projet notre région version longue

Notre Région, Notre Projet

Le projet de l’Alliance de l’Olivier

Autour de Michel Vauzelle

Elections régionales des 14 et 21 mars 2010

Région Provence-Alpes-Côte d’Azur


Le projet de l’Alliance de l’Olivier autour de Michel Vauzelle

2



Sommaire 3

SOMMAIRE

EDITORIAL DE MICHEL VAUZELLE………………………………..………………….9

I - RESISTER………………………………..………………………………………………10

A – Résister à la montée du chômage en créant des emplois………………………...…...10

1 - A travers la commande publique………………………………………………….11

2 - A travers le Plan Régional pour l’Emploi…………………………………………11

3 - A travers le soutien aux entreprises ………………………..……………………..13

4 - A travers le soutien aux salariés……………………………...……………………13

B – Résister à la crise du logement………………………………..………………………..14

1 - Avec les politiques d’accès au logement………………………………………….15

2 - Avec le logement social……………………………………..…………………….15

3 - Avec le secteur privé ……………………………………..……………………….16

4 - A l’échelle des quartiers………………………………….………………………..16

C– Résister à la politique fiscale injuste du gouvernement……………………………….17

D– Résister à la disparition des services publics et à l’abandon de nos territoires……...17

1- Dans les espaces ruraux qui perdent leurs professionnels de santé………..………17

2 - En gérant les services publics régionaux au plus près des usagers………………..18

3 - En facilitant le maintien des services publics de proximité………………...……..19

II - PROTEGER………………………………..…………………………………..………..20

A – Protéger les jeunes en facilitant leur accès à l’autonomie……………………………20

1 - En accompagnant les jeunes dans leur choix de vie……………...….……………22

2 - En combattant le décrochage scolaire……………………………..………………22



Sommaire 4

3 - En adoptant des tarifications adaptées de la restauration scolaire et de

l’hébergement…………………………………………………………………………23

4 - En facilitant les conditions d’étude, de vie et d’insertion professionnelle des

étudiants……………………………………………………….………………………23

B - Protéger par la formation tout au long de la vie………………………………..……..24

1 - En formant pour protéger du chômage les actifs peu qualifiés……………………24

2 - En améliorant l’apprentissage…………………………………………………..…26

3 - En adaptant l’offre de formation aux besoins des jeunes…………………………27

4 - Par l’orientation professionnelle et l’information sur les métiers…………………28

C -Protéger les habitants par la solidarité régionale………………………………..…….28

1 - En développant des actions de solidarité à l’égard des plus fragiles…………...…29

2 - En protégeant les femmes et les hommes contre toutes les formes d’insécurité.…30

En offrant un service public régional de sécurité…………...……………..…30

En accompagnant les politiques locales de sécurité des communes………….31

3 - Dans le cadre de notre politique lycéenne et étudiante …………………...………31

D - Protéger nos territoires et notre cadre de vie………………………………..………...32

1 - En préservant nos espaces naturels…………………………………..……………32

2- En préservant notre environnement et la biodiversité……………………...………32

3- En se protégeant des risques majeurs………………………………………………33

4 - En protégeant et en valorisant nos forêts…………………………………….……34

5 - En protégeant nos espaces littoraux et maritimes…………………………………35

6 - En rapprochant la Nature de la Ville………………………………………………35

III - INVENTER………………………………..…………………………………..………..37

A - Inventer une économie rentable et durable………………………………..…………..38

1 - Nous créerons un fonds d’investissement régional par appel à l’épargne des

particuliers………………………………………………………………………………….…40

2 - Nous capitaliserons les retombées des réseaux d’entreprises sur l’économie de la

région…………………………………………………………………………………………40



Sommaire 5

3 - Nous soutiendrons le commerce de proximité et l’artisanat………………………41

4 - Nous accompagnerons l’économie sociale et solidaire………………...…………42

5 - Nous soutiendrons nos activités maritimes………………………..………………43

6 - Nous promouvrons une agriculture durable de qualité……………………………43

7 - Nous développerons un tourisme durable et solidaire……………….……………45

8 - Nous offrirons une place centrale à l’innovation…………………………….……46

En ouvrant la recherche et l’enseignement supérieur à l’innovation………...46

En ouvrant nos entreprises à l’innovation………………………………..…..48

B - Inventer un service public régional de transport………………………………..…….49

1 -Nous offrirons un service public performant des transports de proximité…………50

2 - Nous définirons un service public de transport accessible et intermodal…………51

3 - Nous désenclaverons les territoires et ouvrirons notre région…………….………52

En facilitant notre mobilité………………………………..…………….…….52

En ouvrant notre région au monde………………………………..…………..53

4 - Nous définirons un pacte régional de mobilité……………………………………54

C - Inventer un territoire plus équilibré et mieux aménagé……………………………...55

1 - Nous préparerons nos territoires aux enjeux de demain…………………..………55

En encourageant les éco-constructions………………………………..……...55

En nous impliquant dans les territoires de projet…………………………….56

� Dans nos territoires de projets…………………….…………57

� Dans nos Parcs naturels régionaux ………………….………57

2 - Nous conduirons une politique de solidarité urbaine et sociale avec les

agglomérations……………………………………………………………………..…………58

3 - Nous poursuivrons un programme d’aménagement solidaire avec nos petites et

moyennes villes et nos villages ruraux……………………………………..…………59

En valorisant nos ressources culturelles et patrimoniales……………………60

En valorisant nos ressources naturelles, énergétiques et économiques………60

En lançant un vaste programme d’aménagement solidaire de nos villages et de

nos villes moyennes………………………………..………………………….61

D - Inventer des lycées de qualité à dimension humaine………………………………….62

1- Nous construirons des lycées exemplaires…………………………………………62



Sommaire 6

En faisant des lycées « éco-responsables………………………………..……62

En lançant un programme pluriannuel de mise à niveau des laboratoires de

langues des établissements………………………………..…………………………..63

2 - Nous ferons vivre des lycées ouverts et à dimension humaine……………………63

En créant des postes de coordinateurs de vie lycéenne………………………64

En développant des lieux de vie et de citoyenneté…………………...….……64

En créant le label « Internat qualité pour tous » …………………………….64

En combattant la fracture numérique………………………………..………..64

En défendant le sport pour tous………………………………..……………..65

En signant des contrats d’engagements………………………………..……..66

En mobilisant les agents régionaux des lycées……………………………….66

E – Inventer une région durable………………………………..…………………………..66

1 - Nous encouragerons l’émergence des énergies nouvelles et la sobriété

énergétique……………………………………………………………………………………66

2 - Nous gèrerons durablement la ressource en eau………………………..…………68

Les grands aménagements hydrauliques, outils d’anticipation et de gestion

durable………………………………..…………………………………..…………..69

Une gestion solidaire interbassins : solidarité aval-amont…………………..69

Des plans de gestion des milieux aquatiques et littoraux……………………69

� La Durance………………………………….….. ..…………70

� Le plan de sauvegarde et de réhabilitation de l’Etang de

Berre…………………………………………...…………….70

3 - Nous valoriserons la richesse de notre biodiversité………….……………………70

IV- RASSEMBLER ………………………………..…………………………………..…...72

A - Rassembler les citoyens régionaux autour d’un projet de développement

équilibré………………………………..…………………………………..………………...73

1- Nous rassemblerons nos jeunes……………………………...….…………………73

2 - Nous rassemblerons nos entreprises………………………………………………74

3 - Nous rassemblerons nos partenaires sociaux……………………………...………74



Sommaire 7

En approfondissant un mode original de relation avec les partenaires

sociaux………………………………..…………………………………..…...74

En valorisant nos initiatives en faveur du dialogue social……………………75

En confortant le dialogue social régional………………………………..…...76

4 - Nous rassemblerons nos partenaires institutionnels………………………………77

5 - Nous rassemblerons nos associations………………………..……………………78

6 - Nous rassemblerons dans l’écocitoyenneté…………………………….…………80

7 - Nous rassemblerons les usagers de nos services publics régionaux………………81

B - Rassembler nos territoires autour d’un projet d’aménagement……………………..81

1 - Nous rassemblerons les COTEFE dans une structure régionale……….….………81

2 - Nous rassemblerons les Groupes d’Action Locale pour être reconnus comme

région exemplaire par l’Union Européenne………………………….……….………82

3 - Nous rassemblerons les montagnards du massif Alpin………….……..…………82

C - Rassembler autour du patrimoine et de la culture………………………………..….83

1 - Nous soutiendrons les activités culturelles……………………………….………83

2 - Nous valoriserons notre patrimoine………………………………………………85

D - Rassembler autour des associations et des clubs sportifs…………………………….86

1 – Nous promouvrons les activités sportives………………………………..………86

2 - Nous promouvrons les activités associatives………………………..……………88

E - Rassembler les habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur par des démarches

citoyennes………………………………..…………………………………..………………89

1 - Nous rassemblerons nos partenaires de la société civile…………….……………89

2 - Nous rassemblerons nos jeunes pour en faire des citoyens…………….…………90

3 - Nous rassemblerons les comités de ligne pour améliorer l’offre de transport

ferroviaire………………………………………………………………………..……91

4 - Nous rassemblerons les conseils de développement pour démocratiser le

développement local…………………………………………………………..………92

5 - Nous rassemblerons nos représentants au comité de massif………………………93

6 - Nous ancrerons la démocratie dans la modernité…………………………………93

7 - Nous développerons une culture de l’évaluation……………………….…………94



Sommaire 8

F - Nous rassembler pour mieux s’ouvrir au monde………………………………..…….94

1 – Nous rassembler avec les régions de l’Union Européenne………………………95

En faisant entendre à Bruxelles la voix des régions du sud…………………..95

En réussissant l’Euro-Région Alpes-Méditerranée…………………………...95

En donnant un caractère exemplaire aux opérations cofinancées par

l’Europe………………………………..…………………………………...…96

2 - Nous rassembler pour réussir la Méditerranée……………………………….……96

3 - Nous rassembler pour nous ouvrir au reste du monde………………….…………98

G - Se rassembler pour regarder l’avenir………………………………..………………...98

1 - Nous nous rassemblerons autour d’un art de vivre……………………..…………99

2 - Nous nous rassemblerons autour de nos valeurs………………………………..…99

3 - Nous nous rassemblerons autour de notre avenir……………………..…………100



Editorial de Michel Vauzelle 9

EDITORIAL DE MICHEL VAUZELLE

Notre identité nationale, c’est la République : une société qui se veut juste, ouverte,

respectueuse de chacun et fraternelle. Notre Région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’inscrit

dans l’histoire de la République.

Notre vie quotidienne change. Cette évolution de la société affecte les valeurs

auxquelles nous croyons, mais aussi aggrave nos conditions de vie.

Les changements sont souvent une régression. Nos enfants, nous dit-on, iront moins

bien que nous. La mondialisation nous fait perdre le pouvoir de décider nous-mêmes de ce qui

est bon pour nous. L’emprise croissante de l’argent fait que nos choix ne sont plus les nôtres

mais ceux des forces financières. La crise économique et sociale affecte d’abord les plus

fragiles. La politique de l’UMP et de son chef privilégie les plus fortunés au détriment des

classes moyennes et dans l’abandon des classes populaires. Le pouvoir de Paris remet en

cause le pacte social et républicain, qui fonde notre Nation : la liberté, l’égalité, la fraternité.

Mais nous, citoyens de Provence-Alpes-Côte d’Azur, nous ne sommes pas résignés.

Nous n’acceptons pas d’être asservis par la loi du plus fort. Ce n’est pas notre idée de

l’identité régionale de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Nous résistons à la restauration de l’Ancien Régime ultra-capitaliste et à ce modèle de société

archaïque que l’on veut nous imposer d’en-haut. Nous répondons « non », à ceux qui

voudraient nous faire subir, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce que le Chef de l’Etat et de

l’UMP fait déjà subir à la France.

Nous protégeons notre conception de la société en France et dans notre Région. Nous faisons

vivre, ici, les valeurs fondamentales de la République : la capacité de décider nous-mêmes de

notre avenir, la solidarité entre les personnes et entre les territoires, la convivialité et la qualité

de vie et du « vivre ensemble » auxquelles nous tenons plus que tout.

Nous inventons donc de nouvelles manières de « vivre ensemble ». Nous regardons l’avenir

avec confiance, grâce à nos capacités d’innovation, au dynamisme de nos activités

économiques, à notre certitude que nous pouvons construire, à condition d’être rassemblés, le

monde que nous voulons partager.

Nous rassemblons donc dans la diversité de nos parcours individuels, les femmes et les

hommes qui composent et font notre grande région. Nous pouvons relever les défis qui nous

attendent parce que, si nous voulons être responsables de notre sort, nous devons être unis.

L’élection régionale du 14 mars 2010 sera un moment important, pour choisir et exprimer ce que nous voulons pour nous dans les années à venir. C’est un moment important, et il n’y en a pas beaucoup, où chaque citoyen peut décider de son sort.

Le projet que je vous propose est un projet de respect, de confiance et de courage. Ce

n’est pas le projet d’un parti politique : c’est le vôtre, si vous voulez vous défendre, vous et

vos enfants. Ce projet, nous le réaliserons ensemble, sereins et déterminés.

Voici ce que nous pouvons faire ensemble, si vous le décidez : résister, inventer, nous

protéger, et pour cela tous ensemble nous rassembler.

Michel Vauzelle



Résister 10

I – RESISTER

Bien sûr, nous ne sommes plus en guerre, sous l’Occupation. Cependant, nous avons

un héritage, celui du Conseil national de la résistance, qui a créé notre modèle français de

solidarité. Et à sa suite, nous avons le devoir de défendre nos valeurs républicaines,

lorsqu’elles sont menacées, comme c’est le cas aujourd’hui.

Le déficit public de la France atteint des niveaux historiques. On trouve des milliards pour

aider les banques, mais on ne sait pas comment financer nos retraites ni comment assurer les

créations d’emplois permettant de lutter contre le chômage.

Cette situation n’empêche pas que l’impôt national soit diminué pour les plus fortunés et que

l’Etat leur rende même de l’argent, avec le bouclier fiscal. Ainsi, rien qu’en 2008 et

uniquement en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce sont les 1 035 familles les plus riches de

notre région qui ont reçu du Trésor Public un chèque d’un montant moyen de 16 716 euros.

Dans le même temps, le gouvernement invente 23 taxes nouvelles, qui touchent d’abord les

classes moyennes et populaires.

Les libertés reculent : les grands groupes médiatiques sont contrôlés par des amis du pouvoir

politique ; les citoyens sont placés sous une surveillance quasiment permanente, avec les

nouveaux moyens de renseignement et de contrôle ; les gardes à vue se multiplient, parfois

dans l’arbitraire… Pour autant, le droit à la sécurité des personnes n’est pas garanti.

Les territoires ruraux et les quartiers sont abandonnés, avec les suppressions de postes de

fonctionnaires et les fermetures de services publics de proximité : écoles, hôpitaux,

commissariats et gendarmeries, tribunaux, casernes militaires, bureaux de poste...

Voilà la France de Nicolas Sarkozy, qui foule aux pieds notre pacte social et républicain.

Voilà ce à quoi nous devons résister, si nous ne voulons pas que son représentant régional

amplifie les dégâts dans notre région.

A – Résister à la montée du chômage en créant des emplois

La crise économique et sociale que connaît la France n’a pas épargné notre région.

Après une décennie de croissance et de créations d’emplois, la hausse subite du chômage dans

la région est sans précédent (+ 17,5% en un an), bien qu’inférieure à la moyenne nationale.

Tous les secteurs et tous les départements sont concernés, y compris ceux dont l’économie

résidentielle est traditionnellement moins dépendante de la conjoncture économique

internationale. Par exemple, l’augmentation du nombre des demandeurs d’emploi a été de

21,3% dans les Alpes-Maritimes de novembre 2008 à novembre 2009. Certains publics

comme les jeunes, les plus de 50 ans et les actifs peu qualifiés, sont particulièrement

fragilisés.

Le soutien de la Région à l’emploi et au développement économique répond aux objectifs

d’une politique volontariste, portée par des valeurs progressistes et républicaines:



Résister 11

� liberté dans la construction d’une économie régionale, adaptée à ses spécificités, que

sont notamment le poids des activités de service et la prédominance des très petites

entreprises;

� égalité dans l’accès aux aides, notamment en direction des plus petites entreprises et

des territoires ruraux;

� fraternité par la mise en réseau de nos entreprises régionales, pour rompre leur

isolement et stimuler leurs capacités d’innovation.

Le chômage, le sous-emploi, la multiplication des emplois précaires et l’augmentation des

travailleurs pauvres, sont des phénomènes intolérables dans une société développée comme

l’est la société française. Notre ambition est de mettre l’économie et la croissance des

richesses au service des femmes et des hommes. Il s’agit de redonner sa pleine dimension

humaine à l’économie : l’homme est le cœur et le moteur des activités et des entreprises, donc

du développement. La Région poursuivra et amplifiera sa stratégie de résistance à la crise en

mobilisant tous les moyens dont elle dispose.

Nous créerons 10 000 emplois par an pour les

habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

1 - A travers la commande publique

Premier investisseur public, avec 650 millions d’euros par an, la Région soutient

d’ores et déjà l’activité économique. Elle poursuivra sa mission d’investisseur public en

offrant aux entreprises, notamment les plus petites, un environnement favorable à leur

développement, à recettes fiscales constantes. Elle continuera à soutenir ses entreprises du

bâtiment et des travaux publics.

Les investissements et les contributions de la Région auprès d’autres acteurs permettront, pour le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics, d’injecter plus de 1,5 milliard d’euros chaque année de commande publique, assurant ainsi l’emploi de plusieurs dizaines de milliers salariés. Cet effort exceptionnel de soutien de l’activité sera maintenu dans un contexte économique et

budgétaire contraint.

2 - A travers le Plan Régional pour l’Emploi

Depuis 1998, la Région s’est fortement mobilisée contre un chômage

traditionnellement plus élevé qu’au niveau national, bien qu’en régression constante depuis

2000.

Pour intensifier son action de lutte contre le chômage, et pour pallier le désengagement de

l’Etat, un Plan régional pour l’emploi a été adopté en 2004. Il a permis d’aider à la création de

plus de 26 000 emplois dans des secteurs d’activité variés et a organisé les interventions de la

Région autour de grands axes prioritaires : la création d’emplois et l’aide à la création

d’entreprise, l’appui à la formation professionnelle d’actifs privés d’emploi, le soutien aux

secteurs d’activité stratégiques créateurs d’emploi.



Résister 12

Cette démarche sera maintenue et amplifiée :

� nous accompagnerons, dans le cadre du Plan régional pour l’emploi, les créations

d’emploi s’inscrivant dans un projet innovant et durable;

� nous veillerons à ce que le Plan régional pour l’emploi prenne en compte les

spécificités des territoires ruraux.

Au carrefour des actions de formation et de l’emploi, l’insertion est la première étape d’un

parcours professionnel réussi. L’action des structures de l’insertion (entreprises d’insertion,

chantiers d’insertion…) et des dispositifs comme les Plans Locaux d’Insertion par l’Emploi

(PLIE) est décisive pour lutter contre l’exclusion et construire une solidarité régionale, alors

que la crise augmente considérablement le nombre de personnes relevant de ces dispositifs.

Au moment où l’Etat se désengage, la Région, dont l’intervention à destination de ces

structures est devenue essentielle à leur pérennité, amplifiera son effort.

Le programme PROGRESS, dans l’économie sociale et solidaire, apporte un soutien

particulier à la création d’emplois dans les secteurs associatifs, mutualistes et coopératifs.

Nous conforterons et accompagnerons le développement et la professionnalisation de ces

structures qui, par les valeurs qu’elles défendent et les activités qu’elles fédèrent, constituent

une réponse de fond à la crise économique.

Nous poursuivrons la création d’emplois d’utilité sociale. Les services à la personne, vecteurs

de nombreux emplois seront prioritaires, dans le cadre du pôle régional des services à la

personne, qui incite à l’amélioration des conditions de travail, et à la professionnalisation d’un

secteur encore trop souvent caractérisé par de faibles qualifications et de la précarité.

Nous garantirons aux demandeurs d’emploi des formations pour améliorer leur qualification. Nous renforcerons les clauses d’utilité sociale dans les marchés publics, en précisant les critères retenus aux bénéficiaires potentiels.

Nous accompagnerons chaque année plus de

30 000 jeunes et demandeurs d’emploi, par un

Contrat d’accès à la qualification.

Nous aiderons chaque année plus de 5 000

personnes, par des Contrats de continuité

professionnelle qui aideront les salariés victimes de

licenciements dans leur transition vers un nouvel

emploi.



Résister 13

3 - A travers le soutien aux entreprises

Toutes les structures d’appui à la création d’entreprise (plateformes d’initiatives

locales, associations, pépinières, incubateurs, coopératives…) continueront de bénéficier du

soutien de la Région qui assure ainsi le rôle de coordination du développement économique,

que la loi lui a reconnu.

Nous maintiendrons et renforcerons tous nos dispositifs aux entreprises, notamment nos prêts

à taux zéro :

� le prêt régional à la création d’entreprise, qui joue un effet de levier important pour la

mobilisation de concours bancaires, en privilégiant les métiers et les secteurs

d’activités durables ;

� le prêt régional à la transmission/reprise d’entreprise, qui a pour objectif d’aider le

repreneur à réunir les fonds nécessaires pour l’acquisition de l’entreprise et le maintien

de ses emplois;

� le prêt régional au maintien de l’emploi, qui soutient les repreneurs dans la perspective

de maintenir l’emploi, et les entreprises confrontées à des difficultés conjoncturelles,

en leur permettant de passer un cap difficile;

� le contrat de développement pour l’emploi, sur les investissements immatériels et la

commercialisation de leurs produits, qui renforce les entreprises régionales

appartenant à un réseau d’entreprises pour développer l’emploi, pour accompagner la

croissance des secteurs stratégiques;

� le prêt régional à la création - innovation qui aide les jeunes entreprises ayant des

difficultés pour mobiliser des concours bancaires, à financer les investissements

immatériels de leurs programmes innovants, au stade du pré- lancement industriel;

� le dispositif ARIANE qui permet l’accueil et l’implantation de nouvelles entreprises,

fortement créatrices d’emplois.

Nous favoriserons la mise en réseau des structures et la mutualisation de leurs moyens à travers, notamment, les groupements d’employeurs. Nous poursuivrons notre soutien à l’insertion par l’activité économique, en facilitant la création d’entreprises d’insertion et d’associations intermédiaires. Une commission d’évaluation et de contrôle des fonds publics accordés aux entreprises évalue les risques de délocalisation d’entreprises et de fermeture d’établissements. Elle poursuivra sa mission de suivi des créations d’emplois pour les entreprises bénéficiant d’aides directes.

4 - A travers le soutien aux salariés

Nous lutterons contre les fermetures et les délocalisations d’entreprises, qui déstructurent

des pans entiers de nos territoires. Elle accentuera sa veille sur les entreprises qui délocalisent

leurs activités et son soutien à la recherche de repreneurs. Elle interviendra sur les plans de

licenciements des entreprises et accompagnera les travailleurs licenciés dans leur démarche de

reclassement.

Nous soutiendrons les comités d’entreprise et d’établissement qui œuvrent dans ce sens.



Résister 14

Nous pérenniserons le fonds IRIS que nous avons créé, dans le cadre du dispositif de résistance à la crise, afin d’offrir aux salariés concernés par des mesures de chômage partiel ou technique ou par des plans de licenciement, des formations facilitant leur reconversion. Nous aiderons les entreprises qui souhaitent se relocaliser dans la région après s’être délocalisées.

B – Résister à la crise du logement

La situation du marché de l’immobilier en Provence-Alpes-Côte d’Azur est

extrêmement tendue et la crise du logement est grave, amplifiée par une pression foncière

structurellement très élevée. Les promoteurs privés continuent de construire des logements

trop chers pour la majorité de nos concitoyens, en répondant à une logique de défiscalisation

qui surconsomme le foncier des communes, au profit des investisseurs et non des habitants.

Le logement est devenu un produit financier. Le déficit en logements sociaux est

particulièrement élevé.

Rendre le logement accessible à tous, alors que les loyers augmentent plus vite que les

salaires, restera pour la Région un objectif prioritaire. Personne ne doit être écarté du marché

de l’immobilier par la flambée des prix, qu’il s’agisse notamment des familles à faibles

revenus, des personnes handicapées, des parents isolés, des jeunes, ou d’autres catégories de

populations. Même les classes moyennes n’ont souvent pas assez de ressources pour trouver

des logements adaptés à leurs besoins.

La Région s’y emploie. Depuis 1998, près de 2 500 opérations ont été engagées en faveur du

logement et de l’habitat, représentant un effort financier de plus de 150 millions d’euros qui a

généré 2 milliards d’euros d’investissement. Cette dynamique reste cependant largement

tributaire de la volonté de l’Etat. La mise en place et le pilotage des politiques du logement et

de l’habitat dépendent en grande partie de lui.

Baisser le coût du logement, c’est aussi juguler la spéculation foncière dont notre Région est

le théâtre depuis trop longtemps. L’Etablissement Public Foncier Régional créé avec l’Etat

reste le bras armé de cette politique. Le montant de ses engagements s’élève déjà, après sept

années d’exercice, à 520 millions d’euros, ce qui représente un potentiel de plus de 10.000

logements accessibles au plus grand nombre. Ses moyens financiers d’intervention seront

renforcés, à hauteur de 70 millions d’euros par an.

Baisser le coût du logement, c’est encore maîtriser les charges qui grèvent le budget des

ménages, avec l’augmentation régulière du prix de l’électricité, du gaz, de l’eau et des

dépenses d’entretien. La Région continuera son action pour que les logements, neufs ou

réhabilités, contribuent à la baisse des factures énergétiques, en exigeant les meilleurs

standards environnementaux sur les constructions et les réhabilitations qu’elle financera.



Résister 15

Nous lutterons contre la spéculation et

l’augmentation du prix du foncier, en dotant

l’Etablissement public foncier régional de 70M€

pour la construction de logements sociaux. 1 – Avec les politiques d’accès au logement

Nous proposerons des interventions ciblées et structurantes, pour faciliter l’accès de tous à

un logement digne. A cet effet, nous soutiendrons la création de logements à prix maîtrisés:

� neufs, si les opérations s’inscrivent dans la continuité du tissu urbain et répondent à

des normes d’économie foncière, d’intégration paysagère et de respect des meilleurs

standards environnementaux;

� dans les opérations d’acquisition - amélioration, afin de continuer à soutenir le

renouvellement urbain;

� remis sur le marché, si ces opérations s’inscrivent dans un plan d’aménagement plus

global, afin de continuer à soutenir la revitalisation des centres anciens.

Nous lancerons un grand plan régional pour la

construction de logements à des prix abordables

pour tous en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nous

conditionnerons nos aides au respect de la loi SRU.

Nous construirons 3 000 logements pour les

étudiants. 2 – Avec le logement social

Nous anticiperons les futures normes techniques prévues par la loi Grenelle II et encouragerons les constructions à énergie positive, pour les logements construits avant

1975, la plupart du temps mal isolés. De plus en plus de familles se retrouvent, en effet, en

situation de précarité énergétique du fait de la mauvaise isolation de leur logement, de la

mauvaise qualité de leur système de chauffage, du coût de l’énergie.

Nous poursuivrons notre soutien à la réhabilitation des logements sociaux et de leurs espaces extérieurs, afin d’améliorer significativement le cadre de vie des habitants, si ces

opérations répondent à des normes environnementales et d’accessibilité.



Résister 16

Nous conduirons en partenariat avec les acteurs sociaux (CCAS, associations humanitaires…) un programme de lutte contre l’insalubrité, le coût de l’habitat et la précarité énergétique.

Nous conduirons en direction des bailleurs sociaux un grand programme d’amélioration

thermique et d’économies d’énergie, sur les bâtiments construits avant 1975.

Nous déclinerons la «Charte du Bâtiment Durable Méditerranéen» que nous

avons élaborée en guide des bonnes pratiques dans la construction en zone méditerranéenne

adaptées, et nous créerons un label «architecture méditerranéenne».

3- Avec le secteur privé

Pour permettre à tous, acteurs du logement, propriétaires, locataires, accédants, de

bénéficier de ces mesures, nous nous engageons à accompagner chacun d’entre eux dans le

repérage et la mobilisation des aides, dans l’écoute de leurs besoins spécifiques, dans

l’ingénierie de montage de projets, au bénéfice direct des ménages et des acteurs du logement.

Nous apporterons une attention particulière et un accompagnement spécifique au tissu

associatif, acteur reconnu de la politique de l’habitat, qui rencontre néanmoins des difficultés

pour se faire reconnaître comme opérateur incontournable.

4- A l’échelle des quartiers

L’objectif est d’aménager durablement des quartiers accessibles à tous, de faciliter

l’intégration de leurs habitants et le développement de leurs entreprises.

Nous accompagnerons les communes et les intercommunalités dans la définition de leurs

schémas d’aménagement, afin de les encourager à prendre en compte la problématique du

logement et du marché foncier.

Nous aménagerons des lieux de proximité et de débat au sein des quartiers de rénovation urbaine. L’amélioration de la vie quotidienne des habitants de ces quartiers implique qu’ils

puissent intervenir sur l’état des logements, l’aménagement de leur environnement immédiat,

et la création de services à la population : services publics, équipements culturels et sportifs,

locaux associatifs. Souvent éloignés des centres urbains, il s’agit d’intégrer ces quartiers dans

la ville, en favorisant la mixité des fonctions et l’accès aux droits pour tous.

Nous nous engagerons fortement dans le cadre des projets de renouvellement urbain sur la création d’espaces publics, en invitant les habitants à initier eux-mêmes ces projets au regard de leurs besoins. Cet objectif répond à une situation sociale préoccupante dans une région où près de 20% de la

population vit dans des conditions très difficiles. Outre une pauvreté urbaine, concentrée dans

les quartiers sensibles, il existe en effet une pauvreté rurale dans certains territoires de la



Résister 17

région. Elle témoigne d’un niveau inacceptable des inégalités de conditions de vie des

ménages, en dépit des transferts sociaux et de la solidarité nationale.

C– Résister à la politique fiscale injuste du gouvernement

Depuis 4 ans déjà, la Région n’a pas augmenté ses impôts. Alors que le gouvernement

crée plus de 20 nouvelles taxes et que les grandes collectivités locales gérées par la droite

augmentent leurs taux d’imposition en moyenne de 200 à 400 euros par ménage depuis

plusieurs années, amputant d’autant le pouvoir d’achat des familles, la Région est

suffisamment bien gérée pour ne pas avoir à augmenter sa fiscalité, tout en appliquant

pourtant un programme d’action ambitieux.

Nous n’augmenterons pas les impôts régionaux au

cours du prochain mandat.

D– Résister à la disparition des services publics et à l’abandon de nos territoires

Les services publics constituent un élément majeur de protection des citoyens face à la

mondialisation et au processus de déstructuration (hôpitaux, poste, éducation, police…) qu’ils

connaissent aujourd’hui. Facteur essentiel de l’attractivité des territoires, ils conditionnent le

maintien des populations dans les milieux faiblement urbanisés et les territoires ruraux en

difficulté. Les services publics sont aujourd’hui abandonnés au nom du libéralisme et sous le

prétexte d’économies de fonds publics. La Région mettra en place, chaque fois que possible,

un service public régional en veillant à préserver la couverture des besoins essentiels à toute

vie collective. Le modèle que nous entendons promouvoir est un service public

financièrement accessible, ouvert à tous, offrant une réponse de proximité aux besoins de

l’ensemble des habitants, présentant toute garantie de sécurité et en recherche constante

d’amélioration.

