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OVNI

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Pierre Guérin

O V N I

Les mécanismes d'une désinformation

Albin Michel

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© Éditions Albin Michel S.A., 2000 22, rue Huyghens, 75014 Paris

www.albin-michel.fr

ISBN 2-226-12022-X

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AVANT-PROPOS

Depuis l'époque où l'on a commencé à parler des « soucoupes volantes » (la fin des années 40), la question de savoir si les Ovnis existent en tant qu'objets volants d'origine non humaine suscite trois types principaux de réactions dans le public, comme si, au bout de cinquante années d'examen des données du problème, chacun res- tait campé sur ses positions. Il y a ceux pour qui les Ovnis résultent de confusions, voire d'hallucinations. La grande majorité des scientifiques, et plus généralement des universitaires et des intellectuels dont l'opinion fait autorité dans les médias, se rangent dans ce groupe. Il y a, à l'opposé, ceux qui ne doutent pas ou ne doutent plus de l'existence des Ovnis et voient pour la plupart, dans ces objets, des engins d'origine non humaine qui nous visitent. Parmi eux, on compte des personnes qui ne fon- dent leur opinion que sur un simple sentiment — une « croyance », disent les sceptiques — mais aussi d'autres qui, scientifiques ou non, ont étudié en profondeur le dossier et savent pour cette raison de quoi ils parlent. L'auteur se range parmi ces derniers. Il y a enfin ceux qui n'ont pas d'opinion définitivement arrêtée sur le pro- blème et qui sont en général ouverts à la discussion.

Ce qui m'a toujours frappé lors des conversations que j'ai pu avoir tout au long de ma carrière d'astrophysi-

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cien, c'est le rôle prédominant, et à mon avis exagéré, que revêt, dans l'esprit de la plupart des gens, l'opinion des scientifiques pour savoir à quoi il faut s'en tenir sur telle ou telle question faisant l'objet de vives controver- ses. D'aucuns prétendent que le dix-neuvième siècle est bien loin, où l'on pouvait voir Camille Flammarion affi- cher, sans que cela prête à sourire, la devise : « Ad verita- tem per scientiam » au fronton de son observatoire privé de Juvisy. Et il est de bon ton aujourd'hui de soutenir que les scientifiques, en découvrant l'extrême complexité de la matière et de la vie, ont beaucoup rabattu de leur ancienne prétention à détenir la Vérité. Ceci est généralement exact, mais il reste que la science, qu'on le veuille ou non, et même si aujourd'hui elle fait peur à beaucoup au lieu de leur apporter l'espoir, continue de constituer une référence absolue d'objecti- vité intellectuelle pour tous ceux qui ne la connaissent que du dehors et constatent ses indéniables progrès.

Et c'est là que nous en arrivons à l'une des principales raisons qui m'ont conduit à écrire ce livre. Comment est- il concevable, me diront ceux qui nient les Ovnis, ou plus généralement ceux dont l'opinion reste flottante, que vous puissiez, vous qui êtes un scientifique, « croire » aux Ovnis, alors que la plupart de vos collègues récusent leur existence ? Les critères de scientificité (sous-entendu : de « vérité », dans l'esprit de mes interlocuteurs) ne sont-ils pas les mêmes pour vous et pour vos collègues ? Et, puis- que vous êtes minoritaire au sein d'un milieu scientifique qui rejette les Ovnis, n'est-ce pas vous qui vous trompez ?

Il m'a paru fondamental de répondre à ce genre d'ob- jection, qui se fonde premièrement sur le postulat que si, à un moment donné, la majorité des membres de la communauté scientifique pense d'une certaine façon, elle est probablement dans le « vrai » et la minorité qui pense autrement dans l'« erreur » ; deuxièmement, sur une vision idéalisée du jugement des scientifiques face

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à un sujet qui soulève des problèmes inhabituels d'ordre philosophique et métaphysique, comme c'est le cas de la question des Ovnis ainsi qu'on le verra dans le cours de cet ouvrage. L'étude des Ovnis n'est pas reconnue officiellement en tant que sujet de recherche scientifi- que universitaire, sauf chez les sociologues qui font abs- traction de la réalité physique du phénomène, quand ils ne la nient pas. Ce n'est donc pas dans l'exercice de mon métier de chercheur au CNRS que je me suis lancé dans cette étude. Mais ma profession d'astrophysicien m'a tout naturellement conduit à travailler au sein même des milieux de la science, ce qui m'a donné un avantage sur d'autres spécialistes des « soucoupes volantes » qui connaissent mal les scientifiques et ne peuvent que sup- puter de l'extérieur, sans bien les comprendre, les vraies raisons (faussement rationnelles) qui leur font rejeter les Ovnis. Confronté directement aux réactions dénégatrices de mes collègues, j'ai fini par découvrir, à partir des non- dits de leur discours, les a priori philosophiques qui sont en fait à l'origine de leur scepticisme ou de leur refus, s'agissant en particulier de la question cruciale des preuves de l'existence des Ovnis. Cette question, qui est à l'ori- gine de nombreuses confusions, fait dans ce livre l'objet d'une discussion approfondie que l'on ne trouvera sans doute dans aucun autre ouvrage traitant des Ovnis. Car les preuves des Ovnis existent, et elles seraient universel- lement admises s'il ne s'agissait pas précisément d'Ovnis.

Les scientifiques ne sont pas les seuls à contribuer à la désinformation du public sur le sujet. L'étude du dos- sier oblige à prendre conscience du fait que le phéno- mène a une composante politique et militaire d'une importance énorme. Pour des raisons que je m'efforce d'analyser en de nombreux endroits de ce livre, il existe dans le monde occidental, orchestrée depuis les États- Unis, ce qui ressemble à une entreprise officielle de désin- formation consciente visant à déprécier, par différents

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procédés malhonnêtes, l'objectivité et la valeur probante des observations d'Ovnis, fussent-elles les plus précises et les plus sûres. Cette entreprise joue ensuite sur le scepti- cisme naturel de la population pour faire passer son mes- sage dans les médias. (On sait moins bien ce qui se passe en Russie et en Chine, où il semble qu'aucune censure n'existe dans la presse pour interdire aux témoins d'Ov- nis de décrire ce qu'ils ont vu. Mais pas plus qu'en Occi- dent, les universitaires, dans leur grande majorité, ne paraissent prendre au sérieux le dossier.) Il est classique de prétendre que la référence à une volonté délibérée de cacher la vérité au public relève de la paranoïa, et je n'échapperai sans doute pas à ce reproche. Qu'on lise les faits que je rapporte, et l'on comprendra peut-être qu'il s'agit malheureusement de tout autre chose.

Enfin, il se trouve que mon âge me permet aujour- d'hui d'avoir quelque recul : j 'ai pu suivre le développe- ment de la recherche sur les Ovnis depuis près de cinquante années, et j 'ai été amené à côtoyer et à connaître, depuis le début de l'affaire ou presque, ses premiers protagonistes qui, pour la plupart, nous ont maintenant quittés. J'ai donc jugé intéressant de rappor- ter les étapes successives qui ont marqué cette longue période. Une telle rétrospective permettra au lecteur de se faire une juste idée de l'état actuel de la situation sur le front de la lutte qui continue toujours d'opposer pro- Ovnis et spécialistes de la désinformation.

