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RAPPORT DE SITUATION
SITE DE DEPLACES BAN GUI M’POKO
CCCM PU-AMI / UNHCR
Equipe CCCM PU-AMI / FEVRIER 2014
FEVRIER 2014, Rapport de situation CCCM site Bangui MPOKO
Première Urgence – Aide Médicale Internationale
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TABLE DES MATIÈRES
Table des matières ...................................................................................................................................... 2
1. Introduction .......................................................................................................................................... 3
2. Rapport de situation .......................................................................................................................... 4
2.1. Données de population et dynamiques ........................................................................................... 4
2.2. Geographie du site .................................................................................................................................. 6
2.3. Situation de la gouvernance ................................................................................................................ 6
2.4. Situation des actions de communication ....................................................................................... 8
2.5. Situation sur les distributions ............................................................................................................ 8
2.6. Situation wash ........................................................................................................................................ 10
2.7. Situation en protection / Education ............................................................................................... 13
2.8. Situation en santé .................................................................................................................................. 14
2.9. Evaluation prevues ............................................................................................................................... 15
Annexe .......................................................................................................................................................... 16
2.10. Plaidoyers du 09/02/2014 ................................................................................................................ 16
2.11. Questionnaire enquête « dynamique de déplacement » ......................................................... 19
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1. INTRODUCTION La crise sécuritaire qui a éclaté à Bangui le 5 décembre 2013 a contraint plus de 100 000
personnes à se déplacer aux abords de l’aéroport international Bangui M’Poko.
Face aux conditions de vie extrêmement précaires dans le site, aux difficultés de coordination
et de mise en place de l’assistance humanitaire, un partenariat entre PU-AMI et UNHCR a
débuté le 27 Janvier 2014, positionnant PU-AMI comme gestionnaire du site de déplacé de
Bangui MPOKO.
L’objectif de ce partenariat est le perfectionnement et l’amélioration de la gestion et de la
coordination de site, dans le but d’améliorer les conditions de vie des personnes, afin que
celles-ci puissent jouir de leurs droits de base.
Afin de remplir ce rôle, les activités de PU-AMI se focalisent sur :
� La coordination des activités life-saving des partenaires dans le site de Mpoko.
� La gestion du site en assurant une collecte des données sur l’assistance et la protection des
déplacés.
� L’appui et le renforcement des mécanismes de gouvernance et de participation/mobilisation
de la communauté.
� L’appui aux partenaires et autres acteurs/autorités pour le retour éventuel des déplacés.
� La réalisation d’évaluations multisectorielles pour identifier des gaps et chevauchements
éventuels dans la provision de l’assistance.
� Le plaidoyer dans les secteurs où les lacunes subsistent.
� L’établissement d’une stratégie de sortie et fermeture du site en collaboration avec les
autorités et acteurs humanitaires.
� Le suivi de l’enregistrement/profiling des déplacés dans le site.
Ce rapport de situation est une description de l’avancée de la situation du site de Bangui
M’Poko pour le mois de Février.
Malgré quelques mouvements de retours (toute fin Février), les tensions dans les
arrondissements proches du site restent encore importantes et le nombre de déplacés
également (70000 personnes). Le site n’est plus couvert en distributions de vivres et
non vivres depuis le 25 Février, la situation en termes d’assainissement et de
protection est très alarmante et la faible couverture en NFI (dont accès aux abris) est
de plus en plus préoccupante en vue des pluies.
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2. RAPPORT DE SITUATION 2.1. DONNEES DE POPULATION ET DYNAMIQUES
Les premières estimations de population sur le site de MPOKO datent du 5 Décembre 2013.
Les premiers déplacements sur le site se sont toutefois déroulés dès le mois de Novembre.
Le pic de population a été atteint fin décembre avec une estimation de 100 000 déplacés.