1- Dans les espaces ruraux qui perdent leurs professionnels de santé

Nous créerons les Maisons régionales de santé.



Résister 18

Elles permettront de lutter contre les déserts médicaux, pour faire face à l’absence de

médecin dans certains quartiers urbains défavorisés et communes rurales, et afin de garantir

l’amélioration des soins de premier secours, le décloisonnement des professionnels de la santé

et du social. Elles seront complétées par un service itinérant, pour desservir toutes les

populations.

Nous mettrons en place des aides, sous conditions de revenus, pour les proches des patients atteints de maladies graves, soignés dans des centres spécialisés, afin de faciliter leurs déplacements.

Nous rendrons les études en Institut de formation

en soins infirmiers gratuites pour toutes et pour

tous. Nous demanderons au gouvernement d’augmenter le nombre de place dans nos Instituts de formation en soins infirmiers, pour faire face aux départs à la retraite massifs prévus dans les prochaines années et à l’évolution des besoins des populations en matière de santé publique.

2 - En gérant les services publics régionaux au plus près des usagers

Nous mettrons progressivement en place des Maisons du service public régional sur l’ensemble du territoire régional, pour offrir des réponses adaptées aux besoins des

partenaires et des usagers de la collectivité : accès à l’information et aux services publics

régionaux, accueil et orientation des porteurs de projets, qu’elle qu’en soit la nature,

mutualisation de certains services. Ces maisons seront établies en utilisant nos antennes

régionales existantes et en renforçant les partenariats conclus avec des structures déjà réparties

sur le territoire, ce qui permettra une répartition équilibrée de l’offre de service public

régional.

Nous accompagnerons les petites villes et villages ruraux pour la valorisation de leurs ressources humaines, culturelles et patrimoniales, naturelles et économiques. Nous implanterons des services de la Région au plus près des personnes, qu’ils

fonctionnent sur une base territoriale ou thématique, dans des lieux en cohérence avec les

problématiques traitées. Des permanences permettant de mieux faire connaître les dispositifs

régionaux seront régulièrement organisées dans les petites communes ou les structures

partenaires, en lien avec l’Union Régionale des Maires.

Nous renforcerons la territorialisation des dispositifs de l’action régionale en nous appuyant

notamment sur les Comités Territoriaux pour l’Education, l’Emploi et la Formation.

Nous mettrons en place des lieux de vie et des

services de proximité dans les gares, devenues



Résister 19

patrimoine régional : espaces régionaux internet

citoyen, espaces culturels...

3 - En facilitant le maintien des services publics de proximité

Nous soutiendrons le maintien des services publics de proximité.

Nous soutiendrons les initiatives tendant à réduire les difficultés de mobilité en milieu rural, notamment en accordant des «chèques covoiturage» aux propriétaires de véhicule acceptant le covoiturage.

Nous lancerons, pour réduire les inégalités d’accès à la culture, un appel à projet culturel, pour aider les acteurs associatifs qui proposeront des spectacles itinérants en milieu rural. Nous poursuivrons le financement des maisons de service public et des espaces ruraux emploi

formation, qui répondent à une mutualisation de moyens et de services.

Nous renforcerons les Missions locales en finançant des postes de médiateurs jeunesse, pour

accompagner les jeunes en milieu rural, en matière de prévention de la santé, d’orientation

vers les partenaires de l’insertion professionnelle, de prévention de la délinquance et des

ruptures familiales ou scolaires.

Nous créerons une organisation régionale d’appui

aux communes pour le maintien de leurs services

publics de proximité.



Protéger 20

II - PROTEGER

Dans une région où se côtoient la plus grande richesse et la plus forte précarité, nous

plaçons le combat contre les inégalités au premier rang de nos priorités. Cette volonté passe

par des actions ciblées en faveur nos habitants, notamment les plus en difficulté, et de nos

territoires, notamment les plus fragiles. Ces grandes disparités dans les conditions de vie, déjà

reconnues avant la crise, ont été amplifiées par le dérèglement de l’économie mondiale. Très

dépendante de la mondialisation et de la redistribution nationale, notre région est plus que

toute autre soumise à la montée du chômage et de la pauvreté qui affectent tout

particulièrement la partie la plus jeune de sa population. La dégradation des services publics

amplifie ces exclusions. Ce sont les personnes et les territoires les plus fragiles qui ont le plus

besoin que ce combat soit mené.

Protéger signifie intervenir pour éviter une fracture sociale et territoriale annoncée, et

construire une communauté de vie.

Une grande partie de nos concitoyens rencontre de graves difficultés: chômage croissant,

stagnation des revenus, pénurie de logement, précarisation amplifiée, conditions de travail et

de vie détériorées. De nombreuses petites et moyennes entreprises subissent de plein fouet les

conséquences de la crise économique et financière. Elles ont le plus grand mal à maintenir

leur activité et l’accès au crédit leur est plus difficile que jamais.

Nos territoires sont pour leur part menacés par les fractures sociales, le changement

climatique et la détérioration progressive d’un environnement d’une grande fragilité. Certains

ne parviennent plus à maintenir une activité économique. C’est tout notre cadre de vie qui

risque de se détériorer, alors qu’il représente notre premier facteur d’attractivité.

Notre Région entend :

� proposer aux entreprises, aux salariés et aux demandeurs d’emploi des outils nouveaux

pour se mettre durablement à l’abri de la crise;

� protéger les familles et les espaces les plus fragiles en préservant les services publics

sur l’ensemble de son territoire;

� continuer à préserver son environnement et la qualité de ses espaces naturels;

� conforter ses politiques de protection et d’anticipation.

A – Protéger les jeunes en facilitant leur accès à l’autonomie

La jeunesse est particulièrement affectée par la situation économique et sociale

actuelle. Les difficultés pour trouver un emploi ou un logement, pour s’insérer dans la vie

active, pour s’orienter, la concernent plus particulièrement. Notre priorité est de la protéger

pour lui assurer un avenir meilleur. Compte tenu de ses compétences, la Région s’attachera à

améliorer pour sa jeunesse la qualité du service public régional pour les missions d’éducation



Protéger 21

et de formation initiale qui lui ont été confiées, participant ainsi à l’amélioration du service

public national d’éducation.

Outre les lycéens et les apprentis, la Région a également des responsabilités envers les élèves

et les étudiants du secteur sanitaire et social (infirmiers, ambulanciers, éducateurs spécialisés

...) pour lesquels elle finance la formation et alloue des bourses, les étudiants et étudiants-

chercheurs pour lesquels elle finance des bourses de thèses ou d’études à l’étranger. Elle

assume également ses responsabilités envers les jeunes stagiaires en formation

professionnelle, dont elle finance et rémunère le cursus, ainsi qu’envers les jeunes suivis par

les Missions Locales, afin de leur permettre d’engager ou de reprendre un parcours qualifiant

(Service Public Régional de Formation Permanente et d’Apprentissage).

C’est donc à plusieurs centaines de milliers de jeunes que s’adresse la politique publique

régionale d’éducation. Notre collectivité fait pour eux un choix de service public de qualité

Chaque jeune a droit à toute notre mobilisation pour réaliser ses projets, devenir citoyen et

construire son avenir. Permettre à tous d’être acteur de son destin, remettre les jeunes

notamment ceux en difficulté dans une dynamique positive, leur offrir une «deuxième

chance» pour, après un échec, leur faciliter l’accès à une formation ou un emploi, donner à

tous les moyens d’exercer leur citoyenneté et leur talents, mettre en œuvre les conditions de

leur réussite quelle que soit la voie choisie ou son domicile, tel est le projet d’un service

public régional d’éducation et de formation initiale, d’aménagement physique et humain du

territoire que nous proposons de bâtir avec les jeunes, leur famille et la communauté

éducative.

La Région a confirmé dés 1998 sa volonté d’intervenir pour l’accompagnement et le soutien

des jeunes, de leur familles et de la communauté éducative : achat de manuels scolaires et des

premiers équipements professionnels, accès aux pratiques culturelles, sportives et citoyennes,

financement des projets, périodes de formation à l’étranger, ressources numériques en ligne,

alignement de l’abonnement TER étudiants, élèves, apprentis, sur celui des salariés….

Nous proposerons un véritable « Contrat

Autonomie » pour les jeunes. Il aidera les jeunes en

leur payant la totalité des transports régionaux Outre cela, il aidera également :

� au financement du permis de conduire ;

� au financement de la mutuelle pour les étudiants boursiers (ou en limite de droits) ;

� à l’intégration d’un « pass santé » pour la prévention annuelle en gynécologie, soins

dentaires et ophtalmologie ;

� à l’extension du Chéquier Ciné lecture ou spectacle, pour favoriser l’accès de tous les

étudiants à la culture ;

� A la tarification sociale spécifique des repas pour les lycéens, les apprentis, les

stagiaires de la formation professionnelle et les étudiants.



Protéger 22

1 - En accompagnant les jeunes dans leur choix de vie

La Région permettra à chaque jeune de faire un choix positif d’orientation et de

construire un projet d’avenir, en favorisant l’égalité des chances.

Nous poursuivrons le paiement des manuels scolaires ou du premier équipement, l’aide au transport, la prise en charge de l’hébergement et de la restauration des apprentis. Nous généraliserons le financement des cahiers d’exercices, notamment pour les filières professionnelles et techniques. Nous poursuivrons le paiement du premier équipement professionnel pour que cette charge ne handicape pas les jeunes dans le choix de leur formation. Nous financerons des bourses pour les élèves des secteurs sanitaire et social.

Nous voulons amener 100% d’une classe d’âge

vers l’obtention d’un diplôme et d’un haut niveau

de qualification.

2 - En combattant le décrochage scolaire

Le décrochage et les ruptures scolaires sont particulièrement nombreux dans notre

région, et la sous-qualification de nombreux jeunes constitue un frein à leur insertion

professionnelle. Nous ferons de la lutte contre les ruptures et l’illettrisme, ainsi que de la

promotion d’une deuxième chance pour tous une priorité en développant notre partenariat

avec les deux académies, les missions générales d’insertion, les conseils généraux et la

communauté éducative.

Nous soutiendrons, en concertation avec la communauté éducative, les programmes d’actions de soutien scolaire nécessaires dans les lycées sur la base d’appel à projets, en

mobilisant des étudiants de l’enseignement supérieur. Les conditions de mise en œuvre seront

élaborées avec les représentants des personnels des lycées, les équipes pédagogiques et les

rectorats. Ce dispositif contribuera à la fois à l’égalité des chances des lycéens et à

l’expérience professionnelle de nos étudiants, favorisant ainsi leur insertion et créant un

nouveau lien entre le second degré et l’enseignement supérieur.

Nous proposerons aux représentants des établissements et à leurs équipes pédagogiques, dans le cadre des Contrats d’Engagements Réciproques (conventions d’accompagnement

du développement des établissements élaborés avec l’ensemble des lycées de notre territoire), d’expérimenter tout dispositif anticipant le décrochage, en accompagnant les élèves pour

reprendre confiance en eux, pour faire confiance au lycée, pour retrouver un sens dans leurs

études et dans l’obtention d’un diplôme afin que l’école donne pleinement à ses élèves une

formation initiale réussie.

Nous créerons une Plateforme régionale d’accès

numérique aux savoirs pour tous les citoyens, qui



Protéger 23

offrira des services gratuits dans le cadre du

service public régional.

3 - En adoptant des tarifications adaptées de la restauration scolaire et de l’hébergement

La Région amplifiera ses missions de service public dans le cadre de son service

public régional de restauration scolaire et d’hébergement.

Nous mettrons en place une tarification sociale de la restauration des lycées et des CFA. Nous veillerons à l’amélioration de la qualité de «l’assiette» et aux pratiques visant à la prévention sanitaire et aux obligations de sécurité alimentaire, par le recours aux produits

biologiques, aux produits frais et de saison, aux circuits courts, à la formation des agents

régionaux, à l’équipement des locaux de cuisine et des espaces de restauration scolaire. Ce

travail de fond sera conforté par l’accompagnement des équipes intervenantes sur la

restauration, y compris les personnels relevant de l’Etat, gestionnaires et intendants, par les

services de la Région.

Nous mettrons en œuvre une démarche de concertation pour créer un service public régional d’hébergement, avec une tarification encadrée et des espaces de vie adaptés, afin de

proposer des places d’hébergements aux jeunes dont la Région a la responsabilité.

4 - En facilitant les conditions d’étude, de vie et d’insertion professionnelle des étudiants

L’enseignement supérieur est de la compétence de l’Etat mais devant les difficultés

croissantes que connaissent les étudiants, la Région conduit depuis 1998 une politique

vigoureuse à son bénéfice. Cette politique sera poursuivie pour faciliter les conditions

d’étude, de vie et d’insertion professionnelle des étudiants. Dans toutes les actions entreprises

envers les étudiants, c’est avant tout l’esprit de solidarité et d’égalité des chances qui nous

anime. L’ensemble de ces mesures agit, en effet, directement sur la réussite et le choix de

l’inscription universitaire.

Nous poursuivrons l’aide au bâti, à la rénovation et à la construction de logements étudiants en partenariat avec les CROUS. A ce titre, nous proposerons l’étude d’un fonds

dédié à la construction de logement social étudiant. Nous mobiliserons l’Etablissement public

foncier régional et les villes universitaires pour permettre la mise à disposition des terrains

nécessaires à la réalisation des constructions. Nous participerons à la création de plus de 3 000

logements sociaux étudiants supplémentaires. Dans ce cadre, nous développerons les éco-

constructions bois de résidences universitaires.

Nous développerons les lieux de vie étudiante : création d’Espace Vie Etudiante dans toutes

les Universités, restaurants, bibliothèques et centres sportifs, centres de vie et d’animation des

campus. Nous poursuivrons l’accompagnement des projets et actions des associations



Protéger 24

étudiantes présentes sur les campus, dans des domaines tels que la santé, la culture, le sport, la

lutte contre les discriminations.

Nous favoriserons l’insertion professionnelle des étudiants. Nous poursuivrons les bourses à la mobilité étudiante pour permettre de poursuivre des cursus à l’étranger, les

bourses de stages en entreprises, les bourses doctorales régionales, le service volontaire

européen et les jeunes volontaires pour la coopération.

Nous poursuivrons l’action engagée en matière de développement des usages des technologies

de l’information et de la communication sur les campus, après avoir permis l’accès internet

haut-débit pour tous les résidents des 12 000 chambres universitaires de la région.

Nous créerons un portail régional de services aux étudiants et de l’offre régionale de

formation.

B - Protéger par la formation tout au long de la vie

La formation professionnelle est une des compétences principales de la Région. Plus

de 250 organismes de formation accueillent chaque année près de 46 000 stagiaires. Dans un

monde en mouvement et en pleine mutation, la volonté de la Région est de faciliter l’accès

des jeunes et des demandeurs d’emploi à une première qualification professionnelle. Elle

mettra également en œuvre la sécurisation des parcours professionnels, fondement d’une

protection efficace contre le chômage et pour l’insertion. Dans ce cadre, nous prendrons en

compte de façon spécifique les publics les plus fragilisés.

La Région poursuivra la mise en œuvre du Service Public régional de formation

professionnelle et d’apprentissage autour de quatre grands principes :

� l’égalité d’accès et la lutte contre les discriminations, qu’elles soient spatiales, sociales

ou culturelles;

� la solidarité à travers la rémunération des stagiaires de la formation professionnelle et

le développement de services intégrés de formation, comprenant hébergement et

restauration;

� la proximité par une offre de formation maillant l’ensemble du territoire;

� la continuité car les ressources de formation seront disponibles toute l’année.

1 – En formant pour protéger du chômage les actifs peu qualifiés

Le Plan Régional de Développement des Formations, établi en étroite concertation

avec les services de l’Etat et les acteurs économiques et sociaux coordonne et pilote

l’ensemble des dispositifs de formation. En 2005, la Région a mis en place des Comités

Territoriaux Education-Formation-Emploi au niveau des zones d’emploi pour, à partir d’un

diagnostic local partagé, définir et mettre en œuvre un plan d’action local intégré à ses autres

politiques territoriales.



Protéger 25

Plus de 20 000 jeunes et demandeurs d’emploi sans qualification professionnelle bénéficient

actuellement d’un contrat d’accès à la qualification, qui leur permet de s’engager dans un

parcours de formation en vue d’acquérir une première qualification professionnelle au moins

de niveau V.

Soulignons aussi que la loi du 13 août 2004 a confié aux Régions les formations sanitaires et

sociales. La Région a adopté en 2008 son schéma régional des formations sanitaires et

sociales.

Compte tenu de nos compétences obligatoires, nous voulons établir un service public régional

de la formation professionnelle et de l’apprentissage, construit sur la promotion des métiers et

de l’alternance. Nous voulons faciliter l’accès, pour les jeunes et pour les adultes à une

première qualification professionnelle, mais aussi à la formation tout au long de la vie, avec le

souci de prendre en compte leurs aspirations et de s’appuyer sur leur autonomie et sur leur

prise de responsabilité.

Nous créerons avec nos partenaires des Instituts

régionaux de formation, autour des filières

porteuses d’emploi dans notre région et préparant

aux métiers de demain. Nous participons à la création d’un Institut régional de formation aux métiers de l’environnement. Nous ouvrirons, avec l’ensemble de nos partenaires concernés, de nouveaux Instituts régionaux de formation, portant sur les métiers de l’aide à la personne, les métiers du BTP, les métiers du spectacle vivant et de l’audiovisuel.

Nous favoriserons l’ouverture de l’apprentissage dans le secteur public à des métiers

récemment décentralisés. La qualité de l’appareil régional de formation fera l’objet d’une

vigilance particulière.

Nous créerons des labels «Maison de la

Formation» qui mailleront l’ensemble du territoire,

et dont l’Université régionale des métiers sera une

composante majeure.

Nous veillerons à préserver les moyens et la capacité de l’Association pour la Formation Professionnelle des Adultes, dont le transfert à la Région est en cours, à répondre aux besoins des jeunes et des adultes.

Nous doublerons l’aide à l’hébergement, à la

restauration et aux transports, à destination des



Protéger 26

personnes en formation, et en priorité des

demandeurs d’emploi.

Nous prendrons en compte de façon spécifique les publics les plus fragilisés. Nous mettrons

en place une carte pour toute personne formée dans le cadre du service public régional sur le

modèle de la carte d’étudiant et, pour les jeunes, un livret de formation sur le modèle du livret

scolaire.

2 – En améliorant l’apprentissage

L’apprentissage, véritable tremplin professionnel pour nos jeunes, relève de la

compétence régionale et constitue une voie de formation essentielle, complémentaire à la

formation initiale sous statut scolaire. La Région permet aux jeunes qui en font le choix

d’accéder à un premier niveau de qualification dans le cadre de son programme régional

d’apprentissage et contribue ainsi à l’élévation générale du niveau des qualifications d’une

classe d’âge.

Nous aidons déjà activement les 68 C.F.A. répartis sur 250 sites de formation au bénéfice de

33 555 apprentis. La Région attribue une subvention annuelle pour assurer le fonctionnement

général des centres de formation, des subventions spécifiques liées à des opérations inscrites

dans le projet d’établissement (ouverture de diplômes nouveaux, qualité, certification, projets

européens…). Des primes sont en outre versées aux employeurs d’apprentis.

Malgré les discours du gouvernement, l’apprentissage n’est pas suffisamment soutenu par

l’Etat, en particulier dans cette période de crise. Corollaire de la baisse de l’activité des

entreprises, les syndicats patronaux constatent une diminution de 25% des contrats

d’apprentissage et de 30% des contrats de professionnalisation. La Région, à l’inverse,

s’inscrit sur le long terme : c’est la première région de France à avoir créé un service public

régional de la formation et de l’apprentissage.

Cette politique repose sur le contrat d’apprentissage, charte qualité pour l’apprentissage entre

le jeune et l’entreprise, tournée vers l’emploi et où sont inscrits les droits et les devoirs de

chacun.

Nous créerons un statut de l’apprenti, matérialisé

par une « Carte Apprenti », qui ouvrira des droits

en matière d’hébergement, de transport, de

restauration, d’accès à la culture et prévention des

risques professionnels.

Nous améliorerons la qualité du déroulement de la formation par l’élaboration d’un plan de formation à destination des formateurs de C.F.A. et des maîtres d’apprentissage.



Protéger 27

Nous améliorerons les liens entre les acteurs économiques et les lieux de formation en mettant en place un dispositif d’aides, pour que les apprentis puissent trouver une entreprise leur proposant un contrat.

Nous proposerons à l’Etat, aux branches

professionnelles et aux organismes consulaires,

d’élaborer un « Plan CFA Avenir » pour réhabiliter

les Centres de formation des apprentis.

Nous accompagnerons et mettrons en œuvre l’apprentissage au sein des collectivités

territoriales et autour des métiers récemment décentralisés.

Nous faciliterons le passage du monde apprenti au

monde professionnel en accordant aux entreprises

une prime de 1 000 euros lorsqu’elles proposeront

un Contrat à durée indéterminée à un apprenti de la

région.

Nous intégrerons les C.F.A. dans l’Agenda 21 et définirons, dans le cadre du programme

Agir, 100 lieux de formation exemplaires.

Nous identifierons les causes de rupture de contrat d’apprentissage.

3 – En adaptant l’offre de formation aux besoins des jeunes

Nous poursuivrons notre démarche de territorialisation, par des diagnostics locaux au

sein des Comités Territoriaux Education Formation Emploi, créés en 2005, par la constitution

d’une base de données mutualisée avec les services de l’Etat et les branches professionnelles

afin d’améliorer l’offre de formation (outils de recueil des besoins en direction des Missions

locales et de Pôle Emploi, accords de formation passés avec les branches professionnelles,

OPCA ou filières d’activité stratégiques).

Nous structurerons l’offre de formation, en reliant les différents dispositifs de formation entre

eux, notamment avec l’offre de formation initiale de l’Education Nationale et élaborerons

dans la concertation, le schéma prévisionnel des formations.

Nous créerons un dispositif régional de Deuxième Chance, basé sur une offre de formation

initiale différée pour tous les jeunes et adultes sortis du système scolaire sans qualification,

afin de faciliter leur insertion professionnelle.

La Région s’attachera, chaque fois que nécessaire, à faire évoluer l’offre de formation

existante pour qu’elle réponde au mieux aux besoins des publics et des entreprises, et

contribue au développement des territoires.



Protéger 28

Nous mettrons en place pour les jeunes un livret de formation comparable au livret scolaire.

Nous mettrons en place au sein des C.F.A. des programmes de «pépinières d’entreprises», club de jeunes entrepreneurs pour les apprentis qui souhaitent créer leur

entreprise à court ou moyen terme (30 à 40 % des jeunes en apprentissage formulent ce

souhait).

Nous intensifierons notre soutien à la reprise d’entreprise par l’accompagnement et la mise en relation de jeunes diplômés et de chefs d’entreprise retraités pour favoriser la reprise d’entreprise. Nous mettrons en place des parrainages «premiers pas dans la vie

active» des apprentis soit avec des bénévoles à la retraite, soit avec des salariés volontaires

pour accompagner le parcours des jeunes.

Nous reconnaîtrons la place centrale des usagers, par le développement de la démocratie

participative et par la mise en œuvre des instances de représentation des apprentis. Nous

mobiliserons à cet effet tous les acteurs concernés, notamment les formateurs, et valoriserons

la fonction de délégué parmi les apprentis.

4 – Par l’orientation professionnelle et l’information sur les métiers

L’orientation est une étape décisive dans la construction d’un parcours professionnel.

Les jeunes et les adultes ont besoin d’informations crédibles et régionalisées sur les

formations accessibles et sur les métiers auxquels elles conduisent. Nous conduirons une

politique active d’information sur l’orientation et les métiers dans le respect du rôle des

conseillers psychologues et en lien avec les CIO. Plus qu’une présentation, il s’agit d’offrir au

public un outil d’aide à la décision.

Pour cela, le site Internet «les métiers en Région» constitue une base de données qui sera

enrichie. A travers des témoignages d’entreprises et de professionnels, le site présentera les

caractéristiques des principaux métiers, traditionnels ou émergents, relevant du secteur public

ou du privé, en précisant ce qui fait la singularité de leur pratique dans notre région, leurs

conditions d’accès et leur niveau de rémunération. Ce site sera mis à la disposition de

l’ensemble des structures d’accueil de formation et d’orientation, mais aussi du grand public,

dans les maisons régionales du service public, les lycées, les C.F.A…

C -Protéger les habitants par la solidarité régionale

La crise, les mutations économiques et sociales de notre temps nous invitent à

proposer un autre modèle social fondé sur la solidarité, l’humanité, la responsabilité. Elles

appellent à une attention toute particulière envers celles et ceux qui en sont les premières

victimes. La Région répondra à ces attentes.



Protéger 29

1 - En développant des actions de solidarité à l’égard des plus fragiles

Nous accompagnerons les habitants les plus fragiles dans l’exercice de leurs droits

fondamentaux et leur accès aux services publics.

Nous renforcerons l’aide aux associations et aux

collectivités pour l’aide alimentaire et les

hébergements d’urgence.

L’amélioration des conditions de vie des personnes âgées s’inscrit dans le cadre du pôle

régional des services à la personne.

Nous participerons au maintien à domicile des personnes âgées, souvent en situation

précaire, en facilitant la prise en charge de leurs travaux ménagers par l’avance de la première

année du crédit d’impôt auquel elles ont droit, sous réserve de conditions de revenus.

Nous créerons un Pôle régional des services à la

personne, favorisant le maintien à domicile pour

les personnes âgées. Ce Pôle sera constitué d’un Institut régional de formation aux métiers de l’aide à domicile,

ainsi que d’un centre de conseil et d’assistance regroupant les professionnels de santé à

destination des familles et des accompagnants.

Nous créerons, dans le cadre du Plan régional pour l’emploi, des postes d’animateurs dans les maisons de retraite ainsi qu’au profit des associations de services à la personne, pour contribuer à rompre l’isolement des personnes âgées, qu’elles soient placées en

établissement ou vivent à leur domicile.

Nous lancerons un programme régional de création

d’accueils de jour pour les personnes atteintes de la

maladie d’Alzheimer, afin de soulager les famille

et d’aider les aidants.

Nous offrirons à l’ensemble des jeunes et des adultes sortis sans qualification du système scolaire, «une deuxième chance» en mobilisant l’ensemble du réseau des espaces

territoriaux d’accès au premier savoir, dont les moyens et les modalités d’intervention seront

renforcés dans le cadre d’une expérimentation en cours avec l’Etat.

Certaines catégories professionnelles rencontrent encore plus de difficultés, compte tenu des

conditions d’exercice de leurs professions. C’est le cas des intermittents du spectacle. En

accompagnant la formation des acteurs de la culture par l’aide renforcée et l’incitation à la

mutualisation, la Région facilite l’insertion dans ces métiers. Nous sommes la seule région



Protéger 30

de France à avoir mis en place les postes Agents de développement artistiques et culturels. Nous les conforterons.

Enfin, pour être réellement solidaire, la société régionale doit être égalitaire. Il s’agit d’abord de lutter contre toutes les formes de discriminations, qui empêchent injustement les individus d’accéder, notamment, à l’emploi ou au logement de leur choix.

Nous créerons une Charte régionale de la lutte

contre les discriminations et une mission régionale

pour veiller à son application effective.

Parmi les personnes victimes de discriminations, les personnes en situation de handicap sont

particulièrement concernée. En effet, c’est l’environnement qui doit s’adapter à la personne

handicapée et non l’inverse. Nous continuerons dans cet esprit à rendre accessibles toutes nos gares TER, toutes nos liaisons LER, à équiper toutes les salles de spectacle et toutes les plages publiques, et nous poursuivrons la création de places d’hébergement en centres spécialisés.

Pour les personnes handicapées, nous continuerons

de décliner dans toutes nos politiques la Charte de

Madrid.

2 - En protégeant les femmes et les hommes contre toutes les formes d’insécurité Par un service public régional de sécurité Nous offrirons un service public régional qui garantisse au mieux la sécurité des publics

qui entrent dans nos champs de compétence.

Nous développerons notre programme régional de sûreté dans les transports ferroviaires

régionaux, qui repose sur la présence d’adultes médiateurs, pour assurer la sécurité des

voyageurs et des agents SNCF et le renforcement de la présence humaine en gare.

La sécurité dans les lycées ne doit pas reposer exclusivement sur la généralisation de la

vidéosurveillance. L’équipement en vidéo protection de 116 lycées, pour répondre au

sentiment largement partagé d’insécurité ressentie, montre l’insuffisance de cette seule

réponse technique. Elle doit être complétée par une meilleure intégration du lycée dans son

environnement et par la prévention du décrochage scolaire.

La Région doit assurer la sécurité des élèves, des enseignants, des personnels administratifs,

des agents régionaux des lycées et de l’ensemble des agents qui concourent à la vie éducative,



Protéger 31

en luttant contre les intrusions ainsi que l’utilisation non organisée des espaces, et prévenir les

dégradations éventuelles à l’extérieur des établissements. Pour améliorer la sécurité :

� la Région conduit des études de diagnostic partagé,

� la Région crée des postes d’agents régionaux nécessaires au service public régional

d’éducation ; nous mettrons en place, dans les transports et les lycées, des agents

chargés de la prévention et de la sécurité.

� la Région finance des actions éducatives, en partenariat avec les autorités

académiques, pour sensibiliser les publics à la prise d’initiative, à l’exercice de

responsabilités, à l’engagement, à la prévention des conduites à risque, à l’adoption de

comportements respectueux et solidaires,

� la Région ouvre les locaux des lycées, et notamment leurs installations sportives aux

clubs sportifs et aux associations pour la pratique d’activités physiques, culturelles et

de loisirs,

� la Région entend favoriser la présence, hors des horaires scolaires, de groupes

structurés et encadrés qui évitent les intrusions et l’utilisation non organisée des

espaces.

Nous augmenterons, dans les transports et les

lycées, le nombre d’agents chargés de la

prévention et de la sécurité, car la présence

humaine est plus utile qu’une caméra de

vidéosurveillance.

Par l’accompagnement des politiques locales de sécurité des communes La Région accompagnera les politiques locales de sécurité, en soutenant les communes

dotées d’un conseil local de sécurité ou d’une maison de la justice et du droit, pour garantir à

tous l’accès au droit et à la justice.

Nous soutiendrons la création d’emplois de médiateurs sur les territoires. Nous organiserons des campagnes d’informations sur les conduites à risques, pour prévenir

les addictions, soutenir la lutte contre le SIDA et les maladies professionnelles.

Nous soutiendrons les parcours d’insertion sociale des auteurs d’actes de délinquance. Nous lutterons contre la violence dans le sport.

Nous contribuerons à l’élaboration d’un statut pour les mineurs isolés.

3 - Dans le cadre de notre politique lycéenne et étudiante

Nous équiperons les lycées de 250 défibrillateurs.

Nous proposerons des actions de sensibilisation sur la lutte contre la malnutrition et l’obésité.

Nous mettrons en place une «Journée de la Santé» destinée à sensibiliser les jeunes aux problèmes de santé qu’ils peuvent rencontrer dans la vie quotidienne.



