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PREVENTION DE LA MALTRAITANCE DES PERSONNES AGEES EN ETABLISSEMENTS MEDICO-SOCIAUX ALEXANDRE FABBRI Étudiant Bachelor – Filière Soins infirmiers LOÏC BRIAND Étudiant Bachelor – Filière Soins infirmiers VINCENT FAVRE Étudiant Bachelor – Filière Soins infirmiers Directrice de travail : NANCY HELOU TRAVAIL DE BACHELOR DÉPOSÉ ET SOUTENU A LAUSANNE EN 2013 EN VUE DE L’OBTENTION D’UN BACHELOR OF SCIENCE HES-SO EN SOINS INFIRMIERS Haute Ecole de Santé Vaud Filière Soins infirmiers

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PREVENTION DE LA

MALTRAITANCE DES PERSONNES AGEES

EN ETABLISSEMENTS

MEDICO-SOCIAUX

ALEXANDRE FABBRI

Étudiant Bachelor – Filière Soins infirmiers

LOÏC BRIAND

Étudiant Bachelor – Filière Soins infirmiers

VINCENT FAVRE

Étudiant Bachelor – Filière Soins infirmiers

Directrice de travail : NANCY HELOU

TRAVAIL DE BACHELOR DÉPOSÉ ET SOUTENU A LAUSANNE EN 2013 EN VUE DE

L’OBTENTION D’UN BACHELOR OF SCIENCE HES-SO EN SOINS INFIRMIERS

Haute Ecole de Santé Vaud Filière Soins infirmiers

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A. Fabbri, L. Briand, V. Favre

Résumé

Introduction : La maltraitance des personnes âgées en établissements médicaux sociaux (EMS) est un

problème social prenant de l’ampleur. Ce phénomène tend vraisemblablement à s’accroître au vu du

vieillissement de la population et du manque de professionnel de la santé. La maltraitance affecte

directement la qualité de vie des personnes âgées. Il est du rôle du professionnel de la santé de savoir

identifier et appliquer des mesures appropriées pour prévenir la maltraitance et ainsi sauvegarder et

promouvoir le bien-être, la qualité de vie et la santé des personnes âgées.

Objectif : Identifier les interventions infirmières permettant de prévenir la maltraitance des personnes

âgées dans les EMS.

Méthode : Les recherches sur CINHAL, PubMed et Google Scholar ont permis de sélectionner cinq

articles provenant des Etats-Unis et d’Israël proposant des interventions de prévention de la

maltraitance.

Résultats : Huit thèmes principaux ont émergés : 1. La formation du personnel soignant, 2. L’attitude

des différents soignants envers les personnes âgées ayant une démence, 3. La dotation du personnel et

le nombre élevé de patients, 4. Le burnout du personnel et l’environnement de travail, 5. La détection

de la maltraitance, 6. La collaboration entre EMS et instances politiques, 7. L’approche

interdisciplinaire, 8. Les patients à risque de maltraitance.

Conclusion : Plusieurs interventions infirmières permettant la prévention de la maltraitance, ont été

identifiées. Les plus notables sont : La formation des professionnels de la santé, un ratio infirmier/

patient adéquat correspondant à la charge de travail, l’approche interdisciplinaire et intradisciplinaire.

Mots-clé : la maltraitance, les personnes âgées, les établissements médico-sociaux, la prévention, le

rôle infirmier, les soins infirmiers.

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AVERTISSEMENT

Les prises de position, la rédaction et les conclusions de ce travail n’engagent que la responsabilité de

ses auteurs et en aucun cas celle de la Haute Ecole de Santé Vaud, du Jury ou du Directeur du Travail

de Bachelor.

Nous attestons avoir réalisé seuls le présent travail, sans avoir utilisé d’autres sources que celles

indiquées dans la liste de références bibliographiques.

11.06.2013. Briand, L. Fabbri, A. & Favre, V.

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Remerciements

Nous remercions spécialement notre directrice de Bachelor, Madame Helou Nancy pour son soutien,

ses conseils et son dévouement durant ces deux années de travail.

Nous remercions également notre expert de la pratique, Monsieur Nakamura Christophe qui nous a

amené ses connaissances et son expérience sur notre thématique lors de la soutenance.

Nous remercions aussi nos parents pour la relecture, les corrections et leur soutien durant la

conception de ce travail.

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Table des matières

1� Introduction ..................................................................................................................................... 1�

2� Problématique .................................................................................................................................. 2�

3� Méthodologie ................................................................................................................................... 7�

3.1� Critères d’inclusion et d’exclusion ........................................................................................ 10�

3.2� Critique de la méthodologie .................................................................................................. 10�

4� Synthèse des résultats .................................................................................................................... 11�

5� Développement des thèmes ........................................................................................................... 18�

5.1� Les facteurs liés à la structure de l’organisation ou de l’EMS .............................................. 18�

5.1.1� La formation du personnel soignant sur la maltraitance ................................................ 18�

5.1.2� L’attitude des différents soignants envers les personnes âgées ayant une démence ..... 19�

5.1.3� La dotation du personnel soignant et le nombre élevé de patients ............................... 20�

5.1.4� Le burnout du personnel soignant et l’environnement de travail .................................. 20�

5.2� Les facteurs liés au processus ................................................................................................ 20�

5.2.1� La détection de la maltraitance ...................................................................................... 20�

5.2.2� La collaboration entre l’EMS et les instances politiques ............................................... 21�

5.2.3� L’approche interdisciplinaire ......................................................................................... 21�

5.3� Les facteurs liés aux patients ................................................................................................. 22�

5.3.1� Les patients à risque de maltraitance ............................................................................. 22�

6� Discussion ..................................................................................................................................... 23�

6.1� Résumé des principaux résultats ........................................................................................... 23�

6.2� Identification des limites du travail ....................................................................................... 24�

6.2.1� Limites méthodologiques par article ............................................................................. 24�

6.2.2� Limites méthodologiques générales .............................................................................. 24�

6.3� Caractère généralisable des résultats ..................................................................................... 25�

6.3.1� Confrontation des résultats à la question de recherche et mise en perspective des

résultats avec la littérature ............................................................................................................. 25�

6.4� Facteurs liés à la structure de l'organisation en EMS ............................................................ 25�

6.4.1� La formation du personnel soignant .............................................................................. 25�

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6.4.2� L’attitude des différents soignants envers les personnes âgées ayant une démence ..... 26�

6.4.3� La dotation et le nombre élevé de patients .................................................................... 26�

6.4.4� Le burnout et l’environnement de travail ...................................................................... 27�

6.5� Facteurs liés au processus ...................................................................................................... 27�

6.5.1� La détection de la maltraitance ...................................................................................... 27�

6.5.2� La collaboration entre l’EMS et les instances politiques ............................................... 27�

6.5.3� L’approche interdisciplinaire ......................................................................................... 27�

6.6� Facteurs liés aux patients ....................................................................................................... 28�

6.6.1� Les patients à risque de maltraitance ............................................................................. 28�

6.7� Implication pour la pratique et la recherche .......................................................................... 28�

7� Conclusion ..................................................................................................................................... 30�

Références bibliographiques ................................................................................................................. 31�

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1 Introduction Au cours de ce travail, nous allons développer le thème de la maltraitance des personnes âgées en

établissements médico-sociaux. Nous allons nous axer sur les interventions infirmières possibles afin

de la prévenir. La problématique débutera par la définition des deux concepts centraux, à savoir la

vieillesse et la maltraitance des personnes âgées. Il s'ensuivra quelques chiffres pour décrire l’ampleur

et l’impact que prend ce phénomène à l’heure actuelle. Quelques pistes concernant les interventions

infirmières seront aussi avancées.

La question de recherche, construite avec l’outil PICOT, a été le fil rouge qui a guidé nos recherches

durant tout notre travail de Bachelor.

La méthodologie quant à elle, décrira les méthodes qui ont été employées pour recueillir les articles de

recherches scientifiques dans le but de répondre à notre question de recherche. Ces recherches ont été

faites à partir des bases de données CINAHL et Medline et par les moteurs de recherche Ovid et

PubMed.

A partir des recherches, nous avons synthétisé les articles sous forme de tableaux dans lesquels nous

avons fait émerger les principaux résultats. Par la suite nous avons regroupé tous les résultats par

thèmes (8 thèmes). Les huit thèmes ont été développés dans la discussion. Dans cette dernière, les

résultats ont été critiqués. Finalement, de ces huit thèmes ont émergé les interventions infirmières

visant à prévenir la maltraitance chez la personne âgée.

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2 Problématique «La maltraitance des personnes âgées est reconnue comme un problème social qui prend de plus en

plus d’ampleur» (Shugarman, Fries, Wolf & Morris. 2003). De plus, il a été relevé que ce type d’abus

affecte directement la qualité de vie des personnes âgées (McCreadie, 2002 in McGarry & Simpson,

2009). Ainsi, tel que nous le disent McGarry et al. (2009), il est du rôle du professionnel de la santé de

savoir identifier et appliquer des mesures appropriées pour prévenir ce type d’abus et ainsi

sauvegarder et promouvoir le bien-être, la qualité de vie et la santé des personnes âgées.

