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1 PROJET: PROJET DU PORT DE LEKKI TOLARAM PAYS: NIGERIA RESUME EXECUTIF DE L’ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL (EIES) Equipe du Projet Kader HASSANE, Chargé d’Investissement Senior (Chef du Projet) OPSM.3 Kurt LONSWAY, Chef de Division ONEC.3 Uche DURU, Environnementaliste Senior ONEC.3 Rachel ARON, Spécialiste Principale en Développement Social ONEC.3 Chef de Division Angela NALIKKA, p.i. OPSM.3 Directeur Sectoriel Mouhamadou NIANG, p.i. OPSM Directeur Régional Ousmane DORE NGFO

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    PROJET: PROJET DU PORT DE LEKKI TOLARAM

    PAYS: NIGERIA

    RESUME EXECUTIF DE L’ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL (EIES)

    Equipe du Projet

    Kader HASSANE, Chargé d’Investissement Senior (Chef du Projet)

    OPSM.3

    Kurt LONSWAY, Chef de Division

    ONEC.3

    Uche DURU, Environnementaliste Senior

    ONEC.3

    Rachel ARON, Spécialiste Principale en Développement Social

    ONEC.3

    Chef de Division Angela NALIKKA, p.i. OPSM.3

    Directeur Sectoriel Mouhamadou NIANG, p.i. OPSM

    Directeur Régional Ousmane DORE NGFO

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    Nigeria: Projet du Port de Lekki Tolaram

    Numéro du Project en SAP: P-ND-D00-005

    1. Introduction

    Le rapport d’étude d’impact environnemental et social (EIES) du Port de Lekki et de sa

    centrale électrique dédiée présente les résultats des études techniques conduites pour

    évaluer les impacts environnementaux et sociaux du projet proposé. Le rapport d’EIES

    définit et caractérise les milieux affectés, identifie les impacts sociaux prévisibles et

    potentiels et fournit des recommandations en matière de mitigation des impacts. Le rapport

    inclut également un synopsis détaillé du plan de gestion sociale et environnementale

    proposé (PGES) qui guidera la construction et l’exploitation des installations portuaires tout

    au long de son cycle de vie. L’EIES et le PGES s’appliqueront à l’ensemble des

    environnements marins et terrestres compris dans l’aire d’influence du projet. Même si l’aire

    d’influence diffère selon les ressources considérées, celle-ci correspond globalement au site

    proposé et à son environnement immédiat contenant les communautés directement

    concernées. La Banque Africaine du Développement est au cours de considération du

    financement pour le Projet du Port de Lekki Tolaram. Le projet proposé pour le Port de Lekki

    répond aux critères pour être classé comme projet de Catégorie « A » et Catégorie

    « 1 » respectivement selon les critères des Principes de l’Equateur et de la Banque Africaine

    de Développement (BAD). Par conséquent, l’EIES a été élaborée pour répondre à toutes les

    exigences requises pour les projets appartenant à ces catégories et les normes

    environnementales et sociales de la BAD, la Banque européenne d'investissement (BEI),

    l'Agence de garantie multilatérale d'investissement (MIGA) et les banques commerciales qui

    appliquer les Principes de l'Équateur.

    Le résumé exécutif respecte le format prescrit par la BAD. Il inclut notamment : une vision

    d’ensemble décrivant le projet et ses justifications ; son cadre administratif, stratégique et

    légal ; une description de l’environnement du projet ; les solutions alternatives ; les

    impacts potentiels, les mesures de mitigation/amélioration ; la gestion des risques

    environnementaux ; les programmes de surveillance ; la consultation publique ; les

    initiatives complémentaires.

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    2. Description du Projet et Justification

    Le but du projet portuaire de Lekki est de répondre à la vive progression de la demande

    d’infrastructure portuaire à conteneurs. Ces dernières années, la demande de conteneurs a

    augmenté à une vitesse deux fois et demi supérieure à l’augmentation du produit intérieur

    brut nigérian, soit de 13% environ par an. Ainsi, d’ici 2015, selon les projections, la demande

    de la région de Lagos en matière de transport de conteneur devrait atteindre un niveau de

    deux millions de conteneurs équivalent vingt pieds (EVP). Les terres disponibles et les

    contraintes de transport limiteront l’expansion du port existant à une capacité maximale de

    1,4 millions d’EVP. La construction du port de Lekki permettrait le développement efficace

    d’une infrastructure portuaire moderne et rendre le Nigeria accessible au porte-conteneurs

    de dernières générations. La situation géographique du port de Lekki permettrait également

    de desservir plus efficacement d’autres régions du Nigeria en évitant le trafic routier

    congestionné du centre-ville de Lagos. Une fois la phase de développement achevée, le Port

    de Lekki serait capable d’accueillir des porte-conteneurs de grandes capacités les plus

    récents dont la capacité peut atteindre 8 000 EVP.

    2.1. Situation Géographique de la Zone Portuaire

    Le site proposé pour la construction du port de Lekki est situé sur la côte sud-ouest du

    Nigeria dans la zone du gouvernement local de Ibeju-Lekki de l’Etat de Lagos. Le site proposé

    pour le port de Lekki s’étend sur 90 hectares (ha) et est inclus dans la Zone Franche de Lagos

    (Lagos Free Trade Zone, LFTZ) s’étendant sur 130 ha vers le Nord. A l’Ouest du site proposé

    se trouve le village de Magbon Segun et la limite est du projet borde le village d’Itoke.

    Quatre autres villages sont présents dans l’environnement proche du site portuaire proposé.

    Ces villages constituent les communautés désignées comme les parties prenantes primaires,

    directement concernées par le projet. La Figure 2.1. donne une vue globale de la situation

    géographique du site du projet.

    Figure 2.1 : Vue d’ensemble de la zone du port de Lekki

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    2.2. Configuration du Port

    Le port proposé comprendra des infrastructures terrestres et marines. Le port occupera une

    surface d’environ 90 ha. Le corridor de services s’étendant au nord de la zone portuaire

    inclura une station de traitement des eaux et une centrale de production électrique dédiée.

    Ce corridor nécessite une extension sur 1 ha de terres supplémentaires.

    2.2.1. Infrastructures marines

    Deux digues de protection, un brise-lames principal et un brise-lames secondaire, sont

    prévues pour protéger le bassin du port et les quais des actions des vagues océaniques. La

    ligne de côte à l’est du second brise-lames sera déviée en direction du large ce qui aboutira à

    la création d’une nouvelle plage de sable. Le brise-lames principal (à l’ouest) devrait

    s’étendre sur 1 645 mètres de long et sera constitué d’enrochements renforcés par une

    armure de blocs de béton sur la couche externe afin de dissiper l’énergie des vagues. Le

    brise-lames situé à l’est s’étendra sur 320 mètres (m) de longueur. A l’est de ce brise-lames,

    la plage reconstituée sera protégée par un épi de 225 m de long sur sa face est.