Protéger 32

D - Protéger nos territoires et notre cadre de vie 1 - En préservant nos espaces naturels

D’une richesse et d’une diversité écologique exceptionnelle, les espaces naturels de

Provence-Alpes-Côte d’Azur sont des éléments majeurs de notre identité régionale. La beauté

des paysages qu’ils façonnent constitue notre cadre de vie et contribue à l’attrait touristique de

notre région. Lieux de vie, espaces de loisirs, territoires de biodiversité, ils appellent une

gestion spécifique qui concilie protection et valorisation.

Notre région abrite de nombreux sites naturels exceptionnels qui bénéficient de mesures de

protection spécifique. Ils sont des joyaux de biodiversité parfois menacés par la sur-

fréquentation touristique. Leur préservation appelle une action globale et concertée avec ceux

qui les font vivre.

Nous conforterons les Parcs naturels régionaux, bras armés de la Région, en matière de

développement durable, et les renforcerons dans leur mission d’innovation et d’exemplarité.

Nous créerons 5 nouveaux Parcs naturels

régionaux dans les Baronnies provençales, les

Maures, les Préalpes d’Azur, la Sainte Baume et le

Ventoux.

Nous poursuivrons notre aide aux trois Parcs Nationaux des Ecrins, du Mercantour et de Port Cros. Nous accompagnerons la mise en place du Parc National des Calanques.

Nous favoriserons la réalisation d’une trame

« verte et bleue » pour protéger nos espaces

naturels. 2- En préservant notre environnement et la biodiversité

La qualité de l’eau que nous buvons, de l’air que nous respirons, des produits que nous

consommons, a un impact sur notre santé. Sans empiéter sur les prérogatives de l’Etat dont il

est de la responsabilité de veiller à la santé publique, d’édicter les règles sanitaires, et de



Protéger 33

s’assurer par son rôle de police de leur respect, la Région mène des actions d’information, de

sensibilisation, mais aussi d’aménagements pour améliorer le cadre et la qualité de vie.

Nous créerons de nouvelles réserves naturelles régionales, joyaux de la biodiversité.

Nous aiderons les communes à protéger

l’environnement et la biodiversité, notamment pour

l’entretien des forêts et la prévention des incendies.

Nous accompagnerons nos agriculteurs dans leurs efforts de réduction des intrants, de conversion à l’agriculture biologique et resterons une Région «hors OGM».

Nous renforcerons nos campagnes de sensibilisation pour encourager la consommation de fruits et légumes de saison.

Nous poursuivrons notre soutien aux associations de surveillance de la qualité de l’air.

Nous lutterons contre la pollution atmosphérique en accordant la priorité aux transports

collectifs et aux modes de transport doux, ainsi qu’en entretenant nos forêts régionales qui ont

un effet bénéfique sur la qualité de l’air et la qualité de l’eau.

Nous créerons de nouvelles stations d’épurations d’eaux usées.

Nous créerons une « prime-carbone régionale »,

qui récompensera les citoyens qui réduisent leurs

émissions de carbone, au lieu de sanctionner ceux

qui les augmentent comme le fait le gouvernement.

La « prime-carbone régionale » se matérialisera par une Carte Eco’Logic, qui permettra de cumuler des points de réduction pour chaque geste éco-citoyen : abonnement TER, équipement du domicile pour réaliser des économies d’énergie, achat de produits agricoles locaux… 3- En se protégeant des risques majeurs

Chacune des 963 communes de notre région est soumise à au moins un risque naturel,

la plus grande majorité à plusieurs. Inondations, incendies, avalanches, glissements de terrain,

tremblements de terre, tsunamis menacent notre territoire. A ceux-ci s’ajoutent les risques

industriels et technologiques. Réduire les risques par des aménagements, informer et

sensibiliser chacun pour éviter les drames que notre région a connus dans son histoire, et

affirmer notre solidarité en période de crise, tels sont les axes de notre intervention.



Protéger 34

Les pluies torrentielles qui caractérisent notre climat méditerranéen et montagnard ont par le

passé causé de nombreuses catastrophes. Le risque d’inondation est celui qui fait l’objet de la

plus grande attention.

Nous protégerons les riverains du Rhône contre les crues du fleuve dans le cadre du Plan Rhône. Nous protégerons les riverains de la Durance et de l’ensemble de nos rivières, par des aménagements réalisés dans le cadre des 15 contrats de rivière que nous

avons signés et ceux en cours d’élaboration.

Nous amplifierons notre politique de prévention

des risques majeurs, pour protéger les territoires et

les populations.

Nous participerons à la surveillance scientifique du risque sismique.

Nous veillerons tout particulièrement à la sécurité dans nos communes de montagne, par la

réalisation d’études et d’aménagements pour la protection contre les avalanches et les

glissements de terrains.

Nous accompagnerons les communes dans l’élaboration des documents d’information et de

sensibilisation, comme dans la mise en œuvre de leurs plans communaux de sauvegarde.

Nous aiderons les populations et les communes victimes de catastrophes naturelles par un programme spécifique de solidarité.

Nous serons un partenaire majeur dans le financement des infrastructures de protections

contre les risques de tous ordres.

4 - En protégeant et en valorisant nos forêts

Nous poursuivrons nos actions en faveur de la forêt. Cadre de vie, espace de loisirs,

ressource en bois-énergie, indispensable au maintien des sols et à la régulation hydrologique,

notre forêt est riche de sa multifonctionnalité. Elle nécessite un entretien régulier qui la

protège et par là même nous protège.

Nous poursuivrons notre politique de prévention des incendies, de restauration des terrains

incendiés, de plantation et d’entretien en zone de montagne.

Nous continuerons à encourager le sylvo-pastoralisme.

Nous accompagnerons les entreprises de la filière bois et leur structuration pour mieux entretenir nos forêts et les valoriser. Nous aménagerons, dans le cadre de notre convention avec l’Office National des Forêts, les sites à forte fréquentation pour mieux les protéger. Nous encouragerons les remembrements en forêt privée en partenariat avec le Centre Régional de la Propriété Forestière.



Protéger 35

Nous construirons, avec les acteurs de la

montagne, un Schéma régional d’aménagement et

de développement durable du massif alpin. 5 - En protégeant nos espaces littoraux et maritimes

Depuis 1998, la Région conduit une politique globale de la Mer citée en exemple dans

l’ensemble des Régions maritimes françaises. Nous poursuivrons et amplifierons nos actions

en faveur des espaces littoraux et maritimes que nous rassemblerons dans un schéma régional

de l’espace littoral et maritime, en nous appuyant sur les recommandations du Conseil

Consultatif de la Mer.

Nous valoriserons les métiers de la mer, en conciliant les différents usages et en permettant à tous l’accès aux activités maritimes. Nous accompagnerons les acteurs du monde maritime dans leur mission de «Sentinelles de la

mer».

Nous lancerons un vaste plan de valorisation du patrimoine maritime à l’échelle régionale

après inventaire.

Nous faciliterons l’accès à la mer en finançant la création de cales de mise à l’eau dans les

ports.

Nous achèverons l’opération «Ports Propres». Nous poursuivrons les aménagements des sites du Conservatoire du Littoral et du sentier des douaniers.

Nous élaborerons un « Plan littoral

méditerranéen », pour la prévention de toutes les

pollutions et la préservation de la Mer

Méditerranée.

6 - En rapprochant la Nature de la Ville

La demande sociale de nature ne cesse de croître avec l'urbanisation. Besoin d'espaces

de loisirs, de lien avec la nature sauvage, désir de beauté ou d'un refuge psychologique,

chaque personne associe aux espaces verts et aux espaces naturels, des fonctions multiples.

Cependant, espaces agricoles, urbains et naturels sont trop souvent cloisonnés et éloignés les

uns des autres. Nous avons besoin, en milieu urbain, d’espaces naturels de proximité

immédiate, et plus largement de retrouver une écologie urbaine pour permettre à chacun de

trouver, près de chez lui, des espaces naturels.



Protéger 36

Nous lancerons des appels à projets pour soutenir les actions innovantes visant à réintroduire la nature en ville. Nous financerons les projets de réhabilitation urbaine, s’ils comprennent des espaces verts suffisants.

Nous participerons, dans le cadre de l’action propre à la collectivité régionale, à la démarche

«les abeilles sentinelles de l’environnement», initiée par les apiculteurs.

Nous lancerons un programme de création de jardins familiaux et solidaires dans les villes.



Inventer 37

III - INVENTER

En ce début d’année 2010, dans une société qui doute et une économie qui hésite, nous

sommes en quête de repères. «Inventer» ne signifie pas que la région, après bientôt 30 ans

d’expérience, reste à construire. Beaucoup a été fait, notamment depuis 1998, mais beaucoup

aussi reste à faire, tant ont évolué les politiques nationales et locales pour prendre en compte

les changements des conditions de vie des habitants, les implications de la mondialisation, les

acquis jamais définitifs de la décentralisation.

Inventer veut dire savoir changer et vouloir anticiper. Valoriser nos acquis, les adapter au

monde, cadrer nos politiques en leur donnant du sens, en un mot innover est notre ambition et

notre priorité. La Stratégie Régionale de l’Innovation que nous venons d’adopter nous invite à

concentrer nos efforts sur l’économie créative et la Méditerranée durable. Elle s’inscrit dans

une perspective d’innovation sociétale et territoriale riche de promesses. Plus que jamais, le

futur n’est pas dans le prolongement du passé. Nos outils jusqu’alors les plus performants, nos

politiques les plus efficaces, nos approches les plus novatrices sont interpellés par une crise

sans précédent qui, de financière est devenue économique, puis sociale, politique enfin et

plonge notre région dans une grande perplexité.

Nous pourrions être tentés par le découragement. Que peuvent faire en effet nos régions en

général, et la nôtre en particulier, pour changer l’ordre des choses, tant sont faibles leurs

capacités financières, inquiétantes les perspectives politiques proposées dans le cadre de la

réforme des collectivités territoriales, presque dérisoires leurs moyens si on les compare à

ceux des régions des pays voisins? Que veut dire « région » dans une mondialisation sans

contrôle où règne la financiarisation de l’économie, dans une société de la cupidité qui

continue, malgré la réalité des faits, à faire confiance au marché pour rétablir des équilibres

incertains?

Ce ne sera pas notre analyse. Bien au contraire, nous croyons aux vertus de l’exemplarité.

Nous sommes convaincus que, dans les années qui viennent, l’approche territoriale du

développement en termes de solidarité l’emportera sur une approche internationale en termes

de croissance. Or, si tous les territoires ont leur place dans ces mouvements, la taille, la

diversité, la richesse patrimoniale, les spécialités économiques des régions leur donnent une

importance particulière dans un apprentissage du changement.

Nous voulons construire une économie de la solidarité, fondée sur l’éthique, au service de

l’homme, plutôt qu’une économie de la finance au service des banques.

Nous voulons construire un service public des transports pour résister à la mobilité contrainte

et combattre le changement climatique.

Nous voulons construire des lycées à dimension humaine ouverts à leur environnement.

Nous voulons aménager notre territoire pour vivre mieux ensemble.

Nous voulons construire une région durable économe de ses ressources et tournée vers

l’avenir.

Inventer, c’est aussi, et peut-être avant tout, nous inscrire dans le temps. Nous avons hérité

des siècles précédents, des monuments, des ouvrages exceptionnels, notamment en matière

d’irrigation que nous devons à ceux qui ont su voir plus loin que leur époque. Forts de notre

Histoire, de notre culture, de nos savoir-faire séculaires ou plus récents, nous regardons

l’avenir avec confiance pour répondre aux défis de ce siècle, de ce millénaire. Ces défis sont

ceux d’un monde qui a pris conscience de lui-même et des menaces que font peser sur lui les



Inventer 38

inégalités sociales, les atteintes à l’environnement que génère une économie fondée sur la

seule recherche de la rentabilité à court terme. Un monde qui doit répondre au défi du

changement climatique et inventer une économie facteur de lien social et de responsabilité

dans la gestion de ses ressources naturelles.

Dans notre façon de produire, de consommer, de préparer notre jeunesse à son avenir, de nous

déplacer, de bâtir, d’aménager nos espaces et de gérer nos ressources, nous devons répondre

aux besoins du présent tout en préparant l’avenir.

Parmi les principaux défis d’avenir auxquels nous sommes confrontés, celui du changement

climatique constitue l’un des plus urgents. L’humanité ne pourra, que dans la douleur faire

face à un changement brutal dont les premières victimes seront les populations les plus

fragiles. Pour faire face à ces changements attendus, deux stratégies se complètent : une

stratégie d’adaptation qui concerne notamment l’agriculture, la forêt, la ressource en eau, le

risque qui appelle des mesures spécifiques pour adapter ces activités au réchauffement, et une

stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui concerne notamment l’énergie,

le bâtiment et les transports pour limiter l’accroissement des températures. Nous déclinerons,

dans chacun de nos domaines d’intervention ces stratégies, dans le cadre de notre Plan Climat

régional et des engagements pris lors du sommet de Copenhague.

Nous définirons et évaluerons chacune de nos actions au regard de leur impact économique,

social et environnemental et introduirons des critères d’éco-conditionnalité de toutes nos

aides, basés sur un principe de modulation de celles-ci.

A - Inventer une économie rentable et durable

En affirmant cette ambition, nous ne ramenons pas le développement économique au seul

secteur non marchand; nous entendons par solidaire ce qui fait société; nous travaillerons pour

un développement économique socialement responsable :

- qui place l’amélioration des conditions de vie de tous les habitants au cœur du

développement économique;

- qui repose sur de nouveaux indicateurs de mesure de l’activité et de la croissance;

- qui mobilise l’épargne citoyenne au bénéfice des petites entreprises et de la défense de

l’emploi;

- qui implique l’ensemble des acteurs de l’économie de la région sur un projet commun.

Nous poursuivrons, en les adaptant aux évolutions de la mondialisation, nos engagements et

nos politiques dans le cadre du Schéma Régional de Développement Economique et du Plan

Régional pour l’Emploi. Nous lutterons contre la marchandisation du monde en facilitant la

création de réseaux d’entreprise dans le cadre des pôles d’entreprises, les PRIDES. Nous

placerons résolument nos interventions économiques dans l’esprit de nos convictions

éthiques.

Conformément à ses compétences mais aussi du fait de sa volonté politique, la Région

Provence-Alpes-Côte d’Azur conduit depuis 1998 une politique économique volontaire pour

accompagner les entreprises dans leur développement, faciliter la création de richesses et

d’emplois, et ainsi conforter la place de la région dans le monde. Cette ambition doit s’adapter

à la situation de l’économie nationale et internationale, tant sont fortes les relations de la

Région avec l’Europe et la Méditerranée. Limitée par la réglementation européenne, la



Inventer 39

faiblesse de ses moyens et le détournement de la mondialisation par la spéculation financière,

l’action de la Région n’en est pas moins significative dans sa capacité à porter une parole

économique spécifique. Les artisans, commerçants, P.M.E et P.M.I. sont ses interlocuteurs

privilégiés, les associations d’entreprises, les chambres consulaires, les syndicats

professionnels, les partenaires sociaux sont ses partenaires naturels.

La politique économique de la Région a profondément évolué dans le cadre de la loi du 13

août 2004 qui lui a permis d’élaborer en 2006 un Schéma Régional de Développement

Economique pour cinq ans. Les orientations stratégiques retenues sont au nombre de trois :

renforcer nos entreprises pour développer l’emploi, promouvoir une attractivité économique

durable, soutenir les démarches participatives et renforcer les partenariats. La Région a

transformé son ensemble d’aides aux entreprises en une stratégie de réseau pour faciliter leur

travail en commun et mutualiser leurs compétences.

Nous créerons un fonds régional d’investissement solidaire, financé volontairement et

contrôlé par les citoyens.

Nous voulons libérer toutes les initiatives, les idées, les propositions, les projets à même de

renforcer l’esprit d’entreprise et le goût d’entreprendre.

Nous mettrons en œuvre des programmes en ce sens pour les jeunes, avec les lycées et les

universités.

Nous installerons des parcours de création qui prennent en compte toutes les étapes de la

création sur trois ans, seuil critique pour la survie des nouvelles entreprises.

Nous soutiendrons financièrement la création et le développement des entreprises.

Nous accompagnerons les salariés pour la reprise des activités au sein desquelles ils

travaillent.

Nous aiderons le maintien de l’emploi mais nous imposerons le remboursement en cas de non

aspect des engagements pris en matière d’emploi.

Nous aiderons les entreprises qui voudront se relocaliser dans notre Région.

Nous soutiendrons l’entreprenariat de la deuxième chance pour permettre aux entrepreneurs

de rebondir après une difficulté.

Nous maintiendrons notre appui aux plates formes d’initiative locales et nous

accompagnerons leur mise en réseau avec tous les autres dispositifs.

Nous mettrons en place un réseau régional de parrainage volontaire pour accompagner les

créateurs d’entreprise.

Nous imposerons le maintien de l’emploi et de

conditions de travail dignes dans chaque entreprise

recevant une aide de la Région.

Nous continuerons à soutenir la création, la

transmission et le développement des entreprises.



Inventer 40

Nous aiderons les salariés à reprendre l’entreprise

au sein de laquelle ils travaillent, lorsque celle-ci

est en difficulté et qu’ils peuvent la sauver.

1 - Nous créerons un fonds d’investissement régional par appel à l’épargne des particuliers

Nous mettrons en place un Fonds régional

d’investissement solidaire, financé par les citoyens

qui le veulent et contrôlé par eux, pour entrer au

capital d’entreprises régionales lorsque c’est

nécessaire. Ce fonds aura vocation à prendre des parts en capital dans les entreprises en création, en développement ou en difficulté pour soutenir l’emploi, l’emploi de nos enfants, l’emploi de nos parents, l’emploi de nos amis, l’emploi de nos voisins. Ce fonds répondra à une conception citoyenne et solidaire de l’économie. Il permettra aux entreprises de limiter leur appel à des fonds d’investissement spéculatifs, pour satisfaire leurs besoins en fonds propres. Il sera accessible à tous, et agrègera autour de la communauté économique toute la communauté sociale de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il complètera le Fonds régional de développement de l’épargne solidaire destiné à favoriser

l’épargne citoyenne d’utilité sociale.

2 – Nous capitaliserons les retombées des réseaux d’entreprises sur l’économie de la région Les Pôles Régionaux d’Innovation et de Développement Economique Solidaire sont devenus

l’instrument privilégié de la politique économique de la Région. Au nombre de 29, ils

regroupent des entreprises d’un même secteur économique ou qui partagent un projet

commun, dans tous les domaines et sur tous les territoires. La Région participe au

financement de la structure réseau et peut attribuer des aides spécifiques aux entreprises qui

en sont membres.

Nous procéderons dès 2010 à une évaluation du dispositif susceptible de déboucher sur de

nouvelles mesures pour renforcer les retombées locales de ces pôles, évaluer la place donnée à

l’innovation et traduire ce que veut dire pour ces pôles le mot «solidaire».



Inventer 41

Nous continuerons à favoriser la mise en réseau

des entreprises, avec la politique des Pôles

Régionaux d’Innovation et de Développement

Economique Solidaire. Nous développerons des coopérations entre les Pôles Régionaux d’Innovation et de Développement Economique Solidaire pour que se dégagent de nouveaux segments régionaux de compétence. Nous élargirons la territorialité des PRIDES à l’Euro-région «Alpes-Méditerranée» et à

l’ensemble des régions du pourtour méditerranéen pour évoluer vers une économie de la

Méditerranée.

Nous favoriserons l’émergence de nouvelles activités industrielles, en lien avec notre

patrimoine et basées sur l’économie du développement durable, comme par exemple, la filière

de déconstruction des navires en fin de vie.

Nous assurerons une veille prospective pour l’ensemble de l’activité industrielle, tout

particulièrement sur la zone de Fos Etang de Berre.

Nous développerons des programmes territoriaux de Gestion Prévisionnelle des Emplois et

des Compétences (GPEC) dans la perspective des mutations économiques.

Nous lancerons un plan «sous-traitance» pour permettre aux entreprises de diversifier leurs

clients et devenir moins dépendantes de leurs grands donneurs d’ordre.

Nous lancerons un schéma régional des dessertes logistiques pour consolider la filière et

fluidifier l’approvisionnement des agglomérations.

Nous ajouterons aux structures de gouvernance des PRIDES un pôle de ressources humaines

et de responsabilité sociale de l’entreprise qui se mobilisera sur l’accès à l’entreprise des

jeunes diplômés, la mobilité des salariés et l’essaimage de nouveaux projets portés par des

salariés.

Nous organiserons la conférence annuelle des PRIDES et constituerons le réseau des PRIDES

pour mutualiser certaines de leurs dimensions.

Nous finaliserons le réseau régional du commerce extérieur, avec la Chambre régionale de

Commerce et d’Industrie.

Nous créerons un intranet régional des entreprises.

Nous participerons à la création et à la réhabilitation de zones d’activité à haute qualité

environnementale et raccordées au très haut débit.

3 – Nous soutiendrons le commerce de proximité et l’artisanat

Le commerce et l’artisanat constituent des activités très représentées dans la région,

compte tenu de son attractivité démographique, de ses potentialités touristiques, de

l’importance du bâtiment, et de la présence de très nombreux artisans d’art, notamment en

zone rurale. Les actions conduites par la Région se situent dans le prolongement de ses aides

classiques, pour soutenir une activité non délocalisable, fortement ancrée sur son territoire.

Nous renforcerons notre partenariat avec le monde du commerce et de l’artisanat en élaborant, avec la Chambre régionale de Métiers, une charte commune abordant



Inventer 42

l’ensemble des questions liées au développement de l’artisanat et, notamment, sa capacité à exporter. Nous continuerons à contribuer à la professionnalisation et à la modernisation de l’artisanat et du commerce de proximité. Nous continuerons à former les artisans du BTP à l’écodéveloppement, à la construction éco- responsable et aux techniques de maîtrise de l’énergie. Nous continuerons à accompagner l’artisanat en zone rurale.

Nous continuerons à promouvoir un label des produits régionaux de qualité.

Nous continuerons à soutenir le commerce de proximité en zone rurale.

Nous accompagnerons l’innovation dans le commerce pour l’aider à se maintenir face aux

grandes surfaces.

4 – Nous accompagnerons l’économie sociale et solidaire

L’économie sociale et solidaire n’est pas un sous-ensemble, un secteur marginal de

l’économie : elle est présente dans tous les secteurs (industrie, services, commerce/artisanat);

elle est une composante à part entière de notre tissu économique.

Nous donnerons un nouvel élan à l’économie sociale et solidaire, parce qu’elle porte des

valeurs plus que jamais nécessaires pour affronter la crise de notre temps. Cette volonté n’est

pas une nouveauté. Elle prend son sens dans notre volonté d’inscrire l’économie sociale et

solidaire comme une nouvelle façon de «faire de l’économie», en déclinant toutes ses

dimensions, notamment humaines et sociétales. Nous retiendrons dans les années qui viennent

la solidarité comme vecteur de référence de l’action régionale. Nous reconnaîtrons au

bénévolat une valeur économique et aux échanges informels une utilité sociale.

Nous accompagnerons les projets portés par le secteur associatif et coopérateur qui appellent à

des comportements solidaires : coopération décentralisée, insertion par l’activité économique,

commerce équitable, tourisme solidaire, développement durable, associations pour le maintien

d’une agriculture durable. Nous mobiliserons toutes les ressources de l’économie sociale et

solidaire en faveur des actifs sans emploi et des territoires en difficulté.

Nous amplifierons nos contributions pour la création de postes de travail d’éducateurs sportifs, d’agents de développement, de chargés de protection de l’environnement, de conseillers en énergie, d’animateurs culturels, d’emplois non marchands qui relèvent de l’intérêt général. Nous poursuivrons nos efforts sur la formation des bénévoles et des salariés du secteur associatif en matière de gestion et de comptabilité notamment.

Nous ferons connaître et développerons l’épargne solidaire. Nous augmenterons les moyens

du fonds de développement de l’épargne solidaire. Nous multiplierons les contrats locaux de

développement de l’économie sociale et solidaire avec les collectivités locales volontaires.

Nous développerons l’observatoire de l’économie sociale et solidaire par la construction d’un

référentiel de données de base de l’économie sociale et solidaire.



Inventer 43

5 – Nous soutiendrons nos activités maritimes

La façade littorale de la région qui alterne des zones naturelles, des espaces

touristiques, de grandes villes portuaires, des ports de plaisance et des espaces militaires est

d’une grande complexité. Elle est le lieu d’une intense activité économique portuaire qui

génère des conflits d’usage, entre les utilisateurs de la mer et les gestionnaires du littoral.

La Région, qui a mis en place en 1998 une délégation à la mer, oriente ses interventions dans

trois directions qui seront maintenues.

La première est dans l’appui aux transports maritimes et, notamment, au Grand Port de

Marseille dans son programme d’investissement : plateforme multimodale, aménagements

fluviomaritimes, nouveaux terminaux à conteneurs, développement des croisières. La Région

veillera tout particulièrement au maintien d’activités diversifiées sur les bassins Est.

Nous accompagnerons le Grand Port de Marseille pour accroître son trafic conteneurs et affirmer son rôle majeur en Méditerranée. Nous continuerons à encourager le cabotage entre nos ports et avec les ports italiens, espagnols et de l’ensemble du bassin méditerranéen, en développant des autoroutes de la mer, pour transférer une partie des trafics qui encombrent le réseau routier.

La deuxième direction est le soutien aux entreprises maritimes. Parmi celles-ci, la Région

continuera à investir pour la modernisation de la flotte de pêche, l’aquaculture et la

transformation des produits de la mer. Elle soutiendra le potentiel scientifique reconnu de la

région dans l’océanographie et les sciences de la mer, pour le mettre au service des entreprises

maritimes. Elle développera les formations liées à la mer, en lien notamment avec la création

de la filière de déconstruction des navires. Le nautisme, compte tenu de son poids dans

l’économie régionale, a fait l’objet d’un accord cadre avec la fédération des industries

nautiques qui sera renouvelé.

La troisième direction d’intervention relève de l’aménagement du littoral. La Région soutient

les démarches de gestion globale du littoral, la lutte et la prévention contre les pollutions,

l’éducation et la sensibilisation à l’environnement marin. Dans le cadre de nos actions en

faveur de la Méditerranée avec les régions de l’Arc latin, nous mettrons en place une

approche globale «littoral», pour aborder toutes les problématiques liées à la cohésion et à la

valorisation de cet espace.

6 – Nous promouvrons une agriculture durable de qualité

Au cœur de notre identité régionale, dans ses diversités, l’agriculture de Provence-Alpes-Côte

d’Azur est notre patrimoine commun. Un patrimoine vivant, ouvert, capable d’affronter les

défis d’aujourd’hui et de construire son avenir; un patrimoine créateur d’emplois, de

richesses, aménageur de l’espace, de paysages, concourant à la qualité de l’environnement.

Aujourd’hui confronté aux pressions de la grande distribution sur les prix payés aux

producteurs, à la spéculation foncière, ce bien commun a besoin d’être encore mieux reconnu,

défendu, encouragé.

L’action régionale construira un modèle agricole régional préservant la diversité de ses

formes d’exploitation, elle encouragera toutes les modalités d’actions collectives, elle sera



Inventer 44

attentive au renouvellement des générations, elle soutiendra activement la modernisation de

l’outil de travail ainsi que les structures agissant sur l’hydraulique agricole.

Nous défendrons un programme d’aide à l’installation des jeunes agriculteurs.

Nous protégerons le maintien d’une agriculture paysanne et le circuit court.

Nous investirons pour moderniser la flotte de pêche, l’aquaculture et la transformation des

produits de la mer.

C’est tout le sens d’une action régionale pour la mise en œuvre active d’une démarche de

développement durable. Ses objectifs sont les suivants :

� développer et organiser les actions d’association, de mutualisation, de coopérations

des entreprises agricoles;

� faire le choix de la qualité et de l’origine des produits en soutenant les démarches de

certifications culturales, l’agriculture biologique, les AOP, IGP, labels…de modes de

production économes en énergie;

� considérer la recherche expérimentale comme un élément essentiel pour le renouveau

des pratiques agricoles, par la mise en place de pratiques culturales alternatives à

l’utilisation de phytosanitaires, la recherche variétale adaptée aux évolutions

climatiques et à la nature des sols, la prise en compte des conditions de travail;

� favoriser la préservation du foncier agricole, en mettant en œuvre avec la SAFER,

l’Etablissement Public Foncier Régional et les collectivités locales des mesures de

lutte contre la spéculation et la concentration foncière, en donnant par exemple plus de

force au fonds de contre propositions de prix porté par la SAFER et financé par la

Région;

� réorganiser la politique d’installation en intégrant mieux les problématiques de

formation et en simplifiant l’aide financière régionale;

� poursuivre et amplifier la campagne de promotion «Terre de goût» avec la volonté de

reconquérir le marché régional et de travailler à la création d’un label régional pour

les produits de l’agriculture régionale;

� développer et maîtriser les circuits courts sous leurs différentes formes, ventes à la

ferme, associations pour le maintien d’une agriculture durable, marchés de proximité,

magasins de producteurs…

� renforcer le lien entre la production locale et la restauration collective, en commençant

d’abord avec nos lycées, comme nous l’avons expérimenté avec l’opération «Produire

et manger BIO»;

� centrer le soutien à l’exportation sur les actions et les salons professionnels reconnus

et sur des participations collectives mettant en évidence la force de la filière régionale;

� moderniser les exploitations des lycées agricoles, outils pédagogiques indispensables à

la formation et à la diffusion des connaissances à l’ensemble des acteurs du monde

agricole;

� ouvrir la démarche P.R.I.D.E.S. aux filières agricoles et de l’agroalimentaire;

� favoriser la biodiversité cultivée dans notre région déclarée «Hors OGM»;

� intégrer les dimensions de coopération intracommunautaire et euro- méditerranéenne

dans les domaines de la formation, de la recherche appliquée et de l’organisation

économique.

Nous défendrons un programme d’aide à

l’installation des jeunes agriculteurs, pour le

maintien d’une agriculture paysanne.



Inventer 45

Nous créerons un label des produits agricoles

régionaux et un label des produits agricoles

régionaux biologiques. Cette politique de label permettra aux consommateurs d’identifier les produits locaux et de les préférer. Ils seront intégrés à la prime-anti carbone régionale et ouvriront droit à des réductions pour permettre au plus grand nombre d’accéder à une alimentation de qualité.

7-Nous développerons un tourisme durable et solidaire

Il n’est pas nécessaire de rappeler le rôle du tourisme dans l’activité de la région. Il

n’est pas indispensable, non plus, de souligner que la plus grande part de cette activité n’a pas

besoin d’être accompagnée par la région pour se développer. Nous continuerons néanmoins

nos interventions pour la soutenir, former ses salariés et combattre leur trop fréquente

précarité.

Nous concentrerons nos efforts et nos moyens sur le tourisme social. Parce que tout le

monde a droit «aux vacances», parce que de nombreux habitants de la région en sont privés,

parce que le coût des locations et des activités est trop lourd pour beaucoup de familles, nous

ferons du tourisme social une priorité de la mandature.

Nous inviterons les opérateurs à développer des produits adaptés aux attentes des familles, des jeunes et des seniors. Nous poursuivrons nos aides au départ pour les classes

vertes, les classes de découverte, les classes blanches. Nous achèverons la modernisation des

infrastructures d’accueil en mauvais état.

Nous soutiendrons le tourisme durable et solidaire par la formation de ses salariés, par la valorisation du tourisme social et par le soutien pour les écoles aux classes découvertes.

