raport du conseil générale au xxie chapitre

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Raport du F. Supérieur général et son Conseil au XXIe Chapitre Général des Frères Maristes

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Rapport du Conseil général auXXIe Chapitre général - Janvier 2009

Directeur :Fr. AMEstaún

Commission des Publications :Frères : Emili Turú, AMEstaún,Onorino Rota et M. Luiz Da Rosa.

Coordination des traducteurs :Frère Josep Roura Bahí

Traducteurs :Espagnol :Frère Carlos Martín HinojarFrançais :Frère Gilles BeauregardFrère Joannès FontanayFrère Aimé MailletFrère Josep RouraFrère Jean RoussonAnglais :Frère John AllenFrère Edward ClisbyFrère James McKnightPortugais :Frère Virgilio BalestroFrère Aloisio KuhnPère Eduardo Campagnagni-Ferreira

Photographie :AMEstaún, Archives de la Maison générale

Registres et statistiques :Gabriela Scanavino

Maquette et trames :TIPOCROM, s.r.l.Via A. Meucci 28, 00012 Guidonia,Rome (Italie)

Rédaction et Administration :Piazzale Marcellino Champagnat, 2.C.P. 10250 - 00144 ROMATéléphone (39) 06 54 51 71Télécopie (39) 06 54 517 217E-mail: [email protected]: www.champagnat.org

Éditeur :Institut des Frères MaristesMaison générale - Rome

Imprimeur :C.S.C. GRAFICA, s.r.l.Via A. Meucci 28, 00012 Guidonia,Roma (Italia)

Janvier 2009

Table des matièresINTRODUCTION p. 2

1. Notre cheminementcomme communauté du Conseil général p. 6

2. Notre vision de l’Institut à partir des cinq appels du XXe Chapitre général p. 22

– 2.1 Centrés sur Jésus-Christ : à la source de l’eau vive p. 24

– 2.2 Des communautés renouvelées : qu’il est bon de vivre ensemble ! p. 36

– 2.3 Avec les laïcs : élargir l’espace de la tente p. 46

– 2.4 Mission et solidarité : un feu qui embrase et consume p. 56

– 2.5 Service d’animationet de gouvernement : lavez-vous les pieds les uns les autres p. 68

3. Conclusion. Cœurs nouveaux pour un monde nouveau p. 90

ANNEXE DU PERSONNEL p. 103

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F. Luis García Sobrado

6 Janvier 2009Fête de l’Épiphanie

Chers frères,

2 • Rapport du Conseil général

introduction

Le XXe Chapitre général nous aconfié une grande responsabilité.La vision que les capitulantsavaient de l’avenir de l’Institutétait très vaste et considérait plu-sieurs aspects essentiels concer-nant notre style de vie et notremission. Pour réaliser le travail quinous était confié, il nous a semblénécessaire d’appeler d’autres per-sonnes pour nous assister. Elles

ont accepté notre invitation de façon désintéressée, ont appliqué leurcompétence aux tâches demandées et ont généreusement partagé leurbon esprit. Chacun des membres du Conseil général et l’Institut tout en-tier ont eu la chance de bénéficier de leurs nombreux services. A la finde ce rapport, vous trouverez la liste complète de tous ceux qui ont col-laboré de différentes manières au travail de l’Administration générale.

C’est avec plaisir que nous présen-tons à l’Institut ce rapport sur la

vie et le travail du Conseil général aucours des sept dernières années et de-mie. Nous avons eu le privilège de ser-vir en une période de grands défis pourla vie religieuse et aussi pour les PetitsFrères de Marie de Marcellin. Commevous le verrez en lisant ce texte, notrevie en communauté, avec son esprit defraternité et son rythme de prière, a étéle fondement sur lequel nous avonsconstruit notre gouvernement et déve-loppé notre tâche d’animation.

F. Maurice Berquet F. Pedro HerrerosF. Seán Sammon

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Le rapport que nous vous présentons est né dans un contexte compre-nant les trois temps de prière communautaire qui ponctuent la vie quo-tidienne du Conseil général : Eucharistie du matin, prière mariale en dé-but d’après-midi et la révision de vie en fin de journée. A mesure que letravail avançait, le contenu du document est devenu, assez souvent, lecentre de notre temps passé avec Dieu comme communauté ; nous pou-vons vous assurer que nous avons osé demander la grâce de sa lumière.En un mot, nous avons voulu le plus possible nous assurer que le rap-port que nous allions soumettre, comme celui des Conseils précédents,contribuerait au processus de discernement mis en place par ceux quiont préparé le Chapitre.

F. Théoneste Kalisa F. Antonio Ramalho F. Peter Rodney F. Emili Turú

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Nous avons essayé de présenter uneimage équilibrée de nos travaux, enintroduisant dans le texte les do-maines où nous croyons que l’Insti-tut a fait des progrès, mais aussiceux qui attirent encore notre at-tention. En tant que Conseil nousavons dû prendre des décisions surles questions où il nous faut con -centrer davantage nos efforts. Ainsi,nous n’avons évidemment pas puaborder les autres. Nous croyonsqu’une telle démarche est inévitabledans tout gouvernement si l’on veutatteindre certains objectifs.

Le rapport est divisé en trois parties principales : une partie où nousdécrivons notre cheminement comme communauté, une deuxième partiequi analyse notre réponse aux cinq appels de notre XXe Chapitre général,et une conclusion où nous exposons, dans un plus large contexte, notrevision de l’Institut et de son avenir. Nous avons décidé de bâtir notrerapport dans ce cadre parce que les cinq appels étaient en fait le fonde-ment des directives et recommandations que les délégués au dernierChapitre général ont adressées au nouveau gouvernement général. Unelecture approfondie de la deuxième partie de ce texte sera particulière-ment nécessaire à ceux qui attendent un compte-rendu détaillé de notremandat.

4 • Rapport du Conseil général

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Le Conseil a aussi produit une annexe à ce rapport. Elle rend compte dutravail réalisé dans les différents services et bureaux, ainsi que des tra-vaux des membres des commissions. Une copie de cette annexe sera re-mise à chaque capitulant avant le début du Chapitre général.

Comme vous le lirez dans la conclusion, nous éprouvons un sentimentd’immense gratitude quand nous passons en revue nos années de man-dat : gratitude pour avoir été appelés à servir l’Institut, gratitude pourles frères et laïcs maristes qui nous ont fidèlement accompagnés, grati-tude pour le charisme donné à notre Église par Marcellin Champagnat.

Quelle immense grâce pour chacun d’entre nous !

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NOTRECHEMINEMENTCOMMECOMMUNAUTÉDU CONSEILGÉNÉRAL

1. Dans cette premièrepartie nous vousprésentons un aspect importantde la vie et dutravail du Conseilgénéral : notrecheminement en tant quecommunauté.Ce partage se veutune contribution au discernement du Chapitre généralet une expression de notre solidaritéavec tous les frères,dans leur viequotidienne en communauté,dans leurtémoignagereligieux au sein de l’Église et de la société, et dansleur engagementapostolique. Ainsi,à travers vous,frères capitulants,nous nous adressonsaussi à tout l’Institut.

6 • Rapport du Conseil général

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1.1 NOTRE VIEDE COMMUNAUTÉCOMME CONSEIL GÉNÉRAL

Notre communauté comme Conseil général s’est construite jour aprèsjour, à travers les expériences et les événements que nous avons vécusensemble.

Dès le départ nous nous sommes rendu compte que le temps passé en-semble comme groupe serait bien limité. Nous n’allions être tous à Ro-me qu’une centaine de jours par an, soit le temps des deux sessions plé-nières, quelques jours de repos ensemble et le temps de la retraite com-munautaire. Il nous est apparu clairement que la nature de notre mis-sion et les structures adoptées pour l’accomplir allaient façonner notrecommunauté. Cela entraînerait quelques défis particuliers.

Dans les réflexions qui suivent nous nous référerons surtout à notre ex-périence comme communauté pendant les temps des sessions plénières.

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8 • Rapport du Conseil général

Notre cheminement comme communauté du Conseil général

En référence au Chapitre généralnous nous sommes orientés vers lavie et le témoignage de commu-nion, tant au sein de notre commu-nauté que dans l’Institut. Le carac-tère particulier de notre communau-té exige l’engagement personnel dechacun pour créer la communion.Un développement interne était né-cessaire pour que le groupe arrive àun témoignage extérieur de commu-nion. L’expérience nous a montréque l’interpellation permanente à vi-vre l’amitié fraternelle pendant letemps de la diaspora créait une dy-namique constructive de la commu-nauté. Notre compréhension de lacommunauté s’exprimait aussi à tra-vers l’effort de chacun pour vaincreles limites que nous imposaient lesdistances et les difficultés de com-munication.

Les nombreux voyages que nous avons dû faire un peu partout dans lemonde nous ont mis en face de la diversité au sein de l’Institut. Notrecompréhension de la communauté du Conseil général est qu’elle avaitentre autres objectifs l’approfondissement de la communion entre toutesles communautés de l’Institut. Nous étions aussi conscients que ce butnécessitait des actions concrètes. Ce travail devait se faire en unitéavec les Provinciaux et les Supérieurs de District avec qui nous avonsvoulu être en contact fréquent.

Nous nous sommes aussi donné comme but de favoriser la communionet le contact avec les frères. Les retraites que nous avons animées danstoutes les Provinces ont été comme un moyen privilégié pour répondreà ce défi. Ce contact était pour nous, en tant que communauté, une oc-casion de partager la vie et la foi avec un grand nombre de frères et deservir comme facteur d’unité spirituelle dans l’Institut.

À un autre niveau nous avons voulu et vécu les Conseils généraux élar-gis comme une occasion de partager et de témoigner de notre commu-nauté comme une réalité et comme un élément de communion.

Nos rencontres avec les groupes régionaux des jeunes ont aussi été uneaction communautaire délibérée. Nous avons posé ensemble des actesde pastorale des jeunes et de pastorale des vocations comme cela estdemandé de toutes les communautés de l’Institut.

1 Actes du XXe Chapitre général

III, 3.2.B.1

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1.2 NOS DÉBUTSLa communauté a commencé en oc-tobre 2001. Elle était formée par dixfrères, dont deux, le Secrétaire géné-ral et l’Économe général, n’étaient pasmembres du Conseil général. Quatremembres de la nouvelle communautéavaient appartenu à la communautédu Conseil précédent. Les membres denotre communauté provenaient de

neuf pays et étaient de neuf nationalités. Conformément à la tradition, lelieu physique de la communauté se situe à Rome dans la Maison générale.

La conclusion du Chapitre général et le retour des capitulants dans leursProvinces nous ont rapidement fait prendre conscience de l’envergure de latâche qui nous était confiée. Il fallait commencer le travail, mais il fallaitdécider par quoi.

La distribution linguistique des frères dans l’Institut nous a conduits àprendre l’espagnol et l’anglais comme les deux langues de travail duConseil général. Il a fallu identifier rapidement quelques écoles de lan-gues pouvant garantir une bonne connaissance de l’espagnol ou de l’an-glais en quelques semaines de travail intensif. Une fois l’instrument lin-guistique du travail acquis, nous sommes revenus à Rome pour organiserle travail de gouvernement et d’animation.

Ariccia, dans les collines du Sud Est de Rome, était élu comme endroit idéalpour le tout premier travail de notre équipe. Dès le départ nous avons affirméla réalité de notre communauté comme un important aspect de notre travaild’animation et de gouvernement de l’Institut. Depuis lors elle a été le lieu oùnous avons vécu les appels du XXe Chapitre Général. Le projet de vie commu-nautaire fut notre premier travail accompli ensemble. Nous l’avons élaborécomme un outil d’intégration pour des personnes provenant de différents ho-rizons, appelées à témoigner des valeurs maristes et à travailler ensemble.

Tenant compte de cette réalité, nousavons cherché à faire l’expérience d’uneéquipe centrée sur Jésus, témoin d’unefraternité internationale et d’une inté-gration des différences de cultures. Ceséléments nous ont affermis face à la mis-sion confiée par le Chapitre général. C’estdans ce contexte communautaire que lesmembres du Conseil général ont développél’imagination et la créativité pour accom-plir ce qui sera présenté dans la deuxièmepartie du rapport.

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10 • Rapport du Conseil général

Notre cheminement comme communauté du Conseil général

1.3 NOTRE CHEMINEMENT DANS LA FOI -ESPRIT DE DISCERNEMENT

1.3.1 Écoute de Dieu

a) Partage de la vie et de la foi

Répondant à l’appel du Chapitre général, nous avons fait de notre par-tage de la vie et de la foi un point important et un exercice régulier denotre construction de la communauté. Nous avons pris l’habitude deporter dans la prière de chaque jour les événements les plus marquantsdu moment, notamment ceux de nos familles respectives qui pour laplupart d’entre nous se trouvent loin. Le partage quotidien des Écrituresnous a ouverts à la vie intérieure les uns des autres et a été ainsi unprécieux exercice de construction communautaire. Ces deux formes departage de la vie et de la foi nous ont aidés à intégrer notre vie dansnotre prière et peu à peu aussi notre prière dans notre vie. Lescélébrations des anniversaires, les repas et recréations ensemble onttoujours été objet de grande attention. Ils nous ont aussi aidés à mieuxnous connaître et à nous accepter. Nous avons expérimenté le rôle trèsimportant que ces petits gestes accomplis dans la simplicité et l’amourfraternel peuvent jouer dans la construction d’une communauté vivante.

A chaque retour à Rome nous avionschacun l’occasion de partager l’expé-rience du travail de Dieu dans noscœurs au cours de la période passéedans les visites des Provinces et autrestravaux d’animation. Les aspects rele-vés par chacun de nous éclairaient lesautres sur l’image de l’Institut dans lapartie du monde qu’il avait visitée. C’é-tait des moments de grand enrichisse-ment mutuel et de croissance dans l’é-coute de Dieu à travers les autres. Àces occasions nous nous sommes sou-vent encouragés à améliorer nos com-munications pendant le temps où nousétions dispersés hors de Rome. En ef-fet l’abondance du travail et parfois lesmoyens de communications limitésnous ont mis dans la difficulté d’êtreen contact régulier avec les autres.

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b) Une communauté qui prie

De par sa nature la tâche d’animation etde gouvernement de l’Institut est au-de-là des simples moyens humains. C’est letravail de Dieu. Une rencontre régulièreavec Le Seigneur est donc nécessairepour discerner sa volonté, et pour ac-complir selon son cœur la tâche qu’ilnous confie. Nous avons cherché cecontact dans la Parole de Dieu, dans lesdiverses autres formes de notre prière etdans l’écoute des autres.

Dès les premiers jours nous avons poséles bases d’une vie communautaire quifavorise la relation avec Jésus. Nousavons pris l’option de rythmer notrejournée par deux temps de prière, le ma-tin et le soir, avec un moment marial audébut de l’après-midi. Ces trois rencontres communautaires, nous lesavons voulues sobres, avec des espaces de silence pour l’intériorisationet permettant de porter la vie de la communauté et de l’Institut dansnotre prière quotidienne. Les prières du matin et du soir, particulière-ment, étaient autour d’un partage de la Parole de Dieu dans les textes li-turgiques du jour.

Notre prière communautaire a évolué avec le temps, au fur et à mesuredes évaluations et ajustement de notre projet de vie communautaire etaussi au gré des intentions les plus variées pour lesquelles nous priions.

Pendant la période des sessions plénières la prière communautaire étaitun moment privilégié d’intégration de notre travail d’animation. Les ap-pels du monde et de l’Église, les événements liés à la vie de l’Institut etdes frères particuliers y étaient constamment présents.Chaque jour les actions d’animation de l’Institut y avaientaussi une place très importante. Nous demandions à tou-tes les communautés de l’Institut de prier à cette inten-tion ; quant à nous, nous le faisions aussi, spontanément. Au commencement des sessions plénières, la prière étaitdominée par l’action de grâce pour la joie de nous retrou -ver et pour le travail accompli pendant les mois dediaspora. Peu à peu elle devenait la forme quotidienne deporter devant Dieu les projets et dossiers sur lesquelsnous étions en train de travailler. A la fin nous priions da-vantage pour la prochaine mission extérieure et les per-sonnes que nous allions rencontrer.

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12 • Rapport du Conseil général

Notre cheminement comme communauté du Conseil général

c) Une communauté qui cherche à vivre dans l’esprit de l’usage évangélique des biens.

À plusieurs reprises nous avons réfléchi sur la meilleure façon de vivredans un esprit de vie simple, de solidarité avec les plus pauvres et dansl’esprit de l’usage évangélique de biens. Nous avons étudié en commu-nauté nos dépenses et établi un nouveau formulaire des comptes pourplus de transparence. Nous nous sommes rendu compte qu’il n’est pasfacile d’arriver à un projet communautaire sur ce point.

Notre façon de vivre ces valeurs fondamentales pour la vie religieuse etpour toute communauté mariste a été, avant tout, d’encourager partoutle partage généreux avec les plus pauvres et de nous rappeler que ceux-ci doivent être au cœur de tout projet mariste.

Comme communauté nous nous sommes encouragés à mener un style devie simple et à nous approcher des pauvres quand l’occasion se présen-tait. Ce fut, par exemple, les cas de l’accueil d’un immigrant et la priseen charge d’un enfant malade équatorien.

d) Retraite annuelle

Fidèles à la tradition mariste, nous avons décidé de faire notre retraiteannuelle ensemble en communauté. Avec le recul d’aujourd’hui nouspouvons dire que le respect de cet engagement montre l’importance quenous y avons attachée et surtout le bénéfice que nous en avons tiré.

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Nous avons cherché ensemble le modèle de retraite qui nous aiderait leplus à saisir la présence de Jésus dans notre vie et à intégrer la rencon-tre avec Lui dans notre vie communautaire et dans notre mission. Fina-lement nous avons implicitement pris l’option de revoir la forme pourchaque retraite, mais, quel que soit le modèle, deux axes spirituels de-vaient être assurés. En premier lieu nous avons exigé de nous-mêmesd’avoir quotidiennement un temps personnel suffisant pour la prière, laréflexion et la lecture. Ensuite nous avons tenu à ce qu’il y ait un mo-ment de partage tranquille et suffisamment long, au sujet de nos expé-riences spirituelles au cours de l’année écoulée et aussi au sujet de ceque Dieu nous inspirait au cours de la retraite même.

Il est apparu dans nos partages que la retraite était pour tous une occa-sion de faire le point dans la vie intérieure. Mais souvent aussi c’étaitle temps d’un regard sur la mission du Conseil général après une annéede plus. Finalement nous pouvons dire que nos retraites annuelles ontété des moments forts de discernement personnel, d’approfondissementspirituel et de détente communautaire dans le Seigneur.

1.3.2 À l’écoute des autres

a) Accueil

Le nombre de visiteurs maristes à Rome a augmenté ces dernières an-nées. La plupart de ces personnes veulent visiter la Maison générale etsaluer le Frère Supérieur général. La communauté de la Maison générales’est distinguée par son excellent esprit d’accueil pour toutes les caté-gories de visiteurs. Nous lui disons nos remerciements et nos encourage-ments fraternels. Quand nous étions présents à Rome, notre communau-té a aussi voulu donner une attention particulière à l’accueil et à ladisponibilité. Toute la communauté était invitée à contribuer pour quechaque visiteur ou groupe de visiteurs se sente chez soi, de sorte à fa-voriser un partage franc et fraternel. Nous cherchions à offrir un témoi-gnage de charité et un signe de la présence de Jésus parmi nous, pourtous ceux qui nous visitaient.

b) Sessions plénières

Nos sessions plénières ont bien évolué. Il y a eu de grands efforts pourles rendre plus rentables, mieux orientées vers les objectifs et moinsfatigantes. Comme lieux de discernement, de confrontation des idées,elles ont été aussi les lieux où les limites se sont manifestées. C’estdans les sessions plénières que nous avons expérimenté notre tendanceen tant que groupe à ignorer les conflits entre nous plutôt qu’à les

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14 • Rapport du Conseil général

Notre cheminement comme communauté du Conseil général

résoudre. C’est là aussi que nous avons éprouvé notre difficulté à nousassurer un temps suffisamment long pour approfondir la réflexion sur unsujet. Nous avions toujours plusieurs sujets, peut être trop, à l’ordre dujour. Nous pensons que c’était là le signe du tempérament collectif d’ungroupe préoccupé par faire le plus possible.

Nous avons passé des moments, nombreux et longs, dans les travaux encommissions ou tous ensemble, dans la réflexion, les discussions, lepartage, etc. Le souci de connaître et suivre le mouvement de l’Espritnous animait tous.

Malgré les différences de point de vue, parfois fortement marquées,l’ouverture mutuelle et la recherche de la volonté de Dieu ont tou-jours prévalu. La quantité de travail et les limites de chacun n’ont ja-mais entamé la simplicité et la fraternité que nous étions tous heureuxde partager.

c) À l’écoute des autres familles religieuses

Conscients que ce monde complexe et varié est le lieu où Dieu nous par-le, nous avons élargi nos horizons en écoutant les expériences desquelques familles religieuses et d’autres personnes compétentes exté-rieures à l’Institut.

Nous avons beaucoup écouté au sein de la grande famille mariste, favo-risant ainsi l’amitié et la collaboration entre nous. Nous avons décidéd’avoir des rencontres annuelles des Conseils généraux des quatrebranches maristes. A l’occasion de nos réunions nous avons partagé

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nos plans d’animation et de gouvernement, et aussi les défis que nousrencontrions. Quatre commissions furent créées en vue d’un travail pluslarge et plus concret. Ces commissions créées entre les Conseils géné-raux ont élargi notre vision du charisme mariste. Nous nous sommessoutenus mutuellement et ensemble nous avons cherché comment rendreplus effective la contribution spécifique mariste dans l’Église.

Les rencontres avec les Conseils généraux des Frères des Écoles Chré-tiennes et des Marianistes nous ont aussi enrichis. Nous nous sommesinformés les uns les autres sur nos différentes structures et méthodesd’animation et de gouvernement. Nous avons appris comment ces deuxcongrégations assez semblables à la nôtre identifient et relèvent les dé-fis de ces temps.

Nous avons aussi écouté quelques experts de l’extérieur quand nous avonspensé en avoir besoin. La Sœur Christine Anderson FCJ, consultante del’Institut Craighead, Glasgow et M. Bruce Irvine de L’Institut Grubb, Lond-res, tous les deux spécialistes en organisation du travail nous ont, chacunen son temps, aidés à revoir notre façon de travailler. Nous croyons queleurs avis nous ont permis de mieux comprendre nos structures de fonc-tionnement et de les adapter à notre mission spécifique.

d) À l’écoute du personnel de la maison

Au cours des sessions plénières semestrielles nous avons enrichi notre dis-cernement en écoutant les différents responsables des services de l’Admi-nistration générale. Ces moments d’écoute et de partage nous ont permisd’avoir une vision d’ensemble et de nous resituer comme groupe de leaders.

Avec le temps, une séance d’information et d’échange,destinée à tout le personnel de l’Administration gé-nérale, était organisée à la fin des sessions pléniè-res. Les rencontres avec le personnel ont mis enévidence le nombre croissant des laïcs dans lesservices de l’Administration générale et l’im-pact de leur contribution au discerne-ment de la mission commune. Celanous a interpellés au sujet des ef-forts que nous faisons pour parta-ger le charisme mariste avec noscollaborateurs les plus immédiats.

La plus grande partie du person-nel de l’Administration généraleest constituée par la communautédes frères. La visite annuelle faite

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16 • Rapport du Conseil général

Notre cheminement comme communauté du Conseil général

par des Conseillers généraux a été un moyen important d’écoute et d’ani-mation des membres de cette communauté, de la part du Conseil général.

e) Les Visites des Provinces

Les visites des Provinces ont été une excellente école de la fraternitéet de la mission mariste, et une pièce importante dans notre processusde discernement. Les éléments recueillis au cours des visites ont sou-vent orienté les actes concrets de notre travail d’animation.

L’engagement apostolique des frères et laïcs dans le vaste chantier del’Institut donne lieu à des expériences les plus variées ; l’école formelle,l’intégration des enfants intellectuellement moins doués, l’attention desjeunes en situation de risque, les œuvres sociales, etc. Mais on recon-naît partout la marque des valeurs maristes traditionnelles dans les cou-tumes locales des frères et chez les jeunes qui nous sont confiés. L’ac-cueil, le dialogue et le partage nous ont constamment ramené aux va-leurs maristes des origines telles que l’amour et l’évangélisation desenfants et des jeunes, la simplicité, l’esprit marial et l’amour du travail. En ce moment, la vie quotidienne des frères et leurs apostolats dans dif-férents milieux de l’Institut sont parmi les éléments les plus importantsdans notre vision et notre discernement de la mission.

Soulignons toutefois que c’est aussi au cours des visites des Provincesque nous avons expérimenté le plus fortement nos limites tant person-

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nelles que comme groupe. Au cours de la première visite, plusieurs d’en-tre nous avons dû travailler dans des langues que nous avions à peinecommencé à apprendre. Les frères ont montré une grande ouverture, endonnant leur attention au message transmis plutôt qu’aux limites desvisiteurs. Nous avons vécu cette expérience avec une profonde gratitudepour les frères.

Finalement les visites des Pro-vinces ont jeté une lumière surnotre expérience commecommunauté du Conseil géné-ral. Elles nous ont en mêmetemps instruits, défiés, inter-pelés et confirmés sur l’éduca-teur (frère ou laïc) maristedans son apostolat aujourd’hui.S’agissant de l’éducateur maris-te, nous avons vu une person-ne au milieu des jeunes et quise préoccupe d’eux. Nousavons vu une personne aux ré-alisations extraordinaires enfaveur des enfants et des jeu-nes mais avec des défis toutaussi grands. Le Mariste d’aujourd’hui nous est apparu comme unepersonne qui a une grande vision mais qui est aussi victime des gran-des pesanteurs. Quelle personne zélée, le Mariste ! Mais, face à l’in-différence religieuse, face au nombre toujours décroissant des frèreset face au juridisme parfois excessif dans les relations avec les jeu-nes, quelle quantité de doutes ! C’est une personne qui a des nom-breuses et grandes raisons d’hésiter mais c’est aussi une personne auxgrands élans.

Ces oppositions et contradictions sont parfois des signes d’un esprit enprocessus de véritable discernement. Puissent ces tensions être toujoursvécues dans la paix, la sérénité et la recherche de Dieu.

1.4 QUELQUES ÉVÉNEMENTS QUIONT MARQUÉ NOTRE CHEMINEMENTEN TANT QUE COMMUNAUTÉ

Nous venons de vous présenter plusieurs faits et événements. Ils onttous marqué notre cheminement en tant que communauté du Conseilgénéral. Cependant nous voulons mentionner d’autres événements quiont marqué de façon spéciale notre communauté.

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1.4.1 La Conférence générale de 2005

La Conférence générale de 2005 fut avant tout une expérience de fra-ternité entre la communauté du Conseil général et les Provinciaux. Lajoie de se rencontrer était profonde et largement exprimée.

Le choix de l’Asie comme lieu de la conférence était le résultat d’undiscernement du Conseil général. Ce continent est la nouvelle terre pri-vilégiée pour la mission ad gentes dans l’Église. La tenue de la Confé-rence générale à Negombo, Sri Lanka, trouvait bien sa place dans lecontexte de l’appel lancé par Le Pape Jean-Paul II pour l’Évangélisationde l’Asie.

Cette grande assemblée fut un moment clé d’évaluation et le point dedépart d’une nouvelle vision. Les Provinciaux réunis avec le Supérieurgénéral se sont exprimés sur le travail d’animation et de gouvernementde l’Administration générale en fonction depuis 4 ans, et ils ont partici-pé à la vision et aux projets pour la deuxième moitié du mandat. Ils ontsuggéré des rectifications sur certains points et ont dit leur encourage-ment pour des initiatives nouvelles.

