 1948, Sir Alan Cunningham, Le Haut Commissaire Britannique déclara : "la balance des forces semble fortement pencher en faveur des Arabes."[43]. Alec Kirkbride, le représentant britannique à Amman transmit un message d'Azzam Pasha:" Peu importe le nombre [de Juifs]. nous les jetterons à la mer"[44].

26. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 27: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Conclusions

Benny Morris dans son ouvrage le plus récent : « Un état, deux états : Résoudre le Conflit Israël/Palestine », fait peser une ombre menaçante sur les perspectives d'aboutir à un accord de paix entre israéliens et palestiniens. Il affirme que "l'obscurantisme étouffant, l'intolérance, l'autoritarisme et l'insularité du monde musulman sont la raison première de l'absence de paix", une dure réalité qui repousse toute solution possible dans l'ombre.[45] Le problème, c'est que Morris a oublié que tous ces éléments et toutes ces déclarations diverses et variées sur le Jihad et l'extermination des Juifs appartiennent déjà au domaine public au Moyen-Orient, aux Nations-Unies, dans la presse occidentale et dans les publications académiques et ce depuis 1947-1948. La déclassification des archives dont les historiens font étalage en les qualifiant pompeusement de "sources nouvelles" peut, en effet, apporter parfois certains éclaircissements, ajouté au savoir, mais pas nécessairement au contexte historique et à son exégèse. De nouveaux documents peuvent révéler des détails jusque-là inaccessibles, mais ne peuvent pas, dans la plupart des cas, changer le cours de la recherche historique. Mais le pire de tout, c'est un usage sélectif des archives qui ignorerait le contexte historique et entrainerait déformations et récits trompeurs. Seul Pappé et ses semblables en feraient usage. Il ne cache pas son programme antisioniste et définit la "nouvelle histoire" comme un mouvement révolutionnaire dont le but est de "réévaluer la validité de l'établissement d'un état-nation dans ce qui était la Palestine géographique."

La réponse de Morris à ses lecteurs du Irish Times fut sans équivoque: Le déplacement de 700.000 Arabes qui devinrent alors des "réfugiés" -et je mets ce terme entre guillemets, puisque les deux-tiers furent déplacés non pas de leur pays (définition usuelle d'un réfugié) mais bien d'une partie de la Palestine vers l'autre- n'avait rien d'un " crime raciste"... mais était, selon les Musulmans, la conséquence d'un conflit national et d'une guerre, avec des connotations religieuses, qui fut déclenchée par les Arabes eux-mêmes. Il n'existait pas de "plan" sioniste ni de politique unilatérale d'expulsion de la population arabe ou de "nettoyage ethnique." Morris ajouta que, face aux menaces de mort " et "aux voies prévues pour l'invasion des armées arabes..., moi, personnellement, Je ne trouve rien à redire aux craintes ou au raisonnement [des Juifs]."[47

27. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 28: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Le nouveau Morris tient les Arabes pour responsables de leurs propres malheurs et nie l'existence d'une stratégie juive d'expulsion ou de transfert et défend même le droit de Ben-Gourion d'en expulser un plus grand nombre face aux menaces du Jihad. Puis, soudainement, dans les derniers chapitres de deux de ses livres, Morris évoque le cas des Juifs expulsés des pays arabes, signifiant qu'il y avait eu un échange d'un nombre à peu près identique de réfugiés résultant de la guerre. Les arabes ayant déclaré la guerre, dit Morris, sont aussi responsables de la tragédie des Palestiniens dans les camps de réfugiés, qu'ils perpétuent, alors que les réfugiés juifs ont été absorbés par Israël Comme nous l'avons noté, Morris parle ouvertement de ses espoirs déçus en ce qui concerne les buts de Palestiniens dans le conflit israélo-arabe. Il est probable que, ajouté à son enseignement des racines du conflit, il ne pouvait pas ignorer le fait qu'il n'y a pratiquement pas de "nouveaux historiens" du côté arabe ou palestinien pour demander pourquoi le facteur religieux a t-il joué un rôle aussi néfaste dans la continuation du conflit et pour demander aussi pourquoi l'islam radical servait-il à l'incitation contre la reconnaissance d'un état juif. C'est pour cela qu'il termine son étude de 1948 avec un retentissant "J'accuse" contre ces historiens qui, indifférents aux actes et déclarations de haine religieuse, n'ont pas su comprendre le rejet arabe de l'état juif. Dans ses livres et articles les plus récents, Morris est devenu la voix dominante et aussi la plus vigoureuse pour dénoncer les derniers Nouveaux Historiens qui s'agrippent encore à leurs messages fallacieux et sans fondement. Le périple de Morris et l'abandon radical de ses publications antérieures témoignent d'une manière peu commune de la ligne fragile qui sépare l'histoire de la propagande et même du mensonge. Vouloir consigner les faits historiques afin de créer un narratif politique post-moderne, peut provoquer leur disparition des bancs de l'histoire.

