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MINISTERE DE LA SANTE BURKINA FASO ---------------- SECRETARIAT GENERAL UNITE-PROGRES-JUSTICE ---------------- DIRECTION GENERALE DE LA SANTE ---------------- DIRECTION DE LA SANTE DE LA FAMILLE PLAN INTEGRE DE COMMUNICATION EN FAVEUR DUNE MATERNITE A MOINDRE RISQUE ET DE LA REDUCTION DES FISTULES OBSTETRICALES Version finale

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MINISTERE DE LA SANTE BURKINA FASO ---------------- SECRETARIAT GENERAL UNITE-PROGRES-JUSTICE

---------------- DIRECTION GENERALE DE LA SANTE ---------------- DIRECTION DE LA SANTE DE LA FAMILLE

PPLLAANN IINNTTEEGGRREE DDEE CCOOMMMMUUNNIICCAATTIIOONN EENN FFAAVVEEUURR DD’’UUNNEE MMAATTEERRNNIITTEE AA MMOOIINNDDRREE RRIISSQQUUEE

EETT DDEE LLAA RREEDDUUCCTTIIOONN DDEESS FFIISSTTUULLEESS OOBBSSTTEETTRRIICCAALLEESS

Version finale

REMERCIEMENTS

L’élaboration du PIC proposé n’a été possible que par le soutien effectif de la

Direction de la Santé de la Famille et du Programme de lutte contre les fistules

obstétricales au Burkina Faso. La mission de consultation tient à les remercier pour

leur disponibilité et les facilités accordées pour les déplacements sur le terrain.

Les remerciements s’adressent aussi aux Directions Régionales de la Santé de l’Est et

du Centre Est, aux districts sanitaires de Bogandé, Fada N’Gourma, Koupèla,

Tenkodogo et Pama pour l’intérêt et la disponibilité dont ils ont fait preuve lors de

nos visites.

Enfin, les remerciements vont également aux directeurs généraux des CHR de Fada

N’Gourma et de Tenkodogo et à leurs services de chirurgie pour la parfaite

collaboration témoignée à l’égard de la mission.

Le Consultant

Pr. Serge Théophile BALIMA

PGPGPGPGP

3

TABLE DES MATIERES Sigles et abréviations ………………..…………..…………..…………..…………..………………6 Introduction .…………..…… .…………..…… .…………..…… .…………..…… .…………..… 8

I- Contexte d’élaboration du PIC …………..…………..…………..…………..……………11

I-1 Analyse de la situation de la MMR..…………..………..…………..…………….11 I-2 Analyse de la situation des fistules..…………..………..…………..………… 13

I-3 Les problèmes de comportementaux de santé maternelle..……..…………....17

I-4 Analyse des ressources disponibles en communication

pour la mise en œuvre du PIC …………..…………..…………..…………..…...18 I-5 Analyse de la situation en matière d’information et de communication

sur la maternité à moindre risque et les fistules obstétricales ……………... 19

II- Méthodologie d’élaboration du PIC …………..…………..…………..………………… 21 III- Des objectifs du programme de lutte contre la mortalité maternelle et les fistules

obstétricales aux objectifs du plan intégré de communication …………..……….. 23

III-1 Objectifs du programme en faveur de la MMR….……..…………..…………. 23 III-2 Objectifs du programme liés à la réduction des fistules.………….…………. 25

III-3 Objectifs du plan intégré de communication …………..…………..… 26

IV- Identification des groupes cibles …………..…………..…………..…………..………...28

IV-1 Les groupes cibles pour la MMR ……………………..………..………………..28

IV-2 Les groupes cibles dans la lutte contre les fistules obstétricales…………… 29 V- Approches de communication proposées vis-à-vis des groupes cibles ……………..32

V-1 Les approches de communication préconisées en synergie d’action ………. 32

4

V-2 Les approches et canaux de communication préconisés selon les groupes cibles retenus sur la MMR et les fistules obstétricales……..…………..…… 34

V-3 Avantages et inconvénients des différents canaux……..…………..…….… 38 VI- Idées-messages à promouvoir sur les fistules obstétricales et la maternité à moindre

risque …………..…………..…………..…………..…………..…………..……………… 40

VI-1 Idées-messages en faveur de la MMR……………………………..………….. 41 VI-2 Idées-messages sur les fistules obstétricales……………………..………….. 43

VI-3 Conditions d’élaboration d’un message efficace sur la MMR

et les fistules ………………………………………………………….………….. 45

VII- Planification des activités du plan intégré de communication ……………………… 46

VII-1 La nécessaire implication des parties prenantes sur le terrain …………….. 46 VII-2 Le plan des activités de communication envisagé …………..………………. 48

VIII Modalités de mise en œuvre du plan intégré de communication ………………….. 52

VIII-1 Mécanisme de coordination …………..…………..…………..………………….52 VIII-2 Mécanisme de suivi évaluation …………..…………..…………..………………53

VIII-3 Chronogramme de mise en œuvre …………..…………..…………..………….54

IX Evaluation des ressources financières du PIC …………..…………..…………..…… 57 IX-1 Modalités d’évaluation et de répartition des ressources …………..…………. 57

IX-2 Allocation des ressources par groupe cible et par région …………..…………58

X- Recommandations …………..…………..…………..…………..…………..………….. ..60

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SIGLES ET ABREVIATIONS ASBC : Agent de services à base communautaire CCC : Communication pour le changement de comportement CEFA : Centre d’études de la famille africaine CESAG Centre africain d’études supérieures en gestion CHR : Centre hospitalier régional CHU : Centre hospitalier universitaire CIP : Communication interpersonnelle CMA : Centre médical avec antenne chirurgicale CPN : Consultation prénatale CRESAR Cellule de recherche en santé de la reproduction COGES : Comité de gestion des formations sanitaires EAT/UNFPA Equipe d’appui technique DEP/SANTE : Direction de études et de la planification du Ministère de la Santé DHPES : Direction de l’hygiène publique et de l’éducation pour la santé DPS : Direction provinciale de la santé DRS : Direction régionale de la santé DSF : Direction de la santé de la famille ENSP : Ecole nationale de santé publique ENSS : Ecole nationale de service social FCI : Family Care international IEC : Information-Education-Communication IGESS : Inspection Générale des Etablissements et Services de Santé INSD : Institut national des statistiques et de la démographie IST : Infection sexuellement transmissible

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MCD : Médecin chef de district MMR : Maternité à moindre risque ODM : Objectifs de développement du millénaire OMS : Organisation mondiale de la santé ONG : Organisation non gouvernementale OSC : Organisation de la société civile PEV : Programme élargi de vaccination PF : planification familiale PIC : Plan intégré de communication PNDS : Plan national de développement sanitaire PTF : Partenaire technique et financier PTME : Prévention de la transmission Mère-Enfant SNU : Système des Nations Unies SOE : Soins obstétricaux essentiels SOU : Soins obstétricaux d’urgence SS/SR : Santé sexuelle / Santé de la reproduction UFR-SDS : Unité de formation et de recherche en sciences de la santé UNDAF : United Nations development assistance framework UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la population UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’enfance VIH/SIDA : Virus de l’Immunodéficience Humaine / Syndrome d’Immunodéficience

Acquise

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INTRODUCTION Les pays développés ont réussi à réduire progressivement la mortalité maternelle en se basant sur des facteurs techniques et des facteurs politiques. Sur le plan technique, il s’est agit d’une plus grande maîtrise des données et informations sur l’ampleur du problème. Des stratégies basées sur la professionnalisation des soins obstétricaux, la surveillance de l’accouchement par un personnel qualifié et l’accès aux soins obstétricaux d’urgence à l’hôpital ont permis ensuite d’avoir un impact sur la réduction de la mortalité maternelle. Sur le plan politique, la prise de conscience par la population et une pression politique ont été déterminantes pour s’attaquer au problème. Le Burkina Faso a pris des mesures spécifiques pour réduire de manière significative les taux élevés de mortalité maternelle et néonatale à partir du lancement de l’initiative pour la maternité sans risque en 1987 à Nairobi et en 1989 à Niamey suivis du sommet mondial pour l’enfance en 1990. Il a depuis lors participé à plusieurs rencontres internationales et régionales en faveur de la santé maternelle et néonatale parmi lesquelles : - la conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) en

1994 ; - le sommet mondial de Beijing sur la femme en 1995 ; - le forum régional sur l’enseignement de la santé de la reproduction dans les

facultés et les écoles de santé d’Afrique Centrale et Occidentale (Forum SR/ACO) à Ouagadougou en 1996 et à Cotonou en 2002 ;

- le forum sur la réduction de la mortalité maternelle et néonatale en Afrique de

l’Ouest et du Centre à Bamako en 2001 (Forum Vision 2010). Le Gouvernement a pris un certain nombre de mesures politiques et juridiques parmi lesquelles : - la transformation de la Direction de la Santé de la mère et de l’enfant en

Direction de la Santé de la Famille (DSF) chargée de planifier, organiser, coordonner, superviser, évaluer les programmes relatifs à la Santé de la Reproduction ;

- l’adoption du code des personnes et de la famille en 1989 ; - l’adoption d’un plan d’action national en faveur de l’enfant en 1991 ;

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- la décentralisation du système de santé faisant du district sanitaire l’entité opérationnelle ayant la capacité d’assurer, entre autres, les soins obstétricaux d’urgence ;

- la révision en 1996 du code pénal qui autorise l’extension de l’avortement

thérapeutique aux cas de viol, d’inceste et de malformation congénitale et qui réprime l’excision, le viol et le lévirat ;

- l’élaboration et la mise en œuvre de nombreux projets, programmes et

stratégies en faveur de la santé de la mère et de l’enfant. Ainsi, dans le cadre de la réduction de la mortalité maternelle et infantile, la Direction de la Santé de la Famille en collaboration avec l’UNFPA et l’Union Européenne, met en œuvre, depuis 2004 un projet intitulé « Appui à la réduction de la mortalité maternelle dans les régions de l’Est, du Centre Est et du Sahel ».

Pour l’exécution de ce projet, une étude a été réalisée sur l’évaluation des besoins complémentaires en maternité à moindre risque dans ces trois régions avec des objectifs précis :

- analyser les perceptions et les attitudes des populations (époux, parents,

communautés) ainsi que leurs rôles dans la gestion de la grossesse jusqu’à l’accouchement ;

- décrire les itinéraires communautaires des soins obstétricaux et des

mécanismes de transfert des femmes enceintes vers les structures de soins ; - analyser la situation du personnel formé pour les accouchements, leurs

pratiques actuelles ainsi que les mécanismes de référence et de contre référence ;

- faire un inventaire des besoins complémentaires de formation ; - faire un inventaire des besoins complémentaires en équipement, en

réhabilitation et en personnel ; - analyser la contribution potentielle des parties prenantes et formuler des

recommandations.

Des résultats de cette étude évaluative et qualitative, il ressort des caractéristiques essentielles sur les perceptions, les rôles, les itinéraires communautaires et les transferts à partir desquels on peut définir des objectifs de communication pour le changement de comportement. La présente étude vise l’élaboration d’un plan de communication ciblant la lutte contre la mortalité maternelle et la réduction des fistules obstétricales dans les régions de l’Est, du Centre Est et du Sahel. Il s’agit à travers le projet Appui à la lutte contre la mortalité maternelle, d’apporter un appui aux activités de santé de la reproduction dans ces régions à travers les produits suivants :

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1. En 2006, la disponibilité et la qualité du PMA en matière de SS/SR y compris la santé maternelle (SOE, SOU, PF, prévention et traitement des IST, prévention et prise en charge psycho médico sociale du VIH/SIDA) se sont accrues dans la zone d’intervention.

2. En 2006 les capacités institutionnelles des écoles de formation de base (ENSP,

ENSS et UFR-SDS) des prestataires des services de SS/SR y compris la Santé Maternelle sont renforcées.

3. En 2006, les connaissances des populations cibles sur les aspects clés de la

SS/SR en général et de MMR/VIH/SIDA en particulier et les attitudes positives (adhésion et participation aux programmes et stratégies en matière de SS et SR) se sont accrues.

Par ailleurs, le projet, à travers l’accroissement quantitatif et qualitatif de l’offre de services de qualité en particulier les Soins Obstétricaux Essentiels (SOE) et les Soins Obstétricaux d’Urgence (SOU), le renforcement du système de référence et de contre référence, le développement des activités d’IEC et de Communication pour le Changement de Comportement en matière de Santé Sexuelle et Santé de Reproduction, contribuera à la réalisation des objectifs de développement du Millénaire (ODM) et plus particulièrement au niveau de l’engagement III qui vise la réduction de deux tiers du taux de mortalité infantile et juvénile entre 1990 et 2015, la réduction de trois quarts du taux de mortalité maternelle entre 1990 et 2015, à rendre les services de SR disponibles à tous ceux qui en ont besoin d’ici 2015 et arrêter, d’ici 2015, la progression du VIH/SIDA et commencer à inverser la tendance.

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I – CONTEXTE D’ELABORATION DU PIC

I-1 Analyse de la situation de la mortalité maternelle Parmi les problèmes de santé publique récurrents au Burkina Faso, la santé maternelle reste l’une des préoccupations majeures au niveau national. Les données y relatives sont loin d’être satisfaisantes comme l’indique le tableau ci-dessous.

Evolution de quelques indicateurs de la Santé de la mère de 1997 à 2002

Indicateurs 1997 1998 1999 2000 2001 2002 % CPN 1 59.16 58.06 64.26 61.05 60.75 6,21% GR 5.69 5.08 3.75 4.96 5.6 6,21% Accouchement 29.23 31.75 33.89 36.28 36.09 39,9Prévalence contraceptive 9,11 10,20 11,84 10,67 12,64 14.48Ratio mortalité maternelle dans les formations sanitaires

450.14 314.34 262.55 261.83 464.27 164,08

Source : Synthèse données DEP santé (CHU/CHR + districts sanitaires) Les données de ce tableau qui sont des données hospitalières de routine, la mortalité maternelle constitue un problème important. Les enquêtes démographiques et de santé (EDS) menées en 1998-99 donne un ratio de mortalité maternelle de 484 décès pour 100.000 naissances vivantes. Ce ratio fait partie des plus élevés au monde. L’adoption des approches stratégiques en matière de population a permis d’enregistrer ces résultats suivants : Un plan stratégique pour une maternité à moindre risque1 a été élaboré pour couvrir la période 2004-2008. Les problèmes prioritaires de santé maternelle retenus s’articulent autour de cinq axes comme suit : - Faiblesse relative à l’accessibilité des prestations de soin compte tenu de

l’insuffisance de la couverture sanitaire, du coût élevé des prestations de service par rapport à la pauvreté des groupes cibles, des problèmes culturels favorisant la persistance de certains comportements limitant l’utilisation des services de santé…

1 Document d’orientation stratégique en matière de lutte contre la mortalité maternelle dans l’optique d’atteindre les objectifs fixés dans le Plan National de Développement Sanitaire (P.N.D.S.)

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- Faiblesse de la qualité des prestations de soins liée à l’inadéquation entre l’offre et la demande, services sous équipés pour une prise en charge correcte des patientes…

- Récurrence de pratiques traditionnelles néfastes à la santé maternelle telles

que les mariages et les grossesses précoces, une culture anti-scolarisation/alphabétisation de la jeune fille, les mutilations génitales féminines, viols et violences sexuelles….