1.4.2 Béatifications

La béatification de 47 frères maristes, martyrs en Espagne, fut un desévénements les plus marquants de notre mandat. Ces frères Bienheureuxsont proches de nous dans le temps. Plusieurs frères vivants aujourd’huiles ont connus personnellement. Nous avons le sentiment que l’histoirequ’ils ont vécue aurait pu ou pourrait être la nôtre. Mais nous recon-naissons que le martyre est un don. Et nous remercions Dieu pour lagrâce d’identification avec le Christ que ces frères ont reçue. Le 28 octo-bre 2007, le don du martyre, généreusement dispensé à ces 47 frères,rejaillit dans toute l’Église comme un temps de grâce. Pour la famillemariste, particulièrement les disciples de Champagnat, ce fut un grandmoment de célébration joyeuse de notre identité.

Malgré notre préparation, et le sens de l’importance de cequi se passait, la force de l’Esprit qui s’est manifesté danscet événement a dépassé toutes nos attentes. L’intensitéde l’expérience nous a surpris. Familles des martyrs, laïcs etfrères maristes, nous nous sommes rencontrés pour recon-naître que Dieu nous avait visités, et nous avons, ensemble,célébré sa présence parmi nous.

L’importance de l’événement par la signification que l’Égliselui donne nous a raffermis dans notre foi dans les valeursdu Royaume dont nous témoignons par notre consécration.

18 • Rapport du Conseil général

Notre cheminement comme communauté du Conseil général

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Le déplacement des élèves, anciens élèves, familles, amis, laïcs et frèresmaristes pour la célébration à Rome, nous a instruits sur le rayonne-ment du témoignage quotidien d’un frère engagé. En effet ce qui a frap-pé la plupart de témoins est que le martyre a été le prolongement nor-mal de la vie de ces frères. Ils sont morts comme ils ont vécu, té-moins de la charité et de l’accueil, même au milieu de la plus grandeviolence.

Face aux nombreux défis qui mettent à l’épreuve notre foi, nous avonssenti qu’à travers ces béatifications, le Seigneur s’est manifesté àl’Institut. Il nous a réconfortés et il nous a donné un nouvel élan.

1.4.3 Assemblée de la Mission

Du 3 au 12 septembre 2007 la phase finale de l’Assemblée internationa-le de la Mission mariste a eu lieu à Mendès, au Brésil. Représentants descinq continents, laïcs et frères, nous nous sommes rencontrés à la find’un processus de presque deux ans, pour aborder ensemble les grandsthèmes de la Mission mariste.

Ce fut une expérience historique pour notre communauté de participerà cette rencontre où pour la première fois les frères et les laïcs se sontretrouvés de tous les continents et Unités administratives pour discuterdes questions d’intérêt commun et sur pieds d’égalité.

Déjà, au cours de nos visites, nous avions pu apprécier la vitalité de laMission mariste mais en voyant le nombre de personnes réunies dansl’Assemblée, l’enthousiasme observé pendant les séances, l’apport d’i-dées nouvelles, la volonté d’imaginer l’avenir, la radicalité de l’engage-ment et la puissance des formulations, nous aussi nous avons été saisispar l’enthousiasme. Toutes ces réalités indiquaient clairement que nousétions à une croisée de chemin décisive.

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1.4.4 « L’Eau du Rocher »

La publication du document sur la spiritualité L’Eaudu Rocher est certainement un jalon dans la vie del’Institut. Le document fut tant attendu ! Les frèresaspiraient à voir mise par écrit l’expérience spirituellequi les fait vivre et qui les soutient dans leur aposto-lat. Le mandat que le Chapitre général a confié auConseil général exprimait ce désir des frères. En tantque communauté nous avons eu la joie de voir évo-luer ce document. Nous avons eu le privilège de par-ticiper à son élaboration en exprimant nos pointsde vue sur différents aspects, en donnant des sugges-tions, et nous l’avons fait ensemble, en communauté.

Il y avait un sens de soulagement chez plusieurs à lavue et à la lecture de ce livre. Ils s’y sont reconnus.Le livre n’est pas un traité de spiritualité. Plus que lerésultat d’une bonne réflexion il est le fruit d’unebonne observation. Il dit au frères et laïcs le meilleurd’eux-mêmes, ce à quoi ils aspirent, le chemin queChampagnat leur indique pour aller vers Jésus, uneformulation simple de la voie mariste vers la sainteté.

Le travail de recherche et discussion au sein du Conseil général, quinous a conduits à l’approbation de ce document, a été un temps fort departage de nos convictions les plus profondes de foi et de spiritualité.

La parution de L’Eau du Rocher fut un événement pour notre communau-té. Elle a suscité beaucoup d’enthousiasme. La prière communautaires’en est inspiré presque quotidiennement.

1.5 OÙ EN SOMMES-NOUS ?

À la fin de ce mandat de huit ans, nousnous sentons heureux du chemin par-couru ensemble comme communauté.Nous remercions le Seigneur pour tout cequ’il a accompli dans chacun de nous.

■ Somme toute nous nous sentons com-me n’importe quelle autre communau-té, avec ses hauts et ses bas. Aubout de huit ans, nous apprécionsmieux la difficulté de partager nosvulnérabilités.

20 • Rapport du Conseil général

Notre cheminement comme communauté du Conseil général

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Janvier 2009 • 21

■ Parfois nous avons eu le sentiment que les responsabilités nous pous-saient à aller au-delà de nos limites et atteindre le meilleur de nous-mêmes.

■ Dans notre travail nous avons bénéficié de l’accueil et de la confian-ce des frères et des laïcs dans les Provinces, partout où notre mis-sion nous a conduits. Nous disons à vous tous nos remerciementspour votre fraternité.

■ Nous sommes émerveillés par la qualité de tant de personnes ren-contrées au long de ces huit années.

■ Les rencontres avec les jeunes des différentes Régions nous ont en-richis et encouragés. Nous sommes aussi impressionnés par leur en-thousiasme et leur esprit mariste.

■ Nous demandons pardon pour nos erreurs et omissions. Il est pos-sible que nous ayons fait souffrir l’un ou l’autre. Croyez que ce ne futjamais intentionnellement.

Dans la deuxième partie de ce rapport, la plus grande, le Conseil généralvous présente en détail son travail au cours de son mandat.

Nous vous en souhaitons une lecture fructueuse.

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NOTREVISION DEL’INSTITUTÀ PARTIRDES CINQAPPELSDU XXE

CHAPITREGÉNÉRAL

2.le

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22 • Rapport du Conseil général

Page 25: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 23

2.1Centrés sur Jésus-Christ : à la source de l’eau vive

2.2Des communautésrenouvelées : qu’il est bon de vivre ensemble !

2.3Avec les laïcs : élargir l’espace de la tente

2.4Mission et solidarité : un feu qui embraseet consume

2.5Service d’animation et de gouvernement :lavez-vous les piedsles uns les autres

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24 • Rapport du Conseil général

Par cet appel, le Chapitre a proclaméclairement, simplement, sans aucuneéquivoque qu’un frère mariste doit cen-trer sa vie sur Jésus. C’est l’affirmationque notre vie est une vie religieusedont les racines sont un engagementpour la personne de Jésus. Notre vie re-ligieuse est une libre réponse à une in-vitation qui nous a été adressée, quenous réalisons par une relation person-nelle avec Jésus dont nous affirmonsl’amour inconditionnel.

Notre Conseil considère que cet appel nous demandait d’affirmerclairement la valeur de la vocation de frère mariste et de faire toutce qu’il était possible pour renforcer la spiritualité qui sert d’ap-pui à cette vocation et lui donne sens et orientation. Et aussi qu’a-vec les Provinciaux nous donnions à chaque frère les moyens néces-saires pour continuer son propre chemin de conversion vers la per-sonne et la Bonne Nouvelle de Jésus.

En décrivant nos communautés comme des « écoles de foi2 », leChapitre nous rappelle que notre vie de communauté a un rôle in-dispensable pour renforcer notre vocation, notre mission et notrespiritualité.

2.1CENTRÉSSUR JÉSUS-CHRIST :

À LA SOURCE DE L’EAU VIVE

2.1.1 Sens que nous donnons à cet appel

CENTRER PASSIONNÉMENT NOS VIES ETNOS COMMUNAUTÉS SUR JÉSUS-CHRIST, COMME MARIE. ET POUR CELA, METTRE EN ŒUVRE DES PROCESSUSDE CROISSANCE HUMAINEET DE CONVERSION.

2 Choisissons la Vie. Le document officiel du

XXe Chapitre Général. A partir d’ici, chaque fois

que nous citerons ce document,nous donnerons uniquement

le numéro de référence à l’intérieur du texte.

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Janvier 2009 • 25

En outre, plutôt que de nous enfermer en nous-mêmes, le Chapitre nous ademandé de prendre notre place au sein de l’Église à la manière de Marie,comme le voulaient les fondateurs maristes. Nous croyons qu’un frère a unrôle spécifique au sein de l’Église. Nous situant en dehors de sa structurehiérarchique, mais à l’intérieur de sa structure charismatique, par le témoi-gnage de nos vies nous pouvons être la conscience de l’Église et la mémoiredes valeurs dont témoignèrent les premier chrétiens, un témoignage si fortque d’autres ont décidé de s’exposer à la persécution pour les rejoindre.

Avant de développer notre conception de l’appel, nous voulons éviter touteincompréhension. Cet appel nous centre très clairement sur la vocation defrère et sur sa vie religieuse. Ce recentrement ne diminue en rien la voca-tion de laïc mariste, ni notre engagement à susciter cette vocation. Nousréaffirmation l’existence à la fois de la vocation de frère et celle du laïcmariste. Nous voyons deux vocations, chacune avec leurs caractéristiqueset leur rôle propre dans l’Église et dans l’Institut. En même temps, elles par-tagent en commun des spécificités de ces vocations (apostolat et spirituali-té). Ainsi elles sont complémentaires et se renforcent mutuellement.

2.1.2 Comment nous avons mis en pratique cet appel

Comme Conseil, nous croyons qu’un changement profond du cœur dechacun d’entre nous est nécessaire si un authentique renouveau doitpouvoir se produire. Faire de Jésus la passion et le centre de nos vies

Page 28: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

n’est pas un idéal lointain à rechercher, c’est bien plutôt un point dedépart nécessaire à un travail de transformation.

a) Renforcer la vocation et la vie religieuse du frère mariste

Cela a été la grande priorité de ce Conseil général (47.2). Les trois cir-culaires du F. Seán sont centrées directement sur des traits fondamen-taux de la vie des Petits frères de Marcellin : la spiritualité, la commu-nauté et la mission. Les 3 lettres du Supérieur général à des frères d’â-ges spécifiques ont eu pour but de les encourager dans leur vie religieu-se mariste, spécialement face aux défis propres à chaque période de lavie. Il est prévu qu’en 2009, il y aura une dernière circulaire pour analy-ser et affirmer l’identité du frère.

En nous organisant pour remplir les mandats reçus, nous avons formé uneCommission de la vie religieuse. A la suite de la réorganisation de nosstructures en 2006, cette commission a eu la responsabilité des domainesde la spiritualité, de la formation initiale et de la formation continue etde la vie communautaire. A l’expérience, il est apparu que ces responsabi-lités étaient trop lourdes pour cette seule commission. La Commission ex-prime sa vive reconnaissance pour le travail dévoué de son secrétaire Fr.Teofilo Minga3. Il a apporté une aide inestimable à la Commission en as-surant le contact avec les frères des Provinces responsables des diversaspects de la vie religieuse. Dans beaucoup de Provinces, il a animé desateliers et des retraites qui ont été très efficaces pour la formation spiri-tuelle de beaucoup de frères et de laïcs maristes.

Nous avons commencé notre mandat par une Com-mission des Vocations dont le travail a été pour-suivi par le Bureau des Vocations. Le frère Ernes-to Sanchez a dirigé ce bureau avec enthousiasme.Grâce à son énergie, sa netteté de vue, ses convic-tions personnelles et son amabilité, il a aidébeaucoup de Provinces à reprendre confiance pourle service des vocations. Bien que l’appellation dela Commission et du Bureau aient pu ne pas êtreassez claire ou assez précise, leur mission a été lapromotion de la vocation de frère mariste.

Une étape significative de cette démarche de pro-motion a été l’Année des Vocations (septembre2004 – août 2005). Les fruits de cette année sepoursuivent encore aujourd’hui. La dynamique decette année a encouragé la réflexion, la prière, letémoignage et l’action, en relation avec toutes lesvocations dans l’Église, plus spécialement celle du

26 • Rapport du Conseil général

2.12.1

3 À l‘intérieur de ce rapport,nous ne mentionnons que les noms de ceux

qui sont habituellement au service de

l’Administration générale. Les noms de tous ceux

qui ont travaillé avec nouspendant notre mandat

de 8 années apparaissent en appendice.

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Janvier 2009 • 27

frère mariste. Menée sérieusement, une telle démarche conduit certainsd’entre nous a être confrontés à ces questions : est-ce que la vocation defrère mariste garde toute sa valeur et son sens dans l’Église et la société oùje vis ? La où je suis, à mon époque, est-ce que Dieu invite encore des jeu-nes à la sainteté dans la vocation de frère mariste ? Existe-t-il aujourd’huiautour de moi des jeunes comme Jean-Baptiste Montagne ? Dieu appelle-t-il des personnes déterminées pour qu’elles répondent à ces besoins en tantque frères maristes ? Progressivement, des personnes, des communautés etdes Provinces se trouvent confrontées à ces questions. Cette démarche sedéroule dans le cadre plus large de questions qui s’y rapportent comprenantla nature de la vocation dans l’Église, les grandes orientations de la missionmariste dans ce nouveau siècle, la vocation du laïc mariste, etc. Le Bureaudes Vocations nous a lancé le défi de créer une « culture des vocations »,une « culture » dans laquelle le terme « vocation » est employé et a dusens. En créant cette « culture », tout Mariste a un rôle à jouer (42.5).

Dans l’Église, il y a diverses vocations et une part essentielle de notre mis-sion auprès des jeunes : c’est de les accompagner dans le choix de leur vo-cation. Découlant de notre propre engagement pour l’Année des Vocationsen tant que communauté du Conseil général, nous avons eu des rencon -tres avec les jeunes dans chaque Région de l’Institut. Nous avons fait deces rencontres un moyen concret d’écoute de l’expérience des jeunes ; leurexpérience de la vie et de l’Église, leur rapport avec les activités aposto-liques maristes et leur vision sur la vie religieuse mariste. Certains Conseilsprovinciaux ont mis en œuvre une démarche similaire, une équipe de dialo-gue avec des groupes de jeunes.

Certaines Provinces et Régions ont eu l’aide de nombreuses activités, visites,rencontres etc. La rencontre de Les Avellanes en avril 2008 a eu une signifi-cation toute particulière. Elle a rassemblé ceux qui travaillent au service desvocations dans des pays qui sont sécularisés ou qui le deviennent rapide-ment. Dans ces situations particulières, le travail apostolique de la promo-tion des vocations, surtout pour la vie religieuse, est un défi tout spécial. Lepartage sincère d’expériences, de plans et de prévisions a suscité de nouvel-les énergies pour le service des vocations dans de nombreuses Provinces.

b) La spiritualité qui nourrit la vie religieuse mariste

La vie religieuse mariste n’a aucun sens si elle n’est pas centrée sur Jé-sus. Sa valeur pour l’Église et pour le monde, c’est son caractère reli-gieux et mariste qui évangélise. Sans une spiritualité propre qui l’entre-tient et la développe, elle devient du sel qui a perdu sa saveur4.

Dès le début de notre mandat, nous avons décidé d’accentuer le rôlecentral de la spiritualité (48.1). Avec l’aide d’autres frères, le Conseil aanimé des retraites dans chaque Province de l’Institut. Nous avons 4 Cf. Mt 5, 13

Centrés sur Jésus-Christ : à la source de l’eau vive

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mis en place la démarche qui a conduit à la publication du texte L’Eaudu Rocher : la spiritualité mariste jaillie dans la tradition de MarcellinChampagnat. Le texte exprime la spiritualité qui s’est développée à par-tir de Saint Marcellin et des premiers frères et qui se vit aujourd’hui.Nous avons engagé l’Institut dans une Année de la Spiritualité (octo-bre 2007–octobre 2008) pour l’inviter une fois encore à vivre le premierAppel du Chapitre et à promouvoir un environnement favorable danslequel le nouveau texte sur la spiritualité pourrait être diffusé et étudié.Nous croyons que la réponse des Provinces et les fruits produits témoi-gnent à la fois de la soif de spiritualité et de l’efficacité d’avoir un textecomme référence pour la formation spirituelle. Ce document, en lienavec les résultats obtenus dans tout l’Institut, a été le point de référencepour la révision du Chapitre 4 des Constitutions que nous proposons auXXIe Chapitre général (48.4).

En tant que Conseil, il nous fallu quelque temps pour y voir clair sur lameilleure façon de mettre en œuvre le mandat pour l’animation régiona-le sur la spiritualité (48.2). Notre expérience confirme la valeur d’une

certaine forme de structures régionales de spi-ritualité. Nous en sommes arrivés à la conclu-sion que quatre réseaux suivant les langues n’é-taient pas la réponse la plus appropriée aux be-soins de l’Institut. Notre expérience, et celle duprécédent Conseil général, nous a appris que,par suite de la grande variété des situations dansl’Institut, les réseaux avaient des orientations etdes façons différentes de répondre aux besoinsde leur contexte culturel. Si certains réseaux for-més d’après les langues se débattaient pourtrouver leur orientation, c’était dû à l’immensediversité des cultures, des ressources et des be-soins, etc. qui existaient chez eux. Par consé-quent nous avons pris la décision de redonnerforme aux structures sur la base des Régions plu-

tôt que des langues. Notre point de vue a été communiqué dans le Bul-letin aux Provinciaux 6 (mai 2004).

Depuis cette époque, nous travaillons avec les Provinciaux pour établir ou ren-forcer des structures dans toutes les Régions. Dans certains endroits, des ré-seaux régionaux de spiritualité bien organisés vont continuer à se développer.Dans d’autres Régions nous espérons que des commissions régionales vont seformer, à partir des membres des commissions provinciales de spiritualité oude groupes semblables. Nous avons été lents pour accompagner les réseauxexistants. Après la réorganisation des structures du Conseil général, à la suitede la Conférence générale de 2005, nous avons essayé d’être plus présents àdes rencontres. Nous reconnaissons que les réseaux régionaux de spiritualitén’ont pas reçu de notre part l’aide et les encouragements qu’ils espéraient.

28 • Rapport du Conseil général

2.1

Page 31: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Cette participation nous fait pren-dre conscience que si notre héri-tage spirituel doit vraiment s’incul-turer dans les diverses cultures denotre Institut international, c’estdonc les Maristes vivant au sein deces cultures qui vont le rendre pos-sible. Les structures régionalessont d’une valeur inestimable pourenrichir et développer notre spiri-tualité dans les traditions religieu-ses à travers lesquelles elle s’expri-me, en la vivant quotidiennementdans des situations de défis : l’in-justice institutionnalisée, la pau -vreté qui opprime, les familles dé-truites par le Sida, le consuméris-me, etc. Le 20e Chapitre général a

encouragé les Maristes à participer au dialogue interreligieux (45.5).Puisque l’urgence d’un tel dialogue varie suivant les pays, nous pensonsqu’une structure régionale de spiritualité est le lieu le plus approprié pourfaciliter un tel dialogue. Nous avons travaillé de façon régulière avec lesProvinciaux, en leur faisant part de notre point de vue sur des structures ré-gionales de spiritualité et en les encourageant à consacrer des ressourcespour ces structures dont l’activité renforce alors les programmes de la Pro-vince pour la formation spirituelle.

Tandis que L’Eau du Rocher a été un moyen éminent de réaffirmer notre patri-moine spirituel parmi les réalités d’aujourd’hui, cette tâche est le mandatcontinu du Postulateur général et de la Commission Internationale du Patri-moine. Plus haut dans ce rapport nousavons parlé de la façon dont la béatifica-tion de 47 de nos frères – les Martyrsespagnols – nous a stimulés comme mem-bres du Conseil et comme communauté defrères. Cet événement, et aussi ses litur-gies et commémorations très vivantes, ontété le point culminant du travail intensifet consciencieux du frère Giovanni MariaBigotto, de ses vice-postulateurs, et dufrère Gabriele Andreucci qui l’a précédécomme Postulateur général. Pour ces hom-mes, ce fut un travail affectueux puisquele témoignage de nos frères méritait d’êtreproclamé. Chacun d’entre nous fut touchéde différentes façons. La mort ne les a paspris par surprise. C’étaient bien évidem-

Janvier 2009 • 29

Centrés sur Jésus-Christ : à la source de l’eau vive

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ment des temps de dangers et d’épreuves. Leur ferme engagement dans lechoix de leur vocation de frère mariste et leur fidélité au service des jeunesnous encouragent à nous réengager nous-mêmes dans notre propre vocationreligieuse. Le mandat du Postulateur général continue à être un mandatqui puise dans nos trésors de richesses spirituelles de façon à présenter ànotre génération des valeurs maristes qui sont de tous les temps.

La tâche de la Commission internationale du Patrimoine a uneorientation semblable. Son travail est indispensable pour que noussachions qui nous sommes. Comme notre spiritualité continue d’évo-luer, cette Commission nous aide en nous assurant que cette évolu-tion est authentique et fidèle à notre héritage. La tâche de la

Commission est à la fois de faire un travail de recherches sa-vantes et de former un groupe de réflexion pour l’Institut.

Sans de nouvelles générations bien préparées pour ces tâ-ches, notre développement spirituel en tant qu’Institut vaperdre de sa vigueur. D’où l’importance du travail en coursdu CEPAM en Amérique Latine et en Espagne, et du Pro-gramme International du Patrimoine qui s’est déroulé àRome (février – juin 2008).

c) Les éléments clés du renouveau de la vie religieuse mariste

La Commission internationale du Patrimoine est l’un deséléments du renouveau de la vie religieuse mariste. Il y ena beaucoup d’autres. Très signifiante est la Formation in-itiale. Chaque formateur et chaque équipe de formationdoivent constamment revenir à deux questions clés : Quel

est le monde mariste pour lequel on prépare le jeune ? Com-ment ce programme peut-il le préparer au mieux pour ce qui

30 • Rapport du Conseil général

2.1

Page 33: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 31

va venir ? Une équipe du Conseil général a rendu visite à chaque noviciatet chaque scolasticat (et à la plupart des postulats) de l’Institut, posantces questions et dialoguant avec les formateurs au sujet de leurs réponses.Les résultats de ce premier contact avec la réalité de l’Institut ont donnélieu à un document de réflexion présenté aux Provinciaux et aux Supé-rieurs de Districts à la Conférence générale de 2005. Ce document a faitapparaître sept défis d’importance.

Nous croyons que le défi majeur concernant la formation initiale. La forma-tion initiale est que les programmes donnent la priorité à la spiritualité, àla consécration et à l’évangélisation. En termes simples, la tâche de noscommunautés de formation est de former des jeunes frères pleins d’amour deJésus et enflammés à proclamer la Bonne Nouvelle. Une telle tâche n’est pos-sible qu’avec une équipe dont la responsabilité principale est la formation.

En formant de jeunes apôtres, nous formons leur identité mariste et reli-gieuse. Pour conclure la formation initiale, les deux aspects de l’identité ontbesoin d’être profondément développés. Une instance clé de cette étape estla communauté de formation elle-même. Nous croyons que pour être efficien-te, la communauté a besoin de se composer d’un certain nombre de jeunes(non d’un seul) que l’on forme ensemble et qui se forment les uns les autres.

En beaucoup d’endroits de l’Institut, la vie religieuse mariste se vit dans descontextes culturels et religieux sensiblement différents de ceux qui existaientil y a quinze ans quand se préparait le Guide de la Formation. Il y a mainte-nant une plus grande diversité culturelle dans l’Institut. Nous voulons êtresûrs que nous préparons des jeunes pour ces réalités et celles que nous pou-vons prévoir. Un événement nouveau important, c’est que les communautésde formation sont, de façon prédominante, internationales et interculturel-les, comme le deviennent un nombre croissant de communautés dans diffé-rentes Provinces. C’est une vision de la vie mariste qui est internationaleet c’est bien plus que l’expérience d’une seule Province ou d’un seul paysqui est un aspect essentiel de l’identité d’un frère mariste de notre temps.

Après la Conférence générale, ce document de réflexion a été adressé àchaque équipe de formation pour encourager l’évaluation et l’engage-ment personnels. L’emplacement des communautés de formation a denouveau été soulevé comme sujet de réflexion (48.7).

Là où cela nous a été possible, nous avons utilisé les rencontres régio-nales des formateurs pour continuer cette réflexion. La rencontre desFormateurs d’Afrique en juillet 2007 est un exemple significatif de cetteréalité. En février 2007, le Conseil a invité à Rome des représentants dechaque scolasticat en vue de réfléchir ensemble sur le caractère desjeunes qui sont en formation actuellement et pour unifier notre pointde vue sur le contenu et les progressions qui sont nécessaires à leur for-mation à cette étape de la formation initiale.

Centrés sur Jésus-Christ : à la source de l’eau vive

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Au point de vue du Conseil, cette étape de formation a une importancecritique pour renforcer l’identité mariste et religieuse du jeune frère et fa-voriser en lui l’intégration personnelle qui est nécessaire à la vie d’un frè-re (47.1). Nous avons beaucoup d’inquiétude pour les Provinces qui ont, ànotre point de vue, pris des décisions ayant affaibli les programmes deleur scolasticat. Notre contact avec des jeunes frères dans divers contex-tes nous a conduits à nous inquiéter du peu de profondeur de certainsquant à leur identité et de la superficialité avec laquelle l’engagement etles vœux, surtout le célibat, sont compris.

Pour être efficace, la formation Initiale a besoin d’assez de formateursqui, utilisant les méthodes et le langage actuel, puissent accompagner etaider des jeunes d’aujourd’hui à découvrir leur vocation mariste, à en com-prendre la richesse et la profondeur, et à vivre la vie religieuse maristeavec engagement et passion. Nous continuons à demander aux Provinciauxde continuer à préparer plus de formateurs. Le besoin reste urgent. Nousen avons donné l’occasion au moyen d’un cours (août 2005–juin 2006 àNairobi) pour la préparation de nouveaux formateurs maristes.

Dans le domaine de la formation initiale, comme dans d’autres, nous avonsappris par suite de l’expérience de notre mandat. En jetant un regard en arriè-re, nous comprenons que nous n’avons pas été assez proactifs pour exercernotre rôle de leader dans ce domaine. Nous comprenons maintenant que pourl’avenir de l’Institut nous aurions dû être plus actifs, en soulignant les défi-ciences que nous avons vues dans certains programmes de formation initiale.

Pour beaucoup de frères, les programmes de formation continue proposés parl’Institut (à l’Escorial et à Manziana) sont des moments clés du renouveau.Les programmes sont régulièrement évalués par les Équipes et par nous-mê-mes pendant les visites à ces centres de spiritualité. Forts de ces évaluations,nous croyons que ces sessions sont de vrais moments de grâce qui aident lesfrères à redécouvrir leur vocation religieuse, à renforcer leur identité mariste

et à s’en retourner chez eux avec un engagement renouvelépour prendre au sérieux des aspects essentiels comme laprière personnelle, la vie communautaire et la mission(47.1). Nous voulons exprimer notre gratitude aux frèresdes Équipes de Renouveau pour leur service inestimable àl’Institut : Javier Espinosa, Alfonso Levis, Inocencio Martí-nez, Diamantino N. Duque, Barry Burns et Antoine Kazindu.Pendant notre mandat, nous avons soutenu ces program-mes par notre présence au cours de leur déroulement etpar l’accompagnement des Équipes. Pendant les premièresannées de notre mandat, notre accompagnement n’a pasété suffisant. Au cours de ces dernières années, nous avonsessayé de mieux faire. Un apport significatif a été la dé-marche que nous avons entreprise au début de l’année2006 de faire une évaluation des programmes alors encours. Une partie de cette démarche fut l’estimation des

32 • Rapport du Conseil général

2.1

Page 35: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 33

programmes inter-congrégations que nous avons avec les Marianistes. Cequi a motivé cette révision, c’était de nous assurer que nos programmes pro-posaient le contenu et les démarches les mieux appropriées pour les besoinsdes frères et de l’Institut. Un « renouveau » efficace et durable de chaque frè-re est une manière efficace de renouveler la vie religieuse de l’Institut toutentier. Cette estimation a fait apparaître deux groupes d’âge de frères aux be-soins desquels il n’était généralement pas répondu. Des programmes sont misen place pour ces frères qui se trouvent confrontés à des questions d’impor-tance, après la profession perpétuelle (Programme Horizons), et au momentoù quelques frères cherchent à vivre leur engagement religieux dans une for-me d’apostolat qui convient mieux à leur âge. (Programme Transitions).

