évaluation des sites d'accueil des personnes déplacées à bangui

EVALUATION DES SITES D’ACCUEIL DES PERSONNES DEPLACEES A BANGUI RAPPORT FINAL

République Centrafricaine, Avril 2014

Site d’accueil Don Bosco

Evaluation des Sites d’Accueil des Personnes Déplacées à Bangui – République Centrafricaine, Avril 2014

1

RESUME

Introduction

En Janvier 2014, le groupe à responsabilité sectorielle pour l’Abri d’urgence (« cluster Abri ») de la République

Centrafricaine (RCA) a sollicité l’appui de REACH pour faciliter des évaluations à Bangui ayant pour but d’informer

la réponse humanitaire sur la vulnérabilité des sites d’accueillant les Personnes Déplacées Internes (PDIs) par

rapport à la saison des pluies. Une équipe REACH a été déployée en RCA à partir du 19 Janvier jusqu’au 15

Février, dans le cadre du partenariat global entre le cluster Abri et l’initiative REACH.

L’objectif général de l’évaluation est d’informer la stratégie du cluster Abris visant à mettre en œuvre une réponse

coordonnée, efficace, et dans des délais appropriés aux besoins en abris des personnes affectées par la crise en

RCA. Les objectifs spécifiques de l’évaluation ont été formulés en coordination avec le cluster Abri de la RCA et

en consultation avec le groupe à responsabilité sectorielle pour la coordination des camps et la gestion des camps

(« cluster CCCM ») de la RCA. Les objectifs spécifiques de l’évaluation du Cluster Abri sont les suivants :

- Identifier les facteurs de risques liés à la saison des pluies pour chaque site en termes de « site

planning », Abri et Eau, Hygiène et Assainissement (EHA)

- Identifier de potentielles stratégies d’action afin de réduire et mitiger ces risques auprès des sites d’accueil

et auprès de la population déplacés de Bangui

Méthodologie

L’enquête du cluster Abri a été réalisée dans la perspective de «il n’existe pas de risque ou vulnérabilité zéro»;

formule transposée à la vulnérabilité des sites des déplacés de Bangui. Il n’existe donc pas de territoire ou site

invulnérable à la saison des pluies. L’estimation de la vulnérabilité n’est pas une tentative de quantifier un niveau

absolu de fragilité ou de dommages potentiels vis-à-vis de la saison des pluies, mais plutôt une classification des

sites les plus vulnérables au sein de ceux exposés aux aléas de ces fortes pluies.

A travers une approche analytique, qui repose sur l’identification de «facteurs de vulnérabilité» sectoriels, l’enquête

du cluster Abri vise à publier des indices de vulnérabilité par rapport à la saison des pluies pour chaque site. L’indice

de vulnérabilité est donc un indice qui se réfère à la vulnérabilité par rapport à l’emplacement du site, à ses

caractéristiques physiques, à ses services présents pour les déplacés et à ses infrastructures. La vulnérabilité des

ménages et des individus n’est pas prise en compte dans le calcul de ce dernier. L’indice est le résultat de la

consolidation de trois sous-indices sectoriels : CCCM, Abri et EHA.

Les estimations des sous-indices et de l’indice final intègrent les aléas du territoire, la fragilité des systèmes

exposés (forte densité, engorgement des infrastructures, etc.), ainsi que les capacités d’adaptation potentielle des

sites de déplacement. Les facteurs de vulnérabilité, ou sous-indice sectoriels, sont additionnés ou multipliés selon

les auteurs de l’enquête, en prenant en compte leur diversité et leurs interactions. Les seuils de vulnérabilité ont

été également proposés par REACH et validé par l’équipe de coordination tu cluster abri. Il s’agit néanmoins d’une

composante subjective de l’enquête.

Les résultats de l’évaluation permettent une analyse des causes de l’aggravation de la vulnérabilité dans certains

sites et peut servir à la recherche de solutions dans une perspective de réduction des risques de désastres de

préparation aux urgences, notamment pour la planification de contingence des clusters, si nécessaire.


2

Résumé des résultats

14.500 PDIs ont accès à un abri dans des centres collectifs

23.700 PDIs ont accès à un « abri communautaire »

44.500 PDIs ont un accès à un abri auprès de « zones d’ombres »

4. 300 PDIs ont accès à un abri individuel

0% des sites évalués atteint les standards SPHERE en termes d’abri, soit 3,5 m2 d’espace couvert

par personne (indicateur Abri 1)

Les ménages PDIs ont en moyenne 1,15m2 par personne d’espace couvert et 0,87 m2 par personne

d’espace couvert adapté à la saison des pluies (indicateur Abri 2)

50% des ménages PDIs ont accès à un abri adapté à la saison des pluies (indicateur Abri 3)

0% des sites évalués atteint les standards SPHERE en termes de surface disponible par personne,

soit 30 m2 d’espace ouvert par personne (indicateur CCCM 1)

En moyenne, sur les sites enquêtés, 1,13 m2 d’espace ouvert est disponible par personne

En moyenne, sur les sites enquêtes, on peut compter 1300 PDIs par source d’eau. (Indicateur EHA 1)

En moyenne, sur les sites enquêtes, on peut compter 105 PDIs par latrine (Indicateur EHA 2)

En moyenne, sur les sites enquêtes, on peut compter 256 PDIs par douche. (Indicateur EHA 3)

Synthèse des conclusions

La plupart des sites d’accueil des déplacés internes sont vulnérables à la saison des pluies et nécessitent d’une intervention et d’un plan de contingence multisectoriels. Dans le cadre du secteur « abri », les possibilités d’interventions sur les sites existants sont réduites. En effet, dans un grand nombre de sites, les possibilités d’intervenir en construisant de nouveaux abris adaptés à la saison des pluies sont limitées sinon inexistantes. Ces difficultés sont liées premièrement à cause de l’espace non disponible afin d’héberger de nouvelles structures et, deuxièmement, car toute nouvelle structure doit être de nature temporaire et donc nécessite de solutions techniques améliorées. Par rapport aux autres types d’abris, les centres collectifs sont moins vulnérables vis-à-vis d’une éventuelle saison des pluies. Les abris communautaires nécessitent d’une amélioration de leurs structures afin d’être adéquats pour la saison des pluies. Les zones d’ombres ne sont pas des abris adaptés à a saison des pluies et doivent être substituées de façon urgente

L’indentification de points focaux parmi les agences/Organisation Non-Gouvernementales (ONGs) pour chaque site réalisée par le cluster CCCM a été et constitue une étape fondamentale afin de faciliter et renforcer la coordination. Le risque majeur en termes de planification du site est lié aux fortes pluies car la vaste majorité des sites enquêtes ne disposent d’aucun drainage ou système d’acheminement des eaux.