On en sait aujourd'hui assez sur l'ampleur des manifes- tations des Ovnis dans notre environnement pour se demander — sans en avoir aucune preuve définitive — si celles-ci ne participent pas d'un plan pouvant mettre en question l'avenir de notre espèce. Il est sûr en tout cas que le phénomène interfère d'une façon ou d'une autre avec nous. L'immense majorité des habitants de la Terre ne semblent guère en être conscients, et là réside selon moi le danger. Au lecteur de juger, après avoir pris connais- sance du dossier, si de telles craintes sont justifiées ou non.

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1.

PREMIER CONTACT AVEC LES OVNIS

Ce qu'il faut absolument savoir

Plus de 50 années se sont écoulées depuis la première grande vague moderne de disques volants et de boules lumineuses au-dessus des États-Unis en 1947. C'est au cours de cette vague que l'on commença de donner le nom de « soucoupes volantes » à ces objets, juste après que l'homme d'affaires américain Kenneth Arnold eut rapporté l'observation qu'il avait faite le 24 juin de cette année-là. Se trouvant aux commandes de son petit avion, Kenneth Arnold avait vu voler en formation neuf aéronefs non identifiés qui rasaient le sommet du mont Rainier à une vitesse d'environ 1 900 km/h, en lançant des éclairs de lumière qui avaient attiré son attention. Il avait comparé les trajectoires oscillantes de ces objets à celles « de galets ou de soucoupes ricochant sur une sur- face d'eau ». En fait, les objets qu'il avait décrits ressem- blaient à des boomerangs en forme de croissant, mais l'expression « soucoupe volante » subsista, et ce d'autant plus naturellement que de nombreuses observations rapportées par la suite allaient faire état, cette fois, d'en- gins discoïdaux. Depuis lors, les observations d'objets volants non identifiés ou Ovnis ( Unidentified Flying Objects ou UFOs en anglais) n'ont jamais cessé, s'accu- mulant par « vagues » successives au fil des années et affectant l'une après l'autre les différentes régions du

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globe. Et, cependant, l'existence de ces objets continue toujours de susciter le doute, pour ne pas dire l'hilarité ou le mépris, chez une majorité d'intellectuels et de journalistes. Une minorité de personnes — les « ufolo- gues » — prennent cette existence au sérieux et tentent d'élucider les problèmes qu'elle soulève.

Cette attitude s'explique à la fois par la croyance commune en notre solitude sur cette Terre, et par le comportement du phénomène, bien différent de celui auquel on s'attendrait à première vue de la part de visi- teurs venus de l'espace. Insistons dès à présent sur le fait que la prétendue faiblesse du dossier, trop souvent invoquée par les sceptiques, n'est qu'un prétexte. Tout porte à croire au contraire, si l'on en juge aujourd'hui par les très nombreux rapports officiels américains ayant été « déclassifiés » à la suite du Freedom of Information Act (1983), que l'existence des Ovnis en tant que véhicules exotiques d'origine non terrestre ne fait depuis bien longtemps aucun doute pour les responsables politiques et militaires des États-Unis au plus haut niveau de clea- rance. Mais, pour de nombreuses raisons, dont la moin- dre n'est pas l'enjeu militaire considérable que constituent les Ovnis, ces responsables n'ont jamais voulu officialiser publiquement cette existence, laissant le champ libre aux scientifiques pour déclarer au contraire que les Ovnis sont « physiquement impossi- bles », non « prouvés scientifiquement », et qu'ils résul- tent donc toujours, soit de confusions avec des objets triviaux (ballons, planètes, bolides, etc.) ou avec des phénomènes météorologiques non reconnus comme tels par les témoins (nuages lenticulaires, inversions de température, etc.), soit plus rarement d'hallucinations ou de mystifications. Telle est au demeurant la thèse que, pour déprécier l'intérêt du public envers la ques- tion, les différentes commissions d'enquête américaines

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successives ont généralement cherché à promouvoir plus ou moins hypocritement.

L'exemple français est instructif à cet égard. Il existe, chez la plupart de nos scientifiques et plus particulière- ment chez certains de nos astronomes en vue, un vérita- ble blocage intellectuel à l'encontre de l'existence des Ovnis en tant qu'engins volants d'origine non humaine. Ce blocage les conduit à prendre leurs désirs pour des réalités et à prétendre, par exemple, que « chaque fois qu'une enquête a pu être menée à bien jusqu'au bout, l'hypothèse Ovni s'est e f f o n d r é e Nous verrons que ceci est une contre-vérité flagrante. La méthode réduc- trice utilisée par les sceptiques sincères comme par les dénégateurs professionnels consiste à expliquer correc- tement tel ou tel cas où les témoins, abusés par leur ignorance, ont appelé « Ovnis » certains objets qu'ils ont correctement décrits (ce qui prouve la qualité de leur témoignage) mais qu'ils n'ont pas su reconnaître pour ce qu'ils étaient (par exemple : une météorite, une ren- trée de satellite artificiel, un ballon-sonde ou la planète Vénus), puis à étendre abusivement le même raisonne- ment à d'autres cas infiniment plus difficiles où l'objet, animé par exemple de mouvements erratiques rapides paraissant défier les lois de l'inertie, a été observé d'as- sez près pour être vu comme un engin volant structuré. On prétend alors qu'un tel engin est « physiquement impossible » et donc que le témoin l'a forcément mal vu, ou l'a inventé. Ainsi, le sceptique rejette tous les détails d'un témoignage qui ne « collent » pas avec l'interpréta- tion naturelle qu'il juge seule recevable. Il est sûr que, si l'on « raisonne » ainsi, aucun cas ne résiste à l'analy- se ! Mais on atteint très vite une limite : les exemples abondent, où la richesse et la précision des détails rap- portés excluent radicalement toute explication réduc- trice, les témoins ayant été reconnus par ailleurs sains d'esprit et non suspects d'affabulation.

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Le phénomène Ovni consiste essentiellement en intrusions répétées, dans notre ciel et sur notre sol, de véhicules structurés — il faut bien les appeler par ce nom, puisque c'est sous cette forme qu'ils nous appa- raissent lorsqu'ils sont observés à une distance suffisam- ment proche — dont ni les performances de vol, ni le comportement des occupants (lorsqu'ils se montrent) ne sont compatibles avec une origine humaine terrestre. Ce phénomène ne date apparemment pas d'aujour- d'hui. De tout temps on a vu des objets volants extraor- dinaires. Beaucoup d'observations anciennes ne doivent pas être prises au pied de la lettre, ayant pu être enjoli- vées après coup pour s'accorder aux croyances obscu- rantistes de l'époque. Quelques-unes pourtant sont sobres et précises, telle celle que rapporte Pline l'Ancien et qui fait état de « boucliers volants ».