Cependant, avant de poursuivre, il serait pertinent et important de définir les concepts clés qui seront

traités dans ce travail, c’est-à-dire : Les personnes âgées ainsi que la maltraitance et ses déclinaisons.

La maltraitance dont il est question dans ce travail touche les personnes âgées, il est donc important de

définir le concept de la vieillesse.

Le concept de vieillesse n’est pas évident à définir. En effet, l’attribution de ce qualificatif diffère d’un

individu à l’autre, ce qui induit une difficulté de comparaison entre les différentes études menées à ce

sujet. Pour certains, l’âge de la retraite correspond au début de la vieillesse, alors que pour d’autre,

c’est le déclin de la condition physique et/ou cognitive qui le définit (Krug, Dahlberg, Mercy, Zwi, &

Lozano-Ascencio. 2002). Il est donc important de noter qu’il n’y a pas de consensus sur la définition

du concept des personnes âgées. Dans ce travail on considère la personne âgée comme toute personne

à l’âge de la retraite, donc ayant 60 ans ou plus, tel que le propose l’Organisation Mondiale de la Santé

(OMS) dans le rapport mondial sur la violence au chapitre 5 (2002).

Quant à la maltraitance, le rapport mondial sur la violence et la santé de l’OMS, l’a définie comme :

[...] un acte commis ou omis, auquel cas on parle habituellement de «négligence», et qu’elle soit

intentionnelle, soit involontaire. La maltraitance peut être physique ou psychologique, avec des

agressions verbales, notamment. Elle peut aussi passer par de mauvais traitements sur le plan

financier ou matériel. Quel qu’en soit le type, la maltraitance entrainera certainement des

souffrances ou des douleurs inutiles, la perte ou la violation des droits de l’homme et une

dégradation de la qualité de vie de la personne âgée. Le comportement sera probablement

qualifié d’abusif, de négligent ou d’exploitation selon la fréquence des mauvais traitements,

leurs durées, leurs gravités et leurs conséquences, et surtout, selon le contexte culturel (Krug &

al., (2002), p. 140-141)

Ainsi, il est intéressant de relever que la maltraitance peut prendre plusieurs formes. Dans leur étude,

Bužgová et Ivanová (2009) les ont classifiées par ; I. La maltraitance physique, II. La maltraitance

psychique ou émotionnelle, III. Les abus financiers, IV. La négligence, V. La violation des droits

fondamentaux

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I. La maltraitance physique :

Comprend des actes pouvant causer de la douleur, comme : des blessures ou des dommages de

façon intentionnelle ou par imprudence. Cela inclut : coup de pied, pousser, brûler, étrangler,

utiliser de manière inappropriée et injustifiée des médicaments ou des contentions physiques.

Les auteurs ajoutent que selon Kalvach (1997), ces actes peuvent inclure : une exposition

intentionnelle au froid, la privation de nourriture ainsi qu’une négligence de la douleur.

(p.111-112)

II. La maltraitance psychique ou émotionnelle :

Est la forme la plus fréquente de maltraitance [en établissements médico-sociaux]. Il est

souvent difficile de la déceler et de la prouver. Elle se réfère à l’utilisation de mots qui

provoquent : peur, humiliation, stress émotionnel et angoisse. Les victimes peuvent être punies

et menacées d’expulsion de l’établissement par exemple. La maltraitance psychique inclut

aussi l’utilisation de moquerie, la médisance, la dictature, l’isolation physique ou

émotionnelle, l’ignorance et certaines interdictions infligées. (p.112)

III. Les abus financiers (maltraitance financière) :

Les abus financiers couvrent un large spectre, allant du simple vol à une manipulation

financière complexe. Par exemple : Utilisation non-autorisée des ressources financières et des

propriétés, appropriation des revenus, transferts de biens (incluant les appartements) etc. Les

résidents vivant dans les établissements de soins de longue durée sont fortement confrontés

aux vols perpétrés par les équipes soignantes, les membres de la famille, les visiteurs ou les

autres résidents. (p.112)

IV. La négligence :

La négligence inclut des soins inadéquats, une hygiène négligée, une malnutrition et une

déshydratation. Dans les homes, cela résulte d’une faute individuelle de la part d’un employé

ou d’une organisation interne mal gérée, comme par exemple : un manque de motivation ou un

manque de contrôle de la part d’organisations externes à l’établissement. (p.112) Certains

auteurs divisent le concept de la négligence en deux catégories: la négligence par autrui,

qui correspond à ce qui vient d’être décrit ci-dessus et l’auto-négligence qui met en faute la

personne elle-même. Une personne peut s’auto négliger en ne prenant pas soins d’elle de

manière volontaire ou non, par exemple en raison d’un handicap physique ou de troubles

cognitifs.

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V. La violation des droits fondamentaux :

La violation des droits fondamentaux signifie qu’un membre de la famille ou de l’équipe

soignante ne respecte pas les droits de l’intimité, de la sphère privée ou du libre arbitrage. Cela

peut se produire par exemple en empêchant les personnes âgées de rencontrer les gens qu’elle

désire voir, ou en décidant à leur place. (p.112)

Certains auteurs déclinent la maltraitance de manière différente mais la classification proposée ci-

dessus semble être celle adoptée par la majorité des études utilisées dans le cadre du présent travail.

Les concepts centraux étant définis, il est pertinent de se pencher sur l’ampleur et les proportions de ce

problème.

Selon l’OMS, dans les pays industrialisés, il est estimé que 4 à 6 % des personnes âgées sont touchées

par la maltraitance à domicile. Les données sur la maltraitance en institutions sanitaires, telles que : les

hôpitaux, les maisons de retraite et les établissements de soins de longue durée restent rares. En effet,

peu d’études empiriques ont été menées sur l’incidence de la maltraitance en établissements médico-

sociaux. (Lachs & Pillemer, 2004).

Concernant la Suisse, l’Office Fédéral de la Statistique (OFS), en 2000, relevait que 3,9 % des

personnes de 65 ans ou plus vivant en ménage privé avaient indiqué avoir été victime de maltraitance

durant les douze mois précédents. On estime que 10 % des personnes font l’objet de maltraitance -

personnes vivant dans des institutions médico-social et à domicile confondues.

Cependant, au vu du sujet d’étude, il serait pertinent de se pencher plus précisément sur des données

concernant les établissements médico-sociaux. A ce sujet, l’émission Temps Présent, du 15 septembre

2011, précise les chiffres des abus en EMS en nous rapportant que 10 % des personnes âgées vivant

dans ces structures en sont victimes (Ducret & Fargues, 2011). Une étude s’est justement intéressée à

la maltraitance en EMS et a décrit la proportion de chaque type de maltraitance au sein de ces

institutions : L’enquête du Dr Bertino Somaini, secrétaire de l’Unabhängige Beschwerdestelle für das

Alter (UBA : Organe indépendant des plaintes pour les personnes âgées - Suisse), a relevé :

[...] en 2010, au total 317 plaintes. Dans les domaines des homes pour personnes âgées et des

homes médicalisés, les causes de ces plaintes étaient de nature suivante : financières (39 %),

psychiques (26 %), violations des droits fondamentaux (19%) et physique (14 %). Dans les

domaines privés ou domestiques les causes des plaintes étaient de nature suivante: financières

(61 %), psychiques (8 %), violations des droits fondamentaux (5 %) et physiques (24 %). Les

plaintes ont été annoncées à 41 % par les victimes elles-mêmes, 40 % par des membres de la

famille, à 6 % par la direction du home. A 3 % par des proches et à 10 % par «autres». (p.1)

Toutes les données exposées ci-dessus et dans le reste de ce travail ne sont bien sûr pas exhaustives car

celles-ci ne représentent que la part des abus recensés et déclarés. En effet, Baker et Heitkemper.

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(2005) relatent que «la maltraitance est un problème dissimulé» (p. 253). Erlingsson, Carlson, et

Saveman. (2006) vont en ce sens et ajoutent que ce problème reste un phénomène sous-déclaré. Dans

leur étude, Halphen, Sadowsky et Varas. (2009), citent plusieurs obstacles s’opposant à l’identification

et à la déclaration de ce problème par le soignant : par exemple : «[...] Le manque de connaissances

médicales quant aux facteurs de risque et signes de maltraitance ; les avis divergent sur ce qui

constitue ou non la maltraitance ; la peur d’être poursuivi en justice ou d’être soumis à des représailles

[...]» (p.15).

Les données présentées ci-dessus nous montrent donc l’ampleur du phénomène de la maltraitance. Le

vieillissement de la population ainsi que le déficit en personnel soignant qui sont à prévoir, sont des

données alarmantes, et le sont d’autant plus quand on lit les conséquences découlant de ce problème.

A ce sujet, une étude démontre que ces traitements sont liés à un haut taux de morbidité et de

mortalité. En effet, il a été relevé que ce type d’abus réduirait l’espérance de vie des personnes âgées

d’environ 13 ans (Lachs, Williams, O’Brien, Pillemer & Charlson. 1998). Krug et collègues les

soutiennent dans le rapport mondial sur la violence et la santé (2002) :

Ce n’est que depuis 1970 que la maltraitance aux aînés a été mise en avant. Auparavant, les

décès étaient attribués à des causes naturelles, accidentelles ou inexpliquées. Or des actes

mineurs de maltraitance peuvent avoir un impact mortel étant donné la fragilité de cette classe

de population. (p.145)

Ainsi, la maltraitance en établissement de soins de longue durée est un sujet préoccupant au vu de son

ampleur et de son impact. Malheureusement, ce phénomène ne tend pas à diminuer dans les années à

venir. En effet, au vu des prévisions de l’OMS (2002), la population âgée mondiale de 60 ans et plus

devrait plus que doubler d’ici 2025. Ainsi, on pourrait prédire, de par l’accroissement de la population

vieillissante, une augmentation proportionnelle du nombre de patient institutionnalisés et donc du

nombre de cas de maltraitance.

