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Pèlerinage "Sur les pas d'Etienne Pernet" Fondateur des Petites Soeurs de l'Assomption Le samedi 15 juin 2013 à Paris 09h30-19h00 De Notre-Dame des Victoires à la Maison Mère des Petites Soeurs Livret du pèlerin www.assomption-psa.org

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Pèlerinage "Sur les pas d'Etienne Pernet" Fondateur des Petites Soeurs de l'Assomption

Le samedi 15 juin 2013 à Paris 09h30-19h00 De Notre-Dame des Victoires à la Maison Mère des Petites Soeurs

Livret du pèlerin

www.assomption-psa.org

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Etienne Pernet et le sanctuaire de Notre Dame des Victoires

Quittant sa Franche Comté natale à 24 ans, Etienne arrive à Paris en 1848. Hébergé chez des cousins, il tombe malade ; chaque jour il se rend à Notre Dame des Victoires, priant Dieu de lui faire connaître ce qu’Il veut de lui. Après quelques entretiens avec le Père Morcel, le 5 mai 1849 il lui confie qu’il cherche du travail dans l’enseignement. Ce religieux mariste, l’oriente vers Mère M. Eugénie Milleret, (fondatrice des Religieuses de l’Assomption) car il sait qu’elle connaît l’Abbé d’Alzon qui cherche des maîtres pour le collège de Nîmes. Mère Marie Eugénie reçoit Etienne, puis écrit au Père d’Alzon lui faisant part de ses observations : « …ce jeune homme me parait franc et je croirais qu’il a de l’étoffe pour le bien, avec beaucoup d’ardeur naturelle ». La réponse arrive : « envoyez-le moi ». En Juin, Etienne arrive au collège de l’Assomption à Nîmes, d’abord comme surveillant il deviendra un des premiers « Augustins de l’Assomption, Institut que le Père d’Alzon fonde après les vœux privés qu'il prononça à Notre-Dame des Victoires : Signalons aussi que l’Abbé d’Alzon - ami de l’Abbé Desgenettes - a prêché le carême en 1845. Il est représenté avec don Bosco sur le pied de l’autel central. Par la suite le Père Pernet reviendra fréquemment prier dans cette église pour donner des

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intentions de messes et même, en demander pour le curé de son village qui en manquait. Le 29 septembre 1866 il accompagnera sœur Camille venue remercier la Vierge pour sa guérison obtenue miraculeusement après une neuvaine à Notre Dame des Victoires. Pour faire la transition avec la suite de notre pèlerinage, j’ajoute que le Père Pernet fera le lien entre Notre Dame des Victoires et Notre Dame de Salut en disant le 13 novembre 1881 que le vocable : « Notre Dame de Salut est la conséquence de celui de Notre Dame des Victoires, car c’est en triomphant avec son Fils que Marie nous a apporté le salut, avec Lui elle continue l’œuvre du Sauveur ».

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Etapes du pèlerinage :

Parmi les lieux fréquentés par le Père Pernet, nous avons privilégié avec l’équipe de préparation un circuit simplifié car il y aurait bien d’autres lieux - souvenirs tels que l’Eglise St Sulpice où il reçut les ordres mineurs et le collège de Clichy entre autres. Nous commençons par Notre Dame des Victoires qui fut pour le Père Pernet un lieu de ressourcement pendant 50 ans, de même que les sanctuaires consacrés à Marie qui ont jalonnés son existence. Ensuite nous irons rue François 1er à travers les jardins du Palais Royal, la rue de Rivoli, la place de la Concorde, les Champs Elysées. Si l’on fait abstraction des moyens de locomotion par rapport au milieu du XIXème siècle il est certain que les maisons et monuments conservent le même aspect (à l’exception des magasins…). Au passage imaginons que la population était très diversifiée, toutes les classes de la société se côtoyaient dans les rues, tandis que dans les immeubles, le classement des habitants se faisait, selon le statut social, par étages depuis la cave jusqu’au grenier et selon les cours et arrière-cours. Nous arriverons rue François 1er où était la communauté assomptionniste, devenue récemment l’Auberge Adveniat. Ensuite, après l’esplanade des Invalides, nous emprunterons la rue St Dominique dont le tracé et les constructions n’ont pas changé à l’exception des boutiques qui depuis une dizaine

