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Rapport de mission Politiques et infrastructures nationales de l'information PP/1988-1989/VII.2.1 RESEKVE A L'USAGE INTERIEUR: NE PAS DIFFUSER CAMEROUN Etude de faisabilité sur la création d'une école de sciences de l'information Par Anthony Vaughan (21 décembre 1989 - 11 janvier 1990) Les idées et les opinions exprimées sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement les vues de l'Unesco ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUK L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE (Unesco) Paris, 1990 No de série: FMR/IPS/OPS/90/110

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Rapport de mission

Politiques et infrastructures nationales de l'information

PP/1988-1989/VII.2.1 RESEKVE A L'USAGE INTERIEUR: NE PAS DIFFUSER

C A M E R O U N

Etude de faisabilité sur la création d'une école de sciences de l'information

Par

Anthony Vaughan

(21 décembre 1989 - 11 janvier 1990)

Les idées et les opinions exprimées sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement les vues de l'Unesco

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUK L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE (Unesco)

Paris, 1990

No de série: FMR/IPS/OPS/90/110

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Rapport de mission

FMR/IPS/OPS/90/11O(Vaughan) Paris, le 11 juillet 1990

w/i9aa-i9a9/vII.2.1

TABLE DES MATIERES

. Sommaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1 . INTRODUCTIOK . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

II . EIRLIOTBEQUES. ARCHIVES ET DOCUMENTATION AU CAYEROUN . . . . . . . III . LES BESOINS DU CAMEROUN EN BIBLIOTHECAIRES. DOCUMENTALISTES ET

ARCHIVISTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

IV . FORMATION EN SCIENCES DE L'INFORMATION . . . . . . . . . . . . . .

V . UNE ECOLE CAPlEROUNAISE: ASPECTS ADPIINISTRATIFS . . . . . . . . .

VI . UNE ECOLE CAHEBOUNAISE: ASPECTS PEDAGûGIQUES . . . . . . . . . . VI1 . PROGRAMMES D' ETUDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VI11 . ETABLISSEMENT ET FONCTIONNEMENT DE L'ECOLE . . . . . . . . . . . .

IX . RECOMMANDATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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ANNEXE . Liste de personnes rencontrées au cours de la mission . . . . . 29

SOMMAIRE 4

Le rapport a essayé d'analyser les besoins en personnel professionnel au Cameroun dans le domaine des sciences de l'information.. Nous avons vu que les bibliothèques, les centres de documentation, les archives souffrent du manque de personnel formé. Nous avons calculé que le Cameroun a besoin d'environ 300-350 spécialistes formés pour bien organiser le travail actuel.

i

Jusqu'au présent, le Cameroun n'a pas eu de système de formation des spécialistes de l'information. Chaque année un tout petit nombre de candidats est choisi pour aller à l'étranger obtenir des diplônes: ils sont envoyés, soit par le Ministère de l'Enseignement supérieur, soit par d'autres organisa- tions, y compris d'autres ministères.

Nous avons essayé de calculer les coûts 2 subir pour la création d'une école de formation au Cameroun, par rapport à une formation à l'étranger. Nous avons vu que les dépenses d'une école camerounaise seraient plus élevées au commencement que la formation 2 l'étranger. Mais que tôt ou tard le pays aura besoin de son propre système de formation. -

RAPPORT DE MISSION

1. INTRODUCTION

1. Les origines de la mission remontent au début de l'année 1989 quand le gouvernement camerounais demanda à 1 'Unesco d'envoyer un consul tant qui pour- rait aider dans l'élaboration d'un programme de formation de bibliothécaires.

2. Les objectifs de la mission étaient:

- de conseiller sur la création d'une école de bibliothécaires au Cameroun;

- d'établir un programme de base pour les études en bibliothéconomie; - de coordonner un groupe de travail avec des responsables et les professionnels des bibliothèques du pays en vue de recenser les besoins et les possibilités de formation des bibliothécaires au Cameroun.

3. La mission s'est déroulée du 21 décembre 1989 au 11 janvier 1990 et a été financée au titre du Programme de Participation de l'Unesco pour 1985-1989.

4. En arrivant au Cameroun, le consultant a compris que les objectifs de la mission devaient être mis au point. Sa tâche était moins de mettre au point les détails du fonctionnement d'une école de bibliothécaires dont la création n'était plus envisagée, mais plutôt d'évaluer si le pays avait besoin d'une telle école.

5. Aucun programme n'était établi à l'intention du consultant. Ce dernier a donc essayé de faire une analyse en rencontrant des intéressés dans les bibliothèques, les ministères et 2 l'université. Le consultant n'avait pas l'autorité de convoquer un groupe de travail de son propre chef, mais il a essayé de recueillir les opinions de cous les professionnels sur les besoins en formation.

5. Le consultant a visité des bibliothèques et des centres de documentation 3 Yaoundé, mais il n'a pas pu aller 2 Douala, la capitale économique du pays, ni à Buéa, petite ville de la province du sud-ouest où il était question en 1986 de créer un école de bibliothécaires. Les deux périodes fériées de Noël et du Nouvel An ont rediiit le temps qui aurait pu être consacré aux déplace- ment s.

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7. Au cours de son séjour le consultant a donné une interview au journal quotidien "Cameroon Tribune" afin d'expliquer l'objet de sa visite. Il a aussi répondu aux questions posées par un journaliste en vue d'une émission de la radiodiffusion (CRTV).

8. Il a participé également à un stage de formation de bibliothécaires de lecture publique. Ce stage, organisé par le Ministère de l'Information et de la Culture et par l'Agence française de Coopération culturelle et technique (ACCT) dans le cadre du programme "Aide au livre", a commencé le 8 janvier et a duré cinq semaines. Le consultant était dans le pays uniquement pour le début du programme et a donné en effet le tout premier cours à l'occasion duquel il a parlé des bibliothèques et de la bibliothéconomie.

Organisation du rapport

9. Comme l'idée d'une école de documentation était loin d'être acceptée par tous les responsables du gouvernement, le rapport commencera en donnant une idée de la situation des bibliothèques au Cameroun. Les besoins en profes- sionnels dans le pays, et les méthodes de formation actuelles et futures seront examinés. Les chapitres suivants examineront la possibilité d'une école de formation au Cameroun et le programme d'études qui conviendrait à cette école. Un sommaire des recommandations du consultant formera le dernier chapitre.

10. La mission mentionnait une "école de bibliothécaires" mais le consul- tant, en plein accord avec les spécialistes de l'information camerounais, n'a pas limité son enquête aux bibliothèques et aux bibliothécaires. Tout le monde était d'accord pour estimer que les documentalistes et les archivistes ne devaient pas être négligés, et qu'une formation camerounaise éventuelle devrait englober la formation de ces trois profils complémentaires

II. BIBLIOTHEQUES, ARCHIVES ET DOCUMENTATION AU CAMEROUN

11. Avant d'examiner l'utilité d'une école de bibliothécaires au Cameroun, il est souhaitable de passer brièvement en revue la situation des biblio- thèques dans le Cameroun d'aujourd'hui. Comme nous l'avons indiqué plus haut, une école de formation devrait former non seulement des bibliothécaires mais aussi des documentalistes et des archivistes. Notre tour d'horizon inclura donc les centres de documentation et les archives du pays.

Bibliothèque nationale

12. La Bibliothèque nationale existe plus dans les textes administratifs que dans la réalité. Le terme "bibliothèque nationale" figura pour la première fois dans un texte de 1966, où elle faisait partie d'un service gouvernemental qui comprenait les Archives nationales. Selon ce texte la Bibliothèque natio- nale avait le devoir de collectionner et de conserver la production littéraire camerounaise considérée comme patrimoine national.

13. La Bibliothèque nationale continua 2 faire partie des Archives natio- nales, et de partager ses locaux jusqu'en 1978. Pendant ce temps une petite collection de livres et de périodiques camerounais a été rassemblée. A partir de 1978 la Bibliothèque nationale devient un service indépendant des archives. En 1989, dans la cadre d'une nouvelle réorganisation, la Biblio- thèque nationale a fait partie d'un "Service du Livre et des Bibliothèques",

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service placé sous la "Direction de la Culture et de la Cinématographie" du Ministère de 1 ' Information et de la Culture. Au jourd ' hui ce service comprend trois bureaux: acquisition et dépôt légal; classification et catalogage; et consultation.

14. Le dépôt légal existe en principe, car une loi datant de l'époque coloniale exige que les livres soient envoyés en "métropole" et d'autres copies gardées dans les pays. La loi n'était pas claire en ce qui concernait

façon le dépôt 'légal n'*est pas observé. Seuls quelques éditeurs d'Etat déposent leurs publications. La plus grande partie de la production documen- taire camerounaise n'est pas reçue par la Bibliothèque nationale, y compris la documentation de base publiée par les ministères.

l les sanctions contre ceux qui ne déposaient pas les publications. De toute

15. Malgré cette existence légale, la Bibliothèque nationale n'existe guère au Cameroun en 1990. Un petit bâtiment renferme une salle de lecture de quarante places et un petit fonds de quelques milliers de documents, dont beaucoup sont des dons sans valeur. Quelques livres sont reçus par le moyen de dépôt légal, d'autres par moyen d'échange avec des bibliothèques fran- çaises, d'autres encore sont dans les magasins de l'immeuble des Archives nationales, faute de place dans la Bibliothèque nationale.

16. Il est clair que l'idée d'une bibliothèque nationale, comme centre d'un réseau de bibliothèques et centres de documentation, publiant la bibliographie nationale et agissant sur le plan international comme représentant de toutes les bibliothèques du pays, n'existe pas au Cameroun.