De manière plus spécifique, les acteurs humanitaires doivent porter leur attention sur les points suivants :

sécuriser l’accès aux sites en réhabilitant les routes d’accès assainir les terrains en proximité des points d’eau, latrines et douches grâce à des travaux de

drainage et aménagement du terrain (gravier ou autres) réaliser des travaux de drainage et d’aménagement en proximité des abris communautaires, zones

d’ombres et de toute structure communautaires (cuisines, écoles, espaces ami-enfant, etc.).


3

Tables des matières

RESUME ................................................................................................................................................................. 1

Liste des Acronymes ............................................................................................................................................... 4

Classification Géographique .................................................................................................................................... 4

Liste des Graphiques et Tableaux ........................................................................................................................... 4

INTRODUCTION ..................................................................................................................................................... 5

Contexte .............................................................................................................................................................. 5

But et objectifs de l’évaluation ............................................................................................................................. 6

METHODOLOGIE ................................................................................................................................................... 6

Méthodologie de la collecte des données ........................................................................................................... 6

Développement de l’indice de vulnérabilité à la saison des pluies ...................................................................... 7

Sites ciblés par l’évaluation ................................................................................................................................. 9

RESULTATS ......................................................................................................................................................... 10

Résultats généraux sur la commune de Bangui et Bimbo .......................................................................... 10

Résultats Secteur Abri .................................................................................................................................... 12

Typologie des abris ....................................................................................................................................... 12

Indicateurs Abri ............................................................................................................................................ 13

Résultats pour le sous-indice Abri de vulnérabilité ....................................................................................... 14

Secteur CCCM ................................................................................................................................................. 15

Indicateur CCCM .......................................................................................................................................... 15

Résultats pour le sous-indice CCCM de vulnérabilité ................................................................................... 15

Secteur Eau, Hygiène et Assainissement ..................................................................................................... 16

Variables EHA de vulnérabilité ..................................................................................................................... 16

Indicateurs EHA ............................................................................................................................................ 17

Résultats pour le sous-indice EHA de vulnérabilité ...................................................................................... 18

Activités en cours par les acteurs humanitaires membres des clusters Abri et CCCM ........................... 19

CONCLUSIONS .................................................................................................................................................... 20

Abri ............................................................................................................................................................... 20

Coordination des Camps et Gestion des Camps .......................................................................................... 20

Eau, Hygiène et Assainissement .................................................................................................................. 21

ANNEXES ............................................................................................................................................................. 21

Annexe 1 : Fiche d’information – Sous-index Abris de vulnérabilité à la saison des pluies, février 2014

Annexe 2 : Fiche d’information – Sous-index CCCM de vulnérabilité à la saison des pluies, février 2014


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Liste des Acronymes

CCCM Camp Coordination and Camp Management

CMP Commission sur les Mouvements de Populations

EHA Eau, Hygiène et Assainissement

IRC International Refugee Committee

GSC Global Shelter Cluster ou Cluster Abri Global

OCHA Office for the Coordination of Humanitarian Affairs

PDI Personne Déplacée Interne

HCR Haut-Commissariat pour les Refugiés

RCA République Centrafricaine

SIG Système d’Information Géographique

SODECA Société de distribution d'eau en Centrafrique

Classification Géographique

Région Le pays compte 7 régions dont Bangui

Préfecture Les régions sont subdivisées en préfectures. Le pays compte 16 préfectures

Sous-

préfecture

Chaque préfecture est composée par un nombre propre de sous-préfectures. Le pays

compte 66 sous-préfectures

Commune Chaque sous-préfecture est composée par un nombre propre de communes. Le pays

compte 174 communes

Village/Quartier Chaque commune est composée par un nombre propre d’arrondissements

Liste des Graphiques et Tableaux

Graphique 1: Indices et sous-indices de vulnérabilité des sites d’accueil durant la saison des pluies ................... 7

Tableau 1: Indice et sous-indice de vulnérabilité .................................................................................................... 8

Tableau 2: Liste des sites ciblés par l’enquête ....................................................................................................... 9

Tableau 3: Indice de vulnérabilité à la saison des pluies pas site......................................................................... 10

Carte 1: Indice de vulnérabilité à la saison des pluies par site………..……………………………………………….11

Tableau 4: Indicateurs du secteur Abri ................................................................................................................. 13

Tableau 5: Sous-Indice Abri ................................................................................................................................. 14

Tableau 6: Données et Indicateur CCCM ............................................................................................................. 15

Tableau 7: Sous-Indice Abri ................................................................................................................................. 16

Tableau 8: Indicateurs EHA .................................................................................................................................. 17

Tableau 9: Sous-Indice EHA ................................................................................................................................ 18


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INTRODUCTION

Contexte

La République Centrafricaine fait face à une crise politique, militaire et humanitaire depuis 2012, lorsqu’une

coalition de partis politiques et groupes armés rebelles1 sous l’appellatif Séléka (coalition en langue Songo) a

débuté son controle du territoire centrafricain, imposant son autorité dans la plupart des préfectures et sous-

préfectures du pays. Le 24 mars 2013, les troupes de la coalition Séléka ont pris le contrôle de la capitale du pays

Bangui, conduisant à la fuite du Président François Bozizé et à la prise du pouvoir par le leader du mouvement

rebelle, Michel Djotodia.

La crise politico-militaire qui a suivi ce renversement a fortement aggravé la situation humanitaire déjà précaire de

la République Centrafricaine. Cela s’est traduit notamment par une forte augmentation du nombre de personnes

déplacées internes (PDI) qui a atteint récemment 825 0002 personnes et 400 341 à Bangui. D’après l’évaluation

MIRA (Multi-cluster/sector initial rapid assessment) conduite en janvier 2014, 2.6 millions de personnes (environ

50% de la population) ont besoin d’une assistance humanitaire immédiate.

Même si la coalition Séléka a été formellement dissoute en septembre 2013, une partie de ses membres continuent

de commettre des pillages, des destructions d’habitations et de champs, des exactions, et des violences dans

l’ensemble du pays de faite alimentant des tensions entre les communautés chrétiennes et musulmanes du pays.