- Insuffisance de coordination des interventions et de collaboration intra et extra

sectorielle qui se traduit par une dispersion des activités engagées sur le terrain.

- Insuffisance d’engagement des acteurs à tous les niveaux : décideurs politiques, partenaires financiers, domaine juridique et réglementaire, professionnels de la santé, l’ensemble de la population….

La lutte contre la mortalité maternelle constitue une priorité pour le Gouvernement du Burkina Faso. Adoptée en 1998, par le Ministère de la Santé, cette stratégie vient d’être révisée en 2004 et l’un de ses objectifs est de réduire la mortalité maternelle et néonatale de 30% par l’offre de soins obstétricaux essentiels et d’urgence de qualité, accessibles à l’ensemble des femmes qui en ont besoin. Les études réalisées dans les régions sanitaires du Sahel de l’Est et du Centre Est sur les perceptions à partir de douze focus group révèlent les indications suivantes : Les jeunes filles ont moins participé aux discussions, elles ont cependant donné des informations sur ce que représente pour elles la maternité. Deux mots illustrent cette opinion : le risque, la souffrance. Elles évoquent la possibilité de la mort durant l’accouchement. Les jeunes hommes perçoivent la maternité comme naturelle et le produit des relations sexuelles. Selon eux, les problèmes pouvant surgir peuvent être résolus par la fréquentation des centres de santé. Les hommes sont plus intéressés par les aspects de la descendance et de l’agrandissement de la famille. Les femmes, conscientes des problèmes et de la douleur qu’elles ont vécus expriment aussi le sentiment de joie d’être mère. Les associations considèrent que les femmes courent des risques dus aux travaux pénibles qu’elles exécutent. Elles soulignent que les populations jugent la grossesse et l’accouchement comme une source de dépenses. Pour l’ensemble des personnes interviewées, il existe des contraintes sociales, des aspects culturels à prendre en compte : l’opinion des vieilles sur le moment de se rendre auprès de l’accoucheuse, les prières, la consultation des tradipraticiens, la croyance aux pouvoirs des ancêtres. Quels sont les rôles dévolus aux différents acteurs de la société dans le cadre de la maternité ?

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La communauté prodigue des conseils, aide la future mère et la jeune mère dans les travaux difficiles. Lors de l’accouchement, elle aide en soutenant moralement, en donnant le savon. Certains groupes de femmes nettoient la maternité et préparent la bouillie. L’époux veille à l’allègement des travaux ménagers et s’assure que son épouse se nourrit correctement. Dans certains cas, il peut lui aussi participer. Il doit approvisionner son épouse en viande et poisson pour les soupes. Il doit aussi préparer l’accouchement en faisant des économies. Lors de l’accouchement, il assure le transport vers le centre de santé et prend la décision si un transfert s’avère nécessaire. La femme doit suivre les conseils, veiller à son alimentation et à l’hygiène. Elle prend soin de sa santé en évitant les travaux difficiles. Certains pensent qu’elle doit aller au CPN et suivre les conseils de l’AV/AA et se rendre dès les premiers signes chez l’accoucheuse. Ces rôles peuvent être non respectés quand les moyens financiers manquent. Sur le plan socio anthropologique L’itinéraire communautaire de la femme enceinte est bien défini. Généralement, la femme est prise en main par les vieilles et les belles-mères pour les soins durant la grossesse et lors de l’accouchement. Même quand elle se rend dans les centres de santé, l’opinion des vieilles et des belles-mères pèse dans la prise de décision.

I-2 Analyse de la situation des fistules I.2.1 L’ampleur du phénomène Au nombre des facteurs de risques de dégradation de la santé maternelle en général et de la grossesse en particulier, figure la fistule obstétricale, une maladie handicapante au terme d’un accouchement laborieux, prolongé et de mauvaise prise en charge. Selon les statistiques de l’OMS, sur 100 femmes décédées des suites d’un accouchement dans les pays en développement, 10 au moins le sont par suite de fistule obstétricale. La prévalence des fistules génitales varie d’un pays, à un autre et selon les continents, tout comme les facteurs à la base varient également. La prévalence dans les pays en développement n’est pas connue, cependant des prévalences élevées ont été reportées au Ghana et au Nigéria. Une incidence de 1 à 2 pour 1000 accouchements a été estimée dans le monde avec une incidence annuelle de 50000 à 100000.

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Résultats statistiques consultations, interventions et fistules dans les formations 2001

Région Formations

sanitaires Consultations chirurgies

Fistules en consultations

Interventions Fistules opérées

CMA Koupèla 526 0 85 0 CMA Ouargaye 109 0 0 0 CHR Tenkodogo 1388 1 371 0

Centre Est

CMA Zabré 410 0 97 0 CMA Bogandé - 1 211 1 CMA Diapaga 62 1 204 0 CHR Fada 209 3 618 1

Est

CMA Pama 232 0 NF 0 CMA Djibo 31841 ND ND ND CHR Dori ND ND ND ND CMA Gorom 756 ND 0 ND

Sahel

CMA Sebba ND ND ND ND Les pays identifiés comme ayant une prévalence élevée des fistules dans la sous région sont, entre autres, le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Au Burkina Faso comme dans la plupart des autres pays concernés, les seules informations disponibles sur l’ampleur des fistules obstétricales restent limitées aux cas reçus dans les formations sanitaires. L’étude sur “l’analyse de la prise en charge des fistules au niveau des services de référence au Burkina 2001- 20032” indique que des cas de fistules ont été reçus pour la période de 2000-2003 dans l’ensemble de ces CMA, CHR et CHU. L’importance des fistules dans les activités des hôpitaux du Burkina Faso se situe entre 5 à 17 fistules pour 1000 consultations en chirurgie. En outre, selon l’annuaire statistique du ministère de la santé pour l’année 2003 (DEP/SANTE), l’incidence des fistules obstétricales au niveau des consultations externes est estimée à 6p.10 000 l’ensemble des formations sanitaires du pays. Et 3,6p. 10 000 hospitalisations ont été enregistrées pour la même période. Si ces chiffres permettent d’apprécier l’incidence de la maladie en milieu médical, ils ne représentent qu’une infime partie des cas existant au niveau national. Les fistules obstétricales sont beaucoup plus courantes qu’on ne le pensait auparavant. Les jeunes filles et les femmes qui se présentent en consultation ne représentent peut-être que la partie émergée de l’iceberg. Les fistules obstétricales, en effet, étant une maladie à caractère honteux du fait de ses manifestations, la majorité des femmes qui en sont victimes ont rarement recours à une formation sanitaire.

2 I. SOMBIE et al, Rapport sur l’analyse de la prise en charge des fistules au niveau des services de référence au Burkina 2001- 2003, 45p.

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I.2.2 Caractéristiques des fistules Sur le plan physiologique, la fistule obstétricale se présente comme une perforation qui s’ouvre pendant l’accouchement, en déchirant les tissus localisés entre le vagin et la vessie ou entre le vagin et le rectum ou les deux à la fois. Alors, on parle respectivement de fistule vésico-vaginale, de fistule recto-vaginale et de fistule vésico-recto-vaginale. La plus couramment rencontrée dans nos contrés est la fistule vésico-vaginale. Le symptôme le plus apparent de la fistule obstétricale demeure en général, l’incontinence urinaire ou fécale. Sur le plan des représentations socio anthropologiques, les fistules proviendraient dans la plupart des cas d’un sort jeté à la victime. Cette explication surnaturelle ressort surtout chez les hommes et femmes âgées. Les hommes plus jeunes semblent également y adhérer dans une plus grande mesure que leurs congénères femmes, probablement à cause de leur relative ignorance des problèmes de santé maternelle. Enfin, les populations de l’Est et du Sahel semblent beaucoup plus enclines que celles du Centre Est à associer la fistule à des raisons occultes. « c’est souvent la femme qui provoque cela. Quand elle laisse son mari et a des relations sexuelles avec un autre homme, s’il se trouve que son mari l’avait envoûtée, elle peut avoir une fistule. D’autres femmes sont fidèles mais c’est parce qu’un homme leur a fait la cour et qu’elles ont refusé. Ce dernier peut leur envoyer une fistule » Femme musulmane mossi (focus group). « une autre femme peut, par jalousie, aller voir un marabout et lui donner 5000F pour te faire du mal. Si tu as une fistule, ton homme ne voudra plus de toi » Femme musulmane mossi (focus group). Cette compréhension du phénomène est courante dans les trois régions ; la cause mystique est sans cesse évoquée, liée soit au sort jeté par une personne que la fistuleuse aurait offensée, soit à l’infidélité de la fistuleuse, qui a rendu son accouchement difficile. Le sort pourrait également être jeté par une femme jalouse ou une rivale de la victime. I.2.3 Les facteurs causals des fistules On relève des facteurs socioculturels et des causes institutionnelles liées aux infrastructures de santé dans les localités : - le faible recours des femmes enceintes aux formations sanitaires pour les

consultations prénatales et l’accouchement ; - la faible implication des hommes dans la gestion de la santé maternelle ; - le déficit de communication dans le couple ; - le mariage, la sexualité et la grossesse précoces ; - l’excision ; - l’étroitesse du bassin de la femme ; - les pratiques des accouchements traditionnelles ; - la faible quantité des prestations dans les formations sanitaires ; - la méconnaissance des fistules obstétricales par certains agents de la santé.

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II.2.4 La situation psychosociale des femmes fistuleuses Mais qui sont ces femmes fistuleuses? A quoi peut ressembler leur vie ? Comment s’accommodent-elles de ce problème ? Comment la société réagit-elle face à une telle situation ? Les femmes qui sont susceptibles de développer des fistules pour la plupart, vivent en zone rurale, loin des centres qualifiés en soins obstétricales d’urgence. Dépourvues en ressources financières, elles manquent du minimum nécessaire pour assurer le transport jusqu ‘à l’hôpital. Cette situation de pauvreté est également à l’origine de malnutrition qui est source de l’étroitesse du bassin. En outre, les jeunes filles, issues de milieux sociaux défavorisés, ayant contracté des grossesses précoces, accédant difficilement à des centres de santé et n’ayant bénéficié d’aucun suivi médical de leur grossesse peuvent être exposées aux fistules. Par ailleurs, ces femmes qui ont quasiment un pouvoir de décision très faible sur les soins qu’elles peuvent recevoir subissent les choix de la belle –mère qui décide du centre de santé de leur accouchement. Le comble, c’est qu’il existe même des femmes qui ignorent terriblement les complications possibles pendant le travail. Le bulletin Maternité sans risque résume en ces termes le prototype des femmes prédisposées aux fistules : « Les femmes en proie à cette infirmité sont presque toujours issues de familles et de communautés pauvres. Elles sont généralement jeunes, mal nourries depuis la naissance, de santé fragile, atteintes d’anémie chronique et présentent souvent un retard de croissance ».3 Ces lignes qui révèlent en quelques mots les caractéristiques des femmes victimes de fistules situent concomitamment sur les causes et les raisons d’apparition des fistules. Vivre au quotidien avec une fistule n’est pas chose aisée. Celle-ci engendre des conséquences graves sur la santé des femmes et des jeunes filles. L’écoulement permanent d’urine ou de matières fécales produit une odeur répulsive et contribue à créer des ulcérations de la peau et des infections urinaires à répétition pouvant entraîner une insuffisance rénale irréversible mettant ainsi en danger la vie des victimes. Dans les cas extrêmes, si elles ne mettent pas au monde des enfants mort-nés, ces femmes peuvent être privées à jamais de connaître la joie de la maternité. Les séquelles sur les plans émotionnel, social et économique sont assez énormes. Souffrances, honte, ridicules, manque de ressources car frappées d’une incapacité de continuer à travailler, gênés de participer à certains aspects de la vie familiale et communautaire tels que la cuisine pour les repas, les services et les célébrations sociales, pour ne citer que ceux là, constituent les fardeaux routiniers portées par ces femmes.

3 Maternité sans risques, N°27, 1991 (1)

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Malheureusement, les comportements et attitudes de la communauté ne sont pas toujours de nature à encourager ces femmes qui souffrent déjà dans leur être profond. Elles évoluent dans des milieux socioculturels qui véhiculent des dénominations plutôt péjoratives sur la maladie. En effet, les expressions « Kaodgo » chez les Mossi, « Daari Zeiman » et « Sosana bo yaare » en langue bissa, désignent toutes l’idée de souillure par l’incontinence de la femme fistuleuse. Quant aux peuls, la dénomination de la maladie des fistules en langue locale renseigne sur la conception populaire de l’origine de la maladie en rapport avec l’accouchement. Les notions « Natoudo » et « Deboma eougougou bonni» évoquent les connaissances empiriques de la maladie qui renvoient à la notion de maladie naturelle ou maladie de Dieu. La souffrance vécue par ces femmes est vue comme une punition divine donc normale et légitime.4 Contrairement aux Peuls, certains membres de la communauté des Mossi pensent que la fistule obstétricale est l’émanation d’un mauvais sort plutôt qu’une maladie de Dieu. Hormis le rejet communautaire mentionné ci-dessus, ces femmes courent également le risque d’être délaissées par leurs époux ou obligées de divorcer. Même l’entourage et la famille de ces femmes ne sont pas toujours prêts à tolérer et accepter leur situation pathologique. A travers les termes employés et les représentations socioanthropologiques des fistules, on note une imprécision sur la connaissance de l’origine de la maladie. Cela dénote une méconnaissance et une absence de prise de conscience de l’ampleur des fistules obstétricales en milieu local. Quelle peut être la contribution de la communication à la résolution des problèmes soulevés ci-dessus ?

I-3 Les problèmes comportementaux de santé maternelle Les régions du Sahel, de l’Est et du Centre Est présentent des indicateurs alarmants en matière de santé maternelle, notamment en ce qui concerne les chiffres d’accouchements assistés et de mortalité maternelle enregistrés au niveau des formations sanitaires en 2002.

Quelques indicateurs de santé maternelle dans les trois régions sanitaires

Région Indicateurs Est Cent Est Sahel

Ensemble du pays

Taux de couverture prénatale (%) 54,10 59,97 39,76 54,08 Taux de couverture postnatale (%) 11,63 57,79 22,28 18,64 Taux de couverture en accouchements assistés (%)

27,08 22,05 20,60 39,90

Taux de mortalité maternelle dans les 163,97 631,49 803,72 164,08

4 . N. ZAGARE, M. GAMBERE, S. TIEMTORE, Etude socioanthropologique des fistules obstétricales dans la zone d’intervention du projet, décembre 2004, P.25

17

maternités (p. 10000) Source : Annuaire statistique 2002. DEP Santé

Les problèmes comportementaux recensés dans les trois régions sont les suivants : - les pratiques du mariage qui ne tiennent pas compte de l’âge légal ; - le faible recours des femmes enceintes aux structures sanitaires dû aux

croyances locales ; - les survivances des interdits alimentaires et comportementaux autour de la

grossesse ; - la restriction des libertés des parturientes laissées aux mains des mères et belles-

mères ; - l’inaccessibilité géographique et financière engendre un repli des concernées sur

elles-mêmes ou sur l’entourage familial ; - les déficits de la communication entre les agents de santé et les malades

agissant comme des facteurs limitatifs ; - le nombre élevé des accouchements à domicile (les ¾) des accouchements dans

les trois régions).

