p6 - l’allergie aux métaux dentaires pourrait-elle contribuer à la pathogénie du cancer...

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9S74 JDP 2005 – Posters Ann Dermatol Venereol 2005;132:9S71-9S279 condensation d’un alcool gras (décyl alcool) avec un polymère de glu- cose. Depuis plusieurs années le DG est utilisé comme surfactant non-ionique dans les produits rincés (shampooings, colorants capil- laires, savons). Depuis les années 90, le DG et les AG sont utilisés aussi dans des produits non-rincés (laits, lotions, écrans solaires) ce qui pourrait permettre d’expliquer le développement d’allergies de contact à cet ingrédient, jusqu’à alors considéré comme sûr dans l’in- dustrie cosmétique. Ainsi depuis 2003, 7 cas d’allergie de contact aux AG (dont 4 au DG) ont été décrits dans des shampooings, savons, écrans solaires [1] et même dans un gel antiseptique [2]. La concentra- tion standardisée du patch au DG reste à définir mais pourrait être de 10 % dans la vaseline [1]. Enfin, il faut noter que des sensibilisations concomittantes sont observées entre les différents glucosides (cetea- ryl-, coco-, decyl- et lauryl glucoside) [1, 2] vraisemblablement en rai- son de leur structure chimique proche. Conclusion : Cette observation et celles similaires venant d’être pu- bliées incitent à une vigilance active concernant le décylglucoside. Références 1. Blondeel A. Contact allergy to the mild surfactant decylglucoside. Con- tact Dermatitis 2004;49:304-5. 2. Le Coz CJ, Meyer MT. Contact allergy to decylglucoside in antiseptic af- ter body piercing. Contact Dermatitis 2003;48:279-81. L’allergie aux métaux dentaires pourrait-elle contribuer à la pathogénie du cancer spinocellulaire de la bouche ? HOUGEIR FG (1), YIANNIAS JA (1), HINNI M (2), HENTZ JG (3), EL-AZHARY RA (4) (1) Dermatologie. (2) Oto-Rhino-Laryngologie. (3) Biostatistiques, Mayo Clinic Scottsdale, Scottsdale. (4) Dermatologie, Mayo Clinic Rochester, Rochester, États-Unis. Introduction : Certaines lésions lichenoïdes représentent une muco- site causée par une allergie de contact et imitant le lichen plan [1]. Étant donné que le lichen plan oral chronique est considéré un fac- teur de risque du carcinome spinocellulaire de la bouche, nous sup- posons que l’allergie de contact aux métaux dentaires peut contribuer à la pathogénie de ce cancer. Matériel et méthodes : Les dossiers médicaux de tous les patients examinés dans les départements de dermatologie et d’oto-rhino-la- ryngologie d’un centre académique médical tertiaire américain entre juin 1994 et 2000 avec un diagnostic de carcinome spinocellulaire de la bouche ont été rétrospectivement revus. Onze patients avec un cancer adjacent à une restauration dentaire métallique, et ayant reçu un test d’allergie épicutané ont satisfait les critères d’inclusions. Résultats : Dix patients (91 %) ont eu un test épicutané positif aux métaux. Le cancer de 8 d’entre eux (73 %) était adjacent à une restau- ration dentaire contenant un métal auquel ils étaient allergiques. La prévalence d’allergie aux métaux chez ces patients était significa- tivement plus élevée pour l’or (P = 0,025), le mercure (P = 0,010), l’argent (P = 0,015), et le cuivre (P = 0,009) qu’il n’a été rapporté dans la population disponible de cliniques de tests épicutanés à tra- vers le monde. La durée moyenne de présence de restaurations den- taires en or chez les patients avec un test épicutané positif à l’or était de 29 ans. La durée moyenne de présence des restaurations de cou- leur argent chez les patients avec un test épicutané positif aux ingré- dients d’amalgames était de 31 années. Discussion : Nos résultats ont été comparés à ceux d’études publiées identifiant la prévalence de tests épicutanés positifs aux métaux chez des patients de cliniques générales de tests épicutanés. Notre groupe contrôle consistait de patients avec des restaurations dentaires mais sans cancer de la bouche. Les sujets de notre étude ont été choisis car ils avaient des lésions de carcinome spinocellulaire adjacentes à une restauration dentaire métallique. Bien que certains patients aient eu une histoire de consommation de tabac ou d’alcool, les facteurs de risque de cancer de la bouche étaient minimaux chez la plupart d’en- tre eux. C’est la raison pour laquelle le clinicien a suspecté la présen- ce d’autres causes de pathogénie de carcinome spinocellulaire oral chez ces patients. Les résultats de cette étude pilote pourraient indi- quer que l’allergie de contact aux métaux de restaurations dentaires pourrait potentiellement être un facteur de risque additionnel, non reconnu, de la pathogénie de ce cancer. Afin de plus clarifier la rela- tion possible entre l’allergie de contact et le cancer de la bouche, une investigation prospective avec un nombre plus important de patients est nécessaire. Idéalement, une population contrôle devrait être éta- blie pour identifier la prévalence de l’allergie de contact aux métaux dentaires chez les patients sans histoire d’allergie orale ou cutanée. Conclusion : L’allergie de contact aux métaux de restaurations den- taires pourrait constituer un facteur de risque additionnel de déve- loppement du cancer spinocellulaire de la bouche. Les tests d’allergie cutanée aux métaux dentaires devraient être considérés chez les pa- tients ayant des lésions atypiques ou ressemblant au lichen plan près d’une restauration dentaire de métal. De futures études prospectives sont nécessaires pour vérifier cette relation. Références 1. Krutchkoff D, Cutler L, Laskowski S. Oral lichen planus: the evidence re- garding potential malignant transformation. J Oral Pathol 1978;7:1-7. 2. Pang BK, Freeman S. Oral lichenoid lesions caused by allery to fillings. Contact Dermatitis 1995;33:423-7. Une mycose engendre une dysidrose : vrai ou faux ? MASMOUDI A, ELLOUMI Y, MARREKCHI S, AMOURI MM, BOUDAYA S, TURKI H, ZAHAF A Dermatologie,EPS Hédi Chaker, Sfax, Tunisie. Introduction : Parmi les facteurs etiopathogéniques supposés de la dysidrose, on cite l’infection mycosique. Le but de notre travail était de discuter l’association entre mycose et dysidrose et de rechercher un lien de causalité entre les 2 affections. Matériel et méthodes : Notre étude était prospective portant sur 62 cas de dysidrose, colligés au service de dermatologie de l’hô- pital Hédi Chaker de Sfax pendant une année (du 1 er juin 2003 au 31 mai 2004). Mot-clé : Cosmétologie (allergie cutanée). P6 Mots-clés : Dermite de contact (métaux dentaires). Métaux dentaires (allergie de contact). P7

