numéro 37 - janvier/mars 2008

12
Villacoublay, Angoulême, Reims, San Sebastián, Biarritz et Saragosse dans le cadre de l'exposition internationale. Bien que la première ne soit qu'en mars, ce Numéro lui est en partie consacré. Il s'arrête également sur les actions de sensibilisat i o n menées par le CCN, parmi lesquelles, figure un projet intitulé T'es toi quand tu danses plutôt que Tais-toi et danse! Ordre ouï au XVII e siècle quand Les comédiens du roy revendiquèrent le monopole des pièces dialoguées. Obtenant gain de cause, ils cloueront le bec à la concurrence qui naturellement broiera du noir avant d'accéder à la lumière. De là naîtra le Théâtre du silence, cet art du geste et du merveilleux qui depuis cent ans attendait de retrouver un Palais. Face à la polémique suscitée par la désignation de Chaillot, lieu de mémoire du Théâtre, en établissement dédié à la Danse, sou- haitons que cette reconnaissance majeure d'un art long- temps vu comme mineur, parce que muet, ne dresse pas à nouveau les uns contre les autres. Espérons aussi que cette gratitude n'occulte pas d'autres craintes comme l'avenir des danseurs des opéras de Metz et d'Avignon, par exemple. Mais en attendant, réjouissons-nous, car la Danse, dernière roue de la charrette et souvent première à l'échafaud va pou- voir montrer qu'elle a une tête et pas seulement des pieds marchant en canard vers l'infini. Absolu symbolisé en mathé- matique par un huit renversé auquel on redressera le chef pour vous souhaiter malgré tous les malheurs du monde une bonne année 2008 ! Thierry Malandain, décembre 2007. É D I T O Courant octobre, Christine Albanel, ministre de la culture a annoncé la nomination des chorégraphes José Montalvo et Dominique Hervieu à la direction du Théâtre national de Chaillot qui devient un établissement national dédié à l'art chorégraphique. Cet évènement est aussi une excellente nouvelle, puisque depuis l'éphémère Palais de la Danse, érigé à l'occasion de l'exposition universelle de 1900, Paris ne disposait pas d'un lieu chargé de «mettre en lumière tou- tes les esthétiques chorégraphiques». C'est pourquoi, une compagnie comme la nôtre est plus connue d'autres capita- les que de Paris où elle ne s'est produite qu'une fois en dix ans. C'était à Chaillot justement, grâce à Ariel Goldenberg, l'actuel directeur, et à José Montalvo, déjà conseiller à la pro- grammation. Pour anecdote, le Palais de la Danse profitait d'un système inédit permettant de projeter des vues sur une toile de fond et avait pour vocation de présenter un pano- rama des « danses anciennes et modernes cosmopolites ». Ce qui ne manquera pas de rappeler l'art et la manière des futurs directeurs. Lesquels ont été chargés de trois priorités : une attention particulière aux œuvres créées par les CCN, l'ouverture aux cultures urbaines et l'élaboration d'une pro- grammation à destination du jeune public. Toutefois, maintes troupes étrangères considérant la scène parisienne comme inaccessible, il faudra aussi se souvenir que la danse est un art sans frontière. « Le plus court chemin d'un homme à un autre » aurait pu écrire Maurice Béjart, qui avant de rejoindre le chœur des anges, fit de la Danse un concert planétaire. Mais gageons que José Montalvo et Dominique Hervieu sau- ront élever à Chaillot une Babel heureuse plutôt qu'une tour d'ivoire. De son perchoir, outre s'envoler en tournées, Ballet Biarritz se consacre actuellement à la création d'un pro- gramme qui verra le jour au Théâtre de la Ville… de Luxembourg avant d'être présenté à Madrid et New-York. Entre temps, il sera vu à Dijon, Saint-Étienne, Vélizy- S O M M A I R E É V É N E M E N T 2 LA DANSE À BIARRITZ N°32 7 COULISSES 9 EN BREF 11 C A L E N D R I E R 12 BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDAIN JANVIER – FÉVRIER – MARS 2008 Arnaud Mahouy et Frederik Deberdt en répétition, Le Portrait de l’Infante. © Olivier Houeix

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Malandain Ballet Biarritz 2008

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Page 1: Numéro 37 - Janvier/Mars 2008

Villacoublay, Angoulême, Reims, San Sebastián, Biarritz et

Saragosse dans le cadre de l'exposition internationale. Bien

que la première ne soit qu'en mars, ce N u m é r o lui est en partie

c o n s a c r é . Il s'arrête également sur les actions de sensibilisat i o n

menées par le CCN, parmi lesquelles, figure un projet intitulé

T'es toi quand tu danses plutôt que Tais-toi et danse ! Ordre

ouï au XVIIe s i è cle quand Les comédiens du roy revendiquèrent

le monopole des pièces dialoguées. Obtenant gain de cause,

ils cloueront le bec à la concurrence qui naturellement

broiera du noir avant d'accéder à la lumière. De là naîtra le

Théâtre du silence, cet art du geste et du merveilleux qui

depuis cent ans attendait de retrouver un Palais. Face à la

polémique suscitée par la désignation de Chaillot, lieu de

mémoire du Théâtre, en établissement dédié à la Danse, sou-

haitons que cette reconnaissance majeure d'un art long-

temps vu comme mineur, parce que muet, ne dresse pas à

nouveau les uns contre les autres. Espérons aussi que cette

gratitude n'occulte pas d'autres craintes comme l'avenir des

danseurs des opéras de Metz et d'Avignon, par exemple.

Mais en attendant, réjouissons-nous, car la Danse, dernière

roue de la charrette et souvent première à l'échafaud va pou-

voir montrer qu'elle a une tête et pas seulement des pieds

marchant en canard vers l'infini. Absolu symbolisé en mathé-

matique par un huit renversé auquel on redressera le chef

pour vous souhaiter malgré tous les malheurs du monde une

bonne année 2008!

Thierry Malandain, décembre 2007.

É D I T O

Courant octobre, Christine Albanel, ministre de la culture

a annoncé la nomination des chorégraphes José Montalvo et

Dominique Hervieu à la direction du Théâtre national de

Chaillot qui devient un établissement national dédié à l'art

chorégraphique. Cet évènement est aussi une excellente

nouvelle, puisque depuis l'éphémère Palais de la Danse,

érigé à l'occasion de l'exposition universelle de 1900, Paris

ne disposait pas d'un lieu chargé de «mettre en lumière tou-

tes les esthétiques chorégraphiques». C'est pourquoi, une

compagnie comme la nôtre est plus connue d'autres capita-

les que de Paris où elle ne s'est produite qu'une fois en dix

ans. C'était à Chaillot justement, grâce à Ariel Goldenberg,

l'actuel directeur, et à José Montalvo, déjà conseiller à la pro-

grammation. Pour anecdote, le Palais de la Danse profitait

d'un système inédit permettant de projeter des vues sur une

toile de fond et avait pour vocation de présenter un pano-

rama des «danses anciennes et modernes cosmopolites ».

Ce qui ne manquera pas de rappeler l'art et la manière des

futurs directeurs. Lesquels ont été chargés de trois priorités :

une attention particulière aux œuvres créées par les CCN,

l'ouverture aux cultures urbaines et l'élaboration d'une pro-

grammation à destination du jeune public. Toutefois, maintes

troupes étrangères considérant la scène parisienne comme

inaccessible, il faudra aussi se souvenir que la danse est un

art sans frontière. « Le plus court chemin d'un homme à un

autre » aurait pu écrire Maurice Béjart, qui avant de rejoindre

le chœur des anges, fit de la Danse un concert planétaire.

Mais gageons que José Montalvo et Dominique Hervieu sau-

ront élever à Chaillot une Babel heureuse plutôt qu'une tour

d'ivoire.

De son perchoir, outre s'envoler en tournées, Ballet

Biarritz se consacre actuellement à la création d'un pro-

gramme qui verra le jour au Théâtre de la Ville… de

Luxembourg avant d'être présenté à Madrid et New-York.

