SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES :

Approche de la PSYCHOLOGIE SOCIALE

et de la SOCIOLOGIE.

I. LA PSYCHOLOGIE SOCIALE

Repère historique.

• Les 2 pionniers :

– Gabriel Tarde : inventeur en 1898 de l’expression « psychologie sociale » ;

– George Herbert Mead : (philosophe), s’intéresse à la formation de l’identitéindividuelle, le « soi »…

Son objet.Elle vise à comprendre les

comportements humains en tenant compte des facteurs

qui sont impliqués :• individuels

• interpersonnels• et institutionnels.

Elle s’intéresse à l’homme en société, en tant qu’être social,

c’est-à-dire en interaction et en lien avec autrui,

inscrit dans un réseau social,

investi dans des phénomènes de groupe.

Deux objectifs principaux

• aider à mieux comprendre les processus psychologiques responsables des comportements émis en société ;

• aider à mieux comprendre l’influence du contexte social sur les divers types de comportements

C’est donc l’étude scientifique

du comportement social…

Elle est la science des rapports humains

A l’interface …

• Davantage que la sociologie, elle s’intéresse à l’individu en tant qu’acteur et à ses processus internes…

• Et contrairement à la psychologie, elle s’attache à décrire la manière dont les dimensions sociales agissent sur le fonctionnement individuel.

Ses caractéristiques.• Un domaine de recherche interdisciplinaire :

à l’intersection de la psychologie et de la sociologie

• Une science basée sur des recherches utilisant des méthodes scientifiques

• Une science explicative : - Comprendre le comportement, l’expliquer, voire le

prédire : recherche fondamentale – Agir sur le comportement pour résoudre

certains problèmes sociaux : recherche appliquée

4 niveaux d’analyse :

• le niveau intra-individuel

• le niveau interindividuel et situationnel

• le niveau positionnel

• le niveau idéologique

La perception sociale.

Stéréotype et préjugé.

Le stéréotype.

C’est une croyancesocialement partagée

concernant les caractéristiques communes attribuées à un groupe social.

• Le stéréotype est une croyance qui ne correspond pas forcément à la réalité

• Le stéréotype est socialement partagé

• Le stéréotype renvoie à la perception d’un groupe

Principales fonctions des stéréotypes :• simplifier l’environnement social en

l’organisant

• se forger un avis sur autrui avec très peu d’informations

• expliquer, voire justifier nos comportements à l’égard d’autrui

Le rôle des stéréotypes dans la perception sociale

• l’attention :« Nous voyons ce que nous voulons voir. »

• l’interprétation :« Nous comprenons ce que nous voulons comprendre. »

• la mémorisation :« Nous retenons ce que nous savons déjà. »

Le préjugé.

C’est une idée toute faite, une opinion préconçue, secrétée et véhiculée par le

milieu social, l’époque et l’éducation.

Exemples : préjugés de race, de classe…

= évitement, agressivité, discrimination

Deux composantes :

• Cognitive : il est porteur d’information

• Comportementale : il entraine des attitudes et des conduites.

II. LA SOCIOLOGIE :

Définition :

• Terme crée par A. COMTE en 1839 pour remplacer l'expression "physique

sociale" qu'il avait d'abord employé.

• Ce mot signifie "science des sociétés", mais le plus souvent sa définition est

donnée comme "science des faits sociaux".

• "Son postulat de base est laspécificité du social ;

le groupe social constituant une réalité distincte

et non une simple juxtaposition d'individus."

Définition :

= Elle peut donc être aussi définiecomme la science

des groupes réels

et concrets,

des relations sociales, de la dynamique sociale

mais aussi des changements sociaux.

• Le sociologue ne s'intéresse pas particulièrement aux comportements individuels, mais plus aux influences collectives sur ces mêmes comportements.

• La sociologie s’efforce d’interpréter les comportements sociaux et d’expliquer leur déroulement et leurs effets.

• Ces comportements obéissent à desrègles de conduite

(appelées normes d'un groupe).

• Ces règles ordonnent les relations

entre les membres d'un groupe et leur permettent de vivre en

société.

Intérêts d'avoir des notions sociologiques ?

• Dans la vie de tous les jours ?

• Pour une IDE ?

Les domaines de la

sociologie?

Le sociologue :

Le rôle du sociologue est donc :

• de décrire les réalités sociales,

• de les analyser

• pour les comprendre et les expliquer,

• et d'essayer de prévoir leurs évolutions.