Cette augmentation démographique de la population vieillissante et l’accroissement du nombre de

personnes institutionnalisées sont d’autant plus inquiétantes en sachant qu’une étude prédit une

importante pénurie du personnel soignant pour les années 2020 à 2030 (Imhof, Rüesch, Schaffert,

Mahrer-Imhof, Fringer & Specker. 2010). En effet, elle relate que : « [...] pour 2020, en fonction des

scénarios retenus, le besoin en personnel supplémentaire serait de 8 à 28 % par rapport à 2006 et de 18

à 44 % pour 2030». (p. 2-3). Sujet préoccupant car Bužgová et al. (2009), expliquent justement que le

manque de personnel soignant est un des facteurs incriminé dans le phénomène de maltraitance.

Ainsi, au vu des données ci-dessus, le personnel soignant et en particulier les infirmiers et les

infirmières seront fortement confrontés à ce phénomène. Or, personne ne peut aller à l’encontre d’une

augmentation démographique et d’un accroissement des personnes vivant en EMS. Pour faire face à ce

phénomène Bužgová et al. (2009) soulignent l’importance du rôle infirmier dans la prévention des

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situations qui mènent à la maltraitance et à la violation des droits fondamentaux ainsi que la prise en

charge des patients qui subissent la maltraitance.

En regard de la problématique et de toutes les données présentées ci-dessus, une question de recherche

peut être élaborée grâce à l’aide-mémoire «PICOT». Cette question de recherche a été le fil rouge du

ce travail

P : Population � Personnes âgées en établissement médico-sociaux

I : Intervention � Interventions infirmières

C : Comparaison/ � Impact de l’intervention sur les risques

Description

O : Outcome � La diminution de la maltraitance

T : Temps � Durée de séjour du patient

«Quelles interventions infirmières auprès des personnes âgées institutionnalisées en établissements

médico-sociaux permettraient de prévenir les risques de maltraitance ?»

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3 Méthodologie Afin d’obtenir des articles scientifiques de qualité avérée, nous avons effectué des recherches sur les

bases de donnée suivantes :

• CINAHL-OVID

• Medline – Pubmed

La première couvrant les domaines des sciences de la santé, des soins infirmiers et de la médecine. La

seconde traitant plutôt de la médecine et des sciences biomédicales. Ces bases de données sont

reconnues par la communauté scientifique et sont régulièrement actualisées. Ces dernières nous ont

donc été fortement recommandées lors des cours de recherches documentaires dispensés par

l’HESAV.

Recherche dans la base de données CINAHL

Dans un premier temps, dans le but de répondre à notre question de recherche, nous avons mis en

évidence les mots-clés avec ou sans leurs termes MesH « elder » « maltreatment », « nursing

home », que nous avons combinés à l’aide des opérateurs booléens afin d’obtenir l’équation de

recherche suivante :

Elder AND maltreatment AND nursing home.

En faisant cette recherche, cela nous a menés à 2 articles. Sur la base de la lecture des titres et des

résumés de ces derniers, un article nous est paru particulièrement pertinent :

• Ben Natan, Lowenstein & Eisikovits (2010). Psycho-social factors affecting

elders’maltreatment in long-term care facilities. International Nursing Review 57, 113-120.

Nous avons fait une autre recherche. Nous avons mis en évidence les mots-clés « elder » « abuse »

« knowledge » « prevention », que nous avons combinés à l’aide des opérateurs booléens afin

d’obtenir l’équation de recherche suivante :

Elder AND abuse AND knowledge AND prevention

En faisant cette recherche, cela nous a menés à 46 articles. Nous avons affiné les critères en incluant

l’année de parution de 2000 à 2012, ce qui nous a menés à 39 articles. Après la lecture des titres et

résumés, l’un d’entre eux nous est paru intéressant à retenir :

• Richardson, B., Kitchen, G. & Livingston, G. (2002), The effet of education on knowledge

and management of elder abuse: a randomized controlled trial. Age and Ageing 31, 335-

341

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Recherche dans la base de données PUBMED

Nous avons procédé de la même manière que sur la base de donnée CINAHL mais en optant pour des

mots clés différents avec ou sans leurs termes leurs Subjets Headings : « elder mistreatment », « elder

abuse », « elder neglect », « role of nurse », « interventions », « prevention », « residential settings »,

« nursing home », « long-term care settings ». Nous les avons combinés afin d’obtenir l’équation

booléenne suivante :

(elder mistreatment OR elder abuse OR elder neglect) AND (role of nurse OR interventions OR

prevention) AND (residential settings OR nursing home OR long-term care settings)

Cette recherche nous a donné dans un premier temps 186 articles. A nouveau, il était important pour

nous d’obtenir des articles pertinents. De ce fait, nous avons affiné les critères en ajoutant les limites

suivantes :

• Personnes de 65 ans et plus

• Articles en anglais et en français

• Année de parution datant de 5 ans maximum

Nous sommes arrivés finalement à un total de 39 articles. Sur ces derniers, un d’entre eux nous est

paru pertinent :

• Comman, C., DeHart, D. & Webb, J. (2009). Prevention of Elder Mistreatment in Nursing

Homes: Competencies for Direct-Care Staff. Journal of Elder Abuse & Neglect, 21, 360–

378

Recherche par auteurs et années

Etant donné le peu d’articles trouvé sur les bases de données ainsi qu’en raison du manque d’articles à

ce sujet, nous avons fait recours à un cross-referencing, cela nous à amené à l’article de Baker. En

voyant le titre de son étude, nous nous sommes dit qu’il était pertinent pour notre travail de consulter

la source primaire. De ce fait, nous avons fait une recherche comme suit sur CINAHL :

• Année : 2005

• Auteur : Baker

• Mot clé : elder abuse

Nous avons trouvé l’article suivant :

• Baker, M.M. & Heitkemper, M.M. (2005). The roles of nurses on interprofessional teams

to combat elder abuse. Nursing Outlook, 53, 5, 253-259

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Recherche sur Google Scholar

Suite à la consultation des listes bibliographiques de l’article de DeHart et Webb, un article semblait

répondre à nos critères de sélection par son titre, nous avons alors recherché ce dernier sur CINHAL et

PubMed mais sans succès. Nous avons fini par le trouver sur Google Scholar. En effectuant la lecture

de l’article, nous l’avons retenu.

Payne, B.K. & Fletcher, L.B. (2005). Elder abuse in nursing homes: Prevention and resolution

strategies and barriers. Journal of Criminal Justice, 33, 119-125

3.1 Critères d’inclusion et d’exclusion

Dans la sélection de nos articles, nous nous sommes fixés les critères d’inclusions suivants :

- Personnes âgées de 65 ans et plus

- Personnes âgées vivant en EMS

- Articles écrits en Français ou Anglais

Et nous avons exclus les articles :

- Non-infirmiers

- Infirmiers ne portant pas sur des interventions visant à prévenir la maltraitance

3.2 Critique de la méthodologie

« La maltraitance est un problème dissimulé » (Baker et al., 2005) et sous déclaré (Erlingsson et al.,

2006). Ainsi, il a été difficile de trouver des articles qui ont étudié ce phénomène.

Une fois notre travail de Bachelor déposé, nous avons appris qu’il existait des études menées en

Suisse, Par Madame Delphine Roulet Schwab (Professeur HES, Dr en psychologie). Néanmoins, il

s’agit plus d’un rapport de recherche, que d’une publication scientifique. De ce fait, nous n’avons ce

travail n’a pas été mis en valeur sur les bases de données.

Page 17: PREVENTION DE LA MALTRAITANCE DES PERSONNES AGEES …doc.rero.ch/record/209222/files/HESAV_TB_Briand_2013.pdf · c’est le déclin de la condition physique et/ou cognitive qui le

A. Fabbri, L. Briand, V. Favre

10

4 Synthèse des résultats Les cinq articles retenus pour répondre à notre question de recherche seront synthétisés et présentés

sous forme de tableaux.

Ces derniers ont été retenus car ils répondaient aux critères d’inclusion et d’exclusion.

Les articles ont été divisés et rapportés dans le tableau comme suit :

- Auteur

o Date de publication

o Provenance

- But de l’étude

- Devis et Méthode

- Participants

- Résultats

Page 18: PREVENTION DE LA MALTRAITANCE DES PERSONNES AGEES …doc.rero.ch/record/209222/files/HESAV_TB_Briand_2013.pdf · c’est le déclin de la condition physique et/ou cognitive qui le

A.

Fab

bri

, L

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rian

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V.

Fav

re

11

Au

teu

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R

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20

02

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SA

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1.