Aujourd’hui le site compte plutôt environ 70 000 déplacés. Ces données de la CMP :
commission des mouvements de population avec pour base en premier lieu une enquête
épidémiologique de MSFB, en second lieu une étude de REACH à partir de vues satellites. Ces
données sont bien estimatives, cela ne relate pas objectivement que 30 000 déplacés ont
opéré un retour. Aucun recensement ou comptage précis n’a pu être établi à ce jour au vue des
particularités du site : site ouvert, mouvements journaliers importants, caractère aléatoire des
mouvements de population en fonction de la sécurité dans les arrondissements voisins.
Des premiers mouvements de retours des personnes dans leurs quartiers d’origine se sont
opérés vers mi-février, pour une nette minorité des déplacés. Visuellement, à partir des
démantèlements d’abris, il est estimé que 10% à 15% de la population aurait
progressivement quitté le site (principalement à destination du quartier Combattant : 3eme
arrondissement).
La population au sein du site reste néanmoins très variable, les mouvements journaliers sont
nombreux. Une partie des ménages (46% avec un minimum de 1 personne par ménage)
effectue des retours pendulaires (aller/retour site-quartier-site pendant la journée) afin
d’observer la situation dans leur quartier et l’état de leurs habitations. En cas d’incidents de
sécurité dans les arrondissements voisins (5ème, 3ème, 8ème, et Bimbo), le site peu
également accueillir très rapidement plusieurs milliers de personnes, parfois ponctuellement
pendant une nuit, ou plusieurs jours consécutifs avant que le calme revienne dans les
quartiers.
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Figure 1 : Evolution de la population sur le site de Bangui MPOKO (en nombre de personnes)
Données Commission des mouvements de population
A ce jour, il n’y a pas de données plus détaillées concernant les populations du site car aucun
enregistrement n’a encore été effectué.
Cependant, une étude1 a été réalisée par PU-AMI sur les dynamiques de population début
Février.
L’enquête s’est basée sur un questionnaire par ménage (questionnaire en annexe). Un
enquêteur était dédié pour chacune des zones (équipe de 11 enquêteurs). Les ménages
questionnés étaient ciblés de manière aléatoire.
L’échantillon total était de 2629 ménages, soit 20244 personnes (moyenne sur enquête de 7.7
personnes/ménage). C’est un échantillon suffisamment représentatif, à partir de l’estimation
de population de cette période de 100 000 déplacés (échantillon de 20%).
Les principaux éléments qui en ressortent sont les suivants :
� Moyenne de 7,7 personnes /ménage
� Seul 0,88% des déplacés ont transité par un autre site avant d’arriver à M’Poko
� 99% des déplacés viennent de Bangui ou Bimbo
� Pour Bangui, les arrondissements les plus représentés sont les suivants : 3eme (31,9%
des déplacés de Bangui) ; 5eme (51,8%) ; 8eme (12,7%).
� 50% ont été victimes de pillages
� 16,5% ont leurs habitations détruites
� 46,1% effectuent des allers retours quotidiens vers les quartiers d’origine (minimum
d’une personne/ménage)
� 76,8% n’ont aucune activité génératrice de revenu.
� 83,8% ont la volonté de revenir vers leur quartier. Non-retour pour des problèmes de
sécurité ou maisons détruites.
1 Evaluation Dynamique de déplacement, site Bangui MPoko, PU-AMI Février 2014
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2.2. GEOGRAPHIE DU SITE
Le site est directement rattaché à l’aéroport International de Bangui M’poko. Un découpage
géographique en zone a été réalisé par l’ONG Médecins Sans Frontières Belgique, celui-ci a été
conservé par la suite afin de faciliter la gestion du site et la mise en place de microstructures
de gouvernances (chefs de zones/secteurs). Le site présente 11 zones, chacune découpée en 8
secteurs (total de 11 zones et 88 secteurs).
2.3. SITUATION DE LA GOUVERNANCE
Avant l’installation de PU-AMI sur le site de M’poko, aucune structure communautaire n’avait
été mise en place exceptée celle des chefs de zones.
