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INSTITUT de FORMATION en SOINS INFIRMIERS 2, AVENUE DES LOMBARDS. BP 718 10003 TROYES cedex MEMOIRE DE FIN D’ETUDES COMPETENCES ET EXPERIENCES POUR UNE VERITABLE POLYVALENCE PROFESSIONNELLE BERESFORD-WOOD Orane Sous la guidance de Mme TASSAN-ZANIN ANNEE 2011-2012

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INSTITUT de FORMATION en SOINS INFIRMIERS

2, AVENUE DES LOMBARDS. BP 718 – 10003 TROYES cedex

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

COMPETENCES ET EXPERIENCES POUR UNE VERITABLE

POLYVALENCE PROFESSIONNELLE

BERESFORD-WOOD Orane

Sous la guidance de Mme TASSAN-ZANIN ANNEE 2011-2012

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« Nos réflexions. Elles sont le fruit de notre commerce avec les autres, du

frottement de notre intelligence avec la leur et du travail souterrain que nos

lectures et nos conversations effectuent en nous. »

Pierre Assouline, Vive la conversation

« Vous deviendrez les soignants que vous voulez devenir. »

Isabelle Rigault

Page 3: PDF - Infirmiers.com

REMERCIEMENTS

Je tiens vivement à remercier,

Madame Tassan,

Pour sa patience, sa bienveillance et tout ce qu’elle m’a transmis et apporté

durant ces trois intenses années,

Monsieur Le Nalbaut,

Pour le temps qu’il a pris à me fournir de précieux documents,

Les professionnelles rencontrées,

Pour m’avoir donné de leur temps et de leur savoir,

Les cadres de santé des différents services,

Pour avoir accepté de m’accueillir,

Ma famille,

Pour son immense soutien, sans faille, sa patience à toute épreuve et son

amour,

Ma colocataire,

Pour sa constance à mon égard, ses conseils et notre complicité,

Olivier,

Pour ses encouragements et sa présence,

Et tous ceux qui ont apporté leur contribution, petite ou grande, à mon mémoire

de fin d’études.

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SOMMAIRE

Remerciements

Introduction page 1

I – Présentation page 3

I – 1 – Situation de départ page 3

I – 2 – Questionnement relatif à la situation de départ page 4

II – Cadre théorique page 7

II – 1 – La polyvalence page 7

II – 1 – a – Définitions et concepts page7

II – 1 – b – La polyvalence sous différents aspects page 9

L’aspect humain page 9

L’aspect économique page 10

L’aspect management page 10

II – 2 – L’infirmière page 12

II – 2 – a – Définitions et concepts page 12

II – 2 – b – La législation relative au métier page 13

II – 3 – La prise en charge d’un patient page 14

II – 3 – a – Niveau relationnel page 14

II – 3 – b – Niveau technique page 16

III – L’exploration page 17

III – 1 – L’outil méthodologique page 17

III – 2 – Analyse des entretiens confrontée aux concepts page 21

III – 3 – Discussion et hypothèses page 24

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III – 3 – a – Discussion, les concepts confrontés à l’analyse

page 24

III – 3 – b – Emission d’hypothèses par rapport à la question de

recherche page 28

Conclusion page 30

Glossaire

Bibliographie

Annexes

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- 1 -

INTRODUCTION

Nous avons choisi un sujet concernant notre exercice professionnel car

nous avons conscience que lorsque nous aurons obtenu notre diplôme, nous

ne serons pas apte à exercer. Nous entendons par cela que toute notre

expérience reste à fonder ainsi que notre dextérité et nos réflexes. Jeunes

diplômés, nous ne pouvons pas affirmer tout savoir. Or, commencer à se

questionner dès aujourd’hui sur la manière de nous améliorer, d’approfondir et

de perfectionner notre diplôme d’Etat est une manière de nous projeter dans

nos futures pratiques.

Lors de notre stage de chirurgie, nous nous sommes immergés dans le

monde professionnel, auquel nous allons nous confronter d’ici quelques mois.

Nous avons pu appréhender toutes les dimensions de la prise en charge

globale d’un patient – médicale, infirmière, socio-culturelle, économique – et

ainsi mettre en œuvre les diverses théories apprises en institut de formation en

soins infirmiers. Cependant, nous avons pu voir aussi les nombreux biais que

rencontre une infirmière pendant sa prise de poste et qui font toute la

complexité de notre métier. Parmi eux, celui qui nous a le plus interpellés est

l’incidence de la polyvalence de l’infirmière sur la prise en charge d’un patient,

d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un patient différent du domaine du service. Nous

avons voulu nous pencher sur cet aspect pour essayer de comprendre ce qui

démarque la pratique d’une infirmière dite polyvalente de celle plus spécialisée.

Nous allons tout d’abord vous présenter la situation de départ, véritable

point de départ de ce sujet de recherche par le questionnement qu’elle a

suscitée en nous. Ensuite, nous nous attacherons au cadre conceptuel visant à

définir les différents concepts de ce sujet avec l’appui d’auteurs reconnus. Puis,

nous irons à la rencontre de professionnelles du terrain à travers l’exploration,

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- 2 -

en analysant les données recueillies et en les confrontant aux concepts étudiés

pour aboutir à une question de recherche et plusieurs hypothèses.

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- 3 -

I – Présentation

I – 1 – Situation de départ

Durant ma deuxième année d’école d’infirmières, j’ai effectué le stage du

semestre 4 de 10 semaines en service orthopédique dans une clinique.

Lorsqu’une infirmière postule pour travailler dans cette clinique, elle est affectée

par la directrice des soins à un étage qui va définir sa spécialité et son lieu de

travail.

Un jour, en milieu de matinée, au moment des soins techniques, la

directrice des soins a téléphoné au service où j’étais en stage. Elle annonçait

qu’un patient relevant de l’urgence, provenant de l’autre clinique de la ville,

arrivait. L’infirmière recevant l’appel a transmis l’information à sa collègue et

aux aides-soignantes pour préparer une chambre rapidement. Le patient est

arrivé pendant midi. Il s’est avéré que le patient présentait un diagnostic de

coliques néphrétiques, relevant du domaine de la néphrologie. Il devait,

initialement, être hospitalisé dans la deuxième clinique, mais par manque de lits

et en collaboration avec la première clinique, il fut transféré dans notre service.

Les deux infirmières présentes ont verbalisé leur difficulté face à cette

prise en charge qui divergeait de leur domaine de chirurgie et leur

mécontentement de devoir prendre en soin ce patient. Elles ne comprenaient

pas pourquoi leur service avait été choisi plutôt qu’un autre étage. De plus,

plusieurs questionnements sont apparus : comment allons-nous faire ? Qui va

s’occuper de ce patient ? Combien de temps va-t-il rester ? Pourquoi dans

notre service ? Qui sait quels sont les éléments de surveillance ? Les risques ?

etc. Les deux professionnelles étaient inquiètes et stressées face à ce patient

car elles ne se sentaient pas capables de le prendre en charge. En effet, elles

ont parlé des connaissances acquises à l’école sur ce sujet mais elles ont

clairement indiqué que cette acquisition était éloignée du moment présent et

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- 4 -

qu’elles ne se sentaient plus du tout capables de pallier aux difficultés qu’elles

rencontraient avec ce patient.

Le patient est arrivé avec une ordonnance provenant de la clinique

d’origine, le diagnostic ayant été émis là-bas. Cependant, aucune thérapeutique

ne lui avait été déjà administrée sauf une automédication de paracétamol à

domicile. L’antalgique prescrit lui a été administré par voie veineuse peu de

temps après, au sein de notre service. De plus, un autre problème s’est

présenté, le patient n’avait pas de docteur référent à la clinique, ce qui a rajouté

du stress aux infirmières, qui n’avaient aucun point de repère en cas de

questions et/ou urgences. La directrice des soins en a été informée et a

demandé à un chirurgien viscéral de s’en occuper.

Nous n’avons visité le patient que lorsque nous devions faire le tour des

patients revenant du bloc opératoire. Ce sont surtout les aides-soignantes qui

ont pris ce monsieur en charge alors qu’il était demandeur, algique et

préoccupé par son état de santé. Lors des transmissions, son cas fut

rapidement évoqué mais sans grande précision. L’infirmière qui faisait les

transmissions a seulement ajouté qu’il « allait bien ». Le lendemain, le patient a

quitté la clinique comme convenu avec le docteur (pour le cas, un chirurgien

vasculaire) qui l’a pris en charge et l’équipe n’en a plus reparlé.

I – 2 – Questionnements autour de la situation de départ

A travers cette situation, plusieurs questionnements sont ressortis,

notamment pour approfondir et comprendre le contexte. Premièrement, nous

pouvons nous poser la question suivante : comment une infirmière1 exerçant

dans un service spécialisé gère-t-elle un patient relevant d’un autre domaine

que le sien ? En effet, sa formation initiale théorique lui confère des aptitudes

pour pouvoir gérer – normalement – tout type de pathologie. De plus, lorsque

1 Le mot « infirmière » désigne autant un homme qu’une femme dans tout le texte.

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- 5 -

les professionnels travaillent depuis un certain temps dans le même service, ils

acquièrent des habiletés propres à leur secteur. Cependant, cette acquisition de

compétences n’est propre qu’au service dans lequel ils travaillent. Alors,

comment prendre en charge un patient inconnu et qui présente des soins

inhabituels ? Quel impact a le choix de leur carrière sur la polyvalence du

professionnel ?

Nous pouvons aussi nous questionner sur les compétences particulières

et les qualités nécessaires pour qu’une infirmière puisse prendre en charge

correctement et en toute sécurité un patient différant de son domaine de

spécialité. Si elle accepte de prendre en charge un patient mais qu’elle sait

pertinemment qu’elle va rencontrer des difficultés et qu’elle risque de ne pas

pouvoir le prendre en charge de manière optimale, quelles vont en être les

conséquences ? A quels niveaux va-t-elle engager sa responsabilité ? Le

patient qui arrive en service recherche une prise en charge globale et

irréprochable. Bien souvent, maintenant et de plus en plus, les usagers savent

et peuvent se retourner judiciairement contre l’institution qui les a accueillis et

les soignants qui les ont pris en soins. Il est donc nécessaire pour la soignante

de savoir faire face à ce dilemme : prendre ou ne pas prendre en charge

lorsque l’on ne sait pas mais que l’établissement exerce une pression

économique (rentabilité des lits), psychique (faire ses preuves face à la

difficulté) et professionnelle (jugement de nos propres capacités d’exercice) sur

nos épaules.

De plus, en quoi une infirmière travaillant dans un service

hyperspécialisé, type service de soins intensifs en cardiologie ou de

réanimation adulte, diffère-t-elle d’une infirmière qui travaille en service plus

polyvalent type service d’accueil des urgences ou de consultations externes ?

Qu’est-ce qui fait au niveau de l’exercice professionnel que l’infirmière sera plus

apte à tel ou tel poste ?

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- 6 -

Lorsque l’infirmière d’un service X est confrontée à l’arrivée d’un patient

relevant d’un domaine Y, quelles stratégies d’adaptation doit-elle mettre en

place pour prendre en charge cette personne ? En quoi, dans quelles mesures

doit-elle adapter la prise en charge du patient différent du domaine du service

où elle travaille ? Quel va être son cheminement intellectuel et pratique ? Vis-à-

vis de la formation initiale qu’elle a reçue durant trois années à l’IFSI (cf.

glossaire), quels vont être les mécanismes et les savoirs remobilisés face à

cette situation ? Quelle est la part de l’expérience et quelle est la part de

formation initiale dans une prise en charge telle que celle décrite ?

Nous pouvons aussi nous interroger sur les éléments favorisants ou les

freins à une prise en charge de qualité dans ce contexte.

A travers ce travail, nous ciblerons plus particulièrement l’impact de la

polyvalence dans une prise en charge dite particulière.

EENN QQUUOOII LLAA PPOOLLYYVVAALLEENNCCEE DDEE LL’’IINNFFIIRRMMIIEERREE IINNFFLLUUEENNCCEE LLAA PPRRIISSEE EENN CCHHAARRGGEE

DD’’UUNN PPAATTIIEENNTT HHOOSSPPIITTAALLIISSEE RREELLEEVVAANNTT DD’’UUNNEE SSPPEECCIIAALLIITTEE MMEEDDIICCAALLEE AAUUTTRREE QQUUEE CCEELLLLEE

OOUU EELLLLEE EEXXEERRCCEE ??

Suite à l’exposition de la situation de départ et au questionnement

émergeant de celle-ci, nous allons étudier le cadre conceptuel relatif aux

notions ressortant de cette première partie.

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- 7 -

II – Cadre théorique

Dans cette partie, nous allons vous exposer différents concepts. Tout

d’abord celui de polyvalence, puis celui de l’infirmière et enfin celui de la prise

en charge d’un patient.

II – 1 – La polyvalence

II – 1 – a – Définitions et concepts

Selon le dictionnaire Le Petit Larousse Illustré, la polyvalence désigne

« caractère de ce qui est polyvalent2 » mais aussi « caractère de quelqu’un qui a

plusieurs spécialités, plusieurs compétences3 ». De là, nous pouvons explorer la

signification de l’adjectif polyvalent. La définition retenue parmi celle du

dictionnaire précédemment cité, nous paraissant la plus judicieuse est « qui

possède des aptitudes, des capacités variées4 ». Dans le dictionnaire Hachette

encyclopédique, le mot « polyvalent » est « doué de capacités diverses, de talents

variés.5 ». Jean-Charles Erny, dans son article de la revue Soins Cadres, définit

la polyvalence telle que « la qualité d’un individu qui a plusieurs spécialités6 » et le

mot polyvalent comme « …possède plusieurs compétences7 ».

C’est ainsi que nous pouvons faire un lien avec la compétence. Marie-

Agnès Morel, infirmière, cadre de santé, énonce dans l’ouvrage Les concepts 2 Le Petit Larousse Illustré, sous la direction générale d’Isabelle Jeuge-Maynart, éd. Larousse,

Paris, 2008, p. 799

3 Ibid.

4 Ibid.

5 Dictionnaire Hachette encyclopédique, sous la responsabilité d’Emmanuel Fouquet, éd.

Hachette Livre, Paris, 2001, p. 1278

6 Erny, Jean-Charles, « A propos du processus de construction du sentiment d’efficacité

personnelle des infirmiers d’un pôle », Soins cadres, numéro 80, novembre 2011, pp. 20-22 7 Ibid.

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- 8 -

en Sciences infirmières8, que la compétence est un concept encore vague et

peu établi mais fourmillant d’idées. Ce concept est apparu dans les années 80,

dans le domaine économique puis s’est rattaché à d’autres domaines tels que

la santé. Ce terme vient du bas latin, « competentia » qui veut dire « juste

rapport », « proportion, rapport exact ». Il peut aussi être découpé

étymologiquement : « cum » qui signifie « avec » et « petere » qui renvoie au

mot « pétition ». D’après le Petit Robert, dictionnaire de la langue française, la

compétence est « une connaissance, une expérience qu’une personne a acquise dans

tel ou tel domaine et qui lui donne qualité pour bien juger 9». La compétence est

aussi définie telle que la « capacité reconnue en telle ou telle matière, et qui donne le

droit d’en juger10 » dans le dictionnaire le Larousse. C’est ainsi qu’une personne

dite compétente est une personne « qui a des compétences approfondies dans une

matière, qui est capable d’en bien juger 11». Selon Cateau, cela indique « …un

mouvement d’action en commun 12». La compétence intervient alors dans trois

domaines, le savoir-faire, le savoir-être et le savoir, qui font d’un professionnel,

un professionnel averti et compétent. Philippe Zarifian exprime que « la

compétence est une intelligence pratique des situations qui s’appuie sur des

connaissances acquises et les transforme avec d’autant plus de force que la diversité des

situations augmentent13 ». Pour Guy Le Boterf14, la compétence est l’initiative plus

la polyvalence. Ce savoir-être et savoir-faire permet à l’infirmière de faire face à

l’imprévu, d’innover et de décider dans des situations inhabituelles.