Entre temps, il sera vu à Dijon, S a i n t - É t i e n n e , V é l i z y -

S O M M A I R E

É V É N E M E N T 2

LA DANSE À BIARRITZ N°32 7

COULISSES 9

EN BREF 11

C A L E N D R I E R 12

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDA I N

JANVIER – FÉVRIER – MARS 2008

Arnaud Mahouy et Frederik Deberdt

en répétition, Le Portrait de l’Infante.

© Olivier Houeix

Page 2: Numéro 37 - Janvier/Mars 2008

É V É N E M E N T

Le Portait de l'infante,l'Amour Sorcier

Au début du XXe siècle, alors que

l’Espagne ne cesse d’inspirer les

compositeurs français pour son

exotisme enjôleur et ses mystè-

res, plusieurs musiciens ibériques

élisent domicile en France. Parmi

les représentants de cette symé-

trie musicale figurent Maurice

Ravel et Manuel de Falla. Leur Art

à la fois éloquent et délicat ,

savant et accessible partage la

même inclination, c'est pourquoi

ce programme les réunis. En

ouverture, outre Le Gibet extrait

de Gaspard de la nuit, Le Portrait

de l’infante, accroché au siècle de

Velázquez, offre trois pièces his-

panisantes de Maurice Ravel : La

Pavane pour une infante défunte,

l’Alborada del gracioso et la

R apsodie espag n o l e. Πu v r e s

choisies par le compositeur en

1923 pour servir une commande

de Sonia Pav l o f f , danseuse à

l’Opéra Comique. À maints égards

ce ballet est une énigme, puisque

rien n'éclaire les circonstances de

sa création, à supposer qu’il eut

été représenté. Seule certitude le

manuscrit de la partition fut

retrouvé en 1977, mais pour ajou-

ter au mystère, il sera acquis ano-

nymement par un collectionneur.

Aussi ne sait-on rien des mesures

que Maurice Ravel dit avoir com-

p o s é e s . Comme ne subsiste

aucune trace du livret signé par

Henri Malherbe. Selon le compo-

siteur, le sujet empruntait à La

Pavane pour une infante défunte.

Pourtant, à la création de cet opus

en 1899, Maurice Ravel démentit

toute référence à un événement

historique, justifiant son titre par

l ’ a l l i t é r ation poétique des mots

« i n f a n t e » et « d é f u n t e » . M a i s ,

probablement se rangea-t-il

ensuite à l’avis de ceux qui

voyaient dans La Pavane pour une

infante défunte une oraison funè-

bre à la cour d’Espagne. Parmi

les princesses que cette

Monarchie compta, l ’ i n f a n t e

Marguerite, fille de Philippe IV fut

l’un des modèles favoris de

Velázquez. Ce dernier la repré-

sente en 1656 dans un « tableau

de famille» intitulé Les Ménines.

Tableau dont le temps n’épuise

pas non plus le mystère et auquel

de nombreux peintres firent écho:

Goya, Degas, Manet, Dalí, Picasso

et aujourd’hui Manolo Valdés. De

Ve l á z q u e z , Manolo Valdès offre

une distorsion picturale et sculp-

turale. On se souvient de la rétros-

pective de son œuvre au musée

Guggenheim de Bilbao en 2002

ou encore de ses Ménines déam-

bulant à Paris dans les jardins du

Palais Royal en 2005. C e t t e

année-là, grâce à Pierre Levai,

directeur de la Marlborough

Gallery, j'eus l'occasion de faire

sa connaissance à Biarritz. Nous

nous rencontrâmes plus tard à

New York dans son atelier de la

1 6e r u e . E t , réalisant que son

œuvre, imprégnée de l'Histoire de

l'Art qu'il réactualise était proche

de mes aspirations, je lui propo-

sais une collaborat i o n . M a n o l o

Valdés me confia qu'il n’av a i t

jamais œuvré pour la scène, mais

séduit par le projet du Portrait de

l’infante, il accepta. S’agissant de

p o r t r a i t , Manolo Valdés raconte

qu’un collectionneur se reconnut

un jour dans un tableau qui

«n’avait ni yeux, ni moustache, ni

visage, ni rien » et qu’il interpré-

tera cette réaction comme un

« intérêt généralisé pour l’assimi -

lation». C’est un peu ainsi que

nous allons brosser ce Portrait de

l’infante. Empruntant à Velázquez

Musique Maurice Ravel & Manuel de Falla

Chorégraphie Thierry Malandain

Décor Manolo Valdès & Jorge Gallardo

Costumes Jorge Gallardo

Conception lumière Jean-Claude Asquié

Réalisation costumes Véronique Murat

Avec Ione Miren Aguirre, Véronique Aniorte, Giuseppe Chiavaro, Annalisa Cioffi,

Frederik Deberdt, Cédric Godefroid, Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei,

Fabio Lopez, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Florent Mollet, Audrey Perrot,

Magali Praud, Thibault Taniou, Nathalie Verspecht.

Coproduction Grand Théâtre de la Ville Luxembourg, Théâtre Victoria Eugenia de

San-Sebastián, Opéra Théâtre de Saint-Étienne, Grand Théâtre de Reims, l'Onde

de Vélizy-Villacoublay, Opéra de Vichy, Festival de Sopot en Pologne et CCN /

Ballet Biarritz-Thierry Malandain.

Remerciements à Pierre Levai - Marlborough Gallery - New York

PAGE 2 NUMÉRO 37 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

Premières représentations au Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg les

mardi 18 et mercredi 19 mars 2008.

Autres dates : Dijon, 26,27 mars • Saint-Étienne, 4,6,8 avril • Madrid, 11,12,13

avril • Vélizy Villacoublay 17 avril • Angoulême, 22 avril • Reims, 25,27 avril •

San Sebastián, 23,24,25 mai • Biarritz, 5,6,7,8 juin • Saragosse, 20 juin • New

York, 24,25,26,27,28 juin • Sollies-Pont 15 juillet • Vichy 17 juillet • Biarritz 7

et 8 août

Page 3: Numéro 37 - Janvier/Mars 2008

ses nains, ses chiens, ses che-

vaux, ses hidalgos et ses dames.

À Oscar Wilde un épisode de

l'Anniversaire de l’infante. Là où

les nains servent de jouets et de

souffre-douleurs aux héritiers de

la couronne. Enfin, à une Espagne

prise entre l’austérité et une

nature sensuelle et passionnée.

Une opposition qui déchirera toute

sa vie Manuel de Falla, auteur de

l’œuvre finale de ce programme :

l’Amour Sorcier. Créé à Madrid en

1915, El Amor brujo, ballet-panto-

mime en un acte sur un livret de

Gregorio Martinez Sierra connaît

une renommée internationale en

1925 dans la version chorégra-

phique de La Argentina et de

Vincent Escudero. L'action se

déroule chez les gitans

d ' A n d a l o u s i e , dans une at m o s-

phère de superstition et de sorcel-

l e r i e . On y voit l’amour entre

Carmelo et Candelas troublé par

l’apparition du spectre d’un jeune

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 37 PAGE 3

homme qui jusqu’à sa mort était

le fiancé de Candelas. Le maléfice

sera définitivement rompu lorsque

Candelas parviendra à détourner

l ' attention jalouse du revenant

vers une autre jeune fille. À

l’image de Manuel de Falla dont

l’œuvre à partir du folklore tendait

au dépouillement, notre version

se propose de resserrer l’argu-

ment au deuil que chacun doit

faire après la mort de l'être aimé

ou d'une séparat i o n . Selon un

mode opératoire qui m'est cher,

les rôles tenus par les protagonis-

tes initiaux seront attribués au

collectif pour faire de l ’ A m o u r

Sorcier une danse chorale, tandis

que l'ensemble du spectacl e

visera au dialogue entre l'art

contemporain et le pat r i m o i n e

historique.

Thierry Malandain,

novembre 2007

Page 4: Numéro 37 - Janvier/Mars 2008

PAGE 4 NUMÉRO 37 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

ACTIVITÉS

Le temps n'épuisepas les MéninesAprès la peinture, la danse et la

musique se sont également

emparées des Ménines en adap-

tant notamment à la scène une

nouvelle d'Oscar W i l d e:L ' A n n i v e r s a i r e

de l'infante parue en 1899.