Une milice armée se déclarant chrétienne et s’appelant «anti-balaka » (anti-machete) s’est formée successivement

à ces exactions afin de contrer les milices Séléka. Les «anti-balaka » ont organisé plusieurs attaques contre les

troupes Séléka mais aussi contre les populations musulmanes, exacerbant ainsi le conflit. La succession de

multiples représailles d’un camp vers l’autre a eu comme conséquences une augmentation de l’insécurité et

l’ultérieure détérioration rapide de la situation humanitaire. Le 5 décembre 2013, la crise centrafricaine s’intensifia

avec des attaques armées contre la population civile à Bangui et de nouveaux combats violents dans le Nord-

Ouest du pays. Cette nouvelle aggravation a conduit la communauté humanitaire les à classer la crise en RCA au

niveau 3 d’urgence humanitaire le 2 janvier 2014.

A Bangui, de nombreuses communautés situées dans différents quartiers de Bangui ont subi et subissent encore des

violences et destructions. Plusieurs milliers de maisons ont été pillées et des centaines ont été détruites ou incendiées.

Certaines maisons appartenant à des chrétiens vivant dans des quartiers à dominante musulmane ont été détruites,

tout comme certaines maisons appartenant à des familles musulmanes ont été détruites dans les quartiers à dominante

chrétienne. Les populations qui souhaitent rentrer chez elles, manquent bien souvent de moyens matériels et financiers

pour reconstruire leur maison, et sont donc obligées de rester sur les sites de déplacés ou à la charge d’une famille

d’accueil. A ce jour, 62 sites d’accueils pour les populations déplacées internes de Bangui sont recensés pour une

population totale de PDI estimée à 276.500 personnes3.

En Janvier 2014, le cluster abri de la RCA demande l’appui de REACH pour faciliter des évaluations à Bangui

ayant pour but d’informer la réponse humanitaire à Bangui sur la vulnérabilité des sites d’accueils des PDIs par

rapport à la saison des pluies. Une équipe REACH a été déployée en RCA à partir du 19 Janvier jusqu’au 15

Février, dans le cadre du partenariat global entre le cluster Abri et REACH.

1 « Centrafrique : pour qui roule la Seleka? », RFI,2012-12-31 2 OCHA, 2014-01-29 3 CMP, 2014-02-25


6

But et objectifs de l’évaluation

L’objectif général de l’évaluation est de contribuer à informer la stratégie du cluster Abris visant à mettre en œuvre

une réponse coordonnée, efficace, et dans des délais appropriés aux besoins en abris des personnes affectées

par la crise en RCA. Les objectifs spécifiques de l’évaluation ont été formulés en coordination avec le cluster Abri

de la RCA et en consultation avec le cluster CCCM de la RCA. Les objectifs spécifiques de l’évaluation du Cluster

Abri sont les suivants

- Identifier les facteurs de risques liés à la saison des pluies pour chaque site en termes de « site

planning », Abri et Eau, Hygiene et Assainissement (EHA)

- Identifier de potentielles stratégies d’action afin de réduire et mitiger ces risques auprès des sites d’accueil

et auprès de la population déplacés de Bangui

Pour accomplir ces objectifs, l’équipe REACH a développé les produits d’information suivants :

- Cartographie des aléas et risques liés à la saison des pluies pour les sites d’accueils des déplacés sur Bangui

- Une carte de référence est réalisée pour les sites évalués recensés et évalués comme prioritaires

- Un indice de vulnérabilité est calculé et des recommandations sont formulées pour les sites évalués recensés

comme prioritaires

Ces produits d’information ainsi que la base de données sont réalisés sous le mandat du Cluster Abri de la RCA.

Les données de l’enquête sont à disposition des membres du cluster et leurs diffusions sont validées par l’équipe

de coordination du cluster.

METHODOLOGIE

Méthodologie de la collecte des données

Outils de collecte des données

Les données ont été collectées à l’aide de plusieurs outils revus sur la base des spécificités de la crise

centrafricaine. En premier lieu des questionnaires et d’outils pour l’observation directe désagrégés par secteur ont

été utilisés. Chaque indicateur sectoriel a été collecté, ou validé, auprès des sites de déplacement. Les enquêtes

ont été réalisées à l’aide de smartphones et les outils encodés avec Open Data Kit (ODK) de Google. Le géo-

référencement des infrastructures a été également réalisé avec les smartphones utilisés par l’enquête.

En deuxième lieu grâce à l’utilisation d’images satellitaires. Des images satellitaires ont été obtenues afin de

pouvoir a) vérifier les données du terrain, b) réaliser une cartographie de référence pour les équipes du terrain et

c) réaliser des analyses à l’aide des outils « Système Information Géographique » (SIG). En troisième lieu, les

données déjà disponible auprès des clusters ou des membres et partenaires du cluster ont été également traitées

afin d’intégrer l’analyse des résultats.

Logistique et ressources humaines

Dans le cadre du partenariat global entre le Cluster Abri Global (GSC) et REACH, financé par DG ECHO, Trois

supérieurs REACH ont été déployés successivement à Bangui en support de l’évaluation du cluster Abri pour une

durée totale de quatre (4) semaines à partir du 22 janvier 2014 jusqu’au 15 février 2014.


7

Une équipe de 12 (douze) enquêteurs a été mise à disposition par le Croix Rouge Centrafricaine, et financée par

le HCR, pour toute la durée de l’évaluation. Les douze enquêteurs ont été formés par le staff de REACH au début

de l’enquête et ont été constamment supervisés sur le terrain pendant la collecte des données par un responsable

REACH de l’équipe globale de Genève. Les moyens logistiques dont transport, communication et

équipements/consommables bureaux ont été mis à disposition par ACTED en tant que agence co-facilitatrice du

cluster Abri en République Centrafricaine.

Développement de l’indice de vulnérabilité à la saison des pluies

L’enquête du cluster Abri a été réalisée dans la perspective de «il n’existe pas de risque ou vulnérabilité zéro»;

formule transposée à la vulnérabilité des sites des déplacés de Bangui. Il n’existe donc pas de territoire ou site

invulnérable à la saison des pluies. L’estimation de la vulnérabilité n’est pas une tentative de quantifier un niveau

absolu de fragilité ou de dommages potentiels vis-à-vis de la saison des pluies, mais plutôt une classification des

sites les plus vulnérables au sein de ceux exposés aux aléas de ces fortes pluies.