8 Les concepts en Sciences infirmières, sous la direction de Monique Formarier et Ljiljana Jovic,

ARSI, Editions Mallet Conseil, Lyon, pp. 108-109

9 Le Petit Robert, rédaction générale Rey, A. et Rey-Debove J., Ed. Société du Nouveau Littré,

Paris-XIème

, 1978, p. 349 10

Le Petit Larousse Illustré, sous la direction générale d’Isabelle Jeuge-Maynart, éd. Larousse,

Paris, 2008, p. 228

11 Ibid.

12 Cateau, C., « A propos des compétences collectives », Dossier : Les compétences de

l’individuel au collectif, Soins Cadres, numéro 41, 2002, p. 36

13 Zarifian, Philippe, Objectif compétence. Pour une nouvelle logique. Ed. Liaisons, Paris, 1999,

pp. 63-65

14 Le Boterf, Guy, Ingénierie et évaluation des compétences (4

ème édition), éd. Les Editions

d’Organisation, Paris, 2002, pp. 605

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- 9 -

C’est ainsi que nous pouvons faire le lien avec la polyvalence. Selon

nous, il n’y a pas de polyvalence sans compétence et vice versa. En effet, la

compétence confère des aptitudes et la polyvalence donne de la qualité, de

l’assurance et de la profondeur à ces aptitudes, qui dans un cercle vertueux

accentue la compétence professionnelle. Si le professionnel est polyvalent, il

sera confronté à différentes et nombreuses expériences professionnelles qui le

rendront encore plus polyvalent. Cela augmentera sa capacité à être polyvalent

et donc compétent. La compétence et la polyvalence sont deux notions

étroitement liées qui ne peuvent s’améliorer l’une sans l’autre.

Nous pouvons donc, suite aux définitions de ces termes, en déduire

qu’une infirmière polyvalente est donc compétente car elle possède des

facultés lui permettant d’avoir un panel de capacités variées et approfondies.

C’est aussi une professionnelle qui connaît particulièrement et précisément le

domaine (le service) dans lequel elle intervient.

II – 1 – b – La polyvalence sous différents aspects

L’aspect humain

René Magnon, infirmier, a écrit que « …cette polyvalence ne rend pas apte

immédiatement tous les étudiants à exercer avec expertise.15

». Nous pouvons donc

en déduire que notre diplôme d’Etat nous confère des aptitudes, des acquis

théoriques et pratiques mais non l’expérience. Ce sont la pluralité et la diversité

des situations vécues qui vont donner cette expertise dont René Magnon parle.

La première ressource que l’infirmier novice trouvera pour acquérir de

l’expertise sera le temps de doublure mis en place à son arrivée dans le

service. Dans son article, Nadine Fiez parle de la pénurie de personnel

15

Magnon, René, Les infirmières : identité, spécificité et soins infirmiers : le bilan d’un siècle,

éd. Masson, Paris, 2003, p.114

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- 10 -

soignant dans les établissements de santé. Elle met en avant l’impact de ce

phénomène et avance une hypothèse : « …la situation actuelle facilite la mobilité

interne et externe des infirmières…16 ». Cette mobilité a des conséquences et des

origines autant personnelles que professionnelles selon l’auteure. En outre, ces

mouvements sont « …l’occasion de mesurer leur capacité d’adaptation et de

développer de nouvelles compétences.17

».

L’aspect économique

Dans le contexte actuel de difficulté économique, les directeurs

d’établissements sont toujours plus attentifs à la moindre économie réalisée. Ils

ont mis en place des pôles d’activité par secteur (cancérologie, soins

d’urgence…). Les cadres de santé recrutent alors des professionnels de santé

capables d’évoluer dans tous les services très régulièrement. Cependant, les

infirmières novices sont en proie à un stress accru quand elles commencent

pour la première fois leur exercice : sans expérience, elles ne se sentent pas la

capacité de remplir leur poste malgré l’aptitude donnée par leur diplôme d’état.

Géraldine Devret18 énonce l’idée d’une rémunération du statut de l’infirmière

polyvalente pour ainsi valoriser leurs compétences.

L’aspect management

Dans son article, Guy Le Boterf dit que « la compétence d’un professionnel

se reconnaît à sa capacité à gérer efficacement un ensemble de situations

professionnelles. Pour cela, il devra savoir combiner et mobiliser plusieurs compétences

16

Fiez, Nadine, « Mobilité des infirmières », Objectifs soins, numéro 150, novembre 2006, p. 19 17

Ibid. 18

Drevet, Géraldine, « Management, polyvalence infirmière dans les unités de soins »,

Objectifs soins, numéro 111, décembre 2002, pp. XIV

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- 11 -

ou ressources.19 ». Dans un autre ouvrage, cet auteur énonce qu’une personne

compétente « sait combiner et mobiliser un ensemble de ressources pertinentes, pour

réaliser, dans un contexte particulier, des activités professionnelles selon certaines

exigences professionnelles, afin de produire des résultats satisfaisant à certains critères

de performance pour un destinataire.20 ». Selon Marie-Agnès Morel21, le concept de

polyvalence est transférable dans le domaine des ressources humaines,

notamment pour l’évaluation annuelle des pratiques professionnelles. Mais

aussi pour la bonne compréhension de chaque partie – employeur et employé –

des compétences nécessaires et attendues lors d’une embauche. De plus,

Nadia Avvanzino et Fabienne Terraneo22 disent dans leur article que le travail

d’équipe est une chose primordiale, mais n’existe pas sans les compétences

individuelles.

En Angleterre, la vision est différente comme cela est expliqué dans

l’article « What is a clinical nurse specialist ? ».23 La conception anglaise

consiste à considérer une infirmière spécialisée comme étant une

professionnelle des plus polyvalentes dans le domaine de la santé. Elle estime

que c’est la spécialité qui confère la polyvalence car la professionnelle est

surqualifiée donc elle est capable de réagir dans un grand nombre de

situations.

19

Le Boterf, Guy, « De quel concept avons-nous besoin ? » Dossier : les compétences de

l’individuel au collectif, Soins cadres, numéro 41, 2002, p. 20

20 Le Boterf, Guy, Construire les compétences individuelles et collectives, éd. D’organisation,

Paris, 2008, p.17

21 Les concepts en Sciences infirmières, sous la direction de Monique Formarier et Ljiljana

Jovic, ARSI, Editions Mallet Conseil, Lyon, pp. 108-109

22 Avvanzino, Nadia, Terraneo, Fabienne, « Le concept de compétence en regard de l’évolution

du travail : définitions et perspectives », Recherche en soins infirmiers, numéro 87, décembre

2006, pp. 16-24

23 RN, « Clinical Nurse Specialist | What is a clinical nurse specialist ? », Registered Nurse RN,

04 octobre 2011, consulté le 10 décembre 2011, http://www.registerednursern.com/clinical-

nurse-specialist-what-is-a-clinical-nurse-specialist/

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- 12 -

II – 2 – L’infirmière

II – 2 – a – Définitions et concepts

Le dictionnaire le Larousse définit l’infirmière comme une « personne

habilitée à assurer la surveillance des malades et à les soigner sur prescription

médicale.24 ». Dans le dictionnaire Hachette encyclopédique, l’infirmière est

« une personne habilitée à donner aux malades les soins nécessités par leur état et à

participer à diverses actions liées à la préservation de la santé. 25». Ce sont des

définitions succinctes que nous allons développer par la suite.

Selon le référentiel de formation, défini dans l’arrêté du 31 juillet 2009,

une infirmière est « toute personne qui donne habituellement des soins infirmiers sur

prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu.26 ».

C’est aussi une professionnelle de santé qui « participe à différentes actions,

notamment en matière de prévention, éducation de la santé et de formation ou

d’encadrement.27 ».

L’un des articles du référentiel illustre toute la dimension du métier

d’infirmière : « l’exercice de la profession d’infirmier ou d’infirmière comporte

l’analyse, l’organisation, la réalisation de soins infirmiers et leur évaluation… 28». Ce

même article insiste sur la complexité de la profession en légiférant les

missions de l’infirmière, « l’exercice de la profession d’infirmier ou d’infirmière

comporte […] la contribution au recueil de données cliniques et épidémiologiques et la

participation à des actions de prévention, de dépistage, de formation et d’éducation à la

24

Le Petit Larousse Illustré, sous la direction générale d’Isabelle Jeuge-Maynart, éd. Larousse,

Paris, 2008, p. 536

25 Dictionnaire Hachette encyclopédique, sous la responsabilité d’Emmanuel Fouquet, éd.

Hachette Livre, Paris, 2001, p. 819

26 Journal Officiel, arrêté du 31 juillet 2009, art. L.4311-11, p. 186

27 Ibid.

28 Journal Officiel, arrêté du 31 juillet 2009, art. R.4311-1, p.197

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- 13 -

compétence. 29» Ces notions sont retrouvées dans les différentes compétences

relatives à la formation au diplôme d’état, vues ci-après (annexe). Grâce à cet

article, la loi place l’infirmière en tant que professionnelle de la santé à part

entière tout en l’inscrivant dans un rôle pivot de l’équipe soignante, dans une

attitude professionnelle « multi-tâches » et dans une démarche

pluridisciplinaire.

II – 2 – b – La législation relative au métier

La formation de l’infirmière diplômée d’état est définie dans l’arrêté du 31

juillet 200930 selon dix compétences. Les dix compétences sont déclinées

autour de deux axes : le cœur de métier et le contenu transverse, contributif au

métier. Pour être diplômé d’Etat, il faut que ces dix compétences soient

évaluées et certifiées dans leur globalité. Selon le référentiel de formation,

l’infirmière a un large champ d’action, que ce soit en public, en privé et/ou en

libéral ou en secteur de la santé, du social ou de l’éducatif. Cette multitude

d’opportunités est synonyme de possibilités de travailler en polyvalence. Mis à

part le référentiel de formation qui traite des compétences, la législation en

parle aussi, « …l’infirmier ou l’infirmière, a compétence pour prendre les initiatives et

accomplir les soins qu’il juge nécessaire… 31», « l’infirmier ou l’infirmière n’accomplit

que les actes professionnels qui relèvent de sa compétence… 32».

L’exercice professionnel est réglementé avec précision. Plusieurs articles

législatifs cadrent les fonctions et les limites du champ professionnel de

l’infirmière. Cela est clairement édicté dans l’article R.4312-14, « l’infirmier ou

l’infirmière est personnellement responsable des actes professionnels qu’il est habilité à

29

Ibid.

30 Journal Officiel, arrêté du 31 juillet 2009

31 Journal Officiel, arrêté du 31 juillet 2009, art. R.4311-3, p. 198

32 Journal Officiel, arrêté du 31 juillet 2009, art. R.4312-3, p. 216

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- 14 -

effectuer…33 ». Il est aussi dit que « l’infirmier ou l’infirmière agit en toute

circonstance dans l’intérêt du patient.34 ». Nous pouvons donc en déduire que si

nous proposons à la professionnelle de pourvoir à un poste dit polyvalent, elle

doit effectuer les actes confiés en connaissance de cause et selon ses

capacités car elle en est légalement et personnellement responsable.

La loi réglemente aussi la qualité des soins qui doit être prodiguée par

l’infirmière. Il est question de « …qualité technique et qualité des relations avec le

malade. 35» mais aussi « …en tenant compte de l’évolution des sciences et des

techniques. 36» ainsi que « …l’infirmière a le devoir d’actualiser et de perfectionner

ses connaissances professionnelles. 37». Cette dernière notion nous rapproche du

concept de polyvalence. En effet, le fait de devoir sans cesse être au plus

proche des progrès concernant sa propre profession, permet à la

professionnelle de faire face à tout type de patient rencontré et de s’adapter aux

nouvelles situations de la science médicale.

II – 3 – La prise en charge d’un patient

II – 3 – a – Niveau relationnel

Nous nous attacherons plus particulièrement à la relation d’aide, pilier du

rôle propre de l’infirmière. Alexandre Manoukian définit la relation d’aide telle

qu’ « …un moyen d’aider le patient à vivre sa maladie et ses conséquences sur la vie

personnelle, familiale, sociale et éventuellement professionnelle.38

». Comme il

l’explique, la relation d’aide n’est pas un outil technique proprement dit mais

33

Journal Officiel, arrêté du 31 juillet 2009, art. R.4312-14, p. 216

34 Journal Officiel, arrêté du 31 juillet 2009, art. 4312-26, p. 218

35 Journal Officiel, arrêté du 31 juillet 2009, art. R.4311-2, p.197

36 Ibid.

37 Journal Officiel, arrêté du 31 juillet 2009, art. R.4312-10, p. 216

38 Manoukian, Alexandre, avec la collaboration d’Anne Massebeuf, La relation soignant-soigné

(3ème

édition), éd. Lamarre, Rueil-Malmaison, 2008, p. 56

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- 15 -

une relation soignant/soigné basée sur la confiance. Il met alors en avant

quatre postulats : la considération positive, l’authenticité, l’empathie et

l’absence de jugement. La considération positive et l’absence de jugement sont

regroupées au sein d’un même concept, l’acceptation positive inconditionnelle,

c’est-à-dire « le soignant accepte le patient tel qu’il est, sans jugement sur ce qu’il fait

ou dit. 39». L’authenticité est établie telle qu’une « …relation honnête, c’est-à-dire

franche, sans mensonge ni artifice. 40» alors que l’empathie, c’est « …le résultat

d’une relation suffisamment proche entre deux personnes pour qu’elles ressentent, de

l’intérieur, le vécu de l’autre.41 ». Cette approche relationnelle de la prise en

charge d’un patient a été développée dans les programmes de formation au

sein des IFSI. En effet, l’une des dix compétences, la numéro six42, du

référentiel de compétences est dédiée au relationnel. Cependant l’auteur

indique dans son ouvrage que « …la relative pénurie d’infirmières dans beaucoup

de services pousse à l’exécution des tâches techniques avant tout et parfois au détriment

des relations…43 ». Dans cette phrase, nous pouvons rejoindre l’aspect

économique de la polyvalence, précédemment traité. Il ajoute aussi que le

progrès médical permet de réduire la durée d’hospitalisation et donc aussi la

possibilité pour le soignant de nouer une relation d’aide de qualité.

39 Manoukian, Alexandre, avec la collaboration d’Anne Massebeuf, La relation soignant-soigné

(3ème

édition), éd. Lamarre, Rueil-Malmaison, 2008, p. 58 40

Manoukian, Alexandre, avec la collaboration d’Anne Massebeuf, La relation soignant-soigné

(3ème

édition), éd. Lamarre, Rueil-Malmaison, 2008, p. 59 41

Ibid.

42 Compétence 6 « Communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins ».

43 Manoukian, Alexandre, avec la collaboration d’Anne Massebeuf, La relation soignant-soigné

(3ème

édition), éd. Lamarre, Rueil-Malmaison, 2008, p. 56

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- 16 -

II – 3 – b – Niveau technique

Marie-Agnès Morel, infirmière, cadre de santé, précédemment citée,

parle de la qualité des soins en tant que « talent, aptitude particulière. Synonyme

capacité. 44» mais aussi et surtout pour notre cas, ici, « bonne ou mauvaise manière

d’être de quelque chose ou de quelqu’un.45 ». Nous pouvons donc tout à fait

rattacher la qualité technique des soins à une capacité de faisabilité des soins,

nécessitant de la polyvalence ou de la compétence. La deuxième partie de

phrase nous renvoie au contentement du patient grâce à une bonne prise en

charge. La qualité des soins s’exprime surtout à travers la certification des

établissements de santé, consultable par le grand public et les professionnels

sur le site internet de la Haute Autorité de Santé46. De plus, la législation cadre

les actes techniques dispensés par l’infirmière dans les articles suivants,

R.4311-5 à R.4311-10 (cf. annexe I).

Maintenant que nous avons défini les différents concepts que comprend

le cadre théorique de ce sujet de mémoire, nous allons nous attacher à

l’exploration de ce même sujet.