I-4 Analyse des ressources disponibles en communication La mise en œuvre de la politique nationale de santé au niveau de son volet promotion et protection des groupes spécifiques fait état de certaines composantes vulnérables de la population que sont, entre autres, les femmes, les enfants, les jeunes, les personnes âgées en raison des risques liés à leur âge, leur sexe ou à leurs activités. De nombreuses activités ont été développées par le ministère de la santé en direction de ces groupes. Cependant la mise en œuvre de ces activités de communication nécessite de faire des choix appropriés en matière de canaux et de moyens de diffusion. A la lumière des missions sur le terrain, il apparaît que des ressources de communication sont disponibles. Elles peuvent être exploitées de manière judicieuse. Les moyens de communication de grande diffusion tels les radios locales, les journaux en langues nationales (gourmatchéma), et en langue française et d’une moindre mesure la télévision depuis l’extension de la couverture nationale du territoire. Ces moyens de communication de masse ont l’avantage de pouvoir toucher une grande partie de la population sur la problématique de la santé maternelle en général et sur les fistules obstétricales en particulier. Par ailleurs, ces médias peuvent être utilisés pour attirer l’attention des décideurs et leaders sur les questions de plaidoyer. Ils peuvent constituer un puissant outil de soutien aux buts du plaidoyer à moyen et à long terme. A titre d’exemple, des reportages et des émissions expliquant comment une fistule intervient chez la femme ou portant sur les histoires d’“intérêt humain”peuvent attirer l’attention vécue par ces femmes.

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Dans ces trois régions, on note cependant une faible quantité de mass-média à grande audience. Des stations de radios locales (deux à Dori, deux à Fada N’Gourma, une à Diapaga, une à Koupèla et une à Tenkodogo) peuvent servir de relais pour la diffusion des messages dans les langues parlées. Cependant ces radios ne couvrent pas la totalité des localités concernées. L’exemple du magazine d’information en langue gulmatchéma, Laabaali, publié par l’ONG Tin-Tua à Fada N ‘Gourma et diffusé sur tout le gulmu montre bien que les médias locaux peuvent constituer de bons instruments d’éducation. Les outils de communication de proximité tels la vidéo, le diapo langage, les boîtes à image, l’animation de groupe… constituent des moyens pratiques pour faire passer l’information à un nombre important d’hommes et de femmes. Ces outils présentent l’avantage de s’appuyer généralement sur des supports d’illustration à partir desquels on peut entreprendre la sensibilisation, l’auto diagnostic, les principes d’action, la mise en œuvre du processus de changement de comportement. Quelques projets de développement, associations et ONG s’en servent ponctuellement mais leur utilisation reste encore peu répandue en raison des contraintes de transport, d’électricité, de maîtrise technologique… La communication interpersonnelle : Elle peut être efficace pour susciter des changements de comportement positif, durable. Mais elle requiert l’identification de personnes relais sur le terrain et de mobilisateurs au sein des communautés. A titre d’exemples, on peut citer les discussions de groupe, les ateliers de formation, les réunions villageoises, les spectacles ou les démonstrations publiques…Il peut s’agir également de conseils individuels, de counselling, de visites à domicile, d’entretiens avec des alliés clés sur les questions relatives aux fistules.

Les moyens de communication de la société traditionnelle : Il s’agit d’exploiter les différents réseaux et canaux existant dans les communautés villageoises (théâtre forum, contes, proverbes, devinettes, chansons…pouvant constituer de véritables canaux à faible coût d’utilisation. Ces moyens peuvent inciter les communautés à être actives c’est-à-dire à prendre la parole, à expliquer leurs problèmes et à se déplacer vers les centres de santé.

I-5 Analyse de la situation en matière d’information et de communication sur la maternité à moindre risque et les fistules obstétricales

Il apparaît, au vu de l’observation sur le terrain, que les informations existantes relatives aux politiques et pratiques actuelles sur les fistules et la maternité à moindre risque se heurtent à des difficultés de divers ordres :

- l’ignorance des populations ; - la pauvreté des personnes affectées ; - la faible capacité d’organisation des associations et groupement de femmes

sur ces question de santé publique ;

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- les approches inappropriées de certains agents des services techniques sur le terrain ;

- les obstacles qui se posent à la participation des femmes atteintes aux rencontres d’information.

Par ailleurs le choix des canaux de diffusion des messages n’a pas été diversifié. Pourtant l’approche multimédia était la plus appropriée. Autrement dit, il faut s’appuyer simultanément sur les mass-médias, les canaux interpersonnels, les supports didactiques et les outils de communication de proximité. Toutefois, sur le terrain, les animateurs et agents de santé ne semblent pas maîtriser les avantages et les inconvénients de chaque canal pour communiquer les messages aux groupes sociaux concernés. Les messages diffusés sur le terrain n’ont pas toujours été conçus selon les règles appropriées. Ils l’ont été à partir de l’administration centrale pour toutes les régions du pays. Ce faisant, les discours relevés sur le sujet présentent les caractéristiques suivants : - les messages ne sont pas illustrés par des images vivantes et sympathiques

reflétant des femmes pleines de vie et d’énergie ; - les messages diffusés ne répondent pas totalement aux besoins des femmes

fistulées ; - les messages manquent d’originalité sonore et visuelle et ne se singularisent

pas de la communication environnante en matière de santé et de vaccination ; - les messages ne font pas suffisamment appel au cœur et à la raison. Les

changements ne sont pas dictés seulement par l’esprit mais aussi au niveau de l’émotion réelle des personnes concernées directement et indirectement.

Enfin, on remarque que les études sur les fistules obstétricales mettent davantage l’accent sur la représentation de la maladie que sur la manière dont les populations perçoivent les messages sanitaires. En conséquence, les facteurs exerçant une influence sur l’acception par les personnes concernées des messages relatifs aux fistules ne sont pas connus. Cependant on peut supposer que face à la maladie et à ses implications sociales, plusieurs éléments entrent en ligne de compte :

- les comportements des femmes fistulées et de leurs entourages sont fondés sur

un raisonnement erroné ; - les femmes malades veulent des réponses fermes et définitives à leur problème ; - les femmes atteintes ont le sentiment d’être délaissées. De surcroît, l’inquiétude

et la peur sont accentuées par une mauvaise interprétation de certains membres de leurs communautés ;

- les populations dans leur majorité, sous-estiment le risque personnel que les fistules apparaissent dans leurs milieux ;

- les messages ne sont pas axés sur la personnalisation des risques encourus mais sur les conséquences pour la société.

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II- METHODOLOGIE D’ELABORATION DU PIC La méthodologie d’élaboration du programme intégré de communication s’est déroulée en plusieurs phases que l’on peut résumer ainsi qu’il suit : - Exploitation documentaire axée sur les rapports, études, publications et travaux

antérieurs relatifs aux fistules obstétricales, à la mortalité maternelle et à la maternité à moindre risque, aux méthodes contraceptives ainsi que les programmes et projets relatifs à la santé de la reproduction.

- Identification et analyse des problèmes comportementaux prioritaires en rapport

avec la grossesse, l’accouchement et les fistules obstétricales à partir des publications sur la santé de la famille et de la reproduction (UNICEF, UNFPA, INSD, DSF, DEP/Santé…).

- Définition des buts et objectifs du PIC en rapport avec les problèmes

comportementaux relatifs à la maternité à moindre risque et aux fistules obstétricales identifiés à partir de l’analyse de la situation.

- Définition des objectifs de communication qui seront mesurables, réalistes et

réalisables dans un délai de temps bien déterminé. - Entretiens ciblés avec des acteurs de la santé, des partenaires intervenant

dans le domaine de la santé et sorties dans les provinces de la Gnagna, de la Kompienga, du Gourma, du Boulgou et du Kourittenga.

- Identification et affinement des groupes cibles, structures et acteurs concernés

par le PIC. - Détermination des approches/stratégies de communication en fonction des

groupes sociaux, structures impliquées et acteurs opérant sur le terrain (plaidoyer, plaidoyer médiatique, mobilisation sociale, communication pour le changement de comportement, communication interpersonnelle, animations de groupes, marketing social…).

- Identification des canaux et supports de communication à travers l’approche

multimédia dont les trois types de communication caractéristiques sont :

- la communication médiatique (avec un accent particulier sur les radios locales communautaires en langues nationales) ;

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- la communication interpersonnelle (Porte à porte, réunions, rencontres sur le terrain…) ;

- la production d’outils de communication de proximité (Projections vidéo, cassettes audio, méthodes de vulgarisation informatives…).

- Les activités de communication ainsi que les idées messages à promouvoir ont

été identifiées selon les groupes cibles et les milieux sociaux concernés pour tenir compte du niveau socio-éducatif, culturel et économique.

- Planification des activités de communication à mettre en œuvre sur une période

de temps à déterminer en accord avec la DSF. - Répartition budgétaire des activités de communication de concert avec la

Direction de la santé de la famille.

- Proposition d’un mécanisme de suivi évaluation. - Recommandations.

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III - DES OBJECTIFS DU PROGRAMME DE LUTTE CONTRE LA MORTALITE

MATERNELLE ET LES FISTULES OBSTETRICALES AUX OBJECTIFS DU PLAN INTEGRE DE COMMUNICATION

III-1 Objectifs du programme en faveur de la Maternité à Moindre Risque (MMR)

Dans la stratégie nationale de maternité à moindre risque, la lutte contre la mortalité maternelle constitue une priorité pour le gouvernement du Burkina Faso. Adoptée en 1998, par le Ministère de la Santé, cette stratégie vient d’être révisée en 2004 et l’un de ses objectifs est la réduction de la mortalité maternelle et néonatale de 30% d’ici à 2008 par l’offre de soins obstétricaux essentiels et d’urgence et de qualité, accessibles à l’ensemble des femmes qui en ont besoin. L’appui apporté par l’UNFPA au Gouvernement, vise à renforcer la disponibilité et la qualité du PMA en matière de SS/SR y compris la santé maternelle (SOE, SOU, PF, prévention et traitement des IST, prévention et prise en charge psycho médico sociale du VIH/SIDA), à renforcer les capacités institutionnelles des écoles de formation de base (ENSP, ENSS et UFR-SDS) des prestataires des services de SS/SR, ainsi que les connaissances des populations cibles sur les aspects clés de la SS/SR en général et de MMR/VIH/SIDA en particulier et les attitudes positives (adhésion et participation aux programmes et stratégies en matière de SS/SR). La stratégie de la maternité à moindre risque vise l’amélioration de la santé maternelle et néonatale au Burkina Faso d’ici 2008. L’objectif général visant à réduire de 30% la mortalité maternelle et néonatale est assorti d’objectifs spécifiques. 1. Mettre en œuvre dans les formations sanitaires publiques les normes et

protocoles permettant le dépistage précoce des principaux facteurs de risque de mortalité maternelle et néonatale.

Il s’agit de rendre disponible l’information et les soins de qualité pendant la grossesse et l’accouchement. Cela comprend l’amélioration de la qualité de la CPN qui passe par la vaccination des femmes enceintes contre le tétanos, la prescription d’une moustiquaire imprégnée pour se protéger contre le paludisme, le dépistage de l’anémie, l’enrôlement des femmes dans le programme de PTME, l’amélioration de l’état nutritionnel des femmes et le conseil pour l’accouchement dans de bonnes conditions par du personnel qualifié (Médecins, Sage Femmes, Accoucheuses Auxiliaires ou tout autre agent de santé d’un niveau de compétence équivalent, capable de déceler et de prendre en charge les complications de

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l’accouchement). La proportion d’accouchements assistés par du personnel qualifié doit être porté à 80% au niveau national. Cet objectif vise aussi le dépistage et la prise en charge de 80% des complications liées à la grossesse et à l’accouchement et à ce que tous les nouveaux nés bénéficient d’une prise en charge efficace en fonction des besoins à tous les niveaux.

2. Améliorer le plateau technique des CMA pour la prise en charge efficace des urgences obstétricales

C’est rendre disponible dans au moins 50% des CMA et 100% des CHR une équipe complète qualifiée et équipée pour les actes de chirurgie d’urgence. Cela suppose aussi la disponibilité dans l’ensemble des hôpitaux de référence d’unités de réanimation fonctionnelles et de kits pour la prise en charge des urgences obstétricales. L’amélioration de la qualité des services avec l’utilisation des outils d’assurance de qualité et le renforcement des compétences d’au moins 80% des prestataires pour l’offre de soins obstétricaux et néonatals essentiels sont aussi visés. 3. Mettre en place dans les districts sanitaires un mécanisme efficace de transfert

des grossesses compliquées vers les centres de référence appropriés Il s’agit de doter au moins 80% des CSPS ruraux, 100% des CSPS urbains et les hôpitaux de référence de moyen de communication et de transport de malades adaptés. Ceci comprend aussi l’existence d’un système de référence fonctionnel liant de façon efficace les niveaux de soins dans le but d’assurer une gestion appropriée des complications maternelles et néonatales. 4. Réduire le coût des prestations de soins de santé maternelle et néonatale au

niveau des bénéficiaires Le renforcement / mise en place d’un système de partage des coûts des soins dans tous les districts est prévue dans ce cadre. Cela doit s’accompagner d’une rationalisation de la prise en charge des urgences obstétricales. 5. Elaborer et mettre en œuvre un plan intégré de communication en faveur de la

Maternité à Moindre Risque Il s’agit de sensibiliser la communauté, la société civile et les décideurs afin d’élever leur niveau de prise de conscience sur la problématique de la mortalité maternelle et néonatale et augmenter l’allocation des ressources pour la santé maternelle et néonatale. Plus spécifiquement informer les femmes et les familles sur l’espacement des naissances, sur les risques et symptômes indicateurs d’un danger, sur les risques pendant le travail et l’accouchement. 6. Renforcer le cadre juridique et réglementaire en faveur de la santé maternelle,

néonatale et de la promotion de la femme C’est la contribution à l’adaptation, l’élaboration, la diffusion et l’application des textes juridiques et réglementaires en faveur de la femme et du nouveau né. Il en

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est de même pour le renforcement des activités en faveur de la promotion de la femme. 7. Développer le partenariat avec l’ensemble des acteurs de la santé de la

reproduction Il s’agit d’assurer une lutte intégrée contre la mortalité maternelle et néonatale en impliquant l’ensemble des partenaires de SR dans les cadres de concertation aux différents niveaux du système de santé. 8. Mettre en place un système de suivi et d’évaluation adapté et efficace Il s’agit d’assurer une disponibilité permanente des informations utilisables en matière de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. Un appui est aussi apporté dans ce cadre aux niveaux intermédiaire et périphérique pour améliorer la qualité du processus de planification en matière de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. 9. Développer la recherche C’est renforcer la recherche-action et appliquer les approches novatrices en santé maternelle et néonatale dans les formations sanitaires. L’atteinte des objectifs passe nécessairement par l’élaboration d’un plan intégré de communication qui contiendra des activités d’information, d’éducation, de communication sur les déterminants des déficits de la mortalité maternelle : les facteurs liés aux services de santé, à la communauté et aux leaders locaux et nationaux.