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d’années ont remplacé les échoppes, ateliers et vieux magasins, du XIXème siècle... Au niveau du 92 nous ferons un arrêt à l’Eglise Saint Pierre du Gros Caillou, puis nous entrerons dans la cour du : 145 rue St Dominique où se trouvait le premier logement des Petites Soeurs, loué en mai 1865 au 1er étage, à droite après le porche. Le quartier avait été choisi « parce qu’il renferme le plus grand nombre de pauvres ». Il sera temps alors de nous acheminer vers la dernière étape : la Maison Mère au 57 rue Violet. C’est là que je vous donne rendez-vous pour compléter l’histoire de la Congrégation à partir de 1870.

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Etienne Pernet et la communauté de la rue François 1er

Venant de Nîmes, le Père Etienne Pernet arrive le 17 octobre 1863 dans la communauté qui compte 3 prêtres et 2 frères avec le Père Picard comme supérieur. Dès le 23 octobre le Père d’Alzon lui adresse les consignes suivantes : « Tâchez, je vous en conjure de :

1. vous reposer 2. vous soigner 3. vous guérir 4. vous sanctifier 5. confesser 6. prêcher quand vous le pourrez 7. toujours édifier. »

C’est ce qu’il vécut jusqu’en 1899, assurant confessions, prédications, comptes de la communauté, courses, accueil, visite des malades du quartier. Le Père Picard écrira au Père d’Alzon : "Père Pernet ne se fait pas une réputation de prédicateur, la sainteté suppléait à tout mais son confessionnal ne désemplit pas". Il visite les malades du quartier qui ne peuvent venir jusqu’à la chapelle. Ce n’était pas un orateur de renom, d’ailleurs ce n’est pas ce qu’il ambitionne, mais, comme il l’avait écrit au Père d’Alzon au moment de son ordination : « Porter simplement la Parole de Dieu, la répandre dans les cœurs comme une bonne semence de vie ». Il apporte un soin particulier à la célébration de la messe. C’est au cours de l’une d’elle qu’il entrevoit la réalisation de l’intuition qu’il avait eue à Nîmes, devant la détresse des familles des enfants du patronage frappées par la maladie: « il

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fallait une femme, mais une femme religieuse », pour leur venir en aide. C’est dans cette chapelle qu’il devint en 1864 le directeur spirituel d’Antoinette Fage et c’est là aussi qu’en septembre 1866, elle prononcera ses premiers vœux. Après la fondation des « Petites Sœurs gardes malades des pauvres à domicile » qui deviendront en 1867 les « Petites Sœurs de l’Assomption » le Père Pernet poursuivra à la fois sa vie communautaire mais aussi son ministère, sans distinction de milieu social, d’âge, ou de foi, attentif à la souffrance morale ou physique. Ses frères diront : « il est le père des pauvres et le consolateur des affligés ».

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Eglise St Pierre du Gros-Caillou

La précédente ayant été détruite à la Révolution, la nouvelle église fut construite entre 1823 et 1829 et consacrée en 1830. C’est en 1863 qu’elle prend le nom de St Pierre du Gros Caillou. Elle fut agrandie en 1881 par la chapelle Notre Dame de Bonne Espérance, puis en 1911, par la 2ème partie que l’on voit aujourd’hui derrière l’autel de l’ancienne église. C'est dans cette église que la première communauté des Petites Sœurs allait prier. Première habitation des Petites Sœurs : rue Saint Dominique Au 233 rue St Dominique, (actuellement le n° 145) le Père Pernet avait loué, en mai 1865, trois petits appartements au 1er étage au dessus de la Boulangerie qui existait déjà à cette époque… Les sœurs allaient chercher l’eau à la fontaine qui se trouve au n° 129/131 de la rue. Dépourvues de ressources, comme les pauvres du quartier, elles sollicitent des bons pour le « fourneau économique », qui existait juste en face de l’église : rue Clerc chez les Filles de la Charité. Antoinette Fage, devenue Mère Marie de Jésus en septembre 1866 est en but aux difficultés internes à cause du comportement de 2 sœurs mais aussi externes de la part des personnes hostiles à cette œuvre qui déroute. Les dons permettent tout juste de régler les factures qui s’accumulent.