17. Il y aura peut-être bientôt des changements. Le Service a préparé trois textes législatifs relatifs au fonctionnement de la Bibliothèque nationale et ils sont en train d'être examinés par le gouvernement. Ils traitent:

- du dépôt légal, acquisition et échanges, - de la bibliographie nationale, - de la classification et du catalogage. 18. Si les nouveaux réglements sont acceptés, la Bibliothèque nationale commencera, peut-être, à jouer un rôle plus important dans le pays. Il est 2 noter, cependant, que la bibliothèque est toujours considérée comme un "service", qui dans la terminologie administrative camerounaise est inférieure 2 une "direction", dont bénéficie, par exemple, les Archives nationales.

19. En 1976 un rapport sur un système national d'information camerounais était publié par l'Unesco (*). Dans ce document, l'auteur a parlé de l'impor- tance d'une "vraie" Bibliothèque nationale qui collecterait toute la documen- tation camerounaise, publierait la bibliographie nationale, avec l'hypothèse que la Bibliothèque nationale serait réorganisée au niveau d'une "direction" dans un proche avenir. Ce rapport montre que l'absence d'une bibliothèque nationale inquiétait les experts internationaux à cette époque; mais les recommandations de ce rapport n'eurent pas de suite.

(*) FONTVIEILLE, Jean. République Unie du Cameroun: système national d'information camerouneis (SYNAICAM). Paris: Unesco, 1976

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Archives nationales

20. Les Archives nationales ont une place plus importante dans l'administra- tion camerounaise que la Bibliothèque nationale. Elles forment une direction placée SOUS le Ministre de l'Information et de la Culture.

21. Les Archives nationales ont leur propre bâtiment - trop petit - avec salle de lecture, magasins et bureau de triage, d'indexation et d'administra- tion. Les archives sont volumineuses. CelTes de l'époque coloniale allemande sont bien organisées grâce, paraît-il, 2 l'aide du gouvernement de la République fédérale allemande. Il reste beaucoup à faire avec les archives plus récentes. Il existe également un service provincial des archives, un pour chacune des dix provinces.

22. Selon le directeur, le service d'archives ne manque pas complètement de personnel professionnel, car trois ou quatre spécialistes ont été formés à 1'Ecole de Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes 2 Dakar (Sénégal). Pourtant le directeur pense que le manque de personnel qualifié est le problème le plus ardu de son service.

23. La Bibliothèque nationale et les Archives nationales sont les seules organisations nationales dans leur domaine. Il n'y a pas de centre national de documentation, ni d'autre bureau gouvernemental avec mandat national.

Bibliothèques universitaires

24. Il existe à Yaoundé une bibliothèque centrale universitaire et plusieurs bibliothèques qui dépendent des écoles et instituts universitaires spécia- lisés. Dans les autres centres universitaires, 2 Douala, à Ngaoundéré, .3 Dschang et 5 Buéa il existe sans doute des bibliothèques dans les instituts qui y sont situés.

25. La bibliothèque centrale universitaire de Yaoundé est de loin la biblio- thèque la plus importante du pays. Elle possède environ 90.000 volumes et 50 personnes y travaillent, dont six ou sept ont une formation professionnelle. Au moment de la visite du consultant, livres, bibliothécaires et utilisateurs étaient entassés dans un bâtiment de 1.200 m2, mais 2 côté une nouvelle bibliothèque de 5.000 m2 était presque prête et sera ouverte, selon le directeur, au cours de 1990.

26. La bibliothèque universitaire comme la plupart des services publics au Cameroun a vu une diminution de son budget. Le budget d'acquisitions qui avait été de 60 millions de francs CFA en 1984 atteint seulement 22 millions en 1988, et cette somme a été utilisée presque entièrement pour les abonne- ments en périodiques. Pour acquérir des livres, la bibliothèque doit se servir des dons et des échanges; les éditions de la presse universitaire ainsi que les publications des professeurs peuvent être utilisées comme moyen d'échange. Le manque de fonds est 2 l'origine des retards dans l'ouverture du nouveau bâtiment, et aussi des difficultés dans l'entretien des équipements.

27. A côté de la bibliothèque universitaire, les grandes écoles de l'enseig- nement supérieur de l'université ont leurs propres bibliothèques : le Centre universitaire des Sciences de la Santé, 1'Ecole normale supérieure, I'Ecole des Relations internationales, etc. L'Ecole supérieure des Sciences et Techniques de l'Information (une école de journalisme), par exemple, a une bibliothèque de 4.500 volumes gérée par un bibliothécaire prolessionnel - nais le budget d'acquisition en 1988 s'élevait seulement à 500.000 francs CFA.

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28. En général les bibliothèques universitaires sont en régression. L'Université de Yaoundé compte maintenant 23.000 étudiants et les budgets des bibliothc?ques sont de moins en moins capables de fournir les services requis pour ces nombreux utilisateurs,

Bibliothèques spécialisées et centres de documentation des instituts de recherche

29. Les instituts de recherche possèdent souvent leur centre de documenta-

tant certaines d'entre elles utilisent des techniques avancées et font leurs premiers pas dans la collaboration et la coordination. Il s'agit surtout des instituts de recherche rattachés au Ministère de l'Enseignement supérieur, de l'Informatique et de la Recherche scientifique: l'Institut de la Recherche agronomique, l'Institut des Recherches zootechniques, l'Institut des Recherches médicales et d'Etudes de Plantes medicinales, l'Institut des Recherches géologiques et minières, 1' Institut des Sciences humaines.. , Quel- ques uns de ces instituts ont établi leur propre base de données ou se servent de bases de données internationales comme "AGKIS".

. tion. Au Caneraun ces bibliothèques spécialisées sont peu développées. Pour-

30. Au cours des trois dernières années les spécialistes travaillant dans les centres de documentation de recherche scientifique se sont réunis pour essayer de créer des systèmes conpatibles. La plupart de ces organisations utilisent des systèmes internationaux ou français, mais le Centre universi- taire de Dschang emploie des systèmes américains. Le Ministère essaie de surmonter les différences de techniques en créant un Projet de Recherche agricole national (PRAN), accompagné d'un projet d'automatisation des centres de documentation agricoles. Pour que le projet réussisse, il faut des docu- mentalistes ayant une bonne connaissance de la documentation informatisée.

Centres de documentation des ainistères

31. Selon des rapports antérieurs, la plupart des ministères ont un "centre de documentation", mais souvent le centre est peu développé et se trouve dans des locaux éloignés des utilisateurs. En général il nous semble que l'impor- tance de tels centres ministériels n'est pas encore reconnue par les autorités.

Centre de documentation des grandes entreurises commerciales

32. Il existe au Cameroun un assez grand nombre de sociétés privées, publiques, ou de caractère mixte, dont un pourcentage inconnu possède une bibliothèque ou un centre de documentation. On peut citer, par exemple, la Société de Presse et d'Editions du Cameroun (SOPECAM). Cette entreprise publique, qui publie le seul journal quotidien du pays et des livres égale- ment, possède un centre de documentation où deux documentalistes profession- nels ont créé trois hases de données relevant des articles, des événements et dcs discours de personnalités parus dans le journal quotidien "Cameroon Tribune". Ce travail a entrainé l'élaboration d'un thésaurus particulier.

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Bibliothèques de lecture publique

33. Si une Camerounaise ou un Camerounais de Yaoundé voulait utiliser une bibliothèque de lecture publique, le choix dans la capitale serait assez grand: il y a le Centre culturel français, 1'American Cultural Centre, la British Council Library, la bibliothèque du Goethe Institut.. . Autrement dit , seules les organisations culturelles étrangères ont établi des bibliothèques de lecture publique, elles se trouvent surtoqt à Yaoundé.

34. Cette situation devrait probablement changer. En juin 1988 l'Agence de Coopération culturelle et technique de la France (ACCT) a conclu un accord avec le gouvernement camerounais intitulé "Aide au livre". L'ACCT aidera le gouvernement 2 établir un réseau de bibliothèques provinciales -dans les chefs-lieux des provinces. Du côté camerounais le service sera coordonné par le Service du Livre et des Bibliothèques , mais les bibliothèques elles-mêmes, une fois sur pied, seront gérées par les municipalités ou les autorités provinciales.

35. Ce développement est important pour le Cameroun qui aura, dans quelques années plusieurs bibliothèques publiques. L'aide étrangère sera très utile, mais il reste plusieurs problèmes 2 résoudre. Les locaux sont souvent mal adaptés à l'usage des bibliothèques; il faudra une somme annuelle pour main- tenir les collections et les services; surtout peut-être, il faudra développer une politique de lecture publique pour le pays.

36. Les nouvelles bibliothèques entraîneront des besoins en personnel qualifié. Le Service du Livre et des Bibliothèques admet que les fonction- naires nommés pour gérer les nouvelles bibliothèques n'avaient aucune notion de bibliothéconomie. Un stage de formation de cinq semaines, auquel le consultant assista au début en janvier 1990, a servi à démarrer cette forma- tion, mais une formation supérieure professionnelle sera nécessaire pour assurer le succès de ce projet de lecture publique.

Conclusion

37. Ce bref aperçu a montré la diversité de la situation des bibliothèques au Cameroun. Pourtant la situation est loin d'être rassurante. Presque partout les responsables ont parlé de reductions de leur budget de sorte que les collections et les services ont diminué par rapport à ceux offerts il y a cinq ans. On a surtout parlé du manque de personnel qualifié, ce qui a freiné le développement des bibliothèques, des archives et des centres de documenta- tion. Le chapitre suivant examinera la formation professionnelle telle qu'elle existe à l'heure actuelle.

III. LES BESOINS DU CAMEROUN EN BIBLIOTHECAIRES, DOCUMENTALISTES ET ARCHIVISTES

35. Dans ce chapitre nous tenterons de faire une estimation du personnel avec une formation supérieure nécessaire pour le bon fonctionnement des bibliothèques, des centres de documentation et des archives au Cameroun. Il y a plusieurs méthodes pour arriver à un chiffre. La plus simple est d'analyser chaque secteur et chaque organisation pour calculer la gamme de tâches qui ont beçoin d'être réalisées par du personnel professionnel.. Pour cela, tl faut

avoir une idée des tâches qui sont considérées conme "professionnelles". Nous souligiioiis que les tâches professionnelles, comme dans d'autres métiers, peuvent être divisées en tâches de conception et tâches d'exécution.

