place, role et problemes de l’horticulture d

115
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE NORMALE SUPERIEURE Département de Formation Initiale Littéraire C.E.R : Histoire Géo graphie Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du Certificat d’Aptitude Pédagogique de l’Ecole Normale (CAPEN) PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D’ANKADINANDRIANA DANS L’ECONOMIE PAYSANNE Présenté par : RANDRIANARIVO Fanomezantsoa Heriniaina 2015

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Page 1: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE NORMALE SUPERIEURE

Département de Formation Initiale Littéraire

C.E.R : Histoire Géographie

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du Certificat

d’Aptitude Pédagogique de l’Ecole Normale (CAPEN)

PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE

L’HORTICULTURE D’ANKADINANDRIANA

DANS L’ECONOMIE PAYSANNE

Présenté par : RANDRIANARIVO Fanomezantsoa Heriniaina

2015

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE NORMALE SUPERIEURE

Département de Formation Initiale Littéraire

C.E.R : Histoire Géographie

Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du Certificat

d’Aptitude Pédagogique de l’Ecole Normale (CAPEN)

PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE

L’HORTICULTURE D’ANKADINANDRIANA

DANS L’ECONOMIE PAYSANNE

Présenté par : RANDRIANARIVO Fanomezantsoa Heriniaina

-Président : Monsieur RAKOTONDRASOA Modeste, Maître de Conférences

-Juge :Madame RANDRIANJANAHARY Kintana, Assistante d’Enseignement Supérieur et de recherche

-Rapporteur :Monsieur ANDRIANARISON Arsène, Maître de Conférences

Date de soutenance : 30 septembre 2015

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE NORMALE SUPERIEURE

Département de Formation Initiale Littéraire

C.E.R : Histoire Géographie

Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du Certificat

d’Aptitude Pédagogique de l’Ecole Normale (CAPEN)

PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE

L’HORTICULTURE D’ANKADINANDRIANA

DANS L’ECONOMIE PAYSANNE

Présenté par : RANDRIANARIVO Fanomezantsoa Heriniaina

-Président : Monsieur RAKOTONDRASOA Modeste, Maître de Conférences

-Juge :Madame RANDRIANJANAHARY Kintana, Assistante d’Enseignement Supérieur et de recherche

-Rapporteur :Monsieur ANDRIANARISON Arsène, Maître de Conférences

Date de soutenance : 30 septembre 2015

Page 4: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

REMERCIEMENTS

Cette modeste œuvre n’a jamais été réalisée sans la contribution et la

participation de certaines personnes à l’endroit de qui nous tenons à exprimer nos vifs

remerciements ainsi que notre profonde gratitude, et nous soulignons en particulier;

-Monsieur Modeste RAKOTONDRASOA, Maître de Conférences à l’Ecole

Normale Supérieure, qui a eu l’amabilité d’examiner ce travail et qui nous a fait

l’honneur de présider le jury de ce mémoire,

- Madame Kintana RANDRIANJANAHARY, Assistante d’Enseignement Supérieur

et de Recherche, qui a bien voulu lire notre mémoire et donner des critiques

pertinentes,

- Monsieur Arsène ANDRIANARISON, Maître de Conférences, notre Rapporteur

qui a bien voulu accepter de nous encadrer dans notre tâche et qui a manifesté son

dévouement tant dans l’orientation que dans le suivi de notre travail,

- Tous les enseignants de la Filière Histoire - Géographie, sans exception, qui nous

ont permis d’acquérir des connaissances et des savoirs énormes durant notre cursus

universitaires,

- Au personnel de la commune rurale d’Ankadinandriana dont le conseiller

municipal, Monsieur René RAZANABAHOAKA, qui nous a accompagné depuis le

début jusqu’à la fin des enquêtes auprès de plusieurs ménages,

- Nous remercions également les ménages échantillons par l’accueil chaleureux

qu’ils nous ont réservé durant la collecte de données et des informations,

- Nous ne saurions terminer sans exprimer nos reconnaissances à notre famille,

qui nous a épaulé depuis le début de nos études universitaires jusqu’à la réalisation

définitive de ce mémoire.

Page 5: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE………………………….…..………………………1

PREMIERE PARTIE: LES FACTEURS FAVORISANT LE

DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES AGRICOLES…………..................…………..5

CHAPITRE I: UN CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN FAVORABLE A

L’AGRICULTURE…………………..………………………………..……………………...6

I - Un milieu physique favorable à l’agriculture………………….….…...……….…6

A - Un relief accidenté……………………………………...……………….………....6

B - Un climat à deux saisons bien marquées……….……..……….……...…..……...6

C - L’abondance des réseaux hydrographiques……….………..……………………8

D- Une végétation pauvre…..……………………….………………………………...11

E-Des sols fertiles convenables à la production……………….................…………...13

II - Une population jeune, nombreuse et inégalement repartie dans

l’espace…………………………………...………………………………………………..….14

A-Historique de la population d’Ankadinandriana……………………….………….14

B - L’étude des indicateurs démographiques ……………………..…………….….15

C - Structure par âge et par sexe de la population

enquêtée……………………………..…………………………………....…..………………16

D - La taille de ménages………………………………….………….………………18

E - La distribution spatiale de la population…………………….…...…….…..…….19

CHAPITRE II Ŕ UNE REGION A FORTES POTENTIALITES

ECONOMIQUES……………………………..……………………...……………………...22

I - Des activités économiques basées sur le secteur primaire……………...…….....…..22

A - La prédominance des activités agricoles…………………………..…….…...….22

Page 6: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

B - L’élevage, une activité d’appoint…………………………..…………..…..…….23

C - Des activités artisanales et minières peu rentables………………...……......….24

II - Des infrastructures économiques facilitant les échanges de

produits………………………………..………………..………………………..….…..…….24

A - Le rôle de la commune…………… …………….…………………..…………..24

B - Deux grands marchés assez développés………………….…...……………….. 25

C - Deux coopératives du transport et des infrastructures agricoles

précaires…………………………………………….…………………………….…………..26

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE………………………………......28

DEUXIEME PARTIE: L’HORTICULTURE, SOURCE D’AMELIORATION

DES CONDITIONS DE VIE DE LA POPULATION PAYSANNE……………...…30

CHAPITRE I : LA PRODUCTION FLORALE ……………………..….…...….31

I ­ Historique de l´horticulture et typologie des produits floraux

d’Ankadinandriana…………………………………………………………………………....31

A - Historique de l horticulture…………….………………………...…….…………31

B - La typologie et l’utilisation des fleurs……….………………………..………..32

II - Les particularités des fleurs…………………………….……………………..….36

A - La technique de la préparation du sol ………………………..……………..….36

B - Les mises en culture des plantes………………………….………….….....……37

CHAPITRE II - L´HORTICULTURE, UNE ACTIVITE PROCURANT UNE

SOURCE DE REVENUS APPRECIABLES…………………………….………………41

I - L’étude du budget des ménages…………………………………………….…….41

A - Les différentes sources de revenus des ménages………………………..…..….41

B ­ Les dépenses des ménages……………..………….……………...…………..…. 48

Page 7: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

II - Le bilan du budget des ménages…………………………………….……....…..54

A - L’existence d’une épargne permettant d’améliorer la vie………...…………...54

B - La situation par rapport au seuil de pauvreté…………………...………..……57

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE………………….…...………….58

TROISIEME PARTIE: LES PROBLEMES RENCONTRES ET LES

SOLUTIONS A APPORTER POUR L’HORTICULTURE

D’ANKADINANDRIANA……………………………………………………….………….60

CHAPITRE I ­ LES PROBLEMES LIES A L’HORTICULTURE…….…..…..61

I - Les contraintes de prédateurs et de maladies…………………………..……….61

A ­ La pourriture sèche…………………………….…………...………………….….61

B ­ La fonte des semis………………………………….…….…...……………….....61

C ­ Les insectes nuisibles aux plantes……………………………………………….62

II - Les contraintes climatiques……………………………………..………………...62

A - La sécheresse………………………………………..……………………………..62

B - La forte humidité………………………………………….………………………63

C - La grêle………………………………………………………….…………………63

III - La cherté des intrants…………………………………………...……….………63

A ­ Les produits phytosanitaires………………………………………………………63

B ­ Les semences………………………………………………...……………………64

C ­ L´engrais………………………………………….…...……………………………65

CHAPITRE II ­ LES PROBLEMES RELATIFS A L’EXPLOITATION DE

LA FILIERE HORTICOLE……………...…………………….…………….…………..67

I – Le manque de formations des horticulteurs…………………………….….…...67

Page 8: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

A - La non maîtrise de la technique de culture……………………………………..67

B - La non maîtrise de la technique d’irrigation…………………………...……….67

II – Les problèmes au niveau de commercialisation………………………….……..68

A - Les difficultés relatives aux débouchés………………………………...……..….68

B - La fluctuation des prix…………………………………….……..…..………..….69

C - Le manque de professionnalisme et fonds financier……………………….…...71

D - L’insuffisance des infrastructures routières…………………………...….…..…..72

CHAPITRE III ­ LES SOLUTIONS PRECONISEES…………….…..….………73

I – Les solutions au niveau des acteurs de la filière…………………………........73

A - La formation des horticulteurs………………………….…………...…..……….73

B ­ La vulgarisation des nouvelles méthodes d’irrigation…………………..………75

C - La recherche de débouchés et de nouveaux marchés…………..……….……..76

II - Les perspectives d’avenir pour la filière horticole…………………...……..….77

A ­ Une filière à fortes opportunités…………………..…………….……………….77

B ­ Une filière promotrice du développement ………………….……...……..….…..78

C - L’extension des produits vers les marchés national et internationa l…….…..79

CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE…………….………...………….81

CONCLUSION GENERALE………………………………..….…….……..………83

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

Page 9: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

LISTE DES CARTES

Carte n°1 : Localisation de la commune rurale Ankadinandriana………….……2bis

Carte n°2 : Le réseau de communication…………………………..…………….10

Carte n° 3 : L’occupation du sol………………………...…………..……………12

Carte n°4: Répartition de la population de la commune rurale

Ankadinandriana……………………………………………………………………………..20

Carte n°5: Les fokontany floraux et les fokontany non floraux ………………33bis

LISTE DES PHOTOS

Photo n°1 : Photo de couverture…………………………………………………….

Photo n°2 : La Mairie d’Ankadinandriana reste le chef lieu malgré la contestation

et la négligence de la population………………..…...…………………………………….25

Photo n°3: Le marché est sporadiquement fréquenté par les paysans tous les

vendredis………………………….…………………………..………………………………26

Photo n°4: Les fleurs transportées sont plus abondantes que les voyageurs vers

la ville d’Antananarivo……………….…………………….………………………………..27

Photo n°5: Les fleurs coupées…………………………..…………..…………….35bis

Photo n°6: Le bouquet des fleurs………………………..…………...………..….35bis

Photo n°7: La germination d´œillet dans les plates - bandes après le

bouturage………………………………………………….…..………………………….37bis

Photo n°8: Les plates - bandes colonisent les collines des fokontany floraux de la

région…………………………………………………..……..….……………………….37bis

Photo n°9 : Le glaïeul blanc détient la première place dans la culture florale qui

procure de l’argent aux ménages horticoles ……….………..………………………..42bis

Page 10: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

Photo n°10: Un champ de glaïeuls jaune frisé développé dans les vallons

………….……………………………….…………………….…….…….………………42bis

Photo n°11 : La floraison de glaïeuls grenat près de la berge de la rivière

Andranomadio…………………………….…..…………..………..……………………..43bis

Photo n°12 : Gros plan d’une tige de glaïeul rouge vif.….…………….………43bis

Photo n°13 : Un champ d’œillet dans la partie occidentale de la commune

….…………………………………..…………………………………………………..….44bis

Photo n°14 : Un champ de gypsophile mêlés à la culture de glaïeuls

…………………………………..…………………..………………….………………....44bis

Photo n°15 : L’alstroémeria commence à se développer dans la

région………….……….……………………………….…………………….……………45bis

Photo n°16 : Vue partielle d’un champ de camomille….…………........…..…...45bis

Photo n°17 : L’arrosage des plates - bandes se fait toujours à la main…….…….68

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphe 1 : Diagramme ombrothermique de la commune rurale

d’Ankadinandriana……………………………………………………………………………..8

Graphe2 : Structure par âge et par sexe de la population enquêtée

……………………….....…………………………..………………..………………………..17

Page 11: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Données climatiques de la commune d´Ankadinandriana

……………………..………...…………………………………………………………….…...7

Tableau 2 : Répartition des éléments de la couverture végétale selon leur

superficie………………………………….……………………..……...………..…....11

Tableau 3 : Répartition par sexe de la population enquêtée …….……….…......16

Tableau 4 : Répartition par âge et par sexe de la population

enquêtée……………..…......…………….…..…………………………………………..…...16

Tableau 5 : Répartition par grands groupes d’âge ………………….…….……..…17

Tableau 6 : Répartition de la population selon les fokontany, suivant la superficie

et la densité……………………….…….……………….……...............................................19

Tableau 7 : Les animaux élevés ………………………………………....………..…23

Tableau 8 : Le budget des ménages de la population enquêtée……….....……41bis

Tableau 9 : Les dépenses afférentes à l’horticulture …………….………..…….…49

Tableau 10 :Le budget des deux ménages horticoles……….....…..………………55

Tableau 11 :Le budget des deux ménages non horticoles………………………56

Tableau 12 : Comparaison des prix des produits phytosanitaires

……….….….……………………………………………….…….………………………….64

Tableau 13 : Comparaison des prix des semences chez les détaillants et les

paysans - vendeurs ….………………………………………….………………..…….……..64

Tableau 14 : La répartition des prix chez producteurs ……….…………....…70

Tableau 15 : La répartition des prix chez consommateurs………..…………70

Page 12: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

ACRONYMES

CEG : Collège d’Enseignement Général

CRA : Commune rurale Ankadinandriana

CSB : Centre de Santé de Base

CUA : Commune Urbaine Antananarivo

EPP : Ecole Primaire Publique

FIFIANKA : Fivondronan’ny Fitaterana eto Ankadinandriana

FRAM: Fikambanan’ny Raiaman-dreny ny Mpianatra

JIRAMA: Jiro sy Rano Malagasy

KOFIMASI: Koperativa Fitaterana eto Masindray

Page 13: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

GLOSSAIRE

Barika : dénomination du pavillon des fleurs

Botte : un paquet des fleur de 32 tiges

Daba : ancienne mesure de masse toujours usitée dans la campagne contenant 32

kapoaka du riz blanchi ou une vingtaine de kilos d’arachide.

Douzaine : désigne 12 tiges des fleurs.

Famadihana : cérémonie traditionnelle d’exhumation des morts

Haravola : herbe très fine utilisée dans la confection des nattes

Horaka : désigne des parcelles agricoles à assèchement difficile après la récolte

Kapoaka : boîte de lait concentré d’une masse de 250 grammes employée dans la

mesure de quantité de graminées.

Kesika : caisse de fruits et légumes d’une masse équivalent entre 10 à 20 kilos.

Kotrakotrana : articles ménagers ou vestimentaires vendus à des prix bradés de

l’ordre de 100 à 500 ariary le long du trottoir des marchés populaires entre autres

Anosibe et Petite vitesse.

Paquet : désigne des fleurs d’un bouquet ou une fleur de 36 tiges.

Pique : dénomination d’œillets auprès des paysans.

Sac : sac de 10 kilos utilisé dans la mesure de quantité.

Sakamaina : désigne des parcelles rizicoles dont l’assèchement est facile après la

récolte

Soubique : du nom malgache « Sobika » par francisation de la prononciation, qui

désigne grand panier sans anses

Page 14: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D
Page 15: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

1

INTRODUCTION GENERALE

Depuis l’antiquité, l’homme pratiquait l’horticulture à cause de la merveille de la

nature. Il ne cesse de cultiver dans son cœur l’amour lesquelles traduisent un sens de

la beauté, des couleurs et du parfum. Depuis la seconde moitié du XVIIème siècle, elle a

fait l’objet de traités techniques spécialisés en Europe occidentale pour obtenir une

meilleure qualité des fleurs1. A partir de cette période, la filière horticole devient un

secteur d’activité quotidienne des paysans dans de nombreux pays du monde à savoir

la Hollande.

Madagascar n’ est pas en reste dans la mutation de l’horticulture. Ce sont les

colonisateurs qui ont communiqué le goût de la fleur aux malgaches. En 1924, les

français ont mis en place une société d’horticulture qui a pour objectif de répandre et

de perfectionner les nouvelles espèces des plantes. C’est ainsi que, l’horticulture a vu le

jour à Madagascar.2 Elle s’est développée dans les zones périphériques d’Antananarivo

notamment à Ankadinandriana.

L’horticulture pratiquée dans la Commune rurale d’Ankadinandriana, District

d’Avaradrano, est typiquement une culture de rente. Elle fait vivre presque tous les

agriculteurs qui représentent 95% d’une population estimée de 18 000 habitants en 2012 3.

En effet, à part le ravitaillement de la viande de zébus en provenance de l’abattoir

d’Ankadindratombo, cette commune approvisionne aussi le marché à fleur d’Antananarivo

ville et des autres régions. La culture florale est pratiquée dans 9 Fokontany sur les 17

couvrant la Commune et est très variée. On y trouve le glaïeul, l’œillet, la gypsophile, la

camomille et l’ alstroémeria4.

L’horticulture est un secteur très développé dans cette région. Mais qu’est ce

qu’elle représente pour cette commune ?Ainsi, avons nouschoisi comme sujet «

PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D’ANKADINANDRIANA

DANS L’ECONOMIE PAYSANNE ».

Selon le dictionnaire de l’académie française, l’horticulture est un art. C’est celui de

cultiver les jardins, de pratiquer la culture de légume, de fleur, d’arbres ou d’arbustes fruitiers

1http://horticultura/

2MADA REVUE,La Région d’Ankadinandriana et la culture florale , MadaRevue Géographie n° 42, janvier- ju in1983,p

80 3 Plan communal de Développement de la commune rurale Ankadinandriana (PCDCRA), 2008 -2012,octobre

2008,p3 4 Idem, PCDCRA,p 4

Page 16: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

2

et d’ornement. Le terme est un néologisme, composé des mots latins hortus « jardin » et

cultus « culture »5.

Nous nous sommes intéressé à l’horiculture puisque la population paysanne de la

Commune d’Ankadinandriana vit du revenu apporté par la vente de cette culture. L’argent

gagné peut subvenir à l’achat des produits nécessaires dans la vie courante, les autres

cultures surtout la riziculture étant destinées à l’autoconsommation.

La Commune rurale d’Ankadinandriana nous intéresse en raison du fait que la presque

totalité de l’ horticulture de la région d’Analamanga s’y concentre. Par ailleurs, cette

horticulture, bien qu’elle soit une activité développée et en plein essor, n’a pas encore

fait l’objet d’études, du moins jusqu’ à ce jour.

La commune rurale d’Ankadinandriana se trouve à 35 km au sud d’Antananarivo

avec une superficie de 107 km2. Elle est limitée au nord par les Communes rurales de

Masindray et AlarobiaAmbatomanga, au sud par Mandrosoa et SabotsyManjakavahoaka,

à l’est par Miadanandriana et Ambohitrandriamanitra et à l’ouest par les Communes rurales

d’Ambohijanaka et de Tsiafahy. Ankadinandriana se trouve entre 19°3’ et 38°74’ de

latitude sud et 47°39’ et 44°79’ de longitude est6. Elle représente la 14ème Commune

d’Avaradrano regroupant 17 Fokontany : Ambohijato, Ambohimahatsinjo, Ambohitsaina,

Ambohitromby, Ambohitsararay, Ampahitrosy, Andranomonina, Andranovelona,

Andraravola, Andriampamaky, Ankadinandriana, Antanetibe, Antanimarina, Fihasinana,

Miorikampoza, Morarano, et Soamonina (Voir carte n°1,p 2bis).

La production florale dans cette Commune est très diversifiée. Chaque Fokontany a une

spécialisation poussée dans cette activité : l’œillet est cultivé à Soamonina, le glaïeul à

Ankadinandriana.

5 En. Wikipedia. Org/ Horticulture

6Plan communal de Développement de la commune rurale Ankadinandriana (PCDCRA), 2008-2012,octobre

2008,p3

Page 17: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

2 Bis

Carte n°1: Localisation de la commune rurale Ankadinanandriana

Page 18: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

3

Le choix de la zone d’études réside aussi dans le fait que le développement de la

Commune rurale d’Ankadinandriana se fera aux dépens de la valorisation de

l’horticulture. Par ailleurs, en tant que natif de cette localité, nous aimero ns faire connaître au

public que cette Commune recèle d’autres potentialités économiques qui la distinguent des

autres entre autres, l’engraissement des zébus. C’est la raison pour laquelle la Commune

rurale d’Ankadinandriana est classée comme « Commune pilote » en 20117.

Ainsi, la problématique se pose comme suit ; Quelles sont les conditions favorisant

la pratique de l’horticulture dans la Commune rurale d’Ankadinandriana ainsi que ses

retombées économiques sur la population de cette région?

Pour vérifier cette problématique, nous avons avancé les hypothèses suivantes :

L’horticulture trouverait à Ankadinandriana les conditions propices à sa pratique et à

son développement,

L’horticulture procurerait aux paysans de cette zone un revenu appréciable.