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tance

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am

élio

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les

résu

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tio

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ène

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rap

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dis

trib

uti

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r

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up

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in)

ayan

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s m

êm

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rmat

ion

s.

2.

Exam

iner

si

l’am

élio

rati

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connai

ssance

s d

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sonnel

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om

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ur

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tio

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lleure

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une

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urn

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du

per

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so

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Etu

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C)

Les

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KA

MA

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connai

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iais

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clin

iques.

Le

KA

MA

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sio

ns

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t B

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ibué

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em

ent

aux

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tici

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ts.

Si

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tio

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n.

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(1)

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(2)

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dép

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l’at

titu

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N=

64

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fess

ion

nel

s

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yant

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la

mal

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tance

.

Gro

up

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31

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N=

33

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AM

A :

Le

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enti

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sig

nif

icat

ivem

ent

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s l’

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roup

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mo

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AM

A.

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HC

PD

P :

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tio

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nif

icat

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ent

l’at

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l’éq

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ignante

.

Le

per

son

nel

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ud

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-à-v

is d

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erso

nnes

ayan

t u

ne

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ence

que

le p

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no

n-q

ual

ifié

.

Le

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re d

’an

née

d’e

xp

érie

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pas

in

fluencé

sig

nif

icati

vem

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l’at

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de

enver

s le

s p

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nnes

ayant

une

dém

ence

.

•M

BI

: P

as d

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iffé

rence

entr

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s gro

up

es a

van

t o

u a

prè

s l’

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tio

n.

Le

taux d

e b

urn

out

étai

t d

éjà

bas

dan

s le

s d

on

née

s d

e b

ase.

Page 19: PREVENTION DE LA MALTRAITANCE DES PERSONNES AGEES …doc.rero.ch/record/209222/files/HESAV_TB_Briand_2013.pdf · c’est le déclin de la condition physique et/ou cognitive qui le

A.

Fab

bri

, L

. B

rian

d,

V.

Fav

re

12

Au

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rs

Bu

t d

e l’

étu

de

Dev

is e

t M

éth

ode

Par

tici

pan

ts

Rés

ult

ats

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ne

et

Fle

tcher

, 2

00

5

(US

A).

•C

om

ment

les

EM

S f

ont-

ils

po

ur

être

des

gar

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ns

com

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ents

co

ntr

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tance

en

ver

s le

s

per

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âgée

s ?

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uel

s o

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acle

s re

nd

ent

les

infi

rmiè

res

inca

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les

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s le

ur

rôle

de

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n ?

•C

om

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EM

S

peu

vent-

ils

dev

enir

des

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ns

plu

s eff

icac

es

contr

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tance

?

Etu

de

qual

itat

ive.

Op

inio

n d

’exp

ert

sur

une

enq

uêt

e d

e 4

ques

tio

ns

dév

elo

pp

ées

par

les

aute

urs

avec

une

anal

yse

de

conte

nu

Ques

tio

nnai

re d

e 4

ques

tio

ns

envo

par

co

urr

ier

à 40

0

dir

ecte

urs

d’E

MS

.

Ques

tio

ns

:

•D

écri

vez

vo

tre

maniè

re d

e

pro

céd

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ors

qu’u

ne

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gat

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altr

aita

nce

enver

s u

ne

per

sonne

âgée

vo

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est

rap

po

rtée

.

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uel

s o

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acle

s vo

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em

pêc

hent

de

rép

ond

re a

ux

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de

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tance

enver

s le

s p

erso

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s ?

•Q

uel

s p

oli

tiq

ues

et

pro

gra

mm

es

uti

lise

z-v

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po

ur

améli

ore

r la

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uri

té d

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s ré

sid

ents

?

•E

stim

ez-v

ou

s q

ue

le s

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èm

e

jud

icia

ire

rép

ond

e d

e

man

ière

ad

équat

e au

x c

as

de

mal

trai

tance

?

N=

76

L

es r

épo

nse

s o

nt

été

anal

ysé

es e

t cl

assi

fiée

s p

ar l

es a

ute

urs

dan

s 3

thèm

es :

Str

atég

ies

de

pré

ven

tio

n d

e la

mal

trai

tance

; S

trat

égie

s d

e ré

solu

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n d

e ca

s d

e

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tance

, B

arri

ères

/ob

stac

les

entr

avant

la p

réventi

on e

t le

s in

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enti

ons.

Str

atég

ies

de

pré

ven

tio

n d

e la

mal

trai

tance

: 4

str

atég

ies

ress

ort

ent

des

rép

onse

s :

1.

les

mes

ure

s in

stit

uti

on

nel

les

de

pré

ven

tio

n,

2.

l’éd

uca

tio

n,

3.

les

ress

ourc

es /

la

sensi

bil

isat

ion d

e la

co

mm

unauté

et

4.

le s

yst

èm

e d

e sé

curi

de

l’in

stit

uti

on.

Les

str

atég

ies

de

réso

luti

on d

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s d

e m

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rait

ance

:

•In

vest

igati

on i

mm

édia

te d

e l’

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ion.

Si

incr

imin

atio

n d

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per

sonne �

dén

onci

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u D

épar

tem

ent

de

la s

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qui

mèn

era

une

en

quêt

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abus

est

pro

uvé,

l’a

ccusé

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ren

vo

de

ses

fonct

ion

s.

•L

e d

irec

teur

contr

ôle

l’i

nci

den

t et

fai

t ap

pel

à u

n o

rganis

me

resp

onsa

ble

.

L’E

tat

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aver

ti d

u s

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çon d

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altr

aita

nce

. L

’Eta

t p

rend

le r

elai

s su

r

l’aff

air

e.

•In

terr

ogat

ion d

es d

eux p

arti

es.

Un o

rgan

ism

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t aver

ti.

L’e

mp

loyé

incr

imin

é est

susp

end

u d

ura

nt

l’enq

uêt

e p

uis

ren

vo

si l

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éli

t es

t av

éré.

•L

es b

arri

ères

/ o

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acle

s en

trav

ant

la p

réventi

on e

t le

s in

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s

•L

’ab

sence

de

sig

nes

vis

ible

s d

’ab

us,

dan

s ce

cas

un t

ém

oin

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uel

est

req

uis

.

•V

icti

mes

ne

rap

po

rten

t p

as t

ou

jours

la

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tance

po

ur

plu

sieu

rs r

aiso

ns

:

peu

r/in

tim

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ion/m

enac

es,

em

bar

ras.

..

•T

emp

s d

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tence

de

l’agence

à c

har

ge

de

l’exp

erti

se d

u d

élit

.

•C

oûts

éle

vés

liés

à l

a d

éno

ncia

tio

n.

•F

aux r

app

ort

s d

e m

altr

aita

nce

de

la p

art

de

per

sonnes

âgée

s d

émente

s o

u

ayan

t d

es t

roub

les

cog

nit

ifs,

cel

a a

men

é à

fair

e vir

er u

n m

em

bre

de

l’éq

uip

e so

ignante

.

Page 20: PREVENTION DE LA MALTRAITANCE DES PERSONNES AGEES …doc.rero.ch/record/209222/files/HESAV_TB_Briand_2013.pdf · c’est le déclin de la condition physique et/ou cognitive qui le

A.

Fab

bri

, L

. B

rian

d,

V.

Fav

re

13

Au

teu

rs

Bu

t d

e l’

étu

de

Dev

is e

t M

éth

ode

Par

tici

pan

ts

Rés

ult

ats

Bak

er

et

Hei

tkem

per

,

20

05

(U

SA

).

Déc

rire

le

rôle

des

infi

rmie

rs f

ace

à la

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tance

des

per

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âgée

s grâ

ce à

la

coll

abo

rati

on

inte

rdis

cip

linai

re.

Dan

s la

pre

miè

re p

arti

e, l

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aute

urs

ém

ette

nt

leur

avis

d'e

xp

ert.

Dan

s la

deu

xiè

me

par

tie,

le

s

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urs

rap

po

rten

t l’

op

inio

n

d'e

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de

« K

ing C

ou

nty

Eld

er A

buse

Pro

jet

team

s. »

.

Ces

der

nie

rs e

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erts

ont

po

ur

mis

sio

n d

'éd

uq

uer

les

éq

uip

es

de

soin

s et

de

fourn

ir a

u b

eso

in

des

entr

evues

ind

ivid

uel

les.

I Bak

er e

t

Hei

tkem

per

.

II Pro

cure

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adjo

int

pri

nci

pal

des

po

urs

uit

es,

des

infi

rmie

rs,

des

avo

cats

et

des

enq

uêt

eurs

de

po

lice

.

I •L

es i

nfi

rmie

rs o

nt

un r

ôle

im

po

rtan

t d

ans

la r

eco

nnai

ssan

ce e

t la

ges

tio

n

de

la m

altr

aita

nce

des

per

son

nes

âgée

s.

•L

'éval

uati

on e

t le

dép

ista

ge

: g

râce

à d

es i

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rum

ents

sp

écif

iques

tel

que

« t

he

Ab

use

Scr

een f

or

the

Eld

erly

»,

ou l

'inst

rum

ent

d'a

bu

s enver

s le

s

per

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âgée

s.

•L

es d

écla

rati

on

s d

'ab

us,

de

négli

gen

ce e

t/o

u d

e m

altr

aita

nce

, d

oiv

ent

être

avis

ées

au m

inis

tère

des

ser

vic

es s

oci

aux e

t d

e sa

nté

.