Beaucoup plus tard, à la fin du XIX siècle, et plus par- ticulièrement en 1897, il y eut aux États-Unis (et à un moindre degré en Europe) ce qu'on appela la vague de l'« airship » Un très grand nombre d'observateurs signalèrent l'apparition dans le ciel d'un vaisseau bizarre en forme de fuseau, pouvant parfois porter une « nacelle » dotée ou non de « fenêtres ». Cet engin évo- quait d'assez loin, par sa forme, les futurs ballons diri- geables dont les prototypes, à l'époque, étaient loin d'être opérationnels. Il était capable de voler silencieu- sement à grande vitesse mais aussi très lentement, voire de faire du sur-place. Il avait de puissants projecteurs balayant, la nuit, le sol qu'il survolait. Les habitants de villes entières purent l'observer et le décrire avec préci- sion. Il lui arrivait d'atterrir, et ses passagers, comme

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ceux des modernes Ovnis, étaient alors décrits soit comme des créatures « hideuses » et apparemment non humaines, soit comme des hommes « bizarrement accoutrés ». Il arriva même que ces « hommes » enga- gent une conversation avec le témoin de l'atterrissage pour lui demander de les aider à réparer leur airship, et lui disent à cette occasion que leur engin était l'œuvre d'un inventeur génial. Ces discours se révélèrent tou- jours après coup être un tissu d'invraisemblances ou de mensonges, tout comme le sont de nos jours la plupart des messages que nous transmettent les entités des Ovnis. Par ailleurs, vue de près, la machinerie de l' air- ship correspondait tout à fait à celle que l'on pouvait imaginer à la fin du XIX siècle compte tenu de la tech- nologie de l'époque : ailes battantes, bielles, turbines, etc., ce qui aujourd'hui nous apparaît comme complète- ment irréaliste et ringard. Jules Verne, au début du XX siècle, semble s'être inspiré d'une telle description dans son roman Maître du Monde lorsqu'il imagina l'en- gin volant L'Épouvante. Nous savons aujourd'hui qu'au- cun aéronef ne pourrait voler, mû par une machinerie pareille. Ceci pose le problème du déguisement auquel pourraient parfois se livrer les Ovnis en fonction du milieu dans lequel ils se montrent. Il n'y eut qu'un nom- bre infime de témoins pour se poser la question de savoir si l'airship était un astronef venu de Mars ou d'ail- leurs. La thèse de l'inventeur génial fut généralement admise par ceux qui avaient vu l'engin ou qui ne dou- taient pas de son existence ; et quant aux autres, comme les astronomes, qui étaient assez instruits pour savoir qu'aucune machinerie connue ne pouvait à l'époque rendre compte des observations, ils prirent le parti de mettre en doute les témoignages eux-mêmes. Déjà !

La période entre les deux guerres mondiales fut mar- quée par un nombre non négligeable d'observations d'objets volants non identifiés. Il en apparut une vague

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sur la Scandinavie en 1933. Il s'agissait d'« avions » silen- cieux pouvant faire du sur-place en pleine tempête de neige. Les observations se firent progressivement plus nombreuses à l'approche de la Seconde Guerre mon- diale, et surtout au début de celle-ci. En 1942, de nom- breux « points argentés » et un objet plus gros survolèrent en plein jour Los Angeles à une altitude comprise entre 2 800 m et 5 000 m. Les vitesses étaient de l'ordre de 300 à 400 km/h, donc peu rapides. En dépit de ce fait, aucun des 1 430 obus de DCA qui furent tirés contre les objets ne réussit à les toucher. Un mémo- randum du général Marshall au président Roosevelt donna les détails de l'affaire. Il ne s'agissait pas d'avions japonais, mais d'objets qui, aujourd'hui encore, sont res- tés non identifiés. En 1943 et 1944, des boules lumineu- ses et des disques de très petite dimension (les foo- fighters) volèrent souvent de concert avec les bombar- diers de la RAF ou de la Luftwaffe, sans les attaquer. Les équipages se demandaient à chaque fois s'il ne s'agissait pas d'engins secrets d'observation expérimentés par l'adversaire. La vérité apparut à la fin de la guerre : les objets n'appartenaient à aucun des belligérants.

A la même époque, il y eut également des atterrissa- ges d'Ovnis. J 'en cite un en détail dans le chapitre 4 de cet ouvrage, qui fut rapporté par un Français qui se trou- vait en 1943 sur la côte de la Baltique comme travailleur requis pour le STO.

Disons seulement ici, pour résumer, que l'objet, d'ap- parence métallique, était une soucoupe volante consti- tuée de deux « assiettes » accolées sur leur pourtour. Il était partiellement enfoui dans le sable d'une dune, et à côté de lui se tenait la passagère de l'engin, une grande jeune femme blonde aux longs cheveux et aux yeux légèrement bridés — en aucun cas une Alle- mande — qui parlait un langage incompréhensible et demanda par gestes au témoin de l'aider à dégager l'en-

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gin du sable. Lorsque ce fut fait, elle monta dans l'objet en commandant à distance l'ouverture latérale d'une trappe. La soucoupe volante s'éleva d'abord lentement, puis partit brutalement comme une flèche en se per- dant dans le ciel. Le témoin crut d'abord à une arme secrète nazie, malgré l'invraisemblance de cette explica- tion. Il y avait des Allemandes parmi les pilotes d'essai de la Luftwaffe, mais non des étrangères. Et jamais le I I I Reich (non plus que les autres pays belligérants) ne disposa d'une soucoupe volante opérationnelle répon- dant à la description du témoin et capable de pareille accélération dans le plus grand silence.

Cette histoire, comme celle de l' airship, nous fait tou- cher du doigt l'un des problèmes majeurs que pose l'in- terprétation des rencontres rapprochées avec un Ovni. Ou bien il y a réellement des humains, ou plus précisé- ment, peut-être, des êtres issus d'humains, parmi les pas- sagers de certains Ovnis (ce que je crois pour ma part), ou bien tout cela n'est qu'un leurre induit par le phéno- mène dans l'esprit du témoin rapproché, dans un but qui nous échappe.

À la fin de la guerre, en juillet-août 1946, une vague de « fusées-fantômes » survola la Scandinavie à faible hauteur (300 à 400 m), puis la Turquie, la Grèce, l'Espa- gne et le Maroc. Les engins, en forme de fuseau, volaient à des vitesses soit très lentes, soit rapides (plus de 800 km/h), et pouvaient changer de trajectoire. Ce ne sont pas là les caractéristiques des missiles que possé- daient à l'époque les belligérants. Les Soviétiques auraient été bien incapables de tester leurs fusées jusque dans le sud de l'Europe. L'armée américaine s'intéressa de très près à ces fusées-fantômes et envoya des enquê- teurs en Suède.

En 1947 enfin, une formidable vague de boules lumi- neuses vertes nocturnes et surtout de disques volants déferla sur les États-Unis, principalement dans les États

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de l 'Ouest, au-dessus des zones militaires. Les j ou rnaux c o m m e n c è r e n t à d o n n e r u n e grande publicité à l'affaire et les « soucoupes volantes » devinrent à la mode. Très vite, l 'hypothèse extraterrestre fut avancée p o u r rendre compte des observations. O n est en droit de penser, d'ailleurs, que les services de sécurité américains n 'avaient pas a t t endu ce m o m e n t pou r se faire une opi- n ion : l 'affaire de Los Angeles, celle des foo-fighters, celle enfin des « fusées-fantômes », avaient dû les alerter et les éclairer. En dépi t de ce fait, e t j u s q u ' e n 1947, une certaine liberté d 'expression fut tolérée chez les respon- sables militaires américains à propos de l 'existence et de l 'origine des UFOs. Ainsi, le 23 septembre 1947, le l ieutenant-général Twining, de l 'US Air Force — la nou- velle Armée de l 'air à par t ent ière qui venait juste d 'ê t re créée en remplacement de l 'Army Air Force intégrée à l 'Armée de terre — présentait à l 'usage exclusif des pilo- tes militaires u n rappor t officiel qui ne sera jamais vrai- m e n t gardé secret, dans lequel était affirmée implici tement la réalité des disques volants d o n t il four- nissait les principales caractéristiques. Presque tous les détails connus au jourd 'hu i y figuraient déjà !