III. NOTIONS DE

GROUPES.

Un groupe ?

• "un ensemble de personnes réunies(actuellement, dans le passé, ou dans l'avenir),

• ayant entre elles des liens d'interdépendance....(rôles, statuts),

• et disposant entre ses membres d'un système de communication."

• Toute société se ramifie en un grand nombre de groupes.

• Exemples ?

• Différencier les groupes d'aprèsplusieurs critères:

Critères de distinction :

• Biologiques…

• Géographiques…

• Socioprofessionnels…

• religieux … etc

Autres critères…

qui vont avoirune INFLUENCE :

• SUR LA VIE DES GROUPES,

• SUR LES INTERACTIONS DANS LE GROUPE ET AVEC SON

ENVIRONNEMENT.

Durée du groupe.

• Groupes dits temporaires.

• Groupes dits durables.

• Groupes dits permanents.

La formation du groupe.

• Ils peuvent se former de fait.

• Se former volontairement.

• Ils peuvent être imposés.

Le mode d’accès.

• Groupes ouverts.

• Groupes clos.

• Groupes à accès conditionnel.

Le type d’organisation.

• Groupes hiérarchisés ou non.

• Groupes structurés ou non.

= Groupes informels ou formels ?

La fonction du groupe.

• Groupes ayant une seule activité.

• Groupes à plusieurs activités.

La taille du groupe.

• Le facteur taille détermine les types d'interaction à l'intérieur du groupe, mais aussi les techniques d'observation.

Deux personnes ou trois personnes ?

Le groupe primaire ou dit « restreint ».

• C’est une petite unité sociale.

• C’est un groupe d’un nombre restreint d’individus unis par des relations directes (FACE à FACE)

et assez intimes.

• (Groupe restreint jusqu’à 12)

Le groupe secondaire.

• un groupement plus nombreux de personnes ayant des relations indirectes entre elles.

• Donc les relations sont superficielles, voir parfois

éphémères.

Groupe d’appartenance.

• L'individu en fait partie directement et physiquement à tel moment de sa vie.

• SENTIMENT D’APPARTENANCE= NOUS ???

• Il permet de satisfaire des besoins humains ;

• Il exerce des influences sur les personnes ;

• Il possède sa propre identité =identité groupale.

Groupe de référence.L'individu fait partie ou non

actuellement, mais il en tire de façon

plus ou moins consciente ses

opinions, ses valeurs, ses buts.

La dynamique des groupes

est donc l’ensemble des mécanismes

d’influence, des changements

d’attitude et des réseaux d’affinité

qui s’opèrent au sein d’un groupe.

D’après Kurt Lewin.

• « Dynamique de groupe »• = forces du groupe qui

déterminent son comportement.

• Chaque groupe a une dynamique qui lui est propre et une physionomie de forces qui varie constamment.

• Parce que chaque individu au sein dugroupe ne se comporte pas de la même manière que lorsqu’il est seul.

• Parce qu’il peut exister parfois des sources de tensions.

• Parce qu’il faut tenir compte des échecs et des succès.

IV. STATUTS ET ROLES.

Le statut.• C'est la position qu'occupe un

individu dans un groupe donné. • Au sein des divers types de groupes,

il a un statut différent ayant ses règles (droits et devoirs) et son rôle propre.

• Un même homme passe sans cesse, d'un moment à l'autre, d'un statut àun autre.

Distinctions…

• Le statut prescrit.

• Le statut acquis.

Le rôle.

• Le rôle social est l'aspect dynamique du statut.

= conduites d'un individu dans les différents groupes

auxquels il appartient.

Les rôles d’un individu.

Le rôle attendu :

une réaction conforme à son rôle, en général lié à son statut.

• Le rôle assigné : est celui auquel l'individu

n'échappe pas, au moins pendant une certaine partie de son

existence.

• Le rôle acquis:est un rôle qui dépend, en partie, de

la volonté des individus.

• En fait, par le rôle, nous ne sommes pas nous mêmes.

= Jeu de rôle.

• Nos différents rôles ne sont pas forcément les mêmes, et ne sont pas nécessairement concordants.

Donc :

la notion de rôle est étroitement liée à la vie du groupe,

à sa tâche, à ses objectifs, et aux situations que traverse le groupe....

et non plus seulement au statut de l'individu.