Nous entendons promouvoir un tourisme de la compréhension et du respect des sites et de

leurs habitants. Nous inviterons les opérateurs à proposer des produits touristiques construits

sur l’histoire et le patrimoine de la région et de ses territoires, sa géographie, la vie de ses

villages et de leurs habitants. Dans les lieux les plus emblématiques de la montagne, de la

campagne et de la pleine mer, nous parlerons d’un tourisme de la contemplation.

Nous valoriserons le tourisme patrimonial et de proximité. Nous poursuivrons dans ce cadre

nos opérations «Bienvenue chez vous» et «Sacs à dos». Nous nous mobiliserons sur le projet

NECSTOUR de réseau européen des régions pour le tourisme durable.

Nous valoriserons le tourisme industriel, compte tenu de l’histoire industrielle de la région,

qui, non seulement a laissé un important patrimoine bâti, mais s’exprime aussi par des usines

performantes qui pourraient être davantage ouvertes aux visites et aux rencontres.

Pour faire face au changement climatique, nous accompagnerons la diversification des

stations de moyenne montagne.

Nous poursuivrons notre soutien à la promotion de Provence-Alpes-Côte d’Azur pour attirer

de nouveaux touristes étrangers.



Inventer 46

Nous soutiendrons le tourisme durable et solidaire,

par la formation de salariés spécialisés et la

valorisation du tourisme social. Les partenaires du tourisme durable et solidaire bénéficieront de la prime-anti carbone

régionale et auront droit à des réductions, pour permettre aux habitants de notre région

d’accéder plus facilement à un tourisme responsable en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

8 - Nous offrirons une place centrale à l’innovation

Nous consacrerons chaque année 50 millions

d’euros pour la recherche, l’innovation et

l’enseignement supérieur. En ouvrant la recherche et l’enseignement supérieur à l’innovation.

L’enseignement supérieur et la recherche, qui ne relèvent pas de la compétence de la

Région, font néanmoins partie de ses priorités, compte tenu de leur rôle majeur dans le

développement régional. Le potentiel de Provence-Alpes-Côte d’Azur en matière

d’universités et de centres de recherche est l’un des plus importants du pays. Six universités et

quatorze écoles d’ingénieurs accueillent plus de 152 000 étudiants dans toutes les disciplines.

La totalité des grands organismes de recherche (CNRS, INSERM, INRA, HESS…) sont

implantés dans la région, ce qui représente près de 16 000 chercheurs.

Nous consacrerons 50 millions d’euros chaque année pour la recherche, l’innovation et

l’enseignement supérieur afin de créer les emplois de la société de demain. La Région souhaite défendre l’excellence de la recherche en Provence-Alpes-Côte d'Azur à

travers le Service public de l’enseignement supérieur et de la recherche. Dans ce cadre, la

Région jouera pleinement son rôle et défendra l’universalité de la recherche, l’égalité d’accès

aux études supérieures et la démocratie universitaire.

La Région s’appuie sur un conseil consultatif de l’enseignement supérieur et de la recherche

composé de personnalités de ces milieux, le collectif «Andromède» Ce dernier s’est mobilisé

au service de la région notamment dans le cadre du Schéma Régional de l’Enseignement

Supérieur et de la Recherche, adopté en 2007 et couvrant la période 2007-2013.

Notre stratégie vise à faciliter les conditions d’études, de vie et l’insertion professionnelle des

étudiants, à renforcer et valoriser le potentiel scientifique régional, à structurer et à mettre en

cohérence le dispositif régional de valorisation de la recherche et de transferts de

technologies, à renforcer le dialogue entre la science et la société, à positionner enfin la région

comme catalyseur en privilégiant les relations interinstitutionnelles.

Le dispositif VALORPACA, créé à l’initiative de la Région, permet aux 6 universités de

mutualiser leurs moyens et leurs actions pour faciliter les transferts de technologies des

laboratoires publics vers les entreprises et par là-même favoriser la création d’entreprises

innovantes et d’emplois.



Inventer 47

La procédure des appels à projet, qu’ils soient à caractère général, exploratoire ou de

recherche finalisée a fait ses preuves et a permis à la Région de financer des projets de grande

qualité et de haut niveau.

Nous nous attacherons à accompagner, dans ce cadre, le renforcement de thématiques qui

participent à la spécificité régionale de notre recherche. Nous favoriserons une logique de

projet et de choix sur des thématiques régionales fortes, à l’image de ce qui a déjà été engagé

en matière de cancérologie, d’infectiologie, de développement durable, de nouvelles

technologies…

Nous conclurons des contrats de développement avec les PRES et les universités sur ces

priorités.

Nous soutiendrons les structures permettant une meilleure appropriation des sciences par les

citoyens et favorisant les lieux de débat.

La recherche n’a pas de frontière. C’est pourquoi la Région a inscrit les projets d’échanges

universitaires au cœur de ses priorités en matière de coopération décentralisée, avec de

nombreuses collectivités étrangères au Brésil (Etat de São Paulo), en Espagne (Andalousie),

en Italie (Campanie), en Egypte (Alexandrie), en Turquie (Izmir), notamment.

Réussir le défi du développement scientifique et technologique, c’est permettre à notre région

de prendre la place qu’elle mérite en Europe et en Méditerranée. A ce titre, nous proposerons

des dispositifs adaptés pour attirer des compétences extérieures et favoriser l’attractivité de la

recherche : bourses d’accueil pour les chercheurs en mobilité, Maison des chercheurs.

La Région participe aux constructions et aménagements de locaux d’enseignement et de

recherche, prenant la place d’un Etat défaillant dont c’est la compétence et la responsabilité.

Nous poursuivrons le maillage territorial d’opérations structurantes en confortant les

spécificités territoriales scientifiques de la Région.

Au moment où l’Université connaît une grande réforme et où les trois universités d’Aix-

Marseille vont fusionner pour construire un des premiers pôles nationaux d’enseignement

supérieur et de recherche, toutes ces actions sont appelées à être développées dans l’intérêt de

tous : laboratoires, enseignants, étudiants, chercheurs et personnel administratif.

Nous continuerons à accompagner le tissu régional dans sa résistance au démantèlement

engagé au niveau national afin de défendre un véritable service public régional de

l’enseignement supérieur et de la recherche.

Nous réunirons une conférence régionale de la recherche permettant des rencontres régulières entre la Région et les institutions scientifiques et universitaires, associant les Présidents d’université, les délégués des organismes de recherche, les directions scientifiques nationales de ces organismes, les pôles et PRIDES. Nous préparerons un deuxième schéma de l’enseignement supérieur et de la recherche pour la période 2014-2020. Nous développerons tous les dispositifs de valorisation des recherches conduites en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nous respecterons un grand principe qui fonde notre intervention : la priorité accordée aux

projets fédérateurs dans un cadre institutionnel pour faciliter le rapprochement des

laboratoires et des équipes.

Nous participerons à la construction d’un pôle universitaire et scientifique «Provence-Alpes-Côte d’Azur», fédérant l’ensemble des partenaires (universités, organismes de recherche, écoles…) autour d’actions de niveau régional portant sur des domaines d’intérêt commun : vie étudiante, valorisation de la recherche, coopération internationale, usage des technologies de l’information et de la communication, promotion de la culture scientifique, technique et industrielle.



Inventer 48

En ouvrant nos entreprises à l’innovation

Dans un environnement économique complexe et évolutif, l’innovation est devenue le

premier moteur du développement. Les approches classiques, les modèles traditionnels, les

causalités trop évidentes ne sont plus pertinentes. Les hommes comme les territoires sont

incités à savoir innover, changer, évoluer pour devenir performants tout en restant solidaires.

L’innovation n’est pas uniquement dans les technologies. Elle est aussi dans les méthodes de

travail, l’approche du développement, la façon d’accompagner les entreprises dans leur

croissance, les moyens d’associer les salariés aux décisions qui auront un impact important

sur leurs conditions de vie, de mettre en œuvre une démocratie participative, de définir le

développement durable. L’innovation sociale est aussi importante pour la Région que

l’innovation technologique. Elle y veillera tout particulièrement.

L’innovation est plus facile à déclamer qu’à mettre en œuvre. La Région s’y est résolument

engagée dans le cadre de trois politiques prioritaires qui seront reconduites.

Dans le cadre de sa politique d’appui à la recherche scientifique et de son schéma régional de

l’enseignement supérieur et de la recherche, la Région finance par appels à projet des

programmes de recherche qui peuvent être ouverts, exploratoires ou finalisés. Elle s’attache à

soutenir des projets collaboratifs innovants. Cette politique sera poursuivie.

Dans le cadre de sa politique énergétique, la Région a mis en place un programme « action

globale innovante dans la région » qui finance des projets exemplaires, innovants et durables

en matière d’économie d’énergie et d’énergies renouvelables. AGIR est structuré autour de 6

axes : avec les professionnels, pour le bâtiment du XXI° siècle, avec les territoires, par

l’exemple, pour les particuliers, pour le futur. Compte tenu des bons résultats obtenus, nous

élargirons la démarche AGIR à tous les champs d’intervention de la région, notamment en

matière de développement économique et d’emploi.

Dans le cadre tout récent de la «stratégie régionale de l’innovation» qu’elle a adoptée en

2009, la Région mettra en œuvre sur la période 2010-2014 quatre initiatives clés : le

regroupement des réseaux de l’économie de la région dans une société d’économie mixte,

«Provence-Alpes-Côte d’Azur Développement», la mise en œuvre de pactes territoriaux pour

l’innovation et le développement solidaire, l’organisation d’un «comité régional pour

l’éthique sociale» et la définition de nouveaux leviers financiers pour «aider à être acteur». La

stratégie régionale pour l’innovation sera au cœur de l’action régionale pour la prochaine

mandature.

Nous encouragerons, notamment dans les PRIDES, les coopérations avec les chercheurs en sciences humaines, pour favoriser l’émergence d’une économie nouvelle et différenciatrice, basée sur l’éthique du progrès. D’autres initiatives seront conduites, notamment en matière de responsabilité sociale de

l’entreprise et pour lutter contre la fracture numérique. La conception de l’innovation portée

par la Région est globale et rassemble toutes les ressources de l’économie sociale.

La Région vient de créer un fonds de co-investissement, doté de 12 millions d’euros, dédié au

financement de l’innovation dans les entreprises, au stade de l’amorçage. Elle le rendra

opérationnel dès 2010.

Nous développerons les projets «Paca labs» pour expérimenter de nouveaux usages et services numériques.



Inventer 49

B - Inventer un service public régional de transport

L’essentiel des déplacements se fait en voiture dans la région, le plus souvent occupée

par un seul conducteur : cela génère des surcoûts, de l’insécurité et contribue massivement

aux émissions de CO² (dioxyde de carbone) dont souffrent nos agglomérations. Conséquence

logique d’un modèle de développement entièrement construit sur la mobilité qui éloigne de

plus en plus les lieux de travail des lieux de vie, ce système se traduit aussi par l’implantation

des grandes surfaces à la périphérie des villes et des zones d’activité en rase campagne.

Pour renverser ces évolutions lourdes, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur a développé,

depuis maintenant plus de dix ans, une politique soutenue en vue de promouvoir les transports

collectifs. Cette politique porte en particulier sur la modernisation des infrastructures

ferroviaires afin d’augmenter la capacité de transport, sa fiabilité et la mise en place d’un

réseau complémentaire de transport par autocars. La Région a par ailleurs également

fortement aidé les agglomérations à financer leurs réseaux de tramway ou de métro.

La poursuite de cette politique est une impérieuse nécessité; les infrastructures routières sont

aujourd’hui saturées; l’amplitude des pics saisonniers, voire quotidiens à l’approche des

grandes agglomérations, croît d’année en année; les temps de parcours augmentent de façon

continue et ce processus tend à s’accélérer. De plus, le coût de construction des infrastructures

routières ne cesse d’augmenter, du fait notamment des mesures indispensables d’insertion

dans l’environnement.

Malgré ces évidences la demande de déplacements est toujours croissante. Elle découle de

l’évolution des modes de vie, de l’éloignement croissant entre lieux d’habitat et bassins

d’emploi, de l’augmentation des déplacements liés aux loisirs mais aussi de la croissance

exceptionnelle de la population qui connaît dans notre région l’un des taux les plus élevés de

France. L’augmentation importante et durable du coût de l’énergie, en particulier du pétrole,

rend aujourd’hui les transports collectifs plus attractifs. La Région entend se donner les

moyens de faire face à l’augmentation du trafic attendue, en agissant tout à la fois sur la

capacité de l’infrastructure et sur la qualité du matériel pour proposer une offre de service

performante, fiable et attractive.

Nous pouvons être fiers d’avoir considérablement augmenté l’offre de Trains Express

Régionaux depuis 1998 : le nombre de TER quotidiens est passé de 290 à 693. Ces efforts se

sont traduits par une véritable explosion de la fréquentation, ce qui prouve qu’ils

correspondaient à une attente forte. Les difficultés rencontrées ont pourtant été nombreuses :

gel des crédits et désengagement de l’Etat, lourdeur des procédures pour les grandes

opérations d’aménagement, pesanteur de l’exploitant SNCF, crise économique, autonomie

financière toujours plus réduite de notre collectivité.

Nous allons continuer dans cette direction en mettant en œuvre une stratégie globale modulée

en fonction des enjeux spécifiques des différents territoires (agglomérations, pays, milieux

ruraux, montagne).

Nous amplifierons les efforts de la région en faveur des infrastructures ferroviaires en

poursuivant les opérations engagées dans les aires marseillaise, azuréenne, toulonnaise et

avignonnaise, la politique de réouverture de lignes et en accompagnant la création de pôles

d’échanges pour favoriser l’inter- modalité.

L’attractivité des transports ferroviaires passe également par le développement d’une

meilleure qualité d’accueil dans les gares, notamment en ce qui concerne les personnes à



Inventer 50

mobilité réduite. Dans cette perspective, nous mobiliserons des moyens importants pour

adapter les gares à cet enjeu.

Le prix du transport, enfin, ne doit pas être un obstacle à leur usage. Nous poursuivrons notre

politique tarifaire en la simplifiant, notamment vis-à-vis des jeunes, des étudiants, des

personnes retraitées, mais aussi en faveur des demandeurs d’emplois. Afin d’encourager et de

développer l’utilisation successive de différents modes de transport, nous favoriserons les

tarifs combinés train + bus/métro/tram dont l’objectif est de simplifier l’accès aux réseaux

urbains.

Nous fixerons le prix maximum des abonnements

domicile-travail à 1€ par trajet pour les salariés.

Nous nous engagerons pour la gratuité des TER

pour les lycéens, les apprentis, les stagiaires de la

formation professionnelle et les bénéficiaires de la

carte de solidarité. Nous favoriserons l’usage des transports collectifs pour se déplacer des lieux d’habitat vers les lieux de travail et plafonnerons les abonnements régionaux domicile-travail pour qu’un salarié ne paye pas plus d’un euro par trajet. Le choix des investissements sera notamment étudié et articulé au regard des stratégies

d’aménagement et d’urbanisme des collectivités locales. Des «contrats d’axe» combinant

stratégie foncière, d’urbanisme et de transports seront proposés dans le cadre du schéma

d’aménagement et de développement durable du territoire en cours de révision.

1 – Nous offrirons un service public performant des transports de proximité

Les zones à forte densité de population de la région sont sujettes à de grandes

difficultés en matière de transport.

La ligne Marseille- Aix-en-Provence a déjà été modernisée pour partie afin d’accroître la

qualité du service, et le nombre de trains quotidiens est passé de 45 à 100. Cet investissement

sera poursuivi dans une seconde phase pour améliorer les temps de parcours et densifier

l’offre.

La ligne littorale Marseille-Toulon-Cannes-Nice fait l’objet d’importants et coûteux travaux

de modernisation dans ses parties les plus chargées des aires marseillaise, toulonnaise et sur la

Côte d’Azur. L’infrastructure offre des capacités dont les limites sont aujourd’hui atteintes

compte tenu du développement des dessertes. C’est pourquoi elle va être renforcée sur

Marseille-Aubagne et Antibes-Nice par une troisième voie et par des dispositifs techniques

permettant d’accroître la desserte, le cadencement et la régularité des trains.



Inventer 51

Nous investirons massivement pour le

développement des lignes ferroviaires et la

réouverture de nouvelles dessertes. Des équipements de capacité permettant d’accroître l’offre à destination d’Hyères et de Grasse seront également réalisés pour répondre à la saturation des axes routiers. Dès ces travaux terminés, nous augmenterons le nombre de trains de 50% à 100% selon les jours. Nous raccorderons la gare TGV d’Avignon à celle du centre-ville, ce qui permettra non

seulement aux voyageurs de rejoindre plus facilement la Cité des Papes, mais aussi

d’accroître les complémentarités entre les dessertes TGV et le maillage régional. La ligne

entre Avignon Centre et Carpentras sera rouverte dans un second temps.

Nous poursuivrons notre politique de réouverture au trafic voyageur de lignes ferroviaires actuellement fermées, tout particulièrement dans les zones en fort développement comme le moyen Var et la vallée de l’Arc avec Carnoules-Gardanne-Rognac. Nous œuvrerons également pour faciliter l’accès aux espaces enclavés et largement touchés par les restructurations industrielles, tels que Digne-Saint-Auban. Des études sur la réouverture d’autres lignes, telles Aubagne-Valdonne et Les Arcs Draguignan, seront également engagées. Nous accentuerons nos efforts financiers pour la remise à niveau de la ligne des Chemins de fer de Provence pour assurer à la fois la mise en œuvre d’un véritable service de RER

dans la Plaine du Var, en complément avec le développement d’un système de transport en

site propre dans l’agglomération niçoise, et la desserte indispensable des zones de montagne

jusqu’à Digne.

Nous poursuivrons les adaptations des Liaisons express régionales routières afin de toujours mieux répondre aux besoins de déplacement des habitants qui sont moins bien servis par le réseau ferroviaire. Nous améliorerons les tarifs et les cadences. Nous

faciliterons l’accès aux personnes en situation d’handicap sur toutes les lignes du réseau.

2 – Nous définirons un service public de transport accessible et intermodal

Afin de développer l’utilisation des transports collectifs, la Région est déjà engagée en

faveur de la multi- modalité. Cette politique sera poursuivie à travers les pôles d’échanges et

la mise en service d’une billettique interopérable.

Nous proposerons également, afin d’accélérer ce processus, une coordination plus étroite sur

les plans techniques et tarifaires entre les différentes autorités organisatrices de transport qui

opèrent sur le territoire régional.

Nous allons développer, afin de faciliter les déplacements des usagers des transports

collectifs, la mise en œuvre d’un support unique de titres de transport acceptable sur tous les

réseaux.

Plusieurs projets de pôles d’échanges ont été lancés dans des agglomérations de Provence

Alpes Côte d'Azur. Destinés à simplifier le passage d’un mode de transport à un autre, la

réalisation de ces pôles d’échange (Nice Saint Augustin, Miramas, la Garde, la Seyne, Plan de

Campagne) est indispensable pour assurer la complémentarité des réseaux ferroviaires et

urbains. Nous accélérerons ces réalisations.



Inventer 52

Les grandes gares de Nice, Cannes, Toulon et Avignon-Centre seront rénovées et adaptées aux attentes des usagers grâce à la présence de services collectifs. Au-delà, nous financerons «des lieux de vie multimodaux» dans les gares. Nous poursuivrons notre grand programme de modernisation et de rénovation qui a déjà bénéficié à 48 gares de notre région. Nous continuerons ainsi à faciliter l’accessibilité

des transports ferroviaires aux personnes à mobilité réduite, par l’aménagement progressif de

140 gares et points d’arrêt dans le cadre du schéma régional d’accessibilité qui concerne à la

fois les bâtiments, les voyageurs, les installations ferroviaires (équipement en passerelles,

souterrains, quais rehaussés, ascenseurs, rampes d’accès...), les parvis.

L’ensemble de ces politiques sera conduite dans la concertation la plus large en s’appuyant

sur les comités de ligne et sur l’Observatoire de la qualité, afin d’améliorer en permanence la

qualité de l’offre de transport collectif.

Nous lancerons en ce sens une large réflexion collective, afin de réviser notre schéma régional des Transports, prenant à la fois en compte les évolutions démographiques et territoriales que connaît notre région et nos exigences en matière de qualité de vie.

3 – Nous désenclaverons les territoires et ouvrirons notre région En facilitant notre mobilité

Désenclaver la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, c’est l’ouvrir au monde, en

particulier en assurant son rôle de carrefour de l’Arc méditerranéen. Mais c’est aussi faciliter

l’accessibilité infrarégionale afin que tous les territoires bénéficient de cette ouverture. La

Région poursuivra donc son engagement dans le développement des transports dans les

territoires les plus reculés en zone de montagne. Ainsi, la ligne ferroviaire Nice-Breil,

actuellement utilisée au maximum de sa capacité, verra son offre renforcée grâce aux travaux

en cours. Si le transport routier doit voir sa place réduite, il ne faut pas pour autant négliger les

territoires encore enclavés ou inaccessibles par voie ferroviaire. L’absence d’offre de

transport alternatif et l’évolution attendue vers des véhicules plus propres impliquent de

poursuivre le maillage routier de notre territoire.

Nous investirons 150 millions d’euros pour la

sécurité des principales routes nationales et

départementales.

Au titre de la solidarité que nous devons aux départements qui ont dû assumer la

responsabilité d’un important réseau routier national transféré autoritairement par l’Etat, la

Région poursuivra donc, par un programme spécifique, sa politique pour sécuriser et

moderniser les routes départementales les plus stratégiques et les plus dangereuses, comme

c’est aujourd’hui le cas pour le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes.

Nous investirons pour la modernisation et la sécurisation des routes nationales, comme par exemple pour la réalisation complète de la couverture de la Fourragère pour la L2 à Marseille, le deuxième tube et la mise en trois voies de la sortie Est à Toulon, la



Inventer 53

déviation de Miramas, les sites de Lapalud et de Mornas, la traversée de Château Arnoux-Saint-Auban et la déviation de Barrême (04), la rocade de Gap, l’aménagement des berges du Drac (05). Nous interpellerons l’Etat pour la poursuite de l’A 51 par une liaison rapide et sûre qui relie nos deux régions alpines entre Gap et Grenoble, pour la réalisation du barreau Cadarache-Saint-Maximin, pour le désenclavement de Digne, pour l’achèvement de la Liaison Est-Ouest au sud d’Avignon, pour le contournement autoroutier d’Arles ou celui du nord de Nice annoncés comme priorités gouvernementales depuis 2003… Nous resterons actionnaire d’Escota pour faire entendre notre voix.

En ouvrant notre région au monde

Si elle veut pouvoir pleinement jouer son rôle en Europe, la Région Provence-Alpes-

Côte d'Azur doit également renforcer son intégration avec les pays et les régions de l’Arc

méditerranéen.

A cette fin, elle participe activement, avec Réseau Ferré de France, aux études de

prolongement de la ligne TGV Méditerranée en direction de la Côte d'Azur et de l’Italie. Le

projet est un des maillons essentiels de la future liaison à grande vitesse entre Barcelone et

Gênes, dont plusieurs tronçons sont déjà réalisés ou en voie de l’être. Nous contribuerons à sa

mise en œuvre en privilégiant la consultation des populations concernées par cette opération.

Enfin dans le cadre du projet européen Arcomed, dont la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur

est chef de file, nous œuvrerons pour mettre en cohérence les composantes des différents

projets pour consolider l’arc méditerranéen par les transports. Nous mobiliserons dans le

même esprit, dans le cadre de l’Eurorégion, les moyens nécessaires pour l’amélioration des

relations ferroviaires entre Turin, Cuneo et Nice, et entre la Riviera française et la Riviera

Ponente.

Nous mobiliserons par ailleurs tous nos moyens pour développer le ferroutage sur les axes

Nord-Sud et Est-Ouest en référence au dispositif mis en place en Suisse.

Le tunnel ferroviaire sous le Montgenèvre est donc une priorité régionale puisqu’il permettra

l’acheminement par ferroutage des trafics de marchandises entre l’Italie, l’Espagne et le sud

de la France, le développement du transport combiné depuis le port de Marseille, et le

désenclavement des principales villes et sites touristiques des Hautes-Alpes grâce à leur

raccordement au réseau TGV. Notre objectif est qu’un grand Débat Public soit engagé avant

la fin de la mandature après la publication des premières études engagées. Ce projet sera

conduit en coordination avec la modernisation de la ligne du Val de Durance, dont

l’implantation d’ITER à Cadarache va impulser une nouvelle dynamique dans sa partie

méridionale.

Nous soutiendrons le prolongement de la ligne

TGV Méditerranée vers Nice et l’Italie, ains que la

liaison Marseille-Turin par la Val de Durance et le

tunnel ferroviaire sous le Montgenèvre, lorsque le

gouvernement se décidera à les faire.



Inventer 54

Nous faciliterons enfin le développement de lignes de cabotage maritime et des autoroutes de la mer entre notre région, l’Italie et l’Espagne afin de favoriser le transfert modal du transport de marchandises et d’alléger les flux routiers de transit.

Nous poursuivrons, avec l’ensemble des acteurs

concernés, le développement du Grand Port de

Marseille, mais aussi des autres ports maritimes de

Provence-Alpes-Côte d’Azur et des ports fluviaux

de la région. 4 – Nous définirons un pacte régional de mobilité

Au-delà des infrastructures et de l’offre de transport collectif, nous devrons savoir

innover pour créer une véritable alternative à la voiture contrainte. Cette ambition sera celle

d’un Pacte Régional de mobilité qui nous amènera à inventer un réseau régional de bus haute

qualité de services et un réseau régional d’auto-partage, à rassembler les autorités

organisatrices de transport, à mettre en place la carte régionale de mobilité, à savoir mieux

informer les utilisateurs et rassembler les nombreuses initiatives locales et citoyennes pour

leur donner plus de force et de lisibilité.

Pour inverser la logique du «tout automobile» au profit de modes de déplacements doux

comme la marche à pied ou le vélo, la Région soutiendra la recherche d’alternatives à l’usage

de la voiture individuelle. Nous encouragerons le covoiturage et l’auto-partage. Le recours

aux modes doux de déplacements, mais aussi la mise en œuvre d’opérations innovantes en

termes de mobilité durable, sont des enjeux immédiats, aujourd’hui à maturité. Nous

étendrons, par exemple, l’opération «Marchons vers l’école» dont l’objectif est de

sensibiliser les parents et les enfants à la pratique de la marche et du vélo accompagné pour

aller à l'école, individuellement ou en groupe, et de contribuer ainsi aux changements de

comportements et d'habitudes de déplacements que notre société appelle.

Nous financerons 500 km de pistes cyclables, vélo-

routes et voies vertes.

Nous continuerons à mettre en œuvre le schéma régional des vélo-routes et voies vertes en cohérence avec les schémas directeurs départementaux en matière de tourisme et

d’infrastructures routières dans le cadre d’une politique volontariste de développement

durable des territoires, favorisant le tourisme vert et les modes de déplacement doux. Il s’agit

aussi de favoriser le développement de pistes cyclables en zones périurbaines pour les

déplacements courts quotidiens et les parcours touristiques.

La Région élaborera un pacte régional mobilité privilégiant une alternative à la voiture (bus,

HQE, auto-partage).



Inventer 55

Nous mettrons toutes nos compétences à l’œuvre pour proposer des alternatives à la voiture contrainte en nous appuyant sur le développement des pôles d’échanges intermodaux. Les plans de déplacement d’entreprise et d’administration facilitent pour leur personnel

l’usage des transports collectifs et des modes de déplacements doux. La Région est en train de

mettre en place le sien. Nous continuerons à accompagner les entreprises et les

administrations dans la définition et la mise en œuvre de ces plans. Nous lancerons un appel à projets auprès des entreprises qui s’engageraient à fournir des

véhicules aux meilleurs standards environnementaux en faveur des salariés pratiquant le

covoiturage.

D - Inventer un territoire plus équilibré et mieux aménagé

La grande diversité de la région, les disparités spatiales de développement, le poids

des grandes villes, l’importance de la zone de montagne et de l’espace littoral, en fait toute sa

géographie justifient en Provence-Alpes-Côte d’Azur une politique volontaire

d’aménagement du territoire. Cette politique entend valoriser tous les territoires de la région

pour leur permettre de participer activement au développement régional.

1 – Nous préparerons nos territoires aux enjeux de demain En encourageant les éco-constructions

L’éco-construction n’est plus une simple référence de maison d’architecte. C’est

devenu une donnée de base dans l’acte de construire pour économiser l’énergie, intégrer le

bâti dans ses environnements, utiliser les énergies renouvelables, réutiliser l’eau de pluie,

bénéficier au maximum de la position des bâtiments par rapport au soleil. Depuis 2002, la

Région travaille avec le Comité de Développement du Bâtiment de Qualité Environnementale

dans le cadre d’une Charte pour la Qualité Environnementale. Cette collaboration sera

amplifiée et déclinée dans tous les champs de la construction. Les lycées, les gares, les ports,

les stations de montagne seront dorénavant construits ou réhabilités dans le respect des

normes Haute Qualité Environnementale, dans le cadre général de la responsabilité sociale,

pilier essentiel du développement durable. Au-delà, l’appel à projet «Agir pour le bâtiment du

XXI ° siècle» sera élargi pour qu’un plus grand nombre d’initiatives puisse en bénéficier.

Nous accompagnerons la construction de bâtiments économes en énergie par la formation des artisans et des entrepreneurs, le conseil, l’accompagnement et le transfert de compétences. Nous réaliserons un concours d’architecte pour la réalisation de la maison

passive.



Inventer 56

Nous aménagerons durablement les lieux de vie où les compétences de la région sont engagées : lycées, CFA, stations de montagne, gares, aéroports… Nous poursuivons l’opération «Ports Propres en Méditerranée». Nous continuerons à participer à l’aménagement d’éco-quartiers et d’éco-cités en milieu rural comme en milieu urbain en valorisant davantage les réalisations exemplaires pour faciliter la mise en œuvre d’autres initiatives de ce type. Nous privilégierons l’habitat regroupé en luttant contre la périurbanisation et le mitage du

territoire en recherchant des réponses adaptées pour la ressource en eau, le traitement des

déchets, la problématique des déplacements et en développant la multifonctionnalité des

quartiers.

Nous apporterons un appui aux communes soumises à des risques naturels importants :

inondations, incendies, glissements de terrain…

Nous développerons l’Institut Régional de Formation aux Métiers de l’Environnement,

société coopérative d’Intérêt Collectif mise en place par la Région pour développer les

formations de «l’économie verte».

La Région contribuera à une meilleure maîtrise de l’urbanisation de son territoire. Pour lutter

contre un étalement urbain généralisé, favorisé notamment par des règles d’urbanisme trop

permissives et une inadéquation entre offre et demande sur les prix du logement.

Nous accompagnerons les pays et les agglomérations dans l’élaboration de leur stratégie

foncière.

Nous poursuivrons notre politique de préservation de terres agricoles notamment en zone

périurbaine.

En nous impliquant dans les territoires de projet

La Région s’est fortement impliquée dans les démarches territoriales de projet et a

conclu, avec l’Etat, des contrats de territoire avec les pays et les agglomérations. Ces

contributions ont permis de mobiliser tous les acteurs d’un territoire autour d’un projet de

développement conçu sur la mobilisation des ressources locales et le passage d’une économie

de la demande de subvention à une économie de mobilisation autour d’un projet de

développement. Cette ambition a permis de construire de nouveaux territoires. Les pays en

milieu rural ont bouleversé les approches classiques de la ruralité en les déclinant dans tous

les aspects de la modernité. Les agglomérations ont permis de dépasser le cadre gestionnaire

de la loi Chevènement pour inviter les élus à échanger, discuter, construire. Les conseils de

développement, rendus obligatoires par la loi pour pouvoir contractualiser un projet, ont

permis à la démocratie participative de s’exprimer et aux forces vives des territoires de se

mobiliser. Ces acquis ne sont pas contestables.