A travers une approche analytique, qui repose sur l’identification de «facteurs de vulnérabilité» sectoriels, l’enquête

du cluster Abri vise à publier des indices de vulnérabilité par rapport à la saison des pluies pour chaque site. Cette

approche analytique prend en compte des défis spécifiques, liés au contexte de Bangui :

1. le nombre et la diversité des facteurs, ou sous-indice sectoriels, à prendre en compte

2. La possibilité à collecter les données relatives aux facteurs ci-dessus de façon crédible, consistante et de

façon cohérente.

3. La nécessité d’obtenir un cadre analytique qui puisse être mis à jours de façon régulière avec des

ressources limitées.

L’indice de vulnérabilité est donc un indice qui se réfère à la vulnérabilité par rapport à l’emplacement du site, à

ses caractéristiques physiques, à ses services présents pour les déplacés et à ses infrastructures. La vulnérabilité

des ménages et des individus n’est pas prise en compte dans le calcul de ce dernier. L’indice est le résultat de la

consolidation de trois sous-indices sectoriels : CCCM, Abri et EHA.

Graphique 1: Indices et sous-indices de vulnérabilité des sites d’accueil durant la saison des pluies

Les estimations des sous-indices et de l’indice final intègrent les aléas du territoire, la fragilité des systèmes

exposés (forte densité, engorgement des infrastructures, etc.), ainsi que les capacités d’adaptation potentielle des

sites de déplacement. Les facteurs de vulnérabilité, ou sous-indice sectoriels, sont additionnés ou multipliés selon

les auteurs de l’enquête, en prenant en compte leur diversité et leurs interactions. Les seuils de vulnérabilité ont

été également proposés par REACH et validé par l’équipe de coordination tu cluster abri. Il s’agit néanmoins d’une

composante subjective de l’enquête.

Le résultat final permet une analyse des causes du renforcement de la vulnérabilité dans certains sites et peut

servir à la recherche de solutions dans une perspective de prévention, voire de plan de contingence si nécessaire.

Sous-indice Abri

Sous-indice CCCM

Sous-indice EHA

Indice de Vulnerabilitè


8

Calcul de l’indice de vulnérabilité

L’Indice de Vulnérabilité est calculé à partir de la somme des trois sous-indices présentés dans le paragraphe ci-

dessus. Il est possible d’identifier pour l’Indice global, ainsi que pour chaque sous-indice, des seuils numériques

pour chacun des quatre niveaux de vulnérabilités établis : Très Haute Vulnérabilité (Rouge), Haute Vulnérabilité

(Orange) Moyenne Vulnérabilité (Jaune) et Faible Vulnérabilité (Vert). Pour chaque sous-indice, un barème

spécifique est appliqué afin de mieux équilibrer dans les calculs l’importance et la pertinence de chaque indicateur

vis-à-vis des autres Les seuils numériques pour l’indice global ainsi que pour les sous-indices sont les suivants :

Indice de vulnérabilité: (Sous-Indice Abri + Sous-Indice CCCM + Sous-Indice EHA) / 3

Seuils de vulnérabilité:

Très Haute : 0 à 0,20

Haute : 0,21 à 0,40

Moyenne : 0,41 à 0,79

Faible : 0,8 à 1

Chaque sous-indice est calculé grâce à plusieurs indicateurs collectés sur le terrain par les équipes du Cluster Abri

ou par les membres du cluster ou par d’autre clusters sectoriels. Ci-dessous (tableau n.1) les indicateurs sectoriels

identifiés par l’enquête comme étant pertinents pour le calcul des sous-indices.

Tableau 1: Indice et sous-indice de vulnérabilité

Sous-Indice CCCM Sous-Indice Abri Sous-Indice EHA

Indicateurs - Densité population par m2

- Nb de m2 couvert par personne

par type d’abri

- Nb de m2 couvert par personnes

par type d’abri adapté pour la

saison des pluies

- % de ménages ayant accès à un

abri

- % de ménages ayant accès à un

abri adapté pour la saison des

pluies

- Nb de personnes par point d’eau

- Nb de personnes par point d’eau

adaptés pour la saison des pluies

- Nb de personnes par latrines

- Nb de personnes par latrines

adaptées à la saison des pluies

- Nb de personnes par douche

- Nb de personnes par douche

adaptées pour la saison des

pluies

Données collectées

- Nombre total d’individus

déplacés

- Surface totale du site en m2

- Nombre total d’individus déplacés

par type d’abris

- Nombre et type d’abris

- Géolocalisation des données Abri

- Nb et type de point d’eau

- Nb et type de latrines

- Nb et type de douches

- Géolocalisation des données

EHA

Source(s) des données

- Commission Mouvement de

Populations

- Enquêtes REACH

- Agence/ONG en charge de la

coordination sur le site

- Responsables des sites

- Matrice 3W CCCM et Abri

- Agences/ONG exécutant des

activités sur le site

- Enquêtes REACH

- Agence/ONG en charge de la

coordination sur le site

- Matrice 3W EHA

- Agences/ONG exécutant des

activités sur le site

- Enquêtes REACH

Outils SIG, Observation directes, images satellitaires

SIG, Observations directes, Revue des données secondaires

SIG, Observations directes, Revue des données secondaires


9

Les sous-indices sectoriels ont été donc calculés de la façon suivante :

Sous-Indice Abri = (Score indicateur Abri n.1 + Score indicateur Abri n.2 + Score indicateur Abri n.3) / 3

Sous-Indice CCCM = Score indicateur CCCM n.1

Sous-Indice EHA = (Score indicateur EHA n.1 + Score indicateur EHA n.2 + Score indicateur EHA n.3) / 3