L'auteur y relate l'histoire d'un

nain qui va mourir après s'être

rendu compte que l'infante dont il

s'est épris se moque de sa lai-

deur. Sur ce thème, le composi-

teur autrichien Alexander Vo n

Z e m l i n s k y, amoureux éconduit

d’Alma Mahler qui le décrivait

comme « un affreux gnome » évo-

quera ses propres malheurs dans

Der Zwerg, un opéra créé en

1921. Auparavant, deux danseu-

ses viennoises Grete et Elsa

Wiesenthal, transfuges du ballet

académique, passées à la danse

moderne expressive commande-

ront Der Geburstag der infantin à

Franz Schreker, c o m p o s i t e u r

autrichien stigmatisé comme

«artiste dégénéré » par le régime

Nazi. Ce ballet-pantomime sera

présenté à Vienne au cours de

l'été 1908 en ouverture d'une

exposition dédiée à l’art contem-

porain autrichien placée sous

l’égide de Gustav Klimt. Plus tard,

en mai 1916, les Ballets russes de

D i aghilev réfugiés en Espag n e

créeront à San-Sébastien L a s

Méninas de Léonide Massine sur

La Pavane de Gabriel Fauré. Au

même programme figurera Sadko

de Rimsky-Ko r s a k o v, c h o r é g r a-

phié par Adolph Bolm. Danseur

Sonia PavloffLes archives* sont peu disertes sur Sonia Pavloff, révélant uniquement

sa présence sur la scène de l'Opéra Comique de 1913 à 1924. Sous la

direction de Mariquita, elle débute dans Djali, puis interprète les pre-

miers rôles dans Le Ballet des nations, Lumières et papillons, Le Cygne,

Scènes alsaciennes, Cigale ou encore Pirouettes donné le 16 avril 1920

à l'occasion des adieux de la chorégraphe. On la remarque ensuite

dans Au Bois sacré et Dame Libellule de Thérèse Stichel, enfin dans Le

Petit elfe ferme l'œil de Florent Schmitt réglé par Jeanne Chasles en

1924. Entre temps, elle paraît dans les ballets des ouvrages lyriques du

répertoire et assure la création de titres comme Marouf de Henri

Rabaud, Le Sautériot de Sylvio Lazzari ou Gismonda de Henri Février.

Les chorégraphies sont alors signées de Mariquita, Nicolas Guerra ou

Robert Quinault, le «Nijinski de la place Boieldieu» qui sera souvent son

partenaire. Une carte postale éditée par l'hebdomadaire Comoedia dans la série Nos artistes dans leur loge atteste de la renommée de Sonia

Pavloff. Mais, Maurice Ravel dont on sait l'exigence et le perfectionnisme aurait-il accepté de travailler pour une inconnue? Ce qui vaut aussi pour

Henri Malherbe, le librettiste du Portrait de l'infante qui était alors un chroniqueur musical respecté. Des archives peu bavardes, disions-nous, mais

parfois, le temps n'efface pas tout. En témoigne ce double envoi du critique Valérien Svetloff, accompagnant un exemplaire du Ballet contempo-

rain, offert à la danseuse en 1917 : «Vu l'impossibilité absolue d'écrire ce que je voudrais, je mets simplement ceci : À Mademoiselle Sonia Pavloff

— artiste élégante et fine — du grand Art de la Danse — Son admirateur affectueux. Valérien Svetloff. » Et, quelques jours après, il ajoute : «Non,

décidément cette dédicace n'est qu'une banalité. Après que vous m'ayez donné la vision enchanteresse de cet orientalisme mystérieux et suave...

après vos danses remplies d'un style grave et gracieusement prétentieux du XVIIIe siècle dans Manon ; après que je vous ai admiré comme dan -

seuse classique d'une pureté étonnante dans la ligne et dans la forme, d'une technique riche en détails et d'un rythme précis dans Lumière et

Papillon, après vous avoir vu dans Le Cygne dont vous faites une élégie imprégnée d'une immense tristesse et dans la Danse Russe (un véritable

bijou de coquetterie et d'enfantillage). Enfin, après l'exercice à la barre et l'adagio dans la classe de votre illustre professeur Mlle Rosita Mauri, je

dois dire que vous êtes l'étoile des étoiles et en pleine conviction je veux inscrire sur cette page: à l'UNIQUE » Valérien Svetloff, Paris le 23 Mai

1917

*Remerciements à Romain Feist, Bibliothèque-Musée de l'Opéra de Paris

Le Portrait de l'infante

À Jacques Durand, Saint-Jean de Luz,

le 8 septembre 1923

Sonia Pavloff, de l’Opéra Comique, m’a demandé d’écrire pour elle un bal -

let, sur un scénario d’Henri Malherbe(1) et, si je n’en avais pas le temps, ce

qui est le cas, de tâcher d’adapter quelques-unes de mes œuvres espagno -

les à ce livret, (le sujet est inspiré de la Pavane pour une infante défunte).

Je crois avoir trouvé le moyen, avec dix mesures de composition tout au

plus, de faire ce petit travail à la Diaghilev dans lequel se trouveraient réu -

nies la Pavane, Alborada et la Rapsodie espagnole. Bien entendu cette olla

podrida(2) ne serait pas éditée, et je pense que vous n’y verrez pas d’incon -

vénient. J’attends donc votre autorisation pour commencer (et terminer, ce

qui ne sera pas long) cette mosaïque castillane. Maurice Ravel

(1) Henri Malherbe, lauréat en 1917 du Prix Goncourt avec La Flamme au poing était

critique musical au journal Le Temps.

(2) Pot-pourri

Page 5: Numéro 37 - Janvier/Mars 2008

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 37 PAGE 5

À propos des Ménines de Diego Velázquez (1599.1660)

En 1645, un an après la mort d'Elisabeth de France, épouse de Philippe

IV, mourût l'héritier du trône d'Espagne, Baltasar Carlos. Comme seule

héritière, restait l'infante Marie-Thérèse, future épouse de Louis XIV,

alors âgée de sept ans. Si elle venait à disparaître la succession serait

difficile. Afin d'avoir d'autres enfants légitimes Philippe IV se remaria et

épousa l'ancienne fiancée de son fils, sa propre nièce, Marie-Anne

d'Autriche. Trente ans les séparaient, et la jeune reine attendit plusieurs

années avant de donner naissance à Marguerite-Thérèse, l'infante des

Ménines de Velázquez. Suivant de récentes analyses le tableau révèle-

rait deux versions successives. Dans la première datant de 1656,

Velázquez ne figurait pas sur la toile. À sa place, un jeune homme ten-

dait un bâton de commandement à l'infante. S'agissant d'un tableau

o f f i c i e l , cette attitude la présentait comme l'héritière du trône

d'Espagne. Mais, la naissance, en 1657 d'un héritier mâle, Felipe

Prospero annulera ce message dynastique. Velázquez retouchera alors

la toile pour l'actualiser et l'œuvre publique deviendra un « capricho»