39. Avec cette méthode nous ferons l'estimation de personnel professionnel nécessaire à l'heure actuelle, sauf dails le cas des bibliothèques publiques, où nous estimerons les besoins quand le réseau qui est en train d'être formé, sera complet;

40. Il existe' d'autres. moyens d'évaluer les besoins en documentalistes. Par exemple, on pourrait analyser le nombre de professionnels dans d'autres pays, dont l'économie et la situation sociale ressemblent à celles du Cameroun. OU bien on peut étudier l'évolution des bibliothèques et des centres de documen- tation en Afrique dans chaque décennie depuis 1960, et 2 partir de cela calculer les besoins en documentalistes professionnels dans la dernière décennie du XXe siècle.

41. ' En revenant à la première méthode, nous allons passer en revue les principales catégories de bibliothèques, d'archives et de centres de documen- tation indiquées dans le chapitre précédent.

42. Bibliothèque nationale. Il est difficile de faire une estimation du personnel professionnel nécessaire dans cette bibliothèque. Beaucoup dépend des nouveaux décrets: s'ils sont appliqués 5 la lettre la Bibliothèque nationale commencera à jouer le rôle central qu'elle joue dans d'autres pays. En supposant que les nouveaux décrets soient promulgués et en conséquence que les services offerts par la bibliothèque augmentent, on pourrait calculer qu'une trentaine de professionnels seraient nécessaires.

43. Archives. Le service national des archives est une institution bien définie et selon le directeur, le service actuel a besoin de 30 profession- nels, chiffre calculé sur les trois divisions des Archives nationales à Yaoundé, et les dix centres d'archives provinciales.

44. Bibliothèques universitaires. Les bibliothèques universitaires compren- nent la bibliothèque centrale universitaire à Yaoundé, les bibliothèques des centres, instituts et écoles spécialisées et les bibliothèques des centres universitaires des villes provinciales. Le consultant a calculé, à la suite de plusieurs entretiens, y compris avec le directeur de la bibliothèque centrale universitaire qu'il faudrait environ cinquante bibliothécaires professionnels.

45. Centres de documentation ministériels. Déjà en 1976, J. Fontvieille avait révélé que la plupart des ministères avaient leurs "centres de documen- tation", quoique beaucoup ne fussent que des dépôts de documents sans person- nel formé, et souvent mis à l'écart des affaires principales du ministère. Aujouïd'hui ces centres ont besoin d'environ deux professionnels par ministère pour gérer les centres et les valoriser - donc une quarantaine de profes- sionnels.

46. Instituts de recherche. Les instituts gouvernementaux de recherche ont souvent, comme nous l'avons vu plus haut, des projets de services docurnen- taireç assez avancés. Sur environ dix instituts, environ trois professionnels par bibliothèque seront nécessaires.

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47. Grandes entreprises. Il existe au Cameroun plusieurs grandes entre- prises commerciales et financières, les unes privées, les autres partiellement ou entièrement dirigées par I'Etat. Parmi ces sociétés un bon nombre aurait des centres de documentation mais le consultant n'a pas eu d'information précise sur le nombre et l'importance de ces organisations. Dans d'autres pays les centres de documentation des entreprises commerciales et des banques sont souvent les plus avancés et les documentalistes souvent les mieux payés, On dira que le nombre de documentalistes nécessaires dans ce secteur varierait entre cinquante et cent personnes.

48. Bibliothèques de lecture publique. Le lancement des bibliothèques publiques dans les arrondissements de Yaoundé et de Douala et: dans les chefs- lieux des provinces vont nécessiter au moins cinquante bibliothécaires profes- sionnels.

49. Autres bibliothèques et services d'information. Il existe un petit nombre de bibliothèques qui échappent au groupe ci-dessus, Il y a des biblio- thèques des agences culturelles étrangères, par exemple, et une ou deux bibliothèques religieuses. Dans d'autres pays les bibliothèques scolaires sont parfois dirigées par des professionnels. (Aux Etats-Unis le nombre de bibliothécaires travaillant dans le secteur des bibliothèques scolaires est plus important que dans aucun autre secteur). Au Ministère de 1'Education nationale, une direction pourrait s'occuper de ces bibliothèques en engageant des professionnels. Pour l'instant très peu d'écoles ont des bibliothèques ou des collections de documents suffisamment importantes pour justifier l'emploi des professionnels; mais 2 l'avenir, au XXIe siècle, ce sera un secteur en pleine expansion.

50. Conclusion. On arrive ainsi 2 calculer que le Cameroun a besoin d'environ 300 à 350 spécialistes de l'information qui ont reçu une formation professionnelle au niveau universitaire.

Tendances en documentation depuis 1960

51. Une autre méthode, plus indirecte, pour connaître les besoins en docu- mentalistes, serait d'examiner les tendances documentaires au Cameroun et dans d'autres pays pendant les trente dernières années. Dans un rapport comme celui-ci, il n'est pas possible d'entrer dans les détails. Il suffit de dire que dans le domaine de la documentation les changements depuis 1960 ont été énormes. Le développement des bibliothèques, des centres de documentation a été ininterrompu. Le développement de réseaux régionaux, nationaux, interna- tionaux, ou de la collaboration internationale a été encore plus marqué. Le nombre d'écoles des sciences de l'information s'est multiplié; le nombre de professionnels formés dans ces écoles africaines a plus ou moins doublé tous les dix ans.

52. Tôt ou tard, un pays comme 1-e Cameroun aura besoin de sa propre école de bibliothécaires-documentalistes-archivistes. Mais il n'est pas évident que cette école soit fondée dans les années à venir. Nous allons maintenant considérer la formation en sciences de l'information telle qu'elle a existé dans les trente dernières années.

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IV. FQWIATiON EN SCIENCES DE L' INFOR;?lASION

Forinntion 5 1.' étranger

53. Le moyen traditionnel au Cameroun pour la formation de bibliothécaires, de Qociiinentalistes et d'archivistes était d 'envoyer les étudiants à l'étranger pour recevoir une formation professionnelle. La fondation en 1963 de 1'Ecole de FJ I b?io tliécaires, Archivis tes et Documentalis tes (EBAD) , à Dakar (Séiiégal) , comme école régionale pour les pays francophones d'Afrique occidentale et centrale, a permis 2 un nombre considérable de Camerounais de poursuivre leurs études en sciences de l'information.

54, L'EBAD a été la plus populaire des écoles pour les étudiants came- rounais: elle a une bonne réputation et les frais sont moins élevés que ceux des écoles d'Europe et d'Amérique du Nord. Le bxt de cette école était de répondre. aux besoins en matière de techniciens moyens des sciences de l'infor- mation. Cependant depuis 1982 1'EBAE offre aussi un cycle supérieur réservé 2 des licenciés ou à des diplômés de 1'EBAD jouissant d'une solide expérience commerciale.

55. Plusieurs diplômés camerounais de L'EEAE avant 1982 ont poursuivi leurs études à un niveau supérieur dans un autre pays. D'autres ont eu une forma- tion supérieure en Europe ou cn Amérique du Nord sans passer par 1'EBAD. Le plus souvent la France était le pays choisi, et 1'Ecole nationale supérieure de Bibliothécaires a reçu le plus grand nombre de Camerounais. D'autres étudiants ont suivi des programmes professionnels ailleurs en France, ou au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, au Cznada et au Nigéria. Certains ont également suivi des stages courts de formation à l'étranger, comme par exemple les cours organisés par 1 'Agence de Coopération culturelle et technique française 2 1'Ecole internationale de Bordeaux.

56. 11 est difficile d'estimer le nombre de bibliothécaires, documentalistes et archivistes qui ont été formés dans les écoles supérieures étrangères. Au cours des trente dernières années peut-être 60 ou 80 ont eu une telle forma- tion.(*) Les ministères et les grandes entreprises envoient quelquefois des employés à l'étranger pour une formation sans contacter le Ministère de l'Enseignement supérieur, et le chiffre total reste inaccessible. De toute façon, le personnel formé ne trairaille pas toujours dans l'information, les uns l'ayant quitté pour des emplois mieux payés, les autres ne trouvant pas de poste dans la profession malgré leurs diplômes.

Projets d'une école de formation camerounaise

57. On a l'intention de créer une école camerounaise de bibliothécaires depuis longtemps. Le directeur de la bibliothèque universitaire souhaite depuis vingt ans l'établissement d'une telle école.

<*) Ce chiffre est peut-être trop bas. La Centrafrique, avec une vingtaine de structures documentaires et une population moins de la moitié du Cameroun a recensé 52 professionnels en 1585. Voir Afrique contemporaine, No. 151, 1989, p. 67.

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58. En 1984 ce même bibliothécaire a mené une enquête sur "la création éventuelle d'une école de bibliothécaires". (*) Il a envoyé des questionnaires à 6 organismes parmi les ministères, les sociétés publiques, les entreprises et les centres universitaires. En analysant les réponses, il a remarqué que la plupart des bibliothèques ou centres de documentation ont une existence précaire, n'ayant pas de système de classification pour leurs documents, et sont gérés par des fonctionnaires relativement peu instruits.

59. Les réponses à l'enquête étaient favorables à la création d'une école de formation camerounaise: l'investigateur a remarqué que cette décision "doit répondre à un besoin pressant et actuel". L'enquête a aussi demandé aux personnes interrogées à quel niveau la formation devait être assurée par cette école éventuelle. La plupart optait pour une formation post-baccalauréat, mais une minorité préférait une formation post-licence. On reviendra à la question de niveau plus tard.