44

Les concepts en sciences infirmières, Formarier, Monique (sous la direction de), Jovic,

Ljiljana, ARSI, éd. Mallet Conseil, Lyon, 2009, pp. 230

45 Ibid.

46 Anaes (HAS) « Manuel d’accréditation – Management et gestion au service du patient »,

référence numéro 8, sur le site HosmaT, février 1999, consulté le 08 février 2012,

http://www.hosmat.eu/assurqualite/manuel/mea.html

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- 17 -

III – L’exploration

III – 1 – L’outil méthodologique

Nous avons choisi l’entretien semi-directif comme support pour mener

les entretiens avec les différentes professionnelles47. C’est une discussion, une

communication productive avec un but précis. L’entretien semi-directif traite du

thème, définit dans la question de départ ainsi que des sous-thèmes présentés

dans les différentes questions de l’entretien. Il permet de laisser parler la

professionnelle sans contrainte et nous donne l’opportunité de traiter de sous-

thèmes dont nous n’avions pas pensé parler. Les sous-thèmes seront

développés selon les propos et la direction que prend la professionnelle

interrogée. Néanmoins, nous avons préparé des questions permettant de

recueillir des données concernant les thèmes ou sous-thèmes non abordés par

la professionnelle. Cependant, il faut rester vigilant concernant le hors-sujet ou

l’éloignement trop important du sujet de départ.

Pour traiter de ce sujet, nous avons pensé interroger cinq

professionnelles. Ces professionnelles appartiennent soit à un domaine qui

requiert une grande polyvalence dans les pratiques professionnelles ou bien au

contraire qui oblige la professionnelle à se spécialiser dans un domaine bien

spécifique – que nous pourrons assimiler comme contre-exemple vis-à-vis de la

question de départ. Concernant les domaines médicaux définis tels que

polyvalents, nous avons ciblé le secteur intérimaire, les urgences, la chirurgie

générale et la gériatrie en EHPAD (cf. glossaire). Travailler en intérim suppose

avoir une grande capacité d’adaptation tant au niveau de l’équipe, de

l’établissement de santé que du domaine médical dans lequel nous

intervenons. Les urgences nécessitent un savoir-faire, un savoir-être et un

savoir toujours actualisés et une capacité d’intervention dans tous les domaines

médicaux et infirmiers et en toute situation – matérielle, médico-sociale,

47

Le mot « professionnelle » désigne autant un homme qu’une femme dans tout le texte.

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- 18 -

environnementale. La chirurgie générale requiert des pratiques professionnelles

élargies pour pouvoir prendre en charge en toute sécurité des patients relevant

de tous les domaines chirurgicaux existants. Pour finir, la gériatrie concerne

une population particulière. Ce sont des patients âgés, en général

polymédicamentés du fait d’une polypathologie souvent dite lourde. Ce

domaine a besoin de professionnelles capables d’observation clinique précise

et de réactivité.

Le domaine – dit spécialisé – est celui de la psychiatrie car il accueille

des patients présentant aussi des signes somatiques. Dans cette optique, nous

avons choisi le service de post-cure pour cette particularité. La professionnelle

intervenant dans ce secteur, devra gérer les manifestations somatiques

relevant du domaine médical pur tout en composant avec les éléments

psychologiques, psychosomatiques.

Pour chacun de ces terrains, comment l’infirmière gère-t-elle les prises

en charge des malades en fonction des pathologies rencontrées ? Grâce aux

différentes carrières et expériences de chacune, nous allons pouvoir cibler les

différents éléments qui entrent en compte dans la prise en charge d’un patient

relevant d’un domaine médical différent de celui où elles exercent.

Cet outil méthodologique se base sur des objectifs de recherche. Nous

avons posé plusieurs objectifs en lien avec notre question de départ qui sont les

suivants :

Identifier les différentes définitions de la polyvalence selon la

professionnelle rencontrée.

Cibler les limites et/ou les difficultés à maintenir la polyvalence

professionnelle enseignée durant la formation initiale en IFSI.

Identifier auprès de professionnelles les moyens et méthodes mis en

œuvre pour conserver durablement leur polyvalence au cours de leur

carrière.

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- 19 -

Identifier les moyens et méthodes mis en place par les professionnelles

pour pallier les difficultés de prise en charge d’une nouvelle pathologie

dans leur service.

Cibler l’impact du domaine d’exercice sur les pratiques professionnelles

des soignantes.

Dans ce paragraphe, nous allons exposer le guide d’entretien48 dans sa

totalité. Nous précisons que le contenu de l’entretien est soumis à l’anonymat,

le nom de la professionnelle ne sera pas nommé, il n’y aura que son initiale.

Nous demanderons à l’infirmière si elle accepte d’être enregistrée sur

dictaphone. En effet, cette technique facilite la retranscription écrite des

entretiens et permet de respecter au mieux la fidélité des dires. Nous

retrouverons la retranscription complète des entretiens en annexes.

Pour commencer l’entretien, nous avons besoin de certaines données

épidémiologiques relatives à la professionnelle questionnée. Ces informations

nous permettront de comprendre le contexte dans lequel évolue la soignante.

Ces questions sont :

Depuis combien d’années êtes-vous diplômée ?

Quels sont les services dans lesquels vous avez travaillé ?

Pendant combien de temps avez-vous travaillé ou travaillez-vous

dans ce(s) service(s) ?

Ensuite, nous posons des questions en lien avec le thème de notre question de

départ. Nous pouvons amorcer l’entretien par une question plutôt générale et

prévoir les suivantes si nous voulons aborder certains points dont nous n’avons

pas parlé. Voici les questions :

Comment définiriez-vous le mot « polyvalence » ?

Comment s’illustre la polyvalence dans vos pratiques professionnelles ?

Qu’est-ce qui favorise la polyvalence dans la pratique professionnelle ?

Qu’est-ce qui l’entrave ?

48

Annexe II

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- 20 -

Que mettez-vous en place pour prendre en charge un patient présentant

une pathologie différente de celles rencontrées dans votre domaine

d’exercice professionnel ?

Comment ressentez-vous la prise en charge d’un patient ayant une

pathologie mal connue de votre part ?

Quel est le bénéfice-risque pour le patient d’être pris en charge par des

infirmières polyvalentes ?

Comment pouvons-nous maintenir ou développer la polyvalence tout au

long de notre carrière ?

Désirez-vous ajouter quelque chose ?

Une fois tous les entretiens menés, nous effectuons une analyse du

contenu. Grâce à cette étape, nous allons pouvoir donner du sens aux données

recueillies. Pour analyser les entretiens, nous utilisons deux types d’analyse,

l’analyse formelle et l’analyse thématique. Grâce à l’analyse formelle, nous

ciblons précisément les termes utilisés par les professionnelles pour évoquer

leur pratique soignante, notamment le rôle de la polyvalence. Cette méthode

permet de dresser un tableau précis et complet de la polyvalence vécue dans le

monde soignant. Avec l’analyse thématique, nous pouvons mettre en exergue

les concepts énoncés par les professionnelles interrogées sur la prise en

charge du patient, la polyvalence… Cette approche favorise l’analyse

qualitative alors que la première, soutient l’analyse quantitative. La finalité

repose sur la confrontation des données analysées avec les concepts dégagés

dans le cadre théorique.

Nous avons rencontré quelques limites durant l’enquête. Tout d’abord,

certains cadres supérieurs estimaient que leur service n’était pas approprié

pour ce sujet. A force d’arguments et de négociation car nous savions, nous,

que cela était judicieux, ils ont accepté. Ensuite, certaines questions ont été

plus difficiles à faire comprendre et à exploiter que d’autres lorsque nous nous

sommes retrouvés face à l’infirmière. Malgré la réflexion sur le choix des

domaines pour mener les entretiens, certains terrains se sont plus prêtés au

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- 21 -

thème que d’autres mais de là est née une richesse de données. Même si

l’enquête est réfléchie, détaillée et travaillée sur le papier, il y a toujours les

aléas du terrain imprévisibles et surprenants.

III – 2 – Analyse des entretiens

Comme précédemment précisé, les entretiens ont été construits autour

de cinq objectifs, relayés par huit questions. Pour clarifier l’analyse des

données recueillies sur le terrain, nous avons construit plusieurs tableaux : huit

tableaux pour les huit questions, ainsi qu’un tableau pour l’épidémiologie et un

dernier tableau pour croiser les données relevées.

Grâce à ces outils, nous avons dégagé trois thèmes principaux. Ces trois

sujets reflètent les idées récurrentes verbalisées par les infirmières lors des

entretiens menés sur le terrain. Ces idées ne sont pas des réponses à la

question de départ mais des pistes de réflexion. Les thèmes sont la mobilité

professionnelle, les connaissances théoriques et pratiques et la collaboration et

coopération dans l’exercice professionnel. Pour chaque thématique, les

professionnelles tendent vers un ensemble d’idées homogène. Cependant,

nous allons voir que certaines variantes apparaissent en fonction des lieux de

travail, de la carrière ou des expériences vécues.

La mobilité professionnelle est abordée sous différents aspects, interne,

externe, subie, volontaire, répétée… Ainsi que par le biais du vécu de la

personne soignante par rapport aux conséquences qu’engendre la polyvalence

professionnelle. D’une manière générale, la mobilité professionnelle est mise en

avant en tant que lieu de mise en scène de la polyvalence, en tant que

contribution efficace pour accroître sa polyvalence. Si nous analysons les

propos des soignantes, les changements en interne (équipe, pathologie) ou en

externe (service, pôle) sont les moyens d’éprouver sa polyvalence. Cet aspect

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- 22 -

a été repris par la professionnelle des urgences qui est confrontée aux

changements de pathologies et à leur multiplicité chaque jour. C’est sa

spécialité qui lui impose ce turn-over. Alors que pour la professionnelle en

chirurgie générale, sa vision est fortement empreinte par son obligation à devoir

aller dans différents services de son établissement, notamment pour pallier au

manque de personnel. Mais elles s’accordent toutes sur le fait que la répétitivité

– des soins, des pathologies rencontrées – sont un frein à l’épanouissement

professionnel et l’entretien de la polyvalence.

Pour la majorité d’entre elles, sans mobilité interne ou externe, la

polyvalence n’évolue pas, au contraire ! Même si le principal conseil de ces

soignantes est de changer, et de changer régulièrement de service, les

professionnelles expriment aussi à travers cela des difficultés à devoir autant

permuter. Que ce soit d’ordre personnel, professionnel ou autre, une mobilité

régulière implique une nouvelle intégration dans le service, une nouvelle

équipe, une nouvelle organisation géographique et matérielle avec aussi parfois

un déménagement. Cependant, cela permet à l’infirmière d’actualiser et/ou

d’apprendre de nouvelles connaissances et pratiques, de s’essayer à de

nouveaux domaines et ainsi de limiter les risques d’épuisement professionnel.

Les connaissances théoriques et pratiques sont largement formulées

dans les entretiens. Le capital de connaissances acquis durant les études en

soins infirmiers comprend aussi bien la théorie que la pratique mais pas

seulement. Pour ces professionnelles (quelque soit le service), il a été important

d’exprimer la notion de capacité (être capable de, pouvoir faire), de pouvoir

témoigner sur cette thématique.

Selon les professionnelles, celle de l’EHPAD ayant une grande

expérience en chirurgie et celle de chirurgie générale, l’infirmière polyvalente a

beaucoup de connaissances, mais sur un large panel de domaines et non pas

spécifiques et ciblées. Du fait de leurs expérience et lieu de travail, leur vision

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- 23 -

de l’infirmière polyvalente est influencée par la diversité des prises en charge.

En effet, pour les autres professionnelles, nous retrouvons cette idée de

connaissances mais dans le sens inverse. Elles ciblent un manque de

connaissances (dans les deux dimensions, théoriques et pratiques), du fait de

leur polyvalence, ou du moins, un apport de connaissances lorsqu’il y a un

manque. Ces deux visions divergentes sont réellement liées au domaine où les

professionnelles interrogées exercent.

Pour ces professionnelles, la polyvalence s’illustre dans les soins, dans

la pratique. Seulement, l’infirmière qui a la plus longue carrière n’a pas

mentionné ce thème. Est-ce l’impact de cette longue expérience qui influence

sa vision de la polyvalence ? La nature des soins n’est pas précisée, technique

ou relationnelle. Cependant lorsque nous analysons le contexte des propos, les

soins sont énoncés dans un cadre technique. Même dans le domaine

psychiatrique où les soins relationnels sont la spécialité, la professionnelle n’a

pas explicitement parlé des soins relationnels. Elle a même axé sa polyvalence

sur la technicité des soins en parlant du domaine somatique. Pour les

soignants, la polyvalence ne s’illustrerait-elle que dans la technicité de la prise

en charge ? De plus, plusieurs fois sont cités les services des urgences, de la

réanimation et du SAMU. Ces différents exercices professionnels sont réputés

pour être des services de pointe, ardus et très actifs. Nous supposons qu’ils

permettent à l’infirmière de fonder sa propre expérience et d’apprendre encore,

de tirer profit de ses erreurs et d’adopter une posture réflexive.

La collaboration et la coopération sont fortement présentes entre le

médecin du service – principalement – les internes, les collègues, les autres

services et les infirmières interviewées. Toutes les professionnelles ont

unanimement proposé le médecin comme ressource, pour pallier à leur

difficulté dans la prise en charge d’un patient qui les met en difficulté. Mais

parallèlement à la collaboration avec l’ensemble soignant, elles puisent aussi

des renseignements dans l’alliance thérapeutique créée avec le patient et/ou sa

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- 24 -

famille. Savoir qu’elles ne sont pas seules à ne pas avoir les connaissances, à

demander de l’aide leur permet de relativiser, d’accepter leur faiblesse et de se

servir de cette lacune pour progresser.

Les professionnelles ont osé nous faire part de leurs émotions lors de

ces prises en charge particulières. Toutes les infirmières, qu’elles aient ou non

une longue expérience en matière de soins, verbalisent un malaise, leur

culpabilité, leur appréhension, etc. face à ces prises en charge qui deviennent

alors complexes. Ces émotions recueillies sont d’ordre péjoratif mais d’élan

productif. Nous avons choisi l’adjectif « péjoratif » car ce sont des émotions qui

ne possèdent pas de notion positive. Nous parlons du sens dépréciatif de

l’émotion. De plus, elles sont productives car chez la plupart des personnes

entretenues, ces émotions provoquent une remise en question, une quête de

réponse, une avancée dans leur pratique professionnelle.

III – 3 – Discussion et hypothèses

III – 3 – a – Discussion, les concepts confrontés à l’analyse

Le concept de polyvalence traduit une capacité de faire englobant

plusieurs spécialités et/ou plusieurs compétences. Selon les définitions citées

dans la première partie, une professionnelle polyvalente est capable de

travailler dans divers domaines car elle a les aptitudes requises. Cependant, les

auteurs s’accordent sur le fait que le concept de polyvalence ne va pas sans

celui des spécialités. En effet, les connaissances spécialisées permettent aussi

l’efficacité et garantissent autant, sinon plus, la sécurité du patient lors de prises

en charge compliquées et pointues. Et qui dit spécialités, dit compétences. Or

chez les professionnelles interrogées, le concept de compétence est abordé

seulement par celle du domaine de la chirurgie générale mais pas chez les

autres. Pourtant ce concept est présent dans toutes nos pratiques

professionnelles.

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- 25 -

La compétence est aussi une question de capacité mais dans le sens de

capacité reconnue, de référence. Une personne compétente est une

professionnelle vers qui se tourner, en capacité de nous aider et de répondre à

nos questions. Précisons que nous ne parlons pas là d’expertise mais bien de

compétence. Patricia Benner49 nous explique le modèle de Dreyfus qui se

décompose en cinq stades, dont le stade trois est celui de l’infirmière

compétente. Ce modèle est assez proche de la réalité du terrain et ce stade se

rapproche particulièrement des dires des professionnelles. En effet, l’auteure

décrit ce stade en termes de « l’infirmière compétente n’a pas encore la

rapidité, ni la souplesse de l’infirmière performante, mais elle a le sentiment de

maîtriser les choses et d’être capable de faire face aux situations imprévues le

cas échéant. ». Guy Le Boterf50 exprime la même chose, la notion d’imprévu est

très forte dans ses propos. Nous retrouvons toutes les notions abordées par les

soignantes : la capacité, la maîtrise, l’idée de savoir mais de ne pas être

pointue sur le sujet. Nous pouvons donc en déduire que la persévérance dans

un domaine conduit la professionnelle vers l’expertise (stade cinq) comme le

développe le modèle cité. Devenons-nous réellement experte ? Et si nous

accédons à cette expertise, que deviennent notre apprentissage, notre

perpétuelle formation ?