privé, intitulé Le tableau de famille avant d'être nommé Les Ménines* à

partir de 1843. Dans cette seconde version, Velázquez s'empare d'une

fiction narrative : tandis que dans une pièce de l'Alcazar, il peint le dou-

ble portrait du roi et de la reine, l'infante Marguerite-Thérèse est venue

voir ses parents, entourée de sa suite. La composition de celle-ci a été

identifiée. Ainsi aux pieds de l'infante se trouve Maria Sarmiento, la

ménine de la reine, derrière, une autre ménine, Isabel de Velaso

esquisse une révérence. À droite, au premier plan se tiennent la naine

Mari-Barbola et le nain Nicolasico Pertusato posant le pied sur un

dogue. Plus loin un écuyer et Dona Marcela de Ulloa qui servait de cha-

peron aux ménines. Au fond de la pièce sont accrochés plusieurs

tableaux dont la reproduction d'une œuvre de Rubens : Le châtiment

d'Arachné. Lequel relate l'épisode mythologique d'une jeune fille excel-

lant dans l'art du tissage, et transformée en araignée après avoir défié

la déesse Athéna. Mais Les Ménines ne sont pas seulement un tableau

documentaire, il s'agit aussi d'une œuvre

poétique dont le sujet pourrait être le portrait

d'un portrait. Nouvellement décoré de la

croix de l'ordre de Santiago, se peignant en

train de peindre, Velázquez célèbre à la fois

sa propre gloire et la toute puissance de la

peinture. En retrait du châssis, il interrompt

son activité pour nous regarder et réfléchir à

ce que la main va peindre. Il suspend le

temps et questionne entre « la fine pointe du pinceau et l'acier du

regard» écrit Michel Foucault. John F. Moffitt rapproche cette attitude

d'une illustration accompagnant les Dialogos de la pintura de Vincente

Carducho où un pinceau posé sur une toile vierge est accompagné de

ce commentaire: «La toile blanche voit toutes les choses en puissance

; seul le pinceau, avec une science souveraine, peut réduire la puis -

sance à l'acte. » Cet acte suprême fera des Ménines l'une des compo-

sitions les plus énigmatiques de l'Histoire de l'Art. Car outre interroger

le temps et la place du spectateur que peint vraiment Velázquez der-

rière son châssis ? Où se tenait-il pour embrasser à la fois la scène et

lui-même? Où se trouvaient le couple royal qu'il est supposé saisir et

dont la présence est uniquement révélée par le reflet du miroir ? Un

reflet pour témoigner du pouvoir royal tandis que l'artiste pose de façon

altière. S'agit-il d'un défi rappelant Le châtiment d'Arachné ? «Le

temps n'épuise pas Les Ménines, il les enrichit » affirme Daniel Arasse

dans On n'y voit rien. Et, sans doute n'a t'on pas fini d'ouvrir les yeux.

* terme d'origine portugaise désignant les demoiselles d'honneur des enfants

royaux au XVIIe siècle.

Sources : On n'y voit rien, Daniel Arasse, éditions Denoël, 2001

Diego Velasquez, Norbert Wolf, Taschen, 1989

aux Ballets russes de 1909 à

1916, ce dernier quittera ensuite

la troupe pour s'établir aux USA

où il créera en 1919 à Chicago

The Birthday of the Infanta sur

une musique originale du compo-

siteur américain John A l d e n

Carpenter. En 1923, Sonia Pavloff

commandera Le Portrait de l'infante

à Maurice Ravel. En 1931, La

Argentina présentera Au temps de

Ve l á z q u e z sur une musique

d’Isaac Albéniz. Puis, en 1938, le

compositeur André Jolivet signera

L'infante et le monstre pour Les

ballets de la jeunesse au Théâtre

des Champs-Élysées. Plus tard,

lors d'une tournée de l'Original

Ballet Russe du Colonel de Basil

en Australie, Serge Lifar revisitera

le ballet Las Meninas de Léonide

Massine, présenté à Sydney en

février 1940. U l t é r i e u r e m e n t , i l

fera écho à l'œuvre de Velázquez,

en chorégraphiant La Pavane pour

une infante défunte de Maurice

Ravel lors du 10e anniversaire de

la mort du compositeur en 1947 à

l'Opéra de Paris. Enfin, en 1955

au Théâtre Marigny, Les Ballets

Modernes de Paris de Françoise

et Dominique Dupuy mettront en

scène une « infante morte» dans

Paso, ballet en 1 acte, inspiré des

poèmes du Canto Jondo d e

Federico Garcia Lorca , sur une

musique originale de Maurice

O h a n a . M a i s , aussi La Pav a n e

pour une infante défunte qu'inter-

prétera Jacqueline Sereville,

parmi des sculptures de François

Stahly.

Page 6: Numéro 37 - Janvier/Mars 2008

PAGE 6 NUMÉRO 37 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

Manolo Valdés

Né à Valence (Espagne) en 1942, Manolo Valdés vit et travaille actuelle-

ment à New York. En 1957, il s'inscrit à l'Académie des Beaux-Arts de San

Carlos avant de la quitter l'année suivante pour se consacrer complète-

ment à la peinture. En 1964, il forme l'Equipo Crónica avec Rafael Solbes

et Joan Toledo, mouvement influencé par le Pop Art et prônant la réutili-

sation de toute une série d’éléments de l’Histoire de l’Art. Ce groupe

durera jusqu'en 1981. À partir de cette date, Valdés débute sa carrière

personnelle, et montre une grande admiration pour les néo-expressionnis-

tes allemands, ainsi que pour les travaux de Rembrandt, Rubens, Matisse,

Monet et Picasso. Le travail de Manolo Valdés est considéré comme une

réinterprétation ou une distorsion de la peinture, où divers éléments et

matériaux souvent contradictoires se mélangent. L'artiste a participé à de

nombreuses expositions à travers le monde et une importante partie de

son travail appartient aux collections de musées comme le Salomon R.

Guggenheim Fondation de Ve n i s e , l'Institut Valencia d'Art Moderne

d'Espagne, le Reine Sofia de Madrid, le Musée d'Art moderne de New York,

le Musée Guggenheim de Bilbao, ainsi que le Musée d'Art Moderne de

Paris. En 1984, on lui décerne le Prix des Beaux-Arts ; en 1985, la médaille

de la Peinture d’Espagne ; en 1986, celle de la Biennale du Festival inter-

national d’arts plastiques de Bagdad (Irak). En 1993, il reçoit la

Condecoración de la Orden de Andrés Bello du Vénézuela.Ce prix avait été

octroyé l’année précédente au sculpteur Eduardo Chillida. En 1999, il est

nommé représentant espagnol à la 48e édition de la Biennale de Venise,

aux côtés de l’artiste Esther Ferrer. Enfin, en 2002 le Musée Guggenheim

de Bilbao organisa la première grande rétrospective de son œuvre.

L'Amour SorcierL'Amour Sorcier (El Amor Brujo) a été composé en

1914 par Manuel de Falla sur un livret de Gregorio

Martinez Sierra à la demande de Pastora Imperio,

considérée alors comme une des plus grandes danseu-

ses de flamenco. Il s'agissait à l'origine d'une « gitanerie musicale » en

un acte et deux tableaux pour orchestre de chambre et cantaora (chan-

teuse flamenca). L'œuvre est créée sans succès le 15 avril 1915 au

Teatro Lara de Madrid. Mais contrairement à ce qu'on a l'habitude de

lire, seule la mise en scène essuya un échec. C'est pourquoi, l'année

suivante, Manuel de Falla remanie la partition pour orchestre sympho-

nique et mezzo-soprano. Il supprime les dialogues et ne conserve que

trois numéros chantés. La création de cette seconde version a lieu au

concert à Madrid le 28 mars 1916. Il faudra attendre 1925, pour que

l'Amour Sorcier retrouve la scène et devienne un ballet grâce à La

Argentina, qui le présente à Paris, au Trianon Lyrique, le 22 mai 1925

avec pour autres interprètes, Vincente Escudero dans le rôle de Carmelo

et Georges Wague dans celui du revenant. Mais d'autres sources indi-

quent que le danseur-chorégraphe Adolph Bolm monta l'œuvre anté-

rieurement. Installé aux États-Unis après avoir quitté les Ballets russes,

celui-ci présenta L'Amour Sorcier le 1er janvier 1924 au Eighth Theater

de Chigago avec sa compagnie, le Ballet Intime. Toutefois, ce sont bien

les représentations internationales de La Argentina qui feront de

l'Amour Sorcier un des titres les plus populaires du répertoire ibérique.

«Rien de plus espagnol que l'Amour sorcier, mais en même temps rien

de plus universel » écrit Luis Campodonico, biographe de Manuel de

Falla. Tandis qu' Argentina nous laisse ce commentaire : «Je ne me sou -

viens pas d'avoir dansé l'Amour Sorcier sans éprouver une de ces émo -

tions qui vous laisse chancelante… Je me suis pénétrée si intimement

de cet ouvrage qu'il est comme incorporé à moi-même. Il me semble

que cette musique pénètre en moi avec la force irrésistible d'un premier

amour et en rejaillit en mouvements inéluctables. Je lui ai tout donné de

moi, tout ce que je suis capable de donner. »

Remerciements à Cécile Coutin, Bibliothèque Nationale de France.