Sites ciblés par l’évaluation

Tableau 2: sites ciblés par l’enquête

# Nom du Site Lat. Long. Date l'observation

Carte Evaluation

1 Apôtres de Jesus Crucifié / Centre de Sante Padre Pio

4,34953 18,52067 07/02/2014 oui oui

2 Archevêché - St Paul - Paroisse 4,37103 18,60946 08/02/2014 non oui

3 Centre Jean 23 4,37236 18,56027 13/02/2014 non non

4 Don Bosco / Damala 4,23778 18,52635 04/02/2014 oui oui

5 Eglise Adventiste 7ème jour 4,36839 18,55105 10/02/2014 oui oui

6 Eglise des Frères Castors 4,37667 18,54851 30/01/1900 oui oui

7 Eglise Elimes de Bangui-Mpoko 4,38478 18,53839 10/02/2014 oui oui

8 Eglise Notre Dame d'Afrique 4,39790 18,55820 13/02/2014 non non

9 Eglise Notre Dame de Fatima 4,36463 18,53660 07/02/2014 non non

10 Eglise St Pierre de Gombongo 4,41946 18,55039 31/01/2014 non non

11 Fondation Voix du Cœur 4,36467 18,57176 03/02/2014 non non

12 Grand séminaire St Marc de Bimbo 4,33792 18,53208 07/02/2014 oui oui

13 Guitangola Source 4,34967 18,51345 11/02/2014 non oui

14 Lycée Ama 4,48021 18,50157 13/02/2014 non non

15 Marche Guitangola Carriere 4,35328 18,53114 11/02/2014 non oui

16 Mission Carmel 4,35001 18,51214 06/02/2014 oui oui

17 Mission St Charles Luanga 4,45291 18,52685 04/02/2014 oui oui

18 Monastère de Boy-Rabe 4,40370 18,57333 03/02/2014 oui oui

19 Paroisse Sainte Trinité des Castors 4,37403 18,54875 10/02/2014 non oui

20 Paroisse St Bernard 4,39855 18,56603 01/02/2014 non oui

21 Père Cambonien 4,34234 18,52974 07/02/2014 non non

22 Père Lazariste 4,36931 18,61481 08/02/2014 non non

23 Saint Antoine de Padoue 4,33018 18,52986 12/02/2014 non non

24 Saint Jacques de Kpetene 4,36486 18,54556 10/02/2014 oui oui

25 Saint Jean de Gabaladja 4,41471 18,54006 05/02/2014 oui oui

26 Saint Joseph de Mukassa 4,36841 18,52446 05/02/2014 oui oui

27 Saint Mathias 4,37694 18,53545 13/02/2014 non non

28 Saint Michel de Bazanga 4,38445 18,53935 10/02/2014 non non

29 Saint Paul - Communauté des Sœurs 4,37047 18,61139 30/01/2014 non non

30 Saint Paul - Lycée Pi XII 4,37140 18,61019 30/01/2014 non non

31 Saint Paul - Séminaire 4,37058 18,60953 30/01/2014 non oui

32 Saint Sauveur 4,37405 18,56067 08/02/2014 oui oui

33 Sanctuaire 4,38642 18,55519 10/02/2014 oui non


10

RESULTATS

Résultats généraux sur la commune de Bangui et Bimbo

La vulnérabilité moyenne des sites évalués vis-à-vis de la saison de pluie est de 0,42 c’est-à-dire juste au-dessus

du seuil maximum de la « haute » vulnérabilité. La majorité des sites, soit 12 sur 19, sont faiblement ou

moyennement vulnérable à la saison des pluies. 8 sites sur 19, soit le 42% d’entre eux sont hautement ou très

hautement vulnérables à la saison des pluies et demandent une intervention immédiate.

- Un (1) seul site sur les 19 sites retenus pour l’évaluation peut être classé dans la catégorie de

vulnérabilité « faible ». Il s’agit du site de l’Eglise Adventiste du 7ème jour.

- Onze (11) sites peuvent être classés dans la catégorie de vulnérabilité « moyenne »

- Six (6) sites peuvent être classés dans la catégorie de vulnérabilité « haute »

- Deux (2) sites peuvent être classés dans la catégorie de vulnérabilité « très haute »

Tableau 3: Indice de vulnérabilité vis-à-vis de la saison des pluies pas site


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Résultats Secteur Abri

A l’intérieur de cette section, les résultats de l’évaluation liés au secteur abri seront présentés. En premier lieu, la

typologie des abris présents sur les sites d’accueils à Bangui sera synthétiquement présentée. En deuxième lieu

les indicateurs ainsi que l’indice et ses sous-indices sectoriels seront présentés. Enfin, les résultats vis-à-vis de la

vulnérabilité par rapport à la saison des pluies seront présentés site par site.

Typologie des abris

Dans les sites évalués, quatre typologies principales d’abri pour les ménages déplacés ont été identifiées : 1) les

centres collectifs (églises, salles de classes, etc…) ; 2) les abris communautaires ; 3) les zones d’ombres et 4) les

abris individuels.

Les centres collectifs : les centres collectifs sont des bâtiments et/ou constructions déjà présentes sur le site.

Dans leurs grande majorités ce sont de lieux de cultes ou religieux (églises, mosquées, paroisses, couvents) ou

bâtiments d’écoles ou éducatifs. Il ne s’agit donc pas de lieux prévus pour l’accueil de population de façon

prolongée dans le temps. Dans la plupart des cas, les ménages déplacés doivent quitter ces lieux pendant la

journée et ne peuvent y être hébergés que pendant la nuit. Ces infrastructures ne peuvent être donc considérées

comme une solution durable pour l’hébergement des ménages déplacés sur Bangui. Toutefois, elles peuvent

garantir un abri adéquat lors d’une éventuelle saison des pluies lorsque les conditions ci-dessous sont réunies :

- Toiture existante et en bon état

- Murs existants et en bon état

- Fenêtres et porte garantissant une protection envers pluie

- Sol relevé par rapport au terrain de la parcelle

- Le site sur lequel repose le bâtiment n’est pas une zone considérée comme étant à risque d’inondations.

Les abris communautaires : les abris communautaires sont des constructions réalisées par les acteurs

humanitaires afin de fournir un abri couvert aux ménages déplacés sur les différents sites de Bangui. Il s’agit

d’infrastructures à vocation temporaires ; elles sont réalisées à partir de chevrons en bois rouges pour la charpente

et de bâches en plastiques pour la couverture de la toiture et des murs latéraux. Les dimensions standards des

abris communautaires sont de 20 mètres en longueur par 7 mètres en largeurs soit 140 m2. Toutefois, les

dimensions des abris communautaires peuvent être modulables selon les besoins et la conformation du site. Bien

qu’offrant un abri adéquat pour les ménages déplacés en saison sèche, les abris communautaires se révèlent peu

adaptés à la saison des pluies :

- Ils sont dans leurs majorités surpeuplées par rapport à leurs capacités originairement prévues

- Les ouvertures sur les côtés n’offrent aucune protection vis-à-vis de la pluie

- Le sol des abris communautaires n’est pas relevé par rapport au terrain environnant.