2.1.3 Orientations pour l’avenir

a) Une nouvelle vision convaincante de la vie religieuse mariste

La vitalité de notre vie et de notre mission en bien des endroits de l’Institutrequiert que nous ayons une nouvelle vision convaincante de la vie reli-gieuse mariste pour le 21e siècle. C’est le défi qui sous-tend ce que l’onexprime souvent comme le besoin de bien mettre au clair l’identité du frèremariste. Jusqu’à ce que cela soit fait, nous courons le risque de vivre nosengagements avec hésitation et de rester indécis sur notre mission. Nousobservons aussi une recherche de la spiritualité « à la carte ». C’est unchoix individuel, sans que soit envisagée une place pour la participation àla communauté mariste et à l’Église. Dans d’autres domaines, nous voyonsun fléchissement de la foi, qui a diminué le sens de la consécration et sé-rieusement affaibli la compréhension de la vie religieuse. En bien des en-droits, les laïcs maristes prennent leur juste place dans la mission et le cha-

Centrés sur Jésus-Christ : à la source de l’eau vive

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risme de Marcellin. À mesure que l’identité du laïc mariste progresse, desfrères se demandent : quelle est alors l’identité d’un frère mariste ?

b) Vivre avec authenticité les valeurs centrales de la vie religieuse

Qu’il y ait une sérieuse mise au point sur une façon de vivre avec authentici-té les valeurs centrales de la vie religieuse (sainteté, consécration, commu-nauté, mission, vœux) en accord avec une fidélité créatrice à notre charisme.La démarche demanderait d’entreprendre une totale rééducation de nous-mê-mes quant à des termes tels que vocation et appel ; les vocations qui existentdans l’Église – à la fois leur spécificité et leur complémentarité. Nous croyonsque cette démarche serait aidée par une étude des dimensions religieuses etapostoliques de la vocation. Une telle démarche renforcerait la « culture de lavocation » que nous croyons nécessaire pour la vitalité de l’Institut.

c) Les programmes de formation spirituelle

Tandis que nos efforts pour la rénovation spirituelle de l’Institutont porté des fruits, nous voyons qu’il faut faire encore plus. Letexte L’Eau du Rocher a donné aux frères et aux laïcs maristes unpoint de référence adéquat pour comprendre et vivre notre spiri-tualité. L’Année de la Spiritualité a été un cadre pour ces activi-tés de formation. Nous croyons que les programmes de forma-tion spirituelle doivent se développer. Ils doivent exister, in-fluencer la vie des participants, être novateurs dans leur démar-che et être régulièrement perfectionnés. Nous réaffirmons queles structures régionales de spiritualité ont à jouer un rôle signi-ficatif. Pour les frères, nous observons qu’en bien des endroitsbeaucoup reste à faire pour mettre en place une spiritualité et

des formes de prière qui soient vraiment apostoliques. Notre voyage spiri-tuel est celui d’un continuel approfondissement de nos relations avec Jé-sus et Marie. Nous encourageons chaque Mariste à s’y engager.

d) La formation initiale

Le Conseil général occupe une place privilégiée pour connaître les réalitésde l’Institut à travers les diverses Provinces, les diverses cultures et situa-tions qui existent parmi nous. En outre, le Conseil a une responsabilitétoute particulière pour ce qui est de la vitalité et de la mission dans l’Ins-titut. Un moyen de base pour assurer cette vitalité est un programme ef-ficace et coordonné de formation initiale pour chaque Province et chaqueRégion. Pour que se réalise cette vitalité, nous recommandons que le Su-périeur général et son Conseil jouent un rôle de guide très actif pour as-surer la coordination et l’efficacité de la formation initiale.

34 • Rapport du Conseil général

2.1

Page 37: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Comme nous l’avons dit plus haut, voilà maintenant 15 ans qu’a été publiéle Guide de la Formation. Le texte est le fruit de larges démarches deconsultation, de réflexions et de synthèse d’expériences. Nous croyons qu’ilest opportun de reprendre cette démarche – une évaluation complète dela formation initiale dans l’Institut. Alors que la nature humaine reste lamême, les contextes culturels ont changé de manière significative. Est-ceque les contenus, les structures et les démarches de notre formation initialeprennent en compte à la fois les capacités et les défis de ces nouvellesréalités ? En plus, nous nous demandons si de nouvelles approches sur laformation ont été faites depuis que le Guide a été rédigé.

e) Formation continue

Nous encourageons ceux qui sont responsables de la formation conti-nue à poursuivre leurs évaluations régulières des programmes qui serventà la fois au renouveau personnel d’un frère et aussi à celui de l’Instituten général. Des programmes inter-congrégations (surtout avec descongrégations de frères) ont intérêt à être développés comme un moyende renforcer notre compréhension de la vocation de frère. Le prochainChapitre général proposera à ces équipes des orientations et des priori-tés pour l’Institut. Elles serviront de points de référence pour des pro-grammes de renouveau. Le prochain Conseil général aura aussi le rôlesignificatif de donner des orientations clés à ces programmes étant don-né qu’il anime l’Institut d’après les vues du Chapitre général.

Pour que nos programmes continuent à être la meilleure expérience de re-nouveau que nous puissions proposer, nous recommandons qu’il soit fait uneévaluation très complète des programmes de formation continue organi-sés par le Conseil général. Nous pensons que cette évaluation devrait êtrefaite par une équipe « ad hoc » extérieure.

f) Coordination des efforts

Au niveau de l’Administration générale des processus de ré-flexion qui seraient un effort plus complet et mieux coor-donné aideraient beaucoup à la formation spirituelle dans l’Ins-titut. Nous pensons que dans la prochaine Administration géné-rale ceux qui auront la responsabilité de la Vie religieuse, la Spi-ritualité, le Patrimoine et la Postulation auraient intérêt à seretrouver pour réfléchir et établir ensemble des projets et pourharmoniser leur animation de l’Institut. Étant donné que celaest important pour la vitalité de l’Institut, nous recommandonsque le prochain Conseil général mette en place des structuresappropriées qui assureront le développement de notre spirituali-té et son animation continue dans tout l’Institut.

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Centrés sur Jésus-Christ : à la source de l’eau vive

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36 • Rapport du Conseil général

L’expérience de la vie communautaireque les membres du Chapitre général de2001 ont apportée de leurs Provincess’est vue confirmée et complétée par lesréflexions et débats de cette assemblée.Le sentiment que nos communautésavaient besoin d’un renouvellementprofond pour être fidèles à leur identitéet répondre à leur mission, était fort etlargement partagé (22). La revitalisationde nos communautés s’est imposéecomme un élément essentiel de la vision« Choisissons la vie ».

La communauté vivante, cette valeur essentielle chez nous, s’affirmeaujourd’hui dans le monde comme une source de renouvellement des so-ciétés et comme un des meilleurs moyens de faire face aux incertitudesdu futur. Cette affirmation est tout aussi vraie pour notre Institut entant que groupe, large, international et implanté dans plusieurs cultures.

Toutefois notre type de communauté se distingue de plusieurs autres ;elle n’est pas le fruit d’une volonté humaine. Elle n’est pas le résultatd’un développement social. Elle est réunie par Jésus, et construite sursa personne. De cette façon la communauté religieuse mariste est unsigne de la présence de Jésus partout où elle est implantée. Cham -

2.2 DES COMMUNAUTÉSRENOUVELÉES :

QU’IL EST BONDE VIVRE ENSEMBLE !

2.2.1 Sens que nous donnons à cet ’appel

REVITALISER NOS COMMUNAUTÉSPOUR QU’ELLES SOIENTDES FOYERS DE FRATERNITÉ, DE SIMPLICITÉ ETDE VIE ÉVANGÉLIQUE, AU SERVICE DE LA MISSION.

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pagnat lui a assigné la mission spécifique de rayonner l’amour de Jésusparmi les jeunes, surtout les plus défavorisés. Nous croyons, et c’est ce-la notre force, que quand Jésus est le centre de notre communauté,nous sommes des personnes et des groupes toujours nouveaux. Jésusnous oriente alors, comme communauté, vers un avenir à transformerpar la force de son évangile.

Le Chapitre général recommande aux Frères Provinciaux et à leursConseils de promouvoir des communautés qui permettent l’affermisse-ment de la vocation des jeunes frères, l’accueil des laïcs et l’accom-pagnement de ceux qui sont en recherche de vocation (44.5).

L’appel à donner plus de vitalité à nos communautés, c’est donc celuide les renouveler de sorte qu’elles puissent repartir de leurs fondementsvéritables. Ainsi, non seulement elles sont fortifiées de l’intérieur pourdevenir des lieux de croissance et d’épanouissement pour les frères,mais aussi elles deviennent un signe, une présence et un témoignageprophétique au sein de la société.

Nous sommes convaincus que la façon concrète de revitaliser la com-munauté, c’est d’abord la rendre simple et viable en y cultivant les va-leurs humaines liées à la confiance mutuelle entre les frères. Le climatnouveau ainsi créé révèle la présence de Jésus et favorise l’adhésion àune vision de la communauté comme une valeur essentielle pour la vi-talité de l’Institut.

Janvier 2009 • 37

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2.2.2 Comment nous avons mis en pratique cet appel

A différents niveaux de l’Institut nous avons tous été invités à contri-buer à cette transformation au service de la mission évangélisatrice. Laréponse est à l’image de l’Institut : variée, complexe, exigeante et en-gageante. La différence des cultures, pour ne citer que celle-là, apportecertainement une variété d’éléments et d’accents qu’il faut accepter etvaloriser pour enrichir la réponse commune. Ces différences s’observentau cours de la recherche sur la vie communautaire en général et pen-dant le travail d’animation dans les Provinces et Régions de l’Institut.La diversité qui s’affirme, renforce en même temps le bien-fondé de lafidélité à la tradition mariste de la vie communautaire.

La mise en pratique de notre compréhension de l’appel à revitaliser lescommunautés s’est enrichie au cours de nos visites des Provinces. Nousla décrivons en huit points, commençant par les trois aspects suggéréspar l’appel même du Chapitre.

a) Lieu de la fraternité

Dans nos visites nous avons constaté qu’à travers tout l’Institut la com-munauté est affirmée comme un foyer de fraternité (23). Des nombreuxfrères disent leur amour de la communauté. Ils affirment que ce quiles aide le plus à se rapprocher de Jésus et à être fidèles, c’est le par-tage de la vie et de la foi en communauté. Nous avons constamment en-couragé les frères à garder dans leur cœur les expériences vécues entant que « compagnons merveilleux », afin qu’elles soient une référencepour les moments difficiles. Toutefois, il est important de souligner quele profond sentiment de fraternité exprimé par les frères n’est pas idyl-

lique. Ceux-ci ont aussi partagé leur inquiétu-de au sujet de l’individualisme ambiant quienvahit les communautés et menace instam-ment ses valeurs, notamment celle de la fra-ternité. Par ailleurs un bon nombre de frèresqui demandent de quitter l’Institut mettenten cause la qualité de la vie communautaire.Il y a lieu de s’interroger.

Avec le 2e appel, l’Esprit nous a interpelés àrevitaliser le grand amour fraternel qui carac-térise l’expérience de vie de plusieurs frères,comme un signe fort de la vitalité d’une com-munauté mariste. Aujourd’hui, huit annéesplus tard, nous constatons qu’il y a un éveilmais en même temps, l’appel reste de grandeactualité.

38 • Rapport du Conseil général

2.2

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Janvier 2009 • 39

b) La simplicité

La simplicité s’est toujours imposée comme untrait essentiel de la communauté mariste se-lon Champagnat. Ceux qui nous connaissentpour nous avoir côtoyés longtemps nous disentqu’elle est ce qui les a marqués le plus. D’aut-res disent que c’est elle qui nous caractérise.

La simplicité évoque le dépouillement, maisc’est elle qui, chez nous, donne le sentiment deplénitude et d’orientation. Dans les momentsd’incertitude, devant la croisée des chemins,nous considérons la simplicité comme un élé-ment essentiel de la direction que nous pre-nons et de la vie que nous choisissons. Le Cha-pitre général l’a indiquée comme une caracté-ristique des communautés revitalisées.

Notre travail d’animation nous a souvent conduits à parler de la simpli-cité des attitudes et de la vie matérielle des frères. Dans une commu-nauté, elle est avant tout la confiance mutuelle dans les relations entreles frères. Lorsque chacun accepte ses limites et sa vulnérabilité, lacommunication fraternelle devient possible et agréable en communauté.Il se crée alors un climat qui favorise la maturité de chacun et la vitalitéde la communauté.

Nos visites des Provinces ont souvent été pour nous une véritable écolede simplicité, particulièrement dans l’usage des biens matériels. Nousavons souvent été témoins, chez plusieurs frères, du contraste entred’une part, la complexité, la sophistication et même l’opulence du mi-lieu et des œuvres, et d’autre part la volonté de rester simple. La fai-blesse de simplicité dans la vie matérielle ou dans les relations entrefrères suscite rapidement des appels spontanés et vigoureux à la fidéli-té aux valeurs maristes. Cependant il faut avouer aussi qu’en plusieursendroits la lutte est permanente et l’issue de plus en plus incertaine.La pression du consumérisme est si grande que la tentation d’acqué-rir tout ce qui flatte les sens ou ne rien se refuser est constante. Dansce domaine, pour rester témoins des valeurs du Royaume il nous fautêtre vigilant et actifs.

Devant la complexité croissante de la société, les frères et les jeunesqui leur sont confiés ont besoin de communautés où se vit la simplicitémariste. Ils ont besoin de ces havres de liberté et de sérénité où ilssont écoutés et peuvent rencontrer Jésus. La formation de communau-tés vivantes, accueillantes et assainies par la simplicité est un aspectcrucial de notre mission aujourd’hui.

Des communautés renouvelées : qu’il est bon de vivre ensemble !

Page 42: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

2.2

40 • Rapport du Conseil général

c) Lieux de vie évangélique au service de la mission

Notre mission exige une croissance et une maturité spirituelles des frè-res et des communautés ; une croissance qualitative, du dedans. Un cer-tain nombre d’expériences communautaires dans l’Institut disent qu’untel cheminement s’exprime d’une part à travers la simplicité de vie etl’attention aux autres, et d’autre part dans la vie et le partage des va-leurs évangéliques au sein d’une communauté et avec ceux qui l’entou-rent. Ces attitudes et gestes d’engagement chrétien sont le fondementet la source de revitalisation de notre mission dans la société. Il y adonc besoin d’un mouvement permanent entre les deux pôles – commu-nauté et mission – pour que d’une part la motivation et le renouvelle-ment, et d’autre part le travail d’évangélisation, soient continuels.

Mettre en pratique l’appel du Chapitre dans notre mission, c’est aussianimer les Provinces à faire face à l’envahissement des média et du sécu-larisme qui attaque la vérité de notre vie en communauté. Pour cela nousavons, au cours de nos visites, discerné avec les Provinces commentcréer et offrir des lieux physiques où la vie évangélique est tangible. Il aété souvent dit que l’homme d’aujourd’hui veut l’expérience et le témoi-gnage. Dans nos diverses rencontres avec les jeunes au cours de nos visi-tes, nous avons constaté que le jeune aussi – destinataire de notre mis-sion – veut la vie évangélique sous une forme palpable, la foi intégréedans la vie de chaque jour, pour nourrir sa foi et soutenir son engage-ment. La communauté mariste est appelée à être à l’avant-garde de ceslieux privilégiés où les jeunes peuvent faire et vivre cette expérience.

d) Perceptions de la communauté

Nous avons observé que les frères ont une vision diversifiée de la com-munauté. Selon leur âge, leur formation, leur type d’apostolat, etc., lesfrères tendent à développer une vision particulière de la communauté. Parexemple, les générations nouvelles vivent la liberté individuelle comme letrait essentiel de leur vie religieuse et communautaire, alors que les frèresplus âgés donnent une plus grande valeur aux structures et à la disciplinereligieuse. Ces deux approches se complètent bien par leurs contenusévangéliques, pourvu que les différences invitent à créer des foyers ani-més par l’écoute mutuelle et le dialogue entre les générations (24).

La mentalité individualiste et indépendante, caractéristique de la so-ciété actuelle, fait des ravages dans les communautés. D’autre part latendance à considérer la communauté comme un simple phénomènesocial se répand. La dimension prophétique, essentielle à l’existencemême de la vie communautaire, faiblit et parfois tend à disparaître. Dansce cas il devient de bon ton de réduire une bonne vie de communauté àune simple question d’organisation efficace et de courtoisie.

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Des communautés renouvelées : qu’il est bon de vivre ensemble !

Face à ce malentendu pernicieux, aux racines si profondes et si envahis-santes, l’énergie paraît manquer. Les actions menées ne sont pas à lahauteur du besoin. Souvent les bonnes réactions suscitées par telles outelles initiatives n’ont qu’un retentissement bien limité.

Les contacts avec les Provinces nous ont révélé l’importance des diffi-cultés dues à des perceptions différentes de la communauté. Mais nousavons aussi noté l’ampleur des efforts accomplis par les Provinciauxet leurs Conseils pour répondre à ce défi. Parmi les résultats de cet ef-fort, aujourd’hui des groupes de frères disent leur admiration pour desvertus propres à une génération différente de la leur, plus jeune ou plusâgée. D’autres admirent l’esprit de dialogue qui peu à peu s’installe dansles communautés.

Nous avons constamment suggéré que la réponse à cette situation pour-rait se trouver dans la formation initiale. Mais nous avons aussi besoind’animateurs de communauté bien préparés pour gérer les différencesd’approche qui se multiplient et s’amplifient au fur et à mesure que lasociété change et devient plus complexe.

e) Formation des supérieurs

Dans un monde de plus en plus sophistiqué, avec des changements rapi-des dans la société et une diversité croissante des expériences d’un frè-re à un autre, l’animateur d’une communauté mariste a besoin de com-

Janvier 2009 • 41

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pléter ses dons naturels nécessaires par une bonne préparation à samission, et ensuite par une mise à jour continuelle (44.3).

Nous avons eu écho des efforts des Provinces à donner une formation auxanimateurs de communautés. Plusieurs Provinces ont créé une structurepermanente permettant aux supérieurs locaux de se rencontrer régulière-ment pour échanger les expériences et pour réfléchir ensemble sur desthèmes et des questions communes. Certaines Provinces ont élaboré desplans de formation s’étendant sur plusieurs années (44.2-3). D’autres ontagi en groupe de Provinces ou de Régions. Il y a des frères qui ont parfoisexprimé leur déception quant au résultat concret dans la vie des commu-nautés pour tant d’efforts consentis. En effet la formation des animateurs

de communauté continue à être un grand défi dansplusieurs Provinces. Mais il y a aussi des résultatsencourageants. Par exemple, les animateurs de com-munauté se sentent plus soutenus dans leur rôle et defaçon générale il s’est développé un climat de détentequi favorise la liberté et le dialogue. D’autre part ilexiste désormais un consensus sur la nécessité d’unebonne formation des animateurs de communauté.

Notre compréhension de l’appel sur la revitalisationdes communautés a grandi au fur et à mesure de noscontacts avec les Provinces et les frères. Nous avonsappris que l’inquiétude sur le sujet est profonde et

largement partagée. Nous sommes convaincus que l’enjeu est crucial etqu’il nous faut rester attentifs, ouverts et créatifs. Mais, fort heureuse-ment, nous avons aussi observé la détermination de plusieurs frères, su-périeurs provinciaux et autres, à poursuivre l’approfondissement spiri-tuel, la réflexion et l’action en vue de créer des communautés qui soientvéritablement au service de l’évangélisation.

f) Visite des Provinces

Dans nos visites des Provinces nous avons accordé une attention spécialeaux besoins d’animation des communautés (44.2-5). Au cours de la pre-mière visite, d’une façon particulière, l’attention était portée sur la com-munauté en tant que structure de base de l’Institut. Nous avons séjournédans toutes les communautés. Les réunions communautaires ont été desgrands moments de partage. Les frères avaient l’occasion de partager surles événements de leur vie et sur leur chemin dans la foi (42.2). Nous

avons eu aussi un entretien personnel avec chaque frère.

Nos rencontres avec les Provinciaux et les Conseils provinciaux ontété l’occasion de partager sur la vitalité des communautés et d’of-frir nos encouragements. Nos entretiens étaient, pour l’essentiel,

42 • Rapport du Conseil général

2.2

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Janvier 2009 • 43

consacrés à la réflexion et à la recherche de possibles approches desdifférentes situations et questions qui se posaient.

Dans plusieurs Provinces nous avons rencontré des communautés pleinesde vitalité. Ces communautés, malgré leurs différences notoires, présen-taient pourtant des traits communs. Elles avaient, par exemple, une fi-délité remarquable aux moments communautaires tels que les temps deprière, les repas, des moments gratuits ensemble, etc. (43.6)5. Selonl’expérience partagée, ces moments réguliers de rencontre ont contribuéà développer l’écoute mutuelle et la disponibilité dans les communautés(43.3). Nous avons aussi rencontré des communautés qui, s’inspirant del’appel du Chapitre général, avaient explicitement introduit l’option« centrés sur Jésus-Christ » dans leur projet de vie communautaire. Laréférence régulière à un tel projet aidait les frères à rester fidèles à cet-te option essentielle. Nous avons aussi admiré et soutenu la créativitédes communautés qui accueillent les jeunes de façon habituelle pour unpartage de vie et de foi (43.1). En général les rencontres comprennentun moment de prière, un repas et un temps de recréation. Le tout sepasse sans formalité et les jeunes peuvent s’exprimer très librement.Dans la mesure où ces expériences heureuses étaient isolées et peuconnues, nous avons encouragé les Provinciaux et les frères de ces com-munautés à bien identifier les raisons de leur vitalité, à les approfondiret à les partager avec les autres, le plus largement possible.

Les rapports de visite des Provinces ont toujours réservé une place im-portante à la vitalité des communautés (22). Les communautés y sontprésentées comme les cellules de base et donc le lieu où se mesure leniveau de la vitalité de l’Institut. Les frères sont invités, ensemble etpersonnellement, à être créatifs dans l’animation et le renouvelle-ment de leurs communautés (43.1 et 6). Les frères sont animés etsensibilisés au rôle crucial de la communauté dans leur équilibre per-sonnel et dans la vitalité de la Province et de l’Institut.

g) Cours organisés par l’Administration générale pour les animateurs de communauté

En 2005, la Commission de la Vie religieuse du Conseil géné-ral organisa et offrit un cours de deux mois pour les anima-teurs de communauté (44.3). Toutes les Provinces de l’Insti-tut furent invitées à envoyer des participants. Finalementdeux sessions en langue espagnole furent organisées à l’Esco-rial, en Espagne, et une session en langue anglaise fut orga-nisée à Nemi, à Rome. Les participants au cours devaientpouvoir contribuer au programme d’animation des commu-nautés dans leurs Provinces et étendre la formation reçue àd’autres animateurs de communauté de leur Région.

Des communautés renouvelées : qu’il est bon de vivre ensemble !

5 Seán Sammon,De merveilleux compagnons,Vie communautaire chez les Petits Frères de Marie, p. 68-70

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En 2007 la commission de la Vie religieuse du Conseil général a établiun contact avec les frères qui ont participé au cours d’animateurs pours’enquérir de leur contribution dans leurs Provinces et Régions. Environ45% des participants donnèrent une réponse au questionnaire envoyé.L’information reçue montrait des différences remarquables. Un certainnombre de ces animateurs formés participent activement à l’élaborationet à la réalisation des programmes provinciaux et régionaux en faveurdu leadership des communautés. D’autres, par contre, sont engagés dansdes apostolats peu liés à l’animation des communautés et n’ont pas lapossibilité de partager les acquis de leur formation.

h) « De merveilleux compagnons »

L’action la plus large au sujet de l’appel à revitaliser les communautés aété sans doute la circulaire De merveilleux compagnons6. Au cours denos visites, les Provinciaux nous ont demandé parfois de faire un travaild’animation sur la vie communautaire. De merveilleux compagnons futalors un instrument précieux. En ces temps de confusion sur plusieursaspects de la communauté, cette circulaire a apporté à de nombreuxfrères clarté et sérénité. En donnant des références communes, la circu-laire a contribué au dialogue sur la communauté.

La communauté est bien apparue comme une construction où chaquemembre du groupe apporte une part significative. Les questions poséesaident les frères à s’interroger sur leur lecture de la réalité et leur partici-pation en communauté. La circulaire a fourni de bonnes bases pour ceuxqui veulent réfléchir sur le sujet. Une des difficultés que nous voyons sou-vent dans les communautés consiste en une polarisation. D’une part il y aceux qui se sentent sûrs dans des structures connues et rejettent le chan-gement, et d’autre part ceux qui veulent une liberté débridée et déclarentla spiritualité comme une affaire individuelle. Dans les deux cas la com-munauté tend à devenir irréelle. « De merveilleux compagnons » a sorti laréalité communautaire de son isolement en établissant ses liens profonds

avec l’identité, avec la mis-sion et avec la diversité descultures. Les frères sont ani-més à vivre une vie com-munautaire située dans unmonde réel et vivant, sou-mis à des changementsqu’elle doit accueillir etauxquels elle doit s’adap-ter. Les jeunes, cible privi-légiée de notre mission, re-présentent ce monde. Ilsen font partie.

44 • Rapport du Conseil général

2.2

6 Seán Sammon,De merveilleux compagnons,

Vie communautaire chez les petits Frères de

Marie, Rome 2005.

Page 47: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Finalement la circulaire interpelle lesfrères sur la regrettable tendance à ré-duire la communauté à un pur phénomè-ne social. Elle nous présente la commu-nauté comme un acte de foi qui échappeaux définitions trompeusement rassuran-tes. Ainsi le défi de la communauté estresitué à sa véritable place, c’est-à-direau sein de la relation avec Dieu.

2.2.3 - Orientations pour l’avenir

a) La réflexion et l’animation

Nous croyons que la vitalité des communautés continueraà être un défi majeur de l’Institut au cours des annéesqui viennent. Pour y répondre de façon effective et dura-ble, les initiatives auront besoin d’être bien étudiées. Unefaçon possible de faire serait d’assurer la réflexion etl’animation des communautés au sein de l’Administrationgénérale, au niveau des Régions et au niveau des Provin-ces, et que les trois instances harmonisent leur travail.Cette réflexion pourrait porter sur les point suivants :

■ Un approfondissement et une clarification théologiques de la viecommunautaire.

■ Affirmation du lien essentiel entre notre vie communautaire, notreidentité mariste et notre mission et son expression dans les structu-res de la communauté.

■ La valorisation et la revitalisation du rôle de supérieur de commu-nauté et la clarification de la mission liée à cette fonction.

b) Les cours de formation

Les cours de formation de type Escorial et Nemi 2005 ont eu un impactdans plusieurs Provinces, surtout lorsqu’il y avait un mécanisme de sui-vi. Des initiatives semblables pourraient être utiles.

c) Restructuration des communautés

Faudrait-il promouvoir la restructuration de certaines communautés ?Les communautés éloignées, trop petites et avec énormément de travailtendent à développer une vision contraire à l’invitation du deuxième ap-pel du Chapitre général de 2001.

Janvier 2009 • 45

Des communautés renouvelées : qu’il est bon de vivre ensemble !