La Argentina

Née à Buenos Aires en 1890, Antonia Mercé, dite La Argentina reçoit de son père, ses premières leçons. Engagée

à neuf ans au Teatro Real de Madrid, elle y est nommée première danseuse en 1901. Ne connaissant alors que

« l’escuela bolera», la danse classique espagnole, elle va se passionner pour le flamenco, jusqu'à nourrir l'ambi-

tion de le sortir de l’atmosphère des cabarets. Elle quitte alors le Teatro Real, et se produit en Espagne, puis en

France. En 1906, elle est engagée au Jardin de Paris, puis au Moulin Rouge tandis que sa renommée gagne l’Europe

entière. La déclaration de guerre la surprend en Russie. Que faire dans ce monde brusquement bouleversé ? Après

un séjour à Madrid, elle choisit l'Amérique du Sud. A son retour en 1918, ceux qui l’ont admirée lui conseillent de

retourner à Paris. Il faut rattraper le temps perdu, oublier les heures sombres. Dans la capitale, elle figure au pro-

gramme des Ambassadeurs, du Moulin Rouge, l’Olympia l'engage pour quelques danses, mais son talent doit s’ex-

primer autrement. En 1925, elle présente l'Amour Sorcier au Trianon Lyrique et croise Arnold Meckel, qui devient

l’organisateur de ses tournées, et l’ami de tous les instants. En 1928, elle forme sa compagnie: les Ballets espa-

gnols et reprend l'Amour Sorcier à Paris. En 1929, elle est en Amérique du nord. À son retour, elle danse au Théâtre des Champs Élysées, dorénavant il

n’y aura plus de saison parisienne sans sa présence. En 1932, elle donne au Trocadéro un récital devant près de 5 000 spectateurs. Et, alors que son

pianiste, Luis Galve a quitté la scène après avoir accompagné trente deux danses sur les quatorze annoncées, le public clame « sans musique, sans

musique ! La Seguedille… La Seguedille» La Argentina sourit… et danse encore… Le 26 juin 1936,s’achève à l’Opéra de Paris les représentations d'un

programme où figure à nouveau l’Amour Sorcier. Elle se rend ensuite à Bayonne où le 18 juillet 1936,après une fête donnée en son honneur, alors qu’elle

passe le seuil de sa villa, un malaise cardiaque la terrasse.

Page 7: Numéro 37 - Janvier/Mars 2008

Plagesd’histoires

La danse à Biarritz # 32

de Philippe IV jusqu’à la signature du traité des Pyrénées (1659) qui

apporte temporairement la paix et une épouse à Louis XIV : l’infante

Marie-Thérèse. Un an plus tard, les deux partis s'y rencontrent pour

conclure les termes du traité. « On passait un pont qui était comme une

galerie tapissée; au bout, c'était une espèce de salon qui avait vis-à-

vis une porte qui donnait sur un pareil pont du côté d'Espagne. La salle

de la conférence avait une grande table au milieu. Les tapisseries

étaient admirables : du côté d'Espagne, il y avait par terre des tapis de

Perse à fond d'or et d'argent, merveilleux ; du côté de France, de

velours cramoisi, chamarré de gros galons d'or et d'argent. » rapporte

Melle de Montpensier. La cour arriva à Bayonne le 1er mai 1660 pour s'y

établir une semaine. Elle rejoignit ensuite Saint-Jean-de-Luz où « Une

bande de danseurs crascabilaires*, placés en tête des chevaux du roi,

bondit au son des grelots et des tambours et exécuta le pas national ».

Sur l'autre rive de la Bidassoa, Philippe IV et sa suite s'installent à

Fontarabie. Et alors que chacun se visite avec méfiance et curiosité, la

grande affaire des français est d’obtenir des informations sur l’infante.

En attendant le jour du mariage prévu le 9 juin, on épuise les distrac-

tions. Hormis les soirs de jeu chez la reine-mère ou chez le cardinal, on

applaudit les comédiens et les danseurs. Sans doute aussi les violons

du roy dont est membre Jean-Baptiste Lully, puisque ce dernier com-

posera ensuite des scènes de ballets nommées : Entrée des basques

moitié français, moitié espagnols ; Entrée des paysans chantant et dan-

sant à l’espagnole. Lesquelles seront ajoutées au Xerse de Francesco

Cavalli, repris pour les fêtes nuptiales à Paris. On profite également de

la présence des comédiens espagnols : « j'y allais au commencement,

mais à la fin je m'en lassais. Il dansaient entre les actes; ils dansaient

dans les comédies; ils s'habillaient en ermites, en religieux; ils faisaient

des enterrements, des mariages; ils profanaient assez les mystè -

En 1610, à la mort du roi Henri IV, Marie de Médicis,prend les rênes du pouvoir et pour consolider la paixavec l'Espagne, arrange un double mariage : sa fille,Isabelle épousera Philippe IV, tandis que la sœur decelui-ci, l’infante Anne d'Autriche est promise à LouisXIII. L'échange des fiancées a lieu en 1615 sur l’île des faisans au

beau milieu de la Bidassoa qui marque au Pays Basque la frontière

entre les deux royaumes. Au passage du cortège en route pour

Bordeaux où les noces sont célébrées, l’événement est prétexte aux

festivités, même si pour Louis XIII, cette union est une humiliation, car,

suivant le souvenir de son père, il voit en son épouse une ennemie. Il

faudra attendre quatre ans pour que le mariage soit consommé, et

vingt-deux années, avant que naisse le futur roi-soleil. À la mort de son

père, Louis XIV a tout juste cinq ans lorsqu’il accède au trône sous la

régence de sa mère. Très tôt, il est initié à la politique et aux arts par

Mazarin qui considère ces domaines comme inséparables. Il débute

ainsi l’apprentissage de la danse à sept ans « s’y exerçant deux heures

par jour, à s’en rendre malade» rapporte le marquis de Dangeau. Cinq

ans plus tard, Louis XIV paraît pour la première fois dans un ballet de

cour.Au côté des courtisans et de quelques professionnels, il appréciera

tenir les rôles contraires à sa condition (ivrogne, furie, esclave). Tandis

que les emplois nobles et sérieux lui permettront d’asseoir son autorité

à travers une image magnifiée. Comme Le Ballet Royal de la nuit (1753)

où il tient le rôle du soleil, maître de l’harmonie. En 1754, Louis XIV est

sacré à Reims, mais laisse le gouvernement à Mazarin afin de poursui-

vre sa formation militaire. Aux portes du royaume, le conflit avec

l’Espagne s’éternise depuis trente ans, et Mazarin, alors malade et âgé,

aimerait couronner son œuvre par une réconciliation. Sur l’île des fai-

sans, pendant trois mois, il va négocier avec don Luis de Haro, ministre

Louis XIV et l'infante

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BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 37 PAGE 7

Page 8: Numéro 37 - Janvier/Mars 2008

hostilités avec l’Espagne reprendront en 1668 (la dot de 500 000 écus

d'or n'ayant pas été versée). Entre temps, le 9 mars 1661, le cardinal

s'éteignit. Le lendemain, le roi convoqua ses ministres et leur annonça

qu’il gouvernerait lui-même. Et, considérant la danse utile à toutes sor-

tes d’exercices, à celui des armes en temps de guerre, mais aussi aux

divertissements des ballets en temps de paix, son premier acte de gou-

vernement sera la création de l’Académie Royale de Danse. «Désirant

rétablir ledit art dans sa perfection et l’augmenter autant que faire se

pourra» treize «académistes» faisant partie de son entourage, pour la

plupart, danseurs et musiciens seront chargés de sauvegarder les

règles d'un art jusque-là transmis par la tradition orale. Créateur de

près de vingt-sept ballets et d'une figure technique, l ’ e n t r e c h at

«Royal », Louis XIV paraîtra en scène jusqu'en 1670.

*Danseurs équipés de "cascabeles" (grelots de métal)

Sources :

Bayonne sous l’Ancien Régime – E.Ducéré – 1903

Recherches sur les Théâtres de France – Beauchamp - 1735

res de la religion, et beaucoup de personnes en furent scandali -

sées. Les Italiens en faisaient de même au commencement qu'ils vin -

rent en France ; mais on les en désaccoutuma» se souvient encore

Melle de Montpensier. Avant la cérémonie officielle, l’union est célébrée

par procuration à Fontarabie. Le même jour à Saint-Jean-de-luz, Louis

XIV fête ce mariage avec une épouse qu’il n’a pas encore vue par un bal

«se dansant sur le même échafaud qui sert à la comédie espagnole ».