III-2 Objectifs du programme liés à la réduction des fistules obstétricales La prévention et la cure des fistules constituent une des stratégies pour la promotion de la santé maternelle. A cette fin, et en coordination avec les autres partenaires du développement, le programme s’inscrit dans la Stratégie Nationale de Maternité à Moindre Risque, qui représente le cadre de référence en la matière. D’autre part, en étroite coordination avec les agences du système des Nations Unies, le programme concourt à l’atteinte des objectifs de l’UNDAF, plus spécifiquement celui de contribuer à assurer l’accès universel aux services sociaux de base ; il contribuera à promouvoir l’équité et l’égalité du genre. L’emphase sera mise sur la mobilisation et la participation communautaire à la promotion des soins obstétricaux essentiels et d’urgence, la prise en charge des fistules obstétricales. L’appui de l’UNFPA proposé, sera développé dans l’ensemble des treize régions sanitaires du pays, principalement en ce qui concerne les activités de plaidoyer en faveur de la maternité à moindre risque et des fistules obstétricales, la

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communication pour le changement de comportement et la non-discrimination des femmes victimes de fistules, les études et recherches, la fournitures de contraceptifs. L’effet escompté de la Stratégie Nationale de Maternité à Moindre Risque vise la réduction de la mortalité maternelle et néonatale de 30% par l’offre de soins obstétricaux essentiels et d’urgence de qualité accessibles à l’ensemble des femmes qui en ont besoin. Le programme d’éradication des fistules obstétricales s’intègre dans la dynamique mondiale d’éradication des fistules obstétricales lancée par l’UNFPA en 2002. Conçu pour la période 2004-2008, l’appui apporté par l’UNFPA produira les produits suivants : 1°) Une utilisation accrue des services de soins obstétricaux essentiels et

d’urgence dans les formations sanitaires à travers plusieurs stratégies - Promotion d’une meilleure compréhension des fistules et des facteurs de

risque de dégradation de la santé maternelle aux bénéfices des femmes et des hommes.

- Renforcement du dialogue et des relations entre les communautés et les prestataires de soins de santé maternelle

- Promotion de systèmes de partage et de coût en faveur des soins obstétricaux

2°) L’accroissement de l’utilisation de service de prise en charge de qualité

des fistules obstétricales. Il est envisagé pour ce faire : - La mise en place de deux centres nationaux de traitement des fistules

obstétricales (dont un centre chargé de la formation). - La disponibilisation de soins de qualité aux bénéfices des femmes souffrant

de fistules obstétricales. - L’organisation de la référence et de la contre-référence des cas de fistules

obstétricales. 3°) Un accroissement des opportunités d’insertion et d’amélioration des conditions

de vie des femmes fistuleuses traitées. Pour atteindre ce résultat, deux stratégies sont envisagées : - Le développement d’un programme de soutien psychosocial et de

promotion des droits juridiques et sociaux des femmes victimes de fistules - La mise en place d’un programme d’insertion des femmes victimes de

fistules

III-3 Objectifs du plan intégré de communication Le programme d’éradication des fistules obstétricales privilégie une approche multisectorielle de la problématique des fistules et regroupe la majorité des partenaires intervenant en matière de soins obstétricaux d’urgence, de prévention, traitement et réinsertion des fistules au Burkina Faso tels que les ONG,

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associations médias modernes et traditionnels, SNU (UNICEF, OMS) et bailleurs de fonds (Union Européenne et autres agences bilatérales). Ce partenariat, sera renforcé par la coopération sud-sud avec le Bénin, le Mali et l’Ethiopie. Le gouvernement demeure le principal partenaire du Programme, notamment à travers les ministères clefs qui interviennent en matière de Population et Développement, Santé de la reproduction, et Genre. Ces ministères clefs incluent le Ministère de l’économie et du Développement, plus spécifiquement la Direction Générale de l’Economie et de la Planification, le Conseil national de la population, chargé de la coordination du programme, le Ministère de la Santé, le Ministère de l’Action sociale et de la solidarité nationale, le Ministère de la promotion de la femme. Un tel programme d’action nécessite l’élaboration d’un plan intégré de communication avec des objectifs spécifiques : 1) Augmenter les connaissances des populations sur les signes de danger de la

grossesse et de l’accouchement ainsi que sur les soins obstétricaux d’urgence. 2) Créer une prise de conscience et un changement de comportement des

membres de la communauté en faveur de la gestion de la grossesse et de la préparation à l’accouchement (visites prénatales dans les formations sanitaires, épargne pour la couverture des frais de l’accouchement y compris des complications éventuelles, identification et préparation des moyens de transport, choix de la formation sanitaire d’accouchement, etc.).

3) Susciter la création de mutuelles de santé ou l’adhésion à des systèmes de

partage de coûts pour le financement des soins obstétricaux d’urgence.

4) Encourager l’utilisation par les populations des méthodes contraceptives (modernes) pour l’espacement des naissances et la prévention des grossesses précoces et non désirées.

5) Augmenter les connaissances des populations sur les causes des fistules

obstétricales et les moyens de leur prise en charge.

6) Amener les populations à adhérer aux stratégies de prévention des fistules obstétricales, notamment l’utilisation des services de santé pour l’accouchement, la lutte contre les mariages et les grossesses précoces, les pratiques néfastes à la santé de la reproduction, etc.

7) Susciter un engagement à tous les niveaux de la société (communautés,

leaders, responsables administratifs et politiques, partenaires techniques et financiers) en faveur de la maternité à moindre risque et la lutte contre les fistules obstétricales.

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IV- IDENTIFICATION DES GROUPES CIBLES

IV-1 Les groupes cibles pour la maternité à moindre risque Il s’agit de faire en sorte que l’essentiel des accouchements et leurs complications soient pris en charge par des professionnels de la santé. Cela est possible, mais suppose des actions à trois niveaux : i) au niveau communautaire : susciter une plus grande prise de conscience sur les risques liés à l’accouchement et le recours aux services de santé. Une réorientation du rôle des AV pourrait aider à améliorer cette prise de conscience de même que l’action concertée des autres secteurs ministériels dont celui de l’Action Sociale et la Solidarité Nationale et celui de la promotion de la femme ; ii) au niveau des services de santé : renforcer le système de référence et assurer la disponibilité du personnel qualifié aux différents échelons ; iii) au niveau des acteurs politiques : un engagement politique plus fort non seulement dans les investissements (infrastructures et équipement) mais aussi dans la formation et la meilleure utilisation des ressources humaines en santé. Dans l’ensemble, deux catégories de groupes cibles peuvent être identifiées pour les approches de communication. IV-1-1 Les groupes sociaux constituant la cible principale Elles regroupent deux catégories de femmes : celles en âge de procréer, et les femmes au foyer. Elles sont les premières concernées par les consultations prénatales et par la promotion de la santé de la mère et de l’enfant. Elles sont également les plus concernées par les grossesses à risque causées souvent par la non fréquentation des formations sanitaires. Ces facteurs limitent l’efficacité de la CPN parce que souvent les femmes qui y vont n’observent pas les trois visites prénatales recommandées. Il y a donc lieu de privilégier les actions de prévention par une stratégie de communication appropriée. A côté des femmes (adolescentes et épouses), on trouve les hommes (époux, frères, cousins…) et les femmes d’influence (mères, belles-mères, tantes) qui constituent dans le contexte socioculturel des cibles secondaires principales ou des cibles principales au même titre que les femmes. Leur influence est si déterminante que l’on peut les considérer comme faisant partie des personnes bénéficiaires des changements de comportement attendu des femmes. IV-1-2 Les groupes sociaux constituant la cible secondaire Il s’agit des acteurs de la société exerçant une influence directe ou indirecte sur les femmes en âge de procréer (adolescentes) et sur les épouses :

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- Les vieilles du village, - les leaders des associations féminines et des ONG, - les leaders religieux et coutumiers, - les tradipraticiens, - les agents de services techniques évoluant sur le terrain (santé, service

social, promotion de la femme, justice…), - les partenaires techniques et financiers, - les leaders politiques aux niveaux local et national.

IV-2 Les groupes cibles dans la lutte contre les fistules obstétricales Les problèmes liés aux fistules obstétricales se situent à plusieurs niveaux. De même, toutes les couches de la population ne sont pas concernées d’une manière uniforme. Si certains en sont directement victimes, d’autres ne se sentent concernés que parce qu’ils entretiennent un lien conjugal, familial, amical ou de simple voisinage avec la victime. D’autres encore du fait de leur position dans la société arrivent à influencer non seulement la perception de la collectivité sur les victimes, mais aussi les comportements individuels et collectifs à l’endroit des victimes. Cela signifie en fait que le PIC doit pouvoir prendre en compte tous les différents besoins des groupes spécifiques. Ainsi, on peut retenir les différents groupes suivants dans le cadre de l’élaboration et de la diffusion des messages du PIC. Ils peuvent être répartis en deux catégories.

IV-2.1 Les groupes sociaux constituant la cible principale Il s’agit des personnes les plus touchées par les fistules et exposées aux maternités à risque. Elles sont susceptibles de profiter du changement de comportements. Ce faisant, elles pourraient mieux réagir aux comportements promus.

Les femmes en âge de procréer (intégrant à la fois les adolescentes, les scolaires et les adultes) La prise en compte de ce groupe secondaire est tout à fait capitale surtout lorsqu’on considère la dimension prévention de la maladie. En effet, toutes les femmes en âge de procréer sont potentiellement exposées aux fistules obstétricales si elles ne prennent pas un minimum de précautions. C’est pourquoi la lutte contre la maladie doit nécessairement prendre aussi en compte les femmes en bonnes santé afin qu’elles ne subissent pas le même sort que les autres.

Les femmes atteintes de fistules En tant que victimes, elles constituent le groupe primaire du P.I.C. En tant que groupe spécifique, ces femmes doivent non seulement accepter de consulter les structures modernes de soins au lieu de se résigner dans des traitements palliatifs et peu fiables. En plus elles sont appelées à sortir de leur mutisme pour devenir des témoins privilégiés de cette maladie auprès des autres femmes et surtout de la

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communauté, afin que leur entourage soit plus attentif à la souffrance qu’elles endurent en silence.

Les époux, les mères, belles-mères, les personnes âgées En tant que partenaires conjugaux des femmes atteintes ou non atteintes de fistules, les époux jouent un rôle primordial tant dans la prévention que dans le traitement de la maladie. En effet, ils doivent d’une part adopter des comportements qui n’obligent pas leurs partenaires à une maternité précoce reconnue comme l’une des causes importantes de fistules. D’autre part, ils doivent accepter consentir des efforts au plan financier et moral, non seulement pour que leurs femmes accouchent dans les conditions requises, mais aussi pour qu’elles puissent être prises en charge convenablement lorsqu’elles sont atteintes de fistules. Sur le plan socio-anthropologique, les mères et les belles-mères apparaissent comme des éléments centraux dans le processus de changement de comportement à l’égard des femmes fistuleuses. Elles influencent souvent leurs fils devenus époux et peuvent être des conseillères écoutées des femmes atteintes. Il y a donc lieu de considérer les mères et les belles-mères comme des forces pouvant agir sur le comportement des cibles principales. Par ailleurs, ces femmes sont plus proches des questions relatives à la maternité. A côté des mères et belles-mères, on peut relever l’influence des vieilles et des vieux qui, dans les zones rurales, font office de gardiens des bonnes règles de conduite sociale. A ce titre, ils peuvent jouer un rôle de relais efficace dans la mise en œuvre du PIC.

IV-2.2 Les groupes sociaux constituant la cible secondaire Il s’agit des personnes qui pourraient relayer les messages sanitaires en tant qu’alliées. Ce sont donc celles qui sont à mêmes d’influencer les cibles principales afin de les amener à découvrir les avantages d’une maternité à moindre risque et à abandonner les pratiques traditionnelles néfastes.

Les leaders d’opinion Ce groupe désigne ici l’ensemble des autorités coutumières et religieuses, les responsables d’association et de groupements socioculturels, les responsables administratifs locaux et tous ceux qui exercent un influence quelconque sur la collectivité. La prise en compte de ce groupe cible permet ce s’attaquer à un certain nombre de problèmes liés aux fistules. Il s’agit entre autres : - des préjugés et idées préconçues sur la maladie - de la stigmatisation des victimes - de l’absence de prise en charge communautaire, c’est-à-dire, de solidarité

collective.

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Les leaders étant capables de stimuler le changement au sein de la communauté, leur implication est alors susceptible d’induire un changement de mentalité et de susciter l’engagement de la communauté dans l’accompagnement des victimes.

Les agents de santé au niveau des districts sanitaires Souvent, le personnel a peu ou pas d’expertise suffisante pour certaines compétences techniques, et en particulier pour les aptitudes de communication sur les fistules. Certaines compétences doivent être améliorées à travers des programmes de formation. Et comme des études ultérieures l’ont déjà montré, la connaissance des fistules par les agents de santé dans leur ensemble n’est pas très bonne. Ainsi, parmi les agents de santé, le niveau de connaissance de la maladie est tout à fait disparate et se révèle être très faible au niveau des agents subalternes. Or ces agents en général sont en contact avec les patients y compris les victimes de fistules. Malheureusement, sur le terrain la plupart d’entre eux sont incapables d’apporter des réponses convenables à leurs préoccupations. En fin de compte, cette incapacité renforce la réticence des malades à fréquenter les centres modernes de soins.

Les partenaires et les alliés

Sur la question, la mobilisation des partenaires et alliés s’avère indispensable : services de l’éducation, de l’action sociale et de la solidarité nationale, de la promotion de la femme, …à ceux là s’ajoutent les ONG et associations, les organisations internationales telles l’Unicef, le UNFPA, les médias publics et privés, les animateurs de théâtres communautaires ou de radios locales, … La collaboration de ces différents partenaires et alliés est essentielle pour la réussite des activités de communication à long terme. En effet, au-delà de l’implication des communautés et du changement de comportement des malades, il faut que les infrastructures et les équipements existant permettent de prendre effectivement en charge les malades. Cette tâche incombe avant tout aux décideurs publics qui doivent l’inscrire dans leurs priorités et aux partenaires qui disposent des ressources nécessaires pour soutenir la politique du gouvernement.

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V- APPROCHES DE COMMUNICATION PROPOSEES VIS-A-VIS

DES GROUPES CIBLES Pour réussir l’identification des groupes cibles, il faut procéder nécessairement par segmentation. Ces groupes cibles sont au centre de toute activité de communication sur les fistules et la maternité à moindre risque. Pour ce faire, il faut recourir à des critères pour la sélection du public selon le mode d’intervention de la communication. Il s’agit d’affiner les caractéristiques des groupes primaires et secondaires en utilisant les variables ci-après :

Statut Comportement Age de la femme, revenus approximatifs, sexe, lieu de résidence, groupe ethnique, niveau d’instruction, présence du mari, âges des enfants

Fréquence de contact avec les systèmes de santé, comportement antérieur des femmes, distance de la maison au poste de santé, comportement de la communauté, comportement des autres membres de la famille

Ces éléments d’identification permettront de segmenter davantage le groupe des personnes les plus affectées en tenant compte du niveau auquel il se situe par rapport aux étapes du comportement souhaité.