60. En 1986 le gouvernement a parlé officiellement d'une école de bibliothé- caires. A cette époque il y avait au centre universitaire de Buéa des bâti- ments universitaires vides , qui, a-t-on pensé, pourraient très bien être utilisés pour une école de bibliothécaires. (Buéa, ville de 50.000 habitants dans la province du sud-ouest à 336 km. de Yaoundé et à 70 km. de Douala, a été dotée d'un centre universitaire dans les années 80, mais seulement une école d'interprètes y est installée 5 l'heure actuelle).

61. Un dossier a été élaboré contenant tous les détails de ce projet d'école, mais le consultant n'a pas eu l'occasion d'en prendre connaissance.

62. Au cours de l'année dernière le gouvernement camerounais a pensé qu'il fallait étudier de plus près toute la question. Le lancement des biblio- thèques de lecture publique demanderait évidemment un corps de bibliothécaires professionnels; sans cela, le succès du projet serait menacé.

63. Pendant sa mission le consultant a posé la question "Le Cameroun, a-t-il besoin de sa propre école de bibliothécaires?" 2 de nombreuses personnes intéressées. Parmi les bibliothécaires, documentalistes et archivistes la réponse plus ou moins à l'unanimité était "oui". Parmi les fonctionnaires et les responsables dans les ministères les réponses étaient beaucoup plus nuancées et certains ont pensé qu'une telle école n'était pas nécessaire et que la formation 2 l'étranger restait la meilleure méthode.

Avantages d'une école camerounaise des sciences de l'information

64. Les arguments pour la création d'une école de formation au Cameroun peuvent se résumer ainsi:

- Le personnel professionnel manque dans les bibliothèques, archives et centres de documentation au Cameroun.

(*) CHATEH, P. Nkangafack. "Ecole nationale supérieure de bibliothéconomie de 1 'Université de Yaoundé: analyse d'enquête et quelques suggestions". Yaoundé, février 1984. (Dactylographié)

- 1: -

- Le nombre d'étudiants envoyés 2 l'étranger dans les années passées (entre trois et quatre par an, en moyenne) ne remplit pas le dizième des besoins.

- Il sera,it trop couteux d'envoyer des étudiants 2 l'étranger au rythme nécessaire pour répondre aux besoins - entre 30 et 40 personnes par an.

- Les programmes offerts par les écoles européennes et nord-américaines ne sont pas adaptés aux réalités camerounaises.

- Une école camerounaise pourrait être une école régionale pour ies pays de l'Afrique centrale.

- Il y a toujours la possibilité de faire appel à l'aide bilatérale ou internationale pour faire démarrer l'école.

- La plupart des Etats africains ayant 10 millions ou plus d'habitants ont maintenant leur propre école des sciences de l'information.

Arguments contre une école camerounaise

65. Les raisons principales indiquées au consultant étaient:

- Il existe déjà une école africaine régionale pour l'Afrique franco- phone occidentale et centrale. Cette école existe depuis 27 ans et offre deux programmes différents.

- Si le gouvernement le désirait, il serait possible d'augmenter le nombre de boursiers envoyés à l'étranger, et même d'atteindre un chiffre de 30 2 40 personnes par an.

- Il serait plus couteux de fonder une école camerounaise, compte tenu des locaux, équipements, traitements des professeurs, pour une entrée annuelle de peut-être 40 étudiants.

- Le niveau d'instruction serait inférieur, et certaines matières impor- tantes ne pourraient être enseignées aussi bien que dans les écoles européennes et nord-ainéricaines .

- La pluralité des écoles européennes et nord-américaines, du point de vrie linguistique et des programmes, permettra de diversifier les compétences utiles des diplômés revenus au Cameroun.

- L'aide bilatérale ou internationale n'est pas assurée, et pourrait entraîner l'école dans des activités trop ambitieuses que l'on ne pourrait pas soutenir après la fin de l'aide étrangère.

- Le budget du gouvernement camerounais a baissé de 850 milliards de francs CFA en 1986 à 600 milliards en 1988. Dans une telle période d'austérité, il serait vain d'espérer la création d'une nouvelle institution universitaire.

- Le Cameroun ne peut pas imposer aux autres pays de l'Afrique centrale de faire suivre des cours 2 leurs étudiants dans une école régionale située au Cameroun. Les autres pays préféreraient peut-être continuer 2 envoyer leurs boursiers 2 Dakar ou en Europe.

- 12 -

66. Les arguments des deux côtés sont valables. Ceux qui favorisent la création d'une école au Cameroun ont raison de penser que le gouvernement trouverait difficile d'envoyer 30 ou 40 boursiers à l'étranger chaque année, dans un domaine 03 il n'en a jusqu'alors envoyé que trois ou quatre. Tant que l'importance des structures documentaires n'est pas reconnue par le gouverne- ment, ce dernier ne verra pas l'utilité d'envoyer 30 boursiers à l'étranger chaque année. On pourrait discuter sur d'autres arguments, mais il serait plus utile de calculer les coûts du système. de formation à l'étranger par rapport aux coûts d'une école de formation camerounaise.

#

, Les coûts: formation à l'étranger

67. Nous supposons que le gouvernement camerounais augmente le nombre de boursiers en sciences de l'information jusqü'au rythme de 30 boursiers l'an. Les coûts principaux seraient:

- les frais de scolarité, - les frais de voyages, - les coûts des bourses affectées aux étudiants, - les traitements des administrateurs dans le ministère qui sélection- nent les étudiants et gèrent le programme.

A ces coûts on pourrait ajouter le prix de l'espace occupé par les fonction- naires dans leurs locaux, le prix de l'équipement utilisé au cours de leur travail, etc. mais il serait trop complique de calculer de tels coûts qui de toute façon ne formeraient qu'un élément assez minime du total.

68. Les dépenses dans les deux premières catégories varieront selon la destination des étudiants - L'Europe en général étant plus chère que l'Afrique (Sénégal ou Nigéria), et l'Amérique du Nord plus chère que l'Europe. Mais comme les variations entre toutes les possibilités sont innombrables, nous supposons:

- les étudiants vont en Afrique, en Europe ou en Amérique du Nord dans la proportion 6:4:2;

- les frais de scolarité moyens sont 1.500.000 francs CFA par an; - les bourses valent 100.000 francs CFA par mois; - la durée moyenne des études est de 2.5 ans par étudiant; - il faut trois fonctionnaires dans le ministère pour administrer le programme; ils ont un traitement moyen de 200.000 francs CFA par mois;

- on envoie 30 boursiers par an à l'étranger. 69. En utilisant ces chiffres on arrive à un chiffre total entre 200 millions et 250 millions francs CFA par an. Ce chiffre donne une indication des dépenses du gouvernement camerounais s'il envoyait 30 étudiants chaque année à l'étranger pour recevoir une formation universitaire en bibliothécono- mie-documentation-archivis tique.

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Les coûts : formation au Camerouïi

70. Si nous supposons qu'une école de formation soit établie au Cameroun, les frais se diviseront en deux catégories: les coûts de fonctionnement et les coüts d'inveçtissement. On prend d'abord les frais de fonctionnement. Là les traitements accordés aux personnel formeraient l'élément principal, mais il faut aussi calculer les dépenses a,nnuelles de la bibliothèque de l'école, l'entretien des .machines, et les bourses des étudiants.

71. Le personnel de l'école comprendrait administrateurs et secrétariat, enseignants, techniciens et personnel de service. Le traitement total annuel serait de 300 millions à 500 millions de francs CFA. A ce chiffre on ajouterait peut-être 25 pour cent pour les dépenses non-salariées, .et une autre somme pour les bourses éventuelles accordées aux étudiants.

72. On voit que les dépenses courantes d'une école camerounaise coûteraient plus cher au gouvernement que le système actuel que consiste à envoyer les étudiants à l'étranger pour leur formation. Si l'école n'était pas un institut autonome, le nombre du personnel associé avec l'école pourrait être réduit. Et si le nombre d'étudiants augmentait, cela ajouterait beaucoup aux coûts du système de formation à l'étranger, mais ferait beaucoup moins de changements aux dépenses d'une école camerounaise. Donc plus d'étudiants suivent des programmes en sciences de l'information, plus intéressant est l'option d'une école établie au Cameroun.

73. On n'a pas encore parlé du budget d'investissement associé à une école de formation canerounaise. Ces coûts seraient considérables. L'école aurait besoin d'entre 1.000 et 1.500 m2 de locaux. Le consultant a essayé de trouver le coût moyen des bâtiments universitaires au Cameroun, mais n'a pas eu de réponse. On pourrait cependant dire que le prix minimum des locaux serait de l'ordre de 100 millions de francs CFA (en supposant que l'école ait besoin de 1.000 m2 et que le prix de construction soit de 100,000 francs CFA/m2). Le prix maximum serai% de 450 millions CFA (en supposant que l'école ait besoin de 1.500 m2 et que le prix de construction soit de 300.000 francs CFA/m2).

74. A ces chiffres il convient d'ajouter les prix des meubles, du fonds initial de la bibliothèque, des équipements de bureaux, des machines audiovi- suelles et des micro-ordinateurs Tout cela ajouterait peut-être 100 millions de francs CFA.

Co nc lus i on

75. Dans ce chapitre nous avons essayé de rapprocher les deux moyens princi- paux de formation professionnelle en sciences de l'information. Nous avons vu que 12 Cameroun au fil des ans a envoyé un tout petit nombre d'étudiants à l'étranger. L'autre possibilité est de créer une école de formation dans le pays. Nous avons vu qu'à iin noment donné le Cameroun avait l'idée d'ouvrir une telle école 2 Buéa. Nous avons aussi essayé de montrer les dépenses inévitables associées 2 uae école de formation, par rapport à l'ancien système de formation 5 l'étranger.