Mais cette activité ne serait pas à l’abri des problèmes inhérents aux activités rurales.

Nous avons ensuite procédé à la consultation des documents concernant la zone

d’étude, ensuite, lors de la pré-enquête, nous avons visité la zone de recherche pour mieux

appréhender la situation en matière d’horticulture. Nous en avons également profité pour

identifier les personnes ressources. Enfin, nous avons élaboré des questionnaires.

Nous avons organisé une entrevue avec des horticulteurs en même temps vendeurs et

originaires de la localité d’Ankadinandriana, du côté du marché journalier de fleurs à Anosy

ainsi qu’avec le président de l’association des horticulteurs (Vononahiavotra) littéralement

“prêt à affronter la vie”, Monsieur RalaimidonaRabarivelo sans avoir oublier de rendre

une visite de courtoisie au premier responsable de la Mairie d’Ankadinandriana, Monsieur

RazafiarisonLaza.

Avec l’aide de l’entrevue effectuée et des documents de recherche disponibles, nous

avons établi au préalable des questionnaires. Cette phase d’ enquêtes a été primordiale tant

pour approcher les réalités quotidiennes des horticulteurs que pour connaître les modes

de culture florale.

7 Plan communal de Développement de la commune ru rale Ankadinandriana (PCDCRA), 2008-2012,octobre

2008, p 2

Page 19: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

4

Ainsi, la collecte d’informations nous a permis de connaître le nombre total des

ménages : 23788. Cela nous a aidé à faire un calcul des échantillons de ménages à

enquêter. Ce qui aboutit à un taux de 1⁄12 soit 198 ménages.

L’analyse est basée sur les questionnaires, et nous a permis une étude détaillée

du revenu acquis par l’ensemble des ménages, ensuite l’identification des dépenses et

enfin la présentation éventuelle de la part des deux sexes dans les activités.

Les questionnaires sont préparés à l’avance pour que les résultats obtenus

chez les ménages enquêtés reflètent la réalité. Ils comportent une trentaine de

questions tournant autour du thème à étudier.

Les enquêtes ont été réalisées dans 11 fokontany sur 17 qui couvrent la

commune rurale Ankadinandriana. Ces 11 fokontany sont constitués par 9 fokontany

floraux et 2 fokontany non floraux( voir carte n°1,p 2bis).

Ainsi, ce mémoire comporte trois parties:

- La première partie essai de découvrir les facteurs favorisant le développement

des activités agricoles

- La deuxième partie démontre comment l’horticulture est une source

d’amélioration des conditions de vie de la population paysanne

- La troisième partie révèle les problèmes rencontrés et les solutions à apporter à

l´horticulture d´Ankadinandriana

8 Dernière mise à jour sous la période de 2012, Monographie de la commune rurale Ankadinandriana,

2010,p2

Page 20: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

5

PREMIERE PARTIE:LES FACTEURS FAVORISANT LE

DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES AGRICOLES

Cette première partie comportera deux chapitres. Le premier chapitre est consacré

à l’étude des cadres physique et humain facteurs favorables à l’agriculture. Le

deuxième consiste à étudier les potentialités économiques de la région.

Page 21: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

6

CHAPITRE I: UN CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN FAVORABLE A

L’AGRICULTURE

Ce chapitre prend d’abord en considération le milieu physique et ensuite, fait

une étude démographique de la population d’Ankadinandriana.

I - Un milieu physique propice à l’agriculture

A - Un relief accidenté

Faisant partie des Hautes Terres centrales¸ la commune rurale Ankadinandriana est

dominée par un relief discontinu. Il se caractérise par un profil topographique avec des

zones basses surplombées par des chaînes de montagne .

Les chaînes de montagne s’étendent de l’ouest au sud et culminent à des

altitudes supérieures à 1 000m9. Elles se situent à une altitude 1840 m dans la partie

méridionale à Fihasinana . Ces reliefs servent de délimitation de la commune par

rapport aux autres communes limitrophes.

Les zones basses occupent deux grandes parties de la région : la première est la zone

constituant le bassin versant de l’Ikopa dans les parties nord et est. C’est le domaine des

cultures pluviales. La deuxième est le domaine des cultures sèches de la zone

d’escarpement dans les parties occ identale et australe de la commune10.

B -Un climat à deux saisons bien marquées

Tableau 1:Données climatiques de la commune d´Ankadinandriana

J F M A M J J A S O N D Total ou

moyenne

Précipitation(en mm)

207,5 275,5 160 138,6 21,6 3 ,1 1,3 2,8 2,5 14,8 97,6 252,7 1177,5

Température moyenne(°C)

21°75 22°15 21°4 21°1 13°5 16°5 15°7 16°5 17°7 20°6 22°1 21°8 19°2

Source: Direction Générale de la Météorologie, sous la période 2012

9 Plan communal de développement de la commune ru rale Ankadinandriana (PCDCRA), 2008­2012, p 21

10 Idem PCDCRA ¸ p 23

Page 22: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

7

1 - Les précipitations

Le total de précipitations enregistré au cours d´une année est de 1177,5 mm. Ces

précipitations connaissent une forte variation dans l’année (voir tableau 1,p7).

Le maximum 275 5 mm est observé au mois de février autrement dit en pleine

saison de pluie dans l´hémisphère sud.

Le minimum est enregistré au mois de juillet 1 3 mm c´est à dire en pleine saison

sèche.

Ainsi, le diagramme révèle l existence de 05 mois secs qui s´étalent de juin à

octobre d´où une mauvaise répartition des précipitations. Donc, cette région se

caractérise par une alternance de saison sèche et humide avec 110 jours de pluies par

an.

2 - La température

La région dispose d´une température très variée. La température moyenne de

l´année est de 19°2 C ce qui est relativement élevée(cf. tableau 1,p7).

Le maximum observé est au mois de février avec une température de 22°15 C

traduisant que la chaleur est accablante donc le climat est chaud puisque les rayons

solaires tombent directement sur le tropique du capricorne. Autrement dit, deux mois

après le solstice de décembre ou en pleine saison d´été dans l´hémisphère sud.

Le minimum 13°5 C est enregistré au mois de mai c’est à dire un mois avant le

solstice d´hiver dans l´hémisphère sud car les rayons solaires deviennent obliques au

niveau du tropique de capricorne donc au début de l’hiver dans l hémisphère sud.

Il en résulte donc que cette région connaît une amplitude moyenne8°65C

signifiant que la commune appartient à la zone chaude.

Page 23: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

8

Graphe 1 : Diagramme ombrothermique de la commune rurale d’Ankadinandriana

P = 3 T

Saison sèche

Source : Exploitation des données thermiques du Service Météorologique sous la

période de 2012

En somme, le total pluviométrique de 1 177,5 mm et l´existence de 05 mois secs

et son altitude moyenne supérieur à 1000 m permettent de classer la commune rurale

Ankadinandriana dans le climat tropical d´altitude.

C - L’abondance des réseaux hydrographiques

Les principales rivières de la commune se repartissent en trois (Cf. carte n°2);

- La rivière Ikopa qui traverse le long de la commune d’une longueur 15 km11.

Elle sert de délimitation naturelle aux communes voisines : AlarobiaAmbatomanga et

Masindray et alimente le central hydroélectrique d’Antelomita. Son régime régulier et

11

Monographie de la commune rurale Ankadinandriana, 2010, p 1

0

50

100

150

200

250

300

J F M A M J J A S O N D

Précipitations

Saison sèche

Températures

P (en mm)

Tmoy. (°)

Page 24: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

9

l’absence de roches rendent cette rivière navigable. Ainsi, la population du secteur

Antelomita la traverse pour se rendre dans le chef lieuAnkadinandriana. 12

- La rivière Miorikampoza prend sa source dans la partie sud-est de la commune

avec une longueur de 8 km13. Cette rivière rocailleuse connaît un régime irrégulier. Au

moment de la période de crue, elle déborde de son lit engendrant un phénomène

d’inondation. Elle occasionne, par contre, un ensablement des rizières au moment de

l’étiage.

- Dans la partie sud - ouest, la rivière Volontsangana prend sa source dans le

fokontanyAndriampamaky. Elle traverse la commune d’une longueur 8 km14 et présente

un aspect similaire à celle de Miorikampoza mais cette fois - ci très sinueuse.

- La confluence de ces deux rivières dans la partie sud du

fokontanyAmpahitrosy donne naissance à la rivière Andranomadio . Cette rivière dispose

d’une longueur de 7 km avant de rejoindre la rivière Ikopa. Ainsi, ces rivières sont les

affluents d’Ikopa(Voir carte n°3,p10bis).

Ainsi, l’existence de ces rivières permettent d’irriguer les parcelles des cultures

dans les zones basses pendant la période sèche.

12

Plan communal du développement de la commune ru rale d’Ankadinandriana(PCDCRA),2008-2012, p 21 13

Idem Monographie, p1 14

Ibidem Monographie, p1

Page 25: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

10

Carte n°2 : Le réseau de communication d’Ankadinandriana

Page 26: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

11

D - Une végétation pauvre

Malgré sa vaste étendue, la Commune n´abrite que des formations végétales très

restreintes qui couvrent l´ensemble de sa surface. Elles se composent de forêt

primaire, de forêt de reboisement, de prairies et de pâturages naturels.

Tableau 2: Répartition des éléments de la couverture végétale selon leur superficie

Couverture végétale Surface(en ha) Pourcentage (par rapport à la

superficie totale)

Forêt primaire 5 0,06

Prairies et pâturages 2487 28,61

Forêt de reboisement 6200 71,33

Total 8692 100

Source : Monographie de la commune rurale Ankadinandriana, 2010, p 1

Bien que cette région fasse partie des Hautes Terres, la formation primaire ne

domine qu’une surface restreinte. Cette forêt primaire constitue 5 ha 15 seulement de

l´ensemble de la formation végétale. C’est un monde clos où les grands arbres se

situent entre 15 et 25 m.

La disparition de la forêt primaire cède la place à la forêt secondaire. Compte

tenu de l´ampleur des dégâts causés par la destruction de la forêt primaire, tous les

acteurs concernés ont mis en place un programme de reboisement pour y renouveler

les couvertures végétales. Ainsi, environ 6200 ha de terrain sont reboisés pour retrouver

l´ aspect des paysages verdoyants16. La surface reboisée comporte des arbres introduits

à Madagascar comme le pin et l´eucalyptus.

Cette forêt fournit les bois de chauffe à la population. Ces surfaces ont, actuellement,

tendance à diminuer au profit des extensions des cultures et aussi de terrain de reboisement 17.

15

Faute de données 2012, nous nous sommes contentés de prendre la dernière mise à jour sous la

période de 2010, Monographie de la commune rurale Ankadinandriana (MCRA), 2010, p 1 16

Idem Monographie, p 1 17

Plan communal du développement de la commune rurale d’Ankadinandriana(PCDCRA),2008 -2012, p 22

Page 27: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

12

Carte n° 3 : L’occupation du sol

Page 28: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

13

De prairies et pâturages prédominent dans la majeure partie de surface de la

Commune. Ils s’étendent sur 2487 ha18 et sont essentiels dans la pâture des animaux

et offrent de fourrages et herbes pour leur alimentation des animaux .

Ils fournissent également à la population des matières premières nécessaires à

l´artisanat et à la construction des habitats. D´une part, elle donne de matière première

de base « haravola »(voir glossaire) dans la confection et la fabrication des nattes et

des soubiques. D´autre part, elle est employée dans la fabrication et réhabilitation des

toitures des maisons19.

E - Des sols fertiles convenables à la production

La région dispose de deux types de sols ; des sols ferralitiques sur les tanety et

des sols hydromorphes dans les zones basses. Ces sols constituent des terroirs de

cultures pluviales et rizicoles. La riziculture reste partout l’activité principale des

paysans. Elle occupe tous les vallons et certaines parties du bourrelet de berge de

l’Ikopa.

Les cultures pluviales par contre occupent les moyennes et surtout les basses

pentes des « tanety » (cf. glossaire) aménagées en terrasses. Elles peuvent se retrouver

aussi entre le lit de cours d’eau et les terroirs rizicoles de vallon. Sur la rive gauche

de l’Ikopa, des terrasses portent des cultures sèches en été, des cultures maraichères en

hiver et les rizières « sakamaina » (cf. glossaire) sont souvent, en saison sèche,

reconverties en terroirs maraîchers. Quant aux terroirs floraux, ils se localisent sur les

mêmes sites que les cultures pluviales. Elles sont donc pratiquées sur des sols

ferralitiques encore humifères20.

Les sols hydromorphes et alluviaux dans les zones basses sont très favorables à

l’agriculture en particulier au riz, aux cultures maraîchères et florales. Ainsi, les rizières de

fond de vallons s’établissent sur les terrasses fluviatiles formées d’alluvions anciennes.

Parmi elles, on distingue les rizières « horaka » (cf. glossaire), étagées, dont l’irrigation

avec l’eau de ruissellement issue des tanety est recueillie dans des réservoirs de l’eau

des sources situées en tête de vallon ou sur les flancs. L’assèchement des rizières

« horaka » dure plus longtemps que celui des rizières « sakamaina », étagées elles aussi

18

Ibidem Monographie de la commune rurale Ankadinandriana (MCRA), 2010, p 1 19

Idem, PCDCRA, p 22, 20

MADA REVUE, La Région d’Ankadinandriana et la culture florale, Mada Revue Géographie n° 42, janvier-

juin 1983, p 82

Page 29: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

14

mais plus élevées. L’irrigation y nécessite des canaux de dérivation dont la prise d’eau

est bien loin en amont des rivières ou des ruisseaux. Les rizières « sakamaina » sont

d’un assèchement facile et sont utilisées par les paysans pour la culture de

« volyavotra »( cf. glossaire ). Toutefois leur extension est limitée par la présence des «

lavaka » (cf. glossaire ). et affleurements rocheux.

Par ailleurs, des rizières de bourrelet de berge de l’Ikopa s’alignent sur la rive

gauche de l’Ikopa. Le premier et le deuxième gradin portent le « vary vakiambiaty »

(cf. glossaire ) , le bas de pente reste une zone inondée réservée au « vary aloha »(cf.

glossaire).

Nous avons vu que le milieu physique de la région est propice à l’agriculture. Il

est intéressant de savoir les conditions humaines d’où une étude démographique

s’impose.

II - Une population jeune, nombreuse et inégalement repartie dans l’espace

A - Historique de la population d’Ankadinandriana

Du temps de Rangita, Ankadinandriana est un village occupé par des

« vazimba »(population autochtone et primitive). Quand Andriamanelo monte au trône, il

les chasse pour insérer cette zone dans son royaume d’Alasora21. Ainsi l’installation du

petit groupe venant de ce royaume commence à établir dans ce village.

Le village d’Ankadinandriana a été formé au XVIIIe siècle. Le village s’appelait alors

Antampontanàna. D’après la tradition orale, c´est la fille du Roi Andrianampoinimerina qui

a donné le nom du village. Un jour, elle est passée au village Antampontanàna et a envoyé

les porteurs chercher de l’eau. Ces derniers ont trouvé un point d’eau sur le bas fond au nord

du village, ils y puisent de l’eau qu’ils ont apporté à la femme noble ou « Andriana ». Celle-

ci a apprécié la qualité de cette eau, a ordonné : Mettez à cet endroit un signe « Kady » qui en

interdit l’accès, car à chaque fois que je passerai par ici, c’est de cette eau que je boirai, d’où

le nom du village Ankadinandriana (littéralement : village du fossé du noble ).22

La région est tardivement occupée par la population. L’histoire du peuplement

remonte à la colonisation. Selon toujours la tradition, Ramarobandro et Rainibarilamina

ont été les premiers habitants d’Ankadinandriana, durant cette époque. Ils ont fait creuser

21 voyage.guide-mg.com/decouvrir/analamanga/alasora... 22

Faute de l’inexistence des livres historiques sur Ankadinandriana, nous nous sommes contentés la tradition

orale et du PCDCRA, 2008-2012, p 15

Page 30: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

15

un ravin servant de protection autour du village pour se protéger des éventuelles attaques

des « menalamba ». Ce fossé est encore visible dans le quartier Ankadinandriana malgré

le fait qu´il commence à se remblayer aujourd’hui.

B - L’étude des indicateurs démographiques

L’étude d’indicateurs démographiques permet à connaître le taux de natalité, le

taux de mortalité ainsi que le taux de masculinité.

1 - La natalité

La natalité est indispensable pour connaître l’évolution de la population dans un

endroit donné. Elle se définit comme le nombre de naissance pour 1000 habitants23.

En 2012, le taux de natalité enregistré dans les ménages enquêtés se situe au

delà du seuil 30 ‰24 . Il est donc relativement élevé car il est de l’ordre 30,47 ‰

mais il est faible par rapport à la natalité nationale qui a atteint 44 ‰ en 1993. 25

2 - La mortalité

Le taux de mortalité renseigne sur le nombre de décès enregistré au cours d’une

année pour 1000 habitants sur l’effectif total de la population.

Ainsi, le taux de mortalité est de l’ordre 4,53 ‰. Ce taux est largement inférieur

par rapport au seuil de 13 ‰ et par rapport à la moyenne nationale 14‰.

Par conséquent, la commune rurale Ankadinandriana connait un taux d’

accroissement fort 2,59 %. Mais ce taux est légèrement inferieur à celui de l’ensemble

de la commune : il est de 3,48 %, en 2012. De ce fait, nous avons un temps de

doublement de 23,68 ans. Plus précisément, la population enquêtée atteindra le double

de son effectif d’ici 24 ans avoisinant la moyenne nationale 25 ans en 1993 . 26

3 - Le taux de masculinité

Afin de connaître le poids du genre dans les activités quotidiennes des paysans,

on fait appel à l’étude de la population masculine 27. La population enquêtée totalise

1 542 habitants dont 783 issus du sexe masculin contre 759 à du féminin. Ainsi

après nos études, le taux de masculinité est de 103 hommes pour 100 femmes(

23

Cours de géographie en 1ère

Année 24

Idem Cours de géographie 25

Recensement général de population (RGPH),1993, p 26 26

EPM 2010, p 26 27

Cours de géographie en 1ère

Année

Page 31: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

16

tableau n°5,p17). Ce résultat reflète le monde rural où les hommes se placent toujours

devant les femmes sur la prise de décision et la réalisation des travaux agricoles.

Ainsi, les taches féminines moins compétitives dans le travail agricole, désignent la

superficie d’une rizière : « ketsaenim - bavy, valo - vavy »28.

D’ailleurs, le milieu urbain compte plus de femmes que d’hommes (93 hommes

pour 100 femmes) tandis qu’en milieu rural, les femmes sont sensiblement moins

nombreuses que les hommes. Pour cela, la main d’œuvre masculine est très importante

tant sur le salaire que l’accomplissement des taches.

Tableau 3: Répartition par sexe de la population enquêtée

Sexe Nombre de

population

Pourcentage (℅)

Masculin 783 50,77

Féminin 759 49,23

Total 1 542 100

Nombre des ménages 198

Taille de ménage=8 personnes

Source: Enquêtes auprès des ménages

C - Structure par âge et par sexe de la population enquêtée

Tableau 4: Répartition par sexe et par groupe d’âge de population enquêtée

SEXE

AGE

Masculin Féminin TOTAL

0 ­ 4 88 83 171

5 ­ 9 75 76 151

10 ­ 14 89 87 176

15 ­ 19 92 90 182

20 ­ 24 79 78 157

25 ­ 29 71 68 139

30 ­ 34 65 62 127

35 ­ 39 56 53 109

40 ­ 44 47 45 92

45 ­ 49 41 37 78

50 ­ 54 34 30 64

55 ­ 59 23 23 46

60 ­ 64 14 16 30

+ 65 ans 9 11 20

Ensemble 783 759 1 542

Source : Enquêtes des ménages

28

Enquêtes auprès des ménages

Page 32: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

17

Tableau 5: Répartition par grands groupes d’âge

Groupe d’âges Masculin Féminin Total Pourcentage

0 - 14 ans 252 246 498 32,3

15 - 59 ans 508 486 994 64,5

60 ans et plus 23 27 50 3,2

Total 783 759 1542 100

Taux 50,78 49,22

Source : Enquêtes des ménages

D’après ces tableaux, la proportion des moins de 15 ans occupe 32,3 % de

l’effectif total. Ce chiffre traduit que la population dans cette région est nataliste.

Le taux de natalité 30,47 ‰ est relativement élevé. Il résulte du comportement

encore nataliste des habitants.

Graphe 2: Structure par âge et par sexe de la population enquêtée

Source : Exploitation des résultats démographiques de la population enquêtée

-100 -50 0 50 100

0­4

5­9

10­14

15­19

20­24

25­29

30­34

35­39

40­44

45­49

50­54

55­59

60­64

+ 65 ans

Féminin

Masculin

Page 33: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

18

La pyramide des âges nous montre la composition par sexe et par âge de la

population. L’étude de ce graphe nous permet de dire que la population enquêtée

présente la même homogénéité avec l’ensemble de la commune et de Madagascar

avec une population jeunes et une légère prédominance du sexe masculin.