Au début du mois de février, les équipes PU-AMI gestionnaire du site de M’Poko, ont
identifié les comités importants à mettre en place vu la nécessité du contexte. Une
dynamisation de la communauté déplacée a été faite à ce sujet et a abouti à la mise en place de
cinq comités, avec notamment celui d’hygiène/assainissement, des jeunes, femmes, personnes
âgées et personnes en situation de handicap.
Figure 2 : Vue satellite du site (image du 20 janvier 2014 ; mapping de REACHJ)
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A ce jour, deux comités ont été formellement installés dont celui des femmes (100% de
femmes réparties comme suit : au total 15 membres dont 11 représentantes des zones et 4 du
bureau directoire.) et d’hygiène/assainissement (17 membres dont 6 femmes soit 35% de la
représentation féminine). Tous les membres des comités sont désignés par la communauté.
Des critères d’éligibilités sont établis avec la communauté (être bénévole, disponible, bon
communiquant et selon les comités que la personne candidate appartienne au groupe de
personne : jeune, personne âgée, femme, etc). Par la suite, les représentants sont élus par
vote.
Afin d’appuyer la bonne gouvernance au sein de la communauté, plusieurs réunions ont été
organisées par PU-AMI avec les différents comités en vue d’édifier aux membres leurs rôles et
responsabilités, la mise en place du code de conduite et l’établissement d’un plan d’action
communautaire.
Les instances communautaires, notamment les comités, jouent un rôle essentiel dans la
rationalisation de la gestion du site et des actions humanitaires tout en garantissant un rôle
actif aux communautés y vivant. Les comités servent en effet de points focaux pour la collecte
des données permettant d’assurer une identification des déplacés mais aussi pour le travail
d’alerte multisectorielle.
Les besoins/gaps éventuels sont remontés par les instances communautaires auprès de PU-
AMI. Une vérification est établie par PU-AMI, évaluation plus précise si besoin selon les
besoins. Un plaidoyer est ensuite réalisé auprès des acteurs en capacité de couvrir ses
besoins. PU-AMI assure par la suite la coordination des acteurs en capacité d’intervenir sur le
site. Ces mécanismes sont en place notamment sur les secteurs de la protection (comité des
personnes en situation de handicap, comité des femmes), WASH avec le comité WASH, ou
distribution avec les chefs de zones et comités des femmes, personnes âgées, personnes en
situation de handicap.
Un travail important de structuration communautaire reste à faire à l’avenir pour les trois
autres comités.
Recommandations
� Organiser des séances des formations au profit des comités du site notamment sur les
droits humains, la prévention SGBV et les bonnes pratiques hygiéniques. Ces dernières
permettent aux comités d’améliorer la qualité des données, faciliter la collecte des
données et restructurer le site.
� Doter les comités en fournitures et matériels afin de leur permettre de mobiliser au
maximum la communauté particulièrement pour les travaux communautaires.
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2.4. SITUATION DES ACTIONS DE COMMUNICATION
Les actions de communication sont en premier lieu axées autour des structures
communautaires, pour la bonne gouvernance (chefs de zones, comités). Ces structures sont
chargées avec les équipes PU-AMI de la remontée et la diffusion d’information auprès de leurs
groupes.
En second lieu, PU-AMI a mis en place un système de panneaux :
• Des panneaux de sensibilisation, afin de rappeler aux habitants que le site doit
conserver son caractère civil.
• Des panneaux d’affichage, afin de faciliter la diffusion d’information entre les
prestataires de services, les structures communautaires, les autorités locales et les
communautés.
Un mécanisme d’information sur la situation de la zone d’origine et l’état sécuritaire
qui y prévaut a été facilité par PU-AMI au cours des mois de février et mars. Une
première rencontre (le 26 février 2014) a été organisée, où les représentants de la
communauté déplacée ont pu échanger avec le Maire du 5ème arrondissement d’où provient
la grande majorité des personnes déplacées dans le site de M’poko (51,8%). Une réunion
similaire a été tenue avec les autorités militaires des forces internationales de Sangaris
et Misca en date du 4 mars 2014. Le but de cette rencontre était d’une part de réaliser un bilan
des conditions de sécurité dans les quartiers et arrondissements et d’autre part, d’ouvrir des
espaces de dialogue entre la communauté déplacée et les autorités militaires.