- L’absence de système de drainage autour des abris communautaires

Vis-à-vis de cette étude, les abris communautaires ont été intégrés dans les calculs des indices comme étant un

abri adapté à la saison des pluies sous réserves d’améliorations structurelles qui prennent en compte les points

soulevés ci-dessus.

Les zones d’ombres : les zones d’ombres sont des abris réalisés à l’aide de simples bâches posées sur des

poteaux ; leurs dimensions en largeurs, longueurs et hauteur dépendent de la façon dont elles ont été érigées par

les ménages déplacés. Les zones d’ombres ne fournissent pas un abri adéquat selon les standards humanitaires

minimum lors de la saison sèche, a fortiori il s’agit d’abris inadaptés à accueillir des ménages déplacés pendant la

saison des pluies.


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Les abris individuels : Des abris individuels ont été également observés sur les sites d’accueil des déplacés. Il

s’agit pour la grande majorité d’entre eux d’abris de fortunes qui ne peuvent garantir aucun abri adéquat en saison

sèche et en saison des pluies. Leurs présences sur les sites sont très réduites et pour cette raison leurs présences

n’ont pas été prises en compte dans les analyses de vulnérabilités des différents sites.

Indicateurs Abri

Afin d’obtenir un sous-indice de vulnérabilité en termes d’abri, trois indicateurs ont été calculés sur la base des

données collectées par l’enquête :

- Indicateur Abri n.1 : nombre de m2 d’espace couvert disponible par personne. Le nombre de m2

d’espace couvert total par site a été calculé grâce à l’évaluation des centres collectifs, abris

communautaires, zones d’ombres et abris individuels présent dans chaque site retenus par l’étude.

- Indicateur Abri n.2 : nombre de m2 d’espace couvert adapté à la saison des pluies disponible par

personne. Le nombre de m2 d’espace couvert total par site a été calculé en ne prenant en compte que

les centres collectifs et les abris communautaires présent dans chaque site retenus par l’étude

- Indicateur Abri n.3 : Pourcentage de ménages PDIs ayant accès à un abri adapté à la saison des pluies.

Il s’agit là du rapport entre population totale du site et population ayant un accès à un abri adapté.

Les résultats pour chaque indicateur et pour chaque site sont illustrés dans le tableau n.3.

Tableau 4: Indicateurs du secteur Abri Nome du Site Indicateur 1: m2

par personne Indicateur 2: m2

adapté par personne Indicateur Abri 3: % de

ménages PDIs ayant accès à un abri adapté

Apôtres Jesus Padre Pio 1.41 1.21 97%

Archevêché Saint Paul 0.40 0.34 47%

Don Bosco 1.08 0.60 75%

Eglise Adventiste du 7ème Jour 1.16 1.74 98%

Eglise Elimes 0.80 1.24 97%

Frères Castors 1.28 1.26 100%

Guitan Gola 0.32 0.76 100%

Guitan Source Gola 0.68 0.66 99%

Mission Carmel 1.02 0.22 23%

Mission Luanga 1.26 0.06 9%

Monastère Boy Rabe 1.04 0.29 25%

Paroisse Saint Bernard 1.17 0.79 85%

Paroisse Sainte Trinité Castor 0.60 1.82 88%

Saint Jacques Kpetene 1.65 2.05 100%

Saint Jean Gabaladja 0.83 0.33 54%

Saint Joseph Nukassa 1.01 0.11 14%

Saint Sauveur 1.02 0.87 84%

Séminaire Saint Marc Bimbo 2.01 1.72 78%

Séminaire Saint Paul 0.00 0.44 69%


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Résultats pour le sous-indice Abri de vulnérabilité

Une fois les indicateurs « abri » consolidés, on peut donc calculer le sous-indice de vulnérabilité « abri » pour

chaque site d’accueils évalués (voir tableau de bord B ci-dessous).

Le taux de vulnérabilité moyen en termes d’abri est de 0,57, c’est-à-dire une vulnérabilité moyenne par

rapport à la saison des pluies.

2 sites, Mission Luanga et Séminaire Saint Paul, sont hautement vulnérable en termes d’abri vis-à-vis de la

saison des pluies. 6 autres sites peuvent être classés comme nécessitant d’une attention sur les abris de façon

prioritaire : Saint Joseph Nukassa, Mission Carmel, Monastère Boy Rabe, Archevêché Saint Paul, Saint Jean

Gabaladja, et Don Bosco.

Tableau 5: Sous-Indice Abri


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Secteur CCCM

Dans le cadre du secteur CCCM, l’enquête a focalisée son attention sur les aspects liés à la planification des sites

d’accueils. Les dimensions des sites ainsi que leurs limites ont été fixées et/ou confirmée. Les chiffres des

populations déplacés ont été recensés de façon anecdotique afin de confirmer les observations réalisées.

Toutefois, les chiffres officiels de la Commission de Mouvements de Population (CMP) sont utilisés pour le calcul

des indicateurs CCCM de ce rapport. D’autres aspects susceptibles d’informer une analyse des vulnérabilités liées

à une éventuelle saison des pluies ont été pris en compte comme la conformation topographique des sites et/ou la

présence de système de drainage ou d’acheminement des eaux de pluie. Pour les sites les plus importants en

termes de population, des cartes de références viennent accompagner le calcul des indices de vulnérabilités.

Indicateur CCCM

Afin de calculer le sous-indice de vulnérabilité en termes de planification du site, un seul indicateur a été calculé :

- Indicateur CCCM n.1 : nombre de m2 par personne soit la surface totale du site divisée par le nombre

total de la population de PDIs présente sur le site.

Les résultats de l’indicateur CCCM ainsi que les d’autres données utiles sont reportés dans le tableau n.5

Tableau 6: Données et Indicateur CCCM

Nom du site Surface du site en m2 m2 par personne (estimation)

Apôtres Jesus Padre Pio 1,19 1.25

Archevêché Saint Paul 2,10 0.72

Don Bosco 17,03 0.80

Eglise Adventiste du 7ème Jour 424,00 1.78

Eglise Elimes 535,00 1.00

Frères Castors 2,33 1.26

Guitan Gola 228,00 0.76

Guitan Source Gola 309,00 0.67

Mission Carmel 7,46 0.95

Mission Luanga 8,36 0.65

Monastère Boy Rabe 12,19 1.14

Paroisse Saint Bernard 1,63 0.93

Paroisse Sainte Trinité Castor 1,69 2.07

Saint Jacques Kpetene 1,03 2.10

Saint Jean Gabaladja 3,34 0.60

Saint Joseph Nukassa 8,34 0.77

Saint Sauveur 3,25 0.91

Séminaire Saint Marc Bimbo 5,79 1.96

Séminaire Saint Paul 1,06 1.19

Résultats pour le sous-indice CCCM de vulnérabilité

Le taux de vulnérabilité moyen en termes « CCCM » est de 0,39, c’est-à-dire une vulnérabilité Haute par

rapport à la saison des pluies.