•L

es s

oin

s d

irec

ts a

pp

rop

riés

do

iven

t êt

re p

rod

igués

par

des

infi

rmie

rs

•L

es e

nq

uêt

es

sur

les

pla

inte

s ab

outi

ssent

mie

ux s

'il

exis

te u

ne

app

roch

e

inte

rpro

fess

ion

nel

le.

II •L

a m

altr

aita

nce

des

per

sonnes

âgée

s néc

ess

ite

une

app

roch

e

inte

rpro

fess

ion

nel

le.

•L

'ab

us

enver

s le

s p

erso

nnes

âgée

s p

ourr

ait

être

dim

inué

si o

n p

ours

uiv

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les

abus

et s

i u

ne

meil

leure

pré

ven

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n é

tait

fai

te.

•U

ne

fois

par

mo

is,

le g

roup

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'étu

de

pén

al s

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mau

vai

s tr

aite

ments

pré

sente

un c

as d

e m

altr

aita

nce,

afi

n d

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écid

er s

'il s

'agit

bie

n d

e

mal

trai

tance

.

•L

es é

tab

liss

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ents

de

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s d

evra

ient

avo

ir d

es g

roup

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e tr

avai

l q

ui

app

liq

uen

t la

lo

i af

in d

'am

élio

rer

la r

elat

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e tr

avai

l en

tre

les

étab

liss

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ents

de

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s et

les

org

anis

mes

d'a

pp

lica

tio

n d

e la

lo

i.

•L

e rô

le d

es i

nfi

rmie

rs s

ur

les

éq

uip

es i

nte

rpro

fess

ion

nel

les

et l

a

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trai

tance

est

de

do

nner

leu

r av

is d

'exp

ert.

•L

'éd

uca

tio

n :

les

in

firm

iers

tra

nsm

ette

nt

leur

savo

ir a

u r

este

de

l'éq

uip

e.

•L

a co

nsu

ltati

on e

t le

suiv

i d

e ca

s d

oit

êtr

e ra

pid

e et

ind

ivid

ual

isé.

•L

a re

cher

che

sur

la m

altr

aita

nce

à b

eauco

up

de

reta

rd e

t à

très

peu

été

étud

iée

à ce

jo

ur.

•Il

exis

te d

es c

aren

ces

et d

es l

acu

nes

en t

erm

es d

e p

oli

tiq

ue

pub

liq

ue.

•S

ervic

e à

la c

om

mu

nauté

: L

es

infi

rmie

rs p

euven

t ai

der

, co

nse

ille

r d

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org

anis

mes

qui

aid

ent

les

per

sonnes

mal

trai

tées.

Ell

es p

euvent

sensi

bil

iser

la p

op

ula

tio

n à

la

mal

trai

tance

.

Page 21: PREVENTION DE LA MALTRAITANCE DES PERSONNES AGEES …doc.rero.ch/record/209222/files/HESAV_TB_Briand_2013.pdf · c’est le déclin de la condition physique et/ou cognitive qui le

A.

Fab

bri

, L

. B

rian

d,

V.

Fav

re

14

Au

teu

rs

Bu

t d

e l’

étu

de

Dev

is e

t M

éth

ode

Par

tici

pan

ts

Rés

ult

ats

Deh

art,

W

ebb

et C

orn

man,

20

09

(su

d-

oues

t d

es

Eta

ts-U

nis

).

Iden

tifi

er l

es b

eso

ins

en

form

atio

n d

u p

erso

nnel

trav

aill

ant

dan

s le

s E

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A.

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15

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Page 23: PREVENTION DE LA MALTRAITANCE DES PERSONNES AGEES …doc.rero.ch/record/209222/files/HESAV_TB_Briand_2013.pdf · c’est le déclin de la condition physique et/ou cognitive qui le

A.

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16

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A. Fabbri, L. Briand, V. Favre

17

5 Développement des thèmes Suite à la lecture et à l’analyse des cinq articles, les huit thèmes suivants ont émergé, nous les avons

classés selon le Modèle de Donabedian (Donabedian, 1988).

5.1 Les facteurs liés à la structure de l’organisation ou de l’EMS

5.1.1 La formation du personnel soignant sur la maltraitance

Les résultats de l’étude randomisée clinique (n=64), examinant l’impact d’un cours de formation sur la

gestion de la maltraitance, indiquent qu’il serait nécessaire que le personnel soignant soit compétent en

matière de détection des actes de maltraitance ainsi que sur la procédure à appliquer si un tel

phénomène venait à se produire. Pour y parvenir, un cours de formation sur la gestion de la

maltraitance produit de meilleurs résultats sur la capacité de gestion de ce phénomène qu’une

distribution d’un support papier ayant le même contenu. L’étude a aussi démontré qu’il y aurait une

corrélation négative entre les connaissances préalables du personnel et l’apprentissage fait en matière

de gestion de la maltraitance (Richardson & al., 2002). Il est donc recommandé d’évaluer les

connaissances et ressources préalables du personnel et d’y adapter le contenu de l’éducation en

conséquence. Dans leurs opinions d’experts, portant sur le rôle des infirmiers face à la maltraitance

des personnes âgées, Baker et al. (2005), rejoignent les résultats des auteurs cités précédemment. Ils

indiquent qu’un enseignement au personnel est nécessaire. L’enseignement pourrait prendre la forme

d’un cours de formation portant sur un thème en particulier (par exemple : la gestion des troubles

cognitifs). Ils recommandent aussi d’introduire des cours sur la maltraitance même au niveau de la

formation académique des infirmiers.

5.1 Les facteurs liés à la structure de l’organisation ou de l’EMS

5.1.1 La formation du personnel soignant sur la maltraitance

5.1.2 L’attitude des différents soignants envers les personnes âgées ayant une

démence

5.1.3 La dotation du personnel soignant et le nombre élevé de patients

5.1.4 Le burnout du personnel soignant et l’environnement de travail

5.2 Les facteurs liés au processus

5.2.1 La détection de la maltraitance

5.2.2 La collaboration entre l’EMS et les instances politiques

5.2.3 L’approche interdisciplinaire

5.3 Les facteurs liés aux patients�

5.3.1 Les patients à risque de maltraitance

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A. Fabbri, L. Briand, V. Favre

18

Les résultats de l’étude qualitative, récoltant les opinions des directeurs d’EMS (n=76), afin de

déterminer les stratégies qu’utilisent les EMS pour prévenir la maltraitance, soutiennent aussi

l’importance de l’éducation du personnel comme une stratégie très prisée pour prévenir la maltraitance

des personnes âgées en EMS. L’éducation du personnel, visant à améliorer la sécurité du patient, peut

toucher plusieurs thèmes : les soins, la sécurité, les droits et la maltraitance. Les auteurs indiquent

aussi que certaines institutions fournissent de l’éducation portant sur certaines maladies spécifiques du

vieillissement, alors que d’autres proposent un counselling sur la prise en charge de certains patients

difficiles. Des établissements offrent aussi de l’éducation aux patients et/ou aux proches sur les droits

du patient pour les protéger des actes de maltraitance (Payne & Fletcher, 2005),

L’étude qualitative, basée sur des entretiens individuels avec le personnel soignant et le personnel non-

professionnel de la santé travaillant en EMS (n= non spécifié), ayant pour but d’identifier les besoins

en formation du personnel, indique qu’il y aurait un manque de formation sur la prévention de la

maltraitance chez les soignants et plus particulièrement chez les auxiliaires de santé. Les infirmières

auxiliaires auraient besoin de formation sur la démence ainsi que d’informations pratiques sur les

soins quotidiens aux personnes souffrant de démence. De plus, le personnel ne connaitrait pas

suffisamment les facteurs de risque de maltraitance (DeHart & al., 2009).

Dans l’étude descriptive (n=510), basée sur un questionnaire ciblé, Ben Natan et al. (2010), ont

examiné les principales variables qui influencent la maltraitance chez les personnes âgées résidant en

EMS : les résultats ont suggéré que les auxiliaires de santé seraient plus à risque d’être acteur de

maltraitance que le personnel infirmier. L’étude mentionne également que certains actes de

maltraitance seraient dûs à la forte exposition des infirmiers à des insultes et à des comportements

agressifs de la part des résidents souffrant de démence.

5.1.2 L’attitude des différents soignants envers les personnes âgées ayant une démence

Dans l’étude randomisée contrôlée (n=64), examinant le lien entre les connaissances du personnel sur

la gestion de la maltraitance et une bonne attitude envers les personnes âgées présentant une démence,

les résultats ont soutenu que le personnel qualifié semblerait avoir une bonne attitude vis-à-vis des

personnes âgées présentant une démence et indépendamment du nombre d’année de pratique.