A découvrir ce documentaire

Terre juive, terre arabe : la question de la propriété foncière comme

désinformation et propagande. (3/3) Terre juive, terre arabe: la question de la propriété foncière comme

désinformation et propagande (2/3)

Terre juive, terre arabe: la question de la propriété foncière comme désinformation et propagande (1/3)

28. Histoire, mensonges, et politique par S. Bergheim– © 2011 www.aschkel.info Avril 2011

Page 29: Histoire, mensonges et politique

Dossier du Mois – Avril 2011

Notes: p29-32

Tous droits réservés pour Aschkel.info

[1]Benny Morris, l'histoire de la première guerre israélo-arabe (New Haven, Yale University

press,2008),392.

[2] Rapports officiels du Conseil de Sécurité des Nations Unies, S/Agenda/58, 16 avril 1948,

19.

[3] " La Palestine libère #3, l'équipage de l'Exodus", New York Times, 9 septembre 1947, 2;

voir aussi Daniel Clifton, "Les Arabes menacent d'employer la force si la Terre Sainte est

divisé en deux," 7 septembre 1974, E4.

[4] Morris, 1948, 232.

[5] Ethan Bronner, "les Nouveaux Historiens," New York Times, 9 novembre 2003

[6] Il est facile de voir l'impact des Nouveaux Historiens dans le monde académique. Il suffit

de vérifier les programmes des universités américaines et européennes et d'y voir la place

prédominante accordée aux écrits de Morris et aux autres. Au sujet de leur impact, consulter

Daniel Polisar, "Faire l'Histoire," Azure, printemps 5760/2000; au sujet des implications

politiques des universités, consulter Manfred Gerstenfeld, Les universitaires contre Israël et

les Juifs. ( Centre des affaires politiques de Jérusalem, 2007)

[7] Benny Morris, la naissance du problème des réfugiés palestiniens, 1947-1949 (New-York:

Cambridge University press, 1987). Ce livre fait quelques références au rejet arabe d'un état

juif mais sans analyse ou tentative aucune de l'inclure dans son contexte historique.

Quelques références aussi, mais sous forme de notes seulement, à l'intention arabe

d'exploiter la tragédie des réfugiés palestiniens et d'en faire une arme politique contre Israël.

La première note figurant au chapitre No 3 mentionne le refus d'Haj Amin al-Husseini, de

mars 1949, d'un retour des réfugiés dans leurs demeures. Il faut aussi mentionner dans les

premiers livres de Morris l'absence de toute discussion ou mention de tout ce qui est au

cœur du sujet dans son livre de 2008 sur la guerre de 1948: la haine arabe, l'antisémitisme

islamique, la "pulsion jihadiste" etc...