Recommandations
� Maintenir et promouvoir des espaces de dialogue entre la communauté déplacée et
les autorités civiles / militaires
� Mettre en place un mécanisme d’information communautaire sur la situation dans
les quartiers et arrondissements de provenance des déplacés, dans l’optique de
faciliter les retours dans les quartiers d’origine.
2.5. SITUATION SUR LES DISTRIBUTIONS
Début février, au commencement du projet CCCM, des distributions en vivres et non vivres
étaient en cours sur la zone 6 et la zone 3.
Un mécanisme de distribution de cartes de rationnement et de distribution a été établi (HCR ;
CRCA : cartes de rationnement ; HCR, PAM, COOPI : distribution). Les équipes HCR/CRCA ont
distribué des cartes de rationnement zone par zone, secteur par secteur (1 carte pour 8
personnes), sur base d’un quota de 2 400 cartes par zone.
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Composition des kits :
• Kit vivre /ménage : 25kg riz ou céréales, 5 kg de haricots, et 1,5 l. d’huile (pour 2
semaines de couverture des besoins alimentaires)
• Kit non vivre /ménage : 1 natte, 1 couverture, 1 seau, 1 jerrycan, 2x savons
A ce jour (fin février), 19 916 cartes ont été distribuées. Les distributions ont été stoppées à
cause de problèmes sécuritaires et de fraudes. En effet, nombre de fausses cartes ont aussi
circulé. On peut ainsi observer dans le tableau synthétique si dessous les décalages entre le
nombres de cartes distribuées et kits distribués (ménages).
Tableau 1 : Récapitulatif des distributions sur site en vivres et non vivres
(Au 25 février 2014 date arrêt distribution)
Tableau 2 : Récapitulatif de distribution
Total Cartes de rations distribuées 19 916
Ménages couverts en Non vivres 27 217
Ménages couverts en vivres 26 673
Récapitulatif au 25 février 2014 (PAM et HCR)
Les difficultés rencontrées sur les distributions générales trouvent leurs sources à plusieurs
niveaux :
� Distributions de cartes sur base de quotas et non de la population réelle (donc des
déplacés non touchés)
� Distributions zone par zone impliquant des mouvements de population d’une zone à
l’autre
� Difficultés d’approvisionnement en vivres (axe Cameroun coupé) qui ont ralenti les
distributions
� Falsification de cartes de rationnement
� Problèmes de communication entre acteurs de distribution et communautés (clarté
des messages, durée des distributions)
Les distributions ont été un facteur de tensions sur le site de M’Poko. En effet, à plusieurs
reprises des incidents de sécurité (blocages, menaces, fraudes des cartes) ont eu lieu.
Les réunions hebdomadaires ont été un espace de dialogue privilégié pour évoquer les
problèmes liés à la distribution et ont permis d’apaiser certaines tensions mais aussi de réunir
les acteurs de la distribution (PAM, COOPI et HCR) et les chefs de zones.
Ainsi, pour les raisons susmentionnées (copies des cartes de ration), les distributions ont été
suspendues le 20 Février.
Elles ont repris le mardi 25 février avant d’être définitivement suspendues pour les mêmes
difficultés.
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A noter qu’aucune intervention en abris n’a été réalisée depuis l’activation du CCCM sur le site
pour les populations déplacées.
PU-AMI a joué plusieurs rôles sur l’amélioration des conditions de distribution :
- Mise en place d’un cadre de dialogue entre les acteurs de distribution et les
représentants des communautés.
- Plaidoyers envers les acteurs de distribution
- Propositions de solutions au travers un réaménagement des mécanismes de
distribution.
Recommandations
� Orienter l’assistance auprès des personnes à besoins spécifiques plus vulnérables en
sécurité alimentaire et non vivres.
� Orientation des activités de distribution (alimentaire), vers les arrondissements
proches (5eme ; 8eme ; 3eme).