    La plage d’accrétion ainsi constituée sera utilisée pour limiter l’érosion de la zone du projet,

    accélérée par l’interruption du phénomène de transport des sédiments dû à la construction

    du brise-lames principal.

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    La longueur totale du quai s’étend sur 1 523 m dont 1 200 m dédiés au terminal à

    conteneurs. Le projet actuel prévoit un chenal d’approche de 6 km de long environ, sur 150

    m de large, qui sera creusé sur une profondeur de 14 m. Le périmètre de manœuvre prévu

    s’étend sur 670 m de diamètre et sera creusé pour atteindre une profondeur de 14 m. Le

    bassin intérieur prévu s’étend sur 270 m de large et sera creusé pour atteindre une

    profondeur de 13,5 m (low average tide, LAT). Ces caractéristiques de profondeurs et de

    diamètres détermineront les limites de format et de capacités des navires capables

    d’accéder au port.

    2.2.2. Infrastructures à terre

    Dans la zone de stockage et de manutention recouverte d’un revêtement, les conteneurs

    seront empilés au sein du terminal sur une hauteur de six niveaux au maximum.

    Le concept opérationnel global pour le terminal à conteneurs prévoit des grues de

    transbordement des conteneurs direct navire/quai et des portiques sur pneus au niveau du

    terminal à terre. La construction de nouveaux bâtiments est nécessaire sur le site du

    terminal, chacun de ces bâtiments remplira une fonction spécifique dans les opérations

    portuaires. Les bâtiments existants qui comprennent actuellement deux entrepôts seront

    supprimés.

    Les opérations portuaires nécessiteront l’installation d’infrastructures de services

    notamment l’adduction et la distribution d’eau, le traitement des eaux usées, le réseau de

    communication et le réseau de distribution électrique et d’éclairage, ainsi que les

    installations de lutte anti-incendie. Une centrale électrique d’une puissance de 30 MégaWatt

    (MW) et qui disposera d’une puissance de secours de 10 MW sera dédiée entièrement à

    l’alimentation des installations portuaires en électricité. La station électrique est nécessaire

    car le réseau national n’est pas suffisamment fiable et constant pour permettre le

    fonctionnement efficace d’un port moderne. Située sur une parcelle d’un hectare au nord du

    site principal, la station de production d’électricité fonctionnera au fuel dans un premier

    temps, mais sera prévu pour pouvoir utiliser le gaz naturel dans une seconde phase si cette

    ressource devenait disponible. La centrale électrique sera construite en conformité avec

    toutes les normes et réglementations nationales en matière d’émissions de gaz et de niveau

    sonore.

    2.3. Construction et Exploitation du Port

    La construction est prévue pour durer 41 mois et implique le dragage du bassin, de la zone

    de manœuvre et du chenal, la construction des structures marines, la préparation du site et

    la construction des structures sur la partie terrestre. Les produits de dragage seront

    constitués de sables provenant des fonds sous-marins et des plages existantes. Le volume de

    matériel dragué est estimé à 13 millions de mètres cubes environ. Près de 4,5 millions de

    mètres cubes seront utilisés pour la régénération et la protection des plages dans la zone

    située entre le brise-lames est et l’épi et à l’est de l’épi. Le matériel dragué inutilisé sera

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    dispersé sur un site de dépôt (réimmersion) au large. La construction de la portion terrestre

    des installations portuaires comprendra les activités clés suivantes:

    - retrait de la végétation et nivellement général du site - construction des bâtiments dédiés à l’administration, au contrôle des opérations et

    aux fonctions supports - revêtement au sol de la zone de stockage des conteneurs à ciel ouvert - mise en places des installations telles que la canalisation de prélèvement d’eau et la

    station de traitement d’eau, le système de distribution d’eau et les égouts d’évacuation des eaux de pluie et des eaux usées, le réseau de distribution de l’électricité et d’éclairage.

    La totalité du site sera nivelé, équipée d’un revêtement au sol, équipée d’éclairages et

    entourée d’une clôture métallique. La plus grande partie de la végétation présente sur le site

    du projet sera retirée. L’utilisation de dalles de pavement pour certaines sections du

    terminal permettra une certaine perméabilité à l’eau de pluie. Les équipes de chantier

    présentent sur le site atteindront 800 personnes au pic de la phase de construction. Les

    équipes seront composées d’environ 175 travailleurs expatriés et de 625 travailleurs

    nigérians.

    Les opérations portuaires seront menées par les sociétés d’exploitation du terminal qui

    entrent dans les accords de sous-concession concluent avec le promoteur du projet. La main

    d’œuvre sera composée de 355 employés à plein temps pendant la première phase

    d’exploitation. Celle-ci augmentera régulièrement jusqu’à atteindre plus de 1 700 employés

    répartis en trois équipes lorsque le terminal aura atteint sa pleine capacité. Le nombre de

    total d’emplois indirects et induits générés par le port devrait atteindre un nombre bien

    supérieur à celui des emplois directs. Le trafic portuaire devrait atteindre 7 500 poids-lourds

    par jour et 2 500 trajets quotidiens en voiture.

    3. Cadre Politique, Légal et Administratif

    Le gouvernement du Nigeria a adopté l’Environmental Impact Assessment Act (EIA Act) N° 86

    de 1992 comme une preuve de son engagement dans l’application des principes de la

    déclaration de Rio. Cet acte rend obligatoire la réalisation d’un EIES pour tout projet ou

    activité susceptible de provoquer des effets environnementaux significatifs. L’EIA Act donne

    mandat au ministère fédéral de l’environnement (MFEnv) pour sa mise en application et

    requiert la réalisation systématique de la procédure d’EIES pour tout projet majeur de

    développement dès sa phase de planification. Il convient de noter que le MFEnv a approuvé

    l’EIES du Port de Lekki préparé pour le Ministère en octobre 2012. Une seconde EIES

    préparée pour le projet de centrale électrique dédiée est actuellement en cours

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    d’évaluation. Actuellement, le Gouvernement Fédéral du Nigeria a délivré la plupart des

    permis nécessaires pour la construction du port.

    L’EIES présentée ici a été préparée pour répondre aux standards spécifiques de la Banque

    Africaine de Développement (BAD) et des Institutions Financières qui appliquent les

    Principes de l’Equateur (EPFI). L’EIES se conforme aux normes les plus exigeantes lorsque

    celles-ci diffèrent entre la BAD et les EPFI. Dans la plupart des cas, les exigences de la BAD et

    des EPFI sont similaires pour ne part dire identiques, dans la mesure où les banques privées

    ont choisi de construire les Principes de l’Equateur sur le modèle des standards de

    l’environnement de la Banque Mondiale et des politiques sociales de la Société Financière

    Internationale (SFI). Sous réserve d’approbation de l’EIES par la BAD, la BEI, MIGA et les EPFI,

    la construction et l’exploitation du port devront être réalisées en conformité avec les règles

    de sécurité et de santé fixées par ces institutions et avec la loi, les réglementations et les

    politiques des gouvernements nationaux, fédéraux et locaux du Nigéria.