Sans plus de détails, un ouvrage du temps mentionne sa participation à

un ballet de cour : Le Triomphe de la Paix, divisé en huit entrées et

dansé dans l’hôtel de ville de Saint-Jean-de-luz. Le lendemain, Philippe

IV et l’infante quittent Fontarabie dans leurs gabares dorées, suivies par

une flottille de barques et arrivent sur l’île des faisans. Simultanément,

on entre dans le salon des conférences où est lu le contrat du mariage.

Chacun fit ensuite serment de paix sur son crucifix. Parmi les témoins

de la scène, Vélázquez, Grand maréchal du palais aura organisé le

séjour de la suite royale à Fontarabie et décoré la partie espagnole du

salon. En face, Madame de Motteville s’étonne de la mise de l’infante

et de ses suivantes : «C'était une machine à demi-ronde et mons -

trueuse; car il semblait que c'étaient plusieurs cercles de tonneau cou -

sus en dedans de leurs jupes, hormis que les cercles sont ronds et que

leur guard-infante était aplati un peu par devant et par derrière, et

s'élargissait par les côtés. Quand elles marchaient, cette machine se

haussait et se baissait et faisait enfin une fort laide figure. » Après

l’échange des cadeaux, les deux partis se retrouveront le lendemain au

même endroit pour assister aux adieux de Philippe IV et de sa fille. Deux

jours plus tard, le mariage est solennisé à Saint-Jean-de-luz. Dans une

ville inondée par une foule de curieux, le logis de l’infante avait été relié

à l’église par une galerie couverte, et le chemin semé de fleurs. À midi,

le cortège précédé d’un grand nombre de trompettes s’avança, Marie-

Thérèse vêtue à la française avait l’habit parsemé de fleurs de lys. On

prit place dans l’église où au milieu des chants et des symphonies,

Louis Couperin tenant les orgues, l'évêque de Bayonne débuta l’office.

À la fin de celui-ci, le cortège quitta l’église dont la porte fut murée par

la suite. Le 15 juin commença un retour triomphal à travers la France.

Durant les jours passés à Saint-Jean-de-Luz, Louis XIV se montra

enthousiaste et attentionné à l’égard de son épouse ; voyant cela elle

dût croire en la durée de ce sentiment, sans se douter qu’avant d’avoir

atteint Paris, elle ressentirait déjà les effets de son indifférence.

Néanmoins, six enfants naîtront, dont un seul survivra, tandis que les

Parade, 1917.

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BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 37 PAGE 9

Qu'est-ce que la pantomime?

C O U L I S S E S

Dans sa Lettre sur les sourds et les muets à l'usage de ceux qui

entendent et qui parlent (1751), Diderot souligne la double

dimension du langage dramatique. Ayant fait l’expérience, lors

d’un spectacle, de se boucher les oreilles pour ne pas entendre le texte

et mieux se concentrer sur la mimique des comédiens, le philosophe

constate qu’il n’a pu s’empêcher durant la pièce de « répandre des lar -

mes dans les endroits pathétiques.» Il en conclut que le théâtre ne peut

se résumer au discours et que l'on doit aussi tenir compte du langage

gestuel. Les romains appelaient pantomimus, l'acteur qui exprimait les

passions, les caractères et les évènements avec « une langue au bout

de chaque doigt ». Issu de la mime grecque, moins narrative, son art

adoptait des sujets de comédie ou de tragédie. Il portait un masque et

son jeu, accompagné de musique usait de gestes naturels ou d'institu-

tion. C'est longtemps après, sous le même ciel d'Italie, qu'apparaît la

commedia dell’arte. Sa représentation a lieu sur des tréteaux où les

artistes, à la fois comédiens, acrobates et danseurs improvisent à par-

tir de canevas enrôlant maîtres, valets, soubrettes ou vieux barbons. À

la fin du XVIe siècle, des troupes franchissent les Alpes et se produisent

en France. La parole n'est pas la ressource essentielle de leur art, c'est

la composition du personnage, son allure et ses gestes qui décident du

succès. Toutefois, jouant dans une langue qui n'est pas toujours com-

prise du public, ils vont devoir forcer les mimiques, les gambades et

autres gestes. En 1653, les membres de la troupe de Tiberio Fiorelli,

créateur du personnage de Scaramouche, deviennent par décision

royale les Comédiens Italiens. Le jugement des lettrés se fait alors plus

sévère, obligeant l'insertion de scènes en français. À partir de 1658, ils

partagent la salle du Petit-Bourbon avec Molière, puis s'installent à

l'Hôtel de Bourgogne. Leurs pièces joyeuses et moqueuses plaisent au

public, mais La Fausse prude qui vise sans détour Madame de

Maintenon leur vaut d'être chassés en 1697 par Louis XIV. Les troupes

ambulantes qui se produisent à Paris aux foires annuelles de Saint-

Germain ou de Saint-Laurent vont alors s'emparer de leur répertoire.

Jusqu'au moment où la Comédie Française craignant la concurrence

obtient le monopole des pièces dialoguées. L'Académie royale de musi-

que, détentrice du droit de chanter, de danser et d'accompagner les

pièces en musique, se manifeste à son tour. Mais, en proie aux difficul-

tés financières, elle va vendre à deux troupes le droit de présenter des

spectacles chantés. Ainsi naît l'Opéra-Comique en 1714. Son répertoire

sera constitué de pantomimes et de parodies lyriques. En revanche, les

autres entrepreneurs forains devront user d'artifices pour braver les

interdits. Ainsi entre les tours d'animaux dressés, les danses de cordes

et autres jeux gymniques, apparaît le « théâtre du silence». Un art né de

la rivalité et de la contrainte, un art du merveilleux qui insufflera une vie

nouvelle à la scène artistique. Il sera d'abord en vogue au Théâtre de la

foire, puis dans les établissements situés « boulevard du crime », nom

donné dès le XIXe au boulevard du Temple en raison des crimes mis en

scène dans les mimodrames. Le Mercure Galant rapporte qu'en février

1699, Charles Allard, danseur au Théâtre de la foire présenta ses deux

fils, aux divertissements de la cour à Marly. Ils y donnèrent des danses,

nommées «pantomimes». «Elles avaient un nom et un sujet. Ainsi elles

pouvaient passer pour des petites comédies très ingénieuses et repré -

sentées seulement par des actions et des pas. » C'est en ces termes

que le siècle suivant définira le ballet pantomime ou ballet d'action :

spectacle narratif dont l'action est développée par la danse et la panto-

mime. Le danseur-chorégraphe viennois, Franz Hilverding apparaît

comme le pionnier du genre, tandis que Gasparo Angiolini et Jean-

Georges Noverre en seront les maîtres. « J'ose dire, sans amour propre,

que j'ai ressuscité l'art de la pantomime ; il était enseveli sous les rui -

nes de l'antiquité. » écrit ce dernier en 1760. Entre temps, le danseur-

chorégraphe anglais John Weaver publie History of the Mimes and

Pantomimes en 1728. Et, au siècle précédent, Lecerf de la Viéville rap-

porte que Jean-Baptiste Lully qui avait débuté sur la scène de la com-

media dell’arte à Florence, imagina des « ballets presque sans pas de

danse, composés de gestes de démonstrations, en un mot d'un jeu

muet. » La pantomime a déjà ses détracteurs, comme Jean-Jacques

Rousseau : « Le langage du geste, étant la ressource des muets ou des

gens qui ne peuvent s'entendre, devient ridicule entre ceux qui parlent :

on ne répond point à des mots par des gambades, ni au geste par des

discours. » Qu'importe, ce jeu muet la danse va en tirer profit et notam-

ment le ballet romantique, genre narratif par excellence. Ainsi, aux >>

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PAGE 1 0 NUMÉRO 37 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

abords du XIXe siècle, Louis Milon, danseur-chorégraphe dont les

ballets pantomimes remportent de grands succès boulevard du Temple,

enseigne en même temps l'art de la pantomime à l'Opéra. «Le nombre

des mouvements dont les mains sont capables est incalculable, et

égale presque celui des mots… Elles parlent, ou peu s'en faut » disait

déjà Quintilien, au 1er siècle de notre ère. En contrepoint du discours

chorégraphique, les chorégraphes vont concentrer la part explicite de

l'action dans des scènes mimées usant de gestes codifiés.

