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> Le Caire/ Damas –Moushira El Fishawy

Les Musulmans avaient pris l’habitude d’édifier les mosquées, mausolées et sanctuairesparticulièrement pour Ahl al Bayt (famille du Prophète), pour les honorer et en recueillir labénédiction. Il est de notoriété que chaque prophète ou Compagnon du prophète a une mosquéeavec un seul sanctuaire.

Pause avec l’héroïnede KerbelaVisite des mosquées de MmeZaynab en Egypte et en Syrie

Le dôme de la mosquée de Sayeda Zainab/Le Caire IôgÉ≤dG/ÖæjR Ió«°ùdG óé°ùe áÑb

L ’unique exception à cetterègle, est l’édification de

deux mosquées et deuxsanctuaires pour unemême personne dansdeux pays différents,l’Egypte et la Syrie.Chacun de ces pays

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“Zaynab la Grande” a évolué dans la maisondu Prophète, bénéficiant de la bienveillancede son auguste grand-père. A peine a-t-elleatteint 5 ans, le Prophète, fut rappelé àDieu. Six moi après, sa mère décéda et luirecommanda de bien veiller sur ses frères, AlHassan, Al Hussein et Oum Kaltoum.Mme Zaynab avait diverses qualités. Elleressemblait à sa mère dans sa gentillesse etsa sociabilité; et à son père dans sa scienceet sa droiture. Elle tenait un conseilscientifique qui attirait de nombreusesfemmes en quête de connaissancesreligieuses.Lorsqu’elle atteint l’âge du mariage, sonpère lui choisit comme époux son cousinAbdullah Ibn Jaafar Ben Abi Taleb. Elle eneut trois garçons : Jaafar, Ali et Awn AlAkbar; et deux filles, Oum Kalthoum, etOum Abdullah; d’où descendent les chérifsZayaneba et certains chérif Jaafera.

Son parcours dans la vie et le JihadMme Zaynab avait vécu des événementsimportants durant la vie de son père et deson frère Al Hassan. Elle participa aux côtésde son frère Al Hussein à la bataille de Attaf.Ainsi, était-elle partie avec ce dernier enIrak, insufflant l’enthousiasme aux héros,encourageant les faibles et soignant lesblessés. Et ce, jusqu’à la mort d’Al Hussein,

à Kerbela, en l’an 61 H, près de l’Euphrate.Mme Zaynab fut conduite avec lesprisonniers et les femmes à Damas. Puis,Mme Zaynab et le reste de Ahl al Bayt, dontson neveu Ali Ben Al Hussein, retournèrentà Médine.Sa seule présence dans cette ville sainte yinsuffla un sentiment de deuil au sujet desmartyres. Elle voulut passer le reste de sa vieprès de son grand-père (PSL), mais lesOmeyyades l’en empêchèrent. Yazid BenMouawiya ordonna la dispersion de ce quireste de Ahl al Bayt dans diverses provinces.Le gouverneur de Médine demanda alors àMme Zaynab de quitter la ville pours’installer où elle le désire. Elle choisitl’Egypte. Au mois de chaaban de l’an 61,elle y arriva, et fut accueillie par songouverneur, Mouslima Ben Makhled AlAnsari, ainsi que par une masse deMusulmans, qui l’avaient accompagnéejusqu’à Al Fastat (capitale d’Egypte à cetteépoque).Mouslima l’invita à résider chez lui. Elleaccepta et y tint des conseils de consultation(Choura). Le gouverneur et ses hommesfinirent par y assister régulièrement. Elledemeura dans cette résidence presque uneannée (11 mois et 10 jours) sans en sortir,jusqu’à sa mort, le dimanche 14 rajab del’an 62/ 27 mars 682, en un lieu appelé “Al

L’intérieur de la Mosquée de Sayeda Zainab/Damas ≥°ûeO/ÖæjR Ió«°ùdG íjô°V

Copie du Coran de l’Imam Ali

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présente ses références et preuves étayantsa version que la sainte sépulture est biensur son sol. Quelle que soit la véritéhistorique, cette divergence dévoile leprofond amour qu’on voue à cette dame etla compétition pour avoir l’honneur del’accueillir et bénéficier de sa bénédiction.Pourquoi pas, s’agissant de la fille de BanouHachem, l’héroïne de Kerbela, la “Mère deHachem”, surnommée par les égyptiens de“Oum Al Awajez” (mère des nécessiteux) etde “présidente du Diwan”, à savoir MmeZaynab, fille de Ali Ben Abi Taleb et deFatema- Azzahra, et petite-fille du ProphèteMohammed (PSL).