� Réalisation d’une enquête, préalable à la définition d’une stratégie, sur les modalités de
distribution sur site et définition du profil des personnes les plus vulnérables sur le
site.
� Réviser les modalités de distribution de façon à écarter toute possibilité de fraude et
limiter les risques de sécurité.
2.6. SITUATION WASH
La situation en termes d’eau, d’hygiène et d’assainissement est alarmante sur le site de
M’Poko. Celui-ci se trouve sur une zone marécageuse, le rendant ainsi vulnérable à la moindre
pluie. De plus, les différences de densité de population par zone n’ont pas permis une
répartition égale, ni suffisante, des infrastructures sanitaires sur le site.
Début février, il n’y avait pas de données claires sur le nombre et la répartition de ces
infrastructures (latrines, douches, lave-mains, points d’eau, etc.). PU-AMI a pu constater
qu’un grand nombre de latrines étaient construites par les populations elles-mêmes, et que la
gestion des ordures sur le site était réalisée de manière anarchique. Une grande partie des
acteurs qui sont intervenus en WASH au début de la crise n’avait pas prévu la maintenance et
l’entretien de leurs infrastructures dans leur projet. La population s’est donc montrée
mécontente de l’intervention humanitaire et a commencé à détruire intentionnellement ces
infrastructures, se plaignant de la gêne que celles-ci occasionnaient.
Les priorités du gestionnaire de site sur Février étaient :
� Avoir une vision claire des acteurs ayant des activités en eau, hygiène et
assainissement sur M’Poko
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� Mesurer l’efficience et la bonne coordination de ces activités.
Les acteurs en WASH sont les suivant (tous ne sont plus présent sur le site) :
Tableau 3 : Acteurs WASH sur site
Acteurs Activités
CICR approvisionnement en eau, évacuation des
ordures, latrines
CRCA collecte d’ordures, sensibilisation
MSF H latrines
ACTED latrines, gestion / evacuation des ordures,
sensibilisation
Remod wash in school
EAA approvisionnement en eau (zone 2)
ALENA approvisionnement en eau, sensibilisation
Mercy Corps sensibilisation
Les actions se sont ensuite organisées en plusieurs temps :
Pour commencer, un rapprochement avec les différents acteurs, lors de réunions spécifiques
WASH qui étaient déjà en place et animées par l’UNICEF, mais aussi de manière bilatérale afin
de pouvoir ressortir les problématiques auxquelles chacun a dû faire face.
Dans un deuxième temps il a paru nécessaire de pouvoir quantifier et de localiser les
différentes infrastructures sanitaires présentes sur le site (Enquête infrastructures EHA PU-
AMI). Avec la collaboration d’ACTED et de REACH, une cartographie a été réalisée afin de
pouvoir localiser ces différentes infrastructures. Les principaux éléments retenus furent les
latrines, les points d’eau, les zones de dépôts d’ordures.
Constatant des besoins toujours prégnants en matière d’assainissement, PU-AMI a décidé de
mettre l’accent sur la participation communautaire en menant des actions ponctuelles sur les
étendues d’eaux stagnantes, et ce malgré l’absence de pluie, au sein du site. La population a
été sensibilisée sur l’importance et la nécessité de cette mobilisation communautaire et un
appui matériel a été réalisé (brouettes, pelles).
Les zones 3 et 7 ont été couvertes par ces activités. En parallèle, des actions « coup de poing »
ont été menées en coordination avec d’autres acteurs WASH (ACTED) sur le canal longeant les
zones 4, 5 et 6 afin d’évacuer les ordures qui s’y étaient accumulées depuis plus de deux mois.
Les ordures ont ainsi pu être évacuées à l’extérieur du site de M’Poko.
Un comité Eau, Hygiène, Assainissement a également été créé afin d’accentuer la participation
communautaire au sein du site, mais aussi de rendre les réunions WASH plus efficaces et
pertinentes.
