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PRATIQUES EXEMPLAIRES POUR LA PRÉVENTION DES INFECTIONS URINAIRES SUR CATHÉTER EN SOINS DE LONGUE DURÉE Gaétane Boucher, Inf. B. Sc M. Sc. Conseillère en prévention et contrôle des infections Direction des soins infirmiers | CIUSSS de l’Estrie – CHUS Congrès de l’AIPI Mai 2019

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PRATIQUES EXEMPLAIRES POUR LA PRÉVENTION

DES INFECTIONS URINAIRES SUR CATHÉTER EN

SOINS DE LONGUE DURÉE

Gaétane Boucher, Inf. B. Sc M. Sc.

Conseillère en prévention et contrôle des infections

Direction des soins infirmiers | CIUSSS de l’Estrie – CHUS

Congrès de l’AIPI

Mai 2019

DIVULGATION DE CONFLIT D’INTÉRÊTS

POTENTIEL

Divulgation de conflits d’intérêts potentiels

o Je n’ai pas de conflit d’intérêts potentiel

avec une société commerciale.

Gaétane Boucher

2

OBJECTIFS

o Améliorer les connaissances sur les pratiques exemplaires pour la prévention des infections urinaires sur cathéter.

3

INFECTIONS URINAIRES

o L’infection urinaire représente 40 % des infections

nosocomiales(INSPQ, 2015);

o Le risque de développer une infection augmente de 3 à 7 % par jour

avec un port d’un cathéter urinaire (7);

o Les bactéries/fungi souvent impliquées dans les IU-AC sont les

suivantes: Escherichia coli (environ 80 %), Klebsiella pneumoniae,

Enterobacter spp., Proteus mirabilis, Citrobacter spp., Pseudomonas

aeruginosa, Staphylococcus spp., Enterococcus spp., et Candida spp.(3);

o Complications : fièvre, déshydratation, confusion, plaie au niveau du

méat, bactériémies, urosepsis, décès (9);

o Réservoir pour les bactéries multirésistantes (SARM, ERV, EPC)(3).

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INDICATIONS JUSTIFIANT

L’INSTALLATION D’UN CATHÉTER

o Rétention urinaire;

o Obstruction des voies urinaires;

o Immobilisation prolongée;

o Guérison d’une plaie de pression;

o Confort lors d’un contexte de soins palliatifs;

N.B :

Penser mesures alternatives au cathéter (ex. : cathétérisme intermittent, condom urinaire);

Clampage/déclampage.

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DÉFINITIONS

DÉFINITION

INFECTION URINAIRE SUR

CATHÉTER VÉSICAL

À DEMEURE OU À MOINS DE

2 JOURS D’UN RETRAIT

7 Source : INSPQ, 2014

FACTEURS DE RISQUE

Facteurs de risque de développementd‘une IU: par voie exogéne / endogène

UROLOGIE

Mauvaise Hygiène

Ascension desBactéries ( florefécale loco régionale)

DéconnexionSystème clos

Reflux

8

FACTEURS PRÉDISPOSANTS

• Personnes âgées (vieillissement

normal du système urinaire);

• Les porteurs de sonde

chronique;

• Les clients porteurs de sondes

urinaires dont la fréquence

d’ouverture et de fermeture du

système de drainage est élevée;

• Mode de vie dans les CHSLD;

• Diabète;

• Manque d’asepsie lors de

l’installation et de la

maintenance du système.

• Manque d’hygiène des mains des

soignants;

• Soins d’hygiène;

• Immobilisation;

• Déshydratation;

• Porteur de produits

d’incontinence;

• L‘incontinence fécale, diarrhée;

• La femme;

• Personnes immunosupprimées.

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INFECTIONS URINAIRES

SUR CATHÉTER EN SLD

oLe taux de porteurs de cathéter urinaire devrait être < 7 %.

La plus évitable des infections nosocomiales.

GRAND PRINCIPE : TENIR LE SYSTÈME CLOS

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LES GRANDS PRINCIPES

Sources : AQESSS, 2011

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PRINCIPES PCI

o Éviter la transmission de microorganismes par contact direct ou indirect lors de la manipulation du matériel prévu pour les soins des voies urinaires;

o Éviter la transmission de microorganismes lors des soins d’hygiène;

o Assurer l’intégrité de la peau (éviter la traction).