Depuis le 30 décembre 2011, le développement professionnel continu,

c’est-à-dire la formation continue, est devenu obligatoire. Un décret51 a été

publié à cette encontre, précisant les modalités d’application. Les

professionnelles ont souvent parlé de la formation comme moyen pour pallier le

manque de connaissances, pour améliorer leur niveau de connaissances actuel

49

Benner, Patricia, « De novice à expert (Excellence en soins infirmiers) », sur le site Sidéral

Santé, consulté le 08 février 2012. http://www.sideralsante.fr/bibliotheque/benner.pdf

50 Le Boterf, Guy, Ingénierie et évaluation des compétences (4

ème édition), éd. Les Editions

d’Organisation, Paris, 2002, pp. 605

51 Journal Officiel, décret du 30 décembre 2011, décret n°2011-2114

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- 26 -

ou bien pour s’intégrer à un nouveau domaine. L’une des professionnelles a

évoqué qu’il fallait « réclamer » pour avoir une formation. Elle a ajouté que

malgré cette nécessité à être formée pour garantir la sécurité du patient et aussi

pour leur épanouissement professionnel, les formations sont trop rares. Cette

nouvelle disposition réglementaire leur permettra-t-elle de trouver satisfaction ?

Comment va-t-elle être perçue au sein du monde soignant ?

La mobilité interne et externe énoncée dans l’analyse précédente est

évoquée dans un cadre économique par quelques auteurs. C’est une réalité, le

contexte économique étant ce qu’il est aujourd’hui, les professionnelles sont

contraintes, et de plus en plus fréquemment, à devoir changer de service,

parfois même sans préavis. L’auteure, Nadine Fiez52, estime que ces

changements forcés ou non permettent à l’infirmière de stimuler l’apprentissage

de nouvelles connaissances tout en testant leur capacité d’adaptation.

Aujourd’hui, même le monde de la santé fait partie de la spirale de la rentabilité.

Les infirmières le disent, si elles sont confrontées à une prise en charge qui les

met en difficulté, elles ressentent de la culpabilité, de la frustration, du stress en

plus de ce qu’elles emmagasinent en temps normal. Les nombreuses mutations

aidant, elles accroissent leur polyvalence et permettent donc à la hiérarchie de

les envoyer dans divers et pluriels services. A l’heure où nous manquons

cruellement de lits libres pour les patients, nous manquerons aussi

certainement à l’avenir de personnel compétent car bien trop polyvalent. Cette

idée est présente aussi chez certaines professionnelles qui estiment que la

polyvalence c’est bien, mais que la spécialisation des pratiques, c’est mieux,

surtout pour les services de pointe.

Lors de l’exploration théorique de ce travail, nous nous sommes attachés

à l’aspect des soins relationnels. Nous avons étudié différents auteurs et nous

avons remarqué que malgré l’importance d’une relation soignant-soigné, rares

52

Fiez, Nadine, « Mobilité des infirmières », Objectifs soins, numéro 150, novembre 2006, p. 19

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- 27 -

sont les relations durables et de qualité. Plusieurs paramètres expliquent ce

phénomène. Tout d’abord, la médecine a fait des progrès et ces progrès ont

réduit considérablement le temps d’hospitalisation. Parfois et de plus en plus,

les patients sont hospitalisés en service ambulatoire et ils rentrent chez eux le

soir. A cela s’ajoute, une pénurie d’infirmières. Celles-ci prennent en charge un

service de plusieurs dizaines de lits, seule ou en binôme. Elles sont donc

obligées de privilégier les soins techniques avant tout. Les tâches

administratives, de plus en plus nombreuses, se rajoutent à leur emploi du

temps serré. Le temps pour s’arrêter, écouter et partager, avec le patient est

nettement raccourci. L’époque où la religieuse passait des heures au pied du lit

du malade est loin.

Remarquons qu’aucune des professionnelles rencontrées n’a parlé des

soins relationnels. Que veut traduire cette observation ? La prise en charge

infirmière est réputée proche du patient et maternelle. A l’heure où la société

s’individualise de plus en plus, où la notion de famille perd de son sens, la prise

en charge infirmière glisserait-elle vers une généralisation des prises en

charge ? Ce n’est pas cela que les cadres de santé formateurs nous inculquent

à l’IFSI.

Suite à ces diverses observations et prises de conscience, nous pouvons

constater un état de fait, que nous pouvons exprimer sous forme de question

pour approfondir notre réflexion :

EEnn qquuooii llaa ccoonnjjoonnccttuurree aaccttuueellllee vvaa ttrraannssffoorrmmeerr llaa pprriissee eenn cchhaarrggee iinnffiirrmmiièèrree eett

sseess ffoonnddeemmeennttss ??

Comment répondre à cette question ? Nous pouvons émettre plusieurs

hypothèses, qui seront des réponses provisoires à cette question et devront

être explorées.

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- 28 -

III – 3 – b – Emission d’hypothèses par rapport à la

question de recherche

Tout d’abord, l’une des premières hypothèses est le bouleversement

concernant les formations des futures professionnelles. Depuis 2009, la

formation des étudiantes en soins infirmiers subit une profonde et notable

réforme, celle de la filière LMD (Licence-Master-Doctorat). Le nouveau

programme s’inscrit dans une démarche de qualité, de recherche et

d’approfondissement des connaissances en insistant sur la réflexivité de nos

pratiques professionnelles. Il promet une projection des études dans le temps

en proposant des prochains masters et doctorats en soins infirmiers. Cette

réforme engendre une réingénierie des formations des filières spécialisées –

infirmière de bloc opératoire, infirmière anesthésiste et infirmière puéricultrice –

mais aussi des autres formations paramédicales, citons en exemple les

kinésithérapeutes ou les pédicures-podologues.

En effet, en entrant dans le système LMD, la formation infirmière

possède des passerelles avec les autres formations grâce à des unités

d’enseignement communes. Cependant, que vont devenir les filières

spécialisées des études infirmières précédemment nommées ? Les étudiants

actuels des formations spécialisées sont demandeurs d’une reconnaissance de

grade master pour leur filière. Néanmoins, à l’heure où les budgets et

notamment le budget de la santé sont restreints, les infirmières spécialisées

sont remplacées par des infirmières dites générales, donc dites aussi

polyvalentes car non qualifiées, elles « coûtent moins chères ». Les formations

infirmières anesthésistes, de bloc opératoires et de puériculture disparaîtront-

elles faute de moyens suffisants ? Allons-nous réécrire les textes

réglementaires en ce sens ? Nous sommes alors confrontés à un dilemme,

celui d’une volonté de réingénierie des formations paramédicales pour une

meilleure prise en charge contrée par une conjoncture obligeant à une

réévaluation des budgets et une nouvelle organisation du monde de la santé.

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- 29 -

Ensuite, nous pouvons supposer qu’à cause de moyens financiers

insuffisants, la pénurie d’infirmières actuellement présente ne fera

qu’augmenter. Toutefois, les usagers du système de santé désirent toujours la

même qualité de prise en soins lorsqu’ils ont besoin, voire même encore plus

qu’avant. Pour satisfaire cette demande, les responsables des établissements

de santé doivent offrir une sécurité et une qualité de prise en charge optimales.

Pour ce faire, ils repensent l’organisation en matière de ressources humaines

de leur structure. Aujourd’hui, les spécialités médicales sont déjà regroupées

par pôle dans certains établissements hospitaliers. Grâce à cette nouvelle

méthode, les infirmières ne sont plus embauchées pour un service x mais pour

un pôle de médecine ou de chirurgie, par exemple le pôle de médecine

d’urgence regroupant les urgences, la réanimation adulte, le SAMU/SMUR.

Cette technique permet de pallier au manque de personnel, cependant les

infirmières devront s’adapter sans cesse à la pluralité des services car elles

seront envoyées dans divers services sans cesse.

Cette mobilité incitera les infirmières à améliorer leurs pratiques

professionnelles. Leur polyvalence sera alors mise à l’épreuve, sans cesse en

mouvement et en perpétuelle évolution. Les patients seront alors pris en charge

par des infirmières multi-polyvalentes, souvent différentes. Les infirmières

n’auront plus d’équipe ni de service fixes, elles rencontreront plus souvent de

patients différents, donc de pathologies différentes et une multitude de soins

techniques mais un aspect relationnel peut-être moins construit, moins riche.

Mais alors quelle place pour les infirmières spécialisées ? Est-ce que l’avenir

professionnel des spécialités infirmières est pérenne ?

Ces développements ne sont que des éventuelles réponses qu’il

conviendrait d’éclaircir et de développer à l’aide d’un outil adapté.

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- 30 -

CONCLUSION

Malgré un large panel de stages pratiques durant nos études en soins

infirmiers, nous n’avons appréhendé qu’un tout petit pan des particularités de

notre future profession ainsi que de l’attitude professionnelle de la soignante.

Lors des débuts de ce travail de recherche, le mot « polyvalence » restait un

terme assez vague bien qu’à l’allure très professionnelle. Se pencher dessus

plus attentivement et aller à la rencontre des infirmières ont été une manière

d’appréhender notre future arrivée dans le monde professionnel. De plus, grâce

à ce travail, nous avons pu nous questionner et approcher de près le terrain

pour comprendre comment les professionnelles expérimentées réagissent.

Aujourd’hui, grâce à cette réflexion, nous sommes en capacité de

témoigner, de partager et d’appliquer ce que nous avons pu apprendre sur ce

thème. Demain, nous serons peut-être face à un patient qui nous déroutera,

nous essaierons alors de mettre en œuvre les éléments qui nous paraissent les

plus judicieux dans ce que nous avons approché à travers ce mémoire. Nous

nous efforcerons de devenir des soignants réflexifs et non pas des robots.

Le travail de recherche est un travail visant à introduire des notions

supplémentaires dans un domaine spécifique, parmi les techniques de soins ou

bien les pratiques professionnelles. La finalité consiste en l’amélioration de nos

pratiques soignantes sur le terrain. Nous ne prétendons pas révolutionner le

monde infirmier avec ce mémoire de fin d’études mais nous espérons qu’il

contribuera à une réflexion pour de futurs professionnels sur les soignants qu’ils

souhaitent devenir.

Comme précédemment exposé, le développement professionnel continu

est devenu obligatoire depuis quelques mois. Cette nouvelle disposition est une

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- 31 -

promesse de changements dans nos pratiques professionnelles car elle

garantira notre perpétuelle remise à niveau et acquisition de techniques et

connaissances de pointe. Cependant, interrogeons-nous sur l’origine de ce

décret. Pourquoi avons-nous dû rendre obligatoire la formation continue ? Quel

est l’état des lieux actuel du niveau de formation des infirmières diplômées

d’Etat ? Aujourd’hui, comment et dans quelles mesures, les établissements de

santé permettent aux professionnelles d’accéder à ces formations ?

« A la différence d’autres espèces, nous avons la capacité de façonner

notre avenir. »

Tim White

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GLOSSAIRE

Intitulé Signification

EHPAD Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées

IFSI Institut de Formation en Soins Infirmiers

SMUR Service Mobile d’Urgence et de Réanimation

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BIBLIOGRAPHIE

1. Ouvrages généraux :

EYMARD, Chantal, Initiation à la recherche en soins et santé, éd. Lamarre,

Rueil-Malmaison, 2003, pp. 243

MAGNON, René, Infirmières : identité, spécificité et soins infirmiers : le bilan

d’un siècle., éd. Masson, Paris, 2003, p. 114

LE BOTERF, Guy, Construire les compétences individuelles et collectives, éd.

Les Editions d’Organisation, Paris, 2008, p.17

LE BOTERF, Guy, Ingénierie et évaluation des compétences (4ème édition), éd.

Les Editions d’Organisation, Paris, 2002, pp. 605

MANOUKIAN, Alexandre, avec la collaboration d’Anne Massebeuf, La relation

soignant-soigné (3ème édition), éd. Lamarre, Rueil-Malmaison, 2008, pp. 223

PERRENOUD, Ph, Enseigner, agir dans l’urgence, décider dans l’incertitude,

éd. ESF Editeur, Paris, 1996, pp. 15-16

SWERTZ, Paul, Eléments de sociologie hospitalière, éd. Le Centurion, coll.

Infirmières d’aujourd’hui, Freiburg, 1970, pp. 55-104

ZARIFIAN, Philippe, Objectif Compétence. Pour une nouvelle logique, éd.

Liaisons, Paris, 1999, pp. 63-65, p.74

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2. Ouvrages spéciaux :

DUCASSE, Jean-Louis, DUVAL, Gilbert, PIEDADE, Isabelle, Référentiel de

compétences, Infirmier(e) en médecine d’urgence, juin 2008, consulté le 24

décembre 2011, p. 10

http://www.infirmiers.com/pdf/Referentiel_infirmier_medecine_urgence.pdf

3. Articles :

AVVANZINO, Nadia, TERRANEO, Fabienne, « Le concept de compétence en

regard de l’évolution du travail : définitions et perspectives », Recherche en

soins infirmiers, numéro 87, décembre 2006, pp. 16-24

CATEAU, C., « A propos des compétences collectives », Dossier : Les

compétences de l’individuel au collectif, Soins Cadres, numéro 41, 2002, p. 36

DREVET, Géraldine, « Management, polyvalence infirmière dans les unités de

soins », Objectifs soins, numéro 111, décembre 2002, pp. II-XIV

ERNY, Jean-Charles, « A propos du processus de construction du sentiment

d’efficacité personnelle des infirmiers d’un pôle », Soins cadres, numéro 80,

novembre 2011, pp. 20-22

FIEZ, Nadine, « Mobilité des infirmières », Objectifs soins, numéro 150,

novembre 2006, pp. 18-21

LE BOTERF, Guy, « De quel concept avons-nous besoin ? » Dossier : les

compétences de l’individuel au collectif, Soins cadres, numéro 41, 2002, p. 20

RIVET, Monique, « Recherche de la performance ou émergence des talents

dans la pratique

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infirmière ? », Soins cadres, numéro 80, novembre 2011, pp. 24-25

RN, « Clinical Nurse Specialist | What is a clinical nurse specialist ? »,

Registered Nurse RN, 04 octobre 2011, consulté le 10 décembre 2011

http://www.registerednursern.com/clinical-nurse-specialist-what-is-a-clinical-nurse-specialist/

TACHON, Alexandrine, « Remplace, remplaçant : quelle différence en termes

de compétences ? L’évaluation des compétences du personnel remplaçant. »,

Gestions Hospitalières, février 2001, pp. 104-105

4. Ouvrages collectifs :

Dictionnaire Hachette encyclopédique, sous la responsabilité d’Emmanuel

FOUQUET, éd. Hachette Livre, Paris, 2001, p. 819, p. 1278

FORMARIER, Monique (sous la direction de), JOVIC, Ljiljana, Les concepts en

sciences infirmières, ARSI, éd. Mallet Conseil, Lyon, 2009, pp. 108-109, pp.