Naturellement, pour dire l'amour on portera ses mains au cœur.

Autrement, montrer le fond de la scène de la main, après avoir tendu le

bras signifiera « loin », tourner ensuite deux fois le poignet indiquera

« très loin ». Jusqu'au début du XXe siècle, la danse va user, voire abu-

ser de ces indications. En réaction, les Ballets russes professeront que

seule la danse doit servir l'action. C'est sans doute pourquoi, ils préfè-

reront au terme «ballet pantomime » , celui de « poème dansé » ,

« légende dansée » ou encore «poème gesticulé» avec Parade en 1916.

À la même époque, Isadora Duncan écrit : «La pantomime ne m'a

jamais paru un art. Le mouvement est une expression lyrique des sen -

timents qui n'a rien à faire avec les paroles, et dans les pantomimes, on

substitue les gestes aux paroles, si bien que ce n'est plus l'art du dan -

seur ni celui de l'acteur, mais le genre demeure à mi-chemin, désespé -

rément stérile… » Pour autant, la pantomime et les ballets pantomime

ne disparaissent de la scène française. Bien au contraire, alors que de

1870 à 1914 la danse s'essouffle à l'Opéra pour des raisons politiques

et administratives. Dans les théâtres dits secondaires, malgré une loi

interdisant qu'un ballet tienne à lui seul l'affiche, les ballets pantomi-

mes, parfois à «grand spectacle » sont légion. À la Belle Epoque, ils

séduiront un public nouveau, plus populaire qui assiste à des soirées où

toutes les disciplines artistiques, les styles chorégraphiques, jusqu'au

genre sérieux se mêlent. À sa façon, ce qui deviendra le spectacle de

music-hall réinvente la commedia dell’arte. S'agissant de cet art et des

personnages de Colombine, Arlequin ou Pierrot dont la pantomime

hérita, ils reviennent aussi en vogue à la Belle Epoque, après une phase

de déclin. Avant ce crépuscule, en 1816, le directeur du Théâtre des

Funambules, ayant remarqué le spectacle d'acrobatie des Debureau

engagea la famille au grand complet. Trois ans plus tard, Jean-Gaspard

Debureau remplace au pied levé le Pierrot en titre qu'on vient de congé-

dier, il connaît alors un succès immédiat et fait entrer ce personnage

dans la légende. Ses successeurs dépouilleront Pierrot de ce qui lui res-

tait de l'ancienne farce pour le transformer en héros tragique. Mais, à

partir de 1862, la destruction du boulevard du Temple par le baron

Haussmann et un décret donnant aux théâtres érigés ailleurs la liberté

de présenter des spectacles usant de la parole, signe le déclin de la

pantomime. Les artistes qui ne deviennent pas clowns ou comédiens

vont se réfugier en province. Ainsi, Marseille et Bordeaux recueilleront

l'héritage de Debureau, à travers son fils, Jean-Charles, et d'autres

comme Louis Rouffe, maître du mime Séverin. À l'orée du XXe siècle,

beaucoup de ces artistes serviront le cinéma muet. Dernier descendant

de cette dynastie, Georges Wague se consacre d'abord à la pantomime

blanche grâce à laquelle il acquiert sa renommée. Puis, il abandonne ce

genre pour la pantomime dramatique avec pour partenaire, la Belle

Otéro, Félicia Mallet, Colette qui publiera après coup l'Envers du music-

hall, mais aussi des danseuses telles Régina Badet, Christine Kerf ou

Stacia Napierkowska. En 1916, il entre à l'Opéra où il tiendra les rôles

mimés pendant vingt-huit ans. D'autres que lui exploreront le langage

corporel, ainsi Étienne Decroux qui aura pour élève Jean-Louis Barrault,

lequel immortalisa Deburau dans Les Enfants du paradis de Marcel

Carné, mais aussi Marcel Marceau, créateur du personnage de Bip.

Sources:

Le Théâtre du merveilleux, Marian Hannah Winter, éditions Olivier Perrin –

Georges Wague, le mime de la Belle Epoque, Tristan Rémy, éditions George

Girard – Théâtre du geste, ouvrage collectif, éditions Bordas.

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UPPADanse – Université de Pau et des Pays de l'Adour

Partenaire de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour pour la 3°

année, le CCN a reçu en résidence du 29 octobre au 3 novembre, les 12

lauréats du Concours Chorégraphique Inter-Universitaire 2007, issus

des facultés de Caen, Lille, Toulouse, Montpellier et Bordeaux. Au cours

de cette semaine, ils auront travaillé Sextet de Thierry Malandain

auprès de Dominique Cordemans, rencontré les équipes artistique et

administrative du CCN et assisté au tournage de Don Juan. A l'issue du

s é j o u r, le travail réalisé fit l'objet d’une répétition publique.

P r é s e n t ations ultérieures le 19 Avril 2008 à Bayonne lors des

Rencontres chorégraphiques UPPADanse 2008, le 8 juin 2008 à Biarritz

ainsi qu'à Bordeaux, Pau et Biarritz au cours de l’hiver 2008. Par ail-

leurs, une Unité d’Enseignement Danse soutenue par le CCN, le

Conservatoire à Rayonnement Régional de Bayonne et le réseau des

écoles de danse partenaires a été mis en place par UPPADanse et sa

vice-présidente Maryse Raffestin. Sur le site Universitaire Bayonne-

Anglet-Biarritz, il intégrera la danse dans le parcours Formation en IUT-

licence et master. Et se concrétisera par des cours de danse classique,

contemporaine, jazz, hip hop et traditionnelle basque, ainsi que par des

ateliers chorégraphiques et des rencontres artistiques.

Ecole Nationale de Musique et Danse de Pau

A la suite des actions déjà réalisées en 2006-2007, des Rendez-vous

chorégraphiques s'étendront de Janvier à Juin 2008. Un Parcours cho-

régraphique et culturel composé de 35 heures d’ateliers permettra ainsi

de relire avec les élèves de niveaux moyen et avancé, des extraits de

Casse Noisette, du Portrait de l’Infante et de L’Amour Sorcier.

Présentation publique les 4 et 5 avril 2008 à Pau et le 8 juin 2008 à

Biarritz.

Ecole de Ballet Gillet Lipszyc - Biarritz

Poursuivant un partenariat engagé avec l’Ecole de Ballet Gillet-Lipszyc,

des Rendez vous chorégraphiques se dérouleront d’octobre 2007 à

Juin 2008. Ils se traduiront par un Parcours chorégraphique et culturel

comprenant 48 heures d’ateliers de relecture d’extraits de Casse

Noisette. Présentation publique le 7 juin 2008 à Biarritz.

"T'es toi quand tu danses" - Biarritz

En collaboration avec la Compagnie Maritzuli, l’Institut de la Danse

Basque, la DRAC Aquitaine et l’Inspection Académique des Pyrénées-

Page 11: Numéro 37 - Janvier/Mars 2008

EN BREF

Europa DanseDu 30 octobre au 2 novembre,

les jeunes danseurs d'Europa

Danse ont été accueillis au CCN

et ont assuré une répétition

publique du spectacle

Picasso et la Danse.

Théâtre équitable Depuis 2000, Gaël Rabas,

directeur du Centre de recherche

théâtrale international et metteur

en scène du Théâtre du Versant,

et Adama Traoré, directeur de

l'Association Culturelle Acte Sept

de Bamako, mènent une réflexion

sur les échanges artistiques

i n t e r n at i o n a u x . De leur interrogat i o n

est né le 1er colloque International

de Biarritz Chantier Sud Nord

Vers un concept de coproduction

équitable. Dans ce cadre, le CCN

a accueilli le 29 novembre 2007,

le témoignage d'Orchy Nzaba

dont la Cie Li-Sangha (Congo)

était reçue en accueil studio en

décembre. Et, la Cie Difé Kako

(Guadeloupe) qui présenta son

travail le 30 novembre 2007 lors

d'une répétition publique.

Studio Pilates

Pour redessiner votre silhouette,

Rosa Royo, ex-danseuse du

Ballet Biarritz, aujourd'hui

diplômée Romana's Pilates,

ouvre son studio à Biarritz.

