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LE CHOIX DE LA SONDE Réalisé par Mme CHENET Sandrine Infirmière CHU Rangueil Toulouse

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LE CHOIX DE LA SONDE

Réalisé par Mme CHENET Sandrine

Infirmière CHU Rangueil Toulouse

Introduction

L’autosondage est un geste simple. Il

implique pour le patient une phase

d’apprentissage rigoureuse et une phase

d’acceptation de ce nouveau mode

mictionnel. Il améliore la qualité de vie

perturbée par la perte du contrôle vésico-

sphinctérien et redonne au patient une

meilleure autonomie.

La préparation du geste commence par le choix du matériel

le mieux adapté aux possibilités fonctionnelles, cognitives,

et psychologiques du patient ; il doit être informé de

l’existence de différents types de sondes et doit être guidé

dans le choix de ceux-ci.

Ce choix doit comprendre le type de sondes, la charrière et

la longueur.

Les différents

types de sondes

Les sondes sèches :

Elles sont essentiellement utilisées par les

femmes qui n’ont pas besoin de lubrifier la sonde

du fait de la brièveté de leur urètre et de sa

lubrification naturelle par les sécrétions locales.

Les sondes pré lubrifiées : Les sondes non hydrophiles : avec adjonction

d’un lubrifiant externe non hydrophile (paraffine, glycérine…) sur la paroi de la sonde ou présent dans un réservoir à l’intérieur de l’étui de la sonde.

Les sondes hydrophiles : sondes prêtes à l’emploi, le lubrifiant est intégré à la paroi de la sonde ou après ouverture d’un sachet à l’intérieur de l’étui.

Ces sondes sont à usage unique et stériles.

Les kits de sondage

Il existe également des sets de sondage, comprenant une

sonde directement raccordée à une poche de recueil des

urines. Ces kits peuvent être prescrits aux patients, en plus

de leurs sondes habituelles, afin de réaliser leurs

autosondages en tous lieux, lors des activités de loisir,

professionnelles ou lors de déplacements.

Les sondes droites ou béquillées

Les sondes droites : les femmes utilisent en

général exclusivement ce type de sonde

Les sondes béquillées : chez l’homme, elles

facilitent dans certains cas la réalisation du

sondage, en particulier quand il existe une légère

sténose du col vésical.

Les caractéristiques

de la sonde

Le diamètre de la sonde

Il existe différents diamètres (ou charrières) de sonde.

Chaque charrière est caractérisée par une couleur

spécifique du godet de la sonde. La charrière 12 est la

plus couramment utilisée chez l’adulte. Un diamètre plus

important peut être nécessaire dans certaines

circonstances cliniques : par exemple en cas

d’entérocystoplastie, afin de permettre l’élimination des

sécrétions muqueuses intestinales épaisses ou après

dilatation d’une sténose urétrale afin de maintenir un

calibre urétral satisfaisant.

La longueur de la sonde

Il existe également différentes longueurs de sonde

de 7 à 40 cm. Les sondes pour homme sont plus

longues que celles pour femme en raison de la

longueur de l’urètre masculin. Les femmes

peuvent utiliser des sondes très courtes et

compactes, discrètes et faciles à transporter.

La lubrification

Différents types de lubrification de sonde existent

: il peut s’agir d’un hydrogel appliqué sur la

sonde, d’une pré-lubrification avec un corps gras

ou de sondes auto lubrifiées. Ce sont ces

dernières qui sont aujourd’hui les plus utilisées.

Les aptitudes du patient

nécessaires dans le choix

de la sonde

Compte tenu de la variété des sondes, le choix de l’outil devra prendre en compte :

L’âge : l’autosondage peut être débuté lorsque le développement psychomoteur correspond à celui d’un enfant de cinq ans. Avant cet âge, le geste sera réalisé par un parent. Il existe des sondes de petit diamètre (charrière 6 ou 8).

Le sexe

Les fonctions cognitives : il est indispensable que le patient puisse comprendre au moins la technique et les raisons de l’autosondage.

Les aptitudes motrices : en fonction de la mobilité et des possibilités de transfert du patient, le sondage peut être réalisé dans différentes positions (en décubitus, au fauteuil, sur la cuvette des WC, ou en position debout). Suivant le handicap, il est possible de proposer au patient des kits de sondage.