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Le Père Pernet veille sur cette communauté, il vient encourager, soutenir, instruire celles que l’on appelait les « Gardes malades des Pauvres » jusqu’en 1867. Cependant les candidates se présentent de même que les malades à soigner. Bientôt il faudra trouver d’autres logements, ce sera rue de Monceau, puis rue Violet, vers laquelle nous nous dirigeons, en traversant le Champ de Mars.

Antoinette Fage

La rue Saint Dominique à la fin du XIXe siècle

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Le Père Pernet et la Maison de la rue Violet

L’accroissement de la communauté entraîna la location de deux autres logements, mais très vite il fallut songer à trouver une vraie maison… Une « maison à vendre » rue Violet fut signalée par une sœur travaillant dans le quartier et les tractations aboutirent grâce à la générosité des bienfaiteurs. Le 5 avril, vingt-quatre Sœurs s’installent au 57, rue Violet qui deviendra et demeurera : la « Maison Mère », cinq autres sœurs restant dans le deuxième logement de la rue Monceau. Le pavillon comportait alors un seul étage ainsi qu’une salle à l’extérieur. La mise en état par les sœurs s’étalera sur 3 mois. Jusqu’à son départ à Rome, le Père Pernet vient les voir tous les jours, au moins après Complies chantés avec sa communauté.

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Le 13 juin il rejoint le Père d’Alzon qui accompagne son évêque au Concile Vatican I. Dès son retour, la guerre éclate avec la Prusse, le Père Pernet s’engage avec le Père Vincent de Paul Bailly comme aumônier, d’abord à Metz puis à Mayence. Pendant six mois il n’y aura plus aucune communication avec Paris, où il ne sera de retour qu’en février 1871. Mère Marie de Jésus fait face à cette nouvelle situation et accueille dans la maison une « ambulance militaire » pour assurer le soin des blessés de guerre puis ceux de la « Commune » qui lui succèdent aussitôt. C’est sans doute cet accueil des blessés des 2 camps qui préservera la Maison Mère de la violence et des pillages que beaucoup de maisons religieuses ont eu à subir à cette période. A son retour, le Père Pernet vient se réfugier à « Grenelle » en civil, mais cela ne l’empêchera pas d’être reconnu comme ecclésiastique et arrêté. Il devra sa libération à l’intervention d’un bienfaiteur et ami de la congrégation. Pour protéger sa vie le Père Picard l’enverra à Arras. Toute cette tourmente n’empêche pas les vocations d’affluer, dès 1879 un projet d’agrandissement prend corps : rehausser de quatre étages le pavillon et construire à côté une vaste salle surmontée d’une grande chapelle. Pour cela une souscription est ouverte. La fin des travaux coïncide avec le décès de Mère Marie de Jésus le 18 septembre 1883. Ses obsèques pourront y être célébrées. Le Père Pernet venait régulièrement pour la formation des novices, les conférences et instructions aux sœurs, les réunions des groupes de laïcs affiliés aux Dames servantes – à la

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Fraternité Notre Dame de l’Assomption – aux Filles de Sainte Monique. Les cérémonies de Profession, les fêtes liturgiques, ce fut le cas le samedi saint 1899, après la célébration il devait aller confesser rue François 1er mais une violente douleur nécessita l’intervention du médecin qui s’opposa à son départ, il s’alitât jusqu’au lundi de Pâques soigné et entouré par les Petites Sœurs. Après les obsèques dans la Chapelle, entouré de nombreux Assomptionnistes, Prêtres, Amis, et Petites Sœurs il fut enterré dans le caveau en dessous de la Chapelle où Mère Marie de Jésus avait été déposée 16 ans plus tôt. On peut signaler qu’après l’Ambulance de la guerre de 1870 puis de la « Commune », un autre hôpital militaire fut organisé de 1914 à 1919. Enfin pendant la guerre de 1940/45 ce fut l’accueil des réfugiés qui fuyaient depuis le Nord et l’Est de la France vers le Midi, ainsi que l’équipement pour recevoir les « gazés ». Par la suite, grâce à l’agrandissement du jardin, des constructions successives seront réalisées au fur et à mesure des besoins tels que : Postulat, Noviciat, Préparation aux Vœux Perpétuels. Enfin la dernière construction date de 1994, il s’agit de la maison « Antoinette Fage » pour l’accueil des sœurs et personnes âgées du quartier.