Pourtant, ces mouvements sont aujourd’hui remis en cause par le projet de réforme territoriale

qui prévoit la suppression pure et simple des pays, et, par là même, des conseils de

développement. Quelle que soit la position de l’Etat, nous maintiendrons les pays qui se sont

constitués en Provence-Alpes-Côte d’Azur comme territoires privilégiés de projet, reconnus

comme tels d’ailleurs par l’Union Européenne dans le cadre des programmes LEADER. Nous

continuerons à leur donner les moyens de travail nécessaires et nous en ferons des territoires

privilégiés dans l’organisation des services publics et des pactes territoriaux d’innovation.

Nous continuerons à accompagner les conseils de développement. Nous regrouperons les pays et leurs conseils de développement dans un réseau régional pour leur permettre de mutualiser des ressources et partager les réussites. Nous favoriserons

les relations entre les pays et les parcs naturels régionaux qui seront également dotés d’un

conseil de développement.



Inventer 57

Dans nos territoires de projets

Des espaces de la région sont des territoires à enjeux pour les dix ans qui viennent :

Euroméditerranée et le Grand Port à Marseille, l’ouest de l’Etang de Berre et du département

des Bouches du Rhône, la Plaine du Var dans les Alpes Maritimes, le Val de Durance-ITER,

la rade de Toulon, l’axe Avignon-Carpentras et le Centre-Var en relèvent.

Sur tous ces espaces nous arrêterons une approche globale en termes d’urbanisme, de paysage

et de développement durable. Nous travaillerons sur la production de cadres de cohérence

d’aménagement concerté entre les acteurs de l’action publique, les acteurs privés et la

population, conçus comme des outils d’anticipation, d’observation et d’évaluation. Nous

adapterons nos politiques régionales, dont l’axe Aménagement-Habitat-Foncier en fonction de

ces grands enjeux territoriaux. Nous voulons que ces grandes opérations d’aménagement

présentent un caractère exemplaire à tous les niveaux : urbanisme, architecture,

développement économique, implication des habitants…pour en faire les vitrines de notre

savoir-faire.

Nous participerons aussi à la réussite d’Euroméditerranée à Marseille en veillant à ne pas exclure les habitants de ce quartier des bénéfices de cette opération et en l’ouvrant davantage sur la Méditerranée. Nous desservirons la plaine du Var avec le Réseau performant et modernisé des Chemins de Fer de Provence. Dans nos Parcs naturels régionaux

Les 5 Parcs naturels régionaux couvrent 20% du territoire de la région. Ils concilient

les exigences du développement avec la nécessité de la préservation de l’environnement sur

des espaces à haute valeur patrimoniale. Ils protègent une biodiversité animale et végétale

souvent mise à mal. Ils permettent une gestion multifonctionnelle de la forêt et des rivières. Ils

soutiennent une agriculture de qualité. Ils développent des activités de pleine nature. Ils

apportent leur concours et leur appui aux communes et aux communautés de communes de

leur territoire. Ils participent au développement local et à l’accueil des entreprises. Ils sont un

lieu exemplaire de valorisation des ressources locales et de nos savoir-faire régionaux. Précurseurs du développement durable, les Parcs naturels régionaux sont aussi des territoires

d’innovation, d’expérimentation et de sensibilisation des habitants et des visiteurs aux grands

enjeux de notre temps : changement climatique, gestion de l’eau, économies d’énergie,

énergies renouvelables… Ce sont des laboratoires du changement.

Enfin, en mobilisant leurs habitants et leurs acteurs dans une conception ouverte du

développement territorial, ils sont à la pointe de l’expression de nouvelles formes de

démocratie de proximité. A l’occasion du renouvellement récent de leur charte, ils ont su

rassembler, construire, innover et résister aux pressions de toute forme et notamment celles

pesant sur le foncier agricole et les espaces naturels.

Nous conforterons donc les Parcs naturels régionaux, bras armés de la Région en matière de développement durable et les renforcerons dans leur mission d’innovation et d’exemplarité. Nous donnerons aux parcs naturels régionaux les moyens de mettre en œuvre leur Charte.

Nous valoriserons leurs réalisations exemplaires susceptibles de trouver une application sur

d’autres territoires.



Inventer 58

Nous continuerons à rapprocher les Parcs naturels régionaux et les Pays dans une conception partagée du développement. Nous ferons bénéficier les territoires engagés dans la création d’un Parc naturel régional de

l’expérience de ceux existants.

2 – Nous conduirons une politique de solidarité urbaine et sociale avec les agglomérations

Malgré leurs fortes capacités de développement, la qualité de leurs services, leur

attractivité et leurs potentialités, les grandes agglomérations de la région rencontrent des

problèmes spécifiques qui interpellent les maires, les urbanistes et les aménageurs. Ces

espaces d’innovation sont aussi des territoires d’exclusion et de précarité qui posent problème

aux collectivités territoriales. Nous permettrons aux populations en difficulté de vivre mieux.

Nous travaillerons pour combattre toutes les formes de ségrégation et de ghettoïsation que la

ville génère.

Nous agirons à la fois sur les causes et sur les conséquences des mécanismes qui produisent

de l’exclusion et de la pauvreté dans les principales agglomérations régionales. Deux échelles

de temps et d’intervention doivent dès lors s’articuler. La construction de politiques publiques

susceptibles de peser sur le moyen et long terme sur ces processus de ségrégations sociales et

urbaines ne doit pas limiter l’intervention publique à des logiques de solidarité et de proximité

sur les seuls espaces sensibles et auprès des populations en difficulté.

Nous placerons comme première priorité de la Région dans le développement urbain, la

pratique de la solidarité et la lutte contre toutes les formes d’exclusions. Il s’agit bien de

reconstruire la ville sur la ville en renforçant tous les moyens de la mixité, de la diversité, de

l’échange et de la solidarité. Les divers lieux qui font la ville (grands ensembles, pavillons,

cœur de ville, commerces, monuments…), trop souvent éclatés, doivent générer des espaces

de rencontres, des places et des forums pour que la ville reste vivable pour tous.

Nous contribuerons, dans le cadre de la politique déjà engagée depuis 1998 en faveur de

l’habitat, à la mixité sociale de l’habitat.

Nous favoriserons les compétences et les qualifications des habitants.

Nous renforcerons leur capacité d’accéder aux ressources collectives de la cité (logement,

éducation, santé, culture, emploi), c'est-à-dire de retrouver le sens premier du droit à la ville.

La Région en sera le garant.

Nous proposerons aux villes et aux agglomérations de la région des contrats de

développement co-construits avec les conseils de développement sur la base d’un projet

global qui comprendra :

� un volet ingénierie de projets d’agglomération, qui s’intéressera aux questions de

l’articulation entre les politiques de compétitivité et les politiques de solidarité dans le

développement urbain;

� un volet foncier, outil d’une politique habitat articulé aux projets de recomposition

urbaine;

� un volet habitat dont l’objectif opérationnel sera de faciliter l’accès au logement, au

parcours résidentiel et à la mobilité résidentielle sur l’ensemble du territoire de

l’agglomération; cet axe affichera une volonté politique claire sur la question urgente

du logement (production de logements sociaux, accès au logement des populations

économiquement les plus fragiles, accès aux logements des jeunes en décohabitation,

offre d’habitat adapté pour les personnes âgées…), compte tenu de l’insuffisance de

l’offre et de la pénurie de logements sociaux; nous faciliterons l’augmentation de



Inventer 59

l’offre locative ou en accession à la propriété, largement insuffisante pour les

personnes à revenus modestes qui ne sont pas éligibles au logement social;

� un volet transport afin de privilégier les transports collectifs et les transports doux dans

les agglomérations;

� un volet gestion urbaine et sociale; les thèmes prioritaires étant l’accès à l’éducation, à

la formation, aux soins et à la culture et l’articulation entre les dynamiques de

développement économique et d’emploi (questions des relations entre pôles de

compétitivité et la problématique de la solidarité, programmes globaux

d’accompagnement et d’adaptation à l’emploi de type programme local d’insertion par

l’économique à l’échelle de chaque agglomération...);

� un volet vivre ensemble, qui favorisera la mise en œuvre de la démocratie

participative.

Cette volonté de construire des agglomérations accueillantes et solidaires ne limitera pas nos

interventions au seul domaine social. Nous mobiliserons l’ensemble de nos politiques pour

donner à ces territoires moteurs les moyens de leur réussite. En matière de recherche et de

transferts de technologies, dans l’animation culturelle et sportive, dans la réalisation des

grands équipements collectifs, dans l’accueil des nouveaux habitants et des étudiants, dans la

rénovation du bâti, nous conduirons une politique de développement pour hisser nos

agglomérations au rang de métropoles Européennes.

Nous continuerons à proposer aux grandes villes

des Contrats de développement, comme nous

l’avons fait avec les Communautés

d’agglomération de Nice, Aix-en-Provence,

Cannes, Antibes-Sophia-Antipolis et Pôle Azur

Provence.

3 – Nous poursuivrons un programme d’aménagement solidaire avec nos petites et moyennes villes et nos villages ruraux

Le territoire de notre région est composé en grande majorité de communes rurales. Sur

963 communes, 70% ont moins de 2000 habitants. Elles regroupent le quart de la population

régionale. Les territoires ruraux, longtemps évités, sont devenus très recherchés par les

nouveaux habitants et par les entreprises. Le coût du foncier sur la zone littorale, la

surconsommation d’espace, les difficultés de circulation ont déplacé les espaces les plus

attractifs vers le moyen pays qui bénéficie d’un cadre de vie remarquable.

La qualité et le mode de vie proposés par les espaces ruraux du moyen pays en remontant la

vallée de la Durance jusqu’aux territoires de montagne, attirent les nouveaux habitants. Il ne

s’agit pas de néo-ruraux en quête d’un autre mode de vie mais de néo-urbains qui souhaitent

concilier ruralité et modernité. Ces actifs travaillent de plus en plus loin de leur lieu de

résidence. Ils se déplacent en voiture, ont un pouvoir d’achat souvent supérieur à la moyenne



Inventer 60

sont davantage qualifiés et demandeurs de services et de commerces. Ils construisent une

économie résidentielle en fort développement dans la région.

Les maires des communes rurales doivent anticiper les mouvements de leur population tout en

préservant le charme et l’identité de leur commune.

La réforme annoncée des collectivités territoriales risque de rendre difficile le travail de ces

maires souvent seuls et démunis face aux défis considérables qu’ils doivent relever. La

disparition de la taxe professionnelle et des financements croisés les obligeant à autofinancer

fortement leur projet d’investissement, le processus de métropolisation, les incertitudes

financières enfin réservent un avenir incertain aux élus ruraux. Les habitants de ces villages

sont directement affectés par la diminution brutale de l’offre de services à la population

(fermeture de classes, d’agences postale, difficultés d’accès aux soins, à la formation…).

La Région considère qu’elle a un devoir de solidarité envers ces communes, leurs élus et leurs

habitants. Au-delà d’un simple rééquilibrage entre les territoires, le soutien aux communes

rurales s’adosse à la défense de la spécificité des villes et des villages ruraux, revendiquée en

tant que telle et partie intégrante de notre identité régionale. Elle prend tout son sens

lorsqu’elle se décline à travers l’idée de valorisation des ressources rurales, qu’elles soient

humaines, culturelles, patrimoniales, naturelles, énergétiques ou économiques.

Nous valoriserons toutes les ressources de la ruralité. Nous résisterons à la disparition des services publics de proximité. Nous rassemblerons les habitants autour d’une identité forte en soutenant la place de la culture et du patrimoine rural. Nous protégerons les ressources naturelles et énergétiques.

Nous inventerons une économie locale innovante bénéficiant directement au développement

de ces territoires et de leurs habitants à l’image de ce que nous avons réalisé en soutenant les

bistrots de pays.

En valorisant nos ressources culturelles et patrimoniales

Nous financerons les associations qui œuvrent dans le domaine des traditions rurales, s’appuyant sur une réalité économique et historique ou créant un lien social entre les générations. Nous lancerons un concours annuel permettant le financement de projets ambitieux de réhabilitation de petit patrimoine non protégé (pierre sèche, lavoirs, pigeonniers…). Nous développerons le Fonds de Solidarité Locale pour aider les communes rurales qui ont peu de moyens. Nous mettrons en place, au sein des services de la région, un guichet unique dédié aux

communes rurales de moins de 5000 habitants afin de faciliter la relation avec les maires.

Nous accompagnerons l’Union Régionale des maires dans sa mission de concertation, de

dialogue et de formation avec l’ensemble des communes de notre Région.

En valorisant nos ressources naturelles, énergétiques et économiques

Nous compléterons les dispositifs de soutien à la forêt et aux communes forestières

afin de mieux valoriser le potentiel économique de leurs ressources énergétiques, la filière

bois-énergie notamment. De la même manière qu’il existe un Programme d’Aménagement

Solidaire spécifique pour les territoires de montagne, nous mettrons en place un programme

de même type pour les territoires forestiers.

Nous renforcerons notre aide au développement du Haut Débit en zone blanche en privilégiant les technologies filaires.



Inventer 61

Nous soutiendrons les entreprises qui s’installent en milieu rural en adaptant le Prêt régional à la création d’entreprise. Nous soutiendrons un Programme Régional pour l’Emploi en milieu Rural, en cohérence avec

les postes PRE existants, afin de faciliter la création d’emplois directement liés aux activités

économiques et sociales de ces territoires, et l’ingénierie auprès des intercommunalités.

Plus globalement, en complémentarité et en cohérence avec les politiques d’agglomérations,

nous accompagnerons le développement urbain des espaces du moyen et haut-pays, dont les

impacts en termes d’aménagement du territoire sont essentiels, et les ressources paysagères et

urbaines de grande qualité. Les réseaux des petites et moyennes villes sont confrontés à des

problèmes d’urbanisation incontrôlée et de périurbanisation, de dégradation des centres

anciens, de forte pression foncière dans un contexte de mutations économiques et sociales et

de conflits accrus entre logique de développement et logique de préservation.

Nous relèverons ce défi régional.

En lançant un vaste programme d’aménagement solidaire de nos villages et de nos villes moyennes

Pour les territoires qui ne sont pas déjà accompagnés, nous lancerons un vaste programme

d’aménagement solidaire des villages et villes moyennes sous la forme d’un appel à projet

permanent en direction des groupements de communes organisé autour de cinq volets :

� un volet ingénierie de projet, pour la construction de projets urbains, en lien avec les

projets de territoire, par un accompagnement, une participation aux études et une

animation du programme;

� un volet foncier, comme outil d’une politique habitat et articulé aux projets de

recomposition urbaine;

� un volet aménagement et équipement durable de l’espace pour l’aménagement des

espaces publics, la maîtrise de la mobilité, la valorisation du patrimoine et les

équipements de proximité;

� un volet habitat pour faciliter l’accès au logement sur l’ensemble du territoire; cet axe

affiche une volonté politique forte sur la question urgente du logement (production de

logements sociaux, accès au logement des populations économiquement les plus

fragiles…);

� un volet gestion urbaine et sociale de proximité dans la continuité des conventions

d’objectifs et des Contrats de Ville engagés par la Région au titre du précédent contrat

de plan.

Ce programme sera conçu comme un processus dynamique, d’enrichissement mutuel des

acteurs, intégrant des logiques d’innovation, d’expérimentation et de déploiement territorial.

Une plate-forme régionale d’animation sera créée pour l’accompagnement méthodologique

des projets locaux, l’organisation des échanges entre acteurs, la veille à des échelles euro-

méditerranéenne et nationale et l’évaluation de l’ensemble du programme.

Nous proposerons aux Communautés de

communes un programme d’aménagement

solidaire pour les villes et villages ruraux.



Inventer 62

D - Inventer des lycées à dimension humaine

Nous considérons l’éducation et la formation comme un investissement majeur et une

priorité pour notre collectivité. L’accès aux savoirs et aux diplômes, l’élévation des niveaux

de qualification et la réussite de l’insertion des jeunes dans la vie active sont des paramètres

essentiels de la construction d’une société citoyenne, responsable et solidaire. Nous

construirons ce projet dans le cadre d’un service public régional d’éducation et de formation

de qualité qui contribue au service public national de l’Education.

Ce service public régional se structure aujourd’hui, d’une part sur l’exercice de nos

compétences légales et, d’autre part, sur une volonté affirmée d’accompagner les jeunes et

leurs familles pour de meilleures conditions de vie et d’études.

1- Nous construirons des lycées exemplaires

Parce que les conditions d’études sont des facteurs de réussite, la Région a conduit un plan

d’investissement pour les lycées d’un montant d’1,5 milliard d’euros depuis 2003. Donneur

d’ordre majeur dans le secteur du BTP, notre collectivité, par ses investissements pour les

lycées, contribue à la création d’emplois et à la résistance de nos entreprises face à la crise.

Nous porterons une attention accrue à l’amélioration des conditions d’accueil, de vie et d’études dans nos établissements scolaires, en inscrivant leur programmation en fonction des besoins des territoires et en tenant compte des enjeux de développement durable.

Nous porterons un plan d’investissement de 1,5

milliard d’euros pour participer, dans le cadre de

nos compétences, au service public d’éducation et

de formation initiale.

En faisant des lycées «éco-responsables»

Un lycée éco-responsable est un bâtiment exemplaire en matière de bâti

environnemental; mais c’est aussi un lieu que tous ses acteurs - lycéens, parents d’élèves,

personnels techniques et administratifs, enseignants - s’approprient et contribuent à faire

vivre.

Nous développerons le recours aux énergies renouvelables et notamment les installations

solaires thermiques et photovoltaïques dans tous les lycées de la région. Un premier

programme de 100 000 m2 de panneaux photovoltaïques sera déployé, représentant la

consommation électrique moyenne de 20 établissements. D’ici cinq ans, l’ensemble des

toitures utiles des lycées sera équipé de panneaux photovoltaïques. La Région sera attentive à

l’économie générée dans le souci d’une bonne gestion des deniers publics.



Inventer 63

Nous généraliserons le Plan d’équipement en

panneaux solaires à l’ensemble des lycées de

Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour devenir la

première Région de France pour l’énergie solaire.

Nous poursuivrons, par ailleurs, notre plan de réhabilitation en vue d’une meilleure maîtrise des consommations d’énergie. Nous lancerons un vaste programme de réhabilitation pour les 180 lycées de la région afin de les transformer en bâtiments à énergie positive à l’horizon 2020.

Nous accompagnerons les démarches Agenda 21 des lycéens et de la communauté éducative.

En lançant un programme pluriannuel de mise à niveau des laboratoires de langues des établissements.

Nous voulons donner les moyens techniques d’apprentissage aux élèves en équipant

les établissements d’outils technologiques adaptés.

Nous créerons des laboratoires de langues dans nos

lycées.

Nous mettrons en œuvre des dispositifs pour développer les voyages linguistiques.

Nous continuerons, dans le même temps, à développer les équipements sportifs et culturels au sein de nos lycées.

2 – Nous ferons vivre des lycées ouverts et à dimension humaine

Assumant ses obligations légales patrimoniales sur la construction, la maintenance, la

réhabilitation des lycées publics et sur le fonctionnement des lycées publics et des lycées

privés sous contrat d’association avec l’Etat, la Région assume également aujourd’hui, dans

les lycées publics, ses responsabilités en matière d’accueil, d’entretien, d’hébergement et de

restauration scolaire. Elle est responsable de plus de 3 000 agents techniques transférés de

l’Education Nationale dans ses propres services.

Nous continuerons d’augmenter le nombre de

femmes et d’hommes qui assurent l’accueil et la

sécurité dans nos établissements.



Inventer 64

En créant des postes de coordinateurs de vie lycéenne

Nous proposerons un service innovant de référents Coordonnateurs de vie lycéenne dans

le cadre des «Contrats d’engagements réciproques» pour les établissements qui souhaitent:

� mener une action forte de sensibilisation pour la lutte contre les drogues;

� mener des actions d’éducation artistique, culturelle, de santé et de développement

durable;

� animer une mise en réseau d’établissements pour des projets collectifs;

� ouvrir l’établissement sur son environnement;

� créer du lien avec l’environnement culturel et sportif du lycée;

� contribuer à la gestion d’espace dans le lycée hors temps scolaire (salle de réunions

pour des associations, espaces de pratiques culturelles, sportives…);

� équiper et mettre à disposition des espaces pour la vie lycéenne (accès à un ordinateur,

ciné club, pratiques théâtrales, musicales…);

� permettre un plus grand rayonnement au sein de l’établissement des actions menées

par les groupes classe (CVLA, Prix littéraire, Trop Puissant…);

� aider les équipes pédagogiques à la mise en place d’actions éducatives au sein de

l’établissement.

En développant des lieux de vie et de citoyenneté

Nous créerons dans chacun des établissements des locaux de convivialité,

d’expression et de pratique artistique, maison des lycéens et salle polyvalente, pour

développer la créativité des jeunes et accueillir des manifestations ou du public, des lieux

ouverts sur l’environnement permettant un partage et une optimisation de l’usage des

équipements publics.

Nous nous engagerons dans une phase de concertation, visant à la mutualisation et l’ouverture des équipements publics dont la Région est propriétaire mais qui relève de la responsabilité des chefs d’établissement, afin de créer un « Lycée du XXI° siècle », pour

tous et ouvert sur son environnement. En créant le label «Internat qualité pour tous»

Nous construirons et rénoverons des internats afin de fournir le nombre de places nécessaires pour le libre choix de formation de nos jeunes en particulier sur les territoires

«en tension».

Nous ferons évoluer le référentiel de construction vers un label «internat qualité pour tous» comprenant des locaux communs de vie citoyenne avec accès aux ressources

numériques en ligne, et nous ouvrirons l’accès à des places pour l’hébergement de nos

apprentis mineurs.

En combattant la fracture numérique

Nous améliorerons les conditions de vie des apprentis et développerons les dispositifs

d’accès à la culture, au sport et aux loisirs, l’accès à internet gratuit et au catalogue de

ressources numériques en ligne CORRELYCE. Nous ouvrirons l’accès à ce réseau aux

apprentis des CFA, aux étudiants, aux stagiaires de la formation permanente et le déploierons

dans les Espaces Régionaux Internet Citoyen.



Inventer 65

Nous soutiendrons les usages des manuels numériques en ligne dans l’éducation, au travers de la plateforme CORRELYCE, et étendrons le fond régional des manuels scolaires aux manuels en ligne et ressources numériques. Nous généraliserons, alors qu’il s’agit d’un devoir non assumé par l’Etat, un Environnement

Numérique Educatif Régional sous licence libre pour tous les lycées publics, afin de générer

davantage de proximité numérique entre le lycée, les élèves, les parents, les professeurs, les

services académiques et régionaux : notes, absences, cahier de texte, communication de

l’établissement, travail collaboratif avec les enseignants.

Les Technologies de l’information et de la communication éducative (TICE) seront un point

fort de l’action régionale afin de développer les Environnements Numériques de Travail

(ENT), outil privilégié d’éducation et de formation mais aussi d’échanges et de mise en

réseau.

Nous poursuivrons les dotations des établissements en ordinateurs, et notamment les lieux en

libre service (CDI, salles d’études) avec un renouvellement des équipements obsolètes.

Nous poursuivrons les extensions des réseaux câblés internes aux bâtiments comme

alternative au WIFI et câblerons tous les internats.

Nous veillerons à accroître les débits Internet dans les lycées pour favoriser les usages éducatifs en ligne en recourant notamment à la fibre optique dès que le Lycée le nécessite.

Nous généraliserons les Tableaux Numériques Interactifs et l’installation d’un poste de travail

par salle de classe, connecté à un vidéo projecteur fixe (appel en classe, vidéo projection de

ressources numériques, vidéo conférence), complément indispensable de l’Environnement

numérique éducatif CORRELYCE.

Nous mettrons en œuvre des portails «nomades», dispositif sécurisé, permettant aux élèves,

enseignants, intervenants et conférenciers, de se connecter en toute sécurité avec leur

ordinateur portable sur le réseau du lycée et dans l’internat.

Nous proposerons un cartable numérique avec un

ordinateur portable éducatif pour tous les lycéens,

en fonction du niveau de ressources des familles. Il permettra de lutter contre la fracture numérique et de donner les mêmes chances de réussite à toutes et à tous.

En défendant le sport pour tous

Pour la pratique sportive et l’éducation physique et sportive des jeunes, nous

construirons des plateaux sportifs extérieurs et des gymnases dans chacun des nouveaux

établissements, et nous poursuivrons le plan de rattrapage initié en 1998 pour tous nos lycées.

Nous ouvrirons dans le cadre de conventions avec les communes, les associations et les clubs sportifs, ces équipements en dehors du temps scolaire afin de mutualiser l’investissement public et de permettre une appropriation citoyenne et locale de ces équipements.



Inventer 66

En signant des contrats d’engagements

Nous proposerons un nouveau partenariat avec les lycées pour accompagner les projets

d’établissement permettant le développement équilibré et régulé des lycées de notre territoire.

La Région s’engagera dans l’élaboration et la signature, avec chaque établissement, d’un

contrat d’engagements élaboré en concertation avec l’ensemble des parties prenantes et

adopté en conseil d’administration, à la fois sur la base des compétences légales (travaux,

maintenance, plan d’équipement pédagogique, mission de service public de restauration

scolaire et d’hébergement, d’accueil et d’entretien) et sur la volonté d’accompagner les projets

d’actions éducatives et les équipements sportifs.

Nous voulons établir avec les établissements un rapport équilibré, global, adapté à la

spécificité de chacun d’entre eux, plus démocratique (association du conseil d’administration

et du conseil de vie lycéenne), pour structurer l’ensemble des relations et opérer les

rééquilibrages nécessaires afin de donner à tous les moyens du développement d’une offre

éducative et des conditions d’exercice de qualité. Toutes les actions volontaires et les

missions de service public de compétence régionale pourront y prendre leur place.

En mobilisant les agents régionaux des lycées

La Région développera une politique de service public avec le concours des 3000

agents régionaux des lycées, membres de la communauté éducative qui participent

pleinement, dans toutes ses dimensions, au projet éducatif régional et qui œuvrent auprès des

jeunes et des personnels de l’Etat à cette mission. La Région a créé 300 postes

supplémentaires dans les lycées et favorisé l’évolution positive de leur rémunération et de

leurs conditions de travail, depuis qu’ils sont devenus agents régionaux. La Région poursuivra

sa politique d’embauche de nouveaux agents régionaux des lycées, notamment le différentiel

des postes affectés aux lycées qui ont été construits par la Région et qui, par définition, n’était

pas pris en compte dans le premier plan de rattrapage.

Nous travaillerons avec eux sur l’évolution de leurs métiers, de leurs qualifications et de

l’exercice de leurs missions.

Afin de soutenir sa politique en matière de développement de l’informatique et de l’accès aux

outils numériques, la Région a créé 60 emplois d’agents dans les lycées pour la maintenance

informatique. Nous renforcerons ce service de maintenance pour donner davantage de proximité au service public régional «informatique» dans les lycées.

E – Inventer une région durable 1 – Nous encouragerons l’émergence des énergies nouvelles et la sobriété énergétique

Les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables comptent

parmi les principaux axes d’une politique efficace de réduction des gaz à effets de serre et de

lutte contre le changement climatique.



Inventer 67

Deux programmes ambitieux ont marqué la politique énergétique de la région ces dernières

années. Le plan «Energie 2010», adopté en 2005, s’appuie sur un plan de développement des

énergies renouvelables, et un plan de maîtrise de la demande d’énergie et de lutte contre

l’effet de serre. Il met en œuvre de nouveaux outils : les chèques énergies renouvelables pour

les particuliers, les plans locaux Energie-Environnement pour les collectivités. Le dispositif

«AGIR», «Action Globale Innovante pour la Région», adopté en 2006, finance des projets

exemplaires, innovants et durables en matière d’économies d’énergie et d’énergies

renouvelables.

Ces deux dispositifs seront évidemment non seulement maintenus mais amplifiés, en veillant

à rendre accessible les énergies nouvelles à l’ensemble de la population.

Nous contribuerons à la sécurisation de l’alimentation électrique de notre région, et

notamment de l’Est Var et des Alpes maritimes en mettant en place un vaste programme

d’économies d’énergie. Nous accompagnerons les communes dans leurs mesures d’économie

(éclairage public, chauffage des bâtiments…) et conseillerons, dans le cadre de notre

convention avec l’ADEME, les entreprises et les particuliers en élargissant, le cas échéant, la

procédure de «ville lauréate AGIR».

Nous préparerons et adopterons dans le cadre de notre Plan Climat un nouveau plan «Energie

2020» qui prendra la suite «d’Energie 2010». Il répondra aux objectifs du «paquet énergie-

climat» dit aussi «3 fois 20» adopté au niveau européen dont l’objectif pour 2020 est triple :

� une réduction de 20% des GES (voire 30% si un accord international est adopté à

Copenhague) par rapport aux émissions de 1990 ;

� une proportion minimale des Energies Renouvelables de 20% dans la production

européenne ;

� une réduction de 20% des consommations d’énergie (par rapport à 1990).

Nous mettrons en œuvre, pour le fonctionnement

de la collectivité régionale et celui des

établissements dont elle a la charge, les

préconisations définies dans l’«Ultimatum

climatique de Copenhague», à savoir une réduction

de 40% des émissions de carbone d’ici 2020. Nous engagerons dans le cadre du Plan Climat régional les études nécessaires, pour définir un programme d’action permettant d’arriver à cet objectif. Nous inciterons les collectivités territoriales à adopter un plan local Energie-Environnement et

un plan climat en cohérence avec le Plan Climat régional.

Nous mettrons en place un programme «Agir contre la précarité énergétique». Nous adopterons un programme pour faire de Provence-Alpes-Côte d’Azur la première région française productrice d’énergies renouvelables. Nous développerons la filière bois-énergie encore embryonnaire malgré l’abondance de la ressource. Nous accompagnerons les entreprises qui produisent des plaquettes ou des granulés de bois en utilisant les ressources locales. Nous créerons une contribution carbone sous la forme de plantation d’arbres à feuilles caduques.

Nous participerons activement à la mise en place de la vallée des énergies nouvelles dans le

Val de Durance.



Inventer 68

Nous activerons notre convention avec l’association régionale H.L.M. sur la question de la

maîtrise énergétique, tout particulièrement en ce qui concerne la réhabilitation du logement

social et nous engagerons avec les bailleurs sociaux un vaste programme de réhabilitation

thermique des logements sociaux.

Nous poursuivrons la politique d’incitation des villes pour la maîtrise de leur énergie.

Nous mettrons en œuvre un programme de recherche et de développement sur le traitement

des boues issues des stations d’épuration, afin de valoriser le biogaz dans le chauffage urbain

et dans les transports collectifs.

Nous accompagnerons la création des Agences Locales de l’Energie et achèverons la

couverture de la région par les points Info-Energie.

Nous lancerons une réflexion à l’échelle régionale avec l’ensemble de nos partenaires pour

l’optimisation de l’énergie hydraulique, en veillant à sa compatibilité avec la préservation des

milieux aquatiques et la circulation des poissons d’eau douce.

Nous conditionnerons le montant de chaque aide

apportée par la Région à des critères stricts de

respect de l’environnement.