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A l’heure actuelle, la communication entre les différents acteurs EHA de M’Poko s’est
significativement améliorée. Il est constaté une présence accrue de chacun des acteurs aux
réunions et la coordination inter-organisations est aujourd’hui plus importante.
Malgré ces améliorations, la situation reste très préoccupante. Le remblaiement et
terrassement de certains lieux critiques ne pourront suffire durant la saison des pluies. Le
risque de propagation des maladies liées à l’eau –choléra notamment- est très important.
Tableau 4 : Situation en assainissement fin Février
Zone Effectif Population
SITUATION ACTUELLE / ASSAINISSEMENT Besoins
Nombre Latrines
Nbre de personnes
couvertes a date
Nombre de personnes/
latrine
Taux de couverture
Assainissement Acteur
Nombre de latrines
1 15000 0 0 ###### 0 N/A 150
2 12500 132 13200 94,697 106 ACTED, EAA -7
3 22000 80 8000 275 36 ACTED, MSF 140
4 16117 13 1300 1239,8 8 MSF H 148
5 8163 40 4000 204,08 49 MSF H 42
6 22490 13 1300 1730 6 MSF H 212
7 6000 25 2500 240 42 CICR 35
8 6500 98 9800 66,327 151 MSF H -33
9 16000 119 11900 134,45 74 MSF H 41
10 13075 50 5000 261,5 38 MSF H / ACTED
81
11 6000 39 3900 153,85 65 ACTED 21
Recommandations :
� Vidange des latrines pleines (débordement pendant les pluies), condamnation de
certaines d’entre-elles construites par les populations.
� Renforcer l’entretien des latrines existantes à travers l’appui en matériel mais aussi via
des actions de sensibilisation aux risques liés à l’hygiène.
� Mettre en place un « maillage » et établir un réseau de collecte d’ordures sur le site,
comprenant à la fois collecte primaire et secondaire. Cela est prévu très prochainement
en collaboration avec le CICR, la CRCA et ACTED.
� Accentuer les sensibilisations aux bonnes pratiques d’hygiène à travers l’installation de
panneaux informatifs au sein du site. Cette activité devra être mise en place en priorité
sur les zones critiques (le long du canal –zones 3, 4, 5, 6 et 8 notamment) pour éviter
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les dépôts d’ordures anarchiques. Cela devra également se faire en corrélation avec
l’identification du réseau de collecte cité précédemment et l’appui en bacs à ordure.
� Renforcer la capacité de PU-AMI à répondre dans l’urgence après les pluies.
� Continuer à encourager la participation communautaire.
� Actualiser la cartographie des infrastructures sanitaires présentes sur le site puis
combler les gaps afin de tendre encore d’avantage aux normes SPHERE.
2.7. SITUATION EN PROTECTION / EDUCATION
La situation en protection est inquiétante sur le site de M’Poko. Elle est due aux
caractéristiques même du site :
� Site ouvert, non planifié (non clôturé)
� Site vaste et fortement peuplé (population dense)
� Proximité avec les quartiers sensibles d’un point de vue sécuritaire
� Présence d’armes au sein du site
� Présence de milices et bandits au sein du site
� Aucune force de sécurité au sein du site (locale ou internationale)
En conséquence on retrouve sur le site les problèmes suivants :
� Victimes de balles perdues (blessés et cas de décès par balle)
� Victimes d’agressions au sein du site (physique, armes blanches, agressions sexuelles)
� Vols, pillages
� Présence d’enfants perdus
� Enrôlement d’enfants dans les bandes armées
Dans un premier temps, PU-AMI a réalisé un référencement des organisations présentes sur le
site et des activités mises en place (prise en charge de victimes d’agressions avec MSF, prise
en charge des enfants perdus avec Save The Children).
Des réunions bimensuelles de coordination entre les acteurs de protection ont été mises en
place, les organisations communiquent plus facilement ce qui favorise le partenariat et une
meilleure articulation entre les activités de chacun.