V. NOTION D’EQUIPE.

La vie en équipe.

• Le pôle dimensionnel.

• Le pôle affectif.

• En fait, le destin de toute équipe va se jouer dans l’articulation de ces 2 pôles. Ils sont en interaction permanente.

L’équipe de travail.

« … est un groupe qui coopèreactivement dans un cadre imposé

à l’atteinte d’un but.

Les contributions individuellesdans une équipe sont complémentaires

alors que dans un groupe elles sont interchangeables ».

8 caractéristiques…..- un vécu commun,

- une vision et des valeurs communes,

- l’existence de places définies pour chaque membre,

- un climat d’équipe,

- une fiertéd’appartenance,

- une recherche de consensus,

- le sens de l’équité,

- et l’envie de progresser.

Intérêts de la communication ?• favorise la cohésion et l'unité ;• permet l'accomplissement de tâches collectives ;

• assure la promotion sociale et la valorisation des individus ;

• meilleur moyen de résoudre les problèmes interpersonnels et intergroupes

Organisation sociale hiérarchique=

voies obligées de transmission des informations.

Donc : inégalité entre les participants du point de vue :

* de l'accessibilité aux infos, * du degré de participation aux

décisions ou aux objectifs communs.

Le réseau ?

• C'est l'ensemble et la configuration des canaux de communication :

• l'ensemble des possibilités matérielles,

• le système institutionnel (ou système hiérarchique statutaire),

• l'organisation spontanée des relations interpersonnelles.

VI. POUVOIR ET AUTORITE ;

LEADER ET CHEF.

Pouvoir ?

Au sens général, le pouvoir désignela faculté d’agir propre à l’être humain et, en un sens dérivé,

l’aptitude d’un acteur àentreprendre des actions efficaces.

L’autorité ?

Dans le sens courant,

l’autorité désigne un certain type de pouvoir

qui est reconnu comme légitime.

Pouvoirs et types d’autorité ?

• Le pouvoir Traditionnel– l’autorité « de l’éternel »

• Le pouvoir Charismatique– l’autorité fondée sur « la grâce»

• Le pouvoir Légal– l’autorité rationnelle

Précisions…

• Leader ( terme anglais)

= Meneur (terme français).

• Leadership (terme anglais)

+ ou - = Direction ou commandement

Leader ?

• Mot anglais adopté dés 1900 par A. BINET, désignant la personne qui a autorité et influence dans un groupe.

• Le leader a une autorité personnelle, un ascendant ou un prestige.

• Il est meneur, entraîneur d'hommes ou chef de file.

Chef ou Leader ?• Un chef statutaire

= ou non un leader.

• Si oui = 2 types d'autorité.

• Un chef a des subordonnés, un leader a des suiveurs.

• Un chef accepté ou non, un leader accepté

(statut formel ou non).

Leadership ?

• Rôle du leader. Autorité sur un groupe. Rôle dominant dans un groupe.

• Ensemble des caractéristiques et des capacités du leader.

Style de leadership ?

maxiFluideMini/maxAgressivité

MiniMaxMoyenneSatisfaction

MiniMaxMoyenRendement

Non intervention

DiscussionTout est décidé par

eux

Attitude(du leader ou

du chef)

Laisser faireDémocratiqueAutoritaire

Les fonctions ?

• Les fonctions se résument en 4 actions :

• Organiser,

• Animer,

• Informer,

• Former.

Organiser.

• fonction fondamentale :

faire exister l’équipe

comme groupe

et comme organisation.

Animer.• sens étymologique "donner une âme",

c'est à dire une unité, un dynamisme une vie...

• c’est aussi mettre en "faisceau" les énergies de l’équipe en les orientant dans une même direction.

Informer.

• Facteur d'efficacité de l’équipe.

• Facteur du moral.

• Motive les membres de l’équipe et accroît leur participation.

Former.responsabilité du chef (ses subordonnés)

attente envers le leader

= enseignement de ce qu'il faut faire et de comment le faire.

= vertu de l'exemple.

VIII. LA DYNAMIQUE

DES CONFLITS.

Paradigme des conflits.

• Le conflit = un moment dans les relations entre partenaires.

• Le conflit révèle la contradiction d'intérêts = rationalité différente.

• L'ouverture d'un conflit = échec des procédures coutumières de conciliation.

• Redéfinition des acteurs et à une transformation des enjeux et des objectifs.