    4. Description de l’Environnement du Projet

    Le port et le corridor de services proposés occuperont 91 ha (soit 90 ha pour le port et 1 ha

    pour les structures de service et la station électrique). La parcelle de terre qui sera utilisée

    pour développer le Port de Lekki est constituée essentiellement de terre défrichées,

    couvertes des broussailles et de végétation basse ; d’un petite étendue d’eau douce ; et

    d’une plage de sable étroite et de faible élévation. Ce site est inhabité et aucune action de

    déplacement de population ne sera nécessaire.

    4.1. Environnement Physique

    4.1.1. Climat, qualité de l’air et niveau sonore

    Le climat sur le site proposé pour la construction du port, situé dans le Sud du Nigeria, est de

    type tropical avec une saison humide et une saison sèche, s’approchant d’un climat de

    mousson tropical. Les données de monitoring collectées sur le site en décembre 2012

    montrent que la qualité de l’air est globalement bonne ce qui était prévisible en raison de

    l’absence d’activité industrielle significative et de la bonne circulation de l’air dans la zone

    côtière. Pendant la période de monitoring, seules les concentrations de particules ont atteint

    des niveaux préoccupants. Ces niveaux étaient dus à l’incinération de déchets ménagers à

    l’air libre par les villageois dans la zone. Les niveaux sonores suivis pendant la même période

    étaient bien inférieurs aux standards du MFEnv et aux lignes directrices de l’OMS. Le niveau

    sonore moyen le plus élevé a été enregistré à proximité de l’Océan. Les sons isolés les plus

    élevés ont été près du village d’Itoke à l’est du site et le long de la route qui borde le site au

    nord.

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    4.1.2. Sol

    Des études pédologiques de terrain ont été conduites et ont produit les résultats suivants :

    - les sols sont pour la plupart dans leur état originel, intact et naturel et sont constitués essentiellement de sable ;

    - aucun signe d’effet négatif résultant de l’activité humaine n’a été relevé ; - le drainage en surface et dans les systèmes pédologiques n’est pas perturbé ; - le bon drainage (à l’intérieur des sols particulièrement) expose les eaux souterraines

    qui sont en surface ou près de la surface aux contaminations si des lubrifiants ou d’autres liquides venaient à se répandre.

    Ces caractéristiques ont des conséquences pour les inondations, la contamination des eaux

    souterraines et, dans une certaine mesure, pour ce qui concerne l’ingénierie des installations

    portuaires. Le site ne sera pas exposé aux inondations étant donné la forte perméabilité de

    l’ensemble de la couche pédologique. Cette propriété, associée à la nature sableuse des sols,

    prédispose également à la contamination des eaux souterraines si des liquides sont

    répandus.

    4.1.3. Géologie et hydrologie

    Le site proposé est situé dans une zone de très faible risque en terme d’activité sismique. Le

    risque est donc très faible qu’un tsunami frappe le port. Le site s’étend sur un système

    aquifère multicouche fait de trois couches aquifères majeures séparées par des couches

    épaisses d’argile imperméables (aquicludes). La couche aquifère supérieure est celle où les

    villages puisent l’eau via des puits creusés. En raison de la nature sableuse du sol et de la

    proximité de la couche aquifère supérieure avec la surface, l’aquifère est exposée à des

    contaminations extérieures.

    4.1.4. Océanographie et hydrodynamique

    Les vagues qui atteignent les côtes d’Afrique de l’Ouest ont deux origines : des vagues

    générées par des vents locaux faibles de sud-ouest et des houles engendrées par les

    tempêtes dans la partie sud de l’Atlantique. Les courants près de la côte sont sous l’influence

    des marées et des vagues déferlantes.

    Le long de la bande littorale de Lekki, les vagues approchent la côte depuis le sud-ouest et se

    cassent obliquement avec un angle compris entre 15 et 25 degrés par rapport à la normale

    de la côte. Ce phénomène produit un long courant côtier qui transporte les sédiments de

    l’ouest vers l’est. La nature persistante des vagues provenant de l’Océan et leur approche

    oblique créent un transport intense de sédiments le long des côtes ouest africaines.

    L’analyse des échantillons d’eau de mer indique un environnement propre sans niveaux

    élevés de métaux lourds ou de polluants toxiques. Ces résultats ne sont pas surprenants

    étant données les conditions d’Océan ouvert. L’érosion costale est un phénomène répandu

    le long des côtes de l’Afrique de l’Ouest, notamment au Nigéria. Les causes de l’érosion sont

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    notamment la faible élévation de la côte, l’intensité des vagues, la vulnérabilité des sols, les

    caractéristiques du plateau continental et la présence de structures portuaires et de

    protection des côtes, telles que les digues.

    4.1.5. Ressources en eau

    Il n’existe pas de nappe d’eau douce superficielle dans les limites du site du projet, c’est

    pourquoi un étang d’eau douce situé au nord du site sera utilisé pour fournir de l’eau

    potable. Les études de terrain menées sur cette étendue d’eau montre son intense

    connectivité avec le Lagon de Lagos et une qualité d’eau satisfaisante pour servir de source

    d’eau potable pour le port. Les études de terrains de l’EIES montrent aussi l’absence de

    contamination de l’environnement marin et des eaux souterraines utilisées par les villages

    pour les usages domestiques.

    4.2. Environnement Biologique

    4.2.1. Microbiologie des sols

    Les investigations faites sur le terrain en matière de microbiologie des sols montrent une

    distribution des microorganismes normale pour ce type d’environnement. Les coliformes

    étaient absents dans la plupart des échantillons analysés. Des bactéries consommatrices de

    pétrole étaient aussi présentes en très faibles densités, indiquant l’absence de

    contamination par les hydrocarbures sur le site du projet.

    4.2.2. Biota marin

    Le biota marin étudié incluait le plancton (phytoplancton et zooplancton) et les organismes

    benthiques. Les résultats montrent des niveaux élevés de phytoplanctons, de faibles niveaux

    de zooplanctons et l’absence d’organisme benthique. Il est possible que l’important dépôt

    sableux et l’action intense des vagues empêchent toute installation de larves d’organismes

    benthiques. De plus, le sédiment est essentiellement constitué de sable et ne contient que

    peu voire pas de matières nutritives susceptibles de nourrir des animaux.