- 14 -

V. UNE ECOLE CAMEROUNAISE: ASPECTS ADMINISTRATIFS

76. Dans ce chapitre et le suivant nous exaininerons toutes les modalités d'une école de formation camerounaise dans le domaine des sciences de l'infor- mation. Le chapitre V traitera des questions administratives tandis que le chapitre VI examinera les aspects plus directement pédagogiques. Nous poserons les questions que le gouvernement camerounais doit se poser avant de fonder 1 'école.

Ob jet

77. Il faut commencer par définir clairement le but de l'école de forma- tion. En particulier il faut décider si l'école formera des bibliothécaires, des documentalistes et des archivistes à la fois. Les trois professions sont quelquefois considérées comme des variantes d'une même profession qui s'appelle spécialiste de l'information; ou quelquefois comme trois professions étroitement associées mais distinctes.

78. Des trois catégories, l'archivistique est le plus distinct, et souvent, en Europe par exemple, les archivistes sont formés dans des écoles spéciales, ou suivent un programme distinct. Le gouvernement camerounais, donc, pourrait décider de ne pas offrir un programme de formation aux archivistes, et de continuer à envoyer les archivistes 2 Dakar ou ailleurs pour leur formation. Cela réduirait un peu les dépenses de l'école. Pourtant les archivistes manquent au Cameroun, et il serait préférable de les former dans une école camerounaise. On a vu que la formation deviendrait relativement moins onéreuse si le nombre d'étudiants augmentait.

79. Quant aux bibliothécaires et documentalistes, les distinctions entre les deux sont très difficiles 2 faire et beaucoup ne font aucune différence. Dans la plupart des pays la formation des bibliothécaires et documentalistes a lieu dans la même institution et souvent dans le même programme. Une école came- rounaise, donc, ne serait pas une "école de bibliothécaires", mais plutôt une école des sciences de l'information: bibliothéconomie-documentation-archivis- tique.

Statut

80. Le statut de l'école doit être bien défini. Dans presque tous les pays la formation de bibliothécaires, documentalistes et archivistes est une forma- tion universitaire. L'école donc doit appartenir au système universitaire camerounais:

- comme école autonome, ou - comme section ou division d'un institut déjà existant. 81. Plusieurs arguments ont été avancés autour de cette question, Les avantages d'une école autonome se présentent comme suit;

- Le directeur de l'école aurait un accès direct au chef de l'université (le chancelier ) .

- L'école disposerait de ses propres locaux, équipements, personnel administratif , etc.

- 15 -

- Le standing de la formation serait plus élevé si l'école était autonome.

82. Les arguments contre une école distincte se résument ainsi:

- le nombre d'étudiants serait trop petit pour justifier une école autonome ;

- ce serait moins onéreux de rattacher cette formation 2 une école ou 2 un institut qui existe déjà.

83. Le consultant envisage la formation de 25 ou 40 spécialistes par an pour commencer, et 100 ou 120 étudiants pourraient en bénéficier au bout de trois ans. Ce chiffre est assez faible pour justifier une école autonome.

84. Si la formation des spécialistes de l'information a lieu dans un institut universitaire déjà existant, elle formerait une section dans cet insti'tut. L'Ecole supérieure des Sciences et Techniques de l'Information (ESSTI) abriterait cette nouvelle formation le plus facilement parmi les écoles et instituts de l'Université de Yaoundé. L'ESSTI est une école de formation de journalistes de presse et de l'audiovisuel. Les matières des documentalistes bibliothécaires sont traitées plus ou moins dans les program- mes de cette école. Le nom actuel de l'école n'aurait pas besoin d'être changé.

Localisation de l'école

85. On a remarqué plus haut que le gouvernement camerounais a proposé en 1986 d'établir une école de bibliothécaires dans le centre universitaire de Buéa, afin d'utiliser des bâtiments universitaires inoccupés dans ce centre.

86. L'idée d'une école de bibliothécaires à Buéa n'était pas favorablement reçue par les bibliothécaires ou documentalistes que le consultant a rencon- tré. Au contraire, l'opinion était presque unanime qu'une telle école devrait être créée à Yaoundé pour les raisons suivantes:

- Une formation en sciences de l'information doit comprendre des éléments pratiques, qui nécessitent les visites aux bibliothécaires, l'examen de documents divers (e.g. usuels), 1 'analyse de systèmes d'informatique documentaire; pour faire cela il faut que l'école soit dans une grande ville avec des ressources documentaires relativement abondantes. Comme ces ressources n'existent pas à Buéa, les étudiants risquent d'avoir une formation trop abstraite ou théorique.

- La formation en sciences de l'information comprend d'habitude un stage de travail pratique qui a lfeu dans une bibliothèque, centre de docu- mentation ou archives. Ces derniers existent à Yaoundé, mais pas du tout à Ruéa.

- Les étudiants d'une école à Buéa seraient astreints au régime de l'internat. Si l'école était située à Yaoundé une proportion des étudiants pourrait vivre chez eux ou loger chez des relations ou des amis.

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- Les programmes auraient besoin de professeurs vacataires au moins dans les premières années; ces professeurs seraient les directeurs et professionnels de bibliothèques, d'archives et de centres de documen- tation. En créant une école 2 Bréa, il serait impossible de profitez des spécialistes travaillant 2 Yaoundé.

l

87. Le consultant pense que les inconvénients d'une école localisée 2 Buéa sont beaucoup plus graves que les avantages financiers représentés par des bâtiments universitaires apparemment vides. Un avantage financier temporaire sera suivi par des désavantages plus importants 2 l'avenir. Il faut souligner que les spécialistes de l'information originaires de la province du sud-ouesl: estimaient que l'école devrait être située 2 Yaoundé et non pas 2 Buéa.

l

Locaux

88. Pour établir une école de formation il faut des locaux adéquats. Le rapport Chateh a parlé d'une superficie utile de 10.000 m2 "lorsqu'elle parviendra à son plein développement". Ce bâtiment comprendra une biblio- thèque de 3.000 m2 et un amphithéâtre de 300 places.

89. Le consultant a une idée plus modeste sur la superficie des locaux. Dans les cinq premières années on considère qu'une promotion annuelle de 30 à 50 étudiants suffira, avec un nombre total d'étudiants entre 100 et 150.

90. On aurait besoin de trois ou quatre salles de classe de 20 2 50 places, deux ou trois. salles de travaux pratiques bien équipées, une bibliothèque, un laboratoire de micro-informatique, une salle de reproduction technique, une salle audiovisuelle, des bureaux administratifs, bureaux pour les enseignants et salle de détente pour les étudiants.

91. Les détails d'un local pour une école des sciences de l'information pourraient se presenter comme suit:

salles de classe (5). .................................... .410 m2

laboratoire d'informatique.. .............................. 90 m2 salle de reproduction. .................................... 50 m2

bureaux de direction et d'administration ..................

salle de détente pour étudiants.. ........................ ,100 m2 bibliothèque.. ........................................... .300 m2 total:

salles de travaux publics (2). ........................... .200 m2

salle d'audiovisuel ....................................... 50 m2 70 m2

bureaux de professeurs.. ................................. .100 m2

espace utile. .................................. .1.370 n2 274 rn2 espace supplémentaire (20%). ............................

TOTAL. ................................................. .la 644 ni2

92. Selon les chiffres indiqués, l'école aurait besoin de 1.644 ri? d'espace. Il y a cependant une bonne marge de tolérance dans plusieurs des chiffres, mais 2 mesure que l'école se développera elle aura besoin d'agrandir ses locaux, notamment la bibliothèque et le laboratoire. Les chiffres donnés supposent que l'école soit autonome. Si la formation en sciences de l'infor- mation est introduite dans un institut qui existe déjà, les chifEres pour- raient en être réduits. L'espace attribué aux salles de classe, par exemple,

- I/ -

8

pourrait être réduit. Pourtant même si l'école était incorporée dans un autre institut, on aurait besoiri d'environ 1.000 m2 minimum pour 1' enseignement des sciences de l'information.

Ecole nationale ou internationale?

93, Le Cameroun a un institut de relations internationales qui est interna- tional par lé fait que plusieurs autres pays y envoient leurs étudiants. De même 1 'ancien nom de 1' ESSTI - Ecole supérieure internationale de Journalisme de Yaoundé - révèle son.ancien caractère international. Donc une école des sciences de l'information établie 2 Yaoundé pourrait bien être une école internationale, attirant des étudiants d'autres pays africains de la région n'ayant pas leur propre institut de formation.

94. Le caractère international de cette école pourrait être "officiel" - dans le- sens qu'une réunlon de ministres de l'enseignement supérieur de la région aurait accepté cette désignation, par exemple: ou "non-officiel'' dans le sens que l'école agit de son propre gré pour attirer des étudiants de pays qui n'ont pas leur propre moyen de formation. Si l'école avait une clientèle internationale, cela augmenterait son prestige et, en accroissant le nombre d'étudiants, rendrait les coûts d'investissement plus rentables.

95. Le consultant pense qu'il n'est pas nécessaire que l'école soit reconnue comme école internationale, mais ce serait peut-être intéressant pour le gouvernement camerounais d'envisager cette possibilité.

Encadrement de la profession

96. Une école qui forme les spécialistes de l'information ne fera pas un travail utile ou économe si les diplômés en sortant ne trouvent pas d'emploi ou ne voient pas de carrière ouverte devant eux. 11 faut donc que la profes- sion de bibliothécaire-documentaliste-archiviste soit reconnue de sorte que ceux qui travaillent dans le secteur aient la possibilité d'une bonne carrière.