Brusquement , dès 1948, tout changea. (Nous comprendrons plus loin pourquoi . ) La politique dite de debunking, c'est-à-dire de dépréciat ion des observations d 'UFOs (du verbe to debunk, déboulonner) fut brutale- m e n t instaurée pa r les autorités américaines. Il semble que l'Air Force se soit vue alors dessaisie de la véritable é tude du p h é n o m è n e au profit de quelque comité res- treint composé de scientifiques de haut niveau et d 'agents de la CIA nouvel lement créée sous l 'égide du National Security Council (lui-même mis en place le 27 juillet 1947). Mais elle resta chargée de collecter les observations et de pa t ronne r une commission d ' enquê te qui changea de n o m plusieurs fois (Project Sign, Grudge, Blue Book) et qui avait p o u r mission, auprès des médias,

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de réduire un nombre maximum d'observations à des confusions avec des objets ou des phénomènes triviaux non reconnus comme tels par les témoins. Un scienti- fique de renom, l 'astrophysicien Donald Menzel, don t on apprit plus t a r d qu'il travaillait également pour les services de sécurité américains, entreprit de cautionner cette mission auprès de la communauté scientifique mondiale. Nous reviendrons sur le cas de Menzel. Contentons-nous pour le moment de dire que, dans l'un de ses livres, il ose « expliquer » le cas d'un Ovni vu à l'œil nu comme un petit disque, par une inversion de température atmosphérique qui aurait élargi l'image ponctuelle d'une étoile. Cela est d'une telle ineptie, compte tenu des lois de l'optique que Menzel maîtrisait parfaitement, que nous tenons là, à mon avis, la preuve de sa duplicité. Mais aussi bien ses ouvrages sur les Ovnis étaient-ils destinés aux universitaires et plus générale- ment au public cultivé, et non aux astrophysiciens qui connaissaient sa grande compétence scientifique et qui appuyèrent ses thèses les yeux fermés sans même pren- dre la peine de vérifier ses calculs dans le détail. Les livres de Menzel devaient avoir un impact mondial sur l'opinion de la communauté scientifique, qui dès lors considéra quasi unanimement l'affaire des soucoupes volantes comme une manifestation d'« hystérie collecti- ve » née de la guerre froide. Cette opinion perdure encore aujourd'hui !

En dépit de toutes les dénégations officielles, les UFOs continuaient pourtant de se montrer, allant jus- qu'à survoler Washington à deux reprises en juillet 1952 sans que la chasse puisse les intercepter. Aussi les autori- tés décidèrent-elles de renforcer la censure. Du 14 au 18 janvier 1953, la Commission Robertson fut convo- quée sous l'égide de l'OSI (Office of Scientific Intelli- gence). Elle était constituée de plusieurs scientifiques de haut niveau, dont un prix Nobel, mais certains noms

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n ' o n t t o u j o u r s pas é té d ivulgués . Elle c o m p r e n a i t sur- t o u t u n e m a j o r i t é d e r e s p o n s a b l e s d e la CIA. Des r ecom- m a n d a t i o n s e n vue d ' u n debunking r e n f o r c é f u r e n t éd i c t ée s à l ' i ssue des r é u n i o n s , assort ies d e c o n d a m n a -

t ions e n cas d e n o n - r e s p e c t . La n o t e J A N A P 106, qui n ' a j a m a i s é té a b r o g é e d e p u i s lors, s t ipu le q u e t ou t m e m b r e des fo rces a r m é e s q u i d i v u l g u e r a des i n f o r m a t i o n s au p u b l i c s u r les unidentified se ra pass ib le d e dix ans de pri- son e t d e 10 000 do l la r s d ' a m e n d e .

E n a u t o m n e 1954, s ' aba t t i t su r l ' A m é r i q u e mais sur- t o u t su r l ' E u r o p e o c c i d e n t a l e e t e n p a r t i c u l i e r la F rance , u n e é n o r m e vague d ' O v n i s assor t ie d e n o m b r e u x at ter- rissages. P o u r la p r e m i è r e fois, g r âce à la p resse — et pas s e u l e m e n t cel le à s e n s a t i o n —, le p u b l i c f rança i s p r e n a i t c o n n a i s s a n c e des p r i n c i p a l e s ca rac t é r i s t i ques d u p h é n o - m è n e . Ce f u t l ' o c c a s i o n p o u r l ' i n t e l l igen t s i a p a r i s i e n n e d e se d é m a r q u e r d u vulgus e t d ' i r o n i s e r su r les ouvr ie rs o u les paysans q u i p r é t e n d a i e n t avoir vu u n e s o u c o u p e vo l an t e a u b o r d d ' u n c h e m i n e t s ' e n a l l a i en t e n s u i t e r a c o n t e r l e u r a v e n t u r e e n o f f r a n t u n e t o u r n é e d a n s le

b i s t ro t d u village. Il n ' é t a i t pas b o n à l ' é p o q u e p o u r u n j e u n e c h e r c h e u r sc i en t i f ique d e p r é t e n d r e qu ' i l p o u r r a i t y avoir d u vrai d a n s ces a f f abu la t i ons d e « d e m e u r é s » e t d ' « a l coo l iques » (sic) : sa c a r r i è r e s ' e n sera i t t r ouvée br isée .

Mais les obse rva t ions c o n t i n u a i e n t t ou jou r s , d a n s le m o n d e en t i e r , y c o m p r i s — o n le sait m a i n t e n a n t — e n URSS e t e n C h i n e . Les p a r l e m e n t a i r e s a m é r i c a i n s se voya ien t h a r c e l é s p a r l eurs é l e c t e u r s q u i r e p r o c h a i e n t à l 'Ai r F o r c e d e n e pas a s s u r e r la sécur i t é d e l ' e space a é r i e n au-dessus des États-Unis. Ce r t a in s s é n a t e u r s fini-

r e n t p a r s ' é m o u v o i r e t o b t i n r e n t e n 1966 la c r é a t i o n d ' u n e c o m m i s s i o n d ' un ive r s i t a i r e s p o u r é t u d i e r la ques- t i on des U F O s , c r o y a n t e n l 'objec t iv i té d ' u n tel orga- n i s m e q u i n e d é p e n d r a i t pas d e l 'A rmée . C 'es t l ' un ive r s i t é d u C o l o r a d o q u i o b t i n t le c o n t r a t , mais o n

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apprit quelques mois plus tard qu'elle avait dû donner des gages, ainsi que le révéla un mémorandum secret découvert dans une armoire par l'un des chercheurs du groupe d'étude. L'« astuce », disait en substance ce mémorandum, consistera à faire semblant de chercher tout en sachant qu'il n'y a rien à trouver. Et de fait, certains rapports d'observation soumis à l'analyse des chercheurs, tel celui de la base de missiles interconti- nentaux de Minot (Nord-Dakota), furent suffisamment expurgés de tous les détails significatifs pour qu'ils deviennent explicables sans faire appel à des UFOs, ainsi qu'on le verra plus loin. Le debunking jouait donc toujours à plein. Malgré cela, un nombre appréciable de cas soumis aux analystes résistèrent à toute explica- tion. Mais le Dr. Condon, qui présidait le comité, se garda bien d'en faire état dans sa conclusion publiée en tête (et non à la fin) du rapport final (janvier 1969). Ce r appo r t est si épais et si indigeste, que peu de person- nes jugèrent utile d'en prendre connaissance après avoir lu cette conclusion selon laquelle les recherches sur les UFOs ne peuvent rien apporter à la science et doivent donc être abandonnées. S'ensuivit alors une longue période de relâche dans les rapports d'observa- tion d'Ovnis qui se firent plus rares, sans jamais cesser.