Un gap est observé en cellule d’écoute face au nombre de victimes de violence, des acteurs
commencent à se positionner (COOPI, cellule d’écoute mobile). Trente sensibilisateurs de
Save the children parcours également le site en réalisant des sensibilisations sur la protection
(Do No Harm, réconciliation, protection de l’enfance) et oriente les enfants non accompagnés
(familles d’accueils, SOS villages d’enfants).
Un protocole est en place à partir des agents PU-AMI présent sur le site, qui détectent les cas
de violence et qui orientent ensuite les victimes auprès de MSF Belgique et Save the Children.
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Sur les cas les plus sensibles, les agents remontent les informations auprès du Responsable
Technique Protection, afin de prendre des mesures plus adaptées auprès d’acteurs de sécurité
notamment (enlèvement, etc).
Les équipes PU-AMI seront formées au cours du mois de Mars sur les bonnes pratiques de
référencement et de prise en charge des violences basées sur le genre, protection de l’enfance
par UNFPA et UNICEF.
Recommandations :
� Formation des moniteurs de site et agents de liaison (formation CCCM, prochainement
VBG et protection de l’enfance)
� Mise en place d’un suivi des violences sur le site
� Coordination pour appuyer les activités de sensibilisation sur le site grâce aux acteurs
locaux
� Affichage dans le site pour promouvoir la protection
� Mise en place de l’enquête OIM pour mieux connaitre la population du site, les
difficultés et les problématiques repérées sur le terrain par la population elle-même.
En ce qui concerne l’éducation, des espaces temporaires d’apprentissage (ETAPE) ont été mis
en place par l’ONG REMOD (environ 1500 enfants/jour : 203 en maternelle, 1 500 en
primaire, 472 en secondaire par tranche de 2h par groupe). Save the Children tient également
des espaces d’accueil d’enfants (225 enfants/jour).
L’accompagnement au sein du site n’a pas vocation à s’élargir d’avantage en éducation. Cela
doit rester des structures provisoires, proposant simplement une occupation à caractère
éducatif, afin de ne pas produire un « pool facteur » trop important.
2.8. SITUATION EN SANTÉ
MSF Belgique est le seul acteur en santé sur le site, avec la présence de deux cliniques et un
hôpital. L’ensemble des soins est gratuit. Actuellement le niveau de prise en charge est
satisfaisant. Dans les cas où MSF n’est pas en capacité de prendre en charge, les patients sont
transférés vers les structures extérieures au site.
Un gap est observé sur la prise en charge des cas de paludisme (1200 à 1500 cas par semaine)
et autre soins de santé primaire. D’autres acteurs vont se positionner en mars, avec des
cliniques mobiles pour le dépistage et le traitement des cas de paludisme.
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2.9. EVALUATION PREVUES
- Dynamiques de déplacement / origines (MARS) - Sécurité alimentaire et moyens d’existence (MARS) - Infrastructures WASH (MARS)
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ANNEXE 2.10. PLAIDOYERS DU 09/02/2014
LETTRE OUVERTE DES ONG INTERNATIONALES INTERVENANT EN RCA
EN FAVEUR D’UN APPUI URGENT AUX POPULATIONS DEPLACEES DU SITE DE BANGUI
M’Poko
• MONSIEUR LE REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES POUR LA
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RCA),
• MONSIEUR LE COORDONNATEUR HUMANITAIRE EN RCA,
• MADAME LA CHEFFE DU BUREAU DE COORDINATION DES AFFAIRES HUMANITAIRES EN RCA.
La crise sécuritaire ayant éclatée à Bangui le 5 décembre 2013 a contraint plus de 100 000
personnes à se déplacer aux abords de l’aéroport international Bangui M’Poko.