Nous aiderons à l’installation de 1 000 bornes de

recharge rapide pour les véhicules électriques.

Nous apporterons une prime de 1 000 euros pour

l’acquisition de véhicules électriques ou hybrides

pour les taxis et les véhicules de secours. Le développement de modes de déplacement moins polluants, utilisables et accessibles pour le plus grand nombre, est une nécessité pour concilier notre qualité de vie quotidienne avec la protection de notre environnement.

2 – Nous gérerons durablement la ressource en eau

Une politique de l’eau, maîtrisant et valorisant la ressource et les milieux, doit associer

gestion durable et économe de la ressource, aménagements hydrauliques, préservation de la

qualité des eaux, dépollution des eaux usées et amélioration de la gestion intégrée des

milieux. Cette problématique de l’eau a toute sa place dans l’aménagement du territoire, la

prévention des risques d’inondation, la protection contre les incendies, le développement des

solidarités et des modes de consommation éco-responsables, la coopération interrégionale et

décentralisée.

Dans une région aujourd’hui largement sécurisée mais qui doit anticiper sur les risques à

venir, l’optimisation de la ressource en eau constitue un projet d’envergure nationale. Ce

projet doit allier, dans le cadre d’un schéma global des ressources, démarche prospective sur

les usages et les conflits, gestion économe de la ressource, investissements nécessaires à la

sécurité de l’approvisionnement et à la préservation des ressources locales, modernisation de



Inventer 69

réseaux gravitaires multi-usages, ainsi que des pratiques innovantes de récupération des eaux

de pluies, de réutilisation ou de recyclage des eaux.

Nous apporterons notre soutien aux communes dans la gestion de leur service d’approvisionnement et de gestion de l’eau dans le cadre d’une gestion intégrée de la ressource. Les grands aménagements hydrauliques, outils d’anticipation et de gestion durable

La réalisation de grands aménagements hydrauliques «de transfert», qu’il s’agisse

d’investissements directement liés à la Société du Canal de Provence ou d’investissements

contribuant à une gestion solidaire de l’eau interbassins, constitue pour la Région un enjeu

prioritaire. Les territoires ruraux qui procurent la ressource (Durance, Verdon) doivent

bénéficier d'un niveau de sécurisation comparable à celui des zones littorales, réceptrices de

cette eau.

Au-delà des grands ouvrages structurants destinés à sécuriser les territoires et à préserver les

ressources locales - liaison Verdon-Saint-Cassien, desserte Cadarache, liaison entre Est

Bouches-du-Rhône et Ouest du Var - les grands aménagements hydrauliques, et tout

particulièrement ceux directement liés au Canal de Provence, répondent à une série d’objectifs

d’anticipation et de gestion durable.

Nous poursuivrons l’aménagement maîtrisé des territoires pour répondre aux enjeux de

développement urbains, ruraux, agricoles, industriels, touristiques et environnementaux de la

région.

Nous favoriserons le maintien, la diversification et le développement de l'agriculture dans le cadre d’un programme régional pour l’hydraulique agricole, en mettant à la

disposition des exploitants de l'eau d'irrigation avec la qualité du service requise et au moindre

coût : grands ouvrages, modernisation des ouvrages d’irrigation traditionnelle, réhabilitation

et poursuite du linéaire existant, contrats de canaux.

Nous contribuerons à la protection de l'environnement et à l'amélioration du cadre de vie :

protection contre les incendies de forêts, réduction des prélèvements dans des ressources

locales fragiles, amélioration du cadre de vie et desserte de nouvelles zones de

développement, valorisation énergétique des canaux.

Nous développerons, renforcerons, et sécuriserons les approvisionnements en eau :

� par des équipements d’interconnexions d’ouvrages, au sein du système Canal de

Provence ou avec d'autres maîtres d'ouvrage pour améliorer la sécurisation de

l'alimentation en eau;

� par la diversification et le renforcement des ressources de communes insuffisamment

desservies et sécurisées.

Une gestion solidaire interbassins : solidarité aval-amont

D’autres investissements contribuant à une gestion solidaire de l’eau interbassins sont

à envisager avec les maîtres d’ouvrages concernés en organisant une gestion équilibrée de la

ressource entre l’échelon régional et local.

Ces investissements contribueront tout particulièrement à :

� sécuriser l’alimentation en eau de territoires du haut pays qui ne peuvent actuellement

bénéficier de l’accès à des réserves suffisantes : préalablement aux investissements les

besoins et les solutions à mettre en œuvre devront être inventoriés et analysés

précisément pour préserver la qualité des ressources en eau du Massif;



Inventer 70

� prévenir les risques de conflits d’usage en modernisant les canaux de transport d’eau

brute, en favorisant des économies de prélèvement et la promotion d’équipements

économes en eau, en facilitant le maintien d’un niveau élevé des plans d’eau à

vocation touristique, la sécurité hydro-électrique ou encore une meilleure gestion des

milieux en aval.

Des plans de gestion des milieux aquatiques et littoraux

Avec un soutien fort apporté aux structures de gestion, nous assurerons la mise en

œuvre de plans de gestion concertés et contractuels, plans de gestion des zones côtières et

contrats de rivières et de baies, SAGE, et favoriserons les démarches de gestion foncière des

bassins versants et des crues. Outre les plans de gestion concertés, cet objectif porte sur deux

grands espaces aquatiques, «territoires à enjeux» qui structurent la région, et plus largement

sur l’établissement d’une politique régionale du littoral. La Durance

Axe de communication majeur, «colonne vertébrale» du territoire régional, trait

d’union entre le massif alpin et le Rhône, masse d’eau en relation directe avec celle du Rhône,

source d’énergie renouvelable, la Durance a fait l’objet d’un Plan d’actions important. Nous

devons aller au-delà. Nous conduirons sur le grand espace durancien une approche globale,

dans une perspective de développement durable, pour un meilleur partage des ressources en

eau de la rivière entre les différents usages : hydroélectricité, irrigation, alimentation

industrielle et urbaine, tourisme.

Inscrit en cohérence avec le Contrat de rivière du Val de Durance, ce plan doit permettre

l’organisation des acteurs autour des principaux enjeux régionaux pour la gestion de la

ressource en eau et l’aménagement du territoire : sécurité face au risque d’inondation,

restauration de la biodiversité des milieux aquatiques, sécurisation et optimisation de

l’alimentation en eau, partage équitable entre les grands usages, gestion solidaire des

situations de sécheresse, valorisation touristique et économique des territoires. Ce plan

intégrera les interactions éventuelles avec le plan de sauvegarde et de réhabilitation de l’Etang

de Berre, et tout particulièrement l’accroissement des restitutions en Basse-Durance.

Le plan de sauvegarde et de réhabilitation de l’Etang de Berre

Espace naturel remarquable, l’Etang de Berre se caractérise par de forts

dysfonctionnements liés aux déversements importants et variables d’eau douce et de limons

duranciens, notamment via le canal usinier EDF de Saint-Chamas, ainsi qu’avec les rejets

polluants, industriels, domestiques et agricoles. Dans le prolongement des améliorations déjà

constatées depuis la mise en œuvre du plan de reconquête, mais également au regard des

décisions de la Cour de Justice Européenne, l’enjeu est désormais de rechercher, en vue du

retour à un étang à caractère marin, un nouvel équilibre écologique durable, respectueux de

l’ensemble des usages.

En s’appuyant sur les études lancées par le GIPREB, structure partenariale constituée pour la

durée du Contrat de plan 2000-2006, nous initierons :

� un programme de grands travaux : réouverture du canal du Rove à la circulation d’eau

de mer et réalisation par l’Etat et EDF de la dérivation du canal usinier;

� une démarche de réhabilitation et de mise en valeur de l’Etang à travers une gestion

intégrée de ses affluents et la mise en place d’un contrat d’Etang;



Inventer 71

� et, plus globalement, une démarche d’aménagement du territoire à l’échelle de

l’ensemble de la zone du pourtour de l’Etang de Berre.

3 - Nous valoriserons la richesse de notre biodiversité

La grande diversité des espaces naturels en région Provence- Alpes-Côte d’Azur et la

fragilité de ces territoires, par rapport à la pression démographique et aux contraintes de

l’aménagement, ont nécessité des mesures de protection qui ne handicapent pas la nécessité

du développement économique. Tout un ensemble de procédures, de mesures, de structures

maille le territoire de la région. 54% du territoire régional est couvert par des zones naturelles

d’intérêt faunistique et floristique, 30% par des zones Natura 2000, 3 parcs nationaux, 5 parcs

naturels régionaux, 18 réserves naturelles dont 4 régionales, 29 000 hectares de propriétés

sont protégés par le conservatoire du littoral.

La biodiversité relève de nos spécificités et conditionne notre attractivité. C’est en Provence-

Alpes- Côte d’Azur qu’elle est à la fois la plus riche et la plus menacée. Notre position

géographique, entre Alpes et Méditerranée, nos climats, nos ressources naturelles, nos

territoires ruraux, notre réseau de rivières et de lacs ont facilité le maintien d’un grand nombre

d’espèces végétales et animales dont un grand nombre ont disparu sur le reste du territoire

national. 2010 est «année internationale pour la biodiversité». Nous mettrons à profit cette

opportunité pour sensibiliser les habitants et les acteurs du développement régional sur la

nécessité de continuer nos efforts pour sa protection.

En prenant appui sur les structures dont la Région est partenaire, nous devons veiller à

préserver cette biodiversité, élément de notre liberté culturelle et de notre art de vivre,

fondement d’une part importante de notre économie et du tourisme.

Le changement climatique, l’introduction d’espèces végétales ou animales invasives, la

pollution constituent autant de menaces pour nombre d’espèces ou variétés endémiques. Parce

qu’elle constitue une chaîne complexe dont l’Homme fait également partie, mais aussi parce

qu’elle est le garant de la bonne santé de notre Nature, nous devons veiller à sa préservation.

Nous élaborerons un schéma régional de la biodiversité. Nous protègerons, en prenant notamment appui sur le centre de la biodiversité de la Thomassine à Manosque, la préservation des espèces endémiques et des variétés traditionnelles, en particulier les productions agricoles. Nous poursuivrons notre partenariat avec les Conservatoires botaniques alpins et de Porquerolles. Nous poursuivrons, notamment au travers des Parcs naturels régionaux la préservation des

espèces emblématiques de notre région, tel que l’aigle de Bonnelli.

Nous poursuivrons notre action visant la préservation de la biodiversité marine en partenariat

avec la communauté scientifique, nos partenaires méditerranéens à travers l’accord RAMOGE

et les pêcheurs.

Nous poursuivrons notre partenariat avec les fédérations pour la pêche et la protection des

milieux aquatiques, visant à assurer la gestion durable des poissons de nos rivières.

Nous créerons un Observatoire régional de la

Biodiversité avec l’Agence Régionale Pour

l’Environnement.



Rassembler 72

IV-RASSEMBLER

Toute démocratie dégage une majorité qui transforme un programme politique en un

projet collectif. Pour autant, dans tous les actes de son gouvernement, la Région reste ouverte

au débat. Elle n’a pas la prétention d’avoir toujours les réponses les mieux adaptées aux

responsabilités qui sont les siennes. Elle doit constamment faire face aux changements du

monde, aux mouvements de l’économie et aux évolutions de la société. Il lui appartient de

savoir les comprendre pour pouvoir agir efficacement.

La Région ne se limite pas à un parti majoritaire chargé d’appliquer un programme de

gouvernement légitimé par les urnes. Non seulement elle entend respecter son opposition,

l’écouter et prendre en compte les analyses et les propositions qu’elle estime favorables à

l’intérêt régional, mais elle se veut rassemblement de cinq millions d’habitants appelés à

entretenir avec elle des relations de confiance.

Certes, chacun d’entre eux n’est pas en position de dialogue, mais tous doivent avoir la

possibilité de faire entendre leur voix, faire connaître leur avis, exprimer leurs attentes pour

que les politiques régionales améliorent leurs conditions de vie et portent à un haut niveau

l’intérêt général. Les corps intermédiaires, associations, mouvements, partis politiques,

syndicats sont les relais naturels de leurs interventions.

Toutes évidemment ne pourront être prises en compte. D’abord parce que la Région a des

priorités et porte une conception de l’action publique qui n’est pas celle de tous. Ensuite en

raison de la relative faiblesse de ses pouvoirs et de ses moyens dans un Etat qui, malgré les

acquis de la décentralisation, reste d’esprit Jacobin. Enfin parce que les intérêts de chacun

sont évidemment contradictoires et que l’objectif de la Région n’est pas de contenter tout le

monde dans une dilution des ses responsabilités.

Elle est dans une conception la plus partagée possible de l’intérêt général.

Rassembler veut dire associer le plus grand nombre possible d’acteurs de la région aux

décisions qui vont avoir un impact sur les conditions de vie de ses habitants, le

développement de ses entreprises, la qualité de vie de tous. Rassembler veut dire gouverner

dans une concertation permanente pour écouter les avis, entendre les propositions, prendre en

compte les attentes et répondre aux inquiétudes d’une société qui, plus que jamais, doute

d’elle-même.

En définitive, rassembler veut dire gouverner différemment. L’exercice est difficile.

L’exemple ne vient pas du plus haut sommet de l’Etat qui entend imposer ses politiques sans

prendre le temps du dialogue. Il n’est pas non plus systématiquement dans le pouvoir local qui

peut reproduire le même modèle. Notre projet politique est une autre «gouvernance».

Cette volonté s’est déjà exprimée depuis 1998 par un grand nombre d’initiatives, d’assises, de

rencontres, de partenariats avec toutes les forces vives de la région. L’hémicycle de l’Hôtel de

région est rarement vide. Il accueille pratiquement tous les jours des manifestations qui sont

autant de rassemblements pour exprimer une attente ou émettre des propositions.

Cette ouverture, cet appel constant au rassemblement seront au cœur de notre action. Nous

voulons une région citoyenne.



Rassembler 73

A - Rassembler les citoyens régionaux autour d’un projet de développement équilibré

Nous organiserons chaque année les Etats

généraux de la Région. Nos Etats généraux sur les services publics ont permis à 30.000 habitants de notre région de s’exprimer. Nous aurons désormais un rendez vous annuel avec tous les citoyens de Provence-Alpes-Côte d’Azur pour mettre en débat les grandes questions posées par notre avenir et notre communauté de destin.

Nous organiserons des votations citoyennes

régionales. Nous consulterons tous les habitants sur les grands sujets d’intérêt régional. 1 – Nous rassemblerons nos jeunes

Nos jeunes, quels que soient leur niveau de formation, leur origine, leurs goûts ou

leurs appétences, partagent le privilège de leur âge. Inscrits dans une société de

communication, acteurs d’une société partagée entre valorisation des individus et engagement

collectif, vivant sur des modèles totalement différents de ceux de leurs parents, nos jeunes

sont souvent mal compris. Si nous avons une responsabilité particulière envers nos lycéens et

nos apprentis, c’est toute la jeunesse que nous souhaitons rassembler.

Nous la rassemblerons dans le cadre des printemps des lycéens et apprentis, puisque la

jeunesse a le privilège de faire la fête et de se comprendre autour de la musique sans avoir

besoin d’intermédiaires; la rassembler aussi pour l’informer dans le cadre de salons, forums,

opérations portes ouvertes, journées du futur bachelier.

Nous la rassemblerons dans le cadre de l’apprentissage de la démocratie, avec le Conseil Régional des Jeunes, dont nous modifierons le fonctionnement pour le rendre plus efficace.

Le CRJ est un bel exemple d’apprentissage aux comportements citoyens. L’université de tous

les savoirs les ouvre à la culture scientifique et aux grands débats de société. Les comités de

pilotage les associent aux programmes de construction des lycées.

La rassembler pour lui permettre de mener à bien ses projets. Les conventions de vie lycéenne

permettent de bénéficier d’appuis de la Région pour conduire des projets collectifs qui

démontrent leurs capacités d’initiative et de prise de responsabilité. «Entreprendre au lycée et

CFA» accompagne les jeunes et les enseignants dans la réalisation de projets économiques.

Les chantiers de jeunes bénévoles favorisent les échanges entre jeunes de toutes origines sur

des travaux d’utilité collective : sauvegarde de l’environnement, réhabilitation du petit

patrimoine, amélioration de l’habitat.

La rassembler dans des locaux adaptés que sont les maisons des lycéens, salles mises à leur

disposition, lieux de rencontres et d’échanges, lieux d’exposition… La rassembler pour

l’écouter dans le cadre des journées du futur bachelier, des assises de la vie lycéenne et

apprentis, des assises de la vie étudiante.



Rassembler 74

Nous voulons qu’un plus grand nombre de jeunes bénéficient de ces dispositifs qu’il nous

appartient de mieux faire connaître avec l’appui des enseignants et de toute la communauté

éducative.

2 – Nous rassemblerons nos entreprises

La mise en œuvre des réseaux d’entreprises, les PRIDES, a modifié radicalement les

interventions de la Région auprès du système productif. L’approche classique des aides

attribuées aux entreprises sur des critères préalablement définis a été remplacée par de fortes

incitations au regroupement. La Région finance désormais des réseaux d’entreprises

regroupées autour d’une filière ou d’un projet spécifique. Elle les invite à se rassembler pour

être plus fortes dans la concurrence internationale, pour mutualiser leurs ressources, pour

promouvoir des projets coopératifs, pour développer la recherche et l’innovation. Le succès

rencontré par cette nouvelle approche, traduite par 29 PRIDES labellisés, démontre tout

l’intérêt d’une économie de réseaux construite sur la confiance plutôt que sur la concurrence.

En 2010, nous ferons une première évaluation des PRIDES et nous veillerons à améliorer leur

fonctionnement.

Savoir entendre les chefs d’entreprises participe aussi de notre objectif de rassemblement.

Cette écoute est permanente. Elle prend la forme de rencontres régulières autour des grands

secteurs d’activité, d’assises sur les métiers et les stratégies d’innovation, de débats qui

associent les entrepreneurs à des chercheurs et des universitaires, de conventions avec les

organismes consulaires.

Nous favoriserons le dialogue social en Provence-

Alpes-Côte d’Azur. Nous poursuivrons l’organisation chaque année de la Conférence régionale des acteurs de la vie économique et sociale, qui permet de dégager les grandes tendances de l’économie régionale. Cette ouverture est au cœur de notre mission de développement économique.

3 – Nous rassemblerons les partenaires sociaux

La Région est engagée, depuis plusieurs années, dans des relations étroites avec les

partenaires sociaux et notamment avec les organisations syndicales de salariés sur lesquelles

elle s’est fortement appuyée, à l’occasion de l’organisation des états généraux de la Région.

La Région a développé de façon volontariste un mode original de relation avec eux.

En approfondissant un mode original de relation avec les partenaires sociaux

La singularité de notre Région dans sa relation aux partenaires sociaux se mesure à travers

différents aspects :

� les objectifs poursuivis : alors que le dialogue social reste très centralisé dans notre

pays (la négociation collective sur les grands sujets - temps de travail, conditions de



Rassembler 75

travail, salaires - se déroulant essentiellement au niveau national), et marqué par la

prégnance de l’intervention de l’Etat, la Région a réussi à faire émerger un cadre, des

acteurs et une dynamique autonome au niveau régional, ayant permis la signature

depuis 2003 d’une dizaine d’accords avec des branches professionnelles, puis en 2009

un engagement opérationnel avec des OPCA et des filières d’activité autour de la

sécurisation des parcours professionnels;

� les thématiques proposées : refusant de légitimer le partage implicite de compétences

entre le champ du social, qui serait l’apanage des organisations de salariés, et celui de l’économie, sur laquelle les employeurs auraient naturellement vocation à intervenir,

la Région a souhaité que l’ensemble des partenaires sociaux soient associés aux

groupes de travail ou comités de pilotage, constitués pour élaborer les grandes

politiques qu’elle mène (formation professionnelle, emploi, sanitaire et social, mais

aussi, plus récemment développement économique et environnement);

� une attention particulière aux organisations syndicales : si, en Provence-Alpes-Côte

d’Azur, les représentants d’employeurs sont relativement bien structurés, tant au

niveau régional et interprofessionnel (par une Union patronale régionale réunissant les

trois organisations représentatives des employeurs) qu’au niveau sectoriel, les

représentants des salariés sont organisés en des configurations diverses qui n’ont

identifié que tardivement l’échelon régional comme pertinent pour la définition d’un

certain nombre d’enjeux communs. Nous avons, au cours des derniers mois, renforcé

nos relations avec l’ensemble des organisations syndicales en les incitant à nous

désigner des interlocuteurs, au niveau régional, susceptibles de participer aux

instances que nous avons mises en place, et en leur apportant, chaque année, une aide

financière non négligeable.

L'ambition et l'originalité de notre approche en matière de dialogue social ont été remarquées

et saluées au niveau national, comme en témoigne un rapport récent du Conseil national de la

formation tout au long de la vie. C’est pourquoi nous poursuivrons dans cette voie.

En valorisant nos initiatives en faveur du dialogue social

Le contexte national et régional est favorable à l’amplification et à la valorisation de

nos initiatives en faveur du dialogue social. Des éléments liés au contexte économique et

social plaident pour la prise d’initiatives nouvelles dans ce domaine.

Plusieurs facteurs ont fait de la Région un acteur incontournable pour les organisations

d'employeurs et de salariés. Le paysage syndical est en recomposition. La récente

modification des règles régissant la représentativité des organisations syndicales ainsi que les

élections prud’homales de décembre 2008 se sont traduites par une profonde recomposition

du paysage syndical dans notre région. Dans ce contexte, très déstabilisant pour certaines

d’entre elles, les organisations syndicales sont particulièrement sensibles à tous les signes des

pouvoirs publics susceptibles de les conforter et de les légitimer.

La révision générale des politiques publiques a suscité l’inquiétude et la mobilisation des

organisations syndicales très implantées dans le secteur public, qui n’ont pas été associées à

ce processus. Elles ont trouvé avec les Etats généraux de la Région un relais très efficace.

Cette problématique de la défense des services publics va rester très présente dans le débat des

prochains mois à l’occasion de la relance du schéma régional d’aménagement et de

développement durable du territoire dont elle constitue une des thématiques essentielles.

Les salariés et leurs représentants se voient confrontés de plus en plus souvent à des décisions

prises par des grands groupes internationaux qui obéissent à des considérations souvent

étrangères à la situation de l’entreprise ou du site de production. C’est bien naturellement



Rassembler 76

qu’ils interpellent les pouvoirs publics, l’Etat au premier chef mais aussi les collectivités

locales, qui ont aidé les entreprises concernées à s’installer et à se moderniser pour trouver un

interlocuteur, afin d’engager la discussion. La Région adaptera ses modalités d’intervention

pour être actrice plus encore.

La Région attache une grande importance à ce que les instances consultatives prévues par la

loi soient associées étroitement à ses travaux. C’est le cas du Conseil Economique et Social

Régional, avec lequel les relations sont excellentes et qui a émis des rapports et des avis

particulièrement enrichissants pour la collectivité, récemment, par exemple, sur le sanitaire et

social ou le schéma de la ressource en eau. Mais on rappellera que nous avons aussi en région

(ce qui est très loin d’être partout le cas) un Comité de coordination régional emploi-

formation, coprésidé par l’Etat et la Région, qui associe les partenaires sociaux, et alimente

les travaux de la Région sur des sujets relevant des politiques d’emploi et de formation. Que

ce soit au niveau régional et interprofessionnel, dans le cadre d'une approche sectorielle

(branches professionnelles, PRIDES) ou territoriale (COTEFE), les représentants régionaux

des entreprises et les organisations syndicales de salariés sont pleinement parties prenantes

des politiques de la Région. Une attention particulière est portée à ce qu’ils soient interpellés

très en amont, et pas seulement par une consultation formelle in fine dans le cadre d’une

véritable approche participative des politiques régionales.

En confortant le dialogue social régional

La Région développera le dialogue social au niveau territorial.

Nous donnerons plus d’efficacité et de lisibilité au dialogue social territorial : � en confortant l’instance copilotée par l’Etat et la Région associant les partenaires

sociaux à toutes les questions d’emploi et de formation, le Comité de coordination

régional emploi formation;

� en associant les partenaires sociaux aux instances chargées du développement

économique (PRIDES, Commission de contrôle des aides aux entreprises) afin de bien

souligner le lien entre questions économiques et sociales;

� en reconnaissant au CESR un rôle d’ensemblier et d’appui transversal au dialogue

social territorial (rôle d’observatoire, de capitalisation des bonnes pratiques,

d’évaluation);

� en confortant notre soutien aux conseils de développement des territoires de projet

réunis en association régionale «territoires et citoyens - Réseau des conseils de

développement et instances participatives territoriales en Provence-Alpes-Côte

d’Azur».

Nous renforcerons la capacité à agir des acteurs territoriaux :

� en ciblant les aides apportées aux organisations syndicales sur l’accompagnement du

dialogue social;

� en développant la formation des acteurs en s’appuyant sur Act Méditerranée;

� en associant étroitement les partenaires sociaux à l’activité des COTEFE.

Nous clarifierons nos relations avec les partenaires sociaux dans un cadre contractuel.

Afin de donner davantage de cohérence, de lisibilité et d’efficacité aux relations que nous

entretenons avec les partenaires sociaux, une délibération cadre sur le dialogue social

réaffirmera l’attachement de la Région à une concertation permanente avec les partenaires

sociaux.

Il s’agira :



Rassembler 77

� d'afficher notre volonté de faciliter la mise en place d'un véritable dialogue social au

niveau régional et territorial;

� de réaffirmer l'engagement de la collectivité, et de conforter les partenaires sociaux en

les associant à l'élaboration et à la mise en œuvre de toutes les politiques régionales

susceptibles de les concerner.

Cette délibération s’appuiera sur un accord cadre de méthode négocié, au niveau

interprofessionnel, avec l'UPR et l’ensemble des organisations syndicales de salariés. Cet

accord cadre aura pour objet de définir le cadre et les modalités d’un partenariat entre les

pouvoirs publics (l’Etat s’y associant s’il le souhaite) et les partenaires sociaux. Il lui

reviendra d’identifier par branche, par thème et par territoire, les priorités susceptibles d’être

ensuite déclinées contractuellement.

S’agissant des thématiques, seront pérennisées les problématiques structurant aujourd’hui les

accords cadre quadripartites qui permettent de couvrir l'ensemble des champs du dialogue

social, et sont en phase avec les enjeux des partenaires sociaux au niveau national :

� la sécurisation des parcours professionnels qui porte essentiellement sur des enjeux

centrés sur la formation et s'inscrit dans la continuité des expérimentations sectorielles

en cours, visant à mettre en place un fonds d’intervention mutualisé avec les

partenaires sociaux au bénéfice de publics en difficulté (salariés, demandeurs

d’emploi);

� l’anticipation des mutations économiques et la Responsabilité Sociale et

Environnementale qui pourra faire l'objet de programmations annuelles d'actions par

branches, en mobilisant l’expertise des centres ressources régionaux concernés

(Observatoire Régional des Métiers, Espace Compétences, Agence Régionale pour

l’Amélioration des Conditions de Travail et Cité des Métiers), mais également les

actions engagées dans le cadre des PRIDES.

S’agissant des territoires, l’accord cadre pourra enfin identifier les COTEFE confrontés à des

enjeux particuliers (fermeture d’entreprise, développement d’activités nouvelles) appelant une

mobilisation particulière de l’ensemble des partenaires, tant en termes d’observation, que

d’action.

4 – Nous rassemblerons nos partenaires institutionnels

Depuis 1998, pas une de nos politiques n’aura été définie dans la confidence de

quelques élus, ni mise en œuvre sur la seule compétence de quelques techniciens. Toutes

auront été précédées de débats et de rencontres avec les acteurs concernés. Nous continuerons

à les rassembler régulièrement pour évaluer la pertinence de nos actions, les recadrer si

nécessaire, les améliorer dans tous les cas de figure. La liste de tous ces partenaires serait trop

longue à exposer et le risque existe d’en oublier, mais aucun partenaire institutionnel n’aura

été oublié dans la définition et la mise en œuvre de nos politiques.

Par ailleurs, tous les grands projets coordonnés ou accompagnés par la Région sont conduits

avec des structures partenaires :

- Euroméditerranée avec l’Etablissement Public d’Aménagement éponyme,

- Plaine du Var avec l’Etablissement Public d’Aménagement éponyme,

- ITER avec, jusqu’à présent, l’agence ITER et dans le cadre de la démarche

participative «ITER et les Territoires»,



Rassembler 78

- Le Centre Régional de la Méditerranée, avec l’AREA et la mairie de Marseille,

- Les Ateliers d’Arles avec l’AREA et la mairie d’Arles,

- La Vallée des Energies nouvelles avec ITER, les communautés de communes, le

conseil général des Alpes de Haute-Provence,

- Le contrat de baie à Toulon.

La Région rassemble autour de ses projets les services de l’Etat et ses établissements publics,

les collectivités territoriales et leurs groupements, les agences de l’Etat, ses partenaires

Européens et Méditerranéens. Elle regrette toutefois que le désengagement de l’Etat limite

l’importance et l’efficacité de ses interventions. Elle continuera néanmoins à les solliciter,

même si elle est appelée à prendre le relais de services public défaillants.

Pour conforter notre action de coordination et de mise en cohérence avec les partenaires territoriaux, nous proposerons la création d’un conseil régional des territoires aux côtés de notre assemblée et du C.E.S.R., pour débattre avec les présidents des exécutifs des

départements, des agglomérations, des pays et des parc naturels régionaux, des politiques de

développement partagées (C.P.E.R., schémas prospectifs, projets stratégiques, politique

européenne…).

5 – Nous rassemblerons nos associations

La diversité et le grand nombre d’associations actives en Provence-Alpes-Côte d’Azur

invite la Région à savoir les rassembler pour entendre leurs demandes et expliquer ses

priorités. C’est ainsi qu’elle organise chaque année des assises régionales de la vie

associative, travaille de concert avec les réseaux de grandes associations, les pôles régionaux

de la vie associative, les fédérations d’éducation populaire.

Au-delà, la Région rassemble les associations gestionnaires qui œuvrent dans divers domaines

de la société régionale et, par l’engagement de leurs bénévoles et leur proximité de terrain,

conduisent des actions d’intérêt régional, notamment dans les domaines de la lutte contre la

précarité, l’insertion par l’activité économique, le droit à la santé, la défense de

l’environnement, la promotion de la femme, la lutte contre les discriminations, la politique de

la ville, les activités sportives et culturelles, la culture scientifique et technique…

Cette volonté de rassemblement, de dialogue, d’échanges enrichit quotidiennement l’action

régionale. Elle lui donne sens et rapproche une institution encore insuffisamment connue de

l’ensemble des acteurs du développement régional.

C’est pourquoi cette politique sera poursuivie et élargie vers les partenaires qui s’estiment

insuffisamment pris en compte par la Région.

Chaque année, se tiennent à l’initiative de la Région des rassemblements qui sont autant de

lieux d’échanges et de dialogue et mobilisent le secteur associatif. Par exemple :

� printemps des lycéens et des apprentis,

� assises régionales de la formation professionnelle,

� rencontres régionales de la mer,

� assises régionales de la vie étudiante,

� rencontres régionales de la vie associative,

� rencontres régionales de la culture,

� assises du foncier et de l’habitat,

� journées sur les personnes âgées,

� états généraux des personnes handicapées,

� assises régionales du tourisme,



Rassembler 79

� assises régionales de l’énergie,

� séminaire de l’économie sociale et solidaire,

� rencontres régionales de l’innovation,

� rencontres annuelles de la montagne,

� comités de concertation des conseils de développement,

� ateliers des territoires,

� assises régionales de l’agriculture et du développement rural,

� forum des collectivités locales et régionales en Méditerranée,

� conférence régionale de la coopération décentralisée…

La Région souhaite valoriser et intensifier «un projet associatif régional», réelle opportunité

d'une plus grande solidarité au service de la population et d'un développement équilibré des

territoires.