    4.2.3. Pêcheries

    Les ressources de pêche constituent une source majeure de subsistance pour un nombre

    substantiel de résidents des communautés concernées par le projet. Les résultats des

    enquêtes réalisées auprès des ménages indiquent que les espèces les plus communément

    capturées sont le Capitaine, l’Etmalose, l’Ilisha d’Afrique de l’ouest, les Sardines, le

    Barracuda et les Maquereaux. Les espèces les plus importantes sur le plan commercial sont

    le Capitaine, l’Etmalose, les Sciluridés et les Soles. Les ressources des eaux nigérianes en

    crustacés sont les crevettes, les crabes, les langoustes et des mollusques sont présents. Dans

    la zone d’influence du port et parmi les espèces observées, les Clupéidés (Harengs, Etmalose

    et Ilisha, Sardines et Alose) ont été les espèces les plus abondamment observées, suivies par

    les mulets, les tilapias et les capitaines.

    http://en.wikipedia.org/wiki/Menhaden

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    4.2.4. Tortues marines et mammifères marins

    Les tortues marines sont présentes dans les eaux océaniques d’Afrique de l’Ouest et nidifient

    sur les côtes depuis l’Angola jusqu’à la Mauritanie sur plus de 4000 km. Le site du projet qui

    s’étend sur 1,5 km (à l’extérieur duquel les mouvements des vaisseaux et les activités de

    dragage seront confinés sur les 200m du chenal) est situé dans la zone de distribution des

    pontes de tortues marines. Cependant, aucune information n’était disponible sur les

    activités de pontes dans la zone d’influence du projet. Des études de terrain restreintes

    complétées par les enquêtes réalisées auprès des villageois dans le cadre de l’EIES initiale

    indiquent que les tortues marines sont présentes dans les alentours du site du projet mais

    leur fréquence et leur distribution n’étaient pas connues, et l’existence de pontes n’était pas

    confirmée. Afin de réaliser une meilleure évaluation des activités de pontes de tortues

    marines dans la zone d’influence du projet et de mettre à jour l’état initial de EIES pour les

    tortues marines, un suivi sur trois mois et un programme de monitoring sur plus long terme

    ont été organisés à partir de décembre 2013. Les résultats de ce suivi/monitoring seront

    utilisés pour documenter le plan de gestion qui accompagnera le système de gestion

    environnemental global du port.

    Il existe peu d’études sur les mammifères marins dans les eaux océaniques nigérianes. Une

    étude rapporte l’observation de baleines à bosse dans les eaux nigérianes à 6 à 9 km de la

    frontière avec le Bénin, soit à une distance d’environ 148 km du site du projet. Aucune

    étude ou recherche n’indique l’existence de route de migration ou de site de reproduction

    des mammifères marins dans le voisinage de la zone d’influence du projet.

    4.2.5. Végétation

    Le site du projet est constitué d’habitats où la densité de la flore est faible à l’exception de la

    zone inondée présente sur une petite surface du site et du bosquet traversé par la

    canalisation d’eau située entre la source d’eau brute et la station de traitement des eaux. La

    plupart des habitats naturels compris dans le périmètre du projet ont été altérés par le passé

    par des activités de défrichage/débroussaillage et de nivellement. Les conditions actuelles

    représentent ainsi un assemblage largement modifié d’habitats de faible biodiversité qui

    fournit peu de services écosystémiques.

    4.2.6. Faune

    La faune sauvage sur le site du projet est rare et de faible densité. L’activité humaine a réduit

    significativement la présence de faune sauvage et seules quelques espèces animales ont été

    observées. Les rongeurs tels que les aulacodes, les rats du Nil, les écureuils, les porcs-épics

    sont les espèces dominantes. Aucune espèce menacée ou en danger d’extinction connue ne

    réside sur le site proposé. Le site du port de Lekki n’est pas non plus classé comme une zone

    importante pour la conservation des oiseaux (ZICO).

    4.3. Environnement humain

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    Le site du port de Lekki est situé au Nigéria, dans l’état de Lagos, dans la zone du

    gouvernement local de Lekki. Le village de Magbon Segun est situé à l’ouest du site du projet

    et le village d’Itoke à l’est. La zone d’influence couvre une aire d’un rayon de 5 km environ

    centrée sur le site du projet et inclut les villages de Lekuru, Oke Segun, Lujagba et Idotun.

    Ces villages sont tous occupés par des communautés d’Ibeju.

    4.3.2. Utilisation des terres

    La zone d’influence est rurale, similaire au reste la zone du gouvernement local de Lekki

    (LGA). La zone d’influence du projet de Port de Lekki n’accueille à ce jour aucune activité

    industrielle lourde. Les résidents des communautés environnantes cultivent la terre. Il s’agit

    de cultures de subsistance et de rapport composées de manioc, banane plantain, mais,

    igname, patate douce et de mangue. Une combinaison de territoires agricoles et

    d’habitations a été observée au sein des communautés résidentes. Les terres présentes

    autour des habitations sont consacrées à une agriculture essentiellement vivrière.

    4.3.2. Populations, démographie, revenus

    Une enquête sur l’état initial des ménages a été réalisée en janvier et février 2013 dans les

    villages situés dans les environs du site pour le port qui constitue la zone d’influence. Un

    recensement complet des ménages a été réalisé et la population a ainsi pu être estimée à

    6 305 habitants dans la zone d’influence. Magbon Segun est le village le plus important de la

    zone avec 1 280 habitants. Plus de la moitié de la population concernée est âgée de moins

    de 18 ans. Les Yorubas représentent le groupe ethnique dominant dans la zone du

    gouvernement local d’Ibeju-Lekki et dans la zone d’influence du projet.

    Comme dans d’autres régions du Nigéria, la population est souvent multilingues : 97% de la

    population parlent Yoruba ou le dialecte Yoruba d’Ibeju, 77% parlent anglais et 10% parlent

    une autre langue nigériane. Les religions pratiquées par les habitants d’Ibeju-Lekki sont

    essentiellement le Christianisme et l’Islam. La majorité de la population combine l’Islam ou

    le Christianisme avec des croyances traditionnelles africaines. Cela pourrait réduire la

    tolérance et la cohabitation des différents groupes religieux. Près de la moitié de la

    population adulte dans la zone d’influence travaille dans la vente de biens et de services (45

    %), 25% sont des techniciens ou des cadres, 21% vivent de la pêche ou de l’agriculture.

    4.3.3. Education et infrastructure

    Deux écoles primaires sont implantées dans la zone d’influence, une à Idotun, l’autre à Itoke.

    Il existe en outre une école secondaire de premier cycle à Idotun et une école secondaire de

    second cycle à Magbon Segun. Les installations modernes d’eau potable sont limitées dans la

    zone d’influence du projet et seulement 4% des ménages disposent d’une adduction d’eau

    potable personnelle d’après les enquêtes. Les autres sources d’eau sont les puits publics, les

    pompes à main publiques et les forages publics.

  • 12

    Tous les villages sont actuellement connectés au réseau national d’électricité. Toutefois, le

    courant fournit n’est pas fiable avec seulement 5 à 10 heures de courant par jour en

    moyenne. Les communautés villageoises de la zone d’influence disposent d’un accès limité

    aux services et aux infrastructures de santé de première nécessité. Il existe un dispensaire à

    Idotun et un hôpital général à Akodo.