À travers une série d'exercices

variés, elle vous apprendra

à activer les muscles faibles et à

relâcher les muscles trop tendus

dans le but d'équilibrer votre

musculature. Il en résultera une

amélioration de la force, de la

souplesse, de la coordination et

du maintien. Ainsi du sportif au

sédentaire désireux de retrouver

la forme, tous peuvent désormais

profiter des bienfaits de cette

méthode. Renseignements au 05

59 43 22 31 ou 06 76 87 11 33

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 37 PAGE 1 1

François Brouat, directeur de la DRAC, Janine Barrière, Jakes Abeberry, adjoint au maire,

Thierry Malandain, Pierre Durand, président du CCN, Pierre Grenade, adjoint au maire, Didier Borotra,

sénateur-maire et Paul Barrière, président d'honneur du CCN. © Richard Picotin

Festival des lycéensEn collaboration avec l’OARA et

le Festival des lycéens initié par

le conseil régional d'Aquitaine, le

CCN a reçu le 11 décembre 2007

les épreuves de sélection des

projets spectacles vivants.

Les projets retenus seront

ensuite suivis par le CCN.

Les Créatures – 100e

C'est à Cannes, lors du Festival

de Danse que le ballet

Les Créatures au répertoire de

l'Opéra national de Lettonie et du

Ballet Biarritz a passé le cap de

la centième représentation.

À lire ou à offrir• La Danse vue par Maurice

Béjart et Colette Masson, textes

Sylvie Jacq Mioche, éditions

Hugo & Cie.

• Serge Lifar La danse pour

patrie de Florence Poudru,

Hermann éditeurs

Paul Barrière,président d'honneur

du CCNSecrétaire du conseil

d'administration du CCN, depuis

sa création, il y a dix ans,

Paul Barrière, a été récemment

désigné président d'honneur.

Père de la coupe du monde de

Silence, on tourne !

Du 2 au 5 novembre, Les Films

figures libres, société produisant

des programmes de télévision

dirigée par Sonia Paramo et

Patrick Lauze ont filmé Don Juan

à Biarritz sur la scène de la Gare

du Midi. À l'équipe s'ajoutaient

Jean-Vincent Minéo et Fred Nery,

auteur des images du making-off

rugby à XIII, grand résistant, il se

consacre ensuite à son métier

d'organisateur de spectacles.

Cette nomination salue

l'engagement d'un homme qui a

beaucoup œuvré à Biarritz et

ailleurs, au service de la culture

et a accompagné le

développement du Ballet Biarritz.

et des bonus d'un DVD dont la

sortie est annoncée pour le début

de l'année 2008. Actuellement en

montage en vue d'être présenté

au FIPA – Festival International

des Programmes audiovisuels de

Biarritz, le DVD de Don Juan

profitera d'un lancement à la

FNAC de Bayonne et d'une

projection au Cinéma Le Royal

à Biarritz.

Page 12: Numéro 37 - Janvier/Mars 2008

Gare du Midi

23, avenue Foch

F-64200 Biarritz

Tél. : +33 5 59 24 67 19

Fax : +33 5 59 24 75 40

[email protected]

Président Pierre Durand

Trésorier Marc Janet

Directeur / Chorégraphe

Thierry Malandain

Maîtres de ballet Richard Coudray,

Françoise Dubuc

Artistes chorégraphiques

Ione Miren A g u i r r e , Véronique A n i o r t e ,

Giuseppe Chiavaro, Annalisa Cioffi,

Frederik Deberdt, Cédric Godefroid,

Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei,

Fabio Lopes, Silvia Magalhaes,

Arnaud Mahouy, Florent Mollet,

Audrey Perrot, Magali Praud,

Thibault Taniou, Nathalie Verspecht

Professeur invité Angélito Lozano

Pianistes Alberto Ribera,

Miyuki Brickle, Corinne Vautrin

Responsable sensibilisation

Dominique Cordemans

Administrateur Yves Kordian

Chargé de développement

Gérôme Lormier

Assistante administrative /

Chargée de diffusion

Françoise Gisbert

Chargée de communication

Sabine Lamburu

Comptable principale

Rhania Lacorre

Secrétaire-comptable

Arantxa Lagnet

Chargée de l’accueil

et de la logistique Lise Saint-Martin

Directeur de production /

Concepteur Lumière

Jean-Claude Asquié

Régisseur général Oswald Roose

Régisseur Lumière Frédéric Eujol

Technicien Plateau Chloé Bréneur

Techniciens Son Jacques Vicassiau,

Éric Susperregui

Technicien Chauffeur Ben Boudonne

Costumière Véronique Murat

Régie costumes /

Couturière Habilleuse Karine Prins

Responsable construction décors

Michelle Pocholu

Techniciennes de surface

Annie Alegria, Ghita Balouck

Attaché de presse Yves Mousset /

MY Communications

Egia Kultur Etxea

Baztan Kalea, 21

20012 Donostia/San-Sebastián

Tél. : +34 943 29 80 27

Fax : +34 943 28 72 19

[email protected]

Directeur Filgi Claverie

Coordinatrice artistique Adriana Pous

(Ballet Biarritz)

Assistante administrative Sofia A l f o r j a

Chorégraphe invité /

Maître de ballet

Gaël Domenger (Ballet Biarritz)

Professeur invité Iñaki Landa

Artistes chorégraphiques

David Debernardi, Aurélien Douge,

Léa Guilbert, Martin Harriague,

Irma Hoffren, Vivien Ingrams,

Garazi Perez, Andrea Vallescar,

Solène Nusbaum, Mathias Deneux

N u m é ro

Directeur de la publication

Thierry Malandain

Création graphique

Jean-Charles Federico

Imprimeur SAI (Biarritz)

ISSN 1293-6693 - juillet 2002

w w w. b a l l e t b i a r r i t z . c o m

CALENDRIER / JANVIER-FÉVRIER-MARS 2008

R E P R É S E N TATIONS EN FRANCE

11 janvier Ajaccio Mozart à 2, La Mort du cygne, Ballet Mécanique

26 janvier Bagnères de Bigorre Mozart à 2, Les Petits Riens

31 janvier Joué-les-Tours Les Petits Riens, Don Juan

02 février Brive Casse Noisette

05 février Narbonne La Mort du cygne, Les Petits Riens, Don Juan

12 février Lannion Les Petits Riens, Don Juan

13 février Falaise Mozart à 2, Don Juan

15 février Le Vésinet Les Petits Riens, Don Juan

16 février Maisons-Alfort Mozart à 2, La Mort du cygne, Ballet Mécanique

22 février Aïcirits BBJ Gnossiennes, Blé Noir, Danses qu'on croise

2 mars Hendaye BBJ Gnossiennes, Blé Noir, Danses qu'on croise

08 mars Figeac Mozart à 2, La Mort du cygne, Ballet Mécanique

25 mars Biarritz B BJ Danses qu'on croise

26 mars Dijon Le Portrait de l'infante, L'Amour Sorcier

27 mars Dijon Le Portrait de l'infante Scolaire

R E P R É S E N TATIONS TRANSFRONTA L I È R E S

03 janvier Pampelune Casse Noisette

04 janvier Pampelune Casse Noisette

19 janvier Gasteiz BBJ Gnossiennes, Blé Noir, Danses qu'on croise

02 février Donostia B BJ Gnossiennes, Blé Noir, Danses qu'on croise

22 février Eibar Mozart à 2, Les Petits Riens

23 février Arasate Soirée de Ballets (à définir)

R E P R É S E N TATIONS À L’ É T R A N G E R

07 janvier Bolzano Casse Noisette

08 janvier Bolzano Casse Noisette

15 mars Luxembourg Mozart à 2, Ballet Mécanique

16 mars Luxembourg Mozart à 2, Ballet Mécanique

18 mars Luxembourg Le Portrait de l'infante, L'Amour Sorcier

19 mars Luxembourg Le Portrait de l'infante, L'Amour Sorcier

Le Cercle des mécènes de Ballet Biarritz apporte son soutien aux nouvelles productions,aux tournées internationales de prestige,aux projets à caractère évènementiel.

Répétition Le Portrait de

l’Infante © Olivier

Houeix