La forme de la pyramide en parasol révèle l’importance de la natalité 30,47 ‰ ;

c’est donc une population nataliste. Cette ampleur de la natalité nous donne l’idée sur

l’importance du grand groupe d’âge de moins de 15 ans avec un pourcentage 32,3 %

de la population. Une faible part seulement 3,2 % est occupée par le grand groupe

d’âge de plus de 60 ans. Ainsi, on peut conclure que la commune a une population

jeune. Cette situation constitue un problème pour les actifs car ces jeunes constituent

une charge importante.

En conséquence, cette région connaît une croissance très rapide de population.

D - La taille de ménages

La taille des ménages est essentielle dans l’étude de l’ activité économique des

lieux donnés car une famille nombreuse étant une charge pour la société en particulier

et pour le pays en général. Par ailleurs, la taille de ménage fournit le nombre exact

des membres de famille. La formule se présente comme suit :

A cet effet, le ménage dans la CRA est en moyenne constitué de 08 individus.

Donc ces individus sont constitués de 6 enfants en moyenne et de 2 parents. Ce

nombre est élevé par rapport à la moyenne nationale qui compte 4,8 individus 29. Ce

chiffre reflète le ménage rural malgache où les enfants sont considérés comme des

richesses. Mais ce n’est pas le cas dans l’étude économique car ce ménage connaît de

problèmes graves dans les conditions de vie.

29

Enquêtes périodiques auprès des ménages (EPM) 2010, Rapport principal, p 42

La taille de ménages

Page 34: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

19

E - La distribution spatiale de la population enquêtée

Avec ses 18 000 habitants de l’effectif total repartis sur une superfic ie totale de 107

km2 , la densité moyenne de la population est de l’ordre 168 habitants au kilomètre

carré. Pourtant, ce chiffre varie selon les fokontany. Ainsi, la population de la Commune

est inégalement répartie dans l’ensemb le de sa superficie.30

Tableau 6: Répartition de la population selon les fokontany, suivant la superficie

et la densité

Fokontany Population (hab.) Superficie ( km2) Densité(hab./km2)

Ambohijato 658 3,5 188

Ambohimahatsinjo 676 5,5 123

Ambohitraina 496 3 165

Ambohitromby 982 4,5 218

Ambohitsararay 445 5 89

Ampahitrosy 835 4 209

Andranomonina 502 3 167

Andranovelona 879 4,5 195

Andraravola 674 3,5 192

Andriampamaky 642 4,5 143

Ankadinandriana 2384 7 341

Antanetibe 873 4 218

Antanimarina 3286 24 137

Fihasinana 983 6 163

Miorikampoza 1907 18,5 103

Morarano 692 2,5 277

Soamonina 1086 4 271

Total 18000 107 168

Source :Recensement de la commune

30

Voir carte n°4, p 20 bis

Page 35: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

20

Carte n°4: Répartition de la population selon les fokontany et selon la densité

Page 36: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

21

Le fokontanyAnkadinandriana est le plus peuplé à raison de 341 habitants par

km2 à cause du rôle de chef lieu de la commune qu’il a tenu. Il est suivi par le

fokontanyMorarano d’une densité 277 habitants par km2 et le fokontanySoamonina

occupe la troisième place 271 habitants. La raison avancée pour ces deux fokontany est

leur faible superficie.

Les moins peuplés sont les fokontanyAmbohitsararay avec une densité de 89

habitants par km2 et Miorikampoza de 103 habitants. L’explication découlant de cette

faible densité réside dans l’exigüité de la surface favorable à l’agriculture.

En général, cette inégale répartition spatiale est justifiée par le fait de l’existence dans

les contrées des facteurs plus propices à la culture vivrière : source ou cours d’eau permettant

la culture irriguée ou la culture pluviale car la majeure partie de la population vit de

l’agriculture sur des terrains relativement plats et facilement aménageables31.

En définitive, nous pouvons affirmer que l’étude des cadres physique et humain

donne une idée sur les facteurs favorables au secteur primaire. Mais cette région

dispose d’ autres secteurs que celui-ci.

31

Plan communal de développement de la commune ru rale d’Ankadinandriana(PCDCRA), 2008 -2012,p 18

Page 37: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

22

CHAPITRE II Ŕ UNE REGION A FORTES POTENTIALITES

ECONOMIQUES

La commune rurale Ankadinandriana dispose de fortes potentialités économiques.

Ces potentialités économiques sont basées sur le secteur primaire ainsi que des

infrastructures économiques favorisant les échanges des produits.

I Ŕ Des activités économiques basées sur le secteur primaire

A Ŕ La prédominance des activités agricoles

1) L’importance spatiale de l’agriculture

Etant donné que le riz constitue l’alimentation de base des malgaches, les rizières

occupent la presque totalité de terres cultivables même sur les tanety. Il en est de

même pour la CRA, la superficie de rizières est de 3104 ha soit 29% de la surface

communale. Le rendement est encore faible (de l’ordre de 2 à 2,5 t par hectare 32).

Malgré le fait que 80,6 % 33 des paysans pratiquent l’agriculture, les récoltes produites

ne suffisent pas à nourrir l’ensemble de la famille malgache pour de multiples raisons.

La finalité de la production est ainsi d’une consommation locale 34.

2) Des cultures maraîchère et légumineuse très développées

Grâce à sa proximité de la ville d’Antananarivo, la commune d’Ankadinandriana se

distingue par la culture maraîchère et légumineuse pour approvisionner cette ville. La

pratique de la culture maraîchère et légumineuse se rencontre en général dans les

fokontany non floraux à savoir Ambohijato, Ambohimahatsinjo, Ambohitsararay,

Andranovelona, Andriampamaky, Antanimarina, Fihasinana, Miorikampoza 35 (voir carte

n°5,p 34 bis ).

Ces fokontany se spécialisent dans les cultures maraîchère et légumineuse :brède,

choux, choux fleur, tomate et petit pois. La surface cultivée est 153,1 ha 36. Les finalités

de ces produits se scindent en deux. D’une part, 20 % de leur production est consommée

32

Idem Plan communal du développement de la commune(PCDRA), p 31 33

EPM 2010, p 79 34

Monographie de la Commune rurale d ’Ankadinandriana,2010,p 11 35

Ibidem, PCDCRA, p 43 36

Plan communal de développement de la commune ru rale d’Ankadinandriana(PCDCRA),2008 -2012, p.30

Page 38: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

23

sur place et 80 % pour l’approvisionnement de la capitale. La proportion des pratiquants

dans ce domaine représente 60 % des paysans37.

B - L’élevage, une activité d’appoint

L’élevage occupe la troisième place dans les activités des paysans. L’élevage

bovin détient le premier rang suivi de peu par celui du porcin et la troisième place

tenue par celui de la volaille.

Tableau 7: Les animaux élevés

Type Nombre Par habitant

Bovidés 2719 0,15

Porcins 870 0,04

Volaille - -

Source : Monographie de la commune rurale d’Ankadinandriana,2010,p 7

Ainsi, l’élevage de bovin est très développé dans la commune avec 2719 zébus

dont le nombre des éleveurs avoisinant 158638. Partout, des fosses à bœufs se

rencontrent aux alentours des habitations et témoignent de la place de cette activité

dans la vie des paysans. Ces fosses sont nécessaires tant sur l’embouche bovine que

l’engrais accumulé facilement transportable. D’après le calcul, la commune dispose de

0,2 zébu pour un habitant.

Il est suivi par l’élevage porcin lequel est pratiqué par 800 éleveurs disposant

au total 870 bêtes39( voir tableau 7). Cette activité est d’une part une activité tournée

vers le marché pour se procurer de l’argent en temps utile et d’autre part pour le

fumier obtenu nécessaire dans les activités agricoles des paysans. Comme l’élevage

porcin est un élevage à cycle court, la durée de l’élevage ne dépasse rarement une

année car les éleveurs les vendent au marché puis achètent de nouveaux porcs pour

les engraisser.

L’aviculture se pratique pour le fumier et l’argent qu’elle procure en cas de

vente pour satisfaire les besoins du moment. L’élevage de volailles se rencontre au

niveau de tous les ménages et selon la position géographique de leur résidence.

L’élevage des poules est pratiqué dans la basse- cour sur les tanety par contre les

37

Monographie de la commune ru rale d’Ankadinandriana(MCRA), 2010, p 10 38

Idem Monographie, p1 39

Ibidem Monographie, 2010, p 1

Page 39: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

24

palmipèdes se localisent dans les zones basses où il y à présence d’eau en

permanence. Il est à noter qu’en plus de l’argent procuré par la vente, la volaille sert

aussi de mets à l’occasion des festivités et de visite des familles venant de la ville.

C - Des activités artisanales et minières peu rentables

Environ 20 000 unités de nattes sont, en 2010, fabriquées dans la région40. La

matière première comme le « haravola »41 est visible sur place. D’ailleurs, Les artisans

font de la fabrication des nattes une activité d’appoint. Ces artisans ne s’occupent de

cette activité qu’après les travaux relatifs à la riziculture et à l’horticulture. Ainsi, la

fabrication des nattes est peut-être un passe - temps pour les paysans mais qui leur

procure en fait un revenu peu appréciable.

Par ailleurs, la région regorge des gisements aurifères exploités selon une

méthode artisanale. Ces gisements se repartissent sur une superficie de 2 hectares.42

Pourtant, l’exploitation de l’or n’a pas apporté le développement espéré à la commune

à cause du non paiement de ristourne et des taxes. La quasi- totalité des 30 exploitants

ne disposent ni de permis d’exploitation ni d’autorisation émanant des autorités

compétentes43. Cette situation a d’une part freiné le développement économique de la

région car le nombre, la qualité et la quantité de l’or qui en sort, sont difficiles à

établir.

II - Des infrastructures économiques facilitant les échanges de produits

A -Le rôle de la commune

Ankadinandriana est un chef lieu contesté. Théoriquement, il doit être

l’intermédiaire administratif entre les divers fokontany et l’unité administrative

supérieure qui est le district d’Avaradrano, chargé de coordonner les décisions prises et

de leur transmettre celles – ci. Mais cette hiérarchie n’est pas respectée par les

collectivités décentralisées. Certains fokontany négligent ce relais en principe obligatoire

en s’adressant directement au district d’Avaradrano lequel semble accepter cette

40

Idem Monographie, p 7 41

Voir, Glossaire 42

Monographie de la commune rurale d ’Ankadinandriana, 2010, p 8 43

Idem Monographie, p 8

Page 40: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

25

situation. Les causes de cette anarchie semblent relever des querelles politiques mais le

résultat global est de freiner le développement de la commune. 44

Photo n°2:La Mairie d’Ankadinandriana reste le chef lieu malgré la contestation

et la négligence de la population

Source : Cliché de l’auteur

B - Deux grands marchés assez développés

1 - Le marché des produits

Le jour de marché se fa it tous les vendredis. Il n’est fréquenté que

sporadiquement par les paysans qui préfèrent souvent les marchés voisins et ceux de la

capitale. Pendant le jour du marché, des divers produits venant de la capitale y

convergent : friperies, chaussures, radios et téléphones mobiles. Pourtant, le nombre des

vendeurs est élevé par rapport à celui des acheteurs. A partir de midi, le marché est

quasi vide et les vendeurs commencent à ramasser leurs marchandises

44

MADA REVUE, La Région d’Ankadinandriana et la culture florale , Mada Revue Géographie n° 42, janvier- juin

1983, p 80

Page 41: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

26

Photo n°3 : Le marché est sporadiquement fréquenté par les paysans tous les

vendredis

Source: Cliché de l´auteur

2 Ŕ Le marché de bétail

Pas loin au sud, le marché de bétail se tient le même jour que celui des

marchandises. Ce marché est dépourvu des infrastructures adéquates et est aménagé sur

un terrain plat où les animaux attendent leurs acquéreurs. Les paysans sur place et

ceux de communes voisines occupent le marché le vendredi en amenant des zébus, des

porcs et de la volaille.

C - Deux coopératives du transport mal développés et des infrastructures

agricoles précaires

La route reliant la commune à la capitale est une route faite en terre battue

longue de 33 km. Ainsi, deux coopératives de transport la KOFIMASI et la FIFIANKA

assurent la liaison entre la commune d’Ankadinandriana et la ville d’Antananarivo(voir

carte n°2,p 10bis). Ces coopératives s’alternent pour la prise en charge des voyageurs

lesquels paient un frais de 2 500 ariary par personne. En plus de la cherté du frais, le

problème quotidien des paysans est l’attente des taxis -brousse souvent très longue.

Page 42: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

27

Les personnes arrivées tôt sont ainsi exposées au soleil et accablées par la chaleur

dans les taxis – brousse. Les produits maraîchers et légumineux en souffrent également.

Ils deviennent de mauvaise qualité sous l’effet du soleil. Il en résulte alors une

diminution de prix des produits sur le marché. De la même manière, les taxis – brousse

disparaissent à partir de midi, en conséquence, les passagers ne peuvent plus

regagner la capitale l’après-midi. Ainsi, ils sont obligés de faire à pieds cette route.

La plupart des infrastructures agricoles sont très vieilles car elles datent de la

colonisation et de la première République. Après ces périodes, il n’y a plus ni

d’entretien ni réfection de ces infrastructures agricoles composées de barrages et de

canaux d’irrigation. Ce sont les paysans eux - mêmes qui se chargent de les entretenir

en construisant des murs de briques en élévation pour la distribution de l’eau du

barrage. D’ailleurs, cette construction ne dure pas longtemps car au moment de fortes

crues, ces murs de briques sont emportés par les eaux. Pour les canaux d’irrigation, la

majeure partie est ensablée par des sols lessivés venus de l’ amont lesquels obstruent

irrémédiablement la circulation de l’eau dans les rizières.

Photo n°4: Les fleurs transportées sont plus abondantes que les voyageurs vers

la ville d’Antananarivo

Source: Cliché de l´auteur

Page 43: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

28

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

La CRA dispose d´un relief accidenté. Ce relief se situe en général à une

altitude supérieure à 1000 m et se repartit du nord au sud de la Commune. Malgré sa

position en altitude, la commune offre des terrains relativement plats sur lesquels les

rivières coulent et arrosent les plaines.

Ce système hydrographique relativement dense draine les zones basses et arrose

périodiquement les rizières. Il est constitué par la rivière Ikopa ainsi que les rivières

Miorikampoza et Volontsangana. La confluence de ces rivières donne naissance à la

rivière Andranomadio qui draine les zones basses au loin d’Ikopa.

Les formations végétales se caractérisent par la prédominance des savanes et

l’amincissement d’ étendue des forêts primaires. Les savanes servent de combustibles,

de toiture des maisons et de pâturage pour les zébus tandis que les forêts offrent des

matériaux de construction de maisons et des matières premières pour l’artisanat comme

la fabrication des nattes. Ces formations végétales sont liées à la pédologie du sol.

Ces sols se repartissent en deux types: sur les tanety, c’est le domaine des sols

ferralitiques et les sols hydromorphes se localisent dans les basses altitudes. C’est dans

les sols ferralitiques que se développent les cultures sèches mais ils abritent aussi des

cultures pluvieuses sur les pentes et les flancs de la colline. Les sols hydromorphes

sont, par contre, réservés aux cultures pluvieuses.

Sur le plan démographique, cette région est selon la tradition orale tardivement

occupée par les hommes. C’est pourquoi l’histoire des premiers habitants remonte

seulement à la colonisation. Cette population a depuis un rythme de croissance élevé

2,59 % par an et un temps de doublement d’ici 24 ans.

L’étude de la population donne une idée sur l’importance de la population jeune.

Le groupe d’âge de moins de 15 ans occupe 32,3 % de la population. Cela traduit la

jeunesse de la population et résulte de la forte natalité 30,47 ‰ et la régression du

taux de mortalité 4,53 ‰. La taille de ménage est de huit individus. Par ailleurs, le

sexe masculin y domine légèrement (50,77 % contre 49,23) pour celui de féminin. Donc,

cela nous donne 103 hommes pour 100 femmes.

Cette population est inégalement repartie dans l’espace. Le fokontany

d’Ankadinandriana a une forte occupation de population 341 habitants par km2 alors que

Page 44: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

29

le fokontany Ambohitsararay possède une faible densité (89 habitants par km2). Cette

répartition spatiale de la population est due à l’existence des infrastructures agricoles et

terrains propices à l’agriculture à Ankadinandriana.

La majeure partie de cette population exerce un métier dans le secteur primaire.

La riziculture prend le premier rang des activités des paysans. Elle est suivie par

l’horticulture dans les fokontany floraux et les activités d’appoint comme l’élevage,

l’artisanat. L’exploitation minière artisanale occupe la dernière place.

Ces activités se tournent vers l’intérieur de la commune. Mais le chef lieu

Ankadinandriana est fortement négligé par cette population qui a choisi de s’adresser à

une hiérarchie supérieure, le district en matière d’administration et en sus, on note

une fréquentation sporadique du marché de vendredis. Néanmoins, ce marché abrite les

lieux d’échange de produits agricoles et bestiaux.

Pour terminer, l’état défectueux des routes, l’insuffisance des moyens du transport

et la dégradation des infrastructures agricoles sont les problèmes que affrontent

quotidiennement la population. Cette situation a des impacts graves sur le

développement de cette région.

Cependant, tous les facteurs propices au développement des activités agricoles sont

présentes dans cette région. Ainsi, il est intéressant de faire une étude sur l’horticulture

qui est considérée comme source d’amélioration des conditions de vie de la

population paysanne.

Page 45: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

30

DEUXIEME PARTIE:L’HORTICULTURE, SOURCE

D’AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE DE LA

POPULATION PAYSANNE

Cette seconde partie paysanne nous amène à approfondir un peu plus les

questions relatives à l’horticulture. Nous présenterons ensuite la production florale de

la commune et montrer que c’est une activité qui constitue une source de revenu

appréciable pour les ménages horticoles.

Page 46: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

31

CHAPITRE I : LA PRODUCTION FLORALE

Ce volet s’intéresse à l’étude de la nature, la typologie et l’utilisation des fleurs

cultivées ainsi que leurs particularités .

I ­ Historique de l´horticulture et typologie des produits floraux

d’Ankadinandriana

A - Historique de l´horticulture

La culture florale a été introduite à Madagascar à l’époque coloniale. Les

missions religieuses, catholiques ou protestantes, y ont joué un grand rôle tandis que

les habitudes des ménages français ont communiqué le goût des fleurs aux classes

aisées et moyennes malgaches de la capitale.

En 1924, la culture florale a été également introduite à Ankadinandriana et dans

les régions avoisinant la capitale pour stimuler et augmenter la demande croissante de

la production florale45.

Vers la fin de l’époque coloniale trois facteurs ont consacré les fleurs comme

produit de première nécessité: l’accroissement du nombre d’églises et de temples,

l’accroissement démographique de la population tant française que malgache,

l’occidentalisation du genre de vie des classes autochtones46.

Au début, la clientèle a été surtout composée de noyau européen auquel s’est

adjoint le petit groupe de Tananariviens à hauts revenus. Si, après 1972, la part des

vazaha a diminué, la demande globale n´a guère été affectée tant l´habitude de fleurir

sa maison s’était répandue parmi les malgaches. Le départ des va zaha a donc

malgachisé la clientèle tandis que sont restés également bons clients les groupes des

institutions religieuses, des fleuristes et fabriquant de couronne. 47

Enfin un autre facteur a joué: la diminution du surplus agricole commercialisable

compte tenu de l’accroissement démographique régional sans transformation des

techniques agricoles. Une extension des cultures vivrières s’est vite révélée insuffisante

45

ANDRIANARIVELO ( E,R),la culture florale Ambalavao ,Ambatofotsy, Ankadinandriana, mémoire de

maîtrise, Université d’Antananarivo, Département Agricu lture, 1981,p 34 46

MADA REVUE nº 40, la région d´Ankadinandriana et la culture florale, Janvier ­ Ju in 1980, p 80 47

Idem MADA REVUE, p 80

Page 47: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

32

en raison des difficultés d’ordre physique comme l’affleurement rocheux, l’infertilité

des sols48. Une autre voie a été cherchée, elle a été trouvée dans l’horticulture.

B - La typologie et l’utilisation des fleurs

1 - Les différents types des fleurs y existants

Ils sont au nombre de cinq :

a) Le glaïeul

Le glaïeul ou gladiolus est une plante vivace classée parmi les iridacées. Il

compte 200 espèces principalement originaires d’Afrique, d’Asie et d’Europe 49 et est

composé d’épis assez long comportant une douzaine de fleurs. Les types de glaïeul

diffèrent les uns des autres par leur couleur et leur aspect de floraison. Néanmoins, le glaïeul

est surtout connu comme étant une plante bulbeuse.

Dans la CRA, grâce à la place qu´il a tenue, le glaïeul est cultivé dans 06

fokontany sur les 09 fokontany floraux à savoir Ambohitraina, , Andranovelona,

Andraravola, Ankadinandriana, Antanetibe, Morarano (Voir carte n°5 , p34bis).

b) L’œillet

L’œillet est un nom vernaculaire français désignant diverses plantes ornementales.

Les pétales de leurs fleurs sont généralement dentelées et découpées. Son nom

scientifique est Dianthus et il appartient à la famille de Caryophyllaceae50 .

La culture d’œillet domine le paysage dans la partie occidentale de la commune

(Voir carte n°5, p34bis). Elle peut être associée à d’autres plantes comme la brède, le

maïs, le haricot vert.

c) La gypsophile

Le nom gypsophile vient des mots grec gypso signifiant gypse et philos ami.