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Page 1: P6 - L’allergie aux métaux dentaires pourrait-elle contribuer à la pathogénie du cancer spinocellulaire de la bouche ?

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JDP 2005 – Posters Ann Dermatol Venereol2005;132:9S71-9S279

condensation d’un alcool gras (décyl alcool) avec un polymère de glu-cose. Depuis plusieurs années le DG est utilisé comme surfactantnon-ionique dans les produits rincés (shampooings, colorants capil-laires, savons). Depuis les années 90, le DG et les AG sont utilisésaussi dans des produits non-rincés (laits, lotions, écrans solaires) cequi pourrait permettre d’expliquer le développement d’allergies decontact à cet ingrédient, jusqu’à alors considéré comme sûr dans l’in-dustrie cosmétique. Ainsi depuis 2003, 7 cas d’allergie de contact auxAG (dont 4 au DG) ont été décrits dans des shampooings, savons,écrans solaires [1] et même dans un gel antiseptique [2]. La concentra-tion standardisée du patch au DG reste à définir mais pourrait être de10 % dans la vaseline [1]. Enfin, il faut noter que des sensibilisationsconcomittantes sont observées entre les différents glucosides (cetea-

ryl-, coco-, decyl- et lauryl glucoside) [1, 2] vraisemblablement en rai-son de leur structure chimique proche.

Conclusion : Cette observation et celles similaires venant d’être pu-bliées incitent à une vigilance active concernant le décylglucoside.

Références

1. Blondeel A. Contact allergy to the mild surfactant decylglucoside. Con-tact Dermatitis 2004;49:304-5.

2. Le Coz CJ, Meyer MT. Contact allergy to decylglucoside in antiseptic af-ter body piercing. Contact Dermatitis 2003;48:279-81.

L’allergie aux métaux dentaires pourrait-elle contribuer à la pathogénie du cancer spinocellulaire de la bouche ?

HOUGEIR FG (1), YIANNIAS JA (1), HINNI M (2), HENTZ JG (3), EL-AZHARY RA (4)

(1) Dermatologie. (2) Oto-Rhino-Laryngologie. (3) Biostatistiques, Mayo Clinic Scottsdale, Scottsdale. (4) Dermatologie, Mayo Clinic Rochester,Rochester, États-Unis.