Tous droits réservés pour Aschkel.info et lessakele

Des historiens israéliens tels Anita Shapira et Shabtai Teveth ont attaqué Morris, mais ce fut

Ephraïm Karsh, son critique le plus ardent et pointilleux, qui l'accusa d'être coupable de cinq

chefs d'accusation: "déformation de documents, usage de citations tronquées, dissimulation

d'évidences, fausses déclarations et réécriture d'originaux." Voir Efraïm karsh, "Benny Morris

et le règne de la terreur,", Middle East Quarterly (NF: revue trimestrielle sur le Moyen-Orient),

mars 1999,www.meforum.org/466/benny-morris-and-the-reign-of-terror. En ce qui concerne

ses attaques contre les Nouveaux Historiens en général, voir Efraïm Karsh, Inventer l'histoire

d'Israël : les Nouveaux Historiens (London Frank Cass,1997).

[8] Avi Shlaim mentionne trois membres fondateurs, Morris, Pappé et lui-même, mais certains

ont ajouté d'autres noms à la liste. Voir Avi Shlaim, "de l'importance des Historiens",

Prospect, 29 juin 2008

[9] Simha Flapan, la naissance d'Israël: Mythes et Réalités (New York: Panthéon Books,

1987); Ilan Pappé, la création du conflit israélo-arabe, 1947-1951 (London:Tauris 1922) et

son manifeste antisioniste, la Grande-Bretagne et le conflit israélo-arabe, 1947-51 (London:

Palgrave Macmillan, 1988); Avi Shlaim, collusion au-delà du Jourdain, Le roi Abdullah, le

moment sioniste et le partage de la Palestine (New York: Columbia University Press, 1988),

et plus tard, son Mur de Fer: Israël et le monde arabe (Londres: Allen Lane/Penguin Press,

2000)

De nombreux autres historiens sont venus rejoindre les historiens israéliens et de par leurs

allégations fictives, ont contribué à la consolidation de la cause révisionniste anti-israélienne.

En allant jusqu'à dénier à Israël son droit moral à l'existence. Pour une publication du genre,

consulter Michel Prior, le Sionisme et l'Etat d'Israël : une enquête morale (Londres et New

York: Routledge, 1999). Selon la critique, le livre "dénonce la nature implicitement raciste du

Sionisme porté à l'Apartheid, ou représente "la meilleure opération de démolition de la

Page 30: Histoire, mensonges et politique

légitimité d'Israël jamais entrevue." Voir David McDowall, Le Moyen-Orient International, cité

dans le Living Stones Magazine, printemps 2000, 3.

[10] Tom Segev, Une Palestine, entière: Les Juifs et les arabes sous le Mandat Britannique

(New York: Henry Holt, 2001), selon Seguev, l'aide des Britanniques aux Juifs prenait sa

source dans leur conviction erronée et antisémite de l'existence d'une puissance juive

globale excessive.

[11] Alan Dowty, Israël/Palestine, end ed. (Malden, MA:Polity,2008),ix.

[12]Robert I. Rotberg ed., Narratifs israéliens et palestiniens du conflit (Bloomington: Indiana

University Press,2006). Ce livre réunit des perspectives différentes, sionistes et antisionistes.

livre partial ainsi que le révèle un extrait de critique en couverture de livre : "la contribution

principale [du livre] est de souligner l'origine et la cause historiques de l'état de tension. Il

révèle aussi l'interaction et son évolution entre les deux narratifs, hégémonie et résistance,

"Les droits humains et les droits au bien-être général. Ici, les narratifs historiques semblent

interchangeables et, dans le vocabulaire postmoderne, le terme d'hégémonie ne signifie

qu'une seule chose, l'occupation israélienne. Signalons aussi que les spécialistes chevronnés

du conflit pensent que les narratifs présentés ainsi offrent la meilleure méthode pour étudier

l'histoire du Moyen-Orient et de la lutte palestinienne; Gordon Fellman, critique de Robert I.

Rotberg ed., Les narratifs israéliens et palestiniens du conflit, dans Society 45 (2008): 204-

2207.

[13] Le plus radical de ces texte se retrouve dans Un monde en mutation : l'histoire à

l'intention de la troisième, édité par Danny Ya'akobi et publié par le département des

programmes du ministère.