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46 • Rapport du Conseil général

Le Pape Jean-Paul II a exhorté l’Égliseuniverselle pour qu’en ce millénairenaissant les laïcs aient un rôle spécialà jouer : « Des situations nouvelles,dans l’Église comme dans le monde,dans les réalités sociales, économiques,politiques et culturelles, exigent au-jourd’hui, de façon toute particulière,l’action des fidèles laïcs. » Et le Papede les inviter à accepter l’appel du Sei-gneur « à prendre une part très vive,consciente et responsable à la missionde l’Église, en ce moment magnifiqueet dramatique de l’histoire7. »

Comme le suggérait le Pape, l’Institut, au cours de ces dernières an-nées, s’est engagé dans la tâche de « susciter et alimenter une prise deconscience plus nette du don et de la responsabilité que tous les fidè-les laïcs – et chacun d’eux en particulier - ont dans la communion et lamission de l’Église8. »

Lorsque nous nous référons concrètement à l’appel venant du Chapitregénéral, il nous semble que derrière lui se trouve l’expérience des capi-tulants dans leurs propres Unités administratives, plus qu’une réflexionthéorique. On parle, en fait, d’une riche expérience de partage entre

2.3 AVECLES LAÏCS :

ÉLARGIR L’ESPACE DE LA TENTE

2.3.1 Sens que nous donnons à cet appel

NOUS NOUS SENTONS APPELÉSÀ APPROFONDIR NOTREIDENTITÉ SPÉCIFIQUE DE FRÈRESET DE LAÏCS,DANS LE PARTAGE DE LA VIE : SPIRITUALITÉ, MISSION, FORMATION…

7 Christifideles laici, 3

8 Christifideles laici, 2

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Janvier 2009 • 47

frères et laïcs (un des termes les plus utilisés dans cette section), etune conviction profonde y est affirmée : « Nous sommes convaincusque l’Esprit de vie nous conduit sur ce chemin commun » (29).

Au cours de ces dernières années, l’Institut a parcouru un chemin auxdéfis multiples, que frères et laïcs ont parcouru en commun. Nouscroyons, cependant, que le titre que le document du Chapitre donne àcet appel exprime bien une invitation profonde, adressée surtout auxfrères : « Avec les laïcs : élargir l’espace de la tente ». Une claire invita-tion, donc, à ce que chaque frère, chaque communauté mariste ouvre sesportes et son cœur, accueille sans préjugés, s’enrichisse dans le partage.

Nous nous trouvons devant un phénomène nouveau dans l’Institut et,comme il est normal, à mesure que nous avançons se posent de nouvel-les questions auxquelles il faudra répondre ensemble. Nous relevons enparticulier un grand souci de l’identité : on recommande au Conseil gé-néral de faire en sorte que frères et laïcs puissent « expliciter leur iden-tité mariste : ce qui est commun, ce qui est spécifique, ce qui est com-plémentaire dans notre vocation propre, et clarifier les formes différen-tes d’être laïc mariste » (47.2). Lors de nos visites nous avons souvententendu la question : « Qu’est-ce qu’un laïc mariste ? », demandant unedéfinition et une clarté plus grandes à ce sujet. Mais il nous sembleque, souvent, cette question en suppose une autre corrélative :« Qu’est-ce qu’un frère mariste ? » En effet, pour le Chapitre il étaitpréoccupant que « Avec la perte de leurs fonctions traditionnelles, plu-

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sieurs frères s’interrogent sur le sens de leur vocation et remettent mê-me en cause le choix qu’ils avaient fait » (11.3).

Il nous semble aussi que, en englobant dans cet appel l’identité deslaïcs et celle des frères, le XXe Chapitre général voulait souligner lacomplémentarité charismatique des deux vocations et le besoin d’agirensemble, sûrs que « une telle dynamique ecclésiale sera entièrementau bénéfice du renouvellement même et de l’identité de la vieconsacrée9. »

2.3.2 Comment nous avons mis en pratique cet appel

a) Les laïcs maristes, une priorité : avancées et réticences

Dés le début de notre mandat, et pour souligner l’importance que nousaccordions au sujet, nous avions créé d’abord une Commission sur leslaïcs maristes et ensuite, après la Conférence générale de 2005, un Bu-reau. Pour diverses raisons et jusqu’en 2005, il n’y a pas eu de continui-té en ce qui concerne les frères nommés comme Secrétaires de la Com-mission. De ce fait, celle-ci ne s’est pas beaucoup renforcée. L’arrivée deF. Pau Fornells, en avril 2006, comme Directeur du nouveau Bureau deslaïcs a signifié un nouvel élan, tant au niveau de l’Administration géné-rale qu’au niveau des contacts avec les différentes Régions de l’Institut.Notre reconnaissance à F. Pau pour son enthousiasme et sa grande capa-cité de travail dont on voit déjà les fruits parmi nous.

48 • Rapport du Conseil général

2.3

9 Congrégation pour les Instituts

de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie

Apostolique :Repartir du Christ 31;

cf Vita Consecrata, 55.

Page 51: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 49

Sachant que l’invitation à « élargir la tente » s’adresse surtout aux frè-res, nous avons l’impression que, en général, d’importants progrès ontété faits dans l’Institut en ce qui concerne l’ouverture aux laïcs, la co-responsabilité dans nos œuvres éducatives et une plus grande prise deconscience de la vocation mariste des laïcs.

Toutefois, « certains frères parmi nous n’ont admis l’idée d’un partena-riat mariste qu’avec des réticences. Le voyant comme un autre signe dediminution, ils l’estiment nécessaire par suite de la diminution du nom-bre de frères10. » Cette position fait naître chez ces frères une attitudede méfiance qui, dans certains cas, se manifeste aussi dans des optionsprises par quelques Supérieurs d’Unités administratives et leurs Conseils,spécialement lorsque dans la prise de décisions ou dans leur applicationon va à l’encontre des grands principes auxquels nous disons adhérer.

b) Clarifier notre identité mariste

À la fin de notre mandat, nous croyons que l’appel à « expliciter l’iden-tité mariste » reste un défi pour l’Institut : « La vocation d’un frèremariste et celle d’un laïc mariste sont deux appels différents mais sonttous les deux nécessaires à la vie de l’Église. Il nous faut clarifier cer-taines confusions actuelles sur l’identité de chacun, en précisant deséléments communs aux frères maristes et aux laïcs maristes ainsi queles caractéristiques respectives de ces deux vocations uniques11. »

Dans cet effort de définition et de clarification, il nous faudra approfon-dir notre propre expérience, en prenant en compte les avancées de lathéologie du laïcat et de la vie religieuse. Un dialogue ouvert et frater-nel avec les expériences d’autres institutions peut aussi nous aider.

Un autre sujet à approfondir est celui des relations mutuelles entre cesidentités : voir comment nous nous aidons et dans quelle mesure nousavons besoin de l’autre, puisque « la communion et la réciprocitédans l’Église ne sont jamais, en effet, à sens unique. Dans ce nou-veau climat de communion ecclésiale les prêtres, les religieux et leslaïcs, loin de s’ignorer réciproquement ou de s’organiser unique-ment en vue d’activités communes, peuvent retrouver le justerapport de communion et une expérience renouvelée de fra-ternité évangélique et d’émulation charismatique mutuelle,dans une complémentarité toujours respectueuse de la di-versité12. »

Nous espérons que la publication prochaine de « La vocationdu laïc mariste », après un long processus d’étude et consul-tation, sera une bonne contribution dans cette ligne. Le docu-ment, confié à une Commission internationale de laïcs et de

Avec les laïcs : élargir l’espace de la tente

10 F. Seán Sammon, Faire connaître et aimer Jésus, p. 54

11 F. Seán Sammon,Circulaire de convocation du XXIe Chapitre général, p. 36

12 Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique :Repartir du Christ 31

Page 52: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

frères qui a commencé ses travaux en 2006, n’a pas la prétention d’êtreun traité, pas plus que de dire le dernier mot sur le sujet, mais il voudraitrépondre à l’objectif suivant : essayer d’expliquer la vocation du laïc ma-riste en s’appuyant surtout sur des témoignages de vie de laïcs maristes.

c) Processus de formation conjointe et vitalité charismatique

Le XXe Chapitre général a invité les Provinciaux et leurs Conseils à mett-re en place ou à poursuivre des processus de formation conjointepour frères et laïcs (29 et 44.6). Au Conseil général, par contre, il aété demandé de soutenir le Unités administratives qui auraient plus dedifficulté dans la réalisation de ces programmes (47.4).

Nous pourrions placer dans ce même contexte l’appel à promouvoir danschaque Unité administrative « des expériences qui exigent de parta-ger la mission, la spiritualité et la vie des laïcs » (44.8), et à facili-ter l’échange d’expériences significatives au niveau international à tra-vers les moyens de communication de l’Institut (47.6).

En 2004 nous avons envoyé un questionnaire sur les différents aspects serapportant aux laïcs maristes. Lorsque nous avons posé des questions surles programmes de formation existants, nous avons perçu que la plupart desUnités administratives disposaient de programmes pour les laïcs, mais quetrès peu d’entre elles répondaient au désir du Chapitre, qui demandait desprogrammes de formation pour frères et laïcs. C’est pour soutenir cette li-gne d’action qu’en mai 2007 s’et tenue à Les Avellanes (Espagne) une ren-contre internationale à laquelle ont participé 22 Unités administratives de

l’Institut, avec pour thème « Processus de forma-tion conjointe de laïcs et frères ».

Nous pensons que la rencontre de Les Avellanes a ététrès significative pour donner une nouvelle orienta-tion à des programmes de formation conjointe, com-me en témoigne une série « d’éléments fondamen-taux » issus de cette réunion et appliqués dans deuxrencontres afin de donner une suite à ce qui avaitété vécu : l’une a eu lieu à Quito (Équateur), enjuillet 2008, pour la zone linguistique hispano-por-tugaise, et un autre aura lieu à Saint-Paul-Trois-Châ-teaux (France). Le seul nom de ces rencontres (« Ex-périences sur des processus de formation con -jointe et vitalité charismatique ») indique déjàquelques aspects de leur contenu, comme parexemple, l’importance de l’expérience communau-taire ou l’union inséparable entre le vécu du charis-me, de la spiritualité et de la mission.

50 • Rapport du Conseil général

2.3

Page 53: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 51

d) Association, coresponsabilité, participation

Nous voulons attirer l’attention sur un événement hautement significatif ducheminement conjoint des frères et des laïcs : la célébration de l’Assem-blée de la Mission Mariste. Le processus mené à bien a supposé une colla-boration et une interaction étroites dans chacune des phases de l’Assembléeet à tous les niveaux de l’Institut, reflétant une riche diversité de participa-tion à la mission mariste et d’adhésion au charisme. Une section du docu-ment final de l’Assemblée témoigne de l’importance du sujet : « Maristesde Champagnat en mission partagée », lui consacrant une section propre.Les convictions et les suggestions exprimées dans ce document, tant au ni-veau de la vocation qu’au niveau de la mission, reflètent bien ce qui estressorti dans les Unités administratives pendant le processus de l’Assem-blée, et partant de ce que pensent et sentent frères et laïcs dans l’Institut.

Au sujet de l’association des laïcs et de leur participation à la vie del’Institut, le Chapitre invitait les Unités administratives à « établir lesstructures nécessaires pour que la coresponsabilité entre frères et laïcssoit effective au niveau de la planification, de l’animation et de la ges-tion des œuvres où nous travaillons » (44.7). Le Conseil général quant àlui veillera à ce que les laïcs « puissent participer de façon appropriéedans des instances de l’Institut » (47.5). Il est donc invité, en outre, à« envisager l’étude de diverses formes d’appartenance à l’Institut etde permettre à des laïcs, en concertation avec les Provinciaux et leurConseil, de vivre (ad experimentum) diverses formes d’engagement ma-riste. À partir de ces expériences, le Conseil général veillera à mettre enplace le cadre juridique qui permettra, éventuellement, de prendre unedécision à ce sujet, au 21e Chapitre général » (47.3).

Avec les laïcs : élargir l’espace de la tente

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Durant les années de notre mandat, nous avons été témoins de l’effortconsenti par de nombreuses Unités administratives et par l’Administra-tion générale elle-même pour trouver et mettre en route des structuresqui facilitent l’exercice de la coresponsabilité demandée par le Cha-pitre. En ce sens, nous devons reconnaître que certaines Unités adminis-tratives ont fait de grandes avancées, alors que d’autres n’en sont qu’àleurs débuts.

Pour faciliter concrètement la participation des laïcs dans l’Administra-tion générale, spécialement dans un domaine qui les touche si directe-ment, un « Bureau élargi » a été crée au sein du Bureau des laïcs, àcaractère consultatif, formé par trois laïcs et deux frères.

Le Mouvement Champagnat de la FamilleMariste compte en ce moment quelque 300Fraternités, auxquelles participent 3 600personnes environ. Presque 95% de ces Fra-ternités se trouvent en Amérique et en Euro-pe ; le reste, en Afrique et en Asie. Il n’y aaucune Fraternité en Océanie. Tout au longde notre mandat, nous avons essayé de pro-mouvoir la coordination et le partage au ni-veau régional, particulièrement en Amériqueet en Europe. De fait, un Conseil de déléguésdu Mouvement Champagnat fonctionne dansce dernier continent depuis 2007.

Comme l’avait déjà affirmé le XIX° Chapitregénéral, nous croyons que « le Projet de vie du Mouvement Champagnatoffre un chemin valable aux laïcs pour vivre la spiritualité mariste », etnous sommes conscients que pour beaucoup ce Mouvement a été un lieutout à fait adéquat pour vivre leur croissance personnelle et leur engage-ment chrétien. Lors de nos contacts avec les Fraternités du MouvementChampagnat, nous avons perçu un haut niveau d’adhésion institutionnelle,de l’enthousiasme et une volonté sincère de vivre le charisme mariste encommunauté. Toutefois, dans la plupart des Unités administratives nousavons senti le souci de la relève des générations puisque, pour différentesraisons, le Mouvement Champagnat n’a pas réussi à toucher les nouvellesgénérations issues de la Pastorale Mariste des Jeunes.

Rappelons-nous que le Chapitre avait invité toutes les communautés del’Institut à promouvoir la constitution de Fraternités du MouvementChampagnat ou à accueillir d’autres formes possibles d’association (43.10).

L’étude sur les « différentes formes d’appartenance à l’Institut » que deman-dait le XXe Chapitre général sera intégrée dans le document sur « La vocationdu laïc mariste » ; nous pensons toutefois que nous n’avons guère avancé

52 • Rapport du Conseil général

2.3

Page 55: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

dans ce domaine. Dans quelques Unitésadministratives, des essais sur de nouvel-les manières d’Association sont encours, mais ils se trouvent encore à l’étatembryonnaire. Les rares expériences réali-sées dans l’Institut nous semblent insuffi-santes pour en tirer des conclusions en cemoment et faire des propositions d’avenir.

Plus de la moitié des Unités adminis-tratives de l’Institut ont des commu-

nautés dans lesquelles, par choix délibéré, il y a des laïcs, comme lerecommandait le Chapitre (30 et 44.8). Les styles et les manièresconcrètes de s’organiser et de mener à bien l’expérience sont très diversselon les lieux et les circonstances de chaque Unité administrative, telsles facteurs culturels ou autres, mais nous pourrions les classer soustrois grands ensembles : celles qui ont été créées pour favoriser le vo-lontariat, celles qui mettent l’accent sur le discernement de la vocation,et celles qui sont nées en vue de partager la vie et la mission.

Une communauté spécialement significative, étant donné son importan-te pour l’Institut, sera sans doute la communauté d’accueil de la Maison re-modelée de l’Hermitage. Internationale dès le départ, cette communauté aété créée conjointement par le Conseil général et la Province de l’Hermi-tage. Même si elle ne démarrera officiellement qu’en février 2010, ses futursmembres ont déjà commencé à se préparer et à planifier ensemble. Ils di -sent se percevoir « comme une communauté mariste de frères et laïcs enga-gés à vivre avec ferveur le charisme et la spiritualité qui nous viennent deSaint Marcellin. Nous inspirant de l’attitude d’écoute de Marie, notre BonneMère, nous cherchons à faire en sorte que les « lieux maristes » deviennentun centre de spiritualité ouvert à tout l’Institut Mariste et à l’Église locale.Aussi souhaitons-nous travailler de toutes nos forces pour que, grâce au té-moignage de vie de notre communauté, les « lieux maristes » soient unespace où chacun se sente accueilli avec la chaleur du charisme mariste, oùchacun trouve une motivation et une occasion de renforcer des processusde croissance spirituelle, où chacun approfondisse son expérience et saconnaissance du charisme mariste. »

2.3.3 Orientations pour l’avenir

a) La vocation du laïc mariste

Nous pensons que la publication du document « La voca-tion du laïc mariste » peut être une excellente occasionpour que frères et laïcs prennent conscience de cette vo-cation spécifique ainsi que de sa relation avec la vocation

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Avec les laïcs : élargir l’espace de la tente

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du frère. Cela dépendra en grande partie de la façon dont cette étudesera envisagée et approfondie dans chacune des Unités administratives.

Un défi particulier consistera à porter une attention spéciale à des laïcsmaristes ayant conscience d’une vocation plus spécifique, sans pour autantexclure qui que ce soit, de manière que d’autres personnes qui témoignentd’un autre type d’adhésion sentent qu’il y a aussi de la place pour elles.

b) Processus de formation conjointe et vitalité charismatique

En plus de poursuivre des programmes de formation qui existent à plusieursniveaux, nous croyons qu’il convient d’approfondir les processus engagés avecles « Expériences sur des processus de formation conjointe et vitalitécharismatique ». Il nous semble, donc, que ces processus devraient conti-nuer jusqu’à leur concrétisation dans chacune des Unités administratives.

c) Nouvelles formes de rattachement au charisme mariste

Quant aux « différentes formes d’appartenance àl’Institut », il nous semble que l’Assemblée de laMission Mariste a indiqué un changement d’o-rientation important, puisqu’elle parle de « sus-citer de nouvelles formes de rattachement aucharisme mariste » plus que de rattachement àl’Institut. Nous croyons que ce chemin, suggérépar laïcs et frères, devrait être exploré à l’avenir.

d) Une nouvelle pastorale mariste de la vocation

Compte tenu de la complémentarité de la vocation du frère et de celle dulaïc mariste, nous relevons le défi lancé par l’Assemblée de la Mission Maris-te, de « promouvoir une nouvelle pastorale mariste de la vocation ». LeXXe Chapitre général avait déjà exprimé ce défi lorsqu’il invitait chacun desfrères à « promouvoir la vocation mariste des frères et des laïcs » (42.5).

e) Processus de formation et accompagnement personnel

Concernant les laïcs qui veulent vivre leur vie chrétienne comme Maristes, nouspensons qu’il faudra préparer des processus de formation adaptés à leurs be-soins, ainsi qu’un accompagnement personnel de qualité, tant au niveau hu-main qu’au niveau spirituel. Souvent, dans les Unités administratives la priori-té est donnée à l’accompagnement des groupes, mais de nombreux laïcs ont

54 • Rapport du Conseil général

2.3

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exprimé ce besoin particulier qui, dans desnombreux cas, ne se concrétise pas.

f) Une plus grande articulation des laïcs maristes

Une plus grande articulation des laïcsmaristes au niveau provincial, régionalet international est essentielle. Les laïcsqui s’identifient davantage avec le charismemariste et témoignent d’une capacité deréflexion et de leadership, devraient pouvoirse rencontrer pour approfondir les réponsesque l’Esprit leur demande.

g) L’élément communautaire

Nous croyons que l’élément communautaire, essentiel dans le charisme quenous avons hérité de Marcellin Champagnat, doit continuer à se développerà travers ses différentes expressions : Fraternités du Mouvement Champagnatou autres groupes, communautés formées par frères et laïcs, etc.

En 2010 nous fêterons le 25e anniversaire du lancement du Mou-vement Champagnat: ne serait-ce pas un bon moment pourévaluer ce mouvement et envisager son avenir?

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Avec les laïcs : élargir l’espace de la tente

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56 • Rapport du Conseil général

Nous croyons que le XXe Chapitre générals’est fait l’écho, en premier lieu, d’un ap-pel pour unir « mission » et « solidarité »sous un même titre, en constituant pourcela une seule Commission qui a traitéles deux sujets, à la différence de tout cequ’ont fait les capitulants du XIXe Chapi -tre général. Il nous semble y reconnaîtreune invitation à tout l’Institut de vivredans l’unité de cœurs et d’action cetappel si fort, et à dépasser les luttes de« factions » entre nous.

Mais l’appel lui-même ne semble pas prêter tellement à des interprétations et ilest absolument clair dans son objectif : « aller de l’avant … en nous rappro-chant davantage des enfants et des jeunes plus pauvres et exclus » (31).

Les capitulants, tout en reconnaissant le travail réalisé dans nos institu-tions éducatives, expriment un sens de l’urgence dans l’appel, puisque « ilreste encore beaucoup de chemin à faire » (32) : « aller de l’avant … defaçon résolue et manifeste » (31) ; « nous brûlons du désir que nos insti-tutions soient plus porteuses d’évangile et promotrices de justice » (33) ;« nous cherchons de nouvelles présences qui pourront exprimer notre op-tion préférentielle pour les pauvres » (34 et 48.7).

2.4 MISSIONET SOLIDARITÉ :

UN FEU QUI EMBRASEET CONSUME

2.4.1 Sens que nous donnons à cet appel

ALLER DE L’AVANT ENSEMBLE, FRÈRES ET LAÏCS, DE FAÇON RÉSOLUE ET MANIFESTE, EN NOUSRAPPROCHANT DAVANTAGE DES ENFANTSET DES JEUNES PLUS PAUVRESET EXCLUS, À TRAVERS DE NOUVEAUXCHEMINS D’ÉDUCATION, D’ÉVANGÉLISATION ET DE SOLIDARITÉ.

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Le Chapitre nous offre en plus deux grands axes comme critères d’éva-luation de nos œuvres éducatives : « l’évangélisation et l’option pré-férentielle pour les pauvres et les exclus » (45.2).

2.4.2 Comment nous avons mis en pratique cet appel

a) « Mission et solidarité : un feu qui embrase et consume »

L’appel adressé à l’Institut est très clair, mais nous nous rendons compteque, en fait, il y a entre les frères « de grandes différences d’opi-nion » sur ce sujet13.

Comment réaliser le mandat si clair de « favoriser de nouvelles présen-ces et le déplacement des frères, des communautés et des œuvres versles pauvres » (48.7) et en même temps contribuer à dépasser ces diffé-rences d’opinion qui ont créé des barrières invisibles entre nous ?

Dans notre travail, tout au long de ces années, nous avons essayé d’êtreclairs dans ce que le Chapitre demandait à l’Institut (la Circulaire « Faireconnaître et aimer Jésus-Christ » pourrait en être un bon exemple) et ainsique nous l’exprimions dans nos visites aux Unités administratives de l’Ins-titut, spécialement dans le rapport final. Mais en même temps nous avonsfait part de notre conviction profonde que c’est un appel pour unir et nonpour diviser ; unir nos forces plutôt que de les dépenser en discussions

13 F. Seán Sammon, Faire connaître et aimer Jésus. p. 63 et ss.

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stériles : nous sommes tous appelés à « aller de l’avant … en nousrapprochant davantage des enfants et des jeunes plus pauvres et ex-clus » (31), bien que nous ne soyons pas tous appelés à le faire de lamême façon, comme le reconnaissait déjà le XIXe Chapitre général14.

À travers le travail de la Commission de la Mission (F. Juan Miguel Anaya,que nous remercions pour son excellent travail comme secrétaire principal,y a tenu un rôle important,), nous avons aussi choisi, expressément, desoutenir de la meilleure manière possible les différents domaines de lamission mariste (un bon exemple serait l’organisation de rencontres inter-nationales : gestion des œuvres éducatives, pastorale mariste des jeunes,universités maristes, œuvres sociales maristes…). Nous pensons que ce futune manière pratique de souligner, dans l’esprit de « Mission Éducative Ma-riste » qu’il n’existe qu’une seule mission qui s’exprime par des formes etvisages différents. Et c’est là justement une richesse, plutôt qu’une limite.

Nous avons l’impression que, bien que « de grandes différences d’opi-nion » persistent encore entre nous, plutôt liées à des facteurs émotifs,celles-ci sont affrontées maintenant avec des attitudes plus sereineset pacifiques que dans le passé.

En ce qui concerne les avancées au sujet de « nous rapprocher davantagedes enfants et des jeunes plus pauvres et exclus », nous croyons que desavancées significatives ont été faites dans l’Institut, d’abord par une sen-sibilisation croissante de frères et laïcs à cet appel, indépendamment dulieu où ils exercent leur mission mariste. Mais il y a eu aussi une avancéegrâce à la création de nouvelles présences directement au service de cesenfants et jeunes, ainsi que par le travail réalisé au sein de nos actuelles

58 • Rapport du Conseil général

2.4

14 Documentsdu XIXe Chapitre général,

Solidarité, 19

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Janvier 2009 • 59

institutions : éducation pour la solidarité, souvent théorique et pratique ;plus grande ouverture dans les admissions aux centres, en donnant unepréférence aux plus défavorisés ; attention particulière aux élèves ayantdes besoins éducatifs spéciaux, etc.

Malgré tout, sur la base des impressions de nos visites, nous croyonsqu’un bon nombre d’Unités administratives n’ont pas fait de pas si-gnificatifs ces dernières années pour réaliser la directive du Chapitre de« créer de nouvelles présences parmi les pauvres … qui favorisent unnouveau style de vie religieuse mariste, en vivant avec et comme lesgens simples et pauvres, et en nombre tel que nous puissions reconnaî -tre que notre option préférentielle est par ceux-ci effective » (48.7).

De notre côté, comme Conseil général, nous reconnaissons que, après avoiropté pour un type d’animation de la mission qui comprenait de multiplesaspects, nous n’avons pas réalisé une animation explicite et suffisante dequelques mandats du Chapitre général à ce sujet, comme par exemple,quand il est demandé au Conseil de « favoriser de nouvelles présences et ledéplacement des frères, des communautés et des œuvres vers les pauvres »(48.7), ou lorsqu’il est demandé aux responsables des Unités administrati-ves « que soient évaluées les œuvres apostoliques et, si nécessaire, qu’ellessoient réorientées de manière qu’elles se situent dans la ligne de l’évangéli-sation et de l’option préférentielle pour les pauvres et les exclus ». (45.2)

b) Évangéliser, notre raison d’être

Conscients que « faire connaître et aimer Jésus-Christ » est le cœurde notre mission, nous nous sommes efforcés pendant nos visites auxUnités administratives d’apprécier les efforts réalisés dans ce domainede l’évangélisation et de les encourager.

Il nous semble que, dans une grande partie de l’Institut, de notablesefforts ont été faits pour transformer nos œuvres éducatives en centresd’évangélisation pour les enfants et les jeunes : dévouement de person-nes et moyens au niveau provincial ; établissement d’équipes de pasto-rale dans les établissements ; création de matériels propres pour la for-mation religieuse, les célébrations, les retraites ; évaluation des établis-sements selon les critères d’évangélisation établis préalablement ; pro-motion de la pastorale des jeunes, etc. Malheureusement, il existe enco-re quelques lieux où il est difficile d’imaginer que l’évangélisationsoit la priorité et le centre de nos œuvres éducatives.

Dans plus de la moitié des Unités administratives de l’Institut, la Pasto-rale Mariste des Jeunes (PMJ) existe d’une manière organisée et sys-tématique et, souvent, riche d’une longue expérience. Celle-ci nous dit quela PMJ est un lieu privilégié pour l’évangélisation des jeunes, puisqu’elle

Mission et solidarité : un feu qui embrase et consume

Page 62: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

essaie de promouvoir leur croissance intégrale, ainsi que de les accompa-gner dans leur cheminement pour devenir des disciples actifs de Jésus.

Dans le but de profiter de l’expérience de l’Institut avec la PMJ, nousavons créé une Commission internationale qui prépare un Document deréférence, de manière à faciliter sa consolidation où elle existe déjà, etsa mise en route dans les Unités administratives où elle n’existe pas.

c) Fondazione Marista per la Solidarietà Internazionale (FMSI)

Depuis sa fondation en 1995, le BIS (Bureau International de Solidarité) ajoué un rôle très positif dans différents domaines : animation de la solidarité,financement de microprojets, soutien pour la préparation de projets et recher-che de financement externe, travail en réseau avec d’autres organisations.