    La route principale à proximité du site du projet est la route goudronnée pour poids lourd

    Akodo-Akodo Ise qui longe la ligne de côte. L’axe Akodo-Akodo Ise est la seule route

    goudronnée qui traverse la zone à proximité du site du projet.

    Les autres routes et rues desservant les communautés villageoises situées dans la zone

    d’influence du projet ne sont pas goudronnées et ne disposent pas de caniveau de drainage

    en bordure de route.

    5. Alternatives au Projet

    Le tableau suivant liste les alternatives à la construction du port de Lekki qui ont été

    envisagées et rejetées:

    Alternatives Action Conséquences négatives/Raison de l’abandon de la solution alternative

    Aucun projet Le port de Lekki ne serait pas construit, et aucune autre initiative ne serait prise pour augmenter la capacité d’accueil de conteneurs dans la région de Lagos.

    La congestion du trafic maritime empirerait dans le port existant

    L’augmentation du temps de charge et de décharge des marchandises pourrait impacter sur le coût du transport maritime des marchandises.

    L’augmentation de la saturation pourrait aboutir à un risque d’accident et de pollution.

    Ces effets négatifs pourraient provoquer un ralentissement de la croissance économique du Nigéria et compromettre le développement du pays sur les plans économique et politique.

    Extension d’un port existant

    Etendre un port existant pour s’adapter à la demande, tel que le port d’Apapa dans la ville de

    Les possibilités d’extension du port sont sévèrement limitées en raison du manque de terres disponibles et de la difficulté d’accès par route. La densité urbaine rend impossible l’acquisition nouveaux terrains.

    L’efficacité diminuera en raison de la congestion extrême du trafic.

  • 13

    6. Impacts Potentiels et Mesures de Mitigation/ Amélioration

    Les impacts environnement apparaissent à la fois pendant la phase de construction/

    développement du port et pendant la phase d’exploitation. En général, les impacts

    opérationnels sont plus importants que ceux liés à la phase de construction, surtout parce

    que l’impact des opérations portuaires s’étend sur le long terme. De nombreux impacts tels

    que ceux relatifs au bruit et à la qualité de l’air sont temporaires et réversibles. Même si la

    construction du port modifie de manière permanente l’environnement marin et terrestre

    dans les 90 ha de la zone de développement, l’absence d’environnement biologique critique,

    et le fait que la partie terrestre a été modifiée depuis longtemps par les activités humaines

    signifient qu’il n’y aura pas de perte d’écosystème unique ou significatif. Les effets de

    l’exploitation portuaire sur le long terme, qui incluent des impacts induits, catalyseront

    probablement des changements du profil d’utilisation des terres, des activités économiques,

    des habitats biologiques, de la qualité de l’air et du niveau sonor dans la zone d’influence du

    port. Cependant, la majorité des impacts seront non significatifs. Par exemple, des mesures

    Lagos Les ports existants sont situés dans des zones peu profondes et ne peuvent être adaptés pour accueillir des navires porte-conteneurs de grandes tailles.

    Les ports existants ne peuvent être reconfigurés rétroactivement pour atteindre l’efficacité d’un nouveau port, en particulier en matière de stockage.

    Développement des capacités de transport et d’accueil des voies non maritimes (i.e. routière, ferrée ou aérienne)

    Augmenter l’importation et l’exportation des marchandises par la terre ou par la voie des airs

    Le coût du transport aérien en substitution au transport de conteneurs par la voie des mers serait prohibitif

    Le réseau ferré du Nigeria est en extrême mauvais état et ne dispose pas des capacités nécessaires pour absorber l’augmentation de la demande en termes de transport international des marchandises.

    Le mauvais état des infrastructures routières au Nigéria et le manque de fiabilité du transport des marchandises par la route à partir de ports situés dans les pays limitrophes tels que le Bénin.

    Les capacités de transport par voies terrestres et aériennes ne pourront pas suivre la croissance prévisible de la demande en matière d’importation de conteneurs.

  • 14

    de mitigations sont prescrites pour réduire l’impact de l’éclairage de significatif à mineur. Les

    mesures de mitigation employées pour atténuer les effets prévisibles du projet réduiront

    aussi les risques globaux auxquels seront exposées les communautés, ainsi que les risques et

    les impacts pesant sur les services écosystémiques tels que les ressources halieutiques pour

    les pêcheurs.

    6.1. Impacts Liés à la Phase de Construction

    6.1.1. Environnement humain

    Les impacts sur l’environnement humain, qu’ils soient bénéfiques ou néfastes incluent:

    Un effet bénéfique modéré sur l’économie en raison de l’embauche de main d’œuvre au sein des communautés pendant la phase de construction et de l’augmentation de la demande de services.

    Un impact négatif sur l’utilisation des terres, les caractéristiques visuelles, et sur les transports.

    Une augmentation minime mais possible de la demande de logements et des besoins d’eau et d’électricité.

    Un impact négatif sur la santé et la sécurité, sur les ressources archéologiques et sur les services publics.

    Un impact négatif sur les moyens de subsistance traditionnels ; les activités de pêche seront certainement restreintes en raison des activités dans la zone du chenal pendant les opérations de dragage et pendant la phase de construction des infrastructures marines du port.

    Des impacts négatifs dus à l’augmentation du bruit produit par la circulation des camions et par les activités et les équipements du chantier de construction.

    6.1.2. Environnements physique et biologique

    Les impacts globaux sur l’environnement physique et biologique pendant la phase de

    construction seront, selon les prévisions, modérés et essentiellement causés par la

    construction des structures (terrestres et marines) et par les activités de dragage.

    Les impacts prévisibles sont :

    Des effets négatifs sur le sol en raison du défrichage définitif du site et de la création d’un revêtement de sol.

    Des impacts négatifs sur les écosystèmes marins en raison du dragage du bassin du port et du chenal d’accès, de la construction des infrastructures marines et de la réimmersion au large des matériaux de dragage.

    Des impacts négatifs sur la qualité de l’eau marine en raison du dragage.

    Des impacts négatifs sur la qualité de l’air en raison de la poussière générée par le chantier et les émissions des équipements.

    Des impacts négatifs en raison de la production temporaire de déchets solides et d’eaux usées.

  • 15

    Des impacts négatifs sur les sédiments marins en raison d’un effet combiné du mouvement du sable le long de la côte causé par la construction des structures marines et des activités de dragages qui provoqueront un accrétion sur le côté ouest et une érosion sur le côté est de l’installation portuaire.

    Des impacts négatifs sur la biodiversité en raison de la transformation du site du port.

    Des impacts négatifs sur les eaux douces de surface et souterraines.

    6.2. Impacts liés à la Phase d’Exploitation du Port

    6.2.1. Environnement humain

    Les impacts sur l’environnement humain seront soit bénéfiques soit négatifs et leur intensité

    sera de modérée à significative. Les impacts prévisibles sont :

    Des effets bénéfiques significatifs sur l’économie en raison des activités économiques directes, indirectes et induites dans la zone d’influence, générées par les opérations portuaires.