Tous droits réservés pour Aschkel.info et lessakele

Pour en savoir plus sur les Nouveaux Historiens et le Post-Sionisme, consulter Meyrav

Wurmser, "Israël peut-il survivre au Post-Sionisme?" Middle East Quaterly (revue trimestrielle

sur le Moyen-Orient), mars 1999,

www.meforum.org/469/can-israel-survive-post-zionism

[14] Nommé, "la lutte pour la sécurité d'Israël" et le quotidien "Yediot Aharonot (Dernières

Nouvelles) l'a décrit comme "anéantissant un nombre des mythes les plus fantastiques qui

ont bercé notre enfance", 4 août 1999.

[15] Cette liste, plus les addenda et explications de l'auteur, reposent sur deux récits : Benny

Moris, 1948 et après; Israël et les Palestiniens (New YorkUniversity Press, 2008),9 ; Miron

Rapaport , interview d'Avi Shlaim, "Pas de solution pacifique possible" Haaretz (Nt quotidien

israélien, "le Pays"), 11 août 2005,www.editriceilponte.org/_files/HaaretzInterviewEnglish.pdf

[16]Yezid Sayigh, La Lutte Armée et, en quête d'Etat : Le Mouvement National Palestinien

1949-1993 (Oxford et Washington DC: Clarendon Press/Institut des Etudes palestiniennes,

1998),3.

[17] Allégation non fondée. Tout d'abord, il n'existe aucune histoire israélienne officielle de la

guerre. Ensuite, plusieurs officiels et historiens israéliens ont attiré l'attention sur des cas

d'expulsion faisant partie intégrante d'une guerre de 18 mois dans les villes et les villages et

dans les endroits qui contrôlaient les voies menant aux villes et villages juifs assiégés.

[18] Naomi Alon, interview de Benny Morris, 17 octobre 2008,

http://cafe.themarker.com.view.php?t=676520. [hebrew] [en hébreu]

[19] Gershon Baskin et Zakaria al Qaq, Créer une culture de la paix (Jérusalem: Le Centre de

Recherches et d'Information israélo-Palestinien, 1999), http://www.ipcri.org/.

[20] Shlaim, " De l'Importance des Historiens."

[21] Michal Ben-Josef Hirsch, "De l'interdit au négociable : les nouveaux historiens israéliens

et l'évolution de la présentation du problème des réfugiés palestiniens," Perspectives sur la

politique, juin 2007.

[22] Shlaim, "De l'Importance des Historiens", un autre exemple, selon une critique du livre

de Ben-Ami dans le Guardian, le livre "présente des hypothèses jusqu'ici rejetées par la

plupart des israéliens : ainsi, contrairement à l'image familière du David contre Goliath,

l'équilibre des forces, de l'élan et de motivation penchaient en leur faveur ; et l'occupation de

la Judée-Samarie et de Gaza depuis 1967 était rien moins que libérale ; et tout au long de

cette triste affaire, l'attitude israélienne a compté et compte encore tout autant que

l'intransigeance arabe » .

Page 31: Histoire, mensonges et politique

Consulter Ian Black, " Samson et non pas David", la critique de Shlomo Ben-Ami, la guerre

et ses cicatrices, la paix et ses blessures: La tragédie israélo-arabe, dans le Guardian du 11

février 2006.

[23] Benny Morrris, "BeChazara Le Tashach" (Retour à 1948), Le magazine littéraire de

Haaretz, 16 septembre 2009 (Hébreu)

[24] Howard M.Sachar, Une Histoire d'Israël (New York: Knopf, 1979),333.

[25] Ahron Bregman et Jihan El-Tari, Israël et les Arabes (New York: TV books, 1988) (Livres

TV), 28.

[26] Sachar, L'Histoire d'Israël, 333

[27] Benny Morris, "La Paix? Aucune Chance," The Guardian, 21 Février 2002.

[28] Ari Shavit, interview de Benny Morris, "la survie des plus forts?" Haaretz, 16 janvier

2004.

[29] Rashid Khalidi. La Cage de Fer: L'Histoire de la lutte palestinienne pour un état (Boston:

Beacon press, 2006). Consulter l'index et les références à l'antisémitisme et à al Husseini.