Seul 4 sites sur 19, soit un site sur cinq, ont une faible vulnérabilité vis-à-vis de cet indice.

5 sites ont une très haute vulnérabilité « CCCM »i vis-à-vis de la saison des pluies : Saint Sauveur, Saint Joseph

Nukassa, Saint Jean Gabaladja, Don Bosco et Mission Luanga. 1 autre site peut être classé comme vulnérabilité

haute : Saint Jacques Kpetene.


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Tableau 7: Sous-Indice Abri

Secteur Eau, Hygiène et Assainissement

Variables EHA de vulnérabilité

L’enquête à portée son attention sur les variables de vulnérabilité en EHA liées aux infrastructures présentes sur

les sites au moment de la collecte des données. Les variables identifiées sont donc liées à 1) l’accès à l’eau, 2)

l’accès aux services hygiéniques et 3) l’accès aux services liés à l’assainissement. Dans le cadre de cette analyse

des résultats préliminaires, seuls les variables clés de vulnérabilité EHA ont été prises en compte.

Accès à l’eau : toute les sources d’eau présentes sur les sites de déplacement ont été recensées et géo-

référencées. Une première comparaison peut être effectué vis-à-vis des standards humanitaires minimum sur la

base de ces données ; une deuxième analyse peut être effectuée en séparant les sources d’eau adapté à une

saison des pluies (par exemple un forage avec pompe manuelle) et celles qui ne le sont pas (par exemple un puits

traditionnel non protégé).


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Accès aux services hygiéniques : sur tous les sites enquêtés, une cartographie des latrines et douches

existences et accessibles par les ménages déplaces a été réalisée. Afin d’établir si ces latrines et douches sont en

mesure de garantir des services adéquats pendant une saison des pluies, des informations ultérieures ont été

recueillies :

- Latrines

o Présence et matériaux de la toiture

o Présence et matériaux des murs

o Matériaux composant la dallette

o Présence d’une dalle surélevée

o Présence de lave-mains en état de fonctionnement

o Lieux de construction des latrines par rapport au site

o Profondeur de la fosse septique et niveau de remplissage (estimations)

- Douches

o Présence d’un puits perdus

Indicateurs EHA

Afin de calculer le sous-indice de vulnérabilité en termes d’EHA, six indicateurs ont été calculés et consolidés en 3

macros indicateurs ayant pour score minimum 0 et score maximum 1:

Indicateur EHA n.1 Eau Indicateur EHA n.1.1 : nombre de personnes par point d’eau

Indicateur EHA n.1.2 nombre de personne par point d’eau adapté à la saison des pluies.

Indicateur EHA n.2 Latrines Indicateur EHA n.2.1 nombre de personnes par latrine

Indicateur EHA n.2.2 nombre de latrine par latrine adaptée à la saison des pluies.

Indicateur EHA n.3 Douches Indicateur EHA n.3.1 nombre de personnes par douche

Indicateur EHA n.3.2 nombre de latrine par douche adaptée à la saison des pluies

Les résultats pour chaque indicateur et pour chaque site sont illustrés dans le tableau n.6.

Tableau 8: Indicateurs EHA

Nom du Site Indicateur EHA 1 Indicateur EHA 2 Indicateur EHA 3

Apotres Jesus Padre Pio 0.21 0.26 0.42

Archevèché Saint Paul 0.21 0.38 0.07

Don Bosco 0.08 0.44 0.08

Eglise Adventiste du 7ème Jour 1.00 0.77 0.42

Eglise Elimes 0.96 0.65 0.48

Frères Castors 0.11 0.73 0.05

Guitan Gola 1.00 0.08 0.33

Guitan Source Gola 0.43 0.52 0.43

Mission Carmel 0.05 0.23 0.03

Mission Luanga 0.09 0.06 0.05

Monastère Boy Rabe 0.07 0.70 0.15

Paroisse Saint Bernard 0.57 0.71 0.06

Paroisse Sainte Trinité Castor 0.25 0.29 0.12

Saint Jacques Kpetene 0.40 0.44 0.40


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Saint Jean Gabaladja 0.33 0.54 0.18

Saint Joseph Nukassa 0.06 0.24 0.07

Saint Sauveur 0.17 0.09 0.14

Sèminaire Saint Marc Bimbo 0.07 0.45 0.41

Séminaire Saint Paul 1.00 0.64 0.22

Résultats pour le sous-indice EHA de vulnérabilité

Le taux de vulnérabilité moyen en termes d’EHA est de 0,32, c’est-à-dire une vulnérabilité Haute par rapport

à la saison des pluies.

Seul 3 sites sur 19, soit un 15%, ont une faible vulnérabilité vis-à-vis de cet indice.

4 sites ont une « très Haute » vulnérabilité EHA vis-à-vis de la saison des pluies : Saint Sauveur, Saint Joseph

Nukassa, Mission Carmel, Mission Luanga.

2 autres sites peuvent être classés comme vulnérabilité « Haute » : Don Bosco, Saint Jacques Kpetene.

Tableau 9: Sous-Indice EHA


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Activités en cours par les acteurs humanitaires membres des clusters Abri et CCCM

Lors de l’évaluation menée sur les sites d’accueil des déplacés internes à Bangui, les acteurs humanitaires

présent étaient en train de réaliser, ou aller commencer leurs activités sous peu, des interventions dans les

secteurs abri, CCCM et EHA. Dans le calcul des indices et sous-indices, ses activités n’ont pas été prises en

compte car elles n’étaient pas achevées. Il est toutefois pertinent de les reporter ci-dessous afin de mieux

apprécier les résultats de l’évaluation.