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PRÉVENTION DES INFECTIONS

LORS DES SOINS

o L’ouverture fréquente du système de drainage

étant un facteur de risque important pour les

infections urinaires il est important d’en

minimiser la fréquence;

o Elle est cependant incontournable pour

certains usagers (ex. : blocage fréquent);

o En ce sens, se rappeler de l’importance de

l’hygiène des mains avant toute manipulation

du système de drainage et le maintien d’une

asepsie stricte lors de l’ouverture du circuit.

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VESSIE AVEC CATHÉTER URÉTRAL

Vessie

Cathéter

Écoulement de

l’urine par le

ballonnet gonflé

Ballonnet

gonflé après

l’insertion du

cathéter

dans la vessie

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VESSIE AVEC CATHÉTER SUS-PUBIEN

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LES CATHÉTERS

o Voie urétrale ou sus-pubienne;

o Choisir le bon cathéter :

Choisir le plus petit calibre qui permet un bon drainage de la vessie :

• permettre l’évacuation des sécrétions urétrales;

• confort et douleur;

• irritation urétrale.

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LES CATHÉTERS

o Choisir le bon cathéter pour éviter un traumatisme de l’urètre :

Homme (coudée ou non)

Calibre : 14 à 16 Fr

Longueur : 40 cm

Femme

Calibre : 14 à 16 Fr

Longueur : 22 cm

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CHOIX DE CATHÉTER

o Exemple de choix de cathéter en SLD :

Latex et silicone : plus confortable, urétrite. Durée : 4 à 6 semaines - Attention aux allergies;

Pure silicone : bon drainage, plus rigide, alternative pour allergie au latex. Durée : 3 mois. Moins de risque de blocage, lumière interne plus grande;

Argent (100 % silicone) imprégné alliage d’argent est un antimicrobien) : colonisation bactérienne, anti-microbien. Durée : 3 mois.

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EXEMPLES DE CATHÉTERS EN SLD

Silicone 100 % Silicone/latex Silicone 100 % Argent

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INSTALLATION

o Installation du cathéter :

Gonfler ballonnet avec 10 ml d’H2O stérile;

Un ballonnet trop gros ou trop petit :

l’irritation;

les risques de trauma;

les spasmes de la vessie;

les fuites au pourtour de la sonde;

la quantité d’urine résiduelle;

sonde risque de sortir.

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CHANGEMENT DE CATHÉTER

o Changer la sonde au besoin, mais ne pas dépasser 4 à 6 semaines pour une sonde latex-silicone ou 3 mois pour 100 % silicone.

Avant qu’elle se bloque;

Lorsque de fins cristaux sont perçus

quand la sonde est pincée et roulée entre le

pouce et l’index (biofilm);

Lorsqu’elle se bloque.

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PRÉLÈVEMENTS

Analyse et culture d’urine :

o Au préalable, il est recommandé de changer le

cathéter (biofilm);

o Prélèvement via port de prélèvement avec ou sans

aiguille.

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COLONISATION BACTÉRIENNE

o Plusieurs façons :

- À l’insertion;

- Lors des manipulations et de l’ouverture du

système;

- Lors de la migration de la flore périnéale le long

de la surface externe du cathéter;

- Biofilm à l’intérieur et à l’extérieur du cathéter;

- Colonisation du cathéter provenant de la flore de

l’usager et des mains des soignants;

- Non-respect de la gravité.

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BIOFILM

Un biofilm est une communauté de micro-organismes (ex.: bactéries, champignons), adhérant entre eux et à une surface et marquée par la sécrétion d'une matrice adhésive et protectrice;

Le cathéter irrite l’urètre donc réaction inflammatoire et diminution de la défense aux bactéries;

La perte de la muqueuse de l’urètre augmente le développement du biofilm;

Cathéters long terme = Pseudomonas, Proteus mirabilis, Klebsiella Pneumoniea, Morganella, et Providencia, sont responsables du biofilm.

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COLONISATION

Voie exogène :

À l’insertion;

Par migration.

Voie endogène :

Lors de l’ouverture du système;

Contamination du sac collecteur.

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PRÉVENTION

o Si incrustation (présence de cristaux en raison

du biofilm) :

l’hydratation;

Acidifier les urines et diminuer l’adhérence

des bactéries (vit. C et jus de canneberge);

Irrigation vésicale avec une solution stérile;

Augmenter le calibre du cathéter.

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INTERVENTIONS PCI

o Utiliser une procédure aseptique et du matériel stérile

lors de l’installation;

o Remplacer le matériel si bris d’asepsie;

o Rebrancher le système collecteur en utilisant une

technique stérile;

o Éviter l’alternance du sac jour et nuit;

o Utiliser le port de prélèvement avec ou sans aiguille ou

un dispositif «Y» pour l’irrigation(8);

o Ne pas irriguer le cathéter de façon routinière;

o Soins d’hygiène réguliers.