Elles allaient reprendre avec les nouvelles vagues de 1973, 1974 et 1975, qui défrayèrent la chronique et furent à l'origine en 1977 de la création en France, au sein du CNES (Centre national d'études spatiales), d'une cellule, le GEPAN (Groupe d'étude des phéno- mènes aérospatiaux non identifiés), destinée à l'analyse des observations d'Ovnis. Le GEPAN reçut pour consigne non écrite de calmer l'inquiétude de la population en expliquant par des phénomènes naturels tous les cas qui pouvaient l'être, de laisser supposer que ce genre d'ex- plication vaudrait à terme pour les autres (cf. chap. 5), et d'entreprendre simultanément, pour le compte de

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l'Armée, des recherches préliminaires sur la propulsion d'engins volants au moyen de la MHD (magnétohydro- dynamique). La MHD est la physique des milieux fluides ionisés. Si, grâce à un champ électrique, l'air qui entoure un engin volant se trouve ionisé (c'est-à-dire rendu conducteur), l'application d'un champ magnéti- que convenablement orienté et suffisamment puissant, émis par l'engin, peut « avertir » à la vitesse de la lumière les molécules d'air ionisées d'avoir à s'écarter latéralement en faisant le vide à l'avant de l'engin, facili- tant ainsi sa pénétration en supprimant du même coup l'onde de choc supersonique, et de se concentrer à l'ar- rière en exerçant une poussée qui le fait avancer. Ce programme de recherches fut mal engagé et coûta cher sans donner les résultats escomptés. (Les Américains sont bien plus avancés que nous dans ce domaine.) Quant aux enquêtes sur les observations d'Ovnis, elles finirent par déboucher sur deux cas d'atterrissage et de quasi-atterrissage d'Ovni avec traces au sol et action sur la végétation impliquant des rayonnements pénétrants. Bien que le mot Ovni n'ait jamais été écrit à cette occa- sion dans les rapports publiés par le GEPAN, personne ne s'y trompa. Ceux qui dirigeaient le CNES à l'époque ne pouvaient accepter que le GEPAN apporte publiquement des preuves physiques de la réalité des Ovnis en tant que véhicules aériens d'origine non humaine. Ils sui- vaient en cela les consignes appliquées depuis long- temps aux États-Unis. Ils mirent donc le GEPAN en sommeil. Il y est resté jusqu'à nos jours, après avoir changé de nom et être devenu le SEPRA. Mais la direction du CNES n'est plus la même aujourd'hui qu'il y a vingt ans, et il semble que l'on constate, au sein de certains milieux de l'Armée et de la recherche spatiale en France, une velléité d'indépendance vis-à-vis des Améri- cains, qui s'est traduite récemment (juillet 1999) par la publication du rapport Cometa sur les O v n i s rap-

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port, destiné au président de la République et au Pre- mier ministre, expose objectivement l'essentiel du dossier Ovni et préconise une réactivation des recher- ches françaises et européennes sur le sujet. Il n'est pas dit que ces recommandations seront suivies d'effet, mais on sait déjà que Cometa a produit une forte impression dans les milieux qui s'occupent des UFOs aux États- Unis.

Types d'Ovnis et types d'entités extraterrestres

Ceux qui ne « croient pas » aux Ovnis, tout comme ceux qui y « croient » mais sont convaincus qu'il ne peut pas s'agir de vaisseaux extraterrestres, ont coutume de justifier ce point de vue en prétendant, entre autres rai- sons, que chaque description d'un Ovni et de ses occu- pants est unique et qu'il n'y en a pas deux pareilles. Un tel jugement n'est vrai qu'en apparence, car si l'on considère l'ensemble du dossier, on découvre au contraire que les Ovnis se classent aisément en plusieurs types bien définis, et qu'il en va de même pour leurs occupants.

Les différents types d'Ovnis

Décrits par les témoins ou révélés par des photos dont on a pu établir avec une quasi-certitude l'authenticité, ces types sont variés, mais pas à l'infini. Quelques formes prédominent :

— Tout d'abord la classique soucoupe volante, qui sem- ble être de toutes les époques. Le plus souvent discoï- dale (mais parfois aussi légèrement ovalisée) et

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surmontée d'un petit dôme, elle se présente sous la forme soit d'une assiette renversée, soit de deux assiettes accolées par leur pourtour. Une variante assez rare en est le « boomerang », c'est-à-dire le disque échancré en croissant. Une autre variante encore en est la « toupie », qui peut comporter plusieurs « étages » superposés de « fenêtres » réparties sur la circonférence, lorsque l'ob- jet est de grande dimension.

— Un second type d'Ovni, peut-être plus fréquent encore que la soucoupe volante, est l'engin de forme ovoïde.

— Enfin, un troisième type d'Ovni est apparu depuis maintenant plus de quinze ans, d'abord aux États-Unis, puis en Europe occidentale : c'est la plate-forme triangu- laire de grande dimension (disons de l'ordre de 50 m), avec d'énormes « phares » dans les trois angles, qui peu- vent projeter vers le bas des faisceaux lumineux extrê- mement puissants, tronqués ou non.

— À côté de ces principaux types d'Ovnis, on a signalé plus rarement des objets en forme de cubes ou de parallélépipèdes, et — principalement dans les années ayant suivi la Seconde Guerre mondiale — de longs fuseaux sans ailes avec des « hublots » ou prétendus tels (on les appelait les «cigares volants»). Signalons aussi les petites boules lumineuses nocturnes de couleur verte qui sillonnèrent le ciel du Nouveau-Mexique en 1947 et qui intriguèrent tant le Dr. La Paz, physicien spécialiste des météorites. L'une de ces boules s'amusa une nuit à jouer avec un pilote d'avion du nom de Gor- man qui la poursuivait et qu'elle esquivait avec une faci- lité déconcertante.

En ce qui concerne la taille des objets, elle est extrê- mement variée, depuis le minuscule Ovni de l'ordre du décimètre de diamètre qui évoque une petite sonde exploratrice télécommandée, jusqu'au grand Ovni trian- gulaire et surtout au gigantesque « vaisseau-mère » de

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300 m ou plus qui peut lâcher des objets plus petits ou en récupérer. Toutefois, ces tailles extrêmes sont très rarement observées. L'immense majorité des objets vus en vol ou posés au sol, dont la dimension a pu être cor- rectement estimée par rapport à des repères, mesurent de quelques mètres à une trentaine de mètres de diamè- tre. De tels objets sont assez grands pour transporter des passagers. Il est à noter qu'à l'atterrissage, ils reposent généralement sur des béquilles. Il est à noter également que l'on n'a jamais décrit encore (fin 1999) une grande plate-forme triangulaire posée au sol.