• Terrain de marchandage.

• Acceptation du compromis.

Définition.

… une situation où coexistent

entre des êtres humains

des fins, ou des valeurs,

inconciliables, ou exclusives

les unes des autres.= notion instrumentale du conflit

4 fonctions essentielles.• facteur d'innovation et de changement

social ;

• renforce la cohésion interne des groupes en conflits ;

• peut permettre le rapprochement des belligérants ;

• établit ou maintient un équilibre de pouvoir.

En psychosociologie.

Il désigne une situation complexe =structure des relations sociales.

… désigne des situations d’antagonisme plus ou moins violentes entre deux ou

plusieurs individus !

Nature des conflits interpersonnels.

• Conflits d’intérêts.

• Conflits territoriaux.

• Conflits cognitifs.

• Conflits de pouvoir.

Nature des conflits interpersonnels.

• Conflits de relation.

• Conflits culturels.

• Conflits identitaires.

• Conflits affectifs.

IX. LE GROUPE FAMILIAL

La FAMILLE

1) Comprend tous ceux qui sont parents entre eux.

2) Groupe formé par le père, la mère et les enfants.

3) Institution sociale fondée sur la sexualité et les tendances maternelles et paternelles, dont la forme varie selon les cultures.

Une Institution ?Au sens large,

toutes les manières de penser, de sentir et d'agir

que l'individu trouve préétabli dans sa société

et qui s'imposent plus ou moins à lui, ainsi que les actions, les pratiques et

les courants sociaux qui tendent à se cristalliser

en US et COUTUMES (Mauss).

Ses fonctions sociales.� Reproduction et procréation ;

� Transmission du patrimoine ;

� Consommation ;

� Socialisation ;

� Solidarité ;

� Production ;

� Affection et attachement.

La PARENTÉ

« C’est la relation de consanguinité ou d’alliance

qui unit des personnes entre elles ».

Les systèmes de parenté.

� jouent un rôle dans le maintien et la cohérence des sociétés

� coordonnent tous les aspects de la vie sociale, politique et économique.

A distinguer…

� les liens conjugaux ;

� les liens de filiation ;

� les liens de fratrie

Différentes formes de famille.

« Traditionnelles » :affaires de lignées.

« Traditionnelles » pour 2 raisons :

� transmission = tradition ;� éducation des enfants = sous la

responsabilité de la parenté.

Nucléaires : affaires d’individu.

� Deux adultes et leurs enfants ;

� Plusieurs types de légitimité mais structuré sur l’amour ;

� Norme dominante = place sacrée de l’enfant.

Monoparentales :affaires d’isolement.

� Un seul parent ;

� Plusieurs catégories (exemples):- F seule avec vie professionnelle- Jeunes F. avec problèmes de places - F avec enfants après une vie conjugale

Recomposées :affaires de places.

� Touche toutes les classes sociales.

� Cohabitation d’enfants et d’adultes qui n’ont pas tous les même liens de filiation.

� Diversité des images identificatrices

Homoparentales:affaires de représentations.

� Les parents établissent une conjugalitéavec une personne du même sexe.

� Sur le plan de la construction identitaire, ces familles posent 2 questions :– les normes hétérosexuées– revendication de modélisation.

« Adoptives » :affaires de réaffiliation.

� En France adoption des mineurs = 1923

� Donner un foyer aux enfants abandonnés ou orphelins et de pourvoir les couples stériles en descendants légitimes.

� La question est celle de la filiation = Réalités différentes…

A ne pas confondre avec …

« D’accueil » :affaires de responsabilité.

� L’assistant familial constitue avec l’ensemble des personnes résidant à son domicile une famille d’accueil.

� = une profession.

� Différentes formes d’accueil familial :– Permanent ;– d’urgence et de courte durée ;– relais ;– d’un enfant en attente d’adoption.

Hypothèses explicatives.

� Le travail des femmes

� L’augmentation du niveau de vie

� Libéralisation des mœurs

� Mutation des valeurs

Nouvel art d’aimer ?

� Libre choix

� Centration sur les relations

Changement de mentalité ?

� Construction des identités ?

� Démocratisation de la famille ?

CONCLUSION

� La famille, avec ses mutations et ses recompositions, inquiète et pose question car elle est « le domaine de la vie le plus important ».

� Elle offre un lieu de rencontre inéditdans le champ des sciences humaines.