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INTERVENTIONS PCI

o Éviter les reflux par gravité; sac collecteur plus basque la vessie en tout temps;

o Assurer un écoulement continu de l’urine;

o Ne pas laisser le sac toucher le sol;

o Bien fixer le cathéter pour qu’il n’effectue pas une traction lors des déplacements;

o Vider le sac de drainage régulièrement;

o Privilégier sac de drainage 24/24;

o Possibilité de brancher un sac de nuit au sac jambier.

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EXEMPLES DE SAC DE DRAINAGE

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SYNDROME DE L’URINE MAUVE

• Situation clinique occasionnelle chez la personne âgée;

• Porteurs de cathéter à long terme;

• Le pH alcalin des urines, la constipation, la quantité et le type de

bactéries dans les urines (Klebsiella, Citrobacter, Providencia,

Entérobacter, E.coli, Pseudomonas) sont des facteurs favorisants;

• La coloration est obtenue par l’interaction de certains pigments

avec le polychlorure de vinyle du sac de drainage.

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Image: newmedicalterms.com

PRÉVENTION

o Méthodes de soins infirmiers :

•Prévention des infections lors des soins des voies urinaires;

•Installation d’un cathéter vésical à demeure (femme ou homme) voie urétrale ou sus-pubienne;

•Vidange de l’urine d’un sac collecteur;

•Fixation du système de drainage;

•Entretien d’un système urinaire;

•Irrigation vésicale en circuit ouvert ou fermé.

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RÔLE DE L’INFIRMIÈRE

o Évalue si sonde indiquée;

o Évalue les signes d’infection et les facteurs prédisposant (Tx si

symptomatique);

o Évalue la technique de soins d’hygiène;

o Évalue la diurèse;

o Évalue le besoin d’équipement;

o L’évaluation (résultats de labo), l’infirmière indique au PTI les

directives concernant les soins aux porteurs de cathéter urinaire;

o S’assure du suivi et de l’application du plan de soins (PTI), avec

collaboration de l’infirmière auxiliaire;

o Collaboration avec la conseillère clinique et en PCI.

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RÔLE DE LA CONSEILLÈRE PCI

o Établit une liste de porteurs de cathéter en SLD;

o Fait la surveillance des résultats de cultures d’urine

pour les porteurs de cathéter (résistances aux

antibiotiques, BMR etc.);

o Conseille l’infirmière SLD sur l’application des

pratiques exemplaires;

o Fait le suivi des taux d’infections et les communiquer

aux gestionnaires;

o Collabore avec les gestionnaires afin de réduire le

taux d’infections sur leurs unités;

o Collabore avec conseillère clinique sur les MSI,

matériel, etc.33

CONCLUSION

La présence d’un programme de prévention

des infections urinaires en SLD permet

l’application des pratiques exemplaires afin

d’assurer la qualité et la sécurité des soins.

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QUESTIONS ??

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RÉFÉRENCES

1. CESS (Centre d’expertise en santé de Sherbrooke) Association québécoise d’établissements de santé et services sociaux (AQESSS). 2011. Affiche: PCI: Les meilleures pratiques pour réduire les infections urinaires.

2. CDC (Center for Disease Control and prevention). (2009). Guideline for prevention of catheter-associated urinary tract infections.

3. HHS (Department of health & human services USA). (2015). Urinary tract infections: epidemiology, nechanims of infection and treatment options.

4. Infection control and hospital epidemiology. (Mai 2014). Strategies to prevent Catheter-associated urinary tract infections in acute care hospitals: 2014 update.

5. INSPQ. (2015). La prévention des infections des voies urinaires associées aux cathéters.

6. INSPQ. (2014). Définitions pour la surveillance des infections nosocomiales dans les milieux d’hébergement et de soins de longue durée.

7. Institute for healthcare improvement. (2011). How to guide: Prevent cautis.

8. Méthodes de soins informatisées (MSI). Prévention des infections lors des soins des voies urinaires. https://msi.expertise-sante.com.

9. Toward Optimized Practice. (2015). Diagnosis and management of urinary tract infection in long term care facilities.

10. Voyer, Philippe. (2013). Soins infirmiers aux aînés en perte d’autonomie, 2e édition.

11. Yu-Jang,Su,Hsiu-Wu, Yang. (2018). Purple urine bag syndrome in the elderly. International journal of gerontology.

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