230-231

Le Petit Larousse Illustré, sous la direction générale d’Isabelle JEUGE-

MAYNART, éd. Larousse, Paris, 2008, p. 228, p. 536, p. 799, p. 840, pp. 947-

948

Le Petit Robert, rédaction générale REY, A. et REY-DEBOVE J., Ed. Société

du Nouveau Littré, Paris-XIème, 1978, p. 349

MAGNON, René (sous la direction de), DECHANOZ, Geneviève, Dictionnaire

des soins infirmiers, AMIEC, éd. Amis Enseignement Infirmier, France,

imprimerie Chirat, 1995

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5. Textes réglementaires :

Journal Officiel, arrêté du 31 juillet 2009, p.186, p.197, p.198, p. 216, p. 218

Textes législatifs, articles L.4311-11, R.4311-1, R.4311-2, R.4311-3 du Code de

la Santé Publique relatifs à la profession d’infirmier, 8 août 2004

Textes réglementaires, articles R.4311-5, R.4311-5-1, R.4311-6, R.4311-7,

R.4311-8, R.4311-9, R.4311-10, R.4312-3, R.4312-10, R.4312-14, R.4312-26

du Code de la Santé Publique relatifs à la profession d’infirmier, 8 août 2004

Décret n°2011-2114 relatif au développement professionnel continu des

professionnels paramédicaux du Code de la Santé Publique, 30 décembre

2011

6. Documents électroniques :

ANAES (HAS) « Manuel d’accréditation – Management et gestion au service du

patient », référence numéro 8, sur le site HosmaT, février 1999, consulté le 08

février 2012.

http://www.hosmat.eu/assurqualite/manuel/mea.html

BACHELET, Rémi, « Recueil, analyse & traitement de données : l’entretien »,

Ecole centrale de Lille, 17 février 2011, consulté le 14 mars 2012.

http://rb.ec-lille.fr/l/Analyse_de_donnees/Methodologie_entretien.pdf

BENNER, Patricia, « De novice à expert (Excellence en soins infirmiers) », sur

le site Sidéral Santé, consulté le 08 février 2012.

http://www.sideralsante.fr/bibliotheque/benner.pdf

LEGIFRANCE, Code de la Santé Publique, consulté le 24 avril 2012.

http://www.legifrance.gouv.fr/

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ANNEXE I – Législation – Code de la Santé Publique

Article R4311-5

Dans le cadre de son rôle propre, l'infirmier ou l'infirmière accomplit les actes ou

dispense les soins suivants visant à identifier les risques et à assurer le confort

et la sécurité de la personne et de son environnement et comprenant son

information et celle de son entourage :

1° Soins et procédés visant à assurer l'hygiène de la personne et de son

environnement ;

2° Surveillance de l'hygiène et de l'équilibre alimentaire ;

3° Dépistage et évaluation des risques de maltraitance ;

4° Aide à la prise des médicaments présentés sous forme non injectable ;

5° Vérification de leur prise ;

6° Surveillance de leurs effets et éducation du patient ;

7° Administration de l'alimentation par sonde gastrique, sous réserve des

dispositions prévues à l'article R. 4311-7 et changement de sonde

d'alimentation gastrique ;

8° Soins et surveillance de patients en assistance nutritive entérale ou

parentérale ;

9° Surveillance de l'élimination intestinale et urinaire et changement de sondes

vésicales ;

10° Soins et surveillance des patients sous dialyse rénale ou péritonéale ;

11° Soins et surveillance des patients placés en milieu stérile ;

12° Installation du patient dans une position en rapport avec sa pathologie ou

son handicap ;

13° Préparation et surveillance du repos et du sommeil ;

14° Lever du patient et aide à la marche ne faisant pas appel aux techniques de

rééducation ;

15° Aspirations des sécrétions d'un patient qu'il soit ou non intubé ou

trachéotomisé ;

16° Ventilation manuelle instrumentale par masque ;

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17° Utilisation d'un défibrillateur semi-automatique et surveillance de la

personne placée sous cet appareil ;

18° Administration en aérosols de produits non médicamenteux ;

19° Recueil des observations de toute nature susceptibles de concourir à la

connaissance de l'état de santé de la personne et appréciation des principaux

paramètres servant à sa surveillance :

température, pulsations, pression artérielle, rythme respiratoire, volume de la

diurèse, poids, mensurations, réflexes pupillaires, réflexes de défense cutanée,

observations des manifestations de l'état de conscience, évaluation de la

douleur ;

20° Réalisation, surveillance et renouvellement des pansements non

médicamenteux ;

21° Réalisation et surveillance des pansements et des bandages autres que

ceux mentionnés à l'article R. 4311-7 ;

22° Prévention et soins d'escarres ;

23° Prévention non médicamenteuse des thromboses veineuses ;

24° Soins et surveillance d'ulcères cutanés chroniques ;

25° Toilette périnéale ;

26° Préparation du patient en vue d'une intervention, notamment soins cutanés

préopératoires ;

27° Recherche des signes de complications pouvant survenir chez un patient

porteur d'un dispositif d'immobilisation ou de contention ;

28° Soins de bouche avec application de produits non médicamenteux ;

29° Irrigation de l'œil et instillation de collyres ;

30° Participation à la réalisation des tests à la sueur et recueil des sécrétions

lacrymales ;

31° Surveillance de scarifications, injections et perfusions mentionnées aux

articles R. 4311-7 et R. 4311-9 ;

32° Surveillance de patients ayant fait l'objet de ponction à visée diagnostique

ou thérapeutique ;

33° Pose de timbres tuberculiniques et lecture ;

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34° Détection de parasitoses externes et soins aux personnes atteintes de

celles-ci ;

35° Surveillance des fonctions vitales et maintien de ces fonctions par des

moyens non invasifs et n'impliquant pas le recours à des médicaments ;

36° Surveillance des cathéters, sondes et drains ;

37° Participation à la réalisation d'explorations fonctionnelles, à l'exception de

celles mentionnées à l'article R. 4311-10, et pratique d'examens non vulnérants

de dépistage de troubles sensoriels ;

38° Participation à la procédure de désinfection et de stérilisation des dispositifs

médicaux réutilisables ;

39° Recueil des données biologiques obtenues par des techniques à lecture

instantanée suivantes :

a) Urines : glycosurie acétonurie, protéinurie, recherche de sang, potentiels en

ions hydrogène, pH ;

b) Sang : glycémie, acétonémie ;

40° Entretien d'accueil privilégiant l'écoute de la personne avec orientation si

nécessaire ;

41° Aide et soutien psychologique ;

42° Observation et surveillance des troubles du comportement.

Article R4311-5-1

Créé par Décret n°2008-877 du 29 août 2008 - art. 1

L'infirmier ou l'infirmière est habilité à pratiquer l'injection du vaccin antigrippal,

à l'exception de la première injection, dans les conditions définies à l'article R.

4311-3 et conformément au résumé des caractéristiques du produit annexé à

l'autorisation de mise sur le marché du vaccin injecté, sur certaines personnes

dont les conditions d'âge et les pathologies dont elles peuvent souffrir sont

précisées par arrêté du ministre chargé de la santé.

L'infirmier ou l'infirmière indique dans le dossier de soins infirmiers l'identité du

patient, la date de réalisation du vaccin ainsi que le numéro de lot du vaccin lors

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de l'injection. Il ou elle déclare au centre de pharmacovigilance les effets

indésirables portés à sa connaissance susceptibles d'être dus au vaccin.

Article R4311-6

Dans le domaine de la santé mentale, outre les actes et soins mentionnés à

l'article R. 4311-5, l'infirmier ou l'infirmière accomplit les actes et soins suivants :

1° Entretien d'accueil du patient et de son entourage ;

2° Activités à visée sociothérapeutique individuelle ou de groupe ;

3° Surveillance des personnes en chambre d'isolement ;

4° Surveillance et évaluation des engagements thérapeutiques qui associent le

médecin, l'infirmier ou l'infirmière et le patient.

Article R4311-7

Modifié par Décret 2005-840 2005-07-20 art. 11 4° JORF 26 juillet 2005

L'infirmier ou l'infirmière est habilité à pratiquer les actes suivants soit en

application d'une prescription médicale qui, sauf urgence, est écrite, qualitative

et quantitative, datée et signée, soit en application d'un protocole écrit, qualitatif

et quantitatif, préalablement établi, daté et signé par un médecin :

1° Scarifications, injections et perfusions autres que celles mentionnées au

deuxième alinéa de l'article R. 4311-9, instillations et pulvérisations ;

2° Scarifications et injections destinées aux vaccinations ou aux tests

tuberculiniques ;

3° Mise en place et ablation d'un cathéter court ou d'une aiguille pour perfusion

dans une veine superficielle des membres ou dans une veine épicrânienne ;

4° Surveillance de cathéters veineux centraux et de montages d'accès

vasculaires implantables mis en place par un médecin ;

5° Injections et perfusions, à l'exclusion de la première, dans ces cathéters ainsi

que dans les cathéters veineux centraux et ces montages :

a) De produits autres que ceux mentionnés au deuxième alinéa de l'article R.

4311-9 ;

b) De produits ne contribuant pas aux techniques d'anesthésie générale ou

locorégionale mentionnées à l'article R. 4311-12.

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Ces injections et perfusions font l'objet d'un compte rendu d'exécution écrit,

daté et signé par l'infirmier ou l'infirmière et transcrit dans le dossier de soins

infirmiers ;

6° Administration des médicaments sans préjudice des dispositions prévues à

l'article R. 4311-5 ;

7° Pose de dispositifs transcutanés et surveillance de leurs effets ;

8° Renouvellement du matériel de pansements médicamenteux ;

9° Réalisation et surveillance de pansements spécifiques ;

10° Ablation du matériel de réparation cutanée ;

11° Pose de bandages de contention ;

12° Ablation des dispositifs d'immobilisation et de contention ;

13° Renouvellement et ablation des pansements médicamenteux, des

systèmes de tamponnement et de drainage, à l'exception des drains pleuraux

et médiastinaux ;

14° Pose de sondes gastriques en vue de tubage, d'aspiration, de lavage ou

d'alimentation gastrique ;

15° Pose de sondes vésicales en vue de prélèvement d'urines, de lavage,

d'instillation, d'irrigation ou de drainage de la vessie, sous réserve des

dispositions du troisième alinéa de l'article R. 4311-10 ;

16° Instillation intra-urétrale ;

17° Injection vaginale ;

18° Pose de sondes rectales, lavements, extractions de fécalomes, pose et

surveillance de goutte-à-goutte rectal ;

19° Appareillage, irrigation et surveillance d'une plaie, d'une fistule ou d'une

stomie ;

20° Soins et surveillance d'une plastie ;

21° Participation aux techniques de dilatation de cicatrices ou de stomies ;

22° Soins et surveillance d'un patient intubé ou trachéotomisé, le premier

changement de canule de trachéotomie étant effectué par un médecin ;

23° Participation à l'hyperthermie et à l'hypothermie ;

24° Administration en aérosols et pulvérisations de produits médicamenteux ;

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25° Soins de bouche avec application de produits médicamenteux et, en tant

que de besoin, aide instrumentale ;

26° Lavage de sinus par l'intermédiaire de cathéters fixés par le médecin ;

27° Bains d'oreilles et instillations médicamenteuses ;

28° Enregistrements simples d'électrocardiogrammes, d'électro-

encéphalogrammes et de potentiels évoqués sous réserve des dispositions

prévues à l'article R. 4311-10 ;

29° Mesure de la pression veineuse centrale ;

30° Vérification du fonctionnement des appareils de ventilation assistée ou du

monitorage, contrôle des différents paramètres et surveillance des patients

placés sous ces appareils ;

31° Pose d'une sonde à oxygène ;

32° Installation et surveillance des personnes placées sous oxygénothérapie

normobare et à l'intérieur d'un caisson hyperbare ;

33° Branchement, surveillance et débranchement d'une dialyse rénale,

péritonéale ou d'un circuit d'échanges plasmatique ;

34° Saignées ;

35° Prélèvements de sang par ponction veineuse ou capillaire ou par cathéter

veineux ;

36° Prélèvements de sang par ponction artérielle pour gazométrie ;

37° Prélèvements non sanglants effectués au niveau des téguments ou des

muqueuses directement accessibles ;

38° Prélèvements et collecte de sécrétions et d'excrétions ;

39° Recueil aseptique des urines ;

40° Transmission des indications techniques se rapportant aux prélèvements

en vue d'analyses de biologie médicale ;

41° Soins et surveillance des personnes lors des transports sanitaires

programmés entre établissements de soins ;

42° Entretien individuel et utilisation au sein d'une équipe pluridisciplinaire de

techniques de médiation à visée thérapeutique ou psychothérapique ;

43° Mise en œuvre des engagements thérapeutiques qui associent le médecin,

l'infirmier ou l'infirmière et le patient, et des protocoles d'isolement.

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Article R4311-8

L'infirmier ou l'infirmière est habilité à entreprendre et à adapter les traitements

antalgiques, dans le cadre des protocoles préétablis, écrits, datés et signés par

un médecin. Le protocole est intégré dans le dossier de soins infirmiers.

Article R4311-9

L'infirmier ou l'infirmière est habilité à accomplir sur prescription médicale écrite,

qualitative et quantitative, datée et signée, les actes et soins suivants, à

condition qu'un médecin puisse intervenir à tout moment :

1° Injections et perfusions de produits d'origine humaine nécessitant,

préalablement à leur réalisation, lorsque le produit l'exige, un contrôle d'identité

et de compatibilité obligatoire effectué par l'infirmier ou l'infirmière ;

2° Injections de médicaments à des fins analgésiques dans des cathéters

périduraux et intrathécaux ou placés à proximité d'un tronc ou d'un plexus

nerveux, mis en place par un médecin et après que celui-ci a effectué la

première injection ;

3° Préparation, utilisation et surveillance des appareils de circulation

extracorporelle ;

4° Ablation de cathéters centraux et intrathécaux ;

5° Application d'un garrot pneumatique d'usage chirurgical ;

6° Pose de dispositifs d'immobilisation ;

7° Utilisation d'un défibrillateur manuel ;

8° Soins et surveillance des personnes, en postopératoire, sous réserve des

dispositions prévues à l'article R. 4311-12 ;

9° Techniques de régulation thermique, y compris en milieu psychiatrique ;

10° Cures de sevrage et de sommeil.

Article R4311-10

L'infirmier ou l'infirmière participe à la mise en œuvre par le médecin des

techniques suivantes :

1° Première injection d'une série d'allergènes ;

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2° Premier sondage vésical chez l'homme en cas de rétention ;

3° Enregistrement d'électrocardiogrammes et d'électroencéphalogrammes avec

épreuves d'effort ou emploi de médicaments modificateurs ;

4° Prise et recueil de pression hémodynamique faisant appel à des techniques

à caractère vulnérant autres que celles mentionnées à l'article R. 4311-7 ;

5° Actions mises en œuvre en vue de faire face à des situations d'urgence

vitale ;

6° Explorations fonctionnelles comportant des épreuves pharmacodynamiques,

d'effort, de stimulation ou des tests de provocation ;

7° Pose de systèmes d'immobilisation après réduction ;

8° Activités, en équipe pluridisciplinaire, de transplantation d'organes et de

greffe de tissus ;

9° Transports sanitaires :

a) Transports sanitaires urgents entre établissements de soins effectués dans

le cadre d'un service mobile d'urgence et de réanimation ;

b) Transports sanitaires médicalisés du lieu de la détresse vers un

établissement de santé effectués dans le cadre d'un service mobile d'urgence

et de réanimation ;

10° Sismothérapie et insulinothérapie à visée psychiatrique.

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Décret n° 2011-2114 du 30 décembre 2011 relatif au développement

professionnel continu des professionnels de santé paramédicaux

Publics concernés : auxiliaires médicaux, aides-soignants et auxiliaires de

puériculture ; préparateurs en pharmacie et préparateurs en pharmacie

hospitalière ; conseils compétents de l'ordre pour les professions à exercice

libéral qui en disposent ; employeurs de ces professionnels de santé

paramédicaux dans le secteur public et privé et agences régionales de santé.

Objet : contenu, organisation et contrôle de l'obligation individuelle de

développement professionnel continu des professionnels de santé

paramédicaux.

Entrée en vigueur : le texte entre en vigueur le lendemain de sa publication.

Notice explicative : le présent décret prévoit que les auxiliaires médicaux, aides-

soignants et auxiliaires de puériculture, préparateurs en pharmacie et

préparateurs en pharmacie hospitalière doivent participer annuellement à un

programme de développement professionnel continu. Il définit le contenu de

l'obligation de développement professionnel continu, son organisation et son

financement. Le décret prévoit également les modalités de contrôle du respect

de cette obligation. Il prévoit enfin les modalités du développement

professionnel continu des professionnels de santé paramédicaux appartenant

au service de santé des armées.

Références : les dispositions du code de la santé publique modifiées par le

présent décret peuvent être consultées, dans leur rédaction issue de cette

modification, sur le site Légifrance (http://www.legifrance.gouv.fr). Le présent

décret est pris pour l'application de l'article 59 de la loi n° 2009-879 du 21 juillet

2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux

territoires.