En s’arrêtant seulement sur le soutien financier à la mission de l’Institut,nous pouvons dire que dans le domaine des microprojets (financés avec lesfonds de l’Institut avec un maximum de 5.000 USD par projet), de 2001 à2008 à peu près un million d’USD a été apporté. Pendant la même périodele BIS a aidé le financement de 138 projets, pour plus de cinq millionsd’USD. Cela vaut la peine de relever la réponse extraordinaire de l’Institutdevant les situations d’urgence pour lesquelles la collaboration écono-mique a été demandée, comme pour Goma et Bobandana, ou après le tsu-

nami dans le sud-est asiatique (1.700.217USD au total).

En janvier 2004, le Conseil général, com-me il le fait avec d’autres organismes del’Administration générale, a confié uneévaluation du BIS à une équipe interna-tionale, qui a donné ses recommandationsen juin de la même année. En se basantsurtout sur cette évaluation, un Plan Stra-tégique pour le BIS (2005-2009) a été ap-prouvé par le Conseil en janvier 2005.

L’un des plus beaux fruits de ce temps de ré-flexion est l’accent mis sur la défense desdroits de l’enfant au nom de l’Institut, com-me tâche primordiale du BIS. Dans ce but, leF. César Henríquez a été nommé en 2005« délégué à la promotion et à la défense desdroits de l’enfant » devant l’organisme cor-respondant des Nations Unies, dont le siègeest à Genève, en suivant une recommanda-tion du XXe Chapitre général qui encourageait

60 • Rapport du Conseil général

2.4

Page 63: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

« la représentation auprès des orga-nismes internationaux d’éducation etde solidarité » (48.6). En septembre2006 César est allé vivre à Genève,s’insérant dans une communauté dela Province de l’Hermitage, que nousremercions pour les facilités accor-dées à cet accueil fraternel.

Les trois ans de travail de F. Césardans ce nouveau domaine pourl’Institut mariste ont été utiles pourétablir les bases de développementsfuturs : merci beaucoup ! Nos re-merciements aussi pour la disponi-bilité et la générosité de F. JamesJolley, nouveau Délégué à Genève,qui continuera ce travail importantdans les prochaines années.

Pour que l’Institut puisse réaliser cette mission de défense des droits del’enfant devant les Nations Unies, il a fallu créer une ONG avec un carac-tère international en octobre 2007, la « Fondazione Marista per la Soli-darietà Internazionale » (FMSI). En avril 2008 elle a été officiellementinscrite au Registre de Personnes morales du Gouvernement d’Italie.Quelques mois avant elle avait reçu la reconnaissance de « ONLUS » (or-ganisme à but non-lucratif et d’utilité sociale). Dès que la FMSI fut dotéed’une personnalité juridique, des démarches ont été entamées afin de re-cevoir le statut d’ONG reconnu devant l’ECOSOC (Conseil Économique etSocial des Nations Unies) ; elles s’achèveront probablement en 2010.

D’autre part, la création de la FMSI et sa reconnaissance comme “ON-LUS“ offre à l’Institut la possibilité de recueillir des fonds qui peuventaider à financer notre mission parmi les enfants et les jeunes les pluspauvres et les exclus. La création de la FMSI rend nécessaire une réorga-nisation du BIS. La FMSI sera gérée par le personnel du BIS. Il faudraséparer clairement les projets qui peuvent être soutenus par la FMSI etceux qui devront continuer d’être aidés par le BIS.

Toute l’équipe du BIS (Rome et Genève) a travaillé avec joie et enthousiasmepour que la FMSI puisse être créée et reconnue. Actuellement les membres decette équipe soutiennent avec grande créativité les premiers pas de cette nou-velle ONG mariste qui représente tout l’Institut. Notre reconnaissance la plus sin-cère à F. Dominick Pujia, à Sara Panciroli et à Angela Petenzi qui délicatement,avec enthousiasme et une grande dose de patience, apportent un précieux appuià la mission de l’Institut. Dès maintenant nous souhaitons la bienvenue la pluscordiale à F. Richard Carey qui remplacera F. Dominick le 1 novembre 2009.

Janvier 2009 • 61

Mission et solidarité : un feu qui embrase et consume

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d) Notre internationalité au service de la mission

« Nous sommes un Institut international depuis plus d’un siècle, mais nousne nous sommes pas toujours comportés comme tel15. » En conséquence,c’était l’intérêt du Conseil général de promouvoir le sens d’appartenance àun Institut international ainsi que de profiter des possibilités que nous of-fre cette réalité. Forts de la conviction que l’internationalité est une riches-se dont on doit tirer partie, la Commission de la Mission a renforcé le tra-vail en réseau au niveau continental, en favorisant la création d’Équipescontinentales de Mission là où elles n’existaient pas, en les prenant encharge lorsque les circonstances l’ont exigé, ou encore en les soutenantlorsqu’elles ont été créées par des Unités administratives associées, commecela a été le cas en Océanie. Dans le cas de l’Amérique, de l’Europe et de l’A-frique, de nouvelles Équipes ont été créées, en dialogue avec les Provin-ciaux du secteur correspondant. Dans tous les cas, toujours selon les possi-bilités de la zone, les Équipes ont été très actives et ont facilité le partagedans différents secteurs de la Mission Mariste. La restructuration tardive del’Asie n’a pas permis à une Équipe d’être créée sur ce Continent.

D’autres exemples de travail en réseau dans ce secteur de la Mission, au-delà des limites géographiques de nos Unités administratives, pourraientêtre la consolidation d’un Réseau international d’Institutions Maristes quitravaillent dans l’Éducation Supérieure, ainsi que la création d’un docu-ment sur son identité et sa mission, et la proposition commune d’un di-plôme universitaire sur la Mission et la Spiritualité Maristes ; la créationd’une équipe internationale pour accompagner la Pastorale Mariste desJeunes en Amérique ; la constitution d’une Équipe internationale pour

créer un Document d’orientationsur la Pastorale Mariste des Jeu-nes pour tout l’Institut.

À un moment de notre mandatnous avions pensé à la possibili-té d’offrir un service de Volonta-riat International pour tout l’In s -titut, mais finalement nous avonsdécidé que si des demandes dansce sens nous arrivaient, nous lestransmettrions aux organisationsmaristes déjà existantes. Malgrétout, il nous semble qu’un servi-ce que l’Administration généralepourrait offrir à des personnesvolontaires (frères et laïcs), c’estde promouvoir des actions coor-données devant des situationsd’urgence.

62 • Rapport du Conseil général

2.4

15 F. Seán Sammon, Lettre de convocation

de la Conférence générale de 2005, p. 12

Page 65: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 63

Mission et solidarité : un feu qui embrase et consume

Une des activités les plus significatives réalisées pendant notre mandatdans la ligne des appels du XXe Chapitre général a été l’organisation de« l’Assemblée Internationale de la Mission Mariste ». Pendant presquedeux ans, plus de 20.000 personnes impliquées dans la Mission Mariste ontparticipé à un travail de réflexion, de dialogue et de rencontre. Les diffé-rentes étapes (locales, provinciales, régionales et finales) ont supposé unapprofondissement des grandes lignes données par le XXe Chapitre général.Le document élaboré pendant la phase finale de l’Assemblée, à Mendès(septembre 2007), recueille trois urgences directement liées à la MissionMariste, en même temps qu’il offre des suggestions pour l’application decelles-ci : l’évangélisation, les nouveaux défis de l’éducation mariste,la défense et la promotion des droits des enfants et des jeunes.

e) Mission « Ad gentes »

Les frères capitulants ont reconnu que « le feu de Pentecôte nous pous-se à avancer dans la mission ‘ad gentes’ de toute l’Église » (36 et 46).

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Après la Conférence générale de 2005, et en réponse à cet appel, leConseil a impulsé le « projet de mission ad gentes », centré surtoutsur l’Asie. Le projet est sous-tendu par la conviction que « c’est un deséléments qui sont dans le cœur de notre identité comme Petits Frères deMarcellin » et que « cet appel à une nouvelle mission ad gentes en Asievient de l’Esprit16. »

Une lettre personnelle de F. Supérieur général à tous les frères de l’Ins-titut (le 2 janvier 2006) explique le projet et invite ceux qui entendrontl’appel à se proposer comme volontaires ; elle a été un stimulant pourbeaucoup de frères. Ainsi l’ont compris les 186 qui ont répondu per-sonnellement à la lettre de F. Seán. Bon nombre nous ont dit qu’avancerdans ce projet leur a semblé renouveler leur idéal et revenir aux sourcesde leur vocation religieuse.

D’une manière plus générale,nous pensons que le projet acontribué à créer une « nou-velle culture missionnaire »parmi nous, en nous aidant àrelativiser les frontières arbi-traires de nos Unités adminis-tratives ou de nos pays, et àcultiver la disponibilité d’uncœur missionnaire, indépen-damment du pays où l’on setrouve.

Le projet a augmenté considé-rablement le travail de l’Admi-nistration générale, mais grâ-ce au savoir-faire des FF. Mi-

chael Flanigan et Iván Buenfil à Rome, ainsi qu’au travail patient d’ac-compagnement et à la préparation de l’Équipe de formation de Davao(FF. Tim Lee, Alfredo Herrera et Roy Dita), tout s’est déroulé de lameilleure manière. Nous soulignons le travail patient de F. Michael Fla-nigan, qui a ouvert le chemin aux nouvelles présences missionnaires parun échange avec les Évêques et a cherché des possibilités dans 8 pays.Notre reconnaissance la plus sincère à tous.

Merci beaucoup aussi aux FF. Michael de Waas et Jude Pieterse (Supé-rieur et Économe du Secteur, respectivement) ; grâce à leurs grandesqualités de leadership et d’administrateur, ils assurent l’accompagne-ment concret de nos frères au jour le jour.

Nous devons remercier également pour la contribution généreuse dequelques Provinces au financement du projet. Cette contribution s’est

64 • Rapport du Conseil général

2.4

16 F. Seán Sammon,Faire connaître et

aimer Jésus, p. 93 et 106

Page 67: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

ajoutée à d’autres revenus venant desagences et des donateurs externes.

En juillet 2008 le Secteur Ad Gentesd’Asie avait envoyé en mission 41frères de 21 nationalités dans 6pays (Bangladesh, Cambodge, Inde,Thaïlande et deux autres). Probable-ment, quand le XXIe Chapitre géné-ral commencera, 10 autres frèresauront rejoint ce Secteur. Il fautaussi noter que 15 frères volontaires pour le projet ont été orientés versdes communautés d’autres continents (3 en Haïti, 3 en Algérie, 5 au Ca-nada, 2 à Cuba, 1 au Ghana, et 1 en Angola), en plus de ceux qui, pourdiverses raisons, ont commencé leur formation à Davao mais ont décidéde retourner dans leur Province d’origine.

Sachant que 26 frères sont volontaires pour le projet après 2009, nouspensons que, finalement, quand ce programme arrivera à son terme, prèsd’une centaine de frères auront quitté leur lieu d’origine pour rejoindre leSecteur Ad Gentes d’Asie ou bien pour travailler dans d’autres continents.

Bien qu’au début on ait envisagé de joindre des laïcs au projet sous formede volontariat à partir de 2008, le Conseil général a pensé qu’il était préfé-rable d’attendre pour cela que les communautés soient mieux consolidées.

2.4.3 Orientations pour l’avenir

a) L’appel du Chapitre général

Nous croyons que l’appel du Chapitre général reste d’actualité et qu’il de-vrait demeurer comme point de référence de la mission mariste : « Aller de l’a-vant ensemble, frères et laïcs, de façon résolue et manifeste, en nous rappro-chant davantage des enfants et des jeunes plus pauvres et exclus, à travers denouveaux chemins d’éducation, d’évangélisation et de solidarité ». Toutes nosUnités administratives devraient se distinguer par un engagement réel enversles enfants et les jeunes les plus pauvres et exclus, soit par l’ouverture et lespriorités de nos institutions actuelles, soit par des aides mises directement àleur service, ainsi que par le nombre de personnes qui s’y consacrent.

b) la défense et la promotion des droits des enfants et des jeunes

Nous pensons que la défense et la promotion des droits des enfantset des jeunes est une manière concrète de se mettre au service des ex-clus, comme le reconnaissait l’Assemblée Internationale de la Mission

Janvier 2009 • 65

Mission et solidarité : un feu qui embrase et consume

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Mariste. La consolidation de notre bureau à Genève ainsi que sa diffu-sion progressive à tout l’Institut sera une manière excellente de pro-mouvoir ce nouvel apostolat.

c) la récolte de fonds

Face aux difficultés croissantes pour appuyer économiquement beaucoupde nos présences apostoliques, nous pensons que la FMSI devra promouvoirdans les années prochaines la récolte de fonds publics et privés.

d) L’internationalité de l’Institut

Malgré les résistances de quelques Unités administratives à s’impliquerde manière active dans le travail et la collaboration à des niveaux supra-

provinciaux, il nous semble que c’est un chemin qui doit être poursuivià l’avenir, en approfondissant ce que signifie vraiment l’internationali-té de l’Institut. Il s’agit de la disponibilité à participer dans des équi-pes ou des rencontres internationales, mais surtout, de prendre cons-cience que les frères se sont engagés vis-à-vis de l’Institut et pas seule-ment au niveau d’une Unité administrative ou un secteur géographique.

66 • Rapport du Conseil général

2.4

Page 69: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Nous suggérons d’accentuer le dé-veloppement de la Pastorale Maris-te des Jeunes (PMJ) dans toutl’Institut, à partir des orientationscontenues dans le document futursur la PMJ, et d’employer pour celades moyens adaptés aux différentsniveaux : local, provincial, régio-nal, Administration générale.

Il nous semble que le processus vé-cu comme conséquence de l’As-semblée Internationale de laMission Mariste est valable pourl’avenir et qu’il faudrait donc pro-mouvoir quelque chose de sembla-ble dans les prochaines années.

L’Assemblée Internationale de la Mission Mariste se fait écho, dans sondocument final, de l’importance de contribuer à garantir le droit à l’é-ducation des enfants et des jeunes, et relève quelques défis actuels :« éducation inspirée de l’Évangile ; éducation engagée dans la solidaritéet la transformation sociale, attentive aux cultures et au respect de l’en-vironnement ; et éducation sans discrimination, qui crée des espacespour ceux qui en manquent ». Il nous semble qu’elle offre tout un pland’action pour l’Institut dans les prochaines années.

Nous croyons que la « mission ad gentes » par le biais de communau-tés internationales, comme l’a proposé l’actuel projet en cours, répondparfaitement à l’identité de notre Institut ; nous la voyons comme unesource excellente de vitalité. Il nous semble que, d’une manière ou d’u-ne autre, cette ligne d’action devrait se poursuivre dans l’avenir, enmaintenant la priorité pour l’Asie. Nous pensons également qu’il seraitbon qu’un frère de l’Administration générale continue de s’investir àplein temps dans ce projet.

En vue d’assurer un travail éducatifdans des situations d’urgence auxenfants et jeunes en grave danger(camps de réfugiés, zones d’immigra-tion massive, etc.), nous recomman-dons le développement d’un servicede volontariat mariste internatio-nal (pour frères et laïcs) au niveaude tout l’Institut, qui permette desactions rapides et coordonnées.

Janvier 2009 • 67

Mission et solidarité : un feu qui embrase et consume

Page 70: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

68 • Rapport du Conseil général

2.5 SERVICED’ANIMATION ETDE GOUVERNEMENT :

LAVEZ-VOUS LES PIEDSLES UNS LES AUTRES

Nous partons de la vision du XXe Chapi-tre général exprimée globalement dansle Document officiel du XXe Chapitre gé-néral, 38-40, et plus particulièrementdans les Actes du XXe Chapitregénéral17. Cet objectif ultime est clai-rement énoncé : soutenir la vitalité del’Institut. Pour faire cela, le Conseil gé-néral remplit deux fonctions : le gou-vernement et l’animation18.

Le rôle du gouvernement est précisé dans nos Constitutions19. Il portesur des décisions comme : nommer les Provinciaux, approuver les normesprovinciales, approuver les ventes de propriétés et les constructions,etc. Le Conseil offre aussi son avis au Supérieur général pour les deman-des d’abandon de l’Institut, d’exclaustration, etc. Le XXe Chapitre généraldemande au Conseil d’adopter une attitude pastorale dans ce domaine20.

La responsabilité de l’animation est moins définie dans nos Constitu-tions. Chaque Conseil général commence son mandat avec des deman-des et des recommandations reçues du Chapitre général qui l’a élu. Puis,avec le temps, le Conseil connaît mieux la réalité de tout l’Institut etsent le besoin de prendre des initiatives nouvelles pour assurer la vita-lité de l’Institut dont il est responsable. Le XXe Chapitre général a de-mandé au Conseil d’être créatif dans l’exercice de cette fonction21.

2.5.1 Sens que nous donnons à cet appel

CRÉER, À TOUS LES NIVEAUX, DES STRUCTURES D’ANIMATIONET DE GOUVERNEMENTQUI FAVORISENT LA VITALITÉDANS NOTRE INSTITUT.

17 Actes du XXe Chapitregénéral, III.3, p. 55-58.

18 Actes du XXe Chapitregénéral, III.3.2.A.2

19 Constitutions, 130-137

20 Actes du XXe Chapitregénéral, III.3.1.5

21 Actes du XXe Chapitregénéral, III.3.1.4

Page 71: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 69

La vision présentée par le Chapitre général offre des principes directeursliés entre eux :

■ en toute chose, viser à la vitalité de notre vie et de notre mission,planifier et décider pour faire croître la vie. Comme Conseillers nousdevons « être au service de la vie » (38). Cela implique que nousdevons chercher les signes de vie qui existent parmi nous ; mêmes’ils ne forment qu’une faible étincelle aujourd’hui, nous devons lesattiser en un « feu » de décision et d’action.

■ Favoriser la communion (38). Nous savons que la mondialisationest une force irrésistible. Nous nous demandons : où est Dieu encela ? Comment les éléments positifs de la mondialisation peuvent-ils contribuer à l’accomplissement du Royaume de Dieu ? Les élé-ments négatifs de la restructuration peuvent-ils être corrigés si nousvivons les valeurs évangéliques ? Pour un Institut international com-me le nôtre, la mondialisation est à la fois une bénédiction et un dé-fi. Nous devions respecter la riche diversité d’une congrégation inter-nationale et favoriser l’unité pour que nos valeurs maristes essentiel-les soient clairement proclamées22. On nous demandait d’être dyna-miques pour encourager la collaboration régionale, interprovincialeet internationale (39).

■ Respecter la coresponsabilité et la subsidiarité (38). Selon nous,ces principes signifient qu’à tous les niveaux de responsabilité dans

22 Actes du XXe Chapitregénéral, III.3.2.B.3

Page 72: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

l’Institut, chaque frère ou laïc mariste est coresponsable de la vitali-té de notre mission. En animant et dirigeant, les responsablesrespectent les responsabilités des autres. Nous devons favoriser lacollaboration entre les Provinciaux23. En clair, pour réaliser une col-laboration effective, il faut consulter régulièrement, dialoguer etplanifier ensemble.

■ Notre priorité est d’accompagner les Provinciaux24.

■ Il faut être souple (39). Notre Institut est diversifié. Nos approchesdoivent donc varier selon les divers besoins de nos différents mi-lieux. Il faut tenir compte du contexte local.

■ Une approche aussi souple devient essentielle pour réaliser notredernier principe : que la vitalité de chaque Unité administrativedevienne la préoccupation de tous (39). Les défis des Unités admi-nistratives varient beaucoup selon la géographie, les ressources, laculture, l’histoire, etc.

2.5.2 Comment nous avons mis en pratique cet appel

Le Chapitre général, en plus de nous donner des principes directeurs,nous suggère des structures précises d’animation et de gouver -nement25. Ainsi, au fur et à mesure que nous avons acquis davantagel’expérience de l’Institut, nous avons pris le temps de décider commentmieux répondre aux besoins qui ont surgi durant notre mandat. Au dé-but de notre terme et au moment de la Conférence générale de 2005,nous avons choisi les structures les plus efficaces pour exercer nosresponsabilités.

a) Favoriser la communion

Ce principe a inspiré notre décision de créer desConseillers de liaison pour les Régions et lesProvinces26. Nous désirions maintenir un contact perma-nent entre les Conseillers provinciaux et le Conseil géné-ral. Cette structure a assuré au Provincial un contact ré-gulier avec quelqu’un du Conseil général qui était familieravec la réalité de sa Province. Pour notre part, nousavons utilisé ce lien pour accompagner et appuyer lesProvinciaux dans leur tâche27. Des Conseillers de liaisonont aussi été nommés pour les communautés du MIC, duMAPAC, du Collège international et de la Maison générale.De même, chaque équipe de renouveau a eu son Con -seiller de liaison.

70 • Rapport du Conseil général

2.5

23 Actes du XXe Chapitre général, III.3.2.G.1

24 Actes du XXe Chapitre général, III.3.2.F.1

25 Actes du XXe Chapitre général, III.3.2.C.4

et III. 3.2.E.3

26 Actes du XXe Chapitre général, III.3.2.C.5

27 Actes du XXe Chapitre général, III.3.2.F.1

Page 73: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Nous croyons que le rôle de Conseiller deliaison est précieux bien qu’il ait besoind’être mieux développé et mis en œuvre.Tout d’abord, il faut clarifier cette fonc-tion. S’il s’agit avant tout d’un rôle d’ac-compagnement et d’appui aux Provin-ciaux et aux Provinces, comment mieuxremplir ce rôle considérant notre grandediversité de situations ? Quand est-cequ’une présence et un contact sont suffi-sants pour une Unité administrative ?Des Provinces ont l’habitude de collabo-rer avec le Conseil général et apprécientce type d’accompagnement. Il est diffici-le d’assurer une présence suffisante danscertaines situations où les Régions sontimmenses, les moyens de communication pauvres et la distance phy-sique avec Rome rend les voyages coûteux en temps et en argent. Notrecalendrier des visites et les déplacements qu’il engendre limitent aussinotre présence. Nous reconnaissons que le fait d’avoir deux Conseillersde liaison par Région a été un avantage important pour enrichir notreperception. Mais nous ne sommes pas certains s’il est préférable qu’unConseiller soit nommé pour sa propre Région ou non. On peut apprécierle fait de connaître la langue et la culture de la Région. On peut voir ceConseiller comme quelqu’un qui est bien au fait des réalités du milieu etqui est aussi capable de défier la Province pour répondre aux besoins dela grande Région. D’autre part, il y a le risque de la subjectivité et lemanque d’un regard neuf posé sur des défis familiers.

Les deux visites officielles à chaque Province ont permis auConseil général de pouvoir garder le contact avec la réali-té de la vie et de la mission de la Province, d’y connaîtreles personnes clés et d’être une source d’idées et d’en-couragement pour chacun. La première visite a été plusapprofondie puisque nous étions au début de not-re mandat ; chaque communauté a été visitéeet chaque frère a eu l’occasion d’une rencon -tre personnelle. Nous avons visité la plupartdes œuvres de chaque Province. La deuxiè-me visite a été différente et plus brève. Sonbut était de voir le chemin parcouru par laProvince depuis la première visite, surtoutdans les principaux domaines identifiés dans lerapport de la visite précédente. Le point cen-tral de la deuxième visite n’a pas été biencompris par tous. On s’attendait parfois àquelque chose d’autre.

Janvier 2009 • 71

Service d’animation et de gouvernement : lavez-vous les pieds les uns les autres

Page 74: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Le lien a parfois été renoué par d’autres moyens. Il y a eu les programmesd’orientation à Rome pour les nouveaux Provinciaux. Nous avons mis surpied des réunions du Conseil général élargi (CGE) à la fin de chaque tour-née de Région. Le CGE a permis à tout le Conseil général de connaître laréalité d’une Région et les frères responsables, d’exercer la coresponsabili-té pour la vitalité de l’Institut et de témoigner de la communion à l’inté-rieur du Conseil général lui-même. Selon nous, ces rencontres ont aussicontribué à former de futurs responsables. Dans la mesure du possible, lesConseillers généraux ont assisté aux Chapitres provinciaux, toujours dansle but de mettre à jour notre connaissance de la Province, de favoriser lacommunion et d’appuyer les Provinciaux et leurs Conseils.

Les Conférences générales ont été deux moments importants pour fa-voriser la communion : en 2005 au Sri Lanka et en 2007 à Rome. Lapremière, au milieu de notre mandat, a été très importante pour réflé-chir avec les Provinciaux et les Supérieurs de District à la mise en œu-vre de la vision du Chapitre général pour l’Institut. De plus, nousavons étudié ensemble des plans ayant une implication à long termecomme : la mission ad gentes, la promotion des droits de l’enfant et larénovation de l’Hermitage. Le lieu de cette Conférence générale a per-mis d’attirer l’attention de l’Institut sur l’Asie. À la deuxième Conféren-ce générale, ce rassemblement des responsables de l’Institut nous apermis de rechercher ensemble des formes d’animation et de gouverne-ment porteuses de vie. C’était un défi nécessaire à cause des change-ments survenus dans l’Institut suite à la restructuration et à une plusforte régionalisation.

72 • Rapport du Conseil général

2.5

Page 75: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 73

La Conférence générale de 2005 a amené leConseil général à revoir nos structures d’anima-tion. Alors que nous avions débuté notre mandatavec six Commissions (Mission, Vie religieuse,Laïcs, Gouvernement, Usage évangélique desbiens et Promotion des vocations), nous les avonsréduites à trois : Mission, Vie religieuse et Usageévangélique des biens. Ces Commissions avaientchacune un secrétaire permanent. Le Chapitre gé-néral nous avait encouragés à employer d’autrespersonnes pour nous aider28. Dans ce but, troisBureaux ont été créés : Vocations, Usage évangé-lique des biens, Laïcs. Grâce à la générosité des Provinces, nous avonspu trouver d’excellents secrétaires de Commissions (FF. Juan MiguelAnaya, Teófilo Minga et Guy Palandre) et responsables de Bureaux (FF.Ernesto Sánchez, Pedro Ost et Pau Fornells).

Pendant plusieurs années, les Conseils généraux ont utilisé des Com-missions internationales pour les aider dans leur travail. Le Conseil abeaucoup employé cette structure. Certaines de ces Commissions sontpermanentes : Conseil international des affaires économiques, Com-mission du patrimoine. D’autres répondent à un but précis qui, unefois atteint, entraîne la fin de la Commission. Par exemple : Commis-sion de la spiritualité mariste (L’Eau du Rocher), de la vocation dulaïc mariste, la pastorale mariste des jeunes, des lieux maristes (ré-novation de l’Hermitage, formation d’une communauté et choix desprogrammes), du Guide pour les secrétaires provinciaux, de la révi-sion du chapitre 4 des Constitutions, etc. En procédant ainsi, leConseil a pu profiter de l’expérience des nombreuses cultures et si-tuations qui existent parmi nous, pour sa réflexion, sa synthèse etson partage dans tout l’Institut. À l’occasion, le Conseil a aussi utili-sé des équipes externes ad hoc, composées surtout de frères, pourévaluer certains domaines du Conseil général tels les services admi-nistratifs de l’Administration générale, la gestion de la propriété dela Maison générale, le BIS, les services techniques et les archives. Demême, le Conseil lui-même a parfois employé des ressources externespour l’aider dans l’exercice de ses responsabilités.

Nous remercions tous ceux qui ont participé à ces Commissions et àces équipes. Grâce à leur compétence et à leur dur labeur, le Conseilgénéral a pu réaliser ses mandats effectivement et de manière créati-ve, tout en maintenant son calendrier de visites aux Provinces.

Si presque toutes ces Commissions et ces équipes se sont réunies à Ro-me, d’autres groupes ont aussi favorisé la communion. Nous pensons

Service d’animation et de gouvernement : lavez-vous les pieds les uns les autres

28 Actes du XXe Chapitre général, III.3.2.C.3

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particulièrement aux réseaux régionaux pour la mission et pour laspiritualité que le Conseil général a encouragés avec l’appui des Pro-vinciaux des Régions29.