97. Un décret du 23 juin 1986 portant statut des fonctionnaires des biblio- thèques, centres de docuinentation, archives et musées a créé plusieurs niveaux de spécialistes avec les conditions d'accès: diplômes, ancienneté, etc. En principe, donc, le statut de spécialistes de l'information est assuré. En réalité le manque de bibliothèques ou centres de documentation, le manque de considération accordée 2 la profession, l'estime très médiocre accordée aux professionnels, ont eu le résultat que, même après le statut, les spécialistes titulaires de diplômes étrangers ne trouvent pas toujours d'emploi; en même temps le manque de personnel professionnel crée de graves problèmes pour les services qui existent.

98. Il faut parler brièvement du nom de l'école qui formera les spécialistes de l'information. Un des titres les plus populaires d'une école de ce genre est "école cles sciences de l'information" {par exemple l'école à Rabat, i4aroc). Cependant il existe déjà au Cameroun un institut de journalisme qui s'appelle "école des sciences et tecliniques de l'information", et par consé- quent il faut trouver sln autre non.

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99. Si on ne peut pas appeler l'école une école des sciences de l'informa- tion, on pourrait être spécifique comme au Sénégal ("Ecole des Bibliothé- caires, Archivistes ou Documentalistes") ou au Zaïre ("Institut national d'ilrchivistique, de Bibliothéconomie et de Documentation"), mais au prix d'une certaine concision. Pour avoir un nom plus bref, on pourrait choisir un des mots-clés comme par exemple en Tunisie ("Institut supérieur de Documenta- tion"), où la bibliothéconomie et l'archivistique font également partie des programmes.

100. Si la formation n'a pas lieu dans une école autonome, mais est attachée 2 un institut universitaire qui existe déjà, elle pourrait être attachée à 1'Ecole supérieure des Sciences et Techniques de l'Information (ESSTI). Dans ce cas les programmes de formation en documentation, bibliothéconomie et archivistique pourraient être groupés sous la section "documentation" ou "D.B.A." tandis que les programmes actuels sont groupés dans la section " j ournali sme " .

Conclusion

101. Dans ce chapitre nous avons essayé de définir plus précisément les caractéristiques administratives d'une école de bibliothécaires-documentalis- tes-archivistes. On a insisté qu'il fallait définir l'envergure de ce nouveau système de formation, son statut administratif, sa localisation, ses locaux, son statut international et son nom, sans oublier la nécessité d'avoir un statut professionnel pour les sortants de l'école.

102. Dans le chapitre suivant nous examinerons le côté pédagogique de la formation des spécialistes de l'information au Cameroun.

VI. UNE ECOLE CAMEROUNAISE : ASPECTS PEDAGOGIQUES

Les programmes: considérations générales et niveaux

103. En 1984 l'enquête Chateh a denandé dans son questionnaire 2 quel niveau devait être la formation en bibliothéconomie. Les réponses étaient variées. Un grand nombre favorisait une formation post-baccalauréat; quelques-uns préféraient une formation gost-licence; d'autres encore voulaient la formation aux deux niveaux.

104. Si un programme de formation est établi au Cameroun, il faut décider 2 quel niveau seront offerts les cours. Le consultant a reçu des opinions diverses sur ce sujet. Les uns ont préféré des programmes du cycle supérieur (post-licence) pour les raisons suivantes:

- Seuls des experts avec de hautes qualifications professionnelles auront le pouvoir de moderniser les bibliothèques actuelles et d'en créer de nouvelles.

- Seuls des experts avec des diplômes post-licence peuvent établir de bonnes relations avec les utilisateurs dans les centres de documenta- tion spécialisés et les bibliothèques universitaires, et par cela montrer la valeur des services documentaires.

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1û5. Les autres qui ont pensé que la formation doit commencer avec un cycle moyen (post-baccalauréat) ont justifié cette option par les raisons suivantes:

- Cans des bibliothèques et des organisations semblables, il y a toujours plus de cadres moyens que de cadres supérieurs, donc la priorité devrait être de former les cadres moyens.

- La formation au cycle supérieur, qui intéresse un nombre plus restreint, peut continuer à avoir lieu à l'étranger pendant un certain nombre d 'années.

- si l'école commençait avec le cycle supérieur, le nombre d'étudiants serait trop petit, ou bien on formerait trop de spécialistes au niveau supérieur, et pas assez au niveau moyen.

-.Une école nouvelle devrait commencer avec un cycle moyen, pour des raisons pratiques et pédagogiques.

106. De l'avis du consultant, l'école doit commencer avec un programme axé sur le cycle moyen. Les étudiants auraient le baccalauréat ou des diplômes équivalents, ou peut-être plusieurs années de pratique. Après quatre ou cinq ans de pratique du cycle moyen, l'école pourrait commencer à enseigner un cycle supérieur.

Nombre d'étudiants

107. Nous avons parlé plus haut d'une inscription possible 2 la nouvelle école de 20 2 50 étudiants par an. Dans le chapitre III nous avons calculé qu'entre 300 et 350 professionnels manquent au Cameroun. Le tableau ci- dessous montre le nombre de diplômés que l'on pourrait former sur dix ans, en supposant que 15 à 20 pour cent quittent le programme avant la fin et un pour- centage pareil ne réussit pas les examens finals.

Année Nombre d' Inscrits dans Nombre de Nombre de admissions les programmes di p lôné s diplômés

lère 2ème de l'année (total) année année

I 2 3 4 5 6 7 8 9 10

25 30 35 40 45 50 + 15 50 + 15 50 + 1 5 50 + 15 60 + 20

25 30 35 40 45 65 65 65 65 80

-- 20 25 30 35 39 50 50 50 50

-- 16 20 25 30 32 40 40 40 40

-- 16 36 61 91

123 163 203 243 2 8.3

108. Les chiffres montrent qu'au rythme indiqué, le Cameroun, au bout de dix ans, aurait formé un peu plus de 280 spécialistes de l'information, Si l'on suppose qu'après la cinquième année l'école introduise le cycle supérieur et admette 15 étudiants, avec des taux de désistements et échecs pareils à l'autre cycSe, cin aura formé, parmi ces 280 dip.lÔmés, une cinquantaine de spécialistes destinés aux postes de grandes responsabilités.

- 20 - 109. Si les prévisions pour le nombre de spécialistes soiit révisées après quelques années, l'école pourrait bien augmenter le nombre d'inscrits.

110, Les calculs ci-dessus supposent que chaque cycle dure deux ans. Si le programne post-baccalauréat durait trois ans, le taux de formation serait un peu ralenti.

>

Durée d 'études

111. Nous avons proposé que le cycle de formation, que ce soit le cycle moyen ou le cycle supérieur, durerait deux ans. Pour enseigner les matières techni- ques des sciences de l'information deux ans suffisent tout en permettant un stage pratique pour tous les étudiants. Pour le cycle moyen cependant, on penserait peut-être que la formation devrait être complézée par les connais- sances générales: langues, sciences sociales, communications, mathématiques. Donc la durée d'études pourrait s'étendre à trois ans ou plus. De toute façon les programmes devraient être conformes aux pratiques universitaires du moment.

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112. Pour le cycle supérieur, qui est un cycle poçt-licence, le programme serait plus spécialisé, les matières générales ayant déjà été abordées par les étudiants dans leurs cours de licence. La durée du cycle supérieur, donc, ne dépasserait pas deux ans.

113. Finalement, on peut envisager que l'école, après sept ou dix ans d'exis- tence réussie, offrira les programmes de recherche qui méneront au doctorat.

Enseignants

114. L'école aura besoin de professeurs pour enseigner les programmes. Avec une centaine d'étudiants, l'école aura besoin de quatre professeurs 2 plein- temps et plusieurs professeurs vacataires. Un des professeurs serait nommé directeur d'études.

115. Le recrutement de professeurs pourrait se faire par les moyens suivants:

Prendre des étudiants qui ont réussi le cycle supérieur en Europe ou en Amérique du Nord et les envoyer obtenir un doctorat, à condition qu'ils reviennent comme enseignants à la nouvelle école.

Prendre un bibliothécaire, documentaliste ou archiviste au niveau de directeur ou équivalent ayant une longue expérience, y compris des visites 2 l'étranger, et qui accepte de changer de profession pour devenir enseignant à plein temps.

Trouver des bibliothécaires, documentalistes ou archivistes qui ont obtenu un doctorat dans ce domaine 2 l'étranger dans les cinq dernières années et qui voudraient devenir enseignants.

Pour certaines matières techniques il serait peut-être difficile de trouver des enseignants camerounais. Dans ce cas le gouvernement pourrait demander aux organisations internationaleç ou étrangères de suggérer les noms d' enseig- nants qui pourraient enseigner 2 l'école pendant que des Camerounais seraient à 1 'étranger pour apprendre ces matières.

- 21 -

Y

116. Pour plusieurs matières spécialisées l'école aura recours 2 des profes- seurs vacataires qui peuvent être divisés en deux catégories. Les uns seraient des proEessionne1.s employés dans les services de documentation mais qui offriraient des cours une ou deux fois par semaine: les autres seraient des enseigna,nts à plein temps dans les facultés ou dans les instituts spécia- lisés qui viendraient 2 l'école enseigner les matières telles que les langues, les mathématiques et la communication.

Co rps adminis t ra t i €

117. L'école, si elle est autonome, aura besoin d'un directeur, un directeur- adjoint et un secrétariat qui s'occuperaient de l'administration de l'école et de la pârtie administrative des programmes pédagogiques. L'organisation du secrétariat serait conforne aux pratiques camerounaises dans l'enseignement supérieur. Il y aurait aussi un personnel de service. La gestion de l'école serait.conforme aux pratiques des instituts spécialisés de l'université.

118. Si la formation avait lieu dans un institut qui existe déjà, où les programmes en documentation ne font qu'une division ou section de cet institut, le corps administratif serait moins grand, mais la section aurait besoin de son propre chef pour la coordination et le développement de la formation.