Naissance et évolutionMme Zaynab fut née en l’an 6 de l’Hégire(H) dans la maison du Prophète à Médinel’illuminée. Ce dernier, lui choisi son nom,en commémoration de sa fille Zaynab, tuéepar un mécréant. Elle fut connue par“Zaynab la Grande”, pour la distinguer de“Zaynab la Moyenne”, sa sœur née l’an 9 H(surnommée Oum Kaltoum, le nom de satante), et de sa sœur “Zaynab la Petite”,dont le sanctuaire se trouve à KariatArrawiya à Damas, selon Ibn Al Hourani,dans son ouvrage “Lieux de visites” et AlMousili, dans son livre “Al Maaref” (lesconnaissances).

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Hamrae Al Qoswa” (le rouge vif), où il yavait des jardins. Lieu où se trouveactuellement le mausolée de Mme Zaynabet qui est devenu une grande mosquée danscette région appelée maintenant “lequartier de Mme Zaynab”.

Les surnoms de Mme ZaynabLe parcours de la vie de Mme Zaynab futtellement riche en qualités que les croyantslui avaient donnée divers surnoms. Ainsi,elle fut qualifiée de ”cerveau de BanouHachem”, en référence à son savoir ensciences religieuses et à son souci de letransmettre aux Musulmanes qui assistaientà ses Conseils scientifiques. Elle fut aussisurnommée “Oum Hachem” (mère deHachem), du fait qu’elle avait pris l’étendarddes Hachémites après le martyre de sonfrère Al Hussein et avait appelé à savengeance; et parce qu’elle est du clanBanou Hachem. On l’appela également“l’héroïne de Kerbela”, en raison du rôlequ’elle joua dans cette bataille de Kerbelaauprès de son frère Al Hussein et sescompagnons.Malgré sa brève résidence en Egypte, ellelaissa un profond impact dans le cœur etl’esprit des Egyptiens; car sa maison était lerefuge des pauvres, des malades et desnécessiteux. D’où le surnom de “Oum AlAwajez”. Enfin, on la qualifia de“présidente du diwan”, en raison duConseil scientifique qu’elle tenait chez elle.Je suppose qu’elle aurait eu davantage desurnoms si elle avait vécu plus longtemps.

La mosquée de Mme Zaynab au CaireLa mosquée de Mme Zaynab est située aucentre du Caire, dans une zone connue parl'appellation "Kantarat Assibaa" (pont deslions), qui était construit sur le Nil au niveaude la zone "fam Al Khalij" (sortie de la baie)de la capitale égyptienne.Ce mausolée est le premier de Ahl Al Bayten Egypte. En 1315 H/1898, fut remblayéela partie centrale du Khalij. Aussi, le pontavait-il disparu et l'esplanade donnant sur lemausolée fut élargie, dévoilant la façade dela mosquée de Mme Zaynab. Le Waliottoman s'était intéressé à la restauration decette mosquée en 951 H/ 1547 et avaitconstruit près d'elle une autre mosquée.Puis, l'émir Abdul Rahman Katekhda avait

Le mausolée de Sayeda Zainab/Damas ≥°ûeO/ÖæjR Ió«°ùdG íjô°V

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Le mausolée de Sayeda Zainab/Damas ≥°ûeO/ÖæjR Ió«°ùdG íjô°V

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procédé en 1170 H/1768 à la restaurationde sa galerie et mit à sa porte une plaque encuivre où y était écrit: “O Madame Zaynab,fille de Fatema- Azzahra, gloire à toi». Elleest y est encore à présente aujourd’hui.Depuis la découverte de la façade de cettemosquée, au 19ème siècle, cette place portele nom de " Madame Zaynab".