Une dernière remarque : à côté des différents types d'Ovnis que nous venons de passer en revue, il faut sans doute considérer à part l' airs h ip de 1897, et peut-être aussi les « avions-fantômes » vus en Scandinavie en 1933, dont l'aspect extérieur anticipait ou reproduisait les modèles d'aéronefs que l'on projetait de construire à l'époque, ou que l'on faisait déjà voler. Tout laisse à penser que le phénomène adoptait là un comportement caméléon, grâce auquel il pouvait, sinon passer ina- perçu, du moins éviter d'attirer l'attention sur son ori- gine non terrestre. On a parfois soutenu que ce comportement caméléon est le propre de tous les types d'Ovni. Ainsi, par exemple, les grandes plate-formes triangulaires imiteraient nos ailes volantes modernes. Ceux qui prétendent cela ont la tentation d'en déduire que les Ovnis que nous croyons voir n'ont pas d'exis- tence physique réelle et ne sont que des « visions » pro- duites par notre cerveau en fonction de l'état de notre technologie à chaque époque. C'est aller un peu vite en besogne. La soucoupe volante, à commencer par ce type d'Ovni, n'imite aucune de nos réalisations. Il en va de même des objets de forme ovoïde. Et que dire des objets cubiques ou parallélépipédiques ? De toute façon, l'Ovni, même confondu avec un ballon dirigeable ou une aile volante, est toujours reconnaissable après coup

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par son comportement en vol ou ses effets sur l'environ- nement, comme on va le voir plus loin. Ce n'est donc assurément pas notre cerveau qui le fabrique !

Les différents types d'entités

Pour résumer sans être exhaustif, on distinguera parmi les descriptions faites par les témoins d'atterrissa- ges d'Ovnis :

— Les petits humanoïdes macrocéphales (mesurant entre 0,90 m et 1,30 m), qui semblent dominer en Amé- rique du Nord et en Europe occidentale. Durant la vague de 1954 en France, les témoins d'atterrissages en décrivirent qui portaient une sorte de scaphandre, comme s'ils ne pouvaient respirer notre air. Mais bien avant cette date, on en avait vu aussi qui étaient sans scaphandre. Un grand nombre des descriptions faites de ces entités concordent : le corps est grêle, le crâne énorme, le bas du visage terminé en pointe, la bouche réduite à une fente fine, le nez et les oreilles atrophiés, et les yeux sans pupilles, grands et sombres, allongés en oblique vers l'arrière du visage. Ces humanoïdes se trouvent fréquemment décrits pa r les personnes qui disent avoir été enlevées aux Etats-Unis à bord d'un Ovni. Ils font maintenant partie de la culture populaire occidentale, au point que des dessins stylisés de leur visage figurent dans certaines publicités et sur des T-shirts. Les Américains appellent ces entités les Short Greys, ou plus simplement les Greys. (En fait, leur peau n'est pas toujours grise, mais peut tirer sur le bistre ou le gris-bleu.) Notons que tous les humanoïdes nains ne répondent pas au schéma que nous venons de donner. En particulier, on en a parfois décrit qui sont poilus, voire griffus ; certains ont des oreilles pointues, ou encore des yeux dont la pupille est une fente verticale,

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comme celle des chats. À côté de tous ces êtres qui ne sont manifestement pas de notre espèce, on en voit par- fois d'autres qui nous sont également étrangers, mais dont la taille se rapproche de la nôtre, et auxquels les nains semblent obéir. Les messages que ces entités trans- mettent aux témoins ne passent pas par la voix. Le témoin « entend » leurs paroles dans sa tête.

— Les êtres d'apparence humaine, des deux sexes, qui accompagnent ou non les humanoïdes. Ils peuvent être de différentes tailles. Certains sont plutôt petits et de type méditerranéen, voire hindou, d'autres sont d'une haute stature et de type nordique, bien que leurs yeux puissent être légèrement bridés. Mais en fait, la plupart de ces êtres, lorsqu'ils sont habillés comme nous, sont indiscernables au premier abord de véritables humains. Il arrive d'ailleurs qu'ils parlent la langue du témoin et qu'ils engagent une conversation orale avec lui. Ce qui paraît surtout les différencier de nous tient à leurs facultés « paranormales », décrites souvent comme exceptionnelles. Une explication plausible est qu'il s'agit de descendants mutés(?) d'humains raptés autre- fois par des Extraterrestres qui les utiliseraient aujour- d'hui pour se faire seconder par eux dans l'entreprise qu'ils mènent sur notre planète.

— Les humanoïdes de grande taille qui ne sont pas des hommes, souvent décrits en Amérique latine et en Russie, et qui présentent parfois un aspect effrayant.

— Certaines entités poilues et prédatrices, enfin, que l'on serait tenté d'assimiler à des animaux exotiques. On en a signalé à quelques reprises en Amérique cen- trale, accompagnant des humanoïdes sortant d 'un Ovni.

L'ensemble de toutes ces données — s'il ne s'agit pas de « visions » induites dans l'esprit du témoin rapproché par le phénomène — suggère fortement que plusieurs espèces d'Extraterrestres (ou d'Aliens, comme disent les Anglo-Saxons) se « partagent » les différentes régions de

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notre planète, certaines s'y étant déjà établies et d'autres ne faisant que passer.

Les invariants dans le dossier des Ovnis

Il est essentiel maintenant de montrer qu'au-delà de cette variété des descriptions faites par les témoins, qui n'a rien à voir avec un quelconque désordre, on peut définir un « phénomène Ovni » intrinsèquement origi- nal à partir d 'un certain nombre d'invariants ayant trait à la fois aux caractéristiques de vol et aux effets sur l'en- vironnement de l'objet physique Ovni, ainsi qu'au comportement de ses occupants allégués.

Caractéristiques de vol

Elles sont ahurissantes : possibilité de vol stationnaire dans le plus grand silence, comme d'accélérations énor- mes ; pertes d'altitude avec balancements « en feuille morte » ; déplacements rapides selon une trajectoire ondulée, ou encore en zigzag avec virages serrés quasi- ment à angle droit, voire à 180° (mouvement de l'ai- guille d'une machine à coudre) ; possibilité apparente de disparitions instantanées sur place et de réappari- tions à quelque distance, confirmées par radar. Toutes ces évolutions aériennes sont généralement silencieuses, bien que l'on ait noté parfois de légers bourdonne- ments ou, au contraire, des vibrations à très basse fré- quence. Les Ovnis passent allègrement le mur du son sans jamais provoquer la moindre onde de choc (absence de bang supersonique). Les atterrissages sont parfois mar- qués par un bruit strident.

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On notera également que, de nuit, les Ovnis s'entou- rent très souvent de halos atmosphériques colorés (constitués presque certainement de molécules d'air ionisées) dans lesquels ils se fondent au point que leurs contours apparents peuvent devenir flous. Ils peuvent aussi émettre des faisceaux lumineux en forme de tubes cylindriques, tronqués et rétractables, capables de tra- verser les murs d'une maison ou de baigner de lumière l'intérieur d 'un véhicule. Ces tubes n'ont évidemment rien à voir avec les faisceaux de lumière émis par un projecteur classique ou par un laser, qui sont arrêtés par les obstacles matériels opaques. Il pourrait s'agir, ici encore, d'un effet d'ionisation de l'air, canalisé et contrôlé à distance depuis l'engin. Ajoutons à titre anec- dotique que les Ovnis s'illuminent parfois de « lampes » jaunes, rouges ou vertes, comme pour signaler leur pré- sence aux avions.