Il s’agit là d’une autre manière de favoriser la communion quand desMaristes qui partagent un même apostolat peuvent rencontrer des Ma-ristes d’autres pays pour faire face à des défis communs. De telles ren-contres permettent à la fois d’encourager et de former les participantspour qu’ils servent mieux la mission de l’Institut.

Tous n’ont pas l’occasion de participer à des réunions internationalespour rencontrer d’autres Maristes face à face. Pour la plupart, le mondemariste leur est révélé par le site Internet de l’Institut :www.champagnat.org. Grâce au talent du F. Antonio Martínez Estaún, ceservice est devenu un atout inestimable dans l’Institut par ses ressour-ces et ses nouvelles internationales. On y trouve généralement ce qu’ondésire connaître. Au fil des ans, son usage s’est accru de manière impor-tante – comme le démontrent les statistiques. La qualité des mises àjour et son développement sont en grande partie le résultat de l’habiletéet de la créativité de son webmestre Luiz da Rosa. Le Département descommunications, comprenant aussi F. Onorino Rota, est responsable despublications imprimées destinées aux communautés et aux œuvresapostoliques. La qualité des publications demeure élevée. Nous avonspris des mesures pour que ces publications ne soient pas trop nombreu-ses. Après consultation, leur nombre a été réduit et rationalisé par lesNouvelles maristes hebdomadaires. Ce qui limite surtout ces moyens defavoriser la communion, ce sont : la disparité des moyens technolo-giques, l’accès à la communication moderne dans l’Institut et le coût del’expédition des imprimés à l’étranger.

Même si une bonne partie des frères ne sont pas directement concer-nés par la mise à jour du Vade-mecum, celui-ci est un moyen in-dispensable de promouvoir la communion et l’unité dans l’Institut. L’i-nitiative du F. Jean Ronzon, Secrétaire général, de préparer un guidepour les Secrétaires provinciaux se situe dans cette même ligne, maisavec un écho plus grand grâce à la série de rencontres régionales fai-tes pour présenter le document et en faire l’application pratique en-semble. Des Provinces ont pu tirer profit du logiciel Archivum pour or-ganiser leurs archives tout en étant en lien électronique avec les Ar-chives de l’Administration générale. Ces initiatives ont accru de maniè-re importante les responsabilités déjà lourdes du Secrétaire général.Nous remercions le F. Jean pour le service rendu au Conseil général et

à l’Institut, pour son dévouement humble, son dur labeur et sabonne humeur. Nous avons aussi une dette de reconnaissanceenvers la Province de l’Hermitage pour son soutien financier ettechnique du logiciel Archivum. Voilà ce que nous avons réalisépour consolider les archives de l’Institut. Ce travail considéra-

74 • Rapport du Conseil général

2.5

29 Actes du XXe Chapitre général, III.3.2.G.1

Page 77: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 75

ble a été une œuvre d’un grand professionnalisme due au F. Juan Mo-ral, à Mmes Emanuela Lisciarelli, Lucia Distefano et Dorotea Cinanni.Nous remercions également F. George Fontana et Mme Gabriela Scana-vino qui, de manière très professionnelle, ont assisté le Secrétaire gé-néral dans son travail.

Le Chapitre général nous a confié la responsabilité de continuer l’ac-compagnement de la restructuration et de promouvoir la coopérationinterprovinciale et régionale dans l’Institut30. Une réflexion incessantedurant notre mandat nous a convaincus que ces deux structures sontbien distinctes, chacune avec ses potentialités et ses limites.

Au début de notre mandat, il existait deux Provinces nouvellementrestructurées (Europe Centre-Ouest et Afrique australe). Des datesavaient été fixées pour 13 autres (Afrique Centre-Est, L’Hermitage,Mediterránea, Compostela, Ibérica, Canada, Norandina, Santa María delos Andes, Cruz del Sur, Brasil Centro-Norte, Rio Grande do Sul, BrasilCentro-Sul, et United States of America). Un District avait été créé(Amazônia) et deux Districts devaient être restructurés (Afrique del’Ouest et Melanesia). Il avait été décidé de garder trois Provinces in-changées (Nigeria, Madagascar, América Central). Onze autres Provin-ces et Districts continuaient de réfléchir à la restructuration (MéxicoCentral, México Occidental, Chine, Philippines, Sri Lanka, Corea, NewZealand, Fidji, Samoa, Melbourne et Sydney). Nous pouvons dire sanshésiter qu’il s’agissait de la plus importante réorganisation de l’histoi-re de notre Institut. La diversité des situations décrites exigeait undifférent type d’accompagnement. Nous revenions sans cesse au défidu Chapitre : « Nous avons créé de nouvelles Provinces. Il faut enprofiter pour créer des Provinces ‘nouvelles’. » (37)

Service d’animation et de gouvernement : lavez-vous les pieds les uns les autres

30 Actes du XXe Chapitregénéral, III.4; III.3.2.G

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Notre rôle avec les deux Provinces restructurées a été de les accompa-gner alors qu’elles tentaient de consolider leur unité. De plus, nousavons jugé important de partager avec le reste de l’Institut les leçonsapprises durant la restructuration de ces pionnières. Nous voulions êtredes yeux extérieurs capables de voir si la vitalité envisagée pouvait êtreréalisée et si les structures d’animation et de gouvernement étaient pas-torales et efficaces.

Dans les Provinces d’Afrique Australe et d’Afrique Centre-Est, les frèresde ces Provinces et nous-mêmes avons réalisé que la grande étenduegéographique de ces Provinces et les pauvres moyens de communicationrendaient l’accompagnement pastoral peu efficace. Puis les frères de Ma-dagascar ont réalisé que leur isolement de l’Afrique n’était pas propice àl’essor de la vie et de la mission maristes dans leur pays. Ils ont alorscommencé à réfléchir avec les frères d’Afrique pour voir comment répon-dre à cette réalité. Cette réflexion se poursuit et l’on n’en prévoit pasl’aboutissement avant la clôture du prochain Chapitre général.

Durant notre mandat nous avons souvent réfléchi et dialogué au sujetde la restructuration. Il nous est apparu essentiel de comprendre clai-rement le sens de l’expression « processus de restructuration ». À no -tre avis, il s’agit d’inviter la Province à évaluer en profondeur et hon-nêtement sa vitalité présente et future ainsi que la viabilité de sa vie

et de sa mission maristes. Le but est la solidarité en -tre les Provinces plutôt qu’un repli sur les besoinsparticuliers de chacune. Vue dans cette lumière, la re-configuration géographique des Provinces peut s’avé-rer nécessaire pour assurer la vitalité et la viabilitérecherchées. Notre rôle était de faciliter ce « proces-sus de restructuration ».

En 2007, le processus de restructuration des Provinceset du District d’Asie a débouché sur la création de deux

76 • Rapport du Conseil général

2.5

Page 79: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 77

nouvelles Provinces. La Province d’Asie Australe comprend le Secteur del’Inde, qui dépendait autrefois de la Province de Melbourne. Commeailleurs, le défi de créer l’unité et l’identité de ces Provinces progressemalgré les tensions internationales, ethniques et religieuses, et la vio-lence dans la région. En plus de la perte de vies humaines, du sens com-munautaire, de la confiance et de l’intérêt commun pour ces nations,ces tensions internationales ont eu des répercussions pratiques pour lesvoyages, l’obtention de visas et de permis de travail, ce qui gêne forte-ment le déplacement des frères.

Le processus de restructuration dans le Pacifique a produit un engage-ment ferme pour créer les structures nécessaires en vue de l’essor et dela viabilité de la vie et de la mission maristes. Pour les responsables dela Région, la prochaine étape serait de développer des structures régio-nales. Ces initiatives peuvent aboutir finalement à la reconfigurationgéographique, en suivant une évolution naturelle évidente.

Dans le cas des deux Provinces du Mexique, le processus de restructura-tion mené par le Conseil général précédent a conduit à une coopérationinterprovinciale plus étroite. Au début de notre mandat, nous avons de-mandé aux deux Provinces de voir si les buts envisagés en 2001 avaientété atteints et nous leur avons demandé de continuer cette réflexion.C’est ce qui se passe à présent. Le Conseil général, après consultationavec les deux Provinces, croit que la majorité des frères approuveraitune reconfiguration géographique dans la Région de l’Arco Norte. LaProvince de México Occidental s’est aussi internationalisée en incorpo-rant les communautés et les œuvres d’Haïti. La Province d’América Cen-tral s’est également internationalisée en incorporant les communautésde Cuba.

En accompagnant le processus de restructuration, nous avons tenté derespecter la direction indiquée par le Chapitre général, d’être souplesdans notre approche et de respecter la diversité de l’Institut et la varié-té des milieux. Cela nous permet d’offrir maintenant quelques réflexionsgénérales :

■ Le processus de restructuration et les reconfigurations géographiquesont été positives. Dans les nouvelles Provinces, la grande majoritédes frères ne souhaite pas revenir en arrière. En même temps, lesmembres de la Province, frères et laïcs, témoignent du souci et del’intérêt pour continuer à construire leur nouvelle Province !

■ Le Conseil général apprécie grandement le dur labeur et l’évidentebonne volonté manifestés par les Provinciaux et leurs Conseils pourdonner une direction, des valeurs et une identité aux nouvelles Pro-vinces.

Service d’animation et de gouvernement : lavez-vous les pieds les uns les autres

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■ Nous sommes également préoccupés au sujet du bien-être de nosfrères Provinciaux. Nous croyons que plusieurs accomplissent unetâche pour laquelle on a des attentes indues et irréalistes, surtoutau sujet de leur présence. Selon nous, ce qu’on attend d’eux relèvedavantage du supérieur de communauté ou pourrait être délégué àd’autres.

■ Nous appuyons les efforts des Provinces pour créer de nouvellesstructures d’animation et de gouvernement qui libèrent les Provin-ciaux pour des tâches propres à leur fonction, qui modèlent un lea-dership de consultation et de collaboration, et où les laïcs maristespuissent occuper la place qui leur revient et assumer les responsabi-lités qui leur incombent.

■ Il est nécessaire de mieux comprendre le rôle du Vicaire provincial.Dans les Provinces qui ont adopté ce rôle en suivant les directives dudernier Chapitre général31 (L’Hermitage, Santa María de los Andes), lerésultat a été positif. Il est considéré efficace et utile pour soutenirle Provincial32. Mais, pourquoi ce rôle n’est-il pas plus fréquent dansl’Institut ? Que peut-on apprendre de cette expérience ?

Nous croyons que certaines Provinces n’ont pas été assez créatives pourse donner des structures répondant aux changements de réalités appor-tés par la reconfiguration géographique. Il faut sans doute continuer àréfléchir aux structures d’animation et de gouvernement.

La Régionalisation existe depuis longtemps dans l’Institut. Les structu-res régionales permettent de réfléchir plus en profondeur dans la Ré-gion, d’évaluer les défis et de planifier effectivement les moyens de ré-pondre à des priorités communes en coordonnant et partageant les res-sources (personnel, programmes, etc.). D’un autre côté, les Conférencesrégionales de Provinciaux peuvent être aussi très importantes pour la

formation des ces derniers.

Ce rapport comporte aussi de l’in-formation sur des initiativesconcernant la mission, la solidaritéet la spiritualité. Nous croyonsnéanmoins que la Régionalisationa encore à atteindre son plein po-tentiel. Notre expérience est quel’Institut fonctionne généralementcomme une fédération de Provin-ces plutôt que comme un seulcorps international. Nous avonssouvent vu le besoin de structuresrégionales d’engagement et d’inte-

78 • Rapport du Conseil général

2.5

31 Constitutions, 123.1

32 En 2008, la Province de Santa Maria de los Andes

a décidé de ne plus avoirde Vicaires provinciaux.

Page 81: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 79

raction entre Provinces, et nousen avons établi les mécanismes.Nous nous demandons si celacontinuera si le Conseil généralne s’y implique pas activement.Tout en reconnaissant la valeurde la Régionalisation, nous de-vons garder à l’esprit la diversitédes situations dans l’Institut, d’u-ne Région à l’autre. Les besoinset les ressources varient.

Là où le Conseil a eu de la difficulté pour établir une réelle coordina-tion, c’est dans notre propre maison. Il ne s’agit pas d’une réflexion né-gative sur les frères et les laïcs qui y travaillent. Les frères de la Com-munauté de la Maison générale ont travaillé dur pour établir une com-mune union – réalisation difficile dans une communauté internationale.Les visiteurs qui passent du temps avec nous remarquent souvent l’ac-cueil chaleureux, la fraternité et l’esprit de prière de la maison. Pour ce-la, le Conseil a une dette de gratitude envers lesfrères de la communauté et le F. Onorino Rota quia dirigé la communauté avec bonne humeur, at-tention pastorale, animation spirituelle et grandecréativité.

La présente Administration générale a augmentéle nombre de bureaux, de commissions et de ser-vices du secrétariat.

La capacité de bien planifier pour quatre ans aaidé les chefs de départements et de bureaux àdévelopper leurs propres plans et calendriers. Lecalendrier a fait l’objet de mises au point réguliè-res à chaque session plénière, grâce à la participation de chaque mem -bre du Conseil général qui a consulté les différents départements dont ilétait responsable.

Afin de répondre adéquatement aux besoins croissants des services dusecrétariat, nous avons évalué leur organisation. Ainsi, le Secrétaire gé-néral a été chargé de coordonner ces services et un « Manuel » du per-sonnel de l’Administration générale a été produit. On a aussi demandéau Vicaire général d’appuyer et de suivre le Secrétariat général. Ce modede coordination des services du secrétariat a très bien fonctionné.Durant notre mandat, nous avons eu la chance d’avoir de nombreux se-crétaires aux langues/traducteurs. Tous ont partagé généreusement leurtemps et leur habileté. Nous profitons de l’occasion pour remercier cha-cun d’eux pour son service inestimable. Sans eux, un Institut internatio-

Service d’animation et de gouvernement : lavez-vous les pieds les uns les autres

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nal comme le nôtre, qui utilise plusieurs langues pour la traductionorale et écrite, ne pourrait pas fonctionner.

L’usage d’un plus grand nombre d’ordinateurs et davantage d’équipe-ment technique nous a amenés à évaluer les services techniques.

Nous avons pu ainsi rationaliser les tâches du technicien et lui donnerl’aide supplémentaire dont il avait besoin. Notre technicien, M. Stefa-no Angelucci, a assuré un excellent appui professionnel aux membrestoujours plus nombreux de l’Administration générale.

Au niveau de l’Administration générale (y compris le Conseil général)il n’y a pas eu assez de communication et de coordination pourfixer les priorités, éviter le dédoublement des efforts et partager lescompétences et l’expérience. Notre incapacité à bien nous coordonnera eu un effet négatif sur le leadership provincial qui a reçu un flotconstant de communications, d’informations sur des activités plani-fiées souvent sans grande consultation, des demandes diverses d’in-formations et des invitations à plusieurs réunions internationales.Nous reconnaissons avoir alourdi leur tâche en rendant la planifica-tion, la prise de décision et les prévisions budgétaires plus difficiles.

Une caractéristique positive de cette Administration a été la collabora-tion et la communication entre le Supérieur général et le Vicaire géné-ral. On peut vraiment dire que le Vicaire général a été « le plus prochecollaborateur du Supérieur général ».33 L’excellent service du secrétairedu Supérieur général, F. Don Neary, a grandement contribué au bon fonc-tionnement du Bureau du Supérieur général et à l’harmonie avec son Vi-caire. Nous remercions F. Don Neary pour son travail fraternel et efficace.

80 • Rapport du Conseil général

2.5

33 Constitutions 132.

Page 83: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 81

Les Constitutions exigent tellement du Supérieur général qu’il seraitpeut-être nécessaire d’augmenter le personnel de son Bureau.

Pendant deux ans, le Vicaire général a reçu l’aide à temps partiel du F.Iván Buenfil. Si on veut que le Vicaire collabore plus effectivement avecle Supérieur général pour l’animation et l’administration, il faudrait dé-velopper davantage son Bureau en lui adjoignant du personnel.

b) Vitalité et autonomie financière des Unités administratives

Ce souci est basé sur notre esprit de famille, ainsi que sur la solidaritémutuelle que ce même esprit suppose si nous voulons qu’il devienne ré-alité. La solidarité prend plusieurs formes dans l’Institut ; l’une des plusimportantes est la solidarité financière entre les Provinces et l’Insti-tut, et entre les Provinces elles-mêmes. L’usage évangélique des biens etleur gestion responsable sont en lien direct avec cela.

L’Économe général exerce un rôle essentiel pour l’usage évangélique denos biens, ce qui constitue de fait la solidarité financière dans l’Insti-tut. Sans les contributions financières des Provinces et la gestion pru-dente des investissements, l’Administration générale et les Provinces quien dépendent ne pourraient pas fonctionner. F. Antonio Martínez Fer-nández, avec l’aide du F. Guy Palandre, a fourni au Conseil général unavis franc et informé pour assurer la durabilité économique de l’Adminis-tration générale et de l’Institut. Ils sont aidés par la Conseil internatio-nal des affaires économiques qui est très compétent. F. Antonio a orga-nisé des rencontres régionales d’Économes provinciaux pour renforcer lacommunion dans l’Institut et pour mieux coordonner la planification fi-nancière. Nous souhaitons la bienvenue au F. Víctor Preciado qui pour-suivra l’excellent travail accompli par le F. Antonio Martínez F. en tantqu’Économe général.

Un an avant le XXe Chapitre général, F. Benito Arbués a exprimé sa pré-occupation pour l’usage évangélique de nos biens : « Il est clair quel’usage et l’administration des biens ont des incidences sur notre vie ma-riste. Le vœu de pauvreté ne concerne pas seulement les individus, mais ila aussi une dimension collective et institutionnelle. Il nous est difficile deséparer pauvreté et économie et vice versa. Dans notre mission d’évangéli-ser les jeunes (les pauvres de préférence), l’administration des biens estétroitement liée à la vie de pauvreté évangélique. Les personnes et les in-stitutions doivent vivre la pauvreté et en témoigner, parce qu’elles dispo-sent de moyens matériels. »34

Le XXe Chapitre général a fait sienne cette préoccupation et a demandéau Conseil général d’élaborer un Plan pour l’usage évangélique des

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34 F. Benito Arbués, À propos de nos biens, page 129

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biens et d’accompagner son application dans les Unités administratives(48.5). En 2002, le Conseil général créait une Commission pour exécuterce mandat et il lui fixait le défi de « voir comment faire progresser danstout l’Institut l’usage évangélique des biens afin d’arriver à une visionet à des convictions communes à ce sujet. » En 2004, après une consul-tation d’envergure, le Conseil général a approuvé le Plan pour l’usageévangélique des biens préparé par la Commission. Aujourd’hui, on peutdire que la plupart des Unités administratives ont accompli quelquechose à l’égard de ce Plan, bien que peu d’entre elles aient vécu le pro-cessus en son entier. À la fin de 2005, le Supérieur général a créé le Bu-reau pour l’usage évangélique des biens. Voyant que plusieurs Unitésn’avaient qu’une vision financière du sujet, notre priorité a été d’enri-chir cette vision « pour développer une culture d’usage évangélique desbiens, surtout les valeurs de solidarité et de simplicité de vie. » Nousconnaissons tous l’enthousiasme du F. Pedro Ost qui, avec dynamisme etconviction, a porté cette préoccupation du Conseil général aux Régionsles plus éloignées du monde mariste. Nous lui en sommes très recon-naissants.

En travaillant à assurer la vitalité de chaque Unité administrative, laFMSI et le BIS jouent un rôle clé pour la distribution équitable et effec-tive des fonds de solidarité, qu’ils proviennent de Provinces maristes oud’organisations externes.

Nous relevons d’immenses défis dans l’Institut. Nos ressources financiè-res sont concentrées dans les Régions où l’Institut ne croît plus en nom-bre. Cependant, les Provinces et les Districts qui augmentent en nombreont peu de ressources et n’ont pas de sécurité financière durable pourl’instant. La création du Fonds du XXe Chapitre général a été une façond’y apporter un correctif35. À présent, un tiers de l’objectif établi par leChapitre a été atteint. Un autre défi est le besoin d’unifier et de mieuxcoordonner les opérations financières dans certaines Provinces. Sans ce-la, le Provincial et son Conseil peuvent difficilement prendre des déci-sions saines et responsables pour le bien de toute la Province.

Le Fonds de l’Institut pour la formation, qui a été établi grâce à lagénérosité de la Province du Canada, fonctionne efficacement. Il soula-ge plusieurs Provinces du fardeau financier de former leurs nombreuxfrères, même si ce fardeau est porté avec joie.

En consultation avec les Provinciaux et leurs Conseils (surtout enAfrique), le Conseil général a travaillé pour que les Provinces dépour-vues d’une base économique durable en aient une. Malgré plusieurs an-nées d’aide financière, ce n’est pas encore chose faite. Un de nosmoyens traditionnels a été d’établir des écoles qui produisent un sur-plus pour financer d’autres œuvres de la Province. Le Bureau pour l’usa-

82 • Rapport du Conseil général

2.5

35 Actes du XXe Chapitregénéral, III.6.4.3

Page 85: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 83

ge évangélique des biens joue un rôle clé dans la planificationvisant à assurer la durabilité économique de toutes les Pro-vinces.

Un défi semblable consiste à assurer la durabilité écono-mique de l’Administration générale elle-même. Le XXe

Chapitre général nous a donné le mandat de continuer nosefforts pour réduire les dépenses de l’Administration géné-rale36. Si la volonté n’a pas manqué, les moyens d’y par-venir sont compliqués. Si, pour un instant, nous ne te-nons pas compte des bureaux, des réunions des commissionsinternationales, des projets spéciaux comme la Mission ad gentes et larénovation de l’Hermitage, les dépenses habituelles de l’Administrationgénérale sont au moins demeurées constantes durant notre mandat.Nous apprécions l’attention soignée et la gouvernance responsable del’Administrateur de la Maison générale et de l’économe de la communauté– FF. Antoni Salat et Javier Ocaranza, respectivement.

L’augmentation des dépenses annuelles a été causée par les commis-sions, les bureaux et les projets mis sur pied pour animer l’Institut. Du-rant notre mandat, nous avons appris à être plus soigneux lorsque nousbudgétons nos initiatives, et à trouver des sources externes de finance-ment quand cela a été possible. Nous avons trouvé des bailleurs defonds permanents pour certains programmes. Néanmoins, nous recon-naissons qu’il faudrait faire davantage pour que les initiatives d’anima-tion soient mieux budgétées et financées. Pour cela il faut d’abord bienfixer nos priorités. Les bonnes œuvres sont infinies et nous ne pouvonspas toutes les réaliser.

Un de nos défis est de mettre en place un mécanisme durable de finan-cement pour les opérations de l’Administration générale, qui ne changepas avec les années et qui soit responsable et juste pour ceux qui finan-cent l’Administration générale comme c’est le cas pour les Provinces. Letraditionnel per capita devient de plus en plus intenable à cause duchangement démographique et économique dans l’Institut comme on l’anoté plus haut. Nous avons formé une Commission pour étudier le fi-nancement à long terme de l’Institut et de l’Administration générale, etpour faire des recommandations au prochain Chapitre.

Chaque année, lorsque nous demandons les contributions financièresdes Provinces pour les dépenses courantes de l’Administration généraleet le fonds de solidarité, nous avons l’obligation d’être responsables ettransparents dans nos comptes-rendus des dépenses. Une telle transpa-rence est essentielle pour rechercher des fonds à l’extérieur. Nous sa-vons aussi que les gouvernements de nombreux pays sont de plus enplus exigeants à l’égard des organismes religieux en ce qui concerne la

Service d’animation et de gouvernement : lavez-vous les pieds les uns les autres

36 Actes du XXe Chapitregénéral, III.5 et III.6.4.2

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reddition des comptes. Dans ce but, nous avons exécuté le mandat duChapitre général requérant le recours à des vérificateurs de comptesexternes37. Il y a eu progrès. Nous avons cependant dû relever des dé-fis de taille : trouver des vérificateurs expérimentés quant aux particu-larités financières d’un organisme religieux international et établir lesméthodes de gestion demandées par ces vérificateurs. Après beaucoupde travail, surtout de la part du F. Guy Palandre, nous avons établi unmanuel des procédures pour organiser nos comptes selon les exigencesdes vérificateurs. Nous préparons nos rapports annuels selon ces nou-veaux critères.

Sans le soutien financier généreux des Provinces, il ne nous auraitpas été possible de mettre en place notre vision pour l’Institut et denous assurer que chaque Unité administrative est viable financièrement.Nous avons souvent fait appel aux Provinces pour nous financer et ellesont répondu généreusement, mais non parfois sans un œil critique.Nous apprécions les critiques reçues ainsi que les demandes d’informa-tion sur notre vision et nos plans. Nous apprécions la générosité desProvinces envers les Districts qui dépendent d’elles, car ces Provincesont su instaurer des plans solides pour assurer l’avenir économique deces Districts.

2.5.3 Orientations futures

Avant de proposer des lignes d’action précises, il peut être bon de résu-mer des éléments clés.

■ Le Conseil général est responsable de l’animation et du gouverne-ment de l’Institut.

■ Cette responsabilité s’exerce en coresponsabilité avec les Provinciauxque le Conseil général accompagne en priorité. Fidèles au principede subsidiarité, nous respectons les responsables à chaque niveau.

■ L’objectif fondamental est la vitalité de notre vie et de notre mission.

■ Les moyens utilisés par le Conseil général doivent

✧ reposer sur une connaissance approfondie de chaque Unité admi-nistrative et Région,

✧ refléter des priorités claires, limitées et réalisables,

84 • Rapport du Conseil général

2.5

37 Actes du XXe

Chapitre général,III.6.4.1

Page 87: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 85

✧ développer la communion,

✧ favoriser la coopération dans l’Institut et au niveau régional,

✧ être caractérisés par le dialogue, la planification commune et lacoordination,

✧ comprendre une planification financière évangélique, responsable,durable et soucieuse de leurs conséquences financières dans lesProvinces et Districts,

✧ respecter la diversité des réalités locales.

■ Les structures mises en place doivent envisager quatre éléments desConstitutions :

✧ Que le Conseil général forme une communauté avec le Supérieurgénéral38.

✧ Que le Vicaire général soit « le collaborateur le plus proche duSupérieur général »39.

✧ Que le Supérieur général ou son délégué visite chaque Unité ad-ministrative, au moins deux fois durant son mandat40.

✧ Qu’il y ait quorum aux réunions ordinaires mensuelles du Conseilpour que ce dernier puisse remplir ses obligations.

Gardant cela à l’esprit, nous proposons quelques lignes d’action.

Nous désirons débuter notre réflexion en offrant des modèles de gou-vernement général apparus dans l’Institut. D’autres modèles apparaî-tront durant notre réflexion. Pour cela, nous prévoyons d’établir uneCommission avant le Chapitre pour étudier l’animation et le gouver-nement de l’Institut. Nous demanderons à cette Commission d’étudierla relation entre le Gouvernement général et les responsables provin-ciaux, spécialement pour l’animation, et nous lui demanderons aussid’offrir des modèles de développement pour la Régionalisation.

A. Modèle actuel

I - Un Conseil général (Supérieur général, Vicaire général et sixConseillers généraux) où tous sont basés à Rome.

Service d’animation et de gouvernement : lavez-vous les pieds les uns les autres

38 Constitutions, 136

39 Constitutions, 132

40 Constitutions, 130.1

Page 88: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

II - Un Conseiller général joue un rôle de Conseiller de liaison avecune Région et des Provinces spécifiques (deux Conseillers font laliaison avec chaque Région).

III - Chaque Conseiller est chargé d’animer une activité (par ex. mis-sion, vie religieuse, etc.).

IV - Les Conseillers généraux sont délégués par le Supérieur généralpour visiter chaque Unité administrative deux fois durant leurmandat.