Le Premier ministre,

Sur le rapport du ministre du travail, de l'emploi et de la santé,

Vu le code de la santé publique, notamment ses articles L. 4242-1 et L. 4382-1

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;

Vu le code de la sécurité sociale ;

Vu le code du travail, notamment son article L. 6321-1 ;

Vu la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 modifiée portant droits et obligations des

fonctionnaires ;

Vu la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à

la fonction publique de l'Etat ;

Vu la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à

la fonction publique territoriale ;

Vu la loi n° 86-33 du 9 janvier 1986 modifiée portant dispositions statutaires

relatives à la fonction publique hospitalière ;

Vu l'ordonnance n° 2005-406 du 2 mai 2005 simplifiant le régime juridique des

établissements de santé, notamment son article 16 ;

Vu le décret n° 2007-1470 du 15 octobre 2007 relatif à la formation

professionnelle tout au long de la vie des fonctionnaires de l'Etat, notamment

son article 7 ;

Vu le décret n° 2007-1845 du 26 décembre 2007 relatif à la formation

professionnelle tout au long de la vie des agents de la fonction publique

territoriale, notamment son article 5 ;

Vu le décret n° 2008-824 du 21 août 2008 relatif à la formation professionnelle

tout au long de la vie des agents de la fonction publique hospitalière,

notamment son article 7 ;

Vu l'avis du Haut Conseil des professions paramédicales en date du 13

septembre 2011 ;

Vu l'avis du Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la

vie en date du 28 septembre 2011 ;

Le Conseil d'Etat (section sociale) entendu,

Décrète :

Article 1

Le chapitre II du titre IV du livre II de la quatrième partie du code de la santé

publique est ainsi modifié :

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1° L'intitulé est ainsi rédigé : « Développement professionnel continu » ;

2° Il comprend l'article R. 4242-1 ainsi rédigé :

« Art. R. 4242-1. - Les dispositions des articles R. 4382-1 à R. 4382-16 sont

applicables aux préparateurs en pharmacie et aux préparateurs en pharmacie

hospitalière. »

Article 2

Le chapitre II du titre VIII du livre III de la quatrième partie du code de la santé

publique est ainsi rédigé :

« Chapitre II

« Développement professionnel continu

« Section 1

« Contenu de l'obligation

« Art. R. 4382-1.-Le développement professionnel continu comporte,

conformément à l'article L. 4382-1, l'analyse, par les auxiliaires médicaux, les

aides-soignants et les auxiliaires de puériculture, de leurs pratiques

professionnelles ainsi que l'acquisition ou l'approfondissement de

connaissances ou de compétences.

« Il constitue une obligation individuelle qui s'inscrit dans une démarche

permanente.

« Art. R. 4382-2.-Les auxiliaires médicaux, les aides-soignants et les auxiliaires

de puériculture satisfont à leur obligation annuelle de développement

professionnel continu dès lors qu'ils participent à un programme de

développement professionnel continu collectif annuel ou pluriannuel.

« Ce programme doit :

« 1° Etre conforme à une orientation nationale ou à une orientation régionale de

développement professionnel continu ;

« 2° Comporter une des méthodes et des modalités validées par la Haute

Autorité de santé après avis de la commission scientifique du Haut Conseil des

professions paramédicales ; ces méthodes et modalités précisent les conditions

qui permettent d'apprécier la participation effective, en tant que participant ou

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en tant que formateur, à un programme de développement professionnel

continu ;

« 3° Etre mis en œuvre par un organisme de développement professionnel

continu enregistré.

« Art. R. 4382-3.-Un auxiliaire médical, un aide-soignant ou un auxiliaire de

puériculture est réputé avoir satisfait à son obligation de développement

professionnel continu si, au cours de l'année civile écoulée, il a suivi une action

de formation professionnelle continue répondant à la définition et aux conditions

du développement professionnel continu définies à l'article R. 4382-2 et prévue

par :

« 1° L'article L. 6313-1 du code du travail ;

« 2° Les articles 1er, 18 et 25 du décret n° 2008-824 du 21 août 2008 relatif à la

formation professionnelle tout au long de la vie des agents de la fonction

publique hospitalière ;

« 3° Les articles 1er, 15 et 22 du décret n° 2007-1470 du 15 octobre 2007 relatif

à la formation professionnelle tout au long de la vie des fonctionnaires de l'Etat ;

« 4° Les articles 1er, 5,18 et 27 du décret n° 2007-1845 du 26 décembre 2007

relatif à la formation professionnelle tout au long de la vie des agents de la

fonction publique territoriale.

« Art. R. 4382-4.-Les orientations nationales du développement professionnel

continu sont annuelles ou pluriannuelles.

« Chaque année, le ministre chargé de la santé arrête la liste des orientations

nationales, après avis de la commission scientifique du Haut Conseil des

professions paramédicales. Ces orientations nationales concourent à la mise en

œuvre des actions figurant dans les conventions prévues aux articles L. 162-9,

L. 162-12-2, L. 162-12-9 et L. 162-32-1 du code de la sécurité sociale.

« Le groupe composé au sein du conseil de surveillance de l'organisme

gestionnaire du développement professionnel continu, mentionné au 2° du I de

l'article R. 4021-15, peut élaborer des propositions d'orientations nationales qu'il

transmet à la commission scientifique du Haut Conseil des professions

paramédicales.

« Les avis de la commission scientifique du Haut Conseil des professions

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paramédicales prennent en compte les besoins de développement

professionnel continu de chacune des professions qui composent le Haut

Conseil des professions paramédicales et permettent la mise en œuvre de

programmes interprofessionnels.

« Les agences régionales de santé peuvent compléter les orientations

nationales par des orientations régionales spécifiques, en cohérence avec leur

projet régional de santé, après avis de la commission scientifique du Haut

Conseil des professions paramédicales.

« Art. R. 4382-5.-La liste des méthodes mentionnée au 2° de l'article R. 4382-2

est fixée par la Haute Autorité de santé après avis de la commission scientifique

du Haut Conseil des professions paramédicales.

« Outre les modalités prévues aux articles R. 4382-2 et R. 4382-3, l'auxiliaire

médical, l'aide-soignant ou l'auxiliaire de puériculture satisfait également à son

obligation de développement professionnel continu s'il a obtenu, au cours de

l'année civile, un diplôme universitaire évalué favorablement par la commission

scientifique du Haut Conseil des professions paramédicales en tant que

programme de développement professionnel continu.

« Section 2

« Organisation

« Art. R. 4382-6.-Les établissements employeurs, les conseils des ordres

compétents ainsi que les unions régionales des professionnels de santé

représentant les auxiliaires médicaux libéraux assurent la promotion de

programmes de développement professionnel continu qui peuvent être suivis

par des auxiliaires médicaux libéraux, des auxiliaires médicaux hospitaliers, des

auxiliaires médicaux salariés, des aides-soignants et des auxiliaires de

puériculture. Ces programmes peuvent associer d'autres professionnels.

« Dans les établissements publics de santé, le comité technique

d'établissement et la commission des soins infirmiers, de rééducation et

médico-techniques sont consultés sur le plan de développement professionnel

continu, en application des articles R. 6144-40 et R. 6146-10.

« Art. R. 4382-7.-L'évaluation dont les organismes de développement

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professionnel continu ont fait l'objet par la commission scientifique du Haut

Conseil des professions paramédicales, dans les conditions prévues à l'article

R. 4021-24, est portée à la connaissance des auxiliaires médicaux, des aides-

soignants et des auxiliaires de puériculture lors de leur inscription à un

programme.

« Section 3

« Financement

« Art. R. 4382-8.-L'organisme gestionnaire du développement professionnel

continu mentionné à l'article L. 4021-1 finance le développement professionnel

continu des auxiliaires médicaux libéraux et des auxiliaires médicaux des

centres de santé conventionnés dans la limite de forfaits individuels mentionnés

à l'article R. 4021-9.

« Art. R. 4382-9.-Les établissements énumérés à l'article 2 de la loi n° 86-33 du

9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique

hospitalière, les autres employeurs publics et les employeurs du secteur privé

financent les actions de développement professionnel continu.

« Ils mettent en œuvre le développement professionnel continu des auxiliaires

médicaux, des aides-soignants et des auxiliaires de puériculture qu'ils

emploient et peuvent avoir recours, à cette fin, à un organisme paritaire

collecteur agréé ainsi qu'à l'organisme agréé mentionné à l'article 16 de

l'ordonnance n° 2005-406 du 2 mai 2005 simplifiant le régime juridique des

établissements de santé, dans le respect des règles d'organisation et de prise

en charge de la formation tout au long de la vie qui leur sont propres.

« Section 4

« Contrôle

« Art. R. 4382-10.-L'organisme de développement professionnel continu délivre

une attestation aux auxiliaires médicaux, aux aides-soignants et aux auxiliaires

de puériculture justifiant de leur participation, au cours de l'année civile, à un

programme de développement professionnel continu. Il transmet simultanément

les attestations correspondantes, qui peuvent être adressées par voie

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électronique :

« 1° A l'employeur de tout auxiliaire médical, aide-soignant ou auxiliaire de

puériculture salarié du secteur public ou du secteur privé ;

« 2° Au conseil compétent de l'ordre pour les professions qui en disposent,

lorsque le professionnel libéral concerné est inscrit à l'ordre compétent ;

« 3° A l'agence régionale de santé pour les audioprothésistes, les opticiens-

lunetiers, les prothésistes et orthésistes pour l'appareillage des personnes

handicapées, qui n'exercent pas à titre salarié, et les autres auxiliaires

médicaux à exercice libéral.

« Le modèle de l'attestation est défini par arrêté du ministre chargé de la santé.

« Art. R 4382-11.-Le conseil compétent de l'ordre s'assure, au moins une fois

tous les cinq ans, sur la base des attestations transmises par les organismes de

développement professionnel continu ou du diplôme mentionné à l'article R.

4382-5, que les auxiliaires médicaux relevant de sa compétence ont satisfait à

leur obligation annuelle de développement professionnel continu.

« Art. R. 4382-12.-Lorsque l'auxiliaire médical, l'aide-soignant, l'auxiliaire de

puériculture, a participé à un programme dispensé par un organisme qui a fait

l'objet, à la date de son inscription, d'une évaluation défavorable par la

commission scientifique du Haut Conseil des professions paramédicales,

l'obligation est réputée non satisfaite.

« Art. R. 4382-13.-Si l'obligation individuelle de développement professionnel

continu prévue à l'article R. 4382-1 n'est pas satisfaite, le conseil compétent de

l'ordre demande à l'auxiliaire médical libéral concerné les motifs du non-respect

de cette obligation. Au vu des éléments de réponse communiqués, le conseil

compétent de l'ordre apprécie la nécessité de mettre en place un plan annuel

personnalisé de développement professionnel continu, et notifie à l'intéressé

qu'il devra suivre ce plan.

« L'absence de mise en œuvre de ce plan par l'auxiliaire médical libéral est

susceptible de constituer un cas d'insuffisance professionnelle au sens de

l'article L. 4311-16 du code de la santé publique pour les infirmiers libéraux, de

l'article L. 4321-10 pour les masseurs-kinésithérapeutes libéraux, de l'article L.

4322-2 pour les pédicures-podologues libéraux.

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« Art. R 4382-14.-Pour les audioprothésistes, les opticiens-lunetiers, les

prothésistes et orthésistes pour l'appareillage des personnes handicapées qui

n'exercent pas à titre salarié et les auxiliaires médicaux à exercice libéral,

lorsqu'ils ne relèvent pas d'un ordre professionnel, le directeur général de

l'agence régionale de santé s'assure, au moins une fois tous les cinq ans, du

respect de leur obligation annuelle de développement professionnel continu.

« Si cette obligation n'est pas satisfaite, le directeur général de l'agence

régionale de santé demande à l'auxiliaire médical concerné les motifs du non-

respect de cette obligation. Le directeur général apprécie, au vu des éléments

de réponse communiqués, s'il y a lieu d'établir un rapport pour apprécier si la

méconnaissance par l'auxiliaire médical de son obligation de développement

professionnel continu est de nature à entraîner une insuffisance professionnelle

rendant dangereux l'exercice de sa profession. Ce rapport motivé est établi par

trois auxiliaires médicaux de la même profession que l'intéressé désignés

comme experts, l'un par celui-ci, le deuxième par le directeur général de

l'agence régionale de santé et le troisième par les deux premiers experts. Ce

dernier est choisi parmi les enseignants de la profession.

« Le directeur général apprécie, au vu des conclusions de ce rapport, s'il y a

lieu de saisir, conformément à l'article L. 1435-7, le représentant de l'Etat

territorialement compétent de la situation de l'intéressé afin de mettre en œuvre

les mesures de police administrative qui relèvent de sa compétence.

« Art. R. 4382-15.-Pour les aides-soignants, les auxiliaires de puériculture et les

auxiliaires médicaux fonctionnaires ou salariés, l'employeur s'assure du respect

de leur obligation annuelle de développement professionnel continu. Si cette

obligation n'est pas satisfaite, l'employeur invite l'auxiliaire médical intéressé à

exposer les motifs du non-respect de cette obligation. L'employeur apprécie, au

vu des éléments de réponse communiqués, s'il y a lieu de prendre une

sanction.

« Section 5

« Modalités d'application au service de santé des armées

Page 58: PDF - Infirmiers.com

« Art. R. 4382-16.-Pour l'application des dispositions du présent chapitre aux

professionnels de santé non médicaux du service de santé des armées, le

ministre de la défense arrête conjointement avec le ministre chargé de la santé

les orientations nationales de développement professionnel continu.

« Il exerce les attributions confiées au présent chapitre à l'employeur, à l'ordre

des auxiliaires médicaux pour ceux qui en relèvent, à l'agence régionale de

santé et aux unions régionales des professionnels de santé représentant les

professions de santé paramédicales. »

Article 3

Les auxiliaires médicaux, les aides-soignants et les auxiliaires de puériculture

qui participent en 2011 et en 2012 à des actions de formation continue sont

réputés avoir satisfait à l'obligation annuelle prévue par le présent décret au

titre de chacune de ces deux années.

Ceux qui souhaitent faire valoir ces actions adressent leurs justificatifs de

formation, selon le cas, à l'employeur, au conseil compétent de l'ordre des

auxiliaires médicaux pour ceux qui en relèvent, ou à l'agence régionale de

santé.

Les auxiliaires médicaux, les aides-soignants et les auxiliaires de puériculture

qui participent à un seul programme de développement professionnel continu

en 2011 ou en 2012 satisfont à leur obligation, par dérogation à l'article R.

4382-2, au titre de ces deux années.

Article 4

Le ministre de la défense et des anciens combattants et le ministre du travail,

de l'emploi et de la santé sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de

l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la

République française.

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ANNEXE II – Guide d’entretien

. Dans le cadre de notre mémoire de fin d’études, nous vous sollicitons

pour un entretien. Le thème de cet entretien est la polyvalence de l’infirmière

dans la prise en charge des patients.

Dans le cadre de notre recherche, nous avons posé des objectifs de

recherche qui sont les suivants :

Identifier les différentes définitions de la polyvalence selon la

professionnelle rencontrée.

Cibler les limites et/ou les difficultés à maintenir la polyvalence

professionnelle enseignée durant la formation initiale en IFSI.

Identifier auprès de professionnelles les moyens et méthodes mis en

œuvre pour conserver durablement leur polyvalence au cours de leur

carrière.

Identifier les moyens et méthodes mis en place par les professionnelles

pour pallier les difficultés de prise en charge d’une nouvelle pathologie

dans leur service.

Cibler l’impact du domaine d’exercice sur les pratiques professionnelles

des soignantes.

Cet entretien est entièrement anonyme et ne sera enregistré sur

dictaphone qu’avec votre accord.

Merci d’avance de l’attention que vous nous accorderez,

Respectueusement,

Orane Beresford-Wood, ESI 3ème

année, IFSI de Troyes

Données épidémiologiques

Depuis combien d’années êtes-vous diplômée ?

………………………………………………………………………………………

Quels sont les services dans lesquels vous avez travaillé ?

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- -

- -

- -

- -

Pendant combien de temps avez-vous travaillé ou travaillez-vous

dans ce(s) service(s) ?

- -

- -

- -

- -

Questions

1. Comment définiriez-vous le mot « polyvalence » ?

2. Comment s’illustre la polyvalence dans vos pratiques professionnelles ?

3. Qu’est-ce qui favorise la polyvalence dans la pratique professionnelle ?

Qu’est-ce qui l’entrave ?