V-1 Les approches de communication préconisées en synergie d’actions

Approches de communication Définition sommaire Atelier de formation

Processus par lequel les individus et les communautés renforcent leurs capacités à prendre en charge la réalisation des objectifs dans un domaine donné

Communication interpersonnelle

Echanges entre individus qui alternent successivement leur rôle d’émetteur et de récepteur

Communication participative en appui au développement local ou communautaire

Consiste en une démarche planifiée qui s’appuie de part et d’autre sur des processus participatifs et d’autre part sur des médias, traditionnels ou modernes, ainsi que sur les processus d’animation et de communication interpersonnelle, afin de contribuer à la résolution de problèmes de développement. Elle tente de catalyser les forces vives du milieu afin que ses membres (famille, réseau, groupes d’intérêt, groupes

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communautaires) déterminent les actions à entreprendre pour mieux gérer les problèmes identifiés

Communication pour le changement de comportement

Se caractérise par la diffusion d’informations dans le but de modifier le comportement d’une personne ou d’un groupe de personnes.

Approches de communication Définition sommaire Communication pour le changement social

Processus de dialogue public et privé par lequel les gens définissent ce qu’ils sont, ce qu’ils veulent, et comment ils peuvent l’obtenir

Communication dialogique

Qui prend la forme d’un dialogue, d’un échange entre acteurs dans le domaine considéré

Edu–divertissement ou Education par le divertissement

Consiste à concevoir et à diffuser de façon intentionnée des messages médiatisés pour éduquer et divertir un public-cible dans le sens d’accroître ses connaissances relativement à un thème, créer des attitudes favorables chez ce public-cible et l’inciter au changement de comportement

Information, éducation, communication (IEC)

Utilise de manière planifiée et intégrée les techniques et ressources de l’information pour mener des activités d’information, d’éducation et de communication pour faciliter au niveau d’un individu, d’un groupe ou d’une communauté donnée, l’adoption le changement, le changement ou la consolidation des comportements favorables au bien-être individuel et collectif

Mobilisation sociale

Consiste en un processus par lequel les membres d’une communauté prennent conscience de l’existence d’un problème, en viennent à considérer la résolution de ce problème comme priorité pour la communauté, et décident des actions à entreprendre pour résoudre le problème. Elle se fonde sur une approche globale planifiée qui met l’accent sur la constitution de vastes coalitions politiques et sur l’action à l’échelon communautaire

Plaidoyer

Vise à influencer les décideurs au niveau local, régional, national, voire international, dans le cadre des processus décisionnels officiels ou non officiels. En ce sens, d’action de communication entreprises par des individus, des groupes, ou des communautés dans le but d’avoir une incidence sur les décisions qui influencent leur vie

Plaidoyer médiatique

Consiste à exercer cette influence par le biais des médias plutôt que par une communication directe entre citoyens et décider. Il peut s’agir d’organiser de micro-trottoir, des débats radiophoniques, des débats publics, ou encore de diffuser des spots

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radiophoniques des débats publics, ou encore de diffuser des spots radiophoniques qui interpellent qui interpellent les décideurs et fait valoir des options de rechange

Counselling

Assistance ou aide psychosociologique par entretien individuel et confidentiel

Approches de communication Définition sommaire Animation de groupe

technique de communication fondée sur l’échange avec un groupe de personnes en vue d’atteindre un objectif, de donner de la vie et du mouvement dans un processus de changement (réunions, débats, assemblées…).

Education sanitaire

Stimule la motivation. Son fondement est avant tout basé sur les relations interpersonnelles. L’information s’adresse à un auditoire précis et vise à augmenter les connaissances de celui-ci, à modifier ses attitudes, et à développer ses habiletés… Au besoin, elle s’allie aux communications médiatiques existantes.

Communications médiatiques

Créent un contexte favorable au changement, sensibilisent et fournissent de l’information, ou augmente la motivation des individus. Ces moyens de communication peuvent ainsi servir de soutien à la formation, à la transmission de modèles d’action et au maintien des acquis sociaux positifs.

V-2 Les approches et canaux de communication préconisés selon les groupes cibles retenus sur la MMR et les fistules

Le contenu d’un message sur la santé n’est pas transmis avec la même facilité et la même efficacité par tous les moyens et canaux de communication disponibles. Certains de ces canaux ou moyens le véhiculent mieux que d’autres. Certains sont plus efficaces en transmission d’information tandis que d’autres sont meilleurs en persuasion ou en création d’atmosphère. D’autres se prêtent mieux à la participation des populations concernées. Enfin, la sélection des moyens de communication pour diffuser les messages sur les fistules et la maternité à moindre risque doit être fondée sur ce que le groupe écoute, voit, lit déjà sur selon ses habitudes socioculturelles.

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V-2.1 Tableau récapitulatif : approches/canaux sur la MMR et les fistules

Groupes cibles identifiés

Approches communicationnelles

Moyens /Canaux/Outils de communication

recommandés Femmes en âge de procréer en zones rurales Femmes atteintes de fistules en zones rurales

- CCC - Communication interpersonnelle - Animation de groupe - Information/Education/Communication - Counselling - Education sanitaire - Communication médiatique

- Médias de masse - Entretiens / conseil - Vidéo / diapositive - Boîtes à images - Radios locales - Théâtre et chansons

populaires - Réunions - Cassettes audio

Mère, belles-mères, époux et chefs de familles (vieux et vieilles)

- C.C.C. - C. I. P. - Education sanitaire - Edu-divertissement

- Réunions - Théâtre - Chansons - Radios locales - Boîtes à images

Organisations de la société civile, associations et divers groupements

- Ateliers de formation - Communications médiatiques - Education sanitaire - Mobilisation sociale - Communication pour le changement

de social

- Journaux - Télévision - Radio - Séances de formation

Leaders locaux et communautaires

- Plaidoyer - Animation de groupe - I.E.C. - Communication dialogique - Communications médiatiques

- Radios locales - Visites - Réunions - C. I. P.

Agents de santé Personnel médical au niveau des district sanitaires

- Ateliers de formation et de

renforcement des capacités - Education sanitaire

- Session de formation - Outils d’animation - Supports didactiques - Dossiers techniques

Décideurs administratifs partenaires et services techniques locaux de la santé

- Communication dialogique

- Réunions d’information

et d’échanges d’expériences

- Rapports techniques Animateurs de la presse

- I.E.C.

- Kit d’informations

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et des médias - Documents de politique sanitaire

Décideurs politiques et leaders nationaux

- Plaidoyer - Plaidoyer médiatique - Communication dialogique

- Rencontres - Visites/audiences

V-2-2 Exposé des motifs

Le choix des différentes approches, canaux et supports de communication qui seront mis à contribution dans le P.I.C. sont fonction des groupes cibles et bien sûr des objectifs visés. Ainsi, en fonction des groupes cibles déjà identifiés, les approches, canaux et supports peuvent être justifiés : - Concernant les femmes atteintes de fistules Dans la présente stratégie, deux approches sont retenues pour ce groupe cible. Il s’agit d’une part de la communication interpersonnelle et d’autre part de l’Information- Education- Communication (I.E.C.). La communication interpersonnelle est une situation d’échange entre individus qui alternent leur rôle. Au regard du caractère intime de la maladie, la communication interpersonnelle vise à instaurer une relation de confiance avec les victimes en les amenant progressivement à se déculpabiliser. Cela les conduira au fil du temps à avoir une autre image d’elles-mêmes, une image plus valorisante. Pour se donner des chances de succès, la communication de proximité va ici se traduire essentiellement sous la forme d’entretien en tête-à-tête entre victimes et sages-femmes. L’information - éducation - communication (IEC) quant à elle est une démarche qui consiste à utiliser de manière planifiée et intégrée les techniques et ressources de l’information, de la communication et de l’éducation pour faciliter au niveau d’un individu ou d’un groupe donné, l’adoption, le changement ou a consolidation des comportements favorables au bien-être individuel et collectif. L’objectif de cette approche se situe ici à deux niveaux : Il s’agit d’une part d’amener les femmes victimes à une meilleure connaissance des causes, des manifestations et des conséquences des fistules obstétricales afin de pouvoir mieux se comporter. D’autre part il s’agit de les inciter à intégrer dans leurs itinéraires thérapeutiques la consultation au niveau des postes modernes de santé. La mise en œuvre de cette approche se fera à travers des animations communautaires avec des groupes réduits de 10 à 15 personnes par exemple. Ces groupes devront être constitués sur une base non discriminatoire, c’est-à-dire qu’ils ne regrouperont pas exclusivement des fistuleuses, mais intégreront aussi celles qui ne le sont pas. C’est dire que cette démarche devra associer les futures mères. - Concernant les femmes en âge de procréer L’approche principale retenue pour ce groupe est l’IEC. Ce choix s’inscrit dans la perspective de la prévention contre les maternités à risque et les fistules. Elle vise à doter ces femmes de capacités nécessaires en matière de précautions à prendre pour éviter la maladie. A travers des séances d’animation en groupe restreint, elles seront ainsi amenées à mieux maîtriser les différents éléments liés

36

au développement de la maladie. Il s’agit aussi de leur donner la parole pour qu’elles s’expriment et définissent leurs besoins en termes d’information. Les approches préconisées viennent en appui de l’I.E.C. dont l’objectif principal est la prévention des risques en matière de maternité. - Concernant les époux, les mères, belles-mères et les personnes âgées, A l’intention de ce groupe cible, l’approche retenue est la communication pour le changement de comportement (CCC). Elle est une démarche bien connue en matière de communication pour la santé et se caractérise par la diffusion d’information dans le but de modifier le comportement d’une personne ou d’un groupe de personnes. Dans ce cas-ci, l’objectif visé est d’amener les époux à adopter de nouveaux comportements qui ne contraignent plus les jeunes femmes à une maternité précoce et mal suivie. Dans le même sens, lis devront dans leurs nouveaux comportements pouvoir assister moralement et financièrement leurs partenaires au cas où elles seraient atteintes de fistules. L’opérationnalisation de cette approche passera par des séances d’animation villageoises et d’éducation sanitaire aux cours desquelles plusieurs supports seront mis à contribution : boîte- à- images, tableau-image, témoignages sonores, etc. - Concernant les leaders locaux et communautaires A propos de ce groupe constitué par les leaders d’opinion, les approches privilégiées sont le plaidoyer et la communication dialogique. L’objectif recherché est d’amener est d’amener ces leaders à ne plus véhiculer des préjugés et autres fausses conceptions sur les fistules. Un discours positif de leur part pourra induire un changement de mentalité et de comportement au sein de la société. Pour ce faire, cette approche de persuasion des leaders doit être soutenue par un plaidoyer médiatique. - Concernant le niveau des districts sanitaires A ce niveau, le problème essentiel est de pouvoir doter le personnel soignant de compétence leur permettant de pouvoir répondre aux préoccupations des malades. Pour cette raison, il est indispensable de passer par l’étape de la formation. Cette approche qui vise le renforcement des capacités du personnel médical doit s’inspirer des règles de l’andragogie et allier exposé didactique et exercices pratiques. Ainsi, des ateliers doivent être envisagés et animés sur la base des expériences enregistrées sur le terrain. Il s’agit ici de produire des outils pour le renforcement des capacités du personnel de santé sur le terrain. En d’autres termes, ce personnel doit être en mesure d’assumer le comportement dont on assure la promotion. Par exemple, si les agents de santé n’ont pas de solution pratique pour les cas de fistules, il est inutile, voire contre productif d‘inciter les femmes atteintes à se présenter dans les centres de santé. Enfin, ces agents doivent maîtriser les techniques de communication interpersonnelle pour mieux assumer leur responsabilité dans ces contextes de pudeur, d’intimité et de gêne sociale. - Concernant les décideurs et partenaires techniques locaux A ce niveau l’approche préconisée est la communication dialogique comme mode de concertation inter-structures. Il s’agit aussi de faciliter le travail entre différents partenaires tels les ONG, les OSC, les organisations professionnelles, les services

37

techniques impliqués, l’administration provinciale…Ainsi, les échanges sur les objectifs et programmes permettront de renforcer les capacités organisationnelles de la communication des différents intervenants sur le terrain. - Concernant les animateurs de la presse et des médias L’approche préconisée vise deux objectifs : Accroître le niveau de connaissance de ces derniers sur la maladie et mettre à leur disposition des éléments d’information susceptibles d’être exploités et diffusés par les grands moyens de communication. Pourront participer à ces séances d’information, les journalistes, les producteurs d’émission de santé à la télévision, à la radio, dans les journaux, les animateurs des programmes religieux, d’émission de jeunes… - Concernant les décideurs politiques et leaders nationaux Par rapport à ce groupe cible, l’approche qu’il convient d’utiliser afin d’atteindre les résultats escomptés est le plaidoyer. De façon générale, celui-ci vise à influencer les décideurs au niveau national ou même international dans le cadre des processus décisionnels officiels ou non officiels. Dans ce cas-ci, il s’agit d’amener non seulement les décideurs nationaux, mais aussi les partenaires bilatéraux et multilatéraux, à conjuguer leurs efforts afin que le problème des fistules obstétricales puisse trouver une réponse tant au niveau des infrastructures, des équipements, que de la disponibilité de la compétence technique appropriée. A côté de cette démarche s’ajoute le plaidoyer médiatique. Ainsi, plusieurs techniques et supports de communication peuvent être utilisés : émission radiophonique de ligne ouverte ou de micro-trottoir, des débats radiophoniques et télévisuels, des émissions de témoignage public, des spots, des rencontres d’échange, etc.

V-3 Avantages et inconvénients des différents types de canaux

La communication interpersonnelle

Forces Limites

- Rend les messages crédibles - Fournit des informations détaillées - Discute des thèmes sensibles et

personnels - Implique le public cible dans un

processus participatif

- Prend trop de temps - Atteint seulement un petit nombre

d’individus - Nécessite une connaissance socio-

anthropologique du milieu

La communication graphique et scriptovisuelle

Forces Limites - Attire l’attention du public sur les

lieux d’exposition - Nécessite une formation pour une

utilisation et une présentation

38

- Permet de voir les étapes du comportement

- Renforce la communication interpersonnelle

- Fournit un feedback instantané

adéquates - Nécessite la production d’outils de

communication de proximité - Limitée des groupes restreints - Nécessite un bon animateur de

groupe

La communication par les canaux de la société traditionnelle

Forces Limites - Formes de communication

acceptées par le milieu - Place les messages de santé dans

un contexte familier - Utilise les talents locaux - Encourage la participation de la

communauté

- Atteint un public restreint - N’est pas toujours disponible tout le

temps - Nombre de praticiens formés et

compétents limité - Nécessite une parfaite

connaissance du milieu socioculturel

La communication de masse

Forces Limite

- Atteint beaucoup de personnes à la fois

- Permet une diffusion fréquente des messages

- Renforce les messages importants transmis par la communication de proximité

- Donne des informations à temps utile

- Encourage le dialogue communautaire

- Nécessite d’avoir accès aux moyens modernes de diffusion

- Nécessite parfois d’avoir de l’électricité

- Difficile d’adapter les programmes à des publics spécifiques

- La zone de couverture peut être limitée en milieu rural

39

VI- IDEES-MESSAGES A PROMOUVOIR SUR LA MATERNITE A MOINDRE

RISQUE ET LES FISTULES OBSTETRICALES Les messages à promouvoir sont définis et articulés autour des comportements réalisables. D’où la nécessité de faire converger la demande de soins et les offres de service. Cette adéquation indispensable a nécessité plusieurs actions préalables : - Les sorties sur le terrain ont permis d’être à l’écoute des acteurs sanitaires au

contact avec les populations et de tenir compte de leurs points de vue et opinions dans le processus d’élaboration des messages contenus dans le programme intégré de communication. Les échanges avec ces techniciens de la santé ont mis en relief des dimensions socio anthropologiques des milieux en termes de groupes cibles et de mentalités.