Cependant, les personnes examinées dans cette étude avaient toutes de bons scores de base pour

l’attitude envers les personnes âgées présentant une démence, ainsi, les auteurs ne s’attendaient pas à

voir une évolution significative des scores. En effet, ils n’ont pas pu mettre en évidence une

corrélation positive entre l’apprentissage sur la maltraitance et l’attitude envers les personnes âgées

présentant une démence (Richardson & al., 2002)

Page 26: PREVENTION DE LA MALTRAITANCE DES PERSONNES AGEES …doc.rero.ch/record/209222/files/HESAV_TB_Briand_2013.pdf · c’est le déclin de la condition physique et/ou cognitive qui le

A. Fabbri, L. Briand, V. Favre

19

5.1.3 La dotation du personnel soignant et le nombre élevé de patients

Selon les résultats de l’étude qualitative, portant sur les opinions des directeurs d’EMS (n=76), au

sujet des stratégies de prévention de la maltraitance, une dotation suffisante en personnel, des tournus

fréquents et des supervisions régulières de l’équipe, représenteraient des facteurs clés qui permettent

de prévenir l’instauration de la maltraitance (Payne & Fletcher, 2005). Ces mêmes facteurs ont aussi

été soulevés par les entretiens individuels avec le personnel soignant et le personnel non-professionnel

de la santé travaillant en EMS (n= non spécifié), dans l’étude identifiant les besoins en formation du

personnel (DeHart & al., 2009).

Cependant, l’étude descriptive (n=510) de Ben Natan et al. (2010), basée sur un questionnaire ciblé,

qui a examiné les principales variables influençant la maltraitance chez les personnes âgées résidant en

EMS, indique qu’il y aurait une corrélation positive entre le nombre de lits, le nombre d’infirmières, le

nombre de collaborateurs, le roulement du personnel et la négligence mentale et/ou physique. En

d’autres termes, plus l'institution serait grande, plus cette dernière serait susceptible d’avoir une large

proportion de personnes ayant une démence, ce qui augmenterait le risque de maltraitance.

5.1.4 Le burnout du personnel soignant et l’environnement de travail

Dans l’étude randomisée contrôlée (n=64), examinant le lien entre les connaissances du personnel

soignant et le taux de burnout, les résultats indiquent que le burnout serait un facteur pouvant amener

des actes de maltraitance, cependant les scores de bases de burnout du personnel examiné dans leur

étude étaient très bas, ainsi les résultats de l’étude n’ont pas permis de démontrer ce phénomène

(Richardson & al., 2002).

L’étude qualitative basée sur des entretiens individuels avec le personnel soignant et le personnel non-

professionnel de la santé travaillant en EMS (n= non spécifié), ayant pour but d’identifier les besoins

en formation du personnel, soutient qu’un environnement de travail positif diminuerait le risque de

burnout et donc de mauvais traitements : les soins aux résidents doivent être apportés de manière

multidisciplinaire en tenant compte de la famille pour offrir des soins de qualité (DeHart & al., 2009).

L’étude descriptive (n=510) de Ben Natan et al. (2010), basée sur un questionnaire ciblé, qui

examinait les principales variables qui influencent la maltraitance chez les personnes âgées résidant en

EMS, démontre qu’il existerait une corrélation positive significative entre l’épuisement professionnel

(burnout) et les différents types de mauvais traitements. En d’autres termes, plus les travailleurs

seraient épuisés, plus les risques de maltraitance seraient grands.

5.2 Les facteurs liés au processus

5.2.1 La détection de la maltraitance

Dans leurs opinions d’experts, portant sur le rôle des infirmiers face à la maltraitance des personnes

âgées, les auteurs mentionnent qu’il serait nécessaire que toutes les rencontres auprès des personnes

âgées en EMS soient une occasion de détecter les cas de maltraitance (Baker & al., 2005). En effet,

Page 27: PREVENTION DE LA MALTRAITANCE DES PERSONNES AGEES …doc.rero.ch/record/209222/files/HESAV_TB_Briand_2013.pdf · c’est le déclin de la condition physique et/ou cognitive qui le

A. Fabbri, L. Briand, V. Favre

20

l’Association Médicale Américaine relève également cet état de fait et précise qu’il existe plusieurs

instruments de dépistages de la maltraitance. Parmi ces derniers, le Conflict Tactics Scale, The Brief

Abuse Screen for the elderly et Elder Abuse Instrument présentent des avantages car ils sont faciles

d’utilisation et permettent une évaluation rapide de la maltraitance (Fulmer, Guadagno, Dyer &

Connolly, (2004), in Baker et al., 2005).

5.2.2 La collaboration entre l’EMS et les instances politiques

L’étude qualitative, développée à partir d’une opinion d’expert sur une enquête composée de quatre

questions envoyées à 400 directeurs d’EMS (n=76), dont le but était de déterminer les stratégies

qu’utilisent les EMS pour prévenir la maltraitance, indique que beaucoup d’institutions

augmenteraient la sécurité de leurs résidents en collaborant avec divers organismes comme le

département de police ou la hotline de la maltraitance. Certains mettent à disposition des résidents et

des employés une liste de numéros importants comprenant le département de police local ou la hotline

contre la maltraitance.

L’étude a aussi révélé que toutes les allégations de maltraitance seraient traitées avec la «tolérance

zéro» de la part des institutions. Quand un tel acte se produit, toutes les institutions mettraient en place

une enquête et un renvoi de l’institution est prononcé si le délit est avéré. Cependant l’étude dit aussi

que toutes les enquêtes ne seraient pas faites de la même manière. En effet, certaines institutions

privilégieraient les enquêtes internes alors que d’autres feraient appel à un organisme externe comme

le Département de la Santé, l’Etat ou autres agences externes (Payne & Fletcher, 2005).

Dans leurs opinions d’experts, portant sur le rôle des infirmiers face à la maltraitance des personnes

âgées, Baker et al. (2005) relatent qu’il serait nécessaire que les EMS améliorent leurs relations de

travail avec ce type d’organisme externe. Ils ajoutent que les infirmiers pourraient collaborer avec les

instances publiques afin de faire des recommandations sur les lois actuelles.

5.2.3 L’approche interdisciplinaire

L’opinion d’experts, portant sur le rôle des infirmiers face à la maltraitance des personnes âgées, les

efforts individuels en matière de détection et de gestion des cas de maltraitance seraient importants.

Mais, la maltraitance est un phénomène complexe et multifactoriel qui implique une approche et une

collaboration interprofessionnelle (Baker & al., 2005).

L’étude qualitative basée sur des entretiens individuels avec le personnel soignant et le personnel non-

professionnel de la santé travaillant en EMS (n= non spécifié), ayant pour but d’identifier les besoins

en formation du personnel, précise qu’une des compétences majeures serait la capacité à demander

l’aide de ses collègues lors des situations de conflits avec un résident afin d’éviter la maltraitance. Le

fait de faire appel à tous les membres du personnel soignant pourrait également diminuer la

maltraitance (DeHart & al., 2009).

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5.3 Les facteurs liés aux patients

5.3.1 Les patients à risque de maltraitance

L’étude descriptive (n=510) de Ben Natan et al. (2010), basée sur un questionnaire ciblé, qui

examinait les principales variables qui influencent la maltraitance chez les personnes âgées résidant en

EMS, indique que les femmes seraient plus exposées à la violence physique, à la négligence et à la

maltraitance mentale. C’est aussi le cas pour les personnes souffrant de démence. L’étude qualitative

basée sur des entretiens individuels avec le personnel soignant et le personnel non-professionnel de la

santé travaillant en EMS (n= non spécifié), ayant pour but d’identifier les besoins en formation du

personnel, soutient les propos des auteurs précédents et ajoute que deux profils de population

présenteraient des risques accrus de maltraitance : Le premier serait composé de personnes

désorientées, incapables de communiquer et dépourvues de soutien familial. Le second, de résidents

non-compliants, combatifs, exigeants et manipulateurs (DeHart & al., 2009).

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22

6 Discussion Le chapitre qui suit présente une discussion des résultats issus de la synthèse. Ces derniers vont être

résumés (6.1) de manière à faire émerger les points clés essentiels des différentes études. Par la suite,

les limites (6.2) des différentes études seront identifiées afin de déterminer si les résultats sont

généralisables (6.3). Les résultats des études seront confrontés à la question de recherche et mis en

perspective avec la littérature existante (6.3.1). Le travail se terminera par des recommandations pour

la pratique et la recherche (6.7).

6.1 Résumé des principaux résultats

Au travers des différents articles analysés dans le cadre de ce travail, il en ressort trois axes principaux

sur lesquels l’infirmier ou l’infirmière peut agir pour prévenir les actes de maltraitance. Le premier

domaine d’intervention fait référence aux facteurs liés à la structure de l’organisation ou de l’EMS, le

second est lié aux facteurs du processus et le troisième lié aux facteurs du patient selon la

classification de Donabedian (Donabedian. 1988).

Parmi les facteurs liés à la structure de l’organisation ou de l’EMS, la formation du personnel soignant

sur la maltraitance apparaît comme un point essentiel afin de lutter contre le phénomène de

maltraitance de la personne âgée. Il est essentiel que les infirmiers et le reste du personnel soignant

soient sensibilisés et éduqués sur la gestion du phénomène de la maltraitance. La formation doit aussi

être ciblée sur la prise en charge des personnes âgées présentant une démence car les études ont mis en

évidence qu’il y aurait un risque plus élevé de maltraitance envers ce type de population.