Les aptitudes visuelles : les femmes peuvent utiliser un miroir

pour le repérage du méat, qu’elles abandonnent en général

rapidement pour un repérage au doigt, lorsqu’elles acquièrent

un peu d’expérience.

La sensibilité et dextérité manuelles : l’autosondage demande

une dextérité et une bonne sensibilité des mains dans la

réalisation du geste lui-même mais aussi dans l’ouverture de

l’emballage de la sonde ou l’ouverture du lubrifiant.

Rôle de l’infirmier(ère)

dans le choix de la sonde

Le rôle de l’infirmier(ère) dans l’apprentissage va être

important dans le choix de la sonde. Son succès repose sur

des principes simples mais qui nécessitent une phase

d’apprentissage rigoureuse. Lors de cette phase, le patient

doit être guidé dans le choix de la sonde en fonction de

ses possibilités fonctionnelles et des éventuelles

contraintes liées à ses activités professionnelles ou de

loisir.

L’apprentissage des sondages intermittents est le plus

souvent réalisé au cours d’une hospitalisation de courte

durée.

L’entretien d’accueil L’apprentissage est assuré par une équipe infirmière qui

doit être à l’écoute du patient, évaluer sa personnalité, son mode de vie, son environnement socio-familial.

Afin de mieux connaître le patient, l’entretien d’accueil est fondamental et va permettre :

De connaître sa pathologie, ses troubles urinaires

D’évaluer les connaissances du patient, ses ressources cognitives

D’identifier ses conditions de vie (environnement social)

D’identifier son état fonctionnel

D’identifier son état d’anxiété, sa motivation pour l’apprentissage

D’identifier ses aptitudes sensorielles (visuelles), et sensitives (en particulier au niveau des mains et des doigts)

Cet entretien d’accueil dure en moyenne 1 à 1h30.

Seront successivement abordées par l’équipe éducative les

notions d’anatomie pelvienne, les règles hygiéno-

diététiques indispensables à la réalisation d’un sondage

propre et la technique du cathétérisme lui-même.

L’infirmier(ère) va s’appuyer sur des outils pédagogiques

et les remettre au patient :

Une fiche intitulée « L’autosondage »

Une fiche technique expliquant le déroulement du geste

Les documentations sur l’autosondage élaborées par les

laboratoires

Présentation des différentes

sondes

En fonction des aptitudes du patient, son mode de vie, ses activités,

l’infirmier(ère) va présenter différentes sondes (en moyenne trois marques).

L’infirmier(ère) est seulement là pour guider le patient mais en aucun cas

n’influencera sur la marque de la sonde. Le choix va varier en fonction :

Du diamètre : si le patient présente des fuites urinaires entre la sonde et le méat,

l’infirmier(ère) peut proposer dans ce cas un diamètre plus grand.

De la longueur : notamment chez la femme car les sondes mesurent entre 7 et

20 cm. Après chaque sondage, l’infirmier(ère) réalise une échographie vésicale

(type bladerscanner) afin de voir si la vessie a été correctement vidangé. En

fonction du résultat, l’infirmier(ère) peut proposer une sonde plus longue.

D’une sténose urétrale : surtout chez l’homme, il est possible d’utiliser une

sonde béquillée.

Le patient apprend à se sonder en présence des infirmiers du service qui lui apprennent le geste ainsi que les connaissances à avoir sur l’anatomie et l’hygiène de vie.

Il va essayer plusieurs sondes.

Une fiche d’évaluation a été mise au point dans notre service et est remplie à chaque sondage pour permettre le suivi de l’apprentissage au sein de l’équipe soignante. Sur cette feuille est notée la marque de sonde utilisée, la charrière et autres caractéristiques.

Après plusieurs essais de sonde, le patient va faire son choix définitif en fonction de ses préférences, de la facilité du geste et du confort ressenti. S’il hésite entre deux marques de sonde, il est possible de lui prescrire ces deux sortes de sonde.

Conclusion

La réalisation de l’autosondage nécessite

des aptitudes sensorielles, motrices,

sensitives, cognitives et psychologiques du

patient.

La réussite de la technique repose

beaucoup sur l’éducation du patient et sur

le bon choix de la sonde.