Khalidi explique l'échec de ce denier en tant que chef d'état et aussi son discrédit dû à son

alliance avec les Nazis (62, 114, 127). Voir aussi les critiques de Khalidi à l'encontre d'Arafat

(158-164)

[30] Ibid.., xxxvii.

[31] Morris, 1948 : Histoire de la première guerre israélo-arabe, 16, 21. Les omissions des

Nouveaux Historiens quant au rôle du mufti qui a fomenté la haine contre les juifs font partie

de leur tentative de réécrire l'histoire. Il existe un nombre infini de dossiers se rapportant au

mufti datant du début du conflit sous le Mandat britannique. Il n'était pas nécessaire d'ouvrir

de nouvelles archives pour être plus précis à son sujet. De nombreux écrits le décrivent

comme le symbole de l'obstruction arabe antisémite à la paix.. deux livres plus récents

viennent renforcer les connaissances antérieures en s'appuyant sur de nouveaux documents:

David G.Dalin et John F.Rothman, L'Icône du Mal: Le Mufti d'Hitler et la montée de l'Islam

Radical (New York: Random house, 2008); Jeffrey Herf, La Propagande Nazie dans le

Monde Arabe (New Haven: Yale University Press, 2009).

[32] Morris, 1948: Histoire de la Première Guerre Israélo-Arabe,34.

[33] Ibid., 395

[34] Ibid., 70

[36] Ibid. Larry Collins and Dominique Lapierre, Ô Jérusalem! (New York: Pan Books, 1972),

315. Cette source, l'un des grands bestsellers illustre le fait que Morris n'avait pas à attendre

le vingt-et-unième siècle et l'ouverture de nouvelles archives pour saisir le sérieux des

menaces du Jihad et pour comprendre le contexte de la détérioration de l'équilibre militaire

contre les Juifs.

[37] Morris, 1948: Histoire de la Première Guerre Israélo-Arabe, 399.

[38] Ibid., 398.

[39] Ibid., 401.

[40] Ibid., 397.

[41] Ibid., 403. De fait, il existe de nombreuses sources dans lesquelles ces faits historiques

ont été minutieusement consignés et ce dès 1948. Consulter les sources mentionnant la

diplomatie anti-israélienne britannique et américaine aux Nations- Unies, dans le livre d'Avi

Becker, Les Nations-Unies et Israël: De la Reconnaissance à la Répréhension, MA:

Lexington Books, 1988), ch.3. Un ouvrage plus récent souligne les efforts constants des

Page 32: Histoire, mensonges et politique

Britanniques et du Département d'Etat des Etats-Unis pour entraver et abroger la Résolution

de partage votée par les Nations-Unies, début 1948; Allis Radosh et Roland Radosh, un

Refuge: Harry S.Truman et la création d'Israël (New York: Harper Collins, 2009, ch.10.

[42] Morris, 1948: Histoire de la première guerre israélo-arabe, 81.

[43] Ibid., 112.

[44] Ibid., 187.

[45] Benny Morris, Un Etat, Deux Etats: Pour Résoudre le Conflit Israël/Palestine (New

Haven:Yale University Press, 2009).

[46] Ilan Pappé, " Critique Post-Sioniste d'Israël et des Palestiniens, "2ème partie: Les

médias, "journal Of Palestine Studies 26, 3 (1997): 37-43. (Journal de Palestine)

[47] Benny Morris, lettre au Irish Times, 21 Février 2008,http://zionism-

israel.com/israel_news/2008/02/israel-and-palestinians-according-to.html.

Dr.Avi Becker enseigne la Diplomatie à l'Université de Tel-Aviv au niveau de la maîtrise. Il a

passé deux ans aux Etats-Unis en tant que professeur associé, invité par l'Université de

Georgetown. Il a exercé les fonctions de secrétaire général du Congrès Juif Mondial et a

publié des ouvrages et des articles sur les politiques internationales, la sûreté et le Judaïsme

mondial.

.