Nous axerons nos interventions sur le soutien à la création et la pérennisation de la vie associative, sur la création d'un dialogue social territorialisé spécifique au secteur, et sur le développement conjoint d'outils numériques réciproquement utiles.

Nous permettrons à chaque association de mettre en œuvre son projet en conservant ses idées et sa spécificité dans une démarche de dialogue et de concertation préservant son autonomie. Nous consoliderons nos 8 Pôles régionaux d'appui à la vie associative,

accompagnateurs à la création et à la pérennisation des activités et des emplois, et

développerons leurs relations avec les antennes départementales. Un pôle sera créé dans les

Bouches du Rhône et un pôle sera créé à Marseille.

Nous renforcerons nos partenariats avec le Fonds de Solidarité et de Promotion de la Vie Associative, la Conférence Permanente des Coordinations Associatives, et la Chambre Régionale de l'Économie Sociale et Solidaire.

Nous mettrons en place à l’Hôtel de Région une cellule d’accueil et d’appui à la vie

associative.

A l’occasion des 10 ans de la «Charte pour la vie associative» en 2011, la Région lancera une

évaluation de la portée de cette charte ,et proposera une concertation destinée à approfondir

les relations entre les collectivités et le monde associatif.

Nous expérimenterons des actions favorisant un dialogue social territorialisé dans le secteur

associatif, afin d’élargir et d’enrichir la négociation collective, d’améliorer la qualité de

l’emploi, les relations de travail et la prévention des conflits. Nous faciliterons la mobilisation

des partenaires sociaux à l’échelle régionale, veillerons à ne pas percuter les autres niveaux de

dialogue social (national, branches professionnelles) et nous attacherons à ce que puisse

émerger une nouvelle forme de dialogue social concourant à pérenniser et renforcer le

mouvement associatif.

Nous proposerons le développement de l’usage des outils numériques dans le secteur associatif. Nous favoriserons l’ouverture des lycéens pour le développement des activités sportives et culturelles dans le cadre des contrats passés avec chaque lycée. La révision du Schéma Régional de Développement Economique, l’actuel arrivant à son

terme en 2011, sera l’occasion de rassembler tous ces acteurs et de construire collectivement

un nouveau projet de développement pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.



Rassembler 80

6 - Nous rassemblerons dans l’écocitoyenneté

Nombreuses sont les déclarations officielles qui invitent à changer nos modes de

consommation pour faire face aux défis environnementaux. Les constats à l’échelle mondiale

sur la surexploitation des ressources naturelles, la perte de biodiversité, le changement

climatique, la crise énergétique nous invitent effectivement à changer nos modes de vie. C’est

là un objectif ambitieux mais nécessaire pour éviter que la crise écologique ne se transforme

en une crise économique et sociale encore plus profonde. Cela nécessite une démarche

collective et solidaire, qui nous concerne tous.

Nous créerons les moyens d’un dialogue partagé entre tous les acteurs du développement de

la région et, au-delà, tous les citoyens pour poser les termes de ce débat. Nous mettrons en

œuvre l’Agenda 21 Régional récemment adopté qui sera décliné dans l’ensemble de nos

politiques.

Nous appuierons le développement de la région sur les principes fondateurs de notre Agenda

21 : équité et solidarité, partenariat et transversalité, responsabilité et exemplarité,

participation, spécificité méditerranéenne, cohérence et évaluation.

Nous traduirons par des mesures concrètes les orientations stratégiques que nous avons

adoptées :

� favoriser la qualité de vie et la cohésion sociale en assurant la solidarité, l’égalité et la

culture;

� assurer un mode de développement économique durable et une consommation

responsable;

� renforcer l’équité, l’équilibre territorial et le cadre de vie régional par la gestion de

l’attractivité et la prise en compte de la vulnérabilité du territoire;

� préserver et valoriser les ressources naturelles, la biodiversité et agir pour la lutte

contre le changement climatique;

� renforcer et pérenniser la gouvernance et la proximité avec les acteurs et partenaires

du territoire;

� tendre vers une région éco-responsable et exemplaire.

Nous prolongerons les efforts que nous avons entrepris dans la vie interne de la collectivité

régionale dans le cadre de notre Agenda 21 interne pour être nous-mêmes éco citoyens.

Nous accompagnerons les Agendas 21 locaux et veillerons à leur cohérence avec l’Agenda 21

régional.

Nous inviterons l’ensemble des collectivités à utiliser les indicateurs des Agenda 21 pour

décliner l’éco- responsabilité dans les achats publics.

Nous réaliserons une campagne d’information et de communication auprès de toute la

population, et notamment des jeunes, pour expliquer et promouvoir des comportements éco-

responsables.

Nous veillerons à ce que de nouvelles fractures sociales ne se fassent jour et que les

populations plus fragiles puissent accéder, comme l’ensemble des habitants, à des produits

sains, aux technologies plus sobres en énergie, à la qualité du cadre de vie. Il est de notre

devoir de donner les moyens aux familles les plus modestes de devenir des éco-citoyens.

- nous poursuivrons et structurerons notre partenariat avec les associations d’éducation à

l’environnement;

- nous éditerons, dans le cadre de notre convention de partenariat avec le WWF, un

guide pratique des gestes éco-citoyens à l’attention de tous les habitants;

- nous renforcerons les clauses sociales et environnementales dans les marchés de la

Région, en particulier ceux concernant l’alimentation;



Rassembler 81

- nous installerons une conférence régionale des acteurs sociaux et environnementaux

pour lutter contre la précarité environnementale.

Nous définirons avec les autres Régions un nouvel indicateur d’empreinte écologique.

7 - Nous rassemblerons les usagers de nos services publics régionaux

Nous associerons tous les citoyens et usagers à la

gestion de nos services publics régionaux. Nous continuerons à réunir les Comités de ligne des trains express régionaux avec les usagers et les cheminots, et les Comités de pilotage des lycées, avec les parents, les élèves et les enseignants.

B - Rassembler nos territoires autour d’un projet d’aménagement

Il y a autant de territoires que de problématiques en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

L’étendue et l’hétérogénéité du territoire, la présence de grandes villes et d’espaces ruraux de

très faibles densités, la proximité de la mer et de la montagne, ainsi que les écarts dans les

revenus et les conditions de vie des habitants, invitent la Région à donner de la cohérence à de

multiples initiatives locales dont la diversité est source de richesse mais limite la lisibilité des

actions conduites. Les frontières des territoires administratifs, communes, communautés,

départements, ne coïncident plus avec une économie en mouvement et des actifs en mobilité

continue.

La Région entend, d’une part, apporter son appui aux initiatives locales qui s’exercent sur des

espaces infra- régionaux, en les plaçant dans un ensemble de mesures intégrées de

développement local et, d’autre part, assurer les cohérences nécessaires entre elles pour

accroître leur efficacité et leur lisibilité. Elle veut rassembler dans des structures de dialogue

et d’échanges ces diverses déclinaisons de ses territoires pour constituer des réseaux de

solidarité.

La Région n’oppose pas le développement urbain au développement rural, les grandes

agglomérations aux villes moyennes, les petites villes aux villages. Elle se veut territoire de

cohérence et de partage. Elle souhaite rassembler toutes les formes de l’urbanité dans une

même problématique de développement. Tel est l’objectif premier de la réflexion engagée

pour réviser le Schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire.

1 – Nous rassemblerons les COTEFE dans une structure régionale

Les 18 Comités Territoriaux Education- Formation-Emploi sont des instances de

concertation au niveau des zones d’emploi de la région. Ils regroupent l’ensemble des

partenaires, acteurs et bénéficiaires des politiques régionales de formation professionnelle



Rassembler 82

pour, à partir d’un diagnostic local en rapport avec les problématiques d’emploi, définir un

plan d’action local qui propose des actions à conduire et des formations à engager.

Chaque bassin d’emploi est en effet dans une position spécifique qui résulte de sa géographie,

de son histoire, de son économie et du niveau de son urbanisation. Chacun d’entre eux a des

besoins spécifiques en matière de formation qui évoluent au cours du temps et de la

conjoncture économique.

Plus encore, la formation professionnelle des actifs ne peut être radicalement distinguée du

développement économique local auquel elle participe. Les besoins en formation se modifient

avec la crise économique, l’insertion professionnelle devient plus difficile, la nécessité d’une

mobilité géographique s’accroît.

Nous adapterons les COTEFE aux territoires de projet qui ne coïncident plus avec les

actuelles zones d’emploi, arrêtées par l’Etat il y a plus de vingt ans et en cours de redéfinition,

pour définir un maillage infrarégional cohérent, organisé autour de bassins de vie, permettant

aux acteurs locaux de s’approprier et de mettre en œuvre les dispositifs cadres proposés par la

Région en matière de formation, d’emploi, de développement économique, mais aussi

d’habitat, de transport…

Nous mettrons en place un réseau régional des COTEFE pour rassembler leurs initiatives, valoriser leurs réussites, analyser leurs difficultés.

2 – Nous rassemblerons les Groupes d’Action Locale pour être reconnus comme région exemplaire par l’Union Européenne

La réforme des fonds structurels de 2006 a positionné le programme LEADER,

«liaison entre actions de développement de l’économie rurale» comme deuxième pilier de la

politique agricole et de développement rural. Retenus par appel d’offre, les projets recevables

ont un caractère pilote et sont fondés sur la définition et la mise en œuvre d’une stratégie

locale de développement. Celle-ci est définie dans le cadre d’un partenariat public-privé au

sein d’un groupe d’action locale. Chaque GAL est un rassemblement d’acteurs d’un territoire

rural qui, après débat définissent une stratégie de développement autour de trois axes :

l’amélioration de la compétitivité des secteurs agricoles et forestiers, l’amélioration de

l’environnement et de l’espace rural, la qualité de la vie en milieu rural. Un fonds unique, le

FEADER, assure la contribution de l’Union Européenne à ce programme.

Dix territoires de projets ont été retenus en Provence-Alpes-Côte d’Azur autour de priorités

clairement identifiées. Ils sont portés par des pays, fréquemment associés à des parcs naturels

régionaux. Les groupes d’action locale qui les conduisent sont largement ouverts aux socio-

professionnels, associations et autres acteurs du développement rural.

Nous regrouperons ces acteurs pour valoriser, au niveau régional, les opérations innovantes qu’ils conduisent en faveur du développement rural. Nous préparerons avec eux la prochaine réforme des fonds structurels de 2013.

3 – Nous rassemblerons les montagnards du massif Alpin

La zone de massif recouvre la plus grande part du territoire de la région. Longtemps

soumise au départ de ses habitants et au déclin de son économie, elle bénéficie aujourd’hui

d’une forte attractivité. Les améliorations de son accessibilité, la qualité de son cadre de vie,



Rassembler 83

les opportunités des technologies de la communication en font un espace recherché et

dynamique.

Les rencontres régionales de la montagne rassemblent chaque année ses acteurs autour des

dimensions qui font son attractivité (le tourisme, l’agriculture de montagne, les services à la

population, la filière bois-énergie) ou qui appellent de nouvelles approches pour faire face au

changement climatique et aux risques naturels.

Nous rassemblerons les acteurs du développement de la montagne déjà mobilisés dans les

programmes de développement solidaire et durable : des activités de pleine nature et du

tourisme sportif, des espaces nordiques et des stations des Alpes du sud.

Nous mobiliserons dans des programmes de développement intégré tous les acteurs des stations dans une conception élargie de leur territoire aux espaces qui entourent les stations.

Ces stations doivent affronter de nouveaux défis et savoir innover pour y faire face. La

réduction attendue du manteau neigeux, le passage d’un tourisme hivernal à un tourisme

estival, la rénovation du bâti, la pression foncière, la pénurie de logements sociaux appellent à

des modes de gouvernance adaptés au niveau intercommunal. Les problèmes spécifiques

touchant les travailleurs saisonniers seront traités de manière à leur offrir des conditions de

vie décentes.

Nous conduirons à son terme ce programme au bénéfice des 16 ensembles valléens de la région, dont 4 seulement ont à ce jour finalisé cette démarche. Nous rassemblerons les 16 espaces valléens de la région au sein d’une structure régionale pour échanger sur leurs approches et valoriser leurs réalisations. En définitive, nous construirons le réseau régional des territoires de projet pour assurer les

cohérences nécessaires entre une approche locale de proximité et une approche régionale de

développement. La révision du Schéma Régional d’Aménagement et de Développement

Durable qui vient d’être engagée sera l’occasion de rassembler tous les acteurs de la région

autour d’un projet régional qui associe la nécessité de la protection aux contraintes du

développement.

C - Rassembler autour du patrimoine et de la culture

Les activités culturelles et de valorisation du patrimoine rassemblent les habitants de la

région dans des activités collectives créatrices de lien social.

1 – Nous soutiendrons les activités culturelles

Le soutien aux activités culturelles est un élément essentiel de la volonté de la Région

de rassembler ses acteurs et ses amateurs. Notre Région est l’une des régions les plus

dynamiques en matière d’offre culturelle. Elle a mis en place depuis 1998 tout un ensemble de

dispositifs destinés à structurer ses principaux domaines d’intervention, et à apporter son

soutien aux projets culturels émanant des collectivités locales, des porteurs de projets, des



Rassembler 84

équipes artistiques ou du monde associatif. Chaque année, plus de 3500 demandes de

subventions reçoivent une suite favorable de la part de la Région. C’est celle, par rapport aux

autres régions françaises, qui mobilise la plus grande part de son budget sur l’action

culturelle, principalement sur des actions culturelles de proximité.

Cette intervention s’est beaucoup renforcée ces dernières années du fait de la fragilisation

accrue du secteur : baisse continue des subventions de l’Etat et de certains Conseils généraux,

difficultés rencontrées par les communes, problème récurrent des intermittents du spectacle,

généralisation de nouvelles technologies incitant les usagers à «consommer» la culture à

domicile, et non sur les lieux de spectacle et de convivialité.

Au-delà du soutien avec la formation et l’emploi, l’incitation à la mutualisation et le

développement des actions culturelles de proximité, la Région renforcera les actions qu’elle a

mises en place et prendra de nouvelles initiatives.

Nous consacrerons 75 millions d’euros par an au

développement de la culture.

Tous les plans thématiques dans les divers domaines de la culture seront développés : livre et

lecture, cinéma et audiovisuel, musiques, arts de la rue.

Nous proposerons de nouvelles labellisations à certains lieux considérés comme des centres de ressources à vocation territoriale : lieux de musiques actuelles, pôles régionaux de développement culturel notamment. Nous soutiendrons la numérisation des salles de cinéma (art et essai et salles indépendantes), en complément des dispositifs arrêtés par le Centre National de la

Cinématographie.

Nous soutiendrons les librairies et disquaires indépendants, afin de préserver les liens entre la population et ces lieux de diversité culturelle. Dans un souci de proximité et de valorisation des cultures régionales, nous soutiendrons des

actions visant à protéger et développer le petit patrimoine rural, le patrimoine industriel, ainsi

que le patrimoine immatériel (comme la Maison de l’oralité alpine).

Nous soutiendrons la numérisation de certaines archives, dans le but d’aider les chercheurs et

les étudiants dans leurs travaux.

Dans le domaine de la culture scientifique et technique, nous accompagnerons la création de «musées universitaires» dans tous les lieux concernés pour favoriser la recherche et s’inscrire délibérément dans le champ des nanotechnologies. Nous mettrons en place une Conférence Régionale sur la Culture, afin d’établir un lien

constant entre la Région et toutes les structures culturelles et artistiques de ce territoire,

engagement pris lors des Assises de la Culture de 2008.

Nous développerons une politique de conventionnement accru avec les structures culturelles

aidées par la Région, afin de sécuriser leurs actions dans la durée.

Nous inciterons à une meilleure connaissance de notre patrimoine culturel : langue provençale, littérature, histoire, toponymie, géographie, ethnologie…

Nous serons un acteur majeur de Marseille-

Provence 2013, Capitale européenne de la culture,



Rassembler 85

pour le succès de Marseille, mais aussi de toute

une région. Nous réaliserons des projets structurants : Centre Régional de la Méditerranée (CRM), nouveau Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC), Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM)…

La Région n’est souvent présente, pour le grand public, que sous la forme de logo au bas

d’une affiche ou d’un dépliant. Au nom de l’aménagement culturel du territoire, la Région

soutiendra, par appels à projets, les actions culturelles de proximité. Cette mesure lui

permettra de mobiliser des équipes artistiques pour conduire des projets en direction d’un

quartier ou d’un village qui n’ont pas accès aux services culturels des grandes villes.

Nous renforcerons toutes les actions déjà engagées en faveur de l’accès à la culture pour tous :

chéquiers ciné-lecture, lycéens et apprentis au cinéma, prix littéraire des lycéens et apprentis,

accueil des lycéens et apprentis dans les principaux festivals, biennale d’art populaire,

résidences d’équipes artistiques dans les quartiers urbains.

Nous serons le premier partenaire des acteurs culturels afin de développer la démocratisation

de l’accès à la culture, pour les habitants des grandes villes aux plus petits hameaux.

Nous installerons deux pôles supplémentaires (départements Alpins et Côte d’Azur) de la Régie Culturelle pour faciliter l’accès de tous les organisateurs au parc régional de matériel scénique. Nous proposerons des tarifications TER spécifiques et incitatives pour certaines manifestations d’intérêt régional. Nous soutiendrons des actions culturelles et artistiques itinérantes, dans tous les domaines (théâtre, danse, arts de la rue, arts visuels, …), notamment pour les communes rurales et les quartiers sensibles. Nous organiserons une programmation de spectacles et d’animations dans certains TER et dans les différentes gares de la région, afin d’assurer une présence dans ces lieux qui relèvent de ses compétences obligatoires. Nous mettrons en place des actions culturelles dans divers lieux non dédiés pour atteindre

l’ensemble des publics : établissements scolaires, parcs naturels, hôpitaux, maisons de retraite,

prisons, centres pour personnes handicapées, théâtre à domicile …

2 – Nous valoriserons notre patrimoine

Le patrimoine naturel et construit de la région est exceptionnel. Il résulte de sa

géographie et de son histoire qui ont laissé de multiples traces dans son architecture, ses

monuments, ses sites, témoignages d’un passé à connaître, à reconnaître et à préserver. Depuis

2005, la Région est compétente en matière d’inventaire général du patrimoine culturel. Elle

encadre et contrôle les opérations d’inventaires menées sur son territoire. Elle soutient les

grands projets structurants de construction, rénovation, extension des musées de France et

autres lieux patrimoniaux comme le musée international de la parfumerie de Grasse, le

MUCEM à Marseille, le Camp des Milles ou le centre de recherche et de conservation du

Museon Arlaten à Arles. Elle accompagne le secteur associatif mobilisé dans la protection du

petit patrimoine : chemins, remparts, fontaines, oratoires, lavoirs, chapelles, remparts…



Rassembler 86

La Région souhaite amplifier et articuler son intervention patrimoniale à partir de sa

compétence obligatoire en matière d’inventaire général du patrimoine culturel en organisant

une chaîne patrimoniale qui, à partir d’un état des lieux des éléments forts de notre

patrimoine, permettra d’élaborer un plan d’action et de préservation. La Région identifiera les

éléments patrimoniaux qui, sur un territoire, doivent être conservés, restaurés, valorisés ou

classés.

Seule une bonne connaissance de l’état de ce patrimoine permettra de conduire des politiques

de conservation et de restauration ainsi que de promouvoir les initiatives en matière de

valorisation et d’aménagement économique du patrimoine.

Nous voulons identifier et renforcer la connaissance et la visibilité des éléments patrimoniaux emblématiques de la région, qui participent de notre histoire et de notre spécificité. Nous souhaitons que les habitants de notre région partagent la fierté de cet héritage.

A ce titre, la Région prêtera une attention particulière aux actions de valorisation des

patrimoines méconnus ou injustement délaissés, notamment notre patrimoine industriel et

notre patrimoine rural. Les actions initiées par les territoires de projet (pays) consistant à

construire des stratégies de développement des territoires seront soutenues et accompagnées.

Un programme de conseil aux territoires sera proposé.

Nous maintiendrons notre soutien au réseau des musées de France en Provence-Alpes-Côte

d’Azur en privilégiant l’accès de tous à ces patrimoines muséaux.

Dans le cadre du Plan Patrimoine Antique, nous solliciterons l’Etat et les collectivités

territoriales pour mettre en œuvre une deuxième phase destinée, après restauration, à

améliorer les conditions d’accueil des grandes manifestations dans ces bâtiments.

Nous construirons une chaîne du patrimoine pour

élaborer un véritable Plan de valorisation, qui

permettra notamment aux habitants de Provence-

Alpes-Côte d’Azur de mieux connaître l’héritage

historique et culturel de notre région.

D - Rassembler autour des associations et des clubs sportifs

1 – Nous promouvrons les activités sportives

L’importance du sport et de la pratique des activités physiques et sportives en

Provence Alpes-Côte d’Azur invite la Région à s’impliquer largement dans un secteur qui

rassemble une grande part de ses habitants. Ce secteur d’activités représente près de 300 000



Rassembler 87

bénévoles, 2 000 employeurs, plus de 7 000 salariés, 1 200 000 licenciés et 11 500 clubs.

Dans ce contexte, la Région accompagne la pratique du sport avec le souci permanent de

former, impulser, fédérer, mutualiser et soutenir les acteurs et les structures.

Le sport est une école de la vie. Il contribue à l’épanouissement de l’individu, il anime les

territoires, il favorise l’intégration, la rencontre et le respect de chacun. La Région s’est dotée

d’une politique sportive originale qui soutient tout à la fois le sport de haut niveau, les

pratiques amateurs et les sports populaires. La Région place ses interventions dans toutes les

dimensions du sport : l’éducation, la santé, le lien social, l’emploi. L’expérience montre que

la vie locale s’organise, respire, s’ouvre vers l’extérieur à travers l’activité sportive. Le sport

est un facteur essentiel de solidarité régionale et d’ouverture à l’international.

Nous allons développer les pratiques sportives dans les lycées, auprès des jeunes, en faveur du handisport, tout en accompagnant l’excellence et les partenariats avec les CROS, ligues, comités, clubs. Le temps est venu de mobiliser toutes ces énergies.

Nous améliorerons l’organisation et la structuration des acteurs régionaux à travers :

� la mise en place d’une instance de concertation entre les principaux acteurs régionaux

du sport (Mouvement sportif, Etat, Collectivités Territoriales, monde économique)

pour donner du sens aux politiques sportives et définir les orientations stratégiques;

� la création d’un observatoire pour que tous les acteurs de la filière puissent partager et

disposer des mêmes informations : analyse de l’offre, expression des besoins, données

économiques;

� la refonte des conventions d’objectifs pluriannuelles avec les ligues et comités sur la

base d’un plan d’action et de développement répondant aux besoins exprimés par

chaque ligue, et aux objectifs de l’Institution régionale;

� la création d’un «Club Régional des Partenaires du Sport» basé sur le mécénat sportif

et chargé, selon des modalités et critères à définir, de contribuer au financement du

sport régional.

Nous aiderons à la professionnalisation des structures sportives à travers :

� la mise en place d’un Programme Régional de formation continue des dirigeants

sportifs;

� un Plan Régional pour l’emploi pour aider à la pérennisation et à la création d’emplois

d’éducateurs sportifs et d’agents de développement.

Nous organiserons les Etats Généraux de l’Emploi Sportif, en partenariat avec le mouvement sportif, l’Observatoire Régional des Métiers et le CFA Futurosud des Métiers du Sport et de l’Animation.

Nous développerons la politique sociale autour du «Sport pour tous» par :

� la prise en charge des transports sur le réseau TER pour les déplacements des équipes

de sports collectifs et pour les sportifs individuels se déplaçant en groupe pour une

compétition;

� la mise en place d’un «Pass Sport» pour les lycéens et apprentis, avec la prise en

charge pour tout ou partie du coût de la licence sportive, avec une contribution au coût

des stages sportifs en club pendant les vacances scolaires, avec une aide à la visite

médicale obligatoire pour l’obtention de la licence (centre médico-sportif);

� la Charte Régionale des Activités Physiques et Sportives en faveur des handicapés;

� une aide aux manifestations de masse (Marseille/Cassis, Triathlon d’Embrun, Roc

d’Azur) qui contribuent à l’augmentation des fréquentations touristiques et de leurs

retombées économiques.



Rassembler 88

Nous participerons au financement des licences

sportives annuelles dans les clubs, pour permettre

au plus grand nombre de pratiquer la discipline de

son choix et pour aider le pouvoir d’achat des

familles.

Nous favoriserons le sport de haut niveau dans le respect de l’éthique sportive à travers :

� des bourses aux sportifs de haut niveau;

� la création d’une équipe Elite Espoirs de la Région;

� l’aide aux manifestations sportives régionales, nationales et internationales.

Nous intègrerons le sport dans une logique de développement territorial par :

� la mise en place de conventions d’utilisation des installations sportives des lycées;

� l’élaboration d’un Schéma d’aménagement sportif du territoire, défini en concertation

avec les territoires et le mouvement sportif, pour concevoir la réalisation

d’équipements sportifs ayant vocation à accueillir de grandes manifestations ou des

structures permanentes d’entraînement de haut-niveau, et répondre aux besoins de

développement des ligues;

� la signature d’une charte du respect de l’environnement qui permettra de sensibiliser et

mobiliser les acteurs du mouvement sportif, pour gérer l’organisation des

manifestations sportives de manière responsable dans le respect des préconisations du

développement durable;

� par le développement de circuits sportifs touristiques.

2 – Nous promouvrons les activités associatives

La richesse de la vie associative est une force pour notre région. Une grande partie des

80 000 associations de Provence-Alpes-Côte d’Azur travaille dans le domaine de la solidarité

en accompagnant les chômeurs vers l’emploi, les exclus vers l’insertion, les mal logés vers

l’habitat, les plus précaires vers la socialisation. Les associations caritatives jouent un grand

rôle dans le soutien aux personnes en difficulté et l’exercice de leur droit à la dignité.

L’économie sociale et solidaire constitue une réponse entrepreneuriale, politique et éthique à

la crise. Elle expérimente de nouveaux modes de production et de gouvernance en plaçant le

citoyen au cœur du développement.

La Région poursuivra son aide à ces mouvements qui assurent, sur tout le territoire, des

missions de service public, notamment en direction des habitants les plus fragilisés par la crise

et la dégradation des services publics.



Rassembler 89

Nous améliorerons l’accueil et le suivi des

associations, par un suivi personnalisé de leurs

projets. Nous ouvrirons de nouvelles antennes de la Région dans les départements. Nous ouvrirons un numéro vert. Nous simplifierons les démarches.

Nous soutiendrons les petites associations en les accompagnant dans le montage de leurs dossiers, et en précisant clairement clarifiant les critères de recevabilité du financement de leurs projets. Nous mettrons en place un plan régional de formation des bénévoles.

E - Rassembler les habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur par des démarches citoyennes

La démocratie participative ne va pas de soi. Elle implique l’engagement des citoyens

et leur mobilisation sur des problématiques qui relèvent de l’intérêt général et dépassent leurs

préoccupations catégorielles ou personnelles. Elle transforme les agents en acteurs. Elle

appelle à de nouveaux comportements éloignés d’une société qui s’écarte des engagements

collectifs.

Elle demande de l’organisation et du temps. Elle passe par des débats, des échanges, des

dialogues. Elle ne peut produire que si elle est construite sur le respect des opinions des uns et

des autres. Elle ne remet pas en cause la démocratie représentative mais l’enrichit. Dans un

monde troublé où personne n’a la solution miracle pour développer un territoire, elle mobilise

les compétences de chacun pour le bien être de tous.

C’est pourquoi, la démocratie participative est au cœur de la gouvernance de la région. Elle

est le plus souvent informelle dans le cadre des multiples rencontres, assises, débats que la

région et ses territoires organisent régulièrement. Elle est aussi formalisée dans les comités de

ligne et les conseils de développement par exemple. Elle doit s’apprendre.

1 – Nous rassemblerons nos partenaires de la société civile

Depuis 1998, la Région a mis en place des organes de concertation constitués de

personnalités représentatives de leurs milieux de vie ou de leurs professions, pour les associer

aux décisions. Elle poursuivra et amplifiera cette politique de démocratie participative qui

dépasse les divisions politiques.

Le Conseil Economique et Social Régional est un partenaire privilégié parce qu’il représente

officiellement la société civile et qu’il est un lieu de débat entre les organisations syndicales

salariées, les organisations patronales et le monde associatif dans son ensemble. Le CESR

joue un rôle fondamental de rassemblement dans la pratique du dialogue social territorial. La



Rassembler 90

proposition de réforme des collectivités territoriales ne mentionne pas l’existence des conseils

économiques et sociaux, laissant ainsi entendre qu’ils pourraient être supprimés. Nous

défendrons l’existence de cette institution indispensable qui a prouvé son utilité au point

d’être mise en place dans de nombreuses collectivités territoriales. Le dialogue permanent

avec le CESR sera poursuivi et amplifié en associant le plus souvent possible les commissions

du CESR aux commissions du Conseil Régional, en saisissant le CESR sur les questions

d’intérêt régional et en recherchant une meilleure utilisation de ses travaux. A cette fin nous

créerons une commission chargée de proposer des formes renouvelées de collaboration.

Le Conseil Régional des Jeunes a été créé en 1999. Après dix ans d’existence, il a

montré toute son utilité comme porteur d’initiatives et formateur de responsables. Le Conseil

a besoin d’être adapté aux nouvelles situations. Nous proposerons d’élargir sa composition et

d’améliorer ses modalités de fonctionnement.

Si les lycéens et apprentis représentent un public prioritaire pour la Région, représentatif de la

tranche d’âge 15-20 ans, il n’est pas la cible exclusive des interventions régionales. Nous

souhaitons que le Conseil Régional des Jeunes représente toute la jeunesse régionale. Nous

voulons y associer les étudiants, les apprentis, les jeunes suivis par les missions locales, ainsi

que les jeunes salariés ou stagiaires de la formation professionnelle continue.

Pour ancrer le Conseil Régional des Jeunes dans les territoires, nous l’organiserons à deux

niveaux :

� d’une part, des assemblées régionales de jeunes réparties selon les territoires des

COTEFE travailleront sur une même thématique, avec un calendrier donné et un

budget. Ces assemblées seront consultées sur les questions générales concernant la

jeunesse, feront part à la Région des problématiques spécifiques, des difficultés locales

et de propositions d’actions; elles désigneront les membres du Conseil Régional des

Jeunes;

� d’autre part, le Conseil Régional des Jeunes, composé de membres désignés par ces

assemblées territoriales, sera le lieu de mise en débat des réflexions menées par les

assemblées et le lieu d’arbitrage des projets qui seront mis en œuvre.