Effets physiques sur l'environnement

Ils sont maintenant très bien connus. À faible dis- tance, les Ovnis peuvent provoquer :

— des perturbations radioélectriques (arrêt des liaisons radio, parasites sur la télévision, etc.) ;

— des coupures de courant, auxquelles il faut peut-être rattacher le calage des moteurs à explosion dont la haute tension d'allumage pour les moteurs à essence, et la régulation pour les diesels modernes, dépendent d 'un circuit électronique. Ce calage des moteurs, qui pourrait résulter d'une émission de micro-ondes pulsées et d'une très forte ionisation de l'air ambiant mettant les circuits à la masse, ne s'observe pas systématiquement lors de chaque rencontre, comme s'il pouvait être commandé à volonté par l'Ovni ;

— un enfoncement ou un ripage du sol sur les lieux

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d'atterrissage, laissant des marques maintes fois consta- tées ;

— une dessication, voire une altération biochimique des végétaux ;

— des traumatismes physiques (brûlures, conjonctivites, etc.) et psychiques sur les témoins, parfois graves.

Une telle invariance des caractéristiques de vol des Ovnis et des effets qu'ils produisent sur l'environne- ment semble prouver que leur système propulsif — si l'on peut encore employer ce mot ici — est fondé sur un ensemble de bases physiques communes, et qu'il fonctionne pareillement quelle que soit la forme exté- rieure que les engins revêtent sans imposer de contrainte sur le choix de cette forme. Ceci n'est pas le cas pour nos avions et nos fusées qui doivent tenir compte des lois de l'aérodynamique. Nous sommes donc bien là en présence d'une technologie qui n'a rien à voir avec celle de nos véhicules aérospatiaux.

Comportement des entités humanoïdes

Leur comportement envers les témoins lors des ren- contres rapprochées présente lui aussi un certain nom- bre d'invariants. Lorsqu'un contact s'établit, que ce soit par la parole ou par une sorte d'« induction mentale », les « messages », tels qu'ils sont perçus, sont le plus sou- vent trompeurs et mensongers, quand ils ne sont pas dénués de sens. Les entités ont d'ailleurs quelquefois la bonté (?) de nous en avertir : « Croyez-nous, mais pas trop » (sic). On s'aperçoit avec le recul que ce caractère trompeur tient au fait que chaque message, lorsqu'il revêt un sens, semble adapté à l'attente ou aux craintes du témoin, compte tenu de son instruction, de son édu- cation et des préoccupations qui sont celles de la société dans laquelle il vit. Il me semble douteux que cela puisse

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tenir uniquement à une reformulation, par le cerveau du témoin, du message qui lui est envoyé et dont il serait incapable de comprendre la véritable teneur. Je pense plutôt qu'il y a là une volonté délibérée de nous égarer, qui entre dans le cadre de la manipulation à laquelle le phénomène nous soumet. Donnons quelques exemples.

En 1897, alors que bien peu de personnes pensaient à des visites possibles de « Martiens », les témoins d'at- terrissage de l'airship s'entendaient dire par les passa- gers « humains » de l'engin, comme je l'ai déjà fait remarquer, que celui-ci était un aéronef fabriqué par un inventeur génial — une sorte de « savant fou » comme on en imaginait alors — dont l'identité et le pays d'ori- gine étaient toutefois laissés dans le flou, et pour cause. Bien plus tard, dans les années 1950, il était fréquent que les passagers des soucoupes se prétendent originai- res de Mars ou de Vénus. Or il n'était pas totalement exclu, à cette époque, que ces deux planètes, surtout Vénus, soient habitées. Puis les progrès de l'observation astronomique, et ultérieurement l'envoi des sondes spa- tiales, révélèrent qu'il n'en était rien. Dès lors, les entités des Ovnis racontèrent — ce qui, cette fois, est scientifi- quement acceptable — qu'elles venaient de tel ou tel lointain système planétaire autour d'une étoile dans la Galaxie, mais les précisions qu'elles fournirent à quel- ques reprises sur l'identification de cette étoile restent invérifiables. Ainsi en est-il de l'étoile ζ Reticuli d'où serait venue la soucoupe qui avait enlevé Betty et Barney Hill en 1961 7 ainsi que de l'étoile autour de laquelle tournerait la planète des prétendus « Ummites » (cf. chap. 2). C'est vers cette époque que les entités commencèrent à transmettre des messages mettant en garde l'humanité contre les dangers de la pollution qui risque de rendre inhabitable notre « belle planète ». Ce n'était pas un hasard, puisque l'écologie devenait à la mode. Il n'est jusqu'aux craintes millénaristes de l'Apo-

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calypse, que le phénomène Ovni ne « récupère » pour rester dans la ligne des préoccupations humaines du moment. On sait que, depuis quelques années, de nom- breux scientifiques invoquent la chute sur la Terre d'une énorme météorite pour expliquer la fin des dino- saures. Plusieurs films américains exploitèrent en 1998 ce même scénario-catastrophe pour laisser croire qu'il menacerait de façon imminente notre civilisation moderne. Un « contacté » français dont tout laisse à penser qu'il fut enlevé à bord d'un Ovni en janvier 1998 reçut peu après cet enlèvement un « message » lui sug- gérant qu'il avait pour mission d'alerter les astronomes en leur précisant la région du ciel d'où allait tomber sur notre globe la météorite tant redoutée. Les prétendues indications fournies dans le « message » — une « flè- che » issue de la Lune et pointant vers une constella- tion — sont d'une affligeante pauvreté en matière d'information. Une fois de plus, le phénomène Ovni s'était servi des croyances et des préoccupations humai- nes du moment pour envoyer à un témoin un message qu'il puisse comprendre et qui n'était probablement qu'un leurre.

Certains ufologues, tel Jacques Vallée, qui ne mettent pas en doute l'existence matérielle des Ovnis, disent ne plus « croire » pour autant à leur nature de véhicules d'origine extraterrestre. Il convient d'examiner attenti- vement les arguments qu'ils avancent pour justifier leur opinion. Le premier argument se fonde sur le nombre total d'observations d'Ovnis recencées dans le monde au cours des dernières décennies. Ce nombre, même s'il

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a été, à mon avis, très fortement surévalué par Vallée, est si considérable que la flotte de tous ces vaisseaux dépasserait en nombre et en volume toute quantité rai- sonnablement envisageable. Or, un tel raisonnement est vicié à la base, dans la mesure où il postule que chaque Ovni recensé nous arrive directement de sa planète d'origine et y retourne aussitôt. Tout change si l'on admet, ce qui est plus raisonnable, que lors de chaque vague d'Ovnis qui déferle de temps à autre sur telle ou telle région de la Terre, ce sont les mêmes Ovnis en nombre limité qui apparaissent successivement en de très nombreux endroits différents de la zone explorée, à partir de bases rapprochées situées dans le système solaire, voire sur la Terre elle-même. Les ufologues sus- pectent depuis longtemps l'existence de telles bases sous les océans, à en juger par la fréquence des Ovnis que l'on voit sortir de l'eau près de certaines côtes comme celles de Floride et de Porto Rico, avant de prendre leur envol.