4. Que mettez-vous en place pour prendre en charge un patient présentant

une pathologie différente de celles rencontrées dans votre domaine

d’exercice professionnel ?

5. Comment ressentez-vous la prise en charge d’un patient ayant une

pathologie mal connue de votre part ?

6. Quel est le bénéfice-risque pour le patient d’être pris en charge par des

infirmières polyvalentes ?

7. Comment pouvons-nous maintenir ou développer la polyvalence tout au

long de notre carrière ?

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8. Désirez-vous ajouter quelque chose ?

Merci pour votre participation.

Nous pourrons mettre à votre disposition notre travail, une fois noté et validé

par le jury, si vous le souhaitez.

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ANNEXE III – Autorisations d’enquête

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ANNEXE IV – Restitutions des entretiens

ENTRETIEN 1

EHPAD

27 mars 2012

Données épidémiologiques

Depuis combien d’années êtes-vous diplômée ?

Depuis 1986, 26 ans.

Quels sont les services dans lesquels vous avez travaillé ?

- bloc opératoire

- chimiothérapie

- psychiatrie adulte

- gériatrie

- chirurgie générale (digestif, ORL, stomatologie, gynécologie, urologie)

- chirurgie digestive

- médecine générale (remplacements)

Pendant combien de temps avez-vous travaillé ou travaillez-vous

dans ce(s) service(s) ?

- bloc opératoire => 6 mois

- chimiothérapie => en alternance pendant 4-5 ans

- psychiatrie adulte => 3 ans

- gériatrie => depuis 3 ans

- chirurgie générale (digestif, ORL, stomatologie, gynécologie, urologie) => 9-10 ans

- chirurgie digestive => 4 ans

- médecine générale (remplacements) => 9 périodes de 1 mois

Questions

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1. Comment définiriez-vous le mot « polyvalence » ?

(Blanc) Alors, à mon avis, c’est la capacité à pouvoir exercer dans différents services,

dans différentes spécialités. On dit « ah vous êtes polyvalente donc vous allez

remplacer ».

2. Comment s’illustre la polyvalence dans vos pratiques professionnelles ?

C’est la capacité d’adaptation peut-être, je ne sais pas. Ici [en EHPAD], la chirurgie ne

m’a pas trop servie, si peut-être pour les syndromes occlusifs. Les pansements, je suis

loin de ce que je faisais avant ! (rires)

3. Qu’est-ce qui favorise la polyvalence dans la pratique professionnelle ?

Qu’est-ce qui l’entrave ?

Plus on multiplie les services différents, les endroits différents, plus on est polyvalent.

Si on se cantonne à des tâches données, des endroits donnés, si c’est répétitif, on perd.

Plus on voit de choses, plus on est capable, moins on a peur. L’inconnu fait peur, on est

moins à l’aise c’est sûr, on a des a priori.

4. Que mettez-vous en place pour prendre en charge un patient présentant

une pathologie différente de celles rencontrées dans votre domaine

d’exercice professionnel ?

L’outil Internet ! La famille est souvent super au courant. Les médecins ont des infos,

on n’hésite pas, on leur demande. Et les ressources extérieures, des personnes du milieu

de la santé.

5. Comment ressentez-vous la prise en charge d’un patient ayant une

pathologie mal connue de votre part ?

De la frustration, là la relation d’aide, c’est pas génial, c’est plutôt difficile. Je serai

assez mécontente de moi tout de même. J’essaierai de faire en sorte que ça aille mieux.

De mettre en œuvre des choses en fonction, lui [au patient] demander comment il veut

être pris en charge. En maison de retraite, c’est rare, c’est surtout de l’adaptation. Pour

des maladies rares par contre, ça doit pas être évident, au tout début du SIDA, c’était

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épouvantable ! C’était au début de mon diplôme d’Etat. Ils [les sidéens] étaient traités

comme des pestiférés, des gants pour tout, à l’extrême…

6. Quel est le bénéfice-risque pour le patient d’être pris en charge par des

infirmières polyvalentes ?

Je ne sais pas. On a des connaissances sur pas mal de domaines mais pas très pointues

comme des personnes hyperspécialisées peuvent l’être.

Ici ce que j’ai appris c’est que des signes lambda peuvent être nuls chez une personne

âgée. La gériatrie est vraiment une spécialité. Les signes extérieurs peuvent être

complètement inexistants.

7. Comment pouvons-nous maintenir ou développer la polyvalence tout au

long de notre carrière ?

En bougeant, tu demandes à faire des mutations. Remarque, certaines m’ont été

imposées et ça dépend aussi de l’évolution du service qui demande à évoluer d’une

certaine manière.

8. Désirez-vous ajouter quelque chose ?

Moi je trouve que c’est bien [la mobilité] mais quand c’est imposé tu n’es jamais

contente parce que tu as peur de ne pas être à la hauteur mais finalement on est plein de

ressources. Mais à force j’en avais marre de tout le temps bouger.

Il ne faut pas avoir peur de bouger !

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ENTRETIEN 2

Chirurgie générale

29 mars 2012

Données épidémiologiques

Depuis combien d’années êtes-vous diplômée ?

Depuis 2007, 4 ans et demi.

Quels sont les services dans lesquels vous avez travaillé ?

- service ambulatoire (urologie, chirurgie esthétique, chirurgie viscérale)

- chirurgie générale (ambulatoire, orthopédie, gynécologie, viscérale, bariatrique)

Pendant combien de temps avez-vous travaillé ou travaillez-vous

dans ce(s) service(s) ?

- service ambulatoire (urologie, chirurgie esthétique, chirurgie viscérale) => 6 mois

- chirurgie générale (ambulatoire, orthopédie, gynécologie, viscérale, bariatrique) =>

depuis 2009 (3 ans)

Questions

1. Comment définiriez-vous le mot « polyvalence » ?

C’est la capacité d’une personne à effectuer différents postes, compétences. C’est

difficile de mettre des mots.

2. Comment s’illustre la polyvalence dans vos pratiques professionnelles ?

Dans les changements de services, donc de spécialité. Et dans les changements

d’organisation, de pathologies, de soins, de collègues. C’est sur le terrain que l’on se

spécialise, avec l’expérience.

3. Qu’est-ce qui favorise la polyvalence dans la pratique professionnelle ?

Qu’est-ce qui l’entrave ?

Page 71: PDF - Infirmiers.com

On perd quand on est toujours dans le même service à contrario de quand on change de

service. Ca permet d’aider dans d’autres services quand il y a besoin d’aide, pour

remplacer le personnel absent. Ca évite de prendre des intérimaires.

4. Que mettez-vous en place pour prendre en charge un patient présentant

une pathologie différente de celles rencontrées dans votre domaine

d’exercice professionnel ?

On pose des questions aux collègues, aux médecins même si bon… on va regarder les

dossiers parce que des fois il y a des infos sur les antécédents, les pathologies. On va

voir les protocoles qu’il ya dans les services. Et puis on recherche à la maison

Et cela vous arrive souvent ?

Ca m’arrive des fois, surtout quand je change de service et que je connais mal.

5. Comment ressentez-vous la prise en charge d’un patient ayant une

pathologie mal connue de votre part ?

Je me sens mal à l’aise parce que je manque de connaissances. La prise en charge est

incomplète. Et si le patient pose une question et que tu ne sais pas répondre, tu as l’air

bête. Il faut toujours demander aux collègues et c’est pénible. Et puis on se demande

« est-ce que je fais bien ? ».

6. Quel est le bénéfice-risque pour le patient d’être pris en charge par des

infirmières polyvalentes ?

Avec le temps, on a des connaissances plus vastes. Et sur plein de domaines. Mais on

est moins pointilleuses que des spécialisées, si on est spécialisé, on est pointue sur un

domaine.

7. Comment pouvons-nous maintenir ou développer la polyvalence tout au

long de notre carrière ?

On n’a pas souvent de formation, il faut les demander sinon… Il faut aller dans d’autres

services en doublure et régulièrement afin d’acquérir de l’expérience. La régularité c’est

important.

Page 72: PDF - Infirmiers.com

8. Désirez-vous ajouter quelque chose ?

Ce n’est pas forcément bien [la polyvalence] parce que il n’y a pas de spécialité donc un

manque de connaissances. Si on est formée ou doublée, d’accord mais si on est

parachutée et que quand on a besoin de quelqu’un, ce n’est pas intéressant. Ni pour

l’infirmière, ni pour le patient.

En fait ce n’est plus de la mobilité mais que des remplacements. A ce moment-là, autant

prendre des intérimaires. Quand on postule on demande autre chose que de boucher les

trous.

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ENTRETIEN 3

Urgences

29 mars 2012

Données épidémiologiques

Depuis combien d’années êtes-vous diplômée ?

4 ans.

Quels sont les services dans lesquels vous avez travaillé ?

- néphrologie

- urgences / UHT

- moyen séjour

Pendant combien de temps avez-vous travaillé ou travaillez-vous

dans ce(s) service(s) ?

- néphrologie => 2 ans

- urgences / UHT => 2 ans

- moyen séjour => 4 mois

Questions

1. Comment définiriez-vous le mot « polyvalence » ?

C’est compliqué ! Plusieurs disciplines, plusieurs soins, tout savoir, plusieurs patients,

plusieurs pathologies

2. Comment s’illustre la polyvalence dans vos pratiques professionnelles ?

Ici, aux urgences, nous sommes polyvalentes, surtout au niveau des soins et des

connaissances. On voit beaucoup de différentes pathologies.

3. Qu’est-ce qui favorise la polyvalence dans la pratique professionnelle ?

Qu’est-ce qui l’entrave ?

Page 74: PDF - Infirmiers.com

Ce qui la freine, un manque de connaissances. Théoriques et pratiques. Mais on a

Internet pour vérifier… Et pour la favoriser, il faut changer de service régulièrement.

Ou aller dans en services polyvalents comme la réanimation, le SAMU, les urgences.

Au moins dans une journée de 12 heures, on voit de tout. Il y a aussi les VR.

Pouvez-vous m’expliquer ce que sont les VR ?

Les VR, ce sont les volets de remplacement. On bouge dans les pôles, il y a beaucoup

de mobilité.

Au contraire, 30 ans dans le même service, on s’ennuie, ça devient inintéressant

4. Que mettez-vous en place pour prendre en charge un patient présentant

une pathologie différente de celles rencontrées dans votre domaine

d’exercice professionnel ?

Déjà, il y a le binôme médecin. On peut lui poser un maximum de questions, demander

les signes et les traitements. Il y a aussi l’entraide entre IDE. Les protocoles du service.

Et puis dans l’établissement, on peut appeler les services spécialisés, pour savoir les

traitements, comment on fait les pansements, etc.

5. Comment ressentez-vous la prise en charge d’un patient ayant une

pathologie mal connue de votre part ?

Il y a la culpabilité de ne pas connaître le soin, il faut le dire. Mais l’intérêt c’est

d’apprendre de nouvelles choses. Il y a aussi un petit peu de stress. Mais il y a toujours

une solution.

6. Quel est le bénéfice-risque pour le patient d’être pris en charge par des

infirmières polyvalentes ?

Il peut y avoir le sentiment que l’infirmière n’a pas les connaissances requises mais au

contraire elle peut répondre aux questions avec sa large expérience.

7. Comment pouvons-nous maintenir ou développer la polyvalence tout au

long de notre carrière ?

En changeant de service régulièrement et faire des formations.

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8. Désirez-vous ajouter quelque chose ?

Non. (rires)

.

Page 76: PDF - Infirmiers.com

ENTRETIEN 4

Intérimaire

29 mars 2012

Données épidémiologiques

Depuis combien d’années êtes-vous diplômée ?

3 ans.

Quels sont les services dans lesquels vous avez travaillé ?

- Médecine interne, addictologie, dépistage des IST

- Intérim et libéral en parallèle, intérim plus particulièrement chirurgie ORL, digestive,

orthopédique et urologique)

Pendant combien de temps avez-vous travaillé ou travaillez-vous

dans ce(s) service(s) ?

- Médecine interne, addictologie, dépistage des IST => 18 mois

- Intérim => depuis 18 mois

- Libéral => depuis un peu plus d’un an

Questions

1. Comment définiriez-vous le mot « polyvalence » ?

Etre capable de s’occuper de différentes pathologies dans des services multiples.

S’adapter à tous les services (un certain nombre), rester dans la limite de ses capacités.

2. Comment s’illustre la polyvalence dans vos pratiques professionnelles ?

Capable de s’adapter à un domaine, à des soins, à une organisation, à une éducation de

patients, totalement différents de ceux de la veille.

3. Qu’est-ce qui favorise la polyvalence dans la pratique professionnelle ?

Qu’est-ce qui l’entrave ?

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Alors, ce qui la favorise, l’aide, c’est la multiplicité des soins dans des services à

vocation technique. Alors qu’à contrario la maison de retraite ou les lieux de vie la

freine. Le mieux pour toi, pour apprendre à être technique et les surveillances, c’est la

réanimation et les urgences.

4. Que mettez-vous en place pour prendre en charge un patient présentant

une pathologie différente de celles rencontrées dans votre domaine

d’exercice professionnel ?

Je demande à une collègue du service s’il y en a une parce que si nous sommes que des

intérimaires… Sinon il y a les médecins. Les protocoles aident les intérimaires et les

étudiants pour les soins, les suivis post-opératoires, les habitudes du service. Par contre,

utiliser Internet c’est impossible car si tu travailles qu’une journée dans le service, ça ne

sert à rien.

5. Comment ressentez-vous la prise en charge d’un patient ayant une

pathologie mal connue de votre part ?

J’ai l’appréhension de ne pas faire tout ce qu’il y aurait à faire, de manquer des choses.

Même si on sait les faire, l’habitude. Même si ça revient souvent mais s’il y a une

surveillance particulière ou autre…

6. Quel est le bénéfice-risque pour le patient d’être pris en charge par des

infirmières polyvalentes ?

Dans mon cas, l’avantage c’est le point de vue différent des infirmières habituelles du

service et aussi une autre technique, des apports nouveaux en législation par exemple.

En plus, on a moins de stress parce qu’on ne s’occupe pas [en tant qu’intérimaire] de

l’organisation du service. Et puis si le service est accueillant, il t’apporte des

connaissances, des pratiques…

Par contre, il n’y a pas de suivi de longue durée donc il y a des risques d’oublis. Et puis

ça peut être un défaut [d’être intérimaire] car on ne connaît pas le déroulement et

l’organisation géographique du service. Et à cela s’ajoute la fatigue des trajets,

l’inattention causée par la fatigue…

Page 78: PDF - Infirmiers.com

Le fait d’être intérimaire, j’ai moins d’implication dans le service et sur un point de vue

personnel (par rapport à l’équipe), j’ai plus de distance.

7. Comment pouvons-nous maintenir ou développer la polyvalence tout au

long de notre carrière ?

Changer tout le temps de service, régulièrement, tous les deux ans, faire un roulement.

Ça évite de trop s’impliquer, de se lasser, de devenir une infirmière aigrie (rires).

8. Désirez-vous ajouter quelque chose ?

Moi, j’aurais ajouté une question « quelles sont les capacités pour être polyvalente ? ».

Je trouve que ça manque.

Justement, qu’auriez-vous répondu ?

Qu’il faut être organisée, minutieuse, aimable par rapport au patient et à l’équipe, savoir

s’adapter et être capable de recevoir les conseils extérieurs.

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ENTRETIEN 5

Psychiatrie – centre de post-cure

2 avril 2012

Données épidémiologiques

Depuis combien d’années êtes-vous diplômée ?

Depuis 1996, donc 16 ans.

Quels sont les services dans lesquels vous avez travaillé ?

- soins intensifs en gastrologie pédiatrique

- cardiologie

- médecine pédiatrique

- post-cure séjour temporaire

- moyen séjour

- pneumologie de nuit

Pendant combien de temps avez-vous travaillé ou travaillez-vous

dans ce(s) service(s) ?