Cette plante est donc l’amie des sols calcaires. La variété la plus cultivée est

48

Ibidem MADA REVUE , p 80 49

BELIN(G), les plantes bulbeuses, Paris, 1952, p 8 50

En.wikipedia. o rg/wiki/Horticu lture

Page 48: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

33

Gypsophilapaniculata.51Elle est reconnaissable à ses fleurs en pompons blanches et ses

tiges assez épaisses d’une hauteur de 1 m.

La gypsophile est une culture de rente à cause de sa résistance au transport. Plus

tard elle est devenue une culture d’appoint en raison des exigences du marché et du

choix des consommateurs.

d) La camomille

La camomille appelée également camomille romaine est connue sous le nom

scientifique Chamaemelum nobile.52 Elle est originaire de la façade atlantique de

l’Europe (Portugal, Espagne, Royaume-Uni, France, Irlande) et d’Afrique du Nord (Maroc,

Algérie).

La camomille est cultivée pour l’usage médicinal et guérit la toux. Mais, sa

culture reste encore à développer dans cette région.

e) L’alstroémeria

L’alstroémeria est un genre de plantes à fleurs vivaces et à racines tubére uses

connu sous le nom d’ alstroemères et alstroeméries. Selon la classification

phylogénétique, elle est issue de la famille liliaceae et alstroemeriaceae d’où le nom

de « lys des Incas » ou « lys de Pérou »53. Le genre comprend une cinquantaine

d’espèces originaire d’Amérique du Sud.

La culture d’ alstroémeria est peu développée à Ankadinandriana à cause de la

technique culturale mal maîtrisée par les ménages floraux et la non vulgarisation des

semences.

51

Idem En.wikipedia 52

Ibidem En.wikipedia. 53

En.wikipedia. org

Page 49: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

33

Carte n°5: Les fokontany floraux et les fokontany non floraux

Page 50: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

34

2 - Les différents modes de l’utilisation des fleurs

Les fleurs tiennent un rôle important dans la vie. Leur cycle de vie est associé

aux événements de l humanité. L´homme s´en sert pour embellir sa maison ou pour

marquer un jour de fête ou commémorer un événement. Pour cela, il convient de bien

choisir les fleurs à offrir ; la fleur coupée, le bouquet ou la gerbe. Les vendeurs de

fleurs sur le marché consacrent un peu de temps pour la préparation de ces fleurs.

Celle-ci comporte trois opérations.

1 - La perfection des fleurs coupées

La perfection des fleurs coupées est facile à réaliser par rapport à la confection

de bouquets. Pour cela, les vendeurs choisissent de tiges de fleurs résistantes comme les

glaïeuls, l’œillet et la gypsophile. ils les rassemblent avec une ficelle liant un paquet de

six tiges d’une longueur bien définie. Ces fleurs sont mises dans un seau rempli à

moitié d’eau pour éviter qu’ils ne fanent rapidement en attendant les éventuels

acquéreurs lesquels s’en servent pour la décoration des tables de salon, l’embellissement

de l’église ou pour le cadeau(voir photo n°3,p37bis). La fleur coupée est rarement

utilisée lors des funérailles54.

2 - La confection de bouquets

La confection de bouquets demande un peu de temps et nécessite quelques types

de fleurs. Ces fleurs sont composées en général de glaïeul, de rose, de lys, d’alstroémeria

et de la camomille sauf la gypsophile dont la tige étant flexible est difficile à manier

pour la confection de bouquets.

Les confectionneurs prennent d’abord douze tiges de glaïeuls bien mesurées. Ce

glaïeul sert de base aux bouquets dans lesquels il a une taille plus haute par rapport

aux fleurs posées dans le pot en argile. Ce pot est rempli d’une mousse des végétaux,

prélevée dans un marais ou dans une rizière et est embelli d’un papier cadeau pour

leur donner un aspect agréable à voir. Puis ils prennent douze tiges de fleurs de rose ou

d’alstroémeria et les mettent dans le pot devant le glaïeul mais à une hauteur plus

basse, donc en forme d’escalier. Enfin, le lys ou la camomille constitue le dernier

escalier plus bas. Après la mise en pot de ces fleurs, ils recouvrent le tout d’un sachet

54

Entretiens auprès des fleuristes - vendeurs à Anosy

Page 51: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

35

transparent(cf. photo n°4, p 42 bis). Le bouquet est fin prêt pour embellir l’étalage des

vendeurs. Il est à noter que l’utilisation d’une feuille plissée ou de palmier, une traîne

ou un épi de riz dans le bouquet dépend du choix des acquéreurs.

A la différence du bouquet, la couronne ne demande pas des pots en argile mais

les fleurs sont directement ficelées ensemble avant qu’on les recouvre du sachet

transparent55.

3 -La fabrication d’une gerbe

Les vendeurs et les perfectionnistes des fleurs ne préparent les gerbes que sur

commande. Ainsi, cette gerbe est très recherchée à l’occasion de commémoration

d’événements funestes. La fabrication de la gerbe demande de l’agilité à cause de la

position ronde des fleurs.

Pour sa préparation, il faut au moins trois types des fleurs entre autres le glaïeul,

l’alstroémeria, la rose ou la camomille. Ces perfectionnistes les découpent en une même

longueur pour faciliter le maniement de la gerbe. Les tiges sont entrelacées à l’aide

d’une feuille de palmier. Enfin ils les assemblent pour obtenir la forme d’un cercle56

55

Idem Entretiens auprès des fleuristes 56

Ibidem Entret iens auprès des fleuristes

Page 52: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

35 Bis

Photo n° 5: Les fleurs coupées

Source : cliché de l’auteur

Commentaire : les fleurs coupées sont mises dans un seau rempli à moitié d’eau

pour éviter de se faner avant que les acquéreurs les achètent

Photo n° 6: Le bouquet des fleurs

Source : cliché de l’auteur

Commentaire :la confection de ce bouquet nécessite de la dextérité des fleuristes

Page 53: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

36

II - Les particularités des fleurs

L’horticulture demande des soins méticuleux. Sa mise en culture s’effectue de

deux manières soit par bouturage soit par semis.

A -La technique de la préparation du sol

1- L´élaboration d’une plate - bande

L´élaboration des plates - bandes requiert des techniques de maniabilité vis - a - vis

des exploitants. Ainsi, le sol est préparé à l’ avance pour recevoir les plantes. Ce sol

est, d’une manière générale, près d’une source d’eau.

Une plate-bande a une dimension de 1 m × 1 m × 0,15 m57 et est orientée nord-

sud parce que les plantations de fleurs requièrent de la chaleur et de la lumière. Elle

fait ensuite l’objet de planage pour en éliminer les bosses et les trous. Cette plate-bande

est érigée d´une diguette d’environ 15 cm de hauteur pour faciliter l´arrosage et le

repiquage des fleurs.

Pour le sol rocailleux, il faut le tamiser pour avoir des terres fines permettant une

aération favorable et une facilité du développement des racines.

2 - La dissémination d´engrais

Après l´élaboration des plates bandes, on procède à la dissémination d´engrais

dans ce champ. L´horticulture demande et exige beaucoup d´engrais par rapport aux

autres cultures car elle nécessite des matières organiques suffisantes pour la floraison

des fleurs. Ainsi, la dissémination d´engrais se répartit en trois étapes 58 :

- La première étape consiste à mettre les engrais dans le sol d´une profondeur de

30 cm. Cela constitue la première couche. La quantité en est de 2 à 3 kg de compost

ou de fumier animal pour une plate bande de 1 m2 de surface. Cette première étape

est essentielle puisque les racines s’y développent et puisent les sels minéraux et l eau

indispensable à l´organisme des fleurs.

57

Enquêtes auprès des ménages horticoles 58

Idem enquêtes auprès des ménages horticoles

Page 54: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

37

- En seconde étape, les engrais disséminés auparavant sont recouverts d´une terre

d´épaisseur de 5 à 10 cm. Puis, on éparpille de nouveau des engrais sur la plate-bande

pour fertiliser le sol. La quantité déversée est comprise entre 3 à 4 kilos pour que les

engrais mélangés avec la terre donne un fertilisant au sol. Ces techniques visent à

remplacer les éléments de la première étape lorsque ceux-ci s’épuisent. Donc c’est au

tour de la seconde couche de prendre le relais aux fertilisants.

- La dernière étape est primordiale car elle conditionne la survie des plantes. En

effet, après le remblaiement de la seconde couche, on rejette une quantité de 1 à 2 kilos

d´engrais. Ces engrais déversés sont cette fois ­ ci mélangés avec la terre en vue de

faciliter la pénétration de l’eau et l’aération des racines enfouies dans le sol.

Ces trois étapes sont indispensable à la germination et la floraison des fleurs car

sans les couches d’engrais les plantes se flétrissent en raison de sarclage fréquemment

perpétrés par les horticulteurs afin de laisser l’air et la lumière pénétrer dans le sol.

B - Les mises en culture des plantes

1 - Une culture très exigeante

a) Par bouturage

Dans la CRA, seules les cultures de camomille et œillet ont un mode de culture

très différent des autres fleurs. L´œillet se fait par bouture(Voir photo n°5 et 6,p40bis).

On coupe la tige secondaire pour ne pas abîmer les tiges principales portant les fleurs.

Après la coupe, les nouvelles tiges sont plantées dans une plate - bande

nouvellement préparée pour les recevoir. Ces nouvelles tiges sont enfouies verticalement

dans le sol.59

59

BOSSARD (R), cultures florales, Paris, 1977, p 15

Page 55: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

37 Bis

Photo n°7: La germination d´œillet dans les plates - bandes après le bouturage

Source : Cliché de l’auteur

Commentaire : L’élaboration des plates - bandes requiert des travaux méticuleux

Photo n°8 : Les plates - bandes ont colonisé les collines des fokontany floraux de

la région.

Source: Cliché de l´auteur

Page 56: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

38

b) Par semis

A l´instar de la culture d´œillet, les modes de culture des autres fleurs se font par

semis. Il s´agit de la gypsophile, l’alstroémeria et de glaïeuls. Mais la culture de glaïeuls

requiert beaucoup de patience et des expériences de la part des horticulteurs dans

l’épanouissement des graines. Ainsi, le développement des cormus jusqu’à la germination

des plantes comporte trois stades permettant de suivre les étapes de germination des

bulbilles à la floraison des glaïeuls.

• Stade 1:

Après la cueillette de fleurs, les glaïeuls sont la issés à pousser afin que les

tubercules puissent donner de nouveaux bulbes. Quelques jours plus tard, de nouveaux

cormus sont en cours de développement après la réduction en écaille des tubercules

primaires. Ce nouveau tubercule est déjà appelé de bulbions( environ 7 cm de

circonférence). Après quinze, des dizaines de ces cormus apparaissent et ont prêté à se

mettre dans un lieu de stockage.60

• Stade 2:

Les cormus de glaïeuls nécessitent encore des soins et entretiens. A cet effet, ils sont

déterrés du sol pour que l’on puisse les séparer, les laver, les sécher . Après ces étapes, les

cormus sont décortiqués pour enlever les couches superficielles qui peuvent nuire à leur

développement. Ensuite, on les place dans un lieu frais, sec et sombre jusqu'à la période de

plantation. Enfin, les cormus sont mis dans une nouvelle pépinière pour qu’ils deviennent

des bulbilles ( entre 7 à 10 cm de circonférence).61

• Stade 3:

Ce dernier stade est vital pour la culture de glaïeuls. Il conditionne la survie de

la plante car les bulbilles sont devenus des bulbes (au moins 10 cm de circonférence)

prêtent à la culture. Ainsi, les bulbes sont mises dans le sol à une profondeur de 10

cm 62. Ce sol est bien aéré pour faciliter la pénétration de l’eau et de la lumière mais

bien recouvert d’une paille pour éviter l’ensoleillement. Les nouvelles pousses de glaïeuls

apparaissent quelques jours plus tard. .

60

BELIN (G), les plantes bulbeuses, Paris, p 13 61

Idem BELIN, p15 62

Ibidem BELIN, p 16

Page 57: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

39

2 - L’entretien des cultures florales

Il prévoit cinq opérations : le calendrier cultural, le binage, le tuteurage, l’arrosage et

le sarclage.

a) Le calendrier cultural

Le calendrier cultural conditionne la réussite du mode cultural de fleurs. Il

intéresse ainsi les plantes saisonnières et annuelles. Dans la culture florale, une seule

espèce nécessite le suivi d’un calendrier : la gypsophile. En effet, la gypsophile est une

culture saisonnière dont la production s’échelonne du mois d’avril au mois d’octobre.

Les autres plantes telles que le glaïeul, l’œillet, la camomille et l’alstroémeria poussent et

produisent toute l’année. Ainsi, une grande fluctuation de production s’observe entre la

saison pluvieuse et la saison sèche.

b) Le binage

Le binage consiste à maintenir la fraîcheur du sol en diminuant l’évaporation et

surtout à prévenir contre la formation des croûtes à la surface de la terre. Ces croûtes

se forment à partir de la formation des fortes pluies et des arrosages. Elles gênent la

croissance et le développement des jeunes plants en diminuant l’infiltration et favorisant

le ruissellement.

Le binage a pour but d’enfouir la fumure dans le sol et correspond à un labour

superficiel du sol. 63

c) Le tuteurage

Le tuteurage est un procédé de culture visant à tenir les fleurs à l’aide de

piquets placés à côté d’œillet. Le but étant de protéger les tiges contre le vent. Sans

tuteur, l’œillet est une plante bisannuelle. Le tuteurage est obligatoire pour les fleurs

destinées à être mises en vase. Ainsi, la pose des tuteurs se fait sur les cultures de

deux mois et à la floraison. Les plantes sont ficelées en deux ou trois points suivant la

hauteur de l’œillet et du tuteur ( 1,20 à 1,50 m).64

63

BOSSARD (R), cultures florales, Paris, 1977, p 23 64

ANDRIANARIVELO(E,R), culture florale à Ambalavao, Ambatofotsy, Ankadinandriana , mémoire de maîtrise,

Université d’Antananarivo, département Agriculture, 1981, p. 35

Page 58: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

40

d) L’arrosage

Les fleurs sont arrosées pendant les périodes sèches du mois d’avril au mois

d’octobre. La fréquence de l’arrosage est en général deux fois par semaine. Il permet

d’apporter le maximum d’eau de façon à avoir le maximum d’infiltration65.

L’emplacement des plates-bandes influence également sur ce rythme d’arrosage. Les

plates-bandes en bas de pente bénéficient de la proximité de la nappe phréatique donc

de l’humidité du sol. Ainsi, l’arrosage se fait une fois par semaine. Par ailleurs, l’arrosage

est, en saison pluvieuse, supprimé pour éviter les adventices.

e) Le sarclage

Le sarclage est l’élimination des mauvaises herbes au fur et à mesure de leur

apparition. Cette lutte est nécessaire pour favoriser la germination et la floraison des

fleurs. La fréquence du sarclage est difficile à déterminer et dépend de la nécessité

d’enherbement croissant d’année en année des plates-bandes. Cependant, le sarclage et le

binage sont combinés de manière à obtenir une seule opération66.

Ces produits floraux sont destinés à la vente pour procurer de revenus aux

horticulteurs.

65

IdemBOSSARD(R), p 25 66

Ibidem ANDRIANARIVELO(E,R),p. 43

Page 59: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

41

CHAPITRE II - L´HORTICULTURE, UNE ACTIVITE PROCURANT UNE

SOURCE DE REVENUS APPRECIABLES

Ce chapitre sera consacré à l’étude du budget des ménages pour pouvoir ressortir

le bilan.

I - L’étude du budget des ménages

L’étude du budget des ménages est présentée dans le tableau ci - après. Elle

permet de distinguer les différentes sources de revenu, les postes de dépenses, le

montant d’argent et les pourcentages.

Ainsi, nous pouvons dresser les différentes sources de revenus et les dépenses des

ménages à partir de ces répartitions.

A -Les différentes sources de revenus des ménages

1) La vente des fleurs

De longue date, l’horticulture a fait partie de l’identité de la commune rurale

Ankadinandriana. Cette culture s’inscrit donc maintenant dans la tradition et se transmet

de père en fils. L’ horticulture est pratiquée par 9 fokontany sur 17 qui constituent la

Commune à savoir Ambohitraina, Ambohijato, Andranomonina, Andraravola,

Andranovelona, Ankadinandriana, Antanetibe, Morarano et Soamonina ( cf. carte n°5,34bis).

Ainsi, le revenu procuré par la vente de fleurs est plus significatif car il représente

70,17% du total. Ce pourcentage provient de la vente de glaïeuls, d’œillet, de la

gypsophile, de la camomille et de l’alstroémeria.

a -La vente de glaïeuls

Dans la CRA, le glaïeul est la culture florale la plus dominante car procure

54,37% du revenu annuel. Il fait la renommée de la commune qui en dispose de 04

variétés : glaïeuls blancs, jaunes frisés, grenats et rouges vifs .

Page 60: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

41 Bis

Tableau 8 : Le budget des ménages de la population enquêtée

Source de revenu Montant

(en ariary)

% Postes de

dépenses

Montant

(en ariary)

%

Vente de fleurs 1079 100 000 70,17 Riziculture 1257208000 82,6

Produits maraîchers

légumineux, oléagineux

176038000 12,04 Aliment

94703650 6,2

Vente des volailles

88110000 5,64 Elevage 32641000 2,2

Vente des zébus 64800000 4,24 Horticulture 30510300 2

Salaire ou pension 45366400 3 Frais du déplacement

26764800 1,8

Vente du riz 31059000 2,03 Soins 22780800 1,5

Vente des porcs 22080000 1,42 Combustible 22572000 1,5

Travail temporaire 21997200 1,34 Habillement 12520000 0,8

Loyer de maison 1872000 0,12 Scolarisation

des enfants

12435325 0,8

Eclairage de foyers

9075756 0,6

MOYENNE

(par ménage)

7 729 407

7 682 887

TOTAL (mensuel) 644 117 640 240

Source : Résultats des enquêtes

Page 61: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

42

• Le glaïeul blanc

La vente du glaïeul blanc est très favorable parmi les autres fleurs mises sur

le marché. Elle rapporte aux horticulteurs 29,42 % du revenu annuel. Un ménage

fait la commercialisation de ces fleurs une fois par semaine avec une moyenne de

40 douzaines par cueillette. La pratique de la culture donc de la vente se fait

tout au long de l’année (cf photo n°8,p 45bis). En été, il arrive que les horticulteurs

en cueillent deux fois par semaine d’où l’abondance des récoltes provoquant une

chute de prix de 2 000 ariary. Pendant la période d´hiver, une douzaine peut au

contraire se vendre jusqu’ à 6 000 ariary en raison de la rareté des produits floraux.

A ce moment, les demandes augmentent à cause des innombrables fêtes qui35 se

produisent durant cette période comme les fêtes religieuses et la fête de

l’indépendance. Ainsi, le prix fluctue suivant la loi de l’offre et de la demande.

Quoi qu’il en soit le prix moyen est de 3500 ariary la douzaine 67.

•Le glaïeul jaune frisé

Le glaïeul jaune frisé prend la deuxième place pour la vente de glaïeuls sur

le marché après celle du blanc (photo n°9, p 45bis). Sa vente enregistre 15,1% du

revenu . En moyenne, un ménage produit hebdomadairement une récolte de 35

douzaines. En ce qui concerne la commercialisation de ces fleurs, le prix d´une

douzaine varie de l’ordre de 2000 à 4000 ariary selon les horticulteurs mais la

moyenne de prix est de 3000 ariary. Comme faisant partie des variétés de glaïeuls

, le jaune frisé est aussi cultivé pendant toute l’année .

67

Cf. Glossaire

Page 62: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

42 Bis

Photo n°9 : Le glaïeul blanc détient la première place dans la culture florale qui procure

de l’argent aux ménages horticoles

Source : Cliché de l’auteur

Photo n°10: Un champ de glaïeuls jaune frisé développé dans les vallons

Source : Cliché de l’auteur

Page 63: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

43

• Le glaïeul grenat

La culture du glaïeul grenat tient la troisième place dans la commercialisation des

variétés de glaïeuls sur le marché. D´ailleurs, sa vente représente 5,2 % du revenu soit

1/3 de celle du jaune frisé. Ce pourcentage étant obtenu par la moyenne de prix de la

douzaine 2500 ariary par semaine pour l’ensemble de l’année. Comme les autres

variétés de glaïeuls, le grenat se pratique aussi tout au long de l’année (cf. photo

n°10,p46) mais les récoltes varient selon les saisons d’où la fluctuation du prix sur le

marché. En effet, la douzaine atteint la somme 4000 ariary pendant la saison hivernale.

En période de pluies, c’est l’inverse, elle peut descendre jusqu’à 1000 ariary à cause de

la loi de l’offre et de la demande.

• Le glaïeul rouge vif

La recette qu’il procure représente 4,65% du revenu annuel obtenu par la vente

de glaïeuls rouges vifs. L’explication en est la rareté des acheteurs qui choisissent

d’autres variétés plus habituelles sur le marché. Pour cette raison, les horticulteurs de

la CRA en cultivent pour cibler les festivités populaires entre autres la saint valentin

où le prix est très satisfaisant pour les horticulteurs.