Un autre point clé lié aux ressources humaines est l’importance d’une dotation suffisante en personnel

pour accroitre la sécurité et offrir des soins de qualité aux personnes âgées. Ce facteur est aussi

déterminant pour la santé psychique et physique du personnel soignant. En effet, une charge élevée de

travail et une mauvaise dotation augmentent les risques de burnouts.

Concernant les facteurs liés au processus, il est mentionné qu’il est nécessaire que les infirmiers

utilisent toutes les occasions se présentant à eux pour détecter les cas de maltraitance. Il a aussi été

relevé que chaque cas de maltraitance soit dénoncé, pour y parvenir, il est nécessaire qu’il y ait une

collaboration entre les EMS et les instances publiques. C’est donc grâce à un travail interdisciplinaire

qu’il sera possible de limiter et de prévenir les cas de maltraitance.

Finalement, dans les facteurs liés aux patients, il a été relevé que certains types de population seraient

plus à risque de subir des actes de maltraitance, par exemple : les femmes, les personnes présentant

une démence ou les personnalités agressives.

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6.2 Identification des limites du travail

6.2.1 Limites méthodologiques par article

Richardson et al. (2002) : Dans cette étude, certaines limites sont notables. En effet, tel que nous le

disent les auteurs, l’étude n’a mesuré que de manière théorique la capacité de gestion de la

maltraitance des soignants, il est donc difficile de savoir comment ces derniers se comporteraient en

situations réelles. Ils ajoutent que le personnel savait qu’il allait être évalué après l’intervention, cela

aurait pu induire un biais car le personnel s’est peut-être plus investi dans l’apprentissage.

Baker et al. (2005) : Cette étude est fondée sur une opinion d’experts. Bien que les résultats de cette

publication soient intéressants et comparables aux résultats d’autres études, cette dernière demeure une

opinion d’experts, ce qui ne lui confère pas un haut niveau de preuve scientifique.

Payne et Fletcher (2005) : Un questionnaire de quatre items a été envoyé à 400 directeurs d’EMS,

cependant, seulement 76 d’entres eux ont accepté d’y répondre, ce qui représente un taux de

participation bas, de moins de 20%. Selon les auteurs, ce faible taux de participation à l’enquête peut

être attribué à la sensibilité du sujet étudié. De plus, l’étude couvrait seulement quatre états américains,

ce qui peut ne pas être représentatif de l’entier du pays.

DeHart et al. (2009) : Cette étude qualitative basée sur des entretiens avec des infirmiers, des

professionnels de la santé et des représentants d’instances publiques, ne spécifie pas le nombre de

participants et d’entretiens effectués. L’étude se déroule uniquement dans la région sud-ouest des

Etats-Unis, ce qui peut ne pas être représentatif de l’entier de la population. Cela limite également la

transférabilité des résultats. Néanmoins, ces derniers concordent avec les autres études analysées lors

de ce travail.

Ben Natan et al. (2010) : L’étude est rétrospective, elle se base donc sur la mémoire des participants,

cela peut représenter un biais car certains résultats peuvent être inexacts ou omis par oubli. De plus

l’étude n’est pas interventionnelle. L’étude se limite aux établissements israéliens, or, de part les

différences culturelles, les résultats de cette étude peuvent être questionnés quant à leur généralisation

dans le contexte Suisse. Les auteurs indiquent cependant que les résultats ne couvrent pas l’ensemble

des régions d’Israël, ce qui rend les résultats non généralisables à tout le pays. Ils ajoutent que le

questionnaire s’est basé sur une auto-évaluation des pratiques par les soignants, ainsi, les réponses de

ces derniers ont pu être faussées par leurs mécanismes de défense, et la désirabilité sociale en raison de

la sensibilité du sujet. De plus, cette étude a pris également en compte la maltraitance psychologique,

ce qui pourrait expliquer le haut pourcentage de maltraitance.

6.2.2 Limites méthodologiques générales

Les articles scientifiques utilisés dans le cadre de ce travail sont issus de recherches nord-américaines

et une israélienne. A nos connaissances, aucune étude suisse n’a traité de ce sujet et les résultats de ces

études restent à être évalués dans le contexte suisse. Cet état des lieux nous indique que la maltraitance

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envers les personnes âgées mériterait plus d’attention de la part des infirmiers suisses dans leurs

pratiques quotidiennes ainsi qu’un approfondissement de ce sujet de la part des infirmiers de pratique

avancée. Cependant, lors de notre soutenance, l’expert nous a indiqué qu’il existait une étude Suisse

menée par Mme Delphine Roulet Schwab en 2011. Cette étude aurait donc été intéressante à introduire

dans notre travail.

6.3 Caractère généralisable des résultats

Bien qu’aucun article ne soit d’origine suisse, tous relevaient de pays industrialisés. Les résultats de

ces derniers pourraient servir de bases pour les infirmiers en Suisse quitte à être adaptés

culturellement. En effet, les mêmes thèmes étaient omniprésents dans plusieurs de ces études.

Les résultats d’études considérés dans le cadre de ce travail semblent avoir un caractère transférable,

pour autant que les deux variables principales « le personnel soignant » et « les personnes âgées »

soient présents. Ainsi, tous les milieux de soins qui accueillent des personnes âgées sont concernés,

non seulement les EMS, mais aussi les soins à domicile et les services hospitaliers.

6.3.1 Confrontation des résultats à la question de recherche et mise en perspective des

résultats avec la littérature

Pour prévenir les risques de maltraitance auprès des personnes âgées, les infirmiers doivent agir à

plusieurs niveaux, auprès des patients, des institutions elles-mêmes et des instances politiques comme

discutés dans les différents sous-titres ci-dessus. Nous nous proposons de développer ces interventions

à travers des sous-chapitres suivants.

6.4 Facteurs liés à la structure de l'organisation en EMS

6.4.1 La formation du personnel soignant

Comme l’ont démontré les résultats des cinq études, la formation ressort comme étant un moyen

essentiel pour prévenir la maltraitance. Selon plusieurs études, le personnel n’est pas assez formé, ce

qui va entrainer des comportements à risques de la part des soignants. Selon Baker et al. (2005), le rôle

de l’infirmier serait de sensibiliser et d’éduquer le personnel soignant à cette problématique. Cela peut

prendre la forme de cours de formation adaptés aux besoins et connaissances préalables de l’équipe

sur ce phénomène (Richardson & al., 2002). Dans leur étude, Payne et Fletcher (2005) indiquent que

certaines institutions mettent en place des counselling pour aider les soignants dans la prise en charge

de « patients difficiles », cela pourrait aussi représenter un élément intéressant que les infirmiers

spécialisés en maltraitance pourraient mettre à disposition des équipes. Un autre moyen de sensibiliser

le personnel serait, tel que nous l’indiquent Baker et al. (2005), d’introduire des cours sur la

maltraitance et sa gestion dans le cursus de formation des professionnels de la santé. D’ailleurs, la

fondation Charlotte Olivier, mandatée par le Service de la Santé Publique du canton de Vaud, a réalisé

un programme de formation destiné aux professionnels de la santé, dans le but de prévenir la

maltraitance des personnes âgées. Leur but, à travers la formation qu’ils proposent, est d’acquérir des

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compétences dans la détection précoce, l’aide et l’orientation des personnes âgées vers des réseaux

spécialisés (Prémalpa, 2013)

6.4.2 L’attitude des différents soignants envers les personnes âgées ayant une démence

Les études montrent que les personnes ayant une démence sont plus à risques de maltraitance (Ben

Natan & al., 2010). Les programmes de prévention sur la maltraitance envers les personnes âgées

devraient cibler plus spécifiquement cette population. La prise en charge des ces personnes doit être

adaptée de sorte à répondre aux besoins de ces patients avant d’en arriver à des actes de maltraitance.

Il pourrait donc être intéressant, dans ce type de situation, de proposer des counsellings tel que nous le

suggèrent Payne et Fletcher (2005) dans leur étude.

6.4.3 La dotation et le nombre élevé de patients

Il est du rôle propre infirmier d’avertir sa hiérarchie directe (Infirmier Chef d’Unité de Soins) lorsque

sa charge de travail ne permet plus d’apporter des soins de qualité. L’infirmier chef quant à lui a la

responsabilité d’adapter la dotation du personnel à la charge de travail, de mettre en place des tournus

d’équipe réguliers et des supervisions d’équipe afin de préserver la qualité des soins et la sécurité du

patient. L’Association Suisse des infirmières mentionne justement qu’il y a un lien direct entre la

qualité des soins et la dotation infirmière. Si cette dernière n’est pas adéquate, les répercussions

peuvent survenir sur trois niveaux différents : Sur le patient, le personnel et l’institution. Pour le

patient, cela engendrerait une insécurité, une baisse de la qualité des soins ainsi que des conséquences

sur leur état de santé. Pour le personnel, un risque accru de burnout, d’atteinte à la santé psychique et

physique et finalement, pour l’institution, une perte de réputation voir poursuite judiciaire. (ASI-SBK

2007). Ces éléments sont importants à prendre en considération, car comme le disent Payne et

Fletcher (2005), une dotation suffisante en personnel, des tournus fréquents et des supervisions

régulières de l’équipe, représenteraient des facteurs clés qui permettent de prévenir l’installation de la

maltraitance. Une dotation adéquate en personnel permet d’installer un environnement de travail sain

(Ronda. 2008).