    Des impacts négatifs sur les caractéristiques visuelles du site en raison de l’éclairage nocturne du site et de la configuration générale du site.

    Des impacts négatifs en raison du bruit et de la pollution de l’air générés par le chargement et le déchargement des navires, les camions, et le trafic et les équipements nécessaires pour les opérations portuaires.

    Des impacts négatifs sur les transports en raison de l’augmentation du trafic routier.

    Des impacts négatifs sur l’utilisation des terres en raison de l’urbanisation induite sur le long terme.

    Des impacts négatifs sur la santé et la sécurité en raison de l’augmentation du trafic routier et de l’arrivée de travailleurs sur la zone.

    6.2.2. Environnement physique et biologique

    Les impacts liés à la phase d’exploitation sont souvent plus importants que ceux de la phase

    de construction. Les opérations de manipulation des cargaisons et les industries portuaires,

    notamment le trafic maritime et les opérations de transbordement, sont des sources

    majeures d’impacts, ce qui inclut :

    Des effets négatifs sur la qualité de l’air dus aux navires, aux véhicules terrestres, aux équipements portuaires et à la centrale électrique.

    Des impacts négatifs sur les sédiments marins en raison des opérations périodiques de dragage et du trafic maritime.

    Des impacts négatifs sur les écosystèmes terrestres essentiellement en raison de l’urbanisation induite.

    Des impacts négatifs sur les écosystèmes marins dus aux activités continues de transport maritime ;

    Des impacts négatifs sur la biodiversité essentiellement dus à l’urbanisation induite.

    Des impacts négatifs sur la qualité de l’eau de mer en raison du trafic maritime et des activités de transbordement.

    Des impacts négatifs sur les eaux douces souterraines et de surface.

  • 16

    6.3. Evaluation du Risque et de l’Impact sur la Santé et la Sécurité des Communautés

    Sur la base d’un processus de scoping fondé sur la consultation publique des parties

    prenantes de la zone d’influence, sept ressources ont été incluses dans l’Evaluation des

    Risques pour les Communautés (ERC) : la qualité de l’air, le niveau sonore, le trafic routier

    (sécurité des piétons), les aspects visuels (éclairage), la qualité de l’eau (eaux souterraines),

    la pêche et les productions vivrières, et la santé des communautés. L’ERC évalue les risques

    potentiels auxquels sont exposées les composantes valorisées de l’écosystème, leur

    amplitude, leur fréquence, leur étendue et leur nature. L’ERC prescrit en outre des mesures

    de mitigation. Sur la base de la sévérité et de la probabilité du risque potentiel, chaque

    ressource se voit attribuer un rang de risque a priori pour les phases de construction et

    d’exploitation. Les mesures de mitigation prescrites devraient réduire les risques auxquels

    sont exposées les communautés à un niveau moyen ou inférieur, et la plupart des risques

    résiduels après atténuation devraient être très faibles (7 des 13 risques analysés).

    6.4. Evaluation des Services Rendus par l’Ecosystème

    L’évaluation des services rendus par l’écosystème identifie 21 services rendus par

    l’écosystème dans la zone d’influence. A travers l’étude de la portée des enjeux, chacun des

    services a été évalué en fonction de son importance et de sa valeur pour les bénéficiaires

    afin de prévoir l’ampleur de l’impact sur chaque service rendu par l’écosystème. Parmi les 21

    services évalués, 4 ont été estimés comme ayant des impacts modérés : les ressources

    alimentaires représentées par les poissons pêchés dans le milieu naturel, la qualité du sol, le

    drainage de l’eau et la purification de l’eau. Les mesures de mitigation qui incluent la mise

    en valeur des zones humides et des contributions à la Fondation de Conservation du Nigeria

    ont été prescrites pour compenser les impacts résiduels.

    6.5. Impacts Cumulatifs

    Les impacts cumulés des projets passés, en cours et prévisibles dans l’avenir ont été évalués

    qualitativement. Les principaux projets à venir susceptibles de contribuer à des impacts

    cumulatifs sont la Zone Franche de Lekki (Lekki Free Zone) et l’aéroport international de

    Lekki-Epe. De nombreux projets sont planifiés dans le plan directeur de Lekki mais ils ne sont

    à ce jour qu’en l’état de concepts sur le papier et restent donc trop incertains pour être

    inclus dans l’évaluation des impacts cumulatifs. Les projets de zone franche et d’aéroport

    international contribueraient à la congestion du trafic routier régional, à la dégradation de la

    qualité de l’air et des eaux marines, et à des changements du profil d’usage des terres. Les

    impacts prévisibles sont d’amplitude modérée. Il convient de noter que ces projets agiront

    de façon synergique pour promouvoir le développement économique de la région et

    généreront des bénéfices économiques substantiels sur le long terme.

    6.6. Mesures de Mitigation

  • 17

    Le tableau suivant résume les mitigations prescrites pour réduire les impacts modérés et

    significatifs sur les êtres humains et l’environnement physique et biologique.

    Impacts Mitigations

    Impacts pendant la phase de construction

    Environnement humain

    Augmentation de la demande de logements, des besoins d’eau et d’électricité

    Etablissement de logements pour les travailleurs non-locaux recrutés pour le chantier de construction.

    Augmentation du trafic routier et de l’usage de la route

    Transport des matériaux et des équipements par la voie des eaux autant que possible.

    L’augmentation de la population pouvant aboutir à une augmentation de la fréquence des maladies

    Employés soumis à un examen général de santé incluant le dépistage et le signalement des maladies existantes. Mise en place de règles de conduite et de vie strictes sur le campement d’hébergement des travailleurs du chantier. Travail de l’équipe de santé afin d’améliorer la santé des communautés et des travailleurs temporaires.

    Augmentation du bruit due aux activités de construction

    Réaliser les opérations les plus bruyantes pendant la journée ; limiter les phases de construction nocturnes ; équiper les pots d’échappement des véhicules avec des silencieux efficaces.

    Perturbation liée à l’augmentation de l’éclairement

    Regrouper, concentrer les sources d’éclairage temporaires loin des zones habitées. Orienter les sources lumineuses afin de réduire la pollution lumineuse.

    Environnement physique et biologique

    Réduction de la qualité de l’air en raison de la poussière et du bruit

    Eviter de faire tourner les moteurs au ralenti lorsque les véhicules à l’arrêt ; appliquer des mesures de limitation de vitesse ; interdire l’incinération des déchets à ciel ouvert ; acquérir autant que possible des engins, équipements, véhicules et matériels faiblement émetteurs de CO2,.

    Destruction de la végétation et des habitats naturels de la faune sauvage

    Entretenir l’aménagement paysager du site pour minimiser les surfaces nues ; utiliser autant que possible des espèces végétales locales ; réaliser des recensements et des suivis des espèces menacées ou en danger d’extinction et, si de telles espèces sont découvertes, se rapprocher des instances gouvernementales pour mettre en œuvre les mesures de mitigation adaptées.