Site Mission St Charles Luanga : 38 nouvelles latrines, 15 douches, 21 abris communautaires simples, 13 abris

communautaires doublés (source de l’information Solidarités)

Site de St Joseph Mukassa

- Réhabilitions des latrines communautaires (activité réalisée par FDC/IRAD, source de l’information IRC)

- Formation et sensibilisation pour la chloration des eaux, les maladies véhiculées par l’eau et bonne

pratiques hygiéniques (source de l’information IRC)

- 9 abris communautaires simples, 38 abris communautaires doublés (source de l’information Solidarités)

Site Mission Carmel




- Monitorage du niveau de chloration des eaux acheminées par la SODECA. (source de l’information IRC)

- 5 abris communautaires simples, 2 abris communautaires doubles (source de l’information Solidarités)

Site Grand Séminaire




- Monitorage du niveau de chloration des eaux acheminées par la SODECA.

Site Saint Sauveur : 2 nouvelles latrines, 21 douches (source de l’information Solidarités)

Site Monastère Boy Rabe: 1 abri communautaire simple, 12 abris communautaires doubles (source de

l’information Solidarités)

Site Saint Jacques de Kpetene : 2 abris communautaires simples, 2 abris communautaires doubles (source de

l’information Solidarités)

Site Grand Séminaire St Marc de Bimbo: 64 douches, 7 abris communautaires simples, 7 abris

communautaires doubles (source de l’information Solidarités)

Site March Guitangola Carrière: 4 latrines, 4 douches, 1 abri communautaire simple, 1 abris communautaire

double (source de l’information Solidarités)

Site Guitangola Source: 7 latrines, 7 douches, 1 abri communautaire simple, 10 abris communautaires doubles

(source de l’information Solidarités)


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CONCLUSIONS

Abri

Dans le cadre du secteur « abri », les possibilités d’interventions sur les sites existants sont réduites. En effet, dans un grand nombre de sites, les possibilités d’intervenir en construisant de nouveaux abris adaptés à la saison des pluies sont limitées sinon inexistantes. Ces difficultés sont liées premièrement à cause de l’espace non disponible afin d’héberger de nouvelles structures et, deuxièmement, car toute nouvelle structure doit être de nature temporaire et donc nécessite de solutions techniques améliorées. A cause de ces difficultés, le premier axe stratégique le plus important, afin de réduire la vulnérabilité des sites vis-à-vis d’une éventuelle saison des pluies, reste la réduction du nombre des ménages déplacés dans les sites d’accueils actuels.

Par rapport aux autres types d’abris, les centres collectifs sont moins vulnérables vis-à-vis d’une éventuelle saison des pluies. Des améliorations infrastructurelles peuvent être réalisées, au cas par cas, selon les besoins de chaque site tout en respectant une perspective d’intervention temporaire pour ne pas pérenniser ces sites d’accueils sur les longs termes.

Les abris communautaires nécessitent d’une amélioration de leurs structures afin d’être adéquats pour la saison des pluies. Le cluster Abri et ses groupes techniques peuvent identifier ces améliorations afin de les réaliser à la fois a) sur les nouveaux abris communautaires à construire par le futur et b) sur ceux déjà construits sur les sites d’accueils.

Les zones d’ombres ne sont pas des abris adaptés à a saison des pluies et doivent être substituées de façon urgente

Les abris individuels ne peuvent être à l’heure actuelle une solution en termes d’abris appropriés au contexte de Bangui.

Coordination des Camps et Gestion des Camps

L’indentification de points focaux parmi les agences/ONG pour chaque site réalisée par le cluster CCCM a été et est une étape fondamentale afin de faciliter et renforcer la coordination. Il est important que ces points focaux soient également en mesure de collecter et faire remonter les informations de façon régulière (hebdomadaire) et de surveiller de façon continue les indicateurs clés pour chaque secteur.

Le risque majeur en termes de planification du site est lié aux fortes pluies car la vaste majorité des sites enquêtes ne disposent d’aucun drainage ou système d’acheminement des eaux. Aucun site n’est placé dans une zone à haut risque d’inondation (cf. analyse topographique de la ville réalisée par le Cluster Abri) mais les terrains des différents sites n’ont pas été aménagés afin de supporter de fortes pluies dans un contexte de surpopulation.

De manière plus spécifique, les acteurs humanitaires doivent porter leurs attention sur : a) sécuriser l’accès aux sites en réhabilitant les routes d’accès ; b) assainir les terrains en proximité des points d’eau, latrines et douches grâce à des travaux de drainage et aménagement du terrain (gravier ou autres) ; c) réalisations de travaux de drainage et d’aménagement en proximité des abris communautaires, zones d’ombres et de toute structure communautaires (cuisines, écoles, Child Friendly Spaces, etc.)

Améliorer les zones de sites utilisées pour la collecte des déchets et des eaux grises/noires.


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Eau, Hygiène et Assainissement

Dans le cadre du secteur « EHA », les possibilités d’interventions sur les sites existants sont ici aussi réduites. En effet, dans un grand nombre de sites, les possibilités d’intervenir en construisant de nouvelles infrastructures pour l’acheminement des eaux, pour l’hygiène ou autres sont limitée, parfois mêmes très limitées. Ces difficultés sont liées premièrement à cause de l’espace non disponible afin d’héberger de nouvelles infrastructures et, deuxièmement, car tous nouveaux service doit être de nature temporaire. Pour cette raison, la capacité des acteurs humanitaires à réaliser des activités non infrastructurelle (comme formation, sensibilisation et autres) se révèle primordiale.

L’acheminement en eau potable ne respecte souvent pas les standards SPHERE en termes de distance du point d’eau et en termes d’utilisateurs par point d’eau. Il faut toutefois remarquer comme les déplacés internes sur les sites d’accueils parviennent à utiliser des sources d’eau externes aux sites. Un déficit d’information existe sur la réelle disponibilité de sources d’eau, et de leurs états, en dehors des sites d’accueils. De plus, une meilleur compréhension de la pression des déplacés internes sur les infrastructures communes est nécessaire afin d’identifier de potentielles sources de tension entre PDIs et communautés hôtes.

En termes d’hygiène, le nombre de latrines est insuffisant pour couvrir la population des PDIs ; ce déficit s’accentue lorsqu’on ne veut prendre en compte que les latrines adaptées à la saison des pluies. Cette même conclusion est applicable pour les douches et tout autre service d’assainissement.

ANNEXES

Annexe 1 : Fiche d’information – Sous-index Abris de vulnérabilité à la saison des pluies par site de déplacement

Annexe 2 : Fiche d’information – Sous-index CCCM de vulnérabilité à la saison des pluies par site de déplacement


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évaluation des sites d'accueil des personnes déplacées à bangui

Documents