Au sein des EMS suisses, une méthode de mesure obligatoire aux EMS permet d’évaluer la charge de

travail, elle se nomme évaluation PLAISIR©1. Cette dernière permet de déterminer si le service se

trouve en sur ou sous-effectif, si le deuxième cas de figure se présente, l’institution touche une

allocation et a le devoir d’engager du personnel pour assurer à nouveau une bonne qualité des soins.

(CT, 2009)

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6.4.4 Le burnout et l’environnement de travail

L’infirmier doit veiller quotidiennement à ce que l’environnement de travail soit adéquat et propice à

des soins de qualité. Un environnement de travail inadéquat augmente les risques de burnout du

personnel conduisant à des comportements de maltraitance. Un ratio soignant – patient non-adapté,

influence positivement l’épuisement émotionnel et le burnout (Aiken, Clarke, Sloane, Sochalski &

Silber. 2002).

6.5 Facteurs liés au processus

6.5.1 La détection de la maltraitance

Il est du rôle autonome infirmier d’utiliser tous les moments de rencontre pour déceler les cas de

maltraitance (Baker et al., 2005). La toilette peut représenter un moment opportun pour déceler

d’éventuelles manifestations d’abus. Par exemple, il est possible d’identifier des signes de

maltraitance physique ou de négligence en visualisant des hématomes, escarres etc. Concernant la

maltraitance mentale, l’évaluation peut aussi se faire durant ce moment privilégié. Des outils sont à

disposition des infirmiers pour déceler les cas de maltraitance.

6.5.2 La collaboration entre l’EMS et les instances politiques

L’étude de Payne et Fletcher (2005), expose que plusieurs institutions augmenteraient la sécurité de

leurs résidents en collaborant avec divers organismes tels que le département de police ou la hotline de

la maltraitance. Il pourrait donc être du rôle propre infirmier en Suisse, de sensibiliser les directeurs

d’institutions au phénomène de la maltraitance, et de leur proposer de mettre sur pied des moyens de

prévention et de dissuasion semblables à ceux énoncés dans l’étude citée ci-dessus. En Suisse, il existe

une hotline pour la maltraitance qui a été mise en place par Alter Ego. Il pourrait être intéressant de la

proposer à chaque EMS. Un autre moyen qui peut facilement être mis en place de la part des cadres

infirmiers est l’application de la « tolérance zéro », chose qui pourrait aussi dissuader d’accomplir des

actes de maltraitance.

Les études américaines analysées dans le cadre de ce travail ont aussi mis en avant l’importance de la

collaboration entre les infirmiers et les instances publiques dans l’élaboration de lois contre la

maltraitance (Baker & al., 2005). Cette collaboration est peu visible actuellement dans le système de

santé Suisse.

6.5.3 L’approche interdisciplinaire

Nous avons vu dans le paragraphe ci-dessus que la collaboration interdisciplinaire était

particulièrement importante, mais c’est également le cas au sein même du personnel soignant, cela

implique donc une approche intra-disciplinaire. En effet, une des compétences majeures serait la

capacité à demander l’aide de ses collègues lors des situations de conflits avec un résident afin d’éviter

la maltraitance. Le fait de faire appel à tous les membres du personnel soignant pourrait également

diminuer les actes maltraitance (DeHart & al., 2009). Il est donc du rôle propre infirmier d’identifier

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les besoins de ses collègues ou de savoir y faire appel. Pour ce faire, il est nécessaire de mettre en

place des colloques sur l’interdisciplinarité et le travail d’équipe.

6.6 Facteurs liés aux patients

6.6.1 Les patients à risque de maltraitance

Comme nous l’expose les différentes études, certaines populations sont plus à risque de maltraitance.

Selon Ben Natan et al. (2010), les femmes et les personnes présentant une démence seraient plus à

risque d’être exposé à la violence physique, à la négligence et à la maltraitance mentale. DeHart et al.

(2009), ajoutent que les personnes désorientées, incapables de communiquer et dépourvues de soutien

familial ainsi que les résidents non-compliants, combatifs, exigeants et manipulateurs représenteraient

deux populations à risque.

Il est donc important pour les infirmiers d’être conscient de ces deux états de fait et d’en tenir compte

lors de leur pratique clinique. Pour ce faire, il pourrait donc être intéressant, de proposer du

counselling tel que nous le proposent Payne et Fletcher (2005) dans leur étude. Encore une fois, il est

du rôle infirmier de détecter les facteurs de risque de maltraitance chez les personnes âgées.

6.7 Implication pour la pratique et la recherche

L’implication pour la pratique a été largement discutée dans le chapitre précédant, cependant, il nous

semble important d’ajouter que les interventions proposées représentent des éléments à majorité

transférables dans le contexte suisse et dans les services de soins. Il est important que les

professionnels soient conscients que la maltraitance peut survenir en EMS mais également dans tous

les milieux de soins où des personnes âgées sont présentes. Les pistes d’interventions proposées dans

le cadre de ce travail sont les suivantes :

- Sensibiliser et éduquer le personnel soignant sur la maltraitance et sa gestion

- Proposer un counselling pour les prises en charge difficiles

- Introduire des cours sur la maltraitance des personnes âgées dans le cursus de formation des

professionnels de la santé

- Détecter les populations à risque et les facteurs de risque

- Adapter la dotation à la charge de travail

- Mettre en place des tournus réguliers et des supervisions

- Remplir les évaluations PLAISIR

- Utiliser tous les moments de rencontre avec chacune des personnes âgées pour déceler les cas

de maltraitance (possibilité d’utiliser des outils de dépistage)

- Sensibiliser les directeurs d’EMS au phénomène de la maltraitance

- Mise en place d’une hotline

- Appliquer la « tolérance zéro » pour les actes de maltraitance

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- Approche des situations de manière interdisciplinaire

A notre sens toutes ces interventions sont applicables excepté la collaboration entre les infirmiers et

les instances politiques. Pour ce dernier point, il serait opportun que les institutions deviennent les

porte-paroles des infirmiers au niveau politique. C’est en procédant de la sorte que des lois adaptées

pourraient voir le jour.

Concernant l’implication pour la recherche, nous estimons qu’il serait important que des recherches se

penchent sur la prévalence de la maltraitance en Suisse. A notre connaissance, à ce jour, excepter

l’étude de Mme Delphine Roulet Schwab il n’existe pas d’études suisses sur cette problématique. Nos

recherches nous ont montré que les chiffres donnés s’agissaient d’estimations et non de la réalité.

Comme nous l’avons vu, la maltraitance des personnes âgées peut survenir dans tous les milieux de

soins, il serait donc important que les études se penchent sur ces divers lieux afin de donner des

recommandations adaptées à chacune d’eux.

Ce phénomène étant un sujet encore peu étudié et dissimulé, à notre connaissance, aucune étude

prospective n’a eu lieu. Les recherches effectuées ont proposé des interventions, mais aucune ne s’est

attardée sur les résultats d’interventions visant à réduire le taux de maltraitance. Il serait pertinent de

mettre en place des études prospectives afin de valider leurs recommandations et dans le cas échéant,

les adapter ou en proposer des nouvelles.

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7 Conclusion Comme nous l’avons exposé dans notre travail, le personnel soignant et particulièrement les infirmiers

et infirmières vont devoir faire face à une augmentation marquée de la population âgée vivant en EMS

(OMS, 2002). De plus, il est prévu un manque de personnel soignant pour les années futures et comme

nous l’avons discuté au travers des différentes études, un ratio soignant/soigné diminué entraine une

élévation du taux de burnout, un mauvais environnement de travail et finalement un risque accru de

maltraitance.

Pour prévenir l’apparition de ce phénomène, il est nécessaire de développer la recherche dans ce

domaine afin de faire émerger des interventions adéquates, efficaces et adaptées pour prévenir la

maltraitance. Bien que notre travail se base sur une faible quantité d’articles, principalement en raison

de la sensibilité du sujet, nous considérons que les interventions que nous avons proposé sont des

pistes à développer et surtout à évaluer sur le long terme afin de pouvoir objectiver leurs résultats.

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8 Apprentissages Lors de ce travail de Bachelor, nous avons fait de nombreux apprentissages. Cela nous a permis dans

un premier temps, de développer des connaissances élémentaires dans la recherche sur les différentes

bases de données mais également de perfectionner notre regard critique vis-à-vis des différents articles

scientifiques. Ces connaissances vont nous être utiles lors de notre activité professionnelle.

Dans un second temps, suite aux différentes recherches, nous avons pu projeter certains apprentissages

dans notre future pratique professionnelle, notamment certains points qui nous sont apparus comme

essentiels et certainement rapidement applicables pour nos débuts dans la profession. Ce sont la

détection de la maltraitance, les populations les plus à risque ainsi que l’approche interdisciplinaire. En

effet, en ayant conscience des personnes qui ont des risques élevés de subir de la maltraitance et en

sachant détecter les prémices de cette dernière, il est bien plus aisé de la prévenir. La collaboration

avec les collègues est également essentielle afin de limiter et d’éviter l’épuisement avec certains

résidents qui pourrait entraîner de la maltraitance. Les autres points cités dans notre travail sont aussi

particulièrement importants mais peut-être plus difficiles à mettre en place en tant que jeunes

diplômés.

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