Après réflexion, nous croyons que ce modèle peut être amélioré etmieux appliqué.

B. Modèle Régional

I - Le Supérieur général, le Vicaire général et trois Conseillers géné-raux sont basés à Rome.

II - Cinq Conseillers généraux sont basés dans les Régions de l’Institut.

III - Le Conseil général se réunit lors de sessions plénières durantl’année.

IV - Les Conseillers basés à Rome font communauté avec le Supérieurgénéral, forment le quorum pour les réunions ordinaires du

86 • Rapport du Conseil général

2.5

Page 89: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 87

Conseil, sont disponibles pour visiter les Provinces avecun Conseiller Régional, etc.

V - Cinq Conseillers sont basés dans les Régions de l’Insti-tut. Il faudra définir leurs rôles dont voici quelqueséléments : coordonner les visites canoniques, servirde lien entre les Provinciaux et les Conseils, coor-donner les activités régionales organisées par leConseil général et les Provinciaux de la Région.

C. Modèle actuel mais avec un Secrétaire Régional

I - Le Conseil général est basé à Rome.

II - Les Conseillers généraux servent de Conseillers deliaison avec une Région et des Provinces spécifiques.

III - Les Conseillers généraux coordonnent certains secteurs d’animation.

IV - Un Secrétaire Régional est nommé par le Supérieur général enconsultation avec la Conférence des Provinciaux de la Régionpour coordonner les projets et les activités entre Provinces, etpour assurer la communication et la coordination avec l’Adminis-tration générale.

On pourrait développer davantage ces différents modèles en leur ajou-tant des détails.

Nous recommandons de prendre en considération ce qui suit :

a) Nous conseillons vivement au Conseil général de continuer à ré-fléchir avec les Provinces restructurées pour trouver des structu-res effectives d’animation et de gouvernement qui libèrent leProvincial. Celui-ci pourra alors donner la priorité à l’accompa-gnement des frères et des communautés, surtout à celui des jeu-nes frères.

b) Traditionnellement, le nouveau Supérieur général et son Conseiloccupent leurs postes de responsabilité immédiatement après leChapitre général. L’expérience nous apprend que le Supérieur gé-néral et la plupart des Conseillers ont besoin d’au moins trois ouquatre mois pour faire la transition avec leurs anciennes respon-sabilités et préparer leurs successeurs dans leurs anciennes Pro-

Service d’animation et de gouvernement : lavez-vous les pieds les uns les autres

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vinces ou Régions. De plus, la plupart des Conseillers générauxont besoin de deux ou trois mois d’immersion pour apprendrel’une des langues officielles de l’Institut. L’Administration géné-rale ne fonctionne donc pas effectivement durant les six pre-miers mois après l’élection du nouveau Supérieur général et deson Conseil.

Nous proposons que le Supérieur général et le Conseil généralsortants étudient ensemble avec le nouveau Supérieur généralet son Conseil la manière la plus efficace de faciliter unetransition ordonnée. Ils devraient s’entendre sur un plan et uncalendrier.

c) Afin d’animer de manière coresponsable et efficace, le Conseilgénéral développe un plan (de trois ou quatre ans) après avoirsérieusement réfléchi aux mandats que le Chapitre général lui aconfiés et après consultation avec les Provinciaux et les Supé-rieurs de District. (Les Conférences régionales de Provinciauxpourraient grandement contribuer à cette consultation. Il seraitmutuellement avantageux si le Conseil général pouvait rencon -trer tous les Provinciaux et les Supérieurs de District plus souventque lors des Conférences générales). Un tel plan permettrait à lafois au Conseil général et aux Conseils provinciaux de planifierensemble et d’harmoniser leurs priorités et projets. Ainsi tousprofiteraient d’un calendrier précis et on ferait des économiespour les déplacements.

88 • Rapport du Conseil général

2.5

Page 91: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 89

d) L’Administration générale (y compris le Conseil gé-néral) a besoin de structures claires et courantespermettant de mieux coordonner les activités desdifférents responsables de l’Administration. Cetteharmonisation permettrait aussi un meilleur usagedes ressources de l’Administration générale (par ex.la traduction).

e) Il est clair que le Conseil général a la responsabili-té de coordonner et de veiller au bon fonction-nement de toute l’Administration générale et dela Maison générale. Nous suggérons que le Conseilgénéral confie ce rôle à un membre du Conseil quidevrait vivre presque toujours à Rome.

f) Il nous semble que les Unités administratives doi-vent continuer d’accorder de l’importance à l’« usage évangélique des biens », de sorte qu’a-près un bon discernement impliquant tout le mon-de, il y ait un effet réel à tous les niveaux : per-sonnel, local et provincial. Nous rappelons que,pour que ce processus se développe, il faut unespiritualité puisqu’il s’agit d’un plan de discerne-ment. Nous suggérons que l’Administration généralecontinue cette animation en lien direct avec l’Éco-nomat général.

g) De plus, nous voyons l’accompagnement des Éco-nomes provinciaux et l’élargissement du nombrede membres du Conseil international des affaireséconomiques comme les priorités de l’Économegénéral.

h) La relation qui existe entre le Secrétaire généralet les réseaux de secrétaires provinciaux devraitêtre maintenue et développée. Elle devrait conduireà la coordination des procédures et au développe-ment de ressources communes (par ex. Archivum).

i) Nous proposons de continuer à promouvoir et adap-ter à nos besoins les communications dans l’Ins-titut, tout en profitant des avantages offerts parles nouvelles technologies. Nous croyons que le casdes publications écrites doit être particulièrementétudié considérant le coût élevé de leur expéditiondans les Unités administratives.

Service d’animation et de gouvernement : lavez-vous les pieds les uns les autres

Nous croyons qu’en réfléchissant à l’animation et au gouvernement de l’Institut, le prochainChapitre général ne devrait pas être trop concret dans sesdécisions. Une fois qu’il a déterminé sa visionde l’Institut pour les huitprochaines années et qu’il a fixé les prioritéspour réaliser cette vision,le Chapitre devrait laisserau Conseil élu le soin de déterminer les meilleures structuressusceptibles d’apporter ce que le Chapitre désirepour l’Institut.Cependant, le Chapitrepeut souhaiter réfléchir à l’opportunité d’avoirdes structurespermanentespour assurer la continuitéde l’animation de la vie et de la missionde notre Institut.

Page 92: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

90 • Rapport du Conseil général

CŒURSNOUVEAUXPOUR UN MONDENOUVEAU

3.co

nclu

sion

Jusqu’à présent,nous avons partagé,en détail, notrevision de l’instituten relation avec les cinq appels que le XXe Chapitregénéral nous a adressés. Danscette dernièrepartie, nous voulonsreprendre cette vision, maisde manière plusglobale, en essayantde la situer dans unplus vaste contexte.Nous voulonspartager avec vousnotre espérance et nous encouragerà imaginerensemble un avenirinspiré par le « rêve » de Marcellin :continuer à faire« connaître et aimer Jésus aux enfants et aux jeunespauvres ».

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Janvier 2009 • 91

Nous nous inspirons du logo du XXIe Chapitre : « Cœurs nouveaux pourun monde nouveau ». Nous sentons l’urgence de nous laisser transformerpour vivre évangéliquement dans un monde nouveau qui est en train denaître et dans lequel nous voulons apporter le meilleur de nous-mêmesafin que ce monde « nouveau » soit « différent » : plus humain, plusfraternel, plus harmonieux.

Ce monde nouveau dans lequel nous sommes plongés et avec lequelnous avons une interaction mutuelle, est le contexte dans lequel nousvivons et à partir duquel nous envisageons quelques lignes d’avenir pourl’Institut.

3.1 Un monde nouveau est en train de naître

3.1.1 Une nouvelle civilisation

Depuis quelques années, les observateurs et les spécialistes de la réalitésociale disent que nous assistons à la naissance d’une nouvelle civili-sation41. Il s’agit d’une métamorphose de la société qui touche tous lesaspects de la vie personnelle et collective, les relations des êtres hu-mains avec l’espace et le temps, la fécondité et la démographie, les re-

41 Brunsvick Yves et Danzin André, Naissanced’une civilisation : le choc de la mondialisation.Éditions UNESCO, Paris, 1999.

Page 94: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

lations sociales dans le travail et le temps libre, la condition de la fem-me, les habitudes, les valeurs et les relations de pouvoir. Une des nou-veautés de l’époque actuelle est que ce changement de la vision dumonde, cette modification des cultures et des traditions, touche l’hu-manité tout entière qui est à la recherche de nouveaux équilibres.

3.1.2 Métamorphose des religions

L’Église, en tant qu’institution humaine, « n’est pas une réalité vaporeu-se42 » et donc, se trouve profondément influencée par tout ce qui sepasse dans les sociétés où elle est incarnée. Aujourd’hui aussi, commeen d’autres époques de l’histoire de l’humanité où sont apparus des phé-nomènes similaires de changement profond, les religions souffrentd’importantes crises internes dues à l’adaptation (et aux résistances)aux nouvelles réalités.

En regardant l’histoire des religions,nous nous rendons compte que le vé-cu de la dimension spirituelle de l’êtrehumain dans sa rencontre avec le sacréa subi une évolution constante, maisquelques-unes seulement des nom-breuses étapes de transformationpourraient être considérées comme devéritables « métamorphoses » du reli-gieux dans l’histoire de l’être humain.

Parmi les spécialistes de la religion etles théologiens, une hypothèse serenforce de plus en plus : nous en-trons dans un de ces moments deprofonde métamorphose dont la re-

ligion sortira si transformée qu’elle en sera peut-être méconnaissable.Mais d’autre part, au cœur de la crise de la religion à laquelle nous fai-sons référence, se produit une grande effervescence religieuse qui peutêtre considérée comme la manifestation, le début ou l’approfondisse-ment d’une étape nouvelle.

3.1.3 En route vers une nouvelle vie consacrée

Les Ordres ou Instituts religieux, faisant partie de l’Église universelle,reflètent à petite échelle ce qui se passe dans le corps entier qui est l’É-glise. Celle-ci doit faire face à une crise profonde ; elle essaie de trouverde nouveaux chemins d’évangélisation plus adaptés aux hommes et auxfemmes d’aujourd’hui.

92 • Rapport du Conseil général

Cœurs nouveaux pour un monde nouveau

42 Henri de Lubac,Meditaciones

sobre la Iglesia, Ediciones Encuentro,Madrid 1988, p. 133

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Janvier 2009 • 93

C’est aussi un temps de crise pour la vie consacrée, etl’on avance à tâtons en essayant de trouver le type devie consacrée qui répond le mieux aux besoins deshommes et des femmes d’aujourd’hui. Ce sont destemps de recherche, de désorientation, et les famillesreligieuses en sont éprouvées : « Dans plusieurs ré-gions du monde, les changements actuels de la sociétéet la diminution du nombre des vocations pèsent sur lavie consacrée. Les œuvres apostoliques de nombreuxInstituts et leur présence elle-même dans certainesÉglises locales sont mises en danger. Comme cela s’estproduit en d’autres périodes de l’histoire, des Institutscourent même le risque de disparaître43. »

L’histoire de la vie consacrée nous enseigne que ces si-tuations sont passagères et que, en fait, elles ontconduit à la naissance de nouvelles familles religieuses,à la disparition d’autres réalités religieuses, ou au re-nouveau profond des existences.

Comme il fallait s’y attendre, notre Institut aussi a été plongé dans tousces phénomènes. À des degrés divers, nous avons tous été témoins desénormes changements qui se sont produits au sein de l’Institut. Cer-tains de ces changements nous rendent plus attentifs à l’appel de l’é-vangile; d’autres, par contre, nous chagrinent parce que nous sentonsque quelque chose de précieux s’est perdu en chemin.

3.2 Il nous faut des cœurs nouveaux

Dans ce contexte d’un monde nouveau que nous sentons naître, leConseil s’est demandé quels seraient les points que nous devrions consi-dérer d’importance vitale, non seulement pour aujourd’hui, mais aussipour l’avenir de notre cher Institut.

Dans notre discernement, nous avons connu la même perplexité que re-cueille l’Instruction du Vatican « Repartir du Christ » : « Mais commentdéchiffrer dans le miroir de l’histoire et dans celui de l’actualité les tra-ces et les signes de l’Esprit, ainsi que les semences du Verbe, présentsaujourd’hui comme toujours dans la vie et dans la culture humai-ne? Comment interpréter les signes des temps dans une réalité commela nôtre, dans laquelle abondent les zones d’ombre et de mystère? Ilfaut que le Seigneur lui-même — comme avec les disciples en marchevers Emmaüs — devienne notre compagnon de voyage et qu’Il nousdonne son Esprit. Lui seul, présent parmi nous, peut pleinement nousfaire comprendre sa Parole et la rendre actuelle, éclairer les esprits etréchauffer les cœurs44. »

43 Vita Consecrata, 63.

44 Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et Sociétés de Vie Apostolique :Repartir du Christ, 2.

Page 96: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

3.2.1 La mondialisation : défi et chance

Nous entendons par « mondialisation »,selon l’UNESCO45, le développement crois-sant, à l’échelle mondiale, des interac-tions qui unissent entre elles toutes lesactivités humaines. Un phénomène dontil faut chercher l’origine dans le mouve-ment de la science et de la techniqueainsi que dans le prodigieux progrès desmoyens de communication, plus que dansla pression de l’économie libérale. Unemanifestation parmi d’autres, d’une trans-formation de la société dont la rapidité etla profondeur ne peuvent se comprendreque comme une rupture.

Une mondialisation qui commence à apparaître comme une nouvelleétape de la Terre et de l’Humanité. Les derniers siècles de l’histoire del’humanité se sont caractérisés par un accent, parfois exacerbé, donnéaux États-nations. Il y a maintenant émergence d’une nouvelle cons-cience du fait que nous nous trouvons tous dans un monde dont noussommes globalement responsables : la Terre est notre nouvelle MaisonCommune. En 1993 déjà Teilhard de Chardin écrivait : « L’âge des na-

94 • Rapport du Conseil général

45 Cf Brunsvick, Yves et Danzin, André,

o.c. p. 8

Avec simplicité, de manière fraternelle,nous osons partager avec vous ce quidans notre parcours de discernement, a« embrasé nos cœurs ». Puissions-nousvous transmettre non seulement nosparoles, mais aussi notre enthousiasme,notre passion, notre espérance. Nousavons vraiment senti une forte invita-tion à changer nos cœurs. Oui, il nousfaut des cœurs nouveaux. Nous savonsbien que quelques légers changementsne suffisent pas pour affronter les for-midables défis de ce temps historiqueque nous avons le privilège de vivre.

Nous sommes pleins d’espérance carnous savons que le Seigneur, selon sapromesse, nous précède sur le cheminvers la Galilée de notre vie quotidienne,et que là nous pourrons le rencontrer.(Marc 16, 7)

Cœurs nouveaux pour un monde nouveau

Page 97: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

tions est passée. Si nous ne voulons pas mourir,c’est l’heure de secouer les vieux préjugés et deconstruire la Terre. La Terre ne prendra conscien-ce d’elle-même que par une crise de conversionet de transformation46. »

Immergés dans cette réalité inévitable, quinous semble ambivalente avec ses profits spec-taculaires et ses inégalités sanglantes, nousnous interrogeons sur le sens de ce que nousvivons et à quoi nous appelle l’Esprit de Dieu.

■ Avec les données en main, nous prenons conscience que le visage del’Institut est en train de changer : le contexte d’aujourd’hui estbeaucoup plus international et multiculturel que dans le passé.

■ Certaines réalités nous apprennent que cette multi culturalité existeaussi au niveau provincial et local : les nouvelles Provinces restruc-turées sont en majorité internationales et, dans certains cas, lescommunautés aussi (comme la future communauté de l’Hermitageou, dans le cas du projet ad gentes, toutes les communautés).

■ Nous percevons ce chemin de l’Institut comme un signe prophétique :une « mondialisation » à promouvoir dans laquelle chaque personnehumaine, quelle que soit sa race, sa religion, sa culture, etc., est no -tre frère ou notre sœur, et où les plus faibles ont la priorité.

■ Il y a encore parmi nous des mentalités un peu « tribales » qui semanifestent au niveau provincial par des résistances à partager lesressources au sein de l’Institut, comme si elles étaient propriété ex-clusive de la Province ; de même dans la difficulté à céder des frèrespour des missions en dehors des frontières de l’Unité administrative.Et même au niveau personnel il nous semble qu’il y a des concep-tions plus « locales » qu’internationales. Pourtant, nous n’avons pasfait pas notre profession religieuse pour une Province particulière,mais dans un Institut international, présent sur les cinq continents.

■ Nous croyons donc qu’il nous faut créer une mentalité nouvelle, unevision nouvelle de ce signifie être membres d’un Institut internatio-nal et des conséquences pour le développement de notre mission au-jourd’hui. Dans nos relations per-sonnelles, dans les relations entrel’Unité administrative et l’Adminis-tration générale, il nous sembleque nous devons tendre à privilé-gier l’interaction et l’interdépen-dance comme attitudes de base.

46 Teilhard de Chardin, Pierre, Las direcciones del porvenir.Taurus, Madrid 1974, p.13

Janvier 2009 • 95

Page 98: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

3.2.2 Les victimes de la mondialisation

Nous avons déjà dit plus haut que le phénomène de la mondialisation estambivalent. Après avoir montré son côté aimable, il nous faut aussi direque pour certaines personnes la globalisation est surtout le processusmondial de l’homogénéisation des moyens de production capitaliste, demondialisation des marchés et des transactions financières, de l’interpé-nétration des réseaux de communication et du contrôle mondial des ima-ges et des informations. « Tôt ou tard, en effet, tous doivent payer lesconséquences des distorsions de systèmes injustes. Seule l’inconsciencepeut conduire à construire une maison dorée avec tout autour le désertet la désolation. La mondialisation, à elle seule, est incapable de cons-truire la paix et, dans bien des cas, au contraire, elle crée des divisionset des conflits. Celle-ci révèle plutôt un besoin : celui d’être orientéevers un objectif de solidarité profonde qui veut le bien de chacun et detous. Prise dans ce sens, la mondialisation doit être considérée commeune occasion propice pour réaliser quelque chose d’important dans la lut-te contre la pauvreté et pour mettre à la disposition de la justice et de lapaix des ressources qui semblaient jusqu’alors inimaginables47. »

La logique qui régit ce système structurellement injuste, dans lequel lessociétés aux structures économiques fortes exploitent les plus faibles,est celle de la compétition de tous contre tous. Parmi les victimes decette logique se trouve presque la moitié de l’humanité, condamnée àl’exclusion impitoyable et dépourvue de stabilité. Et, parmi ces victi-mes, les premières et les plus fragiles sont les enfants, comme nousle rappellent de manière récurrente les statistiques internationales.Alors que nous préparions ce rapport, le Pape a voulu rappeler ces victi-mes innocentes, dans son homélie de la Nuit de Noël :

96 • Rapport du Conseil général

Cœurs nouveaux pour un monde nouveau

47 Benoît XVI, Message pour la célébration

de la Journée Mondiale de la Paix,

1er janvier 2009, n° 14

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Janvier 2009 • 97

■ Quand nous considérons la globalité de l’Institut du point de vue dela mission qui nous a été confiée, nous croyons que nous pouvonsparler de vitalité : non seulement nous touchons beaucoup plusd’enfants et de jeunes que dans le passé, et beaucoup plus de per-sonnes sont actuellement engagées dans notre mission, mais nouscroyons que grandit aussi notre effort pour offrir une éducation dequalité en accord avec notre charisme.

■ En soulignant les avancées réalisées tant en faveur de l’évangélisa-tion des jeunes que pour une éducation solidaire, nous considéronsque ces deux aspects, essentiels pour notre mission, sont des défispermanents qui devraient être prioritaires dans toutes nos œuvres.

■ L’Assemblée de la Mission Mariste aété une formidable expression de l’en-gagement des « Maristes de Cham -pagnat », laïcs et frères, en faveurdes enfants et des jeunes, surtout desplus défavorisés. Ce cheminement de« Mission partagée », qui fait déjàpartie de tout projet mariste, devraêtre renforcé face à l’avenir, aveccréativité et liberté d’esprit.

« Nous nous approchons en cette nuit de l’enfant de Bethléem, de ce Dieu qui, pour nous,a voulu se faire enfant.

✧ Sur chaque enfant, il y a le reflet de l’enfant de Bethléem.

✧ Tout enfant réclame notre amour

✧ En cette nuit, pensons donc d’une façon particulière à ces enfants auxquelsl’amour des parents est refusé

✧ Aux enfants des rues qui n’ont pas de foyer

✧ Aux enfants qui sont utilisés d’une façon brutale comme soldats et dont onfait des instruments de violence, plutôt que de pouvoir être porteurs de ré-conciliation et de paix.

✧ Aux enfants qui, par l’industrie de la pornographie et par toutes les autresformes abominables d’abus, sont blessés au plus profond de leur âme.

L’Enfant de Bethléem est un nouvel appel qui nous est adressé pour faire tout ce qui estpossible afin que soient mis un terme aux épreuves de ces enfants, de faire tout ce qui estpossible afin que la lumière de Bethléem touche le cœur des hommes48. »

48 Benoît XVI, Homélie de la messe de la Nuit de Noël 2008,dans la basilique St-Pierredu Vatican.

Page 100: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

■ Dans le vécu de notre mission, il y a unesérie de tensions qui noussemblent ne pas être résoluesde façon satisfaisante chez nous.Nous soulignons notamment :

– Comment augmenter le nombrede nos œuvres éducatives sans enfaire un poids insupportable pourles générations à venir ;

– Comment créer des œuvres éducativescapables de générer des revenus finan-ciers sans être élitistes ;

– Comment être de bons professionnels sans se laisser dévorer parun activisme effréné ;

– Comment être fidèles à ceux qui nous ont accueillis dans un lieudéterminé, sans perdre la liberté d’aller vers d’autres lieux quiont davantage besoin de notre présence ;

– Comment promouvoir la vitalité dans nos institutions et avoirl’habileté suffisante pour aller « là où sont les jeunes », pour ré-pondre aux nouveaux besoins qui surgissent, comme les phéno-mènes migratoires ou l’attention aux réfugiés ;

– Comment approfondir notre identité et privilégier un dialogueœcuménique et interreligieux ;

– Comment être une voix prophétique et critique au sein de lacommunauté ecclésiale et rester ouverts au dialogue et à la col-laboration ;

– Comment être respectueux de la liberté et de la diversité, et diffu-ser une annonce explicite de l’évangile.

■ Dans certaines parties de l’Institut, peut-être à cause du vieillisse-ment de ses membres et du poids croissant de la gestion de nosœuvres, les frères s’éloignent des jeunes. Nous croyons que noussommes tous invités à inverser cette tendance « jusqu’à devenir desexperts d’Église sur l’évangélisation des enfants pauvres, où qu’ilssoient49 ».

98 • Rapport du Conseil général

Cœurs nouveaux pour un monde nouveau

49 Seán Sammon, Circulaire

de convocation au XXIe

Chapitre général, p. 34

Page 101: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 99

3.2.3 Soif de spiritualité

« Notre époque actuelle se caractérise par une soif de spiritualité50 ».Des études récentes, dans des pays traditionnellement « chrétiens »,montrent que deux adultes sur trois ont une spiritualité personnelle,alors que moins de un sur dix va régulièrement à l’Église51.

Cette période de l’histoire où nous avons le privilège de vivre manifes-te une forte crédulité et une soif de mystère. La foi chrétienne y trou-ve la trace de quelque chose de fondamental et un encouragement.

Aujourd’hui, on veut l’expérience, et non seulement une parole surDieu. Actuellement il faut approcher Dieu, offrir une expérience deDieu. La tâche incombe à l’évangélisateur et l’on veut qu’il parle de cequ’il a expérimenté. On veut des « maîtres spirituels » qui accompa-gnent sur le chemin et orientent la marche.

Nous parlons d’une culture de la prière, de la méditation, du silence ;d’offrir à la majorité des croyants non seulement des pratiques de dé-votion, mais quelque chose de plus mûr et de plus profond, peu impor-te qu’on l’appelle sagesse, contemplation, mystique ou conversiondu cœur.

■ D’après notre connaissance de l’Institut, nous pouvons affirmer quenous avons rencontré des frères vraiment engagés dans la croissancede leur foi ; d’autres qui « remplissent » leurs obligations, mais quine vont pas plus loin ; et d’autres finalement, qui vivent comme dé-vorés par un activisme frénétique. Globalement, nous avons l’impres-sion que nous n’avons pas pris au sérieux le besoin de devenirdes « maîtres spirituels » capables de témoigner de leur propre ex-périence de Dieu.

■ Nous pourrions dire de nos commu-nautés quelque chose de semblable.Il est vrai qu’en général, on a essayéd’améliorer la prière communautaire,mais il nous semble que nous som-mes encore loin d’avoir une prièrecommunautaire en accord avec notrevie et notre mission. Il ne noussemble pas que la majorité de noscommunautés puissent être recon-nues comme « écoles de spirituali-té » par tant de personnes qui ontsoif de Dieu et sont à la recherched’un sens pour leur vie.

50 L’Eau du Rocher, 42

51 Hay D ; Hunt K.Understanding the spirituality of peoplewho don’t go to the church :a report on the findings of the adults’ spirtualityproject. Nottingham :University of Nottingham,2000.

Page 102: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

■ Nous sommes conscients que certains des problèmes qui nousconcernent dépendent de facteurs extérieurs, mais l’engagementpour notre croissance spirituelle, au niveau personnel comme au ni-veau communautaire, dépend essentiellement de chacun de nous.Pourquoi avons-nous tellement de peine à avancer dans ce do-maine ?

■ Nous croyons que l’avenir de l’Institut est étroitement lié à notre ca-pacité à nous engager sérieusement et profondément à vivre notrespiritualité. Non seulement nous avons à répondre à de futures voca-tions sur leur soif de Dieu, mais aussi à nous aider mutuellement ànous enraciner dans notre vocation. L’appel de Vita Consecrata noussemble très actuel : « Vous savez en qui vous avez mis votre foi (cf.2 Tm 1,12) : donnez-lui tout ! Les jeunes ne se laissent pas tromper :venant à vous, ils veulent voir ce qu’ils ne voient pas ailleurs52. »

■ Dans cette perspective, il nous semble que nous devrions avoir unsouci d’évaluation permanente de notre formation, pour qu’elleréponde vraiment aux nouveaux besoins d’aujourd’hui, ceux des per-sonnes comme ceux de l’Institut. D’abord la formation initiale : « Ilest normal de nous poser cette question : Les jeunes sortant de nosnoviciats ont-ils l’amour de Jésus-Christ et sont-ils des portraits vi-vants de Marcellin Champagnat53 ? » Mais également la formationpermanente. Nous pensons qu’il nous faut continuer à être créatifs,de manière que les processus que nous mettrons en place favorisentvraiment l’engagement pour notre propre croissance personnelle etnous en donnent les moyens nécessaires.

100 • Rapport du Conseil général

Cœurs nouveaux pour un monde nouveau

52 Vita Consecrata, 109

53 Seán Sammon, Circulaire de convocation au XXIe Chapitre général,

p. 35

Page 103: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 101

3.3 En route, comme Marie, avec ChampagnatComme on peut le supposer facilement, la préparation de ce rapportnous a demandé de nombreuses heures de travail collectif. Nous lesavons acceptées avec plaisir parce que cela nous a semblé être de notredevoir d’offrir à l’Institut une relation sincère sur la manière dont nousavons conduit les orientations et directives du XXe Chapitre général, demême que sur notre vision de l’Institut à la fin de notre mandat. Avecplus ou moins de succès, c’est ce que nous avons essayé de vous pré-senter dans les textes écrits jusqu’à maintenant.

Pour terminer, nous sont venues à l’esprit deuximages que nous voulons partager avec vous.