La mosquée comporte 7 pavillons orientésvers la Qibla, au centre desquels se trouveune esplanade recouverte d'un dôme. Faceà ce dôme, se dresse le mausolée de MmeZaynab. Au devant de la mosquée, du côténord, il y a deux cours comportant deuxentrées principales, séparées par un couloirayant à son sommet des lampes et desouvertures pour aération, appelées:"chakhchikha", terme architectural ancien.Dans la zone nord-ouest, on trouve lemausolée de Sidi Al Atriss, un homme descience qui avait servi la mosquée de MmeZaynab.Le mausolée de Mme Zaynab est devenu unlieu attirant les visiteurs. Les gouvernementségyptiens successifs l'avaient entouré d'unegrande attention, en le restaurant,l’élargissant et le décorant.

Arguments et récitsCertains chercheurs avaient argumenté lavenue de Mme Zaynab en Egypte.Rokaya Bent Oqba Ben Nafi' AlFihri indiqueà ce propos: “j'étais l'une de celles quiavaient accueilli Zaynab Bent Ali, lorsqu'ellevint en Egypte après le drame. MouslimaBen Makhled, Abdullah Ben El Hareth etAbou Amira Al Mazini étaient venusl'accueillir. Mouslima lui présenta sescondoléances en pleurant; Mme Zaynabfonda en larmes et avec elle tous lesprésents. Elle dit alors: "c'est ce qu'avaitpromis le miséricordieux; les messagers ontdit vrai"» (yass/52).

Dans le livre "Macharik Al Anwar watabakat Achaarani", il y a une indicationsur sa venue en Egypte. Hafed BenAsakerAddimachki, historien du 6èmesiècle de l'Hégire, confirme lui aussi savenue en Egypte dans sa “Grandehistoire”, préservée dans la bibliothèque alKhalidiay de Damas. Il en est de même,chez l'historien Ibn Toloun Addimachki,

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Dans le livre "Macharik Al Anwar wa tabakatAchaarani", il y a une indication sur sa venue en Egypte.Hafed Ben AsakerAddimachki, historien du 6ème siècle del'Hégire, confirme lui aussi sa venue en Egypte dans sa“Grande histoire”, préservée dans la bibliothèque alKhalidiay de Damas.

Vue de nuit de la mosquée de Sayeda Zainab/Damas ≥°ûeO/ÖæjR Ió«°ùdG óé°ùŸ »∏«d ô¶æe

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dans une lettre indépendante. Parmi lescontemporains, il y a également le Dr.Ahmed Acharbassi, qui cite sa venue dansun de ses ouvrages.On trouve aussi à Alep une lettre de AlAbdalli (Al Hassan Ben Yahya), descendantde Ali Ben Abi Taleb, né en l'an 194 H à AlAqiq au Hedjaz, au titre de "AkhbarAzaynabiyates" (Informations sur Zaynab),où il cite toutes les personnes de Ahl Al Baytportant le nom de Zaynab. Il y indique queMme Zaynab la Grande, fille de Ali, avaitquitté Cham pour aller en Egypte. La mêmedate et la durée de résidence sont lesmêmes.Il y a également dans l'ouvrage "Addor alManthour fiTabakate rabbate al khodour",des indications sur le fait qu'il y a deuxsanctuaires pour Mme Zaynab, l'un àDamas, visité par les Chiites, et l'autre enEgypte.Ces divergences sur le lieu de soninhumation m'ont amené à faire un voyageà Damas pour faire le point. Même si lesrécits et références islamiques avaientindiqué que Zaynab avait refusé d'aller auCham, où il y avait Yazid qui l'avait privée del'être le plus cher, son frère Al Hussein.

Mosquée de Mme Zaynab à DamasDès mon arrivée à la capitale syrienne, jem'étais dirigée vers la mosquée de MmeZaynab, située au village Arrawiya, appeléaussi "village Assite Barouta de Damas", à7 km au sud –est. A l'approche des lieux,j'ai aperçu deux hauts minarets au milieudesquels, il y avait un majestueux dômedoré, et de part et d'autre des esplanades.Il y a aussi des librairies religieuses, desboutiques de cassettes religieuses; desvendeurs ambulants qui espèrent avoir labénédiction de cette sainte dame. J'aientendu divers récits des boutiquiers surles dons de cette dame qui est devenue lelieu d'attraction des handicapés, maladeset nécessiteux.En entrant à la mosquée, je fus frappée parla beauté des motifs, de l'architecture, de laqibla. J'ai appris que cette mosquée futrestaurée en l'an 768 H/1366, ainsi qu'en1302 H/1884 et en 1370 H/ 195, sans parlerdes diverses réparations de certains de sescompartiments.