- Les comportements précis de ces populations concernées appellent des actions

d’information et de mobilisation pour espérer avoir un mode de vie plus supportable pour les femmes fistuleuses. A partir des aspects pratiques de leurs comportements dans leur environnement socioculturel, on peut interpeller plusieurs acteurs sociaux en promouvant des messages adaptés à chacun de ces groupes cibles. Il s’agit de :

- accroître la crédibilité des personnels de santé en tant que sources

d’information des populations ; - donner aux populations des raisons de croire aux avantages de la

prévention et des soins ; - trouver le ton approprié pour être convaincant ; - choisir l’approche la plus indiquée pour toucher les différentes

composantes.

L’expérience des sorties sur le terrain a conduit à segmenter les publics des régions concernées en neuf groupes plus ou moins homogènes en tenant compte de leurs attentes, de leurs influences et de leurs positions respectives dans l’échelle des considérations socio anthropologiques.

40

VI-1 Idées messages en faveur de la maternité à moindre risque

Groupes cibles Idées – messages Comportement visé - Femmes en âge de

procréer (y compris les adolescentes et scolaires)

- Femmes au foyer

- En cas de grossesse, il faut se faire

suivre dans une formation sanitaire - Les consultations prénatales

garantissent la maternité à moindre risque

- Les agents de santé sont là pour vous conseiller

- Fréquentation des formations sanitaires

- Pratique de la consultation prénatale

- Epoux, chefs de famille - Mères et belles-mères - Vieux et vieilles

- Les consultations prénatales

protègent la femme enceinte contre la maternité à risque.

- Il faut inviter la femme enceinte à se faire suivre dans une formation sanitaire

- Connaissance des méthodes de prévention des risques

- Organisations de la

société civile (OSC) - Associations - Divers groupements - Comités de gestion (COGES)

- Les associations et groupements

doivent s’investir dans la sensibilisation et l’éducation des populations en matière de santé

- Il faut agir sur les membres de la communauté pour qu’ils participent à la prise en charge des soins obstétricaux

- Il faut inciter les femmes enceintes à fréquenter les formations sanitaires

- Il faut développer davantage de collaboration avec les services de santé

- Adhésion de la communauté aux bonnes pratiques de la femme enceinte

- Leaders locaux et

communautaires (coutumiers, religieux, personnes ressources, guérisseurs, élus locaux)

- Le comportement des leaders peut

contribuer à faire comprendre l’intérêt des mutuelles de santé

- Les consultations prénatales permettent de prévenir les risques de dernière minute

- Attitude favorable des leaders vis-à-vis des mutuelles et des bonnes pratiques

- Agents de services à base communautaire,

- Accoucheuses villageoises,

- Tradipraticiens

- La maternité à moindre risque est

possible avec le concours de tous les acteurs villageois de la santé (accoucheuses, ASBC, tradipraticiens)

- Ils doivent prodiguer de bons conseils de santé aux membres de leurs communautés

- Implication active des

agents et relais à la base

Agents de santé et

- En tant que source d’information

médicale sur la maternité à moindre risque, vous devez être crédibles et

41

personnel médical au niveau des districts sanitaires

persuasifs - Il faut savoir capitaliser les

expériences sur la maternité à moindre risque et les fistules dans le processus de communication avec les populations

- Amélioration de la crédibilité des services de santé

Groupes cibles Idées – messages Comportement visé

- Décideurs administratifs

(Haut-Commissaires, préfets)

- Partenaires techniques au niveau local dans le domaine de la santé

- Projets et programmes au niveau local en matière de santé

- La communication pour le

changement de comportement nécessite une synergie d’actions des intervenants

- Agir en concertation en échangeant les expériences

- Chaque acteur doit s’investir à son pour expliquer les avantages d’une maternité à moindre risque

- Décisions politiques et administratives

- Engagement au sommet de la hiérarchie locale

- Animateurs de la presse

et des médias au niveau local et national (radios associatives ou communautaires, journaux en langues nationales, chansons populaires)

- Les organes de presse sont des

partenaires essentiels des acteurs de la santé

- Les services de santé sont une source d’information pour les médias

- La presse et les médias doivent relayer les informations de santé publique dans l’intérêt de la communauté

- Soutien médiatique

- Décideurs politiques et

leaders nationaux (ministres, députés, gouverneurs, mécènes)

- Les décisions politiques sont

nécessaires pour soutenir les actions menées sur le terrain en faveur de la maternité à risque (appui aux leaders locaux engagés, développement des infrastructures sanitaires, formation des personnels).

- Décisions politiques et engagement des autorités au niveau national

42

VI-2 Idées messages sur les fistules obstétricales

Groupes cibles Idées – messages Comportement visé - Femmes en âge de

procréer (y compris les adolescentes et scolaires)

- Femmes au foyer

- Les relations sexuelles précoces

peuvent entraîner des fistules obstétricales

- Les fistules sont une maladie qui concerne toutes les femmes en âge de procréer

- En cas de grossesse, il faut se faire suivre dans une formation sanitaire

- Il est possible d’éviter les fistules en prenant certaines précautions avant et pendant l’accouchement

- Les consultations prénatales garantissent la maternité à moindre risque

- Les agents de santé sont là pour vous conseiller

- Connaissance des

risques et information sur la prévention

- Femmes atteintes de fistules

- Il faut déclarer ses fistules le plus

rapidement possible dans une formation sanitaire

- Les fistules sont une maladie comme les autres

- Etre atteinte de fistules n’est pas une malédiction de Dieu

- Quand on est atteinte de fistules, on ne cesse pas d’être utile à sa communauté

- Les fistules peuvent être soignées dans les formations sanitaires

- Des femmes atteintes ont déjà été soignées et guéries dans plusieurs localités

- Témoignages de femmes guéries - Le personnel de santé peut vous

donner les informations dont vous avez besoin

- Information sur la cure - Changement de

comportement

- Epoux, chefs de famille - Mères et belles-mères - Vieux et vieilles

- Le mariage de filles mineures les

expose à des risques de fistules - Le mariage forcé compromet

l’épanouissement de votre fille - Les consultations prénatales

protègent la femme enceinte contre la maternité à risque

- Les femmes atteintes de fistules ne sont pas coupables du mal qui leur arrive

- Adhésion aux pratiques préventives - Incitation à la solidarité

43

44

Groupes cibles Idées – messages Comportement visé

- Organisations de la

société civile (OSC) - Associations - Divers groupements - Comités de gestion (COGES)

- Il faut aider les membres de votre

communauté à savoir que les fistules sont des maladies guérissables

- Les coûts des actes médicaux sont moins élevés que les coûts de réparation des fistules

- Implication de la communauté

- Leaders locaux et

communautaires (coutumiers, religieux, personnes ressources, guérisseurs, élus locaux)

- L’implication directe des leaders

peut permettre d’enrayer les mariages précoces et de protéger les jeunes filles contre les fistules

- Les femmes atteintes de fistules ont besoin d’être comprises et soutenues par la communauté

- Les fistules sont une maladie dont les causes sont connues

- Le comportement des leaders à l’égard des victimes est déterminant pour leur fréquentation des centres de santé

- Les mutuelles de santé et le partage des coûts sont une solution pour tous

- Participation à la prise en charge des soins

- Agents de services à base communautaire,

- Accoucheuses villageoises,

- Tradipraticiens

- Le succès de la lutte contre les

fistules obstétricales nécessite une meilleure collaboration entre accoucheuses villageoises et formations sanitaires

- Ils doivent veiller à informer les formations sanitaires des cas de fistules constatés.

- Implication active des

agents et relais à la base

- Les femmes victimes de fistules ont besoin du soutien et de l’affection de leurs conjoints

- La femme atteinte de fistule ne doit pas être abandonnée à son propre sort

Agents de santé et personnel médical au niveau des districts sanitaires

- Il faut savoir capitaliser les

expériences sur la maternité à moindre risque et les fistules dans le processus de communication avec les populations

- Les cas spécifiques rencontrés dans la consultation des malades doivent être transmis aux CMA et aux CHR pour traitement

- Amélioration de

l’efficacité des services de santé

- Décideurs administratifs

(Haut-Commissaires, préfets)

- Partenaires techniques au niveau local dans le domaine de la santé

- Projets et programmes au niveau local en matière de santé

- La question des fistules doit être

considérée comme un problème social à résoudre

- Décisions politiques et administratives

- Engagement au sommet de la hiérarchie locale

Groupes cibles Idées – messages Comportement visé

- Animateurs de la presse et des médias au niveau local et national (radios associatives ou communautaires, journaux en langues nationales, chansons populaires)

- La presse et les médias doivent

relayer les informations sur les fistules

- Il faut donner la parole aux femmes fistuleuses guéries pour qu’elles témoignent des bienfaits des soins médicaux.

- Soutien médiatique

- Décideurs politiques et

leaders nationaux (ministres, députés, gouverneurs, mécènes)

- Les décisions politiques sont

nécessaires pour soutenir les actions menées sur le terrain contre les fistules (appui aux leaders locaux engagés, développement des infrastructures sanitaires, formation des personnels).

- Décisions politiques et engagement des autorités au niveau national

VI-3 Conditions d’élaboration d’un message efficace sur la MMR et les fistules obstétricales

1) A partir des résultats des recherches sur les connaissances, les opinions, les

attitudes et les pratiques de la population (centrer le message sur les comportements identifiés).

2) Déterminer une couche spécifique du public cible devant bénéficier de ces

messages et des interventions (par exemple, le groupe des femmes en âge de procréer).

45

3) Définir les éléments de contenu suivants :

- le quoi et le pourquoi : quel est le changement attendu et quel est l’intérêt pour la cible de réaliser le changement,

- le où, le quand et le comment : où aller, à quel moment et faut-il savoir pour réaliser le comportement,

- la garantie et l’appui : ce qui donne crédibilité au message. Exemple : le Sida tue. Il faut se protéger et plusieurs solutions existent.

Un témoignage pourrait servir de garantie. VII- PLANIFICATION DES ACTIVITES DU PLAN INTEGRE

DE COMMUNICATION La planification des activités de mise en œuvre est d’importance capitale pour des raisons majeures : - elle fournit le cadre de cohérence des actions à entreprendre dans le cadre du

PIC ; - elle fournit l’occasion d’un débat participatif entre les acteurs chargés de la mise

en œuvre et permet de réajuster les approches jugées peu opérationnelles ; - elle permet de comprendre que la stratégie de communication n’est pas

seulement un outil mais tout un système de gestion et de comportement ; - elle favorise le suivi, le contrôle et l’évaluation des activités entreprises sur le

terrain ; - elle fournit ou facilite la hiérarchie des actions prioritaires à entreprendre. Toutefois, elle n’est pas rigide. Elle constitue un cadre pour les actions de communication, adaptable au contexte particulier de chaque zone d’intervention. Ainsi chaque district sanitaire peut s’en inspirer pour concevoir des plans d’action locaux à court et moyen terme, révisable périodiquement selon les résultats de chaque évaluation.

VII-1 La nécessaire implication des parties prenantes sur le terrain Il s’agit de faire légitimer l’idée du plan intégré de communication sur la maternité à moindre risque et sur les fistules obstétricales par les autres acteurs opérant sur le

46

terrain. Le tableau ci-dessous situe la contribution attendue de chaque partie prenante et ce, en rapport avec les objectifs du PIC.

Structures Centre d’intérêt Intervention attendue Objectifs Ministère de la santé

DSF DRS

Districts sanitaires

− Questions relatives

à la santé de la population

− Questions relatives à la santé de la famille (Santé sexuelle, santé de la reproduction…)

− Questions relatives à la santé dans la zone du district

− Accentuer la mise en de

la stratégie nationale de la maternité à moindre risque

− Coordonner la mise en œuvre du PIC

− Assurer la réalisation des activités inscrites dans le programme d’action du PIC

− Mise à disposition

des moyens matériels et logistiques

− Assurer techniquement la mise en œuvre du PIC

− Permettre le déploiement du PIC au niveau local

Ministère de la promotion de la femme

Questions relatives à l’épanouissement intellectuel, culturel, économique des femmes

Intégrer un volet information/Formation sur la MMR et les fistules notamment au niveau de l’animation des maisons de la femme

Accroître la connaissance du public féminin sur la MMR et les fistules

Ministère de l’Action sociale et de la Solidarité Nationale

Questions relatives à la prise en compte de la marginalité sociale, des groupes vulnérables, sinistrés…

− Prévoir une prise en

charge socioéconomique des victimes de fistules en tant que groupe marginal

− Développer des actions de mobilisation sociale en faveur de la MMR

Réduire la réticence des victimes par rapport à la fréquentation des services modernes de santé

Ministères chargés de l’éducation (structures de

Questions relatives à l’enseignement formel

Intégrer des thèmes relatifs à la MMR et aux fistules

Accroître la connaissance du public scolaire sur la

47

formation formelles et non formelles)

et non formel dans l’enseignement MMR et les fistules

ONG Mwangaza Associations et groupements de base CRESAR, FCI

Mobilisation sociale Divers sujets en fonction des domaines spécifiques d’intervention

Former les acteurs sociaux et développer en leur sein un esprit et un discours favorables aux actions préventives et à l’épanouissement des victimes de fistules

Consolider les acquis des prestataires et permettre aux femmes de s’intégrer pleinement dans la vie sociale, économique et culturelle de leur communauté

EAT/UNFPA UNFPA

Suivi-évaluation et questions relatives à l’état de la population (reproduction, santé de la reproduction, santé sexuelle…)

Appuyer techniquement et financièrement la mise en œuvre du plan national de développement sanitaire

Permettre la prévention des grossesses à risque et la prise en charge adéquate des victimes

UNICEF OMS

Questions spécifiques à la femme et à l’enfant

Appuyer techniquement et financièrement la mise en œuvre du plan national de développement sanitaire

Garantir la MMR et éviter les risques liés à la grossesse et à l’accouchement

CEFA/CESAG

Renforcement des capacités de gestion en matière de santé

Expertise en formation/gestion

Garantir des capacités de gestion des organisations et agents de santé

48

VII-2 Le plan des activités de communication envisagé

Période d’exécution

Objectifs du programme de lutte contre les

fistules obstétricales

Objectifs du plan intégré de

communication

Groupes cibles

Activités de communication

Indicateurs de suivi

A1 Organiser des campagnes d’information médiatique

Nombre de campagnes organisées

A2 Organiser des campagnes de sensibilisation à travers les animations de groupes, le théâtre, les chansons populaires