D’abord, l’icône de Marie de la Visitation. C’estune image qui rend bien compte de ce que nousavons fait tout au long de notre travail auConseil général : « visiter ». Cela nous a deman-dé sacrifice et capacité d’adaptation, mais nousavons eu cette chance et nous en sommes recon-naissants parce que cela nous a permis uneconnaissance profonde et détaillée de l’Institut,que peu de personnes peuvent avoir. Selon l’ex-pression du frère Basilio Rueda, notre service nous« a conduits au cœur de l’institut ». Nous pouvonsdire avec joie que nous y avons trouvé un cœur ri-che de fraternité.

Nous avons senti les battements d’un cœur vivantet enthousiaste, en constatant l’extraordinaire service que l’Institut rendaux enfants et aux jeunes des cinq continents, dans les situations diffé-rentes et les contextes les plus divers. Nous avons été les témoins de laqualité et même de la sainteté de tant de frères et de laïcs, hommes etfemmes, que nous avons rencontrés. Nous avons perçu que tout cela nousa fait grandir comme personnes et nous a fait aimer davantage l’Institut.

Marie nous offre les paroles de son Magnificat pour rendre grâce au Sei-gneur. Car Il s’est servi de nous, malgré nos limites et nos erreurs, etnous avons fait l’expérience de sa miséricorde. Nous avons pu constaterque les plus petits et les plus vulnérables « étaient comblés de biens »chaque fois que l’Institut acceptait d’être instrument de la tendresse deDieu. Magnificat !

L’autre icône à laquelle nous nous sommes identifiés est celle de SaintMarcellin Champagnat construisant l’Hermitage. Nous sommes pro-fondément impressionnés par l’image de cet homme de Dieu qui se lancedans la construction d’une maison pour accueillir le projet qui brûle soncœur, alors que beaucoup le traitaient de fou et d’aventurier.

Page 104: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

102 • Rapport du Conseil général

Cœurs nouveaux pour un monde nouveau

Marie, notre bonne et tendre Mère,nous mettons en tes mainstous et chacun des membres de l’Institut Mariste.C’est ton œuvre. Bénis-nous etaccompagne–nous.Réveille notre foi, notre espérance, notre engagement.

Nous considérons le nouveau projet pour l’Hermitage et la configuration desnouveaux espaces comme un puissant symbole du travail intérieur de réno-vation qui se réalise dans l’Institut. En ce temps de crise généralisée quinous a profondément touchés, l’Institut trouve l’énergie pour remplir sa mis-sion, non sans souffrance, en payant parfois le prix fort, surtout au niveaudes personnes.

L’Hermitage nous rappelle le souvenir de Champagnat préoccupé de formerses frères de la meilleure façon possible et nous invite aujourd’hui aussi ànous approcher de la source de L’Eau du Rocher de notre spiritualité, maisnous rappelle également le fondateur passionné qui ne met aucune limite àson zèle apostolique (« tous les diocèses du monde entrent dans nos vues »)et qui lance l’Institut du XXIe siècle en Asie.

Enfin, nous sentons que la construction et le nouveau projet de l’Hermitagesont un acte de foi en l’avenir. Champagnat croyait en son projet parce qu’ilavait la certitude intérieure que c’était l’œuvre de Marie. Nous voulons, nousaussi, affirmer que nous sommes profondément convaincus que notre missionest plus actuelle que jamais et que l’Institut a de l’avenir. De nombreuxsignes de vitalité confirment notre espérance et nous font croire que, commeInstitut, le Seigneur nous conduit dans un temps de purification et de crois-sance intérieure.

Les cris des enfants et des jeunes d’aujourd’hui, surtout des plus fragiles,nous font sentir l’urgence et l’actualité de notre vocation. Il y a un avenirpour l’Institut mariste, même si parfois certains signes nous découragent.Sans doute l’avenir que le Seigneur nous a préparé ne correspondra pas tou-jours à nos attentes fréquemment liées davantage aux situations passées qu’àla nouveauté de l’avenir. L’ouverture de nos cœurs à la créativité de l’Espritnous permettra de vivre avec joie sa présence toujours agissante parmi nous.

Page 105: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

ANNEXEDUPERSONNEL

Janvier 2009 • 103

Notre remerciement le plus cordial à toutes les personnes citées ci-après, dont la contribution a été précieuse pour notre tâche d’animationet de gouvernement de l’Institut tout au long de notre mandat.

Page 106: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

104 • Rapport du Conseil général

ADMINISTRATION GÉNÉRALE :

■ Secrétaire général :

F. Richard Dunleavy (jusqu’en 2003) F. Jean Ronzon (2003-2009)

■ Économe général :

F. Yvon Bédard (jusqu’en 2002) F. Antonio Martínez F. (2003-2008) F. Víctor Preciado (2009…)

■ Supérieur de la communauté :

F. José Contreras (jusqu’en 2002) F. Roque Ari Salet (2002) F. Mariano Medina (2002-2003) F. Onorino Rota (2003-2009)

■ Directeurs de la Maison générale :

F. José María Rius (jusqu’en 2002) F. Juan Arconada (2002-2008)F. Antoni Salat (2008…)

■ Économes :

F. Réal Fournier (jusqu’en 2002) F. Gaudencio González (2002-2008) F. Javier Ocaranza (2008…)

■ Secrétaire général adjoint :

F. Henri Réocreux (jusqu’en 2004) F. George Fontana (2007…)

■ Économe général adjoint :

F. Mariano Medina (jusqu’en 2003) F. Guy Palandre (2003-2009)

A.

Page 107: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 105

■ Secrétaire personnel du Supérieur général :

F. Roberto Clark (2001-2003) F. Don Neary (2003-2009)

■ Procureur général :

F. Pietro Sto (jusqu’en 2002) F. Juan Miguel Anaya (2002…)

■ Postulateur général :

F. Giovanni Maria Bigotto (2001-2010)

■ Statistiques :

F. Jesús Sainz de Vicuña (jusqu’en 2002) Mme Erika Gamberale (2003-2006) Mme Gabriela Scanavino (2006-2008) Mme Emanuela Lisciarelli (2009…)

■ Services généraux :

F. Joseph Frassy (jusqu’en 2003) F. Joseph de Meyer (2003-2007)

■ Réception :

Mme Iolanda Gallo, M. Antonio García, M. Claudio de Francesco

■ Publications/Communications :

■ Responsable : F. Lluís Serra (jusqu’en 2004) F. Onorino Rota (2004-2005) F. Antonio Martínez Estaún (2005…)

■ Collaborateurs : M. Luiz da Rosa (Webmaster, 2003…) F. Onorino Rota (2005...)

Page 108: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

■ Service informatique :

■ Responsable : F. Henri Réocreux (jusqu’en 2003) M. Stefano Angelucci (2004…)

■ Collaborateur : M. Stefano Angelucci (jusqu’en 2003)

■ Traducteurs :

■ Anglais : F. Gerry Brereton (jusqu’en 2004) F. Ross Murrin (jusqu’en 2007) F. Edward Clisby (2009…)

■ Français : F. Aimé Maillet (jusqu’en 2002) F. Lucien Labelle (2002-2003) F. Gilles Beauregard (2003-2006) F. Fabricio Galiana (2006-2007)F. Josep Roura (2008…)

■ Portugais : F. João Fagherazzi (jusqu’en 2004) F. Manoel Soares (2004-2006) F. Aloísio Kuhn (2007...)

■ Espagnol : F. Francisco Castellanos (jusqu’en 2002) F. Miguel Angel Sancha (2002-2005)F. Carlos Martín F. (2005-2008) Mme Marcela Quesada (2008) Mme Gabriela Scanavino (2009…)

■ Archives :

■ Responsables : F. Jean-Pierre Cotnoir (jusqu’en 2005) M. Massimiliano Grandi (2005) F. Juan Moral (2006…)

■ Collaborateurs : F. Jean-Paul Salvas (jusqu’en 2002) Mme Luigia Romani (2004-2005) Mme Emanuela Lisciarelli (2004-2008) Mme Annamaria Ruggiero (2004)M. Emanuel Quintas (2004) Mme Gabriela Scanavino (2004-2006) Mme Lucia Distefano (2006…) Mme Dorotea Cinanni (2009)

106 • Rapport du Conseil général

Page 109: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 107

■ BIS :

■ Responsable : F. Allen Sherry (jusqu’en 2003) F. Dominick Pujia (2003-2009) F. Rick Carey (2009…)

■ Collaborateurs : M. Stefano Oltolini (jusqu’en 2004) Mme Letizia Quintas (jusqu’en 2004) Mme Marcela Ossandon (2004-2005) M. Riccardo Ducci (2005) Mme Sara Panciroli (2005…) Mme Angela Petenzi (2006…)

■ Délégué a Genève : F. César Henríquez (2005-2008) F. Jim Jolley (2009…)

■ Commissions et Bureaux :

■ Commission Vie Religieuse etCommission Vocations : F. Ernesto Sánchez B. (2002-2005)

■ Commission Vie Religieuse : F. Teófilo Minga (2006…)

■ Bureau des Vocations : F. Ernesto Sánchez B. (2006-2008)

■ Commission Mission et Commission Laïcs : F. Paulo Celso Ferrarezi (2003-2004)

■ Commission Mission : F. Juan Miguel Anaya (2004…)

■ Commission Laïcs : F. Michael Flanigan (2004-2005)

■ Bureau des Laïcs : F. Pau Fornells (Directeur, 2006…)

■ Commission duGouvernement : F. Juan Miguel Anaya (2002-2005)

■ Commission de l’usage évangélique des biens : F. Guy Palandre (2002-2006)

■ Bureau de l’usage évangélique des biens : F. Pedro Ost (Directeur 2006…)

Page 110: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

■ Projet Mission ad Gentes :

■ Délégué duSupérieur général : F. Michael Flanigan (2005…)

■ Collaborateurs : F. René Reyes (2006) F. Iván Buenfil (2006-2008)

■ Conseil assesseur : F. Luis García Sobrado (2006-2009) Sœur Helen Mendonça fmm (2007-2009) P. Joseph Nguyen Cong Doan sj (2006-2008)F. Peter Rodney (2006-2009) F. Michael Flanigan (2006-2009) F. Tom Chin (2006-2007) F. Barry Burns (2007) F. Michael de Waas (2007-2009) F. Sunanda Alwis (2008-2009) F. Manny de Leon (2008-2009)

■ Coordinateur à Chicago : F. José Contreras

■ Responsable duSecteur d’Asie : F. Barry Burns (2007)

F. Michael de Waas (2007-2010)

■ Économedu Secteur : F. Jude Pieterse (2007-2009)

■ Cours à Davao : F. Timothy Leen, F. Alfredo Herrera(2006-2009) F. Roy Deita

108 • Rapport du Conseil général

Page 111: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 109

■ Aumôniers :

■ de la communauté de laAdministration générale : P. Juan G. Díaz (jusqu’en 2002)

P. Libardo Garcés (jusqu’en 2002)P. Néstor Iván Mejía (2002-2005)P. Jorge Correa (2005-2008) P. John Jairo Franco (2008…)

■ du Collège International : P. Tarcisio Vieira (jusqu’en 2002) + P. Carlos Rogério Groh (2003-2006)

■ del Conseil général : P. Vicente Hernández (jusqu’en 2003) P. Roberto Madrigal (2003-2005) P. Ignacio Vargas (2005-2007) P. Jesús Castillo (2007) P. José de León Chávez (2008…)

■ Collegio Internazionale :

■ Directeur : F. Wency Calimpon (2001-2005) F. Iván Buenfil (2005-2006)

■ Sous-directeur : F. Giovanni Maria Bigotto (2001-2002) F. Roberto Clark (2003-2004)F. Giovanni Maria Bigotto (2005-2006)

■ Cours de recyclage à l’Escorial ES/PT :

■ Directeur : F. Santiago Cisneros (jusqu’en 2003) F. Javier Espinosa (2003-2009)

■ Sous-directeur : F. Félix Rodríguez (jusqu’en 2002) F. Teófilo Minga (2003-2006) F. Afonso Levis (2006-2009)

■ Économe : F. Jesús Luengo (jusqu’en 2004) F. Elías Peña (2004) F. Alfredo Villanueva (2004)

Page 112: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

■ Cours de renouveau à Manziana EN :

■ Directeur : F. Desmond Howard (2001-2007) F. Barry Burns (2008…)

■ Sous-directeur : F. Sunanda Alwis (2001-2004) F. Antoine Kazindu (2008…)

■ Économe : F. George Fontana (2001-2007) F. Réal Fournier (2007) F. José Martín Descarga (2007…)

■ Cours de recyclage à Manziana FR (2005) :

■ Directeur : F. Gaston Robert (2005)

■ Sous-directeur : F. Antoine Kazindu (2005)

■ Économe : F. George Fontana (2005)

■ Cours de recyclage à Manziana FR (2007) :

■ Directeur : F. Antoine Kazindu

■ Sous-directeur : F. Antonio Rieu

■ Économe : F. George Fontana

■ Cours du troisième âge à Manziana ES/PT :

■ Directeur : F. José María Ferre (jusqu’en 2002) F. David Aranda (2003-2006) F. Inocencio Martínez (2006…)

■ Sous-directeur : F. Amabile Gentile Biazus (jusqu’en 2003) F. Diamantino Duque (2004-2005; 2007-2008)F. Carlos Wielganszuk (2006)

■ Économe : F. George Fontana (jusqu’en 2006) F. Réal Fournier (2007) F. José Martín Descarga (2008…)

110 • Rapport du Conseil général

Page 113: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 111

■ Cours du troisième âge FR Manziana (2005), Rome (2007) :

■ Directeur : F. Gaston Robert

■ Sous-directeur : F. Maurice Goutagny

■ Cours de Formateurs Nairobi (2005-2006) :

■ Directeur : F. Enrique Escobar

■ Sous-directeur : F. Barry Burns F. Antoine Kazindu

■ Cours d’Animateurs EN, Nemi (2005) :

■ Directeur : F. Desmond Howard

■ Sous-directeur : F. Barry Burns

■ Cours d’Animateurs ES/PT, à l’Escorial (2005) :

■ Directeur : F. Javier Espinosa

■ Sous-directeur : F. José F. Calleja

■ Cours du Patrimoine EN, Rome (2008) :

■ Supérieur : F. Michael Green

■ Directeur : F. Aureliano Brambila

■ Aumônier : P. Willie Weemaes sm

Page 114: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

ÉQUIPES ET COMMISSIONS NOMMÉESPAR LE CONSEIL GÉNÉRAL

1. Conseil International des Affaires Économiques :

F. Darío Bortolini (Brasil Centro-Sul, 2003-2008) F. Joël Capon (L’Hermitage, 2003-2008) F. Alberto Oribe (Ibérica, 2003-2008) F. Carlos Huidobro (Cruz del Sur, 2003-2005) F. Víctor M. Preciado (México Occidental, 2006-2008)

2. Équipe d’évaluation de l’Administration générale :(2002)

F. Clemente Ivo Juliatto (São Paulo) F. John Klein (Esopus) F. Antonio Martínez Fernández (Norte)

3. Rencontre consultative sur propositions des vocations :(décembre 2002)

F. Bernard Beaudin (Canada) F. Joaquim Sperandio (Brasil Centro-Sul) F. Peter Ernst (Sydney) F. Rémy Mbolipasiko (Congo) F. Valerià Simon (L’Hermitage)

4. Équipe d’évaluation de la Gestion de la Maison générale :(juin 2003)

F. Clemente Ivo Juliatto (Brasil Centro-Sul) F. Alberto Oribe (Norte) F. Ronald McEwan (Europe Centre-Ouest)

112 • Rapport du Conseil général

B.

Page 115: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 113

5. Rencontre consultative des collaborateurs du Patrimoine :(décembre 2003)

F. Manuel Mesonero (Ibérica) F. Dionisio Rodrigues (Rio Grande do Sul) F. Aureliano Brambila (México Occidental) F. André Lanfrey (L’Hermitage) F. Alain Delorme (L’Hermitage) F. Edward Clisby (New Zealand) F. Genuino Benini (Rio Grande do Sul) F. Ivo Strobino (Brasil Centro-Sul) F. Jaume Parés (L’Hermitage) F. Juan Moral (L’Hermitage) F. Jean-Pierre Cotnoir (Archives Rome) F. Michael Flanigan (United States of America) F. Michael Green (Sydney) F. Paul Sester (L’Hermitage)

6. Commission Internationale du Patrimoine :(2004-2009)

F. André Lanfrey (L’Hermitage, coordinateur) F. Aureliano Brambila (México Occidental) F. Ivo Strobino (Brasil Centro-Sul) F. Jaume Parés (L’Hermitage) F. Michael Green (Sydney) F. Paul Sester (L’Hermitage, jusqu’en 2007) F. Robert Teoh (East Asia, desde 2008) F. Henri Réocreux (L’Hermitage, secrétaire depuis 2005)

7. Rencontre consultative sur la Spiritualité Mariste :(juin 2003)

F. André Lanfrey (Beauchamps Saint Genis) F. Antonio Peralta (Santa María de los Andes) F. Carlos Martínez Lavín (Cuba) F. John McDonnell (Esopus) F. John Thompson (Sydney) F. Juan Carlos Fuertes (Levante) F. Lawrence Ndawala (Southern Africa) F. Michael de Waas (Sri Lanka) F. Raúl Figuera (León) F. Vanderlei Soela (Rio de Janeiro)

Page 116: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

114 • Rapport du Conseil général

8. Document de Spiritualité « L’Eau du Rocher » :(2003-2006)

F. Peter Rodney, Conseiller général (coordinateur)F. Benito Arbués (L’Hermitage) F. Bernard Beaudin (Canadá) F. Nicholas Fernando (Sri Lanka) Sr Vivienne Goldstein sm F. Maurice Goutagny (L’Hermitage) F. Lawrence Ndawala (África Austral) F. Spiridion Ndanga (Afrique Centre-Est) F. Graham Neist (Sydney) Mme Bernice Reintjens (Europe Centre Ouest) Mme Agnes Reyes (Philippines) F. Vanderlei Soela (Brasil Centro Norte) F. Miguel Angel Santos (México Occidental) F. Luis García Sobrado (Vicaire général)

9. Comité de communication du document « L’Eau du Rocher » :(2005-2007)

F. Antonio Martínez Estaún (Administration générale) F. Federico Andrés Carpintero (Compostela) F. Jean-Pierre Destombes (L’Hermitage) F. Joadir Foresti (Rio Grande do Sul)

Page 117: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 115

10. Équipe d’évaluation du BIS : (2004)

F. Chris Wills (Sydney) Sr. Caroline Price AGS M. Pablo Villalba (SED España)

11. Équipe consultative sur le rôle des Secrétaires provinciaux :(2004)

F. Jean Ronzon, coordinateurMme Nellie Beleen (Europe Centre-Ouest)F. Roque Brugnara (Brasil Centro-Sul)F. Gregory McCrystal (Melbourne)F. José M. Ferre (District de Afrique de l’ Ouest)F. Josep M. Soteras (L’Hermitage)F. Peter Rodney (Conseiller général)

12. Équipe pour l’animation et la formation des Secrétaires provinciaux :(2006)

F. Jean Ronzon, coordinateurF. Fernand Dostie (Afrique Australe)F. José M. Rius (Mediterránea)F. Isaac Revilla (Norandina)F. Anthony Robinson (Sydney)F. Ivo Strobino (Brasil Centro-Sul)F. Luis G. Sobrado (Vicaire général)F. Juan Miguel Anaya (Adminitration générale)

13. Commission des Lieux Maristes : (2004-2005)

■ Nommés par le Conseil général :F. Onorino Rota (coordinateur) F. Javier Espinosa F. Albert André F. George Fontana F. José Pérez

■ Nommés par la Province de L’Hermitage : F. Josep M. Soteras (coordinateur) F. Michel Morel F. Maurice Goutagny F. Jean-Pierre Destombes F. Alain Delorme

Page 118: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

14. Commission Centrale du Projet Hermitage : (2006-2009)

■ Administration générale :F. Luis García Sobrado (coordinateur)F. Antonio Martínez Fernández F. Onorino Rota F. Michael Flanigan

■ Province de l’Hermitage :F. Josep M. Soteras (coordinateur)F. André Déculty F. Jean-Pierre Destombes F. Heribert Pujolàs F. Michel Morel

15. Commission Préparatoire Assemblée Internationale de la Mission Mariste :(2004-2007)

F. Emili Turú (Conseiller général, coordinateur) Mme Dilma Alves Rodrigues (Brasil Centro-Norte)Mme Erica Pegorer (Melbourne) F. Alphonse Balombe (Afrique Centre-Est) F. John Y Tan (Philippines) M. José María Pérez Soba (Ibérica) F. Juan Miguel Anaya (Commission Mission) F. Michael Flanigan (Commission Laïcs, 2004-2005)F. Pau Fornells (2006-2007) (Bureau Laïcs) F. Pedro Herreros (Conseiller général) M. Colin Quine (faciliteur).

16. Groupe consultatif de laïcs :(mai 2005)

M. Achi Godwin Chibueze (Nigeria) Mme Adrienne Egbers (Afrique Austral) M. Andrés Magallanes (Philippines) Mme Anne Dooley (Melbourne) Mme Claudia Rojas C. (Norandina) M. Edison Oliveira (Rio Grande do Sul) Mme Encarna García (Mediterránea) M. Frank Aumeier (Europe Centre-Ouest) M. Joe Reganato (United States of America) Mme Marta Portas (L’Hermitage)

116 • Rapport du Conseil général

Page 119: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 117

17. Bureau des laïcs élargi :(2007-2010)

Mme Ana Sarrate (Ibérica) Mme Linda Corbeil (Canada) M. Tony Clarke (Sydney) F. Afonso Murad (Brasil Centro-Norte)

18. Équipe d’évaluation du Collegio Internazionale :(2004)

F. Antonio Ramalho (Conseiller général) F. Javier Espinosa (El Escorial) F. Wency Calimpon (Directeur Collegio Internazionale) F. Christian Gisamonyo (Afrique Centre-Est)

19. Document « La vocation du laïc mariste » :(2006-2009)

F. Pau Fornells (Bureau Laïcs, coordinateur)Mme Anne Dooley (Melbourne) Mme Annie Girka (L’Hermitage) Mme Bernadette Ropa (Melanesia) M. Carlos Navajas (América Central) M. José María Pérez Soba (Ibérica) + M. Noel Dabrera (Sri Lanka) M. Sérgio Schons (Rio Grande do Sul) F. Rémy Mbolipasiko (Afrique Centre-Est) F. Afonso T. Murad (Brasil Centro-Norte)

20. Document « Pastorale Mariste des Jeunes » :(2006-2009)

F. Emili Turú (Conseiller général, coordinateur)F. Raúl Goitea (Cruz del Sur) M. Fabiano Incerti (Brasil Centro Sul) M. Paul Salmon (Melbourne) F. Ramon Rúbies (L’Hermitage) F. Ifeanyi Mbaegbu (Nigeria) F. Rommell Ocasiones (East Asia) F. Michael Schmalzl (Europe Centre-Ouest)F. Juan Miguel Anaya (Administration générale)

Page 120: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

21. Commission Préparatoire du 21e Chapitre général :(2007-2009)

F. Maurice Berquet (Conseiller général, coordinateur) F. Albert Nzabonaliba (Afrique Centre-Est) F. Carlos Vélez (América Central) F. Graham Neist (Sydney) F. João Carlos do Prado (Brasil Centro Sul) F. Josep Maria Soteras (L’Hermitage) F. Lindley Sionosa (East Asia) F. Luis García Sobrado (Vicaire général) F. Seán Sammon (Supérieur général) F. Teodoro Grageda (secrétaire)

22. Équipe d’évaluation de la Postulation :(2008)

F. Michael Flanigan, responsableF. Onorino RotaF. Afonso Levis

23. Revisión du chapitre 4 des Constitutions : (2008)

F. Antonio Ramalho (Conseiller général, coordinateur)F. Antoine Kazindu (Afrique Centre-Est)F. Tony Clark (Melbourne)F. Pere Ferré (L’Hermitage)F. Maurice Goutagny (L’Hermitage)F. Pedro Herreros (Conseiller général)

24. Commission sur la formation à la spiritualité et à la mission maristes au niveau international :(2007-2008)

F. Emili Turú (Conseiller général, coordinateur)F. Evilázio Teixeira (PUCRG, Rio Grande do Sul) M. Jaime Nieto (Réseau Universités du Méxique) F. Juan Ramón Alegre (École Universitaire d’Alcalá

de Henares, Espagne) M. Ricardo Tescarolo (PUCPR, Brasil Centro-Sul) F. Juan Miguel Anaya (Commission Mission)

118 • Rapport du Conseil général

Page 121: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Janvier 2009 • 119

25. Commission préparatoire de la 2e Rencontre de Gestion des œuvres éducatives :(2008-2009)

F. Juan Miguel Anaya (Commission Mission, coordinateur) F. Carlos Huidobro (Cruz del Sur) F. Juan Ignacio Poyatos (Mediterránea) F. Luis Carlos Gutiérrez (América Central) F. Michael Green (Sydney) F. Wellington Medeiros (Brasil Centro-Norte)

26. Communauté d’accueil de N.D. de l’Hermitage :(2009-2011)

■ Nommés par le Conseil général :F. Neville Solomon (Sydney) F. Diogène Musine (Afrique Centre-Est) F. Miro Reckziegel (Rio Grande do Sul) F. Allan de Castro (East Asia) M. et Mme Ernesto et Norma Spagnoli (Cruz del Sur)Mme Elida Quiñones (México Occidental)

■ Nommés par la Province de L’Hermitage : F. Jean-Pierre Destombes (Supérieur) F. Benito Arbués F. George Palandre Mme Annie Girka

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PRÉSENCE

120 • Rapport du Conseil général

Provinces AMÉRIQUE du NORDet AMÉRIQUE CENTRALE

■ AMÉRICA CENTRALCosta Rica, El Salvador, Guatemala,Nicaragua, Puerto Rico, Cuba

■ CANADACanada

■ UNITED STATES OF AMERICAÉtats Unis d’Amérique, Japon

■ MÉXICO CENTRAL Mexique

■ MÉXICO OCCIDENTALHaïti

Provinces AFRIQUE■ SOUTHERN AFRICA

Angola, Malawi, Mozambique, Afrique du Sud, Zambie, Zimbabwe

■ AFRIQUE CENTRE-ESTRépublique Démocratique du Congo, Républiquecentrafricaine, Kenya, Rwanda, Tanzanie

■ MADAGASCARMadagascar

■ NIGERIANigeria

■ AFRIQUE DE L’OUEST (DISTRICT)Cameroum, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée Equatoriale, Tchad, Liberia

Provinces AMÉRIQUE du SUD

■ BRASIL CENTRO – NORTE

■ BRASIL CENTRO – SUL

■ CRUZ DEL SURArgentine, Uruguay

■ NORANDINAColombie, Équateur, Venezuela

■ RIO GRANDE DO SUL

■ SANTA MARÍA DE LOS ANDESBolivie, Chili, Pérou

■ PARAGUAY (DISTRICT)

■ AMAZÔNIA (DISTRICT)

Page 123: Raport du Conseil générale au XXIe Chapitre

Provinces OCÉANIE

■ MELBOURNEAustralie, Timor Oriental

■ NEW ZEALANDFidji, Kiribati, Nouvelle-Zélande,Samoa

■ SYDNEYAustralie, Cambodge

■ MELANESIA (DISTRICT)Nouvelle-Calédonie, Papouasie-Nouvelle-Guinée,Iles Salomon, Vanuatu

MARISTE DANS LE MONDE

Provinces EUROPE

■ COMPOSTELAEspagne, Honduras, Portugal

■ EUROPE CENTRE-OUESTBelgique, Allemagne, Irlande, Pays-Bas, Royaume-Uni

■ IBÉRICAEspagne

■ L’HERMITAGEAlgérie, Espagne, France, Grèce, Hongrie, Suisse

■ MEDITERRÁNEAEspagne, Italie, Liban, Syrie

Provinces ASIE

■ EAST ASIAPhilippines, Corée, Chine,Malaysie, Singapour

■ SOUTH ASIAPakistan, Sri Lanka, Inde

■ AD GENTES MISSION (SECTEUR) Bangladesh, Cambodge, Chine,Inde, Thaïlande, Vietnam

2009

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