De toutes les manières, le glaïeul rouge vif se cultive tout au long de l´année

d´où une production hebdomadaire de 30 douzaines par ménage avec une moyenne de

prix qui est de 2500 ariary la douzaine(cf. photo n°11, p 46bis).

Page 64: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

43 Bis

Photo n°11:La floraison de glaïeuls grenat près de la berge de la rivière

Andranomadio

Source : Cliché de l’auteur

Commentaire : Les glaïeuls fleurissent toute l’année mais ils prolifèrent surtout les

saisons de pluies

Photo n°12: Gros plan d’une tige de glaïeul rouge vif

Source : Cliché de l’auteur

Page 65: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

44

b-L’œillet

La culture d’œillet ou « la pique »68 constitue aussi la spécificité de la CRA (photo

n°12,p 52bis). Elle se trouve à la deuxième place derrière les glaïeuls et prédomine dans la

partie occidentale de la commune à savoir les fokontanyAmbohijato, Andranomonina, et

Soamonina (cf carte n°9, p 47 bis). Ces fokontany se spécialisent dans la culture d´œillet. Du

point de vue général , la vente d’œillet est rentable puisqu´ elle se pratique tout au long

de l’année. Malgré tout, le prix d’une botte69 laisse à désirer allant de 700 à 3 000 ariary

d’où un prix moyen de 1 500 ariary. Un ménage produit une récolte moyenne de 20 bottes

par semaine. Ce qui donne un total de 960 bottes par an. Ainsi le gain annuel fourni par la

vente d´œillet représente 11,3% du revenu.

c - La gypsophile

La culture de gypsophile est une culture d’appoint pour les horticulteurs (photo

n°13, p 52bis). Ils la pratiquent suivant une période où ces fleurs sont très demandées

et recherchées sur le marché. Ainsi, les festivités religieuses (pâques, pentecôtes, noël…)

sont les périodes propices à la vente des gypsophiles. En général, la gypsophile est

associée à d’autres types des fleurs surtout le glaïeul. Sa vente représente 2,7 % du

revenu et se trouve largement derrière celle de l œillet malgré la production moyenne

de 50 bottes par semaine avec un prix de la botte ne dépassant pas 1000 ariary. Par

ailleurs, la fréquence de sa vente est d’une fois par semaine avec une durée de trois

mois dans l´ensemble de l’année.

68

Voir Glossaire 69

Idem Glossaire

Page 66: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

44 Bis

Photo n°13 :Un champ d’œillet dans la partie occidentale de la commune

Source : Cliché de l’auteur

Commentaire: L’œillet a besoin de longues tiges connues sous le nom de tuteur

pour son développement dans les plates -bandes

Photo n°14: Un champ de gypsophile mêlés à la culture de glaïeuls

Source : Cliché de l’auteur

Page 67: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

45

d - L’alstroémeria

Récemment introduite à Madagascar avec la coopération entre l’association

« Vononahiavotra » de la Commune et les horticulteurs venus de France, l’ alstroémeria

n’est pas encore très développée et demeure peu connue sur le marché floral70 . A cet

effet, la vente de cette fleur ne représente que 1,3 % du revenu. Ce pourcentage étant

bas en raison de prix du paquet qui est de l’ordre de 700 à 1 500 ariary.

Malgré tout, l’association encourage et sensibilise les horticultures à cultiver

davantage l’alstroémeria pour faire connaitre le nouveau produit au public en vue d’en

stimuler la vente et le prix sur le marché. Cette variété de fleur est pratiquée tout au

long de l’année, donc permet d’augmenter la production moyenne jusqu’à 25 paquets

pour chaque ménage (cf. photo n°14, p 48 bis).

e- La camomille

La camomille se cultive dans la commune mais sa pratique est fortement très

hétéroclite par rapport à d’autres fleurs existantes dans ce lieu (photo n°15,p 48bis).

L’explication réside dans la commercialisation car le prix ne dépasse pas 1000 ariary

le paquet(voir glossaire). Ainsi, les horticulteurs la pratiquent trois fois en une année. Sa

vente se fait une fois dans la semaine, donc 12 fois en une année. Ainsi, la vente de

camomille constitue 0,5 % du revenu. En moyenne, un ménage produit 50 paquets de

camomille par semaine à raison de 1 000 ariary par paquet. Par ailleurs, elle est cultivée

pour sa vertu médicinale de guérir la toux. La partie sud de la Commune est plus

spécialiste dans sa pratique.

70 Entretiens auprès du Président de l’association des horticulteurs« VononaHiavotra », RABARIVELO Ralaimidona

Page 68: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

Photo n° 15 : L’alstroémeria commence à se développer dans la région

Source: Cliché de l’auteur

Photo n°16: Vue partielle d’un champ de camomille

Source: Cliché de l’auteur

Commentaire : La camomille est cultivée pour sa vertu médicinale contre la toux

45 Bis

Page 69: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

46

2) La vente des produits agricoles

a -La vente des produits maraîchers, légumineux et oléagineux

Le petit pois, l’haricot vert, l’herbe potagère, les choux et choux fleurs, la tomate

et l’arachide représentent 12,04 % du revenu des paysans. La vente de l’arachide est la

plus élevé 5,5 % à cause du prix du « daba »71 15 000 ariary, suivi par celle du haricot

vert qui atteint 4,19 %. Ce résultat traduit sa place tenue dans le champs de culture.

Sa culture peut être associée à l’horticulture. Cette technique se rencontre surtout dans

le finage horticole. Signalons qu’elle domine le champ de culture dans les fokontany

non floraux car ces fokontany se spécialisent dans les cultures maraîchères. La vente

des tomates est en bas de l’échelle 0,2 %seulement du revenu. En moyenne, un ménage

récolte 20 « kesika»72 par semaine pendant la saison de la récolte des tomates. Le prix

d’un kesika est compris entre 8 000 à 12 000 ariary suivant la saison de la culture

qui ne dépasse pas trois mois. Par ailleurs, la pratique de la culture maraîchère et

légumineuse se rencontre en général dans les fokontany non floraux à savoir

Ambohimahatsinjo, Ambohitsararay, Andriampamaky, Antanimarina, Antsahamamy,

Fihasinana, Miorikampoza et Morarano73.

b - La vente du riz

En dépit de l’insuffisance de la récolte, les paysans vendent du riz pour des

besoins financiers. La vente du riz représente 2,03 % du revenu. Ce pourcentage

s’obtient par la vente du riz blanchi et du paddy. D´une part, la première connaît une

quantité moyenne comprise entre 200 à 400 « kapoaka »74 par ménage dont le prix du

kapoaka a été 280 ariary. D´autre part, le paddy constituant un produit d’échange et

commercial dans la campagne, revêt deux aspects de commercialisation. Il sert d’abord

de semence pour la riziculture avec 9000 ariary le prix du « daba »75 et à payer la

scolarisation des enfants surtout dans l’enseignement primaire.

71

Cf. Glossaire 72

Idem, Glossaire 73

Plan communal du développement de la commune rurale d ’Ankadinandriana(PCDCRA), 2008 - 2012, p 63 74

Voir Glossaire 75

Idem, Glossaire

Page 70: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

47

3) Les revenus de l’élevage

a - L’élevage de la volaille

Considéré comme élevage à cycle court, l’élevage de la volaille est rentable pour

les paysans qui veulent de l’argent à tout moment et en temps utile. Ainsi, la vente de

volaille représente 5,64 % du revenu. La fréquence de la vente est très irrégulière car

dépendant des circonstances où chaque ménage se trouve dans le besoin d’argent.

Ainsi, le nombre vendu varie de 3 à 4 têtes par vente. Le prix d’une volaille varie de 4

000 à 25 000 ariary.

b - L’élevage de zébus

La vente des zébus constitue un revenu moyen pour les ménages. Les zébus font

la renommée de la commune car une fois engraissés, ils sont abattus pour

approvisionner la capitale. Ainsi, la vente du bovin apporte une somme d’argent

nécessaire dans l’activité des paysans. Ce taux représente 4,24 % du revenu . Le prix du

zébu varie entre 400 000 à 2 000 000 ariary. L’explication découlant de cet écart est

la taille au garrot de la bête qui peut dépasser 250 kilos.

c - L’élevage de porcs

L’élevage de porcs est pratiqué par les paysans à cause de son cycle court mais

surtout pour procurer le fumier. La vente de porcs constitue 1,42%. En moyenne, un

ménage vend du porc une fois par an. Mais le prix sur le marché n’est pas statique. Il

est lié à la taille des porcs. Donc, le prix peut varier de 40 000 à 300 000 ariary. Le

premier concerne la vente des porcelets de 2 à 5 semaines. Le second est relatif à la

vente de cochons adultes qui dépassent le poids de 100 kilos.

4) Les autres sources de revenu

a -Le salaire et la pension

La Commune abrite aussi des personnes percevant de l’argent mensuellement ou

trimestriellement. Ces personnes gagnent une somme de l’ordre de 20 000 à 500

000 ariary. Il s’agit d´une part des personnes en exercice percevant mensuellement

leurs salaires comme gardiens, concierges, instituteurs et agents de la JIRAMA d’autre

Page 71: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

48

part, des personnes retraitées dont le mode de perception de pension peut être mensuel

ou trimestriel. La rubrique salaire et pension procure 3 % de l’ense mble du revenu

annuel.

b - Le travail temporaire

Le travail temporaire est composé des taches saisonnières comme le labour de la

terre, le fauchage et le transport du riz dont les journaliers sont rémunérés en fonction

des activités faites en une journée. Le sexe masculin se rémunère mieux que le

féminin car il touche un journalier de 2 500 ariary s´il habite aux alentours du chef

lieu et 2 000 ariary dans les fokontany éloignés. Moins compétitif dans le travail, le

sexe féminin touche quotidiennement 1 700 ariary dans les endroits reculés contre 2

000 ariary pour celui qui réside près du chef lieu de la commune. Par ailleurs, ce

travail temporaire enregistre un pourcentage de revenu de 1,34%.

c - Le loyer des maisons

La part du logement est la plus faible 0,12 %. Cela résulte du faible frais de

location compris entre 4 000 à 15 000 ariary par chambre. Les locataires se repartissent

en deux catégories bien distinctes. D’une part, il y a les élèves qui font le

déplacement pour continuer leurs études soit au collège soit au lycée. Ces élèves

louent les maisons à un frais mensuel de 4 000 ariary. D’autre part, des locataires

louant la maison pour 15 000 ariary par mois sont des fonctionnaires qui exercent dans

le service public comme les gendarmes et les enseignants.

B ­ Les dépenses des ménages

1) Les dépenses relatives à l’horticulture

La nécessité de beaucoup de main d’œuvre pour le labour et l’arrosage, l’achat

d’engrais, de produit phytosanitaire ainsi que de matériels adéquats exige de

l’horticulteur de disposer d’un certain fonds financier. Pour cela, les ménages horticoles

y consacrent 2,06% des dépenses chaque année.

Page 72: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

49

Tableau n°9:Les dépenses afférentes à l’horticulture

Horticulture Fréquence Quantité Montant (ariary) %

-Transport de fleurs 48 fois/an 103 ménages 15 408 000 1,03

-Main d’œuvre 2 mois/12 35 personnes 7 087 500 0,5

-Intrant 1 fois/an 920 litres d’insecticide 1150 kilos d’engrais

4 554 000 0,3

-Redevances 48 fois/an 103 ménages 3 460 800 0,23

TOTAL 20 510 300 2,06

Source: Enquêtes réalisées auprès des ménages

a -La main d’œuvre

Le travail du sol nécessite une performance et du professionnalisme de la part

des exploitants pour l’élaboration des plates - bandes. Ainsi, les horticulteurs emploient

une main d’œuvre maîtrisant parfaitement la technique de l’horticulture. A cet égard, un

ménage horticole utilise en moyenne une personne pendant l’élaboration de ces plates -

bandes. Cette personne est quotidiennement rémunérée à raison de 2 000 à 2 500 ariary

pour une durée de 90 jours. Les dépenses consacrées aux salariés sont 0,5 % du

pourcentage total. La rareté de l’emploi de main d’œuvre découle de la cherté du

salaire.

b - L’achat des intrants

Pour les horticulteurs de la CRA, les dépenses pour l’utilisation des produits

phytosanitaires ne représente qu’une part aléatoire de 0,3 %. Ces produits phytosanitaires

se composent d’insecticides et de fongicides tels que l´agrinimétrie, bass, konza,

polytrine, pyrivert, sanavert, NPK et urée pour l’engrais.

En moyenne, un ménage utilise chaque année 16 litres de ces produits

phytosanitaires contre 10 kilos d’engrais NPK ou d’urée. Le choix de l’utilisation de

ces produits réside dans le soin et l’entretien des plantes apportés par les horticulteurs.

En effet, les produits phytosanitaires sont considérés comme une remède contre les

impératifs ennemis de la plante et le NPK et l’urée sont utilisés pour la croissance et

le développement de fleurs. Souvent, le NPK est employé pendant l’hiver car les

plantes ont, à cette période, du mal à se remettre dans la croissance et floraison.

Donc, ils ont recours à ce produit azotique pour augmenter les récoltes. Ce procédé

s’appelle « le dressage de fleurs ».

Page 73: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

50

c - Le transport de fleurs

Pour le frais du transport des fleurs, les horticulteurs consacrent annuellement

1,03 % de dépenses pour l’acheminement des produits floraux vers la ville

d’Antananarivo. Le trajet se répartit en 3 circuits commerciaux (voir carte n°2,p 10 bis).

• Le circuit Ankadinandriana

Le circuit Ankadinandriana est différent par rapport à d’autres circuits

commerciaux de la Commune. Les horticulteurs acheminent directement les produits

floraux par taxi-brousse(Photo n°13 et 14,). Le frais du transport de fleurs est de 2500

ariary par voyage d´une durée de trajet 3 heures. Arrivés au terminus, ils changent de

taxis ­ bé qui les emmènent vers la ville d’Antananarivo. Le frais du transport entre

Ankadindratombo et le marché floral d’Anosy est de 400 ariary.

• Le circuit Andoharanofotsy

Derrière le circuit d’Ankadinandriana, il y a le circuit Andoharanofotsy

fréquemment utilisé par les horticulteurs qui veulent se rendre au marché de la

capitale pour y vendre leurs produits floraux. Par ce circuit, les horticulteurs sont

obligés de marcher à pieds en portant sur la tête. A cet effet, ils doivent partir dès 23

heures pour pouvoir atteindre le lendemain, à 3 heures, la localité d’Andoharanofotsy.

C’est là qu’ils prennent le taxi-brousse à destination de la capitale. Le choix de ce

circuit réside dans le frais de transport 400 ariary qui est nettement plus abordable par

rapport à celui d´Ankadinandriana.

• Le circuit Ambohijanaka

Pour le circuit Ambohijanaka, il est mal emprunté par les horticulteurs à cause

du frais de transport 500 ariary même s’ils ne l’empruntent que 4 fois par mois. Ce

circuit se fait également à pieds et la durée du trajet est de 3 heures. Autrement dit,

les horticulteurs partent d’ Ankadinandriana vers 23 heures pour gagner Ambohijanaka

le lendemain vers une heure du matin. Arrivés sur le lieu, ils se reposent en attendant

la première ligne de taxis-brousse desservant la capitale aux alentours de 3 heures du

matin.

Page 74: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

51

d - Les redevances

La redevance constitue un impôt prélevé chaque jour par les autorités pour la

location des marchés publics. En fait, les horticulteurs payent à la commune urbaine

d’Antananarivo une redevance de 500 ariary par jour de marché sauf le dimanche.

Cette somme est, pour certains, très chère car elle peut correspo ndre au prix d’une

botte d’œillet ou de gypsophile. A cela s’ajoute un prélèvement de ticket de 200

ariary pour le service du nettoyage « fafan-tsena ». En tout, le pourcentage des dépenses

sur la redevance est de 0,23 %( Voir Tableau 9,).

Par ailleurs, bon nombre des horticulteurs réclament l’allègement de la redevance

parce qu’ils n’ occupent qu’un court laps de temps le marché ( entre 4 heures jusqu’à

6h du matin). Mais la commune urbaine d’Antananarivo les traitent comme les

vendeurs disposant de place sur le marché floral. Raison qu´on peut avancer la non

perception de taxes et redevances pour la CRA sur leurs produits floraux.

2) Les dépenses occasionnées par la riziculture

La riziculture est l’activité qui prédomine dans la Commune. Au total, 83 ℅

ménages pratiquent la riziculture. Etant donné que c’est une commune rurale, ce chiffre

reflète le monde rural où la riziculture est la principale occupation des familles

malgaches pour survivre et surtout pour se procurer de l’argent en temps utile. Ainsi,

82,6 % des dépenses des ménages dues aux activités agricoles à chaque année

notamment la riziculture. Cette branche comporte des étapes qui nécessitent des sorties

d’argent. C’est le cas du labour de rizières, du repiquage, du fauchage, du transport du

paddy.

3) Les dépenses nécessaires à l’élevage

La pratique de l’élevage nécessite de fonds financier pour les soins et l’alimentation des bêtes. Pour cela, 2,2 % des dépenses sont allouées chaque année aux

élevages bovin et porcin.

a - L’élevage porcin

L’élevage porcin demande une somme assez considérable pour les soins et les

traitements. Pour cela, les éleveurs consacrent un pourcentage 1,8 % du total de

dépenses. Cette dépense comprend les achats de nourriture, des pilules, l’injection, de

vaccins.

Page 75: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

52

b -L’élevage bovin

L’élevage bovin est une activité qui demande beaucoup de soins et d’attention

particulière. Ainsi, les éleveurs dépensent annuellement 0,4 % de leur budget pour les

achats de médicaments comme vitamine, pilules, injections et vaccins. Ces

médicaments conditionnent l’état de santé des bêtes dans la réalisation des taches

rizicoles et surtout à l’embouche bovine.

4) Les dépenses quotidiennes liées aux besoins vitaux

a - L’aliment

L’achat des aliments constitue les principales dépenses de ménages 6,2 %. Le

pourcentage élevé 5,2 % s’observe sur l’achat du riz . En moyenne, un ménage

consomme 9 « kapoaka » (voir Glossaire) de riz en une journée pendant la moitié de

l’année. Il est largement suivi par les dépenses sur l’achat de la viande 0,6 % . A cet

effet, les paysans n’en consomment qu’à l’occasion des fêtes religieuses ou de la fête

nationale d’où une fréquence de cinq fois par an. Ils chois issent alors de manger leurs

produits terriers ( la pomme de terre, le haricot vert…) assaisonnés avec l’huile de table.

Ainsi, les dépenses sur la consommation de l’huile de table atteignent 0,4 % c’est à

dire une consommation mensuelle de 1/2 litre par ménage.

b - Le frais du déplacement

Pour vivre, les paysans sont obligés de se déplacer dans la capitale pour acheter

des produits nécessaires et surtout d’y vendre leurs produits agricoles pour se

procurer de l’argent. En tout, les ménages dépensent annuellement 1,8 % pour les

frais de déplacement. Le déplacement des habitants se fait en 03 circuits commerciaux

selon la position géographique par rapport à la proximité de la ville d’Antananarivo :

des circuits Ankadinandriana, Andoharanofotsy et Ambohijanaka. En général, les ménages

agricoles ou horticoles empruntent hebdomadairement ces circuits.

c - Le combustible

L’utilisation du combustible est incontournable dans la cuisson des aliments.

Les ménages dépensent 1,6 % de leurs budgets pour les achats du charbon du bois

et du bois de chauffe. La fréquence des achats est d’une fois par mois mais leur prix

Page 76: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

53

les différencie. Ainsi, le prix du charbon varie de 4 000 à 5 000 ariary le sac tandis

que le bois de chauffe est à raison de 10 000 ariary par mois les paquets de 40 kilos.

d - Le soins

La santé est un levier au développement car selon l’adage : « c’est dans le

corps sain que réside l’esprit perspicace ». A cet effet, les paysans allouent 1,5 % du

total des dépenses pour les soins et l’hygiène. Les dépenses sur l’achat des savons

sont importantes 0,9% car ils achètent trois à quatre savons par semaine pour laver

leurs linges. La consultation de médecins représente 0,6 % à cause de la cherté du coût

de consultation dans le Centre de Santé de Base (CSB) qui est de 5000 ariary.

e - La scolarisation des enfants

La scolarisation des enfants est une préoccupation des parents à chaque rentrée

scolaire. Ainsi, les parents consacrent 1,24 % de leurs dépenses pour la scolarisation des

enfants dans les établissements privés ou/et publics. Pour cela, ils paient un frais

d’écolage 800 à 30 000 ariary dans les établissements publics et un frais compris entre

3000 à 30 000 ariary dans les privés. Les droits d’inscription sont payés en espèce et

en nature « un daba et 1/4 du paddy»(d’une valeur de 12 000 ariary)dans ces

établissements de l’enseignement primaire.

f - L’habillement

En ce qui concerne l’habillement, la dépense consacrée à l’achat des effets

vestimentaires est de 0,8 % . Cette dépense s’obtient sur la fréquence et les moyens

des paysans. D’une part, il y a ceux qui dépensent une somme comprise entre 20000

à 50000 ariary à chaque année. Ces ménages ne font qu’acheter une ou deux fois par

an. A cet effet, ils se rendent sur les marchés populaires de la ville d’Antananarivo où

il y a des effets vestimentaires marchandés à un prix qui varie de l’ordre 100 à 500

ariary comme les articles vestimentaires « kotrakotrana »76. D’ autre part, il y a des

groupes de gens qui font leurs achats vestimentaires à l’approche des festivités

religieuses et de la fête nationale soit une fréquence de 5 fois pour une année. Pour

cela, ils se prémunies au une liasse d’argent 20 000 ariary au minimum.