    Remise en suspension des sédiments dans la colonne d’eau

    Usage de filtres à limon appropriés et autres approches adaptées pour minimiser le développement d’un panache de sédiments en suspension.

    Tortues marines Un plan de gestion des tortues marines sera préparé pour protéger les tortues en mer et sur la terre (incluant les tortues en activité de ponte) des activités de construction.

    Erosion de la côte et Développer un plan de gestion de l’érosion et des flux de

  • 18

    déséquilibre des flux de sable

    sédiments avant la construction pour identifier des mesures spécifiques capables de réduire les impacts relatifs à l’érosion des sols.

    Impacts pendant la phase d’exploitation

    Environnement humain

    Perturbation liée à la pollution sonore

    Mener les activités impliquant des camions pendant la journée pour minimiser l’impact sur les communautés villageoises ; équiper les pots d’échappements de silencieux ; utiliser des dispositifs d’isolation acoustique dans les zones où des opérations bruyantes ont lieu.

    Perturbation due à l’augmentation de l’éclairement

    Fixer l’angle d’orientation des sources lumineuses pour éviter les pollutions lumineuses inutiles ; éteindre les sources lumineuses inutiles pour minimiser les impacts sur les communautés résidentes situées à proximité ; la création d’une zone tampon couverte de végétation pourrait aussi réduire la pollution lumineuse.

    Augmentation du trafic routier et du risque d’accidents

    Appliquer une gestion de la demande, pour minimiser l’usage des routes aux heures de pointes le matin et le soir. Coordonner avec le gouvernement de l’Etat de Lagos et les Ministères Fédéraux le planning d’amélioration globale du réseau routier dans la zone d’influence. Mettre en œuvre des programmes de formation pour que les chauffeurs de poids-lourds conduisent à une vitesse plus lente ; Installer des barrières pour piétons sur les segments routiers utilisés intensivement par les écoliers ou dans les zones ou les piétons traversent fréquemment.

    Maladies transmissibles

    Insister sur la prévention des maladies sexuellement transmissibles au cours des formations hygiène et sécurité dispensées aux employés, aux chauffeurs de poids lourds et aux membres des communautés.

    Environnement physique et biologique

    Dégradation de la qualité de l’air

    Surveillance des équipements et des émissions pour s’assurer que les normes ne sont pas dépassées ; interdire le brûlage à l’air libre ; minimiser le temps pendant lequel les véhicules restent stationner moteur allumé, ainsi que les trajets non justifiés.

    Qualité de l’eau de mer et contamination des sédiments marins

    Mise en place de mesures appropriées pendant les opérations de dragage pour l’entretien du chenal et de la zone de manœuvre afin de minimiser le développement d’un panache de sédiments en suspension, notamment l’usage de filtres à limon appropriés ; entretien régulier du séparateur huile/eau pour prévenir le déversement d’huile et d’hydrocarbures dans la conduite d’évacuation et l’océan.

    Perte de biota marin Bon entretien régulier du site pour prévenir le déversement des déchets et des ordures associés aux activités du site dans l’océan ; développer des mesures de confinement et des procédures d’urgence pour lutter sans délai en cas de fuite ou

  • 19

    de libération accidentelle de produits chimiques ou d’autre substances dangereuses ; porter une attention particulière à minimiser les dommage sur la faune et les habitats marins pendant les activité de dragage et d’excavation grâce à un planning et une exécution des chantiers adaptés.

    Tortues marines Un plan de gestion des tortues marines sera préparé pour protéger les tortues marines en mer et sur la terre (tortues en activité de ponte) des activités d’exploitation du port.

    Perte de faune et de flore terrestres

    Entretenir l’aménagement paysager du site pour minimiser les surfaces nues ; utiliser autant que possible des espèces végétales locales ; réaliser des recensements et des suivis des espèces menacées ou en danger d’extinction et, si de telles espèces sont découvertes, coordonner en relation avec les instances gouvernementales un plan d’action pour déterminer les mesures de mitigation à mettre en œuvre.

    Dégradation de la qualité des sols et des eaux souterraines

    Développer un plan de prévention des déversements et de contrôle de la contamination avec des procédures opératoires standardisées en cas de déversement ; retrait des déchets solides présents sur les installations et élimination des déchets selon des méthodes qui ne nuisent pas à l’environnement ; s’assurer que les structures en béton des installations portuaires sont intactes et en bon état pour minimiser les risques d’infiltrations dans les sols.

    7. Gestion du Risque Environnemental

    Le plan de gestion environnementale et sociale (PGES) et le système de gestion

    environnementale et sociale (SGES) qui en découle sont construits pour minimiser les risques

    environnementaux pendant les phases de construction et d’exploitation du port. La

    détermination des dangers et l’analyse des risques (DDAR) présentées dans l’EIES identifient

    et classent les risques en termes de probabilité de survenue et d’amplitude des

    conséquences. Le système de gestion environnementale et sociale inclura la préparation de

    procédures opérationnelles normalisées pour chacune des activités du port ainsi qu’un

    programme complet de préparation aux situations d'urgence et des procédures de prise en

    charge des accidents qui pourraient mettre en danger la santé ou la sécurité des travailleurs,

    des résidents de la zone d’influence et de l’environnement.

  • 20

    8. Programme de Surveillance

    Le PGES établit un plan de surveillance complet pour garantir que les phases de construction

    et d’exploitation du port proposé répondront totalement aux normes de performances, aux

    lignes directrices et recommandations, et aux garanties établies par les prêteurs, ainsi qu’aux

    lois et régulations du gouvernement nigérian. Un objectif clé du plan de surveillance (des

    performances) sera d’identifier tout changement imprévu de l’environnement biophysique,

    sanitaire et social suscité par le projet. Les états initiaux qui ont été établis pourront être

    utilisés pour mesurer, évaluer et comparer les impacts développement et post-

    développement et l’efficacité des mesures de mitigation. La surveillance sert également à

    identifier les problèmes environnementaux, sanitaires et sociaux avant qu’ils ne deviennent

    significatifs, ce qui permet de mettre en œuvre des mesures correctives précoces plus

    efficaces. Le PGES du port requiert le monitoring de tous les aspects du projet ce qui inclut,

    sans toutefois s’y limiter, la qualité des eaux marine, de surface et souterraine, la qualité de

    l’air, les niveaux sonores, les sédiments marins et la biologie terrestre. Le plan de

    surveillance recouvre également le contrôle de la santé et de la sécurité des employés du

    port et le bien-être socio-économique et sanitaire des communautés concernées par le

    projet.

    LPLE élaborera des plans et des systèmes spécialisés pour soutenir ses efforts de gestion et

    de suivi environnemental et social. LPLE élaborera un SGES pour assurer la cohérence dans

    son approche de l'évaluation et de gestion des questions environnementales et sociales.