Nombre de réunions et de séances de sketches, de représentations théâtrales

A3 Organiser des visites à domicile Nombre de visites effectuées

A4 Organiser des réunions villageoises

Nombre de réunions

A5 Organiser des échanges avec les associations et groupements

Nombre d’échanges et de rencontres

A6 Organiser des séances de formation

Nombre de séance de formation

A7 Animer des cadres de concertation

Nombre de réunions

A8 Réunir les leaders communautaires

Nombre de leaders rencontrés Nombre de réunions

A9 Echanger des informations avec les différents intervenants sur les coûts sanitaires

Nombre de rencontres

A10 Lancer des appels à la solidarité à travers les ONG, les OSC, les religieux et coutumiers pour la moise en place d’un mécanisme de partage des coûts

Nombre d’appels lancés

2005-2006

Résultat attendu 1 - Utilisation accrue

des services de soins obstétricaux et d’urgence

- Promotion d’une

meilleure compréhension des fistules

- Renforcement du

dialogue entre communauté et partenaires

- promotion de

système de partage des coûts sanitaires

Objectif 1 Augmenter les connaissances des populations sur les dangers et risques de l’accouchement ainsi que les oins obstétricaux d’urgence Objectif 2 Créer une prise de conscience et un changement de comportement

- Femmes en âge de procréer

- Epoux - Leaders locaux et

communautaires - Associations et

CSC divers groupements

- Services techniques et partenaires locaux

A11 Organiser des ateliers d’éducation sanitaires

Nombre d’ateliers d’éducation

50

Période

d’exécution

Objectifs du programme de lutte contre les

fistules obstétricales

Objectifs du plan intégré de

communication

Groupes cibles

Activités de communication

Indicateurs de suivi

A12 Organiser des réunions d’information avec les groupements socioprofessionnels

Nombre de réunions

A13 Entreprendre des actions de plaidoyer auprès des leaders communautaires

Nombre d’actions

A14 Organiser une campane d’explication sur les radios locales en langues du terroir

Nombre de radios locales impliquées

A15 Organiser des sessions de formation du personnel médical sur la capitalisation des expériences

Nombre de sessions de formation Nombre de participants

A16 Organiser des animations de groupes avec des supports de communication de proximité (vidéo, tableau images, boîtes à images,…)

Nombre de séances d’animation Nombre de types de supports utilisés

A17 Organiser des rencontres avec les chefs de famille

Nombre de rencontres

2006-2007

Résultat attendu 2

- Accroissement de

l’utilisation de service de prise en charge de qualité des fistules obstétricales

- Disponibilisation de

soins de qualité aux bénéficiaires femmes

- Organisation de la

référence et de la contre-référence des cas de fistules

Objectif 3 Susciter la création de mutuelles de santé ou l’adhésion à des systèmes de partage de coûts pour le financement des soins obstétricaux d’urgence Objectif 4 Augmenter les connaissances des populations sur les causes des fistules obstétricales et les moyens de leur prise en charge

- COGES - Femmes atteintes

de fistules - Chefs de famille - Associations

féminines

- Personnel médical - COGES - Membres des

associations, ONG et groupements socio-professionnels

A18 Organiser des réunions villageoises avec les femmes fistuleuses

Nombre de réunions

51

Période

d’exécution

Objectifs du programme de lutte contre les

fistules obstétricales

Objectifs du plan intégré

de communication

Groupes cibles

Activités de communication

Indicateurs de suivi

A19 Organiser des séances de vulgarisation informative

Nombre de séances

A20 Organiser des émissions d’éducation sanitaire

Nombre d’émissions diffusées

A21 Entreprendre des visites à domicile

Nombre de visites

A22 Produire et distribuer des brochures de vulgarisation

Nombre de brochures produites et diffusions

A23 Réaliser des affiches d’information et de sensibilisation

Nombre d’affiches réalisées et diffusées

A24 Organiser des actions de plaidoyer

Nombre d’actions

A25 Organiser des séances de dialogue

Nombre de séances

A26 Organiser des séances d’explication

Nombre de témoignages enregistrés

A27 Apporter des témoignages dans les émissions radios

Nombre de cas de succès

A28 Collecter et diffuser les cas de succès

Nombre d’actions

A29 Organiser des actions et plaidoyer

Nombre de plaidoyers

A30 Organiser des plaidoyers médiatiques

Nombre de plaidoyers médiatiques

2007-2008

Résultats attendus 3 Accroissement des opportunités d’insertion et d’amélioration des conditions de vie des femmes fistuleuses traitées

- Développement d’un programme de soutien psychosocial et de promotion des statuts juridiques et sociaux des femmes victimes de fistules

- Mise en place d’un

programme d’insertion des femmes atteintes

Objectif 4

Encourager l’utilisation par les populations des méthodes contraceptives modernes pour l’espacement des naissances et la prévention des grossesses précoces et non désirées

Objectif 5

Amener les populations à adhérer aux stratégies de prévention des fistules obstétricales, notamment l’utilisation des services de santé pour l’accouchement, a lutte contre les mariages et les grosses précoces, les pratiques néfastes à la santé de la reproduction

- ONG - OSC, divers

groupements et associations

- Femmes

fistuleuses - Chefs de famille - Leaders

coutumiers - Leaders religieux,

personnel médical - Les districts

sanitaires A31 Organiser des réunions de concertation

Nombre de réunions

52

Période

d’exécution

Objectifs du programme de lutte contre les

fistules obstétricales

Objectifs du plan intégré de

communication

Groupes cibles

Activités de communication

Indicateurs de suivi

A32 Organiser des campagnes de mobilisation sociale dans les localités

Nombre de campagnes Nombre de localités

2007-2008

Objectif 6

Susciter un engagement à tous les niveaux de la société (communautés, leaders, responsables administratifs et politiques, partenaires techniques et financiers) en faveur de la maternité à moindre risque et la lutte contre les fistules obstétricales. Evaluer le PIC

Leaders locaux et communautaires, responsables d’ONG, d’OSC, de groupements professionnels, PTF, services techniques DSF

A33 organiser les missionsd’évaluation

Rapport d’évaluation

53

VIII- MODALITES DE MISE EN ŒUVRE DU PLAN INTEGRE DE COMMUNICATION

La mise en œuvre du PIC ainsi élaborée implique la mise en place d’un mécanisme de coordination de suivi et d’évaluation des actions de communication.

VIII-1 Mécanisme de coordination Ce mécanisme de coordination est d’autant plus indispensable que l’exécution du PIC fait appel à des intervenants issus de plusieurs horizons et secteurs. - La DSF doit assurer la coordination des actions de communication sur la

maternité à moindre risque et sur les fistules avec le concours des directions régionales de la santé et des districts sanitaires. Il y a donc lieu de définir au niveau de la DRS un cadre institutionnel de mise en œuvre du PIC qui pourrait être piloté par un agent de santé publique formé à la communication participative pour la santé (les services de la DHPES pourraient servir de points focaux au niveau des DRS pour la mise en œuvre du PIC. Ces structures pourraient s’associer avec des ONG ou associations ayant des compétences dans ce domaine).

- Les structures de l’action sociale et de la solidarité nationale chargées de

l’animation sur le terrain doivent collaborer étroitement avec les districts sanitaires, les DPAS et les DRS pour une diffusion des informations fiables sur les risques et la maladie.

- Les ministères chargés de l’éducation qui peuvent introduire dans leurs programmes de formation des modules sur la maternité à moindre et sur les moyens de lutte des fistules. Les structures formelles de formation sont un cadre idéal pour l’éducation sanitaire des jeunes. Pour ce faire, une collaboration pourrait être établie entre le ministère la santé et les ministères chargées de l’éducation sur l’élaboration de programmes axés sur la santé de la reproduction et la maternité à moindre risque.

- Le ministère chargé de la promotion des femmes à travers ses relations avec

les associations et groupements féminins peut relayer l’information appropriée sur les problèmes de santé spécifiques aux femmes. Le partenariat entre les structures techniques des deux départements ministériels peut permettre d’accroître l’efficacité des campagnes d’information, de sensibilisation et d’éducation des communautés autour des objectifs du PIC.

- Les associations et ONG intervenant sur le terrain doivent œuvrer à renforcer

les initiatives du ministère de la santé en agissant dans le cadre des objectifs du programme de lutte contre les fistules obstétricales et en faveur de la MMR

54

- Les partenaires techniques et financiers tels que l’UNFPA, l’UINCEF, qui soutiennent la politique nationale de santé du gouvernement à travers la santé de la reproduction peuvent contribuer à une meilleure décentralisation des activités de santé, au renforcement des capacités managériales et de coordination des structures impliquées, et le financement des actions de communication ainsi que de la prise en charge des cas de fistules. VIII-2 Mécanisme de suivi évaluation

La diffusion du PIC auprès des DRS et acteurs intervenant dans le domaine de la maternité à moindre risque et de la lutte contre les fistules constitue une étape importante dans le processus de mise en œuvre. Ce plan de communication doit être connu des intervenants et partenaires et relayé dans l’ensemble du pays par les DPAS et MCD. Ainsi chaque district sanitaire peut s’inspirer pour mener ses activités de communication sur le terrain en formulant ses messages selon le contexte socioculturel des localités. Il faut donc une procédure de contrôle des modalités de mise en ouvre permettant d’apprécier l’efficacité de la stratégie contenue dans le PIC. Pour ce faire, il y a d’envisager : - une exploitation des indicateurs de suivi ; - un comité de suivi regroupant la DSF, les ministères techniques impliqués, les

partenaires techniques et financiers. Le suivi consistera à surveiller et à analyser trimestriellement le déroulement du plan d’action. Il s’agit de : - s’assurer que le plan élaboré est exécuté comme prévu ; - détecter les écarts éventuels et vérifier les difficultés rencontrées afin de fournir

des ajustements nécessaires ; - vérifier que les ressources et les activités permettent d’obtenir les résultats

escomptés. L’évaluation consistera à mesurer, à un moment donné, les réalisations engendrées par la stratégie de communication et à les comparer avec les prévisions afin de déterminer si les objectifs ont été atteints. Elle se fera, compte tenu de la période d’exécution (2005-2008), à la fin du plan d’action (2008). Le but de l’évaluation étant de savoir si les objectifs de communication sont atteints, il est important que le comité de suivi, les représentants des groupes cibles, les partenaires techniques et financiers et des personnes ressources participent à cette opération vers mi 2008. Dans cette perspective, il est important de prévoir des modalités d’évaluations qui feront intervenir les différents acteurs de manière à ce qu’ils comprennent en quoi consiste cette évaluation et à quoi serviront les résultats. De cette façon, ils pourront participer à l’élaboration du plan d’évaluation et y apporter leur touche personnelle et institutionnelle dans l’élaboration des stratégies futures.

55

VIII-3 Chronogramme de mise en œuvre des activités de communication

Période d’exécution 2005 2006 2007 2008

Groupes cibles

identifiés

Activités de communication

Structures

responsables T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 Femmes atteintes de fistules Femmes en âge de procréer

- Organiser des campagnes d’information médiatique et

de sensibilisation - Réunion les villageois - Animer les groupes et organisations de la société civile - Produire les boîtes à images - Dialoguer - Recueillir les témoignages des fistuleuses guéries - Organiser des émissions radio en langues du pays

Districts sanitaires

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

Epoux, chefs de famille Mères et belles-mèresVieux et vieilles

- Organiser des campagnes d’information et de

sensibilisation - Réunir les chefs de famille - Organiser des visites à domicile - Organiser des projections vidéo suivies de débats - Produire des émissions radio d’éducation sanitaire

Districts sanitaires et associations au niveau local

x

x

x

x

x

Organisations de la société civile (OSC) Associations Divers groupements Comités de gestion (COGES)

- Organiser des séances d’information - Produire des émissions radio d’éducation sanitaire - Produire des affiches d’information et de sensibilisation - Produire des supports didactiques (boîtes à images,

vidéo diaporama) - Organiser des ateliers de formation - Distribuer des brochures de vulgarisation - Organiser des animations de groupe

DSF et programme de lutte contre les fistules obstétricales

x x x x

x x x

x x

x x

x x

x x

x x

x x

x x

x x

Leaders locaux et communautaires (coutumiers, religieux, personnes ressources, guérisseurs, élus locaux)

- Organiser des rencontres de plaidoyer - Organiser des réunions - Animer des cadres de concertation et d’échanges - Organiser des plaidoyer médiatiques (radio, TV,

journaux) - Lancer des appels à la solidarité - Développer le partenariat avec les intervenants locaux

Gouverneurs et Directions Régionales de la Santé

x x

x

x x

56

Période d’exécution 2005 2006 2007 2008

Groupes cibles

identifiés

Activités de communication

Structures

responsables T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 Agents de santé à base communautaire, Accoucheuses villageoises, Tradipraticiens

- Organiser des ateliers de formation sur les maternités

à moindre risque et les fistules - Animer des séances d’information et d’explication - Produire des outils de vulgarisation, des méthodes de

prévention (tableau à images, boîtes à images, cassettes audio, vidéo…)

- Organiser des émissions radio d’éducation sanitaire - Doter les accoucheuses villageoises en matériels

d’IEC sur les … et les fistules obstétricales

Districts sanitaires

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

Personnel médical au niveau des districts sanitaires

- Organiser des ateliers de renforcement des capacités - Placarder des affiches d’information et de

sensibilisation sur la maternité à moindre risque et les fistules

- Organiser des émissions d’information radio avec les animateurs des médias

- Capitaliser des expériences en matière de maternité à moindre risque et les diffuser

- Organiser des journées des « Laafi Raaga »

Direction Générale de la Santé / Directions Régionales de la Santé

x x

x x

x

x x

x x

x

x x

x x

x

x x

Décideurs administratifs (Haut-Commissaires, préfets) Partenaires techniques au niveau local dans le domaine de la santé Projets et programmes au niveau local en matière de santé

- Organiser des actions de plaidoyer en faveur de la

prise en charge - Organiser des séances de dialogue avec les leaders

coutumiers - Organiser des réunions de concertation et d’échanges

sur les expériences - Organiser des plaidoyers médiatiques - Organiser des activités de soutien aux campagnes

d’information et de sensibilisation

Directions Régionales de la Santé

x

x

x

x

57

Période d’exécution

2005 2006 2007 2008

Groupes cibles identifiés

Activités de communication

Structures

responsables T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 Animateurs de la presse et des médias au niveau local et national (radios associatives ou communautaires, journaux en langues nationales, chansons populaires)

- Organiser des journées « santé » en partenariat avec

les médias locaux - Organiser des ateliers de formation et d’information

sur la MMR et les FO - Produire en kit d’information sur la MMR et les FO - Produire des émissions radio de sensibilisation et

d’information - Diffuser des communiqués

Direction de la Santé de la Famille Programme de lutte contre les fistules obstétricales

x x

x x x

x

x x

x x x

x

x x

x x x

Décideurs politiques et leaders nationaux (ministres, députés, gouverneurs, mécènes)