76

Voir Glossaire

Page 77: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

54

g - L’éclairage de foyers

En ce qui concerne l’éclairage de foyers, les dépenses des ménages consacrées à

l’achat des bougies, du pétrole et la facturation de l’électricité atteignent 0,6 % du total des

dépenses. L’achat des bougies détient la première place 0,56 % à cause de l’utilisation de

12 bougies par mois pour un ménage. Le choix de l’utilisation réside sur la prévention

sanitaire contre les moustiques vecteurs du paludisme. La facturation d’électricité occupe

la deuxième place 0,06 % à cause de la rareté des abonnés et leurs coûts élevés.

L’utilisation du pétrole lampant reste la dernière place 0,04 %. L’explication réside sur la

cherté du pétrole dont le prix à la pompe est de 2400 ariary.

II - Le bilan du budget des ménages

Le bilan du budget des ménages identifie dans un premier temps l’existence

d’une épargne permettant d’améliorer le niveau de vie des paysans et leur situation

par rapport au seuil de pauvreté.

A - L’existence d’une épargne permettant d’améliorer la vie

Pour mieux cerner la place de l’horticulture d’Ankadinandriana dans les activités

économiques des paysans, il est important de comparer le budget de deux ménages

horticoles à celui de deux ménages non horticoles.

Page 78: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

55

Tableau 10:Le budget des deux ménages horticoles

Source de revenus Ménages horticoles Postes de dépenses Ménages horticoles

Montant (Ariary) % Montant (Ariary) %

Ménage 1 Ménage 2 Ménage 1 Ménage2 Vente des fleurs 3744000 3500000 93,6 Aliment 858 000 1883600 41 Produits maraîchers, 480 000 6,2 Riziculture 1 184 000 1 105 600 34 Revenus de l’élevage 12000 0,2 Scolarisation des enfants 254 000 200 000 6,6 Travail temporaire Habillement 100 000 70 000 5 Les autres sources

de revenus (salaire,pension) - - Soins 178 000 78 000 3,6

Vente du riz Frais du déplacement 100 000 58 000 2,4 Horticulture 108 400 80 000 2,4 Elevage 85 400 100 000 2 Combustible 120 000 48 000 2 Eclairage de foyers 57 600 14 400 1 Total 7 736000 100 Total 6 683 000 100 Moyenne (par ménage) 3 868000 Moyenne (par ménage) 3341500 Revenus annuels par

habitant(8indiv./ménage) 483500 Dépenses annuelles par

habitant(8indiv./ménage) 417 688

TOTAL (mensuel) 322333 TOTAL (mensuel) 278458

EPARGNE 43875

Source : Résultats des enquêtes

Les revenus de deux ménages horticoles s’élèvent à 7 736 000 d’ariary par an.

Ces ménages n’ont d’autres sources de revenu que la vente de fleur. Ainsi, la vente

des fleurs leur procure 93,6% des valeurs totales de revenu tandis que les revenus

de l’élevage et la vente de produits maraîchers leur rapportent 6,4 %.

A l’inverse, les dépenses de ces ménages sont composées en majeure partie des

dépenses alimentaires et des travaux agricoles. Elles représentent à elles seules, plus de

75 % de la dépense totale.Les autres dépenses telles que la scolarisation des enfants,

l’habillement, les soins, le frais du déplacement, l’horticulture, l’élevage, le combustible

et l’éclairage de foyers sont relativement moins importantes chez les ménages

horticoles : 25%.

D’une manière générale, le bilan est excédentaire pour les ménages

d’Ankadinandriana, leur permettant ainsi de constituer une épargne mensuelle de

43875ariary. Les ménages horticoles ont un cadre de vie meilleur que ceux de non

floraux. Ce cadre de vie se manifeste par une maison étagée considérée comme

l’apanage des familles riches dans les campagnes.

Page 79: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

56

Cette maison est de type pisé d’orientation nord-sud. Le rez - de - chaussée

comprend deux chambres. La chambre du nord sert de dépôt des matériaux agricoles

et de dépotoir des récoltes et celle du sud est l’emplacement de la volail le après le

coucher du soleil. L’accès à l’étage est un escalier rudimentaire fait en briques

séchées. L’étage est formée d’une seule salle servant de chambre à coucher dans la

partie nord et de cuisine dans le sud. C’est dans la chambre à coucher que les fleurs

sont préparées avant de les transporter au marché d’Anosy.

Le cadre de vie des familles horticoles se manifeste par une fierté mal

dissimulée. Ces familles participent davantage aux questions pécuniaires dans les

fêtes familiales comme le «Famadihana »77. Cette fête est une occasion pour eux

d’inviter les parents, les amis et les voisins. Par conséquence, les horticulteurs se

montrent aisés par rapport à tous en achetant des porcs ou des zébus plus gros.

Tableau 11: Le budget des deux ménages non horticoles

Source de

revenus

Ménages non

horticoles Postes de dépenses Ménages non horticoles

Montant (Ariary) Montant (Ariary)

Ménage

1

Ménage

2

Ménage 1 Ménage

2

Produits maraîchers, 1922000 1700000 67 Riziculture 2662000 3202500 86

Revenus de l’élevage 120000 1120000 23 Aliment 129200 67200 2,8

Travail temporaire 220000 306000 10 Elevage 93 500 90 000 2,6

Soins 72000 50 000 2

Eclairage de foyers 57600 57600 2

Combustible 120 000 - 2

Habillement 20 000 50 000 1

Scolarisation des enfants 48 000 22 000 1

Frais du déplacement - 38 400 0,6

Total 5388000 100 Total 6780000 100

Moyenne (par ménage) 2694000 Moyenne (par ménage) 3390000 Revenus annuels par

habitant(8indiv./ménage) 336750 Dépenses annuelles par

habitant(8indiv./ménage) 423750

TOTAL (mensuel) 224500 TOTAL (mensuel) 282500

EPARGNE

Source : Résultats des enquêtes

77

Voir Glossaire

Page 80: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

57

D’après ce tableau, les principaux revenus des ménages non horticoles sont issus

de la vente des produits maraîchers et de l’élevage. Ces ménages se spécialisent

surtout sur les cultures maraîchère et légumineuse ainsi que sur l’élevage. Ces

composantes occupent relativement 90 % du revenu .En plus de cela, ces ménages

disposent d’autres sources de revenu comme le travail temporaire. Pour cela, ils

participent dans les travaux agricoles(confection d’une plate-bande, fauchage du riz…)

dont le revenu représente une faible part 10%.

Par ailleurs, les dépenses sur les travaux rizicoles, alimentaires et sur l’élevage

pèsent relativement lourd sur leur budget : 86 % pour le premier, 2,8 % le deuxième et

2,6 le dernier. L’argent dépensé est devenu important sur l’achat des produits vitaux

dans la vie ainsi que sur la scolarisation des enfants et le frais du transport d’où une

proportion de 8,6 %.

B - La situation par rapport au seuil de pauvreté

Le calcul des dépenses totales a permis d’obtenir un chiffre de 420 719 ariary par

an pour un habitant ce qui est légèrement supérieur à la moyenne nationale 404 000

d’Ariary pour un seuil de pauvreté de 469 000 d’Ar. 78

Malgré les revenus apportés par la vente des fleurs , la population de la

commune vit en dessous du seuil de pauvreté. La pauvreté s’accentue largement dans

les ménages non horticoles. Les coûts de production, le faible rendement et surtout

l’exigüité des surfaces cultivées sont les principales causes de l’appauvrissement de ces

paysans. Ainsi, ils dépensent annuellement une somme qui est nettement supérieure sur

le revenu apporté par la vente des produits agricoles et de l’élevage.

Dans les ménages horticoles, la plupart des dépenses sont provoquées par l’achat

des aliments et par les activités rizicoles. Néanmoins, les ménages horticoles disposent

d’un revenu élevé grâce uniquement à la vente des fleurs .

Bref, les ménages de la commune d’Ankadinandriana arrivent à mener une vie

plutôt décente grâce à l’horticulture.

78

EPM 2010, p 207

Page 81: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

58

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

La proximité de la ville d’Antananarivo joue un rôle capital dans la

prolifération de la culture florale à Ankadinandriana. Cette culture est très exigeante :

confection des plates-bandes, utilisation d’engrais et d’une technique culturale adéquate.

Cette technique culturale permet de différencier les fleurs ; l’œillet et la camomille se

font par bouturage et le glaïeul, la gypsophile et l’alstroémeria par semis.

Ces fleurs servent à la décoration des maisons, des églises, des restaurants ainsi

qu’aux cérémonies officielles à caractère national. Ainsi, il convient de choisir les

fleurs coupées en fonction des fêtes à cé lébrer ou d’événements à commémorer; la

couronne sert dans les funérailles, le bouquet dans les cadeaux et l’embellissement de

l’église et la gerbe pour commémorer un événement funeste.

La riziculture constitue l’essentiel des activités paysannes. Les cultures pluviales

concernent la brède et les légumes. On pratique aussi l’aviculture, l’élevage bovin,

surtout l’embouche bovine, et l’élevage porcin.

En outre, l’horticulture détient la deuxième place dans les activités agricoles et

conditionne les rotations culturales. Les fleurs sont à l’origine d’un flux de

marchandises des paysans qui veulent se rendre au marché floral d’Anosy.

D’après nos calculs, le revenu monétaire annuel d´un ménage s’élève à 7

729 407ariary soit 644 117ariary par mois. Le gain fourni par l’horticulture est

loin d’être négligeable car constituent 70,17 % du revenu, suivi par ceux de produits

maraîchers, légumineux et oléagineux 12,04 % et le plus faible 0,12 % est issu du

loyer des maisons.

Par ailleurs, les dépenses annuelles d’un ménage atteignent 7 682 887ariary soit

une somme mensuelle de 640 240 ariary. Les dépenses liées à la riziculture sont les

plus élevés 82,6 % du total à cause de travaux nécessitant des fonds financiers pour

l’emploi de main d’œuvre tandis que le plus faible 0,6 % concerne l’éclairage de

foyers.

On peut en déduire ainsi que les ménages de la zone étudiée ont une épargne

mensuelle de 3 877 ariary. Cette épargne leur permet d’améliorer leur cadre de vie.

Page 82: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

59

Ainsi, les paysans surtout horticulteurs ont un changement de conditions de vie : repas

du riz trois fois par jour, maison rustique en briques...

Toutefois, selon les calculs issus de l’échantillonnage de deux ménages horticoles

et deux ménages non horticoles, la population d’Ankadinandriana vit dans la pauvreté

car un habitant dépense annuellement 420 719d’ariary pour un seuil de 469 000

d’ariary. Les ménages non horticoles sont largement touchés par la pauvreté à cause

de l’insuffisance du revenu. Cependant, les ménages horticoles arrivent à mener une vie

plutôt décente grâce à la vente des fleurs.

Ainsi, la vente des fleurs procure une source de revenus appréciables pour ces

horticulteurs. Mais des problèmes se posent dans l’exploitation de la filière horticole.

Page 83: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

60

TROISIEME PARTIE:LES PROBLEMES RENCONTRES ET

LES SOLUTIONS A APPORTER POUR L’HORTICULTURE

D’ANKADINANDRIANA

Dans ce chapitre, nous allons analyser d’abord les problèmes relatifs à

l’horticulture. Ensuite, nous allons dégager les problèmes liés à l’exploitation de cette

filière pour pouvoir émettre enfin des solutions.

Page 84: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

61

CHAPITRE I ­ LES PROBLEMES LIES A L’HORTICULTURE

Les problèmes que nous essaierons d’analyser, s’intéresseront beaucoup plus sur

les contraintes de prédateurs et de maladies, les contraintes climatiques et la cherté

des intrants.

I - Les contraintes de prédateurs et de maladies

Comme beaucoup des plantes, les cultures florales ne sont pas à l´abri des

difficultés qui nuisent à leur développement et aussi à leur floraison. Elles sont la

proie des prédateurs et des maladies. Trois contraintes affectant fréquemment les

plantes sont identifiées : la pourriture sèche, la fonte des semis, et les insectes nuisibles

aux plantes.

A ­ La pourriture sèche

Comme son nom l’indique, la pourriture sèche se manifeste par le flétrissement

des plantes. La pourriture sèche est une maladie rencontrée en toute saison par les

horticulteurs. Ces maladies touchent largement les plantes et infestent les autres saines.

L´origine de cette maladie reste encore floue mais elle attaque sans distinction les

plantes. Cependant, les horticulteurs utilisent des produits phytosanitaires comme le

sanavert pour soigner les plantes.79

Lorsque les plantes sont affectées par ces maladies, elles n´arrivent pas à la

maturité de floraison mais se fanent progressivement.

B ­ La fonte des semis

La fonte des semis ou “befotsy” figure parmi les maladies affectant les plantes.

Elle se manifeste par le pourrissement des jeunes pousses en cours de germination

jusqu’au flétrissement des plantes. Un microorganisme, le pythuim est le premier

responsable de cette maladie. 80

La maladie est considérée comme un cryptogramme même si tous les

microorganismes concernés ne sont pas des champignons à proprement parler.

79

Enquêtes auprès des ménages 80

http://ennemisdesfleurs.fr/

Page 85: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

62

C­ Les insectes nuisibles aux plantes

Deux insectes font le ravage dans l’horticulture. Il s’agit des thrips et de l’agrotis

ipsilon.

D’une part, les thrips sont des petites insectes de couleur noire attaquant

directement les bulbilles, les bulbions et les bulbes de glaïeuls. 81 Dans la plupart de

cas, elles proviennent du manque d´attention des exploitants aux plantes comme

l’absence de soins et de propreté. Il s´agit de laver et de sécher les bulbions. Ces

insectes se multiplient et affectent les bulbes de glaïeuls se trouvant près d´eux.

D’autre part,« L´agrotis ipsilon » est une insecte de la famille des guêpes, de

l´ordre des hyménoptères82 connue sous l´appellation paysanne “renibefangaraka”. Elle

s´attaque non pas aux bulbes mais aux tiges et aux feuilles des plantes. Pour cela, elle

construit des petits nids en terre sur les parties des fleurs. Ces dernières ne peuvent

résister au façonnage de ces nids et deviennent rabougries avant de se flétrir 83. Les

horticulteurs rencontrant l’invasion de l´agrotis ipsilon, n’ont d’autres solutions que de

laisser les plantes à la caprice de ces insectes.

II - Les contraintes climatiques

Les fleurs sont parmi les plantes très sensibles aux aléas climatiques. Trois

contraintes climatiques sont identifiées : la sécheresse, la forte humidité et la grêle.

A -La sécheresse

Pendant la saison sèche, les plantes ont du mal à supporter le prolongement de

la sécheresse qui ralentit leur croissance. Du fait de l’exigence en eau, les horticulteurs

arrêtent, dans la plupart des cas la culture florale pour consacrer à une autre activité

procurant du revenu d’où la morte saison. Ainsi, le prix des fleurs flambe sur le

marché à cause de la rareté des produits. S’il y en a, ils sont, cependant, de mauvaise

qualité car les horticulteurs utilisent des procédés permettant la croissance des fleurs

comme l’urée et le N.P.K. Ces produits flétrissent rapidement les fleurs en 24

heures.

81

Idem http:// ennemisdesfleurs.fr/ 82

Ibidem http : // ennemisdesfleurs.fr/ 83

Enquêtes auprès des ménages

Page 86: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

63

B - La forte humidité

Les plantes ont besoin d’eau pour leur développement et leur floraison. Pourtant,

elles ne supportent pas une forte humidité. Elle occasionne le pourrissement des tiges

et surtout l’apparition des maladies cryptogamiques comme la fonte de semis. En

outre, les pluies persistantes endommagent les pétales voire la plante tout entière.

C - La grêle

La grêle est une catastrophe naturelle faisant du ravage sur toutes les cultures.

L’horticulture n’est pas épargnée par ce fléau. Pendant la saison des pluies, les

horticulteurs assistent au passage de la grêle qui détruit leurs champs des fleurs. Les

fleurs frappées par la grêle sont non vendables sur les marchés car non seulement

elles ne portent des pétales mais aussi leurs tiges et leurs feuilles comportent des

cicatrices et des lésions. On assiste alors à une perte économique tant pour les

horticulteurs que pour la commune.

III - La cherté des intrants

Les intrants sont composés des produits phytosanitaires, des semences et des

engrais. Ces éléments font partie des produits nécessaires impérativement à

l´horticulture. Pourtant, les prix de ces produits sont très chers auprès des détaillants

ce qui n´est pas à la portée de tous les ménages horticoles.

A­ Les produits phytosanitaires

Les produits phytosanitaires sont d’abord constitués de pyrivert, de bass, de

malabar, d’ agrinimétrie, de polytrine, de sanavert et de konza. Leur quantité varie de 10

ml à 1 l. Il en est de même pour les prix allant de 1 500 à 24 000 ariary.

Page 87: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

64

Tableau 12: Comparaison des prix des produits phytosanitaires

Produits

phytosanitaires

Prix (ariary) Quantité

Pyrivert 1 500 10 ml

Bass 2 000 10 ml

Agrinimétrie 2 500 10 ml

Malabar 2 500 10 ml

Polytrine 3 000 10 ml

Sanavert 13 800 1 l

konza 24 000 1 l

Source: Détaillant des produits phytosanitaires sis à Anosy sur la barrière (lalamby)

plus habitués aux horticulteurs

Le premier prix concerne les produits d´ une quantité de 10 ml. Il s´agit des

produits comme le pyrivert, le bass, le malabar, l´agrinimétrie et la polytrine dont le

prix d´un flacon est compris entre 1 500 à 3 000 ariary .

Le second est constitué par le sanavert et le konza avec un prix du litre allant

de 13 800 à 24 000 ariary. Ainsi, la cherté de ces produits constitue une preuve

justifiant que certains horticulteurs laissent leurs fleurs à la merci des maladies.

B­ Les semences

La recherche des semences est un souci majeur des horticulteurs

d´Ankadinandriana. Elles sont non seulement chères dans les étalages des marchés

spécialisés mais peu visibles aussi. Les magasins spécialisés à la vente des semences

destinées à la culture florale sont rares, raison pour laquelle les prix flambent.

Tableau 13 : Comparaison des prix des semences chez les détaillants et les

paysans - vendeurs

Semences Prix en ariary

Détaillants Paysans

Bulbions 20 000 gobelet 15 000 gobelet

Graines (gypsophile…) 10 000 kapoaka 5 000 kapoaka

Source :Enquêtes auprès des ménages et entretiens auprès des grossistes-vendeurs

à Anosy

Page 88: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

65

A cet effet, le prix des bulbions de glaïeuls est de 20 000 ariary le gobelet

contre 10 000 ariary la graine des autres fleurs comme l´alstroémeria et la gypsophile.

Parfois, les détaillants ne disposent pas de stock de semences alors les horticulteurs

sont obligés d’en acheter auprès des autres.

Pour cette raison, ils procèdent toujours au stockage des semences destinées à la

prochaine saison. Cette situation a des conséquences graves sur les récoltes puisque les

fleurs, non seulement sont, de mauvaise qualité mais elles épuisent aussi le sol.

En raison de la cherté des semences, la production ne cesse de diminuer de jour

en jour. Or, les horticulteurs n’ont pas les moyens de se procurer de nouvelles

semences. Cela constitue un des handicaps majeurs dans le développement de cette

filière.

C­ L´engrais

Les paysans savent très bien que les sols sont médiocres et nécessitent une

fertilisation. Leurs techniques culturales témoignent d´une véritable stratégie des sols

par l’emploi de diverses méthodes fertilisantes : le compost, le fumier organique,

l’engrais chimique.

1 - Le compost

L´utilisation du compost comme éléments fertilisants dans l´horticulture touche la

plupart des ménages horticoles dans la campagne. Souvent, le processus d´élaboration

d´un compost est très long et nécessite une certaine patience vis à vis des exploitants.

Ainsi, la durée pour l´élaboration du compost atteint 12 mois.

D´abord, ils ramassent les feuilles et les branches mortes tombant sur le sol et

les mettent dans un trou creusé à l avance, d´une profondeur 0,5 à 1 m. Ils

remblaient ensuite ce trou pour que les feuilles se décomposent de manière à donner

des éléments fertilisants. Après 4 à 6 mois, les horticulteurs recreusent le même trou

pour déterrer les produits en décomposition. Ces produits obtenus s´appellent déjà le

compost.

Concernant le compost obtenu à partir des ordures, les procédés sont les mêmes

mais cette fois ­ ci les ordures ménagères sont incinérées avant d’être enterrées dans la

Page 89: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

66

terre. La durée de décomposition varie de 8 à 12 mois selon les milieux. Cette

période passée, le compost est fin prêt pour fertiliser le sol et offrir une bonne

culture.