119. Finalement l'école aura besoin d'un personnel spécialisé: techniciens et bibliothécaires.

La bibliothèque

120. Le rôle traditionnel des bibliothèques dans le système universitaire est:

i) de fournir les documents nécessaires aux étudiants (manuels, usuels, etc.);

ii) de fournir les documents de recherche nécessaires aux professeurs pour leurs cours ou pour leur recherche;

iii) d'être un lieu d'étude par la dispositron de tables et de chaises.

121. La bibliothèque aura les rôles traditionnels indiqués ci-dessous, mais aussi un quatrième rôle: elle sera un laboratoire de travaux pour les étudiants. Dans cette perspective elle aura une bonne collection d'usuels et d'autres documents, et une petite salle de conférences quelque part dans la bibliothèque pour les travaux pratiques.

122. La bibliothèque aura besoin d'une bonne collection de documents. Pour créer cette collection le bibliothécaire devra élaborer une politique d'acqui- sition. Cette politique comprendra d'abord une analyse des matières aux- quelles s'intéresse l'école: bibliothéconomie, archivistique, documentation, avec des docunents de base dans des domaines proches: communications, linguistique , informatique , etc. Elle comprendra aussi l'analyse des catégories de documents: manuels pour les étudiants , monographies plus spécialis6es pour les professeurs et 1 . m bon choix de périodiques - la biblio- thèque doit essayer de s'abonrier à 50 titres de valeur.

123. La politique ù 'acqui..si.tion doit aussi décider Sa distribution de docu- ments dans plusieurs langues. Deux langues suffisent: le français et 1 'nng1ai.s. T a docimen ta t ion en anglais dans le domaine est beaucoup plus

- 22 - vaste qu'en français mais la plupart des étudiants auront une connaissance du français plutôt que de l'anglais, et les documents destinés aux étudiants doivent refléter ce fait.

124. La bibliothèque essayera d'ajouter 2 son fonds des exemples d'usuels importants dans tous les domaines. Quelquefois elle obtiendra des annuaires d'autres bibliothèques quand l'édition est périmée. Dans le même esprit la bibliothèque collectionnera des documents- audiovisuels, y compris des logiciels pour ordinateur.

125. Autres caractéristiques de la politique d'acquisition: identification des sources de documents reçus en échange ou reçus gratuitement, identifica- tion des librairies et éditeurs dans divers pays qui offrent un bon service à des prix pas trop élevés.

>

126. Le choix du bibliothécaire pour la bibliothèque de la nouvelle école sera une tâche importante. Il faut avoir quelqu'un qui, si possible, connaît aussi bien l'anglais que le français, car un aspect du travail serait d'entre- tenir une correspondance avec beaucoup d'institutions un peu partout dans le monde, pour développer aussi rapidement que possible la bibliothèque.

127. Bref, la bibliothèque de l'école aura besoin:

- d'un bon fonds de documents, acquis d'une façon systématique;

- d'yn budget qui comprendrait un budget d'acquisition de 2 millions de francs CFA pendant les premières années;

- d'un personnel de trois ou quatre personnes, dont le bibliothécaire doit être un professionnel avec beaucoup d'initiative;

- d'une salle de lecture; - d'une salle de travail pour les bibliothécaires. Equipements

128. L'école doit être dotée d'équipement essentiel pour les travaux pratiques des programmes. Ce matériel se divise en plusieurs catégories. On aura besoin d'un photocopieur, d'un lecteur de microfilm, d'un lecteur de microfiche, d'un magnétoscope, d'un téléviseur, d'un lecteur de disques compacts. Quelques uns de ces appareils serviront à la fois comme outils administratifs et outils pédagogiques.

Ordinateurs

129. Une école des sciences de l'information aura besoin de plusieurs ordina- teurs pour les travaux pratiques. Il faut des micro-ordinateurs, d'une marque qui est déjà souvent utilisée danç les centres de documentation au Cameroun, et dont l'entretien peut se faire facilement dans le pays. Le budget de l'école doit prévenir le remplacement des ordinateurs après trois ou quatre ans, car il a été dit au consultant qu'au bout de cette période la £ameuse poussière de Yaoundé aura tellement pénétré l'intérieur de la machine qu'el-le ne marchera plus très bien. Un ou deux des micro-ordinateurs doit être équipé d'un modem pour participer aux réseaux informatisés qui existent déjà au Cameroun.

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130. La raison principale de l'achat des ordinateurs sera de familiariser les étudiants avec l'informatique documentaire. Les étudiants feront des devoirs avec les machines, et on aura besoin d'une ou deux imprimantes, ainsi que des onduleurs qui aident 2 surmonter: les micro-coupures d'électricité et des régulateurs de tension si la tension de l'électricité a des faiblesses. Le logiciel pour les ordinateurs doit être choisi avec, soin et les coûts exaininés de près.

131. Il faut souligner l'importance de ces appareils électrique, électronique ou micro-informatigue. Le but n'est pas de créer une collection de machines à merveille pour le plaisir de le faire, mais de montrer aux étudiants les nouvelles méthodes de stockage, d'organisation et de distribution de l'infor- mation. Même des machines d'occasion seraient parfaitement acceptables pourvu qu'elles marchent.

132. Le-s appareils achetés pour l'école doivent être bien maintenus. Pour cette raison l'école doit employer trois techniciens dont l'un connaîtrait bien 'les appareils audiovisuels tandis que les deux autres auraient une bonne connaissance des micro-ordinateurs et leurs logiciels, et pourraient aider les étudiants dans leurs travaux pratiques. L'école doit avoir un budget d'entre- tien pour tous ces appareils.

Et udian t s

133. Nous concluons le chapitre en parlant des étudiants et des enseignants futurs. La sélection des étudiants suivrait les règles de l'université, mais pour l'école les étudiants seraient placés dans deux catégories. Il existe dans les bibliothèques, les archives et les centres de documentation des fonc- tionnaires qui n'ont aucune formation en sciences de l'information, mais qui travaillent dans ce domaine depuis plusieurs années. Une catégorie des étudiants pourrait être recrutée parmi ces fonctionnaires. L'autre catégorie des étudiants serait des jeunes attirés par une carrière dans l'information.

Enseignants

134. Ayant établi les programmes provisoires, l'école doit trouver des professeurs pour les enseigner. Un noyau de trois ou quatre enseignants permanents est très souhaitable. L'école doit décider si l'expertise est disponible au Cameroun pour toutes les matières qui seront enseignées. Sinon, il faut décider si des enseignants seront envoyés en Europe ou en Amérique du Nord pour obtenir des doctoratç dans les spécialités désirées, et pendant ce temps, si l'on fera appel à des étrangers pour enseigner ces matières. Si des enseignants étrangers sont nécessaires pendant un certain temps, il faut décider des inopens 2 prendre pour les recriiter, et l'aide éventuelle des orga- nisations étrangères ou internationales.

ITIII. PROGRAMMES G'ETUDE

135. L'objet de ce rapport n'est pas de donner les programmes détaillés en sciences de l'information. Comme l'école de formation n'existe pas, et comme il n'est pas même certain qu'elle sera établie, il nous semble prématuré d'entrer dans de tels détails. Nous nous bornons à indiquer les principes qui , d'après nous, sont importants dans l'élaboration des programmes d'étude, et 2 donner une idée des matières les pliis importantes qui seraient enseignées.

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PrinciDes

136. Les objectifs d'un programme de formation professionnelle en sciences de l'information sont les suivants:

- donner un cours de formation au niveau universitaire dans les sciences de l'information;

- maintenir dans un seul programme la formation en bibliothéconomie, documentation et archivistique;

- donner 2 l'étudiant un cours de formation professionnelle bien adapté au Cameroun;

- assurer une bonne compréhension des théories de base de la documcnta- tion et des sciences connexes;

- assurer une bonne compréhension des techniques pratiques des sciences de l'information;

- à mesure que les ressources humaines et financières le permettent, offrir un choix de cours et de matières aux étudiants.

137. Nous avons parlé plus haut de la durée des études et aussi du niveau des études. Ailleurs, les programmes en sciences de l'information durent un an, deux ans, -trois ans et même quatre ans; ils commencent au niveau de la fin de l'école secondaire, au niveau universitaire ou au niveau de la maîtrise. Les programmes de formation post-baccalauréat ont tendance à durer plus longtemps que ceux qui commencent à partir de la licence. Au Cameroun, la durée des programmes sera conforme aux autres programmes de formation professionnelle, au reglement général de l'enseignement supérieur et au statut de la profession.

138. Tout programme, quels que soient le niveau et la durée des études, devrait comporter les éléments suivants:

- des cours de matières techniques; - des cours qui enseignent des compétences importantes pour la pratique des sciences de l'information, mais qui ne font pas partie de ces sciences (par exemple langues étrangères, mathématiques, techniques de traitement de texte);

- des cours de connaissances générales. Examinons ces éléments un à un.

139. Cours de matières techniques. Les cours de matières techniques repré- sentent le noyau du programme. Les éléments les plus importants des matières techniques sont:

- l'information dans la société; - bibliographie et sources de l'information; - catalogage, classification, langages documentaires; - informatique documentaire; - gestion et organisation des unités d'information.

' - utilisateurs et besoins en information;

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'O

Plusieurs autres cours, plus spécialisés , feraient partie des matières techni- ques : SUL- 1 'archivistique , 1 'audiovisuel, 1 'organisation des diverses sortes d'unités d'information, par èxemple.

140. Cours de compétences utiles. Pour les bibliothécaires, archivistes et documentalistes une connaissance des grandes langues internationales du monde est précieuse. Heureusement au Cameroun, .le français et l'anglais sont bien connus. L'anglais est la langue la plus utilisée du monde dans le domaine des sciences et des techniques, y coinpris les sciences de l'informatton, et comme la connaissance de l'anglais est moins répandue que le français au Cameroun, des Cours d'anglais feraient partie du programe pour tous ceux qui en auraient besoin.