Un second argument avancé par ceux qui nient l'ori- gine extraterrestre des Ovnis est le suivant : les occu- pants des engins nous mentaient en nous disant à la fin du XIX siècle qu'ils venaient de la Terre, puis dans les années 1940 ou 1950 qu'ils venaient de Mars ou de Vénus ; ils n'ont donc pas plus de raisons de nous dire aujourd'hui la vérité lorsqu'ils nous racontent qu'ils viennent de notre Galaxie (ou d'autres galaxies de notre univers). Et, au demeurant, certains de ces visiteurs nous laissent entendre, sans plus préciser, qu'ils igno- rent le vieillissement et ne seraient pas de ce monde, ce qui évoque tout de suite dans notre esprit quelque « univers parallèle ». Ainsi, les Ovnis ne seraient pas, comme on le croit généralement, des vaisseaux extrater- restres. Je pense qu'il faut se mettre d'accord sur le sens des mots. Si les Ovnis ne sont pas de la Terre, ils sont par définition extraterrestres, d'où qu'ils viennent. L'hy-

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pothèse la plus simple est qu'ils appartiennent à notre univers et qu'ils viennent de planètes extrasolaires dont nous savons maintenant qu'elles sont répandues à pro- fusion autour d 'un nombre énorme d'étoiles — même si, parmi ces planètes, celles qui ont pu donner nais- sance à une vie intelligente représentent certainement une infime minorité. Peut-être existe-t-il un ou plusieurs « univers parallèles », mais rien ne nous laisse croire pour autant que les Ovnis en soient originaires, même si quelques auteurs ont supposé qu'ils empruntent à tra- vers ces univers des « raccourcis » pour venir jusqu'à nous. De toute façon, les Ovnis et leurs passagers appar- tiennent bien à notre univers visible lorsque nous les voyons voler et atterrir sur la Terre. Et il est incontesta- ble qu'ils ne sont pas originaires de notre planète, même si l 'on admet que certains d'entre eux y possè- dent des bases souterraines. Je ne comprends pas le phy- sicien Auguste Meessen lorsqu'il écrit, dans la revue belge Inforespace (décembre 1998) : « Il résulte d 'un très grand nombre d'observations que les manifestations d'OVNI relèvent d'une technologie que nous ne connaissons pas. Elle est probablement d'origine extra- terrestre, mais cela reste une hypothèse à démontrer. » Eh bien non, ça n'est pas une hypothèse, c'est un fait ! Si une technologie dépasse significativement la nôtre et nous reste en grande partie incompréhensible, c'est qu'elle n'est pas d'origine humaine, ou en d'autres ter- mes qu'elle est non terrestre. Elle ne peut donc être qu'extraterrestre, à moins de méconnaître le sens des mots.

Je voudrais faire encore quelques remarques. L'ana- lyse des cas de rencontres rapprochées (et aussi d'enlè- vements, comme nous le verrons plus loin) prouve à l'évidence que les entités des Ovnis peuvent exercer sur les témoins qui en sont l'objet une suggestion mentale inhibant leur volonté ou même induisant dans leur

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III. Inclinaison de la trajectoire apparente du disque sur l'horizontale

Les valeurs de l'azimut P que nous venons d'obtenir vont nous permettre de calculer l'inclinaison y de la trajectoire apparente de l'objet sur l'horizon, tout au moins dans les positions 1, 3 et 4, au moyen de la formule (3). (Dans la position 2, l'inclinaison est pratiquement nulle.) On trouve ainsi respectivement : y 1 = 11° (au lieu des 10° retenus plus haut pour l'inclinaison de la tache excentrée en position 1), y 3 = 26,9° (au lieu des 26° mesurés) et enfin y 4 = 40,1° (au lieu des 41° mesurés). Ici encore, l'accord est excellent entre les résultats du calcul tirés du modèle, et les mesures sur les photos. L'alignement de la bande excentrée sur la trajectoire se trouve confirmé, ce qui valide a posteriori la valeur de αo qui entre par sa tangente trigonométrique dans le calcul des azimuts.

Conclusion

Ces photographies de la soucoupe volante du lac Chauvet ont la particularité rarissime de contenir en elles la preuve de leur authenticité, grâce à la conjonction de plusieurs fac- teurs : 1) l'existence de quatre images prises à la suite au cours du déplacement de l'objet : 2) la qualité de l'optique de l'appareil photo, la finesse du grain du film et la présence opportune de détails du paysage au premier et au second plan, grâce auxquels il est possible de rétablir l'orientation de la ligne d'horizon (invisible sur les images) et d'affirmer par ailleurs, grâce à un calcul de profondeur de champ, que le disque photographié est trop éloigné de l'observateur et de trop grande dimension pour être une maquette ; 3) la présence, sur la face inférieure du disque, d'une bande som- bre allongée dans le sens inverse du déplacement et dont l'axe semble confondu avec celui de la trajectoire (hypothèse retenue à titre d'essai) ; 4) l'assertion du témoin selon laquelle le disque, dont la face inférieure était légèrement

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inclinée vers l'observateur, se déplaçait horizontalement en ligne droite d'ouest en est. A partir de ces données, un modèle géométrique a été élaboré, dans lequel toutes les mesures faites sur les clichés ont pu s'insérer sans conduire à aucune contradiction interne. Mais le modèle ne s'est pas seulement trouvé en accord avec les mesures, il s'est égale- ment révélé prédictif et a permis de calculer les hauteurs angulaires successives du disque, l'angle d'inclinaison de sa face inférieure vers le nord, la variation de son azimut au cours du déplacement, etc. Un tel accord entre le modèle et les mesures ne peut être l'effet du hasard et prouve claire- ment que le disque a bien volé dans le ciel selon la trajectoire décrite par le témoin. L'hypothèse de l'alignement de la bande excentrée sur l'axe de la trajectoire s'est trouvée confirmée. Cet alignement s'est maintenu pendant toute la durée de l'observation, ce qui achève définitivement d'élimi- ner toute possibilité de truquage au moyen d'une maquette oscillant au bout d'un fil ou lancée en l'air.

Il est amusant de constater que Frégnale, qui ne « croyait » pas aux soucoupes volantes, ne croyait pas non plus à la possi- bilité d'établir que ses photos n'avaient pas été truquées : « Chose impossible à prouver, écrivait-il en 1975, car on peut faire n'importe quoi en photo. » Un tel jugement s'applique incontestablement à la photo numérique, mais non à la photo classique (argentique) lorsque plusieurs facteurs sont réunis comme ici pour éliminer toute possibilité d'une fabri- cation, à commencer par cette prise de quatre clichés succes- sifs avec des détails du paysage dans le champ, ce dont Frégnale doit être félicité. Mais nous devons remercier aussi — même s'ils ne nous entendent pas — les concepteurs de l'engin de l'avoir doté sur sa face inférieure d'une bande sombre toujours orientée dans le sens du mouvement, et son pilote de lui avoir fait suivre une trajectoire rectiligne facile à analyser, au lieu d'une trajectoire en feuille morte ou en zigzag comme c'est si souvent le cas pour les Ovnis. Une conjonction de circonstances aussi favorables n'est sans doute pas près de se reproduire en France, surtout si les Ovnis continuent de s'y montrer moins souvent qu'autrefois en plein jour. Ne perdons pas de vue toutefois que la situation