2 - Le fumier organique

Le fumier organique ou fumier animal est le plus couramment utilisé dans la

campagne. Le fumier animal est issu de la transformation et de la décomposition de

déjection animale et des herbes destinées à protéger les animaux contre l´humidité et

le froid.

Il est considéré comme un produit organique très riche en éléments fertilisants

du sol. Raison qui explique que l´élevage bovins et porcin sont fortement associés à

l´horticulture.

Ainsi, les paysans qui ne pratiquent pas cet élevage sont obligés d´en acheter

auprès de leurs voisins. Le prix d´une charrette de fumier atteint la somme 10 000

ariary et il se peut qu´ un horticulteur en achète 7 à 8 charrettes au cours de l´année

à cause de la nécessité de plus d´engrais pour la culture florale.

3 - L’engrais chimique

Pour obtenir une meilleure croissance et floraison de fleurs, les horticulteurs

répandent sur le sol des engrais chimiques. Cette méthode se rencontre souvent

pendant la période d´hiver où les plantes souffrent de la carence en apports

organiques nécessaires à leur germination et floraison. Ce procédé s´appelle le

dressage des fleurs. Ainsi, les ménages les utilisent pour augmenter les récoltes.

Il s´agit de l emploi de NPK et d’urée lesquels servent à augmenter la

production car à cette période le prix des fleurs sur le marché est très alléchant à

cause de la rareté des produits donc la loi de l´offre et de la demande joue

pleinement ici.

L´emploi des engrais chimiques est par ailleurs rentable du point de vue

production mais il constitue un obstacle à la vente des fleurs du fait que les

acheteurs n´en achètent pas à cause de la qualité des fleurs qui flétrissent

rapidement dans le vase après 24 heures.

Page 90: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

67

CHAPITRE II ­ LES PROBLEMES RELATIFS A L’EXPLOITATION DE

LA FILIERE HORTICOLE

Dans ce volet, nous allons étudier le problèmes sur le manque de formations

des horticulteurs ainsi que les problèmes au niveau de la commercialisation.

I Ŕ Le manque de formations des horticulteurs

Le manque de formations des horticulteurs se manifeste par la non maîtrise des

techniques de culture et par la non maîtrise des techniques de l’irrigation.

A -La non maîtrise de technique de culture

Les horticulteurs ne peuvent pas se développer dans leurs activités à cause de la

non maîtrise de la culture florale sur les nouvelles méthodes ainsi que l’application de

nouvelles semences. La dernière formation remonte en effet à 2003 date à laquelle ils

ont partagé de l’expérience avec les horticulteurs de France à travers l’introduct ion de

nouvelles espèces notamment l’alstroémeria. Cette espèce n’est pas encore vulgarisée et

donc est très rare par rapport aux autres fleurs qui ont colonisé les zones basses et les

collines de la commune.

Du coup, les horticulteurs ne se bousculent pas pour changer les méthodes

traditionnelles de peur que les nouvelles méthodes ne les conduisent à la perte. Ainsi

malgré ces méthodes nouvelles, les techniques florales n’ont jamais changé. Ce q ui

provoque la dégradation des produits et de la vente des fleurs sur le marché.

B - La non maîtrise de la technique d’irrigation

La non maîtrise de la technique d’irrigation est un handicap à la promotion de

la filière horticole. Bon nombre d’ horticulteurs arrêtent la culture florale pendant la

saison hivernale d’où l’existence de la morte saison. Cette situation a des répercussions

incommensurables tant sur le revenu des ménages horticoles que sur le prix des fleurs

sur le marché.

Pendant la période d’hiver, les horticulteurs sont toujours confrontés à

l’assèchement des points d’eau ou de la source tant vitale pour l’arrosage des fleurs

car l’horticulture est une culture qui exige et demande beaucoup d’eau. Dans ce cas, les

Page 91: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

68

horticulteurs ne maîtrisant la technique de l’irrigation, sont soumis aux aléas de la

nature à cause de la pratique d’arrosage traditionnel.

Cette pratique se fait toujours à la main avec un arrosage dont l’eau puisée se

trouve en général trop éloignée des plates bandes aboutissant à une perte de temps et

une diminution des motivations auprès des horticulteurs.

Photo n°17 : L’arrosage des plates - bandes se fait toujours à la main

Source : Cliché de l’auteur

Commentaire : L’utilisation des techniques d’irrigation traditionnelle fait perdre le temps

et diminue les motivations des horticulteurs

II Ŕ Les problèmes au niveau de la commercialisation

Les problèmes au niveau de la commercialisation comprennent les difficultés

relatives aux débouchés, la fluctuation des prix, le manque de professionnalisme et

fonds financiers ainsi que l’insuffisance des infrastructures routières.

A - Les difficultés relatives aux débouchés

Malgré la proximité de la capitale, les problèmes de débouchés touchent de

nombreux paysans qui vendent leurs produits sur le marché. Il en est de même pour

les horticulteurs d´Ankadinandriana qui rencontrent de graves problèmes pour la

recherche des acquéreurs.

Page 92: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

69

Ils sont à cet effet obligés de vendre à bas prix leurs produits. Cette situation

décourage les horticulteurs puisque les fleurs sont vendues à perte.

Pour ceux qui disposent des acquéreurs, ils sont au nombre de dix ménages

seulement. Les inconvénients sont que les acquéreurs achètent à bas prix et les

horticulteurs n´ont pas le choix.

Au marché d´Anosy, les horticulteurs qui n´ont pas vendu leurs produits floraux

dans un laps de temps de 4 à 6 heures sont obligés de casser le prix. Ils vendent les

fleurs à ces détenteurs habituels du marché floral à des prix dérisoires.

B - La fluctuation des prix

Quatre facteurs interviennent dans la fixation des prix : la saison, le marché, les

espèces et la qualité des fleurs.

1) La saison

Il ressort de nos études dans les paragraphes précédents que la plupart des

fleurs se cultivent tout au long de l’année. Mais leurs prix varient en fonction des

saisons :

- La saison sèche et fraiche

- La saison pluvieuse et chaude

En saison sèche, on enregistre les prix maxima des produits de l’horticulture. La

hausse des prix s’amorce dès le mois d’avril avec la fête pascale pour atteindre leurs

valeurs maximum au mois de juin et août(tableau 14). L’explication réside dans la

rareté de produits floraux.

L’abondance des fleurs sur les marchés en saison pluvieuse entraîne une baisse

des prix. Cela s’observe dès le mois d’octobre pour enregistrer une chute des prix le

plus bas au mois de novembre.

2) Le marché

Il existe à Anosy deux marchés des produits floraux ;

Page 93: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

70

a - Sur le trottoir du pavillon des fleurs:

Tableau 14: La répartition des prix chez producteurs

Espèces Unité Prix en ariary

Saison sèche Saison pluvieuse

- Glaïeul blanc Douzaine 6 000 3 000

- Glaïeul jaune frisé Douzaine 5 000 2 000

- Glaïeul grenat Douzaine 4 000 2 000

- Glaïeul rouge vif Douzaine 3 000 2 000

- Œillet Botte :15tiges 2 500 700

- Gypsophile Botte 1 000 500

- Alstroémeria Paquet :12tiges 1 500 500

- Camomille Paquet :10tiges 2 000 500

Source : Enquêtes auprès des horticulteurs-vendeurs à Anosy

Le trottoir du pavillon des fleurs à Anosy est le lieu réservé par la commune

urbaine Antananarivo aux horticulteurs qui vendent directement leurs produits. Ils y

occupent à partir de 04 heures à 06 heures du matin. Sur ce lieu, les prix des produits

sont assez bas par rapport à ceux du pavillon des fleurs car les horticulteurs les

vendent en gros. Les produits non écoulés sont, en outre, vendus au pavillon des fleurs

à des prix dérisoires.

b -Le pavillon des fleurs à Anosy :

Tableau 15 :La répartition des prix chez consommateurs

Espèces Unité Prix en ariary

Saison sèche Saison pluvieuse

- Glaïeul blanc 6 Tiges 6 000 3 000

- Glaïeul jaune frisé 6 Tiges 5 000 2 000

- Glaïeul grenat 6Tiges 4 000 2 000

- Glaïeul rouge vif 6 Tiges 3 000 2 000

- Œillet 10 tiges 2 500 700

- Gypsophile Botte 1 000 500

- Alstroémeria 6 Tiges 1 500 500

- Camomille Paquet 2 000 500

Source : Enquêtes auprès des vendeurs habituels à Anosy

Page 94: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

71

Le pavillon des fleurs « barika »84 est un lieu réservé aux fleuristes non

producteurs. Pour des produits de même qualité, les prix y sont légèrement supérieurs.

Par exemple, une douzaine de glaïeul est achetée à un prix 2 000 ariary sur le

trottoir alors que le pavillon le vend aux consommateurs à un prix 2 000 ariary les

06 tiges.

3) Les espèces

La fluctuation des prix dépend du choix des consommateurs sur les espèces des

fleurs. Celles - ci vont du glaïeul blanc, de l’œillet enfin de la gypsophile. Ce sont les

trois principales espèces offertes sur le marché.

Les causes de cette différence résultent de la manipulation génétique plus ou

moins importante pour avoir les formes actuelles de ces fleurs85.

4) La qualité des fleurs

Les acheteurs recherchent une fleur de bonne qualité sur les marchés. Ils en

exigent quatre critères:

- La longueur de la tige

- La grosseur des fleurs

- L’absence de lésion

- L’abondance du feuillage

Seulement, la production des fleurs est loin de satisfaire à ces critères. Les

horticulteurs cherchent à satisfaire uniquement le besoin quantitatif pour augmenter leur

revenu. Or, l’aspect qualitatif est essentie l pour percer de nouveaux marchés.

C - Le manque de professionnalisme et de fonds financier

La technique florale a beaucoup changé depuis 1924 période de l’introduction

des fleurs et les modes de culture ont connu une modernisation et amélioration

régulière. Pourtant, les horticulteurs ont du mal à suivre cette évolution dans le temps.

84

Voir Glossaire 85

ANDRIANARIVELO(E,R), culture florale à Ambalavao , Ambatofotsy, Ankadinandriana , mémoire de

maîtrise, Université d’Antananarivo, département Agriculture, 1981, p. 56

Page 95: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

72

Ainsi, les produits floraux n’ont connu que peu d’amélioration par rapport au départ.

Cela a eu des impacts graves sur le rendement ainsi que sur la qualité des fleurs

d’où la chute des prix sur le marché. Ce manque de professionnalisme se traduit

par l’inexistence de formation par lesquelles les horticulteurs peuvent épanouir leurs

activités surtout faire de l’horticulture une activité de rente car la majorité des

horticulteurs sont souvent des personnes mal instruites et même des analphabètes. Ainsi

la priorisation de la formation doit primer pour que cette filière soit une activité

génératrice d’argent.

Ce manque de professionnalisme peut se résumer aussi par les résultats de

l’insuffisance ou de l’inexistence de fonds financiers. Aucun organisme de crédit ou de

banque de prêt ne s’installe dans la commune. Ces institutions financières sont

essentielles pour une amélioration des conditions de vie des horticulteurs au cas où

ils veulent épanouir leurs champs de fleurs. Mais les horticulteurs se contentent de ce

dont ils disposent. Ils n’ont pas les moyens d’améliorer et de développer les activités

florales.

D - L´insuffisance des infrastructures routières

Comme la plupart des communes malgaches, la commune rurale Ankadinandriana

souffre de la dégradation et du manque des infrastructures routières.

La route reliant la Commune à la capitale est un problème auquel sont

confrontés quotidiennement les habitants empruntant cet axe. Deux axes routiers

convergent vers la commune et constituent l’ossature du réseau routier communal.

Il s’agit d’une part de l’axe Ankadinandriana-Antananarivo passant par

Ambohimanambola long de 33 km. C’est l’axe qui est actuellement le seul desservi par les

taxis brousse. Malgré l´existence de ces moyens de transport, les usagers rencontrent des

difficultés pour payer les frais et les coûts de transport. Les horticulteurs doivent

payer un frais de transport 2500 ariary par personne et 2500 ariary pour les fleurs à

commercialiser dans la capitale. Mais il arrive que le frais de transport connaît, en

période des pluies, une hausse remarquable par rapport à celui du temps normal. Cette

hausse atteint le double du frais soit 5 000 ariary.

Page 96: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

73

Il y a, d´autre part, l´axe Ambatofotsy (RN 7) Ankadinandriana passant par

Tsiafahy. C´est également une piste en terre, longue de 17 km86. Aucun moyen de

transport n’emprunte cet axe à cause de la dégradation d´une bonne partie de la route.

Les fokontany sont, en outre, reliés au chef lieu de la Commune par des pistes

dégradées mais accessibles en voitures tout terrain sauf les fokontanyAndranovelona et

Ampahitrosy. La CRA dispose ainsi de pistes et de routes carrossables d´une longueur

94 km87. Souvent, les voies de communications sont inutilisables pendant les périodes

de pluies. Ce qui aura des impacts dans l´économie de cette région aussi bien pour les

horticulteurs que pour les paysans qui veulent vendre les produits dans le chef lieu de

commune.

Bref, la dégradation de la route a entraîné l’enclavement de cette région. Les

paysans n’arrivent que difficilement à écouler les produits floraux dans la ville

d’Antananarivo où ils sont moins compétitifs à cause de la cherté du prix. C’est donc

un obstacle pour le développement.

CHAPITRE III ­ LES SOLUTIONS PRECONISEES

Cette perspective nous guide à émettre quelques suggestions pour améliorer la

filière horticole. Pour ce faire, nous nous penchons sur les solutions au niveau des

acteurs et les perspectives d’avenir pour cette filière.

I Ŕ Les solutions au niveau des acteurs de la filière

Cette rubrique préconise la formation des horticulteurs, la vulgarisation des

nouvelles méthodes de l’irrigation et la recherche de débouchés et de nouveaux

marchés.

A -La formation des horticulteurs

Elle prévoit trois volet : la nécessité d’encadrement, la mise en relation de

partenaires financiers et la transformation des fleurs.

86

Monographie de la commune rurale Ankadinandriana, 2010,p 2 87

Idem Monographie, p 2

Page 97: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

74

1 ­ La nécessité d’encadrement

L´encadrement fait partie des activités indispensables pour mener à bien les

activités entreprises. Le dernier encadrement remonte en 2003 date à laquelle une

formation sur l’horticulture a été organisée par les spécialistes de France aux membres

de l’association des horticulteurs d’Ankadinandriana. Par cette occasion, les deux camps

ont partagé des expériences et savoir faire en matière de l horticulture.

En outre, du fait de l apparition des nombreuses maladies méconnues,

l´encadrement doit primer avant tout car l utilisation des nouveaux produits

phytosanitaires nécessite des contrôles et encadrements des techniciens spécialisés

pour éviter les risques engendrés par l’auto pratique des horticulteurs.

2 ­ La mise en relation de partenaires financiers

La recherche de débouchés est un problème qui touche les paysans dont les

horticulteurs. Pour les horticulteurs, ils espèrent trouver de partenaires financiers pour

pouvoir développer l’horticulture. Pour cela, il convient de s’adresser à des organismes

financiers comme le SIPEM, le CECAM et l’OTIV lesquels faciliteront l’accès des

paysans aux crédits par le biais des prêts. Ces crédits à taux d’intérêt faible, serviront

de fonds financiers dans le but d’augmenter les champs de culture, et seront accessibles

à tous les horticulteurs.

3 ­ La transformation des produits

Les horticulteurs devront participer à une formation axée sur le mode de

conservation de fleurs. Cette formation est importante dans la mesure où les

horticulteurs n’ont pas de techniques sur la conservation des fleurs. Les fleurs peuvent

se conserver de deux manières :

a) Le séchage des fleurs

Le mode de conservation le plus couramment utilisé est le séchage des fleurs .

Ce procédé est facilement pratiqué du fait que les fleurs sont des produits périssables.

A cet effet, les horticulteurs vendeurs devront transformer les produits non vendus en

fleurs sèches afin d’éviter le gaspillage des produits et surtout de fournir une nouvelle

source de revenu. C’est là une activité promotrice d’emploi puisqu’ils peuvent, après la

Page 98: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

75

formation, partager les méthodes à d’ autres personnes même non acteurs dans le

domaine de l’horticulture.

b) La conservation dans une chambre froide

Par ailleurs, l’attente des horticulteurs en matière de conservation des fleurs

réside dans la mise en place d’une chambre frigorifique ou d’une chambre froide

capable de conserver sans modifier la qualité des fleurs. Ce projet a été évoqué, en

2003, durant les échanges entre les horticulteurs venus de France et les horticulteurs

de cette localité.88

Ce procédé est vivement souhaité par les horticulteurs qui peuvent y stocker

leurs produits non vendus. Pourtant, ce projet n’est pas encore réalisé.

B ­La vulgarisation des nouvelles méthodes d’irrigation

Dans la CRA, l’irrigation à l’arrosoir et l’irrigation à raie sont le plus

communément utilisées en horticulture. Cependant, des méthodes d’irrigation nouvelles

ont été trouvées pour pallier aux problèmes d’insuffisance d’eau que rencontrent les

horticulteurs. Il s’agit de l’irrigation goutte à goutte et l’irrigation par aspersion.

a) L´irrigation goutte à goutte

Cette méthode est très facile à appliquer et ne demande pas de fonds financier

considérable. Pourtant, beaucoup d’ avantages sont tirés à partir de son utilisation.

L’irrigation goutte à goutte permet d’abord d’économiser l’eau induite par la

perte par évaporation et par ruissellement. Une possibilité d’apporter des éléments

fertilisants dans l’eau d’arrosage en utilisant une pompe dosée et surtout une réduction

des risques de maladies fongiques par l’absence de mouillage de feuillage 89.

Le réseau fonctionne par gravitation. Ce système est donc adapté à des

installations familiales de petites tailles et permet de moderniser les techniques

d’irrigation visant à améliorer la compétitivité des entrepreneurs horticoles

d´Ankadinandriana.

88

Enquêtes auprès des horticulteurs et du président de l’association « VononaHiavotra » RABARIVELO

Ralaimidona 89

Centre Technique Hort icole d’Antananarivo nº 1, Vers une irrigation plus efficace, sept ­ oct. 2014, p 2

Page 99: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

76

b) L´irrigation par aspersion

Le problème que se trouvent confronter quotidiennement les horticoles est les

difficultés sur la technique d’irrigation. Quelques communautés dans le fokontany

horticole d’Antanetibe ont essayé de le surmonter à l’aide de moteur qui pompe l’eau

de rivière. Cette adduction sert de modèle d’irrigation par aspersion pour les autres.

Pourtant, cette technique est très chère à cause du prix de carburant qui ne cesse

d’augmenter. Ce qui aura pour effet l’abandon de ce système d’irrigation du fait de

l’inexistence de l’appui de la commune et des organismes extérieurs.

C - La recherche de débouchés et de nouveaux marchés

Dans l’optique d’améliorer et uniformiser les prix de fleurs sur le marché, les

horticulteurs vendeurs sis à Anosy sollicitent d’instaurer les créneaux de prix et la

politique de prix sur le marché et trouver une amélioration de la commercialisat ion à

travers l’extension de nouveaux marchés à fleurs.

1 ­ L’information sur les créneaux de marché

Pour améliorer la vente des fleurs sur le marché, il faut au préalable informer

les horticulteurs - vendeurs sur les créneaux de prix sur le marché. A cet égard, les

fleurs doivent afficher le même prix sur le marché. Le but étant d’éviter la vente à

perte des horticulteurs. Donc c’est à partir d’un prix équitable que les vendeurs tirent

profit de leur travail.

Ce système est vivement souhaité car les horticulteurs vendeurs peuvent jouir

du fruit de leurs durs labeurs c’est à dire le système gagnant-gagnant sera avant tout

primé.

2 - La politique de prix

Le prix est la valeur chiffrée d’un bien. C’est aussi un élément essentiel pour mesurer

la rentabilité des activités. Il joue un rôle important dans le comportement d’achat des

consommateurs. Il est donc intéressant d’imposer un prix adéquat et à la portée de notre

cible visée. La politique de prix dépendra de trois paramètres à partir des éléments

suivants :

Page 100: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

77

- les coûts

- les prix

- la qualité.

Actuellement, le prix des fleurs n’est pas compétitif au niveau national. Cela est dû,

entre autres, aux coûts de production élevés. En conséquence, il est particulièrement

important de maîtriser la qualité des produits et la demande.

3 ­ L’amélioration de commercialisation

Les solutions pérennes sur l’amélioration de commercialisation de fleurs résident

dans l’instauration de marchés à fleurs réservés uniquement aux produits floraux des

paysans. Ces marchés faciliteront l’écoulement des fleurs ainsi que le ravitaillement des

villes.

La mise en place de ces nouveaux marchés permet de vendre avec intérêt leurs

produits floraux . Ces nouveaux marchés amélioreront non seulement les prix des fleurs

aux consommateurs mais en plus les intermédiaires - spéculateurs disparaîtront

automatiquement.

II - Les perspectives d’avenir pour la filière horticole

Les perspectives d’avenir consistent à examiner les opportunités de cette filière

et sa promotion au développement par le biais de l’extension des produits vers les

marchés national et international.