141. Les spécialistes de l'information auront aussi besoin de quelques notions de mathématiques: d'une part la base mathématique de l'informatique; d'autre part des éléments de la statistique pour l'administrateur. Quelque- fois les programmes des écoles des sciences de l'information comprennent d'autres cours d'aspect pratique pour ajouter aux compétences des étudiants: cours sur les façons d'écrire des rapports, des traductions ou des mémoires.. . De tels cours pourraient former une partie des programmes offerts par l'école camerounaise.

142. Cours de connaissances générales. Chaque pays a sa propre politique pédagogique sur la proportion des connaissances générales qui sont admises dans les programmes de formation professionnelle. En général les cours de connaissances générales ont une place plus importante dans les programmes post-baccalauréat que dans les programmes post-licence. Nous nous bornons à indiqiier les connaissances qui sont considérées comme les plus utiles pour les spécialistes de l'information:

- économie, société et culture du pays (une compréhension de la struc- ture socio-économique du pays et des grandes lignes de la culture est souvent considérée indispensable pour les spécialistes de l'informa- t ion) ;

- la communication: aspects sociaux et psychologiques;

- les principes d'organisation et de gestion; - les éléments de philosophie, surtout la logique (liens avec l'informa- tique documentalre).

143. Les programmes de sciences de l'information auraient aussi les caracté- ristiques suivantes:

- une mélange de cours magistraux et travaux pratiques; - des visites aux bibliothèques, centres de documentation et archives; -- au moins un stage pratique clans une bibliothèque, archives ou centre de d or iiinent a t i on ;

- un rdnoire de fin d'études. 144. Cours nagistraux eL travaux pratiques; La formation en sciences de l'inforination exige des cours m g i ç traiix pour les théoricç et les principes , ---

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et des travaux pratiques pour l'application des sciences au travail. Des travaux pratiques formeraient une grande partie du programme et l'école aura besoin de certains documents de base: thésaurus, manuels de classification, règles de catalogage, manuels pour les logiciels et les bases de données, etc.: documents qui seraient gardés dans les salles de travaux pratiques.

145. Visites. Si les cours étaient offerts à Yaoundé les étudiants profi- teraient d'un programme de visites aux bibliothèques principales et aux autres unités d'information. Chaque visite durerait la matinée ou l'après-midi. Grâce aux visites, les étudiants apprécieraient le lien entre les théories et 7

les travaux appris en classe et les pratiques des organisations dans le monde réel.

il

146. Stages. La plupart des programmes en sciences de l'information comportent un ou plusieurs stages d'application. Certains programmes ont un stage par an; d'autres programes qui s'étendent sur deux, trois ou même quatre ans, ont peut-être un seul stage plus long. La durée des stages varie énormément: dans un programme le stage dure deux semaines; dans un autre, il dure un an. Il ont parfois lieu pendant l'année scolaire, parfois pendant les vacances.

147. L'organisation du stage varie beaucoup également. Quelquefois l'étudiant doit trouver une organisation convenable et traiter directement avec elle; plus souvent l'école organise les stages, mais elle laisse quelque- fois le choix d'organisation à l'étudiant. Quelquefois l'organisation paye un salaire au stagiaire et d'autres fois l'école paye l'organisation pour avoir accepté un-stagiaire. Parfois le stage fait partie du système de contrôle des connaissances, souvent par le moyen d'un rapport écrit par l'étudiant, plus rarement par une évaluation directe de l'étudiant par l'organisation qui lui a offert le stage.

148. Les détails de stages du programme camerounais peuvent être laissés jusqu'au moment où la décision d'avoir une formation au Cameroun sera approuvée. Nous pensons que pour un programme post-baccalauréat de deux ou trois ans, deux stages seraient possibles; en principe l'étudiant ferait des stages dans deux organisations de caractère différent. Un programme post- licence, plus concentré, n'offrirait probablement que la possibilité d'un seul stage.

149. Mémoire. A la fin des cours, les étudiants prépareraient et rédige- raient un mémoire sur une matière spécialisée. Un mémoire serait souhaitable pour un programme post-baccalauréat, et essentiel pour un programme post- licence. Le mémoire formerait une partie importante du programme; les étudiants auraient besoin d'une note raisonnable au mémoire pour obtenir le diplôme.

VIII. ETABLISSEMENT ET FONCTIONNEMENT DE L'ECOLE

150. Dans cette partie du rapport nous indiquons les décisions 2 prendre si le Cameroun décide de créer une école de formation en bibliothéconomie, docu- mentation et archivistique.

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Eilabl.isseinent de I'école: étapes 2 suivre

II

151. Discussion m.inistérielle ou interministérielle sur la question. Déci sion sur la format ion cn bi bliothéconomie-documenta tion-archivistique dans le pays. Si la décision est prise de ne pas établir une école de formation au Cameroun, il faut décider si on veut augmenter le nombre d'étudiants envoyés à l'étranger. (Nous avons vu que. si l'on veut essayer de combler le manque de personnel; il faut envoyer environ 30 ou 40 étudiants à l'étranger). Si la décision est prise d'ouvrir une école de formation au Cameroun ... :

152. Décision sur le statut de l'école - soit une école autonome faisant partie de l'Université de Yaoundé, soit une division OU section d'une école déjà existante.

153. Décision sur la localisation de l'école - à Yaoundé, à Buéa, ou ailleurs. 154. Décision sur l'allocation de crédits pour les gros oeuvres et les dépenses courantes annuelles.

155. Nomination du directeur de l'école.

156. Décision sur l'année de 1'ouver.ture de la formation.

157. Décisions sur le niveau et la durée des programmes.

158. Décision sur l'enploi des enseignants 2 plein temps.

159. Décision sur le rôle éventuel des organisations étrangères ou interna- tionales: experts, finances, équipement, livres, et sur l'envoi éventuel des futurs enseignants en Europe ou en Amérique du Nord pour les études de perfec- tionnement DU de doctorat.

160. Nomination du secrétariat, des bibliothécaires et techniciens.

161. Décisions sur les moyens de recrutement des étudiants; établissement du régleineat de 1 'école (contrôle des connaissances, stages, jugements des candi- dats pour le diplôme....}.

IX. RECOPMANDATIONS

162. Le consultant propose les mesures suivantes pour résoudre le problème de la formation en sciences de l'information.

a} Le gouvernement accepte de créer une école de formation en bibliothé- conomie, documentation et archivistique au Cameroun.

i;} Cette école pourrait être ou une école autonome ou une section d'une école déjà existant-.

c) L'école devrait commencer avec un programme post-baccalauréat pour former les professionnels au niveau moyen. Elle coinmencerait avec 25 admissions, chiffre qui ç'éléverait au bout de quatre ou cinq ans à 51! étudiants par an.

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d) Après quatre ou cinq ans l'école commencerait un programme post- licence. (cycle supérieur) pour former les conservateurs et bibliothé- cai res -en-chef .

e) Cette école pourrait être une école internationale, attirant des étudiants d'autres pays.

f) L'école serait localisée de préférence à Yaoundé, dans le quartier universitaire.

g) Elle serait dotée d'une bonne bibliothèque et d'une gamme d'équipe- ment informatique et audiovisuel important.

h) Le gouvernement assurera les dépenses importantes de l'école: les coûts d'investissement pour établir l'école s'éléveraient à 200 millions de francs minimum; les dépenses courantes seraient de l'ordre de 400 millions de francs CFA.

163. Si le gouvernement ne peut pas consacrer des fonds pour l'établissement de cette école, il doit augmenter le nombre d'étudiants envoyés à l'étranger. Si l'on veut former le nombre minimum de spécialistes de l'information, il faut envoyer au moins 30 étudiants par an pendant dix ans.

- "9 - L

ANNEXE

LISTE DE PERSOWES KENCONTKEES AIJ COURS DE LA MISSION

Monsieur Gérard Audouin,' Bibliothécaire, Centre culturel français

Monsieur Bernard Patrick Ayuk, Directeiir des Archives nationales

Monsieur N. Atandala, Directeur des Projets et des Programmes du Ministère du Plan

Monsieur Etienne Bebbé-Njoh, Institut national d'Education

Monsieur Peter Nkangafack Chateh, Directeur de la Bibliothèque universitaire

Monsieur Samuel Dikoume, CRTV - Radio Monsieur Joseph Ebongne, Bibliothécaire

Monsieur C. L. Eyoum Ndoumbe, Journaliste, SOPECAV

Monsieur David Endachi Tagne , SOPECA4

Monsieur Jean-Claude Engoulou, Service du Livre et de la Lecture publique

Monsieur Christian Fioriti, Chef de Projet "Lecture publique"

Nonsieur Issock, SOPECAM

Monsieur Richard Plarcel Keulco , Bibliothécaire, Centre culturel français

Monsieur Emerent Mbon Mekomponb, Bibliothécaire

Plonsieur Henri Meva Ondo, Directeur de la Culture et la Cinématographie

Monsieur Jean Mfouloii, Directeur de l'Enseignement supérieur

Monsieur Eugène Nd jiki Nya Directeur de la Communication

Monsieur Lucien Nù jock, Bibliothécaire

Nonsieilr Nega Directeur-ad joint, Bibliothèque universitaire de Yaoundé

Madame Paiiline Ngo Mandeng, Inspecteur de la Documentation

Monsieur Paiil. 51. Ngounou, Directeur des Pro jets et des Programmes, Ministère du Plan

- 30 - ?.Ionsieur Peter Yana Ntamark, Inspecteur général, Ministère de 1' Enseignement

supérieur

Monsieur Alain Perrier, Documentaliste, FA0

l4onsieur Tchadè Eonè, Cameroun Radio-Télévision

Monsieur Xichel Tonyé, Chef de Service du Livre et de la Lecture publique

Monsieur Tonyé, Conservateur, Bibliothèque de 1'Ecole supérieure des Sciences et Techniques de 1' Information

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