Nous avons créé, au cours des 10 dernières années, un certain nombre de Conseils

Consultatifs Régionaux : le Conseil «Andromède» pour l’enseignement supérieur et la

Recherche, le Conseil Consultatif de la Mer, l’Observatoire Régional de la Santé, le Comité

Consultatif Régional des Transports, la Conférence Régionale de la Coopération

Décentralisée, le Comité de coordination régional emploi-formation… Localement, la Région

a créé des comités de lignes sur 15 bassins, permettant d’avoir entre les élus, les techniciens,

les établissements publics ferroviaires (SNCF / RFF), les transporteurs routiers et les usagers,

de véritables débats sur l’évolution et l’amélioration des services régionaux de transports. Ces

organes sont fondamentaux pour contribuer à définir au plus près des acteurs les politiques

régionales. Nous donnerons toute leur place à ces conseils, en mettant en œuvre les réformes

nécessaires pour améliorer leur fonctionnement.

2 – Nous rassemblerons nos jeunes pour en faire des citoyens

Nous voulons apprendre à nos jeunes ce que citoyenneté veut dire. Le Conseil

Régional des Jeunes y participe. L’université de tous les savoirs y contribue. C’est au niveau

des établissements eux-mêmes, lycées et CFA, qu’elle peut prendre sens en invitant nos

jeunes, avec leurs enseignants, à participer activement à la vie de leur établissement. Depuis



Rassembler 91

2004, la Région associe l’ensemble des acteurs, et notamment les élèves, aux travaux

d’extension et de restructuration des lycées à travers des comités de pilotage. Nous prendrons

les mesures nécessaires pour que leur participation soit encore plus significative. Confrontés

au débat et aux positions d’autres acteurs de la communauté éducative, nos jeunes sont

appelés à apprendre à dialoguer, à échanger, à se confronter à d’autres analyses que les leurs,

et à évoluer dans l’apprentissage de la définition et de la mise en œuvre du bien commun et de

la «chose publique», la «res publica».

L’apprentissage de la démocratie passe aussi par les conventions de la vie lycéenne qui

permettent aux équipes éducatives de financer des projets collectifs construits par les élèves,

qui leur apprennent ainsi à travailler ensemble, à développer un esprit d’équipe et à prendre

leurs responsabilités dans de nombreux domaines : santé, développement durable, accès à la

culture et aux activités sportives, prévention de la violence et des comportements à risques.

Les chantiers de jeunes bénévoles favorisent les rencontres de jeunes d’origine sociale et

géographique différentes sur des travaux d’utilité sociale, telles la sauvegarde de

l’environnement, la restauration du patrimoine, l’amélioration de l’habitat ou la protection des

ressources naturelles.

Nous organiserons des débats sur les grands problèmes de société avec nos jeunes à l’occasion notamment des expositions et des conférences organisées à leur intention :

lutte contre les discriminations, statut de la femme, laïcité, mondialisation, changement

climatique.

Nous inviterons les jeunes à s’impliquer davantage dans les comités de ligne et les conseils de

développement.

Nous mettrons en place un Service civique

régional pour 1 000 jeunes de notre région. Il permettra l’apprentissage de la citoyenneté. Il sensibilisera plus particulièrement les jeunes aux valeurs de la République, au développement durable et à la solidarité entre les générations. Ouvert à tous, quel que soit le niveau de formation initiale, le service civique régional sera un

temps de formation et d’ouverture à la citoyenneté. Il prendra en compte le parcours de

chaque jeune mettant en évidence les compétences acquises. Le service civique sera un

tremplin pour une intégration professionnelle réussie. Il permettra de mobiliser la jeunesse

autour des grands objectifs de la politique régionale, les défis environnementaux (avec un

service civique vert), les défis de la solidarité (dans les associations, les services publics

comme les CFA et les hôpitaux), les défis de la coopération décentralisée…

3 – Nous rassemblerons les comités de ligne pour améliorer l’offre de transport ferroviaire

Les comités de ligne rassemblent les usagers, les associations d’usagers, les élus

locaux et régionaux, les partenaires sociaux, les professionnels et les autres autorités

organisatrices de transport, notamment la Région, la SNCF et RFF, les transporteurs routiers,

pour répondre aux préoccupations des voyageurs et améliorer le service public de transport

ferroviaire. 15 comités de ligne se réunissent deux fois à trois fois par an pour débattre de

toutes les questions qui concernent une ligne spécifique de transport ferroviaire.



Rassembler 92

Les comités de ligne sont des instruments de la démocratie participative. Ils permettent

l’écoute, le débat, les échanges entre les professionnels des transports qui organisent l’offre et

les usagers qui expriment la demande. Toutes les questions sont évoquées : la régularité des

trains, le niveau de la fréquentation, les cadences, la qualité du matériel, l’état des gares, les

pôles d’échanges, les réouvertures de ligne…

Nous organiserons des réunions plus fréquentes des comités de ligne et inviterons les usagers à y participer plus activement. Nous rassemblerons les comités de ligne dans une organisation régionale qui permettra de

mettre en évidence à la fois les interdépendances entre les lignes, la nécessité de positionner

les demandes des usagers afin de nourrir, dans une perspective régionale et interrégionale, le

travail engagé par l’Observatoire régional des transports.

4 – Nous rassemblerons les conseils de développement pour démocratiser le développement local

La loi Voynet fait obligation aux pays et aux agglomérations qui souhaitent

contractualiser avec l’Etat et la Région un projet de territoire, de constituer un conseil de

développement ouvert à toutes les forces vives du territoire. Ces conseils, très variables dans

leur composition et leur mode de fonctionnement, ont été associés à la préparation des chartes

de pays et consultés sur celle des projets d’agglomération. Ils ont poursuivi ensuite leur

engagement en s’autosaisissant sur des problématiques locales spécifiques (les services de

proximité, la mobilité des actifs, la forêt, les énergies renouvelables, le changement

climatique), ou sur des catégories spécifiques de leurs habitants (jeunes, seniors, familles

monoparentales).

Les acteurs locaux ont pris très au sérieux leur implication et ont su trouver leur place au sein

des pays et des agglomérations. Ils ont non seulement enrichi les débats mais aussi permis aux

acteurs locaux de s’approprier un projet de développement, de créer du lien, de construire de

la confiance, d’exprimer de la solidarité et de devenir partenaires du pouvoir politique.

C’est ainsi que 25 conseils de développement mobilisant plus de 500 personnes ont permis à

la démocratie participative de prendre corps.

Aujourd’hui, ces conseils de développement sont en danger. Le projet de loi de réforme des

collectivités territoriales prévoit la suppression des pays, et, de facto, des conseils de

développement qui leur sont associés.

La Région a toujours soutenu les conseils de développement et continuera à le faire, quelle

que soit l’attitude de l’Etat à leur endroit. Nous estimons que la mobilisation de tous les

acteurs favorise la définition de politiques appropriées sur ces territoires de projet, en

l’absence d’un modèle unique de développement local et de recettes pour réussir.

Nous inciterons tous les parcs naturels régionaux et les communautés de communes à se doter d’un conseil de développement. Nous rassemblerons tous les conseils de développement de la région, conformément à leur demande, dans une association régionale. Nous les rapprocherons du conseil

économique, social et environnemental de la région qui sera plus fréquemment sollicité sur les

grands problèmes de société qui impactent notre région.



Rassembler 93

5 – Nous rassemblerons nos représentants au comité de massif

Le comité de Massif alpin regroupe, pour les deux régions Provence-Alpes-Côte

d’Azur et Rhône-Alpes, les acteurs de la montagne : élus locaux, chambres consulaires,

organisations représentatives de l’industrie, de l’agriculture, de la forêt, du tourisme, des

syndicats, des associations, organismes gestionnaires des parcs et personnalités qualifiées

dans le domaine de la montagne. Le tiers d’entre eux sont en région Provence-Alpes-Côte

d’Azur.

Cet organisme consultatif de 69 membres nommés par l’Etat, co-présidé par le préfet

coordinateur de massif et un élu local, se prononce sur toutes les grandes questions

spécifiques au massif alpin. Chargé de préparer le schéma inter- régional de massif, le comité

de Massif est associé aux politiques de développement et de protection des Alpes. Il facilite,

par ses avis, la coordination des politiques publiques et l’organisation des services publics

dans le massif. Il débat sur les questions stratégiques pour l’avenir des territoires de

montagne: le réchauffement climatique, la fréquentation de la montagne, la protection de

l’environnement. Il examine les projets de classement des sites. Il travaille notamment dans le

cadre de trois groupes de travail sur la forêt et l’énergie-bois, l’avenir du tourisme et les

risques naturels.

Nous rassemblerons les membres de la région du comité de Massif pour les associer plus étroitement à notre politique de la montagne. Nous proposerons à la région Rhône-Alpes, comme la loi nous y autorise, de créer une entente de massif ou un syndicat mixte chargé de conduire la politique du massif. Nous organiserons des liens plus étroits entre nos représentants au comité de Massif, les pays et les parcs naturels régionaux dont la plupart sont en zone de montagne.

6 – Nous ancrerons la démocratie dans la modernité

La démocratie est toujours une idée neuve et moderne, mais elle a besoin d’être

réinventée à chaque moment de notre histoire.

Le moment est venu de passer à une nouvelle dimension pour renforcer la transparence de

l’action publique. Des actions simples mais à forte valeur symbolique seront initiées en

s’adossant en particulier aux nouvelles technologies.

Nous ferons du site Internet de la Région un outil de transparence en le nourrissant

notamment de :

� la publication régulière des bilans de mandat où seront mis en évidence les

engagements tenus et l’activité du Président et des Vice Présidents;

� la mise en perspective des principales politiques régionales en affichant des éléments

concrets et chiffrés (dotations de chaque lycée, nombre d’agents régionaux, analyse

des moyens mis à disposition des TER, financement des associations, publication des

aides accordées aux entreprises);

� la présentation de l’activité des services : kilomètres parcourus par les agents, nombre

de dossiers votés, courriers traités, appels traités par le standard, nombre de repas

servis dans les lycées…

� des comptes-rendus des réunions locales annuelles, des comptes-rendus de mandat;

� de la diversité de sa réalité territoriale avec la constitution d’un portail territorial.



Rassembler 94

7 – Nous développerons une culture de l’évaluation

Préparer l’avenir, c’est aussi rendre compte aux citoyens des politiques menées et tirer

les conséquences des avancées et des limites des initiatives prises par la collectivité.

La Région a mis en place un dispositif d’évaluation ambitieux qui a porté ou portera sur des

axes importants de l’action régionale (CPER et programmes européens, Plan régional pour

l’emploi, Agenda 21, AGIR…). Il a permis de développer une culture de l’évaluation au sein

des services de notre institution et de faire évoluer nos modalités d’intervention (dans le

domaine de l’emploi, de l’économie ou de la culture).

Il convient d’aller plus loin et de permettre une intervention des citoyens, non seulement en

amont des politiques régionales au moment de leur élaboration, mais aussi, en aval, par une

évaluation des actions menées.

A cet effet, les rapports d’évaluation seront présentés et débattus devant une commission

associant élus régionaux et membres du Conseil économique et social régional. Ils seront

accessibles à tous les citoyens grâce à une diffusion sur la base de supports divers et

notamment le site internet de la Région.

F – Nous rassembler pour mieux s’ouvrir au monde

La région n’est pas un territoire clos refermé sur lui-même, renfermé dans son histoire,

contraint par sa géographie, et nostalgique de son passé. C’est un territoire particulièrement

ouvert à toutes les cultures du monde entre Europe et Méditerranée, un espace de

déplacements et de mobilité, porte de l’Europe sur la Méditerranée et entrée de la

Méditerranée sur l’Europe. Son économie est largement dépendante de la conjoncture

nationale et internationale, sa population est celle du métissage de migrants du monde entier,

sa société s’est construite sur les échanges, le commerce et le négoce.

Le monde ne s’arrête pas au Rhône, au col Bayard ou à la frontière italienne. Toutes les

régions voisines de Provence-Alpes-Côte d’Azur partagent avec elle un grand nombre de

points communs. Il est de leur intérêt mutuel de savoir les valoriser et de conduire des

politiques communes, d’autant plus que les limites administratives de la région ne l’enferment

pas dans une réalité économique incontestable : elles n’ont que peu de sens pour les chefs

d’entreprise. Elles ont de moins en moins de signification pour des habitants de plus en plus

mobiles. La région est un projet.

C’est pourquoi, depuis 1998, l’action inter régionale et internationale de la Région relève de

ses priorités. L’intérêt économique d’une telle approche est évident. Le «reste du monde»

participe activement du développement régional. Les entreprises exportatrices en dépendent,

les entreprises importatrices également. Les habitants y voyagent, les associations s’y

investissent. Tout citoyen de la région est citoyen du monde.

Il ne s’agit pas de défendre une identité héritière d’une époque où, peu mobiles, les acteurs du

développement ne pouvaient compter que sur leurs propres forces dans une économie de la

proximité, mais de défendre tout au contraire un territoire ouvert à toutes les cultures du

monde. La politique inter régionale et internationale de la Région impulse une nouvelle



Rassembler 95

gouvernance, souvent plus efficace que les acquis des grands accords conclus dans

l’enthousiasme et perdus dans l’indifférence. L’exemple frustrant de l’Union pour la

Méditerranée est là pour nous le rappeler.

Nous rassembler avec le reste du monde, nous ouvrir aux territoires voisins, regarder la

Méditerranée, ne pas hésiter à établir des relations de confiance avec des pays plus lointains,

seront des priorités affirmées dans l’ensemble de nos politiques.

1 - Nous rassembler avec les régions de l’Union Européenne

L’Europe, cette grande ambition collective, ne se ramène pas, au-delà de ses

dimensions monétaires et commerciales, à l’octroi de subventions ou de prêts de Bruxelles

pour améliorer la compétitivité d’un des territoires qui n’est pas parmi les plus pauvres de

l’Union. Elle porte un projet complexe qui doit être celui de 27 pays et de 500 millions

d’habitants dont les écarts de niveau de vie, de taux de chômage, d’accès à l’éducation, à la

santé, à l’emploi sont considérables.

En faisant entendre à Bruxelles la voix des régions du sud

Les derniers élargissements de l’Union, vers les pays de l’est plutôt que vers les pays

du sud, invitent les territoires qui bordent la Méditerranée, et notamment la région Provence-

Alpes-Côte d’Azur, à faire entendre leur voix pour défendre leurs spécificités. Alors que la

majorité des pays de l’Union développe les vertus d’un libéralisme sans contrôle, il est urgent

pour les pays du sud de valoriser leurs économies et leur mode de vie, d’intervenir dans la

définition des politiques communautaires, de défendre leur projet de société, de se mettre en

situation de veille pour se prévenir des réglementations et des directives qui pourraient

remettre en cause leurs volontés.

C’est pourquoi, la Région a ouvert à Bruxelles un bureau chargé de ce suivi où tous nos

partenaires trouvent les informations nécessaires à la compréhension des politiques

communautaires. Les moyens de ce bureau seront renforcés pour lui permettre de remplir au

mieux ses missions. Nous n’hésiterons pas à rencontrer les commissaires concernés par nos

problématiques en cas de besoin. Nous nous rapprocherons du bureau de la Commission de

Marseille dont le rôle devrait dépasser celui de la simple information. Nous mobiliserons nos

parlementaires européens pour défendre les spécificités des régions du sud.

Pour rapprocher les peuples et les cultures, nous accompagnerons les actions de jumelage

entre collectivités locales de la région et collectivités locales d’autres pays de la communauté.

Celles-ci sont déjà nombreuses avec des collectivités italiennes avec lesquelles nous portons

souvent une histoire commune.

En réussissant l’Eurorégion Alpes-Méditerranée

En regroupant les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Rhône-Alpes, Val d’Aoste,

Piémont et Ligurie au sein d’un groupement européen de coopération territoriale, nous

construisons un nouveau territoire de 17 millions d’habitants autour du massif alpin qui

constitue son épine dorsale. Ce partenariat se traduit par la conduite de projets communs

autour de thématiques prioritaires : l’accessibilité et les transports, l’innovation et la

recherche, l’environnement et la prévention des risques, la culture et les loisirs, l’éducation et

la formation. Notre Région pilote la démarche innovation et recherche.



Rassembler 96

Nous poursuivrons l’approfondissement de cette démarche qui doit déboucher sur des projets

concrets et interrégionaux de développement, tant sont comparables les défis que ces

territoires sont appelées à relever.

Avec nos partenaires de l’Eurorégion Alpes-

Méditerranée, nous continuerons à nous faire

mieux entendre par l’Union européenne, qui ne

doit pas négliger le Sud.

Nous confirmerons notre volonté d’installer le siège de l’Euro-Région à Nice et d’engager des partenariats avec les régions du sud de la Méditerranée. Nous inciterons les acteurs de la région à s’impliquer dans le dispositif européen de voisinage et de partenariat. Nous valoriserons notre rôle de chef de file du programme «MED» qui associe 12 régions côtières de la Méditerranée pour «faire de l’espace MED un territoire compétitif capable de rivaliser avec ses concurrents internationaux». Nous rapprocherons l’Euro-Région Alpes-Méditerranée de l’Euro-Région Pyrénées-Méditerranée, ébauche d’un Arc latin ouvert sur la Méditerranée.

En donnant un caractère exemplaire aux opérations cofinancées par l’Europe

Les programmes opérationnels négociés avec l’Etat et l’Union ouvrent au financement

européen des projets de développement auxquels nous souhaitons donner un caractère

exemplaire, à la fois dans leur contenu et dans les modalités de leur mise en œuvre.

La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a accès à plusieurs programmes : au titre de l’objectif

compétitivité et emploi, le P.O. FEDER et le volet régional du P.O. FSE, le P.O. interrégional

massif Alpin; au titre de la coopération territoriale, un programme de coopération

transfrontalière (ALCOTRA) entre la France et l’Italie, deux programmes de coopération

transnationale (MED et Espace alpin) et un programme interreg IV de coopération

interrégionale. Le FEADER contribue également au financement du programme régional de

développement rural. Le PO Bassin maritime de la Méditerranée concerne tout le pourtour de

la Méditerranée.

De ce fait plusieurs centaines de projets bénéficient du concours des fonds communautaires.

Nous conduirons ces programmes avec exemplarité. Nous maintiendrons notre demande à l’Etat de gérer directement ces fonds, comme cette ouverture a été accordée à la Région Alsace. Nous estimons que notre gestion serait plus efficace que celle de l’Etat qui conduit

régulièrement à rembourser à l’Europe des sommes importantes.

2 - Nous rassembler pour réussir la Méditerranée

Nous partageons avec les pays riverains de la Méditerranée une communauté de destin

induite par notre histoire et conduite par notre position géographique. Les écarts persistants de

développement, les problèmes géopolitiques générés par la persistance de conflits, les



Rassembler 97

difficultés rencontrées par les pays de la rive sud pour travailler ensemble et de la rive nord

pour se présenter unis au sein d’un Arc latin toujours en construction, retardent l’entrée de la

Méditerranée dans la mondialisation et handicapent son développement.

Nous nous sommes réjouis en son temps du projet d’Union pour la Méditerranée. Nous ne

pouvons aujourd’hui que constater son échec. C’est une raison supplémentaire pour

développer avec les Régions de ces territoires des accords de coopération décentralisée. Nous

sommes persuadés qu’il est plus efficace de rapprocher les entreprises, les collectivités, les

associations et les habitants des deux rives sur des projets communs, que d’organiser de

grandes rencontres diplomatiques sans lendemain. Nous nous voulons acteurs d’une

diplomatie participative de proximité.

C’est pourquoi nous avons signé avec une dizaine de collectivités de pays de la rive sud des

accords dans tous les domaines : l’économie, les transports, l’agriculture et l’agro-

alimentaire, le tourisme, l’enseignement supérieur et la recherche, l’environnement et le

développement durable, la culture, le sport et la jeunesse, l’appui à la gouvernance locale.

Nous développerons ces accords et en signerons de nouveaux pour rassembler toutes les

collectivités de la rive sud qui partagent notre ambition de hisser la Méditerranée au rang de

territoire actif de la mondialisation et d’en faire un partenaire privilégié de l’Union

Européenne. Le cadre juridique de la loi Thiollière nous offre désormais l’occasion d’une

planification stratégique de nos actions de coopération en Méditerranée. La nouvelle

génération de programmes européens destinés aux collectivités territoriales méditerranéennes,

sur la période 2007-2013, nous offre un cadre juridique supranational qui donnera à notre

politique une nouvelle ambition.

Nous valoriserons la présence de la Région dans les réseaux méditerranéens, ceux des collectivités locales, comme la commission inter-méditerranéenne de la Conférence des

régions périphériques maritimes d’Europe et de la commission Méditerranée de la CGLU,

mais aussi les réseaux de compétences : l’Institut de la Méditerranée, l’Agence

méditerranéenne des villes et territoires durables, le Centre de Marseille pour l’intégration en

Méditerranée, le réseau ANIMA, la Fondation méditerranéenne d’Etudes Stratégiques.

Nous développerons les partenariats institutionnels avec l’Agence Française de Développement, la Caisse des Dépôts et Consignations, France Coopération Internationale. Nous engagerons une nouvelle politique de coopération méditerranéenne autour des priorités de notre temps : l’appui à la décentralisation, l’appui aux entreprises, le patrimoine et la culture, le développement durable, l’enseignement supérieur, la prévention des risques et l’action humanitaire.

Nous capitaliserons notre expérience européenne pour mieux développer nos projets de

coopération multilatérale avec le sud et l’est de la Méditerranée.

Nous sécuriserons le retour des jeunes volontaires après leur mission au service de la

coopération.

Nous travaillerons pour initier un plan climat et un plan de dépollution de la Méditerranée.

Nous participerons activement à la mise en œuvre

du projet d’Union pour la Méditerranée. Le co-développement des pays du bassin méditerranéen est la seule réponse à l’augmentation de la pauvreté au Sud et des flux migratoires vers le Nord. Nous continuerons à porter de grands projets dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée



Rassembler 98

et de la coopération décentralisée, avec toutes les Régions du Nord et du Sud de la Méditerranée.

3 - Nous rassembler pour nous ouvrir au reste du monde

Quels que soient son intérêt et même sa nécessité, notre horizon ne se limite pas à

l’Europe et à la Méditerranée. Nous souhaitons élargir notre action internationale vers

d’autres territoires comme nous l’avons déjà engagée avec la région de Lori en Arménie, la

province de Guangdong en Chine, l’Etat et la ville de São Paulo au Brésil, l’Etat de Nuevo

Leon au Mexique, l’île de Ngazidja (Grande Comore).

Nous souhaitons nous mobiliser vers des territoires que l’histoire a rapprochés de nous

(Arménie, Comore) ou que la mondialisation ouvre vers de nouvelles perspectives. Le

basculement du monde vers ces pays émergents nous invite à entretenir de nouvelles relations

avec eux.

Nous entendons également coopérer avec les régions les plus pauvres de l’Afrique subsaharienne pour éviter, à la partie la plus jeune de leur population, un destin tragique. Nous souhaitons enfin participer à la solidarité internationale appelée à s’exprimer en cas de conflits militaires ou de catastrophes naturelles. Rassembler nos forces pour

soulager les détresses est notre volonté. Elle n’est pas négociable.

Nous contribuerons à la solidarité internationale

avec les populations civiles sinistrées, notamment

dans le cas de catastrophes naturelles. Comme nous l’avons fait avec l’Asie du Sud-Est en 2004 ou Haïti en 2010, nous apporterons notre aide aux populations victimes de tragédies et de catastrophes naturelles.

G - Se rassembler pour regarder l’avenir

Notre volonté de rassemblement s’appuie sur l’ensemble des liens qui unissent les

habitants de notre région du fait de leur appartenance, définitive ou provisoire, à la région

Provence- Alpes-Côte d’Azur. Notre croissance démographique exceptionnelle a fait passer la

population de la région de 4 millions en 1982 à 5 aujourd’hui. Les trois-quarts de cet

accroissement résultent du solde migratoire, confirmant l’attractivité de Provence-Alpes-Côte

d’Azur. Cette attractivité repose davantage sur un art de vivre, une réputation, une image qui

n’est pas celle de la partie la plus précaire de sa population, plus fortement représentée que

dans le reste du territoire national.



Rassembler 99

1 – Nous nous rassemblerons autour d’un art de vivre

Cet art de vivre n’est pas une illusion.

Nous pouvons définir l’art de vivre en Provence-Alpes-Côte d’Azur comme l’avantage

collectif que porte ce territoire dans sa capacité à créer les conditions d’une vie remplie pour

le plus grand nombre, appuyée par une économie spécifique et inscrite sur un territoire désiré,

non seulement pour ceux qui y habitent ou qui y travaillent, mais pour tous ceux qui le

fréquentent à des titres divers.

Les composantes de l’art de vivre en Provence-Alpes-Côte d’Azur sont nombreuses et

évolutives. On ne saurait en effet limiter son expression à la valorisation de son histoire ou au

culte de son riche passé. L’art de vivre est aussi dans la modernité de ses technologies,

l’audace de ses architectes, le talent de ses ingénieurs, l’implication de ses entrepreneurs. Il

est au croisement de plusieurs dimensions.

Entre tradition et modernité, l’art de vivre renvoie à la capacité de s’identifier à partir de ses

traditions, particulièrement riches, et de ses ambitions dans la prise en compte des modes de

production et de consommation de notre temps.

Entre urbanité et ruralité, l’art de vivre s’exprime dans les formes de la mobilité, les modes de

l’habitat, les déplacements de la vie quotidienne, la qualité des services, la beauté des

paysages.

Entre économie et sociologie, l’art de vivre est dans la capacité à construire l’économique du

social et le social de l’économique dans des approches renouvelées du développement local.

Entre savoirs, savoir faire et faire savoir, l’art de vivre est dans la capacité à construire des

savoirs, à les transmettre et à les valoriser pour produire en fonction des spécificités

géographiques, économiques et sociales des territoires.

Entre vie quotidienne et festivités, l’art de vivre se construit dans les actes de la vie de tous les

jours mais peut s’exprimer tout particulièrement à l’occasion d’évènements majeurs qui

ponctuent le fil du temps.

Cette qualité de vie est un avantage collectif à préserver. C’est incontestablement un facteur

d’unité. Il n’est pas accessible à tous. C’est pourquoi, nous travaillerons pour que les actifs

sans emploi, les ménages ne disposant que de faibles ressources, les habitants des quartiers

dégradés, les personnes âgées ne disposant que de faibles retraites ou les jeunes de peu de

ressources puissent aussi en bénéficier. Nous conduirons une politique sociale pour adapter

l’accès des services collectifs à leur pouvoir d’achat, qu’il s’agisse du patrimoine, de la

culture, de l’enseignement, des activités sportives.

2 – Nous nous rassemblerons autour de nos valeurs

Dans les périodes difficiles de crise, il faut savoir se rassembler autour de valeurs

fondamentales. Nos valeurs sont celles de la République : Liberté, Egalité, Fraternité. Elles se

déclinent aussi dans nos collectivités territoriales.

La Région est le bon échelon démocratique pour que ces valeurs prennent tout leur sens.

Parce qu’elle se méfie des collectivités territoriales, parce qu’elle fait le mauvais choix d’une

conception, non politique mais administrative des collectivités, la réforme que veut imposer le

gouvernement, va à l’encontre des valeurs qui fondent la République.



Rassembler 100

La Région est le bon échelon pour faire vivre la démocratie républicaine : un territoire

suffisamment grand pour proposer des politiques structurantes, un territoire cohérent pour

permettre une proximité entre les élus et la population, une population qui se reconnaît dans

un certain nombre de traditions et de projets, dans un passé et dans un avenir, dans la diversité

de ses territoires, dans le cadre d’une identité spécifique indissociable de l’identité

républicaine.

Notre volonté est de contribuer au rassemblement de notre peuple autour de notre drapeau

régional et du drapeau tricolore de la République, unis dans un même élan. La Région

soutiendra ce qui rassemble, fera vivre la démocratie, l’ancrera dans la modernité, s’ouvrira

au monde.

La politique n’a de sens que si elle porte des valeurs. Les valeurs de gauche, qui sont les

nôtres, ne sont pas spécifiques à notre région. Mais elles prennent un sens particulier sur un

territoire où le Front national réalise des résultats importants, où une partie significative de la

population est mal intégrée, où les pouvoirs d’achat les plus élevés côtoient les misères les

plus inacceptables, où l’accès à un logement digne est impossible pour beaucoup de familles

et où la précarité conduit fréquemment au repli sur soi. La réduction des inégalités de toute

nature est notre priorité sur un territoire où l’importance des inégalités enlève toute valeur aux

moyennes, et toute signification aux seules approches quantitatives.

Le développement durable est aussi une valeur à défendre. Il ne se limite pas à la réduction

des inégalités, à la préservation de l’environnement ou à une économie économe de ses

ressources. Il n’est pas défense contre un mode de développement. Il est rassemblement qui

transforme les «agents» en «acteurs» qui veulent faire partager leurs convictions, exprimer

leurs attentes et partager un projet.

Nous voulons rassembler autour de la tolérance en acceptant l’autre dans ses différences, sans vouloir imposer des comportements attendus. Nous voulons rassembler dans le respect : respect des sites et de notre environnement,

respect des habitants et de leurs modes de vie, respect des touristes et des visiteurs.

Nous voulons rassembler dans la confiance, parce que nous sommes persuadés que le

premier facteur de développement d’un territoire est dans la confiance que se font ses acteurs.

Nous voulons rassembler dans la solidarité en portant une attention particulière à ceux que

le destin a éloignés de l’art de vivre que nous revendiquons.

Nous voulons rassembler dans la fraternité, l’accueil, la compréhension et l’amitié. Nous voulons rassembler dans la laïcité en distinguant la sphère publique des convictions privées, en respectant les engagements religieux de tous et en veillant à ce qu’ils n’interférent pas dans les débats identitaires non dénués d’arrières pensée. Nous voulons rassembler dans une démocratie de la participation qui invite chaque citoyen à devenir partenaire d’un projet collectif. 3 – Nous nous rassemblerons autour de notre avenir

L’avenir ne se prédit pas, il se construit. La Région a des responsabilités particulières

dans la prospective, la capacité à regarder loin, à situer ses interventions et ses politiques dans

une vision de longue période très difficile aujourd’hui.

C’est pourquoi nous attachons une grande importance à nos documents d’orientations, établis

dans le cadre de larges concertations et que nous devrons adapter continuellement aux

changements du monde.



Rassembler 101

Nous souhaitons rassembler le plus grand nombre possible de citoyens, d’entreprises,

d’associations, de collectivités territoriales dans le cadre d’un projet économique, social,

culturel et territorial qui couvrira la période 2010-2030.

Il en va de l’avenir de notre économie à travers la préparation d’un nouveau schéma régional

de développement économique, l’adaptation du plan régional pour l’emploi à la montée du

chômage, la préparation d’un nouveau schéma de développement touristique et la mise à jour

de notre schéma régional de développement de la société de l’information

Il en va de l’avenir de nos formations à travers la nécessaire mise à jour de notre plan régional

de formation pour l’adapter à la crise, et la modernisation de notre programme régional

d’apprentissage.

Il en va de l’avenir de nos territoires à travers le nouveau schéma régional d’aménagement et

de développement durable du territoire et le Plan Climat Territorial que nous venons de

lancer.

Il en va de l’avenir de notre recherche à travers notre schéma régional de l’enseignement

supérieur et de la recherche.

Il en va en définitive de l’avenir de notre région à travers la mise en œuvre de notre stratégie

régionale d’innovation.

Pour Provence-Alpes-Côte d’Azur, ses territoires et ses habitants, nous souhaitons résister, protéger, inventer et rassembler, autour de ce projet de développement qui n’a qu’un seul cœur : l’humain.


Le projet de l’Alliance de l’Olivier

Autour de Michel Vauzelle

Elections régionales des 14 et 21 mars 2010

Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

projet notre région version longue

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