A ­ Une filière à fortes opportunités

L’ horticulture est une filière à fortes opportunités. Elle est associée aux

événements de l’humanité comme les fêtes religieuses, les événements nationaux, et à la

décoration des maisons et des restaurants. Pourtant, les localités ou régions qui la

pratiquent sont très restreintes à Madagascar.

A cet effet, Ankadinandriana doit en profiter pour relancer son développement

économique. Presque tous les produits floraux visibles sur le marché sont originaires

de cette localité. Il en est ainsi de ceux utilisés lors des cérémonies officielles dans le

palais d’Iavoloha où les fleurs venant d’Ankadinandriana sont à l’honneur pour les

Page 101: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

78

décorations et l’embellissement des salles.90 A cet effet, la demande des fleurs croît

pendant ces cérémonies et les ménages horticoles peuvent jouir du revenu apporté par

ces événements.

B ­ Une filière promotrice du développement

L’horticulture devra être un levier du développement économique

d’Ankadinandriana. Plusieurs activités ont vu le jour pour mettre en relation

l’horticulture et les autres dans le but de stimuler le développement économique de

cette localité.

Nombreuses sont les agences de voyage qui organisent un circuit touristique dans

cette localité. En 2012, une randonnée touristique a été réalisée par l’ORTANA 91 pour

découvrir les cultures florales. Cette randonnée a été d’une part un succès pour

l’organisateur car les touristes ont ainsi pu découvrir les cultures florales. D’autre part,

les paysans ont pu écouler en une journée leurs produits alimentaires . On peut dire

ainsi que l’horticulture a pu attirer des touristes dans cette région. Cette visite a

rapporté des devises donc c’est une filière promotrice du développement si elle est

concrétisée par des acteurs pertinents.

Par ailleurs, l’horticulture joue une place importante à la réalisation du

développement durable. Cette vision prône la protection de l’environnement et de la

nature au diapason du progrès économique de l’humanité. L’emplacement des plates-

bandes sur les flancs de la colline contribue déjà à la conservation du sol contre

l’érosion. Cette technique diminue considérablement le lessivage du sol et empêche la

formation des « lavaka » après une forte pluie.

En outre, elle contribue également au développement de la filière apicole. Cette

contribution est d’autant en relation diptyque. D’une part, la plante a besoin des

abeilles pour déclencher la pollinisation d’où le développement des pétales. D’autre

part, les abeilles n’arrivent pas à produire du miel sans les fleurs. Ils en prélèvent le

nectar essentiel pour la production du miel.

90

Entret ien auprès du président de l’association des horticulteurs RABARIVELO Ralaimidona 91

www : //Randonnée/ ORTANA,15 ju illet 2012 consulté le 25 mars 2014

Page 102: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

79

A la limite, il est alors intéressant d’associer l’horticulture et l’apiculture. A ce

prix, l’horticulture prend part au développement durable par la promotion de

l’environnement et de la nature.

C - L’extension des produits vers les marchés national et international

Comme nous avons vu aux chapitres précédents, les espèces des fleurs glaïeuls

et l’œillet font la renommée de cette région. Ainsi, les collecteurs arrivent sur place

pour acheter directement les produits floraux. Ces collecteurs les acheminent vers les

villes comme Mahajanga et Toamasina.

Toutefois, les bénéficiaires espèrent étendre leurs débouchés vers d’a utres villes

de Madagascar comme Antsirabe, Fianarantsoa, Itasy. Une étude entre les collecteurs et

l’association des horticulteurs est déjà en cours pour réaliser cette ambition afin de

promouvoir la filière horticole et améliorer les revenus des horticulteurs

d’Ankadinandriana. La réalisation de ce projet est indispensable du fait que la

production est abondante et non comestible. Cette étude améliorera non seulement la

demande des fleurs sur les territoires malgaches mais aussi de conquérir de nouveau

le marché international.

Bien que les produits floraux exportés soient insignifiants à la balance

commerciale, ces produits figurent jusqu’à la fin des années 70, dans les statistiques

du commerce extérieur de Madagascar. Puis, les produits exportés ne cessent de

diminuer. Par exemple, en 1970, les fleurs exportées sont 9 t 119 kg rapportant une

somme de 3 310 500 fmg contre en 1978, 4 t 576 kg d’une valeur monétaire 16 609 700

fmg. 92

Depuis, les pays européens n’importent plus les labels floraux malgaches hormis

les orchidées et les huiles extraites du géranium93. Cela est dû à la dégradation de

cette filière. Le non respect de la qualité, la régularité ainsi que la non fiabilité des

approvisionnements sont les raisons du refus des exportations malgaches vers

l’Europe.

92

REVUE HORTICOLE n° 203, janv 1980, p 13 93

RAELIJAONA ( C,E), Projet de création d’une unité de géraniculture pour extraction et commercialisation

d’huile essentielle de géranium à Mahanoro - Région Atsinanana, Université de Toamasina, département de

gestion, 2010, p 65

Page 103: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

80

Peu de temps après, les horticulteurs d’Ankadinandriana cherchent à reconquérir le

marché international en améliorant non seulement la quantité mais aussi la qualité

des produits biologiques qui sont très demandés et exigés sur les marchés européens.

Car les principaux fournisseurs de l’Europe en Afrique ( le Kenya et l’Afrique du

sud), y expédient des produits floraux à caractère industriel94. Or, les consommateurs

européens se tournent vers les produits essentiellement naturels. C’était alors un des

atouts des produits floraux malgaches et une occasion à saisir pour regagner la

confiance de ces consommateurs .

94

http://commercedesfleurs. afr./

Page 104: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

81

CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE

L’horticulture pratiquée dans cette localité rencontre de grands problèmes. Ce

problème est d’abord rendu difficile par la persistance des maladies et des prédateurs.

Trois contraintes ont été répertoriées ; la pourriture sèche, la fonte de semis, les insectes

nuisibles que les horticoles cherchent par tous les moyens possibles à éradiquer par

l’emploi des produits phytosanitaires.

Ces produits phytosanitaires sont nécessaires pour lutter contre les maladies des

plantes. Pourtant ils sont très chers sur le marché. C’est là un handicap pour le

développement de l’horticulture. Ils sont constitués de pyrivert, de bass, de malabar,

d’agrinimétrie, de polytrine, de sanavert et de konza. Leur prix respectif se situe entre

1 500 à 24 000 ariary selon la quantité.

Il en est de même pour les intrants dont l’utilisation nécessite une somme

d’argent considérable pour les achats de fumier organique et d’engrais chimique et une

longue patience des paysans pour le compostage.

L’un des problèmes auxquels sont confrontés quotidiennement les paysans est le

manque de formation tant sur le plan technique culturale que sur la technique

d’irrigation. On comprend donc qu’il n’y a pas eu de véritable amélioration de la

façon culturale, les horticulteurs se contentent de la technique léguée par leurs parents.

Cette façon culturale a donc des répercussions sur la quantité et la qualité de la

production offerte sur le marché.

Les difficultés de débouchés, le manque de professionnalisme et de fonds

financier ainsi que la dégradation des infrastructures routières constituent des obstacles

majeurs dans la commercialisation de la production florale aux consommateurs. Ainsi,

les produits sont moins compétitifs sur le marché à cause de la cherté des fleurs.

Pour y remédier, les horticulteurs doivent suivre une formation axée sur la filière

horticole et accéder aux organismes financiers lesquels faciliteront l’exploitation de

ce secteur. A ce prix, ils pourront conserver les fleurs soit par séchage soit par

l’emploi de la chambre froide.

Il convient aussi de vulgariser les nouvelles méthodes d’irrigation. Il s’agit de

l’irrigation goutte à goutte permettant d’économiser de l’eau et conserver la fertilité du

Page 105: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

82

sol. L’irrigation par aspersion est par contre très coûteuse car elle nécessite une

somme conséquente.

Concernant la commercialisation, il convient de rechercher de nouveaux

débouchés et instaurer un nouveau marché afin de surmonter la saturation de marché.

Pour cela, les horticulteurs devront informer les acteurs de la filière sur les créneaux

de marché pour éviter la vente à perte.

L’horticulture est une filière en plein essor et pourra être un levier de

développement pour la commune si elle est concrétisée par des acteurs pertinents.

Page 106: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

83

CONCLUSION GENERALE

La commune rurale Ankadinandriana, objet de cette étude dispose des

opportunités permettant de développer ses activités.

Elle se trouve dans les Hautes Terres centrales et est caractérisée par un relief

accidenté de 1000 m d’altitude en moyenne. A l’ouest et au sud de la région

dominent des chaînes de montagne, la zone d’escarpement dans la partie occidentale et

dans la partie orientale de la commune, c’est le bassin versant de l’Ikopa .

Son climat est caractérisé par cinq mois de saison pluvieuse et sept mois secs

avec une amplitude thermique 8°6 C. Donc, cette région connaît un climat tropical

d’altitude.

Ce réseau hydrographique comporte la rivière Ikopa longeant la partie orientale

de la commune et les rivières Miorikampoza et Volontsangana qui donnent naissance

à la rivière Andranomadio. Ils conditionnent la formation végétale de la zone.

La formation végétale est caractérisée par une faible étendue de la forêt

primaire (5 ha), de la forêt de reboisement (6200 ha ) et 2487 ha de prairies et de

pâturages.

La particularité des sols à Ankadinandriana est leur faible teneur en fertilisant.

Les activités agricoles sont pratiquées dans les parties où il y a des points d’eau ou

de l’eau en permanence pour en faciliter la mise en valeur.

L’histoire du peuplement est encore floue. D’après, la tradition orale, la régio n est

récemment occupé par les habitants car elle date à la colonisation. L’effectif de la

population est faible par rapport à l’étendue de la surface de la Commune d’une

densité 168 hab./km2.

La population n’a cessé d’accroître à un rythme annuel de 2,59 % résultant de

l’excédent des naissances sur la mortalité. Or cette population est inégalement repartie

dans l’espace et ce, en rapport avec les infrastructures plus propices à l’agriculture. Le

fokontany Ankadinandriana est le plus peuplé à raison de 341 habitants par km2 tandis

que le fokontany Ambohitsararay est le moins peuplé 89 habitants au km2. Il faut

noter aussi que l’effectif du sexe masculin est plus nombreux par rapport à celui du

Page 107: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

84

sexe féminin car les paysans maintiennent que, à l’âge adulte, les garçons assureront la

continuité de lignée des familles tandis que les filles se chargeront de leurs belles-

mères.

Le chef lieuAnkadinandriana fait partie du district d’Avaradrano mais le rôle

qu’il doit tenir est négligé par sa population malgré les marchés de produits agricoles

et bestiaux qu’il abrite ainsi que les lignes suburbaines qui assurent sa liaison avec la

capitale. Cette situation a malheureusement freiné le développement de cette co mmune

malgré la richesse aurifère dont regorge son sous- sol.

L’influence de la ville d’Antananarivo a cependant beaucoup contribué à la

mutation vers l’ horticulture dans la commune rurale Ankadinandriana. Cette commune

où prédominent des cultures de subsistance, se sont vues ajouter des activités

lucratives comme l’horticulture. Celle-ci est devenue un élément permanent du paysage

et a provoqué un changement du comportement et du cadre de vie des horticulteurs.

Dans les fokontany floraux, les fleurs ont supplanté les cultures sèches dans le

paysage. Elles détiennent la deuxième place des activités agricoles et sont à l’origine

d’un flux de marchandises qui se manifeste concrètement par les processions fleuries

de paysans se rendant dans le marché floral d’Anosy.

Malgré tout, c’est une région en retard et mal reliée à la capitale. Elle s’insère

dans le district d’Avaradrano et s’inscrit dans la zone enclavée de la région

d’Analamanga.

Les fleurs doivent accomplir de longs trajets pour parvenir chez les

consommateurs. La cherté des frais de taxis-brousse et l’état défectueux des routes

engendrent des prix des produits exorbitants qui les rendent moins compétitifs sur le

marché. Cette situation décourage les horticulteurs qui font le déplacement à pieds en

transportant les produits sur la tête (« taxi la tête ») en espérant gagner un peu plus

d’argent.

Impérativement, il convient d’améliorer le circuit de commercialisation afin que

les producteurs puissent écouler avec intérêt leur production et avoir l’impression

qu’ils travaillent vraiment pour eux même et non pour des intermédiaires. Dans ces

conditions, les paysans pourront privilégier la culture florale.

Page 108: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

85

Il convient aussi de mieux encadrer le monde paysan. La région souffre d’un

manque de cadres techniques. Diverses actions doivent être menées ; vulgarisation et

intensification de l’horticulture, instauration d’institutions de microfinances, amélioration

des techniques culturales et traitements phytosanitaires, application de fumure organique,

orientation vers la fleur séchée et amélioration de l’état de routes.

Enfin, l’horticulture a en face d’elle des opportunités pour le développement de la

région si elle est priorisé dans les activités en améliorant les prix sur le marché et

donne aussi une synergie maximisée dans la promotion de développement.

Notons pour terminer que cette étude à elle seule ne suffit pas pour appréhender

la question se rapportant à l’horticulture. D’autres recherches plus approfondies

s’imposent donc dans un avenir proche pour élucider les problèmes qui se posent.

Page 109: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

BIBLIOGRAPHIE

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236 p.

Documents périodiques et supports pédagogiques

-ANDRIANARIVELO(E,R), culture florale à Ambalavao, Ambatofotsy,

Ankadinandriana, mémoire de maîtrise, Université d’Antananarivo, département Agriculture,

1981, 110 p.

Page 110: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

- Centre Technique Horticole d’Antananarivo nº 1, vers une irrigation plus

efficace, sept ­ oct. 2014, 8 p.

- Cours de géographie de la population en première année

- Enquête nationale sur le suivi des objectifs du millénaire pour Madagascar

( ENSOMD), caractéristiques sociodémographiques des ménages, 2012-2013, 100 p.

-Gouvernement malagasy, Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté ,

2003, 141 p.

-MADA REVUE, la Région d’Ankadinandriana et la culture florale, Mada Revue

Géographie n° 42, janvier- juin 1983, 79 - 93 pp.

- Monographie de la commune rurale Ankadinandriana, 2010, 15 p

-Plan communal de développement de la commune rurale Ankadinandriana

(PCDCRA), 2008-2012, 75 p.

-RAELIJAONA (C, E), Projet de création d’une unité de géraniculture pour

extraction et commercialisation d’huile essentielle de géranium à Mahanoro - Région

Atsinanana, Université de Toamasina, département de gestion, 2010, 134 p.

-RATOVONIAINA (M,M), Santé et éducation dans le développement

d’Ankadinandriana : priorisation des variables qualitatives, Université d’Antananarivo,

département Agro-Management, 2003, 85 p.

-REVUE HORTICOLE n° 203, janvier 1980, 25 p

Webographie :

1-Site disponible sur :En.wikipedia. org/wiki/Horticulture

2-Site disponible sur :http :// fr. wikipedia. org /wiki/Commerce mondial des fleurs

3- Site disponible sur :www.madagascar-tribune.com

4- Site disponible sur :https://www.over-blog.com/

5- Site disponible sur :http://www.fondation-monet.fr

6- Site disponible sur : http voyage.guide-mg.com/decouvrir/analamanga/alasora...

7- Site disponible sur http://horticultura/

8- Site disponible sur http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/en-region/ile-de-france

9- Site disponible http sur ://www.saveursparisidf.com

10- Site disponible http sur ://www.ile-de-france.chambagri.fr/filiere_horticulture

11- Site disponible sur www : //Randonnée/ ORTANA,15 juillet 2012

12- Site disponible sur http://commerce de fleurs. afr./

13 - Site disponible sur http://ennemisdesfleurs.fr/

Page 111: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

ANNEXES

ANNEXE 1 : Questionnaire sur les horticulteurs

1- Depuis quand pratiquez - vous l’horticulture ?

2- Avez-vous reçu de formation sur l’horticulture ?

3- Quelles variétés de fleurs cultivez-vous ?

4- Pouvez- vous parler de la préparation apportée à la culture florale ?

5- Les méthodes de culture de ces fleurs sont tous identiques ?

6- Quand est – ce que les fleurs sont cultivées ?

7- Quand est – ce que les fleurs sont repiqués?

8- Utilisez-vous d’engrais dans la culture florale ?

9- Avez-vous de fournisseurs de semence ?

10- Combien de famille vit sur le revenu issu de l’horticulture ?

11- N’y a-t-il pas de source de revenu autre que celui de l’horticulture ?

12- Etes-vous affiliés à une association ou à une coopérative?

13- Quels en sont les avantages tirés ?

ANNEXE 2 : Questionnaire sur la commercialisation des produits floraux

1- Avez-vous des collecteurs qui viennent sur place ?

2- Où commercialise la production florale ?

3- Les vendeurs habituels et la commune d’Antananarivo ne vous posent de

problème sur le marché d’Anosy?

4- Quels moyens trouvez-vous pour acheminer ces produits vers la ville ?

5- Combien coûte un bouquet de fleurs ?leurs prix sont ils égaux ?

Page 112: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

6- Y-a-t-il de périodes où les fleurs sont recherchées sur le marché ?Si oui,

combien gagnez-vous ?

7- Quelles catégories de gens achètent les fleurs ?

8- La filière horticole rapporte-t-elle de l’argent ?

9-Sans indiscrétion, quel serait le revenu apporté par la vente des fleurs ?

ANNEXE 3 : Questionnaire sur les problèmes de la culture florale

1- Quelles contraintes affectent la culture florale ?

2- Utilisez-vous de produits phytosanitaires ?Lesquels

3- L’absence des collecteurs ou des acheteurs habituels pose-t-elle un handicap à

la promotion de la culture florale ?

4- Quels problèmes rencontrent les horticulteurs de cette région ?

5- Que pensez-vous sur le projet de transformation de la production florale ?

6- Quelles seraient vos attentes pour améliorer ce secteur ?

7-Quelles sont vos suggestions envers la coopérative ,l’association, la commune et

l’Etat sur la filière horticole?

8- D’après vous, quel serait l’avenir de l’horticulture d’Ankadinandriana ?

ANNEXE 4 : Enquêtes démographiques

1- Tableau sur la répartition de population enquêtée selon le nombre de naissance

et décès d’enfants moins de cinq ans

Masculin Féminin

Naissances

Décès

Page 113: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

ANNEXE 5: Tableau sur la répartition du revenu des ménages

Source de revenu Fréquence Quantité Montant

(Ariary)

(℅)

Salaire ou pension

Loyer de maison

Vente du riz :

-Paddy

-Riz blanc

Vente de fleurs :

-Glaïeuls

•blanc

•Jaune frisé

•Grenas

•Rouge vif

-Œillet

-Gypsophile

-Camomille

-Alstroémeria

Petit pois

Haricot vert

Herbes potagères

Tomates

Pistache

Choux et Choux fleurs

Vente de zébus

Vente de porcs

Vente de Volailles

Travail temporaire

(labour, repiquage…)

MOYENNE (par ménage)

TOTAL (mensuel)

Page 114: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

ANNEXE 6 : Tableau sur la répartition de dépenses des ménages

Postes de dépenses Fréquence Quantité Montant

(Ariary)

(%)

Aliment

-Riz

-Viande

-Huile de table

Habillement

Scolarisation des enfants

-Privée

-publique

Frais du déplacement

Combustible

-Charbon

-Bois de chauffage

Soins

-Consultation de médecin

-Achat du savon

Riziculture

-Main d’œuvre

-Nourriture

- Engrais

-Entraide

Horticulture

-Main d’œuvre

-Intrant

-Transport de fleurs

-Redevances

Elevage du bovin

-Vitamine

-Pilule -Injection

- Vaccin

Elevage du porcin

-Nourriture

-Pilule

-Injection

-Vaccin

Eclairage de foyers

-Bougies

-Pétrole

-Electricité

MOYENNE (par ménage)

TOTAL (mensuel)

Page 115: PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE D

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Auteur: RANDRIANARIVO Fanomezantsoa Heriniaina

Titre du mémoire : PLACE, ROLE ET PROBLEMES DE L’HORTICULTURE

D’ANKADINANDRIANA DANS L’ECONOMIE PAYSANNE

Nombre des pages :85

Nombre des cartes : 05

Nombre des photos : 17

Nombre des graphes : 2

Nombre des tableaux : 15

Résumé

Ankadinandriana est une commune rurale plus proche de la ville d’Antananarivo. Cette

proximité de la capitale lui permet de diversifier ses activités agricoles à cause des cadres

physique et humain dont elle dispose. Grace à l’introduction des fleurs dans cette région,

Ankadinandriana peut satisfaire la demande croissante des produits floraux de la population

tananarivienne.

Dans cette commune, la filière horticole contribue largement à améliorer la vie économique

des paysans. La principale source de revenu est basée sur la vente des fleurs. L’argent gagné

assure l’accomplissement des travaux agricoles et permet aussi de subvenir à l’achat des produits

de première nécessité et enfin l’épargne permet un changement du cadre de vie des

horticulteurs.

Malheureusement, l’horticulture n’est pas à l’abri des problèmes. Ces problèmes résident

dans la production ainsi que dans la commercialisation. Mais des solutions sont proposées pour

relancer cette filière.

Mots clés : botte, douzaine, paquet, développement économique.

Directeur du mémoire

Monsieur Arsène ANDRIANARISON, Maître de Conférences

Adresse de l’auteur : lot II k 27 c bis Mahatony

Contact : 0346662659