AÓHôc áæjóe πNóeThe entrance to Kerbala

IôgÉ≤dG/ÖæjR Ió«°ùdG óé°ùe IQÉæeLe minaret/Le Caire

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Modernisation et développement dela mosquéeLa modernisation de la mosquée et dusanctuaire de Mme Zaynab à Damasremonte à 1952. Son sol a été recouvert dubeau et précieux marbre italien.

Le mausolée de Mme Zaynab dispose dequatre entrées, de 4m de large, de part etd'autre de chacune d'elle, il y a un beaupavillon de quatre mètres de large, recouvertde pierres de calcaire polies, caractérisées parles couleurs beige et gris foncé. Derrière lespavillons, apparaissent 70 chambres avec desfaçades en basalte, rappelant les anciennesmaisons de Damas. Au-dessus de chacun deleurs portes et fenêtres, se dressent desarcades rappelant la belle architecture desanciens palais de Damas.

Le plafond de la mosquée, se distingue parson architecture graduelle; sa hauteuratteint 6-8 mètres, et entre chaquegraduation, il y a du verre permettantl'entrée de la lumière et des rayons du soleilà l'intérieur de la mosquée, ainsi quel'aération nécessaire.On utilisa la splendide poterie islamique

iranienne et ses motifs floraux, sescalligraphies islamiques (coranique) etlittéraires pour orner les façades despavillons de l’esplanade, les colonnes, les

≥°ûeO/ÖæjR Ió«°ùdG óé°ùe áÑbLe dôme de la mosquée de Sayeda Zainab/Damas

appuis des arcades, le dôme et les deuxminarets aux forme de tube. D’autre part,des miroirs fins de Belgique recouvrent lehaut des murs, imbriqués aux beaux motifsen poterie de Kachin; conférant unesplendide allure à l’intérieur de la mosquée.La partie extérieure du dôme est recouverted’or; ce qui illumine cette mosquée de jourcomme de nuit, et embellit grandementtoute sa zone.

Précieux dons à la mosquéeOn fit don à la mosquée de trois portesrecouvertes d’or, avec des motifs splendidesd’Aspahan, des plaques en argent recouvertd’or décorées avec des calligraphies deversets coraniques et de paroles duProphète. Le peuple iranien avait offert en1955 un sanctuaire pour Mme Zaynab, enbois noble incrusté d’ivoire avec demerveilleux motifs, création du grand artisteMohamed Sani’ Khatem.

En outre, un bienfaiteur, nommé HadjMohamed Ali, avait offert en 1955 une cagefabriquée au Pakistan en bois noblerecouvert de plaque en argent sur fond demarbre; une merveille. Après l’érosion de lapremière cage en argent, Hadj AbbasHassan Farouche avait fait don d’unenouvelle cage fabriquée à Aspahan parl’artiste Barotche. Richement décorée, elleporte une calligraphie de paroles de MmeZaynab, avec en haut un dôme en or, aucentre duquel il y a les Noms de Dieu.Au terme de mes deux visites, j’ai repris lesnotes que j’avais prises, et j’ai ressenti unegrande quiétude psychique dans ces deuxsanctuaires. J’étais heureuse de ne pasm’être rangée derrière les visionsfanatiques affirmant que la sépulture deMme Zaynab est au Caire ou à Damas;pour la simple raison que la premièrereprésente la grandeur et la seconde lagloire et la réputation.

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La mosquée de Sayeda Zainab/Damas

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On fit don à la mosquée de trois portes recouvertesd’or, avec des motifs splendides d’Aspahan, des plaquesen argent recouvert d’or décorées avec des calligraphiesde versets coraniques et de paroles du Prophète.

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