- soins intensifs en gastrologie pédiatrique => 4 ans

- médecine pédiatrique => 1 an

- post-cure séjour temporaire => depuis 1 an

- moyen séjour => 5 ans

- cardiologie => 2 ans

- pneumologie de nuit => 2 ans et demi

Questions

1. Comment définiriez-vous le mot « polyvalence » ?

Etre aussi bien à l’aise dans tous les services. C’est ce que l’on demande à une

infirmière. Je pense être polyvalente, à part en chirurgie vu que je n’ai fait que de la

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médecine. De toutes façons, la médecine c’est le plus dur à gérer, la diabétologie, la

cardiologie avec en plus des pathologies Alzheimer par exemple.

Si on te demande de remplacer, c’est pour que tu puisses le faire, que tu puisses dire oui

Je suis pour la polyvalence, forcément, c’est formateur. On est obligée de se remettre en

question, d’apprendre. C’est une métier où on apprend tout le temps de toutes façons !

Je connais des infirmières qui ont fait 15-20 ans dans le même service, ça les angoisse

de changer. Plus tu bouges, moins tu angoisses, c’est instructif. Du moment qu’il faut

apprendre, moi je trouve que c’est bien.

2. Comment s’illustre la polyvalence dans vos pratiques professionnelles ?

Pour les problèmes somatiques, je suis à l’aise. A l’aise dans les soins. Des gens ne sont

pas à l’aise. Mais j’ai fait 20 ans de somatique. On perd vite les soins alors qu’ici on en

a encore. On est à l’aise pour leur [aux patients] expliquer les examens (coloscopie par

exemple). Ça rassure les patients de voir qu’on est quelqu’un de compétent. Mais pour

tous les patients d’ailleurs. Les patients sentent quand on n’est pas sûre, ça les panique.

S’ils sentent de l’assurance, ça les rassure.

3. Qu’est-ce qui favorise la polyvalence dans la pratique professionnelle ?

Qu’est-ce qui l’entrave ?

Il n’y a qu’une chose, c’est l’expérience. Il y a d’autres choses mais il n’y a que

l’expérience.

Moi j’ai appris plein de choses mais avec les années. Il n’y a que les expériences qui

font que… Ca dépend aussi de la personne. Si tu n’as jamais vu ça dans tes stages, il n’y

a que l’expérience. Ecouter et s’en faire sa propre expérience. En faisant ses erreurs et

s’auto-évaluer, il faut une remise en question.

4. Que mettez-vous en place pour prendre en charge un patient présentant

une pathologie différente de celles rencontrées dans votre domaine

d’exercice professionnel ?

Quand tu ne connais pas, tu demandes au patient, aux collègues, tu téléphones à la

pharmacie, aux services… Tu t’adaptes !

On a un travail où on n’est jamais seule.

Page 81: PDF - Infirmiers.com

Après il y a les médecins ou les internes. Tu mets en place un entretien médical, tu

poses des questions. Ne jamais hésiter à demander.

Il faut toujours se poser des questions et dans le doute demander. Il faut réfléchir ! A ce

que l’on dit, à ton comportement. Voilà !

5. Comment ressentez-vous la prise en charge d’un patient ayant une

pathologie mal connue de votre part ?

Il faut passer outre son angoisse, ne pas montrer, essayer de ne pas montrer au patient

que l’on panique. Quelque pathologie que ce soit ! Il faut oser en parler, chercher, se

renseigner…

6. Quel est le bénéfice-risque pour le patient d’être pris en charge par des

infirmières polyvalentes ?

Pour moi, il n’y a pas de problème. Quand tu ne connais pas, tu n’es pas toute seule. Le

patient, il est… Tu fais ton boulot d’infirmière. Ce n’est pas forcément une question de

polyvalence ! Je préfère poser des questions et peut-être passer pour une idiote.

7. Comment pouvons-nous maintenir ou développer la polyvalence tout au

long de notre carrière ?

C’est tout à chacun, il y en a qui vont aimer ou qui vont pas aimer. Mais normalement.

Je pense qu’il faut tourner parce que les méthodes changent. Il y a des services lourds,

durs, ça fait du bien de souffler. On peut très bien maîtriser en SIC [Service Intensif de

Cardiologie] et être nulle ailleurs. Après, c’est à toi de gérer.

8. Désirez-vous ajouter quelque chose ?

La polyvalence c’est aussi les mutations. Il faut s’intégrer mais il y a plein de choses à

intégrer. Il faut leur laisser ce temps-là. Et quand les médecins ne sont pas faciles, c’est

d’autant plus stressant. Avec la fatigue et cette pression-là et bah il y en a qui arrête. Ce

n’est pas un métier facile. Et bah c’est bien d’être polyvalente mais au bout d’un

moment…

La polyvalence permet de souffler, de rebondir, d’aller de l’avant. Ça évite l’épuisement

professionnel. Le fait d’être polyvalente donc de pouvoir changer de service permet de

retrouver de l’entrain et de l’envie. Il ne faut pas hésiter à partir avant d’être épuisée.

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ANNEXE V : Tableaux d’analyses

Tableau 1 : La vision de la polyvalence sur le terrain.

Analyse sémantique, mise en avant des principaux termes utilisés

Domaine Objectif Question Eléments sémantiques

EHPAD

.

Identifier les

différentes

définitions de

la polyvalence

selon la

professionnelle

rencontrée.

Comment

définiriez-vous le

mot

« polyvalence » ?

Capacité à pouvoir

exercer dans différents

services

différentes spécialités

Chirurgie

générale

Capacité à effectuer

différents

postes/compétences

Urgences Plusieurs

disciplines/soins/patients

/pathologies

tout savoir

Intérim Etre capable

s’adapter

rester dans la limite de

ses capacités

Psychiatrie Etre à l’aise

Formateur

se remettre en question

apprendre

instructif

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Tableau 2 : Illustrations professionnelles de la polyvalence.

Domaine Objectif Question Eléments relevés

EHPAD

Cibler

l’impact du

domaine

d’exercice sur

les pratiques

profession-

nelles des

soignantes.

Comment

s’illustre la

polyvalence

dans vos

pratiques

profession-

nelles ?

Capacité d’adaptation

Chirurgie

générale

Changements de

service/spécialité

changements

organisation/pathologies/soins/col-

lègues

sur le terrain

expérience

Urgences Soins et connaissances

différentes pathologies

Intérim Capable de s’adapter à un

domaine/soins/organisation/édu

-cation des patients totalement

différents de la veille

Psychiatrie Dans le domaine somatique lié

à l’expérience acquise

les soins

les explications d’examens

Analyse sémantique, recherche des domaines récurrents dans les propos des

professionnelles

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Tableau 3 : Limites et difficultés des professionnelles face à la polyvalence.

Domaine Objectif Question Eléments relevés

EHPAD

Cibler les limites

et/ou les

difficultés à

maintenir la

polyvalence

professionnelle

enseignée durant

la formation

initiale en IFSI.

Qu’est-ce qui

favorise la

polyvalence dans la

pratique

professionnelle ?

Multiplier les

différents

services/endroits

Chirurgie

générale

Changer de service

Urgences Changer de service

régulièrement

aller en services

polyvalents

(réanimation,

SMUR)

volets de

remplacement

Intérim Multiplicité des

soins dans des

services

techniques

réanimation et

urgences

Psychiatrie Expériences

Ecouter

faire des erreurs

s’auto-évaluer

se remettre en

question

Moyens mis en place par l’infirmière pour améliorer sa polyvalence

professionnelle.

Page 85: PDF - Infirmiers.com

Tableau 3bis : Limites et difficultés des professionnelles face à la polyvalence.

Domaine Objectif Question Eléments relevés

EHPAD

Cibler les limites

et/ou les difficultés

à maintenir la

polyvalence

professionnelle

enseignée durant

la formation initiale

en IFSI.

Qu’est-ce qui

l’entrave (la

polyvalence) ?

Tâches répétitives,

l’inconnu

Chirurgie

générale

Toujours dans le

même service

Urgences Manque de

connaissances,

théoriques et

pratiques,

sédentarisation

dans un service

Intérim Exercice en lieux

de vie

Psychiatrie -

Eléments entravant les professionnelles dans leur pratique professionnelle par

rapport à la polyvalence.

Page 86: PDF - Infirmiers.com

Tableau 4 : Moyens et méthodes mis en place pour pallier au manque de

connaissances théoriques et techniques.

Domaine Objectif Question Eléments relevés

EHPAD

Identifier auprès de

professionnelles les

moyens et

méthodes mis en

œuvre pour

conserver

durablement leur

polyvalence au

cours de leur

carrière.

Que mettez-vous

en place pour

prendre en charge

un patient

présentant une

pathologie

différente de celles

rencontrées dans

votre domaine

d’exercice

professionnel ?

Internet

La famille du

patient

Médecins

Ressources

extérieures

Chirurgie

générale

Collègues,

médecins

Dossiers patients

Protocoles

Recherches

personnelles

Urgences Médecin

Collègue

Protocoles

Autres services

Intérim Collègue

Médecins

Protocoles

Psychiatrie Patient

Collègues

Autres services

Pharmacie

Médecins,

internes

Mise en exergue des principales méthodes utilisées pour pallier aux difficultés

rencontrées par les infirmières.

Page 87: PDF - Infirmiers.com

Tableau 5 : Ressentis émotionnels face à une prise en charge mal maîtrisée.

Domaine Objectif Question Eléments relevés

EHPAD

Cibler l’impact du

domaine d’exercice

sur les pratiques

professionnelles

des soignantes.

Comment

ressentez-vous

la prise en

charge d’un

patient ayant

une pathologie

mal connue de

votre part ?

Frustration

Mécontentement

Réactivité

Adaptation

Chirurgie

générale

Mal à l’aise

Incomplétude

Urgences Culpabilité

Intéressée

d’apprendre

Stress

Intérim Appréhension

Psychiatrie Angoisse -> la

surmonter

Les professionnelles témoignent et nous livrent leurs sensations durant leur

prise en charge.

Page 88: PDF - Infirmiers.com

Tableau 6 : Représentations de la prise en charge d’un patient par une

infirmière polyvalente.

Domaine Objectif Question Eléments relevés

EHPAD

Cibler l’impact du

domaine

d’exercice sur les

pratiques

professionnelles

des soignantes.

Quel est le

bénéfice-risque

pour le patient

d’être pris en

charge par des

infirmières

polyvalentes ?

Beaucoup de

connaissances mais

peu spécifiques

Signes extérieurs

diffèrent en fonction de

la spécialité

Chirurgie

générale

Temps

Connaissances plus

vastes, plein de

domaines

Moins pointilleuses

Urgences Sentiment de ne pas

avoir les connaissances

requises

Large expérience

Intérim Point de vue différent

Autre technique

Psychiatrie Si on ne connaît pas,

nous ne sommes pas

seules

Poser des questions

Réflexions des professionnelles sur leur pratique professionnelle.

Page 89: PDF - Infirmiers.com

Tableau 7 : Moyens et méthodes d’apprentissage continu.

Domaine Objectif Question Eléments relevés

EHPAD

Identifier auprès de

professionnelles les

moyens et

méthodes mis en

œuvre pour

conserver

durablement leur

polyvalence au

cours de leur

carrière.

Comment

pouvons-nous

maintenir ou

développer la

polyvalence tout

au long de notre

carrière ?

Bouger, faire des

mutations

Chirurgie

générale

Formations

Aller dans

d’autres services

en doublure

Régularité dans

les changements

Urgences Changer de

service

régulièrement

Faire des

formations

Intérim Changer de

service

régulièrement

Psychiatrie Tourner

Moyens mis en œuvre par les soignantes pour continuer d’apprendre et pour

faire évoluer leur polyvalence.

Page 90: PDF - Infirmiers.com

Tableau 8 : Mise en exergue des thèmes de l’expression libre.

Domaine Objectif Question Eléments relevés

EHPAD

Cibler l’impact du

domaine d’exercice

sur les pratiques

professionnelles des

soignantes.

Désirez-vous

ajouter quelque

chose ?

Lassant de devoir

toujours changer,

point négatif si

obligation

Ne pas avoir peur

de bouger

Chirurgie

générale

Changer = point

négatif si pas de

doublure

Ressenti comme

subi

Urgences Non

Intérim Capacités pour

être polyvalente ?

=> organisée,

minutieuse,

aimable,

s’adapter,

accueillir les

conseils

Psychiatrie Mutations :

s’intégrer

Polyvalence =

possibilités de

changer -> évite

l’épuisement

Question à expression libre pour permettrent aux infirmières d’ajouter ce

qu’elles auraient aimé faire partager, préciser, faire connaître.

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Tableau 9 : Récapitulatif des thèmes dégagés de l’analyse.

Question Thèmes dégagés Observations

1 Capacité

Pluralité

Compétence

2 Soins techniques

Expérience

Mobilité professionnelle

Thème redondant avec

les questions 3 et 7

malgré des objectifs

différents.

3 Mobilité professionnelle

Multiplicité des soins

//

Répétitivité

Manque de

connaissances

Thème redondant avec

les questions 2 et 7

malgré des objectifs

différents.

Thème redondant avec

la question 6.

4 Collaboration

Coordination

5 Emotions d’ordre

péjoratif mais

productives

6 Connaissances //

manque de

connaissances

Thème redondant avec

la question 3.

7 Mobilité professionnelle Thème redondant avec

les questions 2 et 3

malgré des objectifs

différents.

Croisement des différents thèmes pour dégager les principaux, ceux qui seront

exploités dans l’analyse.

Page 92: PDF - Infirmiers.com

Tableau 10 : Epidémiologie

Domaine

Carrière

Service actuel

Plus longue

expérience

professionnelle

EHPAD 26 ans Maison de retraite chirurgie générale

(digestif, ORL,

stomatologie,

gynécologie,

urologie)

Chirurgie

générale

4 ans et 6 mois Chirurgie

orthopédique

chirurgie générale

(ambulatoire,

orthopédie,

gynécologie,

viscérale,

bariatrique)

Urgences 4 ans Urgences urgences

Intérim 3 ans Intérim +

remplacements en

libéral

intérim

Psychiatrie 16 ans Centre post-cure,

séjours temporaires

Moyen séjour

(gérontologie)

Synthèse des données épidémiologiques utiles à la compréhension des propos

des professionnelles pour l’analyse de ceux-ci.

Page 93: PDF - Infirmiers.com

BERESFORD-WOOD Orane ANNEE 2011-2012

COMPETENCES ET EXPERIENCES POUR UNE VERITABLE POLYVALENCE

PROFESSIONNELLE

Résumé : Nous nous sommes tournés vers nos pratiques professionnelles suite à un

vécu de stage. Après réflexion, nous avons dégagé la problématique suivante : en quoi

la polyvalence de l’infirmière influence-t-elle la prise en charge d’un patient hospitalisé

relevant d’une spécialité médicale autre que celle où elle exerce ? Nous avons étudié

des concepts, la polyvalence, la compétence, entre autres. Pour comprendre, nous

sommes allés enquêter sur le terrain à l’aide d’entretiens. Grâce aux données

recueillies à travers les propos des infirmières interrogées, nous avons trouvé plusieurs

thèmes pour continuer notre travail. L’analyse des entretiens croisée avec les concepts

a mené à une question de recherche : l’impact de la situation économique actuelle sur

la prise en charge infirmière des patients. Plusieurs hypothèses ont été émises, dont

celle de l’impact de la mobilité professionnelle de l’infirmière sur la prise en charge du

patient. Les perspectives d’avenir de notre métier dépendent aussi de notre volonté à

préserver nos outils de travail ainsi que les fondements de notre profession.

Mots-clés : polyvalence, compétence, exercice professionnel, soins,

qualité, patient, expérience, prise en charge

Abstract : Following to an experience during a training period, we decided to

concentrate on our professionnal practices. After thinking about it, we brought out the

following : in which way nurse’s versatility acts upon how they take care of a patient in

hospital who needs specialised cares she is not used to give ? We studied several

subjects, above all concepts, versatility, competence. To improve our knowledge, we

interviewed nurses. Thanks to their answers, we found some new subjects to go on

with our research. The analysis of discussions crossed with concepts led to a research

issue : the impact oh the actual economical situation on nursing take care of patients.

Several possibilities were issued : in particular what could be the impact of a nurse’s

professionnal mobility on how they take care of patients. Future perspectives depend

also on our willingness to preserve our working tools as well as foundations of our

profession.

Key-words : versatility, skill, professionnal exercice, care, quality, patient,

experience, take care