Introduction : Certaines lésions lichenoïdes représentent une muco-site causée par une allergie de contact et imitant le lichen plan [1].Étant donné que le lichen plan oral chronique est considéré un fac-teur de risque du carcinome spinocellulaire de la bouche, nous sup-posons que l’allergie de contact aux métaux dentaires peutcontribuer à la pathogénie de ce cancer.

Matériel et méthodes : Les dossiers médicaux de tous les patientsexaminés dans les départements de dermatologie et d’oto-rhino-la-ryngologie d’un centre académique médical tertiaire américain entrejuin 1994 et 2000 avec un diagnostic de carcinome spinocellulairede la bouche ont été rétrospectivement revus. Onze patients avec uncancer adjacent à une restauration dentaire métallique, et ayant reçuun test d’allergie épicutané ont satisfait les critères d’inclusions.

Résultats : Dix patients (91 %) ont eu un test épicutané positif auxmétaux. Le cancer de 8 d’entre eux (73 %) était adjacent à une restau-ration dentaire contenant un métal auquel ils étaient allergiques.La prévalence d’allergie aux métaux chez ces patients était significa-tivement plus élevée pour l’or (P = 0,025), le mercure (P = 0,010),l’argent (P = 0,015), et le cuivre (P = 0,009) qu’il n’a été rapportédans la population disponible de cliniques de tests épicutanés à tra-vers le monde. La durée moyenne de présence de restaurations den-taires en or chez les patients avec un test épicutané positif à l’or étaitde 29 ans. La durée moyenne de présence des restaurations de cou-leur argent chez les patients avec un test épicutané positif aux ingré-dients d’amalgames était de 31 années.

Discussion : Nos résultats ont été comparés à ceux d’études publiéesidentifiant la prévalence de tests épicutanés positifs aux métaux chezdes patients de cliniques générales de tests épicutanés. Notre groupecontrôle consistait de patients avec des restaurations dentaires maissans cancer de la bouche. Les sujets de notre étude ont été choisis car

ils avaient des lésions de carcinome spinocellulaire adjacentes à unerestauration dentaire métallique. Bien que certains patients aient euune histoire de consommation de tabac ou d’alcool, les facteurs derisque de cancer de la bouche étaient minimaux chez la plupart d’en-tre eux. C’est la raison pour laquelle le clinicien a suspecté la présen-ce d’autres causes de pathogénie de carcinome spinocellulaire oralchez ces patients. Les résultats de cette étude pilote pourraient indi-quer que l’allergie de contact aux métaux de restaurations dentairespourrait potentiellement être un facteur de risque additionnel, nonreconnu, de la pathogénie de ce cancer. Afin de plus clarifier la rela-tion possible entre l’allergie de contact et le cancer de la bouche, uneinvestigation prospective avec un nombre plus important de patientsest nécessaire. Idéalement, une population contrôle devrait être éta-blie pour identifier la prévalence de l’allergie de contact aux métauxdentaires chez les patients sans histoire d’allergie orale ou cutanée.

Conclusion : L’allergie de contact aux métaux de restaurations den-taires pourrait constituer un facteur de risque additionnel de déve-loppement du cancer spinocellulaire de la bouche. Les tests d’allergiecutanée aux métaux dentaires devraient être considérés chez les pa-tients ayant des lésions atypiques ou ressemblant au lichen plan prèsd’une restauration dentaire de métal. De futures études prospectivessont nécessaires pour vérifier cette relation.

Références

1. Krutchkoff D, Cutler L, Laskowski S. Oral lichen planus: the evidence re-garding potential malignant transformation. J Oral Pathol 1978;7:1-7.

2. Pang BK, Freeman S. Oral lichenoid lesions caused by allery to fillings.Contact Dermatitis 1995;33:423-7.

Une mycose engendre une dysidrose : vrai ou faux ?

MASMOUDI A, ELLOUMI Y, MARREKCHI S, AMOURI MM, BOUDAYA S, TURKI H, ZAHAF A

Dermatologie,EPS Hédi Chaker, Sfax, Tunisie.

Introduction : Parmi les facteurs etiopathogéniques supposés de ladysidrose, on cite l’infection mycosique. Le but de notre travail étaitde discuter l’association entre mycose et dysidrose et de rechercherun lien de causalité entre les 2 affections.

Matériel et méthodes : Notre étude était prospective portantsur 62 cas de dysidrose, colligés au service de dermatologie de l’hô-pital Hédi Chaker de Sfax pendant une année (du 1er juin 2003 au31 mai 2004).

Mot-clé : Cosmétologie (allergie cutanée).

P6

Mots-clés : Dermite de contact (métaux dentaires). Métaux dentaires (allergiede contact).

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