Face aux conditions de vie extrêmement précaires dans le site, une assistance en santé,
nourriture et hygiène a été apportée, toutefois cette aide ne permet pas de couvrir l’ensemble
des besoins des déplacés. Cherchant la protection de la Force Sangaris, les déplacés se sont
regroupés au plus près de l’aéroport et de la piste d’atterrissage, rendant l’accès à l’assistance
extrêmement difficile. Ainsi, 64% des personnes présentes dans le site n’ont pas accès à l’eau
ainsi qu’aux infrastructures d’hygiène et d’assainissement : latrines, douches, évacuation des
ordures. Le taux de couverture en abris reste également très faible, et se résume à des abris
de fortune construits par les déplacés à l’aide de tissus, morceaux de bâches et sacs plastiques.
Selon une évaluation réalisée par PU-AMI du 4 au 7 février sur un échantillon de 20 000
personnes au sein du site, les principales raison de déplacement sont : 1) le risque sécuritaire
ressenti dans les quartiers, 2) le pillage de biens, 3) les violences et menaces, 4) la destruction
d’habitations. 83% d’entre eux indiquent vouloir rentrer dans leur domicile lorsque la
situation sécuritaire le permettra. Toutefois, après plus de 2 mois passés dans le site, la
sécurité dans les quartiers demeure très volatile, en particulier dans les 5è et 3è
arrondissements (quartiers d’origine de 83% des déplacés), ce qui ne permet pas aujourd’hui
aux déplacés de regagner leur domicile ni même de l’envisager au cours des prochains jours.
A quelques semaines du début de la saison des pluies, il apparait aujourd’hui indispensable et
urgent d’intervenir de manière plus conséquence afin d’éviter une nouvelle dégradation de la
situation humanitaire des populations déplacées, risque de dégradation exacerbée par
l’absence d’abris, de système d’assainissement et du manque d’eau qui laisse envisager
l’émergence d’épidémies.
Plusieurs options d’interventions ont été identifiées par les acteurs humanitaires afin
d’intervenir de manière parallèle dans le site ainsi que dans les quartiers de Bangui dans
FEVRIER 2014, Rapport de situation CCCM site Bangui MPOKO
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lesquels la situation sécuritaire permet, ou permettra demain la réinstallation des déplacés.
� Renforcement de sécurité à la limite entre Zone 2 (extension) et 5e arrondissement
� Aménagement de la Zone 2 (assainissement, hygiène, abris collectifs en cas de pluies)
� Identification de sites de déplacés dans Bangui, pouvant accueillir davantage de
personnes afin de désengorger l’aéroport
� Appui aux déplacés souhaitant rentrer dans leur quartier une fois la sécurité rétablie
Une zone d’extension (« Z2 » sur la vue satellite) a en effet été créée afin de permettre le
désengorgement des zones les plus proches de la piste d’atterrissage, et faciliter l’assistance
en direction de l’ensemble des déplacés présents dans le site. Cette extension constitue le seul
moyen de construire des abris collectifs et du drainage, et de déplacer 15-20.000 personnes
dans l'extension de la zone 2. En espérant que les 85-80.000 autres rentrent chez elles ou
déménagent sur un autre site une fois la sécurité des quartiers rétablie. Toutefois, en raison
de l’absence de force de sécurité de manière permanente aux abords de cette zone
d’extension, les déplacés refusent de s’y installer. Plusieurs cas de violence, balles perdues ont
en effet été constatés sur cette zone, et les patrouilles réalisées sur l’avenue France ne rassure
pas les populations.
Comptant sur une mobilisation rapide et concertée de vos institutions respectives sur la question de la
sécurisation de cette zone d’extension (Z2) du site de déplacés de Bangui Mpoko, nous vous réitérons
notre entière disponibilité à travailler à vos côtés pour la recherche d’une solution adaptée aux besoins
urgents rencontrés par ces populations.
Sincères salutations
Bangui, le 09 février 2014
Forces de sécurité
assurant une présence
Zones pouvant être
désengorgées
FEVRIER 2014, Rapport de situation CCCM site Bangui MPOKO
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ONG soutenant cette initiative :
- Première Urgence – Aide Médicale Internationale
- Médecins du Monde
- Médecins Sans Frontières Belgique
- Danish Refugee Council
- COOPI
- CORDAID
- Save the Children
- Mercy Corps
- Action Contre La Faim