- Organiser des plaidoyer en faveur de l’équipement

des formations sanitaires - Organiser des plaidoyer médiatiques en faveur de la

prise en charge des soins obstétricaux d’urgence - Organiser des rencontres d’échanges et d’explications

sur les FO et la MMR

Ministère de la Santé

x x x

x

x

x x

x x

Direction de la Santé de la Famille Consultants

- Evaluer à mi parcours et en fin de programme la mise

en œuvre du PIC

Direction de la Santé de la Famille

x x

DRS

- Suivre trimestriellement l’exécution du PIC

DSF/DRS

x

x

x

x

x x

x

x x

x

x

x

58

IX- EVALUATION DES RESSOURCES FINANCIERES DU PIC

IX-1 Modalités d’évaluation et de répartition des ressources

L’évaluation des ressources financières nécessaires à la mise en œuvre du PIC dans les trois régions concernées par le Programme UNFPA est fondée sur l’importance de la communication dans le processus de changement de comportements dans la transmission des connaissances, dans l’animation et la participation des communautés. Au regard de la nature des problèmes constatés sur le terrain, le volet communication s’avère primordial. En règle générale, la base d’estimation des coûts liés à la mise en œuvre d’une stratégie de communication institutionnelle est de l’ordre de 10 à 15 %. Dans le cas du PIC actuel, l’estimation atteint 15% du budget total du Programme de lutte contre les fistules obstétricales au Burkina Faso (2004-2008). Cette base de calcul s’explique par l’impact déterminant des déficits de communication et d’information constatés sur le terrain. Pour espérer atteindre des résultats tangibles à moyen terme, l’accent doit être mis sur la communication en direction des groupes cibles prioritaires et des principaux secondaires. Ce faisant, les premières composantes des populations concernées ont été privilégiées parce qu’il s’agit de toucher diversement et sûrement les femmes fistuleuses et, celles en âge de procréer. Ensuite, les organisations et associations de la société civile ont été identifiées au même titre que le personnel médical des districts sanitaires comme des relais de base pour l’information, l’éducation, la mobilisation des communautés. Ainsi des bases de répartition équitable des ressources ont été trouvées. Chaque direction régionale de la santé obtient donc les mêmes allocations de ressources pour les mêmes groupes cibles identifiés. Enfin, l’évaluation à mi-parcours et en fin de Programme a été prévue pour permettre de mesurer l’effet du PIC sur les résultats à venir (15 000 $ US). Au total, les ressources s’élèvent à 251 250 dollars US dont 78 749 pour chacune des trois régions pour la période de 2005-2008. Etant donné que l’année 2005 est largement entamée, une partie des ressources a été reportée sur l’exercice 2006, année capitale des activités de communication.

59

IX-2 Allocation des ressources par groupe cible et par région (2005-2008) (dollars US)

CENTRE EST EST Sahel Groupes cibles identifiés 2005 2006 2007 2008 2005 2006 2007 2008 2005 2006 2007 2008

Total

Femmes atteintes de fistules Femmes en âge de procréer

5 600 7 022 3 000 2 000 5 600

7 022 3 000 2 000 5 600 7 022 3 000 2 000

51 300

Epoux, chefs de famille Mères et belles-mères Vieux et vieilles

1 200 1 851 1 775 - 1 200

1 851

1 775 - 1 200 1 851 1 775 -

12 924

Organisations de la société civile (OSC) Associations Divers groupements Comités de gestion (COGES)

4 900 6 218 2 600 1 250 4 900

6 218 2 600 1 250 4 900 6 218 2 600 1 250

43 350

Leaders locaux et communautaires (coutumiers, religieux, personnes ressources, guérisseurs, élus locaux)

850 1 618 - - 850

1 618 - - 850 1 618 - -

5 850

Agents de santé à base communautaire, Accoucheuses villageoises, Tradipraticiens

3 200 4 318 1 775 1 000 3 200

4 318 1 775 1 000 3 200 4 318 1 775 1 000

29 325

Personnel médical au niveau des districts sanitaires

4 900 6 218 2 600 1 008 4 900

6 218 2 600 1 008 4 900 6 218 2 600 1 008

42 624

60

CENTRE EST EST SAHEL

Groupes cibles identifiés 2005 2006 2007 2008 2005 2006 2007 2008 2005 2006 2007 2008

Total Décideurs administratifs (Haut-Commissaires, préfets) Partenaires techniques au niveau local dans le domaine de la santé Projets et programmes au niveau local en matière de santé

759 1 518 - - 759

1 518 - - 759 1 518 - -

5 277

Animateurs de la presse et des médias au niveau local et national (radios associatives ou communautaires, journaux en langues nationales, chansons populaires)

3 200 4 318 1 775 - 3 200

4 318 1 775 - 3 200 4 318 1 775 -

26 325

Décideurs politiques et leaders nationaux (ministres, députés, gouverneurs, mécènes)

758 1 518 - - 758

1 518 - - 758 1 518 - -

5 274

Total ressources par région

25 367 34 599 13 525 5 258 25 367

34 599 13 525 5 258 25 367 34 599 13 525 5 258

236 247

DSF/DRS Suivi - 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 DSF/Evaluation 7 000 8 000 15 000

TOTAL GENERAL

81 749

81 749

81 749

260 247

61

X- RECOMMANDATIONS

A l’issu des missions effectuées et des études réalisées en vue de l’élaboration du Plan Intégré de Communication, quelques recommandations s’imposent.

1°) A l’attention du gouvernement La prise en charge (minimale ou partagée) de la cure des fistules s’avère indispensable dans le contexte de pauvreté dans lequel vivent les populations en zones rurales. Il y a donc lieu de renforcer des initiatives avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux de la santé pour obtenir des appuis techniques et financiers permettant de répondre aux attentes de ces femmes atteintes. 2°) A l’attention de la direction de la santé de la famille La mise en œuvre du PIC nécessite une coordination suivie des activités de communication. Pour ce faire, il faut envisager de responsabiliser une personne ressource au sein de la DSF pour l’exécution, la coordination et le suivi des activités du PIC. Au regard des compétences actuelles des agents de santé confrontés aux cas maternité à risques et de fistules obstétricales, des séries de formations tournantes sont nécessaires afin de renforcer les capacités des agents de santé et en personnel médical des districts sanitaires en matière de communication interpersonnelle d’animation de groupe et de plaidoyer. 3°) A l’attention des Directions Régionales de la santé

Les services déconcentrés du ministère de la santé doivent développer davantage d’initiatives pour tisser des partenariats au niveau des districts sanitaires afin de soutenir l’action du personnel médical sur le terrain (médias, ONG, Associations, Organisations internationales). Ils doivent effectivement s’impliquer au premier chef dans la mise en œuvre des activités du PIC dans leurs régions. Enfin ils doivent s’investir dans les actions de plaidoyer auprès des leaders locaux, des responsables administratifs et politiques pour éviter la marginalisation sociale des fistuleuses accroître la crédibilité des messages d’information et la fréquentation des formations sanitaires. 4°) A l’attention des communautés Les familles, associations et groupements doivent s’impliquer davantage dans la participation à la prise en charge des actes de prévention et de soins curatifs dans le domaine de la santé. Un système de solidarité peut être envisagé à l’échelle de chaque communauté pour le partage des coûts en matière de maternité et de fistules.

62

5°) A l’attention des partenaires techniques et financiers du Ministère de la Santé La mise en œuvre du plan national de développement sanitaire nécessite des ressources que l’Etat burkinabè ne peut supporter tout seul sans la contribution des partenaires. Il y a donc d’interpeller ces acteurs pour un engagement plus conséquent dans l’équipement des formations sanitaires, dans l’appui aux activités du MMR au niveau décentralisé dans le renforcement des capacités institutionnelles et managériales des structures impliquées (ENSP, ENSS, URF-SDS). 6°) A l’attention des structures parties prenantes Les structures déconcentrées et décentralisées des ministères techniques (Administration Territoriale, Justice, Promotion de la Femme, Action Sociale et Solidarité Nationale, Enseignements à divers niveaux, Médias publics) doivent conjuguer leurs efforts de concertation sur le terrain dans toutes les actions de mobilisation et de formation des différents acteurs de la communauté en vue d’une synergie d’actions sur la MMR et la gestion des fistules obstétricales.

63

ANNEXES • Listes des personnes rencontrées • Liste des participants à l’atelier d’amendement du PIC • Guides d’entretien • Documents consultés • Termes de références

64

LISTE DES PERSONNES RENCONTREES

Direction de la Santé de la Famille Dr KONOMBO Ghislaine, directrice de la santé de la famille Dr OUEDRAOGO Laurent, coordonnateur national du Projet Appui à la lutte conte la mortalité maternelle Direction régionale de la santé de Fada Dr OUEDRAOGO Adrien, pharmacien régional assurant l’intérim du DRS Centre hospitalier régional de Fada Dr BARRO Seydou, médecin au CHR Centre médical avec antenne chirurgicale de Bogandé Dr GUIBLWEOGO Parfait, médecin assurant l’intérim du médecin chef de district Centre médical avec antenne chirurgicale Pama Monsieur SEDEGO Olivier, attaché de santé Direction régionale de la santé de Tenkodogo Dr SOMDA Christian, pharmacien Monsieur ZANGA Hamidou, chargé d’IEC Monsieur ZONGO Pierre, Chargé de la santé sexuelle District sanitaire de Tenkodogo Dr SAWADOGO Mahamadou, médecin chef de district Dr YAMEOGO Joël, médecin à Garango Centre hospitalier régional de Tenkodogo Dr GUIRA Adama, Chirurgien District sanitaire de Koupèla Dr BICABA Isabelle, médecin chef de district Monsieur LANKOANDE Jean, Chargé du PEV Monsieur LINGANI Abdoul Karim, gestionnaire

65

Liste de présence des participants à l’atelier d’amendement et de validation du plan intégré de communication en faveur d’une maternité à moindre risque

et de la réduction des fistules obstétricales Ouagadougou, le 27 juillet 2005

N° d’ordre Nom et Prénom (s) Structure 01 BADOLO Ousmane DRS/Est

02 BALIMA Eglantine DSF

03 BAMBA A. OMS

04 BICABA Isabelle DS/Koupèla

05 CONOMBO S. Ghislaine DSF

06 COULIBALY Norbert DRS/CE

07 DOYE O. Eric DHPS

08 FABRE Assana DSF

09 GUIBLEWEOGO Parfait DS/Bogande

10 ILBOUDO G. Jean-Luc IGESS/MS

11 KABORE Albert DRS/Sahel

12 KABORE Ferdinand DSF

13 KONSEIBO Béatrice PMLP/DLM

14 LOMPO Aminata Association Tin Tua

15 LUULA Mariama UNICEF

16 MAIGA Fatoumata DSF

17 NARE Narcisse DSF

18 NOUGTARA Jeanne DSF

19 OUANGARE Assane DSF

20 OUEDRAOGO Ali DES/ENSS

21 OUEDRAOGO T. Laurent DSF

22 OUEDRAOGO W. E. DSF

23 POUYA Célestin Family Care International

24 SANOU Georgette CADSS

25 SAWADOGO Issaka DSF

26 TOURE Barbeker UFR/SDS

27 TRAORE Augusta DSF

28 YAMEOGO N. Célestin DS/Sebba

29 ZAMPALIGRE Fatimata DSF

30 ZOMBRE D. Sosthène DGS

31 ZONGO Augustine DSF

66

GUIDE D’ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES DES SERVICES DE SANTE Identification du responsable District :

THEMES

QUESTIONS

Degré d’intérêt et niveau de connaissance de la population sur les fistules et la maternité à moindre risque

- Votre communauté est-elle préoccupée par le problème des fistules obstétricales et par la maternité à moindre risque ?

- La communauté a-t-elle une connaissance quelconque de la maternité à risque ? (causes, préventions, soins, etc)

- Quel est le point de vue de la communauté sur les prestations de soins que proposent vos services de santé pour résoudre le problème des fistules et la question de la maternité à moindre risque? (bon, efficace ou utile ?)

Motivations à guérir des fistules

- Les patientes et les accompagnants que vous rencontrez ont-ils des raisons suffisantes pouvant les pousser à contribuer à résoudre le problème des femmes fistuleuses ?

- Quel est l’état psychologique des femmes fistuleuses lorsqu’elles se présentent en consultation ?

Initiatives de la communauté

- Les membres de votre communauté ont-ils entrepris des actions visant à prévenir la maternité à risque et à résoudre la marginalisation des femmes fistuleuses ?

- Existe-il dans votre localité des structures organisées qui s’occupent des femmes fistuleuses ?

Enseignements tirés

- Vos patientes ont-elles tiré des résultats positifs de leurs expériences avec les soins dispensés dans les formations sanitaires ?

Suggestions

- Sur la base de votre expérience que suggérez-vous en matière de communication?

67

GUIDE D’ENTRETIEN AVEC LES GROUPES CIBLES SUR LE TERRAIN Localité : Public cible :

THEMES

QUESTIONS

Idées messages en vue d’un changement de comportement à l’égard des femmes fistuleuses Changement de comportement des femmes en âge de procréer

- Selon vous, quelles idées peuvent faciliter le

changement de comportement des populations vis-à-vis des femmes fistuleuses ?

- Quel est le comportement des femmes en matière de prévention des risques ?

Changement de comportement

- Qu’est ce qui pourrait être fait pour amener la communauté à adopter un meilleur comportement en direction des femmes enceintes et des victimes de fistules ?

Evaluation de la population sur le dispositif existant dans le cadre de la maternité à moindre risque

- Selon vous, quelles compétences ou connaissances n’existent pas encore dans votre localité en matière de maternité à moindre risque et de lutte contre les fistules ?

L’ignorance ou le manque d’information de la population

- Comment pouvez-vous surmonter l’ignorance ou le manque d’information ?

- Que faites-vous pour remédier à cette situation ?

Opinions de la population sur les avantages de la maternité à moindre risque

- Pour la communauté, quels sont les avantages du traitement actuel réservé aux femmes fistuleuses dans votre localité ?

- Dans quelle mesure pouvez-vous utiliser les avantages offerts par les services de santé pour encourager la population à changer de comportement vis-à-vis des femmes fistuleuses ?

- Comment pouvez-vous augmenter les avantages de la maternité à moindre risque et réduire les obstacles y relatifs ?

Suggestions - Qu’est ce qui pourrait renforcer durablement

l’adoption de nouveaux comportements par les femmes en âge de procréer ?

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Documents consultés

- Plan intégré de la communication pour la prévention de la transmission Mère-Enfant du VIH au Burkina Faso, DSF, 2003

- Document de projet, Appui à la lutte contre la mortalité maternelle, entre le

gouvernement du Burkina Faso et le fonds des Nations Unies pour la Population, Ministère de la santé, 2003

- Evaluation des besoins complémentaires en maternité à moindre risque dans

les régions du Sahel, de l’Est et du Centre Est, DSF, UNFPA, 2005

- Plan stratégique de santé des jeunes 2004-2005, DSF, 2004

- Plan stratégique pour une maternité à moindre risque, DSF, 2004

- Programme de lutte contre les fistules obstétricales au Burkina Faso 2004-2008, DSF

- Rapport sur l’analyse de la prise en charge des fistules au niveau des services

de référence du Burkina Faso2001-2003, DSF, 2004

- Etude socio anthropologique des fistules obstétricales dans la zone d’intervention du projet, DSF, 2004

- Bulletin Maternité sans risques, N°27, 1991

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