    LPLE également élaborer des plans de gestion focalisées sur: Suivi de la qualité d'air ambiant;

    Surveillance de bruit ; Surveillance de l'eau de mer et de la qualité des sédiments ;

    Surveillance de la qualité de l'eau; Contrôle d'urgence de prévention de « sill » ; Surveillance

    de la qualité des eaux souterraines; Surveillance de l'émissaire marin; Surveillance de l'eau

    potable ; Surveillance de l'environnement terrestre ; Ballast et gestion de l'eau ; Gestion des

    espèces envahissantes ; Gestion des déchets solides et dangereux et la surveillance ; Gestion

    intégrée des ravageurs ; Suivi socio-économique ; Gestion de la conservation des ressources

    ; L'érosion et la sédimentation ; Gestion des ordures navires ; Sécurité du facilité du port; et

    Gestion de la sécurité de circulation. LPLE sera également élaborer un plan de gestion de la

    chaîne d'approvisionnement, un plan de gestion du travail, un plan de gestion d’afflux, un

    plan de développement communautaire, un plan de santé et de sécurité au travail ; un plan

    de gestion de dragage ; et un Plan d'action pour la biodiversité (contenant un plan de gestion

    et de surveillance). LPLE a élaboré un plan de d’engagements des parties prenantes, qui sera

    encore renforcée. Tous les plans de gestion et de suivi environnemental et social spécialisés

    doivent être développées à la satisfaction de la Banque et doivent être soumis pour

    l'examen et l'approbation de la Banque. L'élaboration de ces plans spécialisés sera des

    conditions préalables au premier décaissement. LPLE a attribué USD 7.5 millions pour

    développer et de mettre en œuvre les plans de gestion spécialisés.

  • 21

    En termes d’organisation du PGES, LPLE, en tant que développeur du projet, sera le premier

    responsable en charge de s’assurer que les engagements environnementaux pris sont bel et

    bien mis en œuvre tout au long du cycle de vie du projet. L’équipe dirigeante du port inclura

    une division hygiène-santé sécurité environnement (HSE) comportant des subdivisions

    responsables de la gestion des aspects environnementaux, sanitaires et de sécurité des

    travailleurs employés sur le port et des communautés parties prenantes et de la protection

    des ressources environnementales de la zone affectée.

    9. Consultations Publiques et Diffusion d’Information

    Les consultations publiques ont débuté en octobre 2004, avec une série de réunions

    publiques qui ont réunies les communautés concernées par le projet. De 2004 à 2012, de

    nombreuses consultations informelles ont eu lieu avec les communautés de la zone

    d’influence. Une initiative de consultation publique formelle a été organisée à nouveau en

    novembre 2012 et un premier forum public s’est tenu le 4 décembre 2012, qui a regroupé

    plus de 60 participants. Deux autres réunions publiques formelles de grandes envergures ont

    été organisées respectivement les 14 et 15 février 2013. La première réunion a accueilli plus

    de 200 participants. Pendant la même période, une campagne majeure d’information du

    grand public a été initiée et les informations relatives au projet ont été diffusées à travers

    différents médias. Environ 1000 plaquettes d’information rédigées en Anglais et en Yoruba

    ont été distribuées aux communautés avant les réunions publiques de février. Pour

    compléter les grands forums, des réunions dans les petits villages et environ 20 groupes de

    discussions thématiques ont aussi été organisés dans les communautés concernées. Des

    discussions ont eu lieu avec les groupes vulnérables notamment les femmes et les pêcheurs.

    Les consultations publiques sont un aspect essentiel et vital pour la réalisation du projet, et

    l’engagement auprès des communautés et du public sera continu et permanent pendant

    tout le cycle de vie du projet.

    Les différentes instances de concertation ont permis les différentes parties prenantes

    d'exprimer leurs préoccupations et/ou de demander des éclaircissements. Les discussions

    ont porté sur, par exemple, l’indemnisation versée par le gouvernement nigérian pour les

    terres acquises pour établir la zone de libre-échange; l'impact potentiel du projet sur les

    activités de pêche; la nécessité d'emplois directs et indirects; le partage des bénéfices et des

    initiatives de développement communautaire pour les communautés locales; les questions

    d'autonomisation des femmes; la nécessité pour les consultations d'être continuelles; le

    manque d'électricité dans les communautés environnantes; les exigences pour le

    développement des infrastructures pour le bénéfice des communautés locales; et le soutien

    à l'entrepreneuriat. La conception et les modalités d'exécution du projet ont été informées

    par la vaste gamme de points de vue communs au cours des consultations.

  • 22

    10. Initiatives Complémentaires

    Activité antérieures aux relocalisations et acquisition des terres

    Les terres proposées pour l’installation du port de Lekki et la zone de libre-échange de Lagos

    (Lagos Free Trade Zone, LFTZ) ont été acquises par le Gouvernement de l’Etat de Lagos en

    2002 avec une compensation pleine et entière des résidents éligibles. La parcelle D, couvrant

    environ 5,1 ha, a été acquise en 2005 auprès des familles concernées dans le village d’Idotun

    par l’entreprise LEPZE (Lekki Export Processing Zone Enterprise). Les acquisitions de terres

    ont impliqué une unique action de relocalisation. En conséquence de l’acquisition initiale, le

    village de Lekuru a été relocalisé par le Gouvernement de l’Etat de Lagos.

    En 2011, LFTZ (le sous-bailleur) et LPLE (le sous-preneur) ont signé un contrat de sous-

    location des parcelles A et C pour le développement des installations portuaires. Un terrain

    supplémentaire de 1ha a été délimité pour la centrale électrique dédiée dans la partie des

    terres située au Nord du site portuaire de Lekki.

    11. Conclusions

    Les impacts prévisibles de la construction puis de l’exploitation du Port de Lekki tel que

    proposé et de sa centrale électrique seront négatifs. Les répercussions négatives anticipées

    sur l’environnement physique et biologique seront gérées et mitigées grâce à la mise en

    œuvre d’un plan de gestion environnemental et social complet se conformant aux exigences

    de la BAD et des autres bailleurs.

  • 23

    12. Références et Contact

    Les références citées dans ce document sont présentées à la fin du document sous la forme

    d’une liste complète. Les détails pour les personnes de contact appropriées sont les

    suivantes :

    LPLE

    Contact : Keshav Vallabhaneni, Directeur du Projet, LPLE: [email protected].

    Banque Africaine du Développement

    Kurt Lonsway, Chef de Division, Division de l’Environnement et de Changement Climatique; Département de l’Energie, Environnement et Changement Climatique; tel.: +216 71 10 3313; email: [email protected].

    Uche Duru, Environnementaliste Senior, Division de l’Environnement et de Changement Climatique; Département de l’Energie, Environnement et Changement Climatique; tel.: +216 71 10 3817; email: [email protected].

    Rachel Aron, Spécialiste Principale en Développement Social, Division de l’Environnement et de Changement Climatique; Département de l’Energie, Environnement et Changement Climatique; tel.